Vue sur les vestiges de blockhaus à l’ouest de la plage - Août 2010
Édition PROFIL DE VULNÉRABILITÉ Décem bre 2011 Rapport technique
Commune de RÉTHOVILLE
Face à la RD 226
Face RD 226
Délégation Territoriale de la Manche Service Santé Environnement Sommaire
Contexte ...... 4
PHASE I : État des lieux...... 5
1 Zone de baignade...... 5
1.1 Description de la zone de baignade ...... 5 1.1.1 Fiche d’identité...... 6 1.1.2 Fréquentation de la zone de baignade ...... 6 1.1.3 Information du public relative à la qualité des eaux de baignade...... 7 1.2 Historique du contrôle sanitaire de la qualité des eaux de baignade ...... 7 1.2.1 Les germes témoins de la contamination fécale...... 7 1.2.2 Historique des classements selon la Directive 76/160/CEE...... 8 1.2.3 Simulations des classements selon la nouvelle Directive 2006/7/CEE...... 8 1.2.4 Bilan sur la fermeture de la zone de baignade ...... 9 1.2.5 Complément d’information sur la qualité des eaux de baignade...... 9 1.3 Historique du contrôle sanitaire de la qualité des coquillages...... 10 1.3.1 Zone conchylicole ...... 10 1.3.2 Pêche à pied ...... 10 1.4 Contexte météorologique...... 10 1.4.1 Température de l’eau...... 10 1.4.2 Précipitations...... 10 1.4.3 Courants et marées ...... 11 1.4.4 Vents ...... 12
2 Description de la zone d’influence...... 13
2.1 Démographie ...... 13 2.2 Géologie ...... 14 2.3 Occupation du sol ...... 15 2.4 Réseau hydrographique ...... 15 2.4.1 Les marais de Réthoville et Vrasville...... 16 2.4.2 Les marais de Néville...... 16 2.5 Rejets côtiers...... 17 2.5.1 Les rejets côtiers suivis...... 17
3 Identification des sources potentielles de pollution...... 18
3.1 Les eaux usées domestiques ...... 18 3.1.1 L’assainissement collectif ...... 18 3.1.2 L’assainissement non collectif ...... 21 3.2 Eaux pluviales ...... 22 3.3 Activités agricoles...... 22 3.3.1 Indicateurs “pollutions agricoles” ...... 23 3.4 Activités artisanales et industrielles ...... 26 3.5 Autres sources de pollutions spécifiques...... 26 3.5.1 Port, zone de mouillage ...... 26 3.5.2 Camping, aire de mobile home, camping-car...... 26
׀Profil de vulnérabilité de la plage de Réthoville – Face à la RD 226 2 PHASE II: Diagnostic...... 27
PHASE III: Mesures de gestion et recommandations ...... 28
1 Synthèse sur les facteurs de risques ...... 28
1.1 Rejets côtiers...... 28 1.2 Assainissement ...... 28 1.3 Les eaux pluviales...... 28 1.4 Activité agricole sur la zone d’étude...... 28
2 Recommandations...... 29
Bibliographie...... 30
Sites Internet visités...... 31
Listes des Annexes ...... 31
׀Profil de vulnérabilité de la plage de Réthoville – Face à la RD 226 3 Contexte
La transposition en droit français de la Directive européenne n° 2006/7/CE du 15 février 2006 concerna nt la gestion de la qualité des eaux de baignade est effective depuis la publication du décret n° 2008-990 d u 18 septembre 2008. Les principales dispositions liées à cette évolution réglementaire concernent les modalités de surveillance, de classement et de gestion de la qualité des eaux de baignade. En matière de gestion figurent l’obligation de l’élaboration de “profils de baignade” et la fourniture d’une information adaptée au public.
L’établissement des profils de vulnérabilité des zones de baignade (article. 6 et annexe III de la Directive n°2006/7/CE) doit permettre :
° D’identifier et hiérarchiser les sources de pollution susceptibles d’avoir un impact sur la qualité des eaux de baignade et d’affecter la santé des baigneurs afin de, ° Définir les actions visant à supprimer ces sources de pollution ainsi que les mesures de gestion à mettre en œuvre pour assurer la protection sanitaire de la population pour in fine , ° Prévenir les risques sanitaires et améliorer la qualité des eaux de baignade qui devront atteindre une “qualité suffisante” en 2015 ( Directive n°2006/7/CE).
