N° d’ordre
REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE UNIVERSITE D’ORAN
THESE
Présentée à la faculté des Sciences de la terre, de Géographie et l’’Aménagement du Territoire,
Pour l’obtention
du diplôme de Docteur d’Etat (Option : Hydrogéologie)
Source Ain Taga Titre : Monts de Tlemcen
Impacts de la sécheresse sur le régime des écoulements souterrains dans les massifs calcaires de l’Ouest Algérien " Monts de Tlemcen - Saida"
Par Abdelkader KHALDI
Soutenue le 21/05/2005 devant la commission d’examen :
Président : M. MAHBOUBI Professeur , Faculté des Sciences de la Terre Université d’Oran Rapporteur M. BESSEDIK Professeur, Faculté des Sciences de la Terre Université d’Oran Examinateurs : J. MANIA Professeur, Ecole polytechnique Universitaire de Lille L. DJABRI Professeur, Faculté des Sciences Université Badji Mokhtar Annaba P. HUBERT Maître de Recherche, Ecole des Mines de Paris Invité A. HANI Maître de Conférence, Faculté des Sciences Université Badji Mokhtar Annaba
AVANT – PROPOS
Ce mémoire n’aurait jamais vu le jour sans le concours et les encouragements d’innombrables amis enseignants et professeurs ne pourrai tous les citer, mais je voudrais leurs exprimer collectivement toutes ma, reconnaissance. J’espère qu’ils trouveront dans ce mémoire la justification de leurs efforts.
Le travail présenté doit beaucoup aux conseils de Monsieur le professeur Mostefa BESSEDIK, qui ma fait bénéficié de sa compétence, je le remercie pour ses conseil et pour sa lecture attentive du manuscrit malgré son emploi du temps très chargé. Je voudrais surtout le remercier pour l’esprit de tolérance avec lequel il a dirigé ce travail.
Je tiens aussi à exprimer mes sincères remerciements à Monsieur Mohamed MAHBOUBI , Professeur ; président du comité scientifique du département des Sciences de la Terre, pour ses précieux conseils et pour l’intérêt qu’il a porté pour l’aboutissement de ce travail et d’avoir accepté de présider ce jury.
Mes vifs remerciements s’adressent, plus particulièrement, à Monsieur Jackie MANIA, Professeur à l’école polytechnique universitaire de Lille (France) et à Monsieur Pierre Jean Yves HUBERT, Directeur de Recherche à l’école des mines de Paris (France) et secrétaire général de l’association internationale des sciences hydrologiques, pour l’intérêt qu’il ont porté à mes recherches et pour avoir accepté sans hésitation, et malgré leurs lourdes charges, de juger ce travail.
Je ne saurai comment remercier monsieur DJABRI Larbi professeur à l’université Badji Mokhtar de Annaba, pour l’intérêt qui’ il a porté à ce travail, qui m’a toujours demandé « et alors c’est pour bientôt ? » C’est fait Monsieur DJABRI et merci d’avoir accepté d’évaluer ce travail.
Mes remerciements vont également à Monsieur Azzedine HANI maître de conférence à l’université Badji Mokhtar de Annaba pour l’attention qu’il a toujours manifesté à mon égard et d’avoir accepté de juger ce travail.
Mes vifs remerciements s’adressent également à Monsieur Khelladi. MEDERBAL, Directeur du LRSBG et professeur au Centre Universitaire de Mascara, pour ses encouragements, ses conseils et ses fameuses boutades qui aboutissent toujours au relèvement sensible du moral.
Je remercie Melle DJAFRI Fatiha, professeur à l’université qui s’est toujours portée volontaire pour me fournir l’aide demandée.
Je tiens a remercie Monsieur HOUARI Omar, pour l’aide et le soins qu’il a apporté à la mise en forme de ce document.
En plus de mes lourdes taches administratives, réaliser une telle étude demande beaucoup de temps, et ce temps, je l’ai pris sur celui que j’aurais peut-être dû consacrer à ma famille. Nacera, Amina, Bouchra, Mohamed et Zouheir qui ont supporté jusqu’au bout, sans trop de récriminations mes absences fréquentes. J’espère qu’elles n’ont pas eu trop à souffrir de mon manque de disponibilité. Ce travail est un peu le leur. SOMMAIRE
AVANT PROPOS INTRODUCTION GENERALE 1 1. Problématique et stratégie d’étude 2 PRESENTATION DE LA REGION D’ETUDE 5 1. Situation géographique 5 2. Bassin versant la Tafna 5 3. Bassin versant de la Macta 5
PARTIE I : ETUDE DE LA SECHERESSE
Chapitre I : CARACTERISATION DE LA SECHERESSE 8 I.1. Les changements climatiques 09 1.1.1. Introduction 09 1.1.2. Le climat et le temps 09 1.1.3. Le système climatique 09 1.1.4. La variabilité climatique 09 1.1.5. Changements climatiques 09 1.1.6. Prévision du changement climatique 10 1.1.7. Les causes du changement à l'échelle du globe 10 1.1.7.1. Les causes naturelles susceptibles d’affecter le climat 10 1.1.7.2. Les causes artificielles 11 1.1.8. Quelques scénarios envisagés dans cet axe 11 1.1.9. Les conséquences du réchauffement 12 1.1.10. Impact du changement climatique sur l’agriculture 12 1.1.10.1 .Extrêmes climatiques 13 1.1.10.2. Réduction de l’eau disponible du sol 13 I.2. la sécheresse 13 1.2.1. Définition de la sécheresse 13 1.2.1.1. En agriculture 13 1.2.1.2. En météorologie 13 1.2.1.3. En hydrologie 13 1.2.2. Les indices de la sécheresse 14 1.2.2.1. Indice de l'écart à la moyenne (Em) 14 1.2.2.2. Indice de pluviosité (Ip) 14 1.2.2.3. Rapport à la normale des précipitations (RN) 14 1.2.3. Indices de sévérité de la sécheresse 15 1.2.3.1. Indice de sévérité de la sécheresse de Palmer 15 1.2.3.2. Indice standardisé de précipitation 15 1.2.3.3. Méthode des quintiles et des terciles 15 1.2.3.4. Distribution selon les déciles 16 1.2.4. Sécheresse et aridité 16 1.2.4.1. Les indices de l’aridité 16 1.2.5. La désertification 17 1.2.6. Les causes de la sécheresse 18 1.2.6.1. Le phénomène ENSO 18 1.2.6.2. L’oscillation nord atlantique (ONA) 19 1.2.7. L’impact de la sécheresse 19 1.2.7.1. Problème d’approvisionnement en eau 19 1.2.7.2. La surexploitation des aquifères 19 1.2.7.3. Effets sur le sol 20 1.2.7.4. Impact sur le secteur agricole et l’élevage 20 1.2.7.5. Impact sur la santé humaine 20 1.2.8. La sécheresse en Algérie 20 CHAPITRE 2: ETUDE D’HOMOGENEITE DES DONNEES 21 2.1. Introduction 21 2.2. Contrôle des données 21 2.3. Choix des stations 23 2.3.1. Choix de la période d’étude 23 2.3.2. Critique visuelle des données disponibles 24 2.3.3. Estimation des données manquantes 24 2.4. Etude d’homogénéité des séries 25
CHAPITRE 3 : ETUDE DE LA REGIONALISATION 31 3.1. Introduction 31 3.2. Méthode de l’A.C.P 31 3.2.1. Principe de la méthode 31 3.2.2. Description de la méthode 31 3.2.2.1. Calcul de la matrice variance - covariance 32 3.2.2.2. Détermination des composantes principales 32 3.2.2.3. Corrélation entre les variables d’ origine et les composantes 33 3.2.3. Nombre d’axe à retenir 33 3.2.4. L’A.C.P sans rotation 33 3.2.5. L’A.C.P avec rotation 33 3.3. Analyses des résultats 33 3.3.1. L’A.C.P sans rotation 34 3.3.2. L’A.C.P avec rotation Varimax 37
CHAPITRE 4 : ETUDE DE LA SECHERESSE 40 4.1. Variabilité inter-annuelle des pluies 40 4.2. Etude de la tendance climatique 41 4.3. Etude de la variabilité intra-annuelle 43 4.3.1. Les précipitations mensuelles 44 4.3.2. La variabilité saisonnière 45 4.4. Etude de la sévérité de la sécheresse 47 4.4.1. Test de normalité 48 4.4.2. La méthode des quintiles 49 4.4.3. Méthode des terciles 51 CHAPITRE 5 : RELATION ENTRE LA PLUVIOMETRIE DANS L’OUEST ALGERIEN ET L’OSCILLATION NORD-ATLANTIQUE. 52 5.1. Introduction 52 5.2. L’origine et la variabilité de l’oscillation nord-atlantique 54 5.3. Etude de la relation entre la pluviométrie sur l’Ouest Algérien et l’indice ONA 54 5.3.1. Les corrélations 54 5.3.2. Les tableaux de contingences 55 5. 3.2.1. Choix des intervalles 57
CHAPITRE 6 : ETUDE DES SEQUENCES 59 6.1. Introduction 59 6.2. Modèle Markovien d’ordre 1 59 6.3. Application du modèle sur nos stations 60 6.3.1. Séquences pluvieuses 60 6.3.2. Application aux séquences sèches 61 6.3.3. Ajustement des séquences 62
PARTIE II : ETUDE DU SIGNAL PLUIE
CHAPITRE 1 : EVOLUTION DES REGIMES PLUVIOMETRIQUES 65 I-1. Collecte des données 65 I-1-1 Choix des stations 65 I-2. Critiques des données 65
I-2-1 Détection des anomalies 66 I-2-1-1 Méthodes analytiques 66 I-2-1-2 Méthodes graphiques 67 I-3. Choix d’un modèle statistique 69
1.4. Etude de la variabilité pluviométrique 71 1.4.1. Caractéristiques statistiques des pluies annuelles 71 1.4.2. Evolution des totaux pluviométriques annuels 73 1.4.3. Evolution des totaux pluviométriques printaniers et hivernaux... 74 1.5.3.1. La moyenne mobile 74 1.5.3.2. La méthode des écarts à la moyenne 74
CHAPITRE. 2. APPROCHES ET ANALYSES DES SERIES PLUVIOMETRIQUES 76 2.1 Considérations théoriques 76 2.1.1. Rappels sur les principes des tests statistique 76 2.1.2. Caractère aléatoire des séries d’observations 78 2.1.2.1. Test du rapport de Von Neumann. 78 2.1.2.2. Autocorrélogramme 79 2.1.2.3. Test de corrélation sur le rang 79 2.1.2.4 Statistique de rang de Spearman 79 2.1.3 Tests de détection de ruptures 81 2.1.3.1. Test de Pettitt 81 2.1.3.2. Test du rapport de vraisemblance 82 2.1.3.3. Statistique U de Buishand 83 2.1.3.4. La procédure bayésienne de Lee et Heghinian 83 2.1.3.5. La procédure de segmentation de Pierre Hubert 84 2.1.3.6. Les conditions d’application des méthodes 85 2.1.4. Les méthodes retenues dans l’étude 86 2.1.4.1. Test de corrélation sur le rang 86 2.1.4.2. Test de Pettitt 86 2.1.4.3. Statistique U de Buishand 86 2.1.4.4. La procédure bayésienne de Lee et Heghinian… 86 2.1.4.5. Procédure de segmentation de Pierre Hubert……. 87 2.2 Evolution du régime pluviométrique et détection de rupture 87 2.2.1. L’échelle annuelle 88 2.2.2. L’échelle saisonnière 91 2.2.3. L’échelle mensuelle 94 2.3. Conclusion 96 CHAPITRE 3. REPRESENTATIONS GRAPHIQUES ET ANALYSE CARTOGRAPHIQUE 97 3.1. Cartographie de la variabilité pluviométrique annuelle 97 3.2. Résultats et discussion 98 3.3. Conclusion 107 CHAPITRE. 4. EVOLUTION DU REGIME HYDROLOGIQUE ET DETECTION DE RUPTURE 107 4.1 Données 107 4.2 Analyse des débits 108 4.2.1 Ajustement statistique 108 4.3 Analyse de la variabilité temporelle des écoulements 108 4.3.1 L’écoulement annuel 109 4.3.2 L’écoulement mensuel 111 4.4 Fluctuations hydroclimatiques dans les bassins versants 112 4.4.1 Description des bassins versants 112 4.3.2 Méthode appliquée 116 4.3.3 Résultats et discussion 117 4.5 Approches statistiques et détection de rupture 123 4.5.1. à l’échelle annuelle 124 4.5.2. A l’échelle saisonnière 125 4.5.3 A l’échelle mensuelle 128 4.6 Conclusion 131
PARTIE III : IMPACT DE LA SECHERESSE SUR LES ECOULEMENTS SUPERFICIELS
