Service départemental de l'Isère

Carte des aléas de la commune de Bresson

Note de présentation

Référence : D1005054 Octobre 2011 Version 2

Alp'Géorisques - Z.I. - rue du Moirond - Bâtiment Magbel - 38420 DOMENE – ( 04-76-77-92-00 fax : 04-76-77-55-90  : [email protected] - sarl au capital de 18 300 €- Siret : 380 934 216 00025 - Code A.P.E. 742C Historique des versions Numéro de version Date Auteur Observations 1 Version 1 01/05/11 JPR 2 Version 2 17/08/11 JPR Prise en compte des modifications RTM et mairie 3 4 5 6 7 8 9 10

Vérifications Numéro de version Vérifiée par Date Fichier 1 Version 1 - 01/05/11 ALEAS_BRESSON_v1.odt 2 Version 2 DP 17/08/11 ALEAS_BRESSON_v2.odt 3 4 5 6 7 8 9 10

Nom du Rapport Carte des aléas de Bresson Société Alp'Géorisques Date de réalisation Octobre 2011 N° Devis D1005054 N° d'archivage (référence) 1110949 Chargé d'études JP Rossetti Maître d'ouvrage Commune de Bresson Maître d'oeuvre RTM Isère Département Isère Commune(s) concernée(s) Bresson Cours d'eau concerné(s) - Région naturelle Vallée de l'Isère Thème Cartographie des aléas Mots-clefs aléas Alp'Géorisques Carte des aléas de Bresson Sommaire

Sommaire

1. PRÉAMBULE...... 1 2. PRÉSENTATION DE LA COMMUNE...... 2 2.1. La population...... 2 2.2. L'habitat...... 3 2.3. Activités économiques...... 4 2.3.1. Agriculture...... 4 2.3.2. Principaux équipements et infrastructures...... 4 2.3.2.1. Les principaux équipements...... 4 2.3.2.2. Les principales infrastructures...... 4 2.3.3. Ouvrages et aménagements divers...... 4 3. LE MILIEU NATUREL...... 5 3.1. Le contexte géologique...... 5 3.1.1. Le substratum...... 6 3.1.2. Les formations superficielles...... 6 3.1.2.1. Les moraines...... 6 3.1.2.2. Les alluvions fluvioglaciaires...... 6 3.1.2.3. Les alluvions fluviatiles...... 7 3.1.2.4. Les cônes de déjection torrentiels...... 7 3.1.2.5. Les colluvions...... 7 3.1.3. Hydrogéologie...... 7 3.1.4. Géologie et phénomènes naturels...... 8 3.2. La morphologie...... 9 3.3. Occupation du sol...... 9 3.4. Le réseau hydrographique...... 10 3.4.1. Le cours du ruisseau de Montavie...... 10 3.4.2. Approche hydrologique...... 13 3.5. Les précipitations...... 13 3.5.1. Les précipitations de courte durée...... 14 3.5.1.1. Les précipitations de longue durée...... 14 3.5.1.2. Les épisodes remarquables...... 15 a. Épisode du 21 décembre 1991...... 15 b. Épisode du 27 janvier 1999...... 15 4. LES PHÉNOMÈNES NATURELS...... 15 4.1. Les phénomènes étudiés...... 15 4.2. Les observations effectuées...... 16 4.2.1. Glissements de terrain...... 16

Octobre 2011 Version 2 I Alp'Géorisques Carte des aléas de Bresson Sommaire

4.2.2. Les chutes de pierres ou de blocs...... 18 4.2.3. Les phénomènes torrentiels...... 18 4.2.3.1. Affouillement et érosion...... 19 4.2.3.2. Transport solide et flottants...... 19 4.2.3.3. Débordements et divagations torrentielles...... 20 a. Secteur amont...... 20 b. Secteur intermédiaire...... 20 c. Secteur aval...... 21 4.2.4. Le ruissellement et le ravinement...... 22 4.2.5. Les zones hydromorphes...... 23 4.3. Approche historique...... 24 4.3.1. Les crues du ruisseau de Montavie...... 24 4.3.1.1. La crue de décembre 1991...... 24 4.3.1.2. La crue de janvier 1999...... 25 4.3.1.3. Autres crues du ruisseau de Montavie...... 25 4.3.2. Autres phénomènes historiques...... 25 5. QUALIFICATION ET CARTOGRAPHIE DE L'ALÉA...... 26 5.1. Définition de l'aléa...... 26 5.2. Méthodologie de qualification et de cartographie de l'aléa...... 27 5.2.1. Notions d'intensité et de fréquence...... 27 5.2.2. Définition des degrés d'aléa...... 27 5.2.3. Cartographie des aléas...... 28 5.2.3.1. Notion de « zone enveloppe »...... 28 5.2.3.2. Superposition d'aléa sur une même zone...... 28 5.2.4. Critères de qualification des aléas...... 28 5.2.4.1. L'aléa d'inondation en pied de versant...... 28 5.2.4.2. L'aléa de crue des torrents et des ruisseaux torrentiels...... 29 5.2.4.3. L'aléa ruissellement de versant et ravinement...... 31 5.2.4.4. L'aléa glissement de terrain...... 32 5.2.4.5. L'aléa chutes de blocs...... 34 5.2.5. Synthèse par zone...... 34 6. LES OUVRAGES DE PROTECTION...... 38 6.1.1. Ouvrages sur le ruisseau de Montavie...... 38 6.1.2. Ouvrages de lutte contre le ruissellement et le ravinement...... 40 7. ORIENTATIONS RÉGLEMENTAIRES...... 41 7.1. Contexte juridique...... 41 7.2. Les prescriptions relatives à la commune...... 42

Octobre 2011 Version 2 II Carte des aléas de la commune de Bresson

Note de présentation

1. Préambule

La commune de BRESSON a confié à la société Alp'Géorisques - bâtiment Magbel, rue du Moirond, 38420 DOMÈNE - l'élaboration de la carte des aléas de la commune. Cette cartographie est réalisée avec l'assistance technique du service départemental de restauration des terrains en montagne de l'Isère. Les reconnaissances de terrain ont été réalisées à l'automne 2010 par JP Rossetti, géologue chargé d'études.

 

Octobre 2011 Version 2 1 Alp'Géorisques Carte des aléas de Bresson

2. Présentation de la commune

La commune de BRESSON se situe au Sud de l'agglomération grenobloise, sur les collines qui dominent la vallée de l'Isère. Elle jouxte les communes d'ÉCHIROLLES, EYBENS, et BRIE-ET- ANGONNES.

Elle s'étend sur le versant nord-ouest de la colline de MONTAVIE et sur le versant nord de la colline de MONT-JAYET. Le territoire communal couvre une superficie totale de 2,8 km².

2.1. La population

1 La commune de BRESSON comptait 695 habitants lors du recensement de 2008 . La population communale a fortement augmenté entre 1968 et 1990. Depuis 1990, la population décroît légèrement ; cette diminution paraît s'accentuer depuis 1999 (voir Tableau 1 et Figure 1).

1 Cette population correspond à la population totale selon la définition de l'INSEE. Lors du recensement de 2008, la population municipale était de 695 habitants et la population comptée à part était de 33 habitants.

Octobre 2011 Version 2 2 Alp'Géorisques Carte des aléas de Bresson

Recensement 1968 1975 1982 1990 1999 2007

Population 309 359 474 753 738 696

Variation - 16,2% 32,0% 58,9% -2,0% -5,7%

Variation annuelle - +2,2% +4,0% +6,0% -0,2% -0,7% moyenne

Tableau 1: Évolution de la population municipale de BRESSON (source Insee).

800 753 738 696 700

600 e l a

p 474 i 500 c i n u 400

m 359

n 309 o i t 300 a l u p

o 200 P

100

0 1968 1975 1982 1990 1999 2007

Figure 1: Évolution de la population municipale entre 1968 et 2007 (source : Insee). On peut noter que malgré la diminution relative de la population, environ 24% des habitants actuels n'habitaient pas la commune de BRESSON 5 ans auparavant (chiffres Insee pour l'année 2007).

2.2. L'habitat Au total, la commune compte 290 logements. Il s'agit en grande majorité de maisons (229 maisons, soit 80% du parc de logements). La quasi-totalité des logements existants (97,2% en 2007) sont des résidences principales. Les logements se répartissent en plusieurs ensembles :

‒ L'habitat ancien est concentré dans le village de BRESSON et le hameau de LA CURE, le long de la Grande Rue.

‒ L'habitat plus récent se répartit dans les quartiers de PRÉ BRESSON, BERNARDIÈRE, GEORGES, LES GRANDS-CHAMPS et du CLOS DU CHÂTEAU. Des demeures anciennes, isolées dans des parcs plus ou moins vastes, marquent assez fortement le territoire de la commune. Il s'agit des domaines de PANATIÈRE, de MONTAVIE, de BRESSON et des FLANDRUS. La Mairie est installée dans le château de BRESSON.

Octobre 2011 Version 2 3 Alp'Géorisques Carte des aléas de Bresson

Quelques constructions récentes sont implantées dans la partie haute de la zone urbanisée de la commune, notamment dans le secteur de MONTAVIE et le long du chemin de MONT-JAYET.

2.3. Activités économiques La commune comptait 70 entreprises au 1er janvier 20102. Il s'agit pour l'essentiel d'entreprises du secteur du commerce, des transports et des services (63%) et d'entreprises industrielles (16%). Les entreprises industrielles et les principaux commerces sont implantés dans la zone d'activité des CONDAMINES.

2.3.1. Agriculture

Il n'existe aucune exploitation agricole sur la commune de BRESSON. Quelques zones sont exploitées par des agriculteurs installés sur des communes voisines. C'est notamment le cas aux GRANDS-PRÉS (prairies et maïs) ou sur le versant sud de la colline de MONTAVIE, à ROIBET (prairies et paturages).

2.3.2. Principaux équipements et infrastructures Ce chapitre n'a pas pour objectif de dresser un inventaire exhaustif des équipements et des infrastructures de la commune mais simplement de décrire brièvement les aménagements pouvant constituer des enjeux spécifiques ou qui peuvent influer sur la dynamique des phénomènes naturels étudiés.

2.3.2.1. Les principaux équipements Les principales activités économiques (commerces, industrie, etc.) sont concentrées dans la zone des CONDAMINES. La mairie est installée dans le château de BRESSON (LA MONTAGNE) et l'école est située à PRÉ BRESSON.

Le golf international de (parcours 18 trous) est implanté sur les communes de BRESSON et JARRIE. Il s'étend au pied du flanc sud de la colline de MONTAVIE, à l'ouest de la RD112. Le parcours occupe une partie importante du bassin versant du ruisseau de Montavie.

Des terrains de tennis et un terrain de sport sont installés aux FLANDRUS, au-dessus de la route d'EYBENS (RD169c).

2.3.2.2. Les principales infrastructures

L'accès à la commune est principalement assuré par la RD269c (route d'EYBENS). Des voies communales assurent la desserte des différents quartiers et permettent de rejoindre la RD269 à ÉCHIROLLES ou à EYBENS. D'importants réservoirs d'eau, alimentant la ville de Grenoble, sont installés sur la commune de BRESSON, dans le secteur de PANATIÈRE. Les canalisations longent le chemin rural d'ÉCHIROLLES à JARRIE, qui suit la limite des communes de BRESSON et ÉCHIROLLES.

2.3.3. Ouvrages et aménagements divers Remarque. Les ouvrages hydrauliques fonctionnels sont décris au chapitre 3.4, page 10.

2 Source : Nombre d'entreprises par secteur d'activité au 1er janvier 2010 – Insee, juin 2010

Octobre 2011 Version 2 4 Alp'Géorisques Carte des aléas de Bresson

3 Il existe un ancien canal qui traverse le versant des FLANDRUS vers 275 m d'altitude. Quelques portions de cet ouvrage sont encore visibles au-dessus des terrains de sport (voir Figure 2). Ce canal se terminait par un bassin maçonné aujourd'hui largement comblé. Il était vraisemblablement alimenté par une prise d'eau sur le ruisseau de MONTAVIE, à hauteur du parc du château.

Dans le parc du château des FLANDRUS, au débouché de la gorge du ruisseau de MONTAVIE, il existe un petit plan d'eau artificiel, aujourd'hui presque complètement comblé. Le ruisseau traverse toujours cet ouvrage avant de franchir un seuil de quelques mètres et d'atteindre la buse qui lui permet de franchir le mur d'enceinte et la route de l'Église.

Un autre canal désaffecté, qui partait du canal de la Romanche pour rejoindre le ruisseau d'EYBENS, longeait le pied du versant aux CONDAMINES et traversait PRÉ BRESSON. Il en subsiste des tronçons aux CONDAMINES.

Figure 2: Vestige du canal des FLANDRUS. Il existe un petit plan d'eau d'agrément dans le parc du château de Montavie. Il est alimenté par un ouvrage qui répartit les eaux entre le plan d'eau et une buse de 600 mm qui rejoint le ruisseau en aval. Ce petit plan d'eau occupe l'emplacement d'un ancien moulin. Il existait également un autre moulin en aval, au droit du château de Montavie (source : propriétaire du site).

3. Le milieu naturel

3.1. Le contexte géologique

La commune de BRESSON se situe sur les premiers contreforts des collines bordières du massif de Belledonne.

3 Nous appellerons ce canal « canal des FLANDRUS » dans la suite de ce rapport.

Octobre 2011 Version 2 5 Alp'Géorisques Carte des aléas de Bresson

Le substratum de cette zone est constitué de calcaires marneux du jurassique moyen qui forment un relief bien marqué entre la dépression d'Uriage – , creusée dans les schistes liasiques, et la dépression de Vif – Reymure, creusée dans les « Terres Noires » (marnes noires du callovo- oxfordien). Des formations superficielles couvrent largement le territoire de la commune.

