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ARTEMAGAZINE.FR 14 AVRIL › 20 AVRIL 2012 | LE PROGRAMME TV D’ARTE N° 16 LE SERMENT DE PETER KOSMINSKY GANGS DE FEMMES À LOS ANGELES MALIK FLIC DE CHOC East West 101, une série policière gonflée dans le Sydney multiethnique, jeudi 19 avril UN ÉVÉNEMENT SOUTENU PAR LES ACTIONS CULTURELLES D’ARTE LES GRANDS RENDEZ-VOUS SAMEDI 14 AVRIL › VENDREDI 20 AVRIL 2012 © JI MM Y P O ZARIK EAST WEST 101 Fils de réfugiés irakiens, pieux musulman, Zane Malik a grandi à Sydney avant de devenir enquêteur hors pair à la brigade criminelle : une série policière gonflée à bloc dans les quartiers multiethniques de l’Australie post-11-Septembre. L.A. GANGS Jeudi 19 avril à 20.35 Lire pages 4 et 22-23 DE FEMMES Promptes à la détente, elles défendent leur territoire dans des quartiers ravagés par la misère. Stéphanie Lamorré a plongé au cœur des gangs féminins les plus violents de Los Angeles et livre un document explosif. Mardi 17 avril à 22.25 Lire pages 6-7 et 19 “Plus le méfait est grand, plus il faut payer cher.” Lady Vengeance, lundi 16 avril à 22.20 Lire pages 9 et 16 © ED M ILL E R LE SERMENT À travers un double regard – celui d’une jeune Londonienne qui se rend pour la première fois en Israël et celui de son grand-père, soldat britannique dans la Palestine des années 1940 –, Peter Kosminsky (Warriors, Les années Tony Blair) retrace l’histoire du conflit israélo-palestinien de 1945 à nos jours. Captivant. Vendredi 20 avril à 20.35 Lire pages 5 et 25 EN COUVERTURE O P Y MM JI © ZARIK Jeudi 19 avril à 20.35 EAST WEST 101 Lire pages 22-23 vec sa carrure d’athlète et sa barbe bien taillée, c’est un héros, un vrai, bon flic, A bon mari, bon père et bon copain. Signes particuliers : n’a jamais honte des larmes que suscite chez lui l’injustice caractérisée ; et apaise par la prière ses désarrois intérieurs, tandis que sa jolie épouse et sa fillette, quand ils se rendent en famille à la mosquée le vendredi, portent le voile. Voici Zane Malik, jeune premier d’East West 101, brillante série policière dont les trois saisons ont remporté un vif succès à domicile. Enquêteur hors pair de la brigade criminelle de Sydney dans l’Australie post-11-Septembre, hanté par l’agres- sion impunie dont son père a été victime sous ses yeux, quand il était enfant, il est déchiré entre son métier et son identité arabo-musulmane. Car en Australie comme en Europe, la décennie écoulée a vu monter la xénophobie, notamment contre les musulmans, tandis que les lois sur l’immigra- tion devenaient d’année en année plus répres- sives. Aussi l’inspecteur Malik, qui se retrouve souvent en butte à sa hiérarchie, passe-t-il parfois pour un collabo auprès de ses coreligionnaires. EUX ET NOUS Interprété par l’acteur australien Don Hany, dont FOI DE le père est irakien, le personnage s’est nourri de l’expérience d’un authentique policier musulman de Sydney, Hany Elbatoory. Et chaque épisode explore avec un réalisme soigné les fractures anciennes et nouvelles d’une société multieth- nique qui fait étrangement écho à la nôtre. L’ap- POLICIER pel à la tolérance lancé par la série (en réponse aux tensions raciales croissantes qui ont suscité par exemple en décembre 2005, à Sydney, des D’origine irakienne et pieux émeutes “anti-Libanais”), ne relève pas seule- ment de bons sentiments. Invitant le spectateur à musulman, Zane Malik exerce “s’installer pendant quelque temps dans les ses talents d’enquêteur dans chaussures de quelqu’un d’autre pour voir ce que ça fait”, comme le résume l’un de ses créa- le Sydney multiethnique teurs et producteurs, Steve Knapman, elle offre une perspective plus dépaysante que prévu. Car où il a grandi. Une série australienne proposer au spectateur de s’identifier à un gonflée, qui appelle à la tolérance musulman, c’est le contraindre en douceur à per- cevoir celui-ci comme un autre lui-même. Ce et trouve de singuliers échos décentrement du “eux et nous” au “nous” tout court risque aussi de bousculer la France de dans la France de 2012. 2012, où la suspicion à l’encontre de l’islam ali- mente les surenchères, et où le voile fait toujours polémique – un conflit ignoré du multicultura- lisme à l’anglo-saxonne. 