Diagnostic patrimonial du 91Centre-

Vert-le-Petit

   R 

                                 !"#"#$%%%   &  &  DIAGNOSTIC PATRIMONIAL DU CENTRE-ESSONNE Communes des cantons de Brétigny-sur-Orge, Etréchy et

Synthèse communale Vert-le-Petit Canton de Mennecy

Etude réalisée par Guillaume Tozer, chargé de mission et Maud Marchand, stagiaire

Sous la responsabilité scientifique de Brigitte Blanc, conservateur du patrimoine, adjointe au chef de service

Avec le conseil scientifique de Roselyne Bussière, conservateur du patrimoine

Service Patrimoines et Inventaire Région Île-de- 2009 Territoire du diagnostic patrimonial dans son contexte francilien

Couverture : Eglise Saint-Martin.

2 CONTEXTE GENERAL DE L’ETUDE

La convention signée en 2008 entre le Conseil Général de l’Essonne et le Conseil Régional d’Île-de-France prévoit d’établir un diagnostic du patrimoine culturel du territoire situé « entre Orge et ».

Ce territoire est divisé en trois cantons comprenant vingt-neuf communes :

Etréchy Mennecy Brétigny-sur-Orge Auvers-Saint-Georges Auvernaux Brétigny-sur-Orge Bouray-sur- Ballencourt-sur-Essonne Leudeville Champcueil Marolles-en-Hurepoix Chauffour-lès-Etréchy Chevannes Le Plessis-Pâté Etréchy Le Coudray-Montceaux Saint-Vrain Janville-sur-Juine Echarcon Lardy Fontenay-le-Vicomte Mauchamps Mennecy Souzy-la-Briche Nainville-les-Roches Torfou Ormoy Villeconin Vert-le-Grand Villeneuve-sur-Auvers Vert-le-Petit

Le territoire d’étude est situé en zone périurbaine, soumis à l’influence directe de l’agglomération parisienne et susceptible d'être significativement touché par les processus enclenchés par cette proximité. La partie septentrionale du territoire est en effet largement urbanisée (Communautés d’agglomération du Val d’Orge et de Seine-Essonne) et le phénomène tend à s’étendre vers les communes rurales, situées plus au sud, dans lesquelles on assiste à une transformation significative du patrimoine rural et à une extension considérable du bâti par le lotissement d’anciens domaines et/ou de terres agricoles.

La limite chronologique choisie pour le recensement du patrimoine bâti a été fixée à la fin de la seconde Guerre mondiale (1945). Toutefois, certains édifices postérieurs à cette date, mais dont l’intérêt patrimonial est incontestable, seront intégrés au diagnostic patrimonial.

Ce diagnostic permettra de mettre en place des stratégies pour la gestion du territoire des communes, par le biais de l’amélioration des documents d’urbanisme municipaux, en prenant en compte le patrimoine et en envisageant une gestion plus raisonnée du bâti et des projets urbains.

Enfin, les études menées sur les cantons de Brétigny-sur-Orge, Etréchy et Mennecy dans le cadre du diagnostic patrimonial permettront de fonder le choix d’une aire géographique plus précise pour un inventaire topographique du patrimoine culturel. Il est en effet important de noter que la réalisation d’un diagnostic patrimonial ne saurait, en aucun cas, remplacer la conduite d’un inventaire topographique traditionnel. Faute de temps, les analyses typologiques et architecturales menées dans le cadre d’un diagnostic patrimonial sont lacunaires et bien souvent superficielles dans la mesure où le recensement est effectué, dans la grande majorité des cas, depuis le domaine public exclusivement.

3 METHODOLOGIE

Les communes étudiées dans le cadre du diagnostic patrimonial du territoire situé « entre Orge et Seine » ont chacune fait l’objet de la rédaction d’une synthèse communale.

Cette synthèse, réalisée sous forme de monographie, est le fruit d’une méthodologie élaborée dans le cadre du diagnostic patrimonial faisant appel à un ensemble de travaux réalisés en trois phases (pour le détail des travaux, se reporter à la synthèse générale) : . préparation du travail de terrain (1 journée par commune) . travail de terrain (1 journée par commune) . rendu du travail de terrain (2 jours par commune)

D’un point de vue méthodologique, il a fallu réfléchir à la mise en place d’outils de travail novateurs, en adéquation avec le territoire étudié, avec les typologies patrimoniales mais également avec la durée, très courte, prévue pour la conduite de ce diagnostic.

C’est ainsi qu’une fiche de recensement a été élaborée, comportant seize champs destinés à relever les principales caractéristiques des édifices recensés (cf. document p. 5).

Les édifices recensés, comprenant aussi bien les édifices publics que l’habitat privé, sont classés par typologie (cf. Glossaire). Il est important de noter que de nombreux bâtiments ruraux, constitutifs du patrimoine ordinaire* d’un territoire et donc de son identité, ont été écartés lors du recensement en raison des trop nombreuses transformations structurelles relevées (dénaturations : surélévation d’un bâtiment, construction d’extensions, percements de baies régulières et disproportionnées…).

Certains outils utilisés au cours de l’étude sont inhérents à la conduite d’un inventaire topographique (report du cadastre napoléonien sur le cadastre actuel) tandis que d’autres font appel à des notions relevant d’institutions extérieures à l’Inventaire général du patrimoine (type Observatoire photographique du Paysage qui permet de mesurer les évolutions paysagères au cours du XXe siècle – cf. infra).

