Vitraux contemporains en Haute-

Patrimoine d’hier et d’aujourd’hui Le vitrail contemporain en Haute-Loire, Sommaire de 1945 à aujourd’hui Atelier monastique Saint-Benoît...... Barrois Emmanuel...... Atelier Bessac...... Bonnet Georges...... Un territoire peut offrir parfois un patrimoine insoupçonné… Pour celui de la Haute- Borie Charles...... Loire, il s’agit de dizaines de vitraux contemporains répartis sur tout le département. Chassang Auguste...... Ces œuvres sont parties intégrantes de monuments historiques cultuels, comme le Chigot Francis...... souligne Marie-Blanche Potte, Conservateur des Monuments Historiques à la DRAC Coquet Jean...... Auvergne, et ont permis l’entrée d’une image de contemporanéité en ces lieux. Devêche Georges...... Egoux Bernard...... Dominique Brunon, architecte des bâtiments de , s’est interrogé Fleury Jean-Dominique...... « Qu’a-t-il bien pu se passer dès les années 1945, en Haute-Loire, pour que s’exprime Gemundt Klaus...... largement, dans tout le département de la Haute-Loire, ce nouvel art chrétien porté Gross Georges...... par la revue d’art sacré du Père dominicain Couturier. Les initiatives de création de Guérin Henri...... ces vitraux sont diverses. Elles peuvent être celles des prêtres-artistes comme le Père Jacqui Adrien...... Richaud, mais aussi celles des maires de communes même pauvres ou celles de do- Kaeppelin Brehed...... nateurs. » Kaeppelin Philippe...... Kim En Joong...... Labouret Auguste...... Les différentes œuvres de vitraux répertoriées dans cette brochure sont très variées Lamy-Paillet Joséphine...... en techniques, entre le travail de verres en grisailles sertis aux plombs, le plexiglas, la Lardeur Gérard...... dalle de verre jointe au ciment ou à la résine, faisant de la Haute-Loire un laboratoire Le Chevallier ...... exceptionnel prêt à être exploré... Makaraviez Alain...... Mandeville...... Mauret Jean...... Paillon Alfred...... Les informations recueillies dans ce document proviennent de sources va- Petit Louis-René...... riées et d’un travail réalisé par le Conseil Architecture Urbanisme Environne- Preynet Bernard...... ment (CAUE 63) et le Service Territorial de l’Architecture et du Patrimoine de Atelier Rault...... la Haute-Loire (STAP) dans le cadre de l’organisation d’une exposition en 2011. Renouard François-Baron...... Cette brochure électronique est un recueil de cette documentation mise en forme Richaud Albert...... par le Service Communication de la DRAC Auvergne. Richaud Albert et soeur Myriam Dominique...... Rocher Maurice...... Sacreste...... Schouler Arthur...... Six Jean-Paul...... Socard Jacques...... Soulier Marc...... Atelier Thomas / T.G.Hanssen...... Watkin Méliava...... Watkin Gaston...... Zack Léon...... Sur la carte, les lieux abritant des vitraux contemporains inventoriés en Haute-Loire. Les lieux en jaune correspondent aux maîtres verriers dont les biographies figurent dans cette brochure. Au bas de chaque page figure un nu- méro auquel se reporter sur la carte. Les lieux hachurés en jaune correspondent à des endroits abritant également des vitraux contemporains, mais dont les maîtres verriers n’ont pas été repertoriés. Atelier monastique Saint-Benoît Barrois Emmanuel

Cet atelier de réalisation de vitraux en dalles de verre a été fondé en 1958 à l’occasion de la reconstruction du monastère. Les verriers ont été formés par le père Ephrem, de l’abbaye d’En Calcat, qui fut également le maître du peintre verrier Henri Guérin.La technique de la dalle de verre était alors en perte de vitesse. Les vitraux en dalles de verre étaient réalisés en atelier puis posés. Les dalles provenaient de Saint-Gobain et de l’atelier Albertini. Les maquettes étaient réalisées par des artistes tel que Louis René Petit, salarié qui s’instal- lera ensuite à son compte à Saint Aignant des Gués à proximité de St Benoit puis à Orléans. Il fut l’auteur d’un grand nombre des vitraux de l’Eglise de la Borie d’Arles de pre- nant ainsi la succession de Yves de Saint Front alors occupé à la réalisation et la pose des vitraux de la cathédrale de Papeete à Tahiti. Ce chantier fut suivi par l’architecte Guy Bion. Les artistes Bernard Foucher, Henri Guiro et Jean François Guerin-Laguette ont aussi tra- vaillé pour cet atelier. Barrois Emmanuel Atelier Bessac

Emmanuel Barrois a effectué son apprentissage chez un maître verrier de Clermont-Ferrand. L’activité de cet atelier a débuté en 1860 et se poursuit jusqu’à nos jours. Il a restauré les vitraux de nombreux édifices parmi lesquels l’abbatiale de La Chaise-Dieu de 1997 à 2000, la cathédrale de Clermont-Ferrand en 2002, la basilique Saint-Julien de L’atelier Bessac a été fondé à Pont d’Ain par l’ab- Brioude de 2000 à 2005. bé Pron et Antoine Bessac (1824-1873). Ce der- nier avait suivi une formation à l’atelier Mauver- En création de vitraux nous pouvons citer ceux de l’église de Moissac Vallée Française en nay à Saint-Galmier dans la Loire. Frères et fils 2000, de la cathédrale Saint-Jacques de Compostelle avec l’artiste Gino de Valerio en 2003, s’y succèdent pendant 80 ans. Notre-Dame-des-Gardes de Niort en 2007-2008. En 1954, date de la réalisation des vitraux de Au fil du temps, ses recherches l’ont amené à s’éloigner du travail du vitrail au plomb pour Saint-Martin de Fugères, l’atelier est dirigé par développer d’autres techniques ou types de travaux : sculpture en verre (Hôtel du dépar- Antoine, fils de Jean-Augustin et petit fils du tement de la Haute-Loire), mur de verre sérigraphié (zénith de Clermont-Ferrand), mur fondateur. Son frère Edouard est le concepteur rideau sérigraphié en quadrichromie à l’émail sur verre (aéroport de Limoges), cage d’esca- des maquettes et des cartons jusqu’en 1954, date lier en verre et papier (FRAC Auvergne) etc... de son décès. A cette date, René Michaud le rem- Cette nouvelle voie le porte à se définir comme architecte de verre. place.

Voici sa façon d’appréhender son travail aujourd’hui : Jean Bessac succède à son père en 1974 puis cède « Ma pratique artistique est essentiellement liée au verre, à la lumière, à l’architecture. l’atelier en 1997 à Christophe Berthier qui lui Ma démarche est contextuelle et ne s’applique pas nécessairement à servir un discours donnera le nom d’Atelier Berthier-Bessac. plastique ou conceptuel préétablis, mais toujours en relation, en collaboration avec l’archi- tecte, de faire en sorte que cette intervention contribue à définir l’architecture. L’opacité, la transparence, l’ombre et la lumière, le plein et le vide sont au cœur de mes préoccupations plastiques et de mon questionnement sur la géométrie et la géographie physique, sensitive et mentale d’une construction. Traiter le verre c’est poser la ques- tion du matériel et de l’immatériel, de la construction de l’espace par les volumes, de sa co-construction par la lumière, la couleur, l’obscurité voulue ou pas. Traiter la lumière dans l’architecture c’est ne pas éviter la question de la relativité. C’est également poser la problématique de la communication. C’est par le traitement de l’espace, par le travail plastique sur le verre, la couleur, la lumière que je tente d’apporter des réponses sur l’identité de l’architecture et que je cherche à ques- tionner le visiteur, le spectateur.» http://www.atelierbarrois.com/fr/ Bonnet Georges Borie Charles Etudiant à Lyon, Georges Bonnet a découvert l’œuvre de Jean Coquet et s’est intéressé à la technique de la dalle de verre qu’il a mise en œuvre lorsqu’il fut responsable des scouts de France.

