Etude d’opportunité pour la mise en place d’une procédure de gestion de l’eau concertée à l’échelle des bassins versants du Furans et du Gland

Phase 1 : Etat des lieux et diagnostic

Rapport de phase 1 (juin 2012, version provisoire)

Photo couverture : Le Furans au pont de Bognens (Hélène Luczyszyn, février 2012)

Cette étude bénéficie du soutien financier des partenaires suivants :

Les auteurs :

EMA Conseil CONTRECHAMP Hélène Luczyszyn Jean-Baptiste Chémery et Isabelle Boutefoy Quartier Les Râteaux 2 place Chardonnet 26190 Saint-Thomas-en-Royans 69001 Lyon Tel : 04 75 48 32 78 / 06 33 36 12 09 Tel : 04 78 39 34 16 Mail : [email protected] Mail : [email protected]

Communauté de communes Bas Bugey

SOMMAIRE

0. CONTEXTE ET OBJECTIFS DE L’ETUDE...... 1

1. PREMIERE PARTIE (PHASE 1.1) : ETAT DES LIEUX DU TERRITOIRE (APPROCHE TECHNIQUE) ...... 3

1.1 CONTEXTE ENVIRONNEMENTAL ...... 3 1.1.1 Situation géographique...... 3 1.1.2 Réseau hydrographique et bassins versants...... 3 1.1.3 Contextes géologique et hydrogéologique...... 4 1.1.4 Contexte climatique ...... 5 1.1.5 Hydrologie...... 6 1.1.6 Géomorphologie ...... 9 1.1.7 Milieux naturels remarquables ...... 11

1.2 CONTEXTE SOCIO-ECONOMIQUE ...... 15 1.2.1 Découpage administratif, population et logement...... 16 1.2.2 Occupation des sols et activités humaines ...... 18 1.2.3 Organisation de la gestion de l’eau et des milieux aquatiques...... 19 1.2.4 Autres projets structurants du territoire...... 20

1.3 ETAT DES USAGES LIES A L’EAU...... 21 1.3.1 Prélèvements en eau...... 21 1.3.2 Rejets d’eaux usées et autres sources de pollution ...... 25 1.3.3 Hydroélectricité...... 31 1.3.4 Activités récréatives liées à l’eau...... 31

1.4 ETAT DES RISQUES LIES A L’EAU ET DES MILIEUX AQUATIQUES ET HUMIDES...... 33 1.4.1 Risques liés à l’eau ...... 33 1.4.2 Qualité physico-chimique de l’eau ...... 35 1.4.3 Qualité physique des milieux aquatiques et humides...... 38 1.4.4 Qualité hydrobiologique et piscicole ...... 40

2. DEUXIEME PARTIE (PHASE 1.2) : APPREHENSION DES ENJEUX PAR LES ACTEURS LOCAUX...... 46

2.1 RAPPEL HISTORIQUE DE LA DEMARCHE...... 46

2.2 POSITIONNEMENT DES PRINCIPALES COMMUNAUTES DE COMMUNES CONCERNEES ...... 47

2.3 COMPTES-RENDUS DES ENTRETIENS COLLECTIFS...... 49 2.3.1 Eléments de méthode ...... 49 2.3.2 Points de vue des élus du bassin versant amont du Furans...... 50 2.3.3 Points de vue des élus des bassins versants aval du Furans et du Gland.....53 2.3.4 Points de vue des acteurs de la pêche et de la protection de la nature ...... 55 2.3.5 Points de vue des acteurs de l’agriculture et de la forêt...... 56

Etude d’opportunité en vue de la gestion globale EMA Conseil - Contrechamp des bassins du Furans et du Gland () Rapport provisoire de phase 1, mai 2012 Communauté de communes Belley Bas Bugey

2.3.6 Points de vue des acteurs de l’économie, du tourisme et du développement ...... 58

3. TROISIEME PARTIE (PHASE 1.3) : DIAGNOSTIC SYNTHETIQUE CROISE DU TERRITOIRE (LES ENJEUX ACTUELS)...... 61

Ce rapport d’étape est accompagné d’un atlas cartographique (associé à un SIG), de planches photos et d’annexes.

Etude d’opportunité en vue de la gestion globale EMA Conseil - Contrechamp des bassins du Furans et du Gland (Ain) Rapport provisoire de phase 1, mai 2012 Communauté de communes Belley Bas Bugey

0. CONTEXTE ET OBJECTIFS DE L’ETUDE

Le territoire d’étude se situe dans le département de l’Ain, dans le Bugey. Il recouvre les bassins du Furans, du Gland et de quelques autres petits affluents directs du Haut Rhône situés entre Belley et Sain Benoît.

La démarche a été initiée en 1996 sur le bassin du Furans par la réalisation d’un schéma général d’aménegement (CEDRAT DEVELOPPEMENT), mais celui-ci, qui aurait pu alimenter l’élaboration d’une démarche de bassin versant, n’a pas connu de suites. Ce n’est que fin 2008 que l’Union des Pêcheurs du Bas-Bugey (UPBB) relance la réflexion autour de la mise en place d’une gestion concertée du Furans, de l’Arène, du Gland et de leurs affluents. Courant 2009 , la mobilisation se poursuit, associant les Communauté de communes Bugey Arène Furans, Belley Bas-Bugey, Terre d’Eaux, Plateau d’Hauteville, le SIVU Arène Furans et l’UPBB et bénéficiant d’un accompagnement de la Fédération de Pêche de l’Ain et du Conservatoire Rhône Alpes des Espaces Naturels (CREN). Ces échanges aboutissent à la réalisation courant 2010 d’une étude de préfiguration de cette gestion concertée par la Fédération de pêche et le CREN . Par ailleurs, la démarche s’accompagne de divers contacts avec les partenaires techniques et financiers potentiels (Région, Conseil général, Agence de l’Eau), qui aboutissent notamment à la nécessité de conduire une étude d’opportunité devant permettre de définir l’outil le plus pertinent ainsi que la structure porteuse adéquate.

Fin 2010 , suite à la présentation des attentes des partenaires techniques et financiers et d’une étude piscicole réalisée par la Fédération de pêche de l’Ain, les collectivités décident de mettre en place la présente étude d’opportunité , dont le cahier des charges est rédigé début 2011 et le portage assuré par la communauté de communes Belley Bas Bugey, en partenariat avec les 3 autres communautés de communes.

L’étude d’opportunité pour une gestion globale de l’eau et des cours d’eau, doit permettre de faire une synthèse des problématiques liées à l’eau sur le territoire d’étude, d’évaluer les attentes et la mobilisation des différents usagers et acteurs locaux et de faire des propositions stratégiques pour la gestion future de l’eau et des milieux aquatiques sur ce territoire. Elle vise à identifier le(s) périmètre(s) d’action pertinents, la(les) procédure(s) (démarche de gestion globale sans procédure (alliant des projets sectoriels), contrat de milieu, contrat de biodiversité, contrat de rivière, SAGE, …) et le(s) porteur(s) de projet les plus adéquats pour répondre aux enjeux et objectifs mis en évidence.

Le présent rapport est un rapport provisoire d’étape correspondant aux phases 1.1 et 1.2.

Etude d’opportunité en vue de la gestion globale 1 EMA Conseil - Contrechamp des bassins du Furans et du Gland (Ain) Rapport provisoire de phase 1, mai 2012

Communauté de communes Belley Bas Bugey

1. PREMIERE PARTIE : ETAT DES LIEUX DU TERRITOIRE (APPROCHE TECHNIQUE)

1.1 CONTEXTE ENVIRONNEMENTAL

1.1.1 Situation géographique Le territoire d’étude est situé au Sud-Est du département de l’Ain, au sein de l’entité géographique du Bas Bugey . Le relief est typique d’une zone de moyenne montagne du Sud Jura, avec des plateaux et sommets (mollards) au relief relativement doux et moyennement élevés (entre 1000 et 1200 m d’altitude) et des vallées localement encaissées entre des falaises abruptes, dont la fameuse Cluse des Hôpitaux où se situent les sources du Furans.

Les deux bassins versants étudiés, celui du Furans et celui du Gland, montrent une orientation globalement parallèle Nord-Sud . Ils culminent au Nord et confluent avec le Rhône au Sud, respectivement au niveau des communes de Brens et de Saint-Benoît.

Les bourgs traversés par les principaux cours d’eau sont : − Pour le Furans : , Rossillon, Cheignieu la Balme, Pugieu, Chazey Bons. − Pour l’Arène : Virieu le Grand − Pour le Gland : Saint Bois, Prémezel.

La ville de Belley se situe en limite Est du bassin versant du Furans.

1.1.2 Réseau hydrographique et bassins versants Voir Carte 1.1. Le territoire d’étude est borné au Nord par le bassin versant de l’ Albarine , à l’Est par celui du Séran , à l’Ouest par les bassins de petits affluents directs du Rhône (ruisseau de la Morte, ruisseau de la Gorge, ruisseau des Moulins…).

Par souci de cohérence hydrographique et géographique, le territoire d’étude a été élargi des stricts bassins versants topographiques du Furans et du Gland à une zone d’étude englobant également au Nord et à l’Ouest deux sous-bassins hydrogéologiques supposés et le long du Rhône, les affluents directs se situant entre les communes de (ruisseau de l’Ousson) et Saint Benoît.

Ainsi, les bassins étudiés, cumulant au total 333 km 2, peuvent être découpés en plusieurs sous-bassins versants :

Sous-Bassins versants Surface (km2) Bassin supérieur du Furans 55,1 Bassin de l'Arène 25,0 Bassin médian du Furans 61,5 Bassin aval du Furans 15,6 Total bassin topo strict Furans 157,2 Bassin du Gland 51,4 Bassin hydro large Nord 49,7

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Bassin hydro large Ouest 32,4 Affluents directs Rhône nord 13,7 Affluents directs Rhône sud 29,2 Total bassin hydro large FuransFurans----GlandGland 333,6

Le réseau hydrographique principal est relativement simple, dans la mesure où de nombreux ruisseaux sont très courts et intermittents. Celui-ci est présenté sur la carte 1.1.

Les caractéristiques des principaux cours d’eau sont résumées ci-dessous :

• Bassin du Furans : − Furans amont (jusqu’à la confluence avec l’Arène) – 11 km – pente moyenne de 2%, − Arène – 11 km – pente moyenne de 10% jusqu’à Virieu le Grand puis de 5% en aval, − Furans de l’Arène à l’Armaille – 12 km – pente moyenne de 0,5%, − Ruisseau d’Armaille – 9 km – pente moyenne de 9%, − Furans aval Armaille – 7 km – pente moyenne de 0,4%

• Bassin du Gland : − Agnin – 6 km – pente moyenne de 1% − Sétrin – 4 km – pente moyenne de 2% − Gland – 16 km – pente moyenne de 1%

• Ruisseaux affluents directs du Rhône (Ousson, …) : moins de 5 km de long chacun – pente moyenne < 0,5%.

A noter également la présence d’assez nombreux lacs (une douzaine de plus de 2 ha), dont les principaux (plus de 10 ha) sont : − Les 2 lacs des Hôpitaux, − Le lac de Chavoley − Le lac d’Armaille.

1.1.3 Contextes géologique et hydrogéologique D’après CEDRAT Développement 1997 et FDPPMA01 2010

1.1.3.1 Aperçu géologique La zone d’étude appartient à l’ensemble géologique du Jura méridional , plus spécifiquement à la zone plissée du Bas Bugey (Jura externe).

Les dépôts sont essentiellement calcaires et marno-calcaires et issus du Jurassique et du Crétacé ; ils recouvrent l’ensemble du socle cristallin primaire. Au début de l’aire quaternaire, l’influence des glaciers et du Rhône a marqué la morphologie actuelle. En effet, le Rhône aurait parcouru la Cluse des Hôpitaux avant les glaciations, et l’actuelle vallée du Furans entre Virieu et le Sud de Belley, ce qui explique la forme qui peut paraître démesurée de la vallée actuelle du Furans et les larges dépôts quaternaires , glaciaires (le lit du Furans à l’aval de Rossillon par exemple) et fluviatiles (déposées par le Rhône à son ancien débouché de la Cluse des Hôpitaux).

Les alluvions modernes forment quant à elles une grande partie des lit du Furans et de l’Arène inférieure, et occupent également l’actuelle plaine du Rhône, au sein de laquelle s’écoulent les petits affluents directs tels l’Ousson, le bas du Furans et le bas du Gland.

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Ainsi, cette double marque géologique explique l’ alternance , le long du Furans notamment, de niveaux perméables (alluvions) et imperméables (calcaires jurassiques), et l’influence du karst bugeysien sur les hauts bassins du Furans et du Gland (pente Est du Mollard Dedon 1, secteur entre Thézillieu – Hostiaz – Longecombe 2).

1.1.3.2 Aperçu hydrogéologique Voir Carte 1.1. (pour les masses d’eau souterraines uniquement) Les ressources en eau souterraines superficielles sont particulièrement pauvres en ce domaine essentiellement calcaire. On compte néanmoins quelques sources au toit des marnes oxfordiennes.

En revanche, l’influence karstique , sans être spectaculaire comme elle peut l’être au niveau d’autres résurgences voisines (Source du Groin, …), est nette et prédominante dans l’alimentation en eau des sources du secteur. Les principales circulations souterraines concernent les pertes du Bief de la Brune vers la grotte résurgence de la Burbanche au Nord et les pertes de la « Grande Plaine », à l’Est d’Hostiaz, vers les sources du Sétrin à Ambléon et du Gland à , au Sud ( donnée actualisée par B. Chirol, 2012 ).

Par ailleurs, la molasse miocène , limitée dans le secteur aux collines du bassin de Belley (bordant la rive gauche du Furans inférieur), est également un réservoir aquifère potentiel, mais la capacité de cette nappe est limitée par la faible perméabilité de la molasse. La couverture de boues glaciaires observable à Rossillon offre également une nappe mais sa capacité est relativement faible et sa réalimentation lente (faciès sableux).

Au final, c’est dans les formations quaternaires que l’on trouve localement les aquifères les plus puissants et productifs, c’est-à-dire des nappes alluviales anciennes ou récentes plus ou moins épaisses et aux perméabilités importantes : − nappe du Furans , exploitée à Rossilon, Pugieu et Chazey Bons ; − nappe du Rhône dans sa plaine, en lien avec celle du Furans, comme au niveau du puits de Brens qui est le principal point de prélèvement en eau du territoire d’étude (pour l’alimentation en eau potable de Belley) ; − nappe du Gland , exploitée à Conzieu et à Premeyzel.

1.1.4 Contexte climatique Source : Meteo et CEDRAT Développement 1997 « Le Bas Bugey se caractérise par des vents dominants de Sud à Ouest en automne et hiver, et de Nord au printemps et été. Le climat est de type océanique de dépression, les apports océaniques étant en grande partie interceptés par les barrières montagneuses, et soumis à l’influence méditerranéenne grâce au couloir rhodanien et à l’allongement méridien des plis du Bas Bugey (CEDRAT Développement, 1997) ».

Le tableau et le graphique suivants présentent la pluviométrie moyenne observée au niveau de deux stations météo représentatives respectivement du haut et du bas bassin versant, Hauteville Lompnes (altitude : 791 m) et Belley (altitude : 250 m).

1 La liaison hydrogéologique entre ce premier secteur et les sources-résurgences du Furans et du Gland a été prouvée par traçage au début des années 1980 (donnée actualisée transmise par B. Chirol,, Comité Départemental de Spéléologie de l’Ain, 2012). 2 La liaison hydrogéologique depuis ce second secteur Nord (à cheval sur les communes d’Arandas, Hostiaz, Thézillieu, Hauteville et Cormaranche en Bugey), dont les limites sont très approximativement figurées sur nos cartes, est seulement supposée.

Etude d’opportunité en vue de la gestion globale 5 EMA Conseil - Contrechamp des bassins du Furans et du Gland (Ain) Rapport provisoire de phase 1, mai 2012 Communauté de communes Belley Bas Bugey

Précipitations janv fev mars avr mai juin juil août sept oct nov déc Année moyennes en mm Hauteville Lompnes 139 132 130 117 130 113 102 120 135 144 159 149 1568 (1963-2007) Belley (1963-2007) 102 98 96 88 99 90 76 88 112 117 119 108 1192

Précipitations moyennes mensuelles (en mm d'eau) 180 160 140 120 100 80 60 40 20 0 janv fev mars avr mai juin juil août sept oct nov déc

Belley (1963-2007) Hauteville Lompnes (1963-2007)

Avec près de 1600 mm d’eau à Hauteville et près de 1200 mm à Belley, la pluviométrie annuelle est importante sur ce territoire soumis à l’influence du relief (premiers contreforts Sud du Jura, ouverts aux vents du Sud remontant la vallée du Rhône).

Le régime des précipitations est de type nivo-pluvial avec une variabilité inter-mensuelle relativement faible , un peu plus marquée en altitude ; on observe deux maxima (octobre- novembre et mai-juin) et un minima absolu en juillet .

Les précipitations hivernales sont également importantes (décembre à mars). Elles peuvent tomber sous forme de neige sur les hauteurs du bassin et engendrer de fortes crues à la faveur d’un redoux (exemple de la crue de février 1990). Néanmoins, ces précipitations hivernales présentent un caractère moins intense que celles d’été ou d’automne d’origine orageuse .

1.1.5 Hydrologie Voir Carte 1.1. Source : Banque Hydro

1.1.5.1 Hydrologie moyenne Il existe deux stations hydrométriques sur le bassin versant du Furans, à Pugieu et à Arbignieu, aucune sur le bassin versant du Gland.

Débits moyens en janv fev mars avr mai juin juil août sept oct nov déc Année m3/s Le Furans à Pugieu (1983-2012 – 2,6 2,6 2,5 2,3 1,4 1,0 0,6 0,32 0,49 1,1 1,7 2,2 1,6 48 km 2) Le Furans à Arbignieu (1973- 5,9 6,2 5,4 4,7 3,2 2,4 1,6 1,0 1,6 3,0 4,2 5,3 3,7 2012 – 160 km 2)

Etude d’opportunité en vue de la gestion globale 6 EMA Conseil - Contrechamp des bassins du Furans et du Gland (Ain) Rapport provisoire de phase 1, mai 2012 Communauté de communes Belley Bas Bugey

Hydrologie mensuelle moyenne (en m3/s)

7,0

6,0

5,0

4,0

3,0

2,0

1,0

0,0 Jan Fév Mar Avr Mai Juin Juil Aoû Sep Oct Nov Déc

Le Furans à Pugieu (1983-2012) Le Furans à Arbignieu (1973-2012)

Le régime hydrologique observé est de type pluvio(-nival), avec une période de hautes eaux entre décembre et mars et une période de basses eaux estivale, entre juillet et septembre (minima en août) . Néanmoins, il n’est pas rare, notamment depuis le début des années 2000 et le changement climatique en cours, que l’étiage se prolonge assez tardivement à l’automne, voire jusqu’au début d’hiver.

Les débits moyens inter-annuels (ou « modules ») spécifiques (c’est-à-dire ramenés à la surface du bassin versant) sont respectivement de 33 et 23 l/s/km 2, à Pugieu et à Arbignieu . Il est classique d’observer une diminution de cette valeur spécifique vers l’aval et ces valeurs témoignent d’une hydrologie moyenne globalement soutenue , en lien avec la pluviométrie du bassin.

Le Gland étant alimenté notamment par des sources karstiques importantes et situé dans le même contexte météorologique que le Furans, on peut supposer que son hydrologie moyenne soit également soutenue.

1.1.5.2 Hydrologie de crue Sans entrer dans le détail des zones inondables et des risques liés aux crues (développés dans la partie 1.4.1), le tableau suivant présente quelques données de débits statistiques de crue émanant de la Banque Hydro :

Débits de crue Crue Crue Crue Crue décennale en décennale en cinquantennale cinquantennale m3/s m3/s/km 2 en m 3/s en m3/s/km 2 Le Furans à Pugieu (1983-2012 – 19 0,40 25 0,52 48 km 2) Le Furans à Arbignieu (1973-2012 35 0,22 46 0,29 – 160 km 2)

Les valeurs spécifiques (ramenées à la surface du bassin) indiquent que les pics de crues sont relativement peu marqués et ceci d’autant plus à l’aval du bassin ; ceci est à

Etude d’opportunité en vue de la gestion globale 7 EMA Conseil - Contrechamp des bassins du Furans et du Gland (Ain) Rapport provisoire de phase 1, mai 2012 Communauté de communes Belley Bas Bugey mettre en lien avec d’une part, des pentes moyennes qui sont modérées 3 et d’autre part, avec une occupation des sols relativement naturelle et des plaines inondables préservées (absence de digues), ainsi qu’avec la présence de nombreuses zones humides (même si celles-ci ont décliné en surface notamment depuis les années 1960).

Par ailleurs, on peut retenir de l’étude de CEDRAT Développement de 1997 (qui avait notamment étudié la crue de février 1990) à propos du bassin du Furans : − une relative lenteur de propagation de la crue (estimée entre 8 et 12 h entre Pugieu et le pont de Peyzieu, soit 2 à 3 km/h) et de la montée des eaux (quelques cm/h) ; − une influence karstique très limitée (pas de stockage important souterrain des eaux de pluie) et une réponse en conséquence assez rapide de l’hydrologie à la pluviométrie (temps de réponse de l’ordre d’une journée) ; − d’importantes zones de rétention des crues permettant d’amortir les crues : Grand marais de Virieu, lacs des Hôpitaux, zone inondable du Furans entre Chazey Bons et le pont de Peyzieu, lacs d’Armaille, de Morgnieu et de Chavoley

Pour le Gland, la présence de zones humides et champs d’expansion des crues préservés sur sa partie en amont des gorges laisse penser à un régime de crue probablement similaire à celui du Furans.

1.1.5.3 Hydrologie d’étiage L’impact des prélèvements sera examiné en parties 1.3.1 et 1.4.3. Le but de ce paragraphe est seulement de donner quelques éléments statistiques de débit d’étiage (à travers le QMNA 54) et une synthèse générale de la connaissance des phénomènes d’asséchement naturel.

Débits d’étiage QMNA 5 l/s QMNA 5 en Rapport 2 l/s/km QMNA 5/Mod ule Le Furans à Pugieu (1983-2012 – 160 3,3 10% 48 km 2) Le Furans à Arbignieu (1973-2012 650 4,1 18% – 160 km 2)

Comme on l’a vu plus haut, l’étiage est typiquement estival (juillet à septembre). Les valeurs spécifiques d’étiage, entre 3 et 4 l/s/km 2, indiquent, comme pour les crues, un régime relativement « tamponné », c’est-à-dire ne présentant pas statistiquement parlant d’étiage très prononcé. Ces valeurs sont en effet relativement soutenues, par l’alimentation en eau provenant des sources pérennes et de la nappe d’accompagnement.

Eléments complémentaires concernant le Furans et l’Arène : La connaissance est relativement bonne et permet de préciser la vision ponctuelle (au niveau de 2 stations hydrométriques seulement) présentée ci-dessus. Ainsi : • Les sources amont du Furans, à la Burbanche, sont pour la plupart pérennes avec un débit assez constant, ce qui permet au Furans d’être toujours en eau jusqu’à l’aval de Rossillon. • En revanche, entre le marais des Hôteaux (Rossillon) et la source des Gasses (Pugieu), des pertes karstiques et/ou l’infiltration des eaux dans les alluvions expliquent

3 Le seul contexte torrentiel est celui de l’Arène, néanmoins tout relatif étant donné son bassin amont en plaine et zones humides. 4 Cet indicateur est couramment utilisé comme débit de référence, notamment dans le calcul des niveaux de rejets des STEP. Il s’agit du débit mensuel moyen le plus sec de l’année, dont le temps de retour est une année sur 5.

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l’intermittence de l’écoulement du Furans, qui s’assèche donc régulièrement, l’effet des prélèvements pouvant accentuer ce phénomène d’origine naturelle. • Les sources des Gasses, quelques centaines de mètres en aval de la cascade des Dards et dont le débit est relativement constant (entre 300 et 600 l/s), assurent un écoulement important et pérenne au Furans à partir de Pugieu. • Le Furans à l’aval de Chazey Bons reçoit encore de nombreuses petites sources (notamment vers Thoys) et un affluent à l’hydrologie également influencée par le karst (un des exutoires du massif du Mollard Dedon), l’Armaille. Sur ce secteur, le Furans tendrait à drainer sa nappe à l’étiage. • Dans sa partie inférieure en revanche, la nappe du Rhône tendrait à drainer les eaux du Furans à l’étiage (d’après CEDRAT Développement, 1997). • L’Arène, comme le Furans, alterne secteurs bien en eau même en été, à savoir sa partie amont dans un contexte de prairies humides et sources et sa partie aval également soutenue par des sources (dont le ruisseau de Seytine), et un secteur qui s’assèche régulièrement, dans sa gorge étroite située en amont de Virieu le Grand.

L’hydrologie d’étiage du Gland est, quant à elle, mal connue (ni données, ni expertise valorisables).

1.1.6 Géomorphologie D’après CEDRAT Développement 1997 La partie qui suit présente un historique rapide des aménagements passés.

1.1.6.1 Les moulins et le captage de la Source des Hôteaux entre le 17 ème et le 19 ème siècle Destinés à la production de farine, on compte au moins une dizaine d’anciens moulins sur le territoire, qui associaient en général un seuil à une prise d’eau en dérivation. Il subsiste quelques ouvrages (seuils) et dérivations encore en eau et au moins une roue (horizontale) est encore en place, au niveau du moulin du Touvet à Premeyzel.

Utilisée de longue date par la commune de Rossillon où elle est située, la Source des Hôteaux a été achetée par la commune de Belley à la fin du 18 ème siècle. Une canalisation en terre cuite a été réalisée menant l’eau de Rossillon à Belley (longueur estimée entre 12 et 15 km), desservant au passage certaines communes (dont Andert et Condon). Le transfert d’eau opéré est important en débit pour le Furans amont ; il conviendrait de faire l’état des usages actuels de cette dérivation, l’usage industriel ayant cessé depuis quelques années.

1.1.6.2 La construction de la voie ferrée et la pisciculture entre la fin du 19 ème et le début du 20 ème siècle Les lignes Lyon – Genève et Virieu – St André le Gaz ont été construites à la fin du 19 ème siècle. Trois tronçons de ces lignes ont impacté notablement les cours du Furans et de l’Arène : − Le Furans entre la Burbanche et Cheignieu la Balme : plusieurs farnchissements et un secteur très rectifié sur Rossillon, − L’Arène aval : voie en remblai en plein milieu du Grand marais (zone d’expansion des crues), − Le Furans entre Pugieu et Chazey Bons : un franchissement et secteur de la pisciculture où la voie ferrée contraint le Furans en rive droite.