CHAPITRE 1 : APPORT DE L’ANALYSE HYDROLOGIQUE DES MONTS DE SAIDA 132 1.1. Introduction 132 1.2. Réseau hydrographique 132 1.3. Caractéristiques hydrologiques 132 1.4. Les eaux de surface 132 1.4.1. Analyse statistique des débits au niveau des stations 133 1.4.2. Evolution et distribution des débits moyens journaliers 133 1.4.3. Ecoulement mensuels et régime hydrologique 133 1.4.4. Ecoulement inter-annuel et variabilité des débits 134 1.5. Distribution des débits 135 1.5.1. Analyse des débits 135 1.5.2. Analyse des courbes des débits classés 135 1.5.2.1. Courbes des débits classés 135 1.5.2.2. Débits caractéristiques 137 1.5.3. Analyse des courbes des débits cumulés 137 1.5.3.1. Méthode 137 1.5.3.2. Résultats 138 1.6. Ajustement des débits 139 1.7. Analyse corrélatoire et spectrale 139 1.7.1. Principe de la méthode 140 1.7.2. Application au bassin des Monts de Saida 140 1.7.2.1. Analyse du signal d’entrée : la pluie 142 1.7.2.2. Analyse du signal de sortie : débits 142 1.7.2.3. Analyse croisée 148 1.8 Conclusion 149 CHAPITRE 2 : APPORT DE L’ANALYSE HYDROLOGIQUE DES MONTS DE TLEMCEN 149 2.1. Introduction 149 2.2. Réseau hydrographique 149 2.3. Analyse des débits 149 2.3.1. Etude des écoulements annuels 149 2.3.1.1. Ajustement statistique 149 2.3.2. Etude des écoulements mensuels 151 2.3.3. Régime des débits 152 2.3.4. Variation des débits journaliers 153 2.4. Les débits extrêmes 155 2.4.1. Etude des crues 155 2.4.2. Etude des étiages 157 2.5. Conclusion 159
PARTIE IV : IMPACT D’UN EVENEMENT PLUVIOMETRIQUE EXCEPTIONNEL SUR LE FONCTIONNEMENT DU KARST
CHAPITRE 1 : APPROCHE HYDRODYNAMIQUE DES HYDROSYSTEMES KARSTIQUES DES MONTS DE SAIDA 160 1.1. Méthodologie et stratégie d’étude 160 1.2. Courbe de tarage 160 1.3. Détermination des coefficients et des volumes de tarissement 161 1.3.1. Application au système karstique de Ain Tifrit. 162 1.3.2. Application au système karstique de Ain Zerga. 165 1.5. Résultats et interprétations 167 1.6. Conclusion 167 CHAPITRE 2 : ETUDE HYDROCHIMIQUE DES CRUES ET DECOMPOSITION DE L’HYDROGRAMME 169 2.1 Méthodologie 169 2.2 Evolution du signal chimique en fonction des périodes hydrologiques 169 2.2.1. Etude des courbes chimiques et isotopiques à Ain Tifrit 169 2.2.2. Interprétation 170 2.2.3. Discussion de la décomposition hydrochimique de l’hydrogramme karstique 171 2.3 Essai de décomposition de l’hydrogramme de crue à partir de l’oxygène 18 173 2.3.1. Discussion de la décomposition hydrochimique de l’hydrogramme karstique 174 2.3.2 Applications 175 2.4. Conclusion. 177
CHAPITRE 3 : APPROCHE HYDRODYNAMIQUE DES HYDROSYSTEMES KARSTIQUES DES MONTS DE TLEMCEN 178 3.1. Fonctionnement hydrodynamique des principaux systèmes 178 3.1.1. Aquifères karstiques perchés 178 3.1.1.1. Le synclinal de Merchich 179 3.1.1.2. Le bassin de Meffrouch 179 3.1.1.3. La station de Kef Oued 179 3.1.2. Les aquifères drainés par un oued 180 3.1.3. Les aquifères s’en fouissant sous le Miocène au Nord des Monts de Tlemcen 180 3.1.3.1. Flux profond sous le Miocène 180 3.1.4. L’alimentation latérale des aquifères du Plio-Quaternaire… 181 3.1.4.1. La nappe de Maghnia 181 3.1.4.2. La nappe de Hennaya 181 3.1.5. Les aquifères s’enfouissant sous les conglomérats des Hauts Plateaux 181 3.1.6. Rôle hydrodynamique des grès de Boumédiènne 182 3.2. Etude des sources 183 3.3 Principales sources karstiques 183 3.4. Le régime des débits des sources et leur évolution avec les précipitations 185 3.5. Conclusion 186 CHAPITRE 4 : APPORT DE L’HYDROCHIMIE POUR LA CARACTERISATION DES HYDROSYSTEMES KARSTIQUES. 187 4.1. Variation des caractéristiques physico-chimiques 187 4.2. Interprétation des résultats 190 4.2.1. Les eaux de la matrice calcaréodolomitique fissurée 190 4.2.2. Les eaux d’infiltration rapide 190 4.2.3. Les eaux d’infiltration dispersée 190 4.2.4. Les eaux d’infiltration concentrée 190 4.2.5. Les eaux d’infiltration retardée 191 4.3. Etude des distributions de fréquences des bicarbonates dans les systèmes karstiques 191 4.4. Reproductibilité des courbes de distribution 192 4.5. Conclusion. 193
CHAPITRE. 5 : IMPACT DU CHANGEMENT CLIMATIQUE SUR LES RESSOURCES EN EAU 194 5.1 Bassin de la Tafna 194 5.2.1 Modélisation des débits maxima en liaison avec l’intensité pluviométrique 194 5.2 Impact sur les eaux souterraines 198 5.2.1 Introduction 198 5.2.2 Analyse temporelle des coefficients de tarissement 198 5.2.3 Calcul des réserves écoulables 199 5.2.4 Conclusion 200 5.3. Bassin versant de la Macta 201 5.3.1 Collecte et traitement des données 201 5.3.2. Carte de la pluviométrie annuelle 202 5.3.3 Régionalisation 204 5.3.4. Essai d’analyse en composantes principales 204 5.3.5 Classification automatique 205 5.4. Conclusion 206 CONCLUSION ET PERSPECTIVES 207 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 212 LISTE DES FIGURES 227 LISTE DES TABLEAUX 229 ANNEXES 230
RESUME
Au cours de la dernière décennie, la problématique des changements climatiques a été reconnue comme l’un des problèmes majeurs du développement à l’échelle locale et régionale voire même à l’échelle internationale. La question de l’eau constitue un défi permanent pour les pays de l’Afrique de l’Ouest en général et l’Algérie en particulier. La demande est en constante augmentation, notamment pour le secteur de l ‘agriculture qui absorbe plus de 87 % du potentiel disponible. Par ailleurs, et à l’instar des pays riverains de la Méditerranée, le développement socio-économique des pays de cette région s’est accompagné d’une profonde modification des rapports que l’homme entretient avec la ressource en eau. La dépendance par rapport aux eaux de surfaces et souterraines est extrêmement variable d’un pays à l’autre.
Dans la plus grande partie de l'Afrique, la sécheresse est la calamité climatique la plus fréquente. L’Algérie et surtout l’Ouest, a connu plusieurs grandes sécheresses durant ce siècle, les années 40 et les années 80 jusqu'à nos jours. La plus récente a été caractérisée par la diminution de la pluviométrie associée à l’accroissement considérable de la température durant les deux dernières décennies a influencé par son ampleur spatiale, son intensité et par son impact majeur sur la diminution des ressources en eau.
L’étude de détection de rupture a permis de localiser une modification du régime pluviométrique durant la décennie 1970-1980 pour la plupart des stations pluviométriques étudiées. L’application des tests statistiques aux pluies saisonnières, nous a permis de conclure que se sont les pluies d’hiver et de printemps qui ont enregistré une rupture dans les séries chronologiques durant la décennie 1970-1980. A l’échelle mensuelle, nous avons remarqué que se sont les mois des deux saisons pluvieuses qui ont enregistré les baisses les plus significatives et les plus importantes notamment les mois de : décembre, janvier, mars et avril. L’étude du nombre de jours de pluies nous parait également intéressante à considérer en raison de son intérêt pour les gestionnaires agricoles.
Les fluctuations hydroclimatiques saisonnières et mensuelles étaient semblables aux pulsations annuelles. Contrairement aux précipitations, ce sont tous les mois de l’année qui ont enregistré une rupture de stationnarité car le régime hydrologique des oueds algériens est directement influencé par celui des précipitations mais subit, aussi avec un effet de retard, l’incidence du cumul de déficits pluviométriques répétés.
Une tendance évolutive vers l’aridification du climat est confirmé par les résultats des tests de persistance s’y est manifeste, notamment par des déficits d’écoulement entraînant l’insuffisance générale de l’alimentation des écoulements de surface et des nappes souterraines. La comparaison des différentes cartes pluviométriques à travers des différentes périodes à savoir : 1913 à 1963, 1922 à 1989 et 1975 à 2000 a montré une nette progression des isohyètes ( 100 à 150 mm) et la disparition de l’isohyète 400 mm.
Les valeurs des coefficients de variation des apports interannuels pour la période 1975 à 2000, sont relativement élevées ce qui indique un régime irrégulier. Cette irrégularité est plus accrue au Sud de la région. Le synchronisme dans l’évolution des apports mensuels sur la plupart des stations souligne la similitude des conditions d’écoulement. Les débits spécifiques moyens annuels présentent une augmentation générale du Sud vers le Nord (0,46 à 0,81). La période d’étiage pour la plupart des oueds des Monts de Tlemcen et de Saida est comprise entre mai et septembre. Sur le plan hydraulicité, ces oueds se caractérisent par un écoulement violent et rapide. Les coefficients de tarissements sont forts (0,63 à 0.7).
Afin de déceler l'impact des changements climatiques sur le débit de sources karstiques, plusieurs systèmes aquifères ont été sélectionnés dans deux régions karstiques (Monts de Tlemcen - Monts de Saida) possédant de longues chroniques hydroclimatologiques. A l'aide de tests statistiques de tendance et d'analyses corrélatoires et spectrales, des tendances soit à la hausse soit à la baisse des températures, des précipitations et des débits ont été observées. Ces tendances ne sont pas suffisamment marquées pour affirmer qu'elles ont pour seules causes des changements climatiques. Ainsi, l'influence des changements climatiques à court terme sur le débit et le chimisme des eaux souterraines est relativement faible.
Mots clés : Changements climatiques, sécheresse, régimes pluviométriques, hydrométrie, traitement statistique, hydrologie karstique, ressources en eau l’Ouest Algérien.
Abstract
During the last decade, the problems of the climatic changes were recognized like one of the major problems of the development on a local and regional scale to see even on an international scale. The question of water constitutes a permanent challenge for the countries of West Africa in general and Algeria in particular. The request is in constant increase, in particular for the sector of L ` agriculture which absorbs more than 87 % of the potential available. In addition, and following the example countries on the Mediterranean, the socio-economic development of the countries of this area was accompanied by a deep modification of the reports/ratios which the man maintains with the water resource. The dependence compared to water surfaces and underground is extremely variable from one country to another.
In most of Africa, the dryness is the climatic calamity most frequent. Algeria and especially the West, knew several great drynesses during this century, the Forties and the Eighties until our days. Most recent was characterized the reduction in pluviometry associated with the considerable increase in the temperature during the two last decades influenced by its space width, its intensity and by its major impact on the reduction in the water resources.
