Pordic, Plérin, Trémuson (Côtes-d’Armor)

ROCADE BRIOCHINE « SECTION LE SEPULCRE- LE GOUËT » Rapport d’opérationRapport final

Par Aubry Laurent

avec la collaboration de Besombe Paul-André Cherel Anne-Françoise Delage Richard Desfonds Arnaud Freitas Jessica Nicolas Théophane Simon Laure Tessier Myriam

Inrap Grand-Ouest Novembre 2010 SOMMAIRE

FICHE SIGNALETIQUE GENERIQUE DE L’OPERATION REMERCIEMENTS INTRODUCTION

1 – PRESENTATION DE L’OPERATION ARCHEOLOGIQUE

1.1 – Les raisons et les objectifs de l’intervention

1.2 – Cadre géographique et géologique de l’opération

1.3 – Contexte archéologique environnant

1.4 – Méthodologie et moyens mis en œuvre

2 – PRESENTATION DES DONNEES ARCHEOLOGIQUES

2.1 – L’ensemble n°1 2.1.1 – Description des vestiges archéologiques 2..1..1..1 – L’enclos priinciipall 2..1..1.2 – Les ffossés intternes à ll’’encllos 2.1.1.3 – Les auttres sttructures 2..1..1..4 – Un réseau parcelllaiire associé à ll’’encllos ? 2.1.2 – Etude du mobilier 2.1.3 – Discussion

2.2 – L’ensemble n°2 2.2.1 – Description des vestiges archéologiques 2..2..1..1 – L’enclos priinciipall 2..2..1..2 – Des ffossés périiphériques associés à l’encllos 2..2..1..3 – Les auttres fossés 2..2..1..4 – Les sttructtures iintternes 2.2.2 – Etude du mobilier 2.2.3 – Discussion

2.3 – L’ensemble n°3 2.3.1 – Description des vestiges archéologiques 2..3..1..1 – Une sépulltture à crémation secondaiire 2.3.1.2 – Une pettiitte ffosse énigmatique 2.3.2 – Etude anthropologique 2.3.2.1 – Une tombe à crémation secondaire 2.3.2.2 –Le contenu de l’urne 2.3.2.3 – Le défunt 2.3.2.4 – Une sépulture secondaire à incinération de l’âge du Bronze ?

2.3.3 – Etude du mobilier 2.3.4 – Discussion 2.4 – L’ensemble n°4 2.4.1 – Description des vestiges archéologiques 2..4..1..1 – Le réseau ffossoyé 2..4..1..2 – Les auttres vesttiiges 2..4..1..3 – Les découverttes mobiilliières 2.4.2 – Etude numismatique 2.4.3 – Etude du mobilier 2.4.4 – Discussion

2.5 – L’ensemble n°5 2.5.1 – Descriptions des vestiges archéologiques protohistoriques 2.5.1.1 – Le réseau fossoyé 2.5.1.2 – Les autres vestiges fossoyés 2.5.1.3 – Le tertre funéraire 2.5.2 – Etude du mobilier 2.5.2.1 - Une occupation du Bronze moyen 2.5.2.2 - Une occupation de la fin de l’âge du Bronze ou du début du Premier âge du Fer.

2.5.3 – L’occupation médiévale (XVe/XVIe siècle) 2.5.3.1 – Le bâtiment ou fond de cabane excavé 2.5.3.2 –Les autres structures 2.5.3.3 – Les vestiges périphériques 2.5.4 – Etude du mobilier 2.5.5 – Discussion

CONCLUSION

Annexe 1 Données administratives Annexe 2 Inventaire du mobilier archéologique FICHE SIGNALETIQUE

Identité du site

Région : Bretagne Département : Côtes-d’Armor Commune(s) : Trémuson-Plérin-Pordic N° INSEE : 22 372-22 187- 22 251 Lieu-dit ou adresse : Rocade d’agglomération briochine, section n°4 « Le Sépulcre-Vallée du Gouët » Cadastre année : 2007 Section : B – Parcelle(s) : n°426, 427, 428, 429, 431, 440, 441, 442, 443, 444, 445, 446, 475, 476, 595, 596, 597, 598, 599, 600, 601, 602, 603, 606, 610, 611, 612, 613, 614, 615, 616, 617, 618, 619, 620, 621, 622, 631, 632, 1372, 1373, 1374, 1375, 1451, 1534, 1536, 1538, 1814, 1817 et 2113 Section : YL– Parcelle(s) : n°21, 23, 81, 82 et 3025 Section : G– Parcelle(s) : n°812, 813, 820, 831, 832, 838, 839, 840, 841, 842, 843, 884 et 909 Section : ZD– Parcelle(s) : n°24, 27, 28, 32, 42, 43, 50, 67, 68, 69, 70, 71 et 84 Altitude : Entre 93 m et 131 m NGF Propriétaire(s) des terrains : Conseil Général des Côtes-d’Armor et divers propriétaires privés

Opération archéologique

N° site patriarche : Arrêté de prescription n° : 2007/137 Opération n° : DA05025301 Responsable scientifique de l’opération : Laurent Aubry Organisme de rattachement : INRAP Date d’intervention sur le terrain : du 23/03/2010 au 18/06/2010 Maître d’ouvrage des travaux : Conseil Général des Côtes-d’Armor Surface brute du projet à diagnostiquer : 319 168 m² Surface du projet réellement diagnostiquée : 254 585 m² Surface sondée : 25 100 m² soit 10 %

Mots clés des thésaurus

Niveau d’apparition des vestiges : 0,50 m en moyenne Chronologie : Néolithique, âge du Bronze, âge du Fer, gallo-romain, médiéval, moderne et contemporain. Nature des vestiges immobiliers : fossés d’enclos et parcellaire, fond de cabane, enclos funéraire, trous de poteau, fosses, foyer, incinération Nature des vestiges mobiliers : céramique, lithique (meule, molette), monnaie, mobilier en bronze (tête de cervidé)

Synthèse des résultats

Le diagnostic archéologique réalisé sur le futur tracé routier de la rocade briochine (section Le Sépulcre-Vallée du Gouët) nous a permis d’identifier un nombre important de structures fossoyées anciennes appartenant à plusieurs périodes chronologiques : néolithique, âge du Bronze, âge du Fer et époque gallo-romaine. Les vestiges de l’époque médiévale sont eux beaucoup plus discrets. Les autres structures découvertes, réseau de fossé parcellaire pour l’essentiel, appartiennent à un aménagement du paysage beaucoup plus récent (périodes moderne et contemporaine). Le bilan de cette opération s’est donc avéré plutôt positif puisque cinq sites archéologiques totalement inédits ont pu être identifiés. Trois d’entre eux, deux occupations gallo-romaine et un site de la fin de l’âge du Fer sont globalement bien circonscrits. Seuls les vestiges protohistoriques (néolithique, âge du Bronze/1er âge du Fer et médiévaux) sont beaucoup plus difficile à caractériser.

Lieu de dépôt temporaire du matériel archéologique

INRAP, Direction Interrégional du Grand-Ouest à Cesson-Sévigné. GENERIQUE DEL’OPERATION

Suivi scientifique de l’opération Direction Régionale des Affaires Culturelles de Bretagne Service Régional de l’Archéologie DESCHAMPS Stéphane, conservateur régional de l’archéologie MENEZ Yves, conservateur en chef du patrimoine, adjoint du conservateur régional de l’archéologie ROUMEGOUX Yves, conservateur du patrimoine et responsable de ce dossier. Avenue Charles Foulon 35700 Rennes Tél. : 02 99 84 59 00 Fax : 02 99 84 59 01 E-mail : [email protected]

Suivi administratif INRAP, Direction Interrégionale Grand Ouest AGUESSE Gilbert, directeur interrégional DUMAS Arnaud, administrateur BAILLIEU Michel, adjoint scientifique et technique région Bretagne ARNOUX Thomas, assistant AST 37, rue du Bignon CS 67737, 35577 Cesson-Sévigné cedex Tél. : 02 23 36 00 40 Fax : 02 23 36 00 50 E-mail : [email protected]

Maîtrise d’ouvrage et financeur de l’opération Conseil Général des Côtes-d’Armor LE BLANC Martine, chef de service du service modernisation du réseau BURLOT Laurent, adjoint au chef de service RICHARD Philippe, chef du service « rocade d’agglomération briochine » MASSE Jérôme, adjoint au chef de service MIOTIS Aldo, technicien en charge de la surveillance des travaux 3, Place du Général de Gaulle- BP 2373- 22 000 Saint-Brieuc Tél. : 02 96 62 62 22 Fax : 02 96 33 80 30 E-mail : [email protected]

Entreprises de terrassement Ets Guintoli, Gourin (Morbihan)

Phase fouille AUBRY Laurent, titulaire et responsable de l’opération CHAIGNE Véronique, FREITAS Jessica et JOUQUAND Géraldine, techniciennes de fouille BOUMIER Frédéric, POMMIER Vincent et LEBLANC Pierrick, cellule topographique

Phase post-fouille AUBRY Laurent, rédaction du RFO et mise en page BESOMBES Paul-André, étude numismatique CHEREL Anne-Françoise, étude du mobilier de l’âge du Fer DESFONDS Arnaud, DAO FREITAS Jessica, lavage, archivage du mobilier et recherches bibliographiques GUEHO Claire, fouille de l’urne funéraire LEROUX Gilles, photographies aériennes NICOLAS Théophane, étude du mobilier protohistorique ancien PAITIER Hervé, photographies aériennes et du mobilier archéologique SIMON Laure et DELAGE Richard, étude et dessin du mobilier gallo-romain et médiéval TESSIER Myriam, étude anthropologique

REMERCIEMENTS

A l'issue de cette opération, le responsable d’opération souhaite remercier tout particulièrement :

L’équipe en charge du diagnostic, CHAIGNE Véronique, FREITAS Jessica et JOUQUAND Géraldine pour l’ensemble du travail effectué parfois dans des conditions difficiles.

L’ensemble des intervenants administratifs et collègues de l’INRAP qui de par leur travail en amont de l’opération, ont participé à la bonne marche de l’opération.

MIOTIS Aldo, surveillant de travaux au service des infrastructures routières du Conseil Général des Côtes d’Armor, pour sa grande disponibilité tout au long de l’opération.

ROUMÉGOUX Yves, conservateur du patrimoine et chargé du dossier ainsi que MENEZ Yves, adjoint au conservateur régional de l’archéologie de Bretagne pour leurs conseils et leur écoute tout au long de l’opération.

BESOMBES Paul-André, conservateur du patrimoine au SRA de Bretagne, qui malgré un emploie du temps chargé, a accepté de réaliser l’étude numismatique.

TOQUÉ Michel et BOULAIRE Roger, détectoristes amateurs passionnés, qui ont donné beaucoup de leur temps à la recherche des objets métalliques. Leur aide précieuse nous a entre autre, permis de collecter un important lot de monnaies, qui sans eux, nous aurait probablement échappé.

INTRODUCTION

Ce présent diagnostic archéologique a été réalisé du 23 mars au 18 mai 2010 sur l’extrémité nord de la future rocade d’agglomération Briochine sur un segment routier long d’environ 2 km (section Le Sépulcre-Vallée du Gouët) traversant les communes de Trémuson, Plérin et Pordic (Côtes d’Armor). La mise en place de cette opération a été motivée par l’importante surface concernée par le projet d’aménagement (près de 32 ha) susceptible d’affecter des éléments du patrimoine archéologique. En effet, la section routière emprunte un relief marqué par une succession de vallées profondes et de plateaux, topographie particulièrement propice aux installations humaines anciennes. Cependant, bien que le tracé se trouve à proximité d’anciennes mines de plomb- argentifère exploitées jusqu’au début du XXème siècle ainsi qu’aux abords de plusieurs gisements archéologiques recensés dont la nécropole tumulaire de Trémuson, aucun site archéologiques n’avait été recensé dans le périmètre même de la future rocade. Ainsi, la réalisation d’un maillage régulier de tranchées a permis d’identifier deux secteurs recelant des vestiges archéologiques. Les périodes rencontrées s’étalent sur une large fourchette chronologique (de l’âge du Bronze au Moyen Age). Ce diagnostic, financé par le Conseil Général des Côtes-d’Armor a été réalisé par l’Institut National de Recherches Archéologiques Préventive sous le contrôle scientifique du Service Régional de l’Archéologie de Bretagne. 1 – PRESENTATION DE L’OPERATION ARCHEOLOGIQUE

1.1 – Les raisons et les objectifs de l’intervention

Le projet de rocade d’agglomération briochine d’une longueur d’environ 16,4 km, contournera à terme la ville de Saint-Brieuc (Côtes d’Armor) par le sud et se raccordera de part et d’autre de la RN. 12 (fig. 1). L’extrémité nord du tracé viendra se greffer sur l’échangeur du Sépulcre (commune de Pordic) et son extrémité sud sur l’échangeur du Perray (commune de Trégueux). Cet avant dernier diagnostic concerne la portion routière localisée à l’extrémité nord du tracé (section Le Sépulcre-Vallée du Gouët). Les opérations précédemment réalisées par l’INRAP1ont été les sections Le Sabot-La Crarée (2007), La Crarée – Le Perray (2008) et enfin La plaine Ville-Le Merlet (2009). La dernière section, Le Merlet–Le Sabot, à quand à elle été entreprise par la même équipe et dans la continuité de ce présent diagnostic du 19 mai au 3 juin 20102.

Ainsi, la présente opération avait pour objectif de déterminer, au moyen de sondages mécaniques (tranchées et/ou vignettes), la présence ou l’absence de vestiges archéologiques enfouis et menacés par le projet. Il s’agissait également de déterminer la nature, l’étendue et le degré de conservation de ces éventuels vestiges afin de disposer de suffisamment d’éléments pour décider du type de mesures à prendre avant le démarrage des travaux.

1.2 – Cadre géographique et géologique de l’opération

La section routière « Le sépulcre-Vallée du Gouët » est localisée à environ 5 km au nord-ouest de la ville de Saint-Brieuc (Côtes d’Armor). Orienté nord-ouest/sud-est, ce tracé long d’environ 2 km emprunte une topographie marquée, constituée de zones de plateaux entrecoupés par la vallée du Gouët et par le vallon de Corbel. Les altitudes rencontrées varient de 96 m à 131 m NGF (fig. 1). La géologie des parcelles sondées correspond à des terrains essentiellement cristallins issus de l’orogenèse Cadomienne (exemples des micaschistes et amphibolites de , granodiorites et diorites de Saint-Brieuc) et de l’orogenèse hercynienne (migmatites). La zone d’étude est marquée par des affleurements ponctuels de roches filoniennes de l’ère primaire : filons de quartz, dykes doléritiques et microgranites à muscovite3 (fig. 2).

1 LEROUX, G., avec la collaboration de DESFONDS, A. et de MORZADEC, H., 2007 – - Trégueux, Rocade d’agglomération de Saint-Brieuc, section « Le Sabot–La Crarée », Côtes d’Armor, rapport final de diagnostic INRAP, 1 volume, Service Régional d’Archéologie de Bretagne, Rennes, inédit. LEROUX, G., avec la collaboration de DESFONDS, A., FREITAS, J., DINARD, M., LABAUNE-JEAN, F. et de BESOMBES, P.-A., 2008 – Trégueux, Rocade d’agglomération de Saint-Brieuc, section « La Crarée– Le Perray », Côtes d’Armor, rapport final de diagnostic INRAP, 1 volume, Service Régional d’Archéologie de Bretagne, Rennes, inédit. LEROUX, G., avec la collaboration de DESFONDS, A., 2009 – Ploufragan, Rocade d’agglomération de Saint-Brieuc, section « La Plaine Ville–Le Merlet », Côtes d’Armor, rapport final de diagnostic INRAP, 1 volume, Service Régional d’Archéologie de Bretagne, Rennes, inédit. 2 AUBRY, L., avec la collaboration de CHEREL, A.-F., DESFONDS, A., FREITAS, J., POMMIER, V., 2010 – Rocade d’agglomération de Saint-Brieuc, Ploufragan, section « Le Merlet-Le Sabot », Côtes d’Armor, rapport final de diagnostic INRAP, 1 volume, Service Régional d’Archéologie de Bretagne, Rennes, inédit. 3 Données basées sur l’interprétation de la carte géologique réalisé par le BRGM (étude du Conseil Général des Côtes-d’Armor, Direction des infrastructures et des transports) Le Sépulcre   

 

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Le Gouët

Le Merlet

Le Sabot

Tracé diagnostiqué en 2007 et 2008

Tracé diagnostiqué en 2009

Tracé diagnostiqué en 2010 0 500m 1km 5km

Figure 1 : Localisation de la section routière diagnostiquée « Le Sépulcre-Le Gouët » sur extrait de la carte IGN au 1 : 25 000ème de Saint-Brieuc (réf. 0916 OT). 0 500 1km

Emprise du tracé de la rocade

Dépôts anthropiques : Remblais

Dépôts éoliens : Loess de couverture : Weichsélien (0,5 à 2m)

Dépôts fluviatiles et lacustres : Colluvions holocènes (1m maximum) sur dépôts périglaciaires weichséliens de versant (0,5 à 5m)

Dépôts fluviatiles et lacustres : Alluvions fines holocènes recouvrant des alluvions grossières : W eichsélien probable (0,5 à 5m)

Dépôts de versant : Dépôts périglaciaires : "head", arènes litées (0,5 à plus de 5m)

Paléozoïque (postcambrien) : Filons : Microgranites porphyriques

Paléozoïque (postcambrien) : Filons : Dolérites (330 +/- 10Ma)

Protérozoïque supérieur-Paléozoïque basal : Unités cadomiennes (Briovérien) : Unité de St-Brieuc : Formation

Figure 2 : Localisation de la section routière diagnostiquée « Le Sépulcre-Le Gouët »sur la carte géologique au 1 : 50 000ème (édition du BRGM, Feuille de ). 1.3 – Contexte archéologique environnant

Sur les trois communes traversées par le tronçon routier (Trémuson, Plérin et Pordic), seul un petit nombre de sites sont à ce jour répertoriés au service carte archéologique du SRA de Bretagne. Cette très faible densité d’occupation ancienne est certainement à mettre en relation avec l’absence de campagne de prospection pédestre et aérienne systématique sur ce secteur géographique. En ce qui concerne l’emprise même du projet, aucun site connu à ce jour n’y était répertorié. Seules trois occupations, l’une antique et les deux autres indéterminées se trouvaient en périphérie4. Nous pouvons également souligner la présence, un peu plus éloignée, d’un ensemble de tumulus daté de l’âge du Bronze au lieu-dit « La Morandais » sur la commune de Trémuson, dont l’un d’entre eux, a pu être étudié dans le cadre d’une fouille de sauvetage programmée en 20015. Enfin, signalons également que la partie de l’emprise routière située sur le plateau des mines de Trémuson (zone délimitée par la vallée du Gouët et par le vallon de Corbel) se trouve à proximité d’anciens gisements de plomb argentifère. Les filons de galène (sulfure de plomb très brillant à l’éclat argentin), étaient vraisemblablement connus et exploités depuis l’antiquité, mais ce n’est qu’à partir de la fin du XVIIème siècle que les premiers documents écrits apparaissent sur le sujet. La mise au jour par notre équipe d’au moins deux occupations gallo-romaines (ensembles n°1 et n°4) sur ce même secteur géographiques n’est vraisemblablement pas le fruit du hasard. Il se pourrait donc que ces sites soient plus ou moins directement rattachés à la présence voir à l’exploitation de ces mines.

1.4 – Méthodologie et moyens mis en œuvre

L’investigation archéologique a mobilisé la présence pendant 38 jours de quatre archéologues de l’INRAP6 . La répartition de ces jours a été la suivante : 26 jours pour la réalisation des tranchées de sondage (tranche ferme) et 12 autres jours (tranche provision) afin de caractériser les sites archéologiques découverts. Bien que notre objectif était de diagnostiquer une surface de 319 168 m², seuls 254 585 m² ont réellement été explorés en raison de la présence sur l’emprise du diagnostic, de diverses contraintes environnementales liées au relief marqué des lieux. Il s’agit de vaste zone de taillis localisé sur le plateau des mines de Trémuson ou sur ses versants parfois abrupts. De même, le fond de la Vallée du Gouët et du vallon de Corbel, n’ont pas été sondés du fait du très faible impact qu’auront les futurs terrassements sur celles-ci. Les tranchées ont été entreprises à l’aide de deux pelles à chenilles de 21 t munies d’un godet lisse d’une largeur de 3,00 mètres7 (Photo 1). La présence de plusieurs lignes électriques aériennes haute tension sur l’emprise du site, a influencé l’orientation des sondages ainsi que leur emplacement d’une parcelle à l’autre. En effet, celles-ci nous ont particulièrement gênés durant l’évaluation des ensembles antiques n°1 et n°2. Les sondages, d’une longueur moyenne de 17 m, ont été réalisés “en tireté” tous les 17 mètres environ. Une deuxième ligne de tranchées espacées d’une dizaine de mètres a ensuite été disposée en quinconce. Ce maillage resserré, environ 8%, correspondait à la prescription demandée. Nous avons ainsi réalisé 418 tranchées et/ou vignettes d’un total de 25 100 m². Ce

4 Sites découverts dans le cadre de prospections aériennes et pédestres par le Centre d’Etudes et de Recherches Archéologiques d’Alet. 5 BLANCHET, S., 2002 : Trémuson « La Morandais » Côtes d’Armor, DFS de fouille préventive INRAP, 1 volume, Service Régional d’Archéologie de Bretagne, Rennes, inédit. 6 Laurent Aubry, Véronique Chaigne, Jessica Freitas et Géraldine Jouquand. 7 Le diagnostic a démarré à une seule pelle le 23 mars 2010, le deuxième engin est arrivé le 19 avril 2010. 293 294 291 292

282 296 295  264 262 298 244 242 263 297 

 241 243 249 281 261 300 265 240 299 245 239 250 280 248 246 260 266 238 304 247 233 303 279 309 305 259 237 251 267 307 278

232 252 258 283 268 301 277 236 253 257 284 231

235 302 276 269 285 254 289 306 270 290 230 445 275 255 286 444 234 446 256 288 271 443 442 447 229 274 287 441 434 433 440 272 435 439 273 432 436 228 427 431 415 437 426 430 416 438 414 425 417 429 424 413 428 418 400 423 412 419 422 401 411 455 420 453 421 451 408 452 402 410 454 450 460 407 449 459 4 409 487 403 406 448 458 461 486 457 491 404 462 465 490 463 466 473 405 456 464 467 470 468 476 475 474 469 471 472

0 100 200m

Figure 3 : Implantation des tranchées de sondage sur le cadastral napoléonien (partie nord de la section routière « Le Sépulcre-Le Gouët »). 166 165 143 158 137 151 127 142 159 117 152 132   144 164 136 122 157 109   150 126   141 116 160 131 153 121 163 145 189 135 110 156 125 149 115 140 161 130 193 154 190 146 120 162 134 111 155 124 148 114 139 194 129 191 147 119 133 112 176 123 113 195 208 197 138 196 175 128 209 118 192 198 174 206 207 180 205 200 171 170 169 204 199 167 201 173 177 168 202 181 182 203 172 139 183 187 186 185 184 30 32 178 36 501 90 188 500 38 94 498 34 108 210 92 106 212 211 214 502 29 107 213 96 103 104 105 215 499 31 89 224 217 216 503 35 39 504 102 101 100 225 219 218 510 33 505 93 221 37 95 83 506 28 97 98 99 223 50 84 508 91 60 49 59 507 27 26 25 24 509 23 22 21 220 40 226 82 20 19 18 51 17 16 15 14 61 85 227 11 10 48 9 8 7 6 222 58 13 41 81 12 5 4 3 2 1 52 62 47 67 57 65 80 42 53 63 68 46 56 66 70 43 54 72 45 64 88 76 87 73 55

79 71 75 74 77 44 86 69 78 0 100 200m

Figure 4: Implantation des tranchées de sondage sur le cadastral napoléonien (partie sud de la section routière « Le Sépulcre-Le Gouët »). pourcentage reste néanmoins une moyenne car certains secteurs ayant livré des indices archéologiques ont été beaucoup plus sondés que d’autres compte tenu de l’ouverture de tranchées complémentaires et de fenêtres de décapage. Ainsi, les sondages ont donc consisté à retirer les niveaux de terre anthropiques jusqu'à l’apparition de structures archéologiques conservées, repérables par simple contraste de couleur pour les vestiges excavés (trous de poteau, fosses, fossés..). En cas d’apparition d’indices probants (structure et/ou mobilier), des tranchées et/ou vignettes supplémentaires ont été systématiquement entreprises afin de caractériser et circonscrire les vestiges mis au jour. Pour des questions de temps, nous n’avons pu étudier qu’un échantillon de structures et nos efforts se sont alors portés en priorité sur les réseaux fossoyés parcellaires et fossés d’enclos. Les sondages des fossés ont été réalisés à l’aide d’une mini-pelle (5 t) afin de pouvoir récupérer du mobilier céramique plus délicatement. Les quelques autres structures (fosses et trous de poteau) ont été fouillées manuellement. Tous les vestiges sondés ont été relevés en plan et/ou en coupe à l’échelle 1/20ème. Le relevé général de l’emprise des tranchées a été réalisé par un topographe de l'INRAP. L’enregistrement des données de terrain a été entrepris sur des fiches de tranchées et des fiches de Faits archéologiques. Une couverture photographique d’une partie des vestiges a été réalisée sur support numérique. Au terme de cette évaluation, l’ensemble des tranchées et vignettes a été rebouché.

