HIER PLOBANNALEC-LESCONIL

PLOBANNALEC

HIER LESCONIL

Roland CHATAIN Raymond CARI OU

Collection MÉMOIRE

, Editions Roland CHATAIN Kermatheano 29120 Tel: 98 58 25 26 - Fax: 98 58 33 06 1 Ce nouveau livre de la collection Mémoire va vous permettre de compléter votre collection de documents photographiques sur le Pays . Comme dans le précédent ouvrage, Hier -Léchiagat, nous avons essayé de rendre disponible au public un ensemble de cartes postales anciennes et de photographies, qui souvent étaient réservées à quelques initiés ou collectionneurs. Grâce à Marie Le Bec, nous vous proposons une série de 40 photos des années 1930-35, réali- sées par le peintre Henri Sollier qui aimait venir séjourner à Lesconil pour y puiser son inspiration. C'est Raymond Cariou, personnalité bien connue à Lesconil, qui nous a confié le fruit de ses recherches dans les archives municipales et auprès de la population, afin de nous permettre de retracer l'évolution de sa commune.

REMERCIEMENTS Nous remercions pour leur collaboration à la réalisation de cet ouvrage: Corentin Draoulec, André Faou, Maxime Guénolé et Maurice Stéphan. -� 1 ommune à vocation agricole, Plobannalec va, à partir du milieu du XIXème siècle, voir un de ses hameaux, Lesconil, se tourner vers la © pêche. Car c'est la période d'expansion des pêches à la sardine et au maquereau grâce à l'avénement des conserveries, qui attirent vers la mer un grand nombre d'agriculteurs sur tout le littoral Atlantique. Bénéficiant d'un havre naturel avec sa rivière le Ster, Lesconil va emboiter le pas à Guilvinec et Penmarc'h, et saura au fil des décennies faire évoluer sa flottille pour se main- tenir aujourd'hui au quatrième rang des ports bigoudens et devenir économi- quement plus important que sa commune mère Plobannalec, leurs noms étant désormais jumelés. Contrairement à Guilvinec qui s'est séparé de Plomeur, Lesconil et Plobannalec ont su préserver l'unité communale, malgré les rudes difficultés à faire cohabiter le monde de la terre et celui de la mer. Etymologie Le nom de Plobannalec est relativement simple à expliquer, "Paroisse de la genêtière". Pour Lesconil il y a dans ce nom deux termes, "Les" et "Conil". "Les" ou "Lez" très courant dans la toponymie bretonne désignait la demeure d'un seigneur ou d'un chef. Le second élément "Conil" serait le nom d'un per- sonnage et l'on pourrait traduire Lesconil par "le château ou la cour d'un certain Coulyn", car on sait aujourd'hui qu'en 1545 ce village s'appelait "Lescoulyn" puis deviendra Lesconeil en 1737 avant de trouver sa graphie actuelle. Le vieux Lesconil De 1806 date la mise en place d'un réseau de signaux sémaphoriques sur toutes les côtes de l'Océan et de la Méditerannée, par ordre du Vice Amiral Decrès, ministre de la marine. C'est ainsi que Lesconil va accueillir sur son ter- ritoire un sémaphore, qui influera beaucoup sur son évolution. Au début de ce XIXème siècle, une poignée de maisons de cultivateurs bor- dent le Ster, formant le hameau de Lesconil; quelques hommes pratiquent la pêche sur de petits canots mais de manière accessoire, en complément à l'ali- mentation de la population locale. Les quelques bateaux sont mouillés dans le Ster Nibilic qui est le port de Lesconil à cette époque. En 1870, nombreux sont les cultivateurs de Lesconil qui optent définitive- ment pour le métier de pêcheur qu'ils considèrent comme plus lucratif, la terre dans les environs ayant un faible rendement. Dans cette même période, des retraités (sémaphoristes et douaniers), qui se sont installés à Lesconil, gonflent les rangs de la nouvelle corporation. Mais il y a encore peu de bateaux et beau- coup de ces pêcheurs émigrent à la belle saison et vont apprendre leur métier sur des chaloupes de ou de . Très bon abri naturel, le Ster avait comme inconvénient majeur d'être un port d'échouage. Un événement important allait changer le destin de Lesconil. En août 1878, une lettre du comité d'administration de la Société Centrale de Sauvetage des Naufragés indiquait à la Mairie son intention de créer au port de Lesconil une station de bateau de sauvetage et demandait au conseil municipal la cession d'un terrain pour son implantation. Rapidement la municipalité donna son accord et accorda gratuitement un terrain situé à gauche du corps de garde de la douane, au lieu dit Menez ti gouard, (ce corps de garde