A la demande du prêtre, il réalise des dalles de verre pour l’église de Saint-Privat. Il fut également président de la commission d’art sacré. Borie Charles

Né au Puy dans une famille humble, il perd son père lorsqu’il avait quinze ans. Très tôt il dessine. A 11 ans, il entre comme apprenti chez Eugène Chausse, peintre verrier au Puy-en-Velay. Pendant cet apprentissage il enrichit ses connaissances en étudiant dans les livres prêtés par son patron, puis il suit les cours des -arts dispensés par la ville du Puy. Il remporte bientôt des prix et enseigne le dessin aux débutants. A l’âge de 25 ans, n’ayant plus rien à apprendre de son maître, il part compléter sa forma- tion à Lyon, à Paris puis à Nice. avant son retour en terre natale. Peu de temps après, il dirige une équipe de 34 ouvriers dans l’un des plus grands ateliers de France à Nice, et c’est dans cette région qu’il va réaliser ses premiers travaux impor- tants de 1904 à 1907. L’architecte de la ville du Puy, Achille Proy, l’invite alors à peindre les décors du théâtre municipal. En 1907, il rentre au Puy. Il réalise alors de nombreux vitraux pour des châteaux et de- meures privées ainsi que pour «la verveine du Velay (1906)» et «La dentelle au foyer (1910)» entre autre. Il exécute également des décors de théâtre pour Lyon et Clermont-Ferrand. En 1911, il installe au Puy son atelier de peintre décorateur et maître verrier. Il ouvre alors un registre dans lequel il note tous ses travaux, une mine de renseignements pré- cieux qui retracent toute son activité. Au fil du temps, son activité de peintre décorateur disparaîtra, pour laisser place à celle de verrier. Hormis les périodes des deux guerres, les commandes en restauration et création furent extrêmement nombreuses en Haute-Loire et dans les départements du sud de la France - il a cependant réalisé un chantier à Honolulu et un autre à l’île de la Réunion. En 1951, à 74 ans il prend prend sa dernière commande bien que des vitraux sortent de son atelier après cette date, ce qui est le cas pour Champels (1953). Charles Borie décède en 1957, laissant une œuvre de 1 500 vitraux dans 320 églises et 16 départements.

Source : Le vitrail et l’ œuvre de Charles Borie / Jean Chaize. - 1988 Chassang Auguste Chigot Francis Auguste Chassang est né en 1922 à . En 1946, il est ordonné prêtre. Francis Chigot naît à Limoges dans une fa- Après une année de formation, il est vicaire à , puis curé de Saint-Didier sur mille imprégnée de l’art de bâtir et de décorer : Doulon (1951), de Champagnac-le-vieux (1957), Brassac-les-mines (1969) et ses ancêtres paternels avaient été tailleurs de (1989). pierre et son père possédait une entreprise de Très investi dans son sacerdoce au service des autres, Auguste Chassang est aussi très ouvert peinture et décoration. à la modernité et curieux de tout apprendre. Artiste autodidacte il s’adonne à la peinture, Pendant ses études secondaires, il suit des cours compose de la musique et s’essaye à la technique de la dalle de verre au cours des années à l’Ecole des arts décoratifs de Limoges où son soixante pour les églises de Champagnac-le-vieux, Saint-Hilaire et Chassignoles. maître Charles Bichet lui conseille de s’orien- Lors de ces chantiers il lui tient à cœur de faire participer des jeunes de ces communes pour ter vers le vitrail. les initier à cet art. Il poursuit sa formation à l’Ecole nationale su- périeure des arts décoratifs de Paris et à l’Aca- démie Julian et découvre l’art de son temps dans la capitale où il fréquente des peintres sur verre. De retour à Limoges en 1903, il fait des re- cherches sur le vitrail et fonde son atelier en 1907 autour d’une équipe qu’il réunit. L’atelier connaît rapidement le succès et il crée de nom- breuses œuvres en style art nouveau. Après la première guerre, l’atelier ne cesse de recru- ter de nouveaux collaborateurs qui apportent de nouvelles sources d’inspiration. Parmi eux, Théodore-Gérard Hanssen et Georges De- vèche.

Dès le début des années 20, Francis Chigot s’essaie au style art déco. Les bâtiments publics furent les lieux d’expression privilégiée de cet art. De nombreuses distinctions viennent couronner la qualité du travail de cet atelier, dont le grand prix, présidé par Jacques Gruber à l’Exposition internationale d’arts décoratifs modernes de Paris de 1925. Francis Chigot fut un fervent catholique et à partir de 1930 c’est le vitrail religieux qui sera la principale activité de l’atelier. C’est dans ce domaine que son œuvre sera la plus considérable en restauration et en création. Sa réputation lui vaudra de nombreuses créa- tions à l’étranger (Canada, Etats-Unis, Haiti, Madras…etc.). Jusqu’à sa mort, Francis Chigot conservera le dynamisme de ses débuts. Artiste et artisan, il fut constamment l’âme de son atelier, attentif au sort de chacun. Malgré les honneurs qui lui furent décernés il ne consentit pas à prendre sa retraite et il entreprit encore à 74 ans des voyages professionnels aux Etats-Unis et au Canada. Il décède à 80 ans laissant derrière lui les riches couleurs de ses vitraux dans des demeures privées, des bâtiments publics et de très nombreuses églises. Coquet Jean Jean Coquet est né le 9 octobre 1907 à Lyon. A l’âge de 15 ans, il entre à l’Ecole nationale supérieure des beaux-arts de Lyon où il col- lectionnera prix et médailles tout au long de sa formation. Son professeur de peinture, Georges Décôte (1870-1951) lui-même élève de Gustave Moreau, très inspiré par la pein- ture de Gauguin et les idées de Maurice Denis, aura une grande influence sur son élève. Jean Coquet conservera de son maître le goût des grandes scènes composées, ordonnées selon une rigoureuse symétrie. Georges Décôte l’initiera notamment à la confection de cartons pour la réalisation de vi- traux et l’associera aux derniers décors de Fourvière à Lyon (vitraux et mosaïques de la basilique Notre-Dame de Fourvière).

Passionné par tous les moyens d’expression plastique, Jean Coquet fait des stages de forma- tion chez des professionnels, entre autres chez des maîtres verriers lyonnais qui l’initient à l’exécution des vitraux (ateliers C. Blanchon, et ateliers Nicod qui deviendront les ateliers de Joséphine Lamy-Paillet à partir de 1937). En 1930, il réalise ses premiers cartons de vitraux et participe à la fabrication de ceux-ci dans l’atelier de C. Blanchon pour l’église paroissiale de Chazelles-sur-Lyon. Il cré son propre atelier de dessin et devient le décorateur privilégié des architectes Georges Curtelin et Louis Mortamet.

En 1933, il est nommé professeur de décoration générale à l’ENSBA de Lyon et marquera des générations d’étudiants jusqu’en 1955. En 1945, il crée son atelier pour la réalisation de vitraux. A partir de cette date, les vitraux seront entièrement conçus et réalisés dans cet atelier avec l’aide de quelques collaborateurs. De 1952 à 1975, il assure la direction de l’ENSBA de Lyon et de l’Ecole régionale d’archi- tecture. En association avec des architectes départementaux, il participe à la reconstruction ou à l’aménagement ainsi qu’à la décoration des bâtiments de congrégations religieuses. Ses qualités artistiques s’expriment aussi bien dans des aménagements d’ensemble que dans la composition décorative ou d’objets d’art : ferronnerie, orfèvrerie, lustrerie, mosaïques, bas-reliefs, fresques et vitraux . Décorateur autant que peintre, Jean Coquet formule lui-même sa profession de foi « […] il importe au peintre comme au vitrailliste de ne s’isoler du monument ni par la couleur, ni par le dessin et de sympathiser dans la mesure du possible avec l’architecte ». De 1975 jusqu’à la fin de sa vie en 1990, il poursuit sans relâche son travail d’artiste et laisse derrière lui une œuvre considérable de décorateur et de maître verrier dont une part im- portante est liée à l’art sacré. Devèche Georges - Egoux Bernard Atelier du vitrail de Limoges Georges Devèche est né dans une famille Bernard Egoux est originaire de Clermont- de décorateurs. Son grand-père crée à Paris Ferrand où il est né en 1932. une petite usine de stuc très prospère dans Il a commencé sa carrière en étant miroitier les années 1880, avant de s’associer à un puis, passionné par le verre de couleur, il décorateur ornemaniste. Il fait rapidement apprend seul le travail de verrier et ouvre fortune. en 1975 un atelier à Clermont-Ferrand. Son fils Pierre travaille avec lui et formera Georges au travail de décorateur ensemblier. Dans les premières années il travaille avec Dans l’entre-deux guerres la maison crée le peintre Michel Bassot qui réalise les ma- meubles, objets, tapis, tapisseries. A cette quettes et peintures. Il sera remplacé plus époque, l’essentiel de l’activité de Georges tard par Fabrice Gattier. Devèche est consacré à la peinture de car- L’activité de l’atelier est très importante car tons de tapisserie répondant à des com- c’est le seul atelier de la région et bientôt ses mandes du Mobilier National. enfants vont rejoindre l’équipe. Vers 1942, il quitte Paris pour s’installer à Grosrouvre, lieu familial de vacances au- La restauration des vitraux d’églises repré- quel il est très attaché. C’est là qu’il réalise sente 70% de l’activité, 30% étant consacrés ses premiers vitraux en 1953-1955 à la de- à la création essentiellement pour des parti- mande du vicaire de la paroisse. Il devient culiers. Le vitrail de est l’un des rares alors peintre verrier. créés pour une église. Il passera les vingt dernières années de sa vie à réaliser des vitraux. Georges Devèche crée Bernard Egoux cessera son activité en 1993 les maquettes, les dessins d’exécution des vi- et l’atelier fermera ses portes en 1996. traux, grandeur nature, sur calque, pour la découpe des verres. Il travaille d’abord avec le maître verrier André Ripeau. Vers 1956, il rencontre Francis Chigot et travaillera avec cet atelier jusqu’à la fin de sa vie. Pour chacun des lieux où il est sollicité, il étudie les verrières à réaliser afin que l’église ne soit pas assombrie. Il aime généralement jouer avec la couleur. Cependant, dans quelques édifices, il tient à respecter une certaine sobriété, lui faisant adopter un graphisme et des coloris proches des vitraux cisterciens. A Saint-Germain Laprade, seuls les vitraux du chœur de l’église sont des vitraux de cou- leur. Les autres sont en verre transparent, les effets ornementaux étant obtenus par les lignes entrelacées et courbes des plombs. http://www.grosrouvre.com/downloads/Notice-Deveche.pdf Fleury Jean-Dominique Gemundt Klaus

