Aller À Zama
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HHIISSTTOOIIRREESS DDEE TTUUNNIISSIIEE AALLLLOONNSS ÀÀ ZZAAMMAA Utique (Photo Patrick GIRAUD 2007) AAllliiixx eett RRoolllaanndd MMAARRTTIINN JJuuiiilllllleett 22001177 ISBN N° 978-2-900082003 Il y a quelques années, des gens s’étaient réjouit que l’on ait découvert sur le site antique de Jema / Zama, une épigraphie mentionnant : « Zama regia ». Ils avaient affirmé que c’était : « La Zama du roi numide Massinissa », donc celle de la « Bataille de Zama », oubliant que sur le site de Jema d’autres rois numides, tels que Juba Ier, avaient vécu et que l’énigme de la Zama de la bataille n’était pas encore résolue. Relisons « l’Histoire » de Polybe en ce mois d’octobre dont les journées autour du 20 seraient les dates anniversaire de Zama. La Campagne de Scipion Scipion débarque aux environs de Kalaat El Andalous à Castra cornelia, au printemps, 204 avant J.C. et vient assiéger Utique qui résiste. Les lecteurs qui viendraient se promener sur le terrain aujourd'hui, seraient bien intrigués car : A cette époque, Utique et « Castra cornelia » sont situées au bord de la mer et non à une quinzaine de kilomètres du littoral. Entre les deux places, il existe, d’après les auteurs antiques, un marécage alimenté par l’Oued Cherchera qui est l’exutoire d’un golfe marin antique situé sur la Garaa Mabtouha. Cet oued a longtemps subsisté puisque des Andalous, au XVIIIème siècle, y ont construit un petit pont que l'on peut encore voir derrière les rôtisseries à l’entrée de « Utique-nouvelle ». Pont sur l'Oued Cherchera / Traversée de l'Oued Médjerda Le golfe de Tunis, à cette époque, arrivait au pied du Jebel Kochbata. Des marais dans lesquels nous y avons chassé les gibiers d’eau dans les années 1970, s’étendaient jusqu’aux environs d’Aïn Ghelal. Les premières opérations militaires menées par le carthaginois Hasdrubal, décrites par l’historien Polybe, intime de la famille de Scipion, mériteraient d’être réexaminées au vu d’une nouvelle carte des rivages de l’ancien golfe de Tunis. Il s’étendait jusqu’aux abords de Sidi Thabet et remplissait la sebkha d’Ariana jusqu’à Raoued et le pied du Jebel Khaoui. La Medjerda se faufilait au pied des Jebels Ammar et Nahli puis s’écoulait dans la mer sur un cap qui pourrait être voisin du mausolée de Sidi Amor Bou Khtioua et d’un vieux Borj El Khessous ; entourés de marais, on y chassait les canards sauvages. Polybe nous raconte qu’Hasdrubal a été battu devant Utique par les Romains, dans la plaine entre les Jebels Douimis et Menzel El Ghoul. Les 4000 cavaliers carthaginois auraient été bien en peine de manœuvrer dans cette plaine étroite. Le Golfe d'Utique à l'époque romaine Les alentours d'Utique de nos jours A la suite de cette défaite, Scipion se serait installé à Salaeca antique / Henchir El Bey actuel, c'est-à-dire au bord de marais, le dos aux collines, à plus de dix kilomètres de sa flotte échouée à Kalaat El Andalous, c’est curieux ! Puis, Hasdrubal à la tête d’une autre armée carthaginoise, serait venu camper sur la Koudiat Touba, entourée de marais, proche du « Pont de Bizerte » (dit l’Histoire officielle) et sans recul stratégique ! Syphax le rejoint avec une armée numide et installe son camp sur la Koudiat Mabtouha située à 1,7 kilomètre à l’Ouest d’Hasdrubal, au milieu des marais ! Ces deux armées barrent peut-être le chemin direct théorique, menant à Carthage et passant par le seul pont sur la Medjerda, dans la région, à cette époque, qui dit-on, se trouvait vers Sebbala Ben Ammar ! Nous sommes persuadés qu’il était plus à l’Ouest (à l’Ouest peut-être même, de Sidi Thabet) pour échapper aux débordements de la Medjerda dans une plaine plate. Nous pensons aussi que les camps carthaginois et numides étaient également plus à l’Ouest, vers Sidi Othman, sur des terrains secs. La bataille des "Grandes Plaines"… Durant l’hiver 204-203, Scipion installé à Kalaat El Andalous ou Salaeca, négocie avec Syphax et fait espionner son camp et celui d’Hasdrubal. Au printemps 203, aidé de Massinissa, Scipion fait incendier les 2 camps et poursuit les armées en déroute. Soit la poursuite de nuit n’a pas dû être très ardente, puisqu’une partie de l’armée carthaginoise se retrouve à Anda / Bou