RN 504 - CLUSE DBS HOPITAUX
RTUPg PES PROTECTI0N8 QONT^g I^g MinU' iwui"' »»' -> iw,pi-iii.,i .n ^....-^i... I , -nil. .,.iii,jiniiii,f BRGM KBOULEMKNTS ROCHgUX
87 SGN 862 RHA SEPTEMBRE 1988
par J.C. BESSON A.M. MALATRAIT
BUREAU DE RECHERCHES GÉOLOGIQUES ET MINIÈRES SERVICE GÉOLOGIQUE NATIONAL Service géologique régional Rhône-Alpes 23, boulevard du 11 -Novembre 1918 - B.P. 6083 - 69604 VILLEURBANNE CEDEX Tél.: 78.89.72.02 - 1 -
TABLE DES MATIERES
1 - INTRODUCTION 3
2 - OBJECTIFS DE L'ETUDE ET MOYENS MIS EN OEUVRE 3
3 - SITUATION GEOGRAPHIQUE ET CONTEXTE MORPHOLOGIQUE 4
4 - CONTEXTE GEOLOGIQUE 7
5 - IDENTIFICATION DES MASSES INSTABLES 8
5.1 - Secteur 1 : Saint-Rambert 9 5.2 - Secteur 2 : Tenay nord 11 5.3 - Secteur 3 : Tenay sud 13 5.4 - Secteur 4 : Pierre-Croisée 18 5.5 - Secteur 5 : Hôpitaux nord 21 5.6 - Secteur 6 : Hôpitaux sud 24 5.7 - Secteur 7 : Burbanche nord 25 5.8 - Secteur 8 : Burbanche sud 27 5.9 - Secteur 9 : Rossillon 29
5.10 - Secteur IC1 : La Balme 30
6 - EXAMEN DES ARCHIVES SNCF 32
7 - DONNES GENERALES SUR LE DIMENSIONNEMENT ET LES CONDITIONS D'EXECUTION DES PROTECTIONS PROPOSEES 33
7.1 - Purge manuelle 33 7.2 - Grillage plaqué 33 7.3 - Merlon de terre 33 7.4 - Ecrans de filets métalliques 34
8 - CONCLUSIONS 36
Figures dans le texte
Fig. 1 - Plan de situation à 1/250.000 5 Fig. 2 - Profil topographique caractéristique 6
Annexes
Annexe I - Plan de situation à 1/25.000 Annexe II - Rapport d'expertise : chute de blocs maison Boutin Annexe III - Historique des chutes de rochers sur la ligne Ambérieu-Culoz - 2
PLANCHES PHOTOGRAPHIQUES (hors texte)
Pl. la - Secteur 1 : Saint-Rambert (cl. 1-2) b - Secteur 1 : Saint-Rambert (cl. 3-4-5) Pl. lia - Secteur 2 : Tenay nord (cl. 6-7) b - Secteur 2 : Tenay nord (cl. 8-9) Pl. Illa - Secteur 3 : Tenay sud (cl. 10-11-12) b - Secteur 3 : Tenay sud (cl. 13-14) c - Secteur 3 : Tenay sud (cl. 15-16) d - Secteur 3 : Tenay sud (cl. 17-18-19) Pl. IVa - Secteur 4 : Pierre-Croisée (cl. 20-21) b - Secteur 4 : Pierre-Croisée (cl. 22-23-24) c - Secteur 4 : Pierre-Croisée (cl. 25-26-27) Pl. V - Secteur 5 : Hôpitaux nord (cl. 28-29-30) Pl. VI - Secteur 6 : Hôpitaux sud (cl. 31-32) Pl. Vila - Secteur 7 : Burbanche nord (cl. 33-34-35) b - Secteur 7 : Burbanche nord (cl. 36-37-38-39) Pl. VlIIa - Secteur 8 : Burbanche sud (cl. 40-41-42) b - Secteur 8 : Burbanche sud (cl. 43-44-45-46) Pl. IX - Secteur 9 : Rossillon (cl. 47) Pl. X - Secteur 10: La Balme (cl. 48-49-50-51)
PLANS TOPOGRAPHIQUES A 1/5.000 (hors texte)
Fig. 3 Secteur 1 : Saint-Rambert Fig. 4 Secteur 2 : Tenay nord Fig. 5 Secteur 3 : Tenay sud Fig. 6 Secteur 4 : Pierre-Croisée Fig. 7 Secteur 5 : Les Hôpitaux nord Fig. 8 - Secteurs 6 et 7 = Les Hôpitaux sud et Burbanche nord Fig. 9 - Secteur 8 : Burbanche sud Fig. 10 Secteur 9 : Rossillon Fig. 11 Secteur 10 : La Balme - 3 -
1 - INTRODUCTION
La route nationale 504 menant d'Ambérieu-en-Bugey (Ain) à Chambéry (Savoie), traverse le massif du Bugey entre Saint-Rambert et Rossillon en empruntant la cluse des Hôpitaux. Périodiquement, des éboulements rocheux parviennent jusqu'à la route, exposant directement les usagers de cet itinéraire.
L'arrondissement de Gestion de la Direction Départementale de l'Equipe¬ ment de l'Ain a confié au Service géologique régional Rhône-Alpes du BRGM une mission d'identification des risques liés aux chutes de blocs et éboulements rocheux.
Un inventaire préliminaire des secteurs les plus critiques a été effectué par les services de l'Equipement, et la présente étude porte sur les points particuliers suivants (carte annexe I) :
- ouest de Saint-Rambert-en-Bugey : secteur compris entre les PR 12,500 et 12,900 ;
- nord de Tenay : secteur compris entre les PR 20,000 et 20,250 ;
- sud de Tenay (Les Hôpitaux, La Burbanche, Rossillon) : entre les PR 22,150 et 34,000 ;
- sud de Belley (La Balme) : entre les PR 55,500 et 56,000.
2 - OBJECTIFS DE L'ETUDE ET MOYENS MIS EN OEUVRE
Les objectifs fixés à cette étude sont :
- identification des risques : nature et intensité ;
- définition des parades à adopter : principe et dimensionnement préliminaire ;
- estimation du coût des travaux de protection à réaliser. - 4 -
Dans ce cadre, la mission s'est déroulée selon la démarche et avec les moyens suivants :
- enquête auprès des différentes administrations ;
- identification des secteurs sensibles :
. observations de terrain : . à distance, avec constitution de panoramas photographiques, . héliportée, . rapprochée, avec escalade de la falaise pour les sites les plus critiques ;
. appréciation de l'aléa géologique : volumes mis en jeu et probabi¬ lité d'occurrence de la chute ;
. estimation de la propagation des masses, afin d'apprécier la probabilité d'impact sur la route nationale ;
- définition des moyens de protection : nature, implantation et dimensionnement sommaire ;
- estimation du coût des ouvrages proposés.
3 - SITUATION GEOGRAPHIQUE ET CONTEXTE MMtraOLOGIQUE
La section étudiée de la RN 504 se développe entre St-Rambert-en-Bugey et Rossillon, soit sur une longueur voisine de 24 km (fig. 1). Le tracé s'inscrit en fond de vallée de la cluse des Hôpitaxix, à une altitude variant de 270 m à 376 m au point le plus haut situé au Pont-Biais (PR 25).
La vallée est très encaissée, avec une plaine alluviale réduite dans laquelle est également installée la plate-forme de la voie ferrée Ambérieu-Culoz. Le drainage de la cluse est assuré au nord par l'Alba- rine et au sud par le Furan. Entre ces deux rivières, se développe une zone marécageuse (de Tenay à La Burbanche) correspondant à un tronçon de "vallée morte" résultant de la capture de l'Albarine à Tenay.
La morphologie des versants est caractérisée par la présence d'une haute falaise sommitale atteignant localement près de 200 m de hauteur et dominant d'importants talus d'éboulis généralement boisés (fig. 2).
Sur la majeure partie du tracé, entre Saint-Rambert et Rossillon, la route est établie en pied de versant, à la limite du talus d'éboulis et de la plaine alluviale. En revanche, à La Balme, au sud de Belley, elle passe au pied d'une falaise rocheuse haute de près de 100 m. Fig. i
CARTE DE SITUATION (1/2OOOOO)
87SGN 662.RHA Fíg.Z
PROFIL TOPOGRAPHIQUE CARACTERISTIQUE
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i __ ^ Plaine alluviale
87SGN86ZRfiA - 7
4 - CONTEXTE GEOLOGIQUE
Le massif du Bugey, traversé par la cluse de Saint-Rambert-^^es Hôpitaux, appartient aux faisceaux externes des chaînes jurassiennes. La direction générale des structures (plis anticlinaux, plis-failles) est subméri¬ dienne à N.150 ; elle est soulignée par les grands traits du relief (vallées, crêtes et cuestas).