Etude d’opportunité en vue de la gestion globale 9 EMA Conseil - Contrechamp des bassins du Furans et du Gland (Ain) Rapport provisoire de phase 1, mai 2012 Communauté de communes Belley Bas Bugey

La pisciculture de Chazey Bons a été construite sur le site de l’ancien Moulin de la Tour. Cette écloserie a été achetée en 1983 par le CSP grâce à la compensation perçue pour l’aménagement des chutes de Chautagne, Belley et Brégnier-Cordon sur le Rhône. Elle est associée à un seuil de prise d’eau (infranchissable en l’état et soumis à un débit réservé de 190 l/s) et à une dérivation longue de 1,8 km.

1.1.6.3 Le curage du Furans et le recalibrage de l’Agnin entre 1963 et 1966 et la pression agricole (et forestière) entre les années 1970 et 1990 Le curage du Furans a été réalisé entre 1958 et 1965 et a intéressé l’ensemble du cours. Cependant, il aurait été réalisé de manière relativement « douce » (d’après CEDRAT Développement), sans atteinte à la morphologie en plan du cours d’eau (pas de rectification associée) et sans formation de merlons de terre (digues) le long des berges. En revanche, il a conduit : − à la banalisation des profils en travers du cours d’eau : profil plus ou moins toujours trapézoïdal et berges abruptes ; − à la déconnection latérale du cours d’eau d’avec ses annexes (bras secondaires, bras morts, …), suite à l’enfoncement du lit directement consécutif au curage et indirectement consécutif, par le jeu de l’incision qui s’en est suivie.

D’autre part, les cartes anciennes montrent une intensification de la culture du maïs et de plantation de peupleraies à partir du début des années 1970 , au bord du Furans et de l’Arène ; l’Agnin (affluent Gland) a connu le même processus. Cette intensification a nécessité le drainage d’importantes zones humides (marais) et a donc également contribué à la déconnection des cours d’eau d’avec leurs annexes. Par ailleurs, la dessaturation en eau des terrains (recherchée dans l’action de drainage) est responsable de l’accélération du tarissement des cours d’eau à l’étiage. Enfin, suite à la plantation de cultures en bordure de cours d’eau et à l’enfoncement généralisé des lits, le phénomène d’érosion des berges touchant désormais des zones cultivées, les cours d’eau ont fait l’objet d’un entretien plus lourd : coupe, enlèvement de bois mort, enrochement ponctuel de berges, ...

Dans le cas de l’ Agnin , l’incision du lit était telle au début des années 1980 (et les atterrissements se formant dans le village de situé à l’aval) que des seuils en béton ont été mis en place (une quinzaine entre St Germain et Colomieu), donnant au cours d’eau une configuration en « marches d’escaliers ». Ces ouvrages ont été mis en place par l’Association foncière Colomieu – Saint Germain les Paroisses.

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1.1.7 Milieux naturels remarquables D’après « Etude de préfiguration de la gestion concertée du bassin versant du Furans et du Gland » 2010 + Inventaire des zones humides de l’Ain 2006 + Source actualisation données : DREAL RA (inventaires régionaux) et CREN RA (inventaires et gestion de sites locaux).

1.1.7.1 Inventaires Voir Carte1.2. Inventaires généraux 3 ZNIEFF de type 2 couvrent pratiquement l’ensemble du territoire d’étude (seule le haut bassin de l’Arène y échappe) : − « Gorges de l’Albarine et Cluse des Hôpitaux » : Cluse profondément entaillée au sein d’un massif calcaire au fonctionnement karstique. La section appelée « Cluse des Hôpitaux » sert de cadre à une série de lacs au niveau très variable. Il est vraisemblable que l’intérêt du patrimoine biologique local soit sous-estimé, compte tenu d’une connaissance naturaliste incomplète. − « Bas Bugey » : L’intérêt souvent exceptionnel des lacs, marais et tourbières dissimulés dans le massif, notamment vers le sud, mérite d’être particulièrement signalé. D'autre part, les falaises qui bordent le massif de tous côtés constituent souvent de bons sites de nidification de rapaces. − « Bassin de Belley » : Complexe écologique de milieux contrastés (zones humides, secteurs agricoles diversifiés, coteaux rocheux, …).

Le Rhône et ses annexes sont par ailleurs concernés par 2 ZNIEFF de type 2 : − « Haut Rhône à l’aval du barrage de Seyssel » et « Iles du Haut Rhône » : « Lônes » (milieux humides annexes alimentés par le cours d’eau ou la nappe phréatique, correspondant souvent à d’anciens cours ou à d’anciens bras) et « brotteaux » couverts de riches forêts alluviales installés sur les basses terrasses se développent encore largement. Cette partie du fleuve s’inscrivait auparavant dans l’espace fréquenté par les diverses espèces de poissons migrateurs du Rhône, et cet axe demeure toujours de grande importance pour la migration des oiseaux.

Les ZNIEFF de type 1 (zones plus restreintes que les ZNIEFF de type 2) sont également très nombreuses sur le territoire, même si la connaissance n’est pas encore complète de toutes les richesses floristiques et faunistiques du Bugey. Parmi elles, nous en avons individualisé une soixantaine liées à l’eau (marais, lacs, étangs, tourbières …), listées en annexe 1 . Elles représentent une surface totale de 916 ha sans compter les plus de 2000 ha des « Milieux alluviaux du Rhône du Pont de Groslée à Murs et Géligneux ». Les plus importantes en surface (plus de 10 ha) sont les suivantes :

NUMERO NOM SURFACE (ha) 1210034 Partie aval de la rivière du Furans 210,8 1200006 Lac oriental des Hôpitaux, marais et source du Furans 90,9 1200012 Lacs de Virieu et de Pugieu 56,1 1210022 Marais et lac de Chavoley 37,8 1210007 Grand marais de Pugieu 34,9 1240001 Ile des Brotteaux 28,2 1190044 Marais de Vaux de Saint-Bois 26,4 1210011 Marais de Conzieu 25,9 1210048 Marais d'Archine 25,3 1210008 Marais de Cressieu 25,0 1210017 Marais de Brognin 24,9

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1000039 Marais et étangs de Genevray 24,4 1210014 Lac d'Arboréiaz 23,6 1190043 Tourbière de l'Etang 22,0 1210004 Lac d’Armaille 18,9 1190010 Lacs de Conzieu 15,5 1210006 Lac de Morgnieu 12,6 1190032 Tourbière de Cerin 12,2 1190028 Marais de la Grande Plaine 12,0 1210019 Marais du creux de Vau 11,9 1210012 Marais de Crapéou 11,3 1210025 Tourbière de l'Ousson 10,9 1210026 Tourbière de Grand Champ 10,0

L’intérêt pour les oiseaux est également mis en exergue par l’existence de 2 ZICO concernant le Lac du Bourget, le Rhône et ses annexes , couvrant plus de 100 km 2 en marge Sud de notre territoire d’étude.

Inventaires des tourbières et des zones humides L’inventaire des tourbières de Rhône Alpes date de 1999 (CREN RA). L’inventaire des zones humides du département de l’Ain (également réalisé par le CREN à la demande du Conseil Général) a eu une première version en 2006, présentée dans ce rapport. Une deuxième version plus complète et plus détaillée a été réalisée en 2011 555 et est en cours de présentation (porter à connaissance) aux communes (elle pourra être intégrée à notre base de données dès validation). A noter que l’inventaire des zones humides reprend complètement les données de l’inventaire des tourbières dans ce secteur.

On dénombre ainsi sur notre territoire d’étude 223 zones humides (hors Rhône et ses annexes), dont les plus importantes en surface (plus de 20 ha) sont les suivantes :

NOM SURFACE (ha) Ile des Brotteaux 278 Partie aval de la rivière du Furans 212 Rivière du Gland 76 Source du Furans 65 Bois humides des Grands Brotteaux 59 Le Gaz 58 Peupleraies des Grands Brotteaux 50 Grand marais de Pugieu 49 Les Combettes 30 Tourbière de L'Ousson 27 Lac d'Arboréiaz 25 Marais de Conzieu 25 Marais de Brognin 25 Rivière de l'Arène 24 L'Abbaye 23 Lac oriental des Hôpitaux 23 Marais d'Archine 22 Au Mortier - Est 21 L'Etang 21 Ruisseau de l'Agnin 21

5 Avec plus de contenu scientifique et d’exhaustivité et devant conduire à la rédaction d’un plan d’action et d’une stratégie de préservation, d’information, de valorisation.

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Lacs les Fontaines 20 Peupleraie du Gaz 20

Le graphique suivant présente la répartition par type SDAGE des zones humides, hors les zones humides concernant le Rhône et son corridor alluvial.

Répartition des zones humides par types (SDAGE) en surfaces (hors Vieux Rhône, canal et son corridor alluvial)

10,4% Zones humides de bas fonds en tête de bassin Plans d'eau 9,1%

35,6% Marais et landes humides de plaine et plateaux Zones humides ponctuelles

Marais aménagés dans un but 22,0% agricole Zones humides artificielles 1,4%

0,3% Bordures de cours d'eau et plaines 21,2% alluviales

Les trois types principaux en surface couverte sont les bordures de cours d’eau (dont ceux du Furans, de l’Arène et du Gland), les marais naturels et les marais « aménagés dans un but agricole » (drainés).

1.1.7.2 Mesures de gestion et protection Voir Carte 1.3. Arrêtés préfectoraux de protection de biotopes (APPB) On compte 2 APPB sur le territoire :

• L’APPB du 04/12/2002 « Protection des oiseaux rupestres » concernant 18 falaises, montagnes ou rochers du territoire.

• L’APPB du 13/09/1999 « Source des Gasses » à Pugieu (portion du Furans et de ses abords) ciblant les biotopes de la Truite fario et du Castor.

Sites d’intérêt communautaire (Natura 2000 et ZPS) Le territoire englobe deux sites Natura 2000 :

• Site Natura 2000 « Milieux remarquables du Bas-Bugey » : ce site récemment étendu à toute la « montagne » du Bas Bugey recouvre 199 secteurs (lacs, zones humides…) totalisant 2130 ha au sein du territoire d’étude (il en déborde assez largement). Le document d’objectifs (DOCOB, confié au CREN) a été validé en 2011. Depuis, la mise en oeuvre d'actions débute : actions en faveur des chiroptères, des zones humides (plans de gestion en cours de rédaction pour le Marais de Montbreyzieu à / Saint Germain les Paroisses, le lac de Milieu () et le lac de Corneboeuf (Colomieu), ainsi que l’animation en vue de mesures agri-environnementales sur pelouses sèches et prairies de fauche.

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Extraits du DOCOB (CREN, mai 2011) : « Le Bas-Bugey abrite une grande richesse écologique et une grande diversité d’espèces . La diversité des habitats naturels communautaire (18) et prioritaire (5) rencontrés en atteste et d’autant plus la richesse en espèces remarquables (30 espèces faunistiques remarquables et 76 espèces de plantes protégées). Pour autant, l’état des lieux et l’inventaire de la faune et la flore sont loin d’être exhaustifs . Certaines données bibliographiques mériteraient d’être étudiées plus finement afin de compléter des listes d’espèces incomplètes. De plus certains groupes d’espèces, pour lesquels nous ne disposons que de peu de données, devraient être étudiés plus spécifiquement (chiroptères, écrevisses à pieds blancs en particulier) compte tenu des importantes potentialités du site. (…) Les milieux humides ouverts ne représentent qu’une faible superficie du site du Bas Bugey. Pour autant la plupart des milieux tourbeux communautaires y sont recensés. L’intérêt écologique y est donc particulièrement élevé . L’état de conservation est disparate suivant les secteurs. Ces habitats humides ne subissent pas de pression particulière mise à part l’embroussaillement localisé dû au dysfonctionnement hydrologique ou à l’abandon de la fauche traditionnelle. L’un des enjeux de conservation consistera donc en le rétablissement de conditions hydrologiques favorables ainsi qu’une gestion courante voire spécifique à certains milieux ou espèces. (…) Dans les zones humides inscrites au site du Bas Bugey, on trouve des marais où les cladiaies sont bien représentées mais aussi de nombreux lacs bordés de roselières ou de cariçaies . Seule la tourbière de Cerin accueille des milieux exceptionnels de tourbière à sphaigne. (…) Les principales espèces d’intérêt communautaire pour les zones humides et les rivières sont : Sonneur à ventre jaune, Alyte accoucheur, Agrion de Mercure, Cuivré des marais, Damier de la Succise, Couleuvre à collier, Castor d’Europe, Liparis de Loesel, Drépanoclade brillant, Ecrevisse à pieds blancs et Lamproie de Planer. »

• Site Natura 2000 « Zones humides et forêts alluviales de l'ensemble lac du Bourget Chautagne Haut Rhône » : il concerne le territoire d’étude à la marge au travers de 3 secteurs totalisant plus de 8 000 ha. Ce site est aussi partiellement classé en Zone de Protection Spéciale (ZPS) pour les oiseaux.

Sites gérés par le CREN RA Voir annexe 2 : fiches par sites. 7 milieux naturels remarquables du territoire font l’objet d’une gestion par le CREN Rhône Alpes ; ils sont situés dans les sous-bassins médian et aval du Furans et dans le bassin du Gland ( voir carte 1.3. ). Il s’agit de lacs et de zones humides ; leur surface totale est d’environ 100 ha.

Nom Surface (ha) Type de gestion – autres précisions Lac de Chavoley 20 Lacs de Conzieu 16 Marais de Conzieu 21 Plan de gestion révisé (2010-2015). Débroussaillage, lutte contre le Solidage, suivi scientifique. Morte de Glandieu 2,8 Tourbière de Cerin 16 Tourbière de Cerin 20 Tourbière du lac Chailloux 6,3

A ce jour, seul le marais de Conzieu dispose d’un plan de gestion.

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1.2 CONTEXTE SOCIO -ECONOMIQUE Les 37 communes du périmètre d’étude ont été rassemblées en 4 sous-territoires selon la configuration suivante : − bassin amont − bassin médian − bassin aval − communes dites « périphériques ».

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1.2.1 Découpage administratif, population et logement

1.2.1.1 Les communes et les intercommunalités Voir Carte 2.1. Les 37 communes appartiennent toutes au département de l’Ain . Elles se répartissent actuellement au sein de 7 communautés de communes , 4 communautés de communes pour les communes « périphériques » et 3 communautés de communes pour les autres communes.

La carte 2.1 présente ces communautés de communes. Les principales sont : − La communauté de communes Belley Bas Bugey (13 communes du territoire d’étude) − La communauté de communes Bugey Arène Furans (8 communes) − La communauté de communes Terre d’Eaux (5 communes du territoire d’étude) − La communauté de communes du Plateau d’Hauteville (4 communes du territoire, dont 2 « périphériques »).

La refonte des intercommunalités en cours dans le cadre de la réforme des collectivités devrait modifier notablement le paysage intercommunal local ; les 3 intercommunalités « centrales » du bassin d’étude (Belley Bas Bugey, Bugey Arène Furans et Terre d’Eaux) ayant le projet de se réunir au sein d’une unique intercommunalité .

1.2.1.2 Population Population permanente Source : INSEE Voir Carte 2.2. et Annexe 3. La population 2012 des 37 communes du territoire d’étude est estimée à environ 27 000 habitants , correspondant à une densité moyenne relativement faible de 59 hab./km 2 ; la population tombe à un peu moins de 20 000 habitants sans les communes « périphériques ».

Le territoire compte deux pôles de population importants : − Belley , avec un peu plus de 9 000 habitants estimés en 2012, − Hauteville Lompnes , avec environ 4 400 habitants, mais cette commune fait partie des communes périphériques et la grande majorité de sa population est hors bassin versant du Furans-Gland.

Viennent ensuite, en termes de population, − 2 communes autour de 1 100 habitants, Virieu le Grand et Brens , − 6 communes entre 700 et 1000 habitants : , Brégnier Cordon, Saint Benoît et Chazey-Bons + Ceyzérieu et Cormaranche en Bugey dans les communes « périphériques ».

Pour le reste, 19 communes ont moins de 300 habitants , dont 12 moins de 150 habitants.

Le tableau suivant présente une analyse par sous-territoires :

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Sous- Pop. 2012 Densité Pop. 1999 Pop. 1990 Evol. 90-99 Evol. 99-12 Territoire estimée 2012 (en %) (en %) Bassin amont 1 910 24 1612 1546 +4% 13% Bassin 3 520 41 2752 2594 +6% 19% médian Bassin aval 14 480 114 11980 11333 +6% 14% Communes 7 080 42 5859 5988 -2% 14% périphériques Total +15% 262626 990990990 595959 22 200 21 500 +3%+3%+3% (+1,7%/an)

Ce tableau et la carte 2.2 mettent en évidence un fort gradient aval-amont de population , avec une bande de communes plus densément peuplées le long du Rhône et en remontant la vallée du Furans jusqu’à Virieu le Grand, des communes de densité faible entre Saint Benoît – au Sud et Rossillon au Nord et des communes très peu peuplées à l’amont entre au Sud et Hostiaz – Thézillieu au Nord (moins de 15 hab./km 2).

L’évolution de population est globalement à la hausse, avec une accélération depuis le recensement général de 199 9. Entre 1999 et 2008, les taux d’évolution sont très variables d’une commune à l’autre, sans qu’on puisse mettre en évidence une tendance territoriale. Certaines communes le long de la vallée du Rhône n’ont pas beaucoup augmenté sur cette période (comme Belley par exemple) tandis que d’autres un peu plus (comme Brégnier Cordon, Saint Benoît et Peyrieu par exemple) ; la même hétérogénéité d’évolution s’observe sur le reste du territoire, avec des communes légèrement en baisse (comme Colomieu et Rossillon) et d’autres en progression sensible.

Population touristique Source : INSEE (résidences secondaires) et Comité départemental du Tourisme de l’Ain (hébergements marchands) Voir Cartes 2.3. et 2.4 (taux de résidences secondaires) et Annexe 3. L’essentiel de la population touristique est constituée des personnes ayant une résidence secondaire sur le territoire. Sur la base d’un ratio d’occupation moyen maximal de 5 personnes par résidences secondaires, cette population non permanente est estimée à 8 500 personnes . S’y ajoutent les touristes pouvant séjourner dans les hébergements marchands du territoire (gîtes, campings, hôtels, …) ; le nombre total de lits marchands s’élève à environ 1 600 lits . C’est ainsi au total une population touristique totale de l’ordre de 10 000 personnes que peut accueillir le territoire.

Les 3 pôles d’hébergements marchands se situent à Belley, Virieu le Grand et dans les communes du Plateau d’Hauteville.

Le rapport « population touristique / population permanente » est indicateur du taux d’accroissement potentiel saisonnier de la population d’une commune. La carte 2.3 (carte de droite) montre clairement un net gradient de cet indicateur qui est plutôt faible le long du Rhône, mais plus fort sur le haut bassin, dont les communes comptent un nombre important de résidences secondaires , au regard de leur faible population permanente. Ainsi, comme le montre la carte 2.4, 9 communes comptent plus de 35% de résidences secondaires dans leurs logements : Prémillieu (58%), La Burbanche (57%), , , Innimond, Rossillon, Thézillieu, Marchamp et Hostiaz.

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1.2.1.3 Logement Source : INSEE Voir Carte 2.4. et Annexe 3. Les données de logements sont regardées à travers 3 indicateurs : − le taux de résidences secondaires, commenté dans le paragraphe précédent, − le taux de logements individuels, − le taux de logements « anciens » (antérieurs à 1975).

Le nombre de logements total des 37 communes est d’environ 13 300 en 2008.

Taux de logements individuels Témoignant du caractère relativement rural de la zone d’étude, le taux moyen de logements individuels est de 70% , avec une forte différence entre les communes les plus « urbaines » ayant des taux très faibles (moins de 50% à Belley et Hauteville) ou faibles (70% à Virieu le Grand) et le reste des communes dont la grande majorité (33 communes) affiche un taux supérieur à 90% .

Taux de logements « anciens » Le taux moyen de logements antérieurs à 1975 (en 2008) est de 62% , le renouvellement des logements est donc moyen sur ce territoire. On observe des communes avec des taux plus élevés sur les bassins médian et amont, l’habitat y est donc plus ancien mais il s’agit de petites communes. A l’opposé, les communes affichant le parc de logement le plus récent en moyenne sont plutôt celles du bassin aval, autour de Belley et jusque vers Virieu le Grand : Brens, Cuzieu, Andert et Condon, Contrevoz, Peyrieu, Arbignieu, Chazey Bons, Ceyzérieu, notamment (en plus de Virieu le Grand et Belley).

1.2.2 Occupation des sols et activités humaines Source : Corine Land Cover (2006) Voir Carte 2.5. A l’échelle de l’ensemble du bassin étudié (bassin large comprenant les sous-bassins hydrogéologiques du Nord et de l’Ouest), le graphique suivant présente la répartition de l’occupation des sols.

Occupation des sols du territoire d'étude (Corine Land Cover, 2006) 1% 3%

23% Zones urbaines et aménagées Surfaces Agricoles diverses

Prairies

Forêts, Pâturages et roches nues 60% 13% Milieux aquatiques et humides

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Il apparaît que les espaces forestiers 666 sont assez largement dominants avec 60% de couverture. Les espaces agricoles (prairies et autres surfaces agricoles) occupent quant à eux 36%

100%

80%

Milieux aquatiques et humides

60% Forêts, Pâturages et roches nues Prairies 40% Surfaces Agricoles diverses

20% Zones urbaines et aménagées

0% Bassin Bassin de Bassin médian Bassin aval du Affluents directs Affluents directs Bassin du Gland supérieur du l'Arène du Furans Furans Rhône nord Rhône sud Furans

Le graphique ci-dessus met en évidence les différences d’occupation des sols à l’échelle des sous-bassins versants. Logiquement, le sous-bassin supérieur du Furans et celui de l’Arène présentent une proportion plus importante d’espaces forestiers (et rocheux) et de prairies, tandis qu’à l’inverse, ces espaces diminuent vers l’aval au profit des surfaces agricoles (cultures) et urbaines. Le bassin du Gland présente une répartition intermédiaire.

La carte 2.5 figure également les principales routes et les voies ferrées.

1.2.3 Organisation de la gestion de l’eau et des milieux aquatiques

1.2.3.1 Gestion des cours d’eau Voir Carte 2.1. (petite carte en bas à droite) Au sein même du territoire d’étude existe un syndicat d’entretien des cours d’eau, le SIVU d’Aménagement et d’Entretien du Furans et de l’Arène , impliquant uniquement les 10 communes riveraines de ces 2 cours d’eau, de la Burbanche pour le Furans et Virieu le Grand pour l’Arène jusqu’au Rhône (Brens). Ce syndicat, qui n’a pas de personnel technique salarié, a été créé en 1962 pour gérer les problèmes de berges survenus après les « grands travaux » (curage, etc) et entretenir la ripisylve. Ses statuts ont été révisés en 2010, pour lui permettre de s’élargir à l’ensemble des communes du bassin versant Arène – Furans et s’occuper plus largement de « gestion, entretien, restauration et mise en valeur » de l’ensemble du réseau hydrographique. Depuis 2009, il s’est doté d’un plan d’entretien pluri-annuel et ne fait plus que de l’entretien classique du lit et des berges, ainsi qu’un peu de restauration de berges par techniques végétales ou mixtes, ceci dans le cadre d’une DIG depuis 2011.

En marge du territoire : • Les communes du Nord ayant une partie de leur territoire dans le bassin versant de l’Albarine adhèrent au SIVU d’Aménagement du bassin versant de l’Albarine . • Les communes riveraines du Rhône, de Magnieu à Saint Benoît pour ce qui concerne la zone d’étude, adhèrent au Syndicat du Haut Rhône .

6 Pâtures naturelles et roches nues étant très anecdotiques dans cette catégorie.

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A noter également l’existence d’une Association foncière Colomieu – Saint Germain les Paroisses , née avec l’aménagement de l’Agnin dans les années 1960 et maître d’ouvrage de l’entretien sur cette partie aménagée.

1.2.3.2 Assainissement collectif et non collectif Voir Carte 2.6. L’assainissement collectif est très majoritairement une compétence communale sur ce territoire, puisque seules les communes de la Communauté de communes Terre d’Eaux ont transféré cette compétence à l’intercommunalité.

Concernant l’assainissement non collectif (SPANC), il a été transféré aux intercommunalités par environ la moitié des communes du territoire d’étude (Communautés de communes Belley Bas Bugey et Terre d’Eaux, SIVU de l’Albarine). Pour le reste, ce sont donc les communes qui sont compétentes.

1.2.3.3 Alimentation en eau potable Voir Carte 2.6. L’alimentation en eau potable est également assez largement gérée à l’échelon communal, à partir de ressources propres (sources ou puits communaux). On compte néanmoins 3 syndicats des eaux au sein du territoire : − le SIVU du Bas Bugey réunissant 5 communes (Saint Bois, Prémeyzel, Izieu, Saint Benoît et Brégnier Cordon) ; − le SIVU de distribution d’eau d’Andert Condon et Pugieu (2 communes) ; − le SIVU de distribution d’eau Cheignieu la Balme Rossillon (2 communes).

Par ailleurs, les communes du Nord du territoire (Thézillieu, Cormaranche en Bugey et Hauteville Lompnes) sont alimentées par le Syndicat des Eaux du Valromey , dont l’essentiel des communes alimentées (une vingtaine en tout) et le point de prélèvement (puits de Cerveyrieu) se situent dans le bassin voisin du Séran.

1.2.4 Autres projets structurants du territoire Voir Carte 2.1. (petite carte en haut à droite)

1.2.4.1 Schémas de Cohérence Territoriaux de Belley et BUCOPA Le SCoT de Belley est au « point mort » depuis que son périmètre a été arrêté en mars 2002. Il concernerait à ce jour 14 communes du territoire d’étude (27 communes en tout).

Le Schéma Directeur Bugey Côtière Plaine de l’Ain (BUCOPA) vaut SCoT, recouvre 91 communes et a été approuvé en novembre 2002. Il concerne 6 communes « périphériques » de notre territoire d’étude.

1.2.4.2 CDPRA/CDDRA du Bugey Le Contrat de Développement de Pays de Rhône Alpes du Bugey, porté par le Syndicat Mixte du Buge y, s’est terminé en octobre 2011 et a permis l’engagement d’actions pendant 5 ans. A sa suite, le Syndicat mixte du Pays du Bugey vient de se porter candidat pour un nouveau contrat , appelé Contrat de Développement Durable Rhône-Alpes (CDDRA).

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Rappelons que le CDDRA a vocation à porter des projets de développement économique et touristique, visant le maintien et le développement des emplois et des activités locales, tout en assurant la promotion d'une politique environnementale volontariste, le recours aux économies d'énergie et aux énergies locales ... Le CDPRA cible par ailleurs des actions auprès des publics défavorisés et favorise aussi l'accès de tous aux loisirs et à la culture.

1.3 ETAT DES USAGES LIES A L ’EAU

1.3.1 Prélèvements en eau Source : Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse 2009 et CEDRAT Développement 1996. Voir Carte 3.1.

1.3.1.1 Aperçu général L’exploitation des données de redevances faites à l’Agence de l’Eau pour l’année 2009 identifie 41 points de prélèvements sur le territoire d’étude : − 26 pour l’alimentation en eau potable, − 14 pour l’irrigation (dont 5 sans volume prélevé en 2009), − 1 pour une carrière.

