Eötvös Loránd Tudományegyetem Bölcsészettudományi Kar
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DOKTORI DISSZERTÁCIÓ La « vérité » d’Auschwitz et l’impératif du regard L’univers concentrationnaire dans les œuvres de Charlotte Delbo – l’inédit de la narration Auschwitz „igazsága” és a látás imperatívusza A koncentrációs univerzum Charlotte Delbo írásaiban – egy újszerű elbeszélésmód Marczisovszky Anna 2015 Eötvös Loránd Tudományegyetem Bölcsészettudományi Kar Doktori Disszertáció Marczisovszky Anna La « vérité » d’Auschwitz et l’impératif du regard L’univers concentrationnaire dans les œuvres de Charlotte Delbo – l’inédit de la narration Auschwitz „igazsága” és a látás imperatívusza A koncentrációs univerzum Charlotte Delbo írásaiban – egy újszerű elbeszélésmód Irodalomtudományi Doktori Iskola Dr. Kállay Géza, PhD. (a doktori iskola vezetője) Francia irodalom a felvilágosodástól napjainkig doktori program Dr. Maár Judit, PhD. (programvezető) A bizottság tagjai: Dr. Szávai János DSc. (elnök) Dr. Carole Matheron PhD. (opponens) Dr. Földes Györgyi PhD. (opponens) Dr. Horváth Krisztina PhD. Dr. Somlyó Bálint PhD. Témavezető: Dr. Horváth Ágnes PhD. Budapest, 2015. március 9. ADATLAP a doktori értekezés nyilvánosságra hozatalához I. A doktori értekezés adatai A szerző neve: Marczisovszky Anna MTMT-azonosító: 10048893 A doktori értekezés címe és alcíme: La « vérité » d’Auschwitz et l’impératif du regard. L’univers concentrationnaire dans les œuvres de Charlotte Delbo – l’inédit de la narration. Auschwitz „igazsága” és a látás imperatívusza. A koncentrációs univerzum Charlotte Delbo írásaiban – egy újszerű elbeszélésmód. DOI-azonosító: 10.15476/ELTE.2015.040 A doktori iskola neve: Irodalomtudományi Doktori Iskola A doktori iskolán belüli doktori program neve: Francia irodalom a felvilágosodástól napjainkig A témavezető neve és tudományos fokozata: Horváth Ágnes, PhD. A témavezető munkahelye: ELTE BTK Francia Tanszék II. Nyilatkozatok 1. A doktori értekezés szerzőjeként a) hozzájárulok, hogy a doktori fokozat megszerzését követően a doktori értekezésem és a tézisek nyilvánosságra kerüljenek az ELTE Digitális Intézményi Tudástárban. Felhatalmazom az ELTE BTK Doktori és Tudományszervezési Hivatal ügyintézőjét, Manhercz Mónikát, hogy az értekezést és a téziseket feltöltse az ELTE Digitális Intézményi Tudástárba, és ennek során kitöltse a feltöltéshez szükséges nyilatkozatokat. b) kérem, hogy a mellékelt kérelemben részletezett szabadalmi, illetőleg oltalmi bejelentés közzétételéig a doktori értekezést ne bocsássák nyilvánosságra az Egyetemi Könyvtárban és az ELTE Digitális Intézményi Tudástárban; c) kérem, hogy a nemzetbiztonsági okból minősített adatot tartalmazó doktori értekezést a minősítés (dátum)-ig tartó időtartama alatt ne bocsássák nyilvánosságra az Egyetemi Könyvtárban és az ELTE Digitális Intézményi Tudástárban; d) kérem, hogy a mű kiadására vonatkozó mellékelt kiadó szerződésre tekintettel a doktori értekezést a könyv megjelenéséig ne bocsássák nyilvánosságra az Egyetemi Könyvtárban, és az ELTE Digitális Intézményi Tudástárban csak a könyv bibliográfiai adatait tegyék közzé. Ha a könyv a fokozatszerzést követőn egy évig nem jelenik meg, hozzájárulok, hogy a doktori értekezésem és a tézisek nyilvánosságra kerüljenek az Egyetemi Könyvtárban és az ELTE Digitális Intézményi Tudástárban. 2. A doktori értekezés szerzőjeként kijelentem, hogy a) az ELTE Digitális Intézményi Tudástárba feltöltendő doktori értekezés és a tézisek saját eredeti, önálló szellemi munkám és legjobb tudomásom szerint nem sértem vele senki szerzői jogait; b) a doktori értekezés és a tézisek nyomtatott változatai és az elektronikus adathordozón benyújtott tartalmak (szöveg és ábrák) mindenben megegyeznek. 3. A doktori értekezés szerzőjeként hozzájárulok a doktori értekezés és a tézisek szövegének Plágiumkereső adatbázisba helyezéséhez és plágiumellenőrző vizsgálatok lefuttatásához. Kelt: 2015. március 9. a doktori értekezés szerzőjének aláírása Introduction J’ai eu connaissance du nom de Charlotte Delbo il y a à peu près dix ans. Pendant cette période, j’ai pu constater l’évolution de la façon dont son œuvre était reçue. Son nom, outre- Atlantique, était dès les années quatre-vingts une référence de base dans les études sur l’holocauste, tandis qu’en France, pendant plusieurs décennies, elle n’a été citée que dans un milieu très restreint. Bien que depuis quelques années, on constate que cette tendance a énormément changé, elle est encore ignorée d’une grande partie du public, de manière imméritée compte tenu de la qualité et de l’originalité de son œuvre. En Hongrie, elle est pratiquement inconnue. En parallèle, ces dernières années ont vu des glissements sensibles dans l’évolution de la mémoire de l’holocauste, notamment concernant la politique de la mémoire. Plus on s’éloigne du génocide dans le temps, plus il est urgent et important de le replacer dans notre présent. Les études les plus récentes sur la politique de la mémoire indiquent un changement d’orientation, interrogeant la présence et la signification de l’holocauste dans la mémoire collective, dans les sphère publique, politique