Les formations calcaires qui affleurent en falaise appartiennent au Jurassique. Ce sont :
- à l'ouest (région de Saint-Rambert), des calcaires biodétritiques et bioclastiques en bancs d'épaisseur décimétrique à métrique (Bathonien et Bajocien) :
- au sud-est (entre Tenay et Rossillon, et à La Balme) des calcaires compacts, parfois dolomitiques, fins, ou récifaux et massifs (Portlan¬ dien et Kimméridgien) , avec à la base des bancs moins épais et bien marqués.
La fracturation générale montre trois familles de failles :
- failles subméridiennes - N. 10-30" - (peu nombreuses) qui sont en direction structurale au nord de Saint-Rambert et obliques au sud (failles d'Argis et de La Burbanche) ;
- failles N. 50-70', transverses aux plis et peu étendues ;
- failles N. 140-150", en direction structurale au sud-est de St-Rambert, et souvent de grande extension (famille majeure).
Les deux directions (N. 50-70* et N. 140-150") constituent un système conjugué qui correspond à un champ de déformation avec raccourcissement E-W (N.llO") et extension N-S (N.IO").
La grande entaille de la cluse de St-Rambert-Les Hôpitaux est en réalité une succession de cluses vraies transversales aux plis (comme dans le secteur de St-Rambert) et de segments en direction structurale (exemple entre Tenay et Rossillon). Des accidents transversaux aux plis, géné¬ ralement peu étendus, déterminent des variations de direction de la falaise, avec des couloirs et des éperons qui sont autant de zones où la fracturation à petite échelle est plus développée.
L'origine de cette cluse, dont le point le plus haut se situe au Pont- Biais (cote + 367) serait karstique. Les grands accidents structuraux (failles, plis) ont favorisé l'érosion dès la fin du Miocène, c'est-à- dire bien avant le passage des glaciers du Quaternaire qui ont déblayé et modelé la vallée. - 8 -
5 - IDENTIFICATION DES MASSES INSTABLES
Afin de faciliter la lecture du rapport, les tronçons de route étudiés ont été subdivisés en 10 secteurs présentant une relative unité topogra¬ phique et géologique. Le tableau suivant donne la localisation de chacun des secteurs ainsi individualisés (voir carte en annexe).
N" du secteur P R Appellation
1 12,000-12,900 Saint-Rambert 2 20,000-20,250 Tenay nord 3 22,150-25,000 Tenay sud 4 25,000-26,550 Pierrre-Croisée 5 26,550-27,300 Hôpitaux nord 6 27,300-29 900 Hôpitaux sud 7 29,950-30,700 Burbanche nord 8 31,900-33,600 Burbanche sud 9 33,600-34,250 Rossillon 10 55,500-56,000 La Balme
Chacune des zones mentionnées ci-dessus fait l'objet d'une fiche dont le contenu est le suivant :
- situation ; - description du site (géologie, morphologie) ; - documents cartographiques et photographiques, avec repérage des masses apparaissant les plus critiques ; - historique des événements ; - diagnostic ; - niveau de risque estimé ; - protections proposées ;
L'estimation du niveau de risque a été effectuée en tenant compte des principaux éléments suivants :
- volume des masses susceptibles de chuter et terme prévisible de la chute (court, moyen, long terme) ; - probabilité d'atteindre la route (éloignement, pente, végétation. obstacles naturels ou artificiels ) ; - volume des éléments susceptibles d'atteindre la chaussée - événements antérieurs.
Dans ces conditions, 4 classes de risques ont été définies : RO = risque présumé nul, Rl = risque faible, R2 = risque moyen, R3 = risque élevé.
Le niveau de risque attribué à chaque tronçon est reporté sur les documents topographiques représentant les divers secteurs retenus.
Remarque : l'inventaire des masses potentiellement instables n'est pas exhaustif. En effet, dans le cadre de cette reconnaissance générale du tracé, il n'était pas envisageable d'examiner en détail la totalité des parois rocheuses dominant la RN 504, compte tenu de leur extension et de leur difficulté d'accès. - 9 -
5.1- Secteur 1 ; Saint-Rambert
1. Situation (fig. 3)
Saint-Rambert : PR 12,000-12,900. Versant est.
2. Description du site
* zone sud (PR 12,000-12,500) ; éperon N-S boisé, de calcaire en petits bancs (Bajocien) affleurant mal sous forme de petits res¬ sauts fracturés et altérés, jusqu'au bord de la route localement.
* zone des Cités (PR 12,500-12,900) : falaise du "Rocher de Talourd" constituée de calcaire en gros bancs massifs (Bajocien) inclinés de 10 à 20" vers l'ouest. Cette falaise, haute de 40 à 80 m, domine une pente d'éboulis colonisée par la végétation, puis cultivée et construite en aval de la petite route en lacets. La RN s'écarte du pied de versant occupé par des habitations.
3. Historique
* PR 12,150 et 12,380 : chutes de pierres issues du talus routier. Véhicule endommagé le 1.03.85 au PR 12,150.
* Rocher de Talourd : chutes de blocs (2 à 10 m') dans les cultures entre les fermes de la Tour et de Perrine, au droit des Cités. La zone d'arrachement en est encore bien visible dans la falaise.
4. Diagnostic (planches photographiques la et Ib)
" zone sud : aucune masse instable importante n'a été observée. Seuls des petits blocs isolés ou en amas sont en cours de déstabilisation dans le talus, entre les PR 12,000 et 12,380 (clichés 1 et 2).
* zone des Cités :
1.1 - masse de plusieurs dizaines de mètres cubes (photo 3), décollée de la cuesta sommitale, côté sud-est. En cas de mobilisa¬ tion, à moyen ou long terme, des blocs pourraient arriver au pied du versant au niveau des cités, mais n'atteindraient pas la route, trop éloignée,
1.2 - zone disloquée qui comporte des blocs très instables jusqu'à plusieurs mètres cubes (photos n" 4 et 5). Ceux-ci présentent la même menace que celle produite par la chute des blocs vers la ferme Perrine. Cependant, compte tenu des conditions topographiques, ils n'atteindront pas la route. - 10 -
5 .Niveau de risque
PR 12 à 12,200 : risque élevé de chutes de pierres depuis le talus routier,
PR 12,200 à 12,350 : risque faible de chutes de pierres depuis le talus routier.
PR 12,350 à 12,400 : risque moyen.
PR 12,400 à 12,900 : risque présumé nul.
6. Travaux de protection proposés
Une purge soignée du talus routier permettra de diminuer fortement le risque. Elle sera accompagnée de la coupe des arbres situés en crête du talus, sur une largeur de 2 m environ.
Ultérieurement, en fonction de l'évolution constatée, un traitement similaire pourra être effectué périodiquement.
Par ailleurs, la création d'un petit fossé en pied du talus permettrait de constituer un "piège à cailloux" recueillant les éléments pouvant se détacher de la paroi. - 11 -
5.2 - Secteur 2 ; Tenay nord
1. Situation (fig. 4)
Tenay nord : PR 20,250. Versant sud-ouest, "Sous le Fort" au niveau de la maison Boutin.
2. Description du site
Succession de barres calcaires (Bathonien-Bajocien) sur 150 m de hauteur, qui présentent des zones fracturées et altérées en plusieurs endroits, notamment au droit de la ligne haute tension. L' éboulis colonisé montre des indices d'impacts de blocs récents et anciens, qui témoignent d'une activité épisodique.
3. Historique (pl. lia et lib)
Plusieurs blocs (photos 6 et 7), environ 8 m^ au total, ont endommagé la maison Boutin en bordure de route le 28.3.85. Le mur de la propriété a été endommagé par un bloc de 1/2 m^ (environ 1 t) le 7.07.86. Ces accidents ont fait l'objet de plusieurs rapports d'expert, dont celui du 30,06.86 joint en annexe.
4 .Diagnostic
La zone de départ de l'écroulement se situe dans la partie supérieure de la falaise près de la ligne haute tension (réf. 2.1) - (photos n" 8 et 9). Si cette zone apparaît en grande partie purgée, il existe par contre encore des blocs et masses décollées de voliune variable (par exemple écaille 2.2). L'approche impossible en hélicoptère, à cause de la ligne haute tension, ne permet pas d'apprécier le degré d'instabi¬ lité de cette zone.
