Anatomie D'un Chef-D'œuvre : Germinal

Total Page:16

File Type:pdf, Size:1020Kb

Anatomie D'un Chef-D'œuvre : Germinal ANATOMIE D'UN CHEF-D'ŒUVRE « GERMINAL » DU MÊME AUTEUR ERNEST PSICHARI, MON FRÈRE. Plon. RENAN D'APRÈS LUI-MÊME. Plon. DEVANT DIEU, MENTIR... (roman). Corrêa. USINES 42 (roman). Albin Michel. RENAN ET LA GUERRE DE 70. Albin Michel. LA PRIÈRE SUR L'ACROPOLE ET SES MYSTÈRES. C. N. R. S. ANATOLE FRANCE, PAGES CHOISIES. Éd. sociales. DES JOURS ET DES HOMMES. Grasset. ŒUVRES COMPLÈTES D'ERNEST RENAN (éd. définitive en 10 vol.). Calmann-Lévy. Sous presse : TRENTE ANS DE VIE SOCIALE, textes d'Anatole France, tomes III et IV en collaboration avec Claude Aveline. Émile-Paul. LES IDÉES BOURGEOISES (roman). Calmann-Lévy. HENRIETTE PSICHARI Anatomie d'un chef-d'œuvre " Germinal " MERCVRE DE FRANCE MCMLXIV © MERCVRE DE FRANCE, 1964 INTRODUCTION 1864, les Contes à Ninon, premier volume d'Émile Zola. A cette date, les aventures irréelles ne plaisaient plus. Les contrebandiers d'opéra- comique de Mérimée, les villageois faussement heureux de George Sand lassaient ou agaçaient le lecteur. Les écrivains, d'ailleurs, avaient réagi : l'étalage de mots techniques et l'érudition de Sa- lammbô avaient appris au public que le fait histo- riquement exact ne diminue en rien la valeur d'un roman. On voulut du vrai, du réel ou du moins, il fallait que le roman en eût l'apparence. De cette tendance nouvelle est venu pour une bonne part le triomphe de Zola. Le romancier qui peut nommer les centaines d'espèces de fleurs du Paradou 1 qui 1. La Faute de l'abbé Mouret. fait pénétrer le lecteur dans le maquis des transac- tions boursières ou qui consacre vingt pages à décrire une exposition de blanc sans confondre la cretonne avec le plumetis , éblouit par sa science. A-t-il donc chez lui toute une bibliothèque ou bien lance-t-il chaque jour une escouade d'enquêteurs à la recherche de telle ou telle technique? Ni l'un ni l'autre. Nous savons maintenant comment Zola travaillait et qu'il se renseignait lui-même « sur le tas » pourrait-on dire. Et vite. Le meilleur exemple de la minutieuse prospection à laquelle Zola se livre est fourni par Germinal. Ce roman colossal — non par le nombre de pages mais par le sujet traité — repose sur une enquête de deux semaines aux mines d'Anzin. De même, Lourdes est né d'un voyage-éclair au pays des apparitions et une semaine passée à Sedan en avril 1891 a suffi à Zola pour établir la stratégie de La Débâcle. Ce n'est pas tout, il est vrai. Il y a les livres consultés. Pour Germinal, on en a dénombré une dizaine; il y a aussi une masse de détails concer- nant les grèves qui ont été piqués dans la Gazette des Tribunaux des années 70 à 80. Rien dans tout 1. L'Argent. 2. Au Bonheur des dames. cela qui ressemble à des statistiques démographiques, à des courbes de production, à des textes de lois, tous ouvrages qui n'existaient en cette fin du XIX que sous forme de rapports enfouis dans les archives des compagnies minières, inconsultables. Comment Zola s'est-il débrouillé pour faire œuvre « scientifique », ce à quoi il tenait par- dessus tout? Quelle est dans ses romans la part du vrai et du faux ? A quel moment de la confection d'un livre la transposition se fait-elle chez lui entre la froideur des faits et la chaleur du cœur? Enfin, l'exagération — qui va quelquefois jusqu'à l'invrai- semblance — a-t-elle une part voulue dans le déve- loppement d'une thèse? Il n'est pas nécessaire pour répondre à ces ques- tions — fort imbriquées l'une dans l'autre — d'embrasser l'œuvre entière de Zola car il a peu changé ses méthodes de travail et l'accumulation des exemples aboutirait