The study of detection of rupture made it possible to locate a modification of the pluviometric mode during the decade 1970-1980 for the majority of the studied pluviometric stations. The application of the statistical tests to the seasonal rains, enabled us to conclude that are the rains of winter and springs which recorded a rupture in the time series during the decade 1970-1980. With the monthly scale, we noticed that are the the two rainy seasons months which recorded the most significant falls and the most significant in particular months of: December, January, March and April. The study of the number of days of rains appears also interesting to us to consider because of its interest for the agricultural managers.
The seasonal and monthly hydroclimatic fluctuations were similar to the annual pulsations. Contrary to precipitations, are every month of the year which recorded a rupture of stationnarity because the mode hydrological of the Algerian rivers is directly influenced by that of precipitations but undergoes, also with an effect of delay, the incidence of the office plurality of repeated pluviometric deficits.
An evolutionary tendency towards the aridification of the climate confirmed by the results of the tests of persistence y expressed, in particular by deficits of flow involving the general insufficiency of the food of the flows of surface and the underground tablecloths. The comparison of the various isopluvial maps through various periods with knowing: 1913 to 1963, 1922 to 1989 and 1975 to 2000 with shown a clear progression of the isohyets (100 to 150 mm) and the disappearance of the isohyets 400 mm.
The values of the interannual coefficients of variation of the contributions over the period 1975 to 2000, are relatively high what indicates an irregular mode. This irregularity is more increased in the South of the area. The synchronism whose evolution of the contributions monthly on more shares of the stations underlines the similarity of the conditions of flow. The average specific annual throughputs present a general increase in the South towards North (0,46 to 0,81). The period of low water level for the majority of the wadis of the Mounts of Tlemcen and Saida lies between May and September. On the hydraulicity plan, these wadis are characterized by a violent and fast flow. The coefficients of dryings up are strong (0,63 to 0.7).
In order to detect the impact of climatic changes on the flow of karstic sources, several aquiferous systems were selected in two karstic areas (Mounts of Tlemcen - Mounts of Saida) having long hydroclimatologic chronicles. Using statistical of tendency and analyses corrélatoires and spectral tests, upward tendencies either or with the fall of the temperatures, precipitations and flows were observed. These tendencies are not sufficiently marked to affirm that they have for only causes of the climatic changes. Thus, the influence of the climatic changes in the short run on the flow and the chimism of subsoil waters are relatively weak.
Key words: Climatic changes, dryness, evolution, modes, pluviometric, hydrometric, tendency, rupture, Macta, Tafna Algeria
INTRODUCTION GENERALE
Au cours de la dernière décennie, la problématique des changements climatiques a été reconnue comme l’un des problèmes majeurs du développement à l’échelle locale et régionale voire même à l’échelle internationale, aux côtés du développement durable, de la préservation et de la protection de l’environnement. La plupart des sujets de préoccupation recouvrent ou convergent vers le domaine de la gestion des ressources en eau. De fait, la tendance actuelle est de considérer que les réponses au changement climatique font partie intégrante de la prise de décision sur la gestion durable des ressources en eau (par. ex. concernant les interactions terre – eau - environnement). Ces réponses devraient aussi être intégrées dans la planification nationale du développement économique, social et régional, et harmonisées avec d’autres activités de gestion des ressources et de l’environnement, tant en pratique qu’au niveau de la prise de décision.
En Algérie, il est admis que des mesures sont nécessaires pour améliorer la capacité à s’adapter à la variabilité hydrologique et aux phénomènes extrêmes (inondations et sécheresses) observés aujourd’hui dans des circonstances dynamiques (notamment les pressions actuelles dues à la démographie, à l’économie, à l’utilisation des terres et au développement régional), de même que pour réduire les vulnérabilités significatives de la société, de l’économie et de l’environnement aux impacts futurs.
Je voudrais, avant même d’aborder les problèmes de la sécheresse, vous parler de la prise de conscience progressive de l’importance des problèmes posés par la disponibilité de l’eau dans le monde, compte tenu de la croissance de la population, particulièrement dans les villes et dans les pays pauvres ou en voie de développement, de la croissance des besoins notamment pour l’irrigation, voire des inquiétudes liées aux risques des changements climatiques.
La question de l’eau constitue un défi permanent pour les pays de l’Afrique du Nord en général et l’Algérie en particulier. La demande est en constante augmentation, notamment pour le secteur de l ‘agriculture qui absorbe plus de 87 % du potentiel disponible. Par ailleurs, et à l’instar des pays riverains de la Méditerranée, le développement socio-économique des pays de cette région s’est accompagné d’une profonde modification des rapports que l’homme entretient avec la ressource en eau. La dépendance par rapport aux eaux de surfaces et souterraines est extrêmement variable d’un pays à l’autre.
La question de l’eau ne peut être réduite à un simple aspect d’insuffisance des réserves disponibles. Dans les zones semi arides du sud de la méditerranée, la faiblesse des précipitations et leurs distributions aléatoires se traduisent souvent par une situation de contrainte hydrique. Les indications internationales concernant le changement climatique, mettent en évidence le besoin de travailler à l’échelle régionale et de mettre l’accent sur la dimension spatiale des tendances trouvées. Ces recommandations sont spécialement nécessaires dans les milieux méditerranéens, où les incertitudes sur le comportement futur des précipitations sont encore plus grandes étant donné leur caractère des domaines de transition.
Ce travail fait partie d`un projet plus vaste entrepris par le laboratoire de recherche sur les écosystèmes fragilisés intitulé : "vulnérabilité de l’Ouest algérien face aux changements climatiques", afin de déterminer l’impact de la sécheresse sur les ressources en eau superficielles et souterraines des massifs calcaires. L’originalité et la qualité des milieux montagnards des massifs calcaires de l’Ouest Algérien (Monts de Tlemcen et Monts de Saida) ont été mises en évidence grâce aux résultats des travaux de D. Auclair et J. Biehler (1967) par la publication d’une synthèse stratigraphique et structurale des terrains compris entre Tlemcen et Saida. La publication de BENEST en 1985 des fascicules 1 et 2 sur l’évolution de la plate forme de l’Ouest Algérien et du Nord Est du Maroc au cours du Jurassique supérieur et du début du Crétacé a été d’un apport géologique considérable pour la connaissance des ses hydrosystèmes Montagnards. 1
La reconnaissance par HAYAN.S.M., 1983 et B. COLLIGNON; 1986 des potentialités en eaux de ses massifs. Ce qui nous permet de rappeler que ces massifs, grâce à leurs altitudes et la position, sont un important château d’eau pour les villes avoisinantes.
Ce travail a un triple objectif scientifique :
1. Déterminer comment se manifeste la sécheresse selon son intensité, sa durée, sa situation chronologique et ses seuils critiques. Afin de dégager les conséquences de ses caractéristiques sur les ressources naturelles.
2. L’identification d’une éventuelle fluctuation climatique et l’étude de ses conséquences sur les ressources en eau. Cette fluctuation pourrait se traduire par des ruptures dans les séries chronologiques pluviométriques et hydrométriques. Les manifestations les plus sensibles de ces ruptures seront étudiées ainsi que les modifications apportées par la sécheresse aux facteurs de l’écoulement des eaux de surface.
3. Etudier la sensibilité des hydrosystèmes karstiques à la sécheresse. Déceler les impacts de" la sécheresse hydrogéologique" sur les eaux souterraines par une étude statistique des paramètres climatiques (chroniques hydroclimatologiques) et des réponses naturelles (débits, paramètres hydrochimiques et tarissement des sources karstiques).
PROBLEMATIQUE
Abondante ou rare, l’eau disait Léonard de Vinci, "est la force conductrice de la nature". La santé et le bien être de l’humanité, tout comme la survie des écosystèmes de la planète, reposent sur l’eau. Et pourtant, la rareté et le mauvais emploi des réserves d’eau douce mettent notre avenir en péril. L’eau n’a-t-elle pas été considérée comme un don du ciel inépuisable et gratuit ? L’humanité pourrait manquer d’eau durant ce siècle ou du moins la ressource risque de devenir inaccessible dans certaines zones de la planète. L’Algérie en est un. Elle est confrontée à un manque d’eau important dû à la semi-aridité de son territoire, aux faibles précipitations, et à la sécheresse qui sévit d’année en année face à des besoins qui ne cessent d’augmenter. L’eau devra être mobilisée et préservée, à défaut tous les efforts de développements seront stoppés.
En effet, sur les 90 milliards de m3 qui précipitent en moyenne chaque année, seulement 12 milliards représentent les ressources en eaux superficielles et les ⅔ susceptibles d’être mobilisées (Matari et al, 2000). Les possibilités de mobilisation des eaux souterraines sont évaluées à 1,8 Million de m³ dans les bassins du nord du pays et sont actuellement exploitées à 90 %.
A la grande variabilité spatiale des précipitations correspond une différence régionale très nette dans les potentialités des eaux superficielles (Oranie 0.65 milliards de m3, Constantinois 3 milliards de m3). A la grande variabilité interannuelle et saisonnière des précipitations, on observe également une forte irrégularité des apports liquides avec de violentes crues et des périodes de basses eaux qui peuvent persister sur plusieurs mois consécutifs, entraînant une baisse sensible de la production agricole.
Durant ces dernières décennies, d’importants déficits pluviométriques sont enregistrés dans l’Ouest algérien. Cependant que plus à l’Est, la sécheresse se fait également ressentir. L’impact de la sécheresse sur le comportement de nos ressources en eau souterraine des massifs calcaires de l’ouest algérien revêt une importance primordiale. Cet hydrosystème montagnard joue un rôle important dans le développement régional.
2 A travers ce constat, la situation est atterrante et par conséquent il est impérieux d’identifier les différentes modifications du régime pluviométrique en Algérie en vue d’étudier leurs impacts sur l’évolution du régime hydrologique et des écoulement souterrains. De ce fait, la question à laquelle cette étude essaye d’apporter une ou plusieurs réponses est : comment peut-on situer la diminution de la pluviométrie algérienne observée depuis plus de deux décennies au sein de la chronologie pluviométrique de ce siècle ?
APPROCHE METHODOLOGIE
L’approche proposée n’a pas la prétention de fournir une clé pour expliquer et prévoir la pluviométrie algérienne mais seulement les éléments qui permettent de la décrire avec plus de rigueur à partir des outils statistiques les mieux adaptés à sa nature.
Dans le cycle de l’eau les précipitations constituent le premier maillon d’une chaîne dont chacun des éléments est directement soumis à l’influence de celui qui le précède. Les précipitations sont aléatoires par nature alors que les écoulements souterrains résultant sont directement déterminés par des paramètres physiques propres à leur bassin d’alimentation.
Nous distinguons trois approches d’identification du comportement des systèmes aquifères face aux modifications d’alimentation :
1. Une approche globale (« modèle boite noire »), c’est l’étude de la relation entrée – sortie, appelée « déconvolution ». Dans cette approche, le système (bassin versant ou système aquifère) constituant la « boite noire » est considéré comme invariant.
2. Une approche intermédiaire où l’on essaie également de reconstituer les débits à la source en représentant les systèmes karstiques par quatre réservoirs superposés ( modèle de boite grise »).
3. Une approche où l’on recherche à identifier le champ des paramètres physiques hétérogènes dans l’espace et dans le temps du système aquifère. A l’aide d’un modèle déterministe à éléments finis, « modèle boite blanche ». Cette approche est la seule qui puisse prendre en compte les effets anthropiques ponctuels tels que les pompages et les alimentations artificielles.
Suivant la connaissance que l’on a du système réel et des données disponibles, ces approches peuvent être combinées. Tout au long de ce travail, nous nous sommes efforcés de préciser notre démarche dans le choix des données de base, des méthodes et outils utilisés, et surtout dans les interprétations des résultats de l’impact des variations climatiques sur l’hydrosystème. Notre approche sera axée principalement sur les hydrosytèmes karstiques montagnard de Tlemcen et de Saida qui génèrent les écoulements dans les principaux bassins versants de l’ouest algérien ( Tafna et la Macta).
