Aux Portes De Toulouse, Le Cimetiere Merovingien Et Carolingien Du Mouraut (Vernet, Haute-Garonne)
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PINAR - JUÁREZ (ed.) CONTEXTOS FUNERARIS (s.V-VIII) Gausac 34-35 2009 273-291 AUX PORTES DE TOULOUSE, LE CIMETIERE MEROVINGIEN ET CAROLINGIEN DU MOURAUT (VERNET, HAUTE-GARONNE) DIDIER PAYA* RESUM El conjunt funerari d’època merovíngia i carolíngia de Le Mouraut es localitza a les rodalies de Tolosa, antiga capital dels gots. L’estudi de 316 tombes ha tret a la llum la probable presència d’una població d’origen got, que hauria sepultat els seus difunts en un cementiri autòcton. Les estructures funeràries s’adapten a la geolo- gia local, que no permet l’extracció i l’ús de materials sòlids. La fusta es mostra com la matèria primera més utilitzada, sota la forma de taüts. RESUMEN El conjunto funerario de época merovingia y carolingia de Le Mouraut se localiza en las cercanías de Toulouse, antigua capital de los godos. El estudio de 316 tumbas ha descubierto la probable presencia de una población de origen godo que habría sepultado a sus difuntos en un cementerio autóctono. Las estructuras funerarias se adaptan a la geología local, que no permite la extracción y uso de materiales sólidos. La madera se muestra como la materia prima más utilizada, en forma de ataúdes. SUMMARY The Merovingian and Carolingian funeral site of Le Mouraut is located near Toulouse, the ancient capital of the Goths. The research of 316 graves brought to light the likely presence of a population of Gothic origin, which buried the dead in an autochthonous cemetery. The funerary structures are adapted to the local geolo- gy, which does not allow the extraction and the use of solid materials. Thus wood appears to be the most used raw material, under the form of chests. Codis, Códigos, Codes UNESCO: 550301, 550403, 550501 * INRAP/CNRS FRE 2960 3 ESTUDIS.indd 273 16/02/11 11:39 274 Gausac 34-35 2009 Didier Paya 1. Présentation1 1.1. Le site Le cimetière du Mouraut se situe au sud de la commune de Vernet sur la rive droite de l’Ariège dans un contexte de basse plaine (fig. 1). Néanmoins, d’un point de vue topographique, le gisement occupe une petite élévation dans un paysage de plaine au relief peu marqué, avec un dénivelé vers le sud-est et vers le sud. Grâce aux observations géomorphologiques, nous avons pu savoir que les tombes étaient ancien- nement organisées sur une terrasse fluviatile émer- gente dans une zone marécageuse (fig. 2). Le cime- tière n’est pas complet puisque si les limites de la zone d’inhumation ont été observées sur trois de ses côtés, il apparaît clairement que les tombes s’étendent vers le sud-ouest. Ainsi, il est impossible de savoir si la fouille a permis l’exploration d’une partie majeure ou mineure du champ d’inhumation. L’ensemble reste important puisque c’est 321 sujets (squelette ou partie de squelette en connexion anato- mique) et 316 tombes qui ont été fouillés. 1.2. Méthode d’étude De manière générale, l’étude de l’archéologie d’un cimetière médiéval distingue les informations Fig. 1. Localisation du site du Mouraut. d’origine stratigraphique (topographie et architecture de la tombe, mobilier, chronologie relative) de celles de nature plus anthropologique (position et taphonomie, sexe et âge, biologie). Pour le site du Mouraut, la mise en phases chronologiques a été construite à partir d’informa- tions concrètes communes à toutes les tombes. La plus importante est la position stratigraphique de la sépulture. Les éventuels recoupements et les super- positions permettent d’établir une chronologie rela- tive de certaines tombes par rapport à d’autres. Un diagramme stratigraphique a donc été établi à partir des observations faites sur le terrain. La définition des phases principales est ensuite finalisée à partir des diagrammes obtenus et en fonction d’éléments datant comme le mobilier métallique et l’utilisation de la datation au radiocarbone. 1.2.1. Phasage fourni par le mobilier Le mobilier découvert dans les tombes, et associé aux sépultures, est caractéristique de l’époque mérovingienne. Il a été classé chrono- logiquement à partir du phasage général de ces types d’objets proposés par R. Legoux, P. Périn et F. Vallet (Legoux et al., 2004). Ce tableau de clas- sification donne : proto-mérovingien (PM) (avant 450/480), mérovingien ancien (MA) en trois époques (I, vers 450/480-vers 520/530 ; II, vers 520/530-vers Fig. 2. Plan du site du Mouraut. 