Republique De Guinee
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1 REPUBLIQUE DE GUINEE MINISTERE DES TRAVAUX PUBLICS DIRECTION NATIONALE DE ET DE L’ENVIRONNEMENT L’ENVIRONNEMENT MONOGRAPHIE NATIONALE SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE GF / 6105 - 92 - 74 PNUE / GUINEE CONAKRY Novembre 1997 2 REPUBLIQUE DE GUINEE MINISTERE DES TRAVAUX PUBLICS ET DE L’ENVIRONNEMENT DIRECTION NATIONALE DE L’ENVIRONNEMENT MONOGRAPHIE NATIONALE SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE UNITE NATIONALE POUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE COMITE DE SYNTHESE ET DE REDACTION • Mr MAADJOU BAH: Direction Nationale de l’Environnement / Coordonnateur • Dr Ahmed THIAM: Université de Conakry • Dr Ansoumane KEITA: CERESCOR • Mr Sékou SYLLA: ONG / GUINEE - ECOLOGIE • Mr Mamadou Hady BARRY DNPE / Ministère de l’Economie, du Plan et des Finances • Mr Jean LAURIAULT: Musée Canadien de la Nature 3 PRÉFACE Notre Planète abrite un ensemble impressionnant d’organismes vivants dont les espèces, la diversité génétique et les écosystèmes qu’ils constituent représentent la diversité biologique, capital biologique naturel de la terre. Cette diversité biologique présente d’importantes opportunités pour toutes les nations du monde. Elle fournit des biens et des services essentiels pour la vie et les aspirations humaines, tout en permettant aux sociétés de s’adapter aux besoins et circonstances variables. La protection de ces acquis naturels et leur exploration continue à travers la science et la technologie offrirait les moyens par lesquels les nations pourraient parvenir à un développement durable. Les valeurs économiques, éthiques, esthétiques, spirituelles, culturelles et religieuses des sociétés humaines sont une partie intégrante de cette complexe équation de protection et de conservation des acquis. Or les effets adverses des activités humaines sur la diversité biologique sont de nos jours dramatiques. Le rythme et l’échelle de la dégradation de l’environnement ainsi que leurs conséquences sur la distribution et l’abondance des espèces sont sans précédents et révèlent des menaces substantielles au développement économique durable et à la qualité de la vie. Les causes fondamentales de la perte de la diversité biologique sont d’ordre démographique, économique, institutionnel, réglementaire et technologique dont les facteurs sont entre autres les suivants: 1. - L’augmentation de la demande de ressources biologiques due à la croissance démographique et au développement économique; 2. - Le manque de considération par l’homme des conséquences à long terme de ses activités sur l’environnement, souvent imputable à l’ignorance, à l’inexistence ou à l’insuffisance d’une réglementation efficace et au manque d’information et de sensibilisation suffisantes. 3. - Le manque d’appréciation des conséquences d’utilisation de technologies non appropriées; 4. - Le manque de reconnaissance par l’économie de marché de la valeur réelle de la diversité biologique; - Le manque de régularisation de l’utilisation des ressources biologiques résultant de l’expansion de l’urbanisation et des attitudes culturelles variables; 5. - Le manque de contrôle par les politiques gouvernementales de la surexploitation des ressources biologiques; 6. - L’accroissement de la migration humaine et du commerce international. A moins que des actions soient entreprises pour la protection de la diversité biologique, l’humanité perdra pour toujours l’opportunité d’acquérir les bénéfices potentiels que lui offre la nature. Pour parer à la catastrophe , l’amélioration de la connaissance de base, la correction des erreurs du passé, l’assurance de la conservation et de l’utilisation durable des ressources de la planète et le partage équitable des bénéfices tirés de l’exploitation des ressources biologiques devront nécessairement être les actions prioritaires intégrantes de tout programme de développement socio - économique à entreprendre. C’est pourquoi, l’un des faits marquants de la préoccupation internationale lors de la Conférence des Nations Unies sur l’Environnement et le Développement tenue à Rio de Janeiro en Juin 1992 fut l’importance particulière accordée à la question de diversité biologique à travers la convention sur la diversité biologique. A l’instar de nombreux pays du monde, la République de Guinée a participé activement à l’élaboration de cette convention sur la diversité biologique qu’elle a signée à Rio en Juin 1992 et ratifié le 7 Mai 1993, devenant ainsi le deuxième pays africain et le seizième de toutes les parties contractantes. Par respect pour les engagements ainsi pris en tant que Partie à la convention , le Gouvernement Guinéen a entrepris la préparation de la monographie nationale de sa diversité biologique avec l’assistance du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) sur financement du Fonds Mondial pour l’Environnement, pour satisfaire à l’article 6 de ladite convention qui stipule que « chaque Partie contractante élabore des Stratégies, Plans et Programmes Nationaux tendant à assurer la conservation et l’utilisation durable de la diversité biologique ». 