Artistes En Normandie Porte Un Regard À 360° Sur Les Représentations De La Normandie, Tant En Peinture Qu’En Photographie, De 1830 À Nos Jours
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1 2 3 UNE EXPOSITION EXCEPTIONNELLE DU 8 JUILLET AU 16 SEPTEMBRE AU POINT DE VUE À DEAUVILLE L’exposition Artistes en Normandie porte un regard à 360° sur les représentations de la Normandie, tant en peinture qu’en photographie, de 1830 à nos jours. Chaque été, la Ville de Deauville lève le voile sur Les Franciscaines, futur lieu de vie et de foisonnement culturel, qui ouvrira ses portes en 2020. Cette année, Les Franciscaines mettent à l’honneur l’Artiste : son regard bienveillant, incisif, ému et vivant face aux paysages maritimes et ruraux de Normandie. Près de deux siècles de chefs-d’œuvre issus de la Collection du Musée des Franciscaines et de la Collection Peindre en Normandie sont pour la première fois réunies, rassemblant notamment Delacroix, Monet, Daubigny, Renoir, Vuillard, Bonnard, Vlaminck, Dufy, Malet, Hambourg, Doisneau, Massimo Vitali… L’exposition est réalisée sous le double commissariat d’Alain Tapié, Directeur Artistique de la Collection Peindre en Normandie et de Lynda Frenois, Directrice du Musée des Franciscaines de Deauville. 1- Delacroix, Eugène, Falaises à Dieppe, C. 1834 ; 2- Renoir, Auguste, Coucher de soleil, C.1893 ; 3 - Bonnard, Pierre, Le bassin des yachts à Deauville, C.1910 Coll. Peindre en Normandie - ©Région Normandie/Inventaire général/Patrick Merret 1 2 3 4 La COLLECTION PEINDRE EN NORMANDIe Le Conseil régional de Basse-Normandie a décidé, en 1992, la création d'une collection, "Peindre en Normandie", couvrant la période de 1750 à 1950. Cette collection rassemble aujourd'hui de façon unique 185 tableaux d'artistes français et étrangers autour de la représentation de la Normandie, de ses plages, ses paysages, ses natures mortes et ses habitants. Ces peintres illustres ou méconnus ont été séduits par la Normandie, ses couleurs, ses nuages, produisant ainsi les plus belles œuvres au temps de l'impressionnisme et du fauvisme. Cette collection a été exposée en France, notamment dans les salons de l'Assemblée nationale. Elle est également le messager de la France à l'étranger. Elle a été accueillie, à ce titre, dans les pays scandinaves (Copenhague, Helsinki, Bergen en Norvège...) et baltes (Riga en Lettonie, Tallinn en Estonie, Minsk en République de Biélorussie...). A l'automne dernier, la collection a fait en outre l'objet d'une exposition au musée Picasso de Munster puis au Val d’Aoste. Ces expositions dans des lieux magnifiques permettent à la France de montrer sa richesse culturelle. Jusqu'ici accueillie à l'Abbaye-aux-Dames à Caen, siège du conseil régional de Normandie, la collection sera placée en dépôt aux franciscaines, futur lieu de vie et de culture en préparation à Deauville dont l'ouverture est prévue en 2020. 1. Robert-Antoine Pinchon, La Seine à Rouen au crépuscule, 1905 ; 2. Henri le Sidaner, Viliers sur la mer dans le lointain, 1896 ; 3. Edouard Vuillard, Le jardin à Amfreville, vers 1905-1907 ; 4. Gustave Courbet, La plage à Trouville, C.1865 Coll. Peindre en Normandie, ©Région Normandie/Inventaire général/Patrick Merret nes, Ville de Deauville Deauville de nes, Ville scaines, © Les Franciscai scaines, DÈS l'ÉTÉ 2018 : « Peindre en Normandie » INSPIRE UNE EXPOSITION INÉDITE À DEAUVILLE Le bassin des Yachts de Deauville par les frères Séeberger en 1931. Séeberger, Deauville, 1931, Coll. Deauville, Les Franci Deauville, 1931, Coll. Deauville, Séeberger, L'annonce de ce premier dépôt pour les Franciscaines a inspiré à ses équipes une exposition dès cet été à Deauville. En ajoutant aux œuvres de la collection Peindre en Normandie des œuvres de la collection Franciscaines, se raconte une histoire inédite : celle des peintres et des photographes qui, de 1830 à aujourd'hui se sont attachés à représenter la Normandie, ses paysages, ses plages, ses natures mortes et ses habitants. Un regard à 360° sur des lieux et des artistes dans leur contexte sociétal, au travers de deux collections, et des multiples courants artistiques, de l'impressionnisme à la photographie de reportage. Une exposition, dans l'esprit culturel des Franciscaines où Bonnard, Monet, Delacroix, Dufy, Cartier-Bresson, Moon, ou encore Lhote se côtoient et se répondent dans leurs interprétations des paysages normands. L'exposition est réalisée sous le double commissariat d'Alain Tapié, conseiller artistique de la Collection "Peindre en Normandie" et de Lynda Frenois, directrice du Musée des Franciscaines. Angrand, Charles, Une petite ferme, c. 1905 ; Coll. Deauville, Les Franciscaines © Les Franciscaines, © Les de 1905 DeauvilleAngrand, petiteVille Les Franciscaines Charles, c. ; Coll. Deauville, ferme, Une L’artiste au quotidien, 1830-1930 En ce début du XIXe siècle, être artiste n’est plus un métier. La vocation individuelle prend le pas sur le corporatisme, la révolution artistique