Au Nom De La Loi : La Légende D'un Anti-Héros
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DANS LA MÊME COLLECTiON Les Envahisseurs Thunderbirds - Une utopie ambiguë Cosmos : 1999 - L'épopée de la blancheur Twin Peaks - Une cartographie de l'inconscient L'Année des séries - Tome 1 - 1993 V - L'autre guerre des mondes Le prisonnier - Retour au village L'Année des séries - Tome 2 - 1993-94 Dynastie - Apologie de la démesure Code Quantum - Itinéraire d'un ange gardien L'Enfer du devoir - Psychothérapie d'une nation Les Mystères de l'Ouest - Les nuits de l'imaginaire L'Année des séries - Tome 3 - 1994-95 Star Trek - Le fabulaire du futur Amicalement vôtre - L'oisiveté au service du bien Superhéros en séries Drôles de dames - Entre féminisme et sexisme Aux frontières du réel - Une mythologie moderne Vol. 1 : La chute des anges Mission : Impossible - Opérations intelligence Aux frontières du réel - Une mythologie moderne Vol. 2 : L'appel des étoiles Clair de lune - La loi des contraires HORS SÉRiE Ma vie avec Monsieur Du Snob par Jean-Louis Terrangle Aaron Spelling - Un producteur en or AU NOM DE LA LOI LA LÉGENDE D' UN ANTI-HÉROS LE GUiDE DU TÉLÉFAN Collection proposée et dirigée par Francis Valéry La série Au nom de la loi est © Four Star - Malcom Productions. La col- lection LE GUIDE DU TÉLÉFAN est uniquement informative ; les quelques reproductions qui l'agrémentent ne sont là qu'à titre illustratif, elles sont © par les studios. The show Wanted Dead or Alive is © Four Star - Malcom Productions. This fan-produced series of booklets is intended for information on and revue of TV shows. No attempt is made to supercede the above copy- right. All photos used are for illustrative purposes only and are © by the studios. ISBN 2-87795-085-9ISSN 1242-1609 © DLM éditons 1996 JACQUES VIALLON - FABRICE RENDÉ AU NOM DE LA LOI LA LÉGENDE D'UN ANTI-HÉROS Rien ne peut égaler la chasse à l'homme, et pour ceux qui se sont lancés par passion dans la longue traque des hommes armés, nulle part ailleurs ne trouveront-ils la même exaltation. Ernest Hemingway La fameuse Winchester Henry offerte par la Wells Fargo & Co à Stephen Venard. IL ÉTAiT UNE FOiS DANS L'OUEST... Imaginez des plaines infinies où le regard se perd avec le soleil couchant dans l'immensité de l'horizon... Cette vision sereine et paradisiaque contraste avec le quo- tidien d'un homme dont la vie a moins de valeur que celle de son cheval. La violence est son pain quotidien. Des villes ont poussé comme des champignons avec l'arrivée des colons. Ils vivent dans la plus totale anarchie. Les représentants de la loi sont prati- quement inexistants sur cette partie du territoire américain : l'Ouest sauvage... L'apparition des chasseurs de primes se confond avec l'époque de la Conquête de l'Ouest. Afin d'enrayer les crimes en tous genres, attaques de trains, de diligences, pillages de banques, meurtres, on offre par un simple système d'affichage, une prime à n'importe qui ramènera mort ou vif tout hors-la-loi que shérifs et marshals ne peuvent appréhender essentiellement en raison de l'ampleur du territoire. La méthode est applicable par le particulier qui, ayant eu à subir les exactions de criminels, peut s'il en a les moyens, payer pour les faire arrêter. Chaque citoyen se voit donc offrir le droit de se transformer en justicier, à ses risques et périls. Quand Bob Ford assassine Jesse James, le 3 avril 1882, d'une balle dans le dos, il le fait pour une prime de 10 000 $ offer- te par le gouverneur Thomas T. Critten. Cette somme est rassem- blée auprès des compagnies de chemin de fer, lasses de voir le gang des frères James attaquer leurs trains en se jouant des dis- positifs de police. Après divers partages entre les citoyens ayant participé au démantèlement du gang et le gouverneur lui-même, il ne reste à Bob Ford que 600 $ de prime ! La lâcheté ne paie pas. La grande compagnie de transports de courrier Wells Fargo & Co utilise aussi l'avis de recherche et les services de chasseurs de primes pour retrouver les criminels qui s'en prennent à ses convoyeurs de fonds. Le célèbre Charles E. Boles attaque 29 fois ses diligences. Stephen Venard, un des tout premiers à toucher une prime de la Wells Fargo & Co, reçoit 3 000 $ et une carabine Henry pour avoir poursuivi et tué trois hors-la-loi. Une prime similaire est versée à Jeff Milton pour la capture de Dunlap, membre du gang de Burt Alvord qui donna également des sueurs froides à la Wells Fargo & Co. Le nom de Pinkerton est tristement célèbre dans l'Ouest américain. Les exploits de William Pinkerton durant