Photo 1 : Type d’engin utilisé pour réaliser les tranchées de diagnostic. © Hervé Paitier 2 – Présentation des données archéologiques

Sur les 319 168 m² de surface sondés, nous avons effectué 418 tranchées et/ou vignettes. Le maillage réalisé nous a permis d’isoler de très nombreuses structures fossoyées, appartenant pour une grande partie d’entre elles à cinq ensembles archéologiques distincts. Les autres structures découvertes (réseaux de fossés parcellaires essentiellement), appartiennent à une organisation du paysage beaucoup plus récente (périodes moderne et contemporaine). Fig. 3 et 4 Les indices de sites (ensembles n°1, 2, 3, 4 et 5) que nous avons mis au jour, sont localisés à 1,300 km au nord-est de la Commune de Trémuson (Côtes d’Armor). Les ensembles n°1, 2, 3 et 4 sont plus précisément implantés sur le plateau des Mines, sur des parcelles assises de part et d’autre de la vallée du Gouët et du vallon de Corbel (fig.6 et 7). L’ensemble n°5, est lui situé sur la commune de Pordic (Côtes d’Armor), sur l’extrémité septentrionale du tracé routier, en bordure de la RN 12. Fig. 5

L’ensemble n°1 est localisé sur les parcelles B 613, B 616 et B 1451. Il s’agit d’un établissement gallo-romain délimité par un vaste enclos quadrangulaire autour duquel s’organise un réseau de fossés parcellaires contemporain. Toutefois, cet habitat daté de la fin du Ier siècle ap. notre ère n’a pu être que partiellement appréhendé car il se développe en grande partie hors de l’emprise des travaux.

L’ensemble n°2 correspond également à une occupation de la fin de l’époque gauloise. Localisée sur la parcelle B 621, celle-ci est ceinturée par une série de petits fossés rectilignes semblant dessiner un enclos de plan trapézoïdal. A l’intérieur, ont été identifiés quelques trous de poteau et/ou fosses.

L’ensemble n°3 se caractérise par la découverte d’une incinération en fosse de l’âge du Bronze (parc. B 618). L’isolement de cette structure funéraire n’a rien de surprenant comme le prouvent les découvertes similaires effectuées ces dernières années.

L’ensemble n°4 est quand à lui plus difficile à caractériser. Cet indice de site est en effet uniquement matérialisé par un réseau dense de fossés orthogonaux concentré au contact de la parcelle B 441. La découverte d’un lot homogène de monnaies gallo-romaine précoce et d’une petite tête d’animal en bronze nous laisse supposer que se site pourrait être rattaché à un sanctuaire gallo-romain abandonné au 2è et 3è quarts du Ier siècle. ap. notre ère.

L’ensemble n°5, localisé sur la commune de Pordic, se situe plus précisément à l’extrémité nord du tronçon diagnostiqué, au contact du futur échangeur « Le Sépulcre », sur les parcelles YL 21 et YL 82. Plusieurs périodes chronologiques se côtoient sur ce même secteur géographique. Les vestiges les plus anciens appartiennent à la période protohistorique (âge du Bronze/âge du Fer. Ils consistent à un ensemble funéraire ainsi qu’à des structures fossoyées (fossés parcellaires, fosses et/ou trous de poteau). Nous y avons également identifié des vestiges appartenant à une occupation de la fin du Moyen-âge matérialisés par des fossés, fosses et/ou trous de poteau et par un bâtiment excavé. La présence d’un site antique en périphérie de l’emprise du diagnostic est également perceptible compte tenu de la découverte de mobilier céramique de cette période dans une partie des tranchées. Ensemble n°5

1 Rue de la Croix Haute (C.R. No 5) 67 Ensemble n°4 70 47 81 69 68 62 60

67 61 48

59 a 69

22 71 a

46 Peignard 673 1409 1410 1586 19 672 82 1588 Zone boisée 634 1408 635 Ensemble n°2

49 1415 a a 1411 1414 21 798

437 802 1375 24 17 1412 1413 800 436 1109 23 a 1110 43 La Boullaye 899 663 644 824 1373 801 799 435 82 822 50 81 a 629 a 823 808 825 827 817 1374 439 826 83 809 16 819 84 828 818 1815 1372 Les Fonderies 821 434 622 23 433 440 909 1147 810 1817 27 906 811 621 1813 1146 820 1816 1817 26 816 432 631

15 49 80 815 441 610 79 814 1814 831 72 430 632 620 607 78 32 427 619 14 51 a 28 71 42  442 54 614 606 25 832 842 813 76 77 75 812 428 601 843 431 600 30 52 53 1538 74 612 1536 73 852 841 618 658 840 429 2113 838 443 615 56 426 603 2112 57 444 446 599 Légende : 844 602 839 445  2111 425 611 833 837 140 - 145 m 80 - 85 m 845 613 Malbr ousse 29 836 424 423 595 135 - 140 m 75 - 80 m 58 27 30  447 Les Car rieres 130 - 135 m 70 - 75 m 834 846 848 594 125 - 130 m 65 - 70 m 59 847 422 617 835 616 598 120 - 125 m 60 - 65 m 391 a 597 596 115 - 120 m 55 - 60 m 421 448 420 110 - 115 m 50 - 55 m 60 475 105 - 110 m 45 - 50 m a 476 b 100 - 105 m 40 - 45 m 1451 Zone boisée 460 95 - 100 m 35 - 40 m 28 1560 454 b 90 - 95 m 30 - 35 m 450 461 85 - 90 m a

Ensemble n°3 2049 1764

0 25 50m 449 565 Ensemble n°1

Figure 5 : Plan topographique de l’ensemble de la section routière « Le Sépulcre-Le Gouët » avec la localisation des ensembles n° 1 à n°5. 2.1 – L’ensemble n°1 (un vaste enclos gallo-romain)

Situé au contact des parcelles B 613, B616 et B1451 entre les courbes de niveau 104 m et 109 m NGF, cette occupation gallo-romaine se trouve assise sur la partie haute du versant méridional d’un plateau culminant à 112 m NGF (fig. 6 et 7) Cette situation topographique privilégiée lui permet d’être à l’abri des vents dominants (nord et ouest), tout en ayant un point de vue dégagé sur toute la frange sud-est de la vallée du Gouët. Les vestiges sont creusés dans du micaschiste très altéré recouvert par un horizon brun, épais en moyenne de 0,50 m. L’emprise de cette occupation n’a été reconnue que partiellement sur trois de ces côtés (nord, sud et est) puisque plus de la moitié du site se développe en dehors du futur tracé routier, sur des parcelles actuellement loties (fig. 6). Les vestiges rattachés à cet ensemble sont matérialisés par un système d’enclos fossoyé quadrangulaire autour duquel se développe une trame parcellaire contemporaine (photo 2).

Photo 2 : Vue aérienne de l’ensemble n°1. © Hervé Paitier

2.1.1 – Description des vestiges archéologiques

2.1.1.1 – L’enclos principal (fig. 8 et 8bis)

Cet enclos est délimité sur trois de ses côtés par un unique fossé au tracé rectiligne. L’ouverture de tranchées et/ou vignettes complémentaires nous a permis d’identifier les angles nord/ouest (tr. 88) et sud/est (tr. 71) de l’enceinte (photos 3 et 4). La surface reconnue de cet enclos avoisine les 2400 m². Aucune interruption du fossé susceptible de correspondre à une entrée n’a été identifiée 634 Ensemble n°4 Ensemble n°2 635 166 165 143 137 158 151 127 142 159 117 152 132 144 164 136 122 437 157 1375 109 150 126 Zone boisée 141 116 160 131 153 436 121 163 145 189 1109 135 110 156 125 1110 149 115 140 161 1373 130 193 435 154 190 146 120 162 134 155 111 629 808 124 148 114 1374 139 194 129 439 191 147 119 133 112 176 123 1815 1372 113 Les Fonderies 195 208 197 434 175 138 196 622 433 440 128 209 118 192 174 206 198 1147 207 1817 811 621 181 3 180 205 200 1146 181 6 170 199 181 7 432 171 169 167 204 631 201 173 177 168 202 181 182 203 172 139 441 183 187 186 185 184 610 30 32 178 1814 36 90 632 620 430 188 Zone boisée 607 427 94 619 34 38 210 106 108 212 211 214 29 92 107 213 96 103 104 105  31 224 217 216 215 35 89 39 442 614 606 102 101 100 225 219 218 33 812 428 93 221 431 37 83 601 28 95 600 97 98 99 223 50 84 1538 91 60 49 612 59 27 26 25 24 618 23 22 21 220 40 226 82 429 51 443 20 19 18 615 426 17 16 15 14 61 227 85 48 603 2112 11 444 10 9 8 7 6 222 58 446 599 13 41 81 602 445 425 12 5 4 3 2 1 52 62 611 47 613 Légende : 67  57 423 65 80 424 42 Les Carrieres 595 140 - 145 m 80 - 85 m 53  447 63 135 - 140 m 75 - 80 m 68 46 594 130 - 135 m 70 - 75 m 617 56 70 422 66 616 125 - 130 m 65 - 70 m 43 598 120 - 125 m 60 - 65 m 54 72 391 a 64 45 597 115 - 120 m 55 - 60 m 88 76 87 73 596 421 448 110 - 115 m 50 - 55 m 55 420 105 - 110 m 45 - 50 m Ensemble n°3 71 100 - 105 m 40 - 45 m 79 75 475 a 74 476 95 - 100 m 35 - 40 m b 450 77 90 - 95 m 30 - 35 m Zone boisée 44 86 1451 460 1560 b 78 85 - 90 m 454 69 0 100 200m Ensemble n°1

461

Figure 6 : Plan topographique du plateau des mines de Trémuson avec la localisation des ensembles n° 1 à n°4 (section routière « Le Sépulcre-Le Gouët »). a

2049 1764 Ensemble n°4

Ensemble n°2 Ensemble n°3

Ensemble n°1

C Gilles Leroux Figure 7 : Localisation des ensembles n°1 à n°4 sur une vue aérienne du diagnostic (partie sud de la section routière « Le Sépulcre-Le Gouët »). Cliché : Gilles Leroux

Photo 3 : Vue de l’angle sud-est de l’enclos principal (tr. 71, F. 1). © Laurent Aubry

Photo 4 : Vue de l’angle nord-ouest de l’enclos principal (tr. 88, F. 1). © Laurent Aubry Le fossé méridional : Ce fossé orienté est/ouest reconnu sur une longueur 29 mètres (tr. 71 et 78) pour une largeur moyenne est de 3,40 m (F. 1, tr. 71 et F. 1, tr. 78). De petits fragments de tegulae ont été recueillis dans les niveaux bruns scellant la partie supérieure de son remplissage. Aucun sondage n’a été réalisé sur cette section du fossé.

Le fossé septentrional : Ce fossé orienté est/ouest a été reconnu sur une longueur de 30 mètres. Sa largeur varie de 2,60 m (tr. 79, F. 2) à 3,40 m (tr. 45, F. 3). Son remplissage supérieur est composé de terre très brune contenant des nodules de terre cuite, des charbons de bois et de rares fragments de céramique. Une monnaie d’Hadrien (117-138) a été retrouvée au détecteur dans la partie haute du comblement. Aucun sondage n’a été réalisé sur cette section du fossé.

Le fossé oriental : Ce fossé mesure près de 80 mètres de long. Sa largeur varie de 2,70 m (F. 1, tr. 69) à 3,20 m (F. 1, tr. 70). L’unique sondage réalisé (F. 1, tr. 69) montre un fossé de profil en “U” ouvert aux parois obliques et d’une profondeur sous décapage de 1,60 m. Son comblement faiblement stratifié est constitué d’un mélange homogène très compact de limon sablo-argileux riche en plaquettes de schiste (photo 5). Des inclusions de très petits charbons de bois et de nodules de terre cuite sont visibles localement.

Photo 5 : Vue en coupe du fossé oriental de l’enclos principal (F.1, tr. 69). © Laurent Aubry Tr 54 - F 1 Tr 74 - F 2 E O S N

1 1 E Tr 69 - F 1 O

Terre végétale 1- Limon sablo-argileux brun foncé homogène 1 - Limon sablo-argileux brun foncé avec nodules de schiste et charbon de bois. avec nombreux petits blocs de micaschiste et charbon de bois.

Tr 72 - F 1 Tr 73 - F 6  E O O E

1 1 

2 0 1m  2

1- Limon sablo-argileux brun foncé 1- Limon sablo-argileux brun foncé-noir avec perres en micaschiste et charbon de bois. avec blocs de micaschiste et quartz. 2 - Limon sablo-argileux brun clair avec blocs de micaschiste, quartz et charbon de bois. Tr 75 - F 1 53 42 Tr 75 - F 2 80 S N 68 O E 46 1 1 6

1 - Limon sablo-argileux brun foncé avec petits nodules de micaschiste 56 1 - Limon sablo-argileux brun foncé et charbon de bois. 5 avec petits nodules de micaschiste 70 Zone boisée et charbon de bois. 4 Tr 79 - F 1 3 S N 2 43 1 1 3 54 72 1 2 5 76 1 45 1 1- Limon sablo-argileux brun clair homogène 88 4 avec petits nodules de micaschiste. 2 - Limon sablo-argileux brun foncé 2 avec petits nodules de micaschiste 3 73 et charbon de bois. 2 87 Tr 82 - F 1 1 3 1 S N 55 1 2 1 2 7 6 2 1 4 8 7 75 1 5 6 5 1- Limon sablo-argileux et substrat remanié. 4 2 3 2 - Limon sablo-argileux brun foncé 3 1 1 avec petits nodules de micaschiste 3 4 et charbon de bois. 4 79 2 2 71 3 5 1 Tr 84 - F 1 2 5 2 3 2 4 1 S N 74 2 1 2 6 7 4 3 1

77 1 1- Limon sablo-argileux et substrat remanié. 44 2 - Limon sablo-argileux brun foncé 86 avec petits nodules de micaschiste et charbon de bois.

1 Tr 86 - F 5 69 1 O E 78

1

0 10 50m 1 - Limon sablo-argileux brun foncé avec petits nodules de micaschiste et charbon de bois. Figure 8 : Plan et coupes d’une partie des vestiges fossoyés mises au jour au contact de l’ensemble n°1. Tr 69 - F 3 Tr 70 - F 4

O E O E

1 E Tr 69 - F 1 O 1

2 1 - Limon sablo- argileux brun foncé homogène Terre végétale avec petits nodules de micaschiste, céramique et charbon de bois. 1 - Limon sablo-argileux brun f oncé homogène avec blocs de micaschiste et quelques charbons de bois.  Tr 70 - F 2

S N   1 Tr 69 - F 2   O E 1 - Limon sablo- argileux brun foncé homogène 0 1m avec petits nodules de micaschiste. 1

53 42 80 1 - Limon sablo-argileux brun f oncé 68 homogène avec petits et moyens blocs de micaschiste et quelques charbons de bois. 46

E 6

Tr 46 - F 4 56 5 O E 70 4 Zone boisée 2

1 3 2 43 1 1 1 - Mélange de li mon argilo-sableux brun clair et de substrat r emanié. 54 2 - Limon sablo-argileux brun f oncé homogène 5 72 1 tr ès meuble avec petits nodules de micaschiste 76 et rar es charbons de bois. 45 1 88 4 2 73 Tr 44 - F 8 3 1 2 87 O E 3 1 1 55 1 1 2 7 1 - Limon sablo-argileux brun f oncé homogène 6 tr ès meuble avec petits nodules de micaschiste 2 8 et blocs de quart zit e. 4 75 7 1 5 6 5 4 2 3 Tr 44 - F 4 3 1 1 3 E 4 O 4 79 2 2 71 3 5 1 5 2 2 4 4 5 3 2 1 3 74 2 2 1 6 1 1 7 4 3

1 - Limon sablo-argileux brun clair hom ogène avec nombreuses inclusions de micaschist e. 77 1 2 - Limon sablo-argileux brun f oncé homogène 44 avec inclusions de micaschiste et charbons de bois. 86 3 - Substr at remanié. 4 - Limon sablo-argileux brun f oncé homogène avec inclusions de micaschiste et charbons de bois. 5 - Substr at remanié. 1 69 1 78 Tr 44 - F 1 S N 1 0 10 50m 1 - Limon sablo-argileux brun f oncé homogène avec blocs de micaschiste et quelques charbons de bois. Figure 8 bis : Plan et coupes d’une partie des vestiges fossoyés mises au jour au contact de l’ensemble n°1. 2.1.1.2 - Les fossés internes à l’enclos (fig. 8 et 8 bis)

Deux fossés perpendiculaires ont été découverts à l’intérieur de l’enclos. Ils se rejoignent au contact de la tranchée 45 pour former un angle vif. Le premier d’entre eux (fossé oriental) est matérialisé par les tronçons F. 2, tr. 69, F. 4, tr. 86 et F. 4, tr. 44. Le deuxième (fossé septentrional) a été repéré au contact des tranchées 45 (F. 4) et 79 (F. 1). Leurs orientations cohérentes avec celles de l’enclos et leur localisation nous laissent supposer qu’ils peuvent rentrer dans la conception d’une partition interne.

Le fossé septentrional : Ce fossé orienté est/ouest a été suivi sur une distance de 19 mètres au contact des tranchées 45 et 79. Sa largeur atteint régulièrement les 2 mètres. Un sondage réalisé sur cette portion de fossé montre une profondeur sous décapage de 1,10 m et un profil en « U » ouvert aux bords obliques (F. 1, tr. 79). Le comblement lent et progressif de ce fossé est marqué par une première séquence matérialisée par une alternance de dépôts argilo-sableux bruns clairs provenant de l’érosion naturelle des parois. Ces niveaux, compacts et homogènes, sont généralement associés à de nombreux petits nodules de micaschistes, souvent plus fréquents et importants à la base du fossé.

Le fossé oriental : Ce fossé orienté nord/sud a été suivi sur une longueur de 35 mètres au contact des tranchées 69, 86 et 44. La présence d’une ligne haute tension ne nous a pas permis de suivre son prolongement plus au sud et ainsi vérifier si celui-ci bifurque vers l’ouest, confortant alors l’hypothèse d’une partition de l’enclos. Sa largeur varie de 1,50 m (F. 2, tr. 69) à 2,10 m (F. 4, tr. 44). Les deux sondages réalisés (F. 2, tr. 69 et F. 4, tr. 44) montrent un fossé de profil en “U” ouvert aux parois obliques d’une profondeur maximum sous décapage de 1,25 m (F. 4, tr. 44). Son comblement hétérogène et compact est constitué d’un mélange plus ou moins foncé de limon sablo- argileux contenant de nombreuses inclusions de nodules de micaschiste (photo 6).

Photo 6 : Vue en coupe d’un des fossés internes de l’enclos principal, façade orientale (F.2, tr. 69). © Laurent Aubry 2.1.1.3 - Les autres structures (fig. 8 et 8bis)

Les vestiges généralement associés à ce type d’habitat, des trous de poteau l’essentiel, sont peu nombreux sur le périmètre diagnostiqué car nous n’avons pu explorer qu’une faible surface interne de l’enceinte. Ainsi, les onze structures inventoriées se concentrent au contact des tranchées 44 et 86. Le diamètre des trous de poteau varie entre 0,30 m et 0,50 m. Compte tenu de la faible surface décapée, aucun plan cohérent de bâtiment ne ressort sur le plan général.

2.1.1.4 - Un réseau parcellaire associé à l’enclos ? (fig. 8 et 8 bis)

Un ensemble de fossés parcellaires orthogonaux se développe de façon organisé autour de l’enclos gallo-romain. Leurs orientations, nord/sud et est/ouest, respectent parfaitement celles de l’enceinte. Certains d’entre eux viennent également se greffer sur son fossé, comme cela a été observé au niveau de l’angle sud/est de l’enclos (F. 2, tr. 71). Les fossés sont de largeur variable, entre 0,70 m (F. 1, tr. 57) et 1,50 m (F. 1, tr. 87), pour une profondeur oscillant entre 0,30m (F. 2, tr. 63) et 1 m (F.1, tr. 41). Leur profil est le plus souvent creusé en cuvette mais certains de ces individus sont taillés en « V » ouvert. Leur remplissage se composé majoritairement de limon sablo-argileux brun foncé avec des nodules de micaschiste et des inclusions plus ou moins importantes de charbons de bois. Durant la réalisation des sondages, leurs remplissages ont livré très peu de mobilier. Seule la section de fossé (F.6, tr. 73) présente un lot conséquent de céramique caractéristique du Ier s. ap. notre ère, des fragments de tegulae, des scories, du verre et une fibule en bronze.

2.1.2 – Etude du mobilier (Laure Simon, Richard Delage, INRAP)

Les artefacts datant de la période gallo-romaine ont été relevés au sein des tranchées TR. 69, 70, 73, 88. Ils appartiennent au Haut-Empire, plus spécifiquement au Ier s. à de rares exceptions près. Quelques concentrations peuvent être mentionnées, en particulier dans la tranchée Tr. 73. Celles-ci ont permis de recueillir du mobilier caractéristique du Ier s. et montrent des approvisionnements diversifiés : si les productions régionales sont bien attestées (terra nigra, céramique commune sombre, commune claire), elles sont associées à des importations de vaisselle fine (sigillée du sud et du centre de la Gaule, paroi fine du centre de la Gaule) et de denrées véhiculées en amphores de la péninsule hispanique, régions de Tarraconaise et de Bétique (principalement du vin, mais aussi des saumures).

La céramique Le lot de céramique, homogène et bien documenté (272 fragments, équivalant à 41 individus), justifie une présentation détaillée. Précisons qu'un comptage pondéré sur la base de critères de caractérisation fiables peut être proposé, à titre informatif, pour certaines catégories céramiques, portant le total des vases représentés à 48. Les éléments datants (sigillée, parois fines, terra nigra) permettent de dégager une proposition chronologique homogène que l’on peut situer au cours du dernier quart du Ier s. Les proportions des différentes catégories céramiques ne se démarquent en rien de celles que l’on peut recueillir pour d’autres ensembles de cette période. Ainsi, la céramique fine représente moins de 10% des vases et la céramique commune sombre (commune de mode B) constitue l’essentiel du répertoire, avec 62,5% des attestations. Il convient de souligner, toutefois, la bonne proportion de vases modelés avec 5 individus, soit 12,5% de l’ensemble (Pl. 1 à Pl. 4). NR %NR NMI %NMI Sigillée 3 1,1% 2 4,9% Fig. Pl. 1 : n°1 (inv. 24), n°2 (inv. 25) Cér. fine « Beuvray » 2 -1% 0 (1) / Paroi fine engobée 2 -1% 1 (2) 2,4% Fig. Pl. 1 : n°3 (inv. 23), n°4 (inv. 26). Terra nigra 25 9,2% 5 (7) 12,2% Fig. Pl. 1 : n°5 (inv. 30), n°6 (inv. 32), n°7 (inv. 31), n°8 (Inv. 33). Cér. Commune de 16 5,9% 0 (3) / mode A Com. A pâte micacée 1 -1% 0 (1) / Com. A pâte non 11 4% 0 (1) / micacée Com. A engobe brun 4 1,4% 0 (1) / Cér. Commune de 185 68% 26 63,4% mode B Com. B pâte micacée 29 10,7% 11 26,8% Fig. Pl. 1 : n°9 (inv. 18), n°10 (inv. 9), n°11 (inv. 19), n°12 (inv. 28), n°13 (inv. 13), n°14 (inv. 21), n°15 (inv. 22). Com. B pâte non 151 55,5% 13 31,7% Fig. Pl. 2 : n°16 (inv. 1), n°17 (inv. micacée 3), n°18 (inv. 10), n°19 (inv. 14), n°20 (inv. 27), n°21 (inv. 20), n°22 (inv. 8), n°23 (inv. 12). Fig. Pl. 3 : n°24 (inv. 11), n°25 (inv. 15), n°26 (inv. 6), n°27 (inv. 17). Com. B graphitée 5 1,8% 2 4,9% Fig. Pl. 3 : n°28 (inv. 16), n°29 (inv. 7). Cér. modelée 34 12,5% 5 12,2% Mod. pâte micacée 4 1,4% 1 (2) 2,4% Fig. Pl. 3 : n°32 (inv. 5). Mod. pâte non micacée 30 11% 4 9,7% Fig. Pl. 3 : n°30 (inv. 2), n°31 (inv. 4). Amphore 5 1,8% 2 4,9% Fig. Pl. 3 : n°33 (inv. 29). Total 272 100% 41 100% (48) Tr. 73, Fait 6 : Quantifications par catégories céramiques.