à des redites. Un seul volume : Germinal et dans ce volume quelques per- sonnages-types suffiront à notre analyse. Occupons-nous d'abord des réactions du lecteur si tenté que l'on puisse être de mettre sous le nom passe- partout de « lecteur » une telle variété d'individus aux intellects divers. Les uns, lisant un roman qui fourmille d'idées neuves, disent : Il exagère... ou : C'est invraisemblable, une histoire comme ça... ou encore : Ça n'a aucun rapport avec la réalité... Au contraire, le lecteur avide d'apprendre prend au pied de la lettre l'histoire la plus incroyable parce que l'auteur «a l'air documenté»; ce même lecteur, si facile à éblouir, restera sceptique si on lui démontre que ce roman est un mélange d'exacti- tude et de fantaisie. Les écrivains se soucient peu de ces nuances, ils écrivent comme ils pensent et ne vont pas s'embar- rasser de mettre des notes au bas des pages d'un roman pour les lecteurs peu renseignés. Cette atti- tude indifférente (et un peu méprisante) n'a jamais été celle de Zola, même en dehors du roman. Quand il a livré bataille pour la peinture impressionniste contre la peinture officielle dans ces Salons que l'on a enfin publiés intégralement 1 il l'a fait avec véhémence comme s'il prenait le lecteur à partie per- sonnellement. Son but est de bagarrer avec lui jus- qu'à ce qu'il soit convaincu. Ce désir de convaincre, on le retrouve jusque dans ses trucs littéraires, par exemple dans les répétitions de mots dont ses phrases sont parsemées. Dans Germinal, chaque personnage a pour ainsi dire un leitmotiv attaché 1. F. W. J. Hemmings et Robert J. Niess, Émile Zola. Salons, Paris-Genève, 1959. à sa personne. Ainsi la première fois qu'on voit apparaître la Maheude, elle a dans ses bras sa petite dernière-née, Estelle, qui a trois mois. Elle hurle jusqu'à ce que sa mère lui donne le sein. Ensuite, que ce soit dans une fête des mineurs, ou lorsqu'on est dans la nuit faute de lumière, ou quand la Maheude va prendre le café chez une voi- sine, Estelle hurle. Au moment de la scène tragique où la troupe tire sur les grévistes, la Maheude a toujours Estelle dans ses bras; l'enfant va avoir deux ans, elle hurle toujours. Ce procédé a l'avantage de planter les person- nages comme si on était au théâtre où chaque acteur apparaît sur la scène toujours avec les mêmes ori- peaux. Ainsi, au temps du théâtre grec, on ne pou- vait pas, grâce aux masques, confondre le bouffon avec l'amant ou avec le traître. En dehors du procédé des répétitions, Zola se permet toutes les audaces — et il a raison. Un romancier est un artiste, qu'on ne le poursuive pas sur son manque d'exactitude. Pas plus qu'on ne poursuit Manet si, en regardant Le Balcon, on trouve un détail de toilette dans le costume des dames ou du monsieur qui ne soit pas conforme aux modes de l'époque. Peu importe puisque c'est dans l'attitude, dans le regard, dans les gestes que Manet a voulu montrer la vanité, ou la coquetterie ou l'instinct de possession de ces trois personnages. De même quand Zola répète à satiété qu'Estelle hurle, cela veut dire que ce septième enfant épuise la mère, que la misère est encore plus forte dans la famille à cause de l'enfant et que le souci primordial de la ménagère est de nourrir tout son monde avec un salaire insuffisant. Pour Zola cependant — et en particulier pour Germinal — les choses ne se présentent pas de la même façon que pour un romancier qui situe une histoire d'amour dans un décor de ville ou de pays (par exemple Le Lys rouge) ou celui qui raconte des événements historiques d'une époque assez loin- taine pour que rien ne distingue le vrai du faux (par exemple Les