APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE

AUTOMNE 2005

ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION - PAS-DE-

DIRECTION RÉGIONALE DE L’ENVIRONNEMENT NORD - PAS-DE-CALAIS ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAIS ATLAS DES APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE RÉGION AUTOMNE 2005 NORD- PAYSAGES PAS DE CALAIS SOMMAIRE

INTRODUCTION 2-3 PAYSAGES NATURELS 48-67 LE FILTRE DE L’ÉCOLOGIE DU PAYSAGE 50-53 APPROCHE GÉOGRAPHIQUE 4-11 LES ÉCO-COMPLEXES RÉGIONAUX 54 SYNTHÈSE - COHÉRENCES NATURELLES 55-67 HAUT ET BAS PAYS 6-9 LE RÉSEAU HYDROGRAPHIQUE ET LE CLIMAT 10 SYNTHESE 11 PAYSAGES RURAUX 68-77 APPROCHE AGRICOLE 68-73 LES REPRÉSENTATIONS 12-37 PAYSAGES DE TERROIRS 72 OCCUPATION DES SOLS SIMPLIFIÉE 73 DES COULEURS ET DES MOTS 14 SYNTHESE - COHÉRENCES RURALES 74-77 UN PAYS CONVOITÉ 15-16 RICHES, DOUCES, MÉLANCOLIQUES CAMPAGNES 17-18 PLAINE : TERRE DE BEFFROIS, TERRE DE VILLES 19-20 PAYSAGES URBAINS 78-95 TERRE DE LABEURS 21-22 APPROCHE HISTORIQUE 80-81 L’INVENTION DU BALNÉAIRE 23-24 APPROCHE ÉCONOMIQUE 82-83 BLESSURES ET GUÉRISONS NARCISSIQUES 25-27 LA CROISSANCE URBAINE 84-85 PAYSAGES OUBLIÉS 28 LE MAILLAGE DU TERRITOIRE 86-87 C’EST A VOIR ! 29 LES FORMES URBAINES 88-90 CURIORITÉS NATURELLES ET PAYSAGÈRES 30 SYNTHESE - COHÉRENCES URBAINES 91-95 HAUTS LIEUX DU TOURISME RÉGIONAL 31 AMENITES PAYSAGERES 32-33 LES SITES REMARQUABLES 34 SYNTHÈSE 96-109 SYNTHESE 35-37 EFFETS DE CONCORDANCE 98-99 GRANDES FAMILLES DE PAYSAGES 100 SENTIMENT D’APPARTENANCE 38-47 LOGIQUES D’INTERFACE 101 AUX ORIGINES 40 DÉFINITION DES GRANDS PAYSAGES RÉGIONAUX 102-105 DE L’INFLUENCE JACOBINE 41-42 LIMITES OU COMPOSANTES «NATURELLES» 106 LES REGARD DES AUTRES 43 LIMITES OU COMPOSANTES ANTHROPIQUES 107 ESSAI DE TYPOLOGIE 44-47 VERS LES CAHIERS DE GRANDS PAYSAGES 108-109 ORIGINES DE LA DÉNOMINATION DES INTERCOMMUNALITÉS 45

ANNEXES 1 et 2 ATLAS ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAIS DES APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE 1 RÉGION AUTOMNE 2005 NORD- PAYSAGES PAS DE CALAIS ÉDITORIAL

Par trop souvent, la vision du paysage dans le Nord - Pas L’approche générale et culturelle de l’Atlas des paysages de Calais se résume à des clichés façonnés par l’histoire apprécie successivement la géographie des territoires, les économique et industrielle de notre région. représentations artistiques et touristiques, le sentiment %LHQV€UO·LQÁXHQFHGHO·+RPPHVXUOHVSD\VDJHVHVWUpHOOH d’appartenance, les paysages ruraux et urbains pour déga- PDLVVRQLPDJHQHUHÁqWHSDVODUpDOLWpHWODULFKHVVHGHV ger « les grands paysages régionaux », et témoigne à partir caractéristiques des paysages du Nord – Pas de Calais. de photos, des ambiances dominantes des paysages et d’impressions instantanées, à partir des moyens de trans- Ainsi, pour élargir la perception du paysage du Nord – Pas port rapide pour répondre à la question : «Que reste-t-il en de Calais, il fallait s’attacher à observer, analyser et présen- mémoire lorsqu’on parcourt la région ?». ter les paysages régionaux. Il fallait donner et faire partager les clefs de lecture et les Vous pouvez trouver sur le site Internet de la DIREN (www. référentiels avec les acteurs de l’aménagement du territoire nord-pas-de-calais.ecologie.gouv.fr) «l’ Elaboration parte- pour faire découvrir les richesses régionales. QDULDOHGHO·$WODVRXOLYUHWGHVDFWHXUVªTXLLOOXVWUHODJHQqVH GHO·DWODVHWODPpWKRGHSDUWHQDULDOHPHQpHHQSDUDOOqOH Des sites mondialement connus pour leur grands paysa- sous forme d’enquête et de sensibilisation à la dimension ges comme ceux du littoral aux collines préardennaises de SD\VDJqUHHQIDLVDQWDSSHOjXQHpTXLSHSOXULGLVFLSOLQDLUH l’Avesnois, sans oublier les reliefs façonnés par l’industrie géographes, paysagistes, écologues, urbanistes... comme les terrils du bassin minier, en passant par les zones humides nées de la tourbe en Audomarois, c’est aussi un Cette approche générale et culturelle débouche sur l’iden- voyage à travers la région que cet atlas propose. WLÀFDWLRQ GH JUDQGV SD\VDJHV UpJLRQDX[ TXL IHURQW O·REMHW Ainsi, sur la base de la méthode publiée en 1994 par le de la rédaction de vingt et un cahiers des grands paysages 0LQLVWqUH HQ FKDUJH GH O·HQYLURQQHPHQW LO D pWp UpDOLVp UpJLRQDX[HWGHVHQWLWpVSD\VDJqUHVTXLOHVFRPSRVHQW dans le cadre du contrat de plan, en partenariat avec le Conseil Régional et l’appui technique des deux Conseil en Je vous souhaite un bon voyage. Architecture, en Urbanisme et en Environnement du Nord et du Pas-de-Calais. Il se fonde sur une approche générale Jean Aribaud et culturelle qui constitue la base de cet atlas. Préfet de la région Nord - Pas de Calais Face à tout projet de nouvelle infrastructure ou de nouvel équipement, l’atlas du paysage a pour ambition de constituer XQUpIpUHQWLHOUpJLRQDOGHO·DQDO\VHSD\VDJqUHHWGHFRQWUL- buer à la mise en œuvre de la «convention européenne sur les paysages» entrée envigueur le 1er mars 2004, . ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAIS ATLAS 2 APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE DES AUTOMNE 2005 RÉGION NORD- PAYSAGES INTRODUCTION PAS DE CALAIS ÉLÉMENTS DE TOPONYMIE RÉGIONALE (Furnes)

N Gent LES MOËRES (Gand) e Dunkerque ld he Sc

Gravelines urg 010km bo BLOOTLANDur Bo Hondschoote Bergues Ijzer Calais dMEe BELGIQUE canal ITI CALAISISc Bourbourg WESTHOECK a n ie a Le COLLINES GUÎNOl d Aa r e C Yse alais PLAINE MAR

Ardres Wormhout Guînes BRÉDENARDE Kortrijk HOUTLAND Ieper (Courtrai) ISES (Ypres) BASSIN Steenvoorde Marquise m Cassel CARRIER He MONTS DE FLANDRE PAYS DE AUDOMAROIS Saint- BOULONNAIS Omer FLANDRE INT ÉRIEURE Boulogne- Bailleul FERRAIN sur-Mer ut Esca c Hazebrouck Deû Tourcoing an a l l e d BAS-BOULONNAIS e ne ia N Roubaix L e u LYS f f LE o A Armentières s s U a é A Lys Merville Lys DE PAYS D'AIRE INE DE L LILLE Villeneuve HA Aire-sur- LA PAYS PES d·Ascq la-Lys P P U E LA Tournai T- D'ALLEU E HAUT-BOULONNAIS BAS PAYScanal W MÉLANTOIS d'A i D re

COTE D'OPALE COLLINES DE L'ARTOIS eûle DE BÉTHUNE D La Bassée ue

Béthune AINE q

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Étaples a Mar n

Fruges Lawe PLa PLATEAU BÉTHUNOIS l d Bruay-la- e PÉVÈLE

CAREMBAULTl Montreuil- DE Buissière a PE G D Orchies R sur-Mer OH eûle ORCHÉSIS Saint-Amand- EL les-EauxSCA Mons MONTREUILLOISC LE anc Lens A he Liévin DE L se Hénin- Marchiennes -sur-Mer oi E VALENCIENNOIS ern Saint-Pol- Beaumont T sur- ScaINrpe BAS-CHAMPS Hesdin ARTOIS PLA VA DOUAISIS Douai Valenciennes L Scarpe PLATEAU D'HÉ RIN T D' c AU TERNOIS ana Denain E T l AU R H de B IE Canc OSTREVENT DENAISIS IN M h la A e Sen E S ARRAGEOIS Rhonell I Maubeuge sée e HA Bavay Bouchain DE Écai ll ERV AL PO PL VALDES on N V AINE D' ENSÉE S N Auxi-le- el T le PLATEAU HIEU Château BAS Le Quesnoy PAYS DE A e R t r - u b ARTOIS R QUERCITAIN m AS a sca MORMALS A E Erclin uth ie Solesmes Cambrai AVESNOIS Solre- can le-Château al de la Som Altitude en mètre : Doullens H elpe M ajeu CAMBRÉSIS Landrecies r - me +de180 Help Le Cateau- e M sur-Helpe in entre 120 et 180 Cambrésis e u entre20et120 re Abbeville FAGNE -de20 Trélon re mb T d Sa r HI o N RÉGION PICARDE u É d RACHE l

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a c VERMANDOIS ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAIS ATLAS DES APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE 3 RÉGION AUTOMNE 2005 NORD- PAYSAGES PAS DE CALAIS INTRODUCTION

La méthode de travail proposée dans le cadre de la Nous avons pensé utile d’asseoir les grands paysages Nommer réalisation de l’Atlas des paysages de la région Nord sur de plus profondes fondations. La carte de la page ci- - Pas-de-Calais envisage dans un premier temps les contre ne sera sans doute paysages sous plusieurs champs thématiques. Chacun Ainsi, le présent document abordera les approches jamais complète ! Tous les des membres de l’équipe pluridisciplaire rassemblée thématiques suivantes : noms de «pays» rencon- pour l’occasion - paysagiste, géographes, urbanistes, trés lors de nos lectures y architecte, écologue - a cherché à développer une Approche géographique ont été scrupuleusement DSSURFKHVSpFLÀTXHDWWDFKpHjVHVFRPSpWHQFHV reportés. L’abondance Les représentations des paysages des toponymes est-elle $LQVLODGpÀQLWLRQGHVJUDQGVSD\VDJHVTXLHVWO·RE- Le sentiment d’appartenance un signe de la vitalité des MHFWLIGHFHWWHSUHPLqUHSKDVHHVWHOOHOHUpVXOWDWGX Paysages ruraux identités régionales ? La croisement de ces approches thématiques. Les grands Paysages naturels géographie et l’histoire SD\VDJHVGpÀQLVLFLQHVRQWSDVLVVXVG·XQHDSSURFKH se taillent la plus grande Paysages urbains XQLTXHPHQWVHQVLEOHRXVFLHQWLÀTXH&KDFXQDWHQWp part quant à l’origine des de dégager les ‘archétypes’ paysagers de sa disci- dénominations territoriales. pline ; il est donc sans cesse fait appel à des données La dimension urbaine de quantitatives et qualitatives, objectives et subjectives, (QÀQla synthèse générale de ces différentes appro- la région est également actuelles ou passées... affirmée par le nombre de ches permet de dégager les grands paysages régio- «pays» formés sur le nom Les grands paysages que nous dessinons ne s’ap- naux. de leur ville-centre. puient pas sur les regroupements intercommunaux structurants (pays, communautés urbaines ou d’ag- glomération, etc.). La dimension culturelle des paysa- ges a pourtant été convoquée à bien des moments de FHWWHSUHPLqUHSKDVH0DLVELHQTXHO·KLVWRLUHGXWHUUL- toire régional explique certaines des intercommunalités actuelles ou en cours d’élaboration, le fait politique s’af- franchit souvent de la géographie comme de l’histoire.

ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAIS ATLAS DES APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE 5 RÉGION AUTOMNE 2005 NORD- PAYSAGES PAS DE CALAIS APPROCHE GÉOGRAPHIQUE

HAUT ET BAS PAYS Le haut pays Le bas pays

LE RÉSEAU HYDROGRAPHIQUE

LE CLIMAT

SYNTHESE ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAIS ATLAS 6 APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE DES AUTOMNE 2005 RÉGION NORD- PAYSAGES APPROCHE GÉOGRAPHIQUE PAS DE CALAIS

Le loess La région est recouverte d’une HAUT ET BAS PAYS couverture limoneuse d’ori- Le trait essentiel de la géographie du Nord - Pas-de- gine éolienne (le lœss) assez Calais est caractérisé par la rencontre de deux gran- homogène, parfois épaisse des formations sédimentaires : (plus de 10 mètres dans le Hainaut et le Cambrésis), - Au Sud l’immense plateau du bassin parisien qui qui est le prolongement nord déploie ses longues ondulations de la Normandie à la de celle du bassin parisien. Il Champagne s’agit de petites particules de sol arrachées par le vent au - Au Nord la grande SODLQHÁDPDQGHPDUTXpHSDUOHV front morainique des glaciers reculs et les avancées de la mer, qui se prolonge à tra- quaternaires qui atteignaient vers toute l’Europe, sur 3000 km, jusqu’à l’Oural. le centre des pays-Bas. La région a hérité des parti- Ce contact s’effectue tantôt brutalement à l’aide de cules les plus fines (le limon), failles et d’escarpements, tantôt en douceur, sans les sables plus grossiers se dénivellé apparent, par de discrets vallonnements. La diversité des noms de «pays» surtout dans la plaine flamande déposant au plus près des reflète la mosaïque des sous-régions faites de basses collines glaciers. ,OUHÁqWHpJDOHPHQWO·RSSRVLWLRQHQWUHODFUDLHHWO·DUJLOH et de plaines, qui se distinguent entre elles par des altitudes, Importante pour l’agriculture des modelés et des formations superficielles très variés ; tout le car elle fertilise les sols, cette à l’origine des contrastes entre le Haut et le Bas Pays. contraire de l’uniformité légendaire du «plat pays». couverture limoneuse a éga- lement contribué à façonner les paysages en tapissant les versants des vallées ou en COUPE GÉOLOGIQUE SCHÉMATIQUE colmatant les dépressions. Plaine maritimeFlandre intérieure Mélantois PévèleHainaut et Thiérache Ardenne

Dunkerque Mont Cassel Calais (167 m) Bassin 200 Boulogne Mer Grès de l'éocène houiller Saint-Omer LILLE supérieur Plaine du de la Lys 100 Nord Montreuil Béthune Dunes 0m Lens Valenciennes 0m Douai Arras Maubeuge 100 Cambrai Avesnes 200 Sables Argiles tertiaires Craie marneuse Houille 010km 300 Argiles récentes Craie Terrains primaires Études & cartographie 400 ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAIS ATLAS DES APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE 7 RÉGION AUTOMNE 2005 NORD- PAYSAGES PAS DE CALAIS APPROCHE GÉOGRAPHIQUE GÉOLOGIE ET COUVERTURE SUPERFICIELLE

COUVERTURE SUPERFICIELLE : ÉCORCHÉ GÉOLOGIQUE SIMPLIFIÉ : Limons : Quaternaire : Dunkerque 1 plus de 10 mètres sable et argile moins de 10 mètres 2 Tertiaire : Calais 5 Limons et sables : sable et argile plus de 10 mètres 3 Secondaire : 4 moins de 10 mètres Crétacé : craie blanche

3 4 Alluvions marines ou fluviales Crétacé : craie marneuse Boulogne- (sables, argiles) : sur-Mer Jurassique : argile et calcaire 4 Saint-Omer 5 Primaire : LILLE calcaire, grès et schiste Desvres 3 failles 2 Béthune 5 Fruges Montreuil- 2 sur-Mer Lens 4 3 Valenciennes Hesdin Saint-Pol- sur-Ternoise Douai Arras

Maubeuge

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01km 0 Avesnes- Cambrai sur-Helpe 1 ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAIS ATLAS 8 APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE DES AUTOMNE 2005 RÉGION NORD- PAYSAGES APPROCHE GÉOGRAPHIQUE PAS DE CALAIS HAUT ET BAS PAYS Le Bassin Minier LE HAUT PAYS été entraînés par l’érosion. Les sols sont moins riches, ce qui Ici la couverture crayeuse repose sur un socle ancien, déprimé WHQGUDLWjH[SOLTXHUOHFDUDFWqUHLVROpGHFHSD\VXQGHVPRLQV Vers la fin du primaire, au en son centre et relevé aux deux extrémités. Elle constitue la peuplés de la région. carbonifère, des affaisse- partie sud de la région et s’est déposée au Secondaire, au Cré- Le plateau artésien est parsemé de dépressions verdoyantes ments lents et continus ont tacé, pendant 50 millions d’années, à l’époque où l’ensemble du pouvant atteindre les marnes crétacées imperméables, voire le facilité, sur la bordure nord territoire était submergée par la mer (les couches de craie sont socle primaire (dépression d’ et de Pernes, pays de Lic- WUqVVSHFWDFXODLUHVDX%ODQF1H]  TXHVYDOOpHG·$EODLQ6W1D]DLUH  de bombement de l’Artois, Du Boulonnais à la Thiérache, le Haut Pays (qui correspond 6HVÁDQFVDX6XGFRPPHDX1RUGVRQWFLVDLOOpVSDUGHVYDOOpHV la création des couches DX6XGGHODUpJLRQ VLWXpDXVXGGHO·HVSDFHUpJLRQDOHWTXL humides et encaissées qui contrastent avec la sécheresse du de charbon (qui provien- SHXW rWUH GpOLPLWp SDU O·LVRK\SVH GHV  PqWUHV SUpVHQWH XQ SODWHDX 9DOOpHGHOD7HUQRLVH+DXWHYDOOpHGHO·$D  nent de la décomposition HQVHPEOHGHKDXWHXUVSRXYDQWGpSDVVHUOHVPqWUHVjVHV A l’extrême ouest, la crête de l’Artois est brutalement interrom- des forêts tropicales sous H[WUpPLWpV +DXW%RXORQQDLVHW$YHVQRLV PDLVTXLQHGpSDVVH pue à son point le plus haut par la cuvette du Boulonnais. l’action des inondations JXqUHOHVPqWUHVGDQVVDSDUWLHFHQWUDOHDXQLYHDXGXVHXLO Le bombement crayeux éventré ici par l’érosion (la «bouton- de Bapaume. QLqUHª ODLVVHDSSDUDvWUHGHVDUJLOHVHWGXVDEOHGX-XUDVVLTXH successives). Dans le Ces hauteurs, si elles peuvent faire sourire, n’en constituent pas au sein d’un pays de craie. La nature différente de ces matériaux bassin minier, l’épaisseur PRLQVXQHUXSWXUHDVVH]QHWWHGDQVOHSD\VDJHHWXQHpOpYDWLRQ DVVRFLpHjXQV\VWqPHIDLOOpLPSRUWDQWDGRQQpQDLVVDQFHjXQ totale des couches atteint DVVH]UDSLGHSDUUDSSRUWDX[SODLQHVHQYLURQQDQWHVUHPDUTXD- paysage fortement vallonné et à une grande diversité de sols, par endroits 2000 mètres. blement basses. qui contraste avec les rebords abrupts du plateau de craie. A la fin du Carbonifère, $XVHLQGHFHWWHERXWRQQLqUHF·HVWOHVRFOHSULPDLUHOXLPrPH le mouvement hercynien Plusieurs régions se distinguent. TXLHVWPLVjQXGRQQDQWj0DUTXLVHVHVEHOOHVFDUULqUHVGH À l’Ouest le Haut Pays d’Artois. marbre. a plié ces couches en un &·HVWLFLROHFRQWDFWHQWUHSODWHDXDUWpVLHQHWSODLQHÁDPDQGH Tranchée par l’ouverture du détroit du Pas de Calais à une vaste synclinal, accom- est le plus visible. SpULRGH UpFHQWH 4XDWHUQDLUH  OD ©IRVVH GX ERXORQQDLVª pagné de failles ce qui a 'qVODÀQGX3ULPDLUHOHVGHX[EDVVLQVVRQWVpSDUpVSDUXQH RXYHUWHVXUODPHUSURMHWWHÀqUHPHQWOHVEODQFKHVIDODLVHVGX permis de les préserver. série de plis qui affecte le socle régional et dont l’anticlinal de %ODQF1H]WDLOOpHVGDQVODFHLQWXUHFUD\HXVH(OOHVWURXYHQWOHXU Sur les marges de ce syn- l’Artois est un des éléments structurants. Ce plissement s’est prolongement naturel, leur moitié pourrait-on dire, dans celles clinal le charbon est situé accompagné de failles importantes à l’image de la faille du midi du Weald, au Sud-Est de Londres. qui constitue la limite sud du bassin minier. Au Tertiaire le socle Au centre, le Bas Artois et le Cambrésis, prolongement parfait à une faible profondeur, primaire fortement érodé, s’agite de nouveau et l’Artois est du plateau picard, au relief peu marqué et à l’altitude modeste, rendant son exploitation relevé. FRQVWLWXHQWXQSD\VGHSODWHDX[OpJqUHPHQWRQGXOpVHWFRPPH possible. La couche de craie a réagi à ces mouvements, tantôt en se empâtés par une couverture limoneuse épaisse. C’est le fracturant pour donner naissance à de véritables escarpements royaume de la craie. FUrWHGH9LP\ WDQW{WHQVHSOR\DQWSRXUIRUPHUXQSD\VDJH &HWWHUpJLRQ OH©VHXLOGH%DSDXPHª DWRXMRXUVFRQVWLWXpXQH ondulant de collines. voie de passage importante, un carrefour qui oriente les rela- Sur ce plateau, les limons fertiles déposés au Quaternaire ont tions vers le bassin parisien, la Belgique ou l’Angleterre. ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAIS ATLAS DES APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE 9 RÉGION AUTOMNE 2005 NORD- PAYSAGES PAS DE CALAIS APPROCHE GÉOGRAPHIQUE HAUT ET BAS PAYS La Gohelle et l’Ostre- ­ O·(VW XQH ÁH[XUH GX VRFOH IDLW DIÁHXUHU OD FUDLH PDUQHXVH PDURLVHVWUHVWpORQJWHPSVXQHQGURLWLQVDOXEUHHWGpVHUWLTXH  plus imperméable que la craie blanche. Un peu plus loin, avec Un cordon de dunes littorales lui assure une protection naturelle vent font partie d’une ODUHPRQWpHGHVURFKHVOHVVFKLVWHVOHVJUqVHWOHVPDUEUHVGX ©GHVYDJXHVGHGXQHVSRXUDUUrWHUOHVYDJXHVª-%UHO  longue dépression en VRFOHDUGHQQDLV 3ULPDLUH DIÁHXUHQWGDQV le pays d’Avesnes. bordure du relief de Le limon argileux de forte épaisseur qui les recouvre en fait une On retrouve une structure identique au Sud du Boulonnais, dans l’Artois, qui s’étend de région de bocage, humide et verte à l’image de la Thiérache. les Bas-Champs, terres plus sauvages où le travail de l’homme la mer à Mons et qui 3D\VDX[VROVORXUGVGLIÀFLOHVjWUDYDLOOHUTXLQ·RQWpWpGpIULFKpV est moins visible. se poursuit au pied TXHWDUGLYHPHQW/·KHUEDJH\HVWGHYHQXGRPLQDQWDX;9,,,qPH C’est un rivage sableux, rectiligne interrompu uniquement par des Ardennes par le VLqFOH les estuaires de la et de l’Authie. Les falaises mortes sillon Sambre et Meuse et les dunes fossiles témoignent ici de l’évolution des rivages (dépression pré-arté- LE BAS PAYS marins. sienne). Au Nord d’une ligne allant de Calais à l’Escaut en passant par Les plaines argileuses DUJLOH

Scarpe /H FDUDFWqUH OH SOXV PDUTXDQW FHOXL TXL FULVWDOOLVH OH les rivières aux arbres et Escaut Canch Bassin de e plus les contrastes, est sans nul doute la pluviosité. arbustes d’un vert profond l’Authie Bassin de e la Scarpe Bassin de Sambr qui les accompagnent (la Authie l’Escaut Plus de 1000 mm de pluie en année moyenne sur les Bassin de ripisylve) et les marais au la Sambre hauteurs de l’Artois qui accrochent les masses d’air manteau gris argenté des RFpDQLTXHVWUqVKXPLGHV8QSHXPRLQVGHPPGH saulaies. la Flandre intérieure au Cambrésis. Les vents marins, dont Le bombement DUWpVLHQ FRQVWLWXH OD FKDUQLqUH HQWUH Pour le reste la région subit un climat de type océani- la force n’égalent que deux réseaux hydrographiques : que modulé par sa position septentrionale. leur constance, forgent - des versants sud et ouest des collines de l’Artois, les Ainsi, trouve-t-on : également des paysages, ULYLqUHV V·pFRXOHQW YHUV OD 0DQFKH &DQFKH $XWKLH  - des amplitudes thermiques modérées et des hivers dénudant les collines et UHQGDQWOHVOLDLVRQV1RUG6XGGLIÀFLOHV doux au temps instable, couchant les arbres. - des versants est et nord, elles s’écoulent vers le - des jours de gelée et de neige peu nombreux, Mais c’est sans doute dans bassin belge et la Mer du Nord (Aa, Lys, Scarpe, XQHLQVRODWLRQIDLEOHDYHFPRLQVGHKHXUHVGH par la beauté et la diver- (VFDXW6DPEUH  soleil à Lille conséquence d’un ciel souvent voilé, sité des cieux que le climat &HVULYLqUHVRQWVHUYLG·D[HVGHGpYHORSSHPHQWVXG - des vents forts d’ouest et de nord-ouest, régional se distingue. Les nord en relation directe avec l’espace économique - une nébulosité qui contrairement à l’opinion générale brumes, les nuées, les ciels belge. Pour permettre un développement latéral, on n’est pas si fréquente et dont la durée est limitée par d’orage, la lumière rasante a créé perpendiculairement au sens naturel d’écou- des vents toujours actifs. qui illumine les verts... OHPHQW GHV ULYLqUHV WRXWH XQH LQIUDVWUXFWXUH ÁXYLDOH ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAIS ATLAS DES APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE 11 RÉGION AUTOMNE 2005 NORD- PAYSAGES PAS DE CALAIS APPROCHE GÉOGRAPHIQUE SYNTHÈSE N Veurne (Furnes)

010km e Dunkerque d el Sch Moëres Gravelines urg RITIMEbo MA ur Bo Hondschoote Cap Bergues Ijzer Calais de Blanc-Nez NE al BELGIQUE Cuesta et versant PLAI can c Bourbourg a e n Lei de boutonnière al Aa de Yser Cala s Cap i FLANDRE Audruicq Wormhout Escarpement de faille Gris-Nez Guînes INTÉRIEU RE Kortrijk Ieper (Courtrai) (Ypres) Falaises lack Mont Cassel Steenvoorde S Marquise Hem Marais Cassel Mont des Dunes Monts Recollets Pointe Audomarois Mont Mont Pays Noir aux Oies de d des Cats Licques Saint-Omer e Flandres Ferrain Bassin minier Boulogne- sur-Mer Bailleul Deûl c Hazebrouck Tourcoing Escaut Cap an a e Terrils protégés BOULONNAIS l Lumbres d d'Alprech e Roubaix N S Li e LY Armentières an u P A e f L A L f I N E D E Canaux ou o Desvres a s H A A U T s Samer A R Lys é MervilleLys Lille rivières canalisées TO Aire-sur- I S la-Lys ppes Villeneuve d’Ascq Tournai We Cluse de canal d'A ir e ûle e D Lillers le A e Béthune La Bassée u

Étaples c Mélantois a Marq n Pévè Lawe Fruges a Mons-en- Auchel l Carvin d Pévèle R e l a E Bruay-la- D Orchies P Buissière eûle R A Mons BAS- Ca C Montreuil- nch Lens A S sur-Mer e T Liévin E L G E D Berck- CHAMPS o P L A I N sur-Mer ise Crête de Vimyh Marchiennes no e Ter l le Hénin- O Beaumont Scarpe Saint-Pol- Douai Valenciennes Auth Hesdin sur-Ternoise ie Scarp e c I anal de la Canche Denain

S en Rho Ostrevent nelle Bavay Maubeuge S s ée Bouchain Arras Éc aillon re Selle m b Auxi-le- Le Quesnoy Sa Altitude en mètre : Château 180 ut AVESNOIS Esca Erclin Solre- 120 le-Château 80 Cambrai Solesmes can 50 Doullens al delaSom H elpe a 20 M jeu Landrecies He re lpe me Le Cateau- M i Cambrésis n Avesnes- e sur-Helpe Abbeville S E ure Bapaume U I L T H D E E I É B A P A U M R A R C H E Trélon bre r a m o S N u RÉGION PICARDE d l

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ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAIS ATLAS DES APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE 13 RÉGION AUTOMNE 2005 NORD- PAYSAGES PAS DE CALAIS LES REPRÉSENTATIONS

DES COULEURS ET DES MOTS Un pays convoité Riches, douces, mélancoliques campagnes Terre de beffrois, terre de villes Terre de labeurs L’invention du balnéaire Blessures et guérisons narcissiques Paysages oubliés

C’EST A VOIR ! Curiosités naturelles et paysagères des guides touristiques Les hauts lieux du tourisme régional au cours du temps

AMENITES PAYSAGERES Les sites remarquables méritant protection à court ou moyen terme