Figure 3: Carte géologique du secteur (Extrait de la carte géologique au 1/50000, feuilles Vif et Vizille, ed. BRGM). 3.1.1. Le substratum

Les calcaires marneux du jurassique moyen constituent la colline de MONTAVIE, où ils affleurent assez largement dans la partie sommitale. C'est le seul affleurement du substratum répertorié sur la commune de BRESSON.

3.1.2. Les formations superficielles

Divers types de formations superficielles affleurent sur la commune de BRESSON.

3.1.2.1. Les moraines

Les versants de la colline de MONTAVIE et de MONT-JAYET sont couverts par des moraines würmiennes. Ces moraines appartiennent aux stades II et III du Würm mais elles ne sont différenciées que sur la feuille VIZILLE de la carte géologique au 1/50 000, à l'Est de BRESSON. Il est vraisemblable que les moraines qui tapissent le versant Sud de la colline de MONTAVIE, à CHAMP- ROND et aux SALLIÈRES appartiennent au stade II. Celles qui affleurent sur les versants ouest et nord de la colline de MONTAVIE appartiennent probablement au stade III.

3.1.2.2. Les alluvions fluvioglaciaires

Des alluvions fluvioglaciaires recouvrent les basses pentes en contrebas de CHAMP-ROND et à LA MONTAGNE. Ces alluvions sont considérées comme une formation de l'interglaciaire Riss – Würm.

Le secteur des SCELLES, où se situe le club-house du Golf International de Grenoble, est occupé par

Octobre 2011 Version 2 6 Alp'Géorisques Carte des aléas de Bresson des alluvions fluvioglaciaires qui s'étendent sur tout le secteur compris en l'ECHÈRE et TAVERNOLLES. Ces alluvions sont considérées des épandages fluvio-glaciaires mis en place lors du retrait des glaciers würmiens.

Remarque. La feuille VIF de la carte géologique au 1/50 000 interprète les collines des CHATAIGNIÈRES et des TERRASSES comme des cordons morainiques würmiens. La transition entre moraine et alluvions fluvioglaciaires se situe vraisemblablement au pied de ces collines dans le secteur des SCELLES.

3.1.2.3. Les alluvions fluviatiles Des alluvions fluviatiles modernes occupent le fond de la vallée de l'Isère et elles sont visibles aux GRANDS-PRÉS, à PRÉ BRESSON et aux CONDAMINES.

3.1.2.4. Les cônes de déjection torrentiels Un cône de déjection ancien est visible au débouché de la combe de l'Oratoire. Ce cône de déjection s'étend sur les secteurs de PANETIÈRE et de BERNARDIÈRE. À l'aval de PANETIÈRE, il se termine par un talus abrupt qui domine la plaine aux CONDAMINES.

3.1.2.5. Les colluvions

Le village de BRESSON est établi sur les colluvions qui occupent le fond de la combe de MONTAVIE. Des colluvions tapissent également le versant des FLANDRUS entre la ferme des FLANDRUS et la limite communale avec EYBENS.

Remarque importante

Les argiles d'EYBENS (argiles glacio-lacustres de l'interglaciaire Riss-Würm), qui furent exploitées à la Tuilerie (commune d'EYBENS), n'affleurent pas sur le territoire de la commune de Bresson. Toutefois, elles ont été reconnues, sur une épaisseur qui n'excède probabalement pas de 5 m à 10 m, lors de terrassements réalisées immédiatement au Nord des tennis des Flandrus, vers 265 m d'altitude. Il est donc très probable que ce niveau d'argiles se prolonge sous les basses pentes dans le secteur des FLANDRUS puis se poursuive sous les colluvions les formations fluvioglaciaires et le cône torrentiel de PANATIÈRE (secteur de BRESSON, GEORGES, BERNARDIÈRE, PANATIÈRE). Si des terrassements devaient être entrepris, notamment dans la partie basse du versant des FLANDRUS, des reconnaissances géotechniques seraient utiles afin de vérifier la présence de ce niveau argileux susceptible de causer des problèmes de stabilité.

3.1.3. Hydrogéologie Une analyse hydrogéologique détaillée sort du cadre de cette étude. Nous nous bornerons ici à signaler quelques particularités qui ont été constatées lors des reconnaissances de terrain ou qui ont été signalées par les élus de la commune.

Des venues d'eau importantes existaient dans le versant des FLANDRUS et alimentaient une petite mare aujourd'hui asséchée mais toujours visible à la limite de la commune d'EYBENS. D'autres venues d'eau (sources, émergences diffuses) sont visibles dans le versant et il existe des captages anciens. Il est possible que ces émergences soient localisées au toit des argiles d'EYBENS (cf. ci- dessus).

Le long de la route de MONTAVIE, des captages anciens sont visibles et des indices d'émergences

Octobre 2011 Version 2 7 Alp'Géorisques Carte des aléas de Bresson fréquentes sont visibles. Ces venues d'eau sont très vraisemblablement liées à des circulations d'eau dans les alluvions fluvio-glaciaires ou les moraines. Sur la colline de Montavie, de nombreuses émergences temporaires apparaissant notamment au printemps nous ont été signalées (source : élus municipaux). Elles correspondent très probablement à des circulations d'eau à l'interface substratum – colluvions. La très faible épaisseur des terrains de couverture favorise des émergences plus ou moins diffuses.

3.1.4. Géologie et phénomènes naturels

Les escarpements qui peuvent être constitués par les calcaires marneux du jurassique (MONTAVIE) peuvent générer des chutes de pierres et de blocs. Les formations superficielles sont, en fonction de leur nature, sensibles à divers phénomènes naturels :

‒ Les moraines sont, d'une manière générale, constituées de matériaux très hétérogènes mais qui comportent une part d'argile significative. Ces formations sont donc potentiellement favorables à l'apparition de glissements de terrain. Elles peuvent également être affectées par des ravinements ou des érosions torrentielles.

‒ Les alluvions fluviatiles modernes peuvent être affectées par des phénomènes de suffosion (apparition de tassements et de fontis dus à l’entrainement des particules fines par des circulations d'eau souterraines). Ce phénomène peut également affecter les cônes de déjection torrentiels si leur composition (granulométrie) est favorable. Aucun indice de ce type de phénomène n'a été identifié.

‒ Les alluvions fluvioglaciaires (voir Figure 4) peuvent être affectées par des ravinements et des glissements superficiels si la topographie est favorable.

Figure 4: Affleurement d'alluvions fluvioglaciaires (secteur de MONTAVIE).

‒ Les colluvions provenant de l'altération des calcaires marneux sont sensibles à l'érosion et

Octobre 2011 Version 2 8 Alp'Géorisques Carte des aléas de Bresson

aux glissements de terrain du fait de leur teneur en argile. L'importance des glissements de terrain pouvant affecter ces colluvions dépend notamment de leur épaisseur et donc de la géométrie du substratum. D'une manière générale, il s'agit de phénomènes très superficiels (métriques).

‒ Les argiles glacio-lacustres d'Eybens présentent de médiocres qualités géotechniques. Cette formation très argileuse est particulièrement sensible aux glissements de terrain.

3.2. La morphologie La morphologie du territoire communal est complexe. On peut identifier plusieurs secteurs qui offrent des caractéristiques morphologiques (pente, exposition, etc.) très différentes.

‒ La plaine de l'Isère (altitude indicative 225 m) ;

‒ Le vaste cône de PANATIÈRE ((245 m – 320 m) domine la plaine de l'Isère de 10 à 20 m. Ce cône de déjection se raccorde latéralement à la combe de MONTAVIE à l'Est. Sa pente moyenne varie de 10% (BERNARDIÈRE) à 15% (PANATIÈRE).

‒ La combe de BRESSON (245 m – 350 m). Cette zone se raccorde à la plaine de l'Isère dans le secteur de PRÉ BRESSON et s'élève progressivement en s'encaissant jusqu'à 350 m d'altitude (MONTAVIE). Cette zone accueille le village de BRESSON.

‒ Le secteur des FLANDRUS (250 m – 350 m) correspond à un versant concave dont les pentes varient de 20% à 30% ; il prolonge le versant nord la colline de MONTAVIE.

‒ Le secteur de Montavie correspond aux versants assez raides (pentes moyennes variant de 40% à 45%) et réguliers de la colline de Montavie.

‒ Le secteur de CHAMP-ROND – LES SALLIÈRES est une zone de collines aux formes douces qui culminent vers 450 m d'altitudes. Sur leurs versants Nord, elles sont entaillées par des combes assez encaissées qui débouchent dans la combe de BRESSON ou sur le cône de PANATIÈRE.

‒ Le secteur des Scelles (altitude indicative 360 m) est une zone plane, aujourd'hui largement occupée par les parcours du golf international de Grenoble et ses infrastructures. Si l'exposition générale de la commune est nord-ouest, il convient de souligner que certains secteurs de la commune (l'ORATOIRE, versant nord de CHAMP-ROND) ont une exposition nord à nord-est et ne bénéficient que d'un ensoleillement très limité. Au contraire, le versant sud de la colline de MONTAVIE (secteur des SCELLES) bénéficie d'un ensoleillement important.

3.3. Occupation du sol. L'occupation actuelle des sols définit quatre grands ensembles :

‒ la zone urbanisée ;

‒ la zone naturelle ;

‒ la zone agricole ;

‒ le parcours de BRESSON du golf international de GRENOBLE. La zone urbanisée occupe une large partie du secteur compris entre 220 m et 320 m d'altitude, en rive gauche du ruisseau de Montavie. Dans ce secteur, ne subsiste que quatre grandes zones non

Octobre 2011 Version 2 9 Alp'Géorisques Carte des aléas de Bresson bâties :

‒ la partie ouest du cône de PANATIÈRE (emprise et abords des réservoirs d'eau de la ville de GRENOBLE et parc de la propriété de PANATIÈRE) ;

‒ le parc qui entoure la mairie (LA MONTAGNE) ;

‒ la zone agricole des GRANDS-PRÉS et de PRÉ BRESSON ;

‒ les prairies qui s'étendent en rive gauche du ruisseau, en contrebas de la rue du Fiaret.

Les zones naturelles occupent l'essentiel du versant des FLANDRUS, des versants nord et ouest de la colline de MONTAVIE et du secteur de CHAMP-ROND et des SALLIÈRES. Il s'agit de zones boisées ou d'anciennes prairies en cours d'enfrichement.

La zone agricole se limite aujourd'hui au secteur des GRANDS-PRÉS et de PRÉ BRESSON (cultures) et aux pentes du versant sud de la colline de MONTAVIE, dans le secteur de ROIBET (paturages). Compte tenu de son étendue et des spécificités de ce type d'aménagement, le golf constitue une catégorie particulière d'occupation du sol. Il s'agit en effet d'une zone largement végétalisée mais dans laquelle de nombreux aménagements hydrauliques ont été réalisés (lacs, drainage, couverture , calibrage et déviation de cours d'eau, etc.). Ces aménagements et l'entretien régulier de la végétation lui confère des caractéristiques propres, notamment du point de vue de l'hydrologie. Les parcours peuvent également présenter une vulnérabilité particulière au ruissellement et au ravinement ou à l'inondation.

3.4. Le réseau hydrographique Le réseau hydrographique de la commune se limite au seul ruisseau de Montavie. Ce ruisseau trouve son origine sur le territoire de la commune de JARRIE (LE LOUVAROU).

3.4.1. Le cours du ruisseau de Montavie Dans l'emprise du parcours de golf, le ruisseau a fait l'objet de nombreux aménagements hydrauliques. Il traverse le parcours de golf avant de traverser le parc du château de MONTAVIE sous lequel il est busé sur quelques dizaines de mètres et alimente un étang. À l'aval, le ruisseau emprunte une petite gorge encaissée. Cette gorge débouche dans le parc du château des FLANDRUS; il alimente un ancien petit plan d'eau d'agrément aujourd'hui comblé par les dépôts torrentiels. Au débouché de ce plan d'eau, le ruisseau franchit le mur d'enceinte du parc et la route par une buse de 800 mm (voir Figure 5).

Octobre 2011 Version 2 10 Alp'Géorisques Carte des aléas de Bresson

Figure 5: La buse assurant le franchissement de l'enceinte du parc du château et de la rue de l'Église. À l'aval de la route , le ruisseau emprunte un chenal artificiel, bordé d'éléments préfabriqués en béton et d'enrochements (voir Figure 6). Des dalots permettent l'accès aux propriétés situées en rive gauche.

Figure 6: Le chenal du ruisseau de Montavie le long de la route, à l'aval du parc du château. Le ruisseau est couvert dans la traversée de la propriété Chavant (buse de 800 mm) puis sous la rue

Octobre 2011 Version 2 11 Alp'Géorisques Carte des aléas de Bresson de la Liberté.

Figure 7: L'ouvrage d'entonnement sous la zone bâtie (amont de la propriété Chavant). À l'aval de cette route, le ruisseau coule dans un chenal, en partie naturel, de faibles dimensions, qui traverse les champs et les cultures de GRAND-CHAMPS et de PRÉ BRESSON. À l'amont des premières maisons, le ruisseau est dirigé vers une canalisation. L'entonnement est constitué d'un petit bassin de décantation (voir Figure 8) équipé de grilles destinées à arrêter les flottants. L'ouvrage actuel résulte de modifications successives et la capacité du bassin de décantation a été augmentée. Toutefois, la capacité de l'exutoire (buse de 800 mm) n'a pas été modifiée depuis la création de l'ouvrage.

Octobre 2011 Version 2 12 Alp'Géorisques Carte des aléas de Bresson

Figure 8: L'ouvrage d'entonnement du ruisseau de Montavie à hauteur de PRÉ- BRESSON. 3.4.2. Approche hydrologique Le bassin versant couvre une superficie de 234 ha et il est pour l'essentiel constitué de terrains boisés ou agricoles. Il ne comporte qu'une petite zone urbanisée à JARRIE (zone amont). L'étude hydraulique réalisée par SOGREAH en septembre 2000 (référence 82 0054) propose les valeurs suivantes pour les débits de crue : le débit décennal est estimé à 2,8 m³/s et le débit centennal à 4,1 m³/s. Ces estimations intègrent les effets des aménagements existants et notamment la zone de rétention constituée par le golf (practice) à l'amont du mur d'enceinte du parc du château de MONTAVIE. Une zone de rétention existait d'ailleurs antérieurement à la création du golf du fait de la topographie et du mur d'enceinte du par du château de MONTAVIE, qui barre la combe.