fut construit sur le port sous Napoléon 1er). La proxi- mité du sémaphore fut sans doute déterminante dans le choix de Lesconil pour accueillir cette station de sauvetage. Ce n'est donc pas au Ster, au port, que fut construite la station de sauveta- ge, mais face à l'océan, sur une anse rocheuse, Pors Carn, avec son îlot de Men ar Groaz. Dès 1879, l'abri et la cale de lancement sont terminés et Lesconil reçoit son premier canot de sauvetage le "Foubert de Bizy". Par beau temps, les bateaux sortiront du Ster pour s'amarrer à cette cale et y débarquer leur pêche: c'est le premier ouvrage portuaire. Lesconil compte à cette date 36 embarcations et une centaine de marins, pratiquant principalement la pêche au maquereau et à la sardine. Quelques petits canots pêchent également homards, langoustes, au casier, et le poisson de fond au filet trémaille. A cette époque Lesconil n'est qu'une petite baie natu- relle où les bateaux ne peuvent rester que par beau temps. Dès que le vent se lève il faut amener les bateaux dans le Ster. Les plus gros bateaux se dirigent le plus souvent vers où ils trouvent un mouillage plus sûr en attendant un temps calme qui leur permettra de revenir à Lesconil. La construction de cette cale va donner un nouvel élan à la pêche et progressivement, le port va se déplacer du Ster à l'endroit du port actuel. De 1884 à 1885 , des améliora- tions sont apportées au port par le creusement d'un chenal entre l'ilot Karrec Douelarc'h et la terre ferme, pour permettre aux bateaux de se mettre rapide- ment à l'abri dans le Ster. Une demande d'approfondissement de ce chenal fut faite en 1896, mais les travaux ne seront réalisés qu'en 1905, en même temps que la construction du premier phare sur Men ar Groaz. Les marins embarqués sur les chaloupes ou les grands canots partaient pendant huit à dix jours chercher la sardine ou le maquereau qu'ils vendaient à Saint-Guénolé, à Guilvinec, à l'lie -Tudy, voire même à ou Concarneau. Ils dormaient à bord, en mer ou dans un port après avoir cabané et ne revenaient au port que pour changer les filets en chanvre qui devaient être remplacés régulièrement afin d'être tannés pour éviter qu'ils ne pourris- sent. Pendant toute la saison, de mai à octobre, il n'y avait pas de dimanche; seul le mauvais temps les arrêtait. Pendant ce temps les petits canots rappor- taient la langouste et le homard pêchés dans les roches autour du port. Par exemple en 1889, du 14 au 21 juin, 35 bateaux, se livrant à la pêche aux crus- tacés, ont pris chaque jour la mer; ils avaient 2 100 casiers et ont capturé, par sortie, environ 530 homards; soit en moyenne 60 casiers par bateau et 15 homards par bateau par jour. L'anse de Pors Carn, bien que plus accessible aux bateaux de plus en plus nombreux qui viennent y mouiller par beau temps, comporte de nombreux inconvénients, en raison de la quantité de rochers qui tapissent le fond. Elle a aussi une plage de sable très fin, et à marée basse se découvre un sol très solide, le "lidic", de couleur bleu-ardoise, utilisé dans les cours de fermes. Des travaux de déroctage seront réalisé en 1902, ils seront renouvelés tous les hivers par les marins eux mêmes, et cela jusqu'à la veille de la dernière guerre mondiale. L'anse de Pors Carn est ouverte à tous les vents, à toutes les tempêtes et, en juin 1904 la municipalité invite le Maire (Jean Souron) à demander au Préfet de faire établir les plans et devis d'une digue qui protègerait le port. Les travaux de construction de cette digue ne commenceront qu'en 1907 puis seront inter- rompus en 1912 pour reprendre en 1913. En mars 1914, la municipalité demande la prolongation du brise-lames et s'engage à prendre à sa charge les trois quarts de la dépense. La guerre de 1914, déclarée le 1 er août, met un terme à ces projets, de nom- breux marins vont rejoindre leurs navires de guerre et d'autres les régiments d'infanterie. Le conseil municipal, réuni le 26 Juillet 1914, ne reprend ses déli- bérations qu'au 27 juin 1915 en votant un crédit de 6 750 francs dans la dépen- se définitive du prolongement du brise lames. A cette date, l'environnement du port de Lesconil a bien changé. En 1895, un mareyeur, Monsieur Richard, est venu s'y installer, faisant construire une belle maison, des magasins de marée, un mur solide protège le jardin et la rue des assauts de la mer, Il construit