République d’Haïti

Département du

Plan de développement de la Commune de Thomassique

Diagnostic participatif et les Axes stratégiques de Développement

Avec l’appui financier du programme de lutte contre la pauvreté et du Développement Local

Avril 2008

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RESUME

La commune de Thomassique fait partie de l’arrondissement de Cerca-la-source du département du Centre, Haïti. Avant, la commune portait le nom de « Thomassico ». Elle fut d’abord élevée au rang de quartier en 1889 de l’arrondissement de par décret du gouvernement provisoire d’alors. Antérieurement, la localité était rattachée à la République Dominicaine, plus précisément à la vallée San Thomé où se sont déroulés un bon nombre d’évènements historiques. C’est par le traité Haïtiano-Dominicaine de 1874, sous le gouvernement de Domingue que Thomassique cessera officiellement à l’instar de , de Hinche et de Cerca Carvajal d’appartenir au pays espagnol. Enfin, elle fut élevée au rang de commune en 1964. Elle aligne un certain nombre d’indicateurs sociaux très alarmants qui attestent d’une situation socio- économique, infrastructurelles, politiques et environnementales très fragile, suite à une interminable période de concentration du pays. Face au constat d'échec des stratégies d'intervention préconisées par le passé, ainsi que de la volonté assez récente des gouvernements d'intégrer la dimension "participation des populations" aux politiques de développement local, l état Haïtien via le Fonds D’assistance Economique et Social (FAES) et avec l’assistance financière et technique de la Coopération Allemande (KFW et DED), entend porter des corrections à cet état de fait à travers un programme intitulé : la promotion de lutte contre la pauvreté et du développement local (PLCPDL/GODE) dans les douze (12) communes du Département du Centre. En somme, ce programme vise l’accompagnement des élus locaux et la population de la commune dans l’élaboration de leur plan de développement. L’objectif poursuivi dans le cadre de l’élaboration de ce document est de dégager les atouts et les contraintes qui pèsent sur le développement de la commune, d’identifier les problèmes, les grands axes de développement, des projets prioritaires de la commune, et de doter les élus locaux d’un outils de négociation avec les bailleurs de fonds, l’Etat haïtien, et les partenaires potentiels.

Ce document est composé de six parties et des annexes. Il est présenté de la façon suivante : 1) La première partie du document relate le contexte et les objectifs dans lesquels ce travail a été effectué. 2) La deuxième partie présente la méthodologie adoptée pour la réalisation de ce travail. 3) La troisième partie fait l’objet d’une présentation générale de la commune en incluant les contraintes, atouts et les potentialités de développement identifiés par la population.

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4) La quatrième partie présente les principaux axes d’interventions identifiés par la population, les projets retenus et les projets prioritaires.

5) Enfin, viennent les annexes pour compléter les informations nécessaires à une meilleure compréhension du PDC.

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TABLE DES MATIERES

RESUME ...... 1 TABLE DES MATIERES ...... 3 LISTE DES FIGURES ...... 8 LISTE DES PHOTOS ...... 9 Liste des annexes ...... 10 Partie I- Mise en contexte et objectif ...... 11 1.1. Mise en contexte ...... 12 1.2- Les grandes lignes du document ...... 13 1.3- Objectifs Généraux du PDC ...... 13 1.4- Objectifs Spécifiques ...... 14 1.5. Mandat ...... 14 Partie II : Méthodologie ...... 16 2.1- Méthodologie ...... 17 2.1.1.- organisation du travail ...... 17 2.1.1.1.- Protocole d’accord signé entre FAES et les Conseils Municipaux ...... 17 2.1.1.2.-Rencontre de clarification avec le Consultant formateur, le PS et le FAES/BRC ...... 18 2.1.1.3.- Formation des animateurs et des professionnels sociaux ...... 18 2.1.1.4- Rencontre de sensibilisation du BRC avec les autorités locales ...... 19 2.1.1.5.- Organisation de l’équipe de travail ...... 19 2.1.1.6.- Rencontre de sensibilisation au niveau des sections communales ...... 20 2.2.- Revue bibliographique ...... 21 2.3.-Collecte des données de terrain ...... 21 2.4.- Organisation des ateliers de mise en commun ...... 23 2.5.- Contraintes du travail...... 23 Partie III: Etats des lieux ...... 24 III- Présentation générale de la commune de Thomassique ...... 25 3.1.- Localisation ...... 25 3.2.- Délimitation ...... 25 3.3.- Division territoriale et administrative ...... 26 3.4- Situation démographique de la commune ...... 27 3.4.1-Population de la commune ...... 27 3.4.2- Répartition de la population dans la commune ...... 27 3.4.3- Distribution par groupe d’âge et par sexe ...... 28 3.5- La question migratoire ...... 29 3.5.1- La migration vers la ville de Thomassique ...... 29 3.5.2- La migration vers les grandes villes ...... 29 3.5.3- La migration vers la République Dominicaine ...... 29 3.6- Dynamique organisationnelle ...... 30 3.6.1- L’organisation du travail ...... 30 3.6.2- La société civile ...... 31 3.6.3.- Les associations socioprofessionnelles ...... 32 3.6.4.- Les partis politiques ...... 32

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3.7- Dynamiques institutionnelles ...... 32 3.7.1- Les services étatiques à compétence régionale et locale ...... 32 3.7.2- Les confessions religieuses et coutumières ...... 36 3.7.3- Les ONG, OI et projets intervenants dans la commune ...... 37 3.8. INFRASTRUCTURES DE BASE ...... 38 3.8.1- Infrastructure sociale ...... 38 3.8.1.1- Education ...... 38 3.8.1.1.1- Enseignement préscolaire ...... 39 3.8.1.1.2- Enseignement au niveau des écoles primaires ...... 40 3.8.1.1.3- Enseignements secondaires ...... 41 3.8.1.1.4- Enseignement professionnel ...... 42 3.8.1.2- Santé et hygiène publique ...... 42 3.8.1.2.1-Les contraintes majeures ...... 43 3.8.1.3- Eau potable ...... 44 3.8.1.4- Loisir et Sport ...... 45 3.8.2- Infrastructures économiques ...... 46 3.8.2.1- Voies de communications ...... 46 3.8.2.2- L’électricité ...... 48 3.8.2.3- Moyens de communication ...... 48 3.8.2.3.1- Téléphone ...... 48 3.8.2.3.2- Medias et cyber cafés ...... 49 3.9- Tenure foncière et occupation des sols ...... 49 3.10- Milieu biophysique ...... 50 3.10.1-Caractéristiques climatiques ...... 50 3.10.1.1- Relief ...... 50 3.10.1.2- Pluviométrie...... 51 3.10.1.3- Température ...... 53 3.10.2- Ressources en eau ...... 53 3.10.3- Type de sol...... 54 3.10.4- Risque d’érosion ...... 55 3.11-La dynamique environnementale...... 56 3.11.1-La couverture végétale...... 56 3.12- Organisation et occupation de l’espace ...... 57 3.12.1- Zonage Agro écologique ...... 57 3.13- Principaux secteurs économiques ...... 58 3.13.1- Secteurs Agricoles ...... 58 3.13.1.1- Production végétale ...... 58 3.13.1.2- Source de revenus des familles de la commune de Thomassique ...... 60 3.13.1.3- Les contraintes au développement de l’agriculture ...... 61 3.13.1.4- Production animale ...... 62 3.13.1.5- Santé animale ...... 62 3.13.1.6- Les contraintes au développement de l’élevage ...... 63 3.14- Le commerce en général ...... 64 3.14.1- Les marchés ...... 65 3.14.2- Les grands axes d’échange ...... 67 3.15- Aménagement urbain ...... 68 3.15.1- L’Habitat, le cadre de vie et l’environnement urbain ...... 68

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3.15.2- Le tissu urbain ...... 69 3.15.3- Fonction du centre urbain ...... 69 3.15.4- Les infrastructures de services ...... 70 a) L’accès à l’eau potable ...... 70 b) Gestion des déchets ...... 71 c) Le service d’éclairage ...... 71 d) Le réseau de drainage ...... 71 3.15.5- Base de l’économie urbaine ...... 72 3.15.6- Les principaux Infrastructures économiques et financières ...... 72 3.15.7- Résumé des contraintes et des potentialités de la commune ...... 72 Contraintes liés à l’Education ...... 72 Contraintes liés à la Santé et à l’Hygiène publique ...... 73 Contraintes liés à l’Agriculture ...... 73 Contraintes liés à l’Elevage ...... 74 Contraintes liés à l’environnement ...... 75 Contraintes liés à l’Infrastructure ...... 75 Contraintes liés aux Sport et loisirs ...... 75 Contraintes liés aux organisations communautaires de Base ...... 75 Contraintes liés aux commerces et industries ...... 76 3.15.7.2- Principales Potentialités identifiées dans la commune de Thomassique ...... 76 3.15.8- Analyse des contraintes et des potentialités ...... Error! Bookmark not defined. Partie IV : Le Plan de développement communal ...... 77 4.1. LES AXES D’INTERVENTION ...... 78 4.1.1- Secteur Santé et hygiène publique ...... 78 4.1.2- Secteur Education ...... 79 4.1.3- Secteur Agricole ...... 79 Sur le plan technique ...... 79 Sur le plan économique ...... 80 4.1.4- Secteur Environnemental ...... 80 4.1.5- Infrastructure ...... 81 4.1.6. Secteur Industrie, Commerce et service ...... 81 4.2.- Les filières économiques porteuses pour le développement de la commune ...... 82 Filière végétale ...... 82 Filière animale ...... 83 Filière économique non agricole ...... 83 Projets prioritaires ...... 84 ANNEXE ...... 88

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LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

AS : Animateur Social ASEC : Assemblée Section Communale BRC : Bureau Régional Centre CASEC : Conseil d’Administration Section Communale CDC : Conseil de Développement de la Commune CDSC : Conseil de Développement de la Section Communale CEP : Certificat Etude Primaire CM : Conseil Municipal Cx : Carreau DP : Diagnostic Participatif FAES : Fonds d’Assistance Economique et Social GODE : Gouvernance et Développement IHSI : Institut Haïtien de Statistique et d’Informatique KFW : Banque de Développement Allemande MARP : Méthode Accélérée de Recherche Participative MPCE : Ministère de la Planification et de la Coopération Externe OI : Organisation Internationale ONG : Organisation Non Gouvernementale OPS : Opérateur Prestataire Service PDC : Plan de Développement communal PDSC : Plan de Développement Section Communale PEC : Projet Exécuté par les Communautés PPC : Planification Participative Communale PS : Professionnel Social

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Postes de rassemblement et regroupements d’habitations correspondants

Tableau 2 : Répartition de la population à travers le territoire de la commune

Tableau 3 : Collectivités Territoriales, institutions légales prévue Tableau 4: Les différentes Directions Techniques rencontrées à Thomassique

Tableau 5 : Liste des principaux intervenants dans le développement de la commune

Tableau 6 : situation des écoles préscolaires dans la commune Tableau 7 : situation des écoles primaires dans la commune

Tableau 8 : Situation de l’enseignement secondaire. Tableau 9: Situation de l’enseignement professionnel

Tableau 10 : Institutions de santé enregistrées à la DDS-C Tableau 11 : Caractéristique des principaux axes du réseau routier

Tableau 12 : Situation de la radio télédiffusion au niveau de la commune

Tableau 13 : inventaire des eaux de surface de la commune. Tableau 14: Caractéristiques Agro écologiques de la commune de Thomassique Tableau 15 : Les différentes saisons agricoles

Tableau 16 : Calendrier agricole des plateaux secs et montagnes sèches

Tableau 17 : Calendrier des revenus Tableau 18 : Répertoire des maladies les plus courantes du bétail au niveau de la section

Tableau 19: Les marchés les plus importants et leur fonctionnement

Tableau 20 : Projets prioritaires

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LISTE DES FIGURES

Figure 1: Délimitation de la commune de Thomassique………………………………....…..25

Figure 2 : Les principaux axes routiers de la commune……………………………………..47

Figure 3 : Carte de potentialités des sols………………………………...…………………....51

Figure 4 : Pluviométrie et ETP de la commune……………………..…...... ………52

Figure 5 : Potentialité et aptitude agricoles des sols………………………………………….55

Figure 6 : Phénomène érosif de la commune…………………………………...……….…….56

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LISTE DES PHOTOS

Photo 1 : Séance de formation des OPS……………………………………………………..………….18

Photo 2 : Rencontre du BRC avec les autorités de la commune de Thomassique…………………...19

Photo 3 : Participants du diagnostic participatif (DP) dans la section de Matelgate………………..21

Photo 4 : Ecole préscolaire à Thomassique…………………………………………………………….40

Photo 5 : Etablissement Primaire à Thomassique……………………………………………….…….41

Photo 6 : Marché communale de Thomassique………………………………………………………..67

Photo 7 : Camion transportant le charbon de bois de Thomassique à Port-au-prince….....68

Photo 8 : Situation des rues à Thomassique…………………………………………………..71

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Liste des annexes

Annexe 1 : Liste des habitations identifiées dans la commune Annexe 2 : Caractéristiques de la végétation de la commune

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Partie I- Mise en contexte et objectif

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1.1. Mise en contexte Les déboires de nombreux programmes et projets de développement, effectuée dans le pays depuis plusieurs décennies, ont permis de relater deux causes fondamentales dans la difficile appropriation des technologies transférées. D’une part, la méconnaissance du milieu ; d’autre part, l’absence de participation des populations concernées dans l’identification et la mise en œuvre des projets.

Il est clair que, sans une réelle responsabilisation des populations concernées, les interventions en faveur du développement local avaient peu de chance de réussite.

En effet, depuis quelques années, l’état haïtien, en partenariat avec des organisations internationales, s’est engagé dans un processus de décentralisation de l’administration publique. Cette nouvelle orientation trouve sa légitimité dans la constitution Haïtienne de 1987 qui place la décentralisation au cœur du fonctionnement même de l’état. Cette constitution introduit deux nouveautés qui sont : o La séparation des pouvoirs o La décentralisation de l’administration publique En effet avec la démocratisation, la décentralisation et ses principes d’autonomie et de subsidiarité, apparaît comme l’innovation institutionnelle majeure qu’à connu le pays depuis la constitution de 1987. Les collectivités locales voient désormais leurs compétences et leurs responsabilités élargies, au-delà de la fourniture de services de base aux populations, vers l’organisation et l’animation du développement économique et social. Les communes avec leurs citoyens, sont dès lors considères comme des partenaires très importants dans la démarche de développement des zones rurales du pays. De plus, en absence de cette vision globale sur la problématique socio-économique des zones les plus vulnérables du pays, il est difficile aux bailleurs de fonds de bien déterminer les principaux leviers sur lesquels il faut s’appuyer pour faire des interventions. Conscient de cette situation, le gouvernement Haïtien, à travers le FAES et grâce à l’appui financier de la Banque Allemande de Développement (KFW) s’est jeté dans une nouvelle approche pour tenter de corriger la situation économique néfaste dans laquelle croupit la

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population rurale, en renforçant les collectivités territoriales, instances les plus proches des communautés. En effet, ce programme démarré dans le département du centre constitue une phase qui promouvoir l’élaboration des plans de développement par les communautés. Ainsi donc, le plan doit prendre en compte les préoccupations de tous les secteurs et de toutes les catégories vivants dans la section. C’est un outil de direction, de planification et d’orientation permettant aux gestionnaires de la section, d’identifier les principaux axes d’intervention et d’assurer une meilleure coordination des actions. Enfin, FAES appuie l’élaboration de ce plan mais il reste et demeure un outil de négociation pour la municipalité et tous les acteurs actuels et futurs. Ainsi, du 18 février au 26 Mars 2008, une équipe de cadres locaux pluridisciplinaire a été engagée par le FAES pour réaliser de concert avec la population le plan de développement de la commune (Thomassique).

1.2- Les grandes lignes du document Ce document est composé de quatre parties et des annexes. Il est présenté de la façon suivante :  La première partie du document divulgue le contexte et les objectifs dans lesquels ce travail a été réalisé.  La deuxième partie présente la méthodologie choisie pour l’exécution de ce travail.  La troisième partie fait l’objet d’une présentation générale de la section en incluant les contraintes, atouts et les potentialités de développement identifiés par la population.  La quatrième partie présente les principaux axes d’interventions identifiés par la population et les projets prioritaires.  Enfin, viennent les annexes pour compléter les informations nécessaires à une meilleure compréhension du PDC.

