DOSSIER RESSOURCES

historique du collège concevoir, construire, transformer un collège des collèges d'aujourd'hui dans le 92

Dossier réalisé avec le soutien de la DRAC Ile de CAUE 92 - L'Atelier Multimédia, Petit Château 9 rue du Docteur Berger 92330 Sceaux > T : 01 41 87 04 40 > F : 01 46 60 55 88 > ateliermultimedia@caue92. com > www.caue92.com page 3

INTRODUCTION

Beaucoup d’articles sont parus sur l’école et des tranches d’âges à spectre variable, par le lycée : leurs formes architecturales, leurs des catégories sociales diverses, par des dé- histoires, leurs fondements, leurs pédagogies mocratisations successives, par des matières successives… Peu sur le collège que les qui ont connu des évolutions, par des exa- tumultes de son histoire aussi bien législative, mens d’entrée ou de sortie qui sont apparus pédagogique qu’architecturale rendent très pour parfois disparaître très rapidement, par complexe. des systèmes pédagogiques changeants (du cours à la classe)... > Le mot "collège" Le terme collège provient du latin collegium > Le bâtiment public (du préfixe -co qui signifie avec, même et de Espace fondé sur une architecture de type legum, de lex, la loi : «Qui a la même loi») "couvent", il en conserva longtemps les prin- qui désigne au Moyen–Age une association cipes disciplinaires et ségrégatifs aussi bien ou confrérie fonctionnant sur le principe de la dans son fonctionnement et dans ses usages collégialité dont la fonction est d’héberger les que dans son architecture et sa pédagogie. étudiants pauvres. Dans les années 30, il s'appuiera, comme C’est avant tout un lieu de vie communautaire l’ensemble des équipements publics, sur des et religieux avant d’être un lieu d’enseigne- principes hygiéniste. ment. Peu à peu, un enseignement fonda- Il faut attendre principalement la fin du XIX° mental va y être dispensé. Le terme sera siècle mais surtout le XX° siècle, pour que ainsi appliqué aux premiers établissements ces contraintes tant ségrégatives que discipli- secondaires, qui vont se créer entre la petite naires s’assouplissent et donnent naissance à école et l’université. de nouveaux rapports et de nouveaux statuts Disparaissant avec la Révolution, remplacés du lieu, de l’enseignant et de l’élève. en 1802 par les lycées, le "collège" réapparait avec les décrets du 3 août 1963 de la réforme > Lieu d'échange et de représentation Capelle-Fouchet qui créent les collèges d’en- Le collège est un lieu de transition entre la seignement secondaire (CES). petite école et le lycée, un lieu aujourd’hui Puis, en 1975, la réforme Haby institue les commun à tous les élèves, un lieu de forma- collèges uniques, structures qui regroupent tion aussi scolaire qu’individuelle. Le collège les collèges d’enseignement général, les est cet espace social et scolaire fondamental collèges d’enseignements secondaire et les où l’avenir de chacun se joue et où l’identité, premiers cycles des lycées. l’autonomie, se développent et s’affirment. Il est le lieu de l’apprentissage, le lieu de > L'institution l’acquisition des savoirs et des compétences Le collège, en tant qu'institution, n'a donc pas indispensables pour toute formation future. Il connu une histoire linéaire. Il a été défini par est aussi le lieu du passage à l’âge adulte. page 5

SOMMAIRE

> Repères Historiques p.7 Boisseson, Dumas, Vilmorin et Associés Ce dossier a été constitué de manière à four- documents nécessaires à chaque étape mais > Rappel historique : p.9 architectes, p.109 nir des clefs et des ressources pour aborder aussi l’importance de l’élève-citoyen en tant > XIIème-XVème, le Collège au Moyen Age p.9 > Collège Henri Bergson, Garches, Wilmotte l’architecture de son collège. qu’acteur de son environnement, individu ca- > XVIème-XVIIème, la période classique p.15 et Associés architectes, p.113 pable de s’exprimer sur son cadre bâti, d’en > XVIIIème, les écoles centrales de la Conven- > Une première partie historique permet de mesurer les enjeux et d’émettre des besoins tion p.21 > Bibliographie p.118 comprendre comment est né la « forme-col- et des envies afin de permettre à l’espace > 1802-1814, la naissance des lycées sous > Crédits p.119 lège » en parallèle de « l’institution-collège ». d’évoluer et de se transformer pour s’adapter Napoléon p.25 > Remerciements p.121 Elle retrace les valeurs dont a été peu à peu à ses besoins psychologiques, sociaux et cul- > 1815-1890, vers un nouveau modèle archi- investie l’architecture des collèges, du lieu turels et répondre aux impératifs d’un intérêt tectural p.29 de vie communautaire du Moyen-Age au lieu général reconnu par tous. > 1900-1950, généralisation de l'enseigne- d’enseignement, d’éducation et de socialisa- ment secondaire p.41 tion d’aujourd’hui. > Une troisième partie s'intéresse à l'architec- > 1950-1975, vers le collège unique p.47 Chaque grande période historique est abor- ture des collèges contemporains > 1975-1986, la décentralisation p.53 dée sous l’angle de l’évolution de l’institution, Cette partie est évolutive. Elle constituera la > Le collège d'aujourd'hui p. 57 de l’enseignement qui y est prodigué et du base de donnée des collèges du 92. > Et pour demain, quel collège? p.63 statut du collégien, de l’organisation des acti- 5 collèges contemporains sont présentés et vités et des échanges au sein de l’établisse- seront complétés par les dossiers de présen- > Tableau synoptique p.65 ment et de l’écriture architecturale et urbaine tation des collégiens participant à l’opération > Matières enseignées p.67 du bâtiment, représentative d’une culture et MON COLLEGE. d’une société. L’objectif est de montrer des analyses aussi Des exemples de collèges-références du 92 bien objectives que subjectives (sensibles et > Concevoir, construire, transformer un et de viennent illustrer chaque époque. affectives) des collégiens. collège p.69 Une chronologie générale et une chronologie > Construction d'un collège p.71 liée à l'enseignement permettent de contex- > Appropriation et transformation d'un collège tualiser chaque période Ce livret est accompagné d'un second livret p.77 d'outils pédagogiques ; glossaires, fiche-ac- > Une deuxième partie s'intéresse au pro- teur, grille d'analyse, pistes pédagogiques de cessus de conception et de construction d'un prolongement et d'accompagnement, conseils > Des collèges d'aujourd'hui dans le 92 collège mais aussi au processus d'appropria- techniques... p.81 tion et de transformation du collège par ses > Collège Georges Mandel d'Issy-les-Mouli- usagers. neaux, Laura Carducci architecte p.83 Les acteurs et étapes de conception et de > Collège Victor Hugo, Antoine Daudré-Vi- construction d’un collège sont présentés avec gnier architecte p.91 une mise en valeur du rôle des usagers au fur > Collège et Segpa Robert Doisneau, Mon- et mesure des étapes. trouge, Jean-Marc Renard architecte p.101 Cette partie montre le cheminement d’une > Collège Jean-Baptiste Clément, , « idée » à une « réalisation » et des outils et page 7

historique du collège concevoir, construire, transformer un collège des collèges d'aujourd'hui dans le 92 Rappel historique. REPÈRES HISTORIQUES page 9

RAPPEL HISTORIQUE

L’Eglise joue un rôle fondamental dans la répandue. 95% des enfants du Moyen Age naissance de l’école et de l’enseignement. ne la fréquentent pas. Les filles pouvaient C’est le christianisme qui donne nais- aller dans des monastères de femmes où les sance à l’école au Moyen Age. Par son rôle religieuses (les moniales) leurs enseignaient d’unification, elle permet que des individus en plus la couture et la broderie. de toutes les conditions puissent se réunir autour d’un même sujet : Dieu. Elle apporte un système d’idées, un ensemble de raison- nements et fournit une culture, une vision du monde. C’est pour cette raison que la religion chrétienne doit être enseignée car elle exige du chrétien d’être lettré et de savoir penser. L’église a donc été amenée à ouvrir des écoles pour assurer le recrutement du clergé et lui procurer une instruction.

Au début du Moyen Age, la plupart des écoles se trouvaient dans les monastères. Rares sont les laïcs qui sont lettrés. À la fin du VII° siècle, Charlemagne encou- rage la création d’écoles en dehors des mo- nastères, il souhaite qu’un plus grand nombre d’enfants puisse apprendre à lire, à écrire, à compter et à réciter des prières. Les enfants des monastères sont pen- sionnaires. Les élèves des petites écoles apprennent seulement l’essentiel : la lecture, le calcul et parfois l’écriture. Généralement, ils ne sont pas pensionnaires. Les petites écoles sont dirigées par des prêtres qui en principe enseignent gratuitement. Ils accueillent de jeunes enfants destinés à devenir clercs (religieux) et aussi des élèves pauvres ou de futurs commerçants. Les petites écoles ne se sont développées qu’à partir des XI°-XII° siècles, et surtout dans les villes. Mais la fréquentation scolaire n’est pas très XIIème-XVème. REPÈRES HISTORIQUES page 11

ÈME ÈME XII -XV , LE COLLÈGE AU MOYEN-AGE

> Historique autonomie. Les élèves y sont admis jusqu’à L’enseignement secondaire, c’est-à-dire de l’âge de 18 ans. Les écoliers vont au cours formation intermédiaire entre l’enseignement public ou auprès d’un professeur, accompa- lieu de vie communautaire «primaire» et la spécialisation dite «supérieu- gnés du maître, un clerc ou un moine, qui fait re» n’existe pas. L’enseignement «primaire» reprendre ensuite la leçon. Il n’y a pas de lecture de texte et commentaire se fait par des clercs séculiers. professeur ou de régent avant le milieu du Puis l’enseignement supérieur, réservé aux XV° siècle. La pédagogie est fondée sur la élèves admis jusqu'à 18 ans garçons, est dispensé par quatre facultés: lecture de textes et à ses commentaires. celle des arts, de théologie, de droit et de C’est ainsi que naissent au XIII° siècle, les architecture inspirés des couvents médecine. L’enseignement de base dispensé premières institutions destinées à dispen- par la faculté des arts constitue les prémisses ser un enseignement que l’on peut quali- d’un enseignement secondaire. En effet, au fier de secondaire, puisqu’il est distinct de XV° siècle, les étudiants doivent obligatoi- l’enseignement primaire. rement passer par cette faculté pour obtenir Les collèges de l’Université de Paris consti- Le Collège d'Harcourt, gravure par Martinet, coll. Pavillon de l'Arsenal, cliché DUVP l’équivalent de l’actuel baccalauréat ; celle-ci tuent la matrice des collèges d’humanités du ouvrant, ensuite, l’accès à l’une des trois XV° et du XVI° siècle auxquels, en instituant autres facultés. des communautés de boursiers regroupant des étudiants par niveau d’études, ils servi- D’origines géographiques variées, attirés par ront de référence pédagogique. le renom des maîtres de Paris, les étudiants affluent de toutes les provinces et de tous les > Implantation pays. Ils connaissent alors de grandes difficul- Les collèges, lieu de vie communautaire, tés pour se loger à Paris et sont souvent sans s’implantent principalement près de l’Uni- protection, ni aide, ni argent, en butte à tous versité créée vers 1200, dans l’enceinte du les dangers matériaux et moraux d’une gran- cloître de Notre Dame dans les murs de de ville. C’est donc pour venir en aide aux la ville, sur le versant nord de la monta- plus pauvres que des mécènes financent gne Sainte-Geneviève, entre le fleuve et la création des collèges. Dans un premier l’enceinte de Philippe-Auguste, formant un temps, ce sont de simples pensions. Avant ensemble compact d’établissements reliés même d’être un lieu d’enseignement, ce par des ruelles tortueuses et escarpées. sont des lieux de vie communautaire. > Organisation > Enseignement Le principe de fondation d’un collège est le Peu à peu, les étudiants les plus avancés suivant : un fondateur, évêque ou seigneur commencent à y faire répéter les cours, le achète une maison, qu’il transforme en loge- soir, aux jeunes confrères. L’officialisation de ment. Il assure le revenu de l’établissement, cet enseignement donne aux collèges leur nomme un maître, un procureur, un sous- XIIème-XVème. REPÈRES HISTORIQUES page 13 CHRONOLOGIE schéma du collège d'Harcourt, à Paris, RCHITECTURE Education et A le long de l'enceinte de Philippe Auguste XII° : création de l’Université de Paris. 1280 : FONDATION DU COLLÈGE D’HARCOURT.

Générale XI°, XII° et XIII° siècles : les Croisades. 1194- vers 1233 : construction de la cathédrale de Chartres. maître et des chapelains pour l’instruction 1226-1270 : Saint-Louis. Le collège d’Harcourt, Paris (futur lycée St Louis) religieuse et un portier pour la discipline et la 1337-1453 : guerre de Cent ans. Implanté sur la rive gauche de la seine, dans l’enceinte de Phi- surveillance. la France émerge comme nation. lippe Auguste, rue de la Harpe en plein cœur du quartier des écoles L’organisation s’inspire des modèles 1348 : la peste noire décime la moitié de la (actuel quartier latin), il est fondé par Raoul d’Harcourt en 1280 monastiques : idéal de clôture, repas pris population européenne. et achevé par son frère en 1311 pour venir en aide aux écoliers en commun, délibérations et prises de dé- 1412-1431 : Jeanne d’Arc. normands pauvres. cision collectives, hiérarchie des fonctions 1468 : invention de l’imprimerie par Gutenberg. D’origine normande, Raoul d’Harcourt est docteur en droit, grand spécialisées (principal, procureur...). 1492 : découverte de l’Amérique par archidiacre de Rouen et chanoine de l’Eglise de Paris. Christophe Colomb. Il achète plusieurs maisons, les restaure, les transforme en loge- > Architecture ments et fait disposer une cour. Au départ, il s’agit de maisons regroupées, L’établissement est plus une hôtellerie qu’un collège moderne au réorganisées en logements. sens où nous le comprenons aujourd’hui. On y trouve gratuitement Quand ces établissements scolaires le vivre et le couvert. se développent, à la fin du Moyen Age, Le collège s’agrandit, en 1311, jusqu’au fossé de l’enceinte de Phi- leur architecture se confond moins avec lippe Auguste (actuellement rue Monsieur le Prince). l’église qu’avec le couvent ou le cloître Il compte alors 22 étudiants dans les Arts et 12 en théologie. d’un point de vue typologique. Ils adoptent Le règlement intérieur est très strict : code vestimentaire, pas de naturellement le plan fermé des édifices présence féminine, pas de boissons, pas de paroles déshonnê- conventuels, comme le collège Gilles de tes… Trèves à Bar-le-duc. Fondé vers 1571, c’est Au XV° siècle, des régents et des professeurs sont engagés face un imposant quadrilatère composé de plu- à la multiplication des leçons qui se font sous le nom de classes. sieurs édifices disposés à angle droit autour L’établissement devient un véritable lieu d’enseignement. d’une cour intérieure. L’enseignement reste fondé d’abord sur la grammaire et la rhéto- Cette cour n’a gardé aujourd’hui que deux rique malgré un programme ambitieux qui y associe la musique, galeries à balcons desservant l’étage supé- l’arithmétique, l’astronomie… rieur ; elles reposent sur des piliers cannelés De la 8° à la 6° : on y apprend les rudiments de la grammaire à chapiteaux ; les balustrades en pierre sont latine très découpées. L’accès à la cour intérieure De la 6° à la 3° : on s’occupe de la syntaxe se fait par un couloir voûté aux caissons En 4° : on commence la grammaire grecque puis les humanités, sculptés. pour étudier, en 3°, la versification et les grands écrivains classi- ques (Homère, Ovide, Platon). Références et ouvertures La classe dure deux heures en moyenne et il y a environ deux à trois classes par jour. la série des Harry Potter JJ Annaud, Le Nom de la Rose, 1986 XVIème-XVIIème, REPÈRES HISTORIQUES page 15

XVIÈME-XVIIÈME, LA PÉRIODE CLASSIQUE

> Historique d’enseignement destiné aux élites; XVI° siècle D’une part, il propose à travers sa pédagogie association religieuse L’apparition du collège est liée à la mise en et ses normes une certaine internationalisa- place à ce que nous appelons l’enseignement tion de l’enseignement notamment par la naissance de l'enseignement secondaire secondaire. Les collèges d’humanités du XVI° circulation des professeurs entre les collèges. siècle en constituent la forme ancienne. D’autre part, ces collèges peuvent jouer le naissance d'une pédagogie commune ; En regroupant sous un même toit, bour- rôle de pôle territorial scientifique et culturel méthode d'éducation pour la gestion, la contrôle et la siers, internes payants et externes, en leur grâce à un observatoire, une riche bibliothè- codification du temps, de l'espace, du groupe d'élève et de délivrant un enseignement échelonné par que ou à des collections. la conduite et posture de chaque élève niveaux, en plaçant à leur tête un prin- cipal, les collèges d’humanités du XVI° > Enseignement enseignement par classe et par niveau siècle ont inventé une structure complexe Le XVII° siècle : naissance de la pédagogie à l’intérieur de laquelle s’organisent non et de l’organisation de l’espace de la classe enseignement en latin seulement l’enseignement mais aussi, Le XVII° siècle donne naissance à la pour partie, l’éducation de la jeunesse. pédagogie. Il s’agit d’énoncer une méthode Leur avènement transforme en profondeur précise et des procédés détaillés et exacts

Cour du Collège du Plessis-Sorbonne, gravure par Martinet, coll. Pavillon de l'Arsenal, cliché DUVP l’enseignement secondaire avec des princi- d’éducation.Toutes les dimensions de la pes éducatifs nouveaux. pratique éducative sont abordées en fonction du contrôle et de la gestion : groupe-classe, Du XVI° siècle à 1762* temps, espace, conduite et posture de l’élève, Le collège jésuite contenus des savoirs, formation des maîtres * : date d’expulsion des Jésuites de France et soumises à une codification. Au milieu du XVI° siècle, les Jésuites, L’émulation devient une notion importante congrégation catholique, prennent en main la et la classe un système fermé à la réalité formation de l’élite dispensée dans les collè- extérieure. La pédagogie comme pratique ges en créant leurs propres établissements. d’ordre et de contrôle marque le début Ils ouvrent notamment à Paris, vers 1563, le d’une tradition qui se perpétue dans le collège de Clermont, installé dans la cour de temps. Langre sur la rive gauche. Les Frères des Ecoles chrétiennes, commu- Les Jésuites, dont l’enseignement connaît nauté fondée par Jean Baptiste de la Salle, rapidement un vif succès, constituent, exclusivement vouée à l’enseignement, ont sous l’Ancien Régime, la première con- mis en place une formation rigoureuse de grégation enseignante de France. Leur leurs novices : l’enseignement simultané. pédagogie, basée sur l’émulation de l’élève et Les Jésuites se sont également rendus célè- la codification des études, est définie dans le bres par l’excellente formation et la méthode Ratio Studiorum de 1599. données aux membres de leur communauté Le collège jésuite n’est pas seulement un lieu qui se destinaient à l’enseignement. Dans XVIème-XVIIème, REPÈRES HISTORIQUES page 17 CHRONOLOGIE Education L’éducation demeure une prérogative mascu- line et l’éducation supérieure, l’apanage des plus riches. Grand effort de la part des protestants pour dé- velopper l’éducation des masses, souci moral de l’enfance au XVII° siècle. schéma du collège jésuite de la Flèche en 1612 Avènement des collèges : principes éducatifs les deux cas, on a instauré un ordre véritable de l’enseignement : les principaux contribuent nouveaux : respect de l’élève, pratiques des dans les classes : toutes les classes jésuites de diverses manières, matérielles ou symboli- Anciens, émulation, dialogue maître élève. Ils se ressemblent, toutes les classes des Frères ques, à la dynamique urbaine. forment les humanistes qui occuperont les plus Le collège de Clermont (futur lycée Louis-Le-Grand), Paris, des Ecoles chrétiennes aussi. hautes fonctions civiles et ecclésiastiques en 1563-1762 L’enseignement simultané implique que le > Implantation Europe. Le collège de Clermont est le collège jésuite le plus célèbre et le maître, depuis sa tribune, puisse maîtriser Fortement implanté en ville mais pouvant 1599 : Ignace de Loyola, Ratio Studiorum. plus couru dès le XVI° siècle. d’un seul regard tout le groupe. Il implique aussi avoir des dépendances à la campagne, 1706 : Jean-Baptiste de la Salle , conduite des Si la création des collèges de la compagnie de Jésus fut le grand que les élèves ayant les mêmes capaci- le collège jésuite permet de s’interroger sur écoles chrétiennes. événement pédagogique du XVI° siècle, la création du collège des tés soient regroupés. Ils peuvent, grâce à la relation entre espaces urbains et établisse- Jésuites à Paris fut capital. Il donne l’évolution de notre enseigne- l’imprimerie, avoir un exemplaire du même ment scolaire comme le Collège de la Trinité Générale ment pendant deux siècles, de 1563 à 1762, date d’expulsion des livre. Le maître gère le temps, il n’y a aucun de Lyon. XVI°siècle Jésuites. temps mort dans la journée. Il doit aussi Ce collège incarne le modèle du grand col- La révolution copernicienne (Copernic : 1473- Fondé par Guillaume du Prat, évêque de Clermont en 1560, il ferme gérer l’espace : la classe est un lieu fermé lège de l’Ancien Régime. C’est l’un des pôles 1543) ses portes plusieurs fois, du fait des relations tendues entre les pour éviter toute distraction. Les fenêtres stratégiques de la production éditoriale et 1515 : bataille de Marignan. Jésuites et le pouvoir. Il est refondé en 1682 par Louis XIV sous le sont à pas moins de deux mètres du sol. intellectuelle de l’Ordre puisqu’il est l’établis- 1517 : réforme de Luther. nom de Collège Louis-Le-Grand. Au départ, il s’agit d’un séminaire Les places sont assignées précisément. Des sement où se forme les futurs enseignants 1519-1521 : tour du monde en bateau de d’une douzaine et demie d'écoliers pauvres à qui on offre le cou- recommandations concernant l’organisation jésuites. Magellan. vert, le gîte et la vie religieuse. Il est situé rue de la Harpe dans un des lieux apparaissent. Un contrôle des En additionnant les équipements (observa- 1532 : Rabelais : Pantagruel. hôtel épiscopal. corps apparaît : énonciation d’une posture toire, bibliothèque, collections) et les hom- 1534 : Rabelais : le Gargantua. Très rapidement il se transforme en collège d’enseignement et ac- pour écrire, déplacement à l’extérieur de mes, en croisant les réseaux matériels et 1520 : Erasme : l’antibarbaris. cueille jusqu’à 3000 étudiants. Il s’agit essentiellement d’une jeu- la classe en rang, le rang est hiérarchisé immatériels, le collège stimule les pratiques 1529 : Erasme : De pueris. nesse noble, riche ou bourgeoise qui afflue de tout le royaume, des en fonction des élèves, mise en place d’un savantes en ne les réduisant pas à une seule 1572 : Saint Barthélemy. colonies (Canada, Martinique…) et de l’étranger (Irlande, Espagne, véritable système de surveillance. dimension scolaire. Il crée les conditions 1598 : Edit de Nantes. Pologne…). On trouve aussi des moines religieux. Les professeurs Tout l’enseignement se fait en latin même d’un nœud d’échanges. Il occupe à Lyon par sont aussi bien espagnols, italiens, écossais. si on plaide pour l’enseignement du cette monopolisation dans la représentation XVII°siècle Un pensionnat se crée en 1565. français. Un système de compétition se met des savoirs, une place de choix dans l’action Galilée (1564-1642) Vers 1563, un terrain est acquis rue St Jacques : en place entre les élèves fait d’émulation, de savante, pédagogique et social au niveau Descartes (1596-1650)` l’emplacement est idéal : il est suffisamment grand pour envisager récompenses… local (par l’ouverture de bibliothèques dans Molière (1622-1673) une extension future, il est en plein cœur du quartier des écoles. les collèges de la province de Lyon) et fait de 1642 : invention de la machine à calculer par D’est en ouest, la parcelle a une profondeur de 95m et du nord au Les principaux n’ont donc plus seulement Lyon une place de renom à l’international. Blaise Pascal. sud, d’environ 50m. la responsabilité du bon fonctionnement 1685 : révocation de l’Edit de Nantes. Sur le terrain se trouve un ancien hôtel, dit la cour de Langres, matériel et spirituel du collège mais assument > Organisation 1687 : principe de la machine à vapeur à composé de deux corps de logis avec des puits et un jardin. aussi des fonctions pédagogiques : décision Le processus d’édification d’un collège jésuite piston par Denis Papin. Par ailleurs, le collège fait l’acquisition d’une maison des champs du passage dans une classe supérieure, est le suivant : Louis XIV (1638-1715) en 1585 à Issy puis d’un enclos à Gentilly en 1631 qui devient la attention accrue aux problèmes de disci- À la demande d’une ville, la Compagnie de Versailles (1623-1710) propriété des pensionnaires. pline, et surtout recrutement des régents qui Jésus ouvre un collège. Elle passe alors assurent l’enseignement. Leur rôle va au-delà un contrat avec la ville qui doit payer les XVIème-XVIIème, REPÈRES HISTORIQUES page 19

bâtiments neufs, conçus selon les plans des Jésuites. L’enseignement se répartit en six classes. La pédagogie joue sur la Ces derniers fournissent ensuite les ensei- mémoire, l’émulation l’attrait des récompenses plus que le blâme, gnants, rémunérés par la ville. Cette dernière le sentiment de l’honneur. reste totalement exclue de la pédagogie. Il y a ainsi un cahier d’honneur, une hiérarchie dans les bancs (du meilleur élève au moins bon, suivant les disciplines…). On cherche > Architecture à signaler et à révéler les qualités des élèves . Toutefois, le châti- D’un point de vue architectural et typologi- ment existe et on peut risquer l’expulsion. que, les grands collèges jésuites (notam- Le rôle de la surveillance est aussi accru : en plus des surveillants, ment l’actuel lycée Charlemagne à Paris) ne il y a des syndics, des écoliers qui jouent eux-mêmes le rôle de font que suivre le plan traditionnel des surveillant. édifices conventuels déjà adoptés par les Il devient le lycée Louis-Le-Grand au XIX° siècle. établissements d’enseignement à la fin du Moyen Age. Cette typologie n’a rien de spécifique aux éta- blissements scolaires, puisqu’on la retrouve dans des édifices comme la caserne, le cou- vent, l’hôpital ; elle est transposée par la suite aux lycées construits au XIX° siècle. Elle s’organise selon une composition réglée à ailes et pavillons. Le collège possède deux cours. Toutes les salles de classe donnent sur une première cour. D’un seul coup d’œil, le directeur peut voir ce qui s’y passe. Sur la seconde cour donnent la cuisine, le réfectoire, la bibliothè- que : cette cour est réservée aux Jésuites. Au sein du collège, l’économie symbolique des espaces hiérarchise les usages. La distribution interne superpose les grandes salles communes du rez-de-chaussée (ré- D’après Marc Lecoeur et Thomas Vernes, Les Lycées dans la ville, in L’établissement scolaire, des collèges d’humanités à l’enseignement secondaire, XVI°-XX° siècle, mai 2001, n°90, Editions INRP, Paris, 2002. fectoire, chapelle, bibliothèque, salle d’exer- cices…) et les dortoirs (pour les élèves) ou Références et ouvertures cellules (pour les Jésuites) dans les étages.

