AVIATIONCivile Le Magazine de la Direction Générale de l’Aviation Civile

Eurocontrol Quel plan de vol pour le futur ?

MINISTÈRE DE L’ÉCOLOGIE DU DÉVELOPPEMENT ET DE L’AMÉNAGEMENT DURABLES – Janvier-Février 2008 / N° 345 / 3,05 € Grand angle ©Robert kluba/Signatures Aéroport de Gibraltar, zone britannique. Pour entrer ou sortir de la ville, les piétons doivent traverser la piste d’atterrissage…

Publication de la Direction générale de l’Aviation civile. Ministère de l’Écologie, du Développement et de l’Aménagement durables, 50, rue Henry-Farman - 75720 Cedex 15. Tél. : standard 01 58 09 43 21 - rédaction : 01 58 09 46 16 - Fax : 01 58 09 43 69 - http://www.aviation-civile.gouv.fr // Directrice de la publication Marie Bertin // Conception réalisation Stratis Presse - 16 bis, avenue Parmentier 75011 Paris. Tél. : 01 55 25 54 54. Fax : 01 55 25 54 55. e-mail : [email protected] // Rédaction en chef Daniel Bascou • Photo de couverture ©V. Chopelin/Air // Impression Imprimerie Léonce Déprez • Commission paritaire : 0510B07366. Reproduction autorisée sous réserve de la rédaction. Le numéro 3,05 €. Abonnement 26 €.

2 AVIATIONCivile 345 Janvier-Février 2008 AVIATIONCivile Janvier-Février 2008 n° 345 / 3,05 16/20 Le Magazine de la Direction Générale de l’Aviation Civile

04/06 Télex 07 L’inter v iew Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d’État à l’Écologie 08/15 Horizons Environnement Certifi cation acoustique de l’A380_08/09 International Boeing 787, percée des équimentiers français_10 Compagnies Entrée en service de l’A380_11 Flottes : le choix de Brit Air et de Régional_12/13 Aéroports La nouvelle aérogare de Brest_14 Eurocontrol Construction QUEL PLAN DE VOL POUR LE FUTUR ? Turboréacteur Price Induction_15

16/20 Dossier Eurocontrol Quel plan de vol pour le futur ? 21 Sécurité Saint Exupéry, nouveaux moyens techniques pour la sécurité au sol_21 12/13 Compagnies Le SIA réfl échit à une nouvelle politique Les compagnies régionales Brit Air et Régional ont chacune cartographique_22/23 clairement fait le choix d’un seul constructeur pour le renouvellement de leurs fl ottes. Explications. 24/33 Coulisses Sécurité Lyon-Mont Verdun, cœur de la surveillance permanente du ciel français_24/25 32/33 Portrait International Marie Bonnet, Temps forts à l’Assemblée de l’OACI_26 sous-directrice du Transport Sûreté dans les aéroports, l’affaire de tous_27 aérien international Management Baromètre social : des personnels en attente, attachés à la DGAC_28/29 Métiers IOPS, au cœur du transport aérien public_30/31 27 International Portrait Devenues indispensables, Marie Bonnet, sous-directrice du Transport les mesures et contraintes aérien international_32/33 de sûreté dans les aérodromes 34/35 Escale/Évasion sont applicables à l’ensemble des services. Il y a 100 ans, Henry Farman_34/35 Et naturellement, aux agents Lectures_35 de la DGAC.

AVIATIONCivile 345 Janvier-Février 2008 3 Télex TABLEAU DE BORD DU MOIS DE DÉCEMBRE 2007

Londres-Gatwick Munich Londres-Heathrow 19 838 7 +2,49 % Francfort 32 242 7 +3,04 % 38 422 7 +2,75 % 38 140 7 +0,36 % Zurich 20 354 7+ 5,63 % Amsterdam 33 178 7 - 0,26 % Bruxelles Paris - Charles-de-Gaulle 19 656 7+ 10,28 % 44 572 7 +1,96 % Bâle-Mulhouse 4 782 7 - 0,33 % Paris-Orly 18 558 7 - 2,40 % Milan-Malpensa 21 644 7 +9,62 % -Fiumicino 26 518 7 +6,82 % Madrid 38 844 7 +6,14 %

Nice 9 484 7 +7,55 %

Bordeaux : décembreVariation% en 2007/décembre 2006 - Mouvements/Sources CFMU.DSNA.STAN 4 148 7 - 3,62 %

Lyon-Saint Exupéry Genève 9 882 7 + 1,02 % 14 262 7 +7,62 % Barcelone 29 948 7 + 0,55 % 7 822 7 +2,54 % 6 810 7 - 2,35 %

TRAFIC France

CRNA Nord CRNA Sud-Est CRNA Est CRNA Ouest CRNA Sud-Ouest Trafi c global (CRNA + aéroports)

97 467 72 562 67 755 62 864 59 530 209 879

+ 2,99 % + 6,43 % + 5,38 % + 3,88 % + 3,14 % + 4,01 %

Rapport annuel Certifi cation ISO 9 001 V2000 d’activité des aéroports de la DCS français La DCS a été déclarée conforme dans son système de management qualité à Le rapport d’activité des aéroports la norme ISO 9 001 V2000. Jeudi 17 janvier 2008, Maxime Coffi n, directeur français pour l’année 2006, réalisé du Contrôle de la Sécurité, a reçu le certifi cat qualité n° 2007/30 545 des par la direction de la Régulation éco- mains du délégué régional adjoint Ile-de-France de l’Afaq-Afnor, au cours nomique de la DGAC, est disponible d’une cérémonie de remise organisée au siège de la DGAC, en présence sur le site de l’Aviation civile. Il est de tous les personnels de la DCS. consultable en ligne à l’adresse Ce certifi cat « Certifi cation et surveillance de la sécurité et de la sûreté des suivante : opérateurs, des personnels et des matériels de l’Aviation civile. Fourniture http://www.aviation-civile.gouv. d’expertise » atteste que, pour l’activité désignée, toutes les dispositions mises fr/html/prospace/stats/pdf_aero/ en œuvre pour répondre aux exigences requises par la norme internationale aero.html ont été jugées conformes.

4 AVIATIONCivile 345 Janvier-Février 2008 Télex

L’A380 en production Michel Wachenheim élu membre Eurocopter : +30 % accélérée… du Flight Safety Foundation Board de commandes Airbus va doubler les cadences de Notre ancien directeur général, Michel Wachenheim, aujourd’hui directeur en 2007 production de l’A380 à partir du du cabinet du secrétaire d’État aux Transports, a été élu membre du conseil Avec 802 hélicoptères vendus en mois de mars en passant de un d’administration de la Fondation pour la Sécurité aérienne pour une durée 2007 pour un montant total de à deux appareils par mois. Cette de trois ans, à compter du 1er janvier 2008. Organisation internationale 6,58 milliards d’euros, Eurocopter augmentation de la production sera indépendante, cette fondation œuvre pour l’amélioration de la sécurité et a enregistré un bond de 30 % de rendue possible grâce aux transferts la prévention des accidents (lire Aviation Civile n° 339). ses commandes. Le carnet de des salariés les plus qualifi és des commandes de cette fi liale du groupe chaînes de l’A320 vers celles de Nominations à la DGAC européen EADS, qui se revendique l’A380. comme le numéro un mondial des Au Secrétariat général : hélicoptères, a atteint 13,5 milliards Jean-Pierre Desbenoit, ingénieur principal des études et de l’exploitation d’euros à la fi n décembre 2007. Le (IPEEAC), est chargé de la sous-direction de la Modernisation, de l’Informatique chiffre d’affaires s’élève à 4,17 mil- de Gestion et de la Formation (SG/SDMIF) en remplacement de Pierre Dubois, liards d’euros en 2007 pour 488 ingénieur général des Ponts et Chaussées (IGPC), qui a pris la direction de appareils livrés. l’Aviation civile Antilles Guyane à compter du 2 janvier 2008. Philippe Bassot, administrateur civil, dirige le CEDRe depuis le 15 janvier 2008. Il remplace Pascal Huet, ingénieur général des Ponts et Chaussées, qui a été nommé directeur de programme « Système d’information de gestion » à la DSNA/DTI.

En outre-mer : Christian Marty, IPEEAC, a pris les fonctions de chef du Service de l’Aviation civile Océan Indien le 1er février 2008. Il succède à Jean-Charles Clouet, IPEEAC, qui a pris sa retraite.

À la direction du Contrôle de la Sécurité (DCS) : Jean-Claude Coulardot, IGPC, a pris ses fonctions le 7 janvier 2008, en qualité de chargé de mission auprès du directeur du Contrôle de la Sécurité ©Airbus 2007 dans le domaine Navigation aérienne. En collaboration avec les services

concernés de la DCS, il est notamment chargé des questions de sécurité Raz/Eurocopter ©Eric … L’A340 en voie (systèmes de management de la sécurité, dossiers de sécurité, interopéra- d’extinction bilité, la partie Navigation aérienne du plan de sécurité de l’État, événements de sécurité). Airbus au coude à La production des différents modèles coude avec Boeing de la famille A340 s’arrêtera fi n À la direction des Services de la Navigation aérienne (DSNA) : 2009. Au 31 décembre 2007, le Maurice Georges, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées (ICPC), est pour une année 2007 constructeur européen n’avait, en nommé adjoint « en-route » à la directrice des Opérations en remplacement record effet, plus que 41 exemplaires à de Jean-Claude Coulardot. 2007 est une année record pour les livrer, se répartissant en 3 A340- Thierry Liabastres, ICPC, est nommé sous-directeur de la Planifi cation et constructeurs aériens. Airbus a livré 300, 12 A340-500 et 26 A340-600, de la Stratégie en remplacement de Maurice Georges. davantage d’avions (453) que Boeing soit l’équivalent de deux années Jean-Michel Boivin, ICPC, est nommé directeur de cabinet du directeur (441) mais reste en deçà de son rival de production. C’est le président des Services de la Navigation aérienne en remplacement de Thierry américain en nombre de commandes d’Airbus qui a involontairement Liabastres. (1 341 contre 1 413). Le carnet de vendu la mèche en détaillant Pascal Planchon, ICPC, est nommé sous-directeur des Ressources humaines commandes globales du constructeur les cadences de production du en remplacement de Jean-Michel Boivin. européen est légèrement supérieur à constructeur européen pour l’année Éric Bruneau, ICPC, est nommé adjoint « Approches et Aérodromes contrôlés » celui du concurrent américain : 3 421 2010 sur la base mensuelle de « 10 à la directrice des Opérations, en remplacement de Pascal Planchon. L’intérim appareils contre 3 400. A330, 40 A320 et 4 A380 ». L’A340, de chef du SNA/RP sera assuré par Jean-Renaud Gély (IPC). ATR a également réalisé une année jugé trop gourmand en kérosène en 2007 record en livrant 44 appareils période de fl ambée des prix du baril Nomination à l’ACNUSA : et en recevant 113 commandes. Le avec ses quatre moteurs, n’a plus les Jean Souquet, IGPC, a été nommé membre de l’Autorité de contrôle des nuisances constructeur franco-italien d’appa- faveurs des compagnies. aéroportuaires (ACNUSA) en tant que personnalité compétente en matière de reils à hélices a enregistré 1,09 mil- > Air & Cosmos, Navigation aérienne lors du Conseil des ministres du 30 janvier 2008. liard de dollars de chiffre d’affaires, du 25 janvier 2008 soit une hausse de 56 %.

AVIATIONCivile 345 Janvier-Février 2008 5 Télex

Sécurité aérienne : Colloque : un nouveau 2007, une année Le CETCOPRA (université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) organise un colloque bloc technique excellente sur le thème « L’avion : le rêve, la puissance et le doute », les 13 et 14 mars opérationnel L’Aviation civile internationale a 2008 en Sorbonne. La DGAC, le ministère de la Défense, et Dans la nuit du 21 au 22 novembre connu, en 2007, sa meilleure année l’Aéro-Club de France fi gurent parmi les partenaires de ce colloque. Pour 2007 s’est achevé le basculement en termes de sécurité depuis 1963. Il en savoir plus : cetcopra.univ-paris1.fr. des équipements des salles tech- n’y a eu, en effet, que 136 accidents niques et de contrôle d’approche et le nombre des victimes est passé Atterrissage écologique dans le nouveau bloc technique de sous la barre du millier, avec 965 Nice. Ce programme, lancé par la morts. En Europe, on ne déplore DGAC et le Service de la Navigation aucun accident majeur, ce qui tend à aérienne Sud-Est en 2000, a pour confi rmer que ce continent demeure but d’assurer les missions de sécu- parmi les plus sûrs. rité du contrôle du trafi c et de la navigation aérienne. Des surfaces de bureaux associées à ces activités Concurrence ©Scandinavian Airlines 2007 ont également été emménagées du TGV-Est Scandinavian Airlines a été la première à effectuer, le pour répondre à l’augmentation du 8 décembre 2007, un éco-atterrissage sur un vol transatlantique. Le trafi c. Le coût total de l’opération principe est simple : les moteurs tournent au ralenti à partir de l’altitude de est de 20 millions d’euros. croisière dès le début de la phase d’atterrissage. Cette technique permet

ainsi d’économiser du kérosène et de réduire les émissions de CO2. Elle pourrait être rendue obligatoire en France d’ici à 2010. Grenelle de

©E. Baudet/CAPA-RFF ©E. l’environnement Notre-Dame-des-Landes : publication du décret d’utilité publique Dans le cadre des suites du Grenelle de l’Environnement, Jean-Louis Le décret d’utilité publique autorisant la construction du nouvel aéroport du Borloo, ministre d’État, ministre de Grand Ouest a été publié, dimanche 10 février, au Journal Offi ciel. L’entrée en l’Écologie, du Développement et de service de cet aéroport, qui doit se substituer à celui de -Atlanltique, l’Amé na gement durables, a signé, est prévue à l’horizon 2012-2015. le 28 janvier 2008, la première L’aéropor t de est victime convention engageant l’ensemble de la concurrence du TGV-Est qui a L’A380 s’expose à la DGAC des acteurs du secteur aérien été mis en service le 10 juin 2007. français. Il a vu son trafi c diminuer de 14,8 % Le constat a été fait que le déve- en 2007 par rapport à 2006. Sur la loppement du transport aérien seule ligne Paris-Strasbourg, le recul et de ses infrastructures était atteint 26,1 %. souhaitable, mais qu’il ne pouvait s’envisager qu’en maîtrisant ses impacts environnementaux. Cette A380 : convention a donc pour objet de 1er vol au gaz naturel formaliser les engagements pris à cette occasion et d’organiser le suivi Première mondiale, un A380 a de leur réalisation. effectué un vol entre Filton (Grande- La convention a été signée par le Bretagne) et Toulouse avec l’un de ministre d’État et ses deux secré- ses quatre moteurs alimenté au gaz taires d’État, Nathalie Kosciusko-

naturel, le 1er février dernier. Plus Lacène ©Chrystèle Morizet et Dominique Bussereau, précisément, il s’agit du GTL, un car- Inaugurée, lundi 21 janvier, au siège de la DGAC lors de la soirée des vœux et par les représentants d’Air burant de synthèse obtenu à partir du 2008 présidée par Patrick Gandil, directeur de l’Aviation civile, l’exposition France-KLM, du Groupement des gaz naturel qui n’a nécessité aucune consacrée à l’A380 rend hommage au premier nouvel avion du XXIe siècle. industries françaises aéronautiques modifi cation du réacteur et de ses Elle vise à transmettre aux visiteurs une histoire humaine et industrielle et spatiales (GIFAS), d’ADP, de la circuits. Ce carburant est comparable aussi impressionnante qu’exceptionnelle, de la conception à la première Fédération nationale de l’aviation au kérosène (qui est remplacé pour livraison, en passant par l’usinage, le transport et l’assemblage. Cette marchande (FNAM), de l’Union des la première fois) en termes de rejets exposition, réalisée par le service de la Communication de la DGAC en aéroports français et du Syndicat

de CO2 mais moins polluant en soufre partenariat avec Airbus, présente jusqu’en mars un ensemble de photos, des compagnies aériennes auto- et en oxydes d’azote. de maquettes et d’objets originaux. nomes (SCARA).

