Bagarre chez l'hôtelier Larigot à en 1735

Jérôme CAOUËN

Le 1 er septembre 1735, une dispute éclate chez l'hôtelier Larigot au bourg de Plougonver entre Yves Fercocq, sénéchal du Cludon et un dénommé Mathieu Le Gall. Il frappe le sénéchal puis tente de l'étrangler avant de sortir ses pistolets pour en finir avec lui. Il ne dut sa survie que par l'intervention de Marie Le Barzic qui le désarma courageusement. L'ivresse et un litige ancien semble être à l'origine de l'altercation.

Nous vous livrons ici les interrogatoires des témoins ferait faire son devoir et dans le même instant sans qui suivirent après cette agression. savoir le sujet, il prit le dit sieur Fercocq au collet et l'abattit sous lui. Ensuite s'étant repris réciproquement, Du 2/09/1735. ils se tirèrent pendant quelques temps dans la dite Information d'office faite à requête de Maître cuisine ce qui obligea le déposant avec le dit Larigot de Yves Fercocq 1 plaintif contre Maître Mathieu Le les séparer. Ce qu'ayant fait le dit déposant vit le dit Gall 2 accusé. Le Gall tirer un de ses pistolets qu'il avait sous sa veste et mettre en joug plusieurs personnes qui intervinrent Maître Thoby Joseph Lemer 3 dans la dite maison aux cris de force que firent les dits Dépose après que lecture lui a été fait des faits sieurs Fercocq et Larigot mais n'avoir vu donner coup contenus en la dite requête et qu'il a lui même lu, du dit pistolet ne savoir autres faits et est sa qu'étant environ les quatre heure de l'après-midi chez déposition. le sieur René Larigot 4, hôte au bourg de Plougonver, le jour d'hier premier de ce mois, il rencontra le sieur Marie Merien 5 Fercocq, sénéchal du Cludon, avec lequel buvant sa Dépose que le jour d'hier premier de ce mois étant à part d'une bouteille de vin dans une chambre peneller 6 du chanvre dans un bout de la maison de descendit dans la cuisine après la dite bouteille de vin René Larigot, hôte débitant de vin au bourg de bue, où y étant trouvèrent le sieur Le Gall, lequel leur Plougonver, environ les trois à quatre heure de l'après- dit qu'il veut boire une bouteille de vin avant de se midi, elle entendit Gabrielle Le Gac dite Lamarche, séparer. Après avoir bu chacun une coupe de la dite servante domestique du dit Larigot crier à la force ce bouteille le dit Lemer déposant, entendit le sieur Le qui engagea la déposante a sortir de l'endroit où elle Gall traiter le dit sieur Fercocq de petit juge, et qu'il lui était et d'entrer dans la cuisine du dit Larigot ou elle vit Mathieu Le Gall tenant un pistolet en main visant le sieur Fercocq, sénéchal de Plougonver. Lequel Gall 1 Yves Fercocq, sénéchal de la juridiction du Cludon et de la était tenu par le dit Larigot ne savoir le motif de la baronnie de Pestivien, Sieur de Kermerrien. Il est né le querelle ni qui a été l'agresseur mais lorsqu'elle entra 27/02/1694 et décédé le 20/02/1762 à Plougonver. Il épouse le dans la cuisine elle vit le dit Fercocq lequel avait le 5/02/1737 à Pestivien, Julienne Desjars dont descendance. Il est le fils de Maurice Fercocq et Anne Kermen. visage tout ensanglanté ne savoir autres faits et est sa 2 Il m'a été impossible d'identifier avec certitude la généalogie de déposition. cet homme. Il est peut-être originaire de Loguivy-. 3 Cet homme est indiqué général et d'armes apparemment originaire de Rennes. 5 Probablement Marie Merrien née le 17/06/1713 et décédée le 4 René Larigot né vers 1703 et décédé le 28/12/1737 à 26/01/1782 à Plougonver. Elle épouse le 13/02/1736 à Plougonver. Il épouse le 28/02/1726 à Plougonver Marie-Anne Plougonver Barnabé Gorvé dont descendance. Elle est la fille Fercocq dont descendance. Il est le fils de Vincent Larigot et Anne d’Yves Merrien et Françoise Le Moal. Le Biniguer. Il est le beau-frère du plaignant, Yves Fercocq. 6 Probablement peigner du chanvre.