Trois Mousquetaires). Zola ne répond ni à l'une ni à l'autre de ces catégories, il aime le vrai, le précis, les mots techniques; il a l'esprit minutieux, un peu tatillon. Les Notes 1 qu'il a entassées pour Germinal contiennent des centaines de détails qu'il laissera tomber dans son roman. Ainsi, au cours de son voyage à Anzin, il voit des « trieuses », ce sont des femmes qui, sur le carreau des mines, examinent le charbon à l'aide 1. Publiées par Ph. Van Tieghem dans Germinal (Cours de la Sorbonne). de rateaux et en enlèvent les pierres : « Elles mettent les pierres dans de petits paniers cubés, observe Zola, et on les paie à tant le panier. Vête- ments pauvres, ordinaires, jupes et caracos. Béguin bleu, bonnet noir et une autre pièce de laine sur la tête pour protéger les cheveux. » Pas une fois dans Germinal on n'entend parler de ces trieuses. Si l'écrivain s'était servi de toutes les notes qu'il a prises, Germinal aurait trois volumes. Mais elles ont été indispensables pour donner au roman sa couleur, c'est ce qui fait que le lecteur se sent baigné de vérité et même parfois secoué par trop de vérité. A quoi bon, au reste, avoir fondé l'école naturaliste si l'on fût revenu au temps des Travailleurs de la mer? Si le naturalisme avait pour but la copie exacte de la vie, il serait facile à un écrivain sans talent d'écrire des romans dignes de l'encyclopédie Roret. Qu'est-ce donc que Zola a ajouté à toute cette tech- nicité pour que ses romans soient des chefs-d'œuvre? Beaucoup de choses : l'imagination, la passion, la fiction, le drame, la rêverie, les visions d'avenir, la fantaisie, l'exagération et souvent l'impossible.
Recommended publications
  • Tolstoy and Zola: Trains and Missed Connections
    Tolstoy and Zola: Trains and Missed Connections Nina Lee Bond Submitted in partial fulfillment of the requirements for the degree of Doctor of Philosophy in the Graduate School of Arts and Sciences COLUMBIA UNIVERSITY 2011 © 2011 Nina Lee Bond All rights reserved ABSTRACT Tolstoy and Zola: Trains and Missed Connections Nina Lee Bond ŖTolstoy and Zolaŗ juxtaposes the two writers to examine the evolution of the novel during the late nineteenth century. The juxtaposition is justified by the literary critical debates that were taking place in Russian and French journals during the 1870s and 1880s, concerning Tolstoy and Zola. In both France and Russia, heated arguments arose over the future of realism, and opposing factions held up either Tolstoyřs brand of realism or Zolařs naturalism as more promising. This dissertation uses the differences between Tolstoy and Zola to make more prominent a commonality in their respective novels Anna Karenina (1877) and La Bête humaine (1890): the railways. But rather than interpret the railways in these two novels as a symbol of modernity or as an engine for narrative, I concentrate on one particular aspect of the railway experience, known as motion parallax, which is a depth cue that enables a person to detect depth while in motion. Stationary objects close to a travelling train appear to be moving faster than objects in the distance, such as a mountain range, and moreover they appear to be moving backward. By examining motion parallax in both novels, as well as in some of Tolstoyřs other works, The Kreutzer Sonata (1889) and The Death of Ivan Il'ich (1886), this dissertation attempts to address an intriguing question: what, if any, is the relationship between the advent of trains and the evolution of the novel during the late nineteenth century? Motion parallax triggers in a traveler the sensation of going backward even though one is travelling forward.