Une base de données, regroupant tous les éléments patrimoniaux recensés sur le terrain, a également été élaborée. Les informations issues de cette base de données permettent d’avoir une idée précise des typologies architecturales et de l’état du bâti patrimonial sur le territoire de chaque commune.

Enfin, un SIG (Système d’Information Géographique), réalisé à partir de la carte IGN au 1/25000, permet d’avoir une bonne lisibilité de la concentration du bâti foncier à caractère patrimonial dans chaque commune. Hiérarchisés par degré d’intérêt, les éléments patrimoniaux recensés sont intégrés à ce SIG à l’aide d’un code couleur (jaune pour « intéressant », vert pour « remarquable », rouge pour « exceptionnel »).

4 ADRESSE: N° Fiche:

Référence cadastrale: 1ère Signature: 19ème moitié Datation: Antécadastre Date portée siècle 20ème siècle village / hameau / Pré- Implantation: isolé OUI NON bourg lieu-dit inventaire

TYPOLOGIE maison de petit patrimoine cour commune pavillon mairie église bourg vernaculaire: mairie / maison à ferme villa château école boutique maison de autre: maison rurale école moulin puits notable maison de monument immeuble gare vigneron aux morts

MATERIAUX DE COUVERTURE tuiles tuiles mécaniques ardoises autre: plates PARTIES CONSTITUANTES MATERIAUX GROS-ŒUVRE pierre de communs colombier puits meulière moellons briques taille four autre: calcaire autre: SECOND-ŒUVRE ET DECOR chaînage modénature ferronnerie aisselier disparu autre: d'angle devanture céramique rocaillage balcon de néant boutique

INTERET architectural morphologique urbain pittoresque historique Transformations de DEGRE surface OUI NON inaccessible intéressant remarquable exceptionnel

PHOTOS, REMARQUES ET TEMOIGNAGES EVENTUELS:

5 6 COMMUNE CANTON VERT-LE-PETIT (2 536 Hab.) BRETIGNY-SUR-ORGE ETRECHY MENNECY

NOMBRE D’EDIFICES RECENSES : 114 NOMBRE D’EDIFICES DENATURES : 31

EDIFICES PAR DEGRE D’INTERET exceptionnel remarquables (4) intéressants (110) inaccessible

TYPOLOGIES PATRIMONIALES DOMINANTES Maisons jumelles Pavillons (20) Villas (12) Maisons de Maisons (34) bourg (10) rurales (10)

PARTICULARITES PAYSAGERES Vallée de lotissements Poudrerie du l’Essonne (étangs) pavillonnaires Bouchet

DOCUMENT D’URBANISME PLU POS SCOT du Val d’Essonne

Localisation de la commune par rapport au territoire d’étude du diagnostic patrimonial

7 Diagnostic patrimonial 2009 Légende

Patrimoine bâti exceptionnel VERT-LE-PETIT Patrimoine bâti remarquable

ELEMENTS BATIS REPERES ET DEGRES Patrimoine bâti intéressant D’INTERET PATRIMONIAL (Extrait du SIG) Patrimoine bâti inaccessible

8 ELEMENTS BATIS RECENSES SUR LA COMMUNE DE VERT-LE-PETIT :

La commune comporte cent-quatorze éléments recensés dont : . Aucun édifice exceptionnel . 4 édifices remarquables (VEP10 : église Saint-Martin ; VEP12 : villa ; VEP27 : villa ; VEP113 : Ferme de Misery). . 110 édifices intéressants

Les cent-quatorze édifices recensés se répartissent de la manière suivante : . 34 maisons jumelles (VEP15-16, VEP35-36, VEP53-64, VEP67- 82, VEP91-92) . 20 pavillons (VEP13, VEP17, VEP19, VEP25, VEP29-30, VEP32, VEP37-38, VEP83, VEP85-90, VEP93-94, VEP96-97) . 12 villas (VEP03-04, VEP12, VEP27, VEP31, VEP34, VEP40-41, VEP84, VEP95, VEP107, VEP110) . 10 maisons de bourg (VEP06-07, VEP09, VEP45-46, VEP98, VEP103, VEP105, VEP111-112) . 10 maisons rurales (VEP14, VEP21-22, VEP24, VEP26, VEP28, VEP33, VEP100-101, VEP104) . 6 fermes (VEP01, VEP05, VEP08, VEP23, VEP106, VEP113) . 3 cours communes (VEP39, VEP44, VEP108) . 2 immeubles (VEP42, VEP65) . 2 puits (VEPO2, VEP102) . 2 écoles (VEP11, VEP49) . 1 maison à boutique (VEP99) . 1 maison de notable (VEP109) . 1 « maison des marais » (VEP114) . 1 hôtel-restaurant (VEP51) . 1 ancien presbytère (VEP50) . 1 église (VEP10) . 1 mairie (VEP47) . 1 établissement administratif communal (VEP48) . 1 lavoir (VEP43) . 1 local de comité d’entreprise (VEP66) . 1 poudrerie (VEP52) . 1 autre (VEP20) . 1 monument aux morts (VEP18)

9 Carte I.G.N (2005) de la commune de Vert-le-Petit extraite du logiciel CartoExplorer3

10 Tableau d’assemblage du plan cadastral parcellaire de la commune de Vert-le-Petit - 1820 © Archives départementales de l’Essonne