Le profil de vulnérabilité des eaux de baignade de la plage de Réthoville – Face à la RD 226 a été réalisé sous la maitrise d’ouvrage du Conseil Général de la Manche avec l’appui technique du service Santé- Environnement de la Délégation Territoriale de la Manche de l’Agence Régionale de Santé de Basse- Normandie et a bénéficié d’un soutien financier de l’Agence de l’Eau Seine-Normandie . Partenaire privilégié, l’IFREMER (LERN - Port-en-Bessin) a apporté son savoir-faire et les outils de modélisation hydrodynamique ainsi que son patrimoine de données littorales.
Ont contribué à ce profil en tant que fournisseurs de données et sont ici remerciés :
- le Conseil Général de la Manche - Service Eau / SATESE, - l’Agence de l’Eau Seine-Normandie - Direction Territoriale et Maritime des Rivières de Basse- Normandie et le Service Littoral et Mer de la DEMAA, - la DT de la Manche de l’ARS de Basse-Normandie - Service Santé-Environnement, - l’IFREMER - Laboratoire Environnement Ressource de Normandie (Station de Port-en-Bessin), - la commune de Réthoville, - la Communauté de Communes du Canton de Saint-Pierre-Eglise, - la DREAL de Basse-Normandie – Service Ressources Naturelles, Mer et Paysages, - la DDTM de la Manche, - la DDPP de la Manche, - la DRAAF de Basse-Normandie, - Veolia Eau - Agence Centre et Nord Manche.
׀Profil de vulnérabilité de la plage de Réthoville – Face à la RD 226 4 PHASE I : État des lieux
1 Zone de baignade
1.1 Description de la zone de baignade
Située sur la côte nord-est de la Presqu'Ile du Cotentin, la commune de Réthoville est entourée par les communes littorales de Cosqueville et Néville-sur-Mer (Annexe 1). A l’ouest de la pointe de Néville, la plage, dont l’accès principal se situe face à la RD 226, s’étend sur près de 800 m en bordure des marais de Réthoville (Figure 1).
Nom de la plage: Face à la RD 226 Département: Manche (50) Commune: Réthoville Région: Basse-Normandie
© Google Earth ·
Marais de Secteur de Baignade Réthoville
? Panneau d'affichage des résultats Qualité Baignade r Point de Suivi Baignade
¤ Mouillage
Sources: BD Ortho 2002 (IGN), DT50-ARS BN Échelle - 1:20 000
Figure 1 : Localisation et description de la zone de baignade
(a) (b)
Figure 2 : Plage de Réthoville – Vues prises le 10 août 2010 (a) Vue au nord-ouest– (b) Vue au sud-est
׀Profil de vulnérabilité de la plage de Réthoville – Face à la RD 226 5 1.1.1 Fiche d’identité Données issues de la commune de Réthoville et d’une visite de terrain
Plage
Etendue : la plage de Réthoville s’étale sur environ 800 m de part et d’autre de la RD226 Pente : moyenne Nature de l’estran : sable Équipements sanitaires : néant Poste de secours : non Accessibilité aux animaux : aucune interdiction n’est spécifiée nettoyage manuel assuré par la CC de St-Pierre-Eglise / Association Astre Entretien de la plage : Environnement 3 fois/an (fin mars / fin juin et fin septembre)
Zone rivulaire
Nature : dunes, marais arrière-littoraux, parcelles pâturées Zone de stationnement : non Cale d’accès à l’estran : non
Zone de baignade
Surveillance MNS : baignade non surveillée Maîtres Nageurs Sauveteurs Profondeur : petit fond Saison balnéaire : du 15 juin au 15 septembre Autres usages : - Fréquentation : faible (< à 100 personnes / jour) – source AESN, 2004 Point de contrôle : X = 333 630 et Y = 2 529 240 Coordonnées en Lambert II étendu (en m)
1.1.2 Fréquentation de la zone de baignade Données du Service Santé-Environnement de la DT50-ARS BN / Etude AESN, 2004
La fréquentation de la plage est une information relevée depuis 2001 dans le cadre du suivi de l’état sanitaire des zones de baignade en mer. Plus qualitative que quantitative, cette donnée permet d’avoir une idée sur la fréquentation instantanée de la plage de Réthoville (Tableau 1).
Tableau 1 : Fréquentation instantanée de la plage de Réthoville lors des prélèvements du suivi baignade (période 2001-2010 / plage horaire 10h15-16h05) Fréquentation de la plage Nb valeurs % (Nb personnes sur la plage) Nulle 42 42% Faible (<20 pers) 59 58% Moyenne (20 à 100 pers) 0 0% Forte (> 100 pers) 0 0% Total 101 100%
Ces observations sont à nuancer car les prélèvements sont réalisés en semaine et écartent les week-ends qui restent des jours de forte affluence. D’après une étude menée par l’AESN (AESN, 2004) la plage de Réthoville observerait une fréquentation moyenne inférieure à 100 personnes / jour.