Né à Pau en 1946, Jean Dominique Fleury Klaus Gemundt est né en 1943 à Poznan, en Pologne. étudie les beaux-arts au sein de la prestigieuse En 1969 il s’installe au Chambon-sur-Lignon où il exerce comme professeur d’arts plas- Ecole des métiers d’art de la ville de Paris. tiques au Lycée Cévenol. Il y restera pendant douze ans. 1972 marque une étape importante dans la Mais son goût de l’indépendance va l’amener à prendre une autre direction et à se mettre à vie du maître verrier. Cette année-là, il réa- son compte. Il pratique le dessin et la peinture et s’oriente petit à petit vers le vitrail. lise son premier chantier de restauration et Il travaille principalement pour des particuliers. Il établit la maquette répondant à la de- concrétise ses premières expériences de créa- mande du client puis se rend en Allemagne, chez W. Derix à Wiesbaden, très grande entre- tion personnelle. prise de renommée internationale où il réalisera son œuvre. Beaucoup de ses créations sont Dans les années 80, les projets de restauration constituées par un collage de verre peint, cuit au four et collé entre deux verres porteurs se multiplient. Les cathédrales Saint-Just de pour donner de la profondeur. Narbonne, Saint-Etienne à Toulouse, Saint- Il a réalisé de nombreuses œuvres pour des banques, des mairies, des installations sportives, André de Bordeaux, Notre-Dame à Rodez et des particuliers. Certaines sont monumentales comme le plafond de la Commercebank de Sainte-Cécile à Albi comptent parmi ses in- Dortmund qui fait 400 m². terventions les plus importantes. La qualité du travail fourni en de tels lieux établira sa réputation et le conduira naturelle- ment à partir de 1990 à croiser le chemin d’ar- tistes reconnus pour ouvrir avec eux de nou- velles voies au vitrail (Miquel Barcelo, Pierre Soulages, Marc Couturier, Pascal Convert, Jean Michel Othoniel, Damien Cabanes, Di- dier Mencoboni...etc.). Ses théories seront exposées à l’occasion de divers colloques internationaux auxquels Jean Dominique Fleury participe, contribuant ain- si à enrichir de son expérience et de ses idées le corpus théorique attaché à sa pratique. Pour mener de front toutes ses activités, le maître verrier s’adjoint depuis plusieurs an- nées les talents d’une équipe qualifiée pour l’assister dans ses multiples entreprises.

Source : site www.atelier-fleury.com avec l’autorisa- tion de monsieur Jean-Dominique Fleury Gross Georges Guérin Henri

Georges Gross a repris l’atelier Charles Krie- Né le 30 juillet 1929 à Bruges dans le Béarn, ger qui n’a eu que 2 ans d’existence (1946- Henri Guérin passe sa jeunesse à Saint-Prix, près 1948), atelier qui avait été racheté au verrier de Paris. Georges Janin. Cet atelier aura une activité Après une grave maladie, en convalescence à pendant 12 ans jusqu’en 1960, date à laquelle Font-Romeu, il découvre la poésie - son recueil La s’installe l’atelier Benoît. Corbeille à papiers sera publié par Pierre Seghers De ces douze années il ne reste aucun docu- en 1955 - tandis qu’il commence à dessiner et à ment d’archives, aucune maquette. Il semble créer des tableaux en “tissus collés”. que ce soit le fruit d’une destruction volon- taire ou au contraire d’une conservation pour En 1954, il rencontre Dom Ephrem Socard qui une réutilisation éventuelle. Par contre, de l’initie à l’art et surtout à la technique du vitrail en nombreux documents ont été retrouvés pour dalle de verre à l’abbaye bénédictine d’En Calcat l’atelier Krieger. dans le Tarn. Durant cette période, il a réalisé essentielle- En 1961, il s’installe à Plaisance-du-Touch, près de ment des vitraux pour des églises Lorraines Toulouse. C’est dans son atelier qu’il réalise toutes (Writting, Moyeuvre, Amenoncourt, Ancer- ses créations, toujours en solitaire. Son œuvre ar- viller, Bayon... etc.). Georges Gross a travaillé tistique comprend ses réalisations de vitraux (plus principalement avec le peintre dessinateur et de cinq cents lieux référencés) pour des églises, illustrateur Jacques Hallez. des édifices publics ou des demeures privées, tant Ces vitraux représentent des portraits ou des en France qu’à l’étranger et également un impor- figures de personnages importants. tant ensemble d’œuvres sur papier (gouaches et A Sainte-Florine, on retrouve quelques carac- dessins à l’encre de Chine) et une cinquantaine téristiques du travail plus connu de Charles de tapisseries d’Aubusson (manufacture Pinton à Krieger (en effet les ouvriers sont restés les Felletin). De très nombreuses expositions collec- mêmes) : abstraction dans l’encadrement ou tives et personnelles jalonnent son parcours. le fond des scènes, personnages grands, sur un fonds abstrait, géométrique, têtes penchées. Ses écrits publiés dans des revues, catalogues ou actes de colloques prolongent sa réflexion Comment Georges Gross est-il venu travail- sur son activité créatrice. Deux albums de dessins et textes ont été édités par les éditions ler en Haute-Loire ? Peut-être parce que cet Porte du Sud : Les Arbres (1984, coll. Le Goût du Dessin) et Pèlerin au Mont Saint-Michel atelier, comme les précédents, avait recours à (1992) et en 1996, l’essai Patience de la main, méditation sur sa pratique du dessin par les la publicité et apparaissait ainsi dans les jour- Éditions du Cerf (Paris). naux, revues religieuses et présentation de En 2009, il réalise une verrière pour la crypte de la cathédrale de Chartres, consécration de catalogues. sa carrière de peintre verrier, l’année de ses 80 ans. Anniversaire marqué par la publication Source : Etude du fonds Höner-Janin-Benoît (1850-1950) : de l’ouvrage De lumière et d’ombre, une anthologie de ses écrits (éd. de La Revue de la mémoire présenté en octobre 1987 par Mle Christel Jajoux. Céramique et du verre) et par son exposition personnelle au Sénat, à Paris, dont témoigne Université de Nancy II, Faculté des lettres et des sciences humaines. le film d’Hervé DesvauxConfidences . Le 24 octobre 2009, Henri Guérin décède à Toulouse.