11 Plan d’intendance de la commune de Vert-le-Petit (1780-1789) © Archives départementales de l’Essonne 12 I–LE VILLAGE, DU CADASTRE NAPOLEONIEN A NOS JOURS

Vert-le-Petit est un village de bord de coteaux dont l’altitude varie entre 47 et 77 mètres. D’un point de vue géologique, la commune de Vert-le-Petit est située à la terminaison Sud-Est du plateau de Brie, à la confluence de la Juine et de l’Essonne. Le sol de la commune est recouvert d’un manteau sablo-argilo-calcaire à la base duquel on observe la présence d’un cailloutis de meulière. Les coteaux sont constitués de calcaire et d’argile à meulière de Brie (Stampien inférieur) et de dépôts de pente et colluvions.

Extrait de la carte géologique au 1/50000 Etampes XXIII-16 © I.G.N.

13 A-LE CADASTRE NAPOLEONIEN

La commune de Vert-le-Petit comptait 510 habitants en 1821. Les constructions du centre-bourg s’étendaient alors le long de trois axes principaux : les actuelles rues Armand Louis et de la Liberté, ainsi que le long de l’avenue du Général Leclerc. Le centre-bourg comportait deux grandes fermes à cour fermée. Cependant, la majeure partie de l’habitat était constitué de petites unités d’habitation rassemblées autour de cours communes. Le chemin de Vert-le-Petit à Misery, actuelle rue Armand Louis, était, quant à lui, bordé par de petites exploitations agricoles.

Section B, 2ème feuille, du cadastre napoléonien (1820) © A.D. 91.

La commune comprenait également une grande ferme à cour fermée située à l’écart du centre-bourg. Les terres de la ferme de Misery (VEP113), autrefois propriété de l’abbaye de Saint-Denis, s’étendaient sur 150 hectares en 1899. Le propriétaire, M. Gustave Babault, y cultivait principalement le blé, l’avoine, le fourrage et la betterave à sucre dont le raffinage était effectué à Mennecy ou à Maisse1.

Extrait de la section B, 1ère feuille, du cadastre napoléonien, sur lequel on distingue la Ferme de Misery (1820) © A.D. 91.

1 Monographie de l’Instituteur, pp. 6-7.

14 Vert-le-Petit comptait aussi un château, aujourd’hui disparu, situé dans la partie méridionale de la commune, sur la rive gauche de la Juine. La propriété du duc de Mouchy fut rachetée par l’Etat après la Révolution pour y installer une manufacture d’armes puis une poudrerie. La poudrerie occupait 350 à 400 ouvriers ainsi qu’une centaine d’artificiers à la fin du XIXe siècle2 et explique en grande partie la dynamique urbaine de Vert-le-Petit et des communes limitrophes au cours de la première moitié du XXe siècle.

Extrait de la section B, 3ème feuille, du cadastre napoléonien (1820) © A.D. 91.

Sur les cent-quatorze édifices recensés au cours de notre étude, trente- cinq sont, en partie ou dans leur intégralité, antérieurs au cadastre napoléonien (huit maisons de bourg, six fermes, six maisons rurales, trois cours communes, deux villas, deux puits, une maison à boutique, une maison de notable, une mairie, un immeuble, le presbytère, l’église, un établissement administratif installé dans une ancienne villa et un autre). Ces différents édifices ont subi des transformations, mais leur typologie est encore lisible.

B–FACTEURS D’EVOLUTION SPATIALE, MORPHOLOGIQUE ET PAYSAGERE DE LA COMMUNE

1 – Evolution démographique : un doublement de la population au cours de la seconde moitié du XXe siècle

D’un point de vue démographique, la commune de Vert-le-Petit a connu une évolution constante du nombre de ses habitants entre 1793 et 1901. La population évolue par la suite en dents de scie au cours de la première moitié du XXe siècle, oscillant entre 743 habitants en 1946 et 912 en 1936. La population est en constante augmentation au cours de la seconde moitié du XXe siècle. Elle fait plus que doubler entre 1954 et 1999, passant de 1138 à 2422 habitants.

2 Ibid, p. 8.

15 Evolution de la population (1793-2006) Vert-le-Petit

3000 2560 2422 2500 s t

n 1816

a 2000 t i b

a 1500 1138 h '

d 818

1000 696 b 393 414 N 500 0 1793 1806 1851 1911 1954 1975 1999 2006 Année

Vert-le-Petit ne gagne que 138 habitants entre 1999 et 2006, ce qui correspond à une croissance de près de 5% en l’espace de sept ans. Cette augmentation est relativement faible si on la compare à celle relevée dans les autres communes de la Communauté de Communes du Val d’Essonne.