3.5. Les précipitations Les précipitations jouent un rôle essentiel dans l'apparition et le développement des phénomènes naturels étudiés. Leur analyse détaillée dépasse le cadre de cette étude, mais il est utile de disposer d'estimations des hauteurs d'eau pouvant être atteintes lors d'épisodes à caractère exceptionnel. Des précipitations abondantes peuvent provoquer des crues et des inondations, des ruissellements et des ravinements. Mais elles peuvent également favoriser ou provoquer des mouvements de terrain (glissements de terrain, chutes de pierres à de blocs, effondrements de cavités souterraines, etc.). D'une manière générale, les précipitations de forte intensité (hauteur importante et courte durée) favorisent l'apparition des phénomènes de ruissellement, de ravinement et des crues à caractère torrentiel. Les précipitations abondantes et de longues durées – qui peuvent être accentuées par des phénomènes tels que la fonte rapide du manteau neigeux – favorisent les inondations en pied de versant et notamment les accumulations d'eau dans les dépressions et les mouvements de terrain

Octobre 2011 Version 2 13 Alp'Géorisques Carte des aléas de Bresson

(glissement de terrain notamment), mais aussi les crues de certains cours d'eau.

3.5.1. Les précipitations de courte durée

Les données du poste météorologique de SAINT-MARTIN-D'HÈRES (38421001) permettent d'apprécier les précipitations de courtes durées sur la commune de BRESSON. Ce poste est le seul du sud Isère à fournir des chroniques longues relatives aux précipitations de durée inférieure à 24 h. A titre indicatif, les données relatives aux pluies de 6 minutes à 3 heures sont présentées ci-dessous (voir Figure 9).

60 140

50 120

100

40 ) h / )

80 m m m ( m

30 (

é t e i i 60 s u l n P e 20 t n 40 I

10 20

0 0 6 15 30 60 120 180

Durée de la pluie (minutes)

Pluie décennale Intensité décennale Pluie centennale Intensité centennale

Figure 9: Précipitations et Intensités des précipitations décennales et centennales (poste de Saint-Martin d'Hères). Ces précipitations peuvent être très localisées et de nombreux épisodes peuvent échapper aux postes de mesure.

3.5.2. Les précipitations de longue durée

Les données du poste pluviométrique de SAINT-MARTIN-D'HÈRES (aujourd'hui fermé) permettent d'estimer les précipitations journalières sur le secteur. Il n'existe pas de poste pluviométrique plus proche de la commune. La pluie journalière décennale estimée à partir des données de ce poste est de 82 mm. La pluie journalière centennale est de 116 mm4.

4 Estimations selon une loi de Gumbel, période d'observation 1969 – 1996

Octobre 2011 Version 2 14 Alp'Géorisques Carte des aléas de Bresson

3.5.3. Les épisodes remarquables Plusieurs épisodes pluvieux remarquables ayant affecté la commune5 ont été répertoriés au cours des vingts dernières années. Remarque. Les phénomènes associés à ces épisodes pluvieux sont décrits au chapitre 4.3, page 24.

3.5.3.1. Épisode du 21 décembre 1991 Après une quinzaine de beau temps, un premier passage perturbé traverse le département le 18 décembre. Après une accalmie le 19 décembre, les précipitations reprennent le 20 décembre et s'accentuent dans la nuit du 20 au 21 décembre. Après de fortes précipitations (abondantes chutes de neige jusqu'en plaine), la pluie succède à la neige jusqu'à 2000 m ou 2200 m d'altitude. Les précipitations des 21 et 22 décembre 1991 atteignirent des niveaux exceptionnels (97 mm en 24 h à Saint-Martin-d'Hères le 21/12/1991). Selon le RTM de l'Isère, les précipitations furent supérieures à 110 m entre le 20 et le 22 décembre 1991.

3.5.3.2. Épisode du 27 janvier 1999 Le mois de janvier 1999 a été marqué par des précipitations particulièrement abondantes et des contrastes de température très marqués entre le début et la fin du mois. Des chutes de neige à basse altitude ont été observées en milieu de mois (10 cm de neige à Grenoble le 13/01/1999). L'épisode pluvieux le plus intense eu lieu les 27 et 28 janvier (61 mm en 24 h à Saint-Martin- d'Hères le 28/01/1999). Ces précipitations se produisirent après une fonte rapide du manteau neigeux et donc sur des sols saturés.

4. Les phénomènes naturels

4.1. Les phénomènes étudiés Parmi les multiples phénomènes naturels susceptibles d'affecter le territoire communal, seuls les phénomènes suivant ont été étudiés :

‒ les glissements de terrain ;

‒ les chutes de pierres et de blocs ;

‒ les crues torrentielles ;

‒ le ruissellement de versant et le ravinement ;

‒ les inondations de pied de versant ;

‒ l'hydromorphie. Les effondrements de cavités souterraines naturelles qui pourraient être liés à divers phénomènes (karst, suffusion, etc.) sont pris en compte, mais aucun phénomène de ce type n'a été identifié sur la commune. Le risque sismique n'est pas étudié spécifiquement. Le zonage sismique national (cf. Décret n°2010-

5 Seuls les épisodes ayant causés des crues ou des phénomènes de ruissellement ou ravinement intenses sur la commune ou dans les communes avoisinantes ont été répertoriés ici.

Octobre 2011 Version 2 15 Alp'Géorisques Carte des aléas de Bresson

1255 du 22 octobre 2010) situe la commune de BRESSON en zone de sismicité moyenne (zone n°4, voir annexe 1).

4.2. Les observations effectuées Les observations réalisées sur le terrain ont permis de localiser les phénomènes qui affectent le territoire communal. Les divers types de phénomènes observés sont décrits ci-dessous ; les sites sont décris individuellement dans le chapitre relatif à la qualification de l'aléa.

4.2.1. Glissements de terrain Aucun glissement de terrain actif n'a été localisé sur le territoire communal. En revanche, de nombreuses zones sont affectées par des glissements de terrain modérément actifs ou sont considérées comme potentiellement exposées aux du fait de la géologie et de la topographie. Divers types de zones peuvent être affectées, directement ou indirectement, par des glissements de terrain :

‒ Les versants (pentes moyennes à fortes) constituées par des placages de moraines ou les colluvions peuvent être affectés par des glissements plus ou moins profonds. D'une manière générale, Les phénomènes pouvant concerner le territoire communal sont superficiels ou très superficiels (métriques). Il s'agit de glissements localisés pouvant se développer à l'interface entre les formations géologiques et leur frange d'altération. Les fortes précipitations, conduisant à une saturation des terrains sont un facteur déclenchant essentiel pour ce type de phénomène. Les zones de plus faible pente mais présentant une géologie défavorable (formation localement argileuse, moraine, etc.) peuvent être affectées par des glissements d'extension limitée, notamment si des interventions extérieures (terrassement, rejets d'eau, etc.) modifient l'équilibre du versant. Les fortes précipitations sont là encore un facteur aggravant le risque d'apparition de tels phénomènes. Des glissements de ce type peuvent concerner, au moins potentiellement, d'assez larges zones sur les versants de CHAMP-ROND, des SALLIÈRES, de MONTAVIE et des FLANDRUS.

‒ Les talus naturels ou artificiels et les pentes courtes mais raides peuvent être affectés par des glissements localisés. D'une manière générale, il s'agit de phénomènes d'extension limitée, leur extension dépendant largement de la hauteur du talus.

Des talus de ce type ont été identifiés aux CONDAMINES, où le talus atteint une dizaine de mètres de hauteur et a été concerné historiquement par un glissement (voir chapitre 4.3 page 24), en contrebas du Chemin des Saules (LES GRANDS-PRÉS), à LA CURE et à MONTAVIE.

À LA CURE, deux secteurs sont concernés : le premier est constitué par un remblai important qui domine le cimetière et le second correspond au talus aval de la Rue de Montavie.

À MONTAVIE, la zone concernée correspond au talus aval de la route, en bordure du parc du Château.

‒ Au pied des talus ou des pentes affectées par des glissements certaines zones peuvent être atteintes par à des coulées boueuses ou à la propagation des masse glissées pouvant venir du versant. De telles zones de propagation et d'arrêt existent systématiquement mais leur extension, qui dépend de l'ampleur du glissement ou de la coulée boueuse et de la topographie,

Octobre 2011 Version 2 16 Alp'Géorisques Carte des aléas de Bresson

peut être très limitée (quelques mètres pour un talus de route par exemple). Elles ne sont donc pas systématiquement identifiées et localisées compte tenu des contraintes cartographiques. Une seule zone de ce type a été identifiée, au pied du talus qui borde la zone industrielle des CONDAMINES.

‒ La stabilité de certaines zones est conditionnée par des ouvrages de soutènement (murs) parfois anciens et dont la pérennité peut être remise en cause par défaut de surveillance et d'entretien ou par des travaux mal conduits. 6 C'est le cas le long de la rue Montavie (secteur de MONTAVIE), où un mur ancien montre des signes de déformation (courbure et basculement) sans qu'il n'y ait toutefois d'indice de mouvements actifs ou récents (voir Figure 10). C'est également le cas dans le secteur compris entre la rue du Bois et le lavoir, où existent de nombreux murs anciens, et le long de la rue du Fiaret, où des travaux récents (2011) ont permis d'élargir et de stabiliser la voie.

Figure 10: Mur de soutènement montrant des indices de déformation le long de la rue de Montavie.

Enfin, il existe des zones planes ou à très faibles pentes situées en sommet de versant et qui ne sont pas directement exposées à des glissements mais dans lesquelles des interventions humaines (notamment des rejets d'eau par infiltration) peuvent provoquer ou aggraver des glissements en

6 Selon les informations recueillies auprès des élus, ce mur a été construit entre 1820 et 1825.

Octobre 2011 Version 2 17 Alp'Géorisques Carte des aléas de Bresson contrebas. Notons que dans ce contexte, des rejets d'eau concentrés en surface peuvent également favoriser l’apparition de ruissellement ou de ravinement. Un terrain situé le long de la rue des Bois et qui surmonte un talus assez raide (secteur de LA MONTAGNE), est dans ce cas de figure.

4.2.2. Les chutes de pierres ou de blocs Du fait du contexte géologique, les affleurements susceptibles de générer des chutes de pierres et de blocs sont rares et d'extension limitée. Il s'agit exclusivement de petites barres rocheuses ou de petits escarpements qui apparaissent dans les versants abrupts de la colline de MONTAVIE (versant ouest notamment). Certains talus raides creusés dans les formations fluvio-glaciaires ou les moraines peuvent générer des chutes de pierres ou de petits blocs. C'est notamment la cas :

‒ à CHAMP-ROND, où le talus qui domine le four banal peut libérer des pierres (voir Figure 11) ;

‒ à MONTAVIE où un escarpement de quelques mètres situé à l'ouest du réservoir d'eau (dernier lacet de la rue de Montavie) peut également générer quelques chutes de pierres. Ces phénomènes ont été ici considérés comme relevant du ravinement (phénomène dominant compte tenu de la nature des matériaux).

Figure 11: Le talus abrupt qui surmonte le parking situé à l'arrière du four banal de CHAMP-ROND. 4.2.3. Les phénomènes torrentiels La dynamique des crues du ruisseau de Montavie est largement conditionnée par les spécificités de son bassin versant et de son cours (voir chapitre 3.4, page 10). Le ruisseau de Montavie peut provoquer des phénomènes à caractère torrentiel tout au long de son cours. Quelques phénomènes historiques ont été répertoriés et sont décrits succinctement dans cette note de présentation (voir chapitre 4.3, page 24).

Octobre 2011 Version 2 18 Alp'Géorisques Carte des aléas de Bresson

Les phénomènes torrentiels qu'il peut provoquer sont de divers types : affouillement et érosion de berges, transport solide, débordements et divagations. L'intensité des ces phénomènes reste globalement modérée du fait des faibles débits et d'une topographie favorisant leur amortissement.

4.2.3.1. Affouillement et érosion L'affouillement du lit mineur et les érosions de berges peuvent affecter la gorge du ruisseau, entre le Château de Montavie et le parc du Château des Flandrus. Le secteur des GRANDS-PRÉS et de PRÉ- BRESSON peut également être affecté, mais de manière moins intense compte tenu des faibles pentes (voir Figure 12). Ces phénomènes alimentent le transport solide.

Figure 12: Affouillement dans le lit du ruisseau de Montavie à Pré-Bresson. 4.2.3.2. Transport solide et flottants Le transport solide est particulièrement intense dans la gorge du ruisseau (fortes pentes). Des dépôts abondants peuvent se produire au débouché de la gorge (voir Figure 13) et provoquer des débordements en direction du château des Flandrus (obstruction de la buse).

Octobre 2011 Version 2 19 Alp'Géorisques Carte des aléas de Bresson

Figure 13: Le ruisseau de Montavie au débouchée de sa gorge, dans le parc du château des Flandrus. Le transport de flottants (bois mort, déchets verts, etc.) accroît sensiblement le risque d'embâcle (obstruction du chenal ou des ouvrages hydrauliques) et donc de débordement.