L’Association Henri Guérin créée au printemps 2009 par ses cinq enfants s’est donnée pour mission la connaissance, la mise en valeur et la sauvegarde de l’œuvre de l’artiste. http://www.henri-guerin.com rend compte de ses activités. Jacqui Adrien Kaeppelin Brehed Adrien Jacqui nait à Lyon le19 octobre 1907. Propos recueillis : Il suit un apprentissage chez Schultz, puis chez Campagne, peintres verriers. En1930, il J’ai malheureusement assez peu travaillé pour le vitrail. travaille à Paris, à l’atelier Mauméjean, et il suit les cours du soir à l’école de dessin de Mon travail est une recherche permanente autour du mystère de la lumière qui traverse Montparnasse. L’année suivante, il travaille à Rennes, à l’atelier Rault. et transcende la matière. C’est pourquoi j’utilise des matériaux qui pour moi sont fluides, Tout au long de sa carrière, il participe à beaucoup d’expositions où il reçoit de nombreux transparents et vivants comme le verre et le textile au travers desquels la lumière peut pas- prix parmi lesquels : ser ou imprimer son empreinte (d’où l’utilisation de la feuille d’or). 1932 : Société Académique d’Architecture de Lyon : 2e prix, médaille d’argent Le vitrail est le lieu par exellence où matière, lumière et couleur se rencontrent et fu- 1948 : Exposition Nationale du travail, Lyon : médaille de bronze sionnent. 1966 : Exposition « Les meilleurs ouvriers de Dans le travail d’art sacré, le vitrail marque la frontière entre le dehors et le dedans, le pro- France » : médaille d’or, médaille d’argent de fane et le sacré, entre le monde agité de l’homme et celui du mystère divin et de sa paix. l’Education nationale, Paris et les expositions Une difficulté se rajoute, celle de l’intégration de l’image dans l’architecture de l’église et art, Sciences et Lettres de Paris, la Chambre de son harmonie avec le mobilier lithurgique. Syndicale des maitres-verriers français dans Saint-Pierre Eynac et la chapelle de Malpas sont les premiers vitraux que j’ai eu à faire il y diverses villes durant les années 70 et en- a bientôt trente ans. Ma recherche était très loin d’être aboutie. core en 1979, au Salon national de l’ordre des Les derniers vitraux réalisés sont palmes académiques où il reçoit le premier ceux de la chapelle de la maison prix d’arts appliqués. Saint-Joseph de Lyon que j'ai réa- lisés en collaboration étroite avec Il réalise des restaurations et des créations mon mari Dominique qui a conçu dans les églises de la Loire, la Saône et Loire, tout le mobilier et avec le maître en Isère, Rhône, Ain et Ardèche. Il travaille verrier Liliane Malvolti de Saint- également pour des bâtiments publics à Lyon, Etienne. Cette collaboration a été Rouen… etc. Outre les vitraux au plomb il particulièrement riche, tant avec réalise aussi des dalles de verre. le sculpteur (nous travaillons très En 1982, il est Chevalier de l’ordre national souvent ensemble) qu’avec l’ar- du Mérite chitecte et bien sûr avec le ver- rier. Les contraintes techniques Il décède en 1984 à l’âge de 77 ans. forcent à une interprétation du carton et lorsque les deux sont en harmonie le travail devient pas- sionnant, le tout dans un respect Source : Documentation Inventaire du Rhône mutuel. La même collaboration peut s’opérer en tapisserie avec le lissier. Le reste est tout le tra- vail de recherche personnelle que l’on fait en atelier et qui oriente l’esprit du travail de commande. Kaeppelin Brehed Kaeppelin Philippe

Il est né au Puy-en-Velay en 1918 dans une famille passionnée par l’art. Après des études classiques, il entre à l’Ecole nationale supérieure des beaux-arts de Paris. En 1941, il est engagé par Charlier, qui exécutait les chapiteaux de l’église de la Bourboule. Charlier l’initie à la taille directe. A titre exceptionnel, ce sculpteur accepte de poursuivre l’œuvre entreprise par le maître verrier Léon Zack en l'église du Valvert. Il réalise le vitrail de la façade Sud de la nef, celui de la chapelle des morts et celui de la chapelle Sainte-Thérèse. En Joong Kim Fils de calligraphe, le père Kim En Joong a fait des études à l’école des beaux-arts de Séoul. D’abord étudiant en philosophie en Suisse, puis novice au couvent des dominicains de Fri- bourg, où son talent de peintre sera encouragé par les pères Pfister et Geiger, qui lui conseil- leront d’aller à Paris et faciliteront son transfert en 1965 pour continuer sa vie d’apostolat et d’artiste peintre. Il découvre donc le catholicisme en 1965, il est baptisé en 1967, arrive en Europe en 1969 et il est ordonné prêtre en 1974.

Représentatives du paysagisme abstrait, ses toiles non figuratives, nourries de notions techniques neuves sur l’espace et la perspective, imposent un dépaysement, point de dé- part d’une quête du mystère divin. Il aborde les très grands formats en 1996 (Fragments d’un monde inconnu). Reconnues par les hautes instances de sa communauté, comme les maîtres de l’ordre des Dominicains Damian Byrne, Thimoty Radcliffe et Carlos Aspiroz Costa, mais aussi par les critiques et les directeurs artistiques du monde entier. Les pein- tures du père Kim sont exposées en Europe (Paris, Rome, Zurich, Dublin, etc.), aux États- Unis (San Francisco, New York, Chicago) et en Extrême-Orient (Tokyo, Séoul, Pékin). Ses œuvres figurent aussi bien dans les galeries des capitales et les musées que dans les couvents et les monastères. Ses vitraux ornent des édifices religieux en Europe et partout dans le monde. En France, il a réalisé, entre autres, les vitraux du monastère de Ganagobie, de la chapelle de Bénodet en Bretagne, de la chapelle du monastère Saint-Dominique à Dax, de la cathédrale d’Evry, de la basilique Saint-Julien de Brioude en Auvergne en 2008. De nouvelles verrières pour le chœur de la collégiale Saint-Thiébaut de Thann en Alsace ont été inaugurées en 2010. Labouret Auguste Auguste Labouret est né à Laon. Fils de juriste, il entreprend des études de droit à Paris. Parallè- lement il s’intéresse aux monuments de la capitale dont il admire déjà les vitraux. Très attiré par l’art il interrompt ses études au bout de deux années et s’inscrit aux beaux-arts, section peinture à l’atelier J. Paul Laurens. Il suit également les cours de l’École du Louvre et de l’Académie Julian. Influencé par toutes les cathédrales qu’il a contemplées, il est de plus en plus attiré par le vitrail. Il travaille alors avec le peintre verrier Marius Tamoni et prend sa suite en 1902 dans l’atelier de la rue du Cherche-Midi. A partir de 1926 il s’installe rue Boulard où il occupe une énorme bâtisse qui lui offrira l’espace nécessaire à des activités aussi diversifiées que le vitrail (technique tradi- tionnelle et dalle de verre), travail du verre, luminaires, mosaïques. Auguste Labouret y dirige une trentaine d’ouvriers parmi lesquels Pierre Chaudière (1901-1985), engagé comme maquettiste en 1919, qui deviendra directeur artistique à partir de 1950 jusqu’à la fermeture de l’atelier en 1962. Initié au vitrail à l’atelier Lorin de Chartres, Pierre Chaudière avait travaillé chez un miroitier à Paris qui réalisait surtout des glaces gravées pour les cafés. Excellent dessinateur, son œuvre a malheureusement disparu dans l’incendie de sa maison en 1985. Auguste Labouret a réalisé pendant 60 ans des centaines d’œuvres d’art, des mosaïques, dessins, peintures pour des églises en France mais aussi au Canada. Il a travaillé avec les grands architectes de l’art déco. Sa renommée est telle qu’il est sollicité pour la décoration de paquebots (Normandie), gares, restaurants et hôtels de luxe, Casinos… etc. Il a créé des œuvres dans le monde entier et a participé à de grandes expositions internationales. C’est un chercheur passionné qui ne se contente pas d’exécuter les importantes commandes qui lui sont confiées mais s’efforce par de constantes expériences et inventions techniques de multi- plier les modes d’expression de ses matériaux de choix : le verre et le marbre. C’est ainsi qu’après avoir restauré pendant des années, des verrières anciennes, il a imaginé l’em- ploi d’épaisses dalles de verre de couleur, juxtaposées et maintenues dans une gangue de ciment coulé sur une armature métallique. Il obtient, en taillant ses verres avec la marteline (marteau ancien utilisé par les grecs et les romains pour la mosaïque) une transparence colorée qui s’oppose à l’opacité du ciment. Il dépose en 1933 son brevet d’invention pour «Vitrail, particulièrement pour églises et autres constructions en ciment armé et son procédé de fabrication». Doit-on considérer Auguste Labouret comme l’inventeur de la dalle de verre ? Pas complètement. En effet les recherches menées à l’Atelier Gaudin par Jean-François Luneau ont révélé que cet atelier a fait construire un four dans la verrerie Albertini en 1929 pour couler des dalles de verre. Jean Gaudin avait déjà réalisé des œuvres en dalle de verre serties de ciment, dès 1925, sous forme de panneaux indépendants, et il poursuivra de manière plus aboutie en 1929. Auguste Labouret apparaît donc comme l’inventeur de la dalle de verre sur un plan juridique, mais la chronologie montre que les deux verriers ont fait des recherches plastiques dans le même temps.

Sources :«Auguste Labouret à l’église Sainte-Odile » / Véronique David dans «Eglise Saint-Odile à Paris» / ouvrage collectif dirigé par Valérie Gaudard. -Paris, 2006 . Revue « Mobilier et décoration ». – N° 4 (mai 1954). Lamy-Paillet Joséphine Lardeur Gérard Joséphine Lamy-Paillet est née dans une Gérard Lardeur est né le 18 janvier 1931. Fils du maître verrier Raphaël Lardeur, il suit famille très modeste à Saint-Pierre de ses études aux Arts Décoratifs et à l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris. Chandieux dans le Rhône. Devenu sculpteur, il réalisera cependant un nombre considérable de vitraux, en France et Après son certificat d’études, son aptitude en Europe. La sculpture sera présente dans ses vitraux par l’introduction de volumes et de pour le dessin ayant été remarquée par ses structures en métal dans la fenêtre. Gérard Lardeur est décédé en 2002, mais on retrouve maitres d’école, elle entre à l’Ecole nationale ses œuvres dans plus de 70 églises, cathédrales, monuments historiques. Il a enrichi supérieure des beaux-arts de Lyon. notre patrimoine national et il reste indissociable de la cathédrale de Douai, de l’église Le décès de son père en 1922, alors qu’elle Saint-Thomas de Strasbourg, de Saint-Yves à Rennes, etc… et maintenant de Matha en est âgée de 18 ans, l’oblige à chercher du tra- Poitou-Charentes. vail. Elle est embauchée comme dessinateur chez Nicod, maître verrier à Lyon, l’un des Pour découvrir ses très nombreuses réalisations en sculpture et vitrail, les salons auxquels il a participé ateliers les plus connus du sud de la France. et ses expositions personnelles : http://www.gerard-lardeur.com Elle rachète cet atelier en 1937 mais faillit abandonner ce métier en raison de la crise. Cependant elle reçoit cette année-là une commande importante qui l’en dissuade.

