RE PUBLIQUE DU REGION DE SEGOU ------MINISTERE DE L’ADMINISTRATION TERRITORIALE ET DES COLLECTIVITES LOCALES

    SCHEMA REGIONAL    D’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE   DE LA REGION DE SEGOU          Diabali

 Ndébougou



Siribala  Bokiwéré Macina Douabougou Kolongotomo Say 

Babankoro Ségou Vill e Pélenguena

San Tominia n Banamba Ko

Samène Toun a Benema Baroueli

Bla Mandjakuy Falo Nénékoro Dioro

Vers Dioil a

Elevage transhumant : promouvoir les cultures Localités fourragères et les points d’abreuvement du cheptel Avicultur e

Route principale Elevage sédentaire : réglementer les espaces Apiculture : production de miel Route secondaire pastoraux de culture Couloir de passage : problème de conflit, développer Piste Filière lait et viande : zone ou l’élevage sédentaire est très important des stragéties pour réglementer l’espace pastorale et Cours d’eau Filière peau et cuir

0 80 Km

Rapport Provisoire

DECEMBRE 2010

Groupe d’Etude de Recherche et d’Appui au Développement Sicap Sacré Cœur 3 Villa 9231- BP : 16473 Dakar Fann Tél : 33-869-37-93 - Fax : 33 827-94-99 Email : geradsn@gera dsn.org ou [email protected]

SCHEMA REGIONAL D’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE DE SEGOU

CONTEXTE ET JUSTIFICATION ...... 4 1. OBJECTIFS VISES ...... 7 SYNTHESE DU BILAN DIAGNOSTIC ...... 8 1. PEUPLEMENT ET DYNAMIQUE DEMOGRAPHIQUE ACTUELLE ...... 11  ETAT DES LIEUX 11  ENJEUX 13 2. CONDITIONS DE VIE ET BESOINS DE LA POPULATION ...... 13  ETAT DES LIEUX 13  ENJEUX 15 3. LE SYSTEME URBAIN ...... 15  ETAT DES LIEUX 15  ENJEUX 16 4. SYSTEME DE PRODUCTION ET FONCTIONNEMENT DE L’ECONOMIE ...... 19  ETAT DES LIEUX 19  ENJEUX 26 5. PROBLEMATIQUE ENVIRONNEMENTALE ...... 27  ETAT DES LIEUX 27  ENJEUX 32 6. PROBLEMATIQUES EMERGENTES ETQUESTIONS TRANSVERSALES ...... 33  ETAT DES LIEUX 33  ENJEUX 35 7. ORGANISATION TERRITORIALE ET CONFIGURATION INSTITUTIONNELLE : ENTRE DECENTRALISATION ET DECONCENTRATION ...... 36  ETAT DES LIEUX 36  ENJEUX 37 8. PROFILS TERRITORIAUX...... 37 9. RECAPITULATIF : SYNTHESE DES ETATS DES LIEUX ET PROFILS TERRITORIAUX...... 41 SCHEMA D’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE ...... 42 1. LES PRINCIPES DE L’AMENAGEMENT ...... 43 2. LES PROBLEMATIQUES MAJEURES DE DEVELOPPEMENT DE LA REGION DE SEGOU ...... 44 3. PROSPECTIVE TERRITORIALE DE LA REGION DE SEGOU ...... 46  DEMARCHE PROSPECTIVE 46 4. SYNTHESE DE LA PROSPECTIVE ...... 49  JUSTIFICATION DU CHOIX DES OS 53  RESUME EXECUTIF : SYNTHESE DES OPTIONS 54 5. SCHEMA DE SYNTHESE ...... 93 SUIVI ET EVALUATION DU SRAT ...... 94 1. PRINCIPES...... 95  LE CARACTERE INTERSECTORIEL ET POLITIQUE DE L’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE 95  LA PRISE EN COMPTE DES DOCUMENTS ET DISPOSITIFS EXISTANTS 95  LE SUIVI-ÉVALUATION 96  LA COMMUNICATION 96 2. ORGANES DE PILOTAGE ...... 96 3. LES AUTRES INSTRUMENTS D’OPERATIONNALISATION DU SRAT ...... 100  LES INSTRUMENTS TECHNIQUES D’AMÉNAGEMENT 100  LES INSTRUMENTS FINANCIERS 101  LES INSTRUMENTS RÉGLEMENTAIRES 101  LES INSTRUMENTS DE COMMUNICATION 102  LES INSTRUMENTS DE SUIVI-ÉVALUATION 103  MISE EN PLACE D’UNE BASE DE DONNÉES INFORMATISÉE 106

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SCHEMA REGIONAL D’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE DE SEGOU

CARTE 1 : PRESENTATION DE LA REGION DE SEGOU ...... 10

CARTE 2 : DENSITE DE PEUPLEMENT EN 2009 DES COMMUNES DE SEGOU ...... 12

CARTE 3 : INDICE DE PAUVRETE COMMUNALE ...... 14

CARTE 4 : REPARTITION DE LA POPULATION URBAINE EN 2009 ...... 17

CARTE 5 : ZONE D’INFLUENCE DES VILLES ...... 18

CARTE 6 : PRODUCTION DE RIZ EN 2008 ...... 21

CARTE 7 : PRODUCTION DE BETAIL EN 2009 ...... 22

CARTE 8 : PRODUCTION DE POISSON FRAIS EN 2009 ...... 23

CARTE 9 : LES FILIERES INDUSTRIELLES EN 2009 ...... 24

CARTE 10 : TYPOLOGIE ET REPARTITION DES SOLS DANS LA REGION DE SEGOU ...... 29

CARTE 11 : LE PATRIMOINE CULTUREL MATERIEL ET IMMATERIEL DE LA REGION DE SEGOU ...... 31

CARTE 12 : PROFILS TERRITORIAUX DE LA REGION DE SEGOU ...... 40

CARTE 13 : PROSPECTIVE TERRITORIALE ...... 56

CARTE 14 : PROMOTION DES INFRASTRUCTURES DE COMMUNICATION ...... 60

CARTE 15 : FAVORISER UN RESEAU URBAIN CAPABLE D’ASSURER UN MEILLEUR MAILLAGE ET ENCADREMENT DES TERRITOIRES ...... 63

CARTE 16 : PROMOUVOIR L’ACCES AUX SERVICES DE BASE ...... 67

CARTE 17 : PROMOUVOIR UNE AGRICULTURE PERFORMANTE ET DIVERSIFIEE POUR ASSURER LA SECURITE ALIMENTAIRE ...... 74

CARTE 18 : DEVELOPPER DES STRATEGIES POUR LA PROMOTION DE L’ELEVAGE ...... 75

CARTE 19 : SOUTENIR UNE POLITIQUE DE DEVELOPPEMENT INDUSTRIEL ...... 78

CARTE 20 : PROMOUVOIR DES PRATIQUES ENVIRONNEMENTALES DURABLES PERMETTANT DE PRESERVER LA BIODIVERSITE ET DE S'ADAPTER AU CHANGEMENT CLIMATIQUE ...... 82

CARTE 21 : TOURISME : FAVORISER LE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL ET L’INTEGRATION SOUS-REGIONALE ...... 86

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SCHEMA REGIONAL D’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE DE SEGOU

CEDEAO Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest CMDT Compagnie Malienne pour le Développement Textile COMATEX Compagnie Malienne de Textile CSCOM Centres de Santé Communautaire CSCRP Cadre Stratégique pour la Croissance et la Réduction de la Pauvreté CSRéf Centre de Santé de Référence DNCT Direction Nationale des Collectivités Territoriales DCPN Document Cadre de Politique Nationale de Décentralisation DRI Direction Régionale de l’Industrie DRR Direction Régionale des Routes EDM Energie du Mali EDS Enquête Démographique et de Santé ENP Etude Nationale Prospective FNAM Fédération Nationale des Artisans du Mali IDH Indice de Développement Humain IPC Indice de Pauvreté Communale LOA Loi d’Orientation Agricole MATCL Ministère de l'Aménagement du Territoire et des Collectivités Locales MCA Millenium Challenge Account OMATHO Office Malienne du Tourisme et de l’Hôtellerie OMD Objectifs du Millénaire pour le développement OMS Organisation Mondiale de la Santé ON Office du Niger ORS Office Riz Ségou PACR Projet d’Appui aux Communautés Rurales PACT Programme d’Appui aux Collectivités Territoriales PADDER Projet d’Appui à la Décentralisation et au Développement Economique Régionale PAS Programme d’Ajustement Structurel PCDA Programme de Compétitivité et de Diversification Agricole PDESC Plan de Développement Economique Social et Culturel PDSEC Plan de Développement Sectoriel, Economique et Culturel PIB Produit Intérieur Brut PNACI II Programme national d’Appui aux Collectivités Territoriales Phase II PDI Programme de Développement Institutionnel PMB Projet Moyen Bani PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement PRODEC Programme Décennal de l’Education et de la Culture PRODESS Programme de Développement Socio-Sanitaire PSDR Plan Stratégique de Développement Régional PTF Partenaires Techniques et Financiers RGPH Recensement Général de la population et de l'habitat SNAT Schéma National d’Aménagement du Territoire SOTELMA Société des Télécommunications du Mali SRAT Schéma Régional d’Aménagement du Territoire

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SCHEMA REGIONAL D’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE DE SEGOU

CONTEXTE ET JUSTIFICATION

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SCHEMA REGIONAL D’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE DE SEGOU

L’élaboration du Schéma Régional d'Aménagement du Territoire (SRAT) résulte du besoin de doter la Région d’un cadre de cohérence pour la coordination des actions d’aménagement et de développement. Pour rappel, La région de Ségou dispose d’un Schéma Régional d’Aménagement du Territoire (SRAT) et d’un Plan Stratégique de Développement Régional (PSDR), élaborés respectivement en 2006 et 2007. Cet exercice consiste à une révision et réactualisation du SRAT dans le but d’améliorer son contenu.

La politique d’aménagement et de développement durable du territoire vise à permettre, au sein d’un ensemble cohérent et solidaire, un développement intégrant le progrès social, la protection de l’environnement et l’efficacité économique, tout en créant des conditions favorables au libre épanouissement des populations. Elle se réalise à travers une politique active, volontariste et partagée de création d’emplois, d’accroissement de la justice sociale, de réduction des iniquités spatiales, de préservation des ressources et des milieux naturels, et de renforcement de la coopération entre l’Etat, les collectivités locales, les organismes publics et les acteurs économiques et sociaux du développement.

A cet effet, le Schéma Régional d’Aménagement du Territoire doit répondre à des fins sociales, économiques et politiques. La prise en compte de la dimension humaine est essentielle dans le cadre de la politique de développement régional : il s’agit en effet, d’une recherche dont « la constante préoccupante et de donner aux hommes une meilleure condition d’habitat et de travail, de plus grandes facilités de loisir et de culture. Cette recherche n’est donc pas faite à des fins strictement économiques mais davantage pour le bien-être et l’épanouissement de la population »1.

L’aménagement du territoire suppose un cadre spatial dans lequel doivent être inscrits les programmes de développement. La région qui occupe une place centrale dans l’étude géographique constitue le cadre territorial de la politique de développement territorial. Sa démarche s’appuie et s’inscrit dans les documents de politiques publiques élaborés par le Gouvernement du Mali pour améliorer l’efficacité de ses actions et il s’agit entre autres : 1) la Politique Nationale d’Aménagement du Territoire ; 2) de l’Etude Nationale Prospective Mali 2025 (ENP2025) en 2000; 3) du Cadre Stratégique de Lutte Contre la Pauvreté (CSLP) en Mai 2002, cadre de référence des politiques et stratégies de développement à moyen terme et le référentiel de négociations avec les Partenaires Techniques et Financiers du Mali. La stratégie de lutte contre la pauvreté a été actualisée, en adoptant le Cadre Stratégique pour la Croissance de la Réduction de la Pauvreté (CSCRP) pour la période 2007-2011. En retenant la poursuite de l’intensification de la décentralisation comme un des domaines majeurs du deuxième axe stratégique du CSCRP, le Gouvernement entend s’attaquer davantage aux problèmes liés à la dimension régionale et locale de la pauvreté.

Par ailleurs, le schéma doit s’attacher à promouvoir une gouvernance territoriale multi-niveaux permettant d’apporter de la cohérence entre les différents documents de planification pour une meilleure implication des collectivités locales de base, les cercles et les communes, dans la définition et la mise en œuvre des politiques territoriales et sectorielles. Ces principaux outils de planification que sont, le Plan Stratégique de Développement Régional, Les Plans de Développement Economique Social et Culturel (PDESC) et les schémas locaux d’aménagement du territoire doivent être mis en œuvre selon les grandes orientations fixées par le Schéma d’Aménagement Régional.

Au plan institutionnel, l’élaboration du SRAT doit s’inscrire dans le contexte de la politique de décentralisation dont les orientations sont fixées par le Document Cadre de Politique Nationale de Décentralisation (DCPN/décentralisation). Les deux dispositifs centraux de mise en œuvre du

1 Claudius Petit ministre de la reconstitution et de l’urbanisme 1950

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SCHEMA REGIONAL D’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE DE SEGOU

DCPN/Décentralisation sont le Programme National d'Appui aux Collectivités Territoriales phase II (PNACTII) et le Programme de Développement Institutionnel (PDI).

En effet, la gouvernance de l’Etat qui permet d’assurer l’unité du pays doit être équilibrée par un pouvoir décentralisé qui renforce la démocratie locale, « Aménager le territoire, c’est d’abord renforcer le pouvoir des hommes qui sont sur le terrain…L’aménagement du territoire se renierait s’il n’était décentralisé »2.

Le SRAT se place de plus en plus comme une nouvelle étape pour les politiques régionales intégrant une réflexion globale et à long terme. Ce projet est en phase avec les grandes évolutions actuelles et se donne pour ambition de :

••• Construire l’aménagement du territoire dans le cadre d’une prospective : il ne suffit plus de choisir la localisation des grands équipements structurants. L’aménagement du territoire doit mettre en cohérence les différentes politiques publiques pour assurer la qualité, l’attractivité et la cohésion du territoire. ••• S’inscrire dans le processus de décentralisation : le SRAT devra conforter la mission de coordination de la Région à travers la redéfinition des contours de la gouvernance régionale. C’est pourquoi, son élaboration requiert l’implication et la participation de tous les acteurs du territoire régional. ••• Positionner la région à l’échelle nationale et sous-régionale : dans son évolution, le concept d’aménagement du territoire prend en compte la nouvelle logique du marché, où dans les accords de l’UEMOA, les options du pays en matière de décentralisation et de politique socio-économique, montre que le Mali a pris conscience de la pertinence des mutations. C’est justement dans cette logique de concurrence, de compétitivité et de productivité qu’il faut prendre en considération l’idée d’une cohérence nationale de l’économie, d’une mise en valeur optimale des ressources et d’un traitement égalitaire des citoyens à travers les régions.

Rappel sur la démarche méthodologique

La démarche adoptée pour l’amélioration du SRAT de Ségou repose sur un dialogue territorial multi-échelle (communes, cercles, région), à partir de l’organisation de nombreuses consultations publiques tenues sous forme d’ateliers. Il s’agit d’une coproduction avec les acteurs et les citoyens dans l’optique de promouvoir un mode de bonne gouvernance territoriale.

Cette démarche d’amélioration du schéma régional s’organise suivant ces différentes phases:

1. La première phase a porté sur l’élaboration et l’harmonisation des outils méthodologiques afin d’asseoir les principes de dialogue et de concertation dans la conduite du processus d’amélioration du schéma d’aménagement régional. 2. La deuxième phase a permis l’élaboration d’un diagnostic territorial qui porte sur l’identification des principaux enjeux et défis territoriaux de la Région ; 3. La troisième phase qui concerne ce document est celle de l’élaboration du Schéma Régional d’aménagement du Territoire à partir d’un exercice de prospective territoriale et de la définition d’un cadre stratégique concertés. Ce document présente aussi le cadre institutionnel de suivi-évaluation.

2 Jérôme Monod et Philippe Castelbajac dans l’aménagement du territoire

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SCHEMA REGIONAL D’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE DE SEGOU

1. OBJECTIFS VISES

Le Schéma Régional d’Aménagement du Territoire (SRAT) poursuit un objectif majeur qui est de réduire les inégalités sur son territoire et permettre à l’ensemble des habitants de bénéficier des services des conditions et d’un cadre de vie de qualité. Spécifiquement il vise à remplir les fonctions suivantes à long terme :

••• Fournir un cadre de cohérence aux actions de développement des différents niveaux de collectivités locales ; ••• Permettre aux planifications successives, régionales et nationales, de s'articuler sur des objectifs mis en commun et durables; ••• Donner plus de visibilité aux politiques sectorielles en offrant un cadre de cohérence spatiale ; ••• offrir l’étude prospective Mali 2025 et au Cadre Stratégique pour la Croissance de la Réduction de la Pauvreté (CSCRP) une assise spatiale ; ••• renforcer l’attractivité et la compétitivité des territoires ;

Le SRAT amélioré de Ségou est structuré en de trois grandes parties :

Partie 1. Une synthèse du bilan diagnostic

Cette partie est un résumé du diagnostic (livrable n° 1) et met en évidence la synthèse des contraintes et les enjeux en matière d’aménagement du territoire dans la région de Ségou. Cette partie se termine par un bilan territorial, qui à partir d’une analyse multicritère, permet de définir des profils territoriaux qui sont des zones homogènes pouvant guider les choix en matière d’aménagement du territoire.

Partie 2. Le Schéma Régional d’Aménagement du Territoire.

Cette partie constitue le cœur du document. Elle analyse dans un premier temps les éléments de prospective territoriale à partir des grands enjeux issus du diagnostic. L’objectif étant de déceler les tendances d’évolution, les continuités et les ruptures. Il sera question ensuite de construire un cadre stratégique partagé à partir du questionnement des grands enjeux importants issus du diagnostic et qui ont été analysés en variables clef dans la réflexion sur la scénarisation. Les grandes options stratégiques en matière d’aménagement du territoire seront définies selon une démarche participative.

Partie 3. Le cadre de suivi du SRAT

Un cadre de suivi qui doit permettre d’identifier l’ensemble des acteurs impliqués dans la mise en œuvre du schéma. Cet outil assorti d’indicateurs de suivi permettra aussi d’apprécier et d’évaluer les politiques mises en œuvre à partir d’une logique de résultats attendus.

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SCHEMA REGIONAL D’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE DE SEGOU

SYNTHESE DU BILAN DIAGNOSTIC

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SCHEMA REGIONAL D’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE DE SEGOU

LA REGION DE SEGOU EN QUELQUES POINTS

Organisation Région divisée en 7 Cercles : Barouéli, Bla, Macina, Niono, San, Ségou, administrative 118 Communes : 3 Communes urbaines (Ségou, San et Niono) et 115 Communes et territoriale rurales

Localisation La Région de Ségou est limitée au Nord par la Mauritanie , à l’Ouest par la Région géographique de Koulikoro, au Sud par la Région de Sikasso et par le Burkina Fasso, et à l'Est au centre du par les Régions de Tombouctou et Mopti Mali

 Population : 1 675 357 habitants (RGPH 1998) - 2 336 355 habitants (résultats provisoires RGPH, 2009)  Taux de croissance : 3,1% (1998 – 2009) Population et 16,1% de la population du Mali démographie  Superficie : 62 504 km²  Densité : 37,8 habitants au km² (RGPH, 2009)  Taux d’urbanisation en 2009 : 16,6%

 Agriculture, production en 2008 : Coton : 2485 tonnes – Arachide : 16 775 tonnes - Céréales sèches : 566 927 tonnes – Riz : 559 491 tonnes – Maraîchage : 163 565 tonnes – Arboriculture : manguier (11529 tonnes), Papayer (2577 tonnes), Oranger (2779 tonnes), Mandarinier (749 tonnes), Bananier (2316 tonnes)  Elevage, production 2009 : Bovins (1 303 027 têtes), Ovins (2 381 858 têtes), Economie Caprins (1 922 756 têtes), Asins (136 815 têtes), Equins (17 210 têtes), Camelins régionale (1 992 têtes), Porcins (49 298), volaille (13 821 538 têtes)  Production apicole en 2009: Production de miel : 44647kg, production de cire : 4522kg  Pêche, production en tonnes 2009 : Poissons frais : 3 345, 996 tonnes - Poissons fumés : 1421, 794 tonnes - Poissons séchés : 744, 276 tonnes  Industrie, nombre d'unités en 2009 : Agro-alimentaire (26), Matériaux de construction (1), Imprimerie (4), Mécanique (1), Chimique (2), Textile (1)

 L’Etat : L’administration (Gouvernorat, Cercle, Sous-préfecture), Les services techniques (Comité Régional d’Orientation et de Coordination, de Suivi des Actions de Développement), Les acteurs de Les sociétés semi-publiques et privées (EDM, SOTELMA, etc.). l’aménagement  Les collectivités territoriales : du territoire : La Région rôle de la Le Cercle région La Commune  Les structures d’Intermédiation Sociale (ImS) : les associations d’usagers et de développement  Les acteurs en appui : les Partenaires Techniques et Financiers (PTF)

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SCHEMA REGIONAL D’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE DE SEGOU

CARTE 1 : PRESENTATION DE LA REGION DE SEGOU CARTE 1 : PRESEN TATION DE L A REGION DE SEGO U

NIONO

Région de Koulikoro Région de Mopti

MACINA

SEGOU

SAN T OMINIA N

BARAOUELI BLA

Région de Sikasso

0 80 Km

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SCHEMA REGIONAL D’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE DE SEGOU

Cette partie présente la synthèse du bilan diagnostic territorial mené dans la région de Ségou en prélude à la formulation du schéma régional d’aménagement du territoire.

1. PEUPLEMENT ET DYNAMIQUE DEMOGRAPHIQUE ACTUELLE

ETAT DES LIEUX

L’étude du peuplement a révélé une dynamique démographique disparate : les cercles de Ségou, Niono et San concentrent 60% de la population régionale en 2009.

Une population a croissance régulière. Depuis les années 70, la région de Ségou enregistre une progression constante et rapide de sa population. La population régionale est ainsi passée de 1 082 224 habitants en 1976 à 1 339 631 personnes en 1987. Le recensement de 1998 confirme cette tendance, avec 1 675 357 habitants. Les résultats provisoires du recensement démographique de la population et de l’habitat de 2009 font ressortir une population de 2 336 255 habitants. L’analyse des rythmes d’évolution confirme le dynamisme démographique de la région de Ségou avec un taux de croissance annuelle qui est passé de 1,96% entre 1976 et 1987 à 2,05% entre 1987 et 1998, pour atteindre 3,07% pour la période 1998 - 2009. Mais en termes de poids démographique et selon les tendances issues du RGPH 2009, la région de Ségou (16,1% de la population nationale) est en phase, sur le plan national, de perdre sa 2 ème place au profit de la région de Koulikoro (16,8% de la population nationale).

Une population à croissance rapide, stimulée par la vocation agricole des cercles. Le bilan démographique de la région de Ségou montre une croissance de +40,0% de la population entre les recensements de 1998 (RGPH, 1998) et 2009 (RGPH, 2009). Même si le cercle de Ségou renferme le plus important effectif démographique de la région, les cercles de Niono, Macina et Bla ont globalement déterminé l’évolution démographique de la région de Ségou. La population du cercle de Niono a été multipliée par 3,2 sur la période 1976-2009 et la même tendance est observée pour le cercle de Macina.

Un dynamisme démographique encore fortement soutenu par la croissance naturelle. La population est très jeune, les 0-19 ans représentent 57% de la population . La population féminine reste, toute tranche d’âge confondue, légèrement plus importante : 50,5% de femmes et 49,5% d'hommes.

Une fécondité élevée et constante et une mortalité en baisse régulière expliquent les niveaux élevés de la croissance démographique de la région de Ségou. Le Mali présente encore tous les signes d’attitudes favorables a l’égard d’un régime de «fécondité naturelle» : l’indice synthétique de fécondité a faiblement diminue passant de 6,9 enfants par femme en 1987 a 6,6 enfants par femme en 2006. La région de Ségou s’inscrit dans ce contexte, on compte 7,1 enfants par femme en 2006. Toutefois, les résultats issus des EDS montrent une tendance régulière à la baisse de l’ISF, passant de 7,4 en 1996 à 7,3 enfants par femme en 2001.

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CARTE 2 : DENSITE DE PEUPLEMENT EN 2009 DES COMMUNES DE SEGOU

Région de Koulikoro Région de Mopti

Région de Sikasso

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ENJEUX

La projection tendancielle, basée sur un taux de croissance de 3,07% et un indice synthétique de fécondité de 7,1 enfants par femme, indique 4,5 millions d'habitants dans la région de Ségou en 2030. Dès lors, le défi démographique persiste malgré les programmes mis en place par le Gouvernement. Il est donc fondamental de parvenir à moyen terme à : - un infléchissement du rythme de croissance démographique - et une répartition plus équilibrée de la population sur l’espace régional.

2. CONDITIONS DE VIE ET BESOINS DE LA POPULATION

ETAT DES LIEUX

Les services sociaux de base font, dans une vision d'ensemble, défaut dans la région de Ségou. Bien que diverses initiatives aient permis l'implantation d'infrastructures en la matière, les besoins de base des populations ne sont, en 2010, pas comblés. La région se caractérise par :

L’accès des populations de la région de Ségou aux services sociaux de base (éducation, santé, eau, électricité) : - Le taux de scolarisation est de 81% pour le 1 er cycle, et de 49% pour le 2 nd cycle (2009), - Le taux d’encadrement médical est de 38% (2008), - Le taux de desserte en eau potable est de 71,5% (2008), - Le taux d’accès des ménages à l’électricité continue (EDM) est de 24% au niveau des cinq localités desservies par EDM et rapporté à l’échelle régionale, ce taux est de 4%.

Un territoire composite en termes de condition d’existence. La problématique de répartition spatiale des services sociaux de base tend à maintenir le niveau de pauvreté élevé, et influe de manière générale sur la situation de pauvreté des localités de la région. Des facteurs naturels et externes déterminent aujourd’hui les différentes composantes du territoire de la région de Ségou : - Les espaces de la zone inondée bénéficiant d’investissement hydro-agricole : ils constituent le choix prioritaire des populations de la région.

- Les espaces de la zone inondée ne bénéficiant pas d’investissement : les facteurs naturels sont favorables au développement de plusieurs spéculations permettant à la population de fixer des objectifs d’autosuffisance alimentaire et de développement de cultures de rente.

- Les espaces de la zone exondée : ils semblent fragilisés et sont la plupart du temps des zones émettrices de flux migratoires. Les aléas climatiques qui conditionnent la rentabilité des productions ont fini d’altérer l’attractivité de ces territoires.

CARTE 3 : INDICE DE PAUVRETE COMMUNALE

Région de Koulikoro Région de Mopti

Région de Sikasso

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SCHEMA REGIONAL D’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE DE SEGOU

Persistance des facteurs de pauvreté malgré l’existence d’importantes potentialités économiques dans la région de Ségou : - Indice de pauvreté régionale , toujours élevé malgré une légère hausse : 58,5% en 2001 et 67,4% en 2006 - Indice de développement humain : 0,2818 ; ce qui place la région de Ségou à la 3ème position des IDH les plus faibles du Mali après Mopti et Tombouctou.

ENJEUX

L'état des lieux met en évidence le fait que la région de Ségou connaît une croissance démographique très importante et qui n’est pas en adéquation avec le niveau de réalisation des équipements sociaux de base. Par ailleurs, la région révèle des disparités dans la répartition des services sociaux de base. Ces déséquilibres spatiaux vont, si la tendance se poursuit comme telle, tendre à accentuer les déséquilibres en termes de pauvreté dans la région. En somme, les principaux défis de la région s’articulent autour de : - Renforcer le niveau d’attractivité des principaux pôles administratifs de la région. - Améliorer le niveau d’accès aux services sociaux de base. - Garantir une répartition équitable des services de premières nécessités. - Rentabiliser les opportunités naturelles offertes par les différents territoires éco- géographiques de la région de Ségou.

