LES AUTRES SOURCES DE REVENUS DES AGRICULTRICES ET AGRICULTEURS DE ET SON HINTERLAND

Boubacar BOUGOUDOGO Rosaline DACKO Ourouzo DAKOUO

Koutiala, Juillet 2005

Table des matières

INTRODUCTION...... 1

1. PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE ...... 2 1.1. La ville de Koutiala...... 2 1.2. L’hinterland...... 4 2. PRESENTATION DE LA METHODOLOGIE ...... 6 2.1. Revue documentaire...... 6 2.2. Conception d’outils de collecte, questionnaire et enquête terrain...... 6 2.3. Analyse des données ...... 7 2.4. Rapportage...... 7 3. PRINCIPALES ACTIVITES DES AGRICULTEURS ...... 8 3.1. Activités agricoles...... 8 3.2. Activités non agricoles...... 11 3.2.1. Activités industrielles...... 11 3.2.2. Les BTP et services rattachés...... 11 3.2.3. Le commerce...... 11 3.2.4. Transport et transit ...... 12 3.2.5. Services marchands...... 12 3.2.6. Services non marchands...... 12 4. REVENUS DES ACTIVITES SECONDAIRES...... 13 4.1. Ville de Koutiala...... 13 4.1. Hinterland urbain ...... 15 4.3. Hinterland rural...... 17 5. ROLE DES ACTEURS...... 18 5.1. Cultures de rente ...... 18 5.2. Produits de l'élevage ...... 19 5.3. Activités industrielles...... 20 5.4. Commerce...... 21 5.5. Transport et transit ...... 21 CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS ...... 22

BIBLIOGRAPHIE...... 25

INTRODUCTION

Dans le cadre des activités du Programme de développement social (PDSU) qui concerne d’autres villes comme les communes urbaines du District de Bamako, Mopti ou Gao, la ville de Koutiala bénéficie de l’appui technique et financier de la Coopération suisse pour la mise en œuvre de son programme de développement social en milieu urbain pour une durée de 3 ans à compter de janvier 2004. Ce Programme vise à promouvoir une démocratie de proximité et une citoyenneté fondée sur la responsabilisation et la concertation des acteurs autour de projets fédérateurs. L’expérience de Koutiala fait le pari de placer la commune urbaine au centre du dispositif du programme en qualité de maître d’ouvrage du développement local.

Comme activité de démarrage, la stratégie de la mairie de Koutiala, soutenue par le Bureau de coopération suisse, épouse la démarche de relance des économies locales ou démarche ECOLOC. Celle-ci consiste à collecter les informations économiques et sociales pertinentes afin de bâtir des stratégies de développement durable dans une dynamique de concertation et de négociation entre acteurs locaux. La démarche ECOLOC comprend trois étapes essentielles : • le diagnostic • la concertation • la mise en œuvre d’options prioritaires.

La première phase de diagnostic recoupe la réalisation d’un pré-diagnostic (déjà réalisé avec production du document de cadrage), la production d’un document de cadrage, et enfin l’étude proprement dite. Cette étude doit aboutir à l’élaboration du «Profil de l’économie locale» qui est un ensemble de documents thématiques et de synthèses accompagnés de maquettes et de tableaux statistiques. Elle est centrée sur le complexe population – espace – économie – changement social.

L’objectif général de la présente thématique est d’identifier, dans l’économie locale de Koutiala et de son hinterland, les autres sources de revenus des agriculteurs en dehors du coton. Les objectifs spécifiques sont : • répertorier les principales activités secondaires des agriculteurs et agricultrices • mesurer l’importance économique, différenciée selon le genre, de ces activités et leur place dans la réduction de la pauvreté • dresser la carte de ces activités par zone (ville de Koutiala, hinterland urbain, hinterland rural) et selon le genre afin d’apprécier les activités féminines réductrices de pauvreté.

Le présent rapport est structuré de la façon suivante : • une présentation sommaire de la zone d’étude ainsi que l’évolution de la population de Koutiala • la description de la méthodologie utilisée • les principales activités des agriculteurs et des agricultrices, avec successivement les caractéristiques de ces activités, les revenus qu'elles génèrent ainsi que les rôles des différents acteurs • des conclusions et recommandations.

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1. PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE

1.1. La ville de Koutiala

La fondation de Koutiala remonterait au 16e ou 17e siècle. Koutiala aurait été fondée par les Sanogo, venus de Sanga, petit village situé à 5 Km de la ville actuelle. Commune mixte en 1959, elle devint commune de plein exercice en 1966. Sa superficie est de 170'020 hectares. La population est constituée majoritairement de l’ethnie Minianka représentant environ la moitié des habitants, de Bambara, 20 %, etc.

Répartition éthnique de la population de Koutiala Ville

Sarakolé Bambara 10 % 20% Bwa 8% Peulhs 6% Dogons 3%

Mossi 2%

Minianka Autres groupes 49% 2%

Le flux migratoire de Koutiala est très important mais mal cerné par les autorités municipales. On dénombre officiellement en 2000 une population de 101'491 habitants. Il semble que les flux migratoires soient de deux natures. Un premier flux concerne les populations des hinterlands de Mopti et Ségou qui migrent et viennent peupler les campagnes de Koutiala. Le deuxième concerne les migrations de l’hinterland de Koutiala vers la ville. En effet, la taille de la ville a presque doublé depuis le début des années 90. Le graphique ci-dessous montre l’évolution de la population.