Pour les deux bassins hydrologiques (Macta et la Tafna), les propriétés hydrogéologiques sont fortement hétérogènes sur le plan spatial. Les précipitations sont aussi des phénomènes qui sont distribuées dans le temps et dans l’espace. Cette combinaison de la distribution de la pluie et des propriétés des aquifères (zone non saturée et saturée) montre la complexité de la reconstitution du fonctionnement des systèmes naturels. Il faut ajouter qu’entre le moment où l’eau s’infiltre dans le sol et celui où elle parvient à la nappe, il existe un retard (Besbes & al 1978). Ce déphasage peut être important entre les précipitations et les réactions de l’aquifères suivant l’épaisseur et les paramètres hydrodynamiques de la zone non saturée (Besbes & Marsily de 1984, Morel-Seytoux 1984, Morel- Seytoux & Miracapilo 1989).
Afin d’illustrer ces phénomènes nous présentons deux exemples de schématisations des écoulements en zone variablement saturée. Les nombreux paramètres qui caractérisent les écoulements variablement saturés sont complexes. Cependant ils sont déterminants si on veut gérer les ressources en eau de manière intégrés, c'est-à-dire tenir compte conjointement des eaux superficielles et 3 souterraines. Evaluer l’impact des changements climatiques sur les eaux souterraines revient à choisir comme cadre, le cadre naturel des systèmes d’écoulement.
La méthodologie employée, consiste principalement à caractériser à différents pas de temps et d’espace, le signal « entrée » que constituent les précipitations, et le signal « sortie » par l’étude de l’acquisition des paramètres physico-chimiques dans les systèmes karstiques d’une part et d’autre part, la détermination du rôle des eaux en transit dans le milieu non saturé sur les processus de karstification et leurs participations aux écoulements.
Ce travail, composé de quatre parties, sera particulièrement axé sur les approches suivantes : - Après une présentation de la région d’étude, il sera question de faire une synthèse bibliographique pour mettre en évidence le phénomène de la sécheresse. A l’aide d’outils statistiques, nous allons détecter les hétérogénéités des données pluviométriques, la régionalisation (l’analyse en composante principale), caractérisant la variabilité de la pluviométrie, rechercher les seuils critiques de déficit pluviométrique à partir desquels un état de sécheresse peut être déclaré, et enfin étudier la relation éventuelle entre la sécheresse rencontrée durant les dernières décennies et l’oscillation nord atlantique.
La deuxième partie sera consacrée à l’étude de l’évolution des régimes pluviométriques et hydrologiques et leurs conséquences sur les ressources en eau superficielle. L’approche statistique permettra de mettre en évidence la variabilité spatio-temporelle des précipitations et l’irrégularité des écoulements.
La quantification des apports de surface des grands systèmes hydrographiques est nécessaire pour déterminer la fraction qui participe à l’alimentation des hydrosystèmes karstqiues. L’analyse corrélatoire et spectrale des débits ( signal sortie) feront l’objet de la troisième partie.
Enfin, L’impact de la sécheresse sur les écoulements souterrains des hydrosystèmes karstiques sera traité dans la quatrième partie. Le suivi de sources principalement karstiques (choisie dans de contextes différents), du débit, des paramètres physico-chimiques en relation avec les facteurs météorologiques, nous permet d’apprécier le mode de fonctionnement et de définir l’influence à court terme des variations climatiques.
4 CHAPITRE I : PRESENTATION DE LA REGION D’ETUDE
I.1. Situation géographique :
Notre zone d’étude est située dans la partie Nord Ouest de l’Algérie, de 10 de longitude et au Nord de 330 de latitude (fig. 1).Elle englobe les bassins versants de la Tafna , la Macta, le bassin des côtiers oranais ,et une partie du bassin versant de Chelif. Vu le manque d’information, nous allons présenter que les deux grands bassins à savoir la Tafna et la Macta.
I.2. La Tafna :
2.1. Présentation géographique du bassin versant de la Tafna :
Le bassin versant de la Tafna est comptabilisé parmi les grands bassins versants du Nord-Ouest algérien, il est limité par le 340 11’ en latitude nord et par 00 50’ W 20 20’W de longitude. Il couvre une superficie de 7245 km2, dont moins d’un tiers se trouve sur le territoire marocain (Fig.2).
2.2. Géologie (d‘après M.Chaumont, 1965) :
Le bassin versant de la Tafna présente trois formations géologiques bien distinctes : Région du nord : les massifs montagneux des monts des Beni-Snassen et des Traras sont constitués de formations jurassique moyen et inférieur qui se prolongent sous les puissantes assises marneuses du Miocène à faciès tantôt argileux calcaire marneux ou encore gréso-marneux comme au centre de l’Isser (Fig.3).
Région sud : les massifs calcaires des monts du Tlemcen; sont constitués par des dépôts carbonatés du Jurassique supérieur calcaires et gréseux avec deux rides anticlinales SW-NE , sensiblement parallèles, formées à l’Ouest par les djebels d’Ain-el-Hout et Hadid, à l ‘Est par les djebels Talet et Abiod. Au centre : la dépression inter-montagneuse de la région de la plaine des Amgals et de Maghnia causée par les dépôts marins du Miocène supérieur et inférieur ainsi que des alluvions de sable et de gravier.
2.3. Le climat :
Le climat du bassin de la Tafna s’apparente à celui de toute la région méditerranéenne de l’Afrique du Nord, il est doux et humide. La température moyenne annuelle est d’environ 15.50C en été. Les deux mois les plus chauds sont juillet et août, et ont une température moyenne de 260C [ Dekkiche A; 1998].
Le régime général des pluies est celui des zones semi-arides méditerranéennes de l’Afrique du Nord. Il est caractérisé par des précipitations d’hiver avec des maximas en décembre, janvier et février, et une longue période de sécheresse, pratiquement sans pluie de juin à septembre. L’évaporation sur nappe d’eau libre atteint la valeur moyenne annuelle de 1200 mm. Les vents sont modérés à prédominance Nord et Nord-Ouest.
I.3. Bassin versant de la Macta :
3.1. Situations géographiques et limites :
Le bassin versant de la Macta (14750km2) situé en Algérie occidentale est constitué de seize sous bassins. Il est délimité au Nord Ouest par la chaîne montagneuse du Tessala au sud par les hauts plateaux de Ras-el-Ma et les plaines de Maalifs, à l’Est par les plateaux du Telagh et les monts de Tlemcen qui sont le prolongement des monts de Beni-Chaugrane.
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Fig.1 : Situation générale des Monts de Tlemcen et de Saida
2°00W 1°00W 0°00 1°00E ALGERIE Bassin versant de la Macta
35°30 35°30 Bassin versant de la Tafna
35°00 35°00
34°30 34°30
2°00W 1°00W 0°00 1°00E 0 50 km
Fig.2 : Carte hydrographique des bassins versants ( Tafna – Macta)
6 3.2. Relief et topographie du bassin versant : Le bassin versant de la Macta est constitué d’une part par la haute plaine de Sidi Bel Abbes, les plaines de la Habra et de Mascara et d’autre part par deux dispositifs orographiques parallèles à la côte allant du Sud-Ouest au Nord-Est. Ces dispositifs sont formés essentiellement par les monts des Beni- Cheugrane dont l’altitude varie entre 540 et 900m et les monts de Telagh et de Saida avec une altitude variant de 600 à 1200m (Fig.2).
3.3. La géologie :
Le centre de la plaine de Sidi Bel Abbes est une cuvette à substratum Argilo-Marneux, gris et vert, daté du Miocène ou du pliocène. Les monts plissés du Tessala sont allongés du Sud-Est au Nord- Est avec une ossature crétacée et un recouvrement tertiaire très épais. Les monts de Tlemcen et de Saida sont formés en presque totalité de matériaux jurassique moyen et supérieur et crétacé inférieur et moyen. Le prolongement de Beni-Chougrane, par la série de Bouhanifia, atteint l’extrémité orientale de la plaine de Sidi Bel Abbes. Dans la vallée ; on observe un important remblaiement argileux- sableux quaternaire.
3.4. Aspect climatologique :
En général, le bassin de la Macta subit l’influence méditerranéenne au Nord et continentale au Sud où le climat est aride et sec avec des hivers froids et des étés chauds.
Les précipitations annuelles dans la région varient entre 280 mm dans la partie Sud du bassin et 350mm dans les montagnes de Beni-Cheugrane. Les années les plus humides peuvent avoir des précipitations 3 à 4 fois supérieures à celle des années les plus sèches.
2°00W 1°00W 0°00 1°00E ALGERIE Bassin versant de la Macta
bt qt 35°30 cs 35°30 Bassin versant de la Tafna mm ei ms B p a c i o m m o e m mp js1 j i y p q t hvd 35°00 m m 35°00 p c t h j i js ci js3-2 p c j s js2 jm A m m m m t mi j mh j i j s 3 cic d c i c i t cm 34°30 q t pc 34°30 mc
2°00W 1°00W 0°00 1°00E 0 50 km
Fig.3 : Carte Géologique des bassins versants ( Tafna – Macta)
7 CHAPITRE I : RAPPEL BIBLIOGRAPHIQUE
INTRODUCTION
A la fin de ce siècle, le changement climatique est devenu l'un des sujets d'actualité. On lit souvent dans la presse les titres suivants:
Le climat change t-il ? La terre se réchauffera t-elle ? etc…
Ce genre de questions est souvent posé, vu l'impact de ces changements sur le plan socio- économique de plusieurs pays, en particulier les pays du globe les moins développés au plan technique c'est-à-dire dans ce qu'on appelle habituellement le tiers monde, l'économie de ces pays est fondée sur l'agriculture, généralement non irriguée. Dans certains pays en développement, en Asie par exemple les inondations comptent parmi les événements météorologiques les plus dommageables aux communautés. Quant à la sécheresse, c'est un phénomène qui c'est produit en de nombreux endroits du globe, avec des ampleurs et du durées variables.
Dans la plus grande partie de l'Afrique, la sécheresse est la calamité climatique la plus fréquente. L’Algérie et surtout l’Ouest, a connu plusieurs grandes sécheresses durant ce siècle, les années 40 et les années 80 jusqu'à nos jours. La plus récente a été caractérisée par son ampleur spatiale, son intensité et par son impact majeur et sensible qui est la diminution des ressources en eau.
Etudier l'impact négatif de la sécheresse sur les ressources en eau est devenue un impératif de plus en plus pressant en Algérie
Cette partie a comme objectif de déterminer comment se manifeste la sécheresse selon son intensité, sa durée et sa situation chronologique. Dans cette optique, nous proposerons de faire l'étude des données pluviométriques et hydrologiques observées au niveau de la région Ouest de l’Algérie ; Afin de dégager les caractéristiques de la sécheresse et d'étudier les conséquences de la réduction des précipitations sur les potentialités en eau.
Cette partie sera articulée sur plusieurs points :
• Après une présentation de la région d’étude, il sera question de faire une synthèse bibliographique pour mettre en évidence le phénomène de la sécheresse, et montrer combien la communauté scientifique s'intéresse à ce phénomène.
• Dans une autre partie , nous allons essayer de détecter les hétérogénéités des données pluviométriques utilisées dans notre étude. • Avec la méthode de l’analyse en composante principale, nous allons faire une régionalisation pour rechercher les stations qui présentent des comportements similaires dans notre région d’étude. • Dans une autre optique, il s’agira d’effectuer une analyse plus détaillée sur la variabilité de la pluviométrie qui est l’une des caractéristiques de cette dernière dans notre région et de rechercher les seuils critiques de déficit pluviométrique à partir desquels un état de sécheresse peut être déclarée.
Dans une autre partie, nous allons procédé à une étude de la relation eventuelle entre la sécheresse rencontrée durant les dernières décennies et l’oscillation nord-atlantique.