4 N° 16 – Semaine du 14 au 20 avril 2012 – ARTE Magazine MINISÉRIE R E ILL M ED © Vendredi 20 avril à 20.35 LE SERMENT Lire page 25 PALESTINE, 1945 Après la Seconde Guerre mondiale, des milliers de Juifs cherchent une nouvelle patrie sur la Terre promise et se heurtent à la résistance des Palestiniens. Les occupants britanniques se retrouvent pris entre deux fronts, comme le montre Peter Kosminsky dans Le serment. ’auteur de Warriors a voulu relever un Au début de la Seconde Guerre mondiale, pour ne nouveau défi : parler de l’un des conflits les pas provoquer la résistance des Arabes palestiniens, Lplus douloureux de notre époque au cœur du les Britanniques restreignent l’immigration des Proche-Orient et rappeler un chapitre méconnu de Juifs européens. Nombreux seront alors ceux qui l’histoire de la Grande-Bretagne. C’était d’ailleurs rejoindront clandestinement la Terre promise. Des sur ce second aspect – la présence, de 1945 à 1948, groupes armés sionistes s’organisent bientôt au de cent mille soldats britanniques en Palestine – sein de l’Irgoun, organisation qui lutte contre l’oc- que Peter Kosminsky voulait dans un premier cupant britannique et veut imposer par la force un temps se focaliser. “Mais j’ai très vite noté, État national juif. “Les soldats britanniques qui explique-t-il, des parallèles entre la situation de sont venus en Palestine en 1945 éprouvaient 1945 et celle d’aujourd’hui. Notamment la beaucoup de sympathie pour les Juifs, eu égard à tactique mise en œuvre par l’armée israélienne ce que ces derniers venaient d’endurer, explique qui consiste à détruire les maisons des familles Kosminsky. Mais au fil des attentats perpétrés par palestiniennes dont un membre a commis un l’Irgoun contre des militaires britanniques, leurs attentat-suicide. Or, les occupants britanniques camarades sont bientôt de plus en plus favorables avaient fait exactement de même il y a plus de à la cause des Arabes opprimés.” soixante ans, en représailles des actes terroristes Le réalisateur ne cache pas qu’il désapprouve la commis par des activistes juifs.” politique de colonisation d’Israël. Une opinion qui n’a pas manqué d’en irriter certains en Angleterre LUTTE CONTRE L’OCCUPANT au moment de la diffusion du Serment en 2011. En 1922, la Grande-Bretagne se voit confier par la Au porte-parole de l’ambassade d’Israël à Londres Société des Nations un mandat sur la Palestine. Il estimant qu’il s’agissait là d’“une forme inédite est prévu un “foyer national pour le peuple juif” d’hostilité à l’encontre d’Israël”, Peter Kosminsky mais il est aussi précisé que “rien ne sera fait qui a répliqué : “Le serment ne critique pas un puisse porter préjudice aux droits civils et reli- peuple. Israël est un État souverain et il doit être gieux des communautés non juives en Palestine”. permis de critiquer la politique d’un État.” N° 16 – Semaine du 14 au 20 avril 2012 – ARTE Magazine 5 DOCUMENTAIRE VOYAGE AU BOUT DE LA VIOLENCE La documentariste Stéphanie Lamorré a plongé au cœur des gangs féminins les plus durs de Los Angeles. Elle livre des témoignages poignants et sans concessions de femmes dont la vie semble avoir perdu toute valeur – sauf celle de la violence extrême. Entretien. omment avez-vous réussi à approcher avant de sortir ma caméra, j’ai vraiment fait ces gangs de femmes ? connaissance. À South Central, j’avais un contact C Stéphanie Lamorré : Un ami m’a donné sur place qui les a convaincues que c’était une le contact d’un dealer à Los Angeles qui m’a mise bonne chose qu’elles parlent de leur vie. J’ai ainsi en relation avec d’autres personnes. Pendant sept pu gagner la confiance d’Itza par exemple, qui est mois, j’ai rencontré près de deux cents femmes. membre des V.N.E, un important gang latinos. Les premières rencontres se passaient bien, mais ensuite elles disparaissaient. Ça a été très compli- Vous êtes-vous sentie en danger ? qué d’obtenir qu’elles acceptent d’être filmées. Dans ces quartiers, on ne sait jamais ce qui va se Elles ont refusé que je tourne dans leur quartier passer. L’une des filles que j’ai filmée s’est fait ou quand elles vendent de la drogue. tirer dessus à une station-service sans raison apparente. Je suis allée aux funérailles de deux Certaines ont néanmoins accepté de adolescents assassinés juste parce qu’ils étaient là témoigner... au mauvais moment, au mauvais endroit. C’était C’est parce que j’ai passé du temps avec elles un dimanche matin. Ils étaient dans leur garage 6 N° 16 – Semaine du 14 au 20 avril 2012 – ARTE Magazine Mardi 17 avril à 22.25 L.A. GANGS DE FEMMES Lire page 19 en train de bricoler. Un homme est arrivé et les a Qu’avez-vous compris ? tués. Pour entrer dans un gang, le rite d’initiation Dans ces quartiers, la misère sociale et la bruta- est de tuer quelqu’un au hasard ! Un quart lité sont telles que la violence est en retour la d’heure après mon départ, le cortège funéraire a seule façon de survivre, de s’affirmer et d’exis- été mitraillé et six personnes sont mortes.