COOPÉRATION TRANSFRONTALIÈRE -MAURITANIE Programme d’Aménagement Concerté du Bassin du Karakoro (dans le cadre du Programme d’Initiatives Transfrontalières de la CEDEAO)

Inventaire des infrastructures du Bassin du Karakoro

Etude thématique réalisée par la cellule du GRDR – Sélibaby (Mauritanie)

www.afriquefrontieres.org

WABI/DT/39/07

NAISSANCE D’UNE INITIATIVE COMMUNIQUER LOCALEMENT ET RÉGIONALEMENT Sous l’impulsion d’un atelier sur la coopération frontalière organisé à Ouagadougou en juillet Une des fonctions de WABI est de favoriser le regroupement et le partage 2003, est lancée l’initiative « Frontières et d’informations sur les problématiques de la coopération frontalière. Les Intégrations en Afrique de l'Ouest », appelée publications imprimées et le site « Frontières et Intégrations en Afrique de WABI selon son acronyme anglais (West l'Ouest » sont le support de cette communication : African Borders and Integration). Elle est portée par une structure étatique (la Direction - Les documents de travail : études de terrain, comptes rendus de Nationale des Frontières du Mali, DNF), une réunions, organes de débats. ONG (ENDA-Diapol) et une organisation internationale (le Club du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest, CSAO-OCDE) qui en assure le - Les fiches illustrées : présentation d’initiatives locales, nationales ou financement. régionales; argumentaires sur la dimension régionale de différentes problématiques (coton, transport, conflits...). WABI repose sur la convergence de ces trois Ces deux supports sont désormais disponibles sur cd-rom. institutions et sur le partage d’informations avec un réseau de partenaires autour d’une préoccupation commune : la promotion de la - Le site internet http://www.afriquefrontieres.org : centre de ressources coopération transfrontalière comme moteur de documentaires sur la coopération frontalière et l’intégration régionale, l’intégration régionale, du développement et de espace d’échanges des expériences de terrain, de mise en réseau des la paix. agendas, de publications, d’information (presse).

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Enda Prospectives Dialogues Politiques Club du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest/OCDE BP 7329 Dakar - Sénégal 2, rue André Pascal 75775 Paris Cedex 16 - France Tél : + (221) 823 53 47 – Fax : + (221) 823 67 13 Tél : +33 (0) 1 45 24 89 68 - Fax : +33 (0) 1 45 24 90 31 Site : www.enda.sn/diapol Site : www.oecd.org/sah / www.atlas-ouestafrique.org Contact : Mohamadou Abdoul Contact : Marie Trémolières E-mail : [email protected] E-mail : [email protected]

COOPÉRATION TRANSFRONTALIÈRE MALI-MAURITANIE Programme d’Aménagement Concerté du Bassin du Karakoro (dans le cadre du Programme d’Initiatives Transfrontalières de la CEDEAO)

Groupe de Recherche et de Réalisations pour le Développement Rural

Siège social Coordination Afrique 66/72, rue Marceau Ilot K, rue 44071 ZRA 93 109 Montreuil - France BP 2013 Tél.: (331) 48 57 75 80 Nouakchott – R.I. Mauritanie Fax : (331) 48 57 59 75 Tél / fax : (+) 222 525 64 92 E-mail : [email protected] E-mail : [email protected]

« Etude de faisabilité d'un programme transfrontalier Karakoro » Projet financé par la Délégation de la Commission Européenne en Mauritanie (n°9 ACP / MAU / 8)

Etude thématique : Inventaire des infrastructures du Bassin du Karakoro réalisée par la cellule du GRDR- Sélibaby (Mauritanie).

FÉVRIER 2007

COLLECTION INITIÉE PAR ENDA/DIAPOL, LE SECRÉTARIAT DU CLUB DU SAHEL ET DE L'AFRIQUE DE L'OUEST/OCDE.

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TABLE DES MATIÈRES

SIGLES...... 4

RÉSUMÉ / SUMMARY...... 5

PRÉAMBULE ...... 7

INTRODUCTION ...... 7

I. LE SECTEUR ÉDUCATIF...... 8 1.1 INFRASTRUCTURES ...... 8 1.2 TABLEAU RÉCAPITULATIF DES INFRASTRUCTURES SCOLAIRES ...... 10

II. LE SECTEUR DE LA SANTÉ ...... 11 2.1 INFRASTRUCTURES ET BESOINS...... 12 2.2 TABLEAU RÉCAPITULATIF DES INFRASTRUCTURES SANITAIRES ...... 15

III. LE SECTEUR HYDRAULIQUE (EAU POTABLE) ...... 16 3.1 INFRASTRUCTURES ET BESOINS...... 16 3.2 TABLEAU RÉCAPITULATIF DU SECTEUR DE L’EAU POTABLE...... 18

IV. LES INFRASTRUCTURES ÉCONOMIQUES : ÉQUIPEMENTS MARCHANDS ...... 19 4.1 INFRASTRUCTURES ET BESOINS...... 19 4.2 TABLEAU RÉCAPITULATIF DES ÉQUIPEMENTS MARCHANDS ...... 19

V. LE SECTEUR HYDRO-AGRICOLE...... 20 5.1 BARRAGES ...... 20 5.2 DIGUETTES ET SEUILS...... 20 5.3 RÉHABILITATION DES BARRAGES ...... 20

VI. LE SECTEUR DE L’ÉLEVAGE...... 21 6.1 INFRASTRUCTURES ET BESOINS...... 21 6.2 TABLEAU RÉCAPITULATIF DES INFRASTRUCTURES HYDRO-AGRICOLES ET DE L’ÉLEVAGE ...... 22

