Revue archéologique de l'Ouest

28 | 2011 Varia

Édition électronique URL : http://journals.openedition.org/rao/1436 DOI : 10.4000/rao.1436 ISBN : 978-2-7535-1846-9 ISSN : 1775-3732

Éditeur Presses universitaires de Rennes

Édition imprimée Date de publication : 31 décembre 2011 ISBN : 978-2-7535-1844-5 ISSN : 0767-709X

Référence électronique Revue archéologique de l'Ouest, 28 | 2011 [En ligne], mis en ligne le 31 décembre 2013, consulté le 20 février 2021. URL : http://journals.openedition.org/rao/1436 ; DOI : https://doi.org/10.4000/rao.1436

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SOMMAIRE

La mer d’Iroise : une singularité dans l’approvisionnement en silex des hommes du Paléolithique breton Jean-Pierre Lefort, Jean-Laurent Monnier et Bernard Hallegouet

Le Pays-de-Retz au début du Mésolithique : le site des Vingt-Deux Boisselées-1 (Saint-Père- en-Retz, Loire-Atlantique) Sylvène Michel

La série céramique du Bronze final II/III du site du Petit Souper à Saint-Hilaire-Saint- Florent (Maine-et-Loire) Roland Le Guévellou

Le site de La Rochette à Mauron (Morbihan) : les multiples occupations d’un promontoire Jean-Yves Tinévez, Laurent Quesnel, Nancy Marcoux, Klet Donnart, Véronique Bardel, Maurice Gautier, Vincent Bernard, Michel Fontugne, Johannes Van der Plicht et Christine Oberlin

Les bracelets protohistoriques en verre de Bretagne Maryse Dinard, Bernard Gratuze et Anne-Françoise Cherel

L’établissement gallo-romain de la chapelle Saint-Gilles à (Côtes-d’Armor) : un modèle d’habitat rural inédit dans l’Ouest de la Gaule Gaétan Le Cloirec

Un établissement agricole et artisanal de la fin du haut Moyen Âge au 22 de la rue Bourg- les-Bourgs à Quimper (Finistère) Jean-François Villard

Pour une géo-archéologie du Patrimoine : pierres, carrières et constructions en Bretagne. Troisième partie : Roches métamorphiques Louis Chauris

Chroniques de travaux universitaires

Chronique des travaux universitaires Jean-Pierre Watté

Chronique bibliographique : Les publications récentes (2008-2010) sur la Préhistoire et l’archéologie historique de la Basse-Normandie Anne Ropars

Chronique bibliographique : Les publications récentes (2008-2011) sur la Préhistoire et l’archéologie historique de la Haute-Normandie Patricia Moitrel

Analyse d'ouvrages

Dans l’épaisseur du temps Jean-Laurent Monnier

Actas del Congreso internacional sobre Megalitismo Charles-Tanguy Le Roux

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Quatrième millénaire Jean-Yves Noël

Halte au pillage ! Vincent Carpentier

Travail de la terre, travail du fer Martial Monteil

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La mer d’Iroise : une singularité dans l’approvisionnement en silex des hommes du Paléolithique breton The Iroise sea: a flint supply singularity for the Palaeolithic men of Brittany

Jean-Pierre Lefort, Jean-Laurent Monnier et Bernard Hallegouet

1. Introduction

1 À l’extrême ouest de l’Europe (fig. 1) le Massif armoricain est essentiellement constitué d’anciens terrains sédimentaires et volcano-sédimentaires, métamorphisés et granitisés lors de trois grands cycles orogéniques protérozoïques et paléozoïques.

Figure 1 : Localisation de la mer d’Iroise à l’ouest de l’Europe. Location of the Iroise sea West of Europe.

2 [Image non convertie]

3 Les particularités pétrographiques du Massif armoricain ont induit des modalités d’approvisionnement originales en matières lithiques pour les hommes du Paléolithique. L’absence de silex dans le sous-sol a été en partie compensée par la présence, sur le littoral, de galets de silex apportés par la mer, depuis les affleurements principalement crétacés, situés sous la Manche et à l’Ouest du Finistère. D’autres roches, d’origine armoricaine, ont cependant parfois aussi été mises en œuvre. Trois types d’assemblages peuvent être distingués, il s’agit soit d’industries essentiellement en silex, soit d’industries principalement fabriquées à partir de roches locales (par exemple les grès tertiaires dits « grès lustrés »), soit encore d’industries lithologiquement mixtes mettant en œuvre le silex associé à d’autres roches (quartz, microgranites, tufs ou dolérites). Dans ce dernier cas, B. Huet (Huet, 2006 ; 2007 ; 2008) a défini une notion de supplémentarité (notion opposée à la notion de complémentarité). L’accès au silex est de fait fortement lié aux variations de l’environnement et notamment aux variations du niveau marin.

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4 Les différentes études de sédimentologie sous-marine péri-armoricaines montrent toutes une caractéristique intéressante qui n’a été que rarement soulignée. Si l’on étudie la répartition des silex relevés dans les dragages et qu’on la confronte à la limite nette qui existe entre le socle Précambrien ou Paléozoïque et sa couverture Secondaire et Tertiaire, on constate de façon presque systématique que la distribution des silex ne se limite pas aux affleurements d’âge Jurassique, Crétacé ou Eocène dont ils tirent leur origine, mais qu’ils se répartissent de façon aléatoire (Dangeard, 1928), que les dragages aient été réalisés sur le socle ou sur sa couverture. Ce constat ne peut être lié à la présence de silex dans les formations du Paléozoïque puisque celles-ci en sont totalement dépourvues. Cette distribution résulte en fait de l’épandage effectué à partir des zones source par les différentes transgressions et régressions marines au cours du Pléistocène et de l’Holocène. Il existe pourtant une exception notable à cette règle qu’il nous a semblé utile d’étudier et qui concerne la mer d’Iroise.

2. La répartition des silex en Manche et à l’ouest de la Bretagne

5 La répartition des silex inclus dans les cailloutis du Golfe Normano-Breton (Hommeril, 1967) montre par exemple l’existence d’une large ceinture de dépôts riches en silex, tant entre les îles d’Aurigny et de Jersey que sur le socle qui relie le Cotentin à Guernesey (fig. 2).

Figure 2 : Distribution des silex dans les sédiments du golfe Normand-Breton (d’après Hommeril, 1967 - Modifié). Distribution of flints in the sediments around the English Channel islands (after Hommeril, 1969 Modified).

6 [Image non convertie] Noir : terres émergées ; Gris : socle Paléozoique et Précambrien ; Blanc : Couverture secondaire et tertiaire. On note que les silex se répartissent indifféremment sur le socle et sur la couverture. Points noirs = silex. Black: land; grey: Paleozoic and Precambrian basement; white: Mesozoic and Cenozoic cover. It can be observed that flints are present whatever is the geology. Black dots: flints.

7 Le même phénomène de distribution aléatoire des silex a été observé au nord du Trégor (Lefort, 1969) et au large du Léon (Boillot, 1964). À Jersey, la question de la présence du silex au cours du Paléolithique a été particulièrement bien étudiée à propos de la fouille du gisement de la Cotte de Saint-Brelade (Callow, 1986) mais aucune comparaison n’a été effectuée avec leur fréquence en mer. Dans ce cas l’auteur montre que la disponibilité des silex n’est pas seulement liée au niveau de la mer mais aussi à leur recouvrement éventuel par les coulées de solifluxion. Cette observation est intéressante mais ne saurait s’appliquer à l’ensemble des zones aujourd’hui submergées qui sont toujours dépourvues de « head » à cause des transgressions et régressions successives qui l’ont démembré.

8 Dans la Baie d’Audierne, une étude plus ciblée (Lefort et al., 2007) a montré en détail que les silex dragués en surface ne se répartissaient pas de façon quelconque sur le socle (Lapierre, 1972 ; Lefort et Peucat, 1974), mais qu’ils se localisaient préférentiellement (Saint-Réquier, 1970), soit au niveau des affleurements de craie sénonienne (qui peuvent éventuellement contenir de gros rognons de silex) en contact avec le socle paléozoïque (Andreieff et al., 1969), soit à des profondeurs reconnues ailleurs autour de

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la Bretagne (Boillot, 1964 ; Hommeril, 1967 ; Hinschberger, 1969 ; Lefort, 1970 ; Pinot, 1974). Ces zones privilégiées correspondent à des cordons de galets délaissés par la mer lors des différentes régressions antérieures à l’actuel (Lefort et al., 2007 ; Danukalova et Lefort, 2009).

3. Le cas de la mer d’Iroise

9 La Mer d’Iroise, limitée à l’ouest par le méridien 5°30, est une mer semi-fermée encadrée au nord par la plate-forme Molène-Ouessant, au sud par la chaussée de Sein et à l’est par les falaises du pays de Léon, du cap Sizun, avec de part et d’autre de la presqu’île de Crozon, deux bras de mer s’ouvrant sur la rade de Brest et la baie de Douarnenez (fig. 3).

Figure 3 : Distribution des silex (points noirs) dans les sédiments de la mer d’Iroise (d’après Hinschberger, 1969). Distribution of flints (black dots) in the sediments of Iroise Sea (After Hinschberger, 1969).

10 [Image non convertie] On note l’absence presque totale de silex entre la côte et la limite des terrains secondaires et tertiaires (tirets). Pointillés : courbe bathymétrique -100 mètres. On note que la majorité des silex sont localisés à ce niveau ou un peu plus bas. We can see that there are almost no flints between the shore and the Mesozoic ant Cenozoic cover (dashed line). Doted line: -100 m bathymetry. It can be observed that most of the flints are located at this depth or slightly deeper.

11 Sa topographie sous-marine est singulière puisqu’elle présente globalement l’aspect d’une auge ouverte en pente douce vers le large. La limite des dragages montrant des silex (mis à part 5 prélèvements qui en sont peu éloignés) correspond toujours à des prélèvements qui ont été effectués sur la couverture secondaire et tertiaire et très peu de prélèvements de silex ont été effectués à des profondeurs inférieures à 100 mètres (Hinschberger, 1969). Cet auteur avait en outre noté que l’on ne trouve jamais de cordons de galets aux profondeurs auxquelles on les localise habituellement autour de la Bretagne, encore que les galets bien émoussés prélevés entre -50 et -55 m le long de la Chaussée de Sein et autour du Plateau de Molène et vers -40 et -50 m puissent correspondre à des cordons démantelés. Ici les anciennes lignes de rivage ont été mieux localisées grâce aux plates-formes d’abrasion que par les cordons de galets résiduels. On a parfois évoqué la présence de forts courants pour expliquer la destruction de ces cordons de galets (Hinschberger, 1969) mais cette hypothèse n’est pas recevable quand on connaît la force des courants autour des îles du golfe Normano-Breton, pourtant riche en silex préservés dans les cordons sous marins fossiles (Hommeril, 1967). En mer d’Iroise, la morphologie sous marine est, jusqu’à – 90 m, accidentée de crêtes et d’abrupts qui n’ont pas dû favoriser le développement des flèches littorales de galets. De plus les divers retours de la mer ont dû contribuer à leur démantèlement et à leur dispersion (Hinschberger, 1969). On ne peut pas non plus ignorer le travail de l’érosion régressive des cours d’eau lors des phases glaciaires (Jouet et al., 2003, Augris, 2005), comme le montrent la vidange weichsélienne des remplissages sédimentaires de la vallée d’Ys et le nettoyage total des fonds de la baie de Douarnenez. Ainsi, les fleuves côtiers de l’Iroise et en particulier l’Aulne, étaient alors en incision et transportaient par traction des formations grossières vers une ligne de rivage située vers -90 m et plus (Hallégouët & Morzadec-Kerfourn, 1977). Compte tenu de la forte densité du réseau

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hydrographique (fig. 4), il y a donc peu de chance de retrouver les cordons littoraux qui ont accompagné la régression post éémienne.

Figure 4 : Reconstitution du réseau hydrographique en mer d’Iroise (d’après Hinschberger, 1969 [modifié]). Reconstitution of the Iroise Sea hydrographic net (after Hinschberger, 1969) (modified).

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4. Lithologie des industries paléolithiques trouvées sur les bords de la mer d’Iroise

13 Il existe très peu de gisements paléolithiques connus entre Landéda et la Pointe du Raz (fig. 5). Le Paléolithique supérieur est, au moins dans l’état de nos connaissances actuelles, totalement absent des bords de la Mer d’Iroise, comme dans les îles.

Figure 5 : Localisation des sites paléolithiques cités dans le texte. Location of the paleolithic sites cited in the text.

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15 Sur la côte des Abers (entre Landéda et Le Conquet) et les plateaux situés de part et d’autre de la vallée de l’Aber Ildut existent quelques indices de présence paléolithique inférieur et moyen (Hallégouët, 1971 ; Monnier, 1980 ; Guermeur et al., 1988). Le Paléolithique inférieur se présente sous la forme de bifaces isolés en quartzites ou en d’autres roches locales. Le Paléolithique moyen apparaît quant à lui sous forme de pièces isolées (éclats, racloirs en silex) bien qu’il faille mentionner le gisement très étendu de Kervouster (Guengat) qui, bien que situé dans les terres, bénéficie d’une liaison rapide et directe avec la baie de Douarnenez via la vallée du Ris. Ici, les industries (Monnier, 1980 ; Bourdin, 2006) sont quasi exclusivement constituées de grès éocène (cf. grès ou quartzites « lustrés ») d’origine très locale. Ce sont des industries du Paléolithique moyen caractérisées par des outils sur supports bifaciaux. Leur âge présumé serait relativement tardif (Monnier, 1980 ; Cliquet et al., 2004), et correspondrait donc à des périodes nettement froides de la dernière glaciation, ce qui laisse supposer une contemporanéité avec des niveaux marins bas. Les raisons de la mise en œuvre d’une roche autre que le silex peuvent tenir à la rareté du silex disponible, mais aussi à la nécessité de disposer de blocs de matière d’une dimension suffisante pour être exploités. Les grès tertiaires (cf. « Grès lustrés ») apparaissent sporadiquement dans beaucoup d’assemblages lithiques (Menez-Dregan, Pen-Hat…).

16 Le seul gisement notable en position littorale impliquant essentiellement du silex, est celui de Pen Hat à l’abri de la pointe du Toulinguet, à Camaret (Hallégouët et Van Vliet- Lanoë, 1986). Il se situe stratigraphiquement dans des dépôts du Pléistocène moyen (Hallégouët et Van Vliet-Lanoë, 1997) et appartient au Paléolithique inférieur. Il peut être rapproché du gisement de Menez-Dregan situé en Baie d’Audierne. On y trouve un assemblage homogène de plus de 500 pièces constitué de plus de 85 % de silex, le reste correspondant à des grès éocènes ou à des quartzites paléozoïques (Molines, 1997). Les nucleus abandonnés sur le sol d’habitat sont de petits modules (4,5 cm en moyenne) (fig. 6). Dans une large majorité, les éclats sont corticaux ou conservent une grande surface corticale ; ceci, tout comme la dimension moyenne des éclats de silex (2,5 à

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3,5 cm), s’accorde avec une faible dimension initiale des nodules. Il a d’ailleurs été observé (Molines, 1997) que l’outillage léger retouché devait nécessiter des nucleus de plus grandes dimensions. Il a surtout été reconnu sur des éclats de quartzite. Sur ce site les silex de la plage ancienne ont, semble-t-il, quand même été préférés au Grès armoricain qui forme la majorité des galets du cordon et aux blocs de quartzite étalés au pied de la falaise voisine. Les propriétés du Grès armoricain sont compatibles avec la taille au Paléolithique ; cette roche a fourni la matière d’éclats et outils retouchés en d’autres sites et est présente à Pen-Hat sous forme d’éclats et de macro-outillage.

Figure 6 : Industrie lithique de Pen Hat. Artefacts en silex, montrant le faible module des nucleus sur galets marins et des éclats de plein débitage. Lithic industry from Pen Hat. Flint artefact, showing the small module of the nucleus made from marine pebbles and of the main flaking.

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5. Comparaison entre la fréquence des silex connus en mer et celle observée à terre

18 L’échantillonnage des cordons de galets connus à terre montre qu’il existe actuellement d’assez nombreux petits silex dans ces accumulations (taille moyenne de 5 à 6 centimètres). Ils sont fréquents dans les plages anciennes de l’archipel de Molène, de l’île de Sein, et dans les plages soulevées du littoral de la côte des Abers (Notices des cartes géologiques au 1/50 000 de Brest, Châteaulin, Douarnenez, Pointe-du-Raz, Le Conquet, Plouarzel-Ouessant). Ils ont même été récoltés dans la formation marine située vers 65 m d’altitude au sud du pont de l’Iroise (Hallégouët, 1976) et dans la ria oligocène de l’Aber Ildut (Hallégouët et al., 1976). Quelques rares rognons d’assez grande taille (Hallégouët et al., 1986), d’origine exotique, ont également été découverts dans les îles (Hallégouët, 1984), ainsi que dans les cordons éémiens de la partie orientale de la rade de Brest, ce qui exclut la possibilité de délestages ou de naufrages de navires dont le lest aurait été constitué de blocs de craie ou de rognons de silex. Quoi qu’il en soit les galets de roches dures locales (grès, quartzites, microgranites, granites, quartz…) sont, à terre, statistiquement bien plus abondants que les silex inclus dans les plages anciennes. Le silex semble également rare dans les plages de la baie de Douarnenez.

19 Sur les fonds marins, l’absence de silex a déjà été notée (Hinschberger, 1969). En mer d’Iroise elle peut être considérée comme une absence « statistique ». En effet, bien que les dragages s’étendent sur des « traits de drague » qui échantillonnent le fond sur une distance de 300 à 500 mètres et que la zone ait été prospectée selon une maille de 300 à 1 300 mètres (échantillonnant donc le fond marin de façon représentative) il est possible que des silex isolés aient pu échapper à la prospection.

20 Il existe néanmoins clairement une apparente contradiction entre la présence du silex dans les cordons littoraux émergés et sa rareté sur les fonds marins de la mer d’Iroise.

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6. Pourquoi la majorité des silex trouvés en bordure de la Mer d’Iroise est-elle de petite taille ?

21 La figure 7 montre que l’on pourrait éventuellement considérer qu’une partie de la source des silex du Finistère occidental se situe à 45 kilomètres des côtes actuelles, mais le petit affleurement de Crétacé de la mer d’Iroise, qui se réduit a une bande de 5 kilomètres de largeur, coincé entre le socle et les formations tertiaires (Lapierre, 1975), ne peut constituer la source principale des silex actuellement connus. La distance réelle des affleurements de cet âge montrant quelque extension est à 55 kilomètres de la côte. En Baie d’Audierne, par contre, ces mêmes sources ne sont qu’à 30 kilomètres de la côte. Il est dès lors évident qu’un tri granulométrique a dû s’effectuer en fonction de la distance et du dénivelé à franchir lors des différentes transgressions quaternaires. Les silex issus des affleurements crétacés de la Manche Occidentale situés au nord et au nord-est de l’île d’Ouessant n’ont pu franchir les escarpements de Molène, d’Ouessant et de la chaussée des Pierres Noires (fig. 3). Il en est de même pour ceux qui auraient pu provenir des fonds de la Baie d’Audierne, bloqués par l’importante échine granitique de la Chaussée de Sein.

Figure 7 : Extension des affleurements crétacés localisés en Manche occidentale et à l’ouest de la mer d’Iroise. Les sites paléolithiques de Bretagne sont localisés. Distribution of the cretaceous outcrops located west of Iroise sea and in the Western English Channel. The onshore paleolithic sites are shown.

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23 La présence de rognons de grande taille, beaucoup plus rares, peut dans les plages anciennes s’expliquer par des apports par des radeaux de glace. Ces silex comme les basaltes « islandais » des côtes finistériennes ne peuvent être que d’origine lointaine (Bellon et al., 1988). Lors des périodes de hauts niveaux marins, des dérives glacielles semblent avoir alimenté les plages anciennes du Massif armoricain en roches d’origine plus ou moins lointaines, telles celles de Kerguillé, à la base des falaises de la presqu’île de Crozon ou comme à Landévennec où les échouages sont nombreux au sein des cordons littoraux (Hallégouët et Van Vliet-Lanoë, 1989). Dans ce cas, les silex prélevés sont groupés en nids à la surface d’une vasière fossile inter-stratifiée dans un cordon éemien. D’autres silex de ce type, trouvés plus hauts dans l’estuaire de l’Aulne, sont fracturés et ont pu éventuellement être testés par les Paléolithiques.

7. Pourquoi y a-t-il si peu de silex en Iroise ?

24 On sait que pendant la dernière glaciation, vers -18 000 ans, la ligne de rivage s’est abaissée jusqu’a -120 m de profondeur (Siddall et al., 2007). De fortes concentrations de silex sont localisées à ces profondeurs (fig. 3). Cette abondance pourrait être liée à deux phénomènes. Elle aurait pour origine, d’une part la libération des silex issus des affleurements de craie du Sénonien supérieur connus à cette profondeur mais aussi du résidu des cordons littoraux qui ont pu exister à plus faible profondeur et qui auraient été étalés par les houles de l’Atlantique lors des phases régressives. Il est aussi possible que très localement les silex soient cachés par les sédiments coquilliers flandriens qui recouvrent la pente continentale au-dessus de l’isobathe -90 m (Hinschberger et al., 1968). Le phénomène qui semble toutefois le plus important est lié à l’abondance des

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rivières (fig. 4) qui prolongent le réseau actuel (Hinschberger et Pauvret, 1968) et qui suggèrent qu’il a dû exister un fort effet de chasse lors des épisodes de régression, démantelant ainsi les cordons existants. Les seules nappes de cailloutis connues se localisent entre Ouessant et Molène, là où les anciennes rivières étaient très courtes et charriaient sans aucun doute beaucoup moins d’eau, provoquant donc un effet de chasse nettement plus réduit que plus au sud.

25 Les hommes éventuellement présents à l’extrémité du continent, lors de ces phases climatiques très froides, auraient pu théoriquement se servir dans ce stock de silex. Il semble toutefois qu’au Paléolithique inférieur et moyen les peuplements aient été « discontinus » et que les populations aient déserté le pays durant les périodes les plus froides (Monnier, 2006). En ce qui concerne le dernier cycle glaciaire, on doit noter qu’aucun gisement d’âge Paléolithique supérieur n’est connu en bordure de la Mer d’Iroise. Les sites du Paléolithique supérieur sont d’ailleurs rares dans l’Ouest armoricain. Absents dans le Cotentin, ils apparaissent sporadiquement sur la côte nord de la Bretagne, au sud-ouest du Massif armoricain et dans le domaine ligérien (Monnier, 2006). Ceci s’explique, au moins en partie, par l’érosion qui a accompagnée la remontée du niveau marin post-glaciaire et qui a pu faire disparaître les traces de leur existence, mais peut être aussi par la rareté de silex de bonne qualité (exigence plus grande au Paléolithique supérieur quant au choix de la matière première) et par le manque d’abris naturels et, d’une manière générale, par une occupation annuelle et saisonnière très mobile du territoire. Il est d’ailleurs notable que ce sont les phases anciennes et finales du Paléolithique supérieur qui sont les mieux représentées (l’absence coïncidant avec le maximum du froid). Seul le petit karst de la vallée de l’Erve à Saulges en Mayenne, ayant joué le rôle d’une zone refuge a donné une séquence assez complète, comme aussi l’abri-sous-roche de Roc-en-Pail à Chalonnes-sur-Loire dans le domaine ligérien. La plupart des stations rencontrées au nord et à l’ouest du pays (Plasenn-al-Lomm à Bréhat, Beg-ar-C’hastel à Kerlouan, Gohaud à Saint-Michel- Chef-Chef…), sont des campements saisonniers à activités spécialisées (Monnier, 2006).

26 En début de période glaciaire, lorsque la phase d’érosion continentale, déclenchée par l’abaissement du niveau marin, décapait les formations marines interglaciaires, les paléolithiques vivant en bordure de l’Iroise auraient pu théoriquement avoir accès aux silex des cordons abandonnés sur la pente continentale par la transgression précédente et non encore chassés par les rivières. Mais rien ne prouve que chaque transgression a remonté le stock de silex aujourd’hui échantillonné à -100 mètres et que comme en Baie d’Audierne il existait une source importante de silex dans un cordon localisé - 40 mètres de profondeur (Lefort et al., 2007). Les stocks disponibles au nord du Cap Sizun étant réduits et uniquement constitués de galets de petite taille (cf. supra) il y a donc eu une forte inégalité dans l’approvisionnement en silex entre les populations Paléolithiques de l’Iroise et celles de la Baie d’Audierne

8. Conclusions

27 Les contraintes actuelles permettant de reconstituer les conditions d’approvisionnement des paléolithiques riverains de l’Iroise sont donc les suivantes : – la rareté des ressources en silex reconnue sur les fonds de la mer d’Iroise se traduit dans la pétrographie de l’outillage lithique préhistorique retrouvé à terre ; – l’outillage actuellement disponible tend à montrer que les paléolithiques qui vivaient

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autour de l’Iroise semblaient ne disposer que de galets de silex de dimensions très modestes ; – la présence de quelques galets de silex d’une taille supérieure à la moyenne observés de nos jours dans les plages anciennes implique qu’ils résultent de transports glaciels. Elle est accidentelle et n’est pas représentative de ce dont les paléolithiques disposaient. Des rognons de gros calibre ont pu s’échouer sur les rivages pendant le Weichsélien et peuvent se retrouver actuellement dans les plages pléistocènes tandis que d’autres ont été délestés sur les estrans en période de haut niveau marin et se récoltent alors dans quelques sites d’échouage privilégiés ; – l’absence apparente de cordons de galets immergés en Iroise résulte non seulement de la morphologie sous marine qui n’a pas du favoriser leur développement, mais aussi de la densité du réseau hydrographique qui était responsable du décapage des formations marines à chaque fois qu’une glaciation ramenait le niveau marin à l’altitude de la plaine d’échouages située vers -90 m de profondeur ; – si l’on se base sur les résultats acquis en baie d’Audierne, les paléolithiques de Menez Dregan ne disposaient que d’un estran relativement étroit (travaux en cours par Lefort et Monnier) et ne pouvaient s’approvisionner que sur le cordon existant encore aujourd’hui à terre ou sur celui situé à - 40 mètres de profondeur. Pour les populations s’abritant au pied des abrupts entourant la mer d’Iroise (il existe quelques indices de leur présence) les zones de prospection étaient plus larges et des cordons limités en extension ont pu exister mais ils étaient très pauvres en silex et probablement noyés sous les sédiments marins interglaciaires au début des périodes de régression limitant encore les chances de trouver ce matériaux. Au Pléniglaciaire, l’érosion régressive a pu remettre à l’air libre certaines anciennes accumulations littorales, mais celles-ci, comme à Jersey (cf. § 2), ont dû rapidement être recouvertes par des coulées de solifluxion importantes issues des versants. Les équivalents du cordon situé à – 40 m de la baie d’Audierne, ne pouvant alors être exploités par les occupants des abris en pied de falaise situés entre les plateaux du Cap Sizun et ceux du Léon (Goasquellou à L’Hôpital-Camfrout, Pen-Hat à Camaret, Logoyen au Faou, Pointe du Cléguer à Lampaul- Plouarzel, Presqu’île Saintt-Laurent, Le Gratz et Mentiby à Porspoder, Tréoullan à Plouarzel…) (fig. 5) ; – la pauvreté numérique des silex observés sur la plage de Pen Hat, tout comme leurs dimensions, montre que les Paléolithiques fréquentant les falaises de Camaret s’adaptaient à la petite taille des matériaux disponibles. Ils ont cependant aussi employé, mais en faible proportion, les quartzites locaux pour la confection des outils retouchés. La faible utilisation du quartzite (Grès armoricain) à Pen Hat, bien que facilement taillable, alors que des affleurements de bonne qualité étaient disponibles dans la falaise voisine, montre à l’évidence une préférence pour le silex. Si les grès éocènes (« Grès lustrés ») on été accessoirement taillés, ils n’ont pas fait l’objet d’importations massives depuis les gisements de la vallée du Juch (Monnier, 1980), ce qui montre une aire d’approvisionnement locale ou tournée vers les cordons de galets. Les auteurs remercient Francis Bertin (CNRS UMR6566/Laboratoire Archéosciences, Rennes) pour le travail de DAO.

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BIBLIOGRAPHIE

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RÉSUMÉS

L’étude des prélèvements réalisés en mer d’Iroise montre que cette région, contrairement au reste de la marge continentale bretonne, semble dépourvue de cordons littoraux anciens sous le niveau des plus hautes mers actuelles. Cette particularité résulte de la densité des anciennes rivières, reconnues grâce à leurs paléo-vallées, qui ont provoqué un fort effet de chasse et au décapage des sédiments déposés lors de chaque régression importante de la mer. Par ailleurs, lors des périodes transgressives, la distance importante qui existe entre les sources de silex et les cordons de galets côtiers actuels a provoqué un important tri granulométrique. De telle façon que ce cordon ne livre que des galets de petite taille, à l’exception toutefois de rares rognons plus massifs d’origine glacielle, qui sont arrivés plus tard et dont l’origine est inconnue. Cette configuration particulière se reflète dans la lithologie et la dimension de l’outillage lithique des premiers habitants qui vivaient en bordure de l’Iroise (Paléolithique inférieur). Ceux-ci étaient moins favorisés que ceux qui occupaient les rivages de la Baie d’Audierne (Menez-Dregan). Toutefois, à défaut de silex, ils pouvaient disposer, en relative abondance et à peu de distance, d’autres matériaux tels que les quartzites de la presqu’île de Crozon ou les grès éocènes de la vallée du Juch (Kervouster). Mais, ici encore, il semble qu’ils aient préféré le silex et privilégié un approvisionnement local.

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Study of the sediments sampled in the Iroise Sea shows that this particular area, contrary to the other shelves surrounding Brittany, does not display any boulder bar. This particularity results from the strong flushing developed by the local braided rivers which were running on the shelf during each regression of the sea. On the other hand, the long distance which exists between the source of the flints and the present remains of the coastal boulder bar, was large enough to be responsible for a strong granulometric selection of the boulders during each transgressive episodes. It is the reason why the actual coastal boulder bar is almost only made of small sized boulders. Some associated rare and bigger elements were deposited by ice rafts during a more recent period of time. This particular environment is well expressed in the lithology and size of the lithic tools. The first inhabitants living along the Iroise sea shore (Lower Palaeolithic) were rather less favoured than those living close to the Audierne Bay (Menez Dregan) and were often forced to use different types of rocks, such as the Paleozoïc or Eocene sandstones of the valley of Le Juch (Kervouster), to replace the missing flints. But even in this case, it seems that they preferred flints to another kind of rocks and favoured a local supply.

INDEX

Mots-clés : galets de silex, Massif armoricain, outillages paléolithique., sédimentologie sous marine Keywords : Armorican massif, flint pebbles, Palaeolithic artefacts., sub-marine sedimentology

AUTEURS

JEAN-PIERRE LEFORT UMR 6566 (CREAAH), Université de Rennes 1 – Campus de Beaulieu, Laboratoire Archéosciences (bât. 24-25), 74205 CS, 35042 Rennes cedex, France. ([email protected])

JEAN-LAURENT MONNIER UMR 6566 (CREAAH), Université de Rennes 1 – Campus de Beaulieu, Laboratoire Archéosciences (bât. 24-25), 74205 CS, 35042 Rennes cedex, France. ([email protected])

BERNARD HALLEGOUET Département Géographie Université Bretagne occidentale – 3 rue des Archives, CS 93837, 29238 Brest cedex 3, France

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Le Pays-de-Retz au début du Mésolithique : le site des Vingt-Deux Boisselées-1 (Saint-Père-en-Retz, Loire-Atlantique) The Pays-de-Retz and the Early Mesolithic: The Site of “les Vingt-Deux Boisselées1” (Saint-Père-en-Retz, Loire-Atlantique)

Sylvène Michel

1 La basse vallée de la Loire bénéficie depuis la fin des années 1970 de nombreuses prospections pédestres alimentant le corpus des sites attribuables aux premiers groupes mésolithiques (seconde moitié du Xe millénaire et IXe millénaire avant notre ère). Quelques fouilles programmées ont par la suite été menées pour essayer de pallier la fréquente hétérogénéité de ces ensembles archéologiques de surface et tenter de mieux appréhender la nature de l’habitat, mais aussi l’organisation techno-économique de ces chasseurs-collecteurs et leur géographie chrono-culturelle. Malgré les efforts déployés, plusieurs opérations n’ont pas pu répondre à ces problématiques : une combinaison de processus bio-chimiques et mécaniques n’a souvent pas permis la conservation des sites sondés, sites mêlant alors dans une seule et même couche toute une succession d’occupations préhistoriques (Gouraud, 1990 ; Marchand et al., 1999). Dans l’actuelle Loire-Atlantique, seules deux campagnes de fouilles ont été couronnées de succès, en mettant au jour des ensembles homogènes. La première concerne l’Organais à Sainte-Reine-de-Bretagne, site exploré sur 17 m² (Gallais et al., 1985 ; Le Goff, 2003). En avril 2010, le matériel lithique a fait l’objet d’une nouvelle étude partielle, quatre cinquièmes du matériel demeurant alors introuvables (Michel, 2011 p. 228-240). Le complément d’étude devrait pouvoir être mené sous peu puisque l’ensemble du matériel a tout récemment été redécouvert. Dans cet article, nous allons donc nous concentrer sur le second cas, soit les Vingt-Deux Boisselées-1, site sondé en 2009 dans le Pays-de-Retz.

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1. Des prospections aux sondages : présentation générale du site des Vingt-Deux Boisselés-1

2 Entre 1997 et 2000, des ramassages de surface sur moins d’1 km² ont permis à M. Tessier de mettre au jour six concentrations de vestiges mésolithiques sur la commune de Saint-Père-en-Retz (Loire-Atlantique, fig. 1). La distance qui sépare ces découvertes (de l’ordre de 200 à 800 m) ne justifie pas l’emploi du terme locus proposé à l’origine par le prospecteur. Cet article va se concentrer sur l’habitat pour lequel le matériel s’est avéré le plus homogène et le plus abondant : le site des Vingt-Deux Boisselées1, anciennement nommé locus 1. Plus de 3 000 pièces lithiques attribuables au début du Mésolithique ont été récoltées sur une même parcelle dans un périmètre restreint à une soixantaine de mètres (fig. 2). Cet ensemble de surface a fait l’objet d’une étude amorcée par M. Tessier et complétée par G. Le Goff dans le cadre d’un travail universitaire (Tessier, 1998 ; Le Goff, 2002).

Figure 1 : Localisation des six sites des Vingt-Deux Boisselées dans la vallée du Boivre. Location of the six sites des Vingt-Deux Boisselées in the valley of Boivre.

Le site qui fait l’objet de cet article est représenté par l’étoile noire. Sur le profil, en bas de la figure, les altitudes ont été multipliées par 10. Fonds de carte Pays-de-la-Loire [histgeo.ac-aix-marseille.fr]. Courbes de niveau d’après la carte IGN au 1/25 000. The site which is the object of this article is represented by the black star. On the profile, at the bottom of the figure, the heights are multiplied by ten.

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Figure 2 : Plan des opérations archéologiques menées au site des Vingt-Deux Boisselées-1 entre 1997 et 2009. Plan of the archaeological operations led to the site des Vingt-Deux Boisselées-1 between 1997 and 2009.

La dimension des sondages et carottages a été augmentée pour faciliter la lecture. The dimension of the excavations was increased to facilitate the reading.

Tableau 1 : Répartition verticale du matériel lithique au sein du sondage 1, exprimée en nombre et en pourcentage (en incluant et excluant les terres labourées). Vertical distribution of the lithic material.

3 Grâce à la cohérence chrono-culturelle du mobilier découvert en prospection, les Vingt-Deux Boisselées-1 ont immédiatement servi de site référent pour le Mésolithique régional et ont ainsi été sollicités par de nombreux travaux de synthèse à l’échelle de l’ouest de la France. Pour documenter au mieux cette occupation et évaluer son degré de conservation, une série de trois sondages a été entreprise à l’été 20091 (Michel, 2009). Seul le sondage de 4 m² réalisé dans la partie méridionale de la parcelle, où les

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prospections avaient été fructueuses, a fourni du matériel archéologique conséquent (fig. 2, sondage 1). Dans les deux autres – respectivement implantés dans un espace tourbeux n’ayant pas été labouré et dans une zone basse où les dépôts de pente accumulés auraient pu préserver les couches archéologiques – les indices archéologiques se sont en effet montrés des plus discrets.

4 Dans le sondage 1, sous le labour, on ne distingue qu’une couche de sables et graviers pliocènes, sans aucune unité stratigraphique distincte. Des passes arbitraires de 5 cm d’épaisseur ont donc été réalisées. La fouille et l’enregistrement des données ont pris pour échelle le quart de mètre carré et les sédiments ont systématiquement été tamisés à l’eau. La couche pliocène est moins épaisse en ce lieu qu’aux alentours (Ters et al., 1978) puisque le socle rocheux est apparu vers 60 cm de profondeur. La pente du terrain est axée Sud-Ouest/Nord-Est, avec un dénivelé de 2,8 % au niveau des Vingt- Deux Boisselées-1, soit 5,8 m entre le haut et le bas de la parcelle. Le site prend place sur le flanc nord du relief créé par une faille tertiaire axée Ouest-Est conditionnant la topographie globale du Pays de Retz. Elle sépare, au Sud, un plateau allant jusqu’à 60 m d’altitude, et au Nord, une vaste zone déprimée (ibid.). Celle-ci accueille la vallée du Boivre, fleuve qui naît à 400 m seulement du site étudié.

5 D’après le sondage 1, la dégradation du site semble importante : plus des deux tiers des vestiges ont été découverts dans les terres récemment labourées (tabl. 1). Sous le labour, les vestiges ont été découverts sur 30 cm de haut mais, au-delà des 15 cm supérieurs, leur occurrence est des plus discrètes (tabl. 1, N4-N6). Compte tenu de la nature sablo-graveleuse du sédiment, il est possible que plus une seule pièce archéologique ne soit dans sa position d’origine. On notera néanmoins que la probable migration verticale des vestiges est de faible ampleur par rapport à d’autres sites mésolithiques découverts en contexte sableux (Barton, 1987 ; Crombé, 1993 ; Vermeersch, 1976, 1995).

6 Certes cette opération n’a livré aucun sol d’habitat ou structure, pas plus que des renseignements quant à l’organisation spatiale de ce site, mais les informations qu’apportent les vestiges mobiliers sont néanmoins conséquentes. Comme l’avaient fortement suggéré les prospections, et si l’on s’en réfère aux armatures qui en l’absence de vestiges organiques datables sont les seuls éléments permettant d’évaluer le degré de cohérence de l’ensemble, l’industrie lithique est clairement homogène. En plus du mobilier mésolithique, le sondage a livré quelques petits tessons, assez hétérogènes et tous localisés dans le labour. En conséquence, le site des Vingt-Deux Boisselées-1 offre la possibilité d’analyser une série archéologique mono-culturelle (occupation ou retours successifs d’individus appartenant à la même tradition culturelle).

2. Caractères de la production lithique

Les matières premières débitées

7 L’assez faible taux de pièces patinées ou détériorées par le feu2 permet de déterminer les matières premières dans près de neuf cas sur dix. Un peu plus de 89 % des vestiges pour lesquels la matière première a pu être caractérisée sont constitués d’un silex blond-jaune, plus ou moins translucide et de trame assez uniforme3. Cette matière, d’aspect lisse, est le plus souvent homogène ; cependant, certains volumes abandonnés avant d’avoir fait l’objet d’une réelle exploitation montrent que les fissures et les

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inclusions mal silicifiées ne sont pas rares, ce qui entraîne parfois l’explosion des nodules. Ces derniers se présentent sous la forme de galets dont le transport, ponctué de nombreux chocs, explique les fissurations précitées ; en effet, les vestiges comportant encore la gangue corticale témoignent de l’aspect roulé du cortex, également caractérisé par sa faible épaisseur. On soulignera la petitesse des galets à peine ébauchés – jusqu’à une quarantaine de millimètres de diamètre minimum – caractéristique qui se retrouve dans les galets de silex blond-jaune encore accessibles au sud de l’embouchure de la Loire, et plus exactement à une vingtaine de kilomètres, à Préfailles au niveau de la Pointe Saint-Gildas. Des ramassages systématiques de galets en ce lieu ont permis à M. Tessier de montrer que leur nombre décroît en fonction de leur allongement, qui peut atteindre 90 mm ; au-delà des 60 mm, les quantités s’amenuisent tout de même nettement, ce qui est peut-être à mettre en lien avec une collecte sélective et répétée au cours de la Préhistoire en faveur des modules les plus importants (Tessier cité par Marchand, 1997, p. 54-55). Dans le cas présent on insistera sur le fait que les plus grands enlèvements décomptés ne mesurent qu’une quarantaine de millimètres de long.

8 Les autres matières siliceuses ne jouent qu’un rôle secondaire dans le débitage. Ceci n’est pas un trait propre à cette série et il s’observe de manière récurrente dans les collections mésolithiques régionales, dont celle de la Fillauderie pour ne citer que l’exemple le plus proche (Saint-Père-en-Retz, Loire-Atlantique ; Marchand et al., 1999). Dans le sondage 1 des Vingt-Deux Boisselées-1, on trouve d’anecdotiques esquilles et fragments de lamelles en jaspe et calcédoine, alors que le silex des Moutiers et les grès- quartzites représentent respectivement 6,5 % et 4 % du matériel. La provenance du silex des Moutiers est clairement identifiée, son gîte se situant dans la baie de Bourgneuf à un peu moins d’une vingtaine de kilomètres. L’approvisionnement en grès- quartzite pose plus de questions. L’affleurement de Montbert, à un peu moins d’une cinquantaine de kilomètres de Saint-Père-en-Retz, est bien connu par les préhistoriens depuis le XIXe siècle (Gouraud et al., 1990), mais il ne faut pas oublier que de nombreuses dalles de grès-quarztites à grains fins sont dispersées en Sud-Loire/Nord-Vendée (Arrivé et al., en préparation). Des prospections à visée pétrographique seraient nécessaires pour vérifier l’éventuelle corrélation entre les pièces archéologiques et les spécimens issus des différents gisements régionaux. Soulignons tout de même pour le site étudié la forte probabilité d’un approvisionnement plus local qu’une récolte sur le gîte montbertain, et par exemple à une quinzaine de kilomètres de Saint-Père-en-Retz aux Moulins des Penauds ou à la Bitaudière, au sommet de sables blancs yprésiens identiques à ceux de Montbert (Ters et al., 1979, p. 11-12).

9 Ces deux dernières matières sont attestées par des enlèvements bruts ou parfois retouchés. Notons au passage que les quelques armatures et pièces du fonds commun fabriquées dans ces roches ne correspondent pas à des types spécifiques et différents de ceux réalisés en silex blond. Les nucléus sont quant à eux rares dans le cas du silex des Moutiers et même absents du sondage 1 en ce qui concerne le grès-quartzite. On ne peut cependant conclure à l’introduction de cette dernière matière sur le site uniquement sous forme de supports bruts ou retouchés puisque la prospection a livré plusieurs nucléus constitués de grès-quartzite. Cela nous amène à évoquer les modalités de transport du silex blond. Les proportions de pièces semi-corticales et corticales (représentant respectivement 9,5 % et 5,3 % des produits bruts de cette matière) ainsi que le nombre important de galets abandonnés aux premiers coups

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portés (tabl. 2) plaideraient plutôt en faveur d’un import de galets bruts ou juste décalottés, mais pas décortiqués ni testés sur leur lieu d’acquisition. En témoigne la relative fréquence d’accidents prématurés dus à des défauts de matière première ; cela est peut-être lié au caractère facilement renouvelable de l’approvisionnement.

Tableau 2 : Composition globale de la série lithique récoltée dans le sondage 1. Global composition of the lithic industry.

Décryptage des séquences de débitage

10 Compte tenu de la composition pétrographique de la collection, la description globale des séquences de débitage va être restreinte aux vestiges taillés dans le silex blond ligérien.

Ouverture et mise en forme des galets

11 L’ouverture des galets n’appelle visiblement pas aux Vingt-Deux Boisselées-1 la percussion bipolaire sur enclume, les vestiges témoignant de cette méthode-technique y étant quasiment inexistants. Cette observation s’accorde avec une synthèse régionale soulignant le caractère très ponctuel de ce type de percussion sur l’ensemble des sites mésolithiques de l’ouest de la France (Guyodo et Marchand, 2005). Les stigmates observables en partie proximale des enlèvements détachés au cours des premières séquences opératoires sont marqués – talon épais avec trace d’impact, fissurations, ridules et étoilures – et typiques de l’utilisation d’un percuteur de pierre dure.

12 Certains de ces éclats (éclats stricto sensu ou laminaires) permettent de dégager simplement des nervures guides tout en respectant le caractère nécessairement économe en matière de la mise en forme. Celle-ci s’avère en effet rudimentaire, du fait

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des caractéristiques morphologiques et morphométriques précédemment décrites à propos des galets, et elle correspond certainement en grande partie à un décorticage sommaire. En l’absence de remontages, il faut souligner que les phases de débitage comprises entre l’ouverture des galets et leur exploitation lamellaire ne sont pas encore précisément documentées. Se cache peut-être ici une séquence d’extraction de quelques éclats assez peu épais destinés à la fabrication d’outils du fonds commun, production qui s’insèrerait alors dans un processus global visant au final à l’obtention de lamelles. Il convient à ce stade de la réflexion de signaler qu’un seul nucléus, à table large semitournante exploitée par deux plans de frappe, témoigne en fin de débitage de la production intentionnelle d’éclats. Les séquences de production laminaire ne sont quant à elles pas représentées par les nucléus ; les enlèvements lamino-lamellaires larges de plus de 9 mm sont également rares parmi les produits bruts (tabl. 2) et retouchés.

Modalités de production lamellaire

13 La production lamellaire joue un rôle important sur le site des Vingt-Deux Boisselées-1 comme en témoignent à la fois le taux de lamelles de moins de 10 mm de large (52,6 % des enlèvements bruts et un peu plus des trois quarts des supports retouchés) et les nucléus qui, à une exception près, portent les stigmates d’une exploitation lamellaire.

14 La transformation d’éclats en supports de production lamellaire est ponctuelle dans la collection. Ce cas de figure se résume à trois spécimens en silex blond et un autre en silex des Moutiers (fig. 3, n° 3). D’épais éclats encore partiellement corticaux, provenant de la mise en forme des galets ou dans un cas certainement de leur simple fracturation, ont été exploités à ces fins. Les débitages sont alors variés, avec pour premier exemple un fragment répondant au schéma du « nucléus de type rabot ». Sur une autre pièce, le débitage lamellaire s’effectue en partie proximale de l’éclat, aux dépens de la face inférieure, suivant une exploitation semi-tournante, unipolaire et orthogonale à l’axe de l’éclat support. On observe également un cas d’exploitation sur la face inférieure, parallèlement au sens de débitage du support ; ce n’est pas la longueur potentielle des lamelles qui est ainsi recherchée puisque l’artisan ne s’enquiert pas de supprimer le bulbe marqué de l’éclat-support. Aucun aménagement ne vient d’ailleurs faciliter le débitage de ces trois pièces, ce qui explique en partie l’apparition rapide d’accidents. Il est clair que ces différents nucléus résultent clairement d’un débitage d’appoint peu productif.

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Figure 3 : Nucléus (celui du bas est un nucléus sur éclat, la face inférieure correspondant au flanc gauche). Cores from the excavations.

15 Dans le cas où le volume débité correspond à l’origine à un galet et non à un éclat (fig. 4 et 5), les tailleurs n’ont pas cherché à implanter la table dans une partie étroite du nodule ou à en conserver l’axe longitudinal. Le débitage n’occupe très souvent qu’une table, avec une exploitation semi-tournante qui ne s’effectue pas strictement de gauche à droite ou vice versa mais de manière plus discontinue comme en témoignent les schémas diacritiques et les codes opératoires enregistrés. Deux plans de frappe – essentiellement opposés – interviennent souvent dans le débitage (54,5 %), mais néanmoins les séquences de production lamellaire peuvent être qualifiées d’unipolaires (fig. 4). En effet, bien souvent la surface opposée au plan de frappe principal est percutée dans le but de réaménager la carène. Dans quelques autres cas, le second plan de frappe est également à l’origine du détachement de lamelles. Le débitage se décompose alors en deux séquences indépendantes et successives, respectivement obtenues grâce à l’un puis à l’autre des plans de percussion. Un des nucléus en silex des Moutiers s’inscrit dans ce cas de figure (fig. 5, n° 1) : la production gagne toute la périphérie du volume exploitée depuis deux pôles de percussion désaxés l’un par rapport à l’autre, ce qui confère un aspect spiralé à cette pièce.

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Figure 4 : Nucléus unipolaires semi-tournants. Cores from the excavations.

Figure 5 : Exploitation lamellaire à partir de deux plans de frappe. Cores from the excavations.

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16 Sur l’ensemble de la série, les plans de frappe, lisses, ne sont que sommairement préparés. La seule préparation de la zone à percuter, en l’occurrence l’abrasion des corniches, n’apparaît que ponctuellement sur les nucléus abandonnés. En revanche, au sein du débitage brut, une lamelle sur deux en porte les stigmates. Les talons associés peuvent ponctuellement être filiformes mais, plus généralement, ils sont lisses et larges d’1 ou 2 mm. L’angle talon/axe de débitage approche l’orthogonale ou 80°. En suivant les critères avancés par J. Pelegrin (Pelegrin, 2000), ces différentes observations orientent le raisonnement vers l’utilisation d’un percuteur de pierre en percussion directe ; la dureté de l’outil employé reste à définir avec plus de précision, ce qui nécessiterait une série d’expérimentation sur des galets récoltés à l’embouchure de la Loire.

17 Pour caractériser les lamelles produites par ces débitages, on peut tout d’abord retenir qu’en termes de largeur la production suit une courbe unimodale, avec pour modules préférentiels les valeurs comprises entre 6 et 9 mm. Les tailleurs visent l’obtention de produits fins, globalement de 2 mm même si les pièces d’1 mm d’épaisseur ne sont pas en reste. La forte fragmentation des lamelles diminue nos chances d’appréhender la longueur de ces produits, mais il est clair que l’exploitation n’est pas réduite à des lamelle stricto sensu et que des éclats lamellaires se mêlent à la production. Les lamelles largo sensu, souvent torses, possèdent majoritairement deux pans mais la présence d’un pan supplémentaire n’est pas rare. Elles présentent globalement des nervures et/ou des bords subparallèles légèrement sinueux, sans que les tailleurs n’aient pour autant recherché des produits réguliers.

Entretien et abandon des volumes

18 Les enlèvements participant au réaménagement du plan de frappe sont assez peu nombreux (tabl. 2). De minces éclats, tirés depuis la table lamellaire ou un de ses flancs, sont alors privilégiés. On note que, plus globalement, les réaménagements du volume faisant appel à des modalités spécifiques s’avèrent plutôt rares, comme en témoigne également le nombre réduit de néo-crêtes. La correction des convexités survient alors à la suite d’un aménagement partiel d’un pan. Ces deux types d’opérations semblent circonscrits aux séquences initiales et/ou intermédiaires de production lamellaire, les nucléus n’en faisant plus état. La série n’atteste pas non plus de réagencements importants du volume ou d’exploitations par fréquents retournements du bloc, ce qu’indiquent les stigmates des nucléus mais aussi la large prédominance des enlèvements évoquant un débitage unipolaire. En définitive, l’entretien ne nécessite souvent que l’intervention de simples enlèvements, permettant à eux seuls de supprimer les réfléchissements ou de retrouver des carène et cintre satisfaisants. Le débitage semi-tournant permet pour sa part le maintien de ce dernier. Les dos, quant à eux, entrent très peu en jeu dans la logique d’aménagement et sont majoritairement corticaux.

19 L’abandon du nucléus est généralement causé par la présence concomitante de réfléchissements et d’un aplatissement marqué des convexités. Certes dans certains cas de figure, l’arrêt du débitage est dû à l’exhaustion du volume exploitable (fig. 3, n° 2), mais il convient de souligner que la petitesse initiale qui caractérise les galets taillés n’a pas induit des stratégies de débitage visant à leur exploitation maximale, pas plus qu’un développement important du débitage sur éclat qui s’avère une solution adéquate en cas de gestion plus exhaustive de la matière.

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L’outillage retouché

Un outillage orienté vers des activités cynégétiques ?

20 Cette apostrophe introduisant l’étude de l’outillage ne vise qu’à rappeler la difficile évaluation de la nature des activités menées par les premiers groupes mésolithiques sur les sites armoricains ou plus généralement de l’ouest de la France. En effet, pour amorcer ce type de réflexion, il faut se contenter de la seule industrie lithique (les ossements n’étant pas conservés), sans omettre de préciser de surcroît l’insuccès très fréquent des analyses tracéologiques avortées par des altérations post-dépositionnelles. Or, force est de constater que la proportion armatures/outils du fonds commun ne peut à elle seule permettre de proposer une caractérisation fonctionnelle du site. En effet, la proportion d’outils se résumant à des enlèvements utilisés bruts est difficilement quantifiable. Aux Vingt-Deux Boisselées-1, le taux de vestiges à fil ébréché est non négligeable (tabl. 2)4, mais certains de ces esquillements sont peut-être dus à des processus taphonomiques relatifs à la nature du sédiment encaissant (sables, graviers et galets). En parallèle, il faut également considérer l’éventuelle utilisation de supports bruts dans des actions brèves et ne laissant que des traces visibles au microscope à fort grossissement. Les analyses fonctionnelles réalisées sur certains sites du début du Mésolithique dans le nord de la France et la Belgique mettent en effet en évidence l’importance de ce dernier type d’outils (Guéret, 2010). À la liste de ces arguments, d’autres paramètres mériteraient d’être ajoutés, dont le nombre inconnu d’armatures emmanchées sur chaque fût.

Un outillage du fonds commun peu caractéristique

21 Cette série illustre une fois de plus le fait que l’aspect sommaire de l’outillage du fonds commun constitue une caractéristique majeure des industries du début du Mésolithique, que l’on se focalise sur l’ouest de la France ou que l’on élargisse la fenêtre d’étude à l’Ouest européen. Dans le sud de la France, plusieurs publications insistent d’ailleurs sur l’importance du caractère expédient de l’outil chez les groupes mésolithiques (Philibert, 2002, p. 163 ; Guilbert et al., 2006). Pour en revenir au site qui nous intéresse dans le cas présent, la catégorie d’outils qui prédomine est celle des « enlèvements à retouches diverses », pour ne pas dire celle des outils inclassables en l’absence d’analyses tracéologiques. Plus précisément, ces pièces correspondent à 54,8 % des outils retouchés du fonds commun (tabl. 3, fig. 6). Dans près de la moitié des cas, un éclat a été choisi comme support. On trouve parmi eux des enlèvements plus ou moins épais, et parfois à plages corticales, qui sont symptomatiques des phases de (ré)aménagement, depuis l’entame jusqu’au nettoyage de réfléchissements survenus lors de séquences de production lamellaire. D’autres supports, assez fins et de petite dimension, ne correspondent pas à des pièces techniques et ont certainement été extraits en amont des séquences lamellaires (cf. supra). La retouche des différents éclats se situe en partie distale des supports ou sur leurs bords. En ce qui concerne les produits lamino-lamellaires qui ont été sommairement retouchés, les retouches se développent surtout sur un des bords, sans latéralisation préférentielle. Ces supports sont d’une régularité moyenne : si elle semble inférieure à celle affichée par les armatures et les microburins, elle surpasse globalement celle des produits lamino- lamellaires bruts (tabl. 4). L’épaisseur de ces outils [3,5-5,5 mm] et leur largeur, plus

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variable [7,5-17,5 mm], dépassent également le plus souvent les dimensions des supports réservés à la fabrication des microlithes.

Tableau 3 : Structuration en nombre de l’outillage commun. Composition of the common tools.

Tableau 4 : Comparaison de la régularité des produits lamino-lamellaires bruts et des microburins. Comparison of the regularity of the blade(let)s and the microburins.

22 Le reste du fonds commun est diversifié, avec des types d’outil constitués d’une ou de quelques pièces. Les deux grattoirs du corpus ont été réalisés par retouches directes semi-abruptes sur de grands éclats épais, l’un des supports résultant du réaménagement du nucléus en partie opposé au plan de frappe (fig. 6, n° 6). Le recyclage de cette pièce technique s’inscrit dans une logique de sélection des supports similaire à celle évoquée pour les outils précédemment décrits. Une lame épaisse semi- corticale sert de support à l’unique burin. Les quatre outils tronqués, latéralisés à droite, ont en revanche été fabriqués sur des lamelles et un éclat fin (fig. 6, n° 10). La délinéation de la troncature, l’angle qu’elle forme avec l’axe du support et l’inclinaison des retouches sont alors très variables. Les outils encochés sont également confectionnés sur des enlèvements fins. Parmi les quatre pièces à coche unique (fig. 6, n° 9 et 11), une se démarque par son support, lamellaire, et le type de retouche, inverse. Les deux denticulés quant à eux ne possèdent respectivement que deux et trois coches successives (fig. 6, n° 4).

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Figure 6 : Outils du fonds commun. Common tools.

1-3, 7, 8, 12, 13 : pièces à retouches diverses ; 4 : éclat denticulé ; 5, 6 : grattoirs ; 9, 11 : supports lamino-lamellaires encochés ; 10 : lame tronquée. 1-3, 7, 8, 12, 13: retouched pieces; 4: denticulate flake; 5, 6: scrappers; 9, 11: notched pieces; 10: truncated blade.

Un fonds microlithique dominé par des triangles isocèles

23 Si l’on étudie l’ensemble des armatures provenant du sondage 1, outre la prédominance du silex (96,8 % des armatures), on retient parmi les caractéristiques majeures du fonds microlithique le fort taux de triangles isocèles (51,4 % des armatures ayant obtenu une attribution typologique (tabl. 5 ; fig. 7, n° 1-16). Si l’on commence par leurs attributs morphométriques, on peut apprécier une certaine constance de leur largeur : ses valeurs minimales et maximales, respectivement de 4 et 7 mm, sont groupées autour de la moyenne, soit 5,6 mm. Cette observation, récurrente dans l’ouest de la France et même parfois plus tranchée sur certains sites de ce secteur (Valdeyron, 1991 ; Michel, 2011, p. 367), doit être prise en considération pour s’interroger sur le mode d’emmanchement des armatures isocèles. L’exigence en termes de longueur est nettement moindre, ce qui explique la variation de l’allongement de ces armatures. L’indice allongement appartient à l’intervalle [1,6-2,9[5, mais en complément d’information il faut signaler que ce ratio se situe au dessus de 2,5 pour la majorité des triangles isocèles entiers ; en d’autres termes, la préférence va aux modèles allongés plus qu’aux gabarits trapus. Quelques triangles isocèles se distinguent par leur caractère hypermicrolithique (fig. 7, n° 15-16) qui rappelle des armatures découvertes à seulement quelques kilomètres, à l’autre extrémité du Boivre, à la Fillauderie (Saint- Père-en-Retz, Marchand et al., 1999). Pour être exhaustif d’un point de vue morphométrique, il convient également de préciser la faible épaisseur des supports

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choisis pour être transformés en triangles isocèles, cette dimension n’excédant pas sur ces microlithes 1 à 2 mm selon les cas. On peut enfin ajouter que les troncatures sont globalement rectilignes, que le troisième côté fait rarement l’objet d’un bordage et que, sur un peu plus d’un cinquième des triangles isocèles, on observe encore un piquant- trièdre partiellement brut. Dans toutes les collections du Centre-Ouest, le piquant- trièdre a souvent été conservé (partiellement ou totalement) brut sur tous types d’armature. Pour les triangles, ce caractère constitue une spécificité régionale, le piquant-trièdre n’apparaissant qu’exceptionnellement sur les microlithes du Sauveterrien ancien (Valdeyron et al., 2008).

Tableau 5 : Composition générale du fonds microlithique. Composition of the arrowheads.

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Figure 7 : Armatures récoltées dans le sondage 1. Arrowheads from the excavations.

1-16 : triangles isocèles ; 17-19 : triangles scalènes ; 20-22 : armatures segmentiformes ; 23-26 : pointes à base naturelle ; 27-32 : pointes à base retouchée ; 33-38 : fragments d’armatures à troncature oblique ou bord abattu. 1-16: isosceles triangles. 17-19: scalene triangle. 20-22: segments. 23-26: points with natural base. 27-32: points with retouched base. 33-38: fragments.

24 La catégorie des triangles est complétée par quatre armatures scalènes (fig. 7, n° 17-19). L’un d’entre eux tend fortement vers la symétrie et présente des caractéristiques semblables à celles exposées dans le paragraphe ci-dessus. Un autre, latéralisé à droite comme ses semblables, est plus allongé avec un indice d’allongement de 2,8. Le troisième côté est finement retouché sur ses trois quarts depuis la grande pointe, tandis que quelques millimètres avant la pointe la grande troncature s’interrompt au profit d’une micro-retouche. L’assimilation au sous-type « triangle de Montclus » ne se justifie pas pour autant, les caractères effilé et hypermicrolithique étant absents.

25 Un quart du fonds microlithique correspond à des pointes (fig. 7, n° 23-32), les modèles à base retouchée étant les plus fréquents. Cette dernière est toujours orthogonale à l’axe de l’armature et de délinéation majoritairement concave, avec alors parfois un léger décentrage de l’arc vers le bord retouché. La mise en œuvre de retouches inverses, et non directes, est exceptionnelle. Le troisième bord est ponctuellement travaillé sur toute sa longueur ou seulement dans le tiers proche de la base. La largeur des pointes à base retouchée est constante, avec des valeurs comprises entre 6 et 8 mm. En revanche, la variabilité est de mise aussi bien pour la latéralisation (gauche-droite) que pour l’implantation de la pointe (parties distale ou proximale). Ces deux remarques peuvent être réitérées pour les pointes à base naturelle, dont le nombre réduit ne permet certes pas de conclure sur ce point. Deux de ces microlithes, fracturés, ressemblent morphologiquement parlant à de réels triangles, si ce n’est qu’ils ne sont

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tronqués qu’une fois (fig. 7, n° 24 et 26). Ce type de pièces revient fréquemment, au travers de quelques exemples, dans les séries sub-contemporaines de l’ouest de la France. Faut-il les classer en type à part entière ou a-t-on affaire à des armatures en cours de fabrication ? Aux Vingt-Deux Boisselées-1, les cassures, malheureusement non diagnostiques, ne permettent pas de nourrir le débat. Mais la dimension très réduite d’une des pointes irait à l’encontre de la seconde hypothèse. La dernière pointe à base naturelle possède également une particularité : c’est l’unique microlithe de cette série dont l’axe est orthogonal à celui du support (fig. 7, n° 25). Le tailleur a profité de la cassure nette d’un fragment distal, en la perfectionnant sur une moitié avec des retouches directes abruptes, pour réaliser une pointe dont la base correspond au bord gauche de la lamelle-support.

26 Les armatures segmentiformes (fig. 7, n° 20-22), dont l’étroitesse rappelle celle des triangles isocèles, paraissent un peu moins régulières que les autres types de microlithes ; c’est d’ailleurs dans cette classe qu’on trouve le seul projectile à plage corticale. Globalement, un axe de symétrie horizontal se dessine au milieu de la pièce (segments de cercle) mais une pièce se distingue par son asymétrie et peut être qualifiée de pointe segmentiforme. Pour information, aucun piquant-trièdre n’est alors apparent.

27 Cette dernière remarque nous amène à décrire brièvement quelques traits relatifs au procédé du microburin, renseigné par 61 pièces (microburins à proprement parler, lamelles à cassure dans ou au-dessus de la coche et lamelles encochées en partie mésiale). Le tailleur implante préférentiellement la coche à droite et de manière à supprimer le segment proximal (tabl. 6). Cette ablation facilite la confection des armatures débarrassées de la section la plus irrégulière et la plus épaisse du fait des bulbe et talon.

Tableau 6 : Caractères des microburins exprimés en pourcentage. Description of the microburins.

3. Les Vingt-Deux Boisselées-1 : de nouvelles pistes d’organisation chrono-culturelle concernant les premiers groupes mésolithiques de l’ouest de la France ?

28 En termes de choix techniques et d’objectifs de débitage, on note sur ce site que l’investissement ne porte pas tant sur la production des supports que sur leur retouche, ce qui semble globalement être le cas dans l’ouest de la France. La caractérisation technologique de la série des Vingt-Deux Boisselées-1 est également intéressante si l’on confronte les résultats de ce site localisé dans le sud du Massif armoricain à ceux des séries réalisées aux environs dans les bassins sédimentaires à partir de silex locaux. Les conclusions de cette comparaison ont déjà été présentées en détails à plusieurs reprises (Michel, 2011, p. 420-425 ; Michel, sous presse) et l’on peut juste retenir dans le cadre de

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cet article consacré à un site sud-ligérien que la spécificité géologique du sous-sol armoricain n’influe globalement ni sur les méthodes d’exploitation des matières siliceuses ni sur les objectifs de débitage.

29 Le second apport principal de cette opération concerne les armatures, qui pour le Mésolithique sont au cœur des caractérisations chrono-culturelles. La description générale du fonds microlithique tel qu’il apparaît au niveau du sondage diffère en effet nettement de celle qui peut être dépeinte si l’on se concentre sur la série récoltée en prospections aux Vingt-Deux Boisselées-1. Jusqu’alors, et d’après ces ramassages de surface, les pointes constituaient la principale composante du carquois de ce site (60,5 % hors pièces fragmentées ou en cours de façonnage). Dans le sondage 1, cette proportion s’applique au contraire aux triangles6. Comment appréhender cette distinction majeure en termes de détermination culturelle ?

30 Tout d’abord, cette constatation nous amène à réitérer les conseils de prudence quant à l’emploi des statistiques pour les séries issues de prospection. Si l’on se recentre sur le site des Vingt-Deux Boisselées-1, on peut tout d’abord supposer, par extension, qu’une nette prédominance des triangles serait apparue si l’emprise de la fouille avait été de proportions égales à la zone ayant livré du matériel mésolithique en surface (fig. 8).

Figure 8 : Estimation des proportions des types d’armatures : comparaison entre les prospections et le sondage. Estimation of the proportions of the types of arrowheads: comparison between the surveys and the excavation.

31 Cependant, différents facteurs doivent être pris en compte. Nous ne sommes pas à l’abri par exemple, et pour ne citer que cet aspect, d’une répartition différentielle des indices archéologiques. Un second point doit être soulevé : la totalité des pointes du sondage proviennent des labours. Les triangles isocèles sont quant à eux répartis de manière équilibrée entre ces labours et le niveau sous-jacent. Faut-il y voir le spectre d’une stratigraphie ? En d’autres termes, il serait tentant d’évoquer un niveau, escamoté par les travaux aratoires, renfermant pointes et triangles isocèles et un niveau antérieur au sein duquel seule la seconde catégorie d’armatures serait représentée (fig. 9). Le contexte sédimentaire ne permet pas de valider l’hypothèse de deux occupations successives caractérisées par des habitudes stylistiques différentes (une phase à triangles suivie d’une période où le carquois se diversifie). En revanche, il faut garder en mémoire cette possible stratigraphie résiduelle pour voir si elle se confirme sur des

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sites moins altérés. En effet, ce constat, qui mettrait en évidence une stabilité des modalités d’approvisionnement et de débitage alors que les microlithes évolueraient, ne serait pas sans conséquence sur les modèles chrono-culturels actuels.

Figure 9 : Schématisation d’une éventuelle diachronie des occupations. Simplification of a possible diachrony of the occupations.

32 Il convient à ce stade de la réflexion de souligner trois points. Tout d’abord, rappelons que dès 1984 O. Kayser proposait un classement successif des sites morbihannais de Kerjouanno (Arzon) et de Monterblanc (Guernéhué), en arguant de la hausse progressive des pointes parallèlement à la baisse des triangles.

33 Deuxièmement, il n’y a pas d’emploi d’une matière première donnée et différente pour chacun de ces types d’armatures, le silex blond étant largement prédominant dans l’ensemble du fonds microlithique. Nous sommes donc dans un cas de figure différent de la Majoire D (Gouraud, 1987), site régional associant des pointes à base retouchée majoritairement fabriquées en silex blond et d’autres types de microlithes généralement réalisés en grès-quartzites. On peut y suspecter 1) un usage différentiel des matières premières en fonction des classes d’armatures (cas de figure d’un seul et même ensemble), 2) une évolution des systèmes d’approvisionnement en matériaux siliceux en parallèle d’une modification des normes typologiques (cas de figure d’une diachronie), ou 3) le passage sur le site de deux groupes culturels différents comme cela a pu être proposé dans l’est de la France à partir de classements typologiques (Thévenin, 1998) ; mais le contexte de découverte, c’est-à-dire des ramassages de surface, ne permet pas de privilégier une de ces hypothèses.

34 Enfin, aux Vingt-Deux Boisselées-1 les pointes à base naturelle peuvent être mieux caractérisées grâce aux prospections qui en ont livré 17 exemplaires. L’impression d’opportunisme née de l’étude du matériel issu du sondage disparaît au profit d’un modèle de pointes plus récurrent. Il se résume à la combinaison d’une latéralisation préférentiellement senestre, d’un apex implanté en partie distale, d’une délinéation rectiligne ou concave de la troncature et d’un bord opposé non aménagé. En revanche,

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seules deux de ces armatures correspondent à la définition des pointes de Chaville, le piquant trièdre n’étant absolument pas retouché.

35 En guise de conclusion, on soulignera qu’avec l’exemple des Vingt-Deux Boisselées-1 on voit à quel point des sondages d’emprise réduite, réalisés dans des contextes géomorphologiques assez peu favorables à l’enregistrement des données, peuvent tout de même livrer d’importants résultats permettant de compléter notre vision des premiers chasseurs-collecteurs mésolithiques de l’actuelle façade atlantique française.

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NOTES

1. M. Tessier avait déjà réalisé de petits sondages manuels (0,25 m²) très vite avortés ; l’exiguïté de ces fenêtres explique le fait que l’archéologue n’ait pas détecté de vestiges dans le niveau infra-labour, contrairement à l’opération de 2009. 2. Les pièces brûlées représentent 18,3 % de la série. 3. Ces observations reposent sur un examen à l’œil nu et à la loupe binoculaire à faible grossissement. 4. Sans pouvoir commenter la valeur de cette observation, on notera qu’au sein de cette catégorie les éclats fins, plus ou moins allongés, et d’un calibre de 1 à 4 cm², sont bien représentés. 5. L’intervalle reste ouvert à son maximum, du fait de la fragmentation transverse ou oblique des microlithes qui affecte leur longueur totale. 6. Pour approcher de manière plus juste les proportions des types d’armatures, le raisonnement a également été mené de la façon suivante. L’emprise du sondage est de 4 m², au sein de 2 850 m² livrant des vestiges mésolithiques en prospections. Pour chaque type d’armature, le calcul « nombre provenant du sondage 1 » + («nombre provenant des prospections » X 4 / 2 850) a été réalisé. Les triangles isocèles sont encore majoritaires.

RÉSUMÉS

De récents sondages permettent de compléter la caractérisation de l’occupation mésolithique des Vingt-Deux Boisselées-1 (Saint-Père-en-Retz, Loire-Atlantique), site auparavant prospecté et servant de référence régionale depuis une douzaine d’années. La série, homogène d’un point de

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vue chrono-culturel, est principalement réalisée en silex blond-jaune. Les supports sont obtenus suivant des modalités simples, nécessitant un faible investissement techno-économique. Ils sont pour certains peu transformés et constituent alors des outils du fonds commun, et pour d’autres finement retouchés comme en témoignent les armatures. L’analyse typologique des microlithes issus du sondage 1 dévoile des résultats différents de ceux obtenus suite aux prospections (plus de triangles que de pointes à base naturelle et non l’inverse), ce qui ouvre peut-être de nouvelles pistes d’étude en termes de classification chrono-culturelle et incite à interpréter avec prudence les scénarios construits à partir de simples ramassages.

Recent excavations allow to complete the characterization of the Mesolithic site of the Vingt- Deux Boisselées-1, serving as regional reference since a dozen years. The lithic industry, chrono- culturally homogeneous, is mainly realized in blond-yellow flint. Supports are obtained from simple modalities, requiring a weak techno-economic investment. They are for some little transformed and make up then common tools, and for of the other ones finely retouched as show of it the arrowheads. The typological analysis of arrowheads found during the excavation reveals different results from those obtained further to the surveys (more triangles than points with natural base and not the opposite), what opens maybe new avenues of research in terms of chrono-cultural classification.

INDEX

Mots-clés : caractérisation chrono-culturelle., étude techno-économique, industrie lithique, ouest de la France, premiers groupes mésolithiques Keywords : chrono-cultural characterization., Early Mesolithic, lithic industry, techno-economic study, Western France

AUTEUR

SYLVÈNE MICHEL

INRAP Grand-Ouest/UMR 6566 CReAAH – 6 place de la Mairie, 35 250-Saint Aubin-d’Aubigné. ([email protected])

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La série céramique du Bronze final II/III du site du Petit Souper à Saint- Hilaire-Saint-Florent (Maine-et- Loire) The Ceramic Series of Final Bronze II/III of the Site of Petit Souper, Saint-Hilaire- Saint-Florent (Maine-et-Loire)

Roland Le Guévellou

1 Au mois d’octobre 2006, un diagnostic réalisé par Martin Pithon (Inrap) (Pithon, 2006) sur la commune de Saint-Hilaire-Saint-Florent (Maine-et-Loire, fig. 1), au lieu-dit le Petit Souper révèle la présence, en bordure d’un plateau surplombant la vallée de la Loire, de plusieurs fosses contenant des fragments de céramiques attribuables à l’étape moyenne du Bronze final.

2 La fouille, engagée en janvier 2008, sous la responsabilité scientifique de Yann Viau (Inrap Pays de la Loire) s’est traduite par un décapage ciblé de 1 000 m² qui a révélé la présence de plusieurs fosses et trous de poteaux (Viau et al., 2008). Le mobilier recueilli dans ces structures représente, quantitativement, la série du Bronze final II/III la plus conséquente trouvée à ce jour, en contexte archéologique, dans le quart nord-ouest de la France.

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Figure 1: Le Petit Souper, plan du diagnostic et de la fouille (DAO : H. Hostein). Le Petit Souper, plan of the diagnosis and the excavation (DAO : H. Hostein).

3 Cet ensemble céramique permet surtout la redécouverte de ce faciès occidental de l’étape moyenne du Bronze final à Saint-Hilaire-Saint-Florent, déjà connu pour le site de -l’Alleu mis en évidence par le Docteur Michel Gruet. Il faut ici évoquer cet épisode : au mois d’août 1977, le Docteur M. Gruet et son équipe, effectuaient une fouille de sauvetage au lieu-dit l’Alleu à Saint-Hilaire-Saint-Florent près de Saumur, sur les rives de la Loire. La construction d’un lotissement y avait révélé la présence d’un habitat attribué au Bronze final II. L’intervention archéologique a « consisté en l’étude des coupes de tranchée (liées aux travaux de voirie), de diverses traces d’habitation et à la fouille d’un fossé dépotoir » (L’Helgouach, 1979, p. 569). Le caractère d’urgence de cette opération et les mauvaises conditions d’intervention n’ont, malheureusement, pas permis à l’équipe de fouille d’étudier sereinement le site. Le geste archéologique s’est surtout traduit par un ramassage de mobilier. Par la suite, A. Braguier a dessiné les formes et décors des poteries récoltées. La somme de dessins réunit près de 130 planches présentant de très nombreux profils et décors attribuables au style Rhin- Suisse-France-Orientale. Le considérable lot céramique du site de l’Alleu se réduit donc à un recueil typologique déconnecté de son contexte d’origine. Un aperçu de cette collection a été présenté par T. Nicolas en 2007 (Nicolas, 2007).

4 La fouille du site du Petit Souper offre donc l’occasion de décrire le Bronze final II/III de Saint-Hilaire-Saint-Florent et son contexte archéologique.

5 La série céramique se compose de 1698 fragments de céramique, pour un nombre minimum d’individus de 245 vases. Deux datations C14 ont pu être effectuées sur des prélèvements de charbons issus des fosses 37 et 62 (fig. 3), elles inscrivent leur horizon chronologique vers la fin du Bronze final II a et au début du Bronze final II b. Le mobilier issu des fosses 37, 43 et 62 est attribuable à cette période. Ce travail de comparaison a également mis en évidence une seconde phase d’occupation un peu plus tardive datée du Bronze final II b/III a (ensemble 41, fosses 67/68 et 38).

1. Le contexte archéologique

6 Le site du Petit Souper est installé sur le bord d’un plateau surplombant la vallée de la Loire. Situé, en moyenne, à 80 m d’altitude, ce relief domine, d’une cinquantaine de mètres, la rive gauche du fleuve. Au pied de ce promontoire, soit à 200 m du site, se développe le lotissement de l’Alleu (fig. 2), à l’emplacement des découvertes du Dr Gruet en 1977.

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Figure 2 : Le Petit Souper, plan de localisation topographique des sites du Petit Souper et de L’Alleu (DAO : H. Hostein). Le Petit Souper, topographic plan of localization of the sites of Petit Souper and L’Alleu (DAO : H. Hostein).

7 Le substrat géologique est composé de sables et grès à spongiaires de texture argileuse. Les structures archéologiques ont été détectées sous 40 à 60 cm de terre végétale. Une trentaine de creusements, dont un fossé et ce qui pourrait être un chemin, témoignent de l’occupation protohistorique de ce bord de plateau. Hormis les vestiges liés à l’occupation du Bronze final, quatorze pièces de silex sont attribuables au Paléolithique moyen. Une hachette-pendeloque en éclogite découverte en surface de la fosse 37 (structure du Bronze final) relève typologiquement de la culture matérielle du Néolithique. Enfin, le profil d’un vase non décoré découvert dans le fossé 25 évoque le style campaniforme.

8 33 creusements ont été mis en évidence (fig. 3) : 9 fosses complexes, 6 fosses simples et 18 trous de poteaux. Il faut ajouter un fossé protohistorique (F 74) et ce qui a été interprété comme un axe de cheminement (F 25/48/49). Cet axe de cheminement ne semble pas lié à l’occupation du Bronze final puisqu’il recoupe la fosse 67 attribuée à cette période. Par ailleurs, il s’avère postérieur au fossé 74 qui a, quant à lui, livré quelques tessons de facture protohistorique (Bronze final ?) ainsi qu’une dizaine de grammes de scories de nature indéterminée (cuivre, fer ?).

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Figure 3 : Le Petit Souper, plan de la fouille (DAO : H. Hostein). Le Petit Souper, plan of the excavation (DAO : H. Hostein).

9 La nature des rejets découverts (céramique, silex, ossements de faune brûlés, fragments de pesons, parois de four, morceaux de meules) permet de considérer ce gisement comme un site d’habitat en bord de plateau. Cependant, l’étude des restes osseux réalisée par E. Cabot (Inrap) livre une information étonnante (cf. annexe 1). Des restes brûlés d’origine humaine, présents en faible quantité (24 grammes) ont été découverts dans les fosses 41, 44, 84, 90. De la même façon, 6 fosses (14, 27, 37, 62, 88, 91) contenaient des os brûlés de faune. Onze fosses ont donc livré des os brûlés soit d’origine animale, soit d’origine humaine, mais aucune structure ne contenait les deux types d’ossements en association. Sur la question des os humains, la conclusion de l’analyse anthropologique suggère que « malgré la faiblesse de l’échantillon pour ces dépôts, il semble bien y avoir là un geste spécifique et une volonté d’isoler ces restes humains ». Selon cette étude, les restes proviendraient d’individus adultes pour les trois premières fosses (F 41, F 44, F 84) ; par contre, les fragments d’os recueillis dans la fosse 90 (ensemble 41) sont attribués à un individu immature. Par ailleurs, l’étude établit une distinction entre la puissance de crémation des os humains (plusieurs heures à une température de 600° à 900°) et le moindre niveau d’exposition à la chaleur des fragments de faune, « juste chauffés », ce qui tendrait à considérer ces derniers comme restes culinaires. Il faut, dès à présent, remarquer que la distinction très nette établie par E. Cabot entre les structures contenant des os de faune et celles ayant restituées des restes humains correspond, en fait, aux activités respectives liées aux deux phases d’occupation.

10 Cette présentation du contexte archéologique doit également évoquer les conclusions de l’analyse des pièces lithiques (étude réalisée par P. Forré, Inrap, intégrée au rapport final d’opération : Viau, 2008).

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11 217 pièces lithiques ont été extraites des structures. Quatorze d’entre elles sont attribuées au paléolithique moyen ; cette attribution chronologique est fondée sur l’identification d’un nucléus et de 2 éclats de tradition Levallois. Pour l’ensemble du Bronze final, l’essentiel de la série lithique est constitué d’éclats de toutes tailles, pour certains retouchés. La part de l’outillage est très faible et se résume en tout et pour tout à un grattoir et un burin. L’analyse de P. Forré met l’accent sur le caractère opportuniste de cette industrie qui utilise des matériaux récoltés dans un rayon d’une quinzaine de kilomètres, les supports de débitage étant de qualité aléatoire. Les ressources locales de grès siliceux de plus ou moins bonne qualité sont mises à contribution dans le cadre d’une production non standardisée d’éclats.

2. Description des principales structures (F 37, ensemble F 41, F 43, F 67, F 68, F 62)

12 Les six structures retenues dans cette sélection rassemblent près de 89 % des tessons attribuables à l’étape moyenne du Bronze final (1509 tessons sur un total de 1698).

Fosse 37 (fig. 4)

13 Le creusement principal de la fosse 37 est de forme ovoïde, une petite extension linéaire se développe sur la partie nord (Unités d’Enregistrement 101/102). Les dimensions moyennes de la structure atteignent 3, 20 m de long et 2, 30 m de large. La fouille s’est articulée autour de deux axes de coupes nord/sud et est/ouest. En surface, un sédiment de texture limoneuse et argileuse saturé en particules de charbons de bois (us 1 et 2) laissait apparaître le sommet de quelques pierres. L’évacuation de ce limon mit progressivement en évidence un amas de gros blocs de pierres occupant la partie centrale de la fosse (UE 100 et 103).

14 Au nord-est de cette concentration de pierres, la fouille a rencontré un niveau de limon charbonneux fortement chargé en nodules de terre cuite (us 3 et 4, fig. 4, coupe E-F) ; à cet endroit, les parois de la fosse ne présentaient pas de trace de rubéfaction. Plusieurs formes céramiques ont été extraites de l’unité stratigraphique n° 3.

15 Le dégagement des blocs a permis de détecter un creusement sous-jacent de forme quadrangulaire (us 6) de 80 cm² de surface (1 m de long, 80 cm de large et environ 10 cm de profondeur). Cette légère excavation recelait, comme pour le reste de la fosse 37, os de faune et fragments de céramique. À cet endroit, la profondeur de la fosse atteint sa cote la plus basse, soit 40 cm sous son niveau d’apparition.

16 La fouille de la fosse 37 (fig. 4) s’est traduite par la collecte de 671 tessons (près de 40 % de l’effectif total). La céramique a été principalement extraite de l’amas de blocs (UE 100 et 103, us 1 et 2), mais plusieurs fragments ont aussi été prélevés au sein de l’us 3 (coupe E-F). Quelques rares tessons proviennent des secteurs UE 101 et 102. Le nombre minimum d’individus (établi par le dénombrement des bords, fonds, profils développés, tessons décorés) est de 105 pièces. Cette fosse a également livré 77,8 g d’os de faune brûlés auxquels s’ajoutent 20 g de fragments de dents d’origine animale.

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Figure 4 : Le Petit Souper, fosse 37, plan et coupes (DAO : H. Hostein). Le Petit Souper, pit 37, plan and sections (DAO : H. Hostein).

Ensemble 41 (fig. 5)

17 Les limites de cet ensemble se sont avérées difficiles à cerner, les différences entre le substrat et le comblement étaient assez peu marquées ; de plus, des contraintes techniques ont réduit la portée de la fouille. Cette fosse a été observé sur 5 m de long et 4,50 m de large ; sa profondeur atteint, tout au plus, 15 cm. Le fond est relativement plat. Le comblement principal (us 2) est un sable argileux de teinte grise orangée, montrant peu de différence avec le substrat ; quelques tessons et charbons de bois ont été récoltés dans cette couche. Plusieurs creusements annexes entament ce niveau de sable argileux. Le plus vaste d’entre eux (us 1) prend une forme quadrangulaire ; il est comblé par un sable gris contenant de nombreuses particules de charbons de bois associées à des restes osseux humains brûlés, lithiques et céramiques. D’autres creusements secondaires, de taille plus réduite, ont été repérés. Parmi eux, les creusements 84, 88 et 90 qui ont livré des fragments d’os humains fortement brûlés associés à des pièces lithiques et des tessons de céramiques. La présence ponctuelle de petits blocs de grès dans cet ensemble peut être relevée ; l’interprétation de ces concentrations de blocs comme éléments de calage semble fonder l’hypothèse d’un fond de cabane. Toutefois, les conclusions de l’étude anthropologique font état de la présence dans F 41 (us 1 et us 2), F 84, 88 et 90 de restes humains très brûlés présents en faibles quantités (24 grammes) ; de fait, la question d’un aménagement à creusements multiples dédié, au moins en partie, à des dépôts volontaires de restes humains, est posée.

18 La fosse F 41 et les creusements associés (F 84, 88 et 90 notamment) ont présenté, au terme de leur fouille, un lot de 339 tessons (258 pour F 41, 80 pour F 90, 1 bord pour F 88). Le NMI s’élève à 32 pour F 41 (us 1 et us 2), et 8 pour F 90.

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Figure 5 : Le Petit Souper, ensemble 41, plan et coupes (DAO : H. Hostein). Le Petit Souper, ensemble 41, plan and sections (DAO : H. Hostein).

Fosse 43 (fig. 6)

19 Le plan de la fosse semble adopter une forme ovalaire. Le creusement atteint une profondeur de 40 cm sous le niveau d’apparition. Le comblement est constitué par un sédiment de texture sableuse et argileuse contenant de nombreux blocs de grès. La céramique provient de ce niveau ; le NMI s’élève à 34 vases. La fouille a mis en évidence la présence d’os longs de faune parmi les blocs de pierres, soit 389 g d’os et 31 g de dents. Réduits à l’état spongieux, ces ossements n’ont pu être précisément identifiés ; par ailleurs, leur texture indique qu’ils n’ont pas été exposés à de fortes températures ni même soumis à la flamme d’un foyer. Des pièces de silex et quelques charbons de bois complètent l’inventaire du mobilier recueilli dans cette fosse. La fonction de fosse- dépotoir a été proposée pour cette structure.

20 207 tessons ont été retirés de cette fosse située au nord de F 41 ; mais, cela ne constitue qu’une partie de son corpus. En effet, lors de la phase de décapage réalisée dans des conditions météorologiques particulièrement défavorables, une des chenilles de la pelle mécanique a détruit une partie de cette structure qui était alors recouverte de plusieurs centimètres de boue liquide.

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Figure 6 : Le Petit Souper, fosse 43, plan et coupe (DAO : H. Hostein). Le Petit Souper, pit 43, plan and section (DAO : H. Hostein).

Fosses 67 et 68 (fig. 7)

21 Les fosses 67 et 68 ont été découvertes un peu à l’extérieur du périmètre d’étude défini par la prescription de fouille. La fosse 67 présente un plan circulaire de 1 m 60 de diamètre et 60 cm de profondeur. Un sédiment sablo-argileux de teinte grisâtre à brune comble la fosse. De nombreux blocs de grès, disposés sans organisation particulière, y ont été découverts. Cette fosse a livré 170 fragments de poteries pour un NMI de 22 vases. La présence de fragments de pesons atteste d’une activité artisanale liée au tissage ; ces éléments de terre cuite étaient associés à des morceaux de parois de four. À proximité immédiate de la fosse 67, la structure 68 n’a pas été vue dans sa totalité. Sa profondeur ne dépasse pas 20 cm, elle a livré 31 tessons. Le NMI de vases est modeste (5 individus).

22 La description du comblement de F 67 s’applique également à F 68, cette similitude semble induire une proximité fonctionnelle et chronologique entre ces deux fosses. On peut remarquer qu’aucun reste osseux n’a été récolté.

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Figure 7 : Le Petit Souper, fosses 67 et 68, plan et coupes (DAO : H. Hostein). Le Petit Souper, pits 67 et 68, plan and sections (DAO : H. Hostein).

Fosse 62 (fig. 8)

23 Au centre du décapage, la fosse 62 s’inscrit dans un ensemble qui associe les structures 114 à 116. Sa stratigraphie, se développant sur une vingtaine de centimètres, est plus complexe que celles des structures précédemment décrites ; en effet, onze couches de comblement ont été identifiées. Dans l’ensemble, le sédiment de F 62 se distingue par une forte teneur en charbons de bois. 91 tessons ont été recueillis dans cette fosse, essentiellement dans l’us 9 ; le NMI s’élève à 12 vases. Une faible quantité de tessons (13 fragments) a, par ailleurs, été recueillie dans les faits 114 à 116.

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Figure 8 : Le Petit Souper, fosse 62, plan et coupe (DAO : H. Hostein). Le Petit Souper, pit 62, plan and section (DAO : H. Hostein).

Tableau 1 : Le Petit Souper, nombre de restes (NR) et nombre minimum d’individus par structure (NMI). Le Petit Souper, many rests (N.R.) and minimum number individuals by features.

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Autres structures

24 La description des fosses principales doit être complétée par un bref exposé concernant les autres structures. Concernant les axes fossoyés, le fossé 74 a livré quelques tessons de facture protohistorique ainsi qu’une dizaine de grammes de scories ; toutefois, la relation de ce fossé avec l’occupation du Bronze final n’a pas été établie. Quant à l’axe de cheminement (F 25/48/49), aucun élément matériel ne permet d’avancer une chronologie ; la fouille a néanmoins établi que cet axe recoupe le fossé 74. Il recoupe également la fosse 67 qui est attribuée au Bronze final II b/III a.

25 Enfin, l’ensemble F 38 et ses multiples creusements présentent des dimensions importantes (4,60 m de long pour 3,40 m de large) mais, paradoxalement, il s’est avéré très pauvre en mobilier (24 tessons ; NMI : 3). L’hypothèse d’un fond de cabane arasé a été formulée pour l’identification de cette structure.

3. Présentation du mobilier par contexte

26 L’ensemble des fragments de céramique se rapportant à l’occupation de l’étape moyenne du Bronze final regroupe 1698 tessons ; le NMI global s’élève à 245 vases. Le calcul du NMI a été réalisé par comptage des fragments de bords, de fonds, de tessons décorés et des profils suffisamment développés pour être individualisés.

27 Le détail de ce travail de quantification est présenté dans le tableau de synthèse n° 1.

Fosse 37

Description technique

28 Trois groupes de pâtes ont été définis (pâtes fine, semi-fine, grossière façonnée).

29 Le groupe des pâtes fines (groupe 1) prend en compte les vases pour lesquels le dégraissant n’est pas ou peu visible. Les traces de montages sont très discrètes, les surfaces particulièrement soignées. On trouve essentiellement dans ce groupe les écuelles et assiettes tronconiques.

30 Le groupe des pâtes semi-fines (groupe 2) prend en compte des productions de qualité pour lesquelles le dégraissant est visible, parfois abondant mais finement calibré. Cela concerne les mêmes types de vases que ceux du premier groupe.

31 Enfin, le troisième groupe propose une définition correspondant à l’expression générique « pâte grossière ». Le critère discriminant réside ici dans le traitement des surfaces : des traces digitées linéaires, liées au façonnage de la pâte, marquent les faces externes et/ou internes. Ces traces peuvent être continues, obliques ou verticales, voire ponctuelles (extrémité des doigts). Ce traitement peut, dans certains cas (applications couvrantes) être assimilé à un décor.

32 La proportion par groupes s’établit ainsi : pâte grossière 60, 5 % de l’effectif total ; pâte semi- fine 21 % ; pâte fine 18, 4 %.

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Pâtes fines et semi-fines : formes et décors (fig. 9, 10, 11, 12)

33 Les assiettes à profil tronconique dominent l’effectif de la production en pâte fine ou semi-fine (15 exemplaires). À l’exception d’un vase (fig. 9 : n° 1), elles présentent toutes un profil simple, dépourvu de segmentation. L’absence de décor interne, fréquent sur ce type de récipient, peut être relevée.

34 Cinq types de pâte ont été utilisés dans la conception de ces vases. Pour le récipient (fig. 9) n° 1, la pâte est de teinte jaune/beige, les parois présentent ponctuellement des traces noirâtres, probablement liées à des coups de chauffe lors de la cuisson. Un second type (majoritaire) présente une teinte gris foncé au cœur ; les surfaces sont recouvertes d’un revêtement noir, lissé et légèrement micacé. Pour les vases concernés, la cuisson est de bonne qualité (fig. 9 : n° 4, 6, 7, 8, 9, 10). Une variante de teinte gris claire concerne notamment les assiettes de petits formats (fig. 9 : n° 15, 16 et 17), les surfaces de ces récipients sont altérées.

35 Enfin, les assiettes (fig. 9) n° 11 et 12 sont réalisées à partir d’une argile de texture sableuse.

36 Cet inventaire des groupes techniques traduit la variété des productions rencontrées, sans qu’il soit possible de distinguer les productions locales des apports exogènes.

37 Sept vases présentent un diamètre inférieur ou égal à 21 cm. La lèvre peut être facettée (fig. 9 : n° 4, 7, 8, 9, 10), oblique (fig. 9 : n° 1), amincie avec un décrochement interne bien marqué (fig. 9 : n° 3, 5) ou sans décrochement (fig. 9 : n° 6), en méplat horizontal (fig. 9 : n° 11, 12), à gorge interne et ressaut externe (fig. 9 : n° 2). On remarque pour les petits formats (fig. 9 : n° 15, 16, 17) la rupture du profil bord/paroi : le bord est largement étiré vers l’extérieur. Les fonds ne sont pas conservés, à l’exception de l’exemplaire ombiliqué de l’assiette (fig. 9) n° 3. Les décors sont absents de cette série ; toutefois, deux exemples, très partiels, de décors en guirlande réalisés au peigne ont été décelés sur les faces internes altérées de deux fragments d’assiettes (fig. 9 : n° 13 et 14).

38 Les écuelles à bord oblique sont moins nombreuses (une dizaine d’exemplaires en prenant en compte les bords attribuables à cette catégorie). Ces vases se distinguent par une paroi à carène souple, arrondie précédant un épaulement marqué. L’absence de fond n’a pas permis de détecter la présence de coupe à pied creux dans cet assemblage. L’écuelle (fig. 11) n° 1 présente un décor en panneaux alternés de cannelures horizontales et verticales, légèrement obliques. Ce décor se développe sur l’épaulement. Une cannelure horizontale limite son développement dans la partie haute. Le bord de ce vase est marqué par un petit décrochement externe.

39 Le décor au peigne à trois dents est attesté sur une écuelle (fig. 11 : n° 10).

40 On peut remarquer une écuelle de petit format issue de la fosse 37 (fig. 11 : n° 4), une cannelure souligne la jonction bord/épaulement.

41 Le vase (fig. 11) n° 12 caractérisé par un profil surbaissé, un épaulement très développé et un resserrement des parois à la base du col, est l’unique représentant de ce type de profil dans l’assemblage de F 37. Le registre décoratif, appliqué sur la partie basse de son épaulement, associe un décor en ruban de fines cannelures verticales très resserrées à trois fines cannelures horizontales.

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42 La typologie décorative est également illustrée par un bord (fig. 11 : n° 3) décoré de fines incisions sur l’extrémité de sa lèvre ; une autre série d’incisions ou d’impressions (décor incomplet) orne la jonction col/panse.

43 Un seul gobelet à épaulement de type large (fig. 11 : n° 9) a été découvert dans la fosse 37. Cela permet de souligner l’extrême rareté, voire l’absence, dans le corpus du Petit Souper, du gobelet à épaulement de style RSFO dans son expression classique : carène marquée et haut col cylindrique. Le gobelet du Petit Souper est marqué par un col cylindrique assez court légèrement ouvert. Une fine cannelure souligne la jonction épaule/encolure. Le fond est plat.

44 La série de la fosse 37 présente un vase de forme relativement atypique (fig. 11 : n° 6). Ce petit récipient (à peine 9 cm de haut) adopte un profil segmenté habituellement réservé aux vases de plus grandes dimensions.

45 Les fragments de bords droits des formes tronconiques (fig. 11) n° 5 et 8 présentent une nette rupture du profil dans leur partie haute. Les bords sont bien individualisés et ne s’inscrivent pas dans la continuité de la paroi. Cela constitue une différence avec les vases de même modèle présentés plus haut (fig. 9 : n° 11 et 12). La restitution graphique n’a pu être effectuée pour le bord n° 5, mais l’orientation de son profil permet d’y voir un vase assez profond. Dans ce cas précis, le bord n° 5 correspond à la définition que l’on confère aux jattes tronconiques à bord vertical. Apparenté aux vases précédents, le bord à parois convexes (fig. 11) n° 7 semble de facture plus archaïque ; cela tient à la texture très sableuse de la pâte, à la simplicité de son discret décor cannelé et à sa lèvre amincie.

46 Deux fragments de jarres à panse biconique représentent cette catégorie de vase (fig. 12 : n° 2 et 3). Pour ces deux récipients, un décor de cannelures au peigne à trois dents est appliqué sur la partie haute de l’épaule, à proximité de la jonction épaule/ bord. Sur la ligne de carène de la jarre n° 3 figure un timbre estampé de petite taille (10 mm par 6 mm), de forme quadrangulaire et constitué par quatre lignes verticales de petites impressions de la taille d’une tête d’épingle. L’usage d’une matrice est vraisemblable. La fonction ornementale de ce motif est peu probable au regard de sa discrétion et de son isolement et ce, d’autant moins que les dimensions du fragment sont suffisamment importantes pour voir que cette empreinte n’est pas reproduite sur une autre partie de la paroi.

47 Enfin, il faut mentionner un fragment de couvercle (fig. 12 : n° 1) de 10 cm de diamètre.

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Figure 9 : Le Petit Souper, fosse 37, céramique fine et semi-fine (DAO : H. Hostein). Le Petit Souper, pit 37, fine and semifine ceramics (DAO : H. Hostein).

Figure 10 (photo) : Le Petit Souper, fosse 37, vase n° 1, fig. 11. Le Petit Souper, pit 37, ceramic n° 1, fig. 11.

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Figure 11 (dessin) : Le Petit Souper, fosse 37, fine écuelles (DAO : H. Hostein). Le Petit Souper, pit 37, fine bowls (DAO: H. Hostein).

Figure 12 : Le Petit Souper, fosse 37, céramique fine et semi-fine (DAO : H. Hostein). Le Petit Souper, pit 37, fine and semifine ceramics (DAO: H. Hostein).

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Figure 13 : Le Petit Souper, fosse 37, vase n° 3, fig. 12. Le Petit Souper, pit 37, ceramic n° 3, fig. 12.

Pâtes grossières : formes et décors (fig. 14, 15, 16, 17)

48 La tendance au profil biconique s’affirme nettement dans cette série. La segmentation de la paroi est généralement prononcée, l’épaulement peut être particulièrement développé (fig. 14 : n° 1 et 3). Les formes dotées d’un bord complexe (fig. 14 : n° 1, 2, 3, 5) côtoient ceux pour lesquels le col est atrophié (fig. 14 : n° 4, 6).

49 La thématique ornementale est dominée par le décor d’impressions sur la ligne de carène, treize vases en sont pourvus (fig. 14 : n° 1, 2, 3, 4, 5, 6 ; fig. 15 : n° 4, 5, 6, 7, 8, 10, 12). Dans la plupart des cas, il s’agit d’une simple ligne de digitations ; ce décor peut aussi être décliné en double rangée de digitations (fig. 14 : n° 3 ; fig. 15 : n° 5). Le vase (fig. 14) n° 5 propose, avec son décor d’ocelles, une variante à ce principe décoratif.

50 L’usage du cordon appliqué digité est ici médiocrement exprimé, les exemples relevés (fig. 14 : n° 6 ; fig. 15 : n° 6, 7, 8) sont mal façonnés et écrasés contre la paroi ; deux tessons présentent des segments de cordon lisse appliqué (fig. 15 : n° 9 et 11).

51 Quelques bords sont ornés de digitations (fig. 14 : n° 4 ; fig. 15 : n° 1, 2, 3) systématiquement implantées sur l’extérieur de la lèvre.

52 Par ailleurs, certains vases présentent sur leur face externe des traces digitées couvrantes situées sous la carène ; elles peuvent être continues ou ponctuelles et resserrées (fig. 14 : n° 1 et 2 ; fig. 15 : n° 10, 11, 12 et 13). Liées au modelage de la pâte, ces empreintes revêtent également un caractère ornemental (fig. 15 : n° 10 et 13).

53 Le registre des éléments de préhension est illustré par une petite languette recourbée (fig. 15 : n° 14).

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Figure 14 : Le Petit Souper, fosse 37, céramique grossière (DAO : H. Hostein). Le Petit Souper, pit 37, coarse ceramics (DAO: H. Hostein).

Figure 15 : Le Petit Souper, fosse 37, céramique grossière (DAO : H. Hostein). Le Petit Souper, pit 37, coarse ceramics (DAO: H. Hostein).

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Figure 16 : Le Petit Souper, fosse 37, céramique grossière (DAO : H. Hostein). Le Petit Souper, pit 37, coarse ceramics (DAO: H. Hostein)

Figure 17 : Le Petit Souper, fosse 37, planche de comparaison, bords de céramique grossière (DAO : H. Hostein). Le Petit Souper, pit 37, comparison, coarse ceramics edges (DAO: H. Hostein).

Comparaisons et attribution chronologique

54 L’assemblage céramique de la fosse 37 réunit des formes et décors caractéristiques de la phase moyenne du Bronze final.

55 Plus précisément, certains éléments trouvent référence dans des contextes de la fin de la phase ancienne ou du début de la phase moyenne du Bronze final.

56 C’est notamment le cas de l’écuelle à bord oblique (fig. 11) n° 1 ornée d’un décor cannelé en panneaux. Ce type de décor, alternance de cannelures verticales et horizontales, est répertorié dans le corpus de Rancogne en Charente sur des écuelles

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datées de la fin du Bronze final II a ou du début du Bronze final II b (Gruet, Roussot- Larroque, Burnez, 1997, p. 62) (Gomez de Soto et al., 1988, p. 518, fig. 1, n° 9). On le rencontre également dans la Drôme à la Baume des Anges dans un contexte du Bronze final II a (Vital, 1990, fig. 24, n° 8 ; fig. 26, n° 3). En Ile-de-France, il est recensé à Marolles-sur-Seine dans la nécropole 1 des Gours-aux-Lions, datée du Bronze final II a (Mordant, 1970, fig. 36, décor B5, p. 81). L’écuelle (fig. 11) n° 1 du Petit Souper est donc un témoignage des productions à décor cannelé de la fin de la phase ancienne ou du début de l’étape moyenne du Bronze final (fin Bronze II a/début Bronze II b).

57 Parmi ces éléments anciens figurent également des cordons lisses (fig. 15) n° 9 et 11 et surtout la petite languette de préhension recourbée (fig. 15) n° 14. Pour la période considérée, cette association cordons lisses/languette de préhension est observée dans la série du Bronze final II a de la Baume des Anges dans la Drôme (Vital, 1990, fig. 33 et 35) ; par contre, pour ce même site, la période suivante (Bronze final II b) voit une raréfaction du cordon et une disparition des éléments de préhension. D’une façon plus générale, la languette de préhension semble étrangère aux corpus Bronze final II b.

58 Le vase surbaissé biconique (fig. 11) n° 12 caractérisé par un épaulement très développé trouve de proches comparaisons dans les contextes de nécropoles. La sépulture d’Azay- sur-Cher en Indre-et-Loire a livré un petit vase aux semblables proportions (Cordier, 2009, p. 487, fig. 381). En Touraine, la typologie des vases du champ d’urnes de Chissay (Bronze final II a) présente également ce type de forme (Cordier, 2009, fig. 391, n° 11), le profil est cependant moins écrasé. En Charente, cette forme figure dans l’importante série de Rancogne (Gruet, Roussot-Larroque, Burnez, 1997, pl. 5, n° 1) sous l’appellation de vase à col resserré en illustration de la phase ancienne du Bronze final. Son décor, composé de cannelures légères très resserrées soulignées sur leur partie haute par trois fines cannelures horizontales, est répertorié dans le contexte du Hallstatt A1 du site de Maizières-les-Metz en Lorraine (Blouet et al., 1988, p. 198 et pl. 5, n° 5 et 8).

59 Le décor de fines incisions ou d’impressions de la jonction épaule/bord (fig. 11) n° 3 est signalé à Rancogne avec une expression similaire sur deux écuelles à bord oblique illustrant la phase ancienne du Bronze final (Gruet, Roussot-Larroque, Burnez, 1997, pl. 4, n° 1 et 4 ; p. 53 et 54).

60 Ce faciès ancien côtoie au sein de la fosse 37 des formes et décors typiques de la tradition RSFO. Le type générique « écuelle à épaulement et à col cylindrique » aussi désigné sous l’expression « gobelet à épaulement de type large » est représentée ici par un seul vase (fig. 11 : n° 9). Ces vases apparaissent antérieurement aux gobelets à épaulement et à haut col ; les versions tardives (jusqu’au Bronze final III a) voient leur col se resserrer et leur profil se rehausser (Gruet, Roussot-Larroque, Burnez, 1997, p. 60). Dans le Loiret, cette forme est signalée à Villemandeur dans un contexte Bronze final II b/III a (Villes, 1988, p. 389, fig. 3, n° 15), à Nancray-sur-Rimarde dans un contexte de cimetière en champs d’urnes (Cordier, 2009, p. 459, fig. 359, n° 6), à Tigy, également dans un contexte de champs d’urnes daté du Bronze final II/III. Toujours dans le Loiret, la fouille du site d’habitat de la Petite Guillerie à Guilly, daté du début du Bronze final II b, a livré une intéressante série d’écuelles carénées à col cylindrique (Jan, 2006, p. 36, pl. 2, n° 4, 5, 6, 9). Les vases présentés montrent de nettes analogies morphologiques avec l’écuelle du Petit Souper (fig. 11) n° 9. Dans le sud-ouest, l’assemblage de la grotte de Rancogne offre quelques exemplaires décorés et aux carènes moins vives, datés de la fin de l’étape ancienne ou du début de l’étape moyenne du Bronze final (Gruet, Roussot-Larroque, Burnez, 1997, p. 174, pl. 8, n° 12, 15, 17, 19).

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Plus loin, dans la Drôme, la série Bronze final II b de la Baume des Anges présente des formes plus conformes au vase du Petit Souper ; les carènes sont marquées et les surfaces ne sont pas décorées (Vital, 1990, fig. 39, n° 15).

61 Les jarres biconiques, représentées ici par les vases (fig. 12) n° 2 et 3, figurent dans les corpus de l’étape moyenne du Bronze final (Les Gours-aux-Lions, Rancogne, La Baume des Anges, grotte des Planches-près-Arbois, etc.).

62 Le style décoratif RSFO est, par ailleurs, illustré par les motifs incomplets de décor en guirlande (fig. 9 : n° 13 et 14). On peut noter que ce sont les seuls témoins de cette technique ornementale. Leur état fragmentaire compromet tout travail de comparaison.

63 Dans le registre des formes ouvertes, les assiettes figurent, en général, en bonne place dans les assemblages du Bronze final II et III. Pour les exemplaires du Petit Souper, les rapprochements typologiques avec le corpus de Rancogne s’avèrent incontournables.

64 L’assiette (fig. 9) n° 1 reprend les caractéristiques morphologiques de profils analogues de la fin de la phase ancienne ou du début de l’étape moyenne de Rancogne (Gruet, Roussot-Larroque, Burnez, 1997, pl. 9, n° 1 et 3). Une autre assiette (fig. 9 : n° 3) adopte, presque point pour point, les traits d’un vase richement décoré de motifs au peigne provenant de la série Bronze final II b de Rancogne (Gruet, Roussot-Larroque, Burnez, 1997, pl. 14, n° 1).

65 On remarquera pour cette série d’assiettes, l’absence de profil brisé ou de rebord décroché caractéristiques du Bronze final II b (Gruet, Roussot-Larroque, Burnez, 1997, p. 75).

66 Quant aux écuelles de petits diamètres (fig. 9 : n° 15, 16, 17), elles trouvent généralement références dans des contextes funéraires. À titre d’exemple, on peut évoquer les formes non décorées de type RSFO de la tombe n° 13 de la nécropole du Pralat à Broussy-le-Grand dans la Marne (Chertier, 1988, p. 245, fig. 3).

67 La fouille de la fosse 37 a livré deux autres types de vases de formes ouvertes : un bol à parois convexes décoré de cannelures resserrées (fig. 11 : n° 7) et deux fragments d’écuelles tronconiques à bord droit (fig. 11 : n° 5 et 8). Ces formes se généralisent à partir du Bronze final III, mais sont toutefois connues dans des ensembles plus précoces, dès le Bronze moyen. Pour la France de l’Est, la typologie des céramiques du groupe RSFO dans la région dijonnaise recense la présence de ce type de vases dans le corpus de la phase II du site du Pré-au-Plancher à Varois-et-Chaignot (Côte-d’Or) où cette phase II marquerait la transition entre le Bronze final II b et III a (Ducreux, 2007, fig. 24, p. 47). Dans le Sud, le Bronze II b de la Baume des Anges connaît également ces récipients tronconiques ou à paroi convexes (Vital, 1990, fig. 37). Le décor de doubles lignes de digitations sur la carène (fig. 14 : n° 3 ; fig. 15 : n° 5) fait partie du répertoire décoratif des formes grossières de cette période (Bronze final II b) à Rancogne et la Baume des Anges.

68 Un petit fragment de couvercle extrait de la fosse 37 (fig. 12 : n° 1) possède un profil et un diamètre analogue à celui d’un exemplaire découvert dans l’inhumation 18 de la nécropole 1 des Gours-aux-Lions à Marolles-sur-Seine ; ce contexte est attribué au début du Bronze final II (Mordant, 1970, p. 36, fig. 10, n° 4). Pour cette période, les représentations ou mentions de couvercles sont rares et semblent réservées aux contextes funéraires.