SYNTHESE ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAIS ATLAS 14 APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE DES AUTOMNE 2005 RÉGION NORD- PAYSAGES LES REPRÉSENTATIONS PAS DE CALAIS DES COULEURS ET DES MOTS Les principales sources Les paysages sont affaire de sensibilité ! Devant le UN PAYS CONVOITÉ L’INVENTION DU BALNEAIRE même «tableau», certains vibrent d’émotions souvent XVI-XVIIIème siècles XIX-XXème siècles Les images et les textes réunis - représentations des possessions  JUDYXUHV FDUWHV SRVWDOHV DIÀ- dans ce chapitre ont été puisés puisées aux sources de l’enfance ; tandis que d’autres, abbatiales et autres dessins car- ches, etc. vantant les bonheurs et à de très nombreuses sources. comme indifférents, passent distraitement. La même tographiques relatifs à des procès bienfaits du bord de mer… Elles cherchent à illustrer l’as- vue peut encore déclencher la colère ou l’admira- relatifs à la propriété - écrits médicaux et touristiques pect artistique visuel et poétique - cartes militaires, vues des villes donnant naissance à la thalasso- de l’approche des représenta- WLRQ1RWUHFXOWXUHYLHQWDLQVL©ÀOWUHUªQRVSHUFHSWLRQV fortes, plans en relief, tableaux de thérapie tions paysagères. Elles ne peu- visuelles... Notre humeur, le temps qu’il fait... autant batailles… - albums de Croÿ BLESSURES ET GUÉRISONS vent en rien apparaître comme d’éléments qui participent de l’image, positive, néga- - vues de Sandérus… NARCISSIQUES exhaustives. Il s’agit d’un échan- tive ou neutre, que nous laissera tel ou tel paysage. - récits de batailles, procès… XXème siècle tillonnage glané aux hasards des Cette image n’est d’ailleurs jamais unique : il faut pren- - photographies des ravages et des rencontres et assemblé suivant RICHES, DOUCES, MÉLANCOLI- reconstructions faisant suite aux un ordre thématique qui nous dre en compte le chemin pour venir, la promenade, le QUES CAMPAGNES et TERRES deux guerres mondiales, a semblé pertinent et plus ou chemin du retour... Toute une succession d’images et DE BEFFROIS, TERRES DE - travaux d’artistes sur le thème du moins chronologique. de sensations avec laquelle notre mémoire composera VILLES monde ouvrier, XVII-XIXème siècles - retour par la photographie des «un» souvenir. Lorsque le paysage en question est - scènes rurales de la peinture Fla- paysages ruraux (Parcs naturels celui de notre quotidien, viennent s’ajouter mille et un mande régionaux, politique de promenade souvenirs vécus. Notre regard est comme usé - il n’est - poèmes et proses «ruralistes» et de randonnée, etc.), - photographies issues de «l’école - politiques patrimoniales de préser- pas rare de découvrir dans les paysages du quotidien d’Arras», qui s’inscrit dans la mou- vation, réhabilitation, valorisation, des choses que nous n’avions «jamais vues» - mais vance de l’impressionnisme - écrits à visée réglementaire fai- il est également à coupler à nos souvenirs et à nos - représentations urbaines : places sant émerger les concepts de patri- et beffrois, rues et canaux, projets moine, de ville renouvelée… usages d’aujourd’hui ou d’hier. Tel chemin est pavé (on d’embellissements, etc. Cas particulier de l’évolution des s’y casse les reins en vélo), telle rue est ombragée perceptions et des représentations (depuis l’enfance, je l’emprunte par beau temps), telle TERRE DE LABEURS dans le bassin minier… XIX-XXème siècles promenade est agréable (elle est rituelle des diman- - vues «publicitaires» représentant PAYSAGES OUBLIÉS ches)... des usines et l’architecture des XX-XXIème siècles Approcher toutes ces représentations des paysages ? «châteaux de l’industrie» - plaines et plateaux, impossibles à - peintures, vitraux et autres élé- dire et à montrer L’affaire est impossible. Nous avons tenté à travers ments décoratifs (très présents dans - la belle oubliée au fond des bois une compilation de textes, d’images, de guides tou- OHVQRXYHDX[pGLÀFHVSXEOLFV - la mal-aimée et très fréquentée ristiques, de mesures de protection, etc. de dégager - écrits de toutes natures vantant ville en train de se faire ou critiquant l’expansionnisme les paysages les plus regardés, sans doute les plus industriel aimés... ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAIS ATLAS DES APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE 15 RÉGION AUTOMNE 2005 NORD- PAYSAGES PAS DE CALAIS LES REPRÉSENTATIONS UN PAYS CONVOITÉ Terre de passage «Jamais on n’avait vu un hiver plus agréable. Les victo- ULHX[HQSURÀWqUHQWLOVSULUHQWDXPRLVGHGpFHPEUH Les régions frontalières ont sou- *DQG%UXJHV0DLVODQXLWGXDXMDQYLHULOFRP- vent l’expérience de la guerre. PHQoDXQKLYHUTX·RQDSSHOOHUDMXVTX·jODÀQGXPRQGH La riche région Nord - Pas-de- le gros hiver. Il a commencé après cinq ou six jours de Calais a, sans cesse dans son pluies et dura trois mois, d’une force incroyable, entre- histoire, été traversée et malme- mêlé de dégels, qui ne duraient que quelques heures, de née par les armées. La richesse des sols agricoles a sans doute neige que le vent chassait dans les endroits les plus bas, contribué à l’intérêt porté à ce de sorte que tous les blés généralement furent gelés et on «carrefour» européen. a point échappé un seul grain de colza. Pendant ce cruel hiver, on voyait des terribles signes ou phénomènes dans les cieux. Les plus gros chênes des bois et la plupart des autres arbres se fendaient de part en Bibliothèque de Bruxelles - Défrichements sur l’Escaut part ; les pruniers, abricotiers, cerisiers 0XVpHGHV%HDX[DUWVGH/LOOH/LOOHDXHV moururent ; et les autres arbres ou engelés ou à demi- gâtés. Dès que les marchands de grains virent les grains engelés, ils en haussèrent le prix très considérablement HWOHJUDLQTXHM·DLYHQGXO·DQQpHDXSDUDYDQWSDWDUV OHKDYRWMHO·DLYHQGXOLYUHV&·pWDLWGXPpFKDQWPpWL- lion, qu’on ne savait vendre auparavant. Ce qui comble notre misère, c’est que les français fuient de tous côtés. Ils ont abandonné Tournai sans troupes presque sans munitions ; et les alliés en ont fait le siège, siège fatal pour notre pauvre communauté, qui fait le tombeau de plus de trois cents de ses pauvres habitants en moins Bibliothèque de Valenciennes - Abbaye de Saint-Amand ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAIS ATLAS 16 APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE DES AUTOMNE 2005 RÉGION NORD- PAYSAGES LES REPRÉSENTATIONS PAS DE CALAIS UN PAYS CONVOITÉ GHWURLVPRLV&HVLqJHGRQFVHÀWOHGHMXLQ «Sérieusement, Monseigneur, le roi devrait un peu songer Les Hollandais, qui n’avaient point voulu ou osé forcer le à faire son pré carré. Cette confusion de places amies maréchal de Villars aux lignes du Pont-à-Vendin, réso- et ennemies pêle-mêlées les unes parmi les autres ne lurent d’abandonner ce poste et feignant d’aller vers PHSODLWSRLQW9RXVrWHVREOLJpG·HQHQWUHWHQLUSRXU Ypres, vinrent droit à Rumegies. L’armée était dans la C’est pourquoi, soit par traité ou par une bonne guerre, paroisse et nous ne le savions point. Nous prîmes une si vous m’en croyez, prêchez toujours la quadrature, non $UFKLYHVGHSDUWHPHQWDOHV sauvegarde, et, ce jour, nous ne perdîmes rien ; ils allè- pas du cercle mais du pré.» UHQWSUHQGUH6DLQW$PDQG0DLVOH%RQ'LHXTXHOOH Vauban, 1673 – lettre à Louvois journée ! Le jugement dernier sera-t-il plus effroyable ? Seigneur, quand je me veux faire une idée du dernier avènement, je me le représente. Comme j’avais une sau- vegarde du prince d’Orange, la plus grande partie des paroissiens se sont retirés en la maison pastorale avec Sandérus - Esquelbecq leurs bestiaux. Tous les meubles généralement étaient dans l’église. Plus de dix mille maraudeurs armés de pistolets de poche, de baïonnettes, d’épées, de grands bâtons sont venus fondre sur cette maison et sur l’église ; et ils ont tout entièrement mis en ruine. Ils ont pris de plus de cinquante vaches et bien trente chevaux ; et, après DYRLUSLOOpGpELOLpKRPPHVIHPPHVHWÀOOHVLOVHQRQW violé plusieurs et tué à coup de bâton.» Journal d’un curé de campagne (Rumegies) au XVIIIème siècle

Musée des Beaux Arts de Lille - Fort Nieulay

Photo Bibliothèque de Valenciennes - Abbaye de Saint-Amand ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAIS ATLAS DES APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE 17 RÉGION AUTOMNE 2005 NORD- PAYSAGES PAS DE CALAIS LES REPRÉSENTATIONS RICHES, DOUCES, MÉLANCOLIQUES CAMPAGNES Lorsque la campagne ins- «Mon beau pays, mon frais berceau Au printemps, les colzas aux gais bouquets de chrome, pirait... Air pur de ma verte contrée, De leur note si vive éblouissent les yeux ; Lieux où mon enfance ignorée Des mousses de velours émaillent le vieux chaume, L’opulence des terres régionales Coulait comme un humble ruisseau… Et sur le seuil béni que la verdure embaume est fréquemment vantée dans … Quand le dernier rayon du jour qui va s’éteindre On voit s’épanouir de beaux enfants joyeux (…).» les textes et en particulier au Colore l’eau qui tremble et qui porte au sommeil, Jules Breton (1827-1906) - Les champs et la mer, 1875 XIXème siècle. Cette époque Ô mon premier miroir ! Ô mon plus doux soleil ! aime à chanter les campagnes. Bien souvent les poètes hantent Je vous vois… et jamais ne peux vous atteindre !» «Ici la terre est amoureuse...» Parole d’agriculteur de Scarpe les villes, mais reviennent par le Marceline Desbordes-Valmore (1786-1859) verbe à leurs berceaux natals… «La tristesse est rêveuse, et je rêve souvent ; En effet, les hommes de lettre la nature m’y porte, on la trompe avec peine ; laissent apparaître toute la méfiance qu’ils ressentent pour je rêve au bruit de l’ eau qui se promène, la ville, ses usines, ses mias- au murmure du saule agité par le vent.» mes… La campagne – comme Marceline Desbordes-Valmore (1786-1859) par opposition – revêt tous les charmes de la vie saine et «Chemins du pays d’Artois, à l’extrême automne, fauves douce. et odorants comme des bêtes, sentiers pourrissants sous la pluie de novembre, grande chevauchée des nuages, Cette poésie campagnarde ne rumeurs du ciel, eaux mortes…» néglige aucun des éléments Georges Bernanos (1888-1948) composant les paysages : cieux, ruisseaux, champs, prairies, «Depuis Watte (sic) jusques Saint-Omer, (…) on ne peut arbres, chemins… Tout est rien voir de plus charmant que les bords de la rivière sur support d’inspiration. laquelle nous allions (…) l’on devient poëte à la vue de L’époque ne néglige cependant tels objets.» pas la ville et en particulier Quentin - Musée des Beaux Arts d’Arras Chevalier Nomis, 1714 les peintres et graveurs qui représentent paysages urbains ©-·DLPHPRQYLHLO$UWRLVDX[SODLQHVLQÀQLHV «C’est plus encore par la grâce et la douceur du paysage et grands projets. Champs perdus dans l’espace où s’opposent, mêlés, que par ses côtés agrestes et grandioses, que le pays se Poèmes de fraîcheur et fauves harmonies, recommande.» /HVOLQVEOHXVODFVGHÁHXUVDX[YHUGXUHVEUXQLHV Henri Cons, XIXème siècle L’œillette, blanche écume, à l’océan des blés. ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAIS ATLAS 18 APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE DES AUTOMNE 2005 RÉGION NORD- PAYSAGES LES REPRÉSENTATIONS PAS DE CALAIS RICHES, DOUCES, MÉLANCOLIQUES CAMPAGNES «Quand on chemine dans la plaine qui va d’Arras à Gris de pierre d’un vieux cimetière fermé. Ypres, puis s’allonge, ignorante de nos frontières, vers D’où venait-il, ce gris par-dessus mon enfance Gand et vers Bruges, on a le sentiment d’avancer sur Qui se mirait dans le canal inanimé ? un fond dont la mer s’est retirée la veille, et où il se peut Il était la couleur sensible du silence qu’elle revienne demain. Vers Lille, Anzin et Lens, sous Et le prolongement des tours grises dans l’air. l’humus raclé par l’exploitation minière, se tassent les Ce ciel de demi-deuil immuable avait l’air Bibliothèque de Valenciennes - Moulin forêts fossiles, le résidu géologique d’un autre cycle, plus D’un veuvage qui ne veut pas même une rose immémorial encore, de climats et de saisons. De Malo- Et dont le crêpe obscur sans cesse s’interpose les-Bains à l’Écluse ondoient les dunes bâties par la mer (QWUHODMRLHKXPDLQHHWVRQFKDJULQVDQVÀQ et le vent déshonorées de nos jours par les coquettes Ah ! ces ciels gris, couleur d’une cloche qui tinte, villas, les casinos lucratifs, le petit commerce de luxe ou Dont maintenant et pour toujours ma vie est teinte ! de camelote, sans oublier les aménagements militaires, Et, pour moudre ces ciels, tournait quelque moulin !» tout ce fatras qui dans dix mille ans ne se distinguera Georges Rodenbach (1855-1898) plus des débris organiques et inorganiques que la mer a Bruegel - Moisson et vallée prairiale lentement pulvérisés en sable.» Marguerite Yourcenar – Archives du Nord (XXème siècle)

«(…) Au pays de ma mère est un sol plantureux Où l’homme, doux et fort, vit prince de la plaine, De patients travaux pour quelles moissons pleines, Avec, rares, des bouquets d’arbres et de l’eau. L’industrie a sali par place ce tableau De paix patriarcale et de campagne dense Et compromis jusqu’à des points cette abondance, Mais l’ensemble est resté, somme toute, très bien.» Paul Verlaine (1844-1896)

«Le gris des ciels du Nord dans mon âme est resté ; Je l’ai cherché dans l’eau, dans les yeux, dans la perle, *ULVLQGpÀQLVVDEOHHWFRPPHYHORXWp Gris pâle d’une mer d’octobre qui déferle, Quentin - Musée des Beaux Arts d’Arras ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAIS ATLAS DES APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE 19 RÉGION AUTOMNE 2005 NORD- PAYSAGES PAS DE CALAIS LES REPRÉSENTATIONS PLAINE : TERRE DE BEFFROIS, TERRE DE VILLES «Les hâleurs vigoureux, dont le torse puissant Ahane sous le câble entraînant la bélandre, Vont tête basse ainsi que des bœufs traînassant, Au bord de l’onde où rêve un ciel couleur de cendre. Les peupliers aigus, les longs fuseaux frémissants 2OHPDWLQG·DXWRPQHDFFURFKHVHVÀODQGUHV Tremblent dans le miroir du canal qui descend À travers les labours monotones des Flandres. Le lourd chaland, sans bruit, glisse sur l’eau qui dort ; Devant les éclusiers jappe le chien du bord, Et près des volets verts de la blanche cabine, La jeune marinière est debout à bâbord. Cependant qu’au soleil, étincelante d’ors, Sa chevelure rousse, un moment s’illumine !» Amédée Prouvost (1877-1909) - Le poème du travail et du rêve, 1904

«Ridés à peine par la brise, Album de beffrois... Tour échevinale de Lille Lentement, avec majesté, Les canaux, dans la plaine grise Vont porter la fécondité : Sang d’une glèbe vigoureuse Ils vont traînant leur eau qui dort Parmi la Flandre plantureuse Et les grasses terres du Nord. Au loin pointe un beffroi d’église, 8QPRXOLQWRXUQHUHÁpWp Près de la berge où l’eau s’irise, Et vers l’horizon la cité Se devine là-bas fumeuse. Salut, pays aux moissons d’or, Ma bonne Flandre plantureuse, Musée de l’Hospice Contesse - canal à Lille ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAIS ATLAS 20 APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE DES AUTOMNE 2005 RÉGION NORD- PAYSAGES LES REPRÉSENTATIONS PAS DE CALAIS PLAINE : TERRE DE BEFFROIS, TERRE DE VILLES La plaine Et mes grasses plaines du Nord ! Voici le mot qui vient et revient Pays de rêveurs, terre grise sous la plume pour évoquer le Où la poésie, en été, travail des hommes. Plaine à Le soir par la brume imprécise blés, plaine à charbon. Se fait presque réalité, Est-ce en raison de cette asso- Quand le vent donne sa berceuse ciation entre travail et relief que Sur la campagne qui s’endort, la plaine souffre aujourd’hui d’un si fort discrédit d’image ? Parmi la Flandre plantureuse Mais au siècle de l’industrialisa- Et les grasses terres du Nord. tion dominante, la plaine prend 6DOXWWRLGRQWOHÁDQFVHFUHXVH une valeur symbolique très forte, Sous le soc du puissant effort, le dessus comme le dessous. Les Ma bonne Flandre plantureuse, fruits de ces terres riches et la Et mes grasses plaines du Nord.» sueur des hommes s’associent Pierre Valdelièvre (1870-1918) en images fortes qui seront largement reprises dans la statuaire du XIXème siècle. «Ici la plaine humide et noire S’épanouit et livre au vent L’inépuisable et chaste gloire Des lins bleus et des blés mouvants. C’est la grave et forte nature. La mère aux seins démesurés

Qui fait lever de l’emblavure Centre historique minier de Lewarde - concessions d’Anzin et projet de cité Tout l’orgueil des labeurs sacrés. Et qui, sentant sous les éteules Frémir la mine aux longs couloirs, Oppose aux dômes blonds des meules Des montagnes de charbons noirs. C’est la terre aux sonores villes, Où s’éveillèrent autrefois Vos appels, libertés civiles, Et vos révoltes, ô beffrois !» André de Guerne (1853-1912) ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAIS ATLAS DES APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE 21 RÉGION AUTOMNE 2005 NORD- PAYSAGES PAS DE CALAIS LES REPRÉSENTATIONS TERRE DE LABEURS «La plaine est morne et ses chaumes et granges et ses fermes dont les pignons sont vermoulus, la plaine est morne et lasse et ne se défend plus, la plaine est morne et morte - et la ville la mange. Formidables et criminels, les bras des machines hyperboliques, fauchant les blés évangéliques, Vitrail - Mairie de Liévin ont effrayé le vieux semeur mélancolique dont le geste semblait d’accord avec le ciel. L’ orbe fumée et ses haillons de suie ont traversé le vent et l’ont sali : un soleil pauvre et avili s’ est comme usé en de la pluie. Et maintenant, où s’étageaient les maisons claires et les vergers et les arbres allumés d’ or, Bibliothèque de Valenciennes - Industrie à Wandignies-Hamage RQDSHUoRLWjO·LQÀQLGXVXGDXQRUG au long de vieux fossés et de berges obscures la noire immensité des usines rectangulaires. Telle une bête énorme et taciturne qui bourdonne derrière un mur, OHURQÁHPHQWV·HQWHQGU\WKPLTXHHWGXU des chaudières et des meules nocturnes ; le sol vibre, comme s’il fermentait le travail bout comme un forfait, l’ égout charrie une fange velue vers la rivière qu’il pollue ; un supplice d’ arbres écorchés vifs se tord, bras convulsifs, en façade, sur le bois proche ; l’ ortie épuise aux cœurs sablons et oche et les fumiers, toujours plus hauts, de résidus : Carte postale - le port de Dunkerque ciments huileux, plâtras pourris, moellons fendus, ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAIS ATLAS 22 APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE DES AUTOMNE 2005 RÉGION NORD- PAYSAGES LES REPRÉSENTATIONS PAS DE CALAIS TERRE DE LABEURS lèvent, le soir, leurs monuments de pourritures.» payés par les usines s’en vont à l’aube les prendre en Émile Verhaeren (1855-1916) - Les villes tentaculaires, 1885 Belgique, dans leurs villages, pour les ramener le soir. ­VL[KHXUHVDX[IURQWLqUHVF·HVWDLQVLXQGpÀOpLQFHV- Des hangars se succédaient, de longs bâtiments d’usine, sant de lourds autocars bondés de Flamands, hommes de hautes cheminées crachant la suie, salissant cette et femmes, entassés pêle-mêle. Ils parlent, fument, chan- campagne ravagée de faubourg industriel. tent, tandis que les énormes machines suivent les étroits Emile Zola (1840-1902) - Germinal pavés, à travers les Flandres et le Hainaut, s’arrêtant par- tout, desservant toute la zone frontalière, en un réseau Les «pots-au-burre», les Flahutes, dit-on aussi, ce sont serré, qui rayonne autour de Roubaix-Tourcoing jusqu’à OHVRXYULHUVÁDPDQGVTXLYLHQQHQWWUDYDLOOHUHQ)UDQFHHW Tournai, Courtrai, Roulers et Ypres. s’en retournent le soir en Belgique. Jadis, tous arrivaient Sobres, satisfaits de peu, ces Belges ne dépensent pour la semaine entière avec leurs vivres. Ils n’achetaient guère, rapportent chez eux la semaine entière, accrue rien, ne dépensaient pas un sou, vivaient à quatre et cinq des quarante pour cent du change. Ils ont là-bas des dans un garni, et travaillaient avec cette patience coura- poules, des lapins, une chèvre, un cochon, que soigne geuse de bête de labour qui caractérise la race ouvrière la femme. Eux, le dimanche, ils cultivent le bout de terre. ÁDPDQGH­HX[OHVUXGHVEHVRJQHVOHVWUDQFKpHVOHV Et ils vivent ainsi, en paysans, attachés à leur village et terrassements, les pavages ; à eux aussi les places les à leurs mœurs, race forte que n’entame pas le contact SOXVSpQLEOHVGDQVODIDEULTXHDX[FKDXIIHULHVDX[ÀOD- des villes, et qui, quoique qu’elle passe par l’usine, garde tures, aux déchargements… Toujours contents, ils riaient pourtant, étonnamment, les mœurs, l’allure, et toute la de la peine, avec leur vigueur de gens nourris sainement mentalité des gens de la terre. de choses naturelles et simples venues tout droit de leur Maxence Van der Meersch (1907-1951) - Quand les sirènes se taisent sol. Aussi de tout temps, le peuple de Roubaix-Tourcoing les a-t-il eus en grippe, ces gaillards bruyants et hardis, lents au parler, tenaces à la besogne. Et comme on les voyait autrefois passer la frontière, le lundi matin, débarquer des trains avec leur pain de six livres, leurs œufs, leur lard, et aussi leur fameux pot de beurre, on les avait affublés du surnom patois de «pots-au-burre». De nos jours, ils viennent en vélo, chaque matin. Ou bien, pour ceux qui habitent au loin, des convois d’autobus À propos des dunes autour de Dunkerque ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAIS ATLAS DES APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE 23 RÉGION AUTOMNE 2005 NORD- PAYSAGES PAS DE CALAIS LES REPRÉSENTATIONS L’INVENTION DU BALNÉAIRE Balnéaire... «Ces monceaux de sable, qui s’élèvent à quarante pieds au dessus du niveau de la mer, se présentent à L’invention du balnéaire n’est O·±LO FRPPH GHV ÁRWV RUDJHX[  RQ GLUDLW TX·XQH PDLQ pas spécifique à la région Nord toute-puissante a changé en sable les eaux de la mer - Pas-de-Calais. Le mouvement au moment d’une tempête. (…) Au milieu de ces dunes est national et trouve ses on croit être à grande distance du monde habité ; pas origines à l’étranger (Angleterre un endroit où l’on aperçoive les traces de l’homme. (…) notamment). Mais, la région est précurseur en raison de sa Tout est inanimé autour du voyageur, tout est immobile, proximité avec les côtes britan- excepté les vagues de la mer.» niques et la longue histoire qui Georges-Bernard Depping (1784-1853) – Merveilles et beautés de la nature en l’unit à sa voisine. , 1816 Bien que moins célèbres que d’autres littoraux (de la Breta- Cartes postales - bateau de pêche et plage d’Ostende «La facilité des communications entre la France et l’An- gne à l’Estaque), la côte dite gleterre (à l’époque, il est plus rapide de rejoindre Lon- d’Opale a eu ses peintres. Le dres en vapeur que Paris en diligence !) fait naître le désir, Portel, … ont attiré au XIXème et au XXème siècles à nos voisins d’outre-mer plus voyageurs que nous, de des hommes et des femmes de venir visiter les villes de nos côtes qui peuvent leur offrir l’art : peintres, photographes, quelqu’attrait ; ces petites parties de plaisir qui ne durent sculpteurs (Adrien et Virginie guère que 36 heures, se font cependant parfois sur une Demont-Breton, Pierre Car- grande échelle, surtout lorsqu’elles s’organisent à Lon- rier Belleuse, Valentine Pepe, GUHV4X·RQVHÀJXUHGHX[RXWURLVFHQWVSHUVRQQHVGH Adrienne Ball-Demont, Corot, Constant Dutilleux, Ferdinand cette grande ville qui, sans se connaître, se réunissent, Stievenard, Edouard Houssin… frêtent, à frais communs, un des plus grands paquebots vapeur que porte la Tamise, viennent aborder nos riva- ges avec pavillons déployés, musique nombreuse, salve de pierriers, fusées volantes, fanaux (si c’est la nuit) et d’autres démonstrations joyeuses annonçant l’appro- che du plaisir et on aura une idée de ces sortes de fêtes «(…) le bel écartement de collines que la mer emplit improvisées.» Texte anonyme de 1828 comme un vase.» Victor Hugo ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAIS ATLAS 24 APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE DES AUTOMNE 2005 RÉGION NORD- PAYSAGES LES REPRÉSENTATIONS PAS DE CALAIS L’INVENTION DU BALNÉAIRE (Q0DULH$QQH%ULOODUG ou Bouville, dite Marianne Toute Seule, car elle venait de perdre successivement mari et enfants, décida de consacrer sa vie aux autres, malgré les coups du sort. Elle s’occupa naturellement d’enfants chétifs et malin- gres des environs. Par une nourriture saine et variée, de longues promenades en bord de mer et beaucoup d’amour et de courage, elle obtint des UpVXOWDWVVLJQLÀFDWLIVHWDWWLUD l’attention du corps médi- cal. Le docteur Perrochaud, de Montreuil-sur-Mer, fut le

Cartes postales Hôpital de Berck, SUHPLHUjOXLFRQÀHUXQHFLQ- plage de Berck, plage de Wimereux quantaine d’enfants de l’As-

sistance publique de Paris. (QXQPRGHVWHK{SLWDOGHERLVDFFXHLOOLWVHVQRX- veaux pensionnaires. On sait ce qu’il advint par la suite : le traitement à Berck, basé sur la durée du séjour, allié à la qualité des soins et à un environnement local très spé- FLÀTXHÀWPHUYHLOOH'pVRUPDLVGHQRPEUHX[pWDEOLVVH- ments hospitaliers sont ouverts toute l’année. La station est réputée pour le traitement des maladies osseuses et les séquelles d’accidents de la route. Roland André – Mémoires en Images, La Côte d’Opale, 1998 ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAIS ATLAS DES APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE 25 RÉGION AUTOMNE 2005 NORD- PAYSAGES PAS DE CALAIS LES REPRÉSENTATIONS BLESSURES ET GUÉRISONS NARCISSIQUES «Vues d’avion les plaines picardes font apparaître le tracé de villas gallo-romaines noyées sous la glaise des champs et sur le même territoire se superpose le réseau des tranchées de la Première Guerre mondiale. Etranges croisements d’une Histoire dont la terre digère mal les siècles d’alternance entre calme et violence.» Jean Orizet - Dits d’un monde en miettes, XXème siècle

«Paysage-histoire : pays dont les traits expressifs ne sont apparus vraiment qu’à la faveur d’un événement histori- que.» Julien Gracq - entretien, XXème siècle 0XVpHG·$UUDVeWDSOHVHQ «La destruction des places d’Arras, durant la Première Guerre mondiale, fut et avec celle de la bibliothèque de Louvain et de la cathédrale de Reims, la plus tragique pour l’histoire culturelle et artistique mondiale. La cons- WUXFWLRQDYDLWpWpGpFLGpHYHUVHWDFKHYpHHQ Totalement anéanti dans le bombardement d’octobre Vitrail - Mairie de Liévin O·HQVHPEOHIXWUHFRQVWUXLWSUHVTX·jO·LGHQWLTXHª «Le mai, les Allemands sont à la mer du Nord : les armées alliées sont prises à revers, coupées de leurs bases logistiques, encerclées. La situation est catastro- SKLTXH/H*DPHOLQGRQQHO·RUGUHGHUHWUDLWH/HOHQ- GHPDLQ%UX[HOOHVHVWRFFXSpHHWOHOHIURQWWHQXSDU l’armée belge s’effondre. Molinié et Juin se replient sur /LOOHDYHFKRPPHVHQFHUFOpVGqVOHOHQGHPDLQ par six divisions allemandes. Il s’agit dès lors, de défen- dre la ville qui est devenue le verrou principal de la poche de Dunkerque.» Centre régional de la photographie - Usinor Textes anonymes, XXIème siècle ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAIS ATLAS 26 APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE DES AUTOMNE 2005 RÉGION NORD- PAYSAGES LES REPRÉSENTATIONS PAS DE CALAIS

Le paysage ne sera plus guère centre de préoccupations artis- BLESSURES ET GUÉRISONS NARCISSIQUES tiques lorsque, après la seconde guerre mondiale et ses destruc- L’exemple du Bassin minier tions, il faudra reconstruire la «Vers la droite, le terri barrait la rue, colossal comme une France. Les reconstructions ne sont d’ailleurs pas celles de la première barricade de géants, déjà couvert d’herbe dans sa partie guerre mondiale. La bataille du ancienne, consommée à l’autre bout par un feu intérieur charbon est l’objectif premier, il qui brûlait depuis un an, avec une fumée épaisse, en lais- sera atteint. Le choc de la fin de la sant à la surface, au milieu du gris blafard des schistes et mine est sans doute proportionnel à l’effort consenti dans la dernière des grès, de longues traînées de souille sanglante.» ligne droite. Emile Zola (1840-1902) - Germinal Le premier motif paysager minier, apparu finalement assez tôt sous la plume des précurseurs que sont «A ch’t’heure, près des mués d’blé formés d’blondés javelles parfois les poètes, est le terril. La Les terris, comm’d’autr’s mué’s, gigantesqués mamelles «montagne» devient le symbole Drêch’nt leus poit’s in offrande à nos biaux ciels wallons.» du labeur des mineurs. Ce sont Jules Mousseron (1868-1943) - Les terrils d’Ostrevant, 1927 Centre régional de la photographie - gare d’Abscon d’ailleurs des poètes mineurs qui évoquent le mieux l’attachement à ces lieux de mémoire. Le terril, ««Partout, dans quelque direction que se portent les peut-être aussi parce qu’il s’agit yeux, des terrils. Ils sont nombreux, bien plus nombreux d’un espace «à côté» de l’exploi- que les puits. Quand un de ceux-ci est épuisé, il dispa- tation, va émerger comme porteur raît ; on le comble, on abat les bâtiments ; il ne reste de l’identité minière. Entre le texte de Mousseron et les premières bientôt qu’un amas de décombres qui, peu à peu, en se mesures de protection… un peu nivelant, se confond avec le sol. plus d’un demi-siècle se sera Le terril, lui, reste imposant. Il démontre, bien mieux que écoulé… Longtemps la reconquête tout ce qu’on pourrait dire ou écrire, l’œuvre collective, le paysagère a privilégié l’arbre. Il s’agissait de nettoyer la plaie, par- travail opiniâtre des mineurs. fois au risque de l’oubli. Il semble Il y en a de bien vieux ; avec le temps, ils se sont couverts aujourd’hui possible de retrouver d’herbe, des arbres y ont pris racine (...). la mémoire des chevalements, des Pauvres vieux terrils, on a pour vous que des regards indif- carreaux de fosses, des cavaliers… Des œuvres cinématographiques férents ; pourtant comme les plus beaux monuments des comme Germinal naissent dans villes, vous illustrez l’histoire du travail des hommes.» ce contexte de réappropriation Constant Malva (1903-1969) PNR Scarpe-Escaut - Terriil historique. ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAIS ATLAS DES APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE 27 RÉGION AUTOMNE 2005 NORD- PAYSAGES PAS DE CALAIS LES REPRÉSENTATIONS BLESSURES ET GUÉRISONS NARCISSIQUES

