Isoetes Prototypes
Total Page:16
File Type:pdf, Size:1020Kb
Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur l’isoète prototype Isoetes prototypes au Canada COSEPAC COSEWIC COMITÉ SUR LA SITUATION DES COMMITTEE ON THE STATUS OF ESPÈCES EN PÉRIL ENDANGERED WILDLIFE AU CANADA IN CANADA Les rapports de situation du COSEPAC sont des documents de travail servant à déterminer le statut des espèces sauvages que l’on croit en péril. On peut citer le présent rapport de la façon suivante : COSEPAC. 2005. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur l’isoète prototype (Isoetes prototypus) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. vii + 37 p. (www.registrelep.gc.ca/status/status_f.cfm). Note de production : Le COSEPAC aimerait remercier James P. Goltz et Gart Bishop qui ont rédigé le rapport de situation sur l’isoète prototype (Isoetes prototypus) en vertu d’un contrat avec Environnement Canada. Une partie du financement pour la préparation du présent rapport de situation a été fournie par le Department of Natural Resources de la Nouvelle-Écosse et du ministère des Ressources naturelles du Nouveau-Brunswick. Erich Haber, coprésident (plantes vasculaires) du Sous-comité de spécialistes des plantes et lichens du COSEPAC, a supervisé le présent rapport et en a fait la révision. Pour obtenir des exemplaires supplémentaires, s’adresser au : Secrétariat du COSEPAC a/s Service canadien de la faune Environnement Canada Ottawa (Ontario) K1A 0H3 Tél. : (819) 997-4991 / (819) 953-3215 Téléc. : (819) 994-3684 Courriel : COSEWIC/[email protected] http://www.cosepac.gc.ca Also available in English under the title COSEWIC assessment and status report on the prototype quillwort Isoetes prototypus in Canada. Photo de la couverture : Isoète prototype — dessin de G. Bishop. ÓSa Majesté la Reine du chef du Canada, 2005. PDF : CW69-14/453-2005F-PDF ISBN 0-662-74284-2 HTML : CW69-14/453-2005F-HTML ISBN 0-662-74285-0 Papier recyclé COSEPAC Sommaire de l’évaluation Sommaire de l’évaluation – Mai 2005 Nom commun Isoète prototype Nom scientifique Isoetes prototypus Statut Préoccupante Justification de la désignation Il s’agit d’une espèce endémique régionale dont la quasi-totalité de la population mondiale se trouve au Canada. Cette plante vivace aquatique a des exigences très particulières en matière d’habitat, ce qui limite son occurrence au Canada à quelque douze petits lacs non connectés en Nouvelle-Écosse et au Nouveau- Brunswick. On trouve cette espèce dans des lacs froids pauvres en nutriments alimentés par des sources. On a montré que plusieurs lieux contenaient un grand nombre de plants, mais la moitié des endroits confirmés comptent des petites populations. Une vaste gamme de facteurs limitatifs possibles risquent de nuire à l’espèce, notamment les changements relatifs à la qualité de l’eau, la navigation de plaisance et l’aménagement du littoral. Répartition Nouveau-Brunswick, Nouvelle-Écosse Historique du statut Espèce désignée « préoccupante » en mai 2005. Évaluation fondée sur un nouveau rapport de situation. iii COSEPAC Résumé Isoète prototype Isoetes prototypus Information sur l’espèce L’isoète prototype (Isoetes prototypus) est une plante aquatique vivace apparentée aux fougères. La plante se compose d’une touffe de feuilles tubuleuses droites et fragiles naissant d’un corme bilobé ou rarement trilobé. Les spores reproductrices (mégaspores et microspores) se forment dans la base renflée des feuilles. Il arrive souvent que des plantes se détachent du substrat où elles sont enracinées; ces plantes remontent à la surface et finissent souvent par former des amas sur les berges du lac. On identifie généralement l’espèce par la taille et l’ornementation de ses spores et par le nombre de ses chromosomes. Répartition La répartition mondiale de l’Isoetes prototypus se limite à treize lacs : neuf en Nouvelle-Écosse, trois au Nouveau-Brunswick et un au Maine. Habitat L’Isoetes prototypus forme souvent des tapis denses au fond de lacs oligotrophes (pauvres en éléments nutritifs) alimentés par des sources. La plante se trouve généralement à une profondeur de 1,5 à 2,5 m, enracinée dans des sédiments mous, floculeux et vaseux recouvrant du sable ou du gravier. L’eau de ces lacs est généralement claire, mais il arrive que des tannins lui confèrent une coloration de thé. L’espèce pousse généralement avec d’autres plantes aquatiques à rosette, en particulier l’Eriocaulon aquaticum et l’Isoetes lacustris. Biologie On estime que l’Isoetes prototypus doit avoir un cycle vital typique du genre Isoetes. Le sporophyte, à feuilles tubuleuses vert foncé, constitue le stade adulte du cycle vital, comporte deux séries de chromosomes et produit des mégaspores et des microspores, qui, en germant, se