1.3- Objectifs Généraux du PDC

1. Etablir avec la population de la section les axes prioritaires de la zone en vue d’un démarrage d’un processus de développement durable et de doter les élus locaux d’un outils de négociation. 2. Définir un cadre stratégie d’intervention avec la participation active de la population, des élus locaux et les secteurs organisés de la société civile.

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1.4- Objectifs Spécifiques

1) Hiérarchiser les problèmes et les solutions envisagées ; 2) Prioriser les interventions à court et à long terme ; 3) Élaboration des Plans Annuels d’investissement au niveau de la section communal ; 4) Elaborer des Projets d’Investissement communautaire (PIC) économiques et sociaux en vue d’améliorer les conditions de vie de la population.

1.5. Mandat

Relevant du FAES représenté par son Bureau Régional du Centre, le Consultant aura à :  Prendre connaissance du Programme Gouvernance et Développement (GODE) et les autres programmes exécutés par le FAES  Prendre connaissance de la méthodologie de planification participative (PPC), prévue dans le manuel d’opération du programme GODE et proposer si possible des modifications pour son amélioration.  Collecter et prendre connaissance des documents existant sur la commune et les sections communales ciblées  Organiser des séances d’information et de sensibilisation avec les différents acteurs de la commune, les sections communales et les communautés de concert avec les élus, le PS et le Bureau Régional du Centre  Elaborer les comptes rendus des séances d´information et de sensibilisation  Faciliter la proximité entre les communautés partenaires, les élus et les institutions travaillant dans la commune;  Assister les élus dans la planification, l’organisation et la modération de la PPC  Travailler en étroite collaboration avec les élus locaux et les CDSC de la section communale concernée;  Organiser, mettre en oeuvre et gérer les diagnostics concertés exploratoires en vue de favoriser une meilleure connaissance et analyse par les communautés de leur propre environnement ainsi qu’une prise de conscience de leurs contraintes et de leurs potentialités  Elaborer les rapports du diagnostic participatif sur les besoins et inventaires des ressources de chaque regroupement des habitations

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 Définir, mettre en œuvre et gérer de concert avec le PS et le Bureau Régional Centre, l’ensemble des activités d’animation, de sensibilisation et de formation nécessaires aux communautés rurales pour une prise en charge progressive de leurs propres initiatives (Montage des Conseils de Développement des Sections Communales (CDSC) et Conseil de Développement de la Commune (CDC))  Finaliser les plans de développement locaux en concertation avec l’équipe du FAES, la communauté et les différents partenaires gouvernementaux et non gouvernementaux  Participer à la réalisation des séances de restitution aux communes, sections communales et les communautés ainsi que les documents qui en résultent  Participer à la réunion de présentation des plans de développement locaux aux autorités locales et externes ainsi qu’à d’éventuels bailleurs de fonds;  Faciliter les échanges entre les élus, les communautés partenaires et le Bureau Régional du Centre;  Faciliter l’intégration d’autres consultants et /ou exécutants engagés par l’institution pour les communautés;  Maintenir le contact avec le Bureau Régional Centre sur l’état d’avancement des travaux.

Extrants attendus :  Un document de diagnostics participatifs  Un plan de développement de la section : Lociane.  Un rapport final après la préparation des documents de planification contenant les idées de PEC (projet exécuté par les communautés)

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Partie II : Méthodologie

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2.1- Méthodologie

Pour la collecte des données nécessaires, l’approche participative a été adoptée. Les données assemblées dans le cadre de cette activité proviennent principalement de l’application des outils de la Méthode Accélérée de Recherche Participative (MARP). En fait, la méthodologie utilisée prend en compte:

 Les différents travaux et projets qui ont été déjà exécutés dans la commune de Thomassique donnant lieu à une accumulation substantielle de connaissances et d’informations. Cette collecte d’information est important de collecter ces informations et de les traiter afin d’en tirer le maximum.  La participation réelle de tous les groupes sociaux et professionnels cibles à la réalisation du PPC. A toutes les rencontres des ateliers de DP, les différents acteurs du milieu : instances étatiques, organisations de base, organisations professionnelles, autorités locales, entrepreneurs locaux, des groupes sociaux spécifiques (femmes, jeunes, catégories les plus défavorisées de la population), autres partenaires du développement (ONGs, notables, etc.) ont été sollicitée à travers les rencontres spécifiques. Il reste entendu que le plan élaboré appartient aux communautés et non au FAES. En ce sens, ils doivent refléter le plus possible les préoccupations des différents groupes sociaux impliqués dans le développement de la commune de Hinche.  La nécessité de tous les groupes à dépasser leurs intérêts de groupe pour prioriser les intérêts collectifs afin de contribuer à la réalisation crédible du diagnostic participatif. Le consensus le plus large possible a été recherché au niveau des organisations, institutions, des élus locaux et les représentants des services déconcentrés de l’Etat.

2.1.1.- organisation du travail

2.1.1.1.- Protocole d’accord signé entre FAES et les Conseils Municipaux

Ce présent document est le fruit d’un accord de partenariat signé entre FAES et les Conseils Municipaux des douze Communes du Département du Centre, en date du 17 Juin 2007. L’objectif de cet accord est d’apporter un appui technique et financier au renforcement des collectivités Territoriales du département. A l’heure actuelle, les collectivités territoriales

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fonctionnent dans la majorité des cas, dans l’improvisation la plus totale. Un document pouvant orienter, ordonner leurs interventions s’avère nécessaire.

2.1.1.2.-Rencontre de clarification avec le Consultant formateur, le PS et le FAES/BRC

Avant même le démarrage des activités, une rencontre de clarification a été organisée avec les responsables du FAES. Cette rencontre a permis de: 1. Définir le contenu de la formation des animateurs et professionnels sociaux qui seront engagé dans l’élaboration du plan ; 2. Discuter la méthodologie d’apprentissage ; 3. Harmoniser les points de vue sur des questions conceptuelles, sur les extrants à fournir ; 4. Finaliser un calendrier d’opération ; 5. Définir les modalités de coopération sur le terrain ;

2.1.1.3.- Formation des animateurs et des professionnels sociaux

Une séance de formation a été offerte à l’intention de 60 animateurs et de 5 professionnels sociaux recrutés pour la Planification Participative Communale de Maïssade, Thomassique, et Hinche du 12 au 30 novembre à Papaye. Parmi ces soixante animateurs, douze viennent de Thomassique. L’objectif de cette formation est de prendre connaissance du programme Gouvernance et Développement (GODE) et de la méthodologie à utiliser dans la Planification Participative Communale (PPC). Cette méthodologie qui se base sur les outils de la MARP a permis à l’équipe technique de collecter un certain nombre d’information sur le terrain en peu de temps. Photo 1 : Séance de formation des OPS

Prise de vue : Marthe Zamor

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2.1.1.4- Rencontre de sensibilisation du BRC avec les autorités locales

Cette rencontre, réalisé à Thomassique le 20 février 2008, a permis d’informer et d’intégrer les autorités locales dans la démarche. Ainsi, les responsables du Programme ont fourni des explications nécessaires aux responsables locaux et ont fait ressortir la nécessité pour le Conseil Municipal (CM) de prendre en charge et de mener le processus. Cette approche a été très fructueuse, dans la mesure où l’équipe municipale a donné son plein et entier accord et a contribué avec l’appui du staff technique à la planification et l’organisation des ateliers.

Photo 2 : Rencontre du BRC avec les autorités de la commune de Thomassique

Prise de vue : Sylvestre Augustin, février 2008

2.1.1.5.- Organisation de l’équipe de travail

Les sections communales sont constituées d’habitations ou localités. Cependant, les habitants n’arrivaient pas toujours à s’entendre sur la délimitation de ces habitations ou localités. Pour résoudre le problème de la contrainte topographique et avoir un meilleur recouvrement géographique du milieu et une meilleure représentativité, chaque section communale a été divisée en plusieurs regroupements d’habitations et le centre urbain en deux groupes, afin de réaliser les diagnostics. De ce fait, l’équipe responsable de la réalisation de la Planification Participative Communale (PPC) a été également subdivisée en 3 groupes répartis sur 8 Regroupements d’Habitations et le centre urbain. (Voir tableau 1). Cette dernière était constituée de 13 personnes dont : 12 animateurs sociaux et 1 professionnel social pour coordonner les activités.

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Tableau 1 : Postes de rassemblement et regroupements d’habitations correspondants

Commune de Thomassique

Postes de Rassemblement

Section Matelgate Section Lociane Centre urbain

Darlegrand Rendez-joie Bouloume Baranque Nan Nen Boc-Banique Eben-Ezer Savane mulâtre Ville de

RH nen Thomassique

3 au 6 mars 3 au 6 mars 10 au 13 10 au 13 10 au 13 3 au 6 mars 3 au 6 10 au 13 mars

Date 2008 2008 mars 2008 mars 2008 mars 2008 2008 mars 2008 2008

Vernet Jean François Vernet Jean Donacien Donacien Néel Néel Antoine Mon premier Clément sonack Clément François Audain Audain Antoine Jocilia

sonack Delina Métellus Wilfrid Belgique Wilfrid Domingue Domingue Delina Brun Annery OPS Garçon Marin Garçon Belgique Wilbert Wilbert Métellus Marin Eglaide

Risson salomon

2.1.1.6.- Rencontre de sensibilisation au niveau des sections communales

Une rencontre de sensibilisation a été réalisée au centre de chaque section communale par les CASECs avec les représentants des habitations et les animateurs sociaux délégués dans les sections. Cette rencontre avait comme objectif de sensibiliser les gens sur le programme GODE et de permettre aux habitants de diviser la section en plusieurs Regroupements d’Habitations (RH) pour détenir une représentativité effective de toutes les habitations dans la réalisation du diagnostic. Cette rencontre a été réalisée dans l’habitation Nan Lakou pour la section de Matelgate avec 50 personnes et Nan Croix pour la section Lociane. Au cours de cette rencontre les sections ont été divisée en 4 regroupements d’habitation chacun. Cette répartition a été effectuée en fonction du nombre d’habitations et des différentes localités les plus proches. Le tableau ci-dessus présente les différents Regroupement d’Habitation et les Animateurs responsables.

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Photo 3 : Participants du Diagnostic Participatif (DP) dans la section de Matelgate

Prise de vue : Sylvestre Augustin, février 2008

2.2.- Revue bibliographique Cette étape a été consacrée à la consultation des différents documents existants et projets réalisés sur la commune en vue de répertorier des informations relatives au cadre général de la commune. Elle permet à l’équipe de mieux cerner les faits à étudier.

2.3.-Collecte des données de terrain Une phase de collecte des données de terrain a été organisée pendant 4 jours dans les différents Regroupements d’Habitations et 2 jours au niveau du centre urbain en vue de réalisée le Diagnostic Participatif et de valider les données secondaires recueillies. La Méthode Accélérée de Recherche Participative a été favorisée afin de collecter toutes les informations nécessaires à l’élaboration du document final.  Profil historique C’est une description chronologique des événements les plus importants du passé qui ont marqué les habitants de la communauté, ainsi que les impacts ou les conséquences produites.  Carte de la localité C’est une représentation plane qui sert à découvrir les perceptions des paysans sur leur communauté. Elle permet d’avoir un vision globale et rapide de la communauté, de mettre en évidence les perceptions et les centres d'intérêts des différents groupes socioprofessionnels concernant l'utilisation des ressources de la localité, renforcer la confiance des paysans en eux- mêmes en leur faisant accomplir certaines tâches,...

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 Diagramme de Venn des relations organisationnelles . Cet outil permet à la population d’identifier les institutions et les organisations internes et à apprécier leur degré de relation et leur importance pour le développement de la communauté. L’évaluation était basée sur la réalisation de ces organisations et leur intégration dans la vie de la communauté.  Interview semi structuré Les interviews semi structurés qui sont transversaux permettent de compléter les informations collectées au cours de l’application des autres outils tout au long du diagnostic. Ils sont utilisés à l’aide d’un guide d’entretien sur un terme donné.  Calendrier des fêtes et loisirs Cet outil permet d’identifier les dates importantes dans la vie de la communauté et d’avoir une idée sur les dépenses et revenus des habitants qui sont liés à ces dates.  Arbre à problème Il offre la possibilité aux habitants des différentes habitations de détecter les vrais problèmes de la section et de relater les différentes causes.  Calendrier agricole Cet outil permet de collecter des informations sur les travaux agricoles, les cultures et la répartition des travaux au cours de l’année.  Calendrier saisonnier Cet outil permet d’identifier les différentes époques de réalisation de toutes les activités dans la section.  Identification et priorisation des problèmes Cet outil permet aux membres de la communauté d’identifier leurs problèmes et de les classer en fonction de leur gravité par ordre d’importance croissante et/ou décroissante.  Identification des Atouts et des Potentialités Cet outil aide les participants à identifier et à prendre conscience des ressources, atouts et des potentialités dont ils disposent, ainsi que de la possibilité de les mobiliser en vue de la recherche des éventuelles solutions aux problèmes préalablement identifiés

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2.4.- Organisation des ateliers de mise en commun

L’objectif principal de cette étape est d’appuyer la section dans la production d’un plan de développement pour la section communale qui répond aux besoins prioritaires des communautés. Il prend en compte les potentialités et les contraintes. Tout ceci doit tenir compte des politiques sectorielles. Un atelier de 2 jours a été organisé dans chaque section. Cet atelier a permis de :  Faire le diagnostic Participatif de la Section Communale par la mise en commun des travaux de diagnostics et des besoins exprimés au niveau des Regroupements d’Habitions (RH) ;  Élaborer le plan de développement de la section communale avec une liste des projets prioritaires ;

2.5.- Contraintes du travail.

Les services déconcentrés de l’état n’ont pas vraiment de données nouvelles, elles sont datées de plus de vingt années. Ainsi, certaines données chiffrées relatives aux conditions climatiques et socio-économiques de la commune n’ont pas pu être retrouvés au niveau des directions représentants les ministères sectorielles et n’ont pas pu être comparés avec les données obtenues lors du diagnostic participatif.

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Partie III: Etats des lieux

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III- Présentation générale de la commune de Thomassique

3.1.- Localisation

La Commune de Thomassique fait partie du département du centre et de l’arrondissement de Cerca-la-source. Elle est située entre les latitudes nord d’Equateur 18°58’ et 19°12’ et les longitudes méridiens de Greenwich 71°42’ et 71°55’. Elle est à 27 kilomètres de Hinche, chef lieu du département. Elle est établie sur une altitude moyenne de 450 mètres (300-600). La commune couvre une superficie de 264,76 Km2 répartie sur deux sections communales (Matelgate et Lociane). Celles-ci comprennent respectivement 55 et 79 habitations et localités selon les dernières données de l’IHSI.

3.2.- Délimitation

La commune de Thomassique est limitée : Au Nord par la commune de Cerca-la-source ; Au par la commune de Thomonde et la République dominicaine; A l’est par la République dominicaine et la commune de Cerca-la-source; Et à l’ouest par la commune de Hinche et de Thomonde.

Figure 1 : Délimitation de la commune de Thomassique

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3.3.- Division territoriale et administrative

La commune de Thomassique est composée de deux sections communales et jouit selon la constitution de 1987 d’une autonomie administrative et financière. Selon la même constitution, les sections communales sont des entités administratives dirigées par des Conseils d’administration des sections communales (CASEC). Les deux sections communales sont les suivantes : 1ère section Matelgate, 2ème section Lociane. Les limites des divisions administratives en Haïti ne sont pas souvent connues. Les élus ont parfois une idée très vague du territoire qu’ils administrent. Les communes sont formées de sections communales mais nul ne peut indiquer clairement les limites des centres urbains, ni des sections communales. Les centres urbains s’étendrent aux sections sous l’influence de la pression démographique. Par exemple à Thomassique, le centre urbain est compris dans la 2ème section Lociane. Le Conseil Municipal est le gérant privilégié des biens fonciers du domaine privé de l'Etat situés dans les limites de sa Commune, (Article 74 de la constitution de 1987). Ils ne peuvent être l'objet d'aucune transaction sans l'avis préalable de l'Assemblée Municipale. Cette même constitution définit le CASEC comme responsable de la section. N’y a-t-il pas ici chevauchement des responsabilités ? Quels sont les champs d’action de chacune de ses entités administratives? Autant de questions à clarifier par les spécialistes dans le domaine pour éviter les conflits interminables entre Maires et CASEC sur le territoire et arriver à un développement harmonieux des rapports entre les différentes entités territoriales.

En fait, les compétences de chacune des entités administratives doivent être bien défini pour éviter les conflits entre les entités administratives, étant donné que la superposition du territoire n’est un problème en soi. Les affaires propres de chaque entité territoriale ne sont pas encore clarifiées donc il existe un flou tant du point de vue juridique qu’administratif qui génère sur le terrain des conflits entre le Conseil Municipal (CM) et CASEC autour de la gestion des portions de territoire et des ressources.

