GRANDE SALLE – PHILHARMONIE

Mardi 29 juin 2021 – 20h 2e Biennale Pierre Boulez Staatskapelle Anne-Sophie Mutter

Programme Pierre Boulez Initiale

Ludwig van Beethoven Concerto pour violon

Pierre Boulez Mémoriale

Ludwig van Beethoven Symphonie no 5

Staatskapelle Berlin Daniel Barenboim, direction Anne-Sophie Mutter, violon

Coproduction Piano****, Phiharmonie de

Dans le cadre de la 2e Biennale Pierre Boulez, en partenariat avec la Pierre Boulez Saal Berlin

FIN DU CONCERT (SANS ENTRACTE) VERS 22H00. Les œuvres Pierre Boulez (1925-2016)

Initiale pour septuor de cuivres

Composition : 1987, révision en 2010. Commande de Dominique de Menil pour l’inauguration du musée de la Menil Collection à Houston Création : le 30 novembre 1986 au musée de la Menil Collection à Houston. Effectif : 2 cors, 2 trompettes, 2 trombones, tuba. Durée : environ 5 minutes.

Parallèlement à ses œuvres les plus ambitieuses, Pierre Boulez a composé plusieurs pièces brèves pour répondre à des commandes : Pour le Dr Kalmus pour cinq instruments (1969), Initiale pour sept cuivres (1987), pour piano (1995), Une page d’éphéméride pour piano (2005). Le cadre de la création d’Initiale (le musée de la Menil Collection à Houston tout juste inauguré) ne pouvait que séduire le compositeur : était l’architecte de ce musée d’art contemporain, situé près de la Rothko Chapel commandée également par les collectionneurs Dominique et John de Menil.

La division de l’effectif en deux groupes instrumentaux se prête à la spatialisation, bien qu’elle ne soit pas spécifiée dans la partition. La figure mélodique de la première page – un motif d’arpège ascendant, typiquement boulézien – sert de matrice à toute l’œuvre, où se succèdent de brèves sections différenciées par leur tempo, leur rythme, leur phrasé et leur écriture. Les motifs circulent entre les deux groupes (une trompette, un cor et un trombone d’une part ; une trompette, un cor, un trombone et un tuba d’autre part), de façon à créer une sensation de spirale tournoyant autour des auditeurs. Une polarité se dégage : la note fa, répétée avec insistance, telle une « initiale » à partir de laquelle se déploie le discours. Le titre suggère aussi que la partition constituerait une sorte de geste liminaire dont le potentiel resterait à développer, selon le concept de work in progress qui sous-tend toute la création boulézienne.

4 Ludwig van Beethoven (1770-1827)

Concerto pour violon et orchestre en ré majeur op. 61

I. Allegro ma non troppo II. Larghetto III. Rondo. Allegro

Composition : 1806. Dédicace : à Stephan Breuning. Création : le 23 décembre 1806 à Vienne, avec le soliste Franz Clément. Effectif : violon – flûte, 2 hautbois, 2 clarinettes, 2 bassons – 2 cors, 2 trompettes – timbales – cordes. Publication : Comptoir des Arts et de l’Industrie, 1809. Durée : environ 50 minutes.

e En ce début de xix siècle qui chérit les virtuoses, le Concerto pour violon de Beethoven refuse le déploiement d’une technique spectaculaire. Voilà qui explique sans doute les réserves de la critique, lors de la création en 1806. L’œuvre attendra plusieurs décen- nies pour réellement s’imposer, défendue notamment par Joseph Joachim. En effet, le genre concertant devient ici l’objet d’une nouvelle dialectique : le soliste orne les lignes mélodiques de l’orchestre et intensifie leur expression plus qu’il ne s’oppose à la masse instrumentale. Le violon évolue souvent dans l’aigu, mettant ainsi en valeur le jeu de Franz Clément (1780-1842), premier violon et chef de l’orchestre du Theater an der Wien. Les témoignages de l’époque rapportent que le créateur de la partition excellait dans ce registre. Beethoven, qui tenait Clément en haute estime, lui a laissé l’initiative des cadences.