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Evolution de la population de Koutiala ville

101 491

94 493

76 914 70 605 75 453 63 496 66 956

48 698 57 102

33 578 43 781

20 000 27 156

15 974 18 078

7 026 3 952 4 658

53 58 61 65 70 75 76 80 85 87 90 92 93 94 95 98 2000 2003

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Huit villages ont été rattachés à la commune de Koutiala en 1998 représentant moins de 6 % de la population de la ville.

Tableau 1. Répartition de la population de la commune Population Pourcentage Anciens quartiers 56 490 55,7 Nouveaux quartiers 38 984 38,4 Villages 6 017 5,9 Total 101 491 100 Source : Document de cadrage Écoloc

1.2. L’hinterland

La délimitation de la zone d’influence de Koutiala peut recouvrer plusieurs réalités qui vont de l’économique à l’ethnique en passant par l’administratif. Cette délimitation vise à dépasser les frontières administratives, et considère la zone avec laquelle la ville a des échanges privilégiés.

Sur le plan administratif, l’hinterland de Koutiala concerne tout d’abord son cercle. Celui-ci couvre une superficie de 12'000 Km², il compte 263 villages répartis entre 35 communes rurales et la commune urbaine de Koutiala. Il comptait en 1987, selon le recensement général de la population et de l'habitat, 282'328 habitants. Cette population est passée à 378'501 en 1998 avec un taux d’accroissement de 2,7 % et une densité moyenne de 43,7 habitants au Km². On ne connaît pas aujourd’hui pour ce taux, la part de l’accroissement naturel et celle due à l’immigration. En 1983, l’immigration l’emportait sur l’accroissement naturel. La population est très jeune, 51,5 % ont moins de 15 ans.

Tableau 2. Structure de la population du cercle de Koutiala par milieu Milieu urbain Milieu rural 1987 15,8 % 84,2 % 1998 19,6 % 80,4 % 2000 20,5 % 79,5 %

Ce tableau fait apparaître une tendance à l’urbanisation de la population. Il y a une grande différence dans cette évolution entre les communes. Les communes réceptives sont la commune urbaine de Koutiala, les communes rurales de Konséguéla et de M’Pessoba. Les zones d’exode sont essentiellement les communes de Konina, de Koromo, de Diouradougou- Kafo et de . L’analyse de ces migrations devra prendre en compte les périodes de sécheresse de 1974 et 1984 et les troubles politiques avec le Burkina Faso des années 1970 et 1980.

Concernant l'aire d’influence économique de Koutiala, trois zones peuvent être retenues : • la zone périurbaine, comprenant les 8 villages intégrés à la commune en 1998 ainsi que d’autres villages dispersés dans un rayon de 15 Km autour de la ville. Il s’agit de : , Kaniko, Sanga, Signé, N’Tiesso, Basso, Famessasso, Sirakelé, Sedoubougou. Ils ravitaillent la ville en biens périssables tels que les fruits et légumes. La présence des populations de ces villages en ville est quotidienne. Des projets d’intercommunalité entre ces localités sont en discussion

• la zone d’influence des villes-relais ou des gros bourgs disposant d’une population assez importante et d’une foire hebdomadaire, point de mire des Koutialais pour se ravitailler

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en denrées locales (céréales notamment) et y vendre des produits manufacturés de première nécessité. La présence de ces populations à Koutiala est quotidienne mais de faible affluence. Cette zone concerne les localités de M’Pessoba, Konséguéla, , Molobala, , Koury, , , N’Togonasso, Moribila, Ourikéla, Sanguela, Yan et Bla

• l’interface avec les autres pôles de développement, où l’influence économique de Koutiala se mêle avec la présence administrative et économique des pôles de San, et Ségou. En direction de Sikasso, l’aire d’influence semble se limiter à Kouro Barrage après le Banifing. Vers San et Ségou, la limite est plus diffuse. Il s’agit des aires qu’animent économiquement les foires de Dieli, Kimparana, Dougouwolo, Touna, Yangasso.

Le rôle polarisateur de la ville de Koutiala s’étend dans un espace à cheval sur 5 cercles, Koutiala, Yorosso, Bla, Dioila et San. Somme toute, l’hinterland de Koutiala se confond avec l’aire de vie de l’ethnie Minianka. Il s’agit des aires géographiques suivantes : • le cercle de Koutiala • la partie ouest et sud du cercle de Yorosso • le sud du cercle de San particulièrement Kimparana et Moribila • le sud du cercle de Bla avec Bla et Yangasso • en direction de Sikasso, jusqu’à la rivière Banifing.

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2. PRESENTATION DE LA METHODOLOGIE

L’équipe a fait le choix de la combinaison de trois phases comme temps forts de sa méthodologie : • une phase de revue documentaire et • une phase de collecte de données sur le terrain à travers une enquête • l’analyse des données recueillies et la rédaction du rapport.

2.1. Revue documentaire

La complexité du thème nécessitait une large recherche documentaire allant au-delà des limites du cercle. Aussi, toutes les structures et services de développement ont-ils été approchés. Nous avons ainsi consulté les différents rapports CMDT (de la campagne agricole 1997-1998 à la campagne 2002-2003), les rapports du SLACAER de Koutiala, les documents de planification du conseil de cercle, de Jèkasy et la base de données d’enquêtes Ecoloc.