Rabelais : Pantagruel Rabelais : le Gargantua XVIIIème REPÈRES HISTORIQUES page 21

XVIIIÉME, LES ÉCOLES CENTRALES DE LA CONVENTION

ans, une nouvelle matière, la grammaire > Historique générale, les belles-lettres, l’histoire et la lé- À la veille de la Révolution, l'enseignement gislation à partir de 16 ans. L'accent est porté secondaire demeure principalement aux sur les disciplines scientifiques plus que sur mains de l'Eglise catholique, les Jésuites l'enseignement classique dominé par le latin. ayant été expulsés et les collèges protes- C’est le lieu où l’on doit former de bons tants fermés suite à la révocation de l'Edit de citoyens, capables d’assumer leurs droits enseignement laïque Nantes en 1685. Le 25 octobre 1795, sur ainsi que leurs devoirs de citoyens. Seule proposition de Lakanal, les collèges sont une élite masculine est concernée. formation du citoyen supprimés et remplacés, à Paris, par cinq écoles centrales, au caractère laïque. > Organisation enseignement par discipline Cette régénération du système éducatif ne Les écoles centrales s'installent dans langues anciennes, dessin et histoire naturelle à partir de pouvait en aucun cas être accomplie à l’aide les bâtiments des anciens collèges, eux- 12 ans des collèges. Ni leur fondement clérical, ni mêmes souvent résultats d'extensions et mathématiques, physique et chimie expérimentales à partir la méthode qui y était pratiquée, ne peuvent de réaménagements d'hôtels particuliers ou de 14 ans, être acceptés dans le sillage de la Révolution. d'abbayes, devenus biens nationaux sous la grammaire générale, belles-lettres, histoire et législation à C’est pourquoi on met tous les espoirs dans Révolution à l'exception de l’École Centrale partir de 16 ans. la création d’une nouvelle école. de Seine-et-Oise installée dans le château de Versailles. > Enseignement > Implantation L'enseignement est fondé sur la notion de L'école centrale du Panthéon à Paris, futur cours et non de classe (dans la classe, es- lycée Henri IV, prend place dans les locaux pace fermé, le professeur fait acquérir une de l'abbaye Sainte-Geneviève. culture et des compétences générales: maîtri- Une école centrale est créée pour 300 000 se de l’expression écrite et orale, justesse du habitants. raisonnement, rectitude de la pensée comme Hors Paris, Le principe est d'en fonder une dans les collèges d'humanités). Les élèves et par département. (en Cote d’or : à Dijon, dans leurs parents choisissent les cours suivis et le Cher : à Bourges) combinent ceux-ci librement, les professeurs n'étant tenus par aucun programme national, > Architecture même s'ils les publient en début d'année. Leur architecture est donc celle des collè- ges dans lesquels elles s'installent : plans Des professeurs rétribués par l’Etat ensei- orthogonaux, corps de bâtiments séparés gnent dix disciplines littéraires, techniques par des cours, jardins, façades classiques et scientifiques, organisées en sections ac- sur rue. cessibles respectivement et en théorie : lan- gues anciennes, dessin et histoire naturelle (langues vivantes optionnelles) à partir de 12 ans, mathématiques, physique et chimie ex- périmentales à partir de 14 XVIIIème REPÈRES HISTORIQUES page 23 CHRONOLOGIE Education Avril 1792 : Rapport de Condorcet à la Législa- tive sur un nouveau plan d’instruction publique. 15 septembre 1793 : Suppression de tous les collèges, puisque catholiques, sur tout le territoire de la République. Le 3 brumaire an IV (25/10/1795) : loi Daunou, qui décrète la création des Écoles Centrales destinées à remplacer les Collèges de l’Ancien Régime. À Paris, cinq écoles sont créées. Sur le territoire, une école est créée par département. 1762 : Jean-Jacques Rousseau : l’Emile ou De l’éducation.

Générale XVIII° siècle : siècle dit des Lumières (triomphe de la raison et de la rationalité dans le domaines des sciences, des arts et de la technique). L’homme peut se faire une idée rationnelle du monde indépendamment de la religion.. 1712 : invention de la machine à vapeur par Thomas Newcomen. 1752 : invention du paratonnerre par Benjamin Franklin. 4 juillet 1776 : indépendance des USA. Légende a, institut des Boursiers / Prytanée français ; 1, Ecole centrale des Quatre-Nations ; 1’, Ecole centrale du 14 juillet 1789 : prise de la Bastille. Plessis ; 2, Ecole centrale de la rue Saint-Antoine ; 3, Ecole centrale du Panthéon ; A, Abbaye du Val- 26 août 1789 : déclaration des droits de de-Grâce (1795) ; B, Prieuré de Saint-Martin des Champs (1795 et 1799) ; C, Couvent des Filles de la Conception (1795) ; D, Couvent des Minimes (1795) ; E, Couvent des Capucins (1798). l’homme et du citoyen. D’après Marc Lecoeur et Thomas Vernes, Les Lycées dans la ville, in L’établissement scolaire, des collèges 1789-1795 : Révolution française. d’humanités à l’enseignement secondaire, XVI°-XX° siècle, mai 2001, n°90, Editions INRP, Paris, 2002. 1794 : invention du crayon à mine de graphite par Conté.

Chiffres 1789 : 570 collèges, 66 739 élèves dont 18 165 internes et 48 574 externes 40 000 élèves profitent d’un enseignement gratuit (soit externes, soit boursiers) 1794 : fondation de l’école polytechnique

Références et ouvertures

Jean-Jacques Rousseau, l’Emile ou De l’édu- cation, 1762 1802-1814 REPÈRES HISTORIQUES page 25

1802-1814, LA NAISSANCE DES LYCÉES SOUS NAPOLEON

> Historique le lycée Henri IV ; le lycée Condorcet est im- Succédant aux écoles centrales et aux col- planté sur le site du projet de l'école centrale établissement d'enseignement secon- lèges dont le nom, associé à l’idée d’Ancien de la Chaussée d'Antin (où existait un collège Régime, disparaît, les lycées sont créés par capucin). daire public la loi du 1er mai 1802 par Napoléon Ier qui or- ganise et marque la naissance de l'enseigne- L'enseignement n'a pas évolué et renoue avec emblèmes de la nation sur le bâtiment ment secondaire public. Ceux-ci, aux frais celui des anciens collèges d'humanités à la dif- de l’État, sont destinés à l'enseignement des férence que les sciences et les lettres font jeu retour à l'enseignement par classe lettres et des sciences. égal. Aussi, leur architecture reste adaptée Le contrôle que l’État exerce passe par le biais à la pédagogie pratiquée dans les lycées. réservé à une élite masculine ; des nominations du personnel et de l’inspec- enseignement côuteux donannt accès au bac en parallèle des écoles tion générale des études. Le régime napoléo- > Organisation primaires supérieurs réservés aux classes populaires et qui donne nien exige des fonctionnaires compétents La composition générale des bâtiments exis- accès au brevet général et fidèles. Et c'est principalement pour tants, souvent vétustes et agglomérés sur la assurer et contrôler leur formation que les lycées sont établis. parcelle, n'est pas modifiée. Ce sont des es- paces clos ceints par des ailes bâties sur > Enseignement deux ou trois niveaux, avec des classes au Pour la première fois dans l'histoire de l'en- rez-de-chaussée et des dortoirs à l'étage. seignement secondaire, celui-ci est envi- Le voisinage ruine les efforts des proviseurs Le lycée Louis-Le-Grand, Paris, coll. Pavillon de l'Arsenal, cliché DUVP sagé à l’échelon national. En effet, un plan pour maintenir les pensionnaires à l'écart de d'étude des lycées paraît et prévoit l'installa- la vie civile : des habitations particulières do- tion de 45 établissements en France. minent les cours de récréation, les bâtiments D'un point de vue pédagogique, on revient à la salle de classe, espace tourné vers l'inté- sont parfois partagés avec une autre institution rieur pour la concentration des élèves, donc à publique : musée, bibliothèque... un enseignement par niveau et par âge, carac- Les espaces intérieurs ne subissent pas non téristique des collèges d'humanités. plus en eux-mêmes de véritables modifica- tions ; seule leur nature change comme au ly- > Implantation cée Henri IV, où les caves de l'abbaye servent Quatre lycées sont créés à Paris entre 1803 désormais de cuisine. et 1804. Ils sont tous installés dans d'ancien- nes écoles centrales elles-mêmes installées > Architecture dans d'anciens collèges congréganistes. La typologie architecturale demeure donc Les écoles centrales du Plessis et de la rue de type conventuel, la mise à disposition de Saint-Antoine (anciens collèges jésuites) de- biens nationaux n'entraînant pas, de fait, l'éla- viennent respectivement le lycée Louis-Le- boration d'une nouvelle architecture. La situa- Grand et Charlemagne ; l'école centrale du tion de ces établissements dans la ville est par Panthéon (ancien collège génovéfain) devient conséquent inchangée. 1802-1814 REPÈRES HISTORIQUES page 27 CHRONOLOGIE Education 1er mai 1802 : loi générale sur l'Instruction publique créant les lycées destinés à l'ensei- gnement des lettres et des sciences. Passage d'une domination par les congrégations à une domination d'Etat. Le mot même de « lycée »symbolise la volonté politique de changement, la loi abolissant l’emploi du terme « collège « connoté Ancien d’âge masculine accèdent à l’enseignement Régime. Le véritable changement réside plutôt dans secondaire. Le lycée napoléonien est ré- 1802 : création des classes préparatoires une volonté d'unification de l'enseignement servé aux fils de notables et aux plus méri- scientifiques au sein des lycées (classe de tants (système de bourses), futurs cadres mathématiques spéciale) pour préparer le secondaire considérée comme nécessaire concours d’entrée à Polytechnique. à la formation de l'esprit national. Elle se de la nation. Le reste de la population 17 mars 1808 : la France est divisée en acadé- traduit, en architecture, par la mise en (97% des seuls garçons) est abandonné à mies. Le primaire reste aux mains de l'Eglise. place systématique d'emblèmes napoléo- la médiocrité, au demeurant fort variée, de Le secondaire et le supérieur passent sous le l’offre pédagogique locale. contrôle de l'Etat. Des collèges secondaires niens, puis républicains, encadrant le nom privés existent à côté des lycées d'Etat. du lycée, sculptés sur le fronton de la porte Longtemps, un fossé sépare l’enseigne- schéma du lycée St Louis en 1814 (bâtiments neufs+ d'entrée principale. Au début du XIX° siècle, ment primaire du secondaire. Le premier Générale bâtiments détruits) ce sont les seuls attributs de l'architecture des est destiné aux enfants du peuple et le se- 1790-1810 : première révolution industrielle. bâtiments d'enseignement secondaire. cond à ceux de la bourgeoisie, accueillis dès 1800 : invention de la pile hydro-électrique par Volta . 9 ans dans les « petits lycées ». Néanmoins, 1804 : sacre de Napoléon 1er. Le lycée Saint-Louis, Paris, J.B Guignet, architecte, 1814 il est offert, depuis la loi Guizot de 1833, 1805 : bataille d'Austerlizt. En 1814, le lycée Saint-Louis à Paris est le premier établissement Enseignement primaire et secondaire au dans l’ordre primaire, la possibilité de conti- construit pour sa destination : il est établi sur l'emplacement de XIX° siècle nuer leurs études après le certificat d’études, l'ancien collège d'Harcourt sur des plans de J.B. Guignet. Rien ne Deux types d’établissements d’enseignement soit dans les écoles normales, soit dans les dénote dans sa typologie la fonction de l'édifice : façades sévères, sont juxtaposés dans la France du XIX° siècle écoles primaires supérieures pour les enfants hauteurs uniformes des constructions, distribution des locaux sur : les écoles primaires où vont plus ou moins des classes populaires. La majorité rejoint les quatre faces d'une cour de récréation, cours secondaires reje- longtemps les enfants du peuple, et les éta- le monde du travail avec ou sans certificat tées en périphérie. Il faillit avant même son ouverture être converti blissements secondaires, beaucoup plus ra- d’études. en prison. Ce qui souligne son adaptabilité à différents programmes res, où sont formés les fils de notables.L’ordre tous basés sur une typologie conventuelle. Si la morphologie intro- secondaire, héritière du réseau des collèges Les écoles primaires supérieures ont pour vertie est conservée, le décor s'enrichit et emblématise la gloire de d’Ancien Régime, est très tôt organisé et cen- mission de former l’élite de l’école primaire. l'instruction publique. Les travées des portes d'entrée sont monu- tralisé par la politique napoléonienne. La durée de formation est de quatre années mentalisées par la construction de frontons au niveau de l'étage de et l’élève obtient à l’issue de celle-ci son bre- comble. Ceux-ci surmontent une plaque portant le nom du lycée. Toute société aristocratique réserve son vet général. L'élévation au sommet de la façade de cette plaque, auparavant meilleur enseignement à une élite. La apposée directement au-dessus de la porte, indique clairement France de l’Ancien Régime ne faisait pas L’enseignement secondaire coûteux permet la volonté de concevoir désormais le bâtiment du lycée dans sa exception. Les collèges du XVIII° siècle se de poursuivre jusqu’en terminale et de passer globalité, et de lui forger une identité propre à l'imposer dans la caractérisent par une sur-scolarisation des le bac qui se passe alors en deux parties. ville, comme monument de l'instruction publique. Son image doit se nobles, fils de juristes et de marchands et à Références et ouvertures différencier de celle des constructions banales. Ainsi, le bâtiment l’inverse par la sous-scolarisation des pay- d'enseignement devient-il progressivement au XIX° siècle, par son sans et fils de salariés urbains qui au mieux Le Lycée Louis-Le-Grand, magazine architecture, sa position dans la ville un équipement public doté fréquentent les petites écoles des paroisses. aujourd’hui en France, de Sylvain Roumette, Le dualisme du système construit à la fin du documentaire, 1981 d'une forme sociale et symbolique dans le paysage urbain. Olivier Mergault, Un parisien nommé Jacques XVII° siècle se maintint jusqu’à la fin de la Laurent, documentaire, 1987 : Condorcet Seconde Guerre mondiale. INA : Lycée Condorcet, SEPT JOURS DU MONDE, ORTF - 12/03/1965 - 00h09m23s Entre 1800 et 1880, 2 à 3% de la classe 1815-1890 REPÈRES HISTORIQUES page 29

1815-1890 ; VERS UN NOUVEAU MODÈLE ARCHITECTURAL

> Historique sont recensés dans les lycées désormais La croissance démographique de l'agglomé- collèges royaux de la capitale. ration parisienne, la transformation du pay- Pourtant, moins de 5% des élèves accè- sage urbain parisien et une certaine ouverture dent à l'enseignement secondaire qui ne période de construction intensive : de l'enseignement secondaire entraînent une concerne que les élites puisque payant. augmentation du nombre d'enfants scolarisés ; politique de création d'éta blissements Dans un souci d’amélioration de la formation - création de l'enseignement primaire supérieur gratuit d'enseignement, forts d'une nouvelle iden- des masses, la loi Guizot de 1833 crée le tité architecturale. primaire supérieur gratuit pour l'élite des - ouverture des cours secondaires aux fillles écoles primaires qui ne peut rejoindre le - instruction laïque, gratuite et obligatoire de 7 ans à 13 ans La décennie 1880-1890 voit le lancement lycée. du premier grand programme directeur de Les effectifs scolaires quadruplent entre création de la commission des bâtiments construction de lycées à l’échelon national 1820 et 1876. S'ouvre alors une période par l'administration. de construction intensive pour faire face à des lycées et collèges cette augmentation. établissement de prescriptions architecturalesétablies sur des C'est aussi une période d'affrontement aigu principes hygiénistes, sur des systèmes ségrégatifs et des con- entre les différentes tendances architectura- De 1880 à 1890, une série de mesures légis- traintes disciplinaires les.sur la scène parisienne, les rationalistes latives (obligation scolaire, gratuité, laïcité) s'opposent aux bataillons plus nombreux des vont être prises. architectes formés à l'Ecole des Beaux-Arts et Jules Ferry, ministre de l'Instruction publique création d'une identité architecturale rend l'école obligatoire et laïque de 7 à 13 - le lycée en tant qu'imposant monument urbain respectueux de l'autorité académique. ans. L'instruction morale remplace l'enseigne- - un espace clos refermé sur lui-même Les deux clans sont figés dans des positions ment religieux. La pédagogie repose de plus - un plan en grille pour séparer les différents groupes d'usagers doctrinales définies une génération aupara- en plus sur les sciences. et les différents serices vant, au temps où Viollet-le-Duc proposait - regroupement des différentes cours une analyse fonctionnaliste des programmes L'enseignement secondaire féminin se - classes sur cours et séparées de la rue par un couloir architecturaux et une analyse rationaliste des développe grâce à la loi Camille Sée, en structures constructives, fondées toutes deux 1881. Rappelons que la mixité n'est pas sur l'exemple gothique. d'usage dans les collèges et lycées et que les Le lancement de ce programme directeur femmes, à part les ouvrières lingères et les donne l'occasion d'élaborer, pour les ly- religieuses de l'infirmerie, en sont proscrites. cées, une architecture plus en accord avec Il s'enracine à partir des années 1890. C'est à cette époque qu'ont été fondés les cinq les principes énoncés par la réforme de lycées de jeunes filles, Molière, Fénelon, l'enseignement votée le 2 août 1880. Lamartine, Racine, Victor-Hugo. Ces lycées La même année, la Commission des bâti- recrute les filles de la bourgeoisie industrielle ments, des lycées et collèges est créée. et commerçante surtout chez les familles républicaines et laïques et celles de religion protestante ou israélite comme au Lycée La- > Enseignement martine. Le tutoiement est interdit, l'uniforme En 1809, les lycées devenus impériaux ac- est strict : chignon, tablier noir, robe longue et cueillent 1792 élèves et en 1842, 5273 élèves bottine. 1815-1890 REPÈRES HISTORIQUES page 31 CHRONOLOGIE Education et ARCHITECTURE

1828 : l’Instruction publique devient un ministère à part entière. 28 juin 1833 : loi Guizot : liberté de l'enseigne- ment primaire : chaque commune doit entre- tenir une école primaire ; des écoles primaires supérieures (EPS) sont créées (accessible après le certificat d'études, mais ne permet Par ailleurs, les internats scolaires, inhé- axes, où ils se démarquent des immeubles de pas le passage au lycée, appartenant à l'ordre rents aux lycées français pendant une grande logement par la largeur de leur emprise et les secondaire). Les maîtres doivent être pourvus partie du XIX° siècle traversant une crise ornements de leurs façades. du brevet élémentaire ou supérieur et obtenir profonde et déclinant, l'administration un certificat de moralité. 1836 : premier gymnase à Louis-Le-Grand. cherche à adoucir la vie des pensionnai- Les lycées 1843 : LE CONSEIL ROYAL DE L'INSTRUC- res. En 1882, le comité des bâtiments civils est TION PUBLIQUE PRÉCONISE DANS UN > Implantation chargé d'approuver les projets et d'en élabo- RÈGLEMENT LA CONSTITUTION DE PLAN rer les critères de conception. En 1891, un EN GRILLE POUR PARFAITE LA SÉPARA- Certes, le Premier Empire crée des lycées mais il utilise le patrimoine existant des an- texte réglementaire, sans modèle dessiné TION DES GROUPES DE POPULATION Légende proposé, impose les principes de la nouvelle ET ASSURER L'ÉTANCHÉITÉ DES DIFFÉ- 1, Louis-Le-Grand ; 2, Henri IV ; 3, Charlemagne ; 4, Condorcet ; 5, Saint-Louis ; 6, Michelet ; A, Pensionnat ciens collèges intercalés entre les immeubles RENTS SERVICES. architecture scolaire : il conseille de choisir Parmentier ; B, Prieuré de St Martin des Champs ; C, Maison Sainte-Croix existants. 15 mars 1850 : loi Falloux Il faut attendre environ 1850 et la transfor- un emplacement en centre ville, un accès loi consacrant la liberté de l'enseignement D’après Marc Lecoeur et Thomas Vernes, Les Lycées dans la ville, in L’établissement scolaire, des collèges facile, un terrain ensoleillé, sans mitoyen- d’humanités à l’enseignement secondaire, XVI°-XX° siècle, mai 2001, n°90, Editions INRP, Paris, 2002. mation radicale du paysage urbain secondaire (on a le droit de fonder un établis- parisien pour que s’amorcent de nouvelles neté gênante. sement secondaire avec un certificat de mora- tentatives urbaines et architecturales. lité). Oblige les communes de 800 hab. et plus Les lycées de jeunes filles à entretenir une école primaire de filles. Peu modifié depuis Louis XIV, le centre de la Ils ne vont pas, comme leurs homologues 1858 : UNE CIRCULAIRE MINISTÉRIELLE masculins, s'affirmer comme d'imposants PRÉCISE LES RÈGLES DE SALUBRITÉ À ville est alors embouteillé et malsain. Suite à RESPECTER, AINSI QUE LES DIMENSIONS une épidémie de choléra et à la révolution de monuments urbains participants à DE LA SALLE DE CLASSE (UN MÈTRE 1848, le roi Louis-Philippe accorde à son pré- l'embellissement de la cité. Hormis le lycée CARRÉ ET QUATRE MÈTRES CUBES PAR fet Rambuteau un pouvoir étendu pour en- Molière, ils s'apparentent plus à des de- ÉLÈVE) ET QUELQUES ÉLÉMENTS DESTI- tamer des modifications de Paris. Les trans- meures bourgeoises enchâssées dans NÉS À EN FACILITER LA SURVEILLANCE. des immeubles et ouverts sur des voies 1860 : GUSTAVE ROULAND, MINISTRE DE formations amorcées seront prolongées sous l'influence du Préfet de la Seine, le secondaires. L'INSTRUCTION PUBLIQUE, INSTITUE AU Fénelon et Lamartine sont fondés à partir MINISTÈRE UNE COMMISSION SPÉCIALE baron Haussmann (1809-1891). Son oeuvre COMPOSÉE D'ARCHITECTES, CHARGÉS s'articule autour des réseaux : percements de d'anciens hôtels particuliers dont une partie D'EXAMINER TOUS LES PROJETS DE nombreuses avenues et boulevard pour faci- est conservée. CONSTRUCTION , RÉPARATION, AGRAN- liter la circulation, canalisations en sous-sol Racine est construit sur une parcelle très étri- DISSEMENT ET APPROPRIATION DES quée. Victor-Hugo est coincé entre l'ancienne LYCÉES. d'égouts, de conduites d'eau et de gaz. Des équipements urbains tels que l'éclairage, les Bibliothèque historique de la ville de Paris et 1861 : LA COMMISSION ÉTABLIT UN TEXTE les dépendances du Musée Carnavalet. RÉGLEMENTAIRE EXHAUSTIF DESTINÉ fontaines, parachèvent l'espace public. Des AUX MAÎTRES D'OUVRAGE (LES MUNICIPA- écoles, des hôpitaux, des casernes, des Cet enseignement conserve une organisation LITÉS) COMME AUX MAÎTRES D' prisons sont érigés. La barrière d'octroi qui spécifique jusqu'à l'assimilation à son homo- OEUVRE. CE TEXTE COMPLÈTE LES ceint Paris est supprimée ; une série de com- logue masculin initiée en 1924 par le ministre PRESCRIPTIONS DE 1843. LES INSTRUC- munes périphériques sont annexées à la Com- Léon Bérard. TIONS DE 1881, 1891, 1929 EN REPREN- Légende mune de Paris. Les douze arrondissements DRONT LES GRANDES LIGNES. 1, Louis-Le-Grand ; 2, Henri IV ; 3, Charlemagne ; 4, Condorcet ; 5, Saint-Louis ; 6, Michelet ; 7, Fénelon > Organisation et architecture 1866 : circulaire met en place le certificat sont portés à vingt. 8, Janson-de-Sailly ; 9, Lakanal ; 10, Racine ; 11, Molière ; 12, Buffon ; 13, Voltaire ; 14, Montaigne ; 15, À leur création, les lycées tentent par l'agen- d'étude. Les nouveaux établissements d'enseigne- 10 avril 1867 : loi Victor Duruy permettant aux Lamartine ; 16, Carnot ; 17, Victor-Hugo ; 18, Victor-Duruy ; 19, Jules-Ferry ment secondaires s'implantent dans ces nou- cement même de leurs bâtiments d'échapper aux nuisances urbaines engendrées par une communes d'établir la gratuité totale et obli- D’après Marc Lecoeur et Thomas Vernes, Les Lycées dans la ville, in L’établissement scolaire, des collèges veaux quartiers (16°, 12° arrondissement) de geant les communes de plus de 500 habitants d’humanités à l’enseignement secondaire, XVI°-XX° siècle, mai 2001, n°90, Editions INRP, Paris, 2002. la capitale et sont construits le long de grands telle implantation et de préserver le système 1815-1890 REPÈRES HISTORIQUES page 33 à entretenir une école de filles. 30 octobre 1867 : circulaire organisant des cours secondaires de jeunes filles schéma du collège Arago à Paris