6 AVIATIONCivile 345 Janvier-Février 2008 L’interview

Nathalie Kosciusko-Morizet SECRÉTAIRE D’ÉTAT À L’ÉCOLOGIE

Réduire, d’ici à 2020, de moitié les émissions de gaz carbonique, le bruit et la consommation de carburant des aéronefs et de 80 % les émissions d’oxyde d’azote.

Qu’est-ce qui vous a amenée à vous intéresser à l’écologie ? logements des rive- C’est un sujet sur lequel je travaille depuis longtemps. A l’École poly- rains des aéroports. technique, je me suis spécialisée en biologie avant d’obtenir mon Depuis la mise en diplôme d’ingénieur de l’École nationale du génie rural, des eaux œuvre de l’aide au et des forêts. J’ai ensuite commencé ma carrière professionnelle, en financement des 1997, au ministère de l’Économie et des Finances en tant que chargée travaux d’insonori- de la fi scalité environnementale et des négociations internationales sation, il subsistait sur ce sujet. des diffi cultés sur deux plates-formes ©Gilles Rolle/Réa En tant qu’élue de l’Essonne, quelle est votre appréciation sur essentiellement : l’activité du transport aérien et son développement ? Orly et Nantes- L’industrie du transport aérien est stratégique pour notre pays, en Atlantique. termes de croissance économique, d’emplois et de progrès techno lo- C’est pour résorber en deux ans les dossiers en attente à Orly (1 500) giques. Néanmoins, il faut protéger les populations contre les nuisances et Nantes (300) que nous avons annoncé le 4 décembre dernier la sonores du transport aérien. En 2005, j’avais proposé de relever les revalorisation de la taxe sur les nuisances sonores aériennes. Les altitudes d’interception de l’ILS pour les avions atterrissant à Orly. textes matérialisant cette mesure sont applicables depuis le 1er janvier Cette mesure s’applique progressivement, à partir de 2008, à toutes les dernier. Cela conduira à une multiplication, par deux à Orly et par arrivées sur Paris ainsi que je l’ai annoncé, le 4 décembre dernier, aux trois à Nantes, du produit de cette taxe et permettra de tenir l’objectif côtés de Dominique Bussereau, lors de la conférence de presse consacrée annoncé. Ces textes introduisent par ailleurs une modulation en soirée aux premiers travaux pratiques du Grenelle de l’environnement. La pour taxer davantage les décollages entre 18 h 00 et 22 h 00 dans le pollution de l’atmosphère doit également être mieux prise en compte. souci de la tranquillité des riverains. A ma demande, une mission sur l’impact sanitaire de l’activité des trois grands aéroports parisiens vient d’être créée. Quelle peut être la portée des mesures prises dans le domaine environnemental au niveau européen, au regard de la croissance Quels sont les principaux leviers qui permettront de concilier du trafi c en Asie, notamment en Chine et en Inde ? croissance du transport aérien et développement durable ? Il est vrai que les grands pays asiatiques, comme la Chine et l’Inde, se déve- Ainsi que l’a conclu le Grenelle de l’environnement, le soutien du loppent très rapidement et devraient, au cours des prochaines décennies, progrès technologique et de l’effort de recherche permettront de représenter l’essentiel de la croissance mondiale du trafi c aérien. concilier transport aérien et développement durable. Au niveau L’Europe qui est la seule, avec les États-Unis, à disposer d’un tissu européen, les objectifs du Conseil consultatif pour la recherche industriel aéronautique riche et complet (avionneurs, motoristes, aéronautique (ACARE) permettront, d’ici à 2020, de réduire de équipementiers, chaîne des fournisseurs et centres de recherche) a moitié les émissions de gaz carbonique, le bruit et la consommation ainsi la responsabilité d’offrir à ces marchés émergents les aéronefs de carburant des aéronefs et de 80 % les émissions d’oxyde d’azote. « ultra-verts » de demain. Je pense notamment au successeur de l’A320. Par ailleurs, l’initiative technologique « CLEAN SKY », lancée par le Il convient dès aujourd’hui d’accélérer les innovations « vertes » qui, Conseil européen le 20 décembre 2007, permettra d’accélérer la mise seules, conditionneront le succès commercial des aéronefs futurs. en œuvre des technologies environnementales de l’aviation. Dans L’approche du développement durable apparaît ainsi, de manière la navigation aérienne, le programme SESAR (Single European Sky vertueuse, véritablement compatible avec l’approche industrielle. ATM Research) devrait réduire de 10 % l’impact environnemental du transport aérien. Enfi n, l’Union européenne doit poursuivre ses Comment travaillez-vous avec le secrétaire d’État aux transports, efforts pour convaincre les Etats membres de l’OACI (Organisation de en particulier sur les questions relatives à l’aviation civile ? l’Aviation civile internationale) d’inclure le transport aérien dans le La prise en compte des impératifs du développement durable dans système d’échange de droits d’émission de CO2. l’ensemble des politiques publiques est un des engagements du pré- sident de la République. C’est aujourd’hui un des objectifs du MEDAD Des élus locaux ont exprimé leur satisfaction à l’annonce, le (ministère de l’Écologie, du Développement et de l’Aménagement 4 décembre dernier, des actions pour améliorer la qualité de vie durables). Dans cette perspective, Dominique Bussereau et moi-même des riverains d’aéroport. En revanche, certaines associations travaillons en commun pour assurer un développement du transport se sont montrées plus réservées, notamment sur les délais des aérien respectueux de l’environnement. La conférence de presse du dossiers d’insonorisation. Qu’avez-vous à leur répondre ? 4 décembre en est une parfaite illustration. Je suis particulièrement sensible à la question de l’insonorisation des 4 — Propos recueillis par Fabrice Amchin et Daniel Bascou

AVIATIONCivile 345 Janvier-Février 2008 7 Horizons / Environnement

Certifi cation acoustique de l’A380 ©Airbus France 2007 Les étapes de l’examen

Passage au crible d’une campagne d’essais au bruit, avec des moteurs américains Alliance, qui exige une extrême précision à tous les niveaux. Décollage, survol, approches, toutes les phases de vol sont scrupuleusement analysées.

heures de vol au total, 169 décol- des vérifi cations au titre de l’AESA(1), plus de certifi cation. La première, réalisée il y a lages et atterrissages, 70 personnes un représentant de la FAA(2). C’est la partie deux ans, avait porté sur un A380 équipé de 26 mobilisées : deux équipages, des visible de la campagne d’essais au bruit de moteurs européens Rolls-Royce. Cette der- spécialistes de bureau d’études, de laboratoire l’A380, qui s’est tenue du 8 au 13 mai dernier, nière concernait le moteur américain Alliance, de mesures d’Airbus… et pour le contrôle de à Moron en Espagne, sur une base de l’OTAN construit en commun par Pratt & Whitney conformité réglementaire, deux représentants peu fréquentée. et General Electric. Deux moteurs pour un de la DGAC et un expert anglais chargés Il s’agissait en fait de la seconde campagne même avion afi n de répondre au mieux aux h Enregistrement des données lors de la seconde campagne exigences des compagnies, certaines optant de certifi cation acoustique, à Moron (Espagne) en mai 2007. pour un moteur européen, d’autres pour un moteur américain. Et en termes acoustiques, « L’approche est le seul moment où moteur et peut y avoir un bruit parasite, un régime moteur revues et mises en forme en bureau d’études deux avions différents nécessitant donc de bruit aérodynamique représentent chacun 50 % un peu trop faible sans raison apparente, une pour correspondre aux conditions exactes exi- nouveaux essais. des sons émis », indique Jean-Luc Kittery, vitesse fl uctuante… Il y a alors discussion. gées par l’OACI(5). L’opération, effectuée chez « Le bruit est devenu un élément essentiel dans la chargé d’affaires en certifi cation acoustique Nous avons environ 3 minutes pour décider Airbus, a pris quatre mois pour l’A380. Au réussite de la commercialisation d’un appareil », à la DCS. Plus généralement, les éléments si les paramètres enregistrés sont bons pour terme desquels les données ont été présentées explique Alain Depitre, à la DCS(3), responsable purement physiques ne sont pas les seuls l’analyse », déclare Alain Depitre. « Décollage » aux responsables de la certifi cation de l’AESA désigné par l’AESA de la certifi cation acous- pris en compte dans l’aéro nau tique. « L’unité ou phase d’approche ont lieu toutes les 5 à et de la FAA qui ont alors procédé à de nouvel- tique de l’A380, qui souligne par ailleurs que de mesure, l’EPNdB(4), c’est-à-dire le bruit 7 minutes. Le temps pour le pilote de s’élever les analyses pour vérifi er qu’elles répondaient les autorisations de vol et les taxes dépendent bien à la réglementation de l’OACI. en grande partie du niveau sonore. //— Le bruit est devenu un élément essentiel dans la réussite Le 14 décembre dernier, l’A380 (moteur Trois niveaux de bruit ont été passés au de la commercialisation d’un appareil – Les autorisations de vol Alliance) obtenait ainsi sa certifi cation crible lors des essais : au décollage, lorsque et les taxes dépendent en grande partie du niveau sonore. —// acoustique. 4 — Christine Piedalu les moteurs sont à pleine poussée, en survol à puissance réduite et en approche. « Chaque perçu, intègre des données psycho-acoustiques, et de revenir à son point initial, celui, pour (1) Agence européenne de la sécurité aérienne. mesure est réalisée en fonction de masses défi nies poursuit Jean-Luc Kittery. La durée du bruit et l’ingénieur d’essais en vol de vérifi er l’exac- (2) Federal Aviation Administration : l’organisme homologue pour le décollage et l’atterrissage », précise Alain l’émergence de sons purs (“les siffl antes”) sont titude de tous les paramètres de « la passe » américain. (3) Direction du Contrôle de la sécurité. Depitre. Entre 510 et 569 tonnes au décollage elles aussi évaluées. » et de préparer les tests suivants. (4) Effective Perceived Noise décibel. et entre 386 et 394 tonnes à l’atterrissage. Des Pour étudier toutes ces données, des micros Une fois les mesures prises, place alors aux (5) Organisation de l’Aviation civile internationale : elle précise masses qui varieront ensuite dans ces limites assortis d’amplifi cateurs et d’analyseurs (les calculs. Toutes les données collectées sont notamment le niveau de bruit à ne pas dépasser. selon les objectifs des compagnies (rayon points de mesures) sont installés autour de la d’action, fret, etc.), les essais permettant de piste. Deux couples de micros sont placés à Contrôle permanent certifi er toutes les variantes possibles. 450 mètres de part et d’autre de la piste pour le décollage. Trois micros sont placés sous la Outre les spécialistes du bureau d’études et du laboratoire de mesures d’Airbus, des responsables Mesures physiques trajectoire, à 6 500 mètres du site de décollage de la trajectoire contrôlent la position de l’avion chaque dixième de seconde, via le système DGPS et psycho-acoutisques pour le survol. Enfi n, les trois derniers micros (Differential Global Positioning System) lors des essais. Côté météorologie, trois personnes d’Airbus Ainsi, 75 « décollages » et 94 approches ont se trouvent à 2 000 mètres, en amont du point effectuent des sondages réguliers pour vérifi er le couple de mesures température/humidité. été nécessaires. Pour les « décollages », l’avion d’atterrissage pour l’approche. Certaines conditions atmosphériques pouvant absorber les bruits. revient se stabiliser en vol palier à 30 mètres Toutes les informations sont transmises L’OACI fi xe d’ailleurs les conditions de référence de la certifi cation : 25° de température, 70 % au-dessus de la piste, rejoint sa trajectoire et en temps réel et visualisées sur les écrans d’humidité relative, pression standard, niveau de la mer, vent nul. La réglementation admet une repart à plein régime en simulant la phase de contrôle dans un camion laboratoire. « fenêtre météo d’essai » qui fi xe le domaine de mesures. Les données d’essais sont recalculées de décollage. Au bout de quelques heures, L’ingénieur au sol responsable des essais ensuite en fonction des conditions de référence. Tous les systèmes de mesures sont contrôlés au lorsqu’il parvient à la masse correspondant décide de leur conformité ou non, en accord préalable. Pour l’A380, le laboratoire d’Airbus a utilisé de nouveaux systèmes de mesures dont la aux approches, il descend alors à 120 mètres avec les représentants de l’AESA et de la FAA. DCS, au titre de l’AESA, a suivi la mise en place. Une fois le système fi nalisé, celle-ci a procédé aux de hauteur au-dessus du point de mesures « Dans les cas litigieux, l’ingénieur se tourne vers essais de matériels et fait appel à un laboratoire indépendant pour contrôler les instruments.

©Airbus France 2007 avant de repartir à pleine poussée. nous pour s’assurer de la validité d’un passage. Il

8 AVIATIONCivile 345 Janvier-Février 2008 AVIATIONCivile 345 Janvier-Février 2008 9 Horizons / International

Boeing 787 Percée des équipementiers français

Avion technologiquement innovant, le Boeing 787 bénéfi cie des solutions de pointe apportées par les équipementiers français. Revue de détails.

Dowty et Messier-Bugatti sont 787 avant de construire phy si- largement présentes également quement les pièces, les outils et sur le B787. La première réalise les les sites de production. trains d’atterrissage principal et À Thales est revenu le soin de avant, tandis que la seconde four- concevoir le tout nouveau sys- nit les roues et freins é lec triques. tème de conversion de puissance C’est d’ailleurs la première fois électrique. Ce système convertit qu’un avion civil est équipé de l’énergie électrique créée par les freins électriques. réacteurs en différentes tensions Leader mondial des pneuma- adaptées aux multiples standards tiques, Michelin a tiré partie des systèmes de bord. Filiale du de la technologie NZG (Near groupe Safran, Labinal a, pour sa h Huit entreprises françaises participent Zero Growth), développée dans part, conçu et réalisé les harnais ©Ed Turner/Boeing 2007 Turner/Boeing ©Ed à la fabrication du nouveau boeing 787. le cadre de la remise en vol de électriques adaptés à une archi- Concorde, pour équiper le Boeing tecture de plus en plus « électri- 787. Les pneus choisis sont, en fi ée » de l’avion avec, notamment, es équipementiers français de donneurs d’ordres, Latécoère effet, une combinaison des AIR l’utilisation de fi bres optiques. ont été très largement a ainsi remporté le contrat pour X à carcasse radiale et des nou- Enfi n, Zodiac a été sélectionné L associés à la conception du la fabrication en matériaux veaux radiaux NZG. pour fournir le système de gestion tout nouveau Boeing 787. Certains composites des portes passagers des eaux usées et les toboggans l’ont été en tant que par te naires à de l’appareil. Ainsi que l’indique Des décennies de travail de secours. risques, Boeing cherchant notam- Boeing, « c’est la première fois L’apport de Dassault Systèmes Faisant partie du « Best-of ment à réduire ses propres coûts que nous confi ons une structure est tout aussi important. Il a, en Industry » de Boeing au même de développement. Cette exter- majeure de la cellule à un fournis- effet, permis à plusieurs milliers titre que trente-cinq autres nalisation à hauteur d’environ seur français ». d’ingénieurs répartis sur 135 sites fournisseurs, les équipementiers 70 % des charges de fabrication En 2010, cette seule activité de travailler simultanément sur français sont d’ores et déjà assurés présente aussi comme avantage devrait représenter 14 % du chif- le projet grâce à ses solutions de d’un plan de charge sur plusieurs d’impliquer des pays potentiel- fre d’affaires de Latécoère, lequel, gestion du cycle de vie des pro- décennies. Le Boeing 787 a, en lement acquéreurs de ce nouveau grâce à ce contrat prestigieux, duits(1), un marché sur lequel cet effet, déjà été commandé à près type d’appareil. devrait asseoir un peu plus sa équipementier est leader mondial. de 800 exemplaires. Ce sont donc au total huit four- notoriété de spécialiste mondial Boeing et ses partenaires ont ainsi 4 — Olivier Constant nisseurs hexagonaux qui ont des portes passagers d’avions disposé d’un environnement com- embarqué à bord du Boeing 787. commerciaux. Filiales du groupe plet pour simuler et perfectionner (1) Plus connues sous l’acronyme de PLM Poursuivant sa diversifi cation Safran, les sociétés Messier- le processus de production du (Product Lifecycle Management).