Ces 41 prélèvements prélèvent un volume total annuel d’environ 3 millions de m 3, dont les répartitions par ressource puis par usage sont présentées dans les graphiques suivants :

Répartition des volumes prélevés par ressource (année 2009)

1% 1%

23%

Nappe Source Cours d'eau Plan d'eau

75%

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Répartition des volumes prélevés par usage (année 2009)

4,0% 0,3%

AEP Carrière Irrigation

95,7%

A côté de ces prélèvements déclarés (soumis à redevance), un prélèvement important existe au niveau de la Source des Hôteaux , à Rossillon, qui est captée depuis plusieurs siècles, à l’origine pour l’eau potable de la commune puis à des fins essentiellement industrielles, par la ville de Belley, depuis la fin du 18 ème siècle. Le volume prélevé annuellement est inconnu (pas de compteur ni mesure) mais estimé important ; des pertes ont lieu tout au long de la conduite de plus d’une douzaine de km de long et qui traverse plusieurs communes. Certaines des communes traversées usent encore de leur « droit d’eau » sur la conduite pour un usage d’alimentation des fontaines et lavoirs. Au bout de la conduite, Belley n’utilise plus l’eau que pour l’alimentation de sa fontaine centrale. Une partie importante du prélèvement (eau non utilisée, non quantifiée) est restituée au niveau du ruisseau des Pus (ZAC de la Penaye), affluent rive gauche du Furans médian.

Par ailleurs, il est possible qu’un certain nombre de prélèvements agricoles ou mixtes (usage domestique et agricole) se fassent sur le milieu via des sources ou des puits privés, dont le volume annuel n’atteint pas le seuil redevable auprès de l’Agence des 10 000 m3. En 1996, CEDRAT Développement avait identifié une vingtaine de points de prélèvements pour l’irrigation (dont une quinzaine directement dans le Furans) ; une partie de ces prélèvements n’ont plus lieu ou ont été reportés sur des puits en nappe.

Enfin, le SDAEP 7 de l’Est de l’Ain identifie dans le secteur d’étude 9 sources ou puits supplémentaires, potentiellement utilisés pour l’alimentation en eau potable mais sans prélèvement déclaré en 2009 à l’Agence de l’Eau. Il s’agit soit de ressources abandonnées (comme la Source des Hôpitaux à la Burbanche 8), soit de ressources de secours.

7 Schéma Directeur d’Alimentation en Eau Potable de l’Est de l’Ain, 2011. 8 Cette source présentait régulièrement des problèmes de bactériologie.

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1.3.1.2 Présentation par usage Alimentation en eau publique Parmi les 26 points comptabilisés qui prélèvement un total de 2,9 millions de m 3/an en 2009, les 10 principaux prélèvements en volume sont donnés dans le tableau suivant (Agence de l’Eau, 2009) :

Volume Capté Nom Ouvrage Prélèvement Nom Maître d’Ouvrage (milliers de m3) PUITS DE BRENS MONSIEUR LE MAIRE DE BELLEY 1631,4 SOURCE DE L'ARENE MADAME LE MAIRE DE VIRIEU-LE-GRAND 295 PUITS DE PREMEYZEL SYND INTERCOM DISTR EAU BAS BUGEY 292,5 PUITS DE CHAZEY BONS MONSIEUR LE MAIRE DE CHAZEY BONS 131,3 SOURCE DE LA TOUASSE MONSIEUR LE MAIRE DE PEYRIEU 83,3 SOURCE DE LA TOUVIERE MADAME LE MAIRE DE VIRIEU-LE-GRAND 79,4 SOURCES DES PRES DOTTON MONSIEUR LE MAIRE DE THEZILLIEU 51,3 PUITS DE PUGIEU SIVU EAUX ANDERT CONDON PUGIEU 50,6 SOURCES DE BOURBOUILLON MONSIEUR LE MAIRE DE CONTREVOZ 50,6 PUITS DE ROSSILLON MADAME LE MAIRE DE ORDONNAZ 41

Ainsi, le principal prélèvement d’eau publique est celui de la ville de Belley, au puits de Brens 999. Il prélève de l’ordre de 1,6 millions de m 3/an.

On relève ensuite 2 prélèvements relativement importants, de près de 300 milliers de m 3 par an, au niveau des sources de l’Arène pour l’alimentation de Virieu le Grand et au niveau du puits de Prémeyzel , en bord de Gland, pour l’alimentation du Syndicat du Bas Bugey .

Synthèse de la qualité et de la quantité d’eau au niveau des ressources en eau potable (source : SDAEP de l’Ain, 2009) : Voir Annexe 4 (liste des points ressources et population desservie). Le SDAEP de l’Ain met en exergue sur ces points AEP les principales problématiques suivantes : • Vulnérabilité forte vis à vis des pollutions de surface de la majorité des sources du secteur. • Pollution bactériologique en nombreux points du secteur : − systématique à Conzieu (source du Gland), Prémillieu (sources Tare et Chaillonet) et Saint Germain les Paroisses (source Touvière), − régulière à Ambléon (source), Colomieu (puits Pré Cottet), Murs et Gélignieux (source Fay et puits de Trémur), Magnieu (source la Touvière), Saint Martin de Bavel (sources de Vieu, dans bassin du Séran), − occasionnelle à Arbignieu (sources Armaille et Balay), Armix (source), Contrevoz (mélange source de Bourbouillon et puits de Pugieu), la Burbanche (sources de la Fontaine et Tare), SIE Cheignieu la Balme (sources Egieu et Nivollet), Saint Germain les Paroisses (sources Sillieu et Cocon). • Problèmes quantitatifs réguliers en quelques points : à Armix, la Burbanche (source la Fontaine), Peyrieu (source la Tovasse), Prémillieu (source Tare), Thézillieu (sources Pré Dotton) et SIE Cheignieu la Balme (source Egieu).

9 Attention, ce prélèvement est mal localisé dans les bases de données de l’Agence de l’Eau.

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A noter également une situation de blocage à Conzieu : la commune, située le long du Gland amont, ne dispose pas de station d’épuration. Un projet de STEP est proposé, situé en aval immédiat du bourg et rejetant au Gland, mais l’ARS de l’Ain juge que le rejet est apte à impacter le captage d’eau potable du puits de Pré Cottet, situé environ 1 km en aval et alimentant la commune de Colomieu (et soumis à une pollution bactériologique régulière).

Irrigation Sources : déjà citées + Chambre d’agriculture de l’Ain (données 2009). Les prélèvements pour l’irrigation recensés en 2009 au niveau de l’Agence de l’Eau sont au nombre de 9 101010 et représentent un volume total annuel de 120 milliers de m 3. Ils prélèvent individuellement de quelques à une vingtaine de milliers de m 3 annuels (ce sont donc des prélèvements relativement limités). Parmi eux : − deux sont des pompages directs en cours d’eau : o un dans le ruisseau des Pus (11 milliers de m 3/an) à Chazey Bons, o l’autre dans le Gland aval (14 milliers de m 3/an) à Saint Benoît ; − un est fait dans un plan d’eau à Brégnier Cordon ; − les 6 derniers se font en nappe, soit dans la plaine du Rhône (1 à Brégnier et 3 à Peyrieu), soit dans la vallée du Furans (1 à Arbignieu et 1 à Brens).

La Chambre d’agriculture de l’Ain (conseiller irrigation) a fait un travail d’enquêtes locales au moment du SDDI 11 de l’Ain en 2009 . Les données qu’elle nous a transmises, qui sont plus complètes en nombre de points que les données de l’Agence de l’Eau, dénombrent 12 : − 24 points de prélèvement en nappe représentant un volume potentiel de 470 milliers de m 3/an ; − 12 points de prélèvements en cours d’eau (9 dans le Furans à Arbignieu et Chazey Bons et 3 dans le Gland à Saint Benoît et Brégnier Cordon), pour un volume potentiel de l’ordre de 140 milliers de m 3/an.

On retiendra que les prélèvements agricoles sont au nombre d’environ 30, dont une dizaine en cours d’eau (Furans à Chazey Bons et Arbignieu et Gland aval), et prélèvent de l’ordre de 600 milliers de m 3/an, dont environ 20% directement en cours d’eau .

Usage industriel ou de l’eau brute Les données de l’Agence de l’eau identifient un prélèvement à usage « industriel », celui d’une carrière à Arbignieu , dans la nappe (10 milliers de m 3/an).

Par ailleurs, nous avons déjà évoqué plus haut le captage de la source des Hôteaux à Rossillon , sous maîtrise d’ouvrage de la ville de Belley mais également utilisée au passage par quelques communes traversées par la conduite. Cependant, il n’existe aucune donnée quantifiée au sujet de ce prélèvement, pourtant certainement très important en volume.

Trois derniers prélèvements doivent aussi être évoqués, même s’il s’agit de dérivations avec restitution totale ou quasi-totale de l’eau à l’aval (Voir Carte 4.3.) : • Celui de la pisciculture du Moulin de la Tour . La prise d’eau située à la confluence du Furans et de l’Arène (celle-ci passant en siphon sous la prise) dérive une bonne partie de l’eau du Furans sur une distance d’environ 2 km. L’ouvrage est soumis à un débit réservé de 190 l/s.

10 Les prélèvements agricoles ne sont soumis à redevance auprès de l’Agence de l’Eau qu’à partir de 10 000 m3/an. 11 Schéma Directeur Départemental d’Irrigation 12 A noter que tous les points cités ne prélèvent pas tous tous les ans, en dehors des considérations météorologiques, parce que certains fonctionnent en alternance.

Etude d’opportunité en vue de la gestion globale 24 EMA Conseil - Contrechamp des bassins du Furans et du Gland (Ain) Rapport provisoire de phase 1, mai 2012 Communauté de communes Belley Bas Bugey

• Celui du canal du Moisset (usage ?), qui dérive une partie de l’eau du Furans à Chazey Bons sur environ 1,7 km. • Celui du canal des Echets (usage ?), qui fait de même sur le Bas Furans jusqu’au Rhône (Brens), sur environ ses 2 deniers km.

1.3.2 Rejets d’eaux usées et autres sources de pollution

1.3.2.1 Assainissement collectif Source : Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse 2009 et Conseil Général SATESE de l’Ain 2012. Voir Carte 3.2. et Annexe 5 (base de données des STEP) Une synthèse et une actualisation de la connaissance des stations d’épuration ont été réalisées sur la base de la compilation déjà réalisée en 2009, des données de l’Agence de l’Eau, des données actuelles du SATESE de l’Ain et des réunions locales. Cette synthèse prend la forme d’une base de données (table SIG) contenant diverses informations sur les STEP : type de traitement, capacité (en équivalents-habitants, EH), date de l’ouvrage, fonctionnement, milieu récepteur, …

Soit en% sans Nombre de Capacité (en Soit en % Belley, Hauteville STEP EH) Type de STEP et Cormaranche Biologique avec nitrification 6 29 760 71% 16% Filtres plantés 27 6 175 15% 42% Lagunage 10 4 040 10% 28% Biologique Simple 6 928 2% 6% Décanteur - digesteur 9 670 2% 5% Filtre à sable 5 437 1% 3% Total 636363 42 010 100% 100%

On dénombre 63 unités de traitement sur les 37 communes du territoire d’étude, soit 1,7 STEP par commune en moyenne. Ce nombre important d’unités révèle la configuration en habitat très dispersé du territoire, ainsi que la répartition en capacité de traitement (voir carte 3.2) qui montre une majorité de petites STEP : − 1 grosse STEP, celle de Belley (18 400 EH), − 4 STEP de 1 000 à 9 000 EH dont 2 seulement dans le bassin versant 13 : Virieu le Grand (1 420 EH) et Chazey Bons (1 200 EH), − 22 STEP entre 200 et 1000 EH, − 26 STEP entre 70 et 200 EH, − 10 STEP de moins de 70 EH.

Le tableau précédent montre un nombre important de filtres plantés de roseaux (27 unités, souvent récentes) ; si l’on exclut les STEP de Belley, Hauteville et Cormaranche, les filtres plantés de roseaux dominent également en capacité de traitement (42%), devant les lagunages (28%). La capacité de traitement totale est d’environ 42 000 EH , mais seulement de 14 600 EH sans les 3 STEP citées ci-dessus.

La situation de l’assainissement collectif a notablement progressé ces dernières années , des projets de nouvelles stations sont même en cours de réalisation actuellement. Cependant, au-delà des capacités épuratoires et de cette progression récente, certaines STEP fonctionnent plus ou moins bien , du fait, le plus souvent, d’un entretien insuffisant

13 Les 2 hors bassin étant celles d’Hauteville et de Cormaranche.

Etude d’opportunité en vue de la gestion globale 25 EMA Conseil - Contrechamp des bassins du Furans et du Gland (Ain) Rapport provisoire de phase 1, mai 2012 Communauté de communes Belley Bas Bugey ou d’une forte sensibilité aux eaux pluviales (part importante de réseau unitaire et/ou “ mauvais ” branchements). Il demeure également quelques « petits » secteurs non traités . La liste des problèmes encore à signaler est présentée dans le tableau ci-dessous (il est possible qu’il demeure des inexactitudes dans cette liste, dans la mesure où il n’y a pas eu de nouvelles enquête communale dans le cadre de l’étude 14 ) :

Commune – lieu-dit Problème (source : SATESE 01) Andert et Condon – Andert Un étage unique planté de roseaux qui ne donne pas satisfaction. ECP* sur réseau. Andert et Condon – Condon Problématique ECP sur le réseau + Vérifier aptitude système à collecter et traiter correctement effluents. Armix – Chef-lieu Pas de traitement. Belley DO** à l’Ousson (milieu récepteur impacté) Chazey Bons – Chef-lieu Dysfonctionnements structurels et fonctionnels du réseau d'égout. Perte de pollution par les DO lors des périodes pluvieuses. Cheignieu la Balme – Chef-lieu Entretien irrégulier. Lits d'infiltration colmatés. Proposition de planter des phragmites pour améliorer l'infiltration. Conzieu – Chef-lieu Pas de traitement. Cuzieu – Chef-lieu STEP à la limite de sa capacité organique et hydraulique. Hostias – Chef-lieu Fonctionnement moyen du décanteur-digesteur. Innimond – Chef-lieu Fonctionnement aléatoire selon les saisons. La Burbanche – les Hôpitaux Pas de traitement. Magnieu – 3 unités : Chef-lieu, Billieu Installations vétustes et obsolètes. ECP sur réseau d'égout. et Musin Murs et Gélignieux – le Cuchet Fonctionnement très médiocre du filtre à sable (contentieux). Ordonnaz – la Rivolière Un complément de filière (derrière le décanteur-digesteur) serait nécessaire. Pugieu - Chavillieu Filtre à sable colmaté. Saint Martin de Bavel – versant Est Pas de traitement. Chef-lieu + la Velle + Nécuidaz Thézillieu – Catagnole + Ste Blaizine STEP obsolète. Projet de nouvelle station. Virieu le Grand – Chef-lieu Problématique ECP et EP*** sur le réseau. Projet d'élimination des eaux parasites et de réduction des apports industriels. * ECP : eaux claires parasites ; ** DO : déversoir d’orage ; ***EP : eaux pluviales.

Même si les données ne sont pas complètes à ce sujet, l’impact de ces différents rejets sur les milieux récepteurs est sensible (ou supposé sensible) au niveau des « points noirs » suivants : − Armix : rejet dans ruisseau affluent rive gauche du Furans amont, − Virieu le Grand : rejet dans le ruisseau de la Seytive, affluent rive droite de l’Arène aval, − Cuzieu : rejet dans le ruisseau de Farabos, affluent rive gauche du Furans médian, − Chazey Bons : rejet dans le Furans médian, − Andert et Condon : rejet dans le Quaz, affluent rive droite du Furans médian, − Conzieu : rejet dans le Gland amont, − Belley et Magnieu : rejets dans l’Ousson, affluent direct du Rhône, − Innimond, Thézillieu, Hostias et Ordonnaz : rejets infiltrés, impacts sur le milieu souterrain, voire sur des résurgences karstiques (source du Gland).

14 La dernière à ce sujet datant de 2009.

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Les graphiques suivants visualisent le fonctionnement global du parc des STEP et les différents types de STEP, exprimé en capacité d’épuration.

Fonctionnement global des STEP du territoire (en capacité, EH) 45000

40000

35000

30000 ? Médiocre à très médiocre 25000 Moyen 20000 Correct ? 15000 Correct

10000 Satisfaisant

5000

0 Fonctionnement

Fonctionnement des STEP selon leur type (en capacité, EH)

Filtre à sable

Décanteur - digesteur Satisfaisant Correct Biologique Simple Correct ? Moyen Lagunage Médiocre à très médiocre ? Filtres plantés

Biologique avec nitrification

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%

Il en ressort que globalement, le fonctionnement des STEP est satisfaisant (82% de la capacité totale), ce qui signifie que les problèmes soulevés ci-avant sont le fait de petites unités ou d’unités plus grandes demandant « simplement » des compléments de traitement, des réhabilitations de réseaux ou un entretien plus adapté. Les systèmes posant le plus de problèmes de fonctionnement sont logiquement les plus vétustes ou rudimentaires : décanteurs-digesteurs, STEP biologiques simples et filtres à sable. Les lagunages ne donnent pas non plus un fonctionnement toujours satisfaisant. Filtres plantés et STEP biologique avec nitrification sont les systèmes qui fonctionnent le mieux dans le parc des STEP du territoire d’étude.

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1.3.2.2 Pollutions d’origine agricole Source : Recensement Général Agricole 2010 (DRAAF RA). Voir Cartes 3.3. et 3.4. et annexe 6. Présentation générale de l’agriculture locale Les données exploitées sont celles du RGA 2010 ; cependant, du fait du secret statistique qui touche de plus en plus de ces données 15 , les éléments fournis ne sont pas à considérer comme strictement exacts.

En 2010, le territoire (ensemble des 37 communes étudiées) compte 219 exploitations agricoles. Les communes avec le plus d’exploitations sont Saint Benoit (21), Peyrieu (19) et Belley (15) ; 8 communes comptent moins de 3 exploitations, dont une aucune (Virieu le Grand). L’orientation dominante des exploitations est relativement variée : − élevage bovin (lait et/ou viande), plutôt sur le bassin médian, − élevage ovin et/ou caprin, plutôt sur le haut du bassin, − polyculture et polyélevage, voire grandes cultures, dans la plaine aval, − …

La surface agricole utilisée totale des exploitations est de 12 470 hectares , soit 27% en moyenne de la surface communale totale . Les communes avec le plus fort ratio SAU/surface totale sont : Saint Martin de Bavel, Magnieu, , Peyrieu, Arandas, Pugieu, Hostias, Brens, Belley, Colomieu, …

Utilisation de la SAU : La carte 3.3 figure sous la forme de camemberts la répartition par commune de la SAU entre grandes catégories d’assolement. Le graphique ci-dessous en est la résultante par sous-territoire et à l’échelle de l’ensemble des communes.

Répartition de la SAU totale par type d'assolement

100%

90%

80% Autres surfaces 70% Jacheres

60% Vignes Autres fourrages 50% STH 40% Total Oléagineux Total Cereales 30%

20%

10%

0% BV amont BV médian BV aval Total

Il en ressort que : − les types d’assolement ne sont pas fondamentalement différents de l’amont vers l’aval du territoire , l’amont présentant néanmoins un taux plus important de surfaces toujours en herbe (STH) et relativement moins d’autres fourrages, ainsi qu’un peu plus de vignes ;

15 Données non communiquées si moins de 3 exploitations concernées sur la commune.

Etude d’opportunité en vue de la gestion globale 28 EMA Conseil - Contrechamp des bassins du Furans et du Gland (Ain) Rapport provisoire de phase 1, mai 2012 Communauté de communes Belley Bas Bugey

− ce sont les surfaces toujours en herbe qui dominent, occupant entre 50 et 70% de la SAU, puis secondairement, les céréales, couvrant entre 20 et 30% de la SAU .

Cheptels : La carte 3.4 fournit des éléments synthétiques concernant les cheptels présents.

En 2010, le nombre total d’UGBTA 161616 est de l’ordre de 9 200 unités sachant que l’on compte de l’ordre de 6 300 bovins (3 600 hors communes « périphériques »), 6 300 ovins (3 100 hors communes « périphériques ») et 140 000 volailles.

Les cheptels sont relativement répartis entre l’ensemble des communes du territoire, même si quelques communes sortent du lot soit par absence/faiblesse des cheptels, soit par une présence plus nombreuse de bovins notamment, comme à Arandas, Ordonnaz, Lompnas et Saint Martin de Bavel.

Le nombre d’UGBTA ramené à la SAU est un indicateur de la « concentration » des cheptels sur les terres agricoles, donc d’une certaine manière, de la pression exercée par ceux-ci sur les milieux. 6 communes ont une « concentration » en UGTA supérieure à 100 UGTA/km 2 de SAU : Murs et Gélignieux (du fait de la présence d’un important élevage avicole), Izieu, Arbignieu, Arandas, Ordonnaz et Premeyzel.

Pollutions diffuses agricoles Ce type de pollution est difficile à appréhender en l’absence d’étude spécifique. On ne peut donc en l’état des connaissances sur le territoire d’étude que rapporter des généralités et faire des hypothèses sur la base de notre repérage de terrain.

Au sein des cultures de la zone d’étude, le maïs est dominant et les parcelles se trouvent très souvent le long des cours d’eau ou sur d’anciennes zones humides drainées . Dans cette configuration, le risque de pollution diffuse des milieux aquatiques (cours d’eau et nappe) par les produits d’amendement (engrais) et produits phytosanitaires (pesticides) est maximal. Les secteurs les plus concernés sont le Furans aval et médian, l’Arène aval, l’Agnin et le Gland aval.

Concernant les pollutions liées à l’élevage , elles reposent essentiellement sur les caractéristiques des bâtiments d’élevage, sur les modalités d’épandage et sur la gestion des troupeaux au pré (possibilité ou non d’accès direct dans les ruisseaux, notamment pour les bovins). Ce dernier point ne nous est pas apparu comme très problématique sur le secteur d’étude (hormis cas ponctuels sur les hauts bassins du Gland et de l’Arène) du fait que la configuration des cours d’eau n’est en général pas propice à l’accès direct du bétail (berges abruptes ou cordon boisé dense). En revanche, d’après certains témoignages, le stockage des déjections animales durant l’hiver est le point qui poserait le plus problème : l’obligation réglementaire de 2 mois de capacité de stockage est insuffisante en zone de montagne, ce qui peut conduire à des pratiques d’épandage inadaptées, notamment dans les communes les plus « chargées » en cheptel.

16 Unité Gros Bétail Tout Aliment : unité de mesure des cheptels permettant de comparer tous les cheptels entre eux selon leur consommation en aliment (1 vache laitière = 1,45 UGBTA, 1 brebis mère = 0,2 UGBTA, …).

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1.3.2.3 Autres pollutions (industrielles, …) Voir Carte 4.2. et annexe 7 (installations classées autorisées). Installations classées (sous régime d’autorisation) L’annexe 7 et la carte 4.2 présente par commune les installations classées autorisées. On dénombre 28 ICPE autorisées sur les 37 communes étudiées (23 hors communes périphériques de Cormaranche et Hauteville).

Belley compte logiquement le plus de ces installations (10 : ameublement, traitement de surface, fonderie, casse-auto, traitement des métaux, déchetterie) mais la plupart sont hors bassin versant du Furans. Pour le reste, on relève : − des carrières à Arbignieu, Brégnier-Cordon, Saint Benoît, Murs et Gélignieux, la Burbanche et Contrevoz, − une industrie agro-alimentaire (salaison) à Virieu le Grand, − une installation de récupération de métaux non ferreux à Chazey Bons, − une installation de stockage des céréales à Peyrieu, − une usine de traitement des métaux et matières plastiques à Saint Benoît.

Les seules ICPE encore en activité dans le bassin versant et rejetant dans le milieu naturel (non raccordées au réseau d’assainissement collectif) sont les carrières mais leurs rejets ne sont pas considérés comme problématiques.

Pollution liée à la décharge des Errupts L’ancienne décharge est située sur la commune de Ceyzérieu, en limite des communes de Cuzieu et Chazey Bons. Le ruisseau recevant le rejet de cette décharge est le Farabot, qui conflue avec le Furans à Chazey Bons.

La décharge était équipée depuis 1987 d’un lagunage mais celui-ci fonctionnait très mal et n’était pas adapté au traitement des lixiviats ; une pollution très importante, la plus importante du bassin, a donc eu lieu pendant plusieurs années à partir de ce site , se manifestant par une conductivité très élevée, une forte désoxygénation, une DBO et une DCO très fortes et un rapport DCO/DBO très élevé, des taux d’ammoniaque et d’azote total très élevés… sans parler des micro-polluants qui n’étaient pas forcément mesurés.

Mais aujourd’hui, porté par le maître d’ouvrage du site (le SIVOM du Bas Bugey), un important projet de réhabilitation est en cours de mise en œuvre, dont les prescriptions techniques ont fait l’objet de l’arrêté préfectoral du 17 juin 2011. Les travaux devraient démarrer à l’automne 2012. Un suivi sur plusieurs années de la qualité des eaux et des sédiments à l’aval permettra de mettre en évidence la résorption de la pollution, qui prendra nécessairement du temps (quelques mois à quelques années).

Autres pollutions Jusqu’en 2003 (date à laquelle l’industrie a déménagé), le Furans recevait le rejet d’une laverie industrielle située à Chazey Bons. Mais cette pollution est probablement désormais résorbée, au moins en ce qui concerne les polluants organiques.

Toujours à Chazey Bons, la présence de la pisciculture du Moulin de la Tour est à signaler puisqu’elle est à l’origine d’un rejet organique notable dans le Furans.

Enfin, deux derniers types de pollutions sont à signaler pour lesquels aucune information spécifique globale n’est disponible :

Etude d’opportunité en vue de la gestion globale 30 EMA Conseil - Contrechamp des bassins du Furans et du Gland (Ain) Rapport provisoire de phase 1, mai 2012 Communauté de communes Belley Bas Bugey

− la pollution du fait du lessivage par temps de pluie des surfaces routières et urbaines ; − la pollution par l’usage des produits phytosanitaires dans les potagers des particuliers et au bord des routes .

1.3.3 Hydroélectricité Voir Carte 4.3. La configuration localement très pentue des cours d’eau du territoire explique leur utilisation déjà ancienne à des fins de production hydro-électrique. On compte ainsi 5 micro- centrales sur le territoire d’étude : − une sur une des sources (en cascade) rive droite du Furans à la Burbanche, − une sur l’Arène en amont de Virieu (au niveau de la cascade Claire Fontaine), − une (récente) sur le Gland à Prémeyzel au niveau d’un ancien moulin, − deux au pied de la cascade de Glandieu, en rive droite et en rive gauche du Gland aval, et une nouvelle micro-centrale en projet en haut de la cascade de Glandieu.

Ces installations, qui exploitent des chutes naturelles pour 5 d’entre-elles 17 et sont sans dérivation de longueur notable, impactent très peu les cours d’eau.

