Paroisses Et Communes De France : Dictionnaire D'histoire Administrative
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PAROISSES ET COMMUNES DE FRANCE Ouvrages publiés Ain, Ardèche, Aube, Aude, Cantal, Charente-Maritime, Cher, Corrèze, Corse, Drôme, Eure-et-Loir, Gard, Hérault, Ille-et-Vilaine, Indre-et-Loire, Isère, Loiret, Lozère, Maine-et-Loire, Marne, Meuse, Nièvre, Oise, Pas-de-Calais, Pyrénées-Orientales Bas-Rhin, Haut-Rhin, Rhône, Région Parisienne, Sarthe, Savoie, Haute-Savoie, Seine-et-Marne, Vaucluse, Haute-Vienne, Territoire de Belfort A paraître Alpes-Maritimes, Bouches-du-Rhône, Creuse, Dordogne, Loir-et-Cher, Morbihan, Var Collection coordonnée par le Laboratoire de Démographie Historique de l'École des Hautes Études en Sciences Sociales — 54, boulevard Raspail — F - 75006 Paris Jean-Pierre BRUN PAROISSES ET COMMUNES DE FRANCE Dictionnaire d'histoire administrative et démographique HAUTES-ALPES sous la direction de Jean-Pierre BARDET et Claude MOTTE CNRS Éditions 20/22, rue Saint-Amand, F - 75015 Paris 1995 Comité de patronage : Direction des Archives de France Bibliothèque Nationale École des Hautes Études en Sciences Sociales Institut National d'Études Démographiques Institut National de la Statistique et des Études Économiques Société de Démographie Historique Collection fondée par : Marcel REINHARD t Directeurs scientifiques : Jacques DUPAQUIER Jean-Pierre BARDET Bernard LEPETIT Guy ARBELLOT Équipe de rédaction et documentation : Rédacteur en chef : Claude MOTTE Cartographie : Anne VARET-viTU Édition : Marie-Christine MORALES-VOULOIR, Lucienne ANDRIAPARSON © CNRS Éditions, Paris, 1995 ISBN 2-271-05292-0 AVANT-PROPOS Les dictionnaires départementaux des « Paroisses et Communes de France » présentent les statistiques du peuplement dans le cadre administratif qui a servi à les recueillir. Bien que les structures administratives de ce qui allait constituer le département des Hautes-Alpes, puis celles du département lui-même soient assez simples par rapport à d'autres régions, chaque collectivité est un cas particulier. Mais la présentation uniforme des dictionnaires, nécessaire à la cohérence de l'entreprise, a un effet réducteur. Beaucoup de particularités indiquées n'ont pu être explicitées, d'abord pour respecter les documents d'origine même si à l'évidence certaines données sont suspectes voire franchement erronées, ensuite parce que leur solution dépendrait d'une étude particulière hors du cadre de cette collection. La richesse des archives des Hautes-Alpes et leurs instruments de travail de plus en plus nombreux le permettraient. Nous espérons seulement que ce dictionnaire en facilitera l'entreprise Cette passionnante recherche n'aurait pu être menée à bien sans le concours de divers acteurs qu'il m'est agréable de remercier. Les directeurs des services d'archives et des bibliothèques consultés et tout particulièrement Monsieur Playoust, directeur des Archives départementales des Hautes-Alpes, et leur personnel que j'ai tracassés sans que faiblisse leur empressement à me satisfaire, qui a été beaucoup plus loin que la simple mise à ma disposition des documents demandés. La contribution de Madame Robert, documentaliste aux Archives départementales des Hautes-Alpes a été essentielle. Avec Monsieur Robert, elle a largement soutenu mon entreprise, et Chantal Robert a effectué quelques dépouillements complémentaires. Leur collaboration m'a été un précieux encouragement. Le service du Cadastre, à Gap, m'a procuré des documents cartographiques et permis de consulter un fichier intelligemment constitué qui m'a fait gagner beaucoup de temps. Les mairies ont répondu avec beaucoup de soin à mes demandes. Madame M.-E. Martin-Laprade, auteur du dictionnaire de la Drôme, a déblayé mon chemin en me communiquant obligeamment sa documentation. Enfin, je puis témoigner que Madame CI. Motte, par sa constante attention et ses interventions judicieuses a été la véritable animatrice de cette recherche. Je la remercie tout particulièrement ainsi que Madame A. Varet-Vitu qui a réalisé la cartographie et l'équipe du Laboratoire de Démographie historique. DE LA PROVINCE DE DAUPHINÉ AU DÉPARTEMENT DES HAUTES-ALPES Les Hautes-Alpes sont l'un des trois départements formés par la division du Dauphiné en 1789. Il est tout entier situé sur le flanc ouest des Alpes du sud. Sa forme est celle d'un trapèze allongé entre les crêtes qui le séparent du Piémont à l'est et les Baronnies à l'ouest. La ligne de crêtes qui unit le Mont-Viso au Grand-Morgon puis le cours de la Durance forment sa limite sud avec le département des Alpes-de-Haute- Provence. Au nord, il est séparé de la Savoie et de l'Isère par les crêtes qui forment un arc rentrant dans le massif du Pelvoux, jusqu'aux abords du col de Lus-la Croix- Haute, puis par le rebord nord du Dévoluy. A l'ouest et au sud, les Hautes-Alpes englobent une succession de compartiments sans limites naturelles bien évidentes. Des nappes de charriage de l'est qui sont venues s'épauler sur le noyau cristallin du Pelvoux, aux calcaires