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69 En ce qui concerne la céramique grossière de la fosse 37, les longues traces digitées verticales ou légèrement obliques couvrant la partie basse des vases, du fond jusqu’à la base de l’épaule, constituent un trait caractéristique de cette production ; l’application couvrante d’empreintes ponctuelles (fig. 15 : n° 10 et 13) est une variante décorative à cette technique. Cette méthode associant façonnage et recherche d’une esthétique est récurrente dans les séries de céramiques grossières de la première moitié de l’étape moyenne du bronze final. En Lorraine, le gisement du Bronze final de Maizières-les- Metz a livré des vases biconiques développant des décors identiques à celui du tesson (fig. 15) n° 10, le contexte lorrain est daté du Hallstatt A1 (Bronze final 2 a) (Blouet et al., 1988, p. 202, pl. 2, n° 1 et 3). En Charente, le corpus de Rancogne présente également ce type de décor sur des formes biconiques de la série Bronze final II (Gruet, Roussot- Larroque, Burnez, 1997, p. 184, pl. 18, n° 1 et 3). Il est aussi signalé dans le Loiret sur le site des Larris 1 à Échilleuse pour lequel l’occupation s’étend du Bronze final I au Bronze final III (Simonin, 1982, p. 32, fig. 7). Pour les contextes Bronze final de Basse- Normandie, ce type de traitement de surface est considéré comme « un élément datant et est comparable tout à fait aux céramiques du gisement Bronze final de Runnymede Bridge en Angleterre » (Marcigny et al., 2005, p. 321).

70 La morphologie des bords se prête également à quelques comparaisons ; ainsi, des bords complexes (fig. 14 : n° 2 et 5), caractérisés par leur rupture verticale interne, trouvent une comparaison presque exacte dans le corpus du début du Bronze final II b du site de la Petite Guillerie à Guilly dans le Loiret (Jan, 2006, pl. 14, n° 1). Le vase (fig. 14) n° 2 du Petit Souper reprend toutes les caractéristiques morphologiques et ornementales de cet exemplaire. Dans le même esprit, le bord d’un autre vase du Petit Souper (fig. 14 : n° 1) présente une rupture verticale interne ainsi qu’un méplat sur son extrémité ; cette description s’applique aussi aux bords (fig. 16) n° 1, 2 et 3 ; cela permet d’établir, là encore, un parallèle très proche avec un exemplaire de la Petite Guillerie (vase n° 3, p. 49, pl. 15). Dans cette optique, cela pourrait illustrer prudemment l’idée d’une aire d’identité culturelle qui serait structurée par l’axe ligérien et ses affluents (le site la Petite Guillerie se trouve à environ 2 kilomètres du fleuve).

71 Chronologie

72 La fosse 37 a bénéficié d’une datation C 14 réalisée sur un échantillon de charbon prélevé dans l’us 2 (code LY-14472) : âge 14C BP : -2920 ± 35 ; âge calibré : 1257 à 1009 av. J.-C. ; date la plus probable : 1122 av. J.-C.

73 Selon la chronologie proposée par W. Kimmig, cette date correspondrait à la charnière Bronze final II a/Bronze final II b (Kimmig, 1988, p. 15).

74 L’analyse typologique des formes et décors a mis en évidence la coexistence d’éléments trouvant référence dans les corpus Bronze final II a et Bronze final II b. À ce titre, il convient de reprendre les conclusions de l’étude sur le site de transition Hallstatt A1/ A2 de Maizières-Les-Metz en Lorraine et les considérations plus larges sur les innovations ou perdurations de formes et décors dans le bassin de la Moselle (Blouet et al., 1988, p. 198).

75 Le Hallstatt A1 de Lorraine connaît les écuelles à décor interne en association avec des motifs cannelés semblables à celui ornant l’un des vases de la fosse 37 (fig. 11 : n° 12). Par ailleurs, ce contexte présente « tous les intermédiaires entre le gobelet biconique de type Ha A1 et le gobelet à épaulement Ha A2 » (p. 198). Ces réflexions s’appliquent à l’assemblage de la fosse 37 du Petit Souper. Par ailleurs, la présence d’éléments

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indéniablement anciens (décor cannelé en panneaux verticaux et horizontaux, languette de préhension, cordons lisses), en association avec des formes qui ont perduré durant l’étape moyenne du Bronze final, permet de proposer une datation précoce pour ce corpus de la fosse 37 soit : fin du Bronze final II a, début du Bronze final II b. Cette conclusion étayée par l’analyse typologique et les comparaisons avec les corpus de référence correspond au résultat de la datation C14.

Ensemble 41 (F 41, 80, 88, 90) : formes et décors (fig. 18, 19, 20).

Description technique

76 L’assemblage est caractérisé, en valeur absolue, par une forte prédominance des tessons en pâte grossière (93 %). Les pâtes semi-fines représentent donc un peu plus de 7 % du corpus, les pâtes fines sont absentes de cette série. La distinction fine et semi- fine s’appuie sur la présence ou l’absence de dégraissant et le soin apporté au traitement des surfaces. Une pâte semi-fine peut contenir une proportion notable de dégraissant fin et calibré, les surfaces sont soignées.

77 Au-delà de la typologie des formes et décors, l’examen visuel des pâtes de cet ensemble montre, d’emblée et de façon particulièrement évidente, la présence d’un type de pâte grossière (groupe 1) qui est totalement absent de la série de la fosse 37. Le terme de pâte grossière s’applique parfaitement à ces tessons. Les surfaces sont très irrégulières et la finition reste très sommaire. Le dégraissant est constitué de nombreux graviers émoussés, certains d’entre eux atteignent 10 mm de long. Ces tessons présentent un cœur gris et une surface externe beige. Cette description concerne les vases et décors suivants : pour F41 : fig. 18 : n° 1, 4, 5, 6 et pour F 90 : fig. 20 : n° 2.

78 Un autre type de pâte grossière (groupe 2) est rencontré dans cette série. La pâte est grise, les surfaces sont rugueuses ; le dégraissant, constitué de petits graviers, est abondant et calibré. Les parois sont peu épaisses. Le cœur de la pâte est gris, les surfaces ont une teinte brune. Ce type concerne les formes suivantes : fig. 18 : n° 2 ; fig. 19 : n° 1 et 3.

79 Le bord (fig. 19) n° 4 est réalisé avec une argile de texture très sableuse, grise au cœur et brune à ocre en surface (groupe 3).

80 Aucune des caractéristiques des pâtes grossières de F 37 ne se retrouve dans cet assemblage.

81 Les pâtes semi-fines sont de teinte grisâtre ; le bord d’assiette (fig. 19) n° 5 présente une pâte légèrement micacée.

Vases en pâte grossière : formes et décors

82 Les profils sont fluides, peu segmentés sur leur partie haute. Les bords sont droits, leur architecture est dénuée de recherche stylistique. Les diamètres des vases peuvent être conséquents (fig. 18 : n° 1 et 4 ; fig. 20 : n° 2). Le pot à profil sinueux apparaît dans cette série (fig. 19 : n° 3). Les différences morphologiques et techniques entre les productions de l’ensemble F 41 et celles de la fosse 37 sont donc flagrantes. L’élaboration biconique des productions de F 37 laisse ici la place à des formes simples, peu décorées. L’ornementation par digitations, voire double lignes de digitations (fig. 18 : n° 7)

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subsiste cependant pour quelques vases, mais elle ne revêt pas le caractère presque systématique de la typologie ornementale des formes grossières de F 37.

Vases en pâtes semi-fines : formes et décors

83 Le bord de forme ouverte (fig. 19) n° 6 adopte un profil tronconique. Son bord droit est bien individualisé du corps du vase, il a été façonné par un pliage de la pâte vers l’intérieur du vase. Le diamètre n’a pu être calculé ; cependant, le dessin du profil permet d’assimiler cette forme à la catégorie des jattes à bord vertical.

84 Le vase (fig. 19) n° 7 présente une carène affirmée et un épaulement assez court, presque vertical. Le bord est manquant, mais son amorce subsiste ; l’orientation des parois permet d’écarter l’hypothèse de la naissance d’un col. Une cannelure, large de 2 mm et assez profonde, souligne la naissance de ce bord. Au niveau de la ligne de carène, le diamètre du vase d’origine est de 23 cm. La nature très fragmentaire de ce vase compromet une identification avérée ; mais, la restitution graphique du vase d’origine laisse entrevoir une forme de type jatte carénée.

85 L’assiette (fig. 19) n° 5, dont seul le bord avec l’amorce de la paroi a été conservé, se distingue par une orientation abrupte du profil. La forme tronconique est marquée par sa profondeur. D’autre part, on peut remarquer la forme très allongée de sa lèvre.

86 Le bord oblique cannelé (fig. 20) n° 3 est attribuable à une petite écuelle à bord oblique de 16 à 17 cm de diamètre. La surface de ce vase a été lissée.

Comparaisons et attributions chronologiques

87 En ce qui concerne le fragment d’écuelle tronconique à bord droit (fig. 19) n° 6, la littérature archéologique reconnait l’apparition précoce, dès le Bronze moyen, des récipients tronconiques avec ou sans segmentation haute. Les auteurs notent une généralisation de ce profil au Bronze final III a (Vital, 1990, p. 88) ; (Piningre, 2005, p. 153).

88 Le bord d’assiette (fig. 19) n° 5 se singularise par la forme et la longueur de sa lèvre amincie. Cette morphologie trouve une exacte comparaison dans le corpus Bronze final III b du site de La Croix-Saint-Ouen « Parc Scientifique » dans la vallée de l’Oise (Blanchet, Talon, 2005, p. 249, fig. 18, st. 10). Mais, une similitude tout aussi exacte peut être établie avec un bord d’assiette du site de Choisey « Aux Champions », dans le Jura pour un contexte Bronze final II b (Bourson, 2006, pl. 3, n° 1).

89 Sur le site de La Croix-Saint-Ouen, l’association de ce type d’assiette avec un vase à profil sinueux semblable au vase (fig. 19) n° 3 peut être relevée (Blanchet, Talon, 2005, p. 251, fig. 5). Cependant, le corpus du Bronze final II b du Fort-Harrouard dans l’Eure- et-Loir présente aussi un profil analogue (Mohen, Bailloud, 1987, pl. 59, B 296, n° 17). Dans la région de Dijon, pour la série du site du Pré-du-Plancher à Varois-et-Chaignot, l’apparition du vase à profil sinueux est placée dans la phase II de l’occupation du site ; cette période « présente la particularité d’associer des caractéristiques du Bronze final II b à des éléments d’un profil plus tardif » (Ducreux, 2007, p. 69). Le vase à profil sinueux (fig. 19) n° 3 figure, d’une façon plus générale, dans la typologie du Bronze final II b, perdure au Bronze final III b et au-delà.

90 Au sujet du fragment de vase carénée (fig. 19) n° 7, la chrono-typologie très documentée du site du Pré-du-Plancher en Bourgogne situe les jattes carénées (type 2

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B) dans la phase III de l’occupation (première moitié du Bronze final III a) (Ducreux, 2007, p. 35). Le profil caréné est également signalé dans des contextes plus tardifs : la salle du Gisement de la grotte du Quéroy à Chazelles en Charente (Gomez de Soto et al., 1991, p. 365, fig. 31, n° 37) présente ce type de forme. Mais, il est également présenté dans les contextes plus précoces du Bronze final II de la Baume des Anges dans la Drôme (Vital, 1988, fig. 36). La nature incomplète du fragment (fig. 19) n° 7 et l’absence de décor limitent la portée des comparaisons. La chronologie peut s’inscrire dans une période allant du Bronze final II b au Bronze final III b.

91 Le bord cannelé (fig. 20) n° 3, issu de la fosse F 90, peut provenir d’un vase à paroi globuleuse ou légèrement segmentée sur sa partie haute, voire carénée. L’identification de ce fragment incomplet revêt donc un caractère ambigu. La comparaison peut néanmoins porter sur le « vase globuleux à petit bord déjeté » de l’abri du Chevreau à La Roque-Saint-Christophe sur la commune de Peyzac-le-Moustier (Périgord) (Roussot- Larroque, 1988, p. 496, fig. 8, n° 11), ce contexte est daté du Bronze final III a. Pour la phase ancienne ou le début de la phase moyenne du Bronze final, le corpus du site Les Terres du Terrier à Maillot dans l’Yonne offre un exemple de jatte dont la partie haute reprend les caractères du fragment (fig. 20) n° 3 (Muller et al., 2008, fig. 4, n° 20). De la même façon, le contexte Bronze final II de la grotte des Cloches à Saint-Martin- d’Ardèche recense une jatte à bord cannelé autorisant une comparaison pertinente (Vital, 1986, fig. 8, n° 12). Comme pour les formes précédentes, la chronologie de ce bord reste donc floue ; elle peut s’inscrire dans l’ensemble de la phase moyenne du Bronze final.

92 L’expression ornementale de la céramique grossière de l’ensemble 41 est relativement atone. Cependant, on relève la présence d’un décor de doubles lignes digitées (fig. 18 : n° 7), thème récurrent dans les séries Bronze final II b et présent dans la série de la fosse 37 mais absent des répertoires décoratifs Bronze final III. D’autre part, pour le bronze final III b, la morphologie de la partie haute des vases s’oriente vers une forte segmentation de la jonction épaule/bord ; cette particularité n’est pas observée pour les vases de l’ensemble 41. Ces remarques permettent d’éloigner cet ensemble de l’horizon typologique du Bronze final III b. Dans le même esprit, l’orientation biconique des formes de la fin du Bronze final II a et du début du Bronze final II b de la fosse 37 n’est pas reprise par les formes grossières de l’ensemble 41. Enfin, on peut relever l’analogie du profil segmenté de la forme ouverte (fig. 18) n° 5 avec l’exemplaire multi segmenté de type 1B2 du site du Pré-au-Plancher dans la région dijonnaise ; ce type 1B2 appartient à la première phase d’occupation du site datée du Bronze final II b (Ducreux, 2007, p. 34, fig. 24). Un ancrage chronologique dans le Bronze final II b semble également probable pour le vase en pâte grossière (fig. 20) n° 2 qui trouve un parallèle assez proche dans le corpus d’une fosse Bronze final II b découverte sur la commune des Martres-d’Artières (Puy-de-Dôme) (Daugas, Vital, 1988, fig. 4, n° 1 et 2). Toutefois, les caractéristiques typologiques de ces récipients en pâte grossières peuvent aussi être rapprochées des vases de production commune du site de Malay-le-Grand « Les Bas Musats » dans l’Yonne (Muller et al., 2008, fig. 9, p. 9). La céramique issue de ce site est attribué au Bronze final III a, période bien caractérisée dans l’Est de la France.

93 Chronologie

94 Ces derniers arguments conduisent à proposer une datation Bronze final II b-III a pour cet assemblage.

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Figure 18 : Le Petit Souper, fosse 41, céramique grossière (DAO : H. Hostein). Le Petit Souper, pit 41, coarse ceramics (DAO: H. Hostein).

Figure 19 : Le Petit Souper, fosse 41, céramique semi-fine et grossière (DAO : H. Hostein). Le Petit Souper, pit 41, semifine and coarse ceramics (DAO H. Hostein).

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Figure 20 : Le Petit Souper, F 90 dans l’ensemble 41, céramique fine et grossière (DAO : H. Hostein). Figure 20: Le Petit Souper, F 90 in feature 41, semifine and coarse ceramics (DAO: H. Hostein).

Fosse 43 : formes et décors (fig. 21, 22)

Description technique

95 Pour cette série, les pâtes grossières rassemblent 53, 8 % de l’effectif. Les faciès principaux de pâtes grossières des fosses 37 (groupe 3) et 41 (groupe 1) n’apparaissent pas dans cet ensemble. Les pâtes fines et semi-fines regroupent 46, 2 % des tessons ; l’altération des surfaces, observée sur les pâtes fines et semi-fines de la fosse 37, n’a pas affecté les vases de la fosse 43, les décors ont donc été préservés.

Pâtes fines et semi-fines : formes et décors (fig. 21)

96 Le corpus de vases en pâte fine est singularisé par trois petits vases biconiques de diamètres sensiblement équivalents (fig. 21 : n° 3, 4, 5). L’un d’entre eux (vase n° 4) montre, sur sa ligne de carène, deux arrachements de pâte, de forme ovoïde très régulière ; au centre de l’un d’eux, transparaît l’empreinte d’un petit relief circulaire. L’hypothèse d’un éclat de pâte dû à un choc paraît douteuse ; en effet, la finesse de la paroi de ce vase (4,5 mm) induit une faible résistance à ce type d’événement. Ces arrachements pourraient marquer, en négatif, l’emplacement de mamelons décoratifs de forme ovoïde. Toutefois, il convient de rester très prudent sur l’interprétation qu’il convient de leur accorder, le décor originel n’étant pas strictement observé. Mais, on doit remarquer que le répertoire décoratif du Bronze final II b recense ce type de bouton ovoïde. Ce vase présente, en outre, un fond en cupule.

97 Le vase (fig. 21) n° 3 trouve un homologue dans la fosse n° 37 (fig. 11, n° 12) ; ici, le décor est réalisé au peigne à trois dents sans fines cannelures verticales.

98 Quatre fragments de bords d’assiettes possèdent cette catégorie de décor. L’amorce d’un décor au peigne est visible sur les bords (fig. 21) n° 6 et 8.

99 Le décor cannelé est observé sur le bord de l’écuelle surbaissée (fig. 21) n° 1 et à la base de l’épaulement du fragment de vase biconique (fig. 21) n° 11.

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100 Le tesson (fig. 21) n° 13 présente sur sa face externe un décor d’incisions horizontales ; deux séquences de doubles lignes entament nettement la pâte. De part et d’autre de ces deux lignes, apparaissent, plus discrètement d’autres traces similaires.

Figure 21 : Le Petit Souper, fosse 43, céramique fine et semi-fine (DAO : H. Hostein). Le Petit Souper, pit 43, fine and semifine ceramics DAO: H. Hostein).

Pâtes grossières : formes et décors (fig. 22)

101 Au sein de cet assemblage, le vase (fig. 22) n° 4 est remarquable pour le cordon digité ornant la partie haute de sa panse, au relief, en effet, particulièrement prononcé. La forme sinueuse de ce récipient est reproduite avec le vase (fig. 22) n° 1. Deux vases fermés à bord droit (fig. 22 : n° 2 et 3) ainsi qu’un vase tronconique dépourvu de segmentation, complètent cet inventaire (fig. 22 : n° 5). Le décor de digitations sur le côté externe de la lèvre est une caractéristique qui a été relevée sur les exemplaires de la fosse 37.

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Figure 22 : Le Petit Souper, fosse 43, céramique grossière (DAO : H. Hostein). Le Petit Souper, pit 43, coarse ceramics (DAO: H. Hostein).

Comparaisons et attributions chronologiques

102 Les formes et décors recensés dans cette fosse renvoient aux référentiels du Bronze final II. Les écuelles surbaissées à bord oblique, représentées ici par l’exemplaire à bord cannelé (fig. 21) n° 1 apparaissent dans les séries du Bronze final II a, voire du Bronze final I et figurent dans les contextes du Bronze final II b. Par contre, ces écuelles sont absentes des corpus du Bronze final III a. Les sites pour lesquels l’occupation a été continue sur toute la période du Bronze final (Rancogne, la Baume des Anges) témoignent de cette évolution.

103 Le profil du vase (fig. 21) n° 3 est présent dans la fosse 37 (vase n° 12, fig. 11) ; ici, le décor est constitué de cannelures horizontales au peigne. Les comparaisons établies pour l’exemplaire de la fosse 37 s’appliquent pour le vase (fig. 21) n° 3 ; la chronologie retenue s’inscrit à la fin du Bronze II a ou au début du Bronze II b.

104 L’interprétation des arrachements ovoïdes du vase (fig. 21) n° 4 peut s’appuyer sur le répertoire décoratif du site de la petite Guillerie à Guilly dans le Loiret daté du début du Bronze final II b ; plusieurs écuelles à épaulement sont décorées de mamelons ovoïdes en association avec des cannelures verticales (Jan, 2006, p. 37 et 38). Le motif ovoïde, disposé par paire et sans association de décor intercalaire, figure sur la ligne de carène d’un petit vase ovoïde de la série Bronze final II a de la Baume des Anges (Vital, 1990, p. 61, fig. 25, n° 7). Certains vases provenant de la nécropole n° 1 des Gours-aux-Lions, datée du début du Bronze final II, sont ornés de mamelons ovoïdes (Mordant, 1970, pl. 36 et 37). En conclusion, ce motif décoratif est très courant au Bronze final I b et surtout au Bronze final II a.

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105 Le décor de très fines lignes incisées du tesson (fig. 21) n° 13 est fragmentaire ; d’emblée, il fait référence à un thème décoratif mis en œuvre au Bronze final III a et III b, principalement sur des jattes : le décor de méandre, grecques ou lignes brisées. Cependant, la présence de segments de lignes horizontales parallèles aux deux motifs principaux semble contrarier cette interprétation ; ces traces connexes restent cependant plus discrètes.

106 Le vase au profil sinueux (fig. 22) n° 4 est orné d’un cordon digité particulièrement proéminent. Ce thème décoratif répandu au Bronze ancien et surtout au Bronze moyen, se maintient au début du Bronze final jusqu’au Bronze II a. Par contre, lors de l’étape moyenne du Bronze final, son usage tend à s’atténuer au profit de motifs digités appliqués directement sur la paroi, le plus souvent au niveau de la ligne de carène ou à la base de l’épaulement. Le corpus de la grotte des Cloches à Saint-Martin-d’Ardèche présente un vase de grand diamètre adoptant le profil sinueux et décoré de digitations sans cordon appliqué (Vital, 1986, p. 522, fig. 11, n° 1). La grotte de la Baume des Anges dans la Drôme offre, pour l’horizon II a, plusieurs exemples de vases décorés de cordons digités (Vital, 1990, fig. 32, n° 2 ; fig. 35, n° 35, n° 2, 3). Enfin et à titre indicatif, les caractéristiques techniques de la pâte de ce vase sont tout à fait similaires à celles du profil tronconique (fig. 22) n° 5.

107 Chronologie

108 Compte tenu de ces éléments de comparaison, le mobilier céramique de la fosse 43 est attribuable à la fin de l’étape ancienne du Bronze final ou au début de l’étape moyenne (fin Bronze final II a/début Bronze final II b).

Fosse 67 : formes et décors (fig. 23)

Description technique

109 Les pâtes fines représentent, en valeur absolue, un peu plus de 31 % de l’effectif. Cette catégorie est essentiellement représentée par l’écuelle large à épaulement (fig. 23) n° 4. Ce type de vase est généralement décoré ; mais, cet exemplaire a subi une exposition prolongée à une source de chaleur de forte intensité et, la texture de la pâte ainsi que l’état des surfaces ont été profondément altérés. Plusieurs fragments de vases en pâte grossières présentent également les stigmates liés à de hautes températures (teinte gris souris, perte conséquente de densité, très nombreuses vacuoles).

110 Les pâtes grossières rassemblent 69 % des restes. La fosse 67 a livré plusieurs fragments de céramique grossière présentant des caractéristiques techniques identiques à celles des pâtes du groupe 1 de l’ensemble 41 (fig. 23 : n° 1 et 2). De même, la pâte sableuse du bord (fig. 23) n° 3 et du tesson décoré (fig. 23) n° 5 est, en tout point (texture, aspect visuel, dégraissant, teinte), semblable à la pâte grossière du groupe 3 de l’ensemble 41. L’examen visuel des pâtes a permis d’observer une indéniable identité technique dans la conception de deux groupes de pâtes grossières communs à l’ensemble 41 et à la structure 67 : ces deux fosses participent donc de la même phase d’aménagement puisqu’elles présentent les mêmes productions en pâtes grossières.

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Pâte fine/semi-fine : vase à épaulement (fig. 23) n° 4 ; comparaisons et attribution chronologique

111 Ce vase appartient à la typologie de tradition RSFO, il s’agit d’une déclinaison large du gobelet à épaulement.

112 Cette forme est connue dans le contexte Bronze final III a de la grotte des Planches- près-Arbois dans le Jura sous la désignation de gobelet à épaulement, du type large (Barbier et al., 1981, p. 174, fig. 20).

113 Sur le flanc sud du massif du Jura, le contexte d’habitat lacustre du site de Hauterive- Champréveyres (Suisse) a livré de semblables gobelets larges à épaulement ; la datation proposée pour l’assemblage céramique de ce site s’insère dans « un Ha A2 évolué, commençant sa transition vers le style Ha B1 » (Rychner, 1988, p. 126 ; fig. 4, n° 13 et 15).

114 Le gobelet large à épaulement est aussi un élément constitutif des corpus du Bronze final II b, il figure dans la série du Bronze final II b du site de la Maniriat à Pommiers- en-Forez dans le Massif Central (Daugas, Vital, 1988, fig. 3, n° 11).

115 Chronologie

116 L’identité de deux groupes techniques de pâte grossière appartenant aux fosses 41 et 67, a été soulignée plus haut. Les conclusions portant sur le mobilier de la fosse 41 s’appliquent donc ici. Le mobilier de la fosse 67 est attribuable au Bronze final II b/III a.

Figure 23 : Le Petit Souper, fosse 67, céramique semi-fine et grossière (DAO : H. Hostein). Le Petit Souper, pit 67, semifine and coarse ceramics (DAO: H. Hostein).

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Fosse 68 (fig. 24)

117 La seule forme restituée est celle d’un vase biconique présentant sur l’épaulement une série de trois cannelures horizontales assez larges, au tracé irrégulier (fig. 24 : n° 1). L’amorce du fond est conservée et l’orientation de la paroi à l’approche du bord laisse envisager un bord oblique. La pâte de ce vase est grise, la surface bien régularisée.

118 Chronologie

119 Le vase biconique (fig. 24) n° 1 s’inscrit dans la typologie du Bronze final II b et du Bronze final III a. À titre d’exemple, un vase biconique présentant un décor de cannelures sur l’épaule est présenté dans la série Bronze final II b des Martres- d’Artières dans le Puy-de-Dôme (Daugas, Vital, 1988, fig. 5, n° 14 et 15). Le corpus Bronze final III a de la grotte des Planches-près-Arbois dans le Jura recense plusieurs vases biconiques, certains décorés de cannelures sur l’épaulement (Barbier et al., 1981, fig. 29, n° 1). L’attribution chronologique de ce vase s’insère dans la période Bronze final II b/Bronze final III a.

Figure 24 : Le Petit Souper, fosse 68, céramique semi-fine et grossière (DAO : H. Hostein). Le Petit Souper, pit 68, semifine and coarse ceramics (DAO: H. Hostein).

Fosse 62 (fig. 25)

120 La fosse 62 a livré une forme archéologiquement complète, ainsi que deux bords d’assiettes. Un fond de micro vase et un fragment de récipient de grand diamètre, décoré de digitations, complètent ce petit lot de céramique très atypique. Un prélèvement de charbon effectué dans cette fosse a fait l’objet d’une datation C 14. Le résultat (code LY-14473) présente les données suivantes : âge 14 C BP : 2940 ± 35 av. J.-

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C. ; âge calibré : 1263 à 1042 av. J.-C. ; dates les plus probables : 1145, 1128 av. J.-C. Cette datation est très proche de celle réalisée sur l’échantillon de charbon de la fosse 37. Le mobilier de la fosse 62 est donc attribuable à la fin de l’étape ancienne ou au début de l’étape moyenne de Bronze final.

Figure 25 : Le Petit Souper, fosse 62, céramique semi-fine et grossière (DAO : H. Hostein). Le Petit Souper, pit 62, semifine and coarse ceramics (DAO: H. Hostein).

Le mobilier issu des autres contextes

121 Pour la fosse 14, on peut remarquer l’analogie entre le bord de l’assiette (fig. 26) n° 1 et les bords (fig. 9) n° 15 et 16 extraits de la fosse 37.

122 Parmi le mobilier issu de la fosse 39, la présence d’un bord d’assiette tronconique (fig. 26 : n° 11) autorise une attribution chronologique dans la phase moyenne du Bronze final. On peut cependant remarquer que les corpus du premier Âge du Fer connaissent, notamment pour les récipients tronconiques mais aussi pour d’autres formes, des vases typologiquement très proches de ceux du Bronze final.

123 Pour la structure 80, un seul fragment est identifiable (fig. 26 : n° 8). Il s’agit d’une écuelle à bord oblique décorée de cannelures. Il convient d’inscrire la fosse 80 dans la première phase d’occupation du Bronze final.

124 Le bord de forme grossière (fig. 26) n° 5 issu de la structure F 38 a été réalisée à partir d’une pâte présentant toutes les caractéristiques techniques du groupe 3 de la fosse 41, datée de l’étape moyenne du Bronze final (Bronze final II b/III a).

125 Enfin, le vase (fig. 26) n° 3 issu du fossé 25 présente un profil tout à fait atypique pour ce contexte Bronze final. En fait, il évoque la typologie campaniforme. Il pourrait correspond au type « GA 2 » du Centre-Ouest défini par L. Salanova (Salanova, 2000, p. 137, fig. 78) ; toutefois, en l’absence de décor, la datation de ce vase reste floue.

126 Les fragments de poterie issus des fosses 27, 40, 42, 115 manque de typicité et, de ce fait, contrarie l’attribution typo chronologique.

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Figure 26 : Le Petit Souper, structures diverses, céramique fine à grossière (DAO : H. Hostein). Le Petit Souper, various features, ceramic fine at coarse (DAO: H. Hostein).

Mobilier en terre cuite (hors céramique, fig. 27)

127 Des fragments de pesons de forme tronconique ou pyramidale ont été retrouvés dans les fosses 37, 39, 67 et 68. On peut relever qu’en Normandie et Outre-manche, pour la période du Bronze moyen/Bronze final I, la forme des pesons est circulaire ; ces objets sont présentés comme « une des composantes des sites du Bronze moyen/Bronze final I du domaine atlantique » (Chancerel, Marcigny, Ghesquière, 2006, p. 160). La forme circulaire a été également observée dans la Somme sur le site de Wiencourt-l’Equipée dans un contexte daté de la fin du Bronze moyen et du début du Bronze final ; cela illustrerait « l’influence de la culture Deverel-Rimbury sur le continent » (Blanchet, Talon, 2005, p. 161).

128 Par ailleurs, la fosse 67 a livré deux fragments de parois de fours.

Figure 27 : Le Petit Souper, structures diverses, objets en terre cuite (DAO : H. Hostein).

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Le Petit Souper, various features, artefacts (DAO: H. Hostein).

4. Conclusion

129 L’interprétation générale du site a souffert de l’exigüité de la zone d’étude. La fouille a démontré que les vestiges se développaient, à l’évidence, hors du périmètre de décapage. Il convient de préciser que la détection du site a été contrariée, lors de la phase de diagnostic, par la présence d’une zone boisée destinée à être, en partie, conservée dans le cadre du projet d’aménagement du plateau.

130 Le Petit Souper peut être considéré comme un site d’habitat dont l’organisation globale n’a pu être perçue pour les raisons qui viennent d’être évoquées ; cependant, la présence, en faible quantité, d’ossements humains très brûlés est, pour le moins, intrigante.

131 L’étude typologique des formes et décors des vases a permis d’établir que l’occupation attribuable au Bronze final s’installe sur le site du Petit Souper à la fin de la phase ancienne de cette période, c’est-à-dire à la fin du Bronze final II a ou au début du Bronze final II b. Le contexte le plus ancien (fosse 37) présente des caractéristiques typologiques relevant à la fois de la phase ancienne et de la phase moyenne du Bronze final. Le décor cannelé côtoie le décor au peigne. Cette constatation tend à accréditer la thèse d’une transition douce, sans rupture stylistique tranchée entre ces deux phases.

132 La seconde phase d’occupation (Bronze final II b/Bronze final III a) est illustrée par une série céramique en pâte grossière présentant de nettes différences typologiques et techniques avec les productions communes de la phase 1. Le profil biconique cède la place à des formes plus hautes, plus ouvertes et de plus grand diamètre. Le registre ornemental de cette seconde phase est relativement inexpressif alors que le répertoire décoratif de la première phase (fosse 37) met en œuvre, de façon récurrente, plusieurs

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techniques ; ainsi, le décor digité sur les lignes de segmentations hautes des profils mais aussi les traces de façonnage des vases marquent ostensiblement les surfaces externes, elles participent de l’esthétique de la production. Cette apparente rupture typologique et stylistique entre les deux phases résulte vraisemblablement d’un défaut de données intermédiaires.

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ANNEXES

Annexe 1 – Analyse anthropologique des restes osseux, Le Petit Souper, Saint-Hilaire/Saint-Florent (49), Par Elodie Cabot, anthropologue Inrap Grand-Ouest

La fouille du site de Saint-Hilaire-Saint-Florent a révélé la présence d’ossement brûlés dans onze fosses. Ces ossements nous ont été confiés afin d’en déterminer l’origine (humaine ou animale) et d’en effectuer une analyse. Sur les onze fosses, seules quatre d’entre elles contenaient des restes osseux humains, pour les autres, les ossements sont d’origine animale et plus particulièrement de bovidé. Le tableau suivant redistribue les fragments osseux en fonction de leur origine. Les fosses contenant des restes humains apparaissent en gris.

Saint-Hilaire-Saint-Florent « Le petit souper »

Identification

N° N° US Faune Humain structure Autre Degré crémation Dent Os Dent Os

F 14 Pas de N° US 3,76 blanc

F 27 US 1 0,51 brun à blanchâtre

US 1 1,65 15,44 brun à blanchâtre

UE 101 1,37 15,13 brun à blanchâtre

bleuté à UE 103 11,2 14,02 blanchâtre

UE 103 fd du crst 0,74 brun à blanchâtre central

F 37 bleuté à Pas de N° US 8,84 blanchâtre

UE 100 12,82 brun à blanchâtre

bleuté à UE 103, empierrement 0,29 4,64 blanchâtre

bleuté à US 2 5,56 6,2 blanchâtre

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cailloux Pas de N° US blanc chauffé

US 2, 1/4 SO 0,7 blanc

F 41 Pas de N° US 9,57 blanc

US 1, NE 1,15 blanc

US 2 2,85 blanc

brun juste US 2 5,02 chauffé

brun juste F 43 Niv 4 243,5 chauffé

brun juste UE 43 25,89 146,63 chauffé

F 44 US 1 2,1 blanc

US 1 2,84 brun à blanchâtre

F 62 bleuté à US 9 0,1 56,04 blanchâtre

blanchâtre à US 1, 1/2 ouest 3,7 blanc

blanchâtre à F 84 US 1, 1/2 sud 0,1 blanc

blanchâtre à US 1, 1/2 est 2,5 blanc

F 88 US 2 9,48 brun à blanchâtre

F 90 US 1 1,16 blanc

F 91 US 1, 1/4 SO 3,13 brun à blanchâtre

Tableau 1 : Le Petit Souper, nombre de restes (N.R.) et nombre minimum d’individus par structure (N.M.I.) Le Petit Souper, many rests (N.R.) and minimum number individuals by features.

On remarque que les restes osseux sont peu nombreux dans les structures qu’ils soient d’origine humaine ou animale. Seules les fosses 37, 43 et 62 dépassent un poids de 50 grammes. Aucune structure ne contenait les deux types d’ossements, On constate bien une différenciation dans l’utilisation des fosses.

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Les restes de faune

Ils se composent de restes dentaires et osseux, généralement le degré de crémation va du blanchâtre au blanc pour certains fragments très brûlés, voire recuits. Cependant, pour la fosse 43, les ossements sont juste chauffés, et cela évoque davantage des restes culinaires de même pour certains restes issus de la fosse 37.

Les restes humains

Les restes identifiés comme humains sont peu nombreux et concentrés dans quatre fosses. Ils sont très brûlés (coloration blanchâtre à blanche) et de petite taille (maximum 2 cm pour les plus gros fragments).

Fosse 41

14,27 grammes d’ossements comprenant des esquilles ainsi que des fragments de crâne, de tibia et de diaphyse de membre supérieur. Les ossements sont très brûlés (coloration blanche) et appartiennent vraisemblablement à un individu de taille adulte (pour les membres et le crâne).

Fosse 44

2,1 grammes d’ossements comprenant des fragments de diaphyse indéterminés et une extrémité distale de phalange de main (moyenne ou proximale, de rang indéterminé) de taille adulte (tête de la phalange est soudée sans ligne de fusion visible).

Fosse 84

6,3 grammes d’ossements comprenant des esquilles indéterminées, du crâne et des fragments de diaphyse dont du radius. L’épaisseur de la corticale du radius évoque un individu de taille adulte.

Fosse 90

1,16 grammes d’ossements comprenant un fragment de crâne et deux fragments de diaphyse indéterminés. Le fragment de crâne est très fin et évoque plutôt un individu immature. En conclusion, les restes osseux retrouvés à Saint-Hilaire-Saint-Florent sont majoritairement d’origine animale et correspondent vraisemblablement pour la part la plus importante à des restes culinaires. La présence de restes humains très brûlés est réservée dans quatre fosses sans mélange avec la faune. Malgré la faiblesse de l’échantillon pour ces dépôts, il semble bien y avoir là un geste spécifique et une volonté d’isoler ces restes humains.

RÉSUMÉS

La fouille du site du Petit Souper à Saint-Hilaire-Saint-Florent (Maine-et-Loire), réalisée au mois de janvier 2008 par une équipe de l’Inrap sous la responsabilité scientifique de Y. Viau (Viau et

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al., 2008), a mis au jour une série de structures fossoyées contenant de nombreux fragments de céramiques attribuables à la fin de la phase ancienne et à la phase moyenne du Bronze final. Ce site d’habitat est établi au bord d’un plateau dominant la Loire, en surplomb du site du Bronze final de l’Alleu, fouillé par le Docteur Gruet à la fin des années 1970. Le corpus céramique Bronze final II/III du Petit Souper constitue à ce jour le référentiel le plus documenté pour la région des Pays-de-la-Loire. En outre, la fouille a fourni une importante série lithique associée à ce contexte. Ce site est le point le plus occidental de la diffusion de la céramique de tradition RSFO le long de l’axe ligérien, vecteur majeur de diffusion des cultures, voire aire d’identité culturelle.

The excavation of the site of thePetit Souper at Saint-Hilaire-Saint-Florent (Maine-et-Loire), realized in the month of January 2008 by a team of Inrap under the scientific responsibility of Y. Viau (Viau et al., 2008), put at the day a series of trenched structures container of many ceramics fragments ascribable at the end of the old phase and the average phase of final Bronze. This site of habitat is established at the edge of a plate dominating the Loire, in overhang of the site of the Later Bronze, l’Alleu, excavated by Doctor Gruet at the end of the years 1970. The ceramic corpus Bronzes final II/III of the Petit Souper to date constitutes the reference frame more documented for the area of the Pays-de-la-Loire. Moreover, the excavation provided an important lithic series associated with this context. This site is the most Western point of the diffusion of the ceramics of tradition RSFO along the axis ligérien, vector major of diffusion of the cultures, even surface of cultural identity.

INDEX

Mots-clés : Bronze final, céramique, fosses, Loire., RSFO Keywords : ceramic, Later Bronze Age, Loire., pits, RSFO

AUTEUR

ROLAND LE GUÉVELLOU Inrap Grand-Ouest, centre de Carquefou – 1 impasse de la Perrière, 49270 Le Fuilet. (roland.le- [email protected])

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Le site de La Rochette à Mauron (Morbihan) : les multiples occupations d’un promontoire The site of La Rochette at Mauron (Morbihan) : Multiple Occupations of a Promontory

Jean-Yves Tinévez, Laurent Quesnel, Nancy Marcoux, Klet Donnart, Véronique Bardel, Maurice Gautier, Vincent Bernard, Michel Fontugne, Johannes Van der Plicht et Christine Oberlin

Introduction générale

1 Localisée en limite des départements du Morbihan, des Côtes-d’Armor et de l’Ille-et- Vilaine, la commune de Mauron se caractérise par un relief de plateau légèrement vallonné entre les collines des Landes du Méné au nord-ouest et les contreforts du massif forestier de Paimpont au sud-est. Région à forte composante agricole, le paysage s’est largement ouvert à la suite des remembrements intensifs réalisés dans les années soixante. L’uniformité relative de ce paysage est agrémentée par les nombreux méandres de la vallée de la rivière Yvel, issue du massif du Méné au nord-ouest et affluent de l’Oust au sud (fig. 1 et 2). Ce paysage privé de couvert bocager est particulièrement favorable à la prospection aérienne. Lors de l’une de ces missions au début des années 1990, Maurice Gautier a pour la première fois attiré notre attention sur le promontoire localisé à une centaine de mètres au sud du hameau de La Rochette (fig. 1). Par ses flancs escarpés surplombant un large méandre, l’extrémité du plateau est profondément marquée par la confluence de l’Yvel et l’un de ses petits affluents. Lors des périodes sèches, de nettes anomalies phytologiques y faisaient apparaître le tracé de cinq fossés disposés en arcs de cercles parallèles et centrés sur la pointe du promontoire. Par son aspect segmenté rappelant les enceintes fossoyées à multiples interruptions, le fossé de barrage le plus externe et le plus large a plus précisément retenu notre attention dans le cadre des recherches sur les formes de l’habitat de la préhistoire récente et de la protohistoire ancienne. À la suite de sondages d’évaluation

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réalisés en 2003, une opération programmée extensive a été menée de 2004 à 2007. Si les résultats diffèrent notablement des objectifs escomptés, cette opération met en évidence une succession d’occupations sur ce site naturel particulièrement convoité et révèle des vestiges d’aménagements pour la plupart inédits sur le plan régional.

Figure 1 : Vue aérienne à partir du nord-est du promontoire de Mauron-La Rochette localisé à la confluence de l’Yvel (en arrière plan) et de l’un de ses petits affluents en bordure sud. Aerial view from north-east of Mauron-La Rochette promontory located at the confluence of river Yvel (in background) with one of its little tributaries on the south edge.

Les cinq fossés de barrage sont visibles par anomalies phytologiques (cliché Maurice Gautier, 1992). The five dam ditches can be seen by cropmarks.

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Figure 2 : Localisation du site de La Rochette à l’ouest de la commune de Mauron (Morbihan). La Rochette site localization in the west of Mauron commune (Morbihan).

2 Sur un ensemble de plus de cinq cents faits archéologiques découverts, cinq occupations successives du promontoire ont été mises en évidence, du Néolithique ancien au bas Moyen Âge. Le Néolithique ancien n’est en réalité représenté que par cinq structures de combustion regroupées dans la partie nord-est du site et isolées de tout contexte. Dans la partie nord, un habitat fortifié par le système de barrage segmenté est attribué au Bronze final et remarquablement structuré. Ces premiers aménagements de grande ampleur vont modeler le paysage et s’imposeront probablement dans la configuration des occupations suivantes. Les aménagements du premier âge du Fer, constitués essentiellement d’une palissade avec quelques constructions adossées et d’un large fossé en pointe d’éperon, restent énigmatiques en l’absence de réelles structures d’habitat internes.

3 Après un abandon de plusieurs siècles, la pointe du promontoire est à nouveau convoitée au haut Moyen Âge pour y implanter un habitat protégé d’une enceinte triangulaire à structure de bois massive. Après la destruction violente de cette fortification par le feu, le site sera plus légèrement investi au bas Moyen Âge par l’installation de petits enclos palissadés.

1. Problématique, historique de l’opération et méthodologie (J.-Y. T.)

4 Dès la découverte du site par prospection aérienne au début des années 1990, la morphologie du grand fossé externe, segmenté en quatre tronçons bien apparents, et sa position en barrage d’un éperon naturel faisaient référence à de nombreux sites similaires. Les enceintes fossoyées à entrées multiples se comptent par dizaines dans le

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centre-ouest de la France et elles sont attribuées généralement, mais pas exclusivement, au Néolithique récent et final. Plusieurs d’entre-elles ont fait l’objet de sondages et de fouilles. En Bretagne, le développement de la prospection aérienne et les conditions favorables de certaines années sèches, comme 1989 par exemple, ont permis de reconnaître de rares exemples comparables. On notera en Ille-et-Vilaine les sites de La Trappe à Boistrudan et de La Charonnière à Saint-Aubin-des-Landes (Leroux, 1992), délimitant grâce à deux fossés concentriques régulièrement interrompus des emprises respectives de 1,2 et 3 ha en position topographique dominante en bord de plateau. Les promontoires barrés sont également très nombreux, en zones côtières tout particulièrement et, lorsqu’ils font l’objet d’expertise, nombreux sont ceux qui révèlent une succession d’occupations. Jusqu’au début des années 2000, très rares étaient les exemples connus d’éperons barrés d’un fossé segmenté à l’image de celui de La Rochette et le plus proche était alors celui du Val Aubin sur la commune de Lamballe (Hamon, 2001). Depuis, l’inventaire s’est étoffé de plusieurs sites comparables à la fois sur les plans de la morphologie, de la position topographique et de la surface occupée.

5 Nos connaissances sur ce type de site restant indigentes dans la région, tant sur la nature et la fonction des structures que sur l’attribution typochronologique du matériel associé, une autorisation d’opération programmée a été sollicitée dans le cadre des recherches sur les formes de l’habitat de la Préhistoire récente et la Protohistoire ancienne menée au sein de l’UMR 6566.

I. Les sondages d’évaluation en 2003

6 L’opération programmée en 2003 avait pour objet la réalisation de larges sondages d’évaluation sur les trois principaux systèmes de barrages révélés par les clichés aériens et leur environnement immédiat. Quatre sondages, A à D, totalisant une surface de 620 m² ont été ouverts et fouillés (fig. 3 et 4). L’objectif de l’opération étant principalement axé sur l’étude du fossé segmenté 2b, les deux sondages principaux ont été réalisés sur ses extrémités est (sondage A sur le tronçon 2b.4) et ouest (sondage B sur le tronçon 2b.1).

7 Le double fossé 4b-4c et le fossé 5 ont été évalués par les deux sondages complémentaires, C et D, sur leurs extrémités occidentales en bordure du promontoire. Le sondage D, au sud, a d’emblée permis d’attribuer le fossé 5 à l’âge du Fer grâce à la présence de quelques fragments de céramique. En revanche, sur le fossé segmenté au nord, l’attribution chronologique est restée au début sujette à caution. La morphologie de la structure et sa dynamique de comblement ont été rapidement maîtrisées à partir des deux sondages et des coupes transversales correspondantes. La nature différente des excavations et de leurs comblements entre le nord et le sud du site permettait d’ores et déjà d’entrevoir au moins deux phases d’occupation. Mais l’indigence du mobilier, mêlant des éléments attribuables au Néolithique (roches taillées, blocs de dolérite, quelques fragments de céramique) et des pièces plus récentes, ne permettait pas d’être affirmatif sur la datation de ce système de barrage inédit dans la région. Par ailleurs, quelques trous de poteau alignés, mis au jour en limite du sondage B au nord- ouest, laissaient présumer de structures bâties en zone interne, hypothèse largement confirmée dès la première campagne de fouille en 2004.

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Figure 3 : Topographie du site et emprise des différentes phases de l’opération de fouille programmée, des sondages d’évaluation en 2003 aux dernières interventions de terrain en 2007 sur les secteurs sud. Site topography and location of the different excavation phases from the 2003 evaluation sondages to the last 2007 diggings in in the south of the site.

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Figure 4 : Ensembles chrono-culturels mis au jour et localisation des datations par le radiocarbone. Chrono-cultural wholes discovered and location of Radiocarbon datings.

II. Le programme trisannuel 2004-2006 et la méthodologie adoptée

8 Au vu des résultats positifs des sondages d’évaluation, l’objectif de l’opération triannuelle 2004-2006 était, dans un premier temps, la datation et l’étude morphologique des structures fossoyées, de leur dynamique de comblement et d’un éventuel phasage dans le cas d’une occupation multiple. Les dimensions importantes en largeur et profondeur des éléments du fossé interrompu argumentaient en faveur d’une stratigraphie conséquente bien préservée, susceptible de fournir des données novatrices sur la chronologie régionale des cultures de la Préhistoire récente. Dans un second temps, l’objectif était d’étendre les recherches en partie interne du site, à la recherche de vestiges d’occupation dont quelques éléments avaient été pressentis en 2003 en limite sud du sondage B au nord-ouest.

9 Afin de mener à bien ces deux objectifs complémentaires, les deux premières campagnes de fouille, 2004 et 2005, ont été partagées entre une série de sondages manuels dans le fossé segmenté et une étude extensive de la partie nord du site (fig. 3). La campagne 2006, avec quelques interventions complémentaires en 2007, a été consacrée principalement à la partie centrale et sud jusqu’à la pointe du promontoire.

10 Lors du démarrage de l’opération, la totalité de l’emprise du site, de statut juridique privé, était soumise à une activité agricole intense. Ainsi, à l’exception d’un petit talus préservé en bordure sud et ouest du promontoire, aucun mouvement de terrain d’apparence anthropique n’était visible. Les flancs du promontoire sont excavés par endroits par des carrières de schistes abandonnées et une large carrière, en activité il y a peu, a entamé le rebord oriental du site sur une profondeur de 4 m environ. Par ailleurs, plusieurs anciens agriculteurs nous ont signalé la présence de forts talus

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ceinturant jadis l’extrémité du plateau. Secteur longtemps abandonné en friches, il fut remis en culture à la suite du remembrement des années 1960, responsable de l’arasement des talus et du comblement des fossés. Ces témoignages corroborent le cadastre napoléonien sur lequel deux limites parcellaires en arc de cercle isolent la pointe, en distorsion complète avec l’orientation d’un parcellaire régulier sur le plateau (fig. 5). Face à ce constat, la technique de décapage extensif habituellement utilisée sur les sites étendus en milieu rural fut mise en œuvre, précédée toutefois d’une prospection des terres labourées et d’un relevé topographique (fig. 3).

Figure 5 : Report des anomalies phytologiques sur le cadastre du XIXe siècle : deux parcelles en arc de cercle soulignent le tracé des vestiges en pointe de promontoire ; en revanche, le fossé segmenté ne conditionne nullement l’orientation du parcellaire. Cropmarks report on the 19th century cadastre plan: two arched pieces underline the traces on promontory point but the interrupted ditch is independant from field system.

II A. Un relevé topographique préalable

11 En 2003, en préalable à l’intervention de terrain, une opération de relevé topographique a été réalisée par l’IUT Génie Civil de Rennes dans le cadre du diplôme de fin d’études universitaires (fig. 3). D’une durée de quatre jours, cette opération a couvert la partie haute du promontoire et ses abrupts sud et sud-ouest. En raison de la végétation estivale trop dense, le relevé des pentes nord-ouest et est n’avait pu être achevé ; une intervention complémentaire a été réalisée en mars 2004. Parallèlement à ces relevés, la zone de fouille 2004 a été positionnée précisément. Malgré ce complément, les deux secteurs fortement entaillés par d’anciennes carrières au sud et au nord-ouest n’ont pu être topographiés en raison d’une broussaille trop dense.

12 Les courbes de niveau espacées de 0,20 m mettent en évidence les légers vallonnements du plateau. D’une altitude moyenne de 70 m à l’emplacement du fossé interrompu, le

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relief s’élève à 70,80 m vers la pointe de l’éperon. Sur les pentes, le dénivelé varie de 9 m au sud-est à une quinzaine de mètres à la pointe de l’éperon et sur le flanc ouest, lequel présente une pente d’environ 40 % en surplomb de la rivière. La forte déclivité des versants ouest et sud de ce promontoire en fait un retranchement défensif privilégié surplombant la vallée de l’Yvel.

II B. Les décapages extensifs

13 En 2003, le secteur B, ouvert en bordure nord-ouest du site, avait l’avantage d’associer un segment du grand fossé et une première série de trous de poteau à environ 12 m vers l’intérieur de l’enceinte.

14 En 2004, ce secteur a ainsi été privilégié pour l’extension des recherches (fig. 3). Une emprise carrée de 2 500 m² (50 x 50 m) a été ouverte en mars 2004 en bordure de l’abrupt nord-ouest du site : décapage mécanique au godet lisse, nettoyage manuel, repérage, relevé en plan et fouille par moitié des anomalies mises au jour. Un carroyage fixe (carrés de 5 m de côté) y sera étendu au fur et à mesure de l’avancement des travaux.

15 En 2005, la zone d’étude fut étendue vers l’est sur une emprise supplémentaire de 2000 m² (50 x 40 m). La surface ainsi obtenue couvre la totalité des trois tronçons occidentaux du grand fossé et l’essentiel des structures internes associées.

16 En 2006, la surface étudiée a été portée à 8 000 m² environ. L’étude de cette surface importante a pu être menée grâce à deux facteurs : l’étude du grand fossé nord nécessitant un investissement important s’est achevée en 2005 et de vastes secteurs en partie centrale du site se sont révélés quasiment vierges de vestiges.

17 Par ailleurs, la fouille 2006 a été complétée d’interventions ponctuelles en 2007 avant la remise en état des terrains. Cette dernière campagne a permis d’étudier la partie centrale, l’extrémité sud jusqu’aux abrupts de l’éperon, mais également de compléter les données sur la zone nord-est. Le stockage des terres a nécessité la réserve d’une banquette d’environ 1 500 m² au centre et une seconde plus réduite au sud du site.

18 Sur ce décapage extensif d’une surface de 1,3 ha, soit environ 80 % de l’emprise totale du site enclos, réalisé entre 2003 et 2006, les structures en creux ont été systématiquement relevées en plan et la fouille des structures a été menée à un degré jugé suffisant pour la compréhension des ensembles mis au jour.

III. Localisation, géologie et environnement naturel (J.-Y. T.)

III A. Topographie et orographie

19 Le site de La Rochette occupe un promontoire naturel de forme triangulaire limité par la confluence de l’Yvel et d’un petit ruisseau, en limite de la commune de Saint-Brieuc- de-Mauron. Le promontoire est ainsi bordé d’escarpements boisés au sud et surtout à l’ouest, dominant de neuf à quinze mètres la vallée de l’Yvel, petit cours d’eau prenant sa source dans les collines du Méné au nord et affluent de l’Oust au sud (fig. 1, 2, 5, 6).

20 La carte IGN n° 1018 O () positionne le site aux coordonnées Lambert x = 253,3, y = 1052,9, z = 70 m NGF. Le site occupe la quasi-totalité des parcelles n° 50 et 55 de la section XB du cadastre de 1971 (fig. 6). Sur le cadastre napoléonien (fig. 5), une parcelle en arceau se superpose quasi parfaitement au tracé du couple de fossés

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parallèles 4b-4c, indiquant probablement l’existence d’un barrage encore en élévation au XIXe siècle et corroborant le témoignage des anciens agriculteurs. En revanche, au nord du site, le fossé segmenté 2b et son rempart ne laissent aucune trace dans l’orientation de ce parcellaire, ce qui indique certainement un impact plus atténué dans le paysage aux époques récentes.

Figure 6 : Report des anomalies phytologiques sur le cadastre actuel (parcelles XB 50 et XB 55, couvrant l’emprise du promontoire dominant la vallée de l’Yvel). Cropmarks report on the actual cadastre plan (pieces XB 50 and XB 55 covering the promontory above the Yvel valley).

III B. La géologie du site

21 La région de Mauron est localisée au coeur du domaine structural centre-armoricain, ici constitué de terrains sédimentaires protérozoïques et paléozoïques. Le site est implanté sur la formation dite du Briovérien de Bretagne centrale, que l’on retrouve depuis le Finistère sud (le Porzay) et le Morbihan occidental (secteur de Gourin) jusqu’en Maine-et-Loire, au nord d’Angers (Carte géologique de la France à 1/50 000, feuille Saint-Méen-le-Grand, n° 315 ; Thomas et Carn, 2008). Du point de vue lithologique, il s’agit d’une alternance de bancs gréseux et silto-argileux. Le secteur de La Rochette appartient au faciès connu régionalement sous le nom de « Dalles de Néant » et constitué de siltites et argilites de couleur vert sombre.

22 Les massifs granitiques les plus proches sont localisés à une quinzaine de kilomètres au nord-ouest pour le massif de Plémet-Goméné (granite dit de Ménéac, à biotite et muscovite), en limite des départements du Morbihan et des Côtes-d’Armor, d’une part et, d’autre part, à plus d’une vingtaine de kilomètres au sud-ouest pour le granite de Lizio-La Villeder, en rive droite de l’Oust. Le massif de Goméné, sur le versant sud des collines du Méné, est également le lieu où l’Yvel prend sa source et constitue ainsi

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indirectement une origine d’approvisionnement en matériau granitique par l’intermédiaire de blocs charriés et scellés dans les alluvions de l’Yvel. L’une des meules du site est ainsi façonnée sur un gros galet de granite (voir infra, § VII E).

23 Sur le promontoire, le substrat se présente sous la forme d’un schiste gris-vert, peu résistant et se délitant en plaquettes orientées est-ouest. L’érosion de zones plus tendres est à l’origine d’une légère ondulation de la surface du plateau, légers reliefs qui ont pu être mis à profit lors des diverses occupations. Au nord du site archéologique, l’une de ces légères dépressions naturelles est traversée en écharpe du nord-ouest au sud-est par une veine de sédiment jaune clair très induré et contenant de petits galets de quartz roulés tandis que la partie centrale du promontoire est marquée d’un filon de quartz blanc orienté est-ouest. Dans le grand fossé segmenté, la présence de nombreux galets de quartz éclatés sous l’action de la chaleur indique probablement un apport anthropique à partir des basses terrasses de l’Yvel.

IV. Le contexte archéologique (M.G., J.-Y. T.)

24 L’inventaire archéologique du vaste territoire de Mauron et des communes environnantes – Gaël (Ille-et-Vilaine), Concoret et Saint-Léry (Morbihan) à l’est ; (Côtes-d’Armor) au nord ; Brignac, Saint-Brieuc-de-Mauron, Guilliers et Néant-sur-Yvel (Morbihan) à l’ouest et au sud – montre des disparités importantes dans la répartition et la nature des sites (fig. 7).

Figure 7 : Contexte du site de La Rochette, d’après l’inventaire archéologique de la commune de Mauron et des communes voisines, en limite des départements du Morbihan, d’Ille-et-Vilaine et des Côtes-d’Armor, reporté sur fond oro-hydrographique. Context of La Rochette site from the archaeological inventory of Mauron and nearby communes, reported on oro-hydrographic map.

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25 Les périodes anciennes sont peu représentées. Le seul dolmen recensé à Mauron, près du village de La Saudraie au sud-est de la commune et non loin de la lisière de la forêt de Paimpont, a été détruit lors du remembrement et sa morphologie reste indéterminée. Un peu plus à l’est, sur la commune de Concoret, les restes dégradés de « l’allée couverte » du Rocher ne permettent pas de bien définir son architecture (Gouézin, 1994). Cependant, la mise au jour d’outils lithiques néolithiques lors des travaux agricoles est fréquente dans le secteur avec notamment une hache-marteau en roche tenace au lieu-dit Les Landelles, à quelques centaines de mètres au nord de La Rochette.

26 À partir des années 1970, les profondes mutations agraires mises en place à la suite des remembrements offraient des perspectives toutes nouvelles à la détection aérienne à basse altitude et l’inventaire archéologique de Mauron s’est alors nettement étoffé à partir des années 1990. Ainsi, plus de 90 % des soixante dix-sept entités archéologiques actuellement recensées sur son territoire ont été découvertes lors des missions de prospections aériennes menées par Maurice Gautier (2002). Les anomalies phythologiques ont révélé de nombreuses structures fossoyées dont le plan est parfois spectaculaire. Leur répartition couvre préférentiellement la partie ouest de la commune, le long de la vallée de l’Yvel. Plus de 50 % des sites sont matérialisés par des enclos dont la morphologie est à dominante quadrangulaire et certains d’entre eux sont associés à un gisement de matériel antique. Les enclos au tracé curvilinéaire représentent 30 % des entités et semblent commander un réseau parcellaire périphérique. Cette densité de sites repérés en aérien s’étend vers l’ouest sur les communes de Saint-Brieuc-de-Mauron et Guilliers où, sur les vingt neuf et soixante sept entités respectivement recensées, les enclos fossoyés en représentent plus de 90 %. La répartition sur les plateaux paraît ainsi homogène de part et d’autre de la vallée de l’Yvel.

27 On notera la complexité de certains ensembles fossoyés comme la double enceinte ovale de La Tesserais, celle du Coudray-Baillet ou le site de La Bande du Verger constitué de cinq enclos emboîtés, sur la commune de Mauron par exemple, ou la triple enceinte semi-circulaire de La Jannaie des Bois au nord de Saint-Brieuc-de-Mauron. Bien que leur datation reste indéterminée pour la plupart en l’absence de sondages, la densité des sites et leur ampleur sont révélatrices d’une très forte occupation protohistorique et antique. Les découvertes anciennes comme celle du trésor de monnaies coriosolites de Mauron, localisé au Petit-Valet (Galliou et al., 2009) et l’étude, plus récente, des deux bustes gaulois de Saint-Utel (Ménez, 1999) confortent l’impression d’une fréquentation très dense de la vallée de l’Yvel à la fin de l’âge du Fer. Une concentration particulière de ces entités majeures couvre l’extrémité sud-ouest du territoire de Mauron, de part et d’autre de la vallée de l’Yvel en limite des communes de Saint Brieuc-de-Mauron à l’ouest et de Néant-sur-Yvel au sud. Ainsi, le promontoire de la Rochette est il au cœur d’un contexte archéologique riche et diversifié. En revanche, la partie nord-est de la commune est quasiment vide d’indices, mais cela peut découler d’une lisibilité plus difficile en raison de la présence de nombreuses zones boisées et d’un paysage encore largement bocager.

28 Non loin du site de La Rochette, plusieurs tronçons de voies matérialisées par les fossés de bordure ont été vus sur des missions IGN de 1976 (Gautier, 1993). L’un de ces tronçons, qui borde à l’est le promontoire, est directement connecté à la voie antique Rennes-Quimper dont le tracé suit une orientation nord-est/sud-ouest, en bordure de

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la crête topographique. Un tronçon de même orientation a été repéré au lieu-dit La Métairie des Landes à l’ouest de Saint-Brieuc-de-Mauron, puis en limite occidentale de Guilliers au lieu-dit Les Liotais. La voie antique et le réseau viaire secondaire semblent ici servir d’ossature à un vaste aménagement agraire de près de 800 hectares, hélas non daté par l’archéologie (Gautier, 1996). Cependant, le paysage semble fortement structuré à l’époque romaine et la présence d’un tel réseau de voies, avec carrefour et passage à gué sur l’Yvel, à proximité du site, n’est probablement pas sans incidence sur la nature de ses occupations ultérieures, au haut Moyen Âge notamment.

29 Localisées respectivement à un kilomètre à l’est et à deux kilomètres au sud-est de La Rochette, les deux enceintes fossoyées du Bignon et de La Ville-ès-Zalo présentent un plan ovalaire à plusieurs interruptions. La morphologie du second site est particulièrement proche de celle de La Rochette : son fossé interrompu barre l’accès à un promontoire dominant la vallée du Doueff et une large zone marécageuse (cf. infra, fig. 27, n° 2). Un site de même nature est localisé à 6 km au sud-ouest, sur la commune de Guilliers, lieu-dit Quenanque, en bordure du ruisseau de Rézo.

30 Deux enceintes peuvent être attribuées à la période médiévale. Celle de Painfaux, au sud-ouest de Mauron, est une fortification ovalaire de 35 x 20 m et, au sud du bourg de Gaël, sur la rive gauche du Meu, une enceinte quadrangulaire dénommée « Château de Judicaël » entourait le champ de foire mais est aujourd’hui détruite (Banéat, 1928, p. 79-80).

2. Les résultats archéologiques (J.-Y.T.)

V. Caractères généraux des structures et du mobilier, attributions chronologiques

31 En raison de la nature du sous-sol et du contact direct entre la terre labourée et le toit du substrat schisteux sans couche de transition, les vestiges ne sont décelables qu’au niveau de ce dernier. Sa fragilité et ses variantes d’altération ont rendu le décapage délicat pour bien distinguer certaines fondations dont le comblement ne contraste que faiblement par rapport à l’encaissant. C’est le cas notamment des trous de poteau de l’âge du Bronze au nord du site, mais également des fondations de la double palissade sud malgré leurs dimensions importantes et leur datation, nettement plus récente, du haut Moyen Âge. Du fait de cette nature ingrate du substrat, certaines anomalies enregistrées se sont révélées des leurres à la fouille (irrégularités du schiste, impact de racines, altérations…) ; ceci explique certaines discontinuités dans la numérotation des faits archéologiques.

32 La morphologie des trous de poteau peut varier en fonction de l’état de l’encaissant, y compris pour un même ensemble cohérent. Ainsi, la bande de schiste altérée et tendre, au nord, révèle des fondations circulaires et régulières ; dans les secteurs se délitant en plaquettes, les contours des creusements sont plus anguleux et irréguliers, quelle que soit la période concernée. D’une façon générale, les trous de poteau sont à parois verticales ou fortement inclinées et à fond plat plus ou moins régularisé. Quelques-uns présentent des traces d’écrasement en fond de creusement, à l’image du site néolithique de La Hersonnais à Pléchâtel où l’utilisation d’outils en pierre est attestée sur un substrat de nature proche ; mais ces observations restent nettement

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minoritaires et les traces d’arrachement de substrat sont bien plus fréquentes sans que l’on puisse déceler la trace d’un outil particulier.

33 Un nombre important de structures en creux a ainsi été mis au jour : les cinq fossés visibles sur les clichés aériens, plus de deux cents mètres de tranchée de fondation étroite (palissades), treize structures de combustion en cuvette et plus de cinq cents trous de poteau. Le plan d’ensemble (fig. 8) fait apparaître des aménagements multiples en arcs de cercles concentriques dont la régularité et le parallélisme traduit à la fois une volonté de protection renforcée du promontoire, une adaptation parfaite aux caractéristiques naturelles du site et, pour certains ensembles, une contemporanéité des structures entre-elles.

Figure 8 : Plan d’ensemble des structures archéologiques, du Néolithique ancien au Moyen Âge. General plan of archeological structures, from early Neolithic to Middle Ages.

34 Malgré la surface et le nombre de structures fouillées, le matériel archéologique est peu abondant et peu déterminant. La céramique, majoritaire, totalise 413 tessons ou ensembles provenant d’un même vase, pour un poids de 7 030 g. Près de 80 % proviennent de la zone nord, essentiellement de l’ensemble 2 attribué à l’âge du Bronze. Ce matériel est globalement très morcelé et érodé, et rares sont les éléments de formes ou de décors. Le mobilier lithique est limité à un total de 27 pièces taillées, 2 fragments de lames de hache polie et une quarantaine de fragments de macro-outillage en roches exogènes.

35 En raison de l’extrême indigence en mobilier datant, notamment pour la partie sud du site, et des rares cas de recoupements de vestiges permettant de distinguer une chronologie relative, l’interprétation et l’attribution chronologique des diverses phases d’occupation sont en grande partie tributaires des analyses, à partir du charbon de bois

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notamment (datations par le radiocarbone, anthracologie, dendrochronologie). Un total de dix-sept datations par le radiocarbone a ainsi été obtenu.

36 À partir de ces résultats, plusieurs ensembles cohérents témoignent d’occupations successives étroitement liées à la topographie des lieux. Afin d’en faciliter la lecture, nous prenons le parti de décrire les ensembles reconnus en fonction de leur succession chronologique qui, par ailleurs, reflète peu ou prou leur répartition spatiale du nord au sud, du plateau vers la pointe du promontoire. Ainsi, les trois principales occupations ayant laissé une forte empreinte sous la forme d’un système de barrage – à l’âge du Bronze, à l’âge du Fer et au haut Moyen Âge – montrent une réduction progressive de l’emprise enclose vers la pointe du promontoire. Nous distinguerons ainsi successivement sept ensembles principaux (fig. 4) : – cinq foyers, dont trois sont datés du Néolithique ancien, sont regroupés dans l’ensemble 1 ; – les structures parallèles du premier barrage, daté de l’âge du Bronze, constituant l’ensemble 2 (2a à 2d) ; – l’ensemble 3, qui associe la palissade du premier âge du Fer et ses structures annexes ; – la zone centrale qui regroupe dans l’ensemble 4 les trois fossés parallèles (4a-4c), le plan d’un bâtiment (4d) et les petits ensembles de trous de poteau 4e et 4f ; – le grand fossé sud, daté de l’âge du Fer et défini comme ensemble 5 ; – l’ensemble 6 est représenté par l’enceinte couvrant la pointe du promontoire (6a-6b) et le bâtiment associé (6c), datés du haut Moyen Âge ; – enfin, les structures plus légères du bas Moyen Âge sont regroupées en 7a à 7d.

VI. Quelques vestiges du Néolithique ancien (J.-Y. T., J. V. D. P., C. O.)

37 Dans le secteur nord-est du site, en bordure du grand fossé segmenté, cinq anomalies se distinguent des trous de poteau habituels par leur morphologie et leur comblement (fig. 4, 9, 10 ; structures fo. 01, 02, 03, 05 et 06). La fouille en quadrants y a mis en évidence des traces de combustion par la présence de blocs de schiste chauffés et disposés à plat, plus rarement de galets de quartz, reposant sur un lit de cendres à très rares charbons de bois. Ces blocs, fréquemment fissurés et éclatés sous l’action de la chaleur, sont contenus dans une matrice fine de sédiments rougeâtres parfois mélangés de cendre. Ces éléments sont conservés dans des cuvettes circulaires ou ovalaires creusées dans le schiste et aux parois rubéfiées. Les dimensions varient en diamètre de 1,10 m à 1,40 m et leur profondeur va de 0,10 à 0,25 m en partie centrale. En restituant une épaisseur de 0,40 à 0,50 m de terre végétale, ces structures en fosses pouvaient atteindre 1,50 à 2 m de diamètre et 0,60 à 0,80 m de profondeur. Malgré un tamisage exhaustif des contenus, le mobilier en est absent à l’exception d’un tesson sans particularité mis au jour en fo.05.

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Figure 9 : Les structures de combustion en cuvette fo.01 et fo.03, du Néolithique ancien, en cours de fouille. View of basin hearths fo.01 and fo.03 (Early Neolithic), under excavation.

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Figure 10 : Ensemble 1 : cinq structures de combustion du Néolithique ancien au nord-est du site ; position et datations 14C, plans de détail et coupes. Whole 1: five early Neolithic hearths on north-east of the site: location and 14C datings, detail plans and sections.

38 La fouille a mis en évidence une chronologie relative (fig. 4 et infra, fig. 20), fo.02 étant recoupée par le trou de poteau 369, montant de l’une des portes d’accès du système de barrage ceinturant la partie nord du site dont l’étude sera détaillée dans le chapitre suivant. Par ailleurs, ces cinq structures de combustion sont regroupées en bordure interne des tronçons orientaux 2b.3 et 2b.4 du fossé segmenté à l’emplacement du rempart adjacent (cf. infra, fig. 16) ; les foyers en cuvette ont ainsi été scellés par le système de barrage.

39 En prévision d’une recherche sur la fonction de ces structures de combustion, à partir d’analyses chimiques notamment, en collaboration avec l’UMR 6566, une série de prélèvements minutieusement positionnés a été réalisée en novembre 2005 sur fo.01, fo.03, fo.05 et fo.06 ; cette opération est malheureusement restée sans suite. En revanche, les rares charbons de bois ont permis d’obtenir, pour trois des foyers, trois datations radiocarbone par accélérateur dont les résultats s’accordent sur le premier tiers du Ve millénaire avant J. C. (sur l’ensemble du site, les datations sont données à deux sigma) : – fo.03 : Lyon-4661 (SacA-9812) : 5 990 ± 35 BP, soit 4 978-4 791 av. J.-C. en date calibrée ; – fo.05 : GrN-30615 : 6 000 ± 30 BP, soit 4 950-4 782 av. J.-C. en date calibrée ; – fo.06 : GrN-30616 : 5 860 ± 40 BP, soit 4 810-4 600 av. J.-C. en date calibrée.

40 L’étude anthracologique des charbons du foyer fo.06 (voir infra, § XII B1) montre une prédominance du chêne, accompagné de Pomoïdées. Les contraintes de croissance sur les cernes du chêne indiquent un couvert forestier dense, en milieu pauvre et sec signalé par la présence de petits fruitiers, probablement localisée sur le promontoire lui-même.

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41 Ces cinq structures aux caractéristiques similaires et aux datations homogènes ne semblent associées à aucun autre élément. Un seul tesson érodé provient du foyer fo.05. De couleur brun clair à beige intérieurement comme extérieurement avec une tranche noire, il s’agit d’un fragment (3 x 3 cm) de panse d’un grand vase modelé (10-12 mm d’épaisseur et large courbure de la paroi). Les traces d’un lissage sommaire sont visibles sur la surface externe craquelée et érodée. Le dégraissant abondant est majoritairement constitué de grains de quartz roulés avec quelques fragments de roche plus volumineux (jusqu’à 5 mm). La cuisson est de bonne qualité.

42 Provenant du fond de fossé 2b4 du Bronze final, un second tesson peut être associé à cette première occupation par son aspect. Il s’agit d’un bord de vase modelé à pâte gris noir, lèvre simple et décor léger de deux coups d’ongle. Par ailleurs, quelques pièces lithiques, isolées ou piégées dans les aménagements plus récents, pourraient être contemporaines de cette première occupation (cf. infra, fig. 22 n° 1 et fig. 24)

43 Bien qu’isolées de tout contexte, ces structures de combustion constituent un nouveau jalon sur la route des premiers agriculteurs de notre région dont les témoignages se multiplient peu à peu à la suite de la découverte en 1995 de la maison VSG du Haut-Mée à Saint-Étienne-en-Coglès (Cassen et al., 1998). Plusieurs datations radiocarbone provenant de ce dernier site sont comparables à celles des foyers de La Rochette et la présence d’un amas de quartz rubéfiés au centre du bâtiment y évoque les vestiges résiduels d’un foyer. Depuis, des références à la première moitié du Ve millénaire ont été attestées jusqu’à la pointe occidentale de la Péninsule bretonne. Au nord du bassin de Rennes, la fouille préventive en 2004 du site de Pluvignon à Betton atteste de la présence du VSG dès son étape moyenne, d’après certains décors de la céramique et les datations (Blanchet et al., 2007). Plus à l’ouest, des prospections dans la moyenne vallée du mettent en évidence un matériel lithique caractéristique du Néolithique ancien, associant des anneaux en schiste, des lames en silex d’importation, des armatures asymétriques de type danubien (Pailler et al., 2008). Enfin ce courant de néolithisation ancien est reconnu jusqu’aux pointes de la Péninsule grâce aux résultats de prospections dans le secteur de Brest (ibid.), à la présence d’un foyer daté sous l’un des monuments du complexe mégalithique du Souc’h à Plouhinec (Finistère) (Le Goffic, 2009) et à la découverte de fosses d’habitat contenant du mobilier VSG à Quimper, lieu- dit Kervouyec-Nevez (Tinévez et al., 2006).

44 Du grand fossé 2b de La Rochette provient également un bord de vase à lèvre plate et bandeau de décor oblique caractéristique du Campaniforme (cf. infra, fig. 22, n° 2) ; il témoigne d’une fréquentation du site à la fin du IIIe millénaire. Son décor d’impressions légères obliques semble réalisé à la coquille et est limité par de fines incisions horizontales.

VII. Une occupation importante et très structurée de l’âge du Bronze (J.-Y. T., M. F.)

45 Le second ensemble constitue un important barrage à l’accès nord du site et est l’expression d’une occupation massive du promontoire (fig. 4 et 11 à 20). Ce système, au plan curviligne très régulier orienté est-ouest, est axé sur le grand fossé à l’origine de l’opération de fouille. Il est implanté dans une légère dépression du terrain où le schiste est particulièrement altéré et se transforme progressivement en substrat argileux jaune clair dans la partie orientale. La nature plus fine de l’encaissant dans le secteur

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nord-est conditionne naturellement l’aspect plus limoneux des comblements de fondations qui sont ainsi nettement moins contrastées. Par ailleurs, ce secteur est traversé en diagonale du nord-ouest au sud-est par une bande étroite de limon jaune clair très compact et parsemé de petits galets de quartz roulés. Trois types de structures en creux se succèdent du nord au sud à intervalle régulier et frappent par leur parallélisme quasi parfait : une palissade continue 2a, les quatre tronçons du fossé 2b, un espace presque vierge de vestiges 2c et un ensemble structuré de trous de poteau 2d.

Figure 11 : Vue globale à partir de l’ouest de l’ensemble de l’âge du Bronze (aires fouillées en 2004 et 2005) ; à droite, palissade et structures du premier âge du Fer. General view from the west of the Bronze age structures excavated in 2004-2005 ; on the right, Iron Age palissade and structures.

VII A. Une première palissade au nord (structure 2a)

46 Depuis le plateau vers le promontoire, un premier obstacle est matérialisé par la tranchée étroite d’une palissade interrompue à deux reprises, au nord et à l’est. Cette tranchée de 0,25 à 0,50 m de large pour 0,10 à 0,25 m de creusement dans le schiste (soit une fondation initiale pouvant être estimée entre 0,60 et 0,80 m de profondeur) est reconnue sur une longueur de 80 m en quatre tronçons distincts, 2a1 à 2a4 (fig. 12, 15, 16). La tranchée, à fond plat et profil en U, est comblée d’un sédiment ocre jaune incluant quelques petites plaquettes de schiste et quelques petits tessons, mais sans éléments de calage ; cependant, par endroits, l’élargissement des bords et de légères différences de couleur et de texture trahissent l’emplacement de poteaux. Malgré l’arasement de son extrémité occidentale, on peut estimer à plus d’une centaine de mètres sa longueur d’origine. Elle rejoignait ainsi les deux flancs du promontoire. Le tracé, d’apparence curviligne à première vue, est en réalité constitué d’une suite de tronçons rectilignes, parallèles au grand fossé et les ruptures d’orientation se situent à hauteur de l’axe médian des éléments 2b.2 et 2b.3 du fossé. L’hypothèse d’une première palissade relativement légère comme élément marqueur de l’espace enclos peut être proposée. L’entrée orientale, large de 1,50 m, est bordée de deux forts trous de poteau, TP.500 et 501, de 0,70 m de diamètre et 0,35 m de profondeur conservée, contenant chacun la trace de deux poteaux jointifs (diamètres 0,25 et 0,15 m). à un mètre en retrait de 501, TP.502 (0,50 m de diamètre et 0,30 m de profondeur) et la tranchée 2a.4, perpendiculaire et faiblement marquée dans le substrat, complètent l’aménagement de

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ce secteur (fig. 20). Une seconde interruption de la palissade, nettement plus large (9 m), est visible au droit du fossé 2b.2 et est bordée de légers trous de poteau, ce qui semble exclure un arasement de la structure à cet endroit. En revanche, son extrémité ouest, en limite de fouille, n’a pu être déterminée.

47 Un espace large de 6 m, quasiment vide de vestiges, sépare cette première palissade du grand fossé. On y notera toutefois la présence de petites tranchées perpendiculaires au fossé 2b.3, proches en morphologie de 2a.4 mais d’autant plus difficiles à interpréter que ce secteur est fortement perturbé par des chablis anciens.

Figure 12 : Plan d’ensemble des structures de l’âge du Bronze au nord du site. General plan of the Bronze age structures, north of the site.

VII B. Un large fossé segmenté en quatre éléments

48 Les quatre tronçons qui constituent cette large excavation ont été reconnus au niveau du substrat sur la quasi totalité de leur ouverture, à l’exception de l’extrémité orientale de 2b.4 (fig. 8, 13, 14). Ils ont fait l’objet de neuf sondages au total (soit 17 % environ du volume du comblement). Les dimensions mettent en évidence la régularité des proportions de chaque élément (tabl. 1).

Tableau 1 : Dimensions relevées sur le fossé segmenté 2b. Dimensions noted on segmented trench 2b.

tronçon longueur largeur profondeur

2b.1 27 m 8 à 9 m 1,00 à 1,20 m

2b.2 29 m 8 m 0,90 à 1,20 m

2b.3 24 m 8 m 0,80 à 1,20 m

49 Les sondages (six transversaux et trois sondages d’angle dont deux de part et d’autre de l’interruption 2b1-2b2) fournissent des informations homogènes sur la morphologie et

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le processus de comblement (fig. 13). Le fossé est à fond plat et flancs abrupts. La profondeur dans la masse du schiste varie de 0,80 m à 1,20 m et, si on ajoute une épaisseur moyenne de terre végétale de 0,50 m, l’estimation de l’excavation peut être comprise entre 1,30 et 1,70 m.

50 Les différentes coupes révèlent une dynamique de comblement très similaire d’un sondage à l’autre (fig. 13 et 14).

Figure 13 : Coupes du fossé segmenté 2b. Sections of the segmented ditch 2b.

Figure 14 : Sondage transversal n° 2 dans le fossé 2b.2 et détail de la coupe ouest, le côté interne de l’enceinte montrant les effondrements successifs du rempart. Transversal sondage n° 2 in the 2b.2 ditch and detail of west section (internal edge), showing successive collapses of the rampart.

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51 Dans un premier temps, le processus de dégradation des bords se traduit par une accumulation de plaquettes de schiste de bonne taille au pied des parois. Ces niveaux sont caractérisés par une quasi absence de terre interstitielle entre les plaquettes dont l’orientation et l’obliquité trahissent un effondrement brutal de blocs de schiste sans remaniement ultérieur (US.6, 7 et 8 des coupes ; fig. 13). Un échantillon de charbon de bois piégé par l’un de ces effondrements correspondant à une phase précoce du comblement, dans l’angle sud-ouest du fossé 2b.2 (sondage S1), donne la datation Gif-12111 : 3 100 ± 55 BP, soit 1 496-1 216 av. J.-C. en âge calibré.

52 Dans un deuxième temps (US. 3 à 6), le pendage nettement oblique des couches indique un comblement progressif du fossé à partir de son bord interne. L’alternance de niveaux exclusivement formés de plaquettes de schiste et de niveaux à matrice plus fine et terreuse évoque l’effondrement d’une masse de remblais accumulés sur le bord interne du fossé. En revanche, les coupes perpendiculaires aux extrémités des fossés de part et d’autre d’une interruption ne révèlent pas les mêmes pendages, sans doute en l’absence de dépôts de déblais sur l’emprise du passage. Tous les sondages transversaux montrent une certaine dissymétrie dans le profil des flancs et une dégradation accentuée du bord externe ; cette caractéristique pourrait résulter d’une meilleure préservation du bord interne grâce à la protection d’un talus sus-jacent et de son éboulement progressif.

53 Dans un troisième temps (US. 1 et 2), les niveaux supérieurs, à profil en berceau, sont de nature plus homogène et expriment un comblement massif et plus récent de la dépression, longtemps préservée après que le système talus-fossé ait atteint son profil d’équilibre. D’après la nature des terres et les quelques objets métalliques retrouvés, cette dernière étape semble correspondre aux travaux de remembrement agricole des années soixante.

54 Les tronçons sont séparés d’interruptions d’une largeur variant de 3 à 6 m et laissant un passage d’une dizaine de mètres en bordures est et ouest du promontoire. Ces passages ne laissent apparaître aucun aménagement particulier.

VII C. L’assise d’un rempart arasé (ensemble 2c)

55 La structure excavée précédente est bordée côté interne d’un nouvel espace quasiment vierge de vestiges et large de 10 à 11 m. Hormis un couple de poteaux bien localisé en vis-à-vis de chaque interruption du fossé, les seules structures mises au jour au nord- est de cet espace sont les foyers datés du Néolithique ancien précédemment décrits.

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L’analyse du comblement du grand fossé et l’absence de structures contemporaines dans cet espace permettent de l’interpréter comme assise du rempart édifié avec les déblais de creusement.

56 En prenant comme exemple le tronçon occidental 2b.1 de ce fossé, il est possible d’évaluer de façon assez précise le volume de déblais extrait de chaque tronçon. La surface excavée en surface du substrat y est de 27 x 9 m = 234 m²et celle du fond de fossé de 25 x 7 m = 175 m². Avec une profondeur moyenne de 1 m, le volume de schiste extrait atteint 208 m3. En ajoutant le volume de terre végétale avec une épaisseur estimée à 0, 50 m (243 m² x 0,50 m = 121,50 m3), le volume total extrait peut être arrondi à 330 m3. Ainsi, compte tenu du foisonnement puis du tassement des déblais, estimé à 15 %, le volume de matériaux disponible peut être évalué à 380 m3 pour chaque tronçon.

57 Plusieurs hypothèses de réutilisation peuvent être proposées en fonction des données de la fouille. L’édification d’un talus sur la longueur totale du tronçon (27 m), sur une base de 6 m de large (162 m²) se réduisant à 3 m de large au sommet (24 x 3 m = 72 m²) permet d’atteindre une élévation de 3,20 m. Le dénivelé fossé/talus ainsi obtenu est de 4,50 à 5 m. En revanche, le choix d’aménager une plate-forme surélevée jusqu’à la première série de poteaux à environ 10 m vers l’intérieur (soit sur une base de 270 m²) permet une élévation de 1,40 m et un dénivelé total d’environ 3 m. Ce type d’aménagement aurait l’avantage d’assurer un meilleur ancrage au sol d’éventuelles superstructures défensives (palissades) sans avoir à creuser le substrat.

VII D. Une zone d’habitat adossée au rempart

58 L’apport majeur des deux premières années de fouille est la mise au jour d’un nombre important de trous de poteau dont la répartition générale révèle une structuration de l’espace inédite en Bretagne pour ce type de site (fig. 12 et 16 à 19). Difficiles à repérer lors du décapage, ces structures se sont précisées au fur et à mesure du nettoyage minutieux du schiste, mais également à la faveur des variations du taux d’humidité du sol. Un total de 215 trous de poteau constitue cet ensemble 2d. Ils sont creusés dans un encaissant dont l’état varie d’ouest en est depuis un schiste bleuté très diaclasé se délitant en baguettes jusqu’à un substrat argileux altéré ocre jaune. La morphologie des fondations évolue en conséquence, depuis des trous aux bords anguleux, aux parois abruptes et au fond plat dans le premier cas jusqu’à des excavations plus circulaires au fond arrondi dans le second. La déclivité du terrain et l’épaisseur de la terre végétale s’accentuant vers l’est, la profondeur des fondations dans le substrat s’y amenuise progressivement et explique certainement quelques lacunes en zone orientale. Pour la majorité des individus, les dimensions se situent autour de 0,35 à 0,45 m de diamètre et 0,30 à 0,15 m de profondeur (soit une estimation entre 0,60 et 1 m de profondeur à l’origine). Toutes ces structures ont été fouillées par moitié dans un premier temps, puis, la plupart l’ont été entièrement avec tamisage à sec des comblements. La texture de ces derniers varie en fonction de l’état du substrat, d’une terre légère brun clair en partie ouest à un sédiment fin ocre jaune à l’est. Les pierres de calage sont quasi inexistantes et se réduisent à quelques blocs de schiste issus de l’extraction et à quelques blocs de quartz. La trace d’un poteau central, de 0,20 m de diamètre moyen, est parfois perceptible, y compris dans la zone orientale plus arasée. L’essentiel du rare mobilier conservé – petits tessons, charbons, esquilles d’os calcinés – provient des trous de ce secteur (voir la répartition du mobilier fig. 21).

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59 Le plan de cet ensemble est organisé sur deux lignes, séparées de 3 m l’une de l’autre, parfaitement parallèles entre elles et au grand fossé 2b, à une distance de 10-11 m de celui-ci. Dans une même ligne, les poteaux sont distants de 1 m à 1,50 m et certains semblent fonctionner par paires. Dans les secteurs ouest et central, les mieux conservés, ces deux séries sont partiellement doublées en extérieur par de petits trous alignés à 0,50 m environ des alignements précédents (fig. 16 et 17).

Figure 16 : Secteur est de l’habitat fortifié de l’âge du Bronze (ensemble 2a à 2d) et de la palissade du premier âge du Fer (ensemble 3). East sector of the Bronze age fortified settlement (wholes 2a to 2d) and of the first Iron age palisade (whole 3).

60 Le parallélisme remarquable entre les éléments de l’ensemble 2 n’est pas adopté par la palissade 3 plus récente. The noteworthy parallelism of the whole 2 components is not adopted by the more recent palisade 3.

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Figure 17 : Zone ouest de l’habitat de l’âge du Bronze : plan de détail des bâtiments entre les entrées 1 et 2 et coupes des trous de poteau. West sector of the Bronze age settlement: detailed plans of the buildings between entrances 1 and 2 and post holes sections.

VII D 1. Des accès multiples très structurés

61 La cohérence de l’ensemble est renforcée par la présence de structures particulières en vis-à-vis de chaque interruption du grand fossé et séparant des lots de fondations homogènes (fig. 17 à 20). Elles matérialisent des entrées bâties sur un plan légèrement trapézoïdal, fondées, suivant les cas, sur quatre ou six trous, plus larges (0,70 à 0,90 m de diamètre) et moins profonds (0,25 m) que les précédents. L’hypothèse de porches monumentaux peut être ici évoquée. En vis-à-vis de l’interruption entre 2b.1 et 2b.2, la porte correspondante, représentée par TP.154, 158, 167, 164 (fig. 17) a subi une réfection (TP.155, 157, 166, 162), à la suite d’un probable incendie d’après la présence d’une forte concentration de charbons, en TP.154 et 167 notamment. Ces lots de charbons donnent deux datations homogènes : TP.154 : Gif-12112 : 2 860 ± 40 BP, soit 1 191-913 av. J.-C. en âge calibré et TP.167 : Gif-12113 : 2 900 ± 40 BP, soit 1257-955 av. J.- C.

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Figure 18 : Vue vers l’ouest des bâtiments du Bronze ; première section ouest et fondations de la porte 2 au premier plan. Westwards view of the bronze age buildings ; first west section and gate 2 on foreground.

Figure 19 : Vue vers le sud de la porte 3 entre les sections 3 et 4 des bâtiments du Bronze. Southwards view of gate 3 between sections 3 and 4 of the Bronze Age buildings.

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Figure 20 : Zone est de l’habitat fortifié de l’âge du Bronze. East sector of Bronze age fortified settlement.

Plan de détail du système d’accès n° 4 entre la palissade 2a et les bâtiments 2d. Le trou de poteau 369 de la porte intermédiaire recoupe le foyer fo.02 du Néolithique ancien. Detail plan of access n° 4 between 2a palisade and 2d buildings. Post hole 369 of the intermediate gateway cuts the early Neolithic hearth fo.02.

62 Cette forte structuration des entrées est complétée par la présence de paires de poteaux en zone intermédiaire en bordure du rempart, à une distance égale de 4 m du bord interne du grand fossé 2b. En vis-à-vis de l’interruption entre 2b.3 et 2b.4, un véritable couloir d’accès vers la partie interne du promontoire est ainsi balisé dès la palissade nord (fig. 20) : première porte (TP.500-501), interruption 2b.3-2b.4, seconde porte avec TP.330, 332, 369 et 387 (recoupant le foyer néolithique fo.02), troisième et dernière porte (TP.281, 281bis, 83bis et 334). Ce schéma régulier se répète à chaque interruption du fossé, sans toutefois de première ouverture dans la palissade nord.

63 Les charbons prélevés dans plusieurs trous, dont ceux des deux porches occidentaux ont fait l’objet d’étude anthracologique (voir infra, § XII B2). Le chêne y reste dominant, accompagné du genêt/ajonc, du noisetier et de l’érable. De calibre moyen, les fragments de chêne, dont la largeur de cernes est plus du double de celle observée au Néolithique ancien, traduisent une ouverture du milieu corroborée par les taxons du genêt/ajonc. La présence du noisetier et de l’érable, nécessitant un milieu plus riche, indique un approvisionnement en bois différent de celui du Néolithique, probablement plus éloigné du promontoire déjà largement défriché.

VII D 2. Fonction de l’ensemble 2d : palissades ou habitats ?

64 Sur la fonction de cet ensemble de fondations parfaitement structuré, il vient à l’esprit une première hypothèse de deux palissades servant d’armature au rempart édifié en

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arrière du grand fossé. Plusieurs observations et arguments infirment cette première interprétation. Le processus de comblement des tronçons du fossé 2b montre un affaissement progressif du rempart au droit du bord interne du fossé (fig. 13). Entre chaque porte, la régularité des deux alignements de poteaux est régulièrement rompue par des intervalles plus larges qui semblent séparer de petits édifices. Ainsi, à hauteur de chaque élément du fossé, il est possible de distinguer trois éléments distincts. La présence de petits poteaux latéraux peut être interprétée comme un ancrage de parois en complément des deux séries de poteaux porteurs. Enfin, la dispersion du mobilier dans ce secteur (fig. 21), très pauvre certes, montre une répartition dans le grand fossé d’une part (près des entrées notamment) et sur la concentration des trous de poteau de l’autre, de part et d’autre d’une aire quasiment vierge de vestiges.

65 L’hypothèse de petits édifices disposés régulièrement en arc de cercle en arrière du rempart ou adossés à celui-ci semble à privilégier. À partir des éléments les mieux conservés, leur largeur peut être estimée entre 4,50 et 5 m. D’ouest en est, et à titre d’hypothèse en fonction de l’état de conservation, la longueur d’une douzaine de ces bâtiments peut se décliner de la façon suivante (fig. 12 et 15 à 20) : – premier tronçon du fossé : 1 (10 x 4,50 m), 2 (8 x 4,50 m), 3 (2,50 x 3,50 m – grenier ?) ; – deuxième tronçon : 4 (9 x 4,50 m), 5 (9 x 4,50 m), 6 (2,50 x 3,50 – grenier ?) ; – troisième tronçon : 7 (8 x 4,50 m), 8 (7,50 x 4,50 m), 9 (6,50 x 4,50 m) ; – quatrième tronçon : 10 (9 x 4,50 m), 11 (9 x 4,50 m), 12 (? x 4,50 m).

66 La présence d’ouvertures – ou de couloirs – en partie médiane est peut-être signalée par des poteaux très rapprochés (fig. 17), par exemple TP.120-121 pour le bâtiment 1, TP.134-135 pour le bâtiment 2, TP.170-171 pour le bâtiment 4, ou d’aménagements externes du côté sud (TP.205, 206, 208, 209) pour le bâtiment 4. Ainsi, un ensemble d’une douzaine de bâtiments à une seule nef et répartis par groupes de trois au droit de chaque tronçon du fossé peut être envisagée.

67 À l’extrémité occidentale de cet ensemble, un sondage a été réalisé en prolongement de l’entrée ouest et étendu sur la pente naturelle du promontoire. Hormis un léger talus de bordure dont l’aspect très terreux semble montrer une origine récente, aucune structure évidente ne semble avoir affecté la rupture de pente boisée. Cependant, plusieurs tessons de poteries ont été recueillis sous l’humus forestier et semblent signaler une zone de rejet sur la pente.

68 La disposition des fondations met en évidence la forte cohérence des structures entre elles et l’absence de remaniements conséquents, ce qui témoignerait d’une occupation importante pendant une durée relativement brève. L’emprise enclose par ce système défensif atteint une surface d’environ 1,7 ha entre la première palissade nord et la pointe du promontoire (cf. infra, fig. 63). Compte tenu du volume important du fossé de barrage et probablement du rempart contigu, cet ouvrage a dû demeurer un marqueur du paysage bien après son abandon à l’âge du Bronze, même avec un profil naturellement adouci et cet élément est à prendre en considération dans l’analyse des occupations postérieures.

VII E. Le mobilier archéologique du secteur nord (J.-Y. T.)

69 Les trois datations 14C obtenues, l’une du fond du fossé, deux de la deuxième entrée occidentale, incendiée (voir supra, § VII B et D1) attribuent cet ensemble à la seconde moitié du Bronze moyen et au Bronze final. Notons toutefois un intervalle non

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négligeable entre la datation issue du fossé et celles de la porte incendiée. Faut-il y voir une installation des infrastructures internes bien après le terrassement du barrage ?

70 Le matériel archéologique mis au jour dans ce secteur nord du site (fig. 21 à 24) est issu de trois contextes complémentaires : le nettoyage systématique du substrat, la fouille et le tamisage du contenu des trous de poteau, les sondages dans le fossé segmenté (pour lequel seules les unités stratigraphiques de base – US.3 à US.10 – sont ici prises en compte en raison du comblement récent correspondant aux US. superficielles). L’essentiel du rare mobilier de l’ensemble provient du secteur des bâtiments et, dans une moindre mesure, du fond du fossé. Sur le plan de répartition (fig. 21), une concentration particulière dans les sondages bordant l’interruption entre 2b.1 et 2b.2 indique des rejets de part et d’autre d’un accès ; en revanche, la quasi-absence de matériel dans la zone intermédiaire 2c conforte l’hypothèse de la présence du rempart.

Figure 21 : Répartition du mobilier dans la zone nord sur les ensembles 2 (âge du Bronze) et 3 (premier âge du Fer). Finds distribution in the north sector for wholes 2 (Bronze Age) and 3 (first Iron Age).

VII E 1. La céramique

71 Elle est représentée dans ce secteur par un total de 195 tessons pesant 2 430 g. L’importance du morcellement – 65 % des tessons ont une surface inférieure à 4 cm² – et du taux d’usure – 78 % sont très érodés – indiquent un matériel fortement déplacé, caractéristique d’un site d’habitat, dans un milieu naturel agressif par son acidité. On notera que certains éléments sont mieux conservés suite à un piégeage précoce en fond de fossé ou dans les rares trous de poteau scellés par le rempart (TP.242 et 246).

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Figure 22 : Mobilier céramique de la zone nord : 1, Néolithique ; 2, Campaniforme ; 3-16, âge du Bronze. North sector ceramics: 1, Neolithic ; 2, Beaker ; 3-16, Bronze Age.

72 Malgré cette mauvaise conservation, la série présente des caractères homogènes dans la nature des pâtes. Les teintes sont majoritairement claires (69 %), allant du beige au brun orangé. Le dégraissant est, à près de 60 %, composé de grains de quartz roulés et concentrés, donnant un aspect rugueux et sableux au toucher, avec 23 % de gros quartz anguleux fréquemment visibles en surface et 17 % d’éléments fins peu visibles dans une pâte homogène. Un lissage de surface n’est décelable que sur 27 % des tessons mais l’agressivité du milieu est à prendre en compte. 65 % des fragments ont une épaisseur de paroi inférieure à 8 mm. Les vases de petite taille semblent majoritaires par rapport aux grands récipients à paroi épaisse.

73 En l’absence de formes restituables, quelques éléments particuliers nous renseignent sur les caractéristiques morphologiques de la céramique.

74 Les fragments de lèvres sont au nombre de 17, dont 10 proviennent de petits vases et 7 de grands récipients à paroi épaisse. La majorité (10 cas) est à profil arrondi simple (fig. 22, n° 4 à 9, 11, 12, 13, 15), avec épaississement de la lèvre pour cinq cas ; quatre éléments sont à lèvre aplatie, dont un avec décor digité (n° 16) et trois à méplat éversé signalant des récipients très ouverts (n° 3, 10, 14). Sur les quatre fragments de carène recensés (fig. 23, n° 4, 5, 6, 8), l’un est orné d’une cupule probablement réalisé au doigt. Les six fragments de fonds plats sont épais (fig. 23, n° 10 à 15), sans débordement du pied, à paroi verticale (deux éléments) ou nettement oblique vers l’extérieur (trois autres).

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Figure 23 : mobilier céramique de la zone nord : 1-15, âge du Bronze ; 16-20, âge du Fer. North sector ceramics: 1-15, Bronze Age ; 16-20, Iron Age.

75 Hormis le décor campaniforme trouvé en position secondaire dans ce secteur nord (voir supra, § VI), le décor n’est présent que sur cinq petits éléments : une pression au doigt sur lèvre (fig. 22, n° 16), une légère cupule sur carène (fig. 23, n° 8), deux tessons incisés (n° 1 et 2), une impression à l’ongle (n° 3).

VII E 2. Le mobilier lithique

76 Il est particulièrement pauvre dans le secteur nord (fig. 24). Le silex n’y est représenté que par une vingtaine d’éclats, dont deux corticaux débités sur galets côtiers, et par un nucléus à plans de frappe bipolaires. La série est essentiellement composée de petits éclats fins ; les bulbes marqués et les talons lisses découlent d’un débitage direct au percuteur dur. Deux des éclats semblent sommairement aménagés en perçoir (fig. 24, n° 9 et 13) et trois éclats sont marqués de fines retouches latérales (n° 2, 3, 4). Le grès lustré est représenté par un nucléus à lamelles à plans de frappe croisés (n° 14), provenant du sondage 4 du fossé 2b.1, et par un éclat court et large du fossé 2b.4 (n° 1). Ce tronçon a également livré un petit éclat d’opale résinite (n° 8). Notons la présence de deux pièces en dolérite vert clair. L’un de ces blocs (n° 17), venant du fond de fossé 2b.4, très usé, a la forme et les caractéristiques d’une ébauche de lame de hache : négatifs d’enlèvements aux extrémités, écrasement des arêtes latérales, plages bouchardées. Le second, plus massif et mis au jour au nord-ouest du site, possède plusieurs facettes de bouchardage fin et une face plane polie indiquant sa probable utilisation comme molette (n° 18). La série est complétée de deux fragments de lames de haches polies en dolérite, un mésial dans le TP.22 (n° 15) et un tranchant (n° 16) sur le substrat, dans le secteur de la palissade de l’ensemble 3 du premier âge du Fer. La phase de décapage a

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fourni une lame retouchée en quartzite fin et gris clair (quartzite de Montbert ?) (n° 11).

Figure 24 : Mobilier lithique de la zone nord : 1 et 14, grès lustré ; 2-7, 9, 10, 12, 13, silex ; 8, opale- résinite ; 11, quartzite (de Monbert ?) ; 15-18, dolérite. North sector lithics: 1 & 14, « lustred » sandstone ; 2-7, 9, 10, 12, 13, flint ; 8, « opale-resinite » (opaline) ; 11, (Montbert ?) quartzite ; 15-18, dolerite.

VII E 3. Le macro-outillage (K. D.)

77 L’éperon barré de La Rochette n’a livré que peu de macro-outillage, à l’instar des autres catégories de mobilier. 45 pièces en roches exogènes ont été collectées, pour un poids total de plus de 34,5 kg. Seules onze d’entre elles portent des traces d’utilisation et peuvent par conséquent être considérés comme des outils.

78 a) Les matières premières. Elles seront étudiées dans un premier temps, indépendamment des éventuels outils que portent ces supports. Tous les fragments de roches exogènes sans trace d’utilisation seront également pris en compte puisqu’ils ont été apportés par l’homme sur le site et qu’ils ont pu faire partie d’outils détruits.

79 Les catégories pétrographiques ont été définies à l’œil nu. La composition du corpus est largement dominée par le poudingue, le granite et le grès fin (tabl. 2). Les autres roches identifiées sont la dolérite, le gneiss, le quartz et le quartzite. Deux types de granite se distinguent : une roche claire légèrement pegmatitique et un granite sombre avec énormément de tourmaline. Ces matières premières sont présentes en proportions très variables. De nombreuses roches sont absentes sous forme brute (dolérite, gneiss, granite à tourmaline, quartz et quartzite), tandis que le grès fin et le granite clair n’ont servi à la confection d’aucun outil reconnu, bien qu’ils aient été apportés sur le site.

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Tableau 2 : Nature pétrographique du macro-outillage. Macro-tools petrography.

Nombre de pièces Poids des matériaux Natures pétrographiques Supports Total % Poids (g) %

Dolérite 1 1 2,2 857 2,5

Gneiss 1 1 2,2 1285 3,7

Granite clair — 5 11,1 11012 31,8

Granite à tourmaline 1 1 2,2 4580 13,3

Grès fin — 15 33,4 4895 14,2

Poudingue 4 18 40 10014 29

Quartz 3 3 6,7 1670 4,8

Quartzite 1 1 2,2 248 0,7

TOTAL 11 45 100 34561 100

80 La forte fragmentation du corpus et l’existence de nombreux fragments sans trace d’utilisation rendent toute relative l’évaluation du nombre des pièces. La pesée des matériaux, considérant le volume de matière première stricto sensu et indépendamment du nombre de support fournis, permet une meilleure évaluation des apports anthropiques sur le site (tabl. 2). Le granite clair est ainsi la plus importante roche exogène du corpus, suivi du poudingue. Pour l’analyse de l’outillage, un décompte des supports utilisés est plus pertinent, faisant apparaître la prépondérance du poudingue, suivi du quartz.

81 Quel que soit leur matériau, les supports de macro-outils sont de différents types. On distingue les blocs, les galets et les dalles et plaquettes ; à ces supports naturels s’ajoute une hache polie recyclée. Le corpus est très largement dominé par les blocs, avec 38 individus sur 45. Les galets constituent le deuxième type de support privilégié (5 pièces) et l’utilisation d’une plaquette et d’une hache polie peut être considérée comme anecdotique. Ces types de supports sont issus de milieux différents.

82 Les galets montrent le plus souvent un poli fluviatile ; l’origine de ces supports est donc probablement locale, collectés dans les cours d’eau du voisinage du site ; ils peuvent également provenir des alluvions de ces mêmes cours d’eau. Les roches concernées par ce mode d’approvisionnement sont surtout le quartzite (un unique support) et le quartz (deux supports sur trois).

83 La plupart des blocs portent des altérations atmosphériques ou hydrauliques montrant qu’ils ont été collectés déjà détachés du substrat et qu’ils n’ont pas nécessité une extraction. L’intégralité des supports en granite clair et en grès fin sont des blocs ainsi que presque tout ceux en poudingue. Ce sont les matières les plus représentées sur le site.

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84 C’est donc en milieu terrestre que se faisait l’essentiel de la collecte des roches nécessaires au macro-outillage. Le grès fin abonde dans le secteur, par niveaux coiffant les reliefs à 1 km au nord du site et à 0,5 km au sud-est de celui-ci (Thomas et Carn, 2008). Le poudingue se trouve en bancs au sommet des reliefs, sur les niveaux gréseux. Au plus proche du site, cette roche se trouve à 4 km au sud (Thomas et al., 2004). C’est le granite qui a l’origine la plus lointaine, le massif le plus proche du site étant celui de Plémet-Goméné, à 11 km au nord-ouest (Thomas et Carn, 2008). L’unique plaquette de gneiss peut provenir du même massif. Quant au support en dolérite, il s’agit d’une ancienne hache polie, probablement récupérée sur le site même ou à proximité immédiate. Cette diversité en roches exogènes, malgré les nombreux blocs restés bruts, témoigne d’une exploitation optimale des ressources lithiques environnantes.

85 b) L’outillage. Considérons maintenant les seuls éléments portant des traces d’utilisation qui, au nombre de onze, constituent le macro-outillage à proprement parler. Chaque trace d’utilisation correspond à un mode de fonctionnement (d’après la typologie des percussions d’A. Leroi-Gourhan, 1971, p. 47-60) et renvoie à une fonction, considérée ici à titre d’hypothèse. Un des supports s’est vu attribuer deux hypothèses fonctionnelles différentes car il porte deux types de traces et correspond donc à deux outils distincts (Donnart, 2010). Il porte le nombre total d’outils à douze. Seules quatre hypothèses fonctionnelles différentes ont été déterminées (tabl. 3), ce qui est peu pour un habitat d’une telle ampleur où l’on peut s’attendre à une plus grande diversité des fonctions.

Tableau 3 : Décompte des hypothèses fonctionnelles pour le macro-outillage en fonction des natures pétrographiques (Dol : dolérite ; Gn : gneiss ; GT : granite à tourmaline ; Pou : poudingue ; Qz : quartz ; Que : quartzite). Macro-tools functional hypotheses in relation with petrography.

Nature pétrographique

Dol Gn GT Pou Qz Que Total

Hypothèses fonctionnelle

Boucharde — — — — 3 — 3

Meule — — 1 4 — — 6

Molette 1 — — — — — 2

Percuteur — — — — — 1 1

TOTAL 1 2 1 4 3 1 12

86 Ce corpus est très fragmenté : seuls quatre des onze supports sont entiers (taux de fracturation 64 %). Le taux de pièces brûlées est également élevé : avec quatre pièces, il atteint 36 %. Ce mauvais état de conservation signe une longue présence humaine sur le site. Le très faible taux de supports multifonctionnels est par contre en contradiction avec ce constat, puisque les occupations de longue durée produisent habituellement de nombreux outils multifonctionnels (Donnart, 2007). La forte fragmentation du corpus peut cependant entraîner une sous-évaluation de ce taux.

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87 L’assemblage se caractérise par plusieurs modes de fonctionnement, dont les deux grandes classes sont la percussion lancée et la percussion posée (Leroi-Gourhan, 1971, p. 47-60). Le premier mode concerne les bouchardes et le percuteur ; le second est représenté par l’outillage de mouture. La percussion posée est ici dominante, avec huit outils. Les quatre hypothèses fonctionnelles sont présentes en proportions variables (tabl. 3), avec une dominance des instruments de mouture, suivis des bouchardes.

88 L’outillage de mouture consiste en moulins va-et-vient, composés d’une meule dormante et d’une molette. Six fragments ou groupes de fragments de meules ont été identifiés, ainsi que deux molettes. Seule une d’entre-elle est entière, montrant la très grande fracturation de cet outillage (taux de 87 %). Les supports des meules sont tous des blocs, sauf un galet fluviatile. Quatre sont en poudingue, un en gneiss et le galet est en granite à tourmaline. Leur morphologie initiale est très difficilement restituable vu leur fragmentation mais l’exemplaire sur galet avait probablement une forme ovalaire (fig. 25, n° 1).

Figure 25 : Instruments de mouture : 1, meule sur galet, granite à tourmaline ; 2, meule, poudingue ; 3, fragment de meule réutilisé en molette, gneiss (DAO Klet Donnart). Grinding instruments: 1, Quern on granite pebble; 2, Quern, puddingstone; 3, fragment of quern re-used as a rubber, gneiss.

89 Des traces de façonnage du support sont visibles sur un fragment en poudingue, dont l’angle a été arrondi par piquetage (n° 2). Les parties actives en sont toutes légèrement concaves. Leur contour semble être ovale et s’arrête le plus souvent avant d’atteindre le bord du support. Deux fragments présentent clairement une réduction de leur surface active (fig. 25, n° 2 et fig. 26, n° 2) : celle-ci était quasi plane dans un premier temps puis, lors d’un ravivage, la surface a été réduite (ou recentrée ?). La poursuite de son utilisation a creusé la surface ainsi redéfinie, entraînant la formation d’une arête au bord de la surface active. De telles réductions de la surface active ont été observées sur

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des meules, plus anciennes, du site campaniforme de Beg-ar-Loued (Molène, Finistère), mais elles intervenaient à des stades beaucoup plus avancés d’usure (Donnart, à paraître). Les parties actives sont toutes préparées par un piquetage régulier, qui tend à disparaître sous le poli d’utilisation. Ce poli ne se produit pas de façon uniforme et semble affecter en premier lieu les bords de la surface active (fig. 25, n° 1).