2.2. Conception d’outils de collecte, questionnaire et enquête terrain

Nonobstant l’existence de la base de données, une enquête complémentaire a été commanditée par souci de confirmer certaines informations. Pour ce faire, un outil de collecte de données (questionnaire) a été conçu, testé et finalisé avant son usage. L’outil a été structuré en 2 parties : • la première partie recherchait des informations d’ordre général sur l’exploitation familiale comme le nom et le prénom, le statut dans la famille, les activités principales et secondaires… • la seconde partie avait trait aux informations sur les activités économiques du ménage (production, commercialisation, transformation…).

Sélection et formation des enquêteurs

Ici, il a été procédé au recrutement de 3 enquêteurs (niveau supérieur) pour le recueil des informations. Auparavant, ceux-ci ont été initiés au remplissage des outils au cours d’une séance de formation d’une journée. Ensuite ils ont été repartis sur le terrain.

Échantillonnage

Etant entendu qu’il s’agissait de compléter ou de confirmer certaines informations issues des enquêtes, l'équipe a opté pour un échantillon réduit. Les zones d’enquête ont été la ville de Koutiala, Sincina, Seydoubougou, Kouniana (Kanzianso, , Kouniana), Konséguéla (Kuwo, Konséguéla), M'Pessoba (N'Tossoni, Zanzoni, M'Pessoba), Zangasso, Bla (Dougouwolo), Béléko, Yorosso (Kiffosso1).

Collecte des données

L’enquête proprement dite a duré 5 jours par enquêteur. Les enquêteurs ont été répartis entre l’hinterland urbain, l’hinterland rural et la ville de Koutiala.

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2.3. Analyse des données

Il s’est agi pour nous d’analyser les données de la revue documentaire et celles recueillies sur le terrain afin de sortir l’ensemble des activités et leur localisation, les acteurs impliqués, le poids et la place de ces sources dans l’économie locale et enfin dégager les perspectives de ces activités.

2.4. Rapportage

La production du rapport vise à satisfaire une exigence administrative en y laissant une documentation sur tout le processus de la prestation. Ce document fait ressortir les constats majeurs, les enseignements et dégage les recommandations et conclusions.

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3. PRINCIPALES ACTIVITES DES AGRICULTEURS

3.1. Activités agricoles

L’hinterland de Koutiala est la principale zone cotonnière de la région de Sikasso. Le coton et la culture attelée ont bouleversé les systèmes de production agricole de la zone.

Dans la zone, la culture de céréales est intimement liée au coton. Selon certains paysans, ils cultivent le coton pour profiter de l’engrais et permettre aux céréales de bénéficier des arrières effets à travers les rotations sur les terres amendées. Cependant, les superficies consacrées aux céréales sont supérieures à celles qui sont consacrées au coton.

Le graphique ci-dessous donne la répartition des sources de revenu des agriculteurs dans l’hinterland de Koutiala.

Revenus agricoles

200000

150000 Rentes Vivriers 100000 Tubercules Fruits 50000

0 1 Types

Les superficies cultivées ont augmenté de 3,57 % sur la période 1999/2004 avec des baisses au cours des campagnes 2000/2001, 2001/2002 et 2002/2003, consécutives à la crise qu’a connue la filière coton dans les zones en 1999 et 2000.

Les superficies de coton ont augmenté de 18,12 % sur la même période avec une baisse en 2000 et 2002 (7,82 % et 2,97 %). La crise qu’a connu le coton a certainement incité certains producteurs à diversifier leur source de revenu d’où la baisse des superficies de coton. Quant aux céréales, elles suivent à peu près les mêmes tendances que le coton. Certains paysans ont fait plus de coton que de céréales. Cela s’explique par la rotation triennale culturale entre les céréales et le coton, le coton bénéficiant de tous les intrants pour réussir. Que ce soit le coton ou les céréales, les femmes jouent un rôle mineur dans ces activités. Elles ont par contre le monopole de l’utilisation des fruits de karité et dans une certaine mesure le maraîchage.

Tableau 3. Superficies emblavées par genre Superficie totale Superficie en céréales Superficie coton Autres Homme Femme Homme Femme Homme Femme 1999/00 421 616 267 187 12 312 116 447 56 20 722 4 892 2000/ 01 346 179 208 593 3 645 107 345 47 24 109 2 442 2001/ 02 395 808 234 784 2 793 131 428 98 24 105 2 600 2002/03 366 618 229 201 1 831 112 922 116 20 823 1 725 2003/04 436 658 2 946 618 816 137 502 109 3 673 72 Source : rapports CMDT

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Il faut signaler les faits marquants des campagnes agricoles dans l’hinterland, les 5 dernières années : • Campagne 1999 et 2000 : 9 crise de la filière coton avec le boycott de la culture par les syndicats des producteurs 9 baisse des prix suite à la détérioration des cours mondiaux • Campagne 2002/2003 : 9 faible pluviométrie 9 retard dans l’acquisition des intrants par les producteurs.

Sur la même période, on constate que la variation du niveau de production des céréales se fait proportionnellement à celle du coton (les années de forte production cotonnière correspondent à celles de forte production de céréales).

Les femmes occupent une grande place dans la culture du sorgho, dans le maraîchage et dans la production du maïs (environ 30 % de la production totale en 2003/04). Pour ce qui est du coton, elles représentent moins de 1% de la production (rapport CMDT 2003-2004)

L’enquête montre quatre sources de revenus agricoles : les cultures de rente, les cultures vivrières, les tubercules et les fruits et légumes. La source principale de revenus des agriculteurs est la culture de rente qui rapporte en moyenne 180'000 Fcfa par an par ménage de l’hinterland urbain.