En outre, les dimensions de l’œuvre ont probablement dérouté les premiers auditeurs. Beethoven compose là le plus long de ses concertos, la durée du premier mouvement dépassant de surcroît celle des deux autres mouvements réunis. Le Concerto pour violon se caractérise également par ses couleurs en demi-teinte. Si l’Allegro ma non troppo initial contient quelques épisodes majestueux ou énergiques, il est toutefois dépourvu de l’agressivité qui émaille tant de partitions beethovéniennes. Il laisse s’épancher le chant, le soliste déroulant de délicates arabesques aux volutes toujours renouvelées. 5 Alors que dans ce premier mouvement, la claire tonalité de ré majeur (adoptée ensuite par Brahms et Tchaïkovski dans leurs concertos pour violon) était parfois ombrée de quelques couleurs mineures, le Larghetto ne quitte guère le ton de sol majeur. Forme à variations combinant deux thèmes principaux, il captive par son climat contemplatif. L’ réduite, où domine le timbre pastoral des bois, ajoute à l’impression d’intimité et d’intériorité.

Le finale, qui associe les principes du rondo et de la forme sonate, réserve une place plus importante à la virtuosité du soliste. Son , à l’esprit populaire, contraste avec les mélodies soutenues ou rêveuses des mouvements précédents. En concluant son concerto avec cette fraîcheur enjouée, Beethoven n’est pas sans annoncer le finale de sa Symphonie no 6 « Pastorale », composée deux ans après.

Hélène Cao Pierre Boulez

Mémoriale pour flûte solo et huit instruments

Composition : 1985. Création : le 29 novembre 1985 au Théâtre des Amandiers (Nanterre), par Sophie Cherrier et l’ intercontemporain sous la direction du compositeur. Effectif : flûte solo – 2 cors – 3 violons, 2 alos, violoncelle. Durée : environ 7 minutes.

Avant tout, la pièce est un hommage et un témoignage d’amitié envers , flûtiste de l’Ensemble Intercontemporain disparu en septembre 1985. Il travaillait alors en étroite relation avec le compositeur et d’autres chercheurs de l’Ircam (Andrew Gerzso, Barry Vercoe, Xavier Chabot), à la reformulation de l’ancienne version de … explosante-fixe …, pour flûte et ensemble instrumentai (1970).

6 Le nouveau projet pour lequel l’interprète se passionnait, consistait à trouver une « jonction » entre l’instrument et l’ordinateur musical le plus perfectionné de cette époque, la « machine 4X ». Mémoriale est constitué de l’original pour flûte de cette œuvre, que soutient un petit ensemble composé de trois violons, deux altos, un violoncelle et deux cors. Cette élégie à celui qui constituait, selon Pierre Boulez, le « modèle de ce que devrait être, idéalement, tout musicien du futur », dure environ 7 minutes.

Dominique Jameux Ludwig van Beethoven

Symphonie no 5 en ut mineur op. 67

I. Allegro con brio II. Andante con moto III. Allegro IV. Allegro

Composition : 1808. Création : Vienne, 1808. Effectif : 2 flûtes, piccolo, 2 hautbois, 2 clarinettes, 2 bassons, contrebasson – 2 cors, 2 trompettes, 3 trombones – timbales –cordes. Durée : environ 34 minutes.

Cette partition emblématique de l’histoire de la musique, mille fois commentée et sollicitée dans tous les contextes, demeure encore de nos jours une prodigieuse expérience de concert. Entreprise en 1805, mais souvent interrompue pour faire place à d’autres projets (dont celui de la Symphonie no 6 « Pastorale »), elle remporte dès sa création un succès qui ne devait jamais se démentir.

E. T. A. Hoffmann y vit la quintessence de l’art romantique, et l’on rapporte que Goethe, qui ne la découvrit pourtant, en 1830, que lorsque Mendelssohn lui en joua une transcription

7 au piano, aurait déclaré : « C’est très grand, c’est absolument fou ! On aurait peur que la maison s’écroule ! »

Le premier mouvement, Allegro con brio, demeure associé à sa cellule mélodico-rythmique de quatre notes, dite des « coups du destin », dont Beethoven exploite l’énergie d’une manière absolument inédite, révolutionnant l’écriture symphonique comme la pensée de la forme musicale. Cet élément somme toute très simple devient en effet une figure origi- nelle, dont l’ubiquité structurante permet au discours de se déployer en violents contrastes. Tendu, haletant, animé d’une puissance irrépressible, ce premier mouvement renferme toutefois, au début de la réexposition, un superbe thème de hautbois à l’esprit cadentiel, dont la solennité tragique aurait été inspirée à Beethoven par une inscription évoquant l’irrémédiable solitude de l’homme, au fronton d’un temple égyptien.