10 AVIATIONCivile 345 Janvier-Février 2008 Horizons / Compagnies

Entrée en service de l’A380 Écoute ce silence… Ponctualité remarquable, taux de disponibilité élevé, confort apprécié par les passagers : la mise en service régulier du premier A380 par Singapore Airlines tient toutes ses promesses. Et mieux encore…

h Singapore Airlines a choisi de profi ter de l’espace disponible pour privilégier le confort à bord. ©Singapore Airlines

près plusieurs vols dits « inauguraux », posent de lots de pièces détachées. Les seuls des passagers pour lesquelles la compagnie le premier vol commercial de l’A380 petits problèmes rencontrés concernaient le se montre particulièrement attentive. Le A a eu lieu le 28 octobre 2007, sous les système de divertissement à bord, particuliè- silence de la cabine, que ce soit au décol- couleurs de la compagnie Singapore Airlines, rement sophistiqué sur l’A380 de Singapore lage, à l’atterrissage ou en croisière, est très entre Singapour et Sydney, en Australie. Airlines, avec jeux en 3D – une première en apprécié, notamment par les « frequent fl yers », Depuis, l’appareil décolle de Singapour à aviation commerciale –, choix d’un millier ces voyageurs habitués à prendre l’avion de 20 h 30 chaque soir et se pose à Sydney le de fi lms, etc. Et même ordinateur individuel manière régulière pour leurs affaires et qui lendemain matin à 7 h 00. Il en repart à 8 h 50 intégré, ce qui permet aux passagers qui le peuvent comparer les conditions de vol de pour atterrir à Singapour à 13 h 45. L’escale est désirent de travailler depuis leur place, sans chaque type d’avion. Ils ne tarissent pas d’élo- donc assez courte, pour faire débarquer les leur ordinateur portable, pour peu qu’ils aient ges sur l’espace disponible, dans n’importe passagers, reconditionner l’avion, embarquer apporté leur clef USB ! quelle classe, et sur le très bas niveau de bruit les passagers suivants et repartir. « Après six de la cabine de l’A380 comparé aux autres semaines d’exploitation, soit début décembre, Taux de remplissage record appareils en service. Rien d’étonnant si le taux aucun retard n’avait pourtant été enregistré L’A380 de Singapore Airlines est aménagé en de remplissage dépasse régulièrement 90 % et dans les horaires pour des raisons techniques », trois classes, selon la confi guration choisie par atteint même souvent 100 %. indique Franklin Auber, directeur de la com- la compagnie : 12 sièges en première (la super- Après réception en janvier 2008 d’un second munication de la compagnie singapourienne classe Singapore Suites), 60 sièges en classe A380, prévu sur la liaison Singapour-Sidney, à Paris. La ponctualité est donc assurée. « Une Affaires et 399 en classe économique. Soit au Singapore Airlines prendra livraison de son mise en service tout à fait satisfaisante… », se total 471 passagers, moins que l’aménagement troisième appareil au mois de mars qui sera réjouit-il. classique proposé par Airbus qui dépasse mis en service sur la ligne Sydney-Londres. Ce Il est vrai que le constructeur européen n’a pas largement les 500 sièges. La compagnie a, sera ensuite au tour de la ligne Sydney-Tokyo. lésiné sur les moyens pour qu’il en aille ainsi, en effet, choisi de profi ter au maximum de À la fi n de l’année 2008, Singapore Airlines avec, notamment, une dizaine de techniciens l’espace disponible pour privilégier le confort devrait disposer de six A380 au total. basés à Singapour et en Australie qui dis- à bord. Avec juste raison, au vu des réactions 4 — Germain Chambost

AVIATIONCivile 345 Janvier-Février 2008 11 Horizons / Compagnies h La campagne Brit Air mise sur le constructeur Bombarbier pour renouveler sa fl otte. Le CRJ 1 000 pourra embarquer 98 passagers. Les types d’appareils commande groupée passée avec Flotte de Brit Air : 43 appareils dont 15 CRJ-100, 15 CRJ-700 une autre compagnie fi liale du et 13 . groupe Air France/KLM. « Avec En commande : 8 CRJ-1000 ferme + 8 options. nos amis de KLM Cityhopper, nous avons effectivement commandé Flotte de Régional : 62 appareils dont 6 Embraer 120, 9 Embraer ferme vingt appareils de la famille 135, 28 Embraer 145, 5 Fokker 70, 9 Fokker 100 et 5 Embraer 190. Embraer 170 et 190, auxquels En commande : 6 Embraer 190 et 7 Embraer 170 + 7 options s’ajoutent dix-huit options. Grâce sur des Embraer 170 et 190. aux effets volume sur la commande, nous avons été ainsi en mesure d’obtenir de meilleurs prix auprès d’Embraer », souligne Jean-Yves rément un aiguillon de taille pour Lyon/Barcelone et Lyon/Rome où Grosse, président-directeur géné- Bombardier et Embraer. « Mais nous allons remplacer, dès cet hiver, ral de Régional. Et d’ajouter que pour qu’une compagnie comme la nos CRJ 100 de 50 sièges par des « ce choix de cohérence de famille, nôtre change de fournisseur, il faut appareils de 100 places (Fokker qui apporte une simplifi cation de que le produit concurrent apporte 100). Nous allons parallèlement la structure de la fl otte avec un une percée technologique et éco- proposer à notre clientèle une grille bénéfi ce induit sur la robustesse nomique considérable qui surpasse tarifaire très attractive », souligne d’exploitation, nous conduira les coûts de restructuration liés au Marc Lamidey. à n’exploiter que des appareils changement de fl otte », prévient Le renouvellement de fl otte des de type Embraer au début de la Marc Lamidey. compagnies régionales s’ins- prochaine décennie ». Exploitant de nouveaux avions //— Exploitant de nouveaux avions consommant consommant moins, donc émet-

©Getty images ©Getty moins, donc émettant moins de CO , tant moins de CO , Régional et Brit 2 2 les deux compagnies anticipent les mesures Air vont, par ailleurs, être ainsi en capacité d’anticiper les mesures en faveur de l’environnement. —// qui seront prises en faveur de la Renouvellement de fl ottes protection de l’environnement En attendant, Brit Air et Régional crit donc très clairement dans dans les années à venir. vont devoir affronter la nouvelle ce contexte de concurrence concurrence des compagnies à bas exacerbée. « Pour faire face aux appareils tôt. Ainsi, nous recevrons Montée en gamme coûts sur les lignes transversales compagnies à bas coûts qui, pour Le choix de Brit Air et de Régional le premier de nos huit CRJ-1000 face aux low cost domestiques et sur les liaisons la plupart, ont déjà simplifi é leur commandés ferme dès le premier Brit Air et Régional ne seront pas, européennes. « De concert avec fl otte autour de l’utilisation d’un trimestre 2010 », explique Marc pour autant, pieds et mains liés Régional, nous allons répondre à seul type d’appareil, nous devons Les compagnies régionales Brit Air et Régional ont chacune clairement fait le choix d’un seul constructeur Lamidey, président-directeur à l’avenir avec un seul construc- la concurrence d’easyJet sur le hub impérativement baisser le coût au général de Brit Air. teur. La disponibilité prochaine d’Air France à Lyon en doublant la siège/kilomètre offert par l’emploi pour le renouvellement de leur fl otte. Explications. Les avantages ne s’arrêtent pas des premiers appareils de la capacité de nos appareils. Cela sera d’appareils de plus grande capa- là. Ce nouvel appareil consomme famille Sukhoï constitue as su- notamment le cas sur Lyon/Madrid, cité(2) », précise encore Jean-Yves près avoir exploité des régionaux, les deux compagnies en commandant des Embraer 170 100 qui constituait une priorité, 18 % de carburant en moins et Grosse. Les récentes commandes années durant des fl ottes ont, en revanche, fait des choix et 190. ces avions de 100 places ayant été sa masse à vide est inférieure de passées par Brit Air et Régional A hétérogènes d’appareils, différents quant à leur fournis- fabriqués entre 1991 et 1995. 3 tonnes à celle du Fokker 100, répondent donc à ce défi , ce les compagnies régionales fran- seur unique. Opérateur de longue Commande groupée À l’issue d’une étude approfondie d’où des taxes et redevances mouvement en faveur d’appareils çaises s’orientent à présent vers date d’avions de type CRJ, Brit Même si la parité euro/dollar des concurrents en présence sur diverses moins élevées. Il présente de plus grande capacité étant des fl ottes homogènes d’appareils Air a décidé de poursuivre sa – qui est actuellement très ce marché, Brit Air a donc de aussi une souplesse d’exploitation d’ailleurs une tendance lourde de capacité supérieure. Filiales collaboration avec le construc- favorable – et l’augmentation nouveau porté son choix sur incomparable grâce à la biqualifi - pour toutes les compagnies du groupe Air France/KLM, teur canadien Bombardier en continuelle du coût du kérosène Bombardier et sur son tout nou- cation des équipages techniques régionales européennes. toutes les deux basées en DAC(1) devenant compagnie de lance- favorisent incontestablement les veau CRJ-1000, confi guré pour sur les CRJ 700 et 1 000. 4 — Olivier Constant Ouest, Brit Air et Régional sont ment du CRJ-1000 après l’avoir renouvellements des avions, c’est transporter 98 passagers. « Le fait Chez Régional, c’est également le aujourd’hui largement engagées été pour le CRJ-700 (72 sièges) avant tout le vieillissement des d’être compagnie de lancement aux remplacement des Fokker 70 et (1) Direction de l’Aviation civile. dans ce processus qui devrait leur en 2001. Plus grand exploitant fl ottes qui pousse les transpor- côtés de deux autres transporteurs 100 qui a motivé la poursuite du (2) La capacité moyenne des appareils de Régional est passée de 37,2 à 54 sièges permettre de poursuivre l’opti- européen d’avions de type ERJ- teurs régionaux à commander a été bénéfi que à plusieurs titres : renouvellement de la fl otte. Initié depuis 2001. misation de leur exploitation. 135 et 145, Régional a, pour sa de nouveaux appareils. Et pour prix plus avantageux, participa- avec la commande de six Embraer

S’orientant vers une flotte part, maintenu sa confi ance au Brit Air, c’est assurément le tion à la défi nition de l’avion et, 190, ce processus a été amplifi é, h La compagnie Régional a choisi le constructeur exclusivement composée de jets constructeur brésilien Embraer remplacement des treize Fokker surtout, possibilité d’obtenir les en août 2007, grâce à la première ©DR brésilien Embraer. Six nouveaux Embraer 190 sont ainsi en commande.

12 AVIATIONCivile 345 Janvier-Février 2008 AVIATIONCivile 345 Janvier-Février 2008 13 Horizons / Aéroports ©CCI Brest ©CCI h La nouvelle aérogare de Brest en forme de raie manta. La nouvelle aérogare de Brest Une réalisation du tonnerre…

Le 12 décembre 2007, la nouvelle aérogare de l’aéroport Brest Bretagne était mise en service, après deux ans et demi de travaux. Agrandie, modernisée, sécurisée par rapport à l’ancienne installation, cette infrastructure d’envergure donne des ailes à la plate-forme aéroportuaire bretonne.

our faire face à l’augmentation du trafi c, raie manta. L’architecte mulhousien, Denis bagages. La DAC(1) Ouest y a veillé avec soin. à la nouvelle typologie des avions, à la Dietschy, s’en est expliqué à la presse locale : La démarche HQE (haute qualité environne- P fréquence de plus en plus soutenue des « Pour symboliser Brest, il fallait réussir à mentale) a présidé également au choix des vols, la Chambre de Commerce et d’Indus- organiser la rencontre entre la mer et le ciel. matériaux. L’isolation thermique et phonique trie de Brest, concessionnaire de l’aéroport La raie manta évoque merveilleusement ces est particulièrement performante. Tout a été et porteuse du projet de l’aérogare, a vu deux éléments. » Une ressemblance poussée pensé pour préserver l’envi ron nement. Un grand. Surface au sol multipliée par quatre , dans les moindres détails : la charpente en exemple ? Les eaux de pluies, qui proviennent 2 500 places de parking (soit 1 200 de plus fer rappelle le squelette du poisson, la toiture des 1 000 m2 de verrière, sont récupérées et ser- qu’avant), 4 000 m2 d’es paces commerciaux en zinc pré-patiné évoque la peau de la raie, vent notamment à arroser les espaces verts. contre un seul tabac/librairie auparavant… les deux prépasserelles fi xes fi gurent les Confort, sûreté, espace, transparence… C’est Autant d’éléments d’accueil et de confort pour antennes. Tout a été conçu pour rendre l’aéro- un plaisir de faire halte à l’aéroport Brest permettre d’accueillir, d’ici 2015, 1,2 million gare transparente et lumineuse. Les passagers Bretagne. de passagers (1,8 million à terme), soit une évoluent ainsi dans des espaces ouverts en 4 — Béatrice Courtois augmentation de près de 40 %. La nouvelle contact visuel permanent avec les avions. Ils y zone terminale représente un investissement trouvent quatre boutiques et trois espaces de (1) Direction de l’Aviation civile. de 52,8 millions d’euros dont 35 millions pour restauration. Et pour se rendre de sa voiture à la seule construction de l’aérogare. Les Bretons l’avion, il est même possible de faire le trajet Brest Bretagne en chiffres n’ont pas fait les choses à moitié. sans mettre une seule fois le nez dehors. Un détail non négligeable. • 20 000 m2 de surface Une immense raie manta • 19 m de hauteur et 220 m de long Répondre aux nouvelles exi gences du trafi c Sûreté et HQE sur 3 niveaux aérien n’empêchait pas de faire du beau, du Outre le confort, l’architecture a pris en compte • 9 000 m2 de toiture recouverte de zinc moderne, en donnant du sens au bâtiment. les toutes dernières normes de sûreté, considé- • 5 300 m2 de façade dont 2 500 m2 côté piste Ce n’est donc pas un hasard si l’aéro gare rablement renforcées depuis le 11 septembre • 15 000 m2 de béton res semble étrangement à une immense 2001, tant pour les voyageurs que pour leurs • 570 tonnes d’acier

14 AVIATIONCivile 345 Janvier-Février 2008 Construction

Turboréacteur Price Induction Une pépite environnementale

Dans le Sud-Ouest, une équipe de jeunes ingénieurs développe depuis plus de dix ans un turboréacteur d’un genre nouveau pour avions légers. Coup de projecteur sur ce moteur dont la grande innovation réside dans ses équipements électriques.

