Chartrier De Castries (Xiie-Xxe Siècles)
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Chartrier de Castries (XIIe-XXe siècles) Inventaire analytique (306AP/1-306AP/1720). Par Chassin du Guerny Archives nationales (France) Pierrefitte-sur-Seine 1975 1 https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/IR/FRAN_IR_003449 Cet instrument de recherche a été encodé en 2012 par l'entreprise diadeis dans le cadre du chantier de dématérialisation des instruments de recherche des Archives Nationales sur la base d'une DTD conforme à la DTD EAD (encoded archival description) et créée par le service de dématérialisation des instruments de recherche des Archives Nationales 2 Archives nationales (France) Préface PRÉFACE Dès ma prime jeunesse, j'ai été fasciné par les archives ; une partie importante de notre fonds familial était entreposée dans une alcôve du château de Gaujac s'ouvrant sur la chambre où mon grand-père avait longtemps vécu, et où, tout enfant, m'inclinant devant sa dépouille j'avais pris pour la première fois conscience de la mort. Cette chambre était toujours fermée, mais je m'y rendais parfois, ouvrais les armoires vitrées, en extrayais des cartons verts, amorces d'un premier classement. Deux de ces cartons m'attiraient spécialement : l'un contenait les contrats de mariage ancestraux depuis le règne de François I", l'autre presque tous les testaments. C'est probablement dans ces prospections de mon adolescence que j'ai lointainement pris le goût de l'histoire. Un autre secteur enfermait de gigantesques registres dont je n'ai su que bien plus tard qu'ils étaient les terriers de la comté d'Alais, fief royal acquis par le maréchal de Castries, du prince de Conti, en 1777. En 1936, ayant pu récupérer le château familial de Castries, je me suis trouvé en face d'un autre fonds très important puisqu'il contenait également des papiers de la comté d'Alais et de nombreux documents Castries. De surcroît, dans les greniers du château se trouvaient ensachées les énormes archives du duc de Guines. J'ai alors immédiatement regroupé ces fonds et, pour faciliter un classement général éventuel, j'ai timbré toutes les pièces selon leurs provenances. Une étude du fonds Castries demeuré à Castries, à partir d'un inventaire sommaire dressé au XIXe siècle, m'a montré assez vite qu'une des parties les plus intéressantes, concernant l'histoire de l'émigration, avait disparu. Une enquête m'a révélé que ma grand'tante, la maréchale de Mac-Mahon, avait emporté ce lot à la mort, en 1886, de son frère Edmond, troisième duc de Castries. Il m'a fallu plus de quinze années de patientes recherches pour retrouver les pièces disparues, années au cours desquelles j'ai pu acquérir de nombreux documents complémentaires. En 1953, grâce à l'aide de mon cousin le duc de Magenta, qui avait recherché les dossiers au château de Sully-Saint- Léger et au château de La Forêt où le maréchal de Mac-Mahon résidait, je pus être orienté par ses soins sur le dépôt si longtemps cherché. Il était entre les mains de ma tante de Piennes, fille du maréchal de Mac-Mahon, et se trouvait entreposé dans les greniers de l'hôtel Mac-Mahon, rue de Bellechasse, immeuble élevé dans une portion du jardin de l'hôtel de Castries, toujours intact au n° 72 de la rue de Varenne. Mme de Piennes avait alors quatre-vingt-dix ans ; elle était si totalement sourde que l'on ne pouvait communiquer avec elle qu'au moyen d'un cornet acoustique. Son accueil fut d'une grande gentillesse ; elle m'exprima sa satisfaction de voir revenir à Castries les trente cartons d'archives qu'elle détenait. Elle y ajouta un document que je croyais perdu : une copie du journal du maréchal de Castries, tenu par sa maîtresse, la comtesse de Blot, dame d'honneur de la duchesse d'Orléans. Ce dernier document, le plus remarquable de n° archives, n'était qu'un prêt, car il devait revenir à la comtesse de Miribel, née Mac-Mahon, héritière de Mme de Piennes. Mme de Miribel a eu la générosité de me donner le document, lors de la mort de Mme de Piennes en 1954. Je ne lui témoignerai jamais assez de reconnaissance, car le Journal du maréchal de Castries a été déterminant pour ma carrière d'historien ; alors que je ne cherchais qu'à écrire une vie d'ancêtre, des horizons se sont ouverts pour moi sur une période peu étudiée, celle de l'émigration, et du premier livre les autres ont découlé. S'il m'avait été facile de me débrouiller dans les archives postérieures à la mort de Louis XIV, une partie de mon fonds me demeurait inaccessible par ignorance des écritures anciennes ; de plus, je ne concevais aucune méthode de classement permettant de rendre aisée la consultation de documents dont un grand nombre me paraissaient d'un intérêt général. Je