L'aliénation et la lutte des classes sociales

dans

Germinal

de

Émile Zola

Recherche présentée par Lamiaa Kathim MOUFTEN

Mai 200́

Sommaire

Germinal de Zola, est l'une des œuvres les plus célèbres du

XIXe siècle. C'est l'histoire d'une grève, le soulèvement des salariés, le coup d'épaule donné à la société qui craque un instant, en un mot la lutte du capital et du travail. L'action du roman se déroule dans le milieu des mineurs. Le roman décrit un moment de l'histoire économique et sociale, prend pour toile de fond le monde du travail et l'évolution de la société industrielle à la fin de ce siècle avec l'apparition du machinisme. Il évoque une étape du mouvement ouvrier : l'époque où éclatent des grèves criant l'aliénation dont souffrent les classes inférieures. Germinal est alors le premier roman à évoquer le monde ouvrier, dessinant l'une des images les plus puissantes ; luttes contre la société bourgeoise, révélant les conditions de travail des mineurs à l'époque en décrivant leurs souffrances. Révolté par la misère de ses camarades, Étienne Lantier est un héros qui s'attaque au capital- minotaure, déjà en lutte avec le patronat, se lance à corps perdu dans l'action révolutionnaire. C'est l'épopée des travailleurs qui espèrent vivre dans un monde plus juste. Le roman marque l'éveil du monde du travail à la conscience de ses droits.

˺ L'aliénation et la lutte des classes sociales

Nourri d'un esprit scientifique, Zola est un chef de file de l'école naturaliste. Il emploie dès les années 1860 le terme de naturalisme illustré en littérature par ses œuvres. Cette école prône, à partir de l'observation, de l'enquête et de la documentation, une étude et une description exactes du réel. D'après son chef, le naturalisme est défini comme la formule de la science moderne appliquée à la littérature. "Zola ambitionne de faire œuvre scientifique. Pour y parvenir, le romancier allie l'observation et l'expérimentation, afin d'étudier les effets conjugués de l'hérédité et du milieu social sur l'individu 1". L'individu et la société entière y obéissent à deux lois contraires, qui structurent l'ensemble de l'œuvre : les forces de progrès, d'accomplissement de soi, d'ascension sociale, et un lent pourrissement, une inéluctable décheance. Pour Zola, "le romancier n'est pas là pour faire œuvre de moraliste et juger ses personnages, mais pour montrer quel déterminisme s'exerce dans les comportements individuels et sociaux 2". C'est le projet que Zola mène dans la vaste frésque des Rougon–Macquart. Il s'inspire de l'expérimentation scientifique médicale et cherche à l'appliquer au roman. L'œuvre zolienne devient une "méthode de penser, de voir, de réfléchir, d'étudier, d'expérimenter, un besoin d'analyser pour savoir, ...... 1- M. H. Prat et M. Aviérinos, Littérature Tome 2 XIXe et XXe siècle, p. 216. 2- Ibid, p. 229.

˻ non une façon spéciale d'écrire 3". En fait, c'est une nouvelle perception du réel. Par cette méthode Zola veut rompre avec les habitudes littéraires de ses prédécesseurs et fonde l'école naturaliste. Ses principes ont pour but de montrer la vérité comme telle, rien que la vérité, toute la vérité. Il assimile le romancier à un savant de laboratoire et lui fixe pour tâche d'étudier le mécanisme des faits. Le lecteur sent ces principes dans les romans les plus connus de Zola : l'Assommoir (1877) (1879), et surtout Germinal (1885). Ces romans illustrent les idées du naturalisme ; ils constituent aussi une vigoureuse dénonciation du Second Empire et un message d'espérance dans des lendemains meilleurs. Germinal reste à ce jour le roman le plus lu de Zola.

Par ailleurs, Zola insiste sur le caractère impersonnel de l'expérimentation scientifique. "L'expérimentateur doit s'appuyer méthodiquement sur l'observation de phénomènes particuliers pour en tirer des lois générales 4". Il s'agit en effet pour le romancier, inspiré par la méthode expérimentale d'utiliser les modes de raisonnement des sciences : identification et classification des données de l'expérience, observation des faits, volonté de tenter d'autres expérimentations pour vérifier des hypothèses, prenant en considération l'objectivité. "Le romancier, dit Zola, est un observateur doublé d'un expérimentateur, poursuit un rêve de connaissance totale du sujet humain, dont le …………………………………………………….. 3- Laffont-Bompiani, Dictionnaire encyclopédique de la littérature française, p. 699. 4- Pierre –Louis Rey, Le roman et la nouvelle, p. 33.