La liste des sections et des habitations identifiées dans la commune est présentée en annexe1.

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3.4- Situation démographique de la commune

3.4.1-Population de la commune

En 2005, la population de la commune de Thomassique était estimée à 51 155 habitants. Le rapport de masculinité pour la même période était égal à 96 hommes pour 100 femmes. Environ 18% de la population de la commune de Thomassique résidait en milieu urbain. Pour une 2 2 superficie de 262,00 km , la densité était évaluée à 195 habitants/km . Entre 1982-2003, période intercensitaire, la population de la commune a cru à un rythme moyen annuel de 3,4 %. La population urbaine est estimée à 9363 et la population rurale 41792, soit respectivement 18.3% et 81.7%.

3.4.2- Répartition de la population dans la commune

Le tableau ci-dessous présente la répartition de la population dans les différentes sections communales selon les derniers résultats du recensement de 2003. Les 51155 habitants sont répartis sur une superficie totale de 260.01km2. Cela donne une densité de 195.0 habitants au km2. Elle est comparativement faible par rapport à la moyenne nationale qui est de 289 habitants au km2.

Tableau 2 : Répartition de la population à travers le territoire de la commune

NOM/MILIEU AIRE KM² NB BATI MEN03 POP03 POP03 (Nbre de (Nbre de (Population 18PLUS Densité bâtiment) ménages) totale) Commune de 262.01 10194 51155 23526 195.0 Thomassique Ville de Thomassique Zone rurale 1ère Matelgate 136.07 29 211 214.67 Rural 2ème Lociane 128.69 21 944 170.52 Urbain (V. Thomassique Rural Source pour populations : IHSI Ŕ Résultats définitifs du 4ème RGPH Ŕ 2003

La superficie des sections communales varie de 128.69 à 136.07 km2 et leur population de 21944 à 29 211 habitants. D’une façon générale, la grande majorité de la population des sections est très

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dispersée d’une habitation à l’autre. Cette distance varie d’un demi (½) à un (1) kilomètre. Il faut toute fois signaler la présence des petites zones de concentration à l’intérieur des sections communales regroupant un pourcentage de 3 à 6% de la population. Cette répartition spatiale de la population communale constitue un obstacle au développement économique et à la distribution des services. Elle a des impacts majeurs sur le taux et sur le niveau de scolarisation en milieu rural et sur les conditions de vie de la population. A certains points du territoire de la commune, les gens doivent se démêler pour subsister dans des conditions inhumaines car ils n’ont aucun contact avec le centre urbain.

La population urbaine selon les chiffres publiés par IHSI en 2003 est de 9363 habitants; ce qui représente environ 18.3% de la population totale de la commune. La population de la 2ème section Lociane s’élève à 21 944 habitants suivant les données publiées par IHSI au cour du dernier recensement de 2003. Il faut toute fois prendre ces chiffres en considération car le centre urbain de Thomassique se trouve incorporé à cette section. En analysant, il est évident que la population du centre urbain se trouve déjà comptabilisée dans celle de la 2ème section Lociane. La délimitation des villes est un grand problème à résoudre car, la planification, la gestion et le contrôle du l’espace urbain constituent des facteurs importants pour le développement.

3.4.3- Distribution par groupe d’âge et par sexe

Les données sur la pyramide d’âges de la commune de Thomassique publiées par IHSI en 2005 nous donne un aperçu sur la population active de la commune. Ainsi, la répartition de la population par grand groupe d’âges de la commune de Thomassique présente la structure suivante: 47,0 % sont âgées de moins de 15 ans; 48,8 % entre15 et 64 ans et 4,2 % de 65 ans et plus. Donc, on pourra se faire une idée des caractéristiques de la population. C’est une population relativement jeune. Pourtant, elles ont une forte tendance à l’émigration en raison de l’absence de services sociaux de base mais aussi par une absence marquée d’opportunités à travailler. La population féminine est plus importante que la population masculine dans la commune de Thomassique. Elle représente 50.91 % de la population totale de la commune.

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3.5- La question migratoire

La migration aujourd’hui est un phénomène qui touche toute la commune de Thomassique. Pour faire face à la situation socio-économique, les gens ont tendances à laisser la commune pour aller ailleurs. Les flux migratoires de la commune se dirigent suivant trois grands axes principaux :

3.5.1- La migration vers la ville de Thomassique

Malgré dépourvu des services de base, le centre urbain de la commune de Thomassique attire beaucoup la population des sections communales. La majorité des élèves des sections après les études primaires entre à Thomassique pour poursuivre leurs études secondaires. Certaines familles ont même fait le choix très tôt d’envoyer leurs enfants à Thomassique pour les études. Après un certains temps ses parents laissent la section pour rejoindre leurs enfants et viennent s’installer vers les alentours du centre urbain en vue de la recherche des services sociaux de base. Ce phénomène a occasionné des bidonvilles dans les banlieues périphériques de la ville. Toute fois, après leurs études primaires, selon la capacité économique des parents, certains élèves doivent entrer à Hinche, Port-au-Prince et Cap-Haïtien s’ils veulent poursuivre les études secondaires et Universitaires. Aussi, il faut souligner la migration des familles des sections communales. Elles ont tendance à laisser les habitations des sections pour s’installer au niveau du centre urbain.

3.5.2- La migration vers les grandes villes

La migration vers les grandes villes (Hinche, Port-au-Prince, Cap-Haïtien) concerne la tranche d’âge de 12 à 45 ans. Ces gens qui émigrent dans ces villes à la recherche d’emplois et/ou d’un niveau d’éducation supérieur ne retourne qu’occasionnellement dans la commune et pendant une période de temps assez restreinte.

3.5.3- La migration vers la République Dominicaine

La migration vers la République dominicaine représente le flux le plus important. Sur le plan commercial la commune de Thomassique bénéficie d’un avantage dit « de proximité » par rapport à la frontière Dominicaine et favorisée par des relations commerciales et sociales développées entre les deux peuples. Pour pallier à la situation économique précaire qui sévit dans la commune et aussi le manque d’accès de la population aux services sociaux de base (santé,

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éducation …) les habitants laissent la commune pour aller à la recherche du travaille dans le secteur agricole et la construction et aussi à la recherche des services de base.

Cet état de faite se révèle des fois fatale et a des répercutions négatives pour la production agricole haïtienne sur la disponibilité de main-d’œuvre. Le manque d’emploi, l’insécurité alimentaire due à la faible productivité des terres et la carence d’infrastructures de services sanitaires sont identifiées comme les principales causes de cette migration. Toutefois, on ne dispose pas de données précises sur le nombre de gens qui migre chaque année vers la République Dominicaine à titre d’ouvriers agricoles, mais on sait que le phénomène affecte surtout les jeunes de 18 à 45 ans.

3.6- Dynamique organisationnelle

3.6.1- L’organisation du travail

Pour la réalisation des différentes opérations culturales, la main-d’œuvre utilisée provient de la famille (interne) ou externe. Face à l’émigration des gens vers la République Dominicaine et les grandes villes comme Hinche, Port-au-Prince ou Cap-Haïtien, les agriculteurs ont eu recours à plusieurs types de main d’œuvre, citons :

 Main d’œuvre familiale Participation des membres de la famille dans les différentes activités agricoles (préparation du sol, plantation, entretien, récolte). Il convient de signaler que le sexe et l’age sont les facteurs déterminant dans la détermination de la nature de la participation d’un membre d’une famille dans les activités agricoles.

 Entraide

Une forme de coopération de type traditionnel dénommée « konbit » est retrouvée dans toute la section. Il s’agit d’un regroupement d’agriculteurs qui travaillent tour à tour sur les parcelles des membres moyennant nourriture et clairin. Il faut toute fois signaler que à cause de la situation socio-économique, les « konbit » sont moins fréquents de nos jours dans la commune.

 Main d’œuvre salariée agricole Plusieurs types de main d’œuvre salarié sont recensés dans la commune.

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1. Il existe certains groupes mixtes, généralement formés de dix à quinze personnes qui vendent ce service. Ce groupe à un responsable et généralement c’est lui qui fait le prix du travail. Il s’organise pour la nourriture. 2. Le journalier : Des personnes qui viennent travailler sur une propriété. Dans ce cas l’homme / jour coûte en moyenne soixante quinze (50) gourdes additionnées aux frais de nourriture et de boissons. La durée de travail est de six heures de temps par jour. 3. Le « Tare » : c’est une façon utilisée par les gens pour vendre leur force de travail. La personne en arrivant sur l’exploitation agricole, prend une parcelle. A la fin de la journée, le propriétaire avec une mesure délimite la parcelle pour déterminer le nombre de « tare ». Il faut mentionner que le « tare » n’a pas une mesure fixe, ça va dépendre de la hauteur de la personne qui délimite les parcelles. Le « tare » coûte en moyenne cinquante (75) gourdes additionnées aux frais de nourriture. Selon la nature du sol, une personne peut réaliser, une, deux, trois « Tare » par jour.

Tous ces travaux consistent en la préparation du sol, l’entretien de la culture/sarclage et la récolte des produits. Les travaux de préparation de sol, d’entretien des cultures/sarclages sont exécutés surtout par des hommes. Les femmes interviennent surtout dans la plantation et la récolte.

3.6.2- La société civile

Dans le nouveau contexte global influencé par la décentralisation et la démocratisation, la société civile joue un rôle capital dans l’enclenchement du processus de développement. Associée aux partenaires organisés du développement et aux structures étatiques locales de gestion, la société civile constitue un élément clé de la gouvernance. Les principaux acteurs sont représentés par les partis politiques, les associations et mouvements socioprofessionnels, les confessions religieuses et coutumières, les ONG et programmes.

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3.6.3.- Les associations socioprofessionnelles

Le paysage organisationnel de la commune est représenté par une multitude d’organisations, associations, groupements locaux. Si quelques-unes de ces structures n’existent que de noms, certaines ont de vraies habitudes de travail en commun, qui témoignent de la volonté manifeste d’oeuvrer pour une amélioration de la situation. Quand elles sont vraiment opérationnelles, ces structures provoquent dans les localités/ ou aires d’intervention une cohésion sociale plus ou moins forte. Certains sont à caractère politique, d’autres s’adonnent aux activités socio- communautaires (routes, environnement, santé, éducation, etc

Plus d’une trentaine de groupements et d’organisations professionnelles sont inventoriées dans la commune. Leur fonctionnement quoique saisonnier, puisqu’il soit lié aux disponibilités de financement des bailleurs de fonds, contribue cependant à la revitalisation de la collectivité.

3.6.4.- Les partis politiques

Haïti présente tout un monde de partis politiques. La plus part de ces partis politiques ont un représentant dans la commune. Généralement, ces partis n’ont pas de bureau dans la commune. Seulement au moment des élections qu’on trouve un bureau où l’on peut identifier ces partis politiques. Ainsi à Thomassique, on a pu remarquer les traces des partis suivants : L’organisation du peuple en Lutte (OPL), Konvansyon Inite Demokratik (KID), la Fusion des socio-démocrates, l’ESPWA, Konbit pou Bati Ayiti (KOMBA), la Fanmiy lavalas,…. Ce sont ces partis qui ont été représentés aux dernières élections.

3.7- Dynamiques institutionnelles

3.7.1- Les services étatiques à compétence régionale et locale

Thomassique a été fondée en 1950 et élevée au rang de commune 1954. La commune comprend, entre autres, 134 habitations et localités. La commune est dirigée par un Conseil Municipal (C.M) de trois (3) membres élus pour une durée de 4 ans au suffrage universel direct. Chacune des deux (2) sections est administrée par un Conseil d’Administration appelé: (CASEC) Conseil d’Administration de la Section Communale. Le CM et les CASEC ont pour attribution de gérer, d’organiser et de diriger la collectivité qui

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leur incombe. Théoriquement, l’Assemblée Municipale et l’Assemblée de la Section Communale sont chargées d’assister, d’orienter et de contrôler respectivement les activités du CM et des CASEC. Ces derniers disposeraient d’un personnel d’appui et de quelques moyens logistiques et « financiers » pour mener à bien leurs tâches. Cependant, ces moyens se révèlent insuffisants et inappropriés. Le suivi du fonctionnement de la Mairie et des CASEC est assuré par le Ministère de l’Intérieur et des collectivités territoriales (MICT) à travers ses deux structures déconcentrées qui sont le Bureau de la Délégation et celui de la Vice délégation (non opérationnelle depuis l’année 1999). Selon la constitution de 1987, les conseils doivent promouvoir au développement économique et social de leurs collectivités. Cependant, la dépendance administrative, la faiblesse ou la quasi- inexistence de structure et de budget d’investissement constitue un handicap pour une réelle autonomie de ces collectivités territoriales. Le tableau suivant illustre les rôles des différents paliers administratifs prévus par la Constitution de 1987.

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Tableau 3 : Collectivités Territoriales, institutions légales prévue

COLLECTIVITE NON COMPOSITION PRINCIPALES FONCTION TERRITORIALE

Sections Casec Trois membres élus au Organiser/ Gérer/Diriger la section communales suffrage universel direct pour 4 ans par la population de la section concernée

Asec Plusieurs membres élus au Assister/ orienter /contrôler les suffrage universel direct activités de la section pour 4 ans par la population principalement celles du CASEC de la section concernée

Communes Conseil Trois membres élus au Organiser/ Gérer/ Diriger la municipal suffrage universel direct commune (ville SECTION pour 4 ans par la population de la ville et de l’ensemble des sections

Délégués de Elus par la population de la ND villes ville

Assemblée o Délégué de ville Assister/ orienter /contrôler les municipale activités de la commune o Membres (nommés) des ASEC de chaque section communale

Departement Assemblée Membres (nommés) des AM Assister/ orienter /contrôler les départementale des communes (1 activités du CD représentant par AM) du Département

Conseil 3 Membres de l’AD élus par Elaborer, en collaboration avec départemental celle-ci l’administration centrale, le plan de développement du Département

• Rendre compte à l’assemblée Départementale de l’administration des ressources financières Sources : Monographie de la commune de Thomassique, 2002

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La commune abrite une dizaine de directions déconcentrées de l’administration publique. Ces directions agissent sous la tutelle de l’administration de la direction départementale basée à Hinche.

La commune, outre les relations de partenariat développées avec les organismes publics, héberge un certain nombre de bureaux et d’institutions publiques et autonomes.

Le tableau suivant illustre les différentes institutions publiques rencontrées dans la commune de Thomassique.

Tableau 4: Les différentes Directions Techniques rencontrées à Thomassique

Direction ou service Sigle Ministère de tutelle Attributions principales Bureau agricole BAC Ministère de l’Agriculture Accompagner les agriculteurs de la communal des Ressources Naturelles commune ; et du Développement Rural Intervenir dans les problèmes liées à l’agriculture. Office d’état civil Ministère de la justice Tribunal de paix Ministère de la justice Bureau d’inspection Ministère de l’Education Organiser, contrôler la qualité de Scolaire Nationale l’enseignement Direction du Service SNEP Ministère des Travaux Assurer la desserte de la région en eau National d’Eau Publics potable Potable Sous commissariat de PNH/DDC Police Nationale d’Haïti Assurer la protection des vies et des police biens Recevoir et gérer pour la justice Empêcher l’évasion des détenus Bureau régional de la DGI Ministère de l’Economie et Assurer la collecte des impôts et des DGI des Finances taxes Source :

Il noter, à l’instar des autres communes du pays, l’Assemblée Municipale, tout comme l’Assemblée Départementale (AD) et le Conseil Départemental (CD), n’est pas encore en place. L’assemblée municipale est chargée de faire la proposition des « juges de paix » qui seront nommés par le pouvoir central (art.175 de la Constitution de 1987). L’assemblée départementale est chargée de faire la proposition des « juges de la cour d’appel et des tribunaux de 1ère instance » qui seront nommés par le pouvoir central (art.175 de la Constitution de 1987). L’AD est également chargée de faire de proposition pour nomination de membres du « conseil électoral Permanent » (art 192 de la Constitution de 1987).

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Ces institutions/services publics et parapublics souffrent manifestement de carence en termes de disponibilité de matériels, d’équipements et voire des possibilités financières.