Photo Konopka

Éléments de paysage utili- sés sur les couvertures des publications «itinéraires de promenades et de randon- nées» du Conseil général du Nord

17 Campagnes et villages 12 Bocage et prairies 11 Polyculture 11 Eaux (canaux, étangs, rivières) 5 Faune et flore 3 Grandes cultures 2 Mine 1 Littoral 1 Ancienne carrière ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAIS ATLAS 28 APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE DES AUTOMNE 2005 RÉGION NORD- PAYSAGES LES REPRÉSENTATIONS PAS DE CALAIS PAYSAGES OUBLIÉS Je t’aime, moi non plus... ©/HFDQDODOODLWWRXWGURLW « ÀODQWjO·LQÀQLDYHFODSHUV- Comme il est difficile de n’être pective de ses berges (…). Et toute l’âme de cette plaine que douceur… Et en matière rase paraissait être là, dans cette eau géométrique.» de paysage, la France recèle Emile Zola (1840-1902) - Germinal tant de sublimes splendeurs… Ici, les monts culminent à 150 mètres, les polders ont perdu leurs moulins et les forêts leurs vieux arbres… La betterave et la pomme de terre ne sont plus tant aimées des poètes. Les extensions urbaines s’éti- rent dans l’indifférence ou la colère…

Le paysage est toujours plus emprunté, de sentiers de pro- menade en balades en voiture, de week-end à la mer en gîtes ruraux, de table d’hôte en pique- - Plaines et plateaux, impossibles à dire et à montrer nique…Le Blanc-Nez est sans - La forêt, belle oubliée au fond des bois... conteste le lieu le plus prisé de - La mal-aimée et pourtant très fréquentée «ville en la région… et par-là même sans doute le plus photographié… train de se faire» Ce sont les besoins du tourisme qui sont ainsi devenus les plus gros utilisateurs et créateurs «L’immensité est le mouvement de l’homme immobile.» d’images et de mots… Gaston Bachelard (1884-1962)

«Lors de leur rencontre s’éteignent la terre le feu le vent Jusqu’à leur résonance d’origine et le carré redevient cercle» Eric Van Ruysbeek, XXème siècle ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAIS ATLAS DES APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE 29 RÉGION AUTOMNE 2005 NORD- PAYSAGES PAS DE CALAIS LES REPRÉSENTATIONS C’EST À VOIR Merveilles et beautés de la Les guides touristiques sont de bons indicateurs dans la (aujourd’hui couplé au Boulonnais dans le PNR unique des nature en France recherche des paysages les plus marquants d’une région. Caps et Marais d’Opale), de la Plaine de la Scarpe et de Bien que la majeure partie de nos guides privilégient les l’Avesnois. «Nous commençons notre paysages culturels urbains, ils mettent en avant un certain 'HX[VHFWHXUVEHDXFRXSSOXVPRGHVWHVHQVXSHUÀFLHVRQW voyage de la France par une nombre de «curiosités naturelles», comme en témoigne la encore à signaler : Cassel et les Monts de Flandre et le province où il y a peu à décou- carte de la page suivante réalisée en compilant les informa- val de Sensée. Il est intéressant de constater que ces pay- vrir pour notre curiosité. Nous y tions de trois guides différents. sages ont commencé d’attirer en nombre les visiteurs à la rencontrons des sites agréables, La carte des hauts lieux du tourisme régional privilégie une même époque : à partir de 1936 et des célèbres congés mais peu de ces objets frap- approche plus historique. Le tourisme urbain y retrouve sa SD\pV/HOLWWRUDOQ·DGRQFSDVVHXOEpQpÀFLpGHFHWWHG\QD- pants que nous sommes sûrs place. Ce tourisme des gens de la ville vers le centre-ville mique récréative. Il eut d’ailleurs été plus logique d’évoquer de rencontrer dans les contrées montagneuses. Cependant les ou sa périphérie (parcs, promenades des remparts, jour- les Parcs naturels régionaux après ces paysages de 36, plages de la mer, si nue en nées de pêche, guinguettes...) est déjà très présent au puisque leur création s’inscrit en partie au sein du nouvel apparence, sont un spectacle XIXe siècle. Le train, puis la voiture individuelle, ont permis élan récréatif des années 1970-80. digne de notre attention.» aux urbains des déplacements plus grands, mais le besoin Les collines d’Artois au niveau de et de Notre- est toujours le même : prendre l’air pendant le week-end. Dame de Lorette attirent également les visiteurs. Il semble Georges-Bernard Depping que la grandeur des panoramas et la beauté des sites s’ac- (1784-1853) – Merveilles et 'HSXLVSOXVLHXUVGpFHQQLHV TXLÀQLVVHQWSDUIDLUHGHVVLq- FRUGHQWSRXUH[SULPHUODEOHVVXUHGHVJUDQGVFRQÁLWVPRQ- beautés de la nature en France, FOHVSXLVTXHO·RQSHXWUHPRQWHUSRXUOHOLWWRUDOjODÀQGX diaux. 1816 XVIIIème siècle) certaines parties du territoire régional atti- Les principales villes de la région sont également objet de rent les touristes extra-régionaux comme les régionaux. visites patrimoniales : Aire-sur-la-Lys, Arras, Avesnes- En premier lieu, et en vedette incontestable, le littoral. Les sur-Helpe, Bavay, Béthune, Bergues, Boulogne, Calais, Caps, les stations balnéaires, les vues panoramiques... Cassel, Cambrai, Douai, Dunkerque, Esquelbecq (seul attirent encore et toujours. Vertus curatives, hédonisme, village à retenir ainsi l’attention), Gravelines, La métro- EHDXWpGHSD\VDJHVJUDQGLRVHVWRXWMXVWLÀHOHVFHQWDLQHV pole lilloise, Le Quesnoy, Montreuil-sur-Mer, Saint- de milliers de visiteurs de la frange littorale. L’arrière pays Amand, Saint-Omer, Valenciennes... QHSDUYLHQWJXqUHjFDSWHUFH©ÁX[F{WLHUªLe Boulonnais (QÀQXQQRXYHDXWHUULWRLUHWRXULVWLTXHpPHUJHOHQWHPHQW et dans une moindre mesure la vallée de la Canche font le Bassin minier. La valorisation des terrils et des anciens exception. Le relief marqué de ces paysages ruraux «mérite cavaliers de mine, le musée de la mine à Lewarde, et plus le détour» ainsi que les paysages forestiers. largement la «patrimonialisation» de l’activité minière ten- Trois secteurs intérieurs se dégagent ensuite. Ils concen- dent à transformer dans les esprits comme dans les faits le trent «le reste» des curiosités naturelles régionales et ont pays noir en pays vert (un classement au patrimoine mon- G·DLOOHXUVUHWHQXO·DWWHQWLRQSXLVTX·LOVEpQpÀFLHQWG·XQFODV- dial de l’humanité est actuellement envisagé). sement en Parc naturel régional. Il s’agit de l’Audomarois ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAIS ATLAS 30 APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE DES AUTOMNE 2005 RÉGION NORD- PAYSAGES LES REPRÉSENTATIONS PAS DE CALAIS CURIOSITÉS NATURELLES ET PAYSAGÈRES ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAIS ATLAS DES APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE 31 RÉGION AUTOMNE 2005 NORD- PAYSAGES PAS DE CALAIS LES REPRÉSENTATIONS HAUTS LIEUX DU TOURISME RÉGIONAL ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAIS ATLAS 32 APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE DES AUTOMNE 2005 RÉGION NORD- PAYSAGES LES REPRÉSENTATIONS PAS DE CALAIS AMÉNITÉS PAYSAGÈRES Les canaux Le texte ci-après est issu du Schéma de services collectifs - Le pays de Montreuil comprend plusieurs sites classés et Paysages linéaires construits où des espaces naturels et ruraux. inscrits d’intérêt patrimonial architectural et touristique. se marient harmonieusement - Au Sud de Lille le «Parc de la Deûle», en cours de réa- architecture, nature et campa- Sites et paysages d’intérêt nationaux lisation, a vocation à être le poumon vert de la métropole gne. Fonctionnalité, esthétique Caractéristiques et enjeux lilloise. Au Nord de Lille, la vallée de la basse Deûle fait et intégration s’allient pour mar- Le sites «des Caps», du Boulonnais, est un site classé l’objet d’un aménagement paysager offrant une promenade quer avec discrétion mais force d’intérêt national situé entre le Cap Blanc-Nez et le Cap continue jusqu’à la frontière belge qui se prolonge sur les les territoires qu’ils traversent. Gris-Nez. Il est fréquenté toute l’année par de nombreux rives de la Lys frontalière. Leur qualité et celle des pay- touristes et promeneurs. Il reçoit plus de visiteurs que le - Dans le Ternois, les champs dess batailles franco-anglai- sages traversés sont un enjeu musée de la mer Nausicaa. Victime de son succès, le site ses sont très visités ainsi que de nombreux petits châ- important pour le tourisme et se dégrade progressivement ; une opération «Grand site» teaux ; les paysages de vallée sont de qualité. les loisirs. est en cours. - En Artois on trouve plusieurs sites classés et inscrits, Le site est totalement inclus dans le périmètre du Parc natu- notamment la colline de Lorette d’intérêt paysager et histo- rel régional des «Caps et Marais d’Opale». rique et le site de Vimy, d’intérêt historique. - Dans la vallée de la Scarpe, les deux tiers du territoire sont Sites et paysages d’intérêt régional compris dans le Parc naturel régional «Scarpe Escaut». Le Caractéristiques et enjeux tourisme est en développement, notamment grâce à la sta- - Le pays de Licques, au Nord-Est du Boulonnais, offre une tion thermale, la forêt et la base de loisirs de Saint-Amand- grande qualité de paysages inscrits dans le Parc naturel les-Eaux. régional. - On trouve aussi le site inscrit des marais de Marchiennes - Les massifs forestiers constituent des zones de calme et et du bois de Faux d’intérêt écologique et paysager. de repos qui répondent à une forte demande d’accueil. - Dans le Cambrésis, on trouve le site inscrit de la vallée de - Dans les Bas-Champs Picards, les sites des marais arri- l’Escaut, d’intérêt paysager. ères littoraux (presque entièrement privés) sont d’intérêt - L’espace forestier du Hainaut est très important pour la SD\VDJHUVFLHQWLÀTXHIDXQLVWLTXHHWÁRULVWLTXH région dans le pays de Mormal et du Bavaisis et se situe - En Flandre intérieure les «Monts de Flandre» offrent des pour partie dans le Parc naturel régional de l’Avesnois. paysages naturels frontaliers à protéger à court terme, par- - La Thiérache est le berceau du tourisme vert. Les marais ticulièrement fréquentés par les citadins. de la vallée de l’Helpe et le Mont de Baives forment des - Le marais Audomarois renferme un site inscrit et une sites inscrits d’intérêt paysager et botanique. réserve naturelle de grande qualité. Les marais offrent un - L’ensemble de la Thiérache représente un tissu bocager SRWHQWLHOLPSRUWDQWDXWRXULVPHÁXYLDOHWFRPSUHQQHQWGH de grande qualité. nombreux équipements de loisirs liés à l’eau. ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAIS ATLAS DES APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE 33 RÉGION AUTOMNE 2005 NORD- PAYSAGES PAS DE CALAIS LES REPRÉSENTATIONS AMÉNITÉS PAYSAGÈRES ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAIS ATLAS 34 APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE DES AUTOMNE 2005 RÉGION NORD- PAYSAGES LES REPRÉSENTATIONS PAS DE CALAIS

Paysages littoraux Cap Blanc Nez Cap Gris Nez LES SITES REMARQUABLES Monts de Baives Haute vallée de la Hem Marais de la Slack de Nieppe Pointe de la Rochette, Pointe aux Ensemble complexe de paysages litto- Helpe majeure Marais de Abords de la forêt de Oies raux et ruraux formé par le «site des Helpe mineure Marais de Guînes et d’Ardres Plaine du Pays de Weppe Cap de la Crèche Caps» et son arrière-Pays Vallée de la Solre Marais et étangs d’Ardres – Balinghen Plaine de Cysoing Cap d’Alprech Vallée de la Thure Marais de Marchiennes Abords de la forêt de Phalempin Dunes de Flandre maritime Paysages de vallées encaissées Vallée du Haut-Escaut Marais et étangs de la Sensée Plaine de la Scarpe Dune fossile de Ghyvelde L’Authie Vallée de la Hante Marais et prairies humides de la Sud-Avesnois Platier d’Oye La Canche et ses affluents Sambre au sud de la forêt de Mormal Pays de Mormal Dunes et polders du Fort-Vert La Slack Paysages des zones humides et des Etangs de Sains – Trélon Boulonnais Cordon dunaire de Le Wimereux plaines Fagnes de l’Helpe majeure Dunes de la Baie de Wissant La Liane Marais de et Bas- Polder des Moëres Dunes de la Slack et de la Man- Haute vallée de l’Aa Champs Picards Plaine au sud de Bergues chue Haute vallée de la Lys Basse vallée de la Canche Plaine de la Lys et abords de la forêt Dunes de – Escault Dunes de Dannes – Mont-Saint- Frieux Dunes d’Étaples Dunes du Touquet – Stella-Plage Dunes de Merlimont Estuaire de l’Authie Estuaire de la Canche N Estuaire de la Slack

0 km 10 Paysages de relief Crête de Vimy Crête de Lorette et faille de Marqueffles Mont-Saint-Éloi Crête d’Olhain – Fresnicourt Plateau de Fiefs Plateau de Plateau de Lumbres Coteaux du Sud-Calaisis Monts de Sombre et de Couple Coteaux du Pays de Licques Coteaux d’Escoeuilles Coteaux du Boulonnais oriental Coteaux du sud Boulonnais Mont de Watten Collines de Merckeghem Bois d’Eperlecques Mont Cassel Mont des Récollets Monts de Flandre Butte de Mons-en-Pévèle Plateau d’Anor ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAIS ATLAS DES APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE 35 RÉGION AUTOMNE 2005 NORD- PAYSAGES PAS DE CALAIS LES REPRÉSENTATIONS

LES PAYSAGES LES PLUS SYNTHÈSE ÉVOQUÉS

/DSUpVHQWDWLRQGHVSD\VDJHVLGHQWLÀpVJUkFHDX[VRXU- VALLÉES DE LA CANCHE ET DE LA COURSE, PAYS Paysages littoraux ces ci-contre, commence au Sud, se déroule d’Est en DE MONTREUIL ET VAL D’AUTHIE Littoral Ouest puis se poursuit du Nord au Sud. Les deux vallées Est-Ouest de la Canche et de l’Authie Marais arrières littoraux présentent des paysages pittoresques fréquemment Site des Caps Paysages de bocages vantés. La ville de Montreuil porte une dimension histori- THIÉRACHE, PAYS DE MORMAL, AVESNOIS Thiérache - pays de Mormal que qui complète ces paysages agraires. - Avesnois Un vaste territoire se dégage au Sud du département Boulonnais du Nord. Les paysages bocagers de la Thiérache, les LITTORAL Paysages de vallées, de hautes futaies de Mormal attirent les regards. Le périmè- Le cordon littoral concentre la très grande majorité des marais et de plaine tre du Parc naturel régional tend à étendre cette zone au curiosités régionales. Ce secteur, très habité, est égale- Vallée de l’Escaut et Val de Sensée Nord (jusqu’à la frontière) et à la vallée de la Sambre. ment très visité… Le pouvoir d’attraction du bord de mer Ternois ne s’est donc pas démenti depuis bientôt 200 ans… Vallées de la Canche et de la VALLÉE DE L’ESCAUT ET VAL DE SENSÉE Course - pays de Montreuil et Val - Le site des Caps se distingue comme le fer de lance d’Authie Le Haut Escaut et la vallée de la Sensée sont des «micro- du littoral Nord - Pas-de-Calais. Marais arrières littoraux paysages» d’eau mis en avant pour leurs qualités esthé- - Entre Dunkerque et Calais, le port disparaît des repré- Haute vallée de l’Aa tiques et patrimoniales. Le val de Sensée est par ailleurs sentations. Pourtant des plasticiens contemporains, et Marais audomarois Moëres un ancien pôle d’attraction touristique (congés payés - surtout des photographes, participent à l’émergence 1936). Plaine de la Scarpe et forêt de d’un «sublime industriel»… Ces approches sont encore Saint-Amand COLLINES ARTÉSIENNES ET SITES COMMÉMORATIFS relativement peu partagées… Paysages de collines et monts Le coteau d’Artois dans le secteur de Lorette et de Vimy MARAIS ARRIÈRES LITTORAUX Site des Caps attire l’attention par la mise en scène théâtralisée des Collines artésiennes et sites com- JUDQGVFRQÁLWVPRQGLDX[6LODUpJLRQSRVVqGHG·LQQRP- Ce petit secteur se détache du «littoral». C’est en effet mémoratifs brables autres sites, le secteur en question semble cris- la dernière longue région «naturelle» de ce dernier, avec Pays de Licques talliser le souvenir. sa façade littorale et son ancienne falaise fossile. Il s’agit Monts de Flandre, Mont Cassel d’un paysage d’eau particulier et ponctuel comme bien Paysages forestiers TERNOIS souvent d’autres dans la région : les Moëres, le Marais Thiérache, pays de Mormal, Avesnois Le Ternois est mis en avant pour la qualité de ses pay- Audomarois, la Sensée… Plaine de la Scarpe et forêt de sages historiques (du patrimoine bâti aux champs de Saint-Amand bataille) et agraires. Les vallées concentrent beaucoup HAUT PAYS D’ARTOIS Paysages urbains de ses qualités. Au sein des paysages de l’Artois, les hautes vallées de Métropole O·$DHWGHOD/\VVRQWPLVHVHQDYDQWSRXUVHVPDJQLÀ- Bassin minier ques paysages de coteaux. ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAIS ATLAS 36 APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE DES AUTOMNE 2005 RÉGION NORD- PAYSAGES LES REPRÉSENTATIONS PAS DE CALAIS Paysages oubliés, paysages «émergents»

Les paysages de grandes cultures SYNTHÈSE sont les grands disparus des BOULONNAIS dimension historique et architecturale de Cassel distin- représentations paysagères contemporaines. Certes, quelques Qu’il soit ou non intégré aux paysages littoraux, le Bou- gue la ville des Monts de Flandre davantage tournés vers photographes captent les immen- lonnais est l’un des paysages régionaux le plus fortement la promenade (avec les monts belges et leurs célèbres sités labourées, mais ces images reconnu. Avec sa cuesta pour limite, le bocage boulon- commerces largement développés au moment des non ne représentent guère le «goût nais ne manque pas de petites curiosités et surtout d’am- moins fameux congés payés…). commun» et peu de guides touris- biances paysagères jugées pittoresques. tiques n’engagent à les découvrir MÉTROPOLE (exception faite des champs de PAYS DE LICQUES Les guides touristiques font de longue date l’éloge des bataille)… Quant aux paysages miniers, ils Le secteur est marqué par son relief, qui l’isole un peu du villes régionales et de leurs beffrois. La métropole et tout représentent un exemple d’uni- monde. Ce petit territoire, très proche du littoral et de ses particulièrement Lille apparaissent comme les princi- formisation paysagère par une DJJORPpUDWLRQVEpQpÀFLHG·XQHELHQSOXVIDLEOHUHFRQ- SDOHV EpQpÀFLDLUHV G·XQ UHQRXYHDX GX WRXULVPH XUEDLQ activité d’origine énergétique. naissance que son voisin bocager. dans la région. Paysages à travers les MARAIS AUDOMAROIS PLAINE DE LA SCARPE ET FORÊT DE SAINT-AMAND frontières L’histoire le dispute à la géographie, à l’agriculture, à l’en- La plaine de la Scarpe et la forêt d’entre Scarpe et Escaut La carte de synthèse fait apparaî- vironnement… Tout est ici particulier ! Bien que moins sont de très anciennes destinations touristiques. Saint- tre un certain nombre «d’espaces célèbre que les hortillonages d’Amiens, le marais Audo- Amand, ses bois et ses thermes ont suscité promenades de regard» d’enjeu transfrontalier. marois ne manque jamais d’être cité comme remarqua- et rêveries depuis la nuit des temps… Le Parc naturel ble. Du Boulonnais à l’Audomarois, le nouveau Parc régional tend à étendre la zone d’intérêt aux franges nord Continuité Littorale : littoraux fran- naturel régional unit des paysages certes très distincts et sud de la vallée ainsi qu’au territoire frontalier. çais et belge mais aux identités fortes. Vis-à-vis littoral : littoraux français BASSIN MINIER et britannique MOËRES L’émergence du bassin minier est relativement récente Bocages de Thiérache nordiste et $XWUH SD\VDJH Qp GH O·HDX OHV 0RsUHV QH EpQpÀFLHQW dans l’histoire des représentations des paysages régio- picarde pas de l’image de l’Audomarois. Si les Moëres belges naux. Rares sont d’ailleurs les auteurs faisant apparaî- Marais arrière littoraux (Bas- sont l’objet de toutes les protections, l’immensité plate tre la «banane» minière. Les représentations de cette Champs) pas-de-calésiens et picards sillonnée de fossés ne retient guère l’attention de ce côté ville morcelée, composée de cités et de traces minières Moëres françaises et belges de la frontière. (terrils, chevalements, carreaux plus ou moins réaména- Monts de Flandre français et gés…), révèlent tantôt le «sublime industriel» et tantôt la belges MONTS DE FLANDRE douleur des corps, des âmes, des mémoires... Paysages urbains de la Métropole Entre Cassel et les Monts de Flandre se dessine une et du bassin minier ligne paysagère forte au sein de la Flandre intérieure. La ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAIS ATLAS DES APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE 37 RÉGION AUTOMNE 2005 NORD- PAYSAGES PAS DE CALAIS LES REPRÉSENTATIONS SYNTHÈSE

ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAIS ATLAS DES APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE 39 RÉGION AUTOMNE 2005 NORD- PAYSAGES PAS DE CALAIS LE SENTIMENT D’APPARTENANCE

AUX ORIGINES

DE L’INFLUENCE JACOBINE

LE REGARD DES AUTRES

ESSAI DE TYPOLOGIE ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAIS ATLAS 40 APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE DES AUTOMNE 2005 RÉGION NORD- PAYSAGES LE SENTIMENT D’APPARTENANCE PAS DE CALAIS AUX ORIGINES Il ne s’agit pas ici de faire œuvre d’ethnologue mais de Les communautés de communes ou d’agglomération tenter de percevoir comment, au travers des entités se basent sur le regroupement des plus anciennes et intercommunales, la population, par l’intermédiaire de des plus permanentes entités territoriales : les com- ses élus locaux, s’inscrit dans un territoire. munes. A l’exception de la Communauté urbaine de Lille, les regroupements communaux sont basés sur des Dans le monde rural on appartenait avant tout à son accords volontaires. Hier SIVOM, districts ou syndi- WHUURLUVRQÀQDJHVRQYLOODJHVDSDURLVVH cats, ce sont aujourd’hui des communautés de com- Terres de convoitise, les guerres et les traités pouvaient munes ou des communautés d’agglomération. toujours faire passer les villages de l’Empereur au Roi de France ou à tout autre prince ; ce qui perdurait Leurs aires géographiques sont très différentes : c’était la communauté villageoise. Ainsi, au XVIIème regroupement de 3 ou 4 communes (fréquent dans le siècle, Dunkerque connût, le même jour, trois princes Cambrésis) ou de plus de 50 communes comme dans différents sans que cela ne trouble excessivement la le Béthunois. population.

Ces vastes ensembles ou ces «micro-pays» se sont GRWpVG·DSSHOODWLRQVGHVWLQpHVjDIÀUPHUXQHLGHQWLWp La Région Nord - Pas-de-Calais présente toutefois des dans laquelle la population peut se reconnaître et être communautés plus vastes qui se différencient par la reconnue par les autres. langue.

Notre but étant de percevoir le sentiment d’apparte- Si les différents avatars du Picard se différencient nance, nous ne chercherons donc pas à faire une ana- fortement pour quelques érudits ou quelques vieux O\VHJpRSROLWLTXHGHODGpÀQLWLRQHWGHODFRQVWLWXWLRQ paysans, les brassages de population, la forte indus- des territoires (à titre d’exemple : pourquoi la Commu- trialisation et l’ampleur du phénomène urbain ont fait nauté de communes du Béthunois ne comprend pas se confondre dans le «chtimi» le Rouchi du Hainaut, Béthune ?), mais nous porterons notre regard sur la le Picard artésien ou, à Lille, le Wallon de la Flandre dénomination que ces entités se sont choisies. wallonne. ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAIS ATLAS DES APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE 41 RÉGION AUTOMNE 2005 NORD- PAYSAGES PAS DE CALAIS LE SENTIMENT D’APPARTENANCE DE L’INFLUENCE JACOBINE 6HXOOHSD\VGXÁDPDQGFRQVHUYHXQHYLVLELOLWpHWXQH La première république, pré-Hégélienne, décide de identité géographique fortes. A ce point d’ailleurs que, casser les Provinces, duchés et comtés issus du vieux pour la majorité des habitants de la région, la Flandre système féodal vermoulu. VHUpGXLWDXMRXUG·KXLjOD)ODQGUHÁDPLQJDQWH([LWOD Flandre wallonne. Place à la science, au système, aux mathématiques, à la raison pure et aux géomètres.

(QÀQ RQ SHXW FHUQHU TXHOTXHV SHUPDQHQFHV KLVWRUL- Le pays et ses conquêtes deviennent carrés et rec- ques. tangles. Ainsi naissent les départements, les districts (ancêtres de nos arrondissements) et les cantons, Autant la frontière entre France et Belgique apparaît tracés aux cordeaux de la République. GH SOXV HQ SOXV FRPPH DUWLÀFLHOOH DXWDQW FHUWDLQHV frontières séculaires, telle celle entre France et Saint- Empire, perdurent. Dans ce pays de géomètres et de mathématiciens, l’histoire et les traditions n’ont pas de place, plus A Maroilles, Landrecies ou Le Cateau, il existe toujours de 1000 ans de féodalisme doivent disparaître. Les des Faubourgs ou des rues dits «de France». De ce fait, départements porteront des noms faisant référence à certaines collines délimitent la France et les anciennes la géographie locale, particulièrement les cours d’eau. terres d’Empire, même si les «gens du coin» n’en con- Les subdivisions des départements porteront le nom naissent plus l’origine. de leur chefs-lieu.

Anecdotiquement, une vieille famille de verrier de La France de l’époque sera donc découpée en carrés Trélon s’amuse à répéter un mot du patriarche, regar- (départements) et en sous-carrés (cantons). Chacun dant la colline lui barrant, au Sud, la vue : «le pays des de ces parallélépipèdes correspondant à un temps de ct’chtios françois». parcours (cheval) permettant un accès facile au chef- lieu.

À ce titre on peut s’amuser de constater que la républi- que des mathématiciens tout en cassant le système de mesure traditionnel en instaurant le système métrique ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAIS ATLAS 42 APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE DES AUTOMNE 2005 RÉGION NORD- PAYSAGES LE SENTIMENT D’APPARTENANCE PAS DE CALAIS

(litre, mètre, kilo) laisse perdurer le mot «lieu» (ordre Le villageois connaît donc au travers son chef-lieu une de mesure de l’ancien régime) dans le système politi- UpIpUHQFHIDFHj©O·DXWUHªOHÀQDJHV·HVWpODUJLQRQ que («chef-lieu») sans résistance.

Ce sont ces chefs-lieux qui seront les nouvelles réfé- rences du monde rural. La révolution des transports Dans le monde urbain, par contre, le canton est devenu, date du milieu du XVIIIème siècle. La qualité des quand on ne l’ignore pas, un monde étrange. Il ignore routes, le nombre de relais où l’on peut changer sa les quartiers, les rues et les gens. monture permet de diviser par trois ou par quatre ses temps de parcours. Le village est devenu trop petit. Dernièrement un candidat aux élections cantonales de Place au Canton. Lille-centre n’avait-il pas comme proposition électorale de créer un collège dans le canton de Lille-centre, seul C’est au chef-lieu de canton que la France rurale pros- canton a en être dépourvu dans notre région. Personne père, se développe, s’enrichit, se cultive et se confronte ne l’a pris au sérieux, puisque la première référence au à l’Etat. «vécu» correspond de nos jours à la ville principale des agglomérations. Au chef-lieu, l’école supérieure (maintenant Collège), les gendarmes, le marché, le notaire et les bourgeois. C’est aussi le «lieu» où l’on revendique et où l’on manifeste. Il faut se montrer et exister face au «pouvoir local», jacobin, parisien ou bourgeois.

De ce fait le chef-lieu de canton est devenu une réfé- rence dans le sentiment d’appartenance. Les plus vieux se souviennent des conscriptions militaires où tous les KRPPHV GX FDQWRQ DOODLHQW ÁHXUV HW FRFDUGHV EOHX blanc-rouge accrochées au costume du dimanche, s’inscrire comme militaire («la classe»). C’est aussi le lieu du marché hebdomadaire, des foires agricoles et du commerce de «proximité». ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAIS ATLAS DES APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE 43 RÉGION AUTOMNE 2005 NORD- PAYSAGES PAS DE CALAIS LE SENTIMENT D’APPARTENANCE LE REGARD DES AUTRES La naissance de la géographie comme matière d’en- VHLJQHPHQW j OD ÀQ GX ;,;qPH VLqFOH OHV SUHPLHUV guides touristiques au début du XXème siècle vont poser sur l’espace un regard moins morcelé que le regard administratif basé sur le département.