1879 : loi Camille Sée créant les lycées de jeunes filles. 1880 : CRÉATION DE LA COMMISSION DES BÂTIMENTS DES LYCÉES ET DES COLLÈGES. Le collège Chaptal, Paris, Eugène Train, architecte, 1863-1875 ségrégatif requis par le règlement. Les des lycées parisiens au sein du tissu existant Jules Ferry s’entoure de pédagogues, qui Au vu du succès grandissant du collège Chaptal, fondé en 1840, familles des élèves n'ont accès qu'à quelques aura prouvé les préjudices d'une telle im- réfléchissent aux normes et à l’organisation la Ville entreprend au début des années 1860, la construction d'un pièces proches de la rue (parloirs, chapelle, plantation (interception des rayons du soleil des bâtiments. nouveau bâtiment pour 1000 élèves, dont 550 internes. Il est le pre- administration). Les fournisseurs ont une en- et étouffement des cours par les bâtiments 16 juin 1881 : loi Ferry sur la gratuité des mier établissement secondaire neuf bâti à Paris. Conçu par Eugène trée particulière dans une section éloignée du voisins, vues directes sur la cour) et démontré écoles primaires publiques. Train, architecte proche des convictions rationalistes de Viollet-le- bâtiment. Une autre entrée est réservée aux l'intérêt qu'ont les établissements à occu- 28 mars 1882 : loi Ferry rendant l’enseigne- Duc, l'édifice constitue un véritable précurseur de l'architecture sco- externes afin de les maintenir éloignés des per la totalité de leur îlot comme d'autres laire de la Troisième République, plus orienté vers l'enseignement internes. L'espace est clos. édifices communautaires tels que les cou- ment primaire obligatoire et laïque de 7 à 13 La cour est isolée de l'extérieur. Les portes vents, les casernes, les prisons. ans. secondaire moderne que vers le culte des humanités classiques. Trait d'union entre les écoles primaires supérieures et les lycées, il et les fenêtres ferment l'école sur elle-même. 1885 : LOI ÉRIGEANT LES PRINCIPES DE Ce qui est important est ce qui se passe En 1860, Gustave Rouland, ministre de l'ins- L’ARCHITECTURE SCOLAIRE. propose un enseignement moderne, constitué d'un cycle primaire et de six années d'études secondaires dont les trois dernières pré- dans l'école. L'extérieur ne doit pas venir truction publique, instaure une commission 1887 : loi interdisant les châtiments corporels. parent soit au baccalauréat moderne soit aux carrières commercia- perturber l'élève. Les portes et les fenêtres ne composée d'architectes, chargée d'examiner les et à une année de préparation aux grandes écoles. sont que des moyens d’assurer le passage tous les projets de réparation, appropriation Situé à la limite entre quatre arrondissements du nord-ouest pari- d'un flux d'air, de lumière et de personnes. et agrandissement des lycées. Il invite la sien, l'emplacement retenu est un îlot que le nouveau collège oc- Le gymnase fait son apparition au coeur de commission à établir un texte réglementaire cupe dans sa totalité. Reprenant l'organisation traditionnelle des l'établissement. Le préau se systématise : il exhaustif,complétant les prescriptions de édifices conventuels, il distribue chacun des trois collèges (petit, est un espace de transition entre l'intérieur et 1843, destiné aux maîtres d'ouvrage et aux moyen et grand) autour d'une cour d'une géométrie régulière, cer- l'extérieur. maîtres d'oeuvre. née de galeries. Tous trois s'articulent sur un ensemble placé dans Le principe de surveillance des élèves l'axe de la composition, regroupant la chapelle ainsi que les bâti- L'institution scolaire est en quête d'identité. Il est maintenu mais le texte insiste sur de ments de l'administration et des services généraux. faut attendre 1843 pour que soit rédigé un nouvelles considérations comme l'espace, Il utilise une grande diversité de matériaux dans une logique cons- « programme raisonné » et que la fonda- le soleil, l'air. Le terrain envisagé doit être tructive, dont les variations de couleurs et de textures constituent tion de nouveaux établissements se déve- exposé au sud et à l'est, les hauteurs des bâ- l'ornementation de la façade. loppe. C'est sous le règne de Louis-Philippe, timents sont déterminées de leur exposition, au terme de près de trente ans de réflexion de manière à faciliter la ventilation, on élèvera Le Collège Chaptal, Paris, coll. Pavillon de l'Arsenal, cliché DUVP sur les édifices publics soumis à l'approba- en simple épaisseur les bâtiments fréquentés tion du Conseil des bâtiments civils, qu'une par les élèves, on les percera de nombreuses typologie sera préconisée : plans en grille fenêtres de part et d'autre et on ouvrira les pour parfaire la séparation des trois grou- cours de récréation sur un de leurs côtés. Le pes d'âge de population (petits, moyens, choix des matériaux est dicté par un souci grands). Les pensionnaires disposent de d'économie. quartiers distincts où, autour d'une cour, sont Une attention est portée à l'image d'en- Références et ouvertures regroupés leurs salles d'études, dortoirs et semble du bâtiment et à la façon dont il Gérard de Nerval, Les illuminés, 1852 réfectoires. Une quatrième cour réunira les est perçu. Emile Zola, La curée, 1872 salles de classes où se côtoient internes et INA : ENCADRE LOI FALLOUX, JA2 20H, A2 externes ; deux cours sont affectées à la cui- Ces principes restent d'actualité dans les - 15/12/1993 - 00h01m27s sine et l'infirmerie. Les bâtiments, aérés, vas- différents règlements produits jusqu'en tes et faciles d'accès, doivent être éloignés 1929 et conditionnent toute l'architecture d'un environnement immédiat jugé nuisible. scolaire de la fin du XIX° siècle. En effet, année après année, l'enclavement 1815-1890 REPÈRES HISTORIQUES page 35 CHRONOLOGIE Générale. 1813 : invention du vélocipède par Drai. 1821 : invention du moteur électrique par Fa- raday. 1826 : invention de la photographie par Nicéphore Niepce. 1830 : prise d'Alger. 1830 : révolution. 1833-1848 : Rambuteau, Préfet de la Seine. C’est à ce titre qu’il a mis en place les pre- Salle de classe, Lycéé Sophie Germain, Paris, coll. Pavillon de l'Arsenal, cliché DUVP Une étape décisive est franchie avec la cons- à toutes les pièces, comme dans les édifices miers éléments de la transformation de Paris truction des nouveaux collèges Chaptal hospitaliers) et de contraintes disciplinaires qu’ allait mener Haussmann sous le Second (1866-1876) et Rollin (1866-1877). Pour (pouvoir surveiller d'un même point tous les Empire. la première fois à Paris, des établisse- mouvements des individus comme dans 1838 : invention du daguerréotype par Jac- ments d'enseignement secondaire sont l'architecture carcérale) devient un des princi- ques Daguerre. construits ex nihilo sur des îlots quadran- paux caractères des lycées « jules-ferriens ». 1848 : révolution. gulaires dégagés sur toutes leurs faces. Toutefois, il exige d'ouvrir les classes sur la 1849 : invention du béton armé par Joseph Monier. Les établissements deviennent d'imposants voie publique et de les exposer aux nuisances 1859 : reconstruction de Notre-Dame de Paris monuments urbains dont les façades forment de la ville. A la fin du siècle, cet agencement par Viollet le Duc. des remparts et préservent les cours de ré- est abandonné et on revient aux classes 1853-1870 : Le baron Haussmann, a été pré- création de tout contact avec l'extérieur, con- ouvrant sur la cour, le couloir longeant la fet de la Seine du 23 juin 1853 au 5 janvier servant ainsi l'écriture centrale des collèges. rue. Sont préconisés la séparation des servi- 1870. À ce titre, il a dirigé les transformations L'ampleur du parti général, la régularité et la ces, mais aussi le regroupement des cours, de Paris sous le second Empire en élaborant rationalité des distributions, la pondération l'éclairage et l'aération des salles et dortoirs. un vaste plan de rénovation. 1954 : invention de l'ascenseur à frein par des masses, le nombre et l'étendue des Dorénavant, les classes sont séparées de la Elisha Graves Otis. cours, la multiplication des accès s'accordent rue par un couloir. 1871 : la Commune.1872 et 1882 : le pre- parfaitement aux règlements édictés par le Sont fixés également la disposition des dor- mier « vrai » moteur à quatre temps mis au ministère comme aux prescriptions hygié- toirs, des douches, des sanitaires, et des point par deux ingénieurs allemands, Daimler Façade du Lycée Lamartine, pour jeunes filles, Paris, coll. Pavillon de l'Arsenal, cliché DUVP nistes. L'architecture scolaire trouve là ses vestiaires. L'architecture de l'internat se di- (1872) et Benz (1882). premiers chefs d'oeuvres. rige vers des cabines bordées de cloisons 1877 : invention du gramophone par Thomas Ces deux collèges deviennent des arché- voire des chambres individuelles pour les Alva Edison. types qui, grâce à une large diffusion dans plus âgés, substituées au traditionnel dor- 1884 : invention du la poubelle par Poubelle. la presse professionnelle, suscitent d'infinies toirs collectifs. 1884 : invention du porte-plume à réservoir variantes jusqu'à la Première Guerre mon- par Lewis Edson Waterman. diale et concourent au dynamisme de la cité L'architecte Anatole de Baudot, membre 1885 : Louis Pasteur : vaccin contre la rage. et ouvrent la voie à Paris et en banlieue, à de la commission des bâtiments scolaires, 1890-1910 : deuxième révolution industrielle. la fondation, quelques années plus tard, de publie en 1885, « un projet idéal de lycée ». 28 septembre 1895 première projection nouveaux établissements scolaires publics, Auteur du lycée Lakanal de Sceaux, il est à publique du Cinématographe par les frères les collèges municipaux : Colbert (1868), la fois programmateur, concepteur et juge de Lumière. Jean-Baptiste Say (1873) et Arago (1880). l'architecture de l'enseignement secondaire. La même année une loi érige les principes de Chiffres En 1880-1890, de nouvelles solutions la nouvelle architecture scolaire. Paris architecturales sont développées, notam- Les préoccupations d'insertion, de desserte, 1801 : 547 000 habitants ment le recours à des galeries couvertes de qualité d'usage et de fonctionnement y 1852 : 1 000 000 habitants superposées. Leur implantation sur le pour- sont présentes.Le rationalisme de Baudot, 1861 : 1 538 000 habitants tour des cours de récréation, également en bien que critiqué par les architectes respec- usage dans l'architecture hospitalière, impose tueux de l'autorité académique, crée pour les Références et ouvertures d'ouvrir salles de classes et d'études le long lycées une architecture répétitive, économi- de la voie publique. Cet agencement qui que résistante, dans laquelle sont soulignées Alain Fournier, Le grand Meaulnes résulte notamment de la conjonction d'impé- les valeurs liées à la rationalité, à l'efficacité ratifs hygiénistes (donner une double aération et à l'hygiène. 1815-1890 REPÈRES HISTORIQUES page 37

Lycée Michelet, , 1853-1888 partie de ce qui constitue le domaine d’une des deux L’architecte Normand ajoute, entre 1883 et 1888, un Le projet d'établir les lycées à la périphérie des villes coseigneuries de Vanves, celle qui appartient depuis ensemble de bâtiments au sud-est sur 150 mètres, est lié à la médiocrité des conditions d'installation des le 14ème siècle à la famille de Vaudétard d’Issy, édifie un manège, une nouvelle infirmerie, et construit établissements. achetée en 1695 par Monsieur de Montargis ; celui-ci la première piscine scolaire de France (qui possède Cette formule tente de se généraliser au Second décide de se faire construire une nouvelle demeure. une chaufferie). Empire puis sous la Troisième République. A Paris, Son beau-père Jules-Hardouin-Mansart lui donne les Cependant, la politique scolaire de la 3ème République d'innombrables problèmes sont posés par l'insertion plans du château édifié en 1698 ainsi que le dessin reflète les idées du temps : la conception de l’internat dans la ville, la densification du tissu urbain, les bruits du parc. La propriété est vendue en 1717 au prince à la campagne fait place à celle de l’externat à proxi- parasites de la voie publique, la cherté et la rareté des de Condé. Déclaré bien national en 1792, le domaine mité des familles, c’est l’époque de la construction des grands terrains constructibles, la salubrité, les risques est acheté en 1798 par le Prytanée français, ancien grands lycées parisiens. Les effectifs diminuent. Les Le Lycée Michelet, Vanves, cartes postales anciennes, Archives municipales. de subversion des élèves et des professeurs par un collège Louis-le-Grand de Paris. souvenirs d’anciens élèves parlent d’une discipline environnement licencieux. Des voix s'élèvent pour ré- En 1853 est installé à demeure à Vanves la division stricte et d’une ambiance glaciale, mais aussi d’un cer- clamer l'éloignement vers les faubourgs de certaines élémentaire du lycée Louis-le-Grand.. L’expérience est tain esprit de tolérance ! Avant même 1914, l’ouvrage populations : les malades, les vieillards, les lycéens... un succès, il faut s’agrandir. L’architecte Duc ajoute de Dupont-Ferrier montre cependant qu’une grande L'expérience est faite de fonder des lycées ruraux, deux ailes au château et construit un établissement évolution s’est faite ; l’hygiène a gagné du terrain : comme Michelet ou Lakanal à Sceaux. Mais rapide- moderne avec de vastes dortoirs, salles de bains, «un bain chaud et un bain-douche obligatoires par ment, elle demeure exceptionnelle, ne rencontrant gymnase, infirmerie, chapelle et terrains de sport avec semaine», visites médicales régulières, eau purifiée, pas le succès escompté. Les lycées ne doivent pas agrès, de quoi accueillir 400 élèves (1859). Ce lycée brossage des dents, nourriture variée. Un petit caté- être des univers marginaux coupés des réalités de la jardin devient autonome en 1864. chisme (!) hygiène est remis aux élèves. vie civile. Le lycée Michelet occupe aujourd’hui la plus grande 1815-1890 REPÈRES HISTORIQUES page 39

Le lycée Lakanal à Sceaux, Anatole de Baudot, architecte, 1882-1885

Le ministère de l’Instruction publique veut alors édifier un établis- la verdure, les bâtiments des élèves – le long bâtiment Les classes sont ouvertes par de grandes baies. Dans sement modèle par son programme pédagogique mais aussi par des dortoirs (300) orienté Nord-Sud et perpendiculaire- les dortoirs, les deux murs longitudinaux sont percés au son traitement architectural, la qualité de ses aménagements in- ment à lui, quatre ailes de classes déterminant trois cours droit de chaque lit de fenêtre en vis-à-vis. Le rythme serré térieurs. ouvertes sur le parc du lycée. Séparés du secteur des des ouvertures imprime aux façades un caractère pres- Il charge l’architecte Anatole de Baudot, dont c’est la première élèves dans autant de bâtiments isolés, l’administration, que conventuel, austère. commande pour construire ce premier nouvel établissement hors l’infirmerie, la chapelle, les cuisines et les réfectoires. En 1894, Baudot construit le lycée Victor Hugo à Paris, Paris. Baudot reprend la formule traditionnelle de la galerie de premier édifice scolaire et bâtiment public en ciment Baudot, imprégné de l’enseignement de Viollet-le-Duc, voit dans circulation extérieure qui ceint, au rez-de-chaussée, les armé. ce projet l’occasion de mette en pratique ses idées : l’hygiène, le bâtiments principaux et assure une liaison à couvert en- Il choisit un plan en U du fait d’un contexte urbain (en ciment armé et la couleur. tre tous les services. plein marais) étriqué et contraignant. Le lycée sera com- La volonté de l’Etat de transporter hors Paris les lycées d’internes Plus loin dans le parc, il place les aménagements sportifs. posé de trois bâtiments de trois étages en retour d’équer- se manifeste d’abord par le choix du site : neuf hectares pris sur La désarticulation du plan du lycée tranche avec les com- re, en simple profondeur. L’innovation technique se fait la propriété du comte de Trévise à Sceaux, un terrain régulier, en positions fermées des lycées urbains contemporains. par des planchers en ciment armé de grande portée (7/8 légère déclivité, planté d’arbres. Hygiène oblige : les constructions sont en simple épais- m) d’une minceur extrême. L’orientation et le voisinage immédiat du parc du château détermine seur : une largeur uniforme de 7,5 m qui assure la venti- le parti d’implantation du lycée : en haut de la pente, enfermés dans lation des classes et dortoirs.

Le Collège-Lycée Lakanal, Sceaux, cartes postales anciennes, Archives de la Mairie de Sceaux 1900-1950 REPÈRES HISTORIQUES page 41

1900-1950 GENERALISATION DE L'ENSEIGNEMENT SECONDAIRE

> Histoire l'enseignement secondaire devient gratuit. Les lycées hérités du XIX° siècle et construits au début du XX° siècle sont, d'une part, très En 1936, sous l'impulsion de Jean Zay, vite insuffisants et d'autre part, surpeuplés du ministre de l'Education nationale et des enseignement secondaire gratuit fait de la loi sur la gratuité de l'enseignement beaux-arts, la scolarité est portée obliga- secondaire. Ils sont désormais moins élitis- toire jusqu'à 14 ans. Jean Zay va initier un tes d'un point de vue financier et culturel vaste programme de constructions d'écoles scolarité obligatoire jusqu'à 14 ans et surtout les jeunes filles y ont désormais et de lycées. Introduisant pour la première accès même dans des structures réser- fois l'orientation professionnelle, il allège les ouverture du lycée sur l'extérieur vées pour leur éducation. programmes, développe les activités ouvertes Une période de changement s'ouvre aussi sur l'extérieur afin « d'éveiller les aptitudes et le lycée en tant qu'équipement de quartier d'un point de vue pédagogique, dirigeant par la curiosité des élèves ». Il prévoit 5 heures étapes, l'enseignement secondaire vers une hebdomadaires d'éducation physique dont rationnalisme et hygiénisme de l'architecture école unique. 3 en plein air. Les lycées et collèges enre- gistrent alors une vive croissance de leurs > Education effectifs durant les années 30 avec 101000 Après la première Guerre mondiale, les individus en 1929 pour 200000 en 1939. collèges et les lycées bénéficient de condi- Mais l'effectif des écoles primaires supé- tions plus favorables : développement de rieures demeure bien plus élevé que celui l'enseignement secondaire pour les filles, des lycées qui restent pour les enfants de la établissement de la gratuité dans les lycées bourgeoisie. Les passerelles instituées par et collèges entre 1929 et 1931, progrès des l'Etat entre les Ecoles Primaires Supérieures disciplines dites « modernes ». (2 ans après le primaire) et les lycées ne sont L'enseignement secondaire commence destinées qu'à un petit pourcentage. à se réorganiser en fonction de l'ensei- gnement primaire. Le thème de l'école > Implantation Lycée Hélène Boucher, Paris, coll. Pavillon de l'Arsenal, cliché DUVP unique est abordé par les Compagnons de À la veille de la Seconde Guerre mondiale, l’université nouvelle, un groupe d'ensei- Paris compte quatre nouveaux lycées : Ca- gnants de tous les niveaux qui milite au mille Sée (1934), Hélène Boucher (1938), lendemain de la guerre en sa faveur. De Claude Bernard (1938), Jean de la Fontaine plus, quelques difficultés apparaissent à la fin (1938). des années 20. L'évolution démographique a Ces lycées présentent un certain nombre fait chuter le nombre d'élèves entrant en 6ème, de points communs que ce soit du point ce qui pose un réel problème de survie aux de vue de leur programme ou de leur établissement secondaires contraints de ré- mode d'insertion dans la ville. Leur implan- duire leurs exigences scolaires pour totaliser tation ne pose pas de problème car ils sont leur effectif. construits sur de vastes terrains dans un Des mesures sont prises en direction de l'école unique et de la démocratisation de tissu de type HBM (Habitations à Bon Mar- ché), issu du déclassement des fortifications l'enseignement secondaire. En 1931, de Thiers et de la libération des emprises 1900-1950 REPÈRES HISTORIQUES page 43 CHRONOLOGIE Education et ARCHITECTURE 31 mai 1902 : arrêté réformant sur le contenu de l’enseignement secondaire : égalité des sanctions de l’enseignement classique et de l’enseignement moderne (sans le latin) : nouveau plan d’études. Lycée Camille Sée, 1902 : NOUVEAU RÈGLEMENT URBAIN François Le Cœur, industrielles. Cela tend à rééquilibrer les > Architecture DE LA VILLE DE PARIS (rapporteur Louis architecte, 1934 arrondissements périphériques de Paris qui L'exemple parisien du lycée de jeunes filles schéma du lycée Camille Sée à Paris Bonnier). ont peu de structures d'accueil puisque ces Jules Ferry, inauguré en 19l3, vient conclure 1904 : CRÉATION DE LA FONDATION Le lycée Camille Sée a été construit de 1932 à 1934, sur une par- dernières sont principalement concentrées, la période amorcée en 1880 durant laquelle ROTHSCHILD, PRÉCURSEUR EN MATIÈRE tie de l’emplacement de l’ancienne usine à gaz de Vaugirard, terrain en raison de leur histoire, dans le centre de la l'architecture scolaire devint une préoccupa- DE LOGEMENT SOCIAL. donné par la Ville à l’État pour la construction d’un lycée de jeunes capitale. tion majeure pour ses concepteurs. L'archi- 1912 : LOI BONNEVAY, CRÉATION DES filles. La conception de ces lycées est désor- tecte Pierre Paquet a su tout, en maintenant mais liée à la conception des quartiers les conventions du rationalisme, introduire OFFICES PUBLICS D’HABITAT À BON Il est le prototype d’une nouvelle génération d’édifices scolaires dont dont ils constituent un élément majeur. les grands thèmes de la modernité, le béton MARCHÉ (HBM). la conception reste liée aux quartiers et dont ils constituent un atout armé notamment, à la veille de la Première 1915 : CRÉATION DE L’OFFICE PUBLIC DES majeur. > Organisation guerre mondiale. HABITATIONS À BON MARCHÉ (OPHBM) DE Le plan s’organise en fer à cheval autour d’une cour minérale, fermé Les bâtiments deviennent lamelliforme, LA SEINE. par la rotonde d’entrée des professeurs et les locaux administratifs; épousant les contours de l'îlot par souci D'un point de vue architectural, on retrouve 25 mars 1924 : décret identifiant l’enseigne- ceux-ci n’ayant qu’un étage laissent libres l’exposition au midi et la d'économie de la construction, de l'éclai- le rationalisme de Pierre Paquet dans deux ment secondaire féminin à l’enseignement vue sur le square Saint-Lambert, construit à la même époque. Cette rage et de la ventilation. Les circulations grands lycées parisiens des années 30 : masculin. perspective visuelle sur le dehors rompt avec la conception du « ly- se font plus fluides et en façade. La cour Camille Sée dans le XV° arrondissement et 1925 : PLAN VOISIN DE LE CORBUSIER cée-caserne ». Par ailleurs, l’accès des élèves aux collèges, se fait reste encore centrale mais elle commence Hélène Boucher dans le XII° arrondissement. 12 septembre 1925 : décret stipulant que les par le square, par un passage souterrain ménagé sous la rue sépa- à apparaître en périphérie. Les classes sont L'austère construction en béton bouchardé classes élémentaires des lycées et collèges rant le lycée du square. Cette idée anticipe les conceptions contem- orientées sur la cour, le couloir se place le du lycée Camille Sée réalisée par l'architecte long de la façade extérieure. Le plan, d'un François Le Coeur ne retient que la lisibi- suivant le programme des écoles primaires. poraines d’imbrication des équipements. point de vue typologique, évolue peu, d'autant lité de la structure et la parfaite expression C’est un rapprochement entre les ordres Son architecte, François Le Coeur, a fait œuvre de novateur tant du que la réglementation reste similaire à celle des fonctions, version modernisée du lycée primaires et secondaires. point de vue des matériaux utilisés que de la structure du bâtiment mise en place au XIX° siècle. Mais l'expres- de Pierre Paquet, soumise à la tendance 1er octobre 1926 : décret-loi géminant lui-même et de sa composition. En effet le lycée est un des premiers sion est autre et les modes de construc- hygiéniste suscitée au premier Congrès In- certains collèges et certaines écoles primaires grands bâtiments utilisant la technique du béton armé, dont le ton tions nouveaux. ternational d'Architecture Moderne de 1929 supérieures. rose fut obtenu dans la masse en mélangeant au ciment du grès et à l'émergence des techniques nouvelles 1931 : loi de finances sur la gratuité de l’ensei- et des grains de granit rose des Vosges avec du marbre blanc de de construction. Désormais, le béton lisse gnement secondaire. Carrare. remplace la meulière. Cette esthétique sans 1932 : le gouvernement d’Édouard Herriot Quant à l’exiguïté du terrain -5800 m2 c’est-à-dire 3 fois et demie plus ornement, orientée sur l'hygiène et l'ouver- décide de rebaptiser l’instruction publique petit que de coutume- elle amena également François Le Cœur à ture au soleil se retrouve notamment dans le «éducation nationale». trouver une solution originale : puisque le lycée ne pouvait s’étendre groupe scolaire Karl Marx de d'André Lurcat. Celui-ci autorise un volume de cons- 1er septembre 1933 / Arrêté instituant un en surface, il grimperait en hauteur (huit niveaux du 3ème sous-sol truction important au nom de la recherche examen d’entrée en sixième. au 5ème étage) et l’on installerait pour les déplacements des élèves, d'une plasticité pittoresque de la rue qui 1934 : ADOPTION DU PLAN PROST D’AMÉ- des escaliers roulants et des ascenseurs pour les professeurs. Les devrait contrecarrer la monotonie engendrée NAGEMENT DE LA RÉGION PARISIENNE classes donnent sur la cour et sont accessibles à partir des galeries, par les normes haussmanniennes. Il devient 9 août 1936 : Jean Zay, ministre de l’Education éclairées par de grandes fenêtres, large salle des pas perdus con- alors possible de réaliser au-dessus des cor- nationale. tinue servant de lieux de récréations. Leur largeur est supérieure à niches tout un développement du bâti mêlant Loi prolongeant la scolarité obligatoire de 13 celle des classes. Les terrasses de l’édifice sont accessibles pour la terrasses, toitures et effets expressifs de ans jusqu’à 14 ans. gymnastique. cheminées. 1939 : L’AUTOROUTE DE L’OUEST EST Le Lycée de jeunes filles Camille Sée, collection photographique, fonds du lycée. 1900-1950 REPÈRES HISTORIQUES page 45 INAUGURÉ. 15 août 1941 : loi Carcopino transformant les EPS en collèges modernes et supprimant la Lycée Marie-Curie, Sceaux, Emile Brunet, architecte, 1924- gratuité du secondaire. L’ordre primaire et 1936 Les bâtiments sont organisés selon la forme et la Les sanitaires sont intégrés aux bâtiments. l’ordre secondaire sont ainsi supprimés. pente du terrain. Leur plan en peigne est largement La structure du bâtiment est en béton. L’élément es- 1944 : CRÉATION DU MINISTÈRE DE LA En 1929-30, la ville de Sceaux acquiert un terrain situé au centre ouvert vers le parc de Sceaux au sud. Des jeux de sentiel de la décoration provient de la variété des tons RECONSTRUCTION ET DE L’URBANISME. de la ville (actuelles rues Emile-Morel et Constant-Pilate). Ce terrain terrasses et de cours intérieures sur deux niveaux ré- et des matériaux de construction : la brique de Monte- 28 janvier 1945 : ordonnance rétablissant la de 18 873m2 est cédé à l’Etat qui confie en 1932 la construction vèle des espaces de récréation en plein air, propices à rau pour les parements intérieurs et extérieurs, la tuile gratuité de l’enseignement secondaire. d’un lycée de jeunes filles à l’architecte Emile Brunet, ancien élève l’épanouissement. Un large escalier donne accès à la plate de Bourgogne pour les couvertures, les damiers 3 mars 1945 : ordonnance supprimant les d’Anatole de Baudot. cour intérieure, réservée à la détente et aux activités de brique de Caen dans les parloirs, les couloirs, les classes élémentaires des lycées. Un pas de Le parti pris du lycée abandonne d’emblée les principes les prin- sportives. réfectoires. Emile Brunet va s’entourer d’artistes tels plus est franchi vers l’école unique. cipes désuets de « l’école à la caserne ». L’architecte conçoit un Les espaces sont organisés de façon rationnelle, avec que le peintre verrier Labouret, le maître ferronnier 1947 : création du BEPC. bâtiment aux formes nouvelles, baigné de lumière, fonctionnel pour un parti pris de séparation des activités : Raymond Subes…pour parachever son œuvre. Générale 1200 élèves, 800 demi-pensionnaires et 400 externes en suivant -l’administration, la direction et les appartements au Le lycée Marie-Curie ouvre ses portes le 18 octobre 1901 : inauguration de la ligne du « métropo- les principes éducatifs du ministre de l’Education nationale et des cœur du bâtiment central, 1936. litain ». beaux-arts, Jean Zay. -les salles de classe réparties sur les ailes, 1905-1934 : usine Renault à Boulogne -mes laboratoires de chimie et les salles de dessin Billancourt. éclairées par un brisis de béton translucide aux étages 1903 : les frères Wright : pionniers de l’aviation supérieurs de l’aile est, 1911 : Pierre et Marie Curie reçoivent le prix -les classes enfantines ouvertes sur un jardin latéral Nobel de chimie. au rez-de-chaussée de l’aile ouest, 1914-1918 : Première Guerre mondiale. les cuisines et les offices abrités dans un bâtiment in- 1917 : Révolution russe. dépendant. 1927 : Première traversée de l’Atlantique en avion par C. Lindbergh. Le Lycée Marie-Curie, Sceaux, la façade sur rue, carte postale ancienne, Archives municipales de Sceaux 1929 : montée du nazisme en Allemagne, Italie Fasciste. 1929 : crack boursier. 1933 : Hitler, chancelier de l’Allemagne. 1936 : Loi sur l’instauration des congés payés. Le Lycée Marie-Curie, Sceaux, la cour, carte postale ancienne, Archives municipales de Sceaux Loi sur les 40 heures de travail hebdomadaire. 1939-1945 : Seconde Guerre mondiale. Le Lycée Marie-Curie, Sceaux, les arcades intérieures, carte postale ancienne, 1940 : création des studios de cinéma à Archives municipales de Sceaux Boulogne. 1945 : Hiroshima/Nagasaki, la bombe atomique. 1946 : droit de vote des femmes en France.