Sigillée : Seuls 2 vases sont présents au sein de ce lot. Il s’agit de coupelles Ve. A1/Lez. 14 originaires de Millau-La Graufesenque (n°1) et de Lezoux (n°2). Les caractéristiques techniques de cette dernière correspondent aux céramiques à pâte siliceuse et vernis poreux. Ces coupelles sont ainsi contemporaines, à savoir des années 60/100.

Parois fines : Hormis 2 petits fragments correspondant à une panse de gobelet de type Beuvray, les céramiques à paroi fine comptent 2 vases engobés. L’un, présent sous la forme d’une portion de panse lisse à engobe rouge et pâte beige, est originaire des ateliers du Centre de la Gaule (n°4). L’autre est un bord de gobelet, à pâte blanche très fine et vernis noir (n°3). Il s’agit vraisemblablement d’une production de la province d'Aquitaine (Soubran et Petit- Niort), ce qui, compte-tenu de la situation géographique du site, constitue une attestation peu commune. La datation de ces pièces est contemporaine, en l’occurrence, des années 60/120. Terra nigra : Le corpus est riche de 25 fragments représentant 5 NMI stricts et 7 NMI pondérés. Trois vases correspondent à la coupe Menez 96 (n°6 à 8), 2 autres à la coupe à collerette Menez 118 (n°5) ; les autres fragments appartiennent majoritairement à des formes fermées, dont certaines aux parois épaisses (présence également d’un fond). Un petit fragment de panse de forme fermée ovoïde pourvue d’un décor guilloché peut correspondre à une forme Menez 139/141. Les pâtes sont grises à noires avec une surface sombre, à l’exception d’un fragment correspondant à une pâte kaolinithique blanchâtre (n°8).

Céramique commune claire (commune de mode A) : Les fragments sont, pour l’essentiel, des parois de grandes cruches à pâte beige/orangé. Aucun bord ni fond n’est attesté. Un seul élément à pâte micacée figure dans ce lot. Mentionnons également la présence de quelques fragments de cette même catégorie, engobée de brun dont, là encore, la forme ne peut être caractérisée.

Céramique commune sombre (commune de mode B) : Le lot des céramiques communes de mode B, qui correspond à des récipients de cuisine et de préparation culinaire, est majoritaire, comme cela est presque toujours le cas. Sur la base de leurs caractéristiques techniques, deux grands groupes peuvent être distingués : les argiles comportant une forte densité de dégraissant micacé (groupe 1) et celles qui en sont dépourvues (groupe 2).

Groupe 1 : les pâtes micacées Le répertoire des formes de ce groupe comporte une majorité de pots (7 NMI) à col court et lèvre éversée (n°12 à 14) ou lèvre allongée disposée à l'oblique (n°15). Sa particularité par rapport au second groupe technique réside dans la présence de 2 formes de coupe à collerette à la surface lissée et à la pâte dépourvue de toute autre dégraissent que le mica (n°10 et 11). Une jatte à profil en S (n°9) et une autre sans caractérisation de forme figurent également au sein de ce groupe.

Groupe 2 : les pâtes non micacées Les céramiques communes cuites en mode B de cet ensemble technique sont les plus nombreuses. Cela est particulièrement le cas pour les quantifications en nombre de fragments, moins pour celui des individus, car les tessons de panse sont proportionnellement bien plus nombreux que précédemment. Au sein des 151 NR, 21 correspondent à des bords, fonds ou même anse, qui permettent de déterminer la présence de 13 individus. Il s’agit, là encore, essentiellement de pots à cuire ovoïdes, la plupart du temps sans col marqué, caractérisés par une lèvre éversée plus ou moins épaisse et plus ou moins débordante (n°16 à 23). Certains vases, tel par exemple le n°22, présentent une pâte fine dépourvue de dégraissants minéraux et une surface lissée. Le répertoire compte aussi des pots de profil allongé (n°24-25), un grand pot à panse carénée et lèvre en crochet (n°26), une petite jatte à bord rentant (n°27) qui trouve un parallèle dans plusieurs niveaux contemporains des sites de (Simon 2008, fig. 42, n°13 et Fig. 48, n°10) ou encore de (Ferrette 2003, fig. 28, n°35-36, fig. 32, n°17), ainsi qu’une forme fermée de type cruche ou bouilloire (attestée grâce à une portion d’anse). Les seules autres céramiques communes cuites en mode B comportent un revêtement graphité partiel (souvent sur la partie supérieure), médiocrement conservé. Les formes correspondent à de petites jattes hémisphériques à lèvre en bourrelet (n°28-29). 1 2

3 4

5

6

7

8

9 10

11

12

13

15 14 0 3 cm

Planche 1 : Rocade d’agglomération briochine (22), “Le Sépulcre-Le Gouët”- Tr. 73, Fait 6. 1-2. sigillée ; 3-4. paroi fine engobée ; 5-8. terra nigra ; 9-13. céramique commune de mode B. Céramique modelée : Cette catégorie constitue, au sein de ce contexte, un lot non négligeable puisque représentée par 34 NR pour 5 NMI. Les groupes de pâtes, micacées et non micacées, sont également attestées au sein de cette catégorie, avec une nette domination, là encore, des secondes (4 NMI). Le seul vase en pâte micacée identifiable est une forme de profil irrégulier, correspondant à un récipient à paroi verticale (n°32). Il comporte des paillettes de mica doré en grand nombre, tout comme les fragments de plaques de foyer modelées découverts dans le même contexte archéologique Les vases à la pâte non micacée sont de facture moins grossière : profil régulier, parois internes et externes lissées, témoins de régularisation au tour (souvent les parties hautes). Il s’agit dans tous les cas de pots ovoïdes sans col avec une simple lèvre éversée (n°30 et 31), dont on retrouve de nombreux équivalents, par exemple à Ploufragan dans des niveaux des Haut et Bas-Empire (Simon 2009, fig. 29, n°4-5, fig. 32, n°1, fig. 34, n°3).

Amphores : Elles sont représentées d'une part par 4 fragments de panse d’un conteneur Dr. 20, servant au commerce de l’huile de Bétique et d'autre part par l’assise d’une amphore à fond plat (de type Gauloise 3-5) fabriquée dans le nord-ouest ou centre-ouest de la Gaule (n°33, argile micacée, surface réoxydée, et matrice grise). La présence de ces amphores « gauloises » est courante dans la région, par exemple à Ploufragan (Simon 2009, fig. 26, n°2) ou encore Corseul (Ferrette 2003, fig. 93, n°61).

Le mobilier non céramique (Pl. 4) Autre la céramique, ce fait a livré 3 fragments de récipient soufflé en verre bleu-vert, dont la forme précise ne peut être restituée (n°34, vraisemblablement un pot). Lui est également associée 1 fibule en alliage cuivreux, de type Feugère 3b2, qui est caractéristique du Ier s., surtout de la période claudienne (n°35); ce modèle est courant dans la région sur tous types de sites8. On notera également la présence de 6 fragments d'une plaque de foyer à bord arrondi (n°36, mica doré en abondance, cf. aussi vase n°32), ainsi que 1836 gr. de scories de fer et 1 dent d'animal.

Tr. 54, F1 Tuile

Tr. 69, F1 Gallo-romain (Ier s. probable) ; céramique commune claire, commune sombre, modelée ; tuile ; lithique (granit)

Tr. 70, F4 Gallo-romain, à partir de la deuxième moitié du Ier s. ; céramique commune sombre (Pl. 5, n°2), amphore Gauloise 5 (Pl. 5, n°1), probablement de production régionale ; lithique, 1 galet

Tr. 71, F1 Tuile, torchis "cuit"

Tr. 73, F6 Gallo-romain, dernier quart du Ier s. ; céramique, verre, instrumentum en alliage cuivreux, plaque de foyer, torchis "cuit", scories de fer ; faune.

8 Information complémentaire de G. Le Cloirec, Inrap. Tr. 74, F2 Tuile

Tr. 79, F2 Une monnaie d’Hadrien (117-138) mise au jour dans le comblement supérieur du fossé de l’enclos.

Tr. 88, F1 Gallo-romain, IIe s. ; céramique sigillée (fragment de bol Drag. 37, milieu et deuxième moitié du IIe s.) ; tuile

Bibliographie

FERRETTE, R. 2003 : La céramique gallo-romaine du site de Monterfil II) Corseul (Côtes- d’Armor). Etudes d’ensembles de l’époque augustéenne au début du IVe s., Montagnac, 2003.

BEUCHET et alii 2004 : Beuchet (L.), Labaune (F.), Picault (C.), Pilet-Lemière (J.) 2004, Trois lots de mobilier du XVIe siècle provenant du Château du Guildo (Côtes d'Armor), Revue Archéologique de l'Ouest, 21, 2004, 189-223.

HUSI, P. 2009 : De la table médiévale au vaisselier archéologique : l'exemple de la céramique du Bassin de la Loire Moyenne, In : Ravoire F., Dietrich A. (dir.), La cuisine et la table dans la de la fin du Moyen Age, Caen, 2009, p. 271-280. MENEZ, Y. 1985 : Les céramiques fumigées de l’Ouest de la Gaule, Quimper (Cahiers de Quimper antique, 2.

SIMON, L. 2008 : Etude de la céramique, In : Ferrette (R.), Taden (22), ZAC des « Alleux » (Parcelle 1747, section D), Rapport final d’opération, INRAP, 2008, p. 154-174.

SIMON, L. 2009 : Simon (L.), Etude du mobilier, In : Ferrette (R.), Ploufragan (22), Rue des Bosses (Parcelles 151, 154, 155 et 156, section AZ), Rapport final d’opération, INRAP, 2009, p. 79-99.

2.1.3 – Discussion

Les sondages réalisés dans le cadre de l’opération montrent la présence d’un enclos principal à fossés rectilignes reconnu intégralement sur seulement un de ses trois côtés identifiés. A l’intérieur de celui-ci, un système de partition matérialisé par un second enclos de plus petite dimension semble se dessiner. Une ossature parcellaire périphérique paraît organiser et clôturer cet ensemble sur une distance maximum de 100 mètres. Les quelques structures mises au jour à l’intérieur de l’enclos principal (fosses, trous de poteau..) associées au mobilier (céramiques, scories, verre..) suggèrent la présence d’un habitat a vocation domestique et agro-pastorale de ce site. En effet, ce type d’enclos de plan géométrique plutôt régulier (carré ou rectangle) et d’une superficie comprise entre 3000m² et 5000 m², apparait très souvent dès la seconde moitié du 1er siècle av. notre ère (ferme gallo-romaine précoce). La présente exploitation agricole semble avoir fonctionné sur une période assez courte allant du milieu du 1er à la fin au milieu du 2ème siècle ap. notre ère. 16

17

20

18

21

19

23 0 3 cm 22

Planche 2 : Rocade d’agglomération briochine (22), “Le Sépulcre-Le Gouët”- Tr. 73, Fait 6. 15-22. céramique commune de mode B. 25 24 27

28

29 26

32 30

33

31 0 3 cm

Planche 3 : Rocade d’agglomération briochine (22), “Le Sépulcre-Le Gouët”- Tr. 73, Fait 6. 23-26. céramique commune de mode B ; 27-29. céramique commune de mode B à engobe micacé ; 30-32. céramique modelée ; 33. amphore. 34

0 2 cm

35

36

Planche 4 : Rocade d’agglomération briochine (22), “Le Sépulcre-Le Gouët”- Tr. 73, Fait 6. 34. verre ; 35. fibule en bronze ; 36. terre cuite : plaque de foyer. 2.2 – L’ensemble n°2 (un petit enclos de la fin de l’âge du Fer)

Cette seconde occupation est localisée à environ 220 mètres au nord/est de l’ensemble n°1 Il s’agit d’un enclos fossoyé de plan trapézoïdal d’une trentaine de mètres de côté, se développant sur un petit replat topographique assis sur le rebord méridional du plateau qui culmine à 112 m NGF (fig. 6 et 7). Comme pour l’ensemble n°1, ce site dispose d’un point de vue dégagé et dominant sur la vallée du Gouët, tout en étant protégé des vents dominants. Le substrat dans lequel sont creusés les vestiges fossoyés est constitué de micaschistes localement peu altérés à structure drainante, scellés par un horizon caillouteux qui varie de 0,30 m à 0,90 m. L’emprise de cette occupation a été reconnue sur sa quasi-totalité au contact des parcelles 621 et 631 (fig.6, photo 7)

Photo 7 : Vue aérienne de l’ensemble n°2. © Hervé Paitier

2.2.1 – Descriptions des vestiges archéologiques

2.2.1.1 – L’enclos principal (fig. 9)

Cet enclos de plan trapézoïdal et d’une surface interne de 785 m² est délimité par une série de fossés à dominante rectiligne. L’ouverture de tranchées et/ou vignettes complémentaires nous a permis d’identifier formellement trois des quatre angles de l’enceinte principale. Le dernier, situé sous un chemin de randonnée, n’a pas pu être appréhendé (photo 7). Le fossé méridional : Ce fossé orienté sud-est/nord-ouest a été reconnu sur une longueur 34 mètres. Sa largeur, très irrégulière varie de 0,75 m (F. 1, tr. 207) à 1,20 m (F. 1, tr. 203) pour une profondeur de 0,40 m (F. 2, tr. 204) à 0,60 m (F. 1, tr. 203). Les deux Tr 167 - F 1 Tr 167 - F 2 Tr 183 - F 2 Tr 183 - F 8 O E E O O E 1 E O 3 2 1 1 - Limon sablo-argileux brun foncé homogène 1 avec petits nodules de micaschiste, 2 terre cuite, céramique et charbon de bois. 1 - Limon sablo-argileux brun foncé 1 1 - Limon sablo-argileux brun avec avec petits nodules de micaschiste nodules de micaschiste et de substrat orange. et charbon de bois. 2 - Limon sablo-argileux brun foncé 1 - Limon sablo-argileux brun orangé homogène avec petits nodules de substrat et de micaschiste. avec nodules de micaschiste. 2 - Limon sablo-argileux brun clair avec nodules de micaschiste et charbon de bois. 3 - Limon sablo-argileux brun foncé avec nodules Tr 184 - F 1 Tr 185 - F 4 Tr 185 - F 6  de micaschiste et charbon de bois. O E E O Terre végétale 1  1 O E  1 1 - Limon sablo-argileux brun foncé compact homogène avec petits nodules de micaschiste 0 1m 1 - Limon sablo-argileux brun foncé avec et quartz. nombreux nodules de micaschiste.

123 113 208 195 2 1 1 196 1372 128 2 1 209

1 192 5 6 4 118 7 3 2 206 3 198

205 5 207 621 3 4

1 2 199 11 1 17 13 12 10 204 168 167 8 6 3 9 1 2 1 5 2 18 22 15 14 20 21

9 631 3 202 4 2 1 203 182 8 6 2 5 1 3 4 183 Tr 203 - F 1 Tr 203 - F 2 Tr 203 - F 3 Tr 204 - F 2 Tr 204 - F 3 - F 5 Tr 204 - F 5 - F7 N-E S-O N-E S-O S-O N-E N S O E N S E O O E N S 1 2 2 1 1 1 1 1 1 2 1 1 6 185 184 1 - Limon brun avec plaquettes de schiste. 1 - Limon brun avec plaquettes de schiste. 1 - Limon brun avec plaquettes de schiste. 5 3 2 1 - Limon sableux brun avec petits nodules de schiste et quartz. 2 - Limon brun clair avec plaquettes de schiste. 1 - Limon brun avec plaquettes de schiste. 4 7 1 - Limon brun avec plaquettes de schiste. 2 - Limon sableux brun avec plaquettes de schiste. 1 8 1 Tr 204 - F 8 Tr 204 - F 10 Tr 204 - F 11 Tr 204 - F 12 Tr 204 - F 13 Tr 204 - F 17 Tr 204 - F 18 Tr 204 - F 21

2 S-E N-O S-E N-O Zone boisée 1 Terre végétale S-O N-E 1 1 620 1 - Limon brun-beige mêlé à de O E S-O N-E petits fragments de schiste, 188 O E 1 - Nombreuses plaquettes 1 1 quelques pierre et charbon de bois. S N 1 1 de schiste dans peu de limon. S N 1 1 - Nombreuses plaquettes Tr 208 - F 1 de schiste dans peu de limon. 1 1 - Nombreuses plaquettes 1 - Limon sableux brun avec 1 - Nombreuses plaquettes 1 - Nombreuses plaquettes de schiste dans peu de limon. de schiste dans peu de limon. petites plaquettes de schiste. 108 de schiste dans peu de limon. 619 1 1 - Nombreuses plaquettes 3 Tr 206 - F 1 Tr 207 - F 3 Tr 207 - F 2125 0 1m de schiste dans peu de limon. 107 O E S-O N-E 211 2 213 O E 1 S-E N-O Tr 209 - F 2 0 10 50m 1 1 - Limon sableux brun avec 1 1 - Limon sableux brun-jaune. S-O N-E nombreuses plaquettes de schiste. 2 1 1 - Mélange de limon brun avec plaquettes 2 - Limon sableux brun avec quelques 2 - Limon sablo-argileux brun et un blocde schiste. 2 plaquettes de schiste, terre cuite 1 avec petites plaquettes de schiste, 1- Mélange de limon brun Figure 9 : Plans et coupes d’une partie des vestiges fossoyés associée et charbon de bois. céramique et charbon de bois. 1- Mélange hétérogène de limon et d’arène granitique à l’ensemble n°2. avec quelques pierres de schiste. et de plaquettes de schiste. sondages réalisés montrent un profil du fossé en cuvette. Son comblement unique est constitué d’un mélange homogène de limon sablo-argileux brun et de petites plaquettes de micaschiste.

Le fossé septentrional : Ce fossé orienté sud-est/nord-ouest n’a été identifié que sur une longueur de 5 mètres au contact de la tranchée 206 (F. 7). Large de 1,20 m, il forme un angle vif avec le fossé oriental (F. 3, tr. 206). Aucun sondage n’a été entrepris sur cette section du fossé.

Le fossé oriental : Ce fossé orienté nord-est/sud-ouest mesure près de 30 mètres de long. Sa largeur varie de 1,15 m (F. 5, tr. 207) à 1,40 m (F. 3, tr. 206). L’unique sondage réalisé (F. 5, tr. 207) montre un fossé de profil en cuvette d’une profondeur sous décapage de 0,60 m. Son comblement homogène est constitué de limon sablo-argileux riche en plaquettes de micaschiste. Des inclusions de très petits charbons de bois et de nodules de terre cuite sont visibles localement. De nombreux fragments de céramique ont été retrouvés sur le comblement sommital du fossé au contact de la tranchée 207.

Le fossé occidental : Le fossé orienté nord-est/sud a été reconnu sur une distance de 18 mètres. Il est large de 1m (F. 4, tr. 203) à 1,10 m (F. 17, tr. 204) pour une profondeur maximum de 0,45 m. Son comblement est de nature semblable à celui observé sur les autres fossés soit du limon sablo-argileux brun mélangé à de petites plaquettes de micaschiste.

2.2.1.2 – Des fossés périphériques associés à l’enclos ? (fig. 9)

L’enclos semble renforcé sur au moins trois de ces côtés (nord-est, nord-ouest et sud- est), par un deuxième réseau fossoyé rectiligne. Ces fossés parallèles et de gabarits plus modestes semblent participer de par leur localisation et leurs orientations, à l’organisation générale du site.

Le fossé septentrional : Ce petit fossé orienté sud-est/nord-ouest, a été suivi sur une distance de 14 mètres au contact des tranchées 206 et 209. Il forme un angle vif avec le fossé oriental (F. 1, tr. 209 et F. 1, tr. 206). L’unique sondage réalisé montre une largeur de 0,45 m pour une profondeur conservée sous décapage de seulement 0,08 m. Creusé en cuvette, il est comblé d’un mélange de limon sablo-argileux brun et de plaquettes de micaschiste. Vu l’état de conservation de ce fossé, il est donc difficile d’affirmer que l’interruption observée sur une longueur d’environ 4 mètres correspond réellement à une véritable entrée. Il est parallèle et distant de 4 mètres par rapport à la façade ouest de l’enclos principal.

Le fossé oriental : Ce fossé orienté nord-est/sud-ouest a été reconnu sur une longueur de 9 mètres au contact des tranchées 206 et 209. Sa largeur varie de 0,55 m (F. 1, tr. 209) à 0,75 m (F. 1, tr. 206). Le sondage réalisé sur ce dernier tronçon montre un fossé de profil en cuvette d’une profondeur sous décapage de 0,22 m. Son comblement homogène, est constitué de limon sablo-argileux brun et de plaquettes de micaschiste. Il est parallèle et distant de 4 mètres par rapport à la façade ouest de l’enclos principal.

Le fossé occidental : Le fossé orienté nord-est/sud-ouest a été repéré sur une distance de 14 mètres au contact des tranchées 203 et 204. Sa largeur varie de 0,45 m (F. 6, tr. 203) à 0,60 m (F. 18, tr. 204). L’absence de sondage ne permet pas de nous renseigner sur sa profondeur. En surface, le fossé est comblé par un mélange de limon sablo-argileux et de petites plaquettes de micaschiste. Il est parallèle et distant d’environ 2 mètres par rapport à la façade ouest de l’enclos principal.

2.2.1.3 – Les autres fossés (fig. 9)

Un fossé à la fonction indéterminée, a été repéré au contact de l’enclos principal. Identifié au contact des tranchées 203, 204 et 207, il est orienté nord-est/sud-ouest. Suivit sur une longueur de 35 mètres, son extrémité occidentale (F. 3) vient se greffer perpendiculairement sur la façade ouest de l’enclos au niveau de la tranchée 203 (F. 4). Son autre extrémité (F. 3) vient semble-t-il recouper perpendiculairement le fossé oriental de l’enclos (F. 5) au contact de la tranchée 207. Large de 1mètre en moyenne, ce fossé au profil en cuvette est profond de 0,45 m à 0,55 m. Son comblement homogène est composé de limon sablo-argileux brun mélangé à de petites plaquettes de micaschiste. Son prolongement au delà de l’enclos est confirmé, puisqu’on le retrouve à nouveau 25 mètre plus a l’est, au contact de la tranchée 196. De part sa localisation dans l’enclos, il est difficile et hasardeux de donner une fonction à ce fossé. Il est d’ailleurs possible que sa mise en place intervienne dans un second temps, durant une phase de remaniement du site par exemple. En marge de l’enclos, 60 mètres plus à l’ouest, ont été repérés d’autre fossés parcellaires aux orientations similaires (tranchées n°108, 167, 183, 184 et 185). Le mobilier céramique recueilli en leur sein semble contemporain à celui retrouvé dans l’un des fossés de l’enclos (tr. 183, F. 2).

2.2.1.4 – Les structures internes (fig. 9)

Celles-ci sont matérialisées par un petit nombre de structures en creux interprétées comme étant des trous de poteau essentiellement concentrés à l’intérieur de la tranchée 204. Ces structures archéologiques, au nombre de douze, pourraient matérialiser au sol, du moins pour une partie d’entre elles, le plan partiel d’un édifice en matériaux légers construit en bois et terre. De forme plus ou moins circulaire, les dimensions de ces trous de poteau s’échelonnent entre 0,25 m (F. 13) et 1 m de diamètre (F. 20). Leur profondeur varie de 0,08 m (F. 13) à 0,45 m (F. 21). Leur comblement est constitué d’un mélange de limon brun et de petites plaquettes de micaschiste plus ou moins altérées.