la guerre de Sécession sont d'une rare cruauté. Lorsque la paix revient, une agence de "détectives privés" est fondée grâce à l'argent de primes. Pinkerton et ses "détectives" poursuivent un grand nombre de criminels à travers tout le pays. Ils recherchent entre autres les frères James et le gang des frères Younger. La violence dont ils font preuve à l'égard de leurs victimes ne les éloigne pas beaucoup d'elles. Ils brûlent la maison de la mère de Jesse James croyant que les deux frères s'y trouvent. Elle y perd un bras. Ils sont aussi sur les traces de Butch Cassidy et Sundance Kid. L'agen- ce Pinkerton devient très vite le plus grand rassemblement de chasseurs de primes de l'Ouest. Les contours de l'Histoire nous apprennent que Frank, l'aîné des frères Dalton, est sauvagement abattu le 27 novembre 1887 alors qu'il occupe la fonction de marshal adjoint, par un certain William Towerly. La tête de Towerly est mise à prix 1 000 $. Il est arrêté par les marshals adjoints Moody et Stokley à Akota. Puis les frères Dalton sont à leur tour recherchés pour de nombreux crimes. Leur route sanglante prend fin le 5 octobre 1892 à Coffeyville. Tom Horn, un autre homme de l'Ouest célèbre pour ses exploits d'éclaireur dans l'armée, travaille pour l'agence Pinkerton. Mais c'est pour une autre, la Swan Land and Cattle Company, qu'il oeuvre comme chasseur de primes avant de rejoindre plus tard les éleveurs du Wyoming qui offrent 250 $ par voleur de bétail arrêté et condamné. Il est lui-même jugé et exécuté pour un cri- me qu'il n'a pas commis. On découvre Tom Horn au cinéma en 1978 dans Tom Horn de William Wiard... En 1979, le film de Buzz Kulik The Hunter (Le chasseur) fait connaître à grande échelle l'existence d'un arrêt de la Cour Suprê- me des Etats-Unis sur une autre race de "chasseurs de primes". Le film s'ouvre sur ce texte : Le gang des frères Dalton photographié après l'attaque de la Banque de Cof- feyville. Seul Emmett Dalton survécut et devint promoteur immobilier. "En 1872, la Cour Suprême des Etats-Unis décida que toute personne avançant caution pour la libération provisoire d'un sus- pect était en droit de faire appel à de simples citoyens pour récu- pérer cette caution. La Cour reconnut à ces simples citoyens le droit de : "se mettre à la poursuite, en vue de l'appréhender, de tout individu qui, jouissant de la liberté provisoire, s'est dérobé à la Justice, et ceci dans n'importe quel état des USA." En 1972, Morris et Goscinny en donnent une image peu flat- teuse dans les aventures de Lucky Luke. Dans l'album intitulé "Chasseur de primes", Goscinny écrit : "Dans la faune de l'Ouest, le chasseur de primes est plus méprisé que le coyote, le serpent à sonnettes ou le vautour... Ils gagnent leur pain en échange de la liberté ou de la vie de leurs proies... pas toujours innocentes, il est vrai. Auxiliaires sordides de la justice, les chasseurs de primes sont payés avec mépris. Certains se débrouillent bien...". Le por- trait n'est pas sympathique pour cette profession. Le personnage de la BD a les traits de l'acteur Lee Van Cleef dans le western de Sergio Leone Et pour quelques dollars de plus. Pour rester dans les exemples, citons également l'album de la série Comanche écrit par Greg et dessiné par Rouge, "Les fauves", où le héros Red Dust rencontre un chasseur de primes nommé Larry Larsen qu'il qualifie de putois. Il raconte comment celui-ci camoufle les cadavres laissés par les tueurs qu'il poursuit pour toucher la surprime s'il parvient à l'arrêter avant que celui-ci ait refroidi plus de cinq personnes. Belle mentalité ! La fin de la Conquête de l'Ouest et la venue de la civilisa- tion au début de ce siècle, sonnent le glas des "chasseurs de primes". Il est aujourd'hui difficile d'en trouver une trace officiel- le. L'Histoire n'a pas véritablement gardé de récits d'hommes ayant fait de la recherche de criminels un métier à part entière. Nous citerons cependant le cas du marquis Charles de Pindray d'Ambelle, de nationalité française, qui fut un des rares chasseurs de primes à laisser son empreinte dans l'histoire de l'Ouest. Il se lance dans le métier pour 10 000 $ offerts par les ranchers de la basse Californie pour l'arrestation de deux criminels, Murietta et Three Fingers. L'Ouest a engendré de nombreux chasseurs de primes, mais ils ne l'étaient qu'occasionnellement quand se présentait une affaire. Un fait demeure pourtant : ils ont toujours été consi- dérés comme des vautours. Car dans l'esprit commun, "un hom- me qui en recherche un autre pour de l'argent ne vaut pas mieux que celui qu'il poursuit".