˼ roman doit être l'instrument 5". Dans Germinal, Zola part d'un fait qu'il observe, reconstitue avec précision le milieu observé : ce sont les conditions de l'expérimentation ; "Comme le scientifique, l'écrivain naturaliste prétend effectuer des expériences à partir de situations réelles. Il met en place des personnages dans des situations typiques ; et chaque roman se définit alors comme la description d'une expérience scientifique d'où le romancier peut tirer des enseignements moraux et universels 6". Les personnages du roman n'ont rien des héros classiques. Ils n'ont pas d'attribus exceptionnels : beauté, intelligence. Ils ne sont pas issus des milieux favorisés, ils sont souvent des personnages ordinaires médiocres ; faibles ; voués à l'échec comme les ouvriers du roman. La dimention humaine des personnages finit par forcer la sympathie du lecteur. En outre, ces personnages apparaissent comme des victimes innocentes, terrassées par le malheur. Les thèmes majeurs traités par Zola dans ce roman tournent autour de l'exploration des milieux sociaux et notamment du peuple. Le roman étudie toutes les classes sociales même les basses classes. Il se préoccupe du dévoilement des dessous de la société et se donne pour enjeu d'explorer ces milieux sociaux. On trouve donc que le monde du travail entre dans cette épopée zolienne dont l'aliénation et la lutte sociale occupent la première place.

……………………………………………….. 5- B. Doucey, A. Lesot, H. Sabbah, C. Weil , Littérature textes et méthodes, p. 312. 6- Marie- Ève Thérenty, Les mouvements littéraires du XXe et du XXe siècle, p. 56.

˽ Étienne Lantier, un des fils de Gervaise Macquart. Il se met en contact avec un leader socialiste de Lille, vient d'être renvoyé

de l'atelier du chemin de fer de Lille où il travaillait comme machineur, pour avoir giflé son chef. Il se fait engager au puits du Voreux dans l'équipe de Maheu. Il partage le travail et la vie extrêmement difficiles des mineurs qui souffrent l'esclavage, dévorés par le capital, nouveau minotaure. Les mineurs sont résignés à cet esclavage depuis des générations. Le capital, comme les grandes sociétés qui se nourrissent du sang et des forces des mineurs, est comparé au vampire. Pourtant, le capital représenté par Voreux, comparé au monstre, se nourrit dechair humaine: "ce dieu impersonnel, inconnu de l'ouvrier, accroupi quelque part, dans le mystère de son tabernacle, d'où il suçait la vie des meurt-de-faim qui le nourrissaient. "7

Le minotaure est comme un dieu capital ; "d'un dieu repu et accroupi ; auquel ils donnaient tous leur chair. "8

En plus, le nom du Voreux évoque phonétiquement et sémantiquement la voracité. En tant qu'il était ouvrier, Étienne s'occupait de la vie des mineurs, et quand leur compagnie allégue la ...... 7- Germinal, p. 344. 8- Ibid, p. 586.

˾ crise économique, décide de baisser les salaires, il se révolte, s'exaspère et organise la lutte contre elle. Il propage des idées révolutionnaires et pousse les mineurs à la grève, rêvant d'une société plus juste. A l'éclatement de la grève provoquée par l'attitude de la compagnie, les Hennebeau reçoivent à déjeuner les Grégoire, afin de hâter le mariage de Paul Négrel, neveu de M. Hennebeau, avec la fille unique de leurs invités, Cécile. Cela montre les deux axes dominant dans Germinal : l'opposition entre l'intérieur protecteur des bourgeois et l'extérieur menaçant. Les personnages se sentent comme à l'abri :

"Chaque convive se mettait à l'aise"9.

la menace des ouvriers est bien réelle, et la peur a gagné toute l'assemblée des bourgeois comme le trahissent les nombreux coups d'œil "jetés vers la route" signe que les bourgeois ressentent la pression distante des mineurs regroupés à l'extérieur. Zola, dans son désir de vérité, montre l'opposition entre la vie des bourgeois en particulier les Hannebeau et les Grégoire et celle des mineurs, il rend sensible la dureté du capital et la pauvreté des mineurs. Donc, Germinal est construit à partir d'une série d'oppositions concernant notamment les conditions de vie des mineurs et celles des bourgeois. La présentation des milieux ouvriers dans le roman vaut à Zola un succès croisant...... 9- Germinal, p. 517.