2.2.2 – Etude du mobilier (Anne-Françoise Cherel, INRAP)

Tranchée 183, F2 Cette structure a livré 7 tessons pour un NMI évalué à une poterie (pl. 5) Seul le fond légèrement soulevé d’un vase est à mentionner. De nombreuses écuelles ouvertes sont pourvues de tels fonds rehaussés de cannelures, mais on ne peut les dater avec précision. Ils sont toutefois fréquents dans les contextes de la fin de La Tène ancienne et particulièrement dans les ensembles de La Tène moyenne.

Tranchée 207, F5 Cette structure recelait 46 tessons gaulois pour un NMI estimé à 3 vases (pl. 5) Ces trois récipients fermés en bon état de conservation sont pourvus d’une fine cannelure labiale interne. L’un d’eux, de grande capacité, dispose d’une panse globulaire décorée d’une cannelure au départ de sa panse. Elle délimite ainsi le graphitage de la partie supérieure du récipient. Cette forme trouve des affinités morphologiques avec les exemplaires du site de  

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Dessin et infographie: T. Nicolas, Inrap.

Planche 5 mobilier céramique de l’ensemble 2 Rocade Saint-Brieuc « Le Sépulcre-Le Gouët » Lamballe (22), « ZAC de la Tourelle » (Cherel 2010a, fig. 158, p.329) datés de la première moitié ou du milieu du IInd siècle av. J.-C. Une seconde forme également graphitée à l’intérieur de son rebord, se caractérise par une rupture de profil à sa jonction rebord/panse. Sur le site de Lamballe, ces formes sont connues dans les contextes du milieu ou de la seconde moitié du IInd siècle av. J.-C. Enfin, une poterie plus trapue et de dimensions modestes évoques celles découvertes dans les fossés de l’enclos 2, état 2 du second site voisin de Lamballe « ZAC de la Tourelle (Cherel 2010b) datées du milieu ou de la seconde moitié du IInd siècle av. J.-C. Les quelques formes recensées s’intègrent bien aux corpus locaux du IInd siècle av. J.- C., et datent probablement du milieu ou de la seconde moitié de ce siècle, c’est-à-dire à la fin de La Tène moyenne ou à la transition La Tène moyenne/La Tène finale.

Bibliographie

CHEREL, A.-F. 2010a - In : Blanchet (S.), dir. – Lamballe, Côtes d’Armor, ZAC de la Tourelle. Une occupation de longue durée sur le plateau de la Tourelle. Rapport final d’opération, INRAP, Direction Interrégionale du Grand-Ouest, SRA Bretagne, Rennes, mars 2010.

CHEREL, A.-F 2010b : - In : Mentele (S.), dir. - Lamballe, Côtes d’Armor, ZAC de la Tourelle. La mise en valeur agraire du terroir agraire du plateau de la Tourelle. Rapport final d’opération, INRAP, Direction Interrégionale du Grand-Ouest, SRA Bretagne, Rennes, avril 2010. MORZADEC H. 1995 – Pétro-archéologie des céramiques armoricaines du néolithique à la fin de l’âge du Fer. Thèse, Rennes, Université de Rennes I, 1995, 206 p.

2.2.3 – Discussion

Compte tenu des différentes contraintes rencontrées durant l’évaluation de ce site (exigüité de la parcelle coincée entre des taillis, présence d’un chemin de randonnée et d’une ligne à très haute tension sur l’emprise du site), il nous est difficile de s’exprimer quant à la véritable fonction de cette occupation. Les sondages réalisés dans le cadre de l’opération ont démontré la présence d’au moins un enclos reconnu sur ses quatre côtés et circonscrit par un système de petits fossés. Un réseau parcellaire présentant des orientations similaires semble venir structurer le paysage alentour. Les structures mises au jour, à l’intérieur et au contact de l’enclos (fosses, trous de poteau) laissent penser que nous sommes en présence d’un simple établissement agricole de la fin de l’époque gauloise. Le mobilier céramique recueilli, pour l’essentiel sur le comblement sommital d’un des fossés de l’enclos, situe l’abandon de cet établissement au cours de la transition La Tène moyenne/La Tène finale. 2.3 – L’ensemble n°3 (Une incinération isolée du bronze moyen)

Topographiquement, cet indice de site est localisé sur le sommet d’un plateau à une altitude de 109,50 m NGF (fig. 6 et 7). Il est également situé à moins de 130 mètres de l’enclos fossoyé gaulois (ensemble n° 2). La structure funéraire est apparue sous environ 0,30 m de terre, épaisseur correspondant à la couche de terre cultivée. La fosse était creusée dans un mélange d’altérite et de limon brun, niveau correspondant à l’interface entre le substrat en place et la terre végétale.

2.3.1 – Descriptions des vestiges archéologiques

2.3.1.1 – Une sépulture à crémation secondaire (fig. 10)

Elle a été découverte durant la réalisation de la tranchée n°222. Après le décapage des 0,30 m de terre arable, est apparue une trace très légèrement cendreuse entourée de blocs de pierre dans laquelle se trouvaient quelques esquilles d’os brûlés (F. 1). Le nettoyage succinct de la partie supérieure de cette fosse circulaire laissa apparaitre une urne en céramique écrêtée à mi-panse par le passage de la pelle mécanique (photo 8).

Photo 8 : Vue de la sépulture à crémation secondaire après nettoyage. © Véronique Chaigne

La fosse de forme oblongue a un fond en cuvette. Elle mesure 0,48 m de large sur 0,58 m de long. Elle est conservée sur 0,22 m de profondeur. L’urne était déposée dans le centre de la fosse et sa base reposait sur le fond de la structure. La poterie était soigneusement calée à 

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224 Tr 221 - F 1

217

N S 2 1 2

221 1 - Sédiment argileux noir très charbonneux 225 avec nombreuses plaquettes de schiste rubéfiées, céramique et dalle de schiste. 219 2 - Sédiment argileux brun avec plaquettes de schiste.

incinération ? 1 Tr 222 bis - F 1

223 Terre végétale N S 1

618 60

220 Tr 222 - F 3 226

222

N-E S-O 1

1- Limon argileux brun-beige avec plaquettes de schiste. 4

227 3 2

incinération 1 Tr 222 - F 9 6 8 O 3 E 9 2 5 1 4

1 - Limon sableux brun foncé avec avec gros charbons de bois, terre cuite et petits blocs de schiste et quartz. 2 - Limon sableux brun meuble et homogène. 3 - Poche de blocs de schiste dans matrice argilo-sableuse brun-jaune. 4 - Limon argilo-sableux avec schiste en plaquette et blocs.

0 10 50m 0 1m

Figure 10 : Plans et coupes d’une partie des vestiges fossoyés mises au jour au contact de l’ensemble n°3. l’aide d’un coffrage de pierres de schiste. Compte tenu de son état de conservation, nous avons fait le choix de prélever l’urne en bloc pour pouvoir la fouiller en laboratoire9.

Dans l’espoir de mettre au jour de nouvelles structures funéraires, nous avons décidé, en commun accord avec le SRA de Bretagne, d’étendre le décapage de part et d’autre de cette première incinération. Sur la surface explorée, aucun autre vestige funéraire n’a été retrouvé. Seuls des amas de pierres de micaschiste aux contours irréguliers ont été identifiés. L’un d’entre eux (F. 10), se trouvait en contact avec l’incinération (F. 1). Même si un doute subsiste, leur relation chronologique avec l’incinération n’a pas put être établie dans le cadre de ce diagnostic.

2.3.1.2 – Une petite fosse énigmatique (fig. 10)

Cette structure (F. 1) a été mise au jour à environ 50 mètres à l’est de l’incinération, au contact de la tranchée n°221. Il s’agit d’une fosse de plan subcirculaire avec un profil en cuvette. D’un diamètre de 0,60 m, elle est profonde de 0,20 m sous décapage. Au moment de sa découverte, une dalle en schiste légèrement rubéfiée de 0,48 m de long sur 0,35 m de large, était posée à plat sur le sommet de la fosse. Accrochée par le godet de la pelle, il nous est difficile de savoir comment cette pierre était réellement agencée. Le comblement de cette excavation était en majorité constitué de limon sablo-argileux brun foncé très charbonneux, mélangé à des plaquettes de micaschiste. Des micro-fragments de céramique ainsi qu’une dalle de schiste brûlé ont été retrouvés dans le remplissage. La fonction primitive de cette structure isolée reste difficile à appréhender. Néanmoins, sa présence en périphérie de l’incinération (tr. 222, F. 1) n’est pas le fruit du hasard, mais doit répondre un rite funéraire particulier en relation avec la sépulture à crémation secondaire (tr. 222, F. 1).

2.3.2 – Etude anthropologique (Myriam Tessier, INRAP)

2.3.2.1 – Une tombe à crémation secondaire

Au cours du diagnostic, une urne cinéraire a été prélevée afin d’en assurer la fouille fine en laboratoire10. Les os incinérés se trouvaient au sein d’un contenant en céramique, en partie arasé, conservé sur une hauteur de 12cm. L’amas osseux a fait l’objet de huit démontages successifs d’épaisseurs irrégulières conformes à la configuration générale des esquilles. Des relevés photographiques systématiques de chaque démontage permettent un repérage précis de chaque esquille ou groupe d’esquilles. Cette méthode a pour objectif d’appréhender l’organisation interne du dépôt.

2.3.2.2 –Le contenu de l’urne

L’urne est comblée de limon brun, meuble, comportant de nombreux cailloutis que l’on retrouve sur toute la hauteur du comblement. Les ossements apparaissent dès le sommet. D’abord épars, ils se densifient dans le tiers inférieur du vase, sans être fortement concentrés (cf. photo n°9). Les os ont une fragmentation élevée : une grande part d’entre eux est millimétrique, beaucoup sont inférieurs à 2 cm, et rares sont les fragments de taille supérieure (le plus grand atteint 7cm de long).

9 L’urne a été fouillée par Claire Guégo (INRAP) et son étude a été réalisée par Myriam Tessier (INRAP) 10 La fouille a été réalisée par Claire Guého, Inrap. Le comblement de l’urne n’a pas livré de témoin de combustion (absence de charbons de bois ou de cendre), et les os apparaissent débarrassés de leur gangue cendreuse. Par conséquent, ils semblent avoir été dissociés des résidus de crémation avant d’être déposés dans le vase ossuaire. La présence de nombreux cailloutis de schiste et de quartz dans le comblement de l’urne, doit probablement être liée à l’infiltration de sédiment provenant de la fosse.

Photo n°9 : Amas osseux en cours de fouille, fond du vase. © Claire Guého.

2.3.2.3 – Le défunt

Les ossements recueillis au sein de l’urne sont ceux d’un unique sujet en l’absence de pièce anatomique double. Bien que très fragmentaires, l’observation de certains segments du neurocrâne, indique qu’il s’agit d’un individu adulte. En revanche, aucun fragment osseux n’apporte d’information sur le genre du défunt11. Les os, d’un poids total de 199,5g (Tab.1), se composent surtout de restes céphaliques (neurocrâne et face, une racine de dent, un fragment antérieur de la mandibule) et d’esquilles d’os longs des membres inférieurs (fémur et tibia), et supérieurs (ulna, humérus). La région du tronc est représentée par de rares fragments de côtes et de vertèbres. Les os des pieds sont au moins signifiés par un fragment de métatarse et de tarse, indéterminés car très lacunaires. L’ensemble des os ont acquis une coloration blanche, à l’exception d’un fragment de dent qui présente une teinte légèrement bleutée. L’homogénéité de la couleur des os traduit une combustion poussée12 . Un témoin, la racine dentaire, montre que la chaleur n’a toutefois pas été constante sur l’ensemble du squelette.

11 La diagnose sexuelle n’est que rarement possible sur les ossements incinérés, Duday et al, 2000. 12 La couleur blanche : 600° selon la classification de Bonucci et Graziani, (1975) Crâne Tronc Membres Membres Membres Indéterminés Total supérieurs inférieurs indéterminés 61,09 1,53 3,39 24,45 64,59 44,45 199,5g Tab. 1 : Tombe 1, représentation pondérale de l’amas osseux par région anatomique.

Auteurs Maximum minimum Moyenne Krogman 1978 3247 2517 2882 McKinley 1993 2422,5 1001,5 1625 Tab.2 : Masse théorique d’un squelette adulte (en g.) selon Krogman 1978, et McKinley, 1993.

2.3.2.4 – Une sépulture secondaire à incinération de l’âge du Bronze ?

L’attribution chronologique du vase ossuaire est à l’heure actuelle conjecturale (datation C14 sur os en cours). Le type d’aménagement de la tombe, petit coffrage de pierre ou ciste, n’offre pas non plus de caractéristiques propres à une période donnée puisque cette pratique est en usage aussi bien à l’âge du Bronze qu’à l’âge du Fer (et plus précisément au cours de la Tène, Milcent, 1993). D’après les premières données recueillies lors de ce diagnostic, cette sépulture apparait faire partie d’une organisation spatiale plutôt lâche, telle que l’on peut la rencontrer dans les nécropoles de l’âge du Bronze moyen en Armorique. Les sépultures en urnes de ces périodes sont rares dans le contexte régional et peu documentées d’un point de vue anthropologique (Briard, 2005). Par conséquent, l’intérêt de pouvoir dater précisément cette sépulture apparait essentiel. Pour le moment nous nous bornerons à faire état de la chaine opératoire qui a présidée à l’élaboration du dépôt cinéraire. Après la crémation, les os du défunt ont été transvasés dans un vase en céramique. Un tri a été opéré entre les ossements et les résidus de bûcher (charbons de bois et cendre) avant leur dépôt dans l’urne. Le poids des os recueillis est faible. Si des facteurs taphonomiques sont probablement responsables de ce déficit (urne arasée), la densité osseuse reste modérée au sein du vase pourtant conservé sur une hauteur de 12cm. Il est par conséquent envisageable qu’une partie seulement du produit de la crémation a été déposée dans l’ossuaire de manière intentionnelle. Une fosse très charbonneuse, située à une distance de 50m plus à l’est, pourrait également constituer un autre témoin de vestiges funéraires liés à la pratique de la crémation (tr. 221, F. 1). Il n’est pas exclu en effet qu’elle se rapporte à la gestion post-crématoire des résidus de combustion.

Bibliographie

BONUCCI, E., GRAZIANI, G., 1975: Comparative thermogravimetric, X-ray diffraction and electron microscope, investigations of burnt bones from recent, ancient and prehistoric age, Acta Della Academia Nazionale dei Lincei , série 8, 59, 5, p518-533.

BRIARD, J., 2005 (†): Des sépultures à inhumations du Bronze Ancien aux sépultures à incinerations du Bronze Final en Armorique, dans « Les pratiques funéraires à l’âge du Bronze en France ». Sous la dir. de C. Mordant et G. Depierre, Société Archéologique de

KROGMAN (W.K.), 1978: The human skeleton in forensic medicine. (Ed. Charles Thomas), Spriengfield, USA, 337 p.

LE GOFF I. , 1998 : Etude anthropologique de la nécropole gauloise de la calotterie (Pas- de-Calais) in BRUNAUX J.-L., LEMAN-DELERIVE G., POMMEPUY C. (dir.), Les rites de la mort en Gaule Belgique, Actes de la table ronde de Ribemont-sur-Ancre (Somme) 4 et 5 décembre 1997, Revue archéologique de Picardie, n°1 /2, 1998, p. 185-190.

MACKINLEY, J., 1993: Bone fragment size and weights of bone from modern British cremations and the implications for the pyre technology and ritual, Journal of Achaeological Science 21: 339-342.

MILCENT, P-Y., 1993 : L’Âge du Fer en Armorique à travers les ensembles funéraires (IXe-IIIe siècles avant J.-C.), Antiquités Nationales, 25,1993.

2.3.3 – Etude du mobilier (Théophane Nicolas, INRAP)

Cet ensemble a livré plusieurs éléments qui ont pu être caractérisés comme étant des incinérations (cf. infra). Si 2 dépôts cinéraires se sont fait en pleine terre (F. 1, tr. 221), l’un d’eux l’a été dans une urne (pl. 6, tr. 222, F.1). De fait le récipient est archéologiquement complet. Il s’agit d’un récipient en céramique grossière de forme tronconique à léger ressaut sous le bord. Il est décoré de boutons sur la lèvre. De couleur « terre de sienne », les parois intérieures et extérieurs sont lissée à « la main mouillée ». Le dégraissant (gabbro et oolithe) est de taille millimétrique à centimétrique. Si ce récipient peut rappeler certaines formes du Bronze moyen (Plouedern, Blanchet inédit), d’un point de vue typologique et en l’absence d’autre forme associée on ne peut exclure une attribution plus ancienne ; au Campaniforme/Bronze ancien. Une datation isotopique sur les os incinérés, en cours, sera à même d’affiner l’attribution typochronologique. Néanmoins, les caractères typologiques du récipient associés aux pratiques funéraires misent en œuvres tendent à privilégier une datation au Bronze moyen. Le fait 2 de la tranchée 63 a livré un récipient bitronconique à bord éversé en céramique semi-grossière pouvant être attribué au Bronze final voir à la transition Bronze/Fer (pl. 6, tr 63, F. 2).

2.3.4 – Discussion

Malgré le caractère unique de la découverte, la mise au jour de cette incinération de l’âge du Bronze (F. 1, tr. 222) reste particulièrement intéressante. Bien que les tranchées complémentaires entreprises n’ont pas permis d’identifier d’autres structures funéraires semblables dans le secteur proche, Il reste néanmoins vraisemblable que d’autres vestiges puissent exister sur l’emprise même de la parcelle, compte tenu de la faible surface explorée dans le cadre de l’évaluation (environ 10%). La présence d’une petite fosse très cendreuse (F. 1, tr. 221) pouvant être rattachée à des pratiques funéraires différentes a été découverte à une cinquantaine de mètres plus à l’est. Si l’hypothèse d’une fosse de résidus de bûcher pouvait être confirmée, nous serions alors en présence d’un ensemble funéraire plus complexe mais également plus étendu. Seul un décapage plus important de la bande de terrain séparant les deux entités archéologiques permettrait donc de conforter ou de réfuter cette proposition. 

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Dessin et infographie: T. Nicolas, Inrap. Planche 6 mobilier céramique de l’âge du Bronze moyen de l’ensemble 3 Rocade Saint-Brieuc « Le Sépulcre-Le Gouët » 2.4 – L’ensemble n°4 (Un lieu de culte du début de l’époque gallo-romain ?)

Cette occupation gallo-romaine est assise sur la frange septentrionale du plateau dominant le vallon de « Corbel » et en bordure d’une tête de talweg orientée nord-est/sud-ouest. Elle est plus précisément implantée sur les courbes de niveau situées entre 98 m et 104 m NGF au contact de la parcelle B441. Elle est également localisée à environ 160 mètres au nord des ensembles n°2 et 3 et à 300 mètres au nord-ouest de l’ensemble n°1 (fig. 6 et 7). Ce site se matérialise essentiellement par un nombre important de tronçons de fossés orthogonaux orientés globalement nord-sud et est-ouest et concentrés exclusivement à l’intérieur de la parcelle B441 (photo 10). En périphérie, la trame de ce réseau fossoyé devient alors beaucoup plus lâche et diffuse. Actuellement, la parcelle B441 est délimitée par un petit talus sur ses côtés nord, sud et est. Son coté occidental vient quant à lui s’appuyer sur une limite parcellaire matérialisée par les vestiges d’un chemin moderne aujourd’hui arasé13 (fig. 4). Ce dernier, orienté nord-ouest/sud-est, empruntait l’entrée du talweg afin d’accéder au fond du vallon. Les structures fossoyées, creusées dans le micaschiste très altéré, sont apparues entre 0,40 m et 0,80 m sous la couche de stérile. Certaines des tranchées réalisées sur l’amorce du talweg atteignent une profondeur maximum de 1,80 m (tr. 172 et tr. 178). La mise en place du parcellaire actuel a en grande partie favorisé, de part son orientation, le colmatage et la configuration du talweg primitif.

Photo 10 : Vue aérienne de l’ensemble n°4. © Gilles Leroux

13 Le tracé de ce chemin est visible sur le cadastre napoléonien. 

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Tr 171 - F 8 E O

1 176

1 - Limon sablo-argileux brun clair homogène meuble compact avec petits charbons de bois (1 monnaie - demi As de Nîmes).

175 Tr 171 - F 9 440 N S 1

1 - Limon sablo-argileux brun clair homogène meuble compact avec petits charbons de bois (1 monnaie - demi As de Nîmes). 174

8 Tr 171 - F 14 N S 180 1

171 1 - Limon sablo-argileux brun clair 1 homogène meuble compact avec petits charbons de bois 8 170 (1 monnaie - demi As de Nîmes).

9

Tr 171 - F 15 N S 1 14 177 139 1 - Limon sablo-argileux brun clair 173 181 homogène meuble compact avec petits charbons de bois (1 monnaie - demi As de Nîmes). 15

441 Tr 174 - F 8 172 178 O E

187 1

1 - Limon sablo-argileux brun foncé avec cailloutis et céramique. 90 94 Tr 180 - F 1 S-E N-O

2 1 Zonage de découverte des monnaies 1- Limon argileux brun-orangé Tête de cervidé en bronze avec peu de charbon de bois. 106 2 - Limon argilo-sableux brun meuble avec traces de manganèse. 0 10 50m

0 1m

Figure 11 : Plan et coupes d’une partie des vestiges fossoyés mises au jour au contact de l’ensemble n°4. 2.4.1 – Descriptions des vestiges archéologiques

2.4.1.1 – Le réseau fossoyé (fig. 11)

Celui-ci se matérialise par un nombre très important de tronçons de fossés mis au jour contact des tranchées et/ou vignettes 171, 173, 174, 175, 177 et 180. Un noyau plus dense se dessine nettement au centre de la parcelle, dans la fenêtre de décapage 171. L’emprise occupée par ce réseau fossoyé est d’environ 3500 m², ce qui correspond quasiment au trois quart de la surface de la parcelle B441 (4506 m²). Les fossés, généralement orientés selon les points cardinaux, présentent des largeurs très variables allant de 0,45 m (F. 10, vig. 171) pour les plus petits gabarits à 2,20 m pour les plus imposants (F. 5, tr. 176). Les quelques sondages entrepris14 montrent en général des fossés au profil en cuvette profond de 0,20 m à 0,35 m (F. 8, F. 9, F.14 et F. 15). Leur comblement unique et homogène est constitué de limon argilo-sableux de couleur brun clair avec des inclusions de petits charbons de bois. Aucun mobilier datant n’a été retrouvé. Seul l’un d’entre eux (F. 8, tr. 174) présente un profil en « U » ouvert le différenciant des autres. Mis au jour dans la tranchée 174, ce fossé large de 1,50 m a une profondeur sous décapage de 0,80 m. Il est comblé d’un mélange homogène et compact de petites plaquettes de micaschiste et de limon argilo-sableux brun foncé.

2.4.1.2 – Les autres vestiges (fig. 11)

Ces derniers, peu nombreux, correspondent à cinq fosses et/ou trous de poteau de forme globalement circulaire et d’un diamètre allant de 0,70 m (F. 4, tr. 176) à 1,20 m (F. 1, vig. 171). Leur fonction ainsi que leur chronologie n’ont pu être déterminées pendant l’opération. Leur répartition sur le site est hétérogène car quatre d’entres elles se concentrent au nord du gisement, dans les tranchées 175 et 176. L’absence de sondage ne nous permet pas d’avancer d’hypothèse quand à leur fonction primitive.

