UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

*************************** DOMAINE ARTS, LETTRES ET SCIENCES HUMAINES

*************************************** MENTION GEOGRAPHIE

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PARCOURS : ENVIRONNEMENT ET AMENAGEMENT DU TERRITOIRE

LA DEGRADATION FORESTIERE ET SES IMPACTS DANS LA COMMUNE RURALE D’ANTINDRA – DISTRICT – REGION SAVA

Mémoire pour l’obtention du diplôme de Master

Présenté par : Riciano MOMA

Sous la direction de :

Monsieur Tovo Serge ANDRIAMPENITRA, Maitre de conférences

15 Octobre 2020

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

*************************** DOMAINE ARTS, LETTRES ET SCIENCES HUMAINES

*************************************** MENTION GEOGRAPHIE

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PARCOURS : ENVIRONNEMENT ET AMENAGEMENT DU TERRITOIRE

Mémoire pour l’obtention du diplôme de Master

LA DEGRADATION FORESTIERE ET SES IMPACTS DANS LA COMMUNE RURALE D’ANTINDRA – DISTRICT SAMBAVA – REGION SAVA

Présenté par : Riciano MOMA

Membre du jury :

Président du jury : M. James RAVALISON, professeur

Juge : M.Joelison Hasina RAKOTOSON, Docteur en Géographie

Rapporteur : M.Tovo Serge ANDRIAMPENITRA, maitre de conférences

15 Octobre 2020 REMERCIEMENTS

Pour ce mémoire, je voudrais exprimer mes remerciements envers tous ceux qui ont, de près ou de loin, contribué à sa réalisation. Ainsi, je tiens à adresser mes remerciements aux personnalités et aux responsables ci-dessous:

Monsieur James RAVALISON, Professeur au département de Géographie, d’avoir bien voulu accepté la présidence du Jury.

Monsieur Joelison Hasina RAKOTOSON, Docteur en Géographie, qui a accepté de porter un regard critique de ce travail.

Monsieur Tovo Serge ANDRIAMPENITRA, Maitre de conférence, qui a aimablement accepté de m’encadrer et de me diriger pédagogiquement malgré ses diverses responsabilités au sein de la Mention Géographie et à l’extérieur.

Tous les Responsables et tous les Enseignants- Chercheurs de la Mention Géographie de l’Université d’Antananarivo pour avoir assuré mon développement didactique en tant que Géographe.

Toutes les autorités locales de la Commune Rurale d’Antindra ainsi que toute la population qui nous a rendu et accepté de consacrer une partie de son temps pendant le travail sur terrain.

Enfin, je dédie une profonde pensée envers ma famille de m’avoir soutenue sans conditions dans ce travail de recherche, qui m’a appuyée en moyens pendant la réalisation de ce dossier, pour les conseils et leur aide. Je tiens aussi à exprimer ma reconnaissance envers mes amis, mes collègues de classe et ceux qui m’ont d’une manière ou d’une autre.

Merci infiniment !!!

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RESUME

A nos jours, les actions de reboisement entreprises par divers organismes étatiques ou non gouvernementaux n’ont toujours pas eu des résultats satisfaisants. La dégradation forestière d’origine anthropique s’accélère d’une année à l’autre. Elle est due aux pratiques de défrichements, de feux de végétation, de production de charbon de bois, de surexploitation, du commerce illégal des bois précieux en particulier le bois de rose.

Cette situation s’est encore aggravée par la forte explosion démographique et la hausse du taux de pauvreté de la population Malgache, dont la commune Rurale d’Antindra où ce taux est estimé à 72% de l’ensemble de sa population.

Si ce rythme de dégradation forestière se poursuit, le capital forestier de cette commune risque de disparaître d’ici quelques années. Elle a laissé de nombreux impacts: régression de la couverture forestière, assèchement temporaire de nombreux cours d’eau, aggravation des cataclysmes naturelles, extinction des espèces biologiques et désertification des sols.

Face à ces problèmes, la promotion des actions de reboisement, l’assurance de la reforestation des anciens terrains de défrichement et le maintenir de la superficie des zones forestières actuelles sont indispensables. Mise en place des Aires Protégées pour freiner la vitesse de dégradation forestiers et pour sauver les espèces faunistiques et floristiques d’Antindra.

Mots clés : Commune Rurale d’Antindra, dégradation forestière, explosion démographique, reforestation

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SOMMAIRE

REMERCIEMENTS ...... i RESUME ...... ii SOMMAIRE ...... iii LISTE DES TABLEAUX ...... iv LISTE DES FIGURES ...... iv LISTE DES PHOTOS ...... iv LISTE DES CROQUIS ...... v LISTE DES ABREVIATIONS ...... v GLOSSAIRE ...... vi INTRODUCTION ...... 1 PREMIERE PARTIE : CADRE GENERAL DE LA RECHERCHE ...... 5 CHAPITRE 1 : CHOIX DU THEME ET OBJECTIFS DE LA RECHERCHE ...... 5 CHAPITRE II. LA DÉMARCHE ET LES TECHNIQUES DE RECHERCHE UTILISÉES ...... 8 DEUXIEME PARTIE : LA DYNAMIQUE DE LA FORET D’ANTINDRA...... 23 CHAPITRE 3. UN MILIEU NATUREL EN CONTRASTE ...... 23 CHAPITRE 4. UNE POPULATION DYNAMIQUE ...... 28 CHAPITRE 5. LA DYNAMIQUE RÉGRESSIVE DU PAYSAGE FORESTIER D’ANTINDRA ...... 37 TROISIEME PARTIE : IMPACTS ET PERSPECTIVE ...... 51 CHAPITRE 6. UN MILIEU NATUREL PERTURBE PAR LA DEGRADATION DE LA FORET ...... 51 CHAPITRE 7. IMPACTS DE L’EXPLOITATION DE LA FORÊT ...... 55 CHAPITRE 8. PERSPECTIVES POUR RESTAURER ET PROTEGER L’ESPACE FORESTIER ...... 61 CONCLUSION GÉNÉRALE ...... 65 BIBLIOGRAPHIE ...... 67 ANNEXES ...... 70 TABLE DES MATIERES ...... 77

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau n° 1 : Liste des variables de l’étude ...... 16 Tableau n° 2 : Précipitation mensuelle (en mm) entre 2009-2013 à Sambava ...... 25 Tableau n° 3 : Nombre de la population par fokontany ...... 30 Tableau n° 4 : Motif de migration de la population vers Antindra ...... 33 Tableau n° 5 : Activité principale de la population ...... 34 Tableau n° 6 : Evolution du prix mensuel du riz blanc dans la zone d’étude de 2010 à 2018 59 Tableau n° 7 : Prix de la vanille de 2010 à 2018 ...... 60 LISTE DES FIGURES

Figure n° 1 : Courbe ombrothermique de la zone d’Antindra ...... 26 Figure n° 2 : Répartition de la population par ethnie ...... 29

LISTE DES PHOTOS

Photo n° 1 : Type de maison et village dans le Fokontany Antindra ...... 31 Photo n° 2 : Un petit four de charbon ...... 36 Photo n° 3 : Exploitation de bois de construction ...... 38 Photo n° 4 : Culture sur brulis ...... 39 Photo n° 5 : pied de vanille ...... 41 Photo n° 6 : Destruction de la forêt d’Antindra pour avoir de bois énergétique ...... 42 Photo n° 7 : Un champ de culture sur Brulis ...... 49 Photo n° 8 : Inondation à Antindra ...... 51 Photo n° 9: Éboulement sur la route d’intérêt provinciale ...... 53 Photo n° 10 : Transport du charbon de bois ...... 55

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LISTE DES CROQUIS

Croquis n° 1 : localisation de la zone d’étude ...... 4 Croquis n° 2 : Topographie de la Commune Rurale d’Antindra ...... 24 Croquis n° 3 : Pédologie de la Commune Rurale d’Antindra ...... 27 Croquis n° 4 : La densité de la population de la Commune Rurale d’Antindra ...... 32 Croquis n° 5 : Occupation du sol en 2000 ...... 45 Croquis n° 6 : Occupation du sol en 2010 ...... 46 Croquis n° 7 : Occupation du sol en 2019 ...... 47 Croquis n° 8 : Flux d’exploitation des produits forestiers ...... 56

LISTE DES ABREVIATIONS

INSTAT : Institut National de Statistique

GIEC: Groupe Intergouvernemental d’Experts sur l’Evolution du Climat

MNP : National Parks

ONE : Office Nationale de l’Environnement

ONG : Organisation Non Gouvernementale

ODD : Objectifs du Développement Durable

SAVA : Sambava, , Vohemar,

RGPH3 : Troisième Recensement Générale de la Population et de l’Habitat

RN : Route National

IRD : Institut de Recherche pour le Développement

PFL : Produits Forestiers Ligneux

PFNL ; Produits Forestiers Non Ligneux

SIG : Système d’Information Géographique

DREEF : Direction Régional de l’Environnement de l’Ecologie et de Foret

FAO : Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture

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GLOSSAIRE

Déforestation : Conversion de la forêt à d’autres utilisations des terres ou réduction à long terme du couvert arboré au-dessous d’un seuil minimal de 10 pour cent.

Dégradation : Les changements au sein des catégories forestières, qui affectent négativement le peuplement ou le site en abaissant, en particulier, la capacité de production, sont appelés dégradation forestière.

Érosion : C’est l’ensemble des phénomènes externes qui, à la surface du sol ou à faible profondeur, enlèvent tout ou partie des terrains existants et modifient ainsi le relief.

Forêt : Terres occupant une superficie de plus de 0,5 hectare avec des arbres atteignant une hauteur supérieure à cinq mètres et un couvert arboré de plus de 10 pour cent, ou avec des arbres capables d’atteindre ces seuils in situ.

Lavaka: Ce sont de grandes excavations, en forme de cirque plus ou moins digité, qui décapent profondément le sol et les matériaux d’altération des roches métamorphiques facilement décomposables.

Paysage : Le paysage définit une partie de territoire telle que perçue par les populations, dont le caractère résulte de l’action de facteurs naturels et/ou humains et de leurs interrelations. Le mot paysage s’applique suivant les auteurs.

Reboisement : Régénération naturelle ou rétablissement de la forêt par plantation ou semis délibéré sur des terres déjà utilisées comme forêts.

SIG : Le Système d’Information Géographique est un système informatique de matériel, de logiciels et de processus conçu pour permettre la collecte, la gestion, la manipulation, l’analyse, la modélisation et l’affichage de données à référence spatiale afin de résoudre des problèmes complexes d’aménagement et de gestion.

Télédétection : C’est une technique qui, par l’acquisition d’images, permet d’obtenir des informations sur la surface de la Terre sans contact direct avec celle-ci. La télédétection englobe tout le processus qui consiste à capter et enregistrer l’énergie d’un rayonnement électromagnétique émis ou réfléchi, à traiter et analyser l’information qu’il représente, pour ensuite mettre en application cette information.

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INTRODUCTION

Selon l’objectif numéro 15 de l’O.D.D (Objectifs de Développement Durable) : Préserver et restaurer les écosystèmes terrestres, en veillant à les exploiter de façon durable, gérer durablement les forêts, lutter contre la désertification, enrayer et inverser le processus de dégradation des sols et mettre fin à l’appauvrissement de la biodiversité. En effet, 13 millions d’hectares de forêts sont perdus chaque année tandis que la dégradation continuelle des zones arides a conduit à la désertification de 3,6 milliards d’hectares. Même si près de 15% des terres sont actuellement protégées, la biodiversité est toujours menacée. La déforestation et la désertification causées par les activités humaines et le changement climatique posent des défis majeurs au développement durable et ont des répercussions négatives sur la vie et les moyens de subsistance de millions de personnes qui luttent contre la pauvreté. (ODD, 2015 – 2030)

Les forêts recouvrent 30.7% de la surface de la planète, assurent la sécurité alimentaire et fournissent des abris, et sont essentielles pour lutter contre le changement climatique, protéger la biodiversité et les foyers des populations autochtones. En protégeant les forêts, nous pourrons également renforcer la gestion des ressources naturelles et accroître la productivité des terres. (ODD, 2015 – 2030)

La dégradation forestière perturbe les fonctions écosystémiques que jouent la forêt et affectent négativement sa capacité de production de bien et de services. En effet, la déforestation se définit comme « la conversion de la forêt pour une utilisation différente du terrain ou la réduction à long terme de la canopée arboricole en dessous du seuil minimum de 10% » (FAO, 2000).

De ce fait, le recul constant des forêts dans la plupart des pays tropicaux est donc très préoccupant. La pression croissante exercée par les populations humaines et leur désir d’améliorer leurs conditions de vie, sans tenir compte de la durabilité des ressources en sont les principales causes de dégradation et de déforestation.

Madagascar dispose d'une diversité biologique très riche et unique au monde et d'écosystèmes naturels particuliers qui représentent un patrimoine national, voire mondial. Cependant, ces ressources naturelles se trouvent aujourd'hui fortement menacées d'une part par des facteurs naturels tels que des sols propices à l'érosion, des catastrophes naturelles (cyclones, sécheresse, invasion de criquets) et, d'autre part, par les pressions anthropiques

1 particulièrement au niveau des forêts. Parmi celles-ci, figurent l'exploitation des produits forestiers, la pratique de la culture sur brûlis et les feux de brousse qui, peu à peu, laissent la place à des formations secondaires plus ou moins dégradées (savoka) avant de devenir, à force de brûlis successifs, des savanes arborées puis herbeuses. À terme, surtout si ces sols se trouvent en pente (colline), ces terres seront dénudées, et vulnérables par rapport à l’érosion.

La forêt d’Antindra, sise dans le District de Sambava, Région S.A.V.A, fait actuellement face à une variété de menaces. La commune rurale d’Antindra se situe dans la partie Nord-Est de Madagascar. Elle est située dans la région SAVA et dans le District de Sambava à 55km vers Nord-Ouest. Par rapport à la route nationale RN5a, elle se situe à 35 km de ; croisement vers le Nord. Cette commune prend la limitrophe Nord du district de Sambava ; elle a une limitrophe entre la commune rurale et la commune rurale de Belambo dans le district de Vohemar. Au sud elle est limitée par un grand fleuve de Bemarivo en face de la Commune Rurale ; Leur limitrophe à l’Ouest c’est la commune rurale d’ et à l’Est, elle a une limitrophe entre la commune rurale de Marogaona et une partie de la commune rurale Antsirabe Nord. La Commune rurale d’Antindra se situe à une altitude moyenne de 90m avec des coordonnées géographiques de 14° 08’ 00’’ Sud ; 49° 49’ 00’’ Est et le nombre de sa population totalise 72040 habitants en 2016.

La pression anthropique pourrait être ainsi un facteur de ces menaces telles que la déforestation, influencées probablement par la forte croissance démographique. C'est dans ces optiques que nous avons choisi le thème : «LA DEGRADATION FORESTIERE ET SES IMPACTS DANS LA COMMUNE RURALE D’ANTINDRA, DISTRICT SAMBAVA, REGION SAVA».

Alors, notre problématique principale s’organise autour de la question suivante : « Dans quelle mesure la dégradation forestière a-t-elle des impacts sur l’activité de la population et sur l’environnement dans la commune rurale d’Antindra? »

Des questions secondaires vont préciser cette problématique principale: Quelles sont les facteurs générateurs de la dégradation forestière dans cette zone ? Quelles sont les impacts socio-économiques et environnementaux de cette dégradation dans la Commune Rurale d’Antindra? Quels sont les mesures prises par les autorités locales pour freiner l’exploitation abusive des forêts ?

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Pour répondre à la problématique posée ci-dessus, trois hypothèses sont émises :

La première hypothèse: La pression démographique risque de détruire certaine surface forestière pour répondre à leur besoin quotidien (charbon, terrain agricole, infrastructures…).

La deuxième hypothèse : L’autorité locale n’arrive pas à arrêter les défrichements et les exploitations illicites des ressources forestières.

La troisième hypothèse : La commune rurale d’Antindra est une zone à risque récurrent des cyclones tropicaux.

En effet, l’objectif principal de cette recherche est d'étudier la dégradation spatio- temporelle de la surface forestière d’Antindra. L’étude est limitée sur la déforestation et aussi sur l’aspect socio-économique de la population dépendante de la ressource forestière.

Ainsi, le sujet est abordé en trois parties. Dans un premier temps, le cadre général de la recherche sera exposé. La deuxième partie sera l'occasion de présenter la zone d’étude et la dynamique de l’espace forestier d’Antindra. Et enfin, la dernière sera consacrée à la discussion sur l’impact de la dégradation et perspectives.

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Croquis n° 1: Localisation de la zone d’étude

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PREMIERE PARTIE : CADRE GENERAL DE LA RECHERCHE L’objectif de cette recherche consiste à identifier les processus de dégradation forestière et leurs impacts sur l’environnement et sur la population, notamment dans la Commune Rurale d’Antindra, District de Sambava, région SAVA. Dans cette première partie, cadre général de la recherche, nous entamons l’étude par le choix du thème et objectifs de la recherche dans la première chapitre et la démarche et les techniques utilisées dans la deuxième chapitre.

CHAPITRE 1 : CHOIX DU THEME ET OBJECTIFS DE LA RECHERCHE

1.1 Contexte du sujet

En raison de leur répercussion immédiate et durable sur le milieu naturel et sur l’homme, les questions de la dégradation de la forêt depuis une trentaine d’années constitue une préoccupation sérieuse des scientifiques dans le monde. La dégradation forestière modifie l’écologie et laisse de nombreux impacts sur la vie des êtres vivants. La forêt est un moteur principal de la vie des êtres vivants ; Des millions d’hectares de forêts mondiales disparaissent chaque année. C’est pour cela que les Etats du monde sont réunis dans le but d’organiser des conférences et des sommets mondiaux concernant la forêt et l’environnement. Nous citons quelques sommets concernant la forêt et l’environnement qui se succèdent depuis Stockholm en Suède en 1972 (le premier Sommet de la Terre), Rio de Janeiro (en Brésil) en 1992 appelé « sommet de Rio » pour discuter l’avenir de l‘environnement dans le monde à travers la mise en œuvre et la promotion du « développement durable »; Et le dernier sommet de la terre, appelé Rio+20, a également eu lieu à Rio de Janeiro en 2012. D’autres sommets et des rencontres ou conférences internationaux ont été organisés à cet effet.

Des Sommets de la Terres ont été réalisés tous les 10 ans; Il en est de même des Congrès de Parcs que plusieurs Etats organisent périodiquement et se font d’un pays ou continuent à l’autre. En 2003, Afrique du Sud a accueilli le Congrès Mondial des Parcs durant lequel Madagascar comme d’autres chefs d’Etat, a prononcé solennellement les engagements du gouvernement en matière de politique de promotion et de gestion des Aires Protégées à Madagascar connue sous le nom de « Vision Durban ».

Les buts de tous ces sommets et/ ou conférences mondiaux sont de garder l’état de la forêt et de la biodiversité compte tenue de l’utilisation durable de ces ressources. La forêt maintient et assure la vie des êtres humains ; elle joue des rôles importants sur le cycle de

5 l’eau (tous les êtres vivants en ont besoins) ; c’est grâce aux bois que les hommes peuvent construire leurs maisons, des bateaux, des meubles…; les bois sont aussi utilisés par des nombreux ménages dans le monde entier pour servir leurs repas (bois de chauffage, charbon de bois) ; les bois des Meubles, les bois d’ornement de nos bureaux et de nos maisons. C’est la raison pour laquelle que les scientifiques et les dirigeants des pays dans le monde se doutent pour l’avenir de notre monde bien aimée parce que la totalité de notre vie dépende de la forêt. Les activités agricoles sont également tributaires d’eau. L’eau joue aussi des rôles importants sur le secteur économique parce que la forêt fait vivre des millions des ménages dans le monde. Effectivement, les forêts sont des points clés de tous les êtres vivants.

1.2 Choix du thème et du sujet

Le thème de recherche sur la dégradation forestier préoccupe actuellement de nombreux chercheurs, car c’est un sujet d’actualité. Le thème de recherche a été choisi en tant qu’originaire de cette zone. La couverture forestière d’Antindra a diminué d’année en année par l’exploitation abusive de la ressource.

1.3 La problématique

Des questions secondaires se posent autours de la dégradation de la forêt d’Antindra : Quelles sont les facteurs générateurs de la dégradation forestière dans cette zone ? Quelles sont les impacts socio-économiques et environnementaux de cette dégradation dans la Commune Rurale d’Antindra? Quels sont les mesures prises par les autorités locales pour freiner l’exploitation abusive des forêts ?

Alors, notre problématique principale s’organise autour de la question suivante : « Dans quelle mesure la dégradation forestière a-t-elle des impacts sur l’activité de la population et sur l’environnement dans la Commune Rurale d’Antindra? ».

1.4 Les objectifs de la recherche

En effet, l’objectif principal de cette recherche est d'étudier la dégradation spatio-temporelle de la surface forestière d’Antindra. Les études sont limitées sur le comportement des espèces forestières et aussi sur l’aspect socio-économie de la population dépendante de la ressource forestière. Pour atteindre cet objectif principal, les objectifs spécifiques consistent à :

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- connaître la composition floristique, l'aire de répartition de différentes formations végétales d’Antindra, l’historique de l’implantation et la potentialité de la forêt

- identifier les différentes menaces de cette formation végétale

1.5 Limites de la recherche

La Commune Rurale d’Antindra est classée parmi les communes rurales de deuxième catégories du District de Sambava n’a pas des données actualisées concernant le nombre de la population, faute de l’absence de recensement malgré le dernier recensement de l’INSTAT, 3ème RGPH de l’année dernière. Devant une telle situation et pour avancer la recherche, des données issues soit d’une projection en démographie, soit d’une estimation ont été utilisées. Par conséquent, il se peut que les chiffres présentés dans cet ouvrage soient un peu divergents par rapport à ceux d’autres chercheurs qui vont réaliser dans le futur.

Cette recherche est limitée à l’étude de la dégradation et la dynamique du paysage forestier, sans entrer dans les détails botaniques. Alors que l’étude de la dynamique d’une couverture forestière fait partie de la biogéographie dont son objet est la biosphère et la dimension géographique. En géographie, la première étape de l’étude est l’observation suivie d’une description des faits significatifs. C’est pourquoi le présent mémoire est basé sur l’observation directe du paysage. Les résultats de la recherche ne tentent pas de faire une étude biogéographique complète.

L’analyse des images satellites de Google Earth a permis de présenter la dynamique spatio-temporelle du paysage forestier. Cela peut donner des informations concernant l’évolution de la surface de la forêt.

L’objectif principal de ce mémoire est de mettre en place les éléments fondamentaux pour comprendre la dégradation de la forêt et de présenter la liaison avec la dynamique du paysage naturel. Concernant le phénomène d’érosion, l’analyse est limitée seulement sur l’étude qualitative. Dans le cas présent, il n’y a pas de possibilité de donner avec précision la quantité des sédiments érodés annuellement dans la zone de recherche.

À propos des effets de l’érosion sur les activités paysannes, les données recueillies sur la diminution de la production agricole lors de l’enquête sont des valeurs approximatives.

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CHAPITRE II. LA DÉMARCHE ET LES TECHNIQUES DE RECHERCHE UTILISÉES

2.1. Démarche adoptée

Se référant à ces objectifs, la démarche déductive e été choisi pour élaborer ce travail de recherche. La démarche déductive va du général au particulier, du principe à la conséquence. On part de l'énoncé du concept ou/et de la règle pour aller à la vérification par des exemples1.

Le choix de la démarche consiste à rendre compte des expériences vécues dans leur complexité et leur dynamique. L’objectif de la méthode déductive est la détermination de la loi d’un effet d’après les lois des diverses tendances dont il est le résultat commun. Elle se fonde sur trois étapes à savoir une induction directe, un raisonnement et une vérification.

Le premier pas de la démarche déductive est une induction directe c'est-à-dire une observation des faits ou expérimentation.

La seconde étape consiste à déterminer, d'après les lois des causes, quel sera l'effet produit par une combinaison donnée de ces causes.

Le troisième élément essentiel de la Méthode Déductive est la vérification. Pour que les conclusions obtenues par déduction soient garanties, il faut que, soigneusement comparées, elles se trouvent d'accord avec les résultats de l'observation directe partout où on peut le constater.

2.2. Les collectes et traitements des données

Cette étape se divise en deux parties distinctes. La première concerne à recueillir des données relatives à la zone de recherche. La deuxième est consacrée à l’analyse des données et l’élaboration des croquis qui se rapportent au thème de recherche.

1François, DEPELTEAU : la démarche d’une recherche en sciences humaines ; de la question de départ à la communication des résultats, paris 2000 p59-62. 8

2.2.1 Techniques de collecte des données

2.2.1.1. Observation directe

L’observation directe du paysage était l’étape primordiale non seulement pour se placer dans le vrai fond du thème choisi, mais aussi pour commencer l’analyse. La participation à une situation, en lui-même, implique une compréhension. La séance d’observation était renforcée par la suite aux diverses informations obtenues lors des documentations et les enquêtes effectuées auprès des différents responsables cibles et la population locale.

Ce qui a permis d’observer :

• Les détails de la dégradation, de percevoir les zones les plus affectées par l’exploitation de la forêt ;

• L’aspect du paysage forestier après le passage d’exploitation, c’est-à-dire l’occupation des sols après la destruction de la ressource forestière ;

• Les conséquences sur le milieu naturel et les activités de la population environnante d’aujourd’hui.

2.2.1.2. Documentation

La documentation était de première nécessité puisqu’elle a permis d’une part la consultation des documents bibliographiques, webographies ; ensuite, de les sélectionner, les recueillir, les classer aussi que les utiliser.

En premier lieu on va chercher des documents dans des différentes bibliothèques qui s’occupent de la conservation et de la gestion forestière et des ONG environnementales afin d’enrichir les connaissances et d’avoir de plus en amples des informations sur le thème, entre autre :

➢ La Bibliothèque de la Mention Géographie.

➢ La Bibliothèque et Archives Universitaires.

➢ La Bibliothèque de la Direction Générale des Forêts à Nanisana.

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➢ Le centre de documentation de l’Office Nationale pour l’Environnement (ONE) à Antaninarenina.

➢ Le centre de documentation de l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) à Ambatoroka.

Sans oublié les différents textes juridiques et Décrets régissant la protection des forêts comme le Décret n° 98-782 relatif au régime de l’exploitation forestière. La recherche sur les sites internet est aussi très importante pour étouffer la connaissance.

Un aperçu de quelques ouvrages concernant le thème est présenté successivement ; la liste de tous les ouvrages lus est réservée à la bibliographie.

PETIT (M) (1990) « Géographie Physique Tropicale : Approches Aux Études Des Milieux » Karthala, 351 pages.

Le premier ouvrage est un ouvrage général de MICHEL (P)2 qui parle des approches d’études en milieu tropicale. Ce que nous intéresse directement dans ce livre est sur la page qui parle les formations forestières des zones tropicales. La partie intertropicale est formée par des couvertures forestières appelées forêts tropicales denses humides, les forêts tropicales sèches et les domaines des herbacés des savanes. L’auteur montre l’évolution des paysages végétaux dans le temps et dans l’espace, et leur mode de vie. Il parle aussi la physionomie des plantes et marqué que grâce à l’abondance de pluviométrie et la chaleur intense, la zone intertropicale présente une forêt sempervirente toujours verte.

Entant qu’ingénieur géomètre et topographe, ANDRIAMAHATANA (J)3, aussi intéresse sur l’analyse des couvertures forestières et il prend comme zone d’étude la région Amoron’ i Mania. Il a étudié cette évolution à partir de la télédétection, le SIG et la modélisation. Son objectif est de donner la situation de la couverture forestier d’Amoron’i Mania aux années 1990,2000 et 2005 et donné une perspective pour l’année 2020 et 2030. Le résultat de la modélisation indique que le taux de déforestation annuel pour cette localité est supérieur à 1 pourcent mais la couverture forestière ne cesse pas à régresser.

2 MICHEL (P), 1990, « Géographie physique tropicale », éd Karthala-ACCT, 351p 3 ANDRIAMAHATANA(J), 2009, « analyse de l’évolution de couverture forestier dans la région Amoron’i mania », mémoire en information géographique et foncière,117p 10

Madagascar n’est pas le seul pays qui est touché par la dégradation forestière mais Maroc, lui aussi, a subi une forte perte de couverture forestière à ce jour. Le haut- commissariat aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification4 a choisi un site d’étude sur la forêt de MAAMORA. Cet ouvrage caractérise les agents et les causes de la déforestation et de la dégradation forestière dans le site de Maamora au Maroc. Les causes directes de la déforestation sont l’activité humaine comme l’élevage, agriculture, les produits forestiers ligneux, les différentes créations d’infrastructures et urbanisations.

Il faut reconnaitre que les biens environnementaux tels que les ressources naturelles contribuent au développent de Madagascar. C’est pour cette raison que les économistes prennent sa part dans l’étude des forêts à Madagascar. Selon RAKOTONDRAZAFY(N)5, certaines ressources naturelles de Madagascar ont une valeur considérable qui peut augmenter les recettes de l’Etat. Mais, les problèmes sont concentrés dans l’exploitation illicite et la corruption de haut niveau. Les bois de rose font partie des ressources forestières malagasy les plus valeureux cibles de l’exploitation illicite mais elle vue une ampleur à partir de l’année 2009. Le gouvernement malagasy a essayé de lutter contre le trafic illicite de la filière bois de rose. Selon l’auteur, certaines observateurs accusent que le gouvernement est le premier responsable de l’exploitation illégale de ce bois. Il explique également que Madagascar dispose différents textes et lois relatifs à la conservation des forets alors que les résultats des actions restent toujours insatisfaisants.

RAZAFIMAMPIANDRA(N)6 est aussi un étudiant économiste qui a réalisé des recherches autour de l’exploitation forestière. Dans la présente recherche, il a axé son travail sur l’impact de la déforestation intensive par l’exploitation forestière en prenant l’exemple de la circonscription d’ImadyAla. La zone d’Amoron’i Mania est couverte des paysages forestiers à prédominance naturelles comme le « Tapia » dont 57% de l’étendue régionale à Ambatofinandrahana et 39% à Ambositra. Dans la circonscription d’Imady, la déforestation intensive est environ à 769 hectares par an selon le plan directeur de Fianarantsoa pour l’année 2005. Les feux de brousse, les exploitations forestières et la production des bois d’énergie (charbon de bois et bois de chauffe) sont des sources majeures de cette diminution de couverture forestière. En outre, l’auteur a fait une analyse comparative des ménages qui

4 La haut-commissariat aux eaux et foret et à la lutte contre la désertification, 2015, Royaume de Maroc, 74p

5 RAKOTONDRAZAFY(N), 2010, « les enjeux de la gestion durable des ressources forestières à Madagascar », mémoire de maitrise es-science économique ; 55p 6 RAZAFIMAMPIANDRA(N), 2007, « Impact de la déforestation intensive par l’exploitation forestière : cas de la circonscription d’ImadyAla, région Amoron’i mania », mémoire de maitrise es-économie, 40p 11 utilisent les bois d’énergie par rapport à des nouvelles techniques modernes. Comme solution, il a proposé une stratégie pour atténuer la déforestation et une solution pour améliorer les revenus des ménages en vue de minimiser les dégradations forestières.

2.2.1.3. Élaboration des questionnaires

Avant de faire l’enquête sur terrain, des questionnaires ont été conçus sur papier pour collecter les informations utiles à l’interprétation du travail de recherche. Les techniques d’enquêtes du type qualitatif, entretien directif et individuel ont été utilisées.

Il était essentiel d’élaborer les questionnaires pour le procédé suivant :

- Catégorisation des questionnaires : environnemental, social et économique. - Contenu : élaboration des questionnaires bruts en tenant compte les objectifs de l’enquête. - Modification, rajout et formulation correcte des questions à poser pour que l’interrogé et l’interrogateur soient à l’aise. - Élaboration des guides de questionnaires ; fixation de la durée des enquêtes et détermination de taux d’échantillonnage ou l’effectif des ménages à enquêter.

2.2.1.4. Entretien et Enquête

L’entretien et l’enquête sur terrain sont des outils irremplaçables pour la réalisation de ce mémoire. Ces procédés consistent à prélever des données et des informations à propos du sujet de recherche. Les outils utilisés sont :

Entretien :

L’entretien était important, d’abord, pour retracer un portrait et recueillir des informations sur le thème de recherche auprès de personnes concernées ; ensuite, à actualiser, compléter les données obtenues lors de la documentation et enfin pour vérifier les diverses informations déjà procurées auparavant.

Le choix des personnes consultées reposait sur le thème de recherche ; les interviewés ont été ceux qui ont des informations sur le domaine traité puisqu’ils sont considérés les plus concernés et qualifiés d’avoir les réponses nécessaires et fiables vu le temps très limité. L’entretien s’est passé dans les lieux de travail ou dans son habitation.

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Durant l’entretien, une petite présentation de l’objectif de la recherche auprès de différents responsables a été faite pour acquérir des données disponibles comme, le schéma d’aménagement communal et les informations concernant le site d’étude et aussi pour avoir leur opinion ainsi que leur position vis-à-vis de ce problème de dégradation de la forêt.

L’entretien a été fait au sein de :

- La Direction Régionale de l’Environnement, de l’Écologie et des Forêts SAVA en tant que premières responsables de l’environnement et des forêts dans la région. - Chef de cantonnement, de l’écologie et des forets de Sambava. - La Commune Rurale Antindra pour savoir les mesures prises pour lutter contre la destruction massive de la forêt ou si ce n’est que de freiner le phénomène. - Chefs fokontany concernés pour relater les problèmes et connaître leur responsabilité relativement à ce phénomène.

Enquête :

Une enquête de type sociologique a été effectuée auprès de la population riveraine. Les techniques vivantes d’enquêtes sont basées essentiellement sur une « enquête semi- directive », qui est une technique de collecte de données pour avoir le maximum d’informations possibles. Elle consiste à diriger et orienter l’enquête.

Des paysans sont aussi enquêtés pour mieux cerner la vie paysanne face à la destruction de la ressource forestière qui déclenche par la suite le phénomène d’érosion ; la difficulté à laquelle ils font face et les solutions qu’ils proposent pour la reforestation et la protection de la forêt. Cette phase comprend les enquêtes au niveau des ménages. L’enquête a été réalisée sur cent vingt (120) ménages choisis de façon aléatoire et concernant les six fokontany le plus proche de la forêt comme Antindra, Analampary, Andranaly, Antsavokabe, Beroka, Ambatosoa. Le but est de visiter le maximum de ménage pour avoir beaucoup plus d’informations. En dépit de ces lacunes d’informations, ce nombre de ménages enquêtés est fiable en matière de représentativité.

Vu que le niveau d’alphabétisation de ces gens est fortement variable, les questionnaires seront de type « d’administration indirecte ». En d’autres termes, c’est

13 l’enquêteur qui note les réponses que lui fournit le sujet. Les questions sont posées de façon semi-ouverte c’est-à-dire les principales réponses possibles sont prévues, comme dans une question fermée, mais il est fort possible d’ajouter des réponses libres en dehors de l’éventail proposé.

2.2.1.5. Consultation cartographique

La consultation cartographique permet une visualisation globale de l’organisation spatiale et l’occupation du sol. Celle-ci constitue aussi un aperçu de l’envergure de la zone d’intervention. C’est pourquoi elle est une étape vitale dans un travail de recherche scientifique. Par conséquent, l’étude cartographique est un outil d’aide à la prise de décision dans un aménagement forestier. L’utilisation des images satellitaires à très haute et moyenne résolution (image Google Earth) à différentes échelles a contribué à la compréhension des activités à mener en considérant l’évolution spatio-temporelle. Ces images sont aussi utilisées pour localiser, délimiter et analyser la zone de recherche.

Toujours dans l’optique de bien connaître la zone de recherche, le plan des villages environnants a été observé afin de déterminer la distance entre les ressources et les infrastructures. Le but est alors d’identifier les pressions par rapport à la ressource et l’observation des mesures d’aménagements possibles pour la reforestation et la protection de l’espace forestier.

2.2.2. Traitement et analyse des données

2.2.2.1 Analyse de l’évolution historique de la déforestation

Les premières analyses faites dans le cadre de ce mémoire sont celles de l’évolution historique de la déforestation. Afin d’effectuer l’analyse annuelle de la déforestation sur la période de 2015 à 2019, il suffit de faire l’enquête au niveau des fokontany. Pour affiner la compréhension des agents et facteurs de la déforestation, il s’agit de croiser ces données annuelles de déforestation avec les enquêtes socio-économiques à ces différentes échelles territoriales. Par conséquent, les analyses se sont portées sur l’estimation des pertes annuelles de surfaces de forêts en Hectares de 2015 à 2019 mais il relève une certaine ambigüité avec 96% de probabilité que les données obtenues sont des valeurs approximatives de l’année pivot en question donc de n-1 ou n+1. Pour remédier à cela, les données brutes annuelles ont été lissées en effectuant la moyenne des valeurs sur trois (3) ans dont l’année précédente, l’année en question et l’année suivante.

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Perte de l’Année n = Moyenne des pertes [Année n-1 ; Année n ; Année n+1]

Ex : Perte de forêt en 2016 = Moyenne des pertes [Année 2015 ; Année 2016 ; Année 2017]

Après avoir estimé les moyennes annuelles, les tendances représentatives des superficies perdues en Hectare ont été établies. C’est à partir de l’identification des variations annuelles de forêts perdues moyennant les données de Hansen que les réflexions et recherches ont été approfondies.

Pour cette étude alors, les travaux d’analyse mis en avant ont été concentrés au niveau des six (6) fokontany hot-spots et qui sont concernés particulièrement par les pertes de superficies forestières et les évènements particuliers de pics et creux de la déforestation sujet à question ou débat.

2.2.2.2 Analyse des agents de la déforestation

Pour comprendre les réelles causes de la déforestation, il est impérieux d’identifier les agents à l’origine de la déforestation. La détermination des agents de la déforestation et la caractérisation/typologie de ces derniers relèvent essentiellement des informations recueillies lors des enquêtes par questionnaire réalisées sur terrain.

Dans le cadre de cette étude, on a effectué une enquête auprès des ménages afin d’établir un diagnostic agraire sur les exploitations agricoles au niveau les fokontany. Les données de cette investigation semblent être pertinentes à valoriser pour pouvoir développer le champ d’analyse.

La première typologie relève des enquêtes réalisées sur terrain selon la dépendance des ménages à la pratique des cultures en forêt. De nombreuses variables peuvent être impliquées dans la caractérisation des agents en question mais l’étude n’a retenu que celles fondamentalement basées sur le niveau de vie des ménages, la diversification des sources de revenus, les caractéristiques des activités agricoles des ménages. Les variables choisies pour l’établissement de cette typologie sont ceux qui peuvent influencer la décision des ménages dans la pratique ou non des activités en forêt :

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Tableau n° 1 : Liste des variables de l’étude

Variables Age du chef d’exploitation Niveau d’instruction Taille des ménages Origine géographique des chefs Caractéristiques de chaque ménage d’exploitation (1 : Tous autochtones ; 2 : Homme ou Femme autochtone ; 3 : Tous migrants) Diversification des sources de revenus (activités socio-économiques) Appartenance à une association de développement

Distance des rizières sur Bas-fonds par rapport à l’habitat Distance des terres agricoles par rapport à l’habitat (Km) Distance des Tanety par rapport à l’habitat

Distance des Baiboho par rapport à l’habitat

Superficies affectées aux cultures annuelles en forêt Superficies affectées aux différents types de cultures (Ha) Superficies affectées aux cultures pluriannuelles en forêt

Dépendance au Tavy = Superficies affectées aux cultures en forêt (Ha) / Superficies totales affectées aux différents types de cultures (Ha)

Main d’œuvre familiale Capital humain

Main d’œuvre extérieure

Capital matériel Nombre et type de matériels agricoles

Source : Auteur

2.2.2.3. Analyse des facteurs sous-jacents de la déforestation

Après avoir effectué une étude approfondie sur les agents de la déforestation, l’analyse s’est ensuite orientée vers la détermination des facteurs sous-jacents de la déforestation et s’est basée sur la catégorisation proposée par Geist & Lambin en 2001. Vues que les données quantitatives sur les facteurs pouvant expliquer la déforestation ne sont pas toutes à

16 disposition pour l’étude, le choix s’est porté sur quelques facteurs sous-jacents en plus particulier considérés comme étant les plus déterminants. Trois (3) catégories ont été approfondies : technologiques, économiques et démographiques.

 Facteurs technologiques

La majeure partie des activités agricoles de la Région dépend essentiellement des conditions climatiques d’un milieu donné vue que la zone d’étude se trouve être dominée par un climat tropical humide. Pour cette investigation, la Direction Générale de la Météorologie d’Ampandrianomby a permis d’avoir accès aux données climatiques des années d’étude de 2015 à 2019 issues de la station météorologique de Sambava. Les données collectées concernent la pluviosité et le nombre de jours de pluies mensuel dans le courant de l’année étudiée.

Alors, pour apercevoir si les variations des précipitations au cours des douze (12) années influencent l’intensité de la déforestation, les données brutes ont été traitées de manière à obtenir la pluviosité annuelle pour chaque année de référence.

Pour calculer la pluviosité moyenne annuelle, elle a pour formule :

PMa (mm) = ΣPm (mm)

PMa : Pluviosité moyenne annuelle (en mm)

ΣPm : Somme de la pluviométrie de l’année (en mm)

 Facteurs économiques

Le secteur économique peut concerner de nombreux domaines mais l’étude s’est intéressée prioritairement au prix du riz et de la vanille, les deux cultures (vivrières et de rente) les plus importantes de la zone.

 Analyse du prix du riz

Comme première option pour essayer d’expliquer la déforestation au niveau du site, l’étude s’est penchée sur les variations existantes concernant le prix des denrées alimentaires tel que le riz dans la Commune Rurale d’Antindra. Les données utilisées ont été fournies par Madame VELOMASY Thérèse commerçante du riz dans la Commune rurale Antindra.

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Les données prélevées sont les variations du prix du riz blanc par mois entre 2010 et 2019, l’étude porte plus particulièrement sur le prix du riz de 2010 à 2018.

Grâce à cela, les données brutes ont été traitées et ont permis de calculer le prix annuel moyen du riz (Ar/Kapoaka) à Antindra dont la formule est :

Prix annuel moyen du riz (Ar/Kapoaka) = Moyenne [Prix mensuel du riz] (Ar/Kapoaka)

L’objectif de l’utilisation de ce type de données a été de fournir des pistes de réflexion sur une éventuelle corrélation entre l’évolution de la déforestation (en tenant compte des moyennes annuelles de superficies forestières perdues en Ha) et la fluctuation du prix du riz.

 Analyse du prix de la vanille

La vanille de Madagascar est mondialement connue et largement utilisée dans l’industrie agro-alimentaire et le domaine des cosmétiques. Elle est principalement cultivée dans les forêts tropicales des basses régions côtières du Nord-Est et constitue la principale source de revenus avec lesquelles vivent directement des familles de producteurs. Pour apporter des éléments de réponses aux variations de l’intensité de la déforestation, la fluctuation du prix de la vanille a été une piste à creuser. Les données utilisées pour l’analyse ont été fournies par les Collecteurs et les commissionnaires de vanille. Dépendamment de la disponibilité des données, l’étude est partie sur la base des productions en Tonne (T) de vanille et du prix moyen à l’export de la qualité rouge en Ariary entre l’année 2010 et 2018.

La réalisation d’un travail de recherche scientifique demande toujours des outils qui sont des supports fondamentaux au traitement numérique des données.

 Facteurs démographiques  Analyse de l’évolution démographique

L’effectif de la population augmente chaque année ainsi, l’étude sur la croissance démographique a été approfondie pour avoir de plus amples informations sur les causes de la persistance de la déforestation dans cette zone. Les données sur la population à l’issue du Recensement Général de la Population et de l’Habitat en 2018 (RGPH3) ont permis de reconstituer la tendance générale de la croissance démographique à l’échelle des communes.

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 Analyse des flux migratoires

Les flux migratoires entrent clairement dans la catégorie des facteurs sous-jacents démographiques mais la modeste fiabilité des données quantitatives collectées lors des enquêtes et focus-groups n’a pas permis de les intégrer dans l’analyse précitée. Compte tenu de leur probable importance dans la déforestation, c’est donc principalement une analyse qualitative qui a été réalisée. Sur le plan démographique, la déforestation ne dépend peut être pas uniquement de l’accroissement au niveau des autochtones, mais également des dynamiques migratoires qui peuvent constituer un élément important de modification de la situation démographique locale. L’analyse des migrations a pour objectif de déterminer les mouvements migratoires existants à l’échelle des Districts et même à l’échelle de Région touchant principalement la zone d’étude. Cette analyse a pu apporter une réponse s’il existe une éventuelle corrélation entre les flux migratoires et la persistance de la déforestation. L’ensemble des informations utilisées constituant les bases de données ont été recueillies à partir des outils de collecte de données : enquêtes par questionnaire, entretiens individuelles et les Focus-groups organisés. Présentement, deux (2) grandes catégories de migrations ont été considérées : migrations ponctuelles et migrations permanentes.

Afin de mieux expliquer les phénomènes migratoires marquant la zone, les informations ont été numérisées sur la base de cartographie. De nombreuses données quantitatives et très diversifiées ont été obtenues pourtant elles ne peuvent pas toutes être valorisées de manière individuelle. Des critères ont été posés face à cela :

 Spécifier les catégories de migrations : migrations ponctuelles et migrations permanentes ;  Indiquer s’il s’agit de : migrations définitives ou de migrations temporaires ;  Catégoriser les informations selon le type de motivation des migrants : motivation agricole, motivation commerciale, motivation ouvrière, motivation forestière, motivation minière ; - Motivation agricole : recherche de nouveaux terrains cultivables ou de pâturages, etc.;

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- Motivation commerciale : recherche de marché pour la vente des différents produits ; - Motivation ouvrière : recherche d’emplois salariés y compris salariés agricoles (pollinisation de la vanille, travaux rizicoles, etc.) ; - Motivation forestière : extraction des Produits Forestiers Ligneux et Non Ligneux (PFL, PFNL) ; - Motivation minière : extraction dans les mines (pierres précieuses, etc.) ; - Et autres motivations.  Connaitre les facteurs sous-jacents des mouvements migratoires d’après les motivations ;  Localiser les différentes zones généralement au niveau des Régions et Districts cibles des mouvements migratoires en mettant en exergue les localités de départ dites « Provenance » et les localités d’arrivée « Destination » ;  Effectuer la moyenne du nombre de migrants en tenant compte des différents critères énumérés ci-dessus.

2.2.2.4. Analyse cartographique des données

Eu égard à tous ces critères, la représentation et l’élaboration cartographique des flux migratoires ont d’une certaine manière, reflété toutes les informations pour une meilleure compréhension du phénomène. Ainsi, pour établir cette numérisation, l’outil employé pour le traitement est le Système d’Information Géographique ou SIG par l’intermédiaire de QGIS 3.0.0. En sus de cela, chaque carte est liée à une table attributaire spécifique où toutes les informations ont été saisies à l’aide d’un système de codification. La création de flèches a été conçue pour matérialiser les déplacements relatifs allant d’une localité de départ vers une localité d’arrivée. Ces traitements ont eu pour objet de dégager et de traduire, sous une forme facile à lire et à retenir les mouvements migratoires existants au niveau de la zone.

2.3. Les problèmes rencontrés lors de la recherche

Le premier problème rencontré lors de la réalisation du présent mémoire est le manque de données surtout d’ouvrages ou des documents administratifs qui ont traité la zone forestière d’Antindra comme le schéma ou le plan d’aménagement. Les centres de documentation visités au sein de la DREEF SAVA ne possèdent pas des données relatives à leurs activités dans la forêt ni des rapports techniques sur leurs interventions dans la forêt. Seules les données obtenues lors de l’entretien auprès des responsables et les enquêtes au sein

20 des ménages locaux ont été utilisées. Ceux-ci représentent à la fois un manque de précision au niveau des quantifications et des durées.

Il est difficile durant les travaux de terrain de délimiter la zone forestière, car il n’y a pas de plan montrant la limite exacte de la zone forestière. La limite utilisée est basée sur le traitement numérique d’image satellitaire Landsat7 (2003) avec la rectification d’un ancien garde forestier.

Lors des travaux des enquêtes sur terrain, il est difficile d’obtenir des réponses honnêtes pour certains ménages surtout les charbonniers, car la plupart d’entre eux mentent en disant de ne pas effectuer cette activité à l’époque. Certains ménages ont refusé d’être questionnés par peur de révéler la vérité. En plus, l’éloignement de la zone de la forêt étudié par rapport au chef-lieu de la commune (4 à 5 heures de marche) pose des problèmes en matière d’enquête et de collecte de donnée, ainsi que la réticence de la population locale.

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CONCLUSION DE LA PREMIÈRE PARTIE

Madagascar a subi une pression alarmante sur la dégradation de la ressource forestière et la déforestation depuis les trois dernières décennies. La destruction des paysages forestiers est souvent liée à la forte demande en bois (combustible, construction) et l’extension des terrains agricoles. La situation dépend aussi à la tradition et variant d’une région à une autre.

La forêt d’Antindra n’échappe pas à ce phénomène de la dynamique des ressources forestières. L’évolution rapide de la ressource forestière d’Antindra est une raison primordiale pour traiter le sujet de recherche. Les principaux objectifs du présent mémoire sont de présenter la dégradation de la ressource forestière et ses impacts environnementaux et socio- économiques ; en dégageant quelques pistes de réflexion sur la perspective d’avenir.

Le travail de recherche est réalisé en adoptant la démarche déductive. C’est à partir de la constatation que les hypothèses ont été dégagées. Ainsi, cette phase s’est terminée par la formulation de la problématique du sujet. Tout au long de la recherche, l’étude bibliographique autour du sujet traité a été effectuée dans les divers centres documentaires et appuyée par la recherche sur internet.

Les techniques d’enquête et d’entretien libre ou semi-directif sont utilisées pour affiner les informations. Des données spatiales à différentes échelles (Images satellites, cartes…) ont été collectées pour la réalisation des croquis thématiques. Ces types de données sont analysés, traités et gérés par l’utilisation de logiciel de télédétection et de logiciel de traitement en Système d’Information Géographique.

Les travaux de recherche sont limités à l’étude de la dynamique du paysage forestier et ses impacts sur l’environnement. L’une de difficulté majeure pendant les travaux sur terrain est l’absence des documents administratifs ou techniques concernant l’espace forestier d’Antindra.

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DEUXIEME PARTIE : LA DYNAMIQUE DE LA FORET D’ANTINDRA CHAPITRE 3. UN MILIEU NATUREL EN CONTRASTE

3.1. Un relief contrasté

La zone d’étude est caractérisée par des reliefs forestiers très accidentés, de forme complexe comportant une succession de crêtes parallèles ou divergentes à partir de nombreux sommets bien différenciés, de pentes rapides et irrégulières, entraînant un réseau hydrographique très ramifié et profondément encaissé.

L’altitude d’Antindra varie de 50 à 650 m, et au fur et à mesure qu’on monte en altitude : on note que les pentes deviennent de plus en plus raides. Les sols de cette forte pente sont fragile, et peu profonde. L’horizon humifère ne donne aux arbres qu’un faible enracinement et ces arbres résistent mal aux vents cycloniques. Après les fortes pluies, de nombreuses loupes de glissement sont observées ; surtout avec les terrains venant d’être mis en culture.

La région est couverte en majeure partie par des terrains appartenant au socle précambrien métamorphique. Les sols de cette région se sont formés à partir de roches granito-gneissiques.

Dans les zones de relief, la région est caractérisée par des sols ferralitiques beiges ou rouges à phase humifère, d’autant moins épais qu’on s’élève en altitude et que la pente est plus raide. Sur les zones sommitales, il n’y a que des sols minéraux.

3.2. Climat

Le climat de la région est de type tropical chaud et humide. Le district de Sambava comme les autres districts de la région SAVA dispose d’une station météorologique située à l’aéroport dont la création remonte à la période coloniale. Cette situation est juste au-dessus du niveau de la mer, soit à 6m d’altitude .Elle est aussi utilisée par le service de la navigation aérienne. Le problème principal de Sambava est que depuis l’année 2000, les cyclones en font leur cible favorite (Hudah, Gafilo, Enawo…) et c’est l’éternel recommencement pour la population. Les cyclones formés dans l’océan Indien peuvent être très dévastateurs et frappent très souvent la région.

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Croquis n° 2 : Topographie de la Commune Rurale d’Antindra

Moins 250

Plus de 450

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a-Température

La température moyenne annuelle dans la Commune rurale d’Antindra est de 25°C. La température maximale est observée entre les mois d’octobre à février avec une valeur de 30°C alors que celle de minimale (20°C) est parue entre les mois de mai à août.

Tableau n° 2 : Précipitation mensuelle (en mm) entre 2009-2013 à Sambava

Nb Jr 2009 2010 2011 2012 2013 Moye JANVIER 147,2 93,7 209,5 279,2 230,2 19 FEVRIER 176,6 241,8 152 295,3 101,5 14 MARS 190,8 201,9 267,8 186,1 77,2 20 AVRIL 154,4 314 232,7 218,2 163,6 20 MAI 52,7 178,1 104,6 244,1 84 17 JUIN 92,1 197,6 151,7 175,7 73,6 21 JUILLET 103,4 136,3 42,5 144,4 31,1 18 AOUT 174,4 256,1 76,9 104,1 115,3 22 SEPTEMBRE 139,6 92 205,3 150,8 69,7 19 OCTOBRE 153,4 75,2 82,6 64,8 75,8 17 NOVEMBRE 186,1 150,5 15,9 88,8 144,1 16 DECEMBRE 30,9 15,6 49 47,2 144,7 15 MINIMUM 30,9 15,6 15,9 47,2 31,1 MAXIMUM 190,8 314 267,8 295,3 230,2 MOYENNE 162,7 132,5 166,6 109,2 118,2 137,84

Source : Service de la météorologie d’Ampandrianomby

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Figure n° 1 : Courbe ombrothermique de la zone d’Antindra (Selon GAUSSEN)

400 200

350

300 150

250

200 100

150

100 50

AXEDE TRMPERATURE AXEDES PRECIPITATIONS 50

0 0 Jul Aug Sep Oct Nov Dec Jan Feb Mar Apr May Jun

Pma Tma

Source : service de la météorologie d’Ampandrianomby

b-Vent

Concernant les vents, la façade Nord- Est, comme dans l’ensemble de la côte orientale est fortement exposée en permanence aux hautes pressions localisées au sud des Mascareignes. En saison des pluies, la majorité des vents ne dépassent pas 25 km/h, sauf durant les cyclones. De 1985 à 2002, neuf cyclones tropicaux ont traversé la région de la SAVA dont la plus intense est le cyclone tropical Hudah.

3.4. Des sols ferralitiques

Le littoral de la région SAVA est caractérisé par des sols peu évolués alluviaux plus ou moins hydromorphes et moyennement organiques. Au niveau de l’estuaire de la Loky (Vohemar) sont rencontrés des sols salés et des mangroves. Dans les zones de reliefs forestiers multifaces, au niveau de Vohemar et à l’Ouest de Sambava et d’Antalaha s’étend une large bande de sols ferralitiques.

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Croquis n° 3 : Pédologie de la Commune Rurale d’Antindra

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CHAPITRE 4. UNE POPULATION DYNAMIQUE

L’accroissement de la population s’est accompagné d’une extension de la superficie occupée, et accroît aussi en même temps les besoins socio-économiques. D’un côté, l’augmentation du nombre de la population a accentué les pressions qui engendrent la dégradation de la ressource forestière. D’autre côté, la dévastation du paysage forestier a des effets néfastes aux activités agricoles effectuées par les communautés locales.

4.1. Dynamique de la population

4.1.1 Historique et origine du nom du village d’Antindra :

Il était un « mpimasy » appelé TINDRA qui habite à Amboangibe en face de la Commune Rurale Antindra. Un jour, la population d’Amboangibe le chasse de son lieu d’habitation à cause d’une dispute. Alors, il migre vers l’autre rive de la rivière de Bemarivo. En déplaçant, les clients de « Tindra » n’apprennent pas ce changement et demande son nouvelle habitation. Si on demande à celui qui vient de voir « Tindra », il répond : « avy tamin’i Tindra » d’où l’appellation « Antindra ».

4.1.2 Répartition de la population

La population d’Antindra est constituée en majeure partie du groupe ethnique « Betsimisaraka » et exerce une forte emprise sur la vie communale. Toutes les personnes enquêtées ont occupé leurs villages au moins dix (10) ans. Chacun avait son propre terrain et travaillait aussi comme cultivateur.

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Figure n° 2 : Répartition de la population par ethnie

12% 15% 8% Tsimihety Betsimisaraka 10% Merina Betsileo Antemoro 50% 3% Sakalava 2% Autres

Source : Délégué d’arrondissement de la commune rurale d’Antindra

D’après cette figure, l’ethnie dominant de la Commune Rurale d’Antindra est le Betsimisaraka soit plus de 50% de la population, vient ensuite le Tsimihety avec un taux de 15%, l’Antemoro et le Sakalava 10 et 8%. Le Betsileo est le Merina sont le plus minoritaire soit respectivement 3 et 2% de l’ensemble ainsi que les autres ethnies qui compte 12% de la population.

 Répartition de la population par Fokontany :

La population d’Antindra est mal repartie dans les fokontany de la commune rurale d’Antindra. Elle est concentrée dans le fokontany d’Antanambao I, Betsirebika, Antanifotsy et d’Antindra avec un nombre supérieur à 4000 habitants par fokontany. La population est entre 3000 à 4000 dans huit fokontany en particulier Ambohipoana, Antsavokabe, Beroka, Antsahamatsavana, Andranaly, Tanambao II, Ankobalava et Bekambo.

Une faible répartition de la population est enregistrée dans 15 fokontany entre autre Matahodafa, Antsirabe, Tsaravilona, Antsahamanara, Analampary, Ambatosoa, Mahasoa, Ambodimadiro, Beafomena, Ambohitsara, Beromba, , Ambalamanasy et Ambatoharanana avec un nombre entre 1000 et 2000 par fokontany.

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Le tableau n°3 représente la répartition de la population de la commune rurale d’Antindra par Fokontany en 2016.

Tableau n° 3 : Nombre de la population par fokontany

FOKONTANY Masculin Féminin Total Antindra 2383 1766 4149 Ambohipoana 2192 1781 3973 Antsavokabe 2192 1771 3963 Matahodafa 565 568 1133 Antsirabe 537 1505 2042 Tsaravilona 569 1291 1860 Ambatoharanana 577 1288 1865 Antanambao I 2172 2734 4906 Antsahamanara 575 1292 1867 Beroka 2383 994 3377 Analampary 576 1442 2018 Antsahamatsavana 2383 1058 3441 Andranaly 2420 1124 3544 Ambatosoa 562 577 1139 Mahasoa 533 728 1261 Ambodimadiro 568 584 1152 Tanambao II 2188 1772 3960 Beafomena 572 720 1292 Ambohitsara 543 534 1077 Beromba 583 578 1161 Betsirebika 2113 2192 4305 Andranomena 570 675 1245 Antanifotsy 2416 1840 4256 Besahona 2188 1772 3960 Ankobalava 2188 1782 3970 Ambalamanasy 582 582 1164 Bekambo 2188 1772 3960 TOTAL 37318 34722 72040

Source : Délégué d’arrondissement de la Commune rurale d’Antindra.

 Densité de la population

La densité moyenne de la population est de 32,3hab/km², elle est supérieure à la moyenne nationale qui est de 28hab/km². Les fokontany d’Antanambao I, Antanambao II, Antanifotsy ont une densité forte qui est entre 80 à 120hab/km² tandis que les fokontany de la partie Est de la commune, Antsavoka, Ambatosoa, Ambohipoana, Antsahamatsavana ont des faibles densités qui est inférieur à 15hab/km².

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Les fokontany d’Antindra, Andranaly, Mahasoa, Besahona, Antsirabe ont de moyenne densité qui est entre 30hab/km². La partie Occidentale et centrale est le plus peuplé par rapport à la partie Estivale et le méridionale de la commune.

Photo n° 1 : Type de maison et village dans le Fokontany Antindra

1

Source : Cliché de l’auteur, Décembre 2019

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Croquis n° 4 : La densité de la population de la Commune Rurale d’Antindra

32

4.1.3 Dynamique de la population

La raison de la migration de la population vers la Commune Rurale d’Antindra est multiple : motivation agricole, commerciale, ouvrière, forestière, minière, transport ou « dabalava ». Les zones de départ sont le Sud –est de Madagascar (Manakara), Analanjirofo, Amoron’i Mania, Vohemar et Sambava. La date de cette migration est depuis 2002 pour les « dabalava », 2009 et 2012 pour les ouvriers et les exploitants forestiers et miniers. A partir de 2015 pour les agriculteurs.

Tableau n° 4 : Motif de migration de la population vers Antindra

Destination Zone de Zone de départ ou Fokontany Année de Cause (Commune, d’arrivée à prolifération région, District) Antindra Les TSIMIHETY Antindra, 2015, 2016 et Motivation agricole et les Analampary, 2017 ANTEMORO du Ambatosoa et Manakara Bekambo Région Presque dans toutes A partir de Motivation ANALANJIROFO les fonkontany de la l’année 2014 commerciale notamment les Commune jusqu’à 2018 Fénerive Commune rurale FonkontanyAntindra, Depuis 2012 Motivation ouvrière Analamaho Andranaly, Mahasoa district de et Beromba Sambava AMORON’I Antindra, Après la hausse Motivation forestière MANIA, les Antsavokobe, des prix des bois BETSILEOS Ambatosoa, de constructions nottament Analampary Commune rurale Bekambo, Mahasoa Depuis 2009 Motivation minière de Belambo, et Antsahamatsavana jusqu’à 2014 district de vohemar SOFIA Vers la zone les plus Depuis 2002 Autre à préciser difficiles d’accès jusqu’à Transporteur ou Dabalava comme Betsirebika, aujourd’hui Beromba, Bekambo, Mahasoa, Ambatsoa, Antsahamatsavana

Source : Commune rurale d’Antindra, Décembre 2019

4.2. La principale activité de la population

La couverture forestière d’Antindra est incluse à la limite administrative de la commune rurale d’Antindra. Jusqu’à présent, en milieu rural, la terre constitue la première

33 ressource de vie. La majorité de la population, soit 90 %7 des habitants dans cette zone sont des agriculteurs, alors que les 10 % restants tirent leur substance de l’élevage ou autres.

4.2.1 Population dépendante de l’agriculture

La majorité des populations dans cette zone est composée essentiellement par des cultivateurs, des éleveurs et ils vivent aussi sur l’exploitation forestière comme des bucherons, des exploiteurs des mines et des charbonniers. Le tableau n° 5 représente l’activité principale de la population dans les cinq fokontany plus proche de la forêt d’Antindra.

Tableau n° 5 : Activité principale de la population

Nombre des Nombre des Autres Fokontany agriculteurs et exploitants Nombre des activités (à éleveurs forestiers commerçants préciser) Travailleurs Antindra 80% 15% 3% sur les pirogues 1%

Analampary 82% 17% 1%

Ambohipoana 85% 13% 1,5%

Antsavokabe 75% 20% 3%

Ambatosoa 83% 14% 2%

Total 81% 15,8% 2,1% 1,1%

Source : Enquête personnelle à Antindra, Novembre 2019

L’agriculture constitue l’activité principale de la population dans la commune rurale d’Antindra. Les conditions climatiques et agro-écologiques sont propices à la production de diverses cultures qui peuvent être obtenues aussi bien sous climat tropical chaud comme le

7 Enquête personnelle novembre 2019 34 riz, le maïs, le manioc, le soja, le haricot. C’est une zone propice pour les cultures de rente comme la vanille et le girofle.

L’agriculture et l’élevage sont deux activités complémentaires dans la vie de la population rurale. L’élevage tient une place importante dans la vie socio-économique des paysans dans le sous-espace. Le gros élevage est principalement caractérisé par l’élevage de bovins et le petit élevage pour celui des porcins, des ovins et des volailles. Le cheptel bovin est élevé de manière semi-extensive avec une intégration du système agropastoral. À cet effet, l’élevage procure l’énergie utilisée pour les travaux agricoles (piétinage, hersage, transport), et la fumure nécessaire à la fertilisation de la terre pour avoir un bon rendement de la production agricole. En retour, l’agriculture fournit les résidus de récolte et des cultures destinées à l’alimentation du bétail.

4.2.2. La production de charbon de bois et de bois de chauffage

La production du charbon de bois et du bois de chauffage est une activité secondaire pratiquée par la population dans quelques fokontany plus proche de la forêt d’Antindra comme à Analapary, Ambohipoana, et Antsavokabe. Ce sont des fokontany qui se situent aux environs de la forêt d’Antindra. C’est un métier saisonnier, pratiqué durant la période de soudure. Les charbonniers ont affirmé que ce métier est une source d’argent rapide par rapport aux activités agricoles et élevages. En général, dans 7 à 10 jours les pratiquants auront les produits. Ils construisent souvent de très petits fours d’un sur deux mètres seulement. Le bois brûle vite avec beaucoup de fumées et ils peuvent avoir de charbon le lendemain. Alors, c’est une raison qu’ils choisissent volontairement ce travail, même si la préparation exige une force physique (cf. photo 2).

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Photo n° 2 : Un petit four de charbon

Source : Cliché de l’auteur, Novembre 2019

Les charbonniers sont composés des ménages appartenant au groupe qui ne profite qu’une faible superficie de terrain de cultures. Elles représentent environ 6,5 % des ménages des fokontany concernés par la forêt d’Antindra. En d’autres termes, les ménages ayant un niveau de vie bas s’intéressent souvent à ce métier qui est une activité rentable à la satisfaction de leur besoin quotidien.

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CHAPITRE 5. LA DYNAMIQUE RÉGRESSIVE DU PAYSAGE FORESTIER D’ANTINDRA

5.1. Une forêt naturelle en dégradation La superficie de la commune rurale d’Antindra est de 2 240 km²:

- Longueur : 40km ; Largeur : 56km - Moins 10% des forêts naturelles qui restent actuellement

Les faunes et flores suivants sont totalement disparus de la forêt d’Antindra dont la liste suivante selon l’entretien au niveau de Monsieur Dona8.

Flore : Tsararavina, Hazovola, Tapiky, Paka, Hidina, Helagna, Sombotrooragna, Antohoravina, Vintagnona, Hazaomalagny, Sofintsoa , Andramena, Nanto, Faho…

Faune : Akanga, Akomba, Vontsira, Aye Aye, Fosa, Antsangy, Domohigny, Sobery, Soy, Antsehogno, Antsegiritry, Tehintehigny, Boretiky, Sonketry, Vanga, Vorona Adabo, Finengomahitso, Goaka, Vintsy, Lombokoomana, Tsokorevana, Kilandy, Tsiriry, Martin …

Poisson : Amalona( Mahitso-Vandana), Gaogaoko, Salelo, Vonivony, Ventitry, Sory, Orana (deux qualité sabekinko, oranjagno), Ambosy ; Toho (tsotra et rakaleba), Filelabato, Trondro (bory vava et mena), Fiagna, Sidrano, Henalahy, Zony ; Velivary, Sambireniny, Fibata, Jilinjiligny, Patsaboka, Fiagna, Ventitry, Ankavy, Fogny…

Reptile : Menapitsoko, Do, Mandotro, Biby Faly, Biby Harafa, verre de terre, Tsingahatra

Oiseau : Lampiragna na Akolahinala, Voromahery, Finengo, Vorona Adabo, Antsehogno, Papango, Trotroha, Ambosanga…

8Mr Dona, un notable de la commune Antindra, durant l’enquête sur terrain le mois de Novembre 2019 37

5.2. Les principales causes de la dégradation de la forêt

5.2.1. Facteurs endogène

5.2.1.1 Exploitation des bois de rose et bois des bois de constructions: L’exploitation forestière est l’une des principales causes de la déforestation dans cette commune. Les maisons fabriquées en briques ou en parpaing y sont rares, plus de 95%9 des habitats sont fabriqués en bois et cela entraîne une dégradation des forêts dans cette zone. Si on coupe un grand arbre, il faut abattre au moins une trentaine d’arbres aux alentours. Ces grands arbres seront utilisés à la fois pour la construction des maisons et/ ou pour avoir des bois d’œuvre pour de multiples usages.

Photo n° 3 : Exploitation de bois de construction

Source : Cliché de l’auteur, Novembre 2019

C’est à la suite de la crise en 2009, que la contrebande de bois précieux a explosé. Entre 2009 et 2013 l’exploitation des bois précieux « bolabola » ou bois de rose a été très développée dans l’ensemble de la Commune. L’exploitation et le transport d’une pièce de bois de rose occasionnent l’abattage des nombreux arbres, alors que durant cette période des milliers des bois des roses sortaient de cette Commune.

Les exploitations de l’or entraînent aussi la dégradation des forêts dans la commune rurale d’Antindra parce que si on veut creuser des carrières aurifères il faut abattre des arbres en surface aux alentours du site.

9D’après l’entretien au niveau du Maire de la Commune rurale Antindra 38

5.2.1.2 La culture sur brulis La majorité de la population dans la Commune Rurale d’Antindra pratique des activités agricoles, c'est-à-dire dépend directement des cultures et des exploitations forestières. Les gens dans cette commune cultivent du riz pour répondre à leurs besoins alimentaires et pour avoir quelques sommes d’argent qui assurent leur survie quotidienne. La pratique de ces cultures nécessite de vastes espaces et oblige les populations locales à abattre des forêts ; L’utilisation des techniques modernes reste hors usage dans la zone d’étude. Les habitants ignorent pour l’instant l’utilisation d’engrais chimiques pour l’amélioration du rendement agricole.

Photo n° 4 : Culture sur brulis

Source : Cliché de l’auteur, Novembre 2019

La culture sur brulis renforce l’abattage des arbres. Sur ce photo n°4, la technique utilisée consiste à couper les arbres et après on les brûle ; c’est ce qu’on appelle cultures sur brulis ou bien le « tavy » qui se présente presque partout dans la Commune rurale d’Antindra. Après le brulage, le cultivateur sème le grain de riz sans labour.

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Le nombre des populations dans cette zone ne cesse pas d’accroitre comme dans toute l’ile ; Or les superficies des terrains cultivables n’augmentent pas, voire même en diminution pour des raisons de dégradation pédologique quasi-généralisée dans les terrains de brûlis forestier.

Les sols sont lessivés et mis à nus. Les récoltes ne durent que 2 ou 3 ans et après il faut encore défricher ailleurs pour avoir d’autre terrains cultivables.

Renforcer aussi par l’accès à la terre par le droit coutumier malgache, à Madagascar. Le droit coutumier indique que l’acquisition de la terre se fait par son occupation et son défrichement. Rien de mieux pour encourager le brûlis des forêts pour les familles désirant agrandir leurs parcelles ou les nouveaux arrivants dans cette commune désirant acquérir un bout de terrain.

5.2.1.3 Pratiques des cultures de rentes: La Commune Rurale d’Antindra se situe dans la région SAVA qui a une réputation par sa production et la qualité de la vanille. La région SAVA tienne le premier rang à Madagascar au niveau du volume de production et de la qualité de la vanille. On parle alors Antalaha comme la capitale mondiale de la vanille. La plantation de ces produits d’exportations demande de vastes espaces et de terrain de bonne qualité. Pour augmenter leurs rendements et agrandir leurs champs de cultures, les paysans sont obligés de défricher des forêts. Depuis l’année 2002, on a remarqué une hausse des prix de la vanille Malgache sur le marché international et qui entraîne l’amplification de la dégradation forestière dans cette zone.

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Photo n° 5 : pied de vanille

Source : Cliché de l’auteur, Novembre 2019

Pour avoir plus des revenues les populations locales renforcent la plantation des vanilles et des cafés. La pratique de ces cultures ont besoins plus d’espaces et le seul moyen pour gagner des terrains cultivables.

La plantation des caféiers y accélère aussi la vitesse de la dégradation forestière. Il s’agit à la fois un produit d’exportation et d’un produit vivrier de Madagascar. Ces produits sont consommés par les populations locales et destinés à ravitailler jusqu’à la capitale du Pays.

5.2.1.4 .Exploitation du bois énergétique: Comme nous avons déjà mentionné, plus de ¾ des populations dans cette commune sont des paysans. Du coup, pour préparer leurs nourritures, ils utilisent des bois de chauffages ou de charbon de bois en générale. Alors que pour servir le repas d’un ménage dans une journée on a besoins au moins 5 kg de bois de sec ou de 2kg de charbon de bois; c’est la raison pour laquelle que la déforestation dans cette zone est inévitable. Cette commune fournit

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également des bois de chauffes pour les autres communes périphériques comme la commune rurale d’Amboangibe. Les populations vendent quelques colis des charbons de bois vers le chef-lieu de district à Sambava ; tous s’ajoutent et aggravent la dégradation forestière dans cette zone.

Photo n° 6 : Destruction de la forêt d’Antindra pour avoir de bois énergétique

Source : Cliché de l’auteur, Novembre 2019

Sans encadrement, le marché de charbon de bois s’est développé et s’inscrit dans une économie de subsistance pour les plus défavorisées de la population paysanne de la Commune, rendant aujourd’hui d’autant plus difficile la régulation de la production.

5.2.2 Facteurs exogène

5.2.2.1 Politique et juridique La fréquence des crises politiques récure à Madagascar, et amplifie la dégradation forestière dans cette commune. Par exemple la crise politique en 2009 ravageait des nombreux hectares des superficies forestières à Madagascar notamment dans la commune rurale d’Antindra grâce à l’exploitation illicite et incontrôlée des bois de rose et des bois de construction.

L’ignorance des populations locales en ce qui concerne les lois forestières et le non application des lois et des amendes stipulées dans les décrets ou ordonnances aux délinquants

42 et aux défricheurs favorisent la recrudescence des exploitations illicites. On peut dire aussi que cette zone est enclavée car elle se situe très loin des responsables forestiers de Sambava comme le garde de forêt. Dans cette commune, il n’y a aucun représentant de l’administration forestier ou du Parc. L’inexistence des ONG environnementales responsables comme le WWF, Madagascar National Parks, favorise également la pratique des actions destructrices des forêts ; Les habitants sont conscients qu’ils ont la légitimité et le droit d’exploiter les ressources forestières pour satisfaire leurs besoins alors que la couverture forestière devient de plus en plus menacée.

5.2.2.2 Cataclysmes naturels Comme nous le savons, Madagascar est une île où le passage des cyclones tropicaux est très fréquent. La région SAVA est l’une des régions de l’île les plus touchées par des cyclones tropicales dans ce pays. Le cyclone constitue un des facteurs de dégradation forestière dans la Commune Rurale d’Antindra. Le passage de ces météorites occasionne généralement des destructions forestières importantes qui se présentent par l’abattage des arbres et la disparition de certaines espèces biologiques. A titre d’exemple, le passage du dernier cyclone a détruit d’importantes couvertures forestières dans cette commune. Le GAFILO en 2004 et l’ENAWO en 2017 détruisaient de vastes superficies forestières dans cette commune et entraînaient aussi de nombreux sinistrés parmi les populations locales.

5.3. Dégradation spatio-temporelle de la couverture forestière

L’une des impacts visibles de la dégradation forestière dans cette commune c’est la diminution des espaces couvert des forêts. Chaque année, la forêt a perdu environ de 5ha de superficie.

Les cartes suivantes montrent la régression des couvertures forestières dans cette zone. (Cf. croquis 5 à 7).

La première photo est prise en 2000, à partir d’un Google Earth, durant cette période la couverture forestière était encore plus étendue. A cette année, la population de la Commune était moins nombreuse et l’exploitation des bois précieux comme le Bois de rose n’existait pas encore.

La deuxième photo prise en 2010, nous montre que les superficies occupées de la forêt ont connu une diminution conséquente de superficies, soit plus de 36km² de forêt dégradé.

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La couverture forestière a diminué durant ces 10 dernières années parce que le nombre des populations dans cette zone a augmenté. Une situation qui oblige les habitants à défricher les forêts pour avoir plus des surfaces cultivables, puis accentue les besoins en bois de construction.

La troisième photo prise en 2019, nous montre que les superficies occupées par la forêt est totalement disparu. La couverture forestière a diminué durant ces 19 dernières années parce que le nombre des populations dans cette zone a augmenté.

A partir de l’année 2008, on assiste à des exploitations des bois de rose généralisées qui se sont produites avec les contextes de crise politique des années de 2009 aboutissant à la mise en place d’un régime transitoire de 5 années. Des exploitations illicites des forêts se développent sous toutes leurs formes et occasionnent d’importantes disparitions des forêts.

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Croquis n° 5 : Occupation du sol en 2000

Source : Google Earth et arrangement de l’auteur

Habitat

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Croquis n° 6 : Occupation du sol en 2010

Source : Google Earth et arrangement de l’auteur

Habitat

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Croquis n° 7 : Occupation du sol en 2019

Source : Google Earth et arrangement de l’auteur

Habitat

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5.4. Du paysage forestier au paysage agricole

L’agriculture itinérante pratiquée dans la plupart des zones africaines (le «tavy» à Madagascar) consiste à défricher et à brûler la forêt pour y pratiquer des cultures (cultures vivrières comme le cas du riz ou cultures de rente telle la vanille). Le sol qui semble un bon rendement la première année après le défrichement se dégrade progressivement les années suivantes jusqu’à ne plus produire (Razafindrakoto, 2009).

Le «tavy», que l’on rencontre sur toute la bordure orientale de Madagascar, seule région où on le pratique, est une opération qui consiste à défricher et brûler un secteur de végétation naturelle pour le mettre en culture. Communément le terme de «tavy» désigne aussi bien l’opération précédemment décrite que la parcelle sur laquelle s’effectue cette opération dont le but est généralement la culture du riz (VICARIOT, 1969).

La végétation détruite est :

 de la forêt primaire: c’est le type de végétation naturelle de la région, caractérisée par le grand nombre d’essences que l’on y rencontre et par sa relative densité.

 de la forêt secondaire ou «savoka» : ce terme désigne le peuplement végétal au moins arbustif qui a remplacé peu à peu la forêt primaire sous l’action d’agents extérieurs au milieu naturel.

La pratique de cultures sur brûlis auparavant est un facteur pour la dégradation de la forêt et qui rend difficile la régénération naturelle des arbres surtout sur les versants. Seule la poussée des herbes est favorisée notamment pendant la saison pluvieuse.

Avant l’année 2008, le bas-fond et le bas de versant ont été colonisés par les activités agricoles de la population riveraine. De 2009 à 2015, la présence de champs de cultures sur les versants commence à marquer le paysage forestier de la zone de recherche. Les habitants environnants de l’espace forestier ont exploité la terre pour augmenter la surface de cultures en favorisant leurs besoins socio-économiques.

En outre, la dégradation de la couverture forestière est réelle. Une grande partie de la formation forestière est remplacée par l’espace agricole. Il correspond surtout à l’extension

48 des champs de cultures sur les flancs des collines et sur les versants. Une partie significative de la forêt défrichée chaque année est incorporée sous une forme de plantations familiales paysannes.

Photo n° 7 : Un champ de culture sur Brulis

Source : Cliché de l’auteur, Janvier 2020

Ce photo n°7 mettre en évidence la culture sur brulis dans la zone d’étude. Nous observons la culture du riz « tavy »; la teinte noire montre le reste de bois après l’abatage et le brulage. Cette petite case au milieu du champ nous renseigne que le champ de culture se trouve loin de la maison d’habitation, c’est-à-dire au milieu de la forêt. En arrière-plan, nous voyons le reste de la forêt d’Antindra.

La couverture forestière d’Antindra a connu une évolution régressive depuis l’année 2009. Par ailleurs, des formations de savanes et des champs de cultures prennent la majorité de la superficie en 2019 suivant la croissance démographique et les besoins de subsistances des habitants locaux.

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CONCLUSION DE LA DEUXIÈME PARTIE

La morphologie des paysages d’Antindra est marquée par une inégalité topographique. L’ensemble est prédominé par des sols peu évolués alluviaux plus ou moins hydromorphes et moyennement organiques. L’utilisation de la formule de Gaussen peut qualifier que le sous- espace appartient au type de climat tropical humide avec deux saisons contrastées.

La population dans la zone de recherche est mal repartit. Leur source de revenus principale est l’agriculture et l’élevage. Pour favoriser la situation économique, d’autres activités telles que la production de charbon de bois et de bois de chauffage ont été pratiquées par quelques ménages. Cette activité a accentué la pression sur la ressource forestière de l’espace considéré.

La forêt primaire d’Antindra est actuellement en dégradation totale. L’espace a subi une forte exploitation depuis 2008. Le dynamisme de la couverture forestière est lié fortement à l’exploitation abusive de la ressource pour la production de bois de construction et pour l’approvisionnement de bois-énergie. La ressource est entièrement dégradée ; une grande surface de l’espace déboisé a été convertie par les habitants en terrains agricoles.

La destruction de la couverture forestière entraine une perturbation sur le paysage naturel et affecte aussi les activités agricoles de la population riveraine. Les impacts de la dégradation du paysage forestier seront plus détaillés dans les chapitres 6 et 7.

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TROISIEME PARTIE : IMPACTS ET PERSPECTIVE CHAPITRE 6. UN MILIEU NATUREL PERTURBE PAR LA DEGRADATION DE LA FORET

La dégradation forestière a laissé des nombreux impacts à Madagascar, notamment dans la commune rurale d’Antindra. La zone forestière a diminué d’année en année, les populations se font attaquées de nombreuses maladies infectieuses grâce à la diminution continuelle de la rivière existante ; des nombreuses espèces biologiques sont en voie de disparition et en plus les dégâts naturels s’amplifient et plus dévastateurs. Nous allons voir par la suite les conséquences de la dégradation forestière dans cette commune.

6.1. Inondation

A chaque période cyclonique, la Commune rurale d’Antindra n'est pas épargnée par le cyclone et restent en permanence victime de l’inondation.

En termes d’inondation, la topographie de la commune rurale d’Antindra est aussi marquée par la proximité du fleuve Bemarivo, un fleuve qui coupe la commune Antindra. Même en absence de pluie, on constate que le fleuve Bemarivo monte, d’où la cause de l’inondation fréquente dans la commune rurale d’Antindra.

Photo n° 8 : Inondation à Antindra

Source : Auteur, Décembre 2019

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Face à l’inondation, la zone d’étude est fortement vulnérable, due à l’étendue de la partie inondée et la durée de l’inondation. Par conséquent, par leur emplacement, les maisons d’habitation sont les plus menacées par l’inondation.

En effet, le problème d’inondation est dû à la destruction des forêts. Rappelons que la forêt est une barrière contre les crues et le ruissellement diffus. Quand la forêt est détruite, le sol est nu, alors, l’eau de ruissèlement apporte la partie superficielle du sol vers les zones basses ou dans les rivières et les rizières. Tout cela provoque l’inondation de la rivière.

Les infrastructures agricoles sont aussi menacées lors de l’inondation, ainsi que les champs de culture. A chaque période cyclonique, l’ensablement des rizières est intensifié, et la destruction des canaux d’irrigation est accentuée, d’où, la vulnérabilité des infrastructures agricoles face aux cyclones et à l’inondation.

6.2. Tarissement des sources

Les cours d’eau et les étangs dans cette zone ne cessent pas de diminuer chaque année grâce à la dégradation forestière. Autrefois, de nombreux cours d’eaux, des ruisseaux et des étangs y coulent et alimentent la rivière d’Antindra de façon permanente ; mais de nos jours, la plupart d’entre eux sont devenus intermittents. Avant l’année 2000, la rivière d’Antindra était navigable par des petites pirogues presque toute l’année; Ce qui n’est pas le cas actuellement. Les transports par des voies fluviales ne sont plus pratiqués qu’en saison des pluies. Le lit mineur de la rivière d’Antindra a beaucoup diminué; le nombre des populations augmente de plus en plus. Or, dans cette Commune, il n’y a qu’un seul Fokontany qui dispose des eaux potables (Le Fokontany d’Antindra). La majorité des populations dans cette zone prend l’eau de la rivière d’Antindra pour leurs besoins quotidiens en eau. Cette situation a entraîné la prolifération de nombreuses maladies infectieuses comme la diarrhée, les maladies peaux,….

6.3. Mouvement de masse

De mouvement de masse considérable causé par les actions de ruissellement s’est déclenchée sur le versant à forte pente au bord de la route d’intérêt provincial qui traverse la zone forestière. « La cause du phénomène étant le déséquilibre entre la masse de la couverture pédologique, de l’eau qui s’y trouve stockée (teneur en eau du sol), des végétaux qui la couvrent et les forces de frottement des matériaux (en plus de la cohésion) sur le socle de roche altérée en pente sur lequel ils se reposent (ROOSE, 1970) ».

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Par ailleurs, la mise en mouvement d’une masse de terre s’effectue pendant la saison à forte précipitation suivant un processus mécanique de la force de gravité. Plus, le sol est saturé à la suite d’une forte infiltration, plus la cohésion des matériaux diminue. Le bloc considéré devient friable, entrainant ainsi son éboulement gravitaire.

Photo n° 9: Glissement sur la route d’intérêt provinciale

Source : Cliché de l’auteur, Janvier 2020

D’après les observations sur terrain, une première circonstance dans laquelle se réalise un mouvement de masse est liée par un sapement10. La partie supérieure du versant est mise

10 Sapement : mouvement de l’eau qui érode successivement la base du profil du sol. 53 en déséquilibre et s’éboule. Le sapement résulte plus souvent d’une attaque du terrain par l’eau de ruissellement. Mais, il peut être en d’autres cas moins fréquents d’origine interne, c’est-à-dire il se forme à l’intérieur du sol à un chenal ou une cavité dont le toit s’effondre par le phénomène de soutirage. Par conséquent, une masse éboulée se fait glisser de l’amont, au niveau de la corniche et s’accumule vers l’aval plus précisément au pied de la corniche.

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CHAPITRE 7. IMPACTS DE L’EXPLOITATION DE LA FORÊT

7.1. La production de charbon et de bois de chauffage

Une des activités secondaire de la commune rurale Antindra c’est la fabrication des charbons de bois et de bois de chauffe. Les produits sont directement consommés ou acheminés vers d’autres villes environnantes. Il est à noter que le bois de chauffe est la principale source d’énergie en milieu rural. Les ruraux abattent les arbres pour obtenir des bois de chauffe. Ces bois ne sont pas utilisés pour leur foyer mais ils sont entassés et posés au bord de la route pour être vendus. Les bois sont secs jusqu’à ce qu’un acheteur vienne les ramasser. Pour les besoins de la population rurale, amasser les branches mortes suffit pour cuire, les troncs qui ne sont pas transformés en planche peuvent couvrir les besoins en énergie.

Photo n° 10 : Transport du charbon de bois

Source : Auteur, Décembre 2019

La production de charbon de bois constitue une activité principale pour certaines gens. Les exploitants forestiers fournissent régulièrement du bois durant toute l’année.

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Croquis n° 8 : Flux d’exploitation des produits forestiers

Bois de rose

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La période des pluies pose un problème dans le système de production. Quand il pleut, il est difficile d’allumer et de garder le feu dans le four. C’est en ce moment-là qu’on remarque une baisse de la production de charbon. Cette pratique est une activité qui porte atteinte à la forêt.

Le croquis n°5 nous renseigne le flux d’exploitation des produits forestiers à Antindra. Le bois de rose est un produit forestier très important à Antindra. Il est le premier produit d’exportation de la zone mais l’exploitation de bois de rose depuis l’année 2009 jusqu’à aujourd’hui reste illicite. En deuxième lieu, le bois de construction et bois de chauffe sont destinés à alimenter le marché local à Amboangibe ou vers la ville de Sambava.

Selon l’enquête au niveau de la population, le bois de rose est exporté vers l’Asie plus précisément vers la Chine, Singapour et Taiwan.

7.2. Extension des terrains de cultures

Avec l’accroissement démographique rapide, les terrains de cultures deviennent insuffisants pour une population à majorité rurale. À l’heure actuelle, de nouveaux migrants s’installent dans les fokontany près de la forêt pour chercher de nouveau terrain de culture.

Ils s’enfoncent dans la forêt et exploitent cette dernière pour un maigre revenu. Mis à part l’accroissement démographique consécutif aux migrations, l’augmentation naturelle de la population est un facteur obligeant les locaux à chercher d’autres endroits habitables. La saturation de l’espace habituellement habité incite la population à grignoter les marges de la couverture végétale, c’est-à-dire à défricher la forêt. En évoquant justement la croissance démographique, il nous arrive de penser que la défriche ira en augmentant. Mais force est de constater que la déforestation n’est pas toujours autorisée par les services habilités à la protection et à la conservation de l’environnement. En d’autres termes, la population est confrontée aux problèmes de sa survie, en l’occurrence l’extension des terrains à cultiver.

L’insuffisance des terrains à cultiver est le premier résultat de la forte et rapide croissance de la population. Cette restriction de l’espace n’est pas le fruit du hasard. Elle est l’une des conséquences des naissances dans les communes rurales d’Antindra. Cette absence d’application de la limitation des naissances est aggravée par les migrations continues lesquelles contribuent à l’accélération de la croissance démographique qui devient galopante d’autant plus que les migrations sont souvent à caractère définitif.

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7.3. Destruction de l’horizon du sol

Différents processus peuvent contribuer à la dégradation des sols : l'érosion, la contamination, la latérisation et la disparition de la structure du sol, ou encore la combinaison de ces facteurs.

Lorsque la végétation au sol est rare, c’est facile pour les eaux de ruissellement d’emporter les éléments nutritifs de la couche supérieure du sol. Le plus important facteur de dégradation du sol est l’érosion. La disparition des horizons supérieurs des sols, qui renferment la matière organique et les substances nutritives, ainsi que l'amincissement du profil des sols réduisent les rendements agricoles sur des sols dégradés.

7.4 Disparition de la biodiversité:

La disparition des plantes et des animaux sont des conséquences majeures de la dégradation des couvertures forestières; sans les forêts, les êtres vivants ne peuvent plus trouver leurs habitats et ainsi, les plantes endémiques, ils tendent à disparaître.

Les plantes et les arbres des forêts produisent des oxygènes qui permettent aux êtres vivants de respirer. Elles absorbent aussi des gaz carboniques et éliminent les sources des pollutions. Les forêts, notamment les forêts tropicales abritent des milliers d’espèces animales et on y trouve des nombreuses plantes. Mais, actuellement face aux dégradations continuelles des forêts, ces espèces spécifiques sont menacées de disparition. Nous prenons quelques exemples des plantes disparaissaient dans cette zone:

Les bois précieux, comme les bois de rose étaient présents presque partout dans cette zone, mais actuellement on n’en trouve que par hasard.

Il y a aussi la disparition des bois précieux utilisés pour la construction des habitats comme le « Hazigniny, Tsararavina, Mampay,…… ». Actuellement, ces espèces n’existent que très rarement ; il y a quelques Fokontany dans cette commune qui utilisent le cocotier pour faire des bois construction en le servant de bois carrée, des planche. Cela qui prouve que la forêt dans cette zone sont disparues.

Les plantes médicinales utilisées par les ancêtres pour le traitement des maladies autrefois se font actuellement de plus en plus rares or ces types des plantes étaient très efficaces et rapides.

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Au niveau des espèces animales, les oiseaux se raréfient d’une année à l’autre et certaines espèces sont en voie de disparition. C’est le cas des sangliers ou porcs sauvages. On les rencontre que par hasard actuellement. Or avant l’année 2000 selon l’histoire, on en trouve partout dans cette commune ; les oiseaux de chasses et les primates actuellement sont presque exterminées grâce à la déforestation et les chasseurs des gibiers avec de façon non durable.

7.5 Augmentation des prix de produits forestiers

Les bois utilisés pour la fabrication des meubles deviennent aussi de plus en plus rares comme les Hazovola, Tsararavina, Andramena. Cela entraîne la hausse et l’augmentation des prix des meubles dans cette commune. Nous prenons quelques exemples sur la hausse des coûts des meubles, le prix d’un Lit Bateau est de 1 000 000 d’Ariary dans cette commune actuellement, alors qu’en 2008, il coûtait qu’environ de 200 000 Ariary. Une armoire coûte 1 600 000 Ar actuellement contre 300 000 Ar en 2008.

On a remarqué aussi la hausse incroyable des coûts de bois de construction comme les bois carrés, les planches. Actuellement, une pièce s’achète à 25 000 Ariary contre 3000 Ariary, avant 2009. Malgré l’augmentation généralisée du prix des bois de construction leur qualité n’est pas la même ; La qualité des bois laisse à désirer actuellement.

7.6 Evolution de prix de produits locaux Tableau n° 6 : Evolution du prix mensuel du riz blanc dans la zone d’étude de 2010 à 2018

Evolution du prix du 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 kapoaka du riz blanc (en Ar) Janvier 600 550 500 500 1000 650 700 550 850 Février 650 600 600 600 1000 650 700 550 850 Mars 650 600 600 600 1000 650 650 550 850 Avril 600 500 600 500 1000 600 600 500 800 Mai 350 400 500 400 900 550 500 450 650 Juin 300 400 500 400 800 550 500 450 650 Juillet 350 450 550 450 1000 500 500 500 700 Aout 400 450 550 450 1000 500 550 500 700 Septembre 450 480 600 500 1000 500 550 500 700 Octobre 450 480 600 500 1000 500 500 500 700 Novembre 500 500 600 500 1000 500 500 500 700 Décembre 500 500 600 500 1000 500 500 500 700 Source : Madame VELOMASY Thérèse commerçante du riz dans la Commune rurale Antindra

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Tableau n° 7 : Prix de la vanille de 2010 à 2018

Année 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 Prix Entre 50000 à 140000 à de la 40000ar 40000 50000ar 300000ar 800000ar 1400000 1200000ar 80000ar 180000ar vanille à50000ar

Source : Collecteurs et commissionnaires de vanille

7.7 Amplification des catastrophes naturelles :

Pendant la saison des pluies, cette zone a subi des impacts négatifs des inondations, parce que la totalité de ses forêts est disparue. Les eaux de ruissellement passent rapidement sur les sols sans arbres qui ne peuvent pas la retenir; la dégradation des forêts favorise et aggrave l’inondation dans cette commune.

Par exemple, pendant la saison de pluie de l’année 2018, des nombreux bétails des populations locales notamment des bœufs ont été décédés à cause de l’apparition des crues soudaines. Une heure de temps de pluie entraine de forte inondation.

Les racines des arbres retiennent la terre, ce qui ralentit le processus d’érosion; sans les arbres les sols ne sont plus maintenus et ne résistent plus à l’érosion, le sol emporté et les roches sont mise à nus. Sur les terrains en pentes, ils peuvent se produire des éboulements et des glissements des terrains; les zones déboisées peuvent se transformer en steppe ou en savane voire en déserts.

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CHAPITRE 8. PERSPECTIVES POUR RESTAURER ET PROTEGER L’ESPACE FORESTIER

Face à ce constat, des solutions ont été proposées pour éviter les conséquences de la dégradation forestière dans la commune Rurale d’Antindra. Mais le manquent flagrant du budget et des techniciens forestiers freine l’efficacité des actions prévues pour la protection des forêts. A cela s’ajoute l’éloignement de la Commune par rapport à la Direction Régionale de l’environnement et des Forêts de SAVA.

Nous allons voir les propositions prises par les autorités et les populations locales.

8.1. Reboisement:

Nombreux impacts et des problèmes sont laissés par la dégradation forestière dans cette zone, face à ces fléaux; les populations veulent mener des actions de régénération quelques superficies des forêts défrichées. A titre d’exemple, des terrains reboisés dans cette commune, dans le Fokontany d’Antindra, il y a une vaste étendue des plantations des Tsararavina par les Fokonolona. Le but est d’avoir des bois exploitables qui vont servir de bois d’œuvre pour la fabrication des infrastructures dans la Commune comme les ponts, les écoles, les bureaux de la Commune, les hôpitaux,….

Il y a aussi des initiatives individuelles ou des petits groupes d’individus pour la réalisation des actions de reboisement. La plantation se fait donc dans un terrain familial ou privé. A titre d’exemple, il y une vingtaine des familles qui dispose déjà leurs propres forêts qui se sont formées grâce à la régénération forestière.

À l’heure actuelle, le rythme de reboisement n’arrive pas à suivre celui du déboisement. Dans les communes rurales environnantes, le reboisement n’est pas fréquent. La population riveraine des forêts se montre réticente quant au reboisement. Aussi, faudrait-il avoir une nouvelle stratégie et définir de nouveaux termes de référence avant d’aborder la notion de reboisement ? La législation a prévu une incitation pour cette initiative mais la mise en œuvre n’est pas encore assez bien définie.

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8.2. Les Initiatives de création des espaces protégés:

Comme nous avons dit ci-dessus, il n’y a aucune aire protégée dans la Commune. La plupart des plantes, des arbres et des animaux spécifiques sont en voie de disparition. Jusqu’à ce jour, il n’y a aucune forêt qui figure dans le système des Aires Protégés de Madagascar ou SAPM. Face à ces problèmes les autorités et les populations locales veulent créer des zones protégées, mais jusqu'à maintenant ce type d’aire protégée n’existe pas. Le projet de création d’une Aire Protégée est encore en cours et on en compte réaliser pour l’année prochaine. Les populations veulent de mettre en place une aire protégée car ils ont senti à présent les impacts négatifs de la dégradation forestière, comme l’extinction des espèces animales, végétales et des oiseaux de chasse (des sangliers ou porc sauvage, des primates) et l’importance de la diminution des rendements agricoles due aux phénomènes de Changement climatique et à la déforestation progressive. C’est pour ces raisons qu’ils vont mettre en place d’une aire protégée pour pouvoir gérer durablement leurs ressources forestières.

8.3. Demande auprès du responsable forestier régional de créer une agence locale:

Sur la circonscription administrative et forestière de Sambava, il y 28 communes et 8 parmi eux se trouvent dans la vallée de Bemarivo. Tous les services forestiers des communes sont localisés dans le chef-lieu de district c’est-à-dire à Sambava. Les populations dans cette vallée demandent la mise en place d’un agent du service de l’environnement, de l’écologie et des forêts dans la Commune. Il s’agit d’un service de proximité qui va résoudre des problèmes relatifs à la gestion et à la protection de nos ressources naturelles et de nos forêts en particulier. Il faudrait au moins mettre en place une agence forestière dans la Commune Rurale d’Amboangibe qui se situe en face d’Antindra.S’il y aura des responsables forestiers auprès de cette zone, on espéra que la vitesse de dégradation forestière diminue par rapport à son rythme actuel. .

8.4. Mise en place du « Dina » : un outil de protection de la forêt

Dans le cadre de la protection du milieu naturel, les villageois habitent à proximité des zones sensibles ont adopté des stratégies traditionnelles de préservation pour maintenir en place la forêt. Le « dina » qui renferme les règles de conduite dans une société villageoise permet de sanctionner ceux qui refusent d’y obéir (« voadina » ou sanction en espèces ou en nature, voire l’exclusion de la communauté). L’exclusion du groupe a été un moyen efficace

62 dans les sociétés traditionnelles malgaches ; certaines zones rurales du District de Sambava conservent encore cette pratique séculaire. Beaucoup de sociétés rurales croient encore que certaines forêts sont sacrées.

Le « dina » exige de la part de celui qui porte préjudice à la forêt une sorte de réparation dont la plus fréquente est le reboisement forcé. Par cette méthode, les communautés villageoises espèrent maintenir la forêt dans son état actuel et mettre un terme aux feux de forêts. Le refus d’obtempérer pourrait conduire les autorités compétentes à une traduction des infractions devant la justice.

Les feux de cultures non contrôlés sont parfois les causes principales de la dégradation du milieu naturel. En principe, une surface à défricher doit être circonscrite afin d’éviter les incendies de forêts. Dans ce cas, il faut intégrer dans les clauses du Dina l’obligation de mise en place de pare-feu (largeur de 10 mètres) pour empêcher les feux de se propager en dehors de la parcelle prescrite.

8.5 Proposition d’un schéma d’Aménagement

Sans aucune projection, il n’y aura pas développement. Le schéma d’aménagement devra traduire dans l’espace et dans le temps la vision de développement de la Commune. Il présente un intérêt majeur sur les futures occupations de l’espace à travers le zonage. En absence de cet outil, l’extension de la commune, les nouveaux champs de culture, les sources en eau et les réseaux de distribution vont être menés d’une manière anarchique et posera certainement problème aux générations futures.

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CONCLUSION DE LA TROISIÈME PARTIE

La production de charbon de bois, de bois de chauffage et exploitation du bois de rose est une activité économique remarquable pratiquée par quelques ménages aux environs de l’espace forestière d’Antindra. Les pratiquants ont affirmé pendant l’enquête l’importance de cette activité à l’époque pour renforcer leurs besoins de subsistance économique. Cette activité est en régression actuellement, car la ressource est dégradée.

Des effectifs considérables de la population riveraine ont développé une activité agricole à l’intérieur de l’espace forestier même s’il y avait une somme de location de la terre versée par les paysans chaque année.

La destruction de la couverture forestière entraine des perturbations sur la morphologie du paysage qui se présente par l’intensification de différentes formes d’érosion. Celles-ci modifient par la suite le bilan hydrologique aux environs du paysage depuis quelques années.

Les activités paysannes à l’intérieur et en aval de l’espace forestier sont victimes de la dynamique des milieux naturels. La partie superficielle du sol est décapée et appauvrie par une forte action de ruissellement intensifié par l’inclinaison du relief. En retour, les bas-fonds en aval ont subi le phénomène d’alluvionnements considérables. Même si l’action de l’érosion est importante, les paysans ont adopté quelques techniques d’amélioration agricole pour leurs besoins économiques.

Le mode de gestion de la forêt d’Antindra devient de plus en plus complexe. Pour favoriser la mise en valeur de la ressource forestière, la présente suggestion est focalisée sur la mise en place d’une gestion participative entre les différents acteurs concernés.

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CONCLUSION GÉNÉRALE

Durant notre étude, un bref synthèse des concepts donnent une valeur universelle et nationale à la forêt, et justifie ainsi la nécessité de mettre en œuvre les connaissances pour assurer une bonne préservation des ressources naturelles en général, et des ressources forestières en particulier.

L’objectif général de l’étude de la dégradation forestière et ses impacts dans la Commune Rurale d’Antindra vis-à-vis de la population riveraine et la compréhension des rapports des riverains avec la station forestière concernée. Cela afin de rendre compatible leurs besoins et la conservation des ressources par des mesures considérant les pratiques actuelles et les effets induits constatés

Ainsi, de déterminer que la pression anthropique exercée sur la forêt d’Antindra et se manifestant sous diverses formes telles que la coupe de bois, les pratiques de feux sont les premières causes de la dégradation de cette forêt. Ces pressions aboutissent à des conséquences difficilement réversibles, qui ne sont pas conformes aux principes définis dans le cadre de la Politique Forestière, eux-mêmes découlant des grands principes universels du Développement Durable.

Grâce à l’exploitation du SIG reconstituer une partie de la dynamique. Si pendant l’époque coloniale, la dynamique souhaitée était le développement de la forêt, malheureusement la dynamique actuelle constatée est la dégradation. Les recherches forestières entreprises dans la station forestière étaient prévues pour apporter les solutions à la régénération de la forêt primaire existante, et à la promotion des essences adaptées au milieu pour les besoins de la conservation du sol et de la population. Mais les réalités constatées nous renseignent que cette forêt est en train de disparaître si aucune mesure ne sera prise. Malheureusement, la forêt primaire d’Antindra est totalement disparue. Cette disparition ne sera pas tout simplement une perte en matière de biodiversité, mais sera conséquente sur la vie de la population environnante car le manque d’eau et le départ de sol par l’érosion commence à se faire sentir.

Ainsi, une recommandation sur une prise de décision pour au moins freiner cette dégradation est primordiale, mais si possible inverser la tendance actuelle et reconstruire cette

65 forêt. La population consciente de la nécessité de la forêt devra être plus sensibilisée, informée sur les risques encourus, et responsabilisée par rapport aux actions à entreprendre.

Des leçons sont tirées des essais de transfert de gestion sous forme de location gérance entrepris, il est considéré que c’est à la population de prendre les mesures nécessaires à travers une élaboration participative d’un schéma d’aménagement, et le renforcement des DINA.

Le présent travail n’est qu’une contribution à une recherche de développement, et ne prétend pas avoir tout approfondi. Nous espérons que le contenu puisse servir de tremplin pour une poursuite de recherche de solution pour le développement local, régional et national.

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BIBLIOGRAPHIE

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67

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28. ANDRIAMBOLOLONA Anja Tiananahary, 2018. La dégradation de la forêt d’Ankafotra et ses impacts dans le sous-espace d’Ambohidranandriana –

68

Ambohimiarivo, région Vakinankaratra, Mémoire de Master en géographie, Faculté des Lettres et Sciences Humaines — Université d’Antananarivo, 135 pages.

29. JAONASY Jean Berchman, 2011. La déforestation et ses impacts sur le milieu dans la commune rurale d’, District d’Antalaha, région SAVA, Mémoire de Maitrise en géographie, Faculté des Lettres et Sciences Humaines — Université de Toamasina, 104 pages.

30. ANDRIANASOLONJATOVO Mbolatiana, 2018. Pression anthropique et dynamique spatiotemporelle de la station forestière d’Ialatsara District Ambohimahasoa, Région Haute Matsiatra, Mémoire de Master en géographie, Faculté des Lettres et Sciences Humaines — Université d’Antananarivo, 110 pages

WEBOGRAPHIE 1. Article-dégradation de la forêt du pays — un impact négatif sur la biodiversité : http://www.madagascar.over-blog.com. (Consulté le 03 août 2019).

2. Classification de Köppen : http://fr.wikipedia.org/wiki/classification_de_Köppen- (Consulté le 23 septembre 2019)

3. Dégradation de l’environnement à Madagascar. ONE, (1997) : http://www.madonline.com/nature/fr/envmad/envmadO4.html (Consulté le 19 octobre 2019).

4. Donnée sur les régimes des températures et des précipitations : http://worldclim.org/version2 (Consulté le 13 septembre 2019).

5. Madagascar revue de géographie : http://madarevues.gov.mg/showarticles (Consulté 20 octobre 2019).

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ANNEXES ANNEXE 1 : FICHE D’ENQUETE

QUESTIONNAIRES MÉNAGES

VILLAGE: ......

COMMUNE: ......

SOUS PRÉFECTURE: ......

PROVINCE: ......

I/-IDENTIFICATION DU MÉNAGE:

1-Nom de la personne enquêtée:

2-Origine du ménage (ethnie):

Père:......

Mère:......

3-Personne en charge du ménage:

Nombre de 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 personne en charge

Sexe (Homme, Femme)

Age (indiquer les années révolues)

Savoir lire (oui, non)

Savoir écrire (oui, non)

Dernière classe suivie (étude avec succès) ou Diplôme le plus élève obtenu

Etude en cours (oui, non)

Raison d’arrêt d’étude (*)

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(*) 1- études atteint suffisant ; 2-Faute d’argent; 3-Besoin de main d’œuvre; 4- Echec scolaire;

5- Ecole en trop mauvais état; 6- École trop éloignée; 7-Autre

II/- PROPRIÉTÉS ET PRODUCTIONS AGRICOLES:

(**):Encadrer la bonne réponse

4- Avez-vous des surfaces cultivées? (**) - OUI -NON

5- Quel est votre cas? (**) - PROPRIÉTAIRE -LOCATAIRE -MÉTAYER - FERMIER

6- Comment avez-vous obtenu ce terrain? (**)

-Héritage -Achat -Don -Appropriation par l’angady -Prêt -Tavy -Métayage ou fermage -Autre

7- Durée d’acquisition du terrain: (**)

-Définitive -Une récolte -Une année -Plusieurs années

8- Situation demandée: (**)

-Droit coutumier -Immatriculation -Acquisition religieuse

9- Vous avez combien de surface de terre?

- Surface cultivée:

- Surface non cultivée:

10- Quel type de parcelle avez-vous? (**)

-rizière - champ - terrain boisé - culture pérenne (plantation) - tavy - terrain en jachère

11- Avez-vous abandonne des parcelles en 2003/2004? (**) -OUI - NO

12- Si OUI, quelle est la raison d’abandon? (**)

- vente -manque de main d’œuvre - héritage -ensablement -privation d’eau - litige foncier

- mise en métayage ou fermage - jachère - pâturage - prêt - fin contrat

13- Durée de l’abandon: (**) -définitive - une récolte -une année - plusieurs années

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14- Activités pratiquées

CULTURE

Principale ou secondaire

Superficie (oriketsa, tavy, vata)

Production par récolte

A vendre ou consommer

Surplus de production

ÉLEVAGE

Principale ou secondaire

Nombre

A vendre ou consommer

ARTISANAT

Matière première

Type

A vendre

A utiliser à domicile

AUTRE

15- Quel est votre revenu mensuelle? (**)

<250.000 fmg<500.000 fmg<1.000.000 fmg>1.000.000 fmg

16- Quelle est votre dépense journalière ou hebdomadaire ou mensuelle ?……………………………fmg

17- Quelle est votre situation en période de soudure?

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-a/ aliment de base: -matin: ……………. - midi: …………… - soir: ……………………

-b/ achetez-vous des nourritures? (**) - OUI - NON

-c/ consommez-vous les mêmes quantités de PPN? (**) -OUI - NON

-d/ empruntez-vous de l’argent? (**) -OUI -NON

18- Etes-vous bénéficiaire d’une action de développement menée par un projet ou programme? (**) -OUI -NON

III/-PROBLÈMES VÉCUS ET BESOINS DU MÉNAGE SUR LA PRODUCTION ET LE QUOTIDIEN

19- Quel est votre obstacle pour la production? (**)

- Faute de technique approprie au sol - Faute d’engrais - manque de matériel

-Faute de main d’œuvre - insuffisance de terrain cultive - animaux destructeurs

- Climat - terre stérile

20- Distance entre terrain cultive et habitat (ou durée)?

21- Quelle est votre priorité pour pouvoir produire plus? (**)

- Technicien - Matériel de production - Subvention de l’État - Plus de terrain cultive

22- Par quel moyen évacuez-vous vos produits (transport)? (**)

-voiture - bicyclette -charrette - sur les épaules (batelage)

23- Où sont les destinations de vos produits ?

24- Quels sont vos problèmes sur la vente des produits?

25- Quel est le problème le plus aigu que vous souhaiteriez résoudre le plus rapidement?………………………………...

IV- GESTION DES RESSOURCES FORESTIÈRES:

27- Comment trouvez – vous le recul de la foret par rapport a votre habitat? (**) - lent - rapide

28- votre activité qui touche la forêt:

- a/ Bois de chauffe: - Utilisez-vous des bois de chauffe? (**) -OUI -NON

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- La quantité de bois de chauffe dont vous consommiez par jour?:

-Avez-vous de préférence sur la qualité des bois de chauffe? (**) - OUI -NON

Si OUI quel type de bois?

- Avec quoi transportez-vous vos bois de chauffe, de la forêt jusqu’a la maison?

- b/ Bois de construction: - Avec quoi construisez-vous votre maison?

- Quel type de bois utilisez-vous pour la construction?

- Où cherchez-vous ces bois de construction ?

- c/ Cueillette:

- Quel produit cherchez-vous le plus dans la forêt?......

-Que cueillez-vous dans la forêt?

- Ces produits cueillis sont destinés à quoi? (**) - à vendre - à manger

- d/ Chasse : - Quels espèces chassez-vous dans la forêt?.....

- Ces espèces chasses sont-ils destines à quoi? - à manger - à élever - à vendre

- e/ Tavy : - Pratiquez-vous le tavy? (**) -OUI - NON

- Depuis quand avez- vous pratiqué le tavy?

- Combien d’hectare par an tavisez vous ?

- Cette année, avez- vous pratiqué le tavy? (**) -OUI - NON

- Si NON, quand avez-vous arrête le tavy?..

- f/ Autre activité qui touche la forêt:

29- Etes-vous conscient de la dégradation de la forêt? (**) - OUI -NON

30- Que pensez-vous de votre environnement?

31- Etes - vous partisans de la protection de la forêt? (**) -OUI -NON

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Pourquoi

32- Votre idée pour conserver la forêt?

QUESTIONNAIRE AUX RESPONSABLES ADMINISTRATIFS CONCERNANT LA FORET NOM : FONCTION/RESPONSABILITE : - Quelles sont les principales activités des ménages de la Commune ? Statistiques ou estimation des pratiquants par rapport à la population totale - Comment se fait le mode d'accès à la terre ? Quels avantages perçus et problèmes rencontrés par l’administration pour chaque mode d’accès ? Quelles initiatives entreprises pour faciliter l’accès à la terre pour la population rurale ? Les obstacles ? Les appuis demandés, les démarches accomplies et résultats obtenus de ces demandes ? - Quels sont les tabous/ interdits dans le fokontany ? Lesquels de ces tabous contribuent pour la préservation de la forêt ? Lesquels par contre contribuent pour la dégradation de la forêt ? De quelle autorité relève la sauvegarde de ces tabous/interdits ? Quelles sont les contributions probables de l’administration pour promouvoir ou changer ces pratiques ? - Comment s’est fait l'historique de l'implantation humaine de la zone ? - Quelles sont les fonctions jouées par la forêt pour la commune ? Économiques : Sociales Autres - Est-t-il alors nécessaire de conserver/développer la forêt ? - Avez-vous constaté un développement ou une stagnation ou une régression de la superficie totale forestière dans la commune ? Si oui, depuis quand ? Quelles en sont les causes ? - D’après vous quelles sont les conséquences de cette dégradation ? Économiques : Sociales Autres - Quelles sont les initiatives entreprises par l’administration pour promouvoir le développement de la forêt ? Quels ont été les résultats obtenus de ces initiatives (liste, satisfaisants ou non), proposition d’amélioration et obstacles pour la mise en œuvre. - Comment trouvez-vous le processus du transfert de gestion des ressources forestières dans la commune ? Résultats obtenus et impacts sur le développement économique, social de la Commune

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ANNEXE 1 : PLANCHE PHOTOGRAPHIQUE

Pied de vanille d’Antindra, Décembre 2019

Champ de culture sur brulis, Décembre 2019

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TABLE DES MATIERES

REMERCIEMENTS ...... i RESUME ...... ii SOMMAIRE ...... iii LISTE DES TABLEAUX ...... iv LISTE DES FIGURES ...... iv LISTE DES PHOTOS ...... iv LISTE DES CROQUIS ...... v LISTE DES ABREVIATIONS ...... v GLOSSAIRE ...... vi INTRODUCTION ...... 1 PREMIERE PARTIE : CADRE GENERAL DE LA RECHERCHE ...... 5 CHAPITRE 1 : CHOIX DU THEME ET OBJECTIFS DE LA RECHERCHE ...... 5 1.1 Contexte du sujet ...... 5 1.2 Choix du thème et du sujet ...... 6 1.3 La problématique ...... 6 1.4 Les objectifs de la recherche ...... 6 1.5 Limites de la recherche ...... 7 CHAPITRE II. LA DÉMARCHE ET LES TECHNIQUES DE RECHERCHE UTILISÉES ...... 8 2.1. Démarche adoptée ...... 8 2.2. Les collectes et traitements des données ...... 8 2.2.1 Techniques de collecte des données ...... 9 2.2.1.1. Observation directe ...... 9 2.2.1.2. Documentation ...... 9 2.2.1.3. Élaboration des questionnaires ...... 12 2.2.1.4. Entretien et Enquête ...... 12 2.2.1.5. Consultation cartographique ...... 14 2.2.2. Traitement et analyse des données ...... 14 2.2.2.1 Analyse de l’évolution historique de la déforestation ...... 14 2.2.2.2 Analyse des agents de la déforestation ...... 15 2.2.2.3. Analyse des facteurs sous-jacents de la déforestation ...... 16

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2.2.2.4. Analyse cartographique des données ...... 20 2.3. Les problèmes rencontrés lors de la recherche ...... 20 DEUXIEME PARTIE : LA DYNAMIQUE DE LA FORET D’ANTINDRA...... 23 CHAPITRE 3. UN MILIEU NATUREL EN CONTRASTE ...... 23 3.1. Un relief contrasté ...... 23 3.2. Climat ...... 23 3.4. Des sols ferralitiques ...... 26 CHAPITRE 4. UNE POPULATION DYNAMIQUE ...... 28 4.1. Dynamique de la population ...... 28 4.1.1 Historique et origine du nom du village d’Antindra : ...... 28 4.1.2 Répartition de la population ...... 28 4.1.3 Dynamique de la population ...... 33 4.2. La principale activité de la population ...... 33 4.2.1 Population dépendante de l’agriculture ...... 34 4.2.2. La production de charbon de bois et de bois de chauffage ...... 35 CHAPITRE 5. LA DYNAMIQUE RÉGRESSIVE DU PAYSAGE FORESTIER D’ANTINDRA ...... 37 5.1. Une forêt naturelle en dégradation ...... 37 5.2. Les principales causes de la dégradation de la forêt ...... 38 5.2.1. Facteurs endogène ...... 38 5.2.1.1 Exploitation des bois de rose et bois des bois de constructions: ...... 38 5.2.1.2 La culture sur brulis ...... 39 5.2.1.3 Pratiques des cultures de rentes: ...... 40 5.2.1.4 .Exploitation du bois énergétique: ...... 41 5.2.2 Facteurs exogène ...... 42 5.2.2.1 Politique et juridique ...... 42 5.2.2.2 Cataclysmes naturels ...... 43 5.3. Dégradation spatio-temporelle de la couverture forestière ...... 43 5.4. Du paysage forestier au paysage agricole ...... 48 TROISIEME PARTIE : IMPACTS ET PERSPECTIVE ...... 51 CHAPITRE 6. UN MILIEU NATUREL PERTURBE PAR LA DEGRADATION DE LA FORET ...... 51 6.1. Inondation ...... 51 6.2. Tarissement des sources ...... 52

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6.3. Mouvement de masse ...... 52 CHAPITRE 7. IMPACTS DE L’EXPLOITATION DE LA FORÊT ...... 55 7.1. La production de charbon et de bois de chauffage...... 55 7.2. Extension des terrains de cultures ...... 57 7.3. Destruction de l’horizon du sol ...... 58 7.4 Disparition de la biodiversité: ...... 58 7.5 Augmentation des prix de produits forestiers ...... 59 7.6 Evolution de prix de produits locaux ...... 59 7.7 Amplification des catastrophes naturelles : ...... 60 CHAPITRE 8. PERSPECTIVES POUR RESTAURER ET PROTEGER L’ESPACE FORESTIER ...... 61 8.1. Reboisement: ...... 61 8.2. Les Initiatives de création des espaces protégés: ...... 62 8.3. Demande auprès du responsable forestier régional de créer une agence locale: ...... 62 8.4. Mise en place du « Dina » : un outil de protection de la forêt ...... 62 8.5 Proposition d’un schéma d’Aménagement ...... 63 CONCLUSION GÉNÉRALE ...... 65 BIBLIOGRAPHIE ...... 67 ANNEXES ...... 70 TABLE DES MATIERES ...... 77

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