Après la guerre l’atelier eut beaucoup de tra- vail et reçut notamment en 1954 une com- mande pour l’église de Saint-Bonaventure à Lyon. Ce chantier dura 15 ans. L’atelier travailla également pour la procure des mis- sions d’Océanie dont le siège se trouvait à proximité. C’est ainsi que furent réalisés des vitraux pour la cathédrale de Sydney, les îles Fidji, la Nouvelle-Calédonie...etc

Madame Lamy-Paillet confiait à des artistes la réalisation des cartons. Elle ne concevait pas les maquettes et cherchait le cartonnier le plus apte à traduire l’esprit d’une com- mande. Elle collabora un temps avec le peintre Burlet qu’elle initiera à l’art du vitrail. Il semble que madame Lamy-Paillet aurait aimé se consacrer à la peinture et au dessin et que ce soient des raisons économiques qui l’aient poussée à maintenir cette activité. Son fils écrit qu’elle était plus « artiste qu’artisane. Il y avait dans l’artisanat quelque chose qui lui pesait et entravait son imaginaire ». Elle cessera son activité en 1969, deux ans après la réalisation des vitraux de la chapelle de la maison de retraite Saint-Joseph.

Source : Hommage à ma mère : maître verrier à saint Bonaventure / Marc Lamy. - 1996 Le Chevallier Jacques

Jacques Le Chevallier est né à Paris en 1896. Il est peintre, décorateur, verrier, illustra- teur-graveur. Il entre à l’École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris. En 1919, il rejoint Louis Barillet en tant que décorateur. Son talent de dessinateur le fait rapidement reconnaître et dès 1922 il appose sa signature au bas des vitraux avec celle de Louis Barillet. Il exerce également une activité personnelle d’illustrateur, de décorateur et de peintre et participe à de nombreux salons. Il fait des recherches sur les luminaires qui sont exposés au salon d’automne de 1927. Il uti- lise pour ces derniers des matériaux empruntés à l’univers industriel comme l’aluminium par exemple. Il est membre fondateur de l’Union des Artistes Modernes (UAM), mouve- ment qui exploite les matériaux modernes pour les adapter à une vision nouvelle des arts décoratifs. Décorateur partisan de la modernité il dessine ainsi de nouvelles gammes dans les années 30, mais aussi des décors de papiers peints à la demande d’établissements pro- ducteurs. Il expose des verrières à l’exposition internationale des arts et techniques de 1937. Ami de Maurice Rocher, il réorganise avec lui les anciens Ateliers d’art sacré fondés par Maurice Denis et Georges Desvallieres en proposant un enseignement sur les techniques ayant un caractère architectural (vitrail, mosaïque, fresque). En 1950 il en assure la direc- tion. A partir de 1952, il est chargé de l’enseignement du vitrail à l’Ecole nationale supé- rieure des beaux-arts de Paris. Quelques années plus tard, il crée les vitraux des fenêtres hautes de la nef de Notre-Dame de Paris. Ensuite il effectue de nombreuses réalisations pour les sanc- tuaires de la deuxième reconstruction. Son œuvre se répartit sur 150 édifices re- ligieux pendant 50 ans d’activité. Il utilise différentes techniques : vitrail au plomb puis dalles de verre serties au ciment ou sciées et collées. La notoriété venue il est invité à la triennale de Milan en 1954, à la première triennale de l’art français contemporain à Paris en 1956, à l’Exposition internationale de Bruxelles en 1958 où il reçoit un grand prix. Sa production artistique est importante et très variée et son œuvre s’inscrit dans l’émergence et la réalisation d’un art mo- derne. Il décède en 1987 à l’âge de 91 ans. Premiers pas dans les paroisses rurales du Puy-de Dôme desservies par les pères Maristes et adoption sans faille par le chanoine Ferrandon (Issoire) et le chanoine Craplet, président de Makaraviez Alain et la Commission d’Art Sacré de Clermont-Ferrand. Boule de neige tranquille et pittoresque sur les routes d’Auvergne puis rencontre heureuse des architectes en chef : Grange-Cha- vanis, Replin … etc. Walme Edwige Privilégiant la mise en plomb traditionnelle à la dalle de verre (sauf à Tulle), les ressources du jaune d’argent et les verres plaqués de Saint-Just permettent la gravure à l’acide. Nous avons, du figuratif à l’abstraction, passant de la calligraphie au minimalisme, tenté de servir les édifices sans à priori dogmatique, puisant dans les mythes et les symboles des traditions spirituelles en toute indépendance. Quelques chantiers restés dans notre mémoire : chapelle française de Barcelone , église à Tulle, cathédrales de Saintes, de Clermont-Ferrand, de Saint-Flour, église de Saint-Laurent au Puy, église de Chaillac-sur-Vienne, Conseil Général de Nevers, Abbaye Notre-Dame de Triors (Drôme)…etc, et quelques panneaux en Allemagne, Angleterre, USA, pour des particuliers. Maintenant que vient le soir, après avoir beaucoup oublié, nous nous souvenons avec joie, et une certaine fierté, d’avoir tant travaillé à quatre mains.

Edwige et Alain Makaraviez 28 mars 2011

Alain Makaraviez et Edwige Walme sont deux créateurs qui tiennent à préserver un cer- tain anonymat. Nous reproduisons ici le texte qu’ils nous ont aimablement fourni et nous les remercions chaleureusement.

Alain Makaraviez a été formé à l’Ecole nationale supérieure des arts décoratifs et Edwige Walme à l’Ecole des beaux-arts. Mandeville Bernard Mauret Jean Le parcours artistique de Bernard Mandeville (1921-2000) débute précocement en 1935 en En quarante ans d'activité liée au vitrail, tant en création qu'en restauration, Jean Mauret, qualité de peintre. Il effectuera également un ensemble de vitraux pour l'église de la Borie né le 23 septembre 1944 a poursuivi un itinéraire artistique et spirituel exigeant qui l'a Darles à Brioude. conduit à intervenir sur les plus beaux vitraux de France et à se consacrer à cet art bien spécifique dans une recherche constante. Fils et petit fils de maître verrier, Jean Mauret découvre la couleur et la lumière en jouant avec les verres de l'atelier paternel. Il vient au vitrail progressivement, après des études aux Beaux Arts de Nancy, puis de Bourges, qui l'ont d'abord conduit vers la sculpture. En 1969, Jean Mauret crée son atelier dans le village de Saint-Hilaire en Lignières (Cher). Travaillant tout d'abord seul, il réalise vitraux et sculptures. Jean Mauret poursuit un im- portant travail de création et installe ses vitraux dans une centaine d'églises du pays, clas- sées Monuments historiques pour la plupart. Paillon Alfred Petit Louis-René Alfred Paillon est un ancien élève des beaux-arts de Saint-Etienne. En 1967, il réalisa une René-Louis Petit est né en 1934. série de vitraux dans le Temple de Saint-Étienne qui se substituèrent aux 18 verrières en «Intéressé par toutes les- formes d’expression-plane, il a façonné la lumière, depuis les grisaille. années 60, comme une matière-première, en utilisant la radiance directe et le verre. Artiste local, il œuvra également en Haute Loire en l'église de . Ses créations deviennent à la fois «peinture» entre des murs, et «éclairage» dévoilant la transparence des ombres. En son atelier, peinture et verre se côtoient pour une seule expression. Jusqu’à la fin de l’année 2007, il poursuit ses recherches dans la Haute-Vallée du Verdon dans son atelier de «l’Aiguillonne». » Il parle du vitrail comme d’une « émission lumineuse, voile tendu entre l’extérieur et l’intérieur. Il est ce qui s’installe là, ouverture et clôture à la fois ».