Les faits du passé (protection ancienne de la maison par des barrières et accident du 23.05.85) montrent que ce secteur est connu pour sa sensibilité aux chutes de blocs (jusqu'à plusieurs mètres cubes).
5. Niveau de risque
Risque élevé de chutes de pierres et blocs. - 12 -
5. Protections proposées
Les événements du 23.03.1985 ont montré l'inefficacité, au moins partielle, du dispositif de protection mise en place à l'arrière de la maison Boutin. Il convient de souligner toutefois qu'en son absence, les dégâts auraient probablement été plus importants, car si la barrière n'a pas pu contenir les blocs, elle a absorbé une partie de leur énergie, réduisant ainsi leur force d'impact contre la construc¬ tion.
Dans un premier temps, il est nécessaire de la reconstruire, car son utilité est incontestable en cas de chute de blocs de dimension modeste.
Dans un deuxième temps, une réflexion doit être engagée sur la définition d'un dispositif assurant un haut niveau de protection. Cette réflexion sera menée essentiellement à partir de :
- examen détaillé de la falaise ; - lever topographique du versant ; - analyse de la propagation des éboulements, afin de déterminer le type, l'implantation et la hauteur de l'ouvrage à mettre en place.
Rappelons que l'expert désigné à la suite de l'éboulement du 23.03.1985 avait préconisé d'engager les actions suivantes :
- reconstruction de la barrière d'arrêt ; - surveillance de la falaise ; - abattage contrôlé des masses les plus instables.
Les deux derniers points, surveillance et abattage, présentent selon nous les difficultés majeures suivantes :
- que surveiller et comment surveiller efficacement (avec définition d'un seuil d'alerte) la falaise au droit de l'habitation ;
- en ce qui concerne l'abattage, il est nécessaire d'établir une protec¬ tion pour éviter que la construction ne soit atteinte par les blocs issus de la destruction, ce qui renvoie au problème exposé précédem¬ ment. - 13 -
5.3 - Secteur 3 ; Tenay sud
1. Situation (fig. 5)
Tenay sud : PR 22,150-25,000. Versant ouest, depuis le couloir du Nivar jusqu'au crêt de la Rivoire, puis sud-ouest jusqu'au couloir des Fioles dominant le pont de la voie ferrée (Pont-Biais, PR 25).
2. Description du site
Falaise de bancs calcaires massifs (Kimméridgien), haute de 200 à 250 m, dominant une pente d'éboulis partiellement colonisée et incli¬ née en moyenne de 25 à 35*. La route passe au pied de 1 'éboulis.
Cette falaise continue - à cause d'une structure tabulaire - présente quelques failles transverses peu étendues qui se traduisent souvent dans la morphologie par un creux ou un couloir. Les plus marqués se trouvent aux extrémités (couloirs du Nivar et des Fioles) où la fracturation est plus dense.
3. Historique
PR 22,350, au droit du couloir du Nivar : chute de blocs en 1978 sur la route, puis d'un bloc de 100 kg en été 1980.
PR 22,650 : bloc d'I m^ le 6.03.86, qui a traversé la route.
PR 22,810 : chute de blocs en 1974 (pas d'indication précise).
PR 23,640 : chute d'un bloc de 200 kg en 1978 à proximité du carrefour avec la RD 103 A.
PR 24,910 : chute d'un bloc de 200 kg au printemps 1980 à proximité du Pont-Biais.
4. Diagnostic (planches Illa, b, c et d)
La falaise apparaît relativement peu fracturée dans l'ensemble. Les masses instables repérées se trouvent surtout dans les zones recoupées par des failles transverses (faille du Nivar N.120 et réseau du couloir des Fioles N. 10-30 et N. 70-90). - 14 -
Couloir du Nivar (PR 22.150-22.400) ; (photos 10-11-13).
3.1 - colonne d'une vingtaine de mètres de hauteur. Risque de chute à moyen terme.
3.2 - blocs isolés instables ou mal assemblés, de 1/4 à quelques m% dans deux cheminées. Risque de chute à moyen terme.
3.3 - pilier de quelques m^ , instable à moyen ou long terme.
3.4 - masse très ouverte de plusieurs dizaines de m^ . Mobilisation possible à moyen terme.
3.5 - zone disloquée au sommet d'un arrachement récent (probablement 1985) avec des blocs de 1/2 à 2-3 m^ très instables. Mobilisation possible à court terme.
3.6 - massif très fracturé, masqué par la végétation, en équilibre précaire.
3.7 - Eperon rive sud du couloir du Nivar, fracturé, avec une colonne pointue décollée, a priori stable à court terme.
Le tronçon de route au droit de ce couloir est l'un des plus exposés de ce secteur. Le chemin n'est pas assez large pour constituer, près de son intersection avec la route, une banquette d'arrêt. Ce n'est qu'à partir des habitations au nord, alors que la route s'éloigne du pied des éboulis, que la voie n'est plus menacée par les chutes de blocs.
PR 22,400 à 22.700 (photos 13 et 14), limité au sud par une petite carrière.
3.8 - volume massif (~ 200 m^) décollé de la paroi et surplombant (cf croquis et photo 10). La dégradation en cours du pied provoque un basculement. Une mobilisation brutale est possible à moyen terme. Il est probable que le bloc tombé en 1986 provienne du surplomb ou de la zone voisine, côté sud. Une masse de près de 100 m* peut atteindre alors la route.
3.9 - plusieurs masses fracturées, masquées en grande partie par la végétation, présentent des éléments instables de volume plus modeste, quelques dizaines de litres à 1 ou 2 m^ .
PR 22,700 22.800 (carrière d'éboulis)
Au droit de la carrière, la falaise ne présente pas de masses instables importantes. Seuls quelques blocs isolés au sommet et dans certaines cheminées sont en équilibre douteux. Des chutes peuvent se produire à moyen et long terme. La carrière constitue un piège à blocs satisfaisant sur une centaine de mètres depuis la construction la plus au nord (PR approximatif 22,700) jusque vers le PR 22,800 au sud. - 15 -
PR 22.800-23.650 (intersection avec CD 103A)
Falaise assez régulière séparée en deux par une vire, boisée. Aucune masse importante très instable n'a été repérée. Seuls les points 3.10 et 3.11 (vers le PR 23,200) ont été notés (photo 15).
3.10 - masse de 500 m^ désolidarisée de la falaise, sans indice de déstabilisation à court terme. Il est probable que sa chute se situe à long terme.
3.11 - écaille en pied de falaise de 50 à 100 m^ non encore détachée de la paroi au sommet. La chute se situe a priori à long terme. D'une façon générale, il existe des blocs isolés et des petites masses fracturées, surtout en crête, dont la stabilité apparaît souvent douteuse. Le terme de leur mobilisation ne peut guère être apprécié que sur place, point par point. Il est probable que des chutes se produiront à l'échelle de la décennie, voire de l'année, sur ce tronçon.
PR 23,650-24,700
Falaise assez régulière comportant des parties saines, surtout dans la barre supérieure, et localement des parties fracturées avec quelques blocs instables (quelques dizaines de litres à 1 ou 2 m^ dont le terme de la chute est du même ordre que pour le tronçon précédent. Aucune masse importante critique n'a été repérée sur ce tronçon. Le CD 104 A ne peut pas arrêter de façon efficace des blocs roulant et rebondis¬ sant depuis le pied de la falaise trop éloignée.
PR 24.700-24,900 (photos 16 et 17)
Le contexte géomorphologique est identique à celui du tronçon précé¬ dent, mais la présence de petites masses instables plus nombreuses et de zones plus fracturées à proximité du couloir des Fioles constitue une menace pour la route.
3.12 - petite colonne d'environ 5 m^ , entièrement dégagée. La base est cependant peu fracturée. Sa chute se situe à long terme.
3.13 - bloc de 3-4 m^ en surplomb monolithique. Sa chute, située à moyen terme, atteindrait à coup sûr la route.
3.14 - petite colonne de 5 à 10 m^ décollée de la falaise. Sa base paraît relativement saine, mais difficile à observer entièrement (végétation). Sa chute se situe à moyen ou long terme.
3.15 - zone disloquée masquée par la végétation. Des petits blocs peuvent s'en détacher à court ou moyen terme.