Encadré N°1 : Localisation des spéculations

Les résultats des enquêtes ont permis de localiser les zones de production de quelques spéculations.

Le maraîchage est fait autour de Koutiala, Kouniana et M'Pessoba et dans une moindre mesure Zangasso. Ce phénomène s’explique par la proximité de Koutiala. Il y a donc un marché potentiel à conquérir. Les spéculations produites sont essentiellement la tomate, l’oignon et le chou. Elles constituent plus de 60% de la production maraîchère de l’hinterland (Rapport impact maraîchage à Koutiala BACD).

Le sésame et le soja sont produits à l’Est de Koutiala (, Karangana). Quant aux calebasses, elles sont produites à Bla et M'Pessoba au même titre que les pastèques.

Le riz est cultivé à Kouniana et dans quelques bas-fonds autour de M'Pessoba (N'Tossoni) et à Zangasso.

Les céréales assurent une certaine sécurité alimentaire aux producteurs, ce qui leur permet par ricochet de faire des économies sur les revenus du coton. Quelquefois, ces céréales sont vendues pour faire face à des dépenses familiales. Le revenu de ces ventes est en moyenne de moins de 20'000 FCFA (enquête 1-2-3). Les fruits représentent une part plus importante que les tubercules et sont autour de 20'000 F CFA en moyenne (enquête 1-2-3).

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Autrefois apanage des peulhs, l’élevage est devenu une activité à dominance Minianka et autres agriculteurs. Les agriculteurs sont actuellement des agropasteurs dont quelques uns possèdent plus de têtes que les éleveurs traditionnels. L’élevage constitue la deuxième activité économique rurale de Koutiala. Le rôle économique de cette activité pour les exploitations familiales est à appréhender sous trois aspects : • aspect épargne, les ménages investissent des revenus issus du coton et des autres activités dans la constitution de troupeaux • aspect investissement productif (production de lait, embouche, …) • aspect facteur de production (animaux de trait, fumure).

Les échanges commerciaux autour de l’élevage sont dominés par les «diawandos» qui sont des intermédiaires incontournables de la filière. En général, ils ne détiennent pas de têtes, mais fixent les prix des transactions sur les différents marchés de bétail.

Revenus de l'élevage

300000

250000 Bovins Ovins 200000 Caprins 150000 volaille Porcins 100000 Poissons 50000 Autres

0 1 Types

Le graphique ci-dessus montre les différentes sources de revenus liées à l’élevage. La vente de bovins est la source principale, en moyenne 260'000 FCFA. Les ovins viennent en deuxième position avec un montant de 30'000 FCFA environ. Les caprins et la volaille suivent. Les ovins, les caprins et la volaille sont des activités à dominance féminine même si les hommes s’occupent de la commercialisation sur les foires hebdomadaires.

Encadré N°2. Les sources des revenus de l’élevage

Les enquêtes ont permis d’identifier dans les revenus de l’élevage, les différentes productions (lait, viande, vente sur pieds…). Par ailleurs, elles montrent que l’embouche bovine est l’apanage des hommes mais les femmes sont plus nombreuses (34%) dans l’embouche de petits ruminants.

L’élevage de petits ruminants est utilisé comme « réserve financière » qui sera utilisée pour les évènements imprévu, mariage, décès, baptême etc. Il est à noter que Koutiala est une zone de transhumance des animaux vers Sikasso et vers le Burkina Faso. La volaille constitue pour les exploitants une source de revenu et se compose (selon les données PDAM) à 65 % de poules, 30 % de pintades et 5 % autres (dindons, canards, ...).

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3.2. Activités non agricoles

3.2.1. Activités industrielles

L’activité industrielle occupe une grande partie de la population de Koutiala, 18% des ménages enquêtés. Parmi ces ménages « industriels », 21 % sont dirigés par des femmes. Cette activité concerne essentiellement les métiers artisanaux (poterie, tissage, forge, petites fabriques, ateliers de transformation, minoteries…). L’analyse des résultats de l’enquête montre une répartition spatiale déséquilibrée de ces ménages agricoles à revenu « industriel ». La ville de Koutiala concentre 67% de ces ménages, l’hinterland urbain 28 % contre seulement 5% pour l’hinterland rural. L’activité industrielle est donc une activité citadine qui rapporte en moyenne 45'000 fcfa par an et par ménage.

3.2.2. Les BTP et services rattachés

La part de cette activité est relativement faible dans le revenu des ménages du secteur agricole (1% à Koutiala ville). L’essor des BTP est très récent dans la ville de Koutiala. Faut-il lier son essor au coton ? En tout cas, le «minianka» investit de plus en plus dans le bâtiment d’où l’élargissement soutenu de la ville de Koutiala. L’enquête Ecoloc a recensé plus 1'500 chantiers à Koutiala en 2004. Le «minianka» aspire à un changement social, un standing de vie (du banco vers le ciment et des maisons en tôle…). Ce "boom" de construction a créé donc de nouveaux emplois dans la zone (maçonnerie, menuiserie métallique…).