VII. LES INFRASTRUCTURES DE SURVEILLANCE DES FRONTIÈRES...... 23

VIII. LES SECTEURS DE L’ÉDUCATION ET DE LA SANTÉ : INFRASTRUCTURES À PARTAGER ? .....23

CONCLUSION...... 24

ANNEXES ...... 25

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SIGLES

AEP Adduction en Eau Potable ANICT Agence Nationale d’Investissement des Collectivités Territoriales ASACO Association de Santé Communautaire CSCOM Centre de santé communautaire OMS Organisation Mondiale de la Santé

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RÉSUMÉ / SUMMARY

Le Karakoro est un oued prenant sa source dans Karakoro is a wadi taking its source from the les contreforts sud de l’Assaba, long de près de Assaba foothills along approximately 150 km 150 km qui constitue une frontière naturelle which constitutes a natural border between entre la Mauritanie et le Mali. Le bassin offre la Mauritania and Mali. The Basin provides the possibilité de pratiquer une agriculture sur des potential to carry out agricultural activities on grandes surfaces. Il constitue également une large parcels of land. It attracts Mauritanian zone de rabattement des éleveurs mauritaniens à la recherche de pâturages. Des relations très livestock breeders in search of pastures. The anciennes existent entre les populations qui relationships are long-standing among partagent aussi les infrastructures sociales de populations sharing social infrastructures and base et de services. basic services.

Le désenclavement par la construction et The opening up of this zone through construction réhabilitation de routes constitue un enjeu and renovation of routes is a major issue. majeur pour la zone. En effet, en dehors même Indeed, in addition to facilitating the movement de faciliter la circulation des personnes et des of goods and persons, this will contribute to biens, il contribuera à faire baisser les prix des reducing the cost of essential commodities that denrées de première nécessité qui dépendent fortement du cours du pétrole et de l’état des depend greatly on the price of gas and road routes. Il favorisera de plus la communication conditions. Moreover it encourages entre populations et lieux de décision des deux communication among populations and pays. Les pistes prioritaires pour les élus et les administrative head offices of both countries. populations sont celles qu’on pourrait qualifier Inter-country routes such as the Sélibaby- d’inter-pays à savoir la route Sélibaby-Kayes et route and that of Kayes-Kiffa are priorities for celle de Kayes-Kiffa. locally-elected officials and populations.

La zone du Karakoro est victime de ce qui The infrastructure of the Karakoro zone, like touche la plupart des zones périphériques et most periphery zones and areas located far from éloignées de la capitale à savoir des infrastructures peu développées. L’infrastructure the capital, is poorly developed. Health-related la plus exploitée et la plus transfrontalière est la infrastructure is both the most exploited and santé. En ce qui concerne l’éducation, la plus- shared in cross-border areas. As for education, value des enseignements bilingues franco- the added value of bilingual Arab-French arabes de part et d’autre des frontières se heurte education comes up against the constraints of aux contraintes de l’équivalence des cursus education equivalencies on both sides of the Pour le reste, les populations connaissent border. Populations understand that other l’existant mais pas toujours les conditions de infrastructure exist but are not always aware of leurs utilisations qui varient d’un pays à l’autre the conditions for their use which varies from (culture des terres, équilibre entre culture et country to country (crop farming, the balance pâturage). between crops and pastures). Les collectivités territoriales encore très jeunes ont du mal à entamer un processus cohérent de Local authorities still very young have difficulty développement de la zone, ce qui nécessiterait starting a coherent development process in the un accompagnement soutenu dans la définition area, which needs support in defining des stratégies de développement de la zone et development strategies as well as those to la préservation de son environnement. Loin des preserve the zone. Located far from administrative centres de décision, élus et société civils head offices, locally-elected officials and civil appuyés par les partenaires bilatéraux et society supported by bilateral and multilateral multilatéraux restent très actifs et persuadés de partners remain very active and convinced that the la cohérence d’aménager cet espace et de promouvoir une politique intégrée du Bassin. planning of this space along with promoting an integrated policy in the Basin is essential.

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PRÉAMBULE

L'étude de faisabilité d'un programme transfrontalier entre le Mali et la Mauritanie dans le bassin du Karakoro est initiée par la Coordination Afrique du GRDR (Groupe de Recherche et de Réalisations pour le Développement Rural). Elle a pour objectif d'aider à élaborer le programme d'aménagement transfrontalier du Karakoro et de proposer un plaidoyer pour la promotion d'une coopération de proximité.

Cette étude s’intéresse :

aux infrastructures, aux ressources naturelles et à leur mode de gestion, et à l'économie locale (filières économiques et échanges commerciaux).

Ce rapport traite de l’inventaire des infrastructures du Bassin du Karakoro.

INTRODUCTION

Le Karakoro est un oued prenant sa source dans les contreforts sud de l’Assaba en Mauritanie. Cet oued long de près de 150 km constitue une frontière naturelle entre la Mauritanie et le Mali. Sur le plan physique, le bassin est situé dans une zone semi- humide, en effet prés de 500 mm de pluie sont enregistrés chaque année. Cette moyenne pluviométrique offre la possibilité de pratiquer une agriculture sur des grandes surfaces.

Le bassin du Karakoro constitue également une zone de rabattement des éleveurs mauritaniens, qui chaque année quittent le nord et le centre du pays à la recherche du pâturages surtout ligneux. Cette transhumance des éleveurs crée des conflits fréquents entre agriculteurs et éleveurs.

En terme d’occupation de l’espace, le bassin porte sur les deux rives des gros bourgs dont les populations sont en majorité des soninkés, dont l’activité principale est l’agriculture. Des relations très anciennes sont entretenues entre les populations. En plus de ces relations qu’on pourrait qualifier de traditionnelles, les habitants du bassin partagent aussi les infrastructures sociales de base et de services. En effet, un important flux de populations des deux rives et dans les deux sens est une réalité quotidienne dans la zone.

Le désenclavement constitue un enjeu majeur pour la zone. En effet, en dehors même de faciliter la circulation des personnes et des biens dans la zone, il contribuera à faire baisser les prix des denrées de première nécessité dont les prix dépendent fortement du prix du carburant et de l’état des routes. Mais aussi et surtout, ce désenclavement facilitera la communication entre les populations de cette zone et les lieux de décision des deux pays.

