Rencontres Bretagne/Monde anglophone Brittany and the English-Speaking World

Comparaisons celtiques : La Bretagne et le mouvement du Renouveau en Cornouailles anglaises

Garry TREGIDGA[1]

Traduit de l'anglais par Martine Pittino, Delphine Tersiguel et Anthony Ménard.

notes – citaon

À la recherche d'un modèle : « Bienvenue aux Bretons » Soutenir le Renouveau : Le crave et l’ermine

Conclusion

Au début du vingtième siècle, les origines celtiques des Cornouailles anglaises firent l'objet d'un intérêt grandissant. Le Cowethas Kelto-Kernuak (association celtique cornouaillaise) fut fondé en 1901 afin de préserver la langue séculaire et l'héritage du duché de Cornouailles. En 1904, les Cornouailles devinrent membre du Congrès celtique. Puis furent créés en 1928 le Gorseth Kernow (assemblée des bardes de Cornouailles), qui prit modèle sur ses homologues bretons et gallois et, en 1951, le parti politique (Fils de Cornouailles). [2] Cet article souligne l'importance du modèle breton pour le mouvement appelé Renouveau cornouaillais. Les aspirations culturelles et religieuses des premiers partisans du Renouveau, tels Henry Jenner et Louis Duncombe, étaient portées par le projet de création d'une société post- industrielle et catholique celte en Cornouailles. Comme nous le verrons, ce projet a puisé son inspiration dans la Bretagne rurale plus que dans toute autre nation celtique. Toutefois, nous examinerons également les dissensions suscitées par ce projet avec les groupes qui prenaient pour modèle des futures Cornouailles la culture industrielle et protestante du Pays de Galles. Nous nous appuierons ensuite sur différents types de sources, notamment des enregistrements de témoignages historiques, pour évoquer l'influence exercée par la Bretagne sur les militants

1 cornouaillais de la Seconde Guerre mondiale à nos jours, dans des domaines aussi variés que la politique territoriale et les arts du spectacle. Nous aborderons également un thème sous-jacent : la nécessité d'approfondir l'analyse comparative, ce qui permettrait aux chercheurs en lettres et sciences humaines de comparer les expériences des nations celtiques.

À la recherche d'un modèle : « Bienvenue aux Bretons »

Les recherches linguistiques d'Edward Lluyd au début du dix-huitième siècle furent déterminantes dans la construction d'une identité celtique dans les communautés atlantiques d'Europe de l'Ouest. [3] Puis un mouvement antiquaire émergeant contribua à la création de plusieurs institutions culturelles cherchant à promouvoir un passé commun, comme le Welsh Gorsedd en 1792 et la Royal Institution of (Institution royale des Cornouailles) en 1818. En Irlande, le désenchantement politique dû au contrôle imposé par Londres (direct rule) conduisit à l'émancipation des catholiques en 1829 et à la création du Irish Home Rule Party, parti politique prônant l'autonomie du pays, au milieu du dix-neuvième siècle. En 1886, le modèle irlandais amena les nationalistes gallois et écossais à adopter un programme politique en faveur d'une « Home Rule All Round » (autonomie interne) et d'une Grande-Bretagne fédérale. [4] Comment les Cornouailles s'intègrent-elles dans un cadre celtique élargi ? En 1997, remarquait que la construction des « Cornouailles celtiques » impliquait « une conjugaison calculée d'éléments d'un Renouveau celtique élargi » qui avait déjà eu un impact considérable en Écosse, en Irlande, au pays de Galles et en Bretagne à la fin du dix-neuvième siècle. [5] En comparant les Cornouailles aux autres régions celtiques, les partisans du Renouveau gagnèrent en crédibilité puisqu'ils furent alors considérés comme partie intégrante d'un « mouvement " régionaliste " élargi qui cherchait à faire revivre un patriotisme local dans différentes parties de l’Europe de l'Ouest. » [6]

Toutefois, lorsque des activistes s'inspirèrent d'une seule nation pour définir le Renouveau celto-cornouaillais, les problèmes ne manquèrent pas d'apparaître. Par exemple, il paraissait évident de suivre le modèle du pays de Galles. Même au Moyen-Âge et pendant les temps modernes, on observa une tendance à associer les Cornouaillais aux Gallois pour des motifs ethniques. Par exemple, Richard Carew, dans son Étude des Cornouailles en 1602, écrivit que les Cornouaillais « ainsi que les Gallois, leurs anciens compatriotes » avaient encore des souvenirs amers « de leur expulsion par les Anglais il y a bien longtemps ». [7] Les publications des antiquaires William Borlase en 1769 et des frères Daniel et Samuel Lysons en 1814 développèrent ce thème en se référant fréquemment à un passé commun pendant lequel Gallois et Cornouaillais avaient défendu ensemble la Grande-Bretagne contre les invasions anglo-

2 saxonnes.[8] De plus, les identités culturelles, économiques et politiques des Cornouailles et du pays de Galles présentaient des ressemblances frappantes au dix-neuvième et au début du vingtième siècle. Tout d'abord, le non-conformisme protestant était la force spirituelle dominante : en 1851, dans les deux nations, on ne comptait que 30 % d'anglicans parmi les fidèles. [9] Les chapels, au centre de la vie culturelle, virent l’essor des chœurs d'hommes, des brass bands et du rugby en Cornouailles et au pays de Galles, situation qui fut renforcée par des économies avant tout minières. [10] En outre, dans les deux régions, les libéraux dominaient la scène politique à la fin du dix-neuvième siècle. Il est en effet remarquable que l'apparition d'un programme nationaliste gallois associé au libéralisme, portant notamment sur les questions de dévolution et de séparation de l'Église anglicane et de l'État, ait commencé à être copié par les libéraux cornouaillais dans les années précédant la Première Guerre mondiale.