3.2.3. Le commerce

D’après les enquêtes, on peut affirmer que Koutiala est une ville commerçante. Les revenus du commerce représentent entre 15 et 45% du revenu des agriculteurs et agricultrices de Koutiala (45% à Koutiala ville, 41% dans l’hinterland urbain et 15% dans l’hinterland rural).

L’enquête a dénombré 136 «commerçants» à Koutiala. La ville concentre l’essentiel de cette activité avec 68% de ménages, 26% dans l’hinterland urbain et 6% dans l’hinterland rural. L’origine sociale des commerçants est diverse mais l’activité commerciale était pratiquée traditionnellement par les ressortissants du village de Tièrè, localité située au sud.

Encadré N°3. Sociologie des commerçants

Les investigations permettent de situer sociologiquement les acteurs de l’activité de commerce. Dans la ville de Koutiala, cette activité était traditionnellement exercée par les ressortissants de Tièrè village situé à l’Est. L’influence des revenus du coton avec augmentation de la consommation a poussé les agriculteurs à s’intéresser au commerce dans la zone ? Il occupe de plus en plus le centre des activités des allochtones. Il s’agit entre autres des peulh, des Sarakolé venus avec l’essor du coton dans la zone.

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3.2.4. Transport et transit

L’activité transport et transit rapporte plus de 30 millions de francs cfa à l’économie de Koutiala et son hinterland. Elle représente 6% des revenus dans la ville de Koutiala et 3% dans l’hinterland urbain, beaucoup moins dans l’hinterland rural. Elle est exercée par 5% des ménages enquêtés dont 81% à Koutiala avec un taux de 24 % de femmes.

3.2.5. Services marchands

Les services marchands représentent 17% des revenus des ménages de Koutiala, soit plus de 60 millions de fcfa. Dans la zone, ils sont exercés par 8% des ménages. La ville de Koutiala réalise 76% des enquêtés avec 23% de femmes, l’hinterland urbain occupe 24% des ménages enquêtés avec 50% de femmes chefs de ménages.

3.2.6. Services non marchands

Cette activité se retrouve aussi bien à Koutiala ville que dans l’hinterland urbain. Elle représente respectivement 8% et 9% des revenus des agriculteurs dans ces localités. Elle apporte plus de 50 millions de francs cfa et occupe 46 ménages enquêtés avec 11% de femmes. À Koutiala ville, 10% de femmes travaillent dans ce secteur et 14% dans l’hinterland urbain.

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4. REVENUS DES ACTIVITES SECONDAIRES

4.1. Ville de Koutiala

L’analyse des données fournies par les études donne la représentation graphique des revenus des activités secondaires ci-dessous. La répartition de ces activités génératrices de revenu dans la ville de Koutiala comprend: 1. les revenus liés à l’agriculture 2. les revenus industriels 3. les revenus du BTP 4. les revenus du commerce 5. les revenus du transport et transit 6. les revenus des services marchands et 7. les revenus des services non marchands.

AGR Kla ville

8% 14%

17% 1 9% 2 3 1% 4 6% 5 6 7

45%

Ce graphique montre que la ville de Koutiala est une ville à forte dominance commerçante. Les revenus liés au commerce représentent 45% du revenu total des agriculteurs de Koutiala. Ce secteur est très divers. Il va des céréales, au commerce général. Le secteur des services marchands occupe la deuxième place avec 17% du revenu total. Les revenus liés à l’agriculture représentent 14% du revenu total des agriculteurs de la ville. Ces revenus sont partagés entre les revenus liés à l’agriculture pure et les revenus de l’élevage.

En ce qui concerne les revenus de l’agriculture, il faut dissocier les revenus des cultures de rente, les revenus des cultures vivrières vendues, les revenus des tubercules vendus et les revenus des fruits et légumes. L’agriculture apporte globalement 50 millions de francs à l’économie locale de Koutiala. Quant aux revenus de l’élevage, ils sont à partager entre les revenus des bovins, ovins, caprins, volailles, porcins, poissons et autres (la vente des bovins occupe la forte concentration avec 87% des revenus de l’élevage).

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4.1. Hinterland urbain

Les activités génératrices de revenu dans l’hinterland urbain sont divisées en 5 secteurs d’activités selon le graphique ci-dessous. Il s’agit de : • l’agriculture • l'industrie • le commerce • les services marchands et • les services non marchands.

AGR hinterland urbain

9% 3%0%

1 15% 2 3 4 0% 5 4% 6 7 69%

Le graphique montre donc une forte proportion des revenus liés à l’agriculture avec 69 % du revenu total. Ce graphique confirme la tendance agricole en général de l’hinterland urbain. Ensuite le commerce occupe la deuxième position des activités dans l’hinterland avec 15% du revenu total. La proportion importante de ce secteur s’explique par l’existence de catégories socioprofessionnelles autres que les agriculteurs dans l’hinterland urbain. Il s’agit notamment des travailleurs salariés du secteur public (école, centre de santé, services étatiques déconcentrés …) ou privé, lesquelles constituent la clientèle pour les activités commerciales.

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4.3. Hinterland rural

Hinterland rural

0%0%0%

1 2 41% 3 4

59% 5 6 7

0%0%

Les activités génératrices de revenu dans l’hinterland rural sont dominées par l’agriculture au sens large et le commerce. En effet, en milieu rural l’agriculture est la principale source de revenu (59%). Ces revenus pris globalement dans la base des données proviennent de diverses activités économiques rurales, cultures de rente, élevage (vente de bétail, de lait ou de la viande), maraîchage (vente de légumes), arboriculture fruitière et cueillette, etc. Quant au commerce, il concerne également des produits divers. Il s’agit de la vente d’intrants agricoles, de condiments lors des foires hebdomadaires aux villages, du bois comme source d'énergie. La part des autres types d’activités génératrices de revenu est insignifiante dans le revenu total de l’hinterland rural.