Les pistes prioritaires pour les élus et les populations sont celles qu’on pourrait qualifier d’inter- pays à savoir la route Sélibaby-Kayes et celle de Kayes-Kiffa.

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I. LE SECTEUR ÉDUCATIF

L’enseignement dans la zone du Karakoro est un secteur en plein essor. Plusieurs localités sont aujourd’hui dotées d’écoles. Cependant, d’importants efforts restent à déployer pour améliorer la qualité de l’enseignement dans la zone. En effet, le taux de couverture des besoins scolaires, qui est l’indicateur de l’importance des infrastructures existantes, déterminé par le rapport entre le nombre d’inscrits et le nombre de salles de classes, révèle que la moyenne d’élèves par salle de classe est en deçà des normes établis pour chaque pays : 34 élèves pour le Mali et 37 élèves pour la Mauritanie. Cette moyenne cache de très grandes disparités dans les gros villages. Elle est très souvent largement supérieure alors que dans les petites localités, elle peut être inférieure ou égale à la moyenne.

Les données disponibles nous ont également permis de mesurer la qualité de l’enseignement dans la zone en cherchant la moyenne de classe à la charge d’un enseignant, cette moyenne nous permet de voir l’insuffisance du personnel enseignant dans la zone. Cette moyenne est de 1,25 classe pour un enseignant au Mali et de 1,34 classe pour un enseignant en Mauritanie.

Dans un second temps, nous nous sommes attelés à mesurer la répartition des salles de classe par rapport au nombre d’habitants et le nombre d’inscrits par habitant. Le rapport entre le nombre d’habitants et les salles de classe donne : 1 salle de classe pour 527 habitants et celui du nombre d’inscrits par habitant : 1 inscrit pour 15 habitants au Mali et en Mauritanie : 1 classe pour 268 habitants et 1 inscrit pour 7 habitants.

Le manque de salles de classe et de matériel pédagogique est un des problèmes communs à toutes les communes du Karakoro.

Au Mali, en plus de ce manque d’enseignants, les élus ont déploré le manque de formation des enseignants. En Mauritanie, les élus se sont surtout plaints de l’absence des enseignants.

1.1 Infrastructures

a) Réhabilitation de toitures et bâtis

Cet état des lieux a été constaté dans toutes les communes. Pour la toiture, il s'agit souvent de feuilles en zinc mal installées et dont la fixation est usée par le vent. Cette technique bien que moins coûteuse ne répond pas aux conditions climatiques de cette zone où la chaleur avoisine les 42°C à partir du mois d’avril. Il s'agira de proposer une nouvelle technique de construction qui prendrait en compte les conditions climatiques de la zone.

Pour la réhabilitation des murs, il s'agit d'obstruction de fissures, de crépissage des murs, de réparation des dalles de sol, ainsi que des portes et fenêtres.

b) Besoins en salles de classe

Le besoin en salles de classe supplémentaires est le résultat du rapport entre le nombre de salles de classe et le nombre total d’inscrits. Le résultat obtenu constitue une moyenne des élèves par salle de classe. Cette moyenne est comparée aux moyennes nationales de chaque pays. A ce premier exercice s’ajoute le nombre de classes construites en banco considérées comme étant précaires par les populations et entraînant des coûts supplémentaires de réfection chaque année.

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c) Besoins en équipements de base

Les équipements de base représentent pour nous les outils pédagogiques (craie, règle, guide), mais aussi les tables bancs, latrines, accès à l'eau et clôtures des écoles.

Les premiers s’avèrent difficiles à estimer, l’accent étant mis sur les équipements de base comme le mobilier, le bâti, etc.

Pour les équipements comme les tables et bancs, le constat est que dans les communes maliennes le problème est minime (seule une classe n’en dispose pas village de Nahaly commune de Djélebou).

Au niveau des communes mauritaniennes, la situation de manque est beaucoup plus présente dans les écoles nouvellement créées et les gros villages.

La clôture des écoles et l’installation d’un point d’eau sont de loin les besoins les plus récurrents et communs aux neuf communes.

Ce sont surtout les enseignants qui ont formulé cette demande pour les activités de plantation d’arbres dans l’enceinte de l’école et le jardinage scolaire.

La réalisation d’un point d’eau dans la cour de l’école est un besoin réel. Souvent les écoles sont construites aux extrémités des villages, ce qui rend l’approvisionnement en eau des élèves très difficile. Cette situation s’accentue en période de forte chaleur occasionnant une augmentation des besoins en eau.

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1.2 Tableau récapitulatif des infrastructures scolaires

Infrastructure de l’enseignement primaire Besoins en infrastructures et équipements école clôture classes Nombre garçons localités d’inscrits Besoin en Commune Nombre de Nombre de Nombre de (estimation) enseignants Nombre total Besoin d’une Réhabilitation d’enseignants Autres (latrine, salles de classe Construction de Nombre de filles réfectoire, puits) Nombre d’écoles Population totale Khabou 30 000 41 23 81 3 302 61 1 447 1 855 12 7 4 2 4 Baediame 10 500 23 18 52 1 780 36 890 890 18 5 2 3 2 Soufi 10 165 17 16 42 1 416 25 737 679 10 7 2 2 Boully 18 450 19 14 57 2 208 47 1 118 1 090 4 7 9 3 9 Mauritanie Ould yengé 6 315 15 6 31 1 166 29 589 577 1 3 0 1 0 Total 75 430 115 77 263 9 872 198 4 781 5 091 45 29 17 9 17 Kéri kafo 28 890 10 8 35 1 369 40 342 1 027 4 1 1 3 1 Djélebou 22 541 11 10 64 2 061 49 568 1 493 5 2 2 2 2 Karakoro 16 665 7 6 29 1 090 25 376 714 5 2 2 3 2 Mali Sahel 10 000 6 6 28 754 17 271 483 3 2 2 3 2 Total 78 096 34 30 156 5 274 131 1 557 3 717 17 7 7 11 7 Grand total 153 526 149 107 419 15 146 329 6 338 8 808 62 36 24 20 24