Aucune chute n'a été signalée sur ce tronçon, mais la fracturation relativement dense et la présence d'éboulis vifs jusqu'au pied du versant, indiquent une menace forte de chute de bloc sur ce tronçon. - 16 -
PR 24.900-25,000 (Pont-Biais)
Tronçon situé au pied du cône d'éboulis important du couloir des Fioles, partie nord. Un affaissement affecte le sommet du versant. Il est à l'origine de glissements actifs en contrebas et de coulées de pierrailles (photo n" 18). Des blocs d'un volume important sont parfois mobilisés ; ils s'arrêtent pour la plupart avant le pied du versant dans une zone boisée (photo 19). Certains peuvent atteindre la route à proximité du Pont-Biais (passage sous la voie ferrée), comme en 1980.
La zone de départ des blocs se situe assez haut dans le versant, au sommet du couloir principal. Celui-ci se dirige plutôt au Sud du Pont- Biais, mais des blocs peuvent s'en écarter vers le nord, en direction de la route. C'est le couloir nord, très étroit dans sa partie supé¬ rieure, qui domine directement -la route. Il semble cependant moins actif.
5, Niveau de risque
PR 22,150-22,700 : l'ensemble des observations effectuées (présence de nombreux blocs instables, fréquence des chutes, végétation très clair¬ semée dans le talus d'éboulis) amène à retenir un niveau.de risque élevé pour ce tronçon,
PR 22,700-22,800 : la présence de la carrière constituant un piège à blocs dans son état actuel, assure a priori une bonne protection de la route. Aussi le risque d'impact sur la chaussée est-il considéré comme faible. Cependant le niveau de risque ainsi attribué devra être réexa¬ miné en fonction des variations des conditions d'exploitation de la carrière, certains aménagements pouvant aller dans un sens contraire à la sécurité.
PR 22,800-24,700 : ce tronçon, marqué par la présence d'une falaise continue (H 1,50 m env.) dominant un talus d'éboulis s'étendant jusqu'à la route, s'est révélé par le passé assez peu productif. Néanmoins, les caractéristiques topographiques du site montrent que la probabilité pour les blocs issus de la falaise d'atteindre la route est loin d'être négligeable. L'ensemble de ce tronçon est considéré comme présentant un risque moyen.
PR 24,700-25,000 : la fracturation importante de la falaise, généra¬ trice de fortes instabilités, et la présence de couloirs d'éboulis bien marqués témoignant de chutes fréquentes, font de ce tronçon un secteur à risque élevé. - 17 -
6,Protections proposées
Compte tenu de l'extension de la zone origine des chutes de blocs et du nombre des masses instables repérées, il ne paraît pas réaliste à ce stade de l'étude d'envisager de procéder à des travaux de protec¬ tion active (purge, ancrages... ) au niveau de la falaise. Une protec¬ tion linéaire en pied de versant semble la mieux adaptée au site.
Les volumes importants mis en jeu (unitaires et totaux) et les conditions topographiques du site permettent de proposer en première approche la mise en place d'un merlon de terre en bordure de la RN 504 entre les PR 22,150 et 23,650(*) où la pente du terrain naturel permet l'exécution des terrassements avec une emprise raisonnable. A ce stade de l'étude, une hauteur de l'ordre de 4m peut être retenue pour ces ouvrages. Elle devra être précisée à l'aide d'une étude spécifique de propagation des blocs rocheux (trajectographie) ,
En revanche entre les PR 23,650 et 25,000, la pente du talus d'éboulis est plus forte (30-35") et les terrassements nécessaires à la réalisa¬ tion d'un merlon risquent de remettre en cause l'équilibre général du versant. Dans ce secteur, un écran de filets métalliques mis en place en bordure amont du CD 103, paraît la solution la mieux adaptée. Il convient cependant de signaler que ce dispositif qui permet de réduire sensiblement le risque, peut néanmoins s'avérer insuffisant dans le cas d'un éboulement en masse important.
Rappelons que les zones apparaissant les plus critiques se situent au droit du couloir du Nivar au nord et du couloir des Fioles au sud.
(*) à l'exclusion du secteur de la carrière. - 18 -
5.4- Secteur 4 : Pierre-Croisée
1 .Situation (fig. 6)
Pierre-Croisée : PR 25,000-26,550. Falaise délimitant une avancée vers l'ouest du plateau d'Arandas.
2. Description du site
Cette falaise, constituée de calcaire en gros bancs massifs (Kimmérid¬ gien), est entaillée par plusieurs couloirs dont le plus important est celui de la Darraise (PR 25,250). La structure générale des bancs est subhorizontale. Plusieurs petites failles, à rejets verticaux minimes, empruntent ces couloirs. Elles se répartissent suivant 3 directions principales : N. 10-30 et N. 80-100, transverses, et N.150 parallèle aux pans de falaise. Ces directions se retrouvent à plus petite échelle (diaclases, paraclases).
Les zones les plus fracturées et qui présentent une déstabilisation chronique sont situées au niveau des deux couloirs principaux (PR 25,250 et PR 26) ; ceux-ci dominent des éboulis vifs fortement incli¬ nés jusqu'à la route. D'une façon générale, la partie sud-orientale du massif, à partir du couloir sud (PR 26,000) est plus fracturée.
3. Historique
PR 25,050 : en 1984 et 1985, glissement d'éboulis de petits blocs depuis le talus routier, les plus gros pesant environ 50 kg.
PR 25,300 : écroulement provenant de la rive sud du couloir de la Darraise, en 1981. Majorité des blocs de quelques dizaines de litres à 1/2 m^ , le plus gros avoisinant les 2 m^ (environ 5 tonnes).
4. Diagnostic (planches IVa, b et c)
La dégradation des zones fracturées dans les deux couloirs principaux entraîne des chutes fréquentes de blocs isolés, généralement de petite dimension (quelques litres à quelques dizaines de litres) et de façon plus espacée de blocs plus volumineux (centaines de litres à 1-2 m^ ) .
La plupart d'entre eux s'arrêtent dans les éboulis, malgré la pente, mais certains atteignent la route, notamment en hiver et au printemps, comme en 1981, lors d'événements plus importants.
Le repérage de toutes les masses instables n'a pu être effectué de façon exhaustive, en raison des grandes étendues difficiles d'accès à parcourir et de la présence de végétation (photos 20 à 27). - 19 -
4.1 - colonne de 20 m^ environ, au sommet de la falaise, non encore complètement décollée, présentant un risque de chute à moyen terme.
4.2 - masse fracturée de 10 m^ environ comportant un écaillage en cours ; l'élément le plus externe (3 m^) est le plus instable à court terme.
4.3 - lames verticales en cours de développement. Des blocs peuvent se détacher de la zone nord masquée par la végétation à court ou moyen terme. L'écroulement de l'ensemble se situe a priori à long terme.
4.4 - massif disloqué au pied du couloir, rive sud, avec un ensemble de blocs instables de quelques centaines de litres à plusieurs m'. C'est probablement la zone de départ de l'écroulement de 1981.
4.5 - colonne de 70 m^ décollée surtout au sud-est et dans le tiers supérieur. L'assise n'a pas été observée. Cette masse paraît stable à moyen terme (photo 23),
4.6 - masse monolithique de 50 m^ environ, surplombante dans sa partie supérieure et et écaillée dans sa partie nord. L'ensemble paraît stable à moyen terme, mais la chute de l'écaillé la plus externe (environ 7 m') peut se produire à moyen terme, voire à court terme si la base (non observée) est très dégradée.
4.7 - massif très fracturé sur l'éperon rive nord du couloir sud. Si l'ensemble ne présente pas de signe de déstabilisation à moyen terme, par contre les piliers (3 à 10 m^), en avant-garde au sud-est, appa¬ raissent en équilibre précaire. Leur chute peut se produire au cours des années prochaines.
4.8 - Masse fracturée avec de nombreux éléments instables de quelques centaines de litres à 3 m^ (blocs, colonnettes, écailles), le risque de chute est quasi permanent.
4.9 - lames et piliers verticaux en voie de décollement. La chute de l'élément le plus externe dans le couloir se situe à moyen terme. La probabilité d'arrêt dans le couloir paraît cependant élevée.
4.10 - deux petites colonnes de quelques m^ en cours de dégradation (photos 21 et 26), Leur chute partielle ou totale est probable à moyen terme.
4.11 - masse fracturée en voie de décollement, masquée en partie par la végétation. Risque de chute de quelques blocs à moyen terme.
4.12 - arche de 20 m^ environ, avec un pilier ouest plus fracturé et dégradé. L'écroulement de l'ensemble se situe à moyen ou long terme.
4.13 - blocs de 2 à 3 m^ , instables à court ou moyen terme.
4.14 - masse de 6 à 8 m^ , décollée mais apparemment bien assise.