˿ Dès que Zola a abordé le sujet du roman, la lutte du capital et du travail, il voit des scènes antithétiques :"il faut que je montre d'une part le travail des houilleurs dans la mine et de l'autre le capital, la direction, le patron [....] Je montrerai le directeur chez lui, j'opposerai son intérieur, sa vie, ses plaisirs, son confort, à l'ouvrier,

à un intérieur, une vie, une misère d'ouvrier 10". La question qui se pose : l'espace sociale devient-elle l'emblème et le symbole de la lutte des classes? Zola éclaire la lutte sociale en opposant bourgeois et ouvriers, mais il se garde bien d'idéaliser la classe ouvrière ou de rendre les bourgeois systématiquement odieux. L'espace des bourgeois est un espace clos ; dans tout le roman, l'auteur présente la salle à manger comme une sorte de refuge contre le monde extérieur. Il oppose l'espace des mineurs, espace du dessous et l'espace des bourgeois, espace du dessus. Dans la mine, Zola décrit l'existence de l'homme dans ce milieu étrange et hostile.

"Alors, l'homme reconnut une fosse ."11

Il y évoque la vie quotidienne des mineurs dominée par la faim, la fatigue et la misère. Dès les premières lignes, on peut sentir que l'homme zolien est un pauvre et égaré, s'oppose à la force démesurée d'un paysage inhumain effrayant et hostile. Germinal aborde magnifiquement cette privation de liberté : lorsque le mineur et sa

...... 10- Hélène Potelet, Germinal, Émile Zola , L'Ébauche p. 60. 11- Germinal, p. 50.

̀ famille sont prisonniers de la mine. En outre, la mine évoque l'enfer dans les profondeurs de , par l'obscurité et la chaleur qui y règnent et le supplice qu'y vivent quotidiennement les mineurs soumis à des tâches inhumaines. Zola les compare à des damnés innocents, victimes d'un supplice éternel, justifie ainsi leur révolte ultérieur. Cette mine représente l'image de la souffrance humaine qui s'apprente à une véritable

damnation. "la mine, lieu d'enfermement, d'écrasement, figure l'Enfer

12". La vie des mineurs, hommes, femmes et enfants, s'épuise en une terrible frustation. Quand il manque de pain, le rêve tourne vite au cauchemar. L'expression bande de "meurt- de- faim" traduit l'opposition cruelle entre deux catégories sociales, ceux qui mangent, les nantis, ceux qui sont affamés, dont la lutte sous-tend le roman tout entier.

"Les ouvriers crevaient de faim ."13

Ces mineurs forment une meute, poussés par la faim, la colère et la fureur meurtrière. C'est la grève générale que veulent imposer les ouvriers de Montsou, pour que le travail s'arrête dans le pays tout entier. Étienne prône un collectivisme radical, son discours cherche à soulever les mineurs en dressant un tableau mythique, prophétique et grandiose de la lutte des classes. "Notre tour est venu; lança-t-il dans un dernier éclat : ……………………………………. 12- Hélène Potelet, Germinal, Émile Zola, p. 12. 13- Germinal, p. 236.