Le deuxième mouvement, Andante con moto, adopte le principe du thème accompagné de variations. La mélodie, simple et sereine, apparaît aux altos et aux violoncelles avant d’être reprise par les bois, puis les cuivres, en une exaltation conquérante.

Vient ensuite un Allegro où Beethoven semble essayer de réitérer le miracle du premier mouvement, en proposant un thème que Schumann qualifia d’« interrogateur », comme si l’Homme, prenant l’initiative, interpellait cette fois le Destin. Mais c’est bien un combat qui s’engage : les cors martèlent l’appel de la destinée, qui finit toutefois par se disloquer, comme si du tourbillon des passions humaines émergeait une affirmation de liberté. Après un étrange moment de suspens, l’énergie se libère en un fabuleux crescendo, conduisant sans transition au finale. Celui-ci, Allegro, s’assimile à une marche de victoire, pour laquelle l’orchestre symphonique, pour la première fois de l’histoire, intégra des trombones. Cette pièce allégorise, comme dans le finale de Fidelio, la victoire de l’humanité sur toute forme d’aliénation. On assiste ici à une profusion d’idées musicales, qui cependant convergent toutes en une disposition triomphale sur laquelle se clôt la symphonie.

Frédéric Sounac

8 Pierre BoulezLes compositeurs

Né en 1925 à Montbrison (Loire), Pierre Boulez compositeur en résidence au Festival de Lucerne suit les cours d’harmonie d’ au avant d’être directeur artistique de l’Académie . Il est nommé directeur de du Festival de Lucerne. En 2003-2004, il dirige la musique de scène à la Compagnie Renaud- Renard de Stravinski, Les Tréteaux de maître Barrault en 1946. Soucieux de la diffusion de Pierre de Falla et le lunaire de Schönberg la musique contemporaine et de l’évolution des dans une mise en scène de Klaus Michael Grüber rapports du public et de la création, Pierre Boulez au Festival d’Art lyrique d’Aix-en-Provence et aux fonde, en 1954, les concerts du Domaine musi- Festwochen de Vienne. Presque trente ans après cal (qu’il dirige jusqu’en 1967), puis, en 1976, ses débuts à Bayreuth, il y revient, en 2004 et l’Institut de recherche et coordination acoustique/ 2005, pour diriger , mis en scène par musique (Ircam) et l’Ensemble intercontemporain. . L’année de ses 80 ans Parallèlement, il entame une carrière internatio- est marquée par de nombreux hommages et nale de chef d’orchestre et est nommé en 1971 célébrations qui accompagnent ses tournées de chef permanent du BBC Symphony concerts. Il se retire ensuite quelques mois pour se et directeur musical du consacrer à la composition. Pierre Boulez reprend Orchestra. Professeur au Collège de ses nombreuses activités à l’été 2006 ; il dirige de 1976 à 1995, Pierre Boulez est l’auteur l’œuvre symphonique de Mahler en alternance de nombreux écrits sur la musique. Il quitte la avec Daniel Barenboim à Berlin à Pâques 2007 direction de l’Ircam en 1992 et se consacre à (intégrale qui sera reprise au en la direction d’orchestre et à la composition. Il mai 2009), ainsi qu’une nouvelle production dirige les meilleurs orchestres du monde et est de De la maison des morts de Janáček, mise en régulièrement invité dans tous les grands festivals. scène par Patrice Chéreau à Vienne, Amsterdam L’année de son 70e anniversaire est marquée par et Aix-en-Provence. Fin 2008, il a été le « Grand une tournée mondiale avec le London Symphony invité » du musée du . Tout à la fois compo- Orchestra et la production de Moïse et Aaron siteur, auteur, fondateur et chef d’orchestre, Pierre de Schönberg à l’Opéra d’Amsterdam dans une Boulez se voit décerner des distinctions telles que mise en scène de . Invité au Festival le Prix de la Fondation Siemens, le Prix Leonie- d’Art lyrique d’Aix-en-Provence en juillet 1998, Sonning, le du Japon, le Prix il dirige une nouvelle production du Château Polar Music, le pour sa com- de Barbe-Bleue de Bartók en avec position sur Incises, le Grammy Award de la meil- la chorégraphe Pina Bausch. En 2002, il est leure composition contemporaine pour Répons, 9 et il est à la tête d’une importante discographie nombreux concerts dans le monde entier. Célébré qu’il développe en exclusivité chez Deutsche entre autres à Chicago, New York, Cleveland, Grammophon depuis 1992. Son catalogue com- Paris, Vienne et Berlin, Pierre Boulez y dirige les prend une trentaine d’œuvres allant de la pièce orchestres les plus prestigieux. En juin 2011, il soliste (sonates pour piano, Dialogue de l’ombre enregistre les deux Concertos pour piano de Liszt double, Anthèmes pour violon ou Anthèmes II avec la et Daniel Barenboim. pour violon et dispositif électronique) aux œuvres Après Das klagende Lied à Salzbourg, il dirige pour grand orchestre et chœur (Le Visage nup- à nouveau l’Académie du Festival de Lucerne tial, ) ou pour ensemble et puis entreprend une tournée européenne avec électronique (Répons, … explosante-fixe …). Ses les musiciens de l’Académie de Lucerne et de dernières compositions sont sur Incises, créée en l’Ensemble intercontemporain avec son œuvre 1998 au Festival d’Édimbourg, Notations VII, majeure . Pierre Boulez s’éteint dans créée en 1999 par Daniel Barenboim à Chicago, la soirée du 5 janvier 2016 à son domicile et Dérive 2, créée à Aix-en-Provence durant l’été de Baden-Baden. 2006. L’année de ses 85 ans est marquée par de Ludwig van Beethoven