4.2.3.3. Débordements et divagations torrentielles Les débordements et les divagations peuvent affecter plusieurs secteurs tant dans la partie amont du cours que dans ses parties intermédiaires (village) et aval.

a. Secteur amont Dans la partie amont du cours, des débits très importants ou des embâcles peuvent provoquer des débordements dans l'emprise du golf, notamment à hauteurs des ouvrages (ponts, ponceau, sections couvertes, etc.). Compte-tenu de l'entretien du lit le risque induit par les embâcles est toutefois limité. Des divagations peuvent néanmoins se produire et venir s'accumuler dans la dépression occupée par le practice du golf, à l'amont du mur d'enceinte du parc du château de Montavie. L'inondation de cette dépression peut être accentuée en cas d'obstruction de la buse qui franchit ce mur d'enceinte. Dans le parc du château, des divagations localisée peuvent se produire en cas de débordement du plan d'eau (saturation des ouvrages hydrauliques qui alimentent le plan d'eau) ou de surverse au- dessus du mur d'enceinte après saturation (ou d'obstruction) de la buse de 800 mm qui assure le franchissement de ce mur.

b. Secteur intermédiaire À l'aval de la gorge, des débordements peuvent se produire en plusieurs points :

‒ à hauteur du franchissement de la rue de l'Église ;

Octobre 2011 Version 2 20 Alp'Géorisques Carte des aléas de Bresson

‒ à hauteur des deux ouvrages qui permettent l'accès aux propriétés situées en rive gauche ;

‒ à hauteur de l'entonnement de la buse qui traverse la propriété Chavant et la rue de la liberté (RD269c). Cet ouvrage est doté d'une grille de protection et d'un déversoir latéral (voir Figure 7). Les eaux provenant de ces débordements empruntent la rue de l'Église en direction de l'avenue de Bresson (RD269c). Dans la partie basse de la rue, les divagations en direction des terrains avoisinants sont limités par des bordures de trottoir utilisées comme soubassement pour les clôtures (voir Figure 14). Des divagations, limités du fait de la topographie, peuvent affecter la rue qui relie la rue de l'Église à la rue de la Liberté.

Les eaux qui atteignent la RD269c peuvent se diriger vers EYBENS et se déverser latéralement dans les terrains agricoles situés en contrebas (LES GRANDS-PRÉS). Ces divagations peuvent rejoindre les zones exposées aux divagations torrentielles du secteur aval. L'intensité des phénomènes torrentiels diminue progressivement et ils évoluent vers un phénomène de type ruissellement.

c. Secteur aval À l'aval de la rue de la Liberté, des débordements peuvent se produire en rive droite et s'accompagner de divagations en direction des terrains situés en contrebas du lit. Il existait autrefois un étang (ou une zone humide) dans ce secteur et il subsiste une dépression dans laquelle les divagations peuvent s'accumuler et déposer matériaux et flottants. Vers l'aval, le cours du ruisseau est perché et des débordements peuvent se produire en de nombreux points, sur les deux rives. Les divagations peuvent s'étaler sur les terrains qui bordent le lit mineur. La pente longitudinale est relativement faible et les vitesses d'écoulement resteraient vraisemblablement limitées. Latéralement, les divagations torrentielles s'atténuent et peuvent évoluer des phénomènes de ruissellement ou de ravinement.

Figure 14: Partie basse de la rue de l'Église. La chaussée est adaptée pour limiter les divagations torrentielles.

Octobre 2011 Version 2 21 Alp'Géorisques Carte des aléas de Bresson

Dans la partie basse de PRÉ-BRESSON, un lotissement est installé dans l'axe du ruisseau de Montavie (voir Figure 15). Le ruisseau est dirigé vers une canalisation de 800 mm mais l'ouvrage (cf. chapitre 3.4.1 page 10) est insuffisant et sensible aux embâcles. Il peut en outre être contourné par les écoulements qui peuvent donc atteindre le lotissement situé en aval et s'accumuler dans la zone basse comprise entre le Chemin du Lagay, l'Impasse des Violettes et l'Impasse des Iris.

Figure 15: Le ruisseau de Montavie et le lotissement dan la zone d'écoulement (PRÉ- BRESSON). 4.2.4. Le ruissellement et le ravinement Le ruissellement est provoqué par les fortes précipitations notamment sur des terrains imperméables ou peu perméables du fait de leur revêtement (voirie, parking, zones urbanisées, etc.), de leur nature ou des pratiques culturales. La pente accentue l'intensité du phénomène en accroissant les vitesses d'écoulement. Le ruissellement concerne potentiellement l'ensemble du territoire mais il ne constitue un phénomène naturel générateur de risque que dans les sites qui favorisent la concentration des écoulements (combes, chemins, rues, etc.). Seuls ces sites font l'objet d'une cartographie. Dans des conditions topographiques défavorables (forte pente) ou sur des terrains particulièrement sensibles (sols peu cohésifs, sols nus, labours par exemple), le ruissellement peut provoquer des ravinements, c'est-à-dire une érosion des sols et le transport des matériaux qui se déposeront dans les zones de plus faible pente. Le ravinement peut être diffus (cultures) ou localisé (combes, chemin, route, etc.). Le ruissellement et le ravinement se développent essentiellement sur les chemins et les routes. Les axes les plus concernés sont les suivants :

‒ Le chemin de la ferme des Flandrus ;

‒ Le chemin de Mont-Jayet ;

‒ Le chemin d'Échirolles à Jarrie ;

Octobre 2011 Version 2 22 Alp'Géorisques Carte des aléas de Bresson

‒ Le chemin qui joint le chemin d'Échirolles à Jarrie à la rue du Bois ;

‒ La rue de l'Oratoire ;

‒ La rue du Bois ;

‒ La rue de Montavie ;

‒ La grande rue ;

‒ La rue de la Liberté ;

‒ La rue de l'Église. Des combes peuvent concentrer les ruissellements. C'est le cas des combes du versant des Flandrus, des petites combes de Montavie et des combes de Champ-Rond. À Champ-Rond, une petite combe entaille le versant Nord de la colline et débouche à l'arrière de deux maisons installées le long de la route du Bois. Les ruissellements qui empruntent le chemin du Mont-Jayet peuvent se diriger vers les terrains situés à gauche du chemin (dans le sens de la descente) et s'étaler vers l'habitation située entre le chemin du Jayet et la rue du Bois (voir Figure 16).

Figure 16: Le chemin du Jayet et la zone de divagation coté gauche. 4.2.5. Les zones hydromorphes Il ne s'agit pas d'un phénomène naturel au sens propre. Les zones hydromorphes sont des zones humides ou marécageuses, le plus souvent inondables lors des fortes précipitations et où les sols sont souvent compressibles (présence de tourbes par exemple). Il s'agit le plus souvent de dépressions plus ou moins marquées, de fond de combe ou des abords des étangs ou de certains ruisseaux.

Il n'existent pas de telles zones sur la commune de BRESSON. Il est vraisemblable que certaines zones hydromorphes aient existé par le passé (LES GRANDS PRÉS, en rive droite du ruisseau par exemple)

Octobre 2011 Version 2 23 Alp'Géorisques Carte des aléas de Bresson mais ces zones sont aujourd'hui asséchées. Les secteurs qui connaissent des émergences en période pluvieuse (coteaux de MONTAVIE ou des FLANDRUS) peuvent présenter localement et de manière plus ou moins transitoire des caractères d'hydromorphie ; la faible profondeur du substratum interdit la formation de terrain compressibles. Ces zones n'ont donc pas été distinguées.

4.3. Approche historique Les phénomènes historiques répertoriés sur la commune sont rares. Seuls trois phénomènes figurent dans les archives et documents consultés.

Source Date Phénomène Description d'information Glissement d'environ 50 m³ au pied de la 20 - 23 décembre 1982 Glissement de terrain « colline verte », en limite des communes de RTM Isère BRESSON et d'ÉCHIROLLES. 21 décembre 1991 Crue torrentielle Crue et débordement du ruisseau de Montavie RTM Isère 27 janvier 1999 Crue torrentielle Crue et débordement du ruisseau de Montavie RTM Isère Tableau 2: Récapitulatif des phénomènes historiques répertoriés sur la commune de Bresson. Un unique arrêté de reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle (CATNAT) a été pris pour la commune de BRESSON. Il concerne la tempête du mois de novembre 1982 et n'est donc pas en relation avec les phénomènes étudiés.

Type de catastrophe Début le Fin le Arrêté du Sur le JO du

Tempête 06/11/1982 10/11/1982 18/11/1982 19/11/1982

Source : www.prim.net

Tableau 3: Liste des arrêtés de reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle pour la commune de BRESSON.

4.3.1. Les crues du ruisseau de Montavie

4.3.1.1. La crue de décembre 1991 La crue de décembre 1991 s'est produite à la suite de fortes précipitations lors d'une période de redoux succédant à un épisode neigeux en plaine. Le golf (inauguré mais non complètement terminé) a été largement inondé et des ruissellements généralisés ont affecté les coteaux et les prairies. La ferme des Scelles (futur club-house) est partiellement inondée ; le parc du château de Montavie autour de l'étang est inondé. Dans la partie basse du cours le transport solide est important du fait des érosions qui se sont produites dans la gorge. Le ruisseau déborde dans la rue de l'Église et divague vers l'avenue de Bresson. Des débordements se produisent dans le parc du château des Flandrus et les écoulements longent le mur d'enceinte du parc pour ressortir par le portail de la rue de l'Église. Les champs sont inondés à l'aval de BRESSON. Les ruissellements et ravinements ont été accentués par les travaux liés à la réalisation du golf (déboisement, terrassements, etc.) et à l’absence de végétation stabilisée dans la partie haute du bassin versant.

Octobre 2011 Version 2 24 Alp'Géorisques Carte des aléas de Bresson

Figure 17: Divagations du ruisseau de Montavie lors de la crue de décembre 1991. 4.3.1.2. La crue de janvier 1999 La crue de janvier 1999 fut plus faible que celle de décembre 1991. Elle provoqua des débordements d'eau boueuse sur la rue de l'Église. Ces débordements alimentèrent des divagations en direction de l'avenue de Bresson et du chemin du Lagay ainsi que dans les champs situés en contrebas. La très faible capacité du lit le long de la rue de l'Église, accentuée par un défaut d'entretien (présence de végétation et notamment de ronces) semble avoir joué un rôle prépondérant.

4.3.1.3. Autres crues du ruisseau de Montavie L'étude hydraulique du ruisseau de Montavie (SOGREAH, septembre 2000) fait état d'une crue qui se serait produite en novembre mais sans préciser l'année de cette crue, ni en décrire l'importance. Divers témoignages font état de débordements récurrents mais d'ampleur limitée du ruisseau de Montavie notamment dans le secteur des GRANDS-PRÉS et de PRÉ-BRESSON ou le long de la rue de l'Église (rive gauche).

4.3.2. Autres phénomènes historiques Des phénomènes de ruissellement et de ravinement se sont produits à diverses reprises dans les rues et notamment dans les rues du vieux village (Grande rue, rue de l'Église, etc). Ces phénomènes sont aujourd'hui plus rares du fait de la mise en place d'un réseau de collecte des eaux pluviales (avaloirs, renvois d'eau, canalisations de grand diamètre, etc.). Sur les principaux chemins, des

Octobre 2011 Version 2 25 Alp'Géorisques Carte des aléas de Bresson ouvrages rustiques limitent l'intensité et la fréquence du ravinement (secteur de l'Oratoire notamment). Les ouvrages de protection sont décrits au chapitre 6, page 38.

5. Qualification et cartographie de l'aléa

Cette partie du rapport constitue la notice de la carte des aléas. Elle présente la méthodologie mise en œuvre, les règles de cartographie et les critères de qualification des aléas. Les sites qui présentent des spécificités du fait de la dynamique des phénomènes, de l'existence d'enjeux particuliers ou d'ouvrages de protection sont décrits dans les tableaux de synthèses présentés au chapitre 5.2.

5.1. Définition de l'aléa La notion d'aléa traduit la probabilité d'occurrence, en un point donné, d'un phénomène naturel de nature et d'intensité définies. Pour chacun des phénomènes rencontrés, trois degrés d'aléas – aléa fort, moyen ou faible – sont définis en fonction de l'intensité probable du phénomène et de sa probabilité d'apparition dans les hypothèses retenues comme référence. Ces hypothèses de référence portent par exemple sur l'importance (intensité et hauteur) des précipitations, la saturation des sols en eau, la fracturation des massifs rocheux Par analogie avec les règles applicables en matière de cartographie règlementaire des risques naturels (plan de prévention des risques naturels prévisibles – PPRN), les aléas sont définis pour des phénomènes de période de retour centennale (cf. remarque infra). Les aléas cartographiés correspondent donc à l'intensité et à la probabilité des manifestations prévisibles des phénomènes naturels de période de retour centennale. La période de retour peut être estimée par l'analyse statistique de longue séries d'observations mais tous les phénomènes ne se prêtent pas à une telle analyse. Les débits des cours d'eau peuvent être mesurés de manière continue mais il n'existe qu'un nombre restreint de station de jaugeage. On dispose en revanche de données plus abondantes sur les précipitations. On peut ainsi évaluer les précipitations de période de retour donnée et les utiliser pour estimer les phénomènes induits. Cette démarche est applicable aux phénomènes tels que les crues de rivières et des torrents ou le ruissellement. Certains phénomènes naturels – les glissements de terrains notamment – peuvent évoluer de manière continue, avec des phases brutales d'accélération. La notion de période de retour de tels phénomènes est donc très délicate à définir. D'autres phénomènes sont instantanés – les chutes de pierres ou de blocs notamment – et ne peuvent être analysés en terme de période de retour sans une analyse très détaillée des zones de départ visant à évaluer la probabilité de départ. La prise en compte des phénomènes historiques permet, si on dispose de suffisamment d'information, d'estimer de manière empirique la période de retour d'un phénomène donné. Cette démarche ne peut toutefois aboutir à une définition rigoureuse de la période de retour d'un phénomène. Les principes adoptés sont exposés, pour chaque phénomène étudié, dans le chapitres décrivant les critères de qualification des aléas (voir chapitre 5.2 page 27).