4.15 - blocs de 1 à quelques m^ , instables à court ou moyen terme. - 20 -
5. Niveau de risque
Ce tronçon présente les caractéristiques principales suivantes :
- falaise calcaire haute de 100 à 150 m, relativement fracturée, dominant la BN 504 par l'intermédiaire d'un glacis régulier pente à 35" environ ;
- présence de nombreuses masses potentiellement instables et d'un volume important (> 10 mM ;
- conditions de propagation d'un bloc très défavorables : présence d'un cône d'éboulis à végétation clairsemée, induisant une faible probabilité d'arrêt.
L'ensemble de ces éléments nous amène à retenir un niveau de risque élevé.
6. Protections proposées
De la même façon que le secteur précédent, le nombre important des masses potentiellement instables identifiées et disséminées sur l'ensemble du site, montre qu'une action de protection au niveau de la falaise peut difficilement être envisagée. Dans ces conditions, une protection passive en pied de versant pourra être retenue. Le premier examen des conditions topographiques amène à préconiser la mise en place d'un écran de filets métalliques en crête du talus routier, entre les PR 25,000 et 26,000, alors qu'un ouvrage d'arrêt type merlon pourrait être mis en place entre les PR 26,000 et 26,550.
Au niveau du talus routier jouxtant le pont SNCF, taillé dans les éboulis de pied de versant, on peut envisager la mise en place d'un grillage plaqué ancré qui maintiendra les éléments susceptibles d'être déchaussés par le ravinement. - 21 -
5.5 - Secteur 5 ; Hôpitaux nord
1 .Situation (fig. 7)
Les Hôpitaux nord : PR 26,550-27,300. Versant oriental du Bec-de-1 'Aigle dominant le lac des Hôpitaux,
2. Description du site
Bordure affaissée du plateau calcaire (Kimméridgien) d'Arandas, sur près de 500 m (photo 25). Un fossé (direction N. 150-160), envahi par une végétation dense, sépare la crête du panneau disloqué. Celui-ci présente, côté pente (vers l'est) des masses calcaires isolées découpées par des fractures ouvertes transverses (N. 10-20 et N.90) et parallèles à la crête (environ N.150), et qui dominent un éboulis vif traversé par le CD 94 et au pied duquel passe la RN 504.
3. Historique
1981 : chute de blocs, jusqu'à 1 m^ .
1985 : écroulement d'une masse avoisinant 1000 m^ , qui a "recouvert" le CD 94. De nombreux blocs (jusqu'à plusieurs m^ ) ont atteint le pied du versant et traversé la RN 504 vers le PR 26,800-26,900.
4. Diagnostic (pl. V)
De nombreux éléments instables se trouvent dans les masses déchique¬ tées qui dominent 1 'éboulis vif (photo 28). Plusieurs arrachements récents, dont celui de 1985, montrent que cet éboulis est alimenté pé riodiquement .
5.1 - niche d'arrachement de l'éboulement de 1985, actuellement bien purgée (photo 28).
5.2 - massif de près d'un millier de m^ découpé par des fractures ouvertes et comportant plusieurs masses très instables à court ou moyen terme.
5. 2. a - pilier d'une vingtaine de m^ , couronné par un bloc de 2 m^ . 5.2.b - écaille de 3 m^ décollée de la paroi. 5.2.C - ensemble de blocs en cours de basculement, dont le volume total est d'une centaine de m^ .
5.3 - pointement rocheux émergeant au-dessus de la végétation, qui a donné le nom de Bec-de-1 'Aigle au massif en raison de son profil. L'assise de cette masse compacte n'a pas été observée, aussi sa stabilité ne peut être appréciée. En cas de chute, la trajectoire serait vraisemblablement déviée en direction de l'écroulement de 1985. - 22 -
5.4 - masses monolithiques de plusieurs m^ (jusqu'à 10 m^ ) en cours de basculement. La chute à court terme paraît probable.
5.5 - petit pilier d'une vingtaine de m^ dépassant de la végétation au pied d'une falaise. L'assise, non observée sur place, ne permet pas d'apprécier son évolution pour les prochaines années. Il paraît néanmoins stable à court terme.
5.6 - le massif fracturé qui constitue la terminaison nord de la zone affaissée, côté couloir, et en grande partie masqué par une végétation abondante, présente des parties très instables qui ont probablement libéré des petits blocs de façon épisodique au droit du PR26,600 mais, semble-t-il, sans atteindre la RN 504. Cette zone apparaît sensible et présente un risque de chute de blocs plus gros à moyen terme.
Remarque. Les masses instables repérées à l'extrémité sud de l'affais¬ sement et dans la falaise discontinue qui se poursuit en crête vers le sud, dominent une pente très boisée avec des replats qui constituent des zones d'arrêt étendues et sécuritaires pour la RN 504, mais pas totalement pour le CD 94.
5. Niveau de risque
PR 26,550-26,900 : malgré le recul et le hauteur relativement réduite de la falaise sommitale, ce secteur est considféré comme présentant un risque élevé.
En effet, au niveau de la zone de départ des blocs, l'intense fracturation du massif et son instabilité chronique (affaissement encien a priori non stabilisé) en font une zone où la probabilité de chute de blocs et/ou d' éboulement à court terme est très forte. Par ailleurs, l'éboulement qui s'est produit en 1985 a montré que si une part importante des blocs éboulés s'est arrêtée dans la pente, des éléments d'un volume supérieur au mètre cube ont atteint et traversé la chaussée.
PR 26,900-27,300 : ce secteur est marqué par une plus faible densité d'éléments instables en sommet de versant que le secteur précédent. D'autre part, la végétation relativement dense, augmentant la probabilité d'arrêt, amène à retenir un niveau de risque moyen.
6. Protections proposées
Les derniers événements connus (éboulement de 1985) et la structure affaissée du plateau au droit du Bec-de-1 'Aigle, montrent que ce secteur est en évolution permanente et constitue de ce fait un point très critique de l'itinéraire étudié. A terme, on peut craindre des éboulements d'un volume de l'ordre de plusieurs centaines de mètres cubes susceptibles d'atteindre la chaussée. - 23 -
Dans ces conditions, deux actions sont à envisager :
- mise en place d'une protection linéaire en pied de versant pour assurer la sécurité de la voie contre des éboulements du type de celui qui s'est produit en 1985. Compte tenu des volumes mis en jeu, un merlon de terre convenablement dimensionné (étude détaillée de la propagation des blocs, analyse trajectographique) permettrait d'assu¬ rer un bon niveau de protection, a priori supérieur à celui d'un écran de filets métalliques.
- surveillance de l'évolution de la zone affaissée voisine du Bec-de-1 'Aigle (mesures topographiques périodiques, mise en place de témoins de déplacement sur les fissures les plus importantes). - 24 -
5.6 - Secteur 6 - Hôpitaux sud
1 .Situation (fig. 8)
Hôpitaux sud : PR 29,150-29,900. Versant orienté vers l'E.NE dans un resserrement de la vallée. La route ne passe plus sur le pont de la Tuffière, au point coté 359, mais plus au sud, entre les PR 29,900et 30,000.
2. Description du site
La falaise est très discontinue, constituée de gros bancs massifs (calcaire du Kimméridgien), avec un maximum de hauteur inférieur à 100 m vers le PR 29,700-29,800. Végétation dense couvrant des zones rocheuses étendues, difficiles à parcourir.
3 .Historique
Aucun événement signalé sur ce tronçon.
4. Diagnostic (pl. VI)
Aucune masse instable importante n'a été repérée dans le cadre de cette étude. L'instabilité touche des volumes modestes de 1 à quelques dizaines de m^ maximum. Les parties rocheuses boisées n'ont pas pu être examinées de façon exhaustive, aussi l'examen dans le détail reste-t-il incomplet.
6.1 - falaise chaotique envahie par des formations tuffeuses qui la cimentent. Un écroulement ancien s'est produit au droit des anciennes mines. Aucune masse ne paraît critique à court et moyen terme.
6.2 - deux arrachements frais témoignent d'une dégradation localisée de la falaise. L'écroulement (quelques dizaines de m^) n'a pas atteint la RN 504, bien protégée à ce niveau par un fossé. 6. 2. a - pilier d'une vingtaine de m' en cours de déstabilisation. 6.2.b - surplomb stable à court terme. Une fissure verticale légère¬ ment ouverte vers le haut favorise cependant le déchaussement des parties en surplomb, La chute de 1 à quelques m^ se situe à moyen ou long terme,
5, Niveau de risque
PR 29,150-29,700 : bien que témoignant d'une faible activité (aucune chute signalée sur ce tronçon) durant ces dernières années, ce secteur présente néanmoins des caractéristiques (volume important des éléments susceptibles de chuter, pente forte bien que très boisée).