2 – Une politique d’urbanisation tournée vers le lotissement pavillonnaire groupé

La commune de Vert-le-Petit s’étend sur 683 hectares. L’espace urbain construit représente 18% du territoire communal (cf. SCOT), soit environ 120 hectares. En 2000, le nombre de logements construits sur le territoire de Vert-le- Petit s’élevait à 1010, dont 674 construits depuis 1949. Les logements en habitat collectif sont très nombreux à Vert-le-Petit. L’INSEE comptabilise en effet 359 logements de ce type dont 119 construits avant 1948, soit près du tiers. Par ailleurs, une grande partie des permis de construire vertois ont été accordés par la municipalité dans le cadre de lotissements pavillonnaires groupés : . Lotissement Pichon : 1958 (environ 60 lots) . Lotissement de la Ferme : 1969 . Lotissement TTSU Barrère : 1975 . Lotissement Joliot-Curie : 1981 (29 pavillons) . Lotissement Vallète : 1983 . Lotissement Françoise Dolto : 1989 (permis de construire groupé) . ZAC Marcel Charron : 1991 (46 lots) . Lotissement de la Jalais : 2001 . Lotissement de la Cheminée Blanche : 2007 (95 lots)

16 Logements par époque d'achèvement Vert-le-Petit

400 351

s 350 t n

e 300 m

e 250 g

o habitat individuel l 200

e 158

d habitat collectif 122

e 150

r 95 b 100 77 83 82 m 42 o

N 50 0 Avant 1915 1915-1948 1949-1967 1968-2000 Epoque d'achèvement

La programmation logements à l’horizon 2016 du SCOT de la Communauté de Communes du Val d’Essonne prévoit la construction de 251 à 500 logements sur le territoire de la commune de Vert-le-Petit.

3 – La forme actuelle du village : un phénomène d’étalement urbain ancien sur les bords de coteaux qui tend à se propager aux terres agricoles du plateau

Les lotissements pavillonnaires groupés marquent fortement le paysage de Vert-le-Petit comme en témoigne la photographie aérienne ci-desous, sur laquelle on distingue le chantier de terrassement du lotissement de la Cheminée Blanche. Ce lotissement risque notamment de modifier irrémédiablement l’entrée de ville occidentale de Vert-le-Petit, à la hauteur du cimetière communal.

Photographie aérienne du lotissement de la Cheminée Blanche © 2009 Tele Atlas

17 Les fronts bâtis des rues historiques sont relativement bien respectés. Ce respect entraîne cependant un phénomène paysager et urbain que l’on pourrait qualifier de « façadisme rural » à l’échelle territoriale. En effet, les parcelles situées à l’arrière des maisons sont loties afin de créer des groupes de maisons comme celui de la rue Olympe de Gouges.

Lotissement rue Olympe de Gouges.

La lecture de la carte du mode d’occupation des sols permet également de visualiser l’ampleur du phénomène à l’échelle du territoire communal (la couleur « jaune foncé » correspondant à l’habitat individuel pavillonnaire).

M.O.S. 1999 extrait du SCOT de la C.C. du Val d’Essonne

Cependant, cette carte ne rend pas compte de l’ensemble du phénomène des lotissements pavillonnaires dans la mesure où le lotissement du Bouchet,

18 propriété du groupe SNPE, apparaît dans la catégorie « Bureau, administration » au même titre que l’ensemble des terrains de la Poudrerie du Bouchet.

La Poudrerie du Bouchet fut construite à l’emplacement du parc du château du Bouchet, aujourd’hui disparu. L’emprise foncière du parc est relativement bien respectée et continue à marquer le paysage. De plus, la rue du Général de Gaulle, anciennement avenue du Bouchet, crée une perspective dans l’axe de la Place Duquesne (cf. plan d’intendance page 12).

L’étalement urbain est freiné par la présence d’une ligne à haute tension. En effet, le centre-bourg de Vert-le- Petit est séparé du lotissement du Bouchet par un corridor agricole qui semble, pour l’instant, contenir l’expansion du bâti pavillonnaire dans la partie méridionale de la commune.

Enfin, l’Essonne et la Juine marquent également le paysage de la commune. La partie orientale de Vert-le-Petit, correspondant au fond de la vallée de l’Essonne, est en effet constituée de grandes étendues boisées et d’étangs qui rendent toute la zone inconstructible.

19 Le document ci-après réalisé en superposant la carte IGN des années 1970 (dossier de pré-inventaire) sur celle de 2005 permet d’avoir une bonne lisibilité de l’extension récente du bâti sur la commune de Vert-le-Petit.

Page suivante : Evolution des emprises foncières entre les années 1970 et 2005

Légende : Limites communales

Axes principaux

Axes secondaires

Emprises foncières sur le territoire de la commune dans les années 1970, d’après les cartes IGN contenues dans les dossiers de pré-inventaire

Cartes copyright IGN 1970-2005

20 4 – Evolution des paysages au cours du XXe siècle

L’étude de la dynamique des paysages, grâce à la mise en parallèle de photographies prises à différentes époques, permet d’analyser les mécanismes et les facteurs de transformation des espaces ainsi que les rôles des différents acteurs qui en sont la cause afin d’orienter favorablement l’évolution des paysages (Observatoire Photographique du Paysage). L’utilisation de cet outil à l’échelle communale permet d’avoir une bonne idée de l’évolution urbaine et paysagère.

Carte postale, datée du début du XXe siècle, de l’entrée de l’entrée de ville à la hauteur de l’intersection entre la rue du Bouchet et la rue Pasteur et photographie du même point de vue prise au cours du mois de mai 2009.

Les documents présentés ci-dessus montrent que l’entrée de ville méridionale de Vert-le-Petit n’a pas beaucoup évolué au cours du XXe siècle, si ce n’est au niveau du revêtement et de l’élargissement de la chaussée aux dépens des espaces enherbés. En effet, les bâtiments sont toujours en place et on ne note aucune transformation structurelle majeure. Le pavillon, recensé VEP97, dont on distingue le pignon et la cheminée, a conservé l’ensemble de ses caractéristiques : tuiles de rive, crête de faîte, épis de faîtage, ferronnerie et modénature. En revanche, l’enduit de la maison de bourg située à droite des deux documents a disparu.