Les dons musicaux du petit Ludwig inspirent rapi- temps des leçons avec Haydn qui reconnaît immé- dement à son père, ténor à la cour du prince-élec- diatement son talent (et son caractère difficile), teur de Cologne, le désir d’en faire un nouveau mais aussi avec Albrechtsberger ou Salieri et s’il- Mozart ; il planifie ainsi dès 1778 diverses tour- lustre essentiellement en tant que virtuose, éclip- nées qui ne lui apportent cependant pas le succès sant la plupart des autres pianistes. Il rencontre à escompté. Au début des années 1780, l’enfant cette occasion la plupart de ceux qui deviendront devient l’élève de l’organiste et compositeur ses protecteurs, tels le prince Karl Lichnowski, le Christian Gottlob Neefe qui lui fait notamment comte Razoumovski ou le prince Franz Joseph découvrir Bach. Titulaire du poste d’organiste Lobkowitz. La fin du siècle voit Beethoven cou- adjoint à la cour du nouveau prince-électeur, cher sur le papier ses premières compositions Beethoven rencontre le comte Ferdinand von d’envergure : ce sont ainsi les Six Quatuors à Waldstein qui l’introduit auprès de Haydn en cordes op. 18 par lesquels il prend le genre en 1792. Le jeune homme quitte alors définitivement main, et les premières sonates pour piano, dont les rives du Rhin pour s’établir à Vienne ; il suit un la Pathétique no 8, mais aussi le Concerto pour 10 piano no 1, parfaite vitrine pour le virtuose, et financières et aux déceptions amoureuses. Peu la Première Symphonie, créés tous deux en avril après l’écriture, en juillet 1812, de la fameuse 1800 à Vienne. Alors que Beethoven est promis Lettre à l’immortelle bien-aimée dont l’identité à un brillant avenir, il souffre des premières n’est pas connue avec certitude, Beethoven tra- attaques de la surdité. La crise psychologique verse une période d’infertilité créatrice. Malgré le qui en résulte culmine en 1802, lorsqu’il écrit succès de certaines de ses œuvres, malgré l’hom- le Testament de Heiligenstadt, lettre à ses frères mage qui lui est rendu à l’occasion du Congrès jamais envoyée et retrouvée après sa mort, où de Vienne (1814), le compositeur se heurte de il exprime sa douleur et affirme sa foi profonde plus en plus souvent à l’incompréhension du en l’art. La période est extrêmement féconde public. Sa surdité dorénavant totale et les procès sur le plan compositionnel, des œuvres comme à répétition qui l’opposent à sa belle-sœur pour la Sonate pour violon et piano « À Kreutzer » la tutelle de son neveu Karl achèvent de l’épuiser. faisant suite à une importante moisson de pièces La composition de la Sonate « Hammerklavier », pour piano (Sonates nos 12 à 17 : Quasi una en 1817, marque le retour de l’inspiration. La fantasia, Pastorale, La Tempête…). Le Concerto décennie qu’il reste à vivre au compositeur est pour piano no 3 en ut mineur inaugure la période jalonnée de chefs-d’œuvre visionnaires que ses « héroïque » de Beethoven dont la Troisième contemporains ne comprendront en général pas. Symphonie, créée en avril 1805, apporte une Les grandes œuvres du début des années 1820 illustration éclatante. L’opéra attire également (la Missa solemnis qui demanda à Beethoven son attention : Fidelio, commencé en 1803, est un travail acharné, et la Neuvième Symphonie e représenté sans succès en 1805 ; il sera remanié qui allait marquer de son empreinte tout le xix à plusieurs reprises pour finalement connaître une siècle et les suivants) cèdent ensuite la place création heureuse en 1814. La fin des années aux derniers quatuors et à la Grande 1810 abonde en œuvres de premier plan, qu’il pour le même effectif, ultimes productions d’un s’agisse des Quatuors « Razoumovski » op. 59 ou esprit génial. Après plusieurs mois de maladie, des Cinquième et Sixième Symphonies, élaborées le compositeur s’éteint à Vienne en mars 1827 ; conjointement et créées lors d’un concert fleuve parmi l’important cortège qui l’accompagne à en décembre 1808. Cette période s’achève sa dernière demeure, un de ses admirateurs de sur une note plus sombre due aux difficultés longue date, Franz Schubert.

