FORMATS D’ÉCHANGE DE FICHIERS GXF Le format général d'échange Bob Edge Grass Valley Group

Conçu au départ par Grass Valley Group pour échanger des prises de vue sur des réseaux et pour l’archivage sur bandes, ce format est devenu une norme SMPTE. Il inclut de nouveaux types de compression et permet d'acheminer du matériel complexe.

Voici cinq années environ, Grass Valley Il existe d'autres formats d'échange pro- du changement. En outre il n'est pas Group (GVG) a lancé un format de priétaires et d'autres encore apparais- sûr que les nouveaux formats offrent fichier destiné à l'échange de simple pri- sent. Certains sont dotés de les capacités et les caractéristiques des ses de vue sur des réseaux de données, caractéristiques pour telle ou telle appli- formats actuels. L'interopérabilité ainsi qu'à l’archivage sur bandes. Ce for- cation. C'est le cas de l'AAF, le format entre formats et appareils existants est mat a été baptisé format général d'édition avancée, conçu pour les appli- aussi une source d'inquiétude pour d'échange (General eXchange Format, cations de montage et de post-produc- l'utilisateur. Les convertisseurs de for- GXF). Au fur et à mesure de l'évolution tion [2]. L'AAF décrit une composition mats et les serveurs capables de gérer des produits GVG, de nouvelles capaci- qui englobe le contenu, les transitions, plusieurs formats d'échange peuvent tés et de nouvelles caractéristiques ont les effets et les métadonnées. Il consti- être une solution. été ajoutées, notamment des types de tue un produit fini. Les associations compression supplémentaires, le traite- professionnelles et les organismes de Les formats de fichier et les réseaux de ment du matériel composé d'extraits normalisation travaillent à de nou- données ne remplaceront pas l'installa- vidéo, de fondus sonores et de données veaux formats. tion analogique ou SDI (interface utilisateur (métadonnées). numérique série). Ils ne permettent pas La question de l'interopérabilité des un l’exploitation en temps réel immé- Le GXF est aujourd'hui bien accepté. A formats actuels et futurs ne manque diate, ni la commutation transparente la demande de plusieurs clients et distri- pas d'intérêt. Les nouveaux formats du flux. Il s'agit de caractéristiques buteurs, GVG a soumis à la SMPTE une pourraient présenter des avantages, indispensables en production en direct spécification, qui est désormais devenue mais l’utilité des capacités nouvelles et pour certaines parties du matériel une norme (SMPTE 360M [1]). doit être évaluée en fonction du coût diffusé à l'antenne.

UER – REVUE TECHNIQUE – SÉLECTION 2002 23 FORMATS D’ÉCHANGE DE FICHIERS

ment de combiner une version haute et une version basse résolution d’une même vidéo dans un seul fichier

PC de montage Ce flux composite constitue le noyau d'un fichier GXF. Le multiplex est pré- Matériel source Serveurs cédé d'une série de paquets contenant de diffusion l'information nécessaire pour décrire et reconstruire les fichiers internes d'un serveur. Il s'agit, par exemple, du nom des fichiers et des points de marquage de début et de fin du contenu. Un tableau de consultation à trame à gros Réseau de données grain est placé entre l'information con- Liaison SDI bidirectionnel tenant la description de base et le multi- plex audio/vidéo. Ce tableau est conçu unidirectionnelle pour permettre de retrouver le contenu sur la bande de données pendant la récupération partielle du fichier. Un paquet de fin de flux complète le fichier.

