Retour De Benzema : Ce Qu'en Pensent Les Coaches
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Équipe de France Pages 26 et 27 /M. MEDINA /M. Retour de Benzema : ce qu’en Photo archives AFP archives Photo pensent les coaches locaux Tous les jours, vous avez la parole dans votre journal Vous pouvez, également voter pour la question du jour sur bienpublic.com Édition Dijon 21D Mercredi 26 mai 2021 - 1,20 € Ouges L’indignation après l’agression du maire Page 6 Dijon Une friche remplacée par un jardin public Photo LBP/Nicolas DURDILLY Page 10 arc-sur-tille Deux tonnes de silures dans le bassin des Hier, les quelque 300 élèves du Chapitre, à Chenôve, ont assisté au survol de leur collège par la Patrouille de France. Un moment inoubliable. Photo LBP/Nicolas DURDILLY Page 4 Sirmonots Page 12 NOUS SOMMES HEUREUX DE VOUS RETROUVER ! 254561300 3HIMSNJ*gabcad+[A\F\M\Q\A 2 ACTU CÔTE-D'OR ET RÉGION Dijon Maladies neuro-évolutives : le vaccin anti-Covid « libérateur » CÔTE-D’OR agglomération et Dijon Édition Gilberte Demarchi, 80 ans, est atteinte d’une maladie apparentée à Alzheimer. Pour elle et son époux Bernard, 83 ans, la vaccination a été un soulagement. Photo LBP/Stéphane RAK Une maladie neuro-évolutive (MNE) te. C’est elle qui a confirmé les lacu- diabète et du cholestérol en plus de en temps de Covid, c’est un peu la nes de la mémoire immédiate et parlé sa pathologie neuro-évolutive. Moi, double peine de l’isolement pour de troubles apparentés à Alzhei- j’ai des problèmes cardiaques. L’ima- les duos aidants-aidés. La seule mer. » giner malade, seule et perdue à l’hô- petite lumière au bout du tunnel, pital, c’était déjà rude. Mais pire que « c’est la vaccination », comme « On a dû renoncer à voir nos ça, j’ai eu peur d’être moi-même hos- l’explique Gilberte et Bernard De- petites-filles durant le premier pitalisé, la laissant seule. Elle serait marchi. Le couple, tout en tendres- confinement » incapable de se gérer. Elle ne peut se, nous dévoile son quotidien sous pas conduire, ni faire les courses. Du la menace du virus. « Moi, je ne me rends pas trop côté de la famille de mon épouse, ils compte, je vis comme avant, enfin je ne sont pas très proches. Il y a bien n s’est rencontrés en 1960 crois ». Pas tout à fait comme avant, mon frère et sa femme ainsi que notre « O à son retour de l’armée et non, détaille Bernard avec une petite ex-belle-fille, mais ils ont leur vie. on s’est mariés en 1962. Il était beau moue, entre deux sourires : « Il y a L’un de nos fils est malheureusement ce jour-là ! Ah ça oui, je m’en sou- les rendez-vous chez les médecins, décédé et l’autre vit en Suisse. Donc, viens », sourit Gilberte Demarchi. Ce l’orthophoniste, tous les dimanches ça me faisait vraiment réfléchir, mê- type de souvenirs n’ont pas encore on passe une heure à préparer ses me la nuit, cette histoire ! » Dur d’en- échappé à l’octogénaire atteinte médicaments de la semaine. Elle ne visager une séparation dans ces con- d’une maladie apparentée à un Alz- se repère pas dans le temps, donc j’ai ditions. « Ah oui, pour ça on est heimer. Bernard, le bel homme épou- acheté sur Internet une horloge spé- toujours ensemble », martèle son sé il y a 59 ans, toujours fringuant, la ciale pour l’aider ». Pile au moment épouse. Un soulagement donc, d’au- couve avec bienveillance, sans rien où cette nouvelle routine commen- tant qu’elle a du mal à retenir les occulter de leur quotidien. Parfois çait à ronronner, le Covid s’est invité nouvelles habitudes de vie imposées difficile. dans le quotidien du binôme. par la pandémie : « J’oublie toujours « Oui, il faut sans cesse répéter, « On a dû renoncer à voir nos peti- le masque ! ». répéter, répéter. Elle oublie les cho- tes-filles durant le premier confine- « Oui, il faut lui répéter systémati- ses dans les quinze minutes, c’est ment, alors qu’elles venaient chaque quement pour le gel hydroalcoolique surtout sa mémoire à court terme qui semaine ou presque, ça a été dur et le masque, mais ça commence à est touchée. » Gilberte confirme en pour tous les deux », dit Bernard. rentrer », constate le Dijonnais. « Je hochant la tête, « C’est sûr que c’est « Heureusement, nous avons très vi- recommande vraiment cette vaccina- embêtant », glisse-t-elle en lissant de te pu nous faire vacciner, en mars, tion pour les aidants autant que pour ses mains la nappe du salon. C’est en après un premier rendez-vous repor- les malades, c’est une petite libéra- 2018 que la vie bien huilée du couple té au CHU, faute de doses. » tion. Maintenant, nous attendons bascule. « Nous étions en cure ther- avec impatience de pouvoir amorcer male, comme chaque année, quand, « J’ai eu peur d’être moi-même des activités et des escapades que un jour, j’ai perdu Gilberte. Elle