Quelques dates : 1960 - Premières commandes publiques et privées 1972/84 - Professeur à l’École américaine des beaux-arts de Fontainebleau 1976 - Il expérimente l’application de sulfures et d’oxydes sur des glaces ’grand format’ dans les fours de trempe des usines St Gobain à Aniche 1977 - Co-fondateur de HYALOS (groupement de verriers-créateurs) 1980 - Distinctions pour l’ensemble de son œuvre, par l’Académie d’Architecture, Paris 1989 - Prix “Europa-Nostra” pour la rénovation de l’Église Saint-Saturnin de Saint-Sor- nin, M.H.(Charente-Maritime) 1989 - Co-fondateur de TRANSPAROIS (groupement de Plasticiens-Verriers) 1983/99 - Coloriste-conseil et plasticien pour des opérations de réhabilitation et de res- tructuration esthétique d’immeubles et d’espaces publics. Nanterre- Chateauroux - Chartres - Issoudun - Dreux 94/2002 - Création des vitraux de l’abbaye cistercienne de Sénanque (Vaucluse) église, oratoire, chauffoir, salle capitulaire et ancien refectoire 2003 - Création des vitraux de la Collégiale de RASDORF, Allemagne façade Ouest, haute-nef et haut-transept 2007 - Présente des œuvres (fenêtres d’essai) à l’exposition «Le nouvel art de la couleur» au Centre international du vitrail à Chartres

Source : http://www.louis-rene-petit.org/ http://www.centre-vitrail.org Preynet Bernard Atelier Rault Bernard Preynet est un artisan-verrier local de Grangevallat, Monistrol-sur-Loire. Le fondateur est Emmanuel Rault, issu d’une famille implantée à Rennes, dont le père est maître artisan Les vitraux présentés ici sont ceux de la nef de l’église paroissiale des Villettes. Ils ont été tailleur. Il suit une formation de peintre à l’École européenne supérieure d’art de Rennes et est initié au placés en mars 1994. Ils évoquent la création en 7 jours et l'on retrouve en chacun d'eux vitrail chez un peintre verrier parisien. De retour à Rennes, il travaille dans l’atelier Lecomte et Colin qu’il rachète en 1898. le lien entre Ancien et Nouveau testament. Il lui donne le nom « Atelier de vitraux d’Art E. Rault » qui devient très important en Bretagne. Ses activités se partagent entre la restauration et la création. Selon la commande ses œuvres s’inspirent de composition médiévales ou d’évènements locaux. Mobilisé pendant la première guerre il revient avec de graves problèmes de santé et fait appel à ses fils Paul et André pour l’aider. Dans les années 30, Emmanuel Rault dirige toujours l’atelier. André Rault s’occupe de la prospection dans toute la France avec les moyens les plus modernes. Paul gère l’atelier, crée des maquettes ou dirige leur création par des cartonniers maison. En 1929, plusieurs artistes (dont l’architecte James Bouillé) créent l’Atelier breton d’art chrétien constitué sur le modèle des groupements d’artistes catholiques parisiens de l’entre-deux guerres (Ateliers d’arts Sacré, Artisans de l’autel… etc.) L’ABAC obtient de nombreuses commandes auxquelles participe l’atelier Rault. En 1936-1937, il réalise des vitraux en dalles de verre pour la chapelle du collège Saint-Joseph de Lannion construite par James Bouillé. Ils font partie avec Jean Gaudin, Auguste Labouret, Charles Lorin à Chartres et Pierre Turpin à Lille des premiers ateliers à utiliser cette technique. Ils fabriquent même leurs dalles de verre. Parallèlement, ils poursuivent leur production en technique traditionnelle. L’atelier participe à des expositions comme l’exposition du cin- quantenaire de l’Ecole Régionale des beaux-arts de Rennes en 1931, l’Exposition internationale de Paris en 1937. L’activité de l’atelier est suspendue pendant la guerre. Après la guerre l’atelier reprend très vite son essor avec plus de 50 salariés et participe non seulement à la reconstruction mais répond à des commandes nord américaines très importantes ; ceci grâce aux père Eudistes de Rennes qui les mettent en rela- tion avec les père Eudistes canadiens. André prend la responsabilité de l’international et Paul de la France. Plus de 150 églises au Canada, Etats-Unis Haiti, Italie seront vitrées par les ateliers. A la fin des années 40, André Rault invente le procédé de la dalle de verre taillée en prisme que l’on peut insérer dans des plombs recouverts d’étain pour le solidifier et absorber la dilatation. Cela permet aussi d’associer vitrail traditionnel et dalle de verre. A partir des années 60 au moment de la mort de Paul (1962) l’ate- lier doit faire face à des difficultés financières dues à la réforme Vatican II recommandant une certaine sobriété dans les lieux de cultes mais aussi à cause de la reconnaissance par la France du courant séparatiste québécois. En 1965, l’atelier emploie une douzaine de personnes et conserve cependant les commandes de 5 ou 6 églises par an au Québec. André Rault prend sa retraite en 1979 et laisse la place à son fils Frédéric entré dans l’entreprise en 1978. La perte des débouchés canadiens l’amène à se recentrer sur la restauration. Renouard François Baron Richaud Albert François Baron-Renouard, né le 19 avril 1918 à Vitré en Ille-et-Vilaine, et mort le 1er Albert Richaud est né à Saint-Julien-Chap- août 2009 à Paris, est un peintre français. teuil en Haute-Loire en 1908. Dans les années 1950, il appartient à la tendance du paysagisme abstrait issue du courant Il était le troisième d’une famille de quatre de l’abstraction lyrique, tendance picturale associée à la Nouvelle École de Paris. enfants, son père était ébéniste. Il engage ses pas sur ceux de son grand-père, le dessinateur, graveur et peintre Charles Paul Renouard et obtient son diplôme à l’École nationale supérieure des arts décoratifs de Neveu de Mr Félix Richaud, ancien vicaire Paris. général du diocèse, il fit des études au petit Dès les années 1960, François Baron-Renouard poursuit sa voie dans le domaine de l’art séminaire de la Chartreuse puis au grand- monumental en produisant des vitraux, des mosaïques et des tapisseries. Il réalisera de Séminaire du Puy avant d’être ordonné nombreuses commandes. prêtre en 1931. C'est un artiste international. André Malraux le chargera en 1965 d’organiser le soixan- tième anniversaire du fauvisme à Tokyo. Il fut d’abord vicaire à Saint-Germain Laprade puis chapelain de la clinique Bon Secours (1933) et aumônier des prisons du Puy (1940). Il fut curé du Montel de 1941 à 1983 et parallèlement à cette charge assura celle de vicaire économe de à partir de 1955 jusqu’en 1995. Il était peintre, sculpteur et a réalisé des vi- traux en dalles de verre dans une vingtaine d’églises du département. Il fut membre de la Commission diocésaine d’Art sacré. Il décèdeen 2001. Richaud Albert Rocher Maurice Maurice Rocher est originaire de Mayenne, il est né en 1918. et Sœur Myriam Dominique Il fut peintre de figures, peintre à la gouache, peintre de décorations murales, de cartons de tapis- series, cartons de mosaïques, cartons de vitraux. De 1934 à 1936 il fut élève de l’Ecole des arts appliqués du Mans. En 1936 un voyage en Belgique lui fait connaître les expressionnistes belges contemporains. De 1936 à 1939, à Paris, il fut élève de l’Atelier d’art sacré de Maurice Denis et Georges Desvallières. Il fut pensionnaire de la Casa Velasquez de Madrid en 1949 et 1950. Il participe à des expositions collectives, parmi lesquelles, en 1941, l’exposition d’art sacré, le Salon d’Automne, en 1952, Cent chefs-d’oeuvre d’art sacré, en 1953, célébrités et révélations de la peinture contemporaine, et monte de nombreuses expositions personnelles à Paris, Tokyo, Bruxelles...etc. En 1948 il fut l’un des fondateurs du Centre d’art sacré, où il professa jusqu’en 1952. Cette an- née-là il remporta le prix de la jeune peinture. Il a réalisé de nombreux travaux de décorations­ architecturales ou monumentales à Paris, Caen, Brest, Toulouse mais aussi au Luxembourg, Congo, Mexique. A ses débuts, de 1937 à 1954, sa peinture, sage et figurative, représentait des scènes de l’histoire sainte, dont de nombreuses « Piéta ». De 1954 à 1965, peignant des « Crucifixion », « Ecce Homo » il libère son langage pictural, don- nant la primauté à l’expression et à la violence, avant de manifester plus fortement son approche individuelle du monde. A partir de 1965, il délaisse les thèmes religieux et s’exprime contre le monde auquel il ne voulait pas participer, contre un « état d’anormalité où l’on ressent avec une telle intensité l’absurdité des choses qu’on peut difficilement résister et seulement à condition de peindre ». De 1965 à 1967, avec fureur, il peint les protagonistes de notre comédie humaine contemporaine. De 1968 à 1970, des « Nus » sont venus compléter ce passage en revue de l’humaine condition. De 1970 à 1972 il reprend le thème qu’il a souvent traité des « Eglises » mais cette fois hallucinées, convulsionnées de l’intérieur, par on ne sait quel feu qui les embrase, d’enfer ou de foi. Toute la suite de son œuvre revient sur le « mythe de la femme » par le thème indéfiniment déve- loppé du « couple » dans des représentations extrêmement tourmentées. Il a lutté à contre-courant à partir des années 50 pour rester lui-même, c’est à dire un peintre fi- guratif à une époque où la mode était à l’art abstrait. Il écrivait dans son journal « Les années 50 me font penser à une période de terrorisme intellectuel » et aussi « Je ne suis et ne puis rien être autre que figuratif ». Il a créé des maquettes de vitraux pour une centaine d’édifices, en France et à l’étranger, princi- palement dans les années 50 et 60. Une majorité de ces vitraux a été réalisée par le verrier Degus- seau, une dizaine par Barillet principalement les dalles de verre. Il est décédé en 1995.