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II. LE SECTEUR DE LA SANTÉ

OULD YENGÉ

Mauritanie

H Hôpital régional

Centre de santé de type A (Moughataa)

SELIBABY Centre de santé de type B (Arrondissement) Poste de santé

Mali H Hôpital régional Centre de santé de référence (Cercle) CSCOM et Centre de santé secondaire

Dispensaire

KAYES

Les infrastructures de santé du bassin du Karakoro ▲

La santé est une des priorités des communes du Karakoro bien que bien fourni en infrastructures, le secteur de la santé reste à dynamiser tant dans les communes du Mali qu’en Mauritanie.

Les infrastructures de santé restent très mal réparties dans l’espace surtout du côté de la Mauritanie. En effet, la commune de Khabou à elle seule, totalise neuf points de santé dont un centre de santé et huit postes de santé, soit un médecin pour 30 000 habitants.

Parmi ces points de santé inventoriés en Mauritanie, six offrent leurs services à la population malienne vivant dans le bassin du Karakoro, il s’agit : du centre de santé de Khabou-Mouslim, Melgua, Boully, Kalinioro, et le centre de santé de Ould Yengé. Les services rendus sont ceux des soins préventifs comme les vaccins des enfants de 0 à 5 ans.

Les centres de santé des communes maliennes dont la plupart sont érigés en centres de santé communautaires (CSCOM) attirent beaucoup la population mauritanienne. Entretenus par un personnel de santé composé la plupart du temps par des médecins généralistes et des techniciens supérieurs de santé, ces CSCOM offrent leur service aux populations mauritaniennes situées dans la ligne de partage (voisinages immédiats du Karakoro), mais aussi aux populations de l’intérieur du Guidimakha. Les populations mauritaniennes en transhumance sont également consultées au niveau des centres de santé de l’intérieur des communes maliennes du Karakoro.

Ces centres de santé sont entretenus pour la majorité par des associations de santé communautaire (ASACO), et fonctionnent par système de recouvrement ; c'est-à-dire que les personnels sont payés à partir des recettes du centre qui proviennent du ticket de consultation variant entre 500 et 1 000 FCFA et de la vente des médicaments. 90 % du personnel de santé est payé par les ASACO.

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64% du personnel de santé soignant au niveau des CSCOM du Mali sont des femmes spécialisées dans la consultation pré- et post-natale. Cela s’explique par la politique de l’état malien engagée ces dernières années en matière de santé maternelle.

En terme de satisfaction des besoins, le niveau est relativement bon au Mali. En effet, si on tient compte du rapport de la population et du nombre d’infrastructures existant, on obtient une moyenne de population de 1 662 habitants pour une infrastructure de santé. Pour le personnel de santé, le rapport entre population et nombre de personnels soignants donne une moyenne de 3 124 habitants pour 1 personnel de santé.

Le problème d’évacuation des malades est commun aux deux rives du Karakoro; seul le poste de Ould Yengé est doté d’une ambulance. Dans les communes maliennes, l’ambulance gérée par la fédération des centres de santé communautaires, basée à Kayes, contribue à alléger cette situation pour les femmes ayant des difficultés d’accouchement. Le reste des patients évacués se voit obligé de prendre les transports en commun. Les risques sont présents, surtout en hivernage.

L'acquisition de nouveaux postes et d’un personnel approprié est une demande commune et forte des collectivités du Karakoro en général.

Le secteur de la santé constitue pour les élus, les populations et le personnel de santé un axe dont les actions sont obligatoirement partagées par les populations des deux rives.

Centre de santé de Sanki Bafarara, Mali ▲

2.1 Infrastructures et besoins

a) Réhabilitation des locaux

Comme pour les écoles, il s’agit de la réhabilitation des toits et de la dalle. Cette situation se rencontre plus au niveau des centres de santé du Guidimakha. Pour les communes maliennes, bon nombre de centres sont construits en béton armé, mais l’extension de certaines structures, qui enregistrent le record de fréquentation, s’avèrent nécessaires comme le centre de santé de , dont la moyenne de consultation par jour varie entre 65 et 50 patients et le centre de santé de .

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b) Nouveau locaux

Les besoins en nouveaux points de santé restent relativement faibles. Cependant, certains villages importants du point de vue démographique demeurent sans infrastructure sanitaire et se trouvent à des distances souvent importantes du premier point de santé.

Dans les communes maliennes, il reste difficile d’estimer le nombre de postes de santé supplémentaires car cela dépend de la volonté de la commune qui prend le personnel de santé en charge. Dans toutes les communes, les enquêtes auprès des élus ont mis l’accent sur le renforcement des structures existantes pour qu’elles soient plus attractives et auto-suffisantes.

c) Equipements de base

Les équipements de base constituent pour nous tous les équipements médicaux : lits, tables de consultation gynécologique, tables d’auscultation, trousses pour sage femme, accessoires médicaux... Tous les centres de santé demandent le renforcement de ces équipements. Pour d’autres, c’est un équipement total qu’il faudra envisager. Il s’agira là des nouveaux centres de santé à mettre en œuvre et de ceux construits par l’Etat ou les villageois eux-mêmes.

