Formation De L’Empire Fédératif D’Al- Devant Namur, Atteinte À Temps Par Une Armée De Secours Lemagne, Culte De La Revanche En France Avec Des Pous- Française
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Actes de la Journée de l’Histoire La région verviétoise au temps de Léopold II 24 novembre 2012 Verviers – Centre Touristique de la Laine et de la Mode Une organisation de la Société verviétoise d’Archéologie et d’Histoire en collaboration avec la Société royale « Les Archives Verviétoises », Histoire et Archéologie spadoises et la Société d’Histoire et d’Archéologie du Plateau de Herve Editeur responsable : Société verviétoise d’Archéologie et d’Histoire. Secrétariat : Guy de Groulart Rue F. Spineux 9, 4130 Esneux. Les articles sont publiés sous la responsabilité de leur(s) auteur(s). Sans mention particulière, les illustrations sont de l’auteur. Toute reproduction intégrale ou partielle, faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur et de l’éditeur ou de ses ayants droits est illicite. Journée de l’Histoire 2012 de la Société verviétoise d’Archéologie et d’Histoire, 1-2 INTRODUCTION Née suite à une idée de la Société d’Histoire et d’Ar- Christine Schils a tenté de démêler l’écheveau après chéologie et du plateau de Herve en 2007, cette jour- avoir consulté les archives et la presse de l’époque. née bisannuelle est alternativement organisée à Herve et à Verviers respectivement par la société précitée et la La vie musicale à Verviers durant cette période est fé- Société verviétoise d’Archéologie et d’Histoire en col- conde. De nombreuses écoles se créent et de nombreux laboration avec d’autres sociétés régionales : la Société musiciens verviétois ont eu une carrière nationale ou royale « Les Archives verviétoises » et Histoire et Ar- internationale importante. Mais très peu sont encore chéologie spadoises. connus un siècle plus tard. C’est pour réparer cette injus- tice à leur égard que Louis Bernard Koch nous présenta Ce 24 novembre 2012, la journée de l’histoire organisée à une étude sur les musiciens et compositeurs verviétois au Verviers au Centre Touristique de la Laine et de la Mode temps de Léopold II. avait comme thème « La région verviétoise au temps de Léopold II ». La majorité des conférenciers nous ont Marie-Paule Deblanc-Magnée nous a parlé des grands confié la publication de leur communication avec éven- chantiers qui ont forgé L’évolution urbanistique de Ver- tuellement des compléments suite aux échanges entre viers dans la seconde moitié du 19e siècle. Elle ne nous a conférenciers et avec les auditeurs. Nous les remercions pas laissé de résumé de son intervention mais nous pou- pour leur confiance. vons vous renvoyer à son mémoire de licence en histoire de l’art à l’Université de Liège : « Verviers », naissance Dans un exposé d’ensemble du règne de Léopold II et développement d’une ville, 1977. (1865-1909), Francis Balace nous a donné un aperçu de la politique extérieure belge, de la politique de défense On ne peut prononcer le nom de Léopold II sans qu’un avant, pendant et après la guerre franco-prussienne de mot ne vienne immédiatement à l’esprit : Congo ! 1870. Il mettra un accent particulier sur la difficulté de Nombre de Verviétois s’engagèrent dans l’aventure construire les positions fortifiées de Liège, Namur et congolaise dès le dernier quart du 19e siècle. À défaut de Anvers et de moderniser le service militaire. pouvoir les évoquer tous, Léon Nyssen nous a entrete- Roland Marganne a commencé son intervention en dres- nus de deux d’entre eux qui comptent parmi les premiers sant le cadre des gares et des lignes de la ville. Ensuite Belges à avoir été gagnés par la passion de l’Afrique. sont abordés les enjeux économiques et stratégiques des Ils présentent la particularité d’être frères : il s’agit de chemins de fer de la région verviétoise et le début des Robert et Fernand Demeuse. Ils ont servi à des époques, nationalisations des entreprises ferroviaires. Il termine en des lieux et dans des circonstances très différentes. par une partie consacrée aux dispositions prises durant Leur souvenir s’est malheureusement perdu dans leur la guerre de 1870. ville natale. Spa est apprécié par la reine Marie-Henriette, ce n’est un Nous vous renvoyons enfin au récent livre écrit par secret pour personne. Quelle est la position du roi vis-à- Freddy Joris et Jean-François Potelle, Verviers, 250 vis de la ville d’eau ? Si Léopold II a usé de son influence ans de résistance, Cuesmes, Éditions du Cerisier, 2009, lors de l’interdiction des jeux pour que les finances de la 353 p., dont quelques chapitres ont été résumés par l’un ville n’en subissent pas un déficit trop important. Mais des auteurs Jean-François Potelle avec de nombreuses cette « largesse » n’est pas complètement désintéressée illustrations pendant sa présentation des Luttes sociales et il semble bien que les travaux d’embellissement se et politiques à Verviers à la fin du 19e siècle qui a clôturé soient déroulés à tout le moins dans son ombre. Marie- cette journée de l’histoire 2012. 