Octobre 2011 Version 2 26 Alp'Géorisques Carte des aléas de Bresson

Remarque relative à la notion de période de retour des phénomènes naturels. Un phénomène naturel de période de retour centennale signifie qu'ils se reproduisent en moyenne une fois par siècle si on considère une très longue période d'observation (un millénaire par exemple).

5.2. Méthodologie de qualification et de cartographie de l'aléa Du fait de la grande variabilité des phénomènes naturels et des nombreux paramètres qui interviennent dans leur déclenchement, l'estimation de l'aléa dans une zone donnée est complexe. Son évaluation reste subjective ; elle fait appel à l'ensemble des informations recueillies au cours de l'étude, au contexte géologique, aux caractéristiques des précipitations locales, etc. et à l'appréciation du chargé d'études. Pour limiter la subjectivité de cette approche, des grilles de caractérisation des différents aléas ont été définies par des spécialistes de ces phénomènes (voir § 5.2.4 et suivants).

5.2.1. Notions d'intensité et de fréquence L'élaboration de la carte des aléas impose donc de connaître, sur l'ensemble de la zone étudiée, l'intensité et la probabilité d'apparition des divers phénomènes naturels. L'intensité d'un phénomène peut être appréciée de manière variable en fonction de la nature même du phénomène : débits liquides et solides pour une crue torrentielle, volume des éléments pour une chute de blocs, importance des déformations du sol pour un glissement de terrain, etc. L'importance des dommages causés par des phénomènes de même type peut également être prise en compte. L'estimation de la probabilité d'occurrence d'un phénomène de nature et d'intensité données traduit une démarche statistique qui nécessite de longues séries de mesures ou d'observations du phénomène. Elle s'exprime généralement par une période de retour qui correspond à la durée moyenne qui sépare deux occurrences du phénomène. Une crue de période de retour décennale se produit en moyenne tous les dix ans si l'on considère une période suffisamment longue (un millénaire par exemple) ; cela ne signifie pas que cette crue se reproduit périodiquement tous les dix ans mais simplement qu'elle s'est produite environ cent fois en mille ans, ou qu'elle a une chance sur dix de se produire chaque année. Si certaines grandeurs sont relativement aisées à mesurer régulièrement (les débits liquides par exemple), d'autres le sont beaucoup moins, soit du fait de leur nature même (surpressions occasionnées par une coulée boueuse), soit du fait de la rareté relative du phénomène (chute de blocs). La probabilité du phénomène sera donc généralement appréciée à partir des informations historiques et des observations du chargé d'études.

5.2.2. Définition des degrés d'aléa Les critères définissant chacun des degrés d'aléas sont donc variables en fonction du phénomène considéré. En outre, les événements « rares » posent un problème délicat : une zone atteinte de manière exceptionnelle par un phénomène intense doit-elle être décrite comme concernée par un aléa faible (on privilégie la faible probabilité du phénomène) ou par un aléa fort (on privilégie l'intensité du phénomène) ?

Octobre 2011 Version 2 27 Alp'Géorisques Carte des aléas de Bresson

Deux logiques s'affrontent ici : dans la logique probabiliste qui s'applique à l'assurance des biens, la zone est exposée à un aléa faible ; en revanche, si la protection des personnes est prise en compte, cet aléa est fort. En effet, la faible probabilité supposée d'un phénomène ne dispense pas de la prise par l'autorité ou la personne concernée des mesures de protection adéquates. De nombreuses zones, dans lesquelles aucun phénomène actif n'a été décelé, sont décrites comme exposées à un aléa faible - voire moyen - de mouvements de terrain. Ce zonage traduit un contexte topographique ou géologique dans lequel une modification des conditions actuelles peut se traduire par l'apparition de phénomènes nouveaux. Ces modifications de la situation actuelle peuvent être très variables tant par leur importance que par leurs origines. Les causes de modification les plus fréquemment rencontrées sont les terrassements, les rejets d'eau et les épisodes météorologiques exceptionnels.

5.2.3. Cartographie des aléas Chaque zone distinguée sur la carte des aléas est matérialisée par une limite et une couleur traduisant le degré d'aléa et la nature des phénomènes naturels intéressant la zone.

5.2.3.1. Notion de « zone enveloppe » L'évolution des phénomènes naturels est continue, la transition entre les divers degrés d'aléa est donc théoriquement linéaire. Lorsque les conditions naturelles (et notamment la topographie) n'imposent pas de variation particulière, les zones d'aléas fort, moyen et faible sont « emboîtées ». Il existe donc, pour une zone d'aléa fort donnée, une zone d'aléa moyen et une zone d'aléa faible qui traduisent la décroissance de l'activité et/ou de la probabilité d'apparition du phénomène avec l'éloignement. Cette gradation théorique n'est pas toujours représentée, notamment du fait des contraintes d'échelle et de dessin.

5.2.3.2. Superposition d'aléa sur une même zone Lorsque plusieurs aléas se superposent sur une zone donnée, seul l'aléa de degré le plus élevé est représenté sur la carte. En revanche, l'ensemble des lettres et indices décrivant les aléas sont portés.

5.2.4. Critères de qualification des aléas Les phénomènes décrits (voir chapitre 4, page 15) ont été cartographiés en terme d'aléa selon un ensemble de critères qui sont synthétisés dans des tableaux présentés dans les paragraphes suivants. Ces critères sont conformes aux préconisations des services de l'État compétents. Ils ont pour principal objectif d'uniformiser la qualification de l'aléa dans le département de l'Isère et restent indicatifs. Les phénomènes de référence pris en compte pour la qualification de l'aléa et les spécificités des zones étudiées sont décrits.

5.2.4.1. L'aléa d'inondation en pied de versant Cet aléa, noté « I' », correspond à l'ensemble des phénomènes d'inondation (c'est-à-dire de submersion par des hauteurs d'eau plus ou moins importantes, animées de faibles vitesses, et sans transport solide notable) non lié aux grandes rivières de plaine ou aux rivières torrentielles. Le phénomène de référence correspond aux inondations provoquées par un épisode pluvieux

Octobre 2011 Version 2 28 Alp'Géorisques Carte des aléas de Bresson centennal (voir chapitre 3.5 page 13) de durée moyenne (à titre indicatif, 24 h – 48 h). Des facteurs aggravants comme des précipitations abondantes sur un sol gelé ou enneigé ou la fonte rapide d'un manteau neigeux important peuvent conduire à l'apparition de phénomènes équivalents voire supérieurs au phénomène de référence.

Aléa Indice Critères ‒ Zones planes, recouvertes par une accumulation et une stagnation, sans vitesse, d'eau « claire » (hauteur supérieure à 1,0 m) susceptible d’être bloquée par un obstacle quelconque, en provenance notamment : Fort I'3 ‒ du ruissellement sur versant ; ‒ du débordement d'un ruisseau torrentiel ou d’un fossé hors vallée alluviale. ‒ Fossés pérennes hors vallée alluviale y compris la marge de sécurité de part et d’autre. ‒ Zones planes, recouvertes par une accumulation et une stagnation, sans vitesse, d'eau « claire » (hauteur comprise entre 0,50 m et 1,0 m) susceptible d’être bloquée par un obstacle quelconque, en Moyen I'2 provenance notamment : ‒ du ruissellement sur versant ; ‒ du débordement d'un ruisseau torrentiel ou d’un fossé hors vallée alluviale.

‒ Zones planes, recouvertes par une accumulation et une stagnation, sans vitesse, d'eau « claire » (hauteur inférieure à 0,50 m) susceptible d’être bloquée par un obstacle quelconque, en Faible I'1 provenance notamment : ‒ du ruissellement sur versant ; ‒ du débordement d'un ruisseau torrentiel ou d’un fossé hors vallée alluviale.

Sur la commune de Bresson, cet aléa correspond à des dépressions susceptibles d'être inondées par des eaux de ruissellement, de fonte de neige ou par des divagations du ruisseau de Montavie. Par extension, un aléa fort d'inondation de pied de versant a aussi été utilisé pour la représentation des étangs permanents (golf et château de Montavie) bien que ces zones ne soient pas des zones inondables au sens habituel du terme.

5.2.4.2. L'aléa de crue des torrents et des ruisseaux torrentiels Cet aléa, noté « T », correspond à l'ensemble des phénomènes induits par les débordements et les divagations des torrents et ruisseaux torrentiels. Les vitesses d'écoulement élevées (plusieurs mètres par seconde) et le transport solide sont caractéristiques de ces phénomènes. Des affouillements et des déstabilisations de berges sont fréquents dans le lit mineur et les débordements peuvent s'accompagner d'épandage de matériaux. Dans certains cas, les crues torrentielles peuvent s'accompagner de la formation de laves torrentielles, c'est-à-dire d'écoulements d'un fluide visqueux constitué d'eau et de matériaux. Ces laves ont un grand pouvoir de destruction et d'érosion. En fonction de la taille des bassins versants, les précipitations susceptibles de provoquer une crue peuvent être des épisodes intenses de courte durées (quelques heures) ou des pluies plus longues

Octobre 2011 Version 2 29 Alp'Géorisques Carte des aléas de Bresson

(24 h à 48 h voire plus). Des facteurs aggravants comme des précipitations abondantes sur un sol gelé ou enneigé ou la fonte rapide d'un manteau neigeux important peuvent conduire à l'apparition de phénomènes équivalents voire supérieurs au phénomène de référence. Le déclenchement de glissement de terrain ou de coulées boueuses aux abords des torrents peut augmenter brutalement le transport solide est donc aggraver l'intensité de la crue. La formation d'embâcles (obstruction du lit ou des ouvrages hydrauliques) peut également constituer un facteur aggravant en provoquant des débordements ou des accroissements brutaux de débits en cas de rupture de l'embâcle. Les lits mineurs des torrents et des ruisseaux torrentiels sont exposés, par définition, à un aléa fort de crue torrentielle (cf. critère).

Aléa Indice Critères ‒ Lit mineur du torrent ou du ruisseau torrentiel avec bande de sécurité de largeur variable, selon la morphologie du site, l’importance de bassin versant ou/et la nature du torrent ou du ruisseau torrentiel ‒ Zones affouillées et déstabilisées par le torrent (notamment en cas de berges parfois raides et constituées de matériaux de mauvaise qualité mécanique) ‒ Zones de divagation fréquente des torrents dans le « lit majeur » et sur le Fort T3 cône de déjection ‒ Zones atteintes par des crues passées avec transport de matériaux grossiers et/ou lame d’eau boueuse de plus de 0,5 m environ ‒ Zones soumises à des probabilités fortes de débâcles ‒ En cas de prise en compte des ouvrages, par exemple : zones situées à l’aval de digues jugées notoirement insuffisantes (du fait de leur extrême fragilité ou d’une capacité insuffisante du chenal) ‒ Zones atteintes par des crues passées avec une lame d’eau boueuse de moins de 0,5 m environ et sans transport de matériaux grossiers. ‒ Zones situées à l’aval d’un point de débordement potentiel avec possibilité d’un transport de matériaux grossiers ‒ Zones situées à l’aval d’un point de débordement potentiel avec Moyen T2 écoulement d’une lame d’eau boueuse de plus de 0,5 m environ et sans transport de matériaux grossiers. ‒ En cas de prise en compte des ouvrages, par exemple : zones situées à l’aval de digues jugées suffisantes (en capacité de transit) mais fragiles (risque de rupture) ‒ Zones situées à l’aval d’un point de débordement potentiel avec écoulement d’une lame d’eau boueuse de moins de 0,5 m environ et sans transport de matériaux grossiers. Faible T1 ‒ En cas de prise en compte des ouvrages, par exemple : zones situées à l’aval de digues jugées satisfaisantes pour l'écoulement d’une crue au moins égale à la crue de référence et sans risque de submersion brutale pour une crue supérieure.

Sur la commune de BRESSON, l'aléa de crue torrentielle ne concerne que le ruisseau de Montavie et les secteurs exposés à ses débordements. Le phénomène de référence pris en compte est une forte crue, comparable aux épisodes historiques de 1991 et 1999 mais en intégrant l'état actuel du lit et la disparition des facteurs aggravants présents lors de ces évènements (golf en cours de construction).

Des zones de divagations potentielles situées à l'aval de murs de clôture (zone n°11, BRESSON) ont été identifiées par un indice particulier (T1m). Ces zones ne sont pas affectées en l'état actuel mais

Octobre 2011 Version 2 30 Alp'Géorisques Carte des aléas de Bresson une dégradation ou une disparition de ces murs permettrait des divagations sur ces zones. Le mur amont est actuellement (mai 2011) en mauvais état (voir Figure 18).

Figure 18: Mur de clôture limitant l'extension des divagations torrentielles. Noter le mauvais état de ce mur (brèches).

Remarque. Sur les versants et le long des routes, les écoulements torrentiels se dispersent progressivement en fonction de la pente. Au-delà d'une certaine distance, l'intensité du phénomène diminue sensiblement et la qualification d'aléa de crue torrentielle n'est plus justifiée. Ces zones peuvent alors être considérées comme exposées à un aléa de ruissellement sur versant (V).

5.2.4.3. L'aléa ruissellement de versant et ravinement Cet aléa, noté « V », traduit toutes les manifestations liées à des écoulements superficiels d'eau en dehors du réseau hydrographique. Il intègre les phénomènes érosifs (ravinement) et les épandages de matériaux qui peuvent accompagner ce phénomène. La vitesse d'écoulement et les hauteurs d’écoulement ne sont pas retenus comme critères de qualification de l'aléa du fait de la difficulté à les estimer de manière fiable et du fait des ordres de grandeurs des vitesses, sensiblement supérieures à celles habituellement observées dans les zones inondées (du fait des pentes généralement importantes et de la rugosité des zones concernées, très différentes de celles des lits des cours d'eau).

