Tour De L'argentine Vaud
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Tour de l’Argentine Vaud La paroi est là, juste au-dessus de nous, lisse et quasiment verticale. Pas étonnant qu’on l’appelle «le miroir d’Argentine». On est arrivé à Solalex, pâturage coincé entre l’imposant massif des Diablerets et celui du Grand Muveran. Parking obligatoire à raison de CHF 5.- la journée. On s’équipe. Chaussures à tige montante, bâtons, chapeau aussi car la quasi-totalité de l’itinéraire est à découvert. A boire aussi, bien entendu, ainsi qu’un pique-nique copieux en vue de cette longue et sportive randonnée. La petite route goudronnée se prolonge jusqu’à deux restaurants fort courus, dans lesquels on s’arrêtera peut-être au retour. Pour l’instant on franchit un portail pour entamer la première montée de la journée. La route s’est muée en chemin caillouteux qu’emprunte partiellement, au début, un bus navette en direction d’Anzeindaz. On le laisse passer et on quitte la route carrossable peu après, poursuivant le long du torrent de l’Avançon d’Anzeinde. Ça grimpe toujours, parfois de manière assez raide. Il faut franchir une ou deux ravines et zigzaguer entre quelques roches un peu plus grosses. Le sentier est bien balisé et l’on découvre enfin les refuges de la Tour d’Anzeindaz et Giacomini, légèrement plus haut. On rejoint bientôt la route carrossable que l’on suit jusqu’au refuge le plus élevé. Pause. On s’assoit sur les bancs disposés près du bâtiment. A nos pieds, un vaste tapis vert, zone humide constellée de fleurs jaunes et blanches. Derrière nous, c’est la dureté minérale du sommet des Diablerets culminant à plus de 3200 mètres. On prend le temps de se reposer de cette première partie de balade au cours de laquelle on a gagné plus de 400 mètres. Le temps est radieux est quelques groupes de marcheurs en profitent pour se diriger vers Derborence via le Pas de Cheville. Ce n’est pas notre direction. On va continuer de grimper plein sud vers le Col des Essets à 2’051 mètres. Large chemin au début, assez pentu, qui débouche ensuite sur une plaine dans laquelle coule un petit torrent. Enchantement floral très coloré : bleu des gentianes, jaunes des renoncules, rouge vif des rhododendrons. Quelques restes de neige coupent parfois le sentier qui remonte maintenant en direction du col. On les évite facilement avant de déboucher au point le plus élevé de cette randonnée. On échange ici quelques mots avec un randonneur faisant le tour dans l’autre sens, puis on se lance dans la descente sur l’autre versant avec, en point de mire la Cime de l’Est des Dents-du-Midi. Il faut avoir le pied montagnard dans sa première partie assez raide qui débouche enfin sur l’agréable traversée d’un vaste pâturage s’étendant jusqu’à La Vare. On n’ira pas jusque-là, quittant ce plateau à la hauteur d’un panneau du tourisme pédestre. On oblique ici à droite pour entamer la dernière montée de la journée. En plein soleil, elle est assez rude avant que l’on bascule sur l’autre versant de la montagne, au pied du Lion d’Argentine. Rapide descente à nouveau avant une longue traversée à flanc de coteau. Le sentier s’est un peu effondré et on a l’impression d’y marcher en « dahu », ce qui est assez fatigant. On approche enfin du Roc du Châtelet d’où l’on va littéralement plonger vers Solalex. Des chaînes ont été installées sur la première partie du sentier, surtout pour ceux l’empruntant dans le sens de la montée. La descente est longue est plutôt raide jusqu’au franchissement d’un torrent au fond duquel subsiste un tas de neige sale, reste d’une avalanche. La fin de parcours plus tranquille, dans le bois, paraît presque plate tant la descente a mis nos genoux à l’épreuve. Et c’est, selon l’expression consacrée, « fourbus, mais contents » que l’on retrouve la route goudronnée. En guise de récompense pour les efforts fournis, la journée s’achève avec un délicieux cornet à la crème, spécialité de la région. Texte et photos de Philippe Lecoultre.