11 LesAnne-Sophie interprètes Mutter

Lauréate de quatre Grammy awards, Anne- laquelle Gran Cadenza pour deux violons, com- Sophie Mutter s’engage autant pour l’interpré- mandée par Anne-Sophie Mutter à , tation des compositeurs traditionnels que pour sera créée. Elle interprétera le l’avenir de la musique : à ce jour, elle a créé 28 de Brahms avec Pablo Ferrández et le Czech œuvres – elle est dédicataire d’œuvres de Unsuk Philharmonic, dirigés par Manfred Honeck. Chin, , , Sofia Anne-Sophie Mutter sera également en tournée Goubaïdoulina, Witold Lutosławski, Norbert avec le Royal Philharmonic Orchestra sous la Moret, , Sir , direction de Vasily Petrenko pour le Concerto , Jörg Widmann et John Williams. pour violon d’André Previn, qui lui est égale- Elle se consacre au soutien de l’élite musicale de ment dédié. Aux États-Unis, Anne-Sophie Mutter demain et à de nombreux projets caritatifs. En interprète le Concerto pour violon de Beethoven. outre, en 2021, le conseil d’administration de Des programmes de musique de chambre sont l’association allemande de lutte contre le cancer également prévus, avec des sonates pour violon Deutsche Krebshilf – organisation à but non et des trios pour piano de Mozart avec Lambert lucratif – l’a élue nouvelle présidente. À l’automne Orkis et Maximilian Hornung ; d’autres récitals 1997, elle a fondé l’Association des amis de la avec son partenaire pianiste de longue date Fondation Anne-Sophie Mutter e.V., à laquelle porteront sur des œuvres de Beethoven, Franck s’est jointe la Fondation Anne-Sophie Mutter et Mozart. Au cours d’une tournée de musique en 2008. Ces deux institutions de bienfaisance de chambre avec des membres actuels et anciens apportent un soutien aux boursiers, soutien qui de sa fondation, divers ensembles interpréteront est adapté à leurs besoins individuels. Depuis le Quatuor à cordes en sol majeur op. 18 no 2 2011, Anne-Sophie Mutter partage régulière- de Beethoven, le Quatuor à cordes en mi bémol ment la vedette sur scène avec son ensemble de majeur op. 20 no 1 de Haydn ainsi que Studie boursiers, les Mutter’s Virtuosi. En raison de la über Beethoven de Jörg Widmann, qu’elle a créé pandémie de COVID-19, la tenue de nombre à Tokyo le 22 février 2020. Le 16 octobre 2019, de concerts dépend des décisions sanitaires. Anne-Sophie Mutter a reçu le Praemium Imperiale On espère qu’Anne-Sophie Mutter pourra créer, dans la catégorie musique ; en juin de la même en juillet 2021 à Tanglewood, le Concerto pour année, elle avait reçu le . En violon que John Williams lui a dédié. Pour la sai- mars 2018, la Pologne lui a décerné le Gloria son 2021-2022, une vaste tournée européenne Artis pour ses réalisations culturelles, faisant d’elle avec les Mutter’s Virtuosi est prévue, au cours de la première artiste allemande à recevoir un tel 12 honneur. En février 2018, elle a été nommée américaine des arts et des sciences, après avoir membre honoraire de l’Accademia nazionale di remporté la médaille de la Lutosławski Society Santa Cecilia. En novembre 2017, la Roumanie (Varsovie) en janvier. En 2012, l’Atlantic Council a lui décerné l’Ordre du mérite culturel au grade lui a décerné le Distinguished Artistic Leadership de Grand Officier, pendant que la France lui award. En 2011, elle a reçu le prix Brahms, le remettait les insignes de commandeur des Arts prix Erich Fromm et le prix Gustav Adolf pour son et lettres. En décembre 2016, le ministère espa- activisme social. En 2010, l’Université technique gnol de l’Éducation, de la culture et des sports et scientifique de Norvège à Trondheim lui a lui a décerné la Médaille d’or du mérite des décerné un doctorat honorifique. En 2009, elle Beaux-Arts. En janvier 2015, elle a été nommée a remporté le prix européen St. Ulrich ainsi que le membre honoraire du Keble College de l’univer- prix Cristóbal Gabarrón. En 2008, elle a reçu le sité d’Oxford. En octobre 2013, elle est devenue prix international de musique Ernst von Siemens membre honoraire étranger de l’Académie ainsi que le prix Leipzig Mendelssohn. Daniel Barenboim