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Françoise Merien 7 donné pour apuré qu'il n'est point chargé ne savoir Dépose que le jour d'hier premier de ce mois environ autres faits. les trois à quatre heures de l'après-midi, étant en compagnie de Marie Merien sa sœur précédente Marie Le Barzic 9, ménagère demeurant au témoin à peneller du chanvre au bout de la maison de bourg de Plougonver René Larigot, hôte débitant de vin au bourg de Dépose que hier dernier, premier de ce mois environ Plougonver, elle entendit la servante du dit Larigot les deux à trois heures de l'après-midi si bon lui nommée Gabrielle Le Gac dite Lamarche crier à la souvient ayant été prendre les bestiaux de René force disant qu'on était à tuer le sénéchal. Ce qui Larigot, hôte débitant de vin au bourg de Plougonver engagea la déposante à sortir de l'endroit ou elle était pour les rendre dans l'étable du dit Larigot, elle vit et d'entrer dans la cuisine du dit Larigot où elle vit Mathieu Le Gall sortir de la cour de Lucas Touboulic Mathieu Le Gall qui tenait un pistolet bandé en main aussi débitant de vin au dit bourg de Plougonver. qui visait vers le sieur Fercocq, sénéchal du Cludon, Lequel Gall alla directement chez le dit Larigot, la lequel Gall était tenu par le dit Larigot ne savoir autres déposante continuant son chemin avec ses bestiaux, faits. les rendit dans l'étable après les y avoir attachés entra avec son ouvrage qu'elle tricotait dans un appartement Gabrielle Le Gac dite Lamarche 8 de la maison du dit Larigot ou Marie et Françoise Dépose que le jour d'hier premier de ce mois environ Merien sœurs précédentes témoins penellaient du les trois à quatre heures de l'après-midi elle vit le Sieur chanvre. Après être resté quelques temps elle entendit Fercocq, sénéchal du Cludon et Mathieu Le Gall dans la servante du dit Larigot crier à la force disant que Le la cuisine du dit Larigot son maître lequel avait Gall était à tuer le sénéchal du Cludon. Ce qui engagea quelques différents ensemble sans que la déposante ne la déposante à sortir de l'endroit ou elle était sache le motif parce qu'ils parlaient Français et un accompagnée de Marie et Françoise Merien précédents moment après elle vit le dit Gall tirer deux pistolets témoins et entrer dans la maison du dit Larigot où elle dessous sa veste et les poser sur la table de la cuisine vit le dit Le Gall qui tenait un pistolet en main bandé en disant au Sieur Fercocq voilà qui est à votre sur le dit Sieur Fercocq et René Larigot qui service. La déposante ayant été appelée dans la s'était mis entre les deux pour tacher d'éviter chambre au dessus de la cuisine pour servir le malheur. Ce qui obligea la déposante de quelques écots et en se jeter sur le dit Le Gall pour lui arracher descendant elle vit le dit son pistolet ce qu'elle fit effectivement. Le Gall qui portait les Lequel pistolet elle a présenté en l'endroit deux pouces sur la gorge étant de pareil volume que le précédent du dit Fercocq. Ce qui engagea la déposante à de pareil construction et de la façon (un sortir sur le pas de la porte pour crier à la force et mot), lequel après avoir été examiné étant rentrée dans la maison elle vit le dit Le en présence de la déposante s'est Gall qui tenait un des ses pistolets en main trouvé chargé du (un mot) de quatre bandé sur le dit Fercocq. Ajoute la déposante doigts duquel pistolet après avoir été qu'après que ce démêlé fut fini sortant approcher pareillement par nous cacheté du du foyer de la cuisine, elle y trouva un pistolet de cachet et empreint sur cire rouge moyenne grandeur boisé de neuf, garni de fer sur telle qu'elle se font à la marge de la la plaque duquel est gravé Guesdon à Rennes, présente déposition. Nous avons qu'elle nous a présenté en l'endroit lequel est un chargé ce soussignant notre greffier de ceux que le dit Le Gall avait présenté sur la pour en faire la représentation table de la cuisine. Duquel pistolet nous avons lorsque requis sera la déposante chargé le soussignant notre greffier pour nous le s'étant saisi du dit pistolet sortit pour représenter lorsque requis sera sur lequel nous la mettre en sûreté et étant rentrée avons apposé le cachet de nos armes empreint elle remarqua le dit Le Gall qui tenait sur cire rouge après l'avoir examiné et le dit Sieur Fercocq au gosier par une main avec un autre pistolet dans l'autre duquel il donna une bourrade au dit Fercocq au dessus 7 Probablement Françoise Merrien né le 13/08/1715. Elle épouse le 28/11/1742 à Plougonver Jean Thomas dont descendance. Elle est la fille d’Yves Merrien et Françoise Le Moal. 8 Probablement Gabrielle Le Gac née à Plougonver le 9 Probablement Marie Le Barzic née le 22/06/1698 et décédée le 25/03/1717. Elle épouse le 17/02/1738 à Loguivy-Plougras 31/03/1769 à Plougonver. Elle épouse 29/09/1726 à Plougonver Charles Kerangal dont descendance. Elle est la fille de Charles Le Louis Le Foll. Elle est la fille de Guillaume Le Barzic et Françoise Gac et Catherine Le Gall. Le Scanff. Pas de descendance connue.