׀Profil de vulnérabilité de la plage de Réthoville – Face à la RD 226 6 1.1.3 Information du public relative à la qualité des eaux de baignade Lancée dès 1995, la campagne de communication entreprise sur le littoral manchois repose sur l’affichage des résultats de la qualité des eaux (panneau) sur le lieu de baignade et sur leur mise en ligne sur Internet. La diffusion de cartes postales, destinées à promouvoir la diffusion de l’information, est venue compléter ces actions de communication à partir de 2007.
Panneau d’affichage
Localisation : Route de la Mer – à 400 de la plage (Figure 1) Visibilité : Visible, mais un peu trop éloigné de la plage Mise à jour : A réception des résultats
Panneau
Figure 3 : Panneau d’affichage des résultats de qualité de la plage de Réthoville - 10 Août 2010
1.2 Historique du contrôle sanitaire de la qualité des eaux de baignade
Données du Service Santé-Environnement de la DT50-ARS BN
La plage de Réthoville fait l’objet d’un contrôle sanitaire de la qualité de ses eaux de baignade depuis plus de vingt ans (localisation du point de prélèvement sur la Figure 1). Les données étudiées dans le cadre du profil se résument à la période 1999-2010.
1.2.1 Les germes témoins de la contamination fécale
1.2.1.1 Escherichia coli
Évolution des [E.coli] E.coli
10000 E.coli N = numération 1999-2010 N ≤ 30 E.coli/100ml Nombre impératif 2 0 30 < N ≤ 100 3 0 100 < N ≤ 250 1000 6 0 250 < N ≤ 500 500 < N ≤ 1000 1000 < N ≤ 2000 N ≥ 2000 Nombre guide 100
Nb total d'analyses 120
10 Seuil de détection Concentrationsen/100ml germes
1
(a) (b)
109 27/05/1999 20/07/1999 18/08/1999 04/07/2000 07/08/2000 05/06/2001 23/07/2001 24/08/2001 02/07/2002 12/08/2002 27/05/2003 19/07/2003 18/08/2003 01/07/2004 02/08/2004 30/05/2005 20/07/2005 25/08/2005 10/07/2006 07/08/2006 30/05/2007 30/07/2007 28/08/2007 03/07/2008 04/08/2008 27/05/2009 27/07/2009 27/08/2009 12/07/2010 16/08/2010
Figure 4 : Répartition (a) et Évolution (b) des concentrations en E.coli entre 1999 et 2010
Depuis 1999, 96 % des concentrations en E.coli enregistrées sur la plage de Réthoville se situent en dessous de la valeur guide fixée par la Directive 76/160/CEE et aucun dépassement du seuil impératif n’a été observé. La plus forte numération (289 E.coli/100ml) a été relevée le 4 août 2008 suite aux pluies intenses de la veille (28,8 mm enregistrés sur la station Météo France de Gonneville).
׀Profil de vulnérabilité de la plage de Réthoville – Face à la RD 226 7 1.2.1.2 Entérocoques intestinaux
Évolution des [Entérocoques intestinaux] Entérocoques
10000 Entérocoques intestinaux N = numération 1999-2010 1 N ≤ 30 Ent/100ml 0 1 30 < N ≤ 100 0 0 6 100 < N ≤ 250 1000 250 < N ≤ 500 500 < N ≤ 1000 1000 < N ≤ 2000 N ≥ 2000 Nombre guide 100
Nb total d'analyses 120
10 Seuil de détection Concentrationsen/100ml germes
1
(a) (b) 112 27/05/1999 20/07/1999 18/08/1999 04/07/2000 07/08/2000 05/06/2001 23/07/2001 24/08/2001 02/07/2002 12/08/2002 27/05/2003 19/07/2003 18/08/2003 01/07/2004 02/08/2004 30/05/2005 20/07/2005 25/08/2005 10/07/2006 07/08/2006 30/05/2007 30/07/2007 28/08/2007 03/07/2008 04/08/2008 27/05/2009 27/07/2009 27/08/2009 12/07/2010 16/08/2010 Figure 5 : Répartition (a) et Évolution (b) des concentrations en Entérocoques intestinaux entre 1999 et 2010
Avec 98% des mesures inférieures au seuil, les Entérocoques intestinaux ne sont pas un facteur pénalisant pour la qualité des eaux de baignade de cette plage (Figure 6).
1.2.2 Historique des classements selon la Directive 76/160/CEE Appliqués jusqu’à la saison 2012, les critères de classement de la qualité des eaux de baignade selon la Directive 76/160/CEE sont rappelés en annexe 2. L’historique des classements montre un niveau de qualité des eaux de baignade très satisfaisant depuis 1999 (Tableau 2).
