Le Curé D'aleyrac, Prieur Et Brigand
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Le curé d'Aleyrac prieur et brigand Roberto Emilio Caleri Le curé d'Aleyrac prieur et brigand Tome 1 La Mirandole Pascale Dondey - Editeur DU MEME AUTEUR Dans la série policiers : Aux Editions La Mirandole : - Les 7 Clefs ou le Trésor de Grignan. Aux Editions Le Roman Contemporain : - Montélimar Connection ou Drôle de Pastis. © La Mirandole - B.P. 101 - 30130 Pont-Saint-Esprit 1 trimestre 1994 à mon épouse. Cet ouvrage est un roman historique dont l'inspiration est basée sur des événements rigoureusement authentiques, même si l'auteur a pu prendre quelques libertés entre les lignes. Les personnages cités, dans leur presque totalité, ont bel et bien existé sans que leurs noms n'aient été d'aucune façon alté- rés, même s'ils ont pu ne pas être tout à fait tels que l'auteur les décrit. Seuls quelques figurants d'importance mineure sont fic- tifs. PREFACE DE l'AUTEUR Que le lecteur me pardonne cette préface. Il me fallait apporter quelques précisions à son intention. Bien que ce livre soit un roman, les faits relatés sont ab- solument authentiques, même si les liens établis entre les per- sonnages peuvent être le fruit de l'imagination de l'auteur. Cet ouvrage comportant dans son ensemble un nombre de pages fort important, j'ai décidé d'en faire deux tomes : - le premier « La Terreur rouge » 1 couvrant la période de 1793 à 1796 ; - le deuxième « La Terreur blanche », pour la période de 1797 à 1800. Mon roman n'est pas uniquement l'histoire de Jean-Joseph RAYMOND curé d'Aleyrac. Elle se veut aussi celle de la région dans laquelle il a vécu, à cheval entre le midi de la Drôme et le Comtat Venaissin. On ne peut pas comprendre les réactions d'un individu hors de leur contexte. Dans le premier tome le curé d'Aleyrac ne fait que quel- ques apparitions. C'est d'abord l'histoire de Valréas, de la com- mission populaire d'Orange, de la naissance de la Chouannerie dans l'Enclave et du mouvement royaliste, duquel RAYMOND sera l'un des chefs. C'est aussi, et surtout, l'histoire des chagrins, des deuils, des haines, des amours et des vengeances de Joachim PIALLA DES ILES, dont nous suivrons les aventures tout au long de ce récit. Ce sera seulement dans le deuxième tome que les actions d'éclat du curé d'Aleyrac et de nombre de ses paroissiens pren- dront de l'expansion. 1. On désigne ainsi la Terreur, prise comme mesure contre les ennemis réels ou supposés de la Révolution, par opposition à la Terreur Blanche qui sera le fait des royalistes et des brigands. Après mon roman « Les Sept Clefs ou le Trésor de Gri- gnan », écrire celui-ci me revenait d'office. Car, s'il ne s'agit ni d'un sujet, ni de circonstances similaires, les lieux d'action sont les mêmes, et presque le même, à quelque deux siècles de dis- tance, un des personnages. Il s'agit là d'une pure coïncidence, car c'est en progressant dans mes recherches que quelques similitudes avec « Les Sept Clefs » me sont apparues. Je n'y pouvais plus rien : il m'était impossible de modifier un récit fictif déjà publié et encore moins de jouer avec des événements historiques. Mais ceci montre qu'il existe des tâches auxquelles l'on doit être prédes- tiné. Le 11 août 1991, avait lieu, à Malaucène, la manifestation « Artistes au Village ». Avec d'autres écrivains, je participais à une séance de dédicaces organisée à la Maison de la Presse par Bernard OLIVE. A midi, après quelques péripéties, je me suis retrouvé at- tablé avec d'autres convives au restaurant la Chevalerie. Cathe- rine et Jean-Jacques HOUDY, ses propriétaires, nous y avaient invité à apprécier leur excellente cuisine. Il y avait là trois or- ganisateurs des festivités 2 et, quant aux écrivains, en attendant Marie CARDINAL, nous n'étions que Simone CHAMOUX et moi. A propos de mon roman policier, cette dernière m'a dit : - Grignan ! Mais vous avez un personnage fabuleux, à Grignan ! Le curé d'Aleyrac. C'est ainsi qu'elle m'a fourni les premiers détails sur les aventures de l'abbé Jean-Joseph RAYMOND, curé d'Aleyrac, dont je me souviens avoir entendu parler à une ou deux occasions antérieures. D'après les contes de sa grand-mère, c'était un fabuleux brigand ayant vécu à l'époque de la Restauration. Il aurait été l'amant d'une marquise de Grignan, qui le renseignait sur les voyageurs de la région afin d'attaquer les diligences et en dé- trousser les occupants. Ses complices avaient été pris et pen- dus. De lui, l'on n'avait retrouvé, dans les bois, que le corps à moitié dévoré par les loups. J'ai découvert depuis que l'histoire réelle n'a rien à voir avec ce conte. A travers le temps, l'imagination populaire avait fait son œuvre. 