    [Show full text]
  • J'accuse Como Fato Literário
    J’ACCUSE COMO FATO LITERÁRIO: UMA LEITURA DA CARTA ABERTA DE ÉMILE ZOLA Milene SUZANO1 RESUMO : A partir da metodologia de análise de Leo Spitzer, o presente texto busca colocar em movimento os elementos literários da carta J’accuse, escri- ta por Émile Zola, em janeiro de 1898. A enorme repercussão da carta na época tem sido constantemente associada à influência da imprensa de massa e aos re- cursos retóricos tão habilmente utilizados por Zola. Mas, além dos elementos per- suasivos e do fator imprensa, a personificação das figuras reais e a adjetivação po- larizante dos personagens reais são, em grande medida, frutos de construções literárias. A partir destes dois elementos (adjetivação e personificação), o objetivo do texto é propor uma análise de trechos da carta, dos textos de polêmica de Zola e de seus romances nos quais se manifesta semelhante procedimento. PALAVRAS-CHAVE: estilística, J’accuse, imprensa, Émile Zola, carta aberta. 1 Doutora em Letras pela Universidade de São Paulo – mail : [email protected] nº 12 71 J’ACCUSE COMME UN FAIT LITTÉRAIRE: UNE LECTURE DE LA LETTRE OUVERTE D’ÉMILE ZOLA RÉSUMÉ : Basé sur la métodologie de Leo Spitzer, cet article cherche à mettre en movement la construction littéraire de J’accuse, lettre ouverte d’Émile Zola, publiée en janvier 1898. Son importante réception à l’époque a été souvent asso- ciée à l’influence de la grande presse et aux recours réthoriques bien utilisés par Zola. Mais au delà de ces elements de persuasion, la personnification des person- nages réels et la construction d’un monde dual sont, en grande partie, les consé- quences d’une composition littéraire bien élaborée.
    [Show full text]
  • Du Conte Au Roman : L'image Du Sang Dans Le Programme Littéraire Et
    Du conte au roman : l’image du sang dans le programme littéraire et politique de Zola Halia Koo Memorial University Le sang, dans sa dimension physiologique et métaphorique, occupe une place importante dans l’œuvre d’Émile Zola. Ses descriptions souvent sanglantes des réalités associées à la vie comme à la mort témoignent de l’intérêt quasi médical qu’il porte au corps, à son fonctionnement et à ses manifestations pathologiques. Afin d’examiner l’un des aspects du traitement que subit l’image du sang dans Les Rougon-Macquart, nous commencerons par nous pencher sur un conte de Zola écrit dans sa jeunesse et intitulé « Le Sang » : il s’agit d’un récit HALIA KOO, « L’image du sang dans le programme littéraire et politique de Zola » allégorique abordant des thèmes qui deviendront le sujet des préoccupations littéraires et idéologiques de cet écrivain politiquement engagé. Un récit précurseur : « Le Sang » Zola en est à ses débuts littéraires lorsqu’il publie en 1864 son tout premier livre, Contes à Ninon, un recueil de huit nouvelles, dont un récit intitulé « Le Sang ». Divisé en cinq parties (quatre sections distinctes suivies d’un épilogue), ce conte relate l’histoire de quatre soldats qui, au soir d’une victoire militaire, campent dans le coin désert d’un champ de bataille jonché de cadavres. Endurcis par leur métier, ces hommes ne sont guère émus par l’horreur du paysage qui les entoure : ils achèvent tranquillement leur souper, lorsqu’un cri terrible retentit dans la nuit. Trois soldats nommés Elbert, Clérian et Flem partent chacun à leur tour sonder les ténèbres et découvrir la cause de cette plainte déchirante sortie de l’ombre.
    [Show full text]
  • Germinal by Emile Zola 1885 Translated and Introduced By
    1 Germinal by Emile Zola 1885 Translated and Introduced by Havelock Ellis Introduction By Havelock Ellis 'GERMINAL' was published in 1885, after occupying Zola during the previous year. In accordance with his usual custom--but to a greater extent than with any other of his books except La Débâcle--he accumulated material beforehand. For six months he travelled about the coal-mining district in northern France and Belgium, especially the Borinage around 2 Mons, note-book in hand. 'He was inquisitive, was that gentleman', miner told Sherard who visited the neighbourhood at a later period and found that the miners in every village knew Germinal. That was a tribute of admiration the book deserved, but it was never one of Zola's most popular novels; it was neither amusing enough nor outrageous enough to attract the multitude. Yet Germinal occupies a place among Zola's works which is constantly becoming more assured, so that to some critics it even begins to seem the only book of his that in the end may survive. In his own time, as we know, the accredited critics of the day could find no condemnation severe enough for Zola. Brunetière attacked him perpetually with a fury that seemed inexhaustible; Schérer could not even bear to hear his name mentioned; Anatole France, though he lived to relent, thought it would have been better if he had never been born. Even at that time, however, there were critics who inclined to view Germinal more favourably. Thus Faguet, who was the recognized academic critic of the end of the last century, while he held that posterity would be unable to understand how Zola could ever have been popular, yet recognized him as in Germinal the heroic representative of democracy, incomparable in his power of describing crowds, and he realized how marvellous is the conclusion of this book.