également des viviers. La même année, Monsieur Maingourd, un industriel d'Orléans fait construire la première conserverie qui, dans l'esprit des lesconilois est restée la "vieille usine", (ar fritur gozh). En 1900, ce sera la construction de la conserverie Billet -Lemy, dite "l'usine neuve". Sous cette impulsion, le port passe de 36 à 47 unités. Le tonnage de pois- sons et de crustacés débarqués varie alors entre 200 et 250 tonnes par an. L'installation de ces industries va favoriser l'implantation de nouveaux com- merces, ainsi en février 1891, Théodore Goulard achète un terrain près du canot de sauvetage pour y établir une "Buvette". Tout à côté, Nicolas Quéméner (Kolaïk kozh), fait construire sa maison, suivi par M. Kerling, "Buvette Boulangerie"... Les grosses unités du port pêchent principalement la sardine et le maque- reau, les petits canots pêchent la raie, la vieille et le rouget, au filet, que les femmes de marins vont vendre à pied en poussant la charrette jusqu'à Pont l'Abbé. Des commerçants de cette localité viennent également, en char à bancs, acheter le poisson sur la cale du bateau de sauvetage. La crise sardinière du début du siècle n'épargne pas le port, et à Lesconil comme dans tous les ports bigoudens s'ouvrira une école de dentellières pour apprendre le point "picot" aux filles comme aux garçons afin de fournir aux familles une nouvelle source de revenus. En avril 1910, des secours votés par la chambre des députés seront distribués pour venir en aide aux pêcheurs éprouvés par la crise sardinière. La somme perçue par chacun varie entre 16 et 56 francs, le montant total de la somme distribuée aux habitants de Lesconil dépassait 5 000 francs. Avec la faculté qu'ont les marins bigoudens d'adapter leur type de pêche aux marchés, les pêcheurs de Lesconil délaisseront la sardine et le maquereau pour les crustacés et la pêche aux filets. Les gros canots armés par 8 à 10 hommes désarmèrent, les marins armèrent des canots plus petits, ce qui aug- menta considérablement le nombre de bateaux. Ainsi vers 1910, le port compte près de 120 unités dont une quinzaine de gros canots seulement. Le hasard a sans doute voulu qu'en 1905, Alain Le Coeur de Loctudy choi- sisse Lesconil comme résidence; il est menuisier ébéniste, il est malade et doit travailler au grand air. La construction d'un canot pour son plaisir fut le point de départ d'un chantier de construction navale d'où vont sortir des navires par cen- taines, chaloupes, canots, sloops langoustiers, pinasses, malamocks... Après la guerre de 14-18, la pêche s'oriente encore davantage vers les crus- tacés, 8 grands sloops seront basés à Lesconil et pratiqueront la pêche à la langouste jusqu'à Rochebonne et Belle Ile. C'est le plus ancien de ces sloops, le "Patouillard", qui, en 1919, fut le premier à pratiquer la pêche au chalut à perche à Lesconil, bientôt suivi dans les années 23-24, par une demi-douzaine de forts canots à voiles. C'est Henri Kerhom en 1926, qui le premier adopte le moteur sur son grand canot à voile, le "Nous arrivons" avec lequel, depuis 1923, il pratique le chalut l'hiver et la langouste l'été. Son moteur, un Abeille 14-16 chevaux ne lui sert pas à chaluter, mais à rentrer plus vite en fin de journée ou à se rendre plus rapidement sur les lieux de pêche malgré les vents contraires. Ses collègues d'abord sceptiques, ont tôt fait de comprendre l'intérêt du moteur et tous l'adop- teront sur leurs voiliers comme force d'appoint. C'est encore Henri Kerhom qui le premier introduisit la "pinasse" dans le port, en 1931, le "Henri Jean" GV 5974. Les pinasses remplacèrent très vite les lourds canots car elles permettaient de pratiquer presque tous les types de pêche, maquereau, sardine de dérive, chalut à perche. En 1935, Joseph Trébern est le premier à adopter le chalut à panneaux sur sa pinasse. De 1907 à 1948, les tonnages débarqués à Lesconil ne cesseront d'aug- menter pour se stabiliser à une moyenne de 900 tonnes en 1948. A cette date commencent de nouveaux travaux portuaires qui vont changer complètement la physionomie du port. La pêche au chalut va se développer rapidement dans les années 50 et la construction d'une criée en 1965-66 va faciliter le développement du port qui, au fil des années, grâce à sa flottille de petite pêche, va se créer une image de marque de qualité. LES NOMS DE BATEAUX