2. Myriam BERTRAND, son époux, Henri, et Olivier PEYRE. Mais, l'ayant gardé en réserve dans mes souvenirs, ce ré- cit m'est revenu tout à coup à l'esprit en février 1992. De cette époque date mon véritable intérêt pour des événements qui sont encore présents dans nombre de mémoires du Midi de la Drôme et de l'enclave des Papes. L'histoire réelle s'est passée pendant la période de la Ré- volution, entre 1789 et 1800. Elle appartient maintenant pour beaucoup à la tradition orale de la région. Encore vivace dans quelques familles, elle risquait de tomber dans l'oubli, mainte- nant que les traditions orales vont disparaissant. Mais ce que les esprits conservent, ce ne sont que des légendes colportées par quelques écrivains du siècle dernier. L'un d'eux avait fabri- qué un faux et les autres lui ont emboîté le pas. Peu de publications ont traité du sujet. Malgré mes re- cherches, je n'ai trouvé que des récits parcellaires intégrés à des panoramas plus vastes de l'époque et de la région. Il s'agit d'ouvrages disparus du commerce, généralement anciens, que l'on peut retrouver dans les archives ou dans les fonds locaux des bibliothèques régionales. Je me suis donc attelé à une tâche qui, au début, m'ef- frayait un peu : la recherche documentaire dans les archives publiques. Je rends grâce aux divers archivistes et employés de mairie que j'ai rencontrés, pour l'aimable accueil que j'ai reçu et les facilités qui m'ont été faites. J'adresse à tous mes remer- ciements en fin d'ouvrage. La documentation annexe étant par trop importante, j'ai renoncé à l'intégrer à mon roman. Elle fera peut-être l'objet d'une publication ultérieure. Je me suis limité à fournir ici une « Chronologie des événements » et un « Index des personna- ges », avec quelques détails biographiques sur ceux ayant le plus de relief. Les personnages fictifs de ce récit sont peu nom- breux. Je les ai nommément désignés. Mais il s'agit surtout de comparses vite escamotés. Tous les autres sont réels et pour- ront être retrouvés sur les registres paroissiaux ou les docu- ments officiels de l'époque. J'ai intégré dans le corps du roman plusieurs extraits de documents authentiques. Ces citations sont en italique, entre guillemets. Dans tous les cas j'ai gardé l'orthographe originale. Leurs fautes ne me sont donc pas imputables, ayant déjà assez à faire à assumer les miennes. Pour situer la chronologie des événements, j'ai daté cha- que chapitre du roman. Une partie de l'histoire se passant pen- dant une période où le calendrier républicain était en vigueur, il m'a semblé plus utile, pour la compréhension du lecteur, de donner simultanément les dates correspondantes du calendrier grégorien. C'est ce qui explique la double datation en tête des chapitres, entre octobre 1793 et la fin du récit. En ce qui concerne les lieux de notre histoire, je dirais qu'ils sont circonscrits à l'intérieur de plusieurs cercles. Ils vont, du cadre général de la Révolution française à ceux englo- bant la région des départements de Vaucluse, de la Drôme et de l'Ardèche, puis les zones de l'enclave des Papes, de la Val- daine et du district de Grignan, limitrophes du minuscule point qu'est la commune d'Aleyrac, où tout finit par se concentrer. Pour ceux qui ne sauraient pas où Aleyrac se trouve, je dois donner quelques explications. Aleyrac n'est pas un village, pas un hameau, mais un ensemble de fermes isolées regroupées en commune. Ses habitants sont aujourd'hui une cinquantaine, comme à l'époque qui nous intéresse. Il est situé sur l'itinéraire vert bis de Valence à Avignon, sur la départementale 9 entre Cléon-d'Andran et Grignan, anciennement appelée route d'Al- lemagne ou chemin ferrât Il est inutile de rappeler ce que la Révolution française a représenté et continue de représenter pour nombre de peuples opprimés. Pour la première fois de l'histoire de l'humanité, tous les individus devenaient, du moins dans les principes, égaux en droit au regard de la loi. Et cela après plusieurs siè- cles de despotisme, d'obscurantisme, de privilèges et d'abus de toute sorte dont nobles et haut clergé étaient les responsables et les bénéficiaires. La Révolution a fondé les bases de nos démocraties ac- tuelles, qui, comme disait CHURCHILL, de toutes les formes de gouvernement est la moins mauvaise. Mais la Révolution a accouché également de la Terreur, du Directoire et de Napoléon. Elle a drainé dans son sillage toute une galaxie d'opportunistes, de profiteurs, de gens sans scrupules, qui, sous le manteau des principes révolutionnaires, ne servaient que leurs desseins d'enrichissement, de domina- tion, de revanche, d'assouvissement de vengeances dicté par la jalousie ou l'intérêt.