2 Guy de Groulart Nous vous souhaitons une bonne lecture et vous donnons rendez-vous à Herve en 2013 et à Verviers en 2014. Guy de Groulart Secrétaire correspondant de la Société verviétoise d’Archéologie et d’Histoire Journée de l’Histoire 2012 de la Société verviétoise d’Archéologie et d’Histoire, 3-6 LA BELGIQUE DE LÉOPOLD II, SON ARMÉE, SES DÉFENSES Francis BALACE professeur émérite à l’Université de Liège Doit-on encore reprendre les clichés du géant dans l’en- l’Escaut en 1863 permet d’envisager son développement tresol, incapable de comprendre la mentalité petit pays, en « métropole » et celui de ses installations portuaires. petites gens de ceux sur lesquels il régna pendant près Avec habileté, on démolit en échange la vieille enceinte de 44 ans et qu’il répartissait parfois sarcastiquement en de Farnèse et la Citadelle du Sud, transformées en bou- trois catégories les Blancs, les Nègres et les Anversois ? levards extérieurs. Ce n’est qu’en 1868 que les travaux sont terminés, ils ont coûté 21.500.000 francs-or. Au point de vue de la politique extérieure, tout son règne est celui de l’inquiétude et du danger. Son père, fonda- Quand Léopold II monte sur le trône fin 1865, l’hypo- teur de la dynastie, ne l’a-t-il pas marié en catastrophe en thèque française sur le futur de la Belgique existe tou- 1853, alors qu’il n’a que dix-huit ans, à la fille du Palatin jours. Les derniers efforts de Léopold Ier pour amadouer de Hongrie (mariage du palefrenier et de la religieuse, le maître des Tuileries, tout en œuvrant dans les coulisses mais c’est Léopold la religieuse) pour se rapprocher du pour l’empêcher de trouver un allié en cas de conflit avec garant autrichien, plus aimable envers nous depuis la une des « puissances du Nord » n’ont pas abouti. Cela chute de Metternich, pour compenser la disparition en est d’autant plus inquiétant qu’un autre proche voisin, 1848 de la Monarchie de Juillet, un des deux piliers de la Prusse, présente sur le Rhin depuis le Congrès de l’indépendance belge (avec la Grande-Bretagne de Vic- Vienne de 1815 alors qu’elle aurait voulu avoir la Meuse toria et Albert) ? À Paris, le prince-président puis empe- comme frontière occidentale, mène sous la conduite de reur n’a pas caché son intention de ramener la France à Bismarck une politique de Faustpfand, de coups de force ses limites de 1814 impliquant une annexion de la Bel- territoriaux. La brutalité de la politique étrangère prus- gique, mais comme il a besoin de la Grande-Bretagne sienne s’est marquée dans l’affaire polonaise de 1863, dans le contexte de la future guerre de Crimée et qu’il le conflit inique opposant, au nom de la Confédération sait que Londres ne consentira jamais à ce qu’Anvers, Germanique, Prusse et Autriche au faible Danemark, pistolet braqué au cœur de l’Angleterre, soit dans des dans l’« affaire des Duchés » de 1864 en attendant que mains françaises, il s’est plus ou moins engagé à ne rien les deux complices n’en viennent aux mains en 1866 à faire « du vivant du vieux Roi » mais qu’après… Cette propos du leadership de la Confédération et du partage crainte de la France va aboutir au plan de campagne des dépouilles danoises. Le coup de tonnerre de Sadowa belge : développer au maximum le « camp retranché » en 1866 va aboutir à jeter la « sage et bonne Autriche » d’Anvers, où roi, gouvernement et majorité de l’armée hors d’Allemagne et à l’ancrer dans un rôle nouveau de se retireraient en attendant une armée de secours, qu’elle puissance danubienne et balkanique. soit britannique voire même prussienne. Dès 1859, on va construire sept, puis huit forts extérieurs polygonaux. Le résultat, c’est la fin de la Confédération Germanique Les Anversois entrent en ébullition. Ils n’ont pas oublié forte de 39 États souverains et son remplacement par le bombardement et l’incendie de leur ville par Chassé une Confédération d’Allemagne du Nord sous direction et n’ont nulle envie de servir de « réduit national » au prussienne. Nombre d’états allemands sont rayés de la reste du pays. Un parti nouveau, le Meeting, aux accents carte, les royaumes et duchés catholiques du Sud sont pacifistes et – déjà – communautaires se dresse contre le dans l’expectative… C’est dans ce contexte, avec un projet et menace de proclamer Anvers ville libre. C’est jeune souverain de 31 ans, que la Belgique voit croître l’origine d’une aile particulière du parti catholique que ses périls extérieurs.