des mœurs implique une nouvelle vision du Vrai, du Beau, de l’Académique. La liberté de création artistique se développe alors que les collectionneurs se tournent vers un passé nostalgique et des chefs-d’œuvre d’un autre temps, mais se creuse peu à peu le fossé entre les fidèles de l’académisme et les innovants. Un vent de sujets nouveaux souffle sur la peinture, une indépendance frémit puis s’impose. Eugène Delacroix (1798-1863) balaie les codes d’un revers de pinceau. Les artistes osent l’audace, l’allégorie de l’actualité, le rêve, le fantastique, mêlant les techniques, s’essayant à la gravure, à l’aquarelle et la gouache. Et soudain, le vent se transforme en tempête : Joseph Mallord William Turner (1775-1851) et John Constable (1776-1837) composent et sculptent la lumière, imposent une mise en scène de la composition héritière de Nicolas Poussin (1594-1665), où le Dieu caché se révèle dans la nature. Nous assistons donc au passage du Siècle des Lumières, au siècle de la lumière. Les regards se tournent vers ce qui n’était que synonyme de pittoresque et romantisme : le Paysage. HAMBOURG, André, En septembre sur la plage à Trouville, vers 1971 Coll. Deauville, Les Franciscaines © Les Franciscaines, Ville de Deauville FOCUS SUR… delacroix, courbet & dufy EUGÈNE DELACROIX 1834, Eugène Delacroix est en Normandie. Il réalise à 29 ans une petite aquarelle qui devient une œuvre prémonitoire du siècle à venir. Le format, le sujet, la lumière sont transcendés. L’équilibre de la composition se manifeste par une simplicité formelle. L’artiste ne crée pas pour flatter le Goût du public mais pour vivre son individualité. Il se révèle sincère, ses œuvres choquent et bouleversent ses contemporains : des esquisses intimes et pleines d’humilité aux huiles outrageusement démesurées. Au Maroc et en Algérie, Delacroix s’initie dès 1832 à l’art de l’esquisse, devant croquer sur le vif les couleurs, l’atmosphère, la suavité des habitants et des paysages. Il vient désormais se reposer en Normandie où il séjourne une quinzaine de fois entre 1813 et 1860 ; la physionomie du paysage et des villes qui l’entourent sont bien loin de celle qui nous est coutumière. Deauville n’est alors qu’un village marécageux composé de 103 habitants où les deux principales jetées ne seront achevées qu’en 1849. Delacroix, grand admirateur des paysages de Camille Corot (1796-1875), séjourne en Haute Normandie, au Nord de la Seine, et notamment à Dieppe, ville cloisonnée dans ses remparts et étouffée par son rôle militaire. Les années 1830 marque un tournant puisque la ville se tourne vers la mer et ne fait désormais plus partie des places de guerre. La baie dieppoise le fascine, le calme. Il peint, croque, écrit sur le motif. Dimanche 14 octobre 1849 : Mer basse. J'ai été sur les rochers et ramassé deux des coquillages qu'on y trouve collés ; j'ai essayé de les manger... chaire dure, sauf un je ne sais quoi de jaune qui a un goût agréable de moule. Fait plusieurs croquis. « Le peintre-poète », selon l’expression de Baudelaire, écrivait inlassablement son quotidien dans ses carnets de voyages et de notes de 1822 à 1863. Il nous offre ainsi à voir de par ses œuvres et imaginer de par ses mots narrant sa vie qui nous apparaît si familière. « La mer, je la revois toujours comme une amie, ou plutôt comme une maîtresse. Quand j'y suis, je ne peux m'en détacher. » Eugène Delacroix Delacroix, Eugène, Falaises à Dieppe, C. 1834 Coll. Peindre en Normandie - ©Région Normandie/Inventaire général/Patrick Merret GUSTAVE COURBET La nature, la force des éléments deviennent au cours de la seconde moitié du XIXe siècle sources de vie pour nourrir le génie créatif. Les artistes de cette génération s’imprègnent de Delacroix puis s’en éloignent. Ils ne veulent pas copier le réel, mais trouver la liberté de l’interpréter. C’est le cas de Gustave Courbet (1819-1877), artiste moderne indépendant, développant le « Réalisme », gênant Delacroix. Il invente un rapport nouveau au territoire, pesant chaque détail de l’iconographie florale, fidèle aux Maîtres flamands et nordiques de la Renaissance. Autodidacte imprégné de la peinture contemporaine du musée du Luxembourg et du Louvre, il n’a que pour seul maître la Nature. En 1865-1866, Courbet est à Deauville. La jeune ville, âgée d’à peine 4 ans, assiste aux obsèques de son fondateur, le duc de Morny (1811-1865). Les noms des rues sont de bon augure et l’on échappe au baptême de Mornyville ; Deauville se réveille peu à peu sous le regard des artistes. Aux côtés de Monet, Whistler et Boudin, Courbet est heureux, « il se porte admirablement », il est alors âgé de 46 ans. Claude Monet (1840-1946), de 20 ans son cadet, lui apporte la sérénité, l’ouverture, l’audace ; sa technique se libère, sa peinture s’imprègne des éléments. Il peint ses oeuvres dans des tonalités très sombres, puis fait surgir la lumière, respectant le rythme de la nature. Cette nature protectrice qui fait écho à sa personnalité.