Serveur d'injection Ce sont ces composantes élémentaires qui constituent la base du format GXF actuel. Des améliorations ont été appor- Archives tées depuis la conception initiale. Toute- sur bande fois, elles ont toutes été réalisées sous la forme d'extensions et non de modifica- Figure 1- Réseaux de données et matériel 360M de la SMPTE tions. Le format a passé avec succès l'épreuve du temps et de l'évolution technique. La diversité des besoins se traduira par tit des échanges parfaits - au bit près - la multiplicité des formats dans un ce qui réduit le besoin de vérifications grand nombre d’installations. de la qualité en cours d’opération, accroissant d’autant la productivité des installations. Améliorations

Une version plus récente du GXF est Évolution du GXF dotée de la compression MPEG et d'une Mise en œuvre capacité pour les compositions comple- Le format général d'échange (GXF ou xes. Les images MPEG sont transpor- SMPTE 360M [3]) a été élaboré pour le La première mise en œuvre du GXF a tées sous la forme de paquets de flux transport d'images comprimées sur des permis le transport d'images JPEG et de élémentaires MPEG (ES) disposant d'un réseaux locaux à fibres optiques et pour son non comprimé. Le matériel se limi- codage par groupe d'images ou de la l’archivage sur bandes de données. tait aux premières et dernières images trame de type I. Une composition com- Parmi les avantages des réseaux, citons : de simples prises de vue. L'un des objec- plexe inclut des extraits destinés au tifs était de visualiser le contenu en montage et des fondus sonores destinés - des transferts plus rapides que le cours de réception. Il a été atteint par à éliminer les bruits et claquements des temps réel, ; un multiplexage des paquets audio et transitions. L'information supplémen- vidéo. Les concepteurs ont cependant taire indispensable pour acheminer une - des transferts moins rapides que le préféré que les paquets audio et vidéo EDL (liste de décisions de montage) est temps réel mais sur des réseaux à fai- demeurent des flux séparés du point de envoyée sous la forme d'une série de ble coût ; vue logique. Cette solution présente en paquets au début du fichier. effet un certain nombre d'avantages. Les - pas de perte de la qualité résultant flux sont multiplexés au niveau du Une autre question intéressante est le des cycles de compression-décom- paquet réseau. Il est dans ce cas facile traitement du matériel inactif dans une pression. d'incorporer de nombreuses pistes composition complexe. Toutes les appli- audio et vidéo dans une seule composi- cations n'exigent pas ce type de maté- Ces transferts sont réalisés au moyen tion. Ce système est utilisé lorsqu'une riel. Dans une composition complexe, de protocoles standard. Le protocole seule piste vidéo comporte plusieurs les en-têtes et les fins sont envoyés après de transfert de fichier (FTP) [4] garan- versions linguistiques. Il permet égale- le contenu actif, ce qui permet d'attein-

24 UER – REVUE TECHNIQUE – SÉLECTION 2002 FORMATS D’ÉCHANGE DE FICHIERS

dre l'objectif (visualiser le flux en cours de transfert) tout en préservant l'inté- Sérialisation Désérialisation grité de la série initiale de pistes. Le cas des composants des composants échéant, l'appareil source envoie des « supports ».

Parmi les compléments ajoutés au GXF, citons la vidéo à base DV, le son com- Serveur : fichiers natifs Montage : fichiers nat primé, des fréquences de trame haute Vidéo Vidéo définition, etc. Audio Audio Métadonnées Flux Métadonnées SMPTE 360M Normalisation Figure 2 - Un format d'échange