4 La République de Guinée est l’un des pays africains de la zone tropicale doté d’une importante diversité biologique. Cependant, il convient de signaler que dans les conditions actuelles, ce capital biologique naturel n’est pas suffisamment connu, encore moins convenablement et pleinement mis à profit. La diversité biologique guinéenne est irrationnellement exploitée et elle se dégrade à un rythme considérable. Les mesures de protection et de conservation sont pratiquement insuffisantes et même inexistantes par endroits. Il est évident qu’une gestion rationnelle des différentes ressources biologiques que renferme le territoire guinéen contribuerait largement au développement durable du pays. A défaut de cela, le manque à gagner serait assez considérable et les conséquences dans un avenir peu lointain seraient désastreuses. C’est pourquoi, dès à présent le Gouvernement s’est résolument engagé à instaurer une gestion durable de la diversité biologique en Guinée. Une telle gestion requiert un préalable, la connaissance exhaustive de la diversité biologique et des ressources biologiques à gérer. Le présent rapport marque le début de ce processus. Mr THIERNO MAMADOU CELLOU DIALLO Ministre des Travaux Publics et de l’Environnement 5 AVANT - PROPOS Après l'adoption de son Plan National d'Action pour l'Environnement, la Guinée s'est fixée comme ambition de rejoindre le peloton des Pays Africains qui consentent à regarder leur politique de développement au filtre des contraintes nouvelles, convaincus que seule une telle démarche permettra de tirer pour l'avenir et les générations futures, les bénéfices du développement durable. Entre autres priorités, la protection des ressources naturelles et la conservation de la diversité biologique représentent des centres d'intérêt pour le PNAE de la GUINEE. Outre les dispositions de cette politique, la Guinée s’emploie à mettre en oeuvre les engagements pris à travers les fora internationaux et les diverses Conventions internationales de RIO. C'est ainsi que dans la double perspective de mise en oeuvre du Plan d'Action Environnemental et de ses Obligations Internationales, la Guinée a entrepris l’élaboration de la présente Monographie Nationale sur la Diversité Biologique. Le territoire national guinéen comporte en effet, de nombreux sites d'importance particulière pour la diversité biologique. Mais ces espaces sont assez sensibles et la pression anthropique qui s'y exerce se traduit plus qu'ailleurs par des mutilations ou disparitions d'espèces, voire d'écosystèmes entiers. Au nombre de ces sites importants on peut signaler les aires protégées des Monts Nimba de Ziama et de Diécké. Ces zones constituent des endroits privilégies pour la conservation de grands mammifères, d'oiseaux de batraciens et de beaucoup de familles d'invertébrés. Plusieurs espèces endémiques y vivent. Cependant, depuis l'inventaire faunistique et floristique effectué sous l’égide de l'UICN dans les années 70, peu de travaux y ont été menés,. La Guinée accuse un retard considérable dans ce domaine par rapport à la plupart des autres pays de la sous - région, alors que son patrimoine est jugé plus diversifié et important. Avec l'appui du PNUE sur financement du FEM , la Guinée a entrepris de combler ce retard par l’élaboration en deux étapes de la Monographie Nationale sur la diversité biologique . Une première phase qui a cherché à produire un document reflétant le plus que possible, l'état de la connaissance documentaire de la diversité biologique du pays et les préoccupations des gestionnaires et acteurs des processus de conservation et de mise en valeur des ressources naturelles. Une deuxième phase: qui procédera à un inventaire de terrain et à une définition des stratégies de conservation et d’utilisation durable de la diversité biologique et à la préparation de plans d’action et de programmes de mise en oeuvre. La présente Monographie documentaire s’est appuyée sur une revue la plus exhaustive possible de la documentation disponible et sur la collaboration étroite avec tous les détenteurs de l'information. La démarche adoptée a consisté à subdiviser en seize thèmes l’ensemble des questions couvertes par la diversité biologique. Dix huit experts nationaux ont été choisis pour la collecte d’informations. En suite des ateliers regroupant pour chaque thème une cinquantaine de cadres ont permis de discuter et amender chacun des rapports d'expertise. Les rapports ainsi améliorés ont servi de base pour l’élaboration du livre blanc de la Monographie documentaire nationale sur la diversité biologique . Cette