Insectes Et Autres Invertébrés
Total Page:16
File Type:pdf, Size:1020Kb
ANNEXES APPROCHE PAR ESPECES INSECTES ET AUTRES INVERTÉBRÉS Société d'Histoire naturelle Alcide d'Orbigny – (Philippe Bachelard, Jean Philippe Barbarin, Emmanuel Boitier, Benjamin Calment, Patrick Burguet, Olivier Villepoux, Frédéric Durand, Jacques Brunhes). I - ANALYSE GLOBALE DE LA SITUATION DU GROUPE ET/DES SOUS GROUPES Il s'agit de la version intégrale des auteurs. Elle comprend des informations complémentaires par rapport à l'analyse qui figure dans le document. INTRODUCTION Le groupe Insectes et autres invertébrés représente dans le monde plus de 80 % de l’ensemble du vivant soit plusieurs millions d’espèces. Dans le cadre de cette synthèse il était indispensable de ne traiter que certains groupes, choisis en fonction de leur importance mais également en fonction de nos connaissances. La connaissance est l’élément de base d’un tel travail et elle reste dans la majorité des cas très parcellaire, ce qui oriente nécessairement les choix. Nous avons choisi de traiter le groupe insecte en le divisant en sous-groupe. Ces sous-groupes représentent au niveau systématique les ordres. Nous traiterons dans ce travail : - des Lépidoptères (diurnes et nocturnes), - des Coléoptères (saproxyliques, coprophages et floricoles), - des Odonates, - des Orthoptères, - des Diptères, - des Hyménoptères. Parmi les hyménoptères, l’espèce Apis mellifera (Abeille domestique) joue un rôle particulier et de toute première importance dans la pollinisation. La relation de cette espèce à l’homme fait qu’elle sera traiter dans le groupe « Espèces domestiques et plantes cultivées ». Il faut noter que de nombreux ordres d’insectes (Hémiptères, Dermaptères…) et sous- embranchements d’invertébrés (Annélides, Myriapodes, Crustacés…) n’apparaissent pas dans ce travail, faute de connaissances régionales sur ces taxons. A cela vient s’ajouter un travail de synthèse sur les groupes suivants : - les Araignées, - les Mollusques terrestres. Les mollusques aquatiques seront traités dans le groupe « Faune aquatique ». A. PREMIERE PARTIE : LES INSECTES ANALYSE DU SOUS-GROUPE DES LEPIDOPTERES ENJEUX DE LA PRESERVATION DE LA BIODIVERSITE DES LEPIDOPTERES EN AUVERGNE Représentativité On estime à environ 3 000 le nombre d’espèces de lépidoptères présentes en région Auvergne ce qui représente environ 56% de la faune française. Originalité Actuellement seule une espèce est endémique de la région (Cantal), il s’agit d’un microlépidoptère de la famille des Pterophoridae : Stenoptilia tourlani (Gibeaux, 1993). Une des originalités de l’Auvergne réside dans la présence d’un micro-endémisme représenté par plusieurs sous-espèces reconnues actuellement par la majorité des auteurs (Erebia sudetica liorana, E. cassioides arvernensis, Coenonympha gardetta lecerfi, Lyceana helle arvernica, L. helle magdalenae…). Ce sont le plus souvent des espèces relictuelles à aire disjointe. Une autre originalité est la présence de nombreuses espèces en limite d’aire de répartition comme par exemple Zygaena rhadamanthus, Brenthis hecate ou encore Heteropterus morpheus. Patrimonialité / Responsabilité L’Auvergne a une responsabilité élevée au niveau national, voire même européen, vis-à-vis de plusieurs taxons en ayant leur plus importante population sur ce territoire. Au niveau européen nous avons par exemple Lycaena helle et Maculinea alcon. Au niveau national nous avons (par exemple) Erebia sudetica (présent dans 3 départements en France mais principalement dans le Cantal) ou encore Erebia ottomana (présent dans 3 départements du Massif Central sur une aire restreinte dont la Haute-Loire). Fragilité L’Allier est le département qui est le plus touché par l’érosion de sa biodiversité puisqu’on estime entre 10 et 13 le nombre d’espèces de rhopalocères ayant disparu durant les quarante dernières années. Carte 1 : pourcentage par département d’espèce de papillon diurne non revue depuis 1980 CONNAISSANCE ET PROTECTION ACTUELLES Connaissance L’état des connaissances est hétérogène suivant les départements et les grands « groupes » de lépidoptères. On peut schématiquement distinguer trois grands « groupes » qui feront l’objet d’un bilan séparé tout au long de ce document : les lépidoptères à activité diurne (rhopalocères et zygènes), les lépidoptères nocturnes macrohétérocères et les lépidoptères nocturnes microhétérocères. Notre connaissance des lépidoptères en région Auvergne provient de trois grandes sources. Nous bénéficions tout d’abord d’une très importante bibliographie ancienne (depuis 1850) constituée de catalogues, listes commentées, monographies… Il existe de très riches collections régionales Pierre Ginibre, Jacques Barthélémy, Michel Brun, Alice Charnay, Michel Peyroche, Pierre Lachiver… Déposées au muséum Henri- Lecoq, elles représentent