Plusieurs marques proposent déjà des tats. Les concepts utilisés pour la con- Des compromis ont été nécessaires pour équipements adaptés à la norme SMPTE ception du GXF n’ont pas échapper à répondre aux exigences des différentes 360M (GXF). Le transfert de matériel à cette règle. applications. Dans certains cas, des partir de systèmes d'actualités pour mise solutions intelligentes ont permis de à l'antenne, la répartition de matériel résoudre les difficultés posées par plu- entre serveurs et archives opérationnel- sieurs applications. Dans d'autres cas, les, la distribution instantanée et les con- Format d'échange des solutions sur mesure ont été indis- vertisseurs de flux/format de fichier pensables. figurent au nombre des applications. Le GXF a été conçu comme un format d'échange sur réseaux de données et En 1999, des utilisateurs et des distribu- d’archivage. Il n'existe pas d’image du teurs ont demandé au GVG de révéler fichier GXF sur un serveur de fichier les détails techniques du GXF. Les vidéo. Le serveur émetteur construit le Multiplexage et retard détails de la conception du GXF ont fichier GXF pendant le transfert. Le ser- alors été soumis à la SMPTE en vue veur récepteur convertit immédiate- d'une normalisation. La norme contient ment le fichier GXF dans le format Le montage, le doublage et autres opé- les fonctionnalités disponibles au interne adéquat. rations de production sont facilités sur moment du premier vote par corres- le serveur par la séparation des pistes pondance. Une révision décrivant toutes La séparation du format d'échange des audio et vidéo en fichiers différents. Ce les fonctionnalités actuelles est en cours. exigences de conception des serveurs, n'est pas l’idéal pour un format des systèmes de montage et d'archivage d'échange. Les concepteurs du GXF en s'est révélé un choix très judicieux. Si étaient bien conscients. Ils ont opté nous avions tenté d'établir une relation pour un multiplex audio/vidéo à gros entre le format d'échange et les architec- grain permettant de simplifier le GXF et Des concepts fructueux tures internes des différents dispositifs, de lire le matériel pendant le transfert. nous aurions compliqué la mise en Cette caractéristique permet aussi Comme pour tous les projets certains œuvre pour les fabricants et affaibli la d'effectuer des transferts pendant l'enre- concepts ont donné de meilleurs résul- probabilité qu’il soit accepté. gistrement d'une source.

Le GXF n'a pas été conçu dans le but de remplacer les interfaces vidéo ana- Multiplex grossier logiques ou SDI. Les systèmes analogi- ques (et certains SDI) transfèrent le son et les images sous forme de flux séparés. Même les SDI avec son imbri- qué proposent l'image et le son avec à peine quelques lignes vidéo de retard Multiplex fin entre les deux. C'est une caractéristi- que essentielle pour les programmes en direct et la production diffusée à l'antenne. Le multiplex des fichiers VidVidéo GXF fait environ une seconde. Dans la pratique, avec le stockage tempo- Audio raire, le retard d'un multiplex se monte à plusieurs secondes, ce qui est Figure 3 - Multiplex et retard trop long pour la production en direct