près l’avoir fait tourner fonctionner à 0,338 Mach, soit un et la génération électrique sont gros moteurs », note é ga lement cet pendant plus d’un an peu moins de 220 nœuds (environ réalisés par un alternateur situé ingénieur. Une seconde campagne A au banc d’essai, Price 400 km/h), et à environ 10 000 sur l’arbre haute pression, ce qui de tests a démarré fi n 2007 pour Induction, la toute jeune société, pieds (environ 3 250 mètres). est tout à fait nou- valider les performances du située sur l’aéroport de Biarritz et L’idée n’était donc pas d’obtenir des moteur, pour dirigée par Bernard Etcheparre, a performances accrues en vitesse présenté son moteur DGEN 380 au et altitude, mais d’apporter les dernier Salon du Bourget. Sous ce avantages des moteurs nom de baptême sibyllin se dissi- à turbine, en termes mule un concept assez novateur de confort et de de turboréacteur pour le marché fi a b i l i t é n o t a m - des avions de quatre à six places. ment, à des 07 Léger (environ 75 kg pour le avions légers. Il achever moteur et ses équipements), ne s’agit pas la définition ice Induction 20 peu bruyant (les simu- ©Pr des circuits fl uides et des équipements, n 2007 et s’acheminer vers une confi guration très proche de ©Price Inductio celle des futurs moteurs de série. Parallèlement, la jeune équipe h Moteur DGEN 380 (vue entière d’ingénieurs de Price Induction avec équipements et coupe). prépare le développement du moteur DGEN 390, une évolution d’avoir des veau pour des tailles de moteur du DGEN 380, qui partage 95 % de avions dont les aussi réduites et tournant à des pièces communes avec ce dernier performances régimes aussi élevés », souligne et devrait constituer une version rendent le pilotage Jean-Pierre Dantart, responsa- plus puissante. plus diffi cile, mais de ble du programme hélicoptères, Ce projet constitue de manière permettre aux personnes habi- turbomoteurs et aviation légère à évidente une des pépites tech- tuées à piloter des appareils équi- la sous-direction de la recherche nologiques issues de l’imagina- pés de moteurs à piston de passer et du développement de la DPAC. tion de nos ingénieurs et que la facilement sur un appareil équipé Autre particularité notable dans DPAC a pour mission de mettre lations prévoient 55 dBA), d’une de notre turbofan », explique-t-on l’architecture de ce turboréac- à jour. Ne doutons pas que ce consommation raisonnable, ne chez Price Induction. teur, la souffl ante est entraînée projet ambitieux soit l’un des produisant pas de vibrations et par un réducteur permettant précurseurs de la réconciliation disposant d’une poussée de 250 Soutien de la DPAC un taux de dilution élevé, ce du transport aérien avec notre daN(1), la première version de ce La grande innovation de ce qui réduit la consommation et environnement. petit turboréacteur a été optimi- turboréacteur, pour laquelle Price le bruit. « Cette technologie n’est 4 — Henri Cormier sée pour offrir des performances Induction a reçu le soutien de la pas très courante aujourd’hui, le destinées à concurrencer celles DPAC(2), réside dans l’élaboration seul moteur disposant en série de ce (1) Décanewton. des moteurs à piston qui équipent d’un moteur dont les accessoires système de réducteur étant celui du (2) Direction des Programmes aéronautiques et de la Coopération. la plupart des avions légers. « Ce sont entraînés directement par un BAE 146. Mais c’est quelque chose turboréacteur a été conçu pour moteur électrique. « Le démarrage qui devrait à terme équiper les plus

AVIATIONCivile 345 Janvier-Février 2008 15 DOSSIER

évolutions et sur la place qu’elle sera amenée à occuper dans cette construction. Une réfl exion qui est entamée depuis un certain temps déjà par l’ensemble des acteurs concernés, comme le montrent les Créée en 1960 travaux réalisés, fi n 2007, par le groupe d’experts à haut niveau. dans le but de mettre Ce groupe d’experts a, en effet, été chargé par le commissaire en place un espace aérien européen aux Transports, Jacques supérieur commun Barrot, de plancher sur l’avenir de la réglementation aérienne pour ses six États membres en Europe et sur les implications fondateurs, l’organisatŠ n possibles pour Eurocontrol, une agence européenne mais non européenne communautaire. Organisation intergouvernemen- pour la sécurité tale européenne pour la sécurité de la navigatŠ n aérienne de la navigation aérienne réunis- sant aujourd’hui trente-huit États civÕ e et mÕ itaire, membres, Eurocontrol s’est vu Eurocontrol, a été fi xer comme objectif de mettre en place de façon harmonisée un un précurseur dans système paneuropéen de gestion de la circulation aérienne. Outre l’édificatŠ n du concept le maintien et l’amélioration de « Ciel unique ». permanente de la sécurité, qui h Des contrôleurs allemands dans le nouveau demeure sa mission historique, ©DFS Deutsche Flugsicherung ©DFS Face aux développements centre de contrôle de Brême. l’agence Eurocontrol doit éga- lement œuvrer pour une gestion communautaires, dont EUROCONTROL optimale de l’espace aérien et des le programme SESAR, fl ux de trafi c, et créer de la capa- cité supplémentaire « en-route » devant la perspective ainsi qu’autour des aéroports d’extensŠ n pour éviter la congestion du ciel QUEL PLAN DE VOL POUR LE FUTUR ? et les retards. Plus généralement, des compétences de l’AESA ontée en puissance de elle vise à améliorer les perfor- l’Agence européenne mances du système. En plus de ou devant des partenaires de sécurité aérienne la création de la CFMU(2) destinée industriels désirant participer M(AESA), préparation à gérer les courants de trafi c de la phase de développement du aérien en coopération étroite à certains des mécanismes programme européen SESAR(1), avec les centres de contrôle et de gouvernance, études de faisabilité sur la les principaux aéroports, dans construction des blocs d’espaces les années 1990 Eurocontrol a Eurocontrol doit aujourd’hui fonctionnels et, plus gé né ra- ajouté à ces compétences deux lement, réfl exions en cours sur fonctions : l’une fondamentale, réfléchir à l’évolutŠ n l’élaboration d’un second paquet pour examiner les performances de certaines Ciel unique…, le moins que des systèmes nationaux (PRC), et l’on puisse dire, c’est que le ciel l’autre pour réglementer la sécu- de ses missŠ ns. européen entre dans une phase de rité (SRC). Un comité permanent profonde mutation. Pièce majeure d’interface civile et militaire a h Bâtiment du siège Eurocontrol à Bruxelles. de ce puzzle aérien en cours de aussi été créé. Plus récemment réorganisation, Eurocontrol, dont encore, elle s’est vu adjoindre le siège est situé à Bruxelles, est des objectifs en matière d’envi- tout naturellement amenée ronnement et de sûreté. À la suite aujourd’hui à réfl échir sur ces des règlements Ciel unique ••• ©Eurocontrol

16 AVIATIONCivile 345 Janvier-Février 2008 AVIATIONCivile 345 Janvier-Février 2008 17 DOSSIER

_ RETROUVER UN MODE DE GOUVERNANCE EFFICACE _

Composée de six États fondateurs lors de sa création (le Royaume-Uni, l’Allemagne, la France, les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg), Eurocontrol regroupe aujourd’hui trente-huit États membres. L’organisation, dont le siège est à Bruxelles et compte quelque 2 400 professionnels permanents, applique, de manière anticipée, une Convention révisée depuis une décennie mais toujours en attente d’une ratifi cation par la totalité de ses États membres (plus de 90 % l’ont déjà ratifi ée). Cette révision prend en compte l’adhésion de la Communauté européenne à Eurocontrol et les créations de la Commission de réglementation de la sécurité (SRC) et celle concernant l’examen des performances (PRC). Cette Convention révisée améliore aussi le fonctionnement de l’agence en faisant évoluer le processus de décision d’un mode de vote à l’unanimité à un vote à la majorité pondérée, afi n d’éviter les blocages d’une unanimité de plus en plus diffi cile à trouver avec l’arrivée progressive de nouveaux membres. Elle avait également pour objectif de faire évoluer la gouvernance avec la possibilité de créer, si nécessaire, des entreprises communes pour certaines activités et de permettre, également, une implication plus importante de l’industrie dans les activités la concernant.

conséquence, faire l’objet de discus- maintenant, à l’élaboration d’un Barrot, est de doter l’Europe , jouer un rôle fondamental […] sions. » Dans le cas d’un transfert nouveau système de gestion d’ici une dizaine d’années, « de dans la réalisation de SESAR », les des compétences réglementaires du trafi c aérien pour l’Europe, l’infrastructure de contrôle aérien membres du groupe d’experts à à l’AESA, se poserait, en outre, la répondant à la demande et la plus performante, fi able et haut niveau notent pourtant question du traitement réservé harmonisé entre les États : c’est compétitive au monde ». La phase que celui-ci n’est « encore ni aux États non membres de le but de l’ambitieux programme de défi nition de ce programme défi ni formellement ni pleinement h Salle de supervis‚ n du CRNA Sud-Est. ©Véronique Paul/DGAC ©Véronique l’Union européenne et actuel- de recherche SESAR. Si le volet s’achevant au cours de l’année reconnu ». Rôle d’architecte, de lement membres de plein droit à de support réglementaire peut 2008, Eurocontrol devrait s’ap- res pon sable de la planifi cation Eurocontrol, la « réglementation de mars 2004, l’organisation a été réseau de routes européen et dans l’instance ad hoc pour appliquer Une clarification impérative de la sécurité de l’ATM requérant //— Près d’un demi-siècle après la création de l’agence, le rapport du groupe chargée d’élaborer, sur mandat de la gestion de certaines fonctions la méthode d’harmonisation pour Jean-Jacques Sauvage : « Il idéalement une approche globale d’experts à haut niveau souligne, de son côté, la nécessité de délimiter clairement la Commission européenne, des paneuropéennes, à l’instar de la communautaire des conditions faut régler la question des rôles et paneuropéenne », explique le propositions réglementaires dans CFMU, de la base européenne de de sécurité aérienne », note Luc respectifs d’Eurocontrol, de l’AESA rapport du groupe d’experts à les responsabilités juridiques et institutionnelles entre Eurocontrol et l’AESA. —// les domaines de l’interopérabilité données AIS (EAD)(4) ou encore Tytgat, chef d’unité à la direction et de la Commission. Si certaines haut niveau. des systèmes, de la fourniture de du Service central des redevances générale Énergies et Transports discussions font état d’un éventuel revenir à Eurocontrol, en fonction puyer sur son expertise de réseau du futur système ATM européen, services de navigation aérienne de route (SCRR). de la Commission européenne. élargissement des compétences de Un rôle central des décisions politiques dans ce pour occuper une place centrale ou bien seulement membre de la et de l’espace aérien. « Nous Près d’un demi-siècle après sa Le rapport du groupe d’experts l’AESA aux aéroports et à l’ATM, dans SESAR domaine, il est certain que l’agence dans la future « Joint underta- « Joint undertaking » au même avons préparé plus de 90 % des création, l’agence intergouver- à haut niveau souligne, de son il n’y a pas encore eu, à ce jour, Face à des prévisions d’augmen- tiendra un rôle de tout premier king », l’entreprise commune créée titre que la Commission ou les propositions réglementaires qui nementale civile et militaire a côté, la nécessité de délimiter d’études de coût/effi cacité sur tation du trafi c aérien en Europe plan dans l’élaboration et la mise pour la phase de développement industriels associés au déve- ont été publiées aujourd’hui dans ainsi su faire valoir son savoir- clairement les responsabilités ce point, ni sur les ressources de plus de 70 % entre 2006 en œuvre de SESAR. L’enjeu de de SESAR qui durera jusqu’en loppement de SESAR ? Là aussi, les journaux offi ciels nationaux. faire opérationnel et technique juridiques et institutionnelles nécessaires ni sur l’impact d’une et 2020, l’Union européenne a ce programme de recherche, 2013. Tout en reconnaissant les débats se poursuivent, avec Un résultat qui est dû à l’expertise et occupe une place essentielle entre Eurocontrol et l’AESA. telle opération. Tout cela doit, en jugé impératif de travailler, dès comme le soulignait Jacques qu’Eurocontrol « est appelée à des visions différentes, dont ••• civile et militaire d’Eurocontrol dans la gestion des fl ux de trafi c depuis plus de quarante-cinq ans en Europe. Toutefois, compte h Centre expérimental d’Eurocontrol et, surtout, à un processus de tenu du rôle croissant de l’Union _LES MISSIONS D’EUROCONTROL _ à Brétigny-sur-Orge. consultation qui n’existe que dans européenne dans ce secteur, la cette agence, avec l’ensemble des question se pose de savoir préci- Aujourd’hui, Eurocontrol assure quatre missions principales, à commencer acteurs de la communauté ATM(3) », sément ce que seront demain la par celle de support réglementaire en matière de sécurité de l’ATM se félicite Jean-Jacques Sauvage, confi guration et le réel périmètre (élaboration des exigences réglementaires de sécurité – les ESARR – et chef de cabinet du directeur d’intervention d’Eurocontrol. préparation de directives et règlements dans les domaines de l’intero- général d’Eurocontrol. Certaines pistes sont d’ores et déjà pérabilité, de la fourniture de services et de l’espace). L’organisation évoquées de façon assez nette, à européenne est également prestataire de services, tant dans le domaine Vers un transfert commencer par les répercussions du contrôle aérien régional, via le centre de contrôle de l’espace aérien des compétences que devrait avoir l’évolution de supérieur de Maastricht (MUAC), que dans celui de la formation avec réglementaires à l’AESA… l’AESA sur le fonctionnement un institut (IANS) au Luxembourg, ou dans celui de la R & D, avec le Côté contrôle aérien, l’agence gère futur de l’organisation. « Une centre expérimental de Brétigny-sur-Orge. Autre mission d’Eurocontrol, le centre de Maastricht qui assure décision est en cours d’élaboration celle de l’examen des performances des systèmes nationaux à travers le contrôle de l’espace aérien pour attribuer à l’AESA les tâches la PRC (Performance Review Commission). Enfi n, l’organisation a une supérieur du Benelux et d’une régaliennes, autrement dit tout ce importante activité au niveau paneuropéen, via le CFMU (Central Flow partie de l’Allemagne. Enfi n, qui est réglementaire en matière Management Unit), mais aussi à travers le SCRR (Service central des elle mène une action centrale de sécurité dans le domaine ATM. redevances de routes) et l’EAD (European AIS Database), pour ce qui en matière de conception, de L’AESA étant une agence commu- concerne les informations aéronautiques.

recherche et développement du nautaire, elle pourrait constituer ©Eurocontrol

18 AVIATIONCivile 345 Janvier-Février 2008 AVIATIONCivile 345 Janvier-Février 2008 19 Sécurité ©Eurocontrol

_ LES CONCLUSIONS DU GROUPE D’EXPERTS Lyon Saint-Exupéry À HAUT NIVEAU _

Dans sa feuille de route pour l’édifi cation du futur système ATM européen, le groupe d’experts à haut niveau préconise la mise en place de groupes Nouveaux moyens techniques d’études chargés « d’examiner les fonctions de réglementation de la sécurité dans le domaine ATM, la participation du secteur industriel aux mécanismes de gouvernance propres à certaines fonctions d’Eurocontrol, ainsi que les responsabilités de l’agence dans les phases de développement et de pour la sécurité au sol déploiement de SESAR et au-delà ». Des groupes d’études qui devraient examiner une « palette de solutions et défi nir une voie commune à suivre, qui seraient présentées au Conseil provisoire d’Eurocontrol », courant 2008. Après Roissy Charles-de-Gaulle et Orly, Lyon Saint-Exupéry