1.3.4 Activités récréatives liées à l’eau Sources : Conseil Général de l’Ain (PDIPR), Fédération de pêche de l’Ain et visite de terrain (EMA Conseil 2012). Voir Carte 3.5.

1.3.4.1 La pêche Rappelons d’abord que le Furans est domanial du Rhône au Pont d’Andert . Tout le reste du réseau hydrographique est non domanial. L’ensemble du réseau est en première catégorie piscicole .

La pêche est une activité encore relativement développée sur le territoire d’étude, même si le Furans médian et aval semble de moins en moins fréquenté, du fait de la diminution de son intérêt piscicole (truites et ombres). Le haut bassin du Furans, l’Arène, le Gland, …, conservent néanmoins des secteurs intéressants pour la pêche à la truite et à l’ombre (Furans), malgré des secteurs qui s’assèchent régulièrement.

L’activité halieutique est organisée sur le territoire entre 4 associations agréées de pêche et de protection du milieu aquatique (AAPPMA, sous l’égide de la Fédération Départemental de Pêche et de Protection du Milieu Aquatique) et 3 sociétés de pêche privées .

Associations de pêche Secteurs – Sites gérés Nombre d’adhérents AAPPMA / AAPPMA du Bas Bugey Furans lots 1, 2 et 3 (pont FDPPMA 01 d’Andert au Rhône) Gland (où ?) Arène (où ?) Lac de Virieu

17 Seule la micro-centrale de Prémeyzel est associée à un seuil (d’ancien moulin, qui existait bien avant elle), qui n’est pas franchissable en tout temps et par toutes les espèces-stades de poissons. Cf. paragraphe 1.4.3.

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Haut Furans (commune de la Burbanche) AAPPMA de Chazey Furans de la Bergerie au pont Bons d’Andert AAPPMA de Rossillon Furans du pont de Catrain à la Bergerie AAPPMA de Brégnier Gland du haut de la cascade Cordon de Glandieu au Rhône Sociétés de Société de pêche de Arène en amont de ses gorges pêche privées Virieu Société de pêche de Gland à Saint bois Saint Bois Société de pêche de Gland à Prémeyzel Prémeyzel

La pratique de la pêche a également lieu dans un certain nombre de plans d’eau : lac des Hôpitaux, lac de Virieu, lac d’Ambléon, …

A noter par ailleurs que depuis 2008, la Fédération a mis en place un Pôle Départemental d’Initiative Pêche et Nature, qui propose des animations et initiations ou perfectionnements « pêche » à destination des structures de loisirs et éducatives du département mais également en direction des particuliers, des enfants, des adultes et des femmes.

1.3.4.2 Les sites d’intérêts et autres activités récréatives liés à l’eau Le territoire dispose d’un patrimoine lié à l’eau très intéressant , même s’il est diffus (dispersé) et diversement mis en valeur.

Patrimoine naturel • De nombreux lacs et zones humides associées remarquables : lacs des Hôpitaux, lacs de Morgnieu et Chavoley, lac de Chailloux, lac d’Armaille, lac d’Ambléon, lac d’Arboréiaz, … • Quelques belles cascades : cascade de Clairefontaine sur l’Arène, cacade des Dars sur le Furans, cascade de Glandieu sur le Gland, • Des sources , dont la Source des Gasses, • Des points de vue sur le Grand Colombier et les Alpes, • …

Petit patrimoine bâti • D’anciens moulins : Moulin-auberge du Martinet, Moulin de Thoys et Moulin de la Pie sur le Furans, Moulin du Touvet (et sa roue horizontale) et Moulin de Prémeyzel sur le Gland, …, • De beaux ponts anciens : ponceau de la cascade des Dards, pont de Brognens, pont de Saint Bois, …, • Des lavoirs, des fontaines, …,

Autres sites d’intérêt récréatif ou touristique liés à l’eau • Détente et baignade au lac de Virieu : ce site est très fréquenté en été (jusqu’à 350 personnes/jours enregistrées en juillet 2011, malgré une météorologie peu favorable), • Canyonisme sur le haut de l’Arène (pratique anecdotique), • Plaisance sur le Rhône à partir de Brégnier Cordon ou Murs et Gélignieux (base de loisirs), • Musée Escale du Haut Rhône à Brégnier Cordon, • …

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1.4 ETAT DES RISQUES LIES A L ’EAU ET DES MILIEUX AQUATIQUES ET HUMIDES

1.4.1 Risques liés à l’eau Source : CEDRAT Développement 1996 + enquête communale 2009 + actualisation données statistiques de crues Banque Hydro 2012. Voir Carte 4.1.

1.4.1.1 Connaissance des risques L’étude de CEDRAT Développement de 1996 , basée sur des enquêtes, une reconnaissance de terrain et une modélisation hydraulique, a permis d’acquérir une très bonne connaissance des risques le long du Furans et de l’Arène . Les résultats de la modélisation (débits de crue estimés en 8 points du bassin du Furans), ainsi que l’enveloppe des zones inondables 18 , sont présentés sur la carte 4.1. L’étude a également produit un « catalogue » descriptif (fiches) de tous les ouvrages d’art (seuils et ponts) et évalué la capacité hydraulique des ouvrages de franchissement.

Rappelons qu’il existe par ailleurs 2 stations limnimétriques exploitées par la DREAL RA sur le Furans , à Pugieu et à Arbignieu, dont les estimations de débits statistiques de crues sont également figurées sur la carte 4.1.

Sur le Gland en revanche, il n’existe ni station hydrométrique ni étude spécifique avec estimation des débits de crues. Cependant, le retour d’enquête auprès des communes de 2009 apporte une connaissance qualitative des risques.

La crue de référence dans le secteur est la crue du 16 février 1990 .

1.4.1.2 Plans de prévention des risques d’inondation (PPRi) et de crues torrentielles Quatre communes du territoire sont dotées d’un PPRi : − 3 communes riveraines du Rhône concernées par les crues du Rhône : Brens, Brégnier Cordon et Saint Benoît ; le Plan de Submersion Rhône a été approuvé le 1er août 1972 et tient lieu de PPRi. − 2 de ces 3 communes, Brégnier Cordon et Saint Benoît , sont également concernées par le PPR « mouvements de terrains et crues torrentielles du Gland, des biefs ou canaux d’assainissement et résurgences karstiques », approuvé le 30 janvier 1998. − La commune de Saint Germain les Paroisses dispose, quant à elle, d’un PPR « inondations et crues torrentielles du Marchand et de l’Agnin » approuvé le 4 juin 2002.

Il n’existe pas de PPRi concernant le Furans ou l’Arène.

18 La précision des cartes de CEDRAT est le 1/10 000 ème .

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1.4.1.3 Etat des risques d’inondation Rappel : la notion de « risque » résulte du croisement entre l’alea (les caractéristiques de la crue : hauteur d’eau, vitesse …) et les enjeux humains.

Furans et affluents Globalement, les risques liés aux crues sont limités et ponctuels sur le bassin versant du Furans ; ils sont plutôt situés sur l’amont du bassin à l’endroit des traversées de villages. Les données exploitées mettent en évidence les points à enjeux suivants :

• Pugieu bourg : risque limité ; en crue centennale, une dizaine d’habitations inondées (caves) le long de la RN504. • Pugieu secteur du moulin du Martinet : risque aggravé par la faible capacité du pont de la RD904 en aval. • Virieu le Grand secteur entre l’Arène, la rue de la Tannerie, la place de la Mairie et la place du Monument aux morts : risque en partie dû aux capacités trop faibles de plusieurs ouvrages et aggravé en cas d’obstruction par embâcle. • Chazey Bons bourg : risque concernant une douzaine d’habitations en crue décennale, principalement en rive gauche (de part et d’autre de l’église) ; en crue centennale, les dégâts potentiels sont plus importants avec une quarantaine d’habitations exposées dont des bâtiments artisanaux, notamment entre la voie ferrée et la RN504 (secteur situé en contrebas). • Chazey Bons secteur du Farabot : risque à partir de la crue décennale de débordement du ruisseau sur le chemin communal qui le longe, en amont des ponts de la RD31 (capacité limitante) et RN504 (risque d’obstruction). • Arbignieu secteur de Thoys : quelques habitations exposées de manière limitée, sauf le moulin, plus exposé (pour des crues de temps de retour de moins de 10 ans).

D’autres points ponctuels (ouvrages de franchissement de voies) peuvent être problématiques en crue inférieure à 10 ans : − RD53 entre Thézillieu et Virieu, − Plusieurs ouvrages à Pugieu, − Ouvrage en amont du pont de la voie ferrée, à la Burbanche, − Plusieurs ouvrages dans la traversée de Virieu le Grand, − …

Gland et affluents La synthèse des éléments d’enquêtes pointe les problèmes suivants, également très ponctuels, sauf au niveau de Glandieu : • Saint Germain les Paroisses secteurs d’Essieux Granges Neuves et sous le village : risque d’inondation par les ruisseaux de Marchand, de l’Agnin et le Bief du Vernet (quelques habitations concernées ?). • Prémeyzel secteurs du Touvet et de la Cha : un ancien moulin et quelques habitations concernées (risque limité ?). • Prémeyzel secteur de la microcentrale : installation exposée, car située au milieu du lit. • Brégnier Cordon et Saint Benoît secteur de Glandieu : problèmes en crue signalés le long de la RD10 en amont de la cascade, au niveau de la microcentrale au pied de la cascade et sous le restaurant (érosion de la berge) + résurgences de sources karstiques dans le hameau de Glandieu pouvant déborder en cas de fortes pluies et d’obstruction.

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1.4.2 Qualité physico-chimique de l’eau Source : Suivi de la qualité des eaux superficielles du département de l’Ain – programme 2009 (Conseil général de l’Ain – Epteau 2010). TEXTES REPRIS TELS ET RESUMES PAR ENDROITS . Voir Carte 4.2.

1.4.2.1 Furans (2009) « Pour le Furans au niveau de la Burbanche (FUR0), l’état physico-chimique est satisfaisant. Les paramètres ont des concentrations faibles à très faibles, permettant de retenir la classe bleue (absence de pollution) pour les altérations « matières azotées » (AZOT) et « matières phosphorées » (PHOS). A noter toutefois que pour cette dernière, les teneurs relevées traduisent l’existence d’apports organiques amont ayant un effet limité. Le déclassement en classe verte pour l’altération « matières organiques et oxydables » (MOOX) est lié au pourcentage de saturation en oxygène dissous (85%) en lien avec les conditions d’étiage sévères. La classe verte pour l’altération « nitrates » (NITR) est due à des concentrations qui restent toutefois modérées, de l’ordre de 5 à 7 mg/l.

En période d’étiage estival marqué, le Furans s’assèche sur le secteur de Rossillon jusqu’à l’aval de Cheignieu la Balme . Il ne redevient pérenne qu’à partir de la source des Gasses (résurgences karstiques), en amont du lieu-dit le Martinet à Pugieu.

A l’aval de Pugieu et à l’amont de la confluence avec l’Arène , l’état physico-chimique du Furans (station FUR1) est excellent. Les eaux sont bien oxygénées et les concentrations des altérations MOOX, AZOT et PHOS sont faibles à très faibles. Seules les nitrates conduisent à retenir la qualité verte avec une valeur (environ 3 mg/l) très faiblement déclassante.

La station RDC120 du Réseau Complémentaire Départemental se situe à l’aval des apports de l’Arène et de Chazey Bons . La qualité physico-chimique est bonne à excellente durant les 4 campagnes réalisées en 2009 : • L’oxygénation des eaux est satisfaisante, proche de la saturation. A noter toutefois une sursaturation en oxygène (120%) lors de la campagne du mois de juillet. • Les concentrations conduisent à retenir la classe bleue pour les altérations MOOX, AZOT et PHOS. Les valeurs sont très faibles ou faibles (PO4). • Les teneurs de nitrates comprises entre 2,6 et 3,7 mg/l conduisent à retenir la classe verte. Elles restent néanmoins proches de la limite des classes verte et bleue.

Enfin, au droit de la dernière station d’étude (FUR3), au pont de Bognens , la physico- chimie des eaux du suivi allégé du Furans est également de bonne à excellente qualité : • Classe bleue pour les altérations MOOX, AZOT et PHOS avec des valeurs très faibles. • Classe verte pour l’altération NITR, avec des valeurs proches de celles constatées sur les stations amont. »

1.4.2.2 Affluents du Furans (2009) « La qualité physico-chimique de l’Arène (ARE1) est contrôlée à l’aval du système d’assainissement de Virieu le Grand, soit à l’aval du Seytive, qui reçoit les effluents de la station d’épuration. On ne peut toutefois dissocier les impacts des rejets susceptibles de provenir du réseau – des mesures sur les déversoirs d’orages ont montré qu’ils peuvent fonctionner par temps sec – et celui de la station d’épuration. L’analyse des résultats physico-chimiques conduit aux conclusions suivantes : • La classe bleue est retenue pour les « matières organiques et oxydables » avec une oxygénation des eaux satisfaisante et des concentrations faibles des paramètres ;

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• Un déclassement (classe verte) de l’altération « azote » lié aux teneurs en NO2 et NH4 est constaté lors de la première campagne ; • Teneurs en nitrates conduisant à retenir la classe verte avec des teneurs modérées, proches de celles constatées sur le Furans ; • Enfin, les concentrations des matières phosphorées (PO4) conduisent à retenir la classe jaune, montrant une qualité moyenne. Les rejets de Virieu-le-Grand impactent donc la qualité physico-chimique de l’Arène : le déclassement reste limité (classe verte) pour les « matières azotées » mais il est nettement plus marqué (classe jaune) pour les matières phosphorées.

Le Farabot est un petit affluent du Furans. Il conflue avec ce dernier au niveau de la traversée de Chazey-Bons. La qualité physico-chimique des eaux du Farabot (station FAR1) est nettement altérée : • Déclassement modéré, clase verte, pour les altérations MOOX (paramètres déclassants : COD et NTK) et AZOT (NO2 et NTK) • Teneurs importantes (de l’ordre de 18 à 21 mg/l) en nitrates : classe jaune retenue. • Détérioration importante (classe orange) pour les matières phosphorées. A l’amont de sa confluence avec le Furans, les concentrations relevées dans le Farabot traduisent une contamination organique importante. En période d’étiage, l’autoépuration semble permettre une nette récupération (niveau de contamination modéré) vis-à-vis des altérations MOOX et AZOT mais elle induit des déclassements importants pour les altérations NITR et PHOS.

Le Ruisseau d’Armaille (exutoire du Lac d’Armaille) a été contrôlé dans sa partie pérenne, à l’amont de sa confluence avec le Furans. L’état physico-chimique des eaux est excellent : classe bleue retenue pour toutes les altérations (MOOX, AZOT, NITR et PHOS). Malgré la faiblesse des débits, l’oxygénation des eaux est satisfaisante au moment des mesures. La sursaturation (123%) lors de la campagne de septembre traduit les effets des développements d’algues favorisés par les conditions d’écoulement (faible hauteur de la lame d’eau dans un lit très large) et l’absence de végétation rivulaire.

Le ruisseau de Pélissière , affluent du Furans draine la zone industrielle de Pélissière. Au droit la station d’étude (PEL1), l’état physico-chimique des eaux est le suivant : • Concernant les altérations MOOX et AZOT, la situation est satisfaisante ; la classe bleue est retenue. L’oxygénation des eaux est satisfaisante et les concentrations des paramètres sont faibles à très faibles ; • Concernant les altérations NITR et PHOS, la situation apparaît plus dégradée : classe verte retenue pour les « matières phosphorées » et classe jaune pour les nitrates. Les teneurs des matières phosphorées sur le Ru de Pélissière mettent en évidence l’existence d’une contamination organique des eaux. Cette dernière a un effet limité vis-à-vis des altérations MOOX et AZOT en raison d’un impact modéré des rejets et/ou d’une autoépuration efficace. Les nitrates, en classe jaune, peuvent avoir 2 origines : agricole et/ou résultant du phénomène de nitrification. »

1.4.2.3 Conclusion Furans (2009) « En conclusion, à l’étiage, la qualité physico-chimique du Furans est excellente pour les altérations « matières organiques et oxydables », « matières azotées » et « matières phosphorées ». Un léger déficit (classe verte) du pourcentage de saturation en oxygène dissous est constaté lors d’une seule campagne sur le cours supérieur en lien certainement de la faiblesse du débit. Seules les nitrates induisent un déclassement sur l’ensemble du linéaire. Les concentrations restent toutefois faibles, comprise entre 2,6 et 6,6 mg/l. La qualité physico-chimique de certains des affluents du Furans (Arène, Farabot,

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Pélissière) apparaît bien moins satisfaisante. La faiblesse des débits et l’existence de rejets y induisent des déclassements plus ou moins importants. »

1.4.2.4 Contamination métallique Furans et affluents (2009) « Trois stations d’étude, susceptibles d’être impactées par des rejets, ont fait l’objet d’une recherche d’une contamination métallique : Le Furans au droit de la station RDC120 et 2 de ses affluents, le Farabot (FAR1) et le Ru de Pélissière (PEL1).

La situation est excellente sur le Furans pour lequel il n’est pas constaté de contamination ; classe bleue retenue pour tous les métaux.

La qualité est plus dégradée sur les affluents du Furans étudiés : • Sur le Farabot, il est enregistré une contamination (classe jaune) par le cuivre et la présence (classe verte) d’Arsenic. Néanmoins, pour ce dernier, la concentration relevée peut être liée à une origine géochimique (naturelle). • Sur le Ru de Pélissière, les teneurs permettent de retenir la classe verte. Toutefois, plusieurs métaux présentent des teneurs déclassantes : le chrome, le Cuivre, le Nickel, le Plomb et le Zinc. La situation de ce cours d’eau est donc à surveiller et peut laisser présager des contaminations plus marquées sur le cours amont à aval immédiat de la zone industrielle de la Pélissière située au niveau des sources. »

1.4.2.5 Gland (2009) « Sur cours amont du Gland (station GLA1) , en amont de sa confluence avec l’Agnin, la qualité physico-chimique des eaux est excellente : • La classe bleue est retenue pour les altérations MOOX, AZOT et PHOS avec des concentrations de paramètres très faibles. Durant la seconde campagne, il est néanmoins enregistré une sursaturation en oxygène (113%). • La situation est également bonne vis-à-vis des nitrates. En effet, les concentrations relevées (3,5 et 2,3 mg/l) situent la qualité en limite des classes bleue et verte.

Plus à l’aval au niveau de Saint-Bois (station GLA3) , l’état physico-chimique du Gland est de bonne à très bonne qualité : • La classe verte est retenue pour les altérations MOOX et PHOS en raison, respectivement, d’un déficit en oxygène dissous et de la teneur en PO4 qui se situe en limite des classes bleue et verte. • Les concentrations en matières azotées conduisent à retenir la clase bleue. • Les teneurs en nitrates (de l’ordre de 3,5 mg/l) sont du même ordre de grandeur que celles constatées à la station amont : classe verte.

En fermeture de bassin versant, en aval de Glandieu (station RDC140) , la situation physico-chimique du Gland est bonne à excellente pour les altérations MOOX, AZOT et PHOS. Seule exception, la concentration de NO2 (0,04 mg/l) lors de la 4ème campagne se situe en limite des classes bleue et verte. Par ailleurs, les teneurs en nitrates conduisent à retenir la classe verte. La concentration significativement plus importante lors de la dernière campagne – augmentation de 2 mg/l concomitante avec celle du débit – souligne l’origine probablement agricole des nitrates. Les nitrates présentent une tendance progressive à l’augmentation - restant toutefois modérée - depuis les sources jusqu’à la fermeture du bassin versant ; l’impact des activités agricoles est donc perceptible mais reste modeste sur ce bassin versant. »

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1.4.2.6 Affluents du Gland (2009) « Le Setrin dans la traversée de Conzieu (station SET1) présente les caractéristiques physico-chimiques suivantes : • Excellente qualité (classe bleue) vis-à-vis de l’altération MOOX avec toutefois un léger déficit en oxygène dissous lors de la 1ère campagne. • Classe verte pour les altérations AZOT, NITR et PHOS. Les concentrations des paramètres déclassants restent en limite des classes bleue et verte. • Les valeurs des concentrations en nitrates sont proches de celles mesurées sur le Gland qui laisse à penser que l’origine dominante est également agricole.

Le Mozan est un petit affluent qui conflue avec le Gland en amont de la cascade de Glandieu. Au niveau de la station d’étude (MOZ1), l’état physico-chimique est bon : • La classe verte est retenue pour les altérations MOOX, AZOT et NITR. Les déclassements restent limités mais soulignent l’existence d’apports organiques qui se traduisent par une concentration de NH4 (0,11 mg/l) en limite des classes verte et bleue. L’oxygène dissous (pourcentage de saturation) conduit à retenir la classe verte mais les autres paramètres de l’altération MOOX restent très faibles. Enfin les valeurs des nitrates (de l’ordre de 6 mg/l) sont significativement supérieures à celles mesurées sur le Gland durant l’étiage. • Les faibles valeurs des concentrations en matières phosphorées, en limite des seuils analytiques de détection, permettent de retenir la classe bleue. »

1.4.2.7 Conclusion Gland (2009) « En résumé, la qualité physico-chimique des eaux du bassin versant du Gland est satisfaisante, le plus souvent excellente : les concentrations sont faibles à très faibles. Sur ses affluents, la qualité est inférieure mais les déclassements restent limités , les concentrations étant en limite des classes bleue et verte. Ils traduisent généralement des apports organiques. Enfin, les concentrations en nitrates sont faibles mais perceptibles, elles traduisent un effet modéré des activités agricoles, en augmentation progressive depuis les sources jusqu’à la fermeture du bassin versant. »

1.4.3 Qualité physique des milieux aquatiques et humides Source : CEDRAT Développement 1996 + visite de terrain EMA Conseil 2012 (accompagnée par Bernard Gougeon, FDPPMA 01) + Base de données ROE de l’ONEMA + Etude hydrobiologique du Furans par la FDPPMA 01 2010. Voir Carte 4.3.

1.4.3.1 Continuité écologique La carte 4.3. figure les ouvrages (seuils) référencés dans le Référentiel des Obstacles à l’Ecoulement (ROE) de l’Onema, plus quelques ouvrages supplémentaires repérés sur le terrain (sur le Gland notamment).

Les ouvrages, pour la plupart liés à d’anciens moulins ou à des ouvrages de franchissement (gué, pont), sont plutôt situés sur l’amont du bassin du Furans , notamment entre Rossillon et Chazey Bons. On en recense également quelques uns sur l’Arène et sur le Gland (connaissance moins complète sur ce dernier cours d’eau).

A noter également l’existence d’une série d’ouvrages (de type seuils verticaux en béton) sur l’Agnin dans sa partie rectifiée.

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Au regard des enjeux de reproduction des truites et des ombres et de l’existence de cascades naturelles sur l’amont du Furans, l’Arène et le Gland, la priorité est donnée, en matière de restauration de la franchissabilité piscicole, aux seuils du Moulin de la Tour (pisciculture de Chaszey Bons) et du gué d’Arbignieu .

A noter pour finir que le transport solide n’est pas ou quasiment pas perturbé par les ouvrages existants.

1.4.3.2 Etat morphologique des cours d’eau Voir Annexe 8 (extrait étude FDPPMA 01 2010). Le tableau suivant présente une synthèse des secteurs dégradés du point de vue morphologique, établie à partir de l’étude de Cedrat Développement (1996).

Cours d’eau Secteur Nature de la dégradation Furans La Burbanche – Curage, rectification localisée (le long de la voie ferrée) et Rossillon quelques coupures de méandres (déviation RN504) Rossillon – confluence Curage, rectification localisée (déviation RN504, voie Arène (gorges exclues) ferrée) et drainage / mise en culture d’une partie du marais de Pugieu Confluence Arène - Curage, rectification importante dans la traversée du aval Chazey (pont village et drainage / mise en culture et chenalisation de RD83) l’ancienne zone en tresses (« Grande Ile ») en amont de Chazey Aval Chazey (pont Curage, rectification très ponctuelle (amont pont de RD83) – pont de Thoys), drainage / mise en culture des zones humides Bognens notamment entre les ponts d’Andert et de Bognens Pont de Bognens – Curage, rectification très ponctuelle (« le Moulin »), pont de Peyzieu drainage / mise en culture des zones humides sur l’ensemble du secteur, disparition des annexes notamment en rive gauche sous Arbignieu et jusqu’au pont de Peyzieu Pont de Peyzieu – Curage, rectification ponctuelle (mont Olivet, « la confluence Rhône Commanderie »), drainage / mise en culture (peupleraie) d’une partie de la zone marécageuse du Bas Furans, disparition totale des annexes entre les ponts de Peyzieu et Furans Arène Aval Virieu Curage, drainage quasi total du grand marais de Virieu – Pugieu (près de 70 ha au total) et mise en culture Agnin De St Germain les Recalibrage et rectification totale du lit sur 3-4 km qui a été (affluent Paroisses à Colomieu déporté en rive gauche en pieds de talus, drainage / mise Gland) en culture complète de l’ancienne zone humide, mise en place d’une 15aine de seuils béton verticaux pour stopper l’incision consécutive du lit

La carte 4.3. reprend par ailleurs la figuration d’un « indice de naturalité » physique établi en 1996 par Cedrat Développement. Bien que moins complet/expert que la méthode mise en œuvre plus récemment pour décrire les habitats du Furans par la Fédération de pêche et de protection du milieu aquatique 19 , sa représentation est reprise ici car elle introduit au final un peu plus de nuances dans la qualité globale affichée d’un tronçon à l’autre, la méthode utilisée par la fédération de pêche conduisant quasiment systématiquement à une qualité moyenne (classe jaune) sur le Furans. Cependant, cette étude plus récente et experte décrit de manière bien plus précise la qualité des habitats et les pressions physiques sur les cours

19 Méthode développée par le CSP et Téléos (1994-2000), décrivant par tronçon l’hétérogénéité (ou diversité), l’attractivité (intérêt pour la faune aquatique), la connectivité (circulation des poissons) et la stabilité des habitats.

Etude d’opportunité en vue de la gestion globale 39 EMA Conseil - Contrechamp des bassins du Furans et du Gland (Ain) Rapport provisoire de phase 1, mai 2012 Communauté de communes Belley Bas Bugey d’eau : ses résultats sont donnés textuellement en annexe 8. Elle met en évidence des pressions récurrentes sur le Furans et l’Arène : − Manque de diversité des faciès du fait des anciens curages (voire recalibrage par endroits) qui a conduit à des sections de lit trapézoïdales relativement uniformes et/ou de l’enfoncement consécutif du lit (incision), − Déconnection du lit mineur d’avec les anciennes annexes fluviales et fréquemment aussi d’avec la ripisylve, du fait de l’enfoncement du lit , − Manque ou absence de ripisylve et d’ombrage, entraînant localement réchauffement de l’eau et développement d’algues (eutrophisation), − Colmatage du fond par les matériaux fins provenant du lessivage des terres en cultures, voire de carrière localement.

A noter que ce sont parfois également des facteurs naturels (assèchement par infiltration des eaux dans les alluvions ou pertes karstiques et calcification des substrats) qui diminuent la qualité physique des habitats.