Carte postale, datée du début du XXe siècle, de la place de l’Eglise et photographie du même point de vue prise au cours du mois de mai 2009.

La deuxième série de documents est significative de l’appauvrissement général de la modénature constaté à l’échelle communale, notamment en ce qui

21 concerne les maisons de bourg et les maisons à boutique. L’enduit de plâtre d’origine et la modénature (chaînage d’angle en parement, corniche et bandeau horizontal séparant le rez-de-chaussée du premier niveau) du Restaurant-Billard ont disparu. De plus, ce bâtiment, dont une partie est antérieure au cadastre napoléonien a subi des transformations structurelles importantes. Le bâtiment du fond, qui abritait la boutique du cordonnier de Vert-le-Petit a également subi des transformations superficielles : la devanture de boutique a disparu ainsi que l’enduit et les différents éléments d’ornementation de la façade.

Carte postale, datée du début du XXe siècle, de la place de la Mairie et photographie du même point de vue prise au cours du mois de mai 2009.

Nous constatons à nouveau le même appauvrissement de la modénature des façades des maisons de bourg et des maisons à boutique sur la carte postale et la photographie de la place de la Mairie. De plus, certains bâtiments ont fait l’objet de transformations structurelles comme l’ancienne épicerie-mercerie dont la travée centrale du premier étage a été condamnée et la devanture de boutique enlevée. Notons par ailleurs que la circulation au rez-de-chaussée a été modifiée dans la mesure où l’une des deux portes d’entrée a été murée. La maison de bourg (située au 26, place de la Mairie) a également subi des transformations structurelles : l’étage de combles a en effet été aménagé et une série de lucarnes installée sur le versant de toiture.

22 II – CARACTERISTIQUES ARCHITECTURALES

A-MONUMENTS HISTORIQUES ET SERVITUDES

La commune de Vert-le-Petit ne compte aucun édifice classé ou inscrit sur son territoire.

23 B - Familles architecturales dominantes dans la commune

Récapitulatif du patrimoine recensé à Vert-le-Petit :

Inaccessible Intéressant Remarquable Exceptionnel Total Habitat Maison jumelle 34 34 Pavillon 20 20 Villa 10 2 12 Maison de bourg 10 10 Maison rurale 10 10 Ferme 5 1 6 Cour commune 3 3 Immeuble 2 2 Maison à boutique 1 1 Maison de notable 1 1 Maison des marais 1 1 Hôtel-restaurant 1 1 Autre 1 1 Autre Ecole 2 2 Puits 2 2 Eglise 1 1 Ancien presbytère 1 1 Monument aux 1 1 morts Mairie 1 1 Etablissement administratif 1 1 communal Local de comité 1 1 d’entreprise Poudrerie 1 1 Lavoir 1 1 Total 0 110 4 0 114

La faible proportion d’édifices « ante-cadastres » recensés (trente-cinq sur cent-quatorze) s’explique par l’importance des constructions datant de la première moitié du XXe siècle (maisons jumelles, pavillons et villas).

Le matériau de construction le plus employé dans la commune est la meulière, ce qui s’explique par la composition géologique du sol (cf. page 13) mais également par le nombre de bâtiments standardisés faisant appel à ce type de matériau et construits au cours de la première moitié du XXe siècle (pavillons, villa et maisons jumelles).

L’église Saint-Martin, recensée VEP10, dont la construction remonterait au XIIe siècle a été remaniée à plusieurs reprises. Le clocher est notamment construit au cours du XVIIIe siècle. L’école Alain Savary, recensée VEP11, est installée dans l’ancienne école de filles, construite à la fin du XIXe siècle. Le bâtiment n’a pas subi de transformations majeures si ce

24 n’est la construction d’un mur de maçonnerie destiné à fermer le préau dans le but de créer une pièce supplémentaire (cf. plan ci-dessous extrait de la Monographie de l’Instituteur3). Etant donné la qualité de la maçonnerie et l’ornementation relevée dans l’encadrement des baies du rez-de-chaussée, il semblerait que cette transformation ait eu lieu au cours de la première moitié du XXe siècle.

L’ancienne école de garçons (VEP49) a également été conservée et abrite désormais la salle communale Simone Signoret. Enfin, la commune a également installé une partie de ses locaux dans l’ancien presbytère de Vert-le-Petit, recensé VEP50. Le bâtiment a conservé son encadrement de porte en blocs de grès surmonté d’une corniche sur laquelle reposent deux volutes.

VEP50

. Maisons jumelles* : 34 édifices recensés Les maisons jumelles sont nombreuses à Vert-le-Petit. Cette concentration s’explique principalement par la présence de la poudrerie du Bouchet. En effet, la majeure partie d’entre elles fut construite au cours de la première moitié du XXe siècle par le ministère de la Guerre afin de loger une partie du personnel d’astreinte de la poudrerie. Au cours du recensement, deux types de maisons jumelles ont été relevées dans le lotissement militaire du Bouchet.