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5. ROLE DES ACTEURS

5.1. Cultures de rente

Producteurs/ Minoterie productrices

Collecteurs ruraux Semi-grossistes Grossistes

(collecteurs)

Détaillants

Consommateurs

Autres régions

Export

Collecteurs ruraux

Ils constituent les relais locaux des semi-grossistes (acheteurs). Ils sont les premiers maillons entre les producteurs et les autres intermédiaires. Ils rassemblent de petits lots de produits agricoles dispersés en plusieurs endroits pour les réunir en un seul lieu. Ils jouent la fonction de groupage de produits agricoles.

Semi-grossistes

Ils se chargent du groupage spécialisé des produits agricoles achetés par les collecteurs ruraux en un lot limité et uniforme de produits destinés aux grossistes. Ils organisent et se chargent du transport des zones rurales vers Koutiala. En plus de la fonction de groupage, ils jouent un rôle de transport, fonction clé dans la livraison des produits.

Des fois, ils ont une fonction de stockage mais très limitée. Ils stockent les produits achetés sur diverses foires hebdomadaires et les livrent aux grossistes le jour du marché de Koutiala (Jeudi).

Grossistes

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Ils regroupent les divers chargements intermédiaires pour constituer de grandes unités uniformes. Au cours de l’activité, les grossistes informent leurs partenaires sur l’évolution des prix et le choix des spéculations à acheter. En fait ils supportent les risques liés au transfert des produits de la foire hebdomadaire rurale vers Koutiala (ils financent les semi-grossistes). Ils assurent également les fonctions de stockage de masse, de transport et de distribution en aval aux détaillants, aux grossistes des autres régions du (Mopti, Tombouctou…) et à l’exportation (Burkina Faso, Niger, Côte d’Ivoire).

Transformation

Dans l’hinterland de Koutiala, on note la présence de 5 minoteries. Celles-ci jouent un rôle de transformation. Elles achètent le maïs aux producteurs qu’elles transforment en brisures. Il existe divers types de brisures qui sont écoulés sur le marché par les détaillants et/ou les minoteries elles-mêmes

Consommateurs

C’est le dernier maillon de la filière "agricole". Ils supportent les divers coûts liés à la commercialisation des produits agricoles. Evidemment, il arrive qu'une seule et même personne joue plusieurs fonctions dans la filière.

5.2. Produits de l'élevage

Éleveurs/ Emboucheurs

Intermédiaires

Bouchers/ Rôtisserie/ Laiterie

Consommateurs

Exportateurs

Légende Peaux et cuirs Animaux sur pieds Lait Viande

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Éleveurs et emboucheurs

C’est le premier maillon de la chaîne de commercialisation. Ils font l’élevage pour le prestige et/ou pour la vente (emboucheurs). Les emboucheurs de bovins sont pour la plupart des «fonctionnaires» ou des cadres de la CMDT. Certains éleveurs et agriculteurs ont commencé cette activité depuis quelques années avec des facilités offertes par les banques (OIKOCREDIT) et sous l’encadrement des services techniques de l’Etat.

L’élevage des bovins est l’apanage «exclusif» des hommes tandis l’embouche de petits ruminants est pratiquée aussi bien par les hommes que par les femmes. Les femmes représentent environ 30% des emboucheurs ovins (Bilan CMDT).

Ce premier maillon ravitaille les intermédiaires (diawando) qui se chargent de l’écoulement sur le marché.

Le lait est vendu par les femmes directement aux consommateurs ou à la laiterie «Danaya nono» qui a un réseau important de collecte de lait dans les environs de Koutiala.

Intermédiaires

Dans la filière, leur fonction est essentiellement l’intermédiation. Ils n’ont pas de bétail, mais ils fixent les «règles» du jeu sur le marché. Ils vendent aux rôtisseries et aux bouchers. Ils approvisionnent également les exportateurs de bétail.

Bouchers/ Rôtisserie/ Laiterie

Ce maillon se ravitaille soit auprès des éleveurs/emboucheurs soit auprès des intermédiaires. Ils abattent les animaux et vendent leur viande aux consommateurs. Les peaux sont vendues aux négociants de peaux et cuirs qui les exportent vers l’Europe et vers des pays anglophones (Ghana). Quant au lait, il est conditionné sous plusieurs formes dans des emballages (yaourt, frais, caillé sucré) par la laiterie ‘Danaya nono’ et redistribué aux consommateurs urbains.

Exportateurs

Ils sont chargés de regrouper des lots de bétail achetés sur diverses foires. Ils approvisionnent les pays limitrophes (Côte d’Ivoire, Burkina Faso…).

5.3. Activités industrielles

Les activités industrielles sont le fait du secteur artisanal qui se caractérise par l’existence d’un grand nombre d’associations. Actuellement il existe 24 associations recensées au niveau de la chambre de métiers de Koutiala (UAAK – Union des associations d’artisans de Koutiala) reparties en 39 corps de métiers.