3 ESTUDIS.indd 274 16/02/11 11:40 Aux portes de Toulouse, le cimetiere merovingien et carolingien du Mouraut Gausac 34-35 2009 275 560/570 ; et III, vers 560/570-vers 600), et enfin 1.2.4. Découpage chronologique proposé mérovingien récent (MR) (I, vers 600-vers 630/640 ; Au terme de la mise en œuvre de la méthode II, vers 630/640-vers 670/680 et III, 670/680-début choisie, chaque tombe concernée appartient à une VIIIe siècle). Pour des raisons de simplicité les mobi- phase faisant référence à la chronologie générale- liers plus récents ont été comptés dans l’époque MR ment admise pour les objets : III qui de fait se prolonge au-delà de 700. Phase 1 : avant 450/480-vers 520/530 (PM et MA1), Ce premier classement du mobilier du site Phase 2 : vers 520/530-vers 600 (MA II et III), aboutit à une datation de chaque tombe contenant Phase 3 : vers 600-vers 670/680 (MR I et II), du matériel. Ce phasage n’est utilisable que sur les Phase 4 : vers 670/680-Xe siècle (MR III et plus 39 %, en moyenne, de tombes contenant du mobilier. récent). Ce pourcentage peut atteindre 50 % pour les sépul- tures de la phase 3, et seulement 15 % pour la phase 2. Les résultats la plus récente (phase 4). Un premier plan de réparti- tion des tombes datées par ce phasage ne révèle pas 2.1. L’organisation du cimetière de véritables concentrations de tombes à mobilier. Le phasage et l’identification des différents Seuls deux secteurs, au nord et à l’est semblent pré- groupes de tombes du site permettent de cer- senter une absence d’objets associés aux sépultures. ner l’évolution chronologique de l’aire funéraire. Par phase chronologique, on ne remarque pas non Globalement, les pourcentages de tombes par phases plus de zones clairement déterminées. Pour autant, montrent déjà un classement des groupes et sous- l’absence de tout cas d’association d’objets de phases groupes du sud vers le nord. différentes au sein d’une même sépulture semble assurer la fiabilité des datations proposées. Tous les Une restitution des courbes de relief à par- secteurs paraissent abriter des tombes de toutes les tir des mêmes données, exprime un modelé envi- époques. Au mieux, il est possible de distinguer une sageable pour une profondeur d’inhumation certaine évolution du sud au nord avec des sépul- constante. Il en ressort que le site se présentait tures tardives plus nombreuses vers le nord-est du sous la forme d’une croupe d’axe nord-sud pour cimetière. sa partie méridionale puis d’axe nord-est/sud- ouest pour sa moitié septentrionale. Un espace sans 1.2.2. Chronologie relative et orientation tombe est visible sur la partie la plus élevée du site. Pour préciser et étendre le phasage fournit L’arasement tardif de cette zone centrale aurait fait par le mobilier, il faut recourir aux cas de chrono- disparaître l’essentiel des tombes de ce secteur, ou logie relative entre tombes et aux orientations com- une occupation de ce secteur par une voie de circu- munes. En effet, on constate pour plusieurs secteurs lation, elle aussi détruite postérieurement. Cette der- du cimetière une convergence d’orientations des nière aurait imposé une contrainte topographique sépultures pour une même zone topographique. forte. Si la seconde hypothèse semble plus en accord Certains de ces ensembles forment des groupes avec les effets d’alignements manifestes des groupes séparés, d’autres se distinguent par des alignements de sépultures voisins, la présence de tombes éparses communs de tombes, conséquences d’une réparti- dans cette zone ne permet pas de trancher la ques- tion topographique commune. tion. La chronologie même du cimetière et la situa- tion topographique des différents groupes impli- 1.2.3. Datation au radiocarbone quent aussi qu’une hypothétique voie de passage n’a Le recours aux datations C14 avait plusieurs pas toujours suivi le même parcours. objectifs. Dans le sud de la France, la présence de mobilier attribué aux sépultures habillées pose tou- 2.1.1. Phase 1 (fig. 3) jours de nombreuses questions : les repères chro- Les groupes les plus anciens occupent le sud nologiques établis dans les régions septentrionales du cimetière. Les tombes de cette phase constituent sont-ils valides ? Quelle datation donner à une d’abord une trame dont la régularité est remar- sépulture sans mobilier ? Existe-t-il un rapport entre quable. Dans le groupe A, les sépultures sont ali- chronologie des objets, organisation du cimetière gnées en rangées parallèles, séparées d’un entraxe et typologie des tombes ? Pour tenter de répondre de 2 m en moyenne. À certains endroits de ces ran- partiellement à ces questions, il était donc nécessaire gées, des espaces paraissent avoir été laissé vacants. de pouvoir confirmer d’une part les datations pro- posées pour le mobilier et donc le phasage du site, Dans le groupe B, la trame est moins régulière et d’autre part d’établir ou non la cohérence chro- pour l’espacement entre les tombes. Les rangées nologique de tel ou tel groupe, de tel ou tel mode parallèles adoptent néanmoins l’orientation générale d’inhumation. du groupe.