Après une année 2020 et un début 2021 impac- de lied, il a collaboré avec les chanteurs les tés par le COVID-19, Daniel Barenboim sera, plus renommés, le premier étant Dietrich Fischer- cet été, de retour pour une tournée de concerts Dieskau. Depuis ses débuts au pupitre en 1967 et de récitals en Asie et en Europe, avec un avec le de Londres, programme d’œuvres de Beethoven, Debussy, Daniel Barenboim collabore avec tous les grands Boulez ou encore Brahms. Il sera sur la scène du orchestres. De 1975 à 1989, il est chef titulaire Musikverein pour diriger le concert du Nouvel An de l’Orchestre de Paris, de 1991 à 2006 direc- 2022 des Wiener Philharmoniker. C’est à Buenos teur musical du Chicago Symphony Orchestra Aires, sa ville natale, que Daniel Barenboim a dont il devient chef honoraire à la fin de son donné son premier concert public, à l’âge de mandat. Entre 2007 et 2014, il occupe de 7 ans. À 11 ans, il participe aux cours de direc- hautes fonctions à la Scala de Milan, dont celles tion d’ à Salzbourg et poursuit de directeur musical à partir de 2011. En 1981, sa formation par l’étude de l’harmonie et de il débute au Festival de Bayreuth où il est invité la composition avec Nadia Boulanger à Paris chaque été pendant presque vingt ans. Il devient jusqu’en 1956. Il a fait ses débuts de pianiste, directeur musical général de la Staatsoper Unter à Vienne, à 10 ans. En tant qu’accompagnateur den Linden de Berlin en 1992, et en 2000 la 13 Staatskapelle Berlin le nomme chef titulaire à vie. sur la création en 2015 de la Barenboim-Said À l’opéra comme en concert, Daniel Barenboim Akademie à Berlin. Daniel Barenboim a aussi et la Staatskapelle défendent les grands ouvrages fondé le Boulez Ensemble. Daniel Barenboim et cycles des périodes classique, romantique et s’est vu remettre la Grand-Croix du Mérite de e du xx siècle. Par ailleurs, ils interprètent régu- la République fédérale d’Allemagne. Il est che- lièrement la musique de compositeurs contem- valier commandeur de l’Empire britannique, porains, tels , Wolfgang Rihm, Jörg commandeur de la Légion d’honneur en France, Widmann et Pierre Boulez. Une large discogra- messager pour la paix des Nations unies et phie témoigne de ce remarquable partenariat docteur honoris causa de l’université d’Oxford. artistique. En 2016, Daniel Barenboim crée un Il est l’auteur d’une autobiographie, Une vie en trio avec le violoniste Michael Barenboim et le musique (1991) ainsi que des ouvrages Parallèles violoncelliste Kian Soltani. La même année, le trio et paradoxes (avec Edward Said, 2002), La fait ses débuts au Teatro Colón de Buenos Aires Musique éveille le temps (2008), Dialogue sur et, lors de la saison 2017-2018, donne l’inté- la musique et le théâtre : Tristan et Isolde (avec grale des trios avec piano de Beethoven associée Patrice Chéreau, 2008) et La Musique est un tout : à des pièces contemporaines à la Pierre Boulez éthique et esthétique (2012). En 2020, pour la Saal de Berlin. En 1999, Daniel Barenboim et célébration du 250e anniversaire de la naissance le professeur de littérature palestinien Edward de Beethoven, Daniel Barenboim a sorti deux W. Said fondent le West-Eastern Divan Orchestra nouveaux albums. Avec Michael Barenboim et qui rassemble de jeunes musiciens venus Kian Soltani, il a produit un nouvel enregistre- d’Israël, de Palestine, d’autres pays du Moyen- ment des trios avec piano de Beethoven chez Orient et d’Afrique du Nord. Le projet débouche . Staatskapelle Berlin