Malgré le discours prétendument apolitique du mouvement du Renouveau cornouaillais jusqu'en 1951, des études récentes suggèrent que certaines personnalités en marge du mouvement, particulièrement au sein du parti libéral, avaient conscience de l'intérêt politique que l'on pouvait tirer d'un appel au sentiment celtique et au patriotisme cornouaillais. [11]

Mais cette tentative précoce de créer un programme politique pour les « Cornouailles celtiques » sur le modèle gallois fut compromise par les partisans du Renouveau eux-mêmes. Le passé d'antiquaires de nombre d'entre eux explique en partie ce phénomène. En effet, ils s'intéressaient davantage à l'étude des liens historiques entre les nations celtiques qu'à l'utilisation du passé comme un moyen de légitimer la politique contemporaine. Évidemment, il y eut des exceptions. Alfred Browning-Lyne, éditeur du journal régional le Cornish Guardian, en est un bon exemple. En 1912, Lyne déclarait que « l'autonomie des Cornouailles était la prochaine étape » de la campagne en faveur de la « Home Rule All Round ». Il acceptait que « le programme actuel du [Renouveau cornouaillais] portât simplement sur "l'étude des vestiges celtiques, littéraires, artistiques et légendaires". Mais qui doute encore qu'il nous amène vers " l'autonomie " ? ». [12] Lyne, éminent libéral et fervent défenseur d'une Grande-Bretagne fédérale, pouvait donc faire instinctivement le lien entre le débat intellectuel sur les liens historiques entre les nations celtiques et ses conséquences sur les programmes politiques de la Grande-Bretagne en cette période d'avant-guerre. Mais ces idées mettaient en péril la position dominante des historiens pro-unionistes en Cornouailles. Malgré le caractère apolitique supposé des organisations culturelles et éducatives comme le Cowethas Kelto-Kernuak, la London Cornish Association (association cornouaillaise de Londres) et la Royal Institution of Cornwall (Institution royale de Cornouailles), de nombreux membres s'avérèrent être des sympathisants des partis conservateur et libéral unioniste et par conséquent vivement opposés à des politiques libérales comme la Irish Home Rule ou la séparation de l'Église anglicane et de l'État au pays de Galles. [13] Tout débat sur les nations celtiques devait se confiner au passé et toute tentative de référence au présent était proscrite. [14]

3 De plus, l'image libérale non-conformiste du pays de Galles contemporain suscitait l'hostilité des autres partisans du Renouveau pour des motifs religieux. Les fondateurs du mouvement, notamment Henry Jenner et Louis Duncombe Jewell, manifestaient des sympathies catholiques ainsi que des opinions politiques de droite issues de la vieille cause jacobite. [15] D'un point de vue idéologique, il leur était donc difficile de se référer à un modèle gallois basé sur un mélange de nationalisme celtique populaire, de non-conformisme religieux et de libéralisme démocratique. Selon eux, le protestantisme était une menace à la singularité cornouaillaise dans la mesure où il était admis que la montée du méthodisme au dix-huitième siècle avait « porté atteinte aux anciennes traditions et provoqué une rupture historique cruciale entre les Cornouailles modernes et les Cornouailles " celtiques " préindustrielles ». [16] Cette opinion était le reflet d'une conception populaire selon laquelle les méthodistes cornouaillais, avec leurs instincts utilitaristes et leurs convictions de tempérance, avaient joué le rôle des protestants balayant d'un revers de la main les vestiges de la culture ancestrale populaire des Cornouailles, symbolisée par les jours de fête et les festivals, parce qu'ils l'associaient à l'alcool et à l'immoralité.

Dans ces circonstances, la Bretagne faisait souvent figure de modèle. C'est pourtant, Lyne, figure marginale du Renouveau et éminent pasteur méthodiste, qui fut sans doute le premier à appeler publiquement à la dévolution cornouaillaise en s'appuyant sur l'expérience bretonne. En 1912, après avoir reçu un article de journal de Bretagne traitant du Renouveau, il écrivit une série d'articles à ce sujet dans le Cornish Guardian. Lyne était convaincu qu'il fallait encourager le patriotisme local dans les deux régions afin d'exercer un contre-pouvoir sur la centralisation croissante au Royaume-Uni et en France. Il est même étonnant que le sujet ait été abordé à l'époque, alors qu'il est admis que le Renouveau était un mouvement à la fois marginal et apolitique dans la société cornouaillaise jusqu'à la moitié du vingtième siècle au moins. Les propos de Lyne révèlent effectivement le besoin de recherches approfondies dans des domaines aussi variés que l'impact du mouvement sur la culture populaire, l'étendue de la politisation et des rapports entre activistes cornouaillais et bretons :

