Etablissement Public De Santé Mentale De L'aube Brienne
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) 10 ( Château - le - de Brienne Etablissement public de santé mentale de l’Aube Brienne-le-Château (Aube) Du 18 au 28 juillet 2011 Etablissement public de santé mentale santé mentale de public Etablissement VISITE Du 8 au 11 mars 2011 RAPPORT DE RAPPORT Du 19 au 22 octobre 2010 La Charité-sur-Loire | 2 Contrôleurs : Betty Brahmy, chef de mission, Michel Clémot, Isabelle Le Bourgeois, Louis Le Gouriérec, Jean Letanoux. En application de la loi du 30 octobre 2007 qui a institué le Contrôleur général des lieux de privation de liberté, cinq contrôleurs ont effectué une visite de l’établissement public de santé mentale de l’Aube (EPSMA) de Brienne-le-Château (Aube) du 18 au 28 juillet 2011. 1- CONDITIONS GENERALES DE LA VISITE Les contrôleurs sont arrivés dans l’établissement de santé, situé 3, avenue de Bauffrémont à Brienne-le-Château (Aube), le lundi 18 juillet 2011 à 14h. Ils l’ont quitté le jeudi 21 juillet à 16h15 pour y revenir le mardi 26 juillet à 14h et quitter définitivement l’hôpital le jeudi 28 juillet par une visite à la clinique psychiatrique de l’Aube à Troyes ; celle-ci s’est terminée à 16h. Cette visite s’est déroulée avant la mise en œuvre des dispositions de la loi du 5 juillet 2011 relative aux droits et à la protection des personnes faisant l’objet de soins psychiatriques et aux modalités de leur prise en charge. La visite avait été annoncée par un courrier au chef d’établissement en date du 11 juillet 2011. Une réunion de début de visite s’est tenue avec : le directeur de l’établissement de santé ; le directeur des ressources humaines ; le directeur adjoint en charge des affaires générales et de la qualité ; la directrice des soins ; le praticien hospitalier responsable du pôle Ouest de psychiatrie adulte, président de la commission médicale d’établissement (CME) ; le praticien hospitalier responsable du pôle Nord de psychiatrie adulte ; les quatre cadres supérieurs de santé des pôles de psychiatrie adulte : Ouest, Nord, Sud et Est ; une adjointe des cadres hospitaliers responsable de la qualité ; la représentante départementale de l’union nationale des familles et amis de malades psychiques (UNAFAM). juillet 2011 Rapport de visite : établissement public de santé mentale de l’Aube (Aube) | 3 L’ensemble des documents demandés a été mis à la disposition des contrôleurs. L’affichette annonçant la visite des contrôleurs avait été diffusée dans les services de soins et les lieux collectifs. Les contrôleurs ont pu s'entretenir, comme ils le souhaitaient, et en toute confidentialité, tant avec des patients qu'avec des personnels de santé exerçant sur le site. Les contrôleurs ont eu un entretien avec : le président du conseil de surveillance, vice-président du conseil général de l’Aube ; le directeur de l’établissement de santé ; le directeur des affaires générales et de la qualité ; le président de la CME ; la directrice des soins ; un des adjoints du directeur des affaires financières ; un des médecins généralistes assurant la prise en charge somatique des patients ; les deux praticiens hospitaliers en pharmacie ; la cadre de nuit du centre hospitalier de Troyes ; une représentante de l’UNAFAM. Le président de la commission départementale des hospitalisations psychiatriques, approché, n’a pas répondu positivement à une demande d’entretien. Les contrôleurs ont effectué une visite de nuit le mardi 19 juillet 2011 de 21h à 22h50 sur le site de Brienne-le Château et le mercredi 27juillet aux urgences du centre hospitalier de Troyes de 21h10 à 23h45. Une réunion intermédiaire de visite a eu lieu le jeudi 21 juillet avant le départ en congés du directeur de l’établissement Un contact téléphonique a été pris avec le directeur de cabinet du préfet de l’Aube, le directeur général de l’agence régionale de santé (ARS) de Champagne-Ardenne, avec la présidente du tribunal de grande instance de Troyes et un juge de l’application des peines de ce même tribunal. Un rapport de constat a été adressé au chef d’établissement le 16 avril 2012. Celui-ci a fait valoir ses observations par un courrier en date du 30 mai 2012. Elles ont été prises en considération pour la rédaction du présent rapport. juillet 2011 Rapport de visite : établissement public de santé mentale de l’Aube (Aube) | 4 Dans sa réponse au rapport de constat le chef d’établissement souligne : « la mise en œuvre de la réforme prévue par la loi n°2011-803 du 5 juillet 2011 relative aux droits et à la protection des personnes faisant l’objet de soins psychiatriques et aux modalités de leur prise en charge a été réussie dans le département. En effet, conformément à ce qui avait été présenté lors de la visite des contrôleurs, les audiences du juge des libertés et de la détention (JLD) se déroulent hebdomadairement sur les sites de Troyes et de Brienne-le-Château, avec déplacement du magistrat et de sa greffière sur les lieux d’hospitalisation des patients. Cette organisation limite ainsi les déplacements des patients et une mobilisation excessive des professionnels durant les transports ». 