Références et ouvertures Colette, Claudine à l’école, 1900 Jean Vigo, Zéro de conduite, 1933 Christian-Jacques, Les disparus de Saint-Agil, 1938 Jean Berlon, Amours, délices et orgues, 1947 Jean Faurez, La vie en rose, 1947 Louis Malle, Au revoir les enfants, 1987 1950-1975 REPÈRES HISTORIQUES page 47

1950-1975 VERS LE COLLÈGE UNIQUE

turelles et sportives). Des lieux nouveaux vont > Histoire apparaître : les foyers, les clubs, les ateliers Liée à la prolongation de l’enseignement divers. forte augmentation des effectifs scolaires obligatoire jusqu’à l’âge de 16 ans en C'est dans ce cadre que le collège unique 1959, et à la vague démographique de naît en 1975 avec la loi Haby qui crée un modernisation et démocratisation du l’après-guerre et aux nouveaux besoins tronc commun pour l'ensemble des élèves liés à la croissance, on assiste à une poli- du primaire au collège, son but étant offrir tique de modernisation et de démocratisa- un enseignement identique afin d’élargir et de système éducatif tion du système éducatif et à une véritable démocratiser l’accès à l’éducation. L’hétérogé- explosion des effectifs scolaires dans le néité des classes est établie. Le diplôme na- création du CES puis du collège unique secondaire. (474 500 individus en 1959/60, tional du Brevet des collèges sanctionne la tronc commun pour l'ensemble des élèves du primaire au collège 789 300 en 1963/64, soit une augmentation formation acquise. Le collège unique unifie de 66%). les sections devenant indifférenciées de la construction intensive selon des modè- Face à cet afflux, l'État met en place, en 6° à la 3°. 1952, une organisation centralisée de la les normés commande : modes de financement, pré- > Implantation vision annuelle, organisation de la carte À Paris mutations pédagogiques scolaire, et surtout rationalisation des La restructuration et la rénovation de certains travail en équipe, développement des activités culturelles techniques de construction et industriali- quartiers parisiens comme le XIII° arrondisse- sation massive. ments vont augmenter le nombre d'établisse- ments construits afin d'équiper les nouveaux > Education ensembles de logements. La réforme Carcopino de 1941 transforme les EPS en collège moderne et les intègre de > Organisation fait à l’enseignement secondaire. L’objectif Jusque-là les règlements se rapportaient à de cette intégration des EPS est de conduire l'usage de l'édifice, donnant la liste des lieux les enfants issus de ces EPS jusqu’au bac nécessaires, de la cour à la classe, et préci- auquel ils peuvent désormais prétendre. En sant leur place au sein de l'édifice, leur sur- 1963, après diverses et nombreuses éta- face et leur éclairage. Mais ils laissaient toute pes, le collège d’enseignement secondaire latitude au concepteur pour l'organisation est créé. précise du plan et le mode de construction. Dans les années 60 et 70 surtout, en pleine Même si des types se sont constitués, chacun expansion des effectifs scolaires, d'efferves- restait libre de ses références et ces types ont cence pédagogique et d'optimisme éducatif, évolué de la fin du XIX° siècle à l'entre-deux- la salle de classe et le modèle d'apprentis- guerres. sage qu'elle sous-tend, c'est-à-dire essen- tiellement le cours magistral, sont l'objet de Or, par la circulaire du 1er septembre 1952 vives critiques. On va modifier la disposition qui concerne tous les établissements sco- intérieure des classes et proner des muta- laires, le ministère de l'Education nationa- tions pédagogiques (travail en équipe ou en le s'immisce dans la conception même des autonomie, développement des activités cul- édifices, exigeant que leurs plans soient 1950-1975 REPÈRES HISTORIQUES page 49 CHRONOLOGIE Education et ARCHITECTURE 1ER SEPTEMBRE 1952 : CIRCULAIRE QUI CONCERNE TOUS LES ÉTABLISSEMENTS SCOLAIRES, LE MINISTÈRE DE L’EDU- CATION NATIONALE S’IMMISCE DANS LA CONCEPTION MÊME DES ÉDIFICES, EXIGEANT QUE LEURS PLANS SOIENT RÉGLÉS PAR UNE TRAME DE 1.75 M. « L’UNIFICATION GÉNÉRALE DES DIMEN- SIONS PERMETTRA UNE ÉCONOMIE, EN réglés sur une trame modulaire de 1.75m de longs couloirs certes plus étroits puisque RENDANT POSSIBLE L’INDUSTRIALISA- déclinée à l'infini, appliquée dans les deux soumis à la trame de 1.75m, qui distribuent TION DE LA PRODUCTION D’ÉLÉMENTS DE CONSTRUCTION. » plans orthogonaux. Le plan masse explo- dorénavant des salles de part et d'autre. 1957 : loi pour la mixité. se. Les bâtiments ne sont plus assignés 1957 : LOI-CADRE POSANT LE PRINCIPES à la constitution des limites du territoire > Architecture DES ZONES À URBANISER EN PRIORITÉ et la séparation des fonctions oriente leur Le côté cellulaire est exacerbé par la rigi- (ZUP). 6 janvier 1959 : ordonnance prolongeant la programmation. Des éléments de nature dité de la trame. Les surfaces et les volumes scolarité obligatoire jusqu’à 16 ans. différentes comme les classes, les cuisines, s'unifient. L'architecture devient monotone, décret créant les Collèges d’Enseignement les dortoirs se juxtaposent, se superposent. sans réelle expression du programme mais Général (CEG), les Collèges d’Enseignement les délais de construction, contrainte première Technique (CET), issus de l’ordre primaire (les enseignants sont des instituteurs) et les lycées Selon le ministère, « l'unification générale avec le coût, sont records. Trois mois sont techniques. Lycée Honoré de Balzac, Paris, coll. Pavillon de l'Arsenal, cliché DUVP des dimensions permettra une économie, nécessaires à l'assemblage d'un collège, 2 août 1960 : loi créant les collèges et lycées en rendant possible l'industrialisation de comme Bergson à Paris, longue barre éti- agricoles publics. la production d'éléments de construc- rée préfabriquée selon une trame de 1,75 3 août 1963 : réforme Fouchet (Christian Fou- Lycée Gabriel Faure, Paris, coll. Pavillon de l'Arsenal, cliché DUVP chet, ministre de l’Education nationale). Elle a tion. » m en 1958, date à laquelle le ministère de pour but de créer des collèges d’enseignement Conçue de manière explicite pour diminuer l'Education nationale devient le premier secondaire avec trois filières (collège d’ensei- les coûts de construction grâce à la préfabri- ministère constructeur et normalisateur, gnement générale, secondaire et publique). cation des édifices et leur production en série, avec la grande préfabrication des CES 1963 : création du Collège d’Enseignement Secondaire (CES). cette mesure n'a pas eu l'effet escompté. 300, 600, 900 (élèves). Les effectifs se cessent d’augmenter depuis Le travail de conception a été réduit à l'as- La construction métallique reste minoritaire 1957. Ils passent de 474500 individus en semblage de corps de bâtiment linéaires face aux panneaux de béton et aux structures 1959/60 à 789300 individus en 1963/64, soit tels qu'ils étaient définis dans les schémas apparentes en poteaux de béton armé et au une augmentation de 66% en 4 ans. 1965 : SCHÉMA DIRECTEUR D’AMÉNAGE- et les plans se sont pliés aux schémas-types remplissage préfabriqué. MENT ET D’URBANISME DE LA RÉGION dont la publication a accompagné la circu- PARISIENNE. laire. À la même époque, quelques architectures 1973 : création des Centres de documentation L'imposition de la trame ne change rien à scolaires prototypes sont réalisées mais elles et d’information dans lesétablissements scolai- res.établissements scolaires. la distribution qui reste le modèle du XIX° ne connaissent pas de réel développement. 1973 : bouclage du périphérique de Paris. siècle. Henri Prouvé, sur une étude de son père, 1974 : 1 COLLÈGE PAR JOUR CONSTRUIT En 1880, la classe était l'élément essentiel, réalise deux écoles en aluminium. EN FRANCE. de forme « rectangulaire », telle que chaque De même, quelques architectures scolaires élève dispose d'une surface de 1,25 à 1,50m2 et d'un volume de 5m3. mobiles apparaissent : l'architecte Felix En 1952, elle reste rectangulaire et la surface Bruneau, présente au salon des artistes dé- par élève oscille autour de 1,50m2.(2,8m2 coratifs en 1954 au Grand Palais une classe mobile pour quarante élèves. aux USA, 1,68m2 en Grande-Bretagne) soit Sur une autre typologie, Robert Camelot 56m2. construit des écoles rondes avec un noyau Ces classes sont toujours desservies par central notamment à Sarcelle. 1950-1975 REPÈRES HISTORIQUES page 51 11 juillet 1975 : Loi Haby dite du collège unique, appliquée en 1977. Rend la mixité obligatoire. Tronc commun de formation : du cours prépa- ratoire à la 3°. Les classes, par la loi, n’auront jamais plus de 24 élèves.

Générale schéma du collège André Doucet, , 1972 1950 : invention de la télévision couleur par Peter Goldmark. Collège André Doucet, Nanterre, 1972, architecte ? Dès les années 60, l’architecte André Gutton 25 mars 1957 : Traités de Rome instituant un conseille des lieux d’enseignement qui pro- marché commun. Le collège André Doucet de Nanterre, représente l'exemple typique 18 mars 1962 : accords d’Evian, mettent fin à de construction préindustrialisé de la fin des années 60-70. longent l’éducation familiale et édicte une huit ans de guerre entre la France et l’Algérie. Construit selon le principe de trame, dans un quartier défavorisé, liste de principes : des bâtiments à proximité fin années 50-60 : période de décolonisation. proche d'une cité de transit et d'un ancien bidonville de Nanterre, le de l’habitat, proche de la nature, à l’échelle 1963 : premier supermarché de France à collège se développe sous forme de barres et de plots de 4 niveaux, de la maison et non, comme par le passé, à Sainte Geneviève des Bois. qui regroupent ses différentes fonctions et composant un ensemble 1968 : événements de Mai 68. celle plus ou moins monumentale du bâtiment 1969 : premier homme sur la lune. linéaire, régulier et banalisé. public. 1971 : invention du micro ordinateur Micral Les façades sont la répétition d'un même modèle. Le préau vient se R2E par François Grenelle. glisser sous l'une des barres. Dans les années 70, l’organisation spatiale 1973 : premier choc pétrolier. La cour de récréation, principalement minérale et des espaces de est remise en cause et pour rompre avec 1977 : livraison du centre Georges Pompidou transitions extérieures ponctuent les liaisons entre les divers corps à Paris. de bâtiments. l’univers cellulaire, la trame de 1,75m est Le collège se situe aujourd'hui au coeur d'une ZEP et s'articule en abandonnée au profit d’une trame de liaison avec le groupe scolaire Voltaire situé en face. 7,2/14.4m. Les premiers bilans de cette Références et ouvertures Ce type de collège se retrouve un peu partie dans les Hauts-de- période intensive de construction sont tirés Seine : à Bourg-la-Reine, Chatenay-Malabry... Henry Lepage, Le collège en folie, 1953 et engendrent un souci de meilleure qualité Henri Georges Clouzot, Les diaboliques, 1955 architecturale et une urgence à améliorer les François Truffaut, Les 400 coups, 1959 prestations techniques. Jean Delannoy, Les amitiés particulières, 1964 Diane Kurys, Diabolo Menthe, 1977 Un air de liberté, série les années lycée, 1993 : Lycée Montesquieu et les événements de mai 1968 Collège André Doucet, Nanterre INA : EXPOSITION CONSTRUCTIONS SCO- LAIRES AUX BEAUX ARTS, JT 20H, ORTF - 23/12/1952 - 00h01m19s INA, RENTREE DES CLASSES, ET INAU- GURATION D’UNE ANNEXE AU LYCEE JULES FERRY, JT 20H , ORTF - 01/10/1952 - 00h01m53s INA : Historique du collège, JA2 20H, A2 - 24/05/1999 - 00h03m33s INA : Encadré sur les réformes de l’école faîtes par René HABY, POINT SUR L’A2, A2 - 12/02/1975 INA : Réforme de l’enseignement, IT1 13H, TF1 - 21/02/1975 - 00h03m18s INA : Reforme HABY, MIDI 2, A2 - 13/09/1979 - 00h02m25s 1975-1986 REPÈRES HISTORIQUES page 53

1975-1986 - LA DÉCENTRALISATION

> Histoire > Implantation Entre 1982 et 1985, de nombreuses étapes La conception des édifices est désormais délégation de la gestion des collèges politiques et législatives vont marquer l'ensei- encadrée par des documents d'urbanisme, gnement secondaire. les plans d'occupation des sols structurés qui Dans le cadre de la politique générale de visent à maîtriser le développement de l'es- aux conseils généraux décentralisation menée depuis 1982 par pace urbain et à lui redonner de la cohérence. le gouvernement, l'Etat procède, par loi, Le bâtiment scolaire cherche désormais le collège comme facteur du développe- à la décentralisation de certaines com- à créer des relations avec son environne- pétences, transférées ou plus exactement ment et à se présenter comme un facteur ment local partagées. Pour les établissements du se- de développement local (au sens de son cond degré, cela entraîne de profonds chan- environnement immédiat). renouveau de la conception architecturale gements. Les conseils généraux s'occupent doré- > Organisation lieu d'échange et de rencontre, ouver- navant des investissements, de leur im- L'arrêt des structures métalliques est décidé plantation, de leur capacité d'accueil et du en 1976 suite à l'incendie du collège Paille- ture sur l'extérieur mode d'hébergement des élèves. ron. L'Education nationale conserve l'initiative Les longues barres étirées disparaissent pour les orientations pédagogiques généra- peu à peu. L'architecture se fait alors plus flexi- diversification des espaces les et elle continue à nommer et à payer les ble, en fonction des nouvelles temporalités sco- personnels mais elle ne participe plus à la laires. Le système des trames constructives programmation des collèges. est définitivement abandonné en 1985 avec Le 1er janvier 1986, les normes nationales la fin de la politique des modèles établis en pour les espaces scolaires disparaissent. Les 1952, en raison de l'extension de l'âge de la collectivités territoriales sont seules responsa- scolarité et du programme « 1 collège par bles de la définition des espaces scolaires. jour ». Vestige de l'époque du CES construit en série, la composition par plans identiques > Éducation superposés disparait. L'établissement secon- La pédagogie qui a connu ces dernières daire se tourne vers l'extérieur et sa dimension années de profondes mutations entraîne sociale devient primordiale. un retour au travail de conception archi- tecturale afin de rattraper le retard entre Les architectes, débarrassés de la rigidité les typologies et les nouvelles pédago- de la trame, retrouvent la liberté de conce- gies. voir. De plus en plus, les termes de la pédagogie Désormais, l'accent est mis sur la circulation font place à des objectifs de formation, de à l'intérieur du bâtiment. Les halls et les espa- communication et d'échange. L'institution ces communs sont désormais traités comme scolaire doit porter une image de réussite des lieux publics. L'accent se porte sur la sociale, valoriser des filières. rencontre et les échanges entre les élèves. Les salles sur plusieurs niveaux, avec mez- zanine, deviennent courantes ; les couloirs 1975-1986 REPÈRES HISTORIQUES page 55

Chronologie schéma du collège Anne Frank, Antony Education et ARCHITECTURE 1976 : SCHÉMA DIRECTEUR.D’AMÉNA- GEMENT URBAIN DE LA RÉGION ÎLE-DE- FRANCE (SDAURIF). 1977 : suppression du BEPC. 1977 : LOI SUR L’ARCHITECTURE CON- Collège Anne Frank, DUISANT AUX CONCOURS DES MARCHÉS architectes : Jean Nouvel et PUBLICS. Gilbert Lézénès avec P. Martin Jacot, plasticien, 1979 s'apparentent à des rues internes. La lumière 22 juillet 1983-25 janvier 1985 : Dans le cadre est captée, conduite en variation au coeur > Architecture de la politique générale de décentralisation Extrait de "Jean Nouvel, La logique à ses limites, Collège Anne des espaces par des verrières, des ouvertu- La loi relative à la maîtrise d’ouvrage publique menée depuis 1982 par le gouvernement, Frank, Antony, Jean Nouvel, et Gilbert Lézénès, architectes, P. res zénithales. et à ses rapports avec la maîtrise d'oeuvre l’Education nationale procède, par la loi, privée (loi MOP) est votée le 1er juillet 1985. à la décentralisation de certaines de ses Martin Jacot, Plasticien", in Architecture d’Aujourd’hui, l’enseigne- Comme le lycée, le collège se recentre autour compétences. Pour les collèges, les conseils ment, n° 216 septembre 1981, p56-63. du centre de documentation (CDI), véritable Le rôle du maître d'ouvrage est redéfini et a généraux s’occupent dorénavant des investis- colonne vertébrale des nouveaux établis- dorénavant pleins pouvoirs et des respon- sements, de leur implantation, de leur capacité Le collège Anne Frank à Antony est une architecture critique, d’une sements et des locaux socio-éducatifs. Les sabilités étendues. Le maître de l’ouvrage d’accueil et du mode d’hébergement des élè- part vis-à-vis de la politique des modèles, d’autre part vis-à-vis du classes se différencient entre l'enseignement définit désormais dans le programme les ves. L’Etat reste responsable des programmes fonctionnalisme. Ce collège est un modèle industrialisé, c’est-à- général et les classes spécialisées : des salles objectifs de l’opération et les besoins pédagogiques. La gestion des lycées échoue dire un principe architectural d’organisation exprimé par un mécano de communication, des laboratoires de langue, qu’elle doit satisfaire ainsi que les con- à la Région. traintes et exigences de qualité sociale, 1982-1983 : « Rénovation » du collège constructif où toutes les pièces sont définies. L’architecte étant seu- des salles de spécialisation (avec écran, pos- unique : « pour un collège démocratique » lement architecte d’adaptation au terrain. sibilité d'occultation, point d'eau), des salles de urbanistique, architecturale, fonctionnelle, Juillet 1983 : loi donnant aux élus la possibilité Dans le cas présent, la commune d’Antony a exercé la maîtrise vidéo, des salles d'ordinateurs apparaissent. technique et économique, d’insertion dans d’utiliser les locaux scolaires en dehors des d’ouvrage, habituellement réservé à l’Etat. Elle a accepté le préala- le paysage et de protection de l’environne- heures de classe. ble de l’architecte : « détourner » et critiquer la notion de modèle. Suite à la loi de 1983 autorisant ces édifices à ment, relatives à la réalisation et à l’utilisa- 1984-1985 : l’Education nationale lance une Un modèle est caractérisé par un programme imposé et des nor- accueillir du public, les collèges doivent pou- tion de l’ouvrage. série de consultation d’architectes à travers le label « opérations exemplaires de qualité mes très strictes. Une commission de concertation a été mise en voir être utilisés par des adultes. Les salles architecturale ». place réunissant la commission municipale des travaux, la commis- polyvalentes peuvent accueillir le ciné-club, le 12 JUILLET 1985 : LOI RELATIVE À LA sion municipale de l’enseignement, l’administration du collège, les CDI peut s'ouvrir au quartier. Cette possibilité MAÎTRISE D’OUVRAGE PUBLIQUE ET parents d’élèves, les enseignants et les architectes. Elle a pris les restera néanmoins peu utilisée dans les faits. À SES RAPPORTS AVEC LA MAÎTRISE options principales de localisation des éléments de programmes et PRIVÉE (LOI MOP) ET À L’UTILISATION DE a formulé les exigences sur l’usage (escaliers décloisonnés, circu- L'écriture architecturale et l'écriture urbai- L’OUVRAGE. ne évoluent dans ce sens de l'ouverture 01 JANVIER 1986 : TRANSFERT DU PATRI- lations éclairées naturellement, unicité de l’espace récréatif, sup- MOINE SCOLAIRE AUX COLLECTIVITÉS pression des poteaux dangereux). En sens inverse, les options ar- et de la communication : un registre de si- TERRITORIALES. chitecturales ont été explicitées progressivement donc contrôlées. gnes emprunté aux bâtiments publics, une 1987 : Création du diplôme national du brevet. La notion critique s’est exprimée sur le thème de la répétition et de certaine monumentalisation dans ses partis la trame. L’architecte a travaillé avec le minimum de pièces de mé- architecturaux font du collège un symbole de Générale cano: un poteau, une poutre, un panneau de façade et un module développement. 1981 : élection de François Mitterand à la présidence de la République. de charpente. 1982-1985 : loi sur la décentralisation. Chaque élément est numéroté : accentuation du phénomène de Collège Anne Franck, Antony 1986 : Europe des 12. répétitivité. Toute la composition est basée sur une combinatoire de ces éléments, la trame devient le thème de l’écriture architecturale Références et ouvertures du bâtiment, elle est omniprésente : en façade, dans l’espace (le hall est un empilage de poteaux et de poutres sur 4 niveaux), au La géométrie du collège sol où elle est tracée comme un terrain de sport, dans l’éclairage Claude Miller, L’effrontée, 1987 (par des quadrillages de néons colorés), dans les matériaux (par- Jean-Claude Brisseau, De bruit et de Fureur, 1987 paings), dans l’implantation de la végétation. (…) INA : Leonidas Callogeropoulos, enfant de 13 ans, Radioscopie, RF - 22/02/1978 - 00h55m00s Le collège d'aujourd'hui REPÈRES HISTORIQUES page 57