2.4.1.3 – Les découvertes mobilières

La mise au jour au cœur du site de 41 monnaies gallo-romaine (cf. : étude numismatique) ainsi qu’un objet en bronze15 représentant une tête d’animal (photos 11 et 12, pl. 8), suscite de nombreuses interrogations sur la fonction primitive de cette occupation et conforte de ce fait l’aspect atypique de ce lieu. Ce mobilier a été localisé au détecteur de métaux dont l’usage a été systématique durant le diagnostic16. Il se concentrait en grande partie sur une surface de moins de 5 m², entre la vignette 171 et la tranchée 180. Ce mobilier « flottant » était éparpillé sur toute l’épaisseur de la couche décapée soit environ 0,50 m. Il semble évident que les travaux agricoles répétitifs et de plus en plus profonds, ont grandement participé à la dispersion d’une partie de ce mobilier mais également à la détérioration d’un certain nombre de monnaies. De par son éparpillement sur toute l’épaisseur de la couche décapées (soit plus ou moins 0,50 m) et l’état de conservation relativement mauvais de certaines monnaies, il nous semble évident que ce

14 Après concertation avec le SRA de Bretagne, il a été décidé de ne pratiquer qu’un nombre très restreint de sondage sur ce site. Il s’agissait surtout de vérifier le niveau de conservation des structures archéologiques, élément essentiel pour l’élaboration d’un futur projet de fouille. 15 Objet nettoyé et consolidé par le laboratoire UTICA, 8 rue Franciade, 93200 Saint-Denis 16 L’utilisation systématique du détecteur de métaux, a permis de retrouver l’essentiel du mobilier métallique découvert sur le site mobilier ait subi les assauts répétitifs des travaux agricoles de plus en plus profonds et destructifs.

Photo 11 : Lot de monnaies découverte au contact de l’ensemble n°4. © Hervé Paitier

Photo 12 : Tête de cervidé en bronze mise au jour dans la tranchée 222 (F .1), ensemble n°4. © Hervé Paitier 2.4.2 – Etude numismatique (Paul-André Besombes, SRA Bretagne)

Poids des monnaies en grammes, l’orientation du coin de revers par rapport au cadran horaire et le module du flan, du plus petit au plus grand, en millimètres. Degré d’usure et de corrosion des monnaies d’après les classes établies par l’Inventaire des trouvailles monétaires suisses (Bulletin ITMS, 2, 1995, p. 1-25) :

U 0 indéterminé C 0 indéterminé U 1 non à peu usé C 1 non à peu corrodé U 2 légèrement usé C 2 légèrement corrodé U 3 usé C 3 corrodé U 4 fortement usé C 4 fortement corrodé U 5 fruste C 5 entièrement corrodé.

1er lot de monnaies recueillies à l'aide d'un détecteur de métaux sous la terre végétale entre les tranchées 171, 174 et 180.

République.

Denier. Tête féminine à droite. Coup de poinçon en forme de T à 5 heures. Victoire conduisant un bige. Rome II-Ier siècles avant. N°1. (3,51 g. ; 8 h. ; 15,4/16,1 mm. U 4 ; C 5)

Auguste (27 avant J.-C. - 14 après J.-C.)

As. Têtes adossées d’Agrippa à gauche et d’Auguste à droite ? Crocodile à droite enchaîné à un palmier. RPC I 523-525, atelier clandestin, prototype Nîmes, émission I-III, vers 16/15-10 av. J.-C. – 10-14 ap. J.-C. N°2. (3,44 g. ; - ; 18,3/19,2 mm). U 4 ; C 5. As. CA[ ; tête laurée à droite. ]M ET AVG ; autel de Lyon. Contremarque VAR entre les deux colonnes de l'autel (photo 13). RIC I2 230, Lyon, 7-3 avant J.-C. N°3. (4,09 g. ; 3 h. ; 20/23 mm). U 4 ; C 4.

Photo 13 : Contremarque VAR au revers d'un as à l'autel de Lyon. © Hervé Paitier As (Tibère césar). ]ERAT VII ; tête laurée à droite. ROM ET AVG ; autel de Lyon. RIC I2 245, Lyon, 13-14 après J.-C. N°4. (7,99 g. ; 12 h. ; 24,1 mm). U 2 ; C 3.

As (Tibère césar). Tête laurée à droite. Autel de Lyon RIC I2 245, Lyon, 13-14 après J.-C. N°5. (4,63 g. ; 9 h. ; 20,2/24 mm). U 4 ; C 5. As. Tête à droite. Autel de Lyon. RIC I2 233 ou 245, 10-14 après J.-C. N°6. (2,57 g. ; 6 h. ; 16,4/17 mm [fragmentaire]). U 3 ; C 5.

As. Tête laurée à droite. Autel de Lyon. RIC I2 230 ou 233/245, Lyon, 7-3 avant à 10-14 après J.-C. N°7. (5,62 g. ; - ; 21,5/22,1 mm). U 3 ; C 4.

Claude I (41-54)

As. Tête nue à gauche; Contremarque SPQR sur l'effigie de Claude. Libertas debout à gauche. RIC I2 97, Lyon troisième portrait dit “à la petite tête” (TM XXI), 41-42. N°8. (6,96 g. ; 6 h ; 17,2/18 mm). U 0 ; C 5.

Vespasien (69-79)

As. Tête laurée à droite. Fides debout à gauche tenant une patère. RIC II2 1232, Lyon, 77-78. N°9. (6,44 g. ; 6 h. ; 22,1/23 mm). U 0 ; C 5.

Empereur indéterminé de la première moitié du Ier siècle.

As. Tête à droite. Personnage debout. N°10. (1,90 g. ; 12 h. [?] ; fragmentaire). U 0 ; C 5.

N'est pas une monnaie. Fragment de disque en alliage cuivreux présentant une perforation centrale. Sur une face, à la périphérie, incision circulaire et grénetis. Sur l'autre face, deux incisions de part et d'autre de la perforation centrale et encadrant une protubérance. N°11. (2,95 g.).

Auguste (27 avant J.-C. - 14 après J.-C.)

As. ]X ; tête laurée à droite. Autel de Lyon. RIC I2 230, Lyon 7-3 avant J.-C. N°12. (4,62 g. ; 11 h. ; 22,4/24 mm). U 4 ; C 4. Entre tr. 171 et tr. 174. As. Illisible. Petite contremarque rectangulaire au droit et contremarque AVG au revers. Probablement RIC I2 230, Lyon 7-3 avant J.-C. N°13. (7,65 g. ; - ; 23/26,2 mm). U 5 ; C 5. Entre tr. 171 et tr. 174.

As. Illisible. Contremarque TIB.C. (ovale) au revers. Probablement RIC I2 230, Lyon 7-3 avant J.-C. N°14. (5,04 g. ; - ; 21/23 mm). U 5 ; C 5. Entre tr. 171 et tr. 174.

As (Tibère césar). ]F IMPER[ ; tête laurée à droite. ]AVG ; autel de Lyon. Monnaie entaillée au droit et au revers. RIC I2 245, Lyon 13-14 après J.-C. N°15. (5,51 g. ; 6 h. ; 23/24 mm). U 3 ; C 2. Entre tr. 171 et tr. 174.

Claude I (41-54)

As. Illisible. S [ ; Minerve marchant à droite. RIC I2 100, Atelier clandestin, prototype 41-42. N°16. (1,95 g. ; - ; 20,2/21,3 mm). U 0 ; C 5. Entre tr. 171 et tr. 174.

Empereurs indéterminés de la première moitié du Ier siècle.

As. Illisible. Traces de martelage au droit. N°17. (5,01 g. ; - ; 18,4/21,3 mm). U 5 ; C 5. Entre tr. 171 et tr. 174. Illisible. Traces de martelage au revers. N°18. (1,84 g. ; - ; 14,3/16 mm). U 5 ; C 5. Entre tr. 171 et tr. 174.

Auguste (27 avant J.-C. - 14 après J.-C.)

As (Tibère césar). Tête laurée à droite. Autel de Lyon RIC I2 245, Lyon, 13-14 après J.-C. N°19. (5,02 g. ; 6 h. ; 21/22,5 mm). U 5 ; C 5. Tr. 171, remplissage TV, à côté. Deuxième lot de monnaies recueillies à l'aide d'un détecteur de métaux sous la terre végétale entre les tranchées 171, 174 et 180.

Auguste (27 avant J.-C. - 14 après J.-C.)

As (demi) Tête d’Auguste à droite. Crocodile à droite enchaîné à un palmier. RPC I 523, Nîmes, émission I, vers 16/15-10 av. J.-C. N°22. (6,00 g.; 3 h. ; 25 mm). U 2 ; C 2. As. [TI CAESAR AVG]VST F [IMPERAT V] ; tête nue de Tibère à gauche. Deux coups de poinçons : un en forme de V devant le visage, un autre en forme de demi-lune sur le cou. ROM ET AVG ; autel de Lyon. RIC I2 237, Lyon, émission IIb, 11-12 avant J.-C. N°23. (86 g. ;11 h.; 26,2 mm). U 3 ; C 2.

As. TI CAESAR AVGVST F IMPERAT VII ; tête laurée de Tibère à droite. ROM ET AVG ; autel de Lyon. RIC I2 245, Lyon, émission IIb, 13-14 après J.-C. N°24. (6,44 g. ; 12 h. ; 22,5/25,3 mm). U 3 ; C 3. N°25. (6,04 g. ; 3 h. ; 22,8/24,2 mm). Coups de poinçon au revers sur l'autel : II. N°26. (5,57 g. ; 11 h. ; 21/22,2 mm). U 3 ; C 3.

As. Série à l'autel de Lyon, émission II, 10-14 après J.-C. N°27. (3,26 g. ; 17,5/20 mm). C 4 ; U 5.

Claude I (41-54)

As, 41-42. TI CLAVDIVS CAESAR AVG P M TR P IMP ; tête nue à gauche. CONSTANTIAE AVGVSTI S C ; Constantia casquée et en habit militaire, debout à gauche, tenant une longue lance. RIC I2 95. N°28. (7,34 g. ; 7 h. ; 24,3/25 mm). U 2 à 3 ; C 3. Atelier I hispanique, graveur C (TM XXI). N°29. (4,18 g. ; 6 h. ; 21,2/25 mm). U 0 ; C 5. Lyon troisième portrait dit “à la petite tête” (TM XXI).Contremarque SPQR (très probable) devant le visage en position verticale.

TI CLAVDIVS CAESAR AVG P M TR P IMP ; tête nue à gauche. S C ; Minerve, casquée et drapée, debout à droite, brandissant un javelot et tenant un bouclier. RIC I2 100. N°30. (5,13 g. ; 6 h. ; 21/22,4 mm). U 3 ; C 4. Lyon, premier portrait dit “à la grosse tête”. N°31. (2,23 g. 6 h. ; 18,3/20 mm). U 0 ; C 5. Lyon troisième portrait dit “à la petite tête” (TM XXI). Une contremarque rectangulaire non identifiée ayant légèrement déformé le flan est apposé devant le visage. N°32. (3,74 g. ; 4 h. ; 22/23 mm). U 2 ; C 4. Atelier non officiel, graveur C de Jean- Baptiste Giard (TM XXI).

Néron (54-68)

Dupondius. AVG P MAX T....; tête laurée à droite. Contremarque VVV (?) apposée sur le cou (photo 14). Victoire marchant à gauche tenant de la main droite une couronne et une palme de la main gauche. Type Victoria augusti. RIC I2 522/601, Lyon, 66-67. N°33. (7,35 g. ; 6 h. 24/25,1 mm). U 2 ; C 4.

Photo 14 : Contremarque VVV au droit d'un dupondius de Néron. © Hervé Paitier

Vespasien (69-79)

As (Domitien césar) CAE[ ]TIAN[ ; tête laurée à droite. S C ; Spes debout à gauche, tenant de la main droite une fleur et relevant, de la main gauche, un pan de sa robe. RIC II2 1290, Lyon, 77-78. N°20. (7,55 g. ; 6 h. ; 27,9/28,1 mm). U 2 ; C 4.

Empereurs indéterminés de la première moitié du Ier siècle.

As. N°34. (6,08 g. ; - ; 22,2/22,7 mm). U 0 ; C 5. Pourrait être un as à l'autel de Lyon. N°35. (5,92 mm ; - ; 23/23,2 mm). U 5 ; C 5. On croit discerner au revers (légèrement concave) une grande couronne de lauriers (Tibère, as) N°36. (4,16 g. ; - ; 22/24 mm). U 5 ; C 5. N°37. (3;65 g. ; - ; 20/22 mm). U 0 ; C 5. N°38. (3,25 g. ; - ; 19/20,2 mm). U 5 ; C 4. N°39. (1,92 g. ; - ; 16/18 mm). U 5 ; C 5. N°40. (4,50 g. ; - ; 18,6/24,4 mm). U 5 ; C 4. N°41. (4,16 g. ; - ; 20/21,3mm). U 5 ; C 5. N°42. (2,41 g. ; - ; 21/22,1 mm). U 0 ; C 5. N°43. (2,45 g. ; - ; 18,2/21,3 mm). U 0 ; C 5.

Autres monnaies découvertes au détecteur de métaux mais ne provenant pas de l’ensemble n°4.

Tranchée 79, F. 2

Hadrien (117-138)

As. ]NVS AVGV[ ; tête laurée à droite. CO[ ]I S C ; Salus debout à droite, nourrissant un serpent qu'elle tient dans ses bras. RIC II 679, Rome, 125-128. N°21. (6,34 g. ; 6 h. ; 25,5/28,1 mm). U 4 ; C 2.

Tranchée 418, décapage.

Marc Aurèle (161-180)

Sesterce. ….NIN... ; buste lauré à droite. Deux entailles parallèles au niveau de la bouche. Illisible. N°44. (18,91 g. ; - ; 28,6/30 mm). U 5 ; C 2.

2.4.2.1 –Commentaire.

43 monnaies ont été recueillies lors du diagnostic de la future rocade de Saint-Brieuc (section le Gouët- Le Sépulcre). 41 d’entres elles ont été découvertes sur l’ensemble n°4, les 2 autres monnaies ont été retrouvées sur des secteurs géographiques différents.

Denier Sesterce Dupondius As Total République 1 1 Auguste (-27 - + 14 17 dont 1/2 17 Claude (41-54) 7 7 Néron (54-68) 1 1 Indéterminés Ier siècle 13 13 Vespasien (69-79) 2 2 Hadrien (117-137) 1 1 Marc Aurèle (161-180) 1 1 Total 1 1 1 40 43 Tableau de répartition de l'ensemble des monnaies. Dans notre catalogue, nous avons conservé l'ordre dans lequel les monnaies nous ont été confiées pour identification. D'emblée, deux ensembles de monnaies sont discernables : les monnaies découvertes dans ou au contact des tranchées 171, 174 et 180 (41 monnaies) et celles qui l'ont été dans les tranchées 79 et 418 (2 monnaies). Le premier ensemble, de loin le plus conséquent avec 41 exemplaires (1 denier, 1 dupondius et 39 as), comprend des monnaies allant de la République au règne de Vespasien. Le deuxième ensemble compte seulement 2 monnaies plus récentes que celles du premier lot puisqu'elles datent du IIe siècle (as d'Hadrien et sesterce de Marc Aurèle).

Denier Dupondius Dont As Dont Total Dont cmqué cmqué cmqué République 1 1 Auguste (-27 - + 14) 17 dont 3 17 3 1/2 Claude (41-54) 7 3 7 3 Néron (54-68) 1 1 1 1 Vespasien (69-79) 2 2 Indéterminés Ier 13 13 siècle Total 1 1 1 39 6 41 7 Tableau de répartition des monnaies découvertes dans/ou au contact des tranchées 171, 174 et 180.

Ce lot se singularise par son nombre, sa composition et la présence de nombreuses contremarques.

La découverte d'un nombre aussi élevé de monnaies dans le cadre d'un simple diagnostic a de quoi surprendre, bien des fouilles ne livrant pas une telle quantité de numéraire. Outre leur nombre élevé, ces monnaies ont été recueillies sur une surface assez restreinte avec, semble-t-il, des zones de concentration. Cette circonstance fait évidemment penser à des offrandes monétaires d'autant que trois as (n° 15, 17 et 18) ont été martelés, traitement bien connu qui était réservé, au début de l'Empire, aux monnaies votives. A ce stade de l'étude, il est difficile de s'avancer plus sur le sujet.

L'amplitude chronologique des monnaies reflète-t-elle la durée de la période durant laquelle elles ont été offertes ou éventuellement perdues ? La monnaie la plus ancienne est un denier républicain non daté. Les deniers républicains circulent pendant tout le Ier siècle. En effet la faiblesse du volume des frappes en métal blanc sous les Julio-Claudiens font que les deniers républicains constituent une part prépondérante du métal argent monnayé en circulation (de l'ordre des 2/3) jusque sous les Flaviens17 . Un don ou une perte de cet unique denier peut donc parfaitement intervenir au cours de la première moitié du Ier siècle.

17 Comme le montre les trésors flaviens. S. Estiot – I. Aymar, Le trésor de Meussia (Jura) : 399 monnaies d'argent d'époque républicaine et julio-claudienne, TM XXII, 2001/2002, p. 69-163, p. 73. Les monnaies augustéennes sont au nombre de 17. Il s'agit essentiellement, à l'exception de deux as de Nîmes dont une moitié d'as de la première série la plus ancienne, d'as à l'autel de Lyon. Quatre d'entre eux appartiennent à la première émission datée de 7-3 avant J.-C., 10 à la deuxième émission frappée de 10 à 14 après J.-C., un as ne pouvant être attribué à l'une ou l'autre de ces émissions. Tous ces as lyonnais présentent un taux d'usure très prononcé et il est d'ailleurs probable que la grande majorité des 13 as indéterminés du Ier siècle soit des as à l'autel de Lyon. On relève l'absence d'as républicains ou coloniaux. Plus que la proportion importante d'as de la deuxième série la plus tardive, par rapport à celle des as de la première série, phénomène courant en Gaule intérieure18, c'est le taux d'usure très prononcé et assez uniforme des as lyonnais qui me paraît l'indice le plus significatif de ce lot. Il me semble être un indicateur du caractère tardif de l'arrivée de ce stock d'as lyonnais dans le site, à une époque qui se situe au mieux à la fin de la période Tibérienne. La présence d'un nombre significatif d'as de Claude I vient renforcer cette impression. Sept as au nom de cet empereur ont en effet été identifiés. Ce nombre est assez élevé si on le compare à celui des as augustéens puisqu'il représente presque la moitié de ces derniers. Ces as claudiens, bien que très corrodés, sont dans un état d'usure nettement supérieur en moyenne à celui des as augustéens. On dénombre 5 as issus d'ateliers officiels contre 2 provenant d'officines clandestines gauloises. Parmi la production officielle, 4 as proviennent de l'atelier de Lyon et 1 as d'un atelier de la péninsule ibérique (atelier I). La présence d'un as de l'atelier I de la péninsule ibérique (n° 28) est intéressante parce que cet atelier, probablement situé dans le quart nord-ouest (Legio) ou peut-être sud-ouest de la péninsule ibérique (Augusta Emerita) est très nettement lié à l'armée de l'Hispania. Les frappes de cet atelier sont d'ailleurs très bien représentées dans les différents théâtres d'opérations où cette armée s'est illustrée à l'époque claudienne et néronienne (Maroc, Britannia)19 . Un unique dupondius de Néron complète cette série de monnaie post- augustéennes. Ce dupondius a très peu circulé. Enfin deux as de Vespasien viennent clore ce lot. Il me semble qu'au regard de ces différents indices ce lot monétaire reflète une circulation tardive, au plus tôt de la fin de la période Tibérienne, voire plutôt de l'époque Claude/Néron - Vespasien. La présence de contremarques apposées sur ces monnaies pourrait confirmer cette hypothèse.

En effet 7 monnaies sur 4120 ont été contremarquées pour un total de 8 contremarques, une monnaie ayant fait l'objet d'un double contremarquage. Le pourcentage des monnaies contremarquées est donc de 17,94 % mais varie selon les règnes soit 17,64 % des monnaies augustéennes, 42,85 % des monnaies claudiennes et 100 % des monnaies néroniennes.

Les contremarques sont les suivantes : 1 Contremarque VAR au revers d'un as à l'autel de Lyon RIC I2 230 (n° 3) entre les colonnes de l'autel (photo 13). 2 Contremarque AVG au revers d'un as à l'autel de Lyon RIC I2 230 (n° 14) associée à une contremarque rectangulaire non identifiée, apposée au droit. 3 Contremarque TIB.C. (ovale) au revers d'un as à l'autel de Lyon RIC I2 230 (n° 14). 4 Contremarque SPQR au droit d'un as de Claude I RIC 97.(n° 8) sur l'effigie.

18 J. Van Heesch, Some considerations on the circulation of Augustan and Tiberian bronze coins in Gaul, dans R. Wiegels (éd.), Die Fundmünzen von Kalkriese und die frühkaiserzeitliche Münzprägung. Akten des wissenschaftlichen Symposions in Kalkriese, 15.-16. April 1999, Möhnesee, 2000, p. 153-170. 19 P.-A. Besombes – Jean-Noël Barrandon, Nouvelles propositions de classement des monnaies de bronze de Claude Ier, Revue Numismatique, 155, 2000, p. 161-188. 20 Nous excluons les deux monnaies de Vespasien (n° 9 et 20) qui sont très rarement contremarquées. 5 Contremarque SPQR probable au droit d'un as de Claude I RIC I2 95 (n° 29) devant l'effigie en position verticale. 6 Contremarque SPQR ? au droit d'un as de Claude I RIC I2 100.(n° 31) devant l'effigie en position verticale. 7 Contremarque VVV au droit d'un dupondius de Néron RIC I2 522/601 (n° 33) sur le cou de l'effigie (photo 14). La contremarque VAR (Werz n° 227.1) 21 fait référence à Publius Quinctilius Varus, général d'Auguste vaincu en 9 après J.-C. à Kalkriese. Elle daterait des années 7-9 après J.-C. Cette contremarque est très répandue dans toute la Germanie. La contremarque AVG est trop mal conservée pour être précisément référencée par rapport aux différents sous-types répertoriés (peut-être Werz n° 54-7). Elle daterait de la période qui va du milieu à la fin de l'époque augustéenne. La contremarque TIB.C. ovale (Werz n° 199.4) serait tardo-augustéenne. Les contremarques SPQR (Werz n° 171) renvoient aux guerres civiles qui ont suivi la mort de Néron en 68-69. D'après les textes, Vindex, propréteur de Gaule lyonnaise, se soulève en 68 contre Néron et lève des troupes en Lyonnaise, Belgique et Aquitaine. SPQR Senatus Populusque Romanus est l'un des « slogans » des révoltés. La contremarque VVV n'est pas répertoriée par U. Werz, elle est donc à ce jour inédite. Selon Rodolfo Martini22, elle doit être mise en relation avec la période allant de la guerre civile de 68-69 à la consolidation du pouvoir de Vespasien en Gaule en 71-72.Elle pourrait se développer comme (VA)I (Vitellius ou Vespasianus imperator). Une origine gauloise de cette contremarque, comme de la contremarque SPQR, est des plus probables.

Il est possible par conséquent d'isoler deux groupes de contremarques, l'un appartenant à la période tardo-augustéenne de 3 contremarques frappées sur des as de Lyon très usés, l'autre, que l'on peut rattacher à la période 68-69, de 4 contremarques apposées sur des monnaies de Claude et Néron peu usées. Il est tout à fait exceptionnel de rencontrer, en de telles proportions, des monnaies contremarquées en milieu civil. En effet ces dernières sont très clairement liées à des contextes militaires et sont présentes en quantités importantes dans les camps du limes germanique. Il apparaît donc que la présence de ces contremarques pourrait être l'indice de la proche présence d'une unité militaire qui aurait été impliquée dans les troubles qui affectent la Gaule de la fin du règne de Néron jusqu'au début du règne de Vespasien. L'exemple du camp militaire d'Eysses (Lot-et-Garonne), que des recherches récentes ont mis en relation avec ces événements23, est un témoignage important du degré d'implication de la Gaule dite « désarmée » dans les troubles des années 68-69. Plus proche de Trémuson, le gué de Saint- Léonard (Jublains, Mayenne) a livré un nombre très important de contremarques des guerres civiles de 68-69. Nous y avons vu l'un des indices d'une possible présence militaire à Jublains durant cette période, présence militaire qui pourrait être plus ancienne24. A Trémuson, la proximité de mines de plomb argentifère, sites fréquemment contrôlés directement par le pouvoir central sous l'Empire, pourraient peut-être expliquer un

21 U. Werz, Gegenstempel auf Aesprägungen der frühen römischen Kaiserzeit im Rheingebiet – Grundlagen, Systematik, Typologie, Winterthur, 2009. 22 Rodolfo Martini est le numismate italien spécialiste des contremarques antiques. Courriel du 25 mai 2010. 23 V. Geneviève – P.-A. Besombes, Les monnaies, dans Ch. Chabrié – M. Daynès – J.-F. Garnier, La présence militaire au Ier siècle à Eysses (Villeneuve-sur-Lot, 47). Puits et dépotoir du site de Cantegrel, Documents archéologiques du Grand Sud-Ouest n° 1, Bordeaux, 2010, p. 165-172. Le terminus des 72 monnaies de ce lot est donné par un as de Vespasien daté de 72. Sur 12 as de Claude I, deux sont contremarqués SPQR ou PR. 24 P.-A. Besombes, Le dépôt de 22 438 monnaies du gué de Saint-Léonard (Mayenne), TM XXI, 2003/2004. stationnement de militaires dans ce secteur. Mais d'autres facteurs ont pu jouer comme le contrôle de voies importantes.