est clair qu’il y a une réfl exion sur ressort d’Eurocontrol. Quelles sera le premier de cinq aéroports la gouvernance, mais il est encore que soient la nature et l’ampleur de province à être doté d’un outÕ trop tôt pour indiquer quel pourrait de ces évolutions, beaucoup être le rôle exact d’Eurocontrol dans pensent qu’elles demeurent de d’aide aux contrôleurs l’architecture et la planifi cation. » toute façon soumises aujourd’hui à la ratifi cation préalable par pour la préventŠ n des incursŠ ns Quel avenir pour tous les États membres de la de piste. la Convention révisée ? Convention d’Eurocontrol révisée Le domaine des activités paneu- en 1997. Faute de ratifi cation, la ans la terminologie OACI(1) et ropéennes d’Eurocontrol, en convention non révisée, qui Eurocontrol, l’A-SMGCS (Advanced- revanche, ne semble pas soulever reste juridiquement en vigueur, DSurface Movement Guidance and Control de telles interrogations, comme le donne un droit de veto à chaque System), système de surveillance et de guidage note le groupe d’experts à haut État membre sur les décisions de tous les mouvements sur un aéroport, se ©J.-F. Marin/Aéroport de Lyon de Marin/Aéroport ©J.-F. niveau dans la synthèse qu’il a importantes et fait peser un décline en quatre niveaux. Le niveau 1 fournit h Bâtiment de l’AESA à Cologne. réalisée en novembre dernier risque de blocage des réformes. la position et l’identifi cation des avions et et qui estime que ces fonctions La Commission européenne, au véhicules dans les zones concernées (fonc- Lyon Saint-Exupéry est en cours de dotation piste. À Lyon Saint-Exupéry, le radar primaire devraient rester du ressort de contraire, préconise de réformer tion surveillance). Le niveau 2 permet en sus et sera suivi par Toulouse, Bâle-Mulhouse, est en place depuis 2005. L’équipement des celle de Luc Tytgat qui met en de l’organisation pour indiquer l’agence. « Ces fonctions ne peuvent Eurocontrol d’abord et de rati- l’application de mesures de prévention des Marseille et Nice. Quant aux niveaux 3 et 4, ils véhicules qui circulent sur l’aéroport avec un avant les incidences des aspects que l’entreprise commune créée être exercées au niveau natio- fi er ensuite. En attendant, elle collisions et des incursions de piste (fonction visent essentiellement à une augmentation de système de positionnement GPS est en cours. Il totalement novateurs de SESAR pour SESAR pourrait s’appuyer nal. Elles font partie intégrante devrait s’appuyer sur le rapport sera achevé à la fi n du premier trimestre 2008. sur le choix de l’architecte dans sur Eurocontrol pour planifi er et d’Eurocontrol et doivent rester du groupe d’experts à haut //— Système qui alerte le contrôleur sur les possibles risques Reste à installer le système de multilatération ce programme : « Ce projet est un coordonner les travaux, sélection- centralisées au sein de l’agence », niveau et sur le bilan de mise en d’intrusion de piste.—// à partir de début 2009 et le « fi let », dont la peu révolutionnaire dans le sens où ner les meilleurs projets et passer les assure également Jean-Jacques œuvre du Ciel unique, demandé mise au point aura lieu courant 2009. À cette il s’agit, en quelque sorte, d’intégrer marchés. Mais, d’autres partenaires Sauvage. Seule la question de à la commission d’examen des contrôle). Le niveau 3 ajoute des dispositifs la capacité du système ATC (Air Traffi c Control), date, Lyon Saint-Exupéry aura donc acquis le le cockpit et le contrôleur dans une performances d’Eurocontrol, techniques pour transmettre aux pilotes et et n’en sont encore qu’au stade de la réfl exion niveau 2 A-SMGCS. « Des séances de formation même logique, et où c’est l’avion //— Les discussions vont continuer pour affi ner pour préparer le second paquet aux conducteurs de véhicules les informations et de l’expérimentation. Le plan stratégique pour les contrôleurs et une phase d’évaluation qui sera au centre de l’architecture. les contours futurs de l’organisation européenne. —// Ciel unique qu’elle présentera nécessaires au maintien de leurs trajectoires en question prévoit l’étude de l’évolution de opérationnelle de l’ensemble du système pré- Dans son rôle d’intégration, la en juin 2008. Entre-temps, les au sol (fonction guidage). Le niveau 4, enfi n, Paris Charles-de-Gaulle vers le niveau 3. céderont sa mise en service effective », précise “Joint undertaking” devrait donc de la future “Joint undertaking”, la séparation organique entre discussions et les travaux vont vise en complément à planifi er et assigner une André Rossignol, de la subdivision Études- se faire accompagner d’une exper- notamment les industriels, pour- la fonction de surveillance et continuer du côté d’Eurocontrol route à suivre pour les avions et les véhicules Des machines et des hommes Environnement du service Exploitation du tise proprement industrielle. » Pour raient faire valoir qu’ils possèdent celle d’exécution, afi n de s’as- pour affi ner les contours futurs suivant leurs intentions (fonction routage). Le niveau 2, avec ses fonctionnalités de sur- SNA(4) Centre-Est. Gilles Mantoux, sous-directeur de suffi samment de savoir-faire dans surer de l’indépendance de la de l’organisation européenne. « À l’évidence, indique Robert Cahuzac, de veillance et de contrôle, exige la mise en place Parmi les quatre autres aéroports, seuls la Sécurité et de l’Espace aérien à le développement des systèmes fonction régalienne vis-à-vis 4 — Henri Cormier la direction Technique et de l’Innovation, de quatre équipements : un radar primaire de Toulouse et Bâle-Mulhouse disposent d’un la DAST(5), un des enjeux impor- pour assurer ce rôle d’architecte. » de la prestation de service, est les deux premiers niveaux, plutôt orientés vers surveillance au sol (détection indépendante) ; radar primaire. Les compléments d’équipe- tants à venir sur ce dossier réside On n’en est qu’au début, note pour aujourd’hui évoquée du côté de (1) SESAR : Single European Sky ATM la sécurité, sont matures, les technologies pour un système de multilatération(3), avec des cap- ment pour que les autres sites atteignent le bien dans la manière dont pour- sa part Jean-Jacques Sauvage, la Commission européenne. « S’il y Research. les mettre en œuvre existent et elles sont en teurs de positionnement des avions (grâce à niveau 2 seront séquencés en fonction des (2) CFMU : Central Flow Management Unit. ront interagir le programme tech- qui précise que le directeur de avait cette séparation, Eurocontrol (3) ATM : Air Traffi c Management. cours de déploiement. » Les plates-formes de leur transpondeur mode S), qui double le radar arbitrages budgétaires. nique de l’agence de Bruxelles et l’entreprise commune, Patrick aurait une position d’autorité indé- (4) AIS : Aeronautical Information Services. Paris Charles-de-Gaulle et d’Orly en sont primaire et assure l’identifi cation ; un système 4 — Germain Chambost le programme de dé ve lop pement Ky, vient d’être nommé et que la pendante », note Luc Tytgat, tout EAD : European AIS Database, le plus important déjà équipées. Il en sera de même pour cinq de suivi coopératif des véhicules de piste dotés (1) Organisation de l’Aviation civile internationale. de systèmes qu’est SESAR : « Du contribution d’Eurocontrol dans en rappelant que les décisions système d’information aéronautique en service aéroports régionaux, dans le cadre du « plan de GPS avec report de position ; enfi n, un « fi let aujourd’hui. (2) Direction des Services de la Navigation aérienne. (2) côté d’Eurocontrol, on revendique la « Joint undertaking » doit encore relatives à ces évolutions éven- (5) DAST : direction des Affaires stratégiques stratégique à cinq ans » de la DSNA , Robert de sauvegarde », système qui alerte le contrô- (3) Voir AviatŠ n CivÕ e magazine, n° 343. l’expérience et l’expertise technique faire l’objet de négociations. « Il tuelles restent, bien entendu, du et techniques. Cahuzac étant chargé de ce projet majeur. leur sur les possibles risques d’intrusion de (4) Service de la Navigation aérienne.

20 AVIATIONCivile 345 Janvier-Février 2008 AVIATIONCivile 345 Janvier-Février 2008 21 Sécurité

Lyon Saint-Exupéry Nouveaux moyens techniques pour la sécurité au sol

Après Roissy Charles-de-Gaulle et Orly, Lyon Saint-Exupéry sera le premier de cinq aéroports de province à être doté d’un outÕ d’aide aux contrôleurs pour la préventŠ n des incursŠ ns de piste.

ans la terminologie OACI(1) et Eurocontrol, l’A-SMGCS (Advanced- DSurface Movement Guidance and Control System), système de surveillance et de guidage de tous les mouvements sur un aéroport, se ©J.-F. Marin/Aéroport de Lyon de Marin/Aéroport ©J.-F. décline en quatre niveaux. Le niveau 1 fournit la position et l’identifi cation des avions et véhicules dans les zones concernées (fonc- Lyon Saint-Exupéry est en cours de dotation piste. À Lyon Saint-Exupéry, le radar primaire tion surveillance). Le niveau 2 permet en sus et sera suivi par Toulouse, Bâle-Mulhouse, est en place depuis 2005. L’équipement des l’application de mesures de prévention des Marseille et Nice. Quant aux niveaux 3 et 4, ils véhicules qui circulent sur l’aéroport avec un collisions et des incursions de piste (fonction visent essentiellement à une augmentation de système de positionnement GPS est en cours. Il sera achevé à la fi n du premier trimestre 2008. //— Système qui alerte le contrôleur sur les possibles risques Reste à installer le système de multilatération d’intrusion de piste.—// à partir de début 2009 et le « fi let », dont la mise au point aura lieu courant 2009. À cette contrôle). Le niveau 3 ajoute des dispositifs la capacité du système ATC (Air Traffi c Control), date, Lyon Saint-Exupéry aura donc acquis le techniques pour transmettre aux pilotes et et n’en sont encore qu’au stade de la réfl exion niveau 2 A-SMGCS. « Des séances de formation aux conducteurs de véhicules les informations et de l’expérimentation. Le plan stratégique pour les contrôleurs et une phase d’évaluation nécessaires au maintien de leurs trajectoires en question prévoit l’étude de l’évolution de opérationnelle de l’ensemble du système pré- au sol (fonction guidage). Le niveau 4, enfi n, Paris Charles-de-Gaulle vers le niveau 3. céderont sa mise en service effective », précise vise en complément à planifi er et assigner une André Rossignol, de la subdivision Études- route à suivre pour les avions et les véhicules Des machines et des hommes Environnement du service Exploitation du suivant leurs intentions (fonction routage). Le niveau 2, avec ses fonctionnalités de sur- SNA(4) Centre-Est. « À l’évidence, indique Robert Cahuzac, de veillance et de contrôle, exige la mise en place Parmi les quatre autres aéroports, seuls la direction Technique et de l’Innovation, de quatre équipements : un radar primaire de Toulouse et Bâle-Mulhouse disposent d’un les deux premiers niveaux, plutôt orientés vers surveillance au sol (détection indépendante) ; radar primaire. Les compléments d’équipe- la sécurité, sont matures, les technologies pour un système de multilatération(3), avec des cap- ment pour que les autres sites atteignent le les mettre en œuvre existent et elles sont en teurs de positionnement des avions (grâce à niveau 2 seront séquencés en fonction des cours de déploiement. » Les plates-formes de leur transpondeur mode S), qui double le radar arbitrages budgétaires. Paris Charles-de-Gaulle et d’Orly en sont primaire et assure l’identifi cation ; un système 4 — Germain Chambost déjà équipées. Il en sera de même pour cinq de suivi coopératif des véhicules de piste dotés (1) Organisation de l’Aviation civile internationale. aéroports régionaux, dans le cadre du « plan de GPS avec report de position ; enfi n, un « fi let (2) Direction des Services de la Navigation aérienne. stratégique à cinq ans » de la DSNA(2), Robert de sauvegarde », système qui alerte le contrô- (3) Voir AviatŠ n CivÕ e magazine, n° 343. Cahuzac étant chargé de ce projet majeur. leur sur les possibles risques d’intrusion de (4) Service de la Navigation aérienne.

AVIATIONCivile 345 Janvier-Février 2008 21 Sécurité

mieux répondre aux besoins. Nous publiées par le SIA dans le livret jour, exactes, lisibles et utilisables. Les nouvelles cartes aéronautiques avons commencé par les régions « Compléments aux cartes aéronau- Notre prochaine étape pourrait être considérées comme prioritaires tiques »). On y trouve de plus des la carte de la région de Toulouse, en par la direction des Opérations coupes verticales effectuées selon 2009, si l’on réussit d’ici là à rendre du fait d’incidents relevés par des axes représentatifs, aidant à compatible le maintien du niveau Le SIA réfl échit à une nouvelle les SNA(6), générés par des mieux comprendre l’organisation de qualité des éditions existantes problèmes de lecture et qui spatiale des zones et des espaces avec le calendrier de production », devenaient préoccupants », contrôlés. précise Annie Coutin. politique cartographique précise Annie Coutin. Il faut savoir, en effet, que l’en- C’est ainsi qu’au prin- Un processus numérisé semble des cartes de vol à vue est temps 2007, deux autres Le processus de fabrication des mis à jour deux fois par an, en (1) (2) e régions ont également grandes cartes est aujourd’hui avril et en novembre, le volume Pour amélŠ rer la lisibÕ ité des cartes VFR , le SIA s’oriente vers la généralisatŠ n de l’échelle au 1/250 000 . bénéfi cié de nouvelles entièrement informatisé. Les des modifi cations des espaces jus- En 2007, Õ a ajouté deux nouvelles cartes à son catalogue, celles des régŠ ns « complexes » cartes au 1/250 000e : informations aéronautiques pro- tifi ant deux éditions annuelles. celles de Lyon-Vallée viennent de la base de données Entre-temps, les modifi cations de Lyon et de Nice. Ces cartes, plus ergonomiques, Õ lustrent la nouvelle politique cartographique du SIA. du Rhône et de Nice- alimentant les AIP (Aeronautical importantes sont diffusées sur Côte d’Azur. Avec la Information Publication). Mais d’autres supports, papier ou ien qu’invisible pour le nouvelle édition de si toutes les informations sont numérique. « En fait, nous sommes néophyte, l’espace aérien Marseille-Delta du Rhône, désormais numérisées, ce n’est en cours de réfl exion avec la DAST(9) Binférieur est virtuel lement ces cartes présentent plusieurs pas ce qui permet de les rendre sur les règles pouvant être adoptées découpé en de multiples zones changements par rapport aux plus lisibles ! C’est pourquoi le SIA en matière d’édition de cartes afi n d’accès réglementées. Cela se précédentes à la même échelle. s’est doté d’un ensemble d’outils de déterminer quelles informations traduit, sur les cartes de vol à logiciels spécifi ques qui, associés doivent être publiées sur chaque vue(3), par une très grande densité Une meilleure lisibilité au système d’information géogra- carte, en fonction des échelles et, d’informations, rendant leur lec- « Bien sûr, l’échelle double nous a phique Géoconcept, lui permettent donc, des possibilités de lecture », ture extrêmement diffi cile. Aux permis de mettre plus de détails de représenter ces informations conclut Annie Coutin. renseignements topographiques, que sur les cartes au 1/500 000e, (autrefois dessinées à la main) sous 4 — Régis Noyé indispensables pour conduire une mais nous nous sommes attachés, une forme graphique adaptée. navigation, s’ajoutent, en effet, en outre, à donner plus de clarté Le délai de fabrication est d’au (1) Visual Flight Rules, ou vol à vue. quantité d’informations aéronau- aux informations apportées afi n moins un mois une fois que les (2) Service de l’Information aéronautique. (3) Cartes destinées à tous les pilotes volant tiques relatives aux aérodromes, de rendre la lecture plus facile », informations aéronautiques ont à vue, privés ou professionnels, sur tous à la radionavigation (balises et précise Patrick Bérard, chef de été extraites de la base. types d’aéronef, y compris les hélicoptères. fréquences), aux obstacles et, programme cartographie du SIA. Ces derniers bénéfi cient toutefois d’une carte bien sûr, la fi guration de toutes Si le fond topographique est resté Prochaine étape : Toulouse spécifi que pour la région parisienne. (4) La France est divisée en quatre régions, les zones réglementées. Ces zones le même, des dif fé rences appa- « L’édition des deux nouvelles cartes faisant chacune l’objet d’une carte VFR sont réservées à des activités spé- raissent dans les teintes utilisées au 250 000e a représenté un gros au 500 000e. S’ajoute une carte de cifi ques (accès aux aérodromes, (plus claires) et dans la représen- effort pour le SIA. Le délai avec « radionavigation » au 1 000 000e couvrant, elle, activités militaires, parachutage, tation (atténuée) du relief, ainsi lequel nous serons en mesure de toute la France. (5) Il existe aussi une carte pour la région de voltige aérienne, etc.), soumises que dans les symboles utilisés. couvrir toute la France à cette Bâle, faite avec les Suisses et les Allemands à des conditions particulières, Sur le plan aéronautique, les échelle est lié à un problème d’or- sur un format légèrement plus petit, élaborée voire à des cartes sont désormais renseignées ganisation des ressources. En effet, dans un souci d’harmonisation. restrictions jusqu’au niveau 195(7) (contre plus on publie de cartes, plus la (6) Services de la Navigation aérienne. (7) Soit à 19 500 pieds (ou 5 940 mètres). (8) d’accès, par 5 000 ft AMSL pour les cartes gestion et le suivi des informations (8) Above Mean Sea , c’est-à-dire exemple un au 500 000e), et surtout elles sont deviennent lourds. Et il nous faut au-dessus du niveau moyen de la mer. contact radio dotées d’un étiquetage particu- veiller à ce que celles-ci soient à (9) Direction des Affaires stratégiques. obligatoire, lier renseignant chaque espace une autorisa- délimité sur la carte. C’est là un tion préalable progrès majeur, car le pilote peut Enquête de satisfaction très favorable à demander, un désormais identifi er facilement la cheminement nature de la zone où il se trouve. Une enquête clients a été menée avec la première édition des nouvelles cartes recommandé, etc. D’autre part, il a plus facilement régionales, sous forme d’un questionnaire (carte T) joint aux cartes achetées Certaines zones vement petite n’était plus suffi samment ergono- s’étageant dans l’espace », ex plique Rhône) bénéficiaient d’une accès à la fréquence à contacter directement auprès du SIA. 110 réponses ont été obtenues, représentant sont même inter- comme celle au mique. Surtout dans les régions où Annie Coutin, chef du SIA. carte à échelle supérieure (au en fonction de son altitude de quelque 20 % de retour, donnant une cotation de « bien » ou de « très bien » dites aux appareils 1/500 000e que la présence de plusieurs aérodromes C’était déjà la raison pour laquelle 1/250 000e)(5). « Nous envisa- vol. Autre nouveauté, le dos de à 85 % en appréciation générale et jamais à moins de 75 % pour des ques- volant à vue. nous proposons civils ou militaires à fort trafi c mul- les deux régions de Paris et du geons, à terme, de couvrir toute la carte présente le détail des tions plus particulières (lisibilité, légendes, étiquettes, etc.). De nombreuses « Il faut recon naître couramment tiplie les zones réglementées, imbri- « Delta du Rhône » (rebaptisée la France avec des cartes au informations sur les zones portées suggestions d’amélioration ont également été recueillies et sont en cours qu’une échelle relati- aux pilotes(4) quées les unes dans les autres et depuis, Marseille-Delta du 1/250 000e, qui permettent de au recto (les mêmes que celles d’exploitation, notamment sur la présentation des fréquences à contacter.