2■ KAIER AR POHER N° 57 – Juin 2017 de l'œil dextre 10 de la force duquel coup le dit pistolet (un mot) fait avec eux et qu'il ne les avait pas lui tomba de la main sur le foyer de la dite cuisinière d'avantage. ne savoir autres faits et est sa déposition. Extrait des registres du greffe de la juridiction Michel Tilly 11 , tailleur d'habits et châtellenie de chef amorti. Dépose que hier dernier de ce mois étant à travailler En la dite juridiction la plainte de la part de Maître chez René Larigot, hôte débitant de vin au bourg de Yves Fercocq, sénéchal de la juridiction du Cludon, Plougonver, il entendit environ les deux à trois heures demandeur et plaintif contre Maître Mathieu Le Gall de l'après-midi de la galerie où il était le dit Larigot défendeur et accusé laquelle requête signée du dit crier à la force sur les enfants du Gall qui criait qu'on Fercocq et de Riou procureur de nous répondant du cassait ses meubles et maltraitait le monde chez lui permis d'informer d'office des faits a y contenir et aussitôt après il vit revenir Marie Le Barzic précédente autres en résultant le 2/09/1735, exploit à témoins témoin laquelle lui mit un pistolet en dépôt, lequel elle signalé à requête dudit plaintif le dit jour 2 septembre dit avoir pris, lequel pistolet était chargé à quatre doigt dit an par Yves Dot sergent à Callac, le même jour par de hauteur que tôt après la dite Le Barzic vint Desjars pour le commis, cahier d'information fait en reprendre le dit pistolet et ne sait le déposant ce qui en conséquence composé de sept témoins du dit jour 2 a été fait depuis. Quelques temps après étant entré septembre 1735. Le procès verbal de Maître Jean- dans la maison du dit Larigot prendre du feu pour Baptiste Bavant et Joseph Alléxandre, chirurgiens fumer la pipe, il vit le dit Fercocq, sénéchal du Cludon, royaux, jurés au rapport du département de lequel était blessé en dessous de l’œil dextre. En du 1 er de ce mois avec les conclusions de Maître l'endroit avons fait représenter au déposant par le Guillaume Le Bartz substituant pour Maître Jacques soussignant greffier le pistolet déposé par la dite Marie Le Henaff, procureur d'office de la juridiction attendu Le Barzic précédent témoin et interpellé le déposant son dépôt. Les dites conclusions datées de ce jour et de déclarer si il le reconnaissait lequel continuant sa signées du dit Le Bartz et le tout vu et mûrement déposition a déclaré que le dit pistolet est le même que considéré. la dite Marie Le Barzic lui avait déposé le jour d'hier et Nous Maître Mathurin François de Ploesquelec, qu'elle l'avait ensuite repris et est sa déposition. écuyer, sieur du dit sénéchal et seul juge civil et criminel de la juridiction et châtellenie de Callac, fief Mathieu Guillou 12 ménager sans reproche amorti, ordonne que le dit Mathieu Le Gall soit pris et Dépose que hier dernier de ce mois environ les trois à appréhendé au corps et constitué prisonnier aux quatre heures de l'après-midi étant au bourg de prisons de cette seigneurie pour être juré ouï et Plougonver, il entendit crier à la force disant qu'on d'office interrogé sur les faits résultant de la dite était à tuer le sénéchal du Cludon ce qui engagea le plainte et informations et autres sur lesquels le dit déposant à courir vers la maison de René Larigot ou procureur d'office ou son substitut voudra le faire ouïr étant rendu il vit Mathieu Le Gall qui tenait le Sieur et répondra à ses conclusions et pour passer et a être Fercocq au collet. Lequel déposant les ayant séparé, sur les conclusions du procureur d'office ou de son aidé qu'il était du sieur Lemer général et d'armes de substitut et celle de la partie civile ordonne et statue ce l'établissement de Rennes lequel Sieur Fercocq fut qui sera vu appartenir à la justice, ce qui sera exécuté conduit dans une chambre et le dit Le Gall qu'on par procuration nonobstant et sans préjudice d'appel voulut mettre dehors dit à Marie Anne Fercoq femme ou d'opposition. du dit Larigot qu'il ne sortirait pas et qu'il était dans la Fait et arrêté en l'auditoire de Callac ce jour 3 maison du roi pour son argent laquelle lui répliqua septembre 1735. Signé en la délivrance Yves Chenel qu'il ne resterait pas pour maltraiter ses gens. Ajoute le pour le greffe. déposant que quelques temps après Guillaume Le Gall frère du dit Mathieu vint chez le dit Larigot pour Nous ne connaissons pas le devenir de cette demander les pistolets de son frère auquel la dite Marie affaire et si Mathieu Le Gall fut condamné. L'acte Anne Fercocq répondit que son frère Mathieu avait de décès de l'accusé demeure introuvable dans le Poher ce qui laisse présager qu'il partit de la 10 Œil droit. région ou bien qu'il fut envoyé aux travaux forcés. 11 Michel Tilly né le 10/05/1698 à et décédé le Si vous possédez des informations sur Mathieu Le 26/10/1775 à Calanhel. Il épouse Anne Clevot à Plougonver le Gall n'hésitez pas à écrire à la revue ou bien sur le 27/11/1727 dont descendance. Il est le fils d’Yves Tilly et forum du CGHP. Vincente Tanguy. 12 Mathieu Guillou né vers 1701 et décédé le 4/02/1769 à Plougonver. Il épouse le 18/01/1723 à Plougonver Marie Lancien Source : Cote 85J des AD22. dont descendance. Il est le fils d’Allain Guillou et Anne Le Jérôme CAOUËN Biniguer.

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