3.7.1.1. La Fiscalité et Le budget communal

L’administration municipale n’a pas une tradition d’élaboration de budget communal. Les recettes communales reposent essentiellement sur: • Des recettes ordinaires de la commune provenant de la collecte des taxes communales. Théoriquement, l’assiette fiscale de la commune se composerait de plusieurs types de taxes et impôts. Occasionnellement (et très rarement), les entrées de la mairie peuvent aussi être constituées en dons, legs, autres allocations (en espèces ou en nature) provenant des particuliers/organisations/institutions locales ou internationales, ou en des emprunts autorisés. En terme de fiscalité communale, les capacités de la commune de Thomassique sont donc dérisoires. L’assiette fiscale repose pour l’essentiel sur la CFPB (contribution foncière sur les propretés bâties) qui représente à peu près 90% de la potentialité fiscale de la commune. Il faut mentionner le versement d’une allocation mensuelle de 48.000 gourdes en provenance du Ministère de l’Intérieur et des collectivités territoriales (MICT) et prélevées des « Fonds de Gestion des Collectivités Territoriales » (FGDCT). Cette allocation est destinée principalement à assurer les dépenses de fonctionnement de la Mairie

3.7.2- Les confessions religieuses et coutumières

La commune compte une seule paroisse catholique, une paroisse épiscopale et un nombre important de temples protestants connus sous diverses appellations comme AEM, Convention Baptiste, Eglise Conservatrice, Eglise de Dieu, Eglise Wesleyenne. Les temples de Témoins de Jéhovah et des adventistes du 7ème jour sont par contre très faibles d’effectif dans la commune : 2 temples adventistes recensés contre 1 temples des Témoins de Jéhovah. Il est à noter que ces institutions religieuses jouent un rôle très important dans la définition du tissu social et dans le développement socioéconomique de la commune.

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3.7.3- Les ONG, OI et projets intervenants dans la commune

Les organisations non gouvernementales et internationales ont certainement un impact sur la structuration de la commune de Thomassique puisqu’elles sont pratiquement les rares à financer des actions de développement dans la commune. On retrouve également d’autres intervenants fonctionnant sous la tutelle de services étatiques par le biais de programmes de coopération et de financement. Certaines associations socioprofessionnelles et caritatives interviennent sous le profil d’ONG et exécutent des projets de développement de grande envergure. C’est le cas du MPP et de la CARITAS. Aussi, d’autres organisations internationale et étatique interviennent dans le développement de la commune, telles : le FAES, la World Vision, CECI et ACTED. Cependant, une évaluation plus fine des réalisations des ONG opérant dans la commune s’avérait nécessaire afin de juger plus adéquatement de leur apport véritable.

Le tableau suivant renseigne sur la caractérisation des principaux intervenants dans le développement de la commune.

Tableau 5 : Liste des principaux intervenants dans le développement de la commune

Nom Sigle Statut Date de Domaine d’intervention fondation Mouvman peyizan MPP Organisation 1973 Agriculture, Sylviculture, Papaye Paysanne Eau potable, Irrigation Centre d’Etude CECI Organisation Internationale Internationale Canadienne Caritas Diocésaine CDH Institution caritative 1976 Elevage, Santé, Crédit de Hinche World Vision W V Organisation - Eau potable, Agriculture, Internationale Elevage, Education, Santé, Parrainage Fonds d’Assistance FAES/ Organisme de Promotion d’activités et Sociale PAIP financement productives Agence d’Aide à la ACTED Organisation non Construction latrine Coopération Gouvernementale Technique et au Développement Sources : Interview semi structuré mars 2008

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3.8. INFRASTRUCTURES DE BASE

3.8.1- Infrastructure sociale

La présence ou l’absence des infrastructures de base (routes, services publics et autres) et des services sociaux de base (eau courante, santé, éducation) représente des indicateurs pour apprécier le degré de développement d’une région. A cet effet, dans le cadre de la réalisation d’un Plan de Développement, il est important de faire l’état des lieux sur certaines infrastructures et services de base au niveau de la commune.

3.8.1.1- Education

La commune souffre de la faiblesse du secteur éducatif tant sur le Plan quantitatif et qualitatif de l’enseignement, due particulièrement à une carence de l’intervention de l’état. Selon les données de la « Carte de pauvreté pour Haïti » élaborée par le MPCE, le taux net de scolarisation (TNS13) de la commune en l’an 2000 pour l’éducation de base (c’est-à-dire pour l’école fondamentale) est de 0,4915 ; le taux brut (TBS14) étant de 0,9606. L’effectif total du groupe d’age scolaire est de 2967 unités 15. A l’échelle du pays, la commune est classée au rang ordinal 32 sur 133 communes en terme de pauvreté en éducation. Au moment de l’inventaire de l’IHSI en 2003, cinquante (50) institutions scolaires ont été inventoriées dans la commune de Thomassique. De ce nombre, on compte une (1) école préscolaire, quarante deux (42) écoles primaires et sept (7) écoles secondaires. Les infrastructures éducatives sont plus importantes en milieu rural qu’en milieu urbain, trente six (36) écoles en milieu rural contre quatorze (14) en milieu urbain. Quarante (40) écoles sont du secteur privé, six (6) sont publiques et les quatre (4) autres sont de type communautaire. Au cours des travaux de terrain réalisé de concert avec la population, trois écoles nationales et un lycée ont été répertoriés au niveau de la commune et les autres sont à titre privée et ecclésiastique. Ces dernières sont logées soit sous des tonnelles, des hangars ou dans des églises. En général, ces établissements disposent au moins d’une grande salle pour accueillir tous les élèves. Ce qui explique qu’en période pluvieuse, certaines d’entre elles ne peuvent pas normalement fonctionner. Quant au nombre d’instituteur/trice, il varie entre 4 et 5 en moyenne par école. Dans de telle situation, parfois un instituteur enseigne dans deux (2) classes. Pour avoir accès à un niveau supérieur de scolarisation (Université, Ecole supérieure etc.), les

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Thomassiquois se rendent à Port-au-Prince, en République Dominicaine ou au Cap-Haïtien et parfois à Hinche. Le pourcentage d’analphabétisme reste assez important malgré les efforts déclarés des responsables tant au niveau de la scolarisation des enfants que de l’alphabétisation fonctionnelle des adultes.

3.8.1.1.1- Enseignement préscolaire

L’enseignement préscolaire est pratiquement inexistant dans les écoles publiques. Ce type d’enseignement est plutôt disponible au niveau des écoles non publiques.

Au niveau de la commune, 26 écoles préscolaires ont été répertoriées dont, 10 au niveau du centre urbain et 16 reparties sur les deux sections communales. Dans les sections communales sur l’ensemble des établissements privés environ 20% dispose une à deux classes préscolaires. Le tableau ci-dessous donne une idée de la répartition des écoles préscolaires à l’intérieur de la section.

Tableau 6 : situation des écoles préscolaires dans la commune

Nbre d’école Nbre d’élève Nbre d’élève Effectif professeurs Public Privé Public Privé Public Privé F G F G F G F G Centre urbain 1 10 61 50 576 487 3 0 33 0 1ère section 0 8 0 0 609 596 0 0 6 5 2ère section 0 8 0 0 208 242 0 0 5 5 Commune 1 26 61 50 1393 1325 3 0 44 10 Source : interview semi structurée, Décembre 2007

Il est á remarquer, qu’en 2003, au moment de l’inventaire de l’IHSI, le nombre d’écoles préscolaires fonctionnels dans la commune se chiffrait à 1 (source : IHSI-2005).

En effet, le nombre de personnels enseignant dans les 27 écoles préscolaires répertoriés dans la commune est de 54 dont 44 femmes.

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Photo 4 : Ecole préscolaire à Thomassique

Prise de vue : Sylvestre Augustin, Mars 2008

3.8.1.1.2- Enseignement au niveau des écoles primaires

Au niveau de la commune quatre vingt six (86) écoles primaires sont recensées. Parmi eux, quatre (4) sont des écoles Publiques et les autres sont des écoles privés et ecclésiastiques.

Cette réalité apparente est loin de refléter un bon fonctionnement du secteur Educatif au niveau de la commune, car la grande majorité de ces écoles ne répondent absolument pas aux normes relatives au fonctionnement d’un établissement scolaire. Par exemple, parmi ces quatre vingt six (86) établissements, plus de 80% ont des bâtiments en mauvais état (halle, toiture en paille, etc…) et quasiment dépourvue d’équipement (tableaux, bancs…) et de matériels didactiques. Les écoles publiques ne représentent que 4% de la totalité et ne confèrent de l’enseignement à seulement 8% d’élèves. Ce qui peut expliquer les difficultés qu’éprouvent les parents dans la Commune pour envoyer leurs enfants à l’école.

La plupart des écoles privées sont situées dans une église ou dans une grande salle regroupant toutes les classes et souvent n’atteignent pas le certificat d’étude Primaire (CEP). En ce qui a trait à la qualité de l’enseignement, rare des enseignants sont des normaliens. Ces derniers se trouvent surtout dans les écoles publiques. Une grande majorité atteigne seulement la classe de 7ème et de 9ème.

Le tableau suivant donne une situation des écoles primaires dans la commune.

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Tableau 7 : situation des écoles primaires dans la commune

Nbre d’ecole Nbre d’elève Nbre d’elève Effectif professeurs Public Privé Public Privé Public Privé F G F G F G F G Centre urbain 2 21 356 415 3186 3145 7 12 26 87 1ère section 1 30 110 135 2153 2082 0 7 21 81 2ère section 1 31 262 250 2673 2896 3 5 28 95 Commune 4 82 728 800 8012 8123 10 24 75 263 Source : interview semi structurée, Décembre 2007

Il faut noter que, selon les données fournies par IHSI, le nombre d’écoles primaires inventoriées lors du recensement de 2003 était de quarante deux (42) établissements pour toute la commune (source : IHSI-2005). Photo 5 : Un établissement primaire à Thomassique

Prise de vue : Sylvestre Augustin, Mars 2008

3.8.1.1.3- Enseignements secondaires

En ce qui concerne l’enseignement secondaire, la commune de Thomassique confronte à une insuffisance en établissement public. Quatre établissements publics, contre 7 établissements privés. Toutefois, parmi les onze (11) écoles secondaires répertoriées au niveau de la commune, trois (3) sont dotées du programme de 3ème cycle seulement. Les autres arrivent en troisième et en rétho. Le tableau suivant illustre la situation de l’enseignement secondaire de la commune de Thomassique.

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Tableau 8 : Situation de l’enseignement secondaire.

Nbre d’école Nbre d’élève Nbre d’élève Effectif professeurs Public Privé Public Privé Public Privé F G F G F G F G Centre urbain 2 7 362 292 883 781 2 18 1 65 1ère section 1 0 ------2ère section 1 0 ------Commune 4 7

Source : interview semi structurée, Décembre 2007

3.8.1.1.4- Enseignement professionnel

Dans la commune de Thomassique on a recensé deux écoles professionnelles. Elles donnent toutes deux des cours d’informatiques. Toutefois, pour avoir accès à un niveau supérieur de scolarisation (Université, Ecole supérieure etc.), la majorité des Thomassiquois se rendaient à Port-au-Prince, en République Dominicaine ou au Cap-Haïtien et parfois à Hinche.

Tableau 9: Situation de l’enseignement professionnel

Nbre d’école Nbre d’élève Nbre d’élève Effectif professeurs Public Privé Public Privé Public Privé F G F G F G F G Centre urbain 0 2 0 0 40 25 0 0 0 6 1ère section ------2ère section ------Commune 0 2 0 0 40 25 0 0 0 6

3.8.1.2- Santé et hygiène publique Selon « la carte de pauvreté d’Haïti», l’indice d’accessibilité en soins sanitaires montre que la commune de Thomassique, est parmi les communes du pays les plus démunies en services sanitaires. En effet, l’accès aux soins de santé représente une source de préoccupation pour la grande majorité de la population de Thomassique. La qualité de soin fourni par les institutions de la place reste très médiocre en raison de l’insuffisance d’un service de qualité, et de la précarité des équipements et de l’insuffisance d’un personnel qualifié. Selon les dernières données publiées par IHSI-2005, l’ensemble des services chargés de maintenir et d’améliorer l’état sanitaire de la commune est composé d’un (1) dispensaire, d’un (1) centre de santé sans lit, et de cinq (5) centres de vaccination. L’ensemble des établissements sanitaires qui sont au nombre de sept (07) a un personnel de quatorze (14) membres composé en majorité (11) d’auxiliaires. Pour

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les cas qui dépasseraient la compétence du personnel précité, le centre ne dispose pas de médecin pour fournir les soins appropriés. Pour les cas cliniques majeurs, les plus vulnérables sont à la merci de la nature, des matrones ou des médecins traditionnels. Ceux dont leurs niveaux économiques sont plus forts, se font soigner en République Dominicaine, à l’hôpital « de Bienfaisance de » ou, à l’hôpital « Sainte Thérèse » de Hinche, à « Zanmi Lasante de Cange/Cerca-la-Source pour recevoir des soins que nécessitent leurs cas. Aussi, à l’intérieur des sections communales on trouve plus de 210 matrones qui sont responsables des soins des femmes enceintes.

Tableau 10 : Institutions de santé enregistrées à la DDS-C

Institution Statut Services offerts Personnel/Equipement

Centre de santé Saint Joseph Privé (église  Consultation générale Infirmière catholique)  Accouchement Auxiliaire  Soins dentaires  Hospitalisation temporaire pour des cas mineurs Dispensaire de Boc-Banique Privé  Consultation Auxiliaire  Vaccination Agent de santé  Exécution de prescription (pharmacie) Source : DDS-C Hinche (Août 2005)

En ce qui a trait à l’hygiène publique, même le minimum n’existe pas dans la zone. La majorité de la population ne dispose pas de latrines, surtout dans les sections communales. De ce fait, la majeure partie de la population défèque à l’air libre.

3.8.1.2.1-Les contraintes majeures

Les responsables de la Direction Départementale du Ministère de la santé Publique pour le plateau central résument les principales contraintes à l’amélioration des services de santé au niveau de la commune à :

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- L’insuffisance de Ressources financières pouvant favoriser la multiplication des structures de santé au niveau des sections, leur encadrement et leur équipement. Cette insuffisance touche également les moyens logistiques. - Rémunération insuffisante du personnel existant. - Précarité de la situation socio économique des habitants leur limitant l’accès aux soins de santé.

3.8.1.3- Eau potable

La commune de Thomassique dispose d’une infrastructure relativement faible en eau potable. Une partie de la commune, notamment au niveau du centre urbain, existe un réseau de desserte domiciliaire en eau potable pour 436 abonnés à partir de la « source Tremblée » qui dessert également les populations de Cerca-la-Source, Saltadère, Biassou, Latine, en eau potable. La population fait état d’une diminution drastique du débit de cette source au cours des deux dernières décennies à cause des coupes anarchiques des arbres dans le versant de cette source et l’augmentation démographique de la population.

Néanmoins, le captage de la source Malantial a permis l’installation de quatre bornes-fontaines et quelques prises domiciliaires à Darlegrand. Les chiffres fournis lors des réflexions participatives font état de 27 fontaines publiques installées sur l’ensemble de la commune, cependant, loin d’être insuffisante au regard des besoins exprimés par la population. Toute fois le problème de la latrinisation de la commune est un obstacle majeur à la qualité de l’eau ce qui tend à aggraver la santé de la population..Une intervention visant l’amélioration du soin de santé de la population doit tenir compte non seulement de l’augmentation de l’eau mais aussi de sa qualité.

A Bel-air, Loga, « Carrefour sizeli », Bois-Blanc, Bas cimetière, Savane Mulâtre, les sources de mêmes noms sont aménagées sur place pour permettre l’approvisionnement des riverains. Alors que les estimations de débit font état de possibilité d’extension des réseaux, les conditions sanitaires aux alentours de ces sources laissent à désirer. Il n’existe pratiquement pas de mesure de protection prise ou envisagée au niveau des sources exploitées.

Il y a lieu de souligner une situation particulièrement alarmante des populations rurales des localités de Boc-Banique, Nan Croix, Bouloume, Terre cassée, Malte Peralte, Augustina, Nan Raquette, Gros Cajou, Savane Mulâtre. Les habitants de ces localités sont obligés de se déplacer

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sur environ trois (03) kilomètres pour avoir accès à un point d’eau. Ceux-ci consistent généralement en des «trous d’eaux » où hommes et bêtes s’approvisionnent au même endroit.

Selon la « Carte de pauvreté d’Haïti » seulement 12,5% de la population aurait accès à l’eau potable à Thomassique. Les données de cette étude estiment qu’environ 15800 Thomassiquois ont accès à l’eau potable, sans tenir compte de sa qualité ; la population réellement desservie étant de 4740 âmes.