8 I.1. Les changements climatiques :
1.1.1. Introduction :
Notre planète s'est formée voilà environ 4,5 milliards d'années. L'être humain est présent sur cette Terre depuis moins de deux millions d'années mais ce n'est que dans les 200 dernières années qu'il a exercé une influence notable et à grande échelle sur le milieu naturel planétaire. L'environnement a commencé à se dégrader au sein des peuplements humains et autour des premières usines de la révolution industrielle mais, loin de ces endroits, la capacité de purification de l'écosystème suffisait à limiter la plupart des effets de la présence humaine. Toutefois, depuis la seconde guerre mondiale, cette situation a radicalement changé. La croissance démographique exponentielle, les progrès technologiques fulgurants et l'accroissement notable de la consommation en énergie comme ces matières premières font jouer au genre humain un rôle où ses activités quotidiennes modifient dans leur intégralité des systèmes globaux comme l'atmosphère et les océans, et ce à une vitesse que cette planète n'a jamais connue auparavant. Avant d’entamer la notion de changement climatique, on va définir certains concepts de base comme suit :
1.1.2. Le climat et le temps :
Le climat et le temps sont deux notions différentes. Le temps, c'est l'état de l'atmosphère défini par les éléments météorologiques :la température, les précipitations (la pluie, la neige, etc.), l'humidité, l'ensoleillement et le vent à un endroit précis.
Le climat, c'est l'ensemble des phénomènes météorologiques observés dans le passé et qu'on s'attend d'observer encore sur une longue période. On peut le définir aussi comme « la probabilité d’occurrence de divers états de l’atmosphère dans un lieu ou une région, au cours d’une certaine période donnée. »[Gibbs ;1987].
Le climat a une influence sur tous les êtres vivants. Il régit le cycle biologique des plantes et des animaux, influe sur leur croissance et leur vitalité et est un des principaux facteurs qui déterminent leur répartition autour de la planète. Presque toutes les formes de vie sont adaptées pour vivre dans une zone climatique particulière et relativement limitée.
1.1.3. Le système climatique :
Le système climatique de la Terre se compose d'éléments en interaction complexe. L'élément moteur est le Soleil, dont l'énergie réchauffe la Terre. Cette énergie est à l'origine de la circulation atmosphérique et océanique ainsi que des processus d'évaporation et de précipitation qui font partie du cycle de l'eau. En plus de l'atmosphère et des océans, le système climatique englobe les eaux douces, les plantes, les animaux, les couvertures de glace et de neige, les masses terrestres et même la croûte terrestre.
1.1.4. La variabilité climatique :
Elle est représentée par les déviations des valeurs des évènements observés par rapport à leur valeur moyenne pour l’état climatique contemporain.
1.1.5. Changement climatique :
Les changements climatiques sont décrits de façons différentes selon les auteurs. Souvent le changement du climat dénote une variation due a l’intervention humaine alors que le climat varie d’une façon naturelle sous l’influence de différents facteurs climatiques. On peut citer les facteurs astronomiques, les facteurs géographiques (relief, océan), les facteurs météorologiques (centre
9 d’action ). Aujourd’hui, l’homme est devenu un facteur de climat non négligeable par ces actions industrielles.
1.1.6. Prévision du changement climatique :
Comment les scientifiques peuvent-ils prévoir les effets à long terme du changement climatique, alors qu'on a encore beaucoup de mal à prévoir quotidiennement le temps qu’il fera?. C’est à cause de la variabilité locale des conditions météorologiques que les prévisions du temps semblent imparfaites; les modèles du changement climatique ne tentent pas d'effectuer de telles prévisions détaillées et axées sur un lieu donné.
Il existe deux grandes méthodes de prévision du changement climatique possibles; la première est celle des analogues, qui consiste à comparer les conditions climatiques et hydrométriques passées et actuelles, et l'autre, beaucoup plus courante, fait appel à la simulation mathématique du climat (modèles climatiques) qui sont des modèles de circulation générale (MCG)).
1.1.7. Les causes des changements à l'échelle du globe :
Ces modifications ne sont toutefois pas toutes causées par les êtres humains. Des phénomènes naturels comme les éruptions volcaniques peuvent provoquer des changements soudains dans les systèmes planétaires. Par contre, les bouleversements engendrés par l'espèce humaine peuvent être catastrophiques et avoir des impacts à l'échelle du globe(inondation, sécheresse).
Les changements à l'échelle du globe comprennent le réchauffement de la planète, l'affaiblissement de la couche d'ozone, la déforestation et le transport à grande distance de polluants atmosphériques.
1.1.7.1. Les causes naturelles susceptibles d’affecter le climat :
Les variations de l’activité solaire, une cause directe de variation climatique, pourrait être expliquée par la variabilité de l’émission solaire. On a montré, il y’a quatre milliards et demi d’années, au moment ou naissait le système planétaire, que l’énergie émise par le soleil était environ les 3/4 de sa valeur actuelle. [Gilliland,1989] . En plus de ce facteur astronomique précité, le climat d’un lieu comme nous l’avons déjà mentionné, dépend également de facteurs géographiques comme la latitude, l’éloignement à la mer et l’altitude ; l’évolution de ces facteurs étant elle-même liée à la tectonique des plaques( dérive des continents, mouvement des pôles et expansion des fonds océaniques).[Ruddimman et Raymo , 1988 ; Kutzbach et al. ,1989].
On peut aussi citer le rôle important que joue la masse océanique dans les interactions océan atmosphère et qui explique certains phénomènes tel que ENSO,et ONA. Les éruptions volcaniques importantes (Tambora 1815 ; Krakatoa 1883) sont capables d’injecter dans la base stratosphère d’énormes quantité de poussière, de cendre, de pierres et de vapeur d’eau qui peuvent séjourner pendant plusieurs années ; le voile de poussière ainsi formé peut provoquer une décroissance de la température moyenne au sol et une augmentation en altitude. En effet selon plusieurs spécialistes, le climat du quaternaire, ère des glaciers serait expliqué par une épaisse couche d’aérosols et de poussière qui a enveloppé le globe.
10 1.1.7.2. Les causes artificielles :
Le facteur qui reste le plus préoccupant aujourd’hui est l’influence de l’homme sur le climat, qui tient sa place dans les débats continues sur l’actuel changement climatique survenu sur plusieurs points du globe.
1.1.7.2.1. Effet de serre:
Ce phénomène est provoqué par la progression des émissions de gaz issus d'activités humaines: on peut citer
• le gaz carbonique (C02), provenant de la combustion du pétrole et du charbon qui constituent actuellement plus de 65 % des sources d'énergie auxquelles les humains ont recours. • le méthane (CH4), issu essentiellement des activités agricoles .
La terre absorbe environ 50 % de l'énergie que lui envoie le soleil. Cette énergie permet à notre planète de se réchauffer. L’atmosphère se présente alors comme un "couvercle" constitué de vapeur d'eau et de gaz. Couvercle indispensable qui agit un peu comme une serre agricole ; sans cet effet de serre, la température moyenne de notre planète descendrait à –18C0, mais les gaz issus des activités de l'homme viennent renforcer et faire grossir cette couverture naturelle. Ce qui résulte une augmentation de la chaleur. C’est probablement l’homme par ses activités industrielles de plus en plus importantes qui accentue le réchauffement de la terre.
1.1.8. Quelques scénarios envisagés dans cet axe:
Le groupe de travail de L’IPCC [programme intergouvernemental sur les changements climatiques] sur l’évaluation des incidences éventuelles du changement climatique a envisagé des scénarios présentant en général les caractéristiques suivantes: Un doublement de la concentration atmosphérique de CO2 d’ici 2025 à 2050. le graphique suivant figure (04) montre l’évolution importante de la concentration du dioxyde de carbone, le plus important des gaz à effet de serre après 1940. On a même prévu que cette concentration doublera durant le milieu de ce siècle.
Figure n ° 4: évolution des concentrations de dioxyde de carbone durant la période 900-2000
11 Une augmentation concomitante de la température moyenne mondiale de l’ordre de 1.5 0C à 4.5 0C correspondant au doublement réel du CO2 .figure(05)
Figure n °5 : évolution de la température durant la période 1860-1998.
Une élévation du niveau de la mer d’environ 0.3 à 0.5 m d’ici 2050 et d’environ 1m d’ici 2100, accompagnée d’un réchauffement de la couche superficielle de l’océan variant de 0.2 0C à 2.5 0C.
1.1.9. Les conséquences du réchauffement :
• Perturbation du régime des pluies: les précipitations risquent d'être plus abondantes sur l'hémisphère nord avec des inondations et des tempêtes (ouragans, tornades...).
• Des sécheresses plus fréquentes: notamment dans l'hémisphère sud. Les zones arides et semi- arides semblent être les plus vulnérables.
• Hausse du niveau de la mer par dilatation thermique et fonte des glaciers: cette élévation du niveau des océans pourrait atteindre 1 mètre par endroit. Des zones littorales, certains deltas de fleuves, des îles pourraient être purement et simplement recouverts. Rappelons que 50 % des humains vivent près de la mer.
• Modification des écosystèmes et de la végétation.. les conséquences risquent d'être beaucoup plus importantes pour les pays pauvres que les pays industrialisés. Ces derniers mobiliseront plus facilement les moyens financiers, technologiques et matériels pour s'adapter aux changements climatiques annoncés. Les prévisions faites par GIEC(groupe intergouvernemental d'évaluation des changements climatiques) ont affirmé que l’Afrique, est sans doute le continent le plus vulnérable, notamment à cause de la pauvreté généralisée qui y règne, le déficit en eau persistant, et la désertification déjà très avancée. [ L.Ribadeau;1997].
1.1.10. Impact du changement climatique sur l’agriculture :
Les évaluations des impacts du réchauffement global sur l’agriculture ont été établies à partir de scénarios climatiques fondés sur des simulations effectuées à l’aide de modèles de circulation générale (MCG).
12 On retrouve parmi les changements climatiques qui peuvent influer le plus sur l’agriculture de nouveaux extrêmes climatiques, et la réduction de l’eau du sol disponible.
1.1.10.1. Extrêmes climatiques :
Une augmentation des températures moyennes mensuelles ou annuelles se traduirait par une augmentation du nombre de jours dont les températures dépasseraient certains seuils critiques. Il est mois sûr que les précipitations connaîtront une modification de leur fréquence ou de leur distribution, mais les températures élevées conjuguées à la sécheresse constituent le plus grand danger du changement climatique global pour l’agriculture dans de nombreuses régions.
1.1.10.2. Réduction de l’eau du sol disponible :
Les plus grands effets pour l’agriculture seraient probablement attribuables à l’accroissement possible de l’évapotranspiration causé en grande partie par l’élévation de la température de l’air et de la surface terrestre. A l’heure actuelle, on peut décrire avec certitude la tendance régionale des changements possibles dans l’eau du sol, en ce basant sur les modèles de prédictions (MCG)qui indiquent tous une diminution de l’eau du sol [ Kelogg et Zhao ,1988 ; Schlesinger et Mitchell, 1985 ; Zhao et Kellogg,1988].
I.2. la sécheresse :
I.2.1. définition de la sécheresse :
Il n'existe aucune définition universelle de la sécheresse. Elle pourrait être définie comme une période prolongée de précipitations insuffisantes sur une ou plusieurs saisons qui causent un déficit d'eau dans certains secteurs de l'économie d'un pays.
La sécheresse est aussi définie selon les différents secteurs qui interagissent avec ses effets. On définit donc une sécheresse du point de vue météorologique, hydrologique, agricole ou socio- économique.
1.2.1.1. En agriculture :
La sécheresse agricole est définie comme un déficit marqué et soutenu des précipitations qui réduit significativement les productions agricoles par rapport à la normale ou les valeurs attendues pour une région de grande étendue [Andrew,B et Johanne B ,96].
1.2.1.2. En météorologie :
La sécheresse météorologique se caractérise par une absence prolongée, un déficit marqué ou une faible distribution des précipitations par rapport à la normale climatique.
1.2.1.3. En hydrologie :
La sécheresse survient suite à l'affaiblissement prolongé des apports pluviométriques au niveau des bassins versants. Un déficit d'écoulement en résulte systématiquement au niveau des cours d'eau. La recharge des nappes souterraines est réduite et les opérations d'irrigation sont compromises. [A.Mokssit, 1996].