Source : site : www.sodaj.org/mauricerocher Rocher Maurice Sacreste

Peu d’informations à propos de ce maître verrier à ce jour Schouler Arthur Six Jean-Paul Arthur Schouler est un artiste Mo- Jean-Paul Six est né en 1944 à Thizy dans le sellan né à Fouligny en 1927, où son Rhône. De 1961 à 1966, il suit une forma- père était instituteur. tion artistique aux beaux-arts de Lyon. Appelé pendant la guerre au Ser- Sculpteur titulaire du diplôme national vice du Travail Obligatoire, il dé- d’expression artistique de Paris en 1966, il serte. Il est capturé par les troupes participe avec succès dès 1969 à diverses américaines puis libéré. expositions de sculptures monumentales Après la guerre, il intègre l’Ecole «sculptures dans la ville», notamment à nationale supérieure des beaux- Lyon, à Macon, à Brioude. arts de Paris où il découvre l’art et Dans le cadre du 1% artistique - dispositif la technique du vitrail. créé en 1951 consistant à consacrer, à l’oc- casion de la construction, de la réhabilita- Après ses études il retourne en Mo- tion ou de l’extension d’un bâtiment public, selle, à Saint-Avold, où la famille un financement représentant 1% du coût s’est installée et il s’initie à la sculp- des travaux à la commande ou à l’acquisi- ture. Il travaille ensuite comme tion d’une ou plusieurs œuvres d’art spécia- maquettiste à l’atelier de vitraux lement conçues par des artistes vivants pour d’art de Bohl-Schneller à Haguenau être intégrées au bâtiment -il s’intéresse à et crée ses premiers vitraux pour l’intégration de création artistique dans des l’église de Merlebach. lieux publics, tout d’abord dans des établis- Il installe alors son atelier dans le sements scolaires entre 1969 et 1985 comme jardin de la maison paternelle où le Chambon sur Lignon, Thizy, Chazay il va travailler jusqu’à la fin de sa d’Azergue, Tarare, etc.. mais aussi dans des vie. Il a réalisé des vitraux pour une lieux liés au ministère des Armées. soixantaine d’églises mosellanes et Dans ses créations, il met en œuvre des tensions entre des jeux de lignes, le rapport des de nombreux bâtiments publics et matières entre elles, les pleins et les vides. privés. Il restaure, à la demande des abbés Louis et Henri Digonnet, l’Eglise de Versilhac, et celle Outre ce travail de peintre il s’est de Boussoulet ; puis celle de Recharinges, à la demande de l’abbé Jean Rancon. exercé à la sculpture (chemin de Il travaille alors des dalles de verre associées à de fortes lignes de bétons créant des sculp- croix de l’église de Morsbach) et à tures de lumière. Il apporte un élan contemporain à ces lieux de recueillement, en leur la céramique. donnant un caractère singulier ; on retrouve son intérêt pour les tensions qui se jouent entre le trait, la matière, la lumière et l’espace. A Sainte-Sigolène comme dans Sa passion pour l’art ne se résume pas à ces œuvres de commandes produites pour des lieux le reste de son travail, Arthur précis. Il a le souci de transmettre, de faire connaître l’art contemporain en œuvrant à l’ou- Schouler privilégie les tons doux et verture d’un lieu d’exposition réservé à des pratiques contemporaines, au sein du musée les détails soignés. d’art et tradition populaire implanté dans le petit village de Versilhac. Un joli défi que de Il est décédé en 1984. vouloir mettre à la portée de tout un chacun l’art contemporain. Parallèlement, et jusqu’à son départ en 2006, il poursuit, avec une très grande conviction ses recherches artistiques, remises en cause par lui-même jour après jour, adaptées, au fil du temps, à sa maladie. C’est un point de vue artistique singulier qu’il a développé dans de très nombreuses esquisses et créations sans avoir eu le temps de les exposer. Socard Jacques et Soulier Marc Père Ephrem Jacques Socard est né à Paris, le 14 décembre 1903. Son père était peintre-verrier. Il interrompt ses études classiques pour s’orienter vers la peinture monumentale. Il travaille un cer- tain temps dans les décors de théâtre, puis se spé- cialise dans la fresque murale. Vers 1934 il reçoit une importante commande, le relevé des fresques romanes de l’église de Saint- Savin-sur-Gartempe, en Poitou, pour le Palais de Chaillot qui devait être inauguré lors de l’Ex- position de 1937. Ce contact prolongé, physique, avec cette église monastique et sa réflexion per- sonnelle qu’il poursuivait depuis longtemps le dé- Marc Soulier est né à Marseille en 1920. Il entre avec une dispense exceptionnelle aux terminent à entrer au noviciat de l’abbaye d’En beaux-arts d’Aix-en-Provence à l’âge de 8 ans et il est déjà à 12 ans premier prix hors Calcat dans le Tarn, monastère fréquenté par concours de modèle vivant. Jacques Maritain que Jacques Socard connaissait. Elève de Marcel Arnaud et Casimir Raymond entre autres, il s’adonne à la peinture à l’huile, A 34 ans il se met courageusement à l’étude du la- au pastel et à l’aquarelle. Il est grand prix d’aquarelle, médaille d’argent à Cannes et 2e prix tin et aux exigences de la vie d’une grande commu- à New-York. nauté monastique. On lui demande de collaborer à C’est un homme mystique qui choisit de vivre en marge du monde. Il habite l’abbaye l’achèvement des vitraux de l’église abbatiale qui Notre-Dame-des-Neiges où il occupe un travail d’employé de bureau pour les moines. Il est consacrée le 23 septembre 1935. consacre tous ses loisirs à l’art sans vouloir aucunement fréquenter le milieu artistique. Quelques galeristes exposent son travail. C’est ainsi qu’il participe à de nombreuses ex- Il est mobilisé en septembre 1939, fait prisonnier positions nationales et internationales, notamment à Paris, Cannes , Deauville, Vichy, en juin 1940. Il s’évade et, pendant deux mois, Bruxelles, Luxembourg. marche de nuit et se cache de jour. Démobilisé, Il débute son activité de maître verrier lorsqu’il est à la retraite sans cesser la peinture. il reprend sa place au noviciat et ses études théo- Il réalise alors des vitraux, classiques sous plomb, mais aussi des dalles de verre. Il crée logiques. Il est ordonné prêtre le 11 juillet 1945. même une forme de vitrail mosaïque. On retrouve ses vitraux dans une trentaine d’églises du sud-est. La maison de retraite des Frères des Ecoles Chrétiennes est établie dans une belle propriété Après quelque temps comme Père hôtelier puis comme sacristain, il est déchargé pour des années 30 restaurée et agrandie par l’architecte Etienne Grand. pouvoir travailler à la grande fresque qui orne le réfectoire des moines. Dans les années «La chapelle est en forme de pentagone allongé dans lequel s’inscrirait une main, la courbe 1950 est décidée la création de l’atelier de vitraux. Le Père Ephrem y consacre vingt ans de très étudiée du plafond suggère l’idée d’une nef à l’étrave dressée à l’assaut du ciel ». sa vie, travaillant la dalle de verre pour des églises ou des particuliers, dans le Sud-Ouest et Cette réalisation architecturale est complétée par les vitraux de Marc Soulier. « Sur les deux ailleurs. côtés, 70 m² de verre antique traité suivant l’école de Chartres en sous plomb jouent avec Jacques Socard fut le maître de Henri Guérin. Il décéde à En Calcat le 29 avril 1985. la lumière, mariant le dynamisme des ors et des pourpres à la douceur reposante des verts et des bleus pour donner une remarquable atmosphère de recueillement ».

Source : La Cote des arts : mensuel marseillais des arts. - N° 35 (mai 1980). Soulier Marc Atelier Thomas / Théodore - Gérard Hanssen Historique de l’atelier Thomas : Jean-Pierre Thomas (1840-1918), fut élève chez les frères des écoles chrétiennes. Le frère Bénilde l’incite à travailler dans le vitrail et lui trouve un maître d’apprentissage à Clermont-Ferrand 1875 Création de l’atelier à Valence par Jean-Pierre Thomas (35 ans à l’époque) 1903 Création d’un vitrail représentant le paradis terrestre lors de l’exposition universelle de Paris, médaille de bronze.