Figure 26 : Macro-outils divers : 1 et 2, fragments de meules, poudingue ; 3, molette sur ébauche de hache, dolérite ; 4 et 5, bouchardes, quartz (DAO Klet Donnart). Various macro-tools: 1 & 2, Quern fragments, puddingstone; 3, rubber on a stone axe rough-out, dolerite; 4 & 5, hammers, quartz.

90 Contrairement aux meules qui présentent une certaine homogénéité morphologique, les deux molettes sont très différentes l’une de l’autre. La première a pour support une plaquette de gneiss, issue d’une meule fragmentée (fig 25, n° 3). Sa partie active couvre toute la surface du support ; elle est légèrement convexe et a été préparée par piquetage. Les traces d’utilisation, sous forme de poli, recouvrent les sommets du micro relief et affectent en priorité les bords de l’outil. Ces caractéristiques (courbure et préparation de la surface active, modalités d’apparition des traces d’utilisation) concordent avec une utilisation allant de pair avec les meules du site. L’autre molette, seul outil de mouture entier, diffère tant par ses traces d’utilisation que par son support (fig. 26, n° 3). Ce dernier est une ébauche de hache polie : le bloc prismatique de dolérite présente quelques négatifs d’enlèvements partiellement oblitérés par un bouchardage extensif. Ce support opportuniste a été mis à profit sans plus de préparation pour en faire une molette sur sa face la plus plane. Les traces d’utilisation sont un poli accompagné de nombreuses stries subparallèle, transversales au support, témoignant d’une utilisation en un mouvement de va-et-vient. La surface active est plane voire très légèrement concave, et pourtant le poli y est uniformément réparti ; cette molette n’a donc pas pu servir sur une meule classique, à la surface active concave. Sa fonction diffère très probablement de celle des autres outils de mouture étudiés ; elle a pu servir à broyer un matériau dur (d’où les nombreuses stries) sur une dalle à moudre (simple support lithique plat).

91 Les bouchardes sont des outils fonctionnant en percussion lancée diffuse ; elles diffèrent des percuteurs ordinaires du fait qu’il n’y a pas dans leur utilisation de recherche d’un point de percussion précis (Le Roux, 1999, p. 101). La percussion se fait dans le but de travailler une surface, ce qui forme des traces beaucoup plus couvrantes (Sestier et Bontemps, 2003). Les trois bouchardes identifiées à La Rochette sont toutes en quartz. Deux sont sur galets et une sur bloc ; une seule est brisée (fig. 26, n° 4). Les

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traces d’utilisation sont des écrasements de la roche, consécutifs à une forte percussion lancée et parfois accompagnés de négatifs d’enlèvements accidentels. Les écrasements sont disposés en plages planes ou convexes, qui peuvent être très étendues (n° 4) et même modifier la morphologie originelle des supports (n° 5). Ces stigmates sont typiques du travail de la pierre (Poissonnier, 2002 ; Sestier et Bontemps, 2003). Les bouchardes ont probablement servi à l’entretien des instruments de mouture du site : les surfaces actives des meules et des molettes doivent être régulièrement piquetées pour leur redonner du mordant.

92 L’unique percuteur du site, dont le support entier est un galet de quartzite, a servi sur ses deux extrémités pour quelques percussions lancées contre une matière dure.

93 c) Apports à l’interprétation du site. La confrontation de cette analyse technologique avec les données de terrain peut apporter des éléments de compréhension pour les différentes occupations du site. La plupart des pièces proviennent de trous de poteaux et y étaient vraisemblablement placées comme éléments de calage. Le grand fossé interrompu 2b a livré un certain nombre de blocs de roches exogènes, mais un seul d’entre eux a été employé (fig. 26, n° 5). Il apparaît que la zone nord du site est la plus riche en macro-outils, mais sans atteindre une densité suffisante pour parler d’aire d’activité spécialisée. Leur dispersion les rattache plutôt aux activités domestiques liées à l’habitat.

94 La datation précise des ensembles architecturaux fournit des terminus ante quem aux outils usagés réutilisés en calages de poteaux mais ne date pas leur utilisation. Plus de la moitié des pièces provenant des structures en creux du Bronze moyen-final (six sur onze), elles ont pu être utilisées au début de cette même phase, mais également être récupérées sur le site ou ailleurs. Le placement de ces outils en guise de calage dans les trous de poteau pourrait montrer qu’une présence humaine de type habitat était déjà en place sur le site au moment de l’édification des structures Bronze moyen-final. Les occupations ultérieures n’ont livrées chacune qu’une seule de ces pièces. Les fragments de la meule sur galet (fig. 25, n° 1) servaient de calage dans un trou de poteau du premier Âge du Fer. Un autre fragment de meule (fig. 26, n° 2) a été trouvé près du fossé du second âge du Fer. La similitude entre les meules du Bronze moyen-final et celles de l’âge du Fer s’explique par la perduration de ces instruments due à l’apparition tardive et progressive du moulin rotatif à l’âge du Fer (Pommepuy, 1999). Enfin, l’unique percuteur provient d’un trou de poteau du Moyen Âge.

95 Chacun des macro-outils renvoie à une activité précise qui s’est déroulée sur place. Le spectre fonctionnel de l’assemblage est relativement limité et dominé par les instruments de mouture (tabl. 3). La fonction de boucharde se rapporte à une percussion lancée diffuse sur de la pierre et ces outils pourraient très bien être ceux qui ont servi au façonnage et à l’entretien des meules et molettes. Cet assemblage quasi exclusivement orienté vers la mouture traduit une activité typiquement domestique caractéristique du fonctionnement d’un habitat.

VII E 4. L’attribution culturelle du mobilier du secteur nord

96 La série lithique, peu caractéristique, marque probablement la présence d’un fond néolithique résiduel, mais sans possibilité de la rattacher à une période précise. Piégés dans les fondations des occupations postérieures, voire réutilisés (comme les blocs de

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dolérite par exemple), ces éléments ont semé le doute sur la datation de cet ensemble fortifié lors des premières campagnes de fouille.

97 Bien qu ‘ également très indigente, la série céramique présente toutefois quelques caractères plus en adéquation avec les datations obtenues par le radiocarbone. La qualité des pâtes de certaines pièces fines, les quelques décors au doigt, à l’ongle et incisés, les lèvres à méplat de récipients à large ouverture sont autant d’éléments contribuant à une datation de cet ensemble nord à l’âge du Bronze moyen et final. Quelques rapprochements peuvent être évoqués avec l’importante série mise au jour à Mez-Notariou sur l’île d’Ouessant (Le Bihan [dir], 2010), tels que le décor digité sur la lèvre (cf. p. 410, pl. 15, n° 158-05) et le décor incisé oblique (p. 464, pl. 69, n° 59-1031 et p. 465, pl. 70, n° 59-1031). De même, la petite pièce de céramique perforée et fragmentée provenant du fossé 2b2 (fig. 22, n° 16) peut être interprétée comme une fusaïole grossière, voire comme un moule de petit objet métallique à l’image de celui de Mez-Notariou (ibid., p. 426, pl. 31, n° 325-04).

VII F. Comparaison avec certains sites fortifiés de l’âge du Bronze dans l’Ouest de la France (J.-Y. T.)

98 En Bretagne, le site le plus proche de La Rochette, morphologiquement et géographiquement, est celui du Val-Aubin à Lamballe (Côtes-d’Armor) (fig. 27, n° 3), à une cinquantaine de kilomètres au nord. La prospection aérienne est également à l’origine de sa découverte en 1989. Il s’agit d’un promontoire triangulaire dominant par un fort abrupt la petite rivière Le Gast. À l’instar de La Rochette, un fossé arqué, segmenté en au moins six tronçons, ceinture une emprise d’environ un hectare. Le site a fait l’objet de deux sondages d’évaluation en 2001 (Hamon, 2001). Excavé également dans un substrat schisteux, le fossé de barrage présente un profil et une profondeur proches de ceux de La Rochette : fond plat et parois très obliques ou subverticales, un mètre de profondeur dans le rocher. Seule, sa largeur, de quatre mètres environ, est nettement inférieure. De même, la dynamique de comblement présente des similitudes avec notamment les effondrements successifs de matériaux contre la paroi interne, interprétés comme la dégradation progressive d’un talus bordier. Le rare matériel archéologique indique une occupation du Néolithique final au Moyen Âge, avec toutefois des points forts au Bronze final et à la fin de l’âge du Fer. À l’image de La Rochette, une datation sur charbon provenant de la couche d’éboulis au fond du fossé confirme l’occupation du Bronze final : Tucson : 2 870 ± 45 B.P., soit 1 210 à 898 av. J.C. Aucune structure interne n’a été repérée mais cette absence peut être due à la l’extension limitée des sondages.

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Figure 27 : Quelques sites de promontoires barrés d’un fossé segmenté en Bretagne (prospections Maurice Gautier : n° 1, 2, 4 ; Louis Andlauer : n° 3). Examples promontories fortified by a segmented ditch in Brittany.

99 À Brandivy (Morbihan), au lieu-dit Kerlande, deux enclos accolés ont été partiellement étudiés lors d’une intervention de sauvetage en 1971 et 1972 (Lecornec, 1973). Les restes de l’enclos sud-est, de forme elliptique (40 x 32 m), montrent un rempart en moellons de granite large de 1,50 m pour une hauteur primitive estimée à 1,50 m au vu du volume des éboulis. Adossée au parement interne du rempart, une structure d’habitat était composée d’un muret bas périphérique doublé de poteaux, dont un exemplaire central fortement calé. Avec un mobilier céramique attribuable au Bronze final et au premier âge du Fer, plusieurs datations sur charbons furent obtenues, dont une se rapporte au Bronze final : Gif-2 378 : 2 820 ± 100 BP, soit 1 270-800 av. J.-C. en âge calibré.

100 Plus récemment, plusieurs entités similaires ont été découvertes grâce aux clichés aériens (Gautier, 1996 ; 2002). Au sud de la commune de Mauron, le site de La Ville-es- Zalo (fig. 27, n° 2) ceinture un léger promontoire au dessus de la vallée du Doueff et d’une zone marécageuse. Plus à l’ouest, le site de Beg-ar-Menez-Traon à Quimper (n° 4) surplombe la vallée encaissée de l’Odet. Même si l’attribution culturelle des deux derniers reste à confirmer, ces quatre sites ont en commun une position topographique dominante particulière, un fossé de barrage segmenté et une surface enclose de un à deux hectares.

101 En Basse-Normandie, l’intérêt pour les sites fortifiés de hauteur à multiples occupations au cours de la Protohistoire est relancé dans le cadre d’un Projet collectif de Recherche. On retiendra notamment l’éperon du Crochemélier à Igé (Orne), barré d’un talus doublé d’un large fossé et protégeant une emprise de 8 000 m². Une opération de sondages réalisée en 2007 (Delrieu, 2007) y a confirmé une occupation homogène au Bronze final III et mis en évidence, à l’intérieur de l’enceinte, la présence de petits bâtiments

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(10-15 m²) fondés sur poteaux ou sablières basses selon la nature du substrat sous- jacent. Ce site, d’emprise relativement modeste à l’image de La Rochette, est contemporain d’ensembles plus conséquents comme le Mont Joly (Calvados) et le Camp de Bierre à Merri (Orne).

102 En Haute-Normandie, le suivi préventif de l’autoroute A28 dans l’Eure est à l’origine de la découverte en 2003 d’un site exceptionnel du Bronze final au Buisson du Roui à Malleville-sur-le-Bec (Mare, 2003 ; 2005). Étudié sur une vaste emprise de 4,5 ha, cet ensemble associe une enceinte circulaire fossoyée à plus d’une vingtaine de bâtiments circulaires et à une nécropole localisés à l’extérieur de l’enceinte selon des secteurs bien déterminés et spécialisés. Fouillée sur un peu plus de la moitié de sa surface, la morphologie de l’enceinte de Malville rappelle celle de La Rochette par certains aspects : la segmentation du fossé, l’aménagement d’une des entrées, la présence de séries de palissades internes concentriques au fossé notamment. Les vestiges de structures sur poteaux sont également visibles en zone interne.

103 Ce type d’enceinte circulaire à fossé segmenté trouve des parallèles dans le sud-est de l’Angleterre. On y retiendra particulièrement les enceintes de Mucking North Ring et Springfield Lyons dans le comté d’Essex (Brown, 1996 ; 2001). Cette dernière est déterminée par un fossé circulaire scindé en six tronçons de longueurs inégales ; l’interruption qui semble correspondre à l’entrée principale est orientée à l’est à l’instar de Maleville et structurée d’un puissant porche en partie interne. Ici également, deux cercles parallèles de poteaux, concentriques au fossé, bordent un espace vierge probablement destiné au rempart interne. Ces enceintes protègent chacune quatre bâtiments circulaires et la surface enclose varie de 1 600 à 3 000 m².

104 Dans le centre-ouest de la France, l’éperon barré du Camp Allaric à Aslonnes (Vienne) est une comparaison incontournable pour La Rochette (Pautreau et Matay, 2007). Tout d’abord, le choix d’un promontoire triangulaire dominant la confluence de la Clouère et du Clain est remarquable. La surface légèrement supérieure à 2 ha, enclose par le rempart doublé d’un fossé, est proche de celle de Mauron. Le rempart est principalement attribuable au Bronze final IIIb et le fossé à parois verticales et fond plat, profond seulement de 0,60 m semble avoir servi de carrière pour l’édification du talus. De petites habitations de 25 à 30 m² étaient construites sur poteaux au pied du rempart. L’occupation du second âge du Fer est également marquée par une réduction importante de l’espace occupé à la pointe de l’éperon.

105 Dans le Bassin parisien, nombreux sont les éperons barrés occupés au Bronze final et d’une surface de quelques hectares à l’instar de celui de La Rochette. Certains ont fait l’objet de sondages et de fouilles.

106 Le Camp César à Catenoy (Oise) occupe une pointe triangulaire à l’extrémité d’un vaste plateau calcaire (Blanchet, 1984 ; Blanchet et Talon, 1987). Un large fossé bordé d’un rempart isole du plateau une surface de près de cinq hectares. En bordure nord du promontoire, des vestiges d’habitations rectangulaires, sur semelles de fondation en pierre ou sur trous de poteau, ont été mis au jour. Le site, dominant une vaste zone marécageuse, est localisé non loin d’une ancienne voie de communication et sa position stratégique a été évoquée.

107 L’éperon du Châtelet à Boulancourt (Seine-et-Marne) présente également un système fortifié complexe daté du Bronze final IIIb, protégeant un promontoire triangulaire allongé dominant la vallée de l’Essonne (Simonin, 1996 ; Balasescu et al., 2008) ; la surface enclose avoisine un hectare. La fortification est constituée d’une succession de

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barrages parallèles : un alignement d’une dizaine de fosses en partie externe, un fossé large d’une dizaine de mètres ayant probablement servi de carrière pour le rempart, un fossé plus étroit et régulier, une double rangée de trous de poteau interprétée comme l’armature du rempart. En partie interne, deux ensembles de poteaux dessinent des modules quadrangulaires accolés (3 x 4 m), l’un parallèle au rempart, le second en bordure sud du promontoire où une porte est aménagée dans la fortification, dans l’axe des bâtiments sud. La similitude morphologique avec La Rochette est indéniable, tant sur le plan de la fortification que sur celui des habitats internes. Par ailleurs, l’étude de l’abondante faune conservée à Boulancourt met en évidence la présence d’animaux d’élevage et une forte consommation carnée qui reflète probablement l’alimentation d’un milieu social privilégié (Balasescu et al., 2008). Sur le site de La Rochette également, l’entretien (avec apport de fourrage) d’un cheptel sur le vaste espace (plus d’un hectare) disponible en partie interne n’est pas à exclure, mais sans que l’on puisse l’attester en raison de la forte acidité des sols incompatible avec la préservation des restes de faune.

VIII. L’occupation de l’âge du Fer (J.-Y. T., J. V. D. P., C. O.)

VIII A. Une palissade du premier âge du Fer

108 À une distance vers le sud variant de trois à sept mètres de l’ensemble précédent, une cinquantaine de trous de poteau, distants l’un de l’autre de deux à trois mètres, dessinent une palissade légèrement arquée à l’instar de la structure précédente, mais marquant toutefois une nette distorsion dans le parallélisme, notamment en partie est (fig. 4, 15, 16 ; fig. 28). Ces fondations s’en distinguent également par un plus grand diamètre d’ouverture (0,50 à 0,80 m), une profondeur moindre (0,15 à 0,20 m) et surtout un comblement terreux plus sombre et plus organique. Reconnue sur une longueur de 104 m, cette palissade barre également la totalité du promontoire mais son tracé est plus irrégulier que celui de l’ensemble précédent. Ces fondations sont creusées dans un secteur de schiste sain, perturbé dans sa partie orientale par un large filon de quartz et un fossé de parcellaire moderne qui expliquent certaines lacunes dans la continuité. La forme allongée de certaines des fondations indique clairement la présence de deux creusements jointifs, sans qu’on puisse distinguer entre l’implantation simultanée de deux poteaux mitoyens et une réfection de la palissade.

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Figure 28 : Secteur ouest de l’ensemble 3 : palissade du premier âge du Fer (TP.24, 26, 43-45, 65, 72,75) et structures associées ; coupes des trous de poteau et datations 14C (en encadrés). West sector of the whole 3, first Iron Age palisade (TP.24, 26, 43-45, 65, 72, 75) and associated structures, post-holes sections and 14C datings (inserts).

109 Sur sa moitié ouest, cet ensemble est bordé, à 2 m de part et d’autre, par deux alignements parallèles de poteaux dont la fonction est difficile à interpréter. S’il s’agit de palissades complémentaires, leur rapport avec la structure principale reste énigmatique. L’hypothèse d’un long bâtiment à deux ou trois nefs (18 x 7 m ?) n’est guère plus satisfaisante, même en présence des grandes fosses transversales TP.26, 27 et 41 pouvant figurer un éventuel pignon (fig. 28). La proposition de petits appentis (greniers ?) de 2 m, de large et adossés de part et d’autre de la palissade, semble plus raisonnable. Dans ce cas, les grandes fosses transversales précitées pourraient border une entrée dans la nouvelle zone enclose, implantée dans l’axe d’une interruption du fossé 2b.1/2b.2, antérieur de quelques siècles mais constituant certainement encore un obstacle (voir supra, § VII). L’interprétation comme greniers peut être proposée également pour les éléments identiques adossés en partie interne dans les secteurs central et oriental de la palissade principale (fig. 16). Le doublement des poteaux de celle-ci correspond dans certains cas à l’implantation de ces petits bâtiments.

110 Deux datations radiocarbone rattachent cet ensemble au premier âge du Fer : pour le secteur ouest, TP.41 Lyon-4662 (SacA-9813) : 2520 ± 30 BP, soit 790-541 av. J.-C. en âge calibré et, pour le secteur est, TP.528 : GrN-30618 : 2530 ± 60 BP, soit 810-410 av. J.-C. Une troisième datation nous ramène à l’âge du Bronze : TP.72 : Lyon-4663 (Sac A-9814) : 2955 ± 30 BP, soit 1265-1057 av. J.-C. en âge calibré, mais il faut prendre en compte les risques de pollution à partir d’éléments de l’occupation antérieure localisée à proximité immédiate. Bien entendu, cette remarque est également valable pour le mobilier dont l’attribution à l’une ou l’autre période devra être relativisée.

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111 Une date du premier âge du Fer (Hallstatt C), très proche des deux précédentes, est également fournie par un foyer (fo.09) recoupant le bord interne du tronçon oriental du fossé segmenté 2b.4, à vingt mètres au nord de la palissade 3 (fig. 16) : GrN-30617 : 2 575 ± 25 BP, soit 810-750 avant J.-C. en âge calibré. Cette structure de combustion paraît avoir été installée en bordure du fossé à un stade de comblement avancé, probablement au pied des vestiges du rempart antérieur.

VIII B. Un large fossé de barrage de l’âge du Fer au sud

112 En partie sud du site, le large fossé f5, mis en évidence très nettement par les anomalies phytologiques, barre le promontoire cinquante mètres avant sa pointe selon une orientation nord-ouest-sud-est (fig. 4 et fig. 29 à 31). Il fut dégagé sur la quasi totalité de sa longueur (50 m) lors du décapage 2006, à l’exception des extrémités, situées dans les bordures boisées du promontoire. Constitué de deux segments rectilignes de 25 m de longueur, son tracé marque un net infléchissement en partie centrale. Cet aspect facetté du barrage n’est pas sans rappeler celui des structures de l’âge du Bronze plus au nord. Ce fossé a fait l’objet de deux sondages de 2,50 m de large, le premier à l’ouest dans l’emprise du sondage D de 2003, le second au sud-est en 2006.

Figure 29 : Vue du nord-ouest du fossé 5 de l’âge du Fer et des deux tranchées de palissades parallèles fo.25-26 et fo.27-28 avec entrées axiales, attribuées au Moyen Âge. View from north-west of Iron Age ditch 5 and of two parallel palisade trenches fo.25-26 and fo.27-28 with axial entrances, ascribed to Mediaeval period.

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Figure 30 : Fossé de barrage 5 (âge du Fer) en zone sud, coupes CD et EF du sondage sud-est ; tranchées de fondation parallèles fo. 25 à 28 ; coupes associées et datations 14C en encadrés. Iron age ditch 5 in South sector and parallel palisade trenches fo.25 to 28 ; associated sections and radiocarbon datings in inserts.

Figure 31 : Vue de la coupe CD du fossé 5 à profil en V (sondage sud). View of CD section of the V shaped ditch 5 (south sondage).

113 Le creusement, à profil en V régulier, est large de 3,50 à 4,40 m et profond de 2,20 m dans le substrat. Dans le sondage sud-est (fig. 30, 31), la coupe CD (nord-ouest) présente le profil en V bien marqué, prolongé par une goulotte axiale jusqu’à 2,20 m de profondeur ; en revanche, sur la coupe EF (sud-est), le profil est plus adouci et la profondeur réduite à 1,20 m. Cette différence entre les coupes s’explique par une remontée du fond et une réduction progressive de la profondeur dont l’inclinaison permet d’estimer l’extrémité du fossé entre cinq et six mètres du sondage (en secteur non accessible à la fouille). Cela laisserait ainsi un passage d’environ cinq à six mètres

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entre ce dernier et la pente sud du promontoire. Les coupes révèlent un comblement en deux phases principales (fig. 30, coupe CD). Le fond étroit est comblé (US.1), sur une épaisseur d’un mètre environ, par un amas de plaquettes de schiste de tailles diverses avec peu de terre interstitielle. Cette couche de base est scellée par deux lentilles de terre brun-gris foncé, grasse et sans plaquettes (US.2 et US.3) ; un amas de schiste brun jaune (US.4) vient s’intercaler entre les deux en partie sud et semble provenir de la dégradation du bord interne du fossé. Ces trois lentilles marquent un arrêt du comblement et la formation d’un sol sur un profil d’équilibre du barrage ; ce niveau est marqué d’un lit de charbons de bois dans la partie sud du sondage, indice probable d’un brûlis. Le pendage de ces couches montre un remplissage à partir de la zone interne, ce qui laisse supposer l’existence d’un talus en bordure interne.

114 À ce stade, un dénivelé de plus de 1,50 m est conservé et représente un obstacle à prendre en considération dans les critères d’implantation des occupations ultérieures de ce secteur au Moyen Âge. Les deux couches à profil en berceau achevant de combler le fossé sont nettement plus humiques, mêlant quelques fragments de schiste dans une matrice brun-gris foncé pour l’US.5 et une terre végétale brun foncé pour l’US.6 sommitale dont on peut faire remonter l’origine aux derniers travaux de remembrements agricoles des années 1960.

115 Une datation radiocarbone a été obtenue sur un échantillon de charbon provenant du fond du sondage sud-est (US.1) : f5 : Lyon-4664 (SacA-9815) : 2605 ± 30 BP, soit 830-670 av. J.-C. en âge calibré. Elle s’accorde avec celles obtenues sur la palissade (ensemble 3) localisée à plus de 80 m au nord. Par ailleurs le mobilier mis au jour dans les deux sondages confirme l’attribution chronologique à l’âge du Fer.

116 Paradoxalement, aucune structure contemporaine n’a été mise au jour dans l’espace restreint (1 600 m² environ de surface utile) enclos par cette fortification. C’est également le cas dans le vaste espace intermédiaire entre la palissade 3 et le fossé 5 (fig. 4 et 8), ce qui pose la question de la fonction de ces ensembles. La palissade en elle- même et ses petits bâtiments annexes pourraient soutenir l’hypothèse d’un ouvrage agricole (enclos à bestiaux ?) dépendant d’un établissement proche plus conséquent. La puissance du barrage sud (fossé 5 et son talus associé) semble relever d’un autre statut et rompt par sa morphologie et son emprise réduite avec les établissements habituellement connus pour cette période. On imagine mal qu’un tel investissement en travaux de terrassement ne protège que des structures suffisamment légères pour ne laisser aucune trace sur le substrat. L’hypothèse d’un site abandonné en cours de réalisation n’est pas à exclure : la perception du caractère inachevé d’aménagements est une notion de plus en plus prise en compte en archéologie. Pour expliquer cette absence apparente d’édifices dans l’enceinte de l’âge du Fer, la construction sur sablières basses ne laissant pas de traces sur le sous-sol pourrait aussi être évoquée, mais aucune concentration de mobilier ne vient étayer cette hypothèse.

117 Parallèlement au bord nord du fossé 5, deux petites tranchées de palissade (fo.25 à 28, fig. 29 et 30) marquent une interruption pour former une large entrée centrale bordée de quatre trous de poteau. Bien que l’un de ces trous (TP.494) ait fourni une datation au second âge du Fer (GrN 30623 : 2 240 ± 30 BP, soit 400-200 av. J.-C. en âge calibré), la présence de mobilier plus récent dans ces fondations légères et leur position relativement aux structures voisines les rattachent à l’occupation du Moyen Âge (voir infra, § IX F). Ces deux palissades parallèles sont un exemple d’adaptation à la présence de traces pérennes d’aménagements plus anciens comme le fossé 5.

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VIII C. Le mobilier de l’ensemble de l’âge du Fer

118 Ce matériel provient de trois contextes complémentaires : les dernières phases de comblement (US.2 et US.3) du fossé segmenté 2b, les trous de poteau et l’emprise de l’ensemble palissadé 3 au nord et le grand fossé 5 au sud (fig. 21 et infra, fig. 50). Ces différentes structures ont pu piéger des éléments antérieurs, notamment dans le secteur nord aménagé au Bronze final, et certains mélanges ne sont pas à exclure.

119 Un total de 132 tessons ou lots de tessons d’un même vase (quatre au maximum) ont été recensés pour un poids de 2 520 g. Certains caractères généraux distinguent cette série de la précédente attribuée essentiellement au Bronze moyen ou final (cf. infra, fig. 51). Le morcellement et l’usure sont moins accentués avec 57 % de pièces d’une surface inférieure à 4 cm² et 58 % aux contours érodés. Les pâtes à teinte foncée gris-noir sont mieux représentées (40 %). Les aménagements de surface des parois sont plus fréquents (51,5 %) et le lustré sur engobe de plusieurs tessons est caractéristique des céramiques de qualité de l’âge du Fer. De même, pour 44 % des tessons, le dégraissant se caractérise par sa finesse et son calibrage. Enfin, la dureté des pâtes, pour 42 % des éléments, indique une cuisson parfaitement maîtrisée, qualité qui explique également une meilleure résistance au morcellement et à l’érosion par rapport à la série précédente.

120 L’absence de céramique archéologiquement complète est faiblement compensée par quelques éléments de forme : cinq fragments de lèvres, quatre carènes, six fonds plats sans débord et un décor (fig. 23 et infra, fig. 51). Ce seul décor est issu du TP.27 du secteur de l’ensemble palissadé 3 (fig. 23, n° 16). C’est une série d’entailles obliques réalisées à la spatule sur le bord interne d’un vase à pâte grise ; la lèvre simple est légèrement aplatie et le col concave. Il peut être comparé aux tessons incisés sur le bord interne de la lèvre mis au jour d’une part dans des niveaux postérieurs à l’âge du Bronze à Mez-Notariou, Ouessant (Le Bihan [dir.], 2010, p. 284, fig. 102 et pl. 183, n° 11-105) et d’autre part dans l’enclos de Kerlande à Brandivy (Lecornec, 1973, fig. 3, n° 2 ; voir supra, §. VII F).

121 Le fossé 5, au sud, a livré plusieurs tessons d’un vase à engobe noir lissé à forte courbure de la panse et un fragment de lèvre simple d’un récipient de qualité à large ouverture (fig. 23, n° 18 et 19). Cette bonne qualité de pâte et de façonnage se retrouve sur un fragment de fond plat à pied régulièrement arrondi issu du fossé 2b.1, sondage 4, US.2 (n° 20). De ce même fossé (sondage 1) proviennent les trois fragments d’une fusaïole cylindrique (hauteur 22 mm, diamètre 25 mm), en terre cuite orange clair (n° 9). Une seconde fusaïole biconique en terre cuite est issue de la tranchée fo.25 au sud (cf. infra, fig. 51, n° 7).

VIII D. Éléments de comparaison pour l’âge du Fer

122 Les éperons barrés occupés ou réoccupés à l’âge du Fer sont nombreux en Bretagne, sur les côtes et dans les îles en particulier, à la faveur des nombreux promontoires sculptés par la mer, mais peu d’entre-eux ont fait l’objet d’études récentes. À La Rochette, le fossé 5 ceinturant la pointe de l’éperon n’est pas sans rappeler celui de Beaumont à Saint-Laurent-sur-Oust (Morbihan) sur lequel, après une occupation au Néolithique final, le second âge du Fer a laissé son empreinte sous la forme d’un fossé de barrage délimitant environ un hectare jusqu’à la pointe du promontoire et des aménagements en terrasses en sommet de pente sud (Tinévez, 1992).

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123 En position stratégique au nord de l’estuaire de la Loire, la pointe de Penchâteau au Pouliguen (Loire-Atlantique) a été fortifiée et habitée pendant toute la durée de l’âge du Fer. Une évaluation archéologique réalisée en 1991 (Gaiffe et al., 1995) y mit en évidence un imposant système défensif composé d’une succession de fossés doublés de talus délimitant un espace d’environ sept hectares. Mais dans ce cas, la fonction d’habitat interne est attestée par la présence de structures et d’un mobilier dense associé.

124 Dans les régions voisines, les exemples de promontoires dont l’occupation durant l’âge du Fer se rétracte vers la pointe de l’éperon par rapport aux occupations antérieures ne sont pas rares. Ainsi, à La Campagne à Basly (Calvados), une première palissade datée du Néolithique final enclot une emprise de 2,5 hectares, tandis qu’au Hallstatt final, seule la pointe est barrée d’un puissant fossé doublé d’un talus muni d’une entrée axiale, la nouvelle surface occupée ne dépassant pas 4 000 m² (San Juan et al., 2000 ; 2007). Le même phénomène caractérise le Camp Allaric à Aslonnes (Vienne), déjà évoqué pour l’âge du Bronze, où la surface enclose se réduit de deux hectares au Bronze final à 2 500 m² au second âge du Fer (Pautreau et Maitay, 2007).

IX. Une fortification du haut Moyen Âge à la pointe du promontoire (J.-Y. T., J. V. D. P.)

IX A. Une double palissade barrant la pointe du promontoire (ensemble 6a)

125 Au sud du site également, à 75 m de la pointe, une double palissade (6a) est profondément ancrée dans le substrat (fig. 4 et 32 à 39). Un total de soixante trous de poteau a été mis au jour, répartis en deux files présentant un écartement régulier de 1,50 m, les trente paires de poteaux étant distantes l’une de l’autre de 2 à 2,5 m. À l’instar des ensembles linéaires décrits précédemment, le tracé général de cet ouvrage n’est pas parfaitement arqué, mais plutôt légèrement sinueux, en éléments rectilignes successifs. Il assure un obstacle continu sur une longueur de plus de 80 m et s’interrompt environ 5 m avant les ruptures de pente de part et d’autre de l’éperon.

Figure 32 : Vue, vers le sud, de la pointe du promontoire en juin 2006. Southwards view of the promontory point in june 2006.

The central rubble heap and the south-west berm will be reduced later for complete study of the early Mediaeval double palisade, the excavation of which is in progress on the photograph. Le tas de déblais central et la berme sud ouest seront par la suite réduits pour permettre un dégagement complet de la double palissade du haut Moyen Âge, en cours de fouille sur la photographie.

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Figure 33 : Vue partielle de la double palissade du haut Moyen Âge (6a) en juin 2006 (son dégagement complet sera réalisé en septembre 2006). Partial view of the early Mediaeval double palissade (6a) in june 2006 ; its complete clearance would be achieved in september 2006.

Figure 34 : Secteur sud-est de l’enceinte incendiée du haut Moyen Âge : double palissade 6a à poteaux équarris et bâtiment 6c sur poteaux à foyer central. L’hypothèse d’une entrée sud-est dans l’enceinte à hauteur du bâtiment est proposée en raison d’un écartement supérieur des poteaux 446-449. South sector of the early Mediaeval enclosure destroyed by fire: double palisade 6a with squared timber and post-built house 6c with central hearth. An entrance at the south-east of the enclosure, facing the house, is proposed as an hypothesis due to a larger spacing between the posts 446-449.

126 L’emplacement d’une entrée ne peut être clairement définie, cependant le rythme des paires de poteaux varie par endroits. Ainsi, à 10 m de l’extrémité sud-est, un écartement de 3 m (au lieu des 2,50 m habituels) sépare les paires 446-449 et 447-448 et, face au bâtiment intérieur, on pourrait y voir une entrée dans l’enceinte, complétée par

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l’alignement des poteaux 452, 595 et 596, devant la façade principale de la maison (fig. 34). Une disposition similaire est repérable près de l’extrémité nord-ouest (paires 569-570 et 572-573), à 10 m de l’extrémité comme au sud-est. Nous aurions ainsi une seconde entrée disposée symétriquement (fig. 37).

127 A contrario, une réduction de l’écartement type à 1,50 m pour trois paires (551-552, 553-556 et 557-558) en zone centrale pourrait trahir cette fois la présence d’une structure dont le faible écartement des éléments porteurs indiquerait une élévation supérieure, à l’image d’une tour de guet (fig. 39).

128 La fouille d’une douzaine de ces trous de poteau montre les dimensions importantes des creusements (0,80 à 1 m de diamètre, 0,80 à 1 m de profondeur dans le schiste) ; en raison de la nature diaclasée du substrat, les trous ont des profils très anguleux, avec parois verticales ou presque et fonds plats. Les comblements sont exclusivement composés du schiste extrait et se révèlent très difficiles à détecter au décapage malgré leurs dimensions importantes. En revanche, les poteaux sont nettement visibles par contraste de couleur dans le comblement car ils sont systématiquement incendiés (fig. 35, 36, 38). Certains présentent un aspect noir très charbonneux, d’autres une couleur orangé clair en raison de la présence de sédiment et plaquettes de schiste rubéfiés ; ces derniers signalent l’effondrement d’un noyau pierreux rubéfié dans le négatif des poteaux, qui sont presque tous équarris et de section rectangulaire calibrée, de 30-40 sur 25-30 cm en moyenne. Leur orientation est préférentiellement dans l’axe des palissades. Pour un seul cas (TP.487), la trace du poteau est estompée et semble signaler un arrachage.

129 Signalons la présence de trois zones cendreuses de forme irrégulière (2 x 1 m environ), localisées à même le substrat le long de la palissade interne près de son extrémité occidentale (fig. 37) ; sans qu’ils soient datés, le lien de ces amas cendreux avec l’incendie peut être évoqué en raison de leur disposition régulière près de l’enceinte, soit en amont comme cause du sinistre, soit comme résultat de l’effondrement de la structure. Leur position stratigraphique au contact du substrat semble indiquer un décapage du sol en préalable à l’édification de l’enceinte. Ce constat corroborerait la quasi absence de terre végétale dans le comblement des fondations.

130 Deux datations radiocarbone ont été obtenues sur charbons issus de deux poteaux : TP. 481 GrN-30621 : 1285 ± 20 BP, soit 675-780 apr. J.-C. en âge calibré et TP.483 : GrN-30622 : 1290 ± 20 BP, soit 660-780 apr. J.-C. en âge calibré.

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Figure 35 : Vue de l’ouest de la double palissade 6a du haut Moyen Âge recoupée par l’enclos curvilinéaire 6b du plein Moyen Âge. View from the east of the early Mediaeval double palissade 6a, cross-cut by the curvilinear mediaeval enclosure 6b.

Les poteaux équarris et incendiés sont visibles (en noir et orange clair). Le long de la palissade interne, trois zones cendreuses à même le substrat sont également visibles. The squared burnt posts can be seen (in black or orange). Along the internal palisade, three ashy area can be seen directly on the substratum.

Figure 36 : Vue vers l’ouest de la double palissade du haut Moyen Âge qui s’incurve en arrière-plan pour se poursuivre sous le talus bordant la pointe du promontoire. Westwards view of the early Mediaeval palisade which curves in background to go on under the boundary bank of the promontory.

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Figure 37 : Secteur nord-ouest de l’enceinte incendiée à poteaux équarris du haut Moyen Âge (6a), recoupée par la tranchée de fondation de l’enclos 7a. North-west sector of the early Mediaeval enclosure 6a cutchecked by the foundation trench of enclosure 7a.

L’hypothèse d’une entrée dans l’enceinte est proposée en fonction de l’écartement plus important entre les TP.569, 570, 572 et 573 à l’image de l’extrémité sud-est. Le lien avec le talus 6b est assuré par le TP.583 scellé dessous. Un bloc de granite dressé est calé dans la structure 499. As in the south-east sector, an entrance is suggested between posts-holes TP.569-570 and 572-573, due to their larger spacing. The link with bank 6b is evidenced by post- hole 583 sealed under it. A granite block is standing in hole 499.

Figure 38 : Vues de détail des fondations de l’enceinte du haut Moyen Âge révélant la trace des poteaux équarris et systématiquement brûlés. Detailed views of the early Mediaeval enclosure foundations showing the remains of squared posts with systematic burning.

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Figure 39 : Ensemble des structures mises au jour sur la pointe sud du promontoire : fossé 5, barrage de l’âge du Fer ; ensemble 6 du haut Moyen Âge (6a double enceinte sur poteau, 6b talus rubéfié en bordure du plateau, 6c bâtiment sur poteaux porteurs à foyer central) ; ensemble 7, enclos du bas Moyen Âge (7a à 7c). Structures discovered on the south point of the promontory: Iron Age ditch 5. Whole 6 of Early Mediaeval period (6a double post enclosure, 6b burnt bank on promontory edge, 6c post-built house with central hearth), Whole 7, late Mediaeval enclosures (7a to 7c).

En grisé, fosses de plantation d’un verger de la première moitié du XXe siècle dont les rangs en arcs de cercle se sont adaptés à la courbure de la fortification 5 de l’âge du Fer. In grey, 19th century orchard tree holes, the arched disposition of which is adapted to the curvature of Iron Age fortification 5.

IX B. Un bloc de granite dressé

131 À 5 m au sud de la partie médiane de la double palissade 6a, un bloc de granite brisé a été mis au jour lors du décapage de la terre végétale (fig. 37, structure 499 ; fig. 40). La fouille a mis en évidence l’ancrage soigné du bloc dans un trou à parois abruptes et fond plat de 0,40 m de diamètre, creusé dans le schiste sur 0,30 m de profondeur. Le bloc est conforté par un solide calage vertical comportant une plaque de schiste de 0,30 m de long et quelques plaquettes complémentaires dont le volume exclut l’hypothèse d’un calage de poteau. D’une hauteur conservée de 0,18 m, le bloc de granite à gros grains n’émergeait que d’une dizaine de centimètres du niveau du substrat lors de sa découverte, probablement tronqué par les travaux agricoles. De base plane, sa section est plano-convexe et le bord arrondi semble travaillé par piquetage. Aucun élément de datation ne permet de rattacher ce bloc exogène et intentionnellement calé à l’une ou l’autre des occupations du promontoire. Sa fonction reste également indéterminée : ébauche de meule réutilisée, base de stèle ou de borne ?

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Figure 40 : Vue du bloc de granite calé dans le trou 499 par une petite dalle de schiste. The granite block standing in hole 499 against a small schist packing slab.

IX C. Un talus bas en bordure du promontoire

132 Cette double structure se prolonge, en bordure de promontoire et jusqu’à la pointe, par un talus bas (6b), d’un mètre de hauteur maximum et en grande partie masqué par le couvert forestier en lisière des pentes (fig. 39 et 41 à 44). Cependant, déjà avant la fouille, la partie sud de ce talus (dénudée de toute végétation) se présentait sous la forme d’une masse de plaquettes de schiste rubéfiées. En fonction des secteurs accessibles sous le couvert forestier, trois sondages (TLU.2, TLU.3 et TLU.4) ont été réalisés sur son tracé. TLU.2 est localisé sur le versant ouest, dans le prolongement de la double palissade et met en évidence le lien direct entre ces deux structures 6a et 6b. TLU.3 et TLU.4 affectent le bord sud du promontoire (fig. 41 à 44). Les coupes obtenues révèlent une stratigraphie commune (fig. 41) : sous 0,10 à 0,40 m d’humus brun foncé, léger et poudreux (US.1), le noyau du talus est composé de terre pulvérulente orangé clair avec de nombreuses plaquettes et blocs de schiste rubéfiés (US.2). L’intensité de la chauffe s’exprime par la fusion et l’agrégation de certains blocs de schiste. La superposition de plaquettes de schiste, sur le versant externe notamment (coupe TLU2), semble signaler un vestige de parement sur les flancs du talus ou un effet de paroi d’un noyau pierreux dans une structure de bois. En TLU.2, l’US.2 recouvre la couche de base (US.3, épaisse de 0,10 à 0,20 m), composée de terre brun foncé et petites plaquettes de schiste, reposant sur le substrat schisteux. Cette US.3 est recoupée par le trou de poteau 583 dont la présence a entraîné un affaissement de l’US.2 sus-jacente ; le lien étroit entre les structures en poteaux plantés et le noyau pierreux calciné est ainsi attesté. En TLU.3, le noyau calciné repose sur une lentille charbonneuse, contenant de gros éléments de bois calciné dont l’un a fourni une datation radiocarbone : GrN-30624 : 1 280 ± 20 BP, soit 680-780 apr. J.-C. en âge calibré.

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Figure 41 : Coupes TLU.2 et TLU.3 du talus 6b à noyau rubéfié. Sections TLU.2 and TLU.3 of bank 6b with reddened core.

1, humus léger et poudreux gris clair avec gravier de schiste ; 2, terre pulvérulente orangé clair avec de nombreuses plaquettes de schiste fortement chauffées, parfois fondues (possible reste de parement sommaire en versant ouest) ; 3 et 4, terre brun foncé avec petites plaquettes de schiste (sol piégé sous le talus) ; 5, substrat de schiste briovérien. 1, light and powdery humus, light grey with schist gravel ; 2, light orange powdery earth with many schist fragments, heavily burnt and sometimes smelted (possible remain of a makeshift facing on West slope) ; 3 & 4, dark brown earth with small flakes of schist (soil under the bank) ; 5, Brioverian schist substratum.

Figure 42 : la coupe TLU.3 du talus bordant le promontoire au sud et daté au haut Moyen Âge par le radiocarbone et la dendrochronologie. TLU.3 section of the bank on the promontory edge, dated to the early Mediaeval period by radiocarbon and dendrochronology.

133 Provenant de cette coupe également, un gros fragment calciné d’une planche épaisse a été soumis à une étude dendrologique et, grâce à une très bonne conservation de l’échantillon (plus de 90 cernes, aubier conservé), la date de 682 après J.-C. a été obtenue et serait proche de la date d’abattage. Cette date correspond à la limite basse des marges statistiques des datations par le radiocarbone et situerait la construction du rempart à l’extrême fin du VIIe siècle de notre ère (analyse de Vincent Bernard).

134 En TLU.4, les observations ont été confirmées sur un sondage plus étendu (5 x 4 m) (fig. 43, 44). Sous environ 0,10 m d’humus brun foncé (US.1), le noyau pierreux fortement rubéfié est entremêlé de poches charbonneuses et englobe à sa base plusieurs fragments de bois calcinés orientés est-ouest dans l’axe du talus. Ces éléments enchevêtrés reposent sur un lit de charbon de bois au contact direct avec le schiste du

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substrat, ce qui suppose un enlèvement des terres et la mise à nu du substrat avant l’effondrement (et probablement la construction) de la structure. Les éléments de bois ne présentent pas de façonnage particulier et semblent issus de grosses branches (longueurs conservées entre 0,50 et 1,20 m ; diamètre moyen 0,10-0,15 m).

Figure 43 : Secteur sud-est du talus du haut Moyen Âge : pièces de bois calcinées, zones rubéfiées (zr), zones charbonneuses (z.ch.) et trous de poteau (tp) mis au jour sous le talus dans le sondage TLU.4. South-east sector of the early Mediaeval bank: burnt pieces of wood, reddened zones (zr), charcoal zones (z.ch.) and post-holes (tp) discovered under the bank in TLU.4.

Coupe transversale AB : 1, terre végétale pulvérulente grise ; 2, terre et plaquettes de schiste rubéfiées orange clair ; 3, terre grasse noire charbonneuse ; 4, lit de charbon de bois ; 5, terre végétale brun clair (paléosol piégé) ; 6, substrat de schiste briovérien. Sondage. A-B section: 1, grey powdery soil ; 2, earth and reddened schist fragments ; 3, sticky carboniferous black earth ; 4, bed of charcoal ; 5, light brown buried paleosoil ; 6, brioverian schist substratum.

Figure 44 : Vue de l’est (en haut) et du nord (en bas) du sondage TLU.4 dans le talus du haut Moyen Âge, secteur sud-est. View from the east (above) and from the north (below) of the early Mediaeval sondage TLU.4.

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Le noyau schisteux rubéfié est visible en bordure sud externe à l’enceinte ; les pièces de bois calcinées sont disposées à plat en bordure nord interne (sondage réalisé en mai 2007 après rebouchage des fouilles et remise en culture). The reddened schist core can be seen on the external edge of the enclosure ; the charred pieces of wood lay horizontally on the north internal edge.

135 Après démontage de ces pièces, la fouille jusqu’au substrat a mis au jour trois trous de poteau de 0,40-0,50 m de profondeur et de diamètre (TP.1 à TP.3). Leur disposition par rapport à l’axe du talus rappelle celle de la double palissade 6a et l’écartement de 2 m entre TP.1 et TP.3 est identique. Le noyau pierreux rubéfié US.2 est visiblement localisé en bordure externe de la structure en bois, en sommet de rupture de pente. C’est également le cas sur la coupe TLU.2 sur laquelle l’US.2 rubéfiée présente un net effet de paroi vertical à 2 m du trou de poteau 583. L’hypothèse de la constitution d’un talus par décapage du sol végétal sur le tracé de l’enceinte et accumulation des déblais des fondations des poteaux est ainsi étayée, ce talus venant ensuite s’adosser à la palissade et la conforter à la base.

136 D’évidence, cette enceinte de bois et pierres ceinturant la pointe a subi une violente et totale destruction par incendie et la liaison entre la double palissade de barrage et le talus de bordure est incontestable, aucune trace de ce dernier n’étant visible au delà vers le nord ou l’est du promontoire. L’emprise enclose entre la double palissade et la pointe de l’éperon s’étend sur 3 500 m² environ (cf. infra, fig. 63).

IX D. Un bâtiment à foyer central (6c) dans l’angle sud-est de l’enceinte

137 Tout près de l’extrémité sud-est de la double palissade 6a et en bordure de la rupture de pente sud, dix-sept trous de poteau (TP.453 à 467, 620 et 621) définissent le plan d’un bâtiment de 10 m de long et 8 m de large, orienté nord-sud (fig. 34 et 45). Les dix poteaux périphériques dessinent un trapèze avec pignon nord droit (8 m de large) et pignon sud en V (7 m de large), traduisant une abside à cette extrémité. L’espace utile interne atteint ainsi une surface minimale de 75 m². Les sept poteaux internes délimitent un carré de 5 m de côté. Ces fondations sont puissantes pour la taille du bâtiment, et de dimensions régulières. Cependant, les éléments périphériques sont plus légers avec en moyenne un diamètre et une profondeur de 0,55 m et la quasi-absence de calages ; la trace de poteaux de 0,20 m de diamètre est cependant visible dans cinq d’entre eux (TP.453, 454, 467, 620, 621). En revanche, les sept poteaux internes sont ancrés à 0,65 m de profondeur moyenne et les trous contiennent systématiquement de gros blocs de calage, essentiellement en schiste, plus rarement en quartz et, pour un cas, un fragment de meule en granite. La forte obliquité des parois, parfois verticales, assurant un bon calage pour de faibles portées (2 m entre axes), cela renforce l’impression d’une structure centrale très haute à étage. Ces fondations internes ne présentent aucune trace de poteau mais des actions de chauffe (terre cendreuse, blocs

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et parois rubéfiés…) ; les calages paraissent perturbés, à la suite possible de l’effondrement de l’édifice.

Figure 45 : Vue du nord de la maison 6c datée au haut Moyen Âge dans l’angle sud-est de l’enceinte. View from the north of early Mediaeval house 6c on the south-east angle of the enclosure.

Une trace rubéfiée circulaire au centre révèle la présence d’un foyer excavé. À ce stade de la fouille, le pignon sud en abside n’est pas encore dégagé sous la berme en arrière plan. A reddened circular trace in the centre reveals an dished hearth. At this stage, the south apse gable is not yet cleared under the background berm.

138 Au centre du bâtiment, le substrat est nettement rubéfié sur une zone circulaire de 0,90 m de diamètre, emplacement probable d’un foyer central excavé dans le sol.

139 À trois mètres et parallèlement au pignon nord, un alignement de trois poteaux plus légers (TP.452, 595, 596 ; diamètres 0,30 à 0,45 m, profondeurs 0,25, 0,50 et 0,15 m) peut être associé au bâtiment (auvent, avant-cour ?), mais également à l’écartement plus important des poteaux voisins de la double palissade (on note 3 m entre les paires TP. 446-449 et 447-448 au lieu des 2 m habituels – voir supra, § IX A), en lien avec une éventuelle entrée dans l’enceinte et délimitant ainsi un couloir d’accès.

140 Deux zones cendreuses, de 1 m de diamètre moyen et contenant quelques galets de quartz éclatés par la chaleur, sont à signaler dans ce secteur, l’une à l’angle nord-est du bâtiment, la seconde hors de l’enceinte près du poteau 468. En l’absence d’élément de datation, leur fonction reste indéterminée : structures de combustion externes contemporaines du bâtiment, éléments diachroniques, lien avec les zones cendreuses de l’extrémité ouest (voir supra, § IX A) ?

141 Malgré un tamisage des comblements, les fondations de l’édifice n’ont pas livré de mobilier, à l’exception de deux fragments de meule en granite, d’un petit fragment de fer (clou) et de quelques échantillons de clayonnage très morcelés.

142 Deux datations radiocarbone ont été obtenues sur charbon de bois : TP.455 : GrN-30620 : 1235 ± 30 BP, soit 680-890 apr. J.-C. en âge calibré et TP.461 : GrN-30619 : 1200 ± 50 BP, soit 680-980 apr. J.-C. en âge calibré. Elles corroborent celles obtenues sur la double palissade 6a et le talus 6b pour une attribution de cet ensemble très structuré au haut Moyen Âge (fin VIIe-VIIIe siècles).

143 Par ailleurs, le plan général fait apparaître un parallélisme et une équidistance remarquables entre les fossés centraux 4a et 4b et la double palissade 6a, ce qui pourrait indiquer un ensemble du haut Moyen Âge plus conséquent : la sinuosité des tracés est comparable tandis que la distance de 20 m entre les structures est constante ;

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cette similitude est renforcée par le plan et les dimensions très proches des bâtiments 4c et 6c.

144 À l’instar des périodes précédentes, plusieurs échantillons de charbons de bois des différentes structures du haut Moyen Âge ont été analysés. Au cortège déjà rencontré – chêne dominant, noisetier et fabacées (genêt/ajonc) – s’ajoutent trois taxons nouveaux : le frêne, le saule et le hêtre. D’implantation tardive dans le Massif armoricain, ce dernier semble être exploité en concurrence avec le chêne à partir du haut Moyen Âge. L’étude des cernes du chêne révèle une sélection des bois en fonction du type de structure à édifier et une relation étroite entre l’homme et la forêt. Par ailleurs, la présence du frêne peut être liée aux pratiques agropastorales (voir infra, § XII B4).

IX E. La zone centrale du site (J.-Y. T.)

IX E 1. Les trois fossés 4a-4c

145 La zone centrale du promontoire, marquée par un léger rehaussement du relief découlant d’une meilleure résistance du socle rocheux à l’érosion, est relativement pauvre en vestiges (fig. 4 et 46 à 49). Un premier fossé (4a), long de 60 m, barre la partie centrale mais s’interrompt bien avant les flancs de l’éperon (fig. 46). À une quinzaine de mètres vers le sud, deux fossés parallèles (4b et 4c) assurent cette fois un barrage complet sur une longueur de 115 m, tout en laissant un passage entre leurs extrémités et les versants sud et ouest ; leur écartement moyen de 3 à 4 m laisse supposer la présence d’un talus intermédiaire. Les dimensions moyennes de ces trois fossés sont de 1,50 à 2,50 m de large et 0,50 à 0, 80 m de profondeur. Leur profil est en V, plus ou moins accentué suivant les secteurs. Le comblement terreux brun sombre présente une superposition de deux ou trois couches disposées en berceau qui ne se distinguent que par une plus grande concentration de plaquettes de schiste en fond de fossé. La réalisation de huit sondages n’a livré aucun élément de datation, à l’exception d’un gros éclat de silex cortical et d’un fragment de fer, ces deux pièces étant mises au jour en sommet de comblement. On remarquera le parallélisme dans la sinuosité de ces trois éléments dont le tracé marque toutefois une rupture très nette avec les ensembles attribués au Bronze et au premier Fer décrits précédemment et situés au nord (voir supra, § VII et VIII).

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Figure 46 : Zone centrale du promontoire : fossés parallèles 4a, 4b, 4c et coupes, bâtiment à abside 4d, ensembles de trous de poteau 4e et 4f, structure de combustion 4g. Central zone of the promontory: parallel ditches 4a, 4b, 4c and sections, apsed building 4d, post-holes wholes 4e & 4f, hearth 4g.

Figure 47 : En haut, vue vers le nord-ouest des fossés parallèles 4b et 4c en avril 2006. En-bas, vue de détail vers le sud-est d’une coupe du fossé 4b. On top, view from the north-west of the parallel ditches 4b and 4c. Under, detail view towards the south- east of a section in ditch 4b.

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Figure 48 : Vue vers le sud-ouest du bâtiment central 4d entre l’extrémité du fossé 4a et les fossés 4b-4c. View towards the south-west of central building 4d between the end of ditch 4a and ditches 4b-4c.

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Figure 49 : Zone centrale du promontoire : le bâtiment à abside 4d. The apsed building 4d in the centre of the promontory.

Figure 50 : Répartition du mobilier sur la zone centrale et la pointe sud du promontoire. Artefacts distribution on the central zone and the south point of promontory.

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IX E 2. Le bâtiment central 4d

146 Près de l’extrémité sud-est du premier fossé, un ensemble de sept trous de poteau (TP. 410 à 416) dessine le plan d’un bâtiment (4d), orienté nord-est – sud-ouest (fig. 48 et 49). Légèrement trapézoïdal (largeur 5,50 à 6 m), l’édifice se termine par un pignon nord-est en abside pour atteindre une longueur de 10 m. L’espace utile interne est ainsi de 60 m² environ. Les trous de poteau ont une morphologie homogène : 0,55 à 0,60 m de diamètre, 0,25 à 0,30 m de profondeur, rares éléments de calage, traces de poteaux de 0,20 m de diamètre. Le poteau de la pointe nord-est (416) semble doublé et son trou a piégé plusieurs tessons d’une céramique très grossière et recuite (creuset ?). L’hypothèse d’un atelier destiné au travail du fer peut être émise grâce à la présence de fragments de scories de fer dans les trous 411 et 413 et à celle, au centre de l’édifice, de quatre trous (588-591) très peu profonds (5 cm), emplacement possible d’une structure de travail. Sur le flanc ouest, une rigole peu marquée dans le substrat (5 cm maximum) peut être interprétée comme la base de la paroi latérale. Une structure de combustion toute proche et contenant des blocs de quartz brûlés rappelle la structure similaire voisine du bâtiment 6c (voir supra, § IX D). Par sa morphologie et ses dimensions, l’édifice 4d est comparable à 6c, avec toutefois des fondations nettement plus légères pour une construction plus modeste.

147 Ces structures centrales (fossés 4a, 4b et 4c, bâtiment 4d) ne peuvent être datés directement par leur mobilier. Cependant, le tracé des fossés révèle une similitude avec la palissade de bois du haut Moyen Âge. La sinuosité et le parallélisme de 4a, 4b, 4c se retrouvent dans la palissade 6a et un espace régulier d’une vingtaine de mètres sépare ces barrages successifs (cf. infra, fig. 63-3). Il en va de même pour la distance entre la palissade 6a et le fossé f5, creusé à l’âge du Fer mais certainement encore visible au VIIe siècle après J.-C. Par ailleurs, les plans à abside des bâtiments 4d et 6c sont très proches. Ainsi, une emprise du site du haut Moyen Âge à partir du fossé 4a jusqu’à la pointe de l’éperon peut être envisagée.

IX E 3. Quelques éléments isolés complémentaires

148 Une trentaine de petits trous de poteau complémentaires a été mise au jour dans ce secteur central mais leur disposition aléatoire se prête peu à l’interprétation (fig. 46). En bordure et de part et d’autre des fossés 4b et 4c, quelques-uns pourraient signaler la présence d’ouvrages de franchissement. Deux ensembles mieux regroupés, 4e et 4f, pourraient signaler de petits bâtiments de type grenier et l’aspect des micro-tessons très érodés qui en proviennent va dans le sens d’une attribution à la Protohistoire par comparaison avec le matériel céramique mis au jour sur la partie nord du site.

IX F. Deux petits enclos adossés au flanc sud-ouest du promontoire (ensemble 7) (J.-Y. T.)

IX F 1. L’enclos 7a et la double palissade 7b-7c

149 En bordure sud-ouest du promontoire, une structure curvilinéaire (7a) se surimpose à l’extrémité nord-ouest de la double palissade 6a ; elle est composée de tronçons (fo.29 à fo.33) d’une tranchée étroite (0,15 à 0,30 m de large) et très peu profonde (0,05 à 0,15 m) (fig. 4, 35, 36, 37). Le comblement se compose d’une terre très sombre et la présence de

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poteaux plus importants par endroits est marquée par un élargissement circulaire de la tranchée. Le recoupement avec plusieurs fosses de calage (TP.569, TP.571 et TP.579) montre de façon incontestable sa postériorité par rapport à la double palissade 6a du haut Moyen Âge.

150 Cette palissade curviligne 7a s’adosse au sud à la tranchée du même type fo.28 qui appartient à l’ensemble 7b-7c (fig. 37). Ce dernier est composé de tranchées similaires en quatre tronçons rectilignes (fo.25 à fo.28), parallèles au grand fossé 5. Une interruption de 2 m de large matérialise, à équidistance des flancs du promontoire, une entrée monumentale de 2 m sur 2,50 m entre quatre trous de poteau de fortes dimensions (TP.493 à 496 : diamètres 0,80 à 1 m, profondeurs 0,20 à 0,50 m) (fig. 29 et 30). Un échantillon de charbon de TP.494 donne une datation du second âge du Fer (GrN-30623 : 2 240 ± 30 BP, soit 400-200 av. J.-C.). Cette datation et le parallélisme avec le fossé 5 feraient pencher pour le rattachement des palissades 7b-7c à la Protohistoire ; toutefois, la présence de céramique du Moyen Âge, un fragment de lèvre plate notamment (cf. infra, fig. 51, n° 6), nous impose de revoir la datation et prendre en considération deux phénomènes, d’une part, le piégeage de mobilier résiduel antérieur lors du creusement des tranchées, d’autre part, la pérennité du tracé du fossé 5 protohistorique orientant le tracé des palissades médiévales, comme déjà évoqué auparavant.

151 Les tranchées des ensembles 7a et 7b délimitent ainsi un enclos de forme subrectangulaire de 350 m² environ, établi en bordure ouest du promontoire. On y accède par deux entrées, l’une au sud-est matérialisée par les TP.563 et 564, la seconde au nord entre fo.29 et fo.30, bordée également de petits trous de poteau et protégée par la palissade fo.33 (fig. 37). Un trou de poteau important (TP.586) marque le centre de l’espace ainsi défini. La relative légèreté des structures et la configuration de l’enclos, avec l’entrée nord en chicane en particulier, étayent l’hypothèse de structures destinées à la gestion d’un cheptel.

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Figure 51 : Mobilier de la pointe sud du promontoire. Material from South point of promontory.

1, 2, 4, 5, céramique de l’âge du Bronze ; 3, céramique de l’âge du Fer (TP.489) ; 6, lèvre à rebord, pâte gris-noir, haut Moyen Âge (TP.600) ; 7, fusaïole en céramique (tranchée fo.25) ; 8, fond plat à pâte orange-clair, Moyen Âge (tranchée fo.25) ; 9, grattoir en silex noir (TP.490) ; 10, lèvre aplatie, pâte orange-clair, Moyen Âge (fossé 5) ; 11, lèvre à rebord, pâte beige-clair, xe-xiie siècles (TP.609) ; 12, : lame de fer (TP.615). 1, 2, 4, 5, Bronze Age ceramics; 3, Iron Age ceramic (TP.489); 6, rim, dark grey ware, early Mediaeval (TP.600); 7, ceramic spindle-whorl (trench fo.25); 8, flat bottom, light orange ware, Mediaeval (trench fo.25); 9, black flint scraper (TP.490) 10, flattenned rim, light orange ware, Middle Ages (ditch 5); 11, rim, light beige ware, 10th-12th centuries (TP.609); 12, iron blade (TP.615).

IX F 2. L’ensemble 7d

152 À une vingtaine de mètres de la pointe de l’éperon, un ensemble d’une quinzaine de trous de poteau (TP.603 à 617) sont regroupés en bordure de la pente ouest (fig. 39). Plusieurs éléments amènent à les associer : dimensions similaires (0,45 à 0,60 m de diamètre, 0,20 à 0,35 m de profondeur, trace de poteau de 0,20 m de diamètre) et même comblement brun gris. La présence de mobilier permet de les dater du Moyen Âge : deux fragments de fer dont une lame de couteau en TP.615 (fig. 51, n° 12), une lèvre de vase à rebord horizontal caractéristique des Xe-XIIe siècles en TP.609 (n° 11). Une structure semi-circulaire de 10-12 m de diamètre peut ainsi être définie, délimitant une emprise d’environ 250 à 300 m². Bien que de nature différente de l’enclos 7a, une utilisation comme enclos à bestiaux peut être également évoquée pour cette structure.

IX G. Un verger du XXe siècle en pointe de promontoire

153 Lors du décapage des terres végétales en pointe sud-ouest de l’éperon, une vingtaine de creusements a immédiatement retenu l’attention par leur net contraste sur le schiste. Il

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s’agit de fosses généralement de plan carré, plus rarement rectangulaire, d’environ 1 m de côté. Leur profondeur dans le schiste ne dépasse pas 0,20 m et elles sont comblées de terre végétale sombre. La présence de quelques fragments de faïence, de verre de bouteille et de clous de fer a permis de dater rapidement ces fosses du XXe siècle et de les interpréter comme fosses de plantation d’un verger, ce qui a été confirmé par quelques habitants âgés du hameau de La Rochette. Anecdotiques pour l’histoire du site, ces fosses sont toutefois intéressantes par leur répartition sur trois lignes en arcs de cercle parallèles au fossé 5 dont l’impact était partiellement conservé jusqu’au remembrement des années 1960 (fig. 39). Par ailleurs, un espace vide de fosses sépare le verger du fossé, ce qui pourrait être interprété comme la présence d’un résidu de rempart longeant le bord interne du fossé 5, l’épaisseur de terre étant ainsi suffisante pour que ces excavations n’atteignent pas le substrat. Une seule fosse est présente à proximité du fossé 5 en partie centrale : est-ce l’emplacement d’un passage central dans le rempart en vis à vis de la porte monumentale délimitée par les TP.493 à 496 ?

IX H. Le mobilier archéologique mis au jour sur l’aire centrale et sud du promontoire (J.-Y. T.)

154 Sur cette zone fortement marquée par l’implantation médiévale, le mobilier céramique comprend 86 éléments, pour un poids de 2 080 g. Essentiellement représenté par des tessons isolés, cet ensemble comprend toutefois deux lots plus conséquents constitués de plusieurs tessons d’un même vase et totalisant 1 490 g, soit plus de 70 % du poids de l’ensemble. Ceci met en évidence l’extrême indigence du corpus sur l’ensemble de la partie sud du site. Ce matériel a été majoritairement (à 75 %) mis au jour dans le comblement des trous de poteau et tranchées de fondation des enclos, plus rarement à l’interface entre la terre végétale et le substrat lors du nettoyage superficiel (fig. 50). Les caractéristiques générales de la céramique se distinguent sensiblement de celles du secteur nord, en raison notamment de la qualité des pâtes. Le morcellement et le taux d’usure sont moins importants avec 47 % des tessons de taille inférieure à 4 cm² et 61 % aux contours érodés. Les teintes claires, beige et brun orangé, restent majoritaires avec 67 % de l’ensemble. Les pâtes sont de meilleure qualité avec un dégraissant fin et calibré pour 60 % des cas, une bonne cuisson (57 %) et un lissage des surfaces plus fréquent (57 %). Les remontages sont impossibles et les décors absents ; les éléments de formes se limitent à huit fragments de lèvres et un fond plat.

155 Par la nature des pâtes et la morphologie, certaines pièces peuvent se rattacher à l’occupation de l’âge du Bronze implantée au nord du site. Mis au jour dans une anfractuosité du substrat entre la double palissade 6a et le fossé 5, un lot de tessons provient d’un vase globulaire à profil en S, paroi épaisse de 10-12 mm (fig. 51, n° 1). La pâte est fragilisée par un dégraissant de quartz roulé très dense et le montage aux colombins est visible par l’aspect bosselé et grossier de la surface. Trouvé sur le schiste également, près du bord sud du fossé 5, un bord de vase épais (12-13 mm), à profil hémisphérique, présente une lèvre aplatie et lissée (fig. 51, n° 2) ; la pâte, dégraissée de grains de quartz moyens, est bien cuite.

156 Quelques rares éléments confirment l’occupation du Moyen Âge. Un fragment de lèvre à méplat éversé légèrement concave provient d’un petit trou de poteau (TP.600) en bordure du fossé 5 (n° 6) ; sa morphologie et sa pâte noire lissée en font un élément attribuable à l’époque carolingienne et qui corrobore la série de datations de la fin VIIe au IXe siècles obtenues sur l’enceinte et le bâtiment sud associé. De ce secteur également

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(tranchée fo.25) provient un fragment de fusaïole biconique en terre cuite rouge foncé de 3 cm de diamètre (n° 7).

157 Quelques éléments attribuables à un Moyen Âge plus avancé sont issus des fondations des enclos semi-circulaires recoupant l’enceinte du haut Moyen Âge. On notera un fragment de fond plat à pâte micacée issu de la tranchée fo.25 (fig. 51, n° 8), un fragment de lèvre à rebord à pâte fine orangé clair (n° 10), un fragment de pot à pâte blanche, lèvre à rebord éversé et face supérieure légèrement concave, caractéristique des Xe-XIIe siècles (n° 11, TP.609). Ce dernier vase peut être comparé à la forme n° 7 de la typo-chronologie mise en place à partir de la céramique onctueuse dans la région quimpéroise (Villard, 2005, p. 363). Enfin, le trou de poteau 615 du même ensemble a livré un fragment de lame de couteau en fer (n° 12).

158 Le matériel lithique taillé n’est attesté que par trois éclats de silex (un noir et deux blonds) et un grattoir sur silex noir opaque dont le front circulaire est obtenu par retouches abruptes (fig. 51, n° 9). Notons aussi la présence de deux fragments de scories de fer dans les TP.411 et 413 du bâtiment central 4d et de deux lots de fragments de clayonnage, l’un dans le trou de poteau 457 du bâtiment sud 6c et l’autre, avec empreintes de baguettes de bois, non loin de l’extrémité sud-est du fossé 4c.

IX I. Éléments de comparaison et contexte historique des occupations médiévales (J.-Y. T.)

159 Peu de recherches archéologiques régionales ont abordé la question des sites fortifiés du haut Moyen Âge mais les habitats de cette époque se révèlent de plus en plus nombreux grâce au développement de l’archéologie préventive. Dans son ouvrage de synthèse consacré aux fortifications du haut Moyen Âge en Bretagne, Philippe Guigon (1997) fait le constat qu’avant le XIe siècle, rares sont les résidences fortifiées connues n’utilisant pas un relief naturel comme élément défensif et la position topographique de La Rochette ne le contredit pas. Son inventaire des fortifications met en évidence la difficulté de dater ces ouvrages sans entreprendre d’étude approfondie de chaque site, difficulté accentuée par les occupations et transformations multiples dont la plupart ont été l’objet. Deux opérations menées dans les années 1980 ont permis de mieux connaître ces ouvrages du haut Moyen Âge.

160 L’enceinte circulaire du Camp de Péran à Plédran (Côtes-d’Armor) a fait l’objet de fouilles programmées sous la direction de J.-P. Nicolardot entre 1983 et 1990 (Nicolardot et Guigon, 1991) et la datation de la fortification au haut Moyen Âge a été précisée. Cette enceinte ovale d’une surface interne légèrement supérieure à un hectare (160 x 147 m) occupe un point haut dans une topographie assez douce dominant la baie de Saint-Brieuc. Sur une occupation antérieure datant de La Tène moyenne et finale, plusieurs datations obtenues par le radiocarbone placent la construction du rempart dans le courant des VIIIe et IXe siècles de notre ère avec une destruction au cours du Xe siècle. La fortification est composée d’un double fossé précédant un rempart de pierres à glacis externe d’argile. La structure interne du rempart a révélé une armature en coffrages de poutres de bois dont la combustion a entraîné la fusion des moellons en roches diverses (quartzites, gneiss, granites et dolérites). Sur le site contemporain de La Rochette, la présence du poutrage calciné à la base du talus conservé en bordure de promontoire rappelle, en dimensions plus réduites, les techniques de construction du Camp de Péran. La fusion des plaquettes de

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schiste y est également l’expression de températures élevées. À Péran, les fouilles ont également mis au jour des structures d’habitat au pied interne du rempart, préservées par l’effondrement de ce dernier (constructions de pierres et de bois, puits, silos). Parmi les éléments de céramiques mis au jour à Péran, la lèvre éversée d’un vase trapu (Nicolardot et Guigon, 1991, fig. 17, n° 5, p. 142) peut être comparée morphologiquement à un exemplaire de la Rochette (ibid., n° 10). À l’instar du site de La Rochette (voir infra, 3 e partie), l’analyse paléoenvironnementale du Camp de Péran révèle un milieu forestier de chênes et hêtres, mais en phase régressive avec la présence de noisetiers, aulnes, bouleaux, saules et genêts.

161 Le Camp des Salles, sur la pente nord de la Montagne du Prieuré en Locronan (Finistère), est constitué de trois enclos juxtaposés et alignés dont la surface totale atteint 3,5 ha et dont les dimensions diminuent progressivement vers le sommet de la colline. Les enclos sont matérialisés soit par des talus dont l’élévation conservée varie de 0,50 à 3,50 m, soit par un remodelage de la pente naturelle pour l’enclos supérieur. Cette implantation sur la pente, permettant un accès facile à partir du sommet de la colline, exclut une fonction militaire et une telle configuration topographique s’oppose nettement de celle du site de la Rochette. Les fouilles menées de 1986 à 1991 dans l’enclos supérieur ont mis au jour un ensemble de neuf bâtiments à soubassements de pierres. Trois datations par le radiocarbone et la présence de deux monnaies situent l’occupation dans le courant du IXe siècle (Guigon, 1997).

162 Une datation des VIIe-VIIIe siècles, identique à celles de La Rochette, a été obtenue sur l’enceinte de Botalec en Landevant (Morbihan) : Gif-4080 : 1 260 ± 90 B.P., soit 690-780 apr. J.-C. en âge calibré (Giot, 1981 ; Guigon, 1997). Cet ouvrage circulaire de 120 à 150 m de diamètre est bordé d’un talus bas et large au nord et à l’est et d’un muret en pierres sèches au sud. Ce dernier contient des blocs vitrifiés révélant un incendie violent à l’image des sites de Péran et de La Rochette.

163 L’habitat du haut Moyen Âge de Creac’h-Gwen en Quimper (Finistère), étudié en fouille de sauvetage dans des conditions difficiles en 1986 (Menez et Batt, 1988), est plus récent et daté de la seconde moitié du Xe siècle. Associé à un réseau dense de fossés et à plusieurs structures de combustion aux fonctions diverses (four à sécher le grain, bas- fourneau, tranchées-foyers), le plan légèrement trapézoïdal d’un bâtiment sur poteaux (6,50 m de large, 7 à 13 m de long) n’est pas très éloigné de celui de la maison sud de La Rochette et un large foyer est également présent en bordure externe de la paroi orientale.

164 Le village carolingien de La Cocherais à Tinténiac (Ille-et-Vilaine), fouillé en préventif en 1989 (Le Boulanger et Provost, 1992), présente également une structuration de l’espace matérialisée par un réseau de fossés orthonormés dans lequel s’inscrit un ensemble de structures en creux caractéristiques de l’habitat : trous de poteau, bâtiments sur solins et sablières, foyers, silos, fosses détritiques… La présence de petites tranchées limitant un ensemble de trous de poteau (secteur III, ibid. p. 93) rappelle celle marquant la paroi nord du bâtiment central 4d de La Rochette. Le mobilier céramique est riche en vases décorés à la molette. L’élément de lèvre oblique éversée de La Rochette (fig. 51, n° 6) s’identifie au vase globulaire n° 6670-6033 de La Cocherais (Boulanger et Provost, 1992, fig. 15) et vient en complément des datations aux VIIIe et IXe siècles obtenues par le radiocarbone.

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165 Quelques vestiges d’habitat de la même période ont été mis au jour en 1993 en rive gauche de la Vilaine au lieu-dit Vieuxville-Beaurade au sud-ouest de Rennes (Leroux et al., 1998).

166 En 1996 et 1997, les fouilles préventives préalables à la réalisation de l’autoroute A 84 entre Rennes et Caen ont permis l’étude, d’une ampleur jusqu’alors inégalée en Bretagne, de quatre habitats carolingiens groupés de la région du Coglais (Catteddu, 2001). Une forte structuration de l’espace sous la forme de parcelles rectangulaires régulières y a été reconnue et la spécialisation de certains secteurs des habitats est attestée par la présence de concentrations de structures excavées (foyers, silos, fours, activité métallurgique…). Le mobilier, essentiellement céramique, est caractéristique de l’époque carolingienne et plusieurs datations par le radiocarbone situent l’occupation de ces habitats entre les VIIe et IXe siècles, période contemporaine de celle de La Rochette. Les études paléoenvironnementales menées autour des sites carolingiens du Coglais révèlent une forte activité agricole mais les charbons de chêne laissent entrevoir la variété des biotopes complémentaires avec, à l’image du site de La Rochette, le maintien de forêts denses au voisinage de milieux plus ouverts.

167 À La Rochette, l’absence des structures excavées domestiques habituellement mises au jour sur ces sites d’habitat (silos, tranchées-foyers, fours excavés, fosses…) est remarquable, tant dans l’enceinte fortifiée que sur le vaste espace dégagé en partie nord du site. Les seules structures pouvant être associées à la vie quotidienne sont les deux bâtiments à extrémité en abside (4d et 6c), les petits ensembles de trous de poteau isolés au nord-est (greniers ? 4e et 4f) et quatre structures de combustion à proximité des bâtiments.

168 La nature du substrat, impropre à une exploitation comme matériau, peut expliquer l’absence de fosses tandis que la destruction violente et massive des structures par incendie peut justifier une durée d’occupation trop brève pour voir se développer les traces d’une vie domestique. Toutefois, la position topographique et l’aspect défensif du site révèlent son statut particulier – résidence aristocratique, site refuge temporaire en cas de conflit, poste de contrôle de la vallée et des voies de passage – qui ainsi se distinguerait de celui des sites à vocation domestique. On notera à ce sujet que le volume des bâtiments de La Rochette – de la maison sud 6c notamment avec une surface au sol dépassant 75 m² – se démarque de ceux d’habitats contemporains, les surfaces variant de 20 à 50 m² au maximum sur les sites de Montours ou La Chapelle- Saint-Aubert par exemple. La présence d’une probable galerie en façade du bâtiment de La Chapelle-Saint-Aubert rappelle les trois poteaux alignés en façade du bâtiment sud 6c.

169 Si le plan de la maison 6c de La Rochette apparaît original par rapport aux maisons habituellement connues au haut Moyen Âge (Chapelot et Fossier, 1980), une certaine similitude avec l’habitat carolingien des Sureaux à La Grande-Paroisse (Seine-et-Marne) (Petit, 2009) peut être évoqué. Sur ce site de la fin du IXe-début du Xe siècle, le plan et les dimensions de plusieurs bâtiments sur poteaux, rectangulaires et à trois ou quatre nefs suivant les cas, sont comparables à ceux du bâtiment 6c. La proposition de restitution (Petit, 2009, p. 35) d’un « bâtiment à quatre nefs, toiture à pans coupés et pignons apparents en partie haute » pourrait s’appliquer à la maison de La Rochette en raison de sa structure centrale carrée aux fondations plus puissantes (voir supra, § IX D). On notera également la présence aux Sureaux de greniers à extrémité en V et d’une tour- porche en entrée de l’enceinte fossoyée, étayant l’hypothèse de structures d’accès et de

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surveillance comparables dans l’enceinte en bois de La Rochette. Sur le plan paléoenvironnemental en revanche, les analyses anthracologiques diffèrent sensiblement : aux Sureaux, le hêtre est présent dès l’occupation du Bronze final et a tendance à être supplanté par le chêne, contrairement à son développement plus tardif en Bretagne (voir infra, 3e partie). Cependant, le phénomène général d’ouverture du milieu, notamment aux périodes historiques, est perceptible sur les deux sites.

170 La destruction systématique et brutale de l’enceinte et du bâtiment de cette phase 6 de La Rochette est peut-être liée au contexte historique de la transition entre les époques mérovingienne et carolingienne qui se caractérise par d’importants changements politiques, comme la mise en place par les Carolingiens de la Marche de Bretagne pour contenir les Bretons. De nombreuses expéditions militaires contre les Bretons sont menées au cours des VIIIe et IXe siècles. Ainsi, sur la commune voisine de Gaël, le monastère fondé par saint Méen, dont la localisation reste indéterminée, fut incendié à la fin du VIIIe siècle ou au début du suivant, puis restauré sur ordre de Louis le Pieux (Guigon, 1993). Dans un tel contexte, la position du promontoire de La Rochette, légèrement en retrait d’un carrefour de voies antiques et à quelques centaines de mètres en aval d’un lieu de franchissement de l’Yvel, a eu certainement une influence déterminante sur le choix du site.

3. Études anthracologiques sur les structures, du Néolithique au haut Moyen Âge (N. M.)

X. Introduction

171 Bon nombre de charbons de bois ont été mis au jour lors de la fouille du site de La Rochette. Ces prélèvements apparaissent particulièrement intéressants en raison de la succession de quatre occupations, du Néolithique ancien au haut Moyen Âge. Les résultats de l’analyse anthracologique ont ainsi pu être comparés de façon diachronique, donnant à la fois des indications sur les ligneux présents dans l’environnement du site et sur les choix des bois utilisés. La précision de la chronologie des lots apporte une plus-value aux données anthracologiques, qui pourront servir de références pour les études ultérieures.

172 Deux objectifs ont été définis pour cette étude. Le premier, d’ordre technique et culturel, visait la détermination des essences utilisées pour les différents usages au fil du temps, ainsi que leurs caractéristiques. Pour ce volet, un effort particulier a porté sur la mesure des cernes annuels de croissance du chêne dont la largeur est étroitement liée au contexte environnemental au sein duquel l’arbre a crû. Le second objectif visait à reconstituer l’environnement paysager autour du site au moment des différentes occupations. Les données anthracologiques provenant pour la plupart de charbons de bois issus de constructions (bâtiments, palissade), elles ne permettent pas à elles seules ces reconstitutions. Ainsi, des données polliniques de sites proches ont été mises à contribution pour ce deuxième objectif.

XI. Matériel et méthodes

173 Les prélèvements ont été effectués soit directement au moment de la fouille, soit au tamisage de sédiments extraits en masse. Au laboratoire, un inventaire de ces

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prélèvements a été dressé. La stratégie d’analyse a été définie en fonction des objectifs de l’étude.

174 Tous les lots étudiés sont des sous-échantillonnages des prélèvements initiaux. Comme le chêne est le taxon largement dominant et que les structures échantillonnées sont des constructions, le sous-échantillonnage aléatoire en vue d’une reconstitution environnementale selon la méthode habituelle n’a pas semblé adapté. En effet, comme cette méthode implique l’analyse de charbons de toutes tailles, bon nombre de ceux-ci auraient été du chêne et les plus petits charbons n’auraient pas permis de faire les observations macroscopiques et dendrométriques, riches d’informations. Le sous- échantillonnage a donc porté sur les gros et moyens fragments, avec une recherche visuelle à la loupe binoculaire des charbons d’aspects différents pour identifier le plus possible de taxons. Les charbons qui restent sont conservés au laboratoire d’anthropologie et archéométrie de l’UMR 6566 et pourront faire l’objet d’analyses complémentaires.

175 L’observation des charbons de bois s’effectue à la loupe binoculaire (grossissement 7X à 90X) et au microscope (X100, X200 et X500). L’identification se base sur l’observation des trois coupes anatomiques du bois, transversale, tangentielle et radiale. Les caractéristiques anatomiques de l’échantillon sont relevées. Une clé de détermination (Schweingruber, 1982, 1990), et si nécessaire l’observation d’échantillons actuels, permet la détermination du taxon.

176 La détermination se fait la plupart du temps au niveau du genre. Par exemple, le chêne rouvre ne peut être différencié du chêne pédonculé ; ces deux espèces sont comprises dans le taxon Chêne (Quercus). Certains genres sont difficilement différenciés ; ainsi, les sorbiers (Sorbus), poiriers et pommier (Pyrus et Malus), les aubépines (Crataegus) et le néflier (Mespilus germanica) sont regroupés dans le taxon Pomoïdées. De même, le taxon Fabacées regroupe les genêts (Cytisus scoparius, Genista sp.) et les ajoncs (Ulex sp.). Enfin, le chêne et le châtaignier se différencient sur la base d’un seul critère, la présence de rayons ligneux multisériés chez le premier ; si ce critère ne peut être observé correctement, en raison souvent de la taille réduite du charbon, l’échantillon est classé dans le taxon Chêne/Châtaignier.

177 Outre la détermination du taxon, l’analyse anthracologique comporte d’autres observations (Marguerie et Hunot, 2007). La courbure des cernes de croissance est qualifiée : une faible courbure correspond à un bois de gros calibre (diamètre approximatif > 20 cm) ; une forte courbure indique la proximité de la moelle donc un bois de petit calibre (diamètre approximatif < 8 cm) ou le cœur d’un bois de calibre intermédiaire ou gros et une courbure intermédiaire indique un calibre moyen (diamètre approximatif 8-20 cm) ou une partie interne d’un bois de gros calibre. Dans le cas du chêne, la présence de thylles (excroissances cellulaires bouchant les vaisseaux dans le bois de cœur ou duramen) permet de déterminer s’il s’agit de calibres petits et intermédiaires provenant d’une grosse pièce de bois.

178 Au cours de l’analyse anthracologique, la largeur des cernes de croissance annuelle est mesurée ; il s’agit de la largeur totale divisée par le nombre de cernes observés. Ces données permettent d’apprécier les conditions de croissance des ligneux. Des cernes larges indiquent une croissance peu contrainte voire libre, tandis que des cernes étroits sont le reflet d’une croissance contrainte, par exemple d’arbres poussant en forêt dense ou sénescents. Deux charbons de chêne comportant plus de trente cernes successifs ont été réservés pour une étude dendrochronologique.

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179 Enfin, les aspects particuliers des charbons sont notés : fendu (présence de fentes de retrait) et/ou dur/luisant (éléments anatomiques partiellement fondus). Ces observations renseignent sur les conditions de combustion des bois, entre autres la vitesse de montée en chaleur (Théry-Parisot, 2001 ; Marguerie et Hunot, 2007). La présence de galeries d’insectes xylophages indique qu’il s’agit de bois sénescents ou morts.

XII. Résultats et interprétation

180 Les résultats ont été compilés en dénombrements uniquement : pour ce type d’étude à très forte prédominance du chêne et à partir de structures de constructions, les masses n’apportent aucune information supplémentaire. Un diagramme anthracologique de fréquences de dénombrement (fig. 52) est proposé pour offrir une vue synthétique des résultats par période. Compte-tenu de la stratégie adoptée, l’analyse est basée sur la présence-absence des taxons et non leur fréquence relative. C’est la raison pour laquelle les résultats par période sont présentés sous forme de tableaux de présence (fig. 53 et infra, fig. 56 et 59).

Figure 52 : Pourcentages de dénombrement des charbons identifiés par ensemble archéologique. Frequency of charcoal number in each archaeological whole.

Tableau 4 : Masse totale des charbons prélevés et nombre de charbons analysés par structure. Total sampled mass of charcoal and number of charcoal fragments analysed in each structure.

masse totale prélevée nombre charbons

(g) analysés

haut Moyen Âge TLU 3 18 talus TLU 4 151

double palissade TP 50 40 sud 477

TP 40 30 478

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TP 150 38 479

TP 150 60 481

TP 65 25 482

TP 40 25 483

TP 135 30 485

TP 80 30 544

TP 40 30 549

TP 6 30 620 bâtiment sud TP 15 70 621

premier âge du foyer fo. 09 75 100 Fer

TP 5 24 112 habitat TP 8 56 144 1re entrée ouest TP 4 20 146

TP 25 60 154

TP âge du Bronze 40 30 155

TP 50 40 habitat 157

e TP 2 entrée ouest 7 20 159

TP 8 20 166

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TP 7 30 167

Néolithique foyer fo. 06 50 211 ancien

181 Les largeurs de cernes sont présentés sous forme d’histogrammes, les classes de largeurs étant par tranches de 0,25 mm. Moyennes et écarts-types ont été calculés par lot et par période. Notre stratégie de sous-échantillonnage ayant privilégié l’observation des charbons de moyenne et grande taille, les mesures de largeurs de cerne sur le chêne sont très nombreuses et permettent une analyse détaillée par structure.

XII A. Le site dans sa globalité

182 Sur l’ensemble du site, vingt-quatre structures ont fait l’objet d’analyses (tabl. 4) : vingt trous de poteau, deux prélèvements en talus et deux foyers. Le Néolithique ancien est représenté par un foyer (fo.06), l’âge du Bronze par neuf trous de poteau des première et deuxième entrées ouest, le premier âge du Fer par un foyer (fo.09), et le haut Moyen Âge par onze trous de poteau appartenant au bâtiment sud et à la palissade sud, plus deux prélèvements en talus. Au total, 1 188 charbons de bois ont été observés, avec un minimum de vingt charbons par structure. L’objectif de cent charbons minimum par unité de construction a été atteint.

183 Le cortège des ligneux est peu diversifié sur le site. Neuf taxons différents ont été identifiés : le chêne, le chêne/châtaignier, le hêtre, l’érable, le noisetier, des Pomoïdées, des Fabacées, le frêne et le saule. Le chêne, le chêne/châtaignier et le hêtre sont les grands arbres des forêts du Massif armoricain, chênaies ou chênaies-hêtraies. L’érable, le noisetier et les Pomoïdées peuvent être des composantes du sous-étage forestier ; les deux premières espèces et certaines Pomoïdées sont, pour le Massif armoricain, le reflet de conditions stationnelles riches difficilement envisageables sur l’éperon même, composé de schiste briovérien particulièrement dur et acide. Ces trois taxons, tout comme les Fabacées, sont héliophiles et peuvent aussi occuper les lisières forestières et les milieux ouverts. Le frêne et le saule occupent les stations alluviales en bordure de cours d’eau, le premier étant particulièrement exigeant quant à la richesse minérale du sol.

184 Outre ces ligneux bien définis, certains lots comportent des écorces dont on ne peut déterminer l’espèce de provenance. Et plusieurs charbons du foyer du premier âge du Fer (fo.09), aux fibres torses, aux zones poreuses mal définies, aux aspects de loupes (fibres noueuses, enchevêtrées) ont été regroupés sous l’appellation souche/racine, faute de référentiel pour ce type de bois.

XII B. Bilan par phases d’occupation

XII B 1. Le Néolithique ancien

185 La structure analysée est un foyer (fo.06) ; 211 charbons y ont été observés. Le chêne est le taxon dominant, accompagné de Pomoïdées et de quelques fragments d’écorce (fig. 52, 53). Les charbons de chêne et de Pomoïdées proviennent pour une part de bois

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de gros calibre mais ce sont surtout les calibres intermédiaire et petit qui sont représentés (fig. 54). L’observation fréquente de thylles sur les charbons de chêne indique que ce lot se compose d’une bonne proportion de bois de coeur. Quelques galeries d’insectes ont été observées sur les chênes (17 cas sur135 fragments), tandis qu’elles sont fréquentes chez les Pomoïdées (37 sur 67). Quelques chênes ont un aspect fendu. Les cernes de croissance du chêne sont étroits, avec une moyenne de 0,94 ± 0,56 mm pour la période (fig. 55 en bas). Les largeurs sont bien classées autour de la moyenne, indiquant une même contrainte de croissance pour l’ensemble du lot.

Figure 53 : Présence des taxons par période (1, majoritaire ; 2, abondant ; 3, présence notable 4, faible présence 5, rare). Presence of taxa by periods (1, major; 2, abundant; 3, notable; 4,faint; 5, rare).

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Figure 54 : Fréquence des différents calibres (gros, intermédiaire, petit) et des thylles sur les charbons de chêne. Frequency of the different sizes (large, middle, small) and thylles presence on oak charcoals.

Figure 55 : Largeurs de cernes mesurées sur les charbons de chêne : histogrammes par période d’occupation avec moyennes et écarts-types (classes en mm). Rings width measured on oak charcoals by periods of occupation, with mean and standard deviation (histogram classes in mm).

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186 Ces résultats indiquent dans l’environnement proche une chênaie à forte contrainte de croissance, en lien probablement avec la densité du peuplement forestier et possiblement accentuée par la pauvreté minérale du sol. Le sous-étage forestier se compose de petits fruitiers et, dans l’hypothèse d’un prélèvement au sein d’une même forêt, le poirier à feuilles en cœur est le plus probable en raison de sa frugalité. La présence de ce(s) fruitier(s) marque une certaine sécheresse du lieu de prélèvement. Ces arbres et arbustes ont pu être prélevés sur l’éperon même.

XII B 2. L’âge du Bronze

187 Les échantillons de cette période proviennent de trous de poteau composant les première et deuxième entrées ouest de la structure 2d. 100 charbons ont été observés pour la première entrée et 200 pour la seconde. Le taxon dominant est le chêne (fig. 52, 53, 56), accompagné du genêt/ajonc, du noisetier, et de l’érable (dans le TP.166 uniquement). Des écorces ont été observées dans le TP.154.

Figure 56 : Âge du Bronze : présence des taxons par structure (1, majoritaire ; 2, abondant ; 3, présence notable ; 4, faible présence ; 5, rare). Bronze Age: taxa presence by structure (1, major; 2, abundant; 3, notable; 4,faint; 5, rare).

188 Les charbons de chêne proviennent de quelques pièces de gros calibre mais surtout de pièces de calibre intermédiaire (fig. 54). Peu de thylles ont été observés (15 cas sur 268), traduisant la rareté du bois de cœur dans le prélèvement. La moyenne des largeurs de cerne du chêne est plus du double de celle mesurée au Néolithique ancien, soit 2,14 ± 0,82 mm. L’histogramme des largeurs de cernes est aussi beaucoup plus étalé, avec des valeurs allant jusqu’à 4 mm (fig. 55). Deux groupes de valeurs semblent se dessiner : un premier centré sur 1,5-2 mm et un deuxième, partiellement superposé et centré sur 2,5-3 mm. Les chênes ayant servi à la construction de ces deux entrées ont vraisemblablement été soumis à deux niveaux de contrainte : pour certains, une croissance contrainte, bien qu’à un degré moindre qu’au Néolithique ancien, et une croissance plus libre pour les autres, conséquence possible d’une ouverture du milieu.

189 La présence du genêt/ajonc à cette période corrobore cette interprétation. Certains charbons de chêne comportent des galeries d’insectes (39/268) ou ont un aspect particulier : fendu, luisant, mais surtout fendu/luisant (fig. 57). Les charbons d’érable

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proviennent de bois de calibre intermédiaire, ceux de noisetier de calibres intermédiaire et petit, et tous les charbons de genêt/ajonc sont de petit calibre.

Figure 57 : Nombre d’observation des aspects particuliers (fendu, dur/luisant, fendu/luisant) sur les charbons de chêne (en cartouche, nombre d’observations / nombre total de charbons de chêne). Observed number of particular aspects on oak charcoal (splitted, hard/glossy, splitted/glossy).

190 Du point de vue technologique, le chêne devait être la meilleure essence disponible autour du site pour la réalisation de poteaux ; des bois de calibre intermédiaire ont vraisemblablement été préférés. Le chêne est un arbre de haut fût. Son bois est d’excellente qualité et très durable, en particulier le bois de cœur. Il est utilisé couramment comme bois d’œuvre pour les charpentes, les constructions diverses et en menuiserie. Les bois de petit calibre de noisetier et de genêt/ajonc sont souples et ont pu être utilisés dans les constructions pour la fabrication de clayonnages.

191 Des différences de détail peuvent être relevées entre les deux entrées. La première entrée ouest n’a livré que deux taxons, le chêne et le genêt/ajonc, tandis que la seconde comporte aussi du noisetier et de l’érable (fig. 56). Les charbons de la première entrée sont fendus et fendus/luisants, ils sont luisants et surtout fendus/luisants dans la deuxième. Trois trous de poteau contiennent des charbons provenant de pièces de chêne de gros calibre : les TP.144, 154 et 157. Les six autres ne comportent que des chênes de calibres intermédiaire et petit. Les histogrammes de classes de largeur de cernes par trou de poteau montrent que les lots de charbons se situent dans l’un ou l’autre des deux groupes de niveaux de contrainte de croissance, à l’exception de ceux des TP. 144, 154 et 167, qui couvrent toute l’étendue de la variation (fig. 58). Les histogrammes de l’une et l’autre entrée présentent le même étalement, reflétant une homogénéité dans la configuration du ou des peuplements forestiers d’origine.

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Figure 58 : Âge du Bronze : histogrammes des largeurs de cernes mesurées sur les charbons de chêne par structure. Bronze Age: Rings width of oak charcoals, by structure.

192 A l’âge du Bronze, les chênes ont une contrainte de croissance qui s’est allégée comparativement au Néolithique ancien. La chênaie est toujours présente comme le montre le premier groupe de largeur de cernes centré sur 1,5-2 mm, mais sa configuration a changé. Soit elle est moins dense, avec des zones de croissance quasi libre, soit les bois ont été recueillis dans un endroit différent de ceux du Néolithique ancien. Ces deux états sont probablement présents dans l’environnement du site, mais la deuxième hypothèse paraît la plus plausible ici. En effet, les bois du Néolithique ancien pouvaient tout à fait se trouver sur l’éperon rocheux (station pauvre et sèche). Par contre, les essences accompagnant le chêne à l’âge du Bronze, à savoir le noisetier et l’érable, ont des exigences plus grandes en matière de richesse minérale du sol et leur présence sur l’éperon semble peu plausible. L’éperon était d’ailleurs vraisemblablement défriché à cette période, comme le laissent penser les vestiges archéologiques. L’approvisionnement en bois pour la construction des deux entrées ouest s’est, dans ce contexte, effectué en périphérie du site, dans des zones plus riches de bas de pente par exemple.

XII B 3. Le premier âge du Fer

193 Les charbons de bois du premier âge du Fer proviennent d’un seul foyer (fo.9). Compte- tenu de l’homogénéité du lot, un sous-échantillonnage de cent charbons s’est avéré représentatif. Le chêne est le taxon dominant (fig. 52, 53), accompagné de Fabacées (genêt/ajonc). La caractéristique particulière de ce lot est la présence notable de bois aux fibres torses, aux zones poreuses mal définies, aux aspects de loupes (fibres

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noueuses, enchevêtrées). Il s’agit probablement de chêne mais, faute de référentiel, ces charbons ont été regroupés sous l’appellation souche/racine.

194 Pour le chêne, de gros calibres sont présents ainsi que des calibres intermédiaires (fig. 54). Peu de petits calibres ont été observés. Ces bois comportent rarement des thylles ; le lot est donc composé de peu de duramen. Les galeries d’insectes sont rares. Une bonne partie des charbons de chêne a un aspect fendu (fig. 57), plusieurs sont fendus et luisants, en particulier ceux du lot souche/racine. La haute fréquence de fentes radiales est étroitement liée dans ce cas à la densité élevée des rayons ligneux qui sont larges. Les cernes de croissance annuelle sont très larges, avec une moyenne de 3,34 mm, et les mesures très étalées (fig. 55), avec un écart-type de 2,11 mm.

195 Ce lot est celui qui livre le moins d’informations sur l’environnement du site. Ce foyer a pu être alimenté par un seul et même arbre, un chêne qui aurait poussé par exemple en croissance libre sur l’éperon et qui aurait été victime d’un chablis, la totalité de l’arbre étant ainsi accessible : tronc, branches, racines. Les Fabacées, genêt ou ajonc, devaient être largement présents sur le site que l’on sait déjà défriché au Bronze final, d’autant plus s’il a été abandonné entre les deux occupations mises en évidence, laissant libre cours à l’implantation de ces ligneux héliophiles.

XII B 4. Le haut Moyen Âge

196 Les charbons de bois datant du haut Moyen Âge ont trois origines : le bâtiment sud (deux trous de poteau, 100 charbons analysés), la double palissade sud (neuf trous de poteau, 308 charbons analysés) et le talus sud (deux ensembles prélevés, 169 charbons analysés). Au total, 577 charbons ont été observés pour cette période.

197 Six ligneux différents ont été identifiés dans ces structures (fig. 52, 53). Le chêne est le taxon dominant, accompagné du hêtre, du noisetier, de Fabacées (genêt/ajonc), du frêne, du saule. Des écorces ont été observées dans sept des treize structures. La richesse taxonomique par structure est faible (fig. 59), ce qui est habituel pour des cortèges attribués à des constructions ; sept des treize structures sont monospécifiques (chêne), quatre comportent deux taxons et deux montrent trois taxons. La double palissade sud est l’ensemble qui présente la plus grande richesse taxonomique (chêne, hêtre, noisetier, frêne et saule). Le cortège du bâtiment sud se compose du chêne, de hêtre, et du genêt/ajonc ; les charbons du talus sont tous du chêne.

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Figure 59 : Haut Moyen Âge : présence des taxons par structure (1, majoritaire ; 2, abondant ; 3, présence notable ; 4, faible présence ; 5, rare). Early Mediaeval: taxa presence by structure (1, major; 2, abundant; 3, notable; 4,faint; 5, rare).

198 Le chêne et le hêtre sont des arbres de haut fût ayant une bonne résistance mécanique mais, à la différence du chêne, le hêtre a une mauvaise durabilité extérieure. Sur le site de La Rochette, c’est la structure TP.621 du bâtiment sud qui comporte le plus grand nombre de charbons de hêtre. Ce ne sont pas des pièces de gros calibre qui ont été utilisés mais plutôt des calibres intermédiaires (7 des 32 observations, largeur moyenne des cernes 2,46 mm) et petits (22 des 32 observations), ces derniers peut-être pour la fabrication de chevilles.

199 Le frêne observé dans la structure TP.549 est de gros calibre ; le bois de frêne a une bonne résistance mécanique, notamment en flexion. Le noisetier, le saule et le genêt/ ajonc sont aussi des bois souples ; ils ont pu être utilisés dans la fabrication de clayonnages.

200 Par rapport au cortège de l’âge du Bronze, trois taxons sont nouveaux dans cet ensemble du haut Moyen Âge : le hêtre, le frêne et le saule. Le hêtre est récent dans le paysage ; en effet, dans sa migration postglaciaire depuis l’est, il est arrivé tardivement dans le Massif armoricain, au cours de l’âge du Bronze. Il a probablement été freiné par les conditions climatiques qui ne lui seyaient guère et par la farouche compétition avec d’autres éléments forestiers plus expansifs, tels le tilleul, le charme et l’érable. Le diagramme pollinique de la forêt de Paimpont montre une courbe continue du hêtre à partir de 725 av. J.-C. environ ; ce ne serait qu’à partir de cette date que le hêtre serait réellement entré régionalement en compétition avec le chêne pour composer les formations forestières actuellement typiques du Massif armoricain, les chênaies- hêtraies. Compte-tenu de la date de l’occupation du site de La Rochette au haut Moyen Âge, le hêtre semble avoir été exploité dès son implantation massive dans la région. Le frêne est, quant à lui, très exigeant en ce qui concerne la richesse minérale de sa station et il est probable qu’il ait profité de l’enrichissement des sols en lien avec les activités agropastorales. Constituant un bon fourrage pour l’alimentation des animaux, il a aussi pu être favorisé par l’intervention de l’homme. Quelles qu’en soient la ou les raisons, les données paléobotaniques enregistrent régionalement une diffusion de cet arbre à la fin du Néolithique.

201 Pour le haut Moyen Âge, toutes structures confondues, le chêne comporte un certain nombre de pièces de gros calibres (fig. 54). Toutefois, la quantité importante des

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calibres intermédiaires observés laisse à penser qu’il ne s’agit pas uniquement de la partie intérieure des gros bois mais que des pièces de moyen diamètre ont aussi été utilisées. Ce calibre intermédiaire apparaît particulièrement notable au sein du talus (fig. 60, en bas), tandis que la double palissade comporte le plus grand nombre d’attestations du gros calibre. La quantité de thylles observée sur les chênes de la double palissade est conséquente, révélant une présence importante de duramen dans les restes carbonisés de cet ensemble, ce qui est cohérent avec la présence marquée de bois de gros calibre.

202 La moyenne des largeurs de cernes du chêne est ici inférieure à celle mesurée au premier âge du Fer, soit 2,37 ± 1,51 mm ; elle se rapproche de la moyenne observée à l’âge du Bronze mais les valeurs sont plus étalées et leur mode est décalé comme le montrent les histogrammes de classes (fig. 55).

Figure 60 : Haut Moyen Âge : nombre d’observations des calibres (gros, intermédiaire, petit) et de la présence de thylles sur les charbons de chêne. Early Mediaeval: observed sizes (large, middle, small) and of thylle presence on oak charcoals.

203 Trois groupes semblent se profiler : un premier autour des largeurs 0,75 à 1,5 mm, à croissance sous forte contrainte, un deuxième, aussi à croissance contrainte mais moindre, de 1,5 à 2,75 mm, et bon nombre de valeurs de forte croissance au delà de 3 mm, jusqu’à des valeurs de croissance libre.

204 En détaillant ces résultats par type de construction (fig. 61), il apparaît que ces différents groupes s’individualisent. Ainsi, les faibles croissances sont observées principalement au niveau de la double palissade sud (6a), tandis que les croissances moyennes sont l’apanage des chênes du talus 6b. Bien que les mesures aient été rares pour le bâtiment sud (6c), il ne semble pas comporter de chêne à très forte contrainte de croissance et présente au contraire des éléments à bonne voire très bonne croissance.

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Figure 61 : Haut Moyen Âge : histogramme des largeurs de cernes mesurées sur les charbons de chêne par type de construction. Early Mediaeval: rings width measured on oak charcoals, by building type.

205 La moyenne des largeurs de cernes par type de construction conduit aux mêmes constatations : faible croissance pour les chênes de la double palissade et forte croissance pour ceux du bâtiment sud. D’un point de vue technologique, les chênes à forte croissance, donc à cernes larges, ont une meilleure résistance mécanique. Les résultats obtenus ici reflètent vraisemblablement un choix technologique des pièces de bois en fonction des constructions, le bâtiment sud nécessitant des bois de plus forte résistance que la double palissade.

206 La répartition des largeurs de cernes du chêne par structure permet de faire deux constats (fig. 62). Dans le cas de la palissade 6a (TP.477-479, 481-483, 485, 544, 549) les distributions sont relativement homogènes et laissent à penser que les bois la composant ont été prélevés dans le même type de milieu, voire la même coupe. Dans l’hypothèse d’une seule pièce de bois, du moins dominante, dans chaque trou de poteau, l’étalement important des valeurs, de la classe 0,25-0,5 mm à la classe de plus de 6 mm, refléterait des conditions de croissance changeantes au fil du développement de l’arbre. Les modifications du milieu pouvant conduire à de tels écarts de croissance peuvent difficilement être d’origine naturelle et pourraient correspondre à des interventions de l’homme dans la forêt, à des coupes ou à des éclaircies.

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Figure 62 : Haut Moyen Âge : histogrammes des largeurs de cernes mesurées sur les charbons de chêne par structures : palissade 6a (les trois diagrammes supérieurs)et talus 6b (en bas). Early Mediaeval Ages: rings width measured on oak charcoals by structures: palisade 6a (the three upper diagrams) and bank 6b (below).

207 Les bois du talus 6b donnent une toute autre image. Le prélèvement TLU.3 affiche une croissance contrainte, avec des valeurs bien regroupées. Ce chêne a dû croître dans un milieu relativement stable mais peu propice à son développement, pour des raisons de densité de peuplement ou de pauvreté minérale de la station. À l’opposé, les prélèvements TLU.4 ne comportent pas de chênes à croissance très faible. Les largeurs de cernes majoritaires correspondent à des valeurs moyennes de futaie actuelle. Les valeurs plus élevées, au delà de 4 mm, sont le reflet d’une ouverture du milieu.

208 Au haut Moyen Âge, les chênaies-hêtraies étaient vraisemblablement les formations forestières dominantes dans la région. Les pièces de bois utilisées à La Rochette ont été pour partie prélevées dans ce type de formation. Les observations dendrologiques sur le chêne montrent que celles-ci ont été sélectionnées en fonction des usages. La sélection s’est opérée sur leur taille : des gros calibres pour le bâtiment sud et surtout la palissade sud, et des bois de calibre plutôt intermédiaire au niveau du talus. Une préférence semble aussi se marquer quant à la croissance des arbres ; en effet, des chênes aux cernes très larges, donnant des bois de meilleure résistance mécanique, ont été utilisés préférentiellement pour la construction du bâtiment sud. Ces résultats reflètent une gestion forestière raisonnée ; en témoigne plus encore le grand éventail de largeurs de cernes sur un même chêne, vraisemblable marqueur des interventions humaines sur la forêt.

209 Comme à l’âge du Bronze, les bois ne proviennent pas de l’éperon même, mais de stations riches, comme le montre la présence du noisetier, voire très riches comme le montre la présence du frêne ; elle(s) devai(en)t se situer en bas de pente et à proximité d’un cours d’eau. Le genêt/ajonc est en outre le témoin de zones ouvertes.

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XIII. Le site de La Rochette dans son contexte environnemental

XIII A. Au Néolithique ancien

210 Au Néolithique ancien, le paysage régional se compose de chênaies (Gaudin, 2004 ; Marguerie, 1992a). Le chêne est alors le taxon arborescent dominant ; accompagné du tilleul, il forme des futaies régulières qui se renouvellent au fil des ouvertures du milieu, suite à des chablis ou à la sénescence et mort des semenciers. Ces futaies régulières forment des blocs de 15 ares à 15 hectares d’âges différents qui, accolés, constituent à l’échelle régionale une futaie irrégulière en mosaïque. Le sous-étage forestier dépend de la qualité des stations ; les plus fraîches comportent principalement du houx, les plus riches du noisetier, et les plus sèches de petits fruitiers (Pomoïdées et Prunoïdées), le plus commun étant le poirier à feuille en cœur.

211 C’est dans ce dernier type de milieu que les bois ayant alimenté le foyer néolithique de La Rochette ont vraisemblablement été prélevés ; ce pourrait d’ailleurs être sur l’éperon même. Certains charbons de chêne proviennent de bois de gros calibre, mais la plupart de calibres intermédiaire et petit. Les cernes sont étroits (moins de 1 mm), confirmant la forte contrainte de croissance qu’ont connu ces chênes. Elle est vraisemblablement liée à la densité de la chênaie, accentuée par la pauvreté minérale du sol. La présence de galeries d’insectes dans ces bois et ceux de Pomoïdées indiquent que les arbres étaient sénescents voire morts au moment de la récolte.

212 Les sites datant de cette période et ayant fait l’objet d’une analyse anthracologique sont relativement nombreux en Bretagne et Basse-Normandie : dans le sud de la péninsule armoricaine, la Table-des-Marchands (Locmariaquer, Morbihan : Marguerie et Marcoux, 2007), Lannec-er-Gadouer (Erdeven, Morbihan : Gaudin et Marguerie, 2000) ; Kerdruelland (Belz, Morbihan : Marcoux et Marguerie, 2007) ; dans le nord-est d’Ille-et- Vilaine, le Haut- Mée (Saint-Étienne-en-Coglès : Marguerie, 1998) ; en Basse-Normandie, Le Lazzaro (Colombelles, Calvados : Marcoux et al., en préparation). Les données issues de ces études s’apparentent fortement aux résultats obtenus à La Rochette et corroborent l’interprétation proposée. Partout, le chêne à cernes étroits est le taxon dominant et il est systématiquement accompagné par les Pomoïdées. Le noisetier est récurrent, ainsi que l’érable dans une moindre mesure.

XIII B. À l’âge du Bronze

213 À l’âge du Bronze, le cortège de ligneux a peu changé dans le Massif armoricain et ce sont les mêmes essences que celles caractérisant le Néolithique ancien qui ont été observées pour cette deuxième occupation de La Rochette ; le taxon principal reste le chêne, accompagné du genêt/ajonc, du noisetier, et de l’érable. Cependant, les données concernant le chêne laissent entrevoir un changement dans la configuration des formations forestières ; en effet, les bois sont désormais majoritairement de calibre intermédiaire (peu de pièces de gros calibre), les largeurs de cernes sont plus importantes et leur gamme plus étendue. Le site proche le plus contemporain est celui de La Basse-Bouexière (Guichen, Ille-et-Vilaine), daté autour de 3 000 BP. Il s’agit d’un habitat dont le cortège anthracologique corrobore ces observations, à savoir le chêne dominant (moyenne des largeurs de cerne 1,96 ± 0,56 mm), accompagné de Pomoïdées et d’érable.