LE COLLÈGE D'AUJOURD'HUI

> Histoire années 90, développe et généralise une Les lois de décentralisation et la loi nouvelle prise en compte de paramètres construction et rénovation massives des d’orientation établissant l’objectif de 80% énergétiques et écologiques et de nouvelles d'une classe d'âge atteignant le niveau démarches dans le domaine de la maîtrise collèges bac, entrainent la construction de nou- du projet et de son élaboration : chantier en veaux établissements et la rénovation d’un site propre, destruction sélective, gestions équipement public de quartier grand nombre. Les besoins sont généraux et alternatives des eaux pluviales… suscitent une politique dans le domaine sco- Les priorités se sont hiérarchisées dans de nouveaux enjeux environnementaux laire qui prend presque une forme d’urgence. le temps pour que l’action devienne plus Le patrimoine scolaire a souvent plus de 150 lisible et plus exigeante face à des enjeux réforme du collège unique ans… énergétiques et climatiques toujours plus Par ailleurs, les concours d’architecture urgents.L’enjeu sera donc d’assurer ces deviennent la règle et permettent une certaine objectifs sans affaiblir la qualité architec- émulation de la production architecturale. turale. Durant cette période, l’inflation des coûts Néanmoins, la prise en compte des préoccu- énergétiques entraîne une réflexion en terme pations environnementales est très variable de coût global pour rendre les constructions suivant les collectivités territoriales. plus durables. La démarche HQE (haute Après la disparition des normes nationales qualité environnementale) établissant 14 pour la construction des espaces scolaires, cibles à atteindre, mise en place dans les les collectivités territoriales ont dû trouver une

Collège Victor Hugo, Issy-les-Moulineaux, photo : Antoine Daudré-Vignier, architecte Façade sur rue, Collège Victor Hugo, Issy-les-Moulineaux, photo : Antoine Daudré-Vignier, architecte Le collège d'aujourd'hui REPÈRES HISTORIQUES page 59 CHRONOLOGIE Education et ARCHITECTURE 23 décembre 1985 : Jean-Pierre Chevènement développe l’enseignement technologique et professionnel par une loi programme (n°85- 1371) en créant notamment les lycées profes- sionnels. Elle répond à l’objectif de 80% d’une classe d’âge atteignant le niveau du baccalau- réat en l’an 2000. 10 juillet 1989 : publication de la loi d’orienta- tion de Lionel Jospin, ministre de l’Education schéma du collège Victor Hugo, Issy-les-Moulineaux solution pour assurer une certiane homogé- programmes, réformes du collège, nouveaux nationale, de la Jeunesse et des Sports, établissant l’objectif de 80% d’une classe néité des établissments scolaires et éviter des objectifs et nouveaux enjeux socio-culturels d’âge atteignant le niveau du baccalauréat, disparités trop criantes. ponctuent les deux dernières décennies ce qui accentue la croissance des effectifs au Collège Victor Hugo, Issy-les-Moulineaux, Antoine Daudré-Vi- Les référentiels de construction ont fait leur jusqu’à dernièrement le socle commun de collège et lycée. gnier, architecte, 2006, extension/réhabilitation appartition. Ils sont dans la plupart des cas connaissances. ANNÉES 1990 : ETABLISSEMENT DE LA Le collège s’inscrit dans un tissu urbain composé essentiellement HAUTE QUALITÉ ENVIRONNEMENTALE réalisés par la collectivité territoriale en De nombreuses solutions ont été mises en de logements collectifs, d’un groupe scolaire. A proximité, on collaboration avec une équipe pédagogique. place et parfois abandonnées pour ap- DANS LA CONSTRUCTION. trouve également une école maternelle contiguë au collège. 1992 : ADOPTION DES AGENDA 21. Implanté à l’angle des rues Aristide Briand et Paul Bert, il est ca- Ils peuvent constituer le projet complet d'un porter une aide personnalisée aux élèves 13 novembre 1991 : le Conseil national des établissement ou être réalisé par discipline. (des CPPN aux AS, les SEGPA, les UPI...). programmes (CNP) rend publiques ses propo- ractéristique des « constructions scolaires des années Jules Ferry sitions pour la réforme de l’enseignement dans » dans la lecture immédiate d’un équipement public. L'implantation de l'informatique a également les collèges. Le projet a pour volonté de réunifier, de composer, d’urbaniser et > Education permis de mettre en place un travail différen- 8 novembre 1993-16 juin 1994 : réformer un de réactualiser un ensemble éducatif pour qu’il devienne cohérent Le collège unique, bousculé dans son cié par groupe d'élève. collège unique mais pas "uniforme". et propice à l’étude et l’épanouissement des élèves dans le cadre modèle, connaît de réelles mutations tant Le mouvement d'ouverture de l'architecture Le 8 novembre 1993 : François Bayrou, minis- des nouvelles orientations pédagogiques. Il a pour ambition d’as- tre de l’Éducation nationale, adresse à 160500 pédagogiques que législatives. s'est également accompagné d'une ouverture enseignants de collège une lettre les invitant surer à la fois l’organisation fonctionnelle du Collège et la percep- Retour sur l’enseignement, réformes des de la classe en tant qu'entité pédagogique. à «exprimer librement» leurs «propositions et tion d’un bâtiment public à usage scolaire. leurs analyses». Sa situation à l’angle de deux rues invitait à un traitement parti- 16 mars 1995 : le Conseil national des pro- culier, traitement justifié par les angles de perception depuis le grammes (CNP) présidé par Luc Ferry rend carrefour. publique un texte de cadrage concernant les Le bâti accompagne la trame viaire. nouveaux programmes du collège. Le hall d’entrée est traité en rotule, vide partiel, trouvant sa valeur 30 janvier 1997 : parution au bulletin officiel des arrêtés organisant les nouveaux ensei- symbolique d’accueil, institué de deux parois vitrées, traversé par gnements dans les classes de 5ème, 4ème, les passerelles de liaison intérieures. Il assure ainsi une trans- 3ème. La réforme du collège engagée en 1993 parence depuis la rue vers la cour de récréation et une transition par François Bayrou s’achève. avec les bâtiments conservés. 14 décembre 1998-25 mai 1999 : "le collège Le projet inscrit tous les services para scolaires dans le bâtiment de l’an 2000". neuf et affecte en étage les ailes rénovées à l’enseignement. Le 14 décembre 1998 : au cours d’une con- L’extension doit assurer un fonctionnement cohérent de l‘ensem- férence de presse, Ségolène Royal, lance officiellement un grand débat sur le collège. ble, s’intégrer à l’existant en le valorisant. Par son expression 13 DÉCEMBRE 2000 : LE PLU (PLAN LOCAL contemporaine, elle requalifie le site et assure une image d’édifice D’URBANISME) REMPLACE LE POS (PLAN public à usage scolaire. D’OCCUPATION DES SOLS). Les façades des bâtiments sont réalisées en béton architectoni- LOI SRU (LOI SOLIDARITÉ ET RENOUVEL- que préfabriqué, matériau noble et pérenne, propre à exprimer LEMENT URBAIN). un bâtiment à caractère public.Les calepinages horizontaux sont 7 mars 2001-5 avril 2001 : "pour un collège affirmés et assurent l’élégance dynamique de la conception des républicain". Le 7 mars 2001 : Philippe Joutard remet son façades. «rapport sur l’évolution du collège» à Jack Le volume saillant est revêtu par un bardage cuivre pré-patiné Lang. Il propose notamment la mise en place vert.matériau réputé sans entretien ni ravalement. de parcours de découverte et souhaite favori- Façade sur cour, Collège Victor Hugo, Issy-les-Moulineaux, photo : Antoine Daudré-Vignier, architecte Le collège d'aujourd'hui REPÈRES HISTORIQUES page 61 ser les «orientations positives» vers les voies technologiques et professionnelles. 23 avril 2005. Loi d’orientation et de programme pour l’avenir de l’École. Elle met en oeuvre des priorités pour élever le niveau de formation des jeunes Français. 12 juillet 2006 Décret relatif au socle commun de connaissan- ces et de compétences et modifiant le code de l’éducation. Les projets d'interdisciplinarité et transver- demandent de réelles prouesses de concep- Le socle commun de connaissances et saux se sont développés ; IDD, classe à Pac, tion pour augmenter les surfaces de détentes de compétences fixe les repères culturels et civiques qui constituent le contenu de classe patrimoine... extérieurs (implantation des cours de récréa- l’enseignement obligatoire. Il définit les sept tion sur les toit-terrasses, demi-niveau...) compétences que les élèves doivent maîtriser > Implantation à l’issue de la scolarité obligatoire. Le collège a de plus en plus de relation avec > Organisation et Architecture Générale son environnement. Il remplit un rôle d’équi- L'espace de la classe n'a que très peu évolué 9 novembre 1989 : chute du rideau de fer. 1990-1995 : guerre en ex-yougoslavie. pement public et d’équipement de quartier, au cours du siècle. Par contre les espaces 1990-91 : guerre du golfe. principalement dans les ZAC (Zone d’Amé- de circulation et les espaces de vie commune 1993: Le traité de Maastricht institue l’Union européenne nagement Concerté). Le projet s’inscrit dans (foyer des élèves, restauration, CDI...) sont 1995 : L’Union compte quinze membres. un contexte urbain, humain, sur un territoire aujourd'hui l'objet d'une attention particulière. 11 septembre 2001 : attentats du World Trade Centre, NYC géographique auquel il doit apporter une Le CDI garde sa place de noyau central dans 2000: Mise en circulation de l’euro. réponse appropriée. Il peut être le moteur de l'organisation du collège. 2001 : guerre en Afghanistan. 2003 : guerre en Irak. tout un quartier et peut parfois s'apparenter à Dans la mesure du possible, les espaces hy- 2004: Dix nouveaux pays membres entrent un véritable monument. perspécialisés comme les salles multimédia dans l’Union. Le vocabulaire tendant à en faire un signal auraient tendance à disparaître au profit d'une dans la ville se développe de plus en plus polyvalence des salles banalisées (retrouver (usage d'un matériau particulier, monumenta- de 1 à 3 postes informatiques dans chaque lité de l'entrée...). classe, 1 lavabo ou 1 espace de rangement à Le collège (qui occupe parfois l'intégralité proximité de chaque classe...).

Une salle de classe, Collège Victor Hugo, Issy-les-Moulineaux, photo : Antoine Daudré-Vignier, architecte d'un ilôt) est construit à l'alignement de la rue. Le hall d'entrée est conçu comme une percée entre la rue et la cour de récréation. CDI, Collège Victor Hugo, Issy-les-Moulineaux, photo : Antoine Daudré-Vignier, architecte Très généreux à la fin des années 90, le hall aurait tendance aujourd'hui à s'amenuiser. Dans certains projets, on a vu les espaces de distribution être réduits au strict minimum (notamment ceux accessibles aux élèves) de manière à favoriser un passage le plus direct Références et ouvertures possible de la classe à l'extérieur. Riad Sattouf, Retour au collège, 2005 Les besoins de contrôle des accès ont Gus Van Sant, Elephant, 2003 également tendance à transformer l'entrée du Murali K. Thalluri, 2.37, 2006 Abdellatif Kechiche, l’Esquive, 2002 collège en entonnoir. Marie-Aude Murail, L'assasin est au collège, Un espace tampon depuis la rue est souvent Editions Médium / L’école des loisirs privilégié que ce soit sous la forme d'un parvis Jean-Philippe Arrou-Vignod Serge Bloch, ou d'un prolongement extérieur couvert. Enquête au collège, Gallimard Jeunesse Les parcelles de plus en plus restreintes Et pour demain, quel collège? REPÈRES HISTORIQUES page 63

ET POUR DEMAIN, QUEL COLLÈGE?

Aujourd’hui, le collège cristallise un faisceau Les temps, les espaces, les regroupements, de problèmes. Faut-il repenser le concept du les modes de fonctionnement disciplinaires et collège unique ? Comment créer les condi- transversaux, le travail personnel, le travail en tions qui permettent la réussite de tous les groupe, dans la classe, ou hors de la classe, élèves ? Comment conjuguer enseignement dans un espace modulable et adaptable, sont collectif et parcours diversifié et personnalisé? certainement à faire évoluer dans le cadre d’une concertation des équipes enseignantes. Le collège unique a certes démocratisé L’architecture du collège conçue d’emblée l’accès au collège mais n’a pas réussi pour évolutive et modulable en fonction des choix autant à démocratiser la réussite de tous les pédagogiques qui sont nécessairement élèves au collège. Il ne suffit pas, en effet, changeant en fonction des différents objectifs d’unifier les structures et de mettre tous les poursuivis par les enseignants semble la élèves dans les mêmes murs, pour donner à réponse la plus pertinente. Cela nécessite tous les mêmes chances. Si l’idée du collège une véritable implication des différents usa- unique est mis à mal aujourd’hui, il reste gers, élèves, enseignants, administration, en cependant un idéal démocratique. Il permet amont de la conception d’un collège, avec la d’une certaine manière de résister au renon- maîtrise d’œuvre et le maître d’ouvrage. cement face aux difficultés de certains, et ainsi, à la logique d’un déterminisme scolaire trop précoce. L’évolution des formes d’enseignement, le travail par groupe, l’aide individualisée, le travail informatique, les parcours diversifiés, les itinéraires de découvertes, la transversa- lité, les travaux croisés, l’accompagnement éducatif, sont peut-être des embryons de réponse. Cela nécessite de plus en plus de penser l’espace de la classe et donc du col- lège de manière polyvalente et modulable. Le concept de collège unique n’est pas forcé- ment synonyme de collège uniforme. A l’hétérogénéité des élèves peut être proposé une variété de situations d’apprentis- sage et une pédagogie différenciée, tout en conservant les mêmes objectifs pour tous. Cela peut amener à repenser et à mieux adapter les structures de base du collège. REPÈRES HISTORIQUES page 65

XII°s XIII°s mi.XIV°s 1684 1795 1802 1836 1866 1879 1887 1945 1947 1957 1959 1963 1968

LE COLLÈGE AU MOYEN-AGE LA PÉRIODE CLASSIQUE VERS UN NOUVEAU MODÈLE ARCHITECTURAL GÉNÉRALISATION DE L'ENSEIGNEMENT SECONDAIRE LA NAISSANCE DES LYCÉES SOUS NAPOLÉON VERS LE COLLÈGE UNIQUE LES ÉCOLES CENTRALES DE LA CONVENTION LIEU DE VIE COMMUNAUTAIRE premier gymnase

LIEU D'ENSEIGNEMENT SECONDAIRE

premier professeur ou régent

notion de classe introduite par JB La Salle, plaide pour l'enseignement en français

enseignement et corps enseignant religieux

enseignement et corps enseignant laïc enseignement non mixte-collèges/lycées masculins

enseignement secondaire payant

création des lycées de jeunes filles

loi interdisant les châtiments corporels

loi sur la mixité scolarité obligatoire jusqu'à 16 ans création du certificat d'étude création du BEPC

création du CES

schéma du collège d'Harcourt, à Paris, schéma du collège jésuite de la Flèche schéma du lycée St Louis schéma du lycée Louis-Le-Grand, Paris Schéma du Collège-Lycée Lakanal à Sceaux Schéma du lycée Marie-Curiel à Sceaux schéma du lycée Camille Sée à Paris le long de l'enceinte de Philippe Auguste Cour du Collège du Plessis-Sorbonne REPÈRES HISTORIQUES page 67

1972 1975 1977 1987 1989 2010

LA DÉCENTRALISATION LE COLLÈGE D'AUJOURD'HUI VERS LE COLLÈGE UNIQUE premier gymnase lieu d'enseignement secondaire > Quelques exemples de matières ensei- gnées introduites premier professeur ou régent XII° siècle xx° siècle enseignement et corps enseignant laïc Lecture de textes latin Le dessin devenu Arts plastiques Commentaires de textes La musique devenue Education musicale Analyse grammaticale Education manuelle et technique (EMT) deve- Instruction religieuse nue technologie notion de classe : unité de lieu, de temps, de groupe XV° siècle Matières enseignées aujourd’hui Grammaire latine Français Grammaire grecque Mathématiques Humanités Langues vivantes Versification Histoire-géographie et éducation civique Rhétorique Sciences et vie de la terre Musique, astronomie, arithmétique Physique-chimie Education physique et sportive loi interdisant les châtiments corporels XVII° siècle Education musicale Le latin Arts plastiques loi sur la mixité Le grec Technologie scolarité obligatoire jusqu'à 16 ans certificat d'étude supprimé Le français L’histoire suppression du BEPC création du diplôme national du brevet Les mathématiques Les sciences physiques loi Haby créant le collège unique L’écriture

XIX° siècle La géographie Le droit économique et politique schéma du collège André Doucet, schéma du collège Anne Frank, Antony schéma du collège Victor Hugo, Issy-les-Moulineaux Les sciences naturelles Nanterre, 1972 Instruction morale et civique Les sciences naturelles devenues SVT La gymnastique devenue EPS page 69

historique du collège concevoir, construire, transformer un collège des collèges d'aujourd'hui dans le 92 CONCEVOIR, CONSTRUIRE, TRANSFORMER UN COLLÈGE page 71

L'éducation nationale des Hauts-de-Seine L'ÉQUIPE DE MAÎTRISE D'OUVRAGE CONSTRUCTION D’UN COLLÈGE Le maître d'ouvrage c'est-à-dire le Conseil général, depuis les lois sur la décentralisa- Les chiffres 2006-2007 tion, est celui pour le compte duquel l'ouvra- 36 communes ge est réalisé. Son rôle est défini par la loi sur la Maîtrise 6 bassins d'éducation Quatre à cinq ans minimum sont néces- nisme de la ville, pompiers, DASS...). d'ouvrage publique, dite loi MOP de juillet 29 circonscriptions saires pour construire un collège, entre C'est notamment la ville d'implantation du 1985 qui définit ses rapports avec la maî- trise d'oeuvre privée. 136 collèges, dont 95 publics l’adoption du projet par l’Assemblée départe- collège qui va délivré le permis de construire Le maître d'ouvrage a les pleins pouvoirs et 24 classes d'accueil en collège mentale et l’ouverture de l’établissement aux le bâtiment. des responsabilités étendues : faisabilité et élèves. > Les entreprises de construction : ceux qui opportunité de l'opération envisagée, défini- 71844 élèves en collèges tion du programme, définition de l'enveloppe (dont 74,9% des effectifs en public et 25,1% des effectifs en privé) construivent le bâtiment et qu'on peut distin- financière, choix du processus selon lequel enseignants second degré : 11 158 (dont 9014 public) LES ACTEURS DE LA CONCEPTION ET guer en 2 catégories : l'ouvrage sera réalisé, contractualisation CONSTRUCTION DU COLLÈGE - les entreprises de gros oeuvre avec les entrepreneurs et maîtres d'oeuvre. www.ia92.ac-versailles.fr Le maître de l’ouvrage définit dans le pro- On peut distinguer cinq grandes familles - les entreprises de second oeuvre gramme les objectifs de l’opération et les d'intervenants dans la conception et la Les entreprises sont choisis par le maître besoins qu’elle doit satisfaire ainsi que les Diplômés (public et privé) contraintes et exigences de qualité sociale, construction d'un bâtiment : d'ouvrage et sur les conseils du maître urbanistique, architecturale, fonctionnelle, 13187 diplômés du brevet > L'équipe de maîtrise d'ouvrage : celui pour d'oeuvre en fonction de leurs réponses finan- technique et économique, d’insertion dans série collège : 12 568 : 76,7% qui on construit et qui demande, contrôle et cières et techniques au projet de l'architecte. le paysage et de protection de l’environne- ment, relatives à la réalisation et à l’utilisa- série techno : 240 : 74,8% finance l’opération. tion de l’ouvrage. série prof. : 379 : 63,2% Le conseil général des Hauts-de-Seine est le Chacune de ces grandes familles regroupent Pour cela, il fait appel à des prestataires ex- térieurs tels que le spécialiste en qualité en- maître d'ouvrage des collèges du 92. Il décide un grand nombre d'acteurs et de métiers vironnementale ou le programmiste. Enfin, il 4611 CAP/BEP de la construction (ou de la rénovation) d'un spécialisés. Chacun a une tâche précise et peut faire appel à un mandataire auxquels il collège, de son implantation et de sa capacité produira des documents spécifiques à un confie une partie de ses missions de maître CAP : 1307 : 76,4% d'ouvrage. BEP : 3055 : 73,9% d'accueil mais aussi de son programme fonc- moment donné. tionnel et technique. > L'équipe de maîtrise d'oeuvre : ceux qui 1ère étape : LE PROGRAMME ET LES ÉTU- L'ÉQUIPE DE MAÎTRISE D'OEUVRE Décisions d'orientations (avant appel) Le maître d'oeuvre est celui qui conçoit le conçoivent, dessinent et décrivent le bâti- DES PRÉALABLES projet, c'est à dire la traduction « spatiale (secteur public, année scolaire 2005-2006) ment. réalisés par le maître d'ouvrage pour définir du programme », et assure le contrôle 6ème->5ème : 94,4% de l'exécution des travaux pendant toute Le maître d'ouvrage choisit un architecte et sa demande la durée du chantier. Il s'agit en général 4ème->3ème : 94,8% son équipe d'ingénieur à l'issue du concours La première étape de la conception d'un bâ- d'une équipe pludisciplinaire composée 3ème->2nde GT : 62,7% d'architecture qui aura mis en concurrence de timent commence par un travail de concerta- d'un ou plusieurs architectes, de bureaux d'études spécialisés (bet fluides, structure, 3ème->Voie professionnelle : 30,8% 3 à 5 architectes. tion et de diagnostic sur l'établissement. acoustique), parfois d'un paysagiste ou On peut classer l'équipe de maîtrise d'oeuvre Il s'agit de définir sa « carte d'identité » fu- un spécialiste HQE, d'un coloriste, d'un en 4 catégories : ture : vocation, nombre et nature des sections éclairagiste... . Répartition des effectifs d’élèves par type d’établissement Un économiste de la construction (ancien- - l’architecture et des formations. nement appelé maîtreur-vérificateur qui 2003 2004 2005 2006 2005/06 - l’ingénierie technique Sur cette base, le programme fonctionnel était chargé du descriptif et de l'estimatif) - l’ingénierie financière et technique est établi. Il définit le nombre fait partie de l'équipe puisque celle-ci constat constat constat prévision écart s'engage sur le coût prévisionnel à chacune - l’ingénierie de management et les caractéristiques des locaux à prévoir, des étapes. Un bureau de contrôle techni- > Les usagers : ceux qui utiliseront le collège; leurs relations fonctionnelles mais aussi leurs que est désigné. Indépendant de la maîtrise Collèges 241 300 238 131 234 165 231 292 2 873 d'oeuvre, il contrôle la sécurité des person- enseignants, élèves, personnels. Le conseil exigences techniques. Les objectifs pédago- nes, la solidité de l'ouvrage en phase de d'administration du collège est le "représen- giques et fonctionnels doivent être analysés conception et durant la phase de chantier. SEGPA 7 967 7 663 7 201 7 201 0 tant" officiel des usagers lors des différentes de manière conceptuelle et non sous la forme phases de conception et de réalisation. de solutions spatiales. http://www.ac-versailles.fr/Infos/pdf/chiffres_cles_rentree_06.pdf > Les institutions et les administrations : ceux C'est une phase de concertation étroite avec qui vont donner leur autorisation ou leur avis les usagers du collège. pour construire le bâtiment (service d'urba- Le conseil d'administration du collège valide CONCEVOIR, CONSTRUIRE, TRANSFORMER UN COLLÈGE page 73