2- PRESENTATION GENERALE DE L’ETABLISSEMENT 2.1 La psychiatrie dans le département de l’Aube La loi de 1838 imposant la création d’un « asile » dans chaque département n’a pas été suivie d’effet dans le département de l’Aube. En effet, jusqu’en 1955, les malades mentaux de ce département étaient soignés dans le centre hospitalier de Saint-Dizier situé dans la Haute- Marne. La première implantation d’un hôpital psychiatrique départemental date de 1955 lorsque le centre psychothérapique de Brienne-le-Château a été inauguré. Le département de l’Aube comprend quatre secteurs de psychiatrie adulte et deux de psychiatrie infanto-juvénile, tous rattachés à l’établissement public de santé mentale de l’Aube. Aucune clinique psychiatrique n’est installée dans le département. Selon les informations recueillies, il arrive que des patients aient recours à la clinique de Bois-le-roi (Seine-et-Marne) ou à des cliniques situées dans l’Yonne. Peu de psychiatres libéraux exercent dans le département. 2.2 Présentation générale de l’établissement « Le Château », telle est l’appellation locale la plus courante pour nommer l’établissement de santé mentale installé à Brienne-le-Château. Elle est en lien avec la structure qui accueille l’ensemble des services administratifs de l’établissement, un château, dont la construction a commencé en 1770 pour s’achever en 1789. Au fil du temps, celui-ci a connu plusieurs propriétaires et occupants pour devenir la propriété du conseil général de l’Aube en mai 1950. Cet achat avait pour objectif de redonner vie à cet édifice à l’abandon depuis 1933 et, plus encore, de construire un hôpital psychiatrique sur le domaine. Le 30 mai 1955, celui-ci était inauguré. Le château implanté au sommet d’une colline, domine les alentours, offre une large perspective sur les plaines environnantes, dans les directions Ouest et Sud. Le village de Brienne-le-Château s’inscrit dans ce champ visuel. Il est implanté au pied de ce site, de 26 ha, qui accueille le château et le parc attenant. C’est dans ce dernier qu’ont été construits les différents bâtiments de soins destinés à accueillir les malades. L’entrée d’honneur, fermée par une grille imposante de couleur blanche, offre une vue sur la façade Ouest du château et les deux pavillons qui l’encadrent, appelés « la marquise » juillet 2011 Rapport de visite : établissement public de santé mentale de l’Aube (Aube) | 5 et « le cardinal ». Une route droite, montante, d’une longueur de 500 m, arborée pour partie sur chacun de ses côtés complète un tableau qui ne manque pas de grandeur. La vue inverse, du château vers l’entrée d’honneur, le village, puis la plaine, n’est pas non plus dénuée de majesté. La route qui conduit au château se révèle ainsi être une petite partie d’une ligne droite qui traverse le village et se poursuit d’une façon rectiligne à perte de vue. La façade Est donne sur la partie plane du parc. Les allées des jardins y sont « versaillaises ». Elles sont des espaces propices aux promenades des malades dans le cadre des sorties thérapeutiques qui peuvent être organisées et le lieu également de pratiques sportives au bénéfice des patients de l’hôpital. Les structures de soins ont été quant à elles édifiées à flanc de la colline. D’Ouest en Est, se succèdent ainsi sur le premier niveau, le plus haut, les bâtiments des Glycines, des Charmilles, des Marronniers, des Troènes et des Ormes. Le second niveau accueille un bâtiment en construction, la future clinique Dominique Florentin1, le pavillon des Capucines et celui des Bleuets, ce dernier étant désaffecté. Ces constructions édifiées entre les années 1950 et 1955 sont d’une conception architecturale identique. Ce sont des bâtiments dont les façades sont en pierre, ce qui leur donnent un aspect austère. Ils comportent tous un demi-étage dans lequel se trouve une partie des chambres destinées aux patients. Ils sont également dotés de terrasses, offrant des vues sur le parc, le village ou la campagne environnante, cela étant lié à leur édification à flanc de coteaux. Les espaces verts entre les pavillons sont très présents, arbres, buissons, pelouses contribuent à offrir un cadre de vie apaisant. Compte tenu du lieu de construction, les routes qui permettent la circulation sur l’ensemble du site serpentent entre les bâtiments et les niveaux. A l’Est, toujours à flanc de coteau, des constructions plus récentes, datées des années soixante-dix, sont celles d’une maison d’accueil spécialisée, la fontaine de l’Orme, et d’un lieu de vie sociale que soignants et soignés appellent « la cafétéria ».