Le mouvement panceltique a vécu un renouveau extraordinaire, surtout en Bretagne. Nous avons ainsi pu lire que « les Bretons ne seront satisfaits que lorsque leur pays natal sera redevenu un état fédéral, sous le drapeau français, mais avec autant d'indépendance qu'un des Länder allemands. Ils veulent la "Home Rule" ». Les Cornouaillais semblent partagés à propos de ces idées séditieuses. Un écrivain cornouaillais déclarait ainsi : « En oubliant leur langue maternelle, les Cornouailles se sont fondues dans la masse anglaise et ont en conséquence perdu une grande part de leur individualité ». Dans un journal breton qui nous a été envoyé, un article en français d'une colonne et demie envisage les chances d'un Renouveau celtique en Cornouailles. [17]

4 D'un point de vue religieux, la Bretagne a certainement été un modèle attractif pour les catholiques et les anglicans de la haute Église anglicane qui ne pouvaient pas se reconnaître dans le Pays de Galles de l'époque. Dans le journal de droite Royal Cornwall Gazette, pendant la seconde moitié du dix-neuvième siècle, des articles soulignaient les liens avec « nos cousins d'outre-Manche » en matière d'histoire, de religion et de culture rurale. [18] Il est ainsi remarquable que le Cowethas Kelto-Kernuak ait été fondé seulement deux ans après l'Union Régionaliste Bretonne en 1899. Il faudrait engager de plus amples recherches sur leurs connexions et leurs motivations de l'époque, car les deux groupes étaient apparemment assez conservateurs en matière d'ouverture à de nouveaux membres et dans leur approche générale. [19] La fascination pour la Bretagne de Duncombe Jewell, fondateur du Cowethas Kelto- Kernuak est révélatrice. En 1902, il annonça même avoir écrit une « nouvelle corno-bretonne exprimant les aspirations des Celtes issus des deux Cornouailles ». [20] Jenner conclut également que la Bretagne était le « pays celtique dont les caractéristiques et la mentalité de ses habitants ressemblaient le plus à ceux des Cornouailles ». Cela malgré la « taille plus importante » de la Bretagne, « les conditions de vie plus dures de ses habitants, l'influence contemporaine de la France plutôt que de l'Angleterre, les différences séculaires de découpage administratif et la différence très marquée dans la religion de ce qui est aujourd'hui la région la plus catholique de la République française ». [21]

Ce témoignage tend à renforcer la thèse de Payton selon laquelle le Renouveau était un « projet » conscient basé sur l'objectif romantique de « restaurer une culture préindustrielle celto-catholique en Cornouailles » après l'effondrement de l'économie minière régionale à la fin du dix-neuvième siècle. [22] Cette attitude a parfois mené à des confrontations publiques avec les non-conformistes, ce qui a sans doute constitué une erreur stratégique, étant donné que les méthodistes étaient majoritaires dans le Sud-Ouest de l'Angleterre. Par exemple, en 1924, le chanoine Gilbert Doble, illustre spécialiste des saints celtes primitifs, suscita l'hostilité de nombreux non-conformistes lorsqu'il déclara que « le niveau de moralité était très bas en Cornouailles méthodiste ». D'après Doble, le seul espoir était de copier la « discipline » des nations catholiques qu'étaient la Bretagne et l'Irlande. [23] Pour Jenner, il fallait éviter d'afficher un lien avec l'Irlande, car il était « entaché de politiques controversées », particulièrement au lendemain de l'insurrection de Pâques 1916. [24] La Bretagne représentait toutefois une alternative plus attrayante basée sur les perceptions d'un passé brittonique commun, centré sur des similitudes géographiques, linguistiques et religieuses. On trouve un autre bon exemple de ces liens historiques entre les Cornouailles et la Bretagne dans le second Gorseth Kernow à Carn Brea en 1929. Un poème intitulé « Bienvenue aux Bretons » figurait dans le programme souvenir marquant la visite d'un groupe de « cousins bardes », venus en Cornouailles participer à la cérémonie. Les premiers vers attestent d'une vision romantique du Gorseth, considéré comme un catalyseur permettant aux deux nations séparées par la force dans un passé lointain de se réunir enfin :

5 Sur ton sol, antique Cornouailles, vois enfin Un millénaire a maintenant passé, Comme tes enfants, perdus depuis longtemps, Les Bretons reviennent encore : Ceci est le cri répété par ton écho, « Longue vie à la Bretagne et à la Cornouailles ! » Rien ne nous séparera, Les deux Bretagnes s'aimeront jusqu'à la fin du monde ! [25]

