ANNALES HISTORIQUES

DE LA COMMUNE DE

FARCIENNES. TOUS DROITS RÉSERVÉS.

Tamines. - Imprimerie Saint Joseph. ANNALES HISTORIQUES

DE LA COMMUNE DE FARCIENNES

PAR J. KAISIN, Vice-Président de la Société Arcboologique de .

TOME II.

TAMINES. IMPRIMERIE C. DUCULOT-ROULIN, LIBRAIRE-ÉDITEUR. 1889.

XVIIIme Siècle.

Au commeucement de ce siècle la guerre continue, jusqu'à épuisement de la France. Louis XIV, le roi orgueilleux par excellence, croit étendre les limites de son 'royaume, en plaçant ~n petit-fils sur le trône de toutes les Espagnes: "Il n'y a plus de Pyrénées!" s'écrie-t-il; mais l'Autriche, reven- diquant l'empire de Charles- Quint, lui déclare la guerre. L'Europe se coalise contre le monarque français. Celui-ci meurt abaissé et le siècle ne passe pas, sans que ses cendres, arrachées de sa tombe royale de St-Denis, ne soient jetées aux quatre vents. Alors tombent sous les C(,UPS de la révolution, les institu- tions du passé. '" * * 1 701. François Lambillotte est bourgmestre. Le 6 février, le duc de Bavière, gouverneur des Pays-Bas espagnols, reconnait le duc d'Anjou roi d'Espagne, et livre toutes les forteresses de notre pays aux Français. Cette année on ne trouve guère de traces des dépenses occasionnées par le passage et le séjour des troupes; on voit que la commune doit fournir 2 pionniers, pour travailler aux 6 ANNAl,ES HISTORIQUES DE LA fortifications de la Chartreuse à Liége; pour les paYer, le bourgmestre Jean Rolly, collecte une taille imposée sur les chefs de famille et par tête de bête. Un homme paie un sou. Une veuve un demi-sou. Un cheval deux liards. Un poulain un liard. Une vache un liard. Une jeune bête à cornes un demi-liard. Dix bêtes à laine deux liards. Une truie trois deniers. Un porc la moitié de trois deniers.

Par ordre d'un major, on place deux barrières: l'une au gué de Tergnée et l'autre au. gué de Farciennes "desoub le jardin. ft (C'est au chemin de Roselies.) On monte la garde sur la tour de l'église; cela indique qu'il y a des pillards dans les environs. •. Les barrières qu'on plaçait là où la Sambre avait peu de profondeur, ne pouvaient avoir d'autre destination que de protéger les habitants de ce côté, contre les déprédations commises par les batteurs d'estrade. Des défenses aUssi lé- gères, devaient être sans efficacité contre l'ennemi. On fait présent d'un mouton au gouverneur de Charleroi j on avait probablement besoin de lui. Le mouton coûte deux écus et demi d'Espagne, ce qui équivaut à dix florins, ou à 12 fr. 70. Ce haut prix pour l'époque, indique la gêne, sinon la disette. Un monsieur Petit, de Namur, commande les travaux qu'on devait faire à la Sambre.

Les retardataires pour paiement des tailles sent assez nombreux; on en trouve 21 au compte du bourgmestre; sur ce nombre la cour de justice ordonne d'en poursuivre 14, y compris le curé, qui cependant ne devait pas être pauvre. COMMUNE DE FARCIENNES. 7

Peut-être avait-il des revendications à faire contre la com- munauté. Comme le foin et l'avoine se vendent à haut prix, le Prince-Evêque ordonne de ne vendre "le faz de foin", plus haut que ES à 9 fior. et le muid d'avoine, plus de 10 ft 12 fior. Cette ordonnance du souverain du Pays de Liège, ost tout simplement l'établissement du maximum, qui a fait tant de mal SOllS la première république. On lit" payé à Jean Maloun pour avoir fait un fossé pour escoler les eaux du gay (du Wez) dédan la grande rue par ordre clu mayeur quattre soh." Une aime de bière coûte 12 fi.

Nous avIOns retrouvé l'ordre suivant, que nous citons comme un type dlll genre:

"DE PAR LE Roy. "

" Joseph de Ximenès, lieutenant général des armées du Ho)'; chevalier des ordres de St-Louis, gouverneur de Maubeuge, colonnel li eutenant du régiment royal Roussillon inf. corn- mandant les trouppes de sa Majesté en haynauIt, pays d'Entre-Sa:mbre-et-Meuse et comté de Namur. n "Il est ordonné au Régiment de l'Egalle cavallerie qui doit arriver à Charleroy le 17" de ce mois, d'en partir le 18 pour aller loger le même jour au Pont-de-loup et Farcienne pour y Tester jusqu'à nouvelle ordre, séparant les

troupes. n "Il sera libre aux habitans des dits lieux de laisser pai- he les chevaux ou de leur fournir l'herbe, pour chacun che- val quatre vingt livres pesant d'herbe. " "Les cavaliers auront le couvert place au feu et la lumière de l'hoste. Les chevaux auront pareillement lp couvert si se ANNAI,ES HISTORIQUES DE LA peut, 'pt les trouppos viveront au moyen de leur solde. " - Déûcnces sont faites il tous cavaliers et soldats de ne rien exiger Je leurs hostes, que ce qui est marqué Cl- dessus. " "Ledit régiment prendra du pain en partant de Uharleroy pOUl' quatre jours, et le sur plus qu'il y demeureront leur sera porté pal' Batteaux dudit Charleroy. Et ils viendront prendre l'argent il Namur. " "Le l!)me dudit mois ils envoyront un cavalier des trois régiments qui sont sur la Sambre à l'ordonnance scavoir Barentin l'Egalle mestre de camp général des dragons à Seron mon quartier ou il y aura un commis à la poste aux lettres pour les distribuer aux trouppes, qui sont le long de la Mehaigne de la Sambre et de la Meuse, et dans le comté de Namur et pOUl' les recevoir afin de les envoyer à leurs adresses. " " Chaque ration d'herbe sera payée aux habitans des dits lieux pal' les Trésors du Roy, à raison de deux patarts la ration suivants le reçu qui en sera fait par Mr. les com- missaires destinés pour la police des trouppes. Et ce qui se trouvera pris de plus il sera payé par Mr. les officiers. " "Messieurs les majors serons chargez de ce détail, et Mro les colonels ou commandant dudit Régiment en fera la distri- bution des quartiers ainsy qu'il le jugera à propos. Et le lendemain il nous en enverra un Estat pal' le cavalier de l'ordonnance qu'il doit envoyer à Seron de leur quartier. " "Fait à Namur ce 14me Juin 1701" ( signé). "DE XIMENEZ. n

Daus un état on voit que la communauté a fourni le 13 juin, 190 rations détaillées comme suit: La colonelle 32 rations. .Lesquipage du colouuelle 12 Capitain refourmé 3 M~our 8 COMMUNE DE FARCIENNES. 9

Laide maiour 2 La lieutenance colonelle 49 Cartile 41 Jancour 29 Rodemark 8 L~e"~~ fi 190

La liste des fournitures va jusqu'au 25 inclus.

Sur 95 familles, on en trouve 15 secourues pal' le Bureau de Bienfaisance. On était alors dans de très mauvaises années de guerre. Parmi ces 95 familles on compte: 8 fermiers ou petits cultivateurs. 4 bergers. 1 pâtre. 6 bûcherons et scieurs de long. 1 charpentier. 1 charron. 2 maçons. 3 plafonneurs. 2 cabaretiers. 2 tisserands. 1 maréchal ferrant. 5 cloutiers. 1 couvreur en paille. 3 jardiniers. 3 savetiers. 2 houille urs. 20 manouvriers.

Ce qui fait 65 chefs de familles. Les trente autres, com- prenaient les veuves et des petits particuliers vivant de leur bien. 10 ANNALES HISTORIQUES DE J,A

Le nombre des travailleurs était plus élevé qu'on ne le porte ici, car il y avait de grands jeunes gens, exerçant un métier, qui n'étaient pas repris parmi les pères de famiIJe. On ne voit que deux houilleurs; ce qui indique que le charbon n'était guère exploité. Le bois était commun alors, et les particuliers extrayaient du charbon, de la terre houille, sur les biens communaux, pour faire leur provision de boulets.

M. Chavée dessert provisoirement la paroisse, en attendant l'arrivée de Théodore de Brabant, né à Huy, ordonné prêtre le 27 mai 1676, vicaire à Senenne et il Villers-en-Fagne, nommé curé à Farciennes le 19 décembre 1701, installé le 26 juin 1702 et parti le 21 mars 1718. Un bref du pape Innocent XI, en date du 7 avril 1679, avait autorisé Théodore de Brabant à recevoir les ordres, quoiqu'il n'eût pas l'âge requis. Il lui manquait trois mois pour avoir les 25 ans exigés par le droit canon.

1702. Gillain Duterme est bourgmestre et collecte les tailles. On voit Antoine Laloux, bailli admodiateur, receveur de la terre de Farciennes jusqu'en 1721; on le trouve on même temps greffier et échevin. On répare ·le chemin qui longeait la Sambre, parce qu'il étai t suivi par les escortes des bâteaux.

Antoine Lambillotte et Thomas Wauthy, font un procès à Charles de Wyt, fermier du Seigneur, qui refusait de payer ses tailles pOLIr les biens féodaux qu'il cultivait. Une pièce du dossier est ainsi conçue: " Extrait du règlement provision al pour asseoir les tailles de farcienne fait au dit lieu le 16 février 1702, par la cour (de justice) écrit tout au long de la propre main du Sr Charles philippe laloux fils du Sr Anthoine Laloux amodiateur on receveur bailly greffier et eschevin du dit lieu et entre COMMUNE DE FARCIENNES. 11 la désignation des dits biens ou de ceux qui les possèdent se trouve qualifiez celui comme sen suit : » " Les terres que tient le fermier du dit seigneur sont au nombre de quinze bonniers et demi environ. » ••.••.••• Il résulte d'une pièce, que le3 tailles étaient assises par la justice, en présence du bourgmestre et des principaux bourgeois. Tous les habitants pouvaient assister à la répar- tition. Les locataires des biens féodaux, paient pour le seigneur, les tailles des biens qu'ils occupent. Le gage d'une servante était de 9 écus par an, soit 36 H. ou près de 13 centimes par jour. Le mambour du Bureau de Bienfaisance est Pierre de Spy. Les recettes sont de 329 fior. et les dépenses de 319 fi. C'est à peu près les dépenses et recettes ordinaires.

1703. Michel Gilot est bourgmestre. On voit qu'on fait la garde "outre la Sambre,» il y avait donc quelque danger de ce côté. Le Charbonnage de Masse St-François est exploité par André Wauthy et Consors. La table des pauvres, paie pour les nécessiteux, leur part de l'impôt de l'œil du moulin. Le comte de Waldstein, époux de Marie-Philippine de Lon- gueval, comtesse de Bucquoi, prend possession de la seigne une de Farciennes. Octaviar Ladislas comte de Waldstein, était conseiller d'État de sa Majesté Impériale, Stadthalter du Royaume de Bohème, gentilhomme de la Clef d'Or; c'est-à-dire Chambellan. Marie-Philippine avait hérité de la terre de Farciennes, de son frère Charles-Emmanuel de Longueval, prince et comte, mort sans postérité mâle. Le nouveau seigneur fait relièf le 3 décembre, par son re-' présentant Antoine Lalou, licencié en droit, qui se fait lui- même représenter devant la Cour de Liége, par Henri 12 ANNALES HISTORIQUES DE LA

Léonard, clerc de la Sentence rie de la Cour épiscopale de cette ville. Ce relief est dressé comme ceux que nous avons publiés plus haut; il détaille les mêmes droits, cependant sur certains points il est plus explicite: ainsi il dit que le seigneur a le droit d'établir des nacelles et pontons à Tergnée, Farciennes et Pont-de-loup. ~ue le droit de morte-main est converti en une certaine redevance d'avoine, payable à la SI-Remy. Le relief est conçu comme suit: (1)

" FARCHINNES. "

" A tous ceux etc, salut seavoir faisons que ce jourd'hui cinquième de décembre 1703, comparut par devant nous Henry Léonard clerque de la sentencerie de la cour Épisco- pale de Liége substitué par le Sr Antoine Lalou, licentié ens droits authorisé à cet effel et constitué de noble et illustre seigneur Octave Ladislas comte de Waldstein, chambellan de sa' Majesté Impériale et de noble et illustre dame Marie- Philippine comtesse de Waldstein, princesse de Longueval conjoint ainsi qu'il nous a fait paretre par acte passé tant sous sa signature et cachet des dis seigneurs et dame que dudit Lalou le vingt-neuvième novembre et vingt-troisième octobre derniers qui seront cy embas inserez, lequel dit Léonard à la suitte de sa commission requit à relever et la même relevat en propriété en nom du dit seigneur la terre, hauteur et seigneurie, appendices et dépendances de Far- chinnes et Tergny, consistante en chateau, basse cour et co- lombier de Farchinnes extant sur la rivière de Sambre et entouré d'icelle, auquel est joindant par devant un beau et

------(11 Les actes de reliefs que nous publions proviennent des Archives de Liege, et nous ont ete communiqués par M. l'archiviste conservateur Van de Casteel. COMMUNE DE FARCIENNES 13

grand jardin partie duquel est relevant de cette cour, comme aussi par derrière une prairie entourée de la même riviere contenante avec ledit château environ cinque bonniers, ayant haute, moyenne et basse juridiction pour faire exécntion en tous méfaits, ayant authorité de créer cette justice, officier, bailly et sergeants, et les démettre quand il luy plait, par- donner, exécuter tous méfaits, le droit de chasse par toute la seigneurie, soit bêtes grosses ou rouges, et a sa garainne où personne ne peut chasser, sa volerie où personne ne peut tirer sans congé et cela sur _peine qu'il semblera convenir Item a le droit de pesche dans la rivière de Sambre prendant alle buse du vivier de Saint François et descendant jusques au si long et si bas que la dite terre s'extend ayant illecq toutes amendes et forfaitures qui peuvent venir comme aussi le passage d'eau, à quel effet il tient tant dans 'l'ergnies, Farchinnes qu'au pont de loup des nasselles ou pontons à son bon plaisir parmy payant par les passans, charettes, chariots et bestiaux les droits accoutumés. Item toutes les barques, pontons, batteaux montans la rivière de Sambre à la piedsente du château où ils sont obligl's d'arrêter et iL payer quelque droit à l'advenant qu'ils sont chargez et arrètor il. la dite pied sente tant qu'ils auront été forloquez et visitez, parce qu'en ce cas qu'il y ait du vin ou plusieurs tonneaux, il en compette au dit seigneur quattre mesures dit le stallon avec les armes Judit seigneur dont laditte mesure est repo- sante ordinairement audit château ou chez lesdis fermiers qui reprennent à ferme ledit droit, ayant droit de faire choix du quel tonneau il luy plait et l'on na paye non plus de divers tonneaux que d'un seul et arrivant qu'il y aurait quelques tonneaux récelez ou cachetez parmy les marohandises ou autrement, iceluy ou ceux s'il s'en trouY[l,it plusieurs sont confiscables an profit dudit seizneul:> r , Item ut le droit de tous vendagos qui se font sous ladite jlll'isdicLiün, sçavoir que tous vendeurs doivent le quinsième denier de ce qu'ils vendent soit preits, bois, hayes, trieux, buissons, édifices, cens, rentes, 14 ANNALES HISTORIQUES DE LA sans rien réserver, ce qui s'entend si le vendeur tient encor quelque partie de son bien, mais, s'il vendait absolument, entièrement son bien doit audit seigneur le dixième denier et l'acheteur doit au seigneur le droit de petit relief, Item a une franche taverne appelée le haut winage il, cause du droit de winago qu'il a et y fait collecter sur tous passans soit à pied et autrement passans par là ayant marchandises et doit payer quelque droit comme de toutes bêtes â quatre pieds, chariots, charettes, Item les reliefs et fieffs et cela de deux fieffs et douse arriers fieffs ou autrement qui se trouveront, Item at le droit ledit seigneur de mettre tous les ans vint cinque bêtes à cornes sans y comprendre les chevaux de labeur, pollains et veaux sur la franche pasture appellée le ban; Item doivent tous subjects audit seigneur s'il at bêtes à quatre pieds dans sa maison, le jour de Saint Remy un stier de spelte et un stier d'avoine qu'on appelle le droit d'astorge étans aussi tous manans de ladite seigneurie obligez de payer sept fois l'an. les cens généraux, comme chappons, poules et poulets et at le droit des enclavons à scavoir le droit de lins et ce sur l'amende de vint un postei (?), Item at ledit seigneur le droit de mortemens sur tous les manans, étans présentement convertis en certaine redevance d'avoine qui se paye par chacun an le jour Saint Remy. Item at le dit seigneur quelques rentes en épeautes avec une charue de labem: ou environ comme aussi environ trente bonniers de prairie avec deux cents bonniers de bois, y ayant entre ces prairies et terres quelques pièces censales lesqueles on ne saurait distinguer. Item lesdits manants pour la permission que ledit seigneur leur at accordé de pescher entre deux soleils dans ladite rivière payent pOUl' reconnaissance pour chacun an le jour Saint Jean-Baptiste un poulet ou cocque et de plus at ledit seigneur le droit de tous minéraux et salpète par toute la dite seigneurie de Farchinnes et Ter- gnies, personne ne pouvant de quelque qualité qu'il soit ouvrir la terre pour en tirer quelque chose sous peine COMM(TNE DR FARCIENNES. If! d'amende (lue l'on trouve convenir sous le gré dudit seigneur. Item appartient audit seigneur le droit d'afforage de tous beu- vrages sc vendant daus ladite terre soit vin, bière, miele, vinaigre et semblables, les bourgeois man ans et inhabitans desdits Farchinnes et Tergny sont obligez de fenner le preit du Seigneur, appelé l'isle cy dessus nommé derier le chateau, ct si ledit seigneur se servoit de ladite prairie sont tenus et obligez de fenner autres cinque honniers clam; l'avant dite franche pasture, le tout ft leurs dépens et sans charge dudit seigneur, mouvant le tout en fieff de ladite évêché et prin- cipauté et de sa cathédralle Eglise de Liége, ayant ledit Léonard en nom .ludit seigneur com te de Walestein et la dame sa compagne retenu la puissance de pouvoir cy-après spécifier quelque augmentation, innovation et diminution, s'il s'en trouve pour en rien préjudicier au droit de S, A. Sm" et dudit seigneur comte de Waldstein et la dame sa compagne, ausquels le dit fieff est dévolu par la mort et trépas de haut et puissant seigneur messire Emmanuel, prince de Lon- gueval comte de Bucquoy, Gratzen et Rosenberg, Baron de Vaux, seigneur de Farchines et Tregnies, Achiet le petit, Bellone, Librecht et autres lieux etc, leur frère qui avait iccluy relevé pardevant nous en propriété le 18 novembre 1700, sy en fut ledit Léonard eu nom dit recén :1 homme, ayant fait le serment, féauté et hommage deu et accoutumé suivant st yl de notre CIIllI't. S'ensuivent les constitution et substitution sus mentionnées, ce jcurd'hui 29 novembre 1703 (on omet) lequel relif, hommage et tout ce que pres- crit est honoré Sgr Wathieu de Hasinelle J. C. sublieutenant pour etc. notre lieutenant mit en garde et retenance de nous les conseillers susdits qui à ce faire ont été présens à sca- voir honorez SI'· Léopold Bonhome, Ja bourguemaitre de Liege et Mathias Jamar de Montfort ambedeux docteurs es droits, .nos confrères et afin que ce soit chose ferme et stable avons les présentes fait authentiquer pat' la signature de notre greffiel" serrnenté les an. mois ct jour susdis. " 16 ANNALES IDSTORIQUES DE LA

t 704. Bourgmestre, Paul Lambillotte. Michel Gilot collecte une taille de 28 pat. par habitants ayant fait leur première communion, et de 14 pat. pour les enfants n'étant plus à la mamelle. On trouve 122 imposés. Le curé, en tête de la liste, paie 4 fi. 4 p.

3 ménages, le mari et la femme étant vivants, n'ont pas d'enfant. 22 " n'ont qu'un enfant. 22 enfants. 15 " ont 2 enfants. 30" 15 " ont 3" 45" 4 " ont 4 " 16 " 3 " ont 5 " 15 " 1 " a 6 " 6 " 1 " a 7 " 7 " Total des enfants. 141 " non allaités.

On trouve 10 servantes, 10 domestiques et deux bergers. La population était de 322 habitants ayant fait leur pre- mière communion, et de 141 enfants qui n'étaient plus à la mamelle. La commune comptait ainsi 463 habitants, ou 4 4/10 personnes par famille, sans les petits enfants. Le produit de la taille était destiné à payer au Prince- évêque, l'impôt de l'Œil du moulin. Pour s'exonérer de ce droit, la commune en avait obtenu la perception en hausse publique, et payait pour ce fait 430 fior. annuellement. Le curé refuse de payer sa part, le percepteur le porte dans les arriérés, mais la cour de justice, vérifiant le compte le biffe de la liste et force ainsi le receveur en recette. Là où les communes n'avaient pas repris l'impôt de l'Œil du moulin, on devait payer 15 liards par setier de froment et « Xhos , (méteil) et 10 liards au setier de seigle. A Far- ciennes, on paie 28 p. par tête et le non communiant la moitié. On impose en trois fois 42 tailles sur les habitants, et 22 COMMUNE DE FARCIENNES. 17 sur les propriétaires étrangers; elles sont perçues par Paul Lambillotte, On paie 410 tlor. pour les rations des troupes du Prince- Évêque, et 560 fi. pour les dettes du Quartier d'Entre- Sambre-et-Meuse. Le fermier de Tergnée conduit les bagages des troupes lié- geoises à , à Bruxelles et à . Un veau dont on fait cadeau au gouverneur de Charleroi coûte 15 fi. En passant avec le veau à Châtelet, on paie 5 p. pour le droit du 60me• Un deuxième veau est payé 19 H. On donne à W' Spina, 14 setiers d'avoine coûtant 10 fi. 14 p. 12 d. Et un "Oison" à Mr Palier, major du poste de la Sambre 1 H. 14 p. 9 d. On paie 50 fi. aux pionniers qui ont travaillé il Huy. Des troupes sont dans la commune. Nicolas Lenain est mambour des pauvres .

• 705. Augustin de Villers est bourgmestre et entre en fonctions à la S'-Remi , comme d'habitude. Mr Goffaux est ingénieur en chef du Roi. Le 21 Mai, Dame Isabelle Wolff, abbesse de Soleil mont et Dame Cornille du Collet, boursière, remettent en bail pour 9 années, au sieur Charles Lambert de Martin, leur cense, jar- din, prairies ct terres, le tout tel qu'il se contient et situé au village de Farciennes. Le bail avait pris cours le 1er mai, avec faculté de renoncer de trois en trois ans, sauf avertissement une année d'avance. Le preneur ne pouvait sous-louer, et devait labourer de quatre sillons les terres de blancs grains, et de deux sillons celles de marsages. Il devait veille!' à ce qu'on ne fît aucune emprise dans les terrains loués, ni permettre des "fou rchariage » , (L'éta- T. II. 2 18 ANNALES HISTORIQUES DE LA blissement de passages avec voitures.) Il devait laisser les terres "versées" (donner un léger la- bour) ft. sa sortie. Il devait aussi "réparer les chemins, relever les fossés, les rieux, .rigoller les héritages, défricher ce qui y a, tant dans les terres Ilue pâturages, fermer les héritages en saison, et les laisser fermés à sa sortie. " Payer toutes les tailles, impositions, aides, rations, logement des gens de guerre et toutes autres charges réelles et per- sonnelles, ordinaires et extraordinaires, sauf les contributions dont les dames devraient payer la moitié. Il s'agit ici des impositions de guerre. Le repreneur devait aussi payer annuellement les cens sei- gneuriaux, douze florins au sieur Laloux, 4 muids et trois setiers d'épeautre aux mambours de l'église de Farciennes, 6 muids d'épeautre au curé, 4 1/2 muids aux religieux d'Oignies, 1 1/2 muid d'épeautre au curé du Sart-St-Eustache __ et généralement tontes les autres charges auxquelles la dite cense pouvait être sujette, qu'on tient pour spécifiées, telle que 28 pat. aux mambours de l'église. Presque tous les biens étaient alors grevés de rentes, souvent irrédimibles. A la St-André le locataire devait payer aux dames 25 pa- tacons en espèces, et 18 muids d'épeautre, bonne, loyale et ft. livrer sur le grenier de l'abbaye .. Le 1cr mars, le preneur devait aller régler ses comptes à Soleilmont, et apporter les quittances des cens et rentes qu'il avait payés. Mambour des pauvres, Thomas Fanuel, Le maréchal de Villeroy et l'Electeur de Bavière, comman- dent les Français dans nos environs; ils ont devant eux les Alliés, dont le général en chef, duc de Malborough, fit tant de mal à la France. Les armées se surveillent. Les Français ne pouvant battre le général ennemi d'une autre manière, le chansonnent par les couplets que chacun connaît. La fortune de la France haïsse. COMMUNE DE F ARCIENNE8. 19

t 706. Ghislain Duterme fait la collecte des tailles pour Pierre Guenchon, bourgmestre. On trouve aussi comme bour- mestre Aug. Devillers. Une grande sécheresse sévit cette année.

Grégoire des Cal ante , lieutenant du Roi, commande à Charleroi. La recette d'un compte communal est de 2000 fior. Le collecteur reçoit 100 fior. Michel Gilot va tous les aus à Liége, à l'adjudication du droit de l'œil du moulin. En six années Gilot collecte 3236 fior. Il reste 107 Bor. de non valeurs. La communauté "par agréatiou » de la cour de justice, fait présent de 12 bouteilles de VlU au comte de Varo, gouverneur de Charleroi. , On va chercher de la houille à Chatelineau, pour le poste de Tergnée. Le duc de Vendôme séjourne à Fontenelle. Jamar est fermier du seigneur; Demartin est fermier des dames de Soleilrnont, sur la place; Ant. Andernack à Fon- tenelle et Lescuier à Roselies. Martin Bavay est marguillier. Michel Gilot est maïeur, on le trouve en fonction jusqu'en 1733. Nicolas Alexandre est mambour des pauvres. Le cultivateur des biens de ceux-ci, a, pour son salaire, la moitié de la récolte. Le setier de seigle se vend 21 sous, mesure de Châtelet. id. descourgeon id. 14 id. id. d'épeautre id. 9 f id. id. d'avoine id. 10 id. id. de pois et de vesces se vend 11 sous.

Le 23 Mai a lieu la bataille de Ramillies. Le maréchal de Villeroy est battu par le duc de Malborough; comme les 20 ANNALES HISTORIQUES DE LA petits paient toujours les folies des grands, naturellement les habitants du pays pâtissent encore en cette circonstance.

t 707. Nicolas-Joseph Lenain est bourgmestre. On fait présent de "clave" (trèfle) à "Monsieur Vandome s campé à Gembloux. En juin et en août, on conduit du foin au comte d'Arcos au même lieu. On fait présent de "cabusette" (petites laitues qui tour- nent facilement,) au comte de Saint-Maurice. On reçoit une sauvegarde du camp de Gembloux. L'armée du duc de Vandôme campe à Gosselies et à Sombreffe. On fait le guet sur la tour de l'église. On enlève le receveur du comptoir de Moignelée. Une aime de bière coûte 11 fl. 3 pat. La banière se vend 7 pat. roy. La potée de brandevin (eau-de-vie) 7 liards. Les dépenses du compte montent à 2349 fi. Les tailles à cette époque étaient souvent imposées par tête d'habitant. Le bourgmestre fournit des pains de froment à des soldats, " pour n'en pouvoir trouver d'autres. " On dirait qu'il s'excuse de ne pas avoir donné des pains de seigle. On fait une enquête générale par ordre de l'official de l'ar- chidiacre, contre Nicolas Pierson, qui s'était évadé; le notaire Bavay en est chargé. Le curé se plaint de ce que l'abbé de Floreffe ne remplit pas ses obligations, comme décimateur. Cette année, l'armée française commandée par le duc de Vendôme, s'organise près de Binche et va prendre d'assaut le fameux camp de Gembloux. Beaucoup d'hommes y lais- sent la vie. Le duc de Malborough, avec les troupes alliées, se dirige vers Mons, suivi par l'armée française. Les environs de Farciennes souffrent beaucoup du passage d es troupes. Des soldats pillards, volent tout ce qui leur tombe sous la main et souvent incendient les propriétés. COMMUNE DE FARCIENNES. 21

Une ambulance est à Baulet, un hôpital il. . Chacun cache ce qu'il a de précieux et la panique règne dans le pays. Lambusart ne compte qU9 60 habitants environ, sans les pauvres, et Moignelee environ 90 habitants, également sans les pauvres, qui devaient être assez nombreux en ces années malheureuses. Gilly compte 164 bourgeois et 20 veuves; soit environ 1000 habitants. En enregistrant un enfant, après l'avoir baptisé, le curé écrit dans son registre: " Le 2 août, le jOUL' même que les armées de France et " d'Espagne vinrent en même temps dévaster notre pays fut " baptisé Anselme-Joseph, fils de Thomas Wathy et de Mar- " guerite Lambillotte. n Le 28 septembre on trouve un enfant exposé à la croix de St-François; le jour même le curé le baptise, sous le nom de François De la Croix.

t 708. Antoine Lambillotte, dit capitaine, est bourgmestre; il habitait Tergnée. On voit aussi Théodore Gilles; le premier collecte des tailles, dont le produit est destiné à payer le chauffage des gardes du Prince-Évêque, en garnison à Va- lencienne. Mr Henri, receveur du Quartier d'Entre-Sambre-et-Meuse, habitait Mettet. On impose des tailles, pour payer "les mauvais frais" occasionnés par les troupes. Un pain donné à des soldats coûte 5 pat. La banière de bière se vend 13 'pat. La livre de beurre 12 pat. On fait présent de 6 dindons au chevalier de Luxembourg, campé à Marcinelle. La couple coûte 6 fior. On fournit des pionniers à . 22 ANNALES HISTORIQUES DE LA

André Wauthy fournit du charbon; il devait. exploiter la concession de Masse-Saint-François. Du 9 janvier au 24 mai, on lève les planches et on ferme les barrières ~u pont de Tergnée. C'est une preuve qu'il y avait des maraudeurs, des pillards, dans les environs.

1709. Nous sommes arrivés à une de ces années néfastes dont l'Histoire et la mémoire des hommes ont conservé le souvenir. Depuis longtemps notre pays était épuisé, ruiné par les guerres incessantes amenées en grande partie, par l'ambition du roi de France, Louis XIV, et comme si ce fléau n'eut pas suffit pour flageller nos pauvres aieux, un hiver épouvantable, qui coûta la vie à bien des malheureux, vint mettre le comble il leurs malheurs, L'hiver fut long, extrê- mement rigoureux; les torchons' qu'on mettait sécher à la cré- maillère, gelaient, disait l'aïeule de celui qui écrit ces lignes. La disette fut générale dans tout l'Occident de l'Europe, non seulement pour les hommes, mais aussi pour les bêtes; la persistance du froid ayant vidé les greniers. Le peuple nomma l'année 1709, "l'année du grand hiver.

On obtient modération des tailles, les récoltes ayant été ravagées par un orage. La longueur de l'hiver fut utile à la France, ruinée et n'en pouvant plus. La campagne militaire de 1710 ne put commencer qu'en Juin, tant les chemins étaient défoncés. Thomas Waty ou Wauty est bourgmestre. La Cour de Justice impose les biens de fiefs, les biens d'église et les biens des pauv rea, mais le fait soulève des réclamations, comme nous le verrons bientôt. Le préambule du chassereau d'une taille est ainsi conçu: " Chassereau d'une simple taille pOUl'en collecter huit sur SUI' tous biens, tant sur le fief, bien Lansagerie de bien de l'église des pauvres de saint Jacques et bénéfice dudit Saint Jacques, bien deI cure et Lien amorti comme du cen- COMMUNE DE FARClENIŒS. 23

sa] avons assis personnellement pour furnir aux frais des 1'11- tions que l'on furuit au camp de Marcinelle pal' ordre de Monsieur le chevalier de Luxembourg en date du dernier de septembre dix sept cent neuf assis pal' nous la haute cour de farciennes du consentement du sieur Laloux (le bailli) le dixième octobre an susdit. Présent Michel Gilot maieur. " Le bon nie!' de terre est imposé à un pat. ct le bonnier de pré à deux pat. On voit au chassereau: Que 32 parties de terrain étaient biens de fiefs, et appar- tenaient à 29 personnes. Ces propriétés contenaient 57 bonniers, dont 20 étaient restés la propriété du seigneur. Telle était sans doute la contenance possédée par le sei- gneur lorsque la féodalité s'implanta dans le pays, ou la e011- tenance du terrain accordé au premier seigneur, par l'Evêque de Liége, lorsque Farciennes fut érigé en seigneurie. Celle-ci était très modeste alors; son château, ou sa forteresse, bâti dans une île formée par la Sambre, n'avait guère de dépen- dances immédiates. Les 57 bonniers formaient quelques grandes parcelles, d'excellentes qualités, que l'on peut re- constituer en partie. Il est probable que le seigneur n'avait pas de bois à l'ori- gine. ·11a reçu des habitants le bois du Vieux sart, et on voit qu'il en a acquis d'autres. Il est possible même, que lors de l'établissement de la féo- dalité, tous les terrains plus tard boisés, - cal' presque tous les bois ont été plantés, - appartenaient aux manants: comme ces grands terrains communaux qui existent encore, comme ces bois dont on retrouve les ventes ou les donations. Sur les biens de fief, on avait bâti 10 maisons. Les biens de Lansagerie divisés en 15 parcelles, conte- naient 4 bonniers, sur lesquels 9 maisons avaient été cons- truites. 24 ANN~LES HISTORIQUES DE LA

Le bénéfice St - Jacques (le pont) était propriétaire de 7 bon. 66 V., et Saint= Jacques (la c:t

37 ; bon. de la ferme de Fontenelle, appartenant aux dames de Soleilmont, étaient amortis ct 40 de tt ferme de Roselies, appartenaient au prieuré d'Oignies. Les biens amortis étaient ceux dont on avait remboursé le capital présumé des tailles.

Le 5 mars 1710, la Cour de Justice impose 12 nouvelles tailles sur les mêmes biens, Thomas Wauthy en est le col- lecteur, mais on refuse de les payer. Waulhy, comme tous les bourgmestres de l'epoque, est chargé non seulement de la collecte des tailles, mais aussi de pourvoir à toutes les nécessités de la commune, l'état suivant qu'il présenté à la Cour de Justice, pour se faire payer ses vacations, montre les misères, les déboires, les désagréments qu'il a dû subir.

" Estat des vacasions faite pal' Thomas Waty et sa famil pour le service de la cornm unau tez en lan mil sept cens neuf finissant 1710. " "MÉMOIRE. J ay paiez dix sept journée a Florent RoUy pour avoir estez en ma place pour chercher du pain parmis le village et j'ai estez obligé de 10 mettre en ma place pour travaillez pour le service de la communautez lorsque le convoy se rendoit de temps en temps dans l~ village tantot pOUl' le capi- taine Boudon , pour le capitaine Mouvetet puis pour Demoulin et pour le lieutenant Mouvet et pOUl' le capitaine Baliarre et pour toutes autres escorte et tout commandant et pOUl' mavoir rendu a Ternie par obeissance du superieur et d'avoir estez my ennaret, (mis eu an·et.) par lordrc dun marquis chez Gilaint Lambillotto prétendant aussy ma journée comme il est de justice et de raisont et la vacationt de ma famme et de COMMUNE DE FARCIENNES. 25 mes enfant qui ont estez tant de foy parmis le village pen- dant mon administrntiont comme toute la communautes le scait très bien et. sy fallait de temoignage on neu trouve- l'oit et (lllÛ nous uvout estez obligez do nous rendre quelque foy a deux et bien souvent jusqu'à cinq couune Ion peut bien jugez pour avoir rendu comte de deux cent pain.comme vous scavez qui estoit d'une chertez cette année quon auroit bien estez ct neuf a dix maison sans avoir aucun pain dont nOLIS lavons remontrez à notre renditiont de conte et puis lou nous a fait deferer pour attendre nostre chassereau de méchant fraix et nous avons toujours attendu on nOLIs la point my en main. Le dit bourguemaitre prétend outre des journées Florent Holly, huit florins ici. "

"MARQUE + UE THOMAS WATY. " "BOURGMRE"

On impose des tailles spéciales, pour payer les rations exigées par le maréchal de Luxembourg j un compte se solde par nue dépense de 1819 fior. Les principales fournitures se font depuis la fin de sep- tembre jusqu'au 6 novembre. Le 30 septembre on fournit 400 rations complètes, au ré- giment St-Serniu, campé à Mont-sur-Marchiennes. Chaque ration est de 20 livres de foin et d'un quart de setier d'avoine. Le 5 Octobre on doit livrer 400 nouvelles rations et le· 13, 250 autres, Le transport de ces rations coûte pour 11 voitures, 110 fi. On doi t envoyer à Charleroi trois pionniers qui travaillent pendant 40 jours. On leur paie 128 fior. Leur journée est aiusi payée environ 1 fr. 30 c. Le 29 Octobre, un détachement de la garnison de Namur arrive: dragons et fantassins. Il sont .commandés par Besson, 26 ANNALES IDSTOBIQUES DE LA

capitaine au régiment Limousin et campent à Tergnée, jus- qu'au 6 novembre, On leur fournit des rations; entre autres 3600 livres de houille, payées 10 pat. le cent; soit 1 fr. 35 les cent kilog. C'est à peu près comme si on les payait

actuellement 40 fr. 0/00 kilog. Un jour que les soldats sont sans pain, ils s'en font livrer 80 livres• par les habitants, ou 14 pains payés 25 pat. cha- cun. Les pains pesaient ainsi 5 livres fo. On emploie 53 journées d'homme il. 20 pat. chacune, pour recueillir les fournitures faites à Marcinelle. Le 4 novembre, sur l'ordre du marquis de Chabannes, on fournit un chariot pour conduire son bagage à Philippeville. On paie pour deux journées 30 fior. Le 6, on doit livrer un chariot pour transporter à Avesnes, le bagage du régiment St - Phalle. Pour 4 journées on paie 60 flor. On trouve beaucoup de dépenses faites à l'occasion des escortes des bâteaux, chargés de munitions de bouche et de guerre, montant et descendant la Sambre, jusqu'au 29 no- o vembre. Trois taverniers fournissent de la bière en cette occasion. Il y avait donc au moins trois cabarets dans la commune. On paie à Nicolas Alexandre, tavernier, pour 42 banières de bière à 16 pat. enlevées par le capitaine Mouvet, 33 flor. 12 pat. A Jean Lambillotte, aussi tavernier, pour 7 banières en- levées, lorsque le lieutenant Dumont a foncé sa cave, {; flor. 12 pat. On fournit beaucoup de pains payés 25 p. pièce. La livre de beurre- se vend 15 p. Trois cordes de bois pour la garde sont payées ensemble 10 ft. 10 p. La gerbe de paille est payée 2 1/2 p. Après avoir détaillé des fournitures faites aux troupes, l'écrivain du compte dit: COMMUNE DE FARCIENNES. 27

" Lon n'at pu encore ramasser une quantité d'autres frais faits par les escortes se logeant eux mêmes dans les maisons qu'il leur plaist tant situé au dit farcienne qu'au dit Tergnie en dépendant. " " Non plus que ceux faits par les persounes envoyez à cheval aux armez pour se pourvoir de sauvegarde ny les frais des sauvegardes quon at eu non plus que leur salaire. " " Lon ne rapporte pas icy les frais du logement des troupes de S. A. S. E. (le Prince-Évêque) qui ont herbés (herbés, mangé l'herbe) au commeucement de la campagne, .ny des chariots livrés pour transport des bagages des officiers et autrement. " Un chariot qui reste 9 jours, pour conduire du grain à Valenciennes, est payé une pistole par jour. Les pionniers qu'on avait fournis pour travailler à Char- leroi ayant déserté; on ordonne de les remplacer sous peine d'emprisonnement, pour le maïeur et le bourgmestre. L'abbaye de Floreffe, propriétaire de la dîme, ne fournissant pas le taureau et le verrat nécessaires à la reproduction; on charge Jean Speileux, avocat, de lui faire un procès.

On trouve un pré dit "le four à verre; Il il devait être situé sous la ville. Cette appellation indique qu'il y eut jadis un four à fondre du verre à Farciennes. 104 chefs de familles paient les tailles. Ce chiffre indique une population d'environ GGO habitants. A la demande de Groesbeek, grand bailli d'Entre-Sambre-et- Meuse, la communauté dresse un état de tout ce qu'elle a livré aux commandants, intendants et officiers des troupes des deux couronnes, de France et d'Espagne, pendant la campagne de 1709. Mambour des pauvres, Louis Villers. Un curé de Pont-de-loup, J ean-Joseph-Paul, qui fut en fonction de 1G71 à 1722, a laissé une intéressante notice sur son église et les événements de son temps; ce qu'il dit en parlant de la restauration de la ch~pelle de Notre-Darne-Del 28 ANNAl.ES mSTOBlQUES DE LA

Manock, attenante ft son église, nous donne une idée des misères du temps. " Il restait, dit-il, encore plusieurs réparations à. faire tant au toit de l'église qu'aux fonds baptismaux et ailleurs; mais o douleur 1 s'écrie-t-il, combien de fois ce village n'a-t-il pas été détruit et dévasté pal' les armées en temps de guerre. o triste et désolant spectacle 1 Si l'impie soldat avait au moins épargné Dieu et son Église, mais non, semblables aux balthazars, ils ont profané d'une manière indigne les objets les plus sacrés, ils n'ont pas rougi de faire ce que je rougis de rapporter, ils out fait servir de crêche le grand autel; les chevaux ont mangé le foin et l'avoine à la même place où l'hostie sainte et sans tâche est immolée tous les jours. " Le curé Paul dit encore: " Il Y a 50 ans que je suis curé et j'ai été continuelle- .ment tourmenté par les horreurs do la guerre et non seule- ment par les soldats, mais même par ceux dont je tais ici les noms parce qu'ils auraient dû mieux faire " Ceci semble indiquer des paroissiens. On sait d ailleurs qu'à cette époque le village de Pont-de-loup a été tellement ruiné et dévasté qu'il fut presqu'entièrement abandonné; le bourgmestre ayant été conduit à Dinant et retenu en prison, parce qu'on ne pouvait payer les contributions exorbitantes qu'on exigeait. M. Paul lui-même qui était resté à peu près seul dans le village, fut conduit à Philippeville par des soldats, les jambes liées sous le ventre d'un cheval, mais les officiers furent touchés de compassion à la vue de ce vénérable vieillard et le renvoyèrent à sa paroisse. M. Paul dans sa notice dit, que' de son temps, les anciens de la commune racontaient avoir vu leur curé Poncelet, nom- mé en 1625, dépouillé jusqu'à sa chemise par les soldats. Pont-de-loup, à toutes les époques, a beaucoup souffert des maux que la guerre a amené dans le pays; en 1578 déjà son église fut profanée par les huguenots. Il est naturel de croire que les communes voisines pâtirent aussi en ces occasions. COMMUNE DE FABOŒNNEB. 29

Le curé Paul, dans sa notice, écrite en latin, raconte que son prédécesseur, Gérard Buruenville, fut tué d'un coup de pistolet, sur le chemin qui conduit de Pont-de-loup à Far- ciennes, et qu'on planta une croix à l'endroit précis où, lors- qu'il tomba, sa tête frappa le sol. Le curé avai t plusieurs procès; son assassinat fut considéré comme une vengeance. On a vu le même fait à Lambusart, au commencement de ce siècle. La croix commémorative du curé Burnenville a disparu, sans laisser de traces. Comme la tradition, les écrits sont muets sur ce point.