22 AVIATIONCivile 345 Janvier-Février 2008 AVIATIONCivile 345 Janvier-Février 2008 23 Coulisses / Sécurité

h Colline de Mont Verdun sous laquelle est implanté, à 150 mètres sous terre, le Centre nat‚ nal Lyon - Mont Verdun des Opérat‚ ns aériennes de la Défense. Cœur de la surveillance permanente du ciel français ©Cyril Amboise/SIRPA Air Amboise/SIRPA ©Cyril

h Salle des opérat‚ ns du Centre nat‚ nal

des Opérat‚ ns aériennes.. Air Amboise/SIRPA ©Cyril

C’est désormais au Mont Verdun, de détection aéroportée afi n de surveiller, en qui a pris la suite du Centre de Conduite la Grande-Bretagne, d’autres le seront prochai- opérationnelle est assurée vingt-quatre heures de l’autorité civile, en l’occurrence du Premier siège du Centre natŠ nal altitude, les aéronefs en évolution au plus près des Opérations aériennes (CCOA), implanté nement avec l’Allemagne, le Luxembourg, le sur vingt-quatre, avec des avions de combat ministre, auquel le président de la République du sol. Appareils commerciaux de tout type, auparavant à Taverny (Val-d’Oise). « Le CNOA Brésil (pour la protection de la Guyane fran- armés prêts à décoller en moins de 7 minutes a donné délégation. Une Haute Autorité de des OpératŠ ns aériennes hélicoptères légers, avions de tourisme, ULM, se trouve au cœur des activités de l’armée de çaise), afi n d’échanger des informations de (de jour) ou 15 minutes (de nuit) de défense aérienne, offi cier général ou offi cier voire parapentes, devenaient des agresseurs l’air », résume le général de Rousiers. C’est situation aérienne avec ces pays. (Morbihan), Mont-de-Marsan (Landes), supérieur, se tient donc en permanence dans la des services de la Défense, potentiels. Il convenait donc d’exercer une en effet dans ce centre souterrain, sous les Protocoles qui autorisent aussi les pays limi- Orange (Vaucluse) et Creil (Oise). Ou, pour salle des opérations du CNOA afi n de pouvoir que convergent toutes les données surveillance permanente de ces activités. quelque 150 mètres de rochers de la colline trophes, sous certaines conditions, à poursui- l’interception des cibles lentes, des hélicop- fournir en direct au Premier ministre les infor- de Mont Verdun, que converge l’ensemble vre des mesures actives de sûreté aérienne tères, avec à bord des tireurs d’élite, basés à mations nécessaires pour qu’il soit à même de de suivi des mÕ liers d’aéronefs La plus forte concentration des informations de défense aérienne et, (interception et surveillance d’un appareil, par Villacoublay, près de Paris, Metz, Bordeaux et prendre sa décision en toute connaissance de qui survolent quotidiennement d’aéronefs au monde depuis là, que sont dirigés et suivis toutes exemple) au sein de l’espace aérien français. Orange. Toute intervention active, c’est-à-dire cause. L’ordre de tir ne peut venir que de lui. « Pensez que la France concentre la plus forte les opérations aériennes et les mouvements Et vice-versa. Dans ce but, une permanence avec utilisation des armes, relève cependant 4 — Germain Chambost le territoire de la France. activité aérienne au monde, par rapport à des appareils militaires français, en France sa superfi cie, souligne le général Patrick de ou dans le monde. es attentats terroristes du 11 septembre Rousiers, commandant de la défense aérienne Missions de sauvetage 2001, aux États-Unis, ont donné une et des opérations aériennes. Entre 10 000 et Défense aérienne Ldimension nouvelle à la notion de « défense 15 000 aéronefs survolent quotidiennement au-delà des frontières Outre la « posture permanente de sûreté » et la conduite des opérations répertoriés en France se produisent dans le quart sud-est du pays, zone aérienne » : des avions civils pouvaient devenir l’Hexagone, avec des “pointes” de 700 à 800 La défense aérienne, cependant, ne se limite pas aériennes, le Centre national des Opérations aériennes est également impliqué « accidentogène » car elle comporte des parties montagneuses, Alpes et des armes redoutables et servir à des actes de par heure en période de forte activité… » Ces aux frontières de l’Hexagone. Interministérielle dans les opérations de recherche et de sauvetage des aéronefs accidentés Massif central, tout comme une vaste étendue maritime en Méditerranée guerre. Alors que, jusqu’à ce jour, la défense mouvements sont suivis en permanence par (Défense, Intérieur, Transports), interarmées sur le territoire national. Mission de service public confi ée à l’armée de l’air, avec de nombreux vols entre le continent et la Corse. Au total, résume le aérienne se préoccupait surtout des possibles une centaine de radars civils et militaires, fi xes (armée de l’air, marine, armée de terre), la la recherche et le sauvetage (SAR : Search And Rescue) sont exercés sous colonel Hervé Rameau, commandant du CNOA, 97 % des missions SAR attaques par des avions ou des engins à hautes ou mobiles. Cinq centres militaires fusionnent « posture permanente de sûreté » s’inscrit aussi la direction de la Haute Autorité de défense aérienne depuis la salle des en France concernent des appareils civils, 3 % seulement des appareils performances et adoptait ce que les militaires ces données : Drachenbronn (Bas-Rhin), Nice, dans une dimension européenne. Il s’agit, en opérations du CNOA, en complète synergie entre les moyens militaires et militaires. Avec au bilan, depuis 2005, 260 opérations de ce type, sur appellent la « posture permanente de sûreté », Mont-de-Marsan (Landes), Cinq-Mars-la-Pile effet, de détecter et d’identifi er au plus tôt toute les moyens civils (les moyens terrestres dé pendent, eux, des préfectures). 53 « crashs », et 41 vies sauvées. Et un hommage appuyé à l’association il convenait de repenser une telle notion et près de Tours et Lyon-Mont Verdun. C’est menace potentielle, afi n d’anticiper une possi- Il s’agit de localiser un accident aérien et de sauver des occupants de des radioamateurs français, très présents sur le territoire (entre 30 et 60 de s’adapter à la nouvelle donne. Ce qui sup- d’ailleurs à Lyon-Mont Verdun que, depuis ble incursion au-dessus du territoire national. l’aéronef, missions conduites par les quatre centres de coordination et membres par département) et qui connaissent admirablement le secteur où posait, entre autres, d’intégrer des moyens le 24 septembre 2007, se trouve situé le Centre Des protocoles d’accord ont donc été passés de sauvetage (CCS), répartis sur l’ensemble du territoire. Mont Verdun et ils habitent. En repérant l’émission des balises de détresse des aéronefs, d’interception de cibles lentes et des moyens national des Opérations aériennes (CNOA) avec l’Espagne, la Suisse, la Belgique, l’Italie, Nice sont particulièrement concernés, puisque 53 % des accidents aériens ils permettent souvent leur localisation précise…

24 AVIATIONCivile 345 Janvier-Février 2008 AVIATIONCivile 345 Janvier-Février 2008 25 Coulisses / International ©OACI

h Séance de la 36e assemblée de l’OACI qui s’est tenue en septembre 2007 à Montréal.

Temps forts à l’assemblée de l’OACI Quand l’environnement fait débat…

L’assemblée triennale de l’OACI, réunie à Montréal pour sa 36e éditŠ n, a adopté un certain nombre de résolutŠ ns, mais n’a pas suivi la positŠ n européenne en matière de protectŠ n de l’environnement.

assemblée de l’Organisation de l’Aviation D’autre part, les dispositions actuelles re la- L’Europe a donc été contrainte de déposer civile internationale (OACI) a lieu tous tives aux délais de publication d’informations une réserve formelle à l’appendice L de la L’ les trois ans à Montréal. Sa 36e édition par l’État qui mène l’enquête pourront être Résolution A 36-22, pour montrer qu’elle s’est déroulée du 18 au 28 septembre 2007 et a renforcées. n’acceptait pas cette résolution et poursuivait enregistré un nombre record de participants : S’agissant de la sûreté, l’assemblée charge le néanmoins son projet d’inclusion de l’aviation 1 488 personnes provenant de 179 États et 44 Conseil de l’OACI « d’envisager l’introduction dans le marché des permis d’émission de gaz organisations représentatives ayant le statut d’un niveau limité de transparence pour les à effet de serre. d’observateurs. Au programme, trois points résultats des audits de l’OACI sur la sûreté En revanche, l’Organisation a décidé d’ins- ont fait plus particulièrement l’objet de débats : de l’aviation, en conciliant le besoin des États tituer un groupe qui sera chargé de recom- la sécurité, la sûreté et l’environnement. d’être informés des problèmes de sûreté non mander un programme d’action ambitieux en En ce qui concerne la sécurité, trois mesures résolus et la nécessité d’éviter la divulgation au matière d’aviation civile et de changements sont à souligner. Tout d’abord l’OACI a adopté public de renseignements sensibles en matière climatiques. une nouvelle approche pour la suite du pro- de sûreté »(1). Ce programme établira un cadre de mise gramme actuel de supervision de la sécurité. en œuvre comportant des stratégies et des Basée sur l’analyse de facteurs de risques de De l’eau dans le gaz mesures que les États contractants de l’OACI sécurité, elle entrera en vigueur en 2011. L’environnement s’est révélé le sujet le plus pourront utiliser pour réduire les émissions. Ensuite, la 36e assemblée a mis en place un délicat de cette 36e assemblée. En effet, Il déterminera les objectifs d’efficacité plan régional d’urgence pour améliorer la l’assemblée n’a pas accepté les propositions énergétique et les moyens d’en mesurer sécurité en Afrique. Ce plan donne à l’OACI de l’Union européenne en matière de prélè- l’avancement. un rôle de chef de fi le en matière de coordina- vements liés aux émissions de gaz à effet de La mise en œuvre de ce programme devrait tion et encourage les États et les contributeurs serre ou d’échange de droits d’émission. permettre d’apporter d’importantes amé- fi nanciers à réaliser les projets identifi és dans C’est ainsi qu’elle prie les États « d’éviter liorations aux performances de l’aviation le cadre de ce plan. de mettre en œuvre de façon unilatérale des internationale en matière d’environnement. Enfi n, sur proposition de la France, deux redevances sur les émissions de gaz à effet de 4 — Fabrice Amchin mesures seront étudiées. D’une part, en cas serre(2) » et de « ne pas mettre en œuvre un d’incident ou d’accident sur un vol, les États régime d’échange de droits d’émission pour les (1) Résolution A 36-20 appendice E 7. de départ et de destination du vol pourront exploitants d’aéronefs des autres États contrac- (2) Résolution A 36-22 appendice L a) 3) (3) Résolution A 36-22 appendice L b) 1) participer de droit à l’enquête qui sera menée. tants sauf sur la base d’un accord mutuel(3) ».

26 AVIATIONCivile 345 Janvier-Février 2008 Sûreté dans les aéroports L’affaire de tous

Devenues indispensables, les mesures et contraintes de sûreté dans les aérodromes sont applicables à l’ensemble des services. Et naturellement, aux agents de la DGAC.

e règlement (CE) 2 320/2002 techniciens de la DSNA doivent sont assimilables à une véritable personnes présentes au PIF ou au du Parlement européen et parfois intervenir dans l’urgence. chaîne dont il importe que tous PARIF lorsqu’ils ont à intervenir Ldu Conseil du 16 décembre Par exemple, lorsqu’un matériel les maillons soient solides. Et les d’urgence. 2002 impose le respect de mesures nécessaire à la navigation inspecteurs de la DCS y veillent, Car, comme le souligne Alain de sûreté très strictes à l’ensemble aérienne tombe en panne sur un comme ceux de la Commission Printemps, sous-directeur de la des agents amenés à travailler ou aérodrome ou que l’éclatement européenne, en procédant à des Navigation aérienne, des aéro- à intervenir sur les aéroports. Ce d’un pneu d’avion impose de contrôles inopinés. ports et de la sûreté à la DCS, « la texte est la pierre angulaire de la procéder à une inspection immé- Les seules exceptions admises sécurité ne doit pas être compro- réglementation de sûreté appli- diate de la piste. Auparavant, ils par la réglementation européenne mise par les mesures de sûreté. cable à tous les pays de l’Union. disposaient d’une clef qui leur concernent les agents en uni- Mais la tendance en Europe est La sûreté étant indispensable permettait de pénétrer dans la forme, notamment les policiers au renforcement de la sûreté et il et incontournable, ses mesures zone réservée et d’intervenir et les gendarmes, et ceux chargés est indispensable d’intégrer celle-ci doivent également s’appliquer sans délai. Désormais, ils sont de tâches urgentes de sécurité. à notre culture ». aux agents de la DGAC, qu’il contraints de passer par un PIF Certains personnels de la DSNA 4 — Fabrice Amchin s’agisse des contrôleurs techni- (ou un PARIF) gardé par des pourraient donc en bénéfi cier en (1) IESSA : ingénieur électronicien des systèmes ques d’exploitation, qui doivent agents habilités de sociétés de disposant, par exemple, d’une de la sécurité aérienne. contrôler les avions en piste, ou surveillance, même s’il est parfois carte de priorité leur permettant (2) TSEEAC : technicien supérieur des études des personnels de la DSNA. situé assez loin de l’endroit où ils d’être contrôlés avant les autres et de l’exploitation de l’Aviation civile. Raymond Rosso, adjoint au direc- doivent intervenir. teur des services de la navigation aérienne, le confi rme : « La DGAC Sûreté et sécurité doit donner l’exemple et personne Le problème se pose aussi pour ne comprendrait que nous dis- les IESSA(1) ou les TSEEAC(2) qui, posions de passe-droit. » Ainsi, venant d’un autre site, sont ame- comme les agents des compagnies nés à intervenir ponctuellement aériennes, notamment les méca- sur des aéro dromes secondaires niciens chargés de l’entretien des sur lesquels l’inspection-fi ltrage avions, ou ceux des gestionnaires n’est pas assurée toute la jour- d’aérodromes qui assurent l’en- née. Ils doivent donc attendre tretien du balisage des pistes, la présence des agents chargés les fonctionnaires de la DGAC de la sûreté, ce qui ralentit les doivent disposer de badges et processus. Une telle rigueur n’est //— Certains personnels de la DSNA pourront être prioritaires aux postes d’inspection-fi ltrage. —// passer par les postes de contrôle. donc pas toujours bien perçue Ces derniers sont de deux sortes : par les agents de la DSNA, même les PIF (postes d’inspection-fi l- s’ils comprennent la nécessité de trage) et les PARIF (postes d’accès la sûreté aéroportuaire. Nul ne routier d’inspection-fi ltrage). peut garantir, par exemple, que La mise en place de ces nouvelles des articles prohibés ne soient mesures plus contraignantes a introduits dans le véhicule d’un entraîné quelques diffi cultés. agent de la DGAC à son insu. En

En effet, les électroniciens et les outre, les contrôles de sûreté France Chopelin/Air ©V.