d) Equipements lourds

Dans cette rubrique, nous avons regroupé les équipements roulants comme le parc auto, les moyens d’éclairage, l’eau potable, la chaîne du froid. Dans toutes les communes, l’acquisition d’un parc roulant pour les évacuations des urgences s’avère nécessaire, mais aussi contribuera à atteindre les hameaux établis dans les différentes communes pour les séances de vaccination et le suivi épidémiologique. Les besoins d’éclairage des postes de santé peuvent être chiffrés à 13 ainsi que les besoins d’alimentation en eau potable. Pour cette dernière, le personnel de santé interviewé recommande pour des mesures d’hygiène, que les points d’eau dans les centres de santé soient entièrement couverts et munis d’un moyen d’exhaure. L’enquête a aussi révélé le manque de matériel de sensibilisation des populations. Il serait bien que les centres les plus dynamiques soient munis de kit audio pour des séances d’éducation des populations en santé préventive.

e) Personnel et formation

Les besoins en personnel de santé estimé sont relatifs aux nouveaux postes à créer, aux postes existants créés par les villageois sans l’aval des services régionaux, mais aussi au renforcement du personnel déjà existant surtout pour le volet du service des consultations pré- et post-natal. Les besoins estimés en médecins sont obtenus par le rapport entre la population totale et le nombre de médecins disponibles dans tous les centres. Cette moyenne est comparée à la norme de l’OMS.

La formation des agents de santé communautaire et des accoucheuses rurales, est une demande sans précédent, car beaucoup de villages n’ont pas atteint le poids démographique pour demander un poste de santé. Cependant, le besoin d’avoir un agent qui peut administrer les premiers soins est crucial.

Le secteur de la santé constitue pour les élus, les populations et les services de santé le volet le plus partagé. Une intervention dans ce secteur touchera forcément les deux rives du Karakoro.

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Centre de santé de Khabou, Mauritanie ▲

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2.2 Tableau récapitulatif des infrastructures sanitaires

Infrastructures sanitaires Personnel de santé Besoin en infrastructures et équipement Besoin en personnel

de base Médecin Infirmier Médecin Nouveau Maternité Formation Commune Pharmacie des locaux Matrone ou dispensaire Équipement Sage-femme accoucheuse centre équipé Réhabilitation Infirmier d'état chaîne de froid Centre de santé Population totale Poste de santé ou accoucheuse rurale Électrification radio, Technicien supérieur Khabou 30 000 1 8 0 1 1 0 2 6 0 0 1 4 oui-3 5 Baediame 10500 0 3 0 0 0 0 0 2 0 0 0 1 3 oui -2 3 Soufi 10 165 1 0 0 0 0 1 0 0 1 3 oui- 1 3 Boully 18450 0 2 1 0 0 0 1 1 2 0 1 2 oui- 1 3 Mauritanie Mauritanie Ould Yengé 6315 1 0 1 2 1 1 1 1 2 1 0 1 oui- 1 1 Total 75 430 3 13 2 3 2 1 5 10 4 1 3 Kéri kafo 28890 1 6 0 7 1 0 4

Djélebou 22541 4 3 4 0 3 0 2 6 1 0 0 4 0

Karakoro 16665 2 3 5 7 1 7 1 1 1 1 Mali Sahel 10 000 2 1 2 1 3 1 1 2 2 Total 78096 8 13 11 14 2 4 0 2 16 1 2 2 11 3 0 0 Grand total 153 526 11 26 13 17 4 5 5 12 20 2 5 2 11 3 0 0

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III. LE SECTEUR HYDRAULIQUE (EAU POTABLE)

3.1 Infrastructures et besoins

L’eau potable dans la zone du Karakoro est une denrée rare. Cela est dû à l’effet conjugué de plusieurs facteurs : la cherté de construire un point d’eau, le manque de maîtrise de données géophysiques.

L’approvisionnement en eau potable constitue la première priorité dans la zone. En effet, dans les neuf communes enquêtées, l’eau a été mise en avant par rapport aux autres thèmes.

En tenant compte du tableau de synthèse, beaucoup de communes sembleront être bien fournies du liquide précieux, mais dans l’usage, ces points d’eau pour beaucoup ne servent pas à la boisson car ils sont très salés. Le degré de salinité n’a pas été vérifié pour être comparé aux normes de l’Organisation mondiale de la santé.

Près de 80 % de ces points d’eau recensés se trouvent dans les grands bourgs correspondant aux chefs-lieux communaux.

En terme de satisfaction des besoins, le niveau est en deçà des normes de l’OMS pour les deux États. En Mauritanie, si on se base sur le rapport entre population et nombre de points d’eau disponibles, on obtient une moyenne de 231 habitants pour une infrastructure hydraulique.

Les normes nationales en Mauritanie prévoient un point d’eau pour 150 habitants à moins de 500 mètres.

Au Mali, cette moyenne est de l’ordre de 119 habitants pour un point d’eau. En tenant compte de ces normes et en les comparant aux infrastructures disponibles, on comprend que les infrastructures hydrauliques disponibles pour l’eau de consommation sont largement en deçà des besoins.

Puits pastoral Aïté et Boutin, Mali ▲

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a) AEP: Adductions en Eau Potable

Les AEP sont au nombre de neuf (9) dont une (1) en Mauritanie dans la ville de Ould Yengé. les huit autres se trouvent dans les communes maliennes et sont réparties comme suit : Kéri Kafo 2, Djélébou 3, Karakoro 2 et Sahel 1. Cela s’explique par la politique de l’Etat malien et de ses partenaires bilatéraux. Les 50 % des AEP recensées dans les communes sont en cours d’exécution. Les principaux bailleurs sont l’ANICT (agence nationale d’investissement des collectivités territoriales) et la coopération allemande.

b) Réhabilitation des forages

Dans toutes les communes enquêtées, un nombre important de forages non fonctionnels ont été recensés. Les besoins en réhabilitation des forages ont été estimés en fonction du nombre de forages non fonctionnels dans chaque commune. 93 forages ont été inventoriés dans les neuf communes, dont trente-huit sont non fonctionnels.

Pour faire face à ces pannes fréquentes, les populations adoptent très souvent la solution de contre puits, c’est-à-dire forer un puits à coté du forage et percer le conduit pour que l’eau se déverse dans le puits foré. Cette pratique n’est pas toujours synonyme de réussite car la nappe est très souvent profonde et le forage demande des moyens qui souvent dépassent ceux des populations.