Tableau 2 : Historique des classements selon la Directive 76/160/CEE
Année 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 Classement 10A 10A 10A 10A 10A 10A 10A 10A 10A 10A 10A 10A NB : 10 A correspond au nombre de mesures prises en compte suivi du classement (A, B, C ou D)
1.2.3 Simulations des classements selon la nouvelle Directive 2006/7/CEE Appliqués à partir de la saison 2013, les critères de classement de la qualité des eaux de baignade selon la nouvelle Directive 2006/7/CEE sont rappelés en annexe 3. Au regard des simulations réalisées (Tableau 3), la qualité des eaux de baignade de la plage de Réthoville serait “excellente” depuis 2002.
Tableau 3 : Simulations des classements selon la nouvelle Directive 2006/7/CEE
Année 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 Saisons prises 1999-2002 2000-2003 2001-2004 2002-2005 2003-2006 2004-2007 2005-2008 2006-2009 2007-2010 en compte Classement (*) Excellente Excellente Excellente Excellente Excellente Excellente Excellente Excellente Excellente (*) Classement calculé sur les résultats de 4 saisons
Alors que l’évolution des percentiles 95 1 pour les Entérocoques intestinaux indique une qualité des eaux de baignade stable (Figure 6), celle pour E.coli connaît une légère dégradation en restant toutefois “excellente” depuis 2002.
1 Voir en Annexe 3.
׀Profil de vulnérabilité de la plage de Réthoville – Face à la RD 226 8 Escherichia coli Entérocoques intestinaux Évolution du Percentile 95 Évolution du Percentile 95 10 000 10 000
1 000 1 000 500 Bonne qualité 250 97 98 200 72 Bonne qualité 100 100 44 34 34 39 34 34 35 38 35 40 40 40 37 34 34
10 10 Qualité excellente Qualité excellente
1 1 1999-2002 2000-2003 2001-2004 2002-2005 2003-2006 2004-2007 2005-2008 2006-2009 2007-2010 1999-2002 2000-2003 2001-2004 2002-2005 2003-2006 2004-2007 2005-2008 2006-2009 2007-2010 Figure 6 : Évolution du percentile 95 pour E.coli et les Entérocoques intestinaux
1.2.4 Bilan sur la fermeture de la zone de baignade Aucune fermeture n’a été déclarée sur la plage de Réthoville.
1.2.5 Complément d’information sur la qualité des eaux de baignade
° Echouage naturel de macroalgues / macrodéchets D’après la commune de Réthoville, la plage ne semble pas être touchée par des échouages naturels d’algues. Réalisé selon le guide de collecte raisonnée des macro-déchets (édité par le CG50), l’entretien de la plage est assuré par la Communauté de Communes du Canton de St-Pierre-Eglise en partenariat avec l’association Astre Environnement.
° Potentiel de prolifération de macroalgues vertes liées à l’eutrophisation Aucune prolifération d’algues vertes n’a été observée sur la plage de Réthoville.
° Potentiel de prolifération phytoplanctonique Suivi REPHY / RHLN assuré par IFREMER-LERN de Port-en-Bessin
Issue des fiches de suivi de la qualité trophique des masses d’eau normandes (Atlas IFREMER, 2007), la Figure 7 renseigne sur le potentiel de prolifération phytoplanctonique de la masse d’eau DCE “HC07” située entre le Cap Lévy et la pointe de Barfleur.
La période productive y débute entre la fin du mois de mars et le début du mois d’avril. Les maxima de biomasse chlorophyllienne sont atteints durant le mois de mai avec des concentrations de l’ordre de 6 à 7 mg.m -3.
Au regard de l’indicateur DCE “Chlorophylle”, cette masse d’eau, et donc la plage de Réthoville, est en très bon état .
Figure 7 : Données de concentrations de chlorophylle. Images satellites produites par la NASA sur la période de 1997/2006 et traitées au moyen de l’algorithme OC5 Ifremer Dynéco/F.Gohin
׀Profil de vulnérabilité de la plage de Réthoville – Face à la RD 226 9 1.3 Historique du contrôle sanitaire de la qualité des coquillages
1.3.1 Zone conchylicole Suivi REMI assuré par IFREMER-LERN de Port-en-Bessin La plage n’est pas une zone d’usage pour la conchyliculture ; aucun suivi n’y est donc réalisé.
1.3.2 Pêche à pied Données du Service Santé-Environnement de la DT50-ARS BN La plage n’est pas une zone d’usage pour la pêche à pied de coquillages ; aucun suivi n’y est donc réalisé.