était hospitalisé, la laissant seule » proposent Reseda (lire par ailleurs) introuvable et je l’ai découverte er- ou France Alzheimer, de vivre un peu rant dans un couloir. Elle avait ou- Pour l’octogénaire, seul aidant de moins confinés. » Gilberte, visible- blié que nous devions nous retrouver son épouse, il était « vital » de passer ment d’accord, opine en souriant, aux vestiaires. Ça m’a interpellé et par la case vaccination, « même si au « Oh oui ! Ce serait bien un petit nous sommes allés chez notre méde- début, je n’étais pas trop convaincu. séjour ailleurs ! ». cin traitant, puis chez une spécialis- Mais ma femme est fragile, elle a du Amandine ROBERT 21D02 - V1 Mercredi 26 mai 2021 3 Dijon Maladies neuro-évolutives : le vaccin anti-Covid « libérateur » Une population plus fragile Le réseau Reseda amorce la reprise en présentiel « On propose des Mais la reprise en présentiel face au Covid sera un soulagement pour échanges entre tout le monde : « On voit bien Les patients atteints de maladies neuro-évolutives pairs, en présence qu’il y a une forte demande et (MNE) sont âgés en moyenne de plus de 70 ans. Ils d’une un véritable besoin de ressor- entrent donc d’office dans une catégorie de population tir, de reprendre les séjours, fragile face au virus. En effet, comme l’explique le Dr psychologue » les rencontres, les ateliers. Les Imad Sfeir, gériatre et président du réseau Reseda : « Ils Dr Imad Sfeir, président du binômes veulent revoir du sont souvent atteints d’autres choses, comme du diabè- Réseau des maladies neuro- monde, tout simplement. » te, des pathologies cardio-vasculaires, des problémati- évolutives (Reseda) Dr Imad Sfeir. Photo archives Alors comme le reste de la ques respiratoires, etc. Donc oui, par rapport à la Destiné à accueillir, orienter LBP/Philippe BRUCHOT France, Reseda se déconfine- population générale, ils sont plus exposés. D’autant et aussi offrir du répit aux ai- ra véritablement dès juin, plus que leur système immunitaire s’est appauvri avec dants et aux malades, le ré- certaines activités s’y prêtent avec la possibilité offerte – se- l’âge, il est moins réactif, ce qui rend les patients MNE seau Reseda a dû s’adapter à particulièrement bien, com- lon les annonces gouverne- plus susceptibles de contracter le virus, au même titre la crise sanitaire. « Il fallait à me la gymnastique douce, le mentales – de se retrouver en que la grippe saisonnière d’ailleurs. D’où les campa- tout prix conserver le lien qi gong, la socio-esthétique, intérieur. « Tout sera fait se- gnes vaccinales. » Sans compter que certaines MNE avec notre public », martèle le les visites virtuelles de musée. lon les règles sanitaires en vi- impliquent l’oubli régulier des gestes barrières. Il faut Dr Imad Sfeir, président de « On a maintenu nos cafés des gueur et avec précaution, rappeler régulièrement les consignes sanitaires à ces Reseda. « Nous avons donc aidants par visio, chacun a sa mais nous ne serons pas à la patients. Recréer des réflexes, alors même que les proposé en visioconférence tasse de son côté. On réussit traîne, c’est une certitude et malades ont parfois des troubles des fonctions cogniti- des animations, des ateliers de ainsi à proposer des échanges nous travaillons déjà pour or- ves avancés. répit, de la stimulation et un entre pairs, en présence de la ganiser les choses ! En paral- accompagnement global. » psychologue du réseau. Il était lèle, nous maintiendrons les Évidemment, tout n’est pas primordial de maintenir cette ateliers en visio pour ceux qui faisable en distanciel, mais soupape pour eux. » le souhaitent. » Sont-ils de bons candidats à la vaccination ? Et les aidants dans tout ça… « J’ai envie de dire que, comme le reste de la population, les malades MNE (maladies neuro-évolutives) sont de très bons candidats au vaccin ! Plus on a de pathologies et de comorbi- dités, plus il est nécessaire de se protéger en se vaccinant. Clairement, les pathologies neuro-évolutives ne présentent pas de contre-indications particulières à la vaccination. Comme pour tout le monde, on regarde surtout s’il y a un terrain allergique sévère (pour Pfizer et Moderna) ou des antécédents de problèmes thromboemboliques (pour Astra- Zeneca) », précise le gériatre Imad Sfeir. Pour cette popula- tion âgée, au système immunitaire défaillant, plus fragile face au coronavirus, « c’est une véritable nécessité de passer par une vaccination ». La période a été particulièrement éprouvante pour les aidants, contraints à l’isolement pour protéger le malade dont ils s’occupent. Photo illustration LBP/Ph. B. Vacciner les malades atteints de troubles neu- de tomber malade et de délaisser la personne ro-évolutifs, c’est bien, mais il est plus efficace qu’il accompagne.