Huit villages s’approvisionnent à partir des puisards, dont 1 village d’une commune malienne (Chalkha Guégny dans la commune de Kéri Kafo) creusé dans les lits des oueds.

La distance moyenne parcourue dans certaines localités pour s’approvisionner en eau varie entre 1 et 8 km. Cette situation est surtout présente dans les communes mauritaniennes et particulièrement dans la commune de Soufi et celle de Ould Yengé.

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3.2 Tableau récapitulatif du secteur de l’eau potable

Infrastructures hydrauliques Besoins AEP puits Puits Réseau villages Forages Forages manuels Commune Nombre de Fonçage de Contre-puits Réhabilitation supplémentaire Khabou 41 0 19 168 13 2 6 12 0 Baediame 23 9 22 4 2 5 5 0 Soufi 17 0 4 19 10 2 6 4 4 Boully 19 0 3 5 3 1 4 3 0 Mauritanie Ould yengé 15 0 4 44 4 1 2 4 4 Total 115 1 39 258 34 8 23 28 8 Kéri kafo 10 2 13 249 2 1 2 2 0 Djélebou 11 3 14 252 0 2 2 3 0 Karakoro 7 2 16 24 0 2 2 0 0 Mali Sahel 6 1 11 67 2 1 2 5 0 Total 34 8 54 592 4 6 8 10 0 Grand total 149 9 93 850 38 14 31 38 8

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IV. L ES INFRASTRUCTURES ÉCONOMIQUES : ÉQUIPEMENTS MARCHANDS

4.1 Infrastructures et besoins

Les infrastructures économiques sont définies ici comme étant : tous les équipements marchands (marchés, boutiques communautaires). Il a été difficile pour certains types d’infrastructures de s’accorder sur la définition de ces infrastructures comme c'est le cas du marché. Par consensus, il a été retenu que le marché est : Un local construit pour abrité un commerce collectif exclusivement. Les étalages sur les grandes places et les rues marchandes sont considérés comme des points de vente.

Seulement deux marchés ont été inventoriés (marché de Ould Yengé et de Khabou), qui abritent des grands magasins dont le capital se chiffre à des millions. Ces deux marchés constituent des points d’approvisionnement pour les populations maliennes vivant le long du Karakoro. La nature des marchandises est surtout des produits d’exportation de première nécessité comme le sucre, le thé, les cigarettes, l’huile... De nombreux points de vente sont également inventoriés dans les gros villages se trouvant le long du Karakoro comme Mélgua, Boully. Ce type de commerce est monopolisé par les commerçants maures de la région du Guidimakha.

Aucun marché n’est inventorié dans les communes maliennes.

Un important commerce des produits de l’agriculture s’établit entre les deux rives. Les banques de céréales installées dans les chefs-lieux communaux par l’Etat attirent une importante clientèle en provenance des villages mauritaniens qui sont, particulièrement cette année, déficitaires.

Le secteur du commerce reste très dynamique dans la zone du Karakoro. De nombreuses coopératives de consommateurs s’approvisionnent à partir des villages mauritaniens.

4.2 Tableau récapitulatif des équipements marchands

Population Nbre de Nbre de Point de Point stationnement Commune Commerce totale villages marchés vente du bétail véhicule Khabou 30 000 41 2 5 5 412 Baediame 10500 23 2 2 67 Soufi 10 165 17 0 1 1 40 Boully 18450 19 0 1 3

Mauritanie Ould Yengé 6315 15 1 1 1 130 Total 75 430 115 3 10 12 649 Kéri Kafo 28890 10 1 77 Djélebou 18181 11 0 3 3 173 Karakoro 16665 7 0 5 2 68 Mali Sahel 10 000 6 0 2 3 31 Total 73736 34 1 10 8 349

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V. LE SECTEUR HYDRO-AGRICOLE

Les eaux de surface sont des ressources très faiblement exploitées.

Les eaux de surface en question concernent les cours d’eau permanents (le fleuve Sénégal qui concerne une commune malienne Kéri Kafo et une commune mauritanienne Khabou) et les cours d’eau temporaires comme le Karakoro qui constitue la frontière entre les deux Etats et le Djélebou à l’intérieur des terres maliennes.

Seulement trois villages profitent des eaux du Sénégal pour la culture irriguée, soit 95 ha de périmètres aménagés dont 25 dans la commune de Kéri Kafo et 70 ha dans la commune de Khabou.

Ces trois périmètres sont aujourd’hui non fonctionnels, à cause des problèmes techniques et organisationnels.

5.1 Barrages

Les barrages et autres ouvrages de retenues d’eau sont très faibles au niveau des neuf communes. Seulement deux barrages sont fonctionnels dont un à des fins de pisciculture (celui de Mélgua dans la commune de Baediam et celui de Tyssy dans la commune de Djélebou pour usage agricole). La commune de Boully totalise deux barrages mais non fonctionnels. Ces ouvrages sont construits en pierres maçonnées, ils sont mis en place par l’appui d’un bailleur externe et villageois.

5.2 Diguettes et seuils

Nous avons inventorié 19 diguettes et seuils dont seulement trois (3) se trouvent dans les communes maliennes. Ceci indique le faible investissement dans le domaine de la mobilisation des eaux de surface dans une zone où la pluviométrie avoisine les 500 mm par an. Seuls les seuils de la commune de Baédiam récemment construits sont fonctionnels. Dans les communes maliennes, il s’agit de diguettes d'épandage des eaux construites par les populations sans expertise technique.

5.3 Réhabilitation des barrages

Il s’agira des travaux de colmatage et de reprise des fondations des ouvrages mais avant toute intervention, il serait nécessaire d’entamer un travail d’expert pour vérifier la fiabilité des sites qui abritent ces ouvrages.