On distingue schématiquement plusieurs types de sécheresse : Les sécheresses dites exceptionnelles qui se traduisent par un déficit pluviométrique important, affectant une vaste région pendant un temps pouvant atteindre plusieurs années consécutives. C'était le cas des sécheresses des années 1913-1915 et 1940-1949 au Sahel. Il faut signaler que durant ces 13 mêmes périodes, on a enregistré des sécheresses analogues en Algérie, durant le 19ème siècle, à partir des données sur Oran Boudens qui ont débuté en 1870, nous avons remarqué qu’une sécheresse s’est produite au début des années 1890. Les sécheresses que l'on pourrait appeler "méditerranéennes" sont liées aux irrégularités du climat méditerranéen. Elles peuvent compromettre les récoltes d'une saison sans qu'il y ait pour autant un déficit global annuel important. En effet pour les céréales, les pluies de printemps, qui correspondent à la phase maturité des céréales jouent un grand rôle dans la valeur du rendement.
I.2.2. Les indices de la sécheresse:
Vu la complexité du phénomène il est difficile de faire une analyse exhaustive de la sécheresse dans toutes ses composantes. Beaucoup d'auteurs se sont penchés sur la possibilité de mettre au point des indices permettant d’identifier la sécheresse et mettre en évidence les fluctuations temporelles des précipitations. On peut citer entre autres :
2.2.1. Indice de l'écart à la moyenne (Em) :
C'est l'indice le plus utilisé pour estimer le déficit pluviométrique à l'échelle de l'année. L'écart à la médiane est le plus utilisé par les agrométéorologues. Bien évidemment, quand l'échantillon de données est dissymétrique, la différence entre la moyenne et la médiane est grande. L'écart à la moyenne est la différence entre la hauteur de précipitation annuelle (Pi) et la hauteur moyenne annuelle de précipitation (Pm).
Em = Pi – Pm (I)
L'écart est positif pour les années humides et négatif pour les années sèches. On parle d'année déficitaire quand la pluie est inférieure à la moyenne et d'année excédentaire quand la moyenne est dépassée.
1.2.2.2. Indice de pluviosité (Ip) :
C'est le rapport de la hauteur de précipitation annuelle à la hauteur moyenne annuelle de précipitation.
Ip = Pi/Pm (II)
Une année est qualifiée d'humide si ce rapport est supérieur à 1 et de sèche s'il est inférieur à 1. Pour situer une pluviométrie dans une longue série de relevés pluviométriques, on utilise l'écart proportionnel à la moyenne (Ipm) qui diffère de l’indice de pluviosité en soustrayant 1 de cet indice.
Ipm = Ip – 1 (III)
Le cumul des indices d'années successives permet de dégager les grandes tendances en faisant abstraction des faibles fluctuations d'une année à l'autre. Quand la somme des indices croît, il s'agit d'une tendance humide. La tendance est de type « sèche », dans le cas contraire. Lorsque la hauteur moyenne annuelle présentée est calculée sur une période assez longue, et que la distribution n’est très loin de la loi normale on peut utiliser le rapport à la normale au lieu de la moyenne.
1.2.2.3. Rapport à la normale des précipitations (RN) :
Cet indice, qui est exprimé en pourcentage, peut être obtenu en divisant la précipitation annuelle par la précipitation normale et en multipliant le résultat par 100 %. Il est exprimé
14 mathématiquement comme suit :
RN (%) = (Pi/Pn)*100 (IV)
Où : RN : rapport à la normale des précipitations en pourcentage.
Pi : précipitation annuelle (en mm). Pn : précipitation normale (en mm).
Le rapport à la normale en pourcentage permet d'estimer la variation ponctuelle des précipitations par rapport à la normale.
I.2.3. indices de sévérité de la sécheresse :
En plus de l'identification des séquences sèches et de leur caractérisation par le calcul de ces indices, il est possible de déterminer l'ampleur de la sécheresse en termes de sévérité. Nous présentons quelques méthodes à titre indicatif.
1.2.3.1. Indice de sévérité de la sécheresse de Palmer :
Palmer a développé l'indice PDSI (Palmer Drought Severity Index) afin d'évaluer le début, l'intensité et la fin des sécheresses passées et actuelles et d'effectuer la classification des sécheresses. Cet indice est en fonction de l’état du sol, des précipitations et de l’évapotranspiration. McKee et al [1995] pensent que l'indice de sévérité de Palmer est conçu pour l'agriculture et ne représente pas exactement les effets hydrologiques résultant des sécheresses de longue période.
1.2.3.2. Indice standardisé de précipitation :
L'indice standardisé de précipitation « SPI » (standardised precipitation index) peut caractériser les déficits de précipitation pour une période donnée. Cet indice est exprimé mathématiquement comme suit :
ISP = (Pi - Pm)/sigma (V)
1.2.3.3. Méthodes des quintiles et des terciles :
Ces deux méthodes sont basées sur l’ajustement des observations à une loi normale qui permet d’estimer plus correctement les différents quantiles et calculer leurs durées de retour. pour les quintiles, le seuil d’années sèches est observée en moyenne tous les 2.5 ans et les très sèches tous les 5 ans ; par contre la méthode des terciles suppose q’une année sèche a une durée de retour est égale à 3 ans.
Très sèche sèche normale humide Très humide
20% 20% 20% 20% 20%
Année sèche Année normale Année humide
33% 33% 33%
Figure N ° 06 : représentation de la méthode des quintiles et des terciles
15 1.2.3.4. Distribution selon les déciles :
Arranger les données des précipitations dans des déciles est une autre façon d'identifier la sécheresse. En effet, les déciles sont utilisés comme indicateurs de sécheresse. La méthode des déciles partage la distribution des événements de précipitations enregistrées à long terme en sections chacune contient de la distribution.
Pour une variable statistique donnée (exemple pluviométrie annuelle ou mensuelle), la série climatologique correspondante est ordonnée dans le sens des valeurs croissantes ; les 10% des valeurs les plus basses sont classées dans l'intervalle du décile 1, les 10% des valeurs suivantes dans l'intervalle du décile 2, et ainsi de suite jusqu'au décile 10 qui correspond au 10% des valeurs les plus élevées (extrêmement humide. tableau (01)
La méthode des déciles est sélectionnée comme une mesure météorologique de la sécheresse dans le système mis en place en Australie dans le cadre de l'Australien Drought Watch System. Il est relativement plus simple de calculer les déciles que d'estimer l'indice de Palmer relatif à la sévérité de la sécheresse (Palmer Drought Severity Index - PDSI) [Smith DI et al; 1993]. Le calcul des déciles nécessite tout de même une série de données pluviométriques relativement longue.
Tableau N ° 01 : classification de la sécheresse suivant les déciles
Décile Distribution Classification Décile 1-2 Très inférieure à 20% Très inférieure à la normale Décile 3-4 Inférieure à 20% En dessous de la normale Décile 5-6 Proche de 20% Proche de la normale Décile 7-8 Supérieure à 20% Au-dessus de la normale Décile 9-10 Très supérieure à 20% Très supérieure à la normale
I.2.4. sécheresse et aridité :
Un climat aride est caractérisé par la faiblesse des précipitations moyennes annuelles et par le fort déficit de celles-ci par rapport à l'évapotranspiration potentielle, opposé à un climat humide. L'aridité ne doit pas être confondue avec la sécheresse. L’aridité est un phénomène permanent alors que la sécheresse est un évènement temporaire.
L'aridité se manifeste surtout par ses conséquences : Edaphiques: extrême dénuement de la végétation, raréfaction des êtres vivants; Hydrologiques : faiblesse et irrégularité extrême des écoulements, dégradation fonctionnelle des réseaux hydrographiques; Géomorphologiques : processus d'érosion et pauvreté des sols...
1.2.4.1. Les indices de l’aridité :
Les climatologues et les géographes ont élaboré de très nombreux indices d’aridité. Les plus récent utilisent le bilan énergétique calculé à partir de l’insolation théorique ( radiation théorique : 1100kj/cm2/an) qui varie selon la durée d’insolation et l’incidence des rayons solaires. L’énergie reçue au sol doit tenir compte des pertes par diffusion au niveau des nuages et par réflexion à partir du sol. On peut citer, entre autre, l’indice radiatif (radiation nette / précipitations [Budyko MI.1974], et l’indice de xéricité( radiation globale/évapotranspiration potentielle) [Le Houérou HN ; 1989]. Le dryness ratio (rapport d’aridité) de Budyko-Lettau indique combien de fois la moyenne annuelle de la radiation nette est capable d’évaporer la moyenne annuelle de pluie. Il est de l’ordre de 2 à 7 en région semi-aride, de 7 en région aride et va jusqu’à 20en régions hyper-aride.
16 D’autres indices tiennent comptent de la valeur des éléments du climat prépondérant comme la pluie et la température parmi les quels l’indice de Martonne. Emmanuel Martonne, proposa, en 1923, un indice d'aridité I ; cet indice est calculé par la formule (I = P/T+10), où P est la hauteur moyenne des précipitations annuelles, et T la moyenne des températures annuelles. Plus la valeur de I est faible, et plus la station climatique considérée est aride. En fonction de cet indice, il est possible de distinguer trois types de régions :
• Dans les régions hyperarides, l'indice d'aridité est inférieur à 5. • Les régions arides sont celles où les valeurs de I sont comprises entre 5 et 10. • Les régions semi-arides ont des valeurs de I oscillant entre 10 et 20, sont des espaces de transition entre les régions arides et les régions subhumides voisines.
1.2.5. la désertification:
Qu'est-ce que la désertification? Cette question a reçu beaucoup de réponses de la part des nombreux scientifiques et organismes qui ont tenté de définir et de décrire le phénomène. Dans une revue de la littérature portant sur la désertification, Glantz et Orlovsky (1983) affirment avoir trouvé plus de 100 définitions du terme. Depuis sa vulgarisation par Aubreville (1949), le mot présente apparemment un dilemme conceptuel et descriptif aux chercheurs et aux organismes, qui ont chacun mis l'accent sur des aspects et des perspectives reliés à leur discipline ou à leurs intérêts institutionnels particuliers, et ont ainsi défini la désertification de différentes manières se rattachant chacune à un certain nombre d'importantes caractéristiques. Il en a résulté une grande diversité de définitions, comportant quelques contradictions, des malentendus, de la confusion, des déformations institutionnelles et professionnelles ainsi que des mythes quant à la nature du phénomène.
Dans sa forme originale présentée par Aubreville (1949), considéré comme l'auteur du terme, la désertification était présentée comme un processus de dégradation dû aux activités humaines qui transformait la forêt tropicale en savane et la savane en régions quasi désertiques. Depuis, d'autres auteurs ont donné des définitions qui considèrent le phénomène comme un processus évolutif (Rozanov, 1990), comme un événement ou comme la phase finale d'un processus de changement (Mainguet, 1991), ou comme une combinaison des deux. D'autres encore ont inclus dans leur définition un certain nombre de descripteurs destinés à indiquer la forme du changement (destruction du potentiel biologique de la terre, Nations Unies, 1977), sa localisation (ordinairement les terres sèches, CNUED, 1992), son caractère réversible (Nelson, 1990) et sa cause (activités humaines, Thomas et Middleton, 1994), la variabilité du climat (Tucker et al., 1991) ou à la fois le climat et les activités humaines, (CNUED, 1992).
Selon Warren et Agnew (1988), la sécheresse peut accélérer la dégradation des terres en réduisant l'apport en au dans un système déjà déséquilibré par suite d'une exploitation abusive. La dégradation des terres peut, à son tour, contribuer à la sécheresse par des mécanismes de rétroaction mettant en jeu l'albédo de la surface, l'humidité du sol et peut-être la poussière.
La réalité, par conséquent, c'est que la désertification n'est pas un événement nouveau postérieur à la sécheresse sahélienne de 1970, mais un phénomène qui remonte à des siècles. Ce qui est nouveau, c'est sa conceptualisation et sa vulgarisation.