    [Show full text]
  • A the Determinist Case
    A The Determinist Case As indicated in Chapter I, most nineteenth-century determinists understood 'heredity' and 'environment' as including everything that made a man what he was. Conception was generally recognised as the dividing line between the respective dominions of these two groups of factors, although meticulous demarcation experts still tussled over borderland issues such as congenital syphilis and the other hazards that the unsuspecting foetus could encounter during gestation. Nineteenth-century determinism was largely based on the assumption that matter could neither be created nor destroyed: an assumption that was implicit, if not always stated. No phenomenon, be it a person, a thought or an event, could have an autonomous existence that owed nothing to its antecedents and surroundings. Everything was the outcome of the interaction of pre-existing factors, which were themselves the product of earlier factors: each object or occurrence was a link in a mesh of causal chains, stretching back to 'the beginning of things' (in a world still joyously uncomplicated by Einstein). The word 'chance' had no place in this scheme of existence, except to designate something that was unexpected by the participants or observers of a particular situation. Philosophical text-books were rich in illustrative examples of why 'chance' should be banished from academic speech: the many written by Scottish professors showing an understandable predilection for unhappy incidents involving falling roof slates-the influence of environment being nowhere
    [Show full text]
  • Mines, Miners and Mining:Programme Notes.Qxd
    Germinal France | 1993 | 160 minutes Credits In Brief Director Claude Berri Adapted from the novel by Emile Zola, Germinal depicts a miner’s strike and Screenplay Claude Berri, Arlette Langmann repression by the authorities in mid-19th century France. Gerard Depardieu and Miou Miou star. Music (novel by Émile Zola ) Photography Cast Maheude Miou-Miou Étienne Lantier Renaud Chaval Jean-Roger Milo Toussaint Maheu Gérard Depardieu 'Germinal' a Vision of Hope for Workers Claude Berri's soaring, magnificent film of Emile Zola's "Germinal" (at the Royal) cuts right to the movies' unique, paradoxical power of rendering human misery at its most unrelenting with images of surpassing grandeur and meaning. Pictures don't get much bleaker than this 158-minute epic saga of the grinding existence of 19th-Century French coal miners--but they don't get much more beautiful either. Berri and his formidable yet understated cinematographer, Yves Angelo, aided by Jean-Louis Roque's subtle yet stirring score, bring a unifying, majestic lyricism to their contrasting views of the few ultra-rich and the many desperately poor. "Germinal," France's official entry in the Oscars, glows with the humanism and passion for authenticity that were Zola's hallmarks, and is a worthy successor to Berri's similarly powerful "Jean de Florette" and "Manon of the Springs." The story is set roughly a century ago, but it's actually unfolding, with varying degrees of severity, around the world right now. As a leader in the international Naturalist literary movement, Zola believed that the destinies of most people, especially the poor, were dictated--and usually harshly--by environment.
    [Show full text]
  • The Question of Objectivity in Zola's Thérse Raquin
    Copyright is owned by the Author of the thesis. Pennission is given for a copy to be downloaded by an individual for the purpose of research and private study only. The thesis may not be reproduced elsewhere without the pennission of the Author. The Question of Objectivity in Zola's Therese Raquin. A thesis presented in partial fulfilment of the requirements for the degree of Master of Arts in French at Massey University. Kathryn Noreen Kearins, 1990. ii Abstract. The first chapter examines the fascination the concept of objectivity held for certain French Realists including Emile Zola, acknowledged leader of the Naturalists who believed in the application of the scientific method to novel-writing. These writers sought to produce works of mimetic value and attached themselves to the tenets of objectivity in an attempt to achieve this. However it was recognized that their efforts at producing 'objective' novels were threatened by a requirement for artistry in published fiction. More recent thinking acknowledges that objectivity is not achievable, at least not in absolute terms. The problems inherent in various definitions of objectivity in fiction are examined and reveal general agreement that this kind of objectivity requires at least the appearance of detachment and neutrality by the author. In order to examine the question of the author's detachment, Chapter 2 makes a case for the distinctions of author, implied author and narrator to be blurred in Zola's Therese Raquin. Four distinct aspects of the narrating voice are examined. Examples are given of the various forms of commentary in the narrative which reveal the presence of the author-narrator.