En raison de leurs liens géologiques, les deux péninsules pouvaient être décrites comme « deux masses granitiques, émergeant de l'Atlantique, qui étaient semblables avant d'être habitées par les peuples anciens qui y ont levé des monuments de pierre similaires ». [26] Des liens d'amitié, datant du mythe de la création d'une « nouvelle Bretagne » en Armorique par ces Bretons « qui avaient traversé la mer plutôt que de rester sous la coupe des usurpateurs saxons », furent maintenus jusqu'à la fin du Moyen-Âge. L'influence de la Réforme est au cœur de cette histoire de l'unité corno-bretonne. L'auteur inconnu du programme du Gorseth de 1929 insiste sur le fait que les liens sous-jacents « de la terre et du sang » avaient été mis à mal par les changements religieux survenus dans l'État anglais au seizième siècle. Alors qu'en Bretagne l'Église catholique romaine avait permis le maintien de l'héritage culturel, le processus d'anglicisation accompagnant la montée du protestantisme et de l'Église d'Angleterre signa « la fin progressive de l'usage du cornique et l'oubli des ballades, de la musique et des traditions en Cornouailles ». La Bretagne était donc un modèle rassurant pour ces partisans conservateurs du Renouveau qui voulaient reconstruire le monde celto-catholique de la période médiévale. En effet, ce modèle n'était pas seulement le reflet de ce que « les Cornouailles étaient, ou auraient pu être, mais ce qu'elles pouvaient encore être si, avec le même esprit, elles savaient conserver ce qu'il leur restait de cornicité ». [27]

L'opinion selon laquelle le catholicisme romain avait joué un rôle clé dans la préservation de la spécificité culturelle bretonne était bien ancrée. Dans les années 1860 encore, Tom Taylor affirmait que « la préservation des us et coutumes, des croyances, des cérémonies, des traditions et des gloires a toujours été sacrée en Bretagne », contrairement à ce que l’on observe dans les Cornouailles ou au pays de Galles. Les ballades et la poésie en seraient un parfait exemple : cette dernière « jaillit de la nature celtique partout où on la laisse en paix [et] son chemin n'a pas été contrarié en Bretagne par des influences telles que le méthodisme protestant présent au pays de Galles ». [28] Lorsque le révérend Thomas Taylor, pasteur de St-Just-in-Penwith, écrivit en 1916 une histoire de la chrétienté celtique en Cornouailles, il consacra un chapitre entier à la Bretagne et ne mentionna que très peu le pays de Galles. Alors que la période couverte par le livre n'allait pas au-delà de la période médiévale, il y est pourtant fait référence une fois encore aux événements du seizième siècle et au succès récent des Bretons à faire revivre leurs anciens mystères. L'auteur concluait que l'exemple breton pouvait fournir un modèle à ceux « désireux

6 de conserver les traditions de leurs ancêtres cornouaillais ». [29] De la même façon, lorsque Leonard Eliott Eliott Binns, ancien chanoine de la cathédrale de Truro, rédigea son étude sur les Cornouailles médiévales en 1955, il mit également l'accent sur la façon dont l'identité celte historique de la Bretagne avait été préservée par le catholicisme :

Les gens de Bretagne et des Cornouailles restent très attachés à leur terre et à ce qu’elle représente. Quant à leur affection, elle est aussi forte et durable que les rudes falaises que ces deux peuples ont en commun. Mais en Bretagne s’entendent encore les échos de l'ancien langage ; et presque à l'image d'un souvenir vivant, certaines villes bretonnes conservent encore leurs allures médiévales... Mais c'est la constance de la religion qui, en Bretagne, a permis de préserver l’esprit de ces temps révolus. Ici et là, l’apparence et les coutumes du passé ont été conservées ; le cierge brûle toujours sur l’autel de sanctuaires immémoriaux. Au pied des calvaires, on voit des femmes agenouillées telles des gisants de nonnes alors que les paysans dans leurs modestes costumes se pressent aujourd’hui encore dans les festivals et les pardons. [30]

Soutenir le Renouveau : Le crave et l’ermine

Pourtant au milieu du vingtième siècle les Revivalistes avaient commencé à dépasser leur premier objectif qui était de donner naissance à la Cornouailles à la fois celte et catholique. Le succès de Tyr ha Tavas, un groupe de pression cornouaillais pour la jeunesse qui, en attirant les soutiens de religieux non conformistes dans les années 1930, était déjà l'indice d'un intérêt grandissant de la population pour le nationalisme. [31] L'après-guerre vit la création du parti politique Mebyon Kernow. Ce mouvement commença aussi à adopter un programme qui prônait, outre une plus grande autonomie de la région dans une Grande-Bretagne fédérale, une stratégie économique de lutte à la fois contre le chômage qui sévissait dans la région et contre les mauvaises conditions de logement. À quel point la Bretagne a-t-elle servi de modèle à cette nouvelle phase de politisation ? Lors d’une interview récente, Ann Trevenen Jenkin, membre fondateur de Mebyon Kernow, donne un point de vue pertinent sur le sujet. D'un côté, les éléments de preuve suggèrent que vers 1951 les nationalistes cornouaillais s'inspiraient d'idées plus locales pour servir de modèle à leur cause :

À mon avis, c'est parce que nous étions trop peu nombreux en Cornouailles que nous avons commencé à regarder ailleurs ce que faisaient les autres nations minoritaires. Et, bien-sûr, le pays de Galles était la plus proche d'entre elles. C’était celui dont nous nous sentions peut-être les plus proches, d'ailleurs certains de mes enfants, lorsqu’ils

7 étaient plus jeunes et justement parce qu’ils ne pouvaient fréquenter l'Université de Cornouailles, se rendirent au pays de Galles parce qu’ils ne voulaient surtout pas aller dans une université anglaise. [32]

La capacité du mouvement pour la création d’un Parlement gallois à réunir 250 000 signatures en faveur de la dévolution au début des années 1950, combinée à une ambition électorale grandissante du parti Plaid Cymru dans l’ouest rural, a encouragé les nationalistes de toute la frange celtique britannique. [33]