(Se reporter au point 6.2 pour le tableau récapitulatif des infrastructures hydro-agricoles)

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VI. L E SECTEUR DE L’ÉLEVAGE

6.1 Infrastructures et besoins

On entend par infrastructures de l’élevage les points d’abreuvement du bétail, les parcs de vaccination, les pharmacies vétérinaires et le personnel de service de la santé animale que l’on retrouve dans la zone.

Dans certaines communes, surtout celles du Mali, il a été difficile d’inventorier les puits pastoraux car construits à proximité des villages, ces puits ne servent plus à l’abreuvement du bétail. La même situation se rencontre dans les communes mauritaniennes.

La transhumance dans le bassin du Karakoro ▲

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6.2 Tableau récapitulatif des infrastructures hydro-agricoles et de l’élevage

Besoin en Agriculture Elevage infra agricole

Seuils Barrages pastoraux Commune l'agriculture l'agriculture ou mandataires ou mandataires puits et forages forages et puits Population totale totale Population Service d'appui à Service d'appui jardins maraîchers jardins maraîchers Digues et diguettes diguettes Digues et Parc de vaccination Service de l'élevage Service de l'élevage Banques de céréales Banques de céréales Pharmacie vétérinaire Pharmacie vétérinaire Réhabilitation barrage Réhabilitation

Agents communautaires Khabou 30 000 1 1 3 96 2 1 Baediame 10500 1 5 4 1 27 3 1 1 0 Soufi 10 165 0 1 1 7 0 2 0 Boully 18450 2 1 1 43 0 2 2 Mauritanie Mauritanie Ould yengé 6315 0 4 0 1 12 1 1 1 Total 75 430 4 10 6 7 185 1 2 8 Kéri kafo 28890 0 1 0 1 72 1 2 1 Djélebou 22541 1 0 1 144 1 1 Karakoro 16665 0 2 0 1 70 1 0 1 9 2 1 Mali Sahel 10 000 0 0 1 180 0 1 1 1 Total 78096 1 3 0 4 466 1 0 2 2 9 5 4 Grand total 153 526 5 13 6 11 651 2 2 10 2 9 5 4

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VII. LES INFRASTRUCTURES DE SURVEILLANCE DES FRONTIÈRES.

Il s’agit des corps militaires et para militaires chargés de la surveillance des frontières et de la circulation des personnes et des biens. Les points de passage reconnus sont ceux situés au niveau des villages comme Mélgua et Khabou. Selon les agents de sécurité, ces points enregistrent un nombre important de passagers mais par rapport au flux des populations cela ne représente qu’une négligeable partie. Les populations quand à elles ne cautionnent pas les agissement des agents de sécurité surtout ceux de la douane qui saisissent toutes marchandises même celles destinées à la consommation. En outre, selon les populations enquêtées, une véritable tracasserie administrative les oblige à passer outre les points de passage reconnus.

VIII. LES SECTEURS DE L’ÉDUCATION ET DE LA SANTÉ : INFRASTRUCTURES À PARTAGER ?

Dans cette partie nous nous attellerons à présenter les axes qui peuvent être partagés par les populations des deux rives. La définition de ces axes a été possible grâce au guide d’entretien adressé aux élus et personnes ressources des différentes communes rencontrées lors de la phase terrain. Lors de la restitution du diagnostic a laquelle ont participé les services techniques des deux pays, les différentes interventions ont révélé que le partage de certaines infrastructures se révèle trop compliqué voir même impossible.

Lors de la phase de terrain, certains élus avaient émis l’idée que le secteur de l’éducation pourrait être un secteur partagé par les populations des deux rives. Les débats qui ont eu lieu lors de la restitution ont révélé que le partage des infrastructures éducatives est quasiment impossible : les systèmes éducatifs sont totalement différents, ce qui pourrait avoir des répercussions négatives sur le cursus scolaire des enfants.

Les infrastructures sanitaires dans la zone du Karakoro constituent celles où le partage est le plus visible et effectif. En effet les centres de santé des communes maliennes sont réputés par la « qualité » des services rendus aux populations. Sur la base des réponses données par les élus et les services de santé des différentes communes enquêtées, le secteur de la santé est une piste où tout investissement est partagé. Déjà les centres de santé maliens enregistrent une forte affluence des populations mauritaniennes. Dans certains centres, des journée de consultation réservées aux populations mauritaniennes sont déjà fixées (le centre de santé de Gakoura rive droite, chaque mercredi de la semaine est réservé exclusivement aux patients mauritaniens).

A ce secteur s’ajoutent les infrastructures d’information et de communication (radio, pistes) et les infrastructures de l’élevage.

D’autres secteurs font l’objet d’une réelle volonté de partage pour les populations, mais se heurtent à plusieurs problèmes d’ordre institutionnel et de souveraineté des Etats.

Il s’agit surtout des infrastructures comme les adductions d’eau potable ou l'électricité qui peuvent être partagées par les villages jumeaux …

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CONCLUSION

Les infrastructures dans la zone du Karakoro sont primordiales dans la mesure où l’enclavement de la zone, surtout en hivernage, handicape sérieusement tout déplacement vers l’intérieur et vers les grands centres urbains sensés être leur référent sur tous les plans. Une volonté manifeste des populations de partager est réellement perceptible et peut être un facteur de rapprochement et de paix dans la zone.

Sur le plan des infrastructures, la zone du Karakoro est une zone oubliée par les deux Etats. Loin des centres de décision, élus et société civils appuyés par les partenaires bilatéraux et multilatéraux tentent à tout prix de sortir cette zone du marasme économique qui s’est installé pendant les années de sécheresse.

Les collectivités territoriales encore très jeunes ont du mal à entamer un processus cohérent de développement de la zone, ce qui nécessiterait un accompagnement soutenu dans la définition des stratégies de développement de la zone et la préservation de son environnement.