Georges Thomas (1901-1974) : 1938 à 1950 Réalisation de 70 verrières pour la basilique Saint-Joseph des Fins à Annecy 1943 Réalisation de vitraux de la chapelle du grand séminaire de Valence (26) 1947 Avec Théodore Hanssen, réalisation des vitraux de la chapelle des pères Camiliens à Théoule sur mer Le tandem Thomas - Hanssen réalisera par la suite quantité d’autres travaux intéressants 1953 Vitraux de l’église de Bouzonville. Thomas - Hanssen 1954 Vitraux de la cathédrale Saint-Maurice à Vienne (38) avec François Chapuis

Jean et Michel Thomas (1935-1938-retraités) : 1958 Jean, Michel Thomas et Arlette Laurent Dray composent les vitraux de l’église de la Rédemption à Lyon (69). La réalisation des 600 m² de vitraux s’étalera jusqu’en 1962 1961 130 m² de vitraux sont réalisés pour le palais des nations africaines à Addis Abeba en Ethiopie avec l’artiste Aferwork Teklé 1965 Création de dalles de verre de Notre-Dame des Routes à Toulon (83) 1970 3 grandes rosaces de Notre-Dame de Liesse à Annecy (74) 1972 Création de dalles de verre de Notre-Dame de la plaine fleurie à Meylan (38) 1978 Copies des vitraux de Chartres pour les caves de la Grande Chartreuse à Voiron (38) 1987 à 1991 Réalisation de vitraux du monastère Ste Madeleine du Barroux (84). 1991 à 1995 Vitraux de l’église de Sainte-Nathalène (24) 1992 Vitraux du monastère de La Haye aux Bonshommes à Angers (49) 1996 Vitraux du monastère Saint-Joseph à Angers (49) 1997 Vitraux du cloître du monastère de Triors (26) d’après les maquettes d’Arlette Laurent Dray 1999 100 m² de vitraux en verre thermoformé pour une église de Tanzanie, création Laurent Thomas 2000 Vitraux de la Collégiale Saint-Barnard à Romans (26) (façade Ouest) avec Georg Ettl 2001 Eglise Notre Dame de Calma à Lachaux (26) en collaboration avec Alain Tillier 2002 3 baies pour la chapelle Sainte-Marguerite de l’église Saint-Paul de Lyon (69) avec Dominic Gamba

Jean-Bernard, Laurent, Emmanuel Thomas : 1997 à 2005 Réalisation de stèle en verre sérigraphié «Posture des mendiants» et «Les Veilleuses» pour l’ar- tiste Jean-Marc Cérino 2004 Création de verrières d’accompagnements à Eglise Notre-Dame de l’Assomption à Chessy les Près 1999 à 2004 Création de vitraux pour l’église du Cap d’Ail, l’église de Voisins le Bretonneux, l’église de Berre les Alpes et l’église du Barroux avec l’artiste Clothilde Devillers 2004 Création de vitraux figuratifs dans le thème du XIIIe, XVIIIe et XIXe siècles pour la maison Padre Pio à Francheville (69) 2005 – 2006 : Création de vitraux contemporains pour l’église de Vassieux en Vercors 2005 Création de vitraux de l’église Jean-Paul II à Six Four les plages 2006 Création de vitraux à l’église de l’abbaye Notre-Dame de Bon Secours à Blauvac 2007 Création d’une verrière en collaboration avec Raymonde GODIN à Evreux (27) 2008 Restauration de la Tour Saint-Jacques à Paris, création de vitraux au Couvent des Carmes à Beauvoir en Royans 2009 - 2010 Création de vitraux à l’abbaye de Chambarand (38) 2010 Création de vitraux à l’église de Sainte-Croix de Caderle (34) Atelier Thomas / Watkin / Méliava Théodore - Gérard Hanssen Théodore-Gérard Hanssen fait ses études aux beaux-arts de Tournai puis fréquente différentes académies en France et en Belgique. Durant la première guerre il est blessé et part en convalescence à Chartres où il éprouve un véritable coup de foudre pour les vitraux de la cathédrale. Après la guerre, il enseigne le dessin en région pa- risienne. Il rencontre Louis Barillet récemment associé à Jacques Le Chevallier et rejoint leur atelier en 1922 pour former le trio « Barillet, Le Chevallier, Hanssen ». Il travaillera avec eux jusqu’à l’arrivée des troupes allemandes en 1941. Pendant cette pé- riode, il réalise de nombreuses œuvres dans des édi- fices civils ou religieux. Il travaille également sur des émaux et cartons de tapisseries. Il participe à di- verses manifestations : salon d’automne, exposition d’art sacré, salons divers et expositions internatio- nales : Paris, Cologne, Rotterdam, Barcelone, etc.. Il obtient aux expositions de 1925, 1931, 1937 de Madrid, de Barcelone, de Rome, d’Anvers, d’Ams- terdam… des diplômes d’honneur et médailles d’or. Il est aussi sociétaire et membre du jury de la Socié- té nationale des beaux-arts et participe à différents mouvements de recherche artistique. Il crée de nombreux vitraux en s’associant à diffé- rents ateliers parmi lesquels les Ateliers Thomas de Valence. Il réalise la création (maquettes et cartons grandeur nature) mais se réserve également le choix des verres et la peinture en grisaille. Il participe ainsi à la réalisation des verrières de plus de 200 édifices. Avec l’atelier Thomas il réalise 60 édifices de 1946 à 1957. Il travaille beaucoup à l'étranger : Algé- rie, Etats-Unis, Québec avec l'Atelier Chigot de Li- moges Watkin Gaston

Gaston Watkin est un sculpteur français né à Toulouse en 1916. En 1935 il entre à l’Ecole des beaux-arts de Lille, dans l’atelier d’Aimé Blaise, professeur de sculpture, avec l’intention de préparer le professorat de dessin. En 1937 il rejoint l’Ecole des beaux-arts de Paris dans l’atelier Landowsky-Gaumont. En 1944, première commande monumentale du Mé- morial de l’église de Maillé en Indre et Loire En 1946 il obtient le premier Grand prix de Rome et ira à la Villa Médicis passer quatre années de recherches et d’élabo- ration de travaux plastiques. A son retour en France en 1950 il devient enseignant auxiliaire pour assurer ses revenus tout en continuant ses recherches. Ayant obtenu le concours pour le pro- fessorat il est nommé professeur titulaire à l’Ecole des Métiers d’Art de Paris en 1954. Il continue de répondre à des commandes qui lui permettent de travailler les matériaux les plus divers. Dans les années 50 l’œuvre de Gaston Watkin prend un véritable envol en raison de la régularité des com- mandes, ce qui lui permet de travailler avec une totale liberté d’esprit. Quelques années contrariées par des évènements fami- liaux malheureux, ponctueront son œuvre d’une cer- taine gravité et violence, mais en 1957, la rencontre avec sa nouvelle compagne va épanouir sa vie et ses créations en seront beaucoup moins sévères. De la technique du bronze il passe allégrement à la taille directe de la pierre pour ensuite se confronter au plomb, au cuivre martelé. Plus tard augmentant sans cesse la difficulté il emploiera des tiges de fer soudées ou des matériaux de synthèse. En 1955 il est le lauréat d’un concours pour la réalisa- tion d’une vierge à l’enfant à Saint-Etienne. L’architecte de cette opération est Henri Paradis. Ce dernier doit ef- fectuer la restauration de l’église d’Aurec-sur-Loire et demande à Watkin d’en réaliser les vitraux. Gaston Watkin va créer les maquettes et les cartons et confier la réalisation à un ancien élève de l’atelier vi- trail de l’Ecole, Jacques Juteau. En 1968 Henri Paradis lui demande des vitraux pour le chœur de l’église Saint Pierre des Carmes au Puy. Gaston Watkin intitule cet ensemble « Eblouissement de Dieu » et, après en avoir réalisé les cartons il confie à son élève Guy Méliava le soin de les réaliser. Zack Léon

Léon Zack est né en 1892. Il quitte sa Russie Natale en 1917 pour Istambul. Il s'installe ensuite à Paris. Juif russe, il se converti pendant la guerre à la religion catholique (ainsi que sa femme également peintre). Il est alors aisé de comprendre que dans leur art, l'intention religieuse est fortement exprimée. Peintre figuratif jusqu'en 1947, il cherche ensuite sa voie entre abstraction lyrique et abstraction géométrique. Il est l'auteur du très remarquable et très célèbre vitrail de Notre dame des Pauvres (1955) à Issy les Mouli- neaux. Il est un artiste prolifique, a créé plus de 120 vitraux d'églises dont les vitraux de Sainte Thérèse du Valvert au Puy en Velay (1972) Conception et réalisation Gaëlle Salvat - Service Communication DRAC Auvergne Octobre 2015 Crédits photos : Luc Olivier : Luc photos 2015 Crédits Octobre Auvergne - Service DRAC Gaëlle Salvat et réalisation Communication Conception