Munidopsis Serricornis (Lovén, 1852)
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1 La munidopsis serricorne Munidopsis serricornis (Lovén, 1852) Citation de cette fiche : Noël P., 2015. La munidopsis serricorne Munidopsis serricornis (Lovén, 1852). in Muséum national d'Histoire naturelle [Ed.], 1er décembre 2015. Inventaire national du Patrimoine naturel, pp. 1-6, site web http://inpn.mnhn.fr Contact de l'auteur : Pierre Noël, SPN et DMPA, Muséum national d'Histoire naturelle, 43 rue Buffon (CP 48), 75005 Paris ; e-mail [email protected] Résumé Chez Munidopsis serricornis la carapace est subquadrilatère avec les sillons peu indiqués, sauf le sillon sub- cervical ; les bords latéraux sont très peu convexes et munis de trois dents en avant du sillon, et d'une quatrième dent immédiatement après. Le rostre est tridenté. L'abdomen est inerme, cilié, et possède un sillon transverse. La cornée n'est pas pigmentée. Le fouet antennaire est grêle et nettement plus long que la carapace. Les chélipèdes sont au-moins aussi longs que le corps étendu. Les mâles sont un peu plus petits que les femelles. La longueur post-orbitale de la carapace atteint 10,9 mm pour les mâles, et 13,0 mm pour les femelles (ovigères). La couleur serait blanc-rougeâtre à orange vif avec du pigment blanc au niveau de la ligne médiodorsale, des bords latéraux de la carapace et des dactyles des pattes. Le développement larvaire est court avec trois stades zoés. L'espèce peut être parasitée par le rhizocéphale Cyphosaccus norvegicus. Cette espèce bathyale est trouvée entre (-50) - 300 et -1200 m (-2165), parfois sur sable fin mais le plus souvent en association avec des coraux d'eaux froides comme les Lophelia ou des gorgones comme les Paramuricea ou Acanthogorgia. La distribution générale s'étend principalement en Atlantique nord y compris la Méditerranée occidentale. Les signalements dans l'indo- pacifique correspondent probablement à d'autres espèces décrites assez récemment. Figure 1. Aspect de Munidopsis serricornis en vue Figure 2. Carte de distribution en France dorsale ; adapté en partie d'après Bouvier 1940 et métropolitaine. © P. Noël INPN-MNHN 2015. Martinez & Bernhardt 2003 ; dessin © Emilie Biens. Classification : Phylum Arthropoda Latreille, 1829 > Sub-phylum Crustacea Brünnich, 1772 > Super-classe Multicrustacea Regier, Shultz, Zwick, Hussey, Ball, Wetzer, Martin & Cunningham, 2010 > Classe Malacostraca Latreille, 1802 > Sous-classe Eumalacostraca Grobben, 1892 > Super- ordre Eucarida Calman, 1904 > Ordre Decapoda Latreille, 1802 > Sous-ordre Pleocyemata Burkenroad, 1963 > Infra-ordre Anomura H. Milne Edwards, 1832 > Super-famille Galatheoidea Samouelle, 1819 > Famille Munidopsidae Ortmann, 1898 > Genre Munidopsis Whiteaves, 1874. 2 Synonymes (Osawa & al. 2008 ; GBIF 2015 ; INPN 2015 ; Noms vernaculaires: WoRMS 2015): La munidopsis serricorne. Galathea serricornis Lovén, 1852 Galathea tridentata Esmark, 1857 Principaux noms étrangers. Galathodes rosaceus A. Milne Edwards, 1881 Anglais : squat lobster Galathodes serricornis (Lovén, 1852) Norvégien : Ingle & Christiansen 2004) Galathodes tridentata (Esmark, 1857) Korallkreps ( Galathodes tridentatus (Esmark, 1857) Munidopsis bahamensis Benedict, 1902 N° des bases de données Munidopsis rosacea (A. Milne Edwards, 1857) GBIF ID : 2222690. Munidopsis tenuirostris Benedict, 1902 INPN Cd_Nom : 350482. Munidopsis tridentata (Esmark, 1857) WoRMS AphiaID : 107181. Munidopsis tridentatus (Esmark, 1857) Description (Bouvier 1940 ; Pequegnat & Pequegnat 1970 ; Mayo 1974 ; Baba 1988, 2005 ; Baba & Poore 2002 ; Ingle & Christiansen 2004). La carapace est subquadrilatère avec les sillons peu indiqués, sauf le sillon sub-cervical ; les bords latéraux sont très peu convexes et munis de trois dents en avant du sillon, et d'une quatrième dent immédiatement après. Il y a de fines stries transverses ciliées sur le dos et une paire de dépressions sur les côtés de l'aire cardiaque. Le front est peu oblique, étendu longuement depuis la base du rostre jusqu'à la dent antéro-latérale qui est peu développée. Sur le front se trouve un denticule extra-orbitaire. Le rostre est tridenté. Il n'y a pas d'épine épigastrique. L'abdomen est inerme, cilié, et possède un sillon transverse. Les pédoncules oculaires sont subcylindriques et atteignent à peu près le milieu de la base du rostre ; leur cornée est visible mais elle est non pigmentée et ne présente pas de facettes. Les pédoncules antennulaires dépassent à peine la pointe du rostre et leur article basal est muni de deux longues épines. Le fouet antennaire est très grêle et nettement plus long que la carapace. Le mérus du troisième maxillipède est à peine plus long que l'ischion et il est armé sur son bord de deux puissantes épines l'une vers le milieu, l'autre distale. Les chélipèdes sont au-moins aussi