L’Algérie profonde / Est

JIJEL

L’incidence des MTH toujours élevée

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La nouvelle organisation des bureaux communaux d’hygiène (BCH), désormais appelés “structures communales de santé et d’hygiène”, a été au cœur d’une journée d’information organisée jeudi 28 janvier à , sous la houlette du chef de l’exécutif. La rencontre a été l’occasion de faire le point sur la situation des maladies à transmission hydrique (MTH).

Les communications présentées ont mis en évidence un état des lieux pas du tout reluisant de par la persistance de foyers épidémiques liés aux MTH. Représentant la direction de la santé et de la population (DSP), le Dr Khelalef, médecin épidémiologiste, a noté que l’incidence de ces maladies reste toujours plus élevée à Jijel. Dans le bilan présenté, il a mis en exergue le coût élevé de la prise en charge thérapeutique et hospitalière des malades.

Il a à ce titre donné l’exemple de l’épidémie de la fièvre typhoïde qui a touché, en 2009, la cité Harraten, à Jijel, et qui, en deux mois, avait fait 249 cas ayant coûté, selon l’estimation donnée, 37 350 000 DA, soit 150 000 DA par malade. C’est dire, selon lui, l’importance de la lutte contre ces maladies. Même si depuis cette date aucune autre épidémie de fièvre typhoïde n’a été signalée, il n’en reste pas moins que des cas d’hépatite A sont régulièrement signalés, selon le même bilan. Il convient de préciser que les MTH regroupent un groupe de maladies d’origine bactérienne, parasitaire ou virale, dont le mode de transmission commun est l’eau.

Elles constituent la fièvre typhoïde, le choléra, les dysenteries et l’hépatite A. Les données présentées font part d’une progression de l’ordre de 29% des MTH en 2019 et de 37,9% en 2020 dans la wilaya de Jijel, pour une moyenne de progression nationale de 25%. En 2020, seulement des cas d’hépatite A ont été relevés avec un total de 76 cas, soit une incidence de 9,6 pour 10 000 habitants. La commune d’ a été la plus touchée avec 15 cas, suivie de et de Djemâa Beni Habibi avec 9 cas. Chahna, Kaous, El-Ancer et ont enregistré chacune 1 seul cas, et le reste des communes en ont enregistré de 3 à 6. L’évolution des MTH montre que depuis 2010 il a été enregistré 56 cas de fièvre typhoïde, 28 cas de dysenteries et 2 506 cas d’hépatite A, ce qui représente un total de 2 590 cas. L’épidémie d’hépatite A a connu sa grande flambée en 2018 avec 1 693 cas, pour ensuite baisser à 379 cas en 2019 et enfin 76 cas en 2020.

Dans la catégorie des toxi-infections alimentaires collectives (TIAC), il a été enregistré 140 cas en 2019 et 176 en 2020. Pour ce qui est de la surveillance épidémiologique dans la wilaya de Jijel, 14 922 tests au chlore ont été effectués pour contrôler la qualité de l’eau, dont 12 673 ont été positifs, soit une proportion de 83,93%. Toujours dans le domaine du contrôle de l’eau, 1 497 tests de colimétrie ont été effectués en 2020, dont 209 ont été positifs, soit une proportion de 13,93% de l’ensemble des tests effectués. Il reste, selon le Dr Khelalef, que la prévention contre les MTH repose essentiellement sur “les règles d’hygiène individuelle, ainsi que la protection et la surveillance des sources d’approvisionnement en eau, la désinfection de l’eau de boisson et le traitement des eaux usées”.

À ce titre, il est préconisé la relance et le développement de l’activité de tous les comités du suivi du plan national de lutte contre les MTH au niveau de la daïra et des communes. Dans sa conclusion, le Dr Khelalef a noté qu’à Jijel “l’incidence des MTH reste toujours élevée, en particulier les hépatites virales A à cause de la non-application dans sa totalité du Plan national de lutte contre les MTH, de la non-disponibilité des moyens matériels, principalement le véhicule qui est un outil de travail essentiel dans les BCH”.

Amor Z.