Octobre 2011 Version 2 31 Alp'Géorisques Carte des aléas de Bresson

Aléa Indice Critères ‒ Versant en proie à l’érosion généralisée (bad-lands). Exemples : ‒ Présence de ravines dans un versant déboisé ; ‒ Griffe d’érosion avec absence de végétation ; Fort V3 ‒ Effritement d’une roche schisteuse dans une pente faible ; ‒ Affleurement sableux ou marneux formant des combes. ‒ Axes de concentration des eaux de ruissellement, hors torrent ‒ Zone d’érosion localisée. ‒ Griffe d’érosion avec présence de végétation clairsemée. Moyen V2 ‒ Écoulement important d’eau boueuse, suite à une résurgence temporaire ‒ Débouchés des combes en V3 (continuité jusqu’à un exutoire). ‒ Versant à formation potentielle de ravine. ‒ Écoulement d’eau non concentré, plus ou moins boueuse, sans transport Faible V1 de matériaux grossiers sur les versants et particulièrement en pied de versant.

Le phénomène de référence pris en compte pour qualifier l'aléa de ruissellement sur la commune de BRESSON est un épisode pluvieux important (période de retour indicative 100 ans), de courte durée (type orage) et sans facteurs aggravants (sol non gelé, pas de fonte concomitante de neige, etc.) se produisant dans les conditions actuelles d'occupation du sol.

Sur la commune de BRESSON, deux types de zones de ruissellement peuvent être distingués :

‒ Les zones de ruissellement qui correspondent à de petites combes entaillant les versants (zones 14, 15, 20, 22, 42).

‒ Les zones de ruissellement qui correspondent aux chemins et rues qui descendent des coteaux et leurs abords. Les ouvrages de protection spécifiques ne sont pas pris en compte. Des phénomènes de ruissellement généralisé, de plus faible ampleur, peuvent apparaître lors de fortes précipitations et affecter de manière aléatoire telle ou telle zone de la commune, en fonction de la saturation des sols, de l'état de la végétation, du fonctionnement de petits ouvrages hydrauliques, etc. Ce type de phénomène ne peut, par définition, être localisé de manière fiable et n'est donc pas cartographié.

5.2.4.4. L'aléa glissement de terrain Cet aléa, noté « G », correspond à toutes les manifestations des glissements de terrain ainsi qu'aux secteurs présentant une géologie et une topographie favorable à l'apparition de ces phénomènes. Les zones dépourvues d'indice de mouvement mais situés dans un contexte géologique comparable à celui des zones actives sont exposées à un aléa faible de glissement de terrain (G1).

Octobre 2011 Version 2 32 Alp'Géorisques Carte des aléas de Bresson

Exemples de formations géologiques Aléa Indice Critères sensibles ‒ Glissements actifs dans toutes pentes ‒ Couverture d’altération des marnes, avec nombreux indices de mouvements calcaires argileux et des schistes très (niches d’arrachement, fissures, altérés bourrelets, arbres basculés, rétention ‒ Moraines argileuses d’eau dans les contre-pentes, traces ‒ Argiles glacio-lacustres d’humidité) et dégâts au bâti et/ou aux axes de communications ‒ «Molasse» argileuse ‒ Auréole de sécurité autour de ces glissements, y compris zone d’arrêt des Fort G3 glissements (bande de terrain peu penté au pied des versants instables, largeur minimum 15 m) ‒ Zone d’épandage des coulées boueuses ‒ Glissements anciens ayant entraîné de fortes perturbations du terrain ‒ Berges des torrents encaissés qui peuvent être le lieu d’instabilités de terrain lors de crues ‒ Situation géologique identique à celle ‒ Couvertures d’altération des marnes, d’un glissement actif et dans les pentes calcaires argileux et schistes fortes à moyennes (de l’ordre de 20 à ‒ Moraine argileuse peu épaisse 70 %) avec peu ou pas d’indices de ‒ Molasse sablo-argileuse mouvement (indices estompés). ‒ Éboulis argileux anciens ‒ Topographie légèrement déformée ‒ Argiles glacio-lacustres G2 (mamelonnée liée à du fluage). Moyen ‒ Glissement ancien de grande ampleur actuellement inactif à peu actif. ‒ Glissement actif dans les pentes faibles (<20 % ou inférieure à l’angle de frottement interne des matériaux ϕ du terrain instable) sans indice important en surface. ‒ Glissements potentiels (pas d’indice de ‒ Pellicule d’altération des marnes, mouvement) dans les pentes moyennes calcaires argileux et schistes à faibles (de l’ordre de 10 à 30 %) dont ‒ Moraine argileuse peu épaisse l’aménagement (terrassement, sur- Faible G1 ‒ Molasse sablo-argileuse charge, infiltration d'eau, etc.) risque d’entraîner des désordres compte tenu ‒ Argiles litées de la nature géologique du site.

Le phénomène de référence pris en compte pour cartographier l'aléa de glissement de terrain sur la commune de BRESSON correspond à des glissements localisés, de faible épaisseur (métrique) pouvant affecter les colluvions ou la pellicule d'altération des terrains. Pour tenir compte des spécificités du territoire, plusieurs zones spécifiques ont été distinguées :

‒ Une zone plane, non exposée au glissement mais sur laquelle des actions anthropiques telles que des rejets d'eau peuvent provoquer ou aggraver des phénomènes dans les zones situées en contrebas a été identifiée par le code G1P (zone n°40, LA MONTAGNE).

‒ Les zones exposées à la propagation de glissements ou de coulées provenant de zones sus- jacentes ont été identifiées par le code G2A (zone n°3, LES CONDAMINES).

‒ Les talus abrupts, naturels ou artificiels, ont été identifiés par le code G2T (zones n°3 aux

Octobre 2011 Version 2 33 Alp'Géorisques Carte des aléas de Bresson

CONDAMINES et zones n° 32 à MONTAVIE).

‒ Les zones dont la stabilité est conditionnée par des ouvrages de soutènement ont été identifiées par le code G1S. Cette qualification repose sur une expertise externe ; elle ne concerne que les principaux ouvrages identifiés lors des reconnaissances de terrain et n'est pas exhaustive.

5.2.4.5. L'aléa chutes de blocs Cet aléa, noté « P » traduit l'intensité et la probabilité d'atteinte par des pierres et des blocs dans les secteurs considérés comme exposés. En l'absence d’étude trajectographique7, l'extension des secteurs exposés et l'aléa sont définis à dire d'expert.

Aléa Indice Critères ‒ Zones exposées à des éboulements en masse et à des chutes fréquentes de blocs ou de pierres avec indices d’activité (éboulis vifs, zone de départ fracturée avec de nombreux blocs instables, falaise, affleurement rocheux). Fort P3 ‒ Zones d’impact. ‒ Auréole de sécurité autour de ces zones (amont et aval). ‒ Bande de terrain en plaine au pied des falaises, des versants rocheux et des éboulis (largeur à déterminer, en général plusieurs dizaines de mètres). ‒ Zones exposées à des chutes de blocs et de pierres isolées, peu fréquentes (quelques blocs instables dans la zone de départ). ‒ Zones exposées à des chutes de blocs et de pierres isolées, peu fréquentes, issues d’affleurements de hauteur limitée (10 - 20 m). Moyen P2 ‒ Zones situées à l’aval des zones d’aléa fort. ‒ Pente raide dans le versant boisé avec rocher sub-affleurant sur pente >70 %. ‒ Remise en mouvement possible de blocs éboulés et provisoirement stabilisés dans le versant sur pente > 70 %. ‒ Zone d’extension maximale supposée des chutes de blocs ou de pierres (partie terminale des trajectoires). Faible P1 ‒ Pente moyenne boisée parsemée de blocs isolés, apparemment stabilisés (ex. blocs erratiques). ‒ Zone de chute de petites pierres.

Le phénomène de référence pris en compte est le départ de petits blocs (décimétriques) dans les escarpements rocheux qui dominent le versant sud de la colline de MONTAVIE (zone n°21). La qualification de l'aléa intègre le rôle de la forêt.

5.2.5. Synthèse par zone Les secteurs concernés sont succinctement décrits et les motivations de la qualification de l'aléa sont précisés. Pour faciliter leur localisation, des numéros ont été portés sur la carte des aléas ; ils sont repris dans le tableau suivant.

7 Études utilisant un modèle mathématique pour déterminer la trajectoire probable des blocs dans diverses hypothèses.

Octobre 2011 Version 2 34 Alp'Géorisques Carte des aléas de Bresson

Numéro Aléa Site

PANATIÈRE, LES CONDAMINES Ruissellement et ravinement sur le chemin d'ÉCHIROLLES à JARRIE. Des 1 V2, V3 divagations peuvent s'étendre sur la voirie de la zone d'activité des CONDAMINES.

PANATIÈRE 2 V1, V2 Zones exposées à des divagations du ruissellement et du ravinement qui affectent le chemin d'ÉCHIROLLES à JARRIE.

PANATIÈRE, LES CONDAMINES Talus abrupt (limite aval du cône de Panatière) pouvant être affecté 3 G2 , G2 T A par des glissements localisés et zone d'arrêt des masses glissées en pied de talus. Le pied de ce talus est longé par un ancien canal.

PANATIÈRE, LES GRANDS-CHAMPS 4 V1, V2 Ruissellement pluvial sur la rue de l'oratoire.

PRÉ BRESSON, GEORGES Aléa faible de glissement (phénomène potentiel) sur pente faible. 5 G1 Cette zone appartient au cône de déjection de Panatière (matériaux de bonne qualité).

LES GRANDS-PRÉS Petit talus qui marque la limite aval du cône de Panatière. Ce talus 6 G1 T pourrait être affecté par de petits glissements localisés (par exemple en cas de terrassements mal conduit).

PRÉ BRESSON (Impasse des iris) Zone basse (en contrebas des rues) exposée aux divagations du 7 T1, T2 ruisseau de Montavie. Les hauteurs d'eau peuvent être fortes notamment dans la partie Est. L'aléa dépend de l'efficacité de l'ouvrage situé immédiatement en amont.

LES GRANDS-PRÉS, PRÉ BRESSON Zone de divagation du ruisseau de Montavie. Cette zone peut en 8 T1, T2, T3 partie (LES GRANDS-PRÉS) être affectée par des ruissellements et des ravinements, indépendamment des divagations du ruisseau, en cas de fortes précipitations.

LES GRANDS-PRÉS 9 T1, V1 Divagations du ruisseau de Montavie sur l'avenue de Bresson, le chemin du Lagay (EYBENS) et sur les terrains situés en contrebas.

LES GRANDS-PRÉS, BRESSON Divagations du ruisseau de Montavie sur la partie basse de la rue de 10 T2, T1, V1 l'Église en direction de l'avenue de Bresson et sur les terrains situés en contrebas. Le profil de l'avenue de Bresson favorise et concentre les déversements.

BRESSON Divagations du ruisseau de Montavie sur sa rive gauche. La 11 T2, T1, T1 M topographie favorise l'étalement des eaux. Les murs de clôture protègent actuellement les zones T1M.

BRESSON Divagations du ruisseau de Montavie sur la rue de l'Église (aléa fort) et dans le parc du château des Flandrus (le long du mur d'enceinte, 12 T3, T2, T1 coté intérieur et dans la cour). Les divagations à l'intérieur du parc sont induites par l'obstruction ou l'insuffisance de la buse qui franchit le mur.

Octobre 2011 Version 2 35 Alp'Géorisques Carte des aléas de Bresson

Numéro Aléa Site

LES FLANDRUS Aléa faible de glissement (phénomène potentiel) sur pente faible, au- 13 G1 dessus des tennis et du terrain de football. Cette zone pourrait être située dans l'emprise de l'affleurement des argiles d'Eybens, reconnues immédiatement au Nord.

LES FLANDRUS Ruissellement dans le parc du château des FLANDRUS débouchant à 14 V1 hauteur du portail du parc. Cet axe de ruissellement semble emprunter d'anciens chemins.

LES FLANDRUS Ruissellement et ravinement dans le versant des FLANDRUS. De petites combes plus ou moins marquées (la combe Nord est très 15 V2 bien marquée) dirigent les eaux de ruissellement et/ou les émergences vers la zone n°14. Des dépôts de matériaux sont visibles au débouché des combes.

LES FLANDRUS 16 V2 Ruissellement sur la piste d'accès à la ferme des FLANDRUS.

LES FLANDRUS, MONTAVIE Zone boisée de pente soutenue potentiellement exposée à des 17 G2 glissements de terrain affectant les colluvions. La pente justifie l'aléa moyen.

LES FLANDRUS, MONTAVIE Zone boisée de pente modérée potentiellement exposée à des 18 G1 glissements de terrain affectant les colluvions. La pente et la faible épaisseur probable des terrains de couverture justifient l'aléa faible.

LES FLANDRUS, MONTAVIE Zone boisée de pente soutenue potentiellement exposée à des 19 G2 glissements de terrain affectant les colluvions. La pente justifie l'aléa moyen.

MONTAVIE Ruissellement pouvant affecter une petite combe dans le versant de 20 G1V1 Montavie. L'aléa faible de glissement de terrain est identique à celui qui concerne le reste du versant (zone n°18).

MONTAVIE P1, P2, P3 21 Zone exposée aux chutes de pierres et de blocs provenant des G2P1 escarpements rocheux.

MONTAVIE Ruissellement pouvant affecter une combe (faiblement marquée) dans le versant de MONTAVIE. L'aléa faible de glissement de terrain 22 G1V1, V1 est identique à celui qui concerne le reste du versant (zone n°18). Au débouché de cette combe, une morphologie de cône de déjection est visible (aléa faible de ruissellement).

ROIBET, MONTAVIE 23 T3 Lit mineur (artificiel) d'un émissaire venant de BRIÉ-ET-ANGONNE et alimentant un lac du golf.

LES SCELLES 24 T3 Lit mineur (artificiel) du ruisseau de Montavie dans l'emprise du golf (amont lac).