es marins ont souvent donné à leurs bateaux des noms de fleurs, d'oi- seaux, les prénoms de leurs enfants. Mais ce qui est remarquable [L(dans notre port, c'est que les marins ont donné à leurs bateaux des noms s'inspirant d'idées humanitaires, des noms de grands hommes: savants, écrivains; d'autres évoquent la guerre, la religion... De plus, les idées républicaines, le socialisme, la révolution d'octobre 1917 en Russie ont grandement influencé les marins de Lesconil comme nulle part sur tout le littoral Français. Voici donc quelques noms de bateaux, des notes bibliographiques au besoin, les noms des patrons, souvent tels qu'ils ont été connus dans cette localité.

- Les deux frères républicains: - Badinat: (marin français parmi Corentin Divanach (Divanach kozh). les dirigeants de la révolte de la Mer - Dreyfus: (officier juif injustement Noire), Louis Cossec (Louis Vicent).- condamné au bagne pour trahison), - Général Marguerite: (s'était distin- Corentin Primot. gué à la bataille de Sedan en 1870, - Esclave du riche: Pierre Cariou père des écrivains Paul et Victor), (Per Gariou). Rolland Le Fur (Rollen Fur). - Jean Jaurès: (député socialiste, - Karl Marx: (philosophe alle- fondateur de "l'Humanité", assassiné mand, fondateur du socialisme le 31 juillet 1914), Laurent Durand scientifique), Corentin Divanach (Laures Duren). (Divanach Bihan). - Karl Liebnecht: (député socia- - André Marty: (officier mécani- liste allemand, l'un des fondateurs cien à bord du "Protet", dirigeant de du Parti Communiste allemand, la révolte de la Mer Noire en 1919), assassiné le 15 janvier 1919), Pierre Le Moigne (Per Bihan). Corentin Divanach (Divanach kozh). - Lénine: (fondateur de l'Union - Krassine: (premier embassa- Soviétique), Jean Marie Drezen deur des soviets à Paris en 1924), (Drezen kozh). Louis Charlot. - Sacco et Vanzetti: (ouvriers ita- - Jeanne Labourde: (institutrice liens, accusés sans preuve d'un française à Odessa; joua un rôle crime en 1920 aux Etats-Unis, élec- important dans la fraternisation des trocutés en 1927), Nicolas Le Bec. marins et soldats français avec l'ar- - Rosa Luxembourg: (socialiste allemande, fondatrice du Parti mée rouge en 1919), Pierre Marie Communiste allemand, assassinée Cossec (Rouzar). le 15 janvier 1919), Etienne Le - Laënnec: René Cossec. Moigne. - Exploité de la mer: Etienne le Brenn (Stephen) et Albert Primot. - Spartacus: (chef des esclaves (Louis Vincent); Rolland Le Fur. révoltés dans Rome), Albert Cadiou - Paul Vaillant-Couturier: (rédac- (Albert Saoz); le bateau de son père: teur en chef du journal "l'Humanité" "l'Anglais" d'où le surnom Ar Saoz. 1926-1937), Corentin Divanach, - Bien être-Travail: Julien et Julien et Louis Faou. Louis Faou. - Sadoul: (officier français à l'am- - Travail-Liberté: Etienne Cariou bassade de à Moscou en et Gabriel Faou. 1917), Pierre Stéphan (Per - Pauvres de nous: Paul Le Bleis Stephen). (Polig). - Paul Langevin: (célèbre physi- - Albin Koeb: (marin allemand, cien, ses inventions permirent de l'un des chefs de la révolte de la flot- détecter et combattre les sous- te allemande en 1918), Maurice marins allemands en 14-18), Etienne Durand (Molis Duren). Le Moigne. - La voix du vent d'est: (le pays - Alain Le Lay: (instituteur de des soviets), Louis et Alain Larnicol Lesconil, déporté et mort à (Louis et Lan ar Meiller) et Jacques Auschwitz), Manu et Denis Le Lay (Chag a Lay). Guillamet. - L'égalité: Louis Larnicol et - Baudin: (député tué sur une Jacques Le Lay. barricade le 3 décembre 1851), Jean - Barra: (jeune héros de la Quéméner (Jean Colaïc). Révolution Française), Jean et - Le petit socialiste: Yves Pierre Cariou. Gentric (Chentric kozh). - Auguste Blanqui: (révolution- - Prolétaire: (quatre bateaux), naire français, fit trente années de Pierre Jean Castric; Louis Cossec prison), Pierre Jean Cariou. (Louis Vicent); Jean Cadiou; Louis - Honte aux Indifférents: Hervé Le Bleis. Volant (Volen kozh). - La voix du peuple: Jean Marie - Léon Gambetta: Rolland Le Fur Morzadec. - Camelinat: (Directeur de la (Rollen Fur). Monnaie, pendant la Commune de - Les Droits de l'Homme: Pierre Paris en 1871), Jean Marie Stéphan (Per Stephen); Etienne Le Quémener (Reuter). Moigne (Stephanic); Pierre Marie Le - Marcel Cachin: (rentré au jour- Moigne (fils de Stéphanic). nal de Jaurès "L'Humanité" en 1912, - Paix Universelle: Alour Daniel directeur de ce journal de 1918 à et Jean Quenet; Jean Guénolé. 1958), Louis Charlot, Pierre Marie - Romain Rolland: (grand écri- Charlot. vain, "Jean Christophe"), Pierre Le - Louise Michel: (institutrice, grande figure de la Commune de Moigne (Per Moign). Paris en 1871), Yves Charlot - Démocratie: Louis Cossec (youen). - Joliot-Curie: (Irène et Frédéric, bible), Jean Marie Morzadec. prix Nobel de chimie en 1935), René - Courage Petit: Pierre-Jean Donnard et Gabriel Faou. Morvan - Vive Le Bail: (le député radical, - Souvenir des Dardanelles: Le le "rouge" du "Cheval d'Orgueil"), Roux Yves. Corentin Guillamet. - Guy Mocquet: (l'un des 27 - La Marseillaise 1: Francis Le otages, fusillé à Châteaubriant à 17 Brenn, Albert Scoarnec, Etienne Le ans le 22 octobre 1941), Pierre Brenn, et Louis Le Fur. Cossec (Rouzar Bihen). - La Marseillaise Il: Alain Simon - Saint Tudy: ce bateau participa et Lili Le Fur (fils de Louis). à la récupération d'armes mouillées - Henri Barbusse: (prix Goncourt en containers aux Glénan par la 1916, avec son livre "Le Feu"), Yves Marine britannique, pour la résistan- Biger, Maurice Biger. ce; avec Bastien Bargain, Michel - Laffaux: Pierre Marie Quintric Cosquer, Julien Faou. "L'Exploité participa à cette bataille de 14-18 et de la mer" avec Etienne Le Brenn et y fut décoré. Albert Primot participa à la même - Craonne: (autre bataille de 14- opération. 18), Jean Thomas y fut blessé. - Exocet: Jean Louis Scoarnec et - Pasteur: Louis Le Moigne (Louis Alphonse Coïc (saute sur une mine ar Moign qui payait les pensions des le 20 Juillet 1940). inscrits maritimes). - Stalingrad: (la fameuse bataille, -Nansen:(exptorateur Norvégien), le tournant décisif, janvier 1943), Pierre Le Moigne. Etienne Larzul et Jean Le Bec. - Klaskaïe: (fleureter autour des - Virginie Hériot: (championne demoiselles), Hervé Guirriec et olympique de voile en 1928 à Armand Cossec, et bien sûr, chacun Amsterdam), Louis Le Moigne (Louis connaît Hervé seulement sous le Bihan, fils de Pierre). nom de son bateau! - L'Enfant bien élevé: Yann Je terminerai là cette énumération Nédélec. de bateaux de Lesconil. Nombre de - Trois frères: Jean Louis Larzul patrons ont vécu dans le premier (Yann Louisic Narzul). quart de ce siècle. Les plus récentes - Quatre soeurs chrétiennes: immatriculations citées sont de Corentin Sinou (Sinou kozh). 1946-47. C'est avec beaucoup de - Sept frères: André Cadiou. plaisir que les vieux marins de - Fleur de 9 enfants: Armand Lesconil se sont remis en mémoire Maréchal (Marichal kozh). tous ces noms de bateaux qui, - Calvin: (le réformateur français), depuis longtemps ont cessé de navi- Michel Maréchal (Kel ar Marichal). guer. - Zébédée: (personnage de la PLOBANNALEC-LESCONIL VU PAR RITALONGI 1894