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214 Régionalement, les données paléobotaniques ont enregistré une nette ouverture du milieu à partir du Néolithique final (Gaudin, 2004 ; Marguerie, 1992a). À Ploërmel et Néant-sur-Yvel (Morbihan), le taux de pollens d’arbres n’est plus que de 35 % et 55 % respectivement, les plantes rudérales étant très présentes sans toutefois d’attestations de cultures de céréales à Néant-sur-Yvel (Marguerie, 1992a). À Paimpont, des pollens de céréales sont enregistrés bien que la chênaie se maintienne, le chêne étant en plein essor tandis que le tilleul et le noisetier sont en recul (Oillic, com. pers.). Les résultats de l’analyse anthracologique du site de La Hersonnais à Pléchâtel (Ille-et-Vilaine) reflètent ces changements (Tinévez, 2004) ; le cortège des ligneux y est diversifié (quinze taxons différents ont été observés) et la croissance des chênes est au delà de 1 mm par an (1.33 ± 0,49 mm, 1.26 ± 0,46 mm, et 1.77 ± 0,83 mm). Toutefois, les chênes sont essentiellement de gros calibre et les largeurs de cernes sont bien regroupées autour de la moyenne, révélant la persistance de belles chênaies matures.

215 Depuis ces premiers développements de l’agropastoralisme qui ont fortement marqué le paysage régional, les défrichements se sont poursuivis, bien qu’ils semblent demeurer d’échelle réduite. Et un ralentissement, voire une reconquête des taxons forestiers est probable au moment de la péjoration climatique de l’âge du Bronze moyen au Bronze final, entre 1 550 et 1 200/1 050 BC (Richard et al., 2007). C’est donc dans ce contexte de paysage en mosaïque que s’inscrit la deuxième occupation du site de La Rochette.

XIII C. Au premier âge du Fer

216 Le contexte environnemental de cette troisième occupation est probablement peu différent du précédent, si ce n’est des zones défrichées plus nombreuses, une présence du hêtre de plus en plus soutenue aux portes du Massif armoricain et l’apparition de nouvelles cultures telles que le sarrasin, attesté vers 2 726 BP à Inguiniel (Morbihan) (Marguerie, 2001). Les charbons mis au jour sur le site de Beaumont, un habitat de la Tène finale à Saint-Laurent-sur-Oust, Morbihan (Marguerie, 1996) semblent être le reflet d’un tel milieu fortement anthropisé, avec le genêt/ajonc et le noisetier comme taxons prédominants, accompagnés de chênes de calibres intermédiaire et petit, et de Pomoïdées.

217 Les charbons de La Rochette sont alors majoritairement du chêne à forte croissance, accompagné du genêt/ajonc. Plusieurs des échantillons présentent des fibres torses et des zones poreuses mal définies (souches ? racines ?) et l’interprétation des résultats du foyer étudié (fo.09) apparaît hasardeuse. En effet, il peut tout à fait s’agir d’un seul et même arbre ayant poussé au milieu d’un champ et ayant été victime d’un chablis.

XIII D. Au haut Moyen Âge

218 Le contexte environnemental du haut Moyen Âge est très différent de celui des périodes précédentes. D’une part, La Tène et le Haut-Empire ont vu les surfaces forestières armoricaines se réduire sérieusement et, parallèlement, la lande à calluna se développer (Gaudin, 2004 ; Marguerie, 1992a). Les besoins en surfaces cultivées et en pâtures sont de plus en plus grands, et surtout ceux en combustibles pour les diverses activités artisanales. Des futaies évoluent peu à peu en taillis ; malgré tout, des forêts (ou au minimum des bois) comportant de beaux fûts subsistent comme le montrent les charbons de chênes de gros calibre et de croissance contrainte (1-2 mm/an) des sites

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gallo-romains d’Ille-et-Vilaine : Beziers à Bédée (Marguerie et Renaudin, 1997), Chartres-de-Bretagne (Marguerie, 1993), La Chapelle à Cesson-Sévigné (Marguerie, 1997). Le paysage du Massif armoricain a aussi été transformé entre-temps par le déploiement du hêtre, les chênaies se transformant en chênaies-hêtraies comme rappelé plus haut (Giesecke et al., 2007 ; Davis et al., 2003).

219 Le Bas-Empire et l’époque mérovingienne ont été des périodes tumultueuses tant du point de vue politique qu’économique, démographique et climatique. Il est probable que ces événements ont eu un effet sur l’environnement mais les études sur ce sujet en sont encore à leur balbutiement. La période carolingienne est, quant à elle, marquée par un retour à la stabilité et un essor important des cultures, entre autres dans le Coglais (Marguerie, 2002) et dans le centre-est du Morbihan (Visset, 1989). Au moment de la quatrième occupation du site de La Rochette, au haut Moyen Âge, le paysage alentour est ainsi probablement agraire, du moins en grande partie.

220 Les données anthracologiques montrent néanmoins que des forêts, au minimum des bois, composés de beaux fûts de chêne et de hêtre, subsistent toujours. Ces ressources forestières ont été exploitées de façon raisonnée à La Rochette : les chênes à croissance rapide, fournissant une meilleure résistance mécanique, ont été réservés pour la construction du bâtiment sud, les chênes de gros calibre ont servi à la construction de la palissade sud et ceux de calibre intermédiaire se retrouvent au niveau du talus. La grande gamme des largeurs de cernes au sein d’un même trou de poteau, ne comportant a priori – ou du moins majoritairement – qu’un seul bois, laisse entrevoir des interventions régulières de l’homme dans les forêts.

221 Les analyses anthracologiques effectuées au Camp de Péran dans les Côtes-d’Armor (Marguerie, 1992a) s’apparentent étroitement aux résultats obtenus à La Rochette et viennent renseigner l’utilisation possible des différents taxons dans les constructions. Au Camp de Péran, les chênes et les hêtres de gros calibre ont été utilisés pour la construction de bâtiments, tandis que le frêne, l’aulne, le noisetier, le bouleau, le genêt et une Pomoïdée ont servi à l’élaboration de clayonnages. À La Rochette, ce dernier usage a probablement été celui du genêt/ajonc (bâtiment sud), du noisetier et du saule (palissade).

222 Le site de la Cocherais (Tinténiac, Ille-et-Vilaine) comporte aussi des chênes de gros calibre, ainsi que du hêtre (Marguerie, 1992b). Des mesures de largeurs de cernes sur les chênes y ont montré que les bois de construction sont mieux classés autour de la moyenne tandis que les bois utilisés dans les tranchées-foyers de séchage/grillage sont répartis sur un grand éventail de largeurs. En cela, l’histogramme des tranchées-foyers s’apparente à celui des bois du talus de La Rochette. À la Cocherais, la moyenne des largeurs de cernes est élevée au sein des constructions (3,22 ± 0,39 mm) ; elle est de 3,42 ± 1,26 mm pour le bâtiment sud de La Rochette.

XIV. Conclusions sur l’étude anthracologique

223 La Rochette sera un site de référence pour les études anthracologiques à venir sur le Massif armoricain. Les occupations successives du Néolithique ancien, de l’âge du Bronze, du premier âge du Fer et du haut Moyen Âge ont permis d’y observer l’évolution des bois et de leur usage dans le temps sur un même site. L’analyse des charbons de bois, bien qu’ils proviennent tous de structures, a permis de faire une première approche des lieux de prélèvement et de l’environnement autour du site au

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moment des différentes occupations. Des études paléobotaniques contemporaines sont venues affiner les interprétations.

224 La valeur de référence de ce site est liée à la chronologie précise des différentes occupations. En effet, chacune d’elle a bénéficié d’une ou plusieurs dates radiocarbone ; ce sont ces repères chronologiques qui permettent de mettre en contexte les résultats et d’en tirer le maximum d’informations.

225 Une quantité importante de charbons de La Rochette est conservée au laboratoire de l’UMR 6566 de Rennes. Il est à souhaiter que des analyses complémentaires soient effectuées, entre autre pour affiner les données sur les calibres et sur les largeurs de cernes.

Conclusion générale (J.-Y. T.)

226 Une évolution de l’espace enclos est nettement perceptible entre les trois phases principales d’implantation sur le promontoire de La Rochette et une restitution des aménagements successifs peut être proposée (fig. 63 et 64). Cela se traduit par une réduction progressive de l’emprise protégée entre les occupations de l’âge du Bronze, du premier âge du Fer et du haut Moyen Âge. À l’âge du Bronze, le système de barrage édifié à plus de 170 m de la pointe du promontoire assure la protection d’une surface de 1,7 ha.

Figure 63 : Évolution de l’espace occupé et surfaces d’emprise : 1, âge du Bronze ; 2, âge du Fer ; 3, haut Moyen Âge. Evolution of the occupied area: Bronze Age (1), Iron Age (2) and early Mediaeval (3).

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Figure 64 : Propositions de restitution des occupations du promontoire : de haut en bas, âge du Bronze, premier âge du Fer et haut Moyen Âge (dessins Véronique Bardel). Hypothetical reconstructions of the promontory occupations: from top to bottom, Bronze Age, first Iron Age and early Mediaeval (Véronique Bardel drawings).

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227 La première proposition de restitution (fig. 63-1 et 64 A) ne représente que les structures de l’âge du Bronze attestées par la fouille : la palissade nord et ses deux entrées, le large fossé segmenté doublé d’un rempart interne, la série de bâtiments en arc de cercle. Une possible palissade surmontant le rempart n’est pas représentée en l’absence de toute trace archéologique ; en revanche, les portes figurées dans le rempart ont bien été localisées à la fouille.

228 Au premier âge du Fer (fig. 63-2 et 64 B), la nature de l’occupation est plus incertaine. Une première palissade sur laquelle s’adossent de petits bâtiment délimite une aire d’un hectare environ, nettement inférieure à celle de l’occupation précédente. Le nouveau fossé de barrage, creusé à 57 m de la pointe, ne ceinture que 1 600 m² de surface. La restitution met en évidence la présence résiduelle du grand fossé, en partie comblé et en bordure sud-est duquel s’installe un foyer. De petits ensembles de trous de poteau, sans plan précis et disséminés dans la partie centrale du promontoire n’ont pas été représentés, faute d’attribution chronoculturelle attestée.

229 Les importants aménagements du haut Moyen Âge resserrent l’occupation vers le sud du promontoire (fig. 63-3 et 64 C), avec une emprise de 3 500 m² pour l’enceinte triangulaire principale qui barre l’accès à 75 m de la pointe. Pour la restitution, le parti est pris d’associer les talus et fossés avancés en raison du parfait parallélisme des tracés et l’écartement régulier de 20 m entre les lignes de barrage. De même, l’hypothèse de la présence des deux portes et d’une tour centrale dans la palissade, justifiée par l’écartement particulier des poteaux à ces endroits précis, est figurée sur le dessin de restitution. L’impact estompé des aménagements antérieurs, fossé interrompu au nord et fossé de l’âge du Fer au sud, est toujours visible sur le dessin.

230 Au démarrage de cette opération, la problématique de recherche était centrée sur le fossé de barrage segmenté, avec l’hypothèse d’une attribution chronologique à la fin de la Préhistoire par comparaison avec de nombreux sites des régions voisines de la Bretagne, la présence de fossés continus vers la pointe du promontoire laissant présager l’existence d’occupations diachroniques. A l’issue de quatre années d’études de terrain, les résultats modifient sensiblement les hypothèses de départ, sur la chronologie des occupations notamment, mais n’enlèvent rien à l’intérêt scientifique de la fouille. En effet, l’étude quasi exhaustive du promontoire triangulaire de La

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Rochette a mis en évidence une succession d’occupations dont les vestiges conservés sont inédits sur le plan régional.

231 Si les traces du Néolithique ancien restent très ténues, elles constituent néanmoins un nouveau jalon sur l’avancée dans la péninsule des premiers agriculteurs au début du Ve millénaire.

232 En revanche, l’âge du Bronze est marqué par une forte implantation très structurée, remarquable par sa régularité et la parfaite adéquation des aménagements au relief existant. Un système complexe de barrages successifs – palissade, fossé segmenté, rempart – protège un ensemble d’édifices dont la fonction domestique semble la plus probable, par comparaison avec plusieurs sites similaires connus dans l’ouest de la France et le Bassin Parisien. Ainsi, le site de La Rochette confirme une tendance reconnue sur l’ensemble du territoire national et caractérisée par la multiplication des sites fortifiés à l’âge du Bronze, en relation avec une occupation du territoire de plus en plus dense et conflictuelle et une hiérarchisation sociale de plus en plus poussée. Le statut particulier de cet habitat fortifié peut être mis en parallèle avec celui du site de Boulancourt dans le Bassin parisien, sur lequel une économie agropastorale de type aristocratique a été mise en évidence (Balasescu et al., 2008).

233 Au cours du premier âge du Fer, l’occupation du promontoire reste plus lacunaire et difficile à interpréter, bien que la réalisation du fossé sud ait demandé un investissement non négligeable. L’absence d’habitat clairement défini associé aux systèmes de barrage – palissade puis fossé-rempart – laisse une impression de site abandonné en cours d’élaboration, même si l’on peut évoquer la possibilité de constructions sans fondations profondes et mal conservées.

234 Les travaux de terrassement conséquents réalisés durant ces deux implantations vont marquer durablement le relief du lieu, mais il faudra attendre plusieurs siècles, jusqu’au haut Moyen Âge, à la transition entre les époques mérovingienne et carolingienne, avant de voir le site réinvesti sur un modèle et avec un statut défensif similaires. La destruction violente et totale par incendie de la nouvelle enceinte en bois et de l’édifice qu’elle protégeait pose la question de la durée de son utilisation dans un contexte historique instable.

235 Ces trois occupations principales ont en commun de refléter une forte volonté de protection mettant en œuvre des moyens importants pour une durée d’utilisation, qui à chaque fois semble courte en l’absence de réaménagements multiples. En tant que site- refuge à certaines périodes, l’éperon barré est à mettre en relation avec son contexte archéologique et environnemental. Sa position légèrement à l’écart d’un réseau viaire important et non loin d’un franchissement de l’Yvel est à prendre en compte, probablement dès la Protohistoire.

236 Une analyse anthracologique globale, menée sur des charbons de bois abondants et représentatifs des périodes concernées, insère le site dans l’évolution environnementale de la péninsule armoricaine du Néolithique aux périodes historiques, avec une tendance progressive à l’ouverture du milieu par défrichements et pratiques agropastorales. D’abord limité et discontinu au cours de la Protohistoire, cet impact devient plus étendu et pérenne à partir de la période antique. Les taxons datés du haut Moyen Âge font apparaître de nouvelles essences – le hêtre notamment, venant concurrencer le chêne comme bois d’œuvre – et le frêne, peut être lié à l’élevage en tant que fourrage.

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237 Les aménagements diachroniques révélés sur le promontoire de La Rochette incitent à être prudent sur l’interprétation de vestiges qui, à première vue, semblent contemporains et complémentaires par leur proximité et leur parallélisme, alors qu’en réalité, ils résultent d’une longue succession d’occupations motivées par une topographie particulière. Remerciements C’est avec un grand plaisir que j’adresse mes remerciements à toutes les personnes qui ont contribué à la mise en œuvre et à la réalisation de cette opération. L’autorisation de sondage m’a été accordée par le ministère de la Culture et de la Communication grâce à la diligence de Stéphane Deschamps, conservateur régional de l’archéologie, de Guirec Querré, directeur de l’UMR 6566 et de Christine Jablonski, conservateur du Patrimoine en charge du département du Morbihan. Je remercie vivement les propriétaires du site, M. et Mme Blot, M. et Mme Piéderrière, pour leur autorisation et leur amabilité. Le financement a été assuré conjointement par la sous- direction de l’Archéologie et le conseil général du Morbihan. La gestion des financements par le CNRS a été menée à bien grâce à la vigilance et l’investissement de Michèle Tostivint au laboratoire d’Anthropologie de Rennes. Inventeur du site, Maurice Gautier a mis en permanence à notre disposition les fructueux résultats de ses missions aériennes qui participent pleinement à nos recherches. À travers son accueil chaleureux, Gilles Montgobert a contribué à la bonne intégration de notre équipe dans la commune et nous a fait partager ses connaissances archéologiques locales. Les municipalités de Mauron et de Saint-Brieuc-de-Mauron ont exprimé leur intérêt pour nos recherches lors de visites du chantier. La municipalité de Mauron a contribué à la préparation de la présentation du site au public lors de la Journée du Patrimoine du 18 septembre 2005. Le relevé topographique du site a été réalisé dans le cadre d’un stage par l’Institut Universitaire de Technologie – Génie Civil – de Rennes, sous la direction de Louis Martel et Thierry Lorho, géomaticien au SRA de Bretagne, a assuré le calage du carroyage par système GPS. Au sein de l’UMR 6566, Laurent Quesnel, dessinateur infographe au laboratoire du CNRS, a réalisé avec efficacité et compétence les travaux de DAO des illustrations graphiques des rapports et de la publication. Francis Bertin en a assuré la mise en pages. Nancy Marcoux, avec la collaboration de Dominique Marguerie, a pris en charge l’étude anthracologique des nombreux échantillons de charbons de bois et Vincent Bernard, l’analyse dendrologique de certains d’entre eux. L’étude du macro-outillage lithique a été menée par Klet Donnart. Véronique Bardel a dessiné les propositions de restitutions. Les multiples datations par le radiocarbone ont été réalisées successivement au Centre des faibles Radioactivités de Gif-sur-Yvette sous la direction de Michel Fontugne, au Centrum voor Isotopen Onderzoek de Groningen sous la direction du Prof. J. van der Plicht et au Centre de Datation par le Radiocarbone de Lyon sous la direction de Christine Oberlin. Les vestiges mis au jour concernant plusieurs périodes, les échanges d’informations ont été fructueux avec mes collègues archéologues et historiens ; je remercie notamment Anne Villard, Yves Ménez, Anne-Françoise Cherel, Laurent Beuchet, Stéphane Blanchet, Philippe Lanoë et Alain Provost. José Gomez de Soto et Charles-Tanguy Le Roux ont assuré une correction détaillée du manuscrit. Ma reconnaissance va tout particulièrement aux fouilleurs bénévoles qui ont œuvré à cette opération avec efficacité et enthousiasme : Juliette Abolivier, Sylvie Bacquelaine, Aurélia Becuwe, Laétitia Bertrand, Damien Bonniol, Romaric Boquart, Sophie Borg, Christine Boujot, Yann-Steven Cadic, Stéphanie Chalmel, Cédric Chatellier, Céline Choquenet, Jérôme Couderc, Solène Danet, Alice Dinechin, Klet Donnart, Claire Dupin, Victor Faucheux, Bertrand Francqueville, Camille

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Gandonnière, Florian Gasco, Claire Gayot, Gwénaële Gourlay, Stéphanie Hedda, Mathieu Hillairet, Cédric Holleville, Natacha Jamet, Nolwenn Jarnoux, Fabien Jonquois, Géraldine Jouquand, Aurore Lambert, Erwan Le Balch, Rémi Leblanc-Messager, Elodie Lecher, Laurence Le Clézio, Nolwenn Le Faou, Sterenn Le Maguer, Kristell Lemoine, Romaric Le Montagner, Frédéric Lévêque, Karine Loyer, Alexandre Lucquin, Lorraine Manceau, Gilles Ménard, Céline Merrer, Myriam Michel, Stéphanie Moutaque, Elodie Pigeon, Anne Pondaven, Victor Richert, Adeline Quenouillère, Nolwenn Quinio, Jean-Philippe Rolin, Isabelle Rondeau-Baron, Julien Rouaud, Maîa Saur, David Shallcross, François-Xavier Simon, Elin Söderman, Benoît Thierry, Ewen Tinévez et Lorie Tremblay.

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RÉSUMÉS

Découvert par prospection aérienne en 1992, le site de La Rochette révèle un ensemble de cinq fossés barrant un relief de promontoire dominant la vallée de l’Yvel. Le plus imposant de ces

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fossés est segmenté en quatre tronçons. Une fouille programmée de l’ensemble du promontoire est engagée sur la problématique de l’attribution chronoculturelle des éperons barrés et la nature de leurs occupations internes. L’étude fut menée de 2003 à 2007 sur une surface de 1,3 ha, soit 80 % de l’emprise totale du site enclos. Le nombre important de structures de fondation mis au jour fait apparaître une succession d’aménagements en arcs de cercles concentriques traduisant une parfaite adaptation à la topographie. Face à l’indigence du matériel archéologique datant, dix-sept datations par le radiocarbone viennent étayer l’attribution chronoculturelle des quatre principales occupations mises en évidence. Une première fréquentation, au Néolithique ancien, se résume à cinq foyers en cuvette groupés au nord-est du site. Au Bronze final, le large fossé interrompu constitue un imposant barrage très structuré abritant une série de petits bâtiments régulièrement disposés en arc de cercle. Le premier âge du Fer est marqué par l’implantation d’une palissade sur laquelle s’adossent de petits bâtiments et un large fossé ceinturant la pointe du promontoire au sud. Après un hiatus de plusieurs siècles, la partie sud est réinvestie par une imposante enceinte en bois protégeant une maison sur poteau. L’ensemble est bien daté (radiocarbone et dendrochronologie) du haut Moyen Âge, fin viie-viiie siècle apr. J.-C., et a subi une destruction systématique par incendie.

The site of la Rochette was discovered by aerial photography in 1992. Photographs revealed a group of five ditches defending a promontory settlement which dominates the Yvel valley. The most imposing ditch is divided into four segments. A research excavation carried out on the totallity of the headland was engaged with questions concerning the chronology of fortified promontories and the nature their internal occupation. Excavations were carried out between 2003 and 2007 on an area of 1,3 ha, about 80 % of the entire enclosed site. The large number of structures discovered indicates a succession with several of them concentric, revealing a perfect adaptation to the local relief. Due to a lack of good dating material, seventeen radiocarbon dates contribute to the chronocultural determination of the four principal occupation phases revealed on the site. The first traces of early Neolithic occupation are limited to five shallow hearths grouped on the north-east of the site. During the late Bronze Age, the wide interrupted ditch forms a well structured fortification, protecting behind its inner earthen rampart a series of small buildings placed in an arc. The early Iron Age is marked by the construction of a palisade backed by small wooden buildings and by the excavation of a wide ditch enclosing the southern end of the promontory. After a gap of several centuries, the southern part of the site is re-occupied by a huge wooden enclosure protecting a post-build house. The whole is precisely dated, by radiocarbon and dendrochronology, to the Early Mediaeval period, late viith-early viiith century AD. It was totally destroyed by fire. A detailed anthracological study placed each occupation phase in its environmental context.

INDEX

Keywords : anthracology, Bronze Age, dendrochronology, early Iron Age, early Mediaeval, early Neolithic, fire destruction., fortified promontory settlement, hearths, palissades, radiocarbon dating, ramparts, wooden buildings Mots-clés : âge du Bronze, Anthracologie, bâtiments, Dendrochronologie, éperon barré, fortifications, fossés, foyers, haut Moyen Âge, incendie., Néolithique ancien, premier âge du Fer, Radiocarbone

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AUTEURS

JEAN-YVES TINÉVEZ

Service régional de l’Archéologie de Bretagne, avenue Charles-Foulon, 35 700 Rennes – UMR 6566 (CreAAH – Centre de Recherche en Archéologie, Archéosciences et Histroire, Université de Rennes 1, campus de Beaulieu) – CS 74205, 35 042 Rennes Cedex.

LAURENT QUESNEL UMR 6566 (CreAAH – Centre de Recherche en Archéologie, Archéosciences et Histoire, Université de Rennes 1 – campus de Beaulieu, CS 74205, 35 042 Rennes Cedex.

NANCY MARCOUX UMR 6566 (CreAAH – Centre de Recherche en Archéologie, Archéosciences et Histoire, Université de Rennes 1 – campus de Beaulieu, CS 74205, 35 042 Rennes Cedex.

KLET DONNART UMR 6566 (CreAAH – Centre de Recherche en Archéologie, Archéosciences et Histoire, Université de Rennes 1 – campus de Beaulieu, CS 74205, 35 042 Rennes Cedex.

VÉRONIQUE BARDEL

Illustratrice – 9 rue des Giroflées, 29 800 Landerneau.

MAURICE GAUTIER

Archéologue aérien – Les Hauts de Breslon, 35 470 Pléchâtel.

VINCENT BERNARD UMR 6566 (CreAAH – Centre de Recherche en Archéologie, Archéosciences et Histoire, Université de Rennes 1 – campus de Beaulieu, CS 74205, 35 042 Rennes Cedex.

MICHEL FONTUGNE Laboratoire des Sciences du Climat (labo. mixte CEA-CNRS) – bâtiment 12, Avenue de la Terrasse, 91 198 Gif-sur-Yvette.

JOHANNES VAN DER PLICHT Centrum voor isotopenonderzoek, Rijkuniversiteit, Groningen (Pays-Bas).

CHRISTINE OBERLIN Centre de datation par le Radiocarbone, UMR 578 (Archéologie et Archéométrie), Université Claude Bernard-Lyon 1 – bâtiment 217, 69 622 Villeurbanne.

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Les bracelets protohistoriques en verre de Bretagne The protohistoric glass bracelets of Brittany

Maryse Dinard, Bernard Gratuze et Anne-Françoise Cherel

1. Introduction

1 Les récentes études menées par Anne-Françoise Cherel et Bernard Gratuze sur les perles protohistoriques en verre de Bretagne1 ont soulevé la nécessité de faire le point sur nos connaissances sur les bracelets protohistoriques en verre pour la Péninsule armoricaine2.

2 En effet, ces bracelets ont rarement fait l’objet d’analyses poussées, aussi bien typochronologiques que chimiques. Aussi, cette double approche nous permet de dresser un premier bilan sur ce sujet en apportant des réponses aux multiples questions en suspens, telles que : les bracelets en verre sont-ils associables à un type de contexte ? Quelle est leur datation ? Existe t-il des liens entre typologie, datation et composition chimique ? Où et comment ont-ils été produis ? D’où proviennent les verres utilisés ? Y a t-il eu des spécificités dans l’approvisionnement du verre en fonction des couleurs et/ou du temps ?

3 Dans un premier temps, les bracelets inventoriés seront datés par des méthodes de comparaison et de typologie. Puis, dans un second temps, des analyses chimiques permettront de connaître la composition de la pâte et les éléments chromogènes propres à chaque bracelet. Ces mêmes analyses nous aiguilleront vers l’origine géographique probable de la matière première et apporteront d’autres données concernant l’approvisionnement en verre et les échanges liés à ce matériau.

2. Le corpus

4 Les bracelets en verre apparaissant vers le milieu du IIIe siècle avant notre ère sur le territoire armoricain, nous avons pris en considération la fin du second âge du Fer pour

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constituer le corpus. En datation absolue, la période s’étend de 300 à 30 ans avant notre ère.

5 Les recherches bibliographiques et les entrevues avec des archéologues professionnels et amateurs (majoritairement menées par Anne-Françoise Cherel) ont permis le recensement de 43 bracelets (ou fragments) en verre pour 24 sites archéologiques répartis sur l’ensemble du territoire breton (fig. 1 et tabl. 1). Leur répartition est très inégale : on note une concentration de ce type de mobilier en Morbihan (19 objets) et en Côtes-d’Armor (15). Les découvertes se répartissent entre trois principaux types de contextes : les habitats, les sépultures et les lieux de culte. En plus des fouilles, les prospections pédestres (ramassages hors d’une structure archéologique reconnue) ont également apporté du mobilier en verre.

Figure 1 : Carte de répartition des bracelets protohistoriques en verre dans la péninsule bretonne. Distribution map of protohistoric glass bracelets in the breton peninsula.

Tableau 1 : Corpus des bracelets protohistoriques en verre de la région Bretagne pris en compte dans l’étude. Corpus of the protohistoric glass bracelets studied from the Breton peninsula.

Nb. de Département Site Commune Références bracelets

Côtes d’Armor « Zac de La Communication orale d’Anne- 1 Lamballe Tourelle » Françoise Cherel

(22) 1 Labaune et Petit-Aupert, 2005

« Saint- 1 Paule Menez, 2008 Symphorien »

Bizien-Jaglin et al. , 2003 ; 1 « Le Boisanne » Plouër-sur-Rance Menez, 1996

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« La rue des Communication orale de Laure 1 Bosses » Simon

Saint-Jacut-de-la- Langouet et al., 1989 ; Bizien- 4 « Les Ebihens » Mer Jaglin et al., 2003

Bizien-Jaglin, 1992 ; Bizien- Saint-Jacut-de-la- 4 « Les Haches » Jaglin et al., 2003 ; Bizien-Jaglin Mer et al., 2004

« Plateau du Saint-Nicolas-du- Communication orale d’Anne- 1 Collédic » Pelem Françoise Cherel

1 « La Ville Pollo » Trégueux Dinard, 2008

1 « île Guennoc » Landeda Briard et al., 1979 ; Galliou, 1982

1 « La Boissière » Lanvéoc Galliou, 1982

« île aux Communication orale de Marie- 1 Fouessant moutons » Yvane Daire Finistère « Mez- 1 Ouessant Le Bihan, 2007 (29) Notariou »

Plourin- Bousquet, 1961 ; Briard et al., 1 « Kergadiou » Ploudalmézeau 1979 ; Galliou, 1989

Galliou et Pré, 2000 ; Le Goffic 2 « Kerfloux » Quéménéven et Peuziat, 1997

1 « Sermon » Mordelles Batt, 1989 Ille-et-Vilaine (35) « L’Homme Saint-Pierre-de- 1 Leroux et al., 1991 Mort » Plesguen

Morbihan (56) « Le Petit 1 Arzon Lecornec, 1994 Mont »

« La Lande du 9 Brec’h Clément et Galliou, 1985 Rameau »

4 « Kerhilio » Erdeven Jacq, 1941

« Mané- La Trinité-sur- Clément et Galliou, 1985 ; Miln, 1 Roullarde » Mer 1882

1 « Kerné » Quiberon Jacq, 1941

Saint-Laurent- 1 « Beaumont » Tinevez et al., 1990 sur-Oust

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Saint-Pierre-de- 1 « Kergroix Galliou, 1982 ; Sanquer, 1975 Quiberon

1 « Bilaire » Vannes Simon, 2001

Tableau 2 : Inventaire des bracelets étudiés et correspondance avec les typologies de T. E. Haevernick (1960) et R. Gebhard (1989). Inventory of the studied bracelets and relationship to the typologies of T. E. Haevernick (1960) and R. Gebhard (1989).

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3. Méthodologie

Les typologies existantes et leurs limites

6 Les bracelets inventoriés sont en verre bleu, vert, incolore avec une couche jaune, violet ou brunâtre (marron, brun et brun-rouge). Certains bracelets sont simples (avec ou sans moulures et bourgeons), d’autres sont ornés de filets ou zigzags de couleur bleue, blanche et/ou jaune. Tous ces paramètres associés rendent le nombre de possibilités et d’aspect très important ; aussi, convient-il d’employer une typologie adéquate pour faciliter l’étude de ces mobiliers de parure.

7 Une approche typologique a été mise en place par Thea Elisabeth Haevernick (Haevernick, 1960), dont les travaux servent encore aujourd’hui de référence. Toutefois, cette méthode ne prenant en compte que les formes, Rupert Gebhard décida de la compléter en intégrant les critères d’ornementation, de couleurs et de proportions pouvant présenter une valeur chronologique (Gebhard, 1989a). Nous avons tout d’abord tenté d’associer ces deux typologies afin de classer l’ensemble des bracelets bretons.

8 Quelques bracelets ne possédant pas d’iconographie et/ou n’étant pas disponibles à la consultation (lieux de conservation incertains ou inaccessibles), ils n’ont pas pu être intégré à cette typologie ; à savoir celui de « Kerfloux » (bracelet 2) dans le Finistère et ceux de « Kerné » et de « Kergroix » (Sanquer, 1975, p. 346-347) dans le Morbihan. Les autres ont pu être regroupés au sein d’un tableau (tabl. 2). Celui-ci a révélé des individus n’entrant dans aucune des deux typologies précitées ; il s’agit de ceux provenant des sites de « Kerhilio » (bracelets 1, 2 et 3), de « La Boissière » et de « Kerfloux » (bracelet 1), regroupés en fin de tableau. Une première approche comparative n’a pas permis l’établissement d’analogies entre ces bracelets et d’autres existant en Europe. Ces cinq objets posent donc des difficultés puisqu’aucune association typologique n’a pu être faite les concernant. Afin d’étudier tous les bracelets armoricains, il convenait donc de mettre en place une nouvelle typologie.

9 La typologie d’Haevernick ne prend en compte que la section ou coupe, ce qui n’est pas suffisant. Quant à celle de Gebhard, si elle tient compte d’un ensemble élargi de paramètres élémentaires (section, couleur et décor), il reste difficile de la compléter ; en effet l’auteur suggérait, à chaque découverte d’un bracelet non présent dans sa typologie (établie à partir des bracelets de Manching en Bavière), d’ajouter de nouveaux numéros à la suite des 95 formes répertoriées (Gebhard, 1989a, p. 77). En pratique, cela demeure plus compliqué qu’il n’y parait puisque, par manque de communication entre chercheurs, un même type de bracelet peut recevoir deux numéros distincts et, inversement, on peut attribuer le même numéro à deux bracelets différents. De plus, on peut rapidement se tromper en confondant « type Gebhard » (défini sur l’une des 95 formes décrites) et « série Gebhard » (issue du regroupement par l’auteur de quelques « types » au sein d’une série).

10 La solution proposée ici serait de mettre en place une sorte de code traduisant chaque bracelet en une formule qui tiendrait compte de la section, de la couleur et du décor. Ainsi, l’idée de Gebhard serait respectée, puisqu’on pourrait associer une chronologie à cette formule typologique. L’idéal est donc d’établir un code qui puisse s’appliquer pour tous les bracelets de tous les sites, en Bretagne et ailleurs.

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Codification typologique

11 Les bracelets ont été décrits depuis les cordons latéraux vers le cordon central. Les « codes » s’organisent en trois temps : d’abord la coupe ou section, puis la couleur principale et enfin les décors (forme et couleur). On aura ainsi une idée du bracelet, d’abord générale (la coupe), puis de plus en plus précise (couleur et décors). Certains groupes d’Haevernick ou de Gebhard mentionnés ici ne sont pas représentés pas dans le corpus étudié. Cela montre que chaque bracelet, breton ou non, peut être codifié dans le système proposé (tabl. 3) et permet, à partir des anciennes typologies, de préciser les correspondances avec la nouvelle codification.

12 La section est définie par une ou plusieurs lettres majuscules, choisies selon l’aspect visuel du cordon ou bracelet : – D pour les bracelets à profil simple en « D » (ex : groupes Haevernick 1 à 3). – C pour les cordons simples et longitudinaux (tels que les groupes 6 et 7 d’Haevernick). – T pour les cordons torsadés (tel que le cordon central du groupe 8 d’Haevernick). – I pour les cordons divisés verticalement (tel que le groupe 9 d’Haevernick ou les types 49 et 67 de Gebhard). – V pour les cordons figurant des chevrons (tels que les bracelets 31 et 48 de Gebhard). – S pour les cordons serpentiformes (généralement des moulures, tels que les types 80, 86 et 92 de Gebhard). – W pour les bracelets figurants des vagues (tel que le groupe 4 d’Haevernick). – B pour les cordons possédant des bourgeonnements, des boules (tels que les groupes 12 et 14 d’Haevernick). – L pour les cordons marqués par des losanges (tel que le type 79 de Gebhard). – E pour les cordons à l’aspect d’entrelacs ou de forme libre (tels que les types 83 et 88 de Gebhard). Les couleurs sont traduites par des lettres minuscules : – b bleu (blue) – w blanc (white) – bo brun, marron, ambre (brown) – p pourpre, violet (purple) – r rouge (red) – g vert (green) – y jaune (yellow) – o orange – in incolore – iny bracelet incolore dont la face intérieure est revêtue d’une fine couche de verre jaune opaque.

13 Les décors sont illustrés par d’autres lettres minuscules : – f pour les décors en forme de filet ou de filament (par exemple, les filets bleus rajoutés du groupe 5 d’Haevernick). – z pour les décors en forme de zigzag (filets beaucoup plus resserrés et anguleux que les filaments « f ») ; ils sont généralement, là aussi, rajoutés. – oc pour les décors en forme d’ocelle. – l pour les décors de forme libre. Aux lettres, on ajoutera des chiffres (placés devant ces lettres) pour déterminer le nombre de cordons. Ainsi que deux signes : / (le slache), signifiant « à la fois » et *

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(l’étoile), pour traduire l’alternance. L’emploi du point sert à séparer ces trois groupes de paramètres.

14 Pour favoriser la compréhension de ce système, voici deux exemples : – Tout d’abord, le bracelet bleu du « Petit Mont » à Arzon, qui possède quatre cordons dits simples et des décors de zigzag jaune et blanc. En mode codé, cela nous donne 4C. b. zy*zw, soit 4C pour 4 cordons, b pour la couleur bleue et zy*zw signifiant qu’il y a à la fois des zigzags jaunes et des zigzags blancs (généralement, ceux-ci s’alternent). – Pour le bracelet bleu bourgeonnant de Trégueux, on aurait le code 2C3B. b, c’est à dire 2C pour les 2 cordons latéraux et 3B pour la séquence (répétitive) de 3 bourgeons implantés sur le corps du bracelet, puis b pour la couleur. L’ensemble des bracelets de notre corpus qui ont pu être examinés (cf. supra) a été retranscrit de cette façon (tabl. 4).

Tableau 3 : Proposition de codage typologique des bracelets en verre étudiés.

Proposed typological scheme of the glass bracelets studied.

Typologie Typologie Gebhard Code Haervernick

1 à 5 1, 2 et 3a D. (lettre couleur) (série 34, 35, 36, 37, 38 et 39)

3b 6 D. (lettre couleur). z (couleur)

3c 7 D. (lettre couleur). oc (couleur)

3d 8 D. (lettre couleur)/(lettre couleur)

4 9 W. (lettre couleur)/(lettre couleur)

D. (lettre couleur). (nombre)f 5a 10 (série 33 naturel) (couleur).

3C. (lettre couleur). (nombre)f 5b 12 (couleur)

6a et 6c 13 à 15 et 18 (série 25, 26 et 11B) 3C. (lettre couleur)

6b 16 (et 17 ?) (série 11Aet 11B) 3C. (lettre couleur). z (couleur)

3C. (lettre couleur). l (couleur) 6b Ex : Manching (Allemagne)

7a 19 à 22 (série 27 et 17) 5C. (lettre couleur)

7b 23 à 25 (série 15 et 14) 5C. (lettre couleur). z (couleur)

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4C. (lettre couleur). z (couleur) 7c 26 (série 18 b) et 4C. (lettre couleur)

7d 27 (série 34A, 35A, 36A et 38A) 2C. (lettre couleur)

8a 28 à 30 2CT. (lettre couleur)

8a 31 2CV. (lettre couleur)

8b 32 à 37 (série 12 et 13) 2CT. (lettre couleur). z (couleur)

2CT. (lettre couleur). z (couleur)* 8b 38 oc (couleur)

4CT. (lettre couleur)

Ex : Saint Jacut de la Mer (22), 4CT. 8c, 10 et 17,3 39 à 44 et 53 (série 21) b. o

Ex : Besançon (25)

8d 45 à 47 (série 20) 4CT. (lettre couleur). z (couleur)

8e 48 4CV/T. (lettre couleur). z (couleur)

4CV/T. (lettre couleur) 17 Ex : Mandeure (25)

4CV. (lettre couleur)

ex : Erdeven (56)

5C/V. (lettre couleur)

Ex : Besançon (25)

49 et 61 (H9=série 10 et 28) et 9 et 13 2CI. (lettre couleur) (H13=série 9)

10 50 (série 30) 3C2I. (lettre couleur)

10 51 et 85 (série 22 et 31) 2C2IT. (lettre couleur)

10 et 13 52 et 71 2C3T. (lettre couleur)

11 et 13 54 et 68 (H11=série 29) 2C2T. (lettre couleur)

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11 55 (série 19) 2C2T. (lettre couleur). z (couleur)

12 56 et 59 2CB. (lettre couleur)

12 57 (série 3) et 58 (série 6) B. (lettre couleur)

12 60 2C2IB. (lettre couleur)

13 62 4CI. (lettre couleur)

13 63 4CI. (lettre couleur). z (couleur)

13 64 et 67 (série 4) 2C2I. (lettre couleur)

13 65 et 66 4C2I. (lettre couleur)

13 69 4C2T. (lettre couleur)

Typologie Haervernick Typologie Gebhard Code

13 70 et 87 4C2B. (lettre couleur)

14 72 4B. (lettre couleur)

14 73 (série 1) 2B. (lettre couleur)

14 74 à 76 3B. (lettre couleur)

14 77 et 82 (série 3) 2C2B. (lettre couleur)

2C3B. (lettre couleur) 14 Ex : Nages (30), Saint-Jacut-de-la-Mer (22)

2C4B. (lettre couleur)

14 Ex : Nages (30), Trégueux (22),

Epiais-Rhus (95)

14 78 (série 24 et série 32) 4C2B/T. (lettre couleur)

15 79 2CL/B*2B. (lettre couleur). z (couleur)

16 80 (série 23) 4CS. (lettre couleur)

17 84 4CI*C. (lettre couleur)

81 2C3BT. (lettre couleur)

83 2CE. (lettre couleur)

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4CI*S ou 4CS/I. (lettre couleur) 86 [selon les bracelets]

88 4CE. (lettre couleur)

89 3C2B. (lettre couleur)

90 4CB. (lettre couleur)

91 3CIT. (lettre couleur)

92 2CS. (lettre couleur)

93 2CI*T. (lettre couleur)

D/S. (lettre couleur) ou D.

94 (lettre couleur). (nombre) f (couleur)

[selon les bracelets].

95 2BT. (lettre couleur)

I. (lettre couleur)

Ex : Erdeven (56)

T. (lettre couleur)

Ex : Erdeven (56) et Lanvéoc (29)

3I. (lettre couleur) Ex : Nages (30)

Comparaisons typo-chronologiques

Les formes simples à section en D

15 Plusieurs bracelets sont regroupés ici. Leur section est simple et leur taille varie.

16 Les bracelets bleus de ce groupe (tabl. 4, I) sont ceux des « Haches » (n° 4) à Saint-Jacut- de-la-Mer (Côtes-d’Armor), de « L’Homme Mort » à Saint-Pierre-de-Plesguen (Ille-et- Vilaine) et de « La Lande du Rameau » (n° 8) à Brec’h (Morbihan). Le bracelet de L’Homme Mort (Leroux et al., 1991) a été mis au jour à l’emplacement des vestiges d’un bâtiment gaulois. Celui des Haches était porté par une femme inhumée au sein d’une petite nécropole située sur une petite butte de terre et celui de La Lande du Rameau appartient à un dépôt découvert fortuitement. Les auteurs ont daté les bracelets des Haches et de L’Homme Mort par comparaisons ; le dépôt de Brec’h a été daté d’après du mobilier monétaire marquant la transition La Tène D2/période gallo-romaine (Clément

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et Galliou, 1985). Des bracelets bleus de même section sont datés de La Tène D sur le site de Nage dans le Gard (Feugère et Py, 1989).

17 Les bracelets verts du type D (tabl. 4, II) sont ceux de la « Zac de la Tourelle » à Lamballe (Côtes-d’Armor), des « Haches » (n° 3) et de « La Lande du Rameau » (n° 7). Celui de la Tourelle est issu d’un contexte cultuel de La Tène C (communication Anne-Françoise Cherel). Le n° 3 des Haches provient d’un comblement remanié sur le lieu de culte, ce qui ne permet pas de lui attribuer une datation plus précise que la fin du second âge du Fer (Bizien-Jaglin, 1992 ; 2004). Comme indiqué plus haut, le dépôt de la Lande du Rameau est attribué à la transition La TèneD2/Gallo-romain.

18 Un bracelet marron-ambré à section en D provient de « Saint-Symphorien » à Paule dans les Côtes-d’Armor (tabl. 4, III). Il a été mis au jour dans les décombres de l’incendie d’une forteresse et est associé à la phase 4 du site (Menez, 2008), datée de La Tène C2. Cependant, à Epiais-Rhus (Val-d’Oise), les bracelets de cette couleur sont attribués à La Tène D (Vanpeene, 1989). Notons enfin que de tels bracelets, bleus, pourpres et marron- ambré, sont connus à La Tène D1 à Bibracte (Saône-et-Loire) (Bride, 2005) et, à La Tène D, à « Mandeure » (Doubs) (Guillard, 1989).

19 Le bracelet pourpre de notre série est le n° 9 de La Lande du Rameau (tabl. 4, IV). Des bracelets à section en D de couleur pourpre sont connus sur les sites de Nage (Feugère et Py, 1989) et du « Village des Arènes » à Levroux (Indre) où ils sont associés à La Tène D (Tilliard, 1989). Ces bracelets à section en D, bleus et pourpres, trouvent aussi des références à La Tène D à Manching en Allemagne (Gebhard, 1989b). Cette datation est renforcée par l’apparition de la couleur pourpre dans le verre, qui se fait à cette période (Venclovà, 1989).

Tableau 4 : Dessin, codage typologique et datation des bracelets en verre bretons. Drawing, typological schème and dating of Breton glas bracelets.

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Les bracelets à section en D ornés

a) bracelets à zigzag rapporté jaune ou blanc (D.b.zw et D.bo.zy)

20 Les bracelets correspondant à ces types (tabl. 4, V et VI) sont ceux de « Mez-Notariou » à Ouessant (Finistère) et des « Ebihens » (n° 2) à Saint-Jacut-de-la-Mer (Côtes-d’Armor).

21 Le premier – D.bo.zy – a été mis au jour dans l’Us 311 de l’habitat du Bronze moyen (Le Bihan, 2007). Cette unité stratigraphique contenait également des tessons des premier et second âges du Fer, deux fragments de verre romain et deux tessons modernes. L’auteur l’a daté de La Tène D1 par comparaison avec des bracelets d’autres sites et en fonction du mobilier associé. Le second bracelet – D.b.zw – provient de l’habitat, matérialisé par des murets et situé sur un petit éperon rocheux, des Ebihens (Langouet et al., 1989).

22 Sur le site de Nage (Gard), les bracelets à section en D décorés de zigzags sont associés à La Tène D1b (Feugère et Py, 1989).Des bracelets comparables (bleus, pourpres et brun- ambrés) présentant le même décor sont attribués à La Tène D sur le site de Mandeure (Doubs) (Guillard, 1989). De couleur pourpre, ils sont connus à La Tène D1 à Bibracte (Saône-et-Loire) (Bride, 2005).

b) bracelets bleu clair à filets rajoutés de couleur bleu foncé (D.b.3fb et D.b.2fb).

23 L’exemplaire orné de trois filets a été trouvé sur l’occupation gauloise du temple gallo- romain de Sermon à Mordelles (Ille-et-Vilaine) (Batt, 1987). L’auteur semble avoir daté ce bracelet par l’emploi de comparaisons. Celui qui est orné de deux filets est le n° 1 du dépôt de La Lande du Rameau à Brec’h (Clément et Galliou, 1985) (tabl. 4, VII).

24 Les bracelets illustrant ce type trouvent des comparaisons avec des parures exhumées dans le canton de Fribourg en Suisse (Ramseyer, 1995), à Manching (Gebhard, 1989b) et

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sur le site de « La Vache à l’Aise » à Bobigny en Seine-Saint-Denis (Le Béchennec et al., 2007) ; ils sont datés de La Tène C1. Il est établi que ce type figure parmi les plus anciens, avec une attribution à La Tène C1 (Kaenel et Müller, 1989) ; il semble pourtant perdurer jusqu’à la fin de La Tène D (Batt, 1987).

Les bracelets à cordons multiples

a) Bracelets à double cordon (2C.bo).

25 De couleur ambre, notre représentant de ce type (tabl. 4, VIII) a été mis au jour dans un fossé du « Boisanne » à Plouër-sur-Rance (Côtes-d’Armor) (Menez, 1996 ; Bizien et al., 2003). Il se trouvait dans une structure datée de la transition La Tène C2/La Tène D1.

26 Sans indication de couleur, le bracelet à double cordon trouve des références de La Tène C2 à la fin de La Tène D2 sur le site de Mandeure (Doubs) (Guillard, 1989). De couleur verte, le fragment à double cordon provenant du sanctuaire de « Mars Mullo » à Allonnes (Sarthe) est attribué à La Tène C (Brouquier-Reddé et Gruel, 2004). De couleur brune, ce type existe à La Tène D à Manching en Allemagne (Gebhard, 1989b). Pourpre, il est connu à La Tène C2 à Nage dans le Gard (Feugère et Py, 1989).

b) Bracelets à triple cordon.

27 Les trois bracelets bretons de ce groupe répondent aux formules 3C.b et 3C.g. (tabl. 4, IX et X). Dans sa version bleue, ce type a été mis au jour sur une occupation gauloise à proximité du sanctuaire gallo-romain du « Bilaire » à Vannes (Morbihan) (Simon, 2001). Sur le site de Nage, ce type est associé à un contexte de La Tène C2 jusqu’à la fin de La Tène D1 (Feugère et Py, 1989).

28 De couleur verte, deux d’entre eux ont été trouvés sur les sites de « l’île Guennoc » à Landeda (Finistère) (Galliou, 1982) et du « Plateau du Collédic » à Saint-Nicolas-du- Pélem (Côtes-d’Armor). Dans les deux cas, nous manquons d’informations au sujet du contexte de découverte.

c) Bracelets à quadruple cordon.

29 Les fragments de bracelets bleus à cordons simples (4C.b) sont ceux des « Haches » (n° 2) à Saint-Jacut-de-la-Mer (Côtes-d’Armor), de « La Lande du Rameau » (n° 5) à Brec’h et de « Mané-Roullarde » en La Trinité-sur-Mer, deux sites du Morbihan (tabl. 4, XI). Le bracelet des Haches provient d’un contexte remanié sur un lieu de culte (Bizien- Jaglin, 1992 et 2004). Les bracelets morbihannais ont été trouvés lors de prospections, celui de Mané-Roullarde ayant été découvert près d’un tertre (Miln, 1882).

30 Pour une datation du début La Tène C2 à la fin de La Tène D1, des parallèles sont possibles avec les bracelets du « Pâtural » à côté de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) (Robinson, 2003).

31 Les bracelets bleu cobalt avec quatre cordons (les cordons centraux étant généralement plus épais que ceux les encadrant) et zigzags (blancs et/ou jaunes) incrustés sur certains de ces cordons (type 4C.b.zy*zw) sont illustrés par deux bracelets morbihannais (tabl. 4, XII). Il s’agit de ceux de « La Lande du Rameau » (n° 6) à Brec’h et du « Petit Mont » à Arzon ; ce dernier a été recueilli au sein d’un milieu perturbé en avant du portique d’entrée du dolmen IIIA (Lecornec, 1994, p. 68-69 & pl. h.-t.).

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32 Ces bracelets trouvent des comparaisons à La Tène C2, sur les sites de La Vache à l’Aise à Bobigny (Seine-Saint-Denis) (Le Béchennec et al., 2005), de La Villeneuve-au-Châtelot (Aube) (Bataille, 2008), du Village des Arènes à Levroux (Indre) (Tilliard, 1989) et de Nage (Gard) (Feugère et Py, 1989). A Epiais-Rhus (Val-d’Oise), un bracelet de ce type est associé à La Tène D (Vanpeene, 1989).

d) Bracelets à cinq cordons (type 5C.iny).

33 Les exemplaires bretons sont constitués de trois cordons centraux encadrés par deux fins cordons latéraux ; leur face intérieure est revêtue d’une fine couche de verre jaune opaque.

34 Ce type est le plus représenté dans la Péninsule armoricaine (tabl. 4, XIII). Ce sont le bracelet morbihannais de « La Lande du Rameau » (n° 2) à Brec’h (dépôt), l’exemplaire finistérien de « l’Île aux Moutons » à Fouesnant et les parures costarmoricaines de « La Rue des Bosses » à Ploufragan (habitat), des « Ebihens » (n° 4) et des « Haches » (n° 1) à Saint-Jacut-de-la-Mer. Ce dernier provient d’un contexte remanié sur un lieu de culte (Bizien-Jaglin, 1992 ; 2004). Le bracelet de l’Île aux Moutons se trouve associé à un contexte de La Tène D, mêlant habitat et espace funéraire. Les quatre autres ont été datés par comparaison avec ceux d’autres sites.

35 Sur le site de « Mars Mullo » à Allonnes (Sarthe), le type 5C.iny est connu à La Tène C (Brouquier-Reddé et Gruel, 2004). Il est attribué à La Tène C2 sur les sites de Nage (Gard) (Feugère et Py, 1989) et de Mandeure (Doubs) (Guillard, 1989). Un bracelet présentant les mêmes couleurs est daté entre La Tène C2 et à La Tène D1 sur le site du Pâtural près de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) (Robinson, 2003).

Formes incisées, torsadées ou bourgeonnantes

36 – Type I.g (tabl. 4, XIV). Le bracelet vert de Kerhilio (n° 1) est un cordon sur lequel on a imprimé des coups transversaux peu profonds. Il est daté de La Tène D sur ce site d’habitation d’Erdeven (Morbihan), mais sans précision sur le contexte de découverte dans l’ouvrage de M. Jacq (1941, p. 167). – Type T.g (tabl. 4, XV). Ces bracelets verts, à unique cordon torsadé, sont ceux de « Kerhilio » (n° 2) à Erdeven (Morbihan), de « Kerfloux » (n° 1) à Quéménéven et de « La Boissière » à Lanvéoc (deux sites finistériens). Le bracelet de Kerfloux (Pré et Galliou, 2000, p. 40 ; Le Goffic et Peuziat, 1997, p. 59) a été trouvé lors de prospections, ainsi que celui de La Boissière (Galliou, 1982 et 1989). Ce type a été attribué à La Tène III, ce qui équivaut à La Tène D sur le site Kerhilio (Jacq, 1941). – Type 3B.b.ly (tabl. 4, XVI). L’unique exemplaire de ce type est orné de séquences à trois bourgeons, dont l’un semble orné d’un décor libre de teinte jaune. Il s’agit de l’objet recueilli lors de prospections aux environs immédiats du grand menhir de Kergadiou à Plourin-Ploudalmezau (Finistère) (Bousquet, 1961, p. 351 ; Giot et al., 1995, p. 303 ; Galliou, 1989). Un autre bracelet bleu, dont la séquence est constituée de trois bourgeons, est daté de La Tène C1 à la fin de La Tène D1 sur le site de Nage (Gard) (Feugère et Py, 1989). – Type 2C2T.b (tabl. 4, XVII). Ce bracelet bleu est constitué de deux cordons torsadés encadrés par deux cordons simples. Il a été découvert lors de prospections aux alentours de la villa gallo-romaine du Quiou dans les Côtes-d’Armor (Labaune et Petit- Aupert, 2005).

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Sur les sites de Pra Perrey à Gumefens (Fribourg, Suisse) et de Manching en Bavière, ce type est daté de La Tène C1 (Schwab, 1995 ; Gebhard, 1989b). Les bracelets bleus de type 2C2T de l’oppidum de Nages (Gard) sont reliés à la période couvrant le début de La Tène C2 jusqu’à la fin de La Tène D1a (Feugère et Py, 1989). Pour une attribution allant du début de La Tène C2 jusqu’à 50 de notre ère, des comparaisons sont également possibles avec les exemplaires du « Gué-de-Sciaux » à Antigny (Vienne) (Bertrand, 2007). – Type 2C2I.b. (tabl. 4, XVIII). Ce bracelet bleu, à double cordon incisé transversalement et encadré par de simples cordons, a été mis au jour au nord du cairn, au cours de la fouille de la tombe mégalithique de « Beaumont » à Saint-Laurent-sur-Oust (Morbihan) (Tinevez et al., 1990, p. 46). L’auteur a daté du Ier siècle avant notre ère ce bracelet (scindé en deux fragments), d’après le mobilier (des fragments d’amphore de type Dressel 1) trouvé à cet endroit et d’après les travaux d’Haevernick et Gebhard.

37 Des bracelets analogues sont connus à La Tène C1 dans le canton de Fribourg (Suisse) et à Manching en Allemagne (Ramseyer, 1995 ; Gebhard, 1989b). D’autres bracelets bleus de ce type sont associés à un contexte du début La Tène C1 jusqu’à la fin de La Tène D1 sur le site de Nage (Gard) (Feugère et Py, 1989). – Type 2C3B.b (tabl. 4, XIX). Ces bracelets bleus présentent des séquences de trois bourgeons sur un corps central encadré par deux fins cordons. Ils proviennent du dépôt de la Lande du Rameau (n° 4) à Brec’h (Morbihan) et de l’habitat des Ebihens (n° 1) à Saint-Jacut-de-la-Mer dans les Côtes-d’Armor. Avec une couleur différente (incolore avec une couche interne jaune) ce type bourgeonnant est daté de La Tène C2 à la fin de La Tène D2 sur le site de Nage (Feugère et Py, 1989). – Type 2C4B.b (tabl. 4, XX). Ce bracelet bleu cobalt montre une séquence de quatre bourgeons (le quatrième étant un peu aplati), sur un corps central encadré par deux fins cordons. Sur le site de « La Ville Pollo » à Trégueux (Côtes-d’Armor), il est associé à un ensemble du début de La Tène D (Dinard, 2008), de même que son homologue mis au jour à Epiais-Rhus dans le Val-d’Oise (Vanpeene, 1989). – Type 4CT.b (tabl. 4, XXI). De couleur bleu cobalt, notre seul représentant de ce type est constitué de cordons obliques (séparés par des sillons ponctués réalisés au peigne), imitant une torsade et bordés par des cordons simples ; il provient des Ebihens à Saint- Jacut-de-la-Mer dans les Côtes-d’Armor (bracelet 3).

38 Ce type est attribué du début de La Tène C1 jusqu’à la fin de La Tène D2 à Nage dans le Gard (Feugère et Py, 1989). Sur le site de Mars Mullo à Allonnes (Sarthe), il est connu à La Tène C (Brouquier-Reddé et Gruel, 2004), alors qu’à Mandeure (Doubs), il est daté du début de La Tène C2 jusqu’à La Tène D2 (Guillard, 1989). Ce bracelet bleu trouve également des références à La Tène C2 au Village des Arènes à Levroux dans l’Indre (Tilliard, 1989). – Type 4CT.b.zy*zw (tabl. 4, XXII). Ce bracelet bleu cobalt se compose de cordons obliques imitant une torsade, encadrés de part et d’autre par deux fins cordons. Des zigzags, dont un jaune, décorent le cordon torsadé. Notre unique exemplaire est issu du site d’habitat de Kerhilio (n° 4) à Erdeven (Morbihan), où il est associé à La Tène D (Jacq, 1941.

39 Il en est de même pour celui d’Epiais-Rhus dans le Val-d’Oise (Vanpeene, 1989). Mais, sur le site de La Vache à l’Aise à Bobigny (Seine-Saint-Denis), ce type de bracelet est daté de La Tène C (Le Béchennec et al., 2005 ; phase II), tout comme dans le canton de Fribourg en Suisse (Ramseyer, 1995). Enfin, un bracelet bleu de même coupe et ornementation est attribué à un milieu daté de La Tène C et La Tène D à Nage dans le

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Gard (Feugère et Py, 1989). – Type 4CV (tabl. 4, XXIII). Notre seul bracelet de ce type est bleu et montre deux cordons simples et fins encadrant de chaque côté un large cordon central marqué par des chevrons réalisés au peigne. Il a également été mis au jour à « Kerhilio » (n° 3) et, comme le précédent, a été daté de La Tène D (Jacq, 1941). Un bracelet de Besançon ayant des chevrons apposés sur cinq cordons (5C/V.b dans notre code) est daté de La Tène D (Bride, 1999). Cette datation coïncide avec celle de Kerhilio même si les bracelets diffèrent légèrement. – Type 4CV/T.b.zy*zw (tabl. 4, XXIV). De couleur bleue, ce bracelet se compose de deux cordons simples et fins, de part et d’autre d’un cordon épais. Ce cordon central présente des chevrons tout en étant torsadé, les chevrons étant décorés de zigzags blancs et jaunes. Il s’agit du n° 3 du dépôt de la Lande du Rameau à Brec’h (Morbihan). On lui trouve des références à la transition La Tène C2/La Tène D1 en Tchécoslovaquie (Venclovà, 1989). Sur le site de Nage, ce type de bracelet (mais incolore à fond jaune) est associé à La Tène D1b (Feugère et Py, 1989).

En résumé…

40 La typologie ainsi mise en place a permis d’élargir les comparaisons et d’apporter des éléments de datation pour tous les bracelets étudiés (tabl. 4). On a pu constater des variantes chronologiques au sein d’un même groupe typologique ; ceci est peut-être en corrélation avec le mode de production et la nature des composants du verre employé. Ces variantes peuvent aussi s’expliquer par le fait que des objets de comparaison proviennent de sites parfois très éloignés de la Bretagne. Il convient donc, pour ces derniers, de prendre en compte leur apport typochronologique avec pondération.

4. Analyses chimiques

Protocole

41 Le bracelet de « l’Homme Mort » a été analysé par microsonde électronique, sous la direction de Nathalie Brun, au laboratoire de Recherche des Musées de France (Palais du Louvre). Seize autres ont été analysés par spectrométrie de masse à plasma avec prélèvement par ablation laser (LA-ICP-MS) au laboratoire du centre Ernest-Babelon (IRAMAT, UMR 5060 du CNRS/Université d’Orléans), par Bernard Gratuze (fig. 2).

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Figure 2 : Vue de l’appareil ICP-MS utilisé pour l’analyse des verres. View of the ICP-MS equipment used for glass analysis.

42 Cette dernière méthode est particulièrement bien adaptée aux objets composites ou de petite taille comme les perles et les fragments de bracelets. Lors de l’analyse, les objets sont placés à l’intérieur d’une cellule en quartz (fig. 3). Un micro-prélèvement, invisible à l’œil nu, est effectué par un rayon laser (diamètre 80 micromètres, profondeur 200 micromètres). La matière prélevée (quelques microgrammes) est transportée vers une torche à plasma par un flux gazeux d’argon. La haute température du plasma (8 000 °C) dissocie et ionise la matière, dont les différents constituants sont identifiés selon leur masse. Un détecteur électronique permet leur quantification. L’étude des objets est réalisée sans aucune préparation de l’échantillon. Pour chaque analyse, de quatre à six prélèvements (deux ou trois pour les éléments majeurs et deux ou trois pour les éléments mineurs et les traces) sont effectués à un endroit sain de la surface de l’objet. Le calcul est effectué sur la moyenne des prélèvements. L’étalonnage est effectué à l’aide des verres étalons développés par le NIST3 (SRM610) et la Corning 4 (verres A, B, C et D) ainsi que par des verres archéologiques de composition connue.

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Figure 3 : La cellule en quartz renfermant les fragments de bracelets en cours d’analyse. The quartz cell containing the bracelets fragments to be analysed.

Résultats des analyses

43 Le verre est un matériau composite (Gratuze, 1994). Le mélange de base est constitué d’un vitrifiant (la silice, provenant du sable, de galets de quartz, ou encore de verre de récupération), d’un fondant (soude ou potasse par exemple) pour abaisser la température de fusion de l’élément vitrifiant, et d’un stabilisant (chaux ou alumine) pour éviter que le mélange ne soit soluble5. A ce mélange, le verrier peut ajouter des agents opacifiants (l’antimoniate de calcium pour le blanc, l’antimoniate de plomb pour le jaune) et des agents colorants, sels ou oxydes de métaux tels que le manganèse pour le violet et l’incolore, le cobalt pour le bleu, le fer pour le vert et le brun ambré, le cuivre pour le bleu et le vert. Tous ces ingrédients sont généralement accompagnés d’un cortège d’impuretés qui peuvent servir de traceurs pour suivre la fabrication du verre ; ce sont donc des éléments non négligeables.

44 Tous les bracelets n’ont pas pu être analysés. Mais ceux qui l’ont été (17 sur 43), ont apporté des éléments intéressants. En effet, en plus de pouvoir déterminer les familles chimiques auxquelles appartiennent les verres, on a pu émettre des hypothèses sur les régions de production de la matière première utilisée. D’après les analyses, on distingue deux groupes de verres dans notre série de bracelets.

45 – Le premier groupe est constitué des verres bleus de Trégueux, Mordelles et Saint- Laurent-sur-Oust, ainsi que des verres verts de Landeda, Quéménéven, Erdeven (bracelets 1 et 2) et Saint-Nicolas-du-Pelem, du verre incolore de Mordelles et des verres jaunes utilisés pour les décors des bracelets de Plourin-Ploudalmezeau, d’Erdeven (n° 4) et d’Arzon.

46 – Le second groupe est représenté par les verres bleus du Quiou, de Saint-Pierre-de- Plesguen, de Plourin-Ploudalmezeau, d’Erdeven (bracelets 3 et 4) et d’Arzon, le verre vert de Lamballe, le verre brun de Paule, le verre incolore et le verre jaune servant à la

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couche interne du bracelet de Ploufragan, ainsi que par le verre blanc du décor d’Arzon.

47 Selon B. Gratuze (communication orale), ces deux groupes de verres seraient originaires d’ateliers primaires distincts, mais situés tous deux au Proche-Orient. Notons que les verres bleus des bracelets d’Erdeven n° 4, d’Arzon et de Plourin- Ploudalmezeau paraissent avoir été produits dans des ateliers primaires différents de celui qui a produit le verre jaune des décors de zigzags qu’ils arborent.

5. Discussion et conclusion

48 Le codage typologique et les analyses chimiques appliqués sur les bracelets protohistoriques en verre de la Péninsule armoricaine nous ont permis d’effectuer de multiples observations.

49 Tout d’abord, des corrélations entre typologie et matière première ne sont pas encore véritablement possibles, puisqu’il y a trop peu de bracelets analysés au sein de chaque type. Mais le codage a facilité la datation des bracelets bretons ainsi que les comparaisons avec d’autres bracelets (de France et d’ailleurs). Ainsi, pouvons-nous constater que les verres verts datés de La Tène D, qui sont colorés par le Fer (et correspondent à des pièces de types I et T), proviennent d’un même centre de production ; c’est le cas des bracelets 1 et 2 d’Erdeven et de celui de Quéménéven. En revanche, les verres verts et bleus de la même époque, mais colorés par le cobalt et le cuivre (Saint-Nicolas-du-Pelem et Lamballe) peuvent provenir de centres de production différents.

50 Les verres des bracelets de type 3C qui ont été étudiés et analysés s’avèrent être propres à un atelier primaire de production du verre ; c’est le cas des parures de Landeda et Saint-Nicolas-du-Pelem. Mais il faudrait pouvoir analyser d’autres bracelets de même typologie pour pouvoir confirmer ou infirmer l’importance de cette donnée.

51 En ce qui concerne les verres jaunes des bracelets bretons, les analyses ont révélé que les décors jaunes semblaient provenir d’un atelier primaire différent de celui ayant produit le verre jaune destiné à la couche interne. Là encore, il faudrait pouvoir analyser de nombreux autres verres jaunes pour généraliser ce propos ; en attendant, des analyses sur des perles armoricaines tendent à renforcer cette hypothèse (communication de B. Gratuze).

52 Ensuite, l’absence apparente de relation entre la typo-chronologie des bracelets et la provenance de la matière première montre qu’il ne paraît pas y avoir de variations ni de préférences d’approvisionnement en verre au cours du second âge du Fer. Par exemple, les colorations des bracelets au cobalt et à l’antimoniate de plomb ne sont pas spécifiques à un centre de production.

53 Il ne semble pas non plus y avoir de distribution préférentielle de ces parures par rapport à la fonction du site. En effet, on a mis au jour quasiment autant de bracelets en verre sur des habitats (10 sites) que sur des sites à fonction funéraire et/ou cultuelle (7 sites). Mais de nombreux bracelets ont été découverts lors de prospections et sont de ce fait hors contexte.

54 Les diverses méthodes employées ont apporté de précieux résultats mais ne sont pas exemptes de limites. Tout d’abord, notre proposition de code typologique n’est qu’une ébauche et nécessiterait d’être approfondie pour être plus opérationnelle.

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55 Quant aux analyses chimiques, elles ne renseignent que sur la matière première. Nous pouvons certes proposer des zones différentes de productions des verres, mais les objets ont pu être élaborés ailleurs, dans des ateliers secondaires. Ni la typologie ni les analyses ne permettent à ce jour de faire la distinction entre ateliers primaires et secondaires, ni même de distinguer un premier emploi de produits semi-finis de refontes d’objets déjà élaborés. En plus, il est possible qu’au sein des ateliers secondaires, il y ait eu un mélange de verres d’origines géographiques différentes. Par exemple, si certains bracelets ont été fabriqués en Gaule à partir de verre brut importé, les artisans gaulois ont pu utiliser des verres produits à différents endroits pour la production d’un même objet. Comme l’a soulevé Bernard Gratuze (Gratuze et Marchetti, 2007), ce possible mélange de verres implique une multiplication des types chimiques et rend la détermination des ateliers primaires plus difficile.

56 Une autre limite de ces méthodes (typologie et analyse par spectrométrie de masse) est qu’elles ne permettent pas de comprendre ni de définir la façon dont les bracelets ont été mis en forme : ont-il été moulés ? Ont-ils été formés à partir des mouvements simultanés de deux (ou plusieurs) baguettes ? Ont-ils été coupés à partir d’une masse de verre enroulée sur un rondin de bois ? Etc.

57 Par la double origine des verres des bracelets d’Erdeven n° 4, d’Arzon et de Plourin- Ploudalmezeau, nous avons mis en relief l’existence d’un réseau de distribution complexe du verre (sous forme de produits finis et/ou semi-finis). Les bracelets bretons confirment ainsi l’existence de relations entre le nord-ouest de la France et les pays méditerranéens telle qu’elle a pu être pressentie à propos des perles en verre par B. Gratuze (communication orale).

58 Nous pouvons aussi remarquer une inégalité de distribution des bracelets découverts sur le territoire breton : il y en a beaucoup plus sur le littoral qu’à l’intérieur des terres. Cette inégalité est-elle due aux stratégies de fouille et de prospection ou est-elle liée aux modes de transport et d’échanges (rôle des voies maritimes par exemple) ?

59 L’application du codage typologique et de l’analyse chimique à d’autres bracelets en verre est indispensable pour répondre aux problématiques soulevées par cette étude (notamment en ce qui concerne l’établissement de liens entre la typologie, la datation et la composition des bracelets). Il serait de même intéressant d’établir des parallèles morphologiques et iconographiques avec d’autres objets (perles en verre, bracelets en métal, etc.) et de trouver un moyen d’étude nous permettant de répondre aux questions de détermination géographique des ateliers secondaires et de détermination du mode de fabrication des bracelets.

60 Je tiens à remercier l’équipe du laboratoire Centre Ernest-Babelon – IRAMAT ; Gilles Leroux, Serge Mentele et Laurent Beuchet (responsables d’opération à l’INRAP) ; Laure Simon et Françoise Labaune (céramologues à l’INRAP) ; Vincent Pommier (topographe à l’INRAP) ; Yves Menez, Anne Villard-Le-Tiec, Emile Bernard et Jean-Yves Tinevez (SRA de Bretagne) ; Alain Triste, du CERAM ; Michel Le Goffic et le SDA du Finistère ; Catherine Bizien-Jaglin et le CERAA ; Jean-Laurent Monnier et le Musée de Préhistoire finistérienne à Penmarc’h ; Françoise Berretrot et le Musée de Bretagne à Rennes ; Emmanuelle Vigier et le Musée de la Préhistoire à Carnac ; Christophe Lepennec et le Musée de Vannes ; Catherine Petit-Aupert, Maître de Conférence à l’université Rennes 2 et Marie-Yvane Daire, Chargée de Recherche au CNRS (UMR 6566).

61 Remerciements Toutes ces personnes m’ont aidée à la constitution de l’inventaire des bracelets bretons et

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certaines ont même facilité leur prêt en vue des analyses. Je suis également redevable de nombreuses illustrations : Mme Labaune pour le bracelet du Quiou au code 2C2T (tabl. 4, XVII) ; M. Menez (le Boisanne au code 2C : tabl. 4, VIII) ; M. Langouet (le n° 1 des Ebihens au code 4CT.b : tabl. 4, XXI) ; Mme Simon (Bilaire au code 3C.b et Ploufragan au code 5C.iny : tabl. 4, IX et XIII) ; M. Galliou (la Boissière au code T.g : tabl. 4, XV) ; M. Leroux (l’Homme Mort au code D.b : tabl. 4, I) ; M. Batt (Sermon au code D.b.3fb : tabl. 4, VII).

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VANPEENE, N., 1989 – Le verre préromain à Epiais-Rhus, in FEUGÈRE, M. (dir.), Le verre préromain en Europe occidentale, Montagnac, éd. Monique Mergoil, p. 129-136.

VENCLOVA, N., 1989 – Parure celtique en verre en Europe centrale, in FEUGÈRE, M. (dir.), Le verre préromain en Europe occidentale, Montagnac, éd. Monique Mergoil, p. 84-97.

NOTES

1. « Les premiers éléments de parure en faïence et en verre de la Bretagne » communication d’Anne-Françoise Cherel et de Bernard Gratuze lors du colloque de l’AFAV à Rennes les 30 novembre et 1er décembre 2007 (résumés de communications, 2008, p. 8). 2. Le présent article est issu d’un mémoire de Master 2 préparé sous la direction de B. Gratuze et A.-F. Cherel (Dinard, 2009). 3. le NIST (National Institute of Standards and Technology) est une agence américaine tendant à promouvoir l’économie via l’amélioration et la recherche dans divers domaines scientifiques et industriels [www.nist.gov]. 4. Corning est une société américaine spécialisée dans le verre et la céramique servant à la science et plus particulièrement la médecine, la technologie et les télécommunications [www.corning.com]. 5. L’ajout d’un fondant provoque la rupture d’une liaison Si-0 et l’apparition d’un oxygène libre. Ceci a pour conséquence de fragiliser le réseau atomique et d’augmenter la solubilité à l’eau.

RÉSUMÉS

D’après les sources bibliographiques et des échanges directs avec des archéologues, les bracelets protohistoriques en verre de Bretagne ont pu être recensés. Dans le corpus des 43 objets ainsi répertoriés, certains ont pu être associés aux typologies existantes (Haevernick et Gebhard). Les autres n’y trouvant pas de correspondances, il nous a fallu mettre en place un nouveau codage typologique. Présenté ici, il prend en compte à la fois la forme de la section, la couleur et le décor. 17 de ces bracelets ont également bénéficié d’analyses chimiques, ce qui a permis de déterminer l’origine probable de leurs matières premières. De plus, ces résultats ouvrent de nouvelles perspectives de recherche.

From bibliographic sources and correspondence with archaeologists, the protohistoric glass bracelets of Brittany have been listed. In this corpus of 43 examples, some could be related to existing typologies (Hevernick and Gebhard). As the others had no connexion with these, a new typological scheme – presented here – had to be devised by shape of section, color and decoration. 17 of these bracelets were also chemcally analysed to determine the raw materials’ probable origin. These results provide new research prospects.

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INDEX

Keywords : Brittany, dating, East, glass, ICP-MS analysis, jewellery, Second Iron Age, typology, workshop. Mots-clés : analyses ICP-MS, atelier., Bretagne, datation, Orient, parure, second âge du Fer, typologie, verre

AUTEURS

MARYSE DINARD [email protected]

BERNARD GRATUZE IRAMAT, UMR 5060, CNRS/Université d’Orléans, Centre Ernest-Babelon, 3D Rue de la Férollerie, 45 071 Orléans cedex 2. ([email protected])

ANNE-FRANÇOISE CHEREL Inrap Grand-Ouest, UMR 6566, CNRS/Université de Rennes 1, 2 et Nantes/MCC, 37 rue du Bignon, 35577 Cesson-Sévigné. ([email protected])

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L’établissement gallo-romain de la chapelle Saint-Gilles à Gouarec (Côtes-d’Armor) : un modèle d’habitat rural inédit dans l’Ouest de la Gaule The Gallo-Roman establishment of Saint-Gilles Chapel at Gouarec (Côtes- d’Armor): A new type of rural settlement in Western Gaul

Gaétan Le Cloirec

1 Un décapage de la terre végétale a été réalisé au printemps 2006 au nord du cimetière de la chapelle Saint-Gilles à Gouarec dans les Côtes-d’Armor. Ces travaux préalables à la construction d’un colombarium ont fait apparaître des anomalies linéaires au niveau du substrat mis à nu. M. Bernard, ancien exploitant de la parcelle, intrigué par ces traces, suggéra à l’abbé Dorange, alors recteur de la paroisse, qu’il pouvait s’agir des vestiges d’une ancienne église en interprétant une structure curviligne comme un chevet en abside. Alerté par les autorités municipales, les agents du Service régional de l’Archéologie ont effectivement constaté la présence de maçonneries arasées sans pouvoir les caractériser précisément. La mise en œuvre architecturale et quelques fragments de tuiles laissaient cependant envisager une origine gallo-romaine pour cet ensemble. Une campagne de sondages archéologiques a donc été prescrite par les services de l’état afin que l’Institut national de Recherches archéologiques préventives (INRAP) définisse plus précisément la nature et l’intérêt du site.

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1. Une découverte inédite mais prévisible

Un environnement naturel favorable

2 Le bourg de Gouarec s’est développé sur la rive droite du Blavet à proximité de son confluent avec le Doré (fig. 1). Le nom même du village pourrait dériver du mot breton goarec qui est traduit par « arc » dans le Catholicon1. Dans cette hypothèse, la dénomination désignerait peut-être la courbe qui est décrite par le cours d’eau, mais le relief de ce secteur, particulièrement prononcé au sud-est, se caractérise surtout par un vaste élargissement de la vallée. C’est dans cette zone plane que le village s’est essentiellement développé aux périodes médiévale et moderne. Le versant ouest a été colonisé par des constructions récentes, au point de rejoindre le secteur de la chapelle Saint-Gilles située sur une hauteur dominante.

3 À cet endroit, le substrat se compose de schiste altéré présentant des affleurements rocheux localisés. De nombreux blocs de quartz blanc sont inclus dans cette matrice, par ailleurs homogène.

Figure 1 : Principaux vestiges archéologiques connus autour de Gouarec (DAO S. Jean et G. Le Cloirec/Inrap). Main known archaeological remains around Gouarec.

Un contexte archéologique particulièrement riche

4 Les nombreuses traces d’occupations repérées dans le secteur représentent toutes les périodes depuis le Néolithique jusqu’à nos jours. Les plus anciennes correspondent à des allées couvertes en schiste ardoisier qui se trouvent dans le bois de Gouarec ainsi qu’au lieu-dit Kerivoelen sur la commune de Plélauff (Le Roux, 1998a). Trois

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monuments comparables ont aussi été fouillés au bord des Gorges du Daoulas au lieu- dit Coat Liscuis sur la commune de Laniscat (Le Roux, 1998b).

5 Au bourg de Gouarec, plusieurs découvertes rappellent que cette vallée est un lieu de passage fréquenté depuis longtemps. Ainsi, une fosse contenant une céramique complète datée de l’âge du Bronze a été mise au jour au lieu-dit Kerminor à l’occasion des sondages effectués avant la construction de la voie rapide qui passe au nord de Gouarec2. Plus au sud, « deux cents coins en bronze », correspondant à un lot de haches à douille, ont été découverts en 1835 lors de la construction d’une écluse sur le canal de Nantes à Brest (Déchelette, 1910, n° 128 ; Briard, 1965, p. 305 ; Bizien-Jaglin et al., 2002, p. 154).

6 Des « substructions » gallo-romaines sont signalées au niveau même de la chapelle Saint-Gilles par J. Gaultier du Mottay. Celui-ci fait effectivement mention d’un « aqueduc de direction nord-sud avec mortier de chaux, tuiles et briques3 » (Gaultier du Mottay 1867, p. 65 ; 1883-1884, p. 502 ; Lemoine de la Borderie, 1905, p. 128 ; Pape 1978, A-12 – A-13). On se souvient également d’un ensemble monétaire retrouvé en 1834 lors du creusement des fondations du pont de la Ville-Neuve (Gaultier du Mottay, 1867, p. 65 ; Daniel, 1867, p. 4 ; Gaultier du Mottay, 1883-1884, p. 502 ; Pape, 1978, A-12 – A-13 ; Bizien-Jaglin et al., 2002, p. 154). D’après les témoignages, les frappes couvraient une période allant du principat d’Auguste à celui de Gordien, soit du début du Ier siècle apr. J.-C. au IIIe siècle. Deux statuettes « en pierre blanche » sont également signalées mais doivent probablement correspondre à des figurines en terre de l’Allier, très communes à la même époque. Il serait alors séduisant d’interpréter ces trouvailles comme des offrandes liées à une zone de franchissement de la rivière par un axe de circulation important, d’autant que deux voies majeures se croisent forcément dans cette zone : l’une reliant Rennes et Carhaix, l’autre venant du nord et permettant de rejoindre l’axe -Quimper un peu plus au sud.

7 La première, qui a été précisément étudiée par Jean-Yves Eveillard (1975), passe au sud de la chapelle Saint-Gilles et se suit encore facilement à l’ouest du bourg. L’autre axe est bien reconnu à proximité du Haut- mais se perd plus au sud avant d’atteindre le secteur de Gouarec vers lequel il se dirige4. Cette voie traverse l’habitat gaulois de Laniscat qui a notamment livré un trésor osisme de la fin de l’Âge du Fer5. Une troisième voie relie Corseul à Quimper en franchissant le Blavet à proximité de l’Abbaye de Bon-repos où le passage est attesté par les vestiges d’un pont et la découverte d’un autre dépôt monétaire (Habasque, 1836 ; Gaultier du Mottay, 1867, p. 66 ; 1883-1884, p. 510 ; Pape, 1978, A-44 ; Bizien-Jaglin et al., 2002, p. 283).

8 Enfin, non loin de là, sur une hauteur dominant un méandre du Blavet, se dressent les ruines du château de Castel Cran, place forte attestée au IXe siècle par une charte du cartulaire de Redon (Keranflec’h-Kernezne, 1892).

Un bourg à l’histoire méconnue

9 Le bourg de Gouarec présente une origine assez confuse. Son nom apparaît en 1184 dans la charte de fondation de l’abbaye de Bon-Repos où on peut lire que Alain, vicomte de Rohan, octroie à l’abbaye « la rivière de Blavet et ses deux rives per totum dominicum suum de Gouarec jusqu’à Trégnanton (Troguenantum) en Saint-Gelven pour qu’ils puissent y faire des pêcheries, des écluses et des moulins6 ». Un château fort appartenant au vicomte Alain VIII de Rohan serait à l’origine du bourg, mais un aveu

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rendu par Jean II de Rohan en 1471 indique qu’il n’est alors plus question que « d’apparence de ville forte… » et de « grandes douves ». Chef-lieu de Châtellenie puis du duché des Rohan, Gouarec conserve de cette époque un ancien rendez-vous de chasse portant la date de 1634. Une prison et un auditoire sont également mentionnés dans des actes de ventes et de rétrocession du début du XIXe siècle.

10 Sur le plan religieux, la question est assez complexe7. Ainsi, sous l’Ancien Régime, le lieu relevait de la chapelle Saint-Gilles8 qui était une trêve de la paroisse de Plouguernével, dépendant elle-même de l’évêché de Quimper. L’essentiel de l’édifice actuel a été élevé entre le XVIe et le XVIIIe siècle, mais une bulle d’indulgence accordée le 30 avril 1387 pour sa construction atteste la préexistence d’un sanctuaire consacré à la Sainte Trinité (fig. 2). Il faut entrer à l’intérieur pour constater que le mur gouttereau nord et une partie de la façade ouest présentent une base plus ancienne sur près de 2 m de hauteur (fig. 3). Des assises de moellons de granite parfaitement calibrés y alternent en effet avec des doubles rangées de blocs taillés plus importants. Le tout évoque une architecture romane pouvant remonter au XIe ou au XIIe siècle. Les moellons qui sont remployés dans les parements externes ne présentent pas une organisation aussi régulière et traduisent donc des reprises postérieures.

Figure 2 : La chapelle Saint-Gilles dans son cimetière (cl. G. Le Cloirec/Inrap). Saint-Gilles chapel in its churchyard.

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Figure 3 : Intérieur de la chapelle Saint-Gilles ; la base de l’élévation est plus ancienne au niveau des murs nord et ouest (cl. G. Le Cloirec/Inrap). Interior of Saint-Gilles chapel: the bases of North and East walls are older than the rest.

11 Après la Révolution française, une nouvelle organisation des paroisses rattacha Saint- Gilles au bourg de Gouarec qui devint chef-lieu de canton civil et ecclésiastique. La chapelle servit d’église paroissiale jusqu’au 5 septembre 1827, date à laquelle le culte fut transféré à l’église Notre-Dame de la Fosse, nouvellement construite à l’emplacement d’une ancienne chapelle.

12 Entourée d’un enclos planté, jusqu’au début du XXe siècle, de hêtres, de chênes, d’ormes et d’ifs, la chapelle possède un ossuaire muni de quatre fenêtres mais sans porte, adossé au mur méridional. L’enclos servit rapidement de cimetière et il n’est pas impossible que le creusement d’une tombe soit à l’origine de la découverte des substructions et du canal mentionnés par J. Gaultier du Mottay (1867, p. 65). En 1903, le manque de place nécessita l’abattage des arbres, à l’exception des ifs. C’est alors que l’on entreprit aussi des travaux de réfection du mur d’enclos. La chapelle, classée sur la liste des Monuments Historiques le 27 février 1926, a été restaurée en 1922 et 1990.

13 Le terrain concerné par le diagnostic est cerné par un mur de clôture qui augmente la taille du cimetière initial de 3 000 m2. Cette zone, cultivée par M. Bernard jusqu’à la fin du XXe siècle, s’intègre à une parcelle non bâtie sur le cadastre napoléonien. L’ancien exploitant affirmait néanmoins que sa charrue accrochait toujours des pierres dans la moitié nord, objet de la prescription archéologique. Il avait également remarqué des anomalies dans la levée de ses cultures et soupçonnait déjà les vestiges d’une ancienne construction à cet endroit. De plus, plusieurs réseaux de fossés anciens ont été signalés au nord du site sans qu’aucune datation précise n’ait pu être apportée (Roy, 2005, p. 9-11).

Une approche archéologique adaptée

14 Le diagnostic archéologique concernait une surface de 1 400 m2 qui avait déjà été décapée sur près de la moitié de son étendue. Une rapide vérification par tranchées- sondages a révélé que le bâti découvert dans la partie orientale du terrain ne s’étendait pas beaucoup plus à l’ouest (fig. 4). La mise au jour du reste de la construction a donc été entreprise afin d’obtenir un plan complet. Pour ce faire, l’opération, initialement

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prévue sur dix jours, a été prolongée d’une semaine de manière à dégager l’intégralité des maçonneries repérées et, sauf surprise, à étudier l’ensemble des vestiges au cours de l’évaluation9.

15 L’essentiel de la phase terrain a donc consisté à nettoyer finement les traces de la construction afin d’assurer que le plan ne comportait pas de lacune. Ce travail visait à préparer le site pour un relevé par redressement de photos verticales, technique qui compensait les moyens et le temps limités de l’intervention. Le document obtenu devait servir de base pour réaliser le plan détaillé de l’ensemble et permettre d’étudier son organisation et ses spécificités.

Figure 4 : Localisation des sondages sur le cadastre actuel (DAO S. Jean et G. Le Cloirec/Inrap). Location of trial excavations on cadastral plan.

2. Un plan régulier

Présentation générale

16 L’édifice exhumé, dont il ne reste que les fondations, s’inscrit dans un plan carré mesurant 17,6 m de côté (soit 60 pieds romains). Cette figure parfaite est divisée en neuf espaces internes, auxquels s’ajoute une pièce quadrangulaire accolée à l’angle sud- ouest et une abside placée à l’est (fig. 5).

17 Au centre de la partie nord, un espace carré est délimité par des murs parementés de 0,60 m de large (2 pieds) alors que toutes les autres maçonneries apparaissent sous la forme de radiers de fondation. Ceux-ci sont constitués de pierres de granite ou de schiste disposés dans des tranchées d’une largeur moyenne de 0,70 m pour une profondeur de 0,35 m depuis l’affleurement du substrat (fig. 6).

18 Trois tessons de céramiques d’époque romaine10 et de très rares fragments de tuiles sont les uniques vestiges mobiliers qui ont été découverts en dégageant les radiers de fondation. Ils s’inscrivent tous dans la période fin IIe-IIIe siècles apr. J.-C., mais ne peuvent véritablement dater l’occupation du site compte tenu de leur faible nombre et faute d’une découverte dans des contextes archéologiques déterminants.

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Figure 5 : Plan général des vestiges (DAO S. Jean/Inrap). General plan of remains.

Figure 6 : Vue générale des vestiges du bâtiment vers le sud-ouest (cl. G. Le Cloirec/Inrap). General view towards South-West of building remains.

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Les différents espaces

L’espace 1

19 La pièce qui occupe l’angle nord-ouest de la construction mesure 5,80 x 4,50 m. Les fondations nord et ouest, qui correspondent à des murs périphériques du bâtiment, sont composées de blocs de schiste disposés dans des tranchées profondes. Le radier méridional est également fait de schiste, mais le calibre des pierres est légèrement inférieur. La paroi orientale correspond à l’un des murs parementés de la pièce 2, prolongé par un tronçon de radier en granite qui forme l’angle sud-est de l’espace 1. Deux adjonctions linéaires composées du même matériau (M 5 et M 6) réduisent la largeur de la pièce dans sa partie ouest et forment une alcôve mesurant 3,30 m de large pour 1,50 m de profondeur.

L’espace 2

20 Cette petite pièce carrée présente une surface interne de 10 m2. Elle se démarque par la position centrale qu’elle occupe dans la moitié nord de la construction, mais se distingue aussi par la conception spécifique des murs qui la déterminent. Ils sont effectivement tous composés d’un double parement de petits moellons en granite brun calibrés à 12 x 8 cm en moyenne. L’intérieur de la maçonnerie se compose d’un blocage de petite pierraille liée par un mortier de couleur crème assez sableux. Aucune trace de sol n’a été mise au jour malgré une élévation conservée sur trois assises. Il faut donc envisager ici l’existence d’un plancher sur vide sanitaire.

L’espace 3

21 La pièce 3 fait pendant à la salle 1 dans l’angle nord-est du bâtiment. Elle y occupe une longueur légèrement plus importante puisqu’on y mesure 6,50 m d’est en ouest pour 4,50 m de largeur. Les radiers sont tous composés de blocs de granite, mais de rares éléments en quartz se retrouvent quand même dans les fondations de la paroi sud. Par ailleurs, il faut noter que les tranchées de murs disparaissent littéralement dans l’angle nord-est où l’affleurement de la roche a permis aux bâtisseurs d’asseoir directement la construction sur le substrat. Comme pour la pièce 1, l’angle sud-ouest s’appuie sur la maçonnerie parementée de l’espace 2, construite au préalable. Enfin, la surface intérieure était couverte de petites pierres de quartz en plus grande quantité que sur le reste du site. Il pouvait s’agir là des restes d’un remblai spécifique.

L’espace 4

22 Cette grande galerie traverse l’ensemble de la construction dans le sens est-ouest. Large de 2,80 m, elle présente un décrochement de 1,30 m au niveau de l’espace 2, placé légèrement en retrait par rapport à l’alignement des pièces 1 et 3. Le mur sud se trouve, quant à lui, sur l’axe médian de la bâtisse. Il est bordé par un gros bloc de quartz blanc qui a été enterré au centre comme pour servir de repère au moment de la construction (fig. 7). Deux trous de poteau adjacents ont été fouillés deux mètres plus à l’ouest, à proximité de l’angle de la pièce 6. Soulignons ici que la pièce 4 est contiguë à tous les autres espaces à l’exception des pièces 7 et 10, toutes deux localisées dans l’angle sud- ouest de la construction.

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Figure 7 : Bloc de quartz enterré au pied du mur sud de l’espace 4 (cl. G. Le Cloirec/Inrap). Quartz block buried at the foot of Space 4 wall.

L’espace 5

23 La pièce 5 se trouve dans le prolongement de la galerie 4 mais présente une largeur légèrement supérieure, de 3,95 m (fig. 8). De plan semi-circulaire, cette excroissance dispose de fondations en granite parfaitement mêlées avec les soubassements du mur oriental de l’édifice, preuve de la construction simultanée de l’ensemble. Un sondage à travers les vestiges du mur courbe a démontré que sa structure était semblable au reste de la construction.

Figure 8 : Vue générale des vestiges des espaces 4 et 5 (cl. G. Le Cloirec/Inrap). General view of Spaces 4 an 5.

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L’espace 6

24 La pièce 6 partage avec l’espace 7 une surface très proche de celle de la salle 9 qui est disposée symétriquement par rapport au corridor 8. Elle mesure 5,40 m d’est en ouest et 3,10 m du nord au sud. Tous les murs sont fondés sur des radiers de schiste incluant de gros blocs équarris dont certains présentent une largeur identique à celle de la tranchée de fondation. Un trou de poteau de forme circulaire a été fouillé contre le milieu de la paroi nord (M 15), mais rien ne permet d’affirmer que ce creusement soit contemporain de l’espace 6. Profond de 0,40 m, il était rempli de terre charbonneuse noire/marron, de quelques pierres de schiste et de rares fragments de tegulae.

L’espace 7

25 Cette pièce est accolée à l’angle sud-ouest du plan carré formé par l’édifice. Elle occupe la même largeur est-ouest que la pièce 6, mais présente une dimension nord-sud légèrement plus grande, qui atteint 4 m entre les deux murs. Si les limites nord, ouest et est sont toujours composées de radiers en schiste, le côté sud est ici formé par un mur essentiellement en granite. Il faut seulement noter qu’un petit tronçon en schiste se confond avec le mur ouest du bâtiment à proximité de l’angle sud-ouest. Un trou de poteau comparable à celui qui se trouve dans l’espace 6 a été fouillé contre le mur nord (M 18). Il se place sur l’axe de la pièce comme dans l’espace 7, mais là encore, sa relation chronologique avec le bâti ne peut être garantie.

L’espace 8

26 Le plan de la construction est fondé sur un effet de symétrie dont l’espace 8 et la pièce 2 déterminent l’axe médian. Le premier, situé au sud des murs M 15 et M 16 qui divisent l’édifice dans le sens est-ouest, est légèrement plus large que la seconde (3,60 m contre 3,20 m). Sa longueur coïncide, de manière logique, avec celles des pièces 6/7 et 9, soit 7,60 m. Sur le plan technique, les murs est et sud se composent de blocs de granite qui se mélangent parfaitement au niveau de l’angle qu’ils forment. En revanche, le mur ouest, qui est fait de schiste et de quartz, présente une extrémité méridionale soulignée par une dalle de schiste plantée de chant. Cette limite renforce la différence de matériau qui existe par rapport aux fondations de la façade sud, entièrement réalisées en pierres de granite.

L’espace 9

27 Cette salle, qui occupe l’angle sud-est de la construction, est la plus vaste de toutes. Elle mesure 7,60 m du nord au sud et 6 m d’est en ouest, soit 45,60 m2. Tous les murs qui la définissent disposent de soubassements en granite parfaitement solidaires les uns avec les autres. Il faut toutefois préciser que le mur méridional n’a été suivi que sur 0,60 m de long car il se prolonge sous l’allée principale du cimetière. L’angle sud-est n’a donc pu être dégagé, mais le plan est parfaitement intelligible malgré ce manque.

L’espace 10

28 Une pièce de 3,60 x 3 m est accolée à l’extrémité sud de la façade ouest (fig. 9). Les trois radiers qui la déterminent sont encore composés de pierres de granite dans des

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tranchées de 0,60 m de large pour des profondeurs qui n’excèdent pas, cette fois, 0,25 m.

Figure 9 : Vue générale du bâtiment vers le nord-est avec l’espace 10 au premier plan. Les soubassements de l’espace 2 (au fond) tranchent nettement par rapport au reste des fondations exhumées (cl. G. Le Cloirec/Inrap. General view of building towards North-East with Space 10 in foreground. Foundations of Space 2 (in background) clearly contrast with other excavated structures.

3. Un établissement atypique ?

Les spécificités architecturales de la construction

29 Toute la partie ouest du bâtiment s’appuyait sur des soubassements de blocs de schiste incluant quelques éléments de quartz blanc, alors que le reste de la construction était fondé sur des empierrements de granite brun (fig. 10). Si la distinction est évidente, elle n’est pas assez franche pour correspondre à la simple extension d’un ensemble initial. Ainsi, les murs M 10 et M 21 ne sont pas composés des mêmes matériaux sur toute leur longueur et pourraient ainsi révéler des reprises de maçonneries confortant l’hypothèse de deux phases de construction successives. Il faut cependant suggérer qu’un approvisionnement diversifié peut tout aussi bien expliquer l’utilisation de deux types de matériaux, d’autant qu’aucune rupture de conception, de largeur et de profondeur des fondations ne trahit véritablement deux périodes de construction. Faute d’éléments déterminants, les deux hypothèses sont donc concevables.

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Figure 10 : Plan d’un éventuel premier état du bâtiment révélé par des fondations en blocs de schiste (DAO S. Jean et G. Le Cloirec/Inrap). Plan of a possible first stage building as suggested by schist blocks in foundations.

30 Qu’il résulte de l’évolution d’un premier édifice ou qu’il ait été conçu tel quel, le plan général de la construction s’inscrit, on l’a vu, dans un carré de 17,6 m de côté (60 pieds) et son organisation interne est fondée sur un effet de symétrie dont l’axe médian est souligné par l’alignement des espaces 2 et 8. Ce dispositif marque une nette séparation entre les pièces plus nombreuses et plus petites qui sont situées à l’ouest et les deux grandes salles de la partie orientale. Sur un axe perpendiculaire, l’espace 4 fonctionne comme un corridor transversal qui crée une séparation tout aussi manifeste entre les trois pièces alignées au nord et celles qui sont localisées au sud. Grâce à cette configuration, les deux couloirs orthogonaux permettent de desservir toutes les pièces de la construction, exception faite de l’espace 10 qui n’est peut-être qu’une extension de la pièce 7 (fig. 11).

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Figure 11 : Essai d’interprétation des circulations internes (3D G. Le Cloirec/Inrap). Possible interpretation of internal movement in the building.

31 Une entrée s’ouvrant au milieu de la façade méridionale valoriserait inévitablement la salle 2, placée au fond de la perspective. Or, le traitement particulier des murs conforte ici l’idée d’un espace à part en laissant imaginer l’existence d’un vide sanitaire. Un tel agencement implique une surélévation du sol qui renforcerait la singularité du lieu et pourrait justifier le décrochement qui apparaît dans l’alignement des murs sud des pièces 1, 2 et 3 en y accueillant un escalier de deux ou trois marches.

32 Les autres salles ne se distinguent pas aussi fortement mais les pièces 1, 5 et 10 présentent des spécificités qui doivent être soulignées. Ainsi, la réduction du côté ouest de la première salle laisse croire à l’aménagement d’une alcôve alors que le plan semi- circulaire de l’espace 5 se démarque clairement des autres pièces. À l’opposé, le plan de la pièce 10 est plus commun, mais son implantation la distingue du reste de la construction car elle est la seule à avoir été clairement rajoutée dans un second temps contre le mur périphérique ouest. Elle peut donc agrandir la pièce 7 qui lui est contiguë ou constituer un espace indépendant dont l’accès peut se faire par l’extérieur.

33 Au final, l’édifice atteint 335 m2 au sol et dispose de fondations dont la solidité semble adaptée à une élévation importante. Malgré cela, aucune trace d’escalier n’est à signaler et aucune des pièces identifiées n’offre de plan allongé susceptible de trahir l’existence de ce genre d’équipement. Il faut bien sûr envisager qu’une telle installation ait été simplement appuyée contre un des murs reconnus en fouille mais il faut également souligner que des cloisonnements secondaires pouvaient diviser certains espaces. Parmi toutes les possibilités que ces interrogations laissent ouvertes, soulignons celle qui placerait un escalier dans la partie ouest de l’espace 4. En effet, ce secteur du bâtiment, situé dans la zone de circulation centrale, offre non seulement une

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situation et un plan adaptés à un tel usage mais le cul-de-sac qu’il constitue trouverait de cette façon un intérêt qui dépasserait la simple desserte de la pièce 1 (fig. 12).

Figure 12 : Proposition de restitution des volumes du rez-de-chaussée. Les ouvertures figurées sont hypothétiques (3D G. Le Cloirec/Inrap). Hypothetical reconstruction of ground floor space (apertures are conjectural).

Une fonction d’habitat ?

34 Aucun bâtiment antique fouillé dans la région ne présente le plan global reconnu à Gouarec. Ses spécificités architecturales permettent de discuter son interprétation en écartant certaines possibilités du fait de son agencement interne, des dimensions des pièces et de l’absence de certains équipements spécifiques. Ainsi, l’idée d’un local à destination agricole ou artisanale tient difficilement au vu du plan et face à l’absence de structures et de rejets liés à de telles activités. Un ensemble cultuel n’est pas plus envisageable dans la mesure où le plan relevé à Gouarec s’écarte radicalement des modèles du genre, par ailleurs bien connus et nombreux en Bretagne (Pape, 1995, p. 164-168). En revanche, l’idée d’un relais routier peut sembler plus sérieuse, même si l’éloignement de la voie Rennes-Carhaix peut poser problème dans la mesure où ce type d’établissement est habituellement construit aux abords de la route comme à Chameleux-Williers (Luxemebourg), à Brunehaut en Liberchies (Belgique), ou au Petit Saint-Bernard en Savoie (Chevallier, 1997, p. 281-291). Les bains retrouvés à Visseiche en Ille-et-Vilaine, le long de l’axe Rennes-Angers, illustrent clairement ce constat dans la région (Le Cloirec, 1998). R. Chevallier note toutefois que les Tabernae sont construites à l’écart « pour éviter rôdeurs et visites importunes » (Chevallier, 1997, p. 293), ce qui n’exclut donc pas l’isolement d’une construction annexe à une mansio. L’absence d’installations spécifiques (thermes, cours, écuries, etc.) reste toutefois gênante dans notre cas et ne permet pas de rattacher avec certitude l’établissement de

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Gouarec à une station routière. Il convient donc d’envisager l’appartenance de ce site au dernier domaine susceptible d’être concerné : celui de l’habitat. Cette possibilité est d’autant plus vraisemblable que le nombre important de fouilles préventives entreprises ces dernières années a largement diversifié les modèles d’établissements connus jusque-là dans les campagnes de Gaule romaine (Leveau et al., 2009).

35 Dans cette perspective, il faut noter, en premier lieu, que l’hypothèse d’un édifice primitif de forme allongée, basée sur la distribution du schiste dans les fondations (fig. 10), conviendrait bien à l’identification d’une habitation « linéaire » telle que les campagnes occidentales de l’Empire romain en livrent abondamment (voir notamment Agache, 1979, p. 283-295 ; Gorges, 1979, p. 120-124 ; Ferdière, 1988, p. 168 et suivantes ; Smith, 1997, p. 46-64). Il est vrai que cette construction initiale aurait présenté une orientation nord-sud peu commune, mais son ouverture sur la vallée du Blavet pouvait en constituer la justification, au détriment d’un ensoleillement maximum. Il faut également remarquer qu’une des quatre pièces qui auraient divisé l’ensemble primitif n’est pas fermée à l’est. Mais cette particularité reste plausible dans le cas d’un espace relié à une galerie de façade, à l’instar des établissements dont c’est la spécificité principale comme dans la villa de Tréalvé à Saint-Avé ou le bâtiment B de la villa d’Arradon dans le Morbihan (Maligorne, 2006, p. 84 et 85, fig. 50 et 51). Dans ce cas, l’absence apparente de portique frontal n’est pas commune, mais l’état d’arasement du site peut, là encore, expliquer la disparition de toute trace d’un élément modeste de ce genre.

36 Contrairement à cet état initial qui, rappelons-le, n’est qu’envisagé, la phase de développement maximum de l’établissement de Gouarec ne se réfère à aucun modèle classique d’habitat rural connu en Gaule romaine. Certains de ses éléments constitutifs trouvent pourtant des correspondances dans ce domaine particulier et soutiennent, par conséquent, l’interprétation d’une petite résidence.

37 Ainsi, la fonction de la pièce 2 reste énigmatique, mais sa position médiane renvoie aux lieux d’accueil et de représentation des villae qui occupent, de la même manière, l’espace central du corps de bâtiment principal. Cette position, souvent réservée au triclinium ou à la salle de réception principale, avait peut-être une fonction quotidienne qui pouvait être différente dans notre cas. Les dimensions réduites de la pièce et la surélévation de son sol permettent en effet de suivre plus facilement une proposition formulée par Yvan Maligorne dans le cas des pièces axiales ouvertes sur les portiques de certaines maisons à galerie de façade (Maligorne 2006, p. 84). À propos de la villa de Kerran, à Arradon dans le Morbihan, notre collègue se demande en effet si cet espace central ne pouvait pas accueillir les cultes familiaux alors que la salle à manger trouverait mieux sa place dans un espace chauffé et plus vaste de la maison. Il serait séduisant d’attribuer une telle fonction à la pièce 2 de l’établissement de Gouarec sans rejeter la possibilité d’un usage différent et complémentaire à certaines occasions.

38 De même, la forme semi-circulaire de l’espace 5 est habituellement associée à des zones de représentations dans la mesure où les absides valorisent un endroit en focalisant le regard. À ce titre, elles sont souvent utilisées dans des lieux de pouvoir et de commémoration11 où leur emploi participe à une certaine mise en scène. Elles peuvent alors délimiter un espace privilégié propre à recevoir une statue ou un siège par exemple. Ici, la localisation de l’abside du côté de la vallée du Blavet offre un intérêt supplémentaire si l’on imagine qu’elle était percée de grandes baies mettant en valeur le panorama (fig. 12). C’est un concept que l’on retrouve dans plusieurs résidences

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pompéiennes, telle la villa de Diomède ou la villa de Marcus Fabius Rufus, où des pièces de réception et des chambres offrent un avantage particulier en bénéficiant d’une vue imprenable (Gros, 2001, p. 294, fig. 316, p 295, fig. 317). Dans l’établissement de Gouarec, un tel dispositif, a priori esthétique, pouvait apporter en même temps la lumière nécessaire au cœur de la construction. La conception des murs prouve d’ailleurs que l’abside n’est pas une simple adjonction contre la façade ouest ; il faut y reconnaitre au contraire un élément à part entière du projet architectural. À l’opposé, l’alcôve de la pièce 1 conforte l’interprétation résidentielle en évoquant un cubiculum. La position de cette chambre hypothétique conforterait par ailleurs, la distinction bipartite soulignée plus haut puisqu’elle s’accorderait avec une identification des espaces privés dans la partie ouest (chambres, accès à l’étage) alors que la partie est parait mieux adaptée à des espaces communs ou à des pièces d’accueil (triclinium, salle de réception, espace d’apparat en abside).

39 Toutes ces caractéristiques définissent une construction qu’on rattacherait donc volontiers au groupe des résidences rurales, mais dont la conception n’a pas d’équivalent répertorié dans la région.

Des comparaisons lointaines

40 Il faut s’éloigner en Autriche, en Bosnie et en Hongrie pour trouver des constructions qui offrent, à notre connaissance, les principes de conception les plus similaires (fig. 13). Outre des dimensions avoisinant toujours les 300 m2, l’analogie entre ces édifices et celui de Gouarec apparait à travers un plan quadrangulaire sur lequel se détache souvent une abside, mais le rapprochement est d’autant plus troublant que les organisations internes sont surtout très proches. Ainsi, les ensembles de Majdan (Bosnie-Herzégovine) et de Winden am See (Autriche) présentent de fortes similitudes avec le bâtiment fouillé en Centre-Bretagne puisqu’on y retrouve notamment le principe d’un corridor en T, épine dorsale de toute la distribution interne. Ces maisons se distinguent effectivement des villae à corridor axial12 par le fait que le couloir médian n’est plus une simple salle ouverte, comme les autres, sur une galerie de façade, mais permet bien de desservir les autres pièces et constitue, de ce fait, l’accès principal de la construction. Une galerie frontale peut protéger l’entrée et fonctionner comme un vestibule, mais le site de Keszthely-Fenékpuszta, en Hongrie, montre que des exemples dépourvus de cet élément existent aussi.

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Figure 13 : Plans d’établissements comparables à celui de la construction fouillée à Gouarec (DAO S. Jean/Inrap, d’après Smith, 1997, fig. 54 et 56). Plans of comparable buildings, after Smith, 1997, fig. 54 & 56.

41 La présence d’une petite pièce axiale, souvent en abside, distingue également ces modèles de maison. Cet espace capte inévitablement l’attention d’un visiteur et constitue, de ce fait, un point privilégié pour accueillir un élément à mettre en valeur (Smith, 1997, p. 199-204). Un bâtiment fouillé à Budakalász, en Hongrie, correspond à une variante sans couloir transversal, où la salle axiale s’ouvre sur un corridor assez large pour fonctionner comme un espace de réception. Il faut se demander si la maison de Majdan n’a pas été bâtie sur le même principe, bien que la salle axiale empiète largement sur l’espace en T. Dans cet exemple, le plan laisse croire qu’un petit escalier donnait accès à une sorte de podium à l’instar du rehaussement proposé pour la pièce 2 de l’établissement de Gouarec (cf. supra).

42 Ces observations conduisent à interpréter l’espace central de telles maisons comme un lieu polyvalent, indispensable à la distribution des pièces mais convertible, à l’occasion, en lieu de réception et de représentation. Une telle interprétation fonctionnelle est possible dans l’établissement de Gouarec à condition d’envisager que la pièce 8 s’ouvre largement sur l’espace 413. Dans ce cas, la salle 8 pouvait servir d’espace de rassemblement lors de cérémonies particulières alors que la salle 2, valorisée par la perspective d’entrée et une certaine mise en scène architecturale, permettait au propriétaire de se tenir ostensiblement devant ses visiteurs (sur ce point, voir Gros, 2001, p. 24-25). Tout ceci est cohérent avec la largeur importante de la salle 8, qui dépasse les besoins d’un simple couloir, et permet d’expliquer en même temps le traitement particulier de l’espace 2.