m'en suis ouvert à mon compatriote et ami, mon confrère aujourd'hui à l'Académie, André Chamson à l'époque où il avait pris la direction générale des Archives de France. J'avais en particulier attiré son attention sur l'importance que pouvait présenter pour l'histoire du protestantisme français, les terriers de la comté d'Alais, puisqu'ils couvraient en grande partie la région où s'était déroulée la guerre des Camisards. Un jeune documentaliste archiviste, attaché aux archives du Gard, M. Chassin du Guerny, qui avait déjà classé plusieurs fonds conservés dans les châteaux du département, vint effectuer une première reconnaissance à Castries et en rendit compte à M. Sablou, directeur des services d'archives du Gard, qui, conscient de la valeur du fonds, demanda 3 Archives nationales (France) officiellement à André Chamson d'en ordonner le classement, demande à laquelle il donna satisfaction avec une grande bienveillance, ce qui permit de mettre le travail en œuvre dans le courant de l'année 1968. Les fonds Castries, Gaujac et Alais, comptant près de six cents dossiers, furent transportés aux archives du Gard à Nîmes et M. du Guerny, sous la direction de M. Sablou, en entreprit l'inventaire et le classement. Les pièces d'intérêt général furent expédiées aux Archives nationales à Paris pour être microfilmées. Puis M. du Guerny s'attaqua au fonds Guines et parvint à mettre en ordre plus de mille dossiers. M. Sablou a rédigé avec beaucoup de science et de clarté une introduction à l'étude des archives de Castries ; elle est le complément technique de cette préface. Je voudrais cependant mettre en lumière deux points d'histoire familiale que le dépouillement des plus anciens documents Castries semble avoir définitivement précisés. Le premier est la tradition qui a toujours fait considérer saint Roch comme attaché de près aux La Croix de Castries. Elle se retrouve dans les actes du XVe siècle et dans le fait que les mêmes immeubles de Montpellier se trouvaient communs aux Roch et aux La Croix et que le plus ancien personnage important de la lignée, Guillaume de La Croix, était propriétaire d'un immeuble des Roch, sis dans l'actuelle rue Embouque-d'Or. Sur Guillaume de La Croix, les recherches de M. du Guerny ont apporté du neuf. L'illustre généalogiste Chaix-d'Est- Ange avait écrit que les Castries avaient connu assez d'illustration pour ne pas se targuer d'une ancienneté chimérique. Historien scrupuleux, j'avais adopté ce point de vue, et considérais que Guillaume de La Croix, mon quatorzième ascendant, né vers 1420, ami de Jacques Cœur avec lequel il avait des intérêts en commun, conseiller financier de Louis XI, avait été anobli par sa nomination à la présidence de la Cour des Aydes de Montpellier en 1487, ville dont il acquit le gouvernement en 1493. Deux ans plus tard, le 19 avril 1495, il acheta le fief-baronnie de Castries, dont il prit le nom, et qui lui assurait une place fixe aux États du Languedoc. La plupart des généalogistes ont répété cela et les La Croix de Castries ont été habituellement rangés parmi les maisons anoblies par charges. Divers documents anciens, identifiés en exécutant le classement, ont permis de découvrir un reçu de la rançon de Jean le Bon perçu en 1362, par Jean de La Croix, aïeul de Guillaume et trésorier des États de Languedoc. La suite de la recherche a démontré que Guillaume de La Croix n'avait pas été anobli quand il reçut la charge de président de la Cour des Aydes, vraisemblablement parce qu'il avait été considéré comme noble d'extraction. Cette précision paraît éclairer un autre propos de Chaix-d'Est-Ange, écrivant à propos des honneurs de la Cour décernés quatre fois aux Castries au XVIIIe siècle, que ceux-ci avaient toujours été dispensés des preuves traditionnelles. Ces trouvailles, si précieuses sur le plan de notre filiation, ajoutent un titre de reconnaissance supplémentaire envers ceux qui ont contribué à la réalisation de notre inventaire d'archives. Je suis donc heureux d'adresser mes remerciements : à mon confrère André Chamson sans qui l'œuvre n'aurait pas été entreprise, à MM. Sablou et du Guerny, qui ont mené à son terme l'énorme tâche de classement de mille sept cent vingt dossiers, à Mme d'Huart qui a mis au point le catalogue, à M. de Ferry qui s'est occupé du microfilmage des pièces intéressant l'histoire générale. Car le classement n'était à mes yeux qu'une étape : il fallait que les fonds Castries, Alais et Guines pussent servir à tous les chercheurs. J'ai donc autorisé la communication permanente des microfilms déposés aux Archives nationales. Pour les pièces qui ne sont pas encore microfilmées, j'ai habilité les archives du Gard à en assurer la communication sur demande qui leur en serait faite.