Les différentes phases d'études ESQUISSE ou CONCOURS Dans la conception d'un bâtiment, les différentes tâches d'un archi- APS : Avant-Projet sommaire tecte et de l'équipe de maîtrise d'oeuvre sont ; ensuite le programme. respect du projet au programme, de la qualité APD : Avant-Projet détaillé - écouter, observer et analyser Parallèlement, une étude de faisabilité est architecturale, de l'insertion dans le site et de PC : Permis de construire - concevoir et dessiner, menée sur le site envisagé : analyse, la fonctionnalité. Le lauréat du concours, le PROJET - expliquer et décrire en écrivant et comptant mais aussi en présen- diagnostic du contexte urbain, bâti, foncier, maître d'oeuvre, est choisi par le jury. DCE : Dossier de Consultation des entre- tant son projet aux différents intervenants réglementaire, protection de la loi de 1913 sur Prenant en compte l'avis et le classement des prises Chacune de ces tâches se répètent à chaque étape de conception les bâtiments classés ou inscrits, les contrain- projets proposés par le jury, la Commission du bâtiment de manière à affiner et préciser de plus en plus le projet tes diverses. permanente du Conseil général désigne Cette étude préalable réalisée avec la l'équipe lauréate. Le contrat lui est notifié, les Les différentes représentations graphi- pour se rapprocher d'une description la plus exacte possible de ce commune d'implantation, permet de con- études commencent. ques de l’espace que sera la réalité du bâtiment. fronter le programme à la réalité du site. CROQUIS : dessin à main levé permettant Elle permet d'établir une estimation fiable 3ère étape : une première ébauche des volumes du bâti- Dans son projet architectural, l'architecte s'interrogera sur les différen- du budget prévisionnel de l'opération et LES ÉTUDES ment tes valeurs que doit retransmettre le bâtiment : d'adopter à la fois le programme et son Conception du bâtiment par l'équipe de maî- SCHÉMA : dessin simplifié explicitant le - en tant que lieu social, où s'organise les échanges et les activités budget correspondant. trise d'oeuvre fonctionnement de l'espace en coupe ou en des usagers Dès lors, en concertation avec le maître ère plan - en tant que représentation d'une culture et d'une société au travers 2 étape : d'ouvrage et les usagers, le maître d'oeuvre PLAN DE MASSE : vue horizontale (vue à du vocabulaire architectural et des formes utilisés LE CONCOURS D'ARCHITECTURE affine le projet étape après étape : vol d'oiseau) des volumes et toitures d'un - et en tant que lieu de construction identitaire pour ses usagers Choix du maître d'oeuvre par le maître > avant-projet sommaire (APS) qui permet bâtiment d'ouvrage d'ajuster le programme au projet et éventuel- Un appel à candidature pour désigner la lement de consulter les usagers. PLAN DE NIVEAU : vue horizontale d'un ni- Pour concevoir le bâtiment, l'architecte prendra en compte : maîtrise d'oeuvre du projet est lancé. A l'issue de cette phase l'organisation spatiale veau du bâtiment (vue d'en haut ), conven- - le programme fonctionnel et technique réalisé par le maître Le jury du concours, composé d’élus, d’archi- du bâtiment est achevée. tionnellement "coupé" à 1m du sol d'ouvrage. Dans ce document, le maître d'ouvrage explicite aussi bien tectes, de chefs d’établissements, de repré- > avant-projet détaillé (APD) qui permet de COUPE : vue verticale d’un bâtiment, depuis l'organisation du bâtiment, que les objectifs techniques et que l'image sentants du Pôle Construction de l’Inspection préciser le fonctionnement technique du ses fondations jusqu’à sa toiture, comme si que doit renvoyer le bâtiment. académique, retient 3 à 5 candidats postu- bâtiment. Les diverses mises en oeuvre sont on l’avait découpé dans le sens de la hau- - le contexte urbain lants sur références. choisies, les façades sont dessinées et un teur et qu’on regardait la tranche dégagée - les normes et réglementations : urbaines, techniques (acoustiques, Les concurrents conçoivent un collège à partir montant prévisonnel est établi. ÉLÉVATION : vue verticale d'une façade du thermiques, structurelles), de sécurité, sanitaires, d'accès handica- du programme fonctionnel et technique et A l'issue de l'avant-projet détaillé, la de- bâtiment pés... des éléments de diagnostic de l'existant qui mande de permis de construire est déposé AXONOMÉTRIE : représentation du vo- - la mise en oeuvre des matériaux choisis et autres contraintes leur sont transmis par le maître d'ouvrage. Ils auprès de la commune d'implantation. lume d'un bâtiment à vol d'oiseau. Le plan techniques remettent de manière anonyme leur proposi- C'est une phase importante car le maître tion sous la forme de documents graphiques d'oeuvre s'engage sur le budget prévisionnel est extrudé ; les valeurs des angles et les - l'impact environnemental du bâtiment (panneau avec des plans, coupes, élévations et le fonctionnement du bâtiment est validé dimensions y sont conservées sur une des - le planning et perpectives) et des pièces écrites qui par le maître d'ouvrage et le CA du collège. faces et pour les autres, les dimensions sont - le budget décrivent le bâtiment tant au niveau architec- > projet où l'on finalise la conception du respectées, mais les angles sont modifiés. tural que technique. Ils réalisent parfois une bâtiment notamment au niveau technique et PERSPECTIVE : représentation du volume maquette en volume à la demande du maître où l'on décrit et mesutre l'ensemble des élé- d'un espace qui coïncide avec la perception d'ouvrage. ments du bâtiment. visuelle qu’on peut en avoir, en général point Les documents sont analysés par une com- Chacune de ces étapes fait l'objet d'allers- du vue du piéton (hauteur d'oeil). mission technique avant que les membres retours entre la maîtrise d'oeuvre et la maî- du jury ne se réunissent pour débattre du trise d'ouvrage et est soumise à validation CONCEVOIR, CONSTRUIRE, TRANSFORMER UN COLLÈGE page 75

Les échelles auprès du maître d'ouvrage. sécurité... une inauguration est prévue en Les échelles communément employées > Exemple de fiche acteur présence d’élus, des membres du Conseil ère sont ; O.P.C. Ordonnancement, Pilotage, Coordination 4 étape : LE CHANTIER général et de l’Inspection académique. - 1/500ème (1cm représente 5m): pour le plan Construction du bâtiment par les entreprises L'ouverture de l'établissement peut enfin se Nom de l'acteur : O.P.C. Ordonnancement, Pilotage, Coordination masse Lorsque les autorisations administratives sont faire et sa seconde vie peut commencer. - 1/200éme (1cm représente 2m) ; pour les obtenues, les études achevées, l'appel d'of- Les usagers vont prendre possession du col- Famille : maîtrise d'oeuvre plans du concours fre auprès des entreprises peut être lancé lège et peu à peu le transformer pour l'adap- éme pour mettre en concurrence les entreprises ter à leurs usages. - 1/100 (1cm représente 1m) ; pour le per- Définition du métier et des objectifs : des travaux sur la base d'un dossier de con- mis de construire La mission d'Ordonnancement, Pilotage et Coordination a pour sultation des entreprises établie par la maî- - 1/50éme (1cm représente 50cm) ; pour les objet, dans le cadre d'un marché traité en corps d'état séparés, de trise d'oeuvre, (il s'agit d'un catalogue avec plans du dossier de consultation des entre- définir l'ordonnancement de l'opération et de coordonner les dif- les plans, les plans techniques, les coupes, prise férentes interventions afin de garantir les délais d'exécution et la les façades, les détails de tous les bâtiments, - 1/20éme (1cm représente 20cm) ou 1/10éme parfaite organisation du chantier. et d'un descriptif de chaque lots établis par (1cm représente 10cm) pour les détails Dans le cas d’un marché de travaux passé à une entreprise générale, les bureaux d'études). d'éxécution des travaux. cette dernière assure la coordination et le pilotage des travaux. Après réception et analyse des offres par Une maquette de quartier est communément Phase d'intervention et missions et production : l'architecte c'est la commission des appels au 1/500ème, celle d'un équipement deau Cette mission comprend : l'organisation générale du chantier, la définition d'offres du conseil général qui attribue le 1/200ème et celle d'une maison au 1/100ème. de l'ordonnancement de l'opération, la coordination et le pilotage des tra- chantier à l'entreprise (ou à plusieurs entrepri- vaux, la direction des réceptions et des levées de réserves. ses) retenue(s). Au démarrage des travaux, le coordonnateur prépare l'organisation gé- Lorsque le marché fait l'objet de plusieurs nérale du chantier et veille à l'application des procédures d'hygiène et lots, une mission est confiée à un prestataire de sécurité. A partir du dossier du marché de travaux, le coordonnateur qui assure l'ordonnancement, le pilotage et la établit le planning détaillé d'exécution. coordination du chantier : il s'agit d'un OPC. Pendant la durée des travaux, le coordonnateur en mission : Un nouvel interlocuteur apparaît : le coordina- >organise la coordination des entreprises, teur de sécurité qui veille à la sécurité de tous >prépare et dirige les réunions périodiques de coordination, sur le chantier. >contrôle l'avancement des travaux, s'assure de l'intervention et relance Le chantier se déroule phase par phase : les entreprises, l’installation de l’équipe de construction sur >contrôle les interventions des divers concessionnaires, le chantier, la démolition le cas échéant de >contrôle la gestion du compte prorata. l’ancien collège, des fondations du nouveau À l'achèvement des travaux, le coordonnateur organise les visites de pré- bâtiment, du «gros oeuvre» (fondation, ma- réception TCE et s'assure de l'exécution des travaux à finir pour obtenir çonnerie...) et du «second oeuvre» (peinture, une réception sans réserve. revêtement de sol, couverture...). Chaque semaine, une réunion de chantier réunit tous les interlocuteurs : les questions sont posées, les problèmes soulevés. Après réception de chacun des lots par l'architecte (qui peut émettre des réserves si l'exécution est mal faite), la levées des réserves , le passage de la commission de CONCEVOIR, CONSTRUIRE, TRANSFORMER UN COLLÈGE page 77 OBSERVER ET COMPRENDRE UN ESPACE COMMENTER UN PLAN MASSE On peut différencier deux types de lecture d'un espace : Faire apparaître ces informations : L'analyse objective >Nom des rues Une première lecture peut ne s'attacher qu'aux qualités objectives de >Orientation l'espace (identiques pour tous et quantifiables). APPROPRIATION ET TRANSFORMATION D’UN COLLÈGE >Echelle > Fonction, localisation et distribution du lieu ; quel est son usage, où >Limites du collège se situe-t-il, comment y entre-t-on? >Nom des bâtiments et nombre d’étage > Dimensions et formes; en plan et en élévation Le maître d'ouvrage "n'habitant pas" le collè- long qu'une fois le bâtiment achevé il est (R+1, RDC…) > Ouvertures (portes et fenêtres) ; leurs dispositions, leurs dimen- ge, le rôle des usagers est capital dans l'évo- déjà nécessaire de le réadapter aux besoins >Indication des différents types d’entrée sions, leurs natures lution et l'adaptation des espaces du collège. actuels. >Végétation > Matériaux et couleurs C'est aux usagers de faire "remonter" leurs - Le fonctionnement réel peut amener de nou- >Forme des toits > Ameublement et décoration besoins. Ils doivent être capables de com- veaux besoins ou déplacer certains besoins. > Fréquentation ; qui fréquente ce lieu et à quel moment de la journée prendre leur espace, de l'analyser et de le - Malgré les nombreuses projections réalisées ANALYSER LA RÉPARTITION FONCTION- Chacune de ces qualités pourrait être retranscrite sur un plan légendé critiquer pour émettre des désirs par rapport au cours de la conception du bâtiment, on à cet espace. peut être surpris par le résultat et ne pas en NELLE DU COLLÈGE du lieu décrit. Pendant ce cheminement (compréhension être totalement satisfait lors de la construc- Repérer sur des plans de niveau ou le plan - critique - analyse) les usagers s'approprient tion. Des défauts de conception et de réalisa- de masse ces grandes entités fonctionnel- L'analyse subjective leur espace en s'y investissant affectivement tion peuvent également apparaître. les: Le deuxième type de lecture est la lecture subjective qui peut être et intellectuellement (en plus de l'usage qu'ils La maintenance et l'entretien peuvent s'avérer >Classe banalisée : jaune différente pour chaque personne mais qui renseigne autant un lieu en ont déjà). Lorsqu'ils peuvent projetter leur très difficiles et donc entrainer la rénovation >Classe spécialisée : orange qu'une lecture objective : appropriation en formulant les besoins d'une de certaines parties du bâtiment. >Sport : rouge > la perception sensorielle du lieu ; transformation de cet espace ou en le trans- > Les travaux d'entretien et de mise aux nor- >Vie scolaire des élèves, CDI et salle poly- - l'odeur d'une pièce, formant directement, le lieu revêt alors de mes; valente : vert - le contact des matériaux sous nos pieds et sous nos mains, la véritables qualités psychologiques, sociales - Le bâtiment en vieillissant nécessitera des >Administration et salle des professeurs : perception du vent, du soleil, de la chaleur, de l'humdité... et culturelles. Il devient identifiant et identifi- travaux d'entretien, voir des travaux plus bleu - les sons et la manière dont ils se propagent, les bruits que nous cateur. lourds de réhabilitation pour l'adapter aux Pour un adolescent en plein questionnement normes actuelles de construction. >Restauration : violet faisons en nous déplaçant.. et devenir, il est capital que son collège puis- > Les travaux de transformation >Logements : marron - la luminosité d'une pièce, son ambiance colorimétrique... se participer à sa construction identitaire. - Les besoins eux-mêmes sont amenés à >Logistique : gris > Le rapport affectif que nous entretenons avec ce lieu, les souvenirs Il est donc absolument nécessaire de susciter évoluer en fonction du nombre d'élèves, de >Circulation : blanc que nous y avons ; j'aime/j'aime pas, c'est beau/c'est laid... un sentiment d'appartenance en enclenchant classes, de la nature des différentes sections Sont-elles clairement identifiables ou sont- > Les critères valorisants/dévalorisants que nous lui attribuons ou qui ce processus d'appropriation de l'espace. mais aussi des programmes scolaires et de elles éclatées dans différents espaces? lui sont attribués par les gens extérieurs; le jugement des autres sur leur enseignement. Quelles sont les fonctions en relation les l'espace que nous habitons à une incidence sur la perception que L'espace d'un collège est amené à évoluer et unes avec les autres? nous en avons. Il est parfois difficile d'apprécier un lieu dit "laid" ou à se transformer tout au long de son existan- "de mauvaise fréquentation". De la même manière un lieu dégradé ou ce. On peut identifier 3 types de transforma- INTERVENIR DANS LE PROCESSUS DE mal entretenu sera moins respecté et moins identificateur. Il faut pou- tions; les travaux sur le bâtiment, les aména- CONCEPTION ET DE CONSTRUCTION DU voir se projeter et s'identifier au lieu que nous habitons ce qui ne sera gements et la décoration des espaces et les COLLÈGE transformations du bâtiment par les usages et Lors de la construction ou de la rénovation par exemple pas posiible dans un collège qui fait appel de manière les représentations qu'on en a. d'un collège, les groupes d'usagers peuvent trop évidente au vocabulaire architectural carcéral. être consultés à plusieurs phases du projet : > Les critères d'ouverture et d'ancrage que nous lui attribuons. Le lieu LES TRAVAUX SUR LA STRUCTURE DU doit être assez ouvert (aussi bien symboliquement que formellement) BÂTIMENT : - Ils sont consultés lors de la programmation pour permettre les échanges avec l'extérieur et ne pas assigner ses > Les travaux d'adaptation du bâtiment à la pour faire remonter leurs besoins. usagers mais aussi proposer un point d'ancrage assez fort pour réception d'un collège neuf ; Le conseil d'administration valide le program- assurer la sécurité et l'intimité nécessaire à toute appropriation et - Malgré les allers-retours et les multiples me fonctionnel et technique du bâtiment. identification. réadaptations, le temps de conception et de - Ils peuvent participer à la commission tech- réalisation d'un collège est parfois tellement nique du concours d'architecture CONCEVOIR, CONSTRUIRE, TRANSFORMER UN COLLÈGE page 79 Grille de lecture Les questions que l'on peut se poser pour analyser un espace:

ASPECT EXTERIEUR Quartier : >Définissez le quartier de la ville dans lequel se situe le collège : situation dans la ville, activités principales, caractéristiques architecturales et urbaines, monuments ou édifices publics à proximité... perception induira un comportement qui aura Volumes du bâtiment : - Ils peuvent être consultés par l'architecte une incidence sur la transformation de cet es- >Le collège s’intègre-il dans son environnement ou se différencie-t-il lors de l'adéquation projet/programme en pace (un espace jugé défavorable se dégrade des autres bâtiments? phase APS plus qu'un espace jugé satisfaisant). >Combien lit-on de volumes distincts? Correspondent-ils à - En phase APD, le proviseur et le conseil Un espace jugé dévalorisant ou discrimant des périodes de constructions différentes et/ou à des fonctions sera peu à peu délaissé et ne pourra plus particulières? Comment sont reliés ces volumes? d'administration doivent valider le projet. - Comme tout citoyen, les usagers peuvent in- remplir la fonction qui était la sienne. Espace public d’accès, entrée du bâtiment : Pour "vivre" un espace doit permettre aux >Sur quel espace public, le collège s’ouvre t-il ? tervenir au moment de la demande du permis personnes qui l'utilisent de "l'habiter" à part >En quoi reconnaît-on de l’extérieur que c’est un collège ? de construire. entière. Le lieu devient identificateur quand >Comment est mise en scène l’entrée du collège ? il aide à définir le groupe dont nous faisons Espaces extérieurs du bâtiment : L'AMÉNAGEMENT ET LA DÉCORATION partie par les activités que nous partageons, >Le collège a-t-il plusieurs types d’espaces extérieurs ? A quelles DES LOCAUX le type d'échange et de relations que nous fonctions correspondent-ils? Un espace peut être totalement transformé mettons en place dans ce lieu et les repré- Façades : par sa décoration et par son ameublement. sentations que nous y projettons. Le lieu doit >Matériaux employés On modifiera aussi bien son usage que la aussi permettre à chaque personne de s'y > ouverture/fermeture perception qu'on en a. projetter en tant qu'individu unique en préser- >ligne de force, rythme... L'espace d'un hall peut devenir un CDI quand vant sa part d'intimité. on y installe des étagères remplies de livres Lorsque l'espace permet à chacun de s'y ex- ORGANISATION ET AMENAGEMENTS INTERIEURS et des tables de consultation. primer et s'y représenter en tant que groupe Organisation, distribution : Des salles identiques au niveau architectural et en tant qu'individu il est identificateur mais >Localiser les grandes entités fonctionnelles du collège et leur auront des fonctions différentes suivant leur il devient aussi identifiant de ce groupe car il distribution depuis l’entrée? (escalier, ascenceur...) ameublement (une salle de classe banalisée en devient la représentation. >Quels sont les locaux en accès direct? les locaux plus intimes? ou peut devenir une salle de musique ou un en accès réservés? dortoir). >Se repère-t-on facilement? Les espaces sont-ils facilement Un couloir aura l'air plus long si on peint ses identifiables? murs latéraux en couleurs sombres. >Quelle impression se dégage du hall d’entrée ? On changera toute la distribution du collège si Aménagement, décoration : on interdit aux élèves l'accès à certains esca- >Existe-t-il des univers et des ambiances différentes suivants les liers ou couloirs. types d’espaces ? On ne pourra plus courrir sur un terrain de >Indiquez la forme des espaces, les matériaux utilisés, les sport recouvert de fleurs... ouvertures sur l’extérieur ou sur d’autres espaces intérieurs pour les Lorsque les usagers prennent possession spacesremarquables du collège du collège à son ouverture, ils commencent Technique : déjà à le transformer en l'aménageant et en le >Y a-t-il des particularités structurelles, acoustiques, thermiques dans décorant. le bâtiment? Des techniques particulières de communication?... >La démarche HQE a -t-elle été prise en compte? Quelles ont été les TRANSFORMER UN ESPACE PAR SON cibles prioritaires? USAGE ET PAR SES REPRÉSENTATIONS Nos discours sur un espace, nos activités dans cet espace peuvent également changer la perception qu'on a de cet espace et cette page 81

historique du collège concevoir, construire, transformer un collège des collèges d'aujourd'hui dans le 92 Des collèges dans les Hauts-de-Seine. EXEMPLES FICHE TECHNIQUE page 83

4e collège ou Collège Georges Mandel 12 rue du Bateau Lavoir - Issy les Moulineaux > ouverture du collège rentrée sept.2007 COLLÈGE GEORGES MANDEL, ISSY-LES-MOULINEAUX >Programme : >16 classes et 600 élèves -16 salles banalisées + 1 petite salle courante LAURA CARDUCCI, ARCHITECTE - 4 salles d’enseignement scientifique >5740 m2 shon - 2 salles d’enseignement technologique Le parti urbain et architectural du bâtiment de logements ainsi que par les 1 bâtiment formé de 2 « ailes » : - 2 salles d’enseignement artistique Le projet du 4° collège d’Issy-les-Moulinaux a servitudes de la ligne enterrée EDF en limite - r+ 4 pour le collège + 1 étage technique le - pas de gymnase été élaboré à partir de l’analyse approfondie Sud-Ouest. long de la voie SNCF - 1 CDI avec 2 salles de travail de groupe et 2 salle des contraintes du site afin de créer un bâti- - r+7 pour les logements de fonction sur la rue du d’accompagnement ment répondant aux objectifs suivants : Cette implantation permet: Bateau Lavoir - 1 salle à manger des élèves et 1 salle à manger des - Tirer parti de la configuration du site et de - De constituer à l’Ouest un écran protecteur professeurs la nuisance du chemin de fer pour offrir aux vis-à-vis de la nuisance des voies de chemin > montant travaux : 11 900 300 HT - 1 salle polyvalente espaces scolaires des orientations et des de fer. - 1 foyer + 2 salle d’activités et clubs localisations optimales tout en donnant une - De ménager des espaces extérieurs de ré- > Laura Carducci, architecte - 1 salle de réunion réponse architecturale particulière à chacune création largement ouverts au Sud. 14, rue des Jeûneurs – 75002 Paris, des «situations urbaines» de la parcelle et - D’offrir à la façade arrière de l’immeuble de T : 01 43 55 96 10 > Démarche HQE permettre ainsi une insertion idéale du bâti- logements un espace dégagé. ment dans son contexte. - D’organiser deux corps de bâtiment de faible - Hiérarchiser les volumes par l’utilisation de épaisseur de manière à éclairer naturellement matériaux pérennes dont les couleurs et les toutes les circulations horizontales et vertica- textures participent à l’expression des diffé- les. rentes fonctions du Collège. - De profiter d’un éclairement maximal des sal- les de classe et des lieux de repos et d’offrir Le nouveau Collège se développe sur deux autant de vues diversifiées sur l’extérieur en- ailes, l’une alignée à la future voie piétonne traînant ainsi un repérage aisé dans l’espace. en continuité des logements en construction, - De conférer à l’équipement des dimensions l’autre le long du talus SNCF en limite de à l’échelle de son quartier, par la superposition l’emprise constructible. des fonctions, en respectant quelques princi- En intérieur de parcelle, le bâtiment se déve- pes d’organisation et de hiérarchie : loppe dans la limite autorisée par le prospect - un soubassement regroupant les fonctions