1710. Jean Rolly est bourgmestre. La France n'ayant plus d'argent pour entretenir ses troupes crée "des billets d'ustenciles,,, pour payer ses fournisseurs. On perdait les trois quarts de leur valeur, sur cette espèce d'assignats. Le régiment Limousin est à Farciennes. Wautelet est fermier à Tergnée. Benoit Delrée est vicaire de 1710 à 1720. On impose de nombreuses tailles pour subvenir aux presta- tions militaires. La misère est grande, mais il faut payer quand même. Des tailles sont imposées sur les biens censaux, seuls; d'autres sur les bestiaux, et enfin SUl' les biens de fiefs, de Lansagerie etc. Antoine Lambillotte est chargé de collecter ces dernières, mais on refuse de les payer. On doit faire des fournitures de foin aux armées et les greniers sont vides, après le long hiver qu'on a subi. On re- cueille ce que l'on peut; les uns donnent 18 livres, d'autres vingt et jusqu'à 12 livres de foin. Pour l'avoine les habitants fournissent des quartiers de setiers, quelques livres seulement. Le tout est envoyé au maréchal de Luxembourg. Ces faits indiquent assez combien les denrées sont rares, au commencement de l'année. On conduit du -charbon "à la rédoute » de Tergnée. La 30 ANNALES IDSTORIQUES DE LA

" beroitte , (brouette, 4 hectolitres) est payée 5 fi. 3 p. On paie à différentes personnes, des canons de rentes, mon- tant à 654 fi. La commune devait donc un capital d'environ 12.000 fi. ou fr. 27.70 par tête d'habitant. On doit payer 600 fior. au sieur Henry, receveur du quar- tier d'Entre-Sambre-et-Meuse, à Mettet. Un pain ne coûte plus que 10 pat. à la fin de l'année, sans aucun doute. Une couple de poulets est payé un florin et un pot de hougaerde 11 pat. 16 den. Il y avait dans la commune 58 porcs, 7 truies, 76 chevaux, 211 vaches et 54 genisses. Les propriétaires des biens de fiefs, de Lansagerie etc., con- tinuent à refuser ùe payer leurs tailles, pour subvenir à tous les mauvais frais de guerre, qui écrasent la .commune. Il pa- raît cependant que les religieux d'Oignies acceptent de payer leur part, car nous avons trouvé une procuration donnée par Frère Nicolas Oarion, religieux et procureur, aux bourgmestres de Farciennes, pour pouvoir poursuivre leurs locataires en leur nom. La procuration est approuvée pal' le prieur Bernard, le 20 octobre de cette année. • Les deux collecteurs des tailles imposées sur les biens de fiefs etc., réunissent les habitants pour les amener à réclamer à Liége. On adresse au Prince-Évêque diverses pétitions; l'une d'elles a pour objet de faire payer leurs impositions, par les détenteurs des biens de fiefs et par les acheteurs des biens communaux; l'autre est dressée particulièrement contre le bailli Lalou, qui ne paie pas ses tailles; on réclame 'aussi parce que ce magistrat cumulait les fonctions de bailli, de re- ceveur, de greffier et d'échevin de Farciennes. Les pétition- naires ne croient pas qu'il soit permis d'occuper autant d'emplois en même temps.

Le Prince-Évêque ordonne aux ecclésiastiques et aux nobles, de payer leur part de frais faits à l'occasion des passages et séjours des troupes, mais les récalcitrants ne s'exécutent pas,. sauf les COMMUNE DE FARCIENNES 31 religieux d'Oignies - que nous avons toujours vus bienveillants il l'égard de la communauté, - disant que cela est contraire à leurs anciens privilèges et que, payant déja avec la noblesse et le clergé, ils ne pouvaient payer deux fois.

La commune est profondément divisée: d'un côté on voit le représentant du seigneur, tous ses dépendants, les détenteurs des biens de fiefs, les acquéreurs de biens communaux, le clergé, les mambours des pauvres) des bénéfices, la cour de justice peut-être aussi, qui, quoique ayant ses intérêts inti- mement liés à ceux des manants, devait cependant subir l'ascendant du bailli, représentant du seigneur; il pouvait les révoquer à merci; de l'autre côté les habitants, pauvres, pour la plupart ignorants, dirigés par des bourgmestres qui ne pouvaient faire aucune entreprise de longue haleine, leurs fonctions étant annuelles, et qui n'étaient le plus souvent que de pauvres ouvriers. Les plaids généraux sauvèrent bien souvent les intérêts des petits. Réunis sur la place ou sur le cimetière, les habitants discutaient librement leurs affaires. Tout était traditionnel à cette époque; chacun connaissant les us et coutumes de la localité, s'y conformait; et parmi tous ces petits particuliers, il se trouvait beaucoup de ces paysans à la tète dure, qui, lorsqu'on froissait leurs intérêts, savaient les faire respecter, C'est une erreur de croire que jadis, le pouvoir des seigneurs, était à peu près sans borne; il avait ses limites et si, alors, toutes les autorités civiles et religieuses étaient profondément respectées, on trouve des exemples nombreux dans l'histoire de nos communes, prouvant que les communautés étaient très indépendantes quand l'aristocratie ou le clergé dépassait la limite de ses droits. Dans le cas qui nous occupe, cas qui avait déjà été discuté, entre autres en 1698, légalement, pour IGS tailles ordinaires, les habitants avaient tort, mais les frais de guerre, les prestations qu'on devait subir étaient ex- ceptionnels. Pour éviter les pillages, tes incendies, nous don- 32 ANNALES HISTORIQUES DE LA nons jusqu'à notre dernier patar, jusqu'à notre dernière livr de foin, disaient les manants, et les propriétaires des bien privilégiés jouissent, sans bourse délier, dels avantages qw nous achetons chèrement; cela ne peut se passer ainsi; er. sauvant nos meubles, nos bestiaux, nos récoltes, nous sauvant les leurs; ils doivent donc payer. Thomas Wauthy, qui ne savait signer et Antoine Lambil- lotte, les collecteurs des tailles imposées sur les biens de fiefs, etc, se mettent à la tête du mouvement. C'était hardi d'oser le faire, car ils attiraient contre eux à peu près toutes les autorités, tous les hommes influents. Le maïeur Michel Gilot montra aussi de l'indépendance; c'est lui qui signa la supplique suivante adressée au Prince-Évêque le 25 février 1710.

" PRINCE SERENISSIME. "

" Quoy que sur la requete icy jointe des Bourguemaîtres et manants de Farcienne V. A. S. E. ne pouvait décréter rien de plus juste et equitable que rie déclarer comme Elle a fait le 24 Décembre ~ernier, par apostille margée sur la ditte requete relativement à ce qu'Elle avoit encore cy devant fait par apostille, portee en son Conseil à Liége le 20 Mars 1698. Sur autre requete des dits suppléants, dont copie vat pareillement jointe, qu~ tous fond, féodaux ou autres, Il la reserve du Doüair Pastoral sont sujets aux impositions qui se font a raison des exactions militaires ct autres de cette uature, et que les biens vendus par la Communauté sont sujets a touttes tailles nonobstant que la clause de les payer n'auront pas esté insérée dans les contrats. Cepeudant quelque juste et raisonnable que telle apostille ait esté jugée dans votre Conseil tant à Namur qu'à Liége, il se trenve que quelques particuliers esprits y sont refractaires et pretendent que sous peine d'excommunication, on ne peut faire entrer les biens d'Eglise dans semblables impositions avec les biens COMMUNE DE FARCIENNES. 33 le Roture et que ce serait une nouveauté que d'y faire en- rel' les biens féodaux. n " Sur quoy les dits Bourguemaitres et habitans supplient .rès humblement V. A. S. E. 'de faire attention qu'ils ne )rétendent en aucune manière, ainsi qu'ils ont encore eu 'honour de représenter cy devant, d'imposer dans leos tailles )rdinaires du Prince et de l'Etat les biens de l'Eglise ny les riens féodaux, scachant bien que ce que ceux cy payent à la taxe des nobles et ce que ceux là payent a la taxe Ec- clésiastiquc, est censé se compenser contre ce que les Rotu- riers payent a la taille ordinaire du Prince et de l'Etat. n " Mais comme dans votre Pays de Liège, ny le Clergé ny la Noblesse ne font aucune taxe ny imposition sur les biens d'Eglise et féodaux pour fournir leure quote parte dans les exactions militaires et autres de cette nature séparément des Roturiers, il sensuit que dans ces sortes de choses ils doi- vent contribuer avec ceux cy la justice ne pouvant souffrir qu'ils soient obligez d'affranchir à leures propres coustes ct despens les biens de ceux la, le Douair du Pasteur sauf. n " Et comme assez recemment les suppliants ont receu l'en- voye que vat encore cy jointe, par laquelle il est ordonné de par V. A. S. E. a la Communauté de Farcienne de payer sommairement dans les mains du Sr Henri a Mettet 430 florins tant pour le chauffage des trois compagnies des gardes du Corps qui sont à Valenciennes, que pour les fortifications de Chastelot, Marcienne au pont et Thuin, a repartir la ditte somme un tiers par têtes, et les deux autres tierces par tailles. Les mêmes suppliants joint avec eux le Rnd Prieur (l'Oignies, et le Sr Dacoz qui touchez tous deux des surchar- ges que cette pauvre Communauté souffre pendant la présente cruelle guerre, et qu'elle a souffert pendant la precedante, ne veulent aller contre la justice et la raison et sont plutost entrez dans le sentiment de contribuer, que de suivre le party des opposans quoi qu'y inviter par leurs sentiments particuliers, s'adressent de rechef a V. A. S. E. pour qu'il

T. JI. 3 ANNALES HISTORIQUES DE LA

Luy plaise de s'adouvrir la dessus et déclarer do nouveau f dans cette demande et autres de cette nature les biens d'E glise, excepté le Doüuir du Pasteur, et les biens féodaux n doivent entrer et concourir. Signammont qu'aujourd'hui le sommes qu'on devoit fournir pour les contributions, se tiren hors des im posts SUl' la consomption, dans quels Ion scai bien que les Ecclésiastiques n'entrent, point: donc s'ils n'es toient tenus Hon plus d'entrer dans les tailles pour touttc exactions militaires et autres semblables, il sensuivroit qu les Roturiers devroient, comme dit est encore vue fois, aflran chir de tout a leures coustes et despens les personnes e biens des Ecclésiastiques, et la même conséquence sensuivroi a peu près au regard de ceux qui possedent des biens féo daux. An l'est attendu que I'ordre :de par V. A. S. E. cl fournir les susdits 430 fis ne souffre aucun délay, et qu par l'article 17 du Reglement de l'an 1686, il est expresse ment ordonné et statué que touttes les impositions pour le necessitez publiques requeraut l'execution sommaire, les pre tondants glÏefs no doivent estre ouys qu'après la satisfactioi sommaire, V. A. S. E. est de même tres humblement sup pliee cl 'ordonner aux dits réfractaires de payer avant tout e sans délay leur contingent, et en C!lS de défaut de prescrir. aux suppleants la manière de les y obliger. " " Quoy faisant et signé Michel Gilot Mayeur" "Sensui l'apostille." "Son Altesse Serenissime Electoralle demeu raut emprés de son ordonnance du 24e Décembre 1709, dé clare que les biens vendus par la Communauté sont sujet : touttes tailles, nonobstant que la clause de les payer n'auroi pas esté insérée dans les con tracts , ordonnant que la levél des 430 ils se fasse et se paye sur ce pied la, comme il a est, et a du estre pratiqué les années précédentes en pareils cas Donné au Conseil de Sadite Altesse a Namur ce 25 feb" 1710, " Par copie conforme a celle retentie a la Chancellerie dt dit Conseil. " " Pasc : Le Ducq Chanceliste. " COMMUNE DE FA.RCIENNES. 35

On voit dans cette pièce que précédemment, le Prince- Évêque avait déjà ordonné aux propriétaires des biens privi- légiés, de payer leurs parts' des frais occasionnés par les troupes. On y voit aussi que les religieux d'Oignies et le seigneur d'Acoz, propriétaire des biens de Lansagerie, émus de la misère du peuple, consentaient, à payer leurs parts des frais. Le bailli Laleu représentant le seigneur, adresse au Prince- Évêque la pièce suivante, avec Paul Lambillotte, locataire de la Franche Chambre du W;tinage et Etienne de Witte, fermier du seigneur au château. Ils paraissent être les chefs de l'opposition aux prétentions de la communauté. Le bailli dit que ceux des habitants, qui sont à la tête de l'affaire, ne sont que des brouillons; il demande qu'on dé- signe, nom pal' nom, les demandeurs, qu'on communique les assiettes des tailles, et un état des frais de guerre subis etc. Par apostilles du 17 mars 1711, le Prince-Évêque ordonne que la requête du bailli soit communiquée aux habitants, et que ceux-ci lui donnent connaissance des assiettes des tailles. Voici la requête du bailli. En haut de la pièce on voit l'apostille c'est-à-dire la ré- ponse faite à la pétition. C'était l'habitude de la placer ainsi.

" Son Altesse Serenissime Elec- torale ordonne que la présente soit communiquee a parties ad- verse pour qn'ils ayent a cons- tituer en cause Capitatim et produir au remontrant les as- "Prince Serenissime" siettes icy mentionées et ce ens quinzaine de l'intimation ou plutost, si faire le veulent, don- né au Conseil de sa rlite Al- tesse a Namur ce 17 Mars 1711 : était signé Poictiers Dt ". 36 ANNALES IDSTORIQUES DE J~A

(P. S. ) (sceau) "Antoine Lalou Intendant du Prince et Comte de (signé) Waldstein et de Buq uoy Seigneur de Farcienne ayant "1.VA~HOVE." esté signifié de plusieurs requetes presentees a ce conseil soubs le nom de la communauté du même lieu, a l'honneur de representer en tres profond respect a V. A. S. E. que par rapport aux inven- tions sinistres et faussetez que les autheurs particu- liers des dites requetes ont eu la témérité d'expo- ser tant verballement que par escrit il ne peu croire quelles ont esté présentée de l'aveu de la communauté susditte, veu qu'au contraire, il est vraisemblable (par attention aux dites faussetez, et autres circonstances a déduir en son temps,) que les dits particuliers, qui en sont les autheurs sont des brouillons, d'esprit processif qui ne cher- chent qu'a emouvoir le trouble et la discorde par un effect de leur mauvais génie. Ce pourquoy le dit Officier a esté conseillé de supplier, rome il fait tres humblement V. A. S. E. sans tout préiu- dice et toutes exceptions sauves, d'ordonner a ceux qui prétendent faire partie de cause, de déclarer leurs noms, ratifier les dites requetes et constituer tetes par tetes, afin qu'on puisse connoitre contre qui on a afaire, ct come Charle Dewite pal' requete présentée a ce Conseil le 29 Janvier de l'an cou- rant a demandé exhibition des assiettes dernières des tailles avec nn Estat pertinent de tous frais, pour quels elles ont esté imposées, en consequence de quoy V. A. S. E. par apostille du meme iour a ordonné que les au tres requetes y mentionées, seroient communiquées au dit Intendant; il prend la liberté de remonstrer aV. A. S. E. qu'il seroit aussi très nécessaire que les dites assiettes et état pertinent demandez par Charle Dewite Luy soient COMMUNE DE FARCIENNES. 37

communiquez, afin que le tout mauremont examine, on puisse prendre les mesures convenables, qui iusques a present n'ont pas esté pris et solidement, et ne pourront l'estre a la suitte sans cette com- munication, que le suppliant espère que sera ordonné pal' V. A. S. K de la. justice distributive de la- quelle il espere cette grâce attande. Signé A. Lalou. n

A cette pièce les habitants répondent par la suivante. On y voit que le bailli, par ses menaces, avait cherché à les di- . viser avant les plaids généraux et pendant les réunions pu- bliques, et qu'il occupait trop de charges. La cour de justice, puisqu'on dit les justiciers, s'était jointe aux manants.

" Son Altesse Serenissime Elec- torale ordonne que la présente, la Remontrance et pièces y jointes soient communiques à Antoine Lalou pour y dire et " PRINCE SERENISSIME. " faire tout ce qu'il entend ens quinsaine de l'intimation. Donné au Conseil de la ditte Altesse à Namur ce 17 d'avril 1711." "POICTIERS DI."

( P. S.) Les Bourguemaitres j usticiers et habitans de Far- cienne pour satisfaire à l'apostille relaxée par V. A. S. E. en son Conseil le 17 du mois de "1. VA~HOU "Mars dernier sur requête _du Sr Lalou, viennent en deu respect présenter à V. A. S. E. la constitution et ratification ordonnee par la ditte apostille, de même que la relation de l'insinuation (1) luy faite des assiettes ou chassereaux des tailles (1) L'insinuation signitie ici la slguiûcatlon var huissier. 38 ANNALES HISTORIQUES DE LA

conformement votre ordonnance et sa demande: Et comme ils voient tant pat· la ditte requete , emplie d'invecüves, que par les menaces qu'il a donné publiquement dans la Communauté, et encore tout recemment aux plaids generaux contre ceux qu'ont constitué, ou constitueroient contre luy, et dont plusieurs estants intimidez, sont demeurez muets, sans oser passer outre, il ne tasche qu'a ne point venir au fait dont s'agit ils supplient tres humble- ment V. A. S. E. de faire attention a la remon- tance ycy jointe, laquelle Elle n'avoit jugé a pro- pos de regarder, avant que le Sr Lalou eut servi laditte requête, a pretext qu'après le terme es- coulé pour la servir, il en avoit obtenu prorogation et ensuitte leur rendre la justice, que le Sr Lalou poussé par divers veues d'intérets en qualité de Receveur ou A·modiateur, de Bailly ou Inten- dant, de greffier et Echevin du même lieu, tasche contre toutte raison d'empêcher, ne croyant pas que les Statuts souffrent toutes ces charges en la personne d'un même sujet dans une même juris- diction" " Quoy faisant etc. "

" NICOLAS HENRION"

"Pour confection de la présente deux eschelins pour droits de la chancellerie et copie retenue. - Un escu payé par le SI" Henrion en monnoye courante. "

Le 9 mai 1711, le Prince-Évêque fait parvenir aux habi- tants la pièce suivante:

" Son Altesse Serenissime Electoralle ordonne a. COMMUNE DE FARCIENNES. :lO

Anthoine Laleu de puriffler (1) ens un mois de ln date de cette son ordonnance du 17 Avril dernier, et au meme Lalou, comme aussi aux justiciers et Bourgucmaitres de Farcienne de donner dans le meme terme une liste fidelle et Spécifique des biens d'Eglise, féodaux, et lansageries situez dans la dé- pendance du dit Farcienne en denommant ceux qui sont possédez pal' le Seigl' du lien, et qui ap- partiennent a cles particuliers noms pal' noms, ot pièces pal' pièces, et faire conster de tout ce, flue les uns ct les autres payent a la taxe du cleJ'gô 011 des Nobles afin d'estre cnsuittc ordonné er, (lui sera de justice et raison. Donné au Conseil (le la ditte Altesse a Namur co !)mc or, May ]711."

(P. S. ) " POIC'fIF.IlS Dt " "1. VANIlOUE."

Jean Rolly bourgmestre, ct Nicolas Ilcnrion , échevin, députés par la communauté, envoient :\ Liégo la pièce suivante, par laquelle ils demandent si l'ordonnance de 1G!)8, prescrivant ;\ tous de payer les frais de gUCf]'O, est encore en vigucur ; et si la partie contraire est dans son droit, lorsqu'olle dit, (Ille le mandement est salis valeur, parce qu'on ne l'a pas mis en pratique. Le conseil privé répond que I'ordonnance visée est toujours en vigueur.

"Le chancelier et Gens du Conseil Prive de la Principauté de Liège en renouvellaut l'or- donnance de son Altesse du 20 Mars 1698 ordonnant a

------_.------_.--- (1). Pur-îfler; le bailli devait se laver

"Remonstrent avec le dernier respect les Bour- " ROSEN n guemaistres et communautez de Farcienne et Ter- grues conjointement avec le Rtl Prieur du couven1 d'Oignies, du Seigneur de Bossu et d'Achoz: touches tout de compassion des surcharges que souffreni continuellement les pauvres habitans par les exac tions militaires pour ne pouvoir faire observer le juste mandement article 15 de l'an 11386 tres pre- iudiciable a l'Estat par les ruines des pauvre! habitar s de la ·communauté nonostant I'apostilk ordonnée a Liège de par son AItesse Serenissinu Electoralle que les remonstrans prennent la liberti de joindre icy a leur queritur: attendu que lE parti contraire prétend, que le susdit mandemen soit revoquez ou annuIlé pour ne l'avoir pas mi en exécution au temps de I'upostille icy jointe CI qui fait que les remonstrans ont recours vers votn Excellence. "

"Pour savoir si le mandement article 15 de l'a 1686 susdite en force de loy où non et si ces rc monstrans sont fondez de le faire observer. " "Quoy faisant et signé"

"Jean Holly Bourguemaistre faisant partie pou la communauté. "

"Nicolas Henrion Eschevin a ce faire député. " COMMUNE DE FARCIENNES 41

Pour se conformer à lit demande faite par le Prince-Évêque, on dresse la liste des propriétés qui ne payaient pas de tailles. Elle se résume comme suit: 32 maisons avec dépendances, contenant 22 bon. 3 mesures Prés à foin et à regain, 6 id. 1 id. Prés à foin seulement, 24 id. Terres, 29 id. Biens amortis des Dames de Soleilmont à Fontenelle. (1) 40 id. Biens du bénéfice St Jacques, du Pont de Tergnée, des pauvres, de l'église, du bénéfice de SIe Catherine, du Rd pasteur, pour ceux qui n'étaient pas du douaire pastoral, en prés et terres 47 id. En tout 169 bon.

De plus on n'avait pas imposé 25 bonniers de jardins et prairies, "par considération du seigneur et de M. Lalou s , Ces biens formaient en quelque sorte " le circuit du château. " Le 18 Septembre 1711, l'avocat Tignée de Bonneville remet aux habitants la consultation suivante:

" Le sousigné aiant veu les actes d'entre les Bourguemes. et Mannants de Farcienne d'une parte et le Sr Lalou qualifiés par d'autres, est J'avis que les biens féodaux, et ceux possédez par Ecclesias- ticques sont autant sujets aux charges extraordi- naires que les biens censaux, » " Premièrement il ne peut y avoir du doute pour ce qui regarde les Rations et Contributions, von quo les feudatairs et les Ecclésiastiques, en temps

(1) Les biens amortis étaient ceux dont le capi~al des tailles avait ete remboursé, Ainsi précédemment, la commune ayant besoin d'argent, avait reçu des Dames de Soleilmont le cap ital, convenu d'un commun accord, des tailles qu'on pouvait imposer sur leur ferme de Fontenelle. 42 ANNALES HISTORIQUES DE LA

de guerre, sont égallement considérez comme enne- mis; et selon la raison naturelle les feudatairs plus que les possesseurs des biens non féodaux, ven qu'ils sont obligez de servir le Prince. Juxta legcs feuda!es. " " Si les Ecclésiastiques et feudatairs sont. reputez comme ennemis, et s'ils sont obligez de prendre des passeports aussi bien que ceux du tiers. estat, on doit conclure qu'ils doivent contribuer également a proportion de leurs biens veu que les rations se demandent pour estre exemptez des fouragements, et les contributions pour pouvoir conserver les dits biens. " "Or quand on fourage, on le fait indistinc- tement sans épargner les biens d'Eglise et les fiefs, non plus que les autres, et quand on met le feu dans un village ou qu'on le pille, il n'y a pas de distinction non plus. " " Cela estant tout clair et nature!, on ne voit pas de raison pourquoy les possesseu rs des biens censaux seroient obligez a porter seuls une charge commune pour conserver les biens des Ecclésias- ticques ou des feudatairs. " " Ce pourquoy nous avons veu a la guerre de l'an 1689 que les Intendants de France dans leurs mandements des contributions enonçoient où expri- moient qu'elles seroient payables par les Nobles et par les Ecclésiasticques comme par ceux du tiers, estat, et meme sur les Dismes. " " Et comme plusieurs Ecclésiasticques vouloient faire refus a pretext de leurs privilèges, il y a eu quantité d'exécutions a leur charge, et grand nombre de sentences par quelles ils ont estez condamnez. " "Messieurs du chapitre d'Aix malgré tous leurs COMMUNE DE FARCIENNES. 43 efforts et leures oppositions, ont deu payer les contributions et rations pour leurs Dismes avec ceux de Fleron, Jupille, Chaynee, Herstalle &." " Et Mons. de Renesse commandeur de Berinsen ayant esté exécuté par la bourgeoisie de St-Trond au défaut de payer les tailles pour les contributions et rations exigées par la France at eu recours aux vingte deux, et nonobstant les privileges de SOn ordre, SUl" quels il vouloit fonder son exception, il a esté débouté de son recours par sentence con- forme aux Etats Reviseurs. " " L'exécution avoit esté pourtant des plus rigou- reuses par voye armée, les Bourgeois aiant forcé le chateau, et enlevé de quoy pour satisfaire aux tailles et aux fraix, le soubsigné en peut repondre, puisqu'il a servi a ceux de St-Trond contre Mons. le commandeur. " "Ne paroissant pas qu'il soit besoin d'authoriser une chose qui parle de soy-même, et qui est fon- dée sur la raison naturelle, qui veut qu'un chacun porte sa charge sans la rejetter SUl' autruy. " "Pour ce qui touche les autres charges extraor- naires au sujet de la guerre, c'est la même raison et par ainsi les fondataires et les gens d'Eglise y sont également obligez. " " Quant a ce qu'on prétend que le mandement de l'an 1686 seroit revoque au fait des tailles par le Recès du premier mars 1689, c'est une erreur, veu qu'a présent on juge constamment que les tailles doivent se payer au lieu ou les biens sont situez. " " Aussi ce reces n'est emané que de l'Etat Noble qui n'a pu annéantir un règlement fait par le Prince et ses Etats." 44 ANNALES HISTORIQUES DE LA

" Ainsi avisé et répondu a Namur cc 18 sep- tembre 1711." "Etoit signé" " De 'l'ignée de Bonneville. "

Le seigneur interveuaut persounollement proteste, par la pièce suivante, contre les prétentions des habitants, qui mal- gré les décisions de la chambre impériale de Westelar, dont le Pays de Liége relevait, avaient encore imposé les biens nobles etc.

" A la demande du seigneur Octavian Ladislas Comte de Waldstein conseiller d'Estat de sa Maieste Impérialle Stathalter du Royaume de Bohême Sei, gneur de Farciennes sera intimé aux Justiciers bourg- maitre et collecteurs des tailles du dt Farciennes ens personnes de Michel Gillot mayeur, Jean et Nicolas Henriou bourghmes modernes, Antoine Lambilliotte et Thomas Wauthy Bourguemaitres anciens. " " Des Tailles dyllecge et advalvas par affiches a la porte de l'église pour la cognoissance de tous et chacuns manants et bourgeois du dit lieu que nonobstant et en préjudice des deffences leur faite par le mandement impérialle, émanné de la Cham- bre de Wetselar ci-devant leur intime, par quelle il est prohibé et defendu de n'asseoir aucunes tailles ny faire aucunes collectes ni exiger aucunes autres impositions ignobles ou routurier sur les fiefs de bien féodaux du pays de Liége sur peines d'estre chastie comme rebelles et refractaires aux ordo- nanees du Sacré Empire. Ils seroient encore sy té- meraires que de pour suivre avec chaleur les as- siettes des tailles non noble sur les fiefs et biens féodaux du dit Farciennes ce pour que le dit Seigneur Comte a trouvez a propos de protester COMMUNE DE FARCmNNES. 45

comme il proteste par cette formellement contre les dits justiciers bourghmaitres et collecteurs et de tous autres qui interviendront aux assiettes, ou exigeront aucunes tailles, collectes ou autres im- positions sns lesdits biens féodaux de toutes nullités, forces foulles violences et attemptals et d'en avoir les recours opportuns par dt tous Juges qu'ils ap- partiendrat ct notament par plainte il porter a la dite Chambre imperi-ille et Wetsolar contre tous contraventeurs a 10Ul's dit mandement pour estre agit contre yceux, et en tirer les amendes et pu- nitions y portey leur signifiant que l'on mottera la présente en garde de loy tant par dev an t Messei- gneurs de la dite Chambre imperialle do Wezelar que touts autres Juges competants pour s'en servir 'I'empore et Loco, actum ce ... "

"Aux justiciers de farcienue on la personne de Michel Gillotmayeur. "

Malgré les demandes des représentants do la commune, sollicitant l'envoi de Liege des piètes du procès, afin 'Iue les habitants puissent donner leur avis, le bailli Laleu ne pl'O- duit pas le dossier et enraie ainsi le cours de la justice.

Le 25 Mai 1712, le mayeur Gilot et deux échevins donnent la déclaration suivante, par laquelle ils protestent contre la conduite du bailli échevin et grefti~r. Quoique devant leur no- mination au seigneur, ils n'en continuent pas moins il protester contre les agissements, de son homme lige, le bailli.

" Nous soussiguez mayeur et Eschevins de la Com. et justice do Farcienno certiffions ct attestons a tous ceux qu'il appartienrlrn , en [rivent' de jus- tico et de veritez 01\ étant requis de la part 46 ANNALES illSTORIQUES DE LA

d'An thoine Lambiliotte, et Thomas Wauthy collec- teurs des tailles present de ce lieu que ceux ayant intentez action personnelle par devant nous passez trois mois ou environ a la charge de Paul Lam- biliotte leur confrere escbevins comme tenant à ferme dix bonnier ou environ de terre ou prairyes en fiefs du Sr du Lieu, pour l'obliger au payement de sa quote et contingent des tailles assisses pour subvenir aux rations demandees par la France sur cette communauté conformement les Chasseraux exhibez: laquelle ayant etez poursuivie et contes- tee, Jusqu'a prendre la recharge de messeigneurs les Eschevins de Liège suivant la demande de divers fois reiterees aux acts par les dB collecteurs pour avoir la dessus leurs jugement: l~ sieur Anthoine Laloux, exercant la charge d'intendant ou Receveur de la de Seigneurie, comme aussi celles de Bailly, Eschevins et greffier de la dte Cour auroit refusez absolument, parmy le payement de tous droits a ces offerants d'apporter le dt proces en Cour pour le clore et fermer a l'effect susd' empaichant de son authorite et souls l'appuy de touttes ces charges, et qualites par ce refus le cours ordiuair de la justice et par conséquent que les dtB collecteurs

ne peuvent consuivre le payement des dt•B tailles auxquelles le dit bien est quo tisez en foy de quoy avons signez la presente soubs promesses de la ratiffier touttes et quand fois il appartiendra ce 25 May 1712. "

" Michel Gilot mayeur et eschevins."

" Nicolas Henrion eschevin. "

" Gislain Determe eschevin. " COMMUNE DE FARCIENNES. 47

On reçoit de Liége la lettre circulaire imprimée, suivante, par laquelle le Prince évêque (lit qu'on doit payer toutes les tailles SUl' le même pied que précédemment, en attendant que les États du Pays de Liége et comté de Looz se soient prononcés. On voit par cette pièce (lue la Chambre du Wetzelar avait cassé les décrets du conseil privé de Liège.

" Son Altesse Serenissime Electorale "

" Désirant à la veille d'une Paix que l'on espere bientôt, prévenir le désordre, et les difficultez qui pourraient naître pendant cet interval dans les Communautés de l'entre-Sambre et Meuse. Si à l'exemple de ceux de Farchienne quelques uns s'avisoient de prétendre (lue les Biens Féodaux, et Ecclésiastiques doivent entrer dans les Impositions pour le chauffage, Pionages, Palissades, et autres faux fraix du Quartier; Saditte Altesse, "eut et déclare, sans tout préjudice et sans conséquence que les. Assiettes des Tailles pour toutes Charges de cette nature, soient mises et continuées dans chaque lieu respective, sur le mème pied quelles on t été levées .i usq ues ft présent, en attendant que ses Estais du Pays de Liège et Comté de Looz s'expliquent ouvertement sur cette question, et qu'il en soit fait un Reglement stable et général : Donné en son Conseil à Namur ce 9 d'Avril 1712. " (P. S.) " Poictiers "

" J. YANllOrE " Note de la main du bailli " Ce mandement ou ordonnance de S. A. S. E. n'at esté renrluz qu'ensuitte du mandement ou 48 ANNALES HISTORIQUES DR LA

maintenue ùe celuy renduz a la chambre suprême de l'Empereur a Wetzelar en la cause de toute la Noblesse du pays de Liège, contre le Conseil privé dudit pays qui casse tous les decrets renduz par ledit Conseil privé et maintient la noblesse dans sa possession immemorialle de ne payer aucunes tailles que celles quels s'imposent elle même pour bre le besoing et charge de l'estat noble: le 8 8 , de l'année passée 171 J, come aussy du mande- ment du Prince Jean Louis ensuitte des recès de trois Etats datte le 22 Juin 1689 revocatoir de celm de L'an 1686 de S. A. S. E. prince Maxi- milien. "

Le 29 Janvier 1712, le seigneur fait signifier une protesta- tion contre la conduite des habitants, qui n'avaient pas égard à la décision de la Chambre de Wetzelar, à Michel Gillot, maïeur, à Jean et Nicolas Hérion bourgmestres moder- nes, à Thomas Wautty et Antoine Lambillotte, anciens bourg- mestres et collecteurs des tailles. De plus, la protestation est affichée Ad val vas (aux valves, aux planches à ce des- tinées) à la porte de l'église. Après avoir en connaissance de cette pièce, les habitants présentent une nouvelle supplique au Prince-Évêque et à son conseil, disant qu'après la solution apportée à l'affaire pen- dante entre eux et le sieur Antoine Lnlou , celui-ci leur avait fait signifier copie du mandement de la Chambre du Wetze- lar, le 8 Octobre 1711, en faveur de l'Etat noble du Pays de Liége; qu'ensuite (le cette signification, ils se sont adressés à la dite Chambre de Wetzelar, pour lui demander si la sentence rendue par elle, annulait celles qui avaient été ren- dues en vertu de l'article 16 du règlement de 1686, attendu qu'on no sem blait viser (1uc l'article 12. Que par apostille du 22 Février 1712, le conseil impérial avait déclaré que le meudeme nt mentionné, no peut concerner COMMUNE DE FARCIENNES. 49 l'article 15 du réglement de 1686. Mais que malgré ces ex- plications, le sieur Lalou et ses adhérents demeuraient "retifs" et refusaient de payer la taille imposée pour le chauffage des gardes de S. A. S. E., dite rente du Quartier , qui a été créée lorsque dans la guerre ci-devant on s'était racheté d'un cantonnement, etc .

Finalement on demande l'imposition d'une taille, frappant aUSSI les biens féodaux, etc .

. Le 7 Juin 1712, le Prince-Évêque répond que les habitants de Farciennes vont trop loin dans l'interprétation de son décret. Dans une pièce de procédure, l'avocat de la commune dit, qu'en 1709, lors du campement d'un corps d'armée à Marci- nelle, à Couillet et lieux voisins, commandé par le fils du duc de Luxembourg, faute d'avoir payé à temps des rations exigées, on vint fourrager la commune, les terres et les maisons féodales, au nombre de 40 comme les autres, qu'on peut dire même qu'on a pillé. Après avoir trainé longtemps, le procès est fermé à Far- ciennes, le 26 Août 1715; les pièces de procédures sont réunies et envoyées à Liége par Ilichir, messager, afin d'avoir re- charge des seigneurs échevins. A cette date le bailli Lalou avait pour fils, Charles-Philippe, greffier. Le procès dura jusqu'en 1717; on épuisa toutes les juri- dictions. Après avoir fait de grandes dépenses, subi beaucoup d'ennuis, les deux parties conclurent un arrangement à l'ab- Gaye d'Oignies, par suite de l'intervention du prieur, qui soutint toujours les habitants. Le comte de Mérode était présent. Nous ne connaissons pas les termes du compromis qui mit fin à la guerre intestine qui divisa profondément la commune, mais nous voyons que Wauthy et Lambillotte tinrent tête au seigneur jusqu'à la fin. Nicolas I1enrion se dévoua aussi en cette occasion; il passa de nombreuses jour-

T. li. 50 ANNAT,ES HISTORIQUES DE LA nées à Liége et à Namur. Il alla 23 fois à Oignies et 'l~ fois à Châtelet.

1711. Bourgmestre, Jean Rolly. Le tarif des obsèques est fixé comme suit: Pour faire le service des morts, on paie au curé 6 flor. Au clerc 3 fior. POUl' une messe d'enterrement ou de quarantaine on pale au curé 2 fior. Au clerc 1 fior. POUl' "le sonnage chaque stampée, (volée) une plaquette. " Pour être enterré dans l'église, on paie double droit au curé et au clerc. Les 2/3 du luminaire sont pour le curé. Et 1/3 pour le clerc. • Le curé a les coupons (petites chandelles qu'on donnait pour aller à l'offrande) et l'offrande. Les pauvres sont enterrés au compte de la table des pauvres, moyennant un -demi écu au curé et ùeux escalins au clerc. On ne chante qu'une messe ct on ne va pas chercher le mort à sa demeure. Quand on ente ne dans l'église, celle-ci i, droit à 3 flor. Les chandelles données pal' la famille doivent servit, il, toutes les messes dites pour le défunt; mais on doit en mettre de nouvelles pour la messe de quarantaine et la messe d'année. Les messes d'année se paient deux esc ilins au cure et uu escalin au clerc. Si le mort a été enterré dans l'église, on paie double. On dit la messe au St-Sacrement tou'! los jeudis, pour laquelle la ferme de Soleilmout sur la place, paie une rente.

On force la porto d') la chapelle de Ste-Anno et on vole co (lui s'y trouve. COMMUNE DE FARCIENNES. 51

Charles Philippe Lalou est nommé bailli et greffier, mais il ne doit entrer en fonction qu'à la mort de son père. La guerre continue, mais les armées ennemies, épuisées, restent en présence sans pouvoir entrep~'endre de grandes opé- rations. La France cherche à négocier la paix, sans pouvoir l'obtenir. L'orgueil de Louis XIV n'était pas encore assez abaissé.

t 712. Nicolas Hairion est bourgmestre. On impose 15 sols par ménage, pour payer le traitement, du SI' Briart, marguillier clerc, pour la célébration de la messe des fêles et dimanches, (la moitié de ces messes se disent à l'intention de la communauté) ct pour payer la location do sa m'lison et de la place où il tient école. On trouve 118 imposés. La collecte produit 88 fi. 10 p. On était convenu de payer au marguillier prêtre, 25 écus d'Espagne, à 56 sols l'oy courant l'écu, par année. La location de l'école est de 171/2 fi. roy. Joan Mousty fait des bancs pour l'école. Nicolas Hairion, bourgmestre, collecte 22 tailles pour le Quartier de l'Entre-Sambre-et-Meuse. L'imposition est annoncée à la porte Je l'église après la grand'messe. La simple taille est de 30 fi. 3 p. Les regains du Ban produisent 231 fi. 6 p. Un bœuf paie 14 escalins, une vache 12, une genisse 3 pour le droit de pâture, "et le reste à l'avenant. " Le curé de Farciennes et celui de Botey , mettent chacun un') vache en pâture; plusieurs particuliers de Marbais font de même. U ne va Jw est perdue sur le Banc, on la paie 36 ft.

On voit rhus les pièces (11 compte, que la garnison de Chàtelet cornncttait des pillages et des vols. Aus .i le Prince- Évê'lue, ordonne-t-il al! c imto (b Groesheeck, d'organiser des 52 ANNALES HISTORIQUES DE LA patrouilles dans les communes de son baillage, et d'y astrein- dre tous les hommes ayant l'âge de mariage, et jusqu'à l'âge de 60 ans excepté les gentilshommes et les ecclésiastiques. Les taverniers ne peuveut héberger que des voyageurs ayant leurs papiers en règle. . Il est défendu de tenir cabaret en dehors des villages. Ceux qui seront établis dans des lieux écartés et hors des grands chemins, seront pillés, et les cabaretiers chassés de leurs demeures. Les communautés qui ne dénonceront pas les vols, et ne feront pas les perquisitions nécessaires pour les découvrir, seront déclarées responsables. Ordre est donné aux habitants d'arrêter tout soldat de Châtelet, porteur de paniers, parce que c'étaient des pillards et des voleurs. On promet une prime de 25 livres, pour tout soldat qui sera reconduit ft Châtelet, et de plus; le comman- dant s'engage à faire tout le plaisir qui sera en son pouvoir, à la communauté qui aura procédé à l'arrestation. Ce com- mandant des troupes du Prince-Évêque était le baron de Kleisten.

Le 16 août, on ordonne aux habitants de Farciennes, d'en- voyer 5 chariots attelés de 6 chevaux, à Maubeuge. Le curé n'ayant pas payé ses tailles, la cour de justice qui reçoit le compte fait écrire en marge: "à poursuivre. "

Le duc de Malborough est disgracié; ce fut un bonheur pour la France réduite aux abois, elle n'avait plus devant elle son redoutable adversaire. On voit Lambert Spineto greffier.

1713. Ghislain Duterme est bourgmestre. L'impôt de l'œil du moulin est de 16 pat. pour les commu- niants et de 8 pat. pour les enfants. Dans les difficultés que la commune a cette année, pour COMMUNE DE FARCIENNES. le droit de Fleurus; le bourgmestre nomme cette ville Fleurin. Laurent Wyot est fermier à Roselies. Le curé parfumait sa perruque avec de l'huile de Jasmin. Pontianus Jacquet est marguiller. Vers cette époque, on ne sème plus de lin; de sorte que le curé perd sa dîme. Jean Huet est mambour des pauvres, dont· les recettes montent à 786 fl. 16 s. 00. Les terres sont louées 14 flor. le bonnior. Dans les dépenses, on pore : Pour sartage du bois, 137 il. 02 s. 00 d. Pour toile et carsée, 283 fi. 15 s. 00 J. Pour souliers, 115 fl. 14 s. 00 d. Pour farine, 222 fi. 17 s. 00 d.

