Encyclopédie berbère

30 | 2010 30 | Maaziz – Matmata

Masmuda

A. Khelifa

Édition électronique URL : http://journals.openedition.org/encyclopedieberbere/488 DOI : 10.4000/encyclopedieberbere.488 ISSN : 2262-7197

Éditeur Peeters Publishers

Édition imprimée Date de publication : 29 décembre 2010 Pagination : 4644-4646 ISBN : 978-90-429-2367-6 ISSN : 1015-7344

Référence électronique A. Khelifa, « Masmuda », Encyclopédie berbère [En ligne], 30 | 2010, document M51, mis en ligne le 22 septembre 2020, consulté le 15 octobre 2020. URL : http://journals.openedition.org/ encyclopedieberbere/488 ; DOI : https://doi.org/10.4000/encyclopedieberbere.488

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Masmuda

A. Khelifa

NOTE DE L’ÉDITEUR

Beaucoup de ces noms de tribus sont encore vivants dans le Maroc actuel, en tant qu’ethnonymes (mis en italiques dans la liste) ou en tant que toponymes, ce qui témoigne à la fois de la permanence et de la continuité du peuplement depuis l’époque médiévale, et de l’importance démographique et politique de ces groupes humains.

1 Grand agrégat de tribus de la confédération des Baranis. D’après les généalogistes médiévaux, Masmud, descendant de Burnus Ibn al-Barr, serait venu d’Orient et se serait établi dans les environs de Tanger. El-Bekri, au XIe siècle signale les Masmuda dans la région de Bûna (Annaba) et dans les environs de Tanger. Dans cette dernière localité, ils se divisent en quatre tribus : les Doghagh, les Assada, les Bani Senghera et les Kotama. Ils peuplent les territoires situés entre la rivière Zelloul et la rivière de Bab El-Yemm dont ils cultivent de nombreux champs et jardins, et ceux qui vont de Ceuta à Tétouan. Leur limite à l’ouest se trouve entre Ceuta et Tanger au-delà du Nahr Ilîan (rivière du comte Julien). affirme qu’avant l’islamisme, les Berghouata étaient commandés par le Comte Julien qualifié de prince des Ghomara. El-Bekri les signale aussi dans le parcours qui mène de Ceuta à Fès où ils occupent un grand nombre de villages comme celui d’Iou Iddjadjin peuplé par la tribu masmoudienne des Beni Messara. El-Idrissi ajoute que face à Tarifa en Andalousie (du nom de Tarif, un chef Barghawata, tribu masmoudienne) se trouve sur l’autre côté du détroit Marsa el-Qasr (le port du château) qui est attribué aux Masmuda et qu’on appelle aussi Qasr Masmuda. Ibn Khaldun ajoute les Ghomara qui peuplent la chaîne du et son littoral depuis Ghassassa jusqu’à Tanger incluant les villes de Nokour, Badis, Tikisas, Tittawin (Tétouan), Ceuta et El Kasr. Ils sont voisins des Berghouata qui occupent le littoral atlantique Les femmes des Masmuda s’enduisent les cheveux d’huile d’argan, ce qui les rend lisses et beaux (El-Idrissi). El-Bekri considère cette confédération comme étant la plus nombreuse parmi les Berbères. Son territoire s’étendait de la Méditerranée, (dans la région du Rif) jusqu’à l’Atlantique vers les rivières du Sous et à l’intérieur des terres

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vers le Haut-Atlas ; elle occupait une grande partie du Maroc actuel. De la même façon, Ibn Khaldun les situe essentiellement dans ces deux régions.

2 Cette confédération de tribus connut ses heures de gloire, d’abord avec la fondation du royaume des Barghwata qui vit le jour dans les plaines du Tamesna et la partie du littoral comprise entre Salé et Azemmour jusqu’à la région d’ et Asfi. Ibn Khaldun affirme que cette tribu était puissante au début de l’islamisation de l’Afrique du Nord. Vers le commencement du second siècle de l’Hégire, elle avait pour chef un nommé Tarif Abou Saleh qui avait occupé un haut commandement dans l’armée de Maysara El Faqir, El Haqir, le matgharien, connut pour ses doctrines sufrites qui avait été l’âme de la révolte de 122 H/740. El-Bekri donne force détails sur la religion des Berghouata qui suivirent les principes religieux de Saleh, leur roi-prophète qui régna dès 127 H/744-45. La dynastie perdura jusqu’en 420 H/1029 où elle périt sous les coups des Ifrénides puis sous les coups des Almoravides qui les exterminèrent vers le milieu du XIe siècle.

3 El-Bekri signale la présence des Masmouda dans le sud du Maroc actuel, autour de la ville de Nfis et dans les montagnes. Ibn Khaldun affirme que les Masmouda sont à peu d’exceptions près les seuls habitants de la partie montagneuse du el-Aqsa (Maghreb extrême).

4 Essentiellement sédentaires, habitants les montagnes du Haut-Atlas, les Masmuda supportèrent la domination des Almoravides. Par la suite, ils connurent leur heure de gloire avec l’avènement des Almohades. Les notables de leurs tribus firent alors partie du « conseil des Dix » et de celui des « cinquante », ossature de l’administration almohade. Ils furent désignés alors dans les différentes provinces de l’empire almohade depuis l’ouest du Nil aux rivages de l’Atlantique et dans les provinces d’Al-Andalus. Les descendants de Abu Hafç Hinti, l’un des principaux compagnons d’Ibn Totimert, fondèrent au XIIe siècle la dynastie Hafside à Tunis, qui régna jusqu’au XVIe siècle.

5 A la chute de la dynastie almohade (milieu du XIIIe siècle), ils subirent la domination des différentes dynasties qui se succédèrent au Maroc (mérinide*, wattaside, saadienne etc.). Mais ils eurent toujours un esprit d’indépendance. L’occupation française en fit l’expérience (blad es-siba). Léon l’Africain les fait habiter dans la partie occidentale de l’Atlas : « du Hea (Haha) à la Rivière des Esclaves (Oued El ʻAbid). Ils habitent aussi le versant de l’Atlas qui fait face au Midi et toutes les plaines avoisinantes. Ils occupent quatre provinces : le Hea, le Sous, le Guzzula et la région de Marrakech ».

6 Les Masmuda se divisent en un grand nombre de tribus dont les principales sont : • Akanghis Aylana Ganfisa • Ankatutawan Barghwata Ghumara • Ansatit Banu Battan Glawa • Anti Nitat Djuzzula Haha • Antuzkit Dughagha Hargha • Ar’an Dukkala Haskura • Assadan Gadmiwa Hazmira • Hazradja Hintata Banu Katrat • Banu Makar Banu Maghus Banu Marzuq ibn ‘Awn • - Banu Masara Ragraga Banu Rasan • Saksiwa Sanghara Banu Sikkin • Tahlawa Tinmallal Warika • Banu Wasanu Wazguit...

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BIBLIOGRAPHIE

EL-BEKRI, Description de l’Afrique septentrionale, trad. De Slane, Paris, 1965

EL-IDRISSI, Le Maghrib au XIIe siècle, trad. Hadj Sadok, Alger, 1983.

IBN KHALDUN A., Histoire des Berbères et des dynasties musulmanes de l’Afrique septentrionale, 4 tomes, trad. De Slane, Paris, 1978.

LEON L’AFRICAIN J., Description de l’Afrique, trad. Epaulard, Maisonneuve, 1956.

INDEX

Mots-clés : Ethnonymie, Maroc, Moyen Âge, Tribu

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