Plan masse copyright : Laura Carducci architecte

Coupe K Coupe C Des collèges dans les Hauts-de-Seine. EXEMPLES page 85

d’accueil, d’accompagnement et de restaura- des salles d’arts et de musique il marque le tion. couronnement du bâtiment sur la voie pié- - un corps de bâtiment abritant les locaux tonne. d’enseignement général et spécialisé, le pro- pre de l’équipement. Le traitement végétalisé des différentes ter- - un couronnement où sont regroupés les rasses accompagne les volumes construits et éléments du programme dont l’usage, moins offre à la vue des usagers et du voisinage de régulier, et la forme, plus libre, permettent un petites «pièces de nature suspendues» dans relatif éloignement. cet environnement fortement minéral. Ainsi le bâtiment, est-il non seulement identi- fié clairement dans son caractère public, mais Le fonctionnement aussi - par sa clarté hiérarchique - dans son D’un point de vue de l’organisation fonction- usage. nelle et spatiale de l’ensemble, la répartition des éléments du programme tire parti de la La hiérarchisation des volumes est accentuée configuration triangulaire du site et permet un par des contrastes de textures ou de couleurs éloignement et une distinction nécessaire des de matériaux qui participent à la localisation différentes fonctions réunies dans l’établisse- et à l’expression des différentes fonctions de ment. l’équipement. Cette répartition permet de distinguer trois Le soubassement, d’aspect rugueux, traité en accès: béton matricé de teinte sombre, ancre solide- - L’entrée principale de l’établissement qui ment le bâtiment au sol. s’ouvre le long de la voie piétonne, vers la Par contraste, le béton blanc préfabriqué pointe Nord du terrain permettant ainsi sa est une peau lisse qui procure, aux volumes perception depuis l’espace public aménagé vue perspective depuis la rue (concours) structurant l’équipement, une sensation de en placette face aux arches du viaduc du solidité et de permanence. Il révèle les volu- chemin de fer. mes linéaires qui s’installent dans les grandes - L’entrée de service et l’entrée du parc de dimensions du terrain. stationnement sont regroupées sur la rue Le cuivre enfin, présent sous différentes for- Gustave Eiffel, voie de liaison majeure du mes sur les façades du bâtiment, caractérise secteur. le nouvel équipement et donne une note - L’entrée des logements de fonction est si- chaleureuse qui singularise le bâtiment public tuée le long de la voie piétonne, à proximité par rapport aux bâtiments environnants et lui d’une des entrées de l’opération de loge- confère une identité forte. ments mitoyenne. Sous forme de feuilles ajourées en com- Le hall d’entrée de l’établissement s’installe plément des parois vitrées, il joue le rôle de à l’articulation des deux ailes du bâtiment brise-soleil sur les façades Ouest et constitue ménageant ainsi une transparence entre l’es- un écran protecteur aux effets « cinétiques » pace public et l’espace extérieur de la cour. accompagnant le parcours des trains du côté Sa position centrale permet une desserte sim- de la voie ferrée. ple et efficace des différents pôles constitutifs Sous forme de bardage vertical des volumes de l’établissement. Des collèges dans les Hauts-de-Seine. EXEMPLES page 87

La façade largement vitrée, dans laquelle et la voie piétonne. Leur disposition permet s’intègre la loge du gardien, est implantée en un accès rapide vers la cour en cas de besoin retrait de l’alignement, ménageant un espace et un lien direct entre l’infirmerie et la voie destiné au stationnement des vélos. piétonne. La salle polyvalente, permet par sa position, L’extrémité de cette circulation permet de de la possibilité d’un fonctionnement auto- rejoindre un des noyaux de distribution verti- nome avec une entrée distincte côté talus cale. SNCF. Espaces des élèves – Locaux des ensei- Par ailleurs, la configuration du projet a gnants permis de disposer 3 noyaux de circulations Ces locaux sont situés au 1er étage de l’aile verticales assurant une liaison efficace entre Ouest entre le talus et la large terrasse reliée les différents pôles et avec les espaces exté- à la cour de récréation. rieurs. Demi-pension A partir du hall d’accueil, l’escalier principal Le service de la demi-pension s’organise au groupé avec l’ascenseur, dessert les deux rez-de-chaussée de l’aile Ouest ; ailes du bâtiment. La zone de production est en contact direct A chaque niveau de larges circulations hori- avec la cour de service. zontales éclairées naturellement desservent Les espaces de production s’ouvrent à les locaux. Leurs dimensions généreuses per- l’Ouest à l’écart des espaces scolaires. mettent d’en moduler la largeur de manière à Salles d’enseignement général marquer l’entrée de chaque salle. L’ensemble des locaux d’enseignement géné- A l’angle du bâtiment des vues sont données ral est réparti sur 3 niveaux de l’aile Ouest du à chaque niveau sur des terrasses extérieu- R+2 au R+4. res plantées. La structure du bâtiment accompagne cette vue perspective depuis la cour (concours) Les parois des couloirs rythment ainsi la suc- organisation sur la base d’une trame cons- cession des salles, ponctuées par les perce- tructive de 7m20, offrant une proportion idéale ments des châssis vitrés apportant la lumière pour l’aménagement des salles. au cœur du bâtiment et offrant des transpa- Les salles sont desservies par de larges rences vers les espaces extérieurs. circulations qui s’éclairent naturellement à La réalisation des façades en double mur l’Ouest côté voie ferrée. permet de disposer à l’intérieur des circula- Les façades des classes sont largement vi- tions, de parois finies en béton qui pourront trées et pourvues d’allèges basses offrant des être traitées en lazure colorée garantissant vues vers l’extérieur en position assise. la durabilité de ces espaces continuellement Enseignement informatique sollicités par les élèves. La salle multimédia et la salle informatique Administration – Locaux santé et action so- sont installées à la pointe du bâtiment, res- ciale - Personnel socio-éducatif pectivement au 1er et 2e étage. Les différents bureaux sont situés sur l’aile La salle multimédia est située à proximité du Est à proximité immédiate du hall, l’ensemble CDI, tandis que la salle informatique profite de ces bureaux se répartissent de part et d’une position centrale par rapport aux locaux d’autre d’une circulation centrale entre la cour d’enseignement. Des collèges dans les Hauts-de-Seine. EXEMPLES page 89

Leur position permet une meilleure sécurité Maintenance des locaux ainsi centrés au cœur du bâtiment. Les locaux de maintenance sont regroupés Centre de Documentation et d’Information au rez-de-chaussée des logements de fonc- Le CDI occupe entièrement le 1er étage de tion en vis-à-vis de la cour de service. l’aile Est. Son autonomie lui confère une Locaux techniques importance toute particulière et un statut Les locaux techniques de traitement d’air et privilégié en cœur d’établissement, la salle de chaufferie sont installés au 5e étage en de documentation bénéficiant d’une double position centrale afin de desservir de façon orientation et de terrasses plantées, sur la optimale l’ensemble des locaux. voie piétonne côté Est et de vues cadrées Ce volume clos et opaque permet d’intégrer horizontales sur la cour à l’Ouest. l’ensemble des appareillages technique et Enseignement scientifique et technologique d’offrir depuis les bâtiments environnants la PLAN DU RDC PLAN DU 1ER ÉTAGE Les locaux d’enseignement scientifique et vue sur une 5e façade, traitée avec soin et technologique sont installés dans l’aile Est du débarrassée de toutes émergences inesthé- bâtiment, respectivement au 2e et 3e étage. tiques. Tous orientés au Nord-Est sur la voie piéton- Le parc de stationnement et la cour de ser- ne, ils sont desservis par une circulation dont vice la façade s’ouvre et s’éclaire sur la cour. L’entrée des véhicules vers la cour de service Enseignement artistique et le parc de stationnement en sous-sol se Les salles de musique et d’arts plastiques fait par deux entrées distinctes depuis la rue sont placés dans deux volumes autonomes Gustave Eiffel. sur la toiture terrasse de l’aile Est séparés par La rampe de parking longe le pignon de l’im- des terrasses plantées. meuble de logements et dessert 37 places en Cette position atypique permet de marquer sous-sol. leur singularité et de favoriser leur autonomie Les issues piétonnes du parking permettent « acoustique » et « lumineuse » par rapport de rejoindre soit la cour de service soit le PLAN DU 2ÈME ET 3ÈME ÉTAGE PLAN DU 4ÈME ÉTAGE aux autres espaces d’enseignement. passage piéton longeant le talus. Cour de récréation Logements de fonction La cour de récréation reprend la forme trian- Les logements de fonction occupent l’extré- gulaire de la parcelle et s’ouvre au Sud pour mité de l’aile Est sur la voie piétonne en mi- profiter d’un ensoleillement maximal. toyenneté de l’immeuble de logements voisin. Cet espace extérieur se décompose en: Leur hall ouvre sur la voie. Chaque logement - Un vaste préau qui traite la limite de pro- dispose d’un palier individuel éclairé naturel- >Circulation : blanc priété et abrite les casiers des élèves. lement et est desservi par un escalier et un >Adminstration, bureau des enseignants: bleu Eclairé zénithalement par des coupoles trans- ascenseur. Tous les logements bénéficient >Classe banalisée : jaune lucides, il offre aux logements la vue sur une d’une double orientation Est >Salle spécialisée : orange >Restauration : violet terrasse végétalisée. – Ouest. Au dernier niveau, le logement de 5 >CDI, bureau des élèves : vert - Une aire libre triangulaire plantée d’un arbre pièces se développe en duplex, profitant ainsi >Logistique : gris unique au développement généreux sur la- de larges terrasses. >Logements : marron quelle s’ouvriront l’ensemble des classes du collège. Copyright : Agence Laura Carducci Des collèges dans les Hauts-de-Seine. EXEMPLES page 91

FICHE TECHNIQUE COLLÈGE VICTOR HUGO, ISSY-LES-MOULINEAUX ANTOINE DAUDRÉ-VIGNIER ARCHITECTE Collège Victor Hugo 24 rue Aristide Briand, 92130 Issy-Les-Moulineaux Le parti urbain aux cibles HQE : surfaces vitrées limitées, - T : 01 46 38 11 89 - F : 01 46 44 61 80 Le projet investit tout le terrain qui fait l’objet traitement des chocs thermiques, terrasses www.clg-hugo-issy.ac-versailles.fr d’une reconquête complète tant en fonction- végétalisées etc. … nement que dans la gestion des différents > Date de livraison : Février 2006 > Programme : espaces. Le collège s’inscrit dans un tissu urbain com- - 22 salles banalisées : nombre La difficulté et l’intérêt du projet, outre l’aspect posé essentiellement de logements collectifs, > 22 classes banalisées, 700 élèves - 11 salles spécialisées technique, était de mettre en relation les zo- d’un groupe scolaire. - 1 gymnase nes conservées par rapport aux constructions A proximité, on trouve également une école >7892 M2 - 1 CDI neuves. maternelle contiguë au collège. un bâtiment existant et une extension, R+3 - 1 salle à manger élèves (110 places), deuxième Après analyse et diagnostic des pathologies Implanté à l’angle des rues Aristide Briand et salle à manger fonctionnelles et conformément au program- Paul Bert, il est caractéristique des « cons- > Budget :13,42 M2 TTC - 1 salle polyvalente au rdc me, il est projeté de démolir l’ensemble des tructions scolaires des années Jules Ferry » - 1 foyer élèves bâtiments sur la rue Aristide Briand et dans dans la lecture immédiate d’un équipement > Antoine Daudré-Vignier, architecte les cours, car inadaptés à un usage fonction- public. 37 rue de Domremy, 75013, Paris, nel et cohérent. 01 53 94 69 40 L’emprise au sol dégagée après démolition Le projet a pour volonté de réunifier, de com- permet une remise en perspective consé- poser, d’urbaniser et de réactualiser un en- quente des cours. semble éducatif pour qu’il devienne cohérent L’ensemble du site est mis à niveau pour une et propice à l’étude et l’épanouissement des accessibilité en tout point de l’établissement. élèves dans le cadre des nouvelles orienta- Le projet, qui s’inscrit dans le périmètre du tions pédagogiques. terrain (par ses fronts bâtis), forme clôture avec l’espace public. Il s’inscrit dans une logi- L’intervention a eu pour but également de que de développement durable en référence simplifier les accès :

Plan masse copyright : Antoine Daudré-Vignier, architecte Coupe sur le projet Des collèges dans les Hauts-de-Seine. EXEMPLES page 93

-l’accès principal se fait rue Aristide Briand - Limiter les parcours et les déplacements à par le parvis sur lequel donne le nouveau l’intérieur de l’établissement. bâtiment formant l’extension - Mise à niveau du rez-de-chaussée des fonc- -un accès de service également rue Aristide tions suivantes : Briand pour les livraisons, le parking souter- - Hall d’entrée rain et la cour de récréation - Salle polyvalente -un accès direct sur l’extérieur de l’infirmerie - Demi-pension sur la rue Paul Bert - CDI - Permanence et vie scolaire le parti architectural et urbain - Préau et sanitaires élèves Le projet a pour ambition d’assurer à la fois - Médico-scolaire l’organisation fonctionnelle du Collège et la - Agents et factotum perception d’un bâtiment public à usage sco- - Loge laire. - Garage à Vélos Sa situation à l’angle de deux rues invitait à - Stationnement visiteurs un traitement particulier, traitement justifié par les angles de perception depuis le carrefour. L’extension doit assurer un fonctionnement Le bâti accompagne la trame viaire. cohérent de l‘ensemble, s’intégrer à l’existant Le hall d’entrée est traité en rotule, vide par- en le valorisant. Par son expression contem- tiel, trouvant sa valeur symbolique d’accueil, poraine, elle requalifie le site et assure une institué de deux parois vitrées, traversé par image d’édifice public à usage scolaire. Vue de la façade et de ses matériaux les passerelles de liaison intérieures. Il assure ainsi une transparence depuis la rue vers la le fonctionnement cour de récréation et une transition avec les Le projet définit de grands pôles d’activité, bâtiments conservés. il s’inscrit en plus près du programme et re- qualifie les espaces, regroupe et définit les Le projet inscrit tous les services para scolai- grandes fonctions du Collège. res dans le bâtiment neuf et affecte en étage les ailes rénovées à l’enseignement. Les pôles d'activités et les fonctions Le Hall espace d’accueil – Le parvis Le parti d’implantation découle des contrain- Ce parvis couvert permet d’absorber la tes suivantes : grande activité des entrées et sorties de l’éta- - Respect des contraintes d’urbanisme et blissement. notamment hauteurs, alignements et retraits Le garage à vélos est contigu au parvis, dans par rapport aux limites séparatives. le rez-de-chaussée de l’aile B. Il est sécurisé - Définition de cours de service et cour élèves et directement surveillé par la loge. distinctes sans croisement de flux. Le contrôle de l’accès est réalisé à partir de la - Respect de la sécurité incendie et création loge qui a vu sur 360 °. d’une voie pompier à l’arrière du terrain. Un escalier d’honneur contre l’ascenseur - Optimisation du site afin de dégager le maxi- (accessible aux personnes à mobilité réduite) Vue de la cour La façade sur rue: forme des fenêtres mum de cour de récréation. anime la volumétrie du hall. Des collèges dans les Hauts-de-Seine. EXEMPLES page 95

Le hall est un espace d’accueil et une invita- sont conservés. tion à pénétrer dans le Collège. La salle polyvalente L’aile A Inscrite dans le volume de l’entrée, elle se Restructurée, réaménagée, surélevée, mise présente comme un point fort du projet autant en valeur, elle accueille une grande partie des par l’espace intérieur qu’elle représente que salles d’enseignement aux étages. par l’impact visuel qu’elle crée à l’angle du La création du préau au rez-de-chaussée, parvis. démolition des allèges permettant de réaliser Elle donne au Collège une identité forte dans des portiques affirmant la verticalité de modé- le quartier. nature du bâtiment, participe aux surfaces de Une série de colonnes verticales sous poutre cour. La marquise existante est refaite pour annulaire apparente crée un déambulatoire PLAN DU RDC PLAN DU 1ER ÉTAGE augmenter la surface protégée. qui met en valeur le volume de la salle. Ce préau permet un élargissement de la cour, Des panneaux acoustiques bois permettent extension qui ouvre l’espace visuel jusqu’au un confort d’usage et d’ambiance chaleu- foyer des élèves implanté dans l’aile B. reuse. Le médico scolaire est localisé dans le bâ- Elle est dotée de sanitaires et réserves. timent de liaison entre les deux ailes pour Il est facile d’y accéder à partir du hall d’ac- bénéficier d’un accès sécurisé et direct sur cueil du collège, en dehors des heures de l’extérieur. Celui-ci possède également un cours, au travers d’une large circulation accès direct avec la cour. courbe. L’aile B Le Centre de Documentation et d’Information Restructurée, étendue, mise en valeur, elle Situé à rez-de-chaussée sur la cour, en posi- PLAN DU 2ÈME ÉTAGE PLAN DU 3ÈME ÉTAGE accueille une grande partie des salles d’en- tion centrale, il est conçu comme un espace seignement aux étages. convivial et chaleureux, facilement accessible Elle assure la liaison avec le bâtiment neuf et depuis le hall, généreusement éclairé avec regroupe dans son extension le CDI à rez-de- une configuration qui offre une grande facilité chaussée, les salles de science au premier d’ameublement. étage et la technologie au deuxième. Par sa forme, il acquiert ainsi son caractère La cour de récréation propre, l’identifiant dans sa fonction à l’inté- Elle se répartit en deux espaces aux fonctions rieur de Collège. distinctes. Sa localisation à rez-de-chaussée permet une - D’une part, l’aire de récréation proprement utilisation hors des heures d’enseignement >Circulation : blanc dite, plantée et agrémentée de bancs. sans problème de surveillance : les élèves >Adminstration, bureau des enseignants: bleu - D’autre part, le terrain d’évolution. n’ont pas à évoluer dans l’établissement pour >Classe banalisée : jaune Son niveau a été planifié pour créer la conti- se rendre au CDI. De plus, il est implanté à >Salle spécialisée : orange nuité horizontale avec le préau, pour obtenir proximité de la vie scolaire. > Sport : rouge >Restauration : violet un espace continu sans obstacle. Le pôle restauration >CDI, bureau des élèves : vert En fond de cour, l’accès pompier fermé par Il est accessible directement depuis la cour >Logistique : gris un portail permet d’accéder à l’intérieur de de récréation, son accès est protégé par un >Logements : marron l’établissement. large préau. Les arbres existants hors emprise du chantier Des sanitaires en amont de l’entrée et de la Des collèges dans les Hauts-de-Seine. EXEMPLES page 97

chaîne de distribution sont implantés sous le accès s’effectue par le hall ou circulations en préau. étage. La salle de restaurant est orientée au Sud- Les vestiaires sanitaires élèves et ensei- Ouest sur la cour de récréation. gnants EPS sont implantés en amont de La salle des commensaux est isolée avec sa l’accès à la salle. propre issue. Le volume de la salle s’exprime sur la rue A. La chaîne de distribution est attenante à Briand par un traitement particulier ; bardage l’entrée et la dépose plateau est à l’opposée, en cuivre pré patiné vert. contiguë à la laverie. Les locaux des enseignants L’office et la laverie situés à l’arrière de la Implantés au 1er étage, à proximité de l’ad- salle à manger sont en communication avec ministration, en position privilégiée au-dessus les annexes et dépôts. de la salle polyvalente, ils ont fonctionnement Un local poubelle humide communique direc- autonome. tement avec la cour de service. Le foyer est composé de deux zones dont Les circuits propres et sales sont respectés. l’une réservée aux fumeurs. Les locaux des élèves / La salle d’études Les espaces de travail sont individualisés et Situés à rez-de-chaussée en partie centrale sont localisés sur la rue A. Briand. Vue de l'entrée le hall de l’aile B conservée, ils font face au préau. L’enseignement général / Les salles de scien- Facilement accessibles depuis la cour, ils ces et technologie sont aussi aisément surveillables. Les salles d’enseignement général se trou- La salle d’études est implantée contre le vent essentiellement implantées dans les bureau des surveillants, situé dans le pôle bâtiments existants dont les circulations sont réservé aux élèves elle participe à l’activité totalement remodelées. générale. Une salle d’enseignement banalisée a été L’administration / l’intendance aménagée au deuxième étage sur le hall afin Implantée au premier étage dans la partie d’éviter l’effet de vide propice à des problè- neuve, au cœur du projet, l’administration se mes de discipline des élèves. situe à proximité immédiate du hall accueil. Les salles de technologie et sciences sont Une attente permet l’accueil des élèves et implantées au 1er et 2°étage en extension des parents. de l’aile B à proximité du hall et forment des Elle est isolée, sans croisement de flux avec unités fonctionnelles cohérentes. les autres fonctions. La musique et le dessin Les locaux de l’intendance sont orientés vers Ces salles sont situées au deuxième étage la cour de service et l’administration vers le dans le volume atypique de la salle polyva- collège et la cour. lente. Elles sont éclairées au Nord et sont L’espace EPS desservies par le volume du hall. Leur forme La salle EPS est située au premier étage du et disposition sont en relation avec le type bâtiment neuf : en effet, du fait de la locali- d’enseignement prodigué. sation du hall, de la salle polyvalente et de Factotum – Maintenance / Locaux techniques la demi-pension à rez-de-chaussée, il n’était et de service pas possible de l’implanter à ce niveau. Son A rez-de-chaussée, accessibles par la cour Des collèges dans les Hauts-de-Seine. EXEMPLES page 99

Vue sur un expace atypique : le CDI

de service et donnant sur la rue A. Briand, les Les sous-sols inondables et désaffectés sont locaux du personnel sont directement acces- pourvus d’escaliers pour visite et contrôle. sibles depuis l’extérieur. Ceux-ci sont confinés dans des volumes indé- La salle des agents s’éclaire par la rue A. pendants des escaliers protégés. Briand.Tous les locaux des agents et cuisine sont regroupés dans la même unité fonction- Matériaux et volumétrie nelle. Les façades des bâtiments sont réalisées en Le bureau du cuisinier contrôle directement béton architectonique préfabriqué, matériau les livraisons dans la cour de service. noble et pérenne, propre à exprimer un bâti- Les logements de fonction ment à caractère public. Vue sur un espace de distribution Leur accès indépendant s’effectue à partir de Les calepinages horizontaux sont affirmés et la rue A. Briand. assurent l’élégance dynamique de la concep- Le hall, ascenseur et escalier permettent tion des façades. d’accéder depuis le sous-sol ou la rue à une Le volume saillant rue A. Briand sera revêtu terrasse jardin desservant les logements par un bardage cuivre pré-patiné vert : maté- Deux logements, de type duplex, sont dotés riau réputé sans entretien ni ravalement. d’un accès individuel et d’un jardin privatif. Les parois vitrées sont traitées en mur-rideau Au niveau haut, se trouvent : entrée, séjour + à feuillure drainante verticale et pare closes chambre, cuisine, WC. horizontales. Au niveau bas, les chambres avec terrasse, Les protections solaires sont assurées soit salle de bains et rangements. par des stores d’occultations intérieurs, soit Les autres logements sont de plain-pied sur par des panneaux extérieurs coulissants bois la terrasse. bakélite type Prodema, intégrés dans les Des celliers ont été rajoutés pour le confort murs-rideaux. d’usage des occupants. Le CDI est, par sa présence volumétrique Circulations verticales immédiatement identifiable depuis la cour de L’Etablissement est desservi verticalement récréation Vue d'une salle de classe par deux ensembles de circulations : Le bâtiment existant est lavé pour redonner Dans le hall accueil, un escalier d’honneur à la brique tout son éclat et dialoguer avec la doublé d’un ascenseur, forme le premier partie neuve à travers la cour de récréation. ensemble. Répartis à moins de 40m en tout L’aile A surélevée sera traitée à l’identique de point des bâtiments rénovés, des escaliers la surélévation de l’aile B. protégés constituent le second. Les terrasses seront végétalisées par un Un complément d’escaliers de secours (près complexe de type Sopranature. de l’administration) innerve le bâtiment. Les logements desservis indépendamment ont par ailleurs un accès à l’intérieur. Le parking inondable possède deux escaliers - L’accès direct pour les logements - Un accès direct pour les enseignants sous le préau proche du hall. Des collèges dans les Hauts-de-Seine. EXEMPLES page 101 FICHE TECHNIQUE

Collège et SEGPA Robert Doisneau 2 rue du 11 Novembre - - T : 01 41 17 22 22 - F : 01 41 17 22 04 > Architecte, Jean-Marc Renard, décédé le 22 avril www.ac-versailles.fr/etabliss/clg-doisneau-montrouge/ 2005 (successeur : Marianne Renard, Architecte) COLLÈGE ET SEGPA ROBERT DOISNEAU, MONTROUGE 38 rue Périer 92120 Montrouge JEAN-MARC RENARD, ARCHITECTE > inauguration sept. 1994 >Programme : Parti architectural et urbain > 18 sections, 700 élèves (600 élèves : enseignement - salles banalisées : Le collège est situé 2 rue du 11 Novembre, Le premier regroupe l’ensemble des 30 sal- secondaire, 100 élèves enseignement spécialisé) - salles spécialisées : salles de sciences, et salle de il est desservi d’un côté depuis une rue pié- les d’enseignements (salles de classes, de Il reçoit 420 élèves aujourd'hui. musique et de dessin tonne proche du centre ville et de l’autre côté, sciences, d’informatique, de technologie, de - gymnase depuis le boulevard Romain Rolland, mitoyen dessin, de musique…) > 13 500 m2 Surfaces hors oeuvre - CDI du périphérique Parisien . - restauration : réfectoire, cuisines (400 rationnaires) Le second offre aux élèves un ensemble > 1 bâtiment R + 3 - salle polyvalente Les constructions sont implantés en retrait d’activités variées, allant des salles d’études - Foyer élèves des limites séparatives intérieures du terrain (bibliothèque, permanence), aux lieux de dé- >Budget : 105.000.000 Frs HT - Salle de réunion et à l’alignement du boulevard Romain Rol- tente (foyer, restauration, cours de recréation) land, formant un front bâti face à Paris. ainsi que les locaux du personnel d’encadre- ment. La vie quotidienne du collège se divise en deux temps forts : A chacun de ces moments correspondent -l’activité scolaire des contraintes de proximité, d’organisation -les activités d’accompagnement et d’ambiance facilitant outre l’activité concer-

Coupes sur le bâtiment

Plan masse copyright : Jean-Marc et Marianne Renard, architectes Des collèges dans les Hauts-de-Seine. EXEMPLES Vue de la cour de récréation page 103

née, le déplacement des élèves et le contrôle la rue du 11 Novembre. de l’établissement. -un accès de service (livraison, secours, par- king,…) depuis le boulevard Romain Rolland. C’est ainsi , que sont privilégiés des regrou- pements sur un même niveau, de différents En réponse aux exigences fonctionnelles du éléments du programme et des localisations collège et des éléments du programme, le Vue de la façade : forme de fenêtres de certains locaux, bénéficiant d’accès directs projet s’articule autour de deux niveaux de sur l’extérieur, notamment : rez-de-chaussée, bénéficiant de larges ouver- -la cuisine et la restauration près des lieux de tures directes sur l’extérieur : livraison -le hall, le préau, le foyer des élèves, les -un rez-de-jardin de plain-pied avec le boule- casiers individuels regroupés sur un même vard Romain Rolland, où sont regroupés les niveau locaux de restauration, les ateliers de la SES -l’ensemble des classes facilement isolable et les locaux réservés aux activités sportives des autres parties du collège. (vestiaires, gymnase…- A partir des caractéristiques du terrain, le -un rez-de-chaussé, surélévé, accessible projet prévoit deux accès aux bâtiments : depuis la rue du 11 Novembre par une grande -un accès principal destiné aux élèves, depuis allée piétonne menant à l’escalier d’entrée.

