Plui) Valant Programme De L’Habitat De La Communauté De Communes Des Savoir-Faire (Secteur Pays De Chalindrey) (52)
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Grand Est Avis délibéré sur le projet de Plan local d’urbanisme intercommunal (PLUi) valant programme de l’Habitat de la Communauté de communes des Savoir-Faire (secteur Pays de Chalindrey) (52) n°MRAe 2019AGE123 Mission régionale d’autorité environnementale Grand Est 1/13 Préambule relatif à la rédaction de l’avis Pour tous les plans, programmes ou schémas soumis à évaluation environnementale ou à étude d’impact, une « autorité environnementale » désignée par la réglementation doit donner son avis et le mettre à disposition du maître d’ouvrage et du public. En ce qui concerne le projet de Plan local d’urbanisme intercommunal (PLUi) portant sur les 13 communes de l’ex-communauté de communes du Pays de Chalindrey (52), en application de l’article R. 104-21 du code de l’urbanisme, l’autorité environnementale est la Mission régionale d’autorité environnementale1 (MRAe) Grand Est, du Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD). La MRAe a été saisie pour avis par la Communauté de communes des Savoir-Faire. Le dossier ayant été reçu complet il en a été accusé réception le 16 septembre 2019. Conformément à l’article R. 104-25 du code de l’urbanisme, l’avis doit être fourni dans le délai de 3 mois. Selon les dispositions de l’article R. 104-24 du même code, la MRAe a consulté l’Agence régionale de santé (ARS) qui a rendu son avis le 1er octobre 2019. La MRAe a consulté la Direction départementale des territoires (DDT) de la Haute-Marne qui a rendu son avis le 22 octobre 2019. Après en avoir délibéré lors de la réunion du 12 décembre, en présence de Florence Rudolf et André Van Compernolle, membres associés, d’Alby Schmitt, membre permanent et président de la MRAe, de Yannick Tomasi et Jean-Philippe Moretau, membres permanents, la MRAe rend l’avis qui suit, dans lequel les recommandations sont portées en italique gras pour en faciliter la lecture. Il est rappelé ici que cet avis ne porte pas sur l’opportunité du plan ou du document mais sur la qualité de l’évaluation environnementale présentée par le maître d’ouvrage et sur la prise en compte de l’environnement par le plan ou document. Il vise à permettre d’améliorer la conception du plan ou du document, et la participation du public à l’élaboration des décisions qui portent sur celui-ci. Les observations et propositions recueillies au cours de la mise à disposition du public sont prises en considération par l’autorité compétente pour adopter le plan, schéma, programme ou document (article L. 104-7 du code de l’urbanisme). 1 Désignée ci-après par l’Autorité environnementale (Ae) Mission régionale d’autorité environnementale Grand Est 2/13 Synthèse de l’avis Le projet de PLUi-H porte sur le territoire de l’ex-Communauté de communes du Pays de Chalindrey, en Haute-Marne (52), qui comprend 13 communes. Cette dernière a fusionné en 2017 avec les intercommunalités de Vannier-Amance et de Bourbonne-les-bains pour former la Communauté de communes des Savoir-Faire. Le Pays de Chalindrey compte 5080 habitants. C’est un territoire à dominante agricole et forestière souffrant d’une faible attractivité et d’un déclin démographique. La présence de 2 sites Natura 2000 sur le territoire justifie la réalisation d’une évaluation environnementale, soumise à avis de l’Ae. Au-delà des sites Natura 2000, le territoire s’illustre par des paysages et milieux naturels de qualité : ZNIEFF, zones humides, cours d’eau, vergers, prairies, bocages, etc. Le projet de PLUi-H prévoit à l’échéance 2030 un regain démographique d’une cinquantaine de nouveaux habitants, qui serait favorisé par le développement de l’offre de logements. Il est, en effet, prévu de créer près de 200 nouveaux logements pour attirer de nouveaux habitants et répondre aux besoins engendrés par le desserrement des ménages. À cet effet, le projet prévoit l’ouverture à l’urbanisation de 12 ha à vocation résidentielle. Le projet de PLUi-H souhaite également renforcer le rôle de pôle urbain de Chalindrey en lui consacrant 17 ha pour l’extension de sa zone d’activités. Les principaux enjeux environnementaux du projet de PLUi-H relevés par l’Ae sont : • la maîtrise de la consommation foncière ; • la préservation des zones naturelles Natura 2000 et ZNIEFF, mais aussi les vergers, les prairies et les zones humides ; • la prise en compte des risques naturels et anthropiques sur le territoire. L’Ae estime que le PLUi-H aurait gagné à être conduit dans le cadre d’une approche globale et concertée pour l’ensemble de la nouvelle intercommunalité, d’autant que le volet Programme local de l’habitat (PLH) à vocation à couvrir l’ensemble du territoire des Savoir-Faire et qu’il peut se faire le relais d’un projet de territoire ambitieux au regard des enjeux sociaux et environnementaux. Une réflexion