43 L’établissement de Gouarec offre donc toutes les caractéristiques d’un modèle de référence qui pose la question de sa découverte si loin des exemples les plus comparables. En reportant les ensembles cités sur une carte de l’Empire romain, il faut effectivement remarquer que ces maisons se rencontrent uniquement dans les

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provinces de Pannonie et de Dalmatie (fig. 14). Quelques maisons rurales fouillées dans la Dacie voisine présentent des caractéristiques architecturales équivalentes comme un plan ramassé ou des dimensions fondées sur une largeur de 60 pieds (Ciobanu, 2004, p. 388-401). Or, il est intéressant de noter que des inscriptions attestent que ces petits établissements appartenaient très souvent à des vétérans (Ibidem, p. 399-400). On se souvient alors que les volontaires gaulois qui servaient dans les armées romaines étaient surtout cantonnés sur le Limes rhénan, mais que beaucoup se retrouvaient également en Espagne et en Pannonie (Tassaux et Tassaux, 1996, p. 160). Peut-on alors imaginer que des vétérans aient pu ramener ces modèles en Armorique après leur démobilisation ou doit-on croire qu’un Pannonien se soit installé à Gouarec pendant la période romaine ?

Figure 14 : Localisation des maisons à corridor axial dans l’Empire romain (DAO S. Jean/Inrap). Axial passage houses in the Roman Empire.

Une localisation particulière

44 La proximité de la voie Rennes-Carhaix, route stratégique majeure entre deux chefs- lieux de civitas, doit être soulignée. Dans sa thèse, Jean-Yves Eveillard a effectivement reconnu son passage à 250 m au sud de la chapelle Saint-Gilles où elle évite les bas fonds du confluent du Blavet et du Doré en suivant les hauteurs par le nord (Eveillard, 1975, p. 58-59). Son tracé dessine alors une courbe dont le point le plus septentrional se trouve au droit de l’établissement gallo-romain que nous avons fouillé (fig. 15). Une station routière avait été envisagée à cet endroit en effectuant un travail de recherche de ce type d’installation sur l’ensemble de l’itinéraire (Ibidem, p. 98-99). Les 15,5 km qui séparent Gouarec de Mur-de-Bretagne, autre candidat potentiel pour un relais, constituaient alors un argument qui permettait d’envisager une mutatio au niveau de la Chapelle Saint-Gilles. Cette possibilité était confortée par la mention de vestiges gallo- romains à (Harmois, 1910, p. 165), bourgade qui, 10,5 km plus loin, pouvait correspondre à la halte suivante.

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Figure 15 : localisation des voies romaines dans le paysage de Gouarec (3D G. Le Cloirec/Inrap). Roman roads in the Gouarec area.

45 Outre ces concordances de mesures, il faut souligner la situation particulière du village de Gouarec sur le tracé routier qui relie Vorgium et Condate. À ce niveau, la confluence du Doré et du Blavet crée, en effet, une vaste zone humide qui nécessitait l’aménagement d’un point de franchissement que Jean-Yves Eveillard signale à proximité du lieu-dit « le Poteau » sur la commune de Laniscat (Eveillard, 1975, p. 58). L’emplacement de ces « restes d’un gué dallé » ne coïncide pourtant pas avec les découvertes mentionnées par J. Gaultier du Mottay au pont de La Villeneuve en 1834 et qui font penser à des offrandes liées à un passage particulier (cf. supra). L’existence d’un second franchissement est donc probable. Il pourrait correspondre à une autre voie orientée nord-sud dont le tracé concorde avec celui de l’actuelle route départementale 5 et que Alain Provost retrouve plus au nord14. Un autre passage sur le Blavet doit même s’envisager, à moins que les cours d’eau n’aient varié depuis l’Antiquité, ce qui est fort probable dans cette zone particulièrement plane de la vallée.

46 Par ailleurs, il faut rappeler que, selon les études menées sur la question (Pape, 1978, p. 19-42), le Doré et le Blavet dessinent la frontière entre la civitas des Osismes et celle des Vénètes. La vallée de Gouarec, placée chez les premiers, se trouve donc en face de la pointe nord du pays vénète. À ce titre la zone de confluence des deux cours d’eau est essentielle dans l’organisation territoriale de la région. La proximité d’un carrefour de deux voies majeures et les franchissements de rivières soulignent l’intérêt stratégique de cette situation. Se pose alors la question de savoir si la concentration des passages est liée au voisinage immédiat des deux territoires ou si, à l’inverse, cette zone de carrefour routier et de franchissements fluviaux explique, d’une façon ou d’une autre, la proximité de la frontière.

47 Dans ce contexte géostratégique bien particulier, l’établissement de la chapelle Saint- Gilles se place sur une hauteur qui domine la voie Rennes-Carhaix. Il devait ainsi apparaître clairement pour les usagers de cette route, mais se percevait encore plus fortement depuis l’axe perpendiculaire qui arrivait du territoire vénète et passait dans la partie basse de la vallée. Il semble que cette configuration favorable aux Osismes ait

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été exploitée par un notable local pour marquer sa zone d’influence en faisant de sa demeure un véritable repère visuel tout en bénéficiant d’un panorama remarquable.

4. Conclusion

48 Au final, le diagnostic entrepris au nord de la chapelle Saint-Gilles à Gouarec a permis de dégager le plan complet d’un bâtiment gallo-romain de 335 m2. Ces vestiges viennent éclairer la découverte ancienne de structures et de mobilier gallo-romains à proximité du sanctuaire chrétien en confirmant l’origine antique de l’occupation des lieux. Le passage de la voie qui reliait Rennes et Carhaix a pu favoriser cette implantation, même si l’hypothèse d’une station routière au confluent du Blavet et du Doré ne trouve pas ici sa confirmation. L’édifice que nous avons reconnu présente en effet des caractéristiques architecturales qui ne font pas référence à un relais mais renvoient à un type particulier de maison rurale. L’éloignement des modèles comparables, en Autriche, Bosnie et Hongrie, laisse pourtant interrogatif sur la présence de cet exemplaire dans la partie occidentale de la Lyonnaise. Ce point, qui mérite assurément des recherches complémentaires, ouvre des perspectives nouvelles pour l’étude des relations entre l’ouest de la Lyonnaise et les provinces danubiennes.

49 Cette petite intervention alimente aussi la problématique sur les limites des territoires par rapport aux passages des voies de circulation principales. Dans ce domaine, il est particulièrement intéressant de noter que l’axe Rennes-Carhaix, lien essentiel du réseau routier dans la péninsule armoricaine, ne passe jamais en territoire vénète ; or, la vallée de Gouarec correspond au point du tracé qui s’en approche le plus. Si le pont de la Villeneuve, au sud du village actuel, permettait de franchir la frontière marquée par le cours du Doré, il donnait également accès à l’une des voies principales de la région grâce à un carrefour qui devait seulement se situer 1 km plus au nord, à l’emplacement du lieu-dit « le Poteau ». Ce contexte était forcément favorable au développement d’activités commerciales et politiques et il n’est donc pas surprenant que les notables qui ont bénéficié de cette situation aient cherché à marquer leur influence par des constructions ostentatoires. La taille de la demeure n’est toutefois pas le critère qui valorise ici l’importance du propriétaire ; l’aspect massif de l’édifice, sa position en hauteur et sa localisation sur un axe majeur près d’une zone de contact entre deux territoires sont plus certainement les aspects qui permettaient au voyageur de mesurer l’influence du maître des lieux.

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NOTES

1. Le Catholicon est à la fois le premier dictionnaire trilingue du monde (breton- français-latin), le premier dictionnaire breton et le premier dictionnaire français. Il a été rédigé par Jehan Lagadeuc en 1464 et imprimé pour la première fois à Tréguier en 1499. 2. Travaux dirigés par Eddy Roy, Inrap (Roy, 2005). 3. Notons que la structure observée n’a peut-être rien à voir avec une adduction : il n’est pas rare qu’un conduit d’hypocauste rayonnant soit par exemple confondu avec une telle installation lorsque son dégagement est partiel. 4. Information Alain Provost. 5. Fouille réalisée en 2007 sous la direction d’Eddy Roy, Inrap. 6. Charte de fondation de l’abbaye de Bon-repos datée de 1184 (Archives des Côtes- d’Armor, série H (sans cote) : « Fonds de l’abbaye de Bon-Repos » (original de la charte de fondation). 7. Nous tenons à remercier Sœur Geneviève, qui a effectué des recherches sur l’histoire de Gouarec et qui nous a généreusement offert un résumé des éléments concernant la chapelle Saint-Gilles. 8. Saint Gilles naquit au VIe siècle à Athènes. Souvent représenté avec une biche, il est invoqué pour la guérison des enfants peureux ou nerveux, mais aussi contre les incendies et les maladies contractées par les animaux. 9. De très bonnes conditions météorologiques ont permis d’assumer ce choix qui respectait précisément les délais prévus dans le projet d’opération. Il convient toutefois de remercier Philippe Cocherel (technicien) et Pierrick Leblanc (topographe) dont l’efficacité a garanti l’achèvement du travail dans les temps impartis. 10. Fond de plat en sigillée fin IIe-IIIe siècle, céramique métallescente, céramique commune.

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11. L’utilisation en contexte thermal est une autre possibilité liée à des usages bien spécifiques. 12. La phase II de la villa des Alleux à Taden est un exemple de ce type fouillé récemment dans la région (Ferrette 2009). 13. Cette hypothèse a été prise en compte dans les restitutions 3d proposées en fig. 11 et 12. 14. Renseignement Alain Provost.

RÉSUMÉS

Des vestiges archéologiques ont été mis au jour par des travaux de terrassement entrepris en 2006 dans le cimetière de la chapelle Saint-Gilles à Gouarec. Cette découverte était prévisible puisque l’existence d’une construction gallo-romaine était soupçonnée à cet endroit depuis le XIXe siècle. Pour certains, la proximité de la voie Rennes-Carhaix, combinée à la confluence du Doré et du Blavet, laissait supposer l’existence d’une station routière ; pour d’autres, une villa romaine se dressait sur cette hauteur.Trois semaines d’intervention ont permis de dégager les fondations d’un édifice de 335 m² dont le plan est fondé sur un axe de symétrie orienté nord-sud. L’effet de perspective qui en découle est focalisé sur une petite salle carrée, dont les soubassements parementés se distinguent des radiers de fondation qui dessinent le reste du plan. Cette particularité laisse supposer une surélévation du sol sur vide sanitaire contribuant à valoriser cet espace médian, au point d’y envisager un lieu de représentation sociale. De telles caractéristiques renvoient à un type d’habitat identifié dans les provinces du sud-est de l’Europe, mais dont les exemples reconnus sont encore peu nombreux. Elles interrogent sur les liens possibles du propriétaire avec ces régions lointaines, mais posent aussi la question du rôle de l’établissement dans ce secteur particulier de la péninsule armoricaine. La frontière entre Vénètes et Osismes y côtoie en effet le carrefour de deux voies importantes alors que la présence du confluent impose plusieurs points de franchissement des cours d’eau. L’édifice gallo-romain de la chapelle Saint-Gilles apparaît, au final, comme un repère qui surplombe cette zone de passages, de rencontres et d’échanges.

Archaeological finds were discovered in 2006 during earthmoving in the churchyard of Saint-Gilles Chapel at Gouarec. This discovery was predictable as the existence of a Gallo-Roman building had been suspected since the 19th century. For some, the proximity of the Rennes-Carhaix road combined with the confluence of the Doré and the Blavet suggested the presence of a way station. For others, a Roman villa had stood on this hillock.

INDEX

Keywords : Roman period, architecture, villa, rural settlement, apse, route, Armorica, Osismi, Veneti, Pannonia, Dalmatia. Mots-clés : époque romaine, architecture, villa, établissement rural, abside, voie, Armorique, Osismes, Vénètes, Pannonie, Dalmatie.

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AUTEUR

GAÉTAN LE CLOIREC Ingénieur de Recherche INRAP / UMR 6566 du CNRS (CreAAH) ; INRAP Grand-Ouest – 37 rue du Bignon, CS 67737, 35577 Cesson-Sévigné cedex. ([email protected])

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Un établissement agricole et artisanal de la fin du haut Moyen Âge au 22 de la rue Bourg-les- Bourgs à Quimper (Finistère) Excavation on an early medieval rural settlement and workshop at 22 rue Bourg- les-Bourgs, Quimper (Finistère)

Jean-François Villard

1. Introduction

Le site et son contexte géographique

1 Le site du 22 de la rue Bourg-les Bourgs est localisé sur la rive droite de l’Odet, en zone urbanisée à 700 m au sud-ouest du confluent de l’Odet et du Steïr.

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Figure 1 : Quimper durant le haut Moyen Âge. Figure 1: Early medieval Quimper.

2 Celui-ci correspond à l’angle sud-ouest de l’espace intra-muros du bas Moyen Âge. Les parcelles cadastrales concernées (BX n° 283 et 444) sont implantées sur un rebord de plateau (altitude entre 15 et 21 m) exposé au sud-est et dominant la rivière dans le prolongement oriental du plateau de la Terre Noire, lui-même orienté nord-ouest/sud- est (altitude 65 m) et encadré par deux ruisseaux. Le plus septentrional est un affluent du Steïr (ruisseau de Kermabeuzen) et le plus méridional est un affluent, aujourd’hui canalisé, de l’Odet. Le site offre, vers le sud, un point de vue sur la vallée de l’Odet, tandis qu’à l’est et au sud-est, au-delà de la rivière, domine le mont Frugy (altitude 72 m) au pied duquel est implanté le quartier antique et médiéval de Locmaria.

3 Le terrain présente un profil en pente douce, en direction du sud-est. Le centre de l’espace fouillé est marqué par un léger replat. Le pendage s’accentue ensuite fortement au sud de la zone décapée en direction de la rue Bourg-les-Bourgs, taillée en contrebas, en pied de colline. Le substrat est relativement varié, notamment en fonction de l’altitude. Dans la partie haute, le sol est composé d’arène granitique. Celle- ci, grossière au nord où elle est au contact d’un filon de granite, s’affine vers le sud. Au- delà de la limite du replat, le substrat devient argileux (argile fine gris-jaune à gris- vert). Enfin, en bas de pente, l’argile se charge en graviers roulés et petits galets, correspondant à d’anciennes plages du Tertiaire. C’est sur cette partie basse qu’est implanté l’établissement du haut Moyen Âge. Le substrat graveleux souligne l’étroite relation entre ce terrain, le réseau hydrographique proche et le contexte de fond de ria. Les travaux menés par le Centre de Recherche archéologique du Finistère sur la topographie (courbes de niveau en fonction des données fournies par les fouilles archéologiques) et sur l’hydrographie de Quimper (en intégrant des notions de géomorphologie et de variations du niveau marin) ont permis de proposer une cartographie du paysage quimpérois entre le Néolithique et le XIIIe siècle de notre ère

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(Le Bihan et Villard, 2005). Cette étude montre que, dans le cas de la rue Bourg-les- Bourgs, à l’époque gallo-romaine et autour de l’année 1000 (périodes de niveau marin élevé, proche du niveau actuel, sans urbanisation massive contraignante), les terrains surplombaient une large baie distante d’environ soixante-dix mètres, tandis qu’au début du haut Moyen Âge (Ve-VIIIe siècle), puis aux XIIe-XIVe siècles, des régressions asséchaient le fond de ria, déconnectant le site de la rivière, éloignée alors d’environ deux cents mètres.

Le contexte archéologique

4 Le site de la rue Bourg-les-Bourgs est inclus dans la zone archéologique sensible entourant l’établissement antique de Roz-Avel, situé à 75 m en direction du nord-ouest. Étudié sur une superficie d’environ 1 200 m2 entre 1975 et 1977 par Jean-Paul Le Bihan (Sanquer, 1975, 1976, 1977a et b ; Le Bihan, 1986), le site de Roz-Avel livra les vestiges de plusieurs constructions gallo-romaines en pierre, de belle facture (bâtiments d’habitation, thermes, murs et galerie), ainsi que des traces d’artisanat et un abondant mobilier archéologique. L’histoire de l’établissement se décompose en quatre phases. Un ensemble de la fin du Ier siècle après J.-C. pouvant être interprété comme une villa avec cour et édifice thermal succède à des petits bâtiments individuels (première moitié du Ier siècle après J.-C.). L’ensemble évolue entre les IIe et IIIe siècles. Des thermes plus importants sont construits (salle de chauffe, hypocaustes et piscine froide). L’établissement est détruit vers 275. Celui-ci, implanté à flanc de coteau, domine au nord-ouest les vestiges de la rue Bourg-les-Bourgs. Au pied du coteau, longeant la rive approximativement à hauteur de la rue Bourg-les-Bourgs, passait l’itinéraire quittant Quimper antique en direction de Pont-l’Abbé et Tronoën, tandis qu’au nord de Roz-Avel se dessinait un second tracé, allant vers Douarnenez. Ces voies se rejoignaient vers l’est, au point de passage à gué le plus proche. En face, de l’autre côté de la baie, s’érigeait la ville gallo-romaine de Locmaria, dominée par le mont Frugy avec sa nécropole et son sanctuaire.

5 Cet environnement laissait augurer la présence de vestiges antiques sur les parcelles de la rue Bourg-les-Bourgs (cf. infra), cependant la découverte du site de la fin du haut Moyen Âge fut une surprise.

Historique de l’intervention et principales découvertes

6 Le projet d’implantation d’habitations collectives dans le parc et dans les bâtiments restaurés d’un ancien foyer pour enfants déclencha en 2004 un diagnostic archéologique dont le résultat fut positif (Roy, 2004).

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Figure 2 : Le site de la rue Bourg-les-Bourgs, localisation des zones étudiées. Figure 2: Rue Bourg-les-Bourgs, location of the excavated areas.

7 Une occupation gallo-romaine, datée du Ier siècle de notre ère fut mise au jour, probablement liée à l’établissement voisin antique de Roz-Avel (fig. 1). Compte tenu de la densité des vestiges, seuls quelques uns furent sondés, validant la datation. Ce fut suffisant pour entraîner la prescription d’une fouille de sauvetage par le Service régional de l’Archéologie, sur les espaces accessibles menacés par le projet immobilier. C’est cette fouille, effectuée en 2005, qui révéla l’établissement médiéval.

8 Du fait de la complexité d’aménagement des 7 400 m² de terrains cadastrés (bâtiments, espaces excavés, terrain de tennis, parking et voirie), la fouille dû se plier à certains impératifs, seuls 2 650 m² étant réellement accessibles. Sur ces espaces libres, une surface de 1900 m² put être étudiée (zones I à IV).

9 Cette fouille (Villard, 2005a) précisa la nature des vestiges gallo-romains repérés en 2004.

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Figure 3 : Plan général diachronique des vestiges. Figure 3: General chronological plan.

10 Il s’agissait d’un établissement basé sur des systèmes structurés d’enclos fossoyés (enclos principal et amorce de limites d’espaces périphériques), mis en place dans les premières décennies du Ier siècle de notre ère et occupés jusqu’à la fin de la période julio-claudienne. À partir de l’époque flavienne, le paysage se modifie. La trame fossoyée, dense, disparaît au profit d’un système plus lâche et à l’orientation décalée, s’appuyant perpendiculairement sur un axe de circulation nouvellement créé. Ce dernier gravit la colline, reliant entre elles les grandes voies de Douarnenez et de Pont- l’Abbé. Ce changement semble contemporain de l’édification de la villa de Roz-Avel qui matérialise la seconde phase d’occupation de ce site (Le Bihan et Villard, en préparation).

11 En dehors de l’établissement de la fin du haut Moyen Âge, le site livra quelques vestiges ruraux du bas Moyen Âge et du début de l’Époque moderne (carrière d’arène granitique et parcellaire).

Les vestiges de la fin du haut Moyen Âge

12 Contrairement aux vestiges antiques et du bas Moyen Âge répartis sur l’ensemble de l’espace fouillé, les structures du haut Moyen Âge se concentrent au sud de la zone III, au-delà du replat topographique, sur l’amorce de la pente dominant la vallée de l’Odet (fig. 3). L’établissement n’a été étudié que partiellement car il s’étend, en direction du sud, de l’est et de l’ouest, au-delà des limites du terrain. Par ailleurs, des destructions consécutives à l’urbanisation du secteur l’affectent profondément.

13 Deux fossés au tracé circulaire, un secteur artisanal (Us. 02) caractérisé par des structures de traitement des minerais de fer associées à des niveaux de sol, des silos,

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des structures de combustion, des séries de fosses et quelques trous de poteaux matérialisent le site (fig. 4 et 5).

Figure 4 : Vue générale vers l’ouest des vestiges du haut Moyen Âge ; au premier plan, l’imbrication de fosses Us. 03. Figure 4: The early medieval features looking west; intercutting pits Us. 03 in the foreground.

Figure 5 : Vue générale vers l’est des vestiges du haut Moyen Âge ; au premier plan, four S. 52, silo S. 41 et fossé T. 23. Figure 5: The early medieval features looking east; in the foreground, kiln S. 52, storage pit S. 41 and ditch T. 23.

14 Tous ces vestiges livrent du mobilier céramique typique, à Quimper et en Cornouaille, d’une période couvrant les IXe-XIe siècles de notre ère. Ces vestiges, centrés sur l’époque

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carolingienne, étaient jusqu’ici inédits. Ils s’inscrivent dans un contexte particulier de l’histoire de Quimper, qui voit dans un premier temps la construction de la première église de Locmaria et la mise en place de son cimetière (IXe-Xe siècles), ainsi que le montre la récente fouille de la place Bérardier (Le Bihan et Villard, 2007) ; puis la création du noyau urbain de Quimper intra-muros (fin du Xe siècle), au confluent de l’Odet et du Frout, autour de la cathédrale primitive et de son cimetière. Cette fondation, ainsi que le déplacement du siège épiscopal entre ces deux centres religieux, prouve, si besoin était, la présence, dans le bassin de l’Odet, d’une certaine densité de population et ce en dépit d’une documentation historique et archéologique discrète. Cette population est surtout appréhendée au travers de six établissements ruraux, disséminés sur le territoire de la commune (Créac’h-Gwen, Keradennec, Kerlaéron, Kervouyec, Le Corniguel et Quistinidal). Tous ces sites présentent des caractéristiques similaires à celles de la rue Bourg-les-Bourgs (structures à vocation agricole et artisanale). Ils sont réunis par les réseaux de voie antiques toujours partiellement en fonctionnement, ainsi que cela fut démontré à Quistinidal (fig. 1). La présente étude complète ce corpus d’établissements.

2. Les fossés

15 Les fossés sont matérialisés par un tronçon principal orienté ouest/est, dédoublé en deux tracés courbes en direction du sud-est (T. 22 et T. 23). Une petite antenne perpendiculaire (T. 27) complète l’ensemble en direction de l’est.

Le fossé T. 23

16 Le fossé T. 23 constitue le segment occidental du dédoublement évoqué plus haut. D’une longueur de 15 m, il est orienté nord-ouest/sud-est.

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Figure 6 : Plan et coupes stratigraphiques des fossés T. 22 et T. 23. Figure 6: Plans and sections of ditches T. 22 and T. 23.

17 Au sud, il disparaît, tronqué par les perturbations modernes, tandis qu’au nord, il s’incurve en direction du nord-ouest pour rejoindre la branche principale. La fouille montre clairement que le comblement de terre arénitique jaune de T. 23 est recoupé par les terres brun-gris graveleuses du fossé T. 22, à hauteur de leur jonction. Cependant, T. 23 ne ressort pas au-delà, au nord de T. 22.

18 Trois sondages furent réalisés, là où le tracé de T. 23 est confronté aux structures avoisinantes : à l’intersection T. 22/T. 23, à hauteur de la structure S. 41 et près de la structure S. 50, aux recoupements avec les fossés antiques (T. 19, T. 20 et T. 25) ou d’époque moderne (T. 18 et T. 24). La relation entre T. 23 et les structures voisines datées du haut Moyen Âge montre que les comblements des fosses S. 41 et S. 50 sont postérieurs au fossé (cf. infra). Ces sondages révèlent pour T. 23 un profil en V bien marqué. Sa largeur est de 1,20 à 1,40 m à l’ouverture, sa profondeur par rapport au niveau actuel du substrat est de 0,55 à 0,65 m.

19 La fouille de l’intersection de T. 22 et de T. 23 apporte des informations sur le prolongement occidental du tracé de ce dernier. Malgré le creusement de T. 22, le fossé T. 23 apparaît furtivement sous la trace de son successeur, comme plusieurs indices le prouvent. D’une part, un petit canal occupe la partie profonde du profil de T. 22, le long de son flanc septentrional (sondage T. 22[1]) ; il est comblé par le même sédiment arénitique jaune et ce petit canal se recentre ensuite vers l’ouest (sondage T. 22[3]). D’autre part, un léger élargissement localisé de T. 22, à hauteur et à l’ouest de l’intersection, pourrait correspondre à l’ancien flanc nord du creusement de T. 23, curé lors de l’excavation de T. 22 ; ce dernier reprendrait ainsi, en partie, le tracé de son prédécesseur. La longueur totale observée de T. 23 est de plus de 31 m, selon une trajectoire courbe.

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Le fossé T. 22

20 Le fossé T. 22 possède également un tracé courbe. Si dans sa portion occidentale, il reprend celui du fossé T. 23, il s’en écarte vers l’est pour englober une surface plus vaste avant de se diriger vers le sud (fig. 6 et 7).

Figure 7 : Vue du fossé T. 22 recoupant des fossés antiques ; au second plan, l’embranchement T. 22 / T. 23. Figure 7: Ditch T. 22 cutting through Roman ditches; junction of T. 22 / T. 3 in the background.

21 La longueur totale observée est de près de 38 m. Au sud, ce fossé disparaît, recoupé par les perturbations modernes, tandis qu’à l’ouest il se prolonge au-delà de la limite de fouille sous l’actuel talus arboré, avant d’être lui aussi sectionné par le décaissement récent du terrain de tennis (fig. 2).

22 Les six sondages réalisés au sein du fossé T. 22 révèlent un profil trapézoïdal à parois en V et large fond plat. Sa largeur à l’ouverture est comprise entre 1,45 et 1,60 m pour 0,50 m à la base. Sa profondeur varie entre 0,80 et 1,00 m. Il n’y a qu’à proximité du carrefour T. 22/T. 23 que la largeur de la base atteint 0,80 m. Cet élargissement localisé est consécutif au curage de T. 23 lors du creusement de T. 22 comme si, lors de cette seconde excavation, les ouvriers avaient cherché à obtenir des parois nettes dans le substrat. Un autre élément confirme cette volonté de netteté : sur le flanc méridional du sondage T. 22[1], l’empreinte du tracé de T. 23, filant en direction du sud, perturbait profondément l’intégrité du substrat ; cette fenêtre fut obturée, dès le creusement, par la pose de gros blocs de pierre.

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Figure 8 : Vue de l’intersection des tracés des fossés T. 22 (à gauche) et T. 23 (à droite) ainsi que du bourrelet de pierres obturant T. 23 sur le flanc méridional de T. 22. Figure 8: Crossing point of ditches T. 22 (left) and T. 23 (right), and of the stone feature blocking T. 23 on the south side of T. 22.

23 Ce type d’aménagement ne se retrouvant pas dans les autres sondages, ce placage semble volontaire et très localisé. Par la suite, quelques pierres ont glissé au fond, indice d’une utilisation ouverte du fossé.

24 Le comblement de T. 22 est constitué à sa base par des couches de ruissellement d’arène jaune, essentiellement le long de son flanc interne méridional (sondages T. 22[1] et [3]) et, dans une moindre mesure, sur son flanc externe septentrional (T. 22[1]). Vient par la suite, une première couche de terre grise graveleuse. Une seconde couche tout aussi graveleuse, mais plutôt brun-gris, clôt le comblement. La limite demeure floue entre ces sédiments ; il s’agit davantage d’un lent dégradé, probablement fruit d’une accumulation étalée dans le temps, que de rejets massifs de terre. Par ailleurs, la proximité d’arbres et de leurs racines ne facilite pas la lecture des stratigraphies.

Le fossé T. 27

25 Le fossé T. 27 se raccorde au flanc oriental de T. 22 où il ménage une antenne latérale en forme de L. Localisé dans la partie est du tracé de ce dernier, T. 27 se dirige vers le nord-est sur 5,50 m avant d’obliquer brutalement en direction du nord-ouest sur 1,50 m.

26 Son profil évasé et son fond relativement large rappellent T. 22, mais dans des dimensions plus réduites (0,85 m de largeur à l’ouverture pour 0,50 m de profondeur). Son comblement initial se compose d’une terre arénitique claire se transformant vers la surface en un sédiment arénitique plus gris. Malheureusement, les installations de l’Us. 02 (cf. infra) ont profondément bouleversé ces terres au niveau du raccordement de T. 27 avec T. 22. Malgré tout, si la lecture des couches ne permet pas d’être catégorique, tout porte à privilégier l’hypothèse d’une contemporanéité entre les deux structures.

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Le mobilier

Figure 9 : Poteries issues des fossés. Figure 9: Pottery from the ditches.

27 Les sédiments du fossé T. 23 sont quasiment stériles. Seuls onze tessons de poterie commune grossière, dure et micacée, appartenant à un pot à lèvre rectangulaire éversée, y furent découverts, accompagnés d’un peu de mobilier erratique antique. Le fossé T. 22 livra, essentiellement dans le premier décimètre du niveau supérieur de comblement, trente-huit tessons de poterie commune, pour la plupart gallo-romains. Se distinguent cependant neuf fragments dont la pâte est identique à celle du mobilier de T. 23.

28 La forme du pot mis au jour au sein de T. 23, avec sa lèvre de section rectangulaire éversée, sa pâte commune grossière à gros grains de quartz et sa technique de finition (lissage de surface tout en laissant des traces de modelage visibles) tendent à dater ce récipient de la fin du haut Moyen Âge. Des comparaisons avec des productions locales de cette période le suggèrent (Villard, 2005b). Parmi les tessons découverts dans T. 22, on remarque un grand fragment de rebord d’un pot ou d’une oule à lèvre rectangulaire éversée. Il est décoré par un ruban à la molette sur le haut de panse et d’incisions en bordure de la lèvre. Le motif figuré sur la panse est double ; il se compose d’une rangée de petites stries obliques inclinées à gauche et d’un second registre d’un motif de même type incliné à droite. La superposition des deux rangs engendre un motif cumulé en chevrons ; elle montre également que l’on a affaire à deux molettes différentes. Des récipients de ce type sont connus en haute Bretagne au IXe siècle, notamment sur le site d’habitat de Tinténiac (Provost, 1989).

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Interprétation et datation

29 Le fossé T. 23 englobe un espace situé à l’emplacement de l’actuel terrain de tennis. Le décaissement de cette partie du site nous prive d’informations quant à la nature ou la fonction de la surface enclose. La stérilité du sédiment de comblement, les parois en V et le fond plat étroit pourraient évoquer une utilisation fermée pour cette structure fossoyée, mais rien ne le prouve.

30 T. 22 englobe l’espace initial et l’étend en direction de l’est, comme si l’enclos défini par T. 23, devenu exigu, avait nécessité un élargissement. En revanche, si T. 23 pourrait avoir été utilisé fermé, avec une palissade par exemple, cela ne semble pas être le cas de T. 22. La recherche de parois saines et nettes, l’élimination ou l’obturation des zones à sédiments mous parasites, le glissement de certaines pierres plaident davantage en faveur d’un fossé ouvert en avant d’un talus installé au dessus de son flanc interne. Les couches de ruissellement d’arène mises en place au cours de sa phase d’utilisation confirmeraient cette version. La difficulté de lecture des sédiments supérieurs ne permet pas de trancher entre une lente accumulation et un apport massif en fin de fonctionnement, mais le dégradé entre les couches intermédiaires et supérieures privilégie la première solution ; les deux phénomènes ont cependant pu se cumuler à la fin de l’histoire de T. 22. Le fossé T. 27 apparaît comme un aménagement latéral, accolé au flanc occidental de l’enclos matérialisé par T. 22 dont il semble contemporain. Il a pu, lui aussi, border un court talus.

31 La période d’utilisation des fossés est plus délicate à déterminer du fait de la rareté du mobilier. Cependant, l’étude stratigraphique des deux structures indique un réaménagement de l’espace ceint par T. 23 au profit d’une surface limitée par T. 22. La reprise d’une partie du tracé de T. 23 par T. 22 montre une filiation directe entre les deux fossés mais implique un certain laps de temps entre les deux creusements. Une fourchette chronologique incluant le IXe et le début du Xe siècle peut être proposée pour l’utilisation de ces vestiges.

3. Les structures du secteur artisanal (Us. 02)

Présentation

32 Ce secteur de fouille se situe au-dessus du comblement du fossé T. 22, au sud du carrefour avec T. 27. Il se caractérise, en surface, par un regroupement informe de nombreuses traces d’activités liées au feu (terres charbonneuses, éléments rubéfiés, scories…).

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Figure 10 : Vue vers le nord du secteur artisanal Us. 02 en début de fouille. Figure 10: Workshop area Us. 02 before excavation, looking north.

33 Il s’agit de la seule zone de vestiges stratifiés du site, à la fois installés ou excavés au sommet du fossé et/ou piégés par tassement.

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Figure 11 : Vue vers le nord du secteur artisanal Us. 02 en cours de fouille. Figure 11: Workshop area Us. 02 during excavation, looking north.

34 Cette partie de la fouille a fait l’objet d’une étude fine ; quatre grands horizons ont été repérés, chacun regroupant plusieurs couches, sols ou installations artisanales. Ils matérialisent une évolution stratigraphique autant qu’une succession d’aménagements. Les transitions demeurent cependant parfois floues. Ces horizons sont présentés dans l’ordre de leur mise en place.

Les structures de l’horizon I

35 Les structures de l’horizon I sont les premières manifestations artisanales découvertes dans ce secteur (fig. 11 à 13). Elles sont relativement modestes car les aménagements postérieurs les ont nettement arasées. Il s’agit de deux fosses et de leurs aménagements internes creusés dans le comblement de T. 22 ou le long de son flanc oriental.

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Figure 12 : Plans des structures du secteur artisanal Us. 02. Figure 12: Plans of features of workshop area Us.02.

Figure 13 : Coupes stratigraphiques des structures du secteur artisanal Us. 02. Figure 13: Sections of features of workshop area Us. 02.

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La fosse Us. 26 et le niveau S. 215

36 La fosse Us. 26 se présente, en plan, sous la forme d’un rectangle aux angles arrondis. Elle est creusée dans les sédiments du fossé T. 22 ; seul son angle sud-ouest mord dans le flanc de ce dernier. En dépit du bouleversement des installations postérieures, il semble que cette structure ait mesuré à sa base 2,20 m sur 1,50 m. Son axe longitudinal s’oriente nord/sud ; le fond plat se situe à 0,50 m sous le niveau actuel du substrat mais sa profondeur totale originelle demeure inconnue en raison de sa position topographique basse.

37 Cette fosse a été dotée, sur son fond, d’un niveau d’arène induré de 5 à 8 cm d’épaisseur (S. 215). Ce sol l’isole des sédiments du fossé T. 22 sous-jacent. Il se prolonge également sur les parois, soit sous la forme d’une couche damée rajoutée, soit par le matage ou l’écrasement du substrat géologique. Ce plancher aménagé présente aujourd’hui un plan irrégulier, dû pour partie à la taphonomie. Il est probable qu’à l’origine le fond de la fosse était parfaitement horizontal. Une telle structure, propre et régulière, semble avoir été destinée au recueil ou au stockage d’un produit ou d’un matériau particulier.

La couche S. 203

38 Cette couche de terre très noire, charbonneuse, comble la fosse Us. 26. Au cours de la fouille, il fut possible d’observer, au cœur de ce sédiment, la présence de brindilles ou de fragments de branchage parmi les traces de charbons de bois. Malheureusement, ces matériaux, très pulvérulents et dans un mauvais état de conservation, se sont désagrégés rapidement malgré plusieurs tentatives de prélèvement en blocs. La détermination des espèces végétales présentes n’a pu, de ce fait, être réalisée. Par ailleurs, cette couche, limitée par endroits à quelques centimètres d’épaisseur, avait été largement tronquée lors de la mise en place du niveau suivant, S. 213.

La fosse S. 61

39 Au nord de l’Us. 26, une seconde fosse a été repérée (S. 61). Elle se situe dans l’angle formé par les fossés T. 22 et T. 27. De plan ovale, ses dimensions sont de 2,20 m par 1,20 m. Son axe longitudinal s’oriente nord-est/sud-ouest, presque parallèlement au flanc externe de T. 22. Elle est comblée par une terre arénitique brune. Sa profondeur maximale, sous le niveau du substrat, atteint 0,60 m. Par endroits, au fond de la fosse, le sédiment géologique semble également avoir été maté ou écrasé.

Datation et interprétation

40 Seuls deux tessons de poterie commune grossière, dure et micacée, ont été mis au jour dans la couche S. 203. Le type de production est identique à celui du mobilier des fossés et peut être attribué à la même période, du moins dans la seconde partie de la fourchette compte tenu de la position stratigraphique de ces fosses vis-à-vis de T. 22. La fonction exacte des structures de cet horizon demeure indéterminée. Elle se rattache probablement aux activités de ce secteur, mieux caractérisées dans les niveaux postérieurs.

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Les structures de l’horizon II (fig. 11 à 13)

La couche S. 213

41 La couche S. 213 recouvre les fosses de l’horizon précédent. Il s’agit d’une vaste nappe de terre arénitique brune contenant des inclusions d’argile rubéfiée et des traces de charbon de bois. Sa mise en place ne se fit pas sans dégât pour les structures préexistantes puisque la partie septentrionale du comblement S. 203 fut presque entièrement décaissée. Cette couche, couvrant près de 6 m2, s’apparente à une réorganisation de l’espace Us. 02. Ce réaménagement se fit en profondeur, entaillant non seulement les sédiments anciens mais également le substrat au niveau du flanc oriental de T. 22 (fig. 13, coupe n° 2), preuve d’une extension de l’excavation dans cette direction. Du fait de ce creusement latéral, la mise en place de la couche S. 213 traduit davantage l’aménagement de nouvelles installations qu’un simple abandon de l’horizon précédent.

Le foyer S. 207

42 Une plaque foyère circulaire est installée dans une cuvette peu profonde (0,10 m), au- dessus du flanc sud-ouest du fossé T. 22. Un tiers de la surface de ce foyer mord sur le fossé. À cet endroit, le foyer recouvre la couche S. 213. Cette plaque, de 1,30 m de diamètre, est constituée de 6 à 8 cm d’argile rubéfiée, aménagée sur un lit de petits galets. Une couronne d’argile jaunâtre (épaisseur 5 à 15 cm) borde la partie occidentale de la plaque sur un tiers de sa circonférence ; s’agit-il des restes d’une voûte de four ou d’un simple parement protecteur contre les vents dominants ? Ce foyer conserve son horizontalité à l’ouest au-dessus du substrat ; à l’est, il s’affaisse au-dessus des sédiments mous pour se désagréger sous la forme d’un épandage d’éléments rubéfiés.

43 La couche S. 205

44 La couche S. 205 est très localisée. Elle se présente sous la forme d’un fin niveau de terre arénitique jaune recouvrant la sole du foyer S. 207. Il pourrait s’agir de la couche d’abandon de ce dernier.

Datation et interprétation

45 Seule la couche S. 213 livra un peu de mobilier. Trente-trois tessons de poterie commune grossière, dure et micacée, furent mis au jour. Parmi ceux-ci, se distinguent plusieurs fragments d’un vase à anse interne renfoncée orné à la molette (cf. infra, fig. 17). Ce décor est constitué de bandes de petits rectangles, irrégulièrement imprimées dans la pâte. Cette association de décors avec des anses internes renfoncées est caractéristique des céramiques quimpéroises des IXe-Xe siècles, notamment sur le site de Créac’h-Gwen (Villard, 2005b). Un rebord de vase à lèvre rectangulaire éversée complète ce modeste lot, ainsi que 232 g. d’agglomérat scoriacé.

Les structures de l’horizon III (fig. 11 à 13)

Le sol S. 202

46 Un troisième remaniement est ensuite perceptible. Un sol épais est mis en place ; il est constitué d’arène granitique damée et inclut des petites pierres et des fragments

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d’argile rubéfiée. Ce sol reprend globalement l’espace creusé au début de l’horizon II ; cependant, plusieurs indices laissent supposer qu’il s’étendait plus à l’est. Tout d’abord, la coupe stratigraphique n° 2 (fig. 13) montre une extension orientale du creusement du substrat par rapport à l’aménagement précédent. Par ailleurs, dès que le sol atteint le niveau du substrat géologique actuel dans cette direction, il empiète sur ce dernier. Il y est ensuite rapidement tronqué par l’érosion naturelle et anthropique. À l’est, il vient mordre sur la limite orientale du foyer S. 207.

47 Cet aménagement, parfois massif (jusqu’à 0,30 m d’épaisseur), présente une certaine horizontalité dans sa partie orientale. Des états de surface du sol sont nettement visibles (fig. 11). Vers l’ouest, la situation n’est pas aussi claire, son épaisseur pouvant s’affiner jusqu’à seulement 0,05 m. Un pendage général en direction de l’ouest s’observe, mais irrégulièrement. Parfois, cela s’apparente davantage à une rupture bien marquée. L’axe de cette modification topographique est globalement orienté nord- nord-ouest/sud-sud-est. La présence du fossé T. 22 sous-jacent pourrait éventuellement expliquer un tassement mais ce ne semble pas être le cas car les couches des horizons I et II, ainsi que la base du sol S. 202, conservent une relative horizontalité. De plus, l’agencement des couches postérieures (cf. infra) ne semble pas l’avoir perturbé. Il semble donc qu’il faille interpréter le pendage de ce sol comme une volonté de créer une structure semi-excavée sur deux niveaux, sans exclure la possibilité de perturbations locales ou de restructurations liées à son utilisation. Vers le nord, une zone matérialisée par des éléments arénitiques jaunes (S. 211), tassés au sommet du comblement de la jonction entre T. 22 et T. 27, pourrait figurer une extension du niveau S. 202, alors fortement dégradé et dont il ne subsisterait plus que la base. Cela porterait la surface couverte par cet ensemble à environ 10 m2.

48 Le démontage et la fouille de ce niveau livrèrent dix tessons de poterie commune grossière, dure et micacée dont un fragment de rebord à anse renfoncée.

Les installations métallurgiques

49 Sur le sol S. 202, plusieurs aménagements liés à des activités métallurgiques ont été découverts.

Le bas-fourneau S. 212 (fig. 14).

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Figure 14 : Vues de détail du bas fourneau S. 212 (Horizon III), en cours et en fin de fouille. Figure 14: Detail views of furnace S.212 (Level III), during and after excavation.

50 Au centre de l’espace S. 202, à proximité de la rupture de pente de ce sol, un aménagement particulier a été repéré. Il se présente sous la forme d’une cuvette oblongue de 0,50 par 0,70 m, dont l’axe longitudinal s’oriente nord-est/sud-ouest. Celle- ci est creusée à même le sol S. 202. Ses parois et son fond sont totalement rubéfiés et son pourtour est souligné d’un bourrelet d’argile rougie, large de 5 cm. Le flanc nord- ouest s’agrémente d’une pierre placée de chant ainsi que d’un bloc de matière vitrifiée incrusté dans le bourrelet argileux périphérique. Pierre et bloc vitrifié sont distants de 6 cm. Au sud-ouest, dans le prolongement de son axe longitudinal, la cuvette semble s’ouvrir en direction de la partie basse du sol. Face à cette ouverture, en contrebas, une seconde cuvette, elle aussi excavée dans S. 202, remet au jour les sédiments sous- jacents de l’horizon II (S. 213). La cuvette principale est comblée par une terre noire très charbonneuse celle-ci formant par endroits une véritable croûte vitrifiée sur le flanc. Parmi ces terres, se trouvent 2,32 kg de scories légères ou d’agglomérat d’éléments minéraux, dont une scorie coulée d’une vingtaine de centimètres de long, découverte au niveau de l’ouverture (fig. 15). Elles ne réagissent pas à l’aimantation. La cuvette secondaire basse contient également quelques restes scoriacés et des blocs d’argile rubéfiée.

51 Cet ensemble est représentatif de ce que l’on connaît des bas-fourneaux, destinés à la réduction du minerai de fer, sur les sites archéologiques. Ces bas-fourneaux portent le minerai, grillé au préalable, à des températures suffisantes pour que la gangue s’écoule vers bas ou à l’extérieur de la structure afin d’extraire une portion variable du fer contenu dans l’oxyde du minerai (Mangin et al., 2000). Il ne s’agit pas ici de liquéfier directement le métal, l’opération nécessiterait des températures trop élevées. La plupart des éléments caractéristiques de ce processus de réduction sont ici présents (fig. 16). La cuvette principale devait constituer la base d’une cheminée subcylindrique montée à son aplomb. Le bourrelet rubéfié mis au jour correspondrait au vestige d’une telle superstructure. Une fois mis en chauffe, la cheminée est chargée, par le haut, de couches alternées de charbon de bois et de minerai. Les croûtes charbonneuses et les scories légères ou coulées mises au jour coïncident avec cette étape accompagnée d’une production de déchets quelquefois évacués par une ouverture à la base (d’où probablement la cuvette secondaire en avant et en contrebas). Cependant, le charbon de bois ne permet pas d’atteindre une température suffisante sans un apport d’oxygène important et régulier par ventilation forcée (soufflet et tuyère). La pierre de chant et

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l’élément vitrifié observé sur le flanc de la structure pourraient correspondre à l’emplacement d’une telle d’arrivée d’air, à la base du bas-fourneau (renseignements Dominique Vuaillat).

Les cuvettes Us. 25

52 Au sud-est de ce bas-fourneau, se trouvent deux fonds de cuvettes légèrement imprimés dans la partie supérieure du sol S. 202 (moins de 0,10 m de profondeur), en limite orientale de ce dernier. Leur paroi n’est pas rubéfiée. Ces cuvettes contiennent une terre charbonneuse, des concentrations de scories légères ou coulées et des agglomérats d’éléments minéraux très oxydés et pulvérulents pour un poids total de 2,17 kg.

Figure 15 : Scories et éléments liés à la métallurgie du fer (secteur artisanal, Us. 02). Figure 15: Slags and other remains from iron smelting (workshop area, Us. 02).

53 Compte tenu de l’absence totale de rubéfaction sur les parois des cuvettes et de l’absence d’indices d’aménagements périphériques, l’hypothèse de fonds de structures de bas-fourneaux ne paraît pas envisageable. Il pourrait s’agir de cuvettes d’écoulement secondaire, destinées à recevoir les déchets d’éventuels bas-fourneaux situés plus à l’est, là où le sol S. 202 a aujourd’hui disparu, mais nulle trace ne permet de l’affirmer. Il pourrait également s’agir de simples structures de stockage temporaire de déchets de réduction. À moins que l’on ait affaire à une première phase de dégrossissage, étape suivante dans la chaîne métallurgique, l’épuration du massiau de fer obtenu lors de la réduction (cf. infra).

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Figure 16 : Reconstitution idéale d’un bas fourneau d’après l’exemple des Boulies dans le Jura suisse (Eschenlhor et Serneels, 1991). Figure 16: Reconstruction of a furnace after the example of Les Boulies (Swiss Jura) (from Eschenlhor & Serneels, 1991).

Les couches intermédiaires entre les horizons III et IV

54 Le sol S. 202 et ses installations métallurgiques sont, par la suite, couverts de deux couches de sédiments dont l’interprétation, ainsi que le rattachement aux horizons III ou IV, sont délicats. Ces deux épandages marquent la fin de l’utilisation des installations de réduction de l’horizon III, mais il peut également s’agir de niveaux de remblais destinés à asseoir le suivant.

55 La couche S. 201 est matérialisée par une terre noire charbonneuse, contenant quelques fragments de tuiles et des pierres brûlées. Elle recouvre le bas-fourneau S. 212, mord sur la cuvette septentrionale de l’Us. 25 et, vers le sud et l’ouest, comble la partie basse du sol. La fouille de cette couche livra vingt tessons de poterie commune grossière de la fin du haut Moyen Âge, quelques tessons erratiques gallo-romains et 3,5 kg de fragments de tuiles. À ce mobilier céramique, il convient d’ajouter 183 g. de scories légères et 317 g. de scories coulées (fig. 15).

56 Un second niveau de terre de même nature, mais davantage chargé en débris rubéfiés (S. 204/210), recouvre la partie occidentale de la couche S. 201, au-dessus de la partie la plus basse de S. 202. Sept tessons de poterie commune, dure et micacée, dont un rebord de pot à lèvre rectangulaire éversée et un fragment de plat rectangulaire de facture grossière furent mis au jour dans cette couche.

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Figure 17 : Poteries issues du secteur artisanal Us. 02. Figure 17: Pottery from the workshop area Us. 02.

57 Ce type de récipient est jusqu’ici inédit à Quimper. Là encore, 184 g. de scories complètent le mobilier.

Les structures de l’horizon IV (fig. 12 et 13)

La couche S. 209

58 La couche S. 209 est localisée au nord-est du secteur Us. 02. Plus qu’une couche, il s’agit d’une terre arénitique grise et fine comblant une dépression ovoïde, ménagée dans les sédiments antérieurs. Six tessons de poterie commune grossière, dure et micacée, ainsi que 475 g. de scories (fig. 15) et des fragments de tuiles y furent découverts.

Le foyer S. 208

59 Le foyer S. 208 est installé au centre de la couche S. 209. Il est constitué d’une cuvette de 0,80 m de diamètre pour 0,12 m de profondeur, comblée par de la terre noire charbonneuse et des scories (90 g). Au sommet de ce remplissage, sept fragments de tuiles et une pierre plate brûlée étaient disposés à plat. Cette structure rappelle les petits foyers artisanaux des XIe-XIIe siècles mis au jour à Quimper sur le site du Moustoir 2 (Le Bihan et Villard, 2005). Ce foyer clôt l’empilement stratigraphique visible dans la partie septentrionale du secteur Us. 02. À ce stade, les structures affleurent à un niveau légèrement supérieur au substrat. Il est probable que l’érosion, pour beaucoup anthropique dans ce secteur méridional de la zone III, nous prive d’informations complémentaires.

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La fosse Us. 20

60 La fosse Us. 20, située plus au sud, s’inscrit elle aussi dans une phase terminale de l’histoire de ce secteur. Il s’agit d’une fosse subcylindrique à fond plat, d’un diamètre de près d’un mètre pour une profondeur de 0,50 m. Son comblement se compose de quatre couches disposées selon un pendage orienté vers le sud-ouest. La première (S. 206) est constituée d’une terre très noire et charbonneuse. Viennent par la suite la terre arénitique gris clair S. 200 puis la terre grise chargée d’argile rubéfiée S. 199. Enfin, la terre arénitique brun jaune S. 198 clôt la structure. Seuls trois tessons de poterie commune grossière, dure et micacée, furent exhumés en compagnie de nombreux fragment d’argile rubéfiée (éléments de four ?).

Datation et interprétation

Datation

61 Le secteur Us. 02 se caractérise par la concentration de nombreuses structures liées aux arts du feu et plus particulièrement à la métallurgie. Ces activités semblent assez bien calées dans le temps par la fréquence des tessons de poterie commune à pâte grossière, dure et micacée, caractéristique des productions locales de la fin du haut Moyen Âge. Quelques éléments distinctifs, tels que les anses internes renfoncées, les décors imprimés à la molette ou les rebords éversés de section rectangulaire sont comparables aux récipients des sites quimpérois des IXe-Xe siècles de Créac’h-Gwen ou de Quistinidal (Villard, 2005b). Ces types de vases sont concentrés dans la couche S. 213 de l’horizon II (fig. 17). Le seul autre élément céramique identifiable est le petit plat rectangulaire mais il n’a pas d’équivalent connu. Il occupe une place relativement tardive de la stratigraphie (fin de l’horizon III). La pâte grossière dans laquelle il est réalisé pourrait être comparée à des productions recensées au Moustoir 2 jusqu’au milieu du XIe siècle (Villard, 2005b). Enfin, ce secteur est installé au dessus du comblement du fossé T. 22 dont la date d’utilisation proposée couvre le IXe siècle et le début du Xe. La période de fonctionnement suggérée pour ces installations artisanales serait davantage centrée sur le Xe siècle.

Interprétation

62 Dans le secteur Us. 02, nous avons affaire, successivement, à une fosse aménagée pour du stockage, à une plaque foyère, à un sol aménagé avec au moins une structure de bas- fourneau, à des cuvettes de stockage de scories et à un petit foyer de type artisanal. Une question se pose à propos de la nature de ces vestiges : s’agit il d’un unique atelier occasionnel où l’on a pratiqué successivement les diverses étapes d’une transformation du minerai, ou bien d’un secteur artisanal plus complexe et durable, où plusieurs activités métallurgiques ont été mises en œuvre ?

63 L’analyse de détail de cette stratigraphie n’est pas incompatible avec l’hypothèse d’un unique atelier. Des entretiens avec Dominique Vuaillat, qui a réalisé des expérimentations de réduction, livrent des informations intéressantes. Reprenons les étapes nécessaires aux opérations de réduction de minerais (Mangin et al., 2000). Une fois le minerai extrait et trié, il est amené sur les lieux de transformation et y est stocké. Le creusement initial Us. 26 avec ses parois et son fond aménagé, ainsi que la

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fosse S. 61, auraient pu servir à ce stockage. L’étape suivante de la chaîne opératoire, le grillage, est un traitement thermique préliminaire du minerai destiné à fragiliser la roche afin de la concasser plus facilement, tout en éliminant sous forme de gaz l’eau et certains éléments chimiques. Cela ne nécessite pas obligatoirement d’importantes installations : « Il suffit de jeter le minerai dans un feu de bois pendant quelques heures » (Mangin, 2004). À Boécourt dans le Jura Suisse, les structures de grillage, attestées par des analyses chimiques, sont de simples foyers ouverts à même le sol (Eschenlohr et Serneels, 1991). Les éléments nécessaires sont donc du charbon de bois (là encore la fosse Us. 26, avec son comblement charbonneux, aurait pu servir à ce stockage) et un foyer adapté au volume de minerai à griller, ceci pouvant se faire par petites quantités. La plaque foyère S. 207, avec ses 1,30 m de diamètre, serait suffisante et l’amorce d’une possible paroi protectrice, ceinturant le côté ouest du foyer sur un tiers de sa circonférence, correspondrait à des structures de grillage connues, notamment en Suisse. Cette méthode peut se combiner avec des traitements simples tels que l’exposition du minerai durant un laps de temps assez longs aux intempéries (pluie et gel) afin de faciliter, lors des étapes ultérieures, la concentration du minerai. Ce dernier ainsi conditionné serait prêt pour l’opération de réduction dans le bas- fourneau avec sa production de déchets (scories légères et coulées). L’horizon III trouverait, à ce stade, sa raison d’être. Par la suite, le massiau de fer obtenu, appelé aussi éponge ou loupe, est dégrossi et épuré afin de séparer le métal des derniers résidus scoriacés. Ce dégrossissage ne livre généralement que quelques scories légères du même type que celles issues du bas-fourneau (cf. le contenu des cuvettes Us. 25 ?). Enfin, l’épuration elle-même se fait par martelage du massiau réchauffé dans un foyer de forge jusqu’à obtention d’un lingot ou barre. Le foyer S. 208 pourrait-il s’apparenter à ce type de structure de combustion ?

64 Il est remarquable de constater que chacun des horizons repérés lors de la fouille peut correspondre à une étape du travail de transformation du minerai en métal, de la matière brute au produit semi-fini. L’hypothèse est séduisante, mais la situation n’est- elle pas trop belle ?

65 Dans ce cas, nous aurions affaire à un seul atelier réalisant successivement ces étapes. Pour ce faire, si l’on s’en tient aux observations archéologiques, à chacune de ces phases, le lieu aurait subi des modifications profondes avec recreusements, apports et/ ou étalages de sédiments… Cela semble complexe d’autant que l’on n’observe qu’un seul bas-fourneau de dimensions réduites. Il n’a pas produit d’importantes quantités de fer (probablement quelques kilogrammes) car on sait que, pour récupérer le massiau en fin de réduction, la cheminée doit être cassée, la structure étant à usage unique. Il devient alors plus difficile de voir dans ces vestiges le résultat d’une unique chaîne opératoire complète. Il est intéressant de noter que l’ensemble des opérations a pu être réalisée sur le site. Cependant, il semble plus raisonnable de voir dans les structures du secteur Us. 02, la concentration en un même lieu de ces activités au cours d’une longue période, durant laquelle les remaniements successifs ont épargné tantôt une fosse, tantôt un foyer ou un bas-fourneau. Ainsi, si le foyer S. 207 avec son muret protecteur a pu griller du minerai, il a tout aussi bien pu servir de sole de forge, un rempart de protection se retrouvant également dans de telles installations (Mangin, 2004, p. 190, fig. 6). En revanche, pour ce qui est de l’activité de forge, aucune battiture n’a été mise au jour dans le secteur. Les différents remaniements médiévaux et l’érosion anthropique

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récente sont-ils la cause de cette absence ? Compte tenu des infrastructures présentes, le forgeage fut certainement pratiqué sur le site.

66 La stratigraphie et les réaménagements donnent donc le sentiment d’une certaine durée pour ces activités artisanales. Cependant, le mobilier mis au jour n’est pas suffisant pour la préciser : l’activité a pu aussi bien s’étendre au cours du Xe siècle ou ne fonctionner que quelques années durant cette époque.

4. Les structures de stockage

67 Deux structures de stockage (S. 41 et S. 51) sont attestées sur le site. D’autres fosses, qui pourraient s’intégrer à cette catégorie mais sans éléments probants, sont présentées plus loin (cf. infra, § 6.). Ce problème sera rediscuté.

Les structures

68 L’excavation S. 41 empiète sur le flanc occidental du fossé T. 23 (fig. 18 et 19). Il s’agit d’une structure fossoyée à plan quadrangulaire, aux angles arrondis, mesurant 1,50 par 1,30 m. Son axe longitudinal est orienté ouest-nord-ouest/est-sud-est. Ses parois sont globalement verticales et son fond plat est situé à 1,25 m sous le niveau actuel du substrat. La partie basse des flancs méridionaux et septentrionaux présente une paroi concave. Cependant, l’épais sédiment géologique (arène et argile) tapissant le fond, ainsi que la légère remontée de celui-ci vers l’angle sud-ouest, montrent qu’il s’agit en fait d’un effondrement tardif des parois, peu avant le rebouchage de l’excavation par des couches massives de terres arénitiques brun-jaune et brun-gris- jaune. Ces couches supérieures empiètent nettement sur le tracé du fossé T. 23. Le creusement originel de S. 41, débordant lui aussi franchement sur la trajectoire du fossé, confirme que cette structure fut mise en place et utilisée après l’abandon de ce fossé. La régularité de la forme générale de la structure, parallélépipédique, est frappante. Elle semble avoir fonctionné ouverte jusqu’au moment de l’effondrement des parois. Aucune trace d’aménagement interne particulier ou de couverture n’est observée.

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Figure 18 : Vue vers l’ouest du silo S. 41 ; au second plan, la structure de séchage S. 52. Figure 18: Storage pit S. 41 looking west; in the background, corn-drying kiln S. 52.

Figure 19 : Plan et coupes stratigraphiques des structures S. 40, S. 41, S. 50, S. 52 et S. 53. Figure 19: Plan and sections of features S. 40, S. 41, S. 50, S. 52 and S. 53.

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69 Une seconde structure quadrangulaire (S. 51) a été mise au jour au sud-est de la précédente (fig. 3 et 20). Elle mesure 1,15 m de côté pour une profondeur de 0,95 m. Ses parois sont subverticales et son fond est plat. Elle s’oriente selon un axe longitudinal nord-ouest/sud-est et est comblée par deux couches massives disposées à l’horizontale. La première, une terre sombre, sableuse et charbonneuse, est recouverte d’une couche de terre brune. Là encore, il semble que la mise en place de ces sédiments se soit faite lors de l’abandon de la structure. Aucune trace d’aménagement interne particulier n’a été observée et aucun mobilier mis au jour. Cette fosse est recoupée dans sa partie septentrionale par une carrière datée de la fin du Moyen Âge.

Figure 20 : Vue vers le nord-ouest du silo S. 51. Figure 20: Storage pit S. 51 looking north-west.

Le mobilier

70 La structure S. 41 livra quelques tessons antiques et un grand fragment de rebord d’un large récipient à anse interne renforcée décorée à la molette (fig. 21). Les motifs imprimés sont de deux sortes : des petits rectangles accolés verticalement, figurant des lignes sur la paroi externe de la panse, au niveau de l’épaule et des lignes de petits triangles localisées exclusivement sur la partie sommitale, au dessus de l’anse. Ce vase présente par ailleurs deux indices d’utilisation : une perforation réalisée après cuisson, à hauteur du renflement de l’anse et une usure sur la face interne, dans le creux de l’anse, avec traces d’oxydes de fer. Ce type de récipient rappelle celui mis au jour parmi les sédiments de l’horizon II du secteur Us. 02 et daté des IXe-Xe siècles.

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Figure 21 : Poterie issue du silo S. 41. Figure 21: Pottery from the storage pit S. 41.

Datation et interprétation

71 La datation proposée pour cet unique élément mobilier est confirmée par quelques comparaisons locales. Sur les sites quimpérois de Créac’h-Gwen ou Keradennec, ce type de récipient est également datable des IXe et Xe siècles (Villard, 2005b). À Keradennec, une fosse parallélépipédique semblable, elle-même inscrite dans un espace rectangulaire légèrement excavé avec solin de pierre et contenant aussi un vase à anse interne renfoncé, fut mise au jour et interprétée comme le vestige probable d’un silo ou d’une cave de maison. Ce type de structure est également présent sur un autre site des environs des Xe et XIe siècles, au Corniguel 2 (Le Bihan et Villard, 2005). Rue Bourg-les- Bourgs, la chronologie relative place ces silos entre l’abandon du fossé T. 23 (pour S. 41) et la carrière du bas Moyen Âge (pour S. 51).

72 Aucune autre structure n’est directement associée à ces fosses et leurs dimensions sont plus modestes que celle de Keradennec. La capacité de S. 41 est d’au moins 2,5 m3, tandis que celle de S. 51 n’est que de 1,25 m3, soit la moitié. Le terme de silo semble plus judicieux pour qualifier ces fosses que celui de caves. Leur utilisation pour le stockage des récoltes semble devoir être retenue. Ces structures sont fréquentes sur les sites de cette époque, aussi bien en Bretagne (Catteddu et al., in Catteddu, 2001, p. 218) qu’en France septentrionale (Catteddu, 2009, p. 56).

5. Les structures de combustion

73 En plus des vestiges artisanaux du secteur Us. 02 (cf. supra), quatre structures en creux (S. 52, 300, 301 et 307) présentent des traces de rubéfaction plus ou moins marquées.

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Description

74 La structure S. 52 est presque accolée au flanc ouest du silo S. 41, parfaitement alignée dans le même axe longitudinal (fig. 19 et 22). Oblongue, elle mesure 1,70 m de long et 0,90 m de large pour une profondeur de 0,35 m. Son profil transversal est en U à fond relativement plat. L’ensemble de la structure est en forme de baignoire excavée dans le substrat. Sa base et ses flancs présentent des traces de rubéfaction. Deux dalles de granite placées de chant, en vis-à-vis le long des parois septentrionale et méridionale, ont également subi l’épreuve de la chaleur sur leur face interne. L’une d’entre elles présente une perforation centrale cylindrique (diamètre 11 cm). Une des faces est plane, au grain lissé ou usé et, à sa périphérie, cette surface s’incurve en rebord de cuvette avant d’être brisée. Il s’agit d’un fragment de meule recyclé ; difficilement datable, il peut aussi bien être médiéval qu’antique. Plaquées contre les parois, ces deux dalles sont recouvertes par une couche de terre charbonneuse de 0,25 m d’épaisseur qui tapisse le fond de la structure. Ces vestiges semblent relever de la phase d’utilisation de S. 52. Ces éléments furent par la suite noyés par une couche de terre argilo-sableuse contenant des blocs de pierres brûlées répartis en deux groupes : une ligne parallèle au flanc septentrional et un amas superposé ou éboulé au niveau de l’extrémité occidentale. Cette seconde étape pourrait correspondre à l’abandon de la structure et au rejet ou destruction d’aménagements périphériques en pierre, compléments des dalles de chant. La structure S. 52 est séparée du silo S. 41 par un bourrelet de substrat, large de 0,25 m. Les deux comblements ne se recoupent pas et ne livrent pas leur chronologie relative, d’autant moins que la petite structure isolée S. 53, postérieure, perturbe le point de jonction.

Figure 22 : Vue de détail du four à grain S. 52. Figure 22: Detail of the corn drying kiln S. 52.

75 La structure S. 307 a été mise au jour à l’est de la précédente (fig. 23), au centre de l’imbrication de fosses du secteur Us. 03 (angle sud-est de la zone III). Elle est également

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de plan subrectangulaire, en baignoire. Ses dimensions sont de 1,80 par 0,80 m, pour une profondeur maximale de 0,40 m, l’axe longitudinal étant orienté nord-est/sud- ouest. Son profil transversal est en U tandis que, longitudinalement, son plancher s’incline en pente douce vers le nord-est. Les parois sont rubéfiées, ainsi que le fond de la partie basse. Cette surface rougie est recouverte par une mince pellicule de terre noire charbonneuse. La structure est ensuite comblée par de la terre brun-noir incluant des traces de charbon de bois. Cet aménagement est un des plus récents du secteur puisque son comblement recoupe les sédiments des fosses antérieures S. 305 et S. 309 (cf. infra).

Figure 23 : Plans et coupes stratigraphiques des fosses du secteur Us. 03. Figure 23: Plans and sections of area Us. 03 pits.

76 La structure S. 300 se situe au sud-ouest, dans de prolongement de S. 307 (fig. 23). Il s’agit d’une petite fosse circulaire de 0,85 m de diamètre pour 0,18 m de profondeur dont les parois sont rubéfiées. Elle est comblée en son centre par une couche de terre noire charbonneuse disposée en tas. Celle-ci a ensuite été recouverte par une terre arénitique brun-clair.

77 L’aménagement S. 301 n’est pas à proprement parler une structure de combustion car il ne présente pas de parois rubéfiées (fig. 23). Il se caractérise davantage par le rejet ou l’installation de fragments de four ou de foyer au sein de son comblement. La structure se présente sous la forme d’une tranchée, longue d’au moins 2,90 m pour 0,80 m de large, peu profonde (entre 0,15 et 0,20 m). Son axe longitudinal est orienté nord-ouest/ sud-est. Vers le nord-ouest, l’extrémité de l’aménagement est atteinte, tandis qu’au sud-est des perturbations modernes interrompent son tracé. Comblée par une terre arénitique brun-clair, la partie supérieure du remplissage présente, au niveau du substrat, deux concentrations de blocs d’argile rubéfiée et de fragments de tuiles (1,1 kg). L’ensemble le plus septentrional, de plan subcirculaire, semble matérialiser

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une surface, mais il est bien difficile d’apprécier dans quelle mesure cet effet de surface correspond à une réalité ou s’il découle de l’érosion de la partie supérieure des vestiges. Quoiqu’il en soit, il demeure possible que cette concentration ait servi de base à un foyer. Cette tranchée est recoupée sur son flanc occidental par une autre structure parallèle, S. 303 (cf. infra).

Mobilier et datation

78 Là encore, le mobilier n’est guère abondant. La structure S. 52 livra quatre tessons de poterie commune dont un fragment d’anse interne renfoncée, et S. 307 un seul tesson de poterie similaire associé à un fragment de sole ou paroi de four. Aucun tesson ne fut découvert dans la tranchée S. 301. En revanche, un grand fragment de pot ou oule en poterie grossière, dure et micacée, à la surface craquelée fut mis au jour dans le comblement charbonneux de la petite fosse S. 300 (fig. 24) ; la lèvre, à section rectangulaire, est éversée et la surface externe est couverte d’une croûte de suie.

79 Le mobilier mis au jour s’insère dans la fourchette chronologique de la fin du haut Moyen Âge. Le fragment d’anse interne renfoncé est typique de la céramique du site. Le pot à lèvre éversée trouve des équivalents à Créach-Gwen et à Keradennec entre le IXe et le début du XIe siècle (Villard, 2005b).

80 La fosse S. 307 est datable des environs de la fin du Xe et/ou du XIe siècle par la chronologie relative (S. 305, antérieure, livre des tessons du Xe-début XIe siècle ; cf. infra).

Figure 24 : Poterie issue de la structure de combustion S. 300. Figure 24: Pottery from the hearth or oven S. 300.

Interprétation

81 La structure S. 52, avec sa forme de baignoire aux parois rubéfiées et renforcées d’agencements latéraux de dalles ou pierres placées de chant, évoque sans nul doute des aménagements de fours, plus particulièrement, des fours à sécher le grain. Des structures identiques sont connues à Quimper sur les sites de Kerlaéron, de Créac’h- Gwen, du Moustoir 1 ou du Moustoir 2 (Le Bihan et, Villard, 2005). Ces structures rubéfiées ne sont que la partie profonde d’aménagements plus importants destinés à conserver les grains par séchage tout en conservant leurs propriétés germinatives (température inférieure à 40°). Ces fosses soumettaient les grains à la chaleur sans toutefois les griller. Ces derniers, séparés du contact du feu ou des braises, devaient être disposés au dessus sur des aménagements aériens à structure légère, aujourd’hui disparus. Ce type de vestiges est fréquemment repéré en fouille en France septentrionale.

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82 Il est intéressant de noter l’extrême proximité de ce four et de la structure de stockage S. 41, ainsi que leur parfait alignement. S’il est établi que tous deux furent utilisés à la fin du haut Moyen Âge, ont-ils fonctionné conjointement ? La présence d’un fragment de meule réutilisé pour l’aménagement du four renforce également la vocation agricole de l’établissement. Ce serait là un bel exemple d’ensemble complet de structures liées au traitement des récoltes (fours à sécher le grain), au stockage (S. 41) et à la transformation (meule). Dans l’espoir de retrouver quelques restes végétaux, un échantillon de vingt litres de terre fut prélevé dans la couche charbonneuse profonde de S. 52. Le tamisage fin (inférieur à 1 mm) et le flottage des refus de tamis ne révélèrent aucun élément végétal. La même opération fut effectuée dans la couche profonde de comblement de la structure de stockage S. 51 sans plus de résultats. Il est vrai que, dans ce dernier cas, ces terres charbonneuses étaient davantage issues de la phase d’abandon que de celle de son utilisation. D’une morphologie similaire, la fosse S. 307 a pu fonctionner de la même manière que la structure S. 52, pour le séchage du grain, mais aucun indice ne le confirme. Plus généralement, ces vestiges s’inscrivent dans la catégorie des tranchées-foyers, fréquents sur des sites armoricains de ces périodes (Le Bihan et Villard, 2005 ; Catteddu et al., in Catteddu, 2001, p. 217), sites qui, bien souvent, livrent des restes de céréales (Provost, 1989).

83 La structure en cuvette S. 300 évoque davantage un aménagement de foyer ou de four. La présence du grand fragment de pot à cuire, avec ses dépôts de suie, évoquerait une utilisation comme foyer domestique. Cependant, sa proximité avec la tranchée S. 307 suggérerait une utilisation concomitante : S. 300 a pu servir à préparer les braises déposées par la suite dans la tranchée S. 307 pour sécher le grain.

84 Il demeure plus délicat d’interpréter la tranchée S. 301. Si elle s’insère dans le cadre de l’établissement, sa fonction demeure incertaine. Elle a pu, à un moment, accueillir un petit foyer mais l’origine et les raisons du creusement de la tranchée initiale sont inconnues. Par ailleurs, son interruption vers le sud-est ne permet pas de savoir s’il s’agit d’un aménagement en tranchée sur quelques mètres destiné à une utilisation spécifique, d’un partage de l’espace ou de l’extrémité d’un fossé.

6. Les fosses

85 Une série de fosses, de tailles, de formes et de natures différentes fut mise au jour sur toute la partie méridionale de la zone III, avec une concentration notable au sud-est (secteur Us. 03).

La fosse S. 303

86 La fosse S. 303 est une tranchée subrectangulaire orientée nord-ouest/sud-est (fig. 23 et 25), recoupant le flanc occidental de la structure S. 301 (cf. supra). Elle mesure 3,60 m de long pour une largeur moyenne de 0,90 m et s’élargit légèrement à son extrémité septentrionale. Son profil transversal est en U avec des flancs taillés proprement dans le substrat. Son fond est arrondi. La moitié méridionale présente, longitudinalement, un fond relativement plat (profondeur moyenne de 0,50 m) qui remonte en pente douce vers le nord-ouest, réduisant alors la profondeur à 0,20 m. Des pierres émergent en surface à l’extrémité septentrionale et le long du flanc sud-ouest. Une fouille en paliers des sédiments (terre brun-noir) a permis de dégager un empierrement dense, mêlé à de

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nombreux fragments de tuiles (9,5 kg), se développant vers le bas de la fosse. Aucune organisation des pierres n’apparaît. En fait, l’empierrement s’incline vers le sud-est, conformément au pendage du fond de la moitié nord de la structure ; il s’agit davantage d’un rejet massif de blocs de pierres lors du comblement de la fosse que d’un aménagement interne structuré. Certains blocs sont de belle taille tandis que d’autres présentent des faces brûlées. Le reste de la fosse est rempli de la même terre brun-noir, mêlée aux pierres. Outre la tranchée S. 301, S. 303 recoupe également la petite structure S. 308 et la fosse S. 302.

Figure 25 : Vue vers le nord-ouest des fosses S. 303, S. 301 et S. 300 (de gauche à droite). Figure 25: Pits S. 303, S. 301 and S. 300 (from left to right), looking to the north-west.

87 Vingt-cinq tessons de poterie commune grossière, à la surface craquelée, y furent mis au jour. Parmi ceux-ci, il est possible d’identifier un rebord à chanfrein interne et un fragment de bord à anse renfoncée. Ce mobilier est associé à quelques fragments de poterie gallo-romaine erratique. Un fragment de pierre à aiguiser fut également découvert parmi l’empierrement. L’anse renfoncée est datable des IXe-Xe siècles tandis que le rebord à chanfrein interne est plutôt typique des productions des Xe-XIe siècles (Villard, 2005b). Compte tenu de ce mobilier et de la position relative de cette structure vis-à-vis de ses voisines, la seconde fourchette semble la plus appropriée pour dater son fonctionnement.

88 Le mode d’utilisation d’une telle structure demeure mystérieux. Qu’elle ait accueilli un rejet massif de matériaux supposerait, en toute logique, qu’elle fonctionnait ouverte. Les parois soigneusement taillées confirmeraient ce point de vue. Dès lors, qu’elle fut son utilisation ? Le stockage ? Elle pourrait se rapprocher, par la fonction, de la tranchée S. 301, voisine et antérieure, mais celle-ci ne livre pas plus d’informations. Les dimensions de S. 303 l’apparenteraient aux tranchées-foyers, fréquentes à cette époque aussi bien à Quimper (Créac’h-Gwen) qu’en Ille-et-Vilaine (Catteddu et al., in Catteddu, 2001 ; Provost, 1989). Mais, ici, aucune trace de rubéfaction n’est observée. La structure n’aurait-elle pas servi ? Le comblement indique la présence à proximité

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d’aménagements en pierre détruits mais sans qu’il soit possible d’en déterminer la nature. Ceux-ci auraient pu tout aussi bien se situer dans l’environnement de la structure que participer d’un aménagement lié à son fonctionnement, périphérique ou en élévation.

Les fosses d’extraction

Description

89 Trois fosses, S. 302, S. 304 et S. 306, sont interprétées comme des fosses d’extraction par leurs caractères morphologiques. Toutes sont situées dans le secteur Us. 03, où elles s’imbriquent avec d’autres structures en creux (fig. 23 et 26).

Figure 26 : Vue vers le sud des fosses de la partie orientale du secteur Us. 03 (S. 304, S. 305, S. 306, S. 307 et S. 309). Figure 26: Pits of the eastern area Us. 03 (S. 304, S. 305, S. 306, S. 307 and S. 309), looking south.

90 S. 302 est, stratigraphiquement parlant, la plus ancienne des trois puisqu’elle est, dans sa partie occidentale, recoupée par S. 303. Informe et étirée sur un axe longitudinal nord-est/sud-ouest, elle mesure 3,00 m sur 1,50 m. Sa profondeur maximum, au centre, est de 0,40 m. Son fond est très irrégulier et marqué de cicatrices d’arrachement. Creusée dans un substrat d’argile graveleuse, elle est comblée d’un sédiment arénitique brun clair relativement homogène mais chargé de petites pierres et de galets.

91 La fosse S. 304 se situe plus à l’est où elle est partiellement recoupée par l’angle d’une perturbation moderne. Il s’agit d’une excavation circulaire de 1,90 m de diamètre et profonde de 0,60 m. Le fond, globalement incliné vers le sud, est irrégulier. Elle est comblée par une terre arénitique claire chargée de graviers et petits galets. Ce creusement entaille les sédiments des fosses antérieures S. 305 et S. 309.

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92 La situation stratigraphique de la fosse S. 306 est assez proche puisqu’elle aussi est postérieure à S. 305. De plan circulaire (diamètre 1,40 m), elle est creusé sur 0,25 m de profondeur et remplie de terre brun-noir.

Le mobilier

93 Les trois fosses livrèrent un mobilier relativement abondant. Si les poteries mises au jour sont toujours réalisées en pâte commune grossière, dure et micacée, à la surface craquelée, quelques particularités typologiques sont présentes. Parmi les tessons de la fosse S. 302, figure un grand fragment d’un pot à cuire à lèvre rectangulaire éversée, chanfrein interne et petite anse en ruban entre la lèvre et le col (fig. 27). Ces caractéristiques se retrouvent également sur plusieurs pots de la fosse S. 304. L’un d’entre eux, malgré sa petite anse, ne possède pas de chanfrein interne. Un autre rebord à large lèvre éversée à l’horizontale et anse en ruban ornée d’incisions a été découvert dans S. 302. Il est réalisé dans une pâte plus dure, sonore et de couleur beige.

Figure 27 : Poteries issues des fosses d’extraction. Figure 27: Pottery from the clay pits.

Datation et interprétation

94 Le chanfrein interne, observé sur la plupart des récipients à anse(s), est un critère local présent sur les poteries produites au Xe siècle et au début du XIe (Villard, 2005b). Le chanfrein interne au niveau du col apparaît à Créac’h-Gwen (Menez et Batt, 1988) dans la dernière phase d’occupation de ce site, et il est présent au Moustoir 2 jusqu’au milieu du XIe siècle (Le Bihan et Villard, 2005). Ce caractère n’est pas exclusivement local puisqu’il se retrouve ailleurs en Bretagne : à Tinténiac en Ille-et-Vilaine (Provost, 1989) ou à Saint-Urnel en Plomeur dans le Finistère (Giot et Monnier, 1978). Le petit vase à anses, sans chanfrein, de la fosse S. 304 ne dépareille pas la série car des récipients

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identiques sont recensés à Quimper (Créac’h-Gwen et Quistinidal) pour les IXe-Xe siècles. Le mobilier situerait le creusement de ces fosses autour du Xe siècle, peut-être à une date relativement avancée dans ce siècle.

95 L’irrégularité du plan de la fosse S. 302, ainsi que celle de son fond, évoquent un creusement lié à la recherche de matériaux. Le substrat argileux pourrait expliquer cette excavation, de même que les galets, présents dans l’argile naturelle et rejetés dans le comblement. La situation est identique pour S. 304 et S. 306, avec leurs fonds d’où émergent nombres de blocs de pierres et galets du substrat. En revanche, la sélection des matériaux extraits ne devait pas toujours répondre à de grandes exigences car, dans le cas de S. 304, une grande partie de son emprise recoupe les comblements des structures antérieures. L’utilisation des sédiments extraits est inconnue. Peut-être ont- ils servi à réaliser des sols, du même type que ceux de l’ensemble artisanal Us. 02 ?

Les autres fosses

96 En plus de celles citées précédemment, une dizaine de fosses de tailles et de formes différentes ont été mises au jour dans cette partie méridionale de la zone III. Leur interprétation est généralement délicate voire impossible, mais elles livrent un mobilier similaire aux autres structures en creux. Elles peuvent être regroupées en trois catégories.

Les fosses à plan subrectangulaire

97 Elles sont au nombre de quatre et sont généralement d’assez grande taille (fig. 3, 19 et 23).

98 La fosse S. 50 est localisée au sud-est du silo S. 41. Comme ce dernier, elle recoupe le tracé du fossé T. 23. L’étude en surface montrait déjà clairement que le comblement de terre brune, sombre, argilo-sableuse et chargée de cailloutis de cette fosse recoupait les sédiments du fossé. Orientée ouest-sud-ouest/est-nord-est sur son axe longitudinal, elle mesure 1,90 m sur 0,90 m. Son fond plat est situé à 0,20 m sous le niveau actuel du substrat. Quelques pierres plates sont disposées, sans véritable organisation, au sommet du comblement. Il est bien difficile de se prononcer sur la fonction de cette structure. La couverture de pierres plates pourrait évoquer des structures analogues mises au jour sur le site carolingien de La Chapelle-Saint-Aubert en Ille-et-Vilaine (Hurtin, in Catteddu, 2001, p. 177). Mais, dans ce cas, aucune proposition d’un quelconque mode de fonctionnement n’est formulée.

99 La fosse S. 305 est localisée dans le secteur Us. 03. Son axe longitudinal est orienté nord- nord-est/sud-sud-ouest. Elle mesure 3,70 m sur, approximativement, 1,70 m pour une profondeur de 0,32 m. Elle est retaillée par la structure de combustion S. 307 ainsi que les fosses d’extraction S. 304 et S. 306, mais recoupe la fosse S. 309 (cf. infra). Son comblement se compose d’une terre brune chargée de résidus d’argile rubéfiée et de quelques petites pierres. La particularité de cette structure est de livrer un mobilier relativement abondant (fig. 28) : trente-sept tessons de poterie commune grossière, dure et micacée, à la surface craquelée, parmi lesquels six rebords de vases à chanfrein interne (Xe siècle et première moitié du XIe). L’utilisation d’une telle fosse demeure énigmatique ; son comblement indique la présence de structures de combustions proches mais pas sa fonction.

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Figure 28 : Poteries issues des autres fosses. Figure 28: Pottery from other pits.

100 La fosse S. 26 est située au nord des précédentes (fig. 3). Orientée nord-ouest/sud-est, elle mesure 2,50 m sur 1,00 m pour 0,12 m de profondeur. Elle n’a été étudiée que partiellement, au contact du petit fossé T. 28 qu’elle recoupe (cf. infra). Elle est comblée par une terre brune, sombre, argilo-sableuse, chargée en cailloutis. Aucune interprétation n’est proposée ; sa forme, son type de comblement et sa localisation incitent cependant à la raccorder à l’occupation du haut Moyen Âge.

101 La fosse S. 45 est localisée entre les fossés T. 22 et T. 23 (fig. 3). De dimensions plus modeste (1,25 x 0,85 m, profondeur 0,12 m), elle est orienté nord-est/sud-ouest. Elle a livré deux tessons de poterie commune grossière, dure et micacée, permettant de la rattacher au site de la fin du haut Moyen Âge.

Les fosses à plan circulaire

102 Trois petites fosses circulaires ont été identifiées (fig. 3).

103 S. 46 est une dépression d’environ 0,22 m de profondeur pour un diamètre de 1,10 m. Elle livre quelques petits tessons de poterie commune du haut Moyen Âge associée à quelques tessons antiques.

104 La fosse S. 308 est observée le long du flanc sud-ouest de la fosse-tranchée S. 303 qui la recoupe nettement. Ses dimensions sont inconnues, mais elle livre malgré tout un petit fragment de rebord à anse interne renfoncée.

105 La petite fosse circulaire S. 20 est mise au jour en limite orientale de la zone III, où elle recoupe la fosse S. 62 (fig. 29). D’un diamètre d’environ 0,70 m, elle est comblée par une terre brun-gris sombre et des petites pierres. Cette fosse livre un ensemble de vingt- cinq tessons de poterie commune grossière micacée appartenant à un vase à lèvre éversée de section rectangulaire et fond légèrement bombé (fig. 28). Ce vase serait datable des IXe-Xe siècles, par comparaison avec les poteries quimpéroises de Créac’h- Gwen ou de Quistinidal (Villard, 2005b).

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Figure 29 : Plan et coupe stratigraphique des fosses S. 20 et S. 62. Figure 29: Plan and sections of pits S. 20 and S. 62.

Des fosses partiellement étudiées

106 Restent quatre structures qui n’ont été que partiellement appréhendées par la fouille, soit du fait de leur localisation en limite de sondage, soit du fait de leur recoupement par des structures postérieures (fig. 3 et 23).

107 La fosse S. 62 se situe près de l’angle sud-est de la zone III, en limite de fouille. Cette structure, qui devait s’étendre plus à l’est, est par ailleurs largement entaillée dans sa partie septentrionale par des perturbations modernes (fig. 29). Sa forme exacte ne peut être définie. Dans sa partie profonde, elle marque le substrat d’une empreinte subcirculaire légèrement plus encaissée (0,45 m) que dans son extension orientale. Elle est comblée par une terre arénitique grise, fine, chargée de petits graviers et de traces de charbon de bois. Au sommet de ce comblement, un banc d’argile jaune compacte scelle ce remplissage et, à la surface de celui-ci, une petite zone rubéfiée apparaît. Il n’est pas possible d’attribuer une fonction à cette fosse S. 62 tant elle est perturbée. Cependant, cette rubéfaction supérieure n’est pas sans rappeler le cas de la fosse S. 301, pour laquelle l’hypothèse d’un aménagement de foyer à une étape tardive de l’histoire de la structure a été évoquée. S. 62 ne livre pas de mobilier mais elle est recoupée par la fosse circulaire S. 20, datée des IXe-Xe siècles.

108 La fosse S. 309 constitue l’étape la plus ancienne, en termes de chronologie relative, des fosses du secteur Us. 03 (fig. 23). Son comblement de terre jaune arénitique apparaît localement sous les remplissages des fosses S. 304 et S. 305, ainsi qu’au nord de cette dernière. D’après son empreinte partielle, conservé localement dans le substrat, la forme du creusement devait être subcirculaire.

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109 La fosse S. 66 a été localisée le long du flanc occidental du fossé T. 22, face à son antenne latérale T. 27. Elle est partiellement détruite par le creusement de la carrière du bas Moyen Âge. De plan ovale (1,75 m par 0,75 m), elle s’enfonce à 0,35 m dans le substrat. Elle est comblée d’une terre arénitique gris-jaune.

Datation, interprétation

110 Toutes ces structures appartiennent à l’établissement de la fin du haut Moyen Âge aussi bien par le mobilier qu’elles livrent que par leur position stratigraphique. Leur fonction, (stockage, soutien d’éléments architecturaux ?) demeure indéterminable.

7. Quelques structures isolées

111 Quelques structures isolées ou particulières restent à décrire pour compléter le panorama des vestiges.

Le fossé T. 28

112 Le petit fossé T. 28 se situe à l’est de la zone III. Orienté nord-est/sud-ouest, il a été suivi sur une longueur de 6,50 m (fig. 3). Au sud-ouest, il disparaît, victime de l’érosion, tandis que, de l’autre côté, il se prolonge au-delà de la limite de fouille. Son profil en U est profond de 0,15 m pour une largeur de 0,35 m. Antérieur à la fosse S. 26, il ne livre qu’un tesson de poterie commune grossière, dure et micacée. Cette structure semble avoir servi au cloisonnement de l’espace (support d’une petite palissade ?) à un moment de l’histoire du site ; peut-être en association avec le fossé T. 27 ou pour border l’ensemble fossoyé Us. 03.

Des trous de poteaux

113 Quelques trous de poteaux ont été découverts en différents endroits du site. Ils demeurent malheureusement trop rares et dispersés pour traduire une quelconque organisation (fig. 3). Il s’agit des structures S. 27 à S. 32, S. 38, S. 39, S. 40, S. 45 et S. 53. Toutes sont comblées par une terre arénitique brun-gris et leur diamètre avoisine les 0,30 m pour une profondeur moyenne de 0,20 m. Trois tessons de poterie commune grossière ont été découverts dans le trou S. 53, dont un fragment décoré à la molette. Un fragment de rebord avec amorce d’une anse renfoncée a été mis au jour dans le trou S. 38. Le mobilier exhumé, ainsi que le recoupement du fossé T. 27 par S. 31, placent certaines de ces structures individuelles à une date avancée de l’occupation de la fin du haut Moyen Âge. Cependant, rien ne prouve que toutes soient contemporaines. Par ailleurs, leur fonction est difficilement déterminable (support de charpente pour bâtiments, piquets de clôture, autre ?).

La structure S. 60

Description et mobilier

114 La structure S. 60 est localisée près de la limite orientale de la zone III, mordant largement sur le tracé d’un fossé gallo-romain (fig. 30). Mesurant 1,10 m de côté, cette

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excavation quadrangulaire s’enfonce profondément dans le substrat, en deçà des sédiments du fossé antique. Compte tenu de l’exiguïté de la structure et de sa localisation au pied du talus arboré bordant le chemin traversant le parc, la fouille complète de la structure n’a pu être réalisée. Une profondeur de 1,80 m a néanmoins été atteinte en la fouillant par moitié et un sondage complémentaire réalisé à l’aide d’un jalon laisse supposer que la structure descend encore de plus de 0,60 m, soit un total de 2,40 m au minimum. Dans le premier mètre, la structure traverse un banc naturel d’arène granitique avant de rencontrer le substrat argileux. Elle est comblée par une terre brune, sombre, argilo-sableuse, assez caillouteuse.

Figure 30 : Plan et coupe stratigraphique de la structure S. 60. Figure 30: Plan and section of feature S. 60.

115 Neuf tessons de poterie commune grossière, dure et micacée, furent mis au jour, en association avec plusieurs tessons antiques erratiques. À ce mobilier céramique, il convient d’ajouter 202 g de scories légères. Parmi les tessons, se distingue une lèvre éversée à l’horizontale, de section rectangulaire.

Datation, interprétation

116 Le mobilier gallo-romain semble erratique et provient du recreusement du fossé antique. Le reste des tessons date la structure de la fin du haut Moyen Âge, sans plus de précision.

117 L’aspect quadrangulaire de l’excavation évoque les structures de stockages S. 41 et S. 51 (cf. supra), mais celles-ci ne sont pas aussi profondes et le rapport emprise au sol/ profondeur n’est pas le même ; cette fonction ne semble pas devoir être nécessairement retenue. Le type de substrat traversé suggère d’autres hypothèses. L’argile présente en profondeur est de bonne qualité ; elle peut être utilisée comme matériau de

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construction, voire entrer dans la composition de productions céramiques. Ce type d’excavation en puits, pour extraire de la matière première rappellerait ainsi une structure de même nature fouillée au Corniguel 2 (Le Bihan et Villard, 2005). Il s’agissait là d’une recherche de pierres dans un filon granitique diaclasé. Une seconde hypothèse, toujours liée à la présence d’argile, serait celle d’un puits. En effet, un forage bien entretenu dans ce type de substrat, en pied de coteau arénitique aux propriétés drainantes, en ferait une bonne structure de recueil et de stockage d’eau.

8. Conclusions

118 Les vestiges évoqués ici couvrent une surface somme toute restreinte, moins de 600 m2. Cet espace livre, malgré tout, une forte densité de vestiges et des traces d’une activité relativement intense. Malheureusement, l’opération archéologique n’a permis d’ouvrir qu’une fenêtre restreinte sur une occupation plus vaste. L’absence de vestiges du haut Moyen Âge au nord de l’axe gallo-romain T. 21 (fig. 3), situe le cœur de l’établissement plus au sud, en direction de la rue Bourg-les-Bourgs. Les vestiges mis au jour sont divers puisque se côtoient des fossés d’enclos, des fours à grains, des silos, des fosses d’extraction de matériaux, des installations métallurgiques, des trous de poteaux… Tous ces indices traduisent des activités variées aussi bien artisanales qu’agricoles.

La datation et le mobilier

119 Les indices permettant de dater cet établissement sont peu abondants et ne sont basés que sur des éléments de mobilier céramique. Le travail de synthèse réalisé à propos de ce type de mobilier pour l’époque médiévale, à Quimper, permet de mieux appréhender les vases et de les dater (Villard, 2005b).

120 Mis à part les tessons erratiques antiques, le lot de mobilier issu des vestiges de l’établissement forme un groupe très homogène. La pâte est souvent très chargée en dégraissant à base de grains de quartz, très anguleux et abondants. Ils peuvent, à l’occasion, s’accompagner de nodules rougeâtres ou blanchâtres. D’autres critères communs sont observables sur ces productions : une surface craquelée, des parois simplement lissées marquées de fines stries, un lissage rapide qui ne gomme pas les irrégularités de montage (colombins) ou les stigmates du modelage. Les pâtes sont généralement brunes ou brun-gris sombre à l’extérieur et grises à beiges à l’intérieur. Ces productions sont majoritaires, quand elles ne sont pas exclusives, sur les sites quimpérois attribués à la fin du haut Moyen Âge, essentiellement entre les IXe et Xe siècles.

121 La morphologie des vases présente elle aussi certaines caractéristiques. Les anses internes renfoncées, formées par un épaississement local de la lèvre rabattu vers l’intérieur, constituent un mode de préhension typique des récipients de cette époque ; de même pour les décors à la molette qui peuvent néanmoins être un peu plus anciens (entre le VIIIe et le Xe siècle). L’association de ces deux critères, morphologique et décoratif, est par ailleurs fréquente ainsi que le montrent les exemplaires de Créac’h- Gwen.

122 En ce qui concerne les pots à cuire ou les oules aux lèvres à section rectangulaire éversée à 45° et aux parois convexes, ils sont également datés, à Quimper, des IXe-

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Xe siècles. Certains sont agrémentés d’une petite anse en ruban reliant la lèvre et le col. Ils présentent fréquemment d’abondantes traces de suie.

123 En revanche, d’autres vases à lèvre rectangulaire éversée entre 45° et l’horizontale, à chanfrein interne vertical ou légèrement oblique, réalisés dans des pâtes semblables ou plus micacées, sont également recensés. Ils possèdent fréquemment une anse en ruban. Ce chanfrein est un caractère morphologique un peu plus tardif : il apparaît plutôt entre le Xe et le début du XIe siècle à Créac’h-Gwen, au Moustoir 2, à Keradennec et au Corniguel 2. À Saint-Urnel en Plomeur (Finistère), sa date est validée par la numismatique et des datations 14C (Giot et Monnier, 1978). Par ailleurs, il n’est pas observé de poteries à pâte onctueuse, ou à surfaces onctueuses pour les plus précoces, parmi le mobilier de l’occupation de la fin du haut Moyen Âge. Ce type de production n’apparaît à Quimper qu’au cours du XIe siècle ( 2, place Laënnec), de même qu’à Saint-Urnel.

124 Tous ces éléments intègrent l’occupation du site au sein d’une fourchette chronologique allant du IXe siècle au milieu du XIe (fig. 31). La stratigraphie de certains secteurs de fouille a par ailleurs montré de multiples recoupements de structures, fruits de réaménagements ou d’activités renouvelées ; cela confère également au site une certaine durée. L’analyse de la répartition des différents mobiliers ainsi que la chronologie relative entre les structures permet d’établir l’évolution chronologique et spatiale des vestiges. Plusieurs étapes de mise en place et de développement de l’établissement se distinguent.

Figure 31 : Tableau d’évolution des formes de poteries. Figure 31: Table of the morphological evolution of the pottery.

L’histoire du site

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Figure 32 : Proposition d’évolution et d’organisation spatiale des vestiges (IXe-milieu XIe siècle). Figure 32: Proposed chronology and spatial organisation of excavated remains (9th to mid-11th century).

125 Rue Bourg-les-Bourgs, l’élément médiéval le plus ancien est le fossé T. 23 qui matérialise un premier enclos (fig. 32-1). Malheureusement, l’implantation des zones étudiées fait que seul un quart de son tracé est observé. De taille relativement modeste, la surface enclose est estimée à 2 000 m2, en se basant sur un hypothétique tracé circulaire de ce fossé. Ce type d’enclos curviligne est relativement fréquent à cette époque dans le nord-ouest de la France (Catteddu et Nissen-Jaubert, in Demoule, 2004, p. 159). Aucun vestige lié à son occupation n’est observé, l’épicentre de l’établissement se situant au-delà de la limite de fouille. L’hypothèse d’une palissade installée dans le fossé a été évoquée, mais rien n’est sûr. Quelques structures extérieures pourraient se rattacher à cette phase sans qu’il soit possible de les définir.

126 La seconde étape voit un élargissement de l’enclos initial, tout au moins en direction de l’est. Le creusement du fossé T. 22 conserve la limite septentrionale de la phase 1 mais s’en écarte vers l’est pour cerner une surface plus importante (fig. 32-2), mais on ne sait si cet élargissement fut également réalisé en direction du sud et de l’ouest. Cette mise en place s’accompagne de l’édification d’un talus bordant le flanc interne du fossé, mais ce talus pouvait déjà exister au nord selon l’hypothèse retenue pour l’utilisation de T. 23. Des aménagements périphériques devaient exister extérieurement, à l’est, limités par le petit fossé T. 27 et peut-être au-delà (T. 28). À l’intérieur, plusieurs structures peuvent fonctionner avec ces installations ; il s’agit des silos S. 41 et S. 51, du four à grain S. 52 et de quelques fosses (S. 45, S. 46 et S. 50). Hormis le fait de se situer au sein de l’emprise de T. 22, ces structures se caractérisent également par la céramique qu’elles livrent : les décors à la molette, les anses internes renfoncées ou les pots à lèvre rectangulaire éversée, qui forment un lot cohérent pour la période des IXe-Xe siècles. Cette fourchette chronologique intégrerait ces deux premières phases. L’évolution

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spatiale pourrait résulter d’un accroissement du nombre d’habitants et/ou de leur potentiel économique.

127 Cette seconde phase connaît ensuite de nouveaux bouleversements sans qu’il soit tout à fait possible de définir s’ils furent profonds ou résultèrent d’une évolution progressive. À ce stade, le fossé T. 22 est entièrement ou en partie comblé. Au sommet de ce remplissage s’installent les activités métallurgiques de l’Us. 02 (fig. 32-3). Si le fossé est remblayé, le talus peut, quant à lui, demeurer en partie fonctionnel. C’est possible au nord mais pas à l’est où, localement, les structures artisanales empiètent sur le flanc interne de T. 22 (foyer S. 207, fosses Us. 26 ou Us. 20). En tous cas, la mise en place de ces structures dans l’ancien angle de T. 22 et T. 27, n’est pas anodine. Elle semble démontrer que le paysage était encore marqué par ces précédents aménagements. Le mobilier mis au jour date ces activités d’une période proche de la précédente. Compte tenu de la stratigraphie, il convient de retenir une date plus récente dans cette fourchette chronologique (probablement au Xe siècle). Les fours et silos précités, situés dans l’espace intérieur, peuvent soit encore fonctionner, soit, pour certains, être installés dans ce second temps.

128 L’ultime phase est surtout perceptible par le mobilier. Au sein des fosses du secteur Us. 03, situées nettement hors de l’espace anciennement clos par T. 22, un nouveau type de céramique fait son apparition : les récipients à chanfrein interne et/ou petites anses en ruban. Ils ne sont mis au jour que dans ces structures au sud-est de la fouille (fig. 32-4). Certaines d’entre elles recoupent des vestiges plus anciens livrant des fragments d’anse renfoncée. En l’absence totale de tessons en poterie onctueuse ou à surface onctueuse associés à ces formes, comme cela était le cas sur l’occupation médiévale du Moustoir 2, abandonnée au milieu du XIe siècle (cf. supra), il semble qu’il faille de préférence dater ces structures d’une période comprise entre la fin du Xe siècle et le début du XIe. Le site poursuivrait ainsi son extension vers le sud-est, à moins qu’il ne s’agisse d’un décalage plus global de l’établissement dans cette direction. Ce dernier serait, à ce moment là, plus ouvert, talus et fossés ayant alors disparu, tout au moins dans cette partie accessible du site.

129 La période de fonctionnement du site, centrée sur l’époque carolingienne, est chronologiquement parlant déconnectée des autres occupations du secteur. Les vestiges gallo-romains étudiés rue Bourg-les-Bourgs ne vont pas au-delà du IIe siècle et, à Roz-Avel, les derniers niveaux archéologiques sont datés aux alentours de 275 de notre ère. Entre la fin de cet établissement antique et l’installation des structures de la phase 1, vers le IXe siècle, ont ne sait rien de l’histoire de ce secteur de Quimper. De même, après le XIe siècle, un nouveau vide est observé ; d’après les vestiges mis au jour, les occupations suivantes n’interviennent pas avant la fin du Moyen Âge et le début de l’époque moderne (XIVe-XVIe siècles).

Les activités

130 En ce qui concerne les traces d’activités observées sur le site, plusieurs réflexions peuvent être faites. Les lieux de stockage (silo ou cave), les fours à sécher le grain, les multiples fosses sont des éléments récurrents sur les sites ruraux de la fin du haut Moyen Âge. Malheureusement, si dans certains cas ces installations ont une durée de vie limitée (Provost, 1989), dans d’autres il est prouvé qu’elles ont été construites pour servir plus longtemps. À titre d’exemple, le four à grain du Moustoir 1 présentait de

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nombreuses traces de réfection et de réaménagement ; la structure excavée du Corniguel 2 (cave ?) fut sûrement aménagée avec soin, avec un plancher et des parois boisées (Le Bihan et Villard, 2005). Faute d’éléments précis, il est difficile de se prononcer quant à la durée de fonctionnement des structures mises au jour rue Bourg- les-Bourgs.

131 Pour ce qui est des activités métallurgiques, il est intéressant de noter leur présence sur la plupart des sites quimpérois de la fin du haut Moyen Âge. Tous ne sont cependant pas strictement contemporains (entre le IXe et le XIIe siècle). Des forges sont attestées à Créac’h-Gwen et peut-être à Keradennec, des petits foyers artisanaux le sont également au Moustoir 2. Le travail du fer est également recensé sur d’autres sites armoricains au Teilleul, à La Talvassais (Catteddu et al., in Catteddu, 2001) ou normands (Carpentier, 1999). En règle générale, « on savait un peu partout réduire le minerai en fonction des besoins, au moyen de bas fourneaux » (Catteddu et Nissen-Jaubert, in Demoule, 2004, p. 169). Leur fréquence est plus importante que sur les sites ruraux antiques ou laténiens. Si l’absence ou la légèreté des vestiges sur les sites gaulois a pu suggérer l’hypothèse de forgerons itinérants, à la fin du haut Moyen Âge, les infrastructures ne manquent pas. Les installations de l’Us. 02 et ses réaménagements montrent plutôt le travail d’un artisan fixe rue Bourg-les-Bourgs ; il ne semble pas raisonnable d’envisager de modifier ou refaire en profondeur de tels aménagements au gré du passage de spécialistes itinérants. L’exemple du Lac de Paladru (Isère) montre des installations fixes caractérisées par « des fortes épaisseurs d’argile et de galets isolant foyers et forges du substrat » (Colardelle et Verdel, 1993). Cette description rappelle, par bien des aspects, le cas de l’Us. 02 et du sol S. 202. Par ailleurs, le regroupement des différentes étapes de travail du fer en un même lieu (grillage, réduction, forge) est assez fréquent durant l’époque carolingienne sur des sites du nord de la France, en Alsace, dans l’Eure ou dans le Calvados (Carpentier, 1999). Malgré tout, la taille des bas- fourneaux induit ici, en ce qui concerne l’étape de réduction, des productions modestes. Il semble s’agir surtout de quantités liées à des besoins locaux. Sur le site, la quantité de scories mise au jour, tous types confondus, est d’un peu plus de six kilogrammes et elles sont à 95 % concentrées dans le secteur Us. 02. Ces vestiges ne sont que des déchets de réduction ne contenant plus de fer exploitable (pas de réaction à l’aimant).

132 De même, le travail de forge devait répondre à des besoins de fabrication et de réparation d’outils ou d’objets potentiellement propres à l’établissement, à partir du produit semi-fini issu des bas-fourneaux. Malheureusement, la fouille de la rue Bourg- les-Bourgs n’a livré aucun objet en fer provenant de ces installations. Seule la pierre à aiguiser découverte dans la fosse S. 303 évoque cet outillage.

133 Reste la question de l’origine du minerai. Le Massif armoricain n’est pas avare en fer. Les éléments de quartz, présents dans de nombreux agglomérats scoriacés, supposent une origine granitique de ce minerai, mais pas exclusive. Sans analyses métallographiques, il est difficile d’être plus précis sur la provenance. Les gisements de fer les plus proches actuellement référencés sont situés dans la presqu’île de Crozon, à une quarantaine de kilomètres1. Cependant, la fréquence des installations de bas- fourneaux et de forges sur les sites quimpérois de cette époque, leur dispersion sur le territoire et les faibles quantités produites par chacune de ces structures de réduction supposent une certaine facilité d’accès aux matières premières. Un approvisionnement local semble devoir être privilégié. Certaines techniques d’exploitation et de traitement

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pouvaient éventuellement concentrer un minerai à faible teneur naturelle pour en améliorer le rendement (Mangin, 2004, p. 33-47). Ce problème n’est pas résolu et il se pose dans les mêmes termes à Quimper pour les quelques vestiges antiques de réduction, sans plus de réponses (Le Bihan et Villard, en préparation).

134 Enfin, la multiplicité et la variété des diverses fosses et creusements sont des critères fréquents sur les sites de cette période. Il est souvent difficile d’interpréter de telles excavations. Si certaines présentent des caractères permettant de les assimiler à des lieux de stockage ou à des aménagements de fours, d’autres sont plus avares en indices. Ainsi, par exemple, l’imbrication des creusements du secteur Us. 03 ne traduit ni une organisation, ni une accumulation de structures identiques. Les fosses les plus irrégulières peuvent correspondre à une recherche de matériaux de construction (arène, argile). Quant aux plus régulières, à paroi taillée soigneusement dans le substrat, sont-elles à rattacher aux profondes structures de stockage parallélépipédiques S. 41 et S. 51 ? Elles se présentent sous différentes formes : des fosses subrectangulaires à fond plat ou des creusements en tranchée, également à fond plat ou en légère pente.

135 Au-delà de leur morphologie, les recoupements stratigraphiques induisent une chronologie relative de ces creusements. Ainsi, la structure S. 41, interprétée comme un silo, est liée à une phase précoce de l’établissement (IXe siècle), tandis que les fosses de l’Us. 03, plus modestes et moins profondes, se rattachent à une occupation plus tardive (Xe - début XIe siècle). S’agit-il là d’une évolution des modes de stockage ? Rien n’est sûr car le silo S. 51 n’est pas daté avec autant de précision et, par comparaison, la structure quadrangulaire (cave) du site du Corniguel 2, avec ses poteries à chanfrein, serait davantage contemporaine des fosses de l’Us. 03. En ce qui concerne les autres creusements, l’incertitude demeure, tant les formes et les comblements varient. Des conditions de stockage dans un environnement géologique sain sont acceptables mais que penser de structures telles que S. 303, S. 304 ou S. 305, recreusées dans d’anciens comblements, eux-mêmes accumulés dans un substrat argileux ? L’humidité ne devait guère y être propice à la conservation. Cette réflexion est également valable pour le silo S. 41 dont le flanc oriental est partiellement constitué des sédiments de comblement de l’ancien fossé T. 23 qu’il recoupe. La question des conditions d’utilisation de ce type de structures a déjà été posée à Quimper, dans le cas des fosses de stockage du site de Kerbabic au bas Moyen Âge. Si conservation il y eut dans ces fosses, on ne peut probablement y voir que des aménagements temporaires, ouverts, semi-enterrés. Des structures de ce type, destinées à d’autres produits que les grains ou encore à la fermentation de plantes fourragères, sont connues (Catteddu et al., in Catteddu, 2001). Elles seraient alors plus à mettre en relation avec les batteries de fosses subrectangulaires précitées de Quimper - Kerbabic (Le Bihan et Villard, 2005). La multiplicité des types de creusements serait ainsi due à la variété des types de produits stockés et la taille liée aux quantités, plutôt qu’à des modes de stockage spécifiques à chacune des phases d’occupation. L’étude générale des sites d’époque carolingienne montre une abondance de structures de stockage et révèle une production agricole active et variée (Catteddu et Nissen-Jaubert in Demoule, 2004).

136 Quoiqu’il en soit, la découverte d’un ou plusieurs fours à sécher le grain confirme la vocation agricole de l’établissement. Elle implique, de fait, la nécessité de stocker et transformer ces récoltes.

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137 En résumé, les vestiges mis au jour ici confirment la présence, au sein de l’établissement de la fin du haut Moyen Âge, de plusieurs activités : métallurgie du fer, agriculture avec traitement et stockage… Ce site présente toutes les caractéristiques des établissements ruraux de cette époque. Des comparaisons ont été établies avec des sites quimpérois contemporains, elles sont également possible non seulement avec plusieurs établissement armoricains analogues tels que ceux de Tinténiac (Provost, 1989), de Montours ou de La Chapelle-Saint-Aubert (Catteddu et al., in Catteddu, 2001), mais également de France septentrionale. Tous montrent l’image, non pas de sites axés sur une seule activité, mais de lieux où l’on produit et transforme, aussi bien dans le domaine agricole que dans celui de l’artisanat (poterie, métallurgie), au gré des besoins de la communauté. À l’intérieur des enclos, « les bâtiments et les activités évoluent librement » (Catteddu et Nissen-Jaubert in Demoule, 2004, p. 159). Notre manque de vision générale de l’établissement de la rue Bourg-les-Bourgs ne permet d’appréhender ni sa structuration interne, ni le nombre de ses habitants. Au vu des deux silos et des installations métallurgiques, aux productions somme toute modestes, il semble raisonnable d’y voir un regroupement de quelques familles plus qu’un véritable village. L’estimation de la surface de l’établissement de la première phase plaiderait en ce sens (cf. supra). Cependant, l’accroissement progressif de l’espace enclos au fil de l’histoire du site, ainsi que sa vision partielle, ne permettent pas d’être catégorique. D’une ferme, il a pu évoluer en hameau. Les indices sur les habitations sont rares. Quelques trous de poteaux dispersés sont attestés mais rien n’assure leur appartenance à des bâtiments. De fait, la vie quotidienne de ces habitants apparaît ici plus au travers des activités artisanales que par les activités domestiques. La zone fouillée correspondrait-elle à un secteur spécifique de l’établissement ? C’est peu probable, tant les activités, à la fois agricoles et artisanales, semblent imbriquées. Cependant, la question de la durée de fonctionnement des structures n’a pas été résolue. Toutes ne sont pas obligatoirement strictement contemporaines, au sein d’une même phase d’occupation. Quoiqu’il en soit, le secteur habité n’est pas réellement appréhendé par la fouille, seule la céramique et quelques tuiles suggèrent leur présence non loin ; cela indique cependant une distinction spatiale entre lieu de vie et lieu de travail. Si le site carolingien de Naveil (Loir-et-Cher) montre une certaine sectorisation entre espaces d’habitat et de stockage (Chaudriller, 2009), pour les exemples précités ce n’est pas un règle.

