Cercle Généalogique de Meurthe-et-Moselle
Une commune de Meurthe-et-Moselle et une date Barbonville Le bouillant curé de Barbonville
Le 13 juillet 1896, M. Chrétien (au nom prédestiné), maire de Barbonville se présentait chez M. l’abbé Grand’Eury pour lui demander la clef d’une porte donnant accès dans les combles de l’église, où des réparations étaient nécessaires. Ils se rendirent ensemble à l’église. A la sortie, M. Chrétien se dirigea vers la place, là, il fut rejoint par l’abbé, qui lui adressa des injures.
Devant la cour, l’inculpé prétend qu’il n’a jamais insulté M. le maire de la commune. Il lui aurait simplement dit : « Si vous ne savez pas parler correctement français, parlez au moins poliment patois ! » Les témoins cités ont entendu les propos injurieux qu’on reproche à l’abbé.
Quant aux circonstances du bris de clôture : dans le mur qui entoure le jardin du presbytère, existait une porte s’ouvrant sur le jardin de l’école des filles. Par décision préfectorale, le conseil municipal fut autorisé à condamner cette porte. Une première fois, le maire la fit fermer. Le lendemain, la barre de bois qui la maintenait était arrachée ! Un mois après, M. le Maire la fit condamner de nouveau, et cette fois, plus solidement, à l’aide d’une lame de fer et de boulons. Le 29 juillet, l’abbé Grand’Eury fut aperçu en train d’enlever la barre de fer ! Le maire dressa procès-verbal.
Le 18 novembre 1896, le tribunal correctionnel de Lunéville condamne le curé de Barbonville. L’amende est de 16 fr. pour outrages au maire de la commune et à 40 fr. d’amende pour bris de clôture […] avec confusion des deux peines. L’abbé Grand’Eury fait appel.
A la suite de cette condamnation, l’abbé Grand’Eury fit paraître dans « Le Journal de Lunéville » (qui regrettera les avoir publiées « sans les avoir suffisamment lues ») une lettre (en fait deux lettres, l’autre visant le maire) contenant des attaques injurieuses contre le magistrat instructeur et les juges du tribunal. L’abbé Grand’Eury avait déjà été condamné pour avoir critiqué en chaire les actes du gouvernement.
Cour d’appel de Nancy - audience du 13 janvier 1897.
L’avocat, dans sa plaidoirie, demande l’acquittement ! L’avocat général espère que la cour élèvera les peines prononcées par le tribunal de Lunéville, […] M l’abbé Grand’Eury se met à sourire […)
M. le président lui reproche en termes sévères sa conduite […] la cour, après avoir délibéré, condamne l’abbé à 50 fr. pour le bris de clôture et 200 fr. pour les outrages, sans confusion.