3. LE SYSTEME URBAIN

ETAT DES LIEUX

Le système urbain de la région de Ségou est caractérisé par :

Un processus d’urbanisation assez lent, avec un taux toujours faible. La région de Ségou enregistre un taux d’urbanisation relativement faible, 21,6% en 2009. L’analyse évolutive montre que le taux d'urbanisation de la région est passé de 14,5% en 1976 à 17,2% en 1987. Ce taux était de 17,8% en 1998, mais à partir de cette date, il a connu une progression assez rapide pour atteindre 21,6% en 2009.

Un système urbain fortement tiré par la ville de Ségou . Le processus d’urbanisation de la région de Ségou repose essentiellement sur le dynamisme urbain des cercles de Ségou (33,7%), de Niono (25,6%) et de San (23,3%). Ségou, capitale régionale, polarise 27,9% de la population urbaine totale de la région de Ségou.

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SCHEMA REGIONAL D’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE DE SEGOU

Une région encore très rurale : Au-delà de la dimension démographique et administrative, la ville se définit aussi par le panel de fonctions et de services qu’elle offre. Dans ce contexte, la méthodologie développée (enquête de terrain, grille de notation des villes) a permis de dégager 6 tendances :

••• La singularité de la ville de Ségou dont le niveau d’encadrement politique et technico- administratif est le plus élevé, du fait de son statut de chef lieu de région. Cette situation est confortée par le poids économique de la ville de Ségou, ainsi que par la présence de l’hôpital régional.

••• L’important poids urbain des villes de Bla, Niono, et surtout San . Ces villes présentent un poids démographique très important et un niveau d’encadrement supérieur à la moyenne régionale. Il s’agit de villes qui jouent également le rôle de centres administratifs.

••• La position moyenne de trois chefs lieux de cercle (Barouéli, Macina et Tominian). Leur niveau d’encadrement a la particularité d’être quasi-proportionnel à leur taille démographique. Il s’agit généralement de chefs lieu de cercle, qui bénéficient, dans le cadre de la décentralisation et de la déconcentration, de la présence de pouvoirs publics et de centres de décisions politiques.

••• La ville de Markala concentre 4,9% de la population urbaine régionale . Elle constitue le point central des aménagements hydro-agricoles avec l’implantation du barrage. Elle abrite d’importants pôles de décision.

••• Les cinq villes que sont , Dioro, Konobougou, Markala et sont en train d'émerger, leur niveau d’encadement doit cependant être renforcé pour leur permettre d'intégrer le maillage urbain régional.

••• Le sous encadrement de la majorité des villes de la région de Ségou : il ne s’agit point d’un phénomène discriminatoire, mais d’un niveau d’urbanisation qui requiert le renforcement de leur niveau d’encadrement en vue d’une meilleure exécution de leur fonction urbaine.

ENJEUX

Le système urbain de la région de Ségou est marqué par la pérennité d’anomalies régionales en matière de développement territorial : les centres urbains à fort potentiel économique et facilement accessibles demeurent mieux intégrés dans le tissu économique national que ceux localisés dans les zones d’accès difficiles. Dès lors, les enjeux principaux sont :

- Renforcer la fonctionnalité des villes - Faciliter la circulation et les échanges entre centres urbains et zones de production : renforcer les relations villes-campagnes - Promouvoir un maillage urbain permettant le désenclavement des populations en termes de services sociaux de base et de développement des activités économiques.

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SCHEMA REGIONAL D’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE DE SEGOU

CARTE 4 : REPARTITION DE LA POPULATION URBAINE EN 2009

LEGENDE

Localités

Route principale Route secondaire Piste CR

Sokolo

Diabali Région de Région de Mopti Koulikoro Ndébougou

Niono

Siribala

Bokiwéré Macina

Douabougou Kolongotomo Say Sansanding

Markala

Babankoro Ségou Ville Pélenguena

Bla San Tominia n Banamba Ko

Samène Benema Baraoueli

Mandjakuy Nénékoro Falo

Konobougou Diaramana Dioro

Région de Sikasso

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CARTE 5 : ZONE D’INFLUENCE DES VILLES

LEGENDE

Localités Route principale Route secondaire Piste CR

Influence forte

Influence modérée

Influence fable Sokolo

Région de Diabali Koulikoro Région de Mopti

Ndébougou

Niono

Siribala

Bokiwéré Macina

Douabougou Kolongotomo Say Sansanding

Markala

Babankoro Ségou Ville Pélenguena

Bla San Tominia n Banamba Ko

Samène Toun a Benema Baraoueli

Mandjakuy Nénékoro Falo

Konobougou Diaramana Dioro

Région de Sikasso

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4. SYSTEME DE PRODUCTION ET FONCTIONNEMENT DE L’ECONOMIE

ETAT DES LIEUX

Le cadre macro économique national révèle que l’économie malienne est dominée par le secteur primaire : avec plus de 70,0% de la population active, le secteur primaire est le secteur clé de l’économie malienne. Le secteur agricole contribue pour 45,0% dans la création de la valeur ajoutée totale, soit 1 013 milliards de francs CFA, et à hauteur de 40,0% dans la formation du PIB.

L’économie de la région de Ségou s’inscrit dans les tendances relevées à l’échelle nationale. Avec une population rurale de 1799 668 habitants, l’économie régionale est dominée par le secteur primaire qui bénéficie de potentialités hydro-agricoles importantes. Ce secteur, en mobilisant plus de 80% de la population active (RGPH, 1998), constitue ainsi la principale activité économique de la région.

 Le secteur primaire est dominé par le sous-secteur agricole, favorisé par l’existence des offices (ON et ORS) est marqué par :

••• La crise des cultures industrielles (coton, arachide, canne à sucre) :

- La filière coton est en proie aujourd’hui à de nombreuses difficultés qui se traduisent, depuis le milieu des années 2000, par la chute de la production cotonnière : entre les campagnes agricoles 1997/1998 et 2007/2008, la production a régressé de près de 26% par an.

- La filière arachidière a connu la dernière décennie (1999-2008) une chute des productions (de 3,5% par an) et une baisse sensible des rendements (de près de 7%) : entre 1999 et 2008 les superficies ont augmenté, en moyenne, de 3,6% par an, également, les productions ont connu une diminution de près de 10% à partir de 2005. Cette tendance globale a affecté les rendements qui ont connu durant la décennie 1999-2008, une évolution particulièrement erratique qui traduit non seulement la dépendance de cette production aux aléas pluviométriques mais, également, les contraintes inhérentes au secteur agricole (appauvrissement des sols, sous-équipement des producteurs, manque de crédit, etc.).

- La canne à sucre a également connu une régression spectaculaire ces dix dernières années. De 49 682 tonnes récoltées en 1998, la production est tombée à 10 262 tonnes en 2007, soit une diminution de 16% par an. Parallèlement les superficies cultivées ont chuté de 13,6% par an durant la même période.

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••• L’émergence de nouvelles cultures commerciales (soja, oseille de Guinée, sésame) et maraîchères

- La production de soja a atteint 230 tonnes en 2008

- La production régionale de sésame était de 2 336 tonnes en 2008

- La production d’oseille de guinée était de 253 tonnes en 2008

- Les productions maraîchères , de 6 951 tonnes en 1999, ont atteint 163 565 tonnes en 2008, soit un taux d’accroissement moyen annuel de 42%. Les rendements ont en effet augmenté pendant cette période de 9,2% par an

- La production fruitière a baissé entre 1999 et 2009, passant de 35 672 tonnes à 19 949 tonnes.

- La cueillette concerne des produits comme le karité, la gomme arabique et le pain de singe. La production de noix de karité est passée de 742 tonnes à 3478,4 tonnes entre 1999 et 2008, soit un taux d’accroissement moyen annuel de 16,7%.

••• La prédominance des céréales sèches (maïs, mil, fonio, sorgho) et du riz

- La production de céréales sèches a nettement progressé puisqu’elle est passée de 391 117 tonnes en 1999 à 566 927 tonnes en 2008, soit un taux d’accroissement moyen de 14,4% par an. Néanmoins, les rendements des cultures céréalières ont en effet connu une baisse de 2,8% par an entre 1999 et 2008.

- La riziculture est pratiquée dans tous les cercles de la région de Ségou qui produit près de 50,0% de la production nationale. Le riz est cultivé dans les bas-fonds et dans les plaines aménagées par des projets/programmes de développement agricole comme l’ON, l’ORS et le PMB. Entre 1999 et 2008, la production de riz s’est accrue en moyenne de 4,1% par an dans la région, passant de 389 784 tonnes à 559 491 tonnes. Contrairement aux céréales sèches, la croissance de la production rizicole est essentiellement due aux gains de productivité enregistrés pendant cette période. Les rendements ont, en effet, sensiblement augmenté durant cette décennie, passant de 3 900 à 4 784 kg/ha, soit un taux d’accroissement annuel de 2,3%, nettement supérieur à celui des superficies (1,8%).

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CARTE 6 : PRODUCTION DE RIZ EN 2008

L’élevage, une place de choix dans l’économie régionale : la région de Ségou est le premier exportateur de bétail sur pied au Mali, et occupe les 2 ème et 3 ème rangs du pays pour ses effectifs en petits ruminants et en bovins.

L’élevage sédentaire est de loin le plus important. Associé à l’agriculture, il est pratiqué partout dans la région, notamment dans les zones de Macina, de Ségou et dans la partie méridionale du cercle de Niono.

Le type transhumant concerne principalement les éleveurs du Nord de la région, à la frontière mauritanienne. Les éleveurs se déplacent avec leurs troupeaux vers le centre et le Sud de la région, où les conditions sont propices au développement de l’élevage.

Un cheptel en constante augmentation : durant la décennie 1999-2009, le cheptel de la région a augmenté au rythme de 5,9% par an. Cet accroissement des effectifs concerne toutes les espèces.

La filière avicole a connu, pendant la décennie 1999-2009, un essor remarquable qui s’est traduit par une augmentation des effectifs de la volaille au rythme de 26,1% par an. Les cercles de Ségou et Macina concentrent, respectivement 46% et 23% des effectifs régionaux de volaille.

La filière apicole se développe actuellement dans la région de Ségou. Elle se concentre dans les cercles de Barouéli, Macina, Niono et Ségou. En 2008, les productions de miel et de cire se sont élevées à 49 169 kg. La production et la transformation des produits demeurent encore artisanales.

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CARTE 7 : PRODUCTION DE BETA IL EN 2009

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La pêche est, de par la présence d’importantes ressources hydriques, une activité économique importante dans la région de Ségou. Ces dernières années, le sous-secteur de la pêche a enregistré de nets progrès, qui se sont traduits par une augmentation des productions halieutiques. L’importance des productions est liée à la présence du fleuve Niger, du Canal du Sahel (entre Ségou et Niono), à l’existence de canaux d’irrigation de l’ON et à celle de plusieurs casiers rizicoles (qui favorisent la reproduction des poissons). De plus, ces cercles concentrent la majorité des infrastructures et des équipements de pêche (96,6% des engins et la quasi-totalité des embarcations de pêche). Le sous- secteur a également bénéficié, dans ces zones, de l’appui du PACT qui a permis, notamment, l’empoissonnement de plusieurs mares.

Ainsi, entre 2005 et 2009, la production : - de poisson frais est passée de 1 251, 544 tonnes à 3 345, 996 tonnes, - de poisson fumé est passée de 514, 025 tonnes à 1421, 794 tonnes, - la production de poisson séché est passée de 259, 811 tonnes à 744, 276 tonnes.

La pisciculture a connu ces dernières années un réel essor dans la région de Ségou. Elle dispose, en effet, de plusieurs sites aménagés constitués d’étangs piscicoles, de bancotières, de mares aménagées et d’emprunts, de centres de production d’alevins (, Kourouma, San, Diabaly et ), ainsi que de nombreux cours d’eau. Par ailleurs, l’important potentiel irrigable, principalement dans les zones de Macina et Niono, et l’existence d’un marché national porteur, ont contribué au développement de cette filière.

Toutefois la pisciculture souffre encore de difficultés : déficit de formation des pisciculteurs, faiblesse des aménagements piscicoles, manque de dispositifs de financement des professionnels, ensablement des mares.

CARTE 8 : PRODUCTION DE POISSON FRAIS EN 2009

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 Le secteur secondaire, un secteur à promouvoir pour optimiser les rendements agricoles

L'industrie : Ségou est l’une des principales régions industrielles du Mali, loin cependant derrière Bamako qui concentre 66,2% des infrastructures du pays. En 2009, la région de Ségou disposait de 35 unités industrielles qui se concentrent principalement dans la commune de Ségou, qui compte 45,7% de l’effectif total. Les communes de San, de Pélengana et de Niono regroupent 22,9%, 14,3% et 5,7% des unités industrielles. Les cercles de Barouéli, Bla et Tominian sont quant à eux totalement dépourvus d’unités.

L’agro-alimentaire regroupe 74,3% des unités industrielles, essentiellement constituées de boulangeries, d’huileries, de laiteries et de sucreries. L’industrie textile concerne 4 imprimeries et 1 Tannerie (ADEBORIA Sahel). L’unité de production de matériaux à Diamarabougou et l’usine spécialisée dans la production de produits organiques (PROFEBA) à Palengana.

Le sous-secteur minier occupe une place de plus en plus importante dans l’économie malienne. La région de Ségou dispose, comme d’autres régions du Mali, d’un potentiel minier dont la valorisation pourrait contribuer au développement économique régional. La région est constituée en partie par le bassin sédimentaire Nara-Macina qui se caractérise par une grande couverture argileuse et sableuse avec des indices de kaolin et de bauxite.

Le sous-secteur de l’artisanat comptait, en 2006, 5 411 artisans répartis dans 95 associations et 7 unions de cercle. Les femmes représentaient 26% de l’effectif total des artisans (FNAM, 2006). Les activités artisanales sont très diverses puisqu’elles regroupent à la fois l’artisanat de transformation des métaux et de constructions métalliques, l’habillement et le textile, le bâtiment et connexes (maçonnerie, plomberie, électricité), et l’alimentation (transformation de produits agricoles).

CARTE 9 : LES FILIERES INDUSTRIELLES EN 2009

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 Le secteur tertiaire a été favorisé par la libéralisation économique et la stabilité du pays : commerces, services, tourisme et télécommunications : les 4 points de la région de Ségou

Commerce : les flux des exportations sont constitués de produits industriels et de produits issus du secteur primaire

Le commerce informel, un secteur en plein essor concerne tout autant la petite production marchande (teintures, orpaillage, exploitation de sable, etc.) que le secteur des services (restauration, vente au détail). Il est très développé dans les centres urbains comme Niono, San, Bla, Ségou et Konobougou, mais également dans les zones frontalières (avec le Burkina et la Mauritanie), notamment lors des jours de foire.

Les flux commerciaux - Les flux des exportations sont constitués de produits industriels et de produits issus du secteur primaire (agriculture, élevage et pêche). Ils sont acheminés vers Bamako et vers les régions de Mopti, Kayes et Gao. La région écoule également dans la sous-région des produits tels que le bétail, les peaux et cuirs ainsi que le poisson. - Les importations , quant à elles, concernent surtout des produits alimentaires, des matériaux de construction et des produits manufacturés. Ils proviennent des pays de la CEDEAO, des pays arabes, de l’Europe et de l’Asie (la Chine en particulier). La quasi- totalité de ces produits importés transite via Bamako.

Les banques et Systèmes Financiers Décentralisés jouent un rôle déterminant pour le développement économique de la région. Ils constituent en effet, à travers notamment l’octroi de crédits, un appui fondamental au secteur économique.

Banques : en 2009, seules 9 banques sont recensées dans la région. Leurs agences se concentrent principalement dans la commune de Ségou.

Le secteur des assurances est déficitaire dans la région de Ségou, même si celle-ci compte plusieurs agences d’assurances : la CNAR, Sabougnouma et Lafia.

Le tourisme bénéficie de potentialités naturelles, artisanales, artistiques, de sites archéologiques, d’un parc hôtelier d’initiatives novatrices à l’image du festival sur le Niger. Le parc hôtelier est estimé en 2009 à 21 structures hôtelières. La région a initié également des expériences en éco-tourisme avec Teriya Bugu.

 Le secteur d’appui à la production concerne :

Transport : la région de Ségou comptait en 2009, 13 899 km de réseau routier : les routes nationales (1 395 km), les routes régionales (771 km), les routes non classées (110 km), les routes locales (4169 km) et les routes communales (7 454 km). Seuls 5,8 % des routes sont aujourd’hui bitumées. Le transport fluvial est peu développé.

Poste et réseaux de télécommunication : 11 bureaux de poste. 4 716 abonnés de téléphone fixe, existence du réseau de téléphonie mobile.

Le secteur énergétique : l’électricité, l’hydro-électricité, infrastructures de maîtrise d’eau.

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ENJEUX

La région de Ségou doit prendre en considération l'ensemble de ses ressources naturelles pour optimiser la production agricole. Les productions agricoles doivent être envisagées en complémentarité avec le développement d'unités de transformation industrielles et la mise en place d'unités de conservation des produits.

Enjeux liés au secteur primaire : un potentiel faiblement exploité

Le défi majeur consiste en une diversification des cultures de rente face à la crise de la filière coton. L’émergence de nouvelles cultures (karité, gomme arabique, oseille de Guinée, pourghère), ainsi que le maraîchage (essentiellement pastèque et échalote) et l’arboriculture fruitière (papayers et manguiers), constituent une opportunité de création de revenus supplémentaires pour les paysans. Les problématiques majeures concernent : - Faible exploitation des terres arables de la zone ON : 82.000 sur 1.907.406ha, soit 4,3%. - Non exploitation de plaines rizicoles et de bas-fonds dans les cercles de Barouéli, Ségou, Macina et Niono. - Non aménagement de centaines d’ha favorables à la riziculture dans la zone du Moyen Bani. - Existence de conflits entre transhumants et agriculteurs liés aux problèmes de délimitation des couloirs de passage du bétail, ou encore au partage des pâturages.

Enjeux liés au secteur secondaire

L'enjeu est d'intégrer plus fortement le secteur industriel dans l'économie régionale de Ségou, en disposant stratégiquement les unités industrielles, en particulier celles relevant de l'agro-industrie, sous-secteur du secondaire le plus développé et le plus prometteur sur l'espace régional.

La région dispose de ressources Agricoles variées et prometteuses compte tenu de la demande. La présence de zones industrielles sur la région de Ségou révèle le saut de l'industrialisation impulsé par l'Etat malien. La région pourrait dès lors profiter de la nouvelle dynamique que peuvent représenter les zones industrielles en accompagnant les opérateurs économiques (faciliter leur implantation, mettre les futures industries en relation avec les partenaires, les aider dans les démarches administratives et techniques). Il s’agira de promouvoir : - Des unités industrielles orientées vers l’agro-industrie, tributaires des performances agricoles - Des infrastructures de base : désenclavement, facteurs de production et financement.

Enjeux liés au secteur tertiaire

Le commerce est dominé par l’informel et le système des échanges est fortement handicapé par les infrastructures de désenclavement très défectueux. Au regard des nombreux emplois créés et des revenus générés par ce secteur, le commerce informel constitue une importante soupape de sécurité dans le contexte actuel de précarité économique et de forte diminution des revenus tirés de l’agriculture. Cependant, il est à l’origine d’importantes pertes fiscales pour le trésor public et les collectivités territoriales.

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Quant au sous-secteur des services, il est aujourd’hui sous-utilisé du fait du nombre insuffisant et mal réparti de banques, SFD et assurances.

Le secteur touristique représente, dans la région de Ségou, un potentiel économique très important, qui doit impérativement être exploité par les acteurs locaux, et appuyé par la région. Si le Festival sur le Niger est aujourd'hui un "acquis territorial" qui attire nombre de visiteurs et touristes, les agendas culturels de la région doivent être mis en exergue via ce succès grandissant. Il s’agira dès lors : - De promouvoir un renforcement de capacités des acteurs du secteur tertiaire, notamment touristique - De structurer le secteur commercial et des services.

Enjeux liés au secteur d’appui à la production

La problématique de l’accroissement des productions issues de la pêche, de l’élevage et de l’agriculture se pose avec acuité. Les excédents devront, en effet, être écoulés vers les marchés urbains nationaux et exportés vers les marchés sous-régionaux et internationaux. Or, la commercialisation des productions reste difficile en raison, notamment, de la mauvaise organisation des producteurs mais aussi de l’enclavement de nombreuses zones de production. Les enjeux concernent : - Renforcer les réseaux de transports routiers et exploiter les possibilités offertes par le fleuve Niger pour développer le transport fluvial de marchandises. - Promouvoir une politique d’infrastructures au regard du sous-développement de l’important potentiel hydro-agricole dont dispose la région.

5. PROBLEMATIQUE ENVIRONNEMENTALE

ETAT DES LIEUX

 Le cadre naturel, une biodiversité menacée

Existence de deux zones climatiques :

- Zone soudanienne : Saison pluvieuse de 4 mois [juin à septembre], située dans l’extrême Sud, elle occupe 31% de la superficie régionale et est comprise entre les isohyètes 550mm et 750mm.

- Zone sahélienne , elle se subdivise en Une saison sèche ponctuée par une période chaude allant de février à juin et d’octobre à novembre et une période fraîche de décembre à janvier. Elle s’étend de la frontière mauritanienne au Nord à la latitude de Niono au Sud, sur une superficie de 14.435km 2 Une saison humide et chaude de juin à septembre, elle couvre 45% de la superficie de la région et elle est comprise entre les isohyètes 350mm et 550mm.

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Existence de 9 types de sols :

- Les dunes mortes et aplanies, - Les dunes aplanies, - Les sols de plaines (2 types), - Les terrains sur cuirasse latéritique, - Les terrains hydro morphes (faiblement ou non inondés), - Les terrains hydro morphes régulièrement inondés, - Les terrains rocheux, - Les terrains spéciaux.

Ressources fauniques et halieutiques de la région comprenant :

- La réserve faunique/halieutique de la commune de Falo - L'éco-village de Teriya-bougou, à (Bla) - Les ressources halieutiques, caractérisées au cours de la dernière décennie, par une baisse des captures dans la plupart des pêcheries de l'espace national, sauf dans celles de la région de Ségou. - La faune relativement pauvre, comprend le petit gibier comme les singes et les lièvres.

La désertification, un risque majeur en cas de persistance de certaines pratiques anthropiques

La région de Ségou fait face aux risques de désertification liés à diverses formes d’érosion : - L'érosion éolienne déplace les dunes de sable, stérilise les sols, colmate les lacs, les chenaux, les fleuves Bani et Niger, et produit le dépérissement de la végétation ligneuse arbustive.

- L’érosion hydrique attaque les sols peu stables, mal protégés par une végétation réduite en fin de saison sèche, amoindrie par le feu et la sécheresse, ou supprimée par la préparation à la mise en culture. Les pluies enclenchent des processus d'érosions en nappe et linéaire (formation de ravines).

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CARTE 10 : TYPOLOGIE ET REPARTITION DES SOLS DANS LA REGION DE SEGOU

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 Le fleuve Niger et ses berges : un hydro système menacé

Hydrologie régionale est constitué de : - Fleuve Niger (292 km dans la région), - Affluent du Niger, le Bani.

Un hydro système menacé Le Fleuve Niger est confronté à des difficultés, d’ailleurs, la navigation sur le fleuve est devenue problématique en divers endroits entre les régions de Koulikoro et de Gao du fait des bancs de sable et de divers aléas hydro-climatiques qui réduisent considérablement la période de navigabilité.

••• Parmi les activités anthropiques de dégradation du Fleuve Niger, nous pouvons citer : - L’agriculture et le maraîchage avec leurs effets collatéraux (ameublissement de la couche superficielle, pompage des eaux, utilisation de matières fertilisantes, défrichement etc.) - La confection des briques en terres prélevées sur les bords du fleuve ou dans le lit ; - Le déboisement et le surpâturage des berges ; - La pêche avec certaines pratiques prohibées comme l’empoisonnement ou l’explosif ; - Les eaux usées domestiques et industrielles déversées dans le fleuve la plupart du temps sans épuration préalable ; - Le dépôt illégal de déchet le long des berges, qui sont charriés par les hautes eaux chaque année.

••• L'ensablement de fleuve Niger et ses conséquences L’ensablement du fleuve Niger est lié à l’érosion des berges. L’ensablement du fleuve a des conséquences néfastes sur les stocks de poissons et sur la biodiversité du fleuve. Par ailleurs, il freine la navigation du fleuve, qui n'est déjà accessible qu'une partie de l'année du fait du climat.

••• Les impacts environnementaux d'un système sanitaire et d’assainissement déficient Le déversement des eaux usées sans traitement dans les milieux récepteurs constitue le facteur le plus important de pollution des eaux souterraines et des eaux de surface. L’insuffisance quasi générale des systèmes de collecte et de traitement des eaux usées accentue par ailleurs le nombre de malades (infections liées au péril fécal).

Les matières fécales, non traitées, contaminent donc les eaux usées domestiques, urbaines et industrielles, qui elles-mêmes contaminent les sources, les rivières, les points d’approvisionnement en eau potable, les rizières ou les cultures maraîchères, etc.

 Le patrimoine naturel de la région

La région de Ségou dispose d’une grande variété de formes patrimoniales, culturels matériels et immatériels et naturels. ••• Le delta du fleuve Niger et les milieux (zones humides, marais, lacs, chenaux, etc.) et écosystèmes qui le composent (4 119 500 ha) sont classés sites protégés RAMSAR depuis 2004 (Convention relative aux zones humides d'importance internationale, particulièrement comme habitats des oiseaux d'eau).

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••• Le fleuve Niger (le projet Fleuve Niger s'inscrit dans le cadre du programme «Fleuves et Patrimoine» de l'UNESCO, Mandats au Comité du patrimoine mondial 2009 – 2013). ••• Le Sanké mon , rite de pêche collective, qui a lieu à San, dans la région de Ségou (inscrit en 2009 sur la liste du patrimoine immatériel par l’UNESO nécessitant une sauvegarde urgente). ••• La grande mosquée de vendredi de Niono (inscrite au patrimoine culturel national par Décret N°08 670 P-RM du 30 octobre 2008).

CARTE 11 : LE PATRIMOINE CULTUREL MATERIEL ET IMMATERIEL DE LA REGION DE SEGOU

Région de Koulikoro Région de Mopti

Région de Sikasso

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ENJEUX

L’enjeu majeur concerne l’inversion de la tendance pour une préservation de la biodiversité

••• Un capital naturel menacé : surexploitation des ressources et persistance des aléas climatiques

- Pédologie et végétation : insuffisance des terres fertiles, dégradation de la couverture végétale et des sols, surexploitation des pâturages, existence de parasites - Ressources en eaux : érosion des berges, migration des dunes, désensablement, érosion hydrique, mauvaise pratique de la pêche.

••• Assainissement (eaux et déchets) :

- Enjeux sanitaire (pollution des eaux et du sol et existence de pathologies), esthétique (tourisme), économique (préservation ressource en eau, sols, faune…) - Dilution des responsabilités entre acteurs.

••• Le patrimoine naturel et culturel :

- Patrimoine culturel, dégradation des sites sacrés, des monuments et édifices religieux - Patrimoine naturel, dégradation du patrimoine forestier, faunistique et floristique, piscicole - coupe abusive du bois – braconnage

La région de Ségou doit considérer les aspects sur lesquels la dégradation de l'environnement est susceptible d'influer, en termes de développement de l'espace régional :

- Favoriser la protection du cadre naturel, l’érosion et les risques d’inondations - Résorber la pollution industrielle - Améliorer la fertilité des sols et lutter contre les parasites et l’érosion - Sensibiliser, informer et former les producteurs sur les nouvelles techniques culturales - Assurer la stabilisation des berges et des dunes et veiller au respect des règlements sur la pêche - Favoriser la mise en place de forêts classées - Sensibiliser la population pour un changement de comportement en matière d’assainissement - Promouvoir l’écotourisme et la gestion du patrimoine naturel de la région.