́ c'est nous d'avoir le pouvoir et la richesse."14 "La mine doit être au mineur ; comme la mer au pêcheur ; comme la terre est au paysan. "15

Le héros rêve désormais d'une lutte organisée, d'une conquête légale de la justice sociale, sans violence et dans le cadre des syndicats, il combat pour ses camarades restés sous terre, il souhaite les mettre dans une gloire. Les ouvriers partagent la révolte avec lui. Ils sentent ensemble la tristesse immense, la misère des générations, la douleur où peut tomber la vie. La foule apparaît sous la forme d'un être collectif : elle est assimilée à une masse minérale. Comme le torrent furieux qui envahit la mine. Zola presse l'émergence des masses et leur force future. Les individualités s'estompent au profit du groupe. Ici, Zola présente le peuple comme une force souterraine, même il accorde une importance capitale à l'avènememt prochain du pouvoir des grévistes et leur victoire contre le capital. Il montre, en face, un capitalisme, borné, avide, sûr de lui, inconscient de l'évolution historique. Voilà l'importance d'un avenir de germination, sans lequel Germinal se définirait comme un voyage au bout de la nuit. La grève est une libération des mineurs ; ce sont des êtres de la nuit qui espèrent et réclamant la justice sociale. Cette grève n'aura été qu'un rêve, un moment où l'on peut croire tout possible. Les antagonismes sont devenus irréductibles, la troupe a tiré sur les grévistes et fait des

...... 14- Germinal, p. 338. 15- Ibid, p.339.

̂ morts. La grève échoura après deux mois et demi de lutte et de souffrances, Les mineurs sont retournés au travail accablés de déception dont souffrent-ils et de l'aliénation dans laquelle se trouvent-ils obligatoirement et socialement. Mais l'envie, sourde et silencieux de reprendre la lutte, est bien motivée en eux.

"Aussi leur défaite ne rassurait-elle personne, les bourgeois de Montsou [...] comprenaient que la révolution renâtait sans cesse. "16

Ces mineurs apparaissent comme

"une armée noire, vengeresse, qui germait lentement dans les sillons, grandissant pour les récoltes du siècle futur, et dont la germination allait bientôt faire éclater la terre. "17

Germinal peut donc se lire comme un avertissement : "il faut que le lecteur bourgeois ait un frisson d'horreur 18". D'un côté, Zola montre la crainte des bourgeois, redoute la révolution future, de l'autre, il met en valeur la joie d'Étienne pensant aux transformations à venir. Après l'échec de la grève qu'il a organisée, Étienne décide d'abandonner la mine et de repartir pour Paris avec l'esprit de l'aliénation dont il était le porte-parole et il le sera pour toujours : ……………………………………...... 16- Germinal, p. 585. 17- Ibid, p.587. 18- Hélène Potelet, Germinal, Émile Zola, p. 87.

˺˹ "Il se sentait fort, mûri par sa dure expérience au fond de la mine. Son éducation était finie, il s'en allait armé, en soldat raisonneur de la révolution, ayant déclaré la guerre à la société, telle qu'il la voyait et telle qu'il la condamnait. "19

Le héros quitte la mine à la fois meurtri et enrichi d'une expérience professionnelle et humaine pour mener de nouvelles luttes. Il a perdu ses illusions mais a le cœur plein d'espoir. Il sait qu'un jour viendra où la force ouvrière, encore en germination, s'organisera pour venir à bout des injustices. Le départ du héros correspond à l'épilogue, comme son arrivée avait coïncidé avec l'ouverture du roman.

Étienne apparaît comme un homme d'action : il prend alors l'allure d'un héros positif, le rôle d'initiateur, de meneur et d'éclaireur. Il annonce la libération de la classe ouvrière. Les dernières pages du roman font entrevoir la promesse d'un monde juste, et présentent les transformations sociales comme inéluctables : un monde est ébranlé, un autre est en germe. Le titre du roman prend son sens, il fait à la fois référence à la germination végétale et au calendrier révolutionnaire, symbolisant la germination de la révolte qu'Étienne a semée. Ce mot symbolise la faim et la révolte inscrit le roman dans le grand mythe de la révolution ; "je cherchais un titre exprimant la poussée d'hommes nouveaux, l'effort que les travailleurs font, même inconsciemment, pour se dégager des ténèbres si ...... 19- Germinal, p. 584.

˺˺ durememt laborieuses où ils s'agitent encore […] mais il représentait ce que je cherchais, un avril révolutionnaire, une envolée de la société caduque dans le printemps […] S'il reste obscur pour certains lecteurs, il est devenu pour moi comme un coup de soleil qui éclaire toute l'œuvre 20". La misère et la faim engendrent l'aliénation qui, de sa part, fait naître la violence. Les scènes violentes dans le roman renvoient aux codes de représentation de la violence ouvrière dans un certain discours d'époque. Germinal est donc un roman de la révolte : révolte d'Étienne, mais aussi des Maheu, la famille de mineurs. La violence des mineurs s'inscrit ainsi dans l'histoire des grandes luttes humaines pour la conquête du droit à l'égalité et à la dignité. Zola a bien montré une société déchirée, où s'opposent capital et travail.