Enfin, le drainage et la mise en cultures (essentiellement maïs, plus localement peupleraie) sont responsables de la dégradation / disparition d’une part importante des anciens marais bordant les cours d’eau.

1.4.4 Qualité hydrobiologique et piscicole Sources : Suivi de la qualité des eaux superficielles du département de l’Ain – programme 2009 (Conseil général de l’Ain – Epteau 2010) + Etude hydrobiologique du Furans (FDPPMA de l’Ain 2010) + Etude hydro-écologique et astacicole du Gland et de ses affluents (FDPPMA de l’Ain 2009).

1.4.4.1 Macro-invertébrés benthiques On dispose de 3 études récentes ayant réalisé des investigations de macro-invertébrés benthiques 20 ; leurs résultats sont synthétisés ci-après. Néanmoins, deux remarques préalables sont nécessaires : − le nombre de points investigués dans chacune des études (8 à 10) n’est pas suffisant à lui seul pour donner une image de la qualité globale des cours d’eau du bassin ; c’est pourquoi nous les commenterons de manière groupé ; − la réalisation d’une seule campagne de prélèvement est également un facteur rendant les résultats moyennement robustes.

Résultats Furans et Gland 2009 (suivi du Conseil Général de l’Ain, Epteau) Date de la campagne : août 2009 Station Note IBGN / 20 Groupe Indicateur Variété taxonomique Furans, F0 la Burbanche 15 8 Odontoceridae 25 Furans, F1 Cheignieu la Balme 15 8 Odontoceridae 28 Furans, RDC120 aval Chazey Bons 17 8 Odontoceridae 33 Furans, F3 pont de Bognens 17 8 Odontoceridae 34 Arène, A1 aval Virieu le Grand 7 2 Baetidae 17 Gland, GLA1 aval Conzieu 15 8 Odontoceridae 25 Gland, GLA3 amont Prémezel 15 8 Odontoceridae 28 Gland, RDC140 aval Glandieu 14 8 Odontoceridae 22 Setrin SET1 amont Gland 13 8 Odontoceridae 19 Mozan, MOZ1 aval Saint Bois 13 6 Ephemeridae 27

20 Vivant au fond de l’eau, sur ou sus les sédiments et autres divers substrats (végétation, …).

Etude d’opportunité en vue de la gestion globale 40 EMA Conseil - Contrechamp des bassins du Furans et du Gland (Ain) Rapport provisoire de phase 1, mai 2012 Communauté de communes Belley Bas Bugey

Résultats Furans 2010 et Gland 2009 (FDPPMA de l’Ain) Date des campagnes : ??? 2009 et ??? 2010 Station Note IBGN / 20 Groupe Indicateur Variété taxonomique Furans, les Gasses Pugieu 12 6 Séricostomatidae 28 Furans, aval Pugieu 13 8 Ephéméridae 36 Furans pont de Chavillieu 15 8 Odontoceridae 31 Furans amont Chazey Bons 16 8 Odontoceridae 41 Farabot 7 2 Gammaridae 23 Armaille 14 9 Chloroperlidae 18 Pélissière 5 2 Baetidae 11 Ousson 7 2 Gammaridae 25 Setrin S1 14 9 Perlidae 20 Setrin S2 12 8 Odontoceridae 15 Setrin S3 14 8 Odontoceridae 21 Setrin S4 11 7 Leptophlebiidae 16 Vaux V1 13 7 Goeridae 23 Vaux V2 13 7 Leptophlebiidae 22 Vaux V3 14 7 Goeridae 27 Vaux V4 13 8 Odontoceridae 19

Commentaire synthétique des résultats La qualité hydrobiologique, perçue au travers des peuplements invertébrés présents, est globalement très variable, puisque : − la variété taxonomique , nombre de taxons recensés, varie de 11 (ruisseau de Pélissière) à 41 (Furans amont Chazey Bons) , − le groupe indicateur (GI), c’est-à-dire le taxon le plus polluo-sensible présent représenté par au moins 3 individus, varie du GI n°2 (Baetidae ou Gammaridae, dans l’Arène aval, le Farabot et l’Ousson) au GI n°9, maximal (Chloroperlidae ou Perlidae dans l’Armaille et le Sétrin S1). − la note IBGN varie en conséquence de 7/20, qualité médiocre, à 17/20, très bonne qualité .

Plus précisément, on constate la répartition suivante des stations selon la classe de qualité IBGN :

Classe de qualité Nombre de stations Stations > ou = à 15, très bonne qualité 8 Furans amont et médian, Gland amont 12 à 14, bonne qualité 13 Furans amont, Armaille, Gland aval, Sétrin amont et médian, Mozan, ruisseau de Vaux 8 à 11, qualité moyenne 1 Sétrin aval 4 à 7, qualité médiocre 4 Arène aval, Farabot, Pélissière et Ousson < ou = à 3, mauvaise qualité 0 -

21 stations (sur 26 investiguées) se classent en qualité très bonne ou bonne ; néanmoins, aucune station ne dépasse la note de 17/20. Ces notes, si elles reflètent une bonne qualité générale des peuplements invertébrés , témoignent pour autant d’une qualité qui n’est pas complètement à la hauteur des potentialités de ces cours d’eau, qui s’ils étaient exempts de toute dégradation morphologique et pollution notable, pourraient obtenir des notes supérieures à 17/20, sauf dans les secteurs souffrant de facteurs limitants naturels (assèchement, incrustation calcaire du fond).

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Le Sétrin aval se classe en qualité moyenne, du fait notamment d’une variété taxonomique relativement faible et d’un groupe indicateur n°7 ; ce cours d’eau apical présente donc des problèmes de qualité de l’eau et d’habitats.

Quant aux 4 cours d’eau présentant des notes de 5 à 7/20 ( Arène aval, Pélissière, Ousson et Farabot ), leur qualité biologique est clairement très dégradée ; le groupe indicateur n°2 indique une pollution grave, tandis que la variété taxonomique, qui se maintient tant bien que mal (entre 11 et 25 taxons), reflète une qualité d’habitats moyenne qui tend à limiter un peu « la casse ». Le peuplement est alors dominé par les taxons très peu polluo- sensibles : Gammaridae, Baetidae, Chironomidae, …

1.4.4.2 Poissons On dispose d’une bonne connaissance scientifique des peuplements piscicoles sur le Furans , notamment depuis l’étude de la Fédération de pêche et de protection du milieu aquatique de 2010 ; en revanche, le Gland ne bénéficie pas de cette même connaissance .

L’étude du bassin du Furans s’est appuyé sur des pêches électriques en 16 stations , une évaluation des pressions (qualité de l’eau et qualité des habitats) et une comparaison avec les données antérieures. Le tableau suivant présente les stations retenues et une synthèse des résultats :

Stations Furans Explication du choix Synthèse du résultat F12 La Burbanche Référentiel peuplement Truite fario et Chabot piscicole Furans Bon état du peuplement, malgré manque Lamproie de Planer et Vairon Léger manque de biomasse en truite (pression de pêche ?) et évolution négative depuis 2005 Reproduction naturelle F11 Rossillon Impacts rejet direct La Truite fario, Chabot et Vairon Burbanche, Population truites en bon état, malgré le manque des assèchements Furans individus de grande taille Chabot et Vairon en sous-effectifs Reproduction naturelle F10 Les Gasses Impact source des Truite fario et Chabot Gasses, état amont Bon état du peuplement, malgré manque du Vairon Pugieu Furans Reproduction naturelle F9 Aval Pugieu Impact Rejet direct Truite fario, Chabot et Vairon (manque Lamproie de Pugieu, état amont Planer) confluence avec Arène Truite fario et Vairon en sous-abondance marquée Furans (influence pollution ?) Population de Chabot en bon état F8 Pont de Influence confluence Truite fario, Chabot, Goujon, Lamproie de Planer et Chavillieu Arène Furans Ombre commun (manque Vairon) Bon état des populations des 2 petites espèces de fond (Chabot et Lamproie de Planer), mais abondance et biomasse très faibles de truites (manque de recrutement, problème de reproduction et croissance des juvéniles) et ombres (seuls les juvéniles sont présents, station inadaptée au développement et maintien des adultes) Evolution négative depuis 1975 (sauf Lamproie de Planer) F7 Amont Chazey Impact rejet Pisciculture Truite fario, Chabot, Goujon, Lamproie de Planer, Furans Ombre commun et Chevesne

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Sous-abondance généralisée et marquée pour les 4 espèces sensibles (Truite fario, Chabot, Lamproie de Planer, Ombre commun), le Chevesne étant ici en limite de sa répartition F6 Aval Chazey Impact Chazey-Bons, Truite fario, Chabot, Vairon, Lamproie de Planer, Ombre ruisseau de Faraboz commun, Loche franche et Blageon + Perche soleil et Poisson chat (impact des étangs) Populations équilibrées (ensemble des classes de taille présentes) mais en sous-effectifs marqués (biomasses totales très faibles) F5 Pont d'Andert Effet lointain traversée Truite fario, Chabot, Vairon, Loche franche et Chevesne Chazey-Bons (manque plusieurs espèces dont ombre et goujon) Sous-abondance marquée pour les espèces sensibles (truite, Vairon) et la Loche franche Absence de caches pour les adultes de truites expliquent sans doute que seules les truitelles soient présentes. Evolution négative de la plupart des espèces, sauf de l’Ombre et du Chabot qui se maintiennent F4 Pont de Effet déboisement Truite fario, Chabot, Epinoche, Lamproie de Planer, Bognens ripisylve Furans Ombre commun, Loche franche + Perche soleil et Poisson chat (impact des étangs) Sous-abondance marquée pour les espèces sensibles (truite, Ombre, Lamproie et Epinoche) Bon état des populations de Chabot et de Loche franche. Reproduction de la truite (présence de truitelles) mais pas de l’ombre (absence d’ombrets). Evolution négative de la plupart des espèces, sauf de l’Ombre et du Chabot qui se maintiennent F3 Pont de Thoys Influence retenue de Truite fario, Chabot, Epinoche, Ombre commun, Loche moulin franche, Chevesne, Anguille et Brochet + Perche soleil Manquent Vairon, Goujon et Hotu Sous-abondance marquée pour les espèces sensibles (truite, Ombre et Epinoche) et les autres espèces (sauf le Brochet) F2 Gué d'Arbignieu Influence secteur plus Truite fario, Chabot, Vairon, Goujon, Epinoche, Ombre dynamique, aval STEP commun, Loche franche, Chevesne et Spirlin (manque Hotu) + Carpe commune Bonne diversité mais sous-abondance généralisée pour toutes les espèces. Reproduction de la truite (présence de truitelles, population équilibrée en classes de taille) mais pas de l’ombre (absence d’ombrets). F1 Pont de la Effet des STEP, Truite fario, Chabot, Vairon, Goujon, Epinoche, Ombre commanderie proximité du Rhône commun, Loche franche, Chevesne, Spirlin, Vandoise, Arène Gardon et Barbeau fluviatile (manque Hotu, Brochet et Ablette) + Perche soleil et Poisson chat Abondance conforme du Chabot, de la Truite et du Vairon mais sous-abondance pour les autres espèces. Reproduction de la truite (présence de truitelles, population équilibrée en classes de taille malgré peu de reproducteurs) mais pas de l’ombre (absence d’ombrets). Evolution négative depuis 1975, pas des espèces présentes mais des abondances

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Stations Arène Explication du choix Synthèse du résultat A5 Pontieu Etat peuplement Truite fario (manque Chabot) cloisonné en amont Bon état de la population de truite, malgré l’absence Arène des grands individus (mais le milieu est très apical et aux dimensions réduites) Reproduction naturelle ? A4 Amont Virieu Station de référence Truite fario (manque Chabot, mais substrat calcifié Arène facteur limitant naturel) Bon état de la population de truite, malgré le manque des grands individus Reproduction naturelle ? A3 Aval Virieu Effet de la traversée de Truite fario et Chabot (manquent Vairon, Loche franche Virieu et Lamproie de Planer ; cependant, habitat naturellement peu favorable à la Loche et à la Lamproie) Bon état de la population de Chabot mais relative faiblesse de la population de truites (manquent truitelles et individus de grande taille). A2 Marais Virieu Impacts de la STEP de Truite fario, Chabot et Lamproie de Planer (manquent Virieu, de la maïsiculture plusieurs espèces : Loche franche, Goujon, Ombre, et des recalibrages Epinoche, …) Diversité en deçà du référentiel mais Bon état des populations de Lamproie et de Truite, et Etat correct de la population de Chabot. Reproduction naturelle de la Truite et présence de géniteurs. A1 Amont Qualité peuplement Truite fario, Chabot et Brochet (manquent plusieurs confluence Furans avant la confluence espèces : Lamproie de Planer, Loche franche, Goujon, Ombre, Epinoche, …) + Perche soleil (impact étangs) Diversité en deçà du référentiel et sous-abondance marquée pour la Truite.

En résumé, si les espèces présentes sont à peu près conformes aux biotypes de référence attendues et montrent le très bon potentiel piscicole du bassin du Furans et un état globalement bon en termes spécifiques , la faiblesse généralisée des abondances et donc des biomasses présentes (notamment pour les espèces exigeantes que sont la truite et l’ombre) révèle l’impact cumulé : − des diverses pressions « diffuses » s’exerçant sur ces cours d’eau (qualité de l’eau, qualité des habitats, manque de frayères sur le Furans médian-aval, seuils infranchissables), − du facteur thermique (pénalisant notamment l’Ombre commun), en lien notamment avec le manque de ripisylve (et donc d’ombrage), − et des facteurs limitants naturels (cascades, secteurs s’asséchant, incrustation calcaire).

Par ailleurs, la présence d’espèces introduites, l’écrevisse américaine, le poisson chat et la perche soleil, montre l’incidence de la présence d’étangs proches des cours d’eau , empoissonnés avec ces espèces indésirables dans les cours d’eau.

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1.4.4.3 Ecrevisses L’étude de la Fédération de pêche et de protection du milieu aquatique de 2009 permet d’avoir une bonne première approche de la situation du peuplement astacicole sur le bassin du Gland ; en revanche, le reste du bassin (celui du Furans notamment) n’a pas été investigué de manière aussi systématique (seules quelques données ponctuelles sont rapportées).

Rappelons d’abord l’existence d’une espèce d’écrevisse autochtone et protégée, l’Ecrevisse à pieds blancs , espèce très sensible à la qualité de ses habitats et de l’eau et menacée par concurrence par d’autres espèces d’écrevisses introduites (écrevisses « américaines »).

Les prospections (nocturnes) réalisées en août 2009 sur le bassin du Gland ont permis d’identifier plusieurs secteurs abritant des populations d’Ecrevisse à pieds blancs, sur les ruisseaux du Sétrin (dans sa partie aval) et de Vaux (dans sa partie médiane) . En revanche, l’absence de l’espèce semble se confirmer pour le Gland et l’Agnin .

Les populations en place sur le Sétrin et le ruisseau de Vaux semblent bien équilibrées (sexe-ratio et classes de taille).

La présence d’écrevisses américaines est signalée au moins dans les endroits suivants (liste à compléter si données ?) : − en aval de Pugieu (influence des étangs), − sur le Furans inférieur (pont de la Commanderie), − sur le Bief de Crapéou (affluent du Sétrin), − …

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2. DEUXIEME PARTIE : APPREHENSION DES ENJEUX PAR LES ACTEURS LOCAUX

2.1 RAPPEL HISTORIQUE DE LA DEMARCHE

Il est possible de considérer que la démarche a été initiée en 1996 par la réalisation d’une étude diagnostic globale à l’échelle du bassin versant du Furans (CEDRAT DEVELOPPEMENT), mais celle-ci, qui aurait pu alimenter l’élaboration d’une démarche de bassin versant, n’a pas connu de suites.

Ce n’est que fin 2008 que l’Union des Pêcheurs du Bas-Bugey (UPBB) relance la réflexion autour de la mise en place d’une gestion concertée du Furans, de l’Arène, du Gland et de leurs affluents, soit un périmètre initial recoupant 7 intercommunalités (CC Plateau d’Hauteville, CC du Valromey, CC Bugey Arène Furans, CC du Colombier, CC Belley Bas Bugey, CC Terre d’Eaux, CC Rhône Chartreuse de Porte) et 48 communes, dans le cadre d’une prise de contact avec les communautés de communes Belley Bas Bugey, Bugey Arène Furans, Terre d’Eaux.

Courant 2009 , la mobilisation/réflexion se poursuit, associant les CC Bugey Arène Furans, Belley Bas-Bugey, Terre d’Eaux, Plateau d’Hauteville, le SIVU Arène Furans et l’UPBB et bénéficiant d’un accompagnement de la Fédération de Pêche de l’Ain et du Conservatoire Rhône Alpes des Espaces Naturels (CREN). Elle s’accompagne notamment de prises de contacts avec les partenaires techniques et financiers potentiels (Agence de l’Eau, Région Rhône-Alpes, Département, DIREN…) et d’une présentation de la démarche de contrat de rivière mise en œuvre sur le bassin versant de l’Albarine. Sont constatées un manque de connaissances des bassins, des perturbations observées (qualité / quantité d’eau, rejets directs / indirects, sources variées), des interventions ponctuelles sans vision à l’échelle des bassins versants, des attentes fortes exprimées par les élus et usagers.

Ces échanges aboutissent à la réalisation courant 2010 d’une étude de préfiguration de cette gestion concertée par la Fédération de pêche et le CREN . Les collectivités et acteurs impliqués proposent dans ce cadre de réduire le périmètre initial de 7 à 4 intercommunalités. La présentation aux communes de l’étude de préfiguration, à laquelle elles contribuent au travers d’un questionnaire dédié, met en évidence l’intérêt patrimonial majeur du territoire (230 ZH dont 46 tourbières et seulement 10 sites gérés) et des menaces associées (problématiques en termes d’assainissement et de pollution, de non respect des zones enherbées, de modification de la géomorphologie des cours d’eau, de destruction de ZH). Par ailleurs, la démarche s’accompagne de divers contacts avec les partenaires techniques et financiers potentiels (Région, Conseil général, Agence de l’Eau), qui aboutissent notamment à la nécessité de conduire une étude d’opportunité qui permettra de définir l’outil financier le plus pertinent (contrat de biodiversité, contrat de rivières,…) ainsi que la structure porteuse adéquate.

Fin 2010 , suite à la présentation des attentes des partenaires techniques et financiers et d’une étude piscicole réalisée par la Fédération de pêche de l’Ain, les collectivités décident de mettre en place la présente étude d’opportunité , dont le cahier des charges est rédigé début 2011 et le portage assuré par la communauté de communes Belley Bas Bugey, en partenariat avec les 3 autres communautés de communes.

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2.2 POSITIONNEMENT DES PRINCIPALES COMMUNAUTES DE COMMUNES CONCERNEES

L’équipe d’étude a conduit une série d’entretiens auprès de responsables politiques et techniques des 3 principales communautés de communes dont le territoire recoupe de façon significative le périmètre d’étude (CC Belley Bas Bugey, Bugey Arène Furans et Terre d’Eaux. La communauté de commune du Plateau d’Hauteville, dont 2 communes sont concernées, ne suit pas directement la démarche et laisse à ces communes le soin de s’y investir. Les positions de ces 3 CC figurent dans le tableau ci-dessous.

Belley Bas Bugey Bugey Arène Furans Terre d’Eaux Caractéristi 23 communes, 17 274 hts, 8 communes, 2500 hts 6 communes, 2147 hts 62.74 ques 196.33 km2. km2 SIVOM 1991, District 1995, District 1990 puis CC 2000 CC 2002 District 1992, CC 2002 Centre principal : Belley, sous Centre principal : Virieu le S’est dotée dès la création du préfecture, 9000 hts. Grand, 1000 hts district des moyens financiers (contribution des communes) Territoire rural en marge du Petit territoire, « pas riche » nécessaires à l’exercice de département, plus attiré par mais dotés d’atouts (Gare de ses compétences Chambéry et la Savoie. Virieu le Grand-Belley et patrimoine naturel et Seul territoire de l’Ain sans historique important) SCOT Principales Développement économique Développement économique, Palette vaste de compétence et touristique + touristique, social, avec compétences, y compris sss assainissement. notamment Maintien artisans compétence assainissement. locaux, agriculture, services Création de 3 zones d’activité Objectif : devenir un pôle proximité et Développement avec installation d’une économique structurant, tourisme rural (gestion lac de centaine d’entreprises (400 attirant des entreprises Virieu + projet de valorisation emplois créés). spécialisées dans les ZH). Non directement domaines de l’eau, des Implication historique dans concerné par ViaRhôna/ énergies renouvelables, du ViaRhôna + étude de tourisme. Pas de compétence requalification du site de la assainissement cascade de Glandieu. Nombreux équipements touristiques réalisés, en cours, en projet, le long du Rhône : ViaRhôna, Port de , Hôtel, Base VTT, Base aviron … Avis suite au Soutien au projet conçu Avis favorable au projet, avec Intérêt pour la démarche et projet de comme une contribution intérêt pour le rassemblement priorité à donner à l’entretien- contrat de importante à l’objectif de mise de toutes les données gestion des ripisylves, et des rivière en valeur de l’environnement hydrologiques des bassins de réseaux assainissement. présenté et du cadre de vie pour l’Arène et du Furans. par l’UPBB favoriser l’attrait touristique du en 2009 Bugey et nécessité d’une vision de bassin pour gérer les rivières. Vision Forte présence de l’eau sur le Véritable enjeu touristique et Réappropriation physique, enjeux eau territoire : Rhône et « tout le environnemental de intellectuelle et esthétique du et milimilieuxeux reste » plus diffus (lacs, valorisation des milieux Rhône, depuis sa aquatiques marais, cascades, lônes et aquatiques sur le territoire « réouverture », mais encore

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ancien cours du Rhône). élargi aux CC voisines : peu de valorisation présence de nombreux sites économique. Réappropriation du Rhône par aquatiques (cascades, marais, les habitants depuis sa Conscience que le Rhône fait lacs) susceptibles d’être canalisation et la mise en l’objet de nombreux soutiens aménagés, mis en réseau. valeur des berges à d’autres échelles, les (accessibilité plus grande, Via Le Rhône est une porte incitant à se préoccuper plus Rhona, pratique de l’aviron, d’entrée sur le territoire, qui particulièrement de l’intérieur. sentiers pédestres …). ne doit pas occulter la mise Nombreux enjeux sur le en valeur environnementale Menaces sur les ZH naturelles Gland, en termes de qualité et et touristique du territoire. peu ou pas valorisées à ce quantité d’eau. Assèchement jour. du cours par baisse des nappes (disparition des zones humides au profit de la culture « envahissante» du maïs). Disparition des pêcheurs. Intérêt Evidence et cohérence de Enjeu d’un contrat : la Questionnement sur la actuel pour gérer eaux et milieux valorisation des milieux possibilité d’un projet une aquatiques à l’échelle des aquatiques, l’assainissement commun au Furans et au démarche bassins versants et de pallier a déjà été fait ou est en cours. Gland et moins d’attentes au de gestion au manque de vision vu de la baisse des concertée d’ensemble des cours d’eaux financements sur du territoire et des enjeux à l’assainissement. ce jour. Les enjeux principaux sont Etudier les menaces sur la d’ordre quantitatif (AEP, qualité de l’eau des nappes agriculture), et financier (problème, des chasses (augmentation du prix de suisses). Traitement eaux l’eau). usées de Conzieu. Appréhensio Favorables à une Crainte d’une grosse Crainte de beaucoup apporter n de la intercommunalité d’envergure intercommunalité sur laquelle tout en perdant des revenus fusion géographique importante, à 5 ils n’auraient pas de poids, importants et des projetée et pourquoi pas 8 CC doublé d’un projet de compétences exercées et avec les CC correspondant à l’intégrité développement axé sur le développées depuis plusieurs voisines des bassins versant : Arène, Rhône et la ville de Belley. années. Furans, Gland et petits Volonté d’un développement Crainte de travaux plus affluents directs du Rhône équilibré et harmonieux de difficiles à mener dans une (conformément au projet initial l’ensemble du territoire grosse intercommunalité de l’UPBB) projeté, y compris de son plutôt que dans une petite. Négociations en cours, intérieur. difficiles à mener notamment au regard des compétences à déléguer. Portage Questionnement sur les Vue l’optique de valorisation Nécessité d’intégrer à la envisagé moyens du SIVU Arène- du patrimoine, ce projet doit réflexion sur le portage le SM d’une Furans pour gérer un contrat être porté par une ou du Pays du Bugey, offrant une procédure de rivière, alors qu’une vaste plusieurs collectivités ayant la gestion de l’ensemble des eaux et intercommunalité disposerait compétence tourisme, qui ne cours d’eau (8 CC et 88 milieux des moyens techniques, relève pas du SIVU Arène- communes), plutôt que de se aquatiques financiers et des Furans, ni du SM Seran. limiter au territoire aujourd’hui compétences élargies (eaux, projeté « Furans et Gland » (4 Mais nécessité de valoriser ZH) indispensables. CC et 24 communes). leurs connaissances des Rappel du rôle important des milieux ainsi que celle des pêcheurs, de leur ténacité et pêcheurs, qui ne doivent pas de leurs connaissances. être écartés du projet.

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2.3 COMPTES -RENDUS DES ENTRETIENS COLLECTIFS

2.3.1 Eléments de méthode Voir Annexe 9 (listes des participants aux réunions collectives et des entretiens individuels menés par Contrechamp 21 ). Suite à une première synthèse des études et travaux disponibles sur les eaux et milieux aquatiques des bassins versants du Furans et du Gland, aux investigations de terrain et entretiens menés auprès des présidents, principaux élus et responsables techniques des communautés de communes impliquées, l’équipe d’étude a animé, les 2 et 3 mai 2012, cinq réunions de concertation à l’intention de l’ensemble des acteurs directement concernés.

Ces réunions ont donc successivement réuni cinq familles d’acteurs : 1. Les élus des collectivités du bassin versant amont du Furans, 2. Les élus des collectivités des bassins versants aval du Furans et du Gland, 3. Les acteurs de la pêche et de la protection de la nature, 4. Les acteurs de l’agriculture et de la forêt, 5. Les autres acteurs du monde économique, du développement et du tourisme.

Objectifs et finalités des réunions de concertation

Les cinq réunions ont toutes partagé les mêmes objectifs et finalités :

• rassembler les responsables élus, professionnels, associatifs … de chacune de ces familles, et leur permettre d’échanger sur les enjeux liés à l’eau et aux milieux aquatiques qui leur apparaissent les plus importants,

• permettre à l’équipe d’étude de recueillir les attentes de chacune de ces familles, et éventuellement de compléter/enrichir les connaissances qu’elle a d’ores et déjà pu synthétiser au travers des études et données existantes,

• discerner et hiérarchiser, pour chacune de ces familles, les enjeux liés aux quatre problématiques suivantes : qualité de l’eau, quantité d’eau, milieux physiques, patrimoine et activités récréatives liés à l’eau et aux milieux aquatiques.