inter-communale, effectuée certes avant la fusion, a conduit au renforcement des communes structurantes et notamment Chalindrey qui dispose d’un poids conséquent à l’échelle de l’ancienne et de la nouvelle intercommunalité. L’Ae note que l’évaluation environnementale a été plutôt bien pris en compte les milieux naturels et conduit à une préservation satisfaisante de ces milieux et des continuités écologiques. Les principaux « points noirs » du projet portent sur les prévisions démographiques, éloignées des tendances de long terme : en conséquence, le besoin en nouveaux logements et la consommation foncière sont élevés, sans projet de territoire pour l’étayer. En l’absence de SCoT, le principe d’urbanisation limitée s’applique. Le PLUi-H devrait donc proposer une stratégie territoriale cohérente qui ne se contente pas de développer le parc de logement et d’étendre les zones d’activités. Les déplacements et la mobilité, ainsi que l’utilisation des ressources renouvelables et la lutte contre le changement climatique doivent également s’insérer dans cette stratégie, ce qui ne transparaît pas dans le projet de PLUi-H. La prise en compte des risques technologiques n’est pas satisfaisante, notamment dans la partie diagnostic. L’Autorité environnementale recommande principalement : • de réduire la consommation d’espaces en mettant en cohérence les hypothèses de croissance démographique avec les tendances de long terme, en mettant en œuvre une politique plus volontariste de remise sur le marché des logements Mission régionale d’autorité environnementale Grand Est 3/13 vacants, avec des objectifs chiffrés ; • de prendre en compte les dispositions du futur SCoT et d’anticiper sur les principes d’économie d’espaces du SRADDET du Grand Est, adopté par la région le 22 novembre 2019 et qui sera prochainement approuvé ; • d’apporter des compléments au projet de PLUi concernant les risques technologiques et de pollution des sols et le cas échéant, d’indiquer si des projets d’aménagement se localisent sur d’anciens sites ayant accueilli des activités potentiellement polluantes. La MRAe attire l’attention des porteurs sur : • le SRADDET2 de la région Grand-Est, adopté par la Région le 22 novembre 2019. Son approbation finale devrait intervenir fin 2019 – début 2020 • la stratégie nationale bas carbone (SNBC) ; • le document qu’elle a publié sur son site internet, qu’elle complète et actualise régulièrement (« les points de vue de la MRAe Grand Est3 ») et qui précise ses attentes sur différentes thématiques environnementales pour l’évaluation des plans-programmes et des projets. Le SRADDET, nouveau document de planification régionale, regroupe et orchestre les enjeux et objectifs poursuivis par des schémas thématiques pré-existants (SRADDT4, SRCAE5, SRCE6, SRIT7, SRI8, PRPGD9) Les autres documents de planification : SCoT10 (PLU ou CC11 à défaut de SCoT), PDU12, PCAET13, charte de PNR14, doivent se mettre en compatibilité à leur première révision. Lors de l’examen des projets qui lui sont présentés, la MRAe invite systématiquement les porteurs de projet à anticiper l’application des règles du SRADDET, ceci dans la recherche d’une gestion optimale de l’environnement à laquelle les documents qui lui sont présentés pour avis, affirment être attachés. Par ailleurs, la France s’est dotée d’une stratégie nationale bas carbone (SNBC) en 2015 fixant pour objectif la division par quatre des émissions de gaz à effet de serre (GES) à l’horizon 2050. La SNBC révisée et qui sera approuvée cette année 2019 aura pour but de respecter les termes de l’Accord de Paris signé lors de la COP21, avec l’objectif d’aboutir à une neutralité carbone dès 2050. Aussi, la MRAe examinera la façon dont les projets qui lui sont soumis, contribuent à la réalisation de cet objectif fondamental pour les générations à venir. 2 Schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires 3 http://www.mrae.developpement-durable.gouv.fr/les-points-de-vue-de-la-mrae-grand-est-a595.html 4 Schéma régional d’aménagement et de développement durable du territoire 5 Schéma régional climat air énergie 6 Schéma régional de cohérence écologique 7 Schéma régional des infrastructures et des transports 8 Schéma régional de l’intermodalité 9 Plan régional de prévention et de gestion des déchets 10 Schéma de cohérence territoriale 11 Carte communale 12 Plan de déplacement urbain 13 Les plans climat-air-énergie territorial sont obligatoires pour l’ensemble des intercommunalités de plus de 20 000 habitants depuis 1er janvier 2019 et, depuis 2017, pour les intercommunalités de plus de 50 000 habitants. 14 Parc naturel régional Mission régionale d’autorité environnementale Grand Est 4/13 Avis détaillé 1. Éléments de contexte et présentation du projet de PLUi-H La Communauté de communes des Savoir-Faire est issue de la fusion le 1er janvier 2017 de 3 communautés de communes : Pays de Chalindrey, Vannier-Amance et Bourbonne-les-bains.