Les «Régions naturelles» de Vidal de la Blache, les régions touristiques des guides Michelin ou des Guides Bleus reprennent de vieilles appellations, c’est le retour des provinces.

A titre d’exemple, dans l’édition de 1952 du Guide Bleu du Nord de la France, l’actuelle Région Nord - Pas-de- Calais est constituée de trois unités.

- Le littoral de la Manche et son arrière pays sont une composante de la Picardie.

- Le reste du Département du Pas de Calais s’ap- pelle l’Artois.

- La totalité du Département du Nord apparaît sous la dénomination de Flandres. Y compris le Hainaut français et la Thiérache. La chose est plaisante quand l’on sait que, maintenant, il est FRQYHQXGHQHFRQVLGpUHUFRPPHÁDPDQGTXHOH pays allant de Bailleul à Dunkerque. ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAIS ATLAS 44 APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE DES AUTOMNE 2005 RÉGION NORD- PAYSAGES LE SENTIMENT D’APPARTENANCE PAS DE CALAIS ESSAI DE TYPOLOGIE Au bonheur des sigles... Les regroupements communaux perpétuent en bonne • CA de Douai CA : communauté d’aggloméra- partie les dénominations traditionnelles. Comme pour • CC du Béthunois tion les départements, les références géographiques sont • CA de Lens-Liévin CC : communauté de communs majoritairement des noms de cours d’eau. De même • CC de Montreuil SIVOM : syndicat intercommunal à vocations multiples nombre de communautés de communes restent atta- • CC d’Hesdin chées au nom du chef-lieu de canton, quand elles ne • CA de Boulogne se dénomment pas carrément «Communauté de com- • CC de Samer munes du canton de...» • CA d’Hénin-Carvin • Lille-Métropole CU - La permanence du canton • CA de Calais • CC du Canton de • CU de Dunkerque • CC du Canton de Bapaume • CC de Montreuil • CC du Canton d’Audruicq • CC du Canton de Un mouvement moins jacobin s’amorce toutefois par • CC du Canton de Fruges une plus large place laissée aux communes regroupées • CC du Canton d’Huqueliers autour du chef-lieu. Apparaissent les termes «Région • CC du Canton de Bergues de», «Pays de», laissant entrevoir des communautés librement associées autour de la ville principale. - La référence à la ville centre • CC du Catésis - La ville centre et sa région • CC du Solesmois • CC de la Région d’Ardres • CA de Cambrai • CC du Pays de Cassel • CC de Pas-en-Artois • CC de la Région de Desvres • CU d’Arras • CC de Fourmies et environ • CC de • CC du Pays d’Avesnes • CA de Saint-Omer • CC du Bavaisis • CC de Lumbres • CC du Pays de Trélon • CC d’Aire-sur-la-Lys • CC du Pernois • CA de Valenciennes • CC du Pays d’ • CC d’Orchies et • CC du Saint-Polois ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAIS ATLAS DES APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE 45 RÉGION AUTOMNE 2005 NORD- PAYSAGES PAS DE CALAIS LE SENTIMENT D’APPARTENANCE ORIGINES DE LA DÉNOMINATION DES INTERCOMMUNALITÉS

CU de DUNKERQUE

CC des Flandres CA de CALAIS

Bergues LA TYPOLOGIE

CC du Sud Ouest de Calaisis LA PERMANENCE DU CANTON LA RÉFÉRENCE À LA VILLE CENTRE CC des Terres Audruicq 2 Caps CC de la CC du Pays CC du Pays LA VILLE CENTRE ET SA RÉGION Colme de l'Yser des Géants

CC de la LA GÉOGRAPHIE : CC des Région d'Ardres- 3Pays vallée de la Them Les cours d'eau CC de la CC des Monts Rég. de de Flandres Les régions Cassel Lille Le relief CC des Monts Métropole de Flandres et CU CA de St Omer CC du Plaine de la Lys La mer Houland Les espaces complexes CC de la Région SIVOM de Desvres CC de Lumbres de la Voie CA de Boulogne Romaine LES RÉFÉRENCES À L'HISTOIRE CC du Sud LA ROSE DES VENTS CC de la CC d'Aires Pévélois sur la Lys CC de Morinie LA RÉFÉRENCE CULTURELLE Samer CC CC des Flandres-Lys Weppes Fauquembergues CC du Pays du Pévèle CC CC Artois Flandres Artois-Lys CC du Carembault CA d' Frontière Orchies et CA CC de la Beuvry CA de la CC de la Mer et Artois Com. Hte Deûle Porte du Limite départementale Terres d'Opale CC de Hainaut la Vallée Fruges de la Scarpe Limite communale CC de l'Espace CA de CC du Valenciennes Pays d'Heuchin en Pévèle CC du CC de Noeux-les- Pernois Mines et environs CA de Lens Liévin CC de Montreuil CA d' Hénin Carvin

CA de Douai CC de l'Est CC de la Vallée CC du du Douaisis de l'Ogneau CC Opale Sud CC du CC du Nord de St Polois CC de Bavaisis Maubeuge CC du Val l'Atrébatie CC de CC du val de Canche l'Artois de Canche Ternoise CC des communes et d'Auhtie CC de la frontalières CC du Val Scarpe et Nord Est Avesnois de Gy Sensée CC d' CC de Hesdin CU Sambre Avesnois d'Arras CC de la Val. de l'Aunelle, et de la CC de l'Ouest Rhonelle Cambrésis CC CC de CC des CC des Sensescaut CC de CC de la Vertes Vallées Solesmes Rég. de Frévent Villages Marquion CC de la l'Auxillois Solidaires CC de CC de Solre, de Carnières Mormal la Thure, CC de Sud Maroilles de l'Helpe l'Enclave CC du Sud CA de Arrageois Cambrai

CC de Pas en Artois Bapaume

CC du Pays CC de la CC des de Trélon CC de CC de la CC de Hte Sambre et deux Helpes Bertincourt Vacquerie Catésis Bois l'Évêque CC de l'Est CC de Haut CC de la Cambrésis CC de Sud CC du Pays Cambrésis Vallée de Cambrésis d'Avesnes Vinchy CC de l'Espace CC de Fourmies Sud Cambrésis et environs ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAIS ATLAS 46 APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE DES AUTOMNE 2005 RÉGION NORD- PAYSAGES LE SENTIMENT D’APPARTENANCE PAS DE CALAIS ESSAI DE TYPOLOGIE • CC de l’Auxillois Les régions • CC de la Région de Frévent • CC des Weppes • CC de la Région d’Ardres • CC du Pays du Pévèle • CC du Carembault - La géographie • CC du Houtland Les références géographiques sont diverses et portent principalement sur les cours d’eau ou, plus précisé- Le relief ment et contrairement aux dénominations des dépar- • CC des Terres des deux caps tements, sur le complexe bassin-versant. Quelques • CC des Monts de Flandres régions géographiques de petite taille permettent à des FRPPXQDXWpVGHFRPPXQHVGHV·\LGHQWLÀHUFRPPH La mer c’est le cas autour de Lille. • CC de la Mer et terres d’Opale • CC Opale Sud Les cours d’eau • CC du Val de Canche et d’Authie Les espaces complexes • CC de la Colme La Lys forme limite départementale entre le • CC du Val de Gy Nord et le Pas-de-Calais. Bien que la Plaine de • CC de la Haute Deûle la Lys soit une entité fort ancienne, il n’existe • CC des 2 Helpes pas de CC de la Plaine de la Lys mais des terri- • CC de la Vallée de l’Aunelle et de la Rhonelle toires hybrides mordant chacun sur la Plaine de • CC de la Vallée de l’Ogneau la Lys. • CC de la Vallée de la Solre, de la Thure et de • CC des Monts de Flandres et Plaine de la l’Helpe Lys • CC du Pays de l’Yser • CC Flandres-Lys • CC de la Canche-Ternoise • CC Artois-Lys • CC de la Vallée de la Scarpe • CC Artois-Flandres • CC Senséscaut • CC de la Scarpe et Sensée • CC de la Vallée du Vinchy ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAIS ATLAS DES APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE 47 RÉGION AUTOMNE 2005 NORD- PAYSAGES PAS DE CALAIS LE SENTIMENT D’APPARTENANCE ESSAI DE TYPOLOGIE

'·DXWUHVWHUULWRLUHVVHGpÀQLVVHQWDXVVLSDUUDS- - La «rose des vents» port à une double appartenance. Plus étonnant se révèle un sentiment d’appartenance • CC de Haute Sambre et Bois l’Évêque à une ville qui n’est pas intégrée à la communauté. Les • CC de Sambre-Avesnois points cardinaux sont alors mis à contribution. • CC de Mormal et Maroilles • CC du Sud-Ouest de Calais • CC du Sud Pévèlois Ou par une situation géographique peu banale. • CC du Nord de Maubeuge • CC de l’enclave (du Nord dans le Pas-de- • CC de l’Est du Douaisis Calais) • CC de l’Ouest Cambrésis • CC des communes frontalières-Nord-Est • CC de Carnières-Sud Avesnois (à la frontière belge) • CC du Sud-Cambrésis • CC de l’Est-Cambrésis - Les références à l’histoire • CC du Haut-Cambrésis Quelques communautés de communes se souvien- • CC de l’Espace Sud-Cambrésis nent de quelques ancêtres celtes. • CC du Sud Arrageois • CC de l’Atrébatie • CC de la Morinie - La référence culturelle Les références sont ici plus intimes, on s’adresse à D’autres des grands moment de l’histoire. soit même. • SIVOM du Drap d’Or • CC des Trois pays • SIVOM de la Voie romaine • CC des Villages solidaires • CC de l’Espace en Pévèle Ou des anciennes provinces. • CC de la Vacquerie • CC des Hauts de Flandres • CC des Flandres 0RLQV DGPLQLVWUDWLI RQ DIÀUPH XQH YRFDWLRQ WRXULVWL- • CA Artois Com. que. • CA de la Porte du Hainaut • CC des Vertes vallées • CC du Pays des géants

ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD-PAS DE CALAIS ATLAS DES APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE 49 RÉGION AUTOMNE 2005 NORD- PAYSAGES PAS DE CALAIS PAYSAGES NATURELS

LE FILTRE DE L’ÉCOLOGIE DU PAYSAGE

LES ÉCO-COMPLEXES RÉGIONAUX

SYNTHÈSE : COHÉRENCES NATURELLES ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD-PAS DE CALAISATLAS 50 APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE DES AUTOMNE 2005 RÉGION NORD- PAYSAGES PAYSAGES NATURELS PAS DE CALAIS LE FILTRE DE L’ÉCOLOGIE DU PAYSAGE Les principales sources Cette approche s’inscrit à la charnière de la biogéographie l’hétérogénéité et la dynamique comme composantes L’analyse éco-paysagère s’ap- et de l’écologie traditionnelle et s’intéresse aux milieux à essentielles. puie sur les concepts d’écologie des échelles intermédiaires à ces deux disciplines. L’éco- L’entièreté de la Région Nord - Pas-de-Calais et de ses du paysage. Cette discipline est logie traditionnelle s’intéresse aux milieux unitaires et aux milieux est à rattâcher aux paysages en mosaïque, selon apparue assez récemment en parcelles du paysage. La biogéographie étudie les phéno- Forman (1995). Le fonctionnement écologique des pay- France sous l’impulsion d’une mènes biologiques à l’échelle des grands biotopes et des sages en mosaïque repose sur le concept tâche-corridor- double école franco-américaine continents. L’écologie du paysage s’intéresse typiquement matrice. Dans ce modèle : (GODRON & FORMAN, 1986 ; aux unités paysagères que l’on peut appréhender depuis - la tâche (ou cellule) est un ensemble relativement FORMAN, 1995), puis reprise des échelles moyennes : son instrument de travail de base homogène, non linéaire, dont les caractéristiques diffè- plus récemment par BUREL & est la photographie aérienne ou, à plus petite échelle, l’ima- rent de son environnement (exemple : un point d’eau BAUDRY (1999). L’écologie du gerie satellite. De ce fait, elle aplanit généralement l’oro- dans un bocage, un boisement dans les cultures, un vil- paysage a été très rapidement graphie qui est un facteur essentiel en écologie classique lage dans une trame agricole, ...) ; considérée comme une disci- pline nouvelle, la science du pay- et qu’il faut parfois compenser par un examen des cartes - le corridor est un milieu, le plus souvent linéaire et con- sage, voire une deuxième culture topographiques. tinu, qui diffère des milieux qui le bordent de chaque côté de l’écologie basée sur une Domaine de l’écologie s’intéressant aux milieux hétérogè- (exemple : un canal et ses berges herbeuses entrant théorie intégrant des éléments nes occupant une échelle géographique étendue, l’écolo- dans un tissu urbain, une haie ou une bande boisée dépassant largement l’étude gie du paysage est l’outil idéal pour approcher sur le plan dans un paysage ouvert, ...) ; de la nature, puisqu’elle inclut écosystémique une région entière. L’écologie du paysage - la matrice est constituée par l’écosystème d’arrière également l’aménagement et la s’applique donc à l’étude des éco-complexes, groupements plan, c’est-à-dire le milieu dont l’occupation du sol est gestion des territoires. d’écosystèmes à une échelle «régionale» et se mesure dominante dans un espace donné (exemple : le tissu généralement en kilomètres. Comme elle s’applique à des urbain, les cultures, ...). enveloppes de référence sensiblement plus grandes que l’écologie classique et qu’elle prend en compte également Légende : la notion dynamique, l’écologie des paysages permet d’at- Matrice teindre une dimension non plus seulement descriptive (les Matrice principale espèces remarquables et/ou menacées) mais également Tâches Noyaux durs (habitats remarquables composés fonctionnelle des écosystèmes. Elle permet également d’in- d’espèces végétales et/ou animales d’intérêt patrimonial) tégrer tous les espaces interstitiels longtemps laissés en blanc sur les cartes écologiques. En effet, toutes les com- Structures relais posantes éco-paysagères simples, les champs cultivés, Corridors Réseau hydrographique les prairies, les chemins, les fossés, les bords de route, Autres corridors biologiques les friches industrielles et urbaines, peuvent à présent être intégrés dans une analyse globale des paysages intégrant ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD-PAS DE CALAIS ATLAS DES APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE 51 RÉGION AUTOMNE 2005 NORD- PAYSAGES PAS DE CALAIS PAYSAGES NATURELS LE FILTRE DE L’ÉCOLOGIE DU PAYSAGE Ce modèle s’applique, à de très rares exceptions près à mique et la structuration, voire la survie, des populations O·HQVHPEOHGHVPLOLHX[QDWXUHOVVHPLQDWXUHOVHWDUWLÀFLHOV des espèces sauvages dépendent alors de la présence, du de la région Nord - Pas-de-Calais. Outre cette structure fon- QRPEUHGHO·HIÀFDFLWpHWGHODVWUXFWXUHGHVLQWHUIDFHVHQWUH damentale constituant les éléments éco-paysagers de nos les différents milieux constituant la mosaïque et des possi- paysages, plusieurs autres notions fondamentales dérivées bilités de mobilité pour les espèces au sein de la matrice de l’écologie du paysage vont nous servir à faire le diagnos- et entre les différentes tâches. D’où l’importance majeure tic des paysages régionaux. que l’on a récemment attribuée aux corridors écologiques qui constituent de véritables infrastructures naturelles et La fragmentation (ou le morcellement) de l’espace est une permettent aux espèces de survivre dans un paysage mor- notion très importante. Elle résulte de la multiplicité des celé. LQIUDVWUXFWXUHV DUWLÀFLHOOHV TXL FKDFXQH VHORQ VHV SURSUHV effets, découpent le paysage régional en cellules unitaires, plus ou moins isolées les unes des autres sur le plan du fonctionnement écologique. La mise en valeur agricole très ancienne, de prime abord, l’industrialisation et l’urbanisation très importantes ensuite au XIXème siècle, avec leur corol- laire, un développement tentaculaire des voies de communi- cation (voies ferrées, routes, autoroutes, lignes électriques, FDQDX[DX[EHUJHVDUWLÀFLDOLVpHVHWF TXLQ·DIDLWTXHVH déployer tout au long du XXème siècle, ont conduit à un morcellement extrême des paysages. Une simulation infor- matique menée par la Direction de Plan et de l’Évaluation du Conseil Régional Nord - Pas-de-Calais a ainsi estimé que la région était découpée en plus de 4 millions de cellules LVROpHVOHVXQHVGHVDXWUHVSDUGHVEDUULqUHVDUWLÀFLHOOHV /D IUDJPHQWDWLRQ GH O·HVSDFH D pWp LGHQWLÀpH j O·pFKHOOH mondiale comme l’un des trois facteurs principaux de l’éro- La notion de grainGXSD\VDJHGpÀQLWODWH[WXUHG·XQHQYLURQ- sion de la biodiversité (PRIMACK, 1997). nement, sous la forme de la taille élémentaire des éléments Ce facteur de morcellement détermine donc des conditions pFRSD\VDJHUV FRQVWLWXWLIV /HV V\VWqPHV j JUDLQ ÀQ RQW de variabilité spatio-temporelle dans les paysages naturels. principalement de petits éléments (exemple, le bocage du La dynamique des milieux naturels résulte alors en partie du Bas-Boulonnais), tandis que les systèmes à grain grossier fonctionnement en métapopulations (groupe de populations (exemple, l’Artois Ouest) sont principalement constitués de de la même espèce qui échangent des gènes). La dyna- cellules élémentaires de grande ou moyenne taille. Le grain ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD-PAS DE CALAISATLAS 52 APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE DES AUTOMNE 2005 RÉGION NORD- PAYSAGES PAYSAGES NATURELS PAS DE CALAIS LE FILTRE DE L’ÉCOLOGIE DU PAYSAGE d’un paysage induit les grandes règles de fonctionnement été, dans la quasi-totalité des cas, accrue par l’action de des systèmes éco-paysagers. l’Homme dans un premier temps à l’échelle historique (par /HVSD\VDJHVjJUDLQÀQVRQWJpQpUDOHPHQWVWDEOHVGDQV OD PLVH HQ YDOHXU DJULFROH TXL D GpIULFKp HW GLYHUVLÀp GH OHWHPSVHWGDQVO·HVSDFHKRPRJqQHVHWJpQqUHQWGHVÁX[ YDVWHV HVSDFHV ERLVpV  SXLV VLPSOLÀpH SOXV UpFHPPHQW très nombreux mais à faible distance (intra- ou inter-cellu- SDUO·LQWHQVLÀFDWLRQHWO·XQLIRUPLVDWLRQGHVSUDWLTXHVDJULFR- laire), c’est le cas du bocage par exemple. À l’inverse, les les et donc des terroirs). systèmes à grain grossier sont généralement instables, KpWpURJqQHVHWHQWUDvQHQWGHVÁX[SK\VLTXHVJpQpWLTXHV ou biogéochimiques à grandes distances (c’est le cas des PRVDwTXHV GHV RSHQÀHOGV GH O·$UWRLV pPDLOOpV GH JUDQGV boisements).

Les connexions biologiques L’armature des connexions biologiques à l’échelle du Nord - Pas-de-Calais se décompose en plusieurs entités que l’on SHXWLGHQWLÀHUVHORQODKLpUDUFKLHVXLYDQWH La notion d’hétérogénéité recouvre la distribution spatiale - la frange littorale et l’Avesnois assurent des con- inégale, non aléatoire, des éléments du paysage. Elle dési- nexions biologiques à vocation supra-régionale, gne, à une échelle spatiale donnée, l’existence d’une irré- nationale et internationale. Ce sont des corridors éco- gularité dans la structure physique du milieu ou encore dans logiques majeurs et dont la continuité doit être évi- les conditions microclimatiques locales. demment pérennisée à long terme ; L’hétérogénéité des paysages du Nord - Pas-de-Calais a - le Haut Artois, le Boulonnais, la Flandre maritime, la ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD-PAS DE CALAIS ATLAS DES APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE 53 RÉGION AUTOMNE 2005 NORD- PAYSAGES PAS DE CALAIS PAYSAGES NATURELS LE FILTRE DE L’ÉCOLOGIE DU PAYSAGE cuvette audomaroise, la plaine de la Lys et la plaine de la Scarpe renferment des corridors biologiques à vocation infra-régionale ; HQÀQWRXWHVOHVDXWUHVUpJLRQVQDWXUHOOHVSRVVqGHQW des corridors à vocation locale.