3 Ibid, p. 31.

25 Le premier type de maisons jumelles (plan en « L »), construit le long de l’avenue du Maréchal Joffre (VEP53-64), est destiné à loger les ingénieurs de la poudrerie. Construites en meulière, chacune de ces maisons comportent un étage carré et un étage de combles. A l’intérieur de ce type de maisons jumelles, nous pouvons distinguer deux catégories qui se différencient au niveau de la modénature. En effet, les maisons recensées VEP53-58 sont dépourvues de modénature tandis que celles recensées VEP59-64 possèdent un décor de briques (notamment au niveau des linteaux) et des aisseliers.

VEP57 VEP63

Le second type de maisons jumelles est localisé le long de l’avenue du Maréchal Foch (VEP67-82). Les maisons, construites sur un sous-bassement en meulière, sont plus modestes que les précédentes et étaient vraisemblablement destinées au logement d’une partie des ouvriers de la poudrerie. Les façades gouttereaux possèdent trois ouvertures dont une porte dans la travée centrale à laquelle on accède par la volée de marches d’un perron. L’étage de combles est aménagé. L’encadrement des baies est relativement soigné : on note en effet la présence d’un linteau métallique encadré par un décor de briques.

VEP75

26 Extrait du cadastre de la commune de Vert-le-Petit (en rouge, les maisons jumelles « type ingénieur » ; en vert, les maisons jumelles « type ouvrier »).

Il existe d’autres maisons jumelles à Vert-le-Petit, ne faisant pas partie du lotissement du Bouchet. C’est le cas de VEP15 et VEP16 (23-25, rue de la Liberté), de VEP35 et VEP36 (36-38 rue Armand Louis) ainsi que VEP91 et VEP92 (29-31, rue Louis Pasteur).

VEP15 VEP35 VEP91

. Pavillons* : 20 édifices recensés Les pavillons construits au cours de la première moitié du XXe siècle sont nombreux à Vert-le-Petit en raison de la présence de la poudrerie du Bouchet et de la dynamique économique de la commune. L’un des plus intéressants est celui situé au 73, avenue du Général Leclerc et que l’on distingue également sur la carte postale de l’entrée de village (cf. page 22). En effet, comme nous l’avons précisé précédemment, il possède encore l’ensemble de ses éléments de modénature d’origine. VEP97

27 La concentration la plus importante de pavillons est située rue Louis Pasteur, à proximité immédiate de la poudrerie du Bouchet. Ils sont construits selon un modèle basique en pierre meulière ou recouvert d’enduit: le bâtiment à pignon sur rue est édifié sur un soubassement ; l’accès se fait par un perron ; l’étage de combles ne possède qu’une unique fenêtre en pignon, au-dessus de la porte d’entrée. La modénature est relativement simple et généralement limitée à la présence d’un linteau métallique dont les rivets sont masqués par des rosettes. Le linteau est, quant à lui, encadré par des briques.

Pavillons le long de la rue Louis Pasteur (côté impair)

VEP87, situé au 43 rue Louis Pasteur

. Villas* : 12 édifices recensés Remarquables : 2 (VEP12 et VEP27) La villa située au 5, place de l’Eglise présente des caractéristiques remarquables. En effet, elle est bâtie à partir d’un édifice « ante-cadastre » rectangulaire (probablement une ancienne maison rurale) auquel des aménagements et transformations ont été faits afin de donner plus d’élégance au bâtiment. La photographie de la façade antérieure nous permet de mieux comprendre les ajouts faits au bâtiment d’origine. La façade donnant sur la place de l’Eglise est soignée : construite en meulière rocaillée et à colombage, elle possède des aisseliers supportant le débord de toit ainsi qu’une loggia.

28 VEP12

VEP27, située au 69 rue Armand Louis, en périphérie de la commune lors de sa construction, est une villa de style cottage certainement construite dans les années 1920. Elle est construite en pierre meulière rocaillée et sa façade est ornée de carreaux de faïence à décor floral en relief.

29 VEP34 est un bel exemple à l’échelle communale de villa construite à la fin du XIXe siècle. Elle possède en effet une modénature soignée composée d’un parement de briques et de carreaux de faïence à décor floral en relief.

VEP34

La villa située au 46, avenue du Général Leclerc (VEP107) ne semble pas avoir subi de transformations structurelles depuis l’époque de sa construction (antérieure à 1821). De plus, cet édifice étant sur le point d’être détruit, il est important de mentionner son intérêt.

VEP107

. Maisons de bourg* : 10 édifices recensés Les maisons de bourg vertoises sont, pour la plupart, antérieures au cadastre napoléonien (huit sur dix). Dans la plupart des cas, l’enduit qui recouvrait les façades a disparu. L’enduit de VEP45 (actuelle Poste), que l’on peut distinguer sur l’une des cartes postales présentées précédemment (cf. page 23), a ainsi disparu pour laisser place à des bandeaux lissés encadrant les baies et à des carreaux de faïence à décor en relief. Cette disparition de l’enduit, en raison de son caractère esthétique évident, s’oppose à celle observée sur VEP111.

VEP45, située au 22 place de la Mairie VEP111, située au 62 avenue du Général Leclerc

30 . Maisons rurales* : 10 édifices recensés Les maisons rurales sont concentrées le long des actuelles rue Armand Louis et avenue du Général Leclerc, correspondant à la voie de communication historique du centre-bourg de Vert-le-Petit. La majorité des maisons rurales est antérieure au cadastre napoléonien (huit sur dix). Elles furent bâties en faisant appel à la meulière, matériau de construction disponible sur le territoire communal, notamment lors des labours qui font remonter la meulière à la surface.