1.4 Contexte météorologique
1.4.1 Température de l’eau En période estivale, la température de l’eau de surface sur la zone de baignade oscille entre 11 et 20 °C selon les mois et les années (Figure 8a).
Distribution mensuelle - Température de l'eau 23 Moy mensuelle 2009 T (°C) Période estivale 1997-2010 (a) 21 (b) 30 19
17 25 15
20 13
11
15 9
Température mensuelle de surface (°C) surface de mensuelle Température 7
10 5 Juin (n= 18) Juillet (n= 47) Août (n= 44) Sept (n= 13) Janv Févr Mars Avr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc
Figure 8: (a) Distribution mensuelle de la température de l’eau sur la période estivale 1997-2010 (DT50-ARS BN) (b) Distribution mensuelle de la température de l’eau à Querqueville sur la période 2005-2009 (IFREMER-LERN)
Plus à l’ouest, les données issues du réseau RHLN de l’Ifremer (Figure 8b) indiquent au niveau de la digue de Querqueville des températures de surface oscillant entre 7 et 17,5 °C sur l’ensemble de l’année.
1.4.2 Précipitations Données Météo France
Le département de la Manche se situe dans un régime océanique tempéré. Les précipitations annuelles enregistrées sur la station de Gonneville varient entre 720 et 1125 mm sur la période 1999-2010 (Figure 9). Durant la saison estivale (juin à septembre), le cumul des précipitations mensuelles est généralement compris entre 11 et 114 mm sur la même période.
Gonneville (a) Gonneville 1999-2009 (b) 1200 400 1125,4 1106,2 1103,0 1043,4 982,0 989,0 350 1000 946,0 871,6 889,0 821,6 846,0 300 800 718,8 250
600 200
150 400 Précipitations (mm) 100 Précipitations annuelles (mm) 200 50
0 0 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 JFMAMJJASOND
Figure 9 : (a) Évolution annuelle des précipitations (nc : année non complète) – (b) Distribution des précipitations mensuelles sur la station de Gonneville entre 1999 et 2010 (Données Météo France)
׀ Profil de vulnérabilité de la plage de Réthoville – Face à la RD 226 10 L’analyse des précipitations quotidiennes enregistrées sur Gonneville depuis 1999 (Tableau 4) indique que la majorité des précipitations survenues observe un cumul quotidien inférieur à 5 mm. Les fortes averses (supérieures à 20 mm) restent assez rares et cela d’autant plus en période estivale.
Tableau 4 : Intensité des précipitations enregistrées sur la station de Gonneville sur la période 1999-2010 (Données Météo France)
Gonneville 1999-2010 Année complète Période estivale (juin-sept) Intensité des précipitations Nb jours % Nb jours % (mm/jour)
Sans pluie 1712 39,1% 627 42,8%
Entre 0,1 et 5 mm 1892 43,2% 671 45,8% Entre 5 et 10 mm 430 9,8% 107 7,3% Entre 10 et 20 mm 275 6,3% 39 2,7% Entre 20 et 40 mm 70 1,6% 18 1,2% Entre 40 et 60 mm 4 0,1% 2 0,1% Plus de 60 mm 0 0,0% 0 0,0%
Absence de mesure 0 0,0% 0 0,0%
Nb total de jours 4383 100% 1464 100%
1.4.3 Courants et marées Données SHOM et IFREMER (Atlas IFREMER, 2007)
Entre le Cap Lévy et la pointe de Barfleur, le courant alternatif porte à l'est au flot et peut facilement atteindre des vitesses maximales de 4 nœuds (en marée de vives eaux). Au passage de la pointe de Barfleur, il s'oriente sud-est avec des vitesses maximales de 4 à 5 nœuds (en marée de vives eaux) au flot et nord- ouest avec des vitesses similaires au jusant.
D’un point de vue hydrologique, la pointe du cap Lévy constitue une rupture courantologique entre l’ouest et l’est du Nord Cotentin : alors que la circulation résiduelle est orientée d’est en ouest sur tout le nord-ouest Cotentin, elle s’oriente à partir de Fermanville (Cap Lévy) d’ouest en est, et ce jusqu’à la pointe de Barfleur. Cette inversion courantologique ne change en rien le caractère homogène de cette masse d’eau du fait de l’hydrodynamisme très marqué dont elle aussi est le siège.
En effet, d’après la simulation hydrodynamique (Figure 10), les particules lâchées au large de l’Anse de la Mondrée semblent rapidement gagner la pointe de Barfleur suivant une résiduelle très nettement orientée vers l’est.