    [Show full text]
  • La Situation Économique Au Temps De Germinal
    Högskolan i Halmstad Sektionen för Humanoria Franska 61-90 hp Vt. 2008 Mémoire, 15 hp La situation économique au temps de Germinal – une étude comparative de la condition des mineurs et de la situation de la compagnie minière dans le roman aussi bien que dans la réalité Jenny Ahlberg Sous la direction de Tawfik Mekki-Berrada Table de matières 1 Introduction .................................................................................................3 2 Développement.............................................................................................4 2.1 L’arrière-plan ...........................................................................................................4 2.1.1 Les personnages et la Compagnie.........................................................................4 2.1.2 Le temps...............................................................................................................4 2.1.3 La place................................................................................................................4 2.2 La situation économique du roman..........................................................................5 2.2.1 La région..............................................................................................................5 2.2.2 La Compagnie des mines de Montsou...................................................................5 2.2.3 La valeur de la monnaie........................................................................................6 2.3 La Compagnie des mines de
    [Show full text]
  • Naturalism in Extremis: Zola's Le Rêve
    CORE Metadata, citation and similar papers at core.ac.uk Provided by Apollo Naturalism in extremis: Zola’s Le Rêve CLAIRE WHITE Peterhouse, University of Cambridge, UK Abbreviated Title: Correspondence to: Dr Claire White, Peterhouse, Trumpington Street, Cambridge, CB2 1RD, UK. Email: [email protected] In planning his 1888 Le Rêve, Zola envisaged a novel that would be distinctly out of character: ‘je voudrais faire un livre qu’on n’attende pas de moi’. The present article explores what is at stake in Zola’s desire to break with his own image at this juncture in the history of naturalism’s reception. While Le Rêve can be understood as a demonstration of the author’s versatility in the face of new strains of aesthetic experimentation in the aftermath of the ‘Manifeste des Cinq’, it also responds to a more longstanding negotiation with the language of idealism. The article focuses on Zola’s harnessing, and critique, of the idealist imagination in Le Rêve. It first proposes a psychoanalytical reading of the Zolian heroine’s fantasy life through the lens of Freud’s 1908 ‘Family Romances’. The child’s power to redraw reality through day-dream – to enact what Freud terms ‘a correction of actual life’ – is connected, in turn, to the wager that frames Zola’s narrative: that of rendering ‘la vie telle qu’elle n’est pas’. Zola’s experiment with idealism thus involves rehearsing the terms and suspicions at work in his earlier biographical writing on George Sand – the idealist writer Zola had assimilated to the ‘dream’ of the novel’s title.
    [Show full text]
  • Préface De Germinal
    1 Henri Guillemin Préface à Germinal, d’ Emile Zola Editions Rencontre, Genève, 1968 Présentation Guy Fossat La publication, ci-après, de la Préface que rédigea Guillemin pour le Germinal de Zola, s’inscrit dans la poursuite de la rubrique “Henri Guillemin préfacier” que j’ ai tenue dans le Bulletin annuel de Présence d’ Henri Guillemin depuis 2016. Il s’agissait de faire connaitre Guillemin à partir de cette “production particulière” que constituaient pour lui, ses Préfaces ou ses Introductions à des ouvrages dont l’auteur (ou le thème) retenait son attention, à quelque titre que ce soit. Il en fut ainsi pour trois de ses Introductions. A la Grande histoire de la Commune, de Georges Soria (Bulletin n°5, 2016) ; aux Méditations poètiques, de Lamartine (N°6, 2017) ; aux Rêveries du promeneur solitaire, de Jean-Jacques Rousseau (N°7, 2018) Le site internet prend maintenant le relais de cette rubrique. Quelques lignes sur les apports de la présente Préface Au lecteur pressé ou qui se plonge dans les ouvrages de Guillemin, cette Introduction peut permettre de découvir, en quelques pages, à la fois ses objectifs, sa démarche et son style. C’est un concentré de ses ouvrages. Objectifs : présenter un auteur et une oeuvre en cours de gestation, en alliant sans cesse ce que Guillemin perçoit comme ses qualités et ses excès. Autant dire qu’il ne vise pas la neutralité du critique littéraire: comme à son habitude, il prend parti. Il argumente. Il s’appuie sur de nombreuses sources. Le Journal de Goncourt ne lui suffit pas! Guillemin donne une place de choix, à la relation que les personnages entretiennent avec la religion, Dieu et la foi, et avec la sexualité, soit beaucoup de doutes.