Enfin le traité d'Utrecht vient mettre un terme à la guerre, qui n'avait que trop sévit entre la France et la Hollande alliée à l'Angleterre. Et les peuples commencent ft, respirer. En vertu de ce traité la ville de Charleroi est occupée par les troupes hollandaises, qui la remettent à l'empereur d'Al- lemagne Charles VI. C'est ainsi que la maison d'Autriche gouverne nos provinces jusqu'à la Révolution française.

Le 5 Août, Auguste-Louis Villers est noyé près du château en revenant d'Oignies.

t 71.... Charles Mathieu est bourgmestre. Le bourgmestre reste en faction dans le " pachis n (prairie enclose) de Nicolas Henrion, craignant que les soldats en garnison à Châtelet, ne viennent enlever les bêtes pâturant le Grand ban. La commune reçoit 185 fi. en dédommagement des méchants frais quelle a dû subir, à cause des soldats. La Vve Ant. Lambillotte est fermière à Tergnée. Quand on émancipe un enfant on. doit lui faire une l'ente. ANNALES HISTORIQUES DE LA

C'est en cette année que fut établie la fondation dite: des Fidèles trépassés. Pierre Michaux, jeune homme, parait avoir donné à sa vie, pour but, la réalisation de cette fondation; on l'y voit travailler avec une ténacité qui montre combien il y donnait d'importance. En cette année Michaux convient avec le curé Brabant, que celui-ci dira la messe tous les lundis de l'an- née, et "les grâces" ou salut le soir, il, l'intention des fidèles trépassés, moyennant un salaire, pour le curé, de 6 écus d'Espagne, de 56 sols roy pour les messes, et pour les saluts de 4 écus pour le curé et de 3 pour le clerc. Mais Michaux ne pouvait subvenir à ces dépenses, c'est alors que, par ses démarches, il chercha il, éveiller chez les autres, les sentiments qu'il avait lui-même. Il commença des quêtes, rechercha des legs ct parvint à acheter quelques rentes. On voit dans plusieurs pièces qu'il revendique son état de célibataire; il signe: "Pierre Michau, jeune- homme de Farciennes" Après avoir assuré le sort de sa fondation, en lui créant des revenus, Michaux voulant les conserver et les mettre sous la tutelle de la J ustice, remit ses titres aux cours féodale, censale et de lansagerie de la commune, qui les déposèrent dans leur ferme. La justice avait d'ailleurs la haute main sur l'institution, car tous les ans, avec le curé, elle nom- mait le mambour qui rendait ses comptes devant elle. Les recettes étaient employées à faire chanter tous les ans 52 messes et saluts, le lundi; à payer les cierges et flambeaux nécessaires il, l'autel, et à faire dire des messes pour les fondateurs. Pour ces offices le curé recevait 30 fior. par année et le regain d'un pré, situé au Waircliat ; le marguillier recevait 15 flor. L'acte de fondation mentionnait que si les curés ne vou- laient plus chanter les dites messes et les saluts, les biens chargés de les payer, devaient retourner, la moitié aux COMMUNE DE FARCIENNES. 55 pauvres et l'autre moitié aux parents au fondateur. On devait aussi chanter 10 salut pendant I'oclavo des âmes, et un anniversaire pour Michaux, le lendemain du jour des morts. On trouve 8 rentes fondées par Pierre Michaux; une gme fut établie en 1779, par Claude Mahy. Le 5 frimaire an XI (26 Novembre 1802), le tribunal de Charleroi envoya le Bureau de Bienfaisance, en possession de ces rentes; pour l'acquit de ::lG messes, il paie pal' année frs. 77.22 . . Les salut-, dits le lundi, sont payés par la collecte qu'on fait dans l'église. Pierre Michaux fit bâtir it Farciennes, le grand calvaire qui existe encore au lieu dit le Bas-bout; c'est lui aussi qui a érigé le Grand calvaire de Pironchamp, contre une maison. La grande croix gothique d'un excellent style, sur lequel le Christ est fixé, est une des meilleures sculptures, en ce genre, qui soit dans les environs de Farciennes.

Les malheureuses guerres amenées par l'ambition du roi Louis XIV, prennent fin par le traité de Ilastadt, signé par la France et l'Allemagne. Depuis 1636, on n'avait jamais jouit d'une paix complète; une guerre était suivie d'une autre guerre, et le travail des peuples ne servait guère qu'à en payer les frais.

1715. Gillaiu Duterme est bourgmestre. On impose une taxe de 15 sous roy, pour payer la messe basse dite le dimanche et fête par le marguillier Brias. IL reçoit un traitement de 70 flor. et 14 autres fior. pOUl' la location de sa maison. On voit aussi P. Jacobi marguillier. Le sac d'avoine se vend 10 1/2 pat. Un chemin royal a 32 pieds de largeur, un chemin ordinaire 16 pieds, un sentier 6 1/2 pieds et une piédsento 3 pieds. 56 ANNALES HISTORIQUES DE LA - On paie 3 pat. roy par mois pour l'écolage des enfants. Ceux qui apprennent il chanter paient 6 sous. On trouve un honnier contenant 3 journaux de 125 verges; la mesme contenait 93 ,"erges et 2f3. Le hounier était ainsi de 375 verges. Thomas Wauthy est mambour des pauvres. Les recettes tombent à 359 fl.

Louis XIV, Louis le Grand, disaient les Français, meurt cette année, après une triste vieillesse, laissant la France ruinée. Ce roi ambitieux avait vu sa fortune abaissée jusque dans la poussière. Survivant aux grands hommes qui ont illustré son règne, il ne voyait que ruines autour de lui et jusque dans sa propre famille. Potentat s'il en fut, son am- bition fut sa croix.

Il"' i: ,,,,i': Y:l rr'~'~r' 1;1no no': provinces. et avec el re , vont revenir Iu tranquillite et l'aisance. Le" manants cultiveront leurs champs, et les communautés chercheront à rembourser les sommes qu'elles ont dû emprunter, pendant les mauvaises années.

1718. On lit dans l'état des dépenses du bourgmestre Jean Huez. "Le 18 Février 1716 payé cinq florins argens fort et huit patar pour avoir esté deux fois au ferme (coffre aux archi- ves,) pour prendre copie du contra de quatre bonniers de wayens (regains) que la communauté a donnez au seigneur a condition daller pasturer avec leur bête au taille de quattre an une fois pour lever la copie et une fois pour la colla- tionner. 5 fi. 8 p. " Les regains cédés par les habitants au seigneur, en com- pensation du droit de pâturage dans les tailles de 4 ans, doivent être ceux du « Pachis-à-la-Mai ; ; situé au delà de l'écluse. COMMUNEDE FARCIElIfNES 57

Les seigneurs des États accordent une indemnité à différentes cornmunes , pour les mauvais frais qu'elles avaient dû payer, On fait à Châtelet une répartition entre Presle, Bouffioulx, Pont-de-Loup et Farciennes. Cette dernière commune reçoit 362 fi. Le maïeur Michel Gilot, fait des démarches ù Châtelet, pour avoir J\'!" J aeq uet comme " Chapelain - marguillier n , Celui-ci accepte; sa nomination est conçue en ces termes:

" Nous bailly mayeur eschevins et Bourgmestre partie faisant pour la communaulté de farsiene somes assemblez chez Mon- sieur Den: ,rtin notre confrère et convenu avec vénérable Pon- tian us J aquet prestre pour servir la ditte communaulté en qualitez de chapelain et marguilier a condition de dire tous les dimanches la messe a l'intention de la ditte communaulté, de chanter le salut apres midi lorsquil tiendrat escolle et de payer le mois des enfants trois patars Roy, et ceux à chanter six sou] x Roy, finalement ledit sr Jacquet soblige a faire tout ce qui est de raison et de coustume, et pour la messe des dimanches et festesqu'il dirat au proffit de la ditte commu- naulté il recevrat vint et cinq ecus a cinquante six soulx pour . . .. outre son logement et autres emoluments qui sont deuz aux margueliers. Fait le 22 Juin 1716. Bien entendu quil recevra de chaque manant du vilage dudit farsienne un douzain d'épautre, ceux de tergnye, fontenel, winage paye le double. Y compris deux maisons à Roselies. "

" P. LAWU Bailly. "

"P. JACQUE'J' pretre et escolatre a Chatelet. "

La marcq de JAN + HUEZ" pour ne savoir escrire.s

" DEMARTIN eschevin, NICOLAS HENRION eschevin, PAUL LAMBILLOTTE eschevin, GILLAIN DUTERME eschevin, FRAN- ÇOIS WAUTELET eschevins. " 58 ANNALES HISTORIQUES DE LA

Laurent Jamar est mambour des pauvres.

Le bailli Antoine Lalou, meurt le 13 avril à l'ùt;e de 71::> ans et est enterré dans l'église, dans la chapelle de Sainte Catherine. Il est remplacé par Emmanuel Charles-Philippe Lalou.

171 7. Jacques Scotet est bourgmestre. On voit aussi André WautLy. La commune continue le procès intenté au seigneur, pour le forcer à payer sa part dans les tailles extraor- dinaires et les frais de guerre; on finit par une transaction. Le comte paye aux habitants une somme de 1600 écus. Un procès semblable est intenté aux Dames de Solcilmont, il finit aussi par un arrangement.

Mambour des pauvres: François Devillers. Le 13 Mai de cette année, naît l'impératrice Harie-Thérèse, si chère à nos aïeux. Quand ils voulaient parler d'un moment heureux: "C'est comme du temps de Marie-Thérèse" disaient- ils. Ce sentiment se comprend; après le règne de cette im- pératrice, ils n'eurent que misères jusqu'en 1815, leurs pères leur avaient. raconté tout ce qu'ils avaient souffert autre- fois.

1718. A la demande du bourgmestre J. Scotet, le sergent Jean Marin convoque tous les habitants et en délivre attes- tation. Le bourgmestre dit que comme le sieur Emmanuel- Charles-Philippe et la demoiselle Isabelle Lalou, sont obligés de donner en caution leurs biens, cense, maisons, terres et prai- ries situées à Lambusart, comté de Namur, dans certains procès intentés contre madame l'abbesse et les dames de Soleilmont, à Namur, au nom des bourgmestres et commu- nauté de Farciennes, il est convenable de leur donner des garanties. Les habitants, en conséquence, déclarent se porter COMMUNE DE FARCIENNES. 59 eaution pour [ps frais faits et à faire par la famille Lalou.

Mambour des pauvres, Jean Gerard.

Le 17 février trépasse le curé Th. Brabant, chanoine ré- gulier de Floreffe et curé de Farciennes depuis 17 ans. Il est ensépulturé au chœur dt: l'église et remplacé par Norbert Leloup, curé de Farciennes jusqu'au 23 Décembre 1725 et né ft Verviers en 1677. Il fut curé à Floreffe, ft Mattagne , à Farciennes et à Beaumont.

Cette annee fut remarquable par la grande chaleur qui sévit. On lit aux registres paroissiaux de l'église de Merbes- le-Château: (1) "Dans cette année, il a fait de grandes " chaleurs jusque là que les fruits cuisoient SUl' les arbres au " soleil, et l'on cuisoit les œufs durs au soleil le 3 aout 1718. "

1719. Bourgmestre, Nicolas Lambillotte. Le 26 novembre les habitants convoqués par leur bourgmestre, Guillaume Du Terme, donnent procuration au maïeur Gilot, pour rechercher un capital de 600 écus et plus s'il est né- cessaire, pour rembourser lem' part dans les rentes du Quartier. Le maïeur est autorisé à donner en garantie tous les biens communaux. Le procès-verbal de la réunion est signé par Lambert Spineto, greffier. Des communautés de l'Entre-Sambre-et-Meuse, au nombre de 18, se réunissent à Florennes, pour aviser au rembour- sement des rentes du Quartier. Ficheroulle, bailli de Laneffe, est constitué par les 18 communes. On exige du sieur Henri, receveur, qu'il rende ses comptes. Farciennes et Tamines ont des difficultés pour le droit de

(1) :i1ernier. Notice sur l'origine et la tenue des anciens registres d'etat civil dans la province d'Hainaut. f. 45. 60 ANNALES HISrORIQms nE LA

Fleurus, et s'entendent, pour faire défendre leurs intérêts par le même avocat, et plaider contre les conseillers admodiateurs généraux de droits d'entrée et de sortie. Les deux communes gagnent leur procès, mais les conseillers généraux, le direc- teur général et les intendants provisionnels des finances de sa Majesté, empêchent qu'on use, pour les grains, dos droits reconnus par la justice.

Nicolas Lambillotte est mambour des pauvres.

Le fermier des dames de Soleilmont, sur la place commu- nale, provoque le 5018 procès des moutons; il s'appelait Demartin et était relativement instruit. Les prétentions du fermier des dames paraissent avoir été, non seulement de faire pâturer par ses moutons, les prairies soumises ?t la vaine pâture, mais aussi les "éteules» (les chaumes) des grains; car, jusqu'à la révolution française, les bestiàux, la récolte étant levée, parcouraient les campagnos, alors divisées en "l'oyes» ou grands assolements. De temps immémorial les moutons n'avaient pu pâturer les chaumes qu'à dater de la veille de la Saint Lambert, (16 septembre,) et cela seulement, dans un quartier désigné par le bourgmestre et en payant à l'église quelques livres de cire. Demartin fut débouté de ses précautions et perdit son procès.

1720. Guillaume Duterme est bourgmestre. On brûle 114 livres de poudre coûtant 63 flor. à l'arrivée du comte et de la comtesse de Stubick, nouveaux seigneurs, à 6 1/2 pat. roy la livre. On leur offre au Wainage des sucrades, pour 3 fi. 4 s. 00 d. et 6 bouteilles de vin qu'on va acheter à Châtelet pour 5 fi. 6 s. 00 d. François Delire "vient tirer la haque s à l'arrivée des seigneurs. COMMUNE DE FARCIENNES. 61

Barbcnson fait une lance pour le drapeau des bourgeois. En mai on paie 3 fior. 15 s. pour papier employé à faire des cocardes pour les hommes et les garçons, "quand on a marché", à l'arrivée de leurs excellences. " Les cocardes au nombre de 107, sont confectionnées par la femme du bourgmestre. On lui paie pour son fil et ses soins, o fi. 11 s. 16 d. Le tambour qui assistait à la marche reçoit pour sa jour- née 2 fi. 00 s. 00 d. . Delire pour tirer " le hacque , reçoit 1 fi. 00 s. 00 d. Pour acheter la poudre, le bourgmestre va à la Brulotte, parce qu'on la vend à meilleur compte qu'à Châtelet et Fleurus, mais le marchand ne veut la faire venir de Bruxelles, que si on lui paie d'avance 16 fi. ce qui est fait. Comme la comtesse n'avait pas mangé toutes u les sucrades s qu'on lui avait offertes, an en revend pour 7 sous.

Le 25 décembre, haut et puissant seigneur, Charles-Joseph, comte de Stubich et de Bucquoy, baron de Kënigstein et Windinghen, relève la seigneurie de Farciennes, comme second mari de Marie Philippine de Longueval, veuve du comte de Waldstein. Charles-Philippe Lalou bailli, prend possession de la sei- gneurie à l'église, au nom du comte de Stubick , Jean Rolly est mambo ur des pauvres.

t7~I. Jean Goffau est collecteur des tailles et probable- ment bourgmestre. Les habitants réunis en plaid général par le sergent, armé de sa sonnette, ratifient ce que le maïeur Gilot a fait, rela- tivement aux rentes du Quartier et particulièrement la nomination du sieur Ficheroulle, délégué à Liége, le 12 Sep- tembre 1720, pour représenter la commune dans sa demande de remboursement de contributions; comme Marcinelle, Couillet, Sart-en-Fagne et Landelies, 62 ANNALES IDBTORIQUES DE LA

Le greffier étant absent, la cour de Justice délègue un échevin, Henrion, pour signer le procès-verbal de la réunion, ainsi que cela se pratiquait habituellement en pareil cas. Michel Gilot fait aussi des démarchas pour obtenir le maintien de ce' qu'on appelait le droit de Fleurus, c'est-à-dire l'autorisation donnée aux habitants de la commune, d'aller en cette ville, acheter du grain et divers objets, sans payer de droit de douane. Fleurus étant situé sur le comté de Namur.

On tràvaille aux « asaintes , (nefs basses) de l'église. Un arpenteur de Fleurus, François Gilson, vient mesurer les toits couverts en ardoises et reçoit 3 fl , Le curé remet à la caisse communale, le produit de la vente des vieux bois des u assintes ", 6 fl. 5 p. 13 d. On vend 11 livres de vieux plomb, pour 1 fl. 4 p. 00 d. Les regains du Ban étaient engagés pour 12 ans. Pour avoir de l'argent pour rembourser les l'entes de la commune S:ll1S doute.

On trouve en cette année la première mention de présents faits au seigneur et à la chatelaine, à l'occasion du nouvel an. On lit dans un compte communal: " Payé au Sr Willam à Chastelet neuf florins douze patars douze deniers argent roy courant pour sucre de canaris, orange, citron, une conque de Dinant, qu'il a livré pour faire présent à leur excellence monseigneur le conte et contes se de Stubiok. le jour de la. nouvelle an 1722 argent de compte ci 10 fi. 1.3 p. 21 d." u Payé au sieur Antoine Spailieux marchand de vin à Cha- telet quatre florins 7 pat. roy courant pour six: bouteilles de vin de Bourgogne qu'il a livré pour le même sujet que dessus." On offre aussi du poisson au seigneur, il coûte 6 fi. 6 p. 00 d. Contrairement à ce que dit le proverbe, qne les petits présents entretiennent l'amitié, une bronille s'élève entre la communauté et le seigneur. Celui-ci voulait empêcher le3 ha- bitants d'aller couper du bois sur une partie du Louat. COMMUNE DE FARCIENNES. 6!l

Le jour do la grande Pâques on expose un enfant sur la porto de la chapelle Ste'-Anne. La mère fut connue. Pour restaurer les toits de l'église, on voit qu'on trempe les clous d'ardoises dans de l'huile d'olive.

On renouvelle la défense de 1569, de prendre des bestiaux étrangers en location, pour les mettre SUl' les prés soumis à la vaine pâture. La communauté donne au seigneur les regains de deux honniers, situés près du bois de Misère, et cela "par recon- 'naissance to' bienveillance. "

Jacquemin ou Jacques est marguillier, c'est probablement Jacquet nommé en 1716, et Guillaume Duterrne mambour des pauvres. On le voit en fonction .i usqu'en 1727.

"7~2. Feuillen Michau , bourgmestre, adresse au Prince- Évêque une véhémente protestation, contre la location pour 12 années, faite par la cour de justice, des regains des Bans. Le bourgmestre dit que les locataires ont le droit de faucher deux fois les regains, et même une troisième fois, si le sei- gneur le permet. En fauchan t les regains on ne met plus les bestiaux en pâture, de sorte que les prairies ne sont plus fumées, dit-il. Le bourgmestre avait raison, les Bans qui actuellement ne sont plus pâturés, ont perdu considérablement de leur valeur. Le marguillier Jaequemiu reçoit 10 sous de chaque ménage. En 1726, il était cnré à Pont-de-Loup.

On voit aussi comme bourgmestre Martin Gerard, Philippe Lalou , bailli, se sauve à Lambusart, avec les pa- piers et l'argent de la communauté, il avait des difficultés avec le seigneur. L'ancien bailli s'occupa de la cul ture de ses propriétés. 64 ANNALES mSTORIQUES DE LA

1723. Le bourgmestre, François Devillers, comparait de- vant le notaire Oudart à Châtelet-sur-Sambre et proteste, au nom de la communauté de Farciennes, contre les agissements de Charles Ph. Lalou, ci-devant bailli de Farciennes. Celui-ci, ayant reçu de l'argent pour la communauté, au lieu de le remettre, l'avait porté en recette au seigneur dans ses com- ptes, comme droit exigible par ce dernier, sur le montant du remboursement de rentes faits par la commune au prieur d'Oignies à la veuve Preudhomme, au sieur Briolée et au mambour de l'église de Montigny-sur-Sambre.

Balthasar Meurice est vu aussi comme bourgmestre. Michel Destrée est nommé bailli; il reste en fonctions jusqu'en 1728, on voit alors reparaître Charles Lalou, comme bailli, en 1729, 1730 et 173l. 15 enfants pauvres fréquentent l'école pendant l'hiver. Un mandement publié au peron de Liége, pour remédier au rétrécissement des chemins, défend d'atteler les chevaux. " al cristalle, à la longue coupe" (au brancard,) mais or- donne de les placer deux de front.

Le 25 mars on baptise une enfant exposée à la chapelle Ste-Anne et on lui donne les noms de Anne de-la-Cha- pelle. Michel Gilot maïeur est parrain. Ce fait indique que les petits malheureux exposés, attiraient les sympathies, puisqu'un des premiers de la commune consentait à être parrain en pareille circonstance. En agirait-on encore de même aujourd'hui? A cette occasion le curé fit des recherches et constata que la mère était Barbe Maiscocq de Corroy-le-château. Le 15 avril suivant on trouve un nouvel enfant dans la campagne; on le baptise sous le nom d'Augustin Dubuisson. Augustin Despy est parrain et Anne Marie Mathienne mar- raine. Après la cérémonie on fait des recherches et on dé- couvre que la marraine est la mère de l'enfant. COM.\I.U:s'E DE FARCIENNES. 65

t 72". Jean Gérard est bourgmestre. Le seigneur fait faire la publication suivante, aux plaids généraux: " De par monseigneur le comte François A. des Fours, seigneur de Farciennes et Tergnie et de sun officier bailly. " " On renouvelle et publie les defences il tous manaus et habitans des dits lieux de porter des armes à feu, à moins qu'ils ne soient commandez par les officiers de mondit sei- gneur, soub peine d'estre saisies et d'amende conformement les. manrlemens des princes, publié au peron de Liége et mis en garde de lu'y les ans 156.J., 1651, 1660, 16nl, 1687 et 1712. " "On défend aussi de nouveau aux dits manaus et habitaus de tenir aucun chiens de chasse, puisque Ile appartient et competto uniquement a mondit seigneur. ". "Et. quand a ceux qui ont chiens nommez martins ou chiens de berger, ils deveront leurs attacher au col llll baillon ou baston de pied et demy long pourqu'ils n'endommagent ladite chasse sous les peines et amendes reprises aux dits mandements. " "On renouvelle et réitère pareillement les lléfenses portées au mandement du Prince du premier Mars 1663, défendants de portel' pistolets de poche, petits poignards, couteaux' de chasse et autres armes cachées sous les habits, soub les peines et amendes y couclt0es." "Item le contenu du mandement du 23 Juin 1666, a même tin (1ue dessus." "Item celuy du 20 Sb"e 1687, défendant de porter couteaux iL pointe. n "Item celuy du 20 Aout 1712 qui renouvelle le mandement du 1"" Mars 1663 et donne pouvoi r aux officiers de faire fouiller les querelleurs, visiter les maisons dos cabaretiers pour reconnaître s'il n'y a aucune arme défendue. Le dit mandement renouvelle aussy ceux du 7 'Aoùt 16GO et 16 Jan- vier 1687, qui défendent aux paysans et artisans de porter

T. II. 5 66 ANNA J,ES HISTORIQUES DE LA armes ft feu ft moins qu'ils ne soient commandez comme dit est. " "Item le mandemenl du 18 Juin 1660, concernant les man- clians, fainéaus, vagabons et soldats sans passeports, et defend aux cabaretiers ct tous autres de loger sans permission de l'officier du lieu, le dit mandement confirmé par ceux du 23 Mars 1669 et 8 Avril 168l." "Item le mandement du 21 Mars 1651 portant défence am cabaretiers, article 38, de tirer à boire après neuf heures er esté et huit heures en hiver, confirmé pal' ceux du 6 Juille et 25 Novembre 1688." "Item Ir. mandement du 15 Mars 1589 défendant, artioh 13, d'aller au cabaret pendant les heures que l'office divin SI fait." " u Le tout quoy fut ainsy renouvelle et publié de nouveai aux plaids généraux des pasques, par devant les mayeur è eschevins des dits farçienne et Tergnée, les manants et ha bitans des dits lieux y estant assemblés ce jourd'hui 241I Avril 1724, pour qu'un chacun ait a s'y conformer soub le peines et amendes portées aux dits mandements et autre telles qu'en justice sera trouvé équitable et mis en garde de dits justiciers. "

François Devillers collecte 12 tailles; il était probablemer bourgmestre. L'ancien bailli Lalou habite Lambusart. Une campagne cl cette commune porte encore le nom de champ Lalou. On fait présent de six bouteilles de vin aux R. P. Jésuite missionnaires. Il y avait par conséquent une mission. Le vi coûte 6 fi. On place cles pilots tout le long de la chaussée conduisar à l'église. Une journée d'ouvrier travaillant aux chemins coûte 11 I Une potée de u hrundevin s (eau-de-vie) coûte 7 liards. Une bannière Je bière coûte 14 1/2 pat. . COMMUNE DE FARCIENNES. 67

La commune a un procès contre le bailli Destrée, et des difficultés avec la commune de Tamines. Le port d'unc lettre de Liége à Farciennes coûte 3 l'ols Roy. A l'occasion de la nouvelle année, on présente il, la châte- laine, comtesse de Stubick : 15 livres de sucre de canaris (sucre blanc) coûtant 11 fi. 9 p. 12 oranges et 12 citrons il, 4, sols 3 liards pièce, 3 fi. 4 p. 4 pots ct 3 pintes de brandeviu ( eau-de-vie) () fi. 15 p. 6 bouteilles (vides), 1 fi. 5 1/2 p. On va chercher 6 bouteilles de vin d'Espagne il, Chatelet, mais on ne jUI:;J pas convenable de les présenter. Le fournis- seur le, rcpren-l en faisant perdre 12 p.

Le setier de pois se vend ]0 pat. ; le beurre 4 sous la livre. Bauduin Thibaut est fermier à Fontenelle. Une grande sécheresse sévit en cette année et fait beaucoup souffrir le peuple. Gorlefroirl Tinant, luxembourgeois et chapelain au Château, meurt le 2 Janvier.

t 725. Nicolas-Joseph Hérion 0:1 Henrion est bourgmestre et collecteur de titilles. Jean Genard collecte des tailles im- posées pour pouvoir réparer l'église, Ù Iaquello on travaille depuis 1717. En cette dernière année, la grêle casso les vitres de l'édifice; P. Drapier les remplace. On paie los ver- rières neuves 5 sons le pie.l. POUl' 48 pieds on paie 12 fi. Pour remettre des vitres sur plomb, on paie pour 72 pieds à ]0 liards le pied, 9 fi. Un millier de houille fourni pal' André Wauthy , aux R. P. missionnaires Jésuites est payé 4 fi. 10 s. Comme pal' 10 passé, la cour de justice continuo à recevoir publiquement 103 comptes communaux, en présence de trois haùibnts qlli J'er,oinmt pour les trois 0, ft. Il s.

On trouve 11!'i iruposos dont 1:1 n'avaient pas lie bestiaux, 68 ANNALES HISTORIQUES DE LA

On voit aussi François Devillers, bourgmestre. Pierre-François Lelièvre est marguillier. Le régiment du duc de Modène tient garnison à Tergnéi il paie les habitants de leurs fournitures, etc. Les denrées alimentaires coûtent cher cette année, on vent Un setier de seigle 33 pat. roy. id. id. d'épeautre, 18 pat. id. id. de pois, 30 pat. Et le reste à l'avenant.

t 7~8. Une partie de la commune, ensuite d'élection, co tinue Joseph Lambillotte dans sa charge de bourgmestre, 2 Octobre. Ce fait insignifiant en apparence, a une grande importanc une partie des habitants prétend avoir le droit de .nomm le chef de la communauté. Le pouvoir populaire montait.

Le seigneur est propriétaire de 15 bonniers et demi terre, payant les tailles et ne faisant pas, par conséquer partie des biens féodaux, et vingt bonniers et deux jourm de prés de même nature. Chose étrap-ge, les bois de Farciennes, qui ne devaient p faire partie du fief, puisqu'ils n'étaient pas compris dans 1 contenances primitives, n'étaient pas repris dans les chas! reaux des tailles, et par conséquent n'étaient pas imposé comme les biens censaux. Il est évident cependant que par] eux, il se trouvait des terrains qui n'avaient pas toujou fait partie des biens féodaux, ressortissant de la cour d hommes féodaux de Farciennes ou de la cour de Lansager de Tergnée ; témoins le bois du Vieux-Sart, donné au seigne par les manants, et le bois des Amuges, lui vendu par 1 mêmes, comme nous l'avons dit plus haut.

Michel de Kiévrain, hérite de la ferme de Tergnée de SI parent, messire Antoine-Charles de Kiévrain. Michel Je: COMMUNE DE FARCIENNES. 69

était seigneur de -en-Fagne, de Calenclle et d'Acoz.

1121. André Wauthy est bourgmestre et François Fiche- 1'0 ulle collecte quinze tailles. On trouve une singulière imposition cette année. Un certain nombre d'habitants, - ils étaient au nombre' de 45, - s'en- gagent à payer les frais d'un procès intenté à Nicolas Hairion ou Henrion, locataire des regains des bans, pour 12 années. Cette imposition est établie sur "les signants en appel d'un procès contre Nicolas Hairion par devant les seigneurs échevins de Li~ge le 17 Février 1727. n Nos lois actuelles permettent encore à une partie des habi- tants d'une commune, de procéder au nom de celle-ci, pour revendiquer certains droits, défendre certains intérêts, avec l'au- torisation de la Députation permanente du Conseil Provincial. Dans le cas qui nous occupe les signataires .iv aient pris il leur charge les frais à résulter du procès, ils «vaient même déterminé les bases de l'imposition qui devait servir à les payer. Il était convenu qu'un tiers de la somme nécessaire, serait payé par tête de" signauts a ; que le second tiers serait réparti par tête des bestiaux leur appartenant et que le troisième tiers serait imposé sur leurs biens fonds. Cette manière d'agir était équitable, tous les signataires étaient atteints, et chacun suivant sa fortune. Alors aucune industrie n'existait dans la commune, la seule fortune des habitants consistait en bestiaux et en biens fonds. En cette occasion, le bourgmestre et les habitants adressent au Prince-Évêque, la supplique suivante, dans laquelle on vise la cour de justice, qui avait loué les regains des Bans, seule richesse foncière de la commune alors, sans remplir les formalités voulues:

" PRINCE SÉRÉNISSIME. n " MONSEIGNEUR. n

" Les bourgmestres et communauté de' Farciennes viennent 70 ANNAJ,ES HISTORIQUES DE LA en tres profond respect remontrer à votre Altesse commer ils auraient fait insinuer dès le 24 Septembre 1728 la sup plique tres humble et apostilles icy jointes tant à Marti: Gerard, qu'aux mayeurs et justiciers du dit farçienne san yue ceux ci aient repliquez la moindre chose aux raisons e tres humbles demandes y contenues iceux étant sans dout bien persuadez que la remise des regains des Bancs du di Farçienne pour un terme de douze ans par eux faites Nicolas Henrion et consors est nulle et insoutenable de plu sieurs chefs. " " En effet, Monseigneur , il ne conste pas que la commu nauté ait etez assemblée ni convoquée pour engager les dit regains. " " Et il ne paraît pas aussy que les dits Martin Gerard e justiciers aient estez complètement authorisez avec effec comme on la insinuez dans l'acte cl'engagement joint à la ditt supplique tres humble. " "Tout ce qu'il y a de plus apparant dans cette engageur. c'est que les justiciers ont cherchez en tout et partout favoriser les repreneurs des dits regains. " "Non seulement parce qu'ils ont négligez d'obtenir 1: permission de votre Altesse de les. engager affin de réussi plus facilement dans leurs dessins." " Mais aussi parce qu'ils ont remis à main ferme sans aucun, publication ni affiche pour que personne n'en pouroit offri leur juste valeur. " " Oultre que toutes les conditions de la dite reprise son des plus favorables au repreneurs tant par rapport à leur qualités et natures que par rapport à la modicité du pri: des dits regains dont la valeur doit' excéder au doubh et davantage. " "Pris egard que cette reprise consiste dans 45 boniers al prix de 35 écus par an et ainsy chaque bonier sur le piec û escalins et quelques pattars chaque année" "Etant notoire et connu que les regains d'un bonier dl COMMUNE DE FARCIENNES. 71 prfl,1l'!e située le long de la Sambre dont le terrain ost bon vaillent tout au moins quattrc ou cinq ()CUS par an" "A ces causes Monseigneur les dits Bourgmaitres et com- munauté supplient très respectueusement votre Altesse d'estre servie pal' un trait de sa justice ordinaire de déclarer la prédite remise nulle et de remettre la ditte communauté en entier tout comme si elle n'était pas ar, ivée. " "Quoy fait etc. "

" P. Malchaire an nom des suppliants. "

Lors de la visite annuelle des chemins, par la Cour de Justice' ct à la réquisition du bailli, Destrée fait l'office (le ministère public; la commune: est condamnée il. une amende de 30 florins, parce que les chemins n'étaient pas bien en- tretenus. C'était une contravention. La communauté fait un procès il. d'anciens bourgmestres qui ne rendaient par leurs comptes.

Antoine Dcthier occupe la charge pastorale, il meurt en 1771, il. l'âge de 93 ans. Sa tom he a servi au pavement de l'église actuelle, l'inscription en est effacée par le pas- sage répété des fidèles. Dethier, né à Verviers en 1G80, fut reçu prêtre en 1704 ; il fut ensuite nommé vicaire à Aublin , il. Auvelais et à Beaumont puis curé à Sautour, Beaumont et Farciennes. Il occupa ce dernier poste pendant 42 ans. On trouve bon nombre de testaments faits pal' le curé Dethier. A cette époque les pasteurs pouvaient en recevoir.

'17~8, Bourgmestre, Feuillcn Michaux. Pierre Meurice est mambour des pauvres, Un setier d'escourgeon se ven] 18 pat. " "de seigle 19 " " d'épeautre " 10 " 72 ANNALES mSTO"IQUES DE LA

Un setier d'avoiue sc H'lld 8 pat. de pois " " IG " de Ieverollo ]() " " "

1729. Bourgmeatre François Ficheroulle, On impose des tailles, cntre autres pOUl' réparer "le che-

min royal de Pont-de-loup à Fontenel i ; Ce mauvais chemin était une des routes reliant la France un Brabant; il a été rCl'11placé, après 1830, par une excellente route empierrée et parallèle, qui conduit de Châtelet et Pont-de-loup à la grande route de Charleroi il. Fleurus, construite au siècle der- nier et qu'elle atteint au lieu dit Vieux Campinaire. (Cam- pus nerviorum.) On voit dans une pièce, que la commune a perdu son procès contre la Cour de Justice do la localité. La cour jouissait ainsi de la personnification civile; elle était parfai- tement distincte de la communauté, quoique l'administrant en bien des cas.

Lambert Spineto est greffier. Les biens privilégiés ne payant pas les tailles se divisaient comme suit: Le Seigneur jouissait de 66 boniers et demi de biens de fief, et les habitants de 40 bonniers de biens détachés du fief. Il y avait ainsi 106 bonuiers de biens réputés fiefs. Il est évident que les bois, de plus grande surface, n'é- taient pas comptés dans ce total de 106 bonniers, Parmi les biens de fief appartenant à des habitants, se trouvaient toutes les parcelles situées à l'Ouest de la grande rue et ayant été vendues il. diverses personnes, y compris la ferme des Dames de Soleilmont et la maison de briques. Plusieurs petits terrains, fiefs de nature, étaient disséminés dans la commune; ainsi ces lignes sont écrites sur une

parcelle "d'un quart de demi journal" (3' 62c) qui .appar- nait- ft la famille Sévérin et qui était fief de nature. COMMUNE DE FARCIENNES 73

La ferme de Tergnée avait trois bonniers de biens de fief; ils dépendaient de la cour de Lansagerie ainsi que d'au- tres biens dont on ne donne pas la contenance, mais sur lesquels 12 m'tisons et des jardins avaient été créés. L'église possédait un bonnier de pré à foin et onze mesures de terre. Le bien de cure, " outre le douaire pastoral" (la maison et l'enclos dn curé sans doute) se composait de près de 5 boruiiers de prés à foin, sans regain. D'un demi bonnier à foin et regain, et de 7 bonniers de terre. Le bien amorti de la ferme de Fontenelle, pour lequel on avait remboursé les tailles, contenait 38 bonniers. Les pauvres possédaient 12, bonniers et 144 verges de biens, non compris leur bois. Le bénéfice St Jacques était propriétaire de 7 bonniers et 66 verges de biens, St Jacques et le pont de Tergnée de 8 bonniers et 38 verges. On ne parle, ni des biens situés sur Farciennes, apparte- nant à l'abbaye d'Oignies, ni du couvent de St François, ni de son enclos. Le couvent était habité par des religieux d'un ordre mendiant populaire; on ne trouve pas de traces de demande leur faite d'avoir à payer des impositions quelconques . Le sentiment religieux dont la masse était pénétrée, l'empêchait sans aucun doute, de les mettre à contribution.

1130. François Libouton est bourgmestre. Jacques Bolle fait la collecte des tailles à sa place.

Des particuliers requièrent la justice de faire la visite des campagnes pour constater les dégâts commis par un grand orage et la grêle, arrivés le 29 Mai, jour de la Pentecôte. La visite faite, la cour de justice déclare que des deux côtés de la Sambre, les seigles et les escourgeons sont entièrement '(4 ANNALES HISTORIQUES DE LA détruits et que pour les épeautres et les froments il n'en reste plus qu'un quart.

La journée d'un terrassier se paie fi pat. soit 5G centimes. 120 manants prennent part à un vote communal. S'il y a eu des absents, ils furent peu nombreux. La comtesse de Stubick donne, le 26 Juin, la terre de Farciennes, en toute propriété à son mari, celui-ci fait relief le Il Août suivant.

1731. Nicolas-Joseph Gilot, est bourgmestre. Jacques Lambillotte est nommé échevin pal' le seigneur; sa commission est conçue comme suit: « Nous, Charles-Joseph, comte de Stubick, baron de Ko- nigstein, Widingen et Genekau, seigneur héréditaire de Gelaffe, Oderberg et Berden, seigneur de Farçiennes et 'fergnee etc." « A tous ceux qui appartiendra scavoir faisons que pour le bon rapport qu'il nous ut étez fait de la personne de Jacques Lambil!otte et nous conflans en sa loyauté diligence et capacité lavons commis et établi comme pal' cette comet- tons et établissons pour exercer la charge d'échevin de notre cour de justice de Farçiennes et dépendance, ordonnons aux mayeur et échevins de le recevoir et faire passer le serment ordinaire, en foy de quoy avons signé la présente en notre château audit farçiennes le douzième davril 1731 laquelle commission pourra se revoquer dan en an a notre bon plaisir. " « Le Comte de Stubick."

La maisou de briques, encore existante aujourd'hui, appar- tenait à Joseph Lambillotte.

1732. Ghislain Moreau est bourgmestre. La commune a un procès avec les communes de Couillet et de Marcinelle, pour les rentes du c.,),ual'tierd'Entre-Sambre- et-Meuse. COMMUNE DE FARCIENNES. 75

Henri Sévérin fait relief pour son frère Jean de Sévérin , curé d'Epigny , d'une maison, la première de la rue de l'église, cadastrée Sn B, n° 652' et du jardin qui en dépen-

(lait nO 605a• C'est sur ce dernier terrain que ces lignes sont écrites. Henri ct Jean étaient fils de Jean de Séverin, licencié en droit. Le curé avait la dîme dite menue: des foins, pommes, poires, oignons, fèves et "de toutes sortes de grains" crois- sant dans les jardins et vergers. Il avait aussi la dîme de la .Iaine des agneaux, des porcs, poulets, dindons, canards, abeilles et noix. Il devait partager la dîme des lins avec le prieur d'Oignies. Nicolas Henrion est mambour des pauvres.

1733. Paul Delire est bourgmestre. On continue à donner des étrennes au Seigneur: du sucre (le canaris, des citrons, des oranges et "du brandevin s (de l'eau-de-vie). On lit dans un compte: " Payez à Jacques Balle quattre florins 17 pat. bb' Liége pour cinque pots et une pinte et derny de hrandevin pour la nouvelle année à leur excellence de lan mil sept cent trente trois" 4 fl. 17 p.

David-Sébastien Nagl est intendant du comte de Stubick et figure comme bailli cette année, nous ne savons q ni a occupé cette place jusqu'en 174]. Charles de Bathyani fait le relief de la terre de Farciennes pour son fils Eugène, mineur probablement, le 15 Avril. Charles de Bathyani avait épousé dame Anne-Barbe, fille du comte Oct. Lad. de Waldstein et de Marie-Philippine, comtesse de Bucquoi. Le comte Charles administra la seigneurie de Farciennes comme tuteur et ensuite comme héritier de son fils, mais le comte de Stubick, second mari de Marie-Philippine de Lon- 76 ANNALES ffiSTORIQUES DE LA gueval, prétendit que par suite de la mort d'Eugène, il deve- nait propriétaire de la terre de Farciennes; de là un procès dont l'issue fut favorable au comte de Stubick, par la raison que la terre de Farciennes était un majorat des comtes de Bucquoy, dont le comte de Stubick portait la titre.

1734. Bourgmestre Antoine Lambillotte. Nicolas Delahayc est greffier et François Libouton maïeur. 27 garçons et 37 filles fréquentent l'école.

t 'f31. Paul Delire est bourgmestre. On place un coq neuf sur l'église, il coûte 18 1(2 escalins. Il indiquait la direction du vent et tenait lieu de girouette.

t 736. Laurent Fanuel est bourgmestre, ainsi que David Scohier. .Dn reçoit du receveur général de l'État, nommé La Tour, une somme de 226 H. 10 p. pour les rations qui ont été fournies par M. Pierre-François Drion, au nom de la commu- nauté, au régiment des hussards de Caroly, en Décembre 1735 et Janvier 1736. Stainier est fermier des dames de Soleilmont, sur la place. On lit dans un compte que parmi les bêtes mises en pâture sur le ban, se trouvaient "huit halle a differentes personnes qui ont este consommée dedans le lieux franche comme ont esté du passé. " Les "halles" devaient être des vaches "monstres" c'est-à- dire stériles. Suivant la coutume, ces bêtes ne payaient aucun droit pour paître le ban, lorsqu'elles étaient consommées à Farciennes. Dans le compte on parle de vaches et de halles. Il y avait donc une différence entre ces animaux.

t 'f3'f. Bourgmestre Laurent Fanue!. Les habitants assemblés aux plaids généraux, autorisent COMMUNE DE FARCIENNES. 77

le bourgmestre « Fanuelle ~ à continuer ses fonctions après son année révolue, on lit dans un compte communal: "Payez au sieur commissaire, (Spineto, notaire) quattre fior. bb' pour les deux déclarations qu'il a reçu touchant ce qui s'est dit et passé aux plaids généraux derniers, tou- chant lelection des bourgmaitres et authorisa tion donnée au dit Fanuel pour continuer la fonction de bourguemaitre s Quand la communauté ne s'entendait pas avec la Cour de Justice, ou lorsqu'elle était divisée, on faisait venir un ou . plusieurs notaires pour dresser acte authentique des décisions prises en plaid général; elles étaient signifiées à la partie adverse par un sergent qui venait de Châtelet. Les sergents faisaient l'office d'huissiers. Un sergent rapportait les pièces judiciaires de Liège et les 'signifiait, Les témoins à l'acte étaient aussi étrangers à la COIn- munauté. Il est arrivé que la commune étant divisée en deux partis, chaque parti faisait venir un notaire sur la place publique, pour recueillir les voix chacun de son côté. Les notaires s'arrangeaient même de manière à pouvoir dire, que la plus grande "et la plus saine partie de la communauté" approu- vait les propositions faites par ceux qui les avaient fait. venir,

La commune est violemment agitée cette année, par un événement qui aurait maintenant moins d'importance; mais il s'agissait d'un privilège des manants, et sous ce rapport ils ne plaisantaient pas.