UER – REVUE TECHNIQUE – SÉLECTION 2002 25 FORMATS D’ÉCHANGE DE FICHIERS

mais donne de bons résultats pour Pour le matériel MPEG, le format retenu dans l'EDL. Lorsqu'un appareil reçoit l'application envisagée. est celui des trains élémentaires (ES). Il un fichier GXF, un tableau de consulta- est relativement aisé de convertir des tion de trame interne est constitué, ce trains de programmes MPEG et des qui présente plusieurs avantages. trains de transport en trains élémentai- Protocoles réseau res. En outre, la plupart des codecs Le format des tableaux internes varie MPEG de qualité professionnelle utili- d'un serveur à l'autre. Le tableau sent le MPEG-ES. Enfin, le montage du interne est en général optimisé pour Au tout début, des protocoles spécialisés MPEG-ES est relativement simple. Le chaque architecture et application. En ont été envisagés pour améliorer la lar- fait de ne conserver qu'un format par général, les dispositifs de montage trai- geur de bande effective du réseau. Il est type de compression au lieu de tenter tent les pistes comme des fichiers indi- vite apparu que le recours à un FTP d'accommoder tous les formats (par ex. viduels en continu. Les appareils standard améliorerait considérable- MPEG, ES, PES, PS et TS) augmente la d'enregistrement et de retransmission ment l'interopérabilité. Plusieurs fac- probabilité de l'interopérabilité. Le choix utilisent parfois un multiplex pour teurs conduisaient à cette conclusion, de l'ES en tant que plus petit dénomina- stocker le contenu. Dans les archives, notamment la disponibilité du FTP sur teur commun s'est révélé un bon choix. le matériel est généralement stocké les PC et les postes de travail, mais aussi sans altération. En fait, nombre de sys- l’existence des réseaux locaux et éten- tèmes d'archivage évitent avec soin dus basés sur l'IP. d'entrer dans le fichier. Aucune table d'indexage, quelle que soit sa concep- La récupération partielle d'un fichier Archives tion, ne permet d'atteindre tous ces par le biais d'un protocole de transfert objectifs. de fichiers standard s'est révélée intéres- L'exploitation de systèmes d'archives sante. Les marques de début et de fin basés sur des bandes de données est une Le codage de l'information relative à permettant la récupération partielle doi- autre application des fichiers GXF. Pour chaque trame dans l'en-tête de paquet a vent être envoyés par l’appareil une récupération partielle efficace des facilité la constitution d'un tableau de « client » à un serveur d'archives. Il vaut fichiers, il faut indiquer les parties consultation spécifique au serveur. Le en effet mieux couper le matériel sur le superflues du fichier. Les fichiers GXF type de trame pour les trames MPEG (I, serveur d'archives afin que le contenu disposent pour cela d'un tableau de con- B ou P), la taille du paquet de la trame, superflu ne passe pas sur le réseau. En sultation de trame à gros grain. Chaque son identificateur de piste et son empla- outre, les marques peuvent être utilisées entrée du tableau représente 1/1000e de cement temporel sont tous rassemblés pour optimiser les mouvements de la la durée du fichier. Le tableau de con- dans une en-tête de paquet. Le récep- bande de données. Le mécanisme sultation de trame est généralement teur n'a plus qu'à examiner les en-têtes d'entraînement peut généralement faire placé au début du fichier, sauf lorsque le de paquet pour constituer un sommaire, une recherche à soixante fois la vitesse fichier est transféré avant la fin de ce qui peut être fait pendant le transfert normale. l'enregistrement original. Le tableau se lui-même, habituellement limité par la trouve alors à la fin du fichier. largeur de bande du réseau. Pour mettre en œuvre ces améliorations, l'appareil client doit partager les marques Ce tableau a une taille fixe, ce qui sim- avec le serveur d'archives. Les déve- plifie sa construction et sa manipula- loppeurs du GXF ont choisi d'inclure tion. Lors d'une récupération partielle cette information dans le nom du fichier d’un fichier archivé, il faut éviter Les leçons FTP, ce qui permet une récupération par- d’imposer la construction d'un nouveau tielle satisfaisante sans nouvelles com- tableau de consultation de trame pour Comme pour tous les systèmes, les con- mandes au niveau du protocole. ne pas augmenter la complexité et le cepteurs du GXF ont tiré des leçons de retard de l'opération. Dans ce cas, le leur expérience. Aucune de ces derniè- tableau n’est pas transmis, ce qui n'est res n'a sérieusement affecté l’efficacité pas un inconvénient étant donné qu'il ou l'utilisation du format. Interopérabilité est rare qu'une récupération partielle ait pour but une autre archive. La complexité croît en général de Le GXF permet différents types de façon exponentielle avec l'augmenta- compression. Le matériel vidéo peut tion du nombre de possibilités, même être comprimé sous la forme d'un train si certaines ont une influence linéaire de champs JPEG, de trames basées sur sur les coûts globaux de conception. la DV ou de trames MPEG (y compris Serveurs Dans un grand nombre de cas, les les groupes d'images et la trame de caractéristiques interagissent parfois type I). Le but premier de ce format Un tableau de consultation de trame de façon assez inattendue. Un plus étant de pouvoir échanger du matériel est indispensable au bon fonctionne- grand nombre de possibilités induit entre appareils, il faut donc que chaque ment d'un serveur ou d'un système de une plus grande complexité, une famille de compression utilise un seul montage. Il sera utilisé pour réaliser les hausse des coûts de réalisation, une type de train. coupures et les transitions stipulées augmentation du prix des produits et