Toutes les notions d’écologie du paysage pré-citées sont bien évidemment fonction de l’échelle de travail à laquelle on se place. On va pouvoir aborder à présent les grandes lignes de l’écologie des éco-complexes, entités qui correspondent à la notion de grands paysages. Les limites proposées pour séparer ces éco-complexes sont bien évidemment arbitraires dans certains cas, car en matière d’écologie du paysage on a le plus souvent affaire à des gradients de transition plutôt qu’à des coupures nettes. ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD-PAS DE CALAISATLAS 54 APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE DES AUTOMNE 2005 RÉGION NORD- PAYSAGES PAYSAGES NATURELS PAS DE CALAIS LES ÉCO-COMPLEXES RÉGIONAUX ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD-PAS DE CALAIS ATLAS DES APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE 55 RÉGION AUTOMNE 2005 NORD- PAYSAGES PAS DE CALAIS PAYSAGES NATURELS SYNTHÈSE La Flandre et ses bois FLANDRE MARITIME Les habitats naturels sont limités aux espaces dunaires Il s’agit d’une mosaïque au grain mixte. Le grain d’origine originels ou secondaires et aux immenses estrans qui Autrefois très ouvert, le « pays HVW ÀQ HW WUqV KRPRJqQH PDLOODJH GX WHUULWRLUH SDU OHV comptent parmi les plus riches et plus grands de France. nu » ou « Blootland » a vu watergangs et parcellaire agricole très régulier). Sur cette /HUHVWHGHVpOpPHQWVpFRSD\VDJHUVHVWWUqVDUWLÀFLDOLVp depuis la seconde guerre trame, un cordon côtier de taches au grain grossier est (industrie, urbanisation, poldérisation). mondiale se renforcer sa trame venu se greffer au cours des XIX et XXème siècles. Autrefois très ouvert, le pays nu ou «Blootland» a vu depuis boisée (boisements périurbains, La matrice est régulière, très dense et surtout agricole à une trentaine d’années sa trame boisée se renforcer. aménagements paysagers le la base. long des axes de communica- tion et peupleraies) au point Les taches sont très nombreuses en bordure littorale, de BOULONNAIS de devenir plus fermé que son forme et de taille irrégulières, ainsi qu’hétérogènes dans Il s’agit d’une mosaïque au grain essentiellement grossier voisin traditionnellement plus leur nature et leur structure. Ce sont principalement des à l’échelle de travail (1/250 000). boisé, le « Houtland » ou « pays tachesDUWLÀFLHOOHVFRUUHVSRQGDQWjO·LQGXVWULDOLVDWLRQHWj La matrice est devenue complexe. Aux XIXème et XXème au bois » (Flandre intérieure). l’urbanisation du super-complexe portuaire de Dunker- siècles, très homogène à grande échelle car constituée que. d’une trame prairiale bocagère uniforme, elle a été mitée Les taches sont nombreuses et souvent isolées dans par les cultures, l’urbanisation et les voies de communi- l’hinterland ; elles sont aisées à distinguer de la matrice. cation. Les corridors biologiques sont peu apparents à l’échelle Actuellement la matrice est composée à peu près à part globale. Le seul qui apparaisse de manière très nette est égale de cultures ouvertes et de zones bocagères. le cordon littoral, aujourd’hui discontinu et affaibli. C’est un Les taches sont peu nombreuses mais de grande taille. corridor majeur à l’échelle régionale car il permet d’assurer Les plus grandes sont constituées par la trame forestière les connexions biologiques littorales sur la façade atlanti- particulièrement importante. On observe un grand con- TXH­XQHpFKHOOHSOXVÀQHOHUpVHDXGHVZDWHUJDQJV traste sur la bordure littorale entre le Nord et le Sud. La constitue toutefois un réseau très dense et bien connecté partie Nord est encore dominée par des éléments éco-pay- de liaisons biologiques. Il apparaît toutefois assez peu à sagers naturels originels tels que falaises, marais arrière- l’échelle de travail retenue. Son rôle est essentiel à l’échelle littoraux et landes ; la portion Sud du littoral boulonnais locale malgré les atteintes qu’il a subies : qualité de l’eau, a, quant à elle, été très fortement transformée par l’ex- enfouissement partiel, interruption des continuités, … tension des taches d’urbanisation. Ce sont principalement &·HVWXQSD\VDJHKRPRJqQHjpFKHOOHÀQHHWKpWpURJqQH des tachesDUWLÀFLHOOHVFRUUHVSRQGDQWjO·LQGXVWULDOLVDWLRQ à grande échelle. balnéaire et à l’urbanisation du complexe industrialo-por- La fragmentation des habitats est intense : agriculture tuaire de Boulogne-sur-mer / . intensive, urbanisation, industrialisation, A16, A25, A26, Les autres grandes taches sont situées dans le bassin LGV, lignes de lignes HT, … carrier de -Marquise et sont constituées des car- ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD-PAS DE CALAISATLAS 56 APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE DES AUTOMNE 2005 RÉGION NORD- PAYSAGES PAYSAGES NATURELS PAS DE CALAIS SYNTHÈSE Un corridor majeur à l’échelle sier à l’échelle de travail (1/250 000). régionale rières et des cônes de déjection des matériaux d’extrac- tion. Les Bas-Champs sont, avec la cuvette boulonnaise, la Même aujourd’hui discontinu, Les corridors biologiques sont omniprésents et très appa- seule région naturelle du Nord - Pas-de-Calais à possé- le corridor littoral reste l’un des rents à l’échelle globale. der encore une matrice d’origine naturelle. La matrice plus fonctionnels de la région. On peut distinguer d’emblée deux réseaux de connexions sableuse d’origine dunaire est très complexe et très large- C’est un corridor majeur à biologiques dans le Boulonnais : ment piquetée par les taches. l’échelle régionale car il permet - le premier est lié au littoral où les milieux littoraux dans Il y a encore seulement cinquante ans, le cordon dunaire d’assurer les connexions biolo- leur ensemble participent à la connectivité à grande était très ouvert. Il est actuellemment dominé par les giques littorales sur la façade atlantique. échelle de la façade maritime européenne ; milieux buissonnants ou forestiers, ce qui a changé les - le second est centré sur les différents milieux terres- communautés biologiques en place et fortement fermé le tres qui existent dans la cuvette. milieu. Ce dernier peut être scindé en trois unités principales Les taches sont nombreuses et de taille moyenne à GLVWLQFWHVVHORQXQHW\SRORJLHVLPSOLÀpH l’échelle régionale (leur taille relative est toutefois grande - le principal réseau de corridors biologiques est centré SDUUDSSRUWjODVXSHUÀFLHGHFHWWHSHWLWHUpJLRQ /HVSOXV sur le chevelu hydrographique et ses berges végétali- grandes taches sont constituées par les estuaires de la sées (ripisylves, prés humides, ..) ; Canche et de l’Authie, qui sont des éléments majeurs de la - les corridors forestiers sont relayés par les bois isolés biodiversité régionale. Vient ensuite l’urbanisation, essen- et le réseau de haies bocagères ; tiellement d’origine balnéaire, qui a mité l’espace dunaire HQÀQOHVFRUULGRUVHQPLOLHXVHFHWRXYHUWVRQWOLPLWpV et le trait de côte. Si la trame urbaine apparaît comme aux coteaux calcaires où il sont menacés par l’avancée une tache et une barrière écologique à l’échelle de travail, des fruticées et des boisements. sa nature balnéaire (grandes propriétés, grands jardins, &·HVWXQSD\VDJHWUqVKpWpURJqQHjpFKHOOHÀQHHWKRPR- structure de parc arboré, …) permet toutefois des con- gène à grande échelle. nexions biologiques locales et elle constitue également un La fragmentation des habitats est en cours (A16, RN 42...) KDELWDWLQWpUHVVDQWWDQWSRXUODÁRUHTXHSRXUODIDXQH même si la connectivité des paysages reste l’une des Les corridors biologiques sont omniprésents et très appa- meilleures de la région au sein du PNR Caps et Marais rents à l’échelle globale. d’Opale. On peut distinguer d’emblée deux réseaux de connexions Les habitats naturels sont bien représentés dans les cor- biologiques dans les Bas-Champs : dons dunaires, les marais arrière-littoraux et sur les falai- - le premier relie le Nord au Sud. Il est triple : la façade lit- ses. torale (estuaires, estrans et dunes) constitue la colonne BAS-CHAMPS vertébrale de cette connectivité exceptionnelle, tandis ,OV·DJLWG·XQHPRVDwTXHDXJUDLQÀQHVVHQWLHOOHPHQWJURV- que la limite avec le plateau d’Artois marquée locale- ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD-PAS DE CALAIS ATLAS DES APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE 57 RÉGION AUTOMNE 2005 NORD- PAYSAGES PAS DE CALAIS PAYSAGES NATURELS SYNTHÈSE La Flandre ou l’évolution récente ment par un escarpement remarquable lié aux falaises Les taches sont très nombreuses, de nature, de taille et de d’un paysage fossiles constitue un corridor important pour les milieux structure générale très homogènes. La trame des taches WHUUHVWUHVVHFVHQÀQOHFHQWUHHVWRFFXSpSDUXQUpVHDX est double : un premier réseau de taille petite à moyenne, La Flandre intérieure est hydrographique à connexion locale, est constitué des villages, souvent isolés et répartis de certainement, en dehors de - le second réseau est, quant à lui, orienté, Est-Ouest façon régulière dans le paysage. Les surfaces prairiales l’agglomération de Lille et de sa et s’appuie sur les deux vallées majeures qui coupent constituent le second réseau très homogène de taches de périphérie, la région naturelle du cette région : la Canche et l’Authie. petite taille. Elles sont également régulièrement réparties Nord – Pas-de-Calais qui a subi Cette forte connectivité à l’échelle éco-paysagère globale dans la matrice et forment un damier aux cellules isolées le plus de transformations au cours des dernières décennies et est encore renforcée ici par une riche structure en gué résultant du retournement accéléré des prairies. Il n’y a ce, à l’échelle du grand paysage basée sur la trame des nombreuses zones humides et des aucun phénomène d’agglomération de ces prairies relic- tout entier. En effet, juste après boisements. Il faut également ajouter que la fragmenta- tuelles. la Seconde Guerre mondiale, les tion, notamment par les infrastructures majeures de com- La trame boisée est particulièrement indigente, notamment Monts de Flandre possédaient munication, a été jusqu’ici limitée. pour un pays autrefois appelé «pays au bois» (houtland). encore un bocage assez dense C’est un complexe éco-paysager très hétérogène à grande Cette structure très régulière du paysage contraste un peu composé d’une mosaïque de comme à petite échelle. avec la topographie de cette région, qui est l’une des plus prairies et de petites cultures. Les exploitations agricoles Les milieux naturels originels tels que falaises fossiles, marquées du bas pays. avaient une taille moyenne marais arrière-littoraux, dunes et estuaires sont encore Les corridors biologiques sont quasiment absents à cette autour de 20 hectares. La abondants et occupent encore des surfaces conséquen- échelle de travail. Même si à l’échelle locale, les monts de polyculture, associée à l’élevage, tes même si une bonne partie de leur extension première Flandres constituent encore un réseau relativement bien constituait le modèle de base a été réduite. Il s’agit de l’éco-complexe qui présente, avec connecté de liaisons biologiques, à l’échelle régionale, d’exploitations familiales qui se la cuvette boulonnaise, le caractère le plus naturel. ils n’offrent plus qu’une structure discontinue en gué et transmettaient de génération en fonctionnent comme des îles boisées dans un océan de génération. FLANDRE INTÉRIEURE plaines agricoles. Plusieurs phénomènes ont concouru à une transformation Seul, le bassin de l’Yser constitue, grâce à des efforts ,O V·DJLW G·XQH PRVDwTXH DX JUDLQ HVVHQWLHOOHPHQW ÀQ j en profondeur de la structure l’échelle de travail. transfrontaliers récents, un corridor assez continu de prai- des paysages. Tout d’abord, le La matrice essentiellement agricole s’est développée très ULHV KXPLGHV &H Q·HVW ELHQ HQWHQGX SDV VXIÀVDQW SRXU passage rapide et massif à une fortement au détriment des taches bocagères au cours des défragmenter la matrice et un réseau de taches très iso- agriculture spécialisée, de type 50 dernières années. La matrice essentiellement agricole lées. industriel, vouée à l’élevage s’est développée très fortement au détriment des taches La fragmentation est très sensible dans l’ensemble des hors- sol. De plus, une périurba- bocagères au cours des 50 dernières années. La matrice collines de Flandre intérieure. Outre les barrières majeu- nisation non maîtrisée a fait de actuelle est dominée par les paysages de grandes cultu- res que sont l’autoroute A25 et la LGV Lille-Calais, de mul- cette belle région une banlieue éloignée de la métropole lilloise. UHVRXYHUWHV RSHQÀHOG GHPDQLqUHWUqVXQLIRUPH tiples coupures existent tant liées à l’agriculture intensive ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD-PAS DE CALAISATLAS 58 APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE DES AUTOMNE 2005 RÉGION NORD- PAYSAGES PAYSAGES NATURELS PAS DE CALAIS SYNTHÈSE La Flandre ou l’évolution récente d’un paysage qu’à l’urbanisation ou au réseau de communication très vocation maraîchère ou naturelle, constituent le troisième dense. élément éco-paysager dominant. C’est l’eau qui organise En matère de boisements, L’urbanisation en étoile est très marquée même à cette la structuration assez ordonnée des taches le long des on a assisté en l’espace d’un échelle de travail et le mitage linéaire le long des princi- cours d’eau et des canaux. siècle à un retournement de SDX[D[HVGHFRPPXQLFDWLRQHVWÁDJUDQW&HODFRQVWLWXH Les corridors biologiques sont doubles et peu apparents à situation : au début du XXème d’ores et déjà une contrainte majeure dans ce paysage l’échelle globale de l’éco-complexe audomarois. siècle les sommets des monts très morcelé ; ce phénomène va «naturellement» se pour- Le premier réseau s’appuie, classiquement, sur le réseau des Flandres étaient encore suivre si rien n’est entrepris par les collectivités territoria- hydrographique et les zones de marais. C’est un réseau régulièrement pâturés par des troupeaux ovins et bovins. les pour le freiner. dense, multiforme et sans structure simple apparente. Ils constituaient des parcours C’est un paysage très homogène à grande échelle. Il fonctionne principalement à l’échelle locale, sauf pour collectifs et étaient donc très Les habitats naturels sont quasiment absents et seuls les l’avifaune. ouverts (prairies et landes sommets des monts et la vallée de l’Yser présentent un Le second réseau de corridors est terrestre et principale- ouvertes). Avec le temps, la certain caractère de naturalité. ment à vocation boisée. Il présente une structure en gué. Il disparition de cette forme fonctionne également principalement à l’échelle locale. d’élevage extensif a rapidement AUDOMAROIS La connectivité de la cuvette audomaroise souffre actuel- conduit à un boisement spon- Il s’agit d’une mosaïque au grain essentiellement grossier lement de deux zones d’étranglement où l’urbanisation tané de ces buttes sableuses et gréseuses, aux sols trop pauvres à l’échelle de travail (1/250 000). limite la connectivité à grande échelle : par le Nord, par le et aux pentes trop raides pour La matrice agricole particulière a été mitée par les cultu- goulet de la Montagne de Watten et au Sud c’est l’agglo- l’agriculture moderne. Après le res, l’urbanisation et les voies de communication. mération de St Omer-Arques qui bouche l’entrée vers la Seconde Guerre mondiale, le Actuellement la matrice est composée à peu près à part haute vallée de l’Aa. reboisement spontané ou planté égale de cultures ouvertes et de zones prairiales. La fragmentation des habitats est essentiellement liée à a repris et forme à présent Les taches sont nombreuses et de taille très variable. On l’urbanisation et aux emprises industrielles. Compte tenu des couronnes denses sur ces peut distinguer une double trame de taches : des taches de GHVDFRQÀJXUDWLRQSDUWLFXOLqUHODFXYHWWHDXGRPDURLVHD buttes témoins. Dans le même grande taille (boisements, urbanisation, marais) relative- échappé aux grands aménagements linéaires jusqu’à pré- temps, les flancs des monts qui étaient autrefois recouverts par ment peu nombreuses occupent des surfaces importantes; sent (elle est toutefois cernée par l’A26 et la LGV). La voie un bocage très dense se sont elles sont juxtaposées à un réseau très dense de toutes ferrée ancienne est plutôt un atout potentiel dans cette progressivement déboisés. petites taches (le plus souvent agricoles et prairiales). Les trame éco-paysagère. plus grandes sont constituées par la trame forestière parti- &·HVWXQSD\VDJHWUqVKpWpURJqQHjpFKHOOHÀQHFRPPH culièrement importante, notamment en valeur relative par à grande échelle. Les habitats naturels sont assez bien rapport à la surface disponible. Les taches d’urbanisation représentés essentiellement sous forme de vastes marais / industrialisation constituent le second poste le plus pré- encore très riches sur le plan biologique. VHQWjO·pFKHOOHGHWUDYDLO(QÀQOHV]RQHVGHPDUDLVj ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD-PAS DE CALAIS ATLAS DES APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE 59 RÉGION AUTOMNE 2005 NORD- PAYSAGES PAS DE CALAIS PAYSAGES NATURELS SYNTHÈSE Des auréoles bocagères autour HAUT-ARTOIS Les taches sont très nombreuses et possèdent une struc- des villages C’est, de loin, la plus grande entité naturelle du Nord - Pas- ture double. À la trame précédemment décrite s’ajoutent de-Calais. Le bombement anticlinal de l’Artois a créé une de nombreuses taches correspondant à des boisements. La plupart des villages de limite majeure sur le plan géologique, géomorphologique, Traditionnellement situés sur les terrains les plus pau- l’Artois possèdent une couronne puis géographique et biogéographique entre les Bas Pays vres sur le plan pédologique et sur les terrains pentus, bocagère périphérique. Nul du Nord et le Haut Pays. Des siècles de transformations ces taches s’organisent en un réseau également cohérent ne sait dire quelle est la part humaines n’ont pas réussi à aplanir ces différences origi- sous-tendu par la géologie et la géomorphologie. Il existe liée au caractère pratique et nelles fondamentales au sein de nos paysages. ainsi un gradient Ouest-Est dans la trame boisée, avec quelle est celle liée au carac- tère esthétique. Cette couronne Il s’agit d’une mosaïque au grain essentiellement grossier une prééminence et une densité élevée des grands bois bocagère est très nette vue à l’échelle de travail (1/250 000). dans la partie occidentale (à l’Ouest d’une ligne imaginaire du ciel et de certains points Le paysage est ici très structuré par la topographie et les Hesdin-Lumbres). hauts du relief. Les prairies sont caractères éco-paysagers originels (géologie, humidité), Cette trame structurée en est train de se renforcer forte- souvent complantées de fruitiers et ce malgré les nombreuses transformations apportées ment, d’une manière plus désorganisée, sous forme de et entourées, plus ou moins par le travail de l’homme. plantations récentes (moins de 20 ans pour la plupart) et partiellement de haies boca- La matrice est dominée par les cultures ouvertes (open- au gré des déprises agricoles. Ce boisement est la plupart gères. Cette trame bocagère périurbaine constitue des oasis ÀHOG TXLRFFXSHQWWRXVOHVSODWHDX[ du temps lié à des initiatives individuelles d’exploitants, de verdure dans une mer de Même les taches sont ici très structurées et forment des aidés ou non par le Fonds forestier national ou d’autres cultures ouvertes. réseaux interconnectés. Les taches prairiales et urbaines aides. Ces plantations n’entrent dans aucun cadre de pla- Fait paradoxal, on trouve donc occupent les fonds et versants des vallées, formant ainsi QLÀFDWLRQHWVRQWHQWUDLQGHPRGLÀHUSURIRQGpPHQWOHIRQF- en milieu urbain des oiseaux des cordons linéaires entremêlés. Elles forment un che- tionnement écologique de cet ensemble éco-paysager. des campagnes : les Pies YHOXWUqVHQWUHODFpHWUDPLÀpjO·H[WUrPH2QDLFLODSOXV Ainsi, on peut scinder le réseau des connexions biologi- bavardes, les Pinsons des arbres parfaite illustration du rôle double du réseau hydrographi- ques en deux sous-ensembles : et les Pigeons ramiers ne se que en tant que trame bleue et élément déterminant de la - le premier est lié au réseau hydrographique fortement trouvent, par exemple, que dans les villages alors que leur habitat trame verte. encaissé dans les plateaux et qui offre une continuité originel se trouve plutôt en forêt Ce phénomène est très remarquable et dénote une bonne importante pour les milieux aquatiques et les milieux ou dans les campagnes. conservation des terroirs agricoles originels malgré les prairiaux semi-bocagers, même si de nombreuses cou- PRGLÀFDWLRQVDJULFROHVUpFHQWHV UHPHPEUHPHQWVPDFKL- pures apparaissent liées aux villages ; nisation, déprise agricole, etc.). Cet état de fait est d’autant - le second réside dans la trame forestière et possède plus remarquable qu’il s’applique à un espace de très une structure discontinue en gué qui ne constitue géné- JUDQGHVXSHUÀFLHHWHQGHKRUVGHWRXWHYRORQWpSXEOLTXH ralement pas un handicap du fait de l’absence de bar- (hors territoire ‘protégé’ de type Parc naturel régional, hors rières écologiques. de maîtrises foncières ou de gestion). Le réseau hydrographique très dense dans le château ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD-PAS DE CALAISATLAS 60 APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE DES AUTOMNE 2005 RÉGION NORD- PAYSAGES PAYSAGES NATURELS PAS DE CALAIS SYNTHÈSE Plaine de la Lys, PLAINE DE LA LYS lorsque l’eau fait d’eau du Nord - Pas-de-Calais constitue réellement un la ville réseau remarquable de corridors biologiques qui permet Il s’agit d’une mosaïque au grain mixte à l’échelle de tra- des continuités écologiques à travers l’obstacle topogra- YDLO/DWUDPHJpQpUDOHHVWÀQHWDQGLVTXHTXHOTXHVpOp- C’est la géomor- phique majeur que représente l’Artois à l’échelle du Nord ments de grande taille viennent émailler cet ensemble phologie (graben) - Pas-de-Calais. homogène.

alelFromelles qui a créé la Bailleul Il est constitué d’une trame double. La Canche et l’Authie La matrice reste essentiellement agricole depuis les défri- topographie tout

11 constituent des axes majeurs dans le sens Est-Ouest. chements majeurs orchestrés par les moines au XIIIème à fait singulière Elles permettent de relier le centre de la région Nord - siècle. de la plaine de la Lys. Pas-de-Calais à la frange littorale, notamment en récupé- Le mitage urbain est très important et c’est l’exemple le Elle même a rant la haute vallée de la Scarpe en amont d’Arras. Tandis plus dramatique d’urbanisation linéaire que compte la conduit à une que dans le sens Nord-Sud, les hautes vallées de l’Aa, de région Nord - Pas-de-Calais. Si aucune intervention lourde urbanisation dans 33 OD/\VGHOD&ODUHQFHHWOHVDIÁXHQWVGHULYHGURLWHGHOD des pouvoirs publics n’a lieu dans un avenir très proche, un premier temps Canche irriguent tout le plateau central. un rideau urbanisé continu se constituera entre les prin- périphérique (1) ; Toutefois, des points de rupture de ces continuités existent cipales villes (Bailleul, Hazebrouck, Aire, Lillers, Béthune, 2 l’eau apparais- entre l’Authie et la Canche et sont étiolées sur la dorsale Estaires, Merville, Armentières, Comines, Halluin). C’est sant comme Lys centrale. Les liaisons Ouest-Est sont également affaiblies évidemment en terme d‘écologie du paysage une cause facteur répulsif. Puis, l’urbanisation au niveau de la ligne de partage des eaux entre les hautes de fragmentation majeure des paysages, bien supérieure se rassembla (2) vallées de la Ternoise, de la Canche et de la Scarpe. Il s’agit aux grandes infrastructures de communication. le long de la Lys ; du secteur compris entre Avesnes-le-Comte, Frévent et St La matrice actuelle est dominée par les paysages de l’eau fut alors un Michel-sur-Ternoise. Tout comme la Haie d’Avesnes dans JUDQGHVFXOWXUHVRXYHUWHV RSHQÀHOG GHPDQLqUHWUqVXQL- facteur attractif. l’Avesnois, c’est un secteur clef de voûte pour la trame forme. Enfin (3), ce verte régionale qu’il convient de maintenir et restaurer. Un réseau très dense de petits fossés (becques) existe sont les voies de &·HVWXQSD\VDJHWUqVKRPRJqQHjpFKHOOHÀQHHWKpWpUR- mais ne ressort pas à cette échelle. Il constitue un réser- communication gène à grande échelle. voir important pour la biodiversité et joue un rôle majeur qui ont fédéré l’urbanisation Hormis l’effet des grandes cultures, la fragmentation des dans la structuration des connexions à petite échelle. récente. Cette habitats est assez réduite notamment comparativement à En dehors de la vaste tache forestière constituée par la triple structure la surface de cette région. Toutefois, les autoroutes A16 et Forêt de Nieppe dont le maintien ne s’explique que par est encore très A26 ainsi que la LGV constituent des barrières majeures l’histoire (chasse royale), les taches sont petites et très visible à l’échelle dans le sens Nord-Sud. nombreuses, de nature, de taille et de structure générale où nous tra- Les habitats naturels sont quasiment absents en dehors très homogènes. La trame des taches ici aussi est double : vaillons. de quelques pelouses sèches. un premier réseau de taille petite à moyenne, est consti- tué par l’urbanisation souvent tentaculaire. Les surfaces ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD-PAS DE CALAIS ATLAS DES APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE 61 RÉGION AUTOMNE 2005 NORD- PAYSAGES PAS DE CALAIS PAYSAGES NATURELS SYNTHÈSE prairiales constituent le second réseau très homogène de BASSIN MINIER (GOHELLE ) taches de petite taille. À la différence de la Flandre inté- Nous avons ici, arbitrairement, limité la région appelée rieure toute proche, elles sont structurées généralement Bassin minier grosso modo à la plaine de la Gohelle, en en réseau s’appuyant sur la trame urbaine et viaire. En considérant que dans sa partie orientale il se fondait plus dehors des 2600 hectares de la Forêt de Nieppe, les boi- dans la trame paysagère de la vallée de la Scarpe et qu’il sements sont rares. serait un élément, certes majeur, mais pas unique décri- C’est la géomorphologie (graben) qui détermine la topo- vant cette entité. graphie tout à fait singulière de la plaine de la Lys. Elle Il s’agit d’une mosaïque au grain très uniformément gros- même a conduit à une urbanisation dans un premier temps sier à l’échelle de travail (1/250 000). périphérique (eau comme facteur répulsif), puis rassem- La matrice reste très agricole. Elle est constituée de vastes EOpHOHORQJGHOD/\V HDXFRPPHIDFWHXUDWWUDFWLI (QÀQ SODLQHVFXOWLYpHVRXYHUWHV RSHQÀHOG /DVXSHUÀFLHGHOD ce sont les voies de communication qui ont fédéré l’urbani- matriceDUpJUHVVpFRQVLGpUDEOHPHQWDXSURÀWGHVtaches sation récente. Cette triple structure est encore très visible d’urbanisation et d’industrialisation. à l’échelle où nous travaillons. Du fait de la croissance importante des pôles urbains Les corridors biologiques sont peu nombreux : et industriels à l’époque de l’exploitation des mines, les - la vallée de la Lys au sens strict avec son cordon de taches des villages originels se sont accrues en taille de ripisylves et de prairies inondables constitue l’armature manière apparaissant démesurée et disproportionnée à centrale du réseau des connexions biologiques dans la l’heure actuelle. Ces taches se sont jointes la plupart du plaine ; temps les unes aux autres jusqu’à former un complexe - les deux escarpements qui bordent au nord et au sud urbain d’une taille seulement dépassée par la métropole la plaine de la Lys (peu perceptibles à l’échelle de tra- lilloise. vail) complètent ce dispositif en milieu terrestre ; La répartition de ces taches a sa logique propre basée sur HQÀQOHVWUqVQRPEUHX[IRVVpVFRQVWLWXHQWXQUpVHDX la répartition des puits de mine qui ne peut plus s’interpré- local de connexions très intéressant. ter sur des critères naturalistes actuellement. La fragmentation est très sensible dans l’ensemble de la Les taches sont donc devenues peu nombreuses mais de plaine de la Lys : urbanisation très tentaculaire, A25, future très grande taille. On observe ici le grain le plus grossier $/*9LQGXVWULHDXÀOGHO·HDX«  de la région Nord - Pas-de-Calais. C’est un paysage très homogène à grande échelle. &HVFHOOXOHVVRQWGHYHQXHVGLIÀFLOHVjLVROHUOHVXQHVGHV Les habitats naturels sont quasiment absents. La forêt autres car intimement imbriquées les unes dans les autres, de Nieppe constitue un lambeau de la trista silva et des ces taches forment des complexes industrialo-urbains aux micro-zones humides subsistent çà et là. OLPLWHV ÁRXHV &HV PpJDtaches incorporent dans leur trame des cellules plus petites de parcelles agricoles, de ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD-PAS DE CALAISATLAS 62 APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE DES AUTOMNE 2005 RÉGION NORD- PAYSAGES PAYSAGES NATURELS PAS DE CALAIS SYNTHÈSE boisements ou de friches industrielles minières. Les plus On a ici un paysage très structuré à architecture régu- grosses taches, sont constituées de manière décrois- lière. C’est la mise en valeur agricole très précoce de ces sante par les milieux urbains, les zones industrielles et les vastes plateaux fertiles qui a conduit à cette trame régu- friches industrielles. Le bassin minier comporte en effet OLqUH &KDTXH YLOODJH D GpIULFKp XQ ÀQDJH DJULFROH GDQV une grande proportion des 10 000 hectares de friches l’ancienne forêt primaire et c’est pourquoi on a ce semis que comporte le Nord - Pas-de-Calais. Quelques grands de villages d’une taille très voisine au milieu d’un terroir boisements constituent les derniers grands éléments éco- agricole très semblable également. paysagers structurants à l’échelle de référence. De très Cette structure paysagère en cercle résultant d’un défri- petites taches relativement par rapport à la taille moyenne chement radial s’observe encore à une échelle de travail du grain de cette région sont constituées par des prairies, SOXV ÀQH - &28'28; GH O·8QLYHUVLWp GH /LOOH D DLQVL des zones humides, etc. mis en évidence le maintien de «structures paysagiques» Les corridors biologiques sont peu apparents dans cette (éléments constants dans le paysage au travers du temps) WUDPHSD\VDJqUHWUqVDUWLÀFLDOLVpH FRQFHQWULTXHVÀQHVGDQVOHWHUURLUDJULFROHGHO·$UWRLVHW La trame boisée située au Sud et le réseau hydrographi- tout particulièrement du Cambrésis. Cette structure con- que constituent l’armature des connexions biologiques. De centrique est encore lisible dans le paysage à l’échelle de multiples petits corridors, souvent à vocation locale, exis- travail et on perçoit encore les limites des défrichements tent toutefois au sein de la matrice par le biais des friches du Moyen-Âge. Les seules villes qui ont connu un essor industrielles (réseau de terrils et de cavaliers miniers) et XUEDLQHWGpPRJUDSKLTXHLPSRUWDQWRQWSURÀWpG·XQHVLWXD- des espaces interstitiels. Ils sont d’une importance capi- tion géographique particulière (Cambrai sur l’Escaut et tale car la fragmentation des milieux est très importante. Arras sur la Scarpe). Ces villes ont elles-même induit un L’urbanisation crée des barrières insurmontables renfor- développement en couronne des villages périphériques cées par quelques grandes voies de communication (A26, basé sur un tissu de relations économiques. A21, A1, LGV, canaux…). La matrice est ici plus encore qu’ailleurs dominée par les &·HVW XQ SD\VDJH KpWpURJqQH WDQW j ÀQH TX·j JUDQGH FXOWXUHV RXYHUWHV RSHQÀHOG  TXL RFFXSHQW WRXV OHV SOD- échelle. Les habitats naturels sont rarissimes mais de teaux. C’est le paysage steppique secondaire par excel- nombreux écosystèmes secondaires se sont mis en place lence. Au Sud et à l’Est de Cambrai apparaît un réseau sur les friches industrielles. hydrographique qui entaille ce plateau artésien (le plateau à riots). BAS-ARTOIS Les taches, nombreuses, sont ici structurées dans un Il s’agit d’une mosaïque au grain essentiellement grossier semis régulier qui a pour double origine les relations éco- à l’échelle de travail (1/250 000). Une seconde trame de QRPLTXHV XUEDLQHV HW OHV ÀQDJHV DJULFROHV 2Q D XQH tachesjJUDLQÀQDSSDUDvWGHPDQLqUHVRXVMDFHQWH structure en taches imbriquées. Chaque noyau villageo- ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD-PAS DE CALAIS ATLAS DES APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE 63 RÉGION AUTOMNE 2005 NORD- PAYSAGES PAS DE CALAIS PAYSAGES NATURELS SYNTHÈSE Pollution lumineuse constitue une tache de milieu urbanisé cernée par une Il s’agit d’une mosaïque au grain mixte : une trame d’élé- tache périphérique, en couronne, de prairies et vergers. ments paysagers au grain grossier (essentiellement urbains) La pollution lumineuse, c’est la Le modèle a presque disparu devant les mutations agrico- HVWYHQXHHQJUDQGHSDUWLHUHFRXYULUXQHWUDPHjJUDLQÀQ trop forte luminosité du ciel noc- les profondes et c’est plutôt un mini-semis de cellules prai- La matrice est encore dominée par les grandes cultures turne produite par la dispersion riales disjointes qui cerne à présent les cœurs villageois. RXYHUWHV PrPH VL VD VXSHUÀFLH WHQG j V·DPHQXLVHU DX de la lumière artificielle dans La Haute Scarpe et le Haut Escaut constituent des sup- SURÀWGHVHVSDFHVXUEDQLVpVLQGXVWULDOLVpVHWGHVJUDQGV les gaz de la basse atmosphère. ports fédérant les taches en cordons linéaires. Aux taches axes de communication. La métropole Lille-Roubaix-Tour- Elle est due à la mauvaise urbaines et prairiales, s’ajoutent dans ces vallées tout un coing forme la plus grosse tache (hétérogène à échelle qualité de l’éclairage extérieur (un éclairage en général trop réseau de petites zones humides et micro-boisements. SOXVÀQHPDLVDVVH]KRPRJqQHjO·pFKHOOHGHWUDYDLO GH important et mal adapté). Les forêts sont exceptionnelles dans ce secteur le moins la région Nord - Pas-de-Calais. Elle est visible depuis les Le Nord - Pas-de-Calais, à boisé du Nord - Pas-de-Calais (2 %). images satellitaires, notamment les prises de vue noc- l’instar des grandes régions Dans cet océan de cultures, les connexions biologiques turnes où son effet de pollution lumineuse est intense. À industrielles modernes, est sur- sont rares et limitées aux cours d’eau cités et à leurs pFKHOOHSOXVÀQHHOOHGHYLHQWODmatrice. éclairé. La pollution lumineuse DIÁXHQWV(OOHVVRQWpYLGHPPHQWIRUWHPHQWDIIDLEOLHVGDQV La vallée de la Deûle et le Ferrain sont maculés d’une induit des perturbations et des leur continuité par les noyaux urbains. Pour la faune la plus constellation de petites cellules prairiales ou maraîchères. dégradations de l’environne- ment humain et naturel. Face mobile, les Oiseaux, de nombreux petits points d’eau arti- Tandis que les Weppes et le Mélantois comportent des à un excès d’éclairage artificiel, ÀFLHOV EDVVLQVGHGpFDQWDWLRQVWDWLRQVG·pSXUDWLRQHWF  taches plus grandes, hétérogènes et moins nombreuses. les populations humaines sont constituent des structures relais intéressantes. Les nombreuses taches urbaines originelles de l’agglo- soumises à des phénomènes C’est un paysage homogène à grande échelle et plus mération lilloise ont fusionné pour ne plus former qu’une d’éblouissement psychologique HQFRUH j pFKHOOH ÀQH (Q SOXV GHV JUDQGHV FXOWXUHV OD nébuleuse dense, dont la structure n’apparaît clairement et physiologique, induisant des fragmentation des grands paysages est assez prononcée TX·jXQHpFKHOOHSOXVÀQH/·XUEDQLVDWLRQOLQpDLUHVHSRXU- dérèglements de nos horloges car ils sont compartimentés par de grandes infrastructu- suit à présent au-delà des limites de la métropole stricto biologiques. Le spectacle des res linéaires (LGV, A1, A26, A2, canaux, lignes haute-ten- sensu et on peut observer des tentacules se former vers nuits étoilées n’est plus acces- sible en Métropole lilloise : c’est sion). le Nord (Mouvaux, Roncq, Halluin), le Nord-Ouest (Marcq, une perte de qualité de vie et Les habitats naturels sont absents. Quesnoy), l’Ouest (Lomme, Armentières), le Sud-Ouest de patrimoine pour les enfants (Haubourdin, Santes, Wavrin, Sainghin), le Sud (le long de notamment. Les astronomes ne LES PAYS DE LILLE l’A 1) et le Sud-Est (Lézennes, Cysoing) au fur et à mesure peuvent plus étudier les astres &HWWHHQWLWpHVWODSOXVGLIÀFLOHjGpOLPLWHUFDUHOOHUHFRXYUH que les migrations pendulaires prennent source plus loin et doivent se déplacer loin des en fait plusieurs petites régions naturelles (Weppes, Vallée du noyau urbain. villes. Sur le plan écologique, les de la Deûle, Carembault, Mélantois, Ferrain) qui ont été Les autres taches sont rares et isolées (boisements, points animaux nocturnes (Insectes, absorbées ou transformées par leur toute proche et enva- d’eau, etc.). La métropole lilloise est notoirement sous- Chauves-souris, …) sont pertur- bés, voire détruits. hissante voisine. équipée en espaces verts urbains et périurbains. ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD-PAS DE CALAISATLAS 64 APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE DES AUTOMNE 2005 RÉGION NORD- PAYSAGES PAYSAGES NATURELS PAS DE CALAIS SYNTHÈSE Les corridors biologiques sont, bien évidemment, dans PÉVÈLE une telle trame, très réduits et très fragmentés. En dehors Il s’agit d’une mosaïque au grain mixte, une trame centrale de la kyrielle de taches semi-naturelles périurbaines qui HVVHQWLHOOHPHQWÀQHHVWSRQFWXpHHWHQWRXUpHGHFHOOXOHV forme une structure de gué jouant un rôle non négligea- à grain grossier. ble dans une trame aussi dense, on peut distinguer trois La matrice est ici aussi constituée par les grandes cultu- réseaux de connexions biologiques dans la métropole lil- UHV(OOHRFFXSHXQHVXSHUÀFLHGRPLQDQWH loise : Trois réseaux de taches, nombreuses, se détâchent net- - le premier est lié au talus bordier de la Plaine de la Lys tement de la matrice : qui se prolonge vers le Ferrain. Il constitue un axe Sud- - une couronne de grands bois périphériques au Pévèle Ouest/Nord-Est, essentiellement terrestre à structure marque vraisemblablement les limites des grands défri- en gué dense ; chements du Moyen-Âge. Ces taches sont régulière- - le second s’appuie sur la vallée de la Deûle. Il est mul- ment positionnées dans l’espace ; tifonctionnel (aquatique et terrestre), très affaibli il fait - le second élément marquant dans le réseau de taches l’objet d’une restauration dans le cadre du parc de la est constitué par les cellules urbaines qui sont nom- Deûle ; breuses et elles aussi très régulièrement aussi réparties HQÀQOHWURLVLqPHHVWD[pVXUODYDOOpHGHOD0DUTXH dans la matrice ; c’est actuellement le plus continu et le plus marqué HQÀQODGHUQLqUHIDPLOOHGHtaches est constituée par malgré des atteintes fortes de sa structure. les espaces prairiaux et les vergers. Ces cellules sont Ces corridors butent tous sur le noyau urbain très dense les plus nombreuses mais en même temps les plus et peinent à former des boucles. UpGXLWHVHQVXSHUÀFLH(OOHVVRQWGLVSRVpHVGHPDQLqUH C’est un paysage très homogène dont l’hétérogénéité a assez aléatoire dans la matrice sans véritable structure pWpDUWLÀFLHOOHPHQWK\SHUWURSKLpHSDUODSUpVHQFHGHO·DJ- à la différence des deux premiers réseaux. glomération urbaine. Les taches urbaines sont très majoritairement à structure La fragmentation des milieux est évidemment la plus forte linéaire ou en étoile. Elles compartimentent l’espace en de la région Nord - Pas-de-Calais puisque l’on conjugue petites cellules qui ont tendance à être isolées les unes les effets du morcellement lié à l’urbanisation (notamment des autres. La structure générale qui en découle a plutôt linéaire) et la convergence de tous les types d’infrastruc- tendance à être alvéolaire car les axes routiers ne forment tures de communication (LGV, A1, A22, A25, A27, future pas de longues lignes droites. A24, voies ferrées, lignes HT, canaux, etc.). Aucun corridor biologique majeur ne structure ou ne tra- Les habitats naturels sont, de fait, limités à quelques verse le Pévèle à cette échelle de travail. À une échelle micro-zones humides isolées dans les vallées de la Deûle SOXVÀQHOHVPXOWLSOHVWDFKHVXQLWDLUHVGHERFDJHSUDLULDO et de la Marque. et surtout la couronne périphérique de grands bois for- ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD-PAS DE CALAIS ATLAS DES APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE 65 RÉGION AUTOMNE 2005 NORD- PAYSAGES PAS DE CALAIS PAYSAGES NATURELS SYNTHÈSE ment des structures relais en gué (structure discontinue). zones humides des fonds de vallée. La trame des taches Ces éléments sont importants notamment relativement à industrialo-urbaines suit une double logique. La suite de l’indigence de telles connexions dans les régions naturel- l’emprise minière, d’une part, a concentré des activités les voisines. La faiblesse du réseau hydrographique sur industrielles et les espaces urbanisés associés sur un axe ce petit bombement explique cette absence de structure allant de Douai vers Valenciennes puis par-delà la fron- majeure dans la connectivité. tière belge. D’autre part, la vallée de l’Escaut, a également C’est un paysage homogène à grande et à petite échelle. fédéré un axe industriel et urbain dense et continu entre La fragmentation des milieux est double : Iwuy et la frontière belge. - à grande échelle, l’autoroute A23 traverse le Pévèle L’autre réseau de taches est constitué des milieux natu- tandis que l’A27 et l’A1 le cernent ; rels et semi-naturels centrés sur la vallée de la Scarpe. On jpFKHOOHSOXVÀQHXQUpVHDXGHQVHGHYRLHVGHFRP- a ainsi une large bande de milieux boisés alternant avec munication et l’urbanisation tentaculaire tendent à frag- des zones humides depuis le Bois de Flines-les-Râches à menter les habitats en petites cellules isolées. l’Ouest jusqu’à la forêt de Saint-Amand-Raismes à l’Est, Les habitats naturels sont quasiment absents de ce puis la forêt de Bon-Secours et la forêt de Flines-les-Mor- paysage qui a été mis en valeur très tôt sur le plan agri- tagne au Nord. cole. La présence et le fonctionnement écologique en réseau des nombreuses zones humides reliées par un chevelu PLAINES DE LA SCARPE, DE LA SENSÉE ET DE L’ES- très dense de fossés et courants sont fondamentaux pour CAUT la plaine de la Scarpe mais transparaissent assez mal à Il s’agit d’une mosaïque au grain mixte : une première l’échelle de travail. trame essentiellement grossière jouxte une trame minori- Les plaines de la Scarpe, de la Sensée et de l’Escaut, à WDLUHjJUDLQÀQ l’instar de tous les grands complexes alluviaux et humi- La matrice est comme dans la majorité du Nord - Pas-de- des de la région Nord - Pas-de-Calais ont connu un boi- Calais dominée par les grandes cultures ouvertes. sement accéléré au cours des dernières décennies. Ce Le réseau des taches est très concentré au centre de phénomène, appelé souvent bocage récent, est lié aux cette région naturelle le long de deux axes, la vallée de la PRGLÀFDWLRQVGHVSUDWLTXHVDJULFROHV DEDQGRQGHVSUDL- Scarpe et la vallée de l’Escaut. ULHVHWPRGLÀFDWLRQGHODJHVWLRQGHVKDLHV &·HVWVRXYHQW Actuellement la matrice est encore à peu près dominante le peuplier qui constitue l’essence dominante de ce néo- sur les autres éléments éco-paysagers. bocage. Les taches sont nombreuses et souvent de grande taille. Les corridors biologiques axés sur le riche réseau hydro- Deux réseaux de taches s’affrontent : les espaces indus- graphique (Scarpe, Sensée et Escaut) sont affaiblis par triels et urbains ont gagné sur les espaces boisés et les les emprises urbaines et industrielles. ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD-PAS DE CALAISATLAS 66 APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE DES AUTOMNE 2005 RÉGION NORD- PAYSAGES PAYSAGES NATURELS PAS DE CALAIS