En Algérie plusieurs séminaires et rencontres sur la désertification ont eu lieu. Des actions comme abri du barrage vert avaient pour but de freiner l’avancement du désert. Pour plusieurs auteurs, il existe un lien entre la désertification et la sécheresse. La sécheresse favorise le processus d’érosion des sols, ce dernier peut amplifier les effets de la désertification. La désertification a des conséquences bien connues comme le changement d’albédo qui favorise la formation des mouvements de subsidences. Ces mouvements descendants empêchent la formation des nuages, et accentuent la persistance de la sécheresse. 1.2.6. les causes de la sécheresse : 17
On sait que la formation des précipitations nécessite la présence de plusieurs conditions comme la vapeur d’eau (humidité), les noyaux de condensation et un système de circulation qui permet et favorise la condensation et donc la formation de nuages et des précipitations. En général, la sécheresse se produit en l’absence de l’une de ces conditions. Mais, il existe des détails qui ne sont pas toujours loin de ces conditions. Pour cela, il y a plusieurs travaux et études qui sont faites, elles concernent différentes régions du monde.
Dr Lamb dans sa recherche sur les causes possibles de l’occurrence de la sécheresse au Maroc entre 1979 et 1980, et qui a affecté en réalité une large partie du bassin occidental de la Méditerranée, a identifie des corrélations acceptables entre l’indice de l’ONA et celui des précipitations.
Une autre étude menée par Nicholls (1985) a donné une relation entre le phénomène ENSO et la sécheresse en Afrique sahélienne . Pour l’Algérie, les travaux antérieurs( Matari et al, 1995) ont montré que la sécheresse qui est observée durant les vingt dernières années particulièrement dans la région ouest est également influencée par le phénomène ENSO. Durant cette période le phénomène EL NINO a été plus fréquent que par le passé, il a été observé plus de 5 fois depuis le début de la décennie 70 .
Budyko, (1977) a répertorié l’influence de l’homme au cours de son activité industrielle et agricole . Cette influence de l’homme sur la couverture végétale peut changer les propriétés du sol (humidité du sol, rugosité…).par suite de l’extension des surfaces irriguées qui évolue avec l’accroissement de la population, le bilan hydrologique soit modifie. A ceci on peut ajouter le changement d’albédo dû à l’activité agricole.
Après avoir citer quelques exemples d’étude, on peut définir maintenant quelques termes utilisés par certains auteurs.
1.2.6.1. Le phénomène ENSO :
Le sigle ENSO signifie « el nino-southern oscillation » . El nino est une anomalie climatique qui se produit tous les trois à quatre ans dans l’océan pacifique et qui peut s’accompagner de violentes perturbations météorologiques. L’oscillation australe « southern oscillation » est une bascule de pression équatoriale entre le pacifique ouest et le pacifique central « la pression est normalement très élevée dans le pacifique central que dans le pacifique ouest, mais cette différence s’inverse certaines années.
Le terme el nino signifie «le petit garçon » qui fait référence à l’enfant jésus, à cause de son apparition autour de Noël ; il est observé depuis plus d’un siècle par les pêcheurs sud-Américains qui ont remarqué l’apparition d’eaux chaudes dans l’est du pacifique le long de la cote de l’équateur et du Pérou. Ce phénomène océanographique présente une accumulation d’eaux chaudes qui se déplace de l’Australie occidentale vers les côtes du Pérou.
Les eaux chaudes ont pour effet un dégagement de chaleur et d’humidité d’où des tempêtes et des précipitations torrentielles plus fréquentes sur ces pays normalement arides(Pérou…). La phase inverse du phénomène el Nino est appelée la nina. Cette dernière est caractérisée par une masse d’eau plus froide que d’habitude apparaître au large de l’Amérique du sud, ceci a comme conséquence les sécheresses en Amérique de sud et des précipitations diluviennes, même des inondations en Australie.
D’après plusieurs chercheurs les effets d’elnino peuvent se répercuter sur n’importe quelle région du globe . Le déplacement des eaux chaudes du pacifique Ouest (Australie Indonésie) vers le pacifique est entraîne d’importantes modifications dans la répartition des pluies sur ces régions du monde. C’est
18 ainsi que l’Indonésie, l’Australie et l’Inde doivent une ou deux fois par décennie faire face à des cruelles sécheresses. Pendant ce temps les côtes du Pérou, du Chili, de la Bolivie et du Brésil se trouvent sous des pluies lourdes et même des inondations.
1.2.6.2. L’oscillation nord atlantique (ONA):
L'oscillation nord-atlantique (ou North Atlantic Oscillation en anglais, d'où le sigle NAO), c'est un phénomène atmosphérique et océanique, qui concerne principalement l'Atlantique Nord. On parle d'oscillation parce qu'il y a un va-et-vient dans la direction nord-sud, d'air entre les régions de Ponta Dalgada (Açores) et Akureyri (Islande). Ce va-et-vient de masse a pour conséquences :
Des changements de la pression au sol, donc de l'intensité et de la position de l'anticyclone des Açores et des dépressions d'Islande. De cette façon quand la pression est plus élevée dans la ceinture subtropicale, elle est moins élevée au pôle, et réciproquement (phénomène de balançoire) ;
Des variations des vents d'ouest moyens ;
Des influences sur le climat (températures, précipitations) tout autour du bassin atlantique, et tout particulièrement sur l'Europe.
1.2.7. L’impact de la sécheresse:
La sécheresse a de profonds retentissements. Elle affecte nos vies en exerçant des contraintes sur l'approvisionnement en eau en dégradant l'environnement et la santé humaine par la mauvaise qualité de l'eau, en intensifiant l'érosion du sol et en portant préjudice à l'économie du fait de la réduction de la capacité de production agricole.
1.2.7.1. Problème d’approvisionnement en eau :
En période de sécheresse, la demande en eau tend à augmenter. L'approvisionnement hydrique à usage domestique se pose en terme de quantité et de qualité.
D’après les statistiques de 1994-1995, la ressource en eau mobilisable en Algérie est de 14.43 Km 3/an . Cette valeur est inférieure à la normale si on considère la capacité de mobilisation des ressources en eau pour la majorité des pays de la méditerranée qui ont une population légèrement supérieure, et même inférieure que celle de l’Algérie. Cette situation a entraîné des restrictions et des coupures dans l'approvisionnement en eau potable, dans de nombreux noyaux urbaines surtout les grandes villes comme Oran et Alger. Ces restrictions sont devenues de plus en plus sévères suite à la persistance de la sécheresse des deux dernières décennies.
1.2.7.2. La surexploitation des aquifères :
En Algérie, la demande en eau et la sécheresse associées ont causé une diminution de la ressource en eau souterraine. La pénurie de ressources hydriques superficielles a entraîné, pendant les dernières années, une exploitation intensive des nappes souterraines surtout à usage agricole, ce qui a produit de fortes baisses de niveaux phréatiques.
19 1.2.7.3. Effets sur le sol :
Une sécheresse prolongée a des répercussions néfastes sur les sols. Le dessèchement de la réserve hydrique donne lieu à l'accentuation de l'érosion éolienne qui engendre la perte de la fertilisation des sols.
Le dessèchement des sols s'accompagne aussi par des phénomènes de salinisation de la couche arable par effet de remontée capillaire. Les sels déposés détruisent la structure des sols. Ces aspects ne sont pas négligeables dans les sols algériens.
1.2.7.4. Impact sur le secteur agricole et l’élevage :
L'agriculture est une activité humaine extrêmement sensible aux aléas du climat. Des phénomènes climatiques extrêmes tels que les gels hâtifs et tardifs, les pluies excessives et les inondations représentent une sérieuse menace pour la production agricole. Cependant, aucun phénomène n'a été plus dévastateur à grande échelle que la sécheresse en Algérie, qui entraîne des pertes directes sur la production agricole.
Outre la réduction des rendements, les sécheresses prolongées entraînent une multitude d’autres effets comme, la réduction de la pâture et le tarissement des points d'eau d'abreuvement du cheptel. Les conditions de sous alimentation du cheptel accentue sa mortalité surtout s'il est mal structuré.
1.2.7.5. Impact sur la santé humaine:
En réduisant les productions agricoles et animales et donc le taux de couverture des besoins nutritionnels de l'homme, la sécheresse provoque une sous-alimentation qui est la cause d'une faible résistance aux maladies, et d'une mortalité importante notamment chez les enfants et les personnes âgées; par exemple on estime qu'en Inde les famines dues à la sécheresse ont provoqué 1.5 millions de morts. En relation avec l’évolution de la population et la pénurie de la ressource en eau, les maladies à transmission hydriques deviennent un risque majeur.
I.2.8. la sécheresse en Algérie :
Plusieurs travaux sur la pluviométrie de l’Algérie ont été menés depuis le dernier siècle, mais la plupart d’entre eux en font une analyse superficielle sur quelques stations en se basant sur le calcul de la moyenne. Ce n’est qu’on 1946 grâce aux travaux de Seltzer sur le climat de l’Algérie qu’une analyse détaillée sur la pluviométrie est établie.
En Algérie, en considérant les stations du nord A.Demmak et al, (1994) par une méthode comparative des moyennes(1974/1992 par rapport à celle de Chaumont 1913/1963) et à la moyenne de longue durée (1922/1992), ont constaté que l’ampleur du déficit pluviométrique de la dernière période 1974/1992 s’intensifie d’est en ouest. ils mettent en évidence la tendance à la sécheresse des vingt dernières années et font apparaître des sécheresses analogues durant les années 1913 et1940.
Farmer et Wigly (selon Kadi 1992) donnent l’évolution d’un indice de sévérité de la sécheresse sur la même région et relèvent l’occurrence de sécheresse sévères et généralisés durant des années très isolées : 1937, 1961,1970.
Matari et Douguédroit (1993) appliquent une analyse en composantes principales avec rotation Varimax sur deux réseaux et sur deux périodes différentes ; ils ont abouti à une division régionale de l’ouest Algérien pour une analyse spatio-temporelle de la pluviométrie. Les auteurs ont remarqué que la sécheresse des années 40 est principalement due à une baisse de pluie de printemps et que celles des années 80 à une baisse de pluie d’hiver.
20 Meddi et Humbert (2000), a partir d’une étude sur la sécheresse ont constaté qu’un déficit pluviométrique apparaît à partir de 1970, et persiste encore actuellement. Ce déficit génère un grave problème d’ordre économique et social, compte tenu de la pression croissante qui exerce sur la ressource en eau (alimentation en eau potable, irrigation….).
Cette synthèse bibliographique montre l'importance du phénomène étudié et combien la communauté scientifique s'intéresse à la sécheresse, principalement aux indicateurs de sécheresse comme éléments essentiels pour la gestion de la pénurie d'eau . Les risques de sécheresse ainsi que la préparation et l'élaboration des plans d'intervention pour la réduction des impacts potentiels de la sécheresse ont retenu l’attention de plusieurs chercheurs.
CHAPITRE II : ETUDE D’HOMOGENIETE DES DONNEES
II .1. Introduction :
Pour un bassin versant donné ou une région donnée, les stations pluviométriques fournissent des mesures ponctuelles. Elles sont installées dans des conditions propres et forment le réseau d’observation. Les données relatives aux stations sont d'une haute importance pour les statistiques climatiques, la planification, la gestion des ressources et les projets de construction.
La représentativité des précipitations par les mesures est fonction du réseau d'observation. Plus celui-ci est dense, meilleure est l'information et plus l'ensemble des mesures est représentatif de la lame d'eau tombée sur une surface donnée. Cependant le réseau est le résultat d'un compromis entre la précision désirée et les possibilités ou charges d'exploitation. Le réseau devra donc être planifié.
L'hydrologue devra donc faire appel à son expérience de terrain pour planifier un réseau. Il tiendra compte du relief et du type de précipitations (frontales, orographiques, convectives). Il s'assurera également des facilités d'accès, de contrôle et de transmission des informations par télétransmission : téléphone, satellite, etc.. II .2. Contrôle des données : Avant de pouvoir exploiter les données et bien qu’elles soient dans un format adéquat, il importe de contrôler la fiabilité et la précision de ces dernières. Le contrôle de la validité des données d’observation est un travail préalable indispensable à toute analyse correcte malgré les nombreux contrôles manuels intervenant dans la chaîne de traitement des données climatologiques.