Certains corps de métiers étaient réservés à des classes sociales (forge, cordonnier, tissage…). Ils sont de plus en plus pratiqués par d’autres pour les ressources qu’on y gagne.

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Les femmes sont présentes dans plusieurs corps de métiers, avec une relative prédominance dans le tissage et la savonnerie pour laquelle elles utilisent les déchets de l’usine HUICOMA ou le beurre de karité pour la fabrication de savons, surtout en milieu rural.

5.4. Commerce

Selon l’enquête Ecoloc, le commerce est la principale activité économique de la ville de Koutiala et de l’hinterland urbain (avec 45 et 41% du revenu total). L’activité est dominée par 14 grossistes de produits agricoles identifiés lors de l’enquête. Les détaillants constituent un maillon important de la filière. Ils sont organisés en association dont la plus importante est l’ASCODEMACK (Association des commerçants détaillants du marché central de Koutiala). Ses membres sont au nombre de 2'309 détaillants (2003) dont 906 femmes. L’habillement et la vente d’ustensiles ménagers concentrent plus d’hommes tandis que les ventes de fruits et légumes, de tabac et d’arachide sont dominées par les femmes.

Il existe aussi des demi-grossistes dans ce secteur. De façon générale, la différence entre grossistes et demi-grossistes est difficile à établir. Une même personne peut occuper les trois segments de la filière (grossistes, demi-grossistes et détaillants).

Cette place importante du commerce dans l’économie locale peut s’expliquer par la position stratégique de Koutiala. En effet Koutiala est un carrefour entre les cercles de Bla, Yorosso, Dioila, Sikasso et San et le Burkina Faso. Un trafic intense s’y déroule et sur le plan de transport de personnes et celui des marchandises.

5.5. Transport et transit

Le positionnement stratégique de Koutiala entraîne la naissance et le développement de certains secteurs d’activité comme le secteur du transport et du transit. À Koutiala, il existe 4 syndicats de transporteurs regroupés au sein d’une coordination locale. Les transporteurs sont au nombre de 146 dont une femme. Ils disposent de près de 300 véhicules. Ces véhicules sont composés de camions, de remorques et semi-remorques, de cars et de bus. Ils assurent le trafic de marchandises entre Koutiala et les autres villes du Mali et de l’extérieur et le trafic de personnes entre Koutiala et ces mêmes villes. Il faut en outre dire que ces véhicules servent à faire le transport mixte entre Koutiala et les foires hebdomadaires environnantes.

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CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

Cultures de rente, arboriculture fruitière et maraîchage

L’avenir des cultures céréalières et de rente est tout comme le coton tributaire des aléas climatiques. Les céréales et certaines cultures de rente (sésame, soja…) sont des sources alternatives sûres de revenu pour peu que les agricultrices et agriculteurs s’organisent.

En termes d’opportunités ou d'atouts, on notera : • le niveau avancé de technicité des producteurs grâce notamment à l’encadrement de la CMDT • l’existence de la CRU (Commission régionale des utilisateurs de la recherche) avec ses démembrements locaux capables d’orienter la recherche sur technologies pertinentes pour la promotion de leurs activités • l’existence de marché de plus en plus large (intérieur et extérieur) lié aux déficits récurrents dans la bande sahélienne.

En tout état de cause, les cultures céréalières et de rente devraient s’affranchir du coton en parvenant à financer l’acquisition de leurs propres intrants. Pour ce faire, il serait recommandé la création d’une interprofession des agricultrices et agriculteurs céréaliers. Cette structure va regrouper les organisations paysannes de producteurs, les représentants des commerçants de céréales. Elle aura essentiellement pour tâche d’organiser la commercialisation des céréales dans la ville de Koutiala et son hinterland en termes de débouchés, de négociation de prix et devra travailler sur les aspects qualité de la filière céréalière.

Le maraîchage apporte une contribution appréciable dans les revenus générés par les exploitations familiales. A cet égard, sa promotion passe par la levée de contraintes majeures en amont (problème d’eau, technique) et en aval (conservation, transformation, commercialisation). Les perspectives pour le maraîchage s’appuient sur : • l'existence de marché des produits maraîchers constitué par les consommateurs de Koutiala et les exportateurs sur Mopti et la Côte d'Ivoire • l’organisation de la distribution des produits qui se manifeste par un dialogue et des négociations permanentes entre les deux maillons essentiels de la filière (producteurs et commerçantes) • les produits maraîchers de grande consommation (tomate, chou, gombo, échalote, oignon…) sont produits en grandes quantités au même moment entraînant une plus grande diversification du régime alimentaire.

À ce niveau donc, il sera recommandé la création d’unités de transformation et/ou de conservation qui auraient un double avantage de faire de la valeur ajoutée et maintenir des prix incitatifs au niveau des producteurs.

Élevage et production animale

Grâce à ses fonctions sociales et économiques, l’élevage continuera d’occuper la deuxième place des activités des agricultrices et agriculteurs de l’hinterland (surtout rural) de Koutiala. Les perspectives de cette activité reposent, entre autres, sur: • le fort taux d’accroissement du cheptel de l’hinterland (estimé à 5 % par an pour les bovins et 10% pour les ovins-caprins)

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• la multiplication des organisations professionnelles (emboucheurs, aviculteurs, marchands de bétail, bouchers, éleveurs, …), 33 associations/coopératives (selon le rapport diagnostic 2004 de la problématique pastorale ‘Sahel Consult’) bien imprégnées et bien engagées dans le processus de promotion de leurs activités, toutes membres de l’ULFBV (Union locale de la filière bétail et viande • l'exemple de réussite de la coopérative «Danaya Nono», qui après bien de difficultés de départ ne cesse de se développer et d'assurer un prix incitatif aux producteurs • l'intégration agriculture/élevage, une réalité qui constitue un champ exploratoire de valorisation de la fumure (le compostage est très répandu), alternative aux engrais chimiques très coûteux. La création d’unité de production de fumure améliorée est à explorer à travers les organisations paysannes.