Outre l’insuffisance de personnel et de matériels que confronte l’organisme responsable de la desserte, les contraintes relevées au niveau de ce secteur sont diverses : En effet, les faits suivants sont signalés  Utilisation de l'eau par les gens qui font la lessive au niveau de la source même ;  Fréquentation des animaux dans la source pour l’abreuvement ;  Temps d’attente important pour les usagers afin de remplir leurs vases (manque d’aménagement) ;  Déboisement en amont des sources ;  Problème d’assainissement à proximité des sources ;  Problèmes d’encadrement social dans la zone ;  Le débit se révèle très faible pour desservir la population ;  Les difficultés de l’approvisionnement en HTH, en raison de la non disponibilité de moyens financiers, sont énormes. Car, ce produit utilisé pour le traitement de l’eau, coûte très cher.  Les recettes sont irrégulières en raison du non-acquittement des factures par les abonnés.  Les moyens coercitifs sont inopérants en raison de la structure sociale de la ville liée en particulier aux liens tissés entre les membres de la communauté ;  Irresponsabilités des comités de gestion ;  Manque de techniciens sur place à travers les sections ;

3.8.1.4- Loisir et Sport

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La disponibilité de la commune de Thomassique en infrastructures et équipements sportifs et récréatifs est minime. Le centre urbain ne dispose que de trois discothèques, de deux bibliothèques (1 privée : avec 2100 livres environs et 1 communautaire/ CODETO : avec 880 livres) ouvertes au public, un terrain de football et une salle paroissiale, utilisée pour certaines représentations théâtrales. Dans les sections communales, à l’exception de Boc-Banique qui possède une discothèque, les gaguères, les terrains de football et les activités de Vodou constituent les formes de loisir les plus répandues. Aucun site touristique n’est recensé dans la commune.

3.8.2- Infrastructures économiques

3.8.2.1- Voies de communications

La commune de Thomassique est traversée par la route reliant Hinche à la République Dominicaine. Cette route a subi une certaine amélioration jusqu’à Thomassique et le reste en très mauvais état. Les voies secondaires orientées vers les sections communales et d’autres communes sont en très mauvais état. Pendant la période pluvieuse, les habitants de la commune éprouvent de très grandes difficultés à se déplacer.

Le transport public se fait généralement par voie terrestre. A l’intérieur des sections, les déplacements se font à dos d’animaux, à bicyclettes, à motocyclettes et à pied. Le tableau ci- dessous fait état de la situation du transport à l’intérieur de la commune et aussi entre la commune et le reste du pays. Outre le mauvais état des routes, les problèmes relevés au niveau de ce secteur sont multiples : - Surcharge des véhicules de transports en commun; - Absence de service de circulation dans les rues; - Absence de poste de police sur la route. La figure suivante présente les principaux axes routiers de la commune de Thomassique.

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Figure 2 : les principaux axes routiers de la commune

Tableau 11 : Caractéristique des principaux axes du réseau routier Axes Type Kilométrage Nature du Etat de la Moyens de Coûts de transport revêtement surface de transport en gourde roulement

Thomassique-Hinche Route communale 27 Terre battue Passable Pick-up 100 Camion Motocyclette 100 Thomassique-Cerca- Route communale 18 Terre battue mauvais Pick-up 100 la-Source Motocyclette 200-300 Thomassique-Boc- Route communale Terre battue Très mauvais Pick-up 100

banique Motocyclette 250 Thomassique- Route de pénétration 8 Terre battue Mauvais Motocyclette 150-200 Darlegrand Thomassique- Route de pénétration 12 Terre battue Mauvais Motocyclette 250 Baranque

Bouloume Ŕ Route de pénétration 12 Terre battue Mauvais Motocyclette -

Baranque A pied et à dos d’âne Biassou Ŕ Route communale Terre battue Mauvaise Pic-up 100

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Thomassique Motocyclette 250 Nan croix- Route communale Terre battue Mauvaise Pic-up 100 Thomassique Motocyclette 100-150 Source : plan stratégique de développement de la commune de Hinche

3.8.2.2- L’électricité

Au niveau du centre urbain, il existe une centrale électrique d’une capacité installée 65,5 KW (en panne). Le service qui est très réduit et destiné à un usage strictement domestique pour 300 abonnés n’est pas disponible depuis plusieurs années au niveau de la ville. Malgré l’existence d’un comité de gestion ad hoc qui a été mis en place par la mairie, un problème crucial de gestion et de mal fonction du réseau de distribution serait à l’origine de cette situation. Au cours de l’atelier de planification du DPSC et PDC, la remise en fonctionnement et l’augmentation de la capacité de la centrale en vue de permettre l’utilisation du courant électrique à des fins autres que l’utilisation domestique a été la préoccupation de plus d’un. Les problèmes relevés au niveau de cette centrale sont multiples: - moteurs en service usagés - réseau de distribution vieux, ce qui occasionne des pertes considérable sur les circuits ; - incapacité de contrôler les prises clandestines qui provoquent des déficits pour la compagnie et fragilisent le réseau de distribution ; - Insuffisance du personnel technique ; - Manque d’éducation des clients.

3.8.2.3- Moyens de communication

3.8.2.3.1- Téléphone

Dans la commune on trouve un micro central téléphonique d’une capacité de 34 lignes, tombé en panne depuis plusieurs années et la présence de deux compagnies téléphoniques par onde, la Voilà en 2005 et la Digicel en 2006. L’arrivé de ces deux compagnies mobiles ont révolutionné la communication dans la commune, permettant à la population de se communiquer entre eux et de communiquer avec l’extérieur.

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3.8.2.3.2- Medias et cyber cafés

Dans le domaine de la radiodiffusion une seule station de radio a été répertoriée. Elles assurent une diffusion suivant une programmation variable. La communication satellitaire n’existe pas dans la commune, il n’y a pas de cyber café. Seulement les organismes de développement possèdent des moyens de communication satellitaire. Il faut faire remarquer en matière de Télédiffusion et presse écrite, la commune ne dispose d’aucune structure. Toutes fois, les stations de radio et de télévision émettant dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince (sauf les chaînes câblées) sont captées à Thomassique. Le tableau suivant présente la situation de la radiodiffusion.

Tableau 12 : Situation de la radio télédiffusion au niveau de la commune Station Fréquence Transmission Durée de la Etendue des ondes programmation Radio Voix 89.3 FM stéréo Locale 10 heures par jours Toute la communauté Trompette Finale Source : interview semi structure, décembre 2007.

3.9- Tenure foncière et occupation des sols

A partir des entrevues réalisées avec les agriculteurs de la zone, on a pu constater que la situation de la section est dominée principalement par les terres en faire valoir direct de la surface agricole utile. Dans cette catégorie, se regroupent tous ceux qui possèdent des terres allant de 0.25 à 25 carreaux. On peut les subdiviser en petits propriétaires (0 .25 à 2.00 Cx), Moyens propriétaires (2.00 à 4.00 Cx), grands propriétaires (5.00 à 24.00 Cx) et Grands dons (25.00 Cx et plus).

Parallèlement, d’autres exploitants en font acquisition par le mode de faire valoir indirect notamment le fermage de longue durée, le fermage de courte durée et/ou métayage. Le prix moyen pour le fermage d’un carreau de terres est de 2500 gourdes.

La zone est typiquement agricole car, environ 70% des terres sont occupés par l’agriculture au sens large. Le reste est partagé entre l’élevage et/ou la jachère pâturée et des « terres finies » (terres atteignant un niveau de dégradation presque irréversible).

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Il faut mentionner l’existence, au niveau de la section, d’une ferme appartenant à l’état Haïtien, estimée à plus de 600 carreaux de terre. Après beaucoup de travail entre l’Institut National de la Reforme Agraire (INARA), les responsables du Conseil Municipal et la population, l’INARA a arrivé à commencer en date du 7 février 2008 avec le lancement officiel de la séparation de ces terres. Malgré tout, la situation foncière de cette ferme soulève encore de discutions entre L’INARA et des Habitants de la commune.

3.10- Milieu biophysique

3.10.1-Caractéristiques climatiques

Les principaux éléments considérés pour caractériser le climat sont : le relief, la pluviométrie, et la température.

3.10.1.1- Relief

Le relief dominant de la commune de Thomassique est le plateau. De par sa position géographique, la commune de Thomassique est frontalière. Elle est entourée par de nombreuses montagnes dont la plus importante est la «chaîne Pain croix » ayant une altitude en général inférieure à 600 mètres. On trouve également les montagnes de Lorakit du coté de Boc Banic. La texture du sol est argilo-limoneux dans les bas fonds principalement, sablo-limoneux dans les pentes faibles et bruns caillouteux dans les fortes. Ce sont pour la plupart des régosols, très hétérogènes, qui sont parfois très riches en matière organique mais dont leur fertilité chimique est limitée par le faible volume de terre fine. (Voir la figure 3 ci-après).

Figure 3 : Carte de potentialités des sols

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3.10.1.2- Pluviométrie

La situation climatique de la zone n’est pas différente de celle des autres communes de la région du haut plateau. Le climat est normal et caractérisé par deux saisons bien distinctes une alternance de saisons sèche et pluvieuse : • La saison sèche s’étend en moyenne de Novembre à Avril; • La saison pluvieuse de Mai à Octobre, est marquée par des chutes très importantes et parfois violentes en juin et Août. Il convient de signaler que depuis environ une dizaine d’années, le début de la saison des pluies n’est plus observé en avril, plutôt en Mai et Juin. Malheureusement, on ne dispose pas de données pluviométriques pour confirmer ces constatations. Celles-ci sont effectuées dans un contexte environnemental particulier marqué par la destruction quasi complète des réserves ligneuses de la commune. Les précipitations moyennes annuelles s’élèvent entre 1500 à 2000 mm.

Figure 4 : Pluviométrie et ETP da la commune

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3.10.1.3- Température

La température y est généralement élevée, elle est supérieure à 28°C. La courbe suivante exprime les variations de la pluviométrie et de l’Evapotranspiration potentielle (ETP) (tableau ci-dessus) et montre que des déficits hydriques sont enregistrés au cours des mois de novembre à mars.

3.10.2- Ressources en eau

Les ressources en eau de surface de la commune de Thomassique identifiées lors des ateliers au cours de la PPC comprennent : o Le fleuve avant Guayamouc et Trois (2) rivières à débits moyens : Rio onde, Lociane. o Plusieurs ravines d’importance dont les plus importantes sont : Don Diego, Matelgate, Loraton, Malential, Boukan toro, Augustina, « Dlo Nwa », Los Blanquit, Mayebrit, Depiès, Ravine Sable, Montesuel, Lohiguey, Bel-air, Gonzalès, Ravine sèche, Rang de Joie. o Trois lacs artificiels, utilisant l’eau des ravines ont été mis en place à Darlegrand, Malte Péralte et Rang de Joie o Dix (12) sources captées, deux sont branchées à un réseau de desserte pour l’approvisionnement en eau potable et huit (8) sont aménagées sur place pour desservir les riverains les plus proche. Les principales sources répertoriées sont : Bouloum, Bel-air, Malential, Loga, Tremblée à Los posos 2, Nan Eli, Nan Palma, Nan Damus, Don Diègue3, Bois blanc, Lomelce, etc… o Dix huit (18) puits forés, dont neuf fonctionnel. Certains sont réalisés par la World Vision, le MPP et des organisations de base, etc….

Toute fois, malgré toute cette disponibilité en eau, durant les périodes de sécheresse, dans certaines habitations à l’intérieur des sections communales la majorité des habitants parcourent de longues distances pour s’approvisionner en eau. La potabilité de ces eaux demeure inquiétante car la majorité de la population défèque par terre.

Le tableau suivant fait état des eaux de surface de la commune et leur localisation

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Tableau 13 : inventaire des eaux de surface de la commune.

Rivière Type Localisation D.M.A Superficie Affluents (L /s) du Bassin versant Guayamouc permanente Limite la section matelgate avec la section Tierra Muscady de la commune de Thomonde Lociane Permanente Traverse la section Lociane Rio onde Permanente Traverse la section Matelgate DMA : débit moyen annuel Source : Plan stratégique de Développement de la commune de Hinche (mai 2004)

3.10.3- Type de sol

Les caractéristiques lithologiques dominantes sont les marnes, les argilites, les basaltes et les calcaires. Sur le plan agro-écologique la section est dominée par le plateau sec. La texture du sol est argilo-limoneux dans les bas fonds principalement, sablo-limoneux dans les pentes faibles et bruns caillouteux dans les fortes. Ce sont pour la plupart des régosols, très hétérogènes, qui sont parfois très riches en matière organique mais dont leur fertilité chimique est limitée par le faible volume de terre fine. Sur le plan des potentialités et aptitudes agricoles des sols, SCET International (1980) répartit les sols de la commune de Thomassique en six classes allant des qualités très bonne à très limitées: o Les sols à vocation agricole qui sont, en général très bonne, avec une topographie plane. Ces sols peuvent avoir de cultures mécanisées et l’irrigation est possible. o Les sols à vocation agricole bonne qui peuvent avoir de petite mécanisation ou l’irrigation est possible localement et la production est limitée. o Les sols à vocation agricole moyenne, difficilement mécanisable et irrigable ; aptes à une agriculture traditionnelle. o Les sols à vocation agricole faible, aptes à une agriculture de montagne et aussi la production de forêt. Ces sols ont de fortes pentes. o Les sols à vocation limitée, aptes à la forêt et la culture arboricole.

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o Enfin, les sols à vocation très limitée, aptes à la forêt et pas d’aptitude agricole à moyen terme. Il faut signaler que le niveau de dégradation est très marqué dans la zone avec des signes très visibles comme les affleurements rocheux, l’apparition de griffes et de ravines. La figure suivante donne une vue générale sur la potentialité et l’aptitude agricole des sols dans la commune.

Figure 5 : potentialité et aptitude agricole des sols

3.10.4- Risque d’érosion

La structure instable des sols, associée à la morphologie de montagne et les activités de déboisement constituent des facteurs déterminants du processus de l’érosion. Plusieurs types d’érosion sont ainsi identifiés : érosion en nappe, en ravine et les glissements de terrain. Le processus de ravinement est très courant dans la commune. Il est surtout observé sur les talus des rivières, des ravins et aux abords des routes présentant ainsi des failles de nature géologique importante atteignant en certains points un niveau critique. La figure ci-après illustre la dimension du phénomène érosif au niveau de la commune.

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Figure 6 : phénomène érosif de la commune

3.11-La dynamique environnementale

3.11.1-La couverture végétale

Dans la commune, la couverture végétale n’est pas uniforme. La strate arborée est très différente au niveau des habitations. Au niveau des zones sèches, on rencontre les espèces xérophytiques peu denses (bayahondes) caractéristiques de la forêt sèche tropicale, une strate herbacée formée de l’herbe « Madan Michel », les espèces fruitières : manguiers, tamariniers, citrus, la canne à sucre et des cultures vivrières (manioc, patate douce, banane) plus ou moins résistantes à la sécheresse. Malheureusement certaines contraintes économiques ont obligé les habitants de la section à abattre certains arbres pour la production de cultures vivrières et surtout pour la production du

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charbon de bois, très sollicité par les habitants des grandes villes (Thomassique, Hinche, Port-au- Prince). Généralement au niveau de la commune on distingue quatre strates :  une strate arborée supérieure : grands fruitiers (manguiers, avocatiers, cocotiers, quenépier, etc.) et Forestier (cèdre, mombin, bayahonde, chêne, frêne, flamboyant, cassia, leucaena, eucalyptus etc…) répartie dans toute la commune.  une strate arborée inférieure constituée d’agrumes et de bananiers, répartie dans toute la commune.  une strate arbustive : delin, répartie dans toute la commune.  une strate inférieure : les tubercules, le haricot, l’igname, le taro, le mais , etc…répartie dans toute la commune. Sur les versants, les espaces sont dénudés et la plupart des arbres, fruitiers et bois d’œuvre, se retrouvent aux alentours des résidences des agriculteurs à l’exception de certaines zones plus ou moins enclavées, particulièrement dans les vallons, où l’on peut rencontrer quelques versants boisés. Les fruitiers sont plus concentrés dans les plaines que dans les mornes. Certaines espèces fourragères servant à l’alimentation des bovins, équins et caprins sont aussi retrouvées dans la zone. A juste titre, nous pouvons citer l’herbe corse, corde à graine, éléphant, Guatemala et herbe madame Michel. Les espèces forestières et fruitières rencontrées dans la commune se trouvent en annexe 1.