Djaoua actuelle, après avoir traversé la Medjerda dont les eaux sont hautes, d’après l’Histoire officielle (ce qui ’est impossible !),. soit les vestiges des deux armées se retrouvent dans l’Ouest vers les collines de Chouigui / Thubba ou Obba antique où des renforts leur parviennent comme l'écrit l’Histoire officielle. Puis, Scipion renonce à assiéger Utique, en laissant un « petit détachement » pour protéger sa flotte et vient s’installer à 6 kilomètres du camp de Syphax. C’est incompréhensible : Scipion aurait laissé sa flotte sous la menace d’une attaque des bateaux de Carthage et serait parti, le dernie, provoquer les Carthaginois et les Numides dans la « bataille des grandes plaines » qui seraient aux alentours de Bou Salem / Jendouba (d’après l’Histoire officielle !). Les bateaux carthaginois auraient attaqué la flotte romaine et Scipion serait aussitôt revenu la défendre ! Sachant qu' il y a plus de cent kilomètres entre Kalaat El Andalous et Bou Salem ! La bataille des « grandes plaines » aurait donc eu lieu à notre avis, autour de Tébourba / Chaouat. D’ailleurs, après cette bataille, Tite Live écrit : « vers le même temps, Laelius (lieutenant de Scipion) et Massinissa parvinrent en Numidie après 15 jours de marche ». Pourtant, à Bou Salem, ils y étaient déjà ! Suivons les ; Syphax, rentré dans son royaume, reconstitue une armée « novice et indisciplinée ». Il est battu par Laelius et Massinissa puis capturé. L'arrivée d'Hannibal… Hannibal et Scipion Scipion négocie avec Carthage qui rappelle Hannibal. Ce dernier quitte l’Italie du Sud, avec peu de soldats, à la fin de l’été 203. Apprenant son retour, Rome renvoie les ambassadeurs de Carthage négocier avec le SEUL Scipion. Et … à la fin de l’année 202, soit un an après le retour d’Hannibal, Scipion rappelle Massinissa et se dirige vers Zama où il bat, paraît-il, Hannibal, d’après l’Histoire officielle. L'énigme de Zama… Et … Des quantités de questions restent posées. Pourquoi Scipion et Massinissa ont-ils attendu un an qu’Hannibal reconstitue son armée pour l’attaquer ? Comment Hannibal arrive-t-il à s’enfuir de Zama alors qu’il est encerclé par les troupes romaines et numides ? Comment arrive-t-il à Carthage peu de temps après la bataille alors que la constitution prévoit qu’un général vaincu doit être banni voire mis à mort ? Comment ce vaincu de Zama est-il élu Suffète de Carthage en 196 ? Pourquoi les Carthaginois construisent-ils un port de guerre, celui que nous voyons, alors que d’après le traité, signé avec Scipion, ils n’ont pas droit à une marine de guerre ? Comment les Romains ne s’en aperçoivent-ils pas alors que Caton vient à Carthage et signale « sa richesse insolente » et en demande la destruction : « Delenda est Carthago », en 150, à la veille de la 3ème guerre punique ? Pourquoi n’a-t-on jamais trouvé, ni cherché, Zama alors que l’on a retrouvé les vestiges des légions romaines exterminées à Tentobourg en Allemagne, soit un siècle à peine plus tard, sous un climat beaucoup moins favorable ? Pourquoi le Kbour Klib, monument votif, construit sous le règne de Micipsa, fils de Massinissa, tourne-t-il le dos à Jema / Zama ? Le Kbour Klib Et si … au vu des paroles échangées à la veille de la bataille de Zama, par Scipion et Hannibal rapportées par Polybe, qui reflètent les négociations qui se sont déroulées pendant un an entre les deux généraux, ne serait-il pas possible de se demander si la bataille de Zama a vraiment eu lieu, au moins telle que la raconte Polybe ? Carthage aurait-elle soudoyé Scipion ? Scipion, institué SEUL négociateur avec Carthage, aurait-il été, grâce à Polybe, l’instigateur d’un énorme « mensonge » historique ? Il y en a eu d’autres plus proches de nous : la « Bataille de Poitiers » entre Charles Martel et les « Arabes », par exemple ou celle de Valmy entre les révolutionnaires français et les Prussiens, ou encore le passage du pont d’Arcole par Bonaparte ou la destruction du cuirassé français Richelieu par les Egyptiens en 1956. L’Histoire le dira (peut-être)… un jour ! Les Ports de Carthage (vers 1900) Les mêmes ports 20 ou 30 ans plus tard et déjà les alentours sont envahis par les constructions au point qu'il est impossible de refaire ces photos à l'heure actuelle… .