De Que Se Dizzio Pas !* Contes Et Légendes Du Pays Gentiane
De que se dizzio pas !* Contes et légendes du Pays Gentiane Chateaubriand enfant imaginait l’Auvergne comme « un pays bien loin, bien loin, où il y avait des choses étranges ». Jusqu’au siècle dernier, le haut Cantal fut une région assez retirée, d’accès difficile. Il n’est pas étonnant que les croyances populaires, transmises par la tradition orale, soient restées si longtemps vivaces. Le chemin de fer d’abord, l’automobile et l’avion, toute cette mécanique déchaînée sur terre et au ciel, les ont peu à peu dépoétisées, détruites, précipitées dans l’oubli. Inquiétantes et ravissantes à la fois, elles étonnèrent mon âme d’enfant. Le temps a fui, l’automobile et la lumière des phares ont définitivement chassé ce peuple d’esprits. Que reste-t-il de cette tradition orale, que d’aucuns ont nommée avec justesse « littérature d’illettrés » ? Peu de choses, en vérité. C’est bien dommage… *Que ne disait-on pas ! pas disait-on ne *Que Jacques MALLOUET (Paris, 1928 – Valette, 2004) La veillée d'autrefois Jadis, au fort de l'hiver, quand le gel mordait au long des dures nuits étoilées, ou quand le ciel bas déversait sur la campagne un insidieux amoncellement neigeux, « l'oustaou » – la maison auvergnate – vivait intensément. Dès le crépuscule tombé et les soins aux animaux terminés, la tempête pouvait hurler dans les bois, l'écir danser sa folle sarabande sur la lande : le logis tiède était un refuge confortable et paisible. Un peu déserté pendant les travaux d'été, il avait vu revenir à lui toute l'animation des champs.
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