2.4.3 – Etude du mobilier (Laure Simon, Richard Delage, INRAP)

Des artefacts datant de la période gallo-romaine ont été relevés au sein des tranchées TR. 171, 174 à 176. Ils appartiennent au Haut-Empire, plus spécifiquement au Ier s. à de rares exceptions près. Quelque. Celles-ci ont permis de recueillir du mobilier caractéristique du Ier s. et montrent des approvisionnements diversifiés : si les productions régionales sont bien attestées (terra nigra, céramique commune sombre, commune claire), elles sont associées à des importations de vaisselle fine (sigillée du sud et du centre de la Gaule, paroi fine du centre de la Gaule) et de denrées véhiculées en amphores de la péninsule hispanique, régions de Tarraconaise et de Bétique (principalement du vin, mais aussi des saumures).

Tr. 171, F2 Gallo-romain, deuxième et troisième quarts du Ier s. ; céramique sigillée du Sud de la Gaule (pôle de Montans, coupelle Drag. 24/25, deuxième quart et milieu du Ier s.) (Pl. 7, n°3), terra nigra (pot trapu Menez 146) (Pl. 7, n°4), céramique non tournée

Tr. 171, F6 Gallo-romain, Ier s. probablement ; amphore de Lyonnaise orangée à cœur gris

Tr. 174, décapage Gallo-romain, Haut-Empire ; céramique commune claire

Tr. 174, F5 Gallo-romain, Haut-Empire (Ier s. ?) ; terra nigra, céramique commune claire ; tuile ; scories de fer (9 gr.)

Tr. 174, F8 Gallo-romain, Ier s. (au plus tard jusqu'au milieu/troisième quart) ; terra nigra (coupe carénée Menez 96) (Pl. 7, n°5), céramique commune claire, commune sombre (pots) (Pl. 7, n°6), céramique modelée, amphore de Tarraconaise à pâte beige (Pascual 1 ou Dr. 2/4) ; tuile ; tige de clou en fer

Tr. 174, F8 sondage fossé Gallo-romain ; céramique commune sombre

Tr. 174, F9 Gallo-romain ; céramique commune sombre (pot) ; instrumentum en alliage cuivreux, indéterminé

Tr. 174, F11 Gallo-romain, milieu/troisième quart du Ier s. ; céramique sigillée du Sud de la Gaule (pôle de Montans, coupelle Drag. 24/25), céramique commune claire

Tr. 174, F12 Gallo-romain, Ier s. ; terra nigra, céramique non tournée 2

1

3

4

5 6

7 9

8

11

10 0 3 cm

Planche 7 : Rocade d’agglomération briochine (22), “Le Sépulcre-Le Gouët”- Céramiques antiques. 1-2. Tr. 70, Fait 4 ; 3-4. Tr. 171, Fait 2 ; 5-6. Tr. 174, Fait 8 , 7-9. Tr. 175, Fait 3 ; 10. Tr. 175, décapage ; 11. Tr. 176, Fait. 5. Tr. 174, déblais Gallo-romain, Haut-Empire ; céramique commune sombre, amphore indéterminée (Gaule Lyonnaise ?)

Tr. 175 Lithique, schiste, élément perforé à l'une de ses extrémités

Tr. 175, décapage Gallo-romain, Haut-Empire ; céramique commune claire (cruche/pichet) (Pl. 7, n°10) et commune sombre ; instrumentum en plomb, indéterminé

Tr. 175, F3 Gallo-romain, Ier s., probablement des deuxième et troisième quarts ; terra nigra (coupe Menez 75 et vase fermé à paroi guillochée) (Pl. 7, n°7-8), céramique à engobe rouge/orangé, céramique commune claire et commune sombre (coupe à bord rentrant) (Pl. 7, n°9), amphore de Tarraconaise à pâte beige (Pascual 1 ou Dr. 2/4), amphore de Lyonnaise orangée à cœur gris ; 1 fragment de céramique contemporain intrusif ; tuile

Tr. 175, F6 Gallo-romain, Haut-Empire ; céramique commune claire

Tr. 175, F7 Gallo-romain, Ier s. (plutôt première moitié/milieu du Ier s.) ; amphore de Tarraconaise à pâte orangée, avec arrachement de l'attache d'anse supérieure (Pascual 1 ?)

Tr. 176, F1, décapage Proto ; céramique ; plaque foyère ou tuile

Tr. 176, F5 Gallo-romain, Haut-Empire ; céramique commune sombre dont 1 bord de pot à lèvre simple éversée (Pl. 7, n°11)

Tr. 180, décapage (détecteur) Instrumentum en plomb (?), indéterminé

Tr. 180, F1, surface (détecteur) Instrumentum en alliage cuivreux : protomé d’animal (Pl. 8, n°1, photo 12). Il s'agit d'un élément creux en forme de tête animale, vraisemblablement un cervidé si l’on tient compte de la présence, sur la partie haute de la tête, de 4 excroissances incomplètes correspondant à la ramure associée aux 2 oreilles. Les éléments structurants de la tête sont bien marqués : les muscles de la mâchoire, deux yeux en amandes. L’animal tient dans la gueule une forme ronde, qui pourrait être une pomme de pin, dont les écailles sont représentées par des traits (surtout visibles sur son côté gauche). D’autres incisions sont visibles : sur le museau et à l’extrémité du cou. La pièce est quasiment complète dans sa longueur (40 mm). Le diamètre interne va en diminuant de la partie arrière jusqu’à l’autre extrémité. Le conduit se poursuit au-delà de la gueule sur 8 mm. L’ouverture est alors de 2 mm. L’espace interne n’est pas rectiligne mais courbe. Compte-tenu de ces caractéristiques, il semble exclu d’envisager que cet élément en bronze puisse avoir été utilisé en tant que manche d’objet ou de récipient. La fonction la plus 1

Planche 8 : Rocade d’agglomération briochine (22), “Le Sépulcre-Le Gouët” - instrumentum en alliage cuivreux. 1. Tr. 180, Fait 1, surface. vraisemblable est celle de déversoir, en lien avec une canalisation ou une fontaine miniature. L’orientation du conduit par rapport au plan de pose montre que le jet devait avoir une courbe légèrement ascendante dans un premier temps, témoignant ainsi de la volonté de le « mettre en scène ». Aucun élément de comparaison n’a pu être trouvé pour l’époque gallo-romaine.

Entre Tr. 171 et Tr. 174 (détecteur) Instrumentum en fer, indéterminé Instrumentum en plomb, indéterminé

Entre Tr. 173 et Tr. 180, surface à -20 cm (détecteur) Instrumentum en alliage cuivreux, fragment de cloche ? Instrumentum en fer, portion de soc ? Instrumentum en plomb, bille et indéterminé

Bibliographie

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BEUCHET et alii 2004 : Beuchet (L.), Labaune (F.), Picault (C.), Pilet-Lemière (J.) 2004, Trois lots de mobilier du XVIe siècle provenant du Château du Guildo (Côtes d'Armor), Revue Archéologique de l'Ouest, 21, 2004, 189-223.

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2.4.4 – Discussion

Au terme de cette opération, de nombreuses interrogations subsistent concernant la fonction primitive de ce site. En effet, la caractérisation de cette occupation est particulièrement difficile à appréhender dans le cadre d’un simple diagnostic. La vision cumulative que nous avons de cet ensemble fossoyé dense et complexe, entrave toute tentative de restitution d’un plan cohérent car la relation entre les différents segments de fossés n’est pas évidente et ce, malgré un seuil d’ouverture élevé correspondant à environ 22% de la surface de la parcelle. Il semble que seul un décapage exhaustif de l’emprise totale du site, pourrait nous permettre d’appréhender la configuration réelle de cette occupation. Néanmoins, les recoupements entre fossés ainsi que les orientations divergentes adoptées par un certain nombre d’entre eux trahissent un remaniement et/ou d’états d’occupation successifs de ce site. Ainsi, l’étude du plan général laisserait deviner un système complexe de petits enclos quadrangulaires accolés et qui se seraient succédé sur ce même secteur géographique durant la phase d’occupation du site. Si seule une opération de fouille pourrait nous permettre de vérifier cette hypothèse, il reste néanmoins évident que cette occupation antique au plan ramassé et à la configuration originale (site uniquement matérialisé par des fossés rectilignes voir légèrement incurvés), ne s’apparente pas à une simple unité d’habitation. En effet, le mobilier métallique mis au jour sur ce site, 41 monnaies antiques dont un certain nombre d’entre elles contremarquées ainsi qu’une tête de cervidé en bronze, ne correspond pas à ce qu’on trouve habituellement sur les habitats ruraux. Cette concentration d’objets sur un secteur bien précis tend plutôt à accréditer l’hypothèse de la présence d’un sanctuaire où l’offrande monétaire et/ou d’objets était pratiqué d’autant que l’implantation environnementale du site se prête tout à fait à ce type d’activité cultuelle. En effet, la topographie particulièrement attrayante de ce dernier lui permettait de bénéficier d’un point de vue remarquable sur le vallon de « Corbel » mais également d’avoir le contrôle de l’entrée d’un des rares talwegs donnant accès au fond de ce vallon. Ainsi, il est vrai, à l’époque antique, les sanctuaires avaient semble t-il coutume d’être installés en bordure des sites naturels remarquables (vallée, rivière, marais, bord de mer, source..). Ce choix est conditionné par la proximité des divinités qui habitent ces lieux notables. Ainsi, les importants gisements de plomb-argentifère vraisemblablement connus et exploités dès l’époque antique, ont peut-être de par leur proximité, influencée les bâtisseurs sur le choix de ce lieux précis. L’étude numismatique réalisée par Paul-André Besombes (SRA Bretagne) semble également accréditer, en partie, la thèse du sanctuaire. En effet, sur 41 monnaies, 3 as (n° 15, 17 et 18) ont été martelés, traitement réservé au début de l'Empire, aux monnaies votives. De plus, ce lot de monnaie présente un nombre élevé de contremarques. Celles-ci, généralement associées aux contextes militaires sembleraient prouver que ce site a été fréquenté par des troupes romaines au cours des règnes d’Auguste (-27 - + 14) et de Vespasien (69-79). 2.5 – L’ensemble n°5 (indices d’occupation protohistorique ancienne, gallo-romaine et médiévale)

Ce dernier ensemble est matérialisé par de nombreux vestiges fossoyés appartenant à plusieurs périodes historiques (âge du Bronze/âge du Fer, gallo-romaine, médiévale et moderne). Cette concentration de structures diachroniques sur un même secteur géographique rend alors difficile les tentatives d’associations entre individus. De plus, le regroupement chronologique des diverses structures a été entravé par la collecte d’un mobilier céramique très fragmenté. Tous ces vestiges sont localisés à l’extrémité nord du tracé routier au lieu-dit « la Haute Rue », lieu-dit situé sur la commune de Pordic (Côtes d’Armor). Les parcelles sondées (parc. YL21 et YL82) se trouvent à une altitude moyenne de 133 m NGF au contact du futur échangeur « Le Sépulcre » qui raccordera à terme ce futur tracé à l’actuel RN 12 (fig. 5 et 12).

Photo 15 : Vue montrant la structure funéraire de forme circulaire (ensemble n°5) en cours de nettoyage. © Laurent Aubry

La plus ancienne des occupations identifiées sur le secteur est datée de la protohistoire ancienne et plus précisément de la fin de l’âge du Bronze et /ou du 1er âge du Fer. Les vestiges lui étant associés se rapportent à une structure funéraire de forme circulaire (tertre) à l’intérieur de laquelle ont été identifiées plusieurs incinérations en fosse (photo 15). Les autres structures pouvant être rattachées consistent en des fossés parcellaires liés à l’aménagement du paysage, des fosses et /ou trous de poteau. Une majorité de ces vestiges étaient difficilement discernables en raison de leur comblement très proche visuellement du substrat dans lequel ils ont été creusés (aspect délavé et oxydé des sédiments). Il reste donc 1

Rue 67 La Haute Rue 68 81 69 293 294 291 292 67 282 295 298 296 264 262 244 297 242 263

241 243 249 281 261 300 265 240 299 245

239 250 280 248 246 260 266 238 304 247 233 303 279 309 82 305 259

237 251 267 307 278

232 252 258 283 21 268 301 277 236 253 257 284 231

235 302 276 269 285 254 289 306 290 270 230 445 275 255 286 234 446 256 288 271 442 229 274 287 434 433 272 273 228 23 427 415 416 414 26

400

49 80 79

72 78 32

Légende51 : a 71

140 - 145 m 80 - 85 m 54 25 135 - 140 m 75 - 80 m 75 76 77 130 - 135 m 7052 - 75 m 30 53 125 - 130 m 65 - 70 m 74 73 120 - 125 m 60 - 65 m

115 - 120 m 55 - 60 m 110 - 115 m 50 - 55 m 56 Malbrousse 105 - 110 m 45 - 50 m 57 100 - 105 m 40 - 45 m

95 - 100 m 35 - 40 m 90 - 95 m 30 - 35 m

85 - 90 m

0 100 58 27 200m

Figure 12 : Plan topographique de la partie nord de la section routière59 « Le Sépulcre-Le Gouët » avec localisation des tranchées de sondages sur lesquelles se développe l’ensemble n°5. fort probable qu’une partie des vestiges fossoyés identifiés comme de véritables structures archéologiques dans le cadre du diagnostic ne soient en réalité que de banals écofacts.

La présence d’un habitat antique en périphérie proche de la zone diagnostiquée est également à envisager. En effet, le comblement d’un certain nombre de tronçons de fossés parcellaires présents sur le cadastre napoléonien (fig. 3), a livré des tessons de céramique de la période gallo-romaine précoce.

L’époque médiévale est attestée par un bâtiment subcirculaire excavé associé à des fosses et trous de poteau. Des fossés ont aussi été mis au jour mais l’absence de mobilier datant ne nous permet pas de les rattacher à cette occupation. La caractérisation de l’ensemble a de plus été gênée par l’emprise très réduite de la bande de terrain à diagnostiquer qui, sur cette zone, se réduit à moins de 20 mètres de large.

Enfin, les autres structures mises au jour se rattachent à un réseau de fossés parcellaires orthogonaux présents sur le cadastre napoléonien. Des fosses d’extraction de matériaux, probablement modernes, ont également été identifiées en marge de l’emprise orientale du diagnostic.

2.5.1 – Description des vestiges archéologiques protohistoriques

Les vestiges de cette période sont, pour l’essentiel, localisés sur les parcelles YL21 et YL82. L’ouverture des tranchées sur ce secteur a permis d’identifier un nombre important de vestiges fossoyés de nature diverses (tronçons de fossés, fosses, trous de poteau, fosses à chablis, bioturbations..) répartis de manière hétérogène sur la totalité des tranchées de sondage. Une partie de ces structures sont apparue parfois difficilement après le décapage de la terre végétale et de l’interface limoneux qui atteignait sur les secteurs les plus fortement colluvionnés plus de 0,80 m d’épaisseur. Les vestiges ayant plus particulièrement attiré notre attention consistent en un réseau fossoyé présentant des orientations divergentes de celles du parcellaire moderne (cadastre napoléonien). Aujourd’hui en grande parti arasé, ce dernier a néanmoins été partiellement repéré à l’intérieur du maillage des tranchées de diagnostic. Les autres vestiges que nous avons découverts à proximité, fosses et/ou trous de poteau, sont de datation plus douteuse et il reste donc délicat de les rattacher systématiquement à l’occupation protohistorique. Les vestiges d’un petit enclos funéraire datés de cette époque ont également été identifiés en limite nord-est de la parcelle YL21. Celui-ci est matérialisé par une couronne de pierre déposée à l’intérieur d’une tranchée subcirculaire d’un diamètre moyen de 5 mètres. Sont associées à cette unité au moins trois incinérations en fosse au contour délicat à cerner. Localisées à l’intérieur du cercle, celles-ci sont seulement reconnaissables aux petits fragments d’os et de céramique visibles en surface du décapage.

2.5.1.1 – Le réseau fossoyé (fig. 13)

Un certain nombre de tronçons de fossés pouvant être associés à du parcellaire protohistorique ont été répertoriés sur ce secteur géographique. Leur orientation nord-sud et est/ouest, diverge par rapport à l’organisation parcellaire visible sur le cadastre napoléonien. Celui-ci est en effet dressé selon une trame régulière d’orientation nord-est/sud-ouest et nord- ouest/sud-est. L’étude comparative de ce cadastre dressé au début du XIXe siècle et du plan général des vestiges, a permis de faire un tri significatif parmi l’ensemble du réseau fossoyé. Ainsi, il nous a été possible de nettoyer le plan général par l’élimination d’un certain nombre 249

265 261

280  250

246  260 

266 304

3 1 305 1 2 Tr 266 - F 1 247 4 1 2 82 E O 3 3 303 1 2 309 1 279 1 - Limon gris légèrement argileux avec poches plus clair compact, 5 écofact, quelques pierres et 1 fragment de verre blanc. 2 2 - Limon gris-beige un peu orangé légèrement argileux compact avec quelques cailloux et charbon de bois (proche du substrat). 259 3 251 4 Tr 303 - F 2 Tr 303 - F 3 Tr 303 - F 4 E O E O E O 1 1 1 2 2

Tr 304 - F 1 Tr 307 - F 1 267 278 1 - Sédiment argileux gris-jaune 1 - Sédiment argileux brun très riche 1 - Sédiment argileux brun hétérogène compact. en charbon de bois avec nodules de terre brûlé. hétérogène avec nodules d’argile jaune. 2 - Sédiment argileux brun-jaune homogène 2 - Sédiment argileux brun-gris E N-O S-E O 307 avec quelques petits charbons de bois. avec quelques petits charbons de bois. Terre végétale 2 Terre végétale 1 1 Tr 268 - F 1 Tr 268 - F 5 1 1 - Sédiment argileux brun-jaune avec pierres et nodules de substrat. E O O E 2 258 283 3 1 1 4 2 3 3 Tr 307 - F 2 252 2 N-O S-E 1 - Sédiment argileux brun avec beaucoup de racines, 1 - Sédiment argileux brun homogène 1 - Sédiment argileux brun foncé quelques nodules d’argile jaune et blocs de schiste. 268 avec pierres de schiste. avec quelques nodules d’argile jaune et pierres de schiste. 2 - Sédiment argileux brun-gris clair homogène. et pierres de schiste. 301 3 - Sédiment argileux brun foncé 2 - Sédiment argilo-sableux brun foncé 2 - Sédiment argileux brun-gris hetérogène 1 2 avec gros nodules d’argile jaune et cailloux. 3 1 avec quelques nodules d’argile jaune avec nodules d’argile jaune et 3 - Sédiment argileux brun-jaune tès homogène. 2 et pierres de schiste. cailloutis de schiste. 4 - Sédiment argileux brun-jaune avec nodules d’argile 277 3 - Sédiment argileux brun avec nodules gris-jaune clair (effondrement de paroi). d’argile jaune très perturbé 1 - Sédiment argileux brun compact 3 et pierres de schiste. avec cailloutis et rares charbons de bois. 2 - Sédiment argileux brun-jaune 2 Tr 305 - F 4 avec pierrse et nodules d’argile jaune. 5 3 - Argile brun clair homogène et compacte. O E 253 3 9 Tr 301 - F 5 Tr 301 - F 9 O E Terre végétale O E 1 4 2 257 10 5 11 Terre végétale 3 3 1 2 1 4 5 1 - Sédiment argileux brun foncé avec cailloutis et blocs de schiste, nombreuses traces de racines 1 - Sédiment argileux brun avec quelques nodules et percolation. 1 - Sédiment argilo-sableux brun meuble avec céramique. d’argile jaune et quelques cailloux. 2 - Sédiment argileux homogène compact brun foncé-gris 2 - Sédiment argileux brun avec cailloutis et céramique. Tr 309 - F 1 3 - Sédiment argileux brun-gris avec cailloutis et céramique. avecnodules d’argile jaune et pierres. 4 - Sédimenr argileux gris-brun avec traces de racines. 3 - Sédiment gris-brun clair meuble hétérogène. N S 0 1m 4 - Sédiment gris-brun clair compact hétérogène. 5 1 2 5 - Sédiment gris-brun clair compact hétérogène. 3 4 254

1 - Sédiment argileux brun meuble homogène avec cailloutis. 2 - Sédiment argileux brun homogène avec quelques nodules d’argile jaune. Fragment de hache à douille 302 269 0 1m 3 - Sédiment argileux compact gris-jaune / brun avec nodules d’argile jaune. 4 - Sédiment argileux compact gris-jaune / brun avec nodules d’argile jaune. 5 - Sédiment argileux compact brun-jaune très hétérogène 0 10 50m riche en gros nodules de substrat.

Figure 13 : Plan et coupes d’une partie des vestiges fossoyés de l’âge du Bronze mises au jour au contact de l’ensemble n°5. de tronçons de fossés douteux au contact desquels avaient pourtant été recueillis des fragments de céramique protohistorique. Les importantes perturbations des sols, quelles soient d’origines naturelles (fouisseurs, chablis) ou artificielles (remembrements, pratiques agricoles modernes), peuvent expliquer la présence de ce mobilier résiduel ancien piégé au sein de vestiges plus récents25.

La trame la plus ancienne se présente sous la forme de deux séries de fossés rectilignes parfaitement parallèles et espacés d’environ 2 mètres. Cet espace vide de structure semble matérialiser l’emprise d’une levée de terre. La plus longue d’entre elles à été suivie sur une distance de 135 m de la tranchée 243 à la tranchée 279. Le second tracé n’a pu être observé que sur une distance de 60 mètres entre les tranchées 254 et 283 mais lui doit se poursuivre hors emprise de part et d’autre des sondages. Les coupes entreprises dans un échantillon de fossés ont permis de mettre en évidence des creusements assez réguliers. Les profils généralement en cuvette présentent une largeur allant de 0,45 m à 1,30 m. Leur profondeur sous décapage n’excède pas les 0,40 m de profondeur (F. 2, tr. 250) et leur comblement consiste en un limon argileux brun-jaune plus ou moins foncé, homogène avec parfois des inclusions de petites pierres de schiste.

La structure la plus intéressante est un fossé identifié au contact des tranchées 232 et 236. Suivi sur une distance de 35 mètres, ce fossé rectiligne orienté nord-est/sud-ouest, s’inscrit parfaitement dans la trame parcellaire moderne visible sur le cadastre napoléonien. Sondé mécaniquement, ce fossé au profil en « V » est large de près de 3,50 m pour une profondeur sous décapage de 2,20 m. Compte tenu des risques importants d’effondrement, son comblement stratifié n’a pas été relevé dans le cadre de l’opération. Seuls des clichés et un relevé de son profil a été entrepris. Les niveaux localisés à la base du remplissage sont constitués de plusieurs strates argileuses hydromorphe et très compactées, provenant majoritairement du côté nord du fossé (ravinement et lessivage des parois). Le reste du comblement, plus meuble, est caractérisé par une alternance de strates argileuses et sableuses provenant des deux côtés du fossé. Ces couches homogènes de couleur brun gris, deviennent de plus en plus foncées et épaisses au contact du sommet du remplissage. Suite à ces quelques observations, il est probable que ce fossé ait fonctionné ouvert durant toute sa phase d’utilisation. La présence d’un talus contigu sur l’un de ses côtés est vraisemblable même si cela n’est pas démontré à la fouille. Concernant la fonction primitive de ce fossé, rien à l’heure actuelle ne permet de la préciser. Néanmoins, son gabarit conséquent lui confère plus une fonction d’enclos ou de protection que celle d’une simple délimitation parcellaire. L’attribution chronologique de cet ensemble reste douteuse car seul un tesson de l’âge du Bronze a été retrouvé dans le remplissage. En l’état actuel des recherches, il est donc difficile de rattacher avec certitude cet individu aux structures médiévales proches ou aux vestiges protohistoriques présent sur le même secteur.