3.12- Organisation et occupation de l’espace

3.12.1- Zonage Agro écologique

Le zonage agro écologique est reposé sur les éléments suivants :  L’altitude  Les éléments climatiques  Les éléments géomorphologiques De façon spécifique, les éléments discriminants permettant de faire la répartition des zones agro écologiques sont la disponibilité de l’eau (pluviométrie) et l’altitude. En plus de ces éléments, la végétation joue un rôle important dans la définition des zones agro écologique. Ainsi, le terroir de la commune de Thomassique ne peut être découpé qu’en deux zones agro écologiques. Le tableau suivant présente les zones agro écologiques de la Commune de Thomassique.

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Tableau 14: Caractéristiques Agro écologiques de la commune de Thomassique Zones agro Sections communales Critères de zonage écologiques ère Montagnes sèches 1 section Matelgate Pluviométrie inférieure à 1000 mm/an Altitude moyenne 600 à 850 mètres

Cultures : Canne à sucre, mais, sorgho, manioc, igname, pois Congo, patate, pois inconnu, banane Végétations dominantes : bayarondes, campêches, Herbe Madame Michel, Plateaux secs 1ère Section Matelgate Pluviométrie 500-1000 mm/an ème 2 section Lociane Altitude moyenne 200 à 300 m Cultures : maïs, manioc, pistache, pois congo, sorgho, patate, pois inconnu, banane Système arboricole associée à l’élevage. Végétations dominantes : bayarondes, campêches, Herbe Madame michel, Source : CJ CONSULTANT (2002)

3.13- Principaux secteurs économiques

3.13.1- Secteurs Agricoles 3.13.1.1- Production végétale

Elle demeure l’activité dominante des habitants de la section. On retrouve divers systèmes de culture et les cultures dominantes sont : le maïs, le sorgho, l’arachide, Roroli, la patate douce, le tabac, les pois, les bananes, etc. Généralement, ces cultures sont pratiquées en association. Les associations varient avec la saison, le relief, l’aire agro-écologique et les espèces cultivées. Les cultures orientées vers la commercialisation sont présentement la canne à sucre, l’arachide, l’haricot, le pois congo et le manioc.

L’usage de la traction animale est très répandu dans la préparation de sol. Les autres outils les plus connus sont : la houe, la machette, la pioche et la derapine.

Aussi, on retrouve des espèces fruitières qui sont en très grande quantité dans la section communale et qui ont un apport significatif dans le revenu des exploitations agricoles.

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Tableau 15 : Les différentes saisons agricoles

Période de plantation Principales cultures Type d’association Avril, mai, juin Maïs, sorgho, pois inconnu, pois Maïs +pois congo+ Sorgho congo, manioc, canne à sucre, Maïs + pois inconnu+ Sorgho arachide, banane Maïs + manioc + pois congo Arachide+ Maïs+pois inconnu Août, Septembre Maïs, Arachide, Pois inconnu, Canne à sucre + banane manioc, banane, tabac Arachide + Manioc pois congo + manioc Tabac Source : interview semi structurée, Novembre, Décembre 2007.

Présentation des calendriers agricoles de la commune de Thomassique

Tableau 16 : Calendrier agricole des plateaux secs et montagnes sèches

Cultures Opérations Période principales culturales J F M A M J J A S O N D Maïs Semis Entretien Récolte Semis Sorgho Entretien Récolte Semis Manioc Entretien Récolte Semis Pois congo Entretien Récolte Semis / Plant Roroli Entretien Récolte Semis / Plant Pistache Entretien

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Récolte Pois inconnu Semis/ Plant Entretien Récolte Tabac Semis/ Plant Entretien Récolte Piman Semis/ Plant Entretien Récolte Igname Semis/ Plant Entretien Récolte Source: Interview semi structurée, déc. 2007

Au niveau de la commune, il est rare de trouver des parcelles de cultures pures, sauf des fois dans le cas de l’arachide. L’association de cultures est le système le plus couramment rencontré. Il est alors déterminant dans la détermination du rendement.

3.13.1.2- Source de revenus des familles de la commune de Thomassique

Selon les habitants de la commune, l’agriculture est la principale source de revenu. Etant donné que la stratégie courante est de diversifier les activités génératrices de revenus, l’élevage, la main d’œuvre agricole, l’emploi non agricole, les petits métiers, le commerce, l’émigration, sont toutes des sources de revenus dans la commune. Le tableau suivant met en évidence les sources de revenus annuels issus des différentes activités.

Tableau 17 : Calendrier des revenus Mois J F M A M J J A S O N D Revenus Agriculture Elevage Emigration Charbon Commerce Travailleur agricole

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Artisana Peche Couture Ebenisterie/charpentier Macon Source : Interview semi structurée et utilisation d’outils de la MARP

3.13.1.3- Les contraintes au développement de l’agriculture

Le secteur agricole, malgré sa très forte représentation dans la commune (plus de 85% de la population active) est en proie à de sérieuses difficultés : Notons entre autres. - Mauvaise répartition de la pluie dans le temps et dans l’espace - Indisponibilité de la main d’œuvre en période de pointe - Ressources en eau mal exploitées - Pratiques culturales inappropriées - Dégradation des sols ; - Baisse de la fertilité des sols ; - Utilisation de semences de mauvaise qualité ; - Faible moyen économique pour mobiliser la main d’œuvre ; - Enclavement et le manque de débouchés pour l’écoulement de certains produits ; - Manque d’encadrement technique ; - Absence de semence de bonne qualité en période de plantation ; - Difficultés d’accès de la majorité des agriculteurs à l’utilisation des attelages en période de préparation de sol ; - Absence d’infrastructure de transformation ; - Absence d’infrastructure de stockage ; - Pas de crédit agricole ; - Pas de boutiques d’intrants agricoles ; - Manque d’encadrements techniques des agriculteurs ; - Destruction des cultures par des insectes.

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3.13.1.4- Production animale

L’élevage représente l’une des activités les plus rentables au niveau des exploitations agricoles de la commune après l’agriculture. Les éleveurs considèrent le bétail comme une sorte d’épargne en cas de décès, de maladie, de mariage et de rentrée scolaire, etc…Les espèces animales les plus rencontrées sont les Volailles, les Caprins, les Porcins, les Bovins et les Equins. Ces animaux sont gardés à la corde, ce qui suppose un cheptel peu important par éleveur. Cependant, en saison sèche, dans les habitations ou les prairies naturelles sont rares, certains éleveurs pratiquent l’élevage en stabulation et d’autres ont carrément lâchés les animaux sur les parcelles d’autres agriculteurs. Ce qui constitue souvent des sources de conflit entre ces derniers. D’une manière générale, la quasi-totalité des exploitations pratiquent un élevage à la corde de type extensif axés sur des génotypes locaux alimentés à base de sous-produits de récolte, déchets de cuisine, ou des pâturages en majorité naturels constitués d’espèces fourragères à faibles valeurs nutritives. Du point de vue génétique, la race locale prédomine au niveau de toutes les espèces. Sauf pour les caprins où les habitants de la section Matelgate font l’élevage de races améliorées. Dans le cas des bovins, on peut remarquer un certain pourcentage de Zébu avec une grande variation de robes. La commune dispose d’une assez bonne régularité au niveau de la disponibilité des ingrédients de base pour l’alimentation animale. Pendant les périodes de pic pluviométrique notamment entre les mois d’avril et novembre, la section dispose d’une variété de fruits, céréales, graminées fourragères, et de sous-produits de récoltes utilisables particulièrement en élevage porcin, avicole. Il toute fois noter la présence de la CARITAS dans l’amélioration de la race des espèces dans la commune par le financement de projet qui vise l’introduction d’espèces améliorées (caprins, porcs, poulets).

3.13.1.5- Santé animale

La commune ne dispose pas d’agents vétérinaires. S’il en existe, il habite au niveau du centre urbain. Toutefois, à Thomassique, il existe une association appelée Groupman Santé Bèt (GSB) qui a l’habitude d’intervenir dans la santé animale. La couverture sanitaire est inexistante par

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rapport à l’importance des différents cheptels. Certaines pathologies majeures telles la Perse Porcine Classique (PPC), le Tétanos, le New castle, le Charbon bactérien et les parasitoses internes et externes causent assez souvent des cas de mortalité chez la plupart des espèces (voir tableau 26).

Tableau 18 : Répertoire des maladies les plus courantes du bétail au niveau de la section

Espèces Mode de conduite Alimentation Affections Méthode de Soins animales lutte apportés Bovin A la corde Pâturage naturel Charbon bactérien, Vaccination, Vétérinaires MMA Soins curatifs GSB et Parasite interne, indépendants Carence minérale Caprin A la corde et libre Pâturage naturel Diarrhée Vermification, Vétérinaires en période de Parasitose interne déparasitage GSB et sécheresse MMA externe, soins indépendants curatifs Porcin A la corde Pâturage naturel PPC, Diarrhée, Vaccination, Vétérinaires Gale, Parasitose Vermification, GSB et interne déparasitage indépendants externe, soins curatifs Volaille Libre Mais, sorgho, New Castle, Vaccination Vétérinaires Gomboro GSB et indépendants Source : Plan développement de la commune, Mai 2004

3.13.1.6- Les contraintes au développement de l’élevage

- La couverture sanitaire non efficiente ; - Les maladies des animaux (Diarrhée, Gale, Parasitose interne, New Castle, Gomboro, Charbon bactérien) - l’absence totale de produits vétérinaires ; - Absence de soins vétérinaires - Vol répété de bétail ; - Géniteur de qualité génétique médiocre - Manque d’encadrement technique - Consanguinité au niveau de l’élevage - Manque d’aliments en période de sécheresse

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- Pénurie d’eau en période de sécheresse - Absence de stratégie d’amélioration de races - Faiblesse dans la production de fourrage

3.14- Le commerce en général

Malgré sa faible organisation, le commerce représente une force significative et importante pour l’économie de la commune de Thomassique. Il est pratiqué par un nombre important de résidents dans la commune. En tant que zone frontalière, Thomassique jouit d’une position stratégique en terme de lieu de transit pour les échanges commerciaux haitiano-dominicains. En effet, un flux important de transactions, particulièrement pour le bétail est observé soit en provenance ou à destination du Haut Plateau Central, du Département de l’Artibonite, du Nord-ouest et du Nord. La localisation des noyaux commerciaux à Thomassique revête un aspect historique ou résulte de la proximité avec la République Dominicaine. Les transactions portent en général sur les produits agricoles et d’élevage. En ce qui concerne les produits non agricoles, les flux prennent la direction Dominicanie/Haïti.

Il n’existe pas d’activité industrielle dans la commune de Thomassique. Par contre, il faut signaler l’existence de quelques unités de transformation qui sont intimement liées à l’agriculture. Il s’agit principalement: o D’ateliers de moulin de canne à sucre (20 environs) ; o D’ateliers d’ébénisteries (123); o D’ateliers d’autres artisans (4) ; o De Boulangeries (5). D’une manière générale, ces ateliers font des transformations de manière très artisanale avec des équipements rudimentaires. Cependant, le rôle économique de la production artisanale est significatif comme source de revenu complémentaire à l’agriculture ou comme une garantie aux aléas climatiques.

La pratique du commerce à Thomassique est confrontée à des difficultés multiples notamment : - L’état de délabrement du réseau routier qui affaiblit les possibilités d’accès aux poches de productions et les facilités d’écoulement des denrées;

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- L’absence d’infrastructures de base connexes (électricité, téléphone, internet et autres systèmes d’information, etc.); - Les difficultés voire l’inexistence d’accès aux crédits; - L’absence de structuration des circuits de commercialisation; - La faible quantité de centres commerciaux de proximité dans les quartiers, les localités et les habitations qui obligent les habitants à se déplacer sur de longues distances (Dès fois en République Dominicaine), pour avoir accès à un produit de première nécessité; - L’absence de débouchés pour les produits agricoles (principaux produits sur lesquels se font les transactions commerciales à Thomassique); - Les conditions de vente (exposition, conservation, entreposage, etc.) des produits notamment comestibles laissent souvent à désirer.

3.14.1- Les marchés

Dans la commune de Thomassique on trouve quatre marchés de grande importance pour la population et plus d’une dizaine d’autres marchés d’importance locale. Il est à mentionner, dans le centre urbain le marché n’est doté généralement d’aucune structure d’assainissement (gestion de déchets, toiture, entreposage, etc…). Les produits sont, pour la plupart, étalés à même le sol et il n’existe pas vraiment de classification ou de catégorisation des marchands. Les stalles (échoppes/ tonnelles) ont un spectre désagréable. Les parcs à bestiaux ne sont pas entretenus et ne sont guère utilisés à leurs fins. Généralement, les transactions se font en plein air entre les gens de la zone et ceux venant de l’extérieur. Pareillement, les autres marchés qui se trouvent à l’intérieur de la commune sont complètement dépourvus d’infrastructures.

Les activités commerciales axées sur l’agriculture sont orientées essentiellement vers des marchés locaux et régionaux. Le tableau suivant indique les marchés les plus importants de la commune.

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Tableau 19: Les marchés les plus importants et leur fonctionnement

Localisation Jour de marché Principaux Relation/echange/ Remarque produits ecoulement des produits Thomassique Tous les jours Céréales et vivres Transaction avec le • D’une (principalement le alimentaires, pâtes Nord, Nord-est, importance alimentaires Hinche (intense régionale Vendredi • boissons relation d’échanges • Insalubrité • Bétail+volailles avec la Rep. • Produits Dominicaine) d’utilisation domestique • Produits de beauté (faible) Boc-Banique Mercredi et • Céréales et vivres Intense relation • 18 km de alimentaires, pates d’échanges avec la la Ville (à la dimanche alimentaires République. limite de la • boissons Dominicaine) frontière haitianodominicaine) • Bétail+volailles Transaction avec le • Produits Nord, Nord-est, d’utilisation centre domestique • Produits de beauté (faible) Darlegrand Lundi et jeudi • Céréales et vivres • Transaction avec • Distance par alimentaires, pâtes les rapport au alimentaires communes bourg : 7 km • Bétail+volailles adjacentes • Produits • Transactions d’utilisation locales domestique et communales Biassou Jeudi et dimanche • Intrants de produits • (intense relation A la limite artisanaux (latanier) d’échanges avec la Thomassique • Produits agricoles République. /Cerca-la- locaux Dominicaine) Source /Banica(Rep • Produits • D’importance Dominicaine) maraîchers supra regionale Source : interview semi structurée, Novembre, mars 2008

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Photo 6 : Situation du marché communale de Thomassique

Prise de vue : Sylvestre Augustin, Mars 2008

3.14.2- Les grands axes d’échange

On retrouve différents types d’activités commerciales au niveau de la commune de Thomassique. Certains se spécialisent dans la vente de produits agricoles, d’autres dans la vente de bétails et certains dans la vente de produits non agricoles. On retrouve aussi une certaine catégorie dans la vente de charbon de bois. De grandes et petites boutiques de provisions alimentaires sont éparpillées dans le centre urbains et aussi dans les grands quartiers des sections communales. Leurs sources d’approvisionnement sont généralement Hinche, Thomassique et République Dominicaine.

Le commerce et le flux des produits répondent à un schéma d’échanges et de distribution qui est tout d’abord local compte tenu des problèmes d’accès, régional et interrégional pour les produits porteurs. Au niveau local, les produits sont écoulés sur les marchés à l’intérieur de la commune, mais aussi dans des marchés régionaux comme Hinche, Cerca-la-source, Merehille dans la commune de Thomonde. Les marchés de Boc-Banique, de Thomassique de Darlegrand et de Biassou jouent un rôle très important dans les échanges surtout pour les produits agricoles et non agricoles. Au plan interrégional, les échanges se réalisent surtout avec Hinche et Saint Domingue pour les filières bovines, caprines et équins. Il faut toutefois noter que le charbon de bois constitue l’une des filières extra agricoles les plus rentables du circuit commercial dans la Commune. Cette exploitation se fait dans presque toutes les strates agro écologique. Ce qui constitue un entrave très sérieux à notre environnement.