et culturelle contemporaines. « Auschwitz », aujourd’hui détaché de son contexte géographique et politico-historique, est devenu le symbole de la souffrance humaine universelle. En évoquant déjà à ce stade l’évolution de la mémoire de l’holocauste, j’anticipe sur son importance par rapport aux écrits de Delbo. Bien que son œuvre ait été largement marginalisée pendant plusieurs décennies, elle était pourtant dès le départ résolument moderne. De surcroît, la radicalité de ses objectifs esthétiques était non seulement moderne pour son époque, mais elle présentait en outre des similarités flagrantes avec les approches les plus récentes de l’holocauste. L’un des objectifs de ma thèse est de faire ressortir ces caractéristiques. Charlotte Delbo est née en 1913 à Vigneux-sur-Seine dans une famille d’immigrés italiens, dont elle est l’aînée de quatre enfants.1 Dans les années trente, elle fait la 1 Une lettre écrite par Delbo à Louis Jouvet en 1940 décrit une scène de famille, qui témoigne en passant de l’importance du théâtre : « Les parents vont bien ; papa part après-demain reconstruire le Pont de Sully avec Fiston Un ; Fiston Deux va prochainement entrer en apprentissage, et si je ne craignais pas de vous ennuyer je vous raconterais comment nous avons “joué Molière” l’autre soir en famille, parce que Fiston Un est amoureux, qu’il devient invisible à la maison, parce que le Père Pantalon a voulu faire de l’autorité, et comme il n’en a pas l’habitude il était près de perdre la partie, d’autant que pour rétablir la situation maman a eu un coup de génie : elle a actionné le jet d’eau d’arrosage, mettant tout le monde en fuite. Et ceci se passait à minuit, sur la terrasse, par clair de lune, dans un tohu-bohu indescriptible, des rires à en briser les côtes ; ajouté à cela que le Père Pantalon était en queue de chemise, une savate à la main en sceptre de l’autorité paternelle. On en rit encore, mais comme dit maman : “on voudrait le refaire qu’on ne pourrait pas”, c’est pour cela que ce n’était pas du théâtre. » Lettre de Charlotte Delbo à Louis Jouvet, le 29 juillet 1940, Fonds Charlotte Delbo, Bibliothèque Nationale de France. (Par la suite : Fonds CD) 1 connaissance du philosophe Henri Lefebvre grâce à qui elle découvre un groupe de jeunes philosophes activistes. En 1934, elle rejoint les Jeunesses Communistes, deux ans plus tard l’Union des Jeunes Filles de France. C’est dans ce milieu de militants communistes qu’elle rencontre Georges Dudach qu’elle épouse en 1936. Elle écrit des articles pour le journal communiste Les Cahiers de la Jeunesse dirigé par son mari. Quand elle fait une interview avec le comédien-metteur en scène Louis Jouvet, celui-ci est si satisfait de son article (grâce à sa formation de sténo-dactylo, elle a retenu tous les mots de Jouvet), qu’il l’embauche comme assistante dans sa troupe au théâtre de l’Athénée. Jouvet devient pour elle une sorte de mentor.2 Cependant, à l’époque Delbo ne manifeste pas d’ambition de devenir un auteur dramatique.3 En 1941, elle accompagne la troupe de Jouvet en tournée en Amérique latine, mais quand Jouvet décide de ne pas rentrer, elle revient, malgré l’insistance de son patron. En France, elle rejoint son mari dans la Résistance. Ils sont arrêtés le 2 mars 1942 : son mari est fusillé, Delbo est transférée à Romainville et fait partie du convoi du 24 janvier 1943 qui transporte 230 résistantes à Auschwitz-Birkenau. Elle est à Auschwitz jusqu’en août, puis transférée dans le laboratoire de Raisko et par la suite, à Ravensbrück, en janvier 1944. Elle retourne en France le 23 juin 1945. Après la guerre, elle passe quelques mois dans une clinique en Suisse où elle écrit Aucun de nous reviendra. Ensuite, elle reprend son travail aux côtés de Jouvet, mais décide finalement de rejoindre l’ONU. En 1960, elle retrouve Lefebvre dont elle deviendra l’assistante. Elle meurt en 1985, à Paris.4 Son œuvre s’inspire principalement de son expérience de la déportation, mais elle écrira plus tard des textes littéraires sur d’autres atrocités commises. Pour elle, comme nous allons le voir, il n’existe qu’une seule « arme » contre tous les abus de pouvoir : celle de la littérature. D’où le fait extrêmement important à noter que dans son premier livre publié, Les Belles lettres paru en 1961 aux Editions de Minuit, elle republie une série d’articles concernant la guerre d’Algérie, en intercalant quelques commentaires.5 Delbo, dont l’œuvre est l’une des plus sublimes dans la littérature concentrationnaire, débute sa carrière littéraire, 2 D’après leur correspondance, ils avaient une relation « maître-disciple » et ils étaient très proches, mais comme le dit Delbo, elle n’avait peur dans la vie que de Jouvet. Elle le dit dans une émission de radio en 1972 : « Bon, le fait que j’étais à Auschwitz, c’était pas pour rien, j’étais pas arrêtée par hasard, j’étais dans la Résistance, je suis quelqu’un d’assez brave, je n’ai jamais eu peur ni des gendarmes ni de quoi que ce soit, [mais] j’ai toujours eu peur de Jouvet. Quand je suis rentrée, je lui ai dit, eh bien, savez-vous je disais quand j’étais là-bas : si je rentre, je n’aurai plus peur de Jouvet.