Les germes de révolte et d'espoir qu'Étienne a semés seront un jour récoltés. La lecture du roman donne l'illusion que les actions se passent le plus souvent au fond de la mine. Le poids de la fatigue, celui de la pauvreté, de l'environnement : tout y redouble l'effet du travail. Mécanisation des comportements, dépossession du temps et de la force vitale, obsession de la routine, voilà l'illustration la plus convaincante de l'aliénation de la classe ouvrière. Le roman est enrichi, dans sa relation avec la société, par la tentative de Zola d'en faire une analyse scientifique de l'être humain à partir, d'une part, de ses relations avec une hérédité familiale et avec ...... 20- Hélène Potelet, Germinal, Émile Zola, p. 88.

˺˻ le milieu social, de l'autre. Cette tentative, qui marque les limites de la littérature considérée comme une science, a la particularité de faire du roman une représentation sociale libérée de toute idéalisation : exploration du réel social, dénonciation de toutes les formes d'aliénation de l'individu dans la civilisation de masse. L'auteur projette les espoirs du héros sur sa mission et sur un possible soulèvement des ouvriers, mûris par leur échec.

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Conclusion

On constate que Germinal raconte l'échec d'une grève entreprise par des mineurs poussés à bout par les salaires misérables que leur impose la compagnie minière. Alors que les classes laborieuses apparaissent comme des classes dangereuses aux yeux d'une bourgeoisie pour qui le mouvement ouvrier, en voie de formation, fait planter l'horrible menace du chambardement, c'est à la fois conjurer symboliquement la menace et projeter un éclairage salutaire sur une réalité méconnue. Le roman annonce la disparition du Voreux et le bouleversement de la société : le Voreux s'est abîmé sous la terre, retenant prisonniers de nombreux mineurs. Seul Étienne est sauvé. Il quitte Montsou, travaille à l'émancipation des travailleurs.

C'est, donc, une peinture précise et épique de la vie quotidienne, du labeur et des souffrances des mineurs, l'action du roman organise savamment une progression vers le point culminant de la grève et de la catastrophe finale, ouvrant sur la perspective utopique de la cité future. Germinal fait référence à la révolution à venir, celle qu'Étienne bâtit et appelle de ses vœux, et cette allusion à l'histoire de France annonce le printemps des travailleurs ; Étienne évoque les mineurs quittant l'enfer des entrailles du sol par un jour de

˺˽ grand soleil. D'une part, les naturalistes, notamment Zola, sont très tôt conscients de l'injustice sociale et se font les avocats du peuple dans leurs romans.

Les personnages expriment un espoir d'égalité et de justice sociale, évoquent, à travers les destins contraires de ses différents membres, les aventures et les transformations du corps social contre ( les fortunes et les ruines soudaines, l'affairisme et la corruption ) qui agitent le Second Empire. Tout cela excite le sentiment de l'aliénation qui fait apparaître la lutte entre les classes sociales dont la première marque est la violence.

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Bibliographie

1- BOMPIANI Laffont, Dictionnaire encyclopédique de la littérature française, Éditions Robert Laffont, Paris, 1999.

2- DOUCEY Bruno - LESOT Adelaine - SABBAH Hélène - WEIL Catherine, Littérature 2de Textes et méthode, Hatier, Paris, 1993.

3- POTELET Hélène, Germinal, Émile Zola, Hatier, Paris, 1999.

4- PRAT Marie-Hélène – AVIÈRINOS Maryse, Littérature XIXe et XXe siècles, Tome 2, textes, histoire, méthode, Bordas, Paris, 1997.

5- THÉRENTY Marie-Ève, Les mouvements littéraires du XXe et du XXe siècle, Hatier, Paris, 2001.

6- REY Pierre-Louis, Le roman et la nouvelle, Hatier, Paris, 2001.

7- ZOLA Émile, Germinal, Éditions Gallimard, Paris, 1978.

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