Jozet ou Joset était entré en fonction comme marguillier et maître d'école depuis 1727 ; suivant la coutume immémo- riale il devait se présenter sur la cimetière, au plaid général de Pâque, tenant les clefs de l'église en mains, afin que les habitants pussent les lui reprendre s'il ne leur convenait plus, mais poussé par le seigneur, disait-on, il négligea de le 78 ANNALES HISTORIQUES DE LA 1 faire. D'où colère des manants qui se manisfesta aussitôt. Dans les enquêtes ouvertes plus tard, deux habitants de Pont- de-loup, Henri Gille et Pierre Pierartl viennen t déclarer que se trouvant sur la place ordinaire des plaids généraux de Pâques, le comte de Stubick s'y trouvait aussi et qu'ils ont "entendu intelligiblement que la plus parte et la plus saine partie des habitants du dit farciennes ont remercié le revé- rend sieur Alexis Joset de la charge de marguellier du même lieu de Farciennes qui luy avoit été conféré passez quelques années par la communauté du dit lieu, sans que personne y a ce contredit. "

Mais Joset ne se tint pas pour remercié il se rendit quand même au chœur, ce qui occasionna "un scandale" dans l'église. A la suite de cette affaire, le bourgmestre va à Liége porter "une déclaration du scandale" et demander que le marguillier ne chante plus au chœur, et qu'il aille à la =sinaude , (synode ). Un décret arrive de Liége , ordonnant il, Josez de remettre les clefs de l'église et les bancs de l'école. A cette époque, le marguillier tenait l'école chez lui. Le seigneur défend aux habitants de se réunir en plaid général, sans son autorisation, en dehors des plaids generaux habituels: des Rois, de Pâques et de la Saint Remy. Le bourgmestre Fanuel va Ù· Liége demander au Prince- Évêque l'autorisation pour les habitants, de se réunir extraor- dinairement, malgré le seigneur, nfin de pouvoir retirer les clefs des mains rie J osez. Le Prince-Évêque autorise la ré- union qui doit avoir lieu sur le cimetière, après que la cloche aura été sonnée. De plus le sergent Gaspard Cal, vient de Liège pour avertir les habitants iL domicile, qu'une réunion aura lieu sur le cimetière, Je 8 Juin, pour l'affaire J03et. A la suite de cette réunion, A. Spineto, commissaire de la ville de Chatelet, donne une déclaration disant que s'étant COMMUNE DE FARCIENNES, 79 rendu à l'assemblée populaire du 8 Juin, autorisée par le I'rince-Évèque, il a entendu "la plus saine partie des habi- tants du dit lieu assemblés, déclarer hautement et répéter d'avoir remercié le sieur Alexis Jozet de la charge de mar- gllelier du dit lieu aux plaids généraux de. Paques, tenu le 2!.l avril dernier. " A ce plaid général, les habitants chargent le bourgmestre de rechercher un autre marguillier, pOUl'la Saint Jean-Baptiste suivante . . Le jour de la Sainte Trinité, une nouvelle réunion a lieu après convocation de Cal; Spineto est présent, tous les ha- bitants répètent encore qu'ils ont remercié et qu'ils remercient Jozet, excepté Joseph Lambillotte, échevin, qui est d'avis rlne la communauté ne peut' remercier le marguillier sans le consentement de la Cour de Justice. Le bourgmestre ayant appris que le seigneur s'était rendu chez Jozet après la messe paroissiale, s'y l'end aussi accom- pagne de deux témoins et du commissaire (notaire) Spineto, pour lui présenter Jean Cornil Vincent, prêtre et marguillier proposé, afin qu'il pût commencer son service à la Saint Jean-Baptiste suivante; ne rencontrant pas le seigneur chez J osct, ils s'en vont tous les cinq au château, mais un dornes- tique dit que le seigneur "11'y est pas ». Ils reviennent ensuite ft l'assemblée populaire, et le bourgmestre présente Viucen t au curé Dethier, pour être marguillier, le curé l'ac- cepte; il le présente ensuite à la communauté (lui. l'accepte aussi unanimement, aux anciennes conditions. Le commissaire Spineto dresse r cte authentique du tout, et donne une déclaration disant, qu'il avait ce jour-là assisté aux vêpres chantées par le curé Dethier et le révérend Cornil Vincen t, qui avait l'empli son devoir paisiblement. Pour ne pas être déraIl'gé pal' Joset, pendant les vêpres, on avait eu soin de fermer la porte de l'église. Le ]0 Juin, Spineto comparaît devant J.-F. Legrain, com- missaire de la ville rie Fosses, 10 baron de Prelle et le che- 80 ANNALES HISTORIQUES DE LA. valier de RoHy, au château de Farciennes, et déclare que s'étant trouvé à l'assemblée tenue sur le cimeiière avec les habitants, le comte de Stubick, seigneur, s'y était rendu aussi, ainsi que le curé, lesquels avaient fait proposer par le greffier de la commune de faire le recensement des voix des parti- sans de Joset et de ceux qui lui étaient hostiles. Quelques manants du lieu disent que cela était inutile, "que le re- merciement suffisait" et u que la dessus, après diverses con- testations et débats survenus et formés par le dit curé et les habitants et cris et clameurs au sujet de la dite magel- rie, l'assemblée a été dissoude et retirée sans avoir colIégé ny fait rediger par écrit les suffrages des opposants et ac- quiescant a la dite marguillerie. " Une assemblée eut lieu le 14 Juillet après la messe, à la demande du seigneur qui avait fait convoquer les habitants par le sergent et par le son de la cloche, ensuite d'une autori- sation donnée par le Prince-Évêque, le 4 Juillet. Gohlet, notaire, dresse le procès-verbal de l'assemblée et dit: " Me suit rendu, moy nottaire soubsigné a la dite assem- blée a effet de recueillir les noms et surnoms signatures et marques de tous ceux ou celles qui doivent prétendument avoir remerciez le Révérend sieur Jozet ires digne prètre et marguilier du dit lieu de sa charge de marguelier et enten- dant encor actuellement de le remercier de la ditte charge dans laquelle assemblée que quelques uns de la dite commu- nauté ont crié in turbâ (dans la foule) quils ne voulaient plus pour leur marguilier le dit Jozet, scavoir Michel Gilot, francois Liboutton, françois Devillers, le sieur emmanuel Lalou, laurent Fanuel bourguemaitre et Jean Charles 10 Charlier, sans cependant que personne de la ditte assemblée eut voulu spécifiquement se déclarer de remercier le sieur Jozet ni vouloir signer le dit pretendu remerciement conformement a la predite ordonnance de son Altesse. Ainsi fait et passé en laditte assemblée. " COMMUNE DE FARCIENNES. 81

On reconnait dans cette déclaration que Goblet, appelé par le seigneur, était partisan de Joset, Il était payé pOUl" cela. Le même jour 14 juillet, par devant le commissaire Spin eto, comparaissent Guillaume Deschamps d'Anvers et Gode- froid Philippe de " Hepnie s (Heppignies) lesquels à la réqui- sition de Laurent Fanuel bourgmestre, déclarent par serment que s'étant trouvés à l'assemblée des manants près du cime- tière ce Jour môme, ils ont entendu que "la plupart et la plus saine partie" des habitants ont été interpellés par Alexis Jozet et Nicolas de la Haie, de signer un certain acte minuté par 1,enotaire Goblet, que ces habitants ont demandé qu'on leur communiquât à cet égard les ordres du Prince- Evêque et que, comme on n'a pu les leur produire, ils ont déclaré qu'attendu le remerciement fait à Jozet aux Pâques dernières, par la plus saine partie de la communauté, remer- ciement renouvelé encore deux fois depuis lors aux assemblées qui ont eu lieu sur le cimetière, ils se refusaient à signer l'acte qu'on leur présentait, vu que le remerciement de Jozet avait été fait selon la coutume.

Dans le même acte on lit plus loin: "Nous les mayeur et eschevins de la Cour de Justice de Farciennes, en l'assemblée des plaids généraux de St-Remy le deuxième octobre mil sept cent trente sept abaunez (L) par notre mayeur at iceluy déclaré que le sieur Feuillen Viessellet étoit nommé notre bourgmestre, sur laquelle nomi- nation les sieurs Emmanuel de Lalou Rolly Michel et Nicolas Gillot se seroient récriez disant qu'ils voulaient et prétend oient que Laurent Fanuel continua la charge de bour- guemaitre pour attendu qu'iceluy étoit prétendument commis de notre communauté a effect de poursuivre iceluy de sa prétendue commission en affaire fomentée par cabal y a été

(1) Abannés pour embanés, c'est-à-dire réunis en assemblée régulière, légale. Ce mot a souvent la signification de ferme. T, U. 6 82 ANNALES HISTORIQUES DE LA remontré que par effect il a été négotié très préjudicielle- ment et que la communauté ne reconnaitroit le" fais causez par luy, il est que le dit Viescellet a été déclaré nommé bourguemaitre mais les susdits dénommés continuant leur cabal ont déclarez après tontes contestations, que le dit Fanuel continuerait ses fonctions. En outre a été parlé de reparer le chemin de chariot conduisant vers le Pont-de-loup, qui s'est dechiré par les pluies, et sur quoi à été convenu que Ion achepteroit du bois nécessaire (1) à la reparation d'iceluy et que la conmunauté feroit une quervée (corvée) pour remplir le creu qui s'y trouve, comme aussi de racommoder le chemin allant a tergnez dessous la maison de M. Gillot, ainsy dresse par nous la dite cour le présent reces et avons ordonnez a notre greffier iceluy soubsigner le troisième octobre 1737 et mis en garde, par copie conforme a son original reposant en notre greffe de farciennes. (signé) Nicolas de la Haye greffier susdit par ordonnance de la ùitte cour. n

En novembre, le bourgmestre fait cinq bancs pour l'école de M. Vincent j M. Joset n'ayant pas voulu rendre ceux dont il était détenteur. Le 16 décembre, Cornil Vincent et Alexis Jozet compa- raissent devant le commissaire Spineto, qui leur pose des questions, en vertu d'un ordre venu de Liége. Ils déposent "manu ad pectus apposita. n La main posée sur la poitrine j (c'était pour les prêtres, la manière de prêter serment.) Joset déclare que 7 ou 8 manants seulement ont chargé Fanuel, de chercher un marguillier; que le curé et 8 ou 9 habitants seuls ont introduit Vincent dans la marguillerie. Que l'avant-veille, Vincent en avait pris possession, qu'on

(1) Souvent pour réparer les chemins, on plaçait dans les fondr ières des branchages qu'on coupait sur les terrains communaux, ou du gros bois qu'on achetait. COMMUNE DE FARCIENNES. 83 avait changé les serrures de l'église, afin qu'il ne pût y entrer. Que Vincent a chanté les vêpres l'avant-veille de 13, St- Jean avec le curé, les portes étant fermées et cela "au grand scandale de toute la communauté qui s'était présentée pour assister à vêpres. " On trouve au dossier une liste des habitants qui ont payé à Vincent un setier d'épeautre, en nature ou en argent, comme il était habituel de payer au marguillier. Les habitants les plus éloignés du Centre , ceux de Tergnée, Grand-cha .•..rp, St-François et Fontenelle, donnaient deux setiers. 76 habitants paient leur redevance à Vincent, parmi les- quels se trouvent: Laurent Jamar censier du seigneur et échevin; Nicolas Preumont, sergent du Seigneur; M. Pierre Fr. Drion, Mr Bioley, ancien capitaine au service du Prince- Evêque; François Devillers, ancien èchevin : le sieur Michel Gillet, ancien maïeur remercié j le sieur François Liboutton , maïeur après Gillot et aussi remercié ; Laurent Fanuel bour- gmestre j Lambillotte censier à Tergnée, dont le fils était échevin. L'official de Liége maintint Vincent dans sa marguillerie. En 1738 les habitants continuent Vincent dans ses fonctions mais Jozet ne cesse de chercher à reprendre sa place; on trouve une pièce adressée par le premier au Prince- Evêque, dans laquelle il dit qu'il y a deux procès indivis, pendant devant l'official de Liége, à l'occasion de la marguil- lerie de Farciennes; que le curé y a donné lieu en envoyant une citation à la communauté, pour la contraindre à lui fournir un marguillier, qu'il est soutenu par le seigneur et des manants, mais que le curé est mal fondé dans sa re- quête, attendu qu'il ne manque pas de marguillier, puisque lui Vincent l'est, ayant été continué dans son office, aux plaids généraux des dernières pâques. Qu'il y a UJl second procès sur mandement de maintenue, 84 ANNALES HISTORIQUES DE LA parce que lui Vincent a été maintenu malgré le curé, par le révérend seigneur official. Qu'un troisième procès est pendant devant le conseil, en- tre le comte de Stubick ct autres, contre le bourgmestre du lieu et 4 ou 5 autres manants, instigués par le curé au sujet de la marguillerie. Dans une supplique adressée par Joset au Prince-Evèque, il dit que de tous les manants convoqués, six seulement ont crié dans la foule, qu'ils ne voulaient plus de lui pour marguillier, qu'ils ne pouvaient l'emporter sur le seigneur du lieu, dont les prédécesseurs avaient doté la dite marguil- lerie et qui j Duit du droit, d'avoir pour agréable ou non le marguillier choisi par la communauté. Joset avoue n'avoir pas d'enfants à son école, quoiqu'il ait retenu les bancs d'école. Le procès dura longtemps, le 3 février 1743 les habitants donnent procuration à leur bourgmestre, Jacques Lenain , pour formel' " opposition contre le sieur Josez à la venue en cour." C'était encore un procès qui commençait. Jacques Lenain était bourgmestre et, singulier retour de choses, Lau- rent Fanuel, le bourgmestre qui tenait tête au seigneur en 1737, était maïeur. A cette occasion, 82 personnes comparaissent devant le notaire installé sur la place de l'église; 30 personnes signent la procuration et 52 font leur marque. En cette année 1740, Thibaut est nommé marguillier à la place de Vincent, qui quitte la commune, et Joset fait encore des démarches pOUl' reprendre son ancienne place, d'où un nouveau procès. Dans le dossier de cette longue affaire, on voit que le bourgmestre porte trois quarts de jour, au compte de la communauté pour avoir étr' présent "au levage de dimme de foing et grain. " Que le port d'une lettre venant de Liège et apportée par COlllMUNE DE FARCIENNES 85

le sergent Richir de Chatelet, coûte 7 ci 10 pat.; 44 et 6:1 centimes. Qu'au plaid g0néral de Janvier, les halritants envoient le bourgmestre à Floreffe, pour demander iL l'abbé, en sa qualité de décimateur sans doute, d'avoir des planches pour placer sous les cloches.

Le dossier très incomplet du procès Joset que nous venons d'analyser, nous fait voir, pris sur le vif, ce qu'étaient les plaids généraux de nos aïeux ct nous montre leur ténacité 'à défendre, leurs privilèges. Le seigneur l'tait puissant, il avait dans sa main le bailli, la Cour de Justice; beaucoup d' habitants étaien t ses obligés, tous, chaque année, devaient lui payer des cens, des redevances; mais, malgré les défail- lances qu'on rencontre toujours lorsqu'il s'agit. de compro- mettre des intérêts. matériels, la foule, la grande majorité des habitants j en appelle au Prince-Evêque, qui parait soutenir les petits. Mais en hommes prudents, les manants refusent de venir signer la révocation du marguillier, pour ne pas s'afficher sans doute, et ne pas trop se compromettre, disant qu'on doit leur montrer l'ordre du Prince-Evêque, leur prescrivant de venir donner leur avis par devant le notaire. Les procès provoqués par l'affaire Joset durèrent au moins 6 ans, et, après ce long laps de temps, après avoir dé- pensé beaucoup d'argent, eux qui n'en avaient guère, les manants continuent à maintenir leur antique privilège, don- nant ainsi un exemple de courag-e, de constance qu'on ne rencontrerait probablement plus de nos jours; actuellement qu'il y a moins d'unité dans les intérêts de la population, chacun ne cherche que son intérêt personnel. De nos jours, pour le plus grand nombre du moins, les intérêts matériels dominent tout, on parle beaucoup de liberté, mais dans la pratique, chacun soigne ses affaires. 86 ANNALES HISTORIQUES DE LA

Nos aïeux étaient mieux dotés que nous, au point de vue du courage civique. On voit dans les citations que nous venons de faire, que c'est la Cour de Justice qui nommait le bourgmestre et cela pour un an. Pierre Bruau est mambour des pauvres. On extrait de la terre-houille sur le Luat Le couvent des Sœurs grises du Tiers-ordre de St François à Fosses, représenté par sœur Marie-Élisabeth Louys, mère supérieure, et d'autres religieuses, vendent à Mr Pierre-François Drion, de nombreux biens situés à Farciennes et quatre bonniers dit le Trieu Gustot (Custot) à Chatelineau, joignant le territoire de Pont-de-loup.

t 2'38. Le bourgmestre est Feuillen Vieslet. On lit que "tout masuy » a le droit de mettre gratui- tement à l'engrais une bête sur le Ban. Employé ici pour habitant, le mot masuy semble indiquer un simple manant, mais il faut remarquer qu'en mettant une bête à l'engrais gratuitement SUl' le Ban, les surcéans jouissaient d'une espèce de privilège. Ce qui nous confirme à croire que le mot masui, masuir ou masuier, indique un habitant jouissant d'un privilège, d'un droit spécial. Joseph Lambillotte est nommé maïeur, on le voit en fonc- tions jusqu'en 1780. Il habita longtemps la maison Ste-Anne qu'il bâtit. Le 27 novembre, David séb. Nagl, comme mambour de St-Jacques, fait une convention avec Martin Gérard et autres de Falisolle, pour la reconstruction du pont de Tergnée. Le mambour des pauvres est Antoine Lambillotte. L'hiver de 1738-39 fut long et rigoureux, mais l'hiver sui- vant, de beaucoup pire, le fit bientôt oublier.

12'39. Bourgmestre P. Bertrand. Le cachet usité pour la nomination des maïeurs était en COMMUNE DE FARCIENNES. 1:37 hostie rouge; pour la nomination des échevins on employait la cire d'Espagne rouge. Nicolas Gilot est mambour des pauvres. On coupe leur bois, c'est pourquoi les recettes montent à 903 fi. 19 s. 00 d , Il a dû y avoir de grandes pluies cette année, car comme les épeautres sont germées, on les mélange avec du seigle pour fabriquer le pain des pauvres. G4 paires de souliers distribuées aux pauvres coûtent 107 fi. 04 s. 00 d. Le comte de Stubick se trouve dans de grands besoins d'argent et ':1 ne paie pas ses domestiques. Son intendant Nagl lui fait lm procès afin d'être payé de ses gages. Le comte qui devait quitter le château, réfugie partie de ses meubles à l'Amyon, et une autre partie au couvent de St-François, mais le père gardien refuse bientôt de les détenir. On les transporte chez M. de Jambline à Châtelet, et en dernier lieu, on en fait une vente publique. Le 22 Décembre, le comte Charles Joseph de Stubick donne procuration à son neveu, Gérard, de Stubick, pour vendre ses meubles et payer ses créanciers.

On lit que 27 setiers de Fleurus font 19 mesures de Chatelet.

17.4.. Bourgmestre, J.-F. Mathieu.

A la vérification du compte communal, 5 bourgeois sont présents, on leur paie à chacun un pot de bière à 7 liards d'Espagne la canette, cela fait 1 fi. 5. 00. Le bourgmestre adresse une pétition, aux seigneurs du Conseil du Domaines et Finances du Roi à Bruxelles; on y lit: "L'entré-e et sortie du dit lieu leur étant maintenant empêchée avec quoi que ce fust jusque là même que plu- sieurs pauvres qui ne se nourice q~e du travail de leurs mains, ne pouvant' avoir a 'livre que du dit marché de 88 ANNALES HISTORIQUES DE LA

Fleurus outre la priee (prise) ct confiscation de leurs den- rées, ont ôté par les gardes commis aux entrées dudit lien impitoiaLlement massacré ct nombres d'autres blessés réduit a se voir peril' et leurs grandes familles. Qu'aiant de tous temps il. cet effet payé cens et rentes au Roy, il leurs est dure au delà de toute expression de subir un si rude trai- tement, peut être opposé à la clémence et équitté de vos seigneuries envers les pauvres et afligés principalement dans un si rude tems de calamité et misère ou ils se trouvent réduits. " On était dans la néfaste année dont on se souvient en- core et qui porte le nom de "l'an quarante." On voit aux registres paroissiaux de Villers-Pervin, gue le grain se vendait cette année, 6 escalins la mesure de Fleurus, et les autres grains dans la même proportion; l'a- voine s'est vendue 20 sols et le foin jusque 32 sols les cent livres. A Bruxelles on vendit la paille jusque 18 florins et demi les 100 gerbes, battues probablement. Vers la fin de l'année, il vint de grandes pluies qui firent déborder les rivières. La plus grande partie de la ville de Namur fut inondée; beaucoup de marchandises furent gâtées et beaucoup de marchands ruinés. Pour comble de malheur, il s'ensuivit une maladie qui se répandit dans le pays et qui emporta, entre autres, beaucoup de namurois. (1)

Les passages de troupes achèvent de ruiner le pays; la misère est telle que des femmes de la commune vont à Bruxelles acheter du son pour nourrir leurs enfants, et, dans la crainte d'être dépouillées en route, elles cousent cette denrée dans leurs vêtements. Voici ce qu'écrit un témoin oculaire, d'après le Cartulaire de la ville de Fosses: (2)

(11 Bernier. Notice sur l'origine et la tenue de l'état civil, dans la pro- vince de Hainaut. (2) Borgnet, page 329. COMMUNE DE F.A1l.CIENNEB. 89

" Pro posteritate memoria. - L'an 1740, la famine nous at donné épouvante. Cette année at esté très fatale et extra- ordinaire. L'hivert a esté très rude et commencé à la Tous- saint 173!} et at durez jusqu'à la St-Jean 1740. (24 juin) avec des fortes gelées et grande quantité de neiges, il y a eu fort peu de grains et le peuple cueilloit et ramassoit a la campagne toutes sortes d'herbes sauvages pour faire la soupe. On mangeoit les avoines, pois et veces. Le muid d'espautre valoit six escus, le setier de seigle douze escalins et le l'este à proportion. Enfin, cat esté une année remplie 'dû misères Ont a tuez une grande quantité de bœufs et vaches faute de fourrage. On at seulement commencez à faire le peu de moisson qu'on avoit au commencement de sep- tembre et au mois d'Octobre il a gelez et neigez, de sorte qu'il y avoit encore a Noël sur les campagnes des pois et des vesces, et que la. moisson n'étoit point achevée. " L'herbe au 1er Juin, n'était pas plus grande qu'au mois de Mars de l'année précédente. (1) . Nous disons plus haut que la guerre vint achever de ruiner le pays. C'est en cette année que meurt l'empereur d'Alle- magne Charles VI, laissant pour gouverner ses peuples, sa fille Marie-Thérèse. A peine avait-il fermé les yeux, que sur- girent des prétendants qui, malgré leurs serments, vinrent disputer à la jeune souveraine, le trône de ses pères. Marie-Thérèse était notre souveraine légitime; aussi dans sa mauvaise fortune, les belges lui furent-ils fidèles; mais ils ne formaient qu'un appoint dans l'immense empire de la jeune impératrice. Pour la sauver il fallut l'intervention des Hongrois, dont les hordes inconnues surgirent tout-à-coup au secours de leur roi.

1.7 41.. François d'Andressens est bailli cette année ainsi que l'année suivante.

---;-;(1') -A-'-:::rc:-':bj:;-:v=-=e7s~d;-:-e---;l~a-:f;:-a-::Ill-:-;i1-;Cle--;-de---;;BO-r-ug-e-5-d-:-e----COGc-'e~rp-Ci-nn-e-B,-n-o ~7~76-.------90 ANNALES mSTORIQUES DE LA

Bourgmestre: Pierre Bruaux. C'est vers cette année que le religieux français Saumery, qui s'était adjoint le graveur spadois Remacle Leloup, écrivit ce qui suit dans son ouvrage si connu: "Les Délices du Pays de Liège. " " Entre une infinité d'objets que les rives de la Sambre offrent à la vue le château de Farciennes, situé à une demi lieue d'Oignies, dn côté droit de la rivière (1), dans le pays de Liége, est sans contredit, un des plus magnifiques, des plus charmants et des plus distingués; tout semble concourir à sa beauté; l'art n'a rien négligé pour son embellissement. Un agréable vallon entre des collines écartées; dont les cimes et les pentes sont garnies de grands bois entrecoupés de champs, de prairies et de vergers que cette rivière arrose , donne l'assiette à cette maison; quand bien même elle ne jouirait que des avantages de la nature,. elle serait toujours un très beau séjour; mais les agréments qu'elle a reçus des mains des hommes en font lu demeure du monde la plus gracieuse. " "L'enclos, qui contient vingt arpents de terre, renferme mille beautés capables d'arrêter les yeux les plus volages ou de calmer l'esprit le plus agité: tout y est propre à charmer le chagrin et à chasser la mélancolie. L'enceinte en est formée par des allées ou avenues des mieux conduites; on y admire un bosquet comparti en étoile dont les allées sont artistement taillées et où aboutissent une quantité d'autres bien entretenues et d'une hauteur si extraordinaire qu'on en trouve plusieurs qui la portent à cent pieds. De charmantes terrasses accompagnées de berceaux, de bosquets, ornées de pièces d'eau, de fontaines jaillissantes, y forment un amphi- théâtre d'où le coup d'œil est enchanteur; on y trouve des grottes de rocailles et plusieurs bassins pour recevoir les eaux, qui y sont ménagées avec beaucoup d'artifice. D'un agréable

(1) Erreur le château est sur la rive gauche. COMMUNE DE FARCIENNES. 91 berceau couvert en portique et qui borde la rivière, l'on monte, par plusieurs escaliers de pierre, sur deux terrasses, l'une au-dessus de l'autre, d'où l'on découvre la campagne la plus agréable; la terrasse supérieure est ornée de quatre magnifiques portiques des mieux entendus; elle aboutit à un bois de haute futaie que la rivière dont il est bordé rend des plus agréables. On y remarque une grosse tour carrée qui sert de réservoir, d'où les eaux se distribuent à plusieurs fontaines jaillissantes, à des cascades, des bassins et d'autres pièces d'eau qui font l'ornement -le ce bel enclos. Le grand labyrinthe qui y était formé, ainsi que les eaux, y sont depuis quelques temps né- gligés; mais toutes ces belles choses doivent être réparées et remises dans leur premier état. Le château est bâti dans le centre de tous ces beaux endroits; il est isolé par la rivière et par un fossé plein d'eau qui borde deux parterres de très bon goût; celui qui est au-delà du fossé est cantonné d'un belvédère très bien percé et fondé dans l'eau ainsi que le mur qui soutient la terrasse ornée d'une belle balustrade où est placé cet édifice. On y entre par une grille entre deux gros pilastres posés à la tête d'un pont de pierres à quatre arches, garni de garde-fous de fer, qui aboutit à la porte du logis dor.t l'architecture est simple mais régulière, il a deux faces magnifiques, flanquées de quatre gros pavillons surmontés de lanternes, bien percés et distribués en plusieurs beaux appartements; ceux des corps de logis sont des plus réguliers, des plus riants et des mieux meublés; celui qui règne sur la rivière n'en est séparé que par une terrasse de cent qua- rante pieds de long, ornée de deux berceaux touffus et d'un charmant cabinet, d'où le coup d'œil est très récréatif; un grand berceau, placé entre les jardins et presque joignant la grille, forme une magnifique salle de quarante pieds de dia- mètre, où la fraîcheur ne peut jamais être altérée par les vives chaleurs; c'est une des plus curieuses pièces qu'on puisse trouver dans ce goût. n 92 ANNALES HISTORIQUES DE LA

"La basse-cour n'est pas aussi vaste que la cour du château dont le diamèttre est de cent quarante pieds; on y trouve tous les bâtiments nécessaires ou utiles à la campagne ct surtout de fort belles écuries, flanquées d'une ancienne tour et bâties sur une terrasse qui les sépare de la rivière. ft " Le village du même nom assez proche du château, est un des plus jo.lis du pays: il consiste en une très longue rue de plus de cemt pieds de largeur, au milieu de laquelle on voit une très jolie place; une avenue de beaux arbres en fait le principal ornement j elle fait une espèce de course ou de quai entre la Sambre et les maisons. L'église paroissiale ne contient rien de rare, la cure est à la collation des Pré-

montrés de I'aibbaye de Floreffe. ft " Ce château seigneurial de Farciennes et Tergny fiefs re- levant de la cœur féodale de son Altesse l'évêque prince de Liége, lesquel:s en vertu d'un fidéicommis et les autres biens, revenus et dépendanoes, par droit de dévolution, appartien- nent, en descendance de l'illustre maison des princes de Lon- gueval, au comte Eugène de Bathiany, fils de Charles, comte Bathiany, charmbellan , colonel d'un régiment de dragons, gé- néral de cavalerie de S. M. impériale et catholique, et d'Anne- Barbe, née comtesse de Waldstein, sa mère, qui était fille de Marie-Philippine, née princesse de Longueval, épouse, en premières noces d'Octavia-Ladislas, comte de Waldstein. Cette dame, qui avait épousé en secondes noces Charles-Joseph comte de Stubeck, en a conservé la jouissance jusqu'à sa

mort. ft

1742. Launent Fanuel est maïeur j il ne l'était plus en 1744: il ne fit donc que passer. On collecte u.ne taille pour payer les voituriers qui vont au camp français à Anseremme. Ghislain Duterme, .Nicolas-Joseph Gilot, Pierre- François Drion et C. F. d'Andriessens sont échevins. C. P. Lalou est receveur du seigneur. COMMUNE DE FARCIENNES. 93

Le Conseiller d'Andriessens qui s'occupait des affaires du seigneur, devait habiter Farciennes; à cause des services qu'il avait rendus à la commUlunüé, on lui offre- "pour son bon an ,,: Deux pains de sucre pesant 5 livres un quart et un demi quart, coûtant 3 fi. 7 p. Et une bouteille de brandevin pour 1 fi. 3 p.

" Le ]8 Novembre 1742, la communauté de Farciennes, spécialement convoquée par Nicolas Dopremont sergent, à la sortie des vespres, ont resoud tous les manants de prendre avis d'avoca.s, et voire si la dite communauté estoit fondée de retraire le bois nomme les hamuses contenant sept bonniers une mesure soixante une verges vendue par David Calicis lors bourguemaitre le 15 gbr. 1636, au profit de son excellence monseigneur le comte de Bucquoy, seigneur de farcienne. " François-Louis, fils de François Devillers, qui allait à Liége pour ses affaires, se charge de consulter des avocats, à con- dition qu'on lui paiera le temps qu'il devra attendre pour avoir leur avis. Il attend trois jours et demi et réclame 10 fior. Le seigneur comte de Balthyani, fait relief de la terre de Farciennes, comme héritier de son fils Eugène.

Un procès éclate entre le curé et François-Louis Devillers, parce que ce dernier, ayant acheté un verger ft la Baille, ne voulait pas payer les 24 messes fondées sur le revenu de la prairie, disant que la fondation n'avait pas été autorisée par le seigueur, qui devait permettre la constitution des mains- mortes. Le curé perdit son procès, mais comme Devillers plaidait souvent, on lui appliqua l'épithète d'" Agenne ", du mot agon, chicaneur. La prairie a porté le nom de "pachis Ageune " jusqu'à nos jours, mais ce nom disparaîtra bientôt, car on a installé sur la propriété, il y ~ peu d'années, l'école des filles du Centre. 94 ANNALES HISTORIQUES DE LA

t,. 43. Bourgmestre, Jacques Lenain. On fait honneur au comte de Stubick à la Pentecôte, (à son arrivée dans .Ia commune probablement.) On paie à cette occasion pour 73 livres de poudre brûlée à la marche, 45 fi. 17 p. Dans le cortège on voyait un joueur de fifre, deux tam- bours et des joueurs de violons, que la communauté régale. On va chercher des drapeaux à Châtelet. L'habitude d'aller recevoir aux limites de la commune, les seigneurs et les curés venant prendre possession de la charge pastorale, était anciennement à peu près universelle. On paie à Charlier, serrurier, une pièce à couronne pour trois serrures et clefs neuves placées au ferme de la com- munauté, soit 4 fi. 10 p. 12. Le ferme, ou coffre aux archives, est probablement celui qui existe encore à la maison commune. Le receveur et les gardes " du comptoir" du Wainage (employés de la douane,) prétendaient être exempts de tail- les, même personnelles. On travaille à l'église et aux murs du cimetière; la con- vention faite entre la commune et les entrepreneurs est conçue en ces termes :

" Cejourd'hui 7 Juin 1743, nous la court (de justice) avec le bourguema.it avons fait marché avec André et J.-Ble Orban maitre maçon pour reparer les murailles de la simen- tier de ce lieu et la défaire ou il est besoin pour la faire neuve et la remonter du coté du Nordre et rendre les assin- tes de l'église unie et le réparer comme il appartiendra et reparer deux ou trois endre (endroits) au muraille de Leglise et raccommoder le trois pachage (1) et le degré convenable comme il appartiendra et faire une porte vis-à-vis

(1) Les 3 passages etaient les traverses en pierre ou en bois, qui per-met- taient d'entrer dans Iii cimetière en trois points differents, COMMUNE DE FARCIENNES. 95 de la porte de l'église et faire un pavée de la. dite porte jusqu'à la chaussée qui conduit sur la plasse, lesquels les secondes dénommé ont accepté et agréé le dit ouvrage et repartion pour le prix de quatorzs ecus d'Espagne pour tous ouvrages leur montré et icy denommé dont il deveront ren- dre ledit ouvrage parfait a dit de conoiseur et ainsi fait et arreté devant Leglise. Ledit jour mois et an susdit donc les dit maitre masson on seigne sept " (ont signé cette. )

" Jn W" ORBAN. "

"+ Icy est la marque de André Orbant pour ne scavoir pscnre. "

Les pierres nécessaires sont extraites au "Luat" et " Deriher hat." Derrière-Hat ou Dria. Les réparations faites à l'église et aux murs du cimetière sont exécutées, ensuite de l'ordre suivant donné par l'archi- diacre du Hainaut.

" Comme nous avons reconnu par le rapport de messieurs le Doien et curé de Montigny sur Sambre et de Loverval que le pavé des accintes de l'église paroissiale de Farcienne est totalement indécent, nous ordonnons a la communauté du lieu de le faire repaver dans le terme de trois mois, sinon des a present pour alors enjoignons a notre fisq ue ( fisc) de s'acquitter du devoir de sa charge. Fait à Liège ce 24 octobre 1742. "

"PIERRE-LOUIS JACQUET. " évêque d'Hippone, archidiacre de Hainaut.

Le 27 Septembre est rendue une première sentence sur 96 ANNALES ffiSTORIQUES DE LA laquelle le comte de Stubick se fonde pour s'emparer de vive force du château. Il en fait le relief le 21 avril. On trouve aussi une sentence de Liège qui met le comte des Fours en possession de la terre et du château de Far- ciennes, et qui ordonne aux bailli et manants de lui prêter main forte. Le bailli, les sergents et 20 manants lui viennent en aide, pour s'emparer du châtoau, mais le conseil des Vingt- deux les cite devant lui. Le nouveau seigneur se charge de leur défense et des frais. Il donne la seigneurie en caution dans son procès contre le comte de Bathyani. Le comte des Fours, seigneur d'Anthienville et Mont, était comte de Bucquoy; c'est en cette dernière qualité probable- ment qu'il réclamait la propriété de la terre de Farciennes, que réclamait. aussi le comte de Stubick.

Le livre d'église qui porte le nom d'Antiphonaire, encore en usage au jubé de l'église de Farciennes, a été donné par l'abbé de Floreffe, en vertu de son droit de dîme. On y lit "F. Carolus Dartevelle abbas floreffensis dedît parochiâ ex Farciennes 1743. " Guillaume Masson est marguillier pendant deux ans. Mr Pierre-François Drion est nommé bailli de Farciennes, il reste en fonction jusqu'en 1778; cependant dans les premières années on voit aussi figurer comme bailli, Emmanuel de Lalou. Les deux prétendants à la propriété de la seigneurie avaient sans donte chacun son bailli, représentant leurs in- térêts dans la commune. On doit croire même que le comte de Stubick eut quelque temps le dessus, car nons voyons en 1752, le comte des Fours donner la commission de bailli à Mr Pierre-François Drion. Ce dernier était fils de François Drion, receveur de S. M. le Roi Charles II et bailli de la ville de Charleroi.

1744. Jacques Bolle est bourgmestre. COMMUNE DE FARCIESNES. 97

Nicolas-Joseph Lenain collecte une taille de 4 florins par famille, pour payer les frais du procès Jozet. On trouve 125 imposés, on reçoit environ 500 flor., la population de la com- mune était ainsi d'environ 650 habitants. Le lor Août, le révérend Alexis Joset et François Devillers représentant la commune, finissent par un accommodement le procès alors pendant. La transaction est faite à Liége par devant un conseiller fiscal et le notaire Lhois. On convient qu'il sera payé à Joset une somme de 108 fior. dans les 3 mois. A une redd.tion de compte communal, dix habitants sont présents, on paie à chacun un pot de bière coûtant 30 pat. d'Espagne; pour les 10 pot, on paie, en argent de Liéje, 2 n. 2 p. 17 d. Henri Rolly est mambour des pauvres. On commence à distribuer du seigle aux pauvres au lieu d'épeautre.

Louis XV, roi de France et de Navarre, déclare la guerre à l'impératrice Marie-Thérèse : les hostilités sévissent depuis les Flandres jusqu'à Strasbourg. Les troupes françaises et autrichiennes affluent dans notre pays frappé de contri- butions, d'exactions et de misère. Heureusement que la guerre ne dure pas longtemps.

t 7 .t5. Pierre Lefebvre est bourgmestre. P.-J. Bosseroy est marguillier. Comme d'habitude, on lui paie annuellement 24 flor. pour sa maison, où il tenait la classe.

On fournit divers objets au comte de Srgoc, entre autres, des palissades et des chariots, pour conduire un convoi d'ar- tillerie à Namur. On "lè"e la terre au château" ct on .plante des palissades j c'est-A-dire qu'on creuse des fossés de Iortifioations. A cette T. Il. 7 98 ANNALES HISTORIQUES DE J,A occasion uno journée d'ouvrier est payée 10 pat. ou 6i centimes. Des troupes sont à St-François et à Farciennes le l I juillet. Le bourgmestre va parler au commandant et fait en. suite sonner la grosse cloche, pour assembler la communauté On fournit des rations. Le 20 juillet on répare les tran chées qu'on avait faites. On fait présent d'un mouton à M. Fichère à Chatelineau Cet officier avait campé à St-François. Le bourgmestre vaque nuit et jour, du 4 au 13 août : 11 heures du soir. Il dit dans son état: "Item avoir vaque pendant que Monsieur de Ficher. campoit à St-François nuict et jour commençant la nuic du quattre août jusqu'au traize à onze heures de la nuic pour avoir le reçu (des fournitures ) sans pouvoir lavoir vaque neuf nuict et joue tant pour fournir des homme dordonnance que chevaux, des rations, fournir des homme pour travailler aux palissades, avoir été deux fois à mal' cienue (Marchiennes-au-Pont) porter des lettres de Monsieu le Comte de Stubick, pour le commandant pendant le temp de Fichère, a trois florins par jour porte 18 flor." Le bourgmestre porte 9 journées pour ses vacations, mai la Cour de Justice qui reçoit le compte, n'en laisse passe que 6. Suivant les conditions ries adjudications des tailles les receveurs devaient faire gratuitement toutes les démarche nécessaires aux paiements. Des 9 journées faites par le bourg mestre, la Cour en compte 6 comme étant extraordinaires; c sont celles-là qu'elle accepte en compte. Le 24 septembre on fournit 8 pionniers à Marchiennes-au Pont. Parmi eux se trouve le bourgmestre. On dresse l'état des lions remis aux habitants pour four nitures aux troupes, et on l'envoie à Liège. La riche demoiselle Biolley (Madame veuve peut-ètre ) re présentait Emm. de Lalou, COMMUNE DE FARCIENNES. 99

t 746. Les Français après avoir pris Mons font le siège de Charleroi en juillet; il sont commandés par le prince de Conty. La ville se rend au commencement du mois d'aoùt. Du If; au 20 juillet, un détachement de la brigade d'Ar- tois est au château; on lui fournit du fourrage et divers objets. Prudent, baron de Freyval, .écuyer, conseiller du Roi, commissaire des guerres, ordonnateur de l'armée de son Al- tesse Sérénissime monseigneur le Prince de Conty, ordonne il la commun.mté de Farciennes, de fournir dans les 24 heures, 200 palissades de 13 pieds de longueur, à conduire au pont qu'on construit sur la Sambre à Chatelineau. L'or- dre est du 7 août. Le comte de Ségur est à Chatelineau. Un autre ordre du 9, signé Fontenoy, oblige les habitants de Farciennes, sous peine d'exécution militaire, à conduire au pont de bâteaux qu'on construisait près de Pont-de-loup, 12 arbres de 8 pouces de diamètre et de 20 pieds de long, et 7' arbres de 14 à 15. pouces de diamètre et de 20 pieds de longueur, le tout en chêne. M. de Juvigny devait rece- voir le bois. Le 19 août, le comte de Saxe ordonne à la communauté de fournil' 10 hommes, pour combler les lignes de circon- vallation de Charleroi à Montigny-sur-Sambre. Le 5 Septembre Jean de Moreau, chevalier, seigneur de Séchelles, intendant en Flandre et des armées du Roi, ré- quisitionne deux chariots attelés de 4 chevaux, à conduire à Charleroi. Le 11 Septembre, nouvel ordre signé de Monpassant (Jean F'rançois) écuyci-, conseiller du Roi, commissaire des guerres et subdélégué ft, Charleroi, qui oblige Farciennes à fournir 30 chevaux sur la place de Charleroi, avec des vivres pour quatre jours, afin de conduire un convoi d'artillerie " extrê- mement pressé n; faute de quoi on enverra des détachements dans les communes (lui n'obéiront pail assez promptement. 100 ANNALES HISTORIQUES DE LA

Le commissaire des guerres promet de payer les propi taires ; il lui fallait 800 chevaux de trait. Le 3] octobre un ordre signé Maillet, major du régiment Corbeil, prescrit aux habitants de Farciennes, d'avoir à fo nir 3 chariots attelés de 6 chevaux chacun, le : lendemain 6 heures du matin, à la maison de Charles Nicolas Steini près de l'église de Pont-de-Loup, pour y charger les éq pages du bataillon de Corbeil et les conduire à Namur. On avait promis de payer 20 sols argent de France 1 cheval. Jacques Pireaux est mambour des pauvres. On distribue ceux-ci pour 22 fior. de vin.