Figure 10 : Simulations hydrodynamiques issues du modèle Mars – trajectoires de particules (Atlas IFREMER, 2007)
׀ Profil de vulnérabilité de la plage de Réthoville – Face à la RD 226 11 Les marnages (en m) observés sur la zone sont présentés en fonction des coefficients de marée par le Tableau 5. Tableau 5 : Marnages (en m) pour les ports de référence alentours (Données SHOM)
Coeff (45) Coeff (95) Coeff (120) Référence théorique
2,5 5,3 6,7 Cherbourg 2,8 5,3 6,7 Barfleur
1.4.4 Vents Données Météo France et IFREMER
D’après les relevés de Météo France sur la station de la Pointe de la Hague (1999-2009), le Nord Cotentin observe un régime de vents dominants de secteur ouest à sud-ouest sur l’ensemble de l’année comme en saison estivale (Figure 11).
Rose des Rose des vents vents Annuel s Estiva ux
Figure 11 : Rose des vents annuels et estivaux sur la Pointe de la Hague entre 1999 et 2009 (IFREMER, Météo France)
La composante de vent de nord-est à est se rencontre régulièrement en présence d'un anticyclone ou d'une dorsale se prolongeant sur les îles britanniques : au printemps et en été, une telle situation tend à renforcer les régimes de brise qui s'établissent sur la frange littorale septentrionale. Une dernière composante de vent de nord est observée hors période estivale. On relève en moyenne 130 jours de vent fort (rafales supérieures à 16 m/s) à La Hague contre 60 jours à Deauville/Saint Gatien (Atlas IFREMER, 2007). Les vents de secteurs ouest à sud-ouest soufflent en moyenne à 12m/s sur l’année contre 11m/s pour les vents de secteur est à nord-est.
׀ Profil de vulnérabilité de la plage de Réthoville – Face à la RD 226 12 2 Description de la zone d’influence
Les bassins versants des ruisseaux côtiers de Varouville, de St-Benoît et des Bucailles constituent la zone d’influence sur laquelle seront identifiées les sources potentielles de pollution susceptible d’avoir un impact sur la qualité de la zone de baignade de la plage de Réthoville. Ces deux bassins traversent 8 communes : Cosqueville, Réthoville, Néville-sur-Mer, Gouberville, Varouville, Tocqueville et dans une moindre mesure St- Pierre-Eglise et Clitourps (Figure 12).
Échelle 1: 60 000 · Légende r Point de Suivi Baignade Cours d'eau
Ruisseau Bassins versants des ruisseaux Ruisseau de Varouville de Varouville / St-Benoît et des Bucailles de St-Benoît
Communes présentes Ruisseau sur la zone d’influence des Bucailles Clitourps
Cosqueville
Gouberville
Néville-sur-Mer
Réthoville
St-Pierre-Eglise
Tocqueville
Varouville
Sources: BD Topo et BD Ortho 2002 (IGN), DT50-ARS BN, DDTM50, DREAL BN Figure 12 : Localisation de la zone d’influence
2.1 Démographie
Données INSEE et CG50 / Comité Départemental du Tourisme de la Manche (CDT)
La population se répartit inégalement sur le territoire de ces huit communes et reste majoritairement concentrée sur Réthoville, Néville-sur-Mer et Varouville. La population sur ces trois communes qui est restée relativement stable depuis plus de 30 ans (Tableau 6), atteignait, pour chacune d’entre-elles, moins de 300 habitants en 2007 et une densité allant de 38,8 à de 70,2 hab/km².
Tableau 6 : Chiffres clés des recensements de l’INSEE – Statistiques locales (INSEE, 2010)
Réthoville 1968 1975 1982 1990 1999 2007 Population (nb habitants) 100 96 92 128 124 133 - densité moyenne (hab/km²) 29,2 28,0 26,8 37,3 36,2 38,8 Logements (nb de logements) 51 55 58 67 75 77 - Résidences principales 34 37 42 47 53 59 - Résidences secondaires 11 16 12 12 16 15 - Logements vacants 6 2 4 8 6 3
׀ Profil de vulnérabilité de la plage de Réthoville – Face à la RD 226 13 Néville-sur-Mer 1968 1975 1982 1990 1999 2007 Population (nb habitants) 170 148 154 164 169 177 - densité moyenne (hab/km²) 49,1 42,8 44,5 47,4 48,8 51,2 Logements (nb de logements) 79 81 87 101 111 118 - Résidences principales 64 60 62 67 71 80 - Résidences secondaires 9 18 20 21 36 35 - Logements vacants 6 3 5 13 4 3 Varouville 1968 1975 1982 1990 1999 2007 Population (nb habitants) 236 194 215 255 274 294 - densité moyenne (hab/km²) 56,3 46,3 51,3 60,9 65,4 70,2 Logements (nb de logements) 85 89 103 110 117 126 - Résidences principales 74 78 76 87 99 106 - Résidences secondaires 7 8 14 17 11 17 - Logements vacants 4 3 13 6 7 2
Les résidences secondaires ne représentent qu’une faible part des logements (13 à 30% selon les communes) et constituent le principal potentiel d’accueil touristique qui reste extrêmement réduit (374 lits ont été estimés par le CDT de la Manche en 2010 sur ces trois communes).