PR 29,700-29,900 : route en remblai séparée du versant par un replat : risque présumé nul. - 25
5,7 - Secteur 7 - Burbanche nord
1. Situation (fig. 8)
Burbanche nord : PR 29,900-30,700. Versant orienté vers le sud-sud-ouest depuis le pont de la Tuffière (sur la voie ferrée) jusqu'à Burbanche.
2. Description du site
Falaise assez régulière, de 40 à 60 m de hauteur, constituée de calcaire en gros bancs massifs du Kimméridgien. La structure est subhorizontale au nord, puis légèrement inclinée vers le nord-est au sud. Les diaclases transverses qui découpent la paroi dans le détail (dièdres, éperons) se répartissent en deux familles (N. 90-110 et N. 150-170), Il existe de nombreux petits surplombs et des petites cavités en relation avec la stratification. Un couloir bien marqué vers le PR 30,200 correspond à un changement de direction générale de la paroi : N.90 au nord et N.130 AU SUD.
3. Historique
Chutes fréquentes de blocs isolés de dimension variable, signalées à partir du PR30,100.
4. Diagnostic (pl. Vila et b)
Si la falaise ne présente apparemment aucun indice précurseur d'écrou¬ lement important à court terme, elle montre de nombreux petits arrachements frais. Un certain nombre d'éléments isolés potentiellement instables ont été repérés. .
7.1 - Gros "gendarme" divisé en deux éléments d'une cinquantaine de m', sur le nez de l'éperon, PR 30 (photo 29) et limité par des fissures largement ouvertes côté sud.
7.2 - Gros banc en surplomb qui présente des fissures subverticales découpant des éléments parallèlépipédiques qui s'appuient l'un contre l'autre. Les parties inférieures peuvent se déstabiliser à moyen terme (blocs de quelques centaines de litres à 1 m^ ) ,
7.3 - petit pilier décollé (4 à 5 m^) sur le nez d'un gros banc en crête. Sa base amincie fait craindre une chute à moyen terme. Des blocs de 0,5 à 1 m^ peuvent atteindre la route.
7.4 - bloc de 0,5 à 1 m^ posé sur un plan incliné au sommet de la falaise.
7.5 - bloc de 1 m^ en cours de déstabilisation. - 26 -
7.6 - colonne trapézoïdale de 5 m' environ, décollée surtout dans sa partie nord. Risque de chute à moyen terme,
7.7 - colonne d'une dizaine de m^ entièrement désolidarisée de la paroi (fissure élargie vers le haut de 30 à 40 cm). Base en cours de dégradation. La chute se situe à moyen ou long terme.
7.8 - écaille d'une trentaine de m^ décollée de la paroi. L'assise ne présente pas de signe de dégradation en cours. Sa chute se situe à long terme. Cependant, des petits blocs peuvent se détacher du sommet fracturé, à moyen terme.
7.9 - pilier de 50 m^ décollé du pied de la paroi. Plusieurs écailles séparées par des fissures largement ouvertes et envahies par la végétation se trouvent en arrière. L'ensemble est en cours de bascule¬ ment. La mobilisation du pilier peut se produire à moyen terme,
7.10 - écaille d'une dizaine de m^ décollée de la paroi. Sa chute se situe à moyen ou long terme.
7.11 - blocs parallèlépipédiques de 0,25 à 0,5 m^ en surplomb. Chute possible à court terme.
7.12 - bloc en surplomb, coincé dans un dièdre. Sa déstabilisation en cours fait craindre une chute à moyen terme,
7.13 - bloc de 0,5 m^ en surplomb.
Par ailleurs, disséminés sur l'ensemble de la paroi, il existe de nombreux petits blocs (1 litre à quelques dizaines de litres), à l'équilibre précaire, qui représentent le risque le plus élevé à court terme.
5. Niveau de risque
PR 29,950-30.500 : les conditions topographiques de ce secteur, marqué par une haute falaise proche de la route dont elle n'est séparée que par un talus d'éboulis à la végétation localement très clairsemée, en font une zone très exposée. Nous retiendrons un niveau de risque élevé,
PR 30,500-30,700 : la diminution de la hauteur de la falaise et son aspect plus sain amènent à retenir un niveau de risque moyen eu égard au tronçon précédent,
6, Protection proposée
L'ensemble des éléments recueillis montrent qu'une protection linéaire en pied de versant, immédiatement en bordure de la RN 504, est la solution a priori la mieux adaptée au problème posé. Les conditions de site spécifiques de ce tronçon amènent à retenir la mise en place d'un écran de filets métalliques en crête du talus routier. Par ailleurs, l'abattage contrôlé des masses les plus critiques (à définir précisé¬ ment par une analyse complémentaire) sera probablement nécessaire antérieurement à la mise en place de l'écran. - 27 -
5.8- Secteur 8 : Burbanche sud
1 .Situation (fig. 9)
Burbanche sud : PR 31,900-33,600. Falaise élevée exposée vers le sud-ouest, se rapprochant de la route au sud.
2. Description du site
Cette falaise, constituée de gros bancs calcaires du Kimméridgien, descend depuis La Burbanche, au nord, jusqu'au PR 33,600 où elle rejoint le fond de la vallée. Sa hauteur varie de 80 m à 200 m. Le puissant éboulis qu'elle domine témoigne d'une érosion active au retrait des glaciers. L'exposition vers le sud, la pente forte et l'absence d'altération superficielle, ont gêné la colonisation par la végétation. Celle-ci reste clairsemée en maints endroits. Deux carrières exploitent ces éboulis.
La falaise montre une structure générale inclinée vers l'est de 10 à 20" et quelques petites fractures qui la découpent, surtout dans la partie nord, dominant le village de La Burbanche. Un pan très impor¬ tant de falaise s'est écroulé il y a très longtemps, à l'origine du grand amas chaotique au sud du village, que contourne la RN, avant le PR 31,900. Ce point de déparet de l'écroulement se situe au niveau d'une grande brèche boisée entaillant la falaise au-dessus de la Burbanche. Les zones voisines apparaissent très fracturées localement, avec des petites zones d'arrachements frais.
3. Historique
Des chutes périodiques de pierres et blocs sont signalées sur tout le tronçon, sauf au niveau des carrières.
4. Diagnostic (pl. VIII a-h)
De nombreux blocs en surplomb et plusieurs masses très fracturées apparaissent instables, notamment dans la partie nord, au-dessus du PR 32,000.
8.1 - zone en rive nord de la grande brèche, en cours de dégradation (photo 40). Des blocs de toute dimension (quelques dizaines de litres à plusieurs mètres cubes) peuvent être mobilisés à court terme. La route n'est cependant pas exposée directement en cas de chute.
8.2 - pilier de 20 à 30 m^ en cours de déstabilisation, au sommet d'une zone très fracturée. La chute est possible à moyen terme (photo 41). - 28 -
8.3 - zone très fracturée avec plusieurs blocs instables de quelques centaines de litres à 1 ou 2 m^ (photo 41). Chute possible à court terme, certaine à moyen terme.
8.4 - plusieurs blocs en surplomb, très instables (photo 42).
8.5 - 2 blocs isolés de 0,5 m^ en surplomb instable.
8.6 - plusieurs blocs de quelques dizaines de litres à 1 m^ et masse de 4 à 5 m^ fracturée, instables, dans une zone en cours de dégrada¬ tion dans la partie inférieure de la grande écaille (photos et ). Cette écaille volumineuse ne présente pas de décollement au sud. Sa déstabilisation se situe à long terme.
8.7 - petit pilier de 5 m^ , décollé mais assez bien attaché à la paroi à la base. Sa chute se situe à long terme.
8.8 - blocs et masses fracturées de 1/4 à plusieurs m^ dans les bancs inférieurs de la falaise. Certains éléments apparaissent très ins¬ tables.
8.9 - piliers de 50 à 100 m' déstabilisés depuis très longtemps. Le mouvement de basculement ne semble pas avoir repris. Leur chute se situe à très long terme.
8.10 - écaille d'une cinquantaine de m^ décollée de la paroi.
5. Niveau de risque
PR 31,900-32,350 : l'éloignement relativement important (300-400 m) de la falaise par rapport à la route implique une probabilité d'arrêt des blocs élevée dans le talus d'éboulis. Cependant, dans l'hypothèse d'un éboulement important mettant en jeu plusieurs dizaines voire centaines de mètres cubes de matériaux, certains blocs isolés parviendront jusqu'à la route. Le niveau de risque retenu est moyen.