Aussi, sera-t-il recommandé la création ou l'accompagnement d'une «banque des éleveurs» pour permettre aux éleveurs d’avoir accès aux services bancaires. Aujourd’hui, une contrainte majeure du secteur est l’inexistence de lignes de crédit en destination des éleveurs (le bétail ne pouvant constituer une garantie sûre pour certains banquiers).

Bois énergie, cueillette et apiculture

L’exploitation commerciale du bois énergie est surtout l’œuvre des citadins et habitants riverains des axes d’accès à la ville. Cette forme d’exploitation a pris de l’essor avec la crise du secteur coton qui a amené certains ruraux à explorer plusieurs sources de revenu. Cependant, la ressource bois ne présente pas de bonnes perspectives avec le système abusif actuel d’exploitation. La démarche de la Cellule combustible ligneux de mettre en place des marchés ruraux de bois n’a pas tenu compte de l’expérience des acteurs dans la coupe et le commerce de bois. Ceci l’a amené à mettre en place des marchés ruraux de bois en privilégiant l’existence de la ressource. De tels marchés n’ont pas fonctionné depuis leur mise en place.

Il ne fait pas de doute qu'il faut revoir la démarche de création de ces marchés et accompagner les acteurs qui arrivent à exploiter et vendre le bois. Cela permettra de mettre l’accent en retour sur l’aménagement des massifs exploités.

L’apiculture apporte des revenus supplémentaires pour les acteurs des communes rurales de l’Ouest et du Sud-est de la ville de Koutiala. L’amélioration de la filière passe par une organisation des acteurs et du circuit. Il sera ici recommandé la mise en place d’une unité de production de miel qui collecterait toutes les productions à un prix incitatif et assurerait la promotion du miel et ses sous produits tant au niveau de Koutiala que du Mali.

Quant aux produits de cueillette, au-delà des actions d’amélioration et de promotions (karité et néré), l’avenir de cette source de revenu demande des mesures de préservation de la ressource (arbre) menacée par les aléas climatiques, la pression démographique et l’expansion incontrôlée des superficies de coton.

Activités industrielles

Le tissu industriel afférent à la cotonculture se maintient dans la durée pour l’essor de Koutiala. Dans l’hinterland rural, ce sont les minoteries et les ateliers de fabrication de matériels agricoles et les métiers artisanaux qui constituent la structure industrielle. En terme de perspectives, des opportunités existent dont la présence des usines CMDT qui font de la

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ville de Koutiala la deuxième ville industrielle du Mali après Bamako. Cette tendance se renforce par l’ouverture des usines FAMA et de l'usine de rechapage de pneu. Toutefois, au niveau de l’hinterland urbain et rural, la situation de quasi arrêt des minoteries suite au retrait de la CMDT de l’appui aux céréales est un signe de fragilité du secteur de transformation. La prospérité des métiers artisanaux et de transformation est liée en partie à la poursuite de la cotonculture.

Commerce et transport

L’activité de commerce formel ou informel est en passe de devenir la deuxième activité secondaire des agricultrices et agriculteurs dans la ville de Koutiala, dans l’hinterland urbain et l’hinterland rural grâce au flux d’argent provenant de la vente du coton et des salaires des ouvriers des usines dépendantes. Ce flux a considérablement « monétarisé » les relations sociales qui, jadis étaient basées sur les valeurs de partage et de solidarité. La consommation de biens divers a augmenté et avec elle l’expansion de l’activité commerciale. Les opportunités d’avenir de ce secteur sont : • la croissance démographique dans l’hinterland et l’immigration corollaire entraînant un accroissement des besoins de consommation • l’existence de marchés de transaction importants constitués par la ville de Koutiala • l'existence d’un réseau routier important • l'existence d’équipements marchands et de parcs automobiles.

BTP et autres prestations de services

Le secteur du bâtiment avec les petits métiers afférents (menuiserie métallique et bois, quincaillerie…) connaît un essor important dans la ville de Koutiala. Les perspectives pour ce secteur reposent sur les mêmes opportunités que le commerce et le transport.

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BIBLIOGRAPHIE

1) Résultats des enquêtes 1-2-3 Ecoloc

2) Schéma d’aménagement et de développement du cercle de Koutiala

3) Plan quinquennal de développement économique, social et culturel du cercle de Koutiala

4) Rapports de campagne de la CMDT de 1999 à 2004

5) Rapports annuels de la DRAMR de Sikasso

6) Rapports annuels SLACAER

7) Rapports ateliers de planification de Jèkasy 1

8) Schéma directeur d’aménagement, d’urbanisme de la localité de Koutiala et environs

9) Dynamique des exploitations familiales de Loïc Barbedette

10) Prix, produits et acteurs CIRAD et autres

11) Rapports de l’ONG AMAPE sur l’apiculture

12) Rapports OMA (Observatoire du marché agricole)

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