17.•,.. François Camus est bourgmestre. Le 2 mars, Christophe Le Doy de Louvier, commissaire donateur des guerres, prescrit à la communauté de Farcienn d'avoir à fournir le lendemain à deux heures de l'après-mi 20 chevaux de trait, et des vivres pour 3 jours, afin conduire un convoi d'artillerie à Maubeuge. Le 15 octobre, Jacques Pineau, chevalier, baron de Lu intendant de justice, police et finances dans le Raina Entre-Sambre-et-Meuse et Comté de Namur, ordonne Il habitants de Farciennes d'avoir à réparer leurs chemins, l'aide de fascines confectionnées avec le bois tiré des b voisins. Les 24, 27 et 28 suivants on doit fournir des oharii à Châtelet pour les troupes.

François Camus est mambour des pauvres. On achète d étoffes à Thuin. Cette ville était alors le siège d'une notai fabrication.

En cette année, la Cour de Liége décide que le comte Stubick, doit quitter le château de Farciennes dans les trr jours; de plus, elle lui défend de faire des ventes d'arbres, el COMMUNE DE FARCIENNES. 101

Le comte des Fours gagnait donc son procès pour la sei- gneurie de Fal'cienlll·s. Plus tard il fit signifier l'arrêt de la Cout' à l'ancien seigneur, et le fit afficher dans les communes voisines, ainsi qu'on le voit par la pièce suivante. L'arrf)t a été affiché, entre autres au Perron de Farciennes et à l'église. Le perron ne peut être que le carcan, ou le pilori, qui se trouvait sur la place.

" EN LA CAUSE LE SEh.NEUR COMTE DESl'OUES

CONTRE LE SEIGNEUR COMTE DE STUBICK. "

" Le 13 Octobre 1747, vû par nous les Conseillers (le la souveraine Cour féodale de S. A. Evêque et Prince de Liégo, notre RoI et pieces jointes, ordonnons au Comte de Stubick de migrer eus tiers jours du Chateau et biens de Farcieune et Tergnie resortissans de notre Cour, a peine d'expulsion, lui interdisans de procéder a aucunes passées ou ventes des dits biens, prononcé present L'honneux. " " Le 20 dito temoigna Pasqual Thibaut, sergeant avoir à l'instance du Seigneur Comte Desfours intimé au Seigneur de Stubick le contenu du dit decret partant. " " Le Seigneur Comte Desfours Seigneur de Farcienne et Tergnie apprenant que malgré la sentence d'expulsion rem- portée par devant la souveraine Cour féodale de S. S. E. Évêque et Prince de Liège, contre le Comte de Stubick ct l'interdiction décrétée a sa charge de procéder a aucune pas- sée' ou vente dûs biens ressortissans de leur juridiction, le dit . Comte de Stubick S'est presumé . de faire plusieurs passées des bois et autres fruits provenans des biens féodaux et tideicommissés, ce qui fait que le dit seigneur Comte Des- fours proteste aussi haut que loix portent de toutes telles ventes passées qu'il a fait ou pourra faire au futur et de 102 ANNAJ,ES HISTORIQUES DE LA s'en pouvoir regresser en tems et lieux tant contre icelui que contre tous acheteurs dans les dites passées faites et a faire et de les rendre responsables de tous fraix, dommages, et intérêts patis et à patir; et ce nonobstant le mandement .sub et obreptivement obtenu par le Comte de Stubick de la Chambre Impériale de Wetzlar le 11 de Novembre 1748, qui n'entend pas annuller les sentences portées sur appel et res- b, titution en entier par le Conseil Impérial aulique le 12 7 'c 1746, et 18 Aoùt 1747, en vertu desquelles la Cour feodale a porté ce decret d'expulsion et d'inhibition, et contre lequel mandement de la Chambre Impériale de W ezlar, on est en devoir de lui remontrer trés humblement sa surprise et que ce procès sur le féodal, et ccnsal tideicommissé de Farcienne et Tergnie est sur le point d'être decidé en revision par le dit Conseil Impérial aulique partant. "

" était signé, J. DE BEM fondé de procuration du Seigneur COMTE DES:POURS ET DE BUQUOY. "

" Le soubsigné sergeant admis par mes seigneurs de Liège, aujourd'huy, seize Mars 1749. Je déclare d'avoir été afficher des protestations imprimées à la ville de Fleuru, à Saint- Amant, à Epnie, à Gilly, à Charleroy , à Chastelet, à Saint- François, au pairon de farcienne, à l'Eglise. Receu dl Charley du seigneur Comte Desfours, la somme tant pOUl les droits des mayeur des Villes, et villages susdits que pOUl mes salaires - la somme de Cinque florins, seize pattars al' gent Liège estait signé Jean Ghilain Delvaux, sergeant au jourd'huy 21 Mars 1749. Dito moy sergeant davoir été presen le dit jour Il la publication des Clauses et Conditions de Il ditte vente des Chaines que Lalou Bailly a fait au nom dl Seigneur Comte de Stubick Luy intimé une protestation el COMMUNE DE }'ARCTENNES. 103 présence de tout les marchands Recu p0111" devoirs Dix sols ostoit signe Jean (Hiislnin Delvaux sergeant. "

t 7 48. Jean Roly est bourgmestre. On voit aussi le nom de Jacques Pierrard , Il y avait à Farciennes 330 bonniers de terres labourahles. Pierre Pierrard est mambour des pauvres. De temps à antre, on achète du fer à clous, qui est donné aux nécessiteux. C'était la matièr.· première pour les occuper.

Le 18 juillet est signé le traité d'Aix-la-Chapelle, qui vient rendre la paix à l'Occident, et Marie-Thérèse gouverne paci- fiquement nos provinces. Avant de rendre Charleroi à l'Autriche, les Français en font sauter les fortifications.

17 49. Jean-Baptiste Lambillotte est bourgmestre. On voit à son compte, qu'un honnier de prairie il foin et à regain paie.39 deniers 1/2 de taille. Le bonnier de prairie simple ou soumise à la vaine pâture, 26 deniers. Le bon nier de terre, 13 deniers. La valeur des terrains était donc dans la proportion de i, 2 et 3. La proportion est différente aujourd'hui. Au rôle d'imposition d'un setier J'avoine et d'un sol par ménage, pour le droit d'aller au marché à Fleurus, on voit que 4 ménages pauvres ne paient pas. Soit environ un trente- cinquième de la population. On continue à offrir « brandevin sucre, qu'autre minuté" au comte de Stubick pour son bon an. Le bourgmestre reçoit un florin pour aller l'acheter à Châtelet.

17liO. Pierre Pierra rd est bourgmestre. On voit aussi Paul Lambillotte. 104 ANNALES BISTOR1RUEil DE LA

L'abbé de Floreffe, comme propriétaire de la grosse dîme, devait livrer la corde pour la cloche dite décimale, le taureau et le verrat pour la reproduction, les ornements pour dire '" •. ·,;11i,·,,' Cf)lllj1l'is. ll's lin'cs Il',::,ji,,(', les ~Ollf:lJOilS

!Iv Ili!.. '1.,"il' J, lc,~ «ru.Ifix , le jl:tlll et le vin. Il devait eutrereuir le chœur et la Hel' de rl:glise et payer le premier feu (de la semaine sainte). Pour cette dernière charge, il payait au curé 12 florius par an. La tour et la flèche de l'église appartenaient à la commune.

F. David est fermier à Tergnée. On trouve la recette suivante pour faire de l'encre: Prenez un pot d'eau de pluie. Mettez-y cinq onces' de noix de Galle, les plus noires, bien concassées. 3 1/2 onces de couperose d'Angleterre bien verte. 3 1/2 onces de gomme arabique. Pour un sol de sucre candy. Et pareille dose d'alun.

t 751. Jacques François Camus est bourgmestre. On publie un règlement pour la moisson; l'entête nous donne la formule alors employée dans les publications de ce genre. " Règlement pour la moisson." " De par le seigneur Comte des Fours et de Bucquoy, seigneur de Farciennes et Tergnie etc., etc." "En conformité des ordonnances et mendements de SOn Altesse Sérénissime Evêque et Prince de Liége , le seigneur comte des Fours, ordonne de s'y conformer sous les peines y reprises et dont la teneur sen suit. " A la tin du règlement, le sergent Mathieu atteste l'avoir affiché à la porte de l'église, les 25 et 26 Juillet 1751. On doit croire que beaucoup de gens sans aveu parcouraient COMMUNE DE FARCIENNES. 105 notre pays car le Prince-Evêque fait publier les placards suivants: " Sa Sérénissime Eminence Ordonne ù. tous Etrangers Fai- né,ws et Mendians de vuider le Pay~ de Liège taxativement do l'Entre-Sambre-et-Meuse, à peine d'être apréhendés au corps conùuits dans les prisons et punis en toute rigueur, en con- fOl'mité des Mandemens : Et pour la parfaite exécution des Présentes Sa Sérénissime Eminence Enjoint au Grand Baillis d'Entre Sambre et Meuse et autres, de faire-faire Patrouille générale dans le tems qu'il s'en fera aux Pays voisins, et de faire arrêter tous Vagabonds et Faineans étrangers, selon les précédents Edits. Donné au Conseil Privé de la Sérénissime Eminence le 14 Juin 1751. "

" ROUGRAVE yt 11 " L. DE CHESTRET. "

~ Sa Sérénissime Eminence apprenant que malgré toutes les précautions prises' par ses Edits précédents, il se commet encore des vols et brigandages, parmi son Pays de Liège et Comté de Looz, Ordonne à tous ses hauts et subalternes Officiers, de même qu'à tous Seigneurs dans leurs Terres de faire recommencer les Patrouilles en conformité des Règle- ments, à proportion de six hommes par compagnie, comme aussi de faire visiter les Maisons par mode de Cercle menage pour saisir et aprehender tous Etrangers, Faineans et Gens sans aveu qui pourroient s'y trouver. Donné au Conseil Privé de la Sérénissime Eminence le 8 Novembre 1751."

" JACQUET yt 11 " J. M. TORRI. "

Cette année on trouve la preuve d'un fait qui semble être \

106 ANNALES HISTORIQUES DE LA indiqué dans différentes pièces. Le bailli, Pierre François Drion, vend au sieur George-Joseph Stainier, un pré se trouvant dans la franche pâture de Farciennes, du ressort cependant de la juridiction de Pont-de-loup. Un certain terrain, séparé de Pont-de-loup par la Sambre, faisait donc partie de cette commune; comme aussi un certain terrain, dit u les Na- venes" situé du côté de Pont-de-loup, faisait partie de Far- ciennes. Pourquoi cettc singulière délimitation, alors que dans l'origine on a presque toujours donné aux communes des limites naturelles ? C'est à croirc que la Sambre se sera déplacée; cependant on n'en trouve pas de trace. Est-ce un l'este du droit d'Entre-course'( On ne sait.

Mr Pierre-François Drion est nommé pour la seconde fois bailli, par le comte des Fours. François Ficheroulle est. mambour des pauvres, on le voit encore en 17{)1. En cette année et la suivante, 1'752, il Y a dans les en- virons d'Aulne et s'étendant au loin, de nombreux voleurs d'églises, divisés en plusieurs bandes. Une petite fille nommée Caroline les dénonça; son beau père et sa mère furent pendus à Beaumont. Thomas de Monte Fanario, prêtre, est marguillier jusqu'en 1766. Le 22 Juin, on trouve un enfant sous le porche de la chapelle de Tergnée, dédiée à St-Jacques; il est baptisé sous le nom de Jean François Jacques.

Généralement on croit que la suppression de certaines fêtes religieuses, date du Concordat; il n'en est rien, ainsi qu'on peut le voir par le placard suivant, qui montre (lue le Prince-Évêque' avait pris l'initiative d'en supprimer un certain nombre dès 1751 : u Jean-Théodore, Duc de Bavière, Cardinal, par la grâce de Dieu, Évêque et Prince de Liège, de Freysing et Ratis- COMMUNE DE FARCIENNES. 107 bonne, Duc des deux Bavières, du haut Palatinat et de Bouillon, Comte Palatin du Rhin, Prince du St Empire Romain, Landgrave dû Lenchtenberg, Marquis de Franchimont, Comte de Looz et de Horne, Baron de Herstal, etc. etc. "

" Aiant fait publier la nulle qui supprime plusieurs fêtes de l'Année dans Notre Diocèse, ordonnons à tous nos Con- seaux, de mème qu'a tous Tribunaux, Cours et Juges de Notre Principauté de Liège et Comté de Looz, de tenir séance et administrer Justice ft toue et un chacun, porter Decrets et sontence.. les dits jours, comme ils font les autres Jours de Feries; enjoignant à tous Avocats, Procureurs et Ministres de Justice, de se conformer à la présente Disposition, qui sera imprimé afichée et publiée pour la connaisauce du Public. Donné en Notre Palais de Liège le 28 Décembre 175l. "

" JEAN-THÉODORE. " "BRElDRACH VI" "1. :!VI.TORltI. "

t 752. Guillaume Roly est bourgmestre; il collecte les 12 tailles d'un florin Brab.-Liége par habitant; les veuves sont imposées à 12 pat. Le produit de ces tailles est destiné à subvenir au paiement des dépenses occasionuées par les travaux faits au cimetière, à la location de la maison. du mar- guillier et à l'achat de la poudre brûlée à l'arrivée de S. E. le comte des Fours. On trouve 130 familles dont 25 ont des veuves pour chef. La communauté paie 40 flor. d'amende, parce que les chemins ne sont pas bien entretenus. Le procureur général reçoit l'amende. " Pour enrégistration et copie de la commission de sergent donnée à J eau Mousty par le greffier; " 011 paie 2 fi. On expose un enfant sur la porte de la chapelle de Ter- 108 ANNALES HISTORIQUES DE LA guée. Jean Philippe Antoine voyage deux jours, au compte de la commune, pour rechercher qui l'avait exposé. Il re- çoit 1 fI. 10 p.

On lit au compte du collecteur Roly: " Item le dit compteur a payé dix huit écus et 10 sols pour cent dix livres de grosse poudre et deux de fine à Jean Baudoux de Bouffioulx par quittance, argent de compte" 72 fi. 14 s. 10 d. On paie pour 10 livres de poudre à Jean Lorent de Cha- telineau, 6 H. 15 s. 18 d. On paie à la douane - Chatelineau étant au comté de Namur - pour un billet d'acquit des droits, ]7 sols. Un sou pour le papier et un sou pour passer l'eau. 19 s. Cette poudre doit avoir été brûlée à l'occasion de l'arrivée de la comtesse, car on voit qu'en cette occasion on lui offrit trois bouteilles de vin coûtant 3 fi. 15 s. " Pour sucrades et autres croustilles" on paie 1 fi. 18 s. 12 d. Pour les rubans donnés aux tambours. 1 fi. 11 s. 12 d. " Pour les tambours et fifres à l'arrivée de la comtesse " 8 H. " Aux tambours de la jeunesse, 11 escalins," 5 fi. 10 s. Antoine Nicolas Lambillotte, ancien bourgmestre, qui devait à la commune les reliquats de trois comptes rendus par lui, montant à 1029 fi. 15 p., comparaît devant la justice, avec un certain nombre d'habitants, et il produit des quittances de paiements qu'il avait faits, montant à 991 fi. Il existait une maison au lieu dit Ste Anne . . Un procès-verbal d'adjudication de la recette de tailles est ainsi conçu : " Sensuit les clauses cy dessus lesquels collectes ensuite d'une passée par la dite communauté aux plaids généraux de la S' Remy 1752 et exposé judiciellement et publiquement aux plaids généraux des Roy le 8mc jour de l'an 1753, au rabais sur le condition suivante. " COMMUNE DE FARCIE~"'NEB. 109

" Scavoir. " " la Que personne pour les dites collectes ne se présume de mettre au rabais quil ne soit solvent (solvable) et donner suffisante caution. " " 20 Que l'obtenteur sera tenu d'acquiter les charges et obligations de la ditte communauté de sy et a tant a heure quelle ne souffre aucun intéret et n'aura rien le dit a pré- tendre tant pour voyage a faire pour decharger ses rentes ce qui se passe ordinairement au bourguemaitre comme dordinaire et sera obligé de nous montrer bonne et suffisante quittance st l'ecu ledit ~Durguemaître serat tenu et obligé de rente un fidèle compte à la Saint André prochain. " " Et pour assurance d'accomplir toute clause et condition et obligation prescrite le dit obtenteur avec le cautionnaire Joseph Lenain ont obligé solidairement l'un pour lautre comme ils font par cette la généralité et spéciable de tous un chacun leurs personnes et bien meubles et immeubles presents et futurs en quel lieu et puisse ètre gisant et situé sa!ls aucune différence ny discution de leur nature et qualité pour en cas de manquement ou faulte avoir recours quand au reel par adjour a quinzaine et a leurs personnes et meubles par (adjour?) de tiers jours respectivement privilé- gié et en tout tent recouvers. " " Ainsy fait et passé sur la place de farciennes au 8me de lan 1753. " " Demeure au denier trente deux a Guillaume Roly et Joseph Lenain cautionaire y present J. F. Lambillotte mayeur. " " Fr. Drion échevin, Jacques Delire échevin, Gillain Du- terme échevin qui ont ordonné a notre mayeur la présente soussigner. " ~Par ordonnance" " LAMBILLOTTE. "

Il résulte de ce procès-verbal, que la recette des tailles 110 ANNALES ffiSTORIQUES DE LA

était exposée aux plaids généraux de la St-Remi, le 2 Oc- tobre et qu'on l'adjugeait définitivement aux plaids généraux des Rois, en présence de la justice, soit le dimanche qui suivait le 6 Janvier. On l'exposait au rabais. L'obtenteur devait appliquer le produit des tailles à payer les l'entes de la communauté; et faire les démarches néces- saires à ce sujet. Il devait donner caution solvable; habituel- lement la recette était donnée de préférence au bourgmestre.

Nous avons (lit plus haut que les nouveaux propriétaires des biens de fief devaient en faire le relief, lors de leur prise en possession. Voici un acte de relief fait pal' un des aïeux de celui qui écrit ces lignes: "Ce jourd'hui 31 août 1752, pardt (par devant) nous Bailly et hommes de fiefs de la cour féodalle de son excel- lence Monseigneur le Comte des Fours seigneur de Farciennes et Tergnée comparut personnellement Jacques Wauthy le- quel requis à relever et la même relevat en propriété deux bonniers et demi environ en deux pièces de prairies relevants de la dite seignerie scavoir l'une de cinq mesures située derrière haz joindante à mademoiselle Biolet et d'autre à Anthoine Thoroas. L'autre pièce située dans la même prairie joindante au seigneur à Mademoiselle Biolet et au curé qu'il a acquis de noble seigneur Herman Joseph do Colnet se:- gneur de Bothez par act arrivé par devant le notaire Steinier et réalizé par devant nous, ayant led. comparant payé l'an- nate, scavoir cinquante six florins bb' Liége et autres droits afferans, et preté le serment accoutume et requis avons aud. s' comparant acceptant des susdits Biens rendu si qu'en relief don et vesture ens le commandat ban et paix à droit, à loi et a notre enseignement, sauve en ce le bon droi t d'un chacun, et fut mis en garde en présence du sr Dryori officier bailli, Lorent Fanuel et Ghislain Duterme échevins COMMUNE DE FARCIENNES 111 ct hommes féodaux qui avons ordonné à notre greffier de signér la présente. " "David Drion greffier pel' Hegistrum. " Jacques Wauthy dont il s'agit dans cc relief, était un homme de caractère, ainsi que le montre le fait suivant. Dans des discussions entre les habitants ct le seigneur, à l'oc- casion de pâturages, question de premier ordre anciennement, celui-ci voulait user de tous ses droits avec rigueur. Les habitants de leur côté, revendiquèrent les leurs; ils prétendirent entre autres, avoir le droit de faire pâturer, à partir de certain jour, le grand jardin du seigneur, parce qu'il était formé, presqu'en entier, de parcelles de terre de nature censale, acquises par le seigneur, de plusieurs particuliers. Pour bien affirmel' ce droit, ils se réunirent en foule, conduits par Jacques Wauthy ; celui-ci, le premier, " fonça" la haie du grand jardin et y entra conduisant une vache en laisse, malgré les sergents qui voulaient l'en empêcher. Ceux-ci dressèrent pro- cès-verbal et Wauthy fut attrait. en .iustice. Nous ne connais- sons pas l'issue de l'affaire. I! arriva à Wauthy une certaine mésaventure. Un jour qu'il était aux champs, faisant paître ses moutons, passa sur la route, une cavalcade de seigneurs après lesquels son chien 88 mit à aboyer. Lri des gentil hommes qui trouvait le procédé peu révérencieux sans doute, quitta la route et vint inter- peler Wauthy , mais il parlait l'allemand, langue que le berger no connaissait pas. Le seigneur impatienté leva sa cravache mais n'eut pas le temps d'en frapper le manant, celui-ci l'avait déjà à moitié assommé d'un coup de houlette ; on accourut au secours du blessé; Wauthy n'eut que le temps de sautel' dans la Sambre et de se sauver hors du pays de Liége: il avait, sans le savoir, frappé son seigneur. C'était en petit, un crime de lèse-majesté; par bonheur peur lui, il n'y avait pas alors de traité d'extradition . Wauthy resta exilé jusqu'à 1<. mort du seigneur. Il put enfin rentrer chez lui. Telle était la loi d'alors. 112 ANNALES HISTORIQUES DE LA

On trouve cette année deux maïeurs en fonctions: Lambil- lotte et Jacques Devillez. L'archidiacre de Hainaut prescrit de séparer les biens de 8t-J acques des biens du pont de Tergnée, mais on répond que c'est impossible.

David François Drion est greffier et lieutenant bailli; on le voit jusqu'en 1792.

La cour de justice, en faisant sa visite annuelle des che- mins, pour voir si les particuliers avaient curé les fossés, rabiné les haies ou empris sur les chemins, déclare entre autres, le bailli ou le greffier, portant le même nom, et le curé, trois fois en contravention, ainsi que le seigneur.

On trouve le cadavre d'un enfant au lieu dit le. Berceau. La Cour de justice visite ce lieu et fait dresser par le greffier, le procès-verbal suivant: u Ce jourd'hui 27 du mois de may nous maieur et échevins de la haute cour et justice de Farciennes et Tergnée special- lement assemblé sur les six heures et demy nous ayant trans- porté le long du berseau du Chateau allant au bois commu- nement le bois de Misere là où étant ayant bien visité et examiné une enfant mâle ou femelle amené par les eaux sur notre juridiction soit disant avoir été nié (noyé) vis-a-vis de Chastelet, premierement cette enfant était nipé comme sensuit, une habit soit disant Corselet et une gibe (j upe ) rouge quautre vetement ayant le dit enfant les deux jambes emporté et un bras qui fut dévoré par les chiens, comme nous a parut et qui à se faire layant fait transporter jus- qu'à la simentière et layant le lendemain fait enterrer par le curé, qui à se faire fûmes presents. "

u DAVIDDRION greffier. " COMllrlUNE DE FABCIENNES. 113

17&.. Bourgmestre Antoine Thomas. Le comte des Fours vend la seigneurie de Bucquoy près d'Arras, pour 305000 livres au vicomte de Desandrouin, afin de pouvoir payer ses dettes. L'archidiacre de Hainaut approuve une convention faite par 10 bailli Pierre François Drion et Joseph Lambillotte maïeur, d'une part, et Jean Collart, doyen de Châtelet, d'au- tre part, par laquelle on stipule que, vu la difficulté qu'il y avait de séparer les biens du pont de Tergnée, de ceux de la chapelle St-Jacques, celle-ci serait premièrement en- tretenue sur les revenus et que, pour l'entretien du pont, on s'en tiendrait au reste.

L'archidiacre du Hainaut, eveque d'Hippone, autorise le curé à dire des messes basses au lieu de messes chantées, le lundi, pour les trépassés j parce qu'il ne touchait de ce chef que 30 florins et le regain d'un verger au Wairchat,

1704. On publie. dans la commune le mandement sui- vant de 1730.

u Mandement publié au perron de Liége au son de trom- pette et mis en garde de loi ce dix huit juillet 1730, pré- sent le sieur J eau Albert de Bernalmon sous mayeur pour noble et genereux seigneur Messire Gérard Louys, Baron de Horion ou de Oolesten Viscomte de Zerhest Bourgrave heridi- taire de l'Archeveché et Lectorat de Cologne Seigneur D'an- glour et Souverain Officier et grand Mayeur de Liége et Nobles et honoré seigneur Ferdinand Joseph de Differy et Jean Pierre Baron De Means Seigneur de Pailhe eschevin de la Souveraine Justice de la Cité et Pays de Liège."

u George Louys par la grace de Dieu Evêque et Prince de Liège Duc de Bouillon Marquis de Franchimont Comte De Looz Horne etc. " u. 8 114 ANNALES HISTORIQUES DE LA

"Voulant pourvoir aux ynconvenients qui arrivent fort souvent, de ce que les propriétaires et maistres des fosses aux houilles TeroulIes, aluns Calamine soufre mines de fer plomb et autres minorcaux comme aussy des marliers, apres avoir travaillié autant qu'ils souhaitent les abandonnent en- tièrement ou different de continuer leurs ouvrages, jusqu'à une autre tems laissant entretemps leurs bures ouverst en sort que non seulement les animaux mais des hommes même y tombent quelques fois aussy sont jettoz par des mal- veillants avons trouvé bon: (ùe L'avis de Venerable Noble et nostres chers et biens aimez confreres Le Doyen et Chapitre de notre Eglisse Cathedralle De Liége:) D'ordonner et Sta- tuer Comme nous ordonnons et Statuons par cette que tous maitres des dittes fosses ou propriétaires des fonds ou les bures ou marli ers sont existants qui depuis un demis an avant la publication de la présente ordonnance ont désisté de travaillera seront obligez en six Semmainnes a compter de la dacte de la publication de denoncer au greffe du lieu ou les fosses sont situées s'ils entendent abandonner absolu- ment lours ouvrages; en quel cas nous ordonnons aux susnommez de remplir leurs Bures ou d'y placer une voute suffisante en six: semaines apres la denonciation, ou s'ils en- tendent tenir leurs bures ouverts dans quelques cas nous leurs ordonnons d'y faire construire une muraille alentour de louverture de la hauteur de cinque pieds et la même façon que la muraille d'un puist le tout a peinne de vingt cinque fi. Dors D'ameute a encourir solidairement par les susnommés au proffit du Seigneur ou Officier du lieu, et cela en deffcaut de la dénonciation susditte, et de pareille amande a encourir en cas après la dénonciation ils fussent en deffeaut respectivement ou de remplir leurs bures ou de les vouter on garnit' de muraille comme est dit cy dessus voire que si le Seigneur on Officier nu lieu negligoient de faire exécuter notre ordonnance dans l'un ou l'autre de ses points dans les terme cy dessus Iimitté , les amendes apres COMMUNE DE FARCIENNES. 115 le laps du terme accordé seront dues à notre procureur général, et si les susnommez apres avoir payé les dittes amendes demeureroient ultérieurement en deffeaut d'obeir au premis le seigneur et a leur deffeaut notre procureur gene- ral deverrat leur faire préfixer par le juge Du lieu une au- tre terme qui ne deverat pas exceder les six semmainnes pour accomplir le premis a-peinne de Cinquante fi. D'or d'a- mende a encourir comme dessus par les Deffaillants et de peine arbitraire et meme corporelle en cas d'ultérieure def- feaut voire aussy qu'à Légard des bures profondes sur une ou l'autres des franches areines de la Cité de Liège la de- nonciation se deverat faire à la cour des voires jurés du charbonage laquelle accorderat enseignement ou de remplir ou de vouter les dittes Bures ou de les garantir d'une mu- raille selon L'exigence du cas et comme elle trouverat le plus convenable pour la conservation des dittes areines ce (lui deverat se faire ens le terme que dessus et avec fraix des dits maîtres et aux propriétaires sous les memes pcinnes et amendes voulant et ordonnans qu'a l'avenir les maitres des fosses qui auront cessé de travailler pendant trois mois non compris le tems de la chaleur ou l'air manque seront obligé la meme de denoncer la cessation de leurs ouvrages au Greffe d'es susditte cour et six semaine apres la dénon- ciation s'acquitter des autres devoirs sous les meme peinne et amendes que dessus et en cas les dits maitres cesseroient de travailler a cause des eaux il ne seront obligé au premis, tandit qu'il travailleront actuellement a le vider mais bien apres qu'il auront désisté de le faire et si L'ouvrage venait a cesser en tems de guerre avec intention de le recommen- cer par apres les dits maitres ne seront obligez a autres choses qu'a guarantir louverture de leur bure par uno mu- raille comme est dit cy dessus, deffendant a tous et un chacun de couverir L'ouverture des dits bures avec du bois planches gasson épines et autres choses semblable n'y autre- ment que par des voutes de pierres ou de Briques ce qui 116 ANNALES HISTORIQUES DE LA doverat pareillement être observé, a l'egard des fosses dt Teroulles mines fer plomb alun et autres et pour ce qu touche les marliers ordonnons aux propriétaires des terres ot elles sont cituées de remplit, ou faire remplir ens six semai nes apres qu'on aurat cessé d'y tirer le marle sous les me- mes peines et amandes qui dessus sans qu'il soit permis aux propriétaire de les laisser ouverts SO:IS pretexte qu'ils voudroient encor travaillé par apres attendu la faculté qu'i y a de les revider, la premier fosse ou d'en faire une nou. velle voulant et ordonnans que la présente soit mise er; garde de loix publiée et affichée au lieu accoutumé pour ls connaissance d'un chacun Donné a Seraing sur Meusse lE 17 juillet 1730 Signé George Louys, J Clerx et plus bal Vanhove, Lieu + du scel. "

"Pat' Coppie comforme tiré hors des Receulles de Mons Louvreux. Ce que j'atteste, étoit signe D. Drion greffier sermenté. " "Je déclare d'avoir affiché ce 24 aoust 1754 le présenl mandement au portalle de L'église et le premier 7bre de l'avoir leu publicquement a. la sortisse de la. messe paroissialle estoit signe H. J. Rovine sergeant de la seigneurie" "Affiché le présent un peut avant la grande messe sur la porte de L'églisse de Farcienne et le gardé jusqu'a la sortisse de la grande messe ce 28 May 1753 estoit signé Hubert J. Rovine serg' yl est aussi ordonne conformement au mandement de son Altesse Serenissime publié et affiché en ce lieu le 21, aoust et le premier du mois de 7bre 1n4 concer- nant les houillerie et les fosses qui doivent y etre remplies de remplir les dittes fosses a peinne d'amende le tous con- formement aux dits mandement dont les coppie at été de nouveaux affichée à la porte de L'Eglise le 28 May 1758 etoi signe P. Drion Bailly De Farcienne. " " Je soussigne atteste d'avois affiché la présente sur la porte de L'églisse et L'avoir gardé pendant la grande messe COMMUNE DE FARCIENNI:8 117 ce 13 May 1759 estoit signé Hubert Joseph Rovine sergeant."

On voit à la fin de cette pièce, qu'après avoir affiché un avis sur l'église, avant la grand'messe, le sergent restait en faction pour le garder, jusqu'à la fin de l'office.

1754, Nicolas Lambillotte est bourgmestre, La cour de justice, faisant la visite des chemins, constate que l'entrée et la sortie du pont de Tergnée sont ft réparer. EUe dit de plus que les branches d'un chêne, se trouvant dans une haie appartenant au curé et penchant sur le chemin doivent être coupées. En cette année, le couvent de Saint-François était habité par 21 pères, 6 novices et 12 frères lais, François Devillers est mambour des pauvres. Il reçoit 49 fI. pour le tort occasionné à ceux-ci, lors du siège de Charleroi. On trouve encore Devillers en fonction en 1755 et en 1756. Le setier d'escourgeon se vend 16 p. " d'épeautre, 7 p. " d'avoine, 8 p. " de vesce, 10 p. 3 liards. " de pois, 17 p.

1755, Bourgmestres Nicolas Dahy et Ch. Mathieu. Une transaction arrive entre les comtes de Stubick et des Fours, pour terminer leur procès relatif à la propriété de la seigneurie de Farciennes, en vertu de laquelle le dernier reste propriétaire de la terre. Les des Fours sont les derniers seigneurs de Farciennes, 36 paires de souliers données aux pauvres coûtent 4.8 fi. 32 paires de bas, 20 fi. On paie pour l'écolage des enfants pauvres, 50 fl.

1758, Ghislain Nolart est bourgmestre. 118 ANNALES HISTORIQUES DE LA

La dîme produit: Pour le décimateur, l'ab baye de Floreffe. 101 mesures de seigle. 42 " d'épeautre. 39 " de froment. 49 " d'escourgeon. On ne voit pas figurer le produit de la dîme des veaux et petits cochons. Le curé perçoit pour certaines dîmes 30 muids d'épeautre; il a de plus les petites dîmes.

A cette époque le setier de seigle se vendait 17 patards j 101 mesures donnent 85 fi. 17 p. Le setier d'épeautre se vendait 7 patards, 42 mesures donnent 14 fi. 14 p. Le setier de froment se vendait 25 patards, 39 mesures donnent 48 fi. 15 p. Le setier d'escourgeon se vendait 16 patards, 49 mesures donnent 3!) fi. 4 p. Total 188 fi. 10 p. Soit en monnaie moderne, frs. 238,88. En tenant compte des pailles, qui ne sont pas portées plus haut et qui payaient il peu près le fermier de la dîme j celle-ci devait coûter aux cultivateurs environ 450 frs. En calculant qu'une journée d'ouvrier est maintenant de Ir. 2.50, c'est comme si la grosse dîme coûtait actuellement aux mêmes 1800 frs. environ.

t,. 57. Jacques André est bourgmestre et Jean Laurent, mambour des pauvres, Une parcelle de terre, qui est cadastrée Son A nO 263 était chargée n'IIDe rente de trois mesures d'épeautre, con- verties en galettes et distribuées aux pauvres dans l'église, le Jeudi-Saint. COMMUNE DE FARCIENNES. 119

Cette terre portait et porte encore le nom (le Terre aux Galettes. t 758. Jacques Mahieu est appelé aux fonctions de bourg- mestre. Le procureur général Berto arrive, parce qu'on ne répa- rait pas les chemins; on lui offre un rafraîchissement et on transige pour 40 fior. On assemble les habitants pour leur proposer un récès, ohligeant chacun à réparer les chemins vis-à-vis de ses biens, et Oll fait venir un notaire, pour dresser acte de la résolu- tion prise. Le bailli demande qu'on paie une amende de 50 flor. à cause des fosses h terre houille, qu'on laisse ouvertes. La commune prend ses dispositions pour plaider contre lui.

17 59. Charles Meurice est bourgmestre. L'officier bailli, Pierre-François Drion, en vertu de sa charge exerce des poursuites contre la commune : 1" Parce que les _habitants après avoir extrait du charbon, des fosses, qu'ils ont creusées, ne les remplissent pas. Cer- tains manants font observer, llue ce n'est pas la commune qu'il faut poursuivre, mais les délinquants. En conséquence, on convoque tous les habitants à un plaid général, pour qu'ils avisent à ce qu'il convient de faire. 2° Parce que les chemins ne sont pas bien entretenus. Jean-Jacques Mathieu s'adresse au Prince-Évêque, disant que de tout temps, ce n'est pas la commune qui a été poursuivie pour ces sortes de faits, mais les voisins des che- mins mal entretenus. Le Prince répond que Mathieu doit se conformer aux édits. Le 8 Octobre, la communauté est encore une fois convoquée pour prendre les mesures nécessaires, afin de rentrer en possession du bois des Amuges, contenant 7 bonniers, une mesure et 68 verges, vendu au seigneur en 1636, par David Calicis, bourgmestre, pour le prix de 62G fi. 17 p. 120 ANNALES mSTOBIQUES DE LA

Cette persistance des habitants, à vouloir rentrer en pos- session de terrains vendus depuis plus d'un siècle, montre qu'on avait répandu dans le peuple, l'opinion qu'en rembour- sant le prix d'achat ou autrement, la commune pouvait l'e- prendre son bien. La chose ne s'est jamais faite. Quoique la commune soit en procès avec le bailli, on n'en continue pas moins à lui offrir son bon an, qui coûte cette année, 10 fl. 00 s. 00 d. Une transaction intervient entre le curé et le bailli, par laquelle le premier reconnait n'avoir plu," de droits sur les dîmes de l'Ile et du Grand-Jardin. Les terres de l'église se louent 9 florins le bonnier. Le curé De Thier dresse le testament d'Anselme Robert, nous le transcrivons en entier connue modèle du genre. On remarquera que les testateurs ne disposent de leurs biens qu'avec l'autorisation du seigneur de Farciennes et du seigneur d'Acoz. Celui-ci était propriétaire de la ferme de Tergnée et de la cour de Lansagerie. Une partie des biens des testateurs étaient des biens de fiefs, c'est CJ qui motive les autorisations des seigneurs.

" In nomine domini, amen. " " Aujourd'hui quinze de Janvier de l'an mille sept cents et cinquante neuf par devant moi curé de Farciennes soussi- gné, et des témoins embas denommés et ce spécialement re- quis et appeIIés, comparut personnellement Anselme Robert au lit malade, en ses bons sens et entendement, lequel ne voulant mourir ab intestat, mais disposer du peu de bien que le seigneur lui a prêté en ce monde, a fait son testament conjonctif avec sa femme, après en avoir reçu l'octroi du seigneur tant de Farcienne que de Tergnée, en la forme et manière suivante et pour corroboration du présen t il laisse cinq sous une fois à payer à la fabrique de Saint Lambert à Liège. " " Primo apres avoir recommandé son âme à Dieu, à la sainte vierge, à son patron St Anselme et à toute la court COMMUNEDE FAMIENNES. 121 céleste, il choisit sa sépulture dans le cimetière de Farcien- ne, voulant que ses exèques soient faites selon son état immédiatement apres son trépas." "2° Il laisse à la disposition de sa femme une derny mesure de terre, joindant le Ban, et une mesure et demie de prairie dedans le Ban qu'ils ont acquis en plein mariage. " "3° Il veut et entend que ses qua.tre filles, savoir mar- guerite marie, agnès marie, marie anne et catherine joseph, ayent les fiefs en parties égales et ce qui est lansagerie et généralement tous censals quîls possèdent, voulant que le présent testament sorte ses pleins et entiers effets ut in ampliori formâ, constituant tout porteur de ce ou de son double autentiqne pour le faire réaliser ou besoin sera, fait les jours mois et an que dessus en présence de moi soussi- gné et des témoins aussi signé."

" Marque + d'ANSELMEROBERT,pour être empêché d'écrire. " " Marque + de MARIEANNEAUBREBIS,pour ne savoir écrire. " " NICOLASJOSEPHGILOTj EMMANUELROBERT." " DE THIER curé de Farciennes. "

t 780. François Lambillotte est bourgmestre. Jacques André collecte les tailles. On fournit une charrette à Liége pour conduire des fas- cines à Juliers. On impose une taille pour rembourser aux pauvres une somme de 537 fl., tirée de la bourse des pauvres en 1736, pour subvenir au paiement des rations livrées et contributions payées à des hussards. Il y avait dans la commune: 193 vaches appartenant à 96 personnes. 20 génisses appartenant à 18 personnes. 25 aumailles (j eunes bêtes) et un taureau appartenant à 14 personnes. ANNALES HISTORIQUES DE LA

68 chevaux appartenant à Il habitants. 9 poulains appartenant à 4 personnes. On comptait dans la commune 104 hommes chefs de fa- milles et 29 veuves. En tout 133 ménages payant tailles. La population était ainsi d'environ 700 personnes.

On reconstruit le pont de Tergnée, par ordre de la cour de justice; l'entrepreneur est Jacques Gilles. Le curé ne signe plus à la réception des comptes de l'église. Fauconnier est fermier à Tergnée.

1781. Henri-Louis Rolly est bourgmestre. " Le 21 Juin 176], sur assemblée de la communauté de farçiennes spéciallement convoquée et après le son de cloche donné luy a été faitte lecture publiquement par le mayeur des Edits émanés le 22 Avril 1723 et de celuy du 11 Mai 1724, pour la réparation des chemins, fossés et hayes et a été réglé ensuitte par brigades distinctement comme sensuit. " Après ce préambule on voit une liste de 36 habitants em- brigadés, pour réparer les chemins et conduits par deux échevins: .Laurent Fanuel et Jacques Delire. Plusieurs veuves se trouvent sur la liste.

Des bateliers requièrent la cour de justice de visiter un bâteau chargé de 19 sacs de farine, coulé au pont de Tergnée. Des experts, qui accompagnent souvent la justice dans ses visites, déclarent que les récoltes du seigneur de l'année, ne sont que des demi récoltes. On établit un hôpital dans la maison d'un particulier, on dit qu'il est "destiné pour l'hôpital ambulant de la gen- darmerie. " André de L'ecluse est mambour des pauvres j dans son compte il dit avoir acheté 58 aunes d'étoffe, pour faire des habits et un quart d'aune d'étoffe bleue pour les marquer. COMMUNE DE FARCIENNES. 1~3

On peut croire que les habits donnés aux pauvres portaient une marque distinctive. Le compte du mambour est signé par le curé de Farciennes et par les curés de Pont-de-Loup et de Bouffioulx députés. Ces derniers prêtres émient sans doute chargés d'un contrôle.

1782. Joseph Scotet est bourgmestre. On écrit Sicotet. Le comte de Stubick, l'ancien seigneur, avait conservé la propriété de certains biens, achetés pal' lui. Des habitants donnent procuration à M. Pierre-François Drion, pour les représenter dans un procès intenté par Pierre Lefèvre, qui les avait attraits devant l'official de Liége, pour avoir le paiement de 192 fior. dûs pOUl' logement de troupes françaises, depuis le 28 novembre 1761 jusqu'au 21 Mai 1762. On voit que parmi les 62 habitants qui donnent procura- tion au bailli, 35 signent et 27 font simplement leur marque.