Gabriel Puig de Ritalongi, naquit en 1867 à Pont-l'Abbé. En 1894, il publiait Les Bigoudens excursion à Loctudy, il citait Plobannalec-Lesconil, voici la reproduction du texte concernant la commune. "Cette paroisse, autrefois importante, se partageait avec Loctudy la desservance religieuse de Pontl'Abbé. C'était avec les paroisses de Beuzec-Cap-Caval et Languivoa (Lescoulouarn en Plonéour) un fief pour lequel le baron du Pont ne réclamait aucun droit de fondation et de patronage sur l'église et ses trèves. Cette supériorité appartenait au marquis de Pont-Croix, propriétaire de la seigneurie de Kerlaouénan, fai- sant partie de son fief de Quéménet. Le marquis avait ses armes au lieu le plus éminent des églises de Plobannalec. Toutefois, par son aveu de 1732, le baron du Pont, dit que "la baronnie est fondée dans son droit d'ar- rière fief sur la totalité de la paroisse de Plobannalec, chargée annuellement de la cheffrente en supériori- té". Avant 1789, la chapelle St-Yves, sise à Pont l'Abbé, était avec celle de Plonivel, une trève de la paroisse de Plobannalec. Il était établi par une fondation dressée devant notaire, que le deuxième dimanche des fêtes du Sacre, la procession du St-Sacrement, devait partir de Plobannalec, pour venir à Pont l'Abbé, à l'église des reli- gieux Carmes. Cet usage a été abandonné, bien que l'état actuel des routes eût facilité l'exercice de cette cérémonie qui devait, j'en conviens, être exténuante pour le prêtre officiant, étant donnée la distance de l'une à l'autre église. L'église de Plobannalec, qui ne date que de 1876, a remplacé un ancien édifice des Xllème, Xlllème et XVllème siècles. De différents styles, mais principalement du style roman du Xlllème siècle, elle présente un aspect gai et harmonieux. L'intérieur offre quelques curiosités, surtout lorsqu'on l'examine bien en détail. Les piliers massits et fort beaux ont leurs chapiteaux ornés de riches sculptures représentant des feuillages. Mais où se retrou- vent les antiques usages qui voulurent que nos églises bretonnes offrissent à côté des dévotes images, la représentation de vices parfois immondes, c'est aux arceaux des chapelles latérales, que nous les devons chercher, bien qu'ici ces sculptures n'aient pas la crûdité impudique de quelques-unes existant à Penmarc'h et même à Loctudy. D'abord aux fonts-baptismaux: à gauche, une vieille femme prenant une prise; à droite un homme paraissant jouer du biniou, bien que l'instrument ne soit pas exactement défini. La balustrade de ces fonts doit provenir de l'ancienne église. A l'autel de la Vierge, nous trouvons au bas des arceaux: à gauche, une femme avec un pichet de cidre; à droite, un homme avec un pain. Une toile représentant l'Assomption, et deux saintes sculptées en bois dont la classification au martyrologe paraît être difficultueuse. Une tombe couchée du XVème siècle ayant comme arme un calice; la croix aux pointes florencées (fleurdelysées) est bien traitée et se rap- proche beaucoup de celle du bas-côté droit de l'église de Loctudy. Cette sépulture, autrefois en dehors de l'église depuis la restauration faite au XVIIème siècle, est celle d'un ancien recteur de Plobannalec, bien que quelques personnes veulent y voir une tombe d'un seigneur de Kerlut, manoir au bord de la mer. A l'Autel du Sacré-Coeur, il n'existe qu'un seul arceau, orné d'un joueur de flûte. Le choeur, éclairé par trois grandes verrières, est imposant. Le maître autel à base de pierre est sur- monté d'un rétable en bois, magnifique par la finesse de ses sculptures et leur coloration délicate. M. le Recteur de Plobannalec m'a dit avoir l'intention de faire enlever cet inestimable bijou, pour le remplacer par un rétable de pierre. Cette substitution sera malheureuse parce qu'elle enlèvera à l'autel son cachet d'antiquité et probablement aussi de sa distinction. A la chapelle de Saint Joseph, existe une antique statue de Saint Sébastien. A celle de Sainte Anne est un autel tout en bois, qui fut le grand maître autel de l'ancienne église. Ses sculptures par suite d'un bariolage de mauvais goût passent inaperçues; elles n'approchent du reste en rien, de celles du rétable du maître-autel actuel. On y voit une statue ancienne de N.-D. de pitié, et à côté, des quenouilles offertes en ex-voto. Ce côté, n'a pas la même ornementation que celui de gauche. Au dessus du porche, fort laide, mais vénérée statue de Saint Pierre, oeuvre d'un sculpteur campa- gnard. Près l'armoire renfermant les bannières, nous retrouvons les bases d'arceaux, ornées d'un homme faisant sa prière et d'un autre homme frisant sa moustache. Sur l'un des piliers de la grande porte, on lit la date 1876, et sur l'autre on voit un écusson écartelé de croix, et à côté un calice, sculptés à même la pierre. Le clocher présente de belles découpures. La galerie gothique à gargouilles faites de chimères est gracieuse. Les cloches, comme celles de Loctudy, sont de dates assez récentes: la plus ancienne a été bénite il y a à peine cinquante ans. La sacristie à gauche de l'église, flanquée d'une petite tourelle dans le genre de celles qui sur la chaire forment les colonnades et séparent les statues des quatre évangélistes, éclairée par des vitraux discrets, est absolument distinguée. Cette église est sous le vocable de Saint Alour, troisième évèque de Cornouaille. Le pardon a lieu le premier dimanche d'août. Le presbytère, vendu comme bien national, sorte de manoir remanié, n'a préservé de son ancienne splendeur, que son portail et une porte surmontée d'un écusson dont les armes ont été arrachées et rem- placées par la date 1821, mais qui a conservé la couronne comtale entourée de la cordelière des douai- rières. En Plobannalec, se trouvent les manoirs de Kérulat (XVIIème siècle) où étaient les fourches patibulaires de la maison de Geslin et qui s'élevaient près le manoir de Kerfeunteunic (XVème siècle) à la famille du Marc'hala, puis aux Boisguéhenneuc, Kerlut, qui a disparu, appartenait à la famille de Geslin. On y trouve aussi la chapelle de Plonivel qui donne lieu à deux pardons, le premier dimanche de mai, et le deuxième dimanche de juillet, et loin de là, les ruines de la Chapelle de Saint-Mélaire; la petite chapelle de St-Alour à l'Est de Kervadel est en ruines. Lesconil est une station de pêche ayant sémaphore, télégraphe et un bateau de sauvetage qu'on traîne sur un chariot et que l'on fait glisser sur les rails plats en bois, qui sont posés sur la cale et qui vont jusqu'à une belle profondeur, afin que le bâteau ait toujours assez d'eau pour flotter. A quelques trente mètres de la cale, sont les viviers où se conservent les langoustes, homards, cancres et autres crustacés qui constituent le principal revenu de cette population exclusivement mariti- me. Près du phare et du sémaphore, est une jolie petite plage bordée de gros blocs de rochers, dont l'un entre autres est sculpté et travaillé par la mer, à la façon d'une artistique rocaille. De cette plage, un des gros rochers peints en blanc qui sont près de la cale, présente l'aspect d'une tête de lapin dont on aurait couché une oreille. La plage en-deçà de la cale est également jolie, mais elle est moins abritée contre les vents. Au Nord-Ouest du port, est un beau menhir de plus de 7 mètres de hauteur. Les monuments mégalith!iques, les dolmens sutout, foisonnent sur le territoire de Plobannalec. M.P. du Châtellier cite notamment une véritable nécropole couvrant une surface de 80 hectares, à 200 mètres à l'Est du village de Lesconil, composée d'une allée couverte, de dolmens, d'un tumulus et de chambre à ciel ouvert et à parois mégalithiques. Il en cite d'autres à Kerfeuns, sur les bords de l'anse de Kerlut, etc...; groupés à tronval; ici chacun d'eux est accompagné d'un menhir et l'un de ces groupes a une importance considérable puisqu'il de compose d'un dolmen et de vingt-sept chambres à ciel ouvert. C'est celui de la parcelle dite Goarem-ar-Choriquet. La légende assure que, lorsque le soleil brille, on voit, au coup de midi, un riche trésor étalé sur la table d'un dolmen; mais, si le passant ébloui s'approche pour le saisir, il disparaît et fait place à une nombreuse nichée de couleuvres." HIER PLOBANNALEC