Une région à matrice bocagère SYNTHÈSE En revanche, les connexions biologiques sont assurées Les taches sont nombreuses et de taille variable. On dis- Très dense et très homogène à petite comme à grande échelle par un double réseau tingue aisément dans la matrice trois réseaux de taches. jusqu’à la deuxième guerre de zones humides (fossés, marais, points d’eau, …) et Les plus grandes taches sont composées des massifs mondiale, la trame bocagère tend à présent à s’ouvrir du fait la trame forestière relayée en périphérie par les marges forestiers de la région Nord - Pas-de-Calais. L’Avesnois du retournement des prairies au prairiales. abrite les deux plus grands boisements de la région : la profit des grandes cultures. C’est une région naturelle qui manque de corridors biolo- forêt de Mormal et la forêt de Trélon. Cet effet de mitage est général, giques structurants à l’échelle supra-locale, mais qui pos- La trame forestière est par ailleurs la plus dense et la plus mais s’accentue et devient sède un réseau de corridors locaux très développé et très continue de toute la région. On se situe ici en marge du dominant sur les marges Nord actif. vaste massif ardennais dont l’Avesnois constitue la porte et Ouest. L’effet des grands axes C’est un paysage hétérogène à grande comme à petite occidentale. de communication et des gran- des villes, tout particulièrement échelle. Le second réseau de taches est constitué par la trame l’agglomération de Maubeuge, La fragmentation des milieux est lourde et ancienne. Elle urbaine qui connaît une double répartition : se fait sentir de manière radiale. est matérialisée de longue date par l’urbanisation et l’in- - la vallée de la Sambre a concentré le développement L’aménagement de la RN 2 dustrialisation et renforcée plus récemment par les gran- urbain et industriel le long d’un cordon linéaire très en voie autoroutière devrait des infrastructures (A2, A23, voies ferrées, lignes HT …). dense. accélérer encore ce processus Les habitats naturels sont encore relativement bien repré- - les autres villes et villages sont répartis de manière et l’entraîner vers la Thiérache sentés dans le réseau de zones humides et de tourbiè- régulière dans la trame bocagère. (à moins d’aménagements res. Les écosystèmes secondaires ont colonisé les friches taches éco-paysagères est compensatoires conséquents et (QÀQOHWURLVLqPHUpVHDXGH cohérents). Parallèlement à cette industrielles (boisements, terrils, …). constitué des cellules de cultures ouvertes qui sont venues évolution, la fragmentation des miter le bocage. On observe un gradient assez net depuis habitats jusqu’ici très limitée est HAINAUT-AVESNOIS le Sud vers le Nord où l’on passe de cellules petites et peu en cours de réalisation. Elle se Il s’agit de la plus grande entité paysagère après le Haut dominantes vers des cellules plus nombreuses et de taille passe de manière diffuse et insi- Artois. importante. dieuse, donc difficile à maîtriser. Le grain est mixte : grossier à cette échelle de travail, il /HV ÀQDJHV GH FHV YLOODJHV UXUDX[ RQW pWp JDJQpV VXU Encore indemne de la plupart GHYLHQWÀQORUVTXHO·RQGHVFHQGjXQHpFKHOOHSOXVSUp- la forêt lors des grands défrichements du Moyen-ge. La des grandes infrastructures de cise. Quelques grandes taches boisées dominent. communication, c’est le mitage IRUPH GX ÀQDJH HVW OH SOXV VRXYHQW FLUFXODLUH FRPPH par les grandes cultures qui a Actuellement la matrice est encore composée de manière dans le Cambrésis, mais avec un intervalle plus grand dilaté le maillage bocager ainsi majoritaire de zones bocagères. Mais, si la tendance correspondant à une richesse agronomique moindre des que l’urbanisation linéaire le long récente se continue au même rythme, on aura rapidement terroirs : cela se voit encore nettement au Nord et au Sud des axes de communication affaire à deux matrices différentes entre le Sud et le Nord, de la forêt de Mormal, autour de la forêt de Trélon, dans la qui constituent des menaces à SRXUÀQLUJOREDOHPHQWSDUXQHmatrice de cultures ouver- Haie d’Avesnes, … La lisière Nord de la forêt de Mormal l’échelle de tout l’Avesnois. tes à terme. montre curieusement un caractère très linéaire appuyé ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD-PAS DE CALAIS ATLAS DES APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE 67 RÉGION AUTOMNE 2005 NORD- PAYSAGES PAS DE CALAIS PAYSAGES NATURELS SYNTHÈSE sur le tracé d’une ancienne voie romaine majeure menant YHUV%DYD\--'XERLVDPRQWUpODSHUVLVWDQFHjWUqVORQJ terme de ces lisières forestières. Les corridors biologiques sont omniprésents et présen- tent le plus souvent un caractère diffus et une structure en gué. Les corridors forestiers sont nombreux et majeurs à l’échelle régionale et inter-régionale (Haie d’Avesnes, …). Le bocage possède un fonctionnement en réseau très remarquable et encore très fonctionnel malgré le mitage dont il fait l’objet. Sa nature (matrice) rôle et ses fonctions (connectivité) se superposent. C’est une zone de connexion biologique majeure à l’échelle régionale car elle permet d’assurer les échanges Ouest- Est avec le massif ardennais. &·HVW XQ SD\VDJH WUqV KpWpURJqQH j pFKHOOH ÀQH PDLV homogène à grande échelle. Les habitats naturels sont principalement représentés par des fragments de forêts anciennes ; cependant, la frag- mentation des habitats jusqu’ici très limitée est en cours de réalisation. Elle se passe de manière diffuse et insi- GLHXVHGRQFGLIÀFLOHjPDvWULVHU(QFRUHLQGHPQHGHODSOX- part des grandes infrastructures de communication, c’est le mitage par les grandes cultures qui dilate le maillage bocager ainsi que l’urbanisation linéaire le long des axes de communication qui constituent des menaces à l’échelle de tout l’Avesnois. Un autre effet de morcellement existe par la forme tenta- culaire de la plupart des centres urbains qui forment une toile reliant les villages entre-eux.

ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAIS ATLAS DES APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE 69 RÉGION AUTOMNE 2005 NORD- PAYSAGES PAS DE CALAIS PAYSAGES RURAUX

APPROCHE AGRICOLE

PAYSAGES DE TERROIR

OCCUPATION DES SOLS SIMPLIFIÉE

SYNTHESE : COHÉRENCES RURALES ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAIS ATLAS 70 APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE DES AUTOMNE 2005 RÉGION NORD- PAYSAGES PAYSAGES RURAUX PAS DE CALAIS APPROCHE AGRICOLE Les principales sources Lorsque l’on parle de paysage, la première image est sou- VDQVDXFXQGRXWHOHUpVXOWDWGHFKRL[SROLWLTXHVLQGLYLGXHOV Les données agricoles sont vent celle d’une douce campagne. Les paysages ruraux ont ORFDX[QDWLRQDX[HWLQWHUQDWLRQDX[&HWWHGHUQLqUHpFKHOOH issues de la carte des petites DLQVLXQHLPSRUWDQFHPDMHXUHGDQVODGpÀQLWLRQPrPHGHV DSULVXQHSDUWHQFRUHSOXVIRUWHDYHFOD3ROLWLTXHDJULFROH régions agricoles (PRA) et de la paysages régionaux. Il n’est pas rare que les analyses pay- commune de l’Union européenne. contribution de l’agriculture, de VDJqUHVV·DUUrWHQWjO·LGHQWLÀFDWLRQGHFHVSD\VDJHV/·DJUL- Les campagnes du Nord - Pas-de-Calais avec leurs terres la forêt et de la pêche maritime FXOWXUHVHGpÀQLWDXMRXUG·KXL jODIRLVFRPPHXQHDFWLYLWp ULFKHVHWXQH©VRFLpWpUXUDOHªSHUIRUPDQWHVHVRQWDGDSWpHV au schéma de services collectifs économique de production et comme une activité créatrice jXQPRGqOHGHSURGXFWLRQLQWHQVLI TX·HOOHVDYDLHQWSDUWLFLSp des espaces naturels et ruraux et/ou gestionnaire des paysages nationaux. Notre pays, jIDLUHpPHUJHUGqVOH;,;qPHVLqFOH 7RXWOHFRHXUGHOD (SSCENR). VDQVGRXWHJUkFHjODGLYHUVLWpGHVDJpRJUDSKLHV·KRQRUH région du Sud au Nord, d’Est en Ouest témoigne de la réus- de la grande diversité de ses paysages ruraux. Ces derniers VLWHGHFHPRGqOH,FLHWOjODQDWXUHGHVVROVD©UpVLVWpªj Les données relatives aux sont les indéniables supports de l’identité d’une région et de ce stéréotype composé de paysages ouverts, labourés. Les paysages de pays sont issues son activité touristique. bocages Avesnois et Boulonnais, la plaine de la Scarpe et du chapitre «productions d’aménités» du même schéma 0DLV YRLFL TXH OHV SD\VDJHV UXUDX[ FKDQJHQW  /D QRWLRQ GHQRPEUHX[IRQGVGHYDOOpHVRIIUHQWDX[UHJDUGVOHVYHUWV (SSCENR). est toute relative puisque les paysages n’ont jamais cessé intenses de leurs prairies. Le marais Audomarois, les marais d’évoluer. Mais la mémoire collective se souvient des paysa- GHV %DV&KDPSV 3LFDUGV OHV PDUDLV GX SLHG GH O·$UWRLV Enfin, la carte d’occupation JHVUXUDX[KpULWpVGHO·DQFLHQUpJLPH ERFDJHVSRO\FXOWXUH *XvQHV$UGUHV OHYDOGH6HQVpHPrOHQWLQWLPHPHQWHDX des sols utilisée est celle de la de subsistance) et des paysages ruraux spécialisés con- HWSDUFHOOHVDJULFROHVSUDLULDOHVPDUDvFKqUHVRXHQFRUHFXO- Région Nord - Pas-de-Calais IRUWpVRXDSSDUXVDYHFO·DPpOLRUDWLRQGHVWUDQVSRUWVHWGHV WLYpHV(QÀQOHVGXQHVRXHQFRUHOHVVRPPHWVGHVPRQWV – Sigale ; elle date de 1998. PR\HQVGHFRQVHUYDWLRQ PDUDvFKDJHSURGXFWLRQVjYDOHXU GH)ODQGUHUHIXVHQWODYDORULVDWLRQDJULFROH ajoutée...). Cette description est pourtant caricaturale : partout des /HVERXOHYHUVHPHQWVWHFKQLTXHVHWpFRQRPLTXHVGHO·DSUqV ODERXUVHWLFLHWOjTXHOTXHVHVSDFHVGHSOXVJUDQGHGLYHUVLWp JXHUUHRQWUDSLGHPHQWHWGXUDEOHPHQWIDLWpYROXHUOHVSD\- G·XVDJHVDJULFROHVGHVVROV,OQ·HVWSDVXQH]RQHGHJUDQGH VDJHVDJUDLUHVWDQGLVTXHOD©UXUDOLWpªIUDQoDLVHGHYHQDLW FXOWXUHTXLUHVVHPEOHjXQHDXWUH/DSODLQHPDULWLPHHVW une urbanité... sillonnée de watergangs, le Haut Artois présente de très ,OLPSRUWHFHSHQGDQWGHQHSDVIDLUHGHO·KLVWRLUHjO·DXQHGH QRPEUHXVHVSUDLULHVOD)ODQGUHHVWSRQFWXpHGHIHUPHVHW QRWUHQRVWDOJLH/HVWUDYDX[G·KLVWRULHQVFRQGXLWVHQ3LFDU- G·DUEUHVOHVFROOLQHVJXvQRLVHVRXYUHQWVXUODPHUOH&DP- GLHHWGDQVOH%RXORQQDLV 5'LRQ VXUOHVWUqVQRPEUHXVHV brésis auréole ses villages de prairies bocagères, etc. traces de domaines agricoles romains mettent en lumière 4XHVWLRQQHUO·DYHQLUGHVSD\VDJHVUXUDX[QHSHXWrWUHIDLW XQHPLVHHQFXOWXUH©LQWHQVLYHªGHFHVWUqVERQQHVWHUUHVj au mépris des engagements politiques de notre pays, qui céréales. Les bocages tant vantés de notre région ne sont orientent l’économie agricole toute entière. Pourtant, le pay- VDQVGRXWHSDVOHVFRQWHPSRUDLQVGHQRVDQFrWUHVOHVJDX- sage peut avoir sa place et participer d’un dynamisme local lois... FDSDEOHGHFRQVWUXLUHXQHUpVLVWDQFHIDFHjXQHKRPRJp- Objet de bien des paradoxes, les paysages ruraux sont néisation des territoires comme des esprits. ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAIS ATLAS DES APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE 71 RÉGION AUTOMNE 2005 NORD- PAYSAGES PAS DE CALAIS PAYSAGES RURAUX APPROCHE AGRICOLE Veurne (Furnes)

Gent N  Dunkerque (Gand) e Dunkerque ld he Sc

Gravelines 010km Flandre maritime Bourbourg Hondschoote Bergues Ijzer Zone herbag re d’ levage Calais de canal BELGIQUE

c Bourbourg a Plaine maritime Zone mixte culture- levage n a Leie l d Aa e C Yser Collines alais Zone de polyculture et levage intensif diversifi gu noises Ardres Audruicq Wormhout Zone de grande culture Guînes Ardres Kortrijk BRUXELLE Ieper (Courtrai) Zone mara ch re l gumi re BRUSSEL (Ypres) Marais Steenvoorde Marquise Cassel Hem audomarois Limite des petites r gions agricoles Saint-Saint- Flandre intrieure Omer Boulogne- Omer sur-MerBoulogne- Bailleul sur-Mer Boulonnais Hazebrouck Escaut Zones hydromorphes et zones basses c Hazebrouck De le Tourcoing an a l d (am nagements hydrauliques n cessaires) Lumbres e N Roubaix e Liane u

f f o Armentières s Source : Sch ma de services collectifs des espaces naturels et ruraux - Desvres s Aa Contribution de la r gion Nord - Pas-de-Calais Lys PlaineMerville deLys la LLysys LILLE Villeneuve Samer Aire-sur- d’Ascq la-Lys Haut pays d’Artois R gion lilloise Tournai canal d Bas pays Pays d’Aire ’A ir e le de B thune De Lillers

Béthune La Bassée

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Étaples e a Marque PPvlev le n

Fruges Auchel Law a Auchel l

B thunois d Carvin Bruay-la- e

l Buissière a Montreuil- D Orchies sur-Mer Bruay-la- e le Saint-Amand- Buissière les-Eaux Mons Bas-Champs Canche Lens Liévin Pays de Montreuil Liévin Marchiennes se Hénin- Marchiennes Plaine de la Scarpe Berck-sur-Mer Berck-sur-Mer oi Saint-Pol- ern Saint-Pol- Beaumont T sur-Ternoise Scarpe Hesdin Douai Valenciennes

Scarpe canal Denain

de Canche TernoisTernois la Arras Sen Artois Rhonelle Maubeuge se Bavay Arras Bouchain caillon

Auxi-le- Selle Hainaut Château Le Quesnoy

e r b m a S Au Escaut Erclin th ie Solesmes Cambrai Solre- canal de la Somme le-Château Doullens H elpe M ajeu Cambr sis Landrecies r Avesnes- Help Le Cateau- e M sur-Helpe in Cambrésis e u re Thi rache Abbeville Bapaume

Trélon re mb d Sa r o N RÉGION PICARDE u d

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c ATLAS DES PAYS A G E S DE LA RÉGI O N NO RD - PAS -DE-C ALAIS ATLAS APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE DES AUTO MNE 2 005 RÉGION NORD- PAYSAGES PAYSAGES RU RAUX PAS DE CALAIS PAYSAGES DE TERROIRS Veurne (Furnes)

Gent (Gand) e Dunkerque ld he Sc

rg Gravelines ou urb Bo Hondschoote r Bergues Ijze Plaine maritime de Calais l cana BELGIQUE

c Bourbourg a n e a Lei l d Aa Littoral e C Yser Collines alais Plaines humides ou marais guînoises Ardres Audruicq Wormhout Guînes Kortrijk Bocages Flandre intérieure Ieper (Courtrai) (Ypres) Grandes cultures Steenvoorde Marquise m Marais Cassel He Forêt dominante audomarois Pays de Licques Saint- Collines Boulogne- Boulonnais Omer sur-MerBoulogne- Bailleul Limite interne des paysages de grandes cultures sur-Mer Ferrain ut Esca c Hazebrouck De Tourcoing an û a l l e d Lumbres e ane N Roubaix Source : Schéma de services collectifs des espaces naturels et ruraux - Li e u

f f o Armentières Contribution de la région Nord-Pas de Calais s s Desvres a é A s Merville Lys Ly LILLE Villeneuve Samer Aire-sur- d Ascq la-Lys Plaine de la Lys Weppes · Haut pays d'Artois Tournai Haut Boulonnais canal d'A ir Mélantois e Plainele de Deû Lillers La Bassée la Deûle

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l Artois Buissière a Pévèle Montreuil-euil- D Orchies sur-MerMer eûle Saint-Amand- Pays de Montreuil les-Eaux Mons Bas-Champs Lens Plaine de la Scarpe Liévin se Hénin- Marchiennes Berck-sur-Mer Berck-sur-Mer oi ern Saint-Pol- Beaumont T sur-Ternoise Scarpe Hesdin Douai Valenciennes

Scarpe Val d'Authie ca n ldelal Douaisis Denain Ca nc Hainaut he Ternois a S e R n Valenciennois hon Maubeuge s ell Bavay é e Arras e Bouchain Éc aillon Val de Sambre Se Auxi-le- Val de Sensée lle Château Le Quesnoy

e r t b m cau a s S Au E Erclin thi Pays de Mormal e Solesmes Cambrai Solre- can le-Château al de la Somm Doullens Helpe M ajeur Avesnes- Landrecies He lpe e Cambrésis Le Cateau- M sur-Helpe in Cambrésis e u re Avesnois Abbeville Bapaume

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c A TLAS DES PAYS A G E S DE LA RÉGI O N NO RD - PAS -DE-C ALAIS ATLAS DES APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE 7 3 RÉGION 2005 NORD- PAYSAGES PAS DE CALAIS P AYSAGES RU RAU X O CCUPATIO N DU SO L SIMPLIFIÉE

Veurne N (Furnes)

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(Gand) e Dunkerque ld he 01km 0 Sc

rg Gravelines ou rb Bou Hondschoote Bergues de Calais l Prairies et/ou bois dominants cana BELGIQUE

c Bourbourg a n ie a Le Prairies et cultures l d A er e C a Ys alais Cultures avec auréoles prairiales autour des villages

Ardres Audruicq Wormhout et/ou en accompagnement des vallées, coteaux... Guînes Kortrijk BRUXEL Ieper (Courtrai) Grandes cultures dominantes BRUSS (Ypres) Steenvoorde Zones urbaines denses Marquise Cassel Hem Zone urbaine minière intégrant des espaces agricoles Saint- Boulogne- Omer Forêts sur-MerBoulogne- Bailleul sur-Mer ut Esca D c Hazebrouck eû Tourcoing Source : Région Nord - Pas-de-Calais - Sigale an a le l d La simplification de la carte d'occupation du sol a été réalisée manuellement Lumbres e ane N Roubaix Li e u

f f o Armentières s s Desvres é Aa s Merville Lys Ly LILLE Villeneuve Samer Aire-sur- d’Ascq la-Lys Tournai

canal d'A i re e eûl D LillerLillerss e La Bassée u Béthune rq Étaples Ma Fruges Auchel Lawe Bruay-la- Carvin Buissière Montreuil- Orchies sur-Mer Saint-Amand- les-Eaux Mons Canch Lens e Liévin se Hénin-Hénin Marchiennes Berck-sur-Mer Berck-sur-Mer oi ern Saint-Pol- BeaumontBeaumo T sur-Ternoise Scarpe Hesdin Douaii Valenciennes

Scarpe Denain

d C e anche la S e R nsée honell Maubeuge e Bavay Arras Bouchain Écaillo n Auxi-le- Selle Château Le Quesnoy

e r b m a scaut S E Erclin

Solesmes Cambrai Solre- le-Château Doullens H elpe M ajeu Landrecies r Avesnes- Help Le Cateau- e M sur-Helpe in Cambrésis e u re Abbeville Bapaume

Trélon re mb d Sa r o N RÉGION PICARDE u d

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c ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAIS ATLAS 74 APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE DES AUTOMNE 2005 RÉGION NORD- PAYSAGES PAYSAGES RURAUX PAS DE CALAIS SYNTHÈSE

Veurne N (Furnes) Littoral Gent Bocage (Gand) e Dunkerque ld Grandes cultures he 010km Sc Labours et prairie Plaines basses Gravelines et marais Bourbourg Hondschoote Bergues Ijzer Calais de canal BELGIQUE

c Bourbourg a na Leie l d Aa e C PLAINE MARITIME Yser alais AU PIED Audruicq Gu nes DE L ARTOIS Wormhout Ardres COLLINES Ieper (Ypres) GUºNOISES Steenvoorde Marquise Cassel Hem MARAIS FLANDRE Pays de AUDOMAROIS Licques Saint-Omer INT RIEURE Boulogne- Bailleul sur-Mer Hazebrouck Escaut c Deûl Tourcoing BOULONNAIS an a e l d Lumbres e Y S N L Roubaix Liane e A u L Armenti res f f E Ferrain o D s I N E s P L A Desvres é Aa Samer Lys Merville Lys LILLE Villeneuve Aire-sur- d Ascq Pays d’Aire la-Lys PAYS LILLOIS Tournai Weppes canal d'A Haut pays d’Artois ire Deûle M lantois Lillers De le B thune La Bass e

taples LES HAUTS ARTOIS c Marque a n

Fruges Lawe a l

Auchel Le B thunois d e Carvin P VØLE l Montreuil- a Bruay-la- L E D sur-Mer P A eûle Orchies Saint-Amand- BAS- Buissi re Y S Mons M les-Eaux CHAMPS PAYS Canch Lens Plateau I N e I E PLAINE DE DE Li vin lensois R LA SCARPE e Marchiennes Berck-sur-Mer is H nin- MONTREUIL erno Beaumont T Scarpe Saint-Pol- Douai Valenciennes Hesdin Ternois sur-Ternoise Scarpe Entre Douai et Valenciennes S canal lade I Denain S Canche ENTRE R Sensée B Bavay Maubeuge ARTOIS M Arras Bouchain Rhonelle ARRAGEOIS A Écaillo C e ET n br SENS E am Auxi-le- Selle T Le Quesnoy S Ch teau HAUTS-ARTOIS ARTOIS E "ARRAGEOIS" Pays S Escaut I de Authi Solesmes Solre- e O Mormal le-Ch teau Ensembles Erclin AVESNOIS Cambrai N

canal de la Somme Doullens S

E H e Sous-ensembles elp M ajeur CAMBR SIS V Landrecies Help e M A in e Avesnes- Altitude en m tre : u re sur-Helpe Abbeville E Thi rache + de 180 Bapaume Le Cateau- entre 120 et 180 R Cambr sis

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entre 20 et 120 N Tr lon bre