Les deux réunions de concertation à l’intention des élus des collectivités avaient une finalité supplémentaire : examiner la pertinence à traiter les différents enjeux discernés dans le cadre d’une démarche de gestion concertée à l’échelle des deux bassins versants, dont il faudra, si pertinence il y a, définir le périmètre, les outils et moyens, le portage.

Déroulement

Les cinq réunions se sont globalement déroulées selon les mêmes principes. Une première partie destinée à présenter la démarche et à nourrir les débats a été assurée :

• par les responsables (Président ou responsable technique) des communautés de communes Belley Bas Bugey ou Bugey Arène Furans, qui ont retracé l’historique et

21 EMA Conseil a également rencontré ou interrogé un certain nombre d’acteurs, plus techniques, qui ne figurent pas à cette liste : CREN RA, Fédération de pêche et de protection du milieu aquatique, Conseil général, DDT, Comité Départemental du Tourisme, Chambre d’agriculture, …

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des principales étapes de la démarche de gestion concertée des bassins versants du Furans et du Gland, aboutissant à la décision de conduire une étude d’opportunité de cette démarche, la mise en place d’une procédure cette démarche,

• par l’équipe d’étude, qui a dressé un premier portrait du territoire : collectivités en présence, population, bassins versants (topographique et hydrogéologique) et occupation des sols, gestion de l’eau et des cours d’eau, qualité et quantité d’eau présente, état des cours d’eau et milieux aquatiques, patrimoines et activité récréatives liées à l’eau et aux milieux aquatiques.

La deuxième partie a été consacrée aux débats entre les différents participants à chacune des réunions et l’équipe d’étude. La synthèse de chacun de ces débats et les premières conclusions qui ont pu à ce stade en être tirées sont contenues dans les comptes-rendus qui suivent.

Regard sur la participation

La plupart des réunions organisées ont pâti d’une participation faible , sachant que le choix avait été fait d’inviter largement les acteurs potentiellement concernés : un peu plus d’une trentaine de participants pour plus d’une centaine d’invitations pour l’ensemble des réunions. Dans ce cadre, la mobilisation des élus locaux s’est avérée un peu plus fournie que celle des autres mondes, tout en restant très modeste.

En outre, il apparaît qu’un nombre significatif de participants sont venus davantage pour exprimer des préventions ou craintes quant à la démarche envisagée que pour faire valoir des enjeux ou attentes . Si ce type de posture est classique au sein du monde agricole, elle est plus étonnante chez les acteurs du monde de la pêche, sachant que cette réunion a pâti de l’absence des acteurs environnementaux, dont un des moteurs de la démarche (le CREN). Paradoxalement, ce sont les acteurs du monde du patrimoine qui ont montré le pus d’intérêt et sont venus assez nombreux. Du côté des élus, même si de telles réticences ne sont pas trop sensibles, des interrogations sur la pertinence et l’utilité d’une telle démarche au regard des enjeux se sont exprimées à diverses reprises, sans doute plus vers l’aval qu’à l’amont du territoire.

2.3.2 Points de vue des élus du bassin versant amont du Furans Virieu le Grand - 02/05/2012 Cette réunion a rassemblé 8 communes différentes sur plus d’une vingtaine invitées, ainsi que le président et l’animatrice de la CC Bugey Arène Furans.

Assainisse Concernant la qualité de l’eau estimée « globalement bonne » par le Conseil ment Général (peu d’analyses ont été faites en matière de pesticides et métaux domestiqu lourds), les élus de l’amont apportent leurs avis et propositions concernant les e efforts menés, en cours ou restant à mener vis-à-vis des différentes sources de pollution en jeu sur leurs territoires. Hormis la commune de dont la station d’épuration fonctionne mal, les élus estiment que des efforts ont été menés en matière d’assainissement collectif par les communes et par la communauté de communes Belley Bas Bugey (seule à disposer de la compétence assainissement). Il subsiste néanmoins encore des rejets directs dans les rivières : nombre de hameaux n’ont pas de stations (Saint Martin, les Hôpitaux …) et certaines sont sous-dimensionnées en regard de la

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population desservie (station de Virieu le Grand, en cours d’agrandissement). D’ici 2014, toutes les communes ne pourront pas mener à bien l’intégralité de leurs travaux d’assainissement (baisse des subventions), notamment les plus petites par manque de moyens. Concernant l’assainissement individuel , il demeure difficile à gérer pour les communes et notamment les maires, au regard des coûts de mise aux normes pour leurs administrés. S’expriment de fortes attentes vis-à-vis de la mise en place d’un SPANC de compétence intercommunale, dans le cadre de la fusion des CC.

Pollutions Concernant les pollutions diffuses agricoles, les élus notent une intensification diffuses de l’agriculture sur les territoires riverains du Furans et du haut de l’Agnin. La agricoles + limitation des pollutions associées ne paraît pas être d’un ressort local, les autres activités agricoles étant soumises à des réglementations nationales et européennes. La source de certaines pollutions bactériologiques demande à être précisée (ex : Ceyzerieu). Enfin, la décharge des Errupts constitue encore un sérieux point noir en matière de pollution. Mais ce problème est en cours de résorption (fin de réhabilitation de la décharge et du lagunage prévue pour octobre 2012)

Quantité Les élus notent que le Furans tarit tous les ans dès le mois de mars, alors qu’il ne tarissait ordinairement qu’en été, mettant en cause les prélèvements agricoles, bien que les arrêtés préfectoraux leur semblent à priori respectés. Ils incriminent aussi les prélèvements des communes, elles-aussi soumises à arrêtés préfectoraux. Considérant qu’il s’agit d’un enjeu capital, deux communes témoignent de leurs efforts pour réduire les consommations d’eau : Ceyzerieu mandate une société chargée d’une recherche systématique de toutes les fuites d’eau et Hauteville s’est équipée de son propre matériel de recherche de fuites et a mis en place une tarification progressive de l’eau afin d’inciter les usagers à l’économiser. Ils souhaitent que soit établi un diagnostic de l’utilisation actuelle de la source captée des Hoteaux (Rossillon), qui ne connaît plus d’usage industriel et ne servirait plus qu’à certaines communes desservies par la conduite menant jusqu’à Belley (Cheignieu, Contrevoz, Chazey, Andert et Condon, Belley,…). L’objectif serait de laisser cette eau dans le Furans, pour éviter/retarder son tarissement, sous réserve d’un accord des communes concernées.

Milieux L’aménagement des cours d’eau pour diminuer les risques concerne aquatiques davantage l’aval du Furans, sachant que des drainages de zones humides ont été pratiqués en amont (sur l’Arène en aval de Virieu notamment), pour intensifier l’agriculture. Ils constatent que bien que le curage et l’abaissement du lit du Furans dans les années 60 n’empêchent pas les inondations et le Furans continue à sortir de son lit tous les ans, avec une dernière crue importante en 1990. Les élus font aussi état de l’apparition d’algues envahissantes depuis 2 à 3 ans sur le haut Furans en amont et en aval de la station d’épuration de Rossillon, et depuis 4 à 5 ans dans le lac de Virieu. Ils attribuent ce phénomène au réchauffement de l’eau, du fait des évolutions climatiques et aussi de la destruction de la ripisylve.

Etude d’opportunité en vue de la gestion globale 51 EMA Conseil - Contrechamp des bassins du Furans et du Gland (Ain) Rapport provisoire de phase 1, mai 2012 Communauté de communes Belley Bas Bugey

De très nombreux arbres menaçant de tomber dans le Furans, le SIVU Arène- Furans a en effet pratiqué de grosses coupes. Et aujourd’hui les arbres manquent pour maintenir les berges qui s’effondrent, apporter de l’ombre et filtrer l’eau, entraînant une diminution de sa qualité, des modifications des habitats et la disparition remarquée des vairons notamment. Les élus témoignent d’autres problèmes contribuant à enfoncer les lits et dégrader les milieux, à savoir l’apparition de castors sur le Furans et l’envahissement par les ragondins (destruction du lagunage de Ceyzerieu). L’enjeu est de ne plus mettre en œuvre d’actions contribuant à creuser le lit des rivières, dégrader les milieux physiques et naturels, diminuer la qualité de l’eau .

Patrimoine Les sites et patrimoines liés à l’eau étant peu mis en valeur, hormis et activités plusieurs sites gérés par le CREN, il y a clairement enjeu à valoriser ces sites récréatives et patrimoines. Sont cités plusieurs projets en cours ou à l’étude : aménagement du marais de Virieu, des lacs de Virieu et Pigieu … D’autres possibilités sont évoquées, tels que l’aménagement de sentiers de randonnée le long du Furans et passant par les marais, mais avec à la clef certaines difficultés : • Ces territoires sont « la chasse gardée » des pêcheurs, qui ne souhaitent pas être dérangés. • Leur propre responsabilité de maire, si certains sites spectaculaires mais dangereux étaient ouverts au public, associé à des besoins en financements importants pour les sécuriser. • Le manque d’eau estival sur la plupart de ces sites (hormis la cascade de Clairefontaine). • La rentabilité des aménagements qui pourraient être conçus et des équipements pédagogiques , avec comme exemple la Maison du marais de (Ceyzerieu) pour laquelle le nombre de visiteurs escompté de 30 000 par an n’est en réalité que de 3000 ! Ces investissements ne sont clairement pas envisageables à l’échelle de petites communes. Les élus mettent donc en avant les compétences qui pourraient être dévolues en la matière à la future intercommunalité, tout en s’interrogeant sur la concurrence avec d’autres compétences lourdes et prioritaires (assainissement, écoles).

Gestion Les enjeux en faveur d’une démarche de gestion concertée de l’eau et des concertée rivières sont plus importants aujourd’hui qu’ils ne l’étaient il y a 15 ans, au moment de la réalisation du Schéma d’aménagement général du Furans. L’environnement n’avait pas une telle importance et il ne venait à personne l’idée d’en faire un enjeu de territoire. La disparition de nombreuses exploitations agricoles qui entretenaient le milieu et l’apparition des intercommunalités offrant espaces d’ouverture et de dialogue sont aussi évoqués comme des facteurs importants. Le périmètre ne pose pas a priori question aux élus, allant de Hauteville- Lompnes à Brégnier-Cordon, avec la volonté claire de ne pas laisser le territoire du Gland orphelin.

Etude d’opportunité en vue de la gestion globale 52 EMA Conseil - Contrechamp des bassins du Furans et du Gland (Ain) Rapport provisoire de phase 1, mai 2012 Communauté de communes Belley Bas Bugey

Concernant le portage d’une démarche globale, elle ne paraît pas du ressort du SIVU Arène Furans, mais d’ une large intercommunalité susceptible de porter 2 contrats de rivière, incluant celui du Séran ,… à condition que les résultats du diagnostic en cours amènent les responsables de la future intercommunalité à prendre parmi ses compétences celle de la gestion des milieux aquatiques. Les élus estiment cependant que cela réclamera des aménagements, comme pour les communes de la CC de Hauteville qui ne feront pas partie de cette intercommunalité.

2.3.3 Points de vue des élus des bassins versants aval du Furans et du Gland Belley – 03/05/2012 Cette réunion a accueilli des élus de 9 communes sur un total de 24 invitées, dont certaines situées en zone périphérique au périmètre d’étude initial. Y étaient également associés le président du SIVU Arène Furans, le président de la CC Terre d’Eaux et le directeur de la CC Belley Bas Bugey, ainsi qu’un représentant du Sous-préfet de Belley.

Qualité de Au regard de la qualité des eaux souterraine et de surface étant estimée l’eau « globalement bonne » par le Conseil Général, hormis pour quelques ruisseaux, la première réaction des élus présents est de se demander si il y a nécessité de mettre en œuvre une démarche de gestion concertée de l’eau . Un maire, dont un des captages d’eau potable est victime de pollutions agricoles issues d’autres communes, juge a contrario nécessaire de travailler collectivement sur ces questions . Le représentant du sous-préfet soutient l’intérêt d’une meilleure prise de conscience collective et d’une concertation entre élus et agriculteurs et rappelle qu’ un contrat de rivière n’apportera pas de contraintes supplémentaires à celles déjà existantes. Il est également précisé qu’une telle procédure peut inclure un accompagnement des agriculteurs pour les aider à améliorer leurs pratiques. Concernant l’assainissement collectif, les élus ont le sentiment qu’ il est aujourd’hui finalisé ou presque sur leurs territoires. Seul point noir : la commune de Conzieu (Gland) ne possède pas de station . Tous les projets présentés ont été rejetés par l’Agence régionale de santé et la commune n’a pas les moyens de financer un projet répondant aux exigences. Les élus se demandent donc si la réalisation de ce projet pourrait constituer un des enjeux d’une future démarche concertée.

Quantité Les problématiques de quantités d’eau ne sont pas partagées pareillement par toutes les communes. On relève des soucis en amont, à propos desquels est évoqué le captage de la source des Hoteaux, canalisée de Rossillon jusqu'à Belley. Ils supposent que la canalisation est soumise à de grosses pertes d’eau en plusieurs points de son parcours, qu’il est nécessaire d’étudier. Bien que l’on n’observe pas sur le territoire une augmentation croissante des prélèvements en eau, le représentant du sous-préfet rappelle que la disponibilité de cette ressource constitue un enjeu important des prochaines années, appelant une gestion raisonnée et précautionneuse.

Milieux Les élus de l’aval découvrent aujourd’hui que les aménagements réalisés

Etude d’opportunité en vue de la gestion globale 53 EMA Conseil - Contrechamp des bassins du Furans et du Gland (Ain) Rapport provisoire de phase 1, mai 2012 Communauté de communes Belley Bas Bugey aquatiques sur les rivières (rectification pour besoins agricoles, voies ferroviaires, …) n’étaient pas forcément de bonnes idées. Ils ont contribué à modifier le fonctionnement des cours d’eau, conduisant certains tronçons à devenir de véritables torrents exutoires (parties modifiées de l’Agnin) et ont eu de lourds impacts sur les milieux : creusement des lits, enfoncement des nappes phréatiques, disparition des marais, banalisation des paysages, disparition des frayères et de nombreuses espèces (poissons, insectes). Ils constatent aujourd’hui de sérieux problèmes sur l’aval du Furans et de l’Arène. Ils observent aussi qu’ il y a moins d’orages en été qu’autrefois, sans doute du fait de la disparition des marais, ce qui réduit l’évaporation locale. Ils considèrent qu’il y a un fort enjeu à garder l’eau localement plus longtemps, ce qui revient notamment à faire remonter les lits des cours d’eau et à diminuer la vitesse de l’eau. Pour le président du SIVU Arène Furans, il y a aussi un fort enjeu à arrêter de vouloir « dégager » les rivières et à les laisser s’épandre. Il indique également que le SIVU a mis en place un plan d’entretien du Furans. L’équipe d’étude précise que les opérations de restauration physique des milieux engendrent des travaux complexes, relativement lourds et coûteux, mais qu’ils sont prioritairement soutenus par l’Agence de l’Eau. Elle exprime son sentiment d’ un attentisme sur ce territoire, d’ une crainte explicite des sociétés de pêche du Gland vis-à-vis des travaux d’entretien et de restauration qui pourraient être menés dans le cadre d’une opération de gestion concertée, susceptible de leur enlever la maîtrise des droits de pêche. Cette crainte est confirmée par quelques élus qui souhaitent que ces sociétés de pêche continuent à entretenir la rivière et gardent leurs droits de pêche.

Patrimoine Les élus confirment que leur territoire dispose d’ un patrimoine intéressant et activités lié à l’eau. Ils évoquent plusieurs projets de restauration plus ou moins récréatives effectifs (Pont de Bognens, scierie de Saint Bois) et d’aménagements (cascade de Glandieu et Gland aval). Ils se montrent sensibles au fait que l’Agence pourrait contribuer à financer ce type de projets si des projets de restauration physique des cours d’eau sont mis en œuvre, tout en considérant qu’ il y a un enjeu à valoriser ce patrimoine et développer le tourisme, seulement si cette valorisation leur permet de développer conjointement des projets économiques rentables.

Gestion Il y a 15 ans, alors qu’ils disposaient l’étude CEDRAT et que les financements concertée de l’Agence de l’Eau étaient plus importants, les élus ne se sont engagés dans aucune démarche. Ils s’interrogent sur l’intérêt de s’engager alors que les financements se sont considérablement réduits et que l’Agence n’accorde plus la même priorité aux opérations d’assainissement et d’entretien des cours d’eaux. Les élus considèrent que la restauration des milieux aquatiques soutenue par la valorisation touristique des ressources liées à l’eau n’est pas un argument suffisant, ni crédible. Pour qu’une telle démarche puisse être soutenue par les élus et habitants, il faut qu’elle soit axée en priorité sur le maintien des ressources en eau en qualité et en quantité . Le renchérissement potentiel du coût de l’eau potable, si on ne prend pas garde aux milieux aquatiques, peut constituer un argument fort. Concernant le périmètre, les interrogations concernent le fait de « faire

Etude d’opportunité en vue de la gestion globale 54 EMA Conseil - Contrechamp des bassins du Furans et du Gland (Ain) Rapport provisoire de phase 1, mai 2012 Communauté de communes Belley Bas Bugey

partir » les deux bassins versants ensemble et l’absence de cohérence évidente du territoire envisagé. Les élus estiment enfin que la proximité de la fin de leur mandat n’est pas nécessairement favorable pour engager un projet ambitieux, même si certains pensent qu’ il peut s’agir d’un projet de la future intercommunalité.

2.3.4 Points de vue des acteurs de la pêche et de la protection de la nature Belley - 02/05/2012

Sur un total de 8 participants sur une quinzaine de structures invitées, cette réunion a été marquée par la forte présence de représentants des sociétés de pêche du Gland (4). Les autres participants étaient 2 salariés de la Fédération de pêche et un représentant de l’AAPPMA de Chazey Bons. Les échanges ont souffert notamment de l’absence de l’Union des Pêcheurs du Bas-Bugey et du CREN, « chevilles ouvrières » de la relance de la démarche actuelle, ainsi que d’autres associations environnementales.

Qualité de Les pêcheurs notent une forte dégradation de la qualité de l’eau sur le l’eau Furans et le Gland, au regard de ce qu’elle était il y a plus de 20 ans. Ils mettent en cause l’assainissement collectif jugé insuffisant, l’assèchement de nombreux marais et l’intensification de l’agriculture, bien que reconnaissant la moindre nocivité des produits employés aujourd’hui et la diminution de leur dosage, et enfin le salage excessif des routes en hiver. Ils apportent pour preuve de cette dégradation, la disparition ou quasi disparition de plusieurs espèces aquatiques, dont le vairon. Des essais de réintroduction par alevinage ont été faits, mais ils s’avèrent infructueux, les populations n’arrivant pas à se développer. Ils citent également la disparition d’espèces migrantes (hotu) propres au Rhône qui, avant son recalibrage, trouvaient des milieux favorables dans les affluents proches et nombreux bras du fleuve. Ils notent par contre le retour des porte-bois et la présence de nombreuses crevettes , tout en soulignant la menace des écrevisses américaines. Ils relèvent enfin la quasi disparition des éphémères, incriminant pour cela la démoustication qui entraîne aussi la disparition d’autres insectes utiles aux espèces aquatiques. La Fédération de pêche précise, étude piscicole sur le Furans (2010) à l’appui, que si la rivière n’est pas soumise à de gros problèmes de pollution, elle est par contre le siège de nombreux problèmes épars qui, cumulés, provoquent une perte de qualité de la biologie du cours d’eau. Ils citent notamment en exemple, les coupes fréquentes de ripisylves en aval du Furans et sur ses affluents de rive gauche. Quantité Les pêcheurs de Premezel (Gland) notent des variations des niveaux d’eau beaucoup plus importantes qu’autrefois, avec en été, environ dix fois moins d’eau qu’il y a plusieurs décennies. Ils mettent en cause plusieurs facteurs : la démolition des retenues et ouvrages, la disparition des marais, les curages mal exécutés, l’abaissement des lits, les pompages agricoles, les modifications climatiques … tout en estimant très difficile leur hiérarchisation. Ils proposent qu’une étude soit faite pour mieux connaître la problématique des prélèvements d’eau et préciser les mesures susceptibles d’améliorer la situation. Milieux En dépit de la disparition de nombreux arbres le long des cours d’eau aquatiques (entrainant le réchauffement de l’eau et par là même la dégradation des

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habitats et des milieux), de la présence de nombreux seuils et obstacles en aval du Furans et du Gland sources de problèmes de continuité et de connexion, il subsiste sur le territoire des milieux intéressants, des espèces aquatiques, de nombreux lacs et zones humides, qui témoignent de l’existence d’un bon potentiel . Les pêcheurs estiment que les plus gros facteurs de dégradation des milieux physiques sont tous ceux qui concourent à l’enfoncement du lit des cours d’eau. Ils craignent les nouvelles incisions qui pourraient être faites au titre de la problématique « Trame bleue », susceptibles de mettre les racines « au- dessus » de l’eau et de provoquer la destruction des frayères. Une étude de chacun des obstacles doit être entreprise. Concernant les aménagements de berges qui leur paraissent possibles, ils considèrent qu ’il s’agit de problématiques d’animation locale. Cela leur paraît possible sur l’Arène en amont de Virieu et jusqu’à l’embouchure. Cela leur apparait « facile » sur le Furans, les rives étant pour la plupart du domaine public. Sur le Gland, des restaurations ont été faites et selon les riverains et sociétés de pêche présentes, cela n’a pas amené de résultats. Ils estiment qu’il y a peu de choses à faire, les pêcheurs et sociétés de pêche (5 sur le Gland) estimant faire correctement l’entretien. Sur l’Agnin, les participants mentionnent que les agriculteurs riverains sont très attachés à leur terre et que l’entretien des ouvrages représente un coût élevé. In fine, on note une absence d’attentes sur bassin du Gland , hormis la présence de quelques obstacles non franchissables (station de pompage et moulin du Touvet). A contrario sur le Furans, des attentes s’expriment, considérant que le SIVU Arène-Furans n’a ni les moyens financiers, ni le personnel nécessaires pour faire les travaux nécessaires, et encore plus pour mener des projets de restauration ambitieux. Patrimoine Les pêcheurs riverains du Gland précisent que les bords de la rivière sont et activités soit cultivés, soit en prairies et « fermés » par les agriculteurs . Toute la récréatives longueur de la rivière est privée et il leur apparaît difficile de mettre en place des cheminements. Ils soulignent en revanche le succès de la Via Rhôna. Gestion Le retard pris par le bassin versant s’explique du fait qu’ en 1996, aucun gros concertée problème n’avait alors été détecté et que les élus étaient peu moteurs à l’époque. Les membres de sociétés de pêche privées (Gland uniquement) rappellent aussi qu’ils craignent la rétrocession de leurs droits de pêche en cas de mise en œuvre d’une procédure de type Contrat de rivière. Cette raison paraît être déterminante de leur crainte à l’égard d’un tel scénario

2.3.5 Points de vue des acteurs de l’agriculture et de la forêt Belley - 03/05/2012

En dépit de près d’un trentaine d’invitations, cette réunion n’a rassemblé que 4 participants , dont 3 agriculteurs (dont un maire d’une commune du BV du Gland) et un représentant du Syndicat des propriétaires forestiers de l’Ain.

Craintes Les agriculteurs présents expriment en premier lieu leurs craintes vis-à-vis génériques des contraintes supplémentaires que pourrait leur apporter un contrat de rivière, notamment sur leurs prélèvements en rivière liés à l’irrigation, l’aménagement de bâtiments à proximité des cours d’eau et sur l’abreuvement des animaux.

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Les forestiers s’inquiètent des limitations potentielles à la plantation des peupliers, espèce pour laquelle les terrains sont particulièrement propices et qui « leur permet de vivre ». Qualité de Les agriculteurs précisent que les territoires des deux bassins versants ne l’eau sont pas excédentaires sur le plan des effluents d’élevage . Les bandes enherbées obligatoires le long des cours d’eau sont jugées peu utiles dans leur secteur, sachant que ce sont les fossés situés à 50 mètres des rivières qui drainent les surplus d’engrais et de désherbant. Par contre, elles entraînent un manque à gagner non négligeable, puisque c’est en bordure de rivière que le maïs pousse le mieux. Ils précisent qu’ils utilisent aujourd’hui des produits de traitement moins nocifs et en moindres quantités du fait des progrès techniques et du coût important de ces produits. Ils remettent néanmoins en cause des réglementations qui interdisent certains produits, alors que l’Etat leur demande d’en appliquer de beaucoup plus nocifs, notamment pour la lutte contre la chrysomèle du maïs. Ils évoquent comme pratique à remettre en œuvre le binage et le désherbage mécanique, précisant que certains d’entre eux y ont encore recours. Concernant leur utilisation d’engrais , ils sont conseillés par la chambre d’agriculture et les coopératives d’approvisionnement (analyses de sols, enregistrement des pratiques, utilisation de logiciels de gestion des parcelles), et pratiquent le raisonnement des intrants pour l’environnement et « pour le portefeuille ». Les agriculteurs considèrent que l’eau des rivières s’est dégradée, avec pour preuve la disparition des poissons, et déplorent le fait d’être les plus incriminés, notamment les irrigants. Ils ont le sentiment d’être « mal vus » et d’être victimes d’un tapage médiatique qu’ils ne méritent pas. Les raisons de cette dégradation sont pour eux multiples : curage des rivières, rejets d’assainissement, décharge des Errupts, agriculture, nouveaux polluants (molécules médicamenteuses qui ne sont pas retenues par les stations d’épuration). Quantité Agriculteurs et forestiers estiment avoir perdu en 10 ans l’équivalent de deux saisons de pluie et il est flagrant qu’il y a aujourd’hui moins d’eau sur le territoire. Il n’y a pas de système collectif d’irrigation agricole sur le secteur. Tous les volumes prélevés individuellement par les agriculteurs sont déclarés (maximum 1500 à 2000 m3 par an). Les agriculteurs présents considèrent qu’ ils pratiquent une « petite irrigation ». Cette approche est confirmée dans la mesure où le territoire ne fait pas partie des secteurs sous tensions (Plaine de l’Ain, Bas Seran, …), qui vont faire l’objet d’études de l’Agence de l’Eau (volumes prélevables). Constatant qu’il y avait autrefois beaucoup plus de pompages sur le Furans, l’équipe d’étude se demande s’il n’y aurait pas davantage de pompages dans les nappes du fait d’une réglementation moindre. Les agriculteurs présents précisent que la réglementation est la même et n’est donc pas clivante. Ils mettent par contre en cause les modifications des arrêtés préfectoraux quant à leur précision géographique. Le département est aujourd’hui découpé en 5 zones géographiques, qui ne tiennent plus compte des zones où il y a toujours de l’eau (retenue sur le Gland, marais de Brégnier-Cordon), sur lesquelles les prélèvements pourraient se faire sans dommage de leur point de vue. Ils tiennent fermement à ce que soit conservée la tolérance de prélèvement vis-à-vis des cultures spécialisées (tabac, maraîchage) et de

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l’abreuvement des animaux. Milieux Autrefois , l’essentiel des bords de rivières appartenaient à des aquatiques agriculteurs qui entretenaient berges et fossés. Aujourd’hui, cet entretien manque, même si les associations foncières créées au moment des remembrements communaux et intercommunaux ont assuré cet entretien tant qu’elles ont existé (30 ans), mais la plupart sont aujourd’hui dissoutes. Les agriculteurs aujourd’hui interviennent peu sur les cours d’eau et les débordements de rivières ne leur posent pas de problèmes : « il faut que ça déborde » de leur point de vue. C’est habituel et normal sur ce territoire. Les anciens pratiquaient une irrigation gravitaire bien contrôlée intégrant une gestion des bois proches des rivières. Ce n’est plus le cas aujourd’hui avec des surfaces d’exploitation plus importantes (100 ha en moyenne) et une main d’œuvre moindre. Pour les agriculteurs et les forestiers, l’intérêt d’un contrat de rivière pourrait donc résider dans l’entretien des bords de rivière et la création d’activités associées. Patrimoine Agriculteurs et forestiers ne semblent pas voir d’un bon œil que les bordures et activités de rivières, peupleraies et bandes enherbées, soient piétinées par les récréatives chevaux et promeneurs, mais cela ne fait pas l’objet de grandes discussions de leur part. Gestion Les participants ont le sentiment que ce territoire a toujours été un peu en concertée retard , tout en s’interrogeant sur la nécessité objective d’une telle gestion. Néanmoins tous conviennent qu’il serait important d’avoir sur le territoire un lieu commun où l’ensemble des acteurs directement concernés puissent se rencontrer et partager des besoins qui peuvent leur être communs, comme cette première réunion associant agriculteurs et forestiers a permis de le faire.