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Photo 7 : Camion transportant le Charbon de Thomassique à Port-au-prince

Prise de vue : GARDEL, 2004

3.15- Aménagement urbain

3.15.1- L’Habitat, le cadre de vie et l’environnement urbain

La commune de Thomassique, en raison de sa position frontalière, dispose d’une facilité d’échanges culturels et commerciaux avec la République Dominicaine. La commune dispose également de quelques sites pittoresques (chaînes Paincroix, quelques hectares boisés, plusieurs vues panoramiques attrayantes etc.). Malgré ces atouts majeurs, Thomassique reste une commune enclavée démunie des infrastructures, services et équipements les plus élémentaires avec des influences négatives sur la qualité de vie de la population. Selon « la carte de pauvreté pour Haïti » élaborée par le MPCE en juin 2002, la commune de Thomassique occupe le 122ème rang sur 135 en terme de niveau de pauvreté à l’échelle nationale (soit le dernier quintile faisant référence au groupe de communes à niveau de pauvreté extrêmement élevé). La répartition de l’habitat est assez variée dans la commune. La densité de l’habitat est très faible dans les régions dénudées généralement montagneuses (Nan Raquette 1 & 2, Garde Salnave, Bourine 1 & 2, Loguay 3, Rio Onde, Savane Plate, Ravine Citron etc,). Il existe également, à part la ville, plusieurs zones de concentration d’habitat telles Darlegrand, Boc Banique, Nan Croix, Eben Ezer, Bouloume, Baranque, Carrefour Suzeli, Nan latte, Sous Fort, Palmiste Bas, Rang de Joie, Savane Mulâtre etc.

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3.15.2- Le tissu urbain

Le tissu urbain de la ville de Thomassique est composé généralement du centre ville et de plusieurs quartiers ou cité, principalement : Cité Pierre-Louis, Cité Nichong, Delmas, Palmiste Bas, Cité Mathurin, Nan Zia, nan lakou, Nan Latte.

La Ville de Thomassique est limitée au Nord par la 1ère section Matelgate et la 2ème section Lociane, au sud par la 2ème section Lociane, à l’est par la 2ème section Lociane et à l’ouest par la 1ère Section Matelgate. La zone urbaine abrite 9363 habitants suivant le dernier recensement de 2003.

Le quartier du Centre ville comprend le secteur de l’ancienne ville. Ce quartier représente le centre commercial et administratif de la ville. Malheureusement, nous n’avons pas de données concernant l’évolution de ce quartier au cours de ces dernières années.

Les quartier ou cité périphérique constitue la zone d’extension immédiate de la ville. L’urbanisation y est très avancée. Les rues sont à part un segment d’environ 100 mètres longeant les locaux du complexe administratif et la « place publique » toutes en terre battue et généralement étroite. Le service de voirie par manque de moyens selon les responsables municipaux n’est pas en mesure de satisfaire les besoins de la population. La commune ne dispose pas non plus de schéma d’aménagement communal ni de plan directeur d’urbanisme et les règlements de zonage ne sont guère respectés.

3.15.3- Fonction du centre urbain

La commune de Thomassique constitue à elle seule, une circonscription électorale. A ce titre le bureau du député de la commune se trouve aussi au centre ville. De plus, le centre ville abrite quelques infrastructures administratives et judiciaires. Elles sont représentées par des directeur régionaux et sont constituées d’un (1) bureau des contributions, d’un (1) commissariat doté d’une (1) prison, d’un (1) tribunal de paix, d’un (1) bureau d’état civil.

L’atonie du tissu social à Thomassique se caractérise, entre autres, par : • Des infrastructures, services et équipements insuffisants, inadéquats ou de piètre qualité ;

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• Le chômage et la paupérisation de la population ; • Une tension sociale et l’insécurité attribuées à la proximité de la frontière ; • Un environnement très dégradé caractérisé surtout par l’élimination progressive du couvert boisé et la réduction du temps de jachère entraînant une diminution significative du taux de couverture de sol avec une exposition de plus en plus importante aux risques d’érosion ; • Une biodiversité décadente.

3.15.4- Les infrastructures de services a) L’accès à l’eau potable

L’approvisionnement de la population de Thomassique en eau potable n’est que partiel et très insuffisant. Au niveau du bourg, il existe un réseau de desserte domiciliaire en eau potable pour 436 abonnés à partir de la « source Tremblée » qui dessert également les populations de Cerca- la-Source, Saltadère, Biassou, Latine en eau potable. La population fait état d’une diminution drastique du débit de cette source au cours des deux dernières décennies. Le captage de la source Malantial a permis l’installation de quatre bornes-fontaines et quelques prises domiciliaires à Darlegrand. Les chiffres fournis lors des réflexions participatives font état de 27 fontaines publiques installées sur l’ensemble de la commune. A Bel-air, Loga, « Carrefour Suzeli », Bois-Blanc, Bas cimetière, Savane Mulâtre, les sources de mêmes noms sont aménagées sur place pour permettre l’approvisionnement des riverains. Alors que les estimations de débit font état de possibilité d’extension des réseaux, les conditions sanitaires aux alentours de ces sources laissent à désirer. Il n’existe pratiquement pas de mesure de protection prise ou envisagée au niveau des sources exploitées. En effet, les faits suivants sont signalés - Utilisation de l'eau par les gens qui font la lessive au niveau de la source même ; - Fréquentation des animaux dans la source pour l’abreuvement ; - Temps d’attente important pour les usagers afin de remplir leurs vases (manque d’aménagement) ; - Déboisement en amont des sources ; - Problème d’assainissement à proximité des sources ; - Problèmes d’encadrement social dans la zone.

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Il y a lieu de souligner une situation particulièrement alarmante des populations rurales des localités de Boc Banique, Nan Croix, Bouloume, Terre cassée, Malte Peralte, Augustina, Nan Raquette, Gros Cajou, Savane Mulâtre. Les habitants de ces localités sont obligés de se déplacer sur plusieurs kilomètres pour avoir accès à un point d’eau. Ceux-ci consistent généralement en des «trous d’eaux » où hommes et bêtes s’approvisionnent au même endroit. Selon la « Carte de pauvreté d’Haïti » seulement 12,5% de la population aurait accès à l’eau potable à Thomassique. Les données de cette étude estiment qu’environ 15800 Thomassiquois ont accès à l’eau potable ; la population réellement desservie étant de 4740 âmes. b) Gestion des déchets

Les procédés généralement utilisés par les habitants (incinération, déversement des ordures dans des endroits libre de la commune) sont néfastes pour l’environnement. Malheureusement, il n’existe pas un lieu de décharge municipal. c) Le service d’éclairage

Au niveau du centre urbain, il existe une centrale électrique d’une capacité installée 65,5 KW (en panne). Le service qui est très réduit et destiné à un usage strictement domestique pour 300 abonnés n’est pas disponible depuis plusieurs années au niveau de la ville. Malgré l’existence d’un comité de gestion ad hoc qui a été mis en place par le dernier conseil municipal, un problème crucial de gestion et de mal fonctionnement du réseau de distribution serait à l’origine de cette situation. d) Le réseau de drainage

La ville est totalement dépourvue de réseau de drainage. Photo 8 : Situation des rues à Thomassique

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3.15.5- Base de l’économie urbaine

La vie économique de la ville de Thomassique découle foncièrement de l’agriculture. Celle-ci contribue directement ou indirectement à la détermination du statut de la commune. Car, tous les autres secteurs sont influencés significativement par les activités agricoles. Il faut toute fois noter l’importance du commerce à cause de la position frontalière de la commune. Par ordre d’importance, après l’agriculture, on trouve l’élevage, le commerce, l’artisanat et les petits métiers.

3.15.6- Les principaux Infrastructures économiques et financières

Pour les infrastructures économiques et financières, ont été inventoriés dans la commune : un (1) hôtel, un centre d’accueil, trois (3) caisse populaire, six (6) maisons d’affaires, quarante quatre (44) banques de borlette y compris les guérites. A part la présence de caisses d’épargne et de crédit comme le FONKOZE (Fondation Kole Zepòl) Kore Lavi, COPAT (Coopérative pour la production agricole de Thomassique), aucune autre institution financière (banque) n’existe au sein de la commune. Les habitants font généralement leurs transactions financières au niveau de la ville de Hinche.

3.15.7- Résumé des contraintes et des potentialités de la commune

L’application des outils de la MARP a permis aux habitants de la commune, aidés de l’équipe des facilitateurs, d’identifier non seulement les principales contraintes auxquelles fait face la commune mais aussi d’identifier les causes, les conséquences qui en découlent et les solutions possibles.

3.15.7.1- Principales contraintes identifiées par la population Au cours des différents d’ateliers, la population de la commune a fait ressortir par secteurs d’activités les différents contraintes qu’elles confrontent.

Contraintes liés à l’Education

 Absence de centre professionnel et d’école technique dans la commune ;  Insuffisance d’écoles publiques (primaire, secondaire) dans la commune ;  Etat lamentables des infrastructures scolaires existantes ;

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 Insuffisance d’écoles préscolaires ;  Mauvais états des établissements scolaires ;  Insuffisance de matériels didactiques dans les écoles  Manque de professeurs qualifiés ;  Absence de cantine scolaire ;  Distance des écoles par rapport à certaines habitations ;  Absence de centres d’alphabétisations ;  Absence de centres sportifs dans les écoles ;  Niveau de revenu des parents ;  Faible rémunération des professeurs ;

Contraintes liés à la Santé et à l’Hygiène publique

 Absence de centre de santé et de dispensaire de référence ;  Absence de personnel adéquat au centre de santé du centre urbain ;  Absence de matériel et d’équipements au centre de santé Saint Joseph et dans le dispensaire de Boc Banique;  Manque de centre de santé de référence ;  Insuffisance de personnel médical pouvant fournir des soins de santé de qualité ;  Absence de médecins spécialisés ;  Longue distance parcourue à la recherche de soins de santé ;  Absence de programme d’éducation sanitaire ;  Manque d’encadrement des matrones ;  Augmentation démographique ;  Indisponibilité de l’eau potable;  Absence de latrine.

Contraintes liés à l’Agriculture

Mauvaise répartition de la pluie dans le temps et dans l’espace Indisponibilité de la main d’œuvre en période de pointe Ressources en eau mal exploitées Pratiques culturales inappropriées

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Dégradation des sols ; Baisse de la fertilité des sols ; Utilisation de semences de mauvaise qualité ; Faible moyen économique pour mobiliser la main d’œuvre ; Enclavement et le manque de débouchés pour l’écoulement de certains produits ; Manque d’encadrement technique ; Absence de semence de bonne qualité en période de plantation ; Difficultés d’accès de la majorité des agriculteurs à l’utilisation des attelages en période de préparation de sol ; Absence d’infrastructure de transformation ; Absence d’infrastructure de stockage ; Pas de crédit agricole ; Pas de boutiques d’intrants agricoles ; Manque d’encadrements techniques des agriculteurs ; Destruction des cultures par des insectes. Forte migration des jeunes vers la République Dominicaine ;

Contraintes liés à l’Elevage La couverture sanitaire non efficiente ; Les maladies des animaux (Diarrhée, Gale, Parasitose interne, New Castle, Gomboro, Charbon bactérien) Absence totale de produits vétérinaires ; Absence de soins vétérinaires Vol répété de bétail ; Géniteur de qualité génétique médiocre Manque d’encadrement technique Consanguinité au niveau de l’élevage Manque d’aliments en période de sécheresse Pénurie d’eau en période de sécheresse Absence de stratégie d’amélioration de races Faiblesse dans la production de fourrage

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Contraintes liés à l’environnement

 La coupe abusive des arbres pour la production de charbon ;  L’érosion accélérée des mornes ;  Absence de service d’assainissement ;  Absence de plan d’aménagement du territoire ;  Absence de système de drainage ;  Mauvaise positionnement des stations de voiture ;  L’insalubrité du milieu.

Contraintes liés à l’Infrastructure

 Mauvaise état des voies de pénétrations secondaires ;  Manque de réseau d’adduction d’eau potable ;  Absence d’électricité ;  Mauvais état des routes intermédiaires à l’intérieur des sections communales ;  Mauvais état des rues du centre urbain ;  Situation de drainage de la ville de Thomassique  Absence d’électricité dans la ville, ce service est absent dans les Sections Communales  Situation déplorable des marchés publics dans la commune, principalement du centre urbain ;  Etat pitoyable de la place publique ;  Absence de centre de loisir ;

Contraintes liés aux Sport et loisirs

 Absence d’infrastructures sportives ;  Manque de centre de loisirs  Absence d’encadrement des jeunes.

Contraintes liés aux organisations communautaires de Base

 Le taux d’analphabétisme élevé au sein de certains comités directeurs  Le manque de formation des OCB ;

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 Manque de structures au sein des OCB ;  L’absence de reconnaissance légale.

Contraintes liés aux commerces et industries

 Absence d’infrastructures dans les marchés ;  Mauvaise état des infrastructures de transport ;  Le sous développement du secteur agro-industrie ;  Manque de déboucher pour la valorisation et l’écoulement des produits ;  Absence de crédit à l’investissement ;  Taux d’intérêt trop élevé ;

3.15.7.2- Principales Potentialités identifiées dans la commune de Thomassique

 Une grande diversité de zones de production o Zones de production maraîchère o Zone de production fruitière o Zone d’extension de l’élevage  Faible niveau démographique  Grande possibilité de commercialisation avec la République Dominicaine ;  tissu organisationnel très dense  Possibilité de mise en place de systèmes d’irrigations à partir des rivières Lociane  Volonté de la population de collaborer à tout programme de santé communautaire en offrant sa participation à différents niveaux ;  Disponibilité de terres.

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Partie IV : Le Plan de développement communal

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4.1. LES AXES D’INTERVENTION

Un nombre important de contraintes qui méritent d’être corrigées, a été identifié dans toute la commune. Elles touchent tous les secteurs de la vie de la population. Dans ce cas, l’identification des axes d’interventions prioritaires pour engager un processus de développement au niveau de la commune constitue un des premières pas. Cette partie se donne pour fonction une présentation de ces grands axes.

4.1.1- Secteur Santé et hygiène publique

L’amélioration des problèmes liés à la santé dans la commune doit passer par :  Amélioration des services sanitaire de base et la construction d’un hôpital dans la ville de Thomassique;  Construction de centre de santé et de dispensaires dans les sections communales;  Lutter contre certaines maladies (épidémie) par la mise en place des programmes de vaccination dans toute la commune;  Equiper l’hôpital, les centres de santé et les dispensaires des sections de matériels et y affecter de personnels qualifiés;  Augmentation des personnels médicaux qualifiés dans la commune : médecins, infirmiers, auxiliaires, agent de santé et des matrones;  Doter les centres de santé de la commune d’équipements sanitaires répondant aux besoins des femmes enceintes et des nouveaux nés;  Mise en place de programme de planning familiale ;  Mettre en place des programmes de formation et sensibilisation visant l’éducation sexuelle et la lutte contres les maladies sexuellement transmissibles pour les jeunes ;  Mise en place d’un programme d’assainissement dans lequel on fera construire des systèmes d’adduction d’eau potable, de latrines et de la désinfection des maisons ;  Mise en place d’un programme d’éducation écologique pour la population de la commune;  Mise en place d’une politique de valorisation et de formation des compétences locales (personnel de santé) dans une perspective de : 1. Prise en charge de la population locale dans le long terme ;

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2. Résolution durable des problèmes liés à ce secteur.

4.1.2- Secteur Education

Pour commencer à résoudre les problèmes liés à ce secteur, on doit :  Procéder à la construction des écoles nationales et de lycées dotés d’infrastructures scolaires répondant aux normes (installations sanitaires, bibliothèque, terrain de jeu, etc.,) ;  Amélioration de la qualité de l’enseignement par l’augmentation et la formation continue du personnel enseignant ;  Mise en place dans les écoles (privées et publiques) un programme de cantine scolaire pour soulager les parents ;  Fournir des mobiliers et des matériels adéquats aux écoles ;  Création des centres d’alphabétisation  Améliorer les voies secondaires dans les sections communales pour faciliter le déplacement des enfants vers les établissements scolaires en périodes pluvieuses ;  Étudier les possibilités d’intégrer les écoles privées dans un plan d’accompagnement visant l’amélioration du niveau d’éducation et des conditions de fonctionnement des établissements;  Construction de centre professionnel dans la commune.

4.1.3- Secteur Agricole

L’amélioration du secteur agricole de la commune doit prendre en compte deux aspects : l’aspect technique et l’aspect économique.

Sur le plan technique :  Former les agents agricoles et vétérinaires  Mettre des agents agricoles et des agents vétérinaires à la disposition des agriculteurs pour les encadrer et les accompagner vers une logique de développement durable ;  Œuvrer dans le sens d’une diminution du processus de dégradation des sols via des projets de conservation et d’amélioration des sols et l’amélioration des pratiques culturales ;

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 Faciliter aux agriculteurs l’accès à des intrants agricoles, outils et équipements adéquats et adaptés à leurs besoins ;  Améliorer le système de stockage des produits agricoles ;  Promouvoir l’élevage des petits ruminants (caprin, ovin) et l’élevage des volailles améliorées ;  Assurer la surveillance épidémiologique et la vaccination régulière des animaux ;  Amélioration du cheptel animal par l’introduction de génotypes améliorés ;  Aménagement des points d’abrèvement pour le bétail ;  Assurer la diffusion d’herbe et d’arbres fourragées par la préparation des foins ;  Contrôler la consanguinité des animaux.