Le site et l’Histoire

138 À l’image du reste de l’Armorique, la période allant de la fin de l’Antiquité à celle du haut Moyen Âge demeure floue aussi bien rue Bourg-les-Bourgs qu’à Quimper en général. Du premier établissement médiéval (phase 1), on ne sait pratiquement rien. En revanche, sa date est intéressante puisqu’elle correspond également aux premières occupations médiévales recensées sur la commune : Quistinidal, Créac’h-Gwen, Keradennec (Le Bihan et Villard, 2005). Mis à part le cas unique et particulier de Kerlaéron (VIIe siècle), ces sites des IXe-Xe siècles, sont les plus anciennes manifestations archéologiques postérieures à l’époque romaine autour du bassin de l’Odet (fig. 1).

139 Le lieu d’implantation de l’établissement étudié ici est remarquable d’un point de vue topographique : l’espace ceint par les enclos successifs est installé sur un replat à mi- pente, face à la ria de l’Odet. Contrairement aux occupations antiques (parcellaire et habitat) qui colonisent l’intégralité des terres, faisant parfois fi des contraintes

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géographiques, le choix de l’assise de l’habitat de la fin du haut Moyen Âge semble avoir répondu à certaines préoccupations. Il convient cependant de se méfier, tant l’érosion et les aménagements récents sur la partie basse du terrain ont pu modifier la topographie. La moindre profondeur du fossé T. 22 vers le sud peut indiquer la perte des niveaux supérieurs à cet endroit et donc, de ce fait, induire un replat aujourd’hui moins marqué. Il demeure difficile de se prononcer sur la topographie réelle de cette époque. Il semble, malgré tout, que cet effet de terrasse se prolonge plus généralement vers l’est. Il a donc pu favoriser l’implantation de l’établissement. L’extension du site, au cours de son évolution, reste cantonnée à ce replat. Par ailleurs, le lien entre ce lieu et la rivière ne doit pas être négligé. Lors de l’installation au IXe siècle, les effets de la régression marine des Ve-VIIIe siècles devaient encore se faire sentir, dégageant des espaces utiles en contrebas du site, plus importants que durant l’époque gallo-romaine (Le Bihan et Villard, 2005). Le retour à la situation antique autour de l’année 1000 a pu également avoir des conséquences sur l’évolution de l’établissement en réduisant ces terres basses.

140 Celui-ci croît ou se modifie à un rythme relativement soutenu : modification du tracé de l’enclos, creusements multiples de fosses, réfections d’installations artisanales (cf. supra). Cette image est conforme à celle des sites contemporains quimpérois ou bien d’Ille-et-Vilaine : des petits établissements ruraux dont le fonctionnement diffère peu de celui des fermes gauloises ou des exploitations rurales gallo-romaines. On y vit regroupé en communautés plus ou moins grandes, on y produit selon ses besoins (nourriture, outils). Rien n’est figé, les remaniements se succèdent souvent. Les constructions sont en bois et en terre, plus sur sablières basses que sur poteaux en ce qui concerne Quimper (Keradennec par exemple). La pierre est rarement utilisée, éventuellement pour des solins ou quelques aménagements particuliers et localisés (fours). Parmi les nombreux fragments de tuiles découverts, parfois en réutilisation, comme bases de foyers, dans les structures artisanales, quelques tuiles particulières sont identifiées. Elles se caractérisent par une épaisseur plus faible (2 cm) que les tegulae récupérées parmi les vestiges antiques. Elles sont fabriquées dans une pâte d’aspect général brunâtre, chargée en dégraissant de quartz. De forme quadrangulaire, elles présentent un rebord obtenu par simple pliage de la pâte à 90°. Elles rappellent les tuiles médiévales découvertes dans les niveaux de la place Laënnec à partir du XIe siècle (Le Bihan et Villard, 2005). Il est difficile de savoir si, à l’origine, ces tuiles couvraient des édifices légers à proximité du site ou des bâtiments plus importants ailleurs sur le territoire. Des échanges existent sans doute entre tous les sites quimpérois de cette époque sans que l’on connaisse la nature exacte de ces liens, économiques ou hiérarchiques. Une impression d’autonomie se dégage malgré tout de ces établissements. Sans parler d’autarcie complète, une sorte d’autosuffisance semble caractériser la plupart des sites de la fin du haut Moyen Âge en raison de leurs activités diversifiées et ce, aussi bien au niveau régional (Catteddu et al., in Catteddu, 2001 ; Le Bihan et Villard, 2005) que sur l’ensemble du domaine carolingien (Carpentier, 1999 ; Cuisenier, Guadagnin, 1988 ; Colardelle, Verdel, 1993).

141 En revanche, si de nombreux noyaux de peuplement, datés des alentours des IXe- XIe siècles, sont aujourd’hui bien repérés par l’archéologie, leur environnement l’est moins. À Quimper, l’archéologie révèle soit des sites d’habitat (Bourg-les-Bourgs, Créach-Gwen, Keradennec, Le Corniguel 2, Le Moustoir 2), soit des éléments de parcellaire (Kervouyec, Quistinidal) mais ces deux types de sites ne sont pas

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directement associés (fig. 1). Les habitats se présentent comme des lieux de concentration d’activités, parfois clos (palissade, fossé et/ou talus), au mieux agrémentés de petits enclos périphériques accolés (Bourg-les-Bourgs, Le Moustoir 2) mais sans preuves d’existence d’un réseau parcellaire attenant tel que cela s’observe fréquemment autour des fermes laténiennes ou gallo-romaines. Cela impliquerait un paysage environnant plus ouvert, sans système d’enclos ou de cloisonnement à fondations profondes, un paysage échappant à l’œil de l’archéologue. Des systèmes légers de clôture ou des haies ont cependant pu exister sans pour autant laisser de traces. Ici, le parcellaire antique lié à la villa de Roz-Avel n’apparaît plus ; seuls les cheminements peuvent perdurer. Malgré tout, si ce paysage totalement ouvert a pu exister à la fin du haut Moyen Âge, il n’est pas général. Les parcellaires quimpérois précités le prouvent, de même que certains sites d’Ille-et-Vilaine. Ces derniers révèlent des habitats intégrés dans un paysage structuré (Catteddu et al., in Catteddu, 2001, p. 221-224). Il ne semble pas y avoir de règle, tout au moins perceptible. Des différences micro-régionales peuvent également exister.

142 Les modifications internes de l’établissement de la rue Bourg-les-Bourgs le font durer jusqu’au début du XIe siècle. À cette époque, le paysage quimpérois s’est modifié. Au IXe siècle, le site pouvait s’apparenter à un simple établissement rural. La ville antique de Locmaria avait périclité au début du IVe siècle et l’on ne sait que peu de choses de l’éventuelle continuité d’un habitat groupé dans le secteur (Le Bihan et Villard, 2005). Ensuite, au cours de son occupation, les habitants du site de Bourg-les-Bourgs ont été les témoins d’au moins deux événements majeurs de l’histoire locale : la fondation de l’église épiscopale de Locmaria autour du IXe siècle (Le Bihan et Villard, 2007), sur l’autre rive de l’Odet ; la création de la ville de Quimper intra-muros, au confluent de l’Odet et du Frout, à la fin du Xe siècle (Le Bihan et Villard, 2005).

143 Dans quelle mesure les habitants du site participèrent-ils à ces évènements ? Leur simple présence dans une couronne relativement proche de ces lieux, leurs activités économiques et/ou leurs besoins spirituels et religieux associés à ceux de l’ensemble des établissements voisins furent-il des facteurs propices à ces choix ? Il est bien difficile de le dire. Par ailleurs, faute d’une vision globale de l’établissement, il est délicat d’en déterminer le statut politique et/ou hiérarchique, de même que ses relations avec les autres sites contemporains du bassin de l’Odet. Son occupation durant une période charnière, entre la fin de l’époque carolingienne et le début de l’époque féodale, avec les changements sociaux que cela induit, n’aide pas à la réflexion. La disparition du site vers le milieu du XIe siècle est-elle à rechercher dans cette évolution de la société, dans une réorganisation territoriale après la création de la ville ou dans d’autres raisons indéterminées ? Si, à Quistinidal, la fondation de la ville entraine une modification du réseau routier et de ses occupations proches, pour les autres sites ruraux (Créach-Gwen, Keradennec, Le Corniguel 2) leur abandon à cette même période demeure inexpliqué. Ces quelques questions à propos de la structure de la société rurale de la fin du premier millénaire échappent, en partie, aux filtres de l’archéologie. Les réponses ne se trouvent guère plus dans les textes, souvent peu diserts sur la vie quotidienne des campagnes.

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VILLARD, J.-F., 2005b – La poterie : typologie et chronologie, in Le Bihan, J.- P. et Villard, J.-F., 2005, op. cit., p. 358-389.

NOTES

1. [ www.bretagne-environnement.org/Sous-sol/Les-ressources-souterraines/L-inventaire- minier].

RÉSUMÉS

Une opération de fouille préventive réalisée rue Bourg-les-Bourgs à Quimper, dans un contexte antique bien connu, met au jour les structures inédites d’un petit établissement rural daté de la fin du haut Moyen Âge, entre le ixe et le milieu du xie siècle. Celui-ci, appréhendé partiellement par l’emprise des fouilles, se caractérise par la présence de fossés d’enclos, de structures de stockage et de combustion, ainsi que de fosses aux fonctions diverses. Parmi ces vestiges, se distingue un secteur artisanal stratifié dédié à la métallurgie (activités de réduction de fer). L’analyse des structures, alliée à l’étude céramique, permet de définir l’évolution chronologique et spatiale de l’établissement. Ce dernier peut être mis en relation avec des sites contemporains situés autour du bassin de l’Odet et s’intégrer à l’Histoire quimpéroise.

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Excavations in advance of development at rue Bourg-les-Bourgs, Quimper, in the heart of the Roman settlement, revealed for the first time the remains of a small rural site dating, from the early medieval period, between the 9th and the middle of the 11th century. The settlement, only partially excavated, is defined by enclosure ditches, storage pits and also pits of varied usage. Other features were identified as corn-drying kiln, earth or oven and furnace. Among these features, an area for iron smelting was identified. Combined analysis of the features and the pottery assemblage allow the spatial and chronological evolution of the settlement to be defined. The settlement can be compared to contemporaneous sites located in the Odet basin and will take its place in the history of Quimper. (Trad. J.-Y. Robic)

INDEX

Keywords : corn-drying kiln, early medieval, furnace, hearth, iron metallurgy, pit, pottery, rural settlement, slag, spatial analysis, storage pit, typology Mots-clés : analyse spatiale, bas fourneau, céramique, fosse, four à grain, foyer, habitat rural, haut Moyen Âge, métallurgie du fer, scorie, silo, typologie

AUTEUR

JEAN-FRANÇOIS VILLARD

Responsable d’opération INRAP ; Centre de Recherche archéologique du Finistère, 2 rue du Stivel, 29000 Quimper.

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Pour une géo-archéologie du Patrimoine : pierres, carrières et constructions en Bretagne. Troisième partie : Roches métamorphiques For a Geo-Archaeology of Heritage: Stones, quarries and buildings in Brittany. Part three: Metamorphic rocks

Louis Chauris

NOTE DE L’ÉDITEUR

Cet article fait suite aux deux précédents, consacrés respectivement à la problématique générale (Chauris, 2009b) et aux roches sédimentaires (Chauris, 2010a).

1. Micaschistes

1 Le métamorphisme poussé des schistes conduit à la genèse des micaschistes, roches feuilletées essentiellement composées par l’association mica-quartz en cristaux visibles à l’œil nu. Par suite de plissotements très fréquents, ces roches – de teinte souvent sombre (grisâtre à brunâtre) – ne livrent guère que de mauvais moellons mais, dans certaines circonstances, elles sont susceptibles de fournir de grandes et belles dalles. Les micaschistes, fréquents en Bretagne, y présentent de multiples variétés, caractérisées éventuellement par la présence de grenat ou de staurotide… Ils ont été mis en œuvre dans toutes les zones d’affleurement. Seul le district du Conquet, dans l’ouest du Léon, est examiné en détail ici ; quelques autres districts sont évoqués plus brièvement.

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District du Conquet

2 Les micaschistes sont magnifiquement exposés dans les falaises littorales du Conquet. L’abondance du mica leur confère un aspect brillant et c’est en écho à cette particularité que Deslandes écrivait, en 1725 : « Toute cette côte est parsemée… de pierres… qui ont un enduit luisant et que la vue ne peut soutenir au soleil. » Du fait de leur grande dureté au sein des micas beaucoup plus tendres, les grenats rougeâtres y ressortent sous forme de petites pustules, la staurotide étant plus sporadique ; certains faciès renferment du feldspath et passent à des micaschistes gneissiques (Chauris, 1994b ; 1995a).

3 La possibilité de cliver facilement les roches du Conquet selon leur schistosité a entraîné leur exploitation pour l’obtention de dalles et de moellons plats. En plusieurs points de la côte (Porz Feunteun, Portez…), les falaises ainsi attaquées offrent aujourd’hui une morphologie anthropique. La distinction entre falaise naturelle et falaise artificielle est très facile. À Portez, la falaise naturelle (au sud) dessine une série d’avancées s’abaissant progressivement vers la mer, séparées par des indentations profondes ; la falaise artificielle au contraire (au nord) est plus régulière, parfois subverticale, avec gradins ; les extractions ont entraîné son retrait par rapport à la falaise initiale ; le sable a masqué aujourd’hui le plancher (ou sole) de la carrière abandonnée. Le flanc nord de la carrière coïncide avec l’inclinaison des micaschistes, circonstance dont les carriers ont su tirer parti pour en détacher des plaques.

4 La situation des carrières du Conquet sur l’estran même et dans la falaise adjacente offrait des avantages et des inconvénients. Le principal atout était qu’ici, sur cette côte battue, la roche, débarrassée par la mer de son manteau d’altérites, était presque tout de suite de qualité et pouvait être exploitée directement. Autre avantage, les matériaux extraits pouvaient bénéficier d’un acheminement par mer, évitant ainsi les pénibles charrois qui, de surcroît, risquaient d’endommager les dalles. Toutefois, cette position maritime s’accompagnait d’un handicap sérieux : le travail devait s’interrompre à marée montante ; on pouvait évidemment s’attaquer alors aux parties supérieures de la falaise, mais au moment des tempêtes, les embruns, voire les lames, rendaient bientôt le site intenable. Vers 1840 (de Fourcy, 1844a), les carrières du Conquet occupaient une dizaine d’ouvriers ; les larges dalles extraites étaient, dans leur majeure partie, expédiées à Brest. À cette époque, la valeur de leur produit était estimée à 5 000 F/an.

5 Le plus ancien témoin de l’utilisation de ces dalles mica-schisteuses est observé dans une allée couverte située à l’entrée de la presqu’île de Kermorvan au Conquet, en association avec des gneiss dominants, eux aussi de provenance locale. A l’époque du Bronze moyen, les micaschistes ont été mis en œuvre dans un « coffre à rainures » et parois verticales découvert sous un tertre près du Bilou, au Conquet même et aujourd’hui déposé au Musée préhistorique de Penmarc’h. Cette très vieille tombe est constituée par six dalles de mica-schistes bien conservées, ajustées entre elles par des rainures transposant probablement dans la pierre les assemblages qui devaient lier les tombes plus simples en bois ; on ne peut rêver plus bel hommage à la qualité du matériau

6 Dans l’état actuel de nos recherches, il faut arriver à un Moyen Âge assez mal daté, puis au XVIe siècle, pour retrouver des preuves d’emploi de ces roches clivables (micaschistes et gneiss micaschisteux), à savoir la confection de croix monolithes caractérisées par

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leur faible épaisseur. Si l’obtention des deux faces de la croix ne posait aucun problème, puisqu’il suffisait de mettre à profit la schistosité de la roche, il était par contre beaucoup plus délicat de façonner – sans rupture – les deux bras dans la même plaque.

7 Ces croix plates, naguère presque argentées sous l’éclat du soleil – avant que les lichens ne les colonisent – confèrent à la région du Conquet une originalité parmi les calvaires bretons où, le plus souvent, dominent les granites, puis plus tardivement le kersanton. Toutefois dans le Pays bigouden, plusieurs croix anciennes ont été façonnées dans des prasinites vertes (Tréogat) – cf. infra ; ailleurs, ce furent dans des schistes bleu sombre (Nozay) ou rouges (Paimpont) – cf 2e partie (Chauris, 2010a et b).

8 La zone de plus forte densité de ces croix s’écarte assez peu des zones d’extraction présumées (fig. 1). Quelques exceptions à la règle de proximité doivent cependant être signalées. Dans un premier cas (Kerabars), le sous-sol granitique (massif de l’Aber-Ildut) était à même de fournir des matériaux de choix ; aussi, à première vue, l’érection d’une croix micaschisteuse – et qui plus est, au Moyen Âge – demeure ici assez énigmatique ; peut-être faudrait-il évoquer la zone d’influence de l’abbaye de Saint-Mathieu ? La croix de Kerveuleugant (du Haut Moyen Âge), en bordure de l’ancienne voie de Saint- Renan à Plouarzel, a été érigée sur le granite de Saint-Renan qui se prête assez mal au façonnement – ce qui pourrait rendre compte de l’importation du schiste. La croix de Karit (1618) à Molène refléterait les relations étroites entre les insulaires et Le Conquet… Au total, influences religieuses ou commerciales, voire mode, ont pu contribuer au halo de dispersion.

Figure 1 : Localisation des croix plates monolithes aux environs du Conquet. I, zone de forte densité. II, zone de faible densité (état actuel des recherches). Figure 1: Location of flat monolithic crosses around Le Conquet. I, high density area; II, restricted density area (today’s state of investigation).

9 La hauteur de ces croix monolithes atteint jusqu’à 3,50 m environ (à l’est de la chapelle de la pointe de Saint-Mathieu) ; les croix inférieures au mètre (environ 0,80 m à Kervean) ont été amputées d’une partie de leur fût. Leur épaisseur est parfois inférieure à 0,10 m. Un paramètre intéressant est fourni par le rapport hauteur/épaisseur : à Trémeur il est de 17, de 18 près du phare de Lochrist, de 20 à l’est de la chapelle de la

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pointe de Saint-Mathieu, de 24 à Kermorvan, de 27 à Trézien et même de 33 au sud de la chapelle de Saint-Mathieu…

10 Les micaschistes du Conquet ont trouvé bien d’autres utilisations, la plus fréquente étant la confection de larges dalles plates.

11 Figure 2 : Emploi des micaschistes et gneiss micaschisteux du Conquet (croix exceptées). Figure 2 : Uses of Le Conquet mica-schist and micaschisteous gneiss (except crosses).

Seules les localités citées dans le texte ont été figurées (état actuel des recherches). 1 : dallage ; 2 : moellons plats ; 3, art funéraire ; 4, clôture de cimetières ; 5, lavoir ; 6, puits ; 7, fontaine ; 8, écurie ; 9, pigeonnier ; 10, atelier « Le Micaschiste ». I, zone de forte densité. II, zone de faible densité. Only places mentionned in text are reported (today’s state of investigation). 1, pavings; 2, flat rubblestones; 3, funeral art; 4, Churchyard enclosure; 5, washpond; 6, well; 7, fountain; 8, stable; 9, dovecote; 10, “Le Micaschiste” workshop. I, high density area; II, restricted density area.

12 Ce type de revêtement du sol a été particulièrement apprécié dans les édifices religieux : église de Plouzané (1775-1781) ; chapelle du cimetière de Lochrist au Conquet ; entrée de la chapelle de Kerléo en Trébabu ; sous le clocher de l’église de Locmaria-Plouzané ; porche de l’église de Trébabu ; dans l’église de Molène. Il a été également employé dans l’église abbatiale de Saint-Mathieu, ainsi que dans la chapelle de Rocamadour à Camaret.

13 Plusieurs châteaux et manoirs du Bas-Léon ont aussi utilisé ces mêmes dalles : manoirs de Kervilzic et de Kerviny en Plougonvelin, château de Cohars en Ploumoguer, château de Brest (couronnement de parapet, dallage intérieur)… On les trouve un peu partout dans les maisons anciennes (Le Conquet, Plougonvelin, Saint-Renan…). Cette même roche a été aussi largement employée pour daller les trottoirs, en particulier au Conquet où les éléments peuvent atteindre deux mètres de long.

14 Plus inattendue est la demande de cette pierre pour le dallage de l’ancien phare de l’île de Sein. Le devis, en date du 15 avril 1836 (archives départementales du Finistère, 4 S 1271) stipule que « les dalles qui serviront à paver le rez-de-chaussée, la chambre de service et celle de la lanterne proviendront des carrières du Conquet… Elles auront environ 0,10 m d’épaisseur… seront bien planes au parement supérieur ». Le phare

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ayant été détruit, il ne nous a pas été possible de vérifier si les dalles du Conquet avaient été effectivement utilisées dans la construction.

15 La possibilité d’obtenir des éléments plats de grande dimension est à l’origine de l’emploi des micaschistes du Conquet comme dalles tumulaires ; dans le cimetière de Trébabu, l’une de ces dalles porte la date de 1832 ; des dalles de même provenance ont été remployées pour le couronnement du mur du cimetière. Les roches plates du Conquet ont été également recherchées pour le dallage des ouvrages défensifs (tour de Cornouaille, 1813, à Roscanvel) ; pour la séparation des chevaux dans les écuries (Poul- Conq au Conquet : jusqu’à trois mètres de long) ; dans le pigeonnier de Lanhalla en Plouarzel ; pour l’entourage des fontaines (Saint-Jean en Plougonvelin) ; dans les lavoirs (près de Prat ar C’halvez au Conquet, près de l’église de Lamber, à Saint-Pierre- Quilbignon en contrebas de l’église…) ; pour les puits (près de Lochrist, une margelle monolithe…) ; en dalles de foyer (Maison de la Fontaine à Brest) ; comme clôture à l’entrée des cimetières de Lochrist et de Trébabu… Ces micaschistes livraient aussi d’excellents moellons plats pour l’habitat ; fréquemment, il est possible d’observer dans les murs la présence de gros grenats rouges…

16 Vers la fin des années 1960, le micaschiste du Conquet était remis en exploitation dans la carrière de Kerzoucar en Plougonvelin, ouverte dans les terres et alors abandonnée au moins depuis une centaine d’années. Une société d’exploitation et de façonnage, dénommée « Le Micaschiste », était fondée à Saint-Renan ; mais à partir de 1982, la chute des constructions de maisons individuelles (jointe à l’emprise du béton, de l’aluminium et du verre) allait porter un rude coup à l’entreprise et conduire bientôt à l’arrêt des extractions. Le façonnage s’effectuait par deux méthodes complémentaires : la fente, mettant à profit la schistosité, et le sciage permettant un débitage des blocs, un peu à la manière des troncs d’arbres et conduisant, comme dans ce dernier cas, à l’apparition de motifs décoratifs, auxquels se superposait l’éclat dû aux innombrables paillettes micacées. Outre les dallages au sol, les éléments façonnés étaient utilisés en placage pour devantures de magasins…

District de la Penzé

17 Les micaschistes de la Penzé, à l’extrémité est du Pays de Léon, représentent la réapparition orientale des micaschistes du Conquet dont la continuité est interrompue par le massif granitique de Kersaint-Plabennec. Les roches, bien exposées sur les rives de la Penzé maritime entre Plouénan et Henvic s’étendent largement de Plougourvest à Carantec. De composition gréso-pélitique, elles offrent une teinte grisâtre quand elles sont saines, devenant beige à brunâtre par altération. Elles sont fréquemment plissotées, comme gaufrées, ce qui rend leur façonnement difficile et ne permet alors que l’obtention de moellons assez médiocres, très hétérométriques. Toutefois, en l’absence de ces ondulations répétées, elles sont susceptibles de fournir des dalles grossières.

18 Le manoir de Trogriffon, en Henvic, présente un cas exemplaire d’utilisation.

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Figure 3 : Plan d’ensemble du domaine de Trogriffon (d’après un document aimablement communiqué par M. de Keranflech). Figure 3: General plan of Trogriffon estate (from a document kindly communicated by M. de Keranflech’).

En pointillé : parcelles boisées ; en tireté : étangs supérieur et inférieur. 1, colombier ; 2, source- fontaine ; 3, chaussée de l’étang supérieur ; 4, moulin à eau douce ; 5, tourelle ; 6, cour ; 7, manoir ; 8, jardins ; 9, murs ; 10, moulin à mer ; 11, chaussée de l’étang inférieur ; 12, arrivée d’eau de mer ; 13, platane géant. Stippled, woods; hyphenned, ponds; 1, dovecote; 2, fountain; 3, upper pond’s dyke; 4, river watermill; 5, tourelle; 6, courtyard; 7, manor; 8, gardens; 9, walls; 10, seatide-watermill; 11, lower pond’s dyke; 12, seawater channel; 13, giant planetree.

19 L’intérêt majeur des micaschistes réside ici dans leur surabondance : ils percent sur les flancs du vallon où se dressent les bâtiments et, sans leur omniprésence, l’édification des infrastructures du domaine eût été difficile. Par suite de la topographie, il s’est avéré nécessaire de remblayer une partie de la dépression, de prévoir de longs et hauts murs de soutènement pour les terrasses ; il était en outre économique de pouvoir disposer sur place d’un fort volume de matériaux de blocage pour édifier les digues des étangs, voire de moellons pour élever les murs des bâtiments. çà et là, aux abords du manoir, apparaissent encore, envahis par la végétation, les fronts de taille des perrières. Dans les anciennes écuries, les micaschistes excavés pointent encore largement, comme pour marquer l’enracinement du domaine dans la terre-mère ! À part quelques exceptions, tout ce qui ici n’est pas pierre de taille est en micaschistes. Sous forme d’éléments plats – d’environ 6 cm d’épaisseur sur une longueur pouvant atteindre près d’un mètre – ils constituent le plancher des boulins du colombier ; les mica-schistes ont été triés dans ce but avec le plus grand soin. Dans le même ordre d’idées, citons le dallage extérieur, côté jardin, à l’arrière du manoir.

20 Trogriffon est loin d’être le seul ensemble à avoir recherché les micaschistes locaux : leur emploi comme moellons est général dans toute la zone d’affleurement. Par suite de leur teinte sombre, ils confèrent aux édifices une tonalité empreinte d’une certaine tristesse que s’efforcent toutefois de tempérer les granites plus clairs recherchés pour la pierre de taille (encadrement des ouvertures, couronnement des parapets…). évoquons les épaisses murailles du château médiéval ruiné du Penhoat en Saint- Thégonnec ; le manoir de Coat-Glas en Henvic, le château moderne de Keruzoret en

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Plouvorn où les moellons de micaschistes s’associent aux pierres de taille en granite de Cléder ; le château moderne – mais dévasté – de Kerlaudy en Plouénan (avec le granite du district de Callot) ; un colombier près de Roshamon en Plouénan (avec l’alternance d’assises en sombre mica-schiste et en clair granite de l’île de Batz) ; le moulin à eau de Quistillic en Henvic, sur un affluent de la Penzé maritime. Notons aussi l’ancienne église (XVIIe siècle) de Henvic (avec le granite de Callot) et l’église neuve (1899-1903) de la même paroisse (avec le granite de Cléder) (Chauris, 1996-97) ; l’église paroissiale de Plouvorn (XVIIe siècle, avec le clair granite à tourmaline de Sainte-Catherine en Mespaul) ; près de Plouvorn, la chapelle de Lambader (XVe siècle, avec reconstruction au XIXe siècle) ; l’église de Plougourvest (XVIe-XVIIe siècles).

21 Toujours en moellons, la même roche a été utilisée pour plusieurs ponts : vieil ouvrage de Pont-Eon en Plouénan (avec le granite de Callot) ; près de Lambader (avec le granite de Cléder) ; pont de la seconde partie du XIXe siècle (début des fondations en 1868) au débouché de l’Eon dans la Penzé (avec le granite gris clair de l’Île Grande) ; cale du port de Penzé (1849) au fond de la ria (avec le granite rose de l’Ile Grande). Rappelons enfin, un peu partout, les murs de vieilles demeures dans les communes de Henvic, Taulé, Plouénan, Plouvorn… Cet aperçu souligne l’ampleur de l’appel fait ici aux micaschistes de la Penzé, pendant des siècles.

Île d’Ouessant

22 Des micaschistes séricito-chloritiques forment l’essentiel du sillon central de l’île entre les baies de Lampaul et du Stiff. Des micaschistes comparables, parfois plus muscovitiques, affleurent également dans la presqu’île de Feunteun Velen, sous forme de septa dans le granite de Porz Guen… Souvent plissotées, ces roches ne constituent pas un bon matériau de construction. Leur emploi a été le plus souvent limité à l’édification des murettes en pierres sèches. Plus rarement, elles entrent dans la confection des moulins (Kerandraon) et des puits (Kergoff). Elles ont pu aussi être employées – pro parte – dans la jetée (ruinée) de Porz Ligoudou. L’emploi de ce matériau est resté essentiellement confiné dans sa zone de provenance (sillon médian et panneaux enclavés dans le granite de Porz Guen) ou à sa proximité. La seule exception concerne les dalles connues sous le nom de « lefan », dont une ancienne exploitation est visible à Porz Kored. Grâce à une foliation plus régulière, ces micaschistes ont pu être utilisés comme revêtement (dallage au sol, faîte de murettes), au bourg de Lampaul et même dans la partie nord de l’île : Kergadou, Kerzoncou.

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Figure 4 : Île d’Ouessant. 1, constructions avec micaschistes ; 2, placages de « Lefan ». Figure 4: Ushent island. 1, buildings with micaschist occurrence; 2, “Lefan” facings.

Chauris, 1992a

Dans le Morbihan

Île de Groix

23 Les micaschistes constituent la plus grande partie du sous-sol groisillon (Chauris, 2005b, 2005d, 2005e). Les faciès quartzo-micacés à lentilles quartzeuses ont été largement utilisés pour les murs dans l’habitat ancien (Créhal, Quehello, Clavezic, Kerlard, Kermario…). Le façonnement de ces moellons irréguliers s’est borné, le plus souvent, à la fente des blocs selon leur schistosité grossière. Les fragments éboulés sur l’estran procuraient un matériau abondant. C’est à lui que se rapportent aussi de nombreuses murettes. Dans quelques cas, cette pierre ingrate a été cependant recherchée pour les encadrements des ouvertures – montants et linteau – mais les difficultés de façonnement expliquent leurs irrégularités (Kervédan…). Les micaschistes à grenat sont susceptibles de livrer des moellons bien façonnés (parement des quais de Port-Lay, linteaux de porte à Kermario, Kerrohet…). Les micaschistes albitiques peuvent également fournir de bons moellons (fort Surville).

24 Les micaschistes ont été aussi employés pour le dallage de l’église du bourg et de la chapelle de Locmaria ; pour la fontaine sise dans le vallon entre Locqueltas et Kermarec ; pour le lavoir à proximité de la chapelle de Locmaria ; pour les murailles de la batterie du Bas-Grognon ainsi que pour d’autres ouvrages défensifs (Le Gripp, Le Grognon…) ; pour le parement du vieux quai à l’intérieur de Port-Tudy, voire pour l’empierrement des chemins ruraux. Toutes les roches de l’île – ou presque – ont été utilisées pour l’érection des mégalithes. Logiquement, ce sont les plus fréquentes – à savoir les micaschistes – qui ont été les plus sollicitées : dolmens près de Porh Gighéou, au nord-ouest de Kerrohet (cote 38), au sud du hameau de Kerlard et dans l’enceinte du fort du Grognon (Chauris, 2005g).

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Presqu’île de Rhuys

25 Les micaschistes, localement ponctués de cristaux d’albite et parfois de grenat, s’étendent largement dans la partie méridionale de la presqu’île. Par suite de leur feuilletage grossier, ils ne peuvent fournir que de mauvais moellons (Chauris, 2005c). Le menhir de Kerbiguiot, en Sarzeau, est en mica-schiste ; son allongement suit évidemment l’orientation de la schistosité. Le dolmen de Men-Maria montre une puissante dalle micaschisteuse avec lits de quartz d’exsudation. Les micaschistes ont trouvé leur emploi de prédilection dans les murettes limitant les parcelles, au point que l’on pourrait presque dresser la carte géologique des affleurements de ces roches par le seul examen lithologique desdites murettes. À Kerfontaine, les moellons sont dressés verticalement dans la partie inférieure de la murette mais posés horizontalement dans sa partie supérieure. L’habitat a fait aussi un large appel aux micaschistes dans les zones d’affleurement, les encadrements des ouvertures étant toutefois en granite.

Quelques autres districts

26 Concarneau. Les falaises qui s’élèvent au nord de la ville sont constituées de micaschistes aux reflets argentés, riches en muscovite avec d’innombrables ocelles d’albite et de nombreuses lentilles quartzeuses. Ces roches ont été utilisées localement dans les remparts de la Ville-Close, – en particulier au droit de la Porte au Vin – sous forme de moellons dans les parapets édifiés au-dessus des mâchicoulis, ainsi que pour l’habitat (« Taverne des Korrigans », fin du XVIIe siècle, en association avec le granite de Trégunc) et pour les ouvrages de la voie ferrée d’accès au port… (Chauris, 2006c).

27 Scaër. Les micaschistes ont acquis ici une célébrité mondiale par la présence de cristaux de staurotide maclée – dite « croisette de Bretagne ». Une maison du bourg de Scaër, portant le millésime 1730, fournit un bel exemple d’utilisation des sombres micaschistes, associés en assises alternées avec les clairs granites qui affleurent au sud des terrains métamorphiques. Dans le chevet de la chapelle de Coadry, les micaschistes en longs moellons plats sont disséminés parmi les granites.

28 Tréguennec/Plounéour-Lanvern. À proximité de la baie de la baie d’Audierne, les micaschistes ont été recherchés pour le bâti, le plus souvent comme moellons (Quelornet, Kerguellec en Tréguennec ; Kerleven en Plonéour-Lanvern), exceptionnellement en pierres de taille (Trégalet en Plounéour-Lanvern).

29 Corseul. Dans le nord-est des Côtes-d’Armor, des mica-schistes à grandes muscovites ont été mis en œuvre – avec divers granites – dans le « Temple de Mars », remontant à l’époque gallo-romaine, près de Corseul. Beaucoup plus tard, des micaschistes comparables ont été recherchés lors de la construction de l’église paroissiale (en association avec le granite de Languédias), ainsi que pour l’habitat dans la même ville.

30 Nantes. Lors de la construction du château, les mica-schistes de la cité ont été associés au granite, également de provenance locale.

2. Schistes tuffacés

31 Diverses roches schisteuses ont une origine volcano-sédimentaire, voire volcanique, c’est-à-dire liée aux projections et aux coulées dans la mer ; soumises ultérieurement

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aux plissements et au métamorphisme, elles sont connues sous le nom général de schistes tuffacés. Dans certaines localités, elles peuvent livrer non seulement des moellons et des ardoises très épaisses, sortes de lauzes, mais aussi de grandes dalles, recherchées naguère pour les recouvrements des sols et les plaques tumulaires. Le meilleur exemple breton est celui de Locquirec en baie de Lannion (Chauris, 1996). La même formation géologique, d’âge briovérien, se retrouve sur l’autre rive de la baie, à la pointe de Séhar en Trédrez, où elle a fait également l’objet d’exploitation. Dans un fond à grain fin, de nuance bleu-gris verdâtre, à reflets argentés, riche en micas (chlorite, muscovite) soulignant la foliation, se détachent des cristaux feldspathiques blanchâtres (albite). D’abord appelée « schiste talqueux » (de Fourcy, 1844), puis « tuf porphyrique » (Barrois, 1909), la roche est aujourd’hui dénommée « tuf kératophyrique » (Chantraine et al., 1985).

32 À Locquirec, plusieurs perrières étaient ouvertes sur l’estran, d’autres dans le flanc de la falaise. En plusieurs points, les carrières offraient ainsi un dispositif étagé. Cinq sites d’extraction ont été mis en œuvre à proximité du bourg, sur environ 1,5 km. Sur les côtes est et nord de la pointe de Locquirec, des carrières étagées sont ouvertes sur l’estran et dans la falaise. Au nord du port, pratiquement tout le littoral a été travaillé, avec localement un front de taille subvertical ; un peu au large de cet ensemble, l’exploitation concerne également le « Garreg Kouezet » (ou la Roche Tombée), site isolé à marée haute. Au sud-ouest du port et aux environs de Traon ar Vilin et de Keraudren, plusieurs sites d’extraction s’observent sur l’estran et dans la falaise.

Figure 5 : Localisation (schématisée et regroupée) des sites d’extraction de la pierre de Locquirec. Figure 5: Location (schematic and grouped) of Locquirec stone extraction sites.

33 À la pointe de Séhar aussi, les zones d’extraction s’étendaient à la fois dans un îlot accessible à basse mer et sur l’estran.

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34 Les documents archivistiques (ADF, 4 S 1350) confirment la renommée de la pierre de Locquirec. Dans un rapport en date du 9 novembre 1857, l’ingénieur Fenoux écrit : « La baie de Locquirec offre en plusieurs points de très belles carrières exploitées depuis longtemps déjà. Elles seraient susceptibles d’une exploitation bien plus considérable si la difficulté du transport ne gênait cette industrie. » Dans un autre rapport (15 juillet 1864), Fenoux précise que le produit brut annuel des carrières qui occupent alors 80 ouvriers est d’environ 80 000 F. En 1878, Tarot précise que « la principale industrie du pays est l’exploitation des dalles schisteuses… dont les carrières… donnent un produit brut annuel d’environ 100 000 F. ».

35 Le modelé du littoral actuel est lié à la poursuite pluriséculaire des extractions qui ont complètement modifié l’environnement primitif. Les formes déchiquetées des roches, l’abrupt des falaises et l’aspect de l’estran avec développement d’un platier de néoformation sont en grande partie d’origine anthropique. À Garreg Kouezet, les extractions n’ont plus laissé subsister qu’un long récif résiduel, offrant l’apparence d’une échine de dragon : c’est cet ensemble pourtant artificiel, qui confère aujourd’hui au rivage son cachet le plus pittoresque ! L’importance des accumulations de débris de taille tout au long du rivage de Locquirec, jusqu’aux environs de Toul ar Goué, atteste l’ampleur des extractions. Le degré d’émoussé de ces fragments, transformés en galets, est en bon accord avec l’ancienneté des exploitations. Le déplacement de ces galets entraînés par la dérive littorale n’est pas sans avoir eu des conséquences fâcheuses pour le port de Locquirec, envahi par ces déblais. L’effacement progressif des vestiges d’extractions se manifeste de deux manières. Sous l’action des vagues, la sole des anciennes carrières d’estran revêt un poli naturel ; la faune et la flore fixées colonisent les anciens chantiers. À terre, des habitations s’édifient à l’emplacement des carrières dans les échancrures de la falaise (immeubles bâtis vers 1968 aux environs de Keraudren).

36 L’emploi de la pierre de Locquirec comme ardoise rustique confère aux toitures des anciennes demeures de la cité et de ses environs, par ses nuances de teinte pastel, une touche singulière. Leur répartition géographique se trouvait en fait limitée par la présence plus au sud, à Plouégat-Guérand, d’ardoisières, exploitant un matériau différent, très sombre, qui constituait pour les couvertures un concurrent sévère : loin de posséder l’originalité des « lauzes » de Locquirec, les ardoises de Plouégat-Guérand offraient par contre une plus grande fissilité et, par suite, une épaisseur plus faible. Parmi les utilisations de la pierre de Locquirec sous forme de moellons, les parements vus du môle de ce port, édifié entre 1867 et 1871, sont tout à fait remarquables (Chauris, 1998b). Les moellons de Locquirec ont été recherchés aussi pour des perrés en pierres sèches ; les éléments sont alors disposés verticalement, parallèlement les uns aux autres (port de Locquirec…). Malgré sa fissilité, la pierre de Locquirec a fourni des cintres, soit monolithes (demeure au nord du bourg, en bordure du sentier côtier) ; soit en deux éléments (manoir de Kerambellec en Guimaëc) ; mais aussi des linteaux de cheminées (Kerveguenen, Guimaëc). Elle a même été utilisée pour la confection d’auges (Le Varc) et de croix (Lezingar, Runabat, Kerlaëron, Keryar, Keramezou, Le Varc…).

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Figure 6 : Quelques exemples remarquables d’emploi de la pierre de Locquirec à proximité de la zone d’extraction. Figure 6: Some remarkable examples of Locquirec stone use near extraction area.

1, dalles tumulaires ; 2, dallage ; 3, encadrement d’ouverture ; 4, ouvrage portuaire ; 5, croix ; 6, divers ; 7, limite d’affleurement de la formation de Locquirec. 1, grave slabs; 2, pavings; 3, openning surrounds; 4, harbour works; 5, cross; 6, miscellaneous; 7, outcrop boundary of Locquirec formation. Chantraine et al. (1985).

37 En fait, c’est l’aptitude à livrer de grandes dalles qui a conféré sa célébrité à la pierre de Locquirec. Toutefois, sans la situation des perrières du bord de la mer, ce matériau pondéreux n’aurait eu – malgré ses qualités – qu’une diffusion limitée. Ce commerce maritime est attesté par les dépôts de lest observés sur l’estran. Selon J. Deunff (1985), des navires venant des côtes normandes « déversaient leur lest avant de repartir chargés de lourdes plaques de schistes » ; d’où la fréquence des silex, voire même de la craie dans la baie… Roches volcaniques du Trégor et de la baie de Saint-Brieuc, grès d’ et de Fréhel… autant de témoignages d’un commerce florissant. Selon E. de Fourcy, (1844b), les schistes de Locquirec « fournissent des plaques assez épaisses, mais bien litées et d’un emploi très commode pour pierres de foyer, pour dalles, pour pierres tumulaires, etc… ». Pour Le Hir (1849, p. 9-23), le « schiste vert de Locquirec… sert de dalles et de pierres tombales dans presque tout l’arrondissement » de Morlaix et, pour partie, dans l’arrondissement de Lannion.

38 Les premières utilisations connues de la pierre de Locquirec dans l’art funéraire remontent à la Protohistoire, avec la découverte au sud-ouest de la commune (villages de Kermarquer, Kerbulic et alentours), de caveaux formés par des dalles de schiste. Un autre coffre, également en pierre de Locquirec, formé de cinq dalles, a été découvert à Plestin-les-Grèves. Ces tombes en coffre sont attribuées au début du Bronze moyen (Giot et Le Roux, 1964). La conservation des squelettes, exceptionnelle dans la région,

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s’y expliquerait par la richesse du matériau en minéraux calcifères. Dans l’ancien cimetière de Locquirec, plusieurs pierres tombales anciennes ont été conservées ; d’autres dalles tumulaires ont été remployées en dallage, autour de l’église et comme allée d’accès au porche sud. La gravure est en réserve ou en creux ; parmi les dates observées figurent 1807, 1832, 1838, 1839, 1864, 1882… Dans la chapelle de N.-D. de la Joie en Guimaëc (XVIe-XVIIe siècles), le dallage ancien en pierre de Locquirec a été complété récemment par plusieurs pierres tombales récupérées dans un cimetière : il ne s’agit pas ici d’anciennes tombes conservées in situ, mais bel et bien d’un remploi (Chauris, 1994c).

39 Dans plusieurs églises, on observe encore des dalles tumulaires en pierre de Locquirec (ou de Séhar), soit à l’intérieur de l’édifice : Loguivy-les-Lannion (1820-1866…), soit sous le porche : Ploulech, Loguivy-les-Lannion (1867), Plouzélambre… sans qu’il soit toujours possible de savoir si elles recouvrent encore une sépulture… Assez fréquemment, les dalles tumulaires sont restées dans l’ancien cimetière désaffecté près de l’église : Locquirec, Locquénolé (1868, 1877, 1893), Île de Batz, Henvic (1911). Elles ont été parfois remployées dans l’enclos paroissial : à Carantec, comme marches sous le portail monumental ; à , devant l’entrée de l’église ; à Saint-Divy en Dirinon, face à l’accès de la chapelle ; à Ploulech, comme dallage d’accès à la mairie… Dans quelques cas, les dalles tumulaires ont été récupérées en vue de leur sauvegarde (couvent du Carmel à Morlaix ; musée des Jacobins dans la même ville (longueur environ 1,80 m ; épaisseur 4,5 cm, 1822) (Chauris, 1994c).

40 Les dallages sont très fréquents à l’intérieur des églises ou sous leur porche (Locquirec, Guimaëc, Plougasnou, Plouégat-Guérand, Plestin-les-Grèves, Locquémeau, Penzé en Taulé, Sainte-Sève, Plouézoc’h, Ploulech, , Guiclan, Carantec, église en ruine de Taulé…), ainsi que dans des chapelles (Kernitron en Lanmeur, Ursulines à Morlaix, Cuburien en Saint-Martin-des-Champs, Kervolongar en Garlan, le Yaudet…).

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Figure 7 : Utilisation régionale de la pierre de Locquirec en dalles tumulaires (1) et dallages (2) (recherches préliminaires). Figure 7: Regional uses of Locquirec stone: 1, tumular slabs; 2, pavements (preliminary survey).

41 Les données d’archives apportent parfois des précisions sur l’époque de la mise en place du dallage. Ainsi les comptes de la fabrique de Saint-Thégonnec pour la période de septembre1693 à septembre 1694 indiquent-ils « 420 pieds de pierre de Locquirec pour paver la chapelle de la Sainte-Famille qui est dans le coin du cimetière de ladite paroisse, à 1 sol/pied » (soit 21 livres) ; à quoi s’ajoutent « les frais de charroi de ladite pierre, de la ville de Morlaix audit Saint-Thégonnec », pour18 livres 5 sols (in Anne Chauris, 1996). Selon J. Feutreun (1994), la pierre de Locquirec a été utilisée dans l’église de Roscoff en 1777. À Pleyber-Christ, les documents archivistiques cités par le même auteur confirment l’acheminement de la pierre par bateau jusqu’à Morlaix où les charrois prenaient le relais : « Payé à Yves Marzin pour… une gabarée de pierres de Locquirec, suivant sa quittance du 13 thermidor, an II… 142 livres »… « Payé à Olivier Marzin… pour une gabarée de pierres de Locquirec, suivant sa quittance… du 26 messidor, an II, 141 livres »… « Les frais de voitures pour aller prendre ces pierres », s’ajoutant aux « frais de barrière », totalisent pour les deux fois, 16 livres 12 sols.

42 Sous forme de grandes dalles, la pierre de Locquirec offrait encore d’autres utilisations : dallages des demeures et en particulier des cuisines, des cours et des lieux de passage, paliers d’escaliers extérieurs, mais aussi couronnement des murettes et des parapets (fortifications de l’Île aux Moines dans l’archipel des Sept-Îles, vers 1740 : Salembier, 1994), barrière pour empêcher l’accès du bétail dans les enclos paroissiaux, couverture de puits, séparation des chevaux dans les écuries (Chauris et Minor, 2009). Les dalles étaient aussi recherchées pour les phares, comme l’atteste l’engagement, daté du 6 juin 1838 « à fournir… toutes les dalles de Locquirec nécessaires à la construction du phare des Héaux…, à raison de 2,30 F le m2… et à les livrer au Havre de La Corderie à l’île Bréhat » où était installé le chantier de base (ADCA, 11 S7-103). Une lettre en date du

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18 février 1853, relative à la construction du phare à l’Île-aux-Moines, propose d’effectuer le dallage de la chambre de service en pierre de Locquirec qui « se débite en plaques… ne donne que peu de poussière [et] est moins glissante que les marbres… » (ADCA, 11 S7-142).

43 Les schistes tuffacés de Locquirec-Séhar se poursuivent en direction de l’est vers Lannion et jusqu’au-delà de Tréguier. À Lannion, des carrières abandonnées entaillent le versant couronné par l’église de Brélévénez où ce matériau a été mis en œuvre dès l’époque romane (façade occidentale de la nef de part et d’autre du porche granitique de la fin du XVe siècle, quatre piliers occidentaux de la nef), puis dans les parties du XIVe siècle (transepts) (Chauris, 1992b). À Tréguier, les parties les plus anciennes de la cathédrale ont été édifiées avec les schistes tuffacés locaux, souvent massifs et compacts (tour Hasting, pour partie la façade occidentale et les deux piliers ouest de la nef…) (Chauris, 2004b). À Lannion, le couvent des Augustines (seconde partie du XVIIe siècle) a utilisé simultanément schistes tuffacés proximaux et granites distaux (Yaudet, Ile Grande). Toujours à Lannion, le mur du cimetière a fait un large appel à cette pierre qui montre fréquemment des éléments compacts d’une blancheur surprenante (Chauris, 2007a).

3. Spilites

44 Le complexe géologique dénommé « spilites de » (Barrois, 1908 ; Auvray, 1979) s’étend d’est en ouest sur plus de 35 km dans les Côtes-d’Armor, de Lost-Pic à l’entrée de l’anse de Paimpol, jusqu’aux environs de . Les affleurements les plus spectaculaires sont situés dans l’îlot de Mez-de-Goëlo, à la pointe de Guilben, sous le pont de Lézardrieux… (fig. 8). Ces roches volcaniques très anciennes, épanchées dans la mer briovérienne puis redressées lors des plissements cadomiens, présentent une cristallisation très fine, un métamorphisme peu accusé, une texture bréchique et bulleuse, une surface rugueuse et scoriacée, des nuances allant du vert-violacé au gris- noir verdâtre. Elles offrent parfois une disposition « en coussins » appelés « pillow- lavas » et admettent fréquemment des noyaux de cornaline rouge sombre. Par suite de leur hétérogénéité texturale, les spilites de Paimpol constituent a priori un matériau de construction ingrat. Et pourtant, ces roches ont été recherchées pour des emplois fort divers depuis une époque reculée. Elles ont été mises en œuvre non seulement sur place – ce qui, somme toute, s’avère normal – mais aussi à distance des gisements, ce qui souligne leur intérêt (Chauris, 2005i).

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Figure 8 : Les spilites de Paimpol. Figure 8: Paimpol spilites.

1, tracé de la formation d’après Ch. Barrois (1908). A- Emploi dans des monuments religieux : 2) abondant à fréquent ; 3, sporadique à rare ; 4, croix (celle de La chapelle-Neuve est aujourd’hui au sud de Lancerf). B- Autres emplois : 5, habitat ; 6, travaux publics ; 7, phare de Lost-Pic et corps de garde du Guilben. 1, boundary of the formation after Ch. Barrois (1908). A- Use in religious monuments: 2, abundant to frequent; 3, sporadic to rare; 4, crosses (the La Chapelle-neuve one is now to the south of Lancerf). B- Other uses: 5, domestic; 6, public works; 7, Lost-Pic lighthouse and Guilben guardroom. Chauris 2005, complété.

45 Les édifices religieux les ont recherchées très tôt. Dans l’église de , qui remonte probablement au XIe siècle, les spilites n’ont été utilisées que localement et toujours de manière aléatoire. Elles restent également sporadiques dans les églises anciennes de (porche sud) et de Kermaria-an-Isquit en (élévation méridionale). À Paimpol, les spilites sont façonnées en beaux moellons à l’intérieur du porche, sous le clocher de l’église en ruines N.-D. de Bonne-Nouvelle ; les deux piliers latéraux adjacents en spilite y seraient les seuls vestiges d’un édifice antérieur (rapporté au XIIIe siècle ?). Dans la petite chapelle érigée près de Lanvignec, à la sortie ouest de Paimpol, ces mêmes roches ont été utilisées en pierres d’angle, en moellons dans les élévations, voire en appui pour une petite ouverture au chevet. Dans la chapelle de Kergrist en Plounez, elles sont abondantes, en particulier dans l’élévation méridionale, ainsi que dans le mur de l’enclos. Elles sont relativement fréquentes dans les élévations nord et sud de l’église de Lézardrieux.

46 Les spilites ont été également observées dans l’église de , tant, avec abondance, dans la partie ancienne de l’élévation sud que, parfois en remploi, dans la partie récente. Dans l’église de , elles sont associées aux grès blancs locaux, ainsi qu’au granite de l’Île-Grande. Dans l’église de Pléhédel, elles apparaissent sporadiquement, probablement en remploi, en association avec les grès lie-de-vin de Plourivo, le gabbro de Saint-Quay-Portrieux et divers granites de l’Île-Grande : autre cas de polylithisme.

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47 L’examen attentif de plusieurs autres édifices religieux a conduit à la mise en évidence de spilites. Ces roches restent parfois rarissimes (chapelle Goz-Iliz en , où dominent les grès grisâtres à grain fin du Briovérien local ; église paroissiale de La Roche-Derrien, privilégiant les granites de l’Île Grande ; églises de Ploëzal et de Hengoat ; chapelle « Belle-Église » en Plouëc-du-Trieux). Elles sont un peu plus fréquentes dans les églises paroissiales de Pleudaniel (élévation sud où dominent les grès grisâtres briovériens), de et de Pommerit-Jaudy. À Trédarzec, le crépi récent masque presque entièrement les élévations en moellons ; toutefois, la présence, dans le soubassement, de quelques spilites disséminées suggère que cette roche a été également utilisée plus haut. Dans le vieux mur de l’enclos de la chapelle Saint-Nicolas en Trédarzec, les moellons spilitiques sont nombreux. En dépit de la proximité de la pointe de Guilben, les spilites sont peu fréquentes à l’abbaye de Beauport, toujours en moellons à peine façonnés et de surcroît, jamais employés seuls ; dans ces conditions, il peut s’avérer difficile de savoir si leur mise en œuvre appartient à l’étape initiale de construction d’un bâtiment ou est liée à des remaniements ultérieurs.

48 Plusieurs croix monolithes, rapportées au Moyen Âge (Pagès, 1983) représentent les cas les plus originaux d’emploi des spilites. L’une d’elle, en mauvais état, est apposée sur l’un des murs de l’église de Lanleff. Deux autres sont implantées en bord de route un peu au sud de Lancerf en Plourivo ; l’une d’elles était antérieurement érigée à proximité, en bordure d’un chemin, l’autre au hameau de La Chapelle-Neuve (entre Plounez et Plourivo). Une quatrième est dressée devant la petite chapelle située un peu au nord d’ ; c’est aujourd’hui la mieux conservée. La présence de croix spilitiques près d’Yvias et plus encore à Lanleff suggère que, dans un terroir sans granite, ces roches apparaissaient aux artisans médiévaux comme le seul matériau susceptible d’être ainsi façonné.

49 Les spilites ont été également utilisées assez largement – et ce pour des raisons de proximité – dans l’habitat, en particulier à Paimpol et plus encore à Plounez ; dans cette dernière localité, non seulement pour les demeures, mais aussi pour les murs des propriétés. Malgré la distance, elles ont été également mises en œuvre dans le château de La Roche-Jagu en Ploëzal, tout particulièrement semble-t-il dans les parties les plus anciennes.

50 Elles ont été également recherchées pour les ouvrages publics. Le phare de Lost-Pic a été érigé, à la fin du XIXe siècle, sur un piton spilitique dont les déblais d’aplanissement ont été utilisés en remblai et pour un mur de soutènement, tandis que les marches de l’escalier d’accès à la plate-forme étaient façonnées en moellons prélevés sur place (Chauris, 1997c). Dans le corps de garde de la pointe de Guilben, les spilites ont été employées en moellons extraits à proximité (Chauris, 2010c). Le soubassement du monument aux morts de Kerfot (en kersanton gris de la rade de Brest) est une rocaille formée de blocs informes de spilite à texture bréchique.

51 La mise en œuvre pluriséculaire des spilites de la région de Paimpol, malgré leur façonnement difficile, représente une émanation originale du sous-sol. Aujourd’hui, totalement délaissées, les spilites confèrent aux constructions du Trégor et du Goëlo une singularité qui n’est nulle part ailleurs observée en Bretagne.

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4. Prasinites

52 Les prasinites – ou schistes verts – dérivent du métamorphisme régional de roches volcaniques, comme les basaltes, les spilites… Dans un fond de teinte vert sombre (le terme prasinite vient du mot grec « prasinos » = vert) à amphibole, épidote, chlorite, se détachent de petits cristaux blanchâtres d’albite et parfois de minuscules octaèdres de magnétite. L’absence de quartz facilite le façonnement de la pierre ; la texture litée permet l’obtention de dalles et de moellons plats.

Baie d’Audierne

53 La prasinite était naguère connue ici sous l’appellation de « pierre de Kerlafine », du nom d’un village situé à l’ouest de Tréogat (Chauris, 1993, 2011).

54 Le plus remarquable témoin de l’emploi de cette roche est la chapelle romane à demi- ruinée de Languidou en Plovan : piliers de la nef et du chœur, mur-diaphragme avec piédroits à colonnettes engagées, trois arcades du côté sud du chœur avec archivolte à double voussure sur les deux faces… Le degré de corrosion est localement très prononcé (jusqu’à une dizaine de centimètres !). Probablement en remploi, les prasinites ont été aussi utilisées en association avec le granite, lors des transformations de l’édifice à l’époque gothique. L’église paroissiale de Tréogat, reconstruite au début du XVe siècle avec remploi de matériaux d’un édifice antérieur, montre une large utilisation des prasinites proximales, en association avec des leucogranites plus distaux ; le porche sud, surbaissé, frappe par ses petites dimensions et l’emploi de prasinites litées, devenues vacuolaires. Les mêmes roches ont été également notées dans les églises de Peumérit et de Plovan, ainsi que dans les chapelles de Saint-Philibert à Lanvern, de Languivoa en Plounéour-Lanvern, de Saint-Joseph en Peumérit, de Saint- Honoré en Plogastel-Saint-Germain. Au total (fig. 9), il est possible de distinguer une zone centrale (I), de contour elliptique où les prasinites prennent une part significative dans les édifices (Languidou, Peumérit, Lanvern, Plovan), entourée d’un halo (II) où ces roches vertes restent accessoires (Saint-Joseph, Saint-Honoré, Languivoa).

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Figure 9 : Emploi des prasinites dans l’art religieux aux environs de Tréogat. Figure 9: Utilization of prasinites in religious art around Treogat.

1- zone d’affleurement des prasinites (d’après Peucat, 1973) ; 2, église ou chapelle avec emploi significatif ; 3, chapelle avec emploi sporadique ; 4, croix ; 5 et 6, Limites des zones I (utilisation importante) et II (utilisation sporadique). 1, outcrop area (after Peucat 1973); 2, church or chapel with significant utilisation; 3, chapel with sporadic utilisation; 4, cross; 5 & 6, limits of utilisation areas (I- important; II- sporadic)

55 Quelques croix en prasinite ont été identifiées. Croas-Pilo en Plovan, remontant au haut Moyen Âge, montre un Christ de facture très primitive, gravé en creux. À Lesvagnol en Tréogat, la croix monolithe, également du haut Moyen Âge, très fruste et de deux mètres de haut, présente des bras courts et une partie sommitale dissymétrique. À Keryéré en Tréogat (XVIe siècle), le fût est à écots. La base du monument aux morts de Tréogat (lui-même en granite) montre le remploi de dalles tumulaires en prasinite…

56 L’emploi des prasinites est fréquent dans l’habitat ancien de cette région, qui étonne par sa sombre tonalité, inhabituelle dans le sud-ouest du Finistère.

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Figure 10 : Emploi des prasinites dans les constructions rurales aux environs de Tréogat. Figure 10: Utilisation of prasinites in vernacular architecture around Treogat.

1, zone d’affleurement des prasinites (d’après Peucat, 1973) ; 2, constructions rurales ; 3, limite approximative de la zone d’utilisation (état actuel des recherches). 1, outcrop area (after Peucat 1973); 2, rural buildings; 3, approximative limit of utilisation area (today’s state of investigation).

57 Dans le manoir de Minven en Tréogat, le contraste de coloration entre deux ensembles juxtaposés (granitique, gris-blanc à l’ouest, prasinitique vert sombre à l’est) schématise à l’extrême la dualité dans la provenance des matériaux de la région. Dans le bourg de Tréogat, plusieurs constructions ont fait un large appel aux prasinites, tant pour les pierres d’angle, les linteaux, les fenêtres, les cheminées… que pour les murs des maisons, les murettes, les marches d’accès au cimetière, les piliers d’entrée d’une propriété… L’élément le plus caractéristique de l’habitat ancien est représenté par le linteau des portes, façonné en prasinite selon un modèle précis, à savoir trois éléments bien ouvragés, dont en particulier une large clé de voûte ; on en trouve à Plonéour- Lanvern (manoir de La Tour, Kersonis-Vihan, Kerlantonnet, Bodérès), à Peumérit (Derlez, Penquelennec), à Tréméoc (Saint-Gouléo)…

58 L’aptitude de la prasinite au débitage en grosses dalles l’a fait rechercher comme montants de barrière (Kersonis Vihan en Plonéour-Lanvern…) et comme larges marches d’escaliers. Ses possibilités de taille sont particulièrement mises en valeur dans le façonnement des auges (Coz-Ty près de Kergurun en Plovan). À Coat-Guéguen, en Plonéour-Lanvern, un élément très allongé – environ 2,50 m – extrait des terres, a été érigé près de la ferme, un autre élément est employé comme banc ; ne s’agirait-il pas d’anciens mégalithes ?

59 La mise en œuvre des prasinites dans de nombreuses constructions du Pays Bigouden conduit à formuler quelques conclusions.

60 a) Emploi d’une roche locale. L’aptitude des prasinites à la taille et leur façonnement plus aisé que celui des granites expliquent leur utilisation dans le passé (croix du haut Moyen Âge ; chapelle de Languidou au XIIe siècle…) et jusqu’au XIXe siècle dans l’habitat rural. b) Concurrence avec les granites. L’association des deux roches est caractéristique.

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Toutefois il n’y a pas eu de recherches systématiques d’opposition de teinte qui eût produit par contraste, dans les édifices polylithiques, d’heureux effets. c) Préservation du patrimoine. Les constructions en roches vertes représentent un élément spécifique d’une partie du Pays Bigouden : elles contribuent, elles aussi, à l’originalité de cette contrée. Il importe d’œuvrer à sa sauvegarde : l’ouverture d’une carrière artisanale permettrait la remise en état de nombreuses constructions anciennes.

Île de Groix

61 Les prasinites fournissent les seuls matériaux insulaires offrant une réelle aptitude au façonnement (Chauris, 2005e). L’utilisation la plus répandue apparaît dans l’habitat pour la confection des linteaux de portes et de fenêtres (parfois chanfreinés ou en accolade), et des montants des ouvertures (en éléments disposés horizontalement ou, au contraire, verticalement par rapport au litage). Les prasinites ont été également recherchées pour les marches d’accès aux maisons légèrement surélevées (Kerrohet…). Parfois, les murs eux-mêmes des maisons sont en schistes verts (Kerlobras, Kerlard…). Le portail du presbytère, au bourg de Groix, présente une belle utilisation de cette roche.

62 L’un de ses plus remarquables emplois est le parement interne circulaire de la cage d’escalier dans la tour du phare de Pen-Men, en éléments taillés en courbe. Le fort du Grognon a fait également appel aux prasinites (entrée, soubassement et encadrement des ouvertures du bâtiment intérieur) (Chauris, 2005d). Les murs de la chapelle de Locmaria fournissent un excellent exemple d’emploi des schistes verts en moellons présentant parfois une corrosion prononcée ; le portail occidental est façonné dans la même roche. Le soubassement de l’église du bourg est constitué par plusieurs assises de prasinites ; la base des piliers est formée par une assise de schistes verts comprise entre deux assises leucogranitiques ; un contrefort en prasinite représente le vestige probable d’un édifice antérieur. La haute rocaille, en blocs bruts diversement orientés, du monument aux marins péris en mer, érigé dans le cimetière à la suite de la tempête de 1930, est en prasinite.

63 Au total, la mise en œuvre des prasinites à Groix confère à ce terroir, comme à celui de la baie d’Audierne, du fait de la rareté de ces roches en Bretagne, une réelle originalité architecturale.

5. Gneiss

64 Les gneiss – vieux terme de mineurs allemands – possèdent la composition des granites, avec l’association des trois mêmes minéraux principaux : feldspath, quartz et mica. Mais leur texture, toute différente, se caractérise par une foliation plus ou moins accusée. Leur origine est liée au métamorphisme, c’est-à-dire à la transformation, sous de fortes pressions et températures, d’une roche préexistante, soit sédimentaire ou volcano-sédimentaire (paragneiss), soit intrusive (orthogneiss). En sus de leurs composants essentiels, les gneiss peuvent renfermer également des minéraux accessoires : grenat, sillimanite, tourmaline… induisant autant de variétés. Granulométrie et teinte sont très diverses. Les gneiss oeillés sont formés aux dépens de granites porphyroïdes dont les gros feldspaths acquièrent un aspect évoquant des yeux.

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Les gneiss leptynitiques – ou leptynites (du grec leptunô = amincir), de teinte claire et à grain fin, sont pauvres en mica. Lorsqu’ils sont soumis à un écrasement dans des zones de coulissage tectonique, les gneiss acquièrent un habitus feuilleté, rappelant un peu celui des micaschistes et sont alors dénommés phyllonites. Par augmentation de la pression et de la température, les gneiss passent progressivement aux migmatites. Ces remarques préliminaires indiquent déjà l’extrême variété de ces roches qui occupent de larges surfaces en Bretagne mais dont nous ne décrirons que quelques aspects, essentiellement dans le Finistère.

Gneiss oeillé de Plounévez-Lochrist

65 Cet orthogneiss est un ancien granite porphyroïde – c’est-à-dire à gros feldspaths – et c’est justement la déformation de ces feldspaths qui lui confère son aspect particulier. Ces « yeux » blanchâtres ressortent dans un fond gris-bleuté (à l’état frais) ou brunâtre (à l’état altéré), riche en mica noir. Localement, les yeux s’étirent démesurément, le gneiss oeillé passant alors à un gneiss lité… Sous l’un et l’autre de ces faciès, le gneiss de Plounévez-Lochrist affleure, souvent disloqué par des intrusions granitiques, entre Tréflaouénan et le sud de Lesneven, et tout particulièrement dans les communes de Plounévez, Tréflez et Goulven (Chauris, 1998d).

66 Dans la belle allée couverte du Cosquer au sud-est de Goulven, tous les éléments (sauf un seul, en granite) ont fait appel à ce gneiss. Au hameau de Brétouaré, au nord-nord- ouest de Plounévez, un dolmen, encore recouvert de son tumulus de terre, laisse entrevoir une dalle horizontale en cette même roche ; dans les deux cas, les affleurements sont tout proches. Selon toute probabilité, ces deux ensembles mégalithiques ne sont que des rescapés ; c’est ce que suggère la grande dalle (environ 1,70 m), naguère observée à même le sol sur la butte de Keramily, à 3 km au nord de Plounévez. Cette occurrence offre un double intérêt : la butte en question est granitique ; la dalle a été obligatoirement apportée par l’Homme et, au vu de ses dimensions, fort possiblement pour la construction d’un mégalithe aujourd’hui démantelé. Les propriétaires de la maison bâtie en ce point, ont renoué avec la tradition plurimillénaire en remployant ladite dalle… pour ériger un néo-dolmen ! La présence, à l’entrée de la carrière de Lescoat en Plouider, d’une pierre dressée riche en yeux feldspathiques, d’environ 1,90 m de haut et allongée selon la foliation, pose problème. Selon un employé, cette pierre aurait été découverte par une pelleteuse lors des travaux. Vrai ou faux menhir, elle témoigne de l’aptitude du gneiss à fournir de superbes monolithes ; mieux, son érection récente est un exemple de la survivance d’un comportement « mégalithique » !

67 Les éléments des mégalithes ont été utilisés tels quels sans grand façonnement. Il en est tout autrement des croix en gneiss oeillé, rapportées au Moyen Âge (Castel, 1980). L’une d’elles (environ 1,70 m de haut) est dressée sur un talus en bordure de la RD 110, au carrefour de Kerveltoc, au sud de Tréflez. Une autre (d’environ 2 m) est érigée au Croazou, à l’est du bourg de Plounévez. Une troisième est implantée à Kerjean, au sud- ouest de Plounévez. Dans tous les cas, il s’agit de croix monolithes, épaisses et à bras courts. La dimension des yeux feldspathiques confère à ces petits monuments un aspect original.

68 Dans la chapelle Saint-Fiacre, à Pont-du-Châtel en Plouider (XVIe siècle), les moellons ont privilégié le gneiss oeillé et, dans le soubassement des contreforts du clocher, se

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notent d’épaisses dalles gneissiques. La fontaine monumentale de Sainte-Ediltrude (Santez-Ventroc) à Coz-Iliz, au sud-est de Tréflez, a employé, pour le dallage, de superbes éléments en gneiss oeillé qui affleure aux alentours. Le pont à deux arches pour le passage de la RD 129, reliant Tréflez à Goulven, a utilisé, pour les moellons, un gneiss intermédiaire entre les faciès oeillé et lité.

69 À Lesvenen, on observe de bons exemples de l’emploi du gneiss oeillé en grands éléments dans des demeures anciennes : dans la rue venant du Folgoët, aux approches de la place (comme sur le terrain, le gneiss y est en association avec des pegmatites) ; on l’observe aussi en bordure de la même place, dans la maison avec tourelle d’angle (en l’occurrence, demeure nettement polylithique, avec diorite de Ploudaniel et, pour la restauration récente, granite du Huelgoat). Toutefois, c’est surtout à la campagne, à proximité des affleurements que l’emploi du gneiss oeillé en moellons se généralise : Viz-ar-Roc’h (Goulven) ; Ty-Bocour (Tréflez) ; Lochrist (Plounévez) ; Pont-du-Châtel (Plouider)… Les murettes en bordure des parcelles ont aussi fait appel à ce matériau surabondant.

70 Le gneiss oeillé peut être considéré comme un matériau de viabilité convenable. En 1958, dans la carrière de Pont-ar-Rest, ouverte à la sortie est de Plounévez et aujourd’hui abandonnée, l’exploitation se faisait encore d’une manière extrêmement primitive : un homme cassait les cailloux à la masse et peu à peu élevait son maigre tas : image d’un monde disparu ! Toute autre était la grande carrière, à présent arrêtée, située à Lescoat, en bordure du Quillimadec. La carrière de Kernevez-Braz, en Plounévez, met à jour quatre roches différentes : un granite (qui fournit l’essentiel de la production), des pegmatites, une diorite (dont les grosses boules extrêmement tenaces sont mises de côté pour l’ornement des jardins) et enfin,le gneiss oeillé, en panneaux enclavés. Le gneiss est également recherché pour les enrochements littoraux – parfois à des distances relativement éloignées des zones d’extraction (au débouché de la Flèche en baie de Goulven ; à Kervaliou en Cléder pour constituer une sorte de brise-lames en association avec diverses autres roches ; à la Villeneuve en Saint-Pol-de-Léon ; à Pontusval en Brignogan…). En considérant ces blocs de gneiss oeillé, rejetés ainsi en vrac, on se plaît à penser que cette roche, dont l’originalité est indiscutable, pourrait, avec les moyens techniques dont disposent à présent les tailleurs de pierres (en particulier sciage et polissage) trouver une meilleure utilisation, dans le mobilier urbain et la décorations intérieure, voire même l’art funéraire.

Gneiss de Brest

71 Le complexe connu sous ce nom s’étend d’ouest en est depuis la pointe de Saint- Mathieu jusqu’à Guiclan, sur près de 70 km ; plus à l’est, il forme des affleurements discontinus à Taulé, Henvic et Carantec (île Callot). Cet orthogneiss, dérivant d’une granodiorite, doit son appellation aux affleurements mis à jour lors des travaux dans le port militaire de Brest. Lorsqu’il est sain – ce qui est rare – il offre une teinte gris- bleuté ; altéré, il devient brunâtre par suite de l’oxydation de la pyrite et de la décomposition de la biotite. Son feuilletage grossier et la présence de nodules quartzeux le rendent impropres à l’obtention des pierres de taille ; son utilisation se limitait, le plus souvent, à la confection de mauvais moellons ; cependant, cette roche médiocre possédait deux atouts à Brest : proximité et surabondance.

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72 Dans le château de Brest (Chauris, 1995b), le gneiss est fréquent, en petits éléments, dans les substructions gallo-romaines. La tour César (XIIIe siècle ?) est essentiellement édifiée en moellons de cette roche ; ici, l’orientation face aux vents chargés de pluie, explique sa profonde érosion ; de même, la tour Azénor (XIIIe siècle ?) frappe par une étonnante corrosion soulignant la foliation. Dans la tour de la Duchesse-Anne (XVe siècle ?), les éléments gneissiques, mieux façonnés, sont également très érodés. La même roche joue un rôle majeur dans les deux tours encadrant le portail de la caserne Paradis (XVe siècle). Le parement vu du ravelin (XVe siècle) est essentiellement constitué de moellons gneissiques informes, très hétérométriques (de quelques centimètres à plus de 50 cm)… Sans être absente, cette roche est nettement plus rare dans les parties postérieures.

73 Les remparts qui cernaient la ville de Brest ont aujourd’hui en grande partie disparu. Les murailles limitant au sud le cours d’Ajot représentent le principal ensemble conservé, d’autres vestiges apparaissant près de Quéliverzan. Dans tous les cas, un large appel a été fait aux gneiss de Brest proximaux pour les moellons ; les pierres de taille (cordons, chaînages d’angle) sont en différents granites distaux du massif de l’Aber-Ildut.

74 Les ouvrages défensifs avancés érigés dans le Léon méridional pour la protection du port de guerre ont eux aussi largement utilisé le gneiss, et ce quelle que soit l’époque de leur construction : Saint-Mathieu, Creac’h-Meur, Bertheaume, Toulbroc’h, Minou, Dellec, Portzic, Montbarrey, Keranroux, Questel, Penfeld. (Chauris, 1998c, 2003-2004). Les modalités de façonnement du gneiss varient selon les sites de provenance, les faciès septentrionaux, plus feuilletés, permettant l’obtention d’éléments allongés (Questel), de qualité supérieure aux produits des faciès méridionaux, au débit très fruste. Les données archivistiques (Archives municipales de Brest, fonds Langeron 2 S 18) apportent des indications précises sur les points d’extraction : carrière de Kerriou (Portzic), vallon de La Villeneuve (Penfeld), Kerdalaes (Questel), Menez Kernein (Keranroux), vallon de Pondalouet (Montbarrey). Une ancienne carrière est encore visible à proximité de la batterie de Bertheaume ; des extractions ont eu lieu également au pied même du fort de l’îlot de Bertheaume (Chauris, 1998c, 2003-2004).

75 Les gneiss de Brest furent aussi recherchés pour les ouvrages défensifs de la pointe des Espagnols (batteries hautes de la fin du XIXe siècle) ; leur emploi en presqu’île de Crozon, a priori surprenant, s’explique par le fait que les travaux effectués dans l’arsenal en fournissaient une grande quantité qu’il était judicieux d’utiliser ainsi, après un transport par mer limité.

76 Le port de guerre de Brest, sur les rives de la Penfeld, est entaillé dans le roc. La raison de ces excavations, qui portent au total sur plusieurs millions de mètres cubes, a été la nécessité de dégager des emplacements pour les infrastructures du port : pendant des siècles, avec ténacité et continuité, les versants de la Penfeld ont été abattus. Au Salou, les formes de radoub du XIXe siècle sont situées à l’emplacement d’une « montagne » pour reprendre le terme alors utilisé (Chauris, 2002-2003). Les extractions effectuées tant sur les rives de la Penfeld que dans les falaises bordant la rade, ont eu un double rôle : faire de la place par le recul des rives et par l’établissement de terre-pleins gagnés sur les eaux (île Factice, quai de flottilles) et fournir des matériaux pour la construction du port (perrés, murs, bâtiments). Ces excavations représentent un cas remarquable, tant par leur ampleur dans l’espace que par leur continuité dans le temps, de carrières littorales par ailleurs si nombreuses en Bretagne.

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77 Un excellent exemple d’édifice religieux est fourni par l’abbaye de la pointe de Saint- Mathieu (Chauris, 1994a). Pour les bâtisseurs, le principal intérêt des gneiss de Brest reposait sur leur abondance à proximité des chantiers : des traces d’extractions sont partout visibles dans les falaises voisines. A Brest, l’église de Kerbonne (1909-1910) constitue un autre cas d’utilisation des gneiss, en moellons, à une période récente.

78 Les Travaux publics ont également fait appel aux gneiss de Brest. Les maçonneries de blocage du viaduc de Kerhuon ont été exécutées avec les pierres d’une carrière ouverte à environ 600 m de l’ouvrage (Chauris, 1997b). Dans le pont sous la voie de Kerlecu, entre Le Relecq et la Forest, les moellons en gneiss de Brest présentent une intense altération alvéolaire. Le soubassement de plusieurs maisons de gardes-barrières à l’ouest de Landerneau est également en gneiss de Brest. Plusieurs petits ports de la rade de Brest ont fait aussi appel à cette roche ; les moellons du môle de L’Auberlac’h ont été extraits à Brest même lors des travaux d’agrandissement du port militaire (A. D. Finistère 4 S 1268) ; beaucoup plus récemment, des enrochements protecteurs ont été exécutés en gneiss (L’Auberlac’h, Tinduff…).

79 Usages privés. Tout le long de ses affleurements, les gneiss de Brest ont été mis en œuvre pour les demeures et les murs. Les exemples sont trop nombreux pour pouvoir être présentés ici (vestiges dans la rue de Saint-Malo à Brest…). Le colombier du moulin de Brézal a fait un large appel au faciès phyllonitique du gneiss.

80 Dans le prolongement nord-oriental des gneiss de Brest, les orthogneiss de Carantec offrent un débit en grosses plaques, qui les a fait rechercher pour l’obtention de moellons plats et de dalles. Les extractions étaient localisées sur l’estran : de part et d’autre de la Grève Blanche, au pied nord-ouest de la Chaise du Curé, près de Pennenez à Callot, au rocher (cote 6,2 de la carte marine) au large de la Chaise du Curé où l’extraction a laissé subsister quelques lames élancées, au récif (cote 4,6) au droit de Poul-Morvan près de Callot. Ces deux derniers exemples, où les points d’extraction n’étaient accessibles qu’à marée basse, confirment l’intérêt porté à cette roche. A la Grève Blanche, sur l’estran, des gneiss très clairs (leptynites), associés aux précédents, ont été également extraits (Chauris, 1997a).

81 Les orthogneiss de Guimiliau et de Plougonven (Finistère), ainsi que ceux de Loc-Envel (Côtes d’Armor) appartiennent à un complexe comparable aux gneiss de Brest. Une partie des moellons de parements vus du viaduc de la Penzé près de Guimiliau a été façonnée dans des orthogneiss en provenance de la carrière de Roz-ar-C’hloarec, située à quelques centaines de mètres. Le gneiss a été utilisé en moellons pour le pont sous la voie de Traon-ar-Vilin en Lampaul-Guimiliau (Chauris, 1997b). Les chapelles de Saint-Eloi et de Luzivilly en Plouigneau présentent des moellons en gneiss de Plougonven. L’église de Loc-Envel montre des dalles gneissiques de provenance locale.

Orthogneiss de La Forêt-Fouesnant

82 Un peu au nord de Concarneau affleure un massif d’orthogneiss à linéation accusée, susceptible de procurer des moellons plats allongés. La carrière ouverte au fond de l’anse de Saint-Laurent est envahie par la végétation ; plus récemment, le gneiss a été exploité par la Société « Men Arvor » au lieu-dit Pont-Torret en Pont-Aven, pour l’obtention de dallages ; aujourd’hui, le gneiss est extrait dans la carrière de Neiz-Vran en Saint-Evarzec, pour des granulats et blocs d’enrochement (Chauris, 2006c).

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83 L’allée couverte de Keristin en Concarneau conserve encore plusieurs orthostates ; les dalles de couverture ont été enlevées après la dernière guerre et cassées pour l’empierrement d’un chemin ; certains éléments allongés d’orthogneiss employés dans une murette voisine en sont peut-être d’ultimes vestiges. Le camping du Saint-Laurent en La Forêt-Fouesnant abrite les restes d’un cairn avec deux sépultures à chambre compartimentée en dalles d’orthogneiss et de gneiss fin. L’allée couverte située un peu au nord de Luzuen en Nizon a fait également appel, au moins pour partie, à l’orthogneiss.

84 Beaucoup plus récemment, la même roche a été mise en œuvre un peu partout à Concarneau : dans les parapets des remparts de la Ville-Close, dans les élévations de la poudrière (1837), dans le pavage de la plate-forme d’échouage du port ; elle a été utilisée en moellons pour les halles (1855), en pavés pour la voirie et pour l’habitat…

85 L’orthogneiss a été aussi employé à La Forêt-Fouesnant : en dallage devant les entrées septentrionale et méridionale de l’église, pour la cale du vieux port, pour des maisons et des murettes. Cette roche a été également recherchée à Fouesnant : élévation sud de l’église en longs moellons, marches, murs… Plus récemment, elle a été utilisé en blocs bruts, en provenance de la carrière de Neiz-Vran, pour les enrochements littoraux.

Autres gneiss

86 Parmi les innombrables emplois des différents autres gneiss bretons, citons, pour la Loire-Atlantique : les deux orthostates en orthogneiss du dolmen de Saint-Nazaire ; en Brière, l’église de Saint-Joachim avec mise en œuvre de moellons d’orthogneiss oeillé ; à la Chapelle-des-Marais, l’habitat ancien en moellons d’orthogneiss grisâtre, à grain fin et à petits yeux ; à Bouvron, une murette récente en moellons plats, gris clair, devant la mairie (gneiss leptynitique) ainsi que, dans la même cité, des bordures de trottoirs. A Saint-Cast, dans les Côtes-d’Armor, un gneiss leptynitique très clair, à grain fin, à foliation très accusée, était naguère exploité sur l’estran, un peu au-dessus et dans la falaise, le tout en continuité sur le côté oriental de la pointe ; il fournissait des dalles estimées, expédiées jusqu’à Saint-Malo sous le nom de « platins ».

6. Migmatites

87 Les gneiss, lorsqu’ils sont soumis à des pressions et à des températures élevées, commencent à fondre de manière hétérogène. Si cette fusion différentielle s’arrête à un stade intermédiaire, la roche tient à la fois du gneiss et du granite, avec apparition de bandes claires quartzo-feldspathiques (leucosome) et de sombres traînées micacées (mélanosome) : ce sont des migmatites au sens strict (du grec « migma » = mélange). Si la fusion se poursuit jusqu’à son terme, la roche prend l’aspect d’un granite dit d’anatexie (« anatexis » = fusion) ou encore granite migmatitique. Toute une nomenclature a été créée pour distinguer ces roches hétérogènes : métatexites, diatexites, nébulites, agmatites… Les ondulations qui affectent les migmatites sont dénommées « plis ptygmatiques ». Les migmatites sont fréquentes en Bretagne : Plouguerneau, Guingamp, Saint-Malo, presqu’île de Rhuys, Saint-Nazaire… Mis à part les faciès anatectiques, relativement homogènes, ces roches, du fait de leur hétérogénéité, ont été, en règle générale, peu utilisées dans les constructions lorsque

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d’autres matériaux étaient disponibles. Par contre, elles ont été souvent employées pour l’érection des mégalithes.

88 Dans le nord-ouest du Finistère, le district de Plouguerneau offre, entre Landunvez et Guissény, de superbes affleurements littoraux présentant tous les types de migmatites. Le menhir de Kerlaguen en Landunvez est en granite gris à grain fin ; ce faciès reste ici exceptionnel dans les mégalithes, le plus souvent en granite migmatitique à gros grain (menhirs de Penfoul et du Penquer en Landunvez, de Guilligui en Ploudalmézeau ; dolmen de Lilia en Plouguerneau ; table du dolmen de Saint-Gonvel en Landunvez, à gros feldspaths blanchâtres ; allée couverte du Ribl en Lampaul-Ploudalmézeau, pour partie en faciès porphyroïde…). Les mégalithes de la presqu’île Saint-Laurent en Porspoder, de la presqu’île du Vivier en Landunvez, de l’île Guennoc en Landéda, de l’île d’Yoch en Landunvez… appartient à ce complexe migmatitique. Dans l’allée couverte de Guilligui sont associés faciès porphyroïde et faciès plus fin. Le menhir de Coativan en Plouguerneau a été grossièrement façonné en mettant à profit une foliation fruste, soulignée par des traînées micacées et des lentilles quartzo-feldspathiques et le long de laquelle ont eu lieu, postérieurement à l’érection, des décollements qui se poursuivent encore aujourd’hui. (Chauris, 2004a).

89 Le château médiéval ruiné de Trémazan en Landunvez, a fait un très large appel aux granites d’anatexie locaux (Chauris, 2006a). A Iliz-Koz (Tremenac’h) en Plouguerneau, les dalles tumulaires dégagées du sable ont été façonnées dans différents faciès migmatitiques des environs, principalement dans le granite d’anatexie à gros grain ; il en est de même pour les ruines de l’église et de la clôture ; quelques agmatites (migmatites d’aspect bréchique) ont même été utilisés dans les murs (Chauris, 2007c). La maison des Chanoines (XVIe siècle), à Landunvez, a utilisé de multiples variétés de granites d’anatexie locaux (Chauris, 2000). Le premier phare de l’Ile Vierge, allumé en 1845, a mis en œuvre le granite d’anatexie prélevé sur place. Le phare de Lanvaon en Plouguerneau, portant le millésime 1869, a employé, pour partie, un granite d’anatexie comparable.

90 Dans les Côtes-d’Armor, les migmatites de la région de Guingamp ont été façonnées pour plusieurs édifices anciens de cette cité, parfois en grands éléments : monastère des Augustines (premières années du XVIIIe siècle) ; église Notre-Dame (à l’ouest de la Porte du Duc) ; château (XVe siècle) ; presbytère (1718) ; vieilles demeures ; manoir de Sainte-Croix (Chauris, 1995c). L’emploi des gneiss migmatitiques dans le château de La Hunaudaye est localement important : l’exemple le plus significatif est fourni par les parements vus de la tour militaire (Chauris, 2007). Les migmatites ont été également mises en œuvre à Plancoët (demeures) et, dans l’Ille-et-Vilaine toute proche, à Saint- Malo (château, remparts, forts et habitat).

91 Dans le Morbihan, la possibilité d’obtenir d’énormes monolithes en migmatite a été mise à profit dès les temps néolithiques.

92 En presqu’île de Rhuys, citons le menhir à l’est de La Saline, en Saint-Gildas-de-Rhuys et un autre au nord-est du même lieu-dit ainsi que, pour partie, le dolmen de Port-Brillac – en association avec un granite fin, exemple de polylithisme mettant en jeu deux roches locales fort différentes. Le dolmen de Grah-Niol, en Arzon, est également polylithique : gneiss migmatitique, granite migmatitique et granite à grain fin, les trois roches étant de provenance proche. Ces deux cas d’association de roches différentes dans un même monument suggèrent que les Néolithiques n’étaient pas sensibles à la notion d’homogénéité ; à l’évidence, ils rassemblaient les grandes pierres disponibles à

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la surface du sol : à Grah-Niol, l’une des dalles présente des formes arrondies par érosion naturelle antérieurement à sa mise en place. Dans le cairn du Petit-Mont, les gneiss migmatitiques fournissent une proportion considérable des moellons, en association aléatoire avec des granites à grain fin, également de provenance locale (Chauris, 2005c ; 2009a). Beaucoup plus tard, les migmatites ont été façonnées en moellons pour l’abside romane de l’abbatiale de Saint-Gildas-de-Rhuys. Gneiss migmatitique et granite d’anatexie ont été ausssi utilisés – pour partie – dans le moulin à mer de Pen-Castel en Arzon. Sur la même commune, les migmatites sont également fréquentes dans les murs à Port-Navalo.

93 Quant au « grand menhir brisé » de Locmariaquer, il représente un extraordinaire exemple de mégalithe en granite d’anatexie, d’autant plus que ce monolithe exceptionnel (20 m de long, 270 tonnes) n’est pas unique dans la région. Tous ces blocs géants ont en outre fait l’objet de transports considérables qui sont autant de prouesses de l’ingéniérie néolithique (Le Roux, 1997 ; Querré, 2006).

94 Plus à l’est, aux environs de Saint-Nazaire, dans le cromlec’h du Pé, les gneiss migmatitiques sont recoupés par des grosses pegmatites blanchâtres. À La Ville-ès- Martin, le parapet extérieur de la batterie du réduit (1849) a mis en œuvre des moellons de gneiss migmatitiques.

7. Amphibolites, serpentintes, éclogites

95 Ces roches, d’aspects très divers, ont en commun de dériver par métamorphisme de formations basiques (gabbros, dolérites… pour les amphibolites), voire ultra-basiques (dunites pour les serpentinites), le phénomène ayant parfois été très intense (éclogites). Mises à part les amphibolites qui forment localement de grands massifs ( dans les Côtes-d’Armor…), les affleurements dans la péninsule bretonne sont, le plus souvent, de faible étendue (serpentinites), voire très petits (éclogites). Le façonnement de ces roches est généralement difficile, voire impossible (éclogites), d’où leur emploi limité dans les constructions – sauf, dans certains cas, à proximité des occurrences. Leur teinte sombre confère alors au bâti un cachet assez singulier ; elles peuvent parfois être utilisées comme matériaux de viabilité (amphibolites de Calanhel et de Peumérit).

Amphibolites

96 Sur la rive occidentale de la baie de Morlaix (pointe du Bouillennou, îlot des Vernes…), les amphibolites forment de spectaculaires affleurements. Le dolmen de Tréguintin, en Saint-Pol-de-Léon, a fait un large appel à ces roches de teinte bleu-noir verdâtre. Leur schistosité prononcée a facilité l’obtention de dalles, mais en même temps, a entraîné un grossier délitage ou écaillage en plaques, provoquant une surface irrégulière. (Chauris, 2005a ; 2005g). Les ultimes vestiges de la chapelle Saint-Jean à Trégondern montrent également des amphibolites, parfois en galets, révélant un simple ramassage sur l’estran. (Chauris, 2001). Toujours en Saint-Pol-de-Léon, les amphibolites ont été utilisées pour l’habitat près des affleurements (Penquer) ; on les trouve aussi dans la vieille cale de Pempoul…

97 À Saint-Pol-de-Léon affleurent aussi des pyroxénites, alternant sous forme de lits gris- verdâtre avec des lits d’amphibolites bleu-noir (Grève du Man…) ; leur litage a facilité

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un débit à faces parallèles. Ces roches forment un des orthostates du dolmen de Tréguintin ; ultérieurement, elles ont été mises en œuvre dans la partie romane de la cathédrale de Saint-Pol-de-Léon (Chauris, 2006b), dans le port de cette cité (Pempoul) et dans l’habitat rural (Troméal non loin de la Grève du Man), mais toujours en faible proportion.

98 Des amphibolites rubanées affleurent aussi dans la région de Saint-Nazaire (table du célèbre dolmen situé au cœur de cette cité). Le même matériau a été mis en œuvre sous forme de moellons plats dans le réduit (1849) de la Ville-ès-Martin.

99 Les glaucophanites. Essentiellement constituées par une amphibole de teinte bleu- sombre, ce sont des roches superbes dont les plus beaux gisements français sont situés à l’île de Groix (Chauris, 2005f). Du fait de leurs conditions de genèse liées à une tectonisation intense, les glaucophanites s’avèrent difficiles à mettre en oeuvre et ont été peu utilisées dans les constructions insulaires. Toutefois elles ont été employées comme linteau (Kermario), dalle de soubassement de porte (église de Locmaria) ou en moellons – mais alors en éléments disséminés (Kerlard, Kervedan, Clavezic, Port-Lay, Kermarec, Locqueltas, Locmaria…), voire même pour l’empierrement des chemins (environs de la pointe des Chats ; entre Kermarec et Kerzauce) – ce qui souligne que ces pierres magnifiques n’offraient naguère aucun intérêt minéralogique pour les insulaires… Les glaucophanites ont été aussi recherchées pour le parapet de l’ancienne batterie de la pointe des Chats (Chauris, 2005d). Beaucoup plus tôt, ces roches avaient attiré l’attention : le menhir de Kerlard montre une lentille de glaucophanite à grenat incluse dans les micaschistes ; l’allée couverte de Kerrohet (cote 38) est pour partie en glaucophanite à épidote ; le menhir de Kermario présente l’association glaucophanite- épidotite-prasinite. Ainsi, bien que constitués d’un seul élément, les menhirs de Kerlard et de Kermario s’avèrent polylithiques ; à notre connaissance, la coexistence de deux, voire trois roches différentes dans le même menhir n’a pas été signalée ailleurs en Bretagne. Au vu de l’altération du sol à l’intérieur de l’île, il est probable que les pierres ont été prélevées soit sur l’estran, soit dans les falaises littorales où affleurent des roches très saines, débarrassées de leur manteau d’altérites (Chauris, 2005f).

100 Pour revenir dans le Finistère, à Porz Liogan (Le Conquet), affleure une roche métamorphique à amphibole claire et plagioclase basique, interprétée naguère comme amphibolite ; il pourrait s’agir originellement d’une anorthitite (Taylor, 1967) dont ce serait l’unique gisement connu en Bretagne. Cette roche a été utilisée récemment, telle quelle, pour la stèle érigée près de la plage à la mémoire des aviateurs de la RAF morts le 6 juillet 1943. Elle relie en quelque sorte l’époque contemporaine aux temps mégalithiques avec emploi, comme dans le passé, d’un matériau non façonné, d’origine toute proximale.

Serpentinites et éclogites

101 Les serpentinites sont des roches, de teinte vert sombre qui forment quelques massifs en Bretagne : Kermeno en La Chapelle-Neuve et environs de Coëtmieux dans les Côtes- d’Armor ; Peumérit à proximité de la baie d’Audierne en Finistère ; plusieurs pointements en Loire-Atlantique (butte de Sem…). La carrière de Kermeno, qui a fourni pierres de taille et moellons à l’habitat voisin, est aujourd’hui noyée. La serpentinite de Coëtmieux a été façonnée sous le nom de « serpentine vert de mer de Saint-Brieuc ». A

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Peumérit, elle a été exploitée pour l’empierrement dans la carrière de Kerguelmès ; elle a livré aussi de médiocres moellons aux constructions rurales (Chauris, 2005h).

102 Composées de grenat rouge et de pyroxène verdâtre, les éclogites sont des roches superbes, mais peu répandues. Outre ceux de la région nantaise, l’un des meilleurs gisements bretons est situé à Plounévez-Lochrist (Finistère). La dureté des énormes boules affleurantes y est telle qu’elles ne peuvent être mises en œuvre dans le bâti ; par suite, elles sont remisées par les cultivateurs en bordure des parcelles.

Photo I : Croix plate monolithe en micaschiste du Conquet à proximité de l’église de Trézien (Plouarzel, Finistère) : hauteur 2,75 m, épaisseur 0,08 à 0,10 m. Photo I: Flat monolithic cross, cut in Le Conquet micaschist, near Trézien church (Plouarzel, Finistère).

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Photo II : Micaschistes subverticaux sur l’estran : Kerigou en Saint-Pol-de-Léon (Finistère). Photo II: micaschist subvertical outcrop on strand at Kerigou (St. Pol-de-Léon, Finistère).

Photo III : Manoir de Coat-glaz à Henvic (Finistère) : moellons micaschisteux et pierres de taille granitiques. Photo III: Goat-glaz manor (Henvic, Finistère): micaschist rubble and dressed granite.

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Photo IV : Île d’Ouessant (Finistère) : l’intense plissotement des micaschistes les rend généralement inaptes à la construction. Photo IV: Ushent island (Finistère): heavily folded micaschists are generally useless for building.

Photo V : Menhir en micaschiste quartzo-micacé allongé selon sa linéation à l’intérieur du fort du Grognon (île de Groix, Morbihan). Photo V: Quartz-mica micaschist menhir inside Grognon fort (Groix island, Morbihan); its shape is guided by rock lineation.

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Photo VI : Église de Guiscriff (Morbihan) : micaschistes sombres et leucogranite en association irrégulière. Photo VI: Guiscriff church (Morbihan): dark micaschist and leucogranite randomly associated.

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Photo VII : Vieille église de Paimpol (Côtes-d’Armor) : pilier en spilite dont la texture est soulignée par la corrosion. Photo VII: Old church of Paimpol (Côtes-d’Armor): spilite pillar with texture underlined by corrosion.

Photo VIII : Croix monolithe en spilite au sud de Lancerf (Côtes-d’Armor). Photo VIII: Spilite monolithic cross, south of Lancerf (Côtes-d’Armor).

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Photo IX : Église de Tréogat (Finistère) : Porche sud, surbaissé, en prasinite litée. Photo IX: Tréogat church (Finistère): surbased south porch of layered prasinite.

Photo X : Dans une ferme abandonnée à Saint-Couléo, en Tréméoc (Finistère), entourage de porte en grands blocs de prasinite (noter la clé de voûte caractéristique). Photo X: In an abandonned farm at Saint-Couléo (Tréméoc, Finistère), door surround of large prasinite freestones (note the typical keystone).

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Photo XI : Allée-couverte du Cosquer, en Goulven (Finistère) : détail d’un orthostate montrant la texture oeillée de l’orthogneiss. Photo XI: Cosquer gallery-grave (Goulven, Finistère): detail of a jambstone showing the augen texture of orthogneiss.

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Photo XII : Croix médiévale monolithe de Kerveltoc, en Tréflez (Finistère) : gneiss oeillé de Plounévez-Lochrist. Photo XII: Medieval monolithic cross at Kerveltoc (Tréflez, Finistère): Plounevez-Lochrist augen gneiss.

Photo XIII : Extraction littorale du gneiss de Brest à l’est de la pointe Saint-Mathieu. Photo XIII: Littoral extraction of Brest gneiss, east of St. Mathieu point.

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Photo XIV : Rempart de Brest au pied du cours d’Ajot : moellons sombres en gneiss de Brest et pierres de taille en granite claire provenant de la partie méridionale du massif de l’Aber-Ildut. Photo XIV: Brest rampart at the foot of Cours d’Ajot: dark rubble of Brest gneiss and dressed clear granite from the southern part of Aber-Ildut massif.

Photo XV : Vieux port de La Forêt-Fouesnant (Finistère) : le parement de la cale est en orthogneiss et la tablette en granite de Trégunc. Photo XV: Old port of La Forêt-Fouesnant (Finistère): slipway facing of orthogneiss and parapet coping of Trégunc granite.

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Photo XVI : Menhir de Kermario (île de Groix, Morbihan) : association glaucophanite – épidotite – prasinite dans le même monolithe ! Photo XVI: Kermario menhir (Groix island, Morbihan): glaucophanite, epidotite and prasinite associated in the same monolith!

BIBLIOGRAPHIE

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CHAURIS, L., 2003-2004 – Les forts de la défense avancée de Brest, Courrier du Léon/Progrès de Cornouaille : Mengam (2 novembre 2003) ; Petit-Minou (6 décembre 2003) ; Bertheaume (17 et 31 janvier 2004) ; Le Portzic (28 février 2004) ; Toulbroc’h (20 mars 2004) ; Le Dellec (27 mars 2004) ; Creac’h Meur (10 avril 2004).

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Revue archéologique de l'Ouest, 28 | 2011 320

RÉSUMÉS

Du fait de leur schistosité ou de leur hétérogénéité, les roches métamorphiques ne fournissent, en règle générale, que d’assez médiocres matériaux de construction. Font exception les micaschistes du Conquet, les schistes tuffacés de Locquirec, les « platins » de Saint-Cast, tous livrant de belles dalles ; les prasinites de Tréogat et de l’île de Groix, des pierres de taille… Dans tous les cas, leur diversité, leur répartition et leur abondance ont motivé leur emploi à travers toute la Bretagne, depuis les temps néolithiques.

Due to their schistosity or heterogeneity, metamorphic rocks generally provide only poor building materials. As exceptions, Le Conquet micaschists, Locquirec tuffaceous schists or Saint- Cast « platins » yeld fair slabs, while Treogat and Groix prasinites can provide freestones. Anyway, their diversity, wide distribution and abundance explain their use throughout Brittany since Neolithic times.

INDEX

Mots-clés : Bretagne, carrières, constructions, mégalithes, roches métamorphiques Keywords : Brittany, building, megaliths, metamorphic rocks, quarries

AUTEUR

LOUIS CHAURIS Directeur de Recherche au CNRS (e.r.) – 3 rue Goethe, 29200 Brest.

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Chroniques de travaux universitaires

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Chronique des travaux universitaires

Jean-Pierre Watté

1 Nous continuons ici la recension des thèses et mémoires d’archéologie ou de disciplines connexes soutenues dans l’Ouest ainsi que celle des travaux concernant à un titre ou à un autre l’archéologie du « Grand-Ouest » français, selon la formule initiée dans les précédents volumes de la RAO. J

2 Compte tenu de la difficulté matérielle à obtenir un dépouillement exhaustif en la matière, la rédaction de la RAO remercie chaleureusement par avance celles et ceux (notamment les lauréats et leurs directeurs de recherche) qui voudront bien lui faire part des références susceptibles de figurer utilement dans cette chronique, quel que soit le cadre – français ou étranger – dans lequel ces travaux auront été conduits et, par là même, contribuer à les faire connaître.

Université de Rennes 1 Beaulieu

Mémoires de Master 2

3 Bracci Simone – Etude typologique et analyse spatiale du mobilier métallique de l’habitat de Kerven Teignouse, Inguiniel, Morbihan (VIe siècle av. J.-C.-Ier siècle apr. J.-C.). (dir. Y. Menez, V. Défente et D. Tanguy).

4 Chevallier Aymeric – Implantations humaines, faunes et flore dans l’Ouest armoricain en relation avec les variations climatiques durant les 500 000 dernières années. (dir. J.- L. Monnier).

5 Cousseau Florient – Nouvelle approche des premières architectures monumentales d’Europe occidentale mêlant archéologie du bâti et mégalithisme. Etude du cairn III du tumulus néolithique C de Péré à Prissé-la-Charrière (Deux-Sèvres). (dir. L. Laporte).

6 Dreano Maïwenn – Matières premières lithiques et comportements anthropiques au Paléolithique inférieur. Choix des roches mises en œuvre à Menez-Dregan1 (Plouhinec, Finistère,

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France) pour la fabrication de l’outillage sur galets en relation avec les contraintes paléo- environnementales. (dir. J.-L. Monnier).

7 Edme Laura – Les dépôts métalliques et les objets isolés en Ille-et-Vilaine et dans les Côtes d’Armor de l’âge du Bronze et du premier âge du Fer : une révision des données bibliographiques. (dir. V. Défente et C. Le Carlier).

8 Ganne Axelle – Environnements et interactions société-milieux à l’âge du Bronze : approche palynologique des pêcheries de St-Jean-le-Thomas (Manche). (dir. C. Leroyer et V. Bernard).

9 Gehres Benjamin – La Bretagne insulaire à l’âge du Fer : approches archéométriques du mobilier céramique et relations entre îles et continent. (dir. G. Querré).

10 Jude Fany – Causes de variations dans les largeurs des cernes moyens de charbons de chêne (Quercus sp.). (dir. N. Marcous et D. Marguerie).

11 Laforet Wesley – Reconstitutions paléoclimatique et paléoenvironnementale du site moustérien La Roche-Cotard (Indre-et-Loire) d’après l’étude des rongeurs. (dir. J.-C. Marquet).

12 Lavoue Maëva – Les creusets métallurgiques en Bretagne, de l’âge du Bronze à l’époque gallo- romaine. Etude de cas : les creusets de Kerven Teignouse à Inguiniel (Morbihan). (dir. C. Le Carlier).

13 Le Goaziou Edern – Faire du sel à l’âge du Bronze. Le site de Conchil-le-Temple dans son contexte Ouest-européen. (dir. C. Marcigny).

14 Martin Chloé – L’obtention de sel par la méthode ignigène : le recours à l’expérimentation. (dir. C. Bizien-Jaglin et M.-Y. Daire).

15 Morin Antoine – Contribution de la sédimentologie à la connaissance de l’histoire du site mégalithique de Groah Denn (île d’Hoëdic, Morbihan, France). (dir. J.-L. Monnier et V. Deloze).

16 Nordez Marilou – Parures annulaires massives à décor incisé du Bronze moyen au nord-ouest de la France (Bretagne, Pays de la Loire, Basse-Normandie). (dir. S. Boulud-Gazo, J. Gomez de Soto et P.-Y. Milcent).

17 Perrin Marie-Xuan – L’émergence des traits stylistiques laténiens dans les îles britanniques. Le mobilier métallique : idées anciennes et actuelles. (dir. P.-Y. Milcent et Ian Ralston).

18 Ravon Anne-Lyse – De la transition Paléolithique inférieur-moyen en Bretagne : l’exemple de la couche 4 du site de Menez-Dregan 1 (Plouhinec, Finistère). (dir. J.-L. Monnier).

19 Rousseau Lolita – Le tumulus de Dissignac à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) : étude typo- technologique de l’assemblage lithique. (dir. J.-N. Guyodo).

Mémoires de Master 1

20 Mielnik Agnieszka – Archéologie et Histoire. L’industrie lithique de Pen-Hat (Finistère). Etude techno-typologique et contexte archéologique. (dir. J.-L. Monnier).

21 Sciuto Claudia – Archéologie et Histoire. Analyse de la variabilité potentielle des granulats des mortiers de chaux provenant du château de Murol et de l’église de Saint-Nectaire en Auvergne. (dir. D. Allios et J.-L. Monnier).

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Université de Poitiers

Mémoires de Master 1

22 Jugieau Pauline – Etude préliminaire des peintures murales antiques du site archéologique de la Rue de la Marne à Poitiers. (dir. N. Dieudonné-Glad).

23 Lestienne Morgane – L’instrumentum en alliage cuivreux du site antique de la Petite Ouche à Rom (Deux-Sèvres). (dir. N. Dieudonné-Glad).

Mémoires de Master 2

24 Rassat Graziella – L’occupation du sol dans la forêt de la Braconne (Charente) et ses marges aux époques antique et médiévale. (dir. N. Dieudonné-Glad).

25 Lambaré-Vannieuwenhove Chantal – Le réseau d’aqueducs alimentant Poitiers en eau dans l’Antiquité. (dir. N. Dieudonné-Glad).

Revue archéologique de l'Ouest, 28 | 2011 325

Chronique bibliographique : Les publications récentes (2008-2010) sur la Préhistoire et l’archéologie historique de la Basse-Normandie

Anne Ropars

NOTE DE L’ÉDITEUR

Les publications du premier semestre 2008 ont été référencées dans la précédente chronique bibliographique (2006-2008) de la RAO, 25, p. 345-357

1. Généralités et publications diachroniques

1 ARANDA, R., ZAOUR, N., LEPAUMIER, H., 2009 –Vers une nouvelle technique de réduction en ventilation naturelle : les fours à sole perforée. Les Nouvelles de l’Archéologie, 116, p. 28-32.

2 BERNARD, V., BILLARD, C., BOUFFIGNY, A., LEDIGOL, Y., 2008 – Un point sur la datation des vestiges de pêcheries de la façade occidentale du département de la Manche. Revue de la Manche, 50, fasc. 201, p. 34-37.

3 BILLARD, C., BERNARD, V., BOUFFIGNY, A., LEDIGOL, Y., 2009 – La datation des vestiges de pêcheries de la façade occidentale du département de la Manche. Bulletin du groupe de recherches archéologiques du Cotentin, 13, p. 34-35.

4 CARPENTIER, V., 2008 – La basse Dives et ses riverains des origines aux temps modernes : archéologie environnementale des zones humides et littorales. Archéopages, 23, p. 6-11.

5 CARPENTIER, V., MARCIGNY, C., 2008 – Des hommes aux champs. L’Archéologue, Archéologie nouvelle, 97, p. 40-43.

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6 CARPENTIER, V., 2009 – La consommation des produits de la mer : quelques données archéologiques récentes en Basse-Normandie. Archéopages, 26, p. 6-15.

7 CARPENTIER, V., 2010 – La Hague aux périodes historiques. In, MARCIGNY C. (dir.), La Hague dans tous ses états. Archéologie, Histoire, Anthropologie. OREP Éditions, p. 114-129.

8 CHEVALIER, A., 2009 – Espaces funéraires et réseaux viaires protohistoriques en Basse- Normandie. Deux approches mathématiques de l’espace. Les Nouvelles de l’Archéologie, 115, p. 44-51.

9 CLIQUET, D., 2010 – Archéologie : mode d’emploi. OREP Éditions, 49 p.

10 CLIQUET, D., GHESQUIÈRE, E., 2010 – La Préhistoire dans la Hague. In, MARCIGNY C. (dir.), La Hague dans tous ses états. Archéologie, Histoire, Anthropologie. OREP Éditions, p. 68-83.

11 COLLECTIF, 2010 – Bilan scientifique régional 2009. Ministère de la Culture et de la Communication, Direction régionale des Affaires culturelles de Basse-Normandie, service régional de l’archéologie, 154 p.

12 COUTARD, J.-P., CLIQUET, D., LÉCOLLE, F., 2010 – Jean-Pierre Lautridou (1938-2010). Quaternaire, 21/4, p. 341-344.

13 DUJARDIN, L. , 2010 – Le commerce de la pierre de Caen (XIe-XVIIIe siècle). In, ARNOUX M., FLAMBARD-HÉRICHER A.-M. (dir.), La Normandie dans l’économie européenne (XIIe- XVIIe siècle), (Actes du colloque de Cerisy-la-Salle, 4-8 octobre 2006). Publications du CRAHM, p. 139-152.

14 DUPRET, L., 2010 – Les pierres de la Hague, témoins de deux milliards d’années d’histoire de la Terre. In, MARCIGNY C. (dir.), La Hague dans tous ses états. Archéologie, Histoire, Anthropologie. OREP Éditions, p. 28-37.

15 FERRETTE, R., SIMON, L., 2010 – Le site du Petit Parc à Ménil-Froger (Orne) de la Préhistoire à la villa gallo-romaine. Revue Archéologique de l’Ouest, 27.