2.5.1.2 – Les autres vestiges fossoyés (fig. 13)

Sous cette appellation sont répertoriés les fosses et/ou trous de poteau mis au jour dans une partie des tranchées de sondages. Le temps imparti à l’opération nous a permis de tester un petit échantillon de ces vestiges. La plupart d’entre eux se sont avéré être en réalité de simples écofacts que nous avons donc purgé du plan général. D’autres semblent néanmoins correspondre à des vestiges habituellement rattachés à des sites d’habitat. La découverte, à

25 Le mobilier, la céramique en particulier, a principalement été retrouvée durant le décapage et sur le comblement sommital des structures fossoyées. 

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243 249

14

245 299 1

0 10 40m

6

14

10

2 4 1

0 1 5m

Figure 14 : Plan d’ensemble de la structure funéraire découverte au contact de l’ensemble n°5. leur contact, de tessons de céramique protohistoriques, de deux pesons de tisserand en terre cuite (tr. 254) et d’un fragment de hache à douille en bronze (tr. 268, F. 2, pl. 9) conforte cette hypothèse.

2.5.1.3 – Le tertre funéraire (fig. 14)

Il est localisé en limite nord-est de l’emprise routière au contact de la parcelle YL21. Cet ensemble est implanté sur le versant septentrional d’un plateau culminant à 140 m NGF. Il est également assis sur des terrains au relief peu marqué correspondant à une vaste zone topographique de replat située sur la courbe de niveau à 132 m NGF. Cette structure funéraire n’est d’abord apparue que très partiellement durant la réalisation de la vignette 243. C’est en effet grâce à la découverte d’une première fosse contenant des esquilles d’os brûlées (F. 4) que nous avons décidé, en accord avec le SRA de Bretagne, d’ouvrir une large fenêtre de décapage. Celle-ci était nécessaire afin de s’assurer qu’aucune autre structure de ce type ne se trouvait en périphérie. Nous nous sommes alors rendu compte que cette fosse se situait à l’intérieur d’un espace subcirculaire délimité par des blocs de schiste formant un cercle d’environ 5 mètres de diamètre (F. 1). Un fossé ou dépression circulaire large de 2 m à 2,50 m et aux limites ténues entourait également l’ensemble (F. 14). Son comblement supérieur contenait des fragments de céramique de facture protohistorique (bronze Final/Ier âge du Fer) ainsi que quelques blocs de schiste (photo 16). L’absence de sondage ne nous permet pas d’avoir une idée sur la profondeur et le profil de cette excavation.

Photo 16 : Vue prise vers l’ouest, montrant l’ensemble de la structure funéraire (vig. 243, F .1). © Laurent Aubry Le nettoyage fin de la surface enclose par les blocs de schiste, nous a également permis d’identifier trois autres fosses, uniquement visibles grâce aux quelques fragments de céramique et/ou d’os brulés présents en surface de leur comblement (photo 17). Ces structures aux limites non définies (F. 2, F. 4 et F. 10) semblent être disposées sur le pourtour interne du cercle de pierre. Sans relation attestée avec l’unité funéraire, un ensemble de vestiges excavés se développe près de cette dernière (tranchée 245). Il s’agit de fossés, fosses et/ou de trou de poteau au contact desquels à été recueillis des fragments de céramique de facture protohistorique.

Photo 17 : Vue rapprochée d’une des trois fosses (F. 4) identifiées à l’intérieur du cercle de pierre (F. 1). On distingue parfaitement des esquilles d’os brûlés sur le comblement supérieur du remplissage. © Laurent Aubry

2.5.2 – Etude du mobilier (Théophane Nicolas, INRAP)

Cet ensemble est celui qui a livré le plus grand nombre d’artefact datés de l’âge du Bronze avec un Nombre Minimum d’Individus vases (NMI bord) de 23.

2.5.2.1 - Une occupation du Bronze moyen

Les tranchées 232 et 254 a permis la mise au jour d’un petit ensemble de mobilier céramique. Il est représenté par 83 tessons ou éléments de forme. La céramique est peu fragmentée et non altérée. Au sein du mobilier, il a été dénombré 5 éléments diagnostiques (pl. 9), qui se partagent entre une forme archéologiquement complète (récipient tronconique   

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Dessin et infographie: T. Nicolas, Inrap.

Planche 9 mobiliers céramique et métallique associés à l’ensemble 5 Rocade Saint-Brieuc « Le Sépulcre-Le Gouët » Photographies: E; Nicolas et T. Nicolas, Inrap.

Planche 10 mobilier en argile cuite découvert dans la tranchée 254 (ensemble 5 Rocade Saint-Brieuc « Le Sépulcre-Le Gouët »  

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Dessin et infographie: T. Nicolas, Inrap. Planche 11 mobilier céramique au contact de l’ensemble 5 Rocade Saint-Brieuc « Le Sépulcre-Le Gouët » en céramique semi-grossière à décors de boutons circulaires sous le bord (pl. 9, tr 232, zone A), 1 d’élément décoré (cordon incisé Tr 232 Zone B), 2 mamelons (pl. 9, tr. 232, zone B, et tr. 254, F. 3) et 1 élément de préhension (pl. 9, tr. 254, F. 3). Le NMI « vase » (pondéré) est de 5. Le caractère fragmenté d’une partie du mobilier évoque un mobilier détritique piégé au sein de structures excavées. (pl. 9, tr. 254, F. 3) Néanmoins, la présence d’un récipient archéologiquement complet associé à du mobilier très peu fragmenté suggère un enfouissement relativement rapide qui demande à être précisé. L’analyse typochronologique permet d’attribuer cet ensemble au Bronze moyen, notamment le récipient archéologiquement complet qui a de forte similitude avec des individu issus de l’assemblage de Plouedern (Hénaff X., communication orale, Blanchet S., inédit) ou de Bédée « Zac aux Chèvres) (Hamon et al., 2010). La tranchée 254 a également livré au décapage 2 éléments en terre-cuite de type « pesons ». Ils sont de type cylindrique (pl. 10) Le premier est fragmenté, tandis que le second est complet. Ils ont été découverts en contexte isolé. Ils sont de gabarits proches : De 10 centimètres de long pour 9 centimètres de diamètre pour l’un est de 12 centimètres de long pour 8 centimètres de diamètre pour le second. Leur construction est bipartite (les deux hémisphères, ont été élaborée séparément avant d’être « collées » l’une à l’autre, après la réalisation, par impression à l’aide baguette, du canal médullaire). L’ouverture centrale ainsi réalisée est de 2 cm de diamètre. Le poids est de près de 1.2 kg pour l’individu complet. Le type cylindrique est le modèle ordinairement connu pour les sites de l’Age du Bronze régional notamment du Bronze moyen, comme par exemple ceux de identifiés à Bédée « Zac aux Chèvres) (Hamon et al., 2010) , de la structure P4B5 de Delle Saint Martin (Mondeville, Calvados) ou de la ZI sud ou de l’Etoile (Chancerel et al., 2006, fig. 129 p. 174), éléments associé à du mobilier daté du Bronze moyen. L’aspect de surface de ces deux éléments pose toutefois quelques questions quant à leur fonction ou à leur possible réutilisation. Ils portent en effet tous deux des traces de surcuisson manifestes à leurs extrémités (changements de coloration, scorification sur prés d’un centimètre d’épaisseur, voir de dépôt métallique). Faut-il envisager pour ces éléments une autre fonction que celle de « pesons » comme celle de base de soufflet, de tuyère ou une réutilisation secondaire de ces pesons en lien avec un foyer? Les « pesons » présentent en effet des traces de surcuisson importantes et ce à des températures très élevées (rubéfaction des surfaces, transformations de matières, marques de fusion). Ces altérations classiques des phénomènes de surcuisson ne sont possibles qu’à des températures supérieures à 900° C, voir à 1100°C pour les transformations les plus importantes. L’assemblage céramique, attribué au Bronze moyen, est typique des contextes de type habitat : toutes les catégories fonctionnelles semblent représentées, aussi bien la vaisselle de présentation ‘céramique fine), que la céramique de stockage. Il est a noté la présence au sein du corpus de deux pesons cylindriques (pl. 10), éléments susceptibles d’évoquer, la sphère artisanale au sein du site, d’autant qu’une possible réutilisation, comme évents dans une autre sphère artisanale comme la métallurgie est possible.

2.5.2.2 - Une occupation de la fin de l’âge du Bronze ou du début du Premier âge du Fer.

Les tranchées 243 et 249 ont livré un Nombre Minimum d’Individus vases (NMI bord) de 13. Ces individus peuvent être attribués à la fin de l’Age du Bronze ou du début du Premier Age du Fer. Ils sont issus d’incinérations du tumulus en pierre de la tranchée 243 et du Fait 1 de la tranchée 249 (fig. 14). Le mobilier des incinérations est très fragmentaire et ne permet pas de restituer les formes. On peut néanmoins identifier : un élément de fond en céramique semi-grossière avec impressions digités sur la base de la panse, un bord de récipient en céramique semi-grossière à décors d’impressions digitées sur le bord, 2 fragments de bord éversé en céramique semi- grossière, un bord de coupe à marli large en céramique fine, un fond de récipient en céramique grossière, un fragment de fond et un tesson à impression digitées). Il n’en est pas de même pour les récipients issus de la tranchée 249. Cette dernière livre ainsi 3 individus au profil archéologiquement complet. On identifie trois récipients en céramique semi-grossière non décoré (un bol, un récipient à profil sinueux et un récipient biconique) (pl. 11, tr. 249, F. 1)

On peut probablement associer à ces individus vases, notamment si l’on prend en considération la datation haute, une hache à douille en alliage cuivreux (pl. 9, tr 268, F. 2), découverte fragmentée.

Bibliographie

CHANCEREL A., MARCIGNY C., GHESQUIERE E., 2006, Le plateau de Mondeville (Calvados) du Néolithique à l’Age du Bronze, Document d’Archéologie Française 99, Paris.

HAMON A.-L., LABAUNE-JEAN F., et NICOLAS T., 2010, Bédée, (Ille et Vilaine), ZAC du Pont aux Chèvres, Trois occupations de l’Age du Bronze moyen, du Haut Empire et du Haut Moyen-Age, RFO diagnostic archéologique, INRAP GO.

MENTELE, S., 2010 – Lamballe « ZAC de la Tourelle », Côtes d’Armor, la mise en valeur agraire du terroir du plateau de la Tourelle aux Ier et IIè S. av. J.-C, .RFO de Fouille, 1 volume, Service Régional d’Archéologie de Bretagne, Rennes, inédit. 2.5.3 – L’occupation médiévale (XVe/XVIe siècle)

Un petit ensemble de vestiges attribuables à l’époque médiévale a été isolé sur la bordure septentrionale de la parcelle YL21. Concentré au contact de la vignette 235 (photo 18), il se situe sur un vaste replat topographique d’un plateau culminant à 140 m NGF (fig. 5 et 12). L’emprise routière sur cette partie du tracé étant très restreinte, le diagnostic n’a permis de recueillir que peu d’informations sur la nature de l’occupation, son étendue et le niveau de conservation des vestiges excavés qui est inégal d’une tranchée à l’autre. Sur cette zone, les structures sont creusées dans un encaissant limono-argileux meuble correspondant à l’altération des micaschistes. Localement bioturbé par divers fouisseurs et/ou racines, le contour des structures à parfois été délicat à cerner. La couverture de stériles scellant le site est épaisse en moyenne de 0,60 m, mais sur certains secteurs colluvionnés son épaisseur atteint 0,80 m (tr. 236).

Photo 18 : Vue partielle de la vignette 235 après nettoyage montrant la concentration de vestiges fossoyés (ensemble n°5). Au premier plan à gauche du cliché, on distingue le bâtiment excavé médiéval (F. 1). © Laurent Aubry

2.5.3.1 – Le bâtiment ou fond de cabane excavé (fig. 15)

Celui-ci a été mis au jour durant la réalisation de la vignette n°235. Il se présentait au décapage sous l’aspect d’une grande tache de couleur brun-gris clair recoupant nettement le tracé d’un fossé antérieur (F. 10). Rien ne permettait d’identifier la nature précise de cette structure qui, au départ, évoquait une grande fosse au sommet de laquelle apparaissaient localement des pierres de schiste. Nous avons donc décidé de réaliser une première coupe 

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237 Tr 232 - F 6

N-O S-E 8 6

zone B 5 Comp te tenu des risques 4 important d’eff ondrement, son comblement 3 2 stratifié n’a pas été relevé dan s le cadr e d e l’opération. Seuls d es clichés et un relevé d e 1 so n p rofil a été entrepris. 232 Les niveaux localisés à la b ase du remplissag e son t constitués de p lusieurs zone A strates argileuse hy dromor phe et très compactées, p rovenant majoritairement du côté nor d du fossé (ravinement et lessivage des 9 10 parois). Le reste du comblement plus meuble 236 est caractérisé par une alternance de strates argileuses et sableuses p rovenant des deux côtés d u fossé. Ces couches homo gènes d e couleur b run g ris, deviennent de plus en plus fon cées et épaisses au contact du sommet du remplissage.

Tr 235 - F 1/2

231

235

5 8 11 14

3 1 10 17 9

0 10 40m

Tr 235 - F 3 Tr 235 - F 5 Tr 235 - F 8 E O O E O E

1 1 1 N S 1 1 - Limon argileux brun 1 - Limon argileux brun 1 - Limon argileux brun. avec inclusions ocres. avec inclusions ocres. Tr 235 - F 10 Tr 235 - F 17 O E N S N-O S-E O E 1 1 1 1

1 - Limon argileux brun-gris 1 - Limon argileux brun meuble 0 1m 1 - Sédiment sabblo-argileux brun-gris clair hétérogène et meuble, 0 1m meuble et homogène. et homogène. blocs de schiste et charbon de bois. Figure 15 : Plans et coupes d’une partie des vestiges fossoyés médiévaux mises au jour au contact de l’ensemble n°5. longitudinale afin de vérifier sa morphologie. Nous nous sommes alors très vite aperçus, qu’il s’agissait en réalité d’un bâtiment excavé26. Notre structure est matérialisée par une grande fosse ovalaire de 4,80 m de long sur environ 4 m de large. Ces contours, plus ou moins irrégulier, sont parfois difficile à cerner. Ceci est vraisemblablement dut aux phénomènes de bioturbation (fouisseurs, racines) que l’ont a fréquemment rencontré dans ce type de substrat limoneux. Le bâtiment est sensiblement orienté nord-ouest/sud-est, sur sa plus grande longueur. Le sondage longitudinal entrepris sur sa plus petite largeur (sond. 1), montre un profil à fond plat et des bords obliques (photo 19). Un trou de poteau de 0,30 m de diamètre et profond de 0,45 m est creusé dans et sur la bordure de l’excavation (photo 18).

Photo 19 : Vue prise vers le sud, montrant le profil du bâtiment excavé (vig. 235, F. 1). © Laurent Aubry

L’analyse de la coupe stratigraphique nous a permis de mettre en évidence un unique comblement constitué d’une couche de limon sablo-argileux brun-gris clair hétérogène et meuble de près de 0,20 m d’épaisseur. Quelques blocs de schiste et des inclusions de charbons de bois ont été retrouvés. Le fond de la structure n’est pas induré et aucun niveau de circulation n’est perceptible en coupe. La céramique retrouvée, provient pour l’essentiel de la partie haute du comblement. Le deuxième sondage (sond. 2) a été entrepris sur un petit quart sud-ouest de la fosse. La coupe sud-ouest/nord-est, montre un profil similaire à ce qui a été observé sur le sondage 1

26 Les fonds de cabane sont des installations partiellement creusées dans le sol (en général entre 0,25 m et 1 m de profondeur), le plus souvent de faible surface (entre 5 et 12 m²). Ce sont ordinairement des fosses rectangulaires, plus rarement ovales, au tracé plus ou moins régulier. (fond plat, bord oblique). Le comblement est quant à lui légèrement différent puisque la base du remplissage est essentiellement comblée de blocs de schistes qui reposent directement, sans aménagement particulier, sur le fond de la structure. L’ensemble est scellé par une couche de limon sablo-argileux brun-gris clair hétérogène et meuble épaisse de près de 0,25 m. Ainsi, le plan de cette structure peut correspondre au vestige d’un bâtiment semi- excavé comme on en trouve sur les sites d’habitats au moyen Âge. Un exemple au plan similaire a été identifié durant le diagnostic du Parc de La Tourelle à Lamballe (Côtes d’Armor) en 200627. La forme ovalaire de la structure et ses dimensions, 5,60 m de long sur 3,50 m de large, sont très proches de notre exemple. Le mobilier qui lui était associé (fragments de poterie et de lampe à huile) est quand à lui daté du XIIe siècle. Mis à part quelques exceptions, le mode de construction de ces installations est remarquablement contant. On commence par établir la fosse, puis au fond de celle-ci on creuse les trous nécessaires pour mettre en place les poteaux qui porteront la charpente et la partie de la construction élevée au-dessus du sol (Chapelot, 1980)28.

2.5.3.2 –Les autres structures (fig. 15)

Il s’agit d’un ensemble de trous de poteau (F.5 et F. 8) et de fosses (F. 11, F. 14, F. 15 et F. 17) mis au jour de part et d’autre du bâtiment excavé (vig. 235, F.1). Les quelques sondages pratiqués montrent un niveau d’arasement moyen de la majorité de ces vestiges. L’absence de mobilier ne permet pas de rattacher chronologiquement tous les vestiges entre eux. Seule la fosse F. 11, de par le mobilier céramique recueilli, semble contemporaine au bâtiment excavé.

2.5.3.3 – Les vestiges périphériques (fig. 12)

Les autres tranchées de sondage réalisées autour de la vignette 235 (tr. 229, 230, 231, 232, 234, 236 et 237) ont permis de mettre au jour d’autres vestiges fossoyés. Il s’agit principalement d’un réseau de fossés et de fosses et/ou trous de poteau. Leur appartenance chronologique n’étant pas déterminée, il est difficile de les rapprocher de l’occupation médiévale.

29 2.5.4 – Etude du mobilier (Laure Simon, Richard Delage , INRAP)

Des artefacts datant de la période gallo-romaine ont été relevés au sein des tranchées TR. 246, 251, 261, 304, 305, 463. Ils appartiennent au Haut-Empire, plus spécifiquement au Ier s. à de rares exceptions près.

Tr. 246, F2 Gallo-romain ; céramique commune claire

27 AUBRY, L., avec la collaboration de MENTELLE, S., JEAN, S., FILY, M., LABAUNE-JEAN, F., CHEREL, A. F., 2006 – Lamballe « Parc d’activités de la Tourelle », tranche 1, Côtes d’Armor », rapport de diagnostic, 1 volume, Service Régional d’Archéologie de Bretagne, Rennes, inédit. 28 CHAPELOT, J., 1980 – Le fond de cabane dans l’habitat rural Ouest-Européen : Etat des questions, Archéologie Médiévale, tome X-1980, Caen, Centre de Recherches Archéologiques Médiévales, 57 p. 29 Nous remercions Françoise Labaune-Jean pour ses indications concernant les céramiques de la fin du Moyen Age/début de la période Moderne. 1

2

3

0 3 cm

Planche 12 : Rocade d’agglomération briochine (22), “Le Sépulcre-Le Gouët” - Céramiques antiques. 1. Tr. 305, Fait. 4 ; 2. Tr. 305, Fait 5 ; 3. Tr. 463, Fait 1. Tr. 251, décapage Proto et Gallo-romain (Ier s. ?) ; terra nigra, céramique commune claire, céramique modelée

Tr. 261, F4 Gallo-romain ; céramique commune claire

Tr. 261, F8 Gallo-romain ; céramique commune claire Proto ; céramique

Tr. 304, F2 Gallo-romain, Haut-Empire ; céramique commune claire

Tr. 305, F4 Proto et Gallo-romain, Haut-Empire ; céramique commune claire, commune sombre (jatte) (Pl. 12, n°1) et modelée

Tr. 305, F5 Gallo-romain, Ier s. probable ; céramique, qui pourrait avoir revêtu un engobe micacé (surfaces altérées) (couvercle) (Pl.. 12, n°2), céramique commune sombre

Tr. 463, F1 Gallo-romain, fin du Haut-Empire, voire début du Bas-Empire ? ; céramique commune sombre dont 1 bord de pichet à lèvre simple éversée et anse en ruban mouluré (Pl. 12, n°3), qui trouve un équivalent à Corseul au cours de l'Horizon V du site (fin du IIIe-début du IVe s. : Ferrette 2003, pl. 51, n°47), amphore à saumure de Bétique Dressel 7/11 (fin du Ier s. av. JC/début du Ier s. apr. JC) La fin du Moyen Age/début de la période moderne est représentée par des découvertes très localisées, en particulier au sein de la Tr. 235, mais aussi Tr. 230, 233, 234, 244, 245, 247, 266, 268, 299, 307. Les éléments attestés montrent, pour leur plus grande part, des affinités avec les productions habituellement attribuées au centre producteur de Lamballe, notamment des formes caractéristiques de la deuxième moitié du XVe s. et du début du XVIe s.

Tr. 230, F3 Fin du Moyen Age/début de la période Moderne, deuxième moitié du 15e s./début du 16e s. ; céramique

Tr. 233, F5 Moderne ; céramique

Tr. 234, décapage Proto ; céramique ; lithique

Tr. 234, décapage Fin du Moyen Age/début de la période Moderne, deuxième moitié du 15e s./début du 16e s. ; céramique (marmites, forme 1 du site du Guildo30)

30 Beuchet et alii 2004. Tr. 235, décapage vignette Fin du Moyen Age/début de la période Moderne, deuxième moitié du 15e s./début du 16e s. ; céramique (marmite à anse plate, forme 1B du site du Guildo) ; instrumentum en fer (tiges de clous, dent d'outil)

Tr. 235, F1/2 Fin du Moyen Age/début de la période Moderne, deuxième moitié du 15e s./début du 16e s. ; céramique (marmites) ; lithique, meule (granit)

Tr. 235, F2 Fin du Moyen Age/début de la période Moderne, deuxième moitié du 15e s./début du 16e s. ; céramique

Tr. 235, F3 Fin du Moyen Age/début de la période Moderne, deuxième moitié du 15e s./début du 16e s. ; céramique (marmite)

Tr. 235, F4 Fin du Moyen Age/début de la période Moderne, deuxième moitié du 15e s./début du 16e s. ; céramique

Tr. 235, F11, US 2 Fin du Moyen Age/début de la période Moderne, deuxième moitié du 15e s./début du 16e s. ; céramique ; fusaïole en terre cuite ; clou en fer (clou de chaussure)

Tr. 235, F16, US 1 Fin du Moyen Age/début de la période Moderne, deuxième moitié du 15e s./début du 16e s. ; céramique, fond de jatte à paroi verticale

Tr. 235, F18 Fin du Moyen Age/début de la période Moderne, deuxième moitié du 15e s./début du 16e s. ; céramique

Tr. 244, F1 Proto et fin du Moyen Age/début de la période Moderne, 15e-16e s. ; céramique ; instrumentum en fer, tige de clou

Tr. 245, F6 Proto ; céramique

Tr. 245 extension, décapage Proto et fin du Moyen Age/début de la période Moderne, deuxième moitié du 15e s./début du 16e s. ; céramique

Tr. 245 extension, F5, décapage au niveau du fossé Proto et fin du Moyen Age/début de la période Moderne, deuxième moitié du 15e s./début du 16e s. ; céramique

Tr. 247, F3 Proto ; céramique Tr. 247, F5 Fin du Moyen Age/début de la période Moderne, deuxième moitié du 15e s./début du 16e s. ; céramique

Tr. 266, F1 Fin du Moyen Age/début de la période Moderne, 15e-16e s. ; céramique (pot à gouttière ?) Tr. 268, F1, US 1, sond. pelle mécanique

Fin du Moyen Age/début de la période Moderne, deuxième moitié du 15e s./début du 16e s. ; céramique (marmite, forme 1 du site du Guildo)

Tr. 299, décapage Proto et fin du Moyen Age/début de la période Moderne, deuxième moitié du 15e s./début du 16e s. ; céramique ; plaque foyère ou torchis

Tr. 307, décapage Proto et fin du Moyen Age/début de la période Moderne, 15e-16e s. ; céramique

Bibliographie

Ferrette 2003 : Ferrette (R.), La céramique gallo-romaine du site de Monterfil II) Corseul (Côtes-d’Armor). Etudes d’ensembles de l’époque augustéenne au début du IVe s., Montagnac, 2003.

Beuchet et alii 2004 : Beuchet (L.), Labaune (F.), Picault (C.), Pilet-Lemière (J.) 2004, Trois lots de mobilier du XVIe siècle provenant du Château du Guildo (Côtes d'Armor), Revue Archéologique de l'Ouest, 21, 2004, 189-223.