Jacques Delire est mambour des pauvres. On voit que Laurent Fanuel fait un rendage de 20 fior. sur les terres- houilles extraites du bois des pauvres, En 1763, le même mambour reçoit 39 fi. pour le même ohjet. En cette année, les recettes totales montent à 487 fi.

176a. Bourgmestre, Philippe Antoine. On paie une amende de 80 fior. parce que les chemins ne sont pas bien entretenus. Sept pieds de vitre coûtent 4 1/2 sous d'Espagne le pied, pour le tout en monnaie de Liége, 2 fi. 8 s. 4 d. Soit 44 centimes à peu près le pied carré. Un ouvrier qui travaille aux chemins reçoit, pour une journée de travail, 0 fr. 95. On ne recueille que demi récolte. Il y a dans la commune 125 maisons et 443 communiants.

1764. Bourgmestre, Jacques Vigenon. On écrit Vignon. 124 ANNAI.ES mSTORIQUES DE LA

On lit: Il Payez au Sr greffier Drion, deux escalins pour copie délivrée de l'act d'accomodement faitte avec la commu- nauté pour construire un moulin, 1 fi. 10 s. 0 d. " On avait proposé de construire un moulin à farine, sur l'emplacement de la maison située à l'extrémité du Bas-bout, cadastrée son D, nO 43. Vers cette époque, la contrebande était assez active entre le pays de Liége et le pays du Roi. Un jour de grande Pâque, un contrebandier de Fleurus était parti le matin pour exercer son dangereux métier. Pendant la grand'messe, sa femme étant à l'église, entendit un coup de feu et poussée par un pressentiment sortit aussitôt. C'était son mari qui venait de tuer un douanier. Il n'y avait pas de traité d'ex- tradition à cette époque j le contrebandier s'enfuit à Far- ciennes et s'y établit. Ses descendants existent encore. Il est inutile de les nommer.

1785. Bourgmestre Jacques Delire.

Le héraut d'armes vient à Farciennes.

Il Le dix-sept d'avril 1765 messire Pierre Martin Devillers de Piteit, chevalier hérault écuier conseiller roy d'armes de son Altesse monseigneur Charle Nicolas Alexandre des com- tes d'outremont évêque et pririce de Liège, prince de St-Em- pire Romain, Duc de Bouillon, marquis de Franchimont, comte de Looz de Hornes de Moha, baron d'Herstal etc., etc., etc. Notre tres gratieux seigneur prince évêque glorieu- sement regnant et de ses Etats et principautés, lequel ayant présenté ses lettres certificatoires a nous Pierre François Drion Bailly de la haute cour de justice de la terre et sei- gneurie de Farcienne et Tergnée ou il y a église succursale (1) attachée a l'église paroissiale dont les seigneurs dudit

(1) Il s'agit de l'église SI Jacques de Tergnee. C'est donc un seigneur de Farciennes qui a fondé celte église et le bénéfice qui y était attaché. COMMUNE DE FARCIENNES. 125

Farcien ne sont fondateurs de la. dite église et benefice a leur collation avec quatre vingts quelques messes a dire par année, le dit bailly établi par son Excellence monseigneur Charle Joseph Comte des Fours, seigneur de Rohosetz et Gilowe, Chambellan et Conseiller d'Etat de sa Majesté Impé- riale et Royale apostolique etc., etc., etc. Seigneur actuel des dittes terres et seigneuries de Farcienne et Tergnee avec toutes ses hauteurs et prérogatives anciennes et accou- tumées, savoir entre autres toutes hauteurs moyennes et basses chasse volerie et remission de tout crime perpetré en la dite hauteur et peut rendre tout pays de Liège de tout ce qui seroit advenu dessous lui, (1) aussy et a toute amen- de fourfaiture droit de confiscation puissance de composer ou quitter elargir personne criminelle sans mettre en droit, d'instituer Bailly mayeur créer la justice échevins greffier lesquels doivent être présents au plaisir du Seigneur ou de son constitué a la passee des chapons épeautre lins ou scla- ons aux termes a échoir, (2) instituer ou destituer sergent ou des sergents sans contredit des bourgeois et manaus (~t.ant denommés du seigneur ou de son commis. Aussi droit de Winage tant sur eau que sur terre, droit de morte-main, (3) et paissons- li. lui appartenant droit de poissonnerie exempt de tout rendage droit de toute houillerie minnes les afforages de tous buverages se vendant dans la ditte Terre vin mielle vinaigre servoise etc., etc., etc." - Lne taille et assiette sur les habitans de ce dit lieu, item les bourgeois doivent au dit seigneur de corvée· faner cinq bonnier de pré, (4) item château forteresse au dit Far- cienne, relevant en plain fief de son Altesse notre dit Sei-

(1) Le seigneur pouvait gracier dans tout le pays de Liege les malïalte urs etc., pour crimes commis sur sa seigneurie. (2) La justice devait étre présente lors lue les rmn mts payaient leurs cens seigneuriaux, pour apprécier le cas échéant, si les objets livrés en nature étaient con venables. (3) La morte-main etait suppr-imée. Ou relate les droit anciens. (!j Ce pre etait l'Ile. 126 ANNALES HISTORIQUES DE LA gneur gratieux évêque et prince; avec plusieurs autres droits et profits, notamment sa volerie avec héron et oiseau et tou- tes bestes fauves grosses et petites comme bon lui semble sans contredit de personne, le dit seigneur héraut ayant dé- claré le sujet de sa visite pour la description des armes et autres prérogatives a quoy avons acquiessé en représentant le registre ou tous les dits droits sont plus emplement enon- cés, ensemble les seaux anciens et modernes savoir un en fer la largeur et la rondeur dun ecu a couronne en forme ronde sur lequel est gravé un port de gueule a trois bandes contrevaires argent et azur surmonté d'une couronne de cinq fleurons, entouré le dit écusson de la chaine du Toison d'or autour se lit Albert de Longval comte de Bucquoy. n " Plus celui du seigneur actuel la largeur d'une demi piece a couronne sur cuivre enmenché bois qui est en chevron or a laigle double eploiée, couronée chaque tête en couronne de perle en pointe un cloche azur enversee chargée du ché- vron gueule charge de deux serres daigle dor avec la ge- nouillère formant le de pointe la ditte cloche et pointe dol' surmonte d'une couronne de neuf perles autour écrit Sigillum justiciœ farciennensis le tout a linstant nous remis en nos mains pour être remis aux archives ensemble le marteau des bois en hache de fer emmenclie de bois gravee F. D. couronné de neuf perle dont decharge qui est de tout ce que nous avons pus demontrer avec arbres généa- logiques aussy nous remis, de tout quoy nous a requis acte et copie pour être icelle remise en se notrie (?) pour la conservation des droits d'un chacun. n "Actum le jour mois et an que dessus aiant passe les cachets en cirs rouge et retenus copie au greffe ou du Sr Bailly et signé par nous susnommés. n ( Signé) "Devillez de Piteit Roy darme. F. Drion bailly receveur 1765. "

Cette chart e est incorrete. COMMUNE DE FARCIENNES. 127

Jacques André est mambour des pauvres pour cette année et les deux suivantes.

1786. Henri André est bourgmestre. François Camus collecte 18 tailles. La simple taille est de 37 fi. 19 s. 17 d. 18 tailles donnent ainsi une somme de 503 fi. 14 s. 18 d. Pour la reddition du compte on paie: A u bailli pour sa présence 4 fl. Au greffier pour ses apostilles 4 fi. Aux membres de la cour, au nom hre de 7, 14 fi. Au bourgmestre pour sa présence, 10 s. Pour l'écriture du compte, à 5 sols la feuille, 5 fi. 5 s. Aux habitants, au nombre de deux, 5 s. Le bourgmestre collecte une taille de] 5 sols bbt-Liége ~ par tête de communiant" pour subvenir aux frais et dépens des réparations de la flèche de l'église etc. Ce n'est donc pas le décimateur qui entretenait la flèche. 461 habitants communiants à 15 sols par tête, paient 363 fi. 5 s. Ils se divisent en: 147 hommes; pères de famille, célibataires, domestiques. 143 femmes; femmes mariées, célibataires, servantes. n2 filles. 79 garçons, A cette occasion, le maïeur Lnmbillotte visite toutes les maisons de la commune, pour inscrire les communiants. Comme d'habitude, le curé publie au prône le jour et l'heure de la vérification des comptes communaux; mais nous devons croire que le fait n'intéressait guère les habitants, car quoique payés, ils assistaient en très-petit nombre à la réu- nion. On voit plus haut flue deux seulement sont présents. A cette époque et depuis longtemps déjà, on ne paie plus de tailles, ni pour le quartier d'Entre-Sambre-et-Meuse, ni pour le Prince-Évêque. Les habitants sont imposés seulement 128 ANNALES HISTORIQUES DE LA. pour payer les rentes de la commune, legs des temps guerre; ils paient ensuite un setier d'avoine annuellement po pouvoir aller au marché de Fleurus, sans payer de droit douane' et enfin pour quelques dépenses nécessitées par 1 besoins de la commune, comme par exemple, 24 fi. payés to les ans au vicaire Dessoiles pour sa maison où il tenait écol Il ne faut pas oublier que les habitants, en dehors de leu tailles, devaient payer leurs cens seigneuriaux, comme sont établis plus haut; mais ils étaient peu élevés. Ces cens, institués alors que le numéraire était très rar ne pouvant pas être modifiés, avaient beaucoup perdu 1 leur importance, l'argent était devenu plus commun. Ou trouve dans une fosse à charbon, le cadavre d'un prêtr et on dressse à cette occasion les deux pièces suivantes:

" Puis passant à ultérieur déclaration des ceux qui s( dessus (descendu) dans la ditte fosse à effet de le relever dit Corps mort, et le faire montere au. jour, Nous ont ( et déclaré en faveur de Justice et de Vérité, par serme pretté en face de Justice de navoir pris quoy que ce sc allentour du dit Corps mort. Comme or, argent, mais de lave trouvée après être dessendu dans la ditte fosse une homn habillée noir, mort avec un batton a cotté de luy, et { lavoir relevée et attachée à la Corte pour le mettre à jou ou étant remis par terre, avons Nous la Cour et Justice su ditte trouvée dans une poche de la Culotte, amoitiée ouver deux liard et une pièce, étante de la Reine avec deux moi choir, un peigne, un brévière, une tabatière, reposant el mains de Moustiers Notre Sergent, étant habillé propremen ayant de boutons Dargent à sa chemise, et beugle Dargent ses soulliers, et afin que ce soit chose ferme stable avons 0 donné, il. notre greffier sermenté, la présente déclaration ètt misse au greffe le jours mois et ans que dessus. ft

" F. Da ION greffier. Il COMMUNE DE FAR(}l~l.'H'U!lt!.

" Nous les Bailly Mayeur et Echevins de la haute Cour et Justice de Farcienne et Tergnée pays de Liége-sur-Sambre spéciallement assemblés cejour d'hu y deux du mois de Décembre de lan mil Sept Cent Soixante-six, à la réquisition dudit Sr officier, à effet de nous rendre, sur la Commune de Monceaux, où avons trouvé une fosse ouverte, dans quelle s'est trouvé, une homme, paraissant être prêtre ayant la tonsure et habit noir, étant mort lequel lavons fait retirer de la ditte fosse, après quoy avons requis le Sr Emmanuelle Robert Chirurgien sermenté, résident en la ville de Chastelet, à effet de faire la visite du corps mort comme sensuit. "

" D'avoir trouvé suivant la déclaration comme dessus avoir le cou cassé, une plaie à l'occipute, joignante la tonsure suprapule dextra quelques contusions suspectant quelques coups, desquelles le dit déclare de ne pouvoir rien dire autre chose ainsy qu'il at signé cette le jour que Dessus. Emmanuelle Robert Chirurgien, requis et appelé et etant. "

" F. DRION greffier. "

t 787. Bourgmestre, André Parent. Les receveurs des droits du comptoir de Châtelet (douane) font défendre d'aller moudre le grain à des moulins étrangers. Le droit "d'Incolet" (de domicile) s'acquérait par 5 an- nées d'habitation. La cour de justice était encore composée de 7 membres; plus tard on n'en voit plus que 5.

• 788. Bourgmestre André Ficheroulle. Le bon nier est imposé pour une simple taille, à 13 deniers; soit à près de trois centimes et demi, sans additionnels, ils li 'étaient pas encore inventés. C'est à peu près comme SI l'hectare payait actuellement 10 centimes, pour une simple

T. Il. 9 130 ANNAIJES HISTORIQUES DE LA taille. Comme on en imposait 15 environ par an, si on opé. rait aujourd'hui sur les mêmes bases, on paierait fr. 1.50. On ne doit pas oublier que les prairies à foin et regain payaient le triple de l'imposition des terres, et les prés à une coupe, le double. Le curé et le seigneur continuent à payer pour leurs biens d'acquets. Jean Mousty, sergent de la commune, reçoit 7 fior. et demi pour son gage annuel. C'est le premier fait de ce genre. Des ouvriers qui travaillent aux chemins sont payés 95 cen- times par journée.

178B. Claude Mahy est bourgmestre. A sa prestation de serment, on boit pour un fior. 7 s. au compte de la corn- mune. On voit dans les pièces à l'appui d'un compte, un bille: du bailli disant que messieurs de la justice, peuvent ordonne! au bourgmestre et au mambour des pauvres, de donner une demi couronne à une femme de Fosses, qui avait porté il Paris un enfant trouvé à Saint François. Très noble Demoiselle Suzanne-Catherine Hoens, baronne de Bustansy ou Bustanzy, donne la ferme de Tergnée [ noble demoiselle Lucie-Thérèse de Villagas, douairière de mes- sire Ignace-Philibert Hoens, baron de Bustansy, sa belle-sœur. Suzanne-Catherine avait hérité ces biens de sa sœur Marie- Thérèse-Joseph Hoens de Bustansy, douairière de très noblr homme Michel-Valentin Marotte, comte de Kiévrain. La nou- velle propriétaire fait relief de son fief. Les reliefs, à l'époque où nous sommes arrivés, n'avaient plus le caractère intime, les formes de vasselage amical qu'on remarque dans les anciens reliefs, et telles qu'on peut les lin dans le relief de 1520 qui suit; nous le copions textuelle- ment: " Nous Coenne Jousnes (Jeune,) Contte de Vernenburck signeur de Sombreffe de Faurechinez et etc. Aveuc notre COMMUNE DE FARCIENNES 131 bailhieux et hommez de notre courtte fiodalle dudit faurechinez Assavoir comme bailhieux et homme Jehan Seymon de Tergnies Et comme hommez tres venerablez et diacres frere Jehan de dufie par la grasce de dieu humble Prieur de lenglisez et monastère Monsigneur Saint Nicolay doigniez, honorablez et discret personne assavoir Mathieux henry pour le present maieur de Chestelet. Parelhement saiges et discret personnez Quentin Du Kaisnes Et Jehan del vaul dudit faurechinez Savoir faisons a chacuns et a tous presens et advenir. Que pardevant nostre dit signeur bailhieux et nous comparut honorablez personne Assavoir Anthonne denyquet demourant a Berus pour le presens Aveuc saiges et discret Jehan denyquet dit delangle son peire et conseilhe Et laendroit nous fut remonstret par le dit Anthone et son conseilhe que en vertu de certainez contratte et convenansce de mariage entre le dit Anthonne Et noble demoiselle, Assavoir damoyseille marguerit Jadis fille a feux Guillaume de Tergnies et damoiselle fran- choizez seurs a feux J ehan de havrec signeur de prellez que dieu absolve, certainez héritabletez fiodallez et autrez par le decest et trepas desdits defunct luy succedoient par lez ordon- nausee susdittes Par quoy nous requist a relever et avoir dons et vesture des biens fiodallez mouvant de nostre ditte courtte Assavoir maisons terres preis bois haies, cens renttez et redeuwes (redevances) en grains en argent en chapons en pouUres en reliffe (reliefs,) en chargiet dottretant qu'il en polroit a sa part appartenir sa part de la francq chambre et taverne assavoir la renttez (Le revenu) Et entierement de tout che que au dit fieffe signorablez peut et doit appartenir et que a son tamps at possesset le dit Guillaume En requerant en oultrez estre mit en la possession foids et hommages dudit fieffe. A la quelle request et suplication par mure de- liberations lung de lauttres sur ce scemons (avertis) par devant bailhieux de sieult (De siège) paisiblez disons par sentensce et jugement que en swivant che que dit est que ne savons aultrez chosez gue le di t Anthone nayt bien al avoir 132 ANNALES HISTORIQUES DE LA la vestures de ladite fiodalitez Et a estre mit en possessio: fois et hommaiges du dit fieffe et estre rechupt a homn fiodalle Auquelle ensingnement en la presence du dit nobl: signeur notre bailhieux en fist dons bans et vestures de to che que audit fieffe appartenoit pour luy ses hoirs et aia causez en gouir manier et possesser a tous jours Et en not presence notre tres noblez et honore signeur Rechupt le ( Anthone a main joinct ct en baisant le dit signeur luy f foids et hommaigez en faisant serment a temps et lieux luy non chier son malz sy le savoit at touttes heurs parelb ment sur iceluy serment at este mit en la societez de no lesdits hommez pour garder et tenir le. secret de ladite COI tous jours en secret lung de l'auttre, Et a notre ensignen apres touttes les choses susdit fait et acompliez par notre, bailhieux at este en tout chêgd est commandet paiesib une foix aultrez et tiersce sy avant que droit et 1 port enswiant notre usance et en touttes choses saul: le bon droit dung chacun En confirmation de véritez de t( che que dist est pal' dessus nous ladit courtte susdit à request dudit Anthoine avons ceste present lettrez a laque avons apendut notre proprez scalz Et avons tout che que est acointé (raconté) a Jehan de herc et a Jehan touss: notre confrerez que a cest ont oussy parelhement apeui leurs propres scalz Che fut fait en lan Delincarnation nos signeur Jésucrist quinze cent et vingt du mois de Janv le so=. " (1)

On voit que le nouveau propriétaire du fief en reconru sant sa vassalité, baise son seigneur à mains jointes en I tant le serment de "luy nonchier son malz s , c'est-à-dire

(1) Cette charte, ainsi que divers renseignements, concernant la ferm Tergnée, proviennent des archives de Monsieur Ferdinand-Emmanuel-Jo Drion de Suarlee, ils nous ont été obligeamment communiqués par son ~ fils Monsieur t'Serstevens-Troye, bourgmestre de Thuin, ancien merubr la Chambre des Représentants et. membre du Comité dt' la Sociétè al ologique de Charleroi. COMMUNE DE FARCIENNES. 133 l'avertir du mal qui pouvait lui arriver pOUl' autant qu'il en serait informé, et cela à toute heure. Plus tard le relief ne sera plus qu'une formalité, qu'une espèce d'enregistrement. Li n nouveau propriétaire refusa même de reconnaître la supériorité du seigneur de Farciennes, mais il en pâti t, comme on le voit par l'accord suivant. Nous ne transcrivons textuellement que l'entête de la charte écrite en cette occasion, pour éviter les longueurs. Le 6 Novembre 1671.

u A tous ceulx qui sest presentes lettres vairont ou lire orront salut scavoir faisons que ce jourdhuy sixième jour du mois de novembre mille six cent septante un par devant les bailly et hommes de fiefs de la cour feodalle de son ExCO Madame la comtesse de Buquoi en sa terre et seigneurie de farçiennes Tergnie etc, present le Sr de Compère Escuyer et Bailly des dites terres et comme hommes les s"O Nicolas de Traux et Guillaume Chaduar ambedeux eschevins de la ville de Chastelet et nicolas 'Rober bourgeois du dit lieu par terre empruntée au lieu de la dite ville, En la maison de la, de- moiselle veuve de feu le sr pierre Laventury en son vivant Souverain Bailly du lieu. La même comparut pal' devant nous le Sr Louis françois de marotte chevallier ~r tl 'Acoz etc , .. "

Le comparant fils de Jean-François de Marotte, ayant refusé de faire relief à la mort de son père, la dame de Farciennes comtesse de Bucquoi , lui avait fait un procès à ce sujet; le comte de Marotte se soumet et s'engage à payer tous les frais, ainsi qu'une somme de 60 patacons. Cette somme est payée par la demoiselle veuve Laventurier, le 28 Décembre H;71. Le 30 suivant la même demoiselle paie tous les frais de relief et du procès. L'accord signalé dans cette charte, se fait à Farciennes par 134 ANNALES H1STORl:Q~S DE J,A terre empruntée en la maison de la veuve de Pierre Lave turier à Chatelet, parce que cette dame qui n'était pas pr sente à l'accord, avait prêté l'argent nécessaire pour le réalise

Le 17 Avril ]682. Nicolas Oudart, greffier d'Acoz fa relief de la seigneurie de Tergnée pardevant la cour féoda du comte de Bucquoy u par terre empruntée au lieu de Chi telct;« pour Messire Gille Anthoine de Kievrain, seignei d'Acoz, de Boussu en Fagne etc. le plein fief lui étant dl volu par la mort et trépas de Messire François de Kievrai son frère. Le nouveau seigneur paie pour son plein fief, pour l'annatt des menus fiefs, 65 patacons.

Le 27 Juillet 1740. Messire Jean Baptiste Michel, comt de Kievrain, prévôt héréditaire et tiers seigneur de la vill et Châtellenie de Couvin, seigneur de Boussu-en-Fagne, d Sainte-Nodegonde, d'Acoz et Villers-Potterie, relève la seigne rie de Tergnée de main à bouche, du seigneur de Bathianj comme à nouveau seigneur de Farciennes et Tergnée.

En 1753, le comte de Kievrain demande au seigneur d. Farciennes, de pouvoir disposer de son fief de Tergnée, c qui lui est accordé.

En 1759, Marie Thérèse, comtesse et douairière de Kie vrain, fait relief du fief de Tergnée et de sa cour de Lansa gerie, ensuite de la mort de son mari Jean-Baptiste-Miche de Kievrain. En l'année 1769, le curé Dethier meurt après 46 ans dt pastorat ; il est remplacé par Ignace Chasselet, né à Chimaj le 16 Décembre 1729 et ordonné prêtre le 9 Mars 1754 Vicaire à Aublain et à Solre-Saint-Gery, avant d'être curé i Farciennes, Chasselet mourut à le 6 Septembre 1797 Vers cette époque mourut le chanoine Liboutton, bénéfi. COMMUNE DE FARCIENNES. 135 ciaire de' la chapelle Saint-Jacques de Tergnée et chapelain castrai à Farciennes. Liboutton a laissé une réputation d'excentricité qui est arrivée jusqu'à nous. Prêchant un jour devant les gens de Tergnée: «Pauvre vieux Saint Jacques, dit-il, on le ronge jusqu'aux entrailles; il n'a affaire qu'à des voleurs, il y en a même un qui a donné un grand coup de couteau, dans son pré d'au de là de la piedsente des naiveux.» Un propriétaire voisin avait, en effet, em- piété sur le pré du bénéfice Saint-Jacques, qui s'étendait au delà du sentier des bateliers. Un autre jour, qu'il s'apprêtait à dire la Messe au château, la Dame de céans, un peu effrayée de ses excentricités, dit à une amie: J'ai un si singulier chapelain, que si je lui offrais maintenant à déjeuner avant qu'il ne célébrât, il serait capable d'accepter! Invitons-le, dit l'amie. Ainsi fut fait.-- Le chapelain s'attabla sans plus de façons. On lui servit, entre autres bonnes choses, un succulent perdreau. Les dames se retirèrent discrètement et s'installèrent au trou de la ser- rure. L'original s'empara au plus vite du perdreau, le glissa dans sa manche et se leva de table, sans manger quoi que ce fût.

t 770. François Demoulin est bourgmestre. Les habitants sont réunis en plaid général sur la place, par C. Maiy ancien bourgmestre, avec la permissiou du bailli. Le bourgmestre propose aux habitants, de demander à -la cour de justice de faire une deuxième visite sur les propriétés communales du Louat et des Grands trieux, pour constater l'existence de nombreuses fosses à charbon, formant des pré- CIpICes. Sa proposition est acceptée et la justice constate l'existence de 28 fosses « et quantités d'autres. »

La vente de la superficie du bois des pauvres donne un produit de 1442 florins. Laurent Rolly, mambour, le distri- 136 ANNALES HISTORIQUES DE LA bue aux pauvres avec les revenus ordinaires. Le total ainsi distribué est de 2042 fl. 16 s.

Charles Vigneron est nommé marguiller en remplacement de Desoille. Il était né en 1743; ordonné prêtre en 1766, il fut vicaire à Farciennes de 1770 à ]773, ensuite à Solre- Saint-Gery. En 1790, il fut nommé curé d'Auvelais. Il mourut le 5 Mars 1810. Noble Dame Lucie-Thérèse de Villegas, Baronne Douairière de Messire Ignace-Philibert Hoens, Baron de Bustanzy, lieute- nant feld-maréchal des armées de sa Majesté, Tierce dame et Prévote hériditaire de la ville et châtellenie de Couvin, remet la ferme de Tergnée à bail, à François Fauconnier, de Fleurus. Au-dessus des rentes, des cens seigneuriaux et des tailles, le preneur doit payer 700 florins argent courant de Brabant. Le preneur paie de plus comme" vin ", cent écus d'Espagne; l'écu de 2 flor. 16 sols courant de Brabant. En cas de dégats par grêle, tempête ou foudre, orages et soldats, le preneur ne peut réclamer une réduction de fermage à moins de la perte d'un quart de la récolte. Il est permis au preneur d'ensemencer quelques bonniers de trèfle, à condition de les fumer à l'aide "de terre dite de bateaux, ou de Bruxelles. n. D'extraire de la terre-houille dans les biens loués, mai! seulement pour sa propre consommation. Il est défendu au preneur, à sa. sortie, de maltraiter or d'insulter le nouveau fermier ou ses domestiques, sous peint du crime de "Scopelisme". Le 12 Juin 1775 le preneur renonce à son bail. Dans son règlement de compte on estime: Le setier d'épeautre à 10 sols. n de seigle à 21 sols. n d'avoine à 10 sols. La livre de beurre à 4 sols. COMMUNE DE FARCIENNES. 137

François Fauconnier fut nommé bailli de la Cour de Lan- sagerie, à son arrivée à Terguée, il succédait comme fermier à David fils. La ferme avait été occupée précédemment par la famille Lambi Ilotte , on la trouve cultivant les douze bonniers tant en "jardinages paischis que prairies et en terres labourables dix huit à vingt bonniers à la roye ~, formant la ferme, dès 1631. En 1661, la ferme est occupée par J eau Frédéricq, dont la fille, longtemps veuve, épousa un Lambillotte. Le 21 Juin 1774. Jean Lottin meunier d'Acoz, devint fermier à Tergnée. Son bai! fut renouvelé en 1783. En 1794, Jean-Joseph Lottin fils, reprend la ferme il, bail, au nom de sa mère. Ce jeune fermier avait la réputation d'être le plus bel homme du pays. Il fut malheureux en ménage, car il divorça. Le fermage de la ferme à cette époque, était de 1260 flor. courant de Brabant, outre les rentes, les tailles et 100 cou- ronnes impériales à payer comme' pot de vin. Le fermier devait aussi fournir du beurre et un pain de sucre, tous les ans.

1771. François J os. Ficheroulle est bourgmestre. Comme de coutume, ou fait un présent au bailli, pour ses étrennes j il coûte 16 fl. 7 B. Sur une procuration signée par les habitants, on voit que beaucoup de femmes comparaissent pour leurs maris. Ceux-ci étaient, sans doute, absents. C'étaient probablement des plafonneurs. La misère est grande cette année; la location d'un bonuier de terre, qui était d'environ 12 flor., monte subitement à 21 fL, à cause de la disette.

177~. Le greffier François Drion et le bourgmestre Paul Lambillotte remboursent une rente dûe par la commune, au capital de 967 fi. et 9 B. 138 AlfflALEB IDBTOBIQUEB DE LA

Une déclaration de Jose Belfroid , changeur chargé de déter- miner officiellement les capitaux des rentes, oit en 1760, que pour redimer 130 fior. de rente redimible au denier 13, constituée le 10 avril 1571, en tenant compte de la rehausse de l'argent, suivant l'art. 11 du Chap. 5 des Coutumes, on doit payer 4680 H. On avait ainsi payé la rente pendant deux siècles, et chose étrange, on ne remboursait pas le capital primitif, mais une somme établie en tenant compte de ce que l'argent était devenu plus commun, depuis la création de la rente. La cour de justice loue les regains des bans, pour avoir de l'argent, afin de pouvoir rembourser les rentes de la com- mune, mais des habitants ainsi que les religieux d'Oignies et les Dames de Soleilmont protestent, parce qu'on avait loué à trop bas prix. On reçoit la délibération suivante, qui continue aux habi- tants de Farciennes et de. Tamines le privilège d'aller au marché de Fleurus, et aux habitants de Montigny - sur- Sambre, Landelies, Marcinelle, Mont-sur-Marchiennes, Mar- chiennes-au-Pont, Monceau-sur-Sambre et Montigny-le-Tigneux d'aller au marché de Charleroi. Le prince de Gavre, seigneur de Monceau a un privilège spécial.

" Les Trésorier général. Conseillers et Commis des Dnes et finances de sa Majesté Impie Dr" et Re apost.. .. , Très chers .... et Spéciaux amis. Aiant vu ce que vous nous marqué par votre lettre du premier de décembre dernier, nous vous fai- sons les présentes pour vous dire que nous avons résolu de laisser subsister les permissions, en vertu desquelles les habi- tans de Farciennes, Taminne, Montigny-sur-Sambre, Landelis, Marcinelle, Le monceau, Mont-sur-Marchienne, peuvent tirer de Fleuru et de Charleroy, respectivement le grain et le pain dont ils ont besoin pour leur propre usage et consom- mation, sinsy que celle en vertu de laquelle le Prince de COMMtrNll Dll FAltCIENNES. 139

Gavre peut faire transporter à son château de Monceau, une charée de Seigle provenant de la dépouille de quelque pièces de terre qu'il possède au district de Jumet. " " Nous vous prévenons cependant que notre intention est 1° qu'en vous conformant a l'égard de ceux de Farciennes et de 'I'aminnes à ce qui est disposé par nos lettres en dâte du

23 X bre 1756 vous nous envoyez les listes dont il y est fait mention, tous les quinze jours, au lieu de nous les envoier seulement tous les mois .• " 2° Que les habitans de Montigny Sur Sambre, Landelis, Marcinelle, Le monceau, Mont-sur-Marchienne, Montigny le Tigneu, et de la paroisse de Marchiennes ne pourront faire aucun transport, de grain ou de pain, de Charleroy chez eux, sans être munis chaque fois d'un certificat des gens de loy, ou de ceux du curé de leur résidence respective, qu'ils devront vous remettre et qui attestera que la quantité de grain ou de pain que chaque particulier voudra transporter est pour son propre usage, et consommation, nous vous char- geons aussi de nous envoyer tous les quinze jours, comme pour ceux de Farciennes et de Tamines une liste de la quan- tité de grains et de pain qu'ils emporteront respectivement et de dire chaque fois en envoiant ces listes, et comme cela vous a été ordonné précédemment, ce que vous penserez sur l'exportation des dits grains et de pain, et s'il ne parait pas qu'elle exède le besoin des dits habitans. n " 3° Que vous vous fassiés remettre d'abord par tous les gens de Loi des Villages ci-dessus" et que vous nous envoiez de suitte, un dénombrement exacte et autentique de la quan- tité de ménages, dont chacun de ces villages est composé et de la quantité de personnes qu'il y a dans chaque ménage en faisant distinguer ceux de la partie de Tamines qu'on nomme les alleux et qui sont sujets de S. M. afin qu'en comparant ces dénombrement avec les listes que vous êtes chargé de nous envoier, ont soit a même de pouvoir vériffier si les quantités de grain et de pain que les habitans des 140 ANNALES HISTORIQUES DE LA dits Villages exporteront de Fleuru et de Charleroy respec- tivement, n'excède pas visiblement celles dont ils ont besoin pour leur subsistance et consommation. " " Notre intention est finalement que les habitans de tous ces Villages, excepté ceux de Farciennes et de Taminnes, payent les uns et les autres les droits de sortie du grain et du pain qu'ils exporteront de Charleroy, comme avant la la deffense. Vous ferés part des presentes a qui il appar- tiendra et vous nous en accuserez la réception et l'exécution. A tant Très Chers et Spéciaux Amis Dieu vous ait en Sa Ste Garde de Bruxelles au Conseil des finances de L'Imp. dre et Re apostol. Le 9 Mars 1772." (signé)" F. E. DEBECLEUX.n

Plus bas, " Aux offrs p. paux des Droits de S. M. à Charleroy. "

" Pour Copie Collationnée. "

(signé) "MILAGE. FABRY. "

Le dénombrement demandé par les gens du conseil des Finances de S. M. est dressé comme suit par la Cour de Justice j on y voit la population exacte de la commune. " Nous les Bailly Mayeurs Et Echevins, De la haute Cour Et Justice de Farcienne Et Tergnëe j appartenants a trés-haut Et très illustre Charles Joseph Du fours, Comte du St Empire, Chambellan De Sa Majesté La Renne D'hongrie Et De Boheme, ConseIler actuel, Seigneur Du Dit Lieu,assemblës spécial- lement a efîect de fournir aux ordres Nous Envoyés par les trésories Général Conseiller Et commis Des Domaines et finance De Sa Majesté, En datte du 22 De Ce mois de Mars 1772, a quelle effect a Vous Nous la Ditte Cour, Expedie le tout Comme S'ensuit. COMMUNE DE FARCIENNES, 1'11

Premier feuillet,

Premièrement Le très- Révérend pasteur de ce lieu l personne, Et Deux Personnes 2 Pierre-François Drion, Admoniateur De la Seigneurie du dit Lieu, En nombre de 8 François Drion, greffier du dit Lieu, trois personnes 3 Louis Begat Cabartier 4 Jacque Wauthy 5 Laurent Roland 2 Henry Endré 5 Louis Rohson 3 Gaspar Marlier 3 Joseph Taisse 5 Pierre Alexandre 4 45

Deuxième feuillet,

Martin Bierlaire 9 Michelle Benoit, En nombre de Sept 7 Gulliaume Masson 2 François Ficheroulle 6 N, Devillers 3 Charle Ficheroulle 2 Charle Robert 7 Michelle DeIbôvre 8 Pierre Lefèvre 2 la Veuve Henry Piret 2 Joseph Sandron 3 Guilliaume Roly 4 Joseph Lenain 4 142 ANNALES illSTORIQUES DE LA

Pierre Lenain 3 personnes. Michelle Deudoy 4 Jean Moustier 3 Bartholomé Mahy 5 Joseph Dangés 3 Jean Pierre Camus 4 81

Troisième feuillet.

Les orphelins Henri Roly 4 personnes. N. Preumon 3 Laurent Preumon 5 Joseph Preumon 7 Antoine Thomas 5 Charle De buisson 7 La Veuve Pierre Piret 2 Gilles Camûs 4 Guilliaume Frère 3 Jean Baptiste Lambiotte 5 Les orphelins Jean Suplis 3 La Veufve Fontaine 1 François Bogart 1 Joseph Gille 4 Pierre Charle 5 La Veufve Mahy 6 La Veufve Moustier 6 Pierre Piret 2 J aeque Frand 6 79

Q1tafritme feuillci.

Louis Doriet 1 personne. Charle Mathieu 2 personnes. COMMUNE DE F ARCIENNEB.

Guilliaume Preumon 4 personnes. Pierre Mathieu 1 La Veufve J acque 2 Guilliaume Bruaux 8 Jacque Endré 3 Endré Ficheroulle 4 Paulle Lambilliotte 5 Jacque Lambilliotte 8 La Veufve Augustin Massard 3 Jacque Preumon 7 Dieu Donné Devillers 1 Nicolas Lambilliotte 2 Etienne Lemaire 6 Enselme Lenain 5 François Lambilliotte 3 La Veufve Nicolas Kairet 5 Jacque Bolle 4 74

Cinquième feuillet;

Le Receveur LambiLliotte 9 personnes. Le fermier de Fontenelle 17 Charles Meurisse 2 .Toseph Lambilliotte 2 La Veufve Robert 8 Pierre Wieslet 8 La Veufve Gilson 4 François Gilson R Pierre Lefèvre 3 Guillaume Masson 5 Wauthy Karëe 6 Laurent Roly 9 Jacque Vignon 5 Pierre Lejeune 2 144 ANNALES ffiSTOBIQUES DE LA

Jean Joseph 4 personne! Francois Joseph Vignon 3 Gillen Moraux 9 Joseph Del vaux 6 Michelle Johay 1) 110

Sixième feuillet.

Laurent Fanuelle 8 personne Laurent Goreux 2 .Mademoiselle Biolet 3 Baptiste Charle 5 Martin Chenne 4 Endré Lecl usse 9 Pierre Hubert Delvaux 3 Somville :1 Jacque Nollart 4 Pierre Deratte 3 Albert Colinet 4 Etienne Gaspard 6 Gillet Nolard 4 Gillet Bertinchamps ! Félix Alexandre 2 Fauconnier, fermier 11 J acq ue Bourgue 2 La Veufve Jean Joseph Entoine 3 La Veufve Couvreur 5 François Vignon 3 La Veufve Pierar 2 Philippe Massy 5 Henry Joachimps 1) Charle Lambilliotte 4 Servais Colinet 6 Antoine Lam billiotte 4 COMMUNE DE FARCIENNES. 145

Charles Denis :) personnes. Nicolas Dahy 3 Guillaume Delvaux 8 Emmanuelle Ambersain 8 Baptiste Sucot 9 La Veufve Mahaux 1 Jacque Dispy 3 Nicolas Monaux 3 Jacque 'l'asson 6 Orban, En nombre 5 Nicolas Chaudron 5 Feuillin Duvaux 6 177

Septième feuillet.

François Cam ÎlS ,1 personnes. La Veufve Wauthy Gillot 6 Laurent Jamar ,t Pierre Grégoire 2 Joseph Tasson :) Gillet Meurisse 1; Pierre Dispy il Nicolas Le flamand 4 Joseph Scotet 6 Jean Piérard 2 La Veufve Delmiche 4 Pierre Henry Delvaux 3 Jaeque Mathieu 6 François Camûs 2 Gillet Meurisse, le Vieux 3 Albert Kaisse 8 Thérèse Sevrin :) Charle Antoine Jamar 2 Endré Ficheroulle :3

11. 10 146 ANNAJ,ES ffiSTORIQUES DE LA

.Tacq ue Devillers 6 personne Jacq ue Lechien 5 Marguerite Mathieu 1 N. Oron 5 François Ficheroulle 3 N. Beaumalle 6 Jacque Piérard 4 La Veufve Nicolas Larnbilhotte 5 Baptiste Lambiotte 1 V. Louis Devillers 1 Marque Tasson 2 François Demoulin [) Glaude Mahy 6 Jean Baptiste Lambiotte 1 125

Récapitulation des Dittes personnes D'autre Part. Premier feuillet 45 personnes. Deuxième feuillet 81 Troisième " 79 Quatrième 74 110 Cinquième " Sixième 177 Septième" 125 Totalle des personnes 703

" icy a notter par Nous La COUI' Et Justice du dit Lieu Sauf erreur Et Obmission du montant à sept cent trois per- sonnes tant grands que petits, lequel, avons requis le dit notre greffier la presente Signer ce Vingt Neuf du mois d€ Mars 1772. " (Signé) "F. DRION greffier ". ,

Il résulte de cette liste que Farciennes, dont la population montait il 703 habitants, sans le couvent de St-François, COMMUNB DE FARCIElTNES. 147 comptait 158 familles; soit, pour chaque famille une moyenne de 4 personnes et demie à peu près. En 1763, il Y eut 443 communions à Pâques.

On lit dans un registre de cette année de la Fabrique de l'église: " Le bénéfice de Ste Marie Magdeleine à Fontenelle. " " Le bénéficier reçoit annuellement onze muids d'épeautre à charge de 24 messes et pour y satisfaire il doit dire une messe sur 15 jours. L'abbaye de Soleilmont, par accord avec le bénéficier, doit fournir pain, vin, luminaire, ornements et tout ce qui est nécessaire au sacrifice; doit également entre- tenir la chapelle sans pouvoir prétendre chose quelconque du dit bénéfice. n Ignace Chasselet est nommé curé; il était né à Chimay le 16 Décembre 1729 et avait reçu la prêtrise le 9 Mars 1754. Avant sa nomination, il avait été vicaire à Aublin et à 801re- Saint-Gery.

Chasse let mourut à . Chimay le 6 Septembre 1797.

1773. Bourgmestre, Guillaume Roly, et mambour des pauvres Claude Mahy. La discorde règne dans la commune; de nombreux procès se déroulent à Farciennes et à Liége. Il est difficile de se retrouver dans ce labyrinthe, les pièces qui ont été conser- vées étant très incomplètes; on y trouve cependant des ren- seignements concernant la vie publique, qui méritent d'être notés. On trouve des traces des procès suivants, entre: La Cour de justice et les monastères d'Oignies et de Soleil- mont. La communauté et le greffier, pour des comptes. Des habitants et le bailli, pour des pâturages. La communauté et le bailli, procès incidentel. 16 procès intentés par le bailli à 16 habitants, qui avaient 148 ANNALES ffiSTOBIQUES DE LA fait pâturer les biens communaux, malgré la saisie qu en avait été faite. Un procès est intenté par la commune au bailli, parce qu'i ne voulait pas recevoir les rentes dues au seigneur. Un autre procès est intenté par le bailli aux sieurs Fau connier et Quarré, pour "mandement de foulles j « parce que le bailli ayant défendu aux habitants de se réunir eu plaid général au lieu accoutumé, au caTcan sur la place, Quarré les avait autorisés il se réunir dans la cour de son habitation. Il occupait la ferme des Dames de Soleilmont sur la place. Fauconnier fermier à Tergnée, avait convoqué les habitants au plaid général tenu dans la cour Quarré. Pour motiver son procès, le bailli disait que la ferme étant bâtie sur un terrain féodal, relevait directement de la seigneurie. La commune et If' greffier ont aussi un procès contre le substitué greffier Toussaint, de Liége. Jean-Antoine Stayes est en procès avec le maïeur Joseph Lambillotte. Enfin, nous trouvons des traces d'un procès au sujet d'une publication faite au prône, au nom du seigneur, du bailli, de la Cour de justice et du greffier. Le curé qui, de temps immémorial annonçait, le dimanche, les assemblées publiques, les redditions de comptes, etc., avait fait savoir que les bourg- mestres et les deux sergents du seigneur feraient la collecte des avoines dues à la recette de la douane de Fleurus. On comprend combien tous ces procès ont dû agiter la commune et combien ils ont coûté d'argent. On s'en est souvenn longtemps. La situation s'est encore compliquée par le fait que la Cour de Justice, le 8 Octobre, avait nommé bourgmestre Michel Delbove et ensuite Charles Mathieu. II est très-difficile de mettre de l'ordre dans ce fouillis.