plissés de l'ouest, ses paysages sont divers. Dans le nord- est qui est sa partie la plus élevée, on peut distinguer l'Oisans ouvert sur l'Isère, le Briançonnais (vallées de la Clarée, de la Guisanne, haute vallée de la Durance, Vallouise) et le Queyras qui confine au Piémont. Plus au sud, la vallée de la moyenne Durance forme l'Embrunais. Au nord, la vallée du Valgaudemar s'enfonce dans l'Oisans. Le Drac qui prend naissance dans l'ouest du massif du Pelvoux et rejoint l'Isère aux environs de Corps délimite le Champsaur. La haute vallée du Grand Buëch forme le Bochaîne. Le Dévoluy est un synclinal perché entre le Drac et le Buëch. Au sud du Champsaur, le Gapençais se prolonge entre Durance et Buëch par les plaines de la moyenne Durance. L'extrême sud-ouest appartient aux Baronnies. HISTOIRE ADMINISTRATIVE 1 — L'ANCIEN RÉGIME Depuis son « transport » au fils aîné du roi de France en 1349, cette province avait gardé une unité de structures qui se retrouvait dans l'articulation de ses administrations. A — L'Administration civile Le Dauphiné formait la généralité de Grenoble, circonscription fiscale divisée en six élections, dont celle de Gap avec ses deux recettes, Briançon et Gap, s'étendait en presque totalité sur le futur département des Hautes-Alpes, et celle de Grenoble qui en couvrait une notable partie. Seule la communauté de l'Epine ressortissait à l'élection de Montélimar. Au XVIIIe siècle, le gouverneur de la province n'avait plus qu'un rôle honorifique, et l'intendant détenait pratiquement tous les pouvoirs dans la Généralité. Il exerçait ses attributions par l'intermédiaire de subdélégués, responsables envers lui seul d'un groupement de communautés qui devint une véritable subdivision administrative. Le subdélégué à Gap représentait l'intendant dans l'élection de Gap et aussi dans le Champsaur qui ressortissait à l'élection de Grenoble. Avec deux autres subdélégués, l'un à Embrun, l'autre à Briançon, ils assuraient l'administration de la plus grande part du futur département des Hautes- Alpes. Le Valgaudemar dépendait du subdélégué de La Mure, et l'Oisans de celui de Vizille. Au milieu du xviiie siècle (1755), on détacha de Briançon une subdélégation du Queyras. Le Briançonnais avait acquis en 1343 une charte de libertés qui lui a permis de garder une administration originale jusqu'à la fin de l'Ancien Régime. Ses communautés étaient groupées en cinq escartons, à la fois ressorts de collectes fiscales et assemblées délibérantes, dont la réunion formait le Grand Escarton et correspondait au bailliage de Briançon. Le traité d'Utrech (1713) céda trois escartons au Piémont, ne conservant à la France que ceux de Briançon et de Queyras. Alors que les communautés du premier sont distinguées dans les documents de l'Intendance, on trouve souvent en bloc sous la dénomination de Queyras, celles d'Abriès, Aiguilles, Arvieux, Château-et-Ville-Vieille, Molines, Ristolas, et Saint-Véran. Le mandement d'Oisans ne formait qu'une seule unité fiscale comprenant vingt et une communautés, dont seules La Grave et Villar-d'Arène contribuèrent à la formation du département. Le mandement de Faudon comprenait les paroisses d'Ancelle, de Château- d'Ancelle, et de Saint-Léger. Ce terme de mandement s'applique encore à des communautés ou à des communes qui ont certains droits en commun1. La Provence a donné au département des Hautes-Alpes les trois communautés de la vallée de Vitrolles qui d'ailleurs n'ont été rattachées au département qu'en 1810, distraites du département des Basses-Alpes. Sous l'Ancien Régime, elles ressortissaient à la viguerie et à la subdélégation de Sisteron en Provence. La viguerie n'était plus alors qu'une subdivision financière pour les Etats de Provence, sans réels pouvoirs judiciaires depuis l'institution des sénéchaussées, tandis que l'influence grandissante des intendants avait distrait ses attributions administratives au profit des subdélégués. A la base, les communautés étaient administrées par des consuls élus par les habitants. La qualification de « ville » ou de « bourg » appliquée à certaines, sans que l'on en connaisse l'origine — à l'exception de Mont-Dauphin — impliquait un statut municipal plus étroitement contrôlé par le pouvoir royal que celui des simples « communautés » de campagne. En outre, les villes étaient représentées en corps aux Etats généraux de la province. Nous avons reproduit sur les fiches communales les qualifications qui apparaissent dans les documents consultés, qui sont conformes à celles de l' Etat des Paroisses, annexes et succursales de la province de Dauphiné et principauté d'Orange2. B — L'Administration judiciaire Ce que la royauté n'avait pas réussi à entamer des anciens pouvoirs féodaux restait dans les mains des seigneurs qui exerçaient leurs justices particulières avec des prérogatives plus ou moins étendues, d'où une diversité de situations. 1. En 1889, le Conseil général délibère sur l'aménagement de la forêt mandementale de Saluces (communes d'Embrun, de Saint-Sauveur et de Saint-André-d'Embrun). 2. A. D. H.-A., C 1.