E am - de 20 d S r o N RÉGION PICARDE u d

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c ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAIS ATLAS DES APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE 75 RÉGION AUTOMNE 2005 NORD- PAYSAGES PAS DE CALAIS PAYSAGES RURAUX SYNTHÈSE Au bonheur des sigles La présentation des paysages ruraux commence au Sud, CAMBRÉSIS se déroule d’Est en Ouest puis se poursuit du Nord au &HWHQVHPEOHFRPSRVpGHJUDQGHVFXOWXUHVEpQpÀFLH Petites régions agricoles : PRA Sud. G·XQHODUJHLGHQWLÀFDWLRQ /HVOLPLWHVVLWXpHVjO·(VWVRQWFHSHQGDQWÁXFWXDQWHV Schéma de services collec- suivant que l’on retienne ou non les limites administra- tifs des espaces naturels et AVESNOIS - THIÉRACHE tives de l’arrondissement. ruraux : SSCENR &HW HQVHPEOH PDUTXp SDU O·LPSRUWDQFH GH O·KHUEH ERFDJH HWGHVERLVSUpVHQWHGHVOLPLWHVYDULDEOHV ARTOIS ARRAGEOIS ODSHWLWHUpJLRQDJULFROHGHOD7KLpUDFKHQHUHSUHQGTXH Cet ensemble, composé de grandes cultures, est bien OHVWHUUHVKDXWHVGX6XGGXGpSDUWHPHQWGX1RUG LGHQWLÀp - du point de vue du système d’exploitation dominant ,OQ·DSSDUDvW SDVFHSHQGDQW GHWHUPLQRORJLH VSpFLÀ- QRWLRQLVVXHGHODFRQWULEXWLRQDJULFROHDX66&(15  TXH(QHIIHWOHPRW©$UWRLVª DXTXHOWRXVOHVDXWHXUV OHVHFWHXUGH0RUPDOFRPSOqWHOD7KLpUDFKH ]RQHKHU- ont recours) recouvre un espace beaucoup plus vaste bagère d’élevage), RIIUDQWXQHWUqVJUDQGHYDULpWpGHSD\VDJHVUXUDX[ HQÀQO·RFFXSDWLRQGHVVROVLQGLTXHXQHIRUWHGHQVLWp SUDLULDOHGX1RUGGH0RUPDOjODIURQWLqUHEHOJH XQH Entre Cambrésis et Artois, la limite semble essentiellement partie de ce que certains appellent le Hainaut) ; tandis d’inspiration administrative. Notons que le Cambrésis, qui que cette densité baisse de part et d’autre de la vallée possède de rares boisements, est sillonné de nombreuses industrielle de la Sambre. «coupures» Nord/Sud (Escaut, canal, autoroute…) ; tandis que l’Artois Arrageois présente une campagne très ouverte ENTRE AVESNOIS ET CAMBRÉSIS et des villages parfaitement agglomérés. &HWWH]RQHSUpVHQWHXQHDOWHUQDQFHGHYDOOpHVSUDLULDOHV HWGHSODWHDX[ODERXUpV(OOHDSSDUDvWFRPPHXQSD\VDJH SENSÉE de transition entre le bocage avesnois et les grandes cul- Ce petit secteur prairial est largement occupé par des tures du Cambrésis. SODQVG·HDXjYRFDWLRQGHORLVLUV - Du point de vue des PRA, le secteur correspond au Sud du Hainaut. ENTRE ARTOIS ARRAGEOIS ET HAUTS-ARTOIS - La carte des paysages de pays du SSCENR n’iden- Cet ensemble, dominé par les grandes cultures, pré- WLÀHSDVFHVHFWHXUHQWDQWTXHWHOLOOHSDUWDJHHQWUH sente des villages entourés d’auréoles prairiales. Il s’agit, Valenciennois et Cambrésis. FRPPHSRXUOD]RQHHQWUH$YHVQRLVHW&DPEUpVLVG·XQ paysage de transition. ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAIS ATLAS 76 APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE DES AUTOMNE 2005 RÉGION NORD- PAYSAGES PAYSAGES RURAUX PAS DE CALAIS SYNTHÈSE VERS UNE TYPOLOGIE... &HVHFWHXUTXLDSSDUWLHQWjOD35$GX7HUQRLVSUp- LES BAS-CHAMPS La carte des «paysages de VHQWHXQV\VWqPHG·H[SORLWDWLRQGRPLQDQW OHVJUDQGHV Ce petit secteur est essentiellement marqué par son pays» du SSCENR distingue 6 FXOWXUHV LGHQWLTXHjFHOXLGHO·$UWRLVDUUDJHRLV FDUDFWqUHOLWWRUDO PDUDLVDUULqUHOLWWRUDX[  types de paysages :  'X SRLQW GH YXH GX UHOLHI OHV FROOLQHV DUWpVLHQQHV - littoral, FRPPHQFHQWLFLjSUHQGUHTXHOTXHDPSOHXU BOULONNAIS - plaines humides ou marais, /D]RQHKHUEDJqUHHWERFDJqUHGX%DV%RXORQQDLVHVW - bocages, HAUTS-ARTOIS WUqVFODLUHPHQWLGHQWLÀpH - grandes cultures, - forêts, Quatre sous-ensembles se distinguent au sein du vaste - collines. HQVHPEOH GHV ©FROOLQHV GH O·$UWRLVª SD\VDJHV GHSD\V COLLINES GUÎNOISES du SSCENR). Le secteur est très largement voué aux grandes cultures. La présente approche met égale-  /H7HUQRLVHVW FLUFRQVFULW SDU XQH 35$ /D ]RQH HVW /HUHOLHITXLIRUPHXQHFUrWHHQWUH$UWRLVHWSODLQHFDODL- ment en évidence des paysages SOXVKHUEDJqUHTXHO·HQVHPEOHSUpFpGHQW/HUHOLHIHVW VLHQQHHWODJpRORJLHSDUWLFLSHQWjODGpÀQLWLRQGHO·HQ- offrant concomitamment des SRXUWDQWDVVH]SURFKHELHQTXHGHVYDOOpHVVLOORQQHQW semble. zones vouées aux grandes cultu- res (le plus souvent des plateaux le pays. /D]RQHDGHVOLPLWHVYDULDEOHVTXLLQWqJUHQWRXQRQ ou des plaines) et des secteurs /HKDXWSD\VG·$UWRLVHVWXQWHUULWRLUHGRPLQpSDUO·pOH- OH©SLHGGHO·$UWRLVª ]RQHGHPDUDLV '·DXWUHSDUWOD herbagers plus ou moins bocagers YDJHHWO·KHUEHPDLVLOVHGLVWLQJXHSDUVRQUHOLHIPDUTXp WHUPLQRORJLHSRUWHjFRQIXVLRQGDQVODPHVXUHRFH (vallées prairiales et/ou auréoles et ses altitudes élevées. VHFWHXUV·pWHQGGX%ODQF1H]DX0DUDLV$XGRPDURLV prairiales liées à l’habitat). Ces - Le pays de Licques est intégré au Boulonnais du point paysages sont parfois nés de l’évolution historique de paysages GHYXHGHV35$(WGHIDLWOHV\VWqPHG·H[SORLWDWLRQ\ AU PIED DE L’ARTOIS de bocage. La régression régionale HVWO·pOHYDJHjO·KHUEH6RQUHOLHIVSpFLÀTXHMXVWLÀHVRQ PDUDLVGH*XvQHVHWG·$UGUHV%UpGHQDUGH des herbages dont témoignent les LGHQWLÀFDWLRQ SD\VDJHVGHSD\VGX66&(15  &HSHWLWVHFWHXUWUqVPDOLGHQWLÀpSUpVHQWHGHQRPEUHX- statistiques agricoles, nous conduit - Le pays d’Aire est une PRA. Alors que les conditions ses prairies plus ou moins marécageuses. à entériner les évolutions passées VRQWSURFKHVGHFHOOHVGHOD)ODQGUHLQWpULHXUHOHV\V- 6HXOHO·RFFXSDWLRQGHVVROVPHWHQUHOLHIFHWWHEDQGH et à créer une famille de paysa- WqPHG·H[SORLWDWLRQGRPLQDQW\HVWDUWpVLHQ ]RQHPL[WH ges unissant «labours et prairies». de territoire qui longe les ultimes et septentrionales col- Cette approche, qui permet de culture-élevage). lines de l’Artois. décrire plus fidèlement les paysa- ges régionaux, conduit à suppri- PAYS DE MONTREUIL MARAIS AUDOMAROIS mer les paysages de collines. Les /D]RQHYRLWGRPLQHUOHVJUDQGHVFXOWXUHV/HVGHX[YDO- %LHQTXHOHFDUDFWqUHPDUDvFKHUGHOD]RQHQHVHGLVWLQ- paysages forestiers ne sont pas OpHV(VW2XHVW &DQFKHHW$XWKLH HWOHVYDOOpHVDIÁXHQWHV non plus repris ici ; le pays de JXHSDVDXQLYHDXGHO·RFFXSDWLRQGXVROjO·pFKHOOHUpJLR- Mormal étant essentiellement un GHOD&DQFKHGRQQHQWDXSD\VVHVSD\VDJHVSUDLULDX[ QDOHFHWWHSHWLWH]RQHHVWELHQLGHQWLÀpH secteur bocager. /D]RQHHVWELHQLGHQWLÀpHELHQTXHVHVOLPLWHV(VW VRLHQWTXHOTXHSHXÁXFWXDQWHV ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAIS ATLAS DES APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE 77 RÉGION AUTOMNE 2005 NORD- PAYSAGES PAS DE CALAIS PAYSAGES RURAUX

FAMILLES DE SYNTHÈSE PAYSAGES RURAUX

PLAINE MARITIME /HVSD\VDJHVGHSODWHDX[ 0pODQWRLV:HSSHV)HUUDLQ VRQW Littoral /D]RQHVHFRPSRVHHVVHQWLHOOHPHQWGHJUDQGHVFXOWX- FRPSOpWpVGHFHX[GHYDOOpHVKXPLGHV 'H€OH0DUTXH  Bas-Champs UHV(OOHHVWWUqVFODLUHPHQWLGHQWLÀpH (Boulonnais) PÉVÈLE (Collines guînoises) FLANDRE INTÉRIEURE /·HQVHPEOHELHQLGHQWLÀp 35$66&(15 SUpVHQWHXQH (Plaine maritime) Plaines basses et marais /D ]RQH WUqV ELHQ LGHQWLÀpH YRLW GRPLQHU OHV JUDQGHV occupation du sol graduellement plus prairiale d’Ouest en Sensée cultures. Ainsi, le système agricole de polyculture et éle- (VW YHUVODIURQWLqUHEHOJH  (Bas-Champs) YDJHLQWHQVLIKRUVVROJpQqUHGHVSD\VDJHVWUqVRXYHUWV Marais audomarois &HFLG·DXWDQWSOXVTXHODVWUXFWXUHGLVSHUVpHGHO·KDELWDW PLAINE DE LA SCARPE Au pied de l’Artois s’accompagne d’une égale dispersion des prairies. Cette /D]RQHQHWWHPHQWKHUEDJqUHHVWELHQLGHQWLÀpHPDOJUp Plaine maritime dernière ne permet plus guère une lecture bocagère du GHVOLPLWHVÁXFWXDQWHV Plaine de la Lys - La carte des paysages de pays reprend les limites Plaine de la Scarpe SD\VDJHELHQTXHFHGHUQLHUIXWLQGpQLDEOHPHQWERFDJHU Bocages dans le passé. En ce sens, la Flandre intérieure est sans DGPLQLVWUDWLYHVGX3DUFQDWXUHOUpJLRQDO DYDQWOHQRX- Avesnois-Thiérache doute le paysage rural régional ayant le plus nettement YHDXSpULPqWUHLVVXGHVDQRXYHOOHFKDUWH  Boulonnais évolué ces dernières décennies. /D35$SOXVYDVWHLQWqJUHOHVVHFWHXUVKXPLGHVGHV Labours et prairies plaines de la Scarpe et de l’Escaut. Entre Avesnois et Cambrésis PLAINE DE LA LYS Entre Artois Arrageois et Hauts- LE PAYS MINIER Artois /·HQVHPEOH KRPRJqQH SDU OD GRPLQDWLRQ GHV JUDQGHV Hauts-Artois cultures, est traversé par la limite départementale. Les &HWHQVHPEOHQ·HVWSDVLGHQWLÀpHQWDQWTXHWHODXVHLQ Pays de Montreuil prairies sont ici moins nombreuses qu’en Flandre inté- GHVDSSURFKHVGX66&(15,OHVWFHSHQGDQWDSSDUXXWLOH Flandre intérieure ULHXUH PDOJUpXQKDELWDWOLQpDLUH /HV\VWqPHG·H[SORLWD- de mettre en lumière ce territoire d’une ruralité aux prises Pévèle WLRQGRPLQDQWPDUDvFKHUHWOpJXPLHUSUpVHQWDX6XGGHOD DYHFOHWUqVVSpFLÀTXHWLVVXXUEDLQPLQLHU(QHIIHWQXOOH (Les Pays miniers - entre Douai ]RQHQHVHSHUoRLWSDVGDQVO·LQWHUSUpWDWLRQGHO·RFFXSD- autre agglomération régionale ne voit s’imbriquer autant et Valenciennes) tion des sols. Grandes cultures HQVXUIDFHFRPPHHQLQWHUIDFH O·XUEDLQHWOHUXUDO Cambrésis 7URLVVRXVHQVHPEOHVSHXYHQWrWUHGLVWLQJXpV Artois arrageois PAYS LILLOIS  OH %pWKXQRLV SUpVHQWH OH PrPH V\VWqPH GRPLQDQW (Pays de Montreuil) L’agglomération lilloise se distingue par la présence de d’exploitation que la Flandre intérieure, Collines guînoises nombreux sous-ensembles agricoles plus ou moins - le plateau lensois est essentiellement voué aux gran- (Plaine maritime) «recouverts» par le tissu urbain. des cultures, (Plaine de la Lys) - entre Douai et Valenciennes, les paysages ruraux sont Pays lillois /HV\VWqPHG·H[SORLWDWLRQGRPLQDQWHVWPDUDvFKHUHWOpJXPLHU Le pays minier DX1RUGHWSRO\FXOWXUDO pOHYDJHLQWHQVLIGLYHUVLÀp DX6XG variés, alternant plateaux et vallées. ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAIS ATLAS DES APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE 79 RÉGION AUTOMNE 2005 NORD- PAYSAGES PAS DE CALAIS PAYSAGES URBAINS

APPROCHE HISTORIQUE

APPROCHE ÉCONOMIQUE

LA CROISSANCE URBAINE

LE MAILLAGE DU TERRITOIRE

LES FORMES URBAINES

SYNTHESE : COHÉRENCES URBAINES ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAIS ATLAS 80 APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE DES AUTOMNE 2005 RÉGION NORD- PAYSAGES PAYSAGES URBAINS PAS DE CALAIS APPROCHE HISTORIQUE Les principales sources Après avoir parcouru l’histoire de la région Nord - Pas- La carte ci-contre met en exergue : L’approche urbaine à l’échelle de-Calais, nous retraçant la constitution mouvementée - Une histoire indissociable entre la création ou le du territoire régional nécessite la de notre territoire, l’objectif a été de comprendre développement des villes et les voies d’eau ou les mise en place d’une démarche le fondement de nos villes. À la rencontre des faits zones humides de notre région. spécifique. En effet, au premier abord, la ville, constituée de ses historiques et de la morphologie des lieux, les cartes de - Une permanence de l’histoire maritime, ayant places, ses rues, ses quartiers, Cassini peuvent être considérées comme la première fondé bon nombre de ports littoraux, aujourd’hui ses faubourgs, ses banlieues, ses typologie urbaine de la région. confortés ou complètement disparus. couronnes périurbaines…, s’ap- À l’évidence, ce choix ne permet pas d’appréhender préhende difficilement à l’échelle 8QHKLVWRLUHWUDQVIURQWDOLqUHLGHQWLÀDEOHDXSUHPLHU d’une région. En outre, les données la complexité urbaine régionale dans son épaisseur regard au travers des deux lignes du Pré-Carré de de base existent dans les diffé- historique. Regarder la région au XVIIIème siècle, c’est Vauban. rentes disciplines, mais concernent négliger les fondements gaulois et romains, passer - Une histoire liée aux échanges, ayant fondé nos soit le territoire national, soit une ville spécifique, ou, enfin, un outre l’essort formidable du Moyen-Âge, oublier les villes sur un carrefour, un pont, ou tout autre point thème très pointu, contenu dans JXHUUHVLQFHVVDQWHVTXLÀUHQWHWGpÀUHQWGHVYLOOOHV d’arrêt sur une voie de communication ... une approche thématique voisine, C’est également prendre le risque de ne pouvoir donner comme la géographie, l’histoire, de juste place à des «objets urbains» régionaux qui l’économie… cristallisent l’identité «nordiste» comme une identité En un mot, la description du «fait urbaine, tels les beffrois et autres Grand’Places... urbain» à l’échelle régionale est Ce choix s’explique pour deux raisons. peu importante. Pour initier cette En premier lieu, il n’est guère possible dans le Nord approche urbaine, novatrice dans le cadre d’un atlas des paysa- - Pas-de-Calais de contempler des paysages urbains ges, notre démarche se fonde médiévaux ; les guerres aussi nombreuses que sur l’analyse de cinq thèmes destructrices les ont totalement détruits. transversaux (approche historique, Et puis, il faut attendre le XVIIIème siècle pour approche économique, croissance urbaine, maillage du territoire, EpQpÀFLHU G·XQH YXH G·HQVHPEOH FDUWRJUDSKLTXH GH forme urbaine) devant déboucher O·HVSDFH UpJLRQDO  3DU VRXFL G·HIÀFDFLWp QRXV QRXV sur une synthèse proposant un VRPPHVOLPLWpjO·LGHQWLÀFDWLRQGHVYLOOHVHWGHVERXUJV premier essai de typologies urbai- nes régionales. j OHXU FRQÀJXUDWLRQ GH SODFHV IRUWHV RX GH YLOOHV ouvertes et à leur position géographique : en bordure de littoral, au croisement de deux voies, ou en bordure GHÁHXYHVFDQDX[RXULYLqUHV Plan-maquette de Lille ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAIS ATLAS DES APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE 81 RÉGION AUTOMNE 2005 NORD- PAYSAGES PAS DE CALAIS PAYSAGES URBAINS APPROCHE HISTORIQUE

Veurne (Furnes) N Gent e ld (Gand) he Sc

01km 0 Dunkerque Bourbourg Bourbourg Ijzer Gravelines de BELGIQUE canal Hondschoote c a Bourg traversé na Bergues Leie l d Audruicq Aa Calais e C Ardres Yser alais Watten Wissant Ieper Bourg carrefour Bourg fortifié carrefour de vallée BRUXELLE Esquelbecq Wormhout (Ypres) BRUSSE Hem Bourg pont Marquise Bourg fortifié d'estuaire Steenvoorde Tourcoing Licques Cassel Wervicq Escaut Bourg carrefour de vallée c CominesDeßl an Bailleul Bourg d'estuaire a e l d Saint- e Boulogne- N Liane e Sailly-sur-Lys Roubaix u Hazebrouck Omer f f o

sur-Mer s s Ø Aa Armentières Port d'échouage Lys Lys Bourg fortifié carrefour Lannoy Desvres Estaires canal LILLE Samer Aire-sur- d’ La Gorgue St.-Venant MervilleAi Thérouanne re e la-Lys Deßl Haubourdin Hucqueliers

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Montreuil- Condé-sur-Escaut ise erno Saint-Amand- sur-Mer T Hénin- Scarpe Houdain Lens les-Eaux Beaumont

Scarpe Marchiennes canal de Saint-Pol- Douai Hesdin Canche Aubigny sur-Ternoise la Valenciennes en-Artois SensØ Rhonelle

e Ecaillon Vitry-en-Artois Selle Bavay Arras Maubeuge e Bouchain r b Avesnes-le-Comte m Lécluse a Frévent S Authie Escaut Erclin Le Quesnoy Pont-sur-Sambre canal de la Somme Solesmes H e elp M ajeur Doullens e H lpe M Cambrai in e u re Abbeville Landrecies Avesnes-

Le Cateau- bre sur-Helpe Bapaume am d S r o Cambrésis N REGION PICARDE u d

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c ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAIS ATLAS 82 APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE DES AUTOMNE 2005 RÉGION NORD- PAYSAGES PAYSAGES URBAINS PAS DE CALAIS APPROCHE ÉCONOMIQUE L’or noir Pendant des siècles, la région a appuyé son rayonnement 3- «L’or bleu» ou l’attractivité du littoral Nord - Pas-de- sur son terroir (pays de blé, pays de draps ou de dentelle), Calais sur le commerce (terre de passage) ou encore sur son %HDXFRXSSOXVGLYHUVLÀpTXHOHVGHX[SUHPLHUVO·RUEOHX destin militaire. Le XIXème siècle vient bouleverser ces se traduit dans deux domaines économiques distincts, premières logiques, couplant d’une manière inédite générant leurs propres formes urbaines : développements économiques et développements - L’activité portuaire est fortement liée à l’histoire de urbains. Trois activités économiques majeures ont la région et du territoire national. D’abord militaires, L’or blanc généré de nouvelles formes de développement urbain, OHVSRUWVVHVRQWHQVXLWHGLYHUVLÀpVGDQVODSrFKH souvent très novatrices : le transport de passagers ou de marchandises, d’autres activités économiques liées à la mer, 1- «L’or noir», ou l’étonnante histoire du bassin minier tissant, tantôt des liens privilégiés avec la ville ou, au du Nord - Pas-de-Calais contraire, s’enfermant et se cloisonnant derrière ses D’abord cantonné dans le bassin de Valenciennes, bassins et ses faisceaux de voies ferrées. Les deux la propagation de ces villes-champignons et de leurs dernières décennies du XXème siècle ont totalement «magmas urbains» s’est très rapidement étendue réorganisé l’activité portuaire de la région, d’une part, de Condé à l’Est à Auchel à l’Ouest. Les formes en affectant l’industrie à Dunkerque, le transport à L’or bleu urbaines produites et les cicatrices béantes laissées Calais et la pêche à Boulogne, et, d’autre part, en par la fermeture de toutes ces exploitations restent redonnant à la ville la possibilité de reconquérir incontestablement des enjeux majeurs de la question les franges portuaires désertées par les activités urbaine régionale. portuaires lourdes. 2- «L’or blanc» ou l’histoire du textile dans le Nord /·DFWLYLWpWRXULVWLTXHVHWUDGXLVDQWGHSXLVODÀQGX Contemporain de «l’or noir», il a lui aussi généré XIXème siècle, par la création de stations balnéaires l’explosion urbaine, notamment dans la métropole au destin très varié. lilloise et dans quelques secteurs (comme Caudry, La Côte d’Opale compte aujourd’hui une succession Solesmes, Le Cateau et Avesnes, Trélon, Fourmies) ou de lieux de villégiature souvent créés de toute pièce ou dans quelques villes isolées (comme Calais ou, dans implantés en frange immédiate de villages de pêcheurs une moindre mesure, Arras, Hazebrouck, Cambrai, La ou de villes existantes. Comme pour l’or noir, les formes Bassée…). Plus «urbains» dans leur développement urbaines produites ignorent totalement les structures en que l’or noir, les usines et l’habitat généré par l’activité place. de l’or blanc se sont implantés aux portes ou dans la continuité stricte des structures urbaines existantes, créant ainsi une urbanisation quasi continue. ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAIS ATLAS DES APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE 83 RÉGION AUTOMNE 2005 NORD- PAYSAGES PAS DE CALAIS PAYSAGES URBAINS

APPROCHEp ECONOMIQUE Veurne B (Furnes) B Bray-Dunes Gent I e Malo ld N e (Gand) ch D Dunkerque S

01km 0 B Gravelines Bourbourg F Ijzer T de BELGIQUE L'or noir canal A - Pôle Alimentaire Calaisc a na Leie l Aa de Yser Ca B lais B - Pôle Balnéaire L'or bLanc Wissant Ieper Kortrijk L'or bleu (Ypres) (Courtrai) D - Divers B B Ambleteuses Les vallées Hem T E - Pôle Extraction Wimereux T D B TD T Wervicq Halluin Saint-Omer Comines F - Fret L'agriculture V Tourcoing AB Boulogne-sur-Mer TD Wambrechies I Escaut Arques c Deßle an Marquette D a Les pôles isolés l Wattrelos Le Portel V d Hazebrouck I - Pôle Industriel B e T Lumbres N T Croix I Liane e u TD Roubaix Equihen f f o Armentières B s TV s Ø TV T Lannoy Aa TD La Madeleine Lys TD Lys T B Hardelot TVD D Estaires V Hellemmes Aire-sur-la-Lys Merville LoosTD LILLEI T canal D D Tournai d’ T Ste Cécile Ai B re Haubourdine Deßl

Le Touquet Béthune T La Bassée

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l D Noeux les mines a Condé-sur-Escaut Stella ED D B eßle ET Saint-Amand-les-Eaux B Merlimont ED EV E T Canche T D Mons Bruay-la-Buissière Lens T I V D e E D is Liévin Berck-sur-Mer erno B T D Scarp E Hénin-Beaumont Douai e Valenciennes

Scarpe Ecanal lade D Aniche Denain I Canche

SensØe Maubeuge ED Rhonelle V D DT E V Jeumont Ecaillon V Arras V D Selle D Louvroil D Hautmont e r b m a S Authie Escaut Erclin D T Aulnoye-Aymeries DT canal de la Somme Solesmes Cambrai H e elp M ajeur Doullens e H lpe M T Avesnes-sur-Helpe TV D Le Cateau-Cambrésis in e u Caudry re Abbeville Bapaume T T

bre am Trélon d S r o N T REGION PICARDE u D d

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c ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAIS ATLAS 84 APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE DES AUTOMNE 2005 RÉGION NORD- PAYSAGES PAYSAGES URBAINS PAS DE CALAIS LA CROISSANCE URBAINE &HWWHDSSURFKHSOXVVFLHQWLÀTXHSXLVHVHVGRQQpHV aux franges de la Vallée de la Lys, du bassin minier dans les sources de l’INSEE. Sur les bases d’un travail et de la Pévèle. de collecte des chiffres anciens, remontant parfois au - La Flandre-Lys, l’Audomarois, le Calaisis et le XVIIème siècle et complété par les données du tout %RXORQQDLVFRQÀUPHQWOHXUSURJUHVVLRQ

1830 dernier recensement de 1999, l’analyse s’intéresse - Le bassin minier (à l’exception de Lens et Béthune au nombre, mais surtout à l’évolution de la population. intra-muros), la Vallée de la Sambre et le Cambrésis Nous n’avons retenu ici que les villes de plus de 5000 ne parviennent pas à enrayer les phénomènes habitants. d’émigration. - Dunkerque et Douai se stabilisent, tandis que /HÀQPDLOODJHXUEDLQGHODUpJLRQV·HVWpWDEOLWUqVW{W Valenciennes redresse très nettement sa situation. dans l’histoire, puisque dès le Moyen-Âge chacune lutte En outre, d’une manière générale sur les deux pour la reconnaissance de son autonomie. Pourtant, ce départements : sont alors les campagnes qui concentrent la majorité - Les communes rurales réussissent à réduire 1910 de la population. Les choses s’inversent avec l’époque considérablement le rythme de la décroissance, en industrielle, qui génèrent un véritable exode rural limitant le solde migratoire. et l’apport de populations extérieures. La seconde - Les communes périurbaines poursuivent leur moitié du XXème siècle laisse à penser qu’une fois croissance, mais à un rythme beaucoup moins encore, les mouvements de population vont s’inverser soutenu. : les mutations économiques, la voiture individuelle, - Les pôles urbains réussissent, quant à eux, le rêve de la maison dans son jardin engendrent un à stopper la fuite des habitants et voient leurs développement considérable des périphéries urbaines. populations se stabiliser ou même augmenter,

1990 Si la ville du Moyen-Âge est décrite comme rurale, la comme à Lille, Saint-Omer, Calais, Boulogne, Arras, campagne contemporaine est résolument urbaine ! Béthune, Lens ou Valenciennes.

A partir d’une légende s’attachant à faire émerger les Avec l’amélioration constante des moyens de hausses, les baisses et les stabilisations de population, transports, qu’ils soient individuels ou collectifs, c’est la carte ci-contre met en exergue les grandes tendances l’ensemble régional tout entier (à l’exception peut-être suivantes : de plateaux artésiens les plus reculés) qui devient /DPpWURSROHOLOORLVHHW/LOOHLQWUDPXURVDIÀUPHQW urbain. OHXUDWWUDFWLYLWpHWpWHQGHQWOHXUV]RQHVG·LQÁXHQFH 2001 ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAIS ATLAS DES APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE 85 RÉGION AUTOMNE 2005 NORD- PAYSAGES PAS DE CALAIS PAYSAGES URBAINS LA CROISSANCE URBAINE

Dunkerque

N e ld he Sc

010km Bourbourg Gravelines Ijzer de Calais canal BELGIQUE Population en nombre

c a na Bourbourg Leied'habitants : l d Aa e C Yser Hausse permanente alais 50 000 Hausse après stabilisation Hausse après baisse Guînes 40 000 Stabilisation permanente 30 000 Hem Stabilisation après baisse Comines Stabilisation après hausse Saint-Omer Tourcoing 20 000 Hazebrouck Bailleul Arque Roubaix Escaut Baisse permanente Boulogne-sur-Mer c Armentières Deßle an 10 000 a l d e Baisse après hausse N Liane e u

f f o 5000 Baisse après stabilisation s Estaires s Ø Aa Aire-sur-la-Lys Merville Desvres Lys Lys La Gorgue LILLE Villeneuve Isbergues d'Ascq canal d’A Lillers ire e eßl D Le Touquet Béthune Templeuve

Beuvry c Marque e a

Auchel n La Bassée

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Carvine Saint-Amand

l a Orchies D eßle les-Eaux Condé-sur-Escaut Lens Canche Bruay

se Berck-sur-Mer oi Tern Liévin Raismes Hénin Scarpe Anzin Saint-Pol-sur-Ternoise Scarpe Denain Valenciennes Douaicanal de Jeumont Canche la Somain SensØe Rhonelle Maubeuge Arras Ecaillon Selle

e r Hautmont b m a S Escaut Erclin Authie Aulnoye-Aymeries

canal de la Somme Cambrai H e Caudry elp M ajeur e H lpe M in e u Avesnes-sur-Helpere Le Cateau-Cambrésis

bre am d S Fourmies r o N REGION PICARDE u d

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c ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAIS ATLAS 86 APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE DES AUTOMNE 2005 RÉGION NORD- PAYSAGES PAYSAGES URBAINS PAS DE CALAIS LE MAILLAGE DU TERRITOIRE Découverte... Il n’est pas de développement humain, sans chemins Au XIXème siècle, la voie ferrée, avec sa souplesse, La venelle, le sentier, le chemin, SRXUOHSRUWHU$XÀOGXWHPSVLOVQ·RQWFHVVpG·pYR- prend le dessus. Les voies se multiplient, entrent dans la rue, la route, la voie rapide ou OXHUGHV·DGDSWHUGHVHGpSODFHUDÀQGHUpSRQGUHDX[ les usines et sur les carreaux de mine, doublent les encore l’autoroute sont autant de besoins, de porter l’extraordinaire expansion urbaine canaux (remplaçant ainsi la traction humaine ou ani- fenêtres ouvertes sur les paysages. À la vitesse de l’homme à pied de la région. male), longent le littoral, irriguent les campagnes, tra- ou à celle de l’automobile lancée L’histoire des voies de communication commence avec versent la région de toute part. Le chemin de fer fut à vive allure, les paysages ne OHV YRLHV URPDLQHV  %LHQ TXH FHWWH DIÀUPDWLRQ SDVVH l’indispensable outil du développement économique raconteront pas la même histoire, sous silence tous les chemins de terres qui unissaient de ce siècle industriel. n’auront pas le même parfum, ne laisseront pas les mêmes entre-elles les bourgades gauloises, force est de cons- /D©ÀQGHUDLOªFRPPHQFHORUVTXHHQÀQODURXWHGHYLQW souvenirs... Dans la région, chaque tater que ces grandes voies rectilignes, au départ de Ba- sûre, pratique, rapide. Il faut attendre le XIXème siè- moyen de transport est l’occasion vay, de Cassel, de Thérouanne... marquent encore l’es- FOHSRXUTXHOHVFKHPLQVGHWHUUHVVRLHQWHQÀQSDYpV d’une perception paysagère et historique particulière, qu’il serait prit et la perception du paysage. Geste politique autant Ces pavés, emblématiques du Nord - Pas-de-Calais, dommage de négliger ! À ce titre, que pratique, les voies romaines préservent aujourd’hui permettent aux chariots puis aux premières automo- prendre le train le temps d’une encore un air de conquête ! Réappropriées au Moyen- biles de parcourir la région en toute saison. Avec sa fin de semaine en bord de mer Âge par la reine Brunehaut, ces voies s’attachent alter- structure urbaine très dense, la région ne manquaient ou pour une course au long cours sont des expériences paysagères nativement l’une ou l’autre de ces «paternités». pas de routes à paver ! Et l’état de ces dernières a fait à part entière. Sans doute depuis toujours, et avec force et nécessité couler beaucoup d’encre dans les registres adminis- au Moyen-Âge, le chemin est rivière, la voie est ca- tratifs (doléances de la Révolution, Conseils munici- Un cahier, joint à ce document, nal. Sur ces terres lourdes, impraticables à pied près paux...). Et puis, le macadam viendra progressivement propose une série d’images «vo- lées» aux fenêtres des trains ou à de six mois dans l’année, la voie d’eau fut longtemps recouvrir les pavés. celles de voitures empruntant les une solution bien plus sûre que le chemin terrestre. Commence, à partir des années 1960/70, l’aventure grands axes régionaux. Ces pho- 'HVULYLqUHVIXUHQWVXUFUHXVpHVUHSURÀOpHVDPpQD- autoroutière régionale. L’autoroute A1 entre Paris et tographies, qui ne recherchent pas gées. Des canaux furent creusés rejoignant la mer ou Lille est la première de France ; mais d’autres suivront, l’exhaustivité, sont de véritables instantanés paysagers. unissant entre eux plusieurs cours d’eau «naturels» inscrivant la région comme l’une des mieux maillée de (la Scarpe est en la matière un exemple marquant). notre pays. Ce chevelu hydrographique fut sans cesse amélioré, Mais après bien des siècles, et quelque soit le mode faisant communiquer la mer du Nord et Paris ! Une de transport, il est surprenant de constater à quel point vie intense se développait le long de ces cours d’eau : toutes les voies mènent... du Nord et Sud ; et comme bateliers, mais aussi entreprises et villages, usines et LOUHVWHGLIÀFLOHG·DOOHUG·(VWHQ2XHVW villes... ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAIS ATLAS DES APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE 87 RÉGION AUTOMNE 2005 NORD- PAYSAGES PAS DE CALAIS PAYSAGES URBAINS LE MAILLAGE DU TERRITOIRE