longs que le corps étendu, un peu plus forts chez le mâle que chez la femelle ; il y a une rangée de dents aigües sur le bord interne du mérus, et quelques autres semblables existent au bout distal de l'article et du carpe. Les pinces sont inermes ailleurs mais il y a partout des faisceaux de poils. La "main" de la pince (propode + dactyle) est aussi longue et plus forte que les deux articles précédents réunis ; les doigts représentent le tiers de la longueur de la paume et sont béants à la base et finement denticulés au bord interne. Les pattes 2, 3 et 4 ont une rangée de petites dents au bord supérieur du mérus et du carpe, la terminale étant plus forte et le doigt plus court que le propode. Les pléopodes des segments 3 à 5 sont peu développés, surtout chez le mâle. Les mâles sont un peu plus petits que les femelles. La longueur post-orbitale de la carapace est comprise entre 5,7 et 10,9 mm pour les mâles, entre 4,2 et 9,2 mm pour les femelles et entre 6,3 et 13,0 mm pour les femelles ovigères (Macpherson & Segonzac 2005). La couleur de Munidopsis serricornis ne semble pas avoir été décrite de façon détaillée ; la couleur serait blanc- rougeâtre avec les yeux blancs (Lovén 1852 ; Ingle & Christiansen 2004) ; une photo sur le web (Martinez & Bernhardt 2003) permet de préciser les éléments suivants : couleur générale orange vif avec une ligne médiodorsale blanche, bords latéraux de la carapace blancs et dactyles des pattes ambulatoires (P2 à P4) également blancs. Risques de confusion, espèces voisines. Il existe plus de 220 espèces dans le genre Munidopsis (Baba & al. 2008 ; WoRMS 2015) ; Munidopsis serricornis appartient à un groupe d'espèces ayant en commun les caractères suivants : - portion horizontale du rostre avec antérieurement une paire d'épines latérales, - carapace sans épines dorsales mais avec 4 épines sur la marge latérale, l'épine postérieure étant au niveau du milieu de la carapace , - abdomen sans épines, - pas d'épine oculaire, - marge mésiale du carpe de P1 avec 2 épines distales (la proximale étant la plus forte), - pattes ambulatoires (P2 à P4) avec une rangée d'épines sur une crète dorsale, - et aucun épipodite sur les péréiopodes (Macpherson & Segonzac 2005). Biologie. Les femelles ovigères se rencontrent surtout en hiver et au printemps (Macpherson & Segonzac 2005). Sars (1889) a suivi le développement de cette espèce qui est semblable à celui des autres Galathéides, abstraction faite du rostre qui est plat dès le début larvaire et des épines latérales postérieures qui font défaut (Bouvier 1040). Le développement larvaire est court : il comporte seulement trois stades zoés (Samuelsen 1972). La nourriture pourrait être constituée en partie de particules et de polypes des espèces de gorgones, et coraux hôtes (Macpherson & Segonzac 2005). L'espèce est parasitée par le rhizocéphale Cyphosaccus norvegicus Boschma, 1962 (Høeg & Lützen 1985 ; Lützen 1985) ; ce parasite a sans doute été décrit sur un hôte appartenant à une espèce voisine de Munidopsis récoltée au large de la Somalie (Doflein & Balss 1913) [voir NB. dans le § 3 "distribution]. Les prédateurs de M. serricornis sont sans doute des espèces démersales de poissons, céphalopodes et crustacés. Ecologie. Espèce bathyale (Grieg 1927), trouvée entre -50 m (Ingle & Christiansen 2004) et -2165 m (Bouvier 1922, 1940) mais le plus souvent entre -300 et - 1200 m (Kemp 1910 ; d'Udekem d'Acoz 1999 ; Ingle & Christiansen 2004), parfois sur sable fin (Ingle & Christiansen 2004) mais souvent associée à des coraux d'eaux froides comme Lophelia pertusa (Linnaeus, 1758) (Norman 1894 ; Selbie 1914 ; Samuelsen 1972 ; Jonsson & al. 2004 ; Baeza 2011) ou des gorgones comme Paramuricea placomus (Linnaeus, 1758) (Grieg 1927) ou Paramuricea macrospina (Koch, 1882) (Cartes 1993 ; Martin 2010) ou encore Acanthogorgia spp. (Jonsson & al. 2004 ; Macpherson & Segonzac 2005 ; Baeza 2011). Distribution. La distribution générale de M. serricornis s'étend principalement en Atlantique nord y compris la Méditerranée occidentale. Du nord au sud, en ce qui concerne l'Europe, la distribution générale s'étend depuis les îles Lofoten et le Skager-Rak (Bouvier 1940), Norvège (Lovén, 1852 [locus typicus = Lofoten], Dons 1915, 1937 ; Grieg 1927 ; Burdon-Jones & Tambs-Lyche 1960 ; Brattegard & Christiansen 1997 ; Moen & Svensen 2000), Irlande (Selbie 1914), France - Golfe de Gascogne (Caullery 1896 ; Kemp 1910 ; Lagardère 1973), Espagne (Zariquiey Álvarez 1968) et plus au sud, l'espèce est également connue du Maroc (Milne Edwards & Bouvier 1900; Bouvier 1922), et des Açores (Milne Edwards & Bouvier 1900; Bouvier 1922). En Méditerranée l'espèce n'a été signalée qu'en Catalogne espagnole (Abelló & Valladares 1988 ; Cartes 1993) où elle est très rare. L'espèce est également rare dans l'Atlantique américain où elle est signalée de