Vue d'un espace atypique : le patio

Vue de l'entrée Des collèges dans les Hauts-de-Seine. EXEMPLES Vue du hall page 105

Ce deuxième niveau s’ouvre de plain-pied sur Les façades les aires de jeux extérieures (réalisées en toi- Le bâtiments au regard de son implantation ture du gymnase) ; il abrite outre le hall d’en- et de son environnement présente plusieurs trée, les foyers, et les casiers individuels des façades distinctes : élèves, les locaux de l’administration et des -façades lisses et continues, le long du bou- professeurs, ainsi que la salle polyvalente. Il levard R. Rolland et de la voie de desserte Vue d'un espace commun : le CDI constitue le niveau de référence à partir du- intérieure ; quel sont distribués tous les locaux du collège -façades découpées et rythmées au droit de ; il est aussi le lieu central des regroupements l’entrée ; des élèves en dehors des heures de cours. -façades très vitrées, ponctuées de coursives extérieures en cascade autour du patio ; Volumétrie Le projet est composé de différents volumes Toutes ces façades s’harmonisent entre elles, bâtis organisés autour d’un patio central par le jeu des matériaux qui les composent et planté et fermé par deux bâtiments reliés où se mêlent tour à tour : entre eux par une verrière situés dans l’axe du l’allée d’entrée. -soubassement en granit calcaire clair -façades revêtues de pierre calcaire clair En effet, l’accès au collège se fait une longue -parois vitrées réfléchissantes de teinte vert allée piétonne menant à un escalier, puis à émeraude dessinées et rythmées par une l’esplanade d’entrée encadrée d’un côté par ossature en aluminium laqué blanc, et des un bâtiment en longueur dont le rythme et les brise-soleil horizontaux en lame d’aluminium découpes offrent un jeu de volumes accom- profilées en aile d’avion, et laqués en blanc. Vue d'une salle de classe pagnant le parcours de l’allée et de l’autre -bandeau de couverture en alucobond laqué côté, par un volume aux parois courbes refer- blanc mant le patio. -coursives, terrasses et escaliers extérieurs surmontés d’un garde-corps maçonné revêtu Ce dernier, visible que de l’intérieur des bâ- de pierre calcaire et d’une main courante en timents est fermé sur trois côtés et s’ouvre bois clair vernis. largement sur les aires de récréation et le préau. Aménagement intérieur Une grande importance est donnée à la lu- Entouré par de larges parois vitrées, il est mière naturelle par la réalisation de verrières ceinturé en différents niveaux par des cour- et de larges ensembles vitrés dans tous les sives et terrasses assurant les relations inté- locaux, mais aussi les circulations intérieures rieures-extérieures du collège. qui bénéficient toutes d’ouvertures et de con- tacts directs sur l’extérieur. Planté de bambous à hautes tiges et de mas- sifs, il est un lieu d’agrément visible depuis Très vitré par une verrière sur trois niveaux, le toutes les circulations du collège. hall domine le patio , son sol est revêtu d’un Des collèges dans les Hauts-de-Seine. EXEMPLES page 107

pont de bateau et la structure de la verrière dessine une trame verticale et horizontale réalisée par des éléments métalliques profilés en aile d’avion. Une mezzanine traverse le hall, elle est habillée en merisier et surmontée d’un main courante en bois verni.

Le traitement acoustique des façades PLAN DE REZ-DE-JARDIN PLAN DE REZ-DE-CHAUSÉE En raison de son implantation à proximité du boulevard périphérique, les façades les plus exposées du bâtiment ont fait l’objet d’un traitement acoustique particulier par des : -châssis vitrés assurant un affaiblissement sonore de 43 dBA En complément, il a été mis en œuvre une ventilation de type « double flux » dans tous les locaux permettant le renouvellement d’air sans ouverture des fenêtres pendant la durée des cours.

Copyright : Jean-Marc Renard, architecte dplg Vue de la façade et de ses matériaux

PLAN DU 1ER ÉTAGE PLAN DU 2ÈME ÉTAGE

>Logistique : gris >Circulation : blanc >Adminstration, bureau des enseignants: bleu >Classe banalisée : jaune >Salle spécialisée : orange > Sport : rouge >Restauration : violet >CDI, bureau des élèves : vert >Logements : marron

PLAN 3ÈME ÉTAGE Des collèges dans les Hauts-de-Seine. EXEMPLES page 109

FICHE TECHNIQUE COLLÈGE JEAN-BAPTISTE CLÉMENT, COLOMBES BOISSESON, DUMAS, VILMORIN & ASSOCIÉS ARCHITECTES Collège Jean-Baptiste Clément 58 rue du Président Kennedy - 92700 Colombes - T : Parti architectural et urbain des ouvertures très varié suivant la situation 01.47.81.47.76 - fax : 01.47.81.91.21 Implanté à Colombes dans le quartier du Sta- et les fonctions : fenêtre en bandeaux, occu- www.clg-clement- colombes.ac-versailles.fr de, le collège est bordé par la rue du Prési- lus, longues et larges baies, lames verticales, > Architecte; Boisseson, Dumas, Vilmorin & Associés dent Kennedy sur laquelle sur trouve l’entrée petites ouvertures carrées. 21 rue de Châtillon Paris 75014 principale et sur laquelle il forme un front bâti > début des travaux : 1998, fin des travaux : 1999 Tél. 33(0)1-5653-7777 - Fax. 33(0)1-4395-0237 et le boulevard de Finlande. Ces dernières participent à donner un rythme - [email protected] aux façades. La cour est plantée à intervalles > 700 élèves www.bdva.fr En réponse aux exigences fonctionnelles du réguliers d’arbres et présente différents es- Section CLA, sections football études, danse, bilan- collège et des éléments du programme le pro- paces dont le plateau sportif surélevé. Des gue, histoire de l’art, section européenne, section >Programme : jet s’articule autour de trois volumes pédago- espaces intermédiaires sont ménagés entre 3ème découverte professionnelle, section 4ème Aide et - salles banalisées ème ème giques bénéficiant de larges ouvertures sur la les blocs pédagogiques. Soutien, section 4 aventure, 5 cyber - salles spécialisées : laboratoires scientifiques, cour, articulés par une circulation horizontale Un parvis est créé sur la façade principale laboratoires de langues, salles d’informatique, de peu à peu totalement transparente sur ses par un léger mouvement de celle-ci qui se > 11 000 M2 mécanique 2 faces latérales, qui dessert les différents creuse et dirige vers le cœur du projet. Un 2 volumes principaux, 5 bâtiments repérables sur rue, - gymnase avec terrains de sport extérieurs - CDI étages, un bâtiment de gymnase et entre les cheminement par marches mène au hall, le R+3 - restauration : réfectoire, demi-pension et cuisine deux une grande lame horizontale regroupant rez-de-chaussée étant surélevé par rapport traditionnelle l’administration et le hall principal. au niveau de la rue. > Budget : 10,7 M d'euros - salle polyvalente En appendice se trouvent le CDI, petit volume - foyer élèves arrondi s’accrochant aux volumes pédagogi- - salle de réunion ques et s’ouvrant sur la cour. Les volumes sont différenciés par leurs maté- riaux et traités en brique et parements de bois ou en béton poli coloré. Une grande importan- ce est donnée à la lumière avec un traitement

Vue de la cour de récréation avec le CDI

Légende de la maquette plan masse 1 : hall principal 2 : bâtiments pédagogiques 3 : RDC : enseignement technique, R+1 salle polyvalente 4 : CDI 5 : RDC : restaurant, R+1 salle des professeurs 6 : administration 7 : gymnase 8 : terrains de sport 9 : cour de récréation 10 : logements de fonctions 11: jardins 12 : entrée principale Des collèges dans les Hauts-de-Seine. EXEMPLES page 111

Aménagement intérieur Le hall sert de liaison entre les différents volumes et d’articulation entre l’extérieur et la cour. Il est vitré sur toute sa longueur et per- met un jeu de transparence depuis la rue. Les circulations horizontales et verticales ont fait l’objet d’une attention particulière que l’on retrouve dans les motifs de façades. De même, le cdi se présente comme un petit volume à part, en parement bois clair,de forme arrondis qui marque son identité dans Vue sur l'entrée Vue de la façade l’ensemble du projet. des ambiances différentes par les matériaux employés et la manière dont la lumière est traitée.

copyright : Boisseson, Dumas, Vilmorin & Associés

Vue sur le hall

Vue d'un espace commun : le CDI Des collèges dans les Hauts-de-Seine. EXEMPLES page 113

FICHE TECHNIQUE COLLÈGE HENRI BERGSON, GARCHES Fiche technique Collège Henri Bergson WILMOTTE & ASSOCIÉS ARCHITECTES 69 rue du 19 Janvier, 92380 Garches- T : 01 47 41 24 81 Démarche HQE tés du site. Différentes contraintes se présen- www.clg-bergson- garches.ac-versailles.fr/ Le projet se veut monolithique pour résoudre tent toutefois ; les problèmes de relations entre les différen- Un phasage, qui doit permettre aux élèves > extension et réhabilitation en cours > programme : tes entités, les problèmes de surveillance et d’avoir accès durant l’année scolaire à une (bâtiments existants datant de la fin des années 60) - salles banalisées : 25 de contrôle, mais aussi générateur de diver- demi-pension, et une installation de chantier - salles spécialisées : 8 sité et d’identités d’espaces et de lieux. autorisant un fonctionnement continu de l’en- > 6 150 M2 - gymnase seignement, - CDI Le Collège Henri Bergson est situé dans un Un P.O.S. (plan d’occupation des sols) autori- > 620 élèves - restauration : cuisine et restaurant quartier résidentiel calme, composé d’habitat sant une hauteur maximale de 13m, nonobs- 2 bâtiments, 5 volumes dissociables, R+2 - salle polyvalente collectif semi-dense. Il est desservi par la tant les règles de recul, et le « Petit Bois » - foyer élèves Rue du 19 Janvier, sur son côté Nord Est, étant de façon naturelle zone non aedificandi, > Budget : 17,9 M2 - salle de réunion et est bordé par des Logements R+2 et un La conservation et la rénovation de la salle Gymnase sur son côté Sud Ouest. Son ter- polyvalente existante…. > Wilmotte & Associés > Démarche HQE rain d’assiette est caractérisé par la présence 68 r Fbg St Antoine 75012 Paris, d’un « petit bois », et de façon plus générale, Le parti architectural et urbain T : 01 53 02 22 22 le paysage environnant par une remarquable L’implantation des bâtiments préfabriqués arborescence. provisoires qui nous est proposée dans le Cependant la configuration et l’architecture programme général nous semble la meilleure des bâtiments actuels datant de la fin des au regard des contraintes de phasage et de Vue d'ensemble années soixante, ne peuvent plus assurer la chantiers. Leur positionnement en fond de fonctionnalité ni l’image institutionnelle qui parcelle, en face du gymnase permet de libé- sied à un tel équipement. La scission de dif- rer le maximum d’emprise, tout en s’éloignant férentes entités comme l’administration, l’en- des nuisances dues aux travaux. La proximité seignement et le restaurant de demi-pension, du Bois et du Gymnase permettront aux élè- un collège qui offre une façade de « service ves de continuer à évoluer dans un cadre de » comme image d’entrée, des équipements vie acceptable. vieillissants, sont autant de dysfonctionne- Le projet se veut être à la fois "monolithique", ment auquel le projet tentera d’apporter des pour résoudre les problèmes de relations réponses, tout en mettant en valeur les quali- entre les différentes entités, les problèmes de

coupe sur le bâtiment Des collèges dans les Hauts-de-Seine. EXEMPLES page 115

surveillance et de contrôle, mais aussi géné- Le fonctionnement, les volumes rateur de diversité et d’identités d’espaces et S’articulant autour de la cour de récréation, de lieux, participant au bien être des élèves et le corps de bâtiment abritant les salles prin- des enseignants, condition essentielle d’une cipales se développe sur deux niveaux. La bonne relation au « savoir ». sensation de longs couloirs a été évitée par la Les espaces d’enseignement, les salles de morphologie en « L » et par le noyau de circu- classes et leurs annexes sont regroupés dans lation vertical vitré. Toutes les circulations ont un bâtiment en « L », dont la grande longueur une référence à la lumière naturelle, soit par est scindée par un ensemble largement vitré les accès vitrés, soit par un éclairage indirect et ouvert, qui sera le lieu des fonctions fonda- zénithal. Les grandes salles technologiques Vue perspective sur l'entrée mentales ( administration et enseignants) et prennent placent dans la partie Sud ouest, et celui de l’information, qu’il soit pour les ensei- génèrent une volumétrie séquentielle de qua- gnants ou pour les élèves, le CDI , au cœur tre « totems », dont les terrasses au deuxiè- Plan masse du collège. me niveau, pour les classes de sciences, A l’articulation de ces deux ensembles, un pourront être investies soit en lieu d’observa- prisme de verre assurera, par le biais d’un tion astronomique, soit en « potager » soit par ascenseur et d’un grand escalier, le rôle de des serres et par diverses autres activités. liaison, d’innervation, et d’accès facile à l’in- Dans leurs toitures pourront s’insérer tous les formation. équipements techniques du bâtiment ( venti- Toutes les fonctions sont regroupées sur trois lation) ou d’enseignement ( paraboles..). niveaux, c’est à dire R+2. Ce dispositif permet Le volume de la façade Nord sur le parvis non seulement une bien meilleure gestion pourra être réalisé en deuxième phase, et des hauteurs sous plafonds, et donc de la conférera une identité plus spécifique aux sal- technique interne ou externe, mais aussi une les d’ enseignement d’arts plastiques ou mu- « végétalisation » maximale des toitures ( cf sicaux. Une des salles aura par ailleurs une notice QE), et participe à l’échelle plus hu- double hauteur sous plafond, pour accueillir maine de la structure. éventuellement des sculptures ou œuvres de Les différentes volumétries mises en place, BATIMENT D ’ENSEIGNEMENT ACTUEL BATIMENT DE LOGEMENTS permettront aisément de phaser les travaux (REHABILITATION) conformément aux contraintes de fonctionne- ment scolaire. L’enceinte générale est recomposée dans une figure géométrique simple, carrée, favo- risant la lecture des espaces extérieurs, et BATIMENT DE RESTAURATION

SALLE POLYVALENTE la sécurité des élèves par la mise en place (REHABILITATION) de dimensions plus généreuses. Le parvis d’entrée ainsi que l’élargissement des trottoirs extérieurs permettront le regroupement des

Bâtiments d émolis élèves et des parents aux heures de grandes REPERAGE DU BATI CONSERVE ET DEMOLI . affluences. Principe général Des collèges dans les Hauts-de-Seine. EXEMPLES page 117

grande taille. les escaliers extérieurs de secours ont été Le bâtiment administratif et du CDI assurera traités comme de vrais point de rencontre et quant à lui, le rôle de l’ »image » générale de d’innervation. Bien entendu, il nous semble la frontalité et de la représentativité institution- envisageable de les « fermer » par des parois nelle. Long prisme de verre, il se veut être par vitrées pour des raisons de sécurité, de ther- sa « transparence » l’accès facile à la hiérar- mique ou d’ acoustique. Trois points de mon- chie et à l’information et le savoir, mais aussi, tée principaux seront donc à la disposition à l’inverse, la « tour de contrôle » panoptique des élèves, en considérant que l’escalier sur du collège. parvis a plus fonction de sortie de secours, Le restaurant prend place au plus près des et est donc traité architecturalement de façon bâtiments provisoires en fond de parcelle moins « transparente ». Quelque soit l’accès pour une utilisation plus aisée pendant la choisi, un passage devant les bureaux des phase travaux. Son accès sur la cour de ré- surveillants est en tous les cas maintenu, que création et de tout point du collège pourra se ce soit à travers la cour ou le préau, ou par faire toutefois à l’abri. La logistique aura son l’escalier principal du hall d’accueil. accès spécifique, à l’opposé du « petit bois La « canalisation » des flux entrants ou sor- », dont profiteront par contre pleinement les tants est facilité par la configuration de la « PLAN DU REZ-DE-CHAUSSÉE demi pensionnaires. rue » formée par la nouvelle salle polyvalente Les espaces foyer des élèves et les bureaux et le volume de l’enseignement artistique. des surveillants, intimement liés par des cloi- La cour de récréation et son préau auront leur sons vitrées, seront facilement accessibles prolongation naturelle, spatiale et visuelle sur depuis la cour de récréation et du préau, et le petit Bois, qui sera alors le garant du rap- du hall principal. port privilégié nature-élèves et pourra être le Une nouvelle salle polyvalente vient complé- lieu de diverses activités type parcours santé, ter l’actuel équipement. Il a semblé naturel vergers potagers, mini ferme etc…. de les mettre en synergie et de mutualiser Cette relation permettra au fil des saisons, leur hall et de mettre en commun la régie et à travers le « cadrage » du préau, d’ap- existante. Cette salle aura un configuration préhender, depuis la cour de récréation, le permettant aussi bien des représentations petit Bois comme un tableau perpétuellement théâtrales ou musicales que des activités changeant. sportives comme danses ou judo… Enfin, le toit du bâtiment principal adminis- Un parking de 45 places prendra place sous tratif sera rendu accessible, véritable belvé- le bâtiment administratif, et permettra le dère sur Paris, à la jouissance du personnel transfert en pleine terre de certains arbres administratif ou enseignant, ou à des fins existants dans la cour de récréation. pédagogiques. De même, pour profiter des cette position privilégiée du site, des balcons Les flux extérieurs et loggias seront définis sur la façade du bâti- Le hall d’accueil, en position centrale ne sera ment logements de fonction, dans le cadre de pas l’unique point de distribution des élèves sa réhabilitation. dans les salles de cours. En effet dans un PLAN DU 1ER ÉTAGE PLAN DU 2ÈME ÉTAGE souci de pérennité des espaces d’accueil, Copyright : Wilmotte et associés Bibliographie Crédits page 119

Châtelet (Anne-Marie) sous la direction 2004, pp. 39-69. Châtelet (Anne-Marie) sous la direction de-France, 1988, 65 p. de, Qui eu cette idée folle…, Paris, Editions Le Cœur (Marc), « Les lycées dans la ville: de, Qui eu cette idée folle…, Paris, Editions Ville de Sceaux Picard, Pavillon de l’Arsenal, 1993. l’exemple parisien (1802-1914) », Marie- Picard, Pavillon de l’Arsenal, 1993. Ville de Vanves, site internet du Lycée Compère (Marie-Madeleine), Les Collèges Madeleine Compère et Philippe Savoie Compère (Marie-Madeleine), Les Collèges Michelet français. 16e-18e siècles, Paris, INRP, 3 vol., (dir.), L’Établissement scolaire. Des collèges français. 16e-18e siècles, Paris, INRP, 3 vol., site internet de l'IUFM 1984-2002 (Répertoire 1 : France du Midi, d’humanités à l’enseignement secondaire, 1984-2002 (Répertoire 1 : France du Midi, sites internet des différents lycées pari- 1984 ; Répertoire 2 : France du Nord et de XVIe-XXe siècles, numéro spécial de la revue 1984 ; Répertoire 2 : France du Nord et de siens présentés l’Ouest, 1988 ; Répertoire 3 : Paris, 2002). Histoire de l’éducation, n° 90, mai 2001, pp. l’Ouest, 1988 ; Répertoire 3 : Paris, 2002). site internet de la documentation française « Construis-moi un lycée, du croquis au 131-167. « Construis-moi un lycée, du croquis au site internet du moniteur chantier, cent projets d’architecture de la Rambert (Charles), Constructions scolaires chantier, cent projets d’architecture de la site internet du ministère de la culture Région Île-de-France », Région Île-de-Fran- et universitaires, Collection l’architecture Région Île-de-France », Région Île-de-Fran- site internet de l'académie de Versailles ce, Unité des Lycées, IME editions, 2006. française de nos jours, Editions Vincent, Fréal ce, Unité des Lycées, IME editions, 2006. site internet de CG 92 Derouet-Besson (Marie-Claude), Les murs et Cie, Paris, 1955. Gautier (Clermont) et Tardif (Maurice), la site internet du CNDP de l’école : éléments de réflexion sur l’espace Rochant (Catherine), Architectures et lycées Pédagogie, théories et pratiques de l’Antiquité site internet de INRP scolaire, Paris, Editions Métailié, 1998. en Île-de-France, Paris, Conseil régional d’Île- à nos jours, 2° édition, Montréal (Québec, Foucault (Michel), Surveiller et punir, Paris, de-France, 1988, 65 p. Canada), Gaëtan Morin Editeur, Chenelière Editions Gallimard, 1975. Ville de Sceaux éducation, 2005, 395p. Gautier (Clermont) et Tardif (Maurice), la Ville de Vanves, site internet du Lycée Le Cœur (Marc), « Lycées, 1802-1940. Pédagogie, théories et pratiques de l’Antiquité Michelet Prisons, casernes ou parcs ? », Archi-Créé, à nos jours, 2° édition, Montréal (Québec, site de l'IUFM n° 324, février-mars 2006, pp. 32-41. Canada), Gaëtan Morin Editeur, Chenelière sites des différents lycées parisiens Le Cœur (Marc), « Essai d’historiographie éducation, 2005, 395p. présentés II. Des collèges médiévaux aux campus », Gutton (André), Conversation sur l’Archi- site internet de la documentation française Anne-Marie Châtelet et Marc Le Cœur tecture, Tome III B, écoles, lycées, facultés, site internet du moniteur (dir.), L’Architecture scolaire. Essai d’histo- Editions Vicent, Fréal et Cie, Paris, 1959. site internet du ministère de la culture riographie internationale, numéro spécial de Lainé (Michel), Les constructions scolaires site internet de l'académie de Versailles la revue Histoire de l’éducation, n° 102, mai en France, Paris, Editions des Presses uni- site internet de CG 92 2004, pp. 39-69. versitaires de France, 1996, 239 p. Le Cœur (Marc), « Les lycées dans la ville Le Cœur (Marc), « Lycées, 1802-1940. : l’exemple parisien (1802-1914) », Marie- Prisons, casernes ou parcs ? », Archi-Créé, Madeleine Compère et Philippe Savoie n° 324, février-mars 2006, pp. 32-41. (dir.), L’Établissement scolaire. Des collèges Le Cœur (Marc), « Essai d’historiographie d’humanités à l’enseignement secondaire, II. Des collèges médiévaux aux campus », XVIe-XXe siècles, numéro spécial de la revue Anne-Marie Châtelet et Marc Le Cœur Histoire de l’éducation, n° 90, mai 2001, pp. (dir.), L’Architecture scolaire. Essai d’histo- 131-167. riographie internationale, numéro spécial de Rochant (Catherine), Architectures et lycées la revue Histoire de l’éducation, n° 102, mai en Île-de-France, Paris, Conseil régional d’Île- page 121

Nous tenons à remercier tout particulièrement pour leur aide et collaboration :

Monsieur Doussart, CG92 Monsieur Marc Le Coeur, historien de l'art Madame Marie-Claude Derouet-Besson, maître de conférences à l’Institut National de la Recherche Pédagogique Madame Anne-Marie Châtelet, architecte DPLG, docteur en histoire de l’art Les services des Mairies de Sceaux, de Vanves, de Les archives départementales Le service de la photothèque du Pavillon de l'Arsenal, Paris La bilbiothèque des Arts Décoratifs, Paris tous les architectes mentionnés en partie 2 du dossier qui nous ont aimablement trans- mis les documents présentés et ont répondu favorablement à notre requête pour la journée des enfants du patrimoine les principaux des collèges présentés ainsi que les gestionnaires L'office de Tourisme de Bar le Duc le CDDP 92 la BHVP la Documentation Française Roger Viollet

Ce dossier a été réalisé grâce à l'aide de la DRAC Île-de-France par le CAUE92/atelier multimédia. Christelle Lecoeur, architecte avec la collaboration de Danièle Bordessoule, profes- seur-relais au CAUE92 et à l'INRP et Fanny Tassel, ar- chitecte responsable de l'Atelier Multimédia du CAUE92