environ 100 000 spécimens et constituent un complément indispensable à la bibliographie. Enfin, les travaux contemporains (publications, sorties, atlas…) avec l’Association entomologique d’Auvergne et la Société d’histoire naturelle Alcide-d’Orbigny. Les lépidoptères à activité diurne (rhopalocères et zygènes), ont un niveau de connaissance très satisfaisant à insuffisant car concernés par des projets d’Atlas départementaux. Il existe une base de données sous format Tableur Excel pour chaque département (SHNAO – AEA). Puy-de-Dôme : seul atlas publié actuellement (2008), + de 48 000 données, 158 espèces (2007). Niveau de connaissance très satisfaisant. Cf. Bibliographie [1]. Allier : + de 1 100 données, 114 espèces. Niveau de connaissance insuffisant. Cantal : + de 6 100 données, 136 espèces. Niveau de connaissance satisfaisant. Haute-Loire : + de 2 600 données, 138 espèces. Niveau de connaissance correct. Un certain nombre d’espèces font l’objet de suivi régulier depuis parfois une dizaine d’années. Nous pouvons citer, par exemple, le suivi du Damier de la succise et du Nacré de la canneberge sur le site Natura 2000 des monts du Forez. Le suivi du Damier de la succise et du Cuivré de la bistorte sur le site Natura 2000 des monts de la Madeleine. Le suivi de l’Apollon sur la RNN de la vallée de Chaudefour. Le suivi du cortège d’espèces thermophiles sur le site Natura 2000 du puy de Pileyre et Gros Turluron. Le suivi des rhopalocères et zygènes sur les estives de Marcenat-Landeyrat… Les lépidoptères nocturnes macrohétérocères ont un niveau de connaissance très satisfaisant à insuffisant suivant les départements. Il n’existe pas de base de données synthétisant les données. Il existe un catalogue datant de 1879 mais qui semble comporter de nombreuses erreurs. Cf. Bibliographie [7]. Puy-de-Dôme : plusieurs catalogues de 1854 à 1997 et actualisation régulière publiée dans la revue Arvernsis, + de 1 100 espèces. Cf. Bibliographie [2, 3, 6]. Allier : un catalogue de 1879 puis des actualisations régulièrement publiées dans la Revue Scientifique Bourbonnais Centre France de 1914 à 2008 (principalement : Abbé Berthoumieu, M. Blanchard et A. Deshommais). Cf. Bibliographie [4]. Cantal : aucun catalogue, des observations publiées à partir de 1920 de manière irrégulière. Haute-Loire : un catalogue non publié (Tautel C., 1998), quelques publications à partir des années 1960. Les lépidoptères nocturnes microhétérocères ont un niveau de connaissance correct à très insuffisant les suivant les départements. Il n’existe pas de base de données synthétisant les données. Une liste a été publiée en 1925 pour le département de l’Allier. Cf. Bibliographie [5]. Une est en préparation pour le département du Puy-de-Dôme (F. Fournier, a paraître). Protection 37 taxons bénéficiant d’un statut (réglementaire ou autre) sont présents en Auvergne (cf. Annexe tableau 1). Les zones protégées (réglementairement ou non) en Auvergne (RNN, APB, RBDI, RBDD, sites gérés par les associations, ENS…) couvrent différents types d’habitats allant des grèves, plages, et ripisylves de la RNN du Val d’Allier aux pelouses subalpines, hêtraies, éboulis, mégaphorbiaies et forêts résineuses des RNN de la vallée de Chaudefour et de Chastreix – Sancy) en passant par les pelouses xérothermophiles du puy de Marmant et les tourbières des Sagnes de la Godivelle. Il est à souligner le cas de la RNN du rocher de la Jaquette qui aujourd’hui est le site le plus diversifié en lépidoptères diurnes et dont un des objectifs de gestion est la préservation de cette diversité. De ce point de vue ce réseau nous semble donc pertinent pour la conservation des lépidoptères en général. A l’inverse, il est absolument insuffisant dans son étendue et dans sa répartition géographique pour avoir une influence réelle, hormis le domaine subalpin des monts Dore Sur les 37 taxons à statuts, 11 (soit 30%) ne sont pas représentés au sein du réseau d’aires protégées en Auvergne. ETAT DE CONSERVATION L’état de conservation est difficile à analyser dans la mesure où la connaissance de ce sous- groupe est très hétérogène. Les lépidoptères étant liés à la végétation pour des besoins trophiques, leur conservation est directement dépendant de l’état de conservation des habitats. Pour les familles les mieux connues (Rhopalocères) nous constatons globalement une dégradation avec un bilan négatif au cours des dernières décennies entre les espèces en régression et celles en extension. La situation de l’Auvergne se situe dans la moyenne nationale. En France, on observe une forte dégradation au-dessus d’une ligne allant de l’Aquitaine à l’Alsace en passant par la Bourgogne et une stabilité au « Sud ». Ce constat se vérifie en Auvergne ou le département de l’Allier est beaucoup plus touché avec une quinzaine d’espèces non revues depuis 1980 alors que