Dans le même temps, le Parti national écossais (SNP) remporta son premier siège parlementaire lors d’une élection partielle en 1945 tandis que le « Covenant » (convention d'alliance) en faveur d’un parlement écossais obtint par la suite deux millions de signatures en 1950. [34] Il semble qu’Ambrose Bebb, cofondateur du Plaid Cymru, ait véritablement joué un rôle de premier plan dans la création des Mebyon Kernow. Bebb avait participé au Congrès celtique de 1950 en Cornouailles et il encouragea les Revivalistes cornouaillais à adopter une orientation plus politique. Richard Jenkin, futur époux d’Ann et futur leader du parti, se rappela qu’après « la fin du congrès, il est venu me rendre visite chez moi pour parler de la manière dont le Plaid Cymru avait démarré, pour nous encourager à continuer, et à faire de même ». [35] Les succès électoraux du Plaid Cymru et du Parti national écossais au cours des élections partielles dans les années 1960 inspirèrent d'autant plus les membres des Mebyon Kernow, ce qui conduisit Richard Jenkin à devenir le premier candidat parlementaire du parti aux élections législatives de 1970.

Mais une analyse plus approfondie de l’interview d’Ann Trevenen Jenkin nous indique qu’au regard des liens qui existaient avec les autres nations celtiques, la situation était plus complexe que les apparences ne le laissaient supposer. Elle poursuivit en disant : « En parlant des liens celtiques, nous nous sommes toujours sentis plus affiliés aux Bretons, car la langue elle-même nous semblait plus familière, alors qu’en politique nous étions sans doute plus proches du pays de Galles. Je veux dire par là que les Bretons n’avaient pas de stabilité politique, et ils ne pouvaient en avoir ». [36] Ce court extrait illustre bien la manière dont d’autres modèles celtiques étaient alors utilisés pour établir le programme culturel et politique du nationalisme en Cornouailles. Dans une certaine mesure, l’influence du premier Renouveau combinée à des liens plus récents avec la Bretagne, tels que le développement des tournois de lutte corno-bretonne dans les années 1920, signifiait aussi que la Bretagne présentait encore un attrait certain pour beaucoup de militants. En outre, les difficultés que le nationalisme breton a dû affronter après la Seconde Guerre mondiale, ce dernier étant effectivement miné par des accusations de collaboration avec les Nazis pendant les années d’occupation, donnent une explication sur la remarque d'Ann Trevenen Jenkin, quand elle dit que les Bretons ne pouvaient avoir une « stabilité politique ». Ceci explique aussi pourquoi il était alors plus pratique de s’inspirer du pays de Galles ou de l’Écosse. [37] On pourrait aussi ajouter que cela suggère en

8 réalité une maturité grandissante chez les nationalistes cornouaillais, dans la mesure où ils ont alors été capables de coopter des idées et des exemples émanant de diverses sources d’influence en fonction de leurs besoins spécifiques. En outre, les problèmes politiques rencontrés par les Bretons contribuaient de la même manière à la politisation croissante de leurs homologues de Cornouailles. En 1949, Helena Charles qui, à peine deux ans plus tard, allait devenir la première présidente des Mebyon Kernow, écrivit un article pour The Cornish Review intitulé « The Chough and the Ermine » (Le crave et l’ermine). Après avoir rappelé les liens historiques existant entre ces deux nations, elle en vint à aborder les difficultés que rencontrait la Bretagne contemporaine. L’un des problèmes principaux que rencontra le nationalisme cornouaillais remonte aux années 1940, lorsqu’il s'était montré incapable d’exprimer la forte contestation qui régnait alors. En mettant l’accent sur l’exemple breton, H. Charles fut capable de présenter la cause des Cornouailles comme faisant à la fois partie d’un cadre plus large des droits des petites nations et, en même temps, de sonner l’alarme sur la menace d'une perte d’identité des Cornouailles si le peuple persistait à se reposer sur ses lauriers :

La réaction des Bretons à l’égard de la persécution et de la répression française fut celle d’un renouveau de la culture bretonne. Ainsi, un grand nombre de Bretons qui étaient alors francophones au départ ont finalement appris à parler leur langue. À moins que le peuple de Cornouailles ne réagisse avec une égale vigueur au processus d’assimilation à l’Angleterre qui a lieu en ce moment, nous finirons par n’être plus qu’une région anglaise supplémentaire et il ne restera plus à notre nation que de tenter de sauvegarder cet héritage celte que nous sommes si prompts à trahir. [38]

À l’heure actuelle, le mouvement cornouaillais continue encore d’être influencé par la Bretagne. C'est d'ailleurs particulièrement vrai pour la renaissance culturelle de la danse et de la musique traditionnelle. Même si quelques Revivalistes de la première heure, tel que le Révérend W. S. Lach Szyrma, souhaitaient que la musique cornouaillaise soit jouée dans des concerts celtiques au début du vingtième siècle, il peut paraitre surprenant de constater que l'impact de celle-ci sur la population ne soit réellement visible que depuis quelques décennies. Le travail de documentaliste de Merv Davey dans les années 1970 a donné naissance à un répertoire musical de base composé d’anciens et de nouveaux morceaux, alors que l’émergence de groupes précurseurs tels que Bucca et Cam Kernewek a permis à cette culture indigène de s’exprimer en public. [39] La création en 1978 du Lowender Peran, le festival annuel des danses et musiques de Cornouailles, a permis de créer une institution centrale qui exista dès lors et qui facilita la création de liens avec des danseurs et des musiciens d'autres nations celtes. Il est intéressant de constater que le terme « renouveau » a souvent été employé pour qualifier les événements de cette fin du vingtième siècle. Ceci permet de constater l'importance donnée à la vie culturelle en Cornouailles et, peut-être, d'envisager l'arrivée d'un autre renouveau suite aux nouvelles prises

9 de conscience linguistiques et politiques ayant respectivement eu lieu au début et au milieu du siècle dernier.