Au bourg, le calvaire, au carrefour des routes de Pont l'Abbé à Lesconil et de Penmarc'h à Loctudy. A gauche, les commerces forge- quincaillerie de Boédec et Corentine Tanneau. Au premier plan à gauche, une borne fontaine du service des eaux du syndicat des communes de Pont l'Abbé. Vers 1910, le calvaire au centre du carrefour, haut lieu de rassemblement de la population du bourg, surtout des enfants. Il fut déplacé pour cause de circulation automobile, sur le parking près des feux, vers 1965-1970. La maison au toit de chaume, était celle de M. Calvez le cantonnier.

Vers 1910, au centre bourg, le calvaire au fond. A gauche , le débit de boisson et de tabac de Pierre Baudry, à droite la boucherie de Marie "an Olier". Char à bancs, attelé au grand mur de l'école publique des garçons, à droite l'entrée. C'est dimanche, petits et grands sont en tenue de sortie. A la porte du bureau de tabac , des messieurs chapeautés, du canotier, au panama en passant par le melon. Le moulin à la sortie du bourg, à droite, sur la vieille route. Il fonctionnait au siècle dernier, et jusque 1925-1930. Près du moulin, le meunier Guillamet, appelé "Ar Meilher Moen", (le meunier mince). Au premier plan, son épouse, Mme Guillamet; à gauche Mme Diquélou. Vers 1912, sur le pas de la porte. Les jeunes filles, de gauche à droite, Marianne Talhouarn et Maria Andro, au centre sa soeur Lisette Andro; devant, habillé en fille, selon l'époque, Joseph L'Hénoret. Collection MÉMOIRE Éditions Roland CHATAIN