transforment respectivement en gamétophytes femelles et en gamétophytes mâles. Les gamétophytes sont des plantes minuscules comportant une seule série de chromosomes et produisant des gamètes. Lorsqu’une des oosphères que renferme un gamétophyte femelle a été fécondée par iv un spermatozoïde provenant d’un gamétophyte mâle, un nouveau sporophyte se développe directement à partir de l’oosphère. L’écologie de l’espèce est méconnue. On trouve parfois des tapis d’individus déracinés flottant le long des berges des lacs où l’I. prototypus est présent. On ne sait pas exactement de quelle manière ces plantes en viennent à être déracinées. Taille et tendances des populations L’Isoetes prototypus n’a été reconnu comme nouvelle espèce qu’en 1988, à la suite de sa découverte dans un seul lac du Nouveau-Brunswick (site 10). De 1988 à 1993, en examinant des spécimens d’herbier, D.M. Britton a pu ajouter à la répartition connue de l’espèce cinq sites (sites 1, 4 et 6 en Nouvelle-Écosse et site 13 au Maine). De 1989 à 1998, les travaux de terrain de Britton lui ont permis de découvrir deux autres sites en Nouvelle-Écosse (sites 3 et 7); dans un de ces sites (site 7), l’espèce a aussi été découverte par D.F. Brunton, de manière indépendante et vers la même période. Les travaux de terrain effectués en 2003 pour la préparation du présent rapport ont mené à la découverte de quatre autres sites (2, 5, 8 et 9) en Nouvelle-Écosse. Deux sites additionnels ont été découverts au Nouveau-Brunswick en 2004 (sites 11 et 12). Aucun des sites d’I. prototypus n’a fait l’objet d’un suivi visant spécifiquement à connaître les variations de l’effectif des populations. Selon les travaux de terrain menés aux fins du présent rapport, environ 250 000 individus de l’espèce seraient présents au Canada, mais il s’agit d’une estimation très prudente, car l’espèce peut former des tapis très denses (jusqu’à 392 individus par mètre carré). Il n’en demeure pas moins que la superficie totale des lacs accueillant l’I. prototypus est assez faible (< 961 ha). Facteurs limitatifs et menaces Bien qu’aucune menace particulière n’ait été notée in situ dans les lacs où l’I. prototypus est présent, des routes et/ou des ponts-jetées longent la rive de trois des lacs ou empiètent sur celle-ci, et la construction de chalets, accompagnée du déboisement des berges, est intensive par endroits dans quatre des lacs. Les impacts de ces aménagements sont inconnus, mais de telles transformations de l’habitat pourraient nuire à l’I. prototypus. On a observé que des plantes avaient été déracinées à proximité de sentiers d’orignaux au fond de l’eau; un tel déracinement a aussi été causé par l’utilisation de palmes de natation. D’autres facteurs pouvant nuire à espèce ont été répertoriés ou étudiés par d’autres chercheurs : endommagement ou déracinement direct de plantes par les bateaux, la pêche, l’utilisation d’ancres, le raclage des aires de baignade, l’installation de tuyaux de prise d’eau et les activités des espèces sauvages; altérations de l’habitat dues à la modification du niveau des eaux par les barrages ou le drainage, à la pollution de l’eau, à l’eutrophisation, à l’envasement, à une modification du pH ou à la compétition exercée par des plantes envahissantes ou exotiques. v Importance de l’espèce L’espèce est endémique de l’est de l’Amérique du Nord et ne se rencontre que dans treize petits lacs situés principalement en Nouvelle-Écosse et au Nouveau- Brunswick. Il s’agit d’une des deux espèces diploïdes indigènes du nord-est de l’Amérique du Nord, et elle est probablement un des ancêtres de plusieurs autres espèces du continent. D.F. Brunton, spécialiste des isoètes, estime qu’il s’agit d’un « fossile vivant » d’importance mondiale. Protection actuelle ou autres désignations de statut L’Isoetes prototypus n’est pas protégé par la Loi sur les espèces en péril du Canada ni par la Endangered Species Act of 1973 des États-Unis. Au Nouveau-Brunswick, l’I. prototypus et son habitat sont protégés par la Loi sur les espèces menacées d’extinction de la province. L’I. prototypus n’est pas inscrit en tant qu’espèce en péril aux termes de la loi de la Nouvelle-Écosse, ni de celle du Maine. Aucun des lacs du Canada où l’I. prototypus est présent ne se trouve dans une zone protégée. Un des sites du Nouveau-Brunswick se trouve sur un terrain du ministère de la Défense nationale. Deux lacs (site 13 au Maine et site 1 en Nouvelle- Écosse) sont des sources publiques d’eau potable. Le site du Maine se trouve dans le Acadia National Park et donc dans une zone protégée. On a attribué à l’Isoetes prototypus la cote S1 au Nouveau-Brunswick et au Maine ainsi que la cote S2 en Nouvelle-Écosse. On lui a attribué les cotes N1? au Canada et N1 aux États-Unis.