Octobre 2011 Version 2 36 Alp'Géorisques Carte des aléas de Bresson

Numéro Aléa Site

LES SCELLES Lit mineur (artificiel) du ruisseau de Montavie dans l'emprise du golf 25 T3 (aval lac). En cas d'obstruction ou d'insuffisance de l'ouvrage (buse) à l'aval de ce tronçon, des divagations peuvent se produire en direction du practice (Saut du Loup, zone n°26).

MONTAVIE Dépression naturelle (zone dite du « Saut du loup ») aujourd'hui en partie occupée par le practice du golf. L'accumulation des eaux est 26 I'2 favorisée par la topographie et le mur d'enceinte du parc du Château. Le busage du ruisseau de Montavie au droit de cette zone est récent. Le ruisseau emprunte une buse de 800 mm sous le mur d'enceinte du parc du château.

MONTAVIE Zone exposée aux divagations du ruisseau de Montavie en cas 27 T1 d'insuffisance des ouvrages du « Saut du Loup » (zone n°26) ou de débordement du plan d'eau.

LES CHATAIGNIÈRES Zone boisée de pente modérée potentiellement exposée à des 28 G1, G1T glissements de terrain affectant la moraine (G1). Le talus aval de la route de Montavie est identifié comme une zone G1T. La pente et la faible longueur des versants justifient l'aléa faible.

LES SALLIÈRES Zone boisée de pente soutenue potentiellement exposée à des 29 G1, G2 glissements de terrain affectant la moraine ou les colluvions. La pente justifie l'aléa moyen ; les zones de pente plus faible en sommet ou pied de versant sont affectées par un aléa faible (G1).

MONTAVIE 30 G1 Aléa faible de glissement (phénomène potentiel ou faiblement actif) sur pente faible, en contrebas du château.

MONTAVIE 31 V2, V3 Ruissellement sur la route de Montavie (V3) et divagation sur accès privé (V2).

MONTAVIE Talus abrupt formé par un remblai important qui domine le cimetière. 32 G2 T Aucun indice d'instabilité n'a été identifié. La pente forte et l'importance du remblai justifient l'aléa moyen.

MONTAVIE 33 G2 T Talus aval de la route de Montavie, localement important.

MONTAVIE 34 G1 S Mur de soutènement ancien le long de la route de Montavie.

MONTAVIE, LA CURE 35 G1 Aléa faible de glissement (phénomène potentiel ou faiblement actif) sur pente faible, au-dessus du cimetière.

LA CURE, BRESSON Ruissellement sur la rue de l'Église. Les ruissellements de la rue de 36 V2 l'Église rejoignent (aval de l'église) la zone exposée aux divagations du ruisseau de Montavie (zone n°12) ; l'aléa torrentiel a été privilégié dans cette zone.

Octobre 2011 Version 2 37 Alp'Géorisques Carte des aléas de Bresson

Numéro Aléa Site

LA CURE, BRESSON Ruissellement sur la Grande Rue. L'intensité du ruissellement 37 V1, V2 diminue vraisemblablement à l'aval du carrefour avec la rue de la Liberté.

CHAMP-ROND 38 G1S Zone bâtie comportant de nombreux murs de soutènement anciens (entre la rue du Bois et le parc de la mairie).

CHAMP-ROND, LA MONTAGNE 39 G1 Aléa faible de glissement (phénomène potentiel ou faiblement actif) en contrebas de la rue du Bois.

LA MONTAGNE Zone non exposée au glissement mais dominant des pentes fortes 40 G1 P (zone n°39) pouvant être déstabilisée notamment par des rejets d'eau.

CHAMP-ROND Zone boisée de pente soutenue potentiellement exposée à des 41 G1, G2 glissements de terrain affectant les colluvions. La pente justifie l'aléa moyen ; les zones marginales à plus faible pente sont exposées à un aléa faible (G1).

CHAMP-ROND 42 V1, V1G1 Ruissellement pouvant provenir d'une petite combe qui débouche à l'arrière de maisons qui bordent la rue du Bois.

CHAMP-ROND V1, V2, Ruissellement provenant de petites combes et empruntant le chemin 43 G2V1, du Jayet. Des divagations peuvent se produire en contrebas du G2V2 chemin (carrefour Chemin du Jayet – rue du Bois).

CHAMP-ROND, LES GRANDS-PRÉS Ruissellement sur les chemins et la rue du Bois. Des divagations 44 V1, V2, V3 peuvent affecter les zones situées en contrebas de ces axes de ruissellement.

CHAMP-ROND, LES GRANDS-PRÉS 45 V3 Ruissellement sur le chemin de l'Oratoire.

6. Les ouvrages de protection

Remarque : L'analyse des ouvrages répertoriés en terme de dimensionnement, d'état et de fiabilité sort du cadre de cette étude.

Il existe peu d'ouvrages de protection sur la commune de BRESSON. Si l'on excepte les ouvrages de collecte des eaux pluviales (renvoi d'eau, grille de collecte, etc.) qui équipent la voirie (Grande Rue, rue de l'Église, etc.) et qui peuvent constituer des ouvrages de protection contre le ruissellement, les seuls ouvrages recensés sont les dispositifs de lutte contre le ravinement installés sur certains chemins et ceux implantés dans le ruisseau de Montavie.

Octobre 2011 Version 2 38 Alp'Géorisques Carte des aléas de Bresson

6.1.1. Ouvrages sur le ruisseau de Montavie Il n'existe pas d'ouvrage de protection au sens strict sur le ruisseau de Montavie à l’exception des dispositifs qui protègent les entonnements des portions couvertes. Les levées de terre qui le bordent dans la zone agricole de GRANDS-PRÉS et PRÉ-BRESSON ne peuvent être assimilées à des digues. L'ouvrage qui protège le passage busé sous la propriété Chavant (rue de l'Église) comporte une grille inclinée et un déversoir latéral (voir Figure 7). Selon le croquis de l'ouvrage qui figure dans l'étude hydraulique SOGREAH (référence 82 0054, septembre 2000), le déversoir est conçu pour diriger les eaux vers la rue et ne comporte pas d'exutoire souterrain.

L'ouvrage d'entonnement situé à l'aval de PRÉ-BRESSON reçoit les eaux du ruisseau par une buse de 800 mm (voir Figure 19). Il comporte une grille de protection contre les flottants et un bac de décantation de faible capacité (voir Figure 20).

Figure 19: L'ouvrage d'entonnement du ruisseau de Montavie à PRÉ-BRESSON (vue de l'amont).

Octobre 2011 Version 2 39

Figure 20: L'ouvrage d'entonnement du ruisseau de Montavie. Alp'Géorisques Carte des aléas de Bresson

6.1.2. Ouvrages de lutte contre le ruissellement et le ravinement Dans le secteur de l'Oratoire, des ouvrages rustiques de lutte contre le ruissellement et le ravinement ont été réalisés (maîtrise d'ouvrage communale). Ils sont constitués de renvois d'eau obliquent qui dirigent les eaux vers des fosses (volume ±1 m³) creusées en terrain naturel (voir Figure 21).

Figure 21: Ouvrage de lutte contre le ruissellement et le ravinement (secteur de l'Oratoire).

Figure 22: Ouvrage de lutte contre le ruissellement sur le chemin d'ÉCHIROLLES à JARRIE.

Octobre 2011 Version 2 40 Alp'Géorisques Carte des aléas de Bresson

Des dispositifs similaires sont installés sur le chemin d'ÉCHIROLLES à JARRIE. Ils ne comportent toutefois pas de fosse mais une zone de dépôt et d'infiltration de plus grande capacité à l'arrière d'un merlon (voir Figure 22).

7. Orientations réglementaires

La carte des aléas de la commune de BRESSON propose une délimitation des zones affectées par les divers phénomènes naturels étudiés. En fonction du degré d'aléa et de la nature du phénomène, des dispositions particulières doivent être prises pour limiter les risques induits ces phénomènes. D'une manière générale, les principes suivants doivent être respectés : 1. Dans les zones d'aléa fort, la construction doit être interdite ou strictement règlementée (limitée aux infrastructures non déplaçables). 2. Dans les zones d'aléa moyen, la construction doit être interdite en dehors des zones urbanisées ou considérées comme prioritaires pour le développement de la commune. 3. Dans les zones jouant un rôle dans la régulation naturelle des phénomènes (zones d'épandage des crues, zones boisées à fonction de protection contre les chutes de blocs, zones naturelles ou agricoles limitant le ruissellement, etc.), des mesures strictes de préservation doivent être prises. 4. Dans les zones d'aléa faible, la construction nécessite des adaptations afin de limiter la vulnérabilité du projet.

7.1. Contexte juridique En dehors des plans de prévention des risques naturels prévisibles (PPRN), deux textes règlementaires permettent la prise en compte des phénomènes naturels en matière d'urbanisme (au sens large) :

‒ Article R111-3 du code de l'urbanisme, créé par le décret n°2007-18 du 5 janvier 2007 - art. 1 (JORF 6 janvier 2007) en vigueur le 1er octobre 2007 : « Le projet peut être refusé ou n'être accepté que sous réserve de l'observation de prescriptions spéciales s'il est susceptible, en raison de sa localisation, d'être exposé à des nuisances graves […] ».

‒ Article R111-2 du code de l'urbanisme, modifié par le décret n°2007-18 du 5 janvier 2007 - art. 1 (JORF 6 janvier 2007) en vigueur le 1er octobre 2007 : « Le projet peut être refusé ou n'être accepté que sous réserve de l'observation de prescriptions spéciales s'il est de nature à porter atteinte à la salubrité ou à la sécurité publique du fait de sa situation, de ses caractéristiques, de son importance ou de son implantation à proximité d'autres installations. » Les services chargés de l'urbanisme et de l'application du droit des sols gèrent les mesures qui entrent dans le champ du Code de l'Urbanisme. Les maîtres d'ouvrage, en s'engageant lors du dépôt d'un permis de construire à respecter les règles

Octobre 2011 Version 2 41 Alp'Géorisques Carte des aléas de Bresson de construction, et les professionnels chargés de réaliser les projets, sont responsables des études ou dispositions qui relèvent du Code de la Construction en application de son article R 126-1. Les prescriptions spéciales de construction proposées ici ne peuvent être que d'ordre général. La définition de mesures précises et détaillées implique en effet la connaissance préalable du projet (nature et type de la construction) et dans certains cas des investigations particulières (reconnaissances géotechniques par exemple) qui n'entrent pas dans le champ de cette étude. La responsabilité de la mise en œuvre de ces prescriptions et leur adaptation éventuelle incombe au maître d'ouvrage et aux constructeurs.

Rappel L'entretien des cours d'eau non domaniaux est du ressort du propriétaire riverain (art. L215-14 du Code de l'environnement notamment) : « Sans préjudice des articles 556 et 557 du code civil et des chapitres Ier, II, IV, VI et VII du présent titre, le propriétaire riverain est tenu à un entretien régulier du cours d'eau. L'entretien régulier a pour objet de maintenir le cours d'eau dans son profil d'équilibre, de permettre l'écoulement naturel des eaux et de contribuer à son bon état écologique ou, le cas échéant, à son bon potentiel écologique, notamment par enlèvement des embâcles, débris et atterrissements, flottants ou non, par élagage ou recépage de la végétation des rives. Un décret en Conseil d'Etat détermine les conditions d'application du présent article. »

Il existe une servitude relative aux eaux de ruissellement (art. 640 du Code civil) : « Les fonds inférieurs sont assujettis envers ceux qui sont plus élevés à recevoir les eaux qui en découlent naturellement sans que la main de l'homme y ait contribué. Le propriétaire inférieur ne peut point élever de digue qui empêche cet écoulement. Le propriétaire supérieur ne peut rien faire qui aggrave la servitude du fonds inférieur. »

7.2. Les prescriptions relatives à la commune Seuls cinq types de zones d'aléa nécessitent des prescriptions spécifiques. Ces prescriptions sont présentées sous forme de fiches annexées à cette note de présentation (voir annexe 2). Les zones concernées par d'autres aléas (aléa moyen de glissement de terrain, chutes de pierres et de blocs notamment) ne sont pas des zones ayant vocation à être urbanisées à court ou moyen terme. Il s'agit en effet de zones naturelles ou agricoles. La réalisation de construction ou l'aménagement dans ces zones devra être précédé d'une étude spécifique permettant de vérifier la faisabilité du projet et, dans le cas ou elle est confirmée, les dispositions particulières nécessaires vis-à-vis des aléas.

Octobre 2011 Version 2 42 Alp'Géorisques Carte des aléas de Bresson Annexes

Annexes

Annexe 1 – Zonage sismique réglementaire en Rhône-Alpes...... iii

Annexe 2 – Cahier des fiches de prescriptions spéciales...... v

Octobre 2011 Version 2 i Alp'Géorisques Carte des aléas de Bresson Annexes

Annexe 1 – Zonage sismique réglementaire en Rhône-Alpes

Octobre 2011 Version 2 iii Alp'Géorisques Carte des aléas de Bresson Annexes

Annexe 2 – Cahier des fiches de prescriptions spéciales

Définitions Rapport d’Emprise au Sol en Zone Inondable (RESI) Dans les zones inondables (crues torrentielles, crue rapide des rivières, ruissellement, inondation de pied de versant), un RESI est appliqué à chaque parcelle, en plus des prescriptions spécifiques concernant la surélévation du niveau habitable par exemple. Ce RESI a pour objet d’éviter qu’une densification de l’urbanisation (bâti, voiries, talus) n’aboutisse à une concentration des écoulements et à une aggravation des risques, notamment pour les secteurs en aval. Le RESI est défini par le rapport de l’emprise au sol en zone inondable constructible de l’ensemble des bâtiments et remblais (y compris rampes d’accès et talus) sur la surface de la partie en zone inondable constructible* des parcelles effectivement utilisées par le projet. surface dela partie du projet en zoneinondable RESI = surface dela partie inondable des parcelles utilisées

* La notion de zone constructible est liée à la nature du projet : une zone dite « inconstructible » devient une zone constructible pour les exceptions à la règle générale d’inconstructibilité. Le RESI ne s’applique pas aux équipements d’intérêt collectif ou d’intérêt général si leur implantation est liée à leur fonctionnalité, sauf dans les cas d’aléa moyen d’inondation de pied de versant et de crues torrentielles. Dans ces deux cas, si le RESI dépasse 0.3, alors des protections collectives déportées doivent être obligatoirement envisagées de manière à rapporter l’aléa à un niveau faible ou « nul » autorisant un RESI égal à 1. Les surfaces nécessaires à la réalisation des rampes pour personnes handicapées ne sont pas comptabilisées dans le calcul du RESI. Définition des « projets nouveaux » Est considéré comme « projet nouveau » : ‒ tout ouvrage neuf (construction, aménagement, camping, installation, clôture…) ; ‒ toute extension de bâtiment existant ; ‒ toute modification ou changement de destination d’un bâtiment existant conduisant à augmenter l’exposition des personnes et/ou la vulnérabilité des biens ; ‒ toute réalisation de travaux.