PR 32,350-32,550 : tronçon protégé par la carrière jouant le rôle de piège à blocs. Le risque pour la route est présumé nul.
PR 32,550-33,550 : la probabilité d'arrêt des blocs dans le talus d'éboulis apparaît peu élevée (peu de végétation) et, malgré une diminution importante de la hauteur de la falaise, le niveau de risque paraît comparable à celui présenté par le tronçon précédent (31,900- 32,350). Le niveau de risque retenu est moyen.
6. Protection proposée
De la même façon que pour les secteurs précédents, une protection linéaire en pied de versant paraît devoir être retenue. Cependant, le choix entre une solution "lourde" (merlon de terre, filets métalliques) ou "légère" (simple écran grillagé) nécessite un exaimen complémentaire du site, avec notamment une étude de propagation des blocs afin d'estimer plus précisément la probabilité d'atteinte de la route par des blocs d'un volxime supérieur au mètre cube. - 29 -
5.9 - Secteur 9 ; Itossillon
1. Situation (fig. 10)
Au nord-ouest du village de Rossillon, PR 33,600-PR 34,250.
2. Description du site
Falaise de calcaire du Kimméridgien, en gradins, avec des parties très boisées. Elle diminue de hauteur jusqu'à l'entrée nord du village où elle est la plus proche de la route.
3. Historique
Aucune chute de pierres ou de blocs en provenance de la falaise n'a été signalée.
4. Diagnostic (pl. IX)
Deux points montrent des indices d'instabilité notables, mais présentent une menace faible pour la route.
9.1 - colonne d'une quinzaine de mètres de hauteur, en avant-garde d'une très grosse écaille désolidarisée du massif dans sa partie nord (photo 46).
9.2 - piliers et lames fracturés en cours de basculement. Bien que la route soit plus proche, elle ne semble pas menacée par la chute de cet ensemble.
5. Niveau de risque
PR 33,600-33,800 : compte tenu de l'existence d'un replat large de 30 m environ entre la route et le pied du versant, la probabilité d'impact sur la route apparaît faible. Le niveau de risque est faible.
PR 33,800-34,250 : la faible hauteur de la falaise et la présence d'un replat amènent à retenir un niveau de risque nul sur ce tronçon.
6. Protection proposée
Compte tenu du bas niveau de risque reconnu (faible à nul), il n'appa¬ raît pas nécessaire dans les conditions actuelles de procéder à la mise en place d'une protection. - 30 -
5.10 - Secteur 10 : La Balme
1 .Situation
La Balme : PR 55,500-56,000. Falaise rive droit du Rhône, au niveau du défilé.
2. Description du site
Falaise de calcaire massif du Jurassique supérieur haute de 80 à 100 m dominant le Rhône. La partie inférieure montre des bancs épais, faiblement inclinés vers l'est. La base de la falaise est boisée ; elle correspond à des bancs marqués qui affleurent dans la zone ouest au-dessus de la route et à la tête du tunnel ouest.
Des fractures subverticales sensiblement est-ouest et N.120 découpent le massif de façon discontinue. Ce sont elles qui déterminent des masses décollées de la paroi.
3. Historique
Des chutes fréquentes ont été signalées à la sortie du tunnel ouest (zone ouest sur la carte).
4. Diagnostic
Trois zones sont distinguées (cf carte).
Zone ouest : la falaise exposée vers l'ouest (photos 43 et 44) ne présente pas de grosses masses instables à court terme. Les chutes de pierres et petits blocs proviennent des nombreux petits surplombs ou de la partie inférieure plus fracturée. Le type de risque demeure permanent, étant donné la proximité de la route.
Zone centrale : entre les deux tunnels. Une grosse écaille (- 500 m^) triangulaire émergeant du bois (notée 10.1 - photo 41) est décollée de la paroi de 30 à 70 cm (bloc coincé au sommet). Elle n'a pas bougé depuis plusieurs années et paraît relativement stable actuellement. Sa remobilisation se situe à très long terme. Par contre, il existe à la base une masse très disloquée d'une dizaine de m^ dont le déséquilibre peut arriver à moyen terme. Des blocs jusqu'à 1 m^ pourraient attein¬ dre la route. Le niveau de risque est R2.
Zone est: falaise élevée, relativement saine, avec cependant 2 masses instables identifiées.
10.2 - écaille de 10 à 20 m^ (photo 42) apparemment bien assise (base non observée sur place).
10.3 - colonne de 12 m de hauteur, avec une partie sommitale étroite et plus instable.
Le niveau de risque est également R2. - 31 -
5 . Recommandations
Ce secteur nécessite une étude spécifique avec mise en place d'un dis¬ positif d'auscultation des écailles rocheuses, afin de préciser la vitesse d'évolution des mouvements. Les talus bordant immédiatement la RN 504 devront également faire l'objet d'un examen complémentaire ainsi que les têtes de tunnels. - 32 -
6 - EXAMEN DES ARCHIVES SNCF (région Chambéry)
D'une façon générale, l'examen des registres d'incidents dus à des chutes de rochers sur la ligne Ambérieu-Culoz, confirme l'activité soutenue du processus de dégradation des falaises dominant la cluse des Hôpitaux. La liste (non exhaustive) des incidents, fournie en annexe, donne un aperçu de la fréquence des chutes sur cette portion de ligne.
Dans le cadre de la présente étude, on notera plus particulièrement les incidents ayant atteint la voie ferrée, mais également la RN 504 dans les secteurs où ces deux axes se côtoient. Il s'agit notamment du tronçon compris entre les PR 22 et 24, correspondant aux PK SNCF 70.600 à 72.600, et du secteur du Pont-Biais.
Un événement important s'est produit en 1963 au PK 71,000 (dossier particulièrement complet à la SNCF) où 7 blocs de plusieurs m^ ont atteint la voie ferrée après avoir franchi la RN 504. L'origine de ces blocs se situe en partie haute du couloir du Nivar. Ces données, con¬ frontées aux observations de terrain effectuées dans le cadre de cette étude, permettent de confirmer le caractère très critique de ce secteur.
Un deuxième secteur a été le siège d'un éboulement important ces dernières années. Il s'agit de la zone voisine du Pont-Biais (PR 25 - PK 73.600) où plusieurs blocs atteignant plusieurs dizaines de mètres cubes ont atteint la voie ferrée et la RN 504 où un véhicule a par ailleurs été écrasé par l'un d'entre eux. Cet événement s'est produit en 1965 (schéma en annexe). L'origine de cet éboulement se situe sensiblement au droit du couloir des Fioles. En 1914 et 1919, des blocs de plusieurs mètres cubes ont atteint la voie, mais la zone de départ est inconnue.
Ce très rapide examen des archives de la SNCF confirme le niveau de risque élevé retenu pour les deux secteurs du Nivar et des Fioles, et justifie le type de protection lourde préconisée. - 33 -
7 - DONNEES GENERALES SUR LE DIMENSIONNEMENT ET LES CONDITIONS D'EXECUTION DES PROTECTIONS PROPOSEES
7.1 - Purge manuelle
Menés exclusivement à l'aide de moyens légers (canne à purger, vérin hydraulique), ces travaux demeurent néanmoins l'affaire de spécialistes pour éviter tout accident, aussi bien aux intervenants qu'aux usagers de la voie faisant l'objet de ces travaux. En fonction des conditions locales, la rémunération est calculée sur la base du mètre cube extrait ou du mètre carré de surface traitée.
7.2 - Grillage plaqué
Ce dispositif, destiné à maintenir en place des blocs instables et non à canaliser leur chute en pied de talus, est généralement conçu de la façon suivante : - grillage à maille comprise entre 100 et 150 mm, en fil inox ou galva¬ nisé 3 mm ; - maintien par câbles (J 6 à 8 mm, fixés sur épingles ancrées dans le sol de 0,5 à 1 m.
7.3 - Merlon de terre
Cet ouvrage d'arrêt des blocs en cours de propagation est édifié selon le profil de base suivant :
Origine de l'éboulement
2.50 m fosse de reception
// voria/jle - 34 -
De façon à réduire l'emprise au sol de l'ouvrage, on peut envisager l'exécution d'un soutènement du parement aval, le parement amont devant rester non revêtu pour jouer un rôle amortisseur lors de l'impact.
Parmi les soutènements relativement économiques et d'exécution aisée, on peut citer :
- parements en éléments modulaires en béton (type pierre Loffel) permettant d'atteindre un angle de 70* avec l'horizontale ;
- parement constitué par un remblai renforcé par géotextile (pente 52") et végétalisable sous certaines conditions.