Carte routière - IGN (échelle d’origine 1/250000) ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAIS ATLAS 88 APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE DES AUTOMNE 2005 RÉGION NORD- PAYSAGES PAYSAGES URBAINS PAS DE CALAIS LES FORMES URBAINES «Villes» du Moyen-Âge et «villes» d’aujourd’hui ­SDUWLUGHODFDUWHGHO·RFFXSDWLRQGXVROLGHQWLÀDQW 3- Les bourgs concentrés : l’ensemble des secteurs urbanisés, cette approche Ces bourgs présentent les mêmes caractéristiques «Les villes aux XIe et XIIe siècles WHQWHGHTXDOLÀHUODIRUPHGHVYLOOHVHWGHVYLOODJHVGH «structurelles» que les villes précédemment citées, demeurent très profondément la région. mais à une échelle plus restreinte. Ces bourgs imprégées par les façons de vivre et donc de penser du s’organisent autour d’une centralité (ici unique) et ont monde rural. Comme telles, elles Pour les villes, trois familles permettent de hiérarchiser connu des formes de développement concentrique apparaissent comme de grands les concentrations urbaines. ou rayonnant suivant l’histoire et la morphologie du villages.» Terre de Beffroi, Georges Duby 1- Les agglomérations : territoire. - deux agglomérations majeures : la Métropole Le développement contemporain de ces structures plus Lilloise et le bassin minier, modestes et donc plus fragiles que les villes, peut venir Sans doute pourrait-on dire totalement bouleverser la constitution de ces bourgs. aujourd’hui : - une agglomération de moindre dimension : la Vallée «Les campagnes aux XXe et au de la Sambre, Les extensions urbaines doivent ici encore s’inscrire XXIe siècles sont très profondé- - des agglomérations isolées au sein d’espaces plus dans une démarche privilégiant les structures urbaines ment imprégnées par les façons ruraux : Dunkerque, Calais, Boulogne, Saint-Omer, en place, le développement mesuré et durable. de vivre et donc de penser du Les bourgs se retrouvent : monde urbain. Comme telles, Arras et Cambrai. - soit dans un rôle d’accompagnement des elles apparaissent commes les 2- Les villes concentrées : quartiers d’une ville-région!» agglomérations, &HV YLOOHV DX[ VWUXFWXUHV XUEDLQHV WUqV GLYHUVLÀpHV - soit en ensemble, comme autour de Boulogne, présentent toutes, à l’examen de la carte de l’occupation dans l’arrière-pays de Calais ou de Dunkerque, du sol, une forme concentrée proposant des continuités autour de la Vallée de la Sambre, ou en ligne, au urbaines entre centres, faubourgs, et périphéries. Ici, Sud de la région pour Bapaume, , Marcoing les extensions urbaines doivent participer et renforcer et Masnières, ce caractère concentré et hiérarchisé. - soit isolés, comme Fruges, Montreuil et Frévent. Ces villes viennent : - soit compléter les agglomérations précitées, - soit ponctuer le territoire comme Bailleul, Hazebrouck, Desvres, Hesdin, Saint-Pol, Caudry, Solesmes, Le Cateau, Le Quesnoy, Avesnes et Fourmies. ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAIS ATLAS DES APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE 89 RÉGION AUTOMNE 2005 NORD- PAYSAGES PAS DE CALAIS PAYSAGES URBAINS LES FORMES URBAINES Pour les villages, l’examen de la carte d’occupation du l’organisation linéaire sous toutes ses formes. sol révèle trois types d’organisation de l’habitat : 1- L’habitat concentré, organisé autour d’un noyau central. 2- L’habitat linéaire, serré ou distendu, formant des Habitat concentré villages-rues continus ou offrant des fenêtres sur la campagne. 3- L’habitat dispersé, constitué d’une multitude de petites entités isolées ou regroupées en petit nombre. En outre, ces trois formes d’habitat peuvent être denses ou diffuses.

Concrètement, il existe une étroite corrélation entre Habitat dispersé les entités géographiques et les formes d’organisation de l’habitat. - Le Boulonnais et l’Avesnois présentent la même FRQÀJXUDWLRQG·KDELWDWGLVSHUVpHWGLIIXV - L’Artois propose une alternance entre urbanisation linéaire et urbanisation concentrée. - Le Bas-Artois privilégie un habitat plus concentré qui reste diffus. - La Flandre intérieure, quant à elle, alterne entre linéaire concentré et dispersé, offrant une grande mixité de formes et d’organisations. Habitat linéaire  (QÀQ HW j O·H[FHSWLRQ GHV DERUGV LPPpGLDWV GH la Métropole présentant un caractère dispersé mais dense, les trois grandes plaines de la Scarpe, de la Mixité urbaine très fréquente dans Lys et maritime, forment un arc transversal favorisant la région : activité et habitat ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAIS ATLAS 90 APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE DES AUTOMNE 2005 RÉGION NORD- PAYSAGES PAYSAGES URBAINS PAS DE CALAIS LES FORMES URBAINES ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAIS ATLAS DES APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE 91 RÉGION AUTOMNE 2005 NORD- PAYSAGES PAS DE CALAIS PAYSAGES URBAINS SYNTHÈSE

Veurne (Furnes) Dunkerque Gent (Gand)

Hondschoote Bergues Calais Gravelines Bourbourg Agglomération en Ville fortifiée en croissance BELGIQUE croissance Habitat linlinéaireéaire distendu Ville fortifiée stabilisée dense Audruicq Esquelbecq Wissant Guînes Agglomération en Ville fortifiée en perte de population Ardres Watten Wormhout perte de population Zouafques Kortrijk Bourg fortifié BRUXEL Marquise Ieper (Courtrai) BRUSS Ambleteuse Habitat mixte Steenvoorde (Ypres) Licques Wervicq L'or bleu Ville d'histoire en croissance Cassel Comines Ville d'histoire stabilisée Wimereux Saint- Roncq L'or blanc Bailleul Omer Hazebrouck Tourcoing Ville d'histoire en perte de population Quesnoy Bondues L'or noir Habitat disperdispersésé Houplines Roubaix Bourg d'histoire Boulogne- sur-Mer Armentières Habitat Lannoy Les vallées Estaires dispersédispersé Desvres Aire-sur- Sailly-sur-Lys dense la-Lys St.-Venant Perenchies Ville du XIX siècle en croissance Thérouanne Merville Laventie LILLE Ville du XIX siècle stabilisée Samer Les secteurs de l'habitat rural Hucqueliers La Gorgue Isbergues Haubourdin Ville du XIX siècle en perte de population Lesquin Fauquembergues Lillers Habitat linlinéaireéaire Wavrin serrserréé ou distendu Wattignies Sainghin-en-Weppes Le Touquet Fruges Seclin Annoeulin Etaples Béthune La Bassée Bauvin Orchies Condé-sur-Escaut Montreuil- Carvin Saint-Amand- sur-Mer Habitat les-Eaux Lens Mons Hénin- Flines linéairelinéaire serrserréé Habitat linlinéaireéaire ou concentréconcentré Beaumont dense Berck Quiévrechain diffus Houdain Marchiennes Douai Hesdin Wallers Onnaing Aubigny en Artois Saint-Pol- Raismes sur-Ternoise Valenciennes Bavay Jeumont Arras Maubeuge Avesnes-le-Comte Frévent Vitry-en-Artois Le Quesnoy Bouchain Hautmont Lécluse Pont-sur-Sambre Habitat concentréconcentré Solesmes Aulnoye-Aymeries Habitat dispersédispersé Cambrai Landrecies Avesnes- Doullens Le Cateau- sur-Helpe Cambrésis

Abbeville Bapaume Caudry Fourmies REGION PICARDE ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAIS ATLAS 92 APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE DES AUTOMNE 2005 RÉGION NORD- PAYSAGES PAYSAGES URBAINS PAS DE CALAIS SYNTHÈSE La superposition et la hiérarchisation de ces quatre pressions foncières et nécessitent, pour garantir «leur approches thématiques débouchent sur un premier sursis», le renforcement des mesures de protection en essai de typologies urbaines régionales. Cette place. FODVVLÀFDWLRQREOLJHLQpYLWDEOHPHQWjUpXQLUGDQVXQH PrPHIDPLOOHGHV©FRQÀJXUDWLRQVXUEDLQHVªSUpVHQWDQW L’agglomération du bassin minier des différences notables, mais entrant, dans un souci Autre territoire complexe, le bassin minier propose GH©JHVWLRQGXGHYHQLUªGDQVXQHFDWpJRULHLGHQWLÀpH GHV IRUPHV XUEDLQHV WUqV VSpFLÀTXHV FDUDFWpULVpHV En d’autres termes cette typologie reste largement d’une part par des structures centrales constituées et perfectible mais doit nous permettre de passer de la d’autre part par des «satellites» urbains n’obéissant stricte connaissance aux phases plus prospectives de plus à «une logique de ville» mais à une logique «de la suite de l’étude. puits». Ce tissu discontinu communément appelé «magma urbain», aujourd’hui vidé de son activité industrielle, LES AGGLOMÉRATIONS laisse en héritage autant de territoires morcelés sans vocation précise. La reconquête de ces territoires L’agglomération Lilloise V·DYqUH ORQJXH HW GLIÀFLOH SULQFLSDOHPHQW SRXU GHV L’agglomération lilloise est sans conteste la typologie raisons sociales et économiques comme la gestion urbaine la plus developpée et la plus complexe de la de l’habitat en place, la dépollution, l’étendue des région. En pleine phase de «renouvellement urbain», surfaces à traiter... la métropole est aujourd’hui coutumière des opérations Pourtant, ces interstices et ces friches minières ou GHUHVWUXFWXUDWLRQXUEDLQHHWGHGHQVLÀFDWLRQGHVHV industrielles représentent de véritables territoires à quartiers. Malgré ce travail permanent sur son propre enjeux tant pour la ville que pour l’agriculture toute tissu, la métropole reste toujours très consommatrice proche ou les paysages en général. d’espaces agricoles et naturels. Les agglomérations littorales Depuis quelques années, l’attractivité de la capitale En croissance urbaine, malgré une économie en régionale ne se limite plus à ses franges immédiates, mutation permanente, Boulogne, Calais et Dunkerque PDLVpWHQGVRQWHUULWRLUHG·LQÁXHQFHDX[DERUGVGHOD se distinguent notamment par : vallée de la Lys, du bassin minier et de la Pévèle. - une attractivité grandissante de la frange littorale, Tous ces territoires sont ou seront soumis à de fortes - une organisation de ces trois agglomérations en ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAIS ATLAS DES APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE 93 RÉGION AUTOMNE 2005 NORD- PAYSAGES PAS DE CALAIS PAYSAGES URBAINS SYNTHÈSE réseaux de ville, privilégiant la complémentarité sur la suivre «le plus près possible» la voie d’eau. concurrence, Pour la vallée de la Sambre en perte de croissance, - deux activités majeures pas toujours conciliables : le la reconquête des sites vacants doit constituer la port et le tourisme, priorité. - un développement contraignant à 180°, dicté par Pour la vallée de la Lys, qui préserve et qui renforce la mer (et non à 360° comme les villes de l’arrière- son attractivité grâce à sa position charnière entre pays). à l’Est la métropole lilloise et le bassin minier et à l’Ouest le littoral, le développement doit s’appuyer sur Les agglomérations isolées la structure urbaine en place et privilégier un travail sur - Saint-Omer, l’épaisseur du tissu, visant à stopper les extensions - Armentières, linéaires pénalisantes tant pour la ville elle-même que - Arras, pour l’agriculture environnante. - Cambrai. Ces villes, appartenant à l’histoire de notre région, situées pour trois d’entre-elles au coeur de pays ruraux, LES VILLES ont toutes connu un développement important au cours des trois derniers siècles. Aujourd’hui moins habituées Les villes satellites de l’agglomération lilloise que la métropole lilloise à penser leur développement &RQWHQXHVGDQVOHWHUULWRLUHG·LQÁXHQFHGHODPpWURSROH au sein de leur propre tissu, ces agglomérations, de ces villes sont soumises à une très forte pression taille moyenne, doivent amorcer ce processus au IRQFLqUHTXLWHQGjQR\HUOHXUVLGHQWLWpVVSpFLÀTXHV SURÀWGHODSUpVHUYDWLRQGHOHXUVIUDQJHVDJULFROHVRX dans la «vague métrpolitaine» d’un paysage urbain naturelles. PDOGpÀQL

Les franges de l’agglomération du bassin minier LES VALLÉES URBANISÉES Territoires «à part», ces franges, abordées dans le paragraphe concernant «l’agglomération du bassin Les villes de la vallée de la Lys et les villes de la vallée minier», représentent une typologie identitaire de la de la Sambre région, capables d’absorber une urbanisation pouvant Obéissant à une logique de voie d’eau, les villes de retisser une cohérence entre les centres constitués et la vallée de la Lys et celles de la vallée de la Sambre les satellites les plus proches. ont privilégié un développement plus linéaire venant ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAIS ATLAS 94 APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE DES AUTOMNE 2005 RÉGION NORD- PAYSAGES PAYSAGES URBAINS PAS DE CALAIS SYNTHÈSE /HVYLOOHVIRUWLÀpHV autorisant aujourd’hui une évolution plus souple. Tant '·XQH PDQLqUH JpQpUDOH OHV YLOOHV IRUWLÀpHV HQ sous forme d’extension urbaine que dans le cadre d’une croissance, stabilisées, en perte de population ou opération de renouvellement urbain, cette typologie de n’ayant pas atteint le statut de villes et dénommées ici ville tolère, par essence, le développement mesuré, ©ERXUJVIRUWLÀpVªSRXUOHVFRPPXQHVFRPSWDQWPRLQV réalisé dans la continuité du tissu existant. de 5000 habitants), présentent toutes des centres anciens urbainement constitués. Souvent contraintes Les villages et le bâti rural SDUODIRUPHHWODVXFFHVVVLRQGHVHQFHLQWHVIRUWLÀpHV Le tissu rural n’est pas à l’abri des phénomènes de la structure urbaine et le parcellaire proposent des périurbanisation. Plus fragiles que nos villes, nos formes exiguës et complexes. A partir d’un coeur de villages sont intimement liés aux paysages qui les ville plutôt «introverti», les extensions du XIXe et du environnent. Quelques constructions nouvelles ;;HVLqFOHV·DQFUHQWVRXYHQWGLIÀFLOHPHQW peuvent littéralement bouleverser la perception d’un village. La création de quartiers contemporains vient ajouter Sans viser à geler le développement rural, ces une ultime adjonction renforçant ce sentiment «de extensions ont vocation à s’inscrire dans les structures collage». Un travail de liaisonnement général, et de urbaines en place. lisibilité de ces transitions doit accompagner toutes les UpÁH[LRQVGHGpYHORSSHPHQW L’habitat concentré diffus Typologie la plus répandue, l’habitat concentré Les villes d’histoire s’organise autour d’un lieu de centralité regroupant 0RLQVÀJpTXHSRXUOHVYLOOHVIRUWLÀpHVOHFHQWUHGHV l’église, la mairie, le café... YLOOHV DQFLHQQHV Q·D\DQW SDV FRQQX GH IRUWLÀFDWLRQV Structurés à partir d’un réseau viaire plus ou moins intègre plus aisément les extensions de toutes périodes. rayonnant, ces villages se développent dans la Toutefois, les renouvellements urbains restent assez continuité, le long des rues et des «barreaux» qui complexes dans ces tissus anciens proposant souvent les relient entre elles. Les extensions s’inscrivent un patrimoine architectural à préserver. dans cette logique et dans le respect des éléments structurants du paysage. Les villes du XIXe Plus aérées, ces villes «nouvelles» nées de l’activité économique, répondent à des standards «hygiénistes», ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAIS ATLAS DES APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE 95 RÉGION AUTOMNE 2005 NORD- PAYSAGES PAS DE CALAIS PAYSAGES URBAINS SYNTHÈSE L’habitat linéaire WDQWTX·HOOHVSUpVHUYHQWVXIÀVDPPHQW©G·DpUDWLRQªHW De deux types, l’habitat linéaire peut être serré ou de coupure agricole ou naturelle. Au delà, il convient distendu. plutôt de chercher des formes de développement concentré. Pour l’habitat linéaire serré, son organisation continue, VDQVGHQWVFUHXVHVREOLJHjUpÁpFKLUVXUXQHIRUPHGH L’habitat mixte développement privilégiant le travail sur «l’épaisseur», A la fois concentrée, linéaire et dispersée la en créant de nouvelles connexions venant renforcer Flandre propose, de la Vallée de la Lys à la frange une forme de centralité assez peu marquée dans ces littorale, toutes les formes d’habitat. Ici encore ces villages-rues. FRQÀJXUDWLRQVSHXYHQWrWUHSUpVHUYpHVHWUHQIRUFpHV tant qu’elles gardent leur lisibilité. Au delà, les formes Pour l’habitat linéaire distendu, là aussi le renforcement concentrées répondent plus aisément à la recherche de la centralité doit être recherché. A partir du noyau d’un développement durable. central, les dents creuses, laissées dans le tissu distendu peuvent être urbanisées en privilégiant les connexions possibles et la création de nouvelles Ces grandes typologies, souvent très caricaturales, voies. En outre, dans un souci de progression, plus HVTXLVVHQW OHV JUDQGHV SLVWHV GH UpÁH[LRQ TX·LO on s’éloigne du centre, plus les larges perceptions conviendra de croiser avec les autres disciplines pour ouvertes sur la campagne, tellement caractéristiques en dégager les Grands paysages régionaux. de l’urbanisation linéaire distendue, doivent être préservées.

L’habitat dispersé Echappant à une stricte logique linéaire ou rayonnante, l’habitat dispersé s’essaime, par petits groupes ou en construction totalement isolée, sur l’ensemble du territoire. Dense aux abords de la métropole lilloise ou diffuses dans le Boulonnais et dans l’Avesnois, ces FRQÀJXUDWLRQV GLVSHUVpHV SHXYHQW rWUH UHQIRUFpHV ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAISATLAS APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE DES AUTOMNE 2005 RÉGION NORD- PAYSAGES ANNEXES PAS DE CALAIS ATLAS ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAIS DES APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE RÉGION AUTOMNE 2005 NORD- PAYSAGES PAS DE CALAIS ANNEXES

ANNEXE 1 Les délimitations déjà proposées des analyses paysa- gères existantes La métrpole transfrontalière L’Atlas des paysages de la Somme La carte des territoires paysagers de Wallonie

ANNEXE 2 Carte des entités paysagères Le livret des acteurs ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAISATLAS APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE DES AUTOMNE 2005 RÉGION NORD- PAYSAGES ANNEXES 1 PAS DE CALAIS LES DÉLIMITATIONS DÉJÀ PROPOSÉES Les études consultées pour la réalisation de la carte Trame verte du département du Nord de la page suivante sont listées ci-contre. Malgré 1993 - Conseil général du Nord - CAUE du Nord l’analyse des données bibliographiques disponibles à la DIREN et dans les CAUE, certaines parties du terri- Étude paysagère : de la Lys à l’Aa, des Flandres à l’Artois 1993 - DDE 62 - N. Hubert, V. Truong Ngoc, C. Hamon toire régional restent blanches. Les unités paysagères de l’Arrageois Les disparités de méthodes utilisées dans le cadre de 1995 - SESDRA ces études sont immédiatement visibles. Ainsi, l’ap- proche départementale conduite dans le Nord met en Plan de paysage sur le District d’Hénin-Carvin place des entités paysagères vastes où se dégage 1995 - DDE 62 - M. Bouraoui, C. Hamon une «communauté de paysages» plutôt qu’une «unité du paysage». Dans l’approche développée par le Parc Document pour l’étude du PNR Caps et Marais d’Opale naturel régional des Caps et Marais d’Opale, l’entité 1997 - PNR Caps et Marais d’Opale - Denis Delbaere paysagère cerne des paysages homogènes ou des Diagnostic cadre de vie unités géographiques comme des vallées. Il en résulte 1997 - Communauté Artois-Lys - CAUE Pas de Calais XQGpFRXSDJHEHDXFRXSSOXVÀQ 1% Paysage et développement Une vaste partie du Sud-Ouest du territoire n’a pas, 1999 - District de Berck - Agence Magerand et Mortamais à notre connaissance, été l’objet d’investigations pay- sagères. L’absence de prise en compte du fait urbain Étude générale des paysages sur la métropole lilloise par la Trame verte du département du Nord, mais éga- 2000 - Lille métropole - Agence Dépret lement par la majorité des «approches paysagistes», peut également apparaître comme un blanc. Les motifs du paysage 2001 - Atelier transfrontalier - Philippe Thomas

,GHQWLÀFDWLRQGHVSD\VDJHVOLWWRUDX[ 2001 - ENR - Katia Emerand ATLAS ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAIS DES APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE RÉGION AUTOMNE 2005 NORD- PAYSAGES PAS DE CALAIS ANNEXES 1 LES ANALYSES PAYSAGÈRES EXISTANTES

rales s litto dune Les Les Moëres

FFLANDRELANDRE LITTORALELITTORALE Le littoral calaisien Le pays de Sangatte La plaine canalisée PNR CAPS ET La plaine maritime MARAIS D'OPALE LLESES B BASSESASSES TERRESTERRES Le Houtland intérieur Le g Les marais la Le site des Caps cis calésiens LA FLANDRE d'A rto is Le Brédenarde L es L ritime m FLANDREFLANDRE I INTÉRIEURENTÉRIEURE Le bassin carrier a chaîne boisée îne boiséea arc Le ba ha m he ssin et s de l'estua La c plaine l'A ire de la a udo Slack el ma Les monts d ro de Flandre i Le pays s Le marais LLES PLA Les coteaux E La vallée du Wimereux de Licques S de Saint-Omer Audomarois P L LLEE A S INESN VALLÉEA Le val d'Acquin E LL S Les 3 monts ÉE VALLV ittoral des S INT A I de l'Aa L du Boulonnais NT La Vallée L Le l ÉÉRI O ons de Boulogne Le fond de la R PPLAINELAINE DEDE LALA LYSLYS Le F N IEEU NÉESN U É boutonnière RRESE Le plateau et la vallée erra E envir S S de la Melde in a LALA BOUTONNIÈREBOUTONNIÈRE nais Lavalléedu A LLESES V VALLÉESALLÉES l' La basse vallée LES PAYS LILLOIS e Boulon Bléquin... d Vallée de la Liane e de la Lys sdu é glaci ... et haut La vallée Lys et de la Laquette Le la S du Loquin e E Le Mélantois plateau d'Artois d INNE nnais A S e e LLA E o s haute vall lé LLEE B BASAS P PAYSAYS P NÉÉES ulonnai llé ES NNN Bo La eval LLES LO ifs dunaires aut t uette L LLESES P PLATEAUXLATEAUX Le h eva au VVALLOA s Laq La plaine de la Lys ppe eûle CCALCAIRESALCAIRES La h le glacis agricole a Marque L La haut de la esWe La D Sud du Boul L

Les mass du La Pévèle L LE BETHUNOIS E HAU Le La Va L H Ca LLESES P PLAINESLAINES V VALLONNÉESALLONNÉES LE DOUAISIS-VALENCIENNOIS a A LL'ANCIEN'ANCIEN PAYSPAYS MINIERMINIER llée

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ue La Sensée Les étendues S G E a Samb nte RRANDE L ÉÉES A Les vallées de l'Ouest, agricoles du Sud L N rr L D La forêt de Mormal e A le Gy et le Crinchon VVALL E ien S S s V E é A Le plateau D br L N L A ÉÉES La Fagne sec R E L'AVESNOIS GGRAND Le plateau à riots S Le pays d'Avesnes de Solre scaut cam La v 'E L allée de la LE CAMBRÉSIS LLEE P PAYSAYS DESDES HELPESHELPES

t Sell au LLESES F FAGNESAGNES e

tEsc LESLES G GRANDSRANDS P PLATEAUXLATEAUX La Thiérache

e hau L La Fagne de Trélon Le plateau boisé ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAISATLAS APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE DES AUTOMNE 2005 RÉGION NORD- PAYSAGES ANNEXES 1 PAS DE CALAIS LA MÉTROPOLE TRANSFRONTALIÈRE Source

Métropole lilloise transfron- talière - État des lieux du paysage (Philippe Thomas, Anne Leplat)

1 - La région d’Ieper- Poperinge 2 - La vallée de la Lys 3 - La plaine vallonnée du Ferrain et Kortrijk à l’Escaut 4 - Les Weppes 5 - La vallée de la Deûle 6 - Le Carembault et le Mélantois 7 - La Pévèle 8 - La vallée de l’Escaut 9 - La région Est de Tournai 10 - La région Est de Kour- trijk 11 - La région d’Izegem et de Roeselare ATLAS ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAIS DES APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE RÉGION AUTOMNE 2005 NORD- PAYSAGES PAS DE CALAIS ANNEXES 1 L’ATLAS DES PAYSAGES DE LA SOMME Source

Atlas des paysages de la Somme en cours de réalisation

La carte ci-contre a été réa- lisée par la DIREN Picardie. Elle compile les démarches en cours ou réalisées ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAISATLAS APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE DES AUTOMNE 2005 RÉGION NORD- PAYSAGES ANNEXES 1 PAS DE CALAIS LA CARTE DES TERRITOIRES PAYSAGERS DE WALLONIE Source

D’après la carte des régions agro-géographiques de Ch. CHRISTIANS, «Les degrés de priorité des remembrements de biens ruraux en Belgique», 1971 ATLAS ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAIS DES APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE RÉGION AUTOMNE 2005 NORD- PAYSAGES PAS DE CALAIS ANNEXES 1 ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAISATLAS APPROCHE GÉNÉRALE ET CULTURELLE DES 2 005 RÉGION NORD- PAYSAGES A NNEXES 2 PAS DE CALAIS LES ENTITÉS PAYSAGÈRES RÉGIONALES

naire d N oral du Litt mer du Nor de la 0 km 10 Port industriel Moëres

l dunaire Littora du Nord PROPOSITION DE DÉCOUPAGE de la mer

Plaine/Blootland Ma DOCUMENT PROVISOIRE calésrais Houtland Caps iens s

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Littora H a Haute ire un Ondulations vallée de la Lys Campagnes urbaines d montreuilloises ValléedelaDeûle Sud et Est Bassin bruaysien et béthunois Marches artésiennes Pévèle Va Bassin lensois llée d el s aCa rnoi n u Te nois -Champs che d Belvéd Plaine de la Scarpe s ées a Vall èr ncien B Ponthieu es artés caut iens Baie d'Authie sinVale Bassin douaisien as Val d'Es B Plateaux du Ternois Plateau hennuyer

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Thiérache Fagnes Basse-Thiérache Altitude en mètre : + de 180 entre 120 et 180 entre20et120 -de20

Péronne ATLAS ATLAS DES PAYSAGES DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAIS DES RÉGION NORD- PAYSAGES GRANDS PAYSAGES RÉGIONAUX PAS DE CALAIS

N GRANDES FAMILLES DE PAYSAGES

PAYSAGES DES DUNES Nieuwport (Nieuport) DE LA MER DU NORD Veurne 0 km 10 (Furnes) Gent (Gand) Dunkerque e d el Sch rg ou rb ou Gravelines B Hondschoote de Bergues Ijzer canal Calais BELGIQUE Bourbourg Leie Aa r Yse ca na PAYSAGES DE LA l de Calais Audruicq Ardres Wormhout Guînes Ieper PLAINE MARITIME (Ypres) Steenvoorde Marquise Cassel

m He Boulogne- sur-Mer Saint-Omer Bailleul Hazebrouck t c Escau an De Tourcoing Lumbres a l ûle d e N

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Saint-Pol- Douai Valenciennes Hesdin sur-Ternoise PAYSAGES Sc c a na Denain l d

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Péronne Somme Altitude en mètre : N AMIENS + de 180 PAYSAGES DE LA entre 120 et 180 PAYSAGES 0 km 10 entre 20 et 120 PAYSAGES DES HAUTS - de 20 PLAINE DE LA LYS PLATEAUX ARTÉSIENS MÉTROPOLITAINS PAYSAGES DU PAYS D'AIRE

PAYSAGES

D'OPALE MONTREUILLOIS PAYSAGES DES PAYSAGES

PAYSAGES DE PÉVÈLE ET DUNES ET ESTUAIRES ET DUNES PAYSAGES MINIERS DE PLAINE DE LA SCARPE

PAYSAGES DES BELVÉDÈRES ARTÉSIENS PAYSAGES DU TERNOIS ET DE S VALS DE SCA PAYSAGES MINIERS PAYSAGES DU VAL RPE ET DE SENSÉE

D'AUTHIE PAYSAGES HENNUYERS

PAYSAGES DES GRANDS PLATEAUX ARTÉSIENS ET CAMBRÉSIENS PAYSAGES AVESNOIS

Atelier Katia Emerand, paysagiste Agence Sintive - Ludovic Durieux, architectes urbaniste Études et cartographie, géographes Greet ingéniérie - Pascal Raevel, écologues DIREN Nord - Pas-de-Calais 107, Boulevard de la Liberté 59041 Lille cedex Tél. : 03 59 57 83 83 - Fax : 03 59 57 83 00 www.nord-pas-de-calais.ecologie.gouv.fr Directeur de la Publication : Michel Pascal - Directeur DIREN-DRIRE Nord - Pas-de-Calais Pilotage : Marie-Claude Gabillard - Maurice Launay Conception : Atelier Katia Emerand Suivi éditorial : Chritine Diéval - Impression : Visuel Concept - Orchies - Papier recyclé Mai 2006 Atelier Katia Emerand, paysagiste Agence Sintive - Ludovic Durieux, architectes urbaniste Études et cartographie, géographes Greet ingéniérie - Pascal Raevel, écologues