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6. PROBLEMATIQUES EMERGENTES ETQUESTIONS TRANSVERSALES

ETAT DES LIEUX

 La représentation du genre, une nécessité pour le juste développement de Ségou

A Ségou, les statistiques indiquent que le nombre de femmes représente 50,5% de la population de la Région. Plus de 80% de la population féminine vit en milieu rural et travaillent dans toutes les filières de la production agricole, de l’élevage, de la pêche et de l’exploitation forestière. Espace à vocation agro-sylvo-pastorale, il va de soi que la contribution de la femme est essentielle dans le développement économique régional de Ségou.

Les femmes et les activités de production , les statistiques de la région indiquent que depuis 1995 le nombre de chef d’exploitation féminin est passé de 13 à 209 en 1997 grâce aux aménagements de l’office du Niger et d’autres projets tels que les plaines de San Ouest, etc.

La cohabitation entre coutume et modernité, l’effort de la sensibilisation pour l’abandon de la pratique de l’excision jugée dangereuse à la santé physique et mentale de la femme, est très puissant. Partout dans la région le sujet peut-être abordé.

Le niveau d’accès aux instances décisionnelles politiques et administratives L’accès aux instances de prise de décision : les résultats des dernières élections locales organisées au mois d’avril 2009, ont montré une percée des femmes dans les sphères décisionnelles politiques et locales de la région de Ségou : 36% des élues de la région de Ségou sont des femmes.

La scolarisation des filles, une forte déperdition au fil du temps de nombreuses contraintes se conjuguent pour aboutir à une déperdition très importante des filles : coût de leur scolarisation par rapport aux revenus de la famille, éloignement géographique des structures scolaires, comportements néfastes dans les rapports aux filles, non prise en compte des spécificités des sexes, manque d’équipements scolaires adaptés aux besoins des filles, etc.

 Les politiques territoriales

Au Mali, la réforme de décentralisation a été appuyée par des projets/programmes financés par des partenaires extérieurs multilatéraux (la commission de l’Union Européenne, le Programme des Nations Unies, les Fonds d’Equipements des Nations Unies) et bilatéraux (les coopérations françaises, allemandes, néerlandaises, belges, suisses, canadiennes, norvégiennes, luxembourgeoises).

La région de Ségou doit nécessairement tenir compte des actions de développement déjà en cours pour coordonner les projets de développement impulsés par l'ensemble des acteurs territoriaux. En effet, les aides financières distribuées à travers les ONG et l'Etat Malien par les Partenaires Techniques et

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Financiers peuvent bénéficier à la Région si elle intègre ses actions en harmonie avec les projets exécutés sur l'espace régional. Les projets se caractérisent comme suit :

Environ, 70 projets ont été répertoriés , les financements engagés ont atteint un montant global de 275 569 013 259 FCFA.

Prédominance des secteurs sociaux tels que la promotion de la femme et de l’enfant ainsi que les interventions dans le domaine de la santé sont numériquement les plus importants. Ils constituent ainsi 39% de l’ensemble des interventions.

Les cercles, principale cible des bailleurs , alors que la région est ciblée par quelques rares projets, avec une part de 7% des projets/programmes.

La Région doit s'emparer des projets en cours d'élaboration et d'exécution sur l'espace régional de manière à coordonner les actions des acteurs territoriaux. Elle doit avoir une maîtrise des actions sur son territoire ainsi, que des budgets qui y sont alloué.

 Les territoires du transfrontalier et des échanges

Ils concernent les espaces économiques partagés et les espaces transfrontaliers.

Les espaces économiques partagés de la région de Ségou sont généralement en rapport avec l’exploitation des potentialités naturelles dont dispose la région, notamment les cours d’eaux.

La gestion des cours d’eau - La convention regroupant les communes de , Ségou commune, Ngara, Farako, , Samafulala et . - La convention regroupant les communes de Markala, Farakou Massa, et Sansanding. - La convention de pêche entre Barouéli et Koulikoro. Leur application demeure néanmoins souvent problématique. Ainsi, la convention Barouéli-Koulikoro, signée depuis 2009, n’est toujours pas respectée.

Les aménagements hydro-agricoles Le cercle de Macina est un important point de passage des transhumants, mais recèle également d’importantes zones de pâturage. Or, les aménagements prévus par le Projet Malibya pourraient accentuer les risques de conflits d’utilisation de l’espace entre agriculteurs et éleveurs.

Le cercle de Tominian constitue une zone de passage des transhumants en provenance de Mopti qui veulent rallier le Burkina Faso. Or, ces passages ont lieu généralement durant le mois de septembre, avant la fin des récoltes, ce qui provoque généralement des conflits entre éleveurs et agriculteurs.

Dynamiques transfrontalières dans la région de Ségou : le pays des Banzani La localité de Bénéna constitue le point transfrontalier d’échanges avec le Burkina Faso. Les échanges sont renforcés par l’existence de la foire la plus dynamique du cercle de Tominian. Ces échanges commerciaux sont renforcés par des dynamiques transfrontalières qui peuvent revêtir deux principales formes : Les aspects socioculturels - Existence de liens de mariage

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- Echanges culturels avec les Bobos - Organisation conjointe de journées nationales de vaccination en vue de couvrir de manière simultanée les deux espaces géographiques. Les aspects sécuritaires - Existence d’ententes tacites entre les deux autorités transfrontalières. - Appui du PACT pour le maintien de la sécurité.

ENJEUX

Enjeux liés aux thématiques de genre Le défi majeur concerne la réduction des disparités de genre en matière d'accès aux instances de décision, aux facteurs de productions Agricoles, et aux services sociaux de base, en particulier l'éducation : - La valorisation de la contribution de la femme, de ses connaissances et opinions peut considérablement améliorer le niveau de développement économique et social - La prise en compte du poids de la tradition et des résistances sociales et culturelles propres à la Région est indispensable pour une plus forte implication des femmes dans la société. - L'accès aux instances de décision, aux facteurs de productions Agricoles, et aux services sociaux de base, reste souvent plus compliqué pour les femmes.

Enjeux liés aux problématiques transfrontalières et des échanges Compte tenu de l’intensité des interdépendances économiques, socioculturelles et environnementales qui relient chacun des deux espaces transfrontaliers, les questions d’aménagement et de développement doivent prendre en compte des besoins transnationaux : - des dynamiques transversales dépassant les compétences d’une ou de plusieurs collectivités locales (flux migratoires, échanges commerciaux, urbanisation, etc.) ; - des sous espaces régionaux dotés de caractéristiques propres qui font appel aux ressources de l’intercommunalité dès lors qu’ils sont marqués par un continuum transfrontalier.

Enjeux liés aux projets territoriaux La première contrainte dans la mise en œuvre de la décentralisation est l’insuffisance des ressources financières pour prendre en charge les besoins sociaux et améliorer les conditions de vie. Or, le premier objectif de la décentralisation est de réduire les inégalités de développement locales. Elle devrait aussi contribuer à améliorer l’accès des populations aux services sociaux de base. Et les ressources existantes sont insuffisantes pour permettre aux Collectivités territoriales de prendre en charge les besoins des populations locales, qui sont généralement inscrits au budget de la Collectivité. Cette situation induit un faible niveau de prise en charge des besoins d’investissements de la population pour une promotion de l’économie régionale. Les actions à entreprendre : - l’élaboration de plan d’investissement annuel régional en cohérence avec ceux des autres niveaux de collectivités territoriales de la région, - la participation de la région aux initiatives d’amélioration du taux de recouvrement des taxes et impôts au niveau des communes de la région, - l’organisation d’ateliers de réflexion avec les acteurs de la région sur la fiscalité des entreprises et du foncier urbain et rural au niveau de la région.

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7. ORGANISATION TERRITORIALE ET CONFIGURATION INSTITUTIONNELLE : ENTRE DECENTRALISATION ET DECONCENTRATION

ETAT DES LIEUX

En conformité avec la politique de décentralisation, l’aménagement du territoire est marqué par la présence d’une multitude d’acteurs :

- L’État : la responsabilité de l’aménagement du territoire incombe à l’Etat qui s’appuie sur ses services mis en place au niveau de la région - Les collectivités territoriales : elles exécutent, en faveur des textes et lois sur la décentralisation, des actions en rapport avec leurs niveaux de compétences respectifs (Région, Cercle et Commune) - Les acteurs sociaux : ils se regroupent en association crée sur la base d’initiatives endogènes ou exogènes en vue de s’adapter aux mutations socioéconomiques. - Les acteurs en appui : ils concernent globalement les partenaires techniques et financiers dont les appuis prennent la forme de partenariat avec les collectivités territoriales et s’exécutent sur la base de « contrats de développement ».

Dans le cadre de l’exercice de leurs compétences, les collectivités locales sont appelées à définir des stratégies d’intervention par l’élaboration d’instruments de planification et à rechercher des moyens financiers destinés à la mise en œuvre des documents élaborés. Toutefois, les instruments de planification élaborés par les différents ordres de collectivité ne sont pas toujours cohérents les uns avec les autres . En outre, même si le principe d’une cohérence entre les documents nationaux et les documents locaux paraît aller de soi, cette cohérence est rarement mise en pratique sur le terrain.

Par ailleurs, et malgré les difficultés de mise en cohérence, les collectivités territoriales parviennent à élaborer des outils, et à évaluer le coût de leur mise en œuvre, qui s'élève souvent à des centaines de millions, voire de milliards de FCFA. Le problème persistant est celui du fait que cette évaluation financière ne tient pas toujours compte des possibilités réelles de la collectivité, en termes de mobilisation de financement. Or, en parallèle, une évaluation de l’ensemble des interventions des partenaires du développement (bailleurs de fonds et ONG), de l’Etat et des collectivités territoriales sur le même territoire laisse apparaître des prévisions d’investissement relativement importantes.

Cela met en évidence l’écart qui existe entre le document de planification et la budgétisation de son exécution d’une part, mais aussi, la problématique des interventions éparses, qui ne sont ni mutualisées ni synchronisées.

Néanmoins, des efforts ont été déployés par les autorités allant dans le sens de réformes institutionnelles permettant une meilleure prise en compte des exigences de la décentralisation. Cela s’est traduit par la nécessaire prise en compte de l’aménagement du territoire dans les principales orientations stratégiques des collectivités territoriales.

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Le rôle du SRAT de servir de cadre global d’orientations majeures des différentes options d’aménagement et d’intervention au sein du territoire régional se dégage dès lors de plus en plus. Ceci justifie la nécessité d’apprécier les capacités de la région et de cerner le rôle qu’elle devrait jouer dans le cadre du développement régional.

ENJEUX

Les principales problématiques et enjeux institutionnels concernent : - La définition des rôles et responsabilités que chaque ordre de collectivité territoriale devra jouer dans le cadre du développement local ; - Le positionnement de la région dans le système d’acteurs en termes de définition et de planification des grandes orientations politiques, mais également de mise en cohérence du développement économique.

8. PROFILS TERRITORIAUX

Le préalable pour les opérations d’aménagement est la définition et la délimitation de zones-territoires pour l’exécution des plans de développement. La synthèse a consisté ici à faire la typologie des territoires en fonction d’un ensemble de critères sociodémographiques, économiques et géographiques. Une analyse factorielle multi-variée (ACP) a permis de définir ces zones de territoires. Elle permet de voir : - Comment se structurent les variables analysées ? Quelles sont celles qui sont associées ? Quelles sont celles qui s'opposent ? - Comment se répartissent les unités spatiales (les communes) en fonction de ces variables ?

La cartographie permet de dégager six principaux types de territoires

 Territoires à potentialités économiques, urbaines et touristiques

Le statut de chef lieu de région pour Ségou et la position de ville carrefour pour San, font que la quasi- totalité des structures d’encadrement intervenant dans la région, ont leur représentation au niveau de Ségou ou de San.

La commune de Ségou se singularise par un important poids urbain fortement tiré par le niveau d’encadrement technique et administratif. Le niveau d’attractivité de la ville de Ségou est traduit par ses principaux indicateurs de développement, que sont : - 26% de la population urbaine de la région, - 46% du tissu industriel régional, - 34% des artisans,

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- la foire la plus importante de la région. - Plus du tiers des structures d’hébergement de la région qui a enregistré une forte croissance, de 40%, du nombre d’arrivée touristique, entre 2004 et 2006. Toutefois, la ville de Ségou étouffe. Elle est enserrée par les communes de Pelengana, Diganibougou et Sébougou, qui absorbent d’ailleurs le trop plein de population de Ségou-ville.

La commune urbaine de San est la deuxième ville de la région en termes d’attractivité, de fort taux d’urbanisation, de potentiel économique. Par rapport à la région de Ségou, la commune de San possède : - 12% de la population urbaine, - 22% des artisans, - 23% du tissu industriel.

 Territoires affectés par un processus d’urbanisation

C’est un espace à fort enjeu foncier, caractérisé par un système urbain désarticulé. Ces territoires sont concentrés dans la zone à peuplement dynamique caractérisée par une importante taille démographique et un taux de croissance accéléré entre 1998 et 2009. Les communes de Pelengana et , localisées dans le cercle de Ségou, font partie de ces territoires.

Cet espace constitue le déversoir du trop plein de la population de la ville de Ségou, en témoigne leur fort taux de croissance démographique, d’une moyenne de 6,9% entre 1998 et 2009. Ce fort taux de croissance, combiné à leur taux d’urbanisation moyen de 28%, permettent de poser la problématique de la gestion ville/campagne, notamment par rapport au foncier.

 Territoires à potentialités agro-industrielles.

Les territoires concernés constituent le bassin de production agricole de la région de Ségou. Ces territoires sont situés dans la zone disposant d’un potentiel aménageable très important et d’un fort taux d’investissement. Les principales communes concernées se répartissent entre les différents cercles de la région. Les aménagements de l’Office du Niger, du Projet Moyen Bani, de l’Office Riz Ségou, des Plaines de San Ouest, ainsi que la présence de l’usine Sukala-SA, justifient la position attractive de ces communes, qui présentent également un taux d’urbanisation important. La densité de la population y est fortement concentrée dans certaines communes.

Les cours d'eau (fleuve Niger et ses affluents), les aménagements hydro-agricoles, les opportunités d’emplois, ainsi que l’abondance des pâturages, ont attiré de nombreuses communautés d’autres localités. Néanmoins, la sécurisation foncière se pose avec acuité, notamment pour les paysans dont l’accès aux superficies aménagées est très difficile du fait des coûts d’acquisition jugés excessifs. L’économie rurale est basée sur trois pôles de production dominants, l’agriculture, l’élevage et le commerce.

Les échanges commerciaux concordent avec les productions du secteur primaire (productions, agricoles et animales). Ils accaparent l’essentiel des transactions qui ont lieu principalement dans les foires hebdomadaires. Toutefois, le caractère informel de l’activité commerciale ne favorise pas une bonne maîtrise de la plus-value de ces communes dans l’économie régionale.

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 Territoires à potentialités agro-pastorales.

Ces territoires se rencontrent au niveau de tous les cercles de la région. Ils disposent d’un important potentiel foncier, où se combinent activités agricoles et pastorales. L’arrivée en masse des animaux transhumants et l’extension des zones de culture sur les pistes de passage du cheptel génèrent des situations particulièrement conflictuelles.

La légitimité de l’accès à la terre entraîne la confrontation entre deux perceptions se référant chacune à une logique particulière : coutumière ou moderne. La paix sociale entre les communautés usagères de ce territoire, capital pour le pays, est plus que nécessaire pour une rentabilisation de l’espace. La problématique foncière se pose avec acuité dans ces territoires à fort potentiel pastoral et dont la plupart dispose de plan d’occupation des sols dont l’application est tout aussi problématique.

 Territoires de pauvreté avec un déficit accentué des services sociaux de base

Du Nord vers le Sud de la région, le gradient pluviométrique trace les contours de deux zones homogènes en termes de conditions de vie de la population, mais divergentes par le climat. Ici, l’exode saisonnier, parfois définitif, est très accentué. Ce milieu défavorisé pousse les jeunes, dès qu’ils le peuvent, à aller vers les centres urbains à la recherche de meilleures conditions de vie. L’enclavement de ces entités territoriales, l’absence de source d’énergie pérenne et le faible niveau d’accès aux services sociaux de base contraste avec l’importance économique de la région, particulièrement par rapport à la production céréalière dans les zones aménagées.

Les conditions naturelles favorisées par la présence de l’eau, ainsi que les vastes étendues n’ont pas été rentabilisés par des aménagements hydro-agricoles appropriés. Ainsi, les charges de gestion, déjà très lourdes pour la population sont davantage accablées par les problèmes environnementaux, notamment les crues. Zone d’agriculture par excellence, ces territoires subissent une dégradation très marquée de l’environnement du fait de la combinaison de plusieurs facteurs (anthropiques et naturels). A ces aléas s’ajoutent les fluctuations affectant la filière coton, ce qui contribue à précariser les conditions de vie de la population.

Pourtant, les potentialités agronomiques pourraient être mises en valeur. L’espace transfrontalier doit permettre d’assurer une activité économique florissante et tirer de meilleur profit grâce aux échanges transfrontaliers. D’autant plus que le manque d'équipements et d’infrastructures frappe lourdement ce territoire, par rapport à d'autres mieux couverts en services sociaux de base.

 Territoires de pauvreté avec forte dégradation de l’environnement.

Ces territoires se concentrent principalement dans la zone exondée de la région de Ségou. Ils constituent des zones de forte dégradation des sols, induisant une production agricole aléatoire. La dégradation des sols conduit à des problèmes environnementaux qui se traduisent par une perte de la biodiversité végétale, une diminution des terres cultivables, l’ensablement des cours d’eau, l’envasement des mares et la réalimentation insuffisante des eaux souterraines, entre autres. Cette situation est exacerbée par l’insuffisance des facteurs de production, qui, combiné au manque d’infrastructures de base et au défaut d’encadrement rendent précaires les conditions de vie de la population déjà affectée par un faible niveau d’accès aux services sociaux de base. Ici, la problématique de la sécurité alimentaire et de la pauvreté sont les axes prioritaires de toutes les structures d’intervention.

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CARTE 12 : PROFILS TERRITORIAUX DE LA REGION DE SEGOU

Région de Koulikoro Région de Mopti

Région de Sikasso

0 80 Km

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9. RECAPITULATIF : SYNTHESE DES ETATS DES LIEUX ET PROFILS TERRITORIAUX

1 PEUPLEMENT ET DYNAMIQUE DEMOGRAPHIQUE ACTUELLE 1 Une population a croissance régulière 2 Une population à croissance rapide, stimulée par la vocation agricole des cercles 3 Un dynamisme démographique encore fortement soutenu par la croissance naturelle 2 CONDITIONS DE VIE ET BESOINS DE LA POPULATION 1 L’accès des populations de la région de Ségou aux services sociaux de base (éducation, santé, eau, électricité) 2 Un territoire composite en termes de condition d’existence 3 Persistance des facteurs de pauvreté 3 SYSTEME URBAIN 1 Un processus d’urbanisation assez lent, avec un taux toujours faible 2 Un système urbain fortement tiré par la ville de Ségou 3 Une région encore très rurale 4 SYSTEME DE PRODUCTION ET FONCTIONNEMENT DE L’ECONOMIE 1 L’économie de la région de Ségou s’insère dans les tendances relevées au plan national 2 Le secteur primaire est dominé par le sous-secteur agricole 3 L’élevage, une place de choix dans l’économie régionale La pêche est, de par la présence d’importantes ressources hydriques, une activité économique importante dans la 4 région de Ségou 5 Le secteur secondaire, un secteur à promouvoir pour optimiser les rendements agricoles / agroalimentaire Le secteur tertiaire a été favorisé par la libéralisation économique et la stabilité du pays : commerces, services, 6 tourisme et télécommunications : les 4 points de la région de Ségou Le secteur d’appui à la production concerne : transport, poste et réseaux de télécommunication, secteur 7 énergétique 5 PROBLEMATIQUE ENVIRONNEMENTALE 1 Le cadre naturel, une biodiversité menacée, existence de deux zones climatiques (soudanienne, sahélienne) 2 La désertification, un risque majeur en cas de persistance de certaines pratiques anthropiques 3 Le fleuve Niger et ses berges : un hydro système menacé 4 Le patrimoine naturel de la région : une grande variété constatée

6 PROBLEMATIQUES EMERGENTES ET QUESTIONS TRANSVERSALES 1 La représentation du genre, une nécessité pour le juste développement de Ségou 2 Les politiques territoriales, 70 projets répertoriés 3 Les territoires du transfrontalier et des échanges – espaces économiques et pays des Banzani ORGANISATION TERRITORIALE ET CONFIGURATION INSTITUTIONNELLE : 7 ENTRE DECENTRALISATION ET DECONCENTRATION 1 Des acteurs multiples, des rôles à définir pour l’espace régional 2 Un positionnement régional à préciser

8 PROFILS TERRITORIAUX 1 Territoires à potentialités économiques, urbaines et touristiques 2 Territoires affectés par un processus d’urbanisation 3 Territoires à potentialités agro-industrielles 4 Territoires à potentialités agro-pastorales 5 Territoires de pauvreté avec un déficit accentué des services sociaux de base 6 Territoires de pauvreté avec forte dégradation de l’environnement

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1. LES PRINCIPES DE L’AMENAGEMENT

Le territoire est avant tout un espace vécu, que ses acteurs construisent et ressentent. Les potentialités d'un territoire sont ce qui va permettre à celui-ci d'optimiser son économie. L'économie d'un territoire a tout intérêt à prendre en compte sa localisation, c'est-à-dire à combiner l'espace et le temps (ce que l'on peut produire, consommer, vendre, etc.). La répartition géographique de la population se fait alors par un processus de migration en fonction de l'efficacité économique. Il s'agit ensuite de s'appuyer sur des politiques publiques organisées de manière à coordonner l'action de chacun en son territoire, pour garantir la répartition des services sociaux de base.

Les fondamentaux de la démarche d’aménagement sont : - L'équité socio-spatiale, - Une dynamique économique locale (efficacité économique).  Les besoins d’aménager le territoire trouvent leur fondement dans la volonté de mettre en œuvre de manière concomitante ces deux principes.

L'aménagement du territoire relève d'institutions publiques. S’agissant des besoins de la population, la responsabilité de l’Etat est directement engagée dans les domaines fondamentaux que sont la santé, l’éducation, l'accès à l'eau potable et la communication.

La décentralisation, renforcée depuis 1993 au Mali, transfert certaines compétences de l'aménagement aux collectivités territoriales. On parle alors de développement local, c'est-à-dire de dynamiques multidimensionnelle et multiactorielle au sein d'une société locale, consistant en la construction et la réalisation d'un projet de développement autocentré et endogène de cette société 3.

Penser le territoire, en termes d’aménagement est un exercice à deux volets : • Faire le bilan des équipements publics et proposer des échéanciers réalistes pour combler les déficits constatés • Détecter les potentiels de développement susceptibles de s’inscrire dans les grands objectifs nationaux et produire des résultats tangibles en termes d’emploi et de valeur ajoutée.  Ces éléments doivent s’inscrire dans le contexte d’ouverture internationale qui s’impose désormais à toutes les activités.

Le SRAT est une « configuration-finale-cible » à l’horizon 2030, qui doit servir de cadre de cohérence et de référence à l’ensemble des collectivités territoriales en termes d'actions publiques (élaboration de documents de planification, gestion, etc.).

3 Lévy et Lussault

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Quelque soit les décisions et le parti pris de la région de Ségou, la stratégie devra notamment répondre aux critères suivants :

••• Anticiper sur les mutations qui s'opèrent au niveau de la région en promouvant les changements économiques et sociétaux.

La région de Ségou doit inscrire son action locale ainsi qu'un suivi des mutations économiques et sociétales dans une dimension multi scalaires ; c'est à dire à tous les échelons de collectivités en présence sur le territoire, mais aussi en intégrant tout le jeu d'acteurs permettant la conduite des projets (société civile, secteur privé, PTF, etc.). Dans la même optique, de prendre en considération tous les acteurs en présence ainsi que toutes les échelles d'action, la région doit s'appliquer à intégrer le genre pour prendre les décisions des affaires publiques. La prise en compte des connaissances et besoins de la femme iront indiscutablement vers une optimisation de l'espace régional, alors réfléchi pour le bien être de toute la population. Cette vision d'ensemble, ainsi que le suivi de toutes les actions susceptibles d'apporter des changements économiques et sociétaux, permettront à la région d'assurer la cohérence des interventions mises en oeuvre sur l'espace régional, et d'adapter son action aux mutations identifiées.

••• Etre porteuse d'une cohésion sociale

La région doit chercher à apporter à l'ensemble de la population les mêmes chances sur l'espace régional. Il s'agit là de permettre à chacun d'accéder et de s'adapter aux changements de valeurs et de mentalités ; mais aussi de garantir l'accès aux besoins sociaux de base sur tout le territoire, en veillant à l'équité spatiale.

••• Développer des activités économiques prenant en compte les impacts environnementaux

Les activités économiques de la région sont en partie responsables d'une dégradation de l'environnement. La région doit dès aujourd'hui prendre en considération les dégâts causés en termes d'environnement, et réfléchir à des options permettant d'atténuer les effets néfastes qui sont exercés sur les forêts, ou encore sur les berges du fleuve Niger. Dans une autre mesure découlant des problématiques de l'environnement, la région doit se préoccuper des changements climatiques qui sont aujourd'hui constatés au niveau de la région de Ségou. Ceux-ci sont notamment à considérer de près concernant les périodes d'hivernage. En effet, la région doit par exemple pouvoir appuyer ses agriculteurs face aux bouleversements climatiques qui modifient le calendrier des mises en culture et récoltes.

2. LES PROBLEMATIQUES MAJEURES DE DEVELOPPEMENT DE LA REGION DE SEGOU

Le diagnostic territorial a permis l’identification des principaux enjeux et défis territoriaux de la Région. Pour atteindre cet objectif majeur, la région de Ségou aura à atténuer les effets de ses contraintes identifiées dans le diagnostic territorial, et à accentuer l'exploitation de ses potentialités.

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Cette orientation globale sera déclinée au niveau de plusieurs axes : • Intensifier l'équipement socio-collectif de base, dans l'optique de corriger les déséquilibres entre le rythme de croissance démographique et celui des taux de couverture en services sociaux de base. • Influencer les politiques à travers des plaidoyers et des actions, ayant pour principal objet la prise en compte de la dimension sociale comme le soubassement des attitudes et comportements des populations vis-à-vis des grands enjeux de développement, et qui est fortement dépendante du substrat culturel. • Réorganiser les productions Agricoles en fonction des spécificités territoriales, mais aussi en intégrant les mutations économiques et commerciales internationales. La région de Ségou dispose de potentialités Agricoles conséquentes et variées, dispersées sur l'ensemble du territoire. Des politiques publiques judicieusement ficelées entre les collectivités territoriales sont en mesure d'optimiser l'exploitation Agricole régionale en promouvant : - La diversification agricole, - La valorisation de l'élevage, - L'exploitation et l'entretien du fleuve Niger et autres cours d'eau. • Dynamiser le secteur de la production industrielle et les unités de conservation des produits, dans l'objectif de rentabiliser les productions en les écoulant au meilleur prix sur un temps plus long. Par ailleurs, les productions issues du secteur industriel peuvent être écoulées dans la sous-région, compte tenu des frontières avec le Burkina Faso et la Mauritanie. • Améliorer le niveau de desserte des routes et infrastructures pour favoriser l'essor des espaces économiques partagés, et une promotion des dynamiques transfrontalières. • Initier de grands projets pour la promotion du tourisme, en s'appuyant sur le Festival sur le Niger , et en mettant des politiques d'accompagnement des acteurs de ce secteur d'activités. Un meilleur suivi de la gestion du secteur touristique peut, dans la région de Ségou, induire des effets très positifs sur les productions et revenus régionaux. • Gérer la dimension environnementale en permanence, de manière à exploiter les potentialités territoriales de la région de Ségou tout en préservant la biodiversité et en anticipant/prévenant les mesures d’adaptation aux changements climatiques : répondre aux besoins des générations actuelles sans compromettre ceux des générations futures. • Améliorer le niveau d'exigence des formations détenues par les décideurs politiques régionaux, et promouvoir la prise de décision politique adéquate pour accompagner le processus de décentralisation : une bonne gouvernance locale nécessite la participation de tous les acteurs à la gestion des affaires publiques, et surtout une définition précise et établie de la répartition des rôles et responsabilités sur un espace territorial donné. • La région de Ségou doit se positionner par rapport aux autres collectivités territoriales : le brouillard qui pèse sur les institutions publiques de Ségou pose notamment le rôle de la région sur son territoire, qui porte essentiellement la mise en cohérence des politiques publiques et documents de planification, et la coordination des actions de toutes les collectivités.