Après un contrôle très souvent manuel au niveau de la station les documents sont de nouveau contrôlé au service central. On constate encore des erreurs de nature fort différentes et qui sont susceptibles d’être commises. Elles sont dues au capteur mal entretenu et à des erreurs de transcription des données du carnet d’observation sur les CRQ (compte rendu quotidien) ; Des CRQ sur les TCM (tableaux climatologiques mensuels) ou sur support informatique. Pour les stations bénévoles, il existe par contre un TCM réduit. Il existe deux types d’erreurs :
Les erreurs aléatoires (accidentelles):
21 Elles affectent la précision des données, Ce type d'erreur est dû à des raisons nombreuses et variées, généralement inconnues, affectant différemment chaque mesure individuelle. Ces erreurs étant inévitables, il faut en estimer l'importance afin de pouvoir en tenir compte lors de l'évaluation de l'incertitude finale.
Les erreurs systématiques:
Elles affectent la fiabilité des données, La différence entre la vraie valeur et la valeur mesurée, si elle existe, est alors due à une erreur systématique. L'origine des erreurs systématiques est le plus souvent liée à la calibration de l'appareil de mesure qui n'est pas parfaite ou à un phénomène extérieur qui perturbe la mesure (erreur d'appareillage, changement d'observateur…).
Le contrôle manuel est basé sur l’expérience du correcteur par contre le contrôle automatique à pour but de trier les données en deux catégories :
Données considérées comme correctes. Données considérées comme douteuses.
Il permet aussi de vérifier la concordance des résumés obtenus sur machines avec les résumés rédigés en amont (avant traitement). On considère (03) type de procédure de contrôle: les contrôles de cohérence interne, contrôles de cohérence temporelle et le les contrôles de cohérence spatiale.
2.2.1. Les contrôles de cohérences internes :
Ils ont pour but de déceler les contradictions qui peuvent exister entre plusieurs paramètres d’une même observation.
2.2.2. Les contrôles de cohérences temporelles :
Ils ont pour but de vérifier la vraisemblance des variations dans le temps d’un paramètre météorologique à une station. Ce contrôle temporel n’est possible que pour les éléments ayant une variabilité diurne comme la température.
2.2.3. Les contrôles de cohérences spatiales :
Ils ont pour but de vérifier la vraisemblance des écarts entre les valeurs d’un paramètre mesuré à des stations voisines.
Comme chacun le sait, toute étude climatologique ou hydrologique nécessite des séries de données régulières continues et de longue durée ; l’application des méthodes statistiques sur ces séries impose un certain nombre de conditions entres autres.
Continuité des observations dans le temps. Pérennité des méthodes d’observations.
L’historique du réseau climatique de l’ANRH et de l’ONM montre que la longueur des séries est inversement proportionnelle à leur nombre. Nous ne disposons que de successions de séries de courte durée et ce pour plusieurs raisons dont les plus importantes sont :
Les déplacements de certaines stations. La fermeture de certaines autres. L’implantation récente de nouvelles stations.
22 II.3. choix des stations :
Pour pouvoir sélectionner un réseau de station, nous avons commencé par relever sur l’historique les stations couvrant l’Ouest algérien. Cet historique montre que les premières observations existent depuis 1870 comme par exemple à Oran.
2.3.1. Choix de la période d’étude :
Nous avons été confrontés au choix d’un réseau avant les années 60 ou un réseau généralement différent après 1968. Parce que après 1962 date à laquelle l’Algérie a eu son indépendance la plus part des observateurs et des techniciens qui étaient d’origine européenne ont quitté l’Algérie en masse. Ceci à paralysé le fonctionnement du réseau météorologique dans toute l’Algérie. Donc il fallu atteindre la fin de la décennie soixante pour que le réseau commence à se stabiliser. Pour une raison d’actualisation nous avons opté pour la période 1968-1998.
2.3.2. Choix des stations :
Le volume d’informations pluviométriques recueillies dans cette région est constitué d’une quarantaine de stations réparties de façon plus au moins uniforme. Malheureusement on n’a pas pu retenir que( 23 ) postes qui ont fonctionné sans arrêt depuis 1968. Les stations ont été retenues pour la période 1968 à 1998 soit 30 ans, car malheureusement la plupart des postes retenus en premier lieu ont été soit fermés au cours de la période considéré soit exploités bien après 1968. Deux critères nous ont alors permis de sélectionner les stations choisies. Nous avons retenu seulement les stations possédant une série de données la plus complète possible. Nous avons conservé une répartition géographique de ces stations de manière à couvrir la plus grande superficie de l’Ouest algérien.
En dépit de ces choix, plusieurs stations présentaient quelques lacunes. Les stations retenues sont représentées dans le tableau (annexe 01), et sur la carte de la figure n° 07.
N Mosta Mer Méditerranée Reliz Oran Ferm-b Fergo Ham-B Cheur Masca Bakha Ainte Oued-S Bouhan Ain-Fe Sidi-b Souge Ghaza Fren Telem Ain-ke Saida Maghn Beni-b Sebdo 0 50 km
Figure n ° 7 : localisation des stations retenues.
23 2.3.3. Critique visuel des données disponibles :
Tout d'abord, nous avons délimité notre étude sur les totaux annuels de septembre à mai a cause de deux points :
• La saison d’été, période des vacances de la plus part des observateurs ce qui a engendré top de lacunes dans les séries. • Le cycle végétatif du blé s’étend de septembre à mai.
L'examen visuel des totaux annuels pour la même période 68-98 de toutes les stations montre que quelques séries sont affectées par un manque d'homogénéité ou par des lacunes. Nous citons à titre d'exemple:
La station de Tlemcen :
Présente une différence dans l’ordre de grandeur des observations, donc on a admit, que ces observations n'appartiennent pas à la même station, ce qui implique peut être la provenance des données de deux stations différentes Zenetta et saf-saf..
La station de Ain Fekkan :
Elle possède aussi des données incertaines entre les années 68-71 ; ces trois premières valeurs ont un grand écart par rapport au reste de la série.
La station de Saida :
Présente deux valeurs successives semblables (l'année 87-89) ce qui paraît douteux.
La station de Ain kermes :
Elle présente des lacunes entre les années 68-77. Ces dernières provenant de l’instabilité de fonctionnement de la station entre ces deux années et du changement de site de cette dernière. Bien que cette station soit plus lacunaire que les autres, Sa position géographique dans une zone dégarnie de station, nous a dicte son choix.
2.3.4. Estimation des données manquantes :
On peut estimer les données manquantes ou erronées à une station à partir des valeurs provenant des stations voisines soumises aux mêmes conditions climatiques et situées dans la même zone géographique. Trois méthodes sont proposées pour la restitution des données pluviométriques :
- Remplacer la valeur manquante par celle de la station la plus proche ; - Remplacer la valeur manquante par la moyenne des stations voisines. Cette méthode est utilisée lorsque les précipitations moyennes annuelles de la station à compléter ne diffèrent pas de plus de 10% des précipitations moyennes annuelles aux stations de référence.
- Remplacer la valeur manquante par la méthode de régression. Pour que cette méthode soit efficace, il faut que la régression soit linéaire et que le coefficient de corrélation soit élevé. En ce qui concerne la linéarité, elle peut être vérifiée dès le début à l’aide d’un graphique en portant sur les coordonnées les deux stations à comparer. Ces stations doivent présenter au mois une dizaine de valeurs comme dans une région ou les fluctuations d’amplitudes sont très différentes.
24 Dans notre étude, nous avons utilisé la méthode de régression pour reconstituer les lacunes des stations mentionnées auparavant.
II.4. Etude d’homogénéité des séries :
La question de l’homogénéité ou de la non homogénéité des observations est un problème important, compte tenu des conséquences que peut entraîner l’utilisation de séries non homogènes, considérées en fait comme homogènes. Une série est dite homogène si les observations qui la composent ont été observées de la même façon et sont issues de la même population. Pour les statisticiens, la série de données est dite homogène si les propriétés statistiques de l’erreur de mesure affectant ces données sont restées invariables au cours de la période d’observation.
D’une façon générale les éléments climatiques dans le temps ne se produisent pas de la même façon et la sérié correspondante n’est pas purement stationnaire.
Les causes perturbatrices les plus courantes de l’homogénéité des observations sont :
• Le mauvais état ou la défectuosité d’appareils de mesures. • Un changement d’observateur. • Le déplacement de la station (différences topographiques). • Le changement de type d’appareils, de leurs conditions d’installations (hauteur au-dessus du sol).
L’utilisateur des données doit connaître l’historique des stations d’observations ce qui permettra d’expliquer les causes de l’hétérogénéité lorsqu’elle existe. Cet historique comprend le nom de la station, les coordonnées, les périodes et le personnel d’exploitation et les détails sur son équipement.
Les séries de données de nos stations, comme nous venons de l’évoquer précédemment sont le plus souvent hétérogènes. Ceci, nous a obligé de faire une étude d’homogénéité de ces dernières.
Dans cette optique, nous avons essayé tout d’abord de ne pas soumettre les séries des barrages à cette étude du fait de leur régularité. Les stations concernées sont : Bakhada barrage, barrage Bouhanifia, barrage Cheurfas, barrage Beni-Bahdel, barrage Fergoug ; Ceci nous a été également dicté par le manque de station de référence.
Avant d’aborder l’étude de l’homogénéité de nos séries et donner les résultats nous allons présenter la méthode traitant cette question. Il existe des tests graphiques et numériques comme par exemple :
2.4.1. Le simple cumul :
Le principe consiste à cumuler les valeurs annuelles observées de chaque paramètre à traiter ; une fois que les valeurs sont cumulées, il faut les mettre en ordonnées et le temps en abscisse. A partir de cumuls en fonction du temps on dispose d’un nuage de points, ces derniers fluctuent autour d’une droite. Si on constate une cassure de la droite on conclut que la série correspondante présente une tendance, des observations erronées ou des valeurs exceptionnelles. Lorsque la cassure est nette on peut par simple lecture sur le graphique déterminer l’époque ou s’est manifestée la tendance et contrôler dans les documents les causes de cette tendance.
25 La méthode du simple cumul ne permet pas de différentier dans le cas où l’on observerait une tendance, celle qui est propre à la station (hétérogénéité) d’une tendance climatique. Nous avons relégué ce test de notre étude, pour cette raison.
2.4.2. Le double cumul :
Le principe est le même que celui que nous avons décrit précédemment seulement la droite des cumuls n’est plus obtenue en fonction du temps mais en fonction d’une deuxième station de la même région, qu’on appellera station de référence, cette dernière devra être homogène dès le départ.
La similitude de comportement des deux stations se traduit par un quasi alignement des points représentatifs ; Une déviation de comportement d’une des deux séries (stations) va se traduire par un nouvel alignement le long d’une droite différente de la première. Les stations de référence considérées sont celle des stations de barrage, car les techniciens de l’ANRH confirment l’homogénéité de ces stations. La station d’Oran Es senia est aussi considérée comme une station homogène. Cette méthode est particulièrement utilisée pour tester l’homogénéité et détecter l’époque de la tendance de quelques stations de la région d’étude.
2.4.3. Méthode des résidus (Bois, 1972) :
L’étude de l’homogénéité des séries par la méthode du double cumul est généralement confronté au manque de tests statistiques valables pour préciser la signification des cassures apparentes. P.Bois a suggéré une méthode basée sur le cumul des résidus i . Une rupture peut exister à une certaine date ou entre deux époques si ce cumul est trop grand ; le problème revient à rechercher une courbe de contrôle telle que tout dépassement amène à repousser l’hypothèse d’homogénéité de la série, avec un seuil de confiance choisie ; P.Bois a montré que la courbe de contrôle est une ellipse d’équation :
2 ini )( 1 rsty i y n 1 2
2 ini )( 1 rs Ou y n 1 est la variance des résidus.
Ces résidus étant déterminés par la relation suivante :
sy ryy xx )( ii s i x