VEP28 situé au 86, rue Armand Louis Vue de l’annexe agricole de VEP33 situé au 60, rue Armand Louis

VEP104 situé 14, avenue du Général Leclerc. Cette petite unité d’habitation faisait probablement partie d’un ensemble plus important (type cour commune) dont les éléments constitutifs ont aujourd’hui disparu ou sont dénaturés.

. Fermes* : 6 édifices recensés Remarquable : 1 (VEP113) Les fermes recensées à Vert-le-Petit sont antérieures au cadastre napoléonien. Seule VEP01 semble avoir subi des transformations au cours du XIXe siècle par rapport à son plan d’origine.

VEP106 est une grande ferme à cour fermée située dans le centre-bourg. Elle possède un imposant logis ainsi qu’un grand corps de bâtiment agricole comportant une porte charretière précédée d’un porche dont les angles sont constitués de blocs de grès. VEP106

31 Les bâtiments composant VEP08 ont fait l’objet de transformations dès la fin du XIXe siècle. En effet, le pignon du bâtiment agricole donnant sur la rue de la Liberté a été modifié et traité en maison de bourg. Des baies et des oculi ont été percés et une modénature de briques soignée ajoutée aux encadrements des baies et en bandeaux horizontaux.

VEP08 situé au 3-7, rue Armand Louis avec retour au 4, rue de la Liberté

La ferme de Misery, recensée VEP113, est une grande ferme à cour fermée située à l’écart du centre-bourg, dans la partie septentrionale de la commune. Elle est établie à proximité de l’Essonne, sur la rive gauche du ru de Misery. Elle possède plusieurs bâtiments dont un colombier de plan carré et les vestiges d’une chapelle situés dans l’angle nord-ouest de la cour. Le logis frappe par ses dimensions. Il comprend cinq travées sur deux étages carrés, ainsi qu’un étage de combles possédant des lucarnes sur versant de toiture. La corniche est toujours en place et les murs devaient à l’origine être recouverts d’enduit comme en témoigne l’irrégularité de l’appareillage.

VEP113

Enfin, un puits couvert situé dans la cour d’une ferme du centre-bourg a été recensé (VEP102). Cependant, en raison de l’état général de dénaturation constaté sur les bâtiments de cet ensemble agricole, la ferme n’a pas été prise en compte.

VEP102

32 C – Etat général du patrimoine

Comme nous avons pu le constater précédemment, les dénaturations sont nombreuses sur le patrimoine vertois. Cependant, lorsque celles-ci sont antérieures à la limite chronologique fixée dans le cadre du diagnostic (1945), les bâtiments transformés sont recensés. C’est le cas par exemple de la ferme recensée VEP08 (cf. page 33).

La physionomie de l’entrée de ville occidentale de Vert-le-Petit frappe par l’ampleur du lotissement actuellement en construction. En effet, le caractère rural de l’entrée de la commune (symbolisé par la présence d’une ferme « ante- cadastre, du cimetière et de son long mur de clôture en pierre), est désormais masqué par le lotissement de la Cheminée Blanche, comprenant quatre-vingt- quinze lots.

Les cours communes, constituant un patrimoine particulièrement menacé du fait de la rusticité des unités d’habitation, font souvent l’objet de dénaturations structurelles majeures. Le constat est particulièrement frappant sur la commune de Vert-le-Petit. Les dénaturations sont souvent anciennes comme nous pouvons le constater sur les photographies ci-dessous. Malgré l’intérêt des transformations et la qualité de la modénature, les cours communes situées au 74, rue Armand Louis et au 9, rue de la Liberté n’ont pas été recensées dans la mesure où elles ont également été dénaturées ces dernières années par le percement de baies ainsi que par l’ajout de lucarnes et d’ailes latérales modifiant la circulation à l’intérieur des bâtiments.

Cour commune « ante-cadastre » dénaturée au 74, rue Armand Louis. Le pignon du bâtiment sur rue a fait l’objet de transformations à la fin du XIXe siècle : à redents, il est traité en maison de bourg (régularité des baies, étage carré, modénature, ferronnerie) et flanqué d’une tourelle dans laquelle est logée la cage d’escalier.

33

Cour commune « ante-cadastre » dénaturée au 9, rue de la Liberté. L’un des deux bâtiments sur rue a été transformé au cours de la première moitié du XXe siècle (présence de linteaux métalliques dont les rivets sont masqués par des rosettes, d’une marquise et de carreaux de faïence à décor floral en ronde-bosse).

Un autre type de phénomène est à prendre en compte sur le territoire de la commune. La maison de notable située au 56-58, avenue du Général Leclerc (VEP109) a ainsi fait l’objet d’un récent chantier de restauration. Si l’intégrité de ce bâtiment « ante-cadastre » semble à première vue respectée (emprise au sol similaire à celle relevée sur le cadastre napoléonien, présence d’un perron et d’un escalier extérieur latéral en grès), il est cependant caractéristique de l’évolution des goûts architecturaux vers une standardisation des critères esthétiques alignée sur ceux des grands promoteurs immobiliers (enduit orangé, « tuiles plates mécaniques » et fenêtres en P.V.C).