Dans le cadre de l'usage prévu pour ces ouvrages, il paraît intéressant de porter son choix sur une conception modulaire qui présente l'avantage d'une réparation rapide en cas de destruction localisée lors d'un éboulement important.
7,4 - Ecrans de filets métalliques
Ce type d'ouvrage ne nécessitant pratiquement aucun terrassement, peut a priori être implanté n'importe où dans un versant. Le plus connu en est le type dit "El" qui est doté d'un système de freinage absorbant l'énergie des blocs. Le schéma général de cet équipement est donné ci-dessous.
Un autre type, apparaissant sur le marché, est le filet CAN Cl dont le principe de constitution apparaît sur les schémas suivants : VUE DE FACE DU FILET PARE- BLOCS TYPE CAN
Ul
ANCHAOE DE CABLE DE RrVE INFERIEUR
PARTIE COURANTE EXTREMITE LATERALE
09 o> I - 36 -
8 - CONCLUSIONS
Entre Ambérieu-en-Bugey et Belley, la RN 504 emprunte la Cluse des Hôpi¬ taux, vallée profonde et étroite entaillée dans les calcaires jurassiques des chaînons méridionaux du Jura.
Cette section de la RN 504 présente des risques d' éboulement très élevés et nécessite des travaux de protection importants. L'étude des diffé¬ rentes zones montre les principaux types de risques suivants :
- éboulement en masse de compartiments importants de plusieurs dizaines à plusieurs milliers de mètres cubes.
- éboulements localisés en chutes de blocs isolés intéressant des volumes de l'ordre du mètre cube à une dizaine de mètres cubes.
- remise en mouvement de blocs éboulés arrêtés dans la pente et progres¬ sivement déchaussés par l'érosion.
L'existence de ces différents types de risques conduit à définir un en¬ semble de moyens de protection dont le dimensionnement précis devra faire l'objet d'examens complémentaires.
Le tableau récapitulatif donné en annexe 4 résume l'ensemble des observa¬ tions effectuées sur ce tronçon et présente une estimation financière des travaux préconisés. - 37 -
Annexe I
PLAN DE SITUATION A 1/25.000
(hors texte) - 38 -
Annexe II
RAPPORT D'EXPERTISE : CHUTE DE BLOCS MAISON BOUTIN , . J, » .íT-W A V J. .». » -« 'íx-¡.'.zt hidiciiiire w, Riitf de la Républiq^ ''' U1.¿UJ rifíLLEY Td. (79) «1Ji.in RAPPORT D'EXPERTISE
JURIDICTION Tribunal de- Grande Instance de Belley CHAMBRE :..
DECISION : -Aïrtt -.jagewwfit Ortlomwnrc [¿, de référé du 13 Février 19£ó
DATE DE LA DECISION : 13 Février 1986 ^^, ^j, ,^çjj_|, . gg^g
NOMS DES PARTIES : AVOCATS PLAIDANTS : AVOCATS POSTULANTS l'îonsieur Louis BOUTilJ et epous' S. O.P.A PERRET-TODELA ou AVOUES : "Sous le Fort" 3, Rue des Barons 01 970 TEIÍÁY 01300 BELLEY Me
Commune de TENAY Me HERLEY Me repré.sentse par MrREVEIU)Y 7, Av. Alsace-Lorrair e Me (l'Iaire) 01300 BELLEY M Mû Mb
MISSION D'EXPERTISL Concernant une chute de blocs sur une maxson d'habitation à Tenay le 23/03/65 1- ''h"?;slon et son déroulenent : La mission objet du présent rapport se devait
de : - Retracer la genèse du dommage.
. .COPIES - En déterminer les causes exactes.
- Apprécier l'importance de celui-ci et le coût des moyens pronres
à y remédier.
- Décrire les moyens propres à. prévenir son renouvellement- [.fuftKToitix Son accomplissement a nécessité :
- Visites des l.ieux, dont une entièrement consacrée à l'examen de la ïiiUKRf : psirtie-.accessible de la falaise rocheuse, origine de l'éboulement.
- Réunion habituelle des parties-
, - Entretien avec l'Ingénieur des Services de l'Equipement, dirigeant
la Subdivision d'Ambérieu.
D) Cic.'ioi do rE.<;iL-ii. i^) ftûycr Ils iticiiiic>iii ir.uiilet. _ 2 _ l-l) Réunion des parties ;
A cette réunion provoquée par l'expert le 21
Mars 1936, assistaient les personnes suivantes :
Messieurs RE7ERDY Henri - Maire de TEHAT."' " -. ' BERARD Henri - Adjoint 'au Maire. SOLTRAY André - Assureur de la Conmnine.'V BOERIMGER _ Expert du Cabinet Kivel d'Annecy - GAÎiF _ Assurance de la Commune. îlaître I-IERLEY - Avocat. Monsieur BOUTIN Lucien - Propriétaire de l'immeuble sinistré. l'être PERRET C. _ Avocat.
Après un examen des lieur du sinàjtre et constat des dégâts subis par l'immeuble de Mr. BOUTIN, une réunion en I-iairie de TEIiAY, permet aux par-
-tie répondant a\az questions de l'expert, d'apporter quelques précisions supplémentaires atuc déclarations consignées sur les rapports de la Gendar- ,
-merie .
Ainsi Monsieur BOUTIN, indique que rien ne laissait présager un tel inci-
-dent, les jours précédents il n'avait noté aucune chute de pierres qui souvent avertissent ainsi de l'imminence d'une chute plus importante. La brutalité de l'éboulement a été surprenante.
Depuis six ans qu'il occupait la maison, rien n'était venu lui fournir une crainte quelconque, quant à la chute éventuelle de pierres - sa maison
était d'ailleiirs protégée par un barrage. Il y avait bien eu, il est vrai, quelques chutes, mais elles s'orientaient toujo\irs s'ar une zone située largement au Nord de la maison, orientées en cela par la forae du talus du pied- de la falaise.
Pour sa part, le Maire de TENAY. Monsieur REVERDY, déclare que les terrain dont sont is.sus les blocs, appartiennent bien h la Com.nRme de TEITAY et ce, depuis vm temps immémorial.
Sur la Co.mmLme de TENAY les chutes de blocs se détachant des falaises ro-
-cheuses dominant la vallée, sont nombreuses. Ce phénomène naturel est
Tiresque quotidien en pr'riode froide.
/ . ..- Les Services de l'Equipement d'AUBERISU (Conseil Technique de la Commune)
interviennent souvent pour inspecter la montagne et faire le nécessaire
pour déblayer les pierres tombées sur la R.N 504.
En période de gel les inspections de cette ádninistration sont joumali-
-ères, au moins au niveau de l'agent technique, un relevé des chutes est
tenu à jour par l'Equipement.
En ce qui concerne plus particulièrement l'incident affectant Jîonsieur
BOUTIN, le îiaire de TENAY croit savoir que l'IngénieTjr de l'Eqvdperaent
d'AÎ-îBERIEU, Mr TOÜRNAYRE, a fait un rapport qui n'a pas été communiqué
aux parties concernées.
Comme conséquence de ce même événement, il faut indiquer que les Services
de la Préfecture de BOURG, ont souKgné la nécessité. d'un rapport géolo-
-gique, sur l'état des falaises surplombant la commune. Ce rapport est
de. même prévu dans le cadre du P. O.S.
1-2) Visite à l'EauiTaeraent d'-'U-IBERIEU ;
Pour compléter les renseignements recueil
-lis auprès des parties, xm enti2|;ien a eu lieu le 26 I-îars, avec I-lpnsieur
TOURITAYRE. Ingénieur T.P. E. Chef de la Subdivision d'AIIBERIEU des Services
de l'Equipement.
Au cours de cet entretien, l'ionsieur TOURIiAYEE, nous a dit qu'il n'avait
fait aucun rapport spécial sur la chute de blocs survenue le 23 Mars 85
- à TENAY.
Ce jotir là, son service a simplement pris les habituelles mesures de pre-
-cautions que nécessitent ces incidents, malheure\isement ncmbreux dans
la région de TENAY.
Son service ne fait aucune visite préventive des sites d'où peuvent se
déclancher des chutes de pierres.
1-3V Visite et exanen de la falaise rocheuse et de ln maison ;
1-3-11 La falaise :
Pour annorter des rvponnns pr-'oi.=vC-s aux ^iiestion-s '^os'es, ".me "rirvite 'le