Le Genre Acrioceras Hyatt, 1900 Dans Le Barremien Du Sud-Est De La France
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LE GENRE ACRIOCERAS HYATT, 1900 DANS LE BARREMIEN DU SUD-EST DE LA FRANCE «Tout est arrangé d'après le Nombre» (PYTHAGORE) Gérard THOMEL, Paul COULLET, Jean DAVOUX, Gérard DELANOY,Francis FUHR, Martine FUHR, Lionel GAZEL, Joël GIVERSO, Hervé JULLIAN, V alérie JULLIAN,Georges LEVAN, Emile MASCARELLI, Louis MAUREL, Antoine POUPON, Michel SALOMON. RESUME e genre Acrioceras a été proposé par A. HYATT en 1900 pour 1 'Ancyloceras tabarelli ASTIE� ammonite à coquille tripartite, admettant une partie initiale spiralée, une hampe et une crosse mais de taille bien inférieure à celle des véritables Ancyloceras . [J Durant longtemps, le nombre des espèces attribuées à Acrioceras est demeuré des plus réduits, limité en fa it au générotype et à un taxon voisin, également proposé par ASTIER : A. terveri . Dans le cadre de sa révision des ammonites «déroulées>> du Crétacé inférieur du Sud-Est de la France, S. SARKAR[ 1955] a multiplié les créations typologiques à partir du matériel déposé dans les collections publiques. D'autres éléments, toujours très rares, provenant d'Europe Centrale [ V. UHLIG, 1883; S. BRES KOVSKI, 1966 ], d'Union soviétique [ M.V. KAKABADZE, 1981 ], des Baléares [ J. WIEDMANN, 1962 ], sont venus s'ajouter au matériel recensé dans le Sud-Est de la France. Malheureusement, dans tous les cas, les critères qui ont été retenus par les auteurs, pour les créations spécifiques,sont presque exclusivement d'ordre qualitatif, faisant appel pour l'essentiel à l'ornementation, laquelle s'avère être particulièrement variable au sein du genre Acrioceras . Le résultat en a été la multiplication des coupures typologiques. Afinde pallier ce grave inconvénient et dans le but de mettre au point une méthode susceptible d'être étendue à la totalité des ammonites à coquille tripartite, quelle que soit leur taille, nous nous sommes efforcés de rassembler une population suffisammentabondante pour avoir une valeur statistique, bien repérée stratigraphiquement et provenant d'une aire géographique limitée : le bassin vocontien et ses marges méridionales et sud-orientale. A partir de ce matériel et en incluant dans notre étude quantitative les types de la littérature, nous avons cherché à mettre en évidence le plus grand nombre possible ( 43 au total) de valeurs, rapports et relations 20 GAIA O Numéro 1-1990 en pourcentages, pour les quelques 230 spécimens mesurés. Au terme de cette révision, nous admettons au sein du genre Acrioceras , 6 coupures principales ayant valeur d'espèces biologiques : A. meriani (OOSTER), A. monopujaae SARKAR, A. ramkrishnai SARKAR, A. sarasini SARKAR, A. tabarelli (ASTIER), A. terveri (ASTIER). D'autres espèces de la littérature sont encore insuffisammentconnues : A. anglesensis THOMEL, A. cuerdai WIEDMANN, A. isocostatum KAKABADZE, A. maheswariae SARKAR, A. piveteaui SARKAR, A. pruvosti SARKAR, A. sp athi SARKAR, A. uhligi SARKAR. Certaines tombent en synonymie des espèces à valeur biologique : ? A. debelmasi SARKAR,A. lakhmiae SARKAR, A. muckleae SARKAR. Enfin,les A. shankariae SAR.KARettar aae SARKARsont fo ndés sur des types trop mal conservés pour pouvoir être pris en considération. INTRODUCTION e genre Acrioceras entre dans la catégorie En revanche, les critères quantitatifs tirés de la des ammonites à coquille tripartite (spire, morphologie même de ces coquilles, n'ont jamais hampe, crosse), au sein de la famille des fa it l'objet de la moindre tentative d'utilisation. [l ANCYLOCERATIDAE MEEK, l876,si Il est vrai que leur rareté relative, du reste souvent touffue et riche en réalisations morphologiques plus apparente que réelle et surtout la difficulté variées. tout à fait concrète d'en obtenir des spécimens Du fait même de leur architecture déliée, leur complets, représentaient des éléments dissuasifs. fragilité est plus grande que celle des ammonites involutes et elles se rencontrent bien souvent à C'estla raison pour laquelle, ayant décidé d'aborder l'état fragmentaire dans les gisements, de telle l'étude des ammonites à coquille ancylocératique sorte que beaucoup de taxons s'y rapportant ne sur le plan quantitatif, nous avons porté notre sont connus que de façon incomplète. Naturelle choix en priorité sur le genre Acrioceras, lequel ment, cette circonstance a plus particulièrement offre, par rapport aux autres taxons du même type joué dans le cas des fo rmes atteignant les plus gran morphologique, un double avantage : des tailles où les différentes parties d'une même espèce ont pu être décrites sous des noms et parfois -La taille modeste de ses représentants, n'excédant même classées au sein de genre différents. pas 0,10 rn, ce qui constitue un fa cteurtrès favora ble à la conservation de leur coquille dans son La