Sur le plan économique :  Assurer la mise en place de boutiques d’intrants agricoles et de pharmacies vétérinaire  Mettre en place un système de crédit agricole pour faciliter l’accès de la population aux intrants agricoles ;  Mise en place d’infrastructure agricole : système d’irrigation, lac collinaire, structure de transformation et de conservation de produits agricoles;  Ouverture/recherche de nouveaux marchés pour la production agricole ;  Sensibiliser, informer et former les éleveurs sur les aspects économiques de l’élevage ;

4.1.4- Secteur Environnemental

La protection de l’environnement révèle une importance capitale pour le développement de la commune. En effet, il est important de :  Assurer l’assainissement et le drainage de la ville  Aménager les bassins versants par le reboisement et la mise en place de structures de conservation de sols  Mettre en place de mesures d’accompagnement économique et/ou recherche de source d’énergie alternative pour freiner la coupe anarchique des arbres et/ou l’utilisation du charbon ;  Mettre en place de pépinières communales ;

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 Mettre en place un programme d’éducation environnemental au niveau des écoles ;  Former les agriculteurs sur l’environnement ;  Encourager la mise en place de lots boisés pour l’exploitation ;

4.1.5- Infrastructure

La mise en place des infrastructures de base joue un rôle primordial dans le développement d’une communauté. Pour cela, il faut :  Aménager les principaux tronçons routes reliant la commune avec les autres communes et la République Dominicaine ;  Mettre en place de structures de maintenance de réseau routier  Mettre de l’eau potable à la disposition de la population communale par le captage et le traitement des principales sources ;  Assurer l’alimentation de la commune en électricité ;  Evaluer les potentiels hydriques mobilisables à des fins de l’irrigation (étude sur les rivières pouvant être captées, les sites potentiels pour la construction des lacs collinaires et des puits artésiens) ;  Encourager l’installation des petits périmètres d’irrigation (barrage sur les rivières, lacs collinaires)  Construire des équipements sociaux communautaires, de sport et de loisir : salle de spectacles, parcs de jeux et terrains de sport ;  Construction d’un complexe administratif pour loger les bureaux de l’état afin de faciliter l’accès aux services ;  Organiser le système de transport public ;  Doter la commune d’une gare routière.

4.1.6. Secteur Industrie, Commerce et service

Le commerce occupe une place importante dans la vie économique de la commune. Cependant, les produits qui sont offerts sur les différents marchés proviennent en majorité de

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l’agriculture ou en dérive. Toutefois, il reste beaucoup a faire pour venir au secours de ce secteur. On peut citer entre autres :

 Construction d’un marché avec des espaces bien définies et pour des produits artisanaux et pour échanger les produits agricoles et ces dérivés ;  Encourager le développement de l’agro-industrie (usine de transformation) et leur commercialisation ;  formation des artisans ;  Développer le circuit de commercialisation pour l’écoulement des produits ;  Faciliter l’accès au crédit à un taux accessible aux petits commerçants (le secteur informel et formel) ;  Régulariser le circuit commercial avec la République Dominicaine

4.2.- Les filières économiques porteuses pour le développement de la commune

Filière végétale  Développement de l’arboriculture fruitière ; Les actions à entreprendre 1. mise en place des pépinières et de plantation d’agrumes dans toute la commune ; 2. mise en place d’usine de transformation de fruits, notamment les citrus ; 3. améliorer le réseau routier.

 Encourager la production de l’arachide et du pois Congo Les actions à entreprendre 1. rechercher les variétés de pois Congo de cycle court ; 2. appuyer l’acquisition de moulin à moteur pour la transformation de l’arachide ; 3. faciliter la mise en marché du pois Congo; 4. formation des producteurs ; 5. Accès des producteurs au crédit à des taux préférentiels ;

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6. améliorer les réseaux routiers. 7. régulariser le commerce avec la République Dominicaine

Filière animale  Appuyer la filière Bovine Les actions à entreprendre 1. Amélioration génétique des races locales ; 2. Expansion d’herbes et d’arbre fourragers ; 3. formation des éleveurs sur la préparation de foins ; 4. Organiser le système de soins sanitaires ; 5. mettre en place un système de surveillance épidémiologique ; 6. contrôler la consanguinité 7. Accès des éleveurs au crédit à des taux préférentiels afin d’encourager le développement du secteur

 Développer la filière Caprine Les actions à entreprendre 1. Amélioration génétique des races locales ; 2. mettre sur place des stations de monte ; 3. contrôler la consanguinité ; 4. appuyer l’élevage en enclos ; 5. mettre en place un système de surveillance épidémiologique ; 6. formation des éleveurs à la préparation de foins ; 7. développer et encourager l’entreprenariat dans le domaine de l’élevage caprin.

Filière économique non agricole

 Encourager le développement de l’artisanat Les actions à entreprendre 1. encourager la production de matières premières dans le domaine de l’artisanat; 2. diffusion des espèces appropriées pour l’artisanat ; 3. formation des artisans ; 4. mise en place des ateliers de transformation ; 5. recherche de marchés pour l’écoulement des produits.

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Tableau 20 : Projets prioritaires

Secteur Objectif Projets et types de projets Commune Centre Urbain Section communale Réhabilitation et construction Réhabilitation du centre de santé Construction d’un centre de Santé à de centre de santé et de de Thomassique et le doter de Boc banique, de dispensaire à dispensaire matériels, d’équipements et de Darlegrand, Bouloume, Baranque et personnels adéquats pouvant Eben Ezer et les doter de matériels, répondre au besoin de la d’équipements et de personnels Améliorer la population. adéquats pouvant répondre au besoin Santé situation de la de la population. population en soins Monter un programme Mettre sur pied un programme Mettre sur pied un programme de santé d’éducation sanitaire, sexuelle, d’éducation sanitaire, sexuelle d’éducation sanitaire, sexuelle et de et un programme de dans les écoles, les églises et un vaccination dans toutes les sections vaccination programme de vaccination dans communales. le centre urbain Renforcement en personnel Mise en place d’un programme de Mise en place d’un programme de qualifié formation adaptée et continue formation adaptée et continue pour les pour les professeurs à tous les professeurs à tous les niveaux. niveaux. Réhabilitation/construction 1- Construction d’un centre Réhabilitation/construction d’établissements scolaires et professionnel avec les disciplines d’établissements scolaires publics à Améliorer le niveau professionnels suivantes : Informatique, Darlegrand, Bouloume, Baranque, Education de l’enseignement mécaniques, agriculture, Eben ezer, Savane mulâtre et les doter auxiliaires, construction de de matériels et de professeurs qualifiés bâtiment, comptabilité, électricité à Thomassique 2- Construction d’un lycée moderne répondant aux besoins des jeunes de la commune. Réhabilité/construction de Extension du réseau de 1- Réhabilitation des réseaux de systèmes d’adduction d’eau distribution et amélioration de la distribution d’eau existants (…..) potable qualité de l’eau de Thomassique 2- Capter et approvisionner les sections communales en eau potable de Améliorer la desserte qualité afin de protéger la santé des Eau potable de la population en communautés en particulier : Boc eau potable banique, Eben ezer, Rendez joie, Baranque, Bouloume, Lalanm

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loguoane I et II

Projets et types de projets Secteur Objectif Commune Centre Urbain Section communale Définition de périmètres de Mise en place d’un projet de Réhabiliter l’amont des sources protection autour des poins de traitement d’eau.. et d’hygiène captées et définir un périmètre de captage publique protection pour la protection de ces sources

Améliorer les Appui au service de la voirie 1- Recherche d’un lieu de Assainissement conditions d’hygiène dans la collecte et le ramassage décharge publique des ordures 2-Doter la mairie de matériels et équipements pour la collecte et le ramassage des ordures Construction de latrines Construction de latrines familiales Construction de latrines familiales et familiales et publiques et publique dans le centre Urbain, publiques dans les 2 sections principalement dans les zones communales. d’extension Encadrement technique des Formation d’agents agricoles, agriculteurs forestiers et vétérinaires pour encadrer les agriculteurs.

Rentabiliser la Multiplication de la production 1-Intensification et extension des production Agricole végétale cultures vivrières, principalement l’arachide et le pois congo. 2- Promotion des cultures fruitières (mangues et agrumes) Production Mise en place de boutique Mise en place de boutique Mise en place de boutique d’intrant d’intrant agricole et de d’intrant agricole et de pharmacie agricole et de pharmacie vétérinaire à agricole pharmacie vétérinaire vétérinaire à Thomassique. Darlegrand, Baranque, Boc banique, Nan Croix

Mise en place des unités de Mise en place des unités de Mise en place des unités de transformation et de transformation et de transformation et de commercialisation commercialisation de produits commercialisation de produits de produits agricoles à Darlegrand, agricoles agricoles (‘arachide, pois Congo) Baranque, Bouloume, Boc Banique, à Thomassique Savane mulâtre, nan Croix, particulièrement les céréales et la canne à sucre.

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Secteur Objectif Projets et types de projets Commune Centre Urbain Section communale Limiter les pertes sur Percer/réhabiliter les routes Percer et réhabiliter les routes les lieux de agricoles agricoles telles : Aménagement de la route reliant Thomassique à Boc- production Banique.

Production Mise en place de systèmes de Etude de système/localisation et la agricole stockage (silos) mise en place de systèmes de stockage (suite) (silos) à : Darlegrand, baranque, bouloume, Boc banique, Nan croix savane mulatre. Renforcer la capacité Construction de systèmes Construction de systèmes d’irrigation de production du d’irrigation sur la rivière Lociane secteur agricole Augmenter la Construction de lacs collinaires Etude de localisation et construction et disponibilité en eau la mise en valeur de lacs collinaires dans les deux sections communales Elevage Revaloriser l’élevage Introduction d’espèces Préférence pour les espèces : bovins, améliorées et adaptées au caprins dans les sections communales milieu (Bovins, caprins, volaille) Formations des agriculteurs sur Formations des agriculteurs sur l’ensilage et le foin l’ensilage et le foin pour faire face à la rareté de nourriture en période sèche Améliorations de lieu de Améliorations de lieu de breuvage breuvage pour les animaux pour les animaux en période de sécheresse dans les points d’adduction d’eau. Développer la pêche Construction de lacs collinaires Etude de localisation et construction et de valorisation de lacs collinaires dans les deux sections communales Industrie, Faciliter les accès Constructions de marchés Constructions du marché public de Construction des marchés de Boc commerce et d’échange publics et d’abattoirs Thomassique avec un abattoir tout banique, Biassou, Darlegrand. en catégorisant le lieu de vente des services produits artisanaux et les produits agricoles

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Développer le Implantation d’unités Etude de localisation et secteur secondaire mécanique de transformation construction d’unités de transformation de l’arachide à Thomassique

Secteur Objectif Projets et types de projets Commune Centre Urbain Section communale Industrie, Développer le Implantation d’unités Implantation d’unités de Implantation d’unités de fabrication de commerce et secteur secondaire mécanique de transformation fabrication de cassave à cassave à terre blanche, Rendez joie, Thomassique Lalanm logouane, nan croix, Loratonn services I et II. Structurer le Mise en place d’un programme 1- Mise en place d’un projet Mise en place d’un projet pouvant commerce de crédit pouvant faciliter l’accès au crédit faciliter l’accès au crédit à un taux à un taux accessible aux petits accessible aux petits commerçants. commerçants. 2- Monter des associations de commerce Transport Faciliter la Percée/réhabilité les routes à 1- Mise en place d’un projet de Percée/réhabilité les routes à l’intérieur routier communication à l’intérieur de la commune drainage de la ville de des sections communales Thomassique particulièrement : l’intérieur de la vile 2- Adoquiné les principales rue de et intra communale la ville et rendre accessible 3-Réhabilité les rues à l’intérieur les zones de de différents quartiers production Equipements Rendre disponible les Réhabilité/construction de Réhabilité/construction de la Etablissement d’une institution et services équipements et place publique place publique de de contrôle douanière à Boc- collectifs services collectifs Thomassique Banique

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ANNEXE

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Annexe 1 : Liste des habitations identifiées dans la commune

Section Liste des Habitations identifiées en 2008 Communale 2008 1ère section Darlegrand, Hatte, Bourine I, Bourine II, Bourine cange, Malantiale, Nan Elie, Matelgate Nan silyo, Bras blan, Logaille, Ravine fond, Guebo, Belair, Nan Coton, Nan Doctè, Gonzalie, Lasetak,Domingue, Loyigwè I , Terre cassée, Savanne plate, Darlegrand II, Riohond, Latin, Koros, Nan Filfè, Boucan toro, Senechal, Brapitimi, Plen kayon, Do bosin, Bouloume, Letans, Sinose, Mat perat I, Matparat II, Lorant, Nan Mak, Gwo kajou, Nan kas, Matelgat, Savanne paul, Lotab, Lagounet, Baranque, Kafou fanm, Selkadi, Seramond, Nan file, Tonbaperik, Matelag, Fondavi, Loskayimit, Terre cassée, Lokoukou, Nan pant, Matelgat II, Gro kayou III, Rendez-joie, Point-à-raket, Losanonn, Depyès, Ravin sab, Santyag, Loblankit, Gros roche, Terre blanche, Lalamlogram I, Lalamlogram II, Ravine guepe, Ravine sitron, Brakayiman, Nan la kou, Montesin, Kolimon.

2ème section Nan Nen nen,Rodeo I, Rio Onde, Miyik, Loratoune I, Loratoune II, Savane Plate, Lociane Terre Nwa, Malary, Rodeo II, Savane sucre II, Garde Salnave, Boc Banique, Don Diègue, Terre Blanche, Savanette, Carrefour Suzely, Lospinique, Pas Kajou, Nan Boule, Colorine, Losantonn, Nan Gonmye, Hatonuevo I, Hatonuevo II, Nan Campèche, Lociane, Tchabary, Hatonuevo III, Eben-Ezer, Nan Croix, Terre Cassée, Baranque, Sercady, Ravine fond, Bois pin Plate, Terre Rouge, Rantchantong, Port au bof, Demarague, Gros cajou, Palma, Mombin trou, Labary II, La Saintoy, Laplay, Dlo Nwa, Locoray, Savane sucre I, Nan Miguel, Nan gal, Nan guanal, Savane Tinom, Calbas Trou, Carrefour Fanm, Loscaimite, Labary I, Nan Kokoye, Matelgat, La Twèt, Savane, Mulatre, Nan Raquette, Lomelce I, Lomelce II, Nan Wannik, Loranèt, Latine, Lorakit, Savane a cour, Ti rozo, Nan Gonmye, Nan tou Kochon, Lozikonn Source : IHSI (1982) et interview semi structuré Nov 2007

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Annexe 2 : Caractéristiques de la végétation de la commune Nom local Nom scientifique Origine Catégorie Observation Acajou Swietenia mahogani Locale Forestière Utilisé comme bois d’œuvre Ŕ très touché par le déboisement Acacia Acacia sp. Locale Menacé par le déboisement Chêne Locale ‘’ Utilisé comme bois d’œuvre Ŕ très touché par le déboisement Campêche Haematoxylon campechianum En voie de disparition Tamarin Tamarindus indica Locale Fruitière Assez bien représenté Noix cajou Anarcadium occidentale L. ‘’ Fruitière Assez représentatif Manguier Mangifera indica ‘’ ‘’ Menacé par le déboisement Avocatier Persea americana ‘’ ‘’ Menacé par le déboisement Cachiman Annona squamosa Locale ‘’ - Citrus Citrus sp. Locale Fruitière - Cocotier Cocos nucifera ‘’ ‘’ Adapté à des zones de basse altitude comme Marmont Goyavier Psidium guajava L. Locale fruitière Rencontré dans toutes les aires agro-écologiques Herbe guinée Panicum maximum Locale Fourragère Prairie naturelle Herbe madame Michel Themada quadrivalvis Locale Fourragère Prairie naturelle Herbe éléphant Pennisetum purpureum Locale Fourragère Fourrage cultivé Corde-à-graine Cynodon dactylon Locale fourragère Prairie naturelle Leucaena Leucaena leucocephala Exotique Forestière Arbre fourrager Frêne Simaruba glauca Locale Forestière Bayahonde Prosopis juliflora Locale Forestière Arbre fourrager Neem Azadirachta indica Exotique Forestière Eucalyptus Eucalyptus sp Exotique Forestière Adapté en conditions hydriques stagnantes (peu approprié pour la commune Source : Plan stratégique de Développement de la commune de Hinche (mai 2004)

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