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3. PROSPECTIVE TERRITORIALE DE LA REGION DE SEGOU

DEMARCHE PROSPECTIVE

Le schéma régional d'aménagement du territoire est un cadre d'orientation et d'éclairage permettant de donner un sens à l'action. La démarche prospective permet de questionner le devenir régional, d'élaborer de manière participative les stratégies pour mieux appréhender le futur.

Selon la méthodologie retenue, la démarche prospective est organisée en trois phases :

• L'analyse structurelle a permis de sélectionner les termes socio-économiques, démographiques et environnementaux à prendre en compte et qui peuvent servir de support pour la construction d'un développement durable et équitable ; • La construction des scénarii dont la démarche s'appuie sur les résultats de l'analyse structurelle. Les termes font l'objet de discussion, de débats permettant ainsi d'identifier des questions clé structurantes. Chacune des questions clé est analysée selon un jeu d'hypothèses vraisemblables susceptibles d'éclairer les trajectoires afin de définir des stratégies capables d'entraîner des changements positifs. Des questions caractérisées bien sûr par des incertitudes majeures par rapport à l'horizon temporel du futur qui n'est pas par définition maîtrisable ; • L'élaboration du cadre stratégique permettant de définir les orientations stratégiques (OS), qui traduisent la volonté des acteurs territoriaux en termes de développement futur qu'ils souhaitent pour leur territoire et leur population.

 L'analyse de structure

Dans le cadre d’un atelier de concertation regroupant les acteurs régionaux, l’analyse structurelle des ressources et potentialités des territoires 4 de la région a consisté :

••• Dans un premier temps, à identifier les grandes thématiques de développement, puis à les analyser par rapport : - aux facteurs ayant trait aux tendances lourdes qui “impactent” à long terme les processus de développement, - aux germes de changement qui peuvent avoir des effets de “brouillage” ou d’innovation, - aux opportunités ou contraintes en termes de développement, - et enfin au jeu des acteurs qui développent différentes stratégies.

Ce travail a été capitalisé dans une matrice d’intelligence stratégique.

••• Dans un deuxième temps, ces grandes thématiques ont été déclinées en une vingtaine de variables (démographiques, socio-économiques, ou encore technologiques), autour desquelles il est possible de construire un développement durable et équitable. A l’aide d’un tableau à double entrée, la matrice d’analyse structurelle, une analyse des données a permis de mettre en

4 Un espace socialisé, construit par les acteurs à partir des ressources et potentialités, impliquant la problématique de sa gouvernance

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relation ces variables, de les hiérarchiser et de les prioriser en fonction de deux critères majeurs : la motricité et la dépendance. Ce travail a permis d’identifier les variables les plus représentatives qui seront au cœur du système de l'étape suivante, la scénarisation.

Les principales thématiques de développement identifiées lors des ateliers :

 Agriculture  Santé  Pêche  Elevage  Environnement et déforestation  Tourisme et artisanat  Education  Culture et loisirs  Industrialisation et agro-industrie  Désenclavement  Foncier et aménagement hydro-agricole  Hydraulique  Urbanisation  Formation/Emploi  Décentralisation et gouvernance locale  Communication et TIC

 La construction des scénarii

La construction de scénarii est la seconde étape de la démarche adoptée pour aboutir au SRAT de la région de Ségou. De fait, la construction des scénarii prend sa source dans le système élaboré avec les acteurs. L'analyse de la matrice d'intelligence stratégique donne en effet les informations indispensables, non seulement concernant les caractéristiques du territoire à l'état actuel (forces, faiblesses), mais aussi et surtout concernant l'évolution souhaitée par les acteurs confrontée à leurs craintes. Au cœur de la démarche prospective, l’élaboration des scénarios : - s’est appuyée sur les éléments de résultats obtenus via la matrice d'intelligence stratégique et issus des travaux de groupe à travers l'échange participatif ; - a permis d’analyser l’ensemble des thématiques sélectionnées qui ont été retenues par les participants.

Il s’est s'agit d'explorer pour chacune des variables les hypothèses alternatives ou modalités de réponses. Une réflexion de combinaison des hypothèses avancées est une étape qui a permis d’aboutir à un ensemble de futurs possibles, et d'envisager trois scénarios. La scénarisation a permis de mettre en évidence les facteurs d’évolution susceptibles de modifier les tendances actuellement en cours, d’agir sur les futurs possibles, et d'identifier les opportunités et les risques des ruptures possibles de la tendance, ceci afin d’éclairer les stratégies capables de soutenir des changements positifs.

Scénario tendanciel En 2030, Ségou ne garde plus que l'appellation de grenier Agricole, mais ne l'est plus dans les faits. La région a subi les difficultés induites par la crise de ses cultures de rente que sont le coton et l'arachide. Les cultures émergentes, qui représentaient des opportunités conséquentes vingt ans auparavant, n'ont pas suffisamment été valorisées pour propulser le secteur Agricole. De ce fait, l'économie régionale est affaiblie : la non optimisation du secteur Agricole a indubitablement affectée les possibilités d'émergence du secteur secondaire, dont les opportunités se concentrent principalement dans l'agro- industrie. Ainsi, la contribution de la région de Ségou à l’objectif de sécurité alimentaire pour l’ensemble du pays ne se réalise pas de manière optimale, et ce malgré les importants investissements consentis en termes d’aménagements hydro-agricoles dans les zones Office du Niger et Office Riz. Les ressources territoriales, potentialités de développement, ont été amoindries par les comportements anthropiques non adaptés, qui ont participés à la dégradation environnementale. La dégradation de la

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biodiversité, qui n'a pas été sous la protection de politiques publiques adaptées à l'environnement comme aux activités nécessaires à l'économie régionale, a des conséquences sur les activités maintenues ces deux dernières décennies, telles que le déboisage, ou encore la pêche traditionnelle et l'élevage. La région rencontre des difficultés à exploiter ses potentialités touristiques, que cela soit la valorisation de ses sites naturels et historiques, ou le renforcement du Festival sur le Niger . Ce dernier n'a pas vu son public augmenté réellement depuis les deux dernières décennies. L'Indice de Pauvreté Communal (IPC) n'a que très légèrement baissé, et la pression démographique ne semble pas être un facteur positif à l'amélioration des conditions de vie. La région parvient difficilement à parachever un modèle de développement local pour s'insérer dans le système d'acteurs territoriaux. Les compétences de l'ensemble des collectivités territoriales ne sont encore que faiblement assumées.

Scénario inacceptable En 2030, la région de Ségou n'a plus rien du grenier Agricole qu'elle fut encore vingt auparavant. La crise du coton a sévèrement affaibli la région, dont l'économie régionale est majoritairement portée sur cette culture de rente. La dégradation importante de l'environnement a des répercussions considérables sur le territoire. En effet, les cultures émergentes, qui offraient des possibilités de varier les revenus paysans, et donc l'économie régionale, en 2010, sont aujourd'hui affaiblies en quantité comme en qualité. Les comportements anthropiques ont dégradé les pâturages, ce qui a eu l'effet, sur vingt ans, de réduire les cheptels. L'ensemble des ressources territoriales de Ségou est trop faible pour mettre en place des unités industrielles, voire maintenir celles existantes. La région n'a pas exploité ses potentialités touristiques, que cela soit la valorisation de ses sites naturels et historiques, ou le renforcement du Festival sur le Niger. Ce dernier n'a lieu plus qu'une année sur deux, et les acteurs locaux se battent pour que ce festival continue d'avoir lieu. L'intégration sous-régionale de Ségou, pourtant imminente en 2010, est très faible. La dégradation des conditions de vie des populations induit par un accès inéquitable aux services sociaux de base, est due à la prise en charge non maîtrisée des acteurs locaux et au faible réseau de villes régionales. L'Indice de Pauvreté Communal est nettement supérieur à celui de 2010. En 2030, les capacités financières de la région sont durement anéanties, sans avoir été réellement impulsée par les acteurs territoriaux, lors du processus de décentralisation amorcée dans les années 90.

Scénario souhaité La région de Ségou à travers l’Office du Niger, du seuil de Talo, la plaine de San, est plus que jamais le grenier Agricole du Mali. Depuis deux décennies, les acteurs locaux ont mis en œuvres diverses politiques publiques permettant de valoriser les cultures émergentes face à la crise du coton. De plus, le renforcement du secteur industriel à travers la mise en place stratégique de nouvelles unités de transformation et de conservation, a permis d'optimiser les productions agricoles tout en les vendant à bon prix, car sans les brader. L'appui au secteur Agricole s'étant fait en parallèle avec un souci de préservation et de protection de l'environnement, la biodiversité de la région ségovienne reste riche et variée ; permettant d'augmenter les productions agro-industrielles. Les unités maraîchères et laitières rencontrent le plus de succès. La préservation des pâturages et les actions menées en faveur de la pratique de l'élevage garantissent des cheptels nombreux et en bonne santé. Par ailleurs, Ségou a renforcé son positionnement sous-régional, et même international, notamment par la mise en exergue du Festival sur le Niger, qui est un vecteur de développement touristique stratégiquement exploitée par les ségoviens depuis vingt ans. Les agendas culturels sont variés, savamment organisés pour attirer les touristes sur de longs séjours, et articulés avec le sous-secteur de l'artisanat, dont les ventes participent au renforcement de l'économie régionale. Les formations sont dispensées partout dans la région, adaptées aux profils d'emplois que les jeunes peuvent y intégrer. L'Indice de Pauvreté Communal (IPC) baisse légèrement grâce au cycle prospère dans lequel la région est entrée.

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Ségou est en mesure d'apporter des éléments indispensables au développement territorial de la région (outils d'aide à la décision, bases de données actualisées, pouvoirs de concertation et de participation à la décision, etc.). En effet, en 2030, Ségou a renforcé ses capacités financières et s'est positionnée au sein des collectivités territoriales, en termes d'action publique locale.

Ainsi la Vision partagée de la Région qui se dégage à partir du scénario souhaité est à l’Horizon 2030, faire de Ségou une Région attractive, la puissance agricole de la sous- région basée sur sa biodiversité, ses atouts économiques, culturels touristiques pour en faire la capitale économique.

4. SYNTHESE DE LA PROSPECTIVE

PROFILS TERRITORIAUX 1 Territoires à potentialités économiques, urbaines et touristiques 2 Territoires affectés par un processus d’urbanisation 3 Territoires à potentialités agro-industrielles S 4 Territoires à potentialités agro-pastorales 5 Territoires de pauvreté avec un déficit accentué des services sociaux de base 6 Territoires de pauvreté avec forte dégradation de l’environnement R

Les 3 principes de Des problématiques majeures et A l’aménagement du thématiques de développement territoire retenus identifiées lors des ateliers (16 critères)

T

Scénario Scénario souhaité Scénario tendanciel inacceptable

HORIZON 2030

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Hypothèse 1 Hypothèse 2 Hypothèse 3 Variable Incertitude critique Scénario tendanciel Scénario souhaité Scénario inacceptable - Baisse pluviométrique - Changements climatiques - Faire de la région de Ségou le - Non exploitation des Agriculture - Faible productivité de l’agriculture - Invasion acridienne (grenier du Mali) potentialités - Conflits agriculteurs-éleveurs - Aménagements hydro-agricoles et - Les aménagements - Accroitre la rentabilité du secteur ses impacts sur les couloirs de - Un secteur dynamique où s’active la hydro-agricoles consti- Elevage par une meilleure intégration passage du bétail quasi-totalité de la population tuent un frein au agriculture/ élevage - Sécheresse, développement du secteur - Conflits entre pêcheurs autochtones - L’existence de potentialités importantes, - Faire de ce domaine un secteur et pêcheurs migrants, ces derniers ne - Non exploitation des les ressources hydriques (fleuve Niger, émergent par la structuration et Pêche respectent pas toujours les zones de atouts et potentialités du cours d’eau) toutefois le secteur est mal le renforcement des moyens mise en défens et la législation en secteur structuré d’action des acteurs vigueur - Promouvoir un développement agricole durable, basé sur la - La non exploitation de tout valorisation de l’important ce potentiel pour faire de Gestion foncière et - Forte option agricole de la région avec potentiel de la région en l’agriculture le principal - Enjeux multiples autour du foncier aménagements la mise en place d’’importants aménagement hydro-agricole pilier de l’économie - Achat des terres hydro-agricoles aménagements hydro-agricoles garantissant l’accès des régionale populations à la terre - Accaparement et - Mettre en place un système de privatisation des terres crédit adapté - Soutenir le développement de - L’l’industrie est dépendante de - La non exploitation du Industrialisation et - L’industrie est fortement dépendante de l’agro-industrie par la promotion l’agriculture potentiel industriel de la agro-industrie l’agriculture des filières agricoles, et favoriser - La non diversification région. une diversification industrielle - Développer des formations qui - Chômage important de Formation-emploi - Problème de l’emploi des jeunes - Inadéquation formation/emploi ciblent l’offre d’emploi de la jeunes diplômés région - Maîtrise de gestion et de réponse à la - Une région encore rurale avec un taux - Un développent urbain équilibré - Persistance des disparités Urbanisation demande d’infrastructures dans les de croissance lent à l’échelle du territoire socio-spatiales différents cercles

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- Une couverture sanitaire en - Niveau de couverture sanitaire qualité et en quantité à - Les disparités spatiales Santé - Mortalité maternelle et infantile insuffisant en qualité et quantité garantissant aux populations un persistent accès correcte. - Une couverture en qualité et Education et - Taux d’accès à l’éducation encore - Persistance des disparités - Qualité de l’enseignement quantité pour améliorer le taux Recherche insuffisant spatiales d’accès - Une couverture en eau potable Accès à l’eau - Niveau d’accès à l’eau potable - Persistance des disparités - Qualité de l’eau et son contrôle garantissant aux populations un potable insuffisant en qualité et en quantité spatiales accès correcte. - Un atout pour le développement - Le festival sur le Niger comme - Incapacité de la région à - Les influences socioculturelles régional vecteur d’intégration sous- mettre en valeur ce Tourisme/artisanat favorisées par le brassage culturel - Festival sur le Niger. régionale et un pilier de secteur pour la promotion l’économie régionale. de l’économie régionale - L’insuffisance et le mauvais état des - Une couverture non exhaustive du - Valoriser tout le potentiel pour - Le potentiel ne soit pas Culture et loisirs infrastructures et équipements territoire en infrastructure sportives et mieux positionner le festival sur valorisé - Les pesanteurs socioculturelles culturelles le Niger. - Mauvais état des voies de circulation - Une des régions les plus dotées en Désenclavement, qui représente un frein aux activités - Désenclaver la région par la mise - Le développement de la infrastructures routières, cependant communication et économiques en générales en place de routes et de piste de région soit entravé par insuffisant vu l’étendue de la région et le TIC (problèmes d’écoulement des production fonctionnelles l’enclavement. niveau de dégradation des routes. productions, tourismes, etc.) - Adaptation au changement - Augmentation du niveau Environnement et - Menaces environnementales sur le climatique - Changements climatiques de dégradation des déforestation fleuve Niger - Gestion des ressources ressources naturelles naturelles - La faiblesse des ressources financières - Une position de la région pouvant - Problèmes d’articulation entre les et humaines des collectivités - La remise en cause du permettre d’assurer le pilotage du Décentralisation différents niveaux de collectivités territoriales processus de décen- développent local dans un cadre locales - Coordination des différents instruments tralisation plus harmonisé et cohérent de planification Sources : Atelier de prospective et de formulation du cadre stratégique

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 LA FORMULATION DES ORIENTATIONS STRATEGIQUES : DE LA PROSPECTIVE AU SRAT

Il est question ici de construire un cadre stratégique partagé qui s’inscrit dans les différents documents de politiques publiques et pour lequel la dimension territoriale est au cœur de la problématisation. A partir du questionnement des grands enjeux importants issus du diagnostic et qui ont été analysés en sous- système dans la réflexion sur la scénarisation, il s’agira de définir les grandes options stratégiques en matière d’aménagement du territoire que Plan Stratégique de Développement Régional (PSDR) pourra éventuellement traduire en actions programmes.

Le cheminement stratégique devra s’inscrire dans le cadre d’une programmation des actions pour lequel le schéma constitue un cadre d’orientation. Ces orientations doivent pouvoir être impulsées par la Région de façon à donner une cohérence à toutes les politiques d'aménagement entreprises à l'échelle locale comme à l'échelle nationale.

Le schéma ci-dessous reprend et illustre le processus participatif qui vient d'être déroulé et qui a permis de capitaliser des éléments de connaissance sur le territoire et son système d'acteurs.

Atouts Contraintes Opportunités Menaces

Scénario Scénario Scénario souhaité tendanciel inacceptable

Scénario retenu

O. S.

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JUSTIFICATION DU CHOIX DES OS

 Justification des options

La démarche d’élaboration du SRAT accompagnée par le Projet d’Appui à la Décentralisation et au Développement Economique Régional (PADDER) est dans son essence participative. Durant tout le processus une contribution de l’ensemble des citoyens a été enregistrée par le biais des travaux de groupes thématiques, d’ateliers et de séminaires organisés au niveau de la Région comme dans les sept cercles. Cette contribution collective à l’élaboration du SRAT a permis de partager les résultats et définir ensemble les grandes options d’aménagement du territoire.

Ces options s’inscrivent dans une démarche de politiques territoriales qui nécessite une approche pluridisciplinaire et transversale de l’action publique. Par opposition à une approche verticale cloisonnant l’action publique, ces options d’aménagement s’inscrivent dans une vision stratégique des territoires visant à mettre en œuvre un développement coordonné et intégré et préconisant une forte articulation entre les différentes échelles de développement.

La Région doit pouvoir jouer pleinement son rôle d’autorité organisatrice en matière d’aménagement du territoire. Sa fonction de maitrise d’ouvrage doit être renforcée dans les domaines relatifs: 1) à la planification spatiale et sa mise en cohérence avec les outils de planification locale; 2) à la conception et de la définition des politiques de développement économique; 3) à la programmation des actions de développement en déléguant la maitrise d’ouvrage au niveau local pour la mise en œuvre opérationnelle des activités.

Son opérationnalisation va s’appuyer sur cinq grandes options d’aménagement du territoire fortement liés aux piliers du développement durable que sont : l’économie, le social et l’environnement.

Développer un réseau de communication, de télécommunications et des TIC OPTION 1 structurant capable d’améliorer la connexion et de soutenir un développement intégré contribuant à renforcer l’armature urbaine Promouvoir un réseau de transport capable de soutenir le développement territorial de la O.S. I Région ; Favoriser un réseau urbain capable d’assurer un meilleur maillage et encadrement des O.S. II territoires ; O.S. III Assurer et garantir l’équité dans l’accès aux services sociaux de base ;

Promouvoir des stratégies de développement économique, agriculture, industrie OPTION 2 respectueuses de l’environnement et valorisant les ressources territoriales naturelles Renforcer la vocation agricole de la région de Ségou pour assurer la sécurité alimentaire et O.S. IV conforter l'économie régionale Favoriser un développement industriel dans les zones à potentialités, de manière à faire O.S. V émerger des territoires attractifs en termes d'emplois et de création de richesse régionale Promouvoir des pratiques environnementales et durables permettant de s’adapter aux O.S. VI changements climatiques et préserver la biodiversité ;

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Développer le secteur touristique de la région en promouvant l'intégration sous OPTION 3 régionale de la région et en valorisant les agendas culturels autour du festival sur le Niger Valoriser l'image de la Région et ses spécificités culturelles et artistiques à travers le Festival O.S. VII sur le Niger.

Prendre en compte l'intégration de la femme dans le développement territorial OPTION 4 (décisions des affaires publiques, la conduite de projet) Promouvoir la prise en compte du genre dans le développement territorial de la région de O.S. VIII Ségou

Promouvoir le rôle de la Région de Ségou au sein de l’articulation des grandes OPTION 5 dimensions de développement appliquées aux différentes échelles des collectivités territorialités Promouvoir le rôle de la région de Ségou au sein de l'articulation des grandes dimensions de O.S. IX développement appliquées aux différentes échelles de collectivités territorialités

RESUME EXECUTIF : SYNTHESE DES OPTIONS

Cette carte de synthèse résume les options d’aménagement du SRAT de Ségou sur la base des orientations stratégiques retenues dans le cadre de l’approche participative (ateliers à l’échelle de la région et des cercles) à l’horizon 2030 Ces options et orientations découlent des potentialités des différents territoires mises en évidence par le diagnostic territorial. Aussi, les grands enjeux et défis en matière de développement ont-ils contribué à définir les grandes options en matière d’aménagement du territoire qui seront ensuite traduites en projets et programmes d’actions par les documents de planification opérationnelle.

La première option : développer un réseau de communication, de télécommunications et des TIC structurant capable d’améliorer la connexion et de soutenir un développement intégré contribuant à renforcer l’armature urbaine

Cette option est articulée autour de trois principales orientations stratégiques :  Promouvoir un réseau de transport capable de soutenir le développement territorial de la Région ;  Favoriser un réseau urbain capable d’assurer un meilleur maillage et encadrement des territoires ;  Assurer et garantir l’équité dans l’accès aux services sociaux de base.

Cette option vise à corriger les déséquilibres spatiaux en termes de maillage urbain. En effet, le renforcement du réseau urbain est un facteur important de développement car permettant de

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disposer d’une offre territoriale de pôles urbains équipés en services collectifs et qui pourront ainsi jouer un rôle d’animation de leur hinterland. La réalisation de cette option d’aménagement passe également par la mise en place d’un réseau de communication dense et diversifié en vue de désenclaver les zones de production en priorité et de contribuer à une meilleure circulation des hommes et des biens au sein de la région et de l’espace national. L’amélioration de l’accès des populations et des structures (collectivités locales, services déconcentrés, secteur privé, etc.) aux TIC constitue également un aspect fondamental de mise en réseau dans le contexte de la mondialisation.

La deuxième option relative à la promotion des stratégies de développement économique, agriculture, industrie respectueuses de l’environnement et valorisant les ressources territoriales naturelles, est basée sur les principales composantes suivantes:  Renforcer la vocation agricole de la région de Ségou pour assurer la sécurité alimentaire et conforter l'économie régionale  Favoriser un développement industriel dans les zones à potentialités, de manière à faire émerger des territoires attractifs en termes d'emplois et de création de richesse régionale ;  Promouvoir des pratiques environnementales et durables permettant de s’adapter aux changements climatiques et préserver la biodiversité ; La préservation de l’environnement et de la biodiversité à travers des stratégies appropriées d’adaptation aux changements climatiques en vue d’assurer la durabilité du développement économique et de préserver les opportunités pour les générations futures.

La troisième option est de développer le secteur touristique de la région en promouvant l'intégration sous régionale de la région et en valorisant les agendas culturels autour du festival sur le Niger. En effet, le positionnement sous-régional et international de Ségou passe par le renforcement de l’image positive de cette région grâce au vecteur de développement touristique et de promotion de la destination Ségou que constitue depuis quelques années le Festival sur le Niger.

Enfin, les deux dernières options sont transversales et portent sur :  une meilleure prise en compte du genre dans le processus de développement en vue de corriger les inégalités en matière d’accès aux instances de décisions locales et de participation optimale aux activités économiques ;  la promotion de la gouvernance participative comme viatique en matière de démocratie locale. Cette dernière option s’inscrit dans la dynamique irréversible de la décentralisation et préconise également le renforcement du rôle de la région en matière de mise en cohérence des politiques publiques relatives à l’aménagement du territoire.

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CARTECARTE 7 : 13PROSPECTIVE : PROSPECTIVE TERRITORIALE TERRITORIALE

Nampala

Diabali Sokolo Région de Koulikoro Région de Mopti

Ndébougou

Niono

Macina Siribala Bokiwéré

Douabougou Kolongotomo Say

Markala Farako SEGOU

Babankoro

San Pélenguena Tominian

Baraoueli Touna Benema

Mandjakuy Nénékoro Bla Diaramana Konobougou Dioro Falo

Région de Sikasso

OPTION 1 : RESEAUX ET POLARITES Industrie Atelier de construction mécanique Maillage urbain et routie r, Equipements, services et infrastructures. Protection de l’environnement et développement adapté de l’agriculture Routes bitumées Erosion et dégradation des terres stabilisées, zones reboisées, Pistes pratiques agricoles adaptées. Renforcement de la sécurité alimentaire par les céréales sèches. Centres sub-régionaux dotés de fonctions urbaines importantes (équipements, infrastructures) Agriculture: maraichage, arboriculture, culture d’exporttion, C ulture émergente, culture fourragère, cueillette... Centres relais avec un niveau d’infrastructures et équipements satisfaisants. Rôle d’animateur sur son territoire. Filière riz

(*) Divers équipements, services et/ou infrastructures : Limite sud de la zone d’élevage transhumant équipements sanitaires et scolaires, adduction/assainissement, Limite nord de la zone d’élevage sédentaire électrification, réseau téléphonique, connexion internet...

OPTION 3 : TOURISME OPTION 2 : ECONOMIE ET DEVELOPPEMENT DURABLE Construction et promotion d’une image touristique Plateformes agro-industrielles multifonctionnelles et filières Fleuve issues des produits de l’agriculture, de l’élevage et la pêche Construction d’une image touristique autour du fleuve Niger Filière lait et viande, peau et cui r, aviculture et apiculture Festival du Niger Zone agro-industrielle importante Festival du Boa Zone agro-industrielle importante secondaire

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OPTION D’AMENAGEMENT 1

Développer un réseau de communication, de télécommunications et des TIC structurant capable d’améliorer la connexion et de soutenir un développement intégré contribuant à renforcer l’armature urbaine

Les réseaux et infrastructures de transport et de télécommunication (TIC) constitue un facteur fondamental pour le développement d’une région, puisqu’ils permettent la mobilité des personnes et des biens, et optimisent ainsi les échanges. Ils constituent par ailleurs le principal lien entre les milieux rural et urbain et entre les villes et sont, dès lors, un facteur essentiel d’intégration des différentes localités dans la vie socio-économique de la région.

C’est par ces leviers que les territoires de la région de Ségou, les petites et moyennes villes en particulier, parviendront à développer les secteurs secondaire et tertiaire et, par effets multiplicateurs, optimiser les productions agricoles. Une option d’aménagement globalisante, intégrée et transversale qui nécessite, certes des moyens, mais surtout une volonté politique déterminée à enrayer le phénomène d'enclavement des territoires. Ce phénomène constitue un handicap majeur allant à l'encontre de la valorisation de l'économie régionale et empêche l’ouverture des territoires dans un contexte de mondialisation. Ainsi, le développement d’un réseau de transports terrestre, fluvial et ferroviaire performants et l’amélioration de l’accès des populations aux TIC sont des leviers à renforcer pour faire de Ségou un espace régional interconnecté et parsemé de villes émergentes.

 Orientation Stratégique à long terme - I Promouvoir un réseau de transport capable de soutenir le développement territorial

L’émergence d’une armature de communication, de télécommunications et des TIC devra constituer une des colonnes vertébrales du schéma régional et permettre d’engendrer un développement plus équilibré. Globalement, le réseau régional de communication et de télécommunications est marqué par un déficit.

••• Les réseaux de transports :

Selon la classification de la DRR, la région de Ségou comptait en 2009, 13 899 km de réseau routier répartis en différentes catégories :  les routes nationales (1395 km),  les routes régionales (771 km)  les routes non classées (110 km),  les routes locales (4169 km)  et les routes communales (7454 km).