En présence au refus du bailli d'autoriser les habitants COMMUNE DE FARCIENNES. 149

;\ s'assembler en plaid général, ceux-ci s'adressent au Prince- EV{'que qui donne l'autorisation nécessaire. Le curé fait au prône l'annonce suivante: u' Tous manans surcéans propriétaires et afforains de la communauté de Farcienne sont interpellez et convoquez de sc trouver a l'assemblée de communauté authorisée pal' son Altesse celcissime Prince et évèq ue de Liège, pal' son apostille émanée le onze de ce mois, sur requette présentée, qui se forat le six décembre prochain vers onze heures du matin, au lieu accoutumé des assemblées pour deliberer recessor (prendre une décision) sur ce qu'il serat trouvé il faire touchant les difficultés actions ou prétentions formées et in- tentées, ou que prétendent formel' et intenter il charge de la dite communauté de la part tant de messieurs l'avocat Delize et Warnier que de celles du sieur Dryon bailly du dit Farcienne, Lambillotte et autres à raison des prétendus honoraire, débours, salairs, garantie, traix , amendes et au- tres prétentions, au regard de tout quoy ils se vantent d'avoir divers droits aquis procuré contre la ditte communauté, quils menacent d'avant poursuivre et d'en procurer des ulte- rieurs comme aussi touchant plusieurs actions tendantes a prétendues amendes intentées et qu'entend intenter le dit sieur officier bailly Dryon, tant il la communauté qu'a divers particuliers d'Icelle pour avoir pal' ses derniers fait pâturer leurs bestiaux sur les communes et aisances communaux, comme aussi des moyens à prendre pour subvenir aux besoins les plus pressants de la communauté et pourvoir aux intérêts d'Icelles, " En dessous de la pièce lui remise le curé écrit. "Publié au prone ce 23 de 9brc 1773. "

( signé.) "F.-J. CHASSELE'l' curé. "

Par devant J. Despineto commrssarre de la ville et district de Chatelet, le l!:l octobre, 87 habitants donnent procuration reo ANNALESHISTORIQUESDE LA

à François Fauconnier, fermier à Tergnée, pour les repr senter à Liége dans différents procès. Dans ce nombre, • distingue 38 p ersom.es qui signent de leur nom ; et, qui apposent leurs marques. Parmi les signataires on vc 1:1 femmes, - leurs maris étaient sans doute des plafonneu travaillant au loin. ~ Les membres de la Cour de J usti: ne signent pas la pièce. On peut conclure de la procuration, qu'environ la moitié d. hommes, chefs de famille pouvaient signer. Peu de femmes 1 faisaient. Michel Mineur est marguiller ou vicaire.

177... Au mois d'avril la cour de justice proclame Charlc Mathieu bourgmestre. Le procès verbal du plaid généra est dressé comme suit: " Nous, Les Bailly, Mayeurs et Eschevins de la haut Cour de Justice de Farcienne et Tergnée, ce jourd'hui onz: du mois d'avril 1774 après son de cloche donnée et repetté- par sergent sommes la ditte Cour Comparue sur la plac lieu accoutumé ou il fust proposé pal' l'officier Mayeurs lei plaids généraux de la part du seigneur Comte des Four! Chambellan de sa Majesté voir siquel habittants assistant avoit a ses plaindre après avoir lu la liste, de touts habit- tants les avoir trouvé être presque tous assistants recordons que tant au nom de Charle Mathieu, il fust publié par le Sr Notre greffier Etre Bourguemaitre lequel déclarons, qu'au- cun habittants y assistant nont repondu a quelle fin avons tou Jours ordonné qu'il soit telle comme ayant passé son ser- ment en mains de Nous la ditte Cours comme de tous tems immemoriel. Ce fait et passé à la ditte assemblée le jour que dessus.

" P. DRION echevin" " JOSEPH LAMBILLOTTE Mayeur. " " BAILLY. " " LAURENT FANUEL Échevin. " " FICHEROULLE Eschevin. " COMMUNE DE FARCIENNES. 151

Au cours des procès, Charles Mathieu, bourgmestre, malgré lui, comme on peut le croire, fait la protestation authentique suivante: " Ce jourd'hui vingt trois fevrier mil sept cent et quatorze (erreur du notaire) par devant moy nottaire soussigné en présence des temoins en bas nommé personnellement compa- rut le sieur Charles Mathieu denommé bourgmestre de Far- ciennes par la cour du dit lieu et non accepté dans cette denomination par la ditte communauté, lequel considerant que malgré la non acceptation, de la parte de la commu- nauté et que d'ailleurs, accablé d'infirmité comme il est connu d'un chacun, étant estropié et ne sachant ni lire ni écrire et par conséquent incapable independant de la ditte non acceptation d'exercer les fonctions annexées à la ditte charge de laquelle même, il n'a été revetu et nat pu exer- cer les fonctions fautte de la dite acceptaton , nayant par ses raisons pretté le serment comme de coutume après la susdite dénomination que cependant la ditte cour pour pré- tenduement valider les actions qu'ils ont intenté a la ditte communauté, luy font insinuer les exploits et luy attribuant la ditte qualité, a ces causes il nous at dit et déclaré de s'être déporté comme il fait surabondamment par cette de la susdite dénomination, ayant requis copie de la présente pour la faire insinuer tant :'t la ditte cour, qu'au sieur fauconnier sique constitué généralement de laditte communauté afin qu'il ne luy soit rien impute à cet égard, ce fut fait et passé à Chastelet dans la maison du soussigné nottaire , en presence du sieur Nicolas Matelart et dame Therèse Huche temoins requis et appellés qui avec le dit comparant ont. signé et marqué l'originelle de cette et moy. "

(Signé) "J.-A. GoBLET notaire et immatriculé ln tidem. "

A cette protestation, le bailli répond par la déclaration 152 ANNALES HISTORIQUES DE J,A suivante de la Cour de Justice. Il arrivait souvent alors qu'on posait à la Justice certaines questions,portées dans une co- lonne à droite; elle répondait dans la colonne de gauche. C'était un record. A la suite de cette pièce on voit une déclaration du curé, disant que le bourgmestre Mathieu, cherchant il ramener la paix dans la commune, avait été le trouver, afin qu'il fasse intel venir des personnes influentes et respectées des environs: le prieur de St- François et l'abbé Stainièr, habitant Pont-de- loup.

" Messieurs cie la Cour et justice de Farcienne. "

" Monsieur P. F. Drion votre Bailly demande votre record et attestation sur 10 point suivant: n

" Suivant quoy nous la Cour " Premier. S'il n'est pas vrai

et Justice do Farcienne voulant que le deux 8br• 1773 ont administrer Justice, disons et proposé pour Bourguemaitre

recordons que le deux 8br• 1773 Michel Delbove ce que la la communauté assemblée, la communauté de Farcienne communauté a déclaré par la assemblée par ses criallement bouche du sieur Lambilliotte et mutinerie ont refusé. " notre mayeur, Michel Delbove Bourguemaitre, ce que la com- munauté a refusé par crialleries et mutineries et autres discours impermis et 1a chose a la resté" 2 " au deux " " S'il n'est pas vray que le

Disons et recordons que Charles 8 8br• 1773 Charle Mathieu Mathieu at accepté la charge ;,t accepté la charge de Bour-

de Bourgucmaitre le 8 8br• 1773 guemaitre de Farcienne et at dans notre chambre scabinal de preté le serment en tel cas Farcienne et at la même pretté requis es mains de votre COMMUNE DE FARCIENNES. le serment requis et usijé en mayeur dans votre chambre mains du sieur Lambilliotte scabinal a Farcienne. " notre mayeur present a cette assemblée. "

« A quoy faire passer et recorder avons été pre- sents les soubsignés dans notre chambre scabinal a

Farciennc ce 23 8br• 1774 et lavons munis de notre scel ordinaire. Signé: Joseph Lambiotte mayeur et échevin. P. Drion échevin. F. 1. Ficheroulle échevin. Michel Delbove échevin. Q. J. Masson echevin. « l'lus bas est apposé le cachet de la cour de Far- cienne en cire rouge. " " Le soubsigné atteste en faveur de justice et du

verite d'avoir eté present le huit 8br• 1773 dans la chambre scabinal a Farcienne la coure assemblee d'avoir vu Charles Mathieu accepter la charge de Bourguemaitre et at prêté le serment requis et usité ens mains du sieur Lambilliotte mayeur fait ce 23 X·re 1774. Signe M. J. LYON notaire. " " Le soubsigné at attesté en faveur de Justice et

de verite que le 17 8br• 1773 Charles Mathieu en qualité de Bourguemaitre de Farcienne m'est venu supplier de vouloir être médiateur entre les deux parties de la communauté pour lors dans des grands brouilles conjonc tement avec le reverand pere guar- dien de Saint Francois et le Sieur Stainier très digne pretre de residence à pont-loups et ainsy terminer les différens qui agitoient la communauté du dit lieu et qu'en outre il m'a requit de proposer le dit jour accommodement specifiant que ce devoit etre au pros ne de la messe paroissiale et non a l'assemblée qui devoit se tenir immédiatement après, ce qui lui A.NN.AI,EB HIBTORIQUEB DE LA

fut accordé et fut fait après l'instruction ordinain

fait il. Fareienue le 23 X bre 1774. "

Signé " F. J. CHA9SELET curé du dit lieu. "

La pièce suivante, écrite par le bailli et le sieur Ficheroulle plaidant contre les habitants, nous donne un exemple dl style employé PIl pareille occasion et de l'animosité qu régnait dans la commune. La requête est adressée au Prince Évêque.

" Prince Celsissime " " Monseigneur. "

" Pour le coup la caballe est, sans rien hazarder disons do plus la rebellion suite dangereuse de la caballe, qui do- mine en la communauté de farcienne ne rougit plus de ses excès. " " Les immenses et continuels progres ont augmenté sa har- diesse avec ses forces elle jette a bas son masque. " " La conduite séditieuse criminelle et scandaleuse, qu'ont tenue ses chefs et ses partisants le trente may dernier en la respectable et honorable présence de monsieur votre chance- liste, l'abbé de Chestret, comis et deputé de votre altesse, n'a démontré que trop ouvertement quels sont les vrais senti- ments, son but et ses desseins, elle n'avoit encore osé, jusqu'ici s'expliquer avec autant d'éclat, de force et d'insolence, quelle l'a audacieusement fait en présence de votre député. " " Un reste de faiblesse et d'aveuglement l'a portée a ne vouloir suivre ny connoitre ni respecter tant votre ordonnance, Monseigneur, du sept du dit mois, que celle du vingt trois ensuivant, que l'on a l'honneur de rejoindre et dont lecture a été faitte dimanche dernier, vingt neuf dito au prone pal' le reverend curé du lieu, " COMMUNE DE FARCIENNES. 155

" Je ne me propose point ici de défendre les droits de votre souveraineté, Monseigneur, je ne suis point chargé d'une fonction si noble. " ...... " L'abbé de Chestret, chanoine de SI Lambert, envoyé parle Prince-Évêque pour assister aux plaids généraux et chercher à concilier les parties, était souvent chargé de ces sortes de missions. Dans des circonstances analogues, il vint plusieurs fois à Chatelet. C'était d'ailleurs un des chanoines adminis- trateurs de I'archidiaconè de Hainaut. Un avocat payé pour diviser les manants sans doute, écrit la lettre suivante à Francois Camus, habitant Farciennes. " Mon cher père s'intéressant beaucoup pour vous et votre famille m'a chargé en partant de vous faire part des nou- velles que nous avons reçu de Liège. " " Les huit premiers avocats de cette capitalle on resoud unanimement que la constitution passée le 6 Xbre dernier sur Fauconnier (chargé des intérêts de la commune) n'était d'aucune valeur et n'obligeoit aucunement la communauté de farçienne; mais qu'il n'y avoit que ceux qui l'avoient signée qui seroient responsable de tout ce qui a été fait ensuite dicelle, " " Le conseil privé a tellement méprisé cette constitution, ne la regardant pas pour être faite selon le mandement de 1734, qu'il a refusé a fauconnier l'octroi de pouvoir lever des argents à interet. " " On convoque la communauté pour lundi prochain; eh pourquoi? pour vous surprendre, fauconnier et ses adherants voient le bourbier affreux où ils sont plongés et pour s'en tirer, ils veuillent encore surprendre les signés (signatures) des 87 qui ont signe l'autre constitution. " " l::livous voulez suivre nos conseils trouvés vous lundi à l'assemblée; protesté contre toute constitution qu'on voudrait passer, et protestés que c'a été par surprise, que vous avez signé l'autre; au moyen de cela vous serés hors de l'em- 156 ANNALES HISTORIQUES DE LA barras. car la communauté ne portera jamais aucun frais, il n'y aura que ceux qui constitueront lundi qui en seront comptables. n " On veut vous faire ratifier trois procès contre votre greffier; fauconnier y a occasionné près de cent pistolles de frais depuis quinze jours, et vous seriez assez sots et asses idiots pour aller ratifier des betises si fraieuses, que celle du dit fauconnier. " " Au dessus de ces trois procès on lui en a fait encore avant hier trois autres; et vous voudriez encore entrer la dedans? ne faites pas une folie pareille, les conseilleurs ne sont pas les payeurs, faites attention que tous ceux qui ont signé l'autre fois et qui signeront encore lundi seront les seuls qui payeront et seront responsables de tout, et jamais la communauté qui n'a jamais rien à sa charge, à moins que deux tiers au moins de ses habitans propriétaires et afforains n'y consentent. Ou sont ces deux tiers dans votre constitution, en quelle il y a femme qui signe pour mary, ce qui ne peut être sans procure, et enfants qui signent pour parents. " " Enfin mon cher Camus, mettes vous a l'abri de toutes ces affaires. Ceux qui s'opposeront lundi a une constitution ultérieure et qui se retraiteront de celle du 6 decembre, ne seront recherchables en rien; et prennés pour règle de ne jamais rien faire dans une communautè si vous ne voy ès apparence de deux tiers au moins de votre côté selon le dit mandement, qui ordonne bien clairement des formalités qu'on n'a pas observées et que la communauté de Farcienne n'observera jamais, sur tout trouvés vous à l'assemblee avec vos enfans et ne craignes rien et ne signés pas, si fauconnier s'est mis dans le bourbiers, qu'il s'en retire, mais qu'il ne soit pas si malheureux que de vouloir y attirer ceux qui n'ont que la sueur de leur front pour vivre. Je sais un moyen de tirer la communauté hors de toutes affaires, mais je vous jure que quand on parviendrait a une bonne cons- titution (a une bonne délégation donnée à Fauconnier) ce COMMUNE DE FARCIENNES. 157 serait l'abyme de la communauté; quand elle aura exposé deux ou trois ou quattre mille écus, on leur dira, il faut s'accomoder les affaires ne vaillent rien. Voillà comme par- lent les avocats et procureurs de ce siècle après quils ont eu le lait de la vache; écoutés mes conseils, retractés vous rie toute constitution que vous aves passe protestant que ca été par surprise et sil se trouve un notaire SUl' la place prennés le pour témoins de vos oppositions. C'est des conseils qui proviennent du cœur de ceux qui s'intéressent a vous. Je suis très parfaitement. "

u votre tres affectioné serviteur ~

" Chatelineau co 18 mars. " ( signé) "Lyon avocat"

On trouve pour cette année une pièce intitulée, u Listes des habitants de farciennes et tergnée obligés à se rendre aux plaids généraux de. pasques de l'an 1774 aux peines ete. " A u verso on a écrit : "Liste des habitants de farciennes 1774. Luo sur la place à douze heures toms ordinaire de l'assemblée des plaids généraux, en présence de la cour de justice et mis au greffe pal' le mayem' le dit jour. " L'assistance aux assemblées publiques était donc obliga- toire. La liste contient 156 noms de chefs de famille, parmi lesquels ceux de 17 veuves. Plusieurs héritiers sont repris collectivement, on dit: les enfants Siplet, les filles DeviUers. On voit aussi 23 propriétaires étrangers et 6 membres de la Cour de Justice, qui devaient être présents,

Jacqueline et Françoise Ciplet lèguent aux pauvres une maison ct un jardin situés au lieu dit Crombion , .l.ropriété 158 ANNALES HISTORIQUES DE LA maintenant cadastrée S. D. n= 92 et 94, à condition ( payer une rente de 15 fi. due à Ml' Coll art doyen ( Châtelet, une autre de 3 ft. 15 s. due à un sieur Lemaigi de la même ville; un obit pour elles après leur décès, 1 leurs funérailles. Il est à croire que le bien ainsi chargé ne donnait p; de bénéfice net, cal' les pauvres l'abandonnèrent avec se charges à Martin Quinet ou plutôt Cunot.

1775. Pierre-Henri Delvaux est bourgmestre. Les procès continuent à sévir. Le Seigneur donne une large procuration à son bailli Pierre François Drion, elle est conçue en ces termes: " Nous français Antoine des Fours, comte du Saint-Empir romain, Chambelan de leurs majestés Impériales, Royales Apostoliques, Seigneur D'A thienville et Mont, de Farçienn et Tergnée, du Grand et du petit Rohoses et de Gyllovoy etc etc. " u Ayant pleine confiance à la droiture et probité de pierre francois Drion bail! i et admodiateur de notre terre et SeI· gneurie de farcienne et tcrgnie etc. déclarons de I'authorisei et de lui donner plein pou voir d'établir en notre nom el de notre part notre cour et justice et gens de Loy de Far- cienne et Tergnie. d'en revoquer les places quand besoin sera, de jouir de tous nos biens, droits seigneuriaux, reliefs, re- venus et émoluments y annexés, de les exiger par toutes voyes au cas de refus, de disposer du prad uit des veines à houille et teroule, comme il jugera li propos et convenable de faire, de passer en bail ce qu'il trouvera hon, et de faire tout ce qui nous regard; voulons et déclarons d'avoir pour bon, ferme stable et irrévocahle et de ratifier tout ce qu'il aura fait et géré à ces egards et cy spécifiés, ordonnons à un chacun de s'y conformer, car telle est notre volonté, et afin que personne n'en pretexte cause d'ignorance, mandons à notre cour et justice qu'il soit publié en pleine assemblée COMMUNE DE FARCIENNES 159

ct si besoin est tous les habitans, ainsi fait et donné en notre hotel à Prague en Boheme, aiant la présente signé de notre main et muni du cachet de nos armes dont usons en

tel et semblable cas. n " Ce 13 7bre 1775. " " Etoit signé Francois Antoine comte des Fours et à coté les armes en cire rouge. "

On voit dans cette pièce que le bailli avait le droit de ré- voquer les membres de la Cour de justice. La commission J'échevin, comme on le voit dans un dossier, était révocable " ad bene placitum " à volonté ; mais on doit croire que ce droit était contesté, car on dit d'un autre côté, qu'on ne peut révoquer

les échevins u que pour autant qu'on peut leur prouver de lu malversation." Lorsque, à l'occasion des procès, le bailli Drion fit saisir les biens de la communauté, le sergent Frère avec l'autori- sation du maïeur Joseph Lambillotte, remplit la formalité en usage "par attouchement de la verge du seigneur. " Le notaire Goblet va prendre connaissance de la "Chartre ville" c'est-à-dire de la charte de Farciennes, dans la chambre scabinale, de la Cour de Justice. Cette charte de 1520, Cl ui - précisait les droits des habitants a été transcrite fol. 154 du 1"1' volume. C'est une des rares chartes communales connues dans l'arrondissement de Charleroi.

On voit dans une pièce que les plafonneurs et leurs ou- vriers étaient allés à l'étranger. Pendant longtemps Far- ciennes a produit de nombreux plafonneurs, des meilleurs du royaume actuel et du Nord de la France; tous les ans vers les Pâques, ils partaient pour ne rentrer qu'à la Sainte Barbe, fête de leur patronne.

Parmi les plafonneurs il y avait un certain nombre d'or- 160 ANNALES mSTOBIQUEB DE LA nemanistes qui n'étaient pas sans mérite; on voit encore dan des châteaux, et dans d'anciennes constructions, des travau: qui leur sont dûs et qui méritent attention. A cette époque on ne connaissait pas le plâtre ou très-peu; tous les ornement étaient faits sur place et à la main. Actuellement, on le coule dans des moules.

Les familles Lambilliotte, Bolle, Delbove, Delvau etc. on produit de véritables artistes. On trouve fréquemment il cette époque, des femmes te· moins à des actes authentiques, chose qui n'est plus licite d{ nos jours. Les habitants ont un procès contre le seigneur qui avait nommé Bruau bourgmestre, tandis qu'ils voulaient avoir Delire. On ne voit ni l'un ni l'autre en fonction.

Le 4 Juillet Charles Joseph des Fours, comte du Saint Empire, transporte la seigneurie ft son fils le seigneur Fran- çois Antoine des Fours, comte du S. E. chambellan de L. M. C'est le dernier seigneur de Farciennes. Le sceau de la cour de Justice avait la largeur d'une demi pièce à couronne, de forme ovale (32 millim. sur 26) en cuivre, portant les armoiries des Comtes de Fours, sus- montées d'une couronne il neuf perles. L'inscription porte: "Sigillum j usticise farciennensis, "

1778. Bourgmestre Charles Lambillotte. La commune comptait 159 familles dont 9 sont portées comme pauvres, soit environ un dix-septième de la population. La baronne de Bustansy nomme Lottin, son fermier de Tergnée, bailli de sa cour de Lansagerie. Le bailli et la communauté sont en brouille à l'occasion des pâtures des chaumes et ses prairies, la première coupe étant levée, il s'ensuit un procès mais tout se termine par un ar- rangement e toute la communauté, le bailli, le maïeur et COMMUNE DE FARCIENNES. 161

échevin, deux autres échevins et le bourgmestre en tète prennent la résolution suivante, qui est une nouvelle affirma- tion du droit de vaine pâture, dans sa plus large acception: " Nous la cour de justice de Farçiennes et Tergnée bour- guemaitre échevins en bas soussignés spécialement assemblés aux plaids généraux du 15 avril 1776 les habitants tous as- sistants, par publication faite par le mayeur ont déclaré unanimement de voulloir et entendre que citot les foins tirés hors de toute patture existante en cette terre et seigneurie que tout regain dit deuxième dépouille tant en campagne que tout ailleurs, soient sujets a servitude et appartiennent a nous tous habitants et avons le pouvoir de les paturer en tous endroit, voulons même que toute pièce renfermée soit foncée en toute règle et meme tous habitants icy assistant que y sont sujets y ont consenti unanimement attendu que le tout sest fait dun bon accord et entendement et fut fait en presence de tout le peuple et bourguemaitre regent et qui a soussigné au nom de tout habitant et comme il s'est tou- jours partiqué en cette seigneurie et fait le dit jour mois et an que dessus et avons ordonne que le present sont enré- gistré au greffe. "

"Ph. Delvaux bourguemaitre. " "G. Mahy échevin." P. F. Drion Bailly et Echevin." "Pierre Mathieu échevin. " " Joseph Lambillotte mayeur échevin. " u Fr. Drion greffier."

Dieudonné Devillez ordonne par testament de partager ses pommes de terre entre différentes personnes. La tradition dit qu'elles venaient des environs d'Anvers. C'est I·a première mention (lue l'on trouve de ce tubercule.

Les nombreux procès pendant entre le bailli et les habi- tants finissent par une transaction; mais le quart d'heure de

II. 11 162 ANNAJ,ES HISTORIQUES DE LA

Rabelais a smué, les habitants doivent payer de nombreuses notes; une seule monte à 4000 HOL

1777. Pierre Mathieu, bourgmestre, remet sa note pour les voyages qu'il a faits, il, l'occasion d'un procès contre la demoiselle l.enain. On lui paie. POUl' 40 voyages a Châtolet, chez le notaire Goblet, proba- blement. 20 fi. 00 00. Pour 4 voyages a Pont-de-Loup. 2 fi. 00 00. id. 2 id. il, Marchiennes-au-pont. 3 fi. 00 00. POUl' avoir ratifié 3 fois (Pour comparaître afin de ratfier certaines pièces. ) 3 n. 00 00. Pour 60 camparutions tant au greffe qu'à la Cour. 16 fi. 00 00. Pour debours 3 oscalins et demi. 1 fi. Il 00. Jacques Ilolly présente aussi un Mat pour de nombreux voyages faits par lui.

Le El octobre le curé fait au prône la publication SUl- vante: " NOClSles baillifs maieurs échevins de la cour de Justice de Farcienno ct Terguéc, joint le bourgucnraittre l'l'gent et tout autre qui ont a dire font savoir a touts habitants affo- rints et propriétaires, que Jeudi prochain, 23 de ce mois, le Sr François Fauconnier sique, ayant été constitué et gérés les affaires de cette communauté, se rendent a la cour de justice le dit jour :t l'effet de rendre deux comptes de la recette des avoines, de même que les argents quil a cu percn et livré, et payenren: quil a eut fait pour cette communauté reque- rmt un chacun dy assister afin devitter tout altercas, pour en finir eu toute règle de justice portant personne nen pourra pretexter cause d'ignorance. " En marge on écrit. « Publié au prone le 18 octobre 1777. Reçu 10 sols JJ! Liégé. » " J. J. Chasselet curé de Farciennes. " COMMUNE DE FARCIENNES. 163

Il semble resulter de cette pièce que Fauconnier, le man- dataire des habitants de Farciennes dans plusieurs procès, a dé reconnu comme en étant le représentant légal, puisqu'il rend ses comptes, devant les autorités de la commune.

1778. Guillaume Bruau est bourgmestre. Le procès-verbal de la passée des tailles du 17 Mai est ainsi conçu: " Nous les bailli mayeur et échevin de la cour de justice de Farcienne et Tergnée (on commence il ne plus dire Tergnie) à la requisition du sr Pierre Matieu, bourguemestre régent de cette communauté et par billet affiché a la porte de l'église ce 13 du mois de may 1778, ou il est dit a tous habitans et afforains (Etrangers propriétaires de biens sur Farciennes) et tous quelconque seront solvahles, Je se trouver sur la place de ce lieu, où on fait ordinairement les assem- blées, et c'est a effet de passer au rabais et au plus grand profil de cette communauté les tailles personnelles et sur bestiaux chevaux, comme il est spécifié sur les chassereaux délivrés en sa bourgmestrie, assisse par nous la ditte court par recès passé le 15"'0 jour du moi d'avril 1778, par as- semblement exprès pour cet effet et accordé unanimement de tous les habitans de la ditte communauté et c'est pour fournir a tout ce que la courte peut et pourrat avoir besoin et' principalement pour payer les rentes et arriérés d'icelle. " " Premièrement que l'obtenteur ou les ohtenteurs des dittes tailles deveront donner bonne et suffisante caution, avant qu'il ne lui soit remis les chassereaux en mains, a l'appaisement de cette cour, bourguemestre et communauté." "Deuxièmement il est que le bourgmestre regent pour le prix J'un autre en cas qu'il veuille chasser les dittes tailles, aurat la preference. " (1) "Troisièmement l'obtenteur deverat sc contenter de ses

(1) Ceci explique pourquoi les bourgmestres out presque toujours collee toi les tailles. 164 ANNALES HISTORIQUES DE LA deniers sans pouvoir demander diminution ni rabais so quel pretexte qlfe se puisse être, attendu (lue cette CEl Ü taxativement pour le plus grand profit de la communauté. Le receveur doit remettre l'argent au bourgmestre cont quittance. Il doit faire les recettes le plus tôt possible. L'adjudicataire doit rendre son compte de l'année par d vaut la justice, le bourgmestre, et les habitants (lui désire être présents. Les cautionnaires sont tenus même sans avoir signé. Comn l'adjudicataire ils donnent tous leurs biens en garantie. Le procès-verbal finit comme suit: "Auxquelles clauses et conditions très sérieusement pre crites s'exposent les dittes tailles assises sur chaque tête ( famille, c'est-à-dire personnelles et autres". "Baudie et demeurée a pierre françois Delvaux au qu: rante deuxième denier. " "Cautionnaire Jean Pierard: n "Ainsi fait et passé en présence de la Cour ct justi: susditte et avons ordonné au sieur notre greffier substitr la présente signer. Le 17 mai 1778. n "Quod tester P. E. J. Drion, greffier substitué pt ordonnance. "

11 est dit dans la pièce qui précède, (lue les tailles avaier été imposées par les habitants d'un accord unanime, et dar une réunion spéciale. On doit donc croire que les tailles, d moins les tailles extraordinaires, n'étaient imposées que confoi mément à l'avis favorable des membres de Ille communauté. Collinet collecte aussi des tailles, au vingt-cinquième denie. On voit dans un chassereau que 150 chefs de famille SOIl imposés. Farciennes avait donc près de 800 habitants. Le chassoreau, qui nous donne la liste des 150 contribuable est dressé par ordre alphabétique, mais il a ceci de pal ticulior, que ce Ile sont pas les Homs de famille qui on COMMUNE DE l'ARCIENNES. ]6& servi à la classification, mais les prénoms. Ainsi les Antoine et les André sont en tête. A la lettre D, les Baptiste, un Bernard, etc. On voit qu'il y a dans la commune: 3 Antoine, 3 André, Albert, 1 Bernard, ri Baptiste, 8 Charles, 1 Dieudonné, 2 Étienne, 1 Emmanuel, 12 François, 1 Feuillen , 6 Guillaume, 1 Gaspar, 4 Guislain, 1 Henri, 1 Hubert, 12 Joseph, 9 Jean, Il Jacques, 6 Laurent, 5 Louis, 3 Michel, 3 Martin, 1 Marie-François, 1 Marc, 10 Nicolas, 17 Pierre, 2 Paul et 1 Servais. Quant aux veuves, an nombre de 16, elles sont portees sous la lettre L, (La Veuve .... ) Dans le compte d'une taille, collectée par Henri Delvaux, on voit qu'il y avait dans la commune: 246 vaches appartenant à 111 personnes. 165 génisses et "beutins" (,TPllIWS bœufs) a 63 personnes. 6 bœufs appartenant il, 2 personnes. 76 chevaux" 13 35 poulains " 8 Il Y avait ainsi une vache à lait pour trois habitants, grands et petits. Quelle ressource pOUl' les familles!

Philippe-Étienne-J oseph Drion est nommé Baill i de Far- ciennes. C'est le dernier bailli; l'heure de la transformation de la société va bientôt sonner. On place une "machine à feu" au charbonnage de Masse- Saint-François. C'est la première application dans l'arrondis- sement de Charleroi, de la vapeur, à l'exhaure des eaux d'une houillère. Cette machine, il, simple pression, a été démolie en ce siècle.

1779. Bourgmestre. Hubert Dejaive. On doit croire que les arriérés des rentes {'Iaient élevés, car la communauté adresse au Prince-Évôque la supplique suivante, tondant à obtenir l'autorisation d'aliéner des pl'O- 166 ANNAI.ES HISTORIQUES DE J.A priétés lui appartenant, pour pouvoir payer les annuités t'chues.

Prince Celcissime Monseigneur.

"Le bourgmestre de la commune de Farcienne , entre Sambre et Meuse (Farçiennes était compris dans le quartier d'Entre- Sambre-et-Meuse) en parition du mandement (en voyant le mandement) porté par votre Altesse Celcissime a l'honneur de reproduire l'expurgation (le récolement, la vérification) qu'il a passé par devant le greffier de la ditte cour de far- ciennc, avec la liste des rentes concernant tant le réel que le personnel et comme la dite communauté se trouve dans l'impossibilité de pouvoir acquitter les arriérés des dites rentes, le tres humble remontrant à l'honneur de reproduire la supplique tres humble présentée de sa parte le 24 avril dernier, en faisant observer que les parties des communes dont on demande l'aliénation sont des petites pièces éparpil- lées les unes des autres, qui ne sont d'aucune utilité à la dite communauté, que cette même communauté possède des communes considérables et plus que suffisantes pour le pâtu- rage des bestiaux ne touchant aucunement aux parties des- quelles on demande la ditte aliénation et enfin que cette même communauté a des prairies de Saint Jean (soumises à la vaine pâture) après la premiere dépouille, que les dits bestiaux ne profitent même que tres peu. " "Le tres humble remontrant suplie de rechef tres respec- tueusement Votre Altesse de daigner accorder la licence de- mandée à la supplique cy jointe. " " Et ferez " La supplique est apostillée comme suit: "Son Altesse vu la présente requête, avec la précédente apostillée le 24 Avril dernier, reproduite, vu aussi la liste avec expurgation juratoire, produite ensuite de sa dite apos· CmlMUNE nE FARCiENNES. 167 tille, ct en conïorunté de son mandement du 8 fevrier ; déclare d'approuvol' los gérés dos remontrants; leur refusant, toute fois itérativement leur demande à'aliénation, dont il s'agit. Donné au conseil privé de son Altesse le 7 Juin 1779."

(Signé) "HounllAvE. "

Claude Mahy échevin collecte une taille. Le fait est l'are. La taille est d'un escalin SUI' chaque communiant et ce pour subvenir au paiement de deux cloches cassées et qui doivent être refond ues. On reçoit 2SS florins; les communiants sont ainsi au nombre de 576. Les cloches sont fondues à Farciennes pal' 10 sieur Forest qui reçoit 110 flor. pour salaire. Sur le produit de la taille, on remet au curé 41 florins 9 sols B' Liégé, pour acheter un drap à placer sur les cercueils.

On trouve à Farciennes les noms suivants: Devillcrs, Holly, Severin, Massart, Thomas, Lambillotte, Alexandre, Janmar, Laurent, Gilson, Vignon (on prononce Vigenon), Ficheroulle, Dandois, Wauthier ou Wauthy, Delire, Danger, Delforche, Dahiz , Moustier, Masqulier, Gille, Gau- denue, Dermine, Charles, Siplet, Scotet, Degaiffe, Lefevre, Bierlière, Delvaux, Goreux, Debuissou, Leuain, Preumont, Lunel', Robson, Sondron, Staaiso, Bennoy, Marlier, Hance, Kainbrant, André, Jouy, Pierard, Mathieu, du Spineois, Meu- rice, Chène, Wieslet, Chaubcrt, Sommeville, Dumont, Levaux , Joachim, Derare, Goffaux, Dubois, Despy, Grégoire, Embersin, Chaudron, Delmiche, Bertinchamp, Bourgue, Kairet, Bruaux, Antoine, Colinet, Garcisse, Moureaux , Camus, Mahy, Frère, 'l'asson, Fauville, Michel, Lejeune, Delbauve, Mahaut, Itoland, Nonard , Deny, Couvreur, Nolard, Crome, Dupuis, Lechien. En tout 93 noms. 168 ANNALES HISTORIQUES DE LA

L'orthograhe des noms se modifiait souvent; on les écrivai comme on les prononçait. Une journée d'homme se paie 10 sous, soit 63 centimes.

La commune perd son procès contre Melle Leuain, de Poni de-loup, et paie 680 fi. On finit aussi un procès par transaction avec le bail Drion; on lui paie 250 fi.

t 780. L'Impératrice Marie-Thérèse meurt le 29 novernbr et est remplacée sur le trône d'Allemagne et de notre pa) par son fils. Joseph II. Joseph Preumont est bourgmestre. Dans un compte qu' rend, on voit les contribuables divisés on sectious. Ainsi, il avait: A Tergnée 19 contribuables. A Grand-Champ 15 " Au Wairchat 18 " Au Centre 77 " Au « Cambyon , 26 " A Mongerée 4 " A Fontenelle 1 " Au Wainage 2 " Au total 162 contribuables, propriétaires de bestiaux. L population augmentait. On ne parle pas des religieux ( Saint-François. On continue à payer au vicaire, J. Mineur, 24 florins al nuellement pour son logement. Le sergent Moustier reçoit 9 flor. 15 s. de traitement _ le sergent Sommeville, 7 flor. 10 s. Martin Thomas est mambour· des pauvres. Il l'est encor l'année suivante. Le Prince-Évêque n'ayant pas autorisé la vente de terrait communaux, pour rembourser les rentes de la communaun celle-ci s'impose extraordinairement. pour avoir les font COMMUNE DE FARCIENNES 169 nécessaires, comme nous l'apprend la pièce suivante:

"Ce jour d'hu y sixicme jour du mois de !)~I'" 1780. Nons les Maïeur et Échevins de la haute Cour et Justice de Farcienne étant assemblés à notre Chambre d'audience ensuite de la publication faite au prone de la paroisse et billet d'affiche mis à la porte de l'église pm' trois dimanches distincts et séparés a effet d'asseoir les tailles nécessaires pour les rentes de la communauté et doublement des dites tailles a effet de faire les remboursements et cela en conformité des mande- ments émanés a ce sujet, et après avoir murement examiné l'état des affaires de la ditte communauté, le Sr Bgtre présent et autres assistans avons assis dix huit tailles pour payer les rentes et arrieres, et douze tailles a effet de rembourse- ment comme dit est et une taille personnelle pour payer les dettes de la communauté, en partie occasionnées par procès et frais de guerre, ainsy assis le jour et an que dessus pour que se soit chose ferme et Stable avons ordonné ft notre greffier mettre la présente en garde. n

«DRION greffier n "sub. par ord, n

1781. Le 24 Août, Joseph II est inauguré Empereur et refuse de jurer la Joyeuse-entrée, en d'autres termes, de reconnaître les libertés du peuple helge. Les mauvais jours vont bientôt commencer pOUl' ne finir qu'à la chûte du }"r Empire français.

On reçoit l'autorisation suivante concernant le droit de Fleurus.

"Le trésorier général etc. etc n « Très Chers et Spéciaux amis aiant vu cc que vous nous 170 ANNALES HISTORIQUES DE J.A avés marqué sur la demande des Bourguemaitres de Tumiue, . et Farcionne, Liégo, de pouvoir comme avant le décret du Conseil de Namur du 7 Janvier 1772 cond uire Librement Leur Bétail à Fleurus en vertu de leur octroi du 18 Février 1754, nous vous dirons que ceux du dit Tamine et Farciennes pourront conduire Comme du passé Leur Bétail audit Fleurus à Condition que les Conducteurs soient à chaque fois munis d'une déclaration de la loy, portant: lOque les bêtes ont été visitées et trouvées saines; 2° qu'elles sont du cru de l'endroit ou que du moins elles y ont été nourries pendant trois mois; et 3u qu'il n'y regne ny dans les environs aucune maladie parmi le bétail. Vous informerez d'abord des pré- sentes Je Receveur de Fleurus, et vous en donnerés part aux dits Bourguemaitres en leur remettant la quittance cy jointe; atant Très Chers et Spéciaux amis Dieu vous ait en sa garde; De Bruxelles au Conseil des finances de Sa Majesté le 27 8bre 1781,,, " Paraphe Casier et signé Weiss; en Bas et aux officiers de Charleroy. " " Pour Copie conforme et Ci-Joint la quittance mentionnée."

(Signé) " MILAGE.. DUFOSSÉ, controlleur principal. "

"REULENS principal."

"Faveur a ceux de Farçiennes, "

Nous publions la nomination d'un garde forestier, faite par le bailli, comme type du genre. u Le soussigné déclare davoir commis et constitué la per- sonne de Pierre-Joseph Scolas en qualité de forestier et garde de chasse de la terre et seigneurie de farçienne et Tergnée, en lui donnant plein pouvoir de ca1enger tout un chacun quil trouvera. faire tort à autruy tant dans les dits Bois COMMUNE DE FARCIENNES. 171 campagne ou ailleurs de la dépendance d(~ la ditte seigneurie, et auparavant d'exercer cette charge il deverat pretter son serment pardevaut la Cour et Justice du. Lien, donné :\ Far- <,;iellne ce 22 de Mars 1781, jusqu'a révocation, "

"PHIUPPE-RTŒNNR-JOSEPH DRlON" "Officier bailli et constitué du seigneur comte des fours, seigneur de Farcienne et 'l'ergnéc s

" Nous la Cour et Justice de Farçienne et Tergnée declarons que le susnommé cy dessus a preste son serment en notre presence le 22 mars l781 et avons ordonné a notre greffier soubsigné. "

Le curé avait à dire de fondation 267 messes par année, dont: 2 par semaine payées par le bénéfice Ste-Catherine. 3 tous les 15 jours, pour le bénéfice St-Jacques. 12 obits de carême. 24 messes imposées sur un bonnier de bien. Des messes à Sainte-Anne et à Sainte-Marie-Magdeleine de Fontenelle.

c 1782. Martin Thomas est bourgmestre. Le Bailli Drion exige de Charles Mauseur, une caution de 200 flor., garantissant l'exécution des Edits et Mandements concernant les étrangers. Le curé Uhasselet et Marie-J osèphe Devillers répondent pour lui. Dans la liste des contribuables, on voit qu'il y avait à Saint-François trois maisons, dont une appartenait au bailli, une autre au sieur Jacques Bolle et la troisième à Nicolas Kairet. Il y avait aussi une maison à Ste-Anne, appartenant au maïeur Lambillotte qui, à 80 ans.Tisait encore sans lunettes. 172 A};NALES HISTORIQUES DE LA

La commune devait les rentes suivantes: A la baronne de Presles 17 tlor. 19 s. 22 d. Aux dominicaines de Châtelet 13 " 13" 00" Aux pauvres de Bouffioulx 20 19" 22" A Laurent Rolly 5 00" 00" Au Seigneur 32 " 19" 9" A Jacques Wauthier 0" [)" 00 A Charles Lambillotto 1" 00" 00" On trouve cette année des tailles montant ft 899 tl. lm- posées sur les biens fonds. On préparait le remboursement des rentes, chose que nos aïeux prévoyants ont fait après les guerres qui ont exigé des emprunts.

t 783. Joseph Preumont est bourgmestre. La commune a dû perdre ft Liége son procès contre l'Abbaye de Soleilmont, car elle en paie les frais. On voit qu'on continue à réparer les chemins, avec .du bois et des fagots. On loue les biens des pauvres à 19 Hor. le bonnier. On loue 10 bon ni ers 83 verges. On impose les chefs de famille et les bestiaux. La recette est de 796 fi. 15 s. " On paie par tête d'homme, 3 fi. Les veuves paient, 1 fi. 10 s. 00. Un cheval, 1 fi. 10 s. 00. Un poulain, 0 fi. 15 s. 00. Une vache, un beutin ou une genisse, 0 fi. 7 s. 1;2. On rembourse à Jean-Lambert Delire un capital de [1116 fi. 7 s. 00 d. Et à la baronne de Presle une rente au capital de [503 fi. 15 s. 00 d. Pour rembourser ces rentes on avait loué les regains des bans pour 2268 fi. On donne au bailli pour ses étrennes, un pain de sucre coûtant 7 escalius. COMMUNE DE FARCIENNES. 173

Pour recevoir le compte communal, on paie comme d'ordinaire: Au bailli, 4 fi. 00 s. 00 d. Aux membres de la Cour de justice, 14 fi. 00 s. 00 d. Au greffier pour ses apostilles, 4 fi. 00 s. 00 d. Au même pour les écritures du compte, 4 fi. 00 s. 00 d. Au sieur Lambillotte bourgmestre, 1 fi. 00 s. 00 d.