26 UER – REVUE TECHNIQUE – SÉLECTION 2002 FORMATS D’ÉCHANGE DE FICHIERS

d'autres difficultés, ce qui réduit fré- pas toujours autant qu'on pourrait fournisseurs et un grand nombre d'uti- quemment la possibilité d'une intero- l'espérer. lisateurs. Des milliers d'appareils adap- pérabilité. tés au GXF sont utilisés tous les jours A mon avis, les métadonnées et l'infor- pour le transfert de contenu sur des Le plus est l’ennemi du bien ! mation de contrôle XML ou ASCII réseaux IP (Ethernet, fibres optiques et présentent plus d'avantages que ATM). En outre, plusieurs grandes d'inconvénients. Toutefois, il ne s'agit archives fondées sur le GXF sont en pas toujours d'un facteur primordial fonction. pour la conception d'un format de Stabilité des archives fichier. Il faut relever également qu'il Les inévitables modifications qui seront est facile de transporter des métadon- apportées au GXF devront être évoluti- Lorsqu'un matériel est archivé, il faut nées binaires en format KLV de la ves. Il faudra protéger l'investissement pouvoir le récupérer. Si les archives SMPTE. L'information binaire exige de l'utilisateur final. De nouveaux for- contiennent des fichiers qui ne répon- un recodage pour les systèmes basés mats verront le jour et la compatibilité dent pas aux spécifications ou aux nor- sur le XML. entre les systèmes existants et les nou- mes en vigueur, elles imposent une velles technologies sera un grand défi. nouvelle norme de facto. Toutes ces En général, la structure de base du normes devront ensuite être acceptées. fichier est mieux codée en binaire. Le potentiel de prolifération de varian- tes de formats pourrait alors poser un grave problème. GXF et AAF

Il faut vérifier avec grand soin la qualité Secteurs et fichiers L'Association AAF propose un format et la robustesse de ces systèmes. d'échange de fichiers destiné à la post- Les concepteurs du GXF ont porté production et eu montage complexe. La tous les paquets JPEG à la limite des proposition de l'AAF [5][6] inclut une 4 096 octets, dans le but de simplifier documentation et une mise en œuvre de la constitution et la réception des référence. La documentation décrit une Principes des codages paquets de flux. Ce système fait aussi interface de programme d'application augmenter la taille du fichier. Les (API) utilisée par les concepteurs de sys- Le codage binaire des en-têtes de paquets MPEG en GXF ne font pas tèmes de montage et autres appareils. paquets, des tableaux de consultation l'objet d'un remplissage équivalent à la L'API permet de créer et de gérer les de trame et du reste de l'information taille du secteur. Nous avons constaté compositions en AAF. qui décrit le fichier peut sensiblement que la création de paquets de longueur améliorer l'efficacité du codage et du variable n'est pas difficile et qu'il est L'AAF a été mis au point pour le mon- décodage. Il est possible d'utiliser les important de disposer de fichiers de tage et la post-production. L'architec- schémas binaire et ASCII pour le taille réduite. ture est optimisée pour les capacités et codage des métadonnées descriptives, les particularités du montage non des EDL et des autres informations. Il est vraiment difficile de choisir une linéaire. L'AAF n'est pas un format idéal Les deux systèmes offrent chacun des taille de secteur idéale. Elle varie en pour la mémorisation de matériel fini avantages. fonction des caractéristiques du réseau destiné à être inséré dans la production et du disque, et d'autres éléments de la télévisuelle. La conversion de composi- - Le codage binaire a l'avantage de conception. Par conséquent, une taille tions AAF en format opérationnel est l'efficacité. L'échelonnabilité et donnée de secteur peut ne pas systéma- capitale. Cette conversion constitue l'extensibilité sont parfois difficiles tiquement convenir. De ce fait, les sys- l'étape finale de compilation pour abou- avec le codage binaire. Les formats tèmes pourraient être optimisés pour tir à un programme fini, qu'il soit enre- binaires exigent des spécifications des valeurs qui, en fait, ne seraient pas gistré sur une bande ou converti en un très précises et l'enregistrement de utiles, voire seraient nuisibles. format de fichier. tous les détails du codage. Le KLV de la SMPTE, par exemple, est un Lorsqu’on élabore un format Le GXF a été conçu pour la mise de schéma de codage binaire norma- d'échange, c'est l’une des matériel à l'antenne. C'est surtout ainsi lisé. «caractéristiques » à éliminer. qu'il est utilisé. Utiliser le GXF comme source pour les systèmes AAF, ou pour - Le codage ASCII, y compris le compiler des compositions AAF finies XML, peut en général être facile- en fichiers GXF est cependant défenda- ment étendu et lu directement, ce ble. Pour autant que les deux formats qui ne veut pas dire que tout le Compatibilité soient utilisés comme prévu, les difficul- monde comprendra exactement ce tés techniques sont mineures. que signifie l'information, ni si elle Les formats d'échange de fichiers évo- est correcte ou erronée. Le codage lueront avec le temps. Aujourd'hui, le Dans ce cadre, l'AAF et le GXF se com- ASCII est plus simple à gérer, mais GXF est largement utilisé par plusieurs plètent.