    [Show full text]
  • Émile Zola Germinal
    Émile Zola Germinal BeQ Émile Zola 1840-1902 Les Rougon-Macquart Germinal roman La Bibliothèque électronique du Québec Collection À tous les vents Volume 57 : version 3.0 2 Les Rougon-Macquart Histoire naturelle et sociale d’une famille sous le Second Empire 1. La fortune des Rougon. 2. La curée. 3. Le ventre de Paris. 4. La conquête de Plassans. 5. La faute de l’abbé Mouret. 6. Son Excellence Eugène Rougon. 7. L’assommoir. 8. Une page d’amour. 9. Nana. 10. Pot-Bouille. 11. Au Bonheur des Dames. 12. La joie de vivre. 13. Germinal. 14. L’œuvre. 15. La terre. 16. Le rêve. 17. La bête humaine. 18. L’argent. 19. La débâcle. 20. Le docteur Pascal. 3 Germinal Édition de référence : Paris, Bibliothèque-Charpentier. Eugène Fasquelle, Éditeur, 1906. 4 Première partie 5 I Dans la plaine rase, sous la nuit sans étoiles, d’une obscurité et d’une épaisseur d’encre, un homme suivait seul la grand-route de Marchiennes à Montsou, dix kilomètres de pavé, coupant tout droit, à travers les champs de betteraves. Devant lui, il ne voyait même pas le sol noir, et il n’avait la sensation de l’immense horizon plat que par les souffles du vent de mars, des rafales larges comme sur une mer, glacées d’avoir balayé des lieues de marais et de terres nues. Aucune ombre d’arbre ne tachait le ciel, le pavé se déroulait avec la rectitude d’une jetée, au milieu de l’embrun aveuglant des ténèbres. L’homme était parti de Marchiennes vers deux heures.
    [Show full text]
  • L'aliénation Et La Lutte Des Classes Sociales Dans Germinal De Émile
    L'aliénation et la lutte des classes sociales dans Germinal de Émile Zola Recherche présentée par Lamiaa Kathim MOUFTEN Mai 200́ Sommaire Germinal de Zola, est l'une des œuvres les plus célèbres du XIXe siècle. C'est l'histoire d'une grève, le soulèvement des salariés, le coup d'épaule donné à la société qui craque un instant, en un mot la lutte du capital et du travail. L'action du roman se déroule dans le milieu des mineurs. Le roman décrit un moment de l'histoire économique et sociale, prend pour toile de fond le monde du travail et l'évolution de la société industrielle à la fin de ce siècle avec l'apparition du machinisme. Il évoque une étape du mouvement ouvrier : l'époque où éclatent des grèves criant l'aliénation dont souffrent les classes inférieures. Germinal est alors le premier roman à évoquer le monde ouvrier, dessinant l'une des images les plus puissantes ; luttes contre la société bourgeoise, révélant les conditions de travail des mineurs à l'époque en décrivant leurs souffrances. Révolté par la misère de ses camarades, Étienne Lantier est un héros qui s'attaque au capital- minotaure, déjà en lutte avec le patronat, se lance à corps perdu dans l'action révolutionnaire. C'est l'épopée des travailleurs qui espèrent vivre dans un monde plus juste. Le roman marque l'éveil du monde du travail à la conscience de ses droits. ˺ L'aliénation et la lutte des classes sociales Nourri d'un esprit scientifique, Zola est un chef de file de l'école naturaliste.
    [Show full text]