AVIATIONCivile 345 Janvier-Février 2008 27 Coulisses / Management

Baromètre social nels », commente Francis Massé, Secrétaire des formations de management pour les cadres Trois questions à… général de la DGAC. « Le SG est conscient de la seront mises en place en 2008. » Laurent Bernelas nécessité d’améliorer encore l’élaboration et la Cette deuxième enquête révèle également la transparence des critères de choix en commission persistance, voire le renforcement, des inter- et Steeve Flanet, Des personnels en attente, administrative paritaire. En ce sens, le travail sur rogations des agents concernant les évolutions de la société BVA les emplois types devrait apporter des réponses de la DGAC et leur avenir professionnel. Ainsi, satisfaisantes. » ils ne sont plus que 25,6 % (-2 %) à se déclarer attachés à la DGAC en accord avec les orientations stratégiques de Faut-il s’inquiéter de la baisse du taux Une appréhension face à l’avenir la DGAC et estiment à 75 % (+3,5 %) qu’elles de réponses de cette deuxième édition Parmi les évolutions positives notables, le mènent à une évolution de son statut avec, de l’enquête d’opinion interne ? champ social de la DGAC se distingue. Tout à la clé, une remise en cause des avantages Ce taux de retours de 26 % est tout à fait Fiers de leur métier et attachés à leur administratŠ n, les personnels se révèlent, à la lecture des résultats d’abord, l’information sur les prestations de sociaux, selon 60 % d’entre eux (+1,5 %). Le normal. La première édition a bénéfi cié de l’enquête d’opinŠ n interne 2007, aussi interrogatifs sur l’avenir de la DGAC qu’en 2006. l’action sociale enregistre une progression de statut de la DGAC arrive encore en tête de d’un effet de nouveauté, d’où une forte 10 points à 53 % d’opinions favorables, tous leurs préoccupations, suivi à bonne distance motivation à répondre. De plus, ses résul- par l’avenir de leur métier et la sécurité tats n’ayant été présentés qu’au printemps aérienne. L’enquête 2007 fournit un premier 2007, il y a eu un court intervalle avec la élément d’explication à ce sentiment : à peine deuxième enquête. Rappelons tout de plus de 18 % des agents se disent bien informés même que plus d’un quart des personnes sur l’avenir de leur administration. Pour sa interrogées ont répondu. part, Francis Massé estime que « le protocole ayant réaffi rmé les orientations stratégiques Comment la DGAC se situe-t-elle par rapport aux standards de ce type d’en- quête ? //— Le Secrétariat général doit poursuivre Hormis la rémunération, les indicateurs la modernisation de la gestion des RH DGAC se situent en dessous de tous nos et mieux prendre en compte les aspirations standards mais à des niveaux très élevés et les besoins des personnels. —// tout de même, notamment pour la satisfac- tion au travail et la motivation (78 %). La principale préoccupation est la reconnais- de la DGAC, leur mise en œuvre peut amener sance du travail par la hiérarchie : la part des questions légitimes, en particulier pour ce des agents satisfaits n’est que faiblement qui concerne le transfert des fonctions support majoritaire (58 %) et très en retrait par vers la DSNA-DO(4), le SEFA(5) et la construction rapport à notre standard (74 %). du SCN(6) Surveillance. La création du MEDAD, la révision générale des politiques publiques Comment ce type d’enquête est utilisé (RGPP) et l’Europe conduisent notre maison à par vos clients ? se positionner face à ces évolutions. Le directeur C’est un outil de management qui tend à ©Studio Pons ©Studio Goupil/Signatures ©Didier Pons ©Studio général, Patrick Gandil, à la suite du ministre se développer y compris dans les PME. La d’État, a confi rmé que la nouvelle organisa- plu part des entreprises font une communi- es résultats de la deuxième édition de intérêt de l’enquête 2007 : montrer quelles sont tendance : la formation demeure appréciée les autres indicateurs étant globalement tion du MEDAD, comme la création du SCN cation spécifi que sur les diffi cultés rencon- l’enquête d’opinion interne à la DGAC les évolutions sur tous les thèmes soumis à en termes de qualité, d’effi cacité, d’adapta- stables. Le dialogue social connaît lui aussi Surveillance, n’apporterait aucune modifi cation trées en interne. Certaines communiquent Lont été présentés aux directeurs, dès le l’appréciation des agents en 2006. tion aux besoins des agents de la DGAC. Par une évolution favorable sensible avec des au périmètre de la DGAC ». Et de conclure en des résultats en externe pour valoriser leur 28 novembre 2007, puis aux représentants Deux grandes tendances positives se dégagent. ailleurs, les autres indicateurs de la politique indicateurs tous orientés à la hausse, de 2 à relevant que « dans leur grande majorité, les image en termes d’éthique. Celles qui ne des personnels, le 5 décembre, lors du comité La première concerne la satisfaction au travail RH apparaissent relativement stables avec, 4 %. Mais cette progression ne modifi e pas sa personnels veulent rester à la DGAC – une DGAC réalisent pas d’actions immédiates utilisent technique paritaire (CTP) DGAC. Réalisée en et la fi erté du métier qui se maintiennent à toujours, une large majorité d’agents (71 %) perception globalement négative par des per- riche de projets mobilisateurs – et conservent l’enquête comme un outil de veille pour septembre et octobre derniers par la société des niveaux très élevés (78,3 % et 87,2 %) qui jugent les procédures d’attribution des sonnels qui pensent qu’il n’existe pas vraiment une fi erté légitime de leur métier et de leur anticiper les confl its dans le cadre d’un dis- BVA auprès de l’ensemble des personnels, réaffi rmant le fort sentiment d’appartenance postes peu claires. (51 %) et qu’il ne prend pas en compte leurs mission de service public ». positif d’alerte sociale. Ce qui est signifi catif l’enquête 2007 a suscité un taux de réponses des personnels à la DGAC. Cette satisfaction Ces résultats constituent « une feuille de route préoccupations (62,4 %). « Ces résultats sont 4 — Daniel Bascou à la DGAC, c’est le choix d’une transparence de 26 % (31 % en 2006), soit 3 104 réponses. se décline sur presque toutes les composantes pour le Secrétariat général (SG) pour poursuivre encourageants mais pas encore satisfaisants », totale sur la communication des résultats. Entre les deux éditions de ce baromètre social, du travail : motivation, contenu du travail, la modernisation de la gestion des RH et mieux estime Francis Massé. « Le Secrétariat général (1) Direction du Contrôle de la Sécurité. Cela devrait contribuer à maintenir le taux (2) Ministère de l’Écologie, du Développement l’année écoulée a été marquée par la poursuite rémunération, qualité des relations avec les prendre en compte les aspirations et les besoins doit continuer de diffuser de l’information de et de l’Aménagement durables. de réponses pour l’enquête 2008. des réformes au sein de la DGAC, dont l’exten- collègues et les supérieurs, avec des niveaux des personnels. Nous y parviendrons grâce à la première main auprès des directeurs et chefs de (3) Gestion prévisionnelle des effectifs, des emplois 4 — D. B. sion du pilotage de la performance par objectifs comparables à 2006. Seule ombre au tableau, la démarche Métiers, au schéma directeur de la service et les inciter à davantage s’appuyer sur et des compétences. et les réfl exions sur l’organisation de la DCS(1), dégradation de la charge et des conditions de formation et à la mission GPEEC(3). Ces outils des outils tels que l’action sociale, la formation, (4) Direction des Services de la Navigation aérienne - Direction des Opérations. par la mise en œuvre du protocole 2007-2009 travail ressenties, respectivement, par 40,5 % permettront de développer notre écoute pour la communication interne et les publications (5) Service d’Exploitation de la Formation aéronautique. et, surtout, la création du MEDAD(2). Principal (+3,5 %) et 26,9 % (+4 %) des agents. Deuxième construire de véritables parcours profession- de la DGAC. Enfi n, dans le cadre du protocole, (6) Service à compétence nationale.

28 AVIATIONCivile 345 Janvier-Février 2008 AVIATIONCivile 345 Janvier-Février 2008 29 Coulisses / Métiers

Des formations obligatoires Inspecteurs opératŠ ns aériennes (IOPS) et volontaires Les IOPS doivent suivre une formation de cinq semaines à l’Enac(1) qui couvre tous les domaines du contrôle technique : Au cœur du transport aérien la réglementation, la surveillance en DAC, la présentation des acteurs de cette surveillance (DCS, GSAC, OCV…), le système qualité et les audits, la formation des personnels navigants ainsi que les équipements, les performances et public la maintenance des aéronefs, les autorisations spéciales… Par la suite, ils suivent des formations complémentaires sur des thèmes techniques ou réglementaires. Enfi n, certains Pour certifier et surveÕ ler les compagnies de transport public françaises, la DGAC s’appuie sur les compétences Bascou ©D. prennent l’initiative de se former dans les compagnies pour des inspecteurs opératŠ ns aériennes. Essentiellement postés en services déconcentrés, ces spécialistes h Loïc Romestant (à gauche), inspecteur Opérat‚ ns aériennes, lors d’un contrôle être au fait de l’évolution des matériels. dans les locaux de la société Helicap (Louis Agnel).

©Didier Goupy/Signatures©Didier (1) École nationale de l’Aviation civile. Photo de droite : Isabelle Véfour-Régnier, chef de la divis‚ n Surve· lance Transport aérien du contrôle technique exercent un métier de terrain, de contact, au cœur de l’activité du transport aérien public. et Aviat‚ n générale à la DAC Ant· les-Guyane.

a sécurité du transport aérien de 900 aéronefs inscrits sur 131 techniques du futur exploitant à OPS 1 et JAR-OPS 3 pour les qui reposent sur deux méthodes : d’expertises personnels navigants les IOPS passent au crible tous assure Isabelle Véfour-Régnier, public repose en grande certifi cats de transporteur aérien la réglementation en vigueur. Ils avions et les hélicoptères – qui l’étude documentaire et l’examen (PN) de la DCS, d’autre part. Si les domaines d’une compagnie. chef de la division Surveillance Lpartie sur la certifi cation (CTA). Pour la plupart affectés s’assurent ensuite du maintien des sont progressivement intégrées sur le terrain. « Pour créer une toutes les conditions techniques « En cas de constat d’écart, nous Transport aérien et Aviation géné- et la surveillance des exploitants, dans les services déconcentrés conditions qui ont prévalu à la déli- dans les règlements de l’Union compagnie, la procédure débute requises sont remplies, l’IOPS demandons à l’exploitant de pro- rale à la DAC Antilles-Guyane. deux missions qui relèvent de la (et à la DCS[1] pour la surveillance vrance du CTA », explique Thierry européenne. Prochaine étape, par une rencontre avec les futurs propose alors à son directeur de poser des mesures correctives, dans « C’est parfois délicat d’amener de responsabilité de chaque État. d’Air France), ils exercent un Allain, adjoint au sous-directeur l’entrée en vigueur de l’EU OPS, exploitants qui présentent leur délivrer un CTA assorti de spéci- un délai précisé, que nous validons petits exploitants à se conformer Pour les compagnies françaises, la métier de terrain caractérisé par de la navigabilité et des opérations en juillet 2008, pour les avions projet. Nous nous faisons une pre- fi cations opérationnelles telles que et dont nous contrôlons la mise en à la réglementation. Mais, dans le DGAC s’appuie notamment sur les des contacts réguliers avec les à la DCS. Les règlements français exploités en transport public. mière impression sur sa faisabilité atterrissages de précision (catégo- œuvre », précise Loïc Romestant. transport public en avion, la régle- compétences d’une soixantaine exploitants. « À la création d’une sont issus de normes édictées dans Pour la certifi cation et la sur- et nous informons les postulants ries II et III), ETOPS(4), transport de Si ces mesures sont in suf fi santes, mentation s’applique de la même d’IOPS, ingénieurs ou techniciens compagnie, les IOPS sont chargés le cadre des Autorités conjointes veillance des exploitants, les IOPS sur le processus de la délivrance marchandises dangereuses, etc. les IOPS peuvent proposer la façon quelle que soit la taille de l’en- supérieurs, qui surveillent près de vérifi er la conformité des aspects de l’aviation (JAA) – les JAR- mènent des enquêtes techniques du CTA et la réglementation », suspension du CTA, le retrait treprise. » Pour les hélicoptères, un explique Loïc Romestant, IOPS Surveillance continue d’aéronefs ou des restrictions règlement allégé a été adopté pour h Les IOPS mènent des enquêtes techniques qui reposent sur deux depuis un an et demi à la direction La surveillance continue des opérationnelles. Pour faire face les petites structures qui ne font méthodes : l’étude documentaire et l’examen sur le terrain. de l’Aviation civile (DAC) Nord. compagnies constitue la plus à la diversité et à la complexité de que des vols locaux (OPS3-R). Avec sa collègue, il surveille les grosse partie de l’activité des cette activité de contrôle, les IOPS « Savoir écouter et communiquer est indispensable dans ce métier. Il //— Nous avons aussi une action plus répressive dans le domaine faut aussi faire preuve d’une grande adaptabilité, au regard de l’évolu- de la surveillance car on ne transige pas sur la sécurité. —// tion constante et consistante de la réglementation, de réactivité et de quatorze transporteurs publics en IOPS. Objectif : vérifi er le main- s’appuient, notamment, sur leur beaucoup de rigueur », souligne hélicoptère basés dans cette DAC. tien des conditions techniques manuel du contrôle technique des encore Isabelle Véfour-Régnier. « À compter de la date de demande nécessaires au renouvellement entreprises de transport aérien Inspectrice IOPS depuis plus de offi cielle, l’étude du dossier s’étend du CTA qui n’est délivré que public. Il décrit par le menu les dix ans, elle apprécie d’être en sur une période d’au moins quatre- pour une durée limitée (de un à procédures à appliquer et permet contact avec le terrain, en parti- vingt-dix jours pendant lesquels trois ans). Sur le terrain, les IOPS d’homogénéiser les pratiques sur culier ses aspects opérationnels, nous examinons tous les domaines : reçoivent le concours de plusieurs l’ensemble du territoire. la diversité des compagnies et des l’organisation, le système qualité, le partenaires : les contrôleurs domaines techniques. « L’objectif manuel d’exploitation, les appareils, techniques d’exploitation (CTE) Accompagner n’est pas d’empêcher les compa- leur entretien, la formation des pour les contrôles des aéronefs en les exploitants gnies d’exploiter mais de les amener équipages, etc. » Pendant cette piste ; l’OCV et le pôle expertises Ce métier, à haute teneur tech- à se conformer aux règlements instruction, l’IOPS se rend dans PN de la DCS pour les contrôles nique, est aussi affaire de rela- techniques pour développer leurs les locaux de la future compa- en vol ou au simulateur ; enfi n, le tion avec les exploitants. « Nous activités en toute sécurité. » gnie pour vérifi er la conformité GSAC et la DCS pour la vérifi ca- avons un rôle d’accompagnement 4 — Daniel Bascou des moyens mis en œuvre pour tion des méthodes de l’exploitant. et d’explication de la réglemen- (1) Direction du Contrôle de la Sécurité. le démarrage de l’exploitation. Hormis les contrôles inopinés des tation et des moyens de mise en (2) Groupement pour la Sécurité Pour la maintenance et les per- CTE et de l’OCV, les exploitants conformité. Mais nous avons aussi de l’Aviation civile. (3) Organisme du Contrôle en Vol. sonnels navigants, il s’appuie sur sont informés des contrôles et une action plus répressive dans le (4) Extended time range operations. (2) l’expertise du GSAC , d’une part, audits. Sur la base d’un cycle domaine de la surveillance car on Pour en savoir plus : (3)