16 FICHET DE CLAIRFONTAINE, F., 2010 – Un bilan et des perspectives. In, Bilan de la Recherche Archéologique Basse-Normandie 1984-2010 : Du Paléolithique à la fin de l’Age du Fer – Vol. I : Préhistoire – Protohistoire. Ministère de la Culture et de la Communication, p. 169-176.

17 HULIN, G., NORMANT, S., 2008 – Prospection aérienne des marais du Cotentin et du Bessin. Revue de la Manche, 50, fasc. 200, p. 42-44.

18 HULIN, G., NORMANT, S., 2009 – Prospection aérienne des marais du Cotentin et du Bessin. Bulletin du groupe de recherches archéologiques du Cotentin, 13, p. 50-53.

19 JUHEL, L., 2008 – Feu et préhistoire dans le Cotentin. Le Viquet, 160, p. 3-4.

20 LAUTRIDOU, J.-P., CLIQUET, D., 2010 – La Pointe de la Hague : géomorphologie, géologie du Quaternaire et archéologie. In, MARCIGNY C. (dir.), La Hague dans tous ses états. Archéologie, Histoire, Anthropologie. OREP Éditions, p. 38-51.

21 LE CARLIER, C., 2010 – Analyses chimiques des objets à base cuivre : vers la recherche des signatures d’ateliers. In, MARCIGNY Cyril (dir.), La Hague dans tous ses états. Archéologie, Histoire, Anthropologie. OREP Éditions, p. 97.

22 LE CARLIER, C., MARCIGNY, C., 2010 – Dépôts de bronze, pratiques sociales et rituelles de l’âge du Bronze à l’âge du Fer en Normandie. L’Archéologue, Revue d’archéologie et d’histoire, 111, décembre 2010-janvier 2011, p. 35-38.

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23 LECLERC, G., 2010 – Cerisé : des origines à la fin de la Gaule Romaine. Bulletin de la Société Historique et Archéologique de l’Orne, CXXIX, 1–2, p. 16-24.

24 LEROUVILLOIS, R., 2010 – Historique des recherches dans la Hague du XVIIIe siècle à l’après-guerre. In, MARCIGNY C. (dir.), La Hague dans tous ses états. Archéologie, Histoire, Anthropologie. OREP Éditions, p. 16-27.

25 LESPEZ, L., CADOR, J.-M., CARPENTIER, V., CLET-PELLERIN, M., GERMAINE, M.–A., GARNIER, E., MARCIGNY, C., 2008 – Trajectoire des paysages des vallées normandes et gestion de l’eau, du Néolithique aux enjeux de la gestion contemporaine. In, GALOP D. (dir.), Paysage et environnement : de la reconstitution du passé aux modèles prospectifs. Besançon, Presses universitaires de Franche-Comté, (Annales littéraires de Franche- Comté, série Environnement, Société et archéologie), p. 61-75.

26 LESPEZ, L., CLET-PELLERIN, M., LIMONDIN-LOZOUET, N., PASTRE, J.-F., FONTUGNE, M., MARCIGNY, C., 2008 – Fluvial system evolution and environmental changes during the Holocene in the Mue valley (W France). Geomorphology, 98, 1–2, p. 55-70.

27 LESPEZ, L., BALLOUCHE, A., 2009 – L’objet, le sensible et leurs trajectoires. In, Paysages au fil de l’eau. Bulletin de l’Association de Géographes Français, 1, p. 3-11.

28 LESPEZ, L., MENESSON, B., DAVIDSON, R., DESMAREST, T., MARCIGNY, C., 2009 – La part de la nature dans le développement des plaines littorales de la Hague. In, MARCIGNY C. (dir.), Archéologie, histoire et anthropologie de la presqu’île de la Hague (Manche). Analyse sur la longue durée d’un espace naturel et social cohérent. Quatrième année de recherche, 2008. p. 12-17.

29 LESPEZ, L., 2010 – Environnement et paysages dans la péninsule de la Hague depuis le Néolithique. In, MARCIGNY C. (dir.), La Hague dans tous ses états. Archéologie, Histoire, Anthropologie. OREP Éditions, p. 52-67.

30 LESPEZ, L., CLET-PELLERIN, M., DAVIDSON, R., HERMIER, G., CARPENTIER, V., CADOR, J.- M., 2010 – Middle to Late Holocene landscape changes and geoarchaeological implications in the marshes of the Dives estuary (NW France). Quaternary International, 216, p. 23-40.

31 LEVALET, D., 2010 – Nouvelles découvertes archéologiques à Avranches. Revue de l’Avranchin et du Pays de Granville, 87, fasc. 422, p. 101-106.

32 MARCIGNY, C., 2008 – Archéologie, histoire et anthropologie de la presqu’île de la Hague (Manche). Analyse sur la longue durée d’un espace naturel et social cohérent. Troisième année de recherche, 2007. Beaumont-Hague, 100 p.

33 MARCIGNY, C., 2009 – Archéologie, Histoire et Anthropologie de la presqu’île de la Hague (Manche). Analyse sur la longue durée d’un espace naturel et social cohérent. Quatrième année de recherche, 2008. Beaumont-Hague, 152 p.

34 MARCIGNY, C. (dir.), 2010 – La Hague dans tous ses états. Archéologie, Histoire, Anthropologie. OREP Éditions, 160 p.

35 MARCIGNY, C., 2010 – Les recherches archéologiques dans la Hague. In, MARCIGNY C. (dir.), La Hague dans tous ses états. Archéologie, Histoire, Anthropologie. OREP Éditions, p. 10-15.

36 ROSE, Y., 2009 – Archéologie et Urbanisme : concilier passé et futur ? L’exemple d’Alençon. Bulletin de la Société des Antiquaires de Normandie, 67, (2008), p. 289-302.

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37 SERRAND, N., DUPONT, C., MARTIN, C., 2008 – L’archéomalacologie : apport de l’étude des restes de mollusques à l’interprétation des sites archéologiques. Archéopages, 22, p. 62-75.

38 THIÉBAULT, S., 2010 – Archéologie environnementale de la France. La Découverte, (Archéologies de la France), 177 p.

39 VAN DEN BOSSCHE, B., CARPENTIER, V., MARCIGNY, C., 2009 – Évolution des formes de l’exploitation agricole dans la campagne normande (2 500-30 avant J.-C.) : l’exemple des fouilles préventives de la périphérie sud de Caen. Revue Archéologique de l’Ouest, 26, p. 57-83.

40 VAN DEN BOSSCHE, B., MARCIGNY, C., 2008 – Changing settlement patterns in the Normandy countryside. In, FAVORY François, NUNINGER Laure (dir.), Colloque ArchaeDyn, Dijon p. 175-186

41 VILGRAIN-BAZIN, G., DESHAYES, J., JUHEL, L., 2008 – Nord-Cotentin, les occupations littorales, prospections diachroniques. Revue de la Manche, 50, fasc. 201, p. 49-52.

42 VILGRAIN-BAZIN, G., JUHEL, L., DESHAYES, J., YVON, J.-M., 2009 – Les occupations littorales dans le Nord-Cotentin. Bulletin du groupe de recherches archéologiques du Cotentin, 13, p. 61-62.

2. Paléolithique – Mésolithique

43 ARTUR, E., BILLARD, C., 2008 – Les occupations du Mésolithique final de Biéville- Beuville « Le Vivier » (Calvados). Revue Archéologique de l’Ouest, 25, p. 53-92.

44 CLIQUET, D., 2008 – Le site pléistocène moyen récent de Ranville (Calvados – France) dans son contexte environnemental : analyse du fonctionnement d’une aire de boucherie soutirée par un réseau karstique. Liège, Université de Liège, 211 p. (ERAUL).

45 CLIQUET, D., 2008 – Les premiers hommes en Normandie. Revue de la Manche, 50, fasc. 202, p. 37-45.

46 CLIQUET, D., 2009 – P.C.R. « Les premiers hommes en Normandie ». Bulletin du groupe de recherches archéologiques du Cotentin, 13, p. 15-19.

47 CLIQUET, D., MERCIER, N., LAUTRIDOU, J.-P., ALIX, P., BEUGNIER, V., BIANCHINI, R., CASPAR, J.-P., COUTARD, S., LASSEUR, É., LORREN, P., GOSSELIN, R., RIVARD, J.-J., VALLADAS, H., 2009 – Un atelier de production et de consommation d’outils bifaciaux de la fin du Paléolithique moyen à Saint-Brice-Sous-Rânes (Orne – France) dans son contexte environnemental. Quaternaire, 20-3, p. 361-379.

48 CLIQUET, D., LAUTRIDOU, J.-P., COUTARD, J.-P., COUTARD, S., VILGRAIN-BAZIN, G., 2009 – Digulleville « Jardeheu » : un habitat en bordure de plaine littorale. In, MARCIGNY C. (dir.), Archéologie, histoire et anthropologie de la presqu’île de la Hague (Manche). Analyse sur la longue durée d’un espace naturel et social cohérent. Quatrième année de recherche, 2008. Beaumont-Hague, p. 18-23.

49 CLIQUET, D., LAUTRIDOU, J.-P., LAMOTHE, M., MERCIER, N., SCHWENNINGER, J.-L., ALIX, P., VILGRAIN-BAZIN, G., 2009 – Nouvelles données sur le site majeur d’Ecalgrain : datations radiométriques et occupations humaines de la pointe de la Hague (Cotentin, Normandie). Quaternaire, 20–3, p. 345-359.

Revue archéologique de l'Ouest, 28 | 2011 329

50 CLIQUET, D., LAUTRIDOU, J.-P., 2009 – Les occupations humaines du Pléistocène moyen de Normandie dans leur cadre environnemental. Quaternaire, 20–3, p. 305-320.

51 CLIQUET, D., GHESQUIÈRE, E., 2010 – Le Paléolithique et le Mésolithique en Basse- Normandie (-350 000 à -5 100 av. J.-C.) : bilan de la recherche 1984-2004. In, Bilan de la Recherche Archéologique Basse-Normandie 1984-2010 : Du Paléolithique à la fin de l’Age du Fer – Vol. I : Préhistoire – Protohistoire. Ministère de la Culture et de la Communication, p. 11-54.

52 GHESQUIÈRE, E., VILGRAIN-BAZIN, G., 2009 – Étude de la série lithique de Vasteville « La Fosse à Loup ». In, MARCIGNY C. (dir.), Archéologie, histoire et anthropologie de la presqu’île de la Hague (Manche). Analyse sur la longue durée d’un espace naturel et social cohérent. Quatrième année de recherche, 2008. Beaumont-Hague, p. 24-35.

53 GHESQUIÈRE, E., MARCHAND, G., 2010 – Le Mésolithique en France : Archéologie des derniers chasseurs-cueilleurs. Paris, La Découverte, 177 p.

54 GHESQUIÈRE, E., 2010 – Sondages sur un site mésolithique du Nord-Cotentin : Jobourg « Perréval 2 » (Manche). Revue Archéologique de l’Ouest, 27.

55 GHESQUIÈRE, E., 2010 – Une fosse (de stockage ?) du Mésolithique récent à Ronai « La Grande Bruyère » (Orne, Basse-Normandie). Bulletin de la Société Préhistorique Française, 107, 3, p. 595-596.

56 LECLERC, F., 2008 – Recherche sur l’origine des matières premières utilisées par les premiers hommes dans le secteur de Siouville. Revue de la Manche, 50, fasc. 202, p. 46-53.

57 LECLERC, F., 2009 – Recherche sur l’origine des matières premières utilisées par les premiers hommes. Bulletin du groupe de recherches archéologiques du Cotentin, 13, p. 29-33.

58 LORIEUX, J.-C., 2008 – Avec 30 000 ans de retard, Cro-Magnon s’aventure en terre normande. Au Fil de la Normandie, 20, p. 40-41.

59 LORIEUX, J.-C., 2008 – Normands des cavernes ou le règne de Néandertal. Au Fil de la Normandie, 20, p. 38-39.

60 LORIEUX, J.-C., 2008 – Mésolithique : les beaux jours des chasseurs-cueilleurs. Au Fil de la Normandie, 20, p. 46-47.

61 MARCHAND, G., MICHEL, S., 2009 – L’essart et le Mésolithique dans le centre ouest de la France. In, Des feux dans la vallée : les habitats du Mésolithique et du Néolithique récent de l’essart à Poitiers. Rennes, PUR, coll. « Archéologie et Culture », p. 181-210.

62 MASSON, B., 2010 – Structures de combustion et structures périglaciaires. Réexamen taphonomique des structures de combustion moustériennes de Saint-Vaast-la-Hougue (50) [en ligne]. In, THÉRY-PARISOT I. CHABAL L. & Costamagno S. (eds.), Taphonomie des résidus organiques brûlés et des structures de combustion en milieu archéologique, (Actes de la table ronde, Valbonne, 27-29 mai 2008). [email protected]. Revue bilingue de Préhistoire, 2, p. 5-23. [http://www.palethnologie.org/revue.php]

63 MICHEL, S., 2009 – Le Premier Mésolithique du Centre-Ouest : modalités techniques de l’industrie lithique. Bulletin de la Société Préhistorique Française, 106, n° 4, p. 715-734.

3. Néolithique

64 BEDAULT, L., HACHEM, L., 2008 – Recherches sur les sociétés du Néolithique danubien à partir du Bassin parisien : approche structurelle des données archéozoologiques. In, BURNEZ-LANOTTE L., ILETT M., ALLARD P., (dir.), Fin des traditions danubiennes dans le

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Néolithique du Bassin parisien et de la Belgique (5100-4700 BC), (Colloque international, Namur, 24-25 novembre 2006). Paris, Société préhistorique française, (Mémoire de la Société préhistorique française ; XLIV), p. 221-243.

65 BERNAGE, G., 2009 – Les premiers paysans en Normandie. Patrimoine Normand, 70, p. 40-47.

66 BERNARD, V., 2010 – Chemins et routes de tourbières à la charnière des Ve et IVe millénaires. L’archéo Thema, Revue d’archéologie et d’histoire, 10, septembre-octobre, p. 25.

67 BILLARD, C., BERNARD, V., BOUFFIGNY, A., LEDIGOL, Y., QUÉVILLON, S., 2010 – Barrages à poissons : sources documentaires et problématiques sur les pêcheries fixes pré- et protohistoriques. In, BILLARD C., LEGRIS M. (dir.), Premiers Néolithiques de l’Ouest : cultures, réseaux, échanges des premières sociétés néolithiques à leur expansion, (Actes du colloque interrégional sur le Néolithique, Le Havre 2007). Rennes, PUR, coll. « Archéologie & Culture », p. 377-399

68 BILLARD, C., GUILLON, M., VERRON, G., 2010 – Les sépultures collectives du Néolithique récent-final de Val-de-Reuil et Portejoie (Eure – France). Liège, Eraul, (ERAUL 123). 408 p.

69 CHAMBON, P., LECLERC, J., 2008 – Les pratiques funéraires. In, ALIX Nicole (dir.), Archéologie de la France : le Néolithique. Paris, Picard/Ministère de la culture et de la communication, p. 308-324.

70 CLÉMENT-SAULEAU, S., GHESQUIÈRE, E., GIAZZON, D., GIAZZON, S., MARCIGNY, C., PALLUAU, J.-M., VIPARD, L., 2010 – L’enceinte néolithique moyen de St-Martin-de- Fontenay « Le Diguet » (Calvados) : présentation liminaire. Internéo, 8, p. 71-79.

71 D’ANNA, A., GILIGNY, F., TINEVEZ, J.-Y., 2008 – La céramique. In, ALIX Nicole (dir.), Archéologie de la France : le Néolithique. Paris, Picard/Ministère de la culture et de la communication, p. 239-282.

72 DESLOGES, J., GHESQUIÈRE, E., MARCIGNY, C., 2010 – La minière Néolithique ancien/ moyen I des Longrais à Soumont-Saint-Quentin (Calvados). Revue Archéologique de l’Ouest, 27.

73 DRON, J.-L., 2010 – Condé-sur-Ifs (Calvados). De l’intérêt des datations radio-carbone. L’archéo Thema, Revue d’archéologie et d’histoire, 10, septembre-octobre, p. 16.

74 DRON, J.-L., GERMAIN-VALLÉE, C., CLÉMENT-SAULEAU, S., GÂCHE, D., CHARRAUD, F., FROMONT, N., 2010 – La Bruyère du Hamel à Condé-sur-Ifs (Calvados) : un site entre Néolithique ancien et Néolithique moyen. In, BILLARD C., LEGRIS M. (dir.), Premiers Néolithiques de l’Ouest : cultures, réseaux, échanges des premières sociétés néolithiques à leur expansion, (Actes du colloque interrégional sur le Néolithique, Le Havre 2007). Rennes, PUR, coll. « Archéologie & Culture », p. 163-179.

75 FOSSE, G., VILGRAIN-BAZIN, G., 2009 – Le site de Jardeheu à Digulleville : diachronie des occupations et foyers néolithiques. In, MARCIGNY C. (dir.), Archéologie, histoire et anthropologie de la presqu’île de la Hague (Manche). Analyse sur la longue durée d’un espace naturel et social cohérent. Quatrième année de recherche, 2008. Beaumont-Hague, p. 36-45.

76 FROMONT, N., 2008 – Résultats préliminaires d’une fouille menée sur deux ensembles néolithiques présumés funéraires à Saint-Sylvain (Calvados). Internéo, 7, p. 173-181.

77 FROMONT, N., MARCIGNY, C., 2008 – Acquisition, transformation et diffusion du schiste du Pissot au Néolithique ancien dans le quart nord-ouest de la France. In, BURNEZ-

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LANOTTE L., ILETT M., ALLARD P. (dir.), Fin des traditions danubiennes dans le Néolithique du Bassin parisien et de la Belgique (5100-4700 BC). Colloque international, Namur, 24-25 novembre 2006. (Mémoire de la Société Préhistorique Française ; XLIV), p. 413-424.

78 FROMONT, N., HÉRARD, A., HÉRARD, B., 2009 – Un dépôt d’anneaux en schiste à Falaise « ZAC Expansia » (Calvados) ?. Bulletin de la Société Préhistorique Française, 106, n° 2, p. 380-383.

79 GHESQUIÈRE, E., DESLOGES, J., MARCIGNY, C., CHARRAUD, F., 2008 – La production de lames en silex bathonien dans la plaine de Caen : redécouverte de la minière des Longrais à Soumont-Saint-Quentin (Calvados). Internéo, 7, p. 103-110.

80 GHESQUIÈRE, E., MARCIGNY, C. , 2008 – Le Néolithique ancien dans le Nord Ouest de la France. Archéopages, Hors série, p. 55-59.

81 GHESQUIÈRE, E., GIAZZON, D., MARCIGNY, C., 2010 – Habitats ceinturés en Normandie. L’enceinte néolithique de Goulet (Orne). L’archéo Thema, Revue d’archéologie et d’histoire, 10, septembre-octobre, p. 38-45.

82 GHESQUIÈRE, E., MARCIGNY, C., 2010 – L’allée couverte de Vauville. In, MARCIGNY C. (dir.), La Hague dans tous ses états. Archéologie, Histoire, Anthropologie. OREP Éditions, p. 95.

83 JUHEL, L., MARCIGNY, C., 2008 – Les occupations du Néolithique moyen de l’abri sous roche de la Jupinerie (Omonville-la-Petite, Manche). Revue de la Manche, 50, fasc. 200, p. 45-59.

84 JUHEL, L., GHESQUIÈRE, E., MARCIGNY, C., avec la coll. de CASPAR, J.-P., CLEMENT- SAULEAU, S. et LESPEZ, L., 2009 – Les occupations du Néolithique moyen de l’abri sous roche de la Jupinerie (Omonville-la-Petite – Manche). Bulletin du groupe de recherches archéologiques du Cotentin, 13, p. 20-28.

85 JUHEL, L., 2010 – Le Néolithique dans la Hague. In, MARCIGNY C. (dir.), La Hague dans tous ses états. Archéologie, Histoire, Anthropologie. OREP Éditions, p. 84-95.

86 KERDIVEL, G., HAMON, G., 2010 – Des dépôts spectaculaires en fosse sur l’éperon de Banville en Normandie. L’archéo Thema, Revue d’archéologie et d’histoire, 10, septembre- octobre, p. 46.

87 KERDIVEL, G., HAMON, G., avec la coll. de BARG, E J., BOHARD, B., DESLOGES, J., LEPAUMIER, H., 2010 – Un site du Néolithique moyen, du Néolithique final et de l’Âge du Fer à la Burette à Banville (Calvados) : présentation liminaire. In, BILLARD C., LEGRIS M. (dir.), Premiers Néolithiques de l’Ouest : cultures, réseaux, échanges des premières sociétés néolithiques à leur expansion, (Actes du colloque interrégional sur le Néolithique, Le Havre 2007). Rennes, PUR, coll. « Archéologie & Culture, p. 211-235.

88 LE MAUX, N., 2010 – Les lames de hache polies en roches tenaces et en grès-quartzite de la Basse vallée de la Seine (de Paris au Havre). In, BILLARD C., LEGRIS M. (dir.), Premiers Néolithiques de l’Ouest : cultures, réseaux, échanges des premières sociétés néolithiques à leur expansion, (Actes du colloque interrégional sur le Néolithique, Le Havre 2007). Rennes, PUR, coll. « Archéologie & Culture », p. 237-271.

89 LEVALET, D., 2010 – Saint-Cyr-du-Bailleul. Revue de l’Avranchin et du Pays de Granville, 87, fasc. 424, p. 402-405.

90 LORIEUX, J.-C., 2008 – Mégalithes : quand l’homme devient mégalo. Au Fil de la Normandie, 20, p. 50-51.

Revue archéologique de l'Ouest, 28 | 2011 332

91 LORIEUX, J.-C., 2008 – Premières industries ? L’exploitation minière des haches par million ! Au Fil de la Normandie, 20, p. 52-53.

92 LORIEUX, J.-C., 2008 – La révolution néolithique : les premiers paysans en Normandie. Au Fil de la Normandie, 20, p. 48-49.

93 MARCHAND, G., MENS, E., CARRION MARCO, Y., BERTHAUD, G., KERDIVEL, G., GEORGE, E., QUESNEL, L., VISSAC, C., 2009 – Creuser puis brûler : foyers et carrières néolithiques de Mazières-en-Mauges « Le Chemin Creux » (Maine-et-Loire). Bulletin de la Société Préhistorique Française, 106, n° 4, p. 735-759.

94 MARCIGNY, C., 2008 – Premières données sur la silexière de Ri/Ronai. Archéopages, 22, p. 14-15.

95 MARCIGNY, C., RIQUIER, V., 2009 – Les sites à « fosses en V-Y » : émergence d’une problématique et d’un réseau au niveau national. Archéopages, 25, p. 70-77.

96 MARCIGNY, C., 2010 – Calvados. Une nouvelle enceinte du Néolithique moyen à St- Martin-de-Fontenay. L’Archéologue, Revue d’archéologie et d’histoire, 109, août-septembre, p. 8.

97 MARCIGNY, C., GHESQUIÈRE, E., JUHEL, L., CHARRAUD, F., 2010 – Entre Néolithique ancien et Néolithique moyen en Normandie et dans les Iles anglo-normandes : parcours chronologique. In, BILLARD C., LEGRIS M. (dir.), Premiers Néolithiques de l’Ouest : cultures, réseaux, échanges des premières sociétés néolithiques à leur expansion, (Actes du colloque interrégional sur le Néolithique, Le Havre 2007). Rennes, PUR, coll. « Archéologie & Culture », p. 117-162.

98 PAILLER, Y., MARCHAND, G., BLANCHET, S., GUYODO, J.-N., HAMON, G., 2008 – Le Villeneuve-Saint-Germain dans la péninsule Armoricaine : les débuts d’une enquête. In, BURNEZ-LANOTTE L., ILETT M., ALLARD P. (dir.), Fin des traditions danubiennes dans le Néolithique du Bassin parisien et de la Belgique (5100-4700 BC). (Colloque international, Namur, 24-25 novembre 2006). Paris, Société préhistorique française, (Mémoire de la Société préhistorique française ; XLIV), p. 91-111.

99 SALANOVA, L., 2008 – Techniques décoratives et périodisations céramiques en contexte non rubané. In, BURNEZ-LANOTTE L., ILETT M., ALLARD P. (dir.), Fin des traditions danubiennes dans le Néolithique du Bassin parisien et de la Belgique (5100-4700 BC). (Colloque international, Namur, 24-25 novembre 2006). Paris, Société préhistorique française, (Mémoire de la Société préhistorique française ; XLIV), p. 181-188.

100 VERRON, G., BILLARD, C., DESLOGES, J., DRON, J.-L., FROMONT, N., GHESQUIÈRE, E., JUHEL, L., MARCIGNY, C., 2010 – Le Néolithique en Basse-Normandie (-5 100 à -2 300/-2 000 av. J.-C.). Bilan de la Recherche 1984-2004. In, Bilan de la Recherche Archéologique Basse-Normandie 1984-2010 : Du Paléolithique à la fin de l’Age du Fer – Vol. I : Préhistoire – Protohistoire. Ministère de la Culture et de la Communication, p. 55-92.

101 VILGRAIN-BAZIN, G., FOSSE, G., 2010 – Les foyers néolithiques de Jardeheu – la Gravette à Digulleville. In, MARCIGNY C. (dir.), La Hague dans tous ses états. Archéologie, Histoire, Anthropologie. OREP Éditions, p. 87.

102 WATTÉ, J.-P., 2008 – Progrès récents de la préhistoire en Normandie. Bulletin de la Société des Antiquaires de Normandie, LXV (2002-2003), p. 265-292.

103 WATTÉ, J.-P., MARTIN, B., 2008 – A propos d’objets préhistoriques provenant de Frénouville. Bulletin de la Société des Antiquaires de Normandie, LXV (2002-2003), p. 255-263.

Revue archéologique de l'Ouest, 28 | 2011 333

4. Âge du bronze

104 BAUDRY-DAUTRY, A., 2009 – L’élevage et l’alimentation à la fin de l’âge du Bronze et au premier âge du Fer dans l’ouest de la France : approche archéozoologique de quelques sites normands. In, ROULIERE-LAMBERT M.-J., DAUBIGNEY A., MILCENT P.-Y., TALON M., VITAL J. (dir.), De l’Âge du Bronze à l’Âge du Fer en France et en Europe occidentale (Xe-VIIe siècle av. J.-C.) : la moyenne vallée du Rhône aux âges du Fer, (Actes du XXX e colloque international de l’AFEAF, Saint-Romain-en-Gal, 26-28 mai 2006). Dijon, Société archéologique de l’est, (Revue archéologique de l’est, supplément ; 27), p. 487-491.

105 BILLARD, C., DELRIEU, F., LAISNÉ, G., ROPARS, A., 2009 – État des lieux et actualité de la recherche sur les sites de hauteur de la Manche. Bulletin du groupe de recherches archéologiques du Cotentin, 13, p. 36-38.

106 BRIARD, J., 2009 – L’Âge du Bronze Atlantique, actualisation. Haute-Normandie archéologique, 14, p. 107-114.

107 CAROZZA, L., MARCIGNY, C., TALON, M., 2009 – Ordres et désordres de l’économie des sociétés durant l’Âge du Bronze en France. In BARTELHEIM (M.), STAUBLE (H.) ed.- Die wirtschaftlichen grundlagen der Bronzezeit europas, The economic foundations of The European Bronze Age, Forschungen zur Archäometrie und Altertumswissenschaft, band 4. p. 23-65.

108 CHEVALIER, A., 2009 – Espaces funéraires et réseaux viaires protohistoriques en Basse- Normandie. Deux approches mathématiques de l’espace. Les Nouvelles de l’Archéologie, 115, p. 44-51.

109 DELRIEU, F., 2008 – Igé : le point des connaissances sur le « Crochemélier » (Orne). Cahiers Percherons, 176, 4e trimestre, p. 43-53.

110 DELRIEU, F., BILLARD, C., LAISNÉ, G., ROPARS, A., 2008 – État des lieux et actualités de la recherche sur les sites de hauteur de la Manche. Revue de la Manche, 50, fasc. 201, p. 39-42.

111 DELRIEU, F., avec la coll. de COUTARD, J.-P., 2009 – Le tumulus de « Calais » à Jobourg. In, MARCIGNY C. (dir.), Archéologie, histoire et anthropologie de la presqu’île de la Hague (Manche). Analyse sur la longue durée d’un espace naturel et social cohérent. Quatrième année de recherche, 2008. Beaumont-Hague, p. 46-61.

112 DELRIEU, F., 2009 – Les Tumulus dans la Hague (Manche). In, DELRIEU F. (dir.), Les Gaulois et la mort en Normandie, les pratiques funéraires à l’Âge du Fer (VIIe-Ier siècles avant J.- C.). Cully, Orep Éditions, p. 4-5.

113 DELRIEU, F., 2009 – Les Tumulus privilégiés du Bronze Ancien. In, DELRIEU F. (dir.), Les Gaulois et la mort en Normandie, les pratiques funéraires à l’Âge du Fer (VIIe-Ier siècles avant J.- C.). Cully, Orep Éditions, p. 3.

114 DELRIEU, F., 2010 – Le tumulus de « Calais » à Jobourg. In, MARCIGNY Cyril (dir.), La Hague dans tous ses états. Archéologie, Histoire, Anthropologie. OREP Éditions, p. 102-103.

115 GIRAUD, P., DELRIEU, F., 2009 – Les sites fortifiés protohistoriques de hauteur en Basse- Normandie. Nouvelles données pour l’âge du Bronze. Bulletin de l’Association pour la Promotion des Recherches sur l’âge du Bronze, 6, p. 33-35.

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116 KRISTIANSEN, K., 2009 – Premières aristocraties : Pouvoir et métal à l’âge du Bronze. In, DEMOULE Jean-Paul (dir.), L’Europe, un continent redécouvert par l’archéologie. Paris, Gallimard, p. 72-83.

117 LE CARLIER, C. et MARCIGNY, C., 2010 – Dépôts de bronze, pratiques sociales et rituelles de l’âge du Bronze à l’âge du Fer en Normandie, L’Archéologue, n° 110, décembre 2010- janvier 2011, p. 35-38.

118 MANEM, S., 2010 – Des habitats aux sites de rassemblement à vocation rituelle : l’âge du Bronze selon le concept de « chaîne opératoire ». Les Nouvelles de l’Archéologie, 119, p. 30-36.

119 MARCIGNY, C., 2008 – Du territoire immédiat au territoire culturel à l’âge du Bronze : quelques exemples de l’ouest de la France. Archéopages, 21, p. 22-29.

120 MARCIGNY, C., DELRIEU, F., 2008 – L’Âge du Bronze en Normandie : bilan des travaux 2007. Bulletin de l’Association pour la Promotion des Recherches sur l’âge du Bronze, 5, p. 65-68.

121 MARCIGNY, C., GHESQUIÈRE, E., 2008 – Espace rural et systèmes agraires dans l’ouest de la France à l’âge du Bronze : quelques exemples normands. In, GUILAINE Jean (dir.), Villes, villages, campagnes de l’âge du Bronze, séminaires du Collège de France. Éditions Errance, p. 256-278.

122 MARCIGNY, C., 2009 – L’âge du Bronze et l’arrivée des Celtes. Dossier : Normandie celte et romaine. L’Archéologue, Revue d’archéologie et d’histoire, 102, juin-juillet p. 12-14.

123 MARCIGNY, C., 2009 – Retour au « Hague Dike » : historiographie et nouvelles analyses. Annuaire des cinq départements de la Normandie, 166e Congrès, p. 97-110.

124 MARCIGNY, C., GIAZZON, D., 2009 – Les enclos circulaires : Agneaux « La Tremblaye » (Manche). In, DELRIEU F. (dir.), Les Gaulois et la mort en Normandie, les pratiques funéraires à l’Âge du Fer (VIIe-Ier siècles avant J.-C.). Cully, Orep Éditions, p. 6-7.

125 MARCIGNY, C., TALON, M., 2009 – Sur les rives de la Manche. Qu’en est-il du passage de l’âge du Bronze à l’âge du Fer à partir des découvertes récentes ?. In, ROULIERE- LAMBERT M.-J., DAUBIGNEY A., MILCENT P.-Y., TALON M., VITAL J. (dir.), De l’Âge du Bronze à l’Âge du Fer en France et en Europe occidentale (Xe-VIIe siècle av. J.-C.) : la moyenne vallée du Rhône aux âges du Fer, (Actes du XXXe colloque international de l’AFEAF, Saint- Romain-en-Gal, 26-28 mai 2006). Dijon, Société archéologique de l’est, (Revue archéologique de l’est, supplément ; 27), p. 385-403.

126 MARCIGNY, C., SAVARY, X., VERNEY, A., VERRON, G., 2010 – L’âge du Bronze en Basse- Normandie (-2 300/-2 000 à -800 av. J.-C.). Bilan de la Recherche 1984-2004. In, Bilan de la Recherche Archéologique Basse-Normandie 1984-2010 : Du Paléolithique à la fin de l’Age du Fer – Vol. I : Préhistoire – Protohistoire. Ministère de la Culture et de la Communication, p. 93-142.

127 MARCIGNY, C., 2010 – De l’âge du Bronze à l’âge du Fer dans la Hague. In, MARCIGNY C. (dir.), La Hague dans tous ses états. Archéologie, Histoire, Anthropologie. OREP Éditions, p. 96-113.

128 MARCIGNY, C., 2010 – Le Hague Dike. In, MARCIGNY C. (dir.), La Hague dans tous ses états. Archéologie, Histoire, Anthropologie. OREP Éditions, p. 107-108.

129 MILCENT, P.-Y., 2009 – Le passage de l’Âge du Bronze à l’Âge du Fer en Gaule au miroir des élites sociales : une crise au VIIIe siècle av. J.-C. ?. In, ROULIERE-LAMBERT M.-J.,

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DAUBIGNEY A., MILCENT P.-Y., TALON M., VITAL J. (dir.), De l’Âge du Bronze à l’Âge du Fer en France et en Europe occidentale (Xe-VIIe siècle av. J.-C.) : la moyenne vallée du Rhône aux âges du Fer, (Actes du XXXe colloque international de l’AFEAF, Saint-Romain-en-Gal, 26-28 mai 2006). Dijon, Société archéologique de l’est, (Revue archéologique de l’est, supplément ; 27), p. 453-476.

130 NOËL, J.-Y., 2008 – In terra incognita : le Campaniforme normand, synthèse préliminaire du mobilier céramique. Bulletin de la Société Préhistorique Française, 105-3, p. 577-593.

131 NOËL, J.-Y., 2010 – Le début des âges des métaux : le campaniforme dans la Hague. In, MARCIGNY Cyril (dir.), La Hague dans tous ses états. Archéologie, Histoire, Anthropologie. OREP Éditions, p. 98.

5. Âge du fer

132 BAUDRY, A., AUXIETTE, G., 2009 – Élevage, cheptel. In, GIRAUD P. (dir.), Gaulois sous les pommiers, découvertes de l’âge du Fer en Basse-Normandie, IXe-Ier siècle av. J.-C. Cabourg, Conseil Général du Calvados, service d’archéologie ; Éditions Cahiers du Temps, p. 48-50.

133 BESNARD-VAUTERIN, C.-C. NAVARRE, N., 2008 – Un habitat de la Tène finale à l’époque gallo-romaine sur la ZAC de Beaulieu à Caen (Calvados). Revue Archéologique de l’Ouest, 25, p. 163-186.

134 BESNARD-VAUTERIN, C.-C., 2009.– En plaine de Caen, une campagne gauloise et antique. L’occupation du site de l’Étoile à Mondeville. Rennes, PUR, coll. « Archéologie et Culture », 312 p.

135 BESNARD-VAUTERIN, C.-C., 2009.– Falaise, un habitat clos du second âge du Fer à Falaise « Expansia ». Dossier : Normandie celte et romaine. L’Archéologue, Revue d’archéologie et d’histoire, 102, juin-juillet p. 20-21.

136 BESNARD-VAUTERIN, C.-C., 2009 – Ifs « Object’Ifs Sud », fouille 2008. In, DELRIEU F. (dir.), Les Gaulois et la mort en Normandie, les pratiques funéraires à l’Âge du Fer (VIIe-Ier siècles avant J.-C.). Cully, Orep Éditions, p. 19-20.

137 BESNARD-VAUTERIN, C.-C., 2009 – Nécy « La Martinière » (Orne) : les sépultures isolées d’un habitat gaulois. In, DELRIEU F. (dir.), Les Gaulois et la mort en Normandie, les pratiques funéraires à l’Âge du Fer (VIIe-Ier siècles avant J.-C.). Cully, Orep Éditions, p. 36.

138 BESNARD-VAUTERIN, C.-C., 2009 – Un habitat clos à Falaise « Expansia » (Calvados). In, GIRAUD P. (dir.), Gaulois sous les pommiers, découvertes de l’âge du Fer en Basse-Normandie, IXe-Ier siècle av. J.-C. Cabourg, Conseil Général du Calvados, service d’archéologie ; Éditions Cahiers du Temps, p. 29-30.

139 BESNARD-VAUTERIN, C.-C., JAHIER, I., LE GOFF, E., 2009 – Les structures de stockage. In, GIRAUD P. (dir.), Gaulois sous les pommiers, découvertes de l’âge du Fer en Basse-Normandie, IXe-Ier siècle av. J.-C. Cabourg, Conseil Général du Calvados, service d’archéologie ; Éditions Cahiers du Temps, p. 60-63.

140 BLANCQUAERT, G. LORHO, T., MALRAIN, F., MENEZ, Y., 2009 – Bilan et perspectives de recherche sur les sites ruraux au second Âge du Fer. In, BERTRAND I., DUVAL A., GOMEZ DE SOTO J., MAGUER P. (dir.), Habitats et paysages ruraux en Gaule et regards sur d’autres régions du monde celtique, (Actes du XXXIe colloque interrégional de l’Association

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Française pour l’Étude de l’Âge du Fer, 17-20 mai 2007, Chauvigny – Vienne, F). Chauvigny, Association des publications chauvinoises, (Mémoire XXXV des publications chauvinoises). p. 5-23.

141 BLANCQUAERT, G., MALRAIN, F., avec la coll. de LORHO, T., 2009 – Un enclos = une ferme ?. In, BERTRAND I., DUVAL A., GOMEZ DE SOTO J., MAGUER P. (dir.), Habitats et paysages ruraux en Gaule et regards sur d’autres régions du monde celtique, (Actes du XXXIe colloque interrégional de l’Association Française pour l’Étude de l’Âge du Fer, 17-20 mai 2007, Chauvigny – Vienne, F). Chauvigny, Association des publications chauvinoises, (Mémoire XXXV des publications chauvinoises). p. 25-43.

142 CARPENTIER, V., 2009 – Le sel gaulois. In, GIRAUD P. (dir.), Gaulois sous les pommiers, découvertes de l’âge du Fer en Basse-Normandie, IXe-Ier siècle av. J.-C. Cabourg, Conseil Général du Calvados, service d’archéologie ; Éditions Cahiers du Temps, p. 78-80.

143 CHANSON, K., 2009 – La nécropole à incinérations d’Ifs (Calvados). In, GIRAUD P. (dir.), Gaulois sous les pommiers, découvertes de l’âge du Fer en Basse-Normandie, IXe-Ier siècle av. J.-C. Cabourg, Conseil Général du Calvados, service d’archéologie ; Éditions Cahiers du Temps, p. 104-106.

144 CHANSON, K., 2009 – L’outillage agricole. In, GIRAUD P. (dir.), Gaulois sous les pommiers, découvertes de l’âge du Fer en Basse-Normandie, IXe-Ier siècle av. J.-C. Cabourg, Conseil Général du Calvados, service d’archéologie ; Éditions Cahiers du Temps, p. 53-55.

145 CHEREL, A.-F., 2009 – La parure de l’incinération 1394 d’Ifs (Calvados). In, GIRAUD P. (dir.), Gaulois sous les pommiers, découvertes de l’âge du Fer en Basse-Normandie, IXe-Ier siècle av. J.-C. Cabourg, Conseil Général du Calvados, service d’archéologie ; Éditions Cahiers du Temps, p. 81.

146 CHEREL, A.-F., 2009 – La poterie. In, GIRAUD P. (dir.), Gaulois sous les pommiers, découvertes de l’âge du Fer en Basse-Normandie, IXe-Ier siècle av. J.-C. Cabourg, Conseil Général du Calvados, service d’archéologie ; Éditions Cahiers du Temps, p. 66-68.

147 DECHEZLEPRÊTRE, T., 2010 – La fortification de l’oppidum de Vernon dans son contexte régional. In, Murus Ceticus : Architecture et fonctions des remparts de l’âge du Fer, (Actes de la Table ronde internationale, 11-12 octobre, 2006, Glux-en-Glenne). Bibracte, 19, p. 145-166.

148 DELALANDE, A., 2009 – Évolution de la parure au premier âge du Fer. In, GIRAUD P. (dir.), Gaulois sous les pommiers, découvertes de l’âge du Fer en Basse-Normandie, IXe-Ier siècle av. J.-C. Cabourg, Conseil Général du Calvados, service d’archéologie ; Éditions Cahiers du Temps, p. 82-85.

149 DELRIEU, F., 2009 – Habitats et nécropoles, une relation de proximité. In, DELRIEU F. (dir.), Les Gaulois et la mort en Normandie, les pratiques funéraires à l’Âge du Fer (VIIe-Ier siècles avant J.-C.). Cully, Orep Éditions, p. 32.

150 DELRIEU, F., 2009 – Le Camp de Bierre à Merri (Orne). In, GIRAUD P. (dir.), Gaulois sous les pommiers, découvertes de l’âge du Fer en Basse-Normandie, IXe-Ier av. siècle J.-C. Cabourg, Conseil Général du Calvados, service d’archéologie ; Éditions Cahiers du Temps, p. 38-41.

151 DELRIEU F., 2009 – Les nécropoles de la fin du 1er Âge du Fer et de la Tène ancienne. In, DELRIEU F. (dir.), Les Gaulois et la mort en Normandie, les pratiques funéraires à l’Âge du Fer (VIIe-Ier siècles avant J.-C.). Cully, Orep Éditions, p. 9.

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152 DELRIEU, F., 2009 – Nécropole de Nonant-le-Pin « La Garenne » (Orne). In, DELRIEU F. (dir.), Les Gaulois et la mort en Normandie, les pratiques funéraires à l’Âge du Fer (VIIe-Ier siècles avant J.-C.). Cully, Orep Éditions, p. 14.

153 DESLOGES, J., 2009 – La prospection aérienne dans la plaine de Caen : 1986-2006. In, GIRAUD P. (dir.), Gaulois sous les pommiers, découvertes de l’âge du Fer en Basse-Normandie, IXe-Ier siècle av. J.-C. Cabourg, Conseil Général du Calvados, service d’archéologie ; Éditions Cahiers du Temps, p. 12-14.

154 DRON, J.-L., 2008 – Un site gaulois à Condé-sur-Ifs. Histoire et Traditions Populaires, 103, p. 21-25.

155 DRON, J.-L., 2009 – La soue à cochon(s) [le site de Basly]. Le Cochon Truffier, 56, p. 4-7.

156 FÉRET, L., LE FORESTIER, S., 2009 – Les importations. In, GIRAUD P. (dir.), Gaulois sous les pommiers, découvertes de l’âge du Fer en Basse-Normandie, IXe-Ier siècle av. J.-C. Cabourg, Conseil Général du Calvados, service d’archéologie ; Éditions Cahiers du Temps, p. 91-93.

157 FICHTL, S., 2010 – Réflexions sur les remparts de type Fécamp. In, Murus Celticus : Architecture et fonctions des remparts de l’âge du Fer, (Actes de la Table ronde internationale, 11-12 octobre, 2006, Glux-en-Glenne). Bibracte, 19, p. 315-334.

158 GIRAUD, P., 2009 – Cagny, exploitations agricoles de la fin du premier âge du Fer (Calvados). Dossier : Normandie celte et romaine. L’Archéologue, Revue d’archéologie et d’histoire, 102, juin-juillet p. 15-16.

159 GIRAUD, P., 2009 – L’oppidum du « Castellier », Saint-Désir/Saint-Pierre-des-Ifs (Calvados). In, GIRAUD P. (dir.), Gaulois sous les pommiers, découvertes de l’âge du Fer en Basse-Normandie, IXe-Ier siècle av. J.-C. Cabourg, Conseil Général du Calvados, service d’archéologie ; Éditions Cahiers du Temps, p. 42-45.

160 GIRAUD, P., 2009 – Nécropole de Fontenay-le-Marmion « La Grande Pièce » (Calvados). In, DELRIEU F. (dir.), Les Gaulois et la mort en Normandie, les pratiques funéraires à l’Âge du Fer (VIIe-Ier siècles avant J.-C.). Cully, Orep Éditions, p. 33.

161 GIRAUD, P., RIQUIER, C., BAUDRY-DAUTRY, A., DIETSCH–SELLAMI, M.-F., 2009 – L’habitat Bronze final-Hallstatt ancien de « La Grande Pièce » à Fontenay-le-Marmion (Calvados). In, ROULIERE-LAMBERT M.-J., DAUBIGNEY A., MILCENT P.-Y., TALON M., VITAL J. (dir.), De l’Âge du Bronze à l’Âge du Fer en France et en Europe occidentale (Xe-VIIe siècle av. J.-C.) : la moyenne vallée du Rhône aux âges du Fer, (Actes du XXXe colloque international de l’AFEAF, Saint-Romain-en-Gal, 26-28 mai 2006). Dijon, Société archéologique de l’est, (Revue archéologique de l’est, supplément ; 27), p. 493-499.

162 GIRAUD, P., COULTHARD, N., 2010 – L’Oppidum du Castellier, chef-lieu des LexoVII. Société Historique de Lisieux, 69, p. 75-86.

163 GOMEZ DE SOTO, J., BOURHIS, J.-R., MARCIGNY, C., MENEZ, Y., RIVALLAIN, J., VERRON, G., 2009 – Pour en finir avec le Bronze final ? Les haches à douille de type armoricain en France. In, ROULIERE-LAMBERT M.-J., DAUBIGNEY A., MILCENT P.-Y., TALON M., VITAL J. (dir.), De l’Âge du Bronze à l’Âge du Fer en France et en Europe occidentale (Xe-VIIe siècle av. J.- C.) : la moyenne vallée du Rhône aux âges du Fer, (Actes du XXXe colloque international de l’AFEAF, Saint-Romain-en-Gal, 26-28 mai 2006). Dijon, Société archéologique de l’est, (Revue archéologique de l’est, supplément ; 27), p. 507-512.

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164 GUIHARD, P.-M., 2009 – Les monnaies. In, GIRAUD P. (dir.), Gaulois sous les pommiers, découvertes de l’âge du Fer en Basse-Normandie, IXe-Ier siècle av. J.-C. Cabourg, Conseil Général du Calvados, service d’archéologie ; Éditions Cahiers du Temps, p. 88-90.

165 HÉRARD, A., 2009 – La série céramique de la Tène moyenne de l’habitat de la « Corneille » à Putot-en-Bessin (Calvados). Revue Archéologique de l’Ouest, 26, p. 85-103.

166 HÉRARD, B., 2009 – Saint-Hilaire-le-Châtel : un silo du second Âge du Fer. Cahiers percherons, 179, p. 35-39.

167 JAHIER, I., 2009 – Creully, « le Clos de l’Epinette » (Calvados). In, GIRAUD P. (dir.), Gaulois sous les pommiers, découvertes de l’âge du Fer en Basse-Normandie, IXe-Ier siècle av. J.-C. Cabourg, Conseil Général du Calvados, service d’archéologie ; Éditions Cahiers du Temps, p. 26-28.

168 JAHIER, I., 2009 – Ensemble funéraire de Courseulles-sur-Mer, « La Fosse Touzé » (Calvados). In, DELRIEU F. (dir.), Les Gaulois et la mort en Normandie, les pratiques funéraires à l’Âge du Fer (VIIe-Ier siècles avant J.-C.). Cully, Orep Éditions, p. 17.

169 JAHIER, I., 2009 – Evolution des pratiques funéraires. In, GIRAUD P. (dir.), Gaulois sous les pommiers, découvertes de l’âge du Fer en Basse-Normandie, IXe-Ier siècle av. J.-C. Cabourg, Conseil Général du Calvados, service d’archéologie ; Éditions Cahiers du Temps, p. 99-103.

170 JAHIER, I., 2009 – Les bâtiments sur poteaux. In, GIRAUD P. (dir.), Gaulois sous les pommiers, découvertes de l’âge du Fer en Basse-Normandie, IXe-Ier siècle av. J.-C. Cabourg, Conseil Général du Calvados, service d’archéologie ; Éditions Cahiers du Temps, p. 31-33.

171 JAHIER, I., 2009 – Nécropole d’Eterville « Le Clos des Lilas » (Calvados). In, DELRIEU F. (dir.), Les Gaulois et la mort en Normandie, les pratiques funéraires à l’Âge du Fer (VIIe-Ier siècles avant J.-C.). Cully, Orep Éditions, p. 10-12.

172 LE GOFF, E., 2009 – Etude d’un terroir agraire à Ifs (Calvados). In, GIRAUD P. (dir.), Gaulois sous les pommiers, découvertes de l’âge du Fer en Basse-Normandie, IXe-Ier siècle av. J.-C. Cabourg, Conseil Général du Calvados, service d’archéologie ; Éditions Cahiers du Temps, p. 23-25.

173 LE GOFF, E., 2009 – Habitats, terroir et paysage rural : aménagement et structuration du territoire et de la campagne gauloise, Ifs, ZAC « Object’Ifs Sud » (Calvados). In, BERTRAND I., DUVAL A., GOMEZ DE SOTO J., MAGUER P. (dir.), Habitats et paysages ruraux en Gaule et regards sur d’autres régions du monde celtique, (Actes du XXXIe colloque interrégional de l’Association Française pour l’Étude de l’Âge du Fer, 17-20 mai 2007, Chauvigny – Vienne, F). Chauvigny, Association des publications chauvinoises, (Mémoire XXXV des publications chauvinoises), p. 93-107.

174 LEFORT, A., MARCIGNY, C., 2009 – La probable agglomération portuaire du second âge du Fer d’Urville-Nacqueville : un état de la documentation. Bulletin de l’AMARAI, 22, p. 39-82.

175 LEFORT, A., MARCIGNY, C., 2009 – L’artisanat du lignite, Nacqueville (Manche). In, GIRAUD P. (dir.), Gaulois sous les pommiers, découvertes de l’âge du Fer en Basse-Normandie, IXe-Ier siècle av. J.-C. Cabourg, Conseil Général du Calvados, service d’archéologie ; Éditions Cahiers du Temps, p. 75-77.

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176 LEFORT, A., MARCIGNY, C., 2009 – Urville, la possible agglomération portuaire d’Urville- Nacqueville (Manche). Dossier : Normandie celte et romaine. L’Archéologue, Revue d’archéologie et d’histoire, 102, juin-juillet p. 23-25.

177 LEFORT, A., MARCIGNY, C., 2009 – Reprise des études sur le site Âge du Fer d’Urville- Nacqueville : bilan documentaire et perspectives de recherche. In, MARCIGNY C. (dir.), Archéologie, histoire et anthropologie de la presqu’île de la Hague (Manche). Analyse sur la longue durée d’un espace naturel et social cohérent. Quatrième année de recherche, 2008. Beaumont-Hague, p. 62-123.

178 LEFORT, A., 2010 – Une agglomération portuaire de la Tène finale à Urville-Nacqueville (Manche) ?. In, MARCIGNY Cyril (dir.), La Hague dans tous ses états. Archéologie, Histoire, Anthropologie. OREP Éditions, p. 110-111.

179 LEFORT, A., 2010 – Une communauté gauloise entre terre et Manche : le gisement d’Urville-Nacqueville. Archéopages, 30, juillet, p. 22-25.

180 LEJARS, T., MÉNIEL, P., PERNET, L., 2009 – Les sanctuaires d’Aunou-sur-Orne et d’Alençon (Orne). In, GIRAUD P. (dir.), Gaulois sous les pommiers, découvertes de l’âge du Fer en Basse-Normandie, IXe-Ier siècle av. J.-C. Cabourg, Conseil Général du Calvados, service d’archéologie ; Éditions Cahiers du Temps, p. 96-98.

181 LEPAUMIER, H., 2009 – Les tombes à char : un marqueur de « l’aristocratie » gauloise. In, DELRIEU F. (dir.), Les Gaulois et la mort en Normandie, les pratiques funéraires à l’Âge du Fer (VIIe-Ier siècles avant J.-C.). Cully, Orep Éditions, p. 22-23.

182 LEPAUMIER, H., GIAZZON, D., CHANSON, K., 2009 – Orval « Les Pleines » (Manche) : une tombe à char en Cotentin. In, DELRIEU F. (dir.), Les Gaulois et la mort en Normandie, les pratiques funéraires à l’Âge du Fer (VIIe-Ier siècles avant J.-C.). Cully, Orep Éditions, p. 25-26.

183 LEPAUMIER, H., BESNARD-VAUTERIN, C.-C., LE GOFF, E., 2009 – L’organisation des campagnes gauloises. In, GIRAUD P. (dir.), Gaulois sous les pommiers, découvertes de l’âge du Fer en Basse-Normandie, IXe-Ier siècle av. J.-C. Cabourg, Conseil Général du Calvados, service d’archéologie ; Éditions Cahiers du Temps, p. 20-22.

184 LEPAUMIER, H., GIAZZON, D., CHANSON, K., 2009 – Orval, une tombe à char, « Les Pleines », Orval (Manche). Dossier : Normandie celte et romaine. L’Archéologue, Revue d’archéologie et d’histoire, 102, juin-juillet p. 28-30.

185 LEPAUMIER, H., CORDE, D., 2009 – La généralisation de l’incinération au milieu du Ier siècle avant notre ère : Bricqueville-la-Blouette (Manche). In, DELRIEU F. (dir.), Les Gaulois et la mort en Normandie, les pratiques funéraires à l’Âge du Fer (VIIe-Ier siècles avant J.- C.). Cully, Orep Éditions, p. 39-40.

186 LEPAUMIER, H., DELRIEU, F., 2010 – L’âge du Fer en Basse-Normandie (-800 à -52 av. J.- C.). Bilan de la Recherche 1984-2004. In, Bilan de la Recherche Archéologique Basse- Normandie 1984-2010 : Du Paléolithique à la fin de l’Age du Fer – Vol. I : Préhistoire – Protohistoire. Ministère de la Culture et de la Communication, p. 143-168.

187 LEPAUMIER, H., 2010 – Cerisé (61), Parc d’Activité, une nécropole tumulaire en périphérie alençonnaise. Bulletin de la Société Historique et Archéologique de l’Orne, CXXIX, 1–2, p. 25-44.

188 LEROYER, C., BOULEN, M., MARGUERIE, D., LORHO, T., PRAT, B., ARGANT, J., 2009 – Base de données et S.I.G. palynologiques sur l’Âge du Fer en France : une autre approche du paysage végétal et de son anthropisation. In, BERTRAND I., DUVAL A., GOMEZ DE SOTO J., MAGUER P. (dir.), Habitats et paysages ruraux en Gaule et regards sur d’autres régions du

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189 LESPEZ, L., GERMAIN-VALLÉE, C., 2009 – L’environnement à l’âge du Fer. In, GIRAUD P. (dir.), Gaulois sous les pommiers, découvertes de l’âge du Fer en Basse-Normandie, IXe-Ier siècle av. J.-C. Cabourg, Conseil Général du Calvados, service d’archéologie ; Éditions Cahiers du Temps, p. 15-17.

190 MALRAIN, F., BLANCQUAERT, G., LORHO, T., MÉNIEL, P., MATTERNE, V., LEROYER, C., 2009 – Un outil pour le renouveau des études sur le monde rural de l’âge du Fer en France : la base de données associée à un SIG. Archéopages, 27, p. 68-77.

191 MARCIGNY, C., 2009 – Paysages agraires. Dossier : Normandie celte et romaine. L’Archéologue, Revue d’archéologie et d’histoire, 102, juin-juillet p. 17-19.

192 MATTERNE, V., BOUBY, L., BOUCHETTE, A., CABANIS, M., DERREUMAUX, M., DURAND, F., MARINVAL, P., PRADAT, B., DIETSCH–SELLAMI, M.-F., WIETHOLD, J., 2009 – L’agriculture du VIe au Ier s. av. J.-C. en France. Etat des recherches carpologiques sur les établissements ruraux. In, BERTRAND I., DUVAL A., GOMEZ DE SOTO J., MAGUER P. (dir.), Habitats et paysages ruraux en Gaule et regards sur d’autres régions du monde celtique, (Actes du XXXIe colloque interrégional de l’Association Française pour l’Étude de l’Âge du Fer, 17-20 mai 2007, Chauvigny – Vienne, F). Chauvigny, Association des publications chauvinoises, (Mémoire XXV des publications chauvinoises), p. 383-416.

193 MÉNIEL, P., AUXIETTE, G., GERMINET, D., BAUDRY-DAUTRY, A., HORARD-HERBIN, M.– P., 2009 – Une base de données sur les études de faunes des établissements ruraux en Gaule. In, BERTRAND I., DUVAL A., GOMEZ DE SOTO J., MAGUER P. (dir.), Habitats et paysages ruraux en Gaule et regards sur d’autres régions du monde celtique, (Actes du XXXIe colloque interrégional de l’Association Française pour l’Étude de l’Âge du Fer, 17-20 mai 2007, Chauvigny – Vienne, F). Chauvigny, Association des publications chauvinoises, (Mémoire des publications chauvinoises ; XXXV), p. 417-446.

194 NILLESSE, O., 2009 – Activités, métiers, vie quotidienne dans les établissements ruraux de l’Ouest de la France à travers l’instrumentum (Hallstatt D/début du Haut-Empire). In, BERTRAND I., DUVAL A., GOMEZ DE SOTO J., MAGUER P. (dir.), Habitats et paysages ruraux en Gaule et regards sur d’autres régions du monde celtique, (Actes du XXXIe colloque interrégional de l’Association Française pour l’Étude de l’Âge du Fer, 17-20 mai 2007, Chauvigny – Vienne, F). Chauvigny, Association des publications chauvinoises, (Mémoire XXXV des publications chauvinoises), p. 45-83.

195 OUDRY-BRAILLON, S., BILLARD, C., 2009 – Trois sépultures atypiques du Second âge du Fer à Reviers (Calvados). Revue Archéologique de l’Ouest, 26, p. 105-115.

196 SAN JUAN, G., 2009 – L’éperon de « La Campagne » à Basly (Calvados). In, GIRAUD P. (dir.), Gaulois sous les pommiers, découvertes de l’âge du Fer en Basse-Normandie, IXe-Ier siècle av. J.-C. Cabourg, Conseil Général du Calvados, service d’archéologie ; Éditions Cahiers du Temps, p. 34-37.

197 SAN JUAN, G., LE GOFF, I., 2009 – Nécropole de Basly « La Campagne » (Calvados). In, DELRIEU F. (dir.), Les Gaulois et la mort en Normandie, les pratiques funéraires à l’Âge du Fer (VIIe-Ier siècles avant J.-C.). Cully, Orep Éditions, p. 15-16.

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198 SAVARY, X., MANSON, A.–L., 2009 – Les céramiques au microscope. In, GIRAUD P. (dir.), Gaulois sous les pommiers, découvertes de l’âge du Fer en Basse-Normandie, IXe-Ier siècle av. J.-C. Cabourg, Conseil Général du Calvados, service d’archéologie ; Éditions Cahiers du Temps, p. 69-71.

199 SÉHIER, E., 2009 – La fabrication du textile. In, GIRAUD P. (dir.), Gaulois sous les pommiers, découvertes de l’âge du Fer en Basse-Normandie, IXe-Ier siècle av. J.-C. Cabourg, Conseil Général du Calvados, service d’archéologie ; Éditions Cahiers du Temps, p. 56-59.

200 SIEVERS, S., 2010 – Die Wallgrabungen von Manching im Vergleich. In, Murus Ceticus : Architecture et fonctions des remparts de l’âge du Fer, (Actes de la Table ronde internationale, 11-12 octobre, 2006, Glux-en-Glenne). Bibracte, 19, p. 175-186.

201 VILLAREGUT, J., 2009 – Ri, « Le Moulin Foulon » (Orne). In, DELRIEU F. (dir.), Les Gaulois et la mort en Normandie, les pratiques funéraires à l’Âge du Fer (VIIe-Ier siècles avant J.-C.). Cully, Orep Éditions, p. 24.

202 ZAOUR, N., 2009 – Les activités métallurgiques. In, GIRAUD P. (dir.), Gaulois sous les pommiers, découvertes de l’âge du Fer en Basse-Normandie, IXe-Ier siècle av. J.-C. Cabourg, Conseil Général du Calvados, service d’archéologie ; Éditions Cahiers du Temps, p. 72-74.

203 ZECH-MATTERNE, V., 2009 – L’agriculture : stocks de grains archéologiques. In, GIRAUD P. (dir.), Gaulois sous les pommiers, découvertes de l’âge du Fer en Basse-Normandie, IXe-Ier siècle av. J.-C. Cabourg, Conseil Général du Calvados, service d’archéologie ; Éditions Cahiers du Temps, p. 51-52.

6. Gaule romaine

204 ANONYME, 2010 – Les musée et sites archéologiques de Vieux-la-Romaine (Calvados). Archéopages, 74, p. 74-77.

205 BESNARD-VAUTERIN, C.-C., SIMON, L., BERTHELOT, S., CARPENTIER, V., LABAUNE- JEAN, F., SÉHIER, E., 2009 – Les établissements gallo-romains. La culture matérielle. In, BESNARD-VAUTERIN C.-C. (dir.), En plaine de Caen, une campagne gauloise et antique. L’occupation du site de l’Étoile à Mondeville. Rennes, PUR, coll. « Archéologie et Culture », p. 181-206.

206 BLAIZOT, F., 2009 – Les pratiques et les espaces funéraires dans l’Antiquité. Etat de la recherche, réalités du corpus examiné et orientations du dossier. Gallia, 66.1, p. 1-14.

207 BOISLÈVE, J., SCHUTZ, G., 2010 – Les peintures murales romaines de la fouille du 51-53 rue de Bretagne à Bayeux (Calvados, Basse-Normandie). Aremorica, 4.

208 CARPENTIER, V., BESNARD-VAUTERIN, C.-C., 2009 – Les établissements gallo-romains. L’organisation générale des vestiges. In, BESNARD-VAUTERIN C.-C. (dir.), En plaine de Caen, une campagne gauloise et antique. L’occupation du site de l’Etoile à Mondeville. Rennes, PUR, coll. « Archéologie et Culture », p. 163-180.

209 CARPENTIER, V., BESNARD-VAUTERIN, C.-C., 2009 – Les établissements gallo-romains. Synthèse. L’occupation antique de l’Étoile dans le contexte de la plaine de Caen. In, BESNARD-VAUTERIN C.-C. (dir.), En plaine de Caen, une campagne gauloise et antique. L’occupation du site de l’Étoile à Mondeville. Rennes, PUR, coll. « Archéologie et Culture », p. 181-212.

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210 CHOLET, L., DELAVAL, E., GUYARD, L., 2010 – La place de la recherche dans l’exploitation des sites antiques normands. In, SAN JUAN G., DELACAMPAGNE F. (dir.), La mise en valeur du patrimoine monumental antique en Normandie, (Actes de la table ronde de Eu – Seine-Maritime, 25-26 novembre 2004). Publications des Universités de Rouen et du Havre, p. 113-119.

211 DELACAMPAGNE, F., DELAVAL, E., 2010 – Fouilles, recherches et mise en valeur à Vieux (Calvados), antique Aregenua. In, SAN JUAN G., DELACAMPAGNE F. (dir.), La mise en valeur du patrimoine monumental antique en Normandie, (Actes de la table ronde de Eu – Seine-Maritime, 25-26 novembre 2004). Publications des Universités de Rouen et du Havre, p. 73-80.

212 DELAHAYE, F., FÉRET, L., 2008 – Un lot de céramiques du Haut-Empire dans l’enceinte du collège Notre-Dame à Lisieux. Bulletin de la Société Historique de Lisieux, 66, p. 75-91.

213 DEROUET, R., 2008 – Le chemin antique de Caen à Exmes. Histoire et Traditions Populaires, 103, p. 49-53.

214 DUCLOS, C., JEANNE, L., LE GAILLARD, L., PAEZ–REZENDE, L., 2009 – De nouvelles découvertes sur le sanctuaire gallo-romain de Montaigu-la-Brisette. Bulletin municipal de Montaigu-la-Brisette, 5, 2009. n.p.

215 DUCLOS, C., JEANNE, L., PAEZ–REZENDE, L., 2009 – Collections gallo-romaines du muséum de Cherbourg. Cherbourg, Muséum Emmanuel Liais, (Collection Unica), 82 p.

216 GANIVET, M., 2008 – Archéologie : nouveau regard sur le site de Saint-Ouen-de-la-Cour. Cahiers Percherons, 175, 3e trimestre, p. 1-3.

217 JEANNE, L., FÉRET, L., DUCLOS, C., LE GAILLARD, L., PAEZ–REZENDE, L., 2008 – Une occupation du Ier siècle de notre ère à Brillevast : Le Hameau Valogne. Revue de la Manche, 50, fasc. 200, p. 29-36.

218 JEANNE, L., DUCLOS, C., LE GAILLARD, L., PAEZ–REZENDE, L., SOREL, Y., 2008. – Montaigu-la-Brisette, Le Hameau Gréard : d’une petite nécropole gauloise à un habitat gallo-romain, quatre siècles d’occupation rurale en marge de la ville romaine. Revue de la Manche, 50, fasc. 200, p. 60-64.

219 JEANNE, L., DUCLOS, C., LE GAILLARD, L., PAEZ–REZENDE, L., 2008 – Une officine de terres cuites architecturales dans le bois de Barnavast, Le Pas du Vivray, commune de Teurthéville-Bocage. Revue de la Manche, 50, fasc. 201, p. 43-48.

220 JEANNE, L., DUCLOS, C., LE GAILLARD, L., PAEZ–REZENDE, L., 2008 – Une villa gallo- romaine à Benoistville (Le Plateau). Revue de la Manche, 50, fasc. 200, p. 37-41.

221 JEANNE, L., DUCLO, S C., LE GAILLARD, L., 2009 – Une villa gallo-romaine à Benoistville (le plateau). Bulletin du groupe de recherches archéologiques du Cotentin, 13, p. 39-40.

222 JEANNE, L., FÉRET, L., DUCLOS, C., LE GAILLARD, L., PAEZ–REZENDE, L., 2009 – Une occupation du Ier siècle de notre ère à Brillevast. Bulletin du groupe de recherches archéologiques du Cotentin, 13, p. 41-43.

223 JEANNE, L., DUCLOS, C., LE GAILLARD, L., PAEZ–REZENDE, L., SOREL, Y., 2009 – Montaigu-la-Brisette, « Le Hameau Gréard ». D’une petite nécropole gauloise à un habitat gallo-romain : quatre siècles d’occupation rurale en marge d’une ville romaine. Bulletin du groupe de recherches archéologiques du Cotentin, 13, p. 47-49.

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224 JEANNE, L., DUCLOS, C., LE GAILLARD, L., PAEZ–REZENDE, L., 2009 – Une officine de terres cuites architecturales dans le bois de Barnavast. Bulletin du groupe de recherches archéologiques du Cotentin, 13, p. 44-46.

225 LABAT, B., GUYARD, L., 2010 – Le musée de site et la valorisation des données. In, SAN JUAN G., DELACAMPAGNE F. (dir.), La mise en valeur du patrimoine monumental antique en Normandie, (Actes de la table ronde de Eu – Seine-Maritime, 25-26 novembre 2004). Publications des universités de Rouen et du Havre, p. 127-131.

226 LECLERC, G., 2008 – Le sanctuaire gallo-romain de Macé (Orne). L’Archéologue, Archéologie nouvelle, 94, p. 32-34.

227 LE GAILLARD, L., DUCLOS, C., JEANNE L., PAEZ–REZENDE, L., 2008 – Montaigu-la- Brisette : fouilles archéologiques – campagne 2007. Bulletin municipal de Montaigu-la- Brisette, 4, n.p.

228 LE GAILLARD, L., DUCLOS, C., JEANNE, L., PAEZ–REZENDE, L., 2009 – Un édifice thermal gallo-romain à Montaigu-la-Brisette. Bulletin municipal de Montaigu-la-Brisette, 5, n.p.

229 LEMAITRE, C., 2009 – La colonne votive de Lisieux. Bulletin de la Société Historique de Lisieux, 67, p. 23-91.

230 LEMAITRE, C., 2010 – Essai sur l’administration de la Civitas Lexoviorum pendant la seconde moitié du Ier siècle avant J.-C. Histoire et Traditions Populaires, 111, p. 63-76.

231 LEVALET D., 2010 – Avranches et la cité des Abrincates (Ier siècle avant J.-C.-VIIe siècle après J.- C.) : recherches historiques et archéologiques. Société des Antiquaires de Normandie, (Mémoires de la Société des Antiquaires de Normandie, XLV), 262 p.

232 MALIGORNE, Y., 2009 – Contribution des ordres d’architecture à la différenciation des espaces. Quelques exemples gaulois. Aremorica, 3, p. 87-112.

233 OUZOULIAS, P., 2010 – Les campagnes gallo-romaines : quelle place pour la villa ?. In, OUZOULIAS P., TRANOY L. (dir.), Comment les Gaules devinrent romaines. Paris, La Découverte, p. 189-211.

234 PAILLARD, D., ALDUC-LE AGOUSSE, A., BUCHET, L., BLONDIAUX, J., NIEL, C., 2009 – Identité sociale ou miroir d’une société en évolution ? Les tombes remarquables de la seconde moitié du IVe siècle dans la nécropole Michelet à Lisieux (Calvados). In, Première table ronde du Cinquantenaire du CRAHM « Inhumations de prestige ou prestige de l’inhumation. Expressions du pouvoir dans l’au-delà », Caen, 23-24 mars 2007.

235 PECHOUX, L., 2010 – Les sanctuaires de périphérie urbaine en Gaule Romaine. Montagnac : Editions Monique Mergoil, (Archéologie et Histoire Romaine, 18), 500 p.

236 QUÉVILLON, S., 2010 – Le patrimoine monumental antique en Basse-Normandie. In, SAN JUAN G., DELACAMPAGNE F. (dir.), La mise en valeur du patrimoine monumental antique en Normandie, (Actes de la table ronde de Eu – Seine-Maritime, 25-26 novembre 2004). Publications des Universités de Rouen et du Havre, p. 29-36.

237 SCHUTZ, G., 2010 – L’artisanat antique dans le chef-lieu de cité de Vieux Aregenua (Calvados). In, CHARDRON-PICAULT P. (dir.), Aspects de l’artisanat en milieu urbain, Gaule et Occident romain, (Actes du colloque international d’Autun, 20-22 septembre 2007). Dijon, (Revue Archéologique de l’Est, suppl. 28), p. 95-107.

238 SUMÉRA, F., avec la coll. de PRIGENT, D., 2009 – Les matières premières. In, COUTELAS A. (dir.), Le Mortier de chaux. Paris, Éditions Errance, p. 33-74.

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239 WELLS, C., 2009 – La bataille de Normandie (56 av. J.-C.). Revue de l’Avranchin et du Pays de Granville, 86, fasc. 419, p. 165-175.

240 ZECH–MATTERNE, V., 2010 – Le développement de la fructiculture en Gaule du Nord, à l’époque romaine. In, OUZOULIAS P., TRANOY L. (dir.), Comment les Gaules devinrent romaines. Paris, La Découverte, p. 255-266.

7. Époque médiévale

241 BAYLÉ, M., 2008 – Le tombeau du chevalier Hugues dans l’église de Troarn. Bulletin de la Société des Antiquaires de Normandie, LXV, (2002–2003). p. 11-18.

242 BAYLÉ, M., 2008 – Les parties romanes de l’église du Plessis-Grimoult : 165e Congrès de Condé-sur-Noireau, 2007. Annuaire des cinq Départements de la Normandie, p. 15-20.

243 BECK, B., 2008 – Compte-rendu des visites de mai à juillet : l’abbaye d’Hambye. Revue de l’Avranchin et du Pays de Granville, 85, fasc. 416, p. 308-315.

244 BERNAGE, G., 2010 – Le château de la Rivière. Patrimoine Normand, 74, p. 14-19.

245 BERNAGE, G., 2010 – Les premières églises de nos ducs. Patrimoine Normand, 73, p. 25-43.

246 BERTHELOT, S., WAVELET, T., 2010 – Les ampoules de pèlerinage d’Eculleville. In, MARCIGNY Cyril (dir.), La Hague dans tous ses états. Archéologie, Histoire, Anthropologie. OREP Éditions, p. 124-125.

247 BILLARD, C., BERNARD, V., 2009 – Basse-Normandie (Manche et Calvados). Domaine public maritime. Chronique des fouilles médiévales en France en 2008. Archéologie Médiévale, 39, p. 338-339.

248 BILLARD, C., 2010 – Basse-Normandie (Manche et Calvados). Domaine public maritime. Chronique des fouilles médiévales en France en 2009. Archéologie Médiévale, 40, p. 335.

249 BOCQUET-LIÉNARD, A., FICHET DE CLAIRFONTAINE, F., 2008 – Lieusaint (Manche). Ferme de la Fosse : une officine de production céramique médiévale (XIe-XIIe s.). Chroniques des fouilles médiévales en France en 2007. Archéologie Médiévale, 38, p. 295.

250 BOCQUET-LIÉNARD, A., FLAMBARD-HÉRICHER, A.-M. 2009 – La vaisselle céramique en Normandie du XIVe au XVIe siècle et le PCR Typochronologie de la céramique bas- normande Xe-XVIe siècle. In, RAVOIRE (F.), DIETRICH (A.) (dir.), La cuisine et la table dans la France de la fin du Moyen Age, contenus et contenants du XIVe au XVIe siècle, (Actes du colloque de Sens, 8-10 janvier 2004). Caen, Publications du CRAHM, p. 215-235.

251 BOUVRIS, J.-M., 2008 – chartes du prieuré de Rouvrou, dépendance de l’abbaye de Fontenay, à l’ancien diocèse de Bayeux (XIIe-XIIIe siècles) : 165e Congrès de Condé-sur- Noireau, 2007. Annuaire des cinq Départements de la Normandie, p. 193-222.

252 BROINE, E., 2008 – Cherbourg-Octeville (Manche). Abbaye Notre-Dame-du-Vœu. Chroniques des fouilles médiévales en France en 2007. Archéologie Médiévale, 38, p. 210-211.

253 BROWN, R., 2009 – Falaise (Calvados). Château, bastion nord-est. Chronique des fouilles médiévales en France en 2008. Archéologie Médiévale, 39, p. 259.

254 BÜTTNER, S., PRIGENT, D., 2010 – Les matériaux de construction dans le bâtiment médiéval. In, Trente ans d’Archéologie Médiévale en France : un bilan pour l’avenir. (IX e

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congrès international de la Société d’archéologie médiévale, Vincennes, 16-18 juin 2006). Caen, Publications du CRAHM, p. 179-194.

255 CANU, B., 2008 – Les ports fluviaux du seuil du Cotentin. In, Sur la route de Louviers. Voies de communication et moyens de transport de l’Antiquité à nos jours, (Actes du 42e congrès des Sociétés historiques et archéologiques de Normandie). Louviers, (Congrès des sociétés historiques et archéologiques de Normandie ; 13), p. 271-290.

256 CARDON, T., 2008 – Le trésor de Saint-Fraimbault-sur-Pisse et la circulation monétaire dans le sud de la Normandie vers 1 200. Le Domfrontais médiéval, 20, (2008-2009), p. 23-36.

257 CARPENTIER, V., 2008 – Habitat paysan et vie quotidienne aux portes d’Argentan, à travers quelques données archéologiques récentes (XIe-XIIe siècles). In, MOULIN M.-A., CHAVE I., FAJAL B., FOUCHER J.-P. (dir.), Argentan et ses environs au Moyen Âge : approche historique et archéologique, (Actes de la journée d’études, Argentan, 29 mars 2003). Alençon, Conseil général de l’Orne, Publications du CRAHM, p. 55-79.

258 CARPENTIER, V., 2008 – Les « seigneurs du marais » : regard sur l’encadrement des hommes au bord des marais de la Dives (Calvados) : châteaux, maisons fortes, manoirs et prieurés, XIe-XVIIIe siècles. In, LALOU E., LEPEUPLE B., ROCH J.-L. (dir.), Des châteaux et des sources, archéologie et histoire dans la Normandie médiévale : mélanges en l’honneur d’Anne-Marie Flambard-Héricher. Mont-Saint-Aignan, PURH, p. 223-254.

259 CARPENTIER, V., 2009 – Fontenai-sur-Orne (Orne). Les Fresneaux. Chronique des fouilles médiévales en France en 2008. Archéologie Médiévale, 39, p. 185-186.

260 CARPENTIER, V., 2009 – Giberville (Calvados). Delle de derrière l’église. Chronique des fouilles médiévales en France en 2008 (sépultures et nécropoles). Archéologie Médiévale, 39, p. 310.

261 CARPENTIER, V., 2009 – Giberville (Calvados). Delle de derrière l’Église. Chronique des fouilles médiévales en France en 2008 (constructions et habitats civils). Archéologie Médiévale, 39, p. 186-187.

262 CARPENTIER, V., GIAZZON, D., MARCIGNY, C., 2009 – Aspects de la vie domestique et agricole médiévale aux confins de la Normandie et du Maine : Le site d’Arçonnay « Parc Saint-Gilles » (Sarthe) autour du XIIe siècle. Revue Archéologique de l’Ouest, 26, p. 229-258.

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353 MASTROLORENZO, J., HANACHI, S., 2010 – Falaise (Calvados). Château de Falaise. Chronique des fouilles médiévales en France en 2009. Archéologie Médiévale, 40, p. 266.

354 MORAND, F., ZAOUR, N., GIRAULT, N., 2009 – Archéologie en forêt de Bellême : une activité métallurgique du haut Moyen Âge. Cahiers percherons, 179, p. 30-34.

355 NEVEUX, F., 2008 – Les églises du Mont-Saint-Michel : de la crypte au sanctuaire de hauteur. In, LALOU E., LEPEUPLE B., ROCH J.-L. (dir.), Des châteaux et des sources, archéologie et histoire dans la Normandie médiévale : mélanges en l’honneur d’Anne-Marie Flambard-Héricher. Mont-Saint-Aignan, PURH, p. 517-527.

356 NEVEUX, F., 2010 – Les agglomérations castrales en Normandie (XIe-XVe siècle). In, CHEDEVILLE A., PICHOT D. (dir.), Des villes à l’ombre des châteaux : naissance et essor des agglomérations castrales en France au Moyen Âge, (Actes du colloque de Vitré – 16-17 octobre 2008). PUR, coll. « Archéologie et Culture », p. 141-152.

357 NISSEN-JAUBERT, A., 2009 – Le château de Domfront de la fin du XIe siècle au milieu du XIIe siècle. Les vestiges archéologiques et leur contexte historique. In, GAZEAU (V.),

Revue archéologique de l'Ouest, 28 | 2011 352

GREEN (J.) (dir.), Tinchebray 1106-2006, (Actes du colloque de Tinchebray, 2006). Le Pays Bas-Normand, 271–272, (2008). p. 139-155.

358 OEIL DE SALEYS, S., 2008 – Lestre (Manche). Chapelle Saint-Michel. Chroniques des fouilles médiévales en France en 2007. Archéologie Médiévale, 38, p. 215-216.

359 PIERRE, M.-J., 2009 – L’église Saint-Martin-des-Champs (Argentan, Orne) : peintures murales et guerres de religion. Haute-Normandie archéologique, 14, p. 173-182.

360 RAJADE, A., 2009 – Fonction des « grosses perles de ceinture », éléments de parure ou objets fonctionnels ? In, L’actualité de l’archéologie du haut Moyen Âge en Picardie, Les apports de l’expérimentation à l’archéologie mérovingienne, (Actes des XXIXe Journées internationales d’archéologie mérovingienne, musée des Temps Barbares, Marle (Aisne), 26-28 septembre 2008). Revue Archéologique de Picardie, 1–2, p. 77-86.

361 RENOUX, A., 2010 – Châteaux, palais et habitats aristocratiques fortifiés et semi- fortifiés. In, CHAPELOT J. (dir.), Trente ans d’Archéologie Médiévale en France : un bilan pour l’avenir. (IXe congrès international de la Société d’archéologie médiévale, Vincennes, 16-18 juin 2006). Caen, Publications du CRAHM, p. 239-256.

362 RIDEL, E., 2009 – Les Vikings et les mots. Paris, Éditions Errance, 351 p.

363 RIDEL, E., 2010 – La Hague, un coin du monde Viking ? Aperçu critique sur la question. In, MARCIGNY Cyril (dir.), La Hague dans tous ses états. Archéologie, Histoire, Anthropologie. OREP Éditions, p. 120-121.

364 RIDEL, E., 2010 – Les Navires de la Conquête : construction navale et navigation en Normandie à l’époque de Guillaume Le Conquérant. OREP Éditions, 63 p.

365 ROSE, Y., 2008 – A l’origine de la ville d’Alençon : le pont de Sarthe (XIe-XXe siècles). In, Sur la route de Louviers. Voies de communication et moyens de transport de l’Antiquité à nos jours : actes du 42e congrès des Sociétés historiques et archéologiques de Normandie. Louviers, (Congrès des sociétés historiques et archéologiques de Normandie ; 13), p. 151-159.

366 ROSEL (DU), G., 2008 – Saint-Germain-du-Crioult, la motte féodale : 165e Congrès de Condé-sur-Noireau, 2007. Annuaire des cinq Départements de la Normandie, p. 83-86.

367 RUAS, M.–P., 2010 – Des grains, des fruits et des pratiques : la carpologie historique en France. In, CHAPELOT J. (dir.), Trente ans d’Archéologie Médiévale en France : un bilan pour l’avenir. (IX e congrès international de la Société d’archéologie médiévale, Vincennes, 16-18 juin 2006). Caen, Publications du CRAHM, p. 55-70.

368 SADY, M., 2009 – Vieux-Pont-en-Auge : une très vieille histoire. Histoire et Traditions Populaires, 108, p. 43-47.

369 SAINT-JAMES, F., NICOLAS-MÉRY, D., LEVALET, D., 2009 – Montchaton et Orval : compte rendu des visites de février, mars et avril 2009. Revue de l’Avranchin et du Pays de Granville, 86, fasc. 419, p. 203-232.

370 SAINT-JAMES, F., 2010 – L’église Saint-Cyr et Sainte-Julitte à Saint-Cyr-du-Bailleul. Revue de l’Avranchin et du Pays de Granville, 87, fasc. 424, p. 406-408.

371 SAPIN, C., BAYLÉ, M., BÜTTNER, S., GUIBERT, P., BLAIN, S., LANOS, P., CHAUVIN, A., DUFRESNE, P., OBERLIN, C., 2008 – Archéologie du bâti et archéométrie au Mont-Saint- Michel, nouvelles approches de Notre-Dame-Sous-Terre. Archéologie médiévale, 38, p. 71-122.

Revue archéologique de l'Ouest, 28 | 2011 353

372 TONQUEDEC (de), E., 2010 – L’abbaye de Montmorel à Poilley. Revue de l’Avranchin et du Pays de Granville, 87, fasc. 424, p. 389-393.

373 VASTEL, J., 2008 – L’abbaye du Vœu « près Chierebourg ». Éditions Ville de Cherbourg- Octeville, (Unica), 96 p.

374 VIGOT, A.–S., HINCKER, V., 2010 – La salle capitulaire de l’abbaye de Saint-Evroult- Notre-Dame-du-Bois : l’apport de l’archéologie. Bulletin de la Société Historique et Archéologique de l’Orne, CXXIX, 3, p. 67-80.

8. Époques moderne et contemporaine

375 ANONYME, 2009 – Le Village du Mont-Saint-Michel. Patrimoine Normand, 72, p. 6-22.

376 BERNAGE, G., 2009 – Bayeux, autour de l’Hôtel du Doyen. Patrimoine Normand, 71, p. 38-43.

377 BERNAGE, G., 2009 – Crosville-sur Douve. Patrimoine Normand, 71, p. 24-31.

378 BERNAGE, G., 2009 – Bayeux, la rue Saint-Jean. Patrimoine Normand, 72, p. 42-47.

379 BERNAGE, G., 2010 – Le Spitfire de la baie de Sallenelles. Patrimoine Normand, 76, p. 24-31.

380 BERNOUIS, P., FAJAL, B., 2008 – Aux marges du Bessin potier, l’atelier de Jurques et ses productions de grès aux XIXe-XXe siècles. In, LALOU É., LEPEUPLE B., ROCH J.-L. (dir.), Des châteaux et des sources, archéologie et histoire dans la Normandie médiévale : mélanges en l’honneur d’Anne-Marie Flambard-Héricher. Mont-Saint-Aignan, PURH, p. 87-102.

381 BLANCHARD, L., LELIÈVRE, P., 2008 – Les ingénieurs du Roi au chevet du port de Honfleur, du grand tournant du règne de Louis XIV à la fin de l’Ancien Régime. Le Pays d’Auge, 58e année, 1, p. 24-24.

382 BLOND, S., 2008 – Les routes normandes au XVIIIe siècle d’après l’Atlas de Trudaine. In, Sur la route de Louviers. Voies de communication et moyens de transport de l’Antiquité à nos jours, (Actes du 42e congrès des Sociétés historiques et archéologiques de Normandie). Louviers, (Congrès des sociétés historiques et archéologiques de Normandie ; 13), p. 91-101.

383 BOUVIER DES NOËS, F., 2009 – Buré, village percheron. Cahiers percherons, 178, p. 43-62.

384 DESHAYE, S J., 2009 – Le Logis seigneurial de la Motte à Angoville-sur-Ay. Bulletin du groupe de recherches archéologiques du Cotentin, 13, p. 54-57.

385 DUFOUR, M., 2010 – Naufrages et épaves le long des côtes du pays haguard. In, MARCIGNY Cyril (dir.), La Hague dans tous ses états. Archéologie, Histoire, Anthropologie. OREP Éditions, p. 144-145.

386 DUGUÉ, M.-L., 2010 – L’église de Sainte-Pience. Revue de l’Avranchin et du Pays de Granville, 87, fasc. 424, p. 381-382.

387 DUHAULT, L., FERAUGE, M., 2008 – La redoute de Merville-Franceville-Plage. Bulletin de la Société des Antiquaires de Normandie, LXV, (2002-2003), p. 47-54.

388 DUTEURTRE, C., 2008 – Château de Servigny : une demeure historique. Patrimoine Normand, 66, p. 11-23.

389 DUTEURTRE, C., 2008 – Château du Pont-Rilly : le XVIIIe siècle à l’honneur. Patrimoine Normand, 67, p. 17-25.

Revue archéologique de l'Ouest, 28 | 2011 354

390 FOSSE, G., VILGRAIN-BAZIN, G., 2010 – Archéologie et ethnohistoire des périodes moderne et contemporaine. In, MARCIGNY C. (dir.), La Hague dans tous ses états. Archéologie, Histoire, Anthropologie. OREP Éditions, p. 130-145.

391 GARNIER, R., 2008 – La redoute de Merville 1762-2007. Le Pays d’Auge, 58e année, 2, p. 7-14.

392 GELINEAU, J.-C., 2009 – La forge et le fourneau de Carrouges au XIXe siècle. Bulletin de la Société Historique et Archéologique de l’Orne, 128, 1er trim. p. 5-52.

393 GIRET, J.-M., 2009 – Le four banal de Saint-Lambert à Neuilly-la-Forêt. Patrimoine Normand, 69, p. 10-11.

394 HOUILLIER, S., 2009 – Led-Heu, un fort dans la lande. In, MARCIGNY C. (dir.), Archéologie, histoire et anthropologie de la presqu’île de la Hague (Manche). Analyse sur la longue durée d’un espace naturel et social cohérent. Quatrième année de recherche, 2008. Beaumont-Hague, p. 130-143.

395 HUET, C., 2008 – Urbanisme et clergé à Bayeux au XVIIIe siècle. Bulletin de la Société des Antiquaires de Normandie, LXV (2002-2003), p. 77-93.

396 LAURENT, K., 2008 – L’habitat paysan dans la région de Saint-Sever-Calvados. Examen architectural et social. Bulletin de la Société des Antiquaires de Normandie, LXV (2002-2003), p. 95-106.

397 LEVALET, D., 2010 – Quand un cèdre s’abat. (un dépotoir des XVIIe et XVIIIe siècles au Jardin des Plantes d’Avranches). Revue de l’Avranchin et du Pays de Granville, 87, fasc. 425, p. 705-716.

398 LORIEUX, J.-C., 2008 – Les pêcheries du Mont-Saint-Michel. Au Fil de la Normandie, 20, p. 53.

399 MANEUVRIER, J., 2008 – La journée « manoirs » du 31 août 2008. Histoire et Traditions Populaires, 103, p. 26-41.

400 MANNEVILLE, P., 2008 – le cimetière privé protestant de La Motte à Athis (Orne) : 165e congrès de Condé-sur-Noireau, 2007. Annuaire des cinq Départements de la Normandie, p. 104-106.

401 MARIE, E., 2010 – Ethnologie et patrimoine de pays : l’exemple de la pêche à pied dans la Hague. In, MARCIGNY C. (dir.), La Hague dans tous ses états. Archéologie, Histoire, Anthropologie. OREP Éditions, p. 146-158.

402 MARIE, E., VILGRAIN-BAZIN, G., 2010 – Les viviers à crustacés à la pointe de la Hague. Le Viquet, 170, p. 15-22.

403 MORAND, F., QUÉVILLON, S., avec la coll. de ARNAUD, J.-L., 2010 – Prospection archéologique en massif de Réno-Valdieu : une activité métallurgique séculaire. Cahiers percherons, 183, p. 55-64.

404 NICOLAS-MÉRY, D., 2010 – Le manoir de l’Aumoire à Morigny. Revue de l’Avranchin et du Pays de Granville, 87, fasc. 422, p. 19-53.

405 NICOLAS-MÉRY, D., 2010 – Le manoir de Mirande à Saint-Laurent-de-Terregatte. Revue de l’Avranchin et du Pays de Granville, 87, fasc. 424, p. 393-401.

406 NICOLAS-MÉRY, D., 2010 – Visite du bourg et des manoirs de Saint-Cyr-du-Bailleul. Revue de l’Avranchin et du Pays de Granville, 87, fasc. 424, p. 409-421.

Revue archéologique de l'Ouest, 28 | 2011 355

407 PLAIDEUX, H. (Dr), 2010 – Le prieuré de Saint-Germain-des-Vaux. In, MARCIGNY Cyril (dir.), La Hague dans tous ses états. Archéologie, Histoire, Anthropologie. OREP Éditions, p. 122.

408 SÉNÉCHAUT, P., 2008 – Les quatre cents ans du château de Villers-sur-Mer. Le Pays d’Auge, 58e année, 6, p. 35-41.

409 SIMON, C., 2009 – La briqueterie du Porribet. Bulletin du groupe de recherches archéologiques du Cotentin, 13, p. 58-60.

410 VILGRAIN-BAZIN, G., 2009 – Ham (Le). Manoir de Sigosville. Chronique des fouilles médiévales en France en 2008. Archéologie Médiévale, 39, p. 200.

411 VILGRAIN-BAZIN, G., 2009 – Havre de « Bombec » : un ancien magasin à soude. Bulletin du groupe de recherches archéologiques du Cotentin, 13, p. 63-64.

412 VILGRAIN-BAZIN, G., 2009 – Note sur les corps de garde du canton de Beaumont-Hague. In, MARCIGNY C. (dir.), Archéologie, histoire et anthropologie de la presqu’île de la Hague (Manche). Analyse sur la longue durée d’un espace naturel et social cohérent. Quatrième année de recherche, 2008. Beaumont-Hague, p. 124-129.

413 VILGRAIN-BAZIN, G., HOUILLIER, S., 2010 – Led-Heu, un fort dans la Lande. In, MARCIGNY C. (dir.), La Hague dans tous ses états. Archéologie, Histoire, Anthropologie. OREP Éditions, p. 143.

414 VILGRAIN-BAZIN, G., 2010 – La pêcherie de Saint-Germain-des-Vaux. In, MARCIGNY C. (dir.), La Hague dans tous ses états. Archéologie, Histoire, Anthropologie. OREP Éditions, p. 158.

415 VILGRAIN-BAZIN, G., 2010 – Le moulin à vent du hameau Danneville. In, Bulletin communal de Saint-Germain-des-Vaux. p. 27-28.

416 VILGRAIN-BAZIN, G., 2010 – Les viviers en roche des côtes de la Hague. In, MARCIGNY C. (dir.), La Hague dans tous ses états. Archéologie, Histoire, Anthropologie. OREP Éditions, p. 150-151.

AUTEUR

ANNE ROPARS Service Régional de l’Archéologie, DRAC de Haute-Normandie – 12 rue Ursin Scheid, 76140 Le Petit-Quevilly.

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Chronique bibliographique : Les publications récentes (2008-2011) sur la Préhistoire et l’archéologie historique de la Haute-Normandie

Patricia Moitrel

NOTE DE L’ÉDITEUR

Les publications du premier semestre 2008 ont été référencées dans la précédente chronique bibliographique (2006-2008) de la RAO, 25, p. 359-380.

1. Publications diachroniques

1 ADRIAN, Y.–M., 2011 – Une ferme gauloise et gallo-romaine à Isneauville – Saint- Martin-du-Vivier (Seine-Maritime). Premiers résultats de la fouille de la zone A. In, LEQUOY, M.-C. (textes réunis par), Journées archéologiques de Haute-Normandie, Harfleur, 23-25 avril 2010. Mont-Saint-Aignan, Publications de l’Université de Rouen et du Havre (Haute-Normandie Archéologique), p. 69-76.

2 AUBRY, B., TOMANN, A., BIARD, M., BÉMILLI, C., SANTIAGO–LARA, V., TESSIER, V., PETIT, P. et HONORÉ, D., 2011 – Une occupation du Tardiglaciaire, Alizay-Igoville (Eure). In, LEQUOY, M.-C. (textes réunis par), Journées archéologiques de Haute-Normandie, Harfleur, 23-25 avril 2010. Mont-Saint-Aignan, Publications de l’Université de Rouen et du Havre (Haute-Normandie Archéologique), p. 9-24.

3 AVENEL, A., CAHAGNE, J.-M., FOLLAIN, É., GRÉLOIS, A. et LE MAHO J., 2008 – Le Valasse, une abbaye cistercienne en pays de Caux. Rouen, Éditions des Falaises, 96 p.

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4 AVENEL, A., CAHAGNE, J.-M., FOLLAIN, É., GRÉLOIS, A. et LE MAHO J., 2009 – Le Valasse, tome I. L’abbaye cistercienne Notre-Dame du Voeu (XIIe-XVIIIe siècles), Le château ( XVIIIe-XXe siècles). Rouen, Éditions des Falaises, 360 p.

5 AVENEL, A., CAHAGNE, J.-M. et GRÉLOIS, A., 2010 – Le Valasse, tome II. La seigneurie (1157-1791). Fondation, évolution et gestion d’une seigneurie ecclésiastique du XIIe au XVIIIe siècle. La seigneurie du Valasse dans son détail. Rouen, Éditions des Falaises, 352 p.

6 BOISSON, J., HANOTTE, A. et MICHEL, M., 2010 – Gainneville – Saint-Aubin-Routot (Seine-Maritime) : le site de la « Maison d’arrêt – RN 15 ». In, LEQUOY, M.-C. (textes réunis par), Journées archéologiques de Haute-Normandie, Rouen, 3-5 avril 2009. Mont-Saint- Aignan, Publications des Universités de Rouen et du Havre (Haute-Normandie Archéologique), p. 103-116.

7 CARMENT–LANFRY, A.-M., (éd. revue et complétée par LE MAHO J.), 2010 – La cathédrale Notre-Dame de Rouen. Mont-Saint-Aignan, Publications des Universités de Rouen et du Havre, 308 p.

8 CARRÉ, F. et TREFFORT, C., 2010 – La place des monuments dans l’environnement post- néolithique, In BILLARD, C., GUILLON, M. et VERRON, G. (dir.), Les sépultures collectives du néolithique récent-final de Val-de-Reuil et Porte-Joie (Eure). Liège, ERAUL, (ERAUL, 123), p. 341-351.

9 DESJARDINS, M.–H. et LEVERT, F., 2008 – Crinolines & paire de claques. 1988-2008, 20 ans d’enrichissement des collections. Fécamp, Musées Municipaux de Fécamp (Collection des catalogues des Musées Municipaux de Fécamp, 28), 96 p.

10 FLAMBARD HÉRICHER, A.-M. et BOCQUELET–LIÉNARD, A., 2010 – La poterie de grès normande : une production aux dimensions de l’Europe. In, ARNOUX, M. et FLAMBARD HÉRICHER, A.-M. (dir.), La Normandie dans l’économie européenne (XIIe-XVIIe siècle). Colloque de Cerisy-la-Salle (4-8 octobre 2006). Caen, Centre de Recherches en Archéologie et Histoire médiévale, p. 179-199.

11 FOY, D. et FONTAINE, S. D., 2008 – Diversité et évolution du vitrage de l’Antiquité et du haut Moyen Âge : un état de la question. Gallia, 65, p. 405-459. [site de Notre-Dame-de- Bondeville (76)].

12 GLASSON, B., 2009 – Les tombes seigneuriales de l’église de Villers-Vermont. Les Cahiers de la SHGBE, 62, p. 11-14.

13 GUBELLINI, L., 2010 – Le site de « La Mare des Mares » à Saint-Vigor-d’Ymonville (Seine- Maritime), tranches 4 bis et 5. In, LEQUOY, M.-C. (textes réunis par), Journées archéologiques de Haute-Normandie, Rouen, 3-5 avril 2009. Mont-Saint-Aignan, Publications des Universités de Rouen et du Havre (Haute-Normandie Archéologique), p. 117-126.

14 GUILLOT, B., 2010 – Vivre au pied du château d’Évreux (Eure). Résultats de la fouille préventive du parking de l’hôtel de ville d’Évreux (2007). In, LEQUOY, M.-C. (textes réunis par), Journées archéologiques de Haute-Normandie, Rouen, 3-5 avril 2009. Mont-Saint- Aignan, Publications des Universités de Rouen et du Havre (Haute-Normandie Archéologique), p. 205-212.

15 GUILLOT, B., 2011 – Rouen, 29-35 rue aux Ours (Seine-Maritime). Premiers résultats des fouilles préventives. In, LEQUOY, M.-C. (textes réunis par), Journées archéologiques de Haute-Normandie, Harfleur, 23-25 avril 2010. Mont-Saint-Aignan, Publications de l’Université de Rouen et du Havre (Haute-Normandie Archéologique), p. 85-88.

Revue archéologique de l'Ouest, 28 | 2011 358

16 JAMBU, J., 2010 – La circulation des monnaies étrangères en Normandie, du milieu du XIVe au milieu du XVIIe siècle : un révélateur d’une économie mondialisée ?. In, ARNOUX, M. et FLAMBARD HÉRICHER, A.-M. (dir.), La Normandie dans l’économie européenne (XIIe- XVIIe siècle). Colloque de Cerisy-la-Salle (4-8 octobre 2006). Caen, Centre de Recherches en Archéologie et Histoire médiévale, p. 19-38.

17 JOUEN, L.–A., 2009 – Jumièges à travers l’histoire et les ruines. Paris, Le Livre d’Histoire, (Monographies des villes et villages de France), 293 p.

18 LE BORGNE, V., LE BORGNE, J.-N. et DUMONDELLE, G., 2010 – L’archéologie aérienne dans le canton de Beaumont-le-Roger (Eure). Bilan de 25 ans de prospection. In, LEQUOY, M.-C. (textes réunis par), Journées archéologiques de Haute-Normandie, Rouen, 3-5 avril 2009. Mont-Saint-Aignan, Publications des Universités de Rouen et du Havre (Haute-Normandie Archéologique), p. 239-244.

19 LE BORGNE, V., LE BORGNE, J.-N. et DUMONDELLE, G., 2011 – L’archéologie aérienne dans le département de l’Eure en 2008 et 2009. In, LEQUOY, M.-C. (textes réunis par), Journées archéologiques de Haute-Normandie, Harfleur, 23-25 avril 2010. Mont-Saint-Aignan, Publications de l’Université de Rouen et du Havre, p. 189-194.

20 LEPLA, D., 2009 – Saint-Victor-sur-Avre. Mémoires pour l’histoire d’un village entre Beauce, Perche et Normandie. [s.l.], FG Editions pour le compte de l’auteur, 155 p.

21 LETTERON, I. et CHARLET, D., 2008 – Rouen, Le Gros-Horloge, Seine-Maritime. Rouen, Connaissance du Patrimoine de Haute-Normandie (Parcours du Patrimoine, 332), 40 p.

22 LUKAS, D. et LECLER–HUBY, É., 2010 – L’occupation protohistorique et antique de Parville. Les résultats d’une fouille préventive menée au « Bois de Parville » en 2006. In, LEQUOY, M.-C. (textes réunis par), Journées archéologiques de Haute-Normandie, Rouen, 3-5 avril 2009. Mont-Saint-Aignan, Publications des Universités de Rouen et du Havre (Haute-Normandie Archéologique), p. 131-138.

23 LUKAS, D., LECLER–HUBY, É., ZAOUR, N., avec la coll. de DELOZE, V., FLUZIN, P., LE MAHO, S. et MONNIER, A., 2011 – Les occupations laténiennes et antiques de Heudebouville (Eure) – Premiers résultats de la fouille préventive menée en 2009 à l’Écoparc 2 (tranche 1). In, LEQUOY, M.-C. (textes réunis par), Journées archéologiques de Haute-Normandie, Harfleur, 23-25 avril 2010. Mont-Saint-Aignan, Publications de l’Université de Rouen et du Havre (Haute-Normandie Archéologique), p. 55-67.

24 MAURY–DELEU, V., HARDEL, B., GOSSELIN, O., PESQUET, G., FAJON, P., LEROND, M. et DE LATTRE P., 2008 – Clos-masures et paysage cauchois, Bonsecours, Point de vue, 256 p.

25 MICHEL, M., 2011 – Le site de Sandouville « Route du Vachat » (Seine-Maritime). In, LEQUOY, M.-C. (textes réunis par), Journées archéologiques de Haute-Normandie, Harfleur, 23-25 avril 2010. Mont-Saint-Aignan, Publications de l’Université de Rouen et du Havre (Haute-Normandie Archéologique), p. 45-54.

26 MOUCHARD, J., 2008 – De la voie navigable aux sites portuaires en basse vallée de Seine : maîtrise et gestion des accès (Antiquité – époque moderne). In, LALOU, É., LEPEUPLE, B. et ROCH, J.-L. (dir.), Des châteaux et des sources. Archéologie et histoire dans la Normandie médiévale. Mélanges en l’honneur d’Anne-Marie Flambard Héricher. Mont-Saint- Aignan, Publications des Universités de Rouen et du Havre, p. 103-127.

27 MOUCHARD, J., 2011 – Aizier (Eure), géoarchéologie d’un paléoport estuarien. In, LEQUOY, M.-C. (textes réunis par), Journées archéologiques de Haute-Normandie, Harfleur,

Revue archéologique de l'Ouest, 28 | 2011 359

23-25 avril 2010. Mont-Saint-Aignan, Publications de l’Université de Rouen et du Havre (Haute-Normandie Archéologique), p. 209-218.

28 PITTE, P., 2011 – Archéologie et monuments historiques : trente ans de pratique en Haute-Normandie (1980-2010). In, LEQUOY, M.-C. (textes réunis par), Journées archéologiques de Haute-Normandie, Harfleur, 23-25 avril 2010. Mont-Saint-Aignan, Publications de l’Université de Rouen et du Havre (Haute-Normandie Archéologique), p. 195-200.

29 ROUDIÉ, N. et HONORÉ, D., 2011 – Honguemare-Guenouville « ZAC du Roumois » et « A 28, le Hameau du Pin » (Eure). Premiers bilans des opérations archéologiques. In, LEQUOY, M.-C. (textes réunis par), Journées archéologiques de Haute-Normandie, Harfleur, 23-25 avril 2010. Mont-Saint-Aignan, Publications de l’Université de Rouen et du Havre (Haute-Normandie Archéologique), p. 105-122.

30 ROUSSEL, R., 2010 – Le patrimoine perdu du sud de l’Eure. Monuments et sites de l’Eure, 134 (Cahiers Jacques Charles, 2), 64 p.

31 SAN JUAN, G., 2008 – Bilan scientifique Haute-Normandie 2006. Le Petit-Quevilly, Service Régional de l’Archéologie de Haute-Normandie/DRAC, 100 p.

32 THIEUSLIN, B. (dir.), 2009 – Tourville-la-Rivière, terre d’histoire. Tourville-la-Rivière, Commune de Tourville-la-Rivière, 62 p.

33 VAUDOUR, C. (dir.), 2009 – Mémoires de verre, de l’archéologie à l’art contemporain. Catalogue d’exposition du Musée départemental des Antiquités, (Rouen, 15 janvier-15mai 2010). Saint-Ouen-l’Aumône, Valhermeil, 158 p.

2. Paléoenvironnement – archéologie du paysage – géologie appliquée et Quaternaire

34 BARDAT, J., 2009 – Impact phyto-écologique des vestiges archéologiques sur la végétation forestière, l’exemple de la basse vallée de la Seine, Haute-Normandie Archéologique, 14, « Mélanges » en hommage à Bernard Edeine. Rouen, Centre de Recherches Archéologiques de Haute-Normandie, p. 51-60.

35 BERRANGER, M. et LEPERT, T., 2011 – Aubevoye (Eure), analyse géoarchéologique d’un petit affluent de la Seine. In, LEQUOY, M.-C. (textes réunis par), Journées archéologiques de Haute-Normandie, Harfleur, 23-25 avril 2010. Mont-Saint-Aignan, Publications de l’Université de Rouen et du Havre (Haute-Normandie Archéologique), p. 219-228.

36 CLIQUET, D. et LAUTRIDOU, J.-P., 2009 – Les occupations humaines du Pléistocène moyen de Normandie dans leur cadre environnemental. Quaternaire, 20–3, p. 305-320.

37 DUGUE, O., LAUTRIDOU, J.-P., QUESNEL, F., CLET, M., POUPINET, N. et BOURDILLON, C., 2009 – Évolution sédimentaire cénozoïque (Paléocène à Pléistocène inférieur) de la Normandie. Quaternaire, 20–3, p. 275-303.

38 FAJON, P., 2011 – Archéologie(s) environnementale(s) en Haute-Normandie : contexte et propositions pour des disciplines à développer. In, LEQUOY, M.-C. (textes réunis par), Journées archéologiques de Haute-Normandie, Harfleur, 23-25 avril 2010. Mont-Saint-Aignan, Publications de l’Université de Rouen et du Havre (Haute-Normandie Archéologique), p. 201-207.

Revue archéologique de l'Ouest, 28 | 2011 360

39 FROUSSARD, V. (coord.), CUVILLIEZ, A., FAJON, P., FISSON, C., LESUEUR, P. et MACUR, O., 2010 – Évolution morphologique d’un estuaire anthropisé de 1800 à nos jours. Rouen, GIP Seine-Aval (Fascicules Seine-Aval, 2.3), 44 p.

40 SECHI, S., SEBAG, D., LAIGNEL, B., LEPERT, T., FROUIN, M. et DURAND, A., 2011 – Histoire de la sédimentation détritique des derniers millénaires dans la basse vallée de la Seine. In, LEQUOY, M.-C. (textes réunis par), Journées archéologiques de Haute- Normandie, Harfleur, 23-25 avril 2010. Mont-Saint-Aignan, Publications de l’Université de Rouen et du Havre (Haute-Normandie Archéologique), p. 229-240.

3. Paléolithique – Mésolithique

41 CLIQUET, D., LAUTRIDOU, J.-P., ANTOINE, P., LAMOTHE, M., LEROYER, M., LIMONDIN– LOZOUET, N. et MERCIER, N., 2009 – La séquence loessique de Saint-Pierre-lès-Elbeuf (Normandie, France) : nouvelles données archéologiques, géochronologiques et paléontologiques. Quaternaire, 20/3, p. 321-343.

42 CLIQUET, D., LAUTRIDOU, J.-P., LAMOTHE, M., LEROYER, M., LIMONDIN–LOZOUET, N. et MERCIER, N., 2010 – La séquence loessique de Saint-Pierre-lès-Elbeuf. Nouvelles données archéologiques, géochronologiques et paléontologiques (Seine-Maritime). In, LEQUOY, M.-C. (textes réunis par), Journées archéologiques de Haute-Normandie, Rouen, 3-5 avril 2009. Mont-Saint-Aignan, Publications des Universités de Rouen et du Havre (Haute-Normandie Archéologique), p. 23-44.

43 GUETTE–MARSAC, C., LAUTRIDOU, J.-P., CLIQUET, D., LECHEVALIER, C., SCHWENNINGER, J.-L., LAMOTHE, M., MERCIER, N. et FOSSE, G., 2009 – Les occupations du Paléolithique moyen et supérieur d’Épouville (Pays de Caux) en contexte loessique. Quaternaire, 20–3, p. 389-404.

4. Néolithique

44 AUBRY, B., HONORÉ, D., GUILLON, M. et FROMONT, N., 2010 – Une sépulture du Néolithique ancien à Saint-Pierre-d’Autils « Carrière GSM ». In, BILLARD, C. et LEGRIS, M. (dir.), Premiers Néolithiques de l’Ouest. Cultures, réseaux, échanges, des premières sociétés néolithiques à leur expansion. Colloque Interrégional sur le Néolithique (28e, Le Havre, 9-10 novembre 2007). Rennes, PUR, coll. « Archéologie & culture », p. 101-115.

45 BILLARD, C., GUILLON, M. et VERRON, G. (dir.), 2010 – Les sépultures collectives du Néolithique récent-final de Val-de-Reuil et Porte-Joie (Eure – France). Liège, Études et Recherches Archéologiques de l’Université de Liège (ERAUL, 123), 404 p.

46 CHAMBON, P. et LECLERC, J., 2008 – Les pratiques funéraires. In, TARRETE, J. et LE ROUX, C.-T. (dir.), Archéologie de la France : Le Néolithique. Paris, Picard/Ministère de la Culture et de la Communication, p. 308-324. [site de Val-de-Reuil, (27)].

47 FROMONT, N. et MARCIGNY, C., 2008 – Acquisition, transformation et diffusion du schiste du Pissot au Néolithique ancien dans le quart nord-ouest de la France, in. Burnez Lanotte L. Illett M. et Allard P. (dir.), Fin des traditions danubiennes dans le Néolithique du Bassin parisien et de la Belgique (5100-4700 av. J.-C.), Autour des recherches de Claude Constantin, Mémoire 44, Société Préhistorique Française/Presses Universitaires de Namur, p. 413-424.