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ANNEXES

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Annexe 1 : fiches des infrastructures

Fiche village

Nom local Nom administratif Commune Département Région Pays Distance chef lieu communal Distance axes principal Date de création Longitude Latitude Population Habitants

Fiche de synthèse communale

Commune Département ou cercle Région Pays Distance chef lieu de département Distance chef lieu de région axes Date de création

Fiche infrastructure scolaire

Village : Commune : Pays :

Nom de l’établissement…………………………………………………….. Date de création…………………………………………………………….. Nature du bâtiment Banco (1) béton (2) zinc (3) autres (4) Nombre de salle de classe ………………………………………………… Nombre d’enseignants……………………………………………………… Existence de table banc…………………………………………………… Nombre de fille …………………………………………………………….. Nombre de garçon ………………………………………………………… Existence d’une bibliothèque ………………………………………………. Existence d’une clôture ……………………………………………………. Existence de latrine…………………………………………………………. Existence de l’eau ……………………………………………………….. Existence d’un comité de parent d’élèves………………………………. Bailleur état (1) migrant (2) communauté (3) autre (4) Montant du financement …………………………………………………..

Vos remarques et commentaires : ……………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………

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Fiche infrastructure sanitaire

Village : Commune : Pays :

Nom de l’établissement…………………………………………………….. Date de création…………………………………………………………….. Nature du bâtiment Banco (1) béton (2) zinc (3) autres (4) Nombre de salle. ……………………………………………………………. Nombre de personnel soignant. …………………………………………… Nombre de lits……………………………………………………………….. Existence d’un laboratoire ………………………………………………… Existence d’une pharmacie. ………………………………………………. Existence d’une clôture. ……………………………………………………. Existence de latrine…………………………………………………………. Existence de l’eau…………………………………………………………… Existence d’une ambulance ou autre moyen de transport……………… Moyen d’éclairage sans (1) solaire (2) groupe électrogène (3) autre (4) Existence d’une radio télécommunication. ………………………………. Existence d’un comité de santé. …………………………………………. Bailleur état (1) migrant (2) communauté (3) autre (4) Montant du financement…………………………………………………… Coût de la consultation……………………………………………………. Moyenne de consultation par jour en hivernage……………………….. Moyenne de consultation hors hivernage………………………………. Les maladies les plus fréquentes. ………………………………………. L’origine des malades. …………………………………………………..

Vos remarques commentaires : ……………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………

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Fiche infrastructure hydraulique

Village : Commune : Pays :

Année de réalisation : ( deux derniers chiffres) ………………………………………………….. Financement : Etat (1) ; Bailleur étranger (2) ; Commune (3) ; Communauté (4) ; migrants (5) Usage habituel de l’eau puisée : eau potable (1) ; maraîchage (2), élevage (4), autres (16)

Puits ou forage : Etat du puits : Traditionnel (1); Moderne(2); Autre (3) ……………………………………………. Débit approximatif : Faible (1) ; Moyen (2) ; Fort (3) Profondeur totale en mètre Equipement d’exhaure: Thermique (1) ; Eolienne (2) ; Solaire (3) ; Motricité humaine (4) ; Autre Adduction d’eau potable : Château d’eau volume en m3 Nombre d’abonnés Nombre de Bornes Fontaines Quantité vendue de m3 par mois Prix actuel du m3 (en UM)…………………………………………………………………………….

Vos remarques et commentaires : ……………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………

Fiche infrastructure agricole

Village : Commune : Pays :

Date de création : Nature : diguette (1) digue (2) barrage (3) seuil (4) autres (5) Financement : Etat (1) ; Bailleur étranger (2); Commune (3); Communauté (4) ; Nombre de famille ayant axé au service de l’infrastructure Montant du financement (en UM): Etat actuel de l’infrastructure. Existence d’un comité de gestion et d’entretient. Appui technique extérieur

Vos remarques et commentaires : ……………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………

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Annexe 2 : rappel des termes de référence et démarche de l’étude

Rappel des termes de référence

Suite à l’atelier institutionnel du transfrontalier tenu à Nouakchott dans le courant du mois de septembre, des études complémentaires sont nécessaires pour avoir un aperçu général sur la situation de la zone du projet (bassin versant du Karakoro). Ces études permettront d’alimenter la réflexion pour la définition d’un plan d’aménagement concerté de la zone.

Les infrastructures qui seront prises en compte dans cette présente étude concernent : les points d’eau, les infrastructures hydro-agricoles, les infrastructures scolaires, de santé, l'élevage, le commerce, les pistes.

Pour chaque type d’infrastructures, un état des lieux doit être fait ainsi que des propositions en vue d’améliorer le secteur en question.

Pendant ce travail d’inventaire, des axes d’intervention transfrontalière doivent être identifiés, mais aussi et surtout il est nécessaire d'identifier les infrastructures qui font l’objet d’usage quotidien transfrontalier.

Démarche de l’étude

L’étude d’inventaire a été conduite de manière participative. Un premier travail bibliographique a conduit à une synthèse par commune. Ce travail a concerné les communes mauritaniennes. Le travail de recherche bibliographique pour les communes maliennes n’a été effectif qu’au moment de la phase terrain.

Sur la base des résultats de compilation documentaire, les questionnaires et guides d’entretiens ont été élaborés : il s’agit essentiellement des questionnaires village, questionnaires commune et des guides d’entretien auprès des élus et des services techniques.

Une dernière phase a consisté à faire un travail de recueil d’informations sur le terrain. L’espace de débat qui a été choisi est celui de l’assemblée communale au sein de laquelle toutes les sensibilités sont représentées. Pendant deux jours, les différents acteurs des communes ont eu à répondre aux différentes questions.

Une équipe s'est chargée de géoréférencer les différentes infrastructures, principalement celles qui se trouvent sur la ligne de partage et dans la commune. Par la même occasion, l'équipe a identifié les tracés des pistes.

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