Seules 5,8% des routes sont aujourd’hui bitumées. A ce réseau s’ajoute 671 km de pistes aménagées par des projets et programmes de développement. Ce réseau routier demeure cependant insuffisant au regard de l’étendue de la région et une partie du territoire reste aujourd’hui enclavée.

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En termes d’enjeux, les réseaux de transport :

 jouent un rôle majeur dans le développement d’une région puisqu’ils permettent la mobilité des personnes et des biens,  constituent le principal lien entre les milieux ruraux et urbains, et sont en cela, un facteur essentiel d’intégration des différentes localités dans la vie socio-économique de la région comme de la sous-région. Ce constat est d'autant plus valable pour Ségou, qui constitue une zone transfrontalière (Mauritanie au Nord, Burkina Faso au Sud).

••• Les TIC :

Dans la région de Ségou, 65 communes sur 118 disposent de la couverture téléphonique, soit un taux de couverture régionale de 55,8%. Ce taux est relativement satisfaisant, mais il peut être amélioré pour favoriser une bonne interconnexion entre toutes les localités de la région, mais aussi entre la région dans son ensemble avec l'extérieur.

Bien qu’encore timide, l’installation de connexion Internet commence à se développer dans la région de Ségou. Par ailleurs, un déficit important en termes de communication entre les collectivités locales et les administrations semble, en effet, être l’une des causes du manque de collaboration efficiente entre les acteurs territoriaux.

••• Eléments de prospective :

 Si Ségou renforce son réseau routier en réfléchissant à désenclaver les territoires les plus isolés des services sociaux de base, et à écouler les productions régionales (agricoles, artisanales et industrielles), le développement de la région serait indiscutablement accéléré.  Si la voie fluviale était privilégiée pour le transport de marchandises, elle permettrait, pendant la période annuelle de navigabilité du fleuve, d’améliorer les échanges commerciaux et contribuerait nettement au renforcement de l'économie régionale  La promotion des Technologies de l'Information et de la Communication (TIC) doit également représenter une priorité des acteurs territoriaux pour le développement harmonieux de l'espace régional. L’'installation de connexions à Internet commence à voir le jour dans la région, mais reste faible.  En favorisant l'installation des télécommunications au sein des institutions publiques, les acteurs territoriaux pourront garantir un échange régulier et efficace entre les collectivités territoriales.  L'apprentissage de l'utilisation des TIC dans les écoles peut accélérer l'installation exhaustive d'un réseau de communication efficient sur tout l'espace régional.

Cette orientation stratégique s’articule autour des enjeux suivants :  Renforcer le réseau de transport pour favoriser une meilleure circulation des biens et des personnes ;  Promouvoir les Technologies de l'Information et de la Communications (TIC)

La carte de structure qui suit permet de visualiser l’ensemble des propositions stratégiques

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Orientation Stratégique 1 : Promouvoir un réseau de transport capable de soutenir le développement territorial de la Région

Orientation stratégique Axes/Politiques et programmes Territoires spécifique 1. Développer les moyens de transport intra et inter régional (aérien, routier, fluvial, ferroviaire) 2. Désenclaver les zones de production en priorité 3. Restructurer et mettre à niveau les structures de transport Renforcer le réseau fluvial ; de transport pour favoriser une 4. Mettre en place un réseau de routes bitumées et de pistes Toute meilleure circulation pour le désenclavement des différentes localités ; la région des biens et des 5. Entretenir les infrastructures routières et conserver l’offre personnes de transport routier. 6. Poursuivre l’électrification de la Région 7. Renforcer les mesures de sécurité des personnes et des biens au niveau de toutes les villes et des axes transfrontaliers 1. Développer les infrastructures et systèmes de télécommunication (cyber cafés, télé centres, etc.) ; 2. Promouvoir l’accès à la connexion Internet haut débit des Promouvoir les différentes collectivités territoriales de la région pour Technologies de renforcer leur interaction dans les affaires publiques locales ; l'Information et de la 3. Améliorer et assurer la promotion des TIC auprès des plus Communications jeunes, par exemple dans les écoles Toute (TIC) et renforcer la 4. Promouvoir les offres de services relatifs aux TIC pour la la région couverture création d’emplois et de revenus (cybercafés, etc.) télévisuelle et 5. Doter la région de moyens audiovisuels et radiophoniques radiophonique (télévision régional, téléphonie rurale) pour renforcer l’information et la communication 6. Promouvoir et rendre opérationnelle une base de données régionales

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CARTE 14 : PROMOTION DES INFRASTRUCTURES DE COMMUNICATION ET DE TELECOMMUNICATION

Nampala

Sokolo

Région de Diabaly Région de Koulikoro Mopti

Ndébougou

Niono

Pogo Bokiwéré Ké Macina Douabougou Sibila Kolongotomo Say Vers Mopti Sansanding Sama Markala Dioro Nérékoro Farako Lanriafa

SEGOU Banakoro San Fatim Pélenguena Koula Tominian Banamba Ko Kathiana Benema Tamani Samène Touna Diena Vers Djibasso Baraoueli Mandjakuy Bla Nénékoro Falo Diaramana Konobougou Dioro Kamparana

Vers Kouthial a

Vers Kouri Région de Sikasso Vers Kouthial a

INFRASTRUCTURES COMMUNICATIONS Routes bitumées existantes Extention réseau téléphonique Routes bitumées à créer Connexion internet Route latéritique

Pistes à aménager Pistes existantes

0 80 Km

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 Orientation Stratégique - II Favoriser un réseau urbain capable d’assurer un meilleur maillage et encadrement des territoires

Les petites, moyennes et grandes villes doivent être interreliées de façon efficace, ainsi qu’à leurs hinterlands. L’accessibilité et le bon fonctionnement des réseaux de communication et télécommunications sont des conditions indispensables au développement multipolaire pouvant créer les conditions d’une compétitivité des territoires, et par conséquent la cohésion sociale et économique de la région.

Le réseau des villes de la région souffre de plusieurs handicaps. La dispersion des villes et la trame très lâche de l’armature urbaine ne favorisent pas un bon encadrement des territoires. Les effets de déséquilibres sont d’autant plus ressentis que La ville de Ségou concentre 27,9% de la population urbaine de la région suivie de la ville de San, qui constitue le deuxième pôle urbain de la région de Ségou, avec 13,5% de la population urbaine régionale . Le reste de la hiérarchie est composé de petites et moyennes villes dont leur niveau l'attraction correspond souvent aux limites de leur circonscription administrative. L’absence de complémentarité entre villes-campagnes est handicapante et ne permet pas de favoriser les échanges et l’unité sociale. Les villes constituent les lieux de localisation prioritaires des équipements et infrastructures en services sociaux de base. Ainsi, leur renforcement, et surtout, leur répartition équitable sur un territoire est le gage d'une couverture du territoire permettant d'offrir à tous les habitants les mêmes services sociaux de base.

 D'après les projections établies en supposant une évolution tendancielle de la croissance démographique de la région de Ségou (4%), le nombre d'habitants devrait être en 2030, de 5 324 011 et la population urbaine atteindrait 1 378 019 d'habitants. Ces constats auront indiscutablement des incidences sur les besoins en services sociaux de base de la population, auxquels les acteurs territoriaux devront répondre.  L'orientation invitant à la promotion de villes régionales préconise un certain nombre d'axes à suivre, permettant d'assurer une armature urbaine administrative solide et fonctionnelle en termes de services de premières nécessités (services sociaux de base, commerces).

Ainsi, une politique de promotion d'un maillage urbain réparti sur l'ensemble de l'espace régional doit permettre d'assurer la disponibilité des services de première nécessité dans un centre urbain proche pour tous les habitants. La mise en œuvre de cette politique de promotion d’un réseau urbain capable d’assurer un bon maillage du territoire va s’appuyer sur des programmes d’équipements hiérarchisés et judicieux, permettant aux villes d’entretenir des relations fonctionnelles et diversifiées entre elles et leur hinterland mais aussi avec les autres régions limitrophes. Cela se traduit par une armature urbaine avec la structuration suivante :

 une structuration urbaine principale qui va renforcer la fonction Métropole de Ségou mais aussi pour construire et faire émerger d’autres territoires attractifs. On doit y retrouver des fonctions dominantes qui contribueraient à renforcer son rayonnement au niveau national et sous-régional ;  une structuration secondaire constituée des villes capitales de cercles capables d’offrir la meilleure gamme de fonctions et de services afin d’optimiser les échanges et l’encadrement de leur hinterland, et une structuration tertiaire avec de petites et moyennes villes et la promotion de centres ruraux en charge de l’animation des territoires et des espaces ruraux. Une véritable complémentarité entre villes et campagnes est le seul gage permettant de favoriser le développement local grâce à une meilleure diffusion des activités. Cette double structuration urbaine est traduite dans la carte de structure ci-dessous.

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Orientation Stratégique II : Favoriser un réseau urbain capable d’assurer un meilleur maillage et encadrement des territoires

Orientation stratégique Axes/Politiques et programmes Territoires spécifique

1. Renforcer la fonction d’encadrement politique et administratif de la capitale ; 2. Développer l’offre de communication et de service et faire que la ville de Ségou profite de sa position de point de passage obligé et de carrefour dans les échanges avec le Nord du pays ; 3. Développer et renforcer les fonctions d’excellence en soutenant les fonctions Renforcer et d’enseignement, de formation, de recherche en articulation avec les potentialités de la soutenir la fonction Région ; Métropole de Ségou mais aussi pour 4. Promouvoir la diversification de la base économique de la capitale et créer un milieu Ségou construire et faire favorable au développement industriel ; émerger d’autres 5. Optimiser le développement de la fonction touristique en renforçant le tertiaire d’appui territoires attractifs. (santé, banques, transport, hôtellerie, services privés) ; 6. Veiller à la maîtrise de l’expansion urbaine au moyen d’une bonne stratégie de localisation, de planification et d’affectation des sols ; 7. Mettre en œuvre une politique performante de gestion urbaine en termes d’assainissement, de gestion des déchets, de préservation de l’écosystème pour construire une image positive.

1. Favoriser le développement des villes principales (chefs lieux de cercles), en complétant l'offre en services sociaux de base 2. Développer un réseau de grandes, moyennes et petites villes pour mailler la région en Construire un termes de développement réseau de villes 3. Renforcer la fonctionnalité administrative, technique et politique des villes pour secondaires pour optimiser la création de richesses constituer un 4. Elaborer et mettre en œuvre des Schémas d’Urbanisme dans toutes les agglomérations Toute la maillage urbain dont la population est supérieure ou égale à 5000 habitants ; région solide et 5. Promouvoir une politique d’assainissement et de salubrité dans les villes (réalisation de stratégique dans Schémas Directeurs d'Assainissement) l'espace régional 6. Densifier le réseau électrique 7. Développer les villes et localités situées sur les espaces transfrontaliers qui abritent des marchés et foires agricoles importants 8. Renforcer l'aspect sécuritaire dans les villes

Politique publique en vigueur

La Stratégie de Développement des Villes du Mali (2009) doit définir, identifier et exécuter un programme d'investissement concourant à la croissance économique et à la réduction de la pauvreté urbaine. Cette stratégie vise l'amélioration de la gestion urbaine par les municipalités sur les points suivants :

- L'amélioration de la gestion du foncier et du logement urbain - L'amélioration du cadre de vie des quartiers précaires urbains - Le renforcement des infrastructures et équipements municipaux - L'amélioration de la gestion de l'environnement urbain - La sauvegarde et la valorisation du patrimoine culturel

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SCHEMA REGIONAL D’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE DE SEGOU

CARTE 15 : FAVORISER UN RESEAU URBAIN CAPABLE D’ASSURER UN MEILLEUR MAILLAGE ET ENCADREMENT DES TERRITOIRES

Nampala

Sokolo

Diabali Région de Région de Koulikoro Mopti

Ndébougou

Niono

Siribala Bokiwéré Macina Douabougou

Kolongotomo Say

Souba Sansanding Sama Markala Farako SEGOU Babankoro San

Pélenguena

Tominian Banamba Ko Samène Touna Baraoueli Benema Bla Mandjakuy Falo Diaramana Konobougou Nénékoro Dioro

Région de Sikasso

Villes

Centres sub-régionaux : renforcer les fonctions urbaines de ces villes (équipements, infrastructures)

Centres relais : renforcer leur attractivité pour leur faire jouer un rôle d’animation du territoire Routes bitumées existantes Ségou : Renforcer l’attrativité de la ville pour une meilleure dotation en équipement - gestion foncière Pistes existantes Bitumage des routes

Aménagement des pistes

0 80 Km

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Esquisse d’une armature urbaine

Villes Vocation Situation actuelle Propositions Critères de sélection

- Elaboration d’un Plan d’Occupation des Sols - Chef-lieu de région - Amélioration infrastructures sociales et - Population de 63 000 à 104 000 habitants - Chef-lieu gouvernorat économiques - Centre de décision administrative, politique, technique - Niveau équipement plus important Métropole - Mise en place d’équipements tertiaires pour la et économique Ségou - Taux d’urbanisation plus élevé (33%) régionale promotion du tourisme - Centres de services économique et financier - Essentiel de l’encadrement politico administratif de - Renforcement et amélioration fonction - Zones touristiques et centres d’accueil la région (capital administrative et politique) Enseignement, Formation et recherche (niveau - Réseaux de communication routiers et fluviaux - Carrefour important entre le nord et le sud du pays supérieur) - Population de 23 00 à 63 500 habitants San - Siège de structures d’appui au secteur agricole Niono - Amélioration des infrastructures sociales et - Réseaux de communication routiers et fluviaux Bla - Chef-lieu de cercle économiques - Centres relais de décision administrative, politique, Centres - Fonction administrative et politique - Renforcement et amélioration fonction technique subrégionaux - Relais capitale régionale Enseignement, formation et recherche (niveau - Population de 4000 à 14 000 habitants Macina supérieur) - Réseaux de communication routiers et fluviaux Barouéli Tominian - Centres relais de décision administrative, politique, technique Markala - Chef lieu d’ex-arrondissement - Amélioration des infrastructures de desserte et - Population de 11 000 à 23 000 habitants Dioro Pôles - Importants centres commerciaux de communication (routes, gares routières, etc.) - Aménagement agricole Siribala Coura secondaires - Zones agricole et industrielle - Renforcement des équipements sociaux de - Importantes foires Dougabougou Diabaly - Zones de transit base Sansanding Sokolo Banankoro - Zones relais des chefs lieux de cercle - Renforcement des équipements sociaux de - Population de 5 000 à 10 000 habitants Pôles Konobougou - Zones commerciales base - Importantes foires intermédiaires Saméné - Centres semi-urbains - Aménagement des centres de commerce - Taux de croissance démographique élevé Pelengana Bapho N'débougou ; Touna Banamba KO1 Centres ruraux - Aménagements agricoles - Amélioration des conditions d’assainissement - Population de 4000 à 6 500 habitants Saye ; Diaramana Zones carrefour - Importants centres commerciaux - Renforcement des équipements sociaux de - Marché céréalier Boky Wéré ; Hérémakono Zone frontalière - Zones d’échanges et de transit base - Importance des périmètres irrigués Nérékoro ; Falo ; Bénéna

Cette proposition est très sommaire et mérite d’être soutenue par une étude approfondie et la détermination de critères de sélection des localités et l’établissement d’une grille d’équipement.

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SCHEMA REGIONAL D’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE DE SEGOU

 Orientation Stratégique - III Assurer et garantir l’équité dans l’accès aux services sociaux de base.

L’accès aux services sociaux de base constitue un critère important pour mesurer le degré de pauvreté des ménages. En effet, l’éducation comme la santé constitue des facteurs clef du développement durable. Il existe une relation dialectique entre éducation et les comportements d’ordre démographique en matière de conditions de vie et de santé. Les effets multiplicateurs sont d’autant plus bénéfiques que les femmes ont accès à l’éducation et contribuent largement à la baisse des taux de fécondité, de mortalité.

En liaison avec les deux autres orientations, les pôles urbains à promouvoir seront les lieux privilégiés de localisation des équipements afin de permettre au plus grand nombre d’accéder facilement aux différents services de qualité.

L’accès à l’eau potable qui constitue ainsi un facteur de développement durable reste encore insatisfait dans la région de Ségou. Il est à constater que la malnutrition, le manque d’eau potable et d’assainissement de base, les conditions sanitaires inappropriées sont des facteurs qui renforcent la pauvreté, et amplifient les difficultés croissantes pour améliorer la qualité de vie.

Par ailleurs, les jeunes ont déploré le déficit en matière d’infrastructures sportives et de loisirs qui participent à l’amélioration de la qualité de la vie. Ce déficit constitue une entrave à l’épanouissement des populations surtout les jeunes

Les scénarios tendanciels concernant l’accès aux services sociaux de base en rapport avec la croissance démographique a révélé des perspectives peu encourageantes :

Pour la santé :  le ratio d’encadrement en médecin, en 2008 , la région de Ségou compte 1 médecin pour 26 155 habitants (normes OMS : 1 médecin pour 10 000 habitants). En 2030, selon les projections, la population sera de 5 324 011 habitants et impliquerait un besoin 532 médecins ;  Le ratio d’encadrement pour les infirmiers, en 2008, est de 1 infirmier pour 27 135 habitants (normes OMS : 1 infirmier d’Etat pour 5000 habitants). En 2030, selon les projections, pour une population de 5 324 011 habitants le besoin en infirmiers d’Etat sera de 1064 infirmiers d’Etat.

Pour l'assainissement,  21 % des ménages ne disposent d’aucun type de toilettes,  34 % partagent ces toilettes rudimentaires avec d’autres ménages voisins,  34% dispose de latrines traditionnelles,  11% des ménages disposent de latrines améliorées ou de toilettes privées modernes équipées de chasse d’eau.

Face à ces déficits, il est nécessaire de renforcer le parc existant en services sociaux de base, en résorbant l’inégalité spatiale et de genre, pour améliorer les conditions de vie quotidiennes de la population régionale et du coup offrir des cadres adéquats de développement des activités industrielles et de services.

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SCHEMA REGIONAL D’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE DE SEGOU

La carte de structure sur l’accès aux services sociaux de base permet de lire les déséquilibres spatiaux et d’apprécier les zones de faiblesses qui nécessitent une meilleure dotation en services sociaux de base, notamment dans :  Les cercles au niveau d’encadrement moyen (Ségou et San)  Les cercles au niveau d’encadrement insuffisant (Niono, Barouéli, mais surtout Tominian et Macina, Bla)

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CARTECARTE 11 : PROMOTION16 : PROMOUVOIR DE L’ACCES L’ACCES AUX AUXSE RVICES SERVICES SOCIAUX DE BASE DE BASE

Sokolo

Région de Diabali Région de Koulikoro Mopti

Ndébougou

Niono

Siribala Bokiwéré Macina

Douabougou Kolongotomo Say Sansanding

Markala

Ségou Ville Babankoro

Pélenguena

San Tominian Banamba Ko

Samène Touna Benema Baraoueli

Bla Mandjakuy Konobougou Falo Nénékoro Dioro Diaramana

Région de Sikasso

Localités Route principale Renforcer le taux d’encadrement médical Route secondaire Augmenter le nombre de structures sanitaires fixes Piste Cours d’eau Faible taux d’encadrement des enfants scolarisable : favoriser une politique de scolarisation des enfants

Faible taux de desserte en eau potabnle : renforcer l’alimentation en eau potable

Promouvoir l’électrification

0 80 Km

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Orientation Stratégique III : Assurer et garantir l’équité dans l’accès aux services sociaux de base

Orientations stratégiques Axes-Programmes Territoires spécifiques 1. Améliorer le niveau de couverture sanitaire aussi bien en termes d’infrastructures que de personnel qualifié Assurer pour 2. Mener des actions de sensibilisation pour promouvoir la prévention des l'ensemble de la Territoires de maladies endémiques (paludisme, diarrhées, fièvre typhoïde, etc.) population régionale pauvreté 3. Sensibiliser sur les pratiques d'hygiène dès le plus jeune âge, par exemple dans les un accès des Centre et Nord écoles services de santé de de la région 4. Promouvoir une couverture mutuelle santé dans le cadre de la solidarité régionale qualité (en faveur des personnes vulnérables) 5. Promouvoir la santé maternelle et la santé infantile 1. Garantir l’accès à l’éducation (cycles élémentaire et fondamental) dans chaque localité de la région, en veillant à l’équité de genre 2. Sensibiliser et encourager les parents à la scolarisation de tous les enfants, et leur Territoires de Améliorer le système maintien à l’école au minimum jusqu’en fin du cycle fondamental pauvreté éducatif 3. Garantir la qualité des enseignements dispensés dans les écoles de la région Centre et Nord 4. Diversifier les formations professionnelles et techniques en liaison avec la mise en de la région valeur des potentialités économiques de la région 5. Développer les structures d'enseignement non-formel (ex: centres d'alphabétisation) 1. Mettre en place des points d'eau fonctionnels dans chaque localité en relation avec Territoires de les indicateurs (OMD Mali 2015) Assurer l'accès à pauvreté 2. Assurer la gestion de tous les points d’eau par les acteurs locaux (rôle et l'eau potable Centre et Nord responsabilités de chacun), pour garantir leur entretien, leur maintenance, et de la région l'hygiène autour de l'équipement Promouvoir des 1. Sensibiliser les populations sur les bonnes pratiques en matière d’hygiène et systèmes d’assainissement individuels et collectifs Toute la d'assainissement 2. Mettre en place des systèmes adaptés d’évacuation des eaux usées et des ordures région adaptés ménagères Améliorer l’accès des 1. Réhabiliter les infrastructures sportives et de loisirs non fonctionnelles pour populations aux améliorer l’offre de services dans ce domaine Toute la infrastructures 2. Mettre en place des infrastructures sportives et de loisirs fonctionnelles dans les région sportives et de loisirs communes les plus dépourvues

Les politiques publiques et programmes en vigueur, sur lesquels la région doit articuler ses stratégies : Le Mali a adopté en Octobre 2007 son Plan Décennal 2006-2015 d'atteinte des OMD . Le plan décennal s'articule notamment autour de l'éducation de base, la santé et la lutte contre le VIH/SIDA et l'eau et l'assainissement. - Assurer l'éducation primaire pour tous : l'idéal "un village, une école", - Réduire de 2/3 la mortalité infantile, - Réduire de 3/4 la mortalité maternelle, - Combattre le VIH/sida, le paludisme et la tuberculose, - Améliorer l'accès à l'eau potable des populations rurales et urbaines

Les communes sont toutes dotées de leur PDSEC, dans lesquels les orientations stratégiques appuyées par la région à l'avenir doivent se caler. Le Programme de Développement Sanitaire et Social (PRODESS), découlant du Plan de Développement Sanitaire et Social (PDSS), doit être appuyé par la région dans le cadre de la décentralisation. La Stratégie Nationale de Développement de l'AEP (2007), qui a pour objectif global de contribuer au développement durable de l'approvisionnement en eau potable, notamment dans le domaine du financement, de l'exécution, de l'exploitation, et surtout de la gestion des infrastructures d'eau potable au Mali.

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OPTION D’AMENAGEMENT 2

Promouvoir des stratégies de développement économique, agriculture, industrie respectueuses de l’environnement et valorisant les ressources territoriales naturelles.

Le développement socio-économique et culturel de la région de Ségou doit se faire selon une approche transversale mettant en relation les différents secteurs économiques mais aussi s’appuyant sur un système de réseau et de polarité.

Les pratiques culturales non respectueuses de l’environnement sont une des causes de changements climatiques, mais elle les subit également. La région de Ségou connaît actuellement un processus de dégradation des ressources naturelles du fait d’agressions multiples. En effet, ce milieu est le théâtre de feux de brousse, de défrichements anarchiques et d’exploitation abusive de bois, contribuant à la fragilisation des écosystèmes entretenant ainsi des dommages souvent irréversibles sur l’environnement : catastrophes écologiques, pollutions des eaux, de l’air, accumulation de déchets toxiques, disparition d’espèces, déforestation.

L’amélioration des rapports agriculture- environnement dans la région permet aussi valoriser des ressources naturelles spécifiques, des éléments de patrimoine ou de culture, des produits artisanaux favorables au développement du tourisme et de l’écotourisme en particulier. Un tourisme durable qui contribue à valoriser la biodiversité à restaurer les espaces dégradés, dans une approche volontaire de "remboursement de la dette écologique". Il s’agira d’adopter des stratégies visant à promouvoir une meilleure gestion des terres cultivables et des terres de pacage, la restauration des terres dégradées, l’intégration de plus en plus affirmée de l’arbre dans le système agraire.

Le schéma d’aménagement régional doit viser à une meilleure articulation et complémentarité des territoires urbains et ruraux. Le monde rural est en proie de nombreuses contraintes dues essentiellement à l’exode rural. Une des options fortes du schéma régional devra être de promouvoir une véritable armature rurale soutenue par une dotation en équipements, la promotion de mesures spécifiques de relance des activités agricoles, compatibles avec la préservation de la biodiversité, permettant de revitaliser le monde rural afin de réduire l’exode rural et d’y maintenir le niveau de ressources humaines nécessaire au développement de ces espaces. Cette armature rurale doit être articulée et en complémentarité avec l’armature urbaine et soutenue par une solide infrastructure de communication et d’échanges. Ainsi, cette option d'aménagement regroupe les problématiques majeures découlant des potentialités du secteur Agricole nécessairement imbriqué aux problématiques environnementales.

 Orientation Stratégique - IV Renforcer la vocation agricole de la région de Ségou pour assurer la sécurité alimentaire et conforter l'économie régionale

La plus-value économique de l’agriculture doit être étroitement liée à la promotion de l’industrie agro- alimentaire, textile et autres exploitations agricoles. En compagnie d’équipements de transport et de télécommunication suffisants et de collectivités territoriales fortifiées (équipées de services sociaux suffisants), cette vocation agricole diversifiée, est gage d’une forte transformation rural et d’un

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développement urbain accéléré et maîtrisé. L’option d’aménagement devra contribuer à former un ensemble de réseau, de connexions, de flux matériels et immatériels entre les différents établissements humains de la région de Ségou.

En effet, l’agriculture est la principale activité économique de la région dont la population est majoritairement rurale. Les spécificités territoriales de Ségou offrent les possibilités de développer les activités agricoles, pastorales et de pêche. Elle bénéficie également d’importantes potentialités à travers les aménagements hydro-agricoles dans la zone Office du Niger (ON).

La crise du coton et de l'arachide. La région de Ségou fait face à la crise du coton et de l'arachide, filières en proie aujourd’hui à des difficultés dues aux cours mondiaux. Entre les campagnes agricoles 1997-1998 et 2007-2008, la production a régressé de près de 26% par an. Les indicateurs liés à cette spéculation montrent également les difficultés que traverse la filière arachide. La décennie 1999-2008 a été marquée par une chute des productions de 3,5% par an, et par une baisse des rendements de près de 7%.

Les enjeux économiques et sociaux liés à ces deux filières, qui ont été jusqu'à présent les principales cultures de rente, sont à considérer. Si des stratégies adaptées ne sont pas développées sur d'autres alternatives (cultures émergentes, maraîchères), la crise du coton et de l'arachide pourrait poursuivre une baisse tendancielle pouvant à long terme affecter les revenus ruraux.

Un des objectifs que la région de Ségou doit poursuivre est l'option d'une diversification agricole, en introduisant les nouvelles cultures actuellement émergentes, et en dynamisant les sous-secteurs de l'élevage et de la pêche de façon plus complémentaire.

Les cultures vivrières. Entre 1999 et 2004, la production céréalière a connu un bon spectaculaire de 7,6%. La production a ensuite chuté en 2005, mais a de nouveau progressé jusqu'en 2008. Ainsi, en 2008, la région de Ségou a produit 566 927 tonnes de céréales sèches. Dans la région de Ségou, l’agriculture vivrière repose principalement sur les céréales sèches et le riz qui occupent 99,4% des superficies emblavées. Cependant, les cultures vivrières que sont les légumineuses (niébé et voandzou) et les tubercules (manioc, igname et patate douce) ne sont que marginales, avec respectivement, 5,4% et 0,2% des superficies consacrées à chacune d’elle.

Les cultures de reconversion et d'intensification . Les cultures maraîchères se développent de plus en plus dans la région de Ségou : les spéculations portent notamment sur l’aubergine, le poivron, l’oignon, le concombre, l’ail, la carotte, la pomme de terre, la tomate, l’échalote et le piment. De 6 951 tonnes en 1999, les productions maraîchères ont atteint 163 565 tonnes en 2008, soit un taux d’accroissement moyen annuel de 42%. L'arboriculture offre de sérieuses potentialités à la région de Ségou. Les cercles de Bla et de Niono sont considérés comme les principales zones de production. En 2009, la région a produit quasiment 20 000 tonnes de fruits. Notons qu'en 1999, la région en avait produit 35 672 tonnes. Même si Ségou a connu une baisse importante de la production, il est indiscutable que les potentialités arboricoles de la région doivent être exploitées et développées.

Le sous-secteur de l'élevage. L'élevage fait partie intégrante des activités traditionnelles dans la région, et occupe par conséquent une place importante dans l'économie régionale. Le cheptel est en constante augmentation (5,9% par an) ; l'accroissement est constaté, sur la période 1999-2009, dans tous les cercles sauf celui de Niono. Ce sont les cercles de San, Ségou et Macina qui concentrent l'essentiel des potentialités d'élevage régionales. Ségou, surtout, est le cercle qui renferme des conditions particulièrement favorables au développement de l’élevage : 31% du cheptel, 29 % du potentiel régional de biomasse exploitable et de 31,1 % des pâturages sont concentrés à Ségou.

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SCHEMA REGIONAL D’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE DE SEGOU

Notons que la dégradation du couvert végétal induit progressivement un raccourcissement de la durée des transhumances, une concentration prolongée des troupeaux autour des points d'eau permanents et un déplacement des terroirs pastoraux du nord vers les zones soudanienne et guinéenne du sud, plus riches en pâturages. On observe même une tendance à la sédentarisation des éleveurs dans la zone du delta du Niger ou plus au sud. Cette situation est à l'origine de nombreux conflits fonciers entre les différents usagers de l’espace, notamment entre les agriculteurs et les pasteurs et éleveurs. La production de viande bovine est ainsi passée de 2 166 tonnes à 3 339 tonnes entre 1997 et 2005, soit un taux d’accroissement de 5,6 % par an. La production laitière a, elle aussi, connu une augmentation importante. Les quantités de lait produit ont ainsi progressé, en moyenne de 15,1 % par an entre 1999 et 2008. En 2008, la production a atteint plus de 6 millions de litres. Plus de 81 % provenait du seul cercle de Barouéli. La multiplication des centres de collecte et des mini-laiteries dans la région, grâce notamment au PACR, a favorisé l’accroissement de la production laitière. Les productions de peaux et cuirs ont, elles aussi, connu une nette progression ces dernières années. Elles sont passées de 161 712 tonnes en 2001 à 446 484 tonnes en 2008, soit un taux d’accroissement moyen annuel de 15,6 %. La filière de l'aviculture est également en pleine expansion. Macina et Ségou concentrent respectivement 46% et 23% des effectifs régionaux de volaille en 2009.

Le sous-secteur de la pêche. Le sous-secteur de la pêche est largement exploitable dans la région du fait des nombreuses ressources hydriques en présence. Les cercles de Ségou, Macina et Niono constituent les principales zones de pêche, produisant respectivement 30,1%, 29% et 17,2% de la production régionale en 2009.

Au regard de ces analyses, la structure actuelle de l'économie rurale risque de conserver la tendance suivante :  Difficultés de continuer à tirer profit des cultures de rente : coton et arachide,  Non expansion des cultures émergentes : arboricultures et cueillette,  Non mise en valeur des cultures maraîchères,  Stagnation des cultures vivrières,  Sous commercialisation des productions de l'élevage et halieutiques.

Ainsi, la région de Ségou doit, d'ici à 2030, se positionner par rapport aux constats tirés de ces dernières décennies, pour développer des actions capables de rompre avec cette tendance. La tendance observée est particulièrement dépendante des facteurs suivants, que la région doit nécessairement prendre en considération :

 La finalité de l'agriculture est en premier lieu de subvenir à l'alimentation des populations. La gestion de ce secteur doit prendre en compte l'effectif démographique. L'accroissement démographique a donc un impact indiscutable sur le secteur Agricole. Si la tendance persiste, et que le taux d'accroissement naturel reste à 4%, la population ségovienne aura dépassé les 5 millions d'habitants.  L'agriculture est fortement dépendante de la pluviométrie. Les changements climatiques peuvent constituer une menace, et donc entraîner un impact négatif sur le potentiel productif.  L'appauvrissement de plus en plus accentué des terres de culture est à l'origine de baisse de la fertilité, et par conséquent de la baisse de production.

La carte de structure sur les propositions d’aménagement agricoles, pastorales et halieutiques s’organisent autour des axes suivants: 1) Promouvoir le développement du sous-secteur de l'agriculture; 2) Soutenir et moderniser le sous-secteur de l'élevage ; 3) Renforcer la production halieutique ; 4) Promouvoir une armature rurale dotant les centres ruraux en services sociaux de base.

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SCHEMA REGIONAL D’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE DE SEGOU

Orientation Stratégique IV : Renforcer la vocation Agricole de la région de Ségou pour assurer la sécurité alimentaire et conforter l'économie régionale

Orientations stratégiques Axes/Politiques-programmes Territoires spécifiques 1. Promouvoir un développement agricole durable basé sur la valorisation de l’important potentiel de la région en aménagements hydro-agricoles 2. Définir précisément les vocations agricoles régionales en s'appuyant sur les potentialités des zones agro-écologiques 3. Promouvoir la diversification agricole (arboriculture, cueillette, aviculture, apiculture, pêche, pisciculture, embouche bovine, ovine, porcine, etc.), Toute la notamment en exploitant les zones de bas-fonds région en Promouvoir le 4. Garantir l’accès aux facteurs de production : répartition des parcelles, accès facile particulier les développement aux intrants, aux crédits et à l'équipement ; territoires de du sous- 5. Renforcer les cultures maraîchères (tomates, échalotes, oignons, etc.) l’Office du secteur de 6. Intensifier les cultures céréalières en vue de renforcer l'autosuffisance alimentaire Niger, de l'agriculture 7. Promouvoir des infrastructures de stockages des céréales l’Office Riz, 8. Promouvoir des unités de transformation et de conservation des produits locaux Seuil de Talo, (agro-industrie) Moyen Bani, 9. Soutenir les échanges pour la commercialisation des produits agricoles notamment par le désenclavement des zones périphériques aux zones de productions 10. Intégrer les exploitations dans une économie monétaire et organiser la filière des produits 1. Développer qualitativement et quantitativement les productions animales (lait, viande, peau, cuir), les cultures fourragères et les aliments de bétail 2. Intensifier les productions sur la base d'une alimentation suffisante et équilibrée ainsi que dans de bonnes conditions sanitaires 3. Aménager l’espace pastoral pour prévenir les conflits agro-pastoraux en appliquant la charte pastorale 4. Aménager les zones de pâturage après avoir identifié les zones favorables ; Toute la 5. Assurer une meilleure couverture de la santé animale (suivi des épizooties, Soutenir et région en vaccinations, etc.) moderniser le particulier : 6. Développer une stratégie de valorisation et de commercialisation des filières agro- sous-secteur Macina, sylvo-pastorales de l'élevage Barouéli, 7. Installer les unités de production laitière autour des grands centres de San et Bla consommateurs 8. Promouvoir l'aviculture à travers l'amélioration du sous-secteur (hygiène, alimentation volaille) 9. Faire de l'amélioration génétique des races 10. Favoriser la synergie entre les sous-secteurs de l'Agriculture, permettant l’application des conventions locales portant sur la gestion des espaces agro- sylvo-pastoraux 1. Exploiter les ressources hydrauliques de Ségou en promouvant la pêche artisanale Renforcer la 2. Mettre à profit le potentiel de ressources en eau pour aménager les bassins Les zones de production piscicoles pêche de la halieutique 3. Renforcer les moyens d'actions des pêcheurs : équipement, lignes de crédits région 4. Mettre en place des unités de conservation de masse 5. Donner un appui opérationnel et institutionnel aux organisations de pêcheurs 1. Etablir des pôles de développement ruraux en mesure d'apporter une offre de services aux populations rurales 2. Equiper les pôles de développement ruraux en CSCOM Promouvoir 3. Equiper les pôles de développement ruraux en établissements scolaires (au Toute la une armature minimum 1 er et 2 ème cycles) Région rurale 4. Equiper les pôles de développement ruraux en commerces de premières nécessités et en unités de stockage des productions 5. Promouvoir des projets de développement dans le cadre d’inter collectivité

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SCHEMA REGIONAL D’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE DE SEGOU

Les politiques publiques en vigueur

••• La Loi d'Orientation Agricole (LOA) ainsi que la Charte pastorale ont pour objectifs généraux de contribuer à :  La promotion économique sociale des femmes, des jeunes, des hommes en milieux rural et périurbain  La souveraineté et la sécurité alimentaire du pays  La réduction de la pauvreté rurale  La modernisation de l'agriculture familiale et le développement de l'agro-industrie  La protection de l'environnement et la gestion durable des ressources naturelles  L'augmentation de la contribution du secteur rural à la croissance économique  L'aménagement Agricole équilibré et cohérent du territoire

••• Le Programme Compétitivité et Diversification Agricoles (PCDA) Pour soutenir les objectifs de la stratégie gouvernementale assignés au secteur du développement rural, le PCDA aura pour buts :  D’augmenter la contribution du secteur du développement rural à la croissance économique du pays;  D’intensifier et de diversifier la production agricole, en vue de renforcer la sécurité alimentaire et de développer les exportations agricoles;  D’améliorer les revenus et les conditions de vie des populations rurales.

••• Le Schéma directeur du secteur du développement rural ••• Le Schéma directeur de la pêche ••• Le Schéma directeur de l'élevage

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SCHEMA REGIONAL D’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE DE SEGOU

CARTE 17 : PROMOUVOIR UNE AGRICULTURE PERFORMANTE ET DIVERSIFIEE POUR ASSURER LA SECURITE ALIMENTAIRE

Sokolo Région de Région de Koulikoro Diabali Mopti

Ndébougou

Niono

Siribala Bokiwéré Macina

Douabougou Kolongotomo Say Sansanding

Markala

Fangasso Babankoro Ségou Ville Pélenguena

San Tominian Banamba Ko

Samène Touna Benema Baraoueli

Bla Mandjakuy Konobougou Falo Nénékoro Dioro Diaramana

Région de Sikasso

Localités Filière riz : problématique de gestion foncière qui implique Route principale une meilleure sécurisation en faveur des petits producteur - processus d’implication des CT dans la gestion des Céréales sèches (mil, mais, fonio, sorgho) :production Route secondaire aménagements, aménagement de nouvelles parcelles à renforcer pour assurer la sécurité alimentaire, améliorer Piste la productivité des sols Maraichage et arboriculture : promouvoir le désenclavement Cours d’eau Produits de cueillette gomme arabique organiser la des zones de production pour faciliter l’écoulement - favoriser filière et désenclaver les zones de production la mise en palce d’unités de conservation/transformation Production halieutique et piscicole : favoriser la mise en Cultures d’exportation : des filières à réorganiser place d’unités de conservation et de transformation

Canne à sucre, coton, arachide Stratégie de fertilisation des sols

Coton et arachide Arboriculture (manguiers, bananes) Cultures émergentes à étendre et à renforcer Karité Pourghère

0 80 Km

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SCHEMA REGIONAL D’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE DE SEGOU

CARTE 18 : DEVELOPPER DES STRATEGIES POUR LA PROMOTION DE L’ELEVAGE

Sokolo

Région de Diabali Koulikoro Région de Mopti

Ndébougou

Niono

Bellen

Siribala Bokiwéré Macina

Douabougou Kolongotomo Say Sansanding

Markala

Babankoro SégouVille Pélenguena

San Tominian Banamba Ko

Samène Touna Benema Baroueli

Bla Mandjakuy Konobougou Falo Nénékoro Dioro Diaramana

Vers Dioila Région de Sikasso

Elevage transhumant : promouvoir les cultures Localités fourragères et les points d’abreuvement du cheptel Aviculture Route principale Elevage sédentaire : réglementer les espaces Apiculture : production de miel Route secondaire pastoraux de culture Couloir de passage : problème de conflit, développer Piste Filière lait et viande : zone ou l’élevage sédentaire est très important des stragéties pour réglementer l’espace pastorale Cours d’eau Zone Bourgoutière Filière peau et cuir

0 80 Km

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SCHEMA REGIONAL D’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE DE SEGOU

 Orientation Stratégique - V Favoriser un développement industriel dans les zones à potentialités, de manière à faire émerger des territoires attractifs en termes d'emplois et de création de richesse régionale

La mise en réseau de l’espace régional de Ségou suppose des moyens de communication mais aussi des moyens de productions forts et dynamiques. L’industrialisation constitue un facteur important ayant des effets multiplicateurs sur les autres secteurs miniers, commerciaux, artisanaux mais surtout agricoles. Ainsi, la région de Ségou, dont la vocation traditionnelle est l’Agriculture, s’oriente de plus en plus vers un développement industriel basé sur l’agro-alimentaire. En effet, 74,3% des unités industrielles de la région concernent l’agro-alimentaire.

Ces unités industrielles se concentrent principalement dans la commune de Ségou, qui compte 45,7% de l’effectif total. Les communes de San, de Pélengana et de Niono regroupent 22,9%, 14,3% et 5,7% des unités industrielles. L’industrie régionale est en revanche faiblement représentée à Dougabougou, Sébougou, Markala et Macina. Les cercles de Barouéli, Bla et Tominian sont, quant à eux, totalement dépourvus d’unités industrielles.

••• Eléments de prospective :

L’achèvement des travaux d’aménagement de la zone industrielle de la ville de Ségou et l’aménagement de zones industrielles, dans les principales villes de la région, sont envisagés par les différents Schémas Directeurs d’Urbanisme. Face à la crise de la culture du coton (entre les campagnes agricoles, qui ont eu lieu en 1997-1998 et 2007-2008, la production a régressé de près de 26% par an), la région doit impérativement orienter ses actions en faveur du développement des industries existantes comme naissantes. Le secteur secondaire doit être un domaine d'exploitation pour remédier aux déficits de revenus engendrés par la perte de vitesse de la production principale que représentait le coton jusqu'à la dernière décennie (emplois, création de richesses). La région doit exploiter, au-delà de ses ressources agricoles, les ressources minières dont elle jouit. On trouve en effet dans le bassin sédimentaire Nara-Macina, une grande couverture argileuse et sableuse avec des indices de kaolin et de bauxite. Le développement industriel régional doit s'orienter vers une diversification des types d’industries, en favorisant la valorisation de tout le potentiel agricole, mais aussi minier ou encore artisanal du territoire. Le secteur industriel est en mesure d'apporter une valeur ajoutée réelle à la production agricole locale. Les 35 unités industrielles actuelles de la région restent de taille modeste, avec un équipement vétuste qui compromet la compétitivité des industries. La région doit déclencher un processus de décollage industriel en appuyant les projets déjà engagés en la matière (projet sucrier de Markala, usine de Sukula.Sa).

 Plus largement, le secteur industriel, par sa contribution aux recettes fiscales de l’Etat et des collectivités territoriales, et par son incidence en termes de création d’emplois, aurait un impact fort sur le développement socio-économique régional. Il pourrait aussi contribuer au développement des villes, maillons fondamentaux, dans le processus de réseautage de l’espace régional de Ségou.

La carte de structure ci-dessous visualise les propositions de mettre en place et de renforcer le pôle industriel régional basé sur les potentialités locales.

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SCHEMA REGIONAL D’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE DE SEGOU

Orientation Stratégique V : Favoriser un développement industriel dans les zones à potentialités, de manière à faire émerger des territoires attractifs en termes d'emplois et de création de richesse régionale

Orientation stratégique Axes/Politiques et programmes Territoires spécifique 1. Identifier les matières premières locales et favoriser leur exploitation 2. Soutenir l’agro-industrie à travers la promouvoir des filières agricoles Bâtir et renforcer 3. Diversifier les types d’unités industrielles en fonction du potentiel régional le pôle industriel et des besoins des régions régional à partir 4. Renforcer la compétitivité des unités industrielles de la région Toute la de la répartition 5. Faciliter l’accès aux financements pour favoriser les investissements région des ressources industriels spécifiques 6. Identifier les marchés potentiels pour optimiser l’écoulement des territoriales productions 7. Assurer une meilleure formation professionnelle pour une sécurisation des emplois dans le secteur secondaire

Politiques en vigueur

- Les stratégies régionales doivent être en conformité avec les orientations de la Politique Nationale Industrielle du Mali (2010) pour accompagner le développement industriel.

Objectif 1 : Améliorer l'environnement des entreprises industrielles Objectif 2 : Améliorer la compétitivité des entreprises industrielles existantes Objectif 3 : Encourager la création de nouvelles unités industrielles et l'utilisation des meilleures idées, technologies, techniques et méthodes en s'appuyant sur les actifs de la propriété intellectuelle

- La mise en place d’une Direction Régionale de l’Industrie (DRI) doit être une opportunité pour, notamment, attirer des investisseurs (nationaux et étrangers), dont le secteur a fortement besoin.

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CARTE 19 : SOUTENIR UNE POLITIQUE DE DEVELOPPEMENT INDUSTRIEL

Sokolo

Région de Diabali Koulikoro Région de Mopti Ndébougou

Niono

Siribala Bokiwéré Macina

Douabougou Kolongotomo Say Sansanding

Markala

Babankoro Téné SégouVille Pélenguena

San Tominian Banamba Ko

Samène Touna Benema Baraoueli

Bla Mandjakuy Konobougou Falo Nénékoro Kimpara Dioro Diaramana

Région de Sikasso

Localités Zones de production des cultures d’exportation : Industrie agro-alimentaire Route principale favoriser la mise en place d’unités agro-industrielles Atelier de construction mécanique Route secondaire PME pour filière laitière, peau et cuir Piste Industrie transformation de céréales Cours d’eau PME de conserverie et transformation des produits halieutiques

0 80 Km

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 Orientation Stratégique - VI Promouvoir des pratiques environnementales durables permettant de préserver la biodiversité

L’aménagement du territoire doit prévoir et réfléchir sur les modes de compatibilité entre les secteurs économiques et la biodiversité ainsi que sur la spécificité des villes selon les potentiels de la biodiversité. Certaines filières de produits agro-forestiers épousent déjà des réseaux dynamiques liant les villes et les campagnes. Par exemple l’exploitation du bois de chauffe, le charbon et autres produits de cueillettes devrait être optimisée et sur la base créer des infrastructures de transport pour désenclaver les localités les plus éloignées de la région.

Dans les vingt prochaines années, la biodiversité de la région de Ségou est susceptible de subir un certain nombre de modifications dues aux effets du changement climatique. Les causes de ce phénomène sont naturelles mais relèvent grandement du “forçage anthropique” c’est à dire l’augmentation dans l’atmosphère des gaz à effet de serre résultant de l’activité humaine. La région de Ségou n’échappe pas à l’intensification extrême des phénomènes météorologiques. Le processus de désertification entretenu par la rude sécheresse des années 1970-1990 a cédé la place aux brutales et violentes précipitations de ces dernières années impliquant des inondations aux conséquences dramatiques. Des menaces de toutes sortes (dépotoir de déchets industriels et domestiques) pèsent sur l’hydro-système des fleuves Niger et Bani, qui sont la sève nourricière de la région.

••• La pluviométrie et les changements climatiques

La région de Ségou se distingue par deux types de zones climatiques : la zone soudanienne (au Sud), et la zone sahélienne au Nord.

Les recherches récentes 5 sur l’évolution de la pluviométrie dans la bande soudano sahélienne fait apparaître une légère remontée de la pluviométrie moyenne depuis 1990, sans toutefois retrouver les niveaux des années 1950-1969 6. La diminution des précipitations du mois d’août (mois où les précipitations sont le plus importantes), avait marqué les années 1970-1990. Cependant, on note, pendant les deux décennies 1990-2010, un nouveau regain des précipitations à la saison des pluies. Au-delà des effets locaux du changement climatique, la République du Mali dans son ensemble doit être attentive aux processus de compensation carbone mis en place à l’échelle internationale. Bien que complexe, la captation de ces fonds permet de subventionner des actions telles que le reboisement. Compte tenu de la sensibilité de l’agriculture pluviale aux variabilités interannuelles et intra saisonnière de la pluviométrie, la question de l’évolution future des précipitations en zone sahélienne est cruciale. Dans ce domaine, l’incertitude demeure. L’assèchement climatique n’est pas certain mais une évolution vers des précipitations plus abondantes et plus précoces n’est pas exclue. Les projections pour le 21 ème siècle laissent prévoir une augmentation des précipitations dans la zone sahélienne (Ardoin, 2004, IPCC, 2007 p. 79) sauf dans la partie ouest. Cependant les résultats sont entachés de fortes incertitudes. Les bonnes pratiques de gestion durable des terres peuvent être des mesures d’adaptation aux changements climatiques.

5 Descroix L., Mahé G., Lebel T. (2009), Spatio-temporal variability of hydrological regimes around the boundaries between Sahelian and Sudanian areas of West Africa: A synthesis . Journal of Hydrology , 375, 90–102. 6 Lebel T., Ali A. (2009) Recent trends in the Central and Western Sahel rainfall regime (1990–2007) Journal of Hydrology, 375, 52–64.

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••• Le capital hydraulique à sauvegarder

La région dispose d'importantes ressources en eau de surface, surtout dans les cercles de Macina et de Niono. Ces disponibilités doivent faire l'objet d'une préservation qui passe par leur exploitation réglementée.

Le fleuve Niger comme le fleuve Bani sont en effet confrontés aux conséquences négatives de la démographie galopante et de l’industrialisation des agglomérations riveraines, par le fait qu’il constitue de nos jours un dépotoir de déchets domestiques et industriels. La navigation sur le fleuve est devenue problématique en divers endroits, du fait des bancs de sable et de divers aléas hydro- climatiques, qui réduisent considérablement la période annuelle de navigabilité.

Le fleuve Niger et les canaux d’irrigation de l’Office Niger subissent d’importantes pressions notamment par la présence d’industries au nombre de 35 dans la région (dont la COMATEX, Huilerie de Ségou, etc.). La quantité d’eaux usées industrielles déversées est estimée à plus de 3000 m 3/jour (DRACPN Ségou, 2010). Leur traitement est médiocre car les installations de traitement quand elles existent, sont insuffisantes ou non opérationnelles.

••• Le capital forestier

L’inventaire des ressources ligneuses, sur la période 1985-1991, a estimé le domaine forestier national à une centaine de millions d’hectares, dont seul un tiers (32,4 millions d’ha) a une réelle production forestière. La même étude a estimé les formations végétales agricoles à 15,7 millions d’hectares. Les ressources ligneuses font l'objet d'une appropriation progressive par les agriculteurs (défrichement partiel et transformation des zones boisées et des parcours pastoraux en parcs agro-forestiers). L'équilibre entre zone boisée et zone cultivée s'est probablement inversé : la pratique des jachères de longue durée a disparu au profit de mises en culture continues, sous l'effet conjugué de la pression démographique et de la culture du coton (étude IC Sahel, 2001).

Longtemps négligé au profit du développement économique à court terme, l’intégration des données environnementales dans les stratégies de développement est devenue une nécessité pour assurer la durabilité de ce développement. Leur non prise en compte compromet les perspectives d’amélioration des conditions de vie des populations, les perspectives de développement économique (agriculture, tourisme, foresterie). Le capital naturel des territoires, composé de la faune, de la flore, des écosystèmes et de la diversité paysagère, constitue le principal atout sur lequel s’appuient le développement et la création des richesses. Les facteurs démographiques combinés aux modes de production inadaptés, à la pauvreté amplifient les problèmes de dégradation de l’environnement et d’épuisement des ressources, compromettant ainsi le développement durable.

La promotion des pratiques environnementales durables permettant de préserver la biodiversité et de s’adapter au changement climatique s’organise autour des orientations stratégiques spécifiques suivantes :  Promouvoir des stratégies plaçant la biodiversité au cœur des activités humaines;  Promouvoir des stratégies pour préserver les cours d'eau (fleuve Niger et ses affluents)

La carte relative à l’environnement met en évidence les stratégies à développer pour atteindre les objectifs cités ci-dessus.

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Orientation Stratégique n° 6 : Promouvoir des pratiques environnementales durables permettant de préserver la biodiversité

Orientation Axes/Politiques et programmes Territoires stratégique spécifique 1. Assurer la protection et l’entretien des forêts classées existantes 2. Promouvoir des forêts classées villageoises 3. Intensifier et assurer un meilleur suivi du reboisement 4. Lutter contre la désertification 5. Conserver et protéger le patrimoine biogénétique (mise en œuvre des Promouvoir des mesures réglementaires et législatives de protection de la biodiversité) stratégies plaçant la 6. Asseoir une politique locale en cohérence avec les politiques nationales biodiversité au cœur d’organisation et de financement des actions environnementales Toute la région des activités 7. Promouvoir la diversification des sources d’énergie et leur accessibilité humaines 8. Utiliser les sources d'énergie alternatives et méthodes innovantes pour atténuer les effets de dégradation de l’environnement 9. Favoriser l'application de la loi phytosanitaire (notamment par rapport aux effets néfastes de l'utilisation des pesticides) 10. Développer les formations professionnelles portant sur les techniques de préservation et de protection de l'environnement 1. Assurer une protection et un suivi des berges des cours d’eau régionaux Promouvoir des 2. Mettre en place des dispositifs pour lutter contre l’érosion stratégies pour 3. Protéger les ressources halieutiques par l’application de la réglementation Les Zones préserver les cours de l'exploitation des ressources traversés par les d'eau (notamment les 4. Appliquer la réglementation de l'extraction des substances minières (sable cours d’eau fleuves Niger et Bani) graviers) au niveau du fleuve et ses affluents ; 5. Lutter contre les plantes aquatiques envahissantes

Les politiques en vigueur

- La politique nationale de protection de l’environnement - La politique forestière - La politique nationale de l’assainissement - Les conventions internationales - Cadre stratégique d’investissement dans la gestion durable des terres

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CARTE 20 : PROMOUVOIR DES PRATIQUES ENVIRONNEMENTALES DURABLES PERMETTANT DE PRESERVER LA BIODIVERSITE ET DE S'ADAPTER AU CHANGEMENT CLIMATIQUE

Nampala

Sokolo

Diabali

Ndébougou

Niono

Siribala Bokiwéré Macina Douabougou

Kolongotomo Say

Souba Sansanding Sama Markala Farako

SEGOU Babankoro San

Pélenguena

Tominian Banamba Ko

Samène Touna Baraoueli Benema Bla Mandjakuy Falo Diaramana Konobougou Nénékoro Dioro

Action de reboisement Localités Route principale Défense et restauration des sols Route secondaire Piste Compostage/DRS/Reboisement pour lutter contre la dégradation des sols Cours d’eau Zone inondable : construire des bassins de rétention

0 80 Km

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OPTION D’AMENAGEMENT 3

Développer le secteur touristique de la Région en promouvant l’intégration sous régionale de la région et en valorisant les agendas culturels autour du festival sur le Niger

Cette option d'aménagement marque les opportunités touristiques de Ségou, dont la valorisation doit être appuyée par la région dans une dimension sous-régionale, voire internationale. Les potentialités touristiques reposent aussi sur la richesse de la région dans le domaine de l’artisanat. En tant que vitrine du savoir faire de la région à travers ses différentes spécialités, l’artisanat constitue un secteur important compte tenu de ses implications plurisectorielles dont le secteur touristique en est le plus concerné. C’est pourquoi, il est du devoir des autorités responsables de mettre en place des synergies nécessaires pour booster le développement harmonieux de ces deux secteurs, qui occupe une place importante dans l’approche transversale du développement.

Le tourisme doit être intégré aux stratégies de développement de l'économie régionale, pouvant par ailleurs amortir les impacts économiques négatifs induits par la crise des cultures de rente, notamment du coton.

 Orientation Stratégique - VII Valoriser l'image de la Région et ses spécificités culturelles et artistiques à travers le Festival sur le Niger

En premier lieu, le Festival sur le Niger est devenu, en 2010, un événement majeur malien, qui positionne la région de Ségou comme un pôle touristique important de la sous-région. Cet événement peut constituer le moteur du développement touristique régional. Il est devenu un événement incontournable dans le calendrier touristique du Mali et de la sous-région. Ce festival accueille de nombreux visiteurs et touristes en provenance des autres régions du Mali, des pays de la sous-région et d’Europe. Il est peut constituer un axe à privilégier et à valoriser pour le développement économique régional.

Les différents cercles de la région disposent de sites historiques, archéologiques, naturels, et sont également le lieu de festivals qui peuvent être mis en valeur auprès du Festival sur le Niger . Ce sont autant de richesses dont recèle la région pour étendre les circuits touristiques, et ainsi valoriser le territoire dans son intégralité. La richesse culturelle de la région s’avère être bien représentée sur l’ensemble des cercles

Le cercle de Bla a vu une initiative éco touristique très intéressante voir le jour : Teriya Bugu est un Centre de tourisme solidaire et de développement rural qui connaît un grand succès, pour ses habitants comme pour les touristes de passage.

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De manière générale, les autres cercles bénéficient de lieux potentiellement exploitables tels que les sites historiques, archéologiques, naturels, mais également des us et coutumes comme l’artisanat ou les danses traditionnelles. Ce sont autant de richesses dont recèle la région pour étendre les circuits touristiques et ainsi valoriser le territoire dans son intégralité.

Le développement du secteur touristique contribue nettement à asseoir Ségou dans la sous région. Notons que le processus d'intégration sous régionale de Ségou est déjà enclenché. Il doit donc être poursuivit, non seulement par le biais du tourisme qui connaît un franc succès dans cette région, mais aussi par le développement d'activités sur les espaces transfrontaliers (concept de pays frontières). En 2010, la région de Ségou gère au niveau de ses frontières avec la Mauritanie comme avec le Burkina Faso des foires agricoles importantes. Le renforcement de ces foires en s’appuyant sur la mise en place d’infrastructure de transport et de TIC (coopération des promoteurs de TIC) entre les villes frontalières ainsi la création des services sociaux de base permet d’asseoir le développement territorial transversal et connecté à l’étranger.

Concernant l’artisanat occupe une place très importante dans l’économie. Il constitue un bon remède au chômage des jeunes, un moyen de création de richesse et plus globalement à la réduction de la pauvreté. Il est cependant faiblement mis en évidence dans sa contribution à l’économie régionale malgré qu’il participe à la production des richesses. C’est un grand pourvoyeur d’emplois étroitement lié au tourisme. Ce dernier offre au secteur de l’artisanat un important moyen de promotion et de vulgarisation. La région de Ségou est un creuset d’art et de savoir faire traditionnel. Il importe de mettre en place un dispositif permettant aux professionnels des métiers d’art de vendre leurs produits et de participer à la vente de l’image de la région grâce aux visites touristiques. Ce qui contribuerait à consolider les destinations vers la région et la positionner dans le processus d’intégration sous régionale.

Il s’agira de faire de la région une destination à part entière et pas seulement un lieu d’excursions. Ce qui nécessite forcément le développement des transports routiers et fluviaux intra et inter régionaux, notamment les liaisons entre Bamako et Ségou. La création de stand dans les salons d’exposition aussi bien dans la région, lors des différents festivals qu’à l’extérieur devra constituer des alternatives.

••• Eléments de prospective :

La valorisation de la région de Ségou dans l'espace sous régional nécessite de rompre avec la tendance actuelle, qui ne majore pas assez l'opportunité d'avoir des pays frontaliers.

 D'ici à 2030, la région de Ségou doit veiller à son développement territorial en considérant le territoire non seulement dans l'espace national, mais aussi dans l'espace sous régional.  La région doit œuvrer à la valorisation optimale de l'existant touristique, que cela soit l'artisanat, les évènements culturels (dont le fameux Festival sur le Niger), mais aussi les initiatives éco touristiques.

Ainsi la mise en œuvre de l’option d’aménagement relative à l’intégration sous-régionale par le tourisme, la culture et l’art repose sur une stratégie de promotion et de vulgarisation du savoir artisanal régional. Laquelle stratégie est matérialisée dans la carte de structure ci-dessous.

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Orientation Stratégique VII : Valoriser l'image de la Région et ses spécificités culturelles et artistiques à travers le Festival sur le Niger

Orientations Stratégiques Axes/Politiques et programme Territoires spécifiques 1. Faire du Festival sur le Niger un vecteur de la réputation de Ségou, sur le plan sous régional comme sur le plan international ; 2. Créer des liaisons directe entre le festival de Ségou et ceux existants dans la région à travers des circuits touristiques bien définis ; 3. Promouvoir un développement touristique basé sur la valorisation du potentiel culturel, historique de la région ; 4. Développer les infrastructures hôtelières pour renforcer la capacité d’accueil de la région ; 5. Renforcer les conditions de confort des campements déjà existants (électricité par l’énergie solaire, meilleure qualité de l’eau…) ; 6. Poursuivre et renforcer les initiatives de développement de loisirs (théâtres, salles de spectacle, etc.), en synergie avec la promotion de la fonction touristique de la région ; 7. Faire des espaces transfrontaliers un support de développement territorial et d'intégration sous régionale (foires agricoles et marchés) ; 8. Identifier et valoriser des sites historiques, et mettre en place un musée pour la promotion de la culture et la vulgarisation de l’histoire des figures emblématiques de la région ; Toute la Promouvoir un 9. Mise en place de circuits culturels ; région en label touristique 10. Initier des rencontres ou assises entre les acteurs du tourisme (s’appuyer sur les particulier en valorisant le organisations et services existants, échanger les expériences et les idées pour Ségou, festival sur le développer l’écotourisme en partenariat avec les populations locales etc.) ; Tominian, Niger 11. Renforcer les moyens de communication : revêtement des routes, renforcement de Macina l’axe Ségou Bamako, structuration et développement des liaisons intra-régionales ; 12. Promouvoir des circuits de randonnée pour marcheur chevronné ; 13. Formation d’éco guides féminins en lien avec la création de circuits éco touristiques présentant la biodiversité de la région et les actions des populations pour la gestion des ressources naturelles ; 14. Renforcer l’éducation à l’environnement pour les populations locales ; 15. Valoriser le patrimoine culturel : diagnostic des sites culturels et des traditions, aménagements des sites culturels, création de circuits culturels, formation des jeunes auprès des patriarches concernant les traditions… 16. Promouvoir un label touristique régional ; 17. Créer une gare fluviale garantissant sécurité et tarifs ; 18. Initier et définir des circuits touristiques pour promouvoir les spécificités de la région auprès des touristes ; 19. Mise en place d’une charte de qualité 20. Intégrer tous les centres d’accueil, les festivals de Ségou dans les circuits touristiques de la région 21. Promouvoir un développement touristique basé sur la valorisation du potentiel artisanal de la région 22. Promouvoir des ateliers de vulgarisation des savoir-faire d’autrefois et impliquant les Promouvoir et touristes dans leurs réalisations (tissage, pêche, tressage et autres objets d’art) vulgariser le 23. 24 Développer les TIC (notamment le WEB) et mettre en place des centres savoir faire multimédia pour former et informer les acteurs des métiers d’artisanat. Toute la artisanal à 24. 25 Créer des brochures sur les principaux objets d’art et les rendre disponibles au région en travers les niveau des principaux sites touristiques particulier circuits 25. Promouvoir un label artisanal de la région Ségou touristiques, la 26. Décentraliser le village artisanal de Ségou par la création de centres d’accueil au Tominian culture et les niveau des villages pour la présentation de l’artisanat Macina produits d’art de 27. Intégrer tous les villages d’artisanat de Ségou dans les circuits touristiques la région 28. Initier des journées de réflexion entre les différents acteurs de l’artisanat pour des actions de valorisation et de la promotion des potentialités artisanales 29. Renforcer les moyens d’action des artisans (professionnalisation écoulement de la production)

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CARTE 21 : TOURISME : FAVORISER LE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL ET L’INTEGRATION SOUS -REGIONALE

Sokolo

Diabali Région de Région de Koulikoro Mopti

Ndébougou

Niono

M Siribala a u r Macina r e Bokiwéré i ig Touristes t N européen s a n i e Douabougou Kolongotomo Say Sansanding

S Markala én ég al

Babankoro Ségou Ville Pélenguena

San Tominian Banamba Ko

Samène Touna Benema Baraoueli

Bla Mandjakuy Konobougou Falo Nénékoro Dioro Diaramana

Région de Sikasso

Construction d’une image touristique Sites naturels autour du fleuve Niger Localités Route principale Festival du Niger : localisation du site Artisanat Route secondaire stratégique qui constitue le principal produit touristique et un vecteur pouvant Foires structurantes Piste entrainer un développement régional Cours d’eau Espaces transfrontaliers Monuments et vestige religieux Construction d’une image touristique Sites sacrés

0 80 Km

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OPTION D’AMENAGEMENT 4

Prendre en compte l'intégration de la femme dans le développement territorial (décisions des affaires publiques, la conduite de projet)

Les grandes orientations de développement nécessitent d'inclure, dans la prise de décision comme dans la conduite même des projets, l'ensemble des populations du territoire concerné. Pour cela, la région doit appuyer la prise en compte du genre dans toutes les démarches entreprises pour le bon développement de l'espace régional.

 Orientation Stratégique - VIII Promouvoir la prise en compte du genre dans le développement territorial de la région de Ségou

A Ségou, les statistiques indiquent que le nombre de femmes représente 50,37% de la population de la région. Plus de 80% de la population féminine vit en milieu rural et travaillent dans toutes les filières de la production agricole, de l’élevage, de la pêche et de l’exploitation forestière. Région à vocation agro-sylvo-pastorale, il va de soi que la contribution de la femme est essentielle dans le développement économique régional de Ségou.

Les femmes jouent un rôle de premier plan dans cette économie régionale où, en 2010, la population est majoritairement rurale et se contente d'une agriculture de subsistance. De la production à la commercialisation en passant par la transformation des produits agricoles, la femme est présente dans tout le processus.

A ces activités productives, s’ajoutent une longue liste de tâches ménagères quotidiennes : corvée d’eau, pilage et vannage des céréales, entretien de la maison et préparation des repas, etc.

Pourtant, les femmes sont relativement peu représentées dans la gestion des affaires locales.

L’indice de parité qui était d’un garçon pour 0,64 fille en 2000-2001 a atteint un garçon pour 0,78 fille en 2007-2008. Cependant très vite, le fossé se creuse à la faveur des garçons à partir de l’enseignement fondamental 2 nd cycle. Au 2 nd cycle du fondamental l’indice de parité est un garçon pour 0,63 fille. Il s’agit d’un constat général caractérisant l’ensemble de l’espace régional. L’éducation est l’un des moyens majeurs par lesquels la femme peut acquérir, le savoir–faire, les connaissances et les moyens d’action essentiels pour se positionner et participer au processus de développement.

Les femmes analphabètes surtout du milieu rural, d’une manière générale, sous-estiment leurs facultés nécessaires leur permettant de participer aux décisions politiques et administratives au moins au niveau local. Alors que leur connaissance pratique de l’environnement est précieuse pour la mise en valeur et l’aménagement de l’espace. La problématique de l’exploitation agricole par les femmes se pose notamment en termes de foncier. Au Mali, alors que 70% des personnes qui travaillent la terre sont des femmes, seulement 2% d’entre elles sont « propriétaires », en ce sens qu’elles en assurent le contrôle. La région de Ségou n’échappe

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pas à ce constat. En effet, la capacité des femmes à aborder l’exploitation des ressources de la terre se heurte à de multiples contraintes : régime de succession inégal, précarité des droits d’usage, accès à des terres de quantité et de qualité inférieure, etc.

L’EDS-III a estimé la mortalité maternelle à 582 décès pour 100 000 naissances vivantes en 2001 contre 577 décès maternels pour l’EDS-II. La mortalité maternelle est la conséquence directe de la problématique des accouchements non assistés. Les grossesses précoces, rapprochées ou tardives sont sources de risques importants chez la femme ; ces cas de figures doivent davantage être pris en considération. La mise en place du programme de maternité à moindre risque, ainsi que la prise en compte de la santé de la reproduction dans les indicateurs PARAD, ont permis d'agrandir les possibilités données aux femmes d'accoucher avec une assistance. Même si le quotient de mortalité maternelle a sensiblement baissé dans la région de Ségou, la question de la santé maternelle reste une préoccupation : en 2008, seules 58% des accouchements dans la région sont assistés. A cela s’ajoute la faiblesse du système de protection sociale permettant aux personnes vulnérables d’éviter des basculements profonds. L’extension de la protection sociale aux populations vulnérables doit être une priorité car elle constitue un des piliers de la réduction de la pauvreté. Il est en effet reconnu que l’absence de protection sociale en faveur de ces couches vulnérables demeure un facteur de maintien de cette cible dans le cercle vicieux de la pauvreté et un vecteur de création de nouveaux pauvres. Il apparait ainsi que l’élaboration de la stratégie nationale de protection sociale constitue une composante importante de la stratégie de réduction de la pauvreté et outils essentiels pour atteindre les objectifs pour le millénaire (OMD).

L’enjeu majeur est de d'élaborer des stratégies visant à estomper les iniquités entre les hommes et les femmes, dans l'objectif de faire intervenir les connaissances des femmes pour l'optimisation du développement régional.

Orientation Stratégique XIII : Promouvoir la prise en compte du genre dans le développement territorial de la région de Ségou

Orientations stratégiques Axes-Programmes Territoire spécifiques 1. Réduction des inégalités de genre en termes d'accès et de maintien à l'école 2. Renforcer le pouvoir décisionnel des femmes dans les instances de décision 3. Définir des politiques de discrimination positive 4. Renforcer et appuyer les activités des femmes en favorisant l'accès au crédit et Promouvoir la aux moyens de production prise en compte 5. Lutter contre la pratique de l'excision, qui affaiblit physiquement et moralement les Toute du genre dans le femmes tout au long de leur vie La développement 6. Lutter contre la mortalité maternelle (ex : améliorer l'accessibilité des centres de région territorial de la santé en termes de distance, de transports, etc.); région de Ségou 7. Veiller à donner à toutes les femmes et aux hommes une éducation qui leur permette de satisfaire leurs besoins humains fondamentaux et d’exercer leurs droits ; 8. Faciliter l'accès et le contrôle des femmes à la terre et à l'équipement Promouvoir une 9. Promouvoir la création de centre d’accueil, d’écoute et de réinsertion des enfants politique et des en difficulté; stratégies de 10. Promouvoir la réinsertion socio-économique des personnes handicapées ; protection des 11. Mettre en place des centres pour la prise en charge socio-médical des personnes groupes vulnérables âgées

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OPTION D’AMENAGEMENT 5

Promouvoir le rôle de la région de Ségou au sein de l'articulation des grandes dimensions de développement appliquées aux différentes échelles de collectivités territorialités

La région de Ségou, dans le cadre de la mise en œuvre du SRAT, doit s'assurer d'une bonne gouvernance locale à travers l'articulation définie et organisée de tous les acteurs territoriaux. Cette orientation expose de quelle manière la région doit, en appliquant les compétences qui lui ont été transférées par la loi de décentralisée du Mali, se positionner comme un pivot au sein du jeu d'acteurs et de l'ensemble des actions menées sur l'espace régional.

Le positionnement de la Région comme un pivot de la mise en cohérence des politiques publiques territoriales peut être opportune dans une perspective en matière d’aménagement du territoire. La notion de région est polysémique et peut être cernée dans sa dimension géoéconomique, historique, administrative ou encore comme cadre opérationnel d’une décision en matière d’aménagement du territoire. Une attention particulière sera portée, ici, à cette problématique qui implique des considérations politiques

La Politique Nationale de Décentralisation du Mali, consacre la libre administration des collectivités territoriales à travers la loi numéro 93-008 du 11 Février 1993. Les transferts de compétence, même s’ils ont permis de renforcer les attributions des collectivités territoriales, recèlent encore des faiblesses quant à la répartition des responsabilités effectives de chaque ordre de collectivité territoriale dans l’exercice desdites compétences. Dans ce contexte, même si les collectivités territoriales ont montré leurs capacités à assurer la gestion de leurs compétences, force est de constater qu'elles ne sont pas mises dans les meilleures conditions pour le faire.

La région, pivot d'une gestion solidaire et concertée du territoire Par territoire régional, il faut entendre l’espace sur lesquelles la Région, les Cercles et les Communes interviennent en tant qu'entité administrative et politique : c'est-à-dire, par exemple, considérer la somme des ressorts territoriaux des Communes comme étant le territoire régional.

Ainsi, sur ce territoire, on rencontre, comme acteurs solidairement responsables du développement, l’Etat, la Région, les Cercles et les Communes. Ces différents acteurs doivent nécessairement avoir une démarche concertée pour définir ensemble une vision commune du développement de leur territoire dans un temps donné.

Il s’agit de renoncer à une vision individualiste de l'action publique, qui se traduit le plus souvent par le développement autocentré du territoire. La région doit être le pivot pour coordonner la vision collective du développement de toutes collectivités agrégées dans l'espace régional.

Une fois cette vision collective définie, considérée et acceptée par l'ensemble des acteurs territoriaux, mais aussi par la population, de la traduire en actions et en activités, à travers la cohérence donnée par la dimension régionale d’une part, par la dimension locale d’autre part (cercles et communes).

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La région, pivot des actions publiques

Le SRAT doit être, pour la région, un outil d'intervention et d'appui à la cohérence de l’action locale menée par l’ensemble des collectivités. Le SRAT doit permettre à la région d'harmoniser les actions publiques, en termes de décision, de gestion, d'organisation (coordination et synchronisation).

Les limites de l’autonomie des collectivités territoriales. La décentralisation est bâtie sur le principe de l’autonomie des collectivités territoriales, qui se voient transférées des compétences, et donc des libertés d'actions publiques. Ainsi, elles élaborent, préparent et exécutent toute action de développement portant sur leur territoire. De ce fait, les actions d’une collectivité locale ne sont tributaires ni de certaines décisions de l’Etat, ni des programmes élaborés par d’autres collectivités frontalières (cas des communes limitrophes), ni avec celles dont elle partage une portion de territoire (cas d’une commune dont le territoire est inclus dans un cercle ou dans une région).

Ce principe d’autonomie, mis en avant par plusieurs dirigeants de collectivité territoriale amène une grande partie d’entre elles à fonctionner en vase clos, sans favoriser une quelconque coopération avec les autres collectivités. Or toute coopération entre les acteurs interagissant sur des territoires limitrophes ou encore sur le même morceau de territoire est fortement susceptible de permettre, non seulement d'avoir une cohérence dans le développement, mais aussi de faire des économies d’échelle.

En effet, toute action menée dans une démarche participative et par tous les acteurs intervenant sur un territoire donné, permet d'optimiser la prise en compte des éléments d’intérêt réciproque : les collectivités territoriales doivent organiser le partage d'une partie de leurs compétences, qui se traduisent sur le terrain par des actions publiques.

Cette réflexion permet de proposer à la région une vision d'ensemble de leur action sur les sept Cercles. En effet, la Région, partage un espace non seulement avec les Cercles, mais aussi avec les Communes. C'est en prenant en considération cet élément fondamental que la région doit entreprendre une maîtrise de l'espace régional

 Orientation Stratégique - IX Promouvoir le rôle de la région de Ségou au sein de l'articulation des grandes dimensions de développement appliquées aux différentes échelles de collectivités territorialités

Cette orientation stratégique vise donc à inviter les acteurs à synchroniser et coordonner leurs interventions et actions dans le cadre du développement territorial de la région.

Pour la territorialisation des politiques publiques

Le renforcement des dispositifs administratifs pour la territorialisation des politiques publiques doit s’opérer sur la base d’une double stratégie : une stratégie de renforcement des acquis et celle de création d’organes technique et financier pour la mise en œuvre des politiques locales afférentes à l’aménagement du territoire.

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La première passe par une politique de renforcement des ressources humaines de la tutelle et des services déconcentrés nécessaires à l’exécution de leurs missions de promotion de l’économie locale et de développement spatial.

La seconde stratégie consiste à outiller les collectivités territoriales aussi bien en matière de technique de planification et d’aménagement du territoire qu’en mécanisme de financement adapté aux projets territoriaux identifiés dans le cadre du SRAT. Certains créneaux qui devront se renforcer sont déjà connus tels que la contractualisation avec l’Etat, l’intervention des Partenaires Techniques et Financiers. La création d’organes financiers autonomes cogérés par les collectivités devrait constituer un grand avantage pour la concrétisation d’actions d’aménagement en complémentarité avec celles initiées par l’Etat.

Dépasser la logique de fonctionnement en circuit fermé et promouvoir des espaces économiques de développement partagé

Le document relatif au cadre organisationnel des appuis au développement régional (M.A.T.C.L/ DNCT, document validé les 22 et 23 avril 2010 au cours de l’atelier national de Ségou), s’inscrit parfaitement dans une logique de développement système qui consiste à faire émarger des espaces de développement partagé et optimiser une capacité d’action à l’échelle nationale et sous-régionale. A l’intérieur des territoires, les coopérations sont limitées. Pourtant, les mobilités, les échanges économiques sont des réalités qui franchissent les limites administratives et pouvant faire émerger des espaces économiques partagés. La promotion et le renforcement des inter-collectivités permettent aux territoires de se positionner dans l’espace régional.

Les collectivités territoriales constituent des acteurs incontournables dans la mise en œuvre de la politique nationale d’intégration sous-régionale. L’émergence et le renforcement des coopérations interrégionales permettant de gérer les biens publics communs, de mutualiser les efforts en matière d’équipement et tendre ainsi vers la réalisation des objectifs des politiques communautaires.

Les Orientations stratégiques spécifiques autour desquelles s’organise l’objectif de faire de la Région un pivot de mise en cohérence des politiques territoriales sont les suivantes :  de territorialiser les politiques publiques avec la région comme pivot de l’organisation et de la dynamique territoriale ;  et de faire de la bonne gouvernance un viatique en matière de développement local ;  Contribuer à la promotion d’une politique d’intégration sous-régionale.

Ainsi cela participe à une définition claire des rôles et responsabilités des différents acteurs, et la mise en œuvre d’un processus participatif associant tous les acteurs territoriaux (élus locaux, techniciens, société civile, etc.).

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Orientation Stratégique IX : Promouvoir le rôle de la région de Ségou au sein de l'articulation des grandes dimensions de développement appliquées aux différentes échelles de collectivités territorialités

Orientation stratégique Axes-Programmes Territoire spécifique 1. Assurer la fonction de leadership en matière de planification du développement régional (coordination et suivi des actions de Faire de la Région développement régional) ; un pivot 2. Renforcer les moyens d'action de la région pour lui permettre de Ségou et les d’organisation jouer son rôle de mise en cohérence entre les différents niveaux de institutions territoriale et de collectivités locales; administratives mise en 3. Renforcer le processus de décentralisation et de déconcentration ; et politiques cohérence des 4. Etablir une ingénierie territoriale pouvant assurer l’exécution des politiques actions de développement de la région 5. Initier et renforcer les cadres de concertation inter collectivités 6. Parachever le transfert des compétences et des ressources humaines et financières 7. Renforcer le dialogue entre élus locaux et services techniques déconcentrés 8. Promouvoir la mobilisation sociale des acteurs 9. Favoriser la participation de la société civile dans la gestion locale 10. Promouvoir les principes de traçabilité et d’imputabilité Faire de la bonne 11. Renforcer l'enseignement et la formation de la société civile comme gouvernance un des acteurs territoriaux (élus, techniciens, etc.) Institutions viatique en 12. Prise en compte du genre dans les instances de décision locales administratives matière de 13. Renforcer un cadre de synergie entre les différents acteurs au et politiques développement développement (CROCSAD et ses démembrements) local 14. Sensibilisation, information sur les droits et devoirs citoyens 15. Elaborer des documents de planification réalistes qui s'appuient sur des potentialités réelles de la localité 16. Implication des femmes dans les processus de prise de décision 17. Renforcer les connaissances des politiques publiques initiées dans le cadre de la bonne gouvernance en les vulgarisant auprès des populations 18. Faire des espaces transfrontaliers un support de développement territorial et d’intégration sous-régionale (pays-frontière, jumelage, culture, foire agricole); 19. Soutenir la coopération entre régions frontières pour faire émerger Contribuer à la des espaces de développement partagé ; promotion d’une 20. Soutenir une meilleure accessibilité par l’articulation des systèmes de politique transport régionaux, nationaux et sous-régionaux ; d’intégration 21. Mettre en place des politiques commerciales communes ; sous-régionale. 22. Promouvoir une gestion partagée des biens communs naturels (bassins versants, réserves fauniques, forestières etc.) pour mieux gérer les liaisons entre biotopes ; 23. Elaborer des schémas d’aménagement du territoire transfrontaliers et leur intégration dans les planifications nationales et régionales.

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5. SCHEMA DE SYNTHESE

PROFILS TERRITORIAUX 1 Territoires à potentialités économiques, urbaines et touristiques 2 Territoires affectés par un processus d’urbanisation 3 Territoires à potentialités agro-industrielles 4 Territoires à potentialités agro-pastorales 5 Territoires de pauvreté avec un déficit accentué des services sociaux de base S 6 Territoires de pauvreté avec forte dégradation de l’environnement

R

Les 3 principes de Des problématiques majeures et l’aménagement du thématiques de développement A territoire retenus identifiées lors des ateliers (16 critères)

T

Scénario Scénario tendanciel Scénario souhaité inacceptable

SCENARIO RETENU (volet schéma d’aménagement)

SCENARIO RETENU (volet cadre d’actions stratégiques )

OPTION S D’AMENAGEMENT

OPTION 1 OPTION 2 OPTION 3 OPTION 4 OPTION 5

OS I OS II OS III OS IV OS V OS VI OS VII OS VIII OS IX

ORIENTATION S STRATEGIQUE S

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SUIVI ET EVALUATION DU SRAT

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La conception du cadre de pilotage du Schéma Régional d’Aménagement du Territoire (SRAT) amélioré, doit prendre en compte trois questions importantes :

 Quels sont les principes sur lesquels doivent se baser le dispositif de pilotage à mettre en place ;  Quels sont les organes (instrument institutionnel) qui doivent constituer le dispositif institutionnel de pilotage ;  Quels sont les autres instruments (techniques, réglementaires, financiers, etc.) qui doivent permettre le pilotage de la mise en œuvre du SRAT amélioré.

1. PRINCIPES

LE CARACTERE INTERSECTORIEL ET POLITIQUE DE L’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE

Ce document s’inscrit dans le cadre de la politique nationale de l’aménagement du territoire. L’aménagement du territoire à un caractère transversal et concerne aussi bien tous les secteurs que les différentes échelles territoriales. En tant que tel, il ne saurait donc être l’affaire ou l’apanage d’une seule collectivité territoriale ou d’une seule institution. De même, le SRAT, l’un des principaux instruments de mise en œuvre de la politique nationale d’aménagement du territoire au niveau régional, revêt un caractère intersectoriel que son dispositif de pilotage doit prendre en compte.

Par ailleurs, l’aménagement du territoire est en amont (pour définir une vision) et en aval (pour évaluer à partir d’une observation spatiale) des politiques sectorielles, territoriales et locales. C’est un outil qui permet de négocier périodiquement une vision de l’avenir du territoire régional, local ou communal, et des orientations stratégiques conséquentes, avec les acteurs régionaux et locaux. Le SRAT reste le principal outil dans lequel se trouve la vision négociée entre les différents acteurs, du devenir de l’espace régional. Ainsi, le dispositif de pilotage doit se baser sur la nécessité d’un portage politique fort sans lequel, les grands axes d’interventions retenus pour rendre opérationnelle la vision partagée de l’espace régional, ne saurait être une réalité.

LA PRISE EN COMPTE DES DOCUMENTS ET DISPOSITIFS EXISTANTS

Le SRAT définit et oriente les actions d’aménagement du territoire régional dans la perspective d’une cohérence et d’un développement global de Ségou. Ces orientations interpellent plusieurs secteurs d’activités administrés par des ministères. Certains projets et programmes définissent des zones d’interventions territoriales, intercommunales, communales ou locales. La réussite des aménagements territoriaux semble découler d’une meilleure planification et coordination de ces différents acteurs de l’aménagement du territoire.

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Le SRAT vient offrir un cadre de référence pour la coordination spatiale des actions de développement dans la région de Ségou Ainsi, il constitue essentiellement une traduction spatiale des options de développement retenues dans les différents documents et outils de planification économique existants. Il s’agit notamment de l’Etude Nationale Prospective Mali 2025, le Cadre Stratégique pour la Croissance et la Réduction de la Pauvreté 2007-2011, la Politique Nationale de Décentralisation, etc. Le pilotage de la mise en œuvre du SRAT devra donc tenir compte de l’existant aussi bien en termes de documents, qu’en termes de dispositif de pilotage de ces outils de planification économique.

LE SUIVI-ÉVALUATION

Le SRAT est un document qui porte sur le long terme et qui doit permettre à terme d’aboutir à un développement harmonieux de l’espace régional. Aussi, les différents programmes et projets qui permettent de concrétiser les différentes options choisies, se trouvent dans les différents secteurs et à différentes échelles. Un suivi est donc nécessaire pour s’assurer que les différentes actions prévues sont effectivement en train d’être mises en œuvre, et que les objectifs intermédiaires et finaux retenus sont atteints.

LA COMMUNICATION

Le SRAT requiert avant sa mise en œuvre une campagne de promotion et de vulgarisation à grande échelle pour une plus meilleure appropriation par les acteurs concernés (État, collectivités territoriales, structures d’intermédiation sociales, communautés, partenaires au développement, organisme de financement, etc.). Sa phase de mise en œuvre doit être précédée d’une vaste campagne d’information/sensibilisation au plan communal, local, régional, voir national.

2. ORGANES DE PILOTAGE

Le schéma institutionnel de pilotage du SRAT, multi-niveaux, doit prendre en compte les principes évoqués ci-dessus. Ainsi l’ensemble des organes à mettre en place doit permettre d’assurer un portage politique fort à la mise en œuvre du SRAT. Il doit également permettre de prendre en compte le caractère intersectoriel du SRAT, de faire un suivi constant des mesures du SRAT dans le temps et dans l’espace, d’assurer une communication pertinente autour du SRAT et de sa mise en œuvre, et de prendre en compte le paysage institutionnel existant.

Ce schéma institutionnel doit être caractérisé par une grande flexibilité. Les projets et programmes issus du SRAT peuvent impliquer des organes de pilotages spécifiques en fonction de leur nature.

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Tableau : Organe de pilotage du SRAT

Organes Rôle/fonction Observations - Ce comité est coordonné par le ministère en charge de la décentralisation - DNAT est la structure technique de référence chargée de la conception et de la mise en œuvre des politiques - DNCT doit jouer un rôle important comme structure d’articulation entre aménagement et décentralisation Il est fondamental de Comité National de - DNPD : Direction Nationale de la Planification du constater que Planification Stratégique Développement l’aménagement du - Comité National d’Evaluation technique des Schémas territoire est multisectoriel Directeur de l’Urbanisme - Cadre d’orientation de la politique d’aménagement du territoire regroupant les départements ministériels - Fixe les orientations générales en matière d’aménagement du territoire, valide leurs pertinences et réalise l’évaluation - HCCT a pour mission d’étudier et de donner un avis sur Haut Conseil des toutes politiques de développement local et régional est un

Collectivités Territoriales acteur incontournable dans la définition des stratégies de développement et d’aménagement du territoire. - l’AMM dont l’un des objectifs est une plus grande Association des participation politique et le développement des capacités

Municipalités du Mali des acteurs doit jouer un rôle important dans l’approche territoriale de l’action publique - Il devra être composé des élus au niveau cercle, Proposition : Mission commune et des services déconcentrés : la région doit politique Nécessité de Comité Régional jouer un rôle de pivot et de mise en cohérence de mise en place d’une d’Aménagement du l’ensemble des politiques publiques territoriales charte régionale pour Territoire et de - Mise en place d’une cellule suivi/évaluation des servir de guide Développement orientations du SRAT d’orientation des économique régional - Plateforme d’échanges des acteurs régionaux sur programmes l’opérationnalisation des orientations du SRAT opérationnels - Mise en œuvre de la stratégie de communication Comité Régional d’Orientation, de Existe et fonctionne au Coordination et de Suivi - Secrétariat permanent avec la région niveau de la région de des Actions de - Appui-conseil et rôle technique Ségou Développement (CROCSAD) - Plateforme des associations, ONG, de la société civile, les organisations socioprofessionnelles qui servira d’instance ONG et Associations consultative en matière d’aménagement du territoire et pourra faire remonter les préoccupations des populations - Une équipe scientifique composée d’universitaires et de personnes ressources pour appuyer le comité régional Comité scientifique d’aménagement du territoire pour examiner les différents Proposition rapports et documents scientifiques et jouer un rôle d’appui-conseil

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Le Comité Régional d’Aménagement du Territoire et de Développement Economique

Dans un souci de donner une plus grande visibilité à la politique d’aménagement du territoire et à la démarche de développement territorial, il faut renforcer les fonctions de coordination, de pilotage et d’ingénierie territoriale de la Région.

La Région dispose en son sein d’une commission chargée de l’aménagement du territoire, nous recommandons fortement de la conforter par la mise en place d’un Comité Régional d’Aménagement du Territoire et de Développement Economique capable d’assurer le portage politique du schéma régional d’aménagement du territoire et sa mise en œuvre. Il permettra de promouvoir des méthodes de travail novatrices en poussant les acteurs territoriaux à se mobiliser autour d’une vision stratégique et à changer d’échelle territoriale de réflexion. Ce comité doit assurer une importante fonction d’animation des territoires . En effet, le caractère partenarial des politiques territoriales implique une démarche de concertation entre les différents acteurs. Le Comité régional d’aménagement du Territoire aura pour mission :

 de fixer les orientations et les objectifs de la politique régionale d'aménagement du territoire;  promouvoir une gouvernance territoriale multi-niveaux;  assurer une synergie pour une meilleure coordination et articulation des politiques sectorielles afin de les inscrire dans une logique territoriale;  d'arrêter les modalités d'élaboration, de suivi et de révision du Schéma Régional d'Aménagement du Territoire;  de veiller à la mise en œuvre du schéma Régional d'Aménagement du Territoire ;  de rechercher, aussi bien au niveau national qu’international, le financement nécessaire à l’exécution du schéma régional.

Le Comité régional d'Aménagement du Territoire, placé sous la présidence du Président de l’Assemblée régionale pourrait être composé des représentants élus des cercles ; des représentants des communes désignés au niveau de chaque cercle, des services déconcentrés, de la société civile et de personnes ressources.

Le CROCSAD continuera à assurer son rôle d’appui technique et d’appui conseil auprès de ce comité.

98 SCHEMATISATION DE L’ORGANISATION DU SYSTEME D’ACTEURS QUE LA REGION DOIT IMPULSER EN S’APPUYANT SUR LE SRAT : ELEMENTS DE PRECONISATIONS ETAT  Contrôle de la légalité : cohérence des documents de planification ETAT  Appuis conseil et financier pour favoriser le processus Le jeu d’acteurs impliqués dans la mise en et ses services œuvre du SRAT de Ségou induit une de décentralisation (la mise en œuvre des compétences déconcentrés transférées) imbrication étroite des acteurs territoriaux  Apport en ressources humaines les uns avec les autres.  Suivi Ainsi, la mise en œuvre du SRAT doit CONVENTION nécessairement intégrer l’intervention de Etat/Région tous les acteurs territoriaux, en termes de ASSEMBLEE REGIONALE DE SEGOU décisions comme en termes d’actions,  Mise en cohérence des actions de développement de dans un souci de cohérence des actions l’espace régional publiques et d’optimisation du  Coordination de la vision collective du développement développement de l’espace régional. ASSEMBLEE  Traduction de cette vision collective en actions La région doit se positionner comme étant REGIONALE DE publiques (politiques, programmes, etc.) le pivot d’une gestion solidaire et SEGOU  Elaboration d’une planification budgétaire réaliste dans concertée du territoire. un processus de concertation

SOCIETE CIVILE SECTEUR PRIVE PERSONNES PARTENAIRES CONSEILS DE CONSEILS ONG, associations, Commerçants, RESSOURCES TECHNIQUES ET CERCLE COMMUNAUX coopératives, entreprises, banques, Universitaires FINANCIERS syndicats, ordres artisans, etc. (PTF) religieux

SECTEUR PRIVE PERSONNES CONSEILS COMMUNAUX : mise en œuvre du SRAT PTF SOCIETE CIVILE   Les partenaires du   Dans le cadre du RESSOURCES Elaboration des POAS en cohérence avec le SRAT Appuis conseils,  Renforcement du CCOCSAD développement techniques et/ou renforcement de la  Les personnes  Implication dans le processus de décision portant sur les territorial injectent des financiers maîtrise d'ouvrage des ressources qui actions de développement à la base (organisation des ressources financières  Suivi-Evaluation collectivités locales, relèvent du milieu marchés, construction en équipements et infrastructures et/ou humaines, pour  La région doit aider au celles-ci sont appelées à universitaire doivent selon les besoins) soutenir les actions renforcement des contractualiser avec le apporter un appui-  Pratique d’une gestion intercommunale (ex : pistes secteur privé pour la conseil à la région en intercommunales) visant un structures de réalisation des CONSEILS DE CERCLES : mise en œuvre du SRAT développement participation (ex : termes d'expertise en  Elaboration du SLADT en concertation harmonieux sur Comités de gestion), et investissements pour le développement local  Renforcement du CLOCSAD l'espace régional associer la société civile développement territorial  La région doit  Entité apte à renforcer les communes via des actions  Appuis techniques et dans la mise en œuvre  La région peut appuyer et favoriser les relations intercommunales financiers du SRAT pour une valoriser le secteur privé d'échanges portant sur  Levier de coordination pour harmoniser les actions  Suivi-Evaluation cohérence et une local en vue de créer des les modalités de entreprises par les communes et celles entreprises par la  Mise en œuvre du optimisation des actions richesses et de la valeur développement avec région SRAT publiques ajoutée sur le territoire le milieu universitaire, d’autant plus que

POPULATION : bénéficiaires 99

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3. LES AUTRES INSTRUMENTS D’OPERATIONNALISATION DU SRAT

L’une des préoccupations majeures de la région de Ségou est l’opérationnalisation du SRAT amélioré. Pour être effective, la mise en œuvre du SRAT amélioré doit s’appuyer sur un ensemble d’instruments.

LES INSTRUMENTS TECHNIQUES D’AMÉNAGEMENT

Le SRAT définit et oriente les actions d’aménagement du territoire dans la perspective d’une cohérence et d’un développement global de la région de Ségou. Dès lors, la réussite des aménagements territoriaux semble découler d’une meilleure planification et coordination des interventions des différents acteurs de l’aménagement du territoire. Il s’avère nécessaire de veiller à une parfaite articulation du SRAT avec les documents de planification sectoriels et des autres échelons territoriaux de la région.

Les Schémas Locaux d’Aménagement du Territoire (SLAT) : instrument de planification stratégique et prospectif, il a vocation à déterminer une trajectoire générale de développement local à moyen et long terme, et à coordonner à l’échelle locale, les politiques régionales et nationales d’aménagement.

Les Schémas Communaux d’Aménagement du Territoire (SCAT) : devront traduire les orientations générales du SLAT à l’échelle communale. Ils fourniront une occasion d’instaurer un dialogue et une concertation entre les différents niveaux de collectivités de la région en matière d’opérationnalisation des orientations retenues dans le SRAT amélioré.

Les Schémas Directeurs sectoriels et spatiaux : chaque secteur devra actualiser et ajuster ses priorités sur la base du projet de développement initié par le SRAT. Ces schémas directeurs sectoriels et spatiaux devraient traduire la contribution de chacun pour mettre en place les pré-requis du développement et accroître les moyens financiers affectés aux programmes de rattrapage des déficits sociaux et territoriaux mis en relief par le SRAT amélioré.

Le Plan Stratégique de Développement Régional : il devra conforter les orientations du SRAT et propose des actions concrètes pour répondre aux urgences. Il devra constituer un moyen de mise en cohérence des projets des nombreux acteurs qui interviennent dans le territoire régional. La sélectivité dans le choix des projets est nécessaire pour éviter les risques d’incohérence et de duplication des actions.

Les Plans de Développement Economique, Social et Culturel : ils sont élaborés à l’échelon région, cercle et commune. Il permet d’opérationnaliser les actions à mettre en œuvre sur une période de cinq ans.

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LES INSTRUMENTS FINANCIERS

Le financement du SRAT constitue le critère essentiel de réussite. Pour sa mise en œuvre, il est indispensable de disposer d’instruments financiers adaptés et diversifiés.

 Des contrats plans État-Collectivités

Le contrat plan se réalisera à travers les investissements publics du budget de l’État (budget national et le Budget Spécial d’Investissement). Le contrat plan peut permettre le financement des biens publics communs d’intérêt national et régional. Il permet de fixer les engagements de l’État, de la région, des cercles et des communes en termes de bonne gouvernance, de moyens financiers et humains que chaque partie devra mobiliser pour la mise en œuvre du SRAT.

 Agence Nationale d’Investissement des Collectivités Territoriales La modicité des ressources des collectivités territoriales a amené l’État à mettre en place l’Agence Nationale d’Investissement des Collectivités Territoriales (ANICT) pour la gestion des fonds de subvention et la mobilisation des ressources auprès des bailleurs de fonds.

 La prime d’aménagement du territoire régional La région, pour créer des conditions d’attractivité de son territoire, peut réfléchir sur la mise en place d’une prime qui est une ressource qui pourrait bénéficier aux entreprises qui veulent s’implanter dans la région.

 Le Fonds Régional d’Aménagement du Territoire (FRAT) Un fonds régional pour l’aménagement et le développement du territoire pourra être constitué afin de faciliter le financement d’actions dont l’objet est d’atténuer les handicaps structurels dont souffrent certaines zones en raison de leur enclavement ou de leur sous-équipement.

 Autres outils financiers La recherche de ressource devra également prendre en compte les moyens des Partenaires techniques et financiers, notamment ceux des Organismes de financement bilatéraux et multilatéraux (organisations sous-régionales dont le Mali est membre et l’aide extérieure).

LES INSTRUMENTS RÉGLEMENTAIRES

L’aménagement du territoire est une mission du Ministère de l’Administration Territoriale et des Collectivités Locales, exécutée par la Direction Nationale de l’Aménagement du Territoire (DNAT).

L’ordonnance de création de la DNAT précise, en son article 2, ses missions qui sont l’élaboration et la mise en œuvre des éléments de la Politique Nationale d’Aménagement du Territoire.

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Le complément de ce dispositif institutionnel est constitué d’un ensemble de textes législatifs et réglementaires ayant trait à :

• la gestion du système statistique national, • la création des directions régionales de la Planification, de la Statistique, de l’Informatique, de l’Aménagement du Territoire et de la Population (DRPSIAP), du Comité National de Planification Stratégique, (CNPS) du Comité de Coordination Statistique et Informatique (CCSI), des Comités Régionaux et Locaux de Planification du Développement (CRPD/CLPD), du Comité National d’Evaluation Technique (CNET) des Schémas Directeurs et Sommaires d’Aménagement et d’Urbanisme (SDAU/SSAU), organe consultatif composé des services techniques chargés de l’évaluation du processus d’élaboration et de mise en œuvre des schémas directeurs et sommaires d’aménagement et d’urbanisme. • Au code de l’eau, au code de chasse, au code de pêche, à la charte pastorale, au code domanial et foncier, etc. ainsi que leurs textes d’application, • les Conventions internationales signées et ratifiées par le Mali, • les textes de la décentralisation relatifs à la constitution et/ou à la gestion du domaine des collectivités territoriales, en matière d’élaboration et de mise en œuvre des schémas d’aménagement de leurs ressorts respectifs : i) les Assemblées Régionales et le Conseil du District, ii) les Conseils de cercle ; iii) les Conseils Communaux, iv) le Haut Conseil des Collectivités. • le CROC SAD et ses démembrements.

LES INSTRUMENTS DE COMMUNICATION

La communication est aujourd’hui conçue comme un élément incontournable pour la mise en place et le renforcement de toute démarche rationnelle. En effet, pour améliorer sa crédibilité, partager sa vision et ses valeurs, garantir la transparence dans ses interventions, les programmes et projets doivent être accompagnés d’un système de communication efficace et adapté à la spécificité et au niveau de réceptivité des cibles. Les programmes et projets constituent actuellement un niveau de gouvernance territoriale fondamental. Ils requièrent ainsi des impératifs de participation ainsi que les principes de transparence. Ce qui justifie ainsi la pertinence d’une démarche de communication et de sensibilisation participative tenant en compte les principaux ordres territoriaux dans la mise en œuvre du SRAT.

Les thèmes de communication. Il faudra, identifier les principaux thèmes de communication qui devront nécessairement prendre en compte : - La définition, les finalités et les objectifs du SRAT. - La vision stratégique de développement de la région de Ségou à l’horizon 2030 ainsi que les principes (vision d’ensemble partagé, cohérence territoriale, équité territoriale). - Les grands projets pour rendre la région de Ségou plus attractive et compétitive, la présentation des projets pour chaque entité spatiale de la région ainsi que les implications territoriales (niveau cercle et commune).

Les principales cibles de la communication doivent impliquer toutes les catégories d’acteurs : administration, services déconcentrés de l’État, élus locaux, différentes composantes de la société civile, partenaires techniques et financiers, etc.

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Plan de communication grand public. La mise en œuvre des projets programmes du SRAT suppose un plan de communication dynamique et opérationnel qui met en place un système d’échange et de circulation de l’information adaptée à toutes les échelles territoriales. L’objectif du plan est de permettre une meilleure appropriation du SRAT, la maitrise de ses enjeux et de ses grands chantiers.

La stratégie de communication va se fonder sur les points suivants : - Activités préparatoires de prise de contact et de sensibilisation des hauts responsables des services impliqués dans les politiques d’aménagement du territoire. - Création d’un groupe d’animation de la communication. - Organisation d’ateliers à toutes les échelles d’application des programmes et projets du SRAT. - Identification de supports de communication adaptés.

Les activités préparatoires doivent concerner les rencontres avec tous les acteurs clés de l’aménagement du territoire, tous niveaux territoriaux confondus : les structures régionales, les services techniques déconcentrés, les acteurs politiques, les structures relais de coordination et de concertation, les acteurs socioprofessionnels et associatifs. L’objet est d’une part de présenter les principes et objectifs du SRAT et ses différents projets, et d’autre part de mettre en place des cadres de concertation pour l’information et le suivi des projets du SRAT.

Les supports de communication. Par le canal des médias, les objectifs du SRAT, ainsi que ses chantiers pourront être portés à l’attention du grand public. Pour se faire, les autorités responsables du SRAT doivent s’assurer que toute la programmation ainsi que les grands enjeux des projets ont été bien portés à l’attention des organes de presse habilités à bien véhiculer les objectifs et principes du SRAT. Ainsi, il faudra identifier d’une manière exhaustive, les médias qui sont les mieux disposées à atteindre le grand public cible. Il s’agit aussi de messages radio, d’affiches et de dépliants ou de brochures conçus en fonction des objectifs du SRAT. Ainsi, la stratégie d’information/sensibilisation sera basée sur : - La conception et la diffusion de messages radiophoniques au niveau des radios publique ou privé. L’objectif de ces bandes annonce est d’informer les principales cibles. - La conception et la production de brochures de présentation du SRAT ainsi que ses programmes et projets de développement accessibles à l’ensemble des structures cibles. - La conception et la production d’affiches géantes posées au niveau des services techniques et des lieux publics fréquentés par les citoyens. Ces affiches seront axées sur les grands chantiers du SRAT, les enjeux et les objectifs majeurs.

LES INSTRUMENTS DE SUIVI-ÉVALUATION

Prévoir une démarche de suivi et d'évaluation pour la mise en œuvre du SRAT est une condition impérative pour atteindre des résultats. Un suivi-évaluation doit en effet permettre que les acteurs s'assurent de déceler les progrès et contraintes de l'utilisation de l'outil, en vue de l'améliorer. Ce système doit reposer sur des structures institutionnelles dotées de capacités d'actions et d’une légitimité incontestable pour assurer la synergie des interventions.

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SCHEMA REGIONAL D’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE DE SEGOU

 Structures de gouvernance aux différentes échelles territoriales

••• Niveau régional

Le cadre institutionnel de suivi-évaluation de la mise en œuvre du SRAT doit s’appuyer sur les structures déjà existantes. Au niveau région, le CROCSAD est fonctionnel et peut constituer la base du comité de suivi-évaluation. Il doit également intégrer des représentants des élus locaux, de la société civile (organisations de producteurs, ONG, etc.) ainsi que les partenaires techniques et financiers (PTF) pour garantir la prise en compte des contributions de tous les acteurs concernés en vue de la définition de stratégies appropriées pour remédier aux difficultés éventuelles.

Le CROCSAD pourrait assurer le secrétariat, et à cet effet, se chargera de l’élaboration - des rapports périodiques d’activités, - de la consolidation des rapports d’activités, - des indicateurs de progrès qui lui seront transmis par les cercles, selon une périodicité définie.

••• Niveau cercle

Le niveau d’organisation proposé au niveau de la région peut être reconduit au niveau local. Le Comité Local d’Orientation, de Coordination et de Suivi des Actions de Développement (CLOCSAD) sera chargé de suivre la mise en œuvre du SRAT à l’échelle du Cercle, et veillera à ce que les documents de planification élaborés par le Cercle soient en synergie avec le SRAT. En effet, le Cercle est la collectivité de niveau intermédiaire, dont la vocation est la mise en cohérence entre la Région et la Commune.

Le secrétariat technique du CLOCSAD devra - Renseigner périodiquement les indicateurs et outils de suivi des actions menées à l’échelle du Cercle, - Faire remonter ces informations au niveau régional, qui les structure.

••• Niveau commune

C’est le niveau local d’exécution en matière d’aménagement du territoire. La commune élabore et adopte son schéma communal d’aménagement du territoire et son plan de développement. La commune est partie prenante aux procédures et opération d’aménagement du territoire pour ce qui concerne son ressort territorial. Les acteurs organisationnels composés des élus locaux, des acteurs privés, de la société civile, des associations de natures diverses et le CCOSAD pourront constituer le comité de suivi. Ce comité sera chargé du suivi de la mise en œuvre du SRAT à l’échelle de la Commune. Le secrétariat technique du Comité Communal d’Orientation, de Coordination et de Suivi des Actions de Développement (CCOCSAD) devra, à cet effet :

- Renseigner périodiquement le SRAT des indicateurs et outils de suivi des actions menées à l’échelle de la Commune, - Faire remonter ces informations au niveau Cercle, qui les fait remonter au niveau de la Région.

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 Cadres de concertation pour l’information et le suivi

Avec la décentralisation, l'Etat n'est plus le seul acteur de l'aménagement du territoire. L'action publique doit être désormais concertée et négociée entre divers partenaires et acteurs à la légitimité et aux ressources différentes, les collectivités territoriales bien sûr, mais aussi les acteurs économiques (entreprises privées, projets etc.) et sociaux (associations professionnelles etc.).

La participation du public aux décisions revêt une importance particulière en matière d’aménagement du territoire. Elle doit se faire à travers un accès facile à l’information, ainsi que la nécessaire participation des citoyens à la prise de décision. Dès lors, l’organisation d’atelier ou de forum à tous les niveaux territoriaux d’implication semble être la méthode appropriée.

L’organisation des acteurs sectoriels issus de territoires administratifs ou de territoires de développement différents, autour d’une table ronde constitue le défi majeur de la gouvernance territoriale, surtout quand les objectifs, les motivations et les intentions diffèrent de part et d’autre. Les conflits d’intérêts sont toujours présents dans de telles situations mais nécessite des dispositifs de négociation, de partenariat et de compromis. La sensibilisation des acteurs intercommunaux par exemple permet d’anticiper sur ces difficultés tout en montrant les grands projets de l’aménagement du territoire qui dépassent les clivages administratifs.

Ces forums devront s’opérer à tous les niveaux territoriaux et devront rassembler les acteurs principaux y compris les Partenaires Techniques et Financiers et les acteurs de la société civile. Ils permettront d’entretenir l’esprit citoyen de la population à travers l’éveil des consciences, mais ils faciliteront également la circulation de l’information. Ces forums seront le cadre de discussions et de concertation des différents acteurs du territoire avec un système à trois dimensions : - Les autorités politiques élues sur la base d’un programme politique, dont les décisions recouvrent l’ensemble du champ politique ; - Les organisations émanant de la société civile dont la représentativité n’est pas nulle mais n’est pas non plus garantie par un quelconque processus formalisé ; - Les partenaires techniques et financiers qui sont des acteurs important du développement.

La mission de cadrage de l’État central sera permanente pour une inscription des actions et décisions dans les orientations politiques majeures du Mali.

 Modalités de suivi des projets du SRAT

Pour assurer le suivi et procéder à l’évaluation de la mise en œuvre des orientations du Schéma Régional d’Aménagement du Territoire (SRAT) il faut déterminer pour chaque orientations ou axes stratégiques retenus par le SRAT :

••• Des objectifs

Il s’agit de définir de façon consensuelle l’état ou les états positifs qu’il est souhaitable d’atteindre à l’horizon 2030.

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••• Une situation de référence Il s’agit de faire un état des lieux ou un bilan diagnostic précis présentant la situation de départ incluant, notamment, les forces, les faiblesses et les germes de changement sur lesquels il est possible de s’appuyer pour réaliser les objectifs fixés.

••• Actions à entreprendre Elles concernent l’identification de la somme d’activités qu’il faut mener.

••• Résultats attendus

Résultats attendus à la fin des actions /projet. Niveau visé à l ‘intérieur des activités retenues qui explique quel service est fourni, qui est le bénéficiaire direct du service et pourquoi et à quel objectif plus élevé le projet contribue.

••• Indicateurs

Il s’agit, en général, des mesures numériques qui permettent de comparer périodiquement les résultats obtenus aux résultats attendus.

••• Acteurs impliqués

La complexité de l’aménagement du territoire exige que les multiples acteurs du développement soient suffisamment déterminés et que les rôles et les responsabilités des uns et des autres dans la conduite des actions soient clairement établis.

••• Conditions critiques

Elles concernent toutes contraintes ou situations exogènes qui peuvent directement ou indirectement influencer la réussite du programme de développement territorial élaboré dans le cadre du Schéma Régional de l’Aménagement du Territoire (SRAT).

MISE EN PLACE D’UNE BASE DE DONNÉES INFORMATISÉE

En plus d’un cadre institutionnel adapté, un système de suivi performant des politiques et programmes passe par la disponibilité de données fiables et qui soient actualisées périodiquement. L’élaboration du diagnostic territorial a mis en évidence les limites inhérentes aux données dans la plupart des secteurs ciblés d’où la nécessité de remédier à ces insuffisances à travers les recommandations suivantes : - mettre en place et gérer des bases de données quantitatives et qualitatives complètes et fiables dans tous les domaines d’activités ; - collecter des données désagrégées et à toutes les échelles (communes, cercles etc.) - renforcer l’aptitude de la région à collecter et traiter les informations - concevoir et mettre en œuvre des programmes de formation dans les domaines de la statistique - disposer d’une base cartographique - mettre en place un SIG.

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