Forte de près de 450 ans de tradition musi- Unter den Linden, avec laquelle elle est res- cale, la Staatskapelle Berlin est l’un des plus tée très liée. Depuis 1842, nombre d’éminents anciens orchestres au monde. Fondée à l’ori- musiciens ont dirigé la Staatskapelle pour ses gine comme un orchestre de cour par le prince saisons de concerts et d’opéra, parmi lesquels électeur Joachim II de Brandebourg vers 1570, , Bartholdy, elle a élargi ses activités avec la fondation, par , Otto Nicolaï, Felix von Frédéric II de Prusse en 1742, de la Staatsoper Weingartner, , , 14 Wilhelm Furtwängler, , Franz neuf symphonies de Bruckner à Vienne (2012) et Konwitschny et . Depuis 1992, L’Anneau du Nibelung en version de concert aux Daniel Barenboim (né en 1942 à Buenos Aires en BBC Proms de Londres (2013). Le cycle Bruckner Argentine) occupe le poste de directeur musical a été redonné au Suntory Hall de Tokyo, au général de la Staatskapelle, nommé chef à vie Carnegie Hall et à la . Un par l’orchestre en 2000. De nombreuses invita- nombre toujours croissant d’enregistrements sym- tions ont conduit l’orchestre dans les plus grandes phoniques et d’opéras témoigne de l’excellence salles en Europe, en Israël, en Extrême-Orient, en du travail de la Staatskapelle. Parmi les sorties Amérique du Nord et du Sud, réaffirmant toujours récentes : enregistrement des neuf symphonies de sa position de premier plan au niveau interna- Bruckner, des concertos pour piano de Chopin, tional. Parmi les moments les plus marquants : Liszt et Brahms, ainsi que de nombreuses œuvres l’intégrale des symphonies et des concertos pour symphoniques de Strauss et Elgar. On compte piano de Beethoven à Vienne, Paris, Londres, également plusieurs enregistrements de produc- New York et Tokyo ; les symphonies de Schumann tions d’opéra : Tännhauser et Parsifal de Wagner, et de Brahms ; les œuvres scéniques de Wagner, Le Trouvère de Verdi, de Bergn, La Fiancée dont le cycle complet de L’Anneau du Nibelung du tsar de Rimski-Korsakov et les Scènes de Faust au Japon en 2002. En 2007, la Staatskapelle a de Schumann. La Staatskapelle Berlin a réalisé donné les symphonies et les lieder avec orchestre une compilation de ses meilleurs enregistrements, de Mahler, sous la baguette de Daniel Barenboim sous la direction des chefs les plus éminents, sorti et Pierre Boulez, à la Berliner Philharmonie. Ce un ouvrage et organisé une exposition retraçant cycle a également été programmé au Musikverein sa longue et riche histoire à l’occasion de ses de Vienne et au Carnegie Hall de New York. 450 ans. L’ensemble a aussi interprété avec succès les