©Didier Goupy/Signatures©Didier et sur celle de l’OCV et du pôle de surveillance de deux ans, ne transige pas sur la sécurité », www.aviation-civile.gouv.fr

30 AVIATIONCivile 345 Janvier-Février 2008 AVIATIONCivile 345 Janvier-Février 2008 31 Coulisses / Portrait Marie Bonnet SOUS-DIRECTRICE DU TRANSPORT AÉRIEN INTERNATIONAL

PORTRAIT CHINOIS La gestion des droits de trafi c pour les vols non réguliers doit se faire de manière très immédiate, en temps réel, ce qui exige beaucoup de disponibilité et de réactivité. Si vous étiez… Une saveur ? Un agrume Qu’est-ce qui vous a attirée à la DGAC et, plus elles sont invitées, en qualité d’observateurs, à ces Un parfum ? particulièrement, dans le transport aérien inter- négociations. Une fois que ces accords sont ratifi és et Le cèdre national ? signés, il faut les faire vivre et les gérer en particulier Un bruit ? Après deux années passées au Conservatoire du Littoral dans le cadre de l’approbation des programmes des Le silence je voulais, d’une part, retrouver une activité en rapport compagnies étrangères. Une couleur ? avec l’international et, d’autre part, découvrir un secteur Orange que je ne connaissais pas. Je souhaitais ainsi valoriser le La Commission européenne joue-t-elle un rôle Un animal ? savoir-faire que j’avais acquis en matière internationale dans ce domaine ? Un goéland dans un domaine nouveau pour moi. Le poste de sous- Si l’allocation des droits de trafi c est encore de la Un objet ? directeur du Transport aérien international qui se libérait compétence souveraine de chacun des États de l’Union à la DRE(1) répondait à ce double objectif. européenne, la Commission européenne s’est immiscée Une théière progressivement sur le terrain des négociations. Le cas Une saison ? En quoi consiste le travail de la sous-direction du le plus emblématique à cet égard a été celui de l’accord Le printemps Transport aérien international de la DRE ? « ciel ouvert » qui a été signé en avril 2007 avec les Un pays ? Cette sous-direction, dont l’activité tout entière est États-Unis après plusieurs années de discussions. Le Bhoutan tournée vers l’extérieur, comporte deux grands types Nous sommes étroitement associés à ces travaux, non Un fi lm ? de missions qui se distinguent, notamment, par des seulement dans la défi nition du mandat confi é à la L’Avventura d’Antonioni rythmes d’activités très différents. Premier volet, la Commission mais aussi dans la conduite des discussions. Une époque ? gestion des droits de trafi c pour les vols non réguliers DATES CLÉS Toutes les missions assumées par la sous-direction ont La nôtre doit se faire de manière très immédiate, en temps réel, — 1958 en commun leur contribution au développement du ce qui exige beaucoup de disponibilité et de réactivité transport aérien et à la préservation des intérêts du Une musique ? Naissance à Paris de la part des agents. Ces autorisations sont gérées en pavillon français. India Song liaison étroite avec la DCS(2) car ces vols s’effectuent — 1984 Un héros ? dans des conditions très spécifi ques : ce sont des vols Diplômée de Vous avez un parcours de fonctionnaire un peu Deux héros : affrétés, qui interviennent hors d’un accord bilatéral. En l’Institut d’études atypique puisque vous avez passé le concours de Athos et Porthos conséquence, nous devons effectuer des contrôles très politiques de Paris l’ENA assez tardivement. Pourquoi avez-vous ainsi Un plaisir ? stricts sur le respect de la réglementation, les conditions — 1985 décidé de changer d’orientation professionnelle ? Les romans policiers de sécurité, les pièces administratives, etc. Journaliste Nous sommes de plus en plus nombreux dans ce cas-là. Un défaut ? Le deuxième grand volet d’activités de la sous-direction économique Et le fait qu’il y ait des « passerelles » entre le privé L’impatience est constitué de travaux plus cycliques. Il s’agit, d’abord, et le public me paraît plutôt une bonne chose. Dans de l’approbation des programmes des compagnies — 1993 mon cas personnel, après avoir passé huit années dans La qualité recherchée ? Réussit le concours La curiosité aériennes étrangères à chaque saison aéronautique la presse, notamment économique, j’ai eu envie de et, ensuite, de tout ce qui relève de la négociation et de l’ENA quitter le poste d’observateur que constitue le métier La qualité exécrée ? de la mise en œuvre des accords internationaux. — 1996 de journaliste et d’exercer une activité qui me permette La perfection Ministère de d’accéder à la prise de décisions. Dans ce cadre précis, Une sensation ? Pouvez-vous en dire un peu plus sur la mise en l’Environnement j’ai trouvé que l’intérêt général était une bonne raison La griserie de l’endorphine œuvre de ces accords internationaux ? — 2000 de se lever le matin ! Un rêve ? Ces accords internationaux ont, pour certains, plus de Mission économique L’avènement cinquante ans. Ils sont donc révisés régulièrement, soit Vous n’aviez pas l’impression d’avoir une plus en Thaïlande des tapis volants pour prendre en compte les évolutions réglementaires, grande liberté dans votre travail lorsque vous et en Corée Un hobby ? notamment en matière de sûreté ou de sécurité, tant au étiez journaliste que dans l’administration ? Voyager niveau communautaire qu’au niveau international, soit — 2005 Je ne me pose pas la question en termes de liberté. pour accompagner les besoins de développement des Directrice adjointe La presse et l’administration fonctionnent selon des services aériens. Dans ce dernier cas, il peut s’agir de la du Conservatoire codes et des pratiques différents. L’administration est défi nition de nouvelles routes aériennes, de l’augmenta- du Littoral plus hiérarchisée et moins souple que la presse et les tion des fréquences ou de l’élargissement des conditions — 2007 objectifs qu’elle poursuit sont différents. On s’adapte… de désignation des compagnies aériennes. DGAC, sous- même si au début, j’ai eu du mal. Et mon ancien métier Je dois préciser que, dans le cadre de ces négociations, direction du m’aide sans aucun doute à garder un peu de recul. la sous-direction du Transport aérien international Transport aérien 4 — Propos recueillis par Fabrice Amchin ©Didier Goupy/Signatures©Didier travaille en liaison étroite avec le ministère des Affaires international étrangères. Les compagnies aériennes intéressées sont de la DRE (1) Direction de la Régulation économique. naturellement associées aux travaux préparatoires et (2) Direction du Contrôle de la Sécurité.

32 AVIATIONCivile 345 Janvier-Février 2008 AVIATIONCivile 345 Janvier-Février 2008 33 Escale / Évasion Lectures

automobile au volant d’une école de pilotage dans laquelle on // Surmonter la peur en avion d’une centaine de sites ouverts au Panhard. En 1901, il termine enseigne le pilotage sans visibi- Marie-Claude Dentan public liés à l’aéronautique et à son cinquième de la course Paris- lité. Puis, en 1919, il crée, avec ses histoire, il satisfera la curiosité de Berlin, avant de gagner Paris- frères Maurice et Dick, l’une des Les voyages en avion vous déplaisent, tous ceux qui s’intéressent, de près Vienne en 1902. premières compagnies aériennes vous inquiètent, ou même vous ou de loin, à l’aviation. Un grave accident l’éloigne ouvertes au public en France, pa niquent ? Le classement par région des circuits. Toujours fas- baptisée « Lignes Aériennes Vous n’aimez et par département de ciné par la technologie de Farman », qui devient, en 1920, pas quitter la lieux incontournables ou son époque, il s’intéresse la SGTA (Société générale de terre ferme ? Un inattendus, agrémenté alors aux inventions transport aérien). vol agité vous a de renseignements aéronautiques des frères Le 8 février 1919, un biplan laissé un mauvais techniques et histori- Voisin. Gabriel et Charles Farman F 60 Goliath réalise un souvenir ? Vous ne ques précis, de conseils Voisin ont commen cé la vol entre Toussus-le-Noble et vous sentez pas en et d’anecdotes, fait de production industrielle l’aérodrome militaire de Kenley, sécurité en l’air ? ce guide un outil de d’aéroplanes, en 1905, dans près de Londres, et revient le len- Vous ne supportez recherche aussi prati- un atelier de Billancourt et demain avec douze passagers, la pas les turbulences ? que que distrayant. ils se livrent à des tentati- plupart en uniforme, de même que Même si votre peur Grâce à cet ouvrage, ves de vols au-dessus du le lieutenant Lucien Bossoutrot, est ancienne, même les grands passionnés terrain de Bagatelle. pilote, et son mécanicien. si elle est forte, des comme les novices En 1933, la fusion des cinq princi- solutions existent. auront en main toutes les informa- Le temps des exploits pales compagnies françaises, dont Ce livre vous propose de maîtriser tions nécessaires à la découverte Le 26 octobre 1907, Henry la SGTA, donnera naissance à Air votre peur de l’avion grâce à une des musées, associations, bases Farman établit un record France. En 1937, âgé de 63 ans, méthode validée par plus de quinze aé riennes, collections privées, usines, de vitesse à 52,7 km/h en Henry Farman prend la nationa- années d’expérience. et de leurs trésors aéronautiques. parcourant 771 mètres aux lité française et fait offi ciellement, • Découvrez la cause de vos angois- Pilote privé, diplômée en aéronau- ©DR commandes d’un de leurs selon une légende tenace (lire ses et apprenez à en connaître les tique (certificat d’aptitude à l’en- avions, établissant par la même Aviation Civile n° 304), franciser mécanismes. seignement aéronautique, licence Il y a 100 ans, Henry Farman occasion un record de distance en son prénom en Henri. De nos • Trouvez des réponses précises à en aéronautique), Magali Rebeaud Europe avant de réaliser le pre- jours, les deux or tho graphes vos questions sur la mécanique du travaille depuis plus de dix années mier kilomètre en circuit fermé sont admises. Les plaques qui vol ou la sécurité aérienne. dans le domaine de l’aviation : guide le 13 janvier 1908. fi gurent aux deux extrémités de • Apprivoisez votre peur et gérer conférencier au musée de l’Air et de La belle adresse… Continuant sur sa lancée, Henry la rue Farman, où est implanté votre stress grâce à des techniques l’Espace, journaliste pour le maga- Farman réalise d’autres prouesses : l’immeuble de la DGAC, sont rédi- adaptées à votre personnalité. zine Volez, chargée de missions pour le premier vol sur biplan avec pas- gées « Henry Farman », comme sur Vous trouverez dans ce guide des l’Aéroclub de France, attachée de Henry Farman occupe une place prépondérante, autant parmi les pŠ nniers de l’aviatŠ n sager, le 28 mars 1908, où il est le sa tombe… témoignages, des schémas explica- presse et rédactrice des commen- que pour les personnels du siège de la DGAC… Le centième anniversaire de son premier kÕ omètre passager de Léon Delagrange, puis Après avoir obtenu la nationa- tifs et surtout des conseils pratiques taires pour le Salon du Bourget, etc. le premier vol de ville à ville, de lité française, Henry Farman, pour vous envoler sans vous affoler. Magali Rebeaud a conçu ce guide en circuit fermé est l’occasŠ n de lui rendre hommage. Bouy à Reims (27 kilomètres en cesse peu à peu toute activité Préparez-vous à aimer l’avion et la par passion du monde de l’air, bien 20 minutes), le 30 octobre 1908, professionnelle. Il meurt à liberté qu’il va vous offrir ! sûr, mais aussi parce qu’elle fut est l’année tre en circuit fermé en 1 minute déjà été accompli par les frères une formation de peintre à l’école toujours sur un biplan Voisin. Paris en août 1958, après avoir Psychologue et psychothérapeute, confrontée, lors de ses recherches, du cente- 28 secondes. Il remporte ainsi Wright aux États-Unis en 1904. des Beaux-Arts mais, très vite, il marqué de sa présence l’inaugu- Marie-Claude Dentan a créé à au vide éditorial en la matière. 2008 naire du le grand prix de l’aviation, d’un Mais les vols expérimentaux de éprouve une irrésistible attirance Un entrepreneur ration, en janvier, de l’héliport Air France le centre antistress • Éditions Privat, 226 pages, premier kilomètre effectué en montant de 50 000 francs, qui Wilbur et Orville Wright, qui se pour les nouvelles inventions De pilote, Farman se mue en d’Issy-les-Moulineaux. aéronautique. 17 euros. circuit fermé en avion en Europe. était offert par Ernest Archdeacon déroulaient sans témoin, n’étaient mécaniques qui marquent la entrepreneur. En 1911, il ouvre, 4 — Fabrice Amchin • Éditions Odile Jacob, Une occasion de rendre hommage à Toussus-le-Noble, la première Guide pour s’aider soi-même, à Henry Farman qui fut l’auteur de //— C’est le 13 janvier 1908, à Issy-les-Moulineaux, que Henry Farman réalise 276 pages, 21,90 euros. cet exploit. Le 13 janvier dernier, cette boucle d’un kilomètre en circuit fermé en 1 minute 28 secondes. —// soit cent ans jour pour jour, la « Rue Henry Farman » DGAC a commémoré, sous l’égide et Henry Deutsch de la Meurthe à pas homologués. Wilbur Wright fi n du xixe siècle. Il s’intéresse Guide de la France de Patrick Gandil, cet événement la première personne qui accom- aurait notamment parcouru 38,9 d’abord au cyclisme – il devient Lors de la construction du futur de la DGAC, en face de l’héliport d’Issy- aéronautique dans son siège de la rue Henry plirait cet exploit. kilomètres en octobre 1905. champion cycliste dans les les-Moulineaux, un concours d’idées avait été proposé aux personnels de Magali Rebeaud Farman, en présence de la famille Il apporte à cette occasion la Né à Paris, le 28 mai 1874, Henry années 1890 – puis se passionne pour trouver l’appellation de la voie qui devait être créée pour desservir le (préface : Gérard Feldzer) de l’aviateur et de nombreuses gloire aux frères Voisin, Gabriel Farman est le descendant d’une ensuite pour deux moyens de bâtiment. Trente et une propositions avaient été formulées. On retint celle autorités civiles et militaires. et Charles, qui sont les construc- famille anglaise installée en transport d’avenir qui n’en sont de rue Farman qui avait été émise par un agent de la DAC Centre-Est. Henry Mettre en lumière le patrimoine C’est le 13 janvier 1908, à Issy-les- teurs de l’appareil sur lequel il a France, son père étant le corres- qu’à leurs débuts, l’automobile et Farman est en effet très lié à l’héliport d’Issy-les-Moulineaux qui est implanté aéronautique français, telle est la Moulineaux, que Henry Farman effectué son vol. Il convient de pondant de journaux britanni- l’aviation. à l’endroit exact où il réalisa son exploit du 13 janvier 1908. La décision fut vocation du Guide de la France réalise cette boucle d’un kilomè- noter que semblable exploit avait ques. Dans sa jeunesse, il reçoit Il découvre d’abord la course prise lors d’une délibération du Conseil de la Ville de Paris. aéronautique. Répertoriant plus

34 AVIATIONCivile 345 Janvier-Février 2008 AVIATIONCivile 345 Janvier-Février 2008 35