connaissance de ce groupe remarquable est par intégralité, par rapport à des taxons susceptibles conséquent encore très imparfaite, d'autant plus d'atteindre des tailles beaucoup plus considérables, que les critères de détermination qui y ont été tels Ancyloceras, Audouliceras, Lithancylus, Mou appliqués sont essentiellement qualitatifs, faisant toniceras, etc ..., dont certains peuvent parvenir à l, appel au premier plan et la plupart du temps même voire 2 mètres de développement et qu'il est par exclusivement, à l'ornementation ( costulation et conséquent pratiquement exclu d'espérer récolter tuberculation). complets, sinon sous fo rme d'individus exception Or, d'après la littérature même, ces critères ap nels, de cas isolés ne se prêtant pas aux recherches paraissent comme très variables, impression large quantitatives. ment confirmée par l'examen des individus récoltés sur le terrain, à tel point que, pour un genre donné, -Leur abondance relative dans une région géogra il est pratiquement impossible de rencontrer deux phique bien délimitée du Sud-Est de la France, individus offrantrigoureusement des dispositions essentiellement dans le bassin des Alpes de Haute de côtes et de tubercules identiques. Provence entre Digne et Castellane, condition La conséquence en a été une pulvérisation, indispensable à la récolte en nombre d'individus manifestement excessive et anarchique, des cou pu ayant appartenu à une population homogène. res spécifiques. Ce dernier point appelle une double réflexion. GAIA0 Numéro 1-1990 21 Jusqu'alors l'étude des ammonites du Sud-Est de tologie française» d'A. D'ORBIGNY ( ( 1840) et le la France entrant au sein de la famille des «Catalogue descriptif des Ancyloceras ... » de J.E. ANCYLOCERATIDAE a porté essentiellement ASTIER (1851). sur des matériaux anciens, dispersés dans les collec Il a subi diverses émendations ultérieures, du fait tions publiques de France, Grande-Bretagne et de de F.M. ANDERSON (1938), qui a proposé une Suisse, mal repérés géographiquement et surtout nouvelle coupure (Aspinoceras) pour une espèce stratigraphiquement; ce qui ôte beaucoup à leur valanginienne de Californie, puis de M. BREIS valeur. Il s'agit avant tout, naturellement, de la TROFFER (1951) qui a introduit les termes de révision qui en a été entreprise par S. SARKAR Paraspinoceras) pour l'Anc yloceras pulcherrimus ( 1955 ). Ce travail considérable s'avère fo rt utile D'ORBIGNY, 1840, espèce d'âge hauterivien par son aspect d'inventaire des collections. supérieur et de Mesocrioceras) sans définition, re Mais il importe actuellement d'aller plus loin et jeté par C.W. WRIGHT (1957) comme nomen surtout ainsi qu'il a été précisé ci-dessus, de par nudum. venir à une approche différente, statistique, du A son tour, S. SARKAR ( 19 55) a émendé Acrio problème, à partir de nouveaux matériaux bien ceras) strictement limité aux «formes à enroule repérés. ment acriocératique et côtes principales tuber Ce constat avait déjà été fait voici un quart de siècle culées» et proposé Protacrioceras pour les espèces par l'un d'entre nous. dugroupe de l'Ancyloceras ornatum D'ORBIGNY, Il implique naturellement de disposer de récoltes 1840, montrant également une tuberculation de en quantités qui dépassent et de loin les possibilités côtes principales mais «à enroulement aspinocéra d'un seul chercheur. · tique». La révision donnée par S. SARKAR de l'ensemble C'est précisément la vocation du CENTRE de ces fo rmes laisse clairement apparaître le carac D'ETUDES MEDITERRANEENNES de tère composite d'Acrioceras ainsi compris, puis regrouper les moyens en hommes, collections et qu'à côté des espèces correspondant strictement à documents afinde parvenir à la révision, la plus la définitiondu genre donnée par cet auteur, y en générale possible, des faunes d'ammonites trent des taxons s'écartant sensiblement d' Ancylo crétacées du Sud-Est de la France. ceras tabarelli ASTIER et bien différents entre eux, tels les groupes d' Ancyloceras meriani Le présent travail ne constitue qu'une étape dans OOSTER, fo rme composite, à l'origine, corres ce programme ambitieux mais nécessaire, compte pondant en réalité à deux espèces distinctes, dont tenu de l'indigence de nos connaissances dans ce l'une est inséparable de l' Ancyloceras pulcherrimus D'ORBIGNY ( = Paraspinoceras ), alors que l'au domaine. tre, qui se rencontre également dans l'Hauterivien supérieur, peut être considérée, tant par les carac LE GENRE ACRIOCERAS tères de son ornementation que par sa morpholo gie, comme un véritable Acrioceras peu élaboré ; d'Ancyloceras puzosianus D'ORBIGNY et d'An Cette coupure taxonomique a été introduite dans cyloceras seringei ASTIER, qui appartiennent à la littérature paléontologique par A. HYA ( 1900) TT deux lignées distinctes; d'Ancyloceras picteti pour distinguer les coquilles à involution ancylocéra