1784. Martin Thomas est hourgm ostre et David Vieslet mambour des pauvres. Le bourgmestre collecte des tailles SUl' les personnes et SUI' les bestiaux. Ces taxes produisent 556 fi. 12 s. On paie au bailli pour "amendes des chemins" non ré- parés, 39 fi. La commune fait de petites dépenses pour la vome. Nicolas Preumont, sergent reçoit un traitement de 20 fi. On lit dans le compte du bourgmestre: "Item le dit compteur renseigne d'avoir payé au sieur 1. J. hubert, la somme de deux tlor. bb' pour avoir sonné les 24 heures du jour et de la nuit, pour l'adoration pOl'pe- tuol comme conste de la quittance sub n° 7 "2 fi. 00.00". L'adoration perpétuelle était fixée au 8 Décembre, comme actuellement. Le 22 Décembre, Philippe-Étienne J os. Drion, Bailli, fait relief de la Seigneurie, pour le Comte Fr. A. Des Fours, comte du St-Empire. On expose un enfant près de la chapelle Sainte-Anne; il est baptisé sous le nom de Pierre De-la-chapelle.

1786. Par un acte, qui repose aux archives de Farciennes, et dout le teneur suit, François Antoine, Comte des Fours, remet la seigneurie de Farciennes au Bailly Philippe-Etienne- Joseph Drion, qu'il substitue dans tons les droits seigneu- l'laux: "Nous François-Antoine des Fours, Comte du St-Empire Romain, chambellan de S. 1\1, J, ct Royale etc., ayant pleine 174 ANNALES mSTORIQUES DE LA confiance il la droiture et probité de Philippe Drion , Bailly et adrnodiateur de notre terre et seigneurie de Farciennes et Tergnée, déclarons de l'autoriser et de luy donner plein pouvoir comme par cette nous l'autorisons et donnons plein pouvoir d'établir en notre nom et de notre part notre Cour de Justice et gens de loy de Farciennes et Tergnée, d'en révoquer les places quand besoin sera, de jouir de tous nos biens, droits seigneuriaux, reliefs, revenus et émoluments y annexés, de les exiger par toutes les voies au cas de refus, de disposer du produit des vaines de houilles et terhouilles comme il jugera à propos et convenable de faire, de passer à bail ce qu'il tronverat bon et de faire valoir tout ce qui nous re- garde, voulons et déclarons d'avoir pour bon ferme et stable et irrévocable et de ratifier tout ce qu'il aura fait et géré à ces regards, et icy spécifiés. Car telle est notre volonté, et afin que personne neri prete cause d'ignorance, mandons à notre Cour de Justices qu'il soit publié en pleine assemblée et sy besoin est a tons les habitans; ainsy fait et douné en notre hotel à Prague on Bohème, ayant la présente signé de notre main et muni du cachet de nos armes, dont usons en tels et semblables cas, le quatre Février 1785. "

" FUA NÇOIS, Cornte des Fulll's."

Le Bailly Philippe-Étienne-Joseph Drion, dont il s'agit ici, était fils de Pierre-Fr.mçois Drion, premier bailly de ce nom à Farçieunes qui fut en fonctions pendant 34 ans, de 174:3 ft 1778. Pierre-François mourut à 83 ans 10 12 Janvier 1785; il fut inhumé ainsi que sa femme Marie-Agnès Fasman dam la chapelle SI-François, dans l'église du Couvent de St-Frallçoü à la Sambre, Comme "n le voit, sou fils Philippe-Etienne. Jos. à qui il donna son nom lui succéda dans la charge dE bailli, pendant 23 ans, c'est-à-dire jusqu'à sn mort, arrivée au château de Farciennes le 4 Juin lsœ. COMMUNE DE FARCrEN~ES. 175

C'est de lui qu'il est dit au nécrologe du Couvent de Saint- François Ù 1" Sambre, Analectes pour servir à l'histoire eedés: tome X. folio 62: "Le 4 Juin mourut pieusement, en " 180:-1, cn célibat, à l'Age de 63 ans, au château de Far- " cienncs, I'hilippc-Étienno Drion, baillyet admodiatour, lequel " pendant sa vie fut de notre couvent çl'iusigne bienfaiteur et " l'ami singulier, et qui dans la persécution que subirent les " prêtres, les acoueillit tous avec bienveillance, ainsi que les "religieux qUl s'adressaient à lui". On peut VOIr aux archives de Liégo l'acte suivant :

" Farciennes et Tergnée : "

"A tous ceux etc. salut sçavoir faisons que cc jonrd'hui 11 mars 1786 comparu par devant nous S. A. Hubens lequel nous a apporté un act dadmodiation fait et marqué signé F. ,\. Comte des Fours le 4 février 1785 en faveur de Phi- lippe Etienne Joseph Drion, hailli de la terre et seigneurie de Farcienuo et Tergnée, approuvé pm-devant les Eschevins de la hauto cour et justice tant fl'.odale que ccnsale de Farcienno et Tcrgnéo le 2 février dernier, nous requérant oc vouloir approuver et réaliser le dit act il laquelle requôtte condes- ccndaut comme Juste et raisonablc et voulant it Ull chacun administrer justice, avons par toutes formalités et loy re- "luises et nécessaires approuvé et réalisé comme pal' cette approuvons et réalisons laditto adrnodiation avec. los clauses, devises et cond itions y insérées nt exprimées le lJOII droit d'un chacun sauf, le tout conformément audit act qui s'en- suit et est tel: Nous François Antoine Des Fours Comte du S. E. H, chambellan de S. M. 1. Il. et Ap. Seigneur d'An- thionville et Mont, de Farciennes et Tergnée au Pays de Liége etc., etc. aiant des preuves de la droiture et probité de Philippe Etienne Joseph Drion, bailly de notre terre et seigneurie de Farcicnne et Tergnée, déclaron s de lui avoir l'omis un udiuodiation et ferme ainsi que nous faisons par 176 ANNALES HISTORIQUES DE LA les présentes le chateau terre et seigneurie dudit Farcienne et Tergnée avec tous biens droits revenus et emoluments y annexées et qui en dépendent sans même excepter les passées des chênes et la glandée, de même que tous droits seigneu- riaux et de reliefs, en outre le produit des venes à houille ct terre houille, en un mot tous revenus et droits quelcon- • ques en dépendans, et c'est pour le terme de dix-huit ails continuelles, qui prendront cours au mois de may mil sept cent quatre vingt cinq et finiront à pareil jour les dix huit ans accomplis et expirés moiennant une somme annuelle de deux mille deux cents florins d'Allemagne qu'il me fera passer à ses frais après toutes décharges faites sur la dite sei- gneurie laquelle somme se devra payer par anticipation une année d'avance tant que l'admodiation subsistera sans la moindre exception que ce puisse être à l'exception en nature cependant des cas fortuits et malheureux dont Dieu veuille nous préserver comme incendie provenant par orage ou par quelle guerre, famine, stérilité, foule et enlèvement par gens de guerre, ce qui en cas d'évènement devra êre prouvé par des bons et authentiques certiflcats, à quel cas il dépendra de nous de bonifier le domage ou do reprendre laditte terre et seigneurie de Farcienne pour notre propre compte ainsi qu'elle étoit avant la présente admodiation à condition bien entendu que le dit admodiateur conservera et entretiendra laditte terre sur le même pied qu'elle est actuellement et pour plus grande assurance engage et hypothèque tout son bien tant mobiler qu'immobiler, présent et futur, en foy de quoy nous avons signé la présente et y avons opposé le cachet de nos armes en cire rouge, Fait à Prague le quatre du mois de février mil sept cent quatre vingt cinq, signé François Antoine, Comte do Fours." (Lieu du cachet.) " Ce jourrl'hni rlcnx f(~vrier 1781) pnrdev.mt nous les echevins rie la, haute cour et justice tant féodale que censalo de Far- cienne et Tergnée comparu en personne 10 s" Philippe Drion résidant à Furcienue lequel nOLIs a représenté le contract COMMUNE DE FARCIENNES. 177 ldmodiation de ladi tte terre et seigneurie dudit Farcienne it à son profit par haut et puissant seigneur Messire François üoine comte de Fours ainsi qu'il précède lequel sr Drion fait devoir de l'accepter en tous ses points et articles s'obli- ,ant suivant le contenu aux clauses et charges y insérées, .urquoy lui avons donné le présent act pour valoir ainsi te de raison ledit Sr Drion aiant, au surplus signé tant Let qui précède que la présente. Signé à l'original P. E. J. l'ion admodiateur, puis signés: L. Mahy, eschevin, P. H. elvaux échevin; Martin Thomas échevin, Pierre Mathieu .hevin , puis la marque de Jean Pierard échevin par J. P. our ne savoir écrire, puis sousigné: F. X. Drion, greffier, al' copie conforme il son original quod testor, signé J. D. e Spineto commissaire de la ville et district de Châtelet, dmis, in. fid. Le tout quoy noble et généreux Sgr. J. N. e Chestret chevalier sous lieutenant de cette cour pour etc. otre lieutenant mis en garde et retenance de nous les nnseillers susdits qui à ce faire avons été présens, ascavoir, l'ès nobles et très illustres Sgrs Antoine Joseph de Pellard hanoine tréfoncier de la très illustre Cathédrale de Liége, onseiller privé et de la chambre des comptes et nobles et énéreux Sgr Léopold Joseph de Bonhome conseiller de aditto A. dans sa chambre des finances etc. nos confrères et .tin qVe etc. "

Toujours à propos du même Bailly, Philippe-Étienne-Joseph )rion, nous lisons ce qui suit: " La persécution impie de la l'évolution satanique, comme l'appelait Joseph Lle Maistre, chasse de leur sainte demeure en Janvier 1797, les Bernar- dines du Couvent de Soleil mont. Un grand chrétien, Philippe- Étienne Drion, l'emplit à leur égard le rôle de la Providence Cil mettant ~l leur disposition l'ancien château de Farciennes, où elles purent continuer leur vie conventuelle. (Notice SUl' le tableau vénéré à Soleilmont, par M. l'abbé Van Spilbeck, folio 38.) T. n. 12 171' ANNAJ,ES HISTORIQUES DE LA

Notre dernier Bailly paraît encore dans l'acte suivant, qui sc trouve au Registre des Baptêmes de Lambusart: "Le 1G May 1797 a été baptizé par le Révérend Père Jacques Piton, de Fleurus, Philippe-Jos.-Ghislain DePossou, né la veille, fils légitime de Nicolas-Gulllaume-Jos.cGlrislaiu De Posson et Dame Catherine Salle son épouse, de la ville de Liége, résidant en leur maison de campagne à Lambusart. Le parrain fut Philippe-Etienne-Joseph Driou, Bailly de Farciennes, la marraine Marie-Thcrèsc-Jos-Frauçoise Quiriny, de la paroisse de Pont-de-Loup. "In fidem quorum subsignari presentes. " " GOSSLOT, curé de Lambusart. n

La tradition dit (lue ce curé pé/'it assassiné.

Suivant les us et coutumes anciens, Murtin Ilierlaire tle- mande l'autorisation de pouvoir disposer par testament d'un petit-arrière-fief dont il était propriétaire.

" Permission de disposer. " " Nous Lucie-Thérèse de VillE'gas Douairière, Baronne de Bustanzy, Tierce dame et I'révote héréditaire de la ville et Chatellenie de Couvin, Dame de Boussut-cn-Fngne, des Par- chonniers, de Calenelle et Tergnéo etc. ayaut vu la présente requête, accordons a Murtin Bierlaire ln, permission de disposer pal' testament ou codicile en faveur de ses enfants de la maison et du jardin y mentionnés et situés à Farçiennes estants fief relevant de nous en notre Cour de Lansagerie de Tergnée, a condition toutes fois que le dit fief continuera d'être relevé en en lier ct non par parties, a quel effet les enfants du dit Bierlaire qui y parviendront, devront désigner un d'entre eux pour homme mouvant, tous religieux et gens (le main-morte exceptés (10 ln, presente permission, fait et muni du cachet ordinaire (le nos armes à Tergnée l:ï sep- tciubre 1785. " COMMUNE DE FARCIENNES. 179

r"'S. Le bourgmestre, Antoine-Nicolas Lambillotte, collecte taille,; imposées sur la tête des hommes chefs de famille, ur les biens, elles produisent 585 florins. es tailles sur les biens fonds portaient les noms de tailles les; les autres, imposées sur les chefs de famille, les iaux et quelque fois sur les u aisan~es" des habitants; l-à-dire sur la fortune présumée, comme on le fait de jours en différentes localités; étaient dites: tailles per- 1elles. n voit dans le compte du bourgmestre, que les habitants araient les chemins u a corvée", comme on l'a fait long- ps encore en ce siècle, et qu'on allait prendre des pierres lieu dit le Monceau. En notre temps encore on a extrait ucoup de pierres au même lieu, entre autres des pavés ont servi à paver la rue de l'église, appelée u La nssée s comme on le dit plus haut.

1 n'y a rien d'intéressant dans les comptes communaux cette époque; c'est Je calme plat; on jouissait d'une nde tranquillité. Il devait cependant" exister une certaine uiétude dans les esprits, amenée pal' les innovations de ieph II, elles devaient froisser le peuple jusque dans ses -nières couches. Ainsi l'Empereur ordonna de faire toutes ducasses, toutes les kermesses du pays le même jour. On nprerul facilement combien des changements aussi radi- rx, devaient contrarier le peuple dans ses habitudes. L'Empereur philosophe trouvait déjà alors qu'il y avait .p de fêtes; qu'aurait il dit s'il avait vécu de nos jours, iintenant qu'elles dégénèrent en plaie sociale?

En dehors des dépenses faites pour le remboursement des ntes communales, on n'en trouve guère d'autres. On tra- ille peu aux chemins; de temps ft antre on fait quelques .tites dl'penses pOUl' l'cglise ; on paie les sergents, la loca- .in de la maison du vicaire maître d'école, et la redevance 180 ANNAI,ES IIIST01UQUES Dl'] l,A imposée pour aller [Il! marché à Fleurus, sans payer de de douane. Voilà il, peu près tout, en dehors des seigucuriaux , qui étaient peu élevés. Le bailli demande ù la communauté, fla faire coust

"une chambre d'audience ft pour la Cour de .T ustico seigneur n'étant pas obligé d'en fournil' une dans le châ Les habitants rejettent cette proposition. Il eu résulte un pl'OC3S qui cuùto 100 flor. à la COll uauté ; à cette occasion le bourgmestre Thomas, va 1G iL Fosses. La commune paraît. avoir gagué son procas, car la ju continue à se réuni!' au château.

Une tradition de famille rapporte la réponse faite bailli, lorsque, au plaid génurnl, il demanda la constru d'une salle d'audience pour la justice, d isaut qu' ancir ment il en avait existé une: "Qcl'O:l nous montre anciennes fonda tious, répliquu J acq ues W au thy, !lOUS bât dessus. "

Le 24 avril -uux plaids gétu:raux, on défend de pâturer les bêtes ft laine le lo:tg Je certains chemins bourgmestre devant vendre l'herba qui y croissait, au ! de la commune. Le recès est rédigé comme suit: " La même ensuite de I'asseuihlemont des plaids nous mayeur et échevins y presents eu la dite assemblée personnellement comparu par devant nOlIS, Nicolas Ani Lambilliotte en qualité de bourguernaitre de la dite corr uauté et partifaisant pour icelle laq uelle ut été la m rccessé que toutes bêtes ù laine ne pourront habite paturuge tout le long et largeur que les chemins 1'0: qui prend depuis le Waillage jusqu'a Pont-de-loup; même que le batyo (cliemill) ries trois poiriers qui se 1 nu dit Pont-de-loup. (Ce chemin est maintenant rem]: pal' la rou le lIe Farcieuues à I'ironclnnnp.") Ile pour COMMlINE DB FAHcmNNBS 181 hahitl'r ni no faire pnturer les dit, chemins 110 môme tout autres chemins aboutissant aux prairie ainsi que le bat y,., nomme le loup'> à Tergnée se pourront passer ou remettre al' le dit bourguemnitro par portions comme il jugera a P f . t .' , rop08, a quoy arro et recesser avous ete présent nous la ~ite cour y présent le bourguemaitre en la qualité dite, ayant d8 averti aux dits plaids h. tous manant et habitant de la part du sieur officier bailly a reparer les chemins ct fossés. " "Antoine Nicolas Lambilliotte bourguernaitre, " "C. Mahy echevin. r. " P. H. Delvau échevin." " Mal tin Thomas, échevin. " "P. Mathieu, echevin." "X. Drion greffier. "

Cette décision allait à l'encontre des iutérets des fermiers.

Jacques Dovillors est nommé mniour ; c'ost le dernior qui depuis Charlemagne sans doute, ait rendu la justice à Farciennes.

1787. Jacquos Ficheroullo est bourgmestre. Au plaids généraux du 16 avril le bailli, ministère public, fait publier ce qui suit: «.Les Bourgeois et habitans de la te ne et Sgl'il' de Far- cienne et Tergnée étant assemblés SUl' la place, lieu ou l'on tient les plaids généraux après son de Cloche donné, il fut avertit par le SI' Drion Officiel' bailly Mayeur c t admodiateur des dites SgriOBaux Hg!"c et habitans de racom- moder tous les chemins et les tenir dans lem largeur selon les status, relever les fossés, rabiner les hays, remplir et combler toutes fosses faite par les habitans sur les Communes duùit Farcienne et cela en conformités des Mandements émanés, a cc sujet, et aux peines ct amendes y portées a ces égards. " 182 ANNAI,ES HIS'I'ORIQUES DE J,A

On fait encore de ces sortes de publications; tous les les Députations permanentes avertissent les habitants q aient à faire l'échenillage des arbres et des haies.

'On paie 3 fior. 15 s. à Martin Chêne pour avoir s( l'heure. Qu'elle heure? la cloche de retraite, ou celle de pro bablement. On commence ù louer des biens communaux près dl " machine" de Masse St-François et au liâty du lou] Tergnée. C'est vers cette année yue Paul Lambillottc, maître fonneur , acquit avec ses ouvriers à Valenciennes, où travaillaien t, la statue de Ste-Barbe qui se trouve sur l': de droite de l'église de Farcieunes ; elle coûta trente couronnes. Le jour Ste-Barbe, le 4 Décembre, la statue fut Pl en grande cérémonie, du couvent St-François à l'église Farciennes.

l'HiS. Jean-Baptiste Roland est bourgmestre. Aux plaids généraux des Rois sur la place commu le bourgmestre fait procéder il l'adjudication publique dl recette des tailles, par devant la Cour de Justice. An Somville, est déclaré adjudicataire au 28me denier.

Un incident quelconque doit avoir eu lieu à l'occ de la reddition des comptes de Somville, car ils n'ont été reçus par la Cour de Justice, mais en plaid généra présence de 8 habitants et du notaire Destrée.· Comn temps ne permettait pas de se réunir sur la place, 0 rendit dans la maison de J érome Hance. Cette maisoi maintenant cadastrée S" II. n° 604. C'est la maison San sur la place. Une nouvelle ère de procès commence; nos aïeu les craignaient guère. COMMUNE DE FAU(;ŒNNES. 18:1

On U de plus des embarras pour le droit de Fleurus. On trouve des traces d'un procès contre les Dames de Soleilmont et de plusieurs avec Je seigneur: pour le droit d'estorges et de main-morte, pour le mort bois, pour les lots et ventes, (Les droits Il percevoir à l'occasion des ventes) pour les regains.

Le 17 novembre le sergent Quinaut fait uu rapport au greffe, et le greffier l'enrégistre comme suit: "Happort au greffe. n

" Ce jourd'hui 17 gbre 1788 personnellement comparut au greffe de Cour et J ust.ice de Farciennes et Tergnce, aux deux heures de l'après midy, Martin Joseph Quinet sergent des dits lieux lequel ensuitte de la commission luy donnee ce jourd'hui par Mr Philippe Etienne Drion officiel' bailly des lieux de se rendre sur la place dudit Farcienne, aux douze henres du midi, ou la communaute se trouvait espé- ciallement assemblée a efl:'ect de délibérer sur différents objets publié au prône do cc lieu ayant le dit sergent fait la demande, la même par ordre du dit Sieur officier bailly au sieur Jean-Baptiste Roland bourguernaitre président a la ditto assemblée en qualité ditto; scavoir sil avoit la per- mission du dit Sr officier bailly de procéder a l'asse IIIlilée de ce moment, surquoy le dit Roland luy repliqua qu'il navoit pas la permission du dit S,. officier, mais bien de son Altesse notre prince et Evêque de Liége, sur cette réponse le dit sergent en sa qualité ditte dyt audit Rolant que de la part du dit S' officier, il le calengeoit ; ayar.t la môme prctlé son serment en ce cas requit et accoutumé en mains de moy le soussigné greffier. "

" La marque de + Joseph Quinaut sergent pour ne savoir écrire. " " F, X. Drion greffier, " 184 ANNALES HISTORIQUES DE LA

On voit qu'il y avait des tiraillements entre la communalJ et le bailli. Habituellement c'est le maïeur qui présidait plaids généraux; cette fois c'est le bourgmestre. Les procès donnent lieu à beaucoup de démarches, c Roland, pour ses voyages à Fosses, où habitait l'avocat la commune reçoit 90 fi. 00 s. 00 Pour comparaitre à la Cour et au greffe. 20 fi. 00 s. 00 Pour ses démarches extraordinaires 142 fi. 19 s. 00 Le curé annonce au prône, 6 réunions extraordinaires communauté. Il fait 3 annonces pour chacune de 4 assemblé! pour deux, il ne fait qu'une publication. On retrouve 28 états d'avocats, procureurs, notaires, totalisant par la somme de 3512 flor. Selon une note, communauté avait 7 procès avec le seigneur,

Roland rend un compte montant en dépense à 2584 fi. E La plupart des dépenses ont été faites à l'occasion des proc Le compte a été reçu le fi juillet 1791, sur la place Farciennes et dans la grange Quarré, fermier des Dames de leilmont, où l'on s'était rétiré à cause du mauvais temps. Pie François Lefèvre, bourgmestre et 6 particuliers vérifient pièces produites. Parmi ces particuliers on remarque P' la première fois, Louis Gilot, plus tard maire et ensi maïeur de Farciennes, Gilot a classé les archives de la commune après la temp révolutionnaire qui est venue bouleverser le pays; il a jl un rôle sous la première république et il a eu, le pren de nos environs, l'honneur de dresser les registres de 1'( civil, conformément aux prescriptions du code civil..

A la demande du maïeur, le curé Chasselet est rapp' pal' le prélat de Floreffe. Il est remplacé pal' Ignace Her vaux qui dut se cacher à la Révolution française. Le curé Chasselet était familier avec ses paroissiens. lundi de la Kermesse, il passait sur la place vers qu: COMMUNE DE FARCIENNES. 185 heures de relevée, s'arrêtait près des danseurs ct criait en agitant les clefs Je l'église "allons les enfants, il est temps d'aller au salut." "Encore une danse Monsieur le curé" disaient les jeunes filles. Le curé attendait et puis tous en- semble on se rendait au salut. Ainsi finissait la journée. On ne dansait pas le soir et il n'y avait pas de bals pen- dant l'été. Joseph Lambillotte est nommé marguillier. Mambour des pauvres, Jacques Ficheroulle.

1789. Guillaume Delvau est bourgmestre et le bailli Philippe-Etienne Drion est mambour des pauvres. On vend " la l'aspe" (taillis) du bois de ceux-ci, le produit n'en est pIns totalement distribué, on fait divers remboursements dont un à Jeanne Henriet de Châtelet, un autre à M. Lemaigre de "Vieux ville" ( Vieville) et un troisième à François Delmiche.

A cette époque il y avait des inimitiés entre les communes Les habitants se battaient, village contre village. Un jour des gens de Gilly se trouvaient à l'étage d'un cabaret à St-François, des habitants de Chatelineau "qui leur en voulaient" tentèrent de monter à l'assaut, mais on jeta d'en haut un pot à beurre dans l'escalier et un des as- f)aillants fut tué.

Nous sommes arrivés au moment critique où les idées qui fermentent en France vont se manifester et se répandre au loin. Les Belges mécontents des innovations de Joseph II, se lèvent et organisent une armée; malheureusement ils sont divisés et bientôt vaincus par les troupes impériales. Mais l'apaisement ne se fait pas dans les esprits. Liège est le siège de troubles graves et Paris, comme un volcan en travail, gronde et va bientôt lancer sa lave révolutionnaire. Une inquiétude étrange règne dans les esprits j des mots 186 ANNALES HISTORIQUES DE J.A nouveaux qui charment ct offraient, "liberté, égalité" jettent l'inquietude dans les masses. Le Clergé et la Noblesse, atteints dans le un richesses et leurs privilèges luttent contre le courant et la bourgeoisie, comme la masse populaire, hostile aux innovations de Joseph II, voit d'un mauvais œil les idées nouvelles qui viennent de France.

Depuis Charlemagne, c'est-à-dire depuis près de dix siècles, on n'avait connu que le système féodal, et comme le philo- sophe antique, qui malgré tout son génie, ne pouvait concevoir le monde sans l'esclave; on ne pouvait comprendre que la société put exister sans caste nobiliaire et sans priviléges. Ces idées n'étaient pas mûres. Beaucoup d'actes de la Révolution furent d'ailleurs déplo- rables; toujours des violences, allant à l'encontre des senti- ments religieux des populations. On pouvait chasser les seigneurs, on n'y tenait guère, mais abattre les croix, profaner les églises, traquer les prêtres comme des malfaiteurs, celà dépassait toutes les bornes et faisait haïr les Républi- cains. Pour comble d'infortune ceux-ci nous amenèrent la guerre, la disette et la misère. Aussi une partie infime de la population applaudissait-elle seule aux idées nouvelles. C'était celle qui n'avait rien à perdre et qui espérait tout gagner dans le boulversement qui se préparait, comme celà se voit dans toutes les révolutions. Elle fut déçue dans ses espérances, il ne résulta pour elle aucun avantage immédiat de la Révolution et celle-ci, comme le fit l'Empire aussi, commença par enlever à peu près tous les hommes valides. Le 17 février le comte des Fours seigneur de Farciennes, donne, par devant un notaire de Prague, procuration générale au bailli Philippe Etienne Drion pour plaider en son nom devant toutes Cours de Justice, transiger etc. Le comte François Antoine des Fours a pour témoin Joseph et Frédéric, tous deux aussi comtes des Fours, COMMUNE DE FARCIENNES • 187

• 790. Tout s'agite dans le pays; les Patriote" sont dans les environs; le 24 novembre, campés sur la Meuse, près de Bouvignes , ils abandonnent leur position et arrivent dans le plus grand désordre à Charleroi. Le 25, ils quittent cette ville qui, le soir, est occupée par l'avant-garde autrichienne. Namur est occupé le même jour aussi et Bruxelles le 2 Décembre. Le 23 Mai, le bourgmestre Roland remet au curé la pièce suivante; lequel en fait la lecture au prône: " Monsieur le Révèrend Pasteur de Farciennes est prié de la part de Jean-Baptiste Holand bourguemaitre regent du dit lieu de publier au prône de la messe paroissialle dimanche prochain vingt trois du mois de May 1790, ce qui suit: '" " Les manuans et habitans de la communauté de farcienne et tergnéc, signamment tous les chefs de famille du dit lieu, hommes, femmes, veuves, ecclésiastiques et séculiers, sont convoqués de la part du sieur Jean-Baptiste Roland hour- guemaitre régent du prédit lieu de s'assembler mardy prochain vingt cinq du mois de May 1790, à l'heure de midy dans l'endroit accoutumé sur la place a effet de choisi),"un électeur de cet endroit, pour nommer conjoinctement avec les autres électeurs des villages de leur district, un représentant a l'Etat Tiers, en conformité du projet de reces emané du même Etat dont lecture leur sera faite lors du dit assemblement partant , personne ne pourra pretexter cause dignorance."

Jacques Ficheroulle est mambour des pauvres: les revenus des biens de ceux-ci montent; ils sont cette année de 610 H. On paie pour enterrements de pauvres, 33 H. 3 s. 00. Pour l'écolage des enfants, 112 H. 10 s. 00.

Farciennes fournit plusieurs recrues aux Patriotes, entr'- autres Quarré, marchand de vin, et Chaubert; celui-ci se trouvait à la déroute de la Meuse. 188 ANNAI,ES HISTORIQUES DE J,A

Le procès-verbal des plaids généraux de la Saint-Remi, qui suit, nous montre qu'à cette époque, le bourgmestre était nommé par le bailli, représentant le seigneur, sur une liste de trois candidats présentés par la Cour do Justice et la communauté. "Plaid généraux de St-Remy tenu cejour d'hu y deux du mois d'8bre 1790 sur la place de Farcienne lieu accoutumé ensuitte de lassemble y convoqué au son de cloche donné par Nicolas -Preumont sergent. " " La même les Bourgeois et habitants de la terre et sei- gneurie de Farcienne et Tergnée étant assemblés sur les places lieu accoutumé fut présenté de la part de la Cour et Justice et Communauté trois personnes de la ditte seigneurie nommement les sieurs Nicolas Dupuit, I'ierre Lefebre, Jacques Lenain, pour être dénommé entre y ceux trois, un pour être Bourguemaitre et cela à M. Philippe Etienne Drion admodiateur de la dite seigneurie comme ayant droit d'Election de la parte de Monseigneur le Comte des Fours, lequel a choisi le nommé Pierre Lefebre qui at la même preté le serment requis et accoutumé ens mains de A. Jacque Devillers officier mayeur; et de nous présent la susdite Cour, qui avons ordonné à notre greffier la présente soussigner. "

"Pierre Lefebre et Nicolas Preumont. F. X. Drion greffier. "

La communauté reçoit la lettre suivante, à l'occasion des troubles liégeois: « Tbuin 15 Juin 1790." " Nous vous avons fais parvenir une lettre avec l'adresse des Etats du 21 Mai, ensemble le pouvon' nous donné par la comité de guerre pour vous requérir de faire partir les volontaires de votre endroit pour l'armée patriotique; nous ne doutons pas que vous ne les eussiez communiqué à votre communauté et cependant vous ne nous avez donné aucune COMMUNE DE FARCIENNES. 189 réponsc, ce silence a dautant plus lieu de nous surprendre, (1uc nous sommes persuadés qu'il y a un grand nombre de braves gens chez vous et capables de servir la patrie, dé- pêchez-vous donc, Mousieur , de vous conformer à notre pre- mière lettre et de nous faire parvenir par recès de votre communauté, votre réponse incontinent ft florennes chez Motquin sur la place. " " Si vous n'avez pas de volontaire, contre notre attente, YOUS devez faire sentir à votre communauté quelle peut y suppléer par une somme d'argent que vous feriez parvenir de suite au comité de guerre, dont nous nous en chargeons contre reçu nous sommes" " Monsieur" " Le3 députés du comité de guerre, "

Aucun habitant de Farciennes ne parait avoir pris part aux troubles qui agitèrent violemment la ville de Liége.

1791. Bourgmestre Pierre Lefevre, Le bailli fait faire les publications suivantes: " Le sieur Drion officier Bailly et admodiateur de Farcienne et Tergnée , avertit le bourguemaitrc et communauté de sc conformer aux édits et mandements concernant la réparation Iles chemins, relever les fossés, rabiuer les haies etc. il fera la visite dans la quinzaine, ce deux du moi de juillet] 790 et un, n " Partant ce qui sera mis en garde. "

"r. E. ,T. Drion Bailly admo. "

" S" Drion officier Bailly et admodiateur de Farcienne et 'I'orgnée avertit :l tout un chacun de se conformer exactement aux: édits et mandements emanés concernant la moisson, ci- joints en copie, et ce pour finc personne ne pretexte cause diguoraucc. " 190 ANNALES HISTORIQUES DE LA

Un ordre du conseil privé prescrit de séparer les archives de la Justice des papiers de la commune; en conséquence Roland fournit un coffre pour placer ces derniers. Un notaire vient faire le triage. C'est le point de départ des archives communales proprement dites. Roland va à Charleroi mettre une lettre à la poste pour Liége, ct porte dans ses comptes pour son voyage un florin et pour le port de lettre y compris le reçu, 15 sous, ou 95 centimes. 96 habitants paient un poulet cette année, pour pouvoir pêcher dans la Sambre. Le reste des habitants ne jugeait pas convenable sans doute d'user de son droit. André Ficheroulle est mambour des pauvres, l'année sui- vante aussi. On ne paie plus pour l'écolage des enfants pauvres que 37 fi. Jacquot est pendu à Châtelet pour avoir volé deux bœufs dans le pachis Manet. Il avait été reconnu il Maubeuge par Nicolas Simon dit Pichelotit, qui y vendait des moutons. Les exécutions capitales étaient rares, celle-ci fit sensation. On en parle encore. La pendaison pour un vol de bœufs est un rude châtiment, mais il est à remarquer qu'à cette époque, la police n'était pas aussi bien organisée qu'actuellement; la population était petite et le pays couvert de bois; les vols étaient par conséquent faciles et il était nécessaire de terroriser les mal- faiteurs, par la rigueur des châtiments.

1792. Le 6 Novembre, les Français, commandés par le général Dumouriez, battent los Autrichiens à J cmappes et occupent notre pays. Le 28, le général Français fait son entrée il, Liège. Anvers se rend au général Miranda et Namur au général Valence. Jean-François Camus bourgmestre, rend ses comptes, en présence d'un notaire et de Roland député de la communauté, accompagné de plusieurs habitants, Le curé Herlinvaux avait COMMUNE DE FARCIENNES. 191

nuoncé la réunion au prône, afin que personne n'en ignorât. Comme il était traditionnel, le bourgmestre avait paye a .oire , au compte de la communauté, mais on doit croire que c nombre des habitants présents était restreint, oar, il ne iorte en compte que 1 fi. 7 s. Il résulte de l'examen des archives que les anciens us et ?Outumes, se sont perpétués jusqu'à la Révolution française. Depuis peu d'années seulement, on voit du trouble dans l'administration de la commune, résultant sans doute des agi- tations du moment amenées par les Patriotes et les émeutes liégeoises. Ainsi ce n'est plus la Cour de justice qui reçoit les comptes communaux; c'est un notaire auquel se joignent un certain nombre d'habitants. Les comptes, d'ailleurs, étaient d'une simplicité toute primitive. Les recettes étaient établies par les chassereaux des tailles, la liste des bêtes pâturant les bans, et les dépenses par la liste des déboursés du rendant, appuyés pal' les quittances retirées des fournisseurs, etc. La commune continue à payer sa rente de 20 florins aux dominicaines de Chatelet et aux pauvres de Bouffioulx. On paie à Jérome Hance, cabaretier SUl' la place, pour avoir fourni tables et chaises pour 3 assemblées populaires, L 1 fl. 10 s. Pour la première fois on parle de location de sarts com- munaux.

Ilno mauvaise époque va commencer et l'on va pâtir de toutes les misères engendrées par les malheureuses guerres de Louis XIV. Les comptes communaux ne seront remplis que des dépenses occasionnées par le passage et le séjour des troupes.

Le 29 Octobre, le bourgmestre va à Châtelet et à Fleurus, "au sujet des émigrés". il en passa à Farciennes, car la tradition raconte qu'un certain nombre d'cntr'eux, se trou- vant dans un cabaret de Farciennes, maison maintenant ANNALES HISTORIQUES DE LA 192 cadastrée SOI\ A na 347c, maison Gilot-Lambilliotte. jetaient pal' la fenêtre de l'argent aux enfants, et prenaient plaisir à les voir se battre pour le ramasser. Les émigrés comptaient bien ne faire qu'un voyage de plaisir jusqu'au Rhin et revenir a vec les armées étrangères. Leut' espoir fut cruellement déçu: beaucoup vécurent dans la gêne et moururent dans la misère. Les 4, .1, 6 et 7 Novembre, le bourgmestre s'occupe encore des émigrés. On fait botteler du foin pour les troupes françaises et les 28 et 29, on leur conduit de l'avoine à Charleroi. On conduit du foin par bateaux, au camp de Malonne. On donne 4 couronnes de France à des gendarmes qui de- mandaient 400 mesures d'avoine et 12000 livres de foin. Ils acceptent qu'on ne leur fournisse que 100 mesures d'avoine. Le 25 Décembre, des gendarmes viennent de nouveau exiger 100 bottes de foin, parce que celles qu'on leur avait fournies ne pesaient pas 10 livres. Le bourgmestre fait des démarches à Charleroi et à Namur, pour savoir si on paiera les fournitures faites aux Français. On fait pendant cette année des fournitures aux camps de Flawinne, Malonne et Floreffe. On y conduit entr'autres de l'avoine en Novembre. Les troupes étaient sous le comman- dement du général Valence, et leur Directeur du parc d'ar- tillerie portait le. nom de Deromanet. C'était la 4111e division, d'artillerie probablement. Trois fermiers de Farciennes, Quarré, Dej aivo et Lottin, transportent à Givet, des blessés qu'ils vont prendre à l'abbaye de Floreffe. J ean-J oseph Fontaine, ses frères et sœurs, sont fermiers à Fontenelle.

Le curé Herlinvaux n'Mait que provisoirement il Farciennes, sans doute, car on trouve sa nomination au 18 Septembre de cette année. Né ft Floreffe en 1745, ordonné le 9 Juin 1770, il fut ensuite vicaire à Senenne et curé il Floreffe. Il donna COMMUNE DE FARCIENNES. 193 sa démission de curé de Farciennes en décembre 1803, sortit en janvier 1804, et mourut le 2() Mars 1813.

Le 27 septembre de cette année commence l'an I'" de la Hépu bliq ue.

1793. Michel Dandois est bourgmestre et Pierre Lam- billette est son adjoint. Nom nouveau.

Des troupes sont dans le pays. Des chasseurs irnpèriaux sont iL Farciennes le lor avril. On leur fournit des guides. Du 1 janvier 1792 au 1er Juin 1793 la commune doit fournir 83 guides. 9 chevaux de selle, 6 chariots ù G chevaux, 4 cordes de. bois, 525 gerbes de paille etc. Le 6 février les délégués des communes se réunissent en assemblée générale à Charleroi. Les réunions se faisaient précédemment à Namur. Le 25 mars les Français abandonnent Charloroi, qUI est occupé pal' les Autrichiens le 28. Ceux-ci ticnneut tout le pays et sont accompagnés par deti émigrés. Après le départ des Français les anciennes institutions sont remises en vigueur, On fournit des provisions pOUl' le siège de Valenciennes, I~US pionniers à Charleroi, au sIege du Quesnoy et à Maubeuge, Uuo grande fermentation règne dam; le pays ci la com- munauté s'assemble souvent, pour prendre les mesures utiles à ses intrrùts. En avri 1 on fai t l1ll emprunt de 1600 fior. Le 27 ct 28 octobre on conduit de la paille au camp de Lohbes , du foin iL Mons et on fournit des guide,~. En novembre

II. 194 ANNAl,ES HISTORIQUES DE LA

On fait beaucoup de paiements à des particuliers, pour four. nitures de foin, sans doute. On fait la patrouille, les hommes sont payés par la cOm- muno. On continue le procès contre Madame de Bustansy, pro- priétaire à Tergnée. En décembre on paie :2 flor, à Louis Hubert, pour avoir sonné au jour de l'Adoration perpétuelle.

A cette époque on trouve à Farciennes les noms suivants: Bolle, Kairet, Lambillotte et Lambilliotte, Dubuisson, Lejeune, Pierard , Camus, Frère, Thomas, Fauville, Mas- sard, Lenain, Charles, Meurice, Syplet ou Siplet, Dermine, Masqueliu, Moustier, Piret, Delforche ou Delforge, Mathieu, Deprit, Dangé, Bruaux , Roly, Chauber, Ficheroulle, Lemer, Preumont, Robson, André, Moreaux, Marlier, Alexandre, Bierlière, Dejaiffe, Benoit, Wauthier ou Wauthy , Bouillon, Lecluse, Curé ou Quarré, Chaine ou Chene, Dupuit, Joway, Delvaux, Wigenou ou Vigenon , Garces, Severin, Demoulin, Tasou ou Tusson, Mahy, Duchien ou Lechien , Devillers, Kaisin , Janrnar, Baumal, Lorent, Herlinvaux, Scotet, Rance, Staies, Lefèvre, Dandois , Mason ou Masson, Gilson, Wieslet ou Vieslet, Delire, Dubois, Dispy, Mahaut, Gerard, Chaudron, Masy, Sicot ou Zicot, Embersin, Dahy, Donie, Colinet, Lottin, Joachim, Couvreur, Antoine, Bourque, Bertinchamps, Nolard , Gaspar, Derard, Sommeville, Sevaux, Denis, Moineaux, Gregoire, Henrot, Gillet, Lambert, Goreux, Leloup, Benoit, Sandron, Roland, ~Iichel. Daubresse, Gau- donne, Gilles, Lesire, Fontaine, Sevaux, Fanuel ou Fanuelle, Franc, Dulieux.

Tels sont les noms de familles qu'on retrouve dms les chassereanx des tailles, dans les listes des contribuables. Les familles étaient peu nombreuses, car le nombre des noms de famille est gt'aud en égard II la population. En moyenne, moins COMMUNE DE FARCIENNES. 195 rlo dix personnes portaient le même nom, soit moins (le deux ménages. Dans ces calculs nons n'avons pas égard au couvent de St François, qui avait une vie à part. On voit 157 contribuables pour le foncier.

Selon un rôle il y avait à SI François 3 habitations, à SI" Anne une, dans la rue du Chat 9, au Crombion 10, dans le Centre y compris le Wairchat 101, à Grand-Champ 12, à Tergnée 18 et au Wainuge 2.

On paie la taxe pour: 54 chevaux appartenant il !) particuliers. 22 poulains à 4 " 216 vaches " à 112 " 151 génisses et jeunes bœufs" a 56 .," 3 bœufs " à 2 En tout 446 animaux. 38 habitants n'ont ni chevaux ni bestiaux. Le tout pour environ 800 âmes. Soit une vache pour 3 habitants et 7/10 .

• 794. Thomas Lambillottc est bourgmestre, Il est l'aïeul maternel de celui qui rappelle ici son souvenir.

, Le 12 Février, on fournit doux chariots pour conduire des malades, pal' ordre du commissaire Yernaux. Le 18 Février, les autrichiens commencent ;\ fortifier Charleroi. Le 20 on fournit des pionniers à cette ville. La nuit pré- cédente, .Ie bourgmestre vaque jusqu'à minuit pour préparer de l'argent pOUl' les payer. Le 6 Mars, on expédie deux chariots. Le 3, on avait dressé la liste de la 2mo hrigade des pionniers et le 7, on prépare la 3me liste. Le Il, ou organise la 411le brigade. Le 1\, le bourgmestre paie au curé :.-l florins pour annonce 1% ANNALES HISTORIQUES DE LA d'ulle ussombléo rie la communauté, afin du prendre tlE l'argent iL intérêt. Le ] 4, on fournit deux chariