RAPPORT ANNUEL JAHRESBERICHT 2015 Impressum

Edition: Ecole suisse d’archéologie en Grèce (ESAG) Université de Lausanne, 1015 Lausanne, Suisse Tél. +41 21 692 38 81 E-mail: [email protected] www.unil.ch/esag Conception et rédaction: Thierry Theurillat Impression: Saxoprint.ch Tirage: 500 exemplaires sur papier recyclé Tous droits réservés. Les reproductions complètes ou partielles et la diffusion par des moyens électroniques ou autres ne sont possibles qu’avec l’assentiment préalable de l’ESAG. © 2015 Ecole suisse d’archéologie en Grèce

En couverture, photo drone d’Erétrie réalisée par André Görtz et Vanessa Festeau (2015). Sommaire | Inhaltsverzeichnis |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||

Introduction | Einleitung 4 Les activités de l’Ecole suisse d’archéologie en Grèce en 2015, K. Reber

Activités de terrain | Aktivitäten im Terrain 6 Le Gymnase d’Erétrie, G. Ackermann, R. Tettamanti et K. Reber 12 Amarynthos 2015, D. Knoepfler, A. Karapaschalidou, T. Krapf, T. Theurillat et D. Ackermann 18 The 2015 Mazi Archaeological Project, S. Fachard, A.R. Knodell et K. Papangeli 22 Baie de Kiladha 2015, J. Beck

Actualités | Aktualitäten 2015 26 Publications et conférences 28 L’ESAG au fil de l’année

Organisation | Organisation 30 Conseil de la Fondation et Conseil consultatif 30 Collaborateurs et membres scientifiques 32 Stagiaires 32 Infrastructures à Athènes et à Erétrie

Programme | Programm 2016 33 Activités de terrain et de musée ||||||| Introduction ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||

Les activités de l’Ecole suisse d’archéologie en Grèce en 2015 Karl Reber

Les activités dans le terrain a pour but d’apporter des réponses à ces Deux fouilles étaient au programme de questions. Elle se poursuivra durant les l’ESAG en 2015. La première s’est déroulée années à venir. dans le gymnase d’Erétrie, situé au pied La deuxième fouille s’est déroulée à de l’acropole. L’édifice a été dégagé à la fin Amarynthos, dans le cadre des recherches du 19e siècle par l’American Institute of sur le sanctuaire d’Artémis Amarysia. Classical Studies. Une nouvelle analyse du A l’est des terrains Manis et Stavrianou, bâtiment a été conduite par Elena Mango, acquis précédemment, la Fondation de qui en a fait le sujet de sa thèse de docto- l’ESAG, grâce au soutien de la Fondation rat de l’Université de Zurich. L’étude est Isaac Dreyfus-Bernheim, a pu acheter le Karl Reber, directeur de l’ESAG. parue en 2003 dans la collection « Eretria, terrain de la famille Baraboutis. La fouille fouilles et recherches », 13e tome de la sé- de cette nouvelle parcelle permet d’explo- rie. L’auteur est aujourd’hui professeur rer la partie orientale du grand portique d’archéologie méditerranéenne à l’Uni- découvert en 2012–2013. Les travaux de versité de Berne. Le gymnase a bénéfi- cette année ont précisé notre connais- cié de travaux de conservation et de res- sance du plan du bâtiment et de sa chro- tauration dans le cadre d’un programme nologie. Ce projet de recherche, fruit d’une européen (ESPA) dirigé par Kostas Bou- collaboration entre l’ESAG et l’Ephorie karas, épimélète en charge du site d’Eré- des Antiquités d’Eubée, est placé sous la trie. En 2013, à la demande des autorités responsabilité de Karl Reber et d’Amalia archéologiques grecques, la Fondation de Karapschalidou. La direction scienti- l’Ecole suisse d’archéologie en Grèce, avec fique en est assurée par Denis Knoepfler, le soutien financier de la Fondation de Fa- Thierry Theurillat et Sylvian Fachard, tan- mille Sandoz, a pu acquérir un vaste ter- dis que les opérations dans le terrain ont rain au sud et à l’est du gymnase. été conduites par Tobias Krapf, secrétaire L’Ephorie a étendu les travaux qu’elle scientifique de l’ESAG. conduisait dans le gymnase en direction L’ESAG a apporté son soutien adminis- du sud et de l’est, dans le terrain récem- tratif à deux projets de recherche qui se ment acquis par l’Ecole suisse. L’opération déroulent en dehors de l’Eubée. Dans le a permis le dégagement de la partie sud de cadre d’un projet Ambizione du Fonds na- la palestre et des fondations d’un second tional suisse pour la recherche scienti- bâtiment, situé à l’est du premier. Le nou- fique, Sylvian Fachard (Univ. de Genève), a vel édifice présente un plan analogue à ce- poursuivi la prospection archéologique de lui du bâtiment précédemment connu. Il la plaine de Mazi, avec pour but l’étude des est doté d’une vaste palestre, ainsi que de régions situées à la frontière entre l’Atti- plusieurs pièces et d’exèdres. On se trouve que et la Béotie. Ce projet, qu’il codirige donc en présence d’un gymnase double, avec Kalliopi Papangeli et Alex Knodell, cas unique à ce jour en Grèce ancienne, ce se déroule en collaboration avec l’Ephorie qui soulève une série de questions. Quelle des Antiquités de l’Attique de l’ouest. était la fonction de ce second bâtiment ? Julien Beck (Univ. de Genève) a entre- L’utilisation parallèle des deux édifices pris des prospections et des fouilles sous- était-elle conçue pour permettre aux dif- marines dans la baie de Kiladha (Argo- férentes classes d’âge d’utiliser simulta- lide), en collaboration avec l’Ephorie des nément les installations ? La fouille, sous Antiquités sous-marines, sous la direction la responsabilité de Karl Reber et dirigée d’Aggeliki Simosi. Cette fouille, codirigée par Guy Ackermann et Rocco Tettamanti, par Dimitra Koutsoumba, a permis l’explo-

4 Ecole suisse d’archéologie en Grèce – Rapport annuel 2015 ||||||| Einleitung ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||

Remerciements

Erétrie et L’Ecole suisse d’archéologie en Grèce remercie les autorités Amarynthos archéologiques grecques, qui lui ont accordé les autori- Mazi sations indispensables et avec lesquelles elle poursuit d’année en année une collaboration fructueuse et ami- cale. Sa gratitude va en premier lieu à Paraskevi Kalamara, directrice de l’Ephorie des Antiquités d’Eubée, et à Kostas Boukaras, archéologue responsable des sites d’Erétrie et Kiladha d’Amarynthos. Ses remerciements vont à Maria Vlazaki- Andreadaki, directrice générale des Antiquités grecques, Nikoletta Valakou, directrice des Antiquités préhistoriques et classiques, Konstantina Benisi, directrice du Service des Ecoles étrangères, Aggeliki Simosi, directrice de l’Ephorie des Antiquités sous-marines, Eleni Banou, directrice de l’Ephorie des Antiquités d’Athènes, Stella Chrysoulaki, directrice de ration d’une cité fortifiée de l’Age du Bronze l’Ephorie des Antiquités de l’Attique de l’Ouest, du Pirée et ancien (3e millénaire av. J.‑C.), aujourd’hui îles, enfin Amalia Karapaschalidou, ancienne directrice de l’Ephorie des Antiquités d’Eubée. submergée, à proximité de la plage actuelle de Lambayanna. La gratitude de l’ESAG va aux collaboratrices et collabo- rateurs du Musée d’Erétrie, notamment à Sophia Katsa- li, archéologue et Stavroula Parissi, gardienne en chef. Les activités dans le musée La commune d’Erétrie et sa maire, Amphitriti Alimbaté, Plusieurs chercheurs ont poursuivi au Mu- lui apportent un soutien constant. sée d’Erétrie leurs recherches sur le ma- Les ambassadeurs de Suisse en Grèce, SE Lorenzo Amberg, tériel provenant de différentes fouilles, et de Grèce en Suisse, SE Charalambos Manessis, ont suivi anciennes ou récentes. Parmi les tra- d’un œil attentif et favorable les activités de l’ESAG en 2015. vaux en cours, mentionnons l’étude de La marche des affaires administratives a été assurée grâce la fouille Bouratza sous la direction de à l’aide et à la collaboration de plusieurs personnes atta- Kristine Gex (ESAG) et de Sylvie Müller chées à l’Université de Lausanne, en particulier Lucienne Celka (CNRS), de la fouille de l’Athénaion Ducommun, Stéphanie Mejri, Sandra Reinders et Sébastien sous la direction de Sandrine Huber Favre (Service des ressources humaines). La comptabilité (Univ. de la Lorraine, Nancy), enfin de la du subside de recherches du Fonds national et celle de la fouille des thermes romains sous la direc- Fondation de l’ESAG ont été tenues par les collaborateurs du tion de Thierry Theurillat (ESAG), Rocco Service financier de l’Université de Lausanne, pour la Fonda- tion de l’ESAG par Dilek Oztrak. Sandrine Michoud a assuré Tettamanti (ESAG), Guy Ackermann (Univ. le secrétariat de Pierre Ducrey. La gratitude de l’ESAG leur de Lausanne) et Marc Duret (Univ. de Ge- est acquise, à toutes et à tous. nève). Marek Palazcyk (Univ. de Zurich) a L’Ecole suisse exprime enfin sa gratitude aux membres du poursuivi ses recherches sur les amphores. Conseil de la Fondation de l’Ecole suisse d’archéologie en Les thèses de doctorat suivantes sont Grèce et aux membres du Conseil consultatif. en préparation : Tamara Saggini (Univ. de Les projets ne pourraient se réaliser sans le soutien financier Genève) sur la céramique au tournant des de nombreux donateurs et mécènes. Nous exprimons ici époques archaïque et classique, Claudia notre reconnaissance au Fonds national suisse de la re- Gamma (Univ. de Bâle) sur la céramique cherche scientifique, au Département fédéral de l’économie, classique, Guy Ackermann (Univ. de Lau- de la formation et de la recherche, au Secrétariat d’Etat à la sanne) sur la céramique hellénistique et formation, à la recherche et à l’innovation, à l’Université de Simone Zurbriggen (Univ. de Bâle) sur la Lausanne et aux autres universités de Suisse, à la Fondation céramique romaine. Aude-Line Pradervand Isaac Dreyfus-Bernheim, à la Fondation de Famille Sandoz, (Univ. de Lausanne) a défendu son mé- à la Fondation Stavros Niarchos, à la Fondation Théodore Lagonico, à la Fondation Afenduli, et à plusieurs généreux moire de master sur la nécropole B/3 nord. donateurs privés. Le projet portant sur les analyses chimiques et pétrographiques de la céra- mique érétrienne, sous la direction de Syl- vie Müller Celka (direction scientifique) et Tobias Krapf (direction administrative), en collaboration avec le Fitch-Laboratory de la British School at Athens (Evangelia Kiriatzi et Xenia Charalambidou), est en- tré dans sa phase finale.

Schweizerische Archäologische Schule in Griechenland – Jahresbericht 2015 5 ||||||| Activités de terrain |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||

Le Gymnase d’Erétrie Guy Ackermann, Rocco Tettamanti et Karl Reber

Une palestre à deux cours Organisation et participants Les travaux conduits par l’Ephorie durant Le projet de fouilles dans le gymnase l’hiver 2013–2014 ont mis au jour un vaste d’Erétrie est placé sous la responsabilité de édifice à cour à péristyle, érigé à l’est du Karl Reber. Les travaux dans le terrain ont été conduits du 6 juillet au 7 août 2015 sous Gymnase. Les fouilles d’E. Mango à l’est la direction de Guy Ackermann (Université de du loutrôn B-C-D avaient déjà établi l’exis- Lausanne) et de Rocco Tettamanti (ESAG), tence de ce bâtiment qui était alors inter- qui ont également assuré l’encadrement prété comme un bain public annexe à la et la formation des stagiaires. Le relevé palestre. Les investigations conduites en topographique et photogrammétrique a été réalisé par Mathias Glaus (ESAG) et Rocco 2015 ont toutefois confirmé l’unité archi- Tettamanti (ESAG). La gestion du mobi- tecturale et fonctionnelle des deux édi- lier archéologique a été assurée par Guy fices: le Gymnase d’Erétrie est composé Ackermann, assisté par Agata Guirard (Univ. de deux corps de bâtiment mitoyens qui de Zurich). La conservation du mobilier a été constituent ensemble une palestre dotée réalisée par Charis Giannoulopoulos (ESAG) de deux cours (A et P). et Evelyne Rotzetta (HES ARC). Plusieurs étudiant-e-s ont participé à la campagne, Trois secteurs ont été explorés durant la soit en tant que responsables de secteur: campagne 2015: la partie méridionale de Cheyenne Peverelli (Univ. de Bâle) et Ilaria Gullo (Univ. de Zurich), soit en qualité de stagiaires: Carolina Branca (Univ. de Bâle), . Ce rapport préliminaire s’at- Laurence Spagolla (Univ. de Genève), Ruben tache à décrire et à illustrer les vestiges Van Doorslaer (Univ. de Ioannina), Geoffroy Luisoni, Sarah Paudex et Cédric Pernet Plan d’Erétrie avec l’emplacement du Gymnase exhumés dans un ordre à la fois topogra- (en orange). (Univ. de Lausanne), Marine Lépée (Univ. de phique, d’ouest en est, et chronologique, Lyon 2) et Roxane Tharin (Univ. de Neuchâ- du premier état aux phases d’occupation tel). Que toutes et tous soient ici remerciés les plus tardives. pour leur collaboration.

Fondations de la galerie A3 (extension au sud de la cour A, deuxième état).

6 Ecole suisse d’archéologie en Grèce – Rapport annuel 2015 ||||||| Aktivitäten im Terrain |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||

0 10m Plan pierre à pierre du Gymnase; en bleu, les sondages effectués en 2015.

La partie occidentale Dans son plan initial, l’édifice est délimité Dans une troisième et dernière phase La cour A et ses portiques d’utilisation, la cour A est réduite par Cinq sondages ont été conduits sous le ni- grande cour A n’est alors bordée que de trois l’empiètement de deux portiques à six veau de circulation de la cour A et dans l’es- portiques (A1, A2 et A4). Ce premier état doit colonnes au sud et à l’est (A5 et A6). Les pace Z. Les objectifs étaient multiples: il être placé, au vu du matériel archéologique stylobates sont alors bordés de canaux s’agissait d’abord d’observer l’implantation recolté, à la transition entre les époques en calcaire pour l’évacuation des eaux du bâtiment contre les premières pentes de classique et hellénistique, soit vers les an- usées du loutrôn B-C-D. Ce réaménage- ment de la cour semble par conséquent de construction de cette partie du Gym- Un deuxième état voit l’extension de la contemporain de la construction de la nase et enfin de récolter du mobilier dans cour A en un véritable péristyle doté d’une les niveaux de fondation pour en fixer la quatrième galerie au sud (A3). Le mobilier IIe datation. Les résultats obtenus jettent une mis au jour dans les fondations et les rem- en 2016 permettront sans doute de préci- nouvelle lumière sur l’histoire de la cour A blais associés permettent de placer ces ser l’histoire complexe de cette partie de et nous poussent à réviser les conclusions travaux dans le courant de la première la palestre. de K. Boukaras, R. C. Arndt et G. Vouzara. moitié du IIIe siècle av. J.-C.

Schweizerische Archäologische Schule in Griechenland – Jahresbericht 2015 7 Exèdre balnéaire Q1 avec une mosaïque en éclats de pierres représentant une palmette. On distingue dans le sol les traces d’un banc et de bassins pour le lavement des pieds aujourd’hui disparus.

Exèdre balnéraire O avec son médaillon de mosaïque représentant une rosette. Cinq des huit bassins pour le lavement des pieds sont conservés. Les supports d’un banc, aujourd’hui disparus, ont laissé des traces en négatif dans le sol en mortier le long des parois.

Local R, exèdre S et puits en arrière-plan.

8 Ecole suisse d’archéologie en Grèce – Rapport annuel 2015 ||||||| Aktivitäten im Terrain ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||

L’exèdre Q1 légèrement plus tardive pour l’aménage- L’exèdre S R. B. Richardson avait observé un large ment de la partie orientale: une adduc- Plus à l’est, un espace présente les mêmes escalier de trois marches dans la façade tion d’eau contourne la pièce B, si bien dimensions et une façade ionique distyle occidentale du Gymnase et y avait ainsi qu’elle semble postérieure ou contem- in antis. L’agencement de bancs est attesté restitué l’entrée principale. Le dégage- poraine du premier état. La construc- par trois blocs de fondation et deux néga- ment de cet espace en 2013 avait permis tion de l’exèdre O et des stylobates de la tifs dans la roche calcaire, destinés à l’ins- d’écarter cette hypothèse et de proposer cour P condamne cette canalisation, ce tallation de supports. Le conglomérat na- une exèdre ajoutée au plan initial du bâ- qui implique, pour l’aménagement de la turel a été ravalé pour implanter les murs timent à un moment encore indétermi- partie orientale, une datation plus basse. et disposer d’une surface plane qui a été né de son histoire. L’exèdre Q1 a fait l’ob- En l’état actuel de nos connaissances, recouverte de couches compactes d’argile. jet en 2015 de travaux de nettoyage et les deux corps de bâtiment du Gymnase Cette exèdre ne répondait pas à des fonc- de fouille qui permettent d’en préciser semblent ainsi avoir été planifiés comme tions balnéaires, mais devait plus sim- l’aménagement. On accédait à cet espace un tout dès les premières années de plement servir de vestiaire ou de salle de de plan barlong depuis le portique A2. Le l’époque hellénistique, ce que prouve la cours et de réunion. sol est une mosaïque bichrome en éclats façade M47. Mais l’édification de la cour de pierre composée de deux panneaux à péristyle P et des pièces O et S de l’ai- Les autres espaces de l’aile nord blancs bordant un tapis noir orné d’une le nord doit intervenir ultérieurement, à Entre les exèdres O et S, un puits de sec- palmette. L’un des éclats du pavement savoir dans le dernier quart du IVe ou au tion circulaire a été taillé dans le rocher est un fragment d’inscription en réem- début du IIIe siècle av. J.-C. La fouille à ve- calcaire, tandis que sa partie supérieure ploi portant un alpha caractéristique du nir de ces espaces permettra sans doute est composée d’assises de moellons. Son IIe siècle av. J.-C., si bien que la mosaïque de préciser ce premier essai de datation. ouverture était surmontée d’une im- doit dater au plus tôt de la basse époque Les ailes est et sud ne sont connues à posante margelle constituée de quatre hellénistique. Contre les murs nord, ce jour que par les travaux conduits par blocs quadrangulaires en calcaire fin, qui ouest et sud venaient s’appuyer des bancs l’Ephorie et ne seront présentés qu’après portent des traces d’usure de cordes et qui s’interrompaient, au centre du mur leur fouille, lors des prochaines cam- quatre mortaises pour l’aménagement de fond, par une large structure soutenue pagnes. Nous nous limiterons ici à dé- d’une structure de poulie. L’emplacement par deux bases. Nous proposons d’y res- crire et à illustrer la partie explorée par de ce puits dans les première pentes de tituer un grand bassin comparable aux nos soins au nord, où la galerie P1 dessert l’Acropole et son creusement dans le ro- exemplaires de la pièce B du loutrôn. L’eau deux exèdres (O et S) encadrant un petit cher naturel suggèrent qu’il pourrait de cette vasque se déversait sans doute local (R). s’agir de l’ouverture d’une citerne souter- dans une série de petits bassins en pierre raine. La vidange de ce puits se poursuive- aménagés au niveau du sol, à l’instar de L’exèdre O ra lors de la prochaine campagne. ce qui a pu être mis en évidence dans la L’exèdre O présente une façade distyle L’espace situé entre les exèdres O et S pièce D. L’exèdre Q1 revêtait une fonc- in antis. L’agencement interne de cet es- et la rue antique qui borde la façade nord tion essentiellement balnéaire. Ces ins- pace est en tous points comparable à du Gymnase est occupé par une série de tallations pour le lavement des pieds, les celui de l’exèdre balnéaire Q1. On y re- trois locaux de plan irrégulier (K1–3). Le bancs et la vasque centrale ont été récu- trouve en effet les négatifs des supports conglomérat naturel n’a pas été ravalé pérés dès la basse époque hellénistique. d’un banc installé contre les murs et in- pour constituer des sols réguliers, nous terrompu au centre de la pièce par deux proposons dès lors d’interpréter ces trois La partie orientale supports moulurés qui soutenaient sans pièces comme des locaux secondaires liés La partie orientale du Gymnase s’organise doute aussi un grand bassin. Au pied de aux activités du Gymnase en tant que autour d’une cour à péristyle (P) comptant cette vasque ont été aménagés huit pe- zones de stockage ou espaces utilitaires six colonnes par côté. Trois galeries (P1, P3 tits bassins en marbre placés devant les annexes. On devait sans doute y accéder et P4) desservent des pièces agencées sur bancs au niveau du sol, pour servir de depuis l’extérieur de l’édifice. Il nous est trois côtés du bâtiment, tandis que le qua- pédiluves. Le sol en éclats de calcaire est impossible de fixer leur date de construc- trième portique (P2) est accolé à la galerie orné d’un petit tapis carré de mosaïque tion et de cerner leur période d’utilisation, est de la cour occidentale (A4). C’est sans en son centre : des bandes en fragments mais la technique de construction mise doute à cet emplacement qu’il faut resti- de terre cuite encadrent un panneau orné en œuvre pour leurs murs suggère une tuer une porte permettant de passer d’une d’une rosace composée d’un point central datation avant la fin de l’époque hellénis- cour à l’autre. en terre cuite, de six pétales en éclats de tique. Le local triangulaire K3 est confiné E. Mango situait la construction de la marbre et de six pétales en galets brun- et principalement occupé par le puits. Le partie orientale entre 300 et 250 av. J.‑C. ocre en second plan, le tout sur un fond mur de façade s’interrompt au milieu de Le prolongement du mur de façade circulaire de galets bleu-vert. La riche po- cet espace, si bien qu’il semble avoir été M47 vers l’est témoigne toutefois d’une lychromie de cette mosaïque et l’emploi largement ouvert sur la rue nord. De K3, conception unitaire des deux corps de de fragments de terre cuite dans sa com- on passait par une ouverture étroite au bâtiment dès le premier état de 330– position nous invitent à situer sa confec- local K2, de plan trapézoïdal. Un creuse- 320 av. J.-C. environ. Un indice nous in- tion dans le courant de la basse époque ment circulaire dans le rocher pourrait vite pourtant à proposer une datation hellénistique. correspondre à l’implantation d’un pithos.

Schweizerische Archäologische Schule in Griechenland – Jahresbericht 2015 9 ||||||| Activités de terrain ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||

De K2, on accédait finalement dans la En guise de conclusion pièce K1, que D. Knoepfler propose d’in- Le Gymnase d’Erétrie présente deux parti- terpréter comme l’élaiothésion, à savoir la cularités architecturales. Les exèdres O et réserve d’huile pour le Gymnase. L’achè- Q1 intègrent en effet de grandes vasques vement de la fouille de ce vaste espace en et des bassins pour les pieds, alors qu’un forme de quadrilatère irrégulier n’a toute- tel agencement n’est pas attesté, à notre fois livré aucun argument permettant de connaissance, dans les exèdres des autres confirmer ou d’infirmer cette hypothèse gymnases du monde grec. La seconde ori- basée sur la restitution, à cet emplace- ginalité de l’édifice réside dans l’aména- ment, de la base de statue pour l’évergète gement d’une palestre à deux cours à pé- Théopompos. ristyles, alors que les autres édifices de ce A un moment indéterminé de l’époque type n’en comportent qu’une seule. Les hellénistique, la façade extérieure des deux corps de bâtiment pourraient avoir exèdres O et S et de la galerie P1 est dou- servi à la formation militaire, athlétique blée d’un mur supplémentaire de sou- et intellectuelle de deux classes d’âge qui tènement. L’assise des murs du premier disposaient chacune d’un espace réservé. Historique des recherches état est alors réhaussée dans un appareil Les deux cours pouvaient tout aussi bien 1850 Découverte d’une inscription qui soigné constitué de moellons de calcaire répondre à différentes activités. A ce stade atteste l’existence d’un gymnase à Erétrie et de blocs de réemploi. Ces travaux sont de l’exploration de l’édifice, la question ne (Décret pour le bienfaiteur Théopompos). sans doute destinés à renforcer la façade peut que rester ouverte. 1855 Découverte par G. Lampakis de nord contre les écoulements de terre et les La campagne de fouilles menée en été « l’Ephèbe d’Erétrie », statue aujourd’hui inflitrations d’eau provenant des pentes 2015 a par ailleurs permis de remonter exposée au Musée national d’Athènes. de l’Acropole. d’une génération la construction du Gym- 1895 Début des fouilles de l’Ecole améri- caine sous la direction de R. B. Richardson. L’aménagement du local R est posté- nase, puisque nous proposons de situer rieur à ces travaux. Le puits condamnait son premier état vers 330–320 av. J.-C. ou 1962 Travaux de nettoyage de la fouille américaine par V. Ch. Pétrakos. en effet l’accès à cet espace qui devait res- quelques années après. Or, cette nouvelle 1964 Sondages complémentaires ter inutilisé. L’ouverture de la pièce R sur datation concorde avec un événement par Ch. Dunant. la galerie P1 est agencée tardivement dans marquant dans l’histoire de la cité d’Eré- 1993 Début de trois campagnes de la basse époque hellénistique; son enca- trie. C’est en effet vers la même époque que sondages de vérification par E. Mango. drement comprend en effet des blocs de les Erétriens empruntent aux Athéniens 2003 Publication par E. Mango du réemploi, parmi lesquels des fragments de l’institution de l’éphébie. L’instauration tome XIII de la collection Eretria, fouilles colonnes diverses et des éclats de tuiles. de ce nouveau service obligatoire pour la et recherches, consacré au Gymnase. Un muret de fermeture est construit au formation militaire des futurs citoyens 2013 Acquisition par la Fondation de nord avec deux blocs de la margelle en semble ainsi étroitement liée à la construc- l’ESAG du terrain qui borde l’édifice au réemploi: le puits est alors définitivement tion d’un édifice répondant directement sud et à l’est ; travaux de dégagement abandonné lors de cette phase d’occupa- aux besoins de la nouvelle institution. par l’Ephorie de la partie méridionale tion tardive. du Gymnase. 2014 Mise au jour par K. Boukaras La date de l’abandon du bâtiment Choix de références bibliographiques d’un vaste bâtiment annexe à l’est. E. Mango situait l’abandon de la partie R. B. Richardson, AJA 10, 1895, 240–241 et 2015 Début d’un projet pluriannuel de fouilles et de recherches conduit orientale du Gymnase dans la première 417–420; AJA 11, 1896, 152–172. par l’ESAG. moitié du IIe siècle apr. J.-C. La fouille R. B. Richardson – Th. W. Heermance, AJA conduite en 2015 sur le reste de l’aile nord 11, 1896, 173–195. n’a toutefois livré aucun marqueur chro- Th. W. Heermance, AJA 11 (1896), 331–333. nologique aussi tardif. Le mobilier issu K. Schefold – P. Auberson, Führer durch Ere- des couches de destruction remonte en tria (Bern 1972), 99–104. effet essentiellement à la basse époque D. Knoepfler, Dédicaces érétriennes à hellénistique et au début du Haut Empire Ilithyie, AntK 33, 1990, 115–128. au plus tard. E. Mango, Das Gymnasion, Eretria XIII (2003). Deux murs pourraient toutefois appar- D. Knoepfler, Débris d’évergésie au gym- tenir à une occupation plus tardive des nase d’Erétrie, in: O. Curty (éd.), L’huile et lieux. Il s’agit de murets de fermeture de l’argent. Gymnasiarchie et évergétisme la galerie P1 et de l’exèdre S. Leur facture dans la Grèce hellénistique, (Paris 2009), très négligée semble écarter l’hypothèse 203–257. de réaménagements d’un édifice public K. Boukaras – R. C. Arndt – G. Vouzara, New encore en usage, mais fait plutôt penser Discoveries in the Gymnasion at Eretria, Médaillon de la mosaïque découverte dans à une phase d’habitat modeste dans des AntK 57, 2014, 134–141. l’exèdre O en 2015. ruines.

10 Ecole suisse d’archéologie en Grèce – Rapport annuel 2015 Erétrie, gymnase ||||||| Activités de terrain ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||

Amarynthos 2015 Denis Knoepfler, Amalia Karapaschalidou, Tobias Krapf, Thierry Theurillat, et Delphine Ackermann

Le programme d’exploration dans la ré- En l’état, seule l’étude du plan permet de Le grand portique gion d’Amarynthos vise à mettre au jour préciser la fonction de cet édifice, mais L’ensemble du portique dans l’emprise du le sanctuaire d’Artémis Amarysia, prin- on ignore si les murs latéraux se poursui- chantier a été mis au jour sur plus de 35 m cipal lieu de culte des Erétriens hors des vaient à l’ouest et s’il existait un retour de long. L’édifice se poursuit en direction murs de la cité. Les précédentes cam- de ce côté-là. On constate néanmoins une du nord et du sud, mais les tentatives pour pagnes avaient permis de dégager plu- grande homogénéité dans les proportions en préciser l’extension se sont révélées in- sieurs édifices importants des époques des vestiges mis au jour, qui présentent fructueuses. Un sondage dans un terrain géométrique à hellénistique au pied de un rapport de 4:3 (longueur de 12,06 m sur au nord n’a livré aucun vestige en rela- la colline de Paleoekklisies, où l’on loca- une largeur de 9,13 m), tandis que les deux tion avec le portique, d’où l’on déduit que lise désormais avec assurance le cœur du bases semi-engagées pour des pilastres ou ce dernier ne se prolongeait pas au-delà sanctuaire. Il s’agissait en 2015 d’ache- des colonnes séparent l’intérieur en deux d’une trentaine de mètres. Par ailleurs, ver le dégagement du long portique dans espaces de dimension identique. aucun indice en surface ne permet de si- l’emprise du chantier et, si possible, d’en On ne saurait exclure à ce stade que l’on tuer l’extrémité sud du bâtiment en direc- préciser l’extension par des sondages ait affaire à un oikos, édifice aux fonctions di- tion de la mer, distante d’une centaine de ponctuels dans les terrains voisins ; d’ou- verses que l’on retrouve en nombre dans les mètres. vrir une longue tranchée exploratrice à sanctuaires, mais sur la base de parallèles, l’est de ces vestiges, afin de préciser l’oc- notamment dans le sanctuaire de Poseidon cupation de ce secteur et sa relation avec à Sounion, et compte tenu du contexte dans l’habitat mycénien attesté sur le promon- lequel ce bâtiment s’insère, il est plus pro- Organisation et participants toire ; enfin, de fouiller l’édifice d’époque bable qu’il s’agisse d’un propylée. classique, afin d’en préciser la fonction La campagne de fouilles et relevés à (propylée ou oikos ?). La campagne de re- Amarynthos s’est déroulée du 17 août au 18 septembre 2015, sous la respon- levé architectural des blocs antiques ré- sabilité de Karl Reber (ESAG) et d’Amalia utilisés dans les églises et constructions Karapaschalidou (Ephorie des Antiquités alentours s’est également poursuivie pour d’Eubée) et sous la direction scientifique la deuxième année consécutive. On trou- de Denis Knoepfler, Thierry Theurillat vera ci-après un aperçu des principales (ESAG) et Sylvian Fachard (Université de Genève). Les travaux dans le terrain ont découvertes. été dirigés par Tobias Krapf (ESAG), avec la participation de Delphine Ackermann L’édifice d’époque classique (Université de Poitiers), Jérôme André, La principale surprise de la campagne Philippe Baeriswyl et Daniela Greger (Uni- 2014 résidait dans la découverte à l’inté- versité de Lausanne), Olga Boubounelle rieur du portique d’un édifice antérieur (Paris ENS), Leana Catalfamo (Université de Neuchâtel), Olivia Denk (Université de plan rectangulaire, dont ne subsiste de Bâle), Stephen Hart (Université de qu’une assise de fondation en carreaux de Restitution de l’édifice d’époque classique Genève) et Ruben van Doorslaer (Univer- conglomérat. Le retour de la fondation à interprété comme un propylée. sité de Ioannina). La gestion du mobilier l’est a été dégagé cette année, mais aucun de fouille a été assurée par Aude-Line niveau de circulation ou aménagement Toutefois, aucun vestige de péribole en Pradervand (Université de Lausanne). Les associé n’a pu être mis en évidence, tant lien avec cette entrée monumentale n’a relevés photogrammétriques ont été réali- sés par Thierry Theurillat et Mathias Glaus à l’intérieur qu’à l’extérieur du bâtiment. encore été mis en évidence, mais la base (ESAG). La datation du mobilier céramique La construction du portique hellénistique d’angle en saillie au nord-est pourrait a été établie par Tobias Krapf (helladique), a de toute évidence récupéré l’élévation de faire partie d’un dispositif de fermeture, Tamara Saggini (archaïque), Kristine Gex l’édifice et oblitéré toutes traces d’occupa- dont les vestiges ont dû être en partie ré- (classique), Guy Ackermann (hellénistique) tion associée. Les rares trous de pince en- cupérés par le mur arrière du portique. La et Paraskevi Kalamara (byzantin). Que tous soient chaleureusement remer- core visibles sur les lits d’attente ne suf- prochaine campagne s’attachera à confir- ciés pour leur contribution. fisent pas à restituer des élévations. mer ou infirmer cette hypothèse.

12 Ecole suisse d’archéologie en Grèce – Rapport annuel 2015 Plan général des investigations au pied de la colline de Paleoekklisies à Amarynthos depuis 2006.

Vue générale du chantier de fouilles en 2015 depuis l’intérieur du portique.

Schweizerische Archäologische Schule in Griechenland – Jahresbericht 2015 13 ||||||| Activités de terrain |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||

Plan par phases des vestiges découverts depuis 2007 dans les terrains Manis, Stavrianou et Dimitriadis. La stoa se poursuit au nord et au sud dans les terrains voisins. Au nord, un sondage dans le terrain Kokalas en 2015 n’a toutefois pas mis au jour de vestiges en lien avec la stoa.

On connaît bien en revanche l’organi- sation interne du bâtiment, réglé sur un module d’environ 5,20 m, (soit 16 pieds doriques), qui rythme la colonnade inté- rieure ainsi que la largeur de l’édifice, pré- servé à l’état des soubassements. Seule une assise de l’élévation en gros blocs de cal- caire du mur arrière du portique a échap- pé au démantèlement du bâtiment par les chaufourniers byzantins ou modernes. La tranchée de fondation de ce mur ar- rière a été en partie vidée cette année, afin de préciser le mode et la date de construc- tion de l’édifice. Son remplissage a livré de la céramique fine de grande qualité, dont quelques vases du troisième quart du IVe situer la construction du portique dans la période charnière entre les époques classique et hellénistique qu’est le règne d’Alexandre le Grand. L’édifice sera ensuite réaménagé par deux fois dans les décennies qui suivent son édification, une première fois pour installer une banquette le long du mur ar- rière, dont ne subsistent que les socles de conglomérat disposés à intervalle régu- lier pour servir de fondation, ainsi qu’une base en calcaire avec mortaise et un frag- L’esplanade arrière gnant par endroit près de deux mètres. ment de support mouluré. L’aménagement d’une porte monumen- Aucun vestige bâti n’a été découvert dans Dans une dernière phase, vers le milieu tale à l’arrière du portique, dispositif rare- la tranchée, les seules structures mises du IIIe siècle av. J.-C. (?), une porte désaxée ment attesté ailleurs, ainsi que la présence en évidence étant une fosse ou fossé ainsi est percée dans le mur arrière du portique. d’au moins cinq bases pour des stèles et qu’un niveau de circulation d’époque hel- L’imposant seuil en calcaire, dégagé en li- des statues adossées contre ce même mur, lénistique. Ce dernier, large d’une quin- mite de chantier et dont la largeur peut témoignent de l’importance de l’espace si- zaine de mètres, suggère l’existence d’une désormais être restituée à près de 2,90 m, tué entre l’édifice et les premières pentes esplanade à l’arrière du portique, sans était encadré par deux piédroits moulurés de la colline. L’ouverture d’une longue doute en lien avec le sanctuaire et les fes- et précédé par un propylée, qui achevaient tranchée exploratrice dans une parcelle tivités qui s’y déroulaient. de donner à cette entrée un aspect mo- récemment acquise à l’est du chantier Entre cette esplanade et les premiers numental. Curieusement, ce bloc mono- donne un premier aperçu de l’occupation contreforts de la colline, les couches ac- lithique présente des traces d’usure bien cusent une certaine déclivité, avec des dé- référence d’une cinquantaine de mètres pôts de pente contenant un mobilier très centrales, ce qui suggère que seul l’un des de long à travers les principaux vestiges. mélangé. La fouille s’est arrêtée à l’est sur battants de la porte était fréquemment Les niveaux antiques sont recouverts des niveaux préhistoriques peut-être en ouvert. d’un important colluvionnement attei- place, qui ont livré des céramiques de belle

14 Ecole suisse d’archéologie en Grèce – Rapport annuel 2015 ||||||| Aktivitäten im Terrain |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||

Coupe schématique restituée à travers le chantier jusqu’au pied de la colline de Paleoekklisies.

facture du Bronze Ancien à Récent. Entre du nom de Phanoklès et de sa sœur (?) médiate vers le milieu du XIXe siècle, fut ces vestiges et l’esplanade en lien avec le Kléaristè (famille originaire du dème de transporté quelques décennies plus tard portique, on suppose l’existence d’un mur Zarex dans le sud de l’Erétriade), ce pié- vers Ano Vathia, à quelque 3 km du litto- de terrasse, qu’il s’agira de repérer lors de destal portait la signature de deux artistes ral, pour servir de Table sainte dans l’église la prochaine campagne. L’extension de de grande renommée, l’Athénien Eucheir de ce village. L’inscription (IG XII 9, 142 et la fouille sur cette vaste parcelle devrait et son fils Euboulidès, que Pausanias déjà 143, cf. AntK 52, 2009, 150 et fig. 6) fait savoir ainsi faire mieux comprendre, à terme, que le piédestal de ce monument familial le rapport existant entre les dernières portait deux statues, mais faute de dessin phases d’occupation protohistorique de on ne s’expliquait pas que la double dédi- la colline et les premiers niveaux témoi- cace à Artémis, Apollon et Léto fût amputée gnant de l’installation du sanctuaire situé aussi bien à gauche qu’à droite. Un récent au pied de cette éminence côtière. Le cas examen de la pierre, dans le cadre d’une d’Amarynthos pourrait apporter un éclai- campagne de documentation et de relevés rage nouveau sur ce problème crucial en photogrammétriques des blocs dispersés archéologie égéenne. provenant du sanctuaire, a permis de dé- mentionnait à propos d’œuvres vues par terminer que ses faces latérales n’étaient ni Les monuments votifs lui en divers lieux au cours de sa Périégèse. moulurées ni inscrites, mais que deux blocs Les bases de stèles et de statues mises au Aujourd’hui, il est bien établi que ces deux supplémentaires devaient encadrer l’élé- jour contre le mur arrière du portique in- bronziers travaillèrent ensemble pendant ment conservé. Il devait s’agir d’un socle diquent que l’esplanade était un espace un court laps de temps, entre 150 et 130 - fréquenté et bien en vue, qui donnait accès avant J.-C. (Chiron 42, 2012, 229–230). C’est blablement le couronnement d’une exèdre au sanctuaire par une porte monumen- donc en cette période-là que l’Erétrien rectangulaire, sur lequel se dressaient non tale. La trouvaille en 2013 d’un fragment Phanoklès — qui n’était certainement pas pas deux, mais sans doute trois ou même de base inscrite, datant très certainement - quatre statues, vu l’ampleur du monument, de la fin du IIe siècle av. J.-C. (AntK 57, 2014, tistes pour faire confectionner la statue de d’où le fait que tant la dédicace de gauche 127 et fig. 14), rappelle que le sanctuaire l’un de ses proches parents (probablement que celle de droite empiétaient sur deux était alors très loin d’être déserté, même si, défunt) dans le sanctuaire d’Amarynthos. blocs cramponnés l’un à l’autre. C’est donc pour le moment, aucun bâtiment ne peut La seconde base de statue a connu un un édifice assez considérable, datable de la être attribué à cette époque. Nul doute que même époque que la statue d’Eucheir et ce fut même une période assez brillante, de marbre mouluré, qui se trouvait encore d’Euboulidès, qu’il faut restituer dans un si l’on en juge par la série des piédestaux sur le site du sanctuaire ou à proximité im- endroit bien en vue du sanctuaire. parvenus jusqu’à nous ou cités dans des décrets. Sur deux d’entre eux, la recherche récente apporte des précisions. L’une de ces bases de statue avait été trouvée vers 1890 dans le secteur même de la fouille actuelle, tout près du rivage. Elle fut cependant très vite déplacée et l’on doit aujourd’hui la considérer comme perdue, mais l’inscription qu’elle portait fut heureusement copiée (IG XII 9, 140). Outre la dédicace émanant d’un Erétrien

Schweizerische Archäologische Schule in Griechenland – Jahresbericht 2015 15 ||||||| Activités de terrain ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||

Bilan et perspectives encore enveloppées d’un certain mystère, Remerciements Il faut mettre au nombre des résultats les mais chaque campagne apporte son lot Dès à présent nous exprimons notre plus marquants de cette campagne la dé- d’informations sur les phases antérieures plus vive gratitude aux généreux dona- termination de la date de construction du et postérieures. Ainsi, le bâtiment in an- teurs et en premier lieu à la Fondation portique sur la base de l’abondant maté- tis interprété comme un propylée jette Isaac Dreyfus-Bernheim, qui soutient le riel provenant des tranchées de fondation une lumière nouvelle sur l’organisation programme de fouilles et recherches à et dont les composantes les plus récentes du sanctuaire à l’époque classique, tandis Amarynthos. Notre reconnaissance va appartiennent sûrement au 3e quart du que l’examen des spolia éclaire la question, également au Ministère de la Culture du IVe siècle. Il paraît donc tout à fait légi- encore passablement obscure, des phases Gouvernement grec, en particulier à la time de mettre cette construction en plus tardives de l’Artémision, qui dut pro- division des Ecoles étrangères, ainsi qu’à rapport avec la loi sur les Artémisia, tradi- fiter de l’essor économique dont put béné- l’Ephorie des Antiquités d’Eubée, en parti- tionnellement placée vers 340, mais dont ficier une partie au moins de la Grèce cen- culier à sa directrice, Paraskevi Kalamara, on a pu montrer qu’elle ne devait pas re- trale sous le premier protectorat romain. et à Kostas Boukaras, épimélète. Nous re- monter plus haut que le début du règne Après cet aperçu des travaux menés en mercions enfin M. Stamatis Kokalas, qui a d’Alexandre de Macédoine en 336 (BCH 126, 2015, concluons en esquissant quelques gracieusement mis à disposition son ter- 2002, 193). Il est même possible, désormais, perspectives de recherche à Amarynthos. rain le temps de la fouille. de voir en Diodôros fils d’Exékestos, pro- La stratégie mise en place lors de ces der- moteur de la loi en question et connu par nières campagnes a visé, d’une part, à dé- Bibliographie sélective un autre décret des années 330–325, l’un gager en extension le portique dans l’em- Knoepfler Denis, Sur les traces de l’Artemi- des principaux instigateurs du réaména- prise du chantier et à procéder à la fouille sion d’Amarynthos près d’Erétrie. CRAI gement du sanctuaire d’Amarynthos. Fait des niveaus antérieurs; d’autre part, à pré- 1988, 382–421. remarquable, les récentes fouilles dans le ciser la topographie générale du sanctuaire Ghilardi Matthieu et al., Reconstructing Gymnase d’Erétrie, dont on sait les liens par des sondages ponctuels dans des ter- mid-to-recent Holocene paleoenviron- étroits qu’il entretenait avec le hiéron rains avoisinants. Ce programme doit être ments in the vicinity of ancient Amaryn- d’Amarynthos, viennent de révéler que poursuivi et intensifié, ce qui implique un thos (Euboea, ). Geodinamica Acta c’est durant cette même époque de grande renforcement de l’équipe de fouille et une 25.1–2, 2012, 38–51. prospérité que fut amorcée la construction intensification de la récolte de fonds, pour Rapports de fouille publiés dans la revue d’un premier édifice dédié à la formation permettre à moyen terme de mettre au Antike Kunst : AntK 58, 2015, 143–150; des futurs citoyens d’Erétrie (voir supra). jour le cœur du sanctuaire, que l’on localise AntK 57, 2014, 127–133; AntK 56, 2013, 100– De part et d’autre de ce point fixe dans dans une grande parcelle située immédia- 107 ; AntK 51, 2008, 154–171 ; AntK 50, 2007, l’histoire du sanctuaire, les choses restent tement à l’ouest du portique. 135–140 ; AntK 47, 2004, 89–90.

Des offrandes hors contexte La construction du portique dans le der- Inv. M1561: sceau en serpentine rouge nier tiers du IVe siècle av. J.-C. a profondé- du « Groupe du Joueur de lyre », fin VIIIe– ment bouleversé les vestiges antérieurs VIIe siècle av. J.-C. Il figure un personnage de- et le matériel associé. Ainsi, bien que les bout à gauche, vêtu d’un pagne ligné, tenant niveaux d’époques géométrique et archaïque une lyre et à droite un oiseau lui faisant face. n’aient que rarement été dégagés jusqu’à Dans le monde égéen, ce type de mobilier présent, de nombreux objets des VIIIe et ne se retrouve qu’en contextes cultuel ou VIIe siècles av. J.-C. ont été exhumés hors funéraire, à l’instar de l’Aire sacrificielle Nord de leur premier contexte dans des remblais semble vraisemblable d’après la graphie des et du Sanctuaire d’Apollon Daphnéphoros à postérieurs. Quelques-unes de ces trouvailles lettres et la facture de l’objet. Vu la nature du Erétrie, qui en ont livré plusieurs exemplaires. sont assurément des offrandes votives, support, on ne peut guère songer à y trouver comme des fragments de boucliers en bronze la mention d’un « cratère », même si la forme ou un sceau en serpentine, d’autres sont ionique κρητήρ est bien attestée, tout au exceptionnelles par leur rareté, à l’instar des plus l’anthroponyme Κρητῆρ[ος], puisque graffiti du Haut-Archaïsme. Nous nous conten- les noms propres tirés des noms de vase ne terons ici de présenter deux objets décou- sont pas rares dans l’onomastique grecque. verts lors de la campagne 2015. Il est cependant tentant de penser que cette tuile fragmentaire était destinée au faîte de la toiture, c’est-à-dire un akrôtèrion. Si la Inv. V4924: fragment de tuile à engobe rouge forme *[α]κρητήρ[ιον] (ou quelle que soit la inscrit avant cuisson sur la tranche. Le graffi- désinence) n’est pas attestée jusqu’ici, il se- to est incomplet de part et d’autre, mais on lit rait sans doute permis de l’envisager dans le avec assurance six lettres inscrites de droite à dialecte ionien d’Erétrie comme une variante gauche en alphabet épichorique : ] ΚΡΕΤΕΡ [. régionale à partir du mot ἄκρη/ἄκρα, « pointe, Une datation vers la fin du VIIe siècle av. J.-C. sommet ».

16 Ecole suisse d’archéologie en Grèce – Rapport annuel 2015 Amarynthos, Paleoekklisies ||||||| Activités de terrain ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||

The 2015 Mazi Archaeological Project Sylvian Fachard, Alex R. Knodell, and Kalliopi Papangeli

The second field season of the Mazi Ar- chaeological Project (MAP) took place over five weeks, from 15 June to 17 July 2015. The project operates as a synerga- sia between the Ephorate of Antiquities of West Attika, Piraeus, and the Islands and the Swiss School of Archaeology in Greece (ESAG) and this season included some 28 participants. As in 2014 we used a combination of intensive and extensive archaeological survey methods, as well as photogrammetric modeling, drone-based aerial photography, multi-spectral sa- tellite imagery analysis, differential GPS mapping (DGPS), and geological studies including geological coring and soil pro- files. While investigation continued nor- th of Ancient Oinoe (Areas a and c) and in the entire Kouloumbi Plain (Area b), a Overall map of the survey area, new front was opened in the western end showing survey units (in gray) and of the Mazi Plain, which includes the sett- archaeological features (in red). presence and a significant amount of ma- lement and fortress of Eleutherai, as well terial which may be earlier; there is not, as the small Prophitis Ilias valley (Area e). however, anything clearly diagnostic of In the course of intensive and extensive EH II date. This pattern is comparable to survey, teams covered a total of 6,09 sq km, that observed in the neighboring Skour- investigating 1490 survey units, and docu- ta Plain, where Mark and Mary Lou Munn menting 216 archaeological features. observed continuity from FN to EH I, but nothing from EH II. They go on to point Prehistory out that this stands in contrast to the The discovery of a large prehistoric site at substantial expansion of settlement in Kato Kastanava, covering several hectares, this period elsewhere, and suggest that appears to be the first and primary per- Prehistoric site at Kato Kastanava. the emergence of major centers elsewhere manent settlement of the Mazi Plain in in and may have polarized the EBA. Its importance and extent await the settlement pattern, leaving this mou- documentation in full, but no other site tainous place largely abandoned. of this size has been recorded in the near After two seasons, it is worth un- vicinity. The site consists of various stone derlining the absence of MH material walls and structures, including several throughout the plain, which is surprising. large enclosures. A gridded collection re- For the LH period, further evidence of a trieved 241 chipped stone artifacts and Mycenaean settlement northwest of Oi- 426 pieces of pottery in 42 20 × 20 m survey noe was noted in 2015, while limited dis- units. The lithic assemblage was most- coveries at Eleutherai and Kondita may ly obsidian, with a few chert artifacts. reveal a more extensive occupation and While much of the material is heavily de- exploitation of the plain. After the Myce- graded and exact dates are not possible naean period, we encounter an occupatio- to determine, there is an apparent EH I nal hiatus in the Mazi Plain.

18 Ecole suisse d’archéologie en Grèce – Rapport annuel 2015 The temple of Dionysos Eleuthereus at Eleutherai after 2015 cleaning. The Archaic period , gave birth to Amphion and Zea- Confidently-dated Geometric pottery is thos, sons of Zeus. Both are mentioned by still absent from our survey collection, Homer as the first builders of the walls of but the 2015 season revealed well-dated Thebes (Hom. Od. 11.260–265). The two bro- Archaic pottery for the first time. It was thers and their mother are very strongly discovered in a mountainside cave above connected to Boeotian cult and myth. Eleutherai, first mentioned by E. Stikas in 1940. Unfortunately, the site has been Classical to Early Hellenistic much deteriorated by the activity of ille- In Classical to Early Hellenistic times, gal excavations. However, a very rich as- the main hub of settlement in the wes- semblage of surface pottery and metals, tern part of the Mazi Plain was the sett- including small fragments of decorated lement of Eleutherai. The site was briefly Bronze sheets, was collected in 2015. One excavated by Stikas, who discovered the of the most striking features of the potte- remains of a Doric temple and identi- ry assemblage is the large amount of Ar- fied it with that of Dionysos Eleuthereus chaic Corinthian aryballoi from the end of mentioned by Pausanias (1.38.8). During the 7th and early 6th century BC. Also wor- the 2015 season, we were able to clean the th mentioning are three Archaic sherds foundations of the temple. In the process, bearing a graffito. At this stage the finds, pottery and especially architectural tiles which stretch from Archaic to Roman, are were discovered, showing several phases best interpreted as offerings deposited in of rebuilding. Detailed photogrammetric the context of cult activity. The identifica- documentation and new findings will be tion of this site with the cave of Antiope used in a systematic restudy of the chro- mentioned by Pausanias (1.38.9) remains nology and architecture of the temple. a solid hypothesis. According to the le- In parallel, the intensive survey of the gend, this is where Antiope, daughter of settlement site and the surroundings

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fields yielded densities of pottery and Late Hellenistic to Late Roman another bowl belonging to the Zeuxippus tile among the highest in Area e. Under Starting in the 2nd century BCE, signs of oc- subtype dating to the 13th – 14th century current circumstances, our impression cupation become harder to find through- points to the continuation of activities in is that Eleutherai should be understood out the Mazi plain. It is far too early to the Late Byzantine period and correspond as a proper “town” rather than a village: suggest a Late Hellenistic abandonment, with the Frankish period of the tower. the pottery indicates habitation from the but based on surface ceramics, activi- Kondita appears to be the largest Middle Classical to the Late Roman period scatte- ty appears to be dramatically reduced in Byzantine and Frankish settlement of the ring over an area of more than 6 ha. the following three centuries. Such a low Mazi Plain. The intensive survey also included the visibility is contrasted by the dense occu- In the 15th century, the region is marked fortress of Eleutherai, which dominates pation witnessed throughout the plain in by the arrival of the Arvanites popula- the town some 500 m to the west. This re- the Late Roman period, where every main tions. The villages were known as the Der- vealed an abundant collection of surface hub of settlement is reoccupied. Late An- venochoria and were granted some level pottery and tiles belonging to the Early tique repairs are recorded at the walls of of autonomy during the Turkish occupa- Classical (second half of the 5th century) Oinoe, as well as the Eleutherai fortress. tion. Villia was part of the Megala Derven- to Early Hellenistic periods (3rd century), Such actions may reflect a climate of in- ia, which controlled the passage between with signs of Late Roman occupation as security in the area, due to repeated inva- central Greece and the Peloponnese, a well. Among the finds was a Mycenaean sions throughout central Greece. The loca- strategic role they kept until the War of kylix stem, which suggests, for the first tion of the Mazi Plain on the main routes Independence—yet another example of time, Bronze Age activity on the fortress between Northern Greece, Attica and the the long-term significance of this region hill. In parallel, the entire fortress and Peloponnese, make it a region of consid- as a crossroads and borderland. its immediate surroundings were map- erable interest in relation to such events. ped with DGPS and drone photography. Conclusions 3D photogrammetry models of the W The Byzantine period In sum, the 2015 season of the Mazi Ar- and NW curtains and towers were built. In the 11th century, the Monastery of Osios chaeological Project has expanded subs- A systematic program of reconnaissance Meletios became one of the major monas- tantially our knowledge of the long-term was conducted on the ground, which pro- tic centers of Central Greece. Positioned history of the Mazi Plain, as well as the duced significant results. Wheel ruts were between two of the most important cities larger intersection of Attica, Boeotia, and spotted in the bedrock for the first time, (Athens and Thebes) in the Hellas Thema, the Megarid. Findings complement well confirming that cart traffic could cross its influence reorganized communication the predominantly Classical and Roman the fortress. Several architectural ele- routes through the mountains, promot- materials documented in 2014, revealing ments, including new stretches of poly- ing in particular the route through Pyli substantial settlements of the Prehisto- gonal walls intra muros, indicate the exis- and the Portes pass, dotted with parala- ric and Byzantine periods, as well as the tence of a building phase that preceded vria belonging to the Monastery. In the extent and diachronic nature of the lands- the construction of the larger 4th-century 12th century, the settlement pattern in cape surrounding the well-known site of fortress. This has never been suggested the Mazi Plain changed dramatically. The Eleutherai. Further work in 2016 will com- before and appears to be a major break- historical settlements of Eleutherai and plete the field survey in the middle of the through in the understanding of the site, Oinoe had seemingly been abandoned for plain (Area d) and provide the opportunity which is among the best examples of mi- a long time. The main hub of settlement for much needed further exploration and litary architecture in Mainland Greece. was by then the plateau of Kondita, locat- study of the sites, features, and artifacts Finally, new photogrammetric docu- ed higher on the hills of Mt Pastra, domi- that comprise the increasingly exciting, mentation and analysis of the inscription nating the plain from above while being diachronic archaeological record docu- at the Plataia Gate were undertaken, shed- safely hidden from the road in the plain. mented over the first two seasons of field- ding substantial new light on its content The site, stretching around a tower, pro- work. and context. Three-dimensional modeling duced large quantities of Middle and Late and radiance scaling revealed certain diffe- Byzantine pottery, including glazed deco- rences in letters from previous readings. rated tablewares. The substantial size of More detailed study is necessary, but a pre- the site is noteworthy, with a clearly de- liminary read by Nikos Papazarkadas sug- fined ceramic scatter covering an area of gests that the inscription is a sort of cus- some 30 ha. The dates of the pottery sug- toms regulation from the 3rd century CE. gest activity in the area before the arriv- The inscription suggests the presence of al of the Franks, who came after the Con- Boeotian officials at the fortress. quest of Constantinople in 1204. However,

20 Ecole suisse d’archéologie en Grèce – Rapport annuel 2015 Eleutherai ||||||| Activités de terrain ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||

Baie de Kiladha 2015 Julien Beck

Le projet Baie de Kiladha a débuté en 2012. qu’un établissement du Bronze Ancien Son objectif est l’étude des fonds marins à quelques centaines de mètres plus au d’une petite baie dans le sud-est de l’Ar- nord, au large de la plage de Lambayanna. golide, à la recherche de ce qui pourrait En 2015, le projet Baie de Kiladha réunis- être le premier village d’Europe, et de sait l’Université de Genève, sous l’égide de toute autre trace d’activité humaine pré- l’Ecole suisse d’archéologie en Grèce, et le historique. Les méthodes employées dé- Service grec des Antiquités sous-marines. pendent de disciplines et de spécialistes Les recherches étaient concentrées sur divers, mêlant sciences naturelles et deux secteurs : Franchthi et Lambayanna. sciences humaines. La première année, le projet regroupait l’Uni- versité de Genève et le Organisation et participants Laténium, sous l’égide de La campagne a eu lieu du 13 juillet au l’Ecole suisse d’archéolo- 14 août. Elle était dirigée sur le terrain, du côté grec, par D. Koutsoumba (Service grec gie en Grèce et en collabo- des Antiquités sous-marines), et du côté ration avec le Service grec suisse par l’auteur (Université de Genève). des Antiquités sous-ma- Tous deux tiennent à remercier A. Simosi, rines. Un levé bathymé- directrice du Service grec des Antiquités trique a été réalisé à cette sous-marines, et K. Reber, directeur de occasion dans la baie, au l’Ecole suisse d’archéologie en Grèce, ainsi que I. Kraounaki (étude du mobilier large de la grotte préhis- archéologique, Service grec des Antiqui- torique de Franchthi, à tés sous-marines),P. Birchler Emery (étude l’aide d’un échosondeur à du mobilier archéologique, Université de mono-faisceau. Genève), G. Bobov (archéologue, Sofia), En 2013, dans le cadre d’une coopération G. Nomikos (responsable plongée, Athènes), entre l’Université de Genève et le Service Le secteur de Franchthi A. Laskaridou (archéologue, Kranidhi), F. An- selmetti (géologue, Université de Berne), grec des Antiquités sous-marines, un nou- La couche atypique découverte dans la J.-P. Hermand (spécialiste en acoustique, veau système de carottage était testé au baie en 2014 se trouve sous environ 10 m Université Libre de Bruxelles), D. Sakellariou même endroit. d’eau et 2–2,5 m de boue marine. Pour en (géologue, Hellenic Centre for Marine Re- En 2014, le projet Baie de Kiladha fai- connaître la nature, deux méthodes ont search), A. El Kashef (ROV), la municipalité sait partie intégrante de l’expédition Ter- été choisies en 2015 : de Kranidhi (dont le maire actuel, D. Sfiris, et son prédécesseur, D. Kamizis), A. Seni ra Submersa de l’Université de Genève, en –– le carottage par piston. Une équipe de (Kiladha), K. Pappas et la société Selonda collaboration avec le Centre hellénique géologues de l’Université de Berne, (Kiladha), la famille S. Livanos (Kiladha), les de recherches maritimes, le Service grec sous la direction de F. Anselmetti, a sociétés Meylan Publicité + Signalétique, des Antiquités sous-marines, PlanetSolar, procédé à plusieurs prélèvements à BBH Solutions Visuelles et Synerisk Assu- le Laténium et l’Ecole suisse d’archéolo- partir d’une plateforme en mer. Huit reurs, sans le précieux soutien desquels une gie en Grèce. Il s’agissait d’étudier les pay- sites de carottage ont été retenus, dont telle campagne n’aurait pas été possible. Les stagiaires présents en 2015 faisaient sages préhistoriques submergés dans la une moitié à l’endroit de la couche aty- soit partie du programme étudiants, comme partie orientale du golfe Argolique, dont la pique, et l’autre plus au nord, vers la C. Bridel et F. Higelin (Université de Genève), baie de Kiladha. Les recherches ont révélé, grotte de Franchthi, où un village pré- N. Dhahbi (Université de Lausanne), T. Ker- outre les paléo-plages correspondant à la historique aurait aussi pu se trouver schenmeyer (Université Paris I) et M. Surdez variation du niveau de la mer au cours de d’après les premiers carottages effec- (Université de Berne), soit du programme vo- centaines de milliers d’années, la présence tués sur place par une équipe améri- lontaires, comme D. Mester (du 13 juillet au 7 août), M. Rahire et R. Sauterel-Tergalinsky d’une couche atypique dans la baie de Ki- caine à la fin des années 1970 et au dé- (du 13 au 24 juillet). ladha, proche du village moderne, ainsi but des années 1980 ;

22 Ecole suisse d’archéologie en Grèce – Rapport annuel 2015 Des géologues de l’Université de Berne procèdent à des prélèvements par carottage à partir d’une plateforme.

–– la modélisation géo-acoustique des Les données obtenues à partir des deux plongeurs, en apnée ou en scaphandre fonds marins. Un spécialiste en acous- méthodes devront encore être analysées autonome selon la profondeur (entre 1 et tique de l’Université Libre de Bruxelles, avant que ne soient connus les premiers 3 m). Trois semaines ont été nécessaires Jean-Pierre Hermand, a étudié depuis résultats. Les carottes de 2015, qui pour la pour couvrir l’ensemble, au cours des- une petite embarcation la propaga- plupart ont atteint la surface dure du pa- quelles environ 6'000 objets ont été re- tion de sources sonores internes à la léo-paysage, entre 1,5 et 7 m sous le fond cueillis sur le fond marin. baie (moteurs diesels de bateaux de marin, seront étudiées dans un labora- En parallèle à la prospection, des vues pêche ou d’autres navires), dans le but toire spécialisé de l’Université de Berne. sous-marines ont été réalisées à la verti- de caractériser le sous-sol marin tant Qu’il y ait ou non des vestiges préhisto- cale de certaines structures architectu- à l’endroit de la couche atypique que riques à leur base, les sédiments boueux rales, afin de créer des photomosaïques dans la zone plus proche de la grotte contenus dans leur partie supérieure qui, à l’aide de logiciels appropriés, per- de Franchthi. À notre connaissance, témoigneront de l’évolution environne- mettront de les reconstituer à l’échelle. c’est la première fois qu’une telle mé- mentale et climatique des millénaires qui Leur taille et leur orientation ont aussi été thode est utilisée dans un contexte de se sont écoulés depuis que le paléo-pay- enregistrées. Un petit sous-marin télégui- recherche archéologique. sage en question a été submergé. Quant à dé (ROV) a été utilisé de même pour ob- la modélisation géo-acoustique des fonds tenir des reconstitutions en 3D des fonds marins dans la baie, elle a révélé des dif- marins. férences significatives entre la zone de la Ces travaux ont révélé l’existence d’une couche atypique et celle plus proche de la cité dont les fondations en pierre sont grotte de Franchthi: ces différences pour- préservés sur une surface d’au moins raient-elles être liées à la présence d’un 1,2 ha. Elle était composée de bâtiments village préhistorique ? de plan rectilinéaire, circulaire ou absi- dal. Les murs varient du point de vue de la Le secteur de Lambayanna taille, des techniques de construction uti- L’établissement du Bronze Ancien décou- lisées ou de l’orientation. Certains d’entre vert en 2014 au large de la plage de Lam- eux sont conservés sur une longueur de bayanna a fait l’objet d’une prospection plus de 10 m. Des surfaces dallées (faites intensive en 2015. Pour ce faire, une grille de grandes pierres plates) apparaissent de 240 m sur 100 m, divisée en 70 carrés à des endroits spécifiques de l’établisse- de 20 m sur 20 m, a été établie sur toute ment, et devaient appartenir à des rue ou l’étendue du site. Chaque carré, dont les des espaces ouverts. Des portions du mur Modélisation géo-acoustique des fonds coins étaient matérialisés par des bouées de fortification extérieur ont été décou- marins par Jean-Pierre Hermand. en surface, a ensuite été exploré par des vertes, ainsi que les fondations d’au moins

Schweizerische Archäologische Schule in Griechenland – Jahresbericht 2015 23 ||||||| Activités de terrain ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||

Structures architecturales sous-marines (surface dallée) et grille de prospection dans le secteur de Lambayanna en 2015.

trois structures massives (18 m × 10 m) en Parmi les objets en pierre retrouvés sur Activités de formation des étudiants pierre en forme de fer à cheval, qui lui le fond marin, on compte des meules et et de sensibilisation du public étaient reliées (des tours ?). Dans sa par- d’autres éléments de mouture, ainsi que Parallèlement à la recherche, un soin tie conservée, le mur de fortification, fait des lames d’obsidienne de production lo- particulier a été porté à la formation de grandes pierres plates ou de rochers cale, comme le prouve un nucléus retrou- des étudiants, par le biais de deux écoles sphériques, peut atteindre une épaisseur vé sur place, même si la matière première d’été (l’une portant sur la céramique néo- de 2,3 m, ce qui correspond à d’autres provenait à l’origine de Mélos. lithique expérimentale, et l’autre sur constructions similaires de la même pé- l’étude des paysages préhistoriques sub- riode en Grèce. Les « tours », en revanche, Recherche future mergés), ainsi qu’à la sensibilisation du sont d’une taille inédite en Grèce pour L’analyse des données provenant du sec- public, sous forme de visites guidées l’époque (celles de Lerne, le site de réfé- teur de Franchthi, couplée aux résultats sous-marines à Lambayanna, pour les en- rence pour la période en Grèce continen- de l’expédition Terra Submersa et des fants et pour les adultes. Une exposition tale, ont une forme similaire mais ne font travaux américains autour de la grotte, trilingue (anglais, grec, français) sur les que 5 m sur 3 m). permettront de mieux orienter les re- résultats préliminaires de la campagne Parmi les quelque 6'000 objets retrou- cherches concernant le premier village 2015 a aussi été conçue — elle a déjà été vés à Lambayanna, la céramique domine, d’Europe. Elle servira aussi à tester l’effi- montrée à l’Université de Genève et doit avec à peu près 5'000 fragments. Il s’agit cacité de la méthode géo-acoustique dans encore l’être à Kranidhi. Enfin, pour la pour l’essentiel d’une production typique le cadre de l’étude des paysages préhis- première fois, les réseaux sociaux sur in- du Helladique Ancien II, qui appartient au toriques submergés. Quant au secteur de ternet ont été utilisés pour communiquer milieu du 3e millénaire avant l’ère chré- Lambayanna, la taille de l’établissement, avec le public et les étudiants (page Face- tienne. Elle comprend des bols de toutes son remarquable état de conservation et book et compte Twitter « Terra Submersa »). tailles, comme les « saucières » caracté- son système défensif d’un genre inconnu ristiques de l’époque. L’argile a aussi ser- à ce jour, tout comme la quantité et la qua- vi à confectionner d’autres objets, dont lité du mobilier archéologique retrouvé des « spatules » à l’usage inconnu, des fu- en surface, en font un site exceptionnel, saïoles attestant la production de fil sur dont l’étude permettra de porter un re- le site, ou des tuiles indiquant la présence gard nouveau sur une période encore mal de bâtiments d’une certaine envergure. connue en Grèce continentale.

24 Ecole suisse d’archéologie en Grèce – Rapport annuel 2015 Kiladha, Lambayanna ||||||| Actualités 2015 |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||

Publications

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26 Ecole suisse d’archéologie en Grèce – Rapport annuel 2015 ||||||| Aktualitäten 2015 ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||

Conférences

Ackermann Guy, Deux cités dans la péri- ter’s wheel in south-western Balkans, in: Seminar in Classical Archaeology, phérie. Les répertoires céramiques d’Ar- in: 21st annual meeting of the EAA, Glas- Oxford 23 mai 2015. gos et d’Erétrie à la haute époque hellé- gow 2–5 septembre 2015. Theurillat Thierry – Ackermann Guy, From nistique, in: International Association Krapf Tobias, Η Ύστερη Εποχή του Χαλ- Classical Loutron to Roman Thermae: for Research on the Pottery of the Hel- κού στην Εύβοια: νεότερη συμβολή από A Romanization of the Baths at Eretria ?, lenistic Period (IARPotHP), Lyon 5–8 no- τις ανασκαφές της Ελβετικής Αρχαιο- in: International Conference « What’s vembre 2015. λογικής Σχολής, in: 5e Conférence « Το new in Roman Greece », Athènes 8–10 oc- Charalambidou Xenia – Kiriatzi Evangelia – αρχαιολογικό έργο Θεσσαλίας και Στερέας tobre 2015. Müller Noémi – Georgakopoulou Myr- Ελλάδας », Volos 26 février – 1er mars 2015. Verdan Samuel, Four Weddings and a Fu- to – Μüller Celka Sylvie – Krapf Tobias – Krapf Tobias, Regionality in the Middle neral: The Use of 7th Century B.C. Ampho- Verdan Samuel – Huber Sandrine – Gex Helladic Period: replacing Attica in its rae in the Cyclades, Euboea and Boeotia, Kristine – Ackermann Guy – Palaczyk wider context, in: Conférence internatio- in: Greek Archaeology Group Conference, Marek – Maillard Pauline, Eretrian ce- nale «Athens and Attica in prehistory», Oxford février 2015. ramic production through time: an inter- Athènes, 27–31 mai 2015 Verdan Samuel, Euboean Chrusia. Aspects of disciplinary approach, in: 13th European Ghilardi Matthieu – Müller Celka Sylvie – Gold Production and Circulation in the Meeting on Ancient Ceramics, Athènes Theurillat Thierry – Fachard Sylvian – Early Iron Age Aegean, in: Oxford Aegean 24–26 septembre 2015. Vacchi Matteo, Human and Holocene Seminar, Oxford février 2015. Huber Sandrine, Des images au service des landscape dynamics: the case study of Verdan Samuel – Lemos Irini, Lefkandi and premiers rituels à Érétrie, in: Colloque Eretria (Euboea, Greece), in: Colloque Eretria: A Tale of Two Sites, in: Seminar in « Rituels en image – Images de rituels », Geomedislands, « The Geoarchaeology Classical Archaeology, Oxford avril 2015. Université de Genève, 12–14 mars 2015. of the Mediterranean Isands », Cargèse Verdan Samuel, Means of Exchange in ‘Eu- Huber Sandrine, L’installation du panthéon 30 juin–2 juillet 2015. boean’ Networks: A Supra-regional Sto- d’une cité-mère grecque, l’exemple d’Éré- Müller Celka Sylvie – Kiriatzi Evangelia – ry (?), in: Colloque international « Re- trie, in: Colloque « Quand naissent les Charalambidou Xenia – Müller Noémi, gional Stories toward a New Perception dieux: fondation des sanctuaires an- Early Helladic II–III Pottery Groups from of the Early Greek World », Université de tiques. Motivations, agents, lieux », Rome Eretria (Euboea), in: Workshop « Pottery Thessalie (Volos) juin 2015. 17–20 juin 2015. Technologies and Sociocultural Connec- Huber Sandrine, Au menu ou à la carte? Ban- tions between the Aegean and Anatolia quets et pratiques alimentaires dans les during the 3rd millennium BC », Vienne sanctuaires en Grèce ancienne, in: III Con- 22–23 octobre 2015. greso Internacional sobre Estudios Cerá- Pajor Ferdinand, Eduard Schauberts Reise micos, Gela 15–19 septembre 2015. nach Euboia und auf die Sporaden im Huber Sandrine, Sacrum facere, in: Quarto Jahr 1847. Ein Arbeitsbericht, in: Haus- Seminario di Archeologia del Sacro, « Im- kolloquium des Deutsches Archäologi- magini di donne – immagini di rituali – sches Institut, Berlin 21 mai 2015. immagini rituali. I devoti in immagine Reber Karl, Daily life in classical and hel- nell’Eretria arcaica », Università degli lenistic Eretria, in: Seminar in Classical Studi di Trieste 3–4 octobre 2015. Archaeology, Oxford 4 mai 2015. Knoepfler Denis – Fachard Sylvian, Cin- Theurillat Thierry, Erétrie à l’époque ro- quante ans pour découvrir le sanc- maine – les résultats des fouilles de tuaire d’Artémis à Amarynthos dans l’île l’Ecole suisse d’archéologie en Grèce, in: d’Eubée: un succès scientifique de l’École Colloque Edocsa « Romanisation – débat suisse d’archéologie en Grèce, in: Ar- autour d’un terme disputé », Genève 7–9 chéone, Neuchâtel 11 février 2015. mai 2015. Krapf Tobias – Gori Maja, From the hub Theurillat Thierry, Searching For Artemis: to the wheel’s rim. The adoption of pot- The Sanctuary At Amarynthos, Euboea,

Schweizerische Archäologische Schule in Griechenland – Jahresbericht 2015 27 ||||||| Actualités 2015 |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||

L’ESAG au fil de l’année

Nouveau secrétaire scientifique à Athènes Exposition Philippes (1914–2014) Tobias Krapf (université de Bâle), le nou- Pour célébrer les 100 ans de recherches veau secrétaire scientifique de l’ESAG, est de l’Ecole française d’Athènes à Philippes entré en fonction le 1er janvier 2015. Spé- (1914–2014), une exposition réalisée par cialiste de l’époque préhistorique, il tra- l’Ecole française d’Athènes en collaboration vaille sur le matériel de l’Âge du bronze avec l’ESAG a été présentée à l’Université dégagé par les fouilles suisses d’Erétrie et de Lausanne du 1er au 29 mars et à l’Univer- sur le site d’Amarynthos. L’une de ses pre- sité de Genève du 7 avril au 7 mai. La parti- mières missions fut de guider le Secré- cipation de l’ESAG trouve son origine dans taire d’Etat Jacques de Watteville et ses l’implication des archéologues suisses Paul collaborateurs sur l’Acropole d’Athènes, Collart, Pierre Ducrey et Cédric Brélaz dans en marge des entretiens que le diplomate l’exploration et l’étude du site de Philippes. suisse conduisait avec le nouveau Gou- Un grand nombre des photographies pré- vernement grec issu des élections de jan- sentées dans le cadre de l’exposition pro- vier 2015. Parmi les visites de personna- viennent du Fonds Collart conservé à l’Uni- lités du monde politique, signalons celle versité de Lausanne. Rappelons que Paul du conseiller national Cédric Wermuth, Collart a dirigé de 1952 à 1954 et en 1966 la qui assista à la fête du 1er août à Erétrie mission archéologique suisse qui a dégagé, et à l’inauguration de la Place de l’Ecole conservé et étudié le sanctuaire de Baalsha- suisse. min à Palmyre. Cet édifice a été détruit en été 2015 par les djihadistes. Conférence annuelle à Athènes La conférence annuelle de l’ESAG a eu lieu SE Lorenzo Amberg, le 12 mars 2015 dans l’auditoire du Musée ambassadeur de Suisse en Grèce de l’Acropole à Athènes. Après le rapport Le 24 juillet, le directeur et le secrétaire des activités de l’ESAG en 2014 par son di- scientifique ont représenté l’ESAG à la cé- recteur, Karl Reber, le conférencier invi- rémonie d’adieu de SE Lorenzo Amberg, té, Jean Terrier, archéologue cantonal du ambassadeur de Suisse en Grèce de 2010 Canton de Genève et nouveau membre du à 2015, dans les jardins de la résidence Conseil de la Fondation de l’ESAG, a pré- de l’ambassade à Athènes. L’ambassa- senté le sujet suivant : « La mission ar- deur Amberg est un fidèle ami et soutien chéologique de l’Université de Genève en de l’ESAG. Il a pour successeur SE Hans- Croatie. 11 ans de recherches dans l’an- Rudolf Hodel. cienne cité médiévale de Guran, Istrie ». Colloque Geomedislands L’ESAG a co-organisé le colloque Geome- dislands, The Geoarchaeology of the Me- diterranean Islands, du 30 juin au 2 juil- let à l’Institut d’études scientifiques à Cargèse en Corse, dans le cadre du projet de recherche sur les paysages antiques d’Erétrie et d’Amarynthos, réalisé en col- laboration avec Matthieu Ghilardi (CNRS France), qui organisait le colloque.

28 Ecole suisse d’archéologie en Grèce – Rapport annuel 2015 ||||||| Aktualitäten 2015 ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||

« Πλατεία της Ελβετικής Αρχαιολογικής Σχολής » Après les festivités de 2014 qui marquèrent les 50 ans du début des fouilles suisses à Erétrie, l’Ecole suisse d’archéologie en Grèce a célébré en 2015 le 40e anniversaire de sa création. En effet, en 1975, la mis- sion archéologique qui était à l’origine des fouilles suisses d’Erétrie a été reconnue officiellement par le Gouvernement grec en qualité d’Ecole suisse d’archéologie en Grèce (ESAG). Dans l’histoire de la création des ins- tituts d’archéologie étrangers actifs en Grèce, l’Ecole suisse occupe la 7e place. Elle compte ainsi parmi les plus anciennes des 17 Ecoles ou Instituts archéologiques de Grèce, toutefois loin derrière la grande Conférences et portes-ouvertes aïeule, l’Ecole française d’Athènes, dont la à Amarynthos fondation remonte à 1846. La campagne de fouilles 2015 à Ama- cherches à Amarynthos, a évoqué le culte Cet anniversaire, et plus encore le fait rynthos a été l’occasion de présenter le de la déesse Artémis Amarysia et discuté que les archéologues suisses poursuivent résultat d’une décénnie de recherches de la localisation de son sanctuaire dans des fouilles et des recherches à Erétrie archéologiques dans le sanctuaire d’Arté- la région. Tobias Krapf, secrétaire scienti- depuis 51 ans, ont poussé la commune mis Amarysia. Une série de conférences fique de l’ESAG et directeur du chantier de d’Erétrie à conférer à l’ESAG un honneur données sur la place du village le 16 sep- fouille, a quant à lui présenté les résultats particulier : le Conseil communal a décidé tembre a attiré plus de 400 personnes. des investigations archéologiques gréco- en effet de donner à une place publique si- Après l’introduction de Paraskevi Kala- suisses qui se sont déroulées de 2006 à tuée au centre de la ville le nom de « Place mara, directrice de l’Ephorie des Antiqui- 2015 au pied de la colline de Paleoekklisies. de l’Ecole suisse d’archéologie », Πλατεία tés d’Eubée, Amalia Karapaschalidou, an- Le lendemain, la journée portes-ouvertes της Ελβετικής Αρχαιολογικής Σχολής. cienne directrice de cette même éphorie a vu un public nombreux visiter le chan- La place fut inauguré le 1er août, jour et actuelle co-responsable du projet de re- tier de fouilles. de la Fête nationale suisse, par la maire d’Erétrie, Amphitriti Alimbaté, et le direc- teur de l’ESAG, Karl Reber, dans une céré- monie à la fois amicale et solennelle, en présence de l’Ambassadeur de Suisse en Grèce, SE Lorenzo Amberg, du représen- tant de la Périphérie d’Eubée, Dimitris Argyris, du conseiller national Cédric Wermuth, du vice-président de la Fon- dation de l’ESAG et ancien directeur de l’Ecole, Pierre Ducrey, ainsi que de nom- breux stagiaires et amis de l’Ecole.

Schweizerische Archäologische Schule in Griechenland – Jahresbericht 2015 29 ||||||| Organisation ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||

Conseil de la Fondation Membres scientifiques Pascal Couchepin, Président Delphine Ackermann (Univ. de Poitiers) Pierre Ducrey, Vice-président Etudes d’épigraphie et de prosopographie Matthieu Honegger, Membre ▸▸ [email protected] Karl Reber, Directeur Danielle Ritter, Membre Guy Ackermann (Univ. de Lausanne) Peter Schöpf, Membre Recherches sur la ville d’Erétrie à l’époque hellénistique, Jean Terrier, Membre dans le cadre d’une thèse de doctorat. Co-direction de la fouille dans le gymnase d’Erétrie. Collaboration à la publication des thermes d’Erétrie. Conseil consultatif ▸▸ [email protected] S.E. Lorenzo Amberg, Ambassadeur de Suisse en Grèce Lorenz Baumer, Représentant de l’Univ. de Genève Philippe Baeriswyl (Univ. de Lausanne) Véronique Dasen, Représentante de l’Univ. de Fribourg Recherches sur Argos à l’époque mycénienne, Hédi Dridi, Représentant de l’Univ. de Neuchâtel dans le cadre d’une thèse de doctorat. Kristine Gex, Ad personam Collaborateur à la fouille à Amarynthos. Martin Guggisberg, Représentant de l’Univ. de Bâle ▸▸ [email protected] Andreas Guth, Ad personam Evangelos Kaloussis, Représentant des industriels suisses Julien Beck (Univ. de Genève) en Grèce Direction des fouilles sous-marine à Kiladha. Denis Knoepfler, Ad personam ▸▸ [email protected] Konstantin Kokkinos, Représentant de la Colonie suisse de Grèce Solange Bernstein (Univ. de Lausanne) S.E. Charalambos Manessis, Ambassadeur de Grèce en Suisse Publication des lampes découvertes dans les fouilles Elena Mango, Représentante de l’Univ. de Berne suisses à Erétrie. Anne de Pury-Gysel, Ad personam ▸▸ [email protected] Karl Reber, Représentant de l’Univ. de Lausanne Christoph Reusser, Représentant de l’Univ. de Zurich ​Francesca Dell’Oro (Univ. de Zurich) Recherches sur le dialecte eubéen dans le cadre d’une thèse d’habilitation. Collaborateurs ▸▸ [email protected] Thierry Theurillat, Secrétaire scientifique de l’ESAG à Lausanne Valentina di Napoli (ESAG) Tobias Krapf, Secrétaire scientifique de l’ESAG à Athènes Collaboration à la publication du Sébasteion d’Erétrie. Valentina di Napoli, Secrétaire administrative de l’ESAG ▸▸ [email protected] à Athènes Rocco Tettamanti, Collaborateur scientifique Brigitte Demierre Prikhodkine (Univ. de Lausanne) Mathias Glaus, Architecte Recherches sur le verre et sur l’époque paléochrétienne Sandrine Michoud, Secrétaire administrative à Lausanne à Erétrie. Charis Giannoulopoulos, Conservateur et restaurateur ▸▸ [email protected] Kostas Evangeliou, Intendant à Erétrie Takis Petroyannis, Jardinier à Erétrie Marc Pierre Duret (Univ. de Genève) Maria Makropoulou, Femme de ménage à Erétrie Collaboration à la publication des thermes d’Erétrie. Paraskevi Voula, Femme de ménage à Athènes ▸▸ [email protected]

30 Ecole suisse d’archéologie en Grèce – Rapport annuel 2015 ||||||| Organisation ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||

Sylvian Fachard (Univ. de Genève) Marek Palaczyk (Univ. de Zurich) Direction des prospections à Mazi, Attique. Etudes des amphores des fouilles Bouratza et des thermes Co-direction scientifique de la fouille à Amarynthos. à Erétrie. Collaboration au projet d’étude géomorphologique ▸▸ [email protected] d’Erétrie et d’Amarynthos. ▸▸ [email protected] Aude-Line Pradervand (Univ. de Lausanne) Etude de la nécropole B/3 Nord à Erétrie dans le cadre d’un Claudia Gamma (Univ. de Bâle) mémoire de Master. Recherches sur la céramique classique de Bouratza à Responsable de la gestion du mobilier de la fouille Erétrie dans le cadre d’une thèse. d’Amarynthos. ▸▸ [email protected] ▸▸ [email protected]

Kristine Gex-Morgenthaler (Univ. de Lausanne) Karl Reber (ESAG et Univ. de Lausanne) Publication de la fouille Bouratza, Erétrie. Directeur de l’ESAG. Etude de la céramique classique d’Erétrie et d’Amarynthos. Responsable des fouilles à Erétrie et Amarynthos. ▸▸ [email protected] ▸▸ [email protected]

Mathias Glaus (ESAG) Tamara Saggini (Univ. de Genève) Etudes architecturales. Recherches sur l’époque archaïque à Erétrie, dans le cadre ▸▸ [email protected] d’une thèse de doctorat. ▸▸ [email protected] Sandrine Huber (Univ. de Lorraine) Publication de la fouille de l’Athénaion d’Erétrie. Stephan G. Schmid (Univ. Humboldt, Berlin) Recherches sur les rites et cultes. Publication du Sébasteion d’Erétrie. ▸▸ [email protected] ▸▸ [email protected]

Denis Knoepfler (Collège de France, Univ. de Neuchâtel) Marguerite Spoerri Butcher (University of Warwick) Directeur scientifique de la fouille à Amarynthos. Etudes des monnaies des fouilles suisses à Erétrie et Etudes d’épigraphie et d’histoire. Amarynthos. ▸▸ [email protected] ▸▸ [email protected]

​Tobias Krapf (ESAG) Alexandra Tanner (Univ. de Zurich) Direction de chantier sur la fouille à Amarynthos. Etudes architecturales. Etudes sur l’Helladique moyen et récent à Erétrie et ▸▸ [email protected] Amarynthos. ▸▸ [email protected] Thierry Theurillat (ESAG) Co-direction scientifique de la fouille à Amarynthos. Pauline Maillard (Univ. de Lausanne) Collaboration au projet d’étude géomorphologique d’Erétrie Etude des terres cuites de l’Athénaion à Erétrie et et d’Amarynthos. de la stoa à Amarynthos. Publication des thermes d’Erétrie. ▸▸ [email protected] ▸▸ [email protected]

Sylvie Müller Celka (CNRS-Archéorient-UMR 5133) Rocco Tettamanti (ESAG) Etude des phases préhistoriques de la fouille Bouratza. Co-direction de la fouille dans le gymnase d’Erétrie. Directrice scientifique du projet de caractérisation Collaboration à la publication des thermes d’Erétrie. pétrographique et physico-chimique de la céramique ▸▸ [email protected] d’Erétrie. Collaboration au projet d’étude géomorphologique Samuel Verdan (Univ. de Lausanne) d’Erétrie et d’Amarynthos. Etudes sur le travail de l’or à Erétrie et à Méthone. ▸▸ [email protected] Recherches sur les amphores archaïques dans le cadre d’un projet FNS post-doc.ch. Ferdinand Pajor (Société d’histoire de l’art en Suisse) ▸▸ [email protected] Etude du récit de voyage d’Eduard Schaubert en Eubée et dans les Sporades en 1847. Simone Zurbriggen (Univ. de Bâle) Recherches sur Erétrie au XIXe siècle. Recherches sur la céramique romaine d’Erétrie, dans le ▸▸ [email protected] cadre d’une thèse de doctorat. Collaboration à la publication des thermes d’Erétrie. ▸▸ [email protected]

Schweizerische Archäologische Schule in Griechenland – Jahresbericht 2015 31 ||||||| Organisation ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||

L’équipe de fouille dans le gymnase d’Erétrie (août 2015).

Stagiaires 2015 Tiffany Kerschenmeyer (Univ. de Paris I) Maison de fouilles d’Erétrie Etudes au musée d’Erétrie Morgane Surdez (Univ. de Berne) Comme ces dernières années, la mai- Jessica Bartolomeo (Univ. de Neuchâtel) son de fouilles a été occupée en perma- Daniela Greger (Univ. de Lausanne) Fouille à Amarynthos (17.08–18.09) nence de janvier à novembre par les ar- Stephen Hart (Univ. de Genève) Jérôme André (Univ. de Lausanne) chéologues actifs sur le site. Ces derniers Christine Hunziker (Univ. de Genève) Olga Boubounelle (ENS-ULM) furent au nombre d’une soixantaine en Cheyenne Peverelli (Univ. de Bâle) Leana Catalfamo (Univ. de Neuchâtel) 2014. Comme les frais de fonctionnement Olivia Denk (Univ. de Bâle) de l’appartement d’Athènes, ceux de la Prospections à Mazi (15.06–17.07) Ruben van Doorslaer (Univ. de Ioannina) maison de fouilles d’Erétrie sont pris en Jean-Quentin Haefliger (Univ. de Genève) Daniela Greger (Univ. de Lausanne) charge pour l’essentiel par les contribu- Thomas Kerboul (Univ. de Genève) Stephen Hart (Univ. de Genève) tions des universités suisses et, depuis Xavier Mabillard (Univ. de Lausanne) 2007, par un subside de la Confédération. Appartement d’Athènes La maison et le jardin continuent à faire Fouille du gymnase à Erétrie (06.07–07.08) Le siège de l’Ecole suisse et du Foyer suisse l’objet de soins attentifs, de manière à as- Caroline Branca (Univ. de Bâle) est situé dans un bel immeuble daté d’en- surer les meilleures conditions de séjour Ruben van Doorslaer (Univ. de Ioannina) viron 1900, sis à la rue Skaramanga 4B, res- aux chercheurs. Agata Guirard (Univ. de Zurich) tauré en 2009. Des informations complé- Ilaria Gullo (Univ. de Zurich) mentaires sont disponibles sur le site web Marine Lepee (Univ. de Lyon) de l’ESAG: Geoffroy Luisoni (Univ. de Lausanne) www.unil.ch/esag/page63628_en.html Sarah Paudex (Univ. de Lausanne) Plusieurs hôtes ont séjourné au siège de Cédric Pernet (Univ. de Lausanne) l’Ecole ainsi que de nombreux membres Cheyenne Peverelli (Univ. de Bâle) et stagiaires de l’ESAG. Les chercheurs Evelyne Rotzetta (HES ARC Neuchâtel) suisses, y compris les étudiants des uni- Laurence Spagolla (Univ. de Genève) versités suisses, sont vivement encoura- Roxanne Tharin (Univ. de Neuchâtel) gés à profiter de cette infrastructure très favorable à des séjours d’études au centre Prospections sous-marines à Kiladha d’Athènes. (13.07–14.08) Les bibliothèques d’Athènes et d’Erétrie Caroline Bridel (Univ. de Genève) ont fait l’objet d’un inventaire dont le ca- Nadir Dhahbi (Univ. de Lausanne) talogue est accessible online: Flore Higelin (Univ. de Genève) www2.unil.ch/esag/bibliotheque

32 Ecole suisse d’archéologie en Grèce – Rapport annuel 2015 ||||||| Programm 2016 ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||

Programme 2016

Le calendrier précis des activités de terrain reste à définir. Ce programme sera soumis pour approbation aux autorités ar- chéologiques grecques. En outre, de nombreux chercheurs des universités suisses étudient du mobilier archéologique dans les musées de Grèce.

La conférence annuelle de l’ESAG à Athènes se déroulera le 10 mars 2016. L’oratrice invitée sera Elena Mango, Professeur d’archéologie méditerranéenne à l’Université de Berne, qui présentera les recherches qu’elle mène depuis 2012 à Himera Mazi en Sicile.

Prospections dans la plaine de Mazi (Attique) Dates: 13 juin – 15 juillet 2016 Responsables: Karl Reber (ESAG) et Stella Chrysoulaki (Ephorie des Antiquités de l’Attique de l’Ouest, du Pirée et des îles) Direction: Sylvian Fachard (FNS-Univ. de Genève), Alex Knodell (Carleton College) et Kalliopi Papangeli (Ephorie Erétrie des Antiquités de l’Attique de l’Ouest, du Pirée et des îles)

Fouille dans le Gymnase d’Erétrie (Eubée) Dates: 27 juin – 29 juillet 2016 Responsable: Karl Reber (ESAG) Direction scientifique: Guy Ackermann (Univ. de Lausanne) Direction de chantier: Rocco Tettamanti (ESAG)

Prospections et fouilles sous-marines dans la baie de Kiladha (Argolide) Kiladha Dates: 11 juillet – 12 août 2016 Responsables: Karl Reber (ESAG) et Aggeliki Simosi (Ephorie des Antiquités sous-marines) Direction: Julien Beck (Univ. de Genève) et Despina Koutsoumba (Ephorie des Antiquités sous-marines)

Fouille dans l’Artémision à Amarynthos (Eubée) Dates: 3 août – 9 septembre 2016 Responsables: Karl Reber (ESAG) et Amalia Karapaschalidou (Ephorie des Antiquités d’Eubée) Direction scientifique: Denis Knoepfler (Collège de France), Thierry Theurillat (ESAG) et Sylvian Fachard (Univ. de Genève) Direction de chantier: Tobias Krapf (ESAG)

Amarynthos

Schweizerische Archäologische Schule in Griechenland – Jahresbericht 2015 33 Crédits des illustrations Photographies et dessins ESAG sauf mention contraire. Julien Beck: photos et plans du projet Baie de Kiladha p. 22–25, 33. Sylvian Fachard: photos et plans du projet Mazi p. 18–19, 33. Mathias Glaus: photo du gymnase d’Erétrie p. 11, dessin de la base IG XII 9, 142–3 p. 15. André Görtz et Vanessa Festeau: couverture, p. 17, 21. Rocco Tettamanti: photos et plan du gymnase d’Erétrie p. 6–8. Thierry Theurillat: plans p. 5–7, 12–15.

En Suisse Ecole suisse d’archéologie en Grèce c/o Institut d’archéologie et des sciences de l’Antiquité

Anthropole - Université de Lausanne, CH-1015 Lausanne

Tél. +41 21 692 38 81 E-mail: [email protected]

Στην Ελλάδα Ελβετική Αρχαιολογική Σχολή στην Ελλάδα

Οδ. Σκαραμαγκά 4B, GR-104 33 Αθήνα

Τηλ. +30 210 822 14 49 E-mail: [email protected]

www.unil.ch/esag