2.2 Géologie
Données BRGM (Info Terre)
Il est intéressant de connaître la nature des sols présents sur le secteur afin de caractériser leur capacité de saturation (aspect important pour l'évaluation du ruissellement). Les principales formations géologiques rencontrées sur les bassins versants sont présentées sur la Figure 13.
Échelle Légende (Feuille de St-Vaast-la-Hougue) 1: 50 000 · Alluvions modernes (Fz) Limons des plateaux (loess)
Terrasses marines normaniennes Inférieures (Mz), Moyennes (My) et Supérieures (Mx)
Trias consolidé: argiles, sables et galets de la formation d'Eroudeville, silicifiés (conglomérats et arkoses)
Granites de Barfleur, Fermanville, Saint-Vaast (Carbonifère)
Sources: BRGM - Cartes géologiques 1/50 000
Figure 13 : Carte géologique au 1/50 000 e du BRGM (Info Terre)
On y retrouve d’amont en aval des limons lœssiques, des couches de galets de grès et de sables du Trias, du granite de Barfleur et de Fermanville et des terrasses marines normanniennes. On distingue également des dépôts d’alluvions modernes dans le lit des ruisseaux et au niveau des marais arrière-littoraux de Réthoville et de Néville.
׀ Profil de vulnérabilité de la plage de Réthoville – Face à la RD 226 14 2.3 Occupation du sol
Données Union Européenne – SoeS (Corine Land Cover, 2006)
La zone d’étude se caractérise par la domination des prairies et des cultures qui occupent respectivement près de 27 et 63 % du territoire. Le bourg de Réthoville ne représente que 3 % de la superficie totale du secteur étudié.
Échelle Légende 1: 60 000 · Bassins versants des ruisseaux de Varouville / St-Benoît et des Bucailles r Point de Suivi Baignade
Cours d'eau
Occupation du sol
112 : Tissu urbain discontinu
211: Terres arables hors périmètres d'irrigation
231: Prairies
242 : Syst èmes culturaux et parcellaires complexes 411 : Marais intérieurs
Sources: BD Ortho 2002 (IGN), DT50-ARS BN, DREAL BN, BD Carthage, Union européenne – SOeS, Corine Land Cover, 2006
Figure 14 : Occupation du sol sur la zone d’étude
Il est à noter que sur les deux marais arrière-littoraux du secteur, seul celui de Réthoville a été identifié selon la nomenclature Corine Land Cover comme “Marais intérieurs”.
2.4 Réseau hydrographique
Données DREAL BN et SyMEL 2 (Site Internet)
La zone d’étude se caractérise par la présence de marais arrière-littoraux par lesquels transitent les eaux continentales avant de rejoindre le littoral (Figure 15). Ces marais sont apparus à la fin de la dernière glaciation suite à la remontée du niveau marin qui a entraîné la formation d’un cordon dunaire. Les dunes ainsi formées ont progressivement empêché l’écoulement des cours d’eau descendant des bassins versants et entrainé l’inondation d’espaces fortement végétalisés devenus aujourd’hui des marais arrière-littoraux au fond desquels repose une fine couche de tourbe. Aux XIXe et XXe siècles, à des fins agricoles et sanitaires, l’homme a asséché les marais en construisant des tunnels, intitulés nocs ou nôs, qui passent sous la dune et permettent d’évacuer les eaux douces continentales vers la mer. Ces nôs sont généralement équipés d’une porte à flot qui limite la remontée d’eau salée (Figure 15).