2.3.6 Points de vue des acteurs de l’économie, du tourisme et du développement Belley - 03/05/2012

Cette réunion a bénéficié de la participation de 5 acteurs sur une quinzaine d’invités, avec 4 issus du monde du tourisme (1 OT local et 3 structures départementales) et 1 participant représentant à la fois la CNR et l’association Bugey Développement.

Qualité de Les participants évoquent comme sources de pollutions potentielles, outre l’eau certains retards en assainissement collectif, l’agriculture (pollutions diffuses), la gestion des déchets (décharge des Errupts), la pollution urbaine (eaux pluviales de Belley et lessivage des voies routières) et la disparition de la ripisylve dans plusieurs endroits (réchauffement de l’eau et développement de l’eutrophisation sur certains lacs). Comme preuve de la dégradation de la qualité de l’eau, les participants rappellent les résultats de 2 études de la Fédération de pêche, qui a retrouvé des écrevisses à pattes blanches sur certains affluents du Gland, mais aucune trace sur le Gland. Les calculs de l’IBGN des cours d’eau du secteur ont donné quant à eux, des notes correctes, mais pas exceptionnelles, dénotant un bruit de fond de pollution. Quantité Face à la présentation par l’équipe d’étude du fait que le territoire est assez fortement arrosé (1200 mm annuel en moyenne), sont évoqués la présence

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de sources importantes en amont des bassins qui ne s’assèchent pas, un bon débit du Furans et de la plupart des cours d’eau en été, mais des secteurs qui s’assèchent sur le Haut Furans et le Gland . Ils évoquent, comme une solution potentielle, la source captée des Hoteaux, pour réalimenter le haut du Furans. Milieux Du point de vue des participants, la rectification des cours d’eau et leur aquatiques curage généralisé, justifiés par les besoins de l’agriculture, ont entraîné l’assèchement de nombreux lacs et marais. De plus, les aménagements du Rhône, terminés à Belley en 1984 et à Brégnier-Cordon en 1986, ont provoqué la dégradation des milieux aquatiques préexistants, avec perte de diversité des habitats, dégradation voire disparition de la ripisylve, disparition d’espèces de poissons et d’insectes. Il reste encore beaucoup de zones humides (lacs, étangs, marais, un plan d’eau aménagé à Virieu le Grand et de nombreux plans d’eau d’usage privé), avec un intérêt environnemental évident (ZNIEFF et une future zone Natura 2000), et dont certaines sont gérées par le CREN. Patrimoine Actuellement , la petite région se caractérise par un tourisme résidentiel , et activités mais surtout de passage . Les touristes passent mais ne s’arrêtent pas, peu récréatives d’offres de loisirs étant structurées , en dépit d’un patrimoine riche (aucune cascade équipée, pratique du canyoning anecdotique, absence de valorisation du patrimoine vernaculaire lié à l’eau,…). Le développement du tourisme concerne actuellement beaucoup plus le Rhône , avec de nombreuses réalisations et projets (Via Rhôna, futur Port de Virignin et équipements d’hébergement et de loisirs associés) , sans qu’une réelle pénétration du territoire ne soit sensible. Or, aussi bien pour les acteurs locaux que départementaux, le secteur est riche d’un patrimoine naturel privilégié (eaux, diversité des paysages). De leur point de vue, les bassins versants du Furans et du Gland offrent un indéniable potentiel de développement d’un tourisme vert et diffus. Il existe néanmoins des initiatives remarquables (site du Marais de Lavours, musée Escale Haut Rhône) et plusieurs projets de valorisation du patrimoine aquatique en cours : aménagement du site de la cascade et de la grotte de Glandieu (convention signée entre mairie de Brégnier-Cordon, le CREN et la FFS), valorisation de marais sur 3 communes dont Virieu avec le CREN (réouverture du milieu, création d’un sentier de randonnée et d’un site d’escalade), valorisation de cascades au nord de Virieu,… Ces projets témoignent pour les participants du souci partagé de miser sur le patrimoine environnemental, la qualité de l’accueil et la convivialité, en ciblant une clientèle de proximité (bassin de Lyon, sud Bourgogne notamment). Pour le représentant du CDT de l’Ain, le territoire est pour l’instant à vocation « excursionniste ». Il y a un véritable enjeu à développer des activités diversifiées autour de la protection et la valorisation du patrimoine naturel , en veillant à créer des produits originaux et attrayants. Un nième sentier thématique sur l’eau, ne serait pas suffisant en termes de contenu et d’attractivité. Il faut ainsi toujours penser ce type de projets avec une finalité pédagogique . Les sentiers karstiques proposés par la FFS, destinés à faire connaître l’environnement géologique/hydrogéologique et valoriser les territoires (lecture des paysages), n’auront un véritable intérêt touristique que si leur contenu est accessible à tous les publics, y compris aux enfants. Au titre des initiatives, l’OT Bugey Arène Furans se dit prêt à développer des produits touristiques liés à l’eau et aux milieux aquatiques, sous

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condition que toutes les précautions soient prises pour préserver l’environnement. L’AGESSEC, structure interfédérale (FFS- FFM-CAF), est chargée par le Conseil Général et le CDT de structurer des activités sans que les milieux soient dégradés. La FFS encourage les démarches d’aménagement et valorisation des sites telles que celles de la grotte de Glandieu, en lien avec le CREN et la mairie de Brégnier-Cordon (visites autorisées 6 mois par an, sous condition d’encadrement par la FFS). Elle fait état d’un patrimoine souterrain sur le secteur très intéressant: système des grottes de Glandieu, grotte de l’Arène, de la Falconnette (Innimond), gouffre du Petit Lapin Blanc,… Gestion On relève la crainte ou l’attentisme, qui font que ce territoire est l’un des concertée rares de la Région Rhône-Alpes à n’avoir pas fait jusqu’à ce jour l’objet d’une gestion concertée de l’eau, avec à la clef comme facteurs notamment pour les élus : absence de gros enjeux en termes de pollution, de grosses atteintes sur le milieu et de problèmes cruciaux. Cet attentisme se manifeste aussi par l’absence de SCoT et un manque d’habitude des communautés de communes de travailler ensemble. La crainte de l’apparition d’une nouvelle structure et d’un nouveau contrat, sur un territoire déjà riche en la matière, peut également constituer un frein.

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3. TROISIEME PARTIE : SYNTHESE ET DIAGNOSTIC (LES ENJEUX ACTUELS DU TERRITOIRE)

3.1 RAPPEL DU TERRITOIRE D’ETUDE

⇒ 2 cours d’eau principaux, le Furans et le Gland, et des sous-bassins associés (affluents de ces cours d’eau et petits affluents directs du Rhône : Ousson, …) ⇒ De nombreux lacs (Lacs des Hôpitaux, Lac d’Armaille, Lac de Chavoley, …) et zones humides

⇒ Un bassin topographique de 250 km 2 (160 Furans / 90 Gland) mais de l’ordre de 330 km 2 si on l’élargit au bassin hydrogéologique connu (secteurs ouest et nord) ⇒ Un territoire borné au nord par le bassin de l’Albarine , à l’est par celui du Séran et à l’ouest par les bassins de petits affluents directs du Rhône hors démarche

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⇒ 37 communes appartenant à 7 communautés de communes dont 4 principales : − Belley Bas Bugey − Bugey Arène Furans − Terre d’Eaux − Plateau d’Hauteville

⇒ 9 communes dites « périphériques », concernées par une faible partie de leur territoire ou uniquement par le jeu des écoulements souterrains : Hauteville Lompnes, Cormaranche en Bugey, Hostias, Arandas, Ordonnaz, Lompnaz, Innimond, Marchand et Ceyzérieu

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3.2 LES ENJEUX IDENTIFIES A PARTIR DES DONNEES ET DE LEUR ANALYSE TECHNIQUE

3.2.1 Les éléments de contexte environnemental et socio-économique à retenir

Contexte environnemental Thème Points à retenir Géologie • Jura méridional, zone plissée du Bas Bugey • Dépôts calcaires et marno-calcaires dominants, influence du karst bugeysien sur les hauts bassins du Furans et du Gland • Vallée du Furans modelée par les glaciers et le Rhône • Dépôts modernes (alluvions glaciaires et fluviatiles) occupant les plaines du Furans, de l’Arène et du Gland aval, et la plaine actuelle du Rhône Hydrogéologie • Les eaux s’infiltrant dans le karst, les hauts bassins sont pauvres en ressources de sub-surface, sauf au niveau des nappes d’accompagnement des cours d’eau • Présence de pertes, réseaux karstiques souterrains et résurgences de moyenne ampleur • Vastes formations quaternaires des plaines aval constituant des aquifères puissants et productifs (nappes alluviales du Rhône en lien avec nappes du Furans médian et aval, et du Gland aval) Climat • Climat océanique de dépressions, venant généralement de l’ouest et du Sud (influence méditerranéenne via la vallée du Rhône) • Pluviométrie soutenue, de 1200 mm d’eau/an en plaine à 1600 mm/an en altitude, relativement constante sur l’année, avec minima en juillet Hydrologie • 2 stations hydrométriques sur le Furans, pas de station sur le Gland • Régime pluvio(-nival) avec hautes eaux de décembre à mars et basses eaux de juillet à septembre (tendant à se prolonger sur l’automne depuis quelques années) • Hydrologie moyenne globalement soutenue (module de 20 à 40 l/s/km 2) • Crues : pics relativement peu marqués et propagation relativement lente (pentes assez faibles, occupation des sols naturelle, zones d’expansion des crues préservées)

• Etiages : relativement tamponnés (QMNA 5= 10 à 20% du module, de 3 à 4,5 l/s/km 2) • Pertes naturelles conduisant à l’assèchement récurrent du Furans amont (de Rossillon aux sources des Gasses, résurgences importantes et constantes) et de l’Arène médiane – pas de données sur le Gland Aménagement • Moulins et captage de la source des Hôteaux entre le 17 ème et le 19 ème des cours siècle d’eau • Construction de la voie ferrée et de la pisciculture entre la fin du 19 ème siècle et le début du 20 ème siècle • Curage du Furans, rectification/recalibrage de l’Agnin dans les années 1960 • Augmentation de la pression agricole (maïsiculture) et forestière (populiculture) dans les années 1970 à 1990, accompagné du drainage de vastes zones humides (Furans, Arène, Agnin …) Milieux • 4 grands ensembles naturels couvrant et débordant du territoire naturels d’étude : Gorges de l’Albarine et Cluse des Hôpitaux au nord, Bas

Etude d’opportunité en vue de la gestion globale 63 EMA Conseil - Contrechamp des bassins du Furans et du Gland (Ain) Rapport provisoire de phase 1, mai 2012 Communauté de communes Belley Bas Bugey remarquables Bugey de l’ouest au centre, Bassin de Belley du centre à l’est, le Rhône et ses annexes au sud • De nombreuses zones humides ponctuelles et linéaires qui participent pleinement à la richesse naturelle de ce territoire : lacs, marais, cours d’eau et bordures de cours d’eau, tourbières, bras morts (lônes) du Rhône, … • … zones humides qui ont largement contribué à la justification de la démarche Natura 2000 « Milieux remarquables du Bas Bugey », dont le DOCOB est validé depuis 2011 – Connaissances et reconnaissances en cours de consolidation (animation par le CREN Rhône Alpes) • 7 milieux remarquables (lacs, marais, tourbières) confiés en gestion au CREN Rhône Alpes

Contexte socio-économique et occupation des sols Thème Points à retenir Population • 27 000 habitants en 2012 dans les 37 communes du territoire, un peu moins de 20 000 sans les communes « périphériques » • 3 communes principales : Belley (9000), Virieu le Grand et Brens (1100) ; la moitié des communes ont moins de 300 habitants • Densité moyenne très faible sur l’amont (~25 hab./km 2), faible dans le bassin médian et les communes périphériques (~40 hab./km 2) et plus élevée dans le bassin aval (~115 hab./km 2) • Population touristique résidant sur le bassin estimée en pointe à 10 000 personnes (dont 8 500 en résidences secondaires, notamment situées sur le haut bassin Logement • 33 communes comptent plus de 90% de logements individuels • relative ancienneté du parc de logements, avec 62% des logements antérieurs à 1975 Occupation • 61% du territoire couvert par des espaces forestiers ou naturels, 23% des sols par des surfaces agricoles, 13% par des prairies (fauche ou pâture) et 3% par des zones urbaines et péri-urbaines • Gradient amont – aval : espaces forestiers et naturels et prairies diminuant au profit des autres espaces agricoles (cultures) et des zones urbanisées Gestion de • Gestion des cours d’eau : l’eau et des o SIVU d’Aménagement et d’Entretien du Furans et de l’Arène, né cours d’eau au début des années 1960 au moment des travaux de curage, regroupant 10 communes riveraines du Furans et de l’Arène – ne s’occupe plus que d’entretien classique du lit et des berges o Communes riveraines du Rhône adhérant au Syndicat du Haut Rhône o Association foncière Colomieu – Saint Germain les Paroisses créée sur l’Agnin au moment des travaux d’aménagement • Gestion de l’eau potable : o Majoritairement gérée à l’échelle communale (25 communes) o 3 SIE locaux (réunissant 2 à 5 communes) et quelques communes du nord alimentées par le SIE du Valromey • Gestion de l’assainissement collectif : o Très majoritairement géré à l’échelle communale (32 communes) o Seule la CC Terre d’Eaux a pris cette compétence • Gestion de l’assainissement non collectif : pour moitié géré à l’échelon communal et pour moitié par les intercommunalités (CC)

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Schéma enjeux

Etude d’opportunité en vue de la gestion globale 65 EMA Conseil - Contrechamp des bassins du Furans et du Gland (Ain) Rapport provisoire de phase 1, mai 2012

Communauté de communes Belley Bas Bugey

Cf. schéma des enjeux du point de vue technique, ci-joint.

L’ensemble des éléments rassemblés par EMA Conseil en phase 1.1 de la présente étude à partir d’éléments bibliographiques, d’entretiens techniques, de compilation de bases de données et d’une rapide expertise de terrain permettent d’établir le diagnostic technique suivant , notamment illustré par le schéma ci-joint des enjeux sectorisés liés à l’eau et aux milieux aquatiques.

3.2.2 Les enjeux liés à la qualité des eaux Hormis certains petits affluents du Furans situés autour de Belley et recevant des rejets « démesurés » par rapport à leur capacité d’épuration (ruisseaux du Farabos, des Pues, de Pélissière et Ousson), les cours d’eau du territoire étudié présentent une qualité globalement bonne à très bonne . Il subsiste néanmoins ça et là quelques déclassements de la qualité en rapport avec des rejets d’assainissement non ou mal traités (Virieu le Grand, Chazey Bons, Cuzieu, Conzieu, …) et un bruit de fond généralisé de nitrates a priori majoritairement d’origine agricole (élevage et grandes cultures). Parmi les cours d’eau les plus importants, l’Arène aval présente une qualité dégradée à l’aval des divers rejets de Virieu le Grand.

Les deux sources principales de pollution (domestique et agricole), bien que globalement modérée et localisée (hors le « point noir » de la décharge des Errupts), entraînent également une problématique de pollution bactériologique de certaines sources captées pour l’eau potable, vulnérables car karstiques ; ces ressources vulnérables (et qui ont pu être abandonnées du fait de cette pollution) sont essentiellement situées au pied des secteurs karstiques Nord et Ouest (la Burbanche, Rossillon, Contrevoz, Saint Germain les Paroisses, Ambléon, Conzieu).

Concernant les pollutions par les micro-polluants (pesticides, hydrocarbures, etc), hormis les éléments mesurés en aval de la décharge des Errupts, on relève avant tout un manque général de données . Il n’est pas exclu que le Furans moyen et aval, ses affluents rive gauche et les eaux souterraines de ces secteurs (3A et 3B) puissent être concernés par ce type de pollution d’origine diverse (urbaine, routière, agricole et industrielle), même si l’évolution des pratiques laisse penser que la situation ait plutôt tendance à s’améliorer.

En résumé, l’enjeu de qualité des eaux ne s’exprime pas de manière globale et très forte sur ce territoire mais de manière beaucoup plus diffuse ou ponctuelle . Les « points noirs » sont par ailleurs relativement bien identifiés.

3.2.3 Les enjeux liés aux aspects quantitatifs Certains secteurs des hauts bassins du Furans et de l’Arène et vraisemblablement également du Gland moyen (localisation à préciser), ainsi que bon nombre de petits affluents intermittents, s’assèchent naturellement en période d’étiage, du fait d’infiltrations ou de pertes karstiques. A contrario, alimentés par des sources au débit relativement constant, l’Arène à partir de Virieu, le Furans à partir de Pugieu (source des Gasses) et le Gland amont et aval, présentent ou présenteraient des débits d’étiage relativement 2 soutenus (valeurs statistiques de 3 à 4 l/s/km pour le QMNA 5 calculées aux stations hydrométriques de Pugieu et Arbignieu).

Ces caractéristiques hydrologiques variables et plus ou moins connues de manière précise et complète rendent difficiles la lecture de l’impact des différents prélèvements en eau

Etude d’opportunité en vue de la gestion globale 67 EMA Conseil - Contrechamp des bassins du Furans et du Gland (Ain) Rapport provisoire de phase 1, mai 2012 Communauté de communes Belley Bas Bugey en l’état des connaissances , d’autant quand ceux-ci ne sont pas non plus quantifiés. C’est le cas notamment de l’important prélèvement effectué sur la source des Hôteaux à Rossillon, dont l’usage est aujourd’hui réduit à l’alimentation de fontaines et lavoirs dans les communes traversées par la conduite et à Belley mais dont l’essentiel de l’eau prélevée se perdrait en fuites le long de cette canalisation.

Les autres prélèvements sur le territoire d’étude, bien que les plus volumineux se fassent dans la nappe de la plaine du Rhône et n’influencent a priori que peu le débit des cours d’eau ou très en aval, pourraient représenter dans certains secteurs amont ou médian des débits non négligeables une fois cumulés (domestiques et agricoles). Ainsi, en estimant grossièrement ce cumul et en considérant notamment les prélèvements sur sources ou directs en rivière, plusieurs secteurs pourraient pâtir plus fortement des prélèvements : − l’Arène vers Virieu (prélèvements AEP), − le Furans amont vers Rossillon (prélèvements AEP), − le Furans médian entre Chazey Bons et Andert et Condon (prélèvements AEP et agricoles), − le Furans dans sa partie inférieure entre Arbignieu et le Rhône (prélèvements agricoles et puits de Brens pour l’AEP de Belley), − l’Armaille, le Sétrin et le Gland amont (prélèvements AEP), − le Gland en aval du puits de Prémeyzel (AEP) ?

Signalons également une problématique localisée de dérivations et de respect du débit réservé dans le Furans, au niveau de la pisciculture de Chazey Bons et deux autres canaux (canal du Moisset à Chazey Bons et canal des Echets à Brens).

En résumé, la problématique quantitative, sans apparaître d’emblée comme très prégnante sur le territoire d’étude, semble constituer un enjeu dont la connaissance est à approfondir , afin d’établir un diagnostic plus précis et complet de la situation et de l’impact possible de certains prélèvements sur les milieux aquatiques, à commencer par celui de la source des Hôteaux.

3.2.4 Les enjeux liés à l’aménagement et à l’entretien des milieux aquatiques et à leur état physique Comme ailleurs en France, les années 1960 à 1990 ont vu s’accélérer la dégradation physique des cours d’eau et des zones humides, en lien avec l’urbanisation (nouvelles constructions, infrastructures, zones d’activités, …) et avec l’intensification agricole. En parallèle existaient déjà des modifications physiques plus anciennes, mais plus ponctuelles : voie ferrée le long du Furans amont et traversant la plaine aval de l’Arène, seuils et dérivations d’anciens moulins. Les cours d’eau et zones humides du territoire ont, dans certains secteurs, payé un assez lourd tribu à cette période : curage généralisé et rectification ponctuelle du Furans et de l’Arène aval , drainage des grandes zones de marais bordant ces cours d’eau et de zones plus petites ici ou là, rectification, recalibrage et déplacement du lit de l’Agnin, ... La « double peine » pour les cours d’eau est une conséquence assez classique de ces aménagements : les cours d’eau curés ou rectifiés ont eu tendance à s’enfoncer, les berges et ouvrages transversaux à se fragiliser, les ripisylves à vieillir et à se déstabiliser, …, entraînant de la part des riverains et exploitants agricoles une demande de protection et d’entretien lourd, qui s’est perpétuée jusqu’il y a peu.

Ainsi, le cumul de ces pressions physiques et de leurs « effets secondaires indésirables » fait que la qualité physique des cours d’eau du territoire est, dans certains secteurs, dégradée, et que les zones humides ont, pour certaines, largement

Etude d’opportunité en vue de la gestion globale 68 EMA Conseil - Contrechamp des bassins du Furans et du Gland (Ain) Rapport provisoire de phase 1, mai 2012 Communauté de communes Belley Bas Bugey perdu en surface et en fonctionnalité (par déconnection transversale et abaissement de la nappe). Les secteurs de dégradation physique des principaux cours d’eau et de leurs milieux humides (marais) associés sont : − L’Arène supérieure (Thézillieu) et inférieure (aval de Virieu le Grand), − Le Furans supérieur (Rossillon), médian (de la confluence de l’Arène au pont d’Andert) et inférieur (du pont d’Andert à Arbignieu), − L’Agnin de Saint Germain les Paroisses à Colomieu, − Le Gland inférieur, en aval de Glandieu.

La continuité biologique est également un point à améliorer localement ; deux ouvrages ont d’ores et déjà été identifiés comme prioritaires sur le Furans.

A noter que le fait que la protection contre les risques d’inondation n’a pas été la motivation principale des aménagements passés a évité la construction de digues le long des cours d’eau. Les zones construites vulnérables en terme de risques d’inondation sont, en effet, relativement limitées sur ce territoire ; de plus, les crues relativement lentes, la bonne préservation des larges champs d’expansion des crues et l’entretien courant des cours d’eau sont des facteurs de limitation des effets des crues qui jouent également clairement sur les cours d’eau de la zone d’étude. La gestion des risques est donc localement essentiellement basée sur la prévention (entretien des berges et des lits) et la restauration ponctuelle de protections existantes (murs et digues très localisés), dans les zones habitées sujettes à l’inondation : traversées de Pugieu, Virieu le Grand, Chazey Bons, Saint Germain les Paroisses, Glandieu. Néanmoins, aucune crue d’envergure exceptionnelle n’a été enregistrée depuis le début des années 1990 sur ce territoire et la conscience et la prise en compte du risque mériteraient donc sans doute quelques rappels.

En résumé, la qualité physique des cours d’eau et zones humides constitue un enjeu important du territoire , même s’il ne s’exprime pas de manière très forte (cet enjeu est également diffus). Une stratégie globale, basée sur une double approche experte hydrobiologique et morphodynamique, sera nécessaire pour identifier le potentiel de restauration morphologique et les gains possibles.

3.2.5 Les enjeux de gestion (protection et de valorisation) des milieux aquatiques et humides remarquables et liés aux activités récréatives à l’eau

3.2.5.1 Milieux aquatiques et humides remarquables Malgré les diverses atteintes, notamment physiques, rappelées ci-dessus, les milieux aquatiques du territoire d’étude présentent encore des secteurs et une fonctionnalité globale bien préservés . La présence d’espèces sensibles , même si leurs populations peuvent être en état plus ou moins bon selon les endroits, en témoignent : Truite fario, Chabot, Ombre commun, Ecrevisse à pieds blancs sur 2 affluents du Gland, … pour ne citer que les plus aquatiques et connues de ces espèces.

Les zones humides du territoire offrent également une belle diversité de types (lacs, marais, tourbières, etc) et de nombreuses espèces végétales et animales intéressantes (insectes, invertébrés, oiseaux, amphibiens …). Leur inventaire récent et leur reconnaissance par des « labels » tels que ZNIEFF, sites Natura 2000, …, montrent clairement l’enjeu global de préservation qui les concerne. Un travail de longue haleine a commencé en ce sens, animé localement par le CREN Rhône Alpes (inventaire, porter à connaissance, rédaction du document d’objectifs Natura 2000 « Bas Bugey »), et s’est déjà concrétiser au niveau de quelques sites remarquables par une délégation de gestion à cet organisme. Néanmoins pour la plupart, les zones humides remarquables du territoire

Etude d’opportunité en vue de la gestion globale 69 EMA Conseil - Contrechamp des bassins du Furans et du Gland (Ain) Rapport provisoire de phase 1, mai 2012 Communauté de communes Belley Bas Bugey ne font pas l’objet de protection particulière . Les zones humides plus banales, qui jouent pourtant aussi un rôle fonctionnel important (« rôle d’éponge ») ne sont pas non plus spécifiquement prises en compte dans les documents d’urbanisme et d’aménagement.

En résumé, la connaissance (études et suivis scientifiques), le porter à connaissance et la protection des milieux aquatiques et humides constituent également un enjeu important du territoire ; à noter que cet enjeu est d’ores et déjà en partie pris en charge dans les démarches Natura 2000 en cours (notamment au niveau du site « multi-tâches » des « Milieux remarquables du Bas Bugey », dont l’animation a été confiée au CREN RA).