Generalmusikdirektor Directeur de l’orchestre Directrice de tournée Daniel Barenboim Annekatrin Fojuth Alexandra Uhlig

Assistant personnel Manager de l’orchestre Antje Werkmeister Elisabeth Roeder von Diersburg

15 Violons I Barbara Glücksmann Aleisha Verner Lothar Strauß Wolfram Brandl Laura Volkwein Minji Kang Jiyoon Lee Ulrike Bassenge Yuki Manuela Janke Yunna Weber Contrebasses Petra Schwieger Laura Perez Soria Otto Tolonen Tobias Sturm Nora Hapca Christoph Anacker Susanne Schergaut Mathias Winkler Juliane Winkler Altos Joachim Klier Ulrike Eschenburg Felix Schwartz Axel Scherka Susanne Dabels Yulia Deyneka Robert Seltrecht Michael Engel Volker Sprenger Alf Moser Henny-Maria Rathmann Holger Espig Harald Winkler Titus Gottwald Katrin Schneider Martin Ulrich André Witzmann Clemens Richter Kaspar Loyal Eva Römisch Friedemann Mittenentzwei David Delgado Boris Bardenhagen Harpes Andreas Jentzsch Wolfgang Hinzpeter Alexandra Clemenz Serge Verheylewegen, Helene Wilke Stephen Fitzpatrick Rüdiger Thal Stanislava Stoykova Martha Cohen Joost Keizer Flûtes Darya Varlamova Sophia Reuter Thomas Beyer Claudia Stein Violons II Violoncelles Claudia Reuter Knut Zimmermann Andreas Greger Christiane Hupka Krzysztof Specjal Sennu Laine Christiane Weise Lifan Zhu Claudius Popp Simone Bodoky-van der Velde Mathis Fischer Nikolaus Popa Johannes Naumann Alexander Kovalev Hautbois Sascha Riedel Isa von Wedemeyer Gregor Witt André Freudenberger Claire Sojung Henkel Fabian Schäfer Beate Schubert Ute Fiebig Cristina Gómez Godoy Franziska Dykta Tonio Henkel Charlotte Müseler Sarah Michler Dorothee Gurski Tatjana Winkler Milan Ritsch Johanna Helm Florian Hanspach-Torkildsen 16 Clarinettes Markus Bruggaier Tubas Matthias Glander Thomas Jordans Thomas Keller Tibor Reman Sebastian Posch Sebastian Marhold Tillmann Straube Frank Mende Unolf Wäntig Frank Demmler Timbales/Percussions Hartmut Schuldt Torsten Schönfeld Sylvia Schmückle-Wagner Trompettes Stephan Möller Christian Batzdorf Dominic Oelze Bassons Mathias Müller Matthias Marckardt Holger Straube Peter Schubert Martin Barth Mathias Baier Rainer Auerbach Andreas Haase Ingo Reuter Felix Wilde Matthias Petsch Sabine Müller Noémi Makkos Frank Heintze Responsable de la scène Robert Dräger Trombones Uwe Timtner Joachim Elser Cors Filipe Alves Équipe de scène Ignacio García Ralf Zank Dietmar Höft Hanno Westphal Jürgen Oswald Nicolas van Heems Zoltán Mácsai (invité) Henrik Tißen Martin Szymansky Axel Grüner Mike Knorpp : Impro E.S. n°1-1083294, E.S. n°1-1041550, n°2-1041546, n°3-1041547 – Imprimeur n°3-1041547 n°2-1041546, n°1-1041550, E.S. n°1-1083294, E.S.

17 Avant le 28 septembre 2021

Graphisme : Marion Bonnecaze - Photo : Ava Du Parc Sebastião SALGADO

AMAZCréation musicale deÔ Jean-MichelNIA Jarre

Jusqu’au 31 octobre 2021 Photo : Sebastião Salgado • Conception graphique : Marina Ilic • Imprimeur : Melun impression • Licences E.S. n°1-1083294, E.S. n°1-1041550, n°2-1041546, n°3-1041547. n°1-1041550, n°2-1041546, n°3-1041547. Photo : Sebastião Salgadon°1-1083294, E.S. • Conception graphique • Licences E.S. : Marina Ilic • Imprimeur Melun impression Commissariat et scénographie : Lélia Wanick Salgado

MUSÉE DE LA MUSIQUE

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