Enfin, il est important de noter que les limites du diagnostic patrimonial ont à nouveau été atteintes à Vert-le-Petit. Nous n’avons ainsi pas pu accéder aux bâtiments constituant l’ensemble du site de la poudrerie. Seuls les bâtiments situés le long de la rue Lavoisier (maison du directeur et bâtiments de la place Duquesne) sont visibles depuis la voie publique et ont été pris en compte dans le cadre de cette étude.

34 GLOSSAIRE

. cour commune : forme spatiale d’organisation communautaire comprenant plusieurs maisons mitoyennes qui abritaient les paysans, ou manouvriers, louant leurs bras aux grands fermiers tout en exploitant pour eux de petits lopins et notamment de la vigne. La cour commune comprend fréquemment un puits. . ferme : o ferme à cour fermée : implantée dans les villages ou isolée en plein champ, la ferme à cour fermée comprend plusieurs bâtiments, logis et annexes, disposés de manière à former les côtés d’un espace central fermé. Le contraste est fort entre les murs extérieurs, aveugles ou percés de rares ouvertures, et la cour intérieure dans laquelle s’ouvrent porche, auvents, clapiers, portes et fenêtres. La ferme à cour fermée possède, lorsqu’elle est implantée en plein champ, certaines caractéristiques défensives (ouvertures type meurtrières, murs, douves…). En dehors de la vaste cour centrale, on peut trouver un ou plusieurs jardins entourés de hauts murs de pierre ainsi que des vergers. Les bâtiments sont souvent homogènes, résultat d’une implantation ancienne. La ferme à cour fermée se distingue par la présence d’éléments architecturaux forts : porte charretière monumentale, douves, pédiluve, abreuvoir, cour pavée et pigeonnier ou colombier selon les cas. o petite ferme : il existe également des fermes de plus petite dimension comprenant plusieurs bâtiments, logis et annexes agricoles, autour d’un espace central fermé, mais qui ne possèdent pas les éléments architecturaux cités précédemment. . immeuble : édifice divisé lors de la construction en appartements pour plusieurs particuliers. . maison à boutique : la maison à boutique est une maison de bourg possédant un espace dédié au commerce. . maison de bourg : bâtiment, le plus souvent à un étage carré, aligné sur la rue et mitoyen sur les deux côtés. Une maison de bourg occupe la totalité de la largeur de la parcelle qu’elle occupe. On trouve généralement des cours et/ou des jardins à l’arrière des maisons. Les maisons de bourg, lorsqu’elles forment un front bâti continu en centre-bourg, sont un élément constitutif du paysage urbain. . maison de notable : vaste demeure, comprenant cinq travées et au minimum un étage carré, située, la plupart du temps, au milieu d’une grande parcelle. La maison de notable possède généralement un décor soigné (modénature, ferronnerie, céramique…). . maison rurale : la maison rurale se définit comme un bâtiment de taille modeste dont le rez-de-chaussée est réservé à l’habitation tandis que les combles et, lorsqu’ils existent, les bâtiments annexes sont destinés aux activités agricoles. En fonction de la distribution et de l’implantation des bâtiments, on peut distinguer trois grandes variantes au sein de cette typologie :

35 o maison rurale constituée d’un bâtiment unique abritant le logis au rez-de-chaussée et les activités agricoles dans les combles (maison-bloc à terre). o maison rurale dont les annexes agricoles sont situées dans le prolongement du logis. o maison rurale dont le logis et les annexes agricoles sont indépendants. Les bâtiments secondaires, destinées à abriter des animaux ou des outils, sont alors placés en héberge, libérant ainsi une cour centrale. Lorsqu’une maison rurale comporte des bâtiments annexes, elle se distingue de la ferme au niveau de la taille et de l’importance des annexes. La typologie maison rurale concerne donc les unités dans lesquelles les annexes agricoles sont moins importantes que le logis. . modénature : ensemble des éléments d’ornements (moulure, corniche, décor de briques…) relevés sur un bâtiment. . moulin : édifice comportant des installations techniques permettant de broyer, piler, pulvériser, battre ou presser des matières premières ou des produits. La force motrice est transformée en mouvement actionnant les machines. . pavillon : habitat privé généralement composé d’un étage de combles aménagé et de moins de trois travées. Le pavillon correspond à une forme d’habitat dont la diffusion s’est largement développée à partir du 1er quart du XXe siècle. . patrimoine ordinaire : ensemble des constructions, habitées et/ou liées à la collectivité, formant l’essentiel du bâti des villes et bourgs et qui forgent le paysage et l’identité d’un territoire. Cette notion comprend donc l’habitat privé mais également le patrimoine vernaculaire. . patrimoine vernaculaire : ensemble des constructions ayant eu, dans le passé, un usage dans la vie de tous les jours (puits, lavoirs, fontaines, croix de chemin, bornes historiques…). . pédiluve : mare possédant un accès en pente douce, située à proximité d’une ferme, et servant à faire boire les bêtes ou à les rafraîchir (notamment les sabots). Un pédiluve peut être délimité par des murs de maçonnerie et ses abords sont parfois couverts de pavés pour éviter la boue. . villa : la villa, dont le développement est lié à celui de la villégiature, est située en milieu de parcelle et se distingue de la maison de notable par sa taille. Elle dispose d’un étage carré et comprend trois travées. La villa possède généralement un décor soigné (modénature, ferronnerie, céramique…).

36