Ce livre est un inventaire photographique sur Plobannalec-Lesconil regroupant plus de 250 photos et cartes postales anciennes ( de 1895 à 1960 ). Les grands traits de l'histoire du port de Lesconil sont retracés grâce aux recherches de Raymond Cariou, personnalité bien connue des lesconilois, passionné par l'histoire de sa commune. Un patrimoine culturel enfin restitué au public. BIBLIOTHEQUE 1

ISBN n°2-9508069-4-0 215F

Participant d’une démarche de transmission de fictions ou de savoirs rendus difficiles d’accès par le temps, cette édition numérique redonne vie à une œuvre existant jusqu’alors uniquement sur un support imprimé, conformément à la loi n° 2012-287 du 1er mars 2012 relative à l’exploitation des Livres Indisponibles du XXe siècle.

Cette édition numérique a été réalisée à partir d’un support physique parfois ancien conservé au sein des collections de la Bibliothèque nationale de France, notamment au titre du dépôt légal. Elle peut donc reproduire, au-delà du texte lui-même, des éléments propres à l’exemplaire qui a servi à la numérisation.

Cette édition numérique a été fabriquée par la société FeniXX au format PDF.

La couverture reproduit celle du livre original conservé au sein des collections de la Bibliothèque nationale de France, notamment au titre du dépôt légal.

*

La société FeniXX diffuse cette édition numérique en vertu d’une licence confiée par la Sofia ‒ Société Française des Intérêts des Auteurs de l’Écrit ‒ dans le cadre de la loi n° 2012-287 du 1er mars 2012.