3.2.5.2 Activités récréatives, tourisme et valorisation des patrimoines naturel et bâti liés à l’eau Le patrimoine naturel lié à l’eau , qu’il s’agisse de la biodiversité des zones humides mentionnées ci-dessus ou d’un patrimoine plus directement sensible auprès du public comme les cascades, les lacs ou les gorges que comptent le territoire, est pour le moment relativement peu, voire pas, mis en valeur . Les cascades de Glandieu et de Virieu (Clairefontaine) sont sans doute les sites qui le sont le plus, avec les lacs des Hôpitaux, connus sans doute surtout parce que visibles depuis la route nationale ..., le lac de Virieu (aménagé pour la baignade et la détente) et le Rhône.

Parmi les activités récréatives , la pêche demeure la plus importante et quasiment l’unique pratiquée sur l’ensemble des milieux aquatiques ; son organisation se fait autour d’une petite dizaine de sociétés privées et associations agréées de pêche. On peut signaler également la chasse et une pratique de la spéléologie sur 3 réseaux remarquables locaux (localisés entre la Burbanche, Innimond et Glandieu).

Quant au petit patrimoine bâti , il présente quelques beaux ouvrages (ponts, moulins, …) répartis essentiellement sur les bassins intermédiaires de l’Arène, du Furans et du Gland. Ceux-ci ne sont actuellement pas ou très peu mis en valeur.

En résumé, les activités récréatives et la valorisation des patrimoines liés à l’eau ne sont pas très développés sur le territoire d’étude , malgré un potentiel intéressant à l’échelon local et des liens possibles avec les démarches existantes sur le Rhône (Via Rhôna, plaisance) et au niveau du Pays du Bugey.

Etude d’opportunité en vue de la gestion globale 70 EMA Conseil - Contrechamp des bassins du Furans et du Gland (Ain) Rapport provisoire de phase 1, mai 2012 Communauté de communes Belley Bas Bugey

3.3 LES ENJEUX IDENTIFIES A PARTIR DU POINT DE VUE DES ACTEURS

3.3.1 Qualité de l’eau

Des regards Si les élus retiennent la qualité de l’eau des cours d’eau « globalement différenciés bonne » mise en évidence par le Conseil général, les acteurs intéressés sur la situation par l’environnement constatent sa dégradation globale, essentiellement actuelle au travers de la disparition d’espèces aquatiques, dont le vairon est l’emblème. Ces acteurs environnementaux estiment cependant que les cours d’eau du territoire conservent un bon potentiel en matière de qualité biologique.

Des causes Au niveau de causes identifiées, on relève l’absence de « points noirs » multiples et majeurs et l’existence de causes diffuses , offrant des diffuses marges d’intervention limitées.

Les élus estiment dans l’ensemble avoir produit de gros efforts en matière d’assainissement collectif. Les principaux problèmes évoqués concernent une STEP qui fonctionne mal (Rossillon) et l’absence d’une STEP sur la commune de Conzieu, en dépit d’un projet qui n’a pas reçu l’aval de l’Agence régionale de santé et paraît compromis par insuffisance de moyens. Les autres questions concernent essentiellement l’assainissement ou le raccordement d’écarts ou de hameaux , mais les élus ne sont pas rentrés dans le détail sur ce point, sachant qu’ils pensent tous que les financeurs n’apportent plus d’aides sur ce volet et que la plupart des communes rurales sont trop pauvres pour pouvoir assurer seules ce financement.

Concernant l’assainissement non collectif, il est évoqué uniquement par les élus de la CC Bugey Arène Furans (qui est la seule des 3 principales à ne pas disposer de cette compétence) : ils souhaitent que la future intercommunalité se dote de cette compétence, pour faire face aux freins rencontrés (proximité maires/administrés, nécessité de conseil technique).

L’agriculture est pour sa part considérée comme une source de pollution diffuse importante, en dépit d’une réduction de la nocivité des produits phytosanitaires et d’une meilleure maîtrise des traitements. De façon classique, les agriculteurs s’estiment injustement incriminés . Mais la plupart des acteurs s’interrogent sur les leviers locaux d’intervention sur ces questions, notamment par rapport au poids des politiques européennes et nationales orientant l’agriculture. En revanche, il est attendu par les maires concernés un règlement local de pollutions bactériologiques plus ponctuelles mais difficiles à identifier.

Parmi les autres sources directes pollutions , ont été citées la décharge des Erupts (en voie de résolution) et les eaux de ruissellement urbaines ou routières (en lien avec le salage des routes notamment).

Cette approche centrée sur les sources de pollutions n’empêche par

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certains acteurs de faire le lien entre la dégradation de la qualité de l’eau et l’aménagement des milieux aquatiques (mis en culture ou urbanisation de zones humides, suppression de rypysilves), admettant plus ou moins explicitement que ces milieux contribuent à l’épuration des eaux. Certains élus de l’aval ont également estimé que la démonstration de l’intérêt et de la valeur de ces services rendus par les milieux pouvait être une des clefs de la mobilisation de leurs pairs, face aux perspectives d’accroissement du coût de l’eau.

Des attentes Dans ce contexte, il apparaît difficile aux acteurs de se donner a priori disparates des priorités d’intervention partagées, seuls les enjeux concernant la sans grand STEP de Conzieu et les problèmes de pollutions bactériologiques sont espoir d’appui évoqués comme pouvant justifier une démarche globale à l’échelle du territoire. Le sentiment d’avoir raté la période durant laquelle les financeurs soutenaient les projets d’assainissement renforce l’expression d’ un manque de dynamique sur ces questions.

3.3.2 Ressource et quantité

Une situation Sur un plan quantitatif, tous les acteurs s’accordent pour relever une dégradée et baisse des quantités d’eau présente sur le territoire, qui se traduit un enjeu notamment par des périodes croissantes de tarissement sur l’amont de nouveau certains cours d’eau.

Face à cette situation, il semble que retenir l’eau sur le territoire devienne progressivement une priorité exprimée par certains acteurs (alors que pendant des années il semble que la priorité a été de favoriser son écoulement).

Une diversité On relève cependant une diversité de causes évoquées (croissance des de causes prélèvements, aménagement des terres ag ricoles, urbanisation, structurelles aménagement des cours d’eau, perte de 2 ans de précipitations sur 10 ans,…), démontrant la capacité collective des acteurs à produire une analyse pertinente de la question. Cependant, cette diversité associée au caractère structurel affirmé de la plupart de ces causes (c'est-à-dire des facteurs sur lesquels il n’est pas simple d’influer) rend difficile leur hiérarchisation. Il ne ressort donc pas de priorités stratégiques claires de la part des acteurs consultés.

Les agriculteurs rencontrés ont pour leur part le sentiment de pratiquer une irrigation individuelle raisonnable (« une petite irrigation »), au regard de la ressource disponible et rappellent que le territoire n’est pas considéré comme sous tension par les autorités compétentes. Ils critiquent fortement les modalités des arrêtés préfectoraux s’appliquant aux prélèvements, appliqués à trop grand échelle pour correspondre à la situation objective du territoire.

Certains élus considèrent également que l’augmentation des prélèvements de collectivité participe à la détérioration de la situation.

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Une attente Dans ce contexte, la plupart des acteurs focalisent leurs attentes sur un finalisée et diagnostic de la source captée des Hôteaux, portant à la fois sur l’état des initiatives de l’équipement et sur les usages associés à cette ressource. L’objectif de collectivité explicite est de pouvoir récupérer des volumes pour alimenter le Furans amont. Seuls les acteurs environnementaux défendent la nécessité d’une meilleure connaissance globale des prélèvements au travers d’une étude dédiée.

L’évolution de la sensibilité et des pratiques des collectivités se traduit par l’investissement de deux communes en faveur d’économies d’eau potable, grâce à un suivi et une maintenance de leurs réseaux et une tarification progressive du prix au consommateur.

3.3.3 Milieux aquatiques

Un patrimoine La plupart des acteurs consultés estime que les pratiques important d’aménagement des cours d’eau depuis les années 50/60 ont souffrant de contribué à la dégradation des cours d’eau et à la disparition des zones dégradations humides avec des conséquences négatives multiples (qualité et quantité mais d’un bon d’eau, milieux, paysages, biodiversité,…). potentiel Pour les cours d’eau, la disparition/dégradation des rypysilves est particulièrement incriminée. Ces dégradations sont plus sensibles sur les parties aval des cours d’eau. En revanche, la disparition des zones humides par drainage et mise en culture ou urbanisation concerne aussi l’amont, avec des effets sur le régime des cours d’eau.

Il n’en reste pas moins que la plupart des acteurs estime que le territoire conserve un patrimoine aquatique important , avec des éléments de valeur, auxquels ils semblent attachés de façon globale. Les acteurs environnementaux préfèrent parler de bon potentiel écologique, tant au niveau des cours d’eau que des zones humides.

Un autre problème concerne la présence récente mais croissante de certaines espèces invasives (ragondins, castors, algues liés à l’eutrophisation de certains lacs), qui mériteraient une approche globale spécifique.

Des attentes Pourtant, on relève une différence majeure à l’égard de la perspective différentes en d’une gestion globale de ces questions : matière de gestion entre • Sur les bassins du Furans/Arène , s’expriment des attentes bassin explicites à l’égard de la mise en place de modes collectifs de gestion, plus respectueux des milieux. Il n’est pas pour autant évident que ces nouveaux modes de gestion recouvrent pour tous les acteurs les mêmes réalités et attentes en termes d’intervention. Certains se focalisent sur un arrêt des interventions défavorables et sur la réhabilitation de la ripisylve alors que d’autres envisagent des actions plus ambitieuses sur le plan de la restauration physique des milieux, intégrant rétablissement de la continuité

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écologique ou d’espaces de liberté des cours d’eau. On s’interroge également sur la structure en capacité de porter cette gestion, sachant qu’en l’état le SIVU Arène Furans ne paraît pas disposer des moyens financiers et humains suffisants pour assurer cette gestion. Si les élus de l’amont sont favorables à un portage par la future « grande » communauté de communes, les attentes sont moins claires à l’aval.

• Sur le bassin du Gland , les positions et attentes divergent davantage . Les représentants des sociétés de pêche de Saint Bois et Premeyzel ne souhaitent pas voir cet entretien porté par les collectivités, notamment pour conserver la maîtrise des baux de pêche. En outre, ils craignent les effets de l’effacement d’ouvrages et demandent qu’ils soient l’objet d’études, estimant que le cours d’eau, qui est dans un état globalement satisfaisant, risque d’en souffrir. A contrario, un représentant de Colomieu a clairement exprimé l’enjeu de reprise de l’entretien de l’Agnin (lourd…) assuré depuis les années 1960 par l’Association foncière St Germain- Colomieu. Quant aux élus de l’aval (St Benoit, Brégnier Cordon) ils reconnaissent la nécessité d’un entretien vers Glandieu (paysage, risques).

Parmi les autres freins évoqués face à la perspective d’une gestion locale collective, figurent le statut des berges (privé/public) et le poids des riverains notamment agriculteurs, même si ceux qui ont été rencontrés admettent ne plus avoir le temps d’intervenir sur ces milieux, comme c’était le cas traditionnellement. Avec les forestiers, il est redouté qu’une gestion globale et concertée renforce certaines contraintes (ex : limitation des plantations de peupliers).

3.3.4 Patrimoine et activités récréatives

Un regard La grande majorité des acteurs se déclarent conscients de l’intérêt, de la positif sur le diversité et de la valeur du patrimoine local lié à l’eau (sites naturels, patrimoine patrimoine vernaculaire ou industriel). Plus globalement, l’ensemble des avec des réunions permet de constater un attachement traditionnel à ces milieux, priorités différentes de Sur l’amont du BV du Furans et sur celui du Gland, les élus et acteurs valorisation du tourisme mettent par ailleurs en évidence différentes initiatives de mise en valeur de ces patrimoines , en lien notamment avec le CREN Rhône-Alpes et certaines fédérations sportives. Ils estiment que l’aval du territoire est beaucoup plus tourné vers le Rhône en termes de valorisation et donc moins intéressé par ce patrimoine diffus.

Des attentes Les acteurs du tourisme et les élus de l’amont estiment que le territoire fortes des concerné n’a pas développé jusqu’à ce jour de stratégie de acteurs du développement touristique significative et considèrent que ce patrimoine tourisme et constitue une des principales ressources à valoriser. Ne défendant pas des élus de pour autant d’aménagements et d’investissements lourds, ils se montrent l’amont favorables à une valorisation large et diffuse de ce patrimoine ,

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reposant sur une mise en réseau de sites, sur la base d’itinéraires de déplacement doux), offrant des possibilités originales de cheminement sur le territoire. A cela s’ajoute une forte préoccupation de développer un discours autour de ces initiatives, avec des visées pédagogiques permettant notamment à la population locale de saisir les enjeux actuels.

A ce titre, ils considèrent qu’une démarche territoriale constitue une opportunité favorable à l’élaboration et la mise en œuvre d’une telle valorisation, dont elle peut constituer un des moteurs, même si certains élus estiment qu’il ne s’agit pas d’un levier suffisant pour mobiliser leurs pairs. Il est également précisé que ce type d’initiative doit se faire en cohérence les orientations de développement touristique définies au niveau du Pays du Bugey et privilégiant la convivialité et incarné par le slogan « Naturellement généreux. »

Des freins A contrario, des pêcheurs, des agriculteurs et des riverains expriment explicites des réticences fortes quant à la perspective du développement de la fréquentation des bords de cours d’eau par des promeneurs et se montent donc plutôt opposée à une démarche globale en la matière.

3.3.5 Opportunité d’une démarche territorialisée de gestion concertée

Une approche Les participants aux groupes focus témoignent pour la plupart de prudente voire questions ou de préventions quant à la mise en œuvre d’une démarche. réticente Cette attitude est liée à différents facteurs :

• L’absence de « points noirs » ne permet pas de dégager de points de ralliement de l’ensemble des acteurs, qui pourraient considérer qu’une telle démarche peut aider à la résorption de ces problèmes. Seul le projet bloqué de la STEP de Conzieu et la réflexion à conduire sur la source captée des Hoteaux semblent jouer partiellement ce rôle.

• Le sentiment généralisé des élus de se « réveiller » tardivement au regard du retrait des financeurs publics sur le volet assainissement, qui est le plus coûteux pour les collectivités et a effectivement souvent constitué le ressort historique de leur adhésion à ce type de démarche.

• S’y ajoutent des craintes explicites quant à une croissance des exigences des partenaires publics à l’égard du territoire et in fine de nouvelles contraintes, témoignant d’une approche de type « vivons cachés, vivons heureux », qui semble refléter une certaine culture locale, marquée notamment par l’éloignement des centres de décision (territoire fonctionnant comme un enclave).

Des disparités Sur le bassin du Furans, les élus de l’amont se montrent les plus de volontaristes, en lien avec des enjeux de valorisation des milieux et positionnement d’abandon de l’entretien des cours d’eau réalisé traditionnellement par

Etude d’opportunité en vue de la gestion globale 75 EMA Conseil - Contrechamp des bassins du Furans et du Gland (Ain) Rapport provisoire de phase 1, mai 2012 Communauté de communes Belley Bas Bugey entre acteurs les riverains. A contrario, les élus de l’aval mettent spontanément en avant de nombreux freins pour décider de quoi que ce soit ou agir au moins à court terme (périmètre, fin de mandat des élus, baisse des aides publiques).

Hormis les acteurs du tourisme qui ont exprimé de fortes attentes à l’égard d’une démarche globale, il est patent que les agriculteurs et les forestiers n’y sont globalement pas favorables au motif qu’ils redoutent de nouvelles contraintes. En revanche, les agriculteurs et les élus (notamment ceux touchés par des pollutions bactériologiques) ont souligné l’intérêt de disposer de lieux ou de temps de rencontre entre acteurs.

Quant aux pêcheurs des sociétés de pêche du bassin du Gland, ils ne souhaitent pas voir une démarche collective se substituer à l’entretien des cours d’eau qu’ils déclarent assurer, de peur de perdre la maîtrise de leurs droits de pêche, se démarquant en cela des positions de la Fédération de pêche et des AAPPMA présentes sur le Furans et l’Arène.

Mais des Concernant le portage d’une telle démarche, le SIVU Arène Furans ne questions en paraît pas être privilégié et, en l’absence d’un autre porteur adapté la suspens plupart des élus renvoie la question sur la future intercommunalité, suite au processus de fusion envisagé à la demande de l’Etat, et plus avant sur les conditions et modalités associées. Mais les acteurs du tourisme ont évoqué comme freins potentiels l’empilement des démarches territoriales et le faible niveau de coopération des communes entre elles.

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3.4 DIAGNOSTIC CROISE

3.4.1 Des enjeux communs et des liens à l’échelle de 3 grands secteurs « en bandes longitudinales Nord-Est/Sud-Ouest » à cheval sur les bassins du Furans et du Gland

D’habitude, le découpage d’un territoire en secteurs homogènes du point de vue des enjeux liés à l’eau et aux milieux aquatiques suit une logique de sous-bassins. Dans le cas présent, le découpage qui nous est apparu le plus pertinent suit plutôt une logique altitudinale et géomorphologique qui, au lieu de distinguer les bassins du Furans et du Gland, les rapproche selon 3 niveaux. Ainsi, nous identifions 3 grands secteurs découpant en « bandes longitudinales » le territoire d’étude, avec des enjeux communs en leur sein et des liens amont – aval entre eux.

⇒ Secteur 1 – Les « zones karstiques » sur les hauteurs Nord et Ouest des bassins du Furans et du Gland

Ces zones aux très faibles densités de population et très majoritairement couvertes de forêts et prairies partagent deux enjeux majeurs : − La limitation des sources de pollution diffuse liées à l’élevage et/ou à l’assainissement domestique en vue de préserver les ressources en eau (sources karstiques) exploitées en aval hydrogéologique. − La préservation / valorisation de zones humides et de lacs d’altitude intéressants (Thézillieu, les Hôpitaux, Ambléon, …).

Elles sont liées au secteur 2 situé plus bas essentiellement à travers le transfert possible via les réseaux karstiques souterrains des pollutions diffuses, susceptibles d’impacter les sources du Furans, de l’Armaille, du Sétrin et du Gland (pollution notamment bactériologique effectivement constatée, régulière ou occasionnelle).

⇒ Secteur 2 – Les hauts bassins de l’Arène, du Furans, de l’Armaille et du Gland

Les enjeux majeurs de ce secteur à cheval sur les bassins de l’Arène, du Furans, de l’Armaille et du Gland sont ceux des parties amont de cours d’eau et zones humides qui présentent des milieux à la fois relativement préservés et des pressions , qui sans être forcément très marquées, les impactent du fait de la relative fragilité de ces milieux .

Ainsi, les enjeux majeurs partagés que nous relevons sont les suivants : − Des problèmes de qualité des eaux impactant certaines ressources en eau vulnérables (sources captées, puits de Colomieu) et les milieux aquatiques (« bruit de fond » de nitrates, léger phénomène d’eutrophisation), problèmes dont l’origine est mixte domestique et agricole et pouvant être accrus par le manque d’eau. − Un impact du manque d’eau naturel (tendance à l’assèchement en zone karstique) pouvant être accru par le cumul de prélèvements notables pour l’eau potable (sources de l’Arène, de l’Armaille, du Gland …) ou celui, important, de la Source des Hôteaux - cet enjeu quantitatif manquant globalement de données quantifiées. − Un maillage important de zones humides remarquables ponctuelles (lacs, tourbières, …) ou associées aux cours d’eau, présentant un double intérêt pour la biodiversité avec la présence d’espèces patrimoniales des milieux aquatiques et humides et en tant que sites d’accueil potentiel du public (cascades, gorges, lacs,

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…), en complément de sites d’intérêt en termes de patrimoine bâti (notamment sur le Gland).

⇒ Secteur 3 - Le bassin moyen du Furans, les bassins inférieurs de l’Arène, du Furans et du Gland et la plaine du Rhône

Il s’agit du secteur qui concentre la population et les activités économiques du territoire, autour de Belley mais également de Virieu le Grand, Chazey Bons, Brens, Arbignieu et Brégnier Cordon. Les cours d’eau et zones humides les bordant y ont subi quelques décennies d’aménagement (curage, drainage, …) en lien avec l’urbanisation et l’intensification agricole.

Les enjeux de ce dernier secteur englobant tous les cours d’eau confluant avec le Rhône de l’Ousson au Gland et le Furans domanial (depuis le pont d’Andert) sont variés : − Des rejets d’assainissement domestique qui posent encore quelques problèmes par endroits, ainsi que la pollution liée aux rejets d’eaux pluviales urbaines de la zone de Belley. − Une ancienne pollution très importante en provenance de la décharge des Errupts , que le projet de réhabilitation en cours doit permettre de résorber (à suivre). − Une pollution diffuse agricole en lien avec la maïsiculture dominante le long des cours d’eau (peu de données spécifiques sur cette problématique). − Un impact possible du cumul des prélèvements pour l’irrigation, associés à des pompages en nappe importants pour l’eau potable (puits de Brens …) le long du Furans, du ruisseau des Pues et secondairement du Gland aval. − Des risques ponctuels d’inondation , au niveau de zones habitées à Virieu le Grand, Pugieu, Chazey Bons et Glandieu. − Des zones humides remarquables situées notamment en bord de cours d’eau qui ont souffert des aménagements passés (déconnection des annexes, enfoncement du lit, coupe excessive de la ripisylve, …), dont la restauration morphologique pourrait être envisagée par endroits en lien avec une évolution plus générale de l’entretien des cours d’eau et la restauration de la continuité biologique (2 ouvrages prioritaires sur le Furans). − Divers points d’intérêt liés à l’eau , ponctuels et dispersés (patrimoines naturels, moulins, …), qui gagneraient sans doute à être mis en valeur et en lien avec les centres d’intérêt liés au fleuve Rhône (Via Rhôna, Musée du Haut Rhône, …).

3.4.2 Une perception disparate d’enjeux pour la plupart diffus

⇒ Premier constat : La gestion de l’eau et des milieux aquatiques n’apparaît pas comme une thématique à fort enjeu pour les acteurs locaux.

En témoignent la faible affluence lors des diverses réunions de consultation organisées à l’attention des acteurs concernés, ainsi que l’effectif important des acteurs présents s’interrogeant explicitement sur la pertinence d’une démarche de gestion concertée au regard des enjeux, voire faisant part de réticences à cet égard (craintes de voir leurs prérogatives entamées ou de se voir imposés davantage de contraintes de la part des partenaires techniques et financiers).

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⇒ Second constat : Les « points noirs » que la plupart des acteurs appréhendent et souhaitent voir résorbés sont très peu nombreux.

Il s’agit de la source captée des Hôteaux, du projet de STEP bloqué sur la commune de Conzieu et dans une moindre mesure de la décharge des Errupts, sachant que cette question est l’objet d’une intervention en cours. Il est patent que l’existence de ce type de problèmes partagés agit généralement comme un des moteurs essentiels de la motivation et de l’accord local à se lancer dans une démarche territoriale de gestion concertée.

A contrario, le territoire est marqué par des problématiques d’origine diffuse, dont l’appréhension varie fortement suivant l’endroit où l’on se situe sur le territoire ou l’usage que l’on développe, avec à la clef des freins importants à susciter une vision partagée à leur propos.

⇒ Troisième constat : Certaines problématiques, concernant davantage l’eau que les milieux aquatiques, bénéficient d’une certaine reconnaissance, notamment de la part des élus.

Il s’agit notamment de problèmes relatifs à la qualité des ressources en eau et des liens avec le retard en assainissement de certaines communes ou à certaines pratiques agricoles (élevage, maïs). Ce ressenti est cependant marqué par des disparités importantes, en lien avec une gestion essentiellement communale de l’assainissement et de l’eau potable.

Quelques élus, notamment sur les parties amont, commencent à s’interroger sur la pérennité à long terme des ressources en eau potable, engageant de premières mesures d’économie. Ces questions relatives à l’eau potable et à sa gestion pérenne ont été évoquées par certains élus comme étant susceptibles d’entraîner l’adhésion de leurs pairs à une démarche locale. En revanche, d’autres considèrent que le retrait des financeurs du volet assainissement des collectivités, jugé le plus coûteux pour les communes, n’est pas de bon augure pour jouer de l’effet d’entraînement de ces questions.

⇒ Quatrième constat : La perception des autres thématiques varie davantage suivant la sensibilité des acteurs.

Il s’agit de la dégradation physique (morphologique) des zones humides et des cours d’eau, l’impact possible cumulé de tous les prélèvements, la valeur patrimoniale des milieux naturels remarquables et leur richesse biologique, l’intérêt de certains petits patrimoines bâtis (ponts, moulins, …).

Concernant l’état des milieux physiques, il semble que subsistent des écarts de vision sur les modalités adaptées de gestion des cours d’eau et la plupart des attentes se focalisent sur la restauration/gestion de ripisylves. En outre, comme pour l’impact des prélèvements, le poids des facteurs structurels en jeu (modalités d’aménagement du territoire, urbanisation, pratiques agricoles,…) est tel que peu d’acteurs envisagent clairement les modalités d’un traitement approfondi de ces questions.

Quant à l’intérêt de la valorisation du patrimoine naturel ou bâti, il est davantage mis en avant par les acteurs de l’amont ou extérieurs au territoire ; ceux de l’aval paraissant davantage tournés vers les initiatives actuelles de valorisation autour de l’axe Rhône. Ce qui n’empêche pas la plupart des acteurs locaux de témoigner d’un attachement bien réel à ce patrimoine de proximité, mais sans en envisager la valorisation à des fins récréatives ou touristiques.

Etude d’opportunité en vue de la gestion globale 79 EMA Conseil - Contrechamp des bassins du Furans et du Gland (Ain) Rapport provisoire de phase 1, mai 2012 Communauté de communes Belley Bas Bugey

⇒ Cinquième constat : Un territoire vécu qui se distingue et se reconnaît en creux vis-à-vis de l’extérieur mais qui présente des disparités internes.

Aucun acteur ne conteste l’existence d’un territoire situé au sud du massif du Bugey, délimité au Nord et à l’Ouest par des reliefs karstiques et à l’Est et au Sud par le Rhône. Tourné davantage vers la Savoie, voire le Nord Isère, que vers le département de l’Ain, il jouit d’une identité de territoire « en marge », se distinguant notamment par une sorte de « retard assumé », qu’il s’agisse de gestion concertée de l’eau ou de la mise en place d’un SCoT.

Cependant en interne, il est marqué par des disparités de vision qui correspondant à peu de chose près au découpage relatif aux enjeux. Les acteurs des parties karstiques à l’amont se situent dans un entre-deux entre parties montagnes et piémont, avec des enjeux sur la ressource mais des incertitudes sur leurs liens avec les parties plus à l’aval. Les acteurs des parties amont des bassins versants paraissent plus attachés au patrimoine lié à l’eau, mais sont plus partagés sur l’ampleur à donner à sa valorisation avec des attentes plus explicites sur l’amont du Furans. Les acteurs de l’aval sont pour leur part davantage tournés vers le Rhône, qu’ils valorisent activement.

Sur le plan d’une dynamique globale mutualisée, il semble que les acteurs des parties amont, moins dynamiques et moins dotées économiquement, soient davantage motivés que ceux de l’aval par une telle démarche. Sur ce plan, la perspective de fusion des intercommunalités constitue un facteur déterminant.

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