Définition du « maintien du bâti à l’existant » Cette prescription signifie qu’il n’y a pas changement de destination de ce bâti, à l'exception des changements qui entraîneraient une diminution de la vulnérabilité, et sans réalisation d'aménagements susceptibles d'augmenter celle-ci. Peut cependant être autorisé tout projet d'aménagement ou d'extension limitée (inférieure à 20 m²) du bâti existant, en particulier s’il a pour effet de réduire sa vulnérabilité grâce à la mise en œuvre de prescriptions spéciales propres à renforcer la sécurité du bâti et de ses occupants (voir exceptions aux interdictions générales suivantes).

Fiches de prescription

Octobre 2011 Version 2 v Alp'Géorisques Carte des aléas de Bresson Annexes

Aléa moyen de ruissellement de versant FICHE V2

PRESCRIPTION GENERALE D’URBANISME : zone constructible au regard des risques naturels, mais soumise à des prescriptions spéciales.

MESURES INDIVIDUELLES

Projets nouveaux :

Prescriptions : Accès prioritairement par l'aval, ou réalisés de manière à éviter toute concentration des eaux en U direction des ouvertures du projet. Protection des ouvertures de la façade amont et/ou des façades latérales des bâtiments projetés C par des ouvrages déflecteurs (muret, butte, terrasse, etc.) ou surélévation de ces ouvertures, d'une hauteur de 1 m (hauteur à adapter au site et au projet) au-dessus du terrain fini. Reprofilage du terrain sous réserve de n’aggraver ni la servitude naturelle des écoulements (Article U 640 du Code Civil), ni les risques sur les propriétés voisines et implantation en conséquence du bâtiment en évitant particulièrement la création de points bas de rétention des eaux. Adaptation des conditions de stockage des produits dangereux ou polluants de façon à ce qu’ils ne U puissent ni être entraînés ni polluer les eaux. Positionnement hors crue et protection des postes techniques vitaux (électricité, gaz, eau, C chaufferie, téléphone, etc.).

Existant :

Prescriptions Vérification et, si nécessaire, modification des conditions de stockage des produits dangereux ou C polluants de façon à ce qu’ils ne puissent ni être entraînés ni polluer les eaux. Positionnement hors crue et protection des postes techniques vitaux (électricité, gaz, eau, C chaufferie, téléphone, etc.). Protection des ouvertures de la façade amont et/ou des façades latérales des bâtiments projetés par des ouvrages déflecteurs (muret, butte, terrasse, etc.) sous réserve de n’aggraver ni la C servitude naturelle des écoulements (Article 640 du Code Civil) ni les risques sur les propriétés voisines ; ou surélévation de ces ouvertures d'une hauteur de l'ordre de 1 m environ au-dessus du terrain naturel.

MESURES INCOMBANT A LA COLLECTIVITE

Recommandations : Adaptation des réseaux d’assainissement unitaires et de collecte des eaux pluviales (verrouillage des regards par exemple), contrôle et entretien des dispositifs.

U : mesure d’ordre urbanistique - C : mesure d’ordre constructif

Octobre 2011 Version 2 vii Alp'Géorisques Carte des aléas de Bresson Annexes

Aléa faible de ruissellement de versant FICHE V1

PRESCRIPTION GENERALE D’URBANISME : zone constructible au regard des risques naturels, mais soumise à des prescriptions spéciales.

MESURES INDIVIDUELLES

Projets nouveaux :

Prescriptions : Accès prioritairement par l'aval, ou réalisés de manière à éviter toute concentration des eaux en U direction des ouvertures du projet. Protection des ouvertures de la façade amont et/ou des façades latérales des bâtiments projetés C par des ouvrages déflecteurs (muret, butte, terrasse, etc.) ou surélévation de ces ouvertures, d'une hauteur de 0,50 m (hauteur à adapter au site et au projet) au-dessus du terrain fini. Reprofilage du terrain sous réserve de n’aggraver ni la servitude naturelle des écoulements (Article U 640 du Code Civil), ni les risques sur les propriétés voisines et implantation en conséquence du bâtiment en évitant particulièrement la création de points bas de rétention des eaux. Adaptation des conditions de stockage des produits dangereux ou polluants de façon à ce qu’ils ne C puissent ni être entraînés ni polluer les eaux. Positionnement hors crue et protection des postes techniques vitaux (électricité, gaz, eau, C chaufferie, téléphone, etc.).

Existant :

Prescriptions Vérification et, si nécessaire modification, des conditions de stockage des produits dangereux ou U polluants de façon à ce qu’ils ne puissent ni être entraînés ni polluer les eaux. Positionnement hors crue et protection des postes techniques vitaux (électricité, gaz, eau, C chaufferie, téléphone, etc.). Protection des ouvertures de la façade amont et/ou des façades latérales des bâtiments projetés par des ouvrages déflecteurs (muret, butte, terrasse, etc.) sous réserve de n’aggraver ni la C servitude naturelle des écoulements (Article 640 du Code Civil) ni les risques sur les propriétés voisines ; ou surélévation de ces ouvertures d'une hauteur de l'ordre de 0,50 m environ au-dessus du terrain naturel.

MESURES INCOMBANT A LA COLLECTIVITE

Recommandations : Adaptation des réseaux d’assainissement unitaires et de collecte des eaux pluviales (verrouillage des regards par exemple), contrôle et entretien des dispositifs.

U : mesure d’ordre urbanistique - C : mesure d’ordre constructif

Octobre 2011 Version 2 ix Alp'Géorisques Carte des aléas de Bresson Annexes

Aléa moyen de crue torrentielle FICHE T2

PRESCRIPTION GENERALE D’URBANISME : zone constructible au regard des risques naturels, mais soumise à des prescriptions spéciales.

MESURES INDIVIDUELLES

Projets nouveaux :

Prescriptions : U Application d’un RESI de 0.3. Accès prioritairement par l'aval, ou réalisés de manière à éviter toute concentration des eaux en U direction des ouvertures du projet. Protection des ouvertures de la façade amont et/ou des façades latérales des bâtiments projetés C par des ouvrages déflecteurs (muret, butte, terrasse, etc.) ou surélévation de ces ouvertures, d'une hauteur de 1 m (hauteur à adapter au site et au projet) au-dessus du terrain fini. C Renforcement de la structure du bâtiment et conception soignée du chaînage. Protection contre les affouillements par exemple par renforcement localisé ou approfondissement C des fondations par rapport à la cote hors gel habituelle Reprofilage du terrain sous réserve de n’aggraver ni la servitude naturelle des écoulements (Article U 640 du Code Civil), ni les risques sur les propriétés voisines et implantation en conséquence du bâtiment en évitant particulièrement la création de points bas de rétention des eaux. Adaptation des conditions de stockage des produits dangereux ou polluants de façon à ce qu’ils ne U puissent ni être entraînés ni polluer les eaux. Positionnement hors crue et protection des postes techniques vitaux (électricité, gaz, eau, C chaufferie, téléphone, etc.).

Existant :

Prescriptions : Protection des ouvertures de la façade amont et/ou des façades latérales des bâtiments projetés par des ouvrages déflecteurs (muret, butte, terrasse, etc.) sous réserve de n’aggraver ni la C servitude naturelle des écoulements (Article 640 du Code Civil) ni les risques sur les propriétés voisines ou surélévation de ces ouvertures, d'une hauteur de 1 m (hauteur à adapter au site et à la construction) au-dessus du terrain fini. C Protection contre les affouillements par renforcement localisé par exemple Reprofilage du terrain sous réserve de n’aggraver ni la servitude naturelle des écoulements (Article U 640 du Code Civil), ni les risques sur les propriétés voisines Vérification et, si nécessaire modification, des conditions de stockage des produits dangereux ou U polluants de façon à ce qu’ils ne puissent ni être entraînés ni polluer les eaux Positionnement hors crue et protection des postes techniques vitaux (électricité, gaz, eau, C chaufferie, téléphone, etc.).

U : mesure d’ordre urbanistique - C : mesure d’ordre constructif

Octobre 2011 Version 2 xi Alp'Géorisques Carte des aléas de Bresson Annexes

Aléa faible de crue torrentielle FICHE T1/T1m

PRESCRIPTION GENERALE D’URBANISME : zone constructible au regard des risques naturels, mais soumise à des prescriptions spéciales.

MESURES INDIVIDUELLES

Projets nouveaux :

Prescriptions : U Application d’un RESI de 0.5. Accès prioritairement par l'aval, ou réalisés de manière à éviter toute concentration des eaux en U direction des ouvertures du projet. Protection des ouvertures de la façade amont et/ou des façades latérales des bâtiments projetés C par des ouvrages déflecteurs (muret, butte, terrasse, etc.) ou surélévation de ces ouvertures, d'une hauteur de 0,50 m (hauteur à adapter au site et au projet) au-dessus du terrain fini. C Renforcement de la structure du bâtiment et conception soignée du chaînage. Protection contre les affouillements par exemple par renforcement localisé ou approfondissement C des fondations par rapport à la cote hors gel habituelle Reprofilage du terrain sous réserve de n’aggraver ni la servitude naturelle des écoulements (Article U 640 du Code Civil), ni les risques sur les propriétés voisines et implantation en conséquence du bâtiment en évitant particulièrement la création de points bas de rétention des eaux. Adaptation des conditions de stockage des produits dangereux ou polluants de façon à ce qu’ils ne U puissent ni être entraînés ni polluer les eaux. Positionnement hors crue et protection des postes techniques vitaux (électricité, gaz, eau, C chaufferie, téléphone, etc.).

Existant :

Prescriptions : Protection des ouvertures de la façade amont et/ou des façades latérales des bâtiments projetés par des ouvrages déflecteurs (muret, butte, terrasse, etc.) sous réserve de n’aggraver ni la C servitude naturelle des écoulements (Article 640 du Code Civil) ni les risques sur les propriétés voisines ou surélévation de ces ouvertures, d'une hauteur de 1 m (hauteur à adapter au site et à la construction) au-dessus du terrain fini. C Protection contre les affouillements par renforcement localisé par exemple Reprofilage du terrain sous réserve de n’aggraver ni la servitude naturelle des écoulements (Article U 640 du Code Civil), ni les risques sur les propriétés voisines Vérification et, si nécessaire modification, des conditions de stockage des produits dangereux ou U polluants de façon à ce qu’ils ne puissent ni être entraînés ni polluer les eaux Positionnement hors crue et protection des postes techniques vitaux (électricité, gaz, eau, C chaufferie, téléphone, etc.).

U : mesure d’ordre urbanistique - C : mesure d’ordre constructif

Octobre 2011 Version 2 xiii Alp'Géorisques Carte des aléas de Bresson Annexes

Aléa faible de glissement de terrain (G1, G1p, G1s) FICHE G1

PRESCRIPTION GENERALE D’URBANISME : zone constructible au regard des risques naturels, mais soumise à des prescriptions spéciales.

MESURES INDIVIDUELLES

Projets nouveaux :

Prescriptions : U Le raccordement au réseau de collecte des eaux usées et pluviales est obligatoire. Recommandations :

Adaptation des aménagements à la nature du sol et à la pente, selon les conditions définies par une étude géotechnique réalisée par un bureau d’études spécialisé.

Cahier des charges sommaire de l’étude géotechnique (à adapter à la situation des lieux, et aux caractéristiques du projet)

Cette étude a pour objectif de définir l'adaptation de votre projet au terrain, en particulier le choix du niveau et du type de fondation ainsi que certaines modalités de rejets des eaux. Menée dans le contexte géologique du secteur, elle définira les caractéristiques mécaniques du terrain d'emprise du projet, de manière à préciser les contraintes à respecter, d'une part pour garantir la sécurité du projet vis-à-vis de l'instabilité des terrains et des risques de tassement, d'autre part pour éviter toute conséquence défavorable du projet sur le terrain environnant. Dans ces buts, l'étude géotechnique se préoccupera des risques liés notamment aux aspects suivants : ‒ instabilité due aux terrassements (déblais-remblais) et aux surcharges : bâtiments, accès ; ‒ gestion des eaux de surface et souterraines (drainage...) ; ‒ conception des réseaux et modalités de contrôle ultérieur à mettre en place avec prise en compte du risque de rupture de canalisations inaptes à résister à des mouvements lents du sol ; ‒ définition des contraintes particulières pendant la durée du chantier (terrassements, collecte des eaux).

Le cas échéant, une étude des structures du bâtiment pourra compléter l'étude géotechnique.

Existant :

Recommandations : Contrôle de l’étanchéité des réseaux privés (A.E.P. inclus) et des éventuels dispositifs d’infiltration, avec remise en état des installations en cas de contrôle défectueux.

MESURES COLLECTIVES

Recommandations : Contrôle et entretien des réseaux d’eaux (potable, pluviale, assainissement), avec remise en état des installations en cas de contrôle défectueux.

Octobre 2011 Version 2 xv