UER – REVUE TECHNIQUE – SÉLECTION 2002 27 FORMATS D’ÉCHANGE DE FICHIERS

Le GXF et le MXF Pour la plupart des applications, la con- nies. Elles sont souvent incorrectes et version entre ces deux formats ne sem- évoluent avec le temps. On est surpris ble pas poser de problème. Pour un par la capacité de l'utilisateur à utiliser Le MXF [7][8] est un format d'échange petit nombre, les efforts pour la conver- la technologie avec créativité d'une en développement. Sa normalisation sion peuvent être plus onéreux. manière qui n'avait pas été envisagée par la SMPTE est en cours. L'UER, Pro- par les concepteurs du système. MPEG, G-FORS et d'autres organismes y participent. Un format (l'AAF) propose une mise en œuvre de référence de grand intérêt Le MXF est conçu pour couvrir toute Convertisseurs pour les concepteurs. La méthode qui une gamme d'applications d'échange consiste à créer un système de référence de matériel. C’est sa force et sa fai- Quelques sociétés produisent des con- et à l’essayer sur le marché est une façon blesse. Au fur et à mesure que la vertisseurs de format de deuxième géné- efficace d’élaborer des solutions solides. variété des applications à prendre en ration. Ils offrent bien davantage que la compte augmente, la complexité du conversion d'un signal 525 lignes en Certains formats, parfois propriétaires, format croît. Sa conception et sa nor- 625 lignes. Ces appareils peuvent lire parfois normalisés, sont très utilisés. De malisation en deviennent d’autant les flux élémentaires (flux de transport nouveaux viendront. Dans le même plus difficiles. MPEG ou flux DV), des formats de temps de nouvelles normes sont en fichier standard tels que le GXF et cer- cours d'élaboration. Les utilisateurs doi- Le GXF a été conçu pour gérer un tains des formats de fichiers propriétai- vent réfléchir attentivement à leur situa- grand nombre d'applications identi- res, puis les convertir dans un autre tion et à leurs exigences lorsqu'ils ques. Dans l’idéal, l’utilisateur pour- format. prennent des décisions concernant une rait simplement acheter le matériel nouvelle architecture. adapté au format qu'il recherche et Au fur et à mesure qu'augmentera le travailler avec. Toutefois, de nom- nombre de formats de fichiers et de types Le GXF est un format déjà bien breux utilisateurs ont des intérêts de flux de compression, ces convertis- implanté. Proposé par plus de dix four- divergents et le choix d'un format uni- seurs constitueront une bonne solution nisseurs, il est utilisé dans un grand que peut se révéler difficile. pour un grand nombre d'applications. nombre d’équipements destinés au transfert et à l'archivage de matériel. Il Cette constatation a débouché sur l'idée permet la distribution instantanée et de convertir les fichier GXF en fichiers l'utilisation de convertisseurs de format MXF et vice-versa. Pour de simples pri- au niveau du fichier. La spécification du ses de vue accompagnées de métadon- L'avenir GXF a été documentée et normalisée nées limitées, cet approche présente est par la SMPTE. intéressante. Pour les matériels comple- Lorsqu’on commence la mise au point xes (avec des coupures audio ou vidéo), d'un nouveau système, une série d’exi- L'AAF est bien adapté à la post-produc- elle peut être plus délicate. gences et d'hypothèses doivent être défi- tion et au montage complexe. Le GXF et l'AAF se complètent.

De nouveaux formats, dont le MXF, sont en cours d'élaboration. Ils propo- sent des caractéristiques différentes du Convertisseurs de normes et de formats GXF et de l'AAF et seront utilisés SMPTE 360M, AAF, MXF et autres formats pour certaines applications et dans certaines équipements, mais ils ne Serveurs actuels remplaceront pas partout le GXF et uniquement SMPTE 360M les autres formats de serveur bien éta- Consoles de montage blis. La recherche de solutions per- actuelles SMPTE 360M et OMF mettant l'interopérabilité de ces formats sera fondamentale pour la radiodiffusion.

Le secteur de l'informatique offre aussi des technologies dans ce domaine. QuickTime® de Apple Com- Nouveaux serveurs ® SMPTE 360M, MXF et autres formats puter est utilisés aujourd'hui par Nouvelles consoles ® de montage certains radiodiffuseurs. Microsoft SMPTE 360M, AAF, MXF et autres formats propose aussi des systèmes dans ce domaine. D'autres technologies infor- matiques seront probablement dispo- Figure 4 - Une installation à formats multiples nible à l'avenir.

28 UER – REVUE TECHNIQUE – SÉLECTION 2002 FORMATS D’ÉCHANGE DE FICHIERS

Bob Edge, ingénieur en chef chez Thomson Broadcast Solutions / Grass Valley Group (GVG), actuellement chargé des améliorations de la ligne Profile (récompensée par un Emmy® award), est diplômé en informatique de l'Université de l'Oregon.

Au cours de sa carrière, Bob Edge a été successivement ingénieur, chef de projet et directeur de programme pour différents produits. Ses premiers travaux ont porté, entre autres, sur les systèmes de bureautique, les périphériques et les terminaux graphique à haute performance. Il a pris part à un projet de recherche sur l’utilisation de réseaux de données à large bande pour le transport de vidéo. Il s'est ensuite consacré à la ligne de produits Profile de GVG.

Récemment, il a pris en charge la normalisation du format général d'échange (GXF), aujourd'hui connu sous le nom de SMPTE 360M.

Bob Edge travaille actuellement aux normes de la télévision, et participe notamment aux travaux de la Society of Motion Picture and Television Engineers (SMPTE), à des projets de l'UER et au Forum Pro-MPEG. Auparavant, il a fait partie du groupe spécialisé mixte SMPTE/UER.

Le choix d'un format qui corresponde Bibliographie [5] Brad Gilmer : Enabling better bien au mode de fonctionnement et aux media workflows – An overview of autres exigences d'un équipement est un the Advanced Authoring Format [1] SMPTE 360M-2001 : General véritable défi. http://www.aafassociation.org/ Exchange Format (GXF) html/techinfo/ http://www.smpte.org/ L'auteur remercie Ray Badock, du Grass Valley Group, pour sa précieuse contri- [6] AAF web site : [2] Brad Gilmer : Le format d’édi- bution à ce travail. http://www.AAFassociation. tion avancée AAF com/ UER – Revue technique Sélection 2002. [7] James H. Wilkinson : An Overview of the [3] Ray Baldock : Enabling Network (MXF) Specification Interoperability between Video Actes de la 143e conférence tech- File Servers, The SMPTE 360M nique de la SMPTE, pp. 118-126, General Exchange Format (GXF) novembre 2001 Proceedings of the 143rd SMPTE http://www.smpte.org/ Technical Conference, p 103-110, smpte_store/books/ November 2001 http://www.smpte.org/ [8] Bruce Devlin : Le format smpte_store/books/ d’échange de documenst MXF UER – Revue technique Sélection [4] IETF RFC 959 : File Transfer Pro- 2002. tocol (FTP) http://www.ietf.org/rfc.html ©UER Publié en anglais juillet 2002

UER – REVUE TECHNIQUE – SÉLECTION 2002 29