Sharif Gemie suggère que la répression politique de la culture bretonne, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale a dû, de manière paradoxale, stimuler un regain d'intérêt à l'égard de la musique et de la danse en tant que moyens de défense culturels. Il ajoute également que presque immédiatement après la fin de la guerre il y eut une « augmentation du nombre de groupes de danse celtique, un éveil de la musique celtique ainsi qu'un regain d'intérêt à l’égard des costumes et coutumes traditionnels bretons ». [40] Une fois encore, une nouvelle génération de revivalistes, de façon plus notable dans les familles Colemann et Davey alors décrites comme « des parties intégrantes de la musique scénique celte de Cornouailles depuis les premiers jours du renouveau actuel », ont consciemment modelé leurs activités sur ce qui était en train de se passer en Bretagne. [41] Ainsi, Neil Davey nota que « les airs bretons de certains morceaux cornouaillais peuvent passer pour une réminiscence de l’atmosphère quasi hypnotique d’un fest- noz breton. Et ce n’est pas une coïncidence, car la Bretagne est la voisine culturelle la plus proche des Cornouailles ». [42] En effet, la récente popularité des soirées de Noz Lowen qui ont été associées à Dalla et fondées par Neil Davey et Hilary Coleman en 1999, fut largement due à la tradition du fest-noz. On pourrait cependant débattre autour du fait qu’il y avait un élément de subjectivité dans cette évolution puisque les néo-revivalistes, comme on pourrait les nommer, auraient pu modeler leur approche sur celle d'une des autres nations celtes. Par exemple, d’autres groupes déjà existants tels les Cornish Tartan Accordion Band dans les années 1960 et 1970 furent à la fois influencés par les traditions irlandaises et par le mouvement écossais de danse country associé à la popularité d’après-guerre de Jimmy Shand. [43] À l’époque, les familles Davey et Coleman avaient déjà une attirance particulière pour la Bretagne. Anao Atao, groupe familial corno-breton innovant, était mené par Kyt Davey et Soazig Le Nen-Davey, son épouse bretonne. De même, lorsque l’éminent conteur et musicien cornouaillais Will Coleman fut interrogé par les archives audiovisuelles de Cornouailles (CAVA) en 2008, il se remémora cet instant « charnière » où il commença à montrer un intérêt sérieux pour la musique des Cornouailles suite à une visite qu’il fit en Bretagne, lors d’un voyage scolaire à l’âge de quinze ans :

La première fois que je suis parti de Grande-Bretagne, c'était à bord du ferry de Roscoff. Et donc nous sommes allés jusqu’à ce village “français”, sauf qu'ils y parlaient breton ! Ils nous ont accueillis comme leurs “cousins celtes” et lorsqu’ils ont compris que nous arrivions des Cornouailles, ils en ont été vraiment ravis. L’événement qui nous a le plus marqué a eu lieu un soir, alors que nous marchions le long des dunes. Nous avons entendu de la musique, et voilà que le village entier, enfants, grand-mères, tout le monde, se tenait par le petit doigt en martelant le sol de leurs pieds et nous avons tous été accueillis à bras ouverts. À cet âge,

10 ça a été pour moi un fait marquant, de voir toute une communauté réunie par la musique et la danse traditionnelles. Ça a été un sentiment si fort que j'ai passé les vingt années suivantes à essayer de faire en sorte qu’on retrouve un peu de cela “chez nous”… Je voulais déterrer la musique traditionnelle des Cornouailles et découvrir ce qui avait bien pu lui arriver. [44]

Des expériences individuelles ont depuis été concrétisées par la création de rencontres institutionnelles et par le biais de festivals. L’Aberfest est un exemple classique de fusion culturelle. Officiellement créé en 2004 afin de célébrer « toutes les valeurs cornouaillaises et bretonnes », il se tient tous les deux ans à Pâques, dans le port de Falmouth. On peut d'ailleurs noter que l'Aberfest alterne chaque année avec le festival Breizh-Kernow qui a lieu en Bretagne, dans le Morbihan. Le Breizh-Kernow fut créé en 1987, par les Bretons Katrine Pasco et Patrick Lorho, après qu’ils aient assisté au Lowender Peran, et qu’ils aient fait la connaissance d’autres militants cornouaillais tels Ron Williams, dont la mort en 2001 mena à la création de l’Aberfest. Les participants à ces festivals sont logés dans des familles de la nation hôte, ce qui renforce les liens culturels et personnels entre les artistes. Lors des éditions précédentes du festival, des ateliers bretons et cornouaillais sur des sujets tels que la gastronomie, la musique et le sport avaient été organisés. [45] Le monde virtuel des blogs, des réseaux sociaux et des forums de discussion offrent une solution immédiate pour répondre à cet intérêt grandissant à l'égard de la culture cornouaillo-bretonne. Des études régulières sur la politique bretonne peuvent être obtenues sur des blogs cornouaillais, tandis que les sites d’informations culturelles précisent que « La langue et la musique cornouaillaise entretiennent des liens plus étroits avec la langue et la musique de la Bretagne située de l’autre côté de la Manche qu’avec d’autres nations celtiques comme l'Irlande ou le pays de Galles ». [46] Cela signifie qu'avec le temps, l’idée d’un lien étroit entre les deux nations a été naturellement intégrée à l’identité personnelle des jeunes militants engagés dans la culture ou la politique. De tels sentiments sont révélés de manière évidente dans les propos suivants tenus par un néo-revivaliste en 2006 :