2 SyMEL : Syndicat Mixte des "Espaces Littoraux" de la Manche
׀ Profil de vulnérabilité de la plage de Réthoville – Face à la RD 226 15 å Échelle 1: 53 000 · Légende ç Marais r Point de Suivi Baignade de Vrasville Cours d'eau et Réthoville Ruisseau Zones humides Ruisseau de Varouville Marais de St-Benoît de Néville Bassins versants des ruisseaux de Varouville / St-Benoît et des Bucailles
Ruisseau Exutoires des marais des Bucailles arrière-littoraux å Marais de Vrasville et Réthoville ç Marais de Néville
Sources: BD Topo et BD Ortho 2002 (IGN), DT50-ARS BN, DDTM50, DREAL BN, SERAMA, 2010
Figure 15 : Réseau hydrographique sur la zone d’étude
2.4.1 Les marais de Réthoville et Vrasville Situés à l’ouest de la plage, les marais s'étendent sur les communes de Cosqueville et Réthoville sur environ 76,3 ha. Principalement, alimenté par le ruisseau de Varouville, ils se décomposent en deux unités connectées entre-elles : les marais de Vrasville à l’est et les marais de Réthoville à l’ouest (SERAMA, 2010). Les deux marais communiquent avec la mer par le nô situé au milieu des marais de Vrasville (Figure 15) qui assure l’évacuation des eaux douces continentales. D’après le diagnostic mené par SERAMA, il est probable que deux autres nôs aient pu exister : le premier serait situé à la limite communale entre les deux marais et le second à l’est des marais de Réthoville déboucherait à proximité immédiate de la plage. Il est à noter que l’absence d’ouvrage anti-refoulement à l’extrémité du nô autorise des intrusions marines occasionnelles dans les marais. Les deux principales activités exercées sur le marais sont l’agriculture et la chasse. Le pâturage des zones humides par les bovins se déroule de manière extensive sur l’ensemble des marais.
Issus de modèles et d’analyses spatiales portant sur l’ensemble des données disponibles sur le département, les débits caractéristiques à l’exutoire des marais de Réthoville et Néville ont été estimés et validés par le Service Ressources Naturelles, Mer et Paysages (Pôle Hydrologie -H.CAPLET) de la DREAL de Basse-Normandie ( Tableau 7).
2.4.2 Les marais de Néville Situés à l’est de la plage, les marais occupent une superficie d’environ 25 ha. Deux ruisseaux alimentent les marais : le ruisseau de Saint-Benoît qui arrive perpendiculairement au cordon dunaire puis coule vers l’est pour rejoindre les marais et le ruisseau de Bucailles qui traverse le marais des Hommets avant de confluer avec le ruisseau le Saint Benoît au niveau du lieu-dit de l’Isle (Annexe 1). En aval de cette confluence, les écoulements rejoignent le nô à l’est des marais (Figure 15). Comme sur les marais de Réthoville, les deux principales activités exercées sont l’agriculture et la chasse.
׀ Profil de vulnérabilité de la plage de Réthoville – Face à la RD 226 16 Tableau 7 : Caractéristiques générales aux exutoires des marais de Réthoville et Néville
Réthoville Néville Débits Cours d’eau (m 3.s -1) Débit moyen interannuel / module 0,11 0,08 Année complète Débit de crue de retour 5 ans 1,09 0,77 Année complète Débit moyen interannuel 0,05 0,04 Période estivale (juin à sept) Débit de crue de retour 5 ans 0,41 0,29 Période estivale (juin à sept) Bassin Versant (BV) Superficie (km²) 8,1 5,9
2.5 Rejets côtiers
2.5.1 Les rejets côtiers suivis Données CG50 / Service Santé-Environnement de la DT50-ARS BN
Plusieurs petits cours d’eau côtiers transitent par les marais arrière-littoraux de Vrasville/Réthoville et de Néville avant de déboucher de part et d’autre de la plage de Réthoville (Figure 15) : les ruisseaux de Varouville, de St-Benoît et des Bucailles. Aucun d’eux ne fait l’objet de suivi bactériologique tel que celui mené par le service Santé-Environnement de la DT50-ARS BN (Suivi sanitaire des rejets côtiers du département de la Manche).
Toutefois, au regard des excellents résultats observés depuis plus de 10 ans sur la qualité des eaux de baignade de la plage de Réthoville, les apports bactériologiques de ces ruisseaux n’entraînent a priori aucun impact majeur sur la zone d’usage.
׀ Profil de vulnérabilité de la plage de Réthoville – Face à la RD 226 17 3 Identification des sources potentielles de pollution
3.1 Les eaux usées domestiques
Données de la Communauté de Communes du Canton de St-Pierre-Eglise et du CG50 SATESE
3.1.1 L’assainissement collectif Compétente en matière d’assainissement des eaux usées, la Communauté de Communes du Canton de Sainte-Pierre-Eglise a développé des équipements collectifs sur son territoire. Sur la zone d’étude, seuls les hameaux de Bas, les Blons et les Vielles Rues de la commune de Réthoville sont aujourd’hui équipés d’un réseau de collecte, qui est séparatif. Une vue d’ensemble du réseau d’assainissement existant en 2011 est présentée aux Figures 16 et 17.
Échelle 1: 45 000 · Légende Réseau gravitaire Lagune de Réseau de refoulement Réthoville !( Postes de Refoulement