Revue archéologique de l'Ouest, 28 | 2011 361

48 GHESQUIERE, E. et MARCIGNY, C., 2008 – Le Néolithique ancien dans l’Ouest de la France, in. Constructions de l’archéologie, Archéopages hors série, p. 55-59.

49 GILIGNY, F., 2010 – Reconstitution des techniques de fabrication de la céramique néolithique dans le Bassin parisien. Un état des recherches. Les Nouvelles de l’Archéologie, 119, mars 2010, p. 20-25. [Site de Louviers, (27)].

50 LE MAUX, N., 2010 – Les lames de hache polies en roches tenaces et en grès-quartzite de la basse vallée de la Seine (de Paris au Havre). In, BILLARD, C. et LEGRIS, M. (dir.), Premiers Néolithiques de l’Ouest. Cultures, réseaux, échanges, des premières sociétés néolithiques à leur expansion. Colloque Interrégional sur le Néolithique (28e, Le Havre, 9-10 novembre 2007). Rennes, PUR coll.« Archéologie & culture », p. 237-271.

51 MARCIGNY, C., GHESQUIÈRE, E., JUHEL, L. et CHARRAUD, F., 2010 – Entre Néolithique ancien et Néolithique moyen en Normandie et dans les îles anglo-normandes. Parcours chronologique. In, BILLARD, C. et LEGRIS, M. (dir.), Premiers Néolithiques de l’Ouest. Cultures, réseaux, échanges, des premières sociétés néolithiques à leur expansion. Colloque Interrégional sur le Néolithique (28e, Le Havre, 9-10 novembre 2007). Rennes, PUR, coll. « Archéologie & culture », p. 117-162.

52 MORDANT, D., 2008 – En France du Nord. In, TARRETE, J. et LE ROUX, C.-T. (dir.), Archéologie de la France : Le Néolithique, Paris, Picard – Ministère de la Culture et de la Communication, p. 120-142. [site de Poses, (27)].

53 NOËL, J.-Y., 2008 – In terra incognita : le Campaniforme normand, synthèse préliminaire du mobilier céramique. Bulletin de la Société Préhistorique Française, 105-3, juillet- septembre 2008, p. 577-593.

54 PROST, D., 2010 – La céramique Cerny de Haute-Normandie. In, BILLARD, C. et LEGRIS, M. (dir.), Premiers Néolithiques de l’Ouest. Cultures, réseaux, échanges, des premières sociétés néolithiques à leur expansion. Colloque Interrégional sur le Néolithique (28e, Le Havre, 9-10 novembre 2007). Rennes, PUR coll. « Archéologie & culture », p. 181-210.

55 PROST, D., BIARD, M. et THÉRON, V., 2010 – La culture du Cerny en Haute-Normandie (Ve millénaire avant J.-C.). In, LEQUOY, M.-C. (textes réunis par), Journées archéologiques de Haute-Normandie, Rouen, 3-5 avril 2009. Mont-Saint-Aignan, Publications des Universités de Rouen et du Havre (Haute-Normandie Archéologique), p. 45-62.

56 RICHE, C. et RAVON, É., 2010 – Le vase zoomorphe d’Aubevoye « La Chartreuse » (Eure). Une découverte inédite en contexte Villeneuve-Saint-Germain. In, BILLARD, C. et LEGRIS, M. (dir.), Premiers Néolithiques de l’Ouest. Cultures, réseaux, échanges, des premières sociétés néolithiques à leur expansion. Colloque Interrégional sur le Néolithique (28e, Le Havre, 9-10 novembre 2007). Rennes, PUR, coll. « Archéologie & culture », p. 65-74.

57 RICHE, C., RAVON, É. et BEDAULT, L., 2010 – Le site Villeneuve-Saint-Germain d’Aubevoye « La Chartreuse » (Eure). Premiers résultats (campagnes de fouilles 2003-2007). In, BILLARD, C. et LEGRIS, M. (dir.), Premiers Néolithiques de l’Ouest. Cultures, réseaux, échanges, des premières sociétés néolithiques à leur expansion. Colloque Interrégional sur le Néolithique (28e, Le Havre, 9-10 novembre 2007). Rennes, PUR, coll. « Archéologie & culture », p. 41-63.

58 WATTÉ, J.-P. et HAUCHARD, P., 2009 – Découverte à Octeville-sur-Mer (Seine-Maritime) d’une hache polie fabriquée en Basse-Normandie, à Ri (Orne). Bulletin de la Société Géologique de Normandie et des Amis du Muséum du Havre, 96-1, p. 139-143.

Revue archéologique de l'Ouest, 28 | 2011 362

5. Âge du Bronze

59 BRIARD, J., 2009 – L’âge du Bronze Atlantique, actualisation, Haute-Normandie Archéologique, 14, « Mélanges » en hommage à Bernard Edeine. Rouen, Centre de Recherches Archéologiques de Haute-Normandie, p. 107-114.

60 CAROZZA, L., MARCIGNY, C. et TALON, M., 2009 – Ordres et désordres de l’économie des sociétés durant l’Âge du bronze en France, Ordnung und Unordnung in der Wirtschaft der bronzezeitlichen Gesellschaften in Frankreich. In. M. Bartelheim & H. Stäuble (ed.), Die wirtschaftlichen grundlagen der Bronzezeit europas, The economic foundations of the European Bronze age, Forschungen zur Archäometrie und Altertumswissenschaft, band 4, p. 23-65.

61 GOMEZ DE SOTO, J., BOURHIS, J.-R., GHESQUIÈRE, E., MARCIGNY, C., MENEZ, Y., RIVALLAIN, J. et VERRON, G., 2009 – Pour en finir avec le Bronze final ? Les haches à douille de type armoricain en France. In, ROULIÈRE-LAMBERT, M.-J., DAUBIGNEY, A., MILCENT, P.-Y., TALON, M. et VITAL, J. (dir.), De l’âge du Bronze à l’âge du Fer en France et en Europe occidentale (Xe-VIIe siècle av. J.-C.). La moyenne vallée du Rhône aux âges du Fer. Colloque international de l’Association Française pour l’Étude de l’Âge du Fer (30e, Saint-Romain-en-Gal, 26-28 mai 2006), Dijon, Revue Archéologique de l’Est, p. 507-512.

62 HONORÉ, D., LE GOFF, I. et ROUDIÉ, N., 2009 – Pîtres « La Remise » (Eure). In, DELRIEU, F. (dir.), Les Gaulois et la mort en Normandie. Cully, OREP Éditions, p. 8.

63 KLIESCH, F., 2011 – La nécropole de l’âge du Bronze final II-III d’Acquigny au lieu-dit Les Diguets (Eure). In, LEQUOY, M.-C. (textes réunis par), Journées archéologiques de Haute- Normandie, Harfleur, 23-25 avril 2010. Mont-Saint-Aignan, Publications de l’Université de Rouen et du Havre (Haute-Normandie Archéologique), p. 25-44.

64 MARCIGNY, C., 2008 – Du territoire immédiat au territoire culturel à l’âge du Bronze : quelques exemples de l’ouest de la France. Archéopages, 21, p. 22-29.

65 MARCIGNY, C., 2009 – L’âge du Bronze et l’arrivée des Celtes. L’archéologue, 102, juin- juillet 2009, p. 12-14.

66 MARCIGNY, C. et GHESQUIERE, E., 2008 – Espace rural et systèmes agraires dans l’ouest de la france à l’âge du Bronze : quelques exemples normands, in Guilaine, J. (dir.), Villes, villages, campagnes de l’Âge du Bronze, séminaires du Collège de France, Paris, Errance, p. 256-274.

67 MARCIGNY, C. et TALON, M., 2009 – Sur les rives de la Manche : qu’en est-il du passage de l’âge du Bronze à l’âge du Fer à partir des découvertes récentes ? In, ROULIÈRE- LAMBERT, M.-J., DAUBIGNEY, A., MILCENT, P.-Y., TALON, M. et VITAL, J. (dir.), De l’âge du Bronze à l’âge du Fer en France et en Europe occidentale (Xe-VIIe siècle av. J.-C.). La moyenne vallée du Rhône aux âges du Fer. Colloque international de l’Association Française pour l’Étude de l’Âge du Fer (30e, Saint-Romain-en-Gal, 26-28 mai 2006), Dijon, Revue Archéologique de l’Est, p. 385-403.

68 MARGUERIE, D., 2010 – Étude xylologique, atelier de tisserand du Bronze à La Pierre- Grise, commune de Montivilliers. In, LEQUOY, M.-C. (textes réunis par), Journées archéologiques de Haute-Normandie, Rouen, 3-5 avril 2009. Mont-Saint-Aignan, Publications des Universités de Rouen et du Havre (Haute-Normandie Archéologique), p. 75-80.

Revue archéologique de l'Ouest, 28 | 2011 363

69 WATTÉ, J.-P., 2009a – Une hache à talon de type normand, en bronze, retrouvée dans le Poitou. Bulletin de la Société Géologique de Normandie et des Amis du Muséum du Havre, 96-2, p. 33-36.

70 WATTÉ, J.-P., 2009b – À propos d’une hache du Musée Royal de Toronto et du dépôt du Bronze final de Graville-Sainte-Honorine (Le Havre, Seine-Maritime, France). Bulletin de la Société Géologique de Normandie et des Amis du Muséum du Havre, 96-2, p. 37-42.

71 WATTÉ, J.-P., 2010 – Un atelier de tisserand de la fin du Bronze moyen et son contexte, à La Pierre-Grise, commune de Montivilliers (Seine-Maritime). In, LEQUOY, M.-C. (textes réunis par), Journées archéologiques de Haute-Normandie, Rouen, 3-5 avril 2009. Mont-Saint- Aignan, Publications des Universités de Rouen et du Havre (Haute-Normandie Archéologique), p. 63-74.

6. Âge du Fer

72 AUBRY, B. et HONORÉ, D., 2009 – Sépultures en silo de Notre-Dame-de-L’Isle « La Plaine du Moulin à vent » (Eure). In, DELRIEU, F. (dir.), Les Gaulois et la mort en Normandie. Cully, OREP Éditions, p. 35.

73 BEURION, C., 2009 – Nécropole de Val-de-Reuil « ZAC des Portes » « La Comminière » (Eure). In, DELRIEU, F. (dir.), Les Gaulois et la mort en Normandie. Cully, OREP Éditions, p. 28-29.

74 BOISSON, J. et MICHEL, M., 2010 – Saint-Sébastien-de-Morsent (Eure) : le site de l’avenue François Mitterrand – rue de la Garenne. In, LEQUOY, M.-C. (textes réunis par), Journées archéologiques de Haute-Normandie, Rouen, 3-5 avril 2009. Mont-Saint-Aignan, Publications des Universités de Rouen et du Havre (Haute-Normandie Archéologique), p. 95-102.

75 CARRÉ F., 2009 – Tournedos-sur-Seine/Porte-Joie (Eure). In, DELRIEU, F. (dir.), Les Gaulois et la mort en Normandie. Cully, OREP Éditions, p. 30-31.

76 DECHEZLEPRÊTRE, T., 2009 – Vernon. Camp de Mortagne, Vernonnet, oppidum dans la basse vallée de la Seine (Vernon, Eure). L’archéologue, 102, juin-juillet 2009, p. 26.

77 DECHEZLEPRÊTRE, T., 2010 – La fortification de l’oppidum de Vernon dans son contexte régional. In, FICHTL, S. (dir.), Murus celticus. Architecture et fonctions des remparts de l’âge du Fer. Table ronde organisée par l’UMR 7044 de Strasbourg, l’UMR 6173 CITERES de Tours et Bibracte, Centre Archéologique Européen (11-12 octobre 2006, Glux-en- Glenne). Glux-en-Glenne, Centre Archéologique Européen du Mont-Beuvray (Bibracte, 19), p. 145-166.

78 DELESTRÉE, L.–P. et GUIHARD, P.-M., 2008 – Une série originale : les hémistatères et quarts au maillet du pays de Caux (Seine-Maritime), Cahiers Numismatiques, 175, p. 15-25.

79 DELRIEU, F., 2009 – Introduction : Habitats et nécropoles, une relation de proXImité. In, DELRIEU, F. (dir.), Les Gaulois et la mort en Normandie. Cully, OREP Éditions, p. 32.

80 DELRIEU, F., 2009 – Les nécropoles de la fin du 1er Âge du Fer et de La Tène ancienne : introduction. In, DELRIEU, F. (dir.), Les Gaulois et la mort en Normandie. Cully, OREP Éditions, p. 9.

81 FERET, L., GUILLON, M., JOUNEAU, D., ROLLAND, N. et THÉRON, V., 2010 – Une petite nécropole de La Tène ancienne à Neufchâtel-en-Bray (Seine-Maritime). Méthodologie

Revue archéologique de l'Ouest, 28 | 2011 364

pour une anthropologie appliquée au diagnostic archéologique et résultats. In, LEQUOY, M.-C. (textes réunis par), Journées archéologiques de Haute-Normandie, Rouen, 3-5 avril 2009. Mont-Saint-Aignan, Publications des Universités de Rouen et du Havre (Haute- Normandie Archéologique), p. 81-94.

82 FICHTL, S., 2010 – RéfleXIons sur les remparts de type Fécamp. In, FICHTL, S. (dir.), Murus celticus. Architecture et fonctions des remparts de l’âge du Fer. Table ronde organisée par l’UMR 7044 de Strasbourg, l’UMR 6173 CITERES de Tours et Bibracte, Centre Archéologique Européen (11-12 octobre 2006, Glux-en-Glenne). Glux-en-Glenne, Centre Archéologique Européen du Mont-Beuvray (Bibracte, 19), p. 315-334.

83 FROMONT, N., TEXIER, M. et HONORÉ, D., 2009 – Nécropole de Saint-Just « ZAC des Saules » (Eure). In, DELRIEU, F. (dir.), Les Gaulois et la mort en Normandie. Cully, OREP Éditions, p. 13.

84 GUBELLINI, L. et MARCIGNY, C., 2009 – Un habitat en périphérie d’un oppidum de la fin de l’âge du Fer : saint-Vigor-d’Ymonville « La Mare des Mares », in. C. Dorion-Peyronnet (dir.), Les Gaulois face à Rome, la Normandie entre deux mondes, éd. Point de Vues, Musée départemental des Antiquités-Rouen, Evreux, 2009, p. 100-101.

85 GUBELLINI, L. et MARCIGNY, C., 2009 – Nécropoles de Saint-Vigor-d’Ymonville « La Mare des Mares » (Seine-Maritime). In, DELRIEU, F. (dir.), Les Gaulois et la mort en Normandie. Cully, OREP Éditions, p. 34.

86 GUIHARD, P.-M., 2008 – Monnaies gauloises et circulation monétaire dans l’actuelle Normandie, Caen, Centre de Recherches en Archéologie et Histoire Médiévale, 131 p.

87 GUIHARD, P.-M., 2010 – Les peuples de la basse Seine devant la menace des migrations belges au IIIe siècle av. J.-C. Essai de mise en perspective des sources historiques et numismatiques. In, HOLLARD, D. (dir.), L’armée et la monnaie, Actes de la journée d’études organisé par la SENA le 25 avril 2009 à Paris, Paris, Société d’études numismatiques et archéologiques, p. 5-19.

88 HONORÉ, D., 2009 – Nécropole de Bosrobert « Les Garennes » (Eure). In, DELRIEU, F. (dir.), Les Gaulois et la mort en Normandie. Cully, OREP Éditions, p. 18.

89 HONORÉ, D. et ROUDIÉ, N., 2009 – Nécropole d’Honguemare « ZAC des portes du Roumois » (Eure). In, DELRIEU, F. (dir.), Les Gaulois et la mort en Normandie. Cully, OREP Éditions, p. 21.

90 LEQUOY, M.–C., 2009 – La Mailleraye. Sépulture aristocratique (ou tombe à char) de la basse vallée de la Seine. La Grande Houssaye, Forêt de Brotonne, La Mailleraye-sur- Seine (Seine-Maritime). L’archéologue, 102, juin-juillet 2009, p. 27

91 LEPAUMIER, H., 2009 – Les tombes à char : un marqueur de l’« aristocratie » gauloise : introduction. In, DELRIEU, F. (dir.), Les Gaulois et la mort en Normandie. Cully, OREP Éditions, p. 22-23.

92 LEPERT, T., 2009 – Les nécropoles du second âge du Fer. Introduction : Les ensembles funéraires de la vallée de la Seine. In, DELRIEU, F. (dir.), Les Gaulois et la mort en Normandie. Cully, OREP Éditions, p. 27.

93 MARCIGNY, C., 2009 – Paysages agraires. L’archéologue, 102, juin-juillet 2009, p. 17-19.

94 NILLESSE, O., 2009 – Activités, métiers, vie quotidienne dans les établissements ruraux de l’Ouest de la France à travers l’instrumentum (Hallstatt D/début du Haut-Empire). In, BERTRAND, I., DUVAL, A., GOMEZ DE SOTO, J. et MAGUER, P. (dir.), Habitats et paysages ruraux en Gaule et regards sur d’autres régions du monde celtique. Colloque

Revue archéologique de l'Ouest, 28 | 2011 365

international de l’Association Française pour l’Étude de l’Âge du Fer (31e, Chauvigny, 17-20 mai 2007). Chauvigny, Association des Publications Chauvinoises, p. 45-83.

95 PEYRAT, F., 2009 – L’emploi des terres pour la construction des bas fourneaux. Le cas particulier de Forges-les-Eaux. Les Nouvelles de l’Archéologie, 116, juin 2009, p. 23-28.

96 VARIN, W., 2009 – Le Mesnil-Esnard, « Route de Darnétal » (Seine-Maritime). In, DELRIEU, F. (dir.), Les Gaulois et la mort en Normandie. Cully, OREP Éditions, p. 37-38.

97 VARIN, W., 2010 – Le Mesnil-Esnard, « Route de Darnétal » (Seine-Maritime). In, LEQUOY, M.-C. (textes réunis par), Journées archéologiques de Haute-Normandie, Rouen, 3-5 avril 2009. Mont-Saint-Aignan, Publications des Universités de Rouen et du Havre (Haute-Normandie Archéologique), p. 127-130.

7. Époque gallo-romaine

98 ADRIAN, Y.–M., 2010 – La céramique du IIIe siècle dans la basse vallée de la Seine : exemples issus de Rouen et de Lillebonne (Seine-Maritime). In, SFECAG – Actes du congrès de Chelles, 13-16 mai 2010, Marseille, Société Française d’Étude de la Céramique Antique en Gaule, p. 477-520.

99 ALLART, P., RANCOURT (de), M. et MOLARD–PARIZOT, V., 2010 – Présentation des travaux d’aménagement au jardin archéologique du Vieil-Évreux. In, SAN JUAN, G. et DELACAMPAGNE, F. (dir.), La mise en valeur du patrimoine monumental antique en Normandie. Table ronde de Eu (Seine-Maritime) (Eu, 25-26 novembre 2004), Mont-Saint- Aignan, Publications de l’Université de Rouen et du Havre, p. 121-126.

100 BELL, B., 2010 – Conservation, restauration et présentation de la statuette de Mercure. In, MANTEL, É. (dir.), Briga ou l’histoire d’une bourgade antique peu à peu dévoilée en forêt d’Eu. (FATRA, 3), p. 46-47.

101 BLANCQUAERT, G., ADRIAN, Y.–M., COLLIOU, C. et HERMENT, H., 2009 – L’occupation gallo-romaine d’Étaimpuis « La Briqueterie » (Seine-Maritime) et sa forge, Revue Archéologique de l’Ouest, 26, p. 135-152.

102 BLONDEL, G. et DUBOIS, S., 2010 – « La céramique du “bois L’Abbé” ». In, MANTEL, É. (dir.), Briga ou l’histoire d’une bourgade antique peu à peu dévoilée en forêt d’Eu. (FATRA, 3), p. 48-51.

103 BÖHME, H. W., 2009 – Migrant’s Fortunes : the Integration of Germanic Peoples in Late Antique Gaul. In, QUAST, D. (dir.), Foreigners in Early Medieval Europe : Thirteen International Studies on Early Medieval Mobility. Mainz, Verlag des Römisch-Germanischen Zentralmuseums, (Monographien des Römisch-Germanischen Zentralmuseums, 78), p. 131-147 [Normandie].

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125 GUYARD, L., BERTAUDIÈRE, S. et CORMIER, S., 2011 – Le grand sanctuaire central du Vieil-Évreux (Eure). Résultat de la campagne 2009. In, LEQUOY, M.-C. (textes réunis par), Journées archéologiques de Haute-Normandie, Harfleur, 23-25 avril 2010. Mont-Saint- Aignan, Publications de l’Université de Rouen et du Havre (Haute-Normandie Archéologique), p. 89-94.

126 HANOTTE, A., 2009 – Saint-Vigor-d’Ymonville « La Mare des Mares » (Seine-Maritime) : la céramique d’une villa rurale à l’extrémité sud-ouest du pays de Caux. Contribution à la caractérisation des faciès en territoire calète. In, RIVET, L. (dir.), SFECAG – Actes du congrès de Colmar, 21-24 mai 2009. Marseille, Société Française d’Étude de la Céramique en Gaule, p. 589-610.

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130 KLIESCH–PLUTON, S., BÉMILLI, C. et LEPETZ, S., 2010 – La nécropole du « Clos au Duc » à Évreux (Eure). Mise au point sur l’interprétation du site. In, LEQUOY, M.-C. (textes réunis par), Journées archéologiques de Haute-Normandie, Rouen, 3-5 avril 2009. Mont-Saint- Aignan, Publications des Universités de Rouen et du Havre (Haute-Normandie Archéologique), p. 139-152.

131 LAJOYE, P., 2008 – Analyse sociale des donateurs du trésor de Berthouville (Eure). In, HÄUSSLER, R. (dir.), Romanisation et épigraphie. Études interdisciplinaires sur l’acculturation et l’identité dans l’Empire romain. Montagnac, Monique Mergoil (Archéologie et Histoire Romaine, 17), 374 p.

132 LABAT, B. et GUYARD, L., 2010 – Le musée de site et la valorisation des données. In, SAN JUAN, G. et DELACAMPAGNE, F. (dir.), La mise en valeur du patrimoine monumental antique en Normandie. Table ronde de Eu (Seine-Maritime) (Eu, 25-26 novembre 2004), Mont- Saint-Aignan, Publications de l’Université de Rouen et du Havre, p. 127-131.

133 LEPETZ, S., 2009 – La chasse à la période romaine dans le nord de la Gaule. Étude Archéozoologique. In, TRINQUIER, J. et VENDRIES, C. (dir.), Chasses antiques. Pratiques et représentations dans le monde gréco-romain (IIIe siècle av.-IVe siècle apr. J.-C.) . Colloque international de Rennes (Université de Rennes II, 20-21 septembre 2007). Rennes, PUR, p. 141-159.

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137 MANTEL, É. et DUBOIS, S., 2010a – « Bois-l’Abbé » à Eu (Seine-Maritime) : l’agglomération antique de Briga dévoilée. In, LEQUOY, M.-C. (textes réunis par), Journées archéologiques de Haute-Normandie, Rouen, 3-5 avril 2009. Mont-Saint-Aignan, Publications des Universités de Rouen et du Havre (Haute-Normandie Archéologique), p. 181-184.

138 MANTEL, É. et DUBOIS S., 2010b – Eu, « Bois L’Abbé », Seine-Maritime. Une agglomération gallo-romaine révélée en forêt d’Eu, découvertes archéologiques sur le site de l’antique Briga (1820-2009). In, MANTEL, É. (dir.), Briga ou l’histoire d’une bourgade antique peu à peu dévoilée en forêt d’Eu. (FATRA, 3), p. 1-30.

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140 MARTIN, R., 2010 – Le projet architectural et ses fondements. In, SAN JUAN, G. et DELACAMPAGNE, F. (dir.), La mise en valeur du patrimoine monumental antique en Normandie. Table ronde de Eu (Seine-Maritime) (Eu, 25-26 novembre 2004). Mont-Saint- Aignan, Publications de l’Université de Rouen et du Havre, p. 37-39.

141 MUTARELLI, V., 2010 – Nouvelles fouilles au « théâtre » romain de Lillebonne (Seine- Maritime). In, LEQUOY, M.-C. (textes réunis par), Journées archéologiques de Haute-

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142 ROY, N., 2010 – Le théâtre romain de Lillebonne (Seine-Maritime). In, SAN JUAN, G. et DELACAMPAGNE, F. (dir.), La mise en valeur du patrimoine monumental antique en Normandie. Table ronde de Eu (Seine-Maritime) (Eu, 25-26 novembre 2004). Mont-Saint- Aignan, Publications de l’Université de Rouen et du Havre, p. 57-62.

143 REVENU, M., 2008 – Ressources et utilisations de la pierre dans le Bassin parisien à l’époque romaine : problématiques et premiers résultats. In, BLARY, F., GÉLY, J.-P. et LORENZ, J. (dir.), Pierres du patrimoine européen. Économie de la pierre de l’Antiquité à la fin des Temps modernes. Actes du colloque international « Pierres du patrimoine européen » (Château-Thierry, 18-21 octobre 2005). Paris, CTHQ, p. 11-17.

144 VIAND, A., 2008 – Les fragments de cotte de mailles de Vernon. Armure souple véliocasse ou présence romaine aux portes de l’oppidum ?. In, POUX, M. (dir.), Sur les traces de César. Militaria tardo-républicains en contexte gaulois. Actes de la table ronde de Bibracte (Glux-en-Glenne ; 17 octobre 2002), (Bibracte 14). Glux-en-Glenne, Centre Archéologique Européen du Mont-Beuvray, p. 33-46.

145 VIPARD, P., 2011 – Un pilier honorifique de Lillebonne (Seine-Maritime, France) dédié au César Carin. In, DEROUX, C. (dir.), Corolla Epigraphica. Hommages au professeur Yves Burnand, Vol. 1., Bruxelles, Éditions Latomus (Collection Latomus, 331), p. 330-352 – pl. XXII-XXV.

146 WECH, P., 2010 – Le Vieil-Évreux (Eure) : l’acqueduc dans le tissu urbain. Premiers résultats des fouilles de 2008. In, LEQUOY, M.-C. (textes réunis par), Journées archéologiques de Haute-Normandie, Rouen, 3-5 avril 2009. Mont-Saint-Aignan, Publications des Universités de Rouen et du Havre (Haute-Normandie Archéologique), p. 159-170.

147 WEILL, P.-M., 2010 – « Les enduits peints du “Bois L’Abbé” ». In, MANTEL, É. (dir.), Briga ou l’histoire d’une bourgade antique peu à peu dévoilée en forêt d’Eu. (FATRA, 3), p. 52-55.

8. Époque médiévale

148 ALLIGRI, A., 2009 – L’apport de l’archéologie expérimentale pour la compréhension des techniques architecturales médiévales : bilan critique des expériences menées dans le nord de la France. In, GENTILI, F., LEFÈVRE, A. (dir.), L’habitat rural du haut Moyen Âge en Île-de-France, Guiry-en-VeXIn (Bulletin archéologique du VeXIn français et du Val- d’Oise, suppl. 2), p. 131-133.

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150 BARON, F., 2008 – La collégiale d’Écouis, sanctuaire à reliques. In, ARMINJON, C. et BERTHELOT, S. (dir.), Chefs-d’œuvre du Gothique en Normandie. Sculpture et orfèvrerie du XIIIe au XVe siècle. Exposition du Musée de Normandie (Caen ; 14 juin-2 novembre 2008) et de l’Ensemble conventuel des Jacobins (Toulouse ; 16 janvier-20 avril 2009). Milan, 5 Continents, p. 101-110.

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151 BÉRANGER–MENAND, B., 2008 – Trois siècles de sculpture gothique en Normandie (1200-1500). In, ARMINJON, C. et BERTHELOT, S. (dir.), Chefs-d’œuvre du Gothique en Normandie. Sculpture et orfèvrerie du XIIIe au XVe siècle. Exposition du Musée de Normandie (Caen ; 14 juin-2 novembre 2008) et de l’Ensemble conventuel des Jacobins (Toulouse ; 16 janvier-20 avril 2009). Milan, 5 Continents, p. 65-100.

152 BESNARD, A., 2009 – Monographie de l’église et de l’abbaye Saint-Georges de Boscherville. Paris, Le Livre d’histoire (Monographies des villes et villages de France), 168-cXIV-60 p.

153 BOYER, R., 2008 – Les Vikings : histoire, mythes, dictionnaire. Paris, Robert Laffont, 928 p.

154 CALDERONI, P., 2010 – Aubevoye (Eure) : château de Tournebut, secteur médiéval ; Les Glatigny. In, LEQUOY, M.-C. (textes réunis par), Journées archéologiques de Haute- Normandie, Rouen, 3-5 avril 2009. Mont-Saint-Aignan, Publications des Universités de Rouen et du Havre (Haute-Normandie Archéologique), p. 199-204.

155 CALLAIS, J., 2010 – A Thor’s hammer found in Normandy. In, KLAESØE I. S. (dir.), Viking Trade and Settlement in Continental Western Europe. Copenhague, Museum Tusculanum Press, p. 145-147.

156 CALLIAS BEY, M., 2008 – La peinture sur verre en Normandie à l’époque gothique (1200-1500). In, ARMINJON, C. et BERTHELOT, S. (dir.), Chefs-d’œuvre du Gothique en Normandie. Sculpture et orfèvrerie du XIIIe au XVe siècle. Exposition du Musée de Normandie (Caen ; 14 juin-2 novembre 2008) et de l’Ensemble conventuel des Jacobins (Toulouse ; 16 janvier-20 avril 2009). Milan, 5 Continents, p. 119-128.

157 CARDON, T., MOESGAARD, J. C., PROT, R. et SCHIESSER, P., 2008 – Le premier trésor monétaire de type Viking en France. Denier inédit d’Eudes pour Beauvais. Revue Numismatique, 164, 2008, p. 21-40.

158 CARRÉ, F. et JIMENEZ, F. (dir.), 2008 – Louviers (Eure) au haut Moyen Age. Découvertes anciennes et fouilles récentes du cimetière de la rue du Mûrier. Saint-Germain-en-Laye, Association Française d’Archéologie Mérovingienne (Mémoires de l’Association Française d’Archéologie Mérovingienne, 18), 334 p.

159 CARRÉ, F., HINCKER, V., MAHE, N., PEYTREMANN, É., POIGNANT, S. et ZADORA-RIO, É., 2009 – Histoire(s) de(s) village(s). L’archéologie en contexte villageois : un enjeu pour la compréhension de la dynamique des habitats médiévaux. Les Nouvelles de l’Archéologie, 116, juin 2009, p. 51-59.

160 CARRÉ, F., JIMENEZ, F., RAST–EICHER, A., LE MAHO, S. et BELL, B., 2010 – La Dame de Louviers. Histoire et images médiévales, thématique 21, mai-juin-juillet 2010, p. 68-75.

161 CARRÉ, F., RUAS, M.–P., YVINEC, J.–H. et MARCOUX, N., 2011 – Le site rural de Porte- Joie (Tournedos-sur-Seine/Val-de-Reuil, Eure, France). Des espaces particuliers au sein de l’habitat du haut Moyen Âge ?. In, CATTEDDU, I., DE VINGO, P. et NISSEN JAUBERT, A., On the road again, l’Europe en mouvement. Medieval Europe Paris 2007. 4th International congress of medieval and modern archaeology (Institut National d’Histoire de l’Art, Paris, 3-8 septembre 2007), Thème 2 : Archaeology ad rural landscape : rural settlements in their natural, economical and social environment, Gênes, De Ferrari, p. 101-123.

162 CARRÉ, F. (dir.), avec la coll. de ADRIAN, Y.–M., ZAOUR, N., MOESGAARD, J.-C. et DEVILLERS, S., 2011 – L’archéologie en Haute-Normandie. Bilan des connaissances – Tome 1 : Le haut Moyen Âge. Mont-Saint-Aignan, Publications de l’Université de Rouen et du Havre, 207 p.

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163 CATTEDU, I., CARRÉ, F., GENTILI, F., DELAHAYE, F., LANGLOIS, J.-Y. et COUANON, P., 2009 – Fouilles d’églises rurales du haut Moyen Âge dans le nord de la France : des questions récurrentes. In PARIS-POULAIN, D. et ISTRIA, D. (dir.), Les premiers temps chrétiens dans le territoire de la France actuelle. Hagiographie, épigraphie et archéologie. Actes du colloque d’Amiens, janvier 2007. Rennes, PUR, p. 205-228.

164 CLAVEL, B. et YVINEC, J. –H., 2010 – L’archéozoologie du Moyen Âge au début de la période moderne dans la moitié nord de la France. In, CHAPELOT, J. (dir.), Trente ans d’archéologie médiévale en France. Un bilan pour un avenir. Congrès international de la Société d’Archéologie Médiévale (9e, Vincennes, 16-18 juin 2006). Caen, Centre de Recherches en Archéologie et Histoire Médiévale, p. 71-87.

165 DELACAMPAGNE, F. et MANEUVRIER, C., 2008 – Des figures de défunts sur céramique : la diffusion des plates-tombes en Normandie (XIIIe-XVIIe siècle). In, LALOU, É., LEPEUPLE, B. et ROCH, J.-L. (dir.), Des châteaux et des sources. Archéologie et histoire dans la Normandie médiévale. Mélanges en l’honneur d’Anne-Marie Flambard Héricher. Mont-Saint-Aignan, Publications des Universités de Rouen et du Havre, p. 575-612.

166 DESHAYES, G., 2008 – Topographie, architecture et utilisations des celliers gothiques de l’abbaye de Jumièges (XIIIe-XVIe siècle). In, LALOU, É., LEPEUPLE, B. et ROCH, J.-L. (dir.), Des châteaux et des sources. Archéologie et histoire dans la Normandie médiévale. Mélanges en l’honneur d’Anne-Marie Flambard Héricher. Mont-Saint-Aignan, Publications des Universités de Rouen et du Havre, p. 555-574.

167 DESHAYES, G., LEFEVRE, S., MOUCHARD, J. et LEROUX, N., 2008 – Les fortifications des comtes de Beaumont-Meulan entre Risle et Seine (XIe-XIIIe siècle) : l’exemple de la motte du Landin (Eure). In, ETTEL, P., FLAMBARD-HÉRICHER, A.-M. et McNEILL, T. E. (dir.), Château Gaillard : étude de castellologie médiévale, bilan des recherches en castellologie. Actes du colloque international de Houffalize (Belgique, 4-10 septembre 2006). Caen, Centre de Recherches en Archéologie et Histoire Médiévale (Château-Gaillard, 23), p. 105-113.

168 DESHAYES, G., avec la coll. de BERRANGER, M., CAMBOU, D., CORMIER, S., NIEL, C., THÉOLAS, D., TRUC, M.–C. et WARMÉ, N., 2011 – L’habitat et la nécropole du haut Moyen Âge du lieu-dit Le Moulin Vaquet à Honguemare-Guenouville (Eure) : un « village prénormand » du plateau du Roumois. Premiers résultats de la fouille. In, LEQUOY, M.-C. (textes réunis par), Journées archéologiques de Haute-Normandie, Harfleur, 23-25 avril 2010. Mont-Saint-Aignan, Publications de l’Université de Rouen et du Havre (Haute-Normandie Archéologique), p. 123-138.

169 DEVILLERS, S., 2010 – L’archéosite de Blangy-sur-Bresle. Restitution d’un petit village mérovingien. In, MANTEL, É. (dir.), Briga ou l’histoire d’une bourgade antique peu à peu dévoilée en forêt d’Eu. (FATRA, 3), p. 62-73.

170 DIDIER, M.–H., 2008 – Et les murs s’animent de couleurs : peintures murales de nos églises. In, ARMINJON, C. et BERTHELOT, S. (dir.), Chefs-d’œuvre du Gothique en Normandie. Sculpture et orfèvrerie du XIIIe au XVe siècle. Exposition du Musée de Normandie (Caen ; 14 juin-2 novembre 2008) et de l’Ensemble conventuel des Jacobins (Toulouse ; 16 janvier-20 avril 2009). Milan, 5 Continents, p. 111-118.

171 DRIEU, M., 2011 – Poses (Eure) : la nécropole mérovingienne. L’apport de l’étude des éléments de ceinture. In, LEQUOY, M.-C. (textes réunis par), Journées archéologiques de Haute-Normandie, Harfleur, 23-25 avril 2010. Mont-Saint-Aignan, Publications de l’Université de Rouen et du Havre (Haute-Normandie Archéologique), p. 139-144.

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172 DUBOIS, J., 2008 – L’architecture du gothique tardif en Normandie. In, ARMINJON, C. et BERTHELOT, S. (dir.), Chefs-d’œuvre du Gothique en Normandie. Sculpture et orfèvrerie du XIIIe au XVe siècle. Exposition du Musée de Normandie (Caen ; 14 juin-2 novembre 2008) et de l’Ensemble conventuel des Jacobins (Toulouse ; 16 janvier-20 avril 2009). Milan, 5 Continents, p. 45-52.

173 DURAND, P., 2010 – Découverte à Verneuil-sur-Avre. Monuments et sites de l’Eure, 136, p. 62.

174 DUVERNOIS, B., 2011 – Harfleur (Seine-Maritime), la Porte de Rouen. Résultat des recherches de 2006 à 2009. In, LEQUOY, M.-C. (textes réunis par), Journées archéologiques de Haute-Normandie, Harfleur, 23-25 avril 2010. Mont-Saint-Aignan, Publications de l’Université de Rouen et du Havre (Haute-Normandie Archéologique), p. 157-164.

175 ÉPAUD, F., 2008 – Le « mur armé » : quelques exemples de raidissements architectoniques en bois de murs maçonnés dans l’architecture militaire normande du XIIe au XIVe siècle. In, LALOU, É., LEPEUPLE, B. et ROCH, J.-L. (dir.), Des châteaux et des sources. Archéologie et histoire dans la Normandie médiévale. Mélanges en l’honneur d’Anne- Marie Flambard Héricher. Mont-Saint-Aignan, Publications des Universités de Rouen et du Havre, p. 255-273.

176 ÉPAUD, F., avec la coll. de VINCENT, J.–B., 2011 – La cuisine de l’abbaye cistercienne de Bonport (Pont-de-l’Arche, Eure), Bulletin Monumental, 169-2, p. 99-113.

177 ERLANDE–BRANDENBURG, A., 2008 – L’architecture gothique aux XIIe et XIIIe siècles en Normandie. In, ARMINJON, C. et BERTHELOT, S. (dir.), Chefs-d’œuvre du Gothique en Normandie. Sculpture et orfèvrerie du XIIIe au XVe siècle. Exposition du Musée de Normandie (Caen ; 14 juin-2 novembre 2008) et de l’Ensemble conventuel des Jacobins (Toulouse ; 16 janvier-20 avril 2009). Milan, 5 Continents, p. 37-44.

178 FLAMBARD HÉRICHER, A.-M., 2009 – Note sur les aménagements des cuisines dans quelques fortifications normandes du XIe au XIIIe siècle. In, BOUET, P., BOUGY, C., GARNIER, B. et MANEUVRIER, C. (éd.), De part et d’autre de la Normandie médiévale. Recueil d’études en hommage à François Neveux. Caen, Musée de Normandie – Château de Caen (Cahier des Annales de Normandie, 35), p. 83-95.

179 FLAMBARD HÉRICHER, A.-M. et LEPEUPLE B., 2008 – Topographie et prospection. Une approche renouvelée de l’étude des châteaux. In, ETTEL, P., FLAMBARD-HÉRICHER, A.- M. et McNEILL, T. E. (dir.), Château Gaillard : étude de castellologie médiévale, bilan des recherches en castellologie. Actes du colloque international de Houffalize (Belgique, 4-10 septembre 2006), Caen, Centre de Recherches en Histoire et Archéologie Médiévale (Château-Gaillard, 23), p. 189-204.

180 FLAMBARD HÉRICHER, A.-M. (dir.), DESHAYES, G., ÉTIENNE, D., GUÉRIN, T., LEPEUPLE B., MOUCHARD, J. et PAINCHAULT, A., 2010 – Les fortifications de terre médiévales de Haute-Normandie. Méthodes et premier bilan du PCR 2004-2008. In, LEQUOY, M.-C. (textes réunis par), Journées archéologiques de Haute-Normandie, Rouen, 3-5 avril 2009. Mont-Saint-Aignan, Publications des Universités de Rouen et du Havre (Haute- Normandie Archéologique), p. 225-228.

181 FLORI, J., 2008 – Art gothique et idéologies. In, ARMINJON, C. et BERTHELOT, S. (dir.), Chefs-d’œuvre du Gothique en Normandie. Sculpture et orfèvrerie du XIIIe au XVe siècle. Exposition du Musée de Normandie (Caen ; 14 juin-2 novembre 2008) et de l’Ensemble

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182 GRANT, L., 2008 – Aux origines du gothique normand. In, ARMINJON, C. et BERTHELOT, S. (dir.), Chefs-d’œuvre du Gothique en Normandie. Sculpture et orfèvrerie du XIIIe au XVe siècle. Exposition du Musée de Normandie (Caen ; 14 juin-2 novembre 2008) et de l’Ensemble conventuel des Jacobins (Toulouse ; 16 janvier-20 avril 2009). Milan, 5 Continents, p. 27-36.

183 GUÉRIN, T., 2008 – Le château des archevêques de Rouen à Louviers. In, LALOU, É., LEPEUPLE, B. et ROCH, J.-L. (dir.), Des châteaux et des sources. Archéologie et histoire dans la Normandie médiévale. Mélanges en l’honneur d’Anne-Marie Flambard Héricher. Mont-Saint- Aignan, Publications des Universités de Rouen et du Havre, p. 449-468.

184 GUILLOT, B. et DESHAYES, G., 2010 – Évolution d’une parcelle autour d’une cave médiévale de Brionne (Eure), rue Lemarrois. In, LEQUOY, M.-C. (textes réunis par), Journées archéologiques de Haute-Normandie, Rouen, 3-5 avril 2009. Mont-Saint-Aignan, Publications des Universités de Rouen et du Havre (Haute-Normandie Archéologique), p. 213-218.

185 GUYARD, L., 2011 – Gisors, Neaufles-Saint-Martin (Eure). Diagnostic préalable au contournement nord-ouest de Gisors. In, LEQUOY, M.-C. (textes réunis par), Journées archéologiques de Haute-Normandie, Harfleur, 23-25 avril 2010. Mont-Saint-Aignan, Publications de l’Université de Rouen et du Havre (Haute-Normandie Archéologique), p. 147-156.

186 JAMBU, J., 2009 – La monnaie en Normandie pendant la Guerre de Cent Ans. In, BOUET, P., BOUGY, C., GARNIER, B. et MANEUVRIER, C. (éd.), De part et d’autre de la Normandie médiévale. Recueil d’études en hommage à François Neveux. Caen, Musée de Normandie – Château de Caen (Cahier des Annales de Normandie, 35), p. 185-209.

187 JAMBU, J. et PILET–LEMIÈRE, J., 2008 – Un petit trésor de deniers normands de la fin du XIe-début du XIIe siècle trouvé à Louviers, Bulletin de la Société Française de Numismatique, mai 2008, 63-5, p. 68-74.

188 JIMENEZ, F., CARRÉ, F. et RAST–EICHER, A., 2009 – Louviers, rue du Mûrier (Eure) : Trois cas de sépultures habillées du haut Moyen Âge. In, BIZOT, B. et SIGNOLI, M. (dir.), Rencontre autour des sépultures habillées. Actes des journées d’études organisées par le Groupement d’Anthropologie et d’Archéologie Funéraire et le Service Régional de l’Archéologie de Provence-Alpes-Côte d’Azur (Carry-le-Rouet ; 13-14 décembre 2008). Téloché, Groupe d’Anthropologie et d’Archéologie Funéraire, p. 47-55.

189 KAZANSKI, M. et PÉRIN, P., 2009 – “Foreign” Objects in the Merovingian Cemeteries of Northern Gaul. In, QUAST, D. (dir.), Foreigners in Early Medieval Europe : Thirteen International Studies on Early Medieval Mobility. Mainz, Verlag des Römisch-Germanischen Zentralmuseums, (Monographien des Römisch-Germanischen Zentralmuseums, 78), p. 149-167. [Normandie].

190 KAZANSKI, M. et PÉRIN, P., 2009 – Identité ethnique en Gaule à l’époque des Grandes Migrations et des Royaumes barbares : étude de cas archéologiques. Antiquités Nationales, 39, p. 181-216. [sites de Louviers, Eure, Saint-Ouen-du-Breuil, Seine- Maritime].

191 LALOU, É., LEPEUPLE, B. et ROCH, J.-L. (dir.), 2008 – Des châteauX et des sources. Archéologie et histoire dans la Normandie médiévale. Mélanges en l’honneur d’Anne-Marie

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192 LANGLOIS, J.-Y., 2010 – Vitrail-mosaïque de l’église mérovingienne de Notre-Dame-de- Bondeville (Seine-Maritime). In BALCON, S., PERROT, F. et SAPIN, C. (dir.), Vitrail, verre et archéologie entre le Ve et XIIe siècle. Actes de la table ronde d’Auxerre, 14-15 juin 2006. Paris, CTHS, (Archéologie et Histoire de l’Art, 31), p. 95-119.

193 LARDIN, P., 2008a – L’utilisation des pierres du bassin de la Seine en Normandie orientale à la fin du Moyen Âge. In, BLARY, F., GÉLY, J.-P. et LORENZ, J. (dir.), Pierres du patrimoine européen. Économie de la pierre de l’Antiquité à la fin des Temps modernes. Actes du colloque international « Pierres du patrimoine européen » (Château-Thierry, 18-21 octobre 2005). Paris, CTHS, p. 357-364.

194 LARDIN, P., 2008b – Les Rouennais et la pollution à la fin du Moyen Âge. In, LALOU, É., LEPEUPLE, B. et ROCH, J.-L. (dir.), Des châteaux et des sources. Archéologie et histoire dans la Normandie médiévale. Mélanges en l’honneur d’Anne-Marie Flambard Héricher. Mont-Saint- Aignan, Publications des Universités de Rouen et du Havre, p. 399-427.

195 LARDIN, P., 2010 – « Les pierres de la vallée de la Seine à la fin du Moyen Âge : l’exemple normand ». In, JAMES-RAOUL, D. et THOMASSET, C. (dir.), La pierre dans le monde médiéval. Paris, Presses de l’Université Paris Sorbonne (Cultures et civilisations médiévales, 47), p. 37-47.

196 LEFEVRE, S., 2008 – Analyse topographique d’une petite ville normande au Moyen Age : les origines et le développement du Pont-Audemer du XIe au XIIIe siècle, In, LALOU, É., LEPEUPLE, B. et ROCH, J.-L. (dir.), Des châteaux et des sources. Archéologie et histoire dans la Normandie médiévale. Mélanges en l’honneur d’Anne-Marie Flambard Héricher. Mont-Saint- Aignan, Publications des Universités de Rouen et du Havre, p. 469-497.

197 LE HALLÉ, G., 2010 – Châteaux forts de Haute-Normandie, tome 1. Louviers, Ysec Éditions, 143 p.

198 LEMAGNEN, S. (dir.), 2009 – La tapisserie de Bayeux, une chronique des temps Vikings, Actes du colloque international de Bayeux « Autour de la Tapisserie de Bayeux : conquêtes, identités et légitimation », (29-30 mars 2007), Bonsecours, Point de vues, 280 p.

199 LEMOINE–DESCOURTIEUX, A., 2008 – Les perrins de Verneuil-su-Avre : une nouvelle approche des maisons médiévales vernoliennes. Monuments et sites de l’Eure, 128, p. 2-15.

200 LEMOINE–DESCOURTIEUX, A., 2010a – Les maisons médiévales en pierre de Verneuil- sur-Avre (Eure). In, LEQUOY, M.-C. (textes réunis par), Journées archéologiques de Haute- Normandie, Rouen, 3-5 avril 2009. Mont-Saint-Aignan, Publications des Universités de Rouen et du Havre (Haute-Normandie Archéologique), p. 229-238.

201 LEMOINE–DESCOURTIEUX, A., 2010b – Un perrin de Verneuil : l’ancienne chapelle de Notre-Dame des Grâces dite aussi Chapelle de l’Assomption. Monuments et sites de l’Eure, 137, déc. 2010, p. 38-51.

202 LEMOINE–DESCOURTIEUX, A., 2010c – Petite histoire de la Tour Blanche du château de Verneuil. Monuments et sites de l’Eure, 136, p. 63.

203 LEMOINE–DESCOURTIEUX, A., 2011 – Verneuil-sur-Avre. Recherches sur l’habitat médiéval en pierre en milieu urbain. Bulletin Monumental, 169-2, p. 145-148.

204 LE MAHO, J., 2008a – Un grand ouvrage royal du IXe siècle : le pont fortifié dit « de Pîtres » à Pont-de-l’Arche (Eure). In, LALOU, É., LEPEUPLE, B. et ROCH, J.-L. (dir.), Des châteaux et des sources. Archéologie et histoire dans la Normandie médiévale. Mélanges en

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l’honneur d’Anne-Marie Flambard Héricher. Mont-Saint-Aignan, Publications des Universités de Rouen et du Havre, p. 143-158.

205 LE MAHO, J., 2008b – Ermitages et monastères bretons dans la province de Rouen au haut Moyen Âge. In QUAGHEBEUR, J. et MERDRIGNAC, B. (dir.), Bretons et Normands au Moyen Âge, rivalités, malentendus, convergences. Actes du colloque de Cerisy-la-Salle (5-9 octobre 2005). Rennes, PUR, p. 65-95.

206 LE MAHO, J., 2010 – Retour sur le dossier des vitraux de la cathédrale de Rouen (Seine- Maritime). In BALCON, S., PERROT, F. et SAPIN, C. (dir.), Vitrail, verre et archéologie entre le Ve et XIIe siècle. Actes de la table ronde d’Auxerre (14-15 juin 2006). Paris, CTHS, (Archéologie et Histoire de l’Art, 31), p. 181-199.

207 LEPEUPLE, B., 2008 – Deux contre-châteaux d’Henri Ier Beauclerc en 1118-1119 : approche historique et topographique. In, LALOU, É., LEPEUPLE, B. et ROCH, J.-L. (dir.), Des châteaux et des sources. Archéologie et histoire dans la Normandie médiévale. Mélanges en l’honneur d’Anne-Marie Flambard Héricher. Mont-Saint-Aignan, Publications des Universités de Rouen et du Havre, p. 187-201.

208 LEPLA, D., 2008 – L’ancienne église paroissiale de Saint-Victor-sur-Avre. Monuments et sites de l’Eure, 127, p. 50-64.

209 LEROUX, N., 2008 – RéfleXIons sur les pêcheries fluvio-maritimes médiévales dans la basse vallée de la Seine. In, LALOU, É., LEPEUPLE, B. et ROCH, J.-L. (dir.), Des châteaux et des sources. Archéologie et histoire dans la Normandie médiévale. Mélanges en l’honneur d’Anne-Marie Flambard Héricher. Mont-Saint-Aignan, Publications des Universités de Rouen et du Havre, p. 129-141.

210 LIZOT, B., 2009 – Armentières-sur-Avre : son église – ses prieurés, son histoire. Verneuil-sur- Avre, Aseve, 48 p.

211 MARIN, J.-Y., 2008a – 1204, la fin de l’aventure normande. In, ARMINJON, C. et BERTHELOT, S. (dir.), Chefs-d’œuvre du Gothique en Normandie. Sculpture et orfèvrerie du XIIIe au XVe siècle. Exposition du Musée de Normandie (Caen ; 14 juin-2 novembre 2008) et de l’Ensemble conventuel des Jacobins (Toulouse ; 16 janvier-20 avril 2009). Milan, 5 Continents, p. 11-16.

212 MARIN, J.-Y., 2008b – Des Vikings aux Normands. In AILLAGON, J.-J. (dir.), Rome et les Barbares. La naissance d’un nouveau monde. Catalogue d’exposition, Palazzo Grassi de Venise, Milan, Skira, p. 582-583.

213 MAZET–HARHOFF, L., 2010 – The incursion of the Vikings into the natural and cultural landscape of upper Normandy. In, KLAESØE I. S. (dir.), Viking Trade and Settlement in Continental Western Europe. Copenhague, Museum Tusculanum Press, p. 81-122.

214 MESQUI, J., 2008 – Le château de Lillebonne des ducs de Normandie aux ducs d’Harcourt. Caen, Société des Antiquaires de Normandie (Mémoires de la Société des Antiquaires de Normandie, 42), 178 p.

215 MESQUI, J., 2009 – À propos de l’architecture castrale plantagenêt en Normandie et des châteaux du VeXIn Normand. Bulletin Monumental, 167-2, p. 173-174.

216 MOESGAARD, J. C., 2008a – Efterligning af en normannisk mønt fra 1 000-tallet [imitation d’une monnaie normande du XIe s.], Scripta varia numismatico Tuukka Talvio sexagenario dedicata, (Suomen Numismaattisen Yhdistyksen julkaisuja, 6), Helsinki, p. 67-74.

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217 MOESGAARD, J. C., 2008b – L’importation de monnaies étrangères dans l’empire carolingien, Bulletin de la Société française de numismatique, 63-8, octobre 2008, p. 170-172.

218 MOESGAARD, J. C., 2008c – Cinq collections de monnaies ducales normandes (Xe-XIIe siècles). Haute-Normandie Archéologique, 13-2, 2008, p. 49-58.

219 MOESGAARD, J. C., 2009a – Les deniers de Saint-Ouen de Rouen (Xe siècle). Bulletin de la Société française de numismatique, 64-10, p. 242-246.

220 MOESGAARD, J. C., 2009b – La monnaie au temps de Guillaume le Conquérant. In, LEMAGNEN S. (dir.), La tapisserie de Bayeux, une chronique des temps Vikings. Actes du colloque international de Bayeux « Autour de la Tapisserie de Bayeux : conquêtes, identités et légitimation », (29-30 mars 2007), Bonsecours, Point de vues, p. 88-99.

221 MOESGAARD, J. C., 2009c – La circulation des monnaies noires en Haute-Normandie, 1337-1577. Revue Numismatique, 165, p. 221-305.

222 MOESGAARD, J. C., 2010a – Vikings on the Continent. The numismatic evidence. In, KLAESØE I. S. (dir.), Viking Trade and Settlement in Continental Western Europe. Copenhague, Museum Tusculanum Press, p. 123-144.

223 MOESGAARD, J. C., 2010b – Le maillon manquant entre Quentovic et Rouen ?. Bulletin de la Société française de numismatique, p. 57-61.

224 MOESGAARD, J. C., 2010c – Les monnaies noires bretonnes en Normandie aux années 1350. Annales de la Société bretonne de numismatique et d’histoire, 2008 (2010), p. 32-34.

225 MOESGAARD, J. C., 2011 – Deux bijoux vikings découverts en Haute-Normandie. Annales de Normandie, 59-2, juillet-décembre 2009 (2011), p. 133-140.

226 NARDEUX, B., 2008 – À propos de l’acte de vente de janvier 1291 : Neuf-Marché-en- Lyons, radiographie d’une châtellenie normande. In, LALOU, É., LEPEUPLE, B. et ROCH, J.-L. (dir.), Des châteaux et des sources. Archéologie et histoire dans la Normandie médiévale. Mélanges en l’honneur d’Anne-Marie Flambard Héricher, Mont-Saint- Aignan, Publications des Universités de Rouen et du Havre, p. 284-306.

227 NEVEUX, F., 2008a – La Normandie pendant la guerre de Cent Ans, Rennes, Ouest- France Université, 535 p.

228 NEVEUX, F., 2008b – Les cathédrales de Normandie. In, ARMINJON, C. et BERTHELOT, S. (dir.), Chefs-d’œuvre du Gothique en Normandie. Sculpture et orfèvrerie du XIIIe au XVe siècle. Exposition du Musée de Normandie (Caen ; 14 juin-2 novembre 2008) et de l’Ensemble conventuel des Jacobins (Toulouse ; 16 janvier-20 avril 2009). Milan, 5 Continents, p. 53-64.

229 NIEL, C., 2008 – Le recrutement des cimetières du groupe épiscopal de Rouen (XIe-XIVe siècles). In, La paroisse en Normandie au Moyen Âge, La vie paroissiale, l’église et le cimetière, Histoire – art – archéologie. Saint-Lô, Société d’Archéologie et d’Histoire de la Manche (Études et documents, 27), p. 298-331.

230 PITTE, D., 2010 – Pour une relecture du château d’Ivry-la-Bataille. In, LEQUOY, M.-C. (textes réunis par), Journées archéologiques de Haute-Normandie, Rouen, 3-5 avril 2009. Mont-Saint-Aignan, Publications des Universités de Rouen et du Havre (Haute- Normandie Archéologique), p. 219-224.

231 PRADIÉ, P., 2008 – Un manoir seigneurial de l’abbaye de Fécamp, la maison forte d’Écretteville-les-Baons. In, LALOU, É., LEPEUPLE, B. et ROCH, J.-L. (dir.), Des châteaux et des sources. Archéologie et histoire dans la Normandie médiévale. Mélanges en l’honneur

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d’Anne-Marie Flambard Héricher. Mont-Saint-Aignan, Publications des Universités de Rouen et du Havre, p. 307-339.

232 RENAUD, J., 2009 – Vikings et noms de lieux de Normandie. Dictionnaire des toponymes d’origine scandinave en Normandie. Cully, OREP Editions, (Mots et Noms de Normandie), 203 p.

233 SOULAT, J., 2009 – Le matériel archéologique de type saxon et anglo-saxon en Gaule mérovingienne. Saint-Germain-en-Laye, AFAM (Mémoires publiés par l’Association Française d’Archéologie Mérovingienne, 20), 221 p. – 6 pl. [sites de Saint-Ouen-du- Breuil, Sigy-en-Bray, Fécamp, Sommery, Criel-sur-Mer (76) ; Louviers, Muids, (27)].

234 SUZUKI, S., 2008 – Anglo-saxon button brooches, typology, genealogy, chronology. Woodbridge, Boydell Press, 418 p., 234 pl. [sites de Louviers (27) et Criel-sur-Mer (76)].

235 TROTIN, N., 2008 – L’orfèvrerie médiévale à Verneuil-sur-Avre. Monuments et sites de l’Eure, 129, p. 49-66.

236 TROTIN, N., 2011 – Aux origines de l’Hôtel-Dieu de Verneuil. Monuments et sites de l’Eure, 139, p. 53-59.

237 VASSEUR, C. (†), 2010 – Églises de l’Eure. Notes archéologiques inédites. [s.l.], Amis des Monuments et Sites de l’Eure – Société historique de Lisieux, 345 p.

238 WATTÉ, J.-P., REMY–WATTÉ, M. et DUVERNOIS, B., 2011 – Harfleur (Seine-Maritime) : un atelier de taille de pavés en silex du XVe siècle, étude technologique. In, LEQUOY, M.- C. (textes réunis par), Journées archéologiques de Haute-Normandie, Harfleur, 23-25 avril 2010. Mont-Saint-Aignan, Publications de l’Université de Rouen et du Havre (Haute- Normandie Archéologique), p. 177-188.

9. Époques moderne et contemporaine

239 ARRIBET–DEROIN, D., 2010 – Une industrie normande au début du procédé indirect (1450-1600) : la sidérurgie du pays de Bray et l’usine à fer de Glinet. In, ARNOUX, M. et FLAMBARD HÉRICHER, A.-M. (dir.), La Normandie dans l’économie européenne (XIIe-XVIIe siècle). Colloque de Cerisy-la-Salle (4-8 octobre 2006). Caen, Centre de Recherches en Archéologie et Histoire médiévale, p. 119-137.

240 BÉGUÉ, Y., 2009 – Pollution des rivières à Gournay-en-Bray. Actualité d’hier. Les Cahiers de la SHGBE, 62, p. 29-40. [Lavoirs et atelier de tanneurs].

241 BODINIER, B., 2009 – Églises à vendre ! Le sort des édifices cultuels de l’Eure sous la Révolution et l’Empire. In, BOUET, P., BOUGY, C., GARNIER, B. et MANEUVRIER, C. (éd.), De part et d’autre de la Normandie médiévale. Recueil d’études en hommage à François Neveux. Caen, Musée de Normandie – Château de Caen (Cahier des Annales de Normandie, 35), p. 469-491.

242 BRISSON, C., LARGESSE, P. et CARU, N., 2009 – Caudebec-lès-Elbeuf. Histoire de la villes et de ses 160 rues. Rouen, PTC – Éditions des Falaises, 111 p.

243 CALDERONI, P. et LECLER–HUBY, É., 2011 – Un atelier de potier périurbain du milieu du XVIe siècle à Louviers (Eure). In, BOCQUET-LIÉNARD A. et FAJAL B. (dir.), À propo[t]s de l’usage, de la production et de la circulation des terres cuites dans l’Europe du Nord-Ouest autour des XIVe-XVIe siècles. Caen, CRAHM (Tables Rondes du CRAHM, 5), p. 77-92.

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244 CHABANES, H. et ROUET, D., 2010 – Jean Laignel, Antiquitez du Havre de Grâce. Une histoire inédite écrite en 1711. Mont-Saint-Aignan, Publications des Universités de Rouen et du Havre (Histoire & Patrimoine), 231 p.

245 CHÉRON, P., 2009 – Région dieppoise, Vitraux du 16e au XXe siècle (Seine-Maritime). Rouen, Inventaire Général (Itinéraires du Patrimoine, 344), 49 p.

246 COLMONT, G. R., 2009 – Autour de Bernard Edeine (1908-1999) « Mélanges » publiés à l’occasion des dix ans de sa disparition. Normandie Archéologique, 14, « Mélanges » en hommage à Bernard Edeine, Rouen, Centre de Recherches Archéologiques de Haute- Normandie, p. 7.

247 DOUAIS, P., 2010 – La pierre gravée de Beaumont-le-Roger. Monuments et sites de l’Eure, 135, p. 43-45.

248 ÉPAUD, F., 2009 – Étude de la charpente de l’église Saint-Aubin de Mesnil-sous-Vienne (Eure). Monuments et sites de l’Eure, 133, p. 13-21.

249 ÉPAUD, F., 2010a – Étude de la charpente de l’église Saint-Martin de Bézu-la-Forêt. Monuments et sites de l’Eure, 137, déc. 2010, p. 23-37.

250 ÉPAUD, F., 2010b – Étude de la charpente de l’église Saint-Pierre de Mainneville. Monuments et sites de l’Eure, 135, p. 51-59.

251 GILIGNY, F., 2010 – Reconstitutions expérimentales et médiation. Les Nouvelles de l’Archéologie, 122, déc. 2010, p. 51-55 [Restitution du four du Parc naturel régional de Brotonne, (76)].

252 HENRY, P. et EDEINE, G., 2009 – Bernard Edeine : un chercheur inscrit dans son temps, Haute-Normandie Archéologique, 14, « Mélanges » en hommage à Bernard Edeine, Rouen, Centre de Recherches Archéologiques de Haute-Normandie, p. 17-27.

253 HENRY, P. et PIERRE M.–J., 2009 – Publications scientifiques de Bernard Edeine, Normandie Archéologique, 14, « Mélanges » en hommage à Bernard Edeine, Rouen, Centre de Recherches Archéologiques de Haute-Normandie, p. 9-16.

254 LEBRASSEUR, O., 2011 – Les ossements animaux du site de la Porte de Rouen, Harfleur (Seine-Maritime) – Résultats préliminaires de l’étude de la faune et conclusions relatives à l’alimentation et l’économie des XVe et XVIe siècles. In, LEQUOY, M.-C. (textes réunis par), Journées archéologiques de Haute-Normandie, Harfleur, 23-25 avril 2010. Mont- Saint-Aignan, Publications de l’Université de Rouen et du Havre (Haute-Normandie Archéologique), p. 165-176.

255 MANASSE, V., 2010 – Dieppe moderne : 1920-1938. Haute-Normandie. Rouen, inventaire Général du Patrimoine/Région Haute-Normandie (Patrimoine & Territoire, 1), 96 p.

256 POTTIER, A., 2008 [Fac–similé de l’éd. de 1870] – Histoire de la faïence de Rouen. [s.l.], S.E.M. Molière, 420 p., 58 pl.

257 REAL, E., COUCHAUX, D., MIOSSEC, Y. et KOLLMANN, C., 2008 – Le paysage industriel de la Basse-Seine. Rouen, Connaissance du Patrimoine de Haute-Normandie (Images du Patrimoine, 249), 264 p.

258 REMY–WATTÉ, M., 2009 – Un des premiers préhistoriens de Normandie : l’abbé Deshayes (1844-1910), Haute-Normandie Archéologique, 14, « Mélanges » en hommage à Bernard Edeine, Rouen, Centre de Recherches Archéologiques de Haute-Normandie, p. 201-213.

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259 REMY–WATTÉ, M., 2010 – À l’origine de la Préhistoire en Haute-Normandie : l’abbé Cochet, Georges Pouchet et Boucher de Perthes. In, LEQUOY, M.-C. (textes réunis par), Journées archéologiques de Haute-Normandie, Rouen, 3-5 avril 2009. Mont-Saint-Aignan, Publications des Universités de Rouen et du Havre (Haute-Normandie Archéologique), p. 9-22.

260 SOREL, P., 2010 – Le moulin de l’enclos de l’abbaye du Bec. Monuments et sites de l’Eure, 135, p. 46-50.

261 VERDIER, N., 2009 – La liabilité du réseau aux XVIIIe et XIXe siècles. Le cas de la Poste aux chevaux dans le quart nord-ouest de la France. Les Nouvelles de l’Archéologie, 115, mars 2009, p. 13-17.

262 WATTÉ, J.-P., 2009 – Bernard Edeine et le renouveau de l’archéologie préhistorique en Normandie, Haute-Normandie Archéologique, 14, « Mélanges » en hommage à Bernard Edeine, Rouen, Centre de Recherches Archéologiques de Haute-Normandie, p. 29-37.

AUTEUR

PATRICIA MOITREL Service Régional de l’Archéologie, DRAC de Haute-Normandie – 12 rue Ursin Scheid, 76140 Le Petit-Quevilly.

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Analyse d'ouvrages

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Dans l’épaisseur du temps

Jean-Laurent Monnier

RÉFÉRENCE

Hurel, A. et Coye, N. (coordonné par), 2011 – Dans l’épaisseur du temps. Archéologues et géologues inventent la préhistoire, Publications scientifiques du Museum, Paris, coll. « Archives ». (ISBN 978-2-85653-666-7, 35 €).

1 Cet ouvrage collectif de 442 pages dans le format 17 x 24, réunit les contributions de 22 auteurs. Il montre comment la géologie, la paléontologie et l’archéologie, au milieu du XIXe siècle, ont fait émerger une nouvelle science, celle de la Préhistoire, et comment ont ainsi évolué les conceptions sur les origines de l’humanité, dans un débat d’idées souvent passionné. L’introduction, par Arnaud Hurel et Noël Coye, donne le fil conducteur chronologique des évènements depuis l’année 1859 (première édition de « l’Origine des espèces » par Darwin). Le premier chapitre, par Stéphane Tirard, brosse le tableau des théories de l’évolution et de « l’épaisseur » ou de « la dimension » du temps. Le second chapitre, par Claude Blanckaert, analyse l’évolution des sciences humaines dans le sens d’une « ethnologie des temps anciens » ou « palethnologie », à la recherche de l’origine et de l’évolution de la lignée humaine. Le troisième chapitre, par Jean-Yves Pautrat, traite de « l’homme antédiluvien : les vestiges de l’homme et l’avenir des commencements ». L’œuvre de Boucher de Perthes est ici analysée, les controverses et la consécration, ses forces et ses faiblesses, jusqu’aux prémices tant d’une « archéo- géologie » que d’une « anthropologie culturelle ». Le quatrième chapitre, par Arnaud Hurel, est consacré à la contribution de Paul Tournal et de la grotte de Bize aux débats sur la haute antiquité de l’homme. Le cinquième chapitre, par Monique Rémy-Watté, traite de la naissance de l’archéologie préhistorique en Normandie, au travers des documents et collections conservés au Museum d’histoire naturelle de Rouen. Bien que moins connus, Arcisse de Caumont, l’abbé Jean Benoît Désiré Cochet et Georges Pouchet ont joué un rôle également important dans l’émergence de la science préhistorique. Le sixième chapitre, par Sébastien Dubois, est consacré aux idées convergentes soutenues par les deux « chercheurs maudits », Edouard Lartet et Jacques Boucher de Crèvecoeur

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de Perthes. Le septième chapitre, par Nathalie Richard, analyse le rôle des sociétés savantes dans l’évolution des idées sur l’antiquité de l’homme. Ce rôle fut important sans toutefois parvenir à réunir les deux pôles des sciences humaines et des sciences naturelles. Le huitième chapitre, par Fanny Defrance-Jublot, situe le développement de la science préhistorique dans le contexte de l’orthodoxie religieuse de l’époque. Ce sujet sensible montre le rapport des préhistoriens de la fin du XIXe siècle à la religion. Dans la suite du précédent, le neuvième chapitre, par Nadia Pizanias, analyse les répercussions de l’affirmation de la haute antiquité de l’homme dans la presse chrétienne, notamment en France et en Allemagne. Le dixième chapitre – par Pierre Antoine, Jean- Jacques Bahain, Patrick Auguste, Jean-Pierre Fagnart, Nicole Limondin et Jean-Luc Locht – traite du quaternaire et de la préhistoire dans la vallée de la Somme : 150 ans d’histoire commune. Présenté par d’excellents praticiens, le sujet s’étend de l’historique des premiers travaux aux résultats des recherches les plus récentes. Le onzième et dernier chapitre – par François Sémah, Serge Bahuchet, Jean-Pierre Mohen, Evelyne Heyer, Dominque Grimaud-Hervé et Zette Cazalas – est un plaidoyer pour une présentation de la préhistoire, de l’origine et des l’évolution de l’homme, dans un contexte chronologique et paléoenvironnemental, dans un nouveau Musée de l’homme. La conclusion, par Noël Coye et Arnaud Hurel, analyse l’héritage des dix années cruciales (1850-1860) qui ont vu la naissance de la science préhistorique.

2 Assorti d’une riche bibliographie, cet ouvrage passionnant est dense et puissant. C’est une contribution originale à l’histoire des sciences et précisément de l’archéologie préhistorique avec toute sa connotation humaine et philosophique. Il est illustré de nombreux documents anciens, souvent inédits, et d’une très bonne qualité. On ne peut que le recommander à tous ceux qui s’intéressent à la naissance de la science préhistorique et à l’histoire des sciences en général.

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Actas del Congreso internacional sobre Megalitismo

Charles-Tanguy Le Roux

RÉFÉRENCE

Eraso, J. F. et Mujika Alestiza, J. A. (ed.), 2010 – Actas del Congreso internacional sobre Megalitismo y otras manifestaciones funerarias contemporaneas en su contexto social, economico y cultural (Proceedings of the International Congress on the study of Megaliths and other contemporary burials in a social, economic and cultural context), Munibe, suplemento 32, 712 p. (ISBN 978-84-937670-7-5).

1 Issu de la manifestation qui s’est tenue en juin 2007 à Ordizia (province de Guipuzcoa), cet imposant volume est distribué par la Sociedad de Ciencias, Zorroagagaina 11, 20014 DONOSTIA (San Sebastian) [[email protected]]. Le corps de l’ouvrage comprend 9 « ponencias » (rapports synthétiques régionaux) et 28 « comunicaciones », aux sujets fort variés.

2 Les synthèses régionales ont été traitées assez librement par les auteurs qui, comme il était logique, se sont davantage appuyés sur la réalité du territoire qu’ils présentaient et sur leur sensiblité propre que sur le cannevas-type qui avait pu leur être suggéré. Il en résulte une grande variété d’approches, mais qui a su garder une certaine cohérence d’une contribution à l’autre. Un bémol toutefois : la présentation des dates radiocarbone. D’un papier à l’autre (et même à l’intérieur de certains), on se perd entre dates aC, AC, BC, cal.BC et BP, données avec ou sans fourchettes, avec (ou le plus souvent sans) tableaux de concordance. Cela ne facilite pas la compréhension ni les comparaisons interrégionales (qui étaient, peut-on présumer, le but initial). Autre problème : les contributeurs traitent de LEUR région, qu’ils connaissent par coeur et, de ce fait, peinent parfois à tenir un langage accessible aux « non-initiés » de leur microcosme scientifique (à commencer par des noms de sites ou de terroirs pas toujours faciles à localiser sur une carte générale).

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3 Une seule de ces synthèses concerne pleinement un domaine extra-hispanique ; c’est celle de Luc Laporte sur l’ouest de la France (au sens large, soit pratiquement entre Seine et Dordogne, même si le « cœur de sujet » reste la Bretagne et le Centre-Ouest). Ce travail est chronologiquement centré sur la deuxième moitié du Ve et le début du IVe millénaires avant J.-C., mais il est vrai que la matière y est particulièrement riche. L’auteur met l’accent sur un ensemble de phénomènes au coeur de ses préoccupations actuelles, à savoir les dynamiques de construction/destruction, de fonctionnement, de remplois et de remaniements architecturaux, qu’il concernent les chambres ou les cairns, qu’ils soient délibérés ou qu’ils résultent de réparation(s) voire d’accident(s) de chantier. À la lumière de fouilles récentes (dont Prissé-la-Charrière, Locmariaquer ou Le Souc’h entre bien d’autres), la relecture de monuments anciennement fouillés (comme les grands « tumulus carnacéens » il y a plus d’un siècle – ou même Barnenez et Carn voici un demi-siècle) s’avère particulièrement riche. En conclusion, L. Laporte propose quelques « grandes tendances » pour la période considérée et brosse un tableau bien plus complexe que les modèles jusqu’ici proposés, notamment en ce qui concerne les rapports entre monuments et espaces funéraires et tout en rappelant les pistes récemment ouvertes quant à l’héritage des différents chasseurs-cueilleurs, aux grands courants de néolithisation et aux rapports entre bâtis des vivants et demeures des morts.

4 La « submeseta norte » (entendons la Vieille-Castille de la région de Burgos à celle de Salamanque, dans l’actuelle province de Castilla y Leon) est présentée par G. Delibes de Castro. L’auteur relève tout d’abord un lien apparent entre l’implantation des mégalithes et les actuelles zones de stress hydrique estival modéré, favorables au pastoralisme (pour autant que ces données climatiques soient transposables au Néolithique…). Le polymorphisme des tombes l’amène à envisager un lien avec une éventuelle variété des usages. Successivement. Il distingue ainsi les sépultures « canoniques » (y compris celles tout ou partie en pierre sèche et pour lesquelles il rappelle l’évolution typologique naguère proposée par M. Rojo Guerra), les « redondiles » (chambres aux élévations possiblement en terre) et les tombes « à chape de chaux » (pour lesquelles les expérimentations tentées jusqu’ici restent non décisives quant à leur interprétation comme résultant de l’incendie, en fin d’utilisation, de chambres de type « tholos »). Cela conduit l’auteur à discuter le fonctionnement de ces différentes tombes (inhumation collective directe versus phase d’exposition des restes, transitoire ou prolongée). Une révision chronologique le conduit à discuter les phases d’implantation et de développement, le rythme des dépôts funèbres, l’ensemble de la séquence pouvant se placer entre 4 200 et 3 500 av. J-C sur la base des quelque 45 dates radiocarbone disponibles. L’étude des mobiliers souligne, entre bien d’autres points, la quasi-absence de céramique en phase initiale, l’ethnicité de certains objets (comme les spatules en os) et l’existence d’échanges à grande distance (haches polies allogènes, coquillages méditerranéens). quant aux perdurations, elles vont d’un important « revival » campaniforme à des réinterprétations de ce mégalithisme jusqu’en plein âge du Bronze. L’article se termine par une évocation des politiques régionales (avec leurs forces et leurs faiblesses) face aux agressions du monde moderne à l’égard de ce patrimoine.

5 Pour la Galice, A. Rodriguez Casal retrace l’évolution historique des concepts et de vla recherche de terrain depuis le renouveau scientifique intervenu – largement de son fait – durant les dernières décades du XXe siècle. Il rappelle aussi cette spécificité

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régionale qu’est l’explosion de la perception patrimoniale du mégalithisme, à travers notamment des ensembles emblématiques comme Parxubeira et surtout Dombate (monument-phare dont les grandioses projets de mise en valeur semblent bien, hélas, avoir été des cache-misère sinon des alibis – cf. la fig. 21 clôturant l’article). L’auteur propose une périodisation ternaire du mégalithisme régional : mégalithisme initial (avec fosses individuelles et dolmens simples) de -4 000 à -3 500 ; plein mégalithisme (dolmens à couloir) de -3 500 à -2 500 ; mégalithisme final (cistes et fosses) de -2 500 à -2000, ceci avant des continuations chalcolithiques. Mais il sait aussi s’écarter de la « froideur des données » pour nous rappeler que l’art pictural des mégalithes galiciens a été reconnu dès 1874 et pour nous emmener vers la pensée symbolique et les rituels funéraires tels qu’on peut tenter de les restituer à travers les différents aspects de l’expression artistique (peintures et gravures pariétales, stèles anthropomorphes, objets à forte charge emblématique) attestés à l’intérieur des tombes mégalithiques galiciennes elles-mêmes ou à l’extérieur de celles-ci.

6 Quant à la contribution de M. A. de Blas Cortina sur les Asturies, elle s’appuie sur le site emblématique de Peña Tu, cet extraordinaire rocher naturel qui domine les gorges du rio Puron à l’extrémité ouest de la Sierra plana de La Borbolla, un étroit haut-plateau intercalé entre la mer et les montagnes de la Sierra de Cuera. L’auteur souligne d’abord comment le zoomorphisme fantastique de cette roche a dû frapper les hommes depuis le Paléolithique supérieur au moins Mais le coeur de sa contribution reste la présentation des tumulus de la côte orientale des Asturies qui, pour l’essentiel (une trentaine de monuments), se rassemblent sur le plateau de La Borbolla, de quelques hectomètres à quelques kilomètres à l’est de Peña Tu. A partir des comptes-rendus d’explorations anciennes, l’auteur a pu proposer un « portrait-type » de ces monuments à ciste centrale et péristallithe. Ce portrait ne se retrouve d’ailleurs que fort imparfaitement dans le seul monument qui ait été fouillé récemment et qui n’a donné qu’un fort maigre mobilier mais une date radiocarbone dans le dernier quart du Ve millénaire av. J.-C. Puis M. A. de Blas revient au rocher lui-même pour détailler les différentes interventions humaines aujourd’hui décelables à sa base. Outre une relecture partielle du fameux « anthropomorphe et poignard » gravé et peint de la face est, il nous rappelle la présence de peintures schématiques vraisemblablement bien plus anciennes sur la face nord, associées à une petite plate-forme artificielle jusqu’ici passée inaperçue. En conclusion, la roche de Peña Tu lui apparaît comme un possible umbilicus mundi pour les populations de la région à la recherche d’un espace funéraire fédérateur.

7 Le haut bassin du Tage (de l’est de Madrid à la frontière portugaise) est présenté par P. Bueno Ramirez, R. Barroso Bermejo et R. de Balbin Behrmann. L’émergence d’une véritable problématique sur le mégalithisme de cette région est là aussi récente (dernier quart du XXe siècle) et très largement à mettre au crédit de l’équipe qui pilote cette contribution. Les fruits de cet intense travail sont présentés de façon très dense ; plutôt qu’un « résumé de résumé » nécessairement caricatural, essayons donc d’en mettre en exergue quelques points marquants. Après un rappel du contexte géographique d’implantation des mégalithes (et avant de rappeler les potentialités aurifères et cuprifères du bassin), les auteurs réaffirment leur vision du mégalithisme comme un « système transversal » permettant, par la mise en oeuvre de méthodes très variées, l’analyse des sociétés concernées, aux plans économique (par des études taphonomiques poussées) comme socio-culturel (par le « décodage » de gestes particuliers - dépôts mobiliers, aménagements d’espaces, remplois, art, « menhirs

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indicateurs », condamnations de chambres…). Vient ensuite une présentation « topo- typo-chronologique » d’un mégalithisme particulièrement varié dans la vaste région considérée. Les études ostéologiques poussées qui ont été réalisées sont rappelées, ainsi que les 28 dates radiocarbone sur restes humains désormais disponibles, avant une conclusion (hélas un peu succincte) rappelant les prolongements, dans cette région aussi, du « mégalithisme culturel » dans le monde campaniforme puis de l’âge du Bronze.

8 La Catalogne fait l’objet de deux rapports (qui auraient peut-être mérité une meilleure coordination) : M. Molist et X. Clop évoquent les origines du mégalithisme de cette région après que J. Tarrus i Galter en ait présenté le « plein mégalithisme » des IVe et IIIe millénaires av. J.-C.

9 Le premier travail cité rappelle les propositions classiques relatives au mégalithisme catalan avant de proposer une brève synthèse des fouilles récentes dans une région où l’Epicardial est attesté dès -5 400 alors que le plein Néolithique moyen s’y développe entre -4 000 et -3 300, avec son économie agro-pastorale bien consolidée et ses fameux Sepulcros de Fosa. Trois groupes de sépultures antérieures à ces derniers sont passés en revue : les tombes de l’embouchure de l’Ebre (relevant elles-mêmes de trois types bien différenciés), les nécropoles à tombes individuelles de la plaine littorale et – surtout – les tumulus à ciste et couronne pierreuse du « groupe de Tavertet » découverts dans les années 1980 sur les hauteurs de l’arrière-pays, que l’on a pu paralléliser avec les débuts du groupe de Montbolo et qui témoignent désormais d’un véritable monumentalisme funéraire prémégalithique dans la région. Un rapide « état de la question » est ensuite proposé pour les Sepulcros de Fosa, désormais calés entre la fin du Ve millénaire avant J.- C. et le milieu du IVe où ils interfèrent avec les premiers dolmens à couloir.

10 Auparavant, J. Tarus i Galter nous avait brossé un cadre général de la Catalogne et des six « zones mégalithiques » (réparties en trois grandes aires) que l’on y reconnaît aujourd’hui, après qu’un effort de prospection ait plus que doublé le corpus depuis les années 1950 (plus de 450 monuments attestés aujourd’hui). Une typologie architecturale des tombes à couloir en quatre grands groupes (« qui en outre s’échelonnent dans le temps ») est proposée : à chambre subcirculaire ou polygonale puis trapézoïdale au fil du IVe millénaire, avant une évolution, dès le début du IIIe, vers des chambres rectangulaires (avec dalles juxtaposées et non plus chevauchantes entre la chambre et le couloir). Ce dernier est désormais plus haut et plus large tandis que la structure tumulaire devient plus élaborée. Quant aux chambres simples et aux cistes, elles semblent plus tardives (mi-IIIe à mi-IIe millénaires av. J.-C.), avec trois sous-types selon leur mode d’accès. La connaissance des rites funéraires s’est améliorée grâce à une série de fouilles récentes mais la documentation reste faible pour le type ancien (même si la condamnation du couloir y semble assez courante et le recrutement limité). L’effectif inhumé augmente sensiblement dans les tombes à couloir les plus évoluées (les galerias catalanas), en même temps que s’y notent des pratiques funéraires complexes. Quand aux cistes, hypogées et « paradolmens », ils semblent avoir largement servi d’ossuaires après décarnisation. L’auteur a également repris la question des orientations, maintes fois agitée depuis le XIXe siècle ; Il est arrivé à des résultats complexes et contrastés qui ont été développés récemment par J. Oriol Font (2007), notamment dans le cadre d’études élargies au pourtour méditerranéen du nord- ouest (Provence et Languedoc). L’art « mégalithique » catalan, fort modeste et au moins pour partie lié à l’art schématique ibérique, a longtemps été négligé ; révisions et

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découvertes récentes (sur des mégalithes – tombes et menhirs – mais aussi sur des rochers naturels) le montrent cependant plus varié qu’il n’y paraissait. Là aussi, des rapprochements ont été proposés avec la Provence, la Suisse, les grands Causses et même la façade atlantique. Enfin, l’article se termine par une présentation des habitats connus en relation avec le mégalithisme.

11 Le Pays basque fait également l’objet de deux contributions. Les formes funéraires des « Pyrénées occidentales » (en fait, l’actuelle Navarre) sont présentées par M. A. Berguiristain Gurpide, J. Sesma Sesma et J. Garcia Gazolaz. Un « catalogue des évidences » nous présente successivement les données récentes quant aux « manifestations funéraires prémégalithiques », puis sur le « collectivisme funéraire mégalithique » (avec huit sites récemment documentés qui, tous sauf un, se trouvent hors de la zone « dolménique classique » des montagnes du nord de la province) ; dommage que l’ensemble des relevés – apparemment fort précis – de la chambre d’Aizibita (fig. 3) aient été réduits à un quart de page, ce qui les rend quasi-illisibles (même avec une loupe !). Les « autres formes funéraires collectives contemporaines » (3 sites présentés) précèdent les diverses « manifestations post-mégalithiques » antérieures à la généralisation de l’incinération (12 sites). De copieuses conclusions reprennent ces données de manière transversale ; sont ainsi mis en exergue l’hétérogénéité des architectures (avec divers systèmes de fermeture et « espaces dédiés » aménagés dans les chambres), les études taphonomiques et paléopathologiques débouchant sur des considérations sociétales (violence, démographie), ainsi que les quelque 50 datations radiocarbone (malheureusement illustrées par une fig. 10 inutilisable et sans le tableau synthétique qui aurait été bienvenu), pour déboucher sur la problématique régionale du passage vers l’âge du Bronze.

12 J. Fernadez Eraso, A. Mujica Alustiza et X. Penalver Iribarren présentent ensuite l’habitat et le monde funéraire du Pays basque (pris dans sa totalité cette fois), au long de la préhistoire récente. Cela va des premières installations néolithiques du -VIe millénaire (à partir du monde Cardial via le bassin de l’Ebre – cf. la spectaculaire stratigraphie de Los Husos II donnée en fig. 1) jusqu’aux utilisations tardives de l’âge du Fer voire de l’Antiquité. Une chrono-typologie des sépultures mégalithiques est esquissée, depuis les sepulcros de corredor (hélas chiches en dates utilisables) jusqu’aux « dolmens simples », mieux documentés et qui représentent en fait 90 % du corpus. Ces derniers semblent apparaître vers 5 300 BP avec une construction se poursuivant jusqu’au milieu du IIIe millénaire et des réutilisations nombreuses jusqu’en plein âge du Bronze voire bien plus tard (d’où la large fourchette chronologique annoncée au départ). Le lien avec les habitats permet à l’auteur d’aborder le problème des « cromlec’hs » ou circulos pirenaicos (1 452 connus, regroupés en 558 ensembles). A cheval sur les Monts cantabres et les Pyrénées, le Pays basque est aussi tourné vers la Méditerranée via le bassin de l’Ebre (cf. supra). Dans cette partie sud, se développent aussi d’autres modes funéraires (champs d’urnes et groupes de cistes), dont la datation semble encore précaire. Mais dommage que cette synthèse pèche globalement par une présentation chronologique bien confuse (passages incessants du « cal. » au « BP », écarts-types disparates dans les tableaux, voire lapsus dans la nomenclature des millénaires…).

13 Il est hélas matériellement impossible de rendre compte de manière détaillée des 28 autres articles correspondant aux comunicaciones, et c’est bien dommage tant leur

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intérêt et leur diversité sont grands. On y trouve à la fois des contributions monographiques et des synthèses méthodologiques. Les unes comme les autres relèvent d’approches très diverses et parfois fort pointues, témoignant de la vitalité de l’école espagnole de préhistoire. Quelques thèmes sont manifestement privilégiés, dont au premier chef l’archéologie du paysage sous ses différentes facettes : marqueurs de territoire (J. Agirre Garcia et al.…), paléoenvironnement végétal (M. J. Iriarte ; M. Ruiz Alonso et al.), organisation de l’espace à l’échelle d’une micro-région (J. A. Alfonso Marrero et al.) ou d’un plus vaste pays (J. M. Edeso et al. ; J. A. Camara Serrano et al. ; F. Galilea Martinez ; J. A. Lopez Saez et al.). Le lien est donc tout trouvé avec les études par SIG (L. Ernetta Altarriba et N. Cormo) ou les prospections-inventaires qui nous sont présentées (L. Milan San Emeterio ; M. A Moreno Gallo ; S. San José), ces dernières étant naturellement relayées par deux présentations de politiques de mise en valeur, l’une et l’autre au Pays basque, avec leurs succès et leurs déboires comme partout (E. Alvarez Vidaurre ; M. Ceberio Rodriguez). L’anthropologie physique est également à l’honneur, notamment avec des travaux de paléo-génétique (S. Cardoso ; M. Hervella et al.). Les pratiques funéraires sont abordées à plusieurs reprises, soit directement (T. Fernandez Crespo ; J. C. Lopez Quintana et al. ; X. Clop ; J. Vega et al.), soit à travers l’étude de certains types de mobiliers : céramique (J. F. Gibaja et al.), métal (M. J. Sanchez Sierra ; J. A. Mujika Alustiza), parures (J. I. Vegas Arramburu), grottes funéraires (O. Sarobe Escudero). Malgré le qualificatif « international » donné à ce colloque, les contributions extra-espagnoles y restent peu abondantes : outre celle de L. Laporte (cf. supra), on trouve la synthèse de M. Sohn sur les dépôts « collectifs » dans le nord-ouest de l’Europe, celle de L. Spanedda et al. sur le golfe d’Orosei en Sardaigne, plus – à la limite – les comparaisons avec le Rouergue proposées par P. Martinez et al. pour la statue- menhir catalane de Ca l’Estrada.

14 Tous les articles sont en espagnol, sauf ceux de L. Laporte et de M. Sohn (en français) et ceux de J. A. Mujika et al. et de S. San José (en basque). Tous comportent mots-clés et résumés en espagnol, basque, anglais et parfois français (mais les légendes des figures, parfois succinctes (voire absentes), ne sont pas toujours traduites, ce qui pose problème pour les articles en basque notamment). Globalement, la présentation est soignée, avec quadrichromie quasi-intégrale (mais quelques problèmes de mise en page et de qualité graphique demeurent ici et là). Au total, et malgré l’absence d’un fil directeur clair dans l’ordre des articles, cet important volume est une mine d’informations sur toute une branche de cette archéologie espagnole que l’on sait en pleine fermentation.

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Quatrième millénaire

Jean-Yves Noël

RÉFÉRENCE

Lemercier, O., Furestier, R. et Blaise, E., 2009 – Quatrième millénaire. La Transition du Néolithique moyen au Néolithique final dans le Sud-est de la France et les régions voisines, Lattes : Publications de l’UMR 5140/ADAL, 2010, Monographies d’Archéologie Méditerranéenne, 27, 332 p. (ISBN 978-2-912369-20-8 ; 40 €)

1 Dans ce volume, consacré au quatrième millénaire avant notre ère dans le Sud-est de la France, les auteurs ont cherché à mettre en perspective des données anciennes avec des données nouvelles issues des fouilles effectuées sur le tracé du TGV méditerranée. En effet ces opérations qui ont eu lieu entre 1995 et 1996, ont permis de mettre au jour des ensembles mal caractérisés, à la fois proches du Néolithique moyen Chasséen et/ou présentant des critères rappelant ce que l’on connaît pour le Néolithique final régional. Les questions, suscitées alors, encouragèrent les chercheurs régionaux à se retrouver autour d’une table ronde « Quatrième millénaire » en mars 2005, afin de discuter de la notion de Néolithique récent. Car c’est bien à cette période chronologique charnière, à laquelle on ne peut réellement rattacher de culture matérielle bien définie, que ce recueil d’articles fait référence. Qualifiée de crise par certains auteurs, cette phase de transition voit l’éclatement du monolithe chasséen en diverses cultures régionales et micro-régionales, contexte dans lequel la métallurgie du cuivre prend son essor.

2 Le déroulement du sommaire peut paraître initialement déconcertant. Il montre un plan que l’on pourrait qualifier de « géo-thématique ». Il fait passer le lecteur, d’un article à l’autre, du Sud-Est rhodanien à l’Italie du nord puis à l’Espagne du Nord-est pour revenir au Midi méditerranéen français, et ce en fonction des différents thèmes abordés. Ces derniers sont essentiellement centrés sur la céramique, l’industrie lithique, le paléo-environnement, la métallurgie du cuivre et l’archéozoologie. Si les aspects funéraires sont évoqués ils restent néanmoins marginaux. C’est au fil de la lecture que la logique intrinsèque de l’ensemble se met en place.

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3 Immédiatement après l’introduction, le contexte climatique est posé par M. Magny qui, sur une période d’étude allant de 4 500 à 2 500, observe une nette péjoration entre 3 750 et 3 200 BC. Elle se traduit par une plus grande humidité et un refroidissement de la saison de croissance des végétaux. Celui-ci pourrait avoir eu des conséquences sur l’agriculture et donc sur la démographie des sociétés de l’époque. La piste des bouleversements environnementaux, comme vecteur de compréhension de cette période transitoire, fait office de leitmotiv tout au long de l’ouvrage. En effet ils correspondent parfaitement au cadre chronologique du Néolithique récent, fixé dans l’article suivant, soit entre 3 700/3 650 et 3 400/3 350 BC. Viennent ensuite différentes contributions qui illustrent les corpus céramiques, lithiques et osseux problématiques de cette période. Les influences chasséennes s’y perdent au cœur d’éléments plus récents. Ce voyage emmène progressivement le lecteur à l’aube du troisième millénaire où la métallurgie du cuivre apparaît en France avec le site exceptionnel de la Capitelle du Broum à Péret dans l’Hérault. La question de l’apparition de la métallurgie du cuivre pendant cette phase de transition est alors implicitement posée. Elle nécessite effectivement de porter un regard sur les régions voisines, notamment l’Italie du nord. Cette dernière marque la limite orientale des influences chasséennes au tout début du quatrième millénaire et montre une métallurgie du cuivre plus précoce. Ce millénaire correspond là-bas au Néolithique tardif et au Chalcolithique. Le premier se cale en chronologie absolue sur notre Néolithique récent. A l’instar des régions plus occidentales, il semble défini par un appauvrissement de la culture matérielle, un développement du pastoralisme et une généralisation de la métallurgie. Ces observations sont reprises pour l’Espagne du Nord-Est par X. Clop Garcia qui tend ensuite à démontrer que les événements climatiques ont simplement accéléré une crise interne des sociétés « pleines » du Néolithique moyen. Ces dernières auraient éclaté en groupes moins nombreux et peut-être moins inégaux, nomades ou semi nomades, orientés vers un agro-pastoralisme raisonné. À ce sujet, dans le Sud-est de la France, la synthèse des études archéozoologiques régionales montre un tableau plus nuancé. Si elle valide une certaine opposition entre sites de grotte et sites de plein air, elle réfute toute rupture en montrant que le bagage technique des éleveurs n’a pas évolué entre le Néolithique moyen et le Néolithique final. Le quatrième millénaire montre simplement une plus grande diversité résultant d’une organisation plus complexe du territoire et d’une gestion différente des troupeaux, tournée vers l’exploitation intensive. L’utilisation de la force motrice animale, associée à l’araire, pourrait alors traduire la volonté d’exploiter des terres moins riches et marque plutôt un ancrage dans la sédentarité.

4 À la suite de ces contributions, les conclusions effectuées par O. Lemercier n’apportent évidement aucune réponse tranchée aux problèmes soulevés par cette période charnière. Retenons en premier lieu que les données restent lacunaires. Cependant, les résultats des études portant sur la céramique, l’industrie lithique et l’industrie osseuse traduisent clairement un processus évolutif dans lequel la métallurgie n’aurait qu’un rôle tardif et marginal. Le passage du Néolithique moyen au Néolithique final est donc plutôt à rechercher dans une culture chasséenne probablement pas si homogène et surtout plus perméable aux influences extérieures qu’il n’y paraît. Dans un contexte favorable au changement, l’impact climatique apparaît comme un facteur essentiel mais non exclusif.

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5 En guise de conclusion nous insisterons sur la particulière densité de cet ouvrage en informations variées. Il démontre que de nombreux sites, individuellement difficiles à caractériser, peuvent néanmoins être exploités s’ils sont à la fois soumis à une grille de lecture pluridisciplinaire et replacés dans un cadre chronologique et géographique large.

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Halte au pillage !

Vincent Carpentier

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Compagnon, G., 2010 – Halte au pillage !, Paris, Errance, coll. « Les Hespérides », 446 p. (ISBN 978-2-87772-433-3, 32 €)

1 Cet ouvrage collectif, dirigé par Grégory Compagnon, président de l’association « Halte au pillage du patrimoine archéologique et historique » (HAPPAH), fait le point sur le pillage des ressources archéologiques, un phénomène mondial qui, parce qu’il est doté de moyens considérables et à l’origine de fortunes tout aussi considérables, a pris depuis le milieu du XXe siècle une ampleur sans précédent. Fouilles clandestines, usage illégal du détecteur de métaux, trafic mondialisé des antiquités, ont entraîné la disparition de pans entiers du patrimoine de l’Humanité, laissant certaines régions du monde définitivement privées de mémoire. En France, au Cameroun, dans le Sahara, en Polynésie ou en Alaska, l’archéologue, une fois disparus les « beaux » objets, se retrouve ainsi comme devant un livre d’histoire de l’art dont toutes les illustrations auraient été découpées et dispersées. Les communications réunies dans ce livre utile et dense, montrent qu’il existe une géographie du pillage, parée d’une inégalité flagrante puisque ce phénomène atteint surtout les pays les plus pauvres. Activité illégale mais extrêmement lucrative, aux mains de réseaux organisés à l’échelle planétaire, le pillage s’affiche aujourd’hui sur tous les sites de vente par internet. En réponse à l’urgence de la situation, Grégory Compagnon et son association se proposent d’alerter le public sur la réalité de cette destruction de la mémoire collective, pour aller au-delà d’un arsenal juridique qui, dans les faits, s’avère impuissant à enrayer le fléau, et aussi informer sur ce que sont réellement l’archéologie et l’ethnologie. Car l’archéologie est en effet bien différente aujourd’hui du pillage : elle étudie l’objet en tant que source d’informative dans son contexte, révélant ainsi les héritages du passé, sans se contenter d’accumuler les objets pour eux-mêmes, en de stériles collections. Aussi un objet pillé est-il sans valeur aux yeux de l’archéologue, parce que dépourvu du lien qui l’unit au passé. Préserver ce lien, en conserver la trace, relève d’une méthode exigeante et d’un enjeu

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collectif, celui de la mémoire, en vertu duquel, dans les faits, l’objet archéologique est protégé par le législateur. Or, le pilleur brave la loi et méprise l’intérêt collectif. En conscience, il commet un acte de violence contre le bien commun, en violant le contenant pour s’emparer du contenu, dans le but premier, et bien souvent non avoué, de s’enrichir.

2 Le pillage s’inscrit également dans un processus historique. Ses premières manifestations remontent peut-être à l’âge du Bronze, avec le viol de tombes, en Asie centrale, dans le but d’y récupérer des objets en métal précieux. En Europe, le phénomène connaît un essor notable au cours des XVIIIe-XIXe siècles, qui aboutit, au milieu du XXe siècle, à la séparation entre d’une part les archéologues scientifiques, et d’autre part les collectionneurs amateurs d’art dont les pratiques glissent vers l’illégalité. Depuis les années 1960, l’arme par excellence des pilleurs européens est le détecteur de métaux, véritable fléau du patrimoine archéologique, de telle sorte qu’aujourd’hui, le milieu des archéologues « autorisés » se retrouve en guerre contre le microcosme disparate des pilleurs de tout crin. Il existe, aux côtés d’archéologues amateurs auto déclarés, d’authentiques professionnels du pillage à travers le monde : tombaroli italiens, huaqueros péruviens, esteleros guatémaltèques, clandestini siciliens… Les modalités de leur métier sont plurielles, tantôt nées de la misère, tantôt de la curiosité, de l’ésotérisme parfois, de la cupidité souvent. Les moyens mis en œuvre sont de plus en plus importants et destructeurs ; outre le détecteur, certains pilleurs n’hésitent pas à faire usage de la dynamite, de bulldozers ou de scies électriques pour parvenir à leurs fins. Parfois, des trafics nauséabonds ou le terrorisme se dissimulent derrière le pillage des sites archéologiques, car les sommes en jeu sont considérables, d’autant plus quand il s’agit de populations démunies qui, au final, ne reçoivent guère plus de 1 à 2 % de la valeur marchande de leurs découvertes.

3 En Europe, des nuances se dessinent entre l’ouest et l’est, en fonction des niveaux de vie et de l’organisation souterraine du marché parallèle des objets archéologiques. Les grottes et leurs fossiles, les ruines antiques, les champs de bataille et jusqu’aux restes des soldats tombés au combat, tous protégés par la loi, y sont la cible de plus en plus fréquente de pilleurs dont la recrudescence pourrait trouver son origine dans le déclin récent de l’archéologie bénévole. Ceci n’atténue en rien le scandale que constitue l’utilisation des détecteurs de métaux, un hobby largement répandu qui viole pourtant, sans ambiguïté, la législation, notamment française. Face à ce péril grandissant, certains archéologues envisagent, en Angleterre notamment, de coopérer avec les détecteurs, mais le bilan de ces expériences s’avère globalement négatif, le compromis débouchant généralement sur une incitation à des pratiques contraires aux principes de la protection légale du patrimoine. Tristesse, mythomanie et mauvaise foi forment le cortège de cette « archéologie noire » qui préside, à travers l’Europe, au saccage d’un patrimoine-ressource dont on commence tout juste à prendre conscience aujourd’hui qu’il n’est pas, lui non plus, illimité.

4 La situation internationale est franchement préoccupante. Dans certaines parties des Amériques, comme au Pérou, plus de 90 % du patrimoine a disparu du fait des pilleurs. La mise en place d’outils pertinents, comme les SIG, permettent aujourd’hui d’informer les décideurs sur cette activité illégale et les réseaux qui la dirigent. Dans d’autres régions du globe, en Afrique, en Polynésie, le pillage est pour ainsi dire institutionnalisé depuis l’ère coloniale. L’essor du tourisme, au XXe siècle, n’a fait qu’aggraver les choses ; intrusion de la modernité dont la première conséquence est la disparition de

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toutes les traces laissées par la préhistoire, y compris dans des zones jusqu’alors plus ou moins inexplorées.

5 Quelques solutions s’esquissent, dans ce contexte pessimiste, grâce d’abord à l’action du législateur. L’appareil législatif constitue la première sinon la seule réponse adaptée des sociétés au fléau du pillage. Il est aujourd’hui le produit d’une évolution remarquable, depuis la Convention de La Haye (1954) jusqu’à celles de 1992 et 2001. Toutefois, les situations comme les modalités d’application de la loi restent fort inégales d’un continent et d’un pays à l’autre. Pour autant, la recherche d’un consensus entre archéologues scientifiques et pilleurs-collectionneurs achoppe inévitablement sur la valeur exceptionnelle reconnue à certains objets, au détriment de leur contexte tout entier qui est pourtant le vecteur authentique de la mémoire. Le pillage du passé de l’Humanité se poursuit donc, sur un rythme bien inquiétant, sans que l’on sache au juste comment y mettre un frein. À bien des égards, cette alerte au pillage proposée par l’ouvrage de Grégory Compagnon, fait écho à l’actualité environnementale et interpelle le lecteur, après lui avoir livré un minutieux et accablant état des lieux, sur une authentique urgence, un devoir de mémoire et de citoyenneté qui concerne tout un chacun, membre de la grande communauté du village-monde.

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Travail de la terre, travail du fer

Martial Monteil

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Dumasy, F., Dieudonne-Glad, N., Laüt, L. et collab., 2010 – Travail de la terre, travail du fer. L’espace rural autour d’Argentomagus (Saint-Marcel, Indre), Bordeaux, Ausonius, coll. « Mémoires ; 23 », 525 p. (ISBN 978-2-3561-3032-7).

1 Ce bel ouvrage donne à voir, de manière très détaillée, le résultat des recherches conduites depuis plusieurs décennies sur le territoire environnant l’agglomération secondaire antique d’Argentomagus, l’une des plus importantes de la cité des Bituriges Cubes. Les trois auteurs principaux ont réalisé l’essentiel des nombreux travaux qui sont utilisés ici, à titre individuel ou dans le cadre de programmes collectifs de recherche, et en proposent une synthèse qui s’inscrit dans la lignée des travaux initiés en Narbonnaise sur les réseaux de peuplement, notamment ceux qui ont été réunis dans le cadre du programme Archæomedes. L’enquête, conduite à l’échelle micro- régionale, aborde de multiples problématiques dont l’intérêt est renforcé par trois originalités principales : elle offre un panorama précis, et encore rare à l’échelle des Gaules, des relations variées entre une ville secondaire et sa proche campagne ; elle fournit d’abondants compléments sur la production du fer caractéristique du secteur ; elle permet d’utiles comparaisons avec les thèmes similaires qui ont fait l’objet de publications récentes à l’échelle plus large de l’ensemble de la cité.

2 Le texte, partagé en quatre parties, est soutenu par une riche illustration, dont de multiples cartes qui témoignent de tout l’intérêt du traitement des données avec un système d’information géographique. Il est complété par un cd-rom qui réunit les bases de données liées à l’étude de l’atelier sidérurgique d’Oulches et de l’espace rural, utilisables sous Filemaker pro.

3 Dans une première partie « Les Temps de l’enquête », F. Dumasy met en place les cadres généraux de l’enquête, en insistant tout d’abord sur la production du fer qui fut l’une des principales richesses de la région, attestée par l’archéologie mais aussi par les sources textuelles. Elle rappelle à ce titre la mention dans la Notitia Dignitatum de

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l’installation aux environs d’Argentomagus, sans doute dans le courant du IVe siècle, d’une Fabrica argentomagensis armorum omnium : c’est-à-dire d’une manufacture impériale de productions de toutes les armes, au contraire des huit autres fabriques signalées en Gaule qui étaient spécialisées dans un seul type d’armement. Elle dresse ensuite un bref bilan de l’histoire de la recherche et définit les limites du territoire pris en compte par confrontation avec les aires d’influence des agglomérations voisines et de même rang, soit un espace d’une vingtaine de kilomètres de rayon. Suit la présentation de l’Action thématique programmée qui a servi de socle à l’analyse et dans laquelle sont évoqués le contexte géographique et géologique ainsi que les méthodes mises en œuvre.

4 La deuxième partie « Les composantes de l’espace rural », due à L. Laüt, est entièrement consacrée au réseau de peuplement, constitué par 172 établissement ruraux identifiés par prospection ou fouille. Les biais documentaires et les difficultés à caractériser ou à différencier certains sites sont exposés avec justesse, mais n’empêchent pas la mise en place d’une typologie en cinq grandes classes – enceintes (ou enclos), fermes en terre et bois, bâtiments ruraux maçonnés, établissements ruraux modestes ou importants. L’évolution dans le temps du système constitué par ces habitats est également abordée, révélant, comme dans bien d’autres régions des Gaules, l’importance de l’héritage laténien, l’essor du peuplement au Haut-Empire et le reflux progressif qui s’ensuit. L’analyse sitologique conduit quant à elle à noter l’absence de critère dominant dans l’implantation de ces habitats, si ce n’est la qualité et la variété des sols.

5 Les réseaux parcellaires sont également examinés à l’échelle de plusieurs petits terroirs, tandis que des traces de systèmes parcellaires de plus grande envergure sont mises en évidence, mais dont l’extension et la nature exactes restent à définir. S’y ajoutent les sites funéraires qui permettent d’établir une typologie des sépultures et débouchent sur quelques réflexions sur leur localisation et leurs relations, toujours délicates à appréhender, avec les lieux d’habitat. L. Laüt est ensuite rejointe par N. Dieudonné-Glad pour aborder la question de la sidérurgie. Dans cette région riche en minerai de fer, les traces antiques d’extraction sont difficiles à identifier, mais la documentation archéologique est abondante pour les ferriers et les ateliers de réduction, qui peuvent être hiérarchisés en fonction de leurs dimensions. L’activité de fabrication est attestée dès au moins le second âge du Fer, augmente au Haut-Empire puis paraît diminuer aux IVe-Ve siècles. Dans cette partie de la cité des Bituriges Cubes, les autres types de productions sont peu attestés, si ce n’est sous la forme de carrières de pierre et de deux ateliers de tuiliers, mais dont l’importance quantitative est sans commune mesure avec celle du fer.

6 Dans la troisième partie, N. Dieudonné-Glad présente en détail les résultats de la fouille et de l’étude de « l’atelier de réduction du Latté à Oulches », qui illustrent concrètement certains aspects abordés dans la partie précédente et les renforcent par de multiples analyses. Cet atelier, qui fonctionne principalement entre la fin du IIIe et la seconde moitié du IVe siècle, autorise une reconstitution précise de l’organisation des structures de production et des modalités de fabrication du fer depuis l’approvisionnement jusqu’à la réalisation de produits semi-finis. Sa datation incite à y reconnaître une composante d’un réseau d’ateliers qui alimentait la Fabrica argentomagensis armorum omnium, dont l’emplacement exact n’est pas connu pour l’heure.

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7 F. Dumasy et L. Laüt reprennent ensuite la plume pour une quatrième partie sur « l’économie d’un territoire » abordant tout à tour le réseau des voies fluviales et terrestres – ces dernières étant pour une bonne part construites avec des déchets métallurgiques – et leur relation avec les établissements ruraux et les ateliers de sidérurgie. Suit une réflexion fort intéressante sur le lien entre ces deux dernières composantes de l’espace rural, qui renvoie au titre principal de l’ouvrage « travail de la terre, travail du fer ». Certains points restent évidemment à préciser, mais l’enquête montre déjà à ce stade, outre une évolution chronologique semblable, des zones de concentration différentes avec une dominante de l’agriculture au sud-est en lien avec les terres les plus fertiles et une densité plus forte de la sidérurgie au nord-est en relation probable avec le couvert forestier. Ce constat n’exclut pas pour autant l’existence de secteurs où les différentes activités sont plus imbriquées, avec des échanges probables. Les auteurs s’interrogent enfin sur les rythmes comparés du développement de la ville et de sa proche campagne.

8 Une solide conclusion fournit un résumé de l’ensemble des acquis, ouvre de nouvelles perspectives et rappelle que l’agglomération d’Argentomagus a tiré profit de sa situation géographique, à distance de la capitale Bourges et non loin de la frontière des peuples picton et lémovice, à un carrefour de voies de communication mais aussi à l’interface de zones offrant des ressources complémentaires (élevage, agriculture et production du fer).

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