Mes enfants sont adultes maintenant, mais ils ont grandi avec le mouvement revivaliste et ils n’ont rien connu d'autre. Il y a beaucoup d’autres jeunes qui sont comme eux et c’est vraiment bien. Car voyez- vous, en un sens, ils ne sont pas vraiment conscients de leur “celticité”. Ils ont grandi naturellement avec ce lien que nous entretenons avec la Bretagne, tout particulièrement ici, en Cornouailles. Ils en connaissent les danses, ils en jouent les musiques. Quelquefois, ils ne sont même pas sûrs de pouvoir faire la différence entre une musique de Cornouailles et un air breton car cela fait partie de leur culture. Et je pense que c'est ce qui nous distingue : survivre en tant qu'entité celtique… [47]

11 Conclusion La Bretagne a fait partie intégrante de l’histoire du renouveau cornouaillais depuis au moins la fin du dix-neuvième siècle. Le mouvement étant mené par les églises anglicanes et catholiques, cela a tout d'abord été une source d'inspiration pour la construction du futur des Cornouailles. La vision d'une société rurale catholique et celtophone a permis aux revivalistes cornouaillais de se construire un corpus nationaliste et d'établir leurs propres institutions culturelles, telles que le Cowethas Kelto-Kernuak et la Gorseth Kernow. De manière paradoxale cependant, il conviendrait de noter que l'intérêt qui était alors porté à la Bretagne peut avoir entravé l'éclosion potentielle d'une percée nationaliste précoce dans les années précédant la Première Guerre mondiale. Des membres du Parti libéral et de l’Église méthodiste étaient déjà intéressés par le renouveau celtique sur le modèle gallois. Mais le mouvement cornouaillais fut lui-même incapable de créer un groupe de pression efficace car il ne partageait pas les mêmes valeurs politiques et religieuses. Bien que le terme de « renouveau celtique » soit officiellement appliqué à une période précise de l’histoire des Cornouailles, il a aussi été utilisé en relation avec les développements politiques et artistiques de ces dernières décennies. Une fois encore, l’expérience bretonne a été une source d'inspiration pour les nouvelles générations de revivalistes. Dans de telles circonstances, il y a un besoin évident de recherches collaboratives futures afin de développer le champ d’études interdisciplinaires cornouaillo-bretonnes.

Notes [1] Université d'Exeter, Exeter, Royaume-Uni. [2] Pour en savoir plus sur ces structures, voir , « The Politics of the Celto-Cornish Revival, 1886-1939 » dans Philip Payton (ed.), Cornish Studies: Five, University of Exeter Press, 1997, p. 125-50. Les recherches effectuées pour cet article ont été partiellement financées par une bourse du Celtic Research Trust. [3] Par exemple, voir Amy Hale, « Rethinking Celtic Cornwall: An Ethnographic Approach », dans Philip Payton (ed.), Cornish Studies: Five, University of Exeter Press, 1997, p. 87. [4] D.G. Boyce, The Irish Question and British Politics, 1868-1986, Macmillan, 1988. [5] Philip Payton, « Paralysis and Revival: The Reconstruction of Celto-Catholic Cornwall, 1890-1945 », dans Ella Westland (ed.), Patten Press, 1997, p. 28. [6] Cornish Guardian, 6 septembre 1912. [7] Richard Carew, The Survey of Cornwall, publié à compte d'auteur, 1602, p. 6. [8] William Borlase, Antiquities, Historical and Monumental of the County of Cornwall, publié à compte d'auteur, édition de 1769, p. 40-44. Daniel and Samuel Lysons Magna Britannia, Volume 3, Cornwall, T. Cadell and W. Davies, 1814, p. iii. [9] Jeremy Lake, Jo Cox & Eric Berry, Diversity and Vitality: The Methodist and Nonconformist Chapels of Cornwall, English Heritage, 2001, p. 1-2. [10] Andy Seward, « Cornish Rugby and Cultural Identity: A Socio-Historical Perspective », dans Philip Payton (ed.), Cornish Studies: Five, University of Exeter Press, 1997, p. 176. Geraint Jenkins, Concise History of Wales, Cambridge University Press, 2007. [11] Bernard Deacon, & Garry Tregidga, Mebyon Kernow & , Welsh Academic Press, 2003, p. 14-22. Garry Tregidga, « Representing the Duchy: Francis Acland and Cornish Politics, 1910-22 », dans Philip Payton (ed.), Cornish Studies: Fifteen, University of Exeter Press, 2007, p. 173-81. [12] Cornish Guardian, 6 septembre 1912. [13] Tregidga, « The Politics of the Celto-Cornish revival, 1886-1939 », p. 134. [14] Thurstan Collins Peter, A Compendium of the History and Geography of Cornwall, Londres, 1906,

12 p. 202. [15] Sharon Lowena, « ”Noscitur A Sociis”: Jenner, Duncome-Jewell and their Milieu », dans Philip Payton (ed.), Cornish Studies: Twelve, University of Exeter, 2004, p. 61-87. [16] Bernard Deacon, « The Cornish Revival: An Analysis », article non publié (Cornwall Centre/Kresenn Kernow), 1985, p. 44. [17] Cornish Guardian, 6 septembre 1912. Voir également Cornish Guardian, 19 juillet et 20 septembre 1912. [18] Voir, par exemple, la Royal Cornwall Gazette, 2 juillet 1868, 11 août 1882, 20 septembre 1894, 22 novembre 1894, 2 mai 1895 et 6 juin 1895. [19] Sharif Gemie, Brittany 1750-1950: The Invisible Nation, University of Wales Press, 2007, p. 190-92. [20] Amy Hale, « Genesis of the Celto-Cornish Revival? L.C. Duncombe-Jewell and the Cowethas Kelto- Kernuak », dans Philip Payton (ed.), Cornish Studies: Five, University of Exeter Press, 1997, p. 102. [21] Henry Jenner, Who are the Celts and what has Cornwall to do with them? publié à compte d'auteur, c. 1929, p. 33. [22] Philip Payton, The Making of Modern Cornwall: Historical Experience and the Persistence of Difference, Dyllansow Truran, 1992, p. 132 ; Philip Payton Cornwall, Alexander Associates, 1996, p. 267-69. [23] Royal Cornwall Gazette, 20 août 1924. [24] Jenner, Who are the Celts and what has Cornwall to do with them? p. 44. [25] Programme of the Gorsedd of the Bards at Carn Brea on Friday the 30th of August, 1929, Gorseth Kernow, 1929, p. 7, archives du Institute of Cornish Studies, Tremough Campus. [26] Ibid., p. 8. [27] Ibid., p. 8. [28] Tom Taylor, Ballads and Songs of Brittany, Macmillan, 1865, p. xv. [29] Thomas Taylor, The Celtic Christianity of Cornwall, Longmans, Green & Co, 1916, p. 49. [30] Leonard Eliott Eliott-Binns, 1955, p. 6-7. [31] Tregidga, The Politics of the Celto-Cornish Revival, 1886-1939, p. 137. [32] Interview d’Ann Trevenen Jenkin, atelier « Comparing Brittany and Cornwall », Cornwall Centre/ Kresenn Kernow, AVE/O2, archives audiovisuelles de Cornouailles, 14 juin 2012. [33] Pour une étude du nationalisme gallois à cette époque, voir Laura McAllister, PlaidCymru: The Emergence of a Political Party, Seren, 2001. [34] Peter Lynch, SNP: The History of the Scottish National Party, Welsh Academic Press, 2002. [35] Deacon, Cole et Tregidga, Mebyon Kernow & Nationalisme cornouaillais, p. 29-32. [36] Interview d’Ann Trevenen Jenkin, AVE/02. [37] Gemie, Brittany 1750-1950, p. 210-35. [38] Helena Charles, « The Chough and the Ermine », dans The Cornish Review, automne 1949, N°3, p. 38. [39] Merv et Alison Davey, avey Corollyn The Cornish Dances, Cam Kernewek, 1992. Neil Davey, Fooch! Favourite Cornish Session and Dance Tunes (Vol. 1), Lyngham House, 2002. [40] Gemie, Brittany 1750-1950, p. 232. [41] www.dalla.co.uk/origins.php (dernière mise à jour le 16/04/13). [42] Davey Fooch! p. A-1. [43] Conversation avec un membre du Cornish Tartan Accordion Band, avril 2013. [44] Interview de Will Coleman par Tim Robins, dans Telling the tale: Testimony Films of Cornwall's Family Heritage, archives audiovisuelles de Cornouailles, 2008. [45] www.aberfest.org/history-of-aberfest.html (dernière visite le 16/04/2013) [46] www.Thebretonconnection.blogspot.co.uk ; www.sfcelticmusic.com/breton_cornish/ breton_cornishmusic (dernière visite le 16/04/13). [47] Interview extraite de 21st Century Celts' conference collection, AVE/01, archives audiovisuelles de Cornouailles, 8 septembre 2006.

Pour citer cet article

Garry Tregidga, « Comparaisons celtiques - La Bretagne et le mouvement du Renouveau en Cornouailles anglaises », Rencontres Bretagne/Monde anglophone [en ligne] 2014, mis en ligne le 28 mai 2014. URL : http://www.univ-brest.fr/BMA/ Style APA : Tregidga, G. (2014). Comparaisons celtiques - La Bretagne et le mouvement du Renouveau en Cornouailles anglaises. Rencontres Bretagne/Monde anglophone. URL : http://www.univ- brest.fr/BMA/

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