Husi 2009 : Husi (P.), De la table médiévale au vaisselier archéologique : l'exemple de la céramique du Bassin de la Loire Moyenne, In : Ravoire F., Dietrich A. (dir.), La cuisine et la table dans la France de la fin du Moyen Age, Caen, 2009, p. 271-280.

Menez 1985 : Menez (Y.), Les céramiques fumigées de l’Ouest de la Gaule, Quimper (Cahiers de Quimper antique, 2.

Simon 2008 : Simon (L.), Etude de la céramique, In : Ferrette (R.), Taden (22), ZAC des « Alleux » (Parcelle 1747, section D), Rapport final d’opération, INRAP, 2008, p. 154-174.

Simon 2009 : Simon (L.), Etude du mobilier, In : Ferrette (R.), Ploufragan (22), Rue des Bosses (Parcelles 151, 154, 155 et 156, section AZ), Rapport final d’opération, INRAP, 2009, p. 79-99. 2.5.5 – Discussion

La mise au jour de ce dernier ensemble confirme la forte anthropisation de ce secteur géographique depuis la protohistoire. En effet, plusieurs périodes chronologiques se côtoient sur cette partie de l’emprise du futur tracé routier. Les plus anciennes que nous ayons identifiées, datent de l’âge du Bronze et de l’âge du Fer. Elles sont matérialisées par un réseau fossoyé parcellaire au sein duquel ont été retrouvés différents vestiges que l’on pourrait associer à de l’habitat (fosses et trous de poteau). Nous préférons néanmoins rester très prudents sur l’interprétation de ces vestiges parfois très ténus. Il est en effet délicat et ce tout particulièrement dans le cadre d’un diagnostic linéaire, de caractériser de tels sites anciens. Ce type d’habitat, généralement ouvert, est souvent constitué d’unités familiales très circonscrites en surface et disséminées à l’intérieur d’une trame parcellaire. La seule façon de tenter d’appréhender ces vestiges consisterait donc à réaliser un décapage intégral de cette partie de la section routière, chose difficilement réalisable dans le cadre d’une opération de diagnostic. Cela nous permettrait également d’établir une chronologie relative plus évidente entre les différents ensembles fossoyés présents sur le secteur.

La découverte la plus inattendue concerne un ensemble funéraire daté également de l’âge du Bronze voir du début de l’âge du Fer. Les éléments recueillis durant le diagnostic nous laissent penser que nous sommes en présence d’un petit tertre matérialisé par une couronne de pierre d’environ 5 mètres de diamètre. A l’intérieur de celle-ci, ont été identifiées trois fosses décelables uniquement grâce à la présence d’os incinérés et/ou de céramique mêlés à la terre. Ces structures n’occupent pas une position centrale mais sont plutôt localisées sur la périphérie de l’espace interne. Compte tenu des difficultés d’apparition de ces fosses au décapage, il paraît probable que certaines d’entres elles n’aient pas été vues durant le diagnostic31. La couronne de pierre qui marque l’emprise du tertre semble également délimitée par un fossé ou dépression circulaire large de 2 m à 2,50 m. Une hypothèse est envisagée concernant la nature et la fonction de cette structure. Celle ci pourrait avoir servie à prélever les matériaux nécessaires à la construction de la masse tumulaire. Une fois la terre extraite, cette excavation laissée ouverte permettait d’accentuer la hauteur du monument funéraire. Nous n’avons évidemment pas d’élément pour corroborer cette hypothèse. En effet, si un tertre en terre a un jour existé, aucun lambeau de celui-ci n’est conservé. Cela peut aisément s’expliquer par l’érosion des sols superficiels qui, sur ce secteur, semble avoir été importante. Les pratiques agricoles modernes de plus en plus agressives (labours profonds, remembrements) ont également pu jouer un rôle non négligeable dans la destruction du tertre. Concernant l’attribution chronologique de l’ensemble nous préférons encore rester prudents. L’incinération étant une pratique funéraire courante durant tout l’âge du Bronze et au début de l’âge du Fer, il est délicat, au regard des informations recueillies au diagnostic, d’en préciser la datation. La fouille d’un tel ensemble constituerait une réelle opportunité. En effet, tant pour préciser sa chronologie et sa fonction que pour mieux percevoir son organisation par rapport aux autres structures présentent sur le secteur, une étude approfondie de cet ensemble s’avère nécessaire. De plus, un décapage exhaustif de cette zone permettrait probablement de mettre au jour d’autre structures funéraires, qui par leur faibles dimensions, ont pu échapper au maillage des tranchées de diagnostic.

31 En accord avec le SRA de Bretagne, il a été décidé de ne pas fouiller cet ensemble dans le cadre du diagnostic Les vestiges excavés les plus récents, structures médiévales en particulier que nous avons mis au jour en marge du diagnostic, restent anecdotiques. En effet, nous n’avons accroché qu’une partie trop restreinte de ce site pour envisager la moindre interprétation relative à la nature primitive de cette occupation datée d’après le mobilier de la fin du Moyen Age/début de la période Moderne. Concernant la présence de mobilier gallo-romain au contact de l’ensemble n°5 (céramique essentiellement), il semble vraisemblable qu’un habitat se développe dans un environnement proche.

Dans l’hypothèse d’une fouille future, nous voulions souligner la difficulté à laquelle nous avons été confrontés dans le repérage des structures archéologiques les plus anciennes. Les limites de leur creusement ont en effet été particulièrement difficiles à cerner dans ces terrains au substratum fortement altéré. De plus, l’absence de pluie au début du printemps et donc d’humidité, n’a fait qu’accentuer ce phénomène. CONCLUSION GENERALE

Cette nouvelle intervention archéologique a été réalisée sur le tracé du futur contournement de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor). La section « Le sépulcre-Vallée du Gouët » traitée dans le cadre de ce rapport est localisée à l’extrémité septentrionale du projet routier. Ce diagnostic d’une surface d’environ 32 ha, a été effectué par une équipe de quatre archéologues de l’INRAP, du 23 mars au 18 juin 2010. Le maillage resserré des tranchées de sondage, près de 10 % de la surface totale, nous a permis d’identifier un nombre important de structures fossoyées anciennes appartenant à diverses occupations archéologiques, datées pour les plus complètes de l’âge du Fer (ensemble n°2) et de l’époque gallo-romaine (ensembles n°1 et n°4). Les vestiges de l’âge du Bronze (ensemble n°3 et n°5) et de la période médiévale (ensemble n°5) sont eux beaucoup plus discrets et difficiles à cerner, de part la nature et la conservation des vestiges fossoyés identifiés. Les autres structures découvertes, réseaux de fossés parcellaires essentiellement, appartiennent à un aménagement du paysage beaucoup plus récent (périodes moderne et contemporaine). Le bilan de cette opération s’est donc avéré plutôt positif puisque cinq sites archéologiques totalement inédits ont pu être identifiés. Quatre d’entre eux sont globalement bien circonscrits (ensembles n°2 et n°4). Les autres occupations (ensembles n° 1, 3 et 5), n’ont par contre pas pu être correctement caractérisées dans le cadre de ce diagnostic.

Les deux premiers ensembles (n° 1 et 2) se répartissent sur le versant méridional du plateau localisé au lieu-dit « Les Mines » sur la commune de Trémuson (Côtes-d’Armor). Les sites identifiés correspondent à des occupations gauloise et gallo-romaine. Ces ensembles sont interprétés comme étant des exploitations agricoles délimitées par des systèmes d’enclos fossoyés. Le mobilier recueilli dans deux zones de rejet montre que ces enceintes ont fonctionné pour l’une (ensemble n°1) de la première moitié du 1er siècle au milieu IIe siècle ap. J.-C. et pour l’autre (ensemble n°2) au cours de la fin de l’âge du Fer.

L’ensemble n°3 est représenté par une unique incinération en fosse datée du Bronze. L’urne retrouvée peut rappeler certaines formes du Bronze moyen mais en l’absence d’autre forme associée on ne peut exclure une attribution plus ancienne (Campaniforme/Bronze ancien). Compte tenu du caractère particulier de ce type de site, il semble important et nécessaire d’envisager un décapage plus vaste dans l’objectif de mettre au jour d’autres structures funéraires, voir les traces d’un d’habitat pouvant lui être associé et ayant pu nous échapper durant la réalisation du diagnostic.

L’ensemble n°4 reste quant à lui beaucoup plus difficile à caractériser. En effet, ce site au plan ramassé est presque exclusivement matérialisé par un réseau fossoyé très dense, assis sur le rebord d’un vallon et au contact de l’entrée d’un talweg. Le mobilier découvert, nombreuses monnaies gallo-romaines dont certaines contremarquées ainsi qu’une petite tête de cervidé en bronze, confortent le caractère atypique de cette occupation abandonnée à la fin du Ier siècle de notre ère. Tous ces indices mobiliers nous laissent penser que nous ne nous trouvons pas sur un site d’habitat classique. L’hypothèse d’un sanctuaire fréquenté par des militaires au cours du Ier siècle est aujourd’hui avancée. La présence de troupe romaine sur ce secteur peut en effet parfaitement s’expliquer par la présence des mines de plomb argentifère qui ont très vraisemblablement été exploitées sous le contrôle du pouvoir central. L’ensemble n°5 est quant à lui localisé sur l’extrémité septentrionale du tracé routier, au contact du futur échangeur du Sépulcre. L’occupation la plus ancienne est matérialisée par un réseau de fossés agraires lié vraisemblablement à l’aménagement du paysage à l’époque protohistorique. Au sein de cette trame parcellaire semble s’organiser, très ponctuellement, de petites concentrations de structures (fosses et/ou trous de poteau) pouvant correspondre à des vestiges d’habitats. Le mobilier découvert sur le secteur (fragments de céramique et de pesons, morceau de hache à douille en bronze) conforte cette hypothèse. Le maillage des tranchées de sondage sur ce secteur est néanmoins resté suffisamment lâche pour que nous ayons manqué un ou plusieurs noyaux de structures domestiques. En périphérie de ces vestiges, a également été localisé un tertre funéraire arasé. Celui- ci est matérialisé par une couronne de pierre de 5 mètres de diamètre qui semble délimiter l’emprise du monument au sol. Dans l’espace enclos, ont été repérées trois fosses (incinérations ?). Celles-ci ne se distinguent que grâce à la présence d’esquilles d’os brûlées et/ou de fragments de céramique. Comme pour les autres vestiges fossoyés protohistoriques, il est possible que ce tertre funéraire ne soit pas isolé et que d’autres aménagements du même type existent mais n’aient pas été vues au diagnostic. Il est en effet reconnu que les nécropoles anciennes, et tout particulièrement celles de l’âge du Bronze, se répartissent en plusieurs noyaux dispersés parfois de plusieurs dizaines de mètres. Dans cette optique, il serait prudent d’envisager dans l’hypothèse d’une fouille, un décapage intégral des terrains proches du monument funéraire. De plus, cela nous permettrait peut-être de faire le lien entre ce dernier et les autres vestiges fossoyés (fossés parcellaires et structures d’habitat ?) que l’on associe à cette période. Les données relatives à l’implantation des nécropoles et leurs liens avec les vestiges d’habitat demeurent à l’heure actuelle très insuffisante en Bretagne. L’étude d’un tel ensemble apporterait sans aucun doute, des données nouvelles et peut- être inédites sur les pratiques funéraires de l’âge du Bronze qui sont encore peu connues dans cette région. Les occupations les plus récentes se caractérisent par des indices de site gallo-romain et des structures fossoyées médiévales. L’époque gallo-romaine est identifiée au contact des vestiges fossoyés datés de l’âge du Bronze. Seules quelques structures éparses ont livré du mobilier céramique. La présence d’un habitat en périphérie de la zone diagnostiquée est donc fortement envisagée. Concernant les vestiges médiévaux (bâtiment excavé, fosses..), ceux-ci sont implantés sur une des futures bretelles de l’échangeur. Le diagnostic sur cette bande de terrain de moins de 20 mètres de large, n’a pas permis d’appréhender précisément la fonction de cette occupation car le cœur du site se développe hors de l’emprise du diagnostic et sous l’actuelle RN 12. Annexe 1 Données administratives

Annexe 2 Inventaire du mobilier archéologique Diagnostic du contournement de Saint-Brieuc, Section « Le Sépulcre-Le Gouët » Communes de Trémuson, Pordic, Plérin INVENTAIRE DU MOBILIER CERAMIQUE PROTOHISTORIQUE

Section Tr. Fait US Catégorie NR NMI Le Sépulcre-Le Gouët 38 1 proto 1 1 Le Sépulcre-Le Gouët 63 2 Age du Bronze final 15 1 Le Sépulcre-Le Gouët 167 3 proto 10 1 Le Sépulcre-Le Gouët 167 5 proto 5 1 Le Sépulcre-Le Gouët 172 décap Age du bronze 18 1 Le Sépulcre-Le Gouët 176 décap proto 1 1 Le Sépulcre-Le Gouët 183 2 La Tène ancienne/moyenne 7 1 Le Sépulcre-Le Gouët 185 6 proto 1 1 Le Sépulcre-Le Gouët 207 5 La Tène moyenne/finale 46 3 Le Sépulcre-Le Gouët 221 1 1 proto 1 1 Le Sépulcre-Le Gouët 222 décap proto 10 1 Le Sépulcre-Le Gouët 222 1 incinération Age du Bronze moyen 19 1 Le Sépulcre-Le Gouët 227 décap proxim haie proto 1 1 Le Sépulcre-Le Gouët 229 décap proto 4 1 Le Sépulcre-Le Gouët 232 6 sond minipelle Age du bronze 8 1 Le Sépulcre-Le Gouët 232 9 Age du bronze 11 1 Le Sépulcre-Le Gouët 232 Zone A Age du Bronze moyen 48 1 Le Sépulcre-Le Gouët 232 Zone B décap Age du Bronze 10 1 Le Sépulcre-Le Gouët 233 Zone A décap proto 29 3 Le Sépulcre-Le Gouët 234 décap proto 9 1 Le Sépulcre-Le Gouët 236 décap proto 7 1 Le Sépulcre-Le Gouët 236 4 proto 8 1 Le Sépulcre-Le Gouët 237 4 proto 1 1 Le Sépulcre-Le Gouët 240 1 proto 1 1 Le Sépulcre-Le Gouët 240 4 proto 1 1 Le Sépulcre-Le Gouët 240 décap proto 4 2 Le Sépulcre-Le Gouët 243 décap Age du Bronze final 51 2 Le Sépulcre-Le Gouët 243 empierrement tumulus Age du Bronze final 31 1 Le Sépulcre-Le Gouët 243 inci Age du Bronze final 11 1 Le Sépulcre-Le Gouët 243 inci -35 cm Age du Bronze final 11 1 Le Sépulcre-Le Gouët 243 inci décap cercle Age du Bronze final 193 5 Le Sépulcre-Le Gouët 244 1 proto 4 1 Le Sépulcre-Le Gouët 245 6 proto 6 1 245 Le Sépulcre-Le Gouët extension décap proto 35 2 245 Le Sépulcre-Le Gouët extension 5 décap proto 18 1 Le Sépulcre-Le Gouët 247 3 proto 1 1 Le Sépulcre-Le Gouët 249 1 Age du Bronze final 101 3 Le Sépulcre-Le Gouët 250 décap proto 34 2 Le Sépulcre-Le Gouët 250 2 La Tène 18 1 Le Sépulcre-Le Gouët 250 3 Ag du Bronze 3 1 Le Sépulcre-Le Gouët 251 décap proto 2 1 Le Sépulcre-Le Gouët 254 décap Age du Bronze moyen 2 2 Le Sépulcre-Le Gouët 254 3 Age du Bronze moyen 4 2 Le Sépulcre-Le Gouët 256 4 proto 1 1 Le Sépulcre-Le Gouët 257 1 proto 2 1 Le Sépulcre-Le Gouët 257 4 proto 2 1 Le Sépulcre-Le Gouët 259 décap proto 1 1 Le Sépulcre-Le Gouët 261 1 proto 2 1 Le Sépulcre-Le Gouët 263 décap proto 1 1 Le Sépulcre-Le Gouët 266 1 sd pelle méca 2 proto 2 1 Le Sépulcre-Le Gouët 278 5 proto 1 1 Le Sépulcre-Le Gouët 280 décap proto 3 1 Le Sépulcre-Le Gouët 281 décap proto 3 1 Le Sépulcre-Le Gouët 282 1 proto 1 1 Le Sépulcre-Le Gouët 291 18 proto 1 1 Le Sépulcre-Le Gouët 299 décap proto 6 1 Le Sépulcre-Le Gouët 300 décap proto 9 1 Le Sépulcre-Le Gouët 301 5 2 proto 1 1 Le Sépulcre-Le Gouët 301 5 3 Age du Bronze 2 1 Le Sépulcre-Le Gouët 301 13 proto 1 1 Le Sépulcre-Le Gouët 301 14 proto 1 1 Le Sépulcre-Le Gouët 302 décap proto 3 1 Le Sépulcre-Le Gouët 302 1 proto 8 1 Le Sépulcre-Le Gouët 302 12 proto 2 1 Le Sépulcre-Le Gouët 303 2 proto 6 1 Le Sépulcre-Le Gouët 303 3 proto 2 1 Le Sépulcre-Le Gouët 305 4 proto 3 1 Le Sépulcre-Le Gouët 307 décap proto 5 1 Le Sépulcre-Le Gouët 434 décap proto 2 1 Le Sépulcre-Le Gouët 464 1 proto 1 1 Le Sépulcre-Le Gouët 464 3 proto 1 1 Diagnostic du contournement de Saint-Brieuc Section « Le Sépulcre-Le Gouët » Communes de Trémuson, Pordic, Plérin INVENTAIRE DU MOBILIER CERAMIQUE GALLO-ROMAIN ET MEDIEVAL

Tr. Fait US Catégorie Nb Frag. NMI 69 1 commune claire 1 1 69 1 commune sombre 3 1 69 1 cér. non tournée 2 1 70 4 amphore 5 2 73 6 sigillée 3 2 73 6 paroi fine engobée 2 2 73 6 type Beuvray 2 1 73 6 terra nigra 25 7 73 6 commune claire 16 3 73 6 commune sombre 185 25 73 6 cér. non tournée 34 5 73 6 amphore 5 2 88 1 sigillée 1 1 171 2 sigillée 1 1 171 2 terra nigra 10 1 171 2 cér. non tournée 2 1 171 6 amphore 1 1 174 décap commune claire 1 1 174 5 terra nigra 3 1 174 5 commune claire 1 1 174 8 terra nigra 7 1 174 8 engobe blanc 1 1 174 8 commune claire 1 1 174 8 commune sombre 18 3 174 8 cér. non tournée 3 1 174 8 amphore 2 2 174 8 sond fossé commune sombre 1 1 174 9 commune sombre 1 1 174 11 sigillée 1 1 174 11 commune claire 1 1 174 12 terra nigra 5 1 174 12 cér. non tournée 4 1 174 déblais commune sombre 2 1 174 déblais amphore 3 1 175 décap commune claire 3 1 175 décap commune sombre 4 1 175 3 terra nigra 6 2 175 3 engobe orange/rouge 1 1 175 3 commune claire 3 1 175 3 commune sombre 11 2 175 3 cér. non tournée 3 1 175 3 amphore 5 3 175 3 glaçurée contemp 1 1 175 6 commune claire 1 1 176 5 commune sombre 3 2 230 2 glaçurée moderne 1 1 230 3 commune fin Méd/déb Moderne 2 1 233 5 commune moderne 1 1 234 zone d’empierrement décap commune fin Méd/déb Moderne 29 2 235 décap vignette commune fin Méd/déb Moderne 16 2 235 1 et 2 commune fin Méd/déb Moderne 14 3 235 2 commune fin Méd/déb Moderne 5 1 235 3 commune fin Méd/déb Moderne 9 1 235 4 commune fin Méd/déb Moderne 2 1 235 11 2 commune fin Méd/déb Moderne 1 1 235 16 1 commune fin Méd/déb Moderne 1 1 235 18 commune fin Méd/déb Moderne 1 1 244 1 commune fin Méd/déb Moderne 1 1 245 extension décap commune fin Méd/déb Moderne 2 1 245 extension 5 décap commune fin Méd/déb Moderne 1 1 246 2 commune claire 1 1 247 5 commune fin Méd/déb Moderne 2 1 251 décap terra nigra 1 1 251 décap commune claire 3 1 261 4 commune claire 1 1 261 8 commune claire 1 1 266 1 commune fin Méd/déb Moderne 1 1 268 1 1 commune fin Méd/déb Moderne 1 1 299 décap commune fin Méd/déb Moderne 6 1 304 2 commune claire 5 1 305 4 commune claire 3 2 305 5 engobe micacé ? 1 1 305 5 commune sombre 1 1 307 décap commune fin Méd/déb Moderne 3 1 463 1 commune sombre 5 1 463 1 amphore 1 1

Diagnostic du contournement de Saint-Brieuc, Section « Le Sépulcre-Le Gouët » Communes de Trémuson, Pordic, Plérin INVENTAIRE DU MOBILIER NON CERAMIQUE GALLO-ROMAIN ET MEDIEVAL

Nb Tr. Fait US Matière Identif. Frag. NMI 175 lithique indét. (schiste, perforé) 1 1 175 décap métal-plomb indét. 1 1 180 décap métal-plomb ? indét. 1 1 235 décap métal-fer dent d'outil 2 2 235 décap métal-fer indét. (piton ?) 1 1 235 décap métal-fer tige (clou) 2 2 235 décap métal-fer tige (grande) 1 1 250 décap terre cuite plaque foyère ou torchis 2 1 254 décap terre cuite peson 8 2 291 décap métal-fer tige (clou) 5 5 299 décap terre cuite plaque foyère ou torchis 1 1 entre Tr. 173 et 180 surf -20 cm métal-alliage cloche ? 1 1 entre Tr. 173 et 180 surf -20 cm métal-fer soc 1 1 entre Tr. 173 et 180 surf -20 cm métal-plomb bille 1 1 entre Tr. 173 et 180 surf -20 cm métal-plomb indét. 1 1 proche Tr. 255 surface lithique indét. (schiste) 1 1 41 1 terre cuite archit. tuile 1 1 54 1 terre cuite archit. tuile 1 1 69 1 lithique indét. (granit) 3 1 69 1 terre cuite archit. tuile 6 1 71 1 terre cuite torchis 2 1 71 1 terre cuite archit. tuile 1 1 88 1 terre cuite archit. tuile 3 1 176 1 décap terre cuite plaque foyère ou tuile 1 1 180 1 surface métal-alliage extrémité décorative (animal) 1 1 188 1 métal-fer tige (clou) 2 2 188 1 métal-fer tige (grande) 1 1 189 1 métal-fer indét. 1 1 243 1 lithique indét. (grès) 1 1 244 1 métal-fer tige (clou) 1 1 249 1 fond fosse lithique indét. (silex) 1 1 entre Tr. 171 et 174 1 métal-fer indét. 1 1 entre Tr. 171 et 174 1 métal-plomb indét. 2 2 235 1 et 2 lithique meule (granit) 1 1 74 2 terre cuite archit. tuile 1 1 250 2 lithique indét. (granit) 1 1 277 2 métal-fer indét. 1 1 167 3 terre cuite torchis 3 1 175 3 terre cuite archit. tuile 3 1 254 3 lithique indét. 1 1 268 3 métal-alliage indét. 1 1 70 4 lithique galet 1 1 220 4 métal-alliage rondelle 1 1 236 4 lithique indét. 1 1 174 5 métal-fer scorie 2 1 174 5 terre cuite archit. tuile 1 1 207 5 lithique indét. (granit) 1 1 73 6 faune dent 1 1 73 6 métal-alliage fibule (Feugère 3b2) 1 1 73 6 métal-fer scorie 34 1 73 6 terre cuite plaque foyère 6 1 73 6 verre récipient 3 1 73 6 décap terre cuite plaque foyère ou torchis 3 1 174 8 métal-fer tige (clou) 1 1 174 8 terre cuite archit. tuile 2 1 11 9 lithique meule ? (granit) 1 1 11 9 terre cuite archit. tuile 1 1 174 9 métal-alliage indét. 2 1 235 11 2 métal-fer clou (petit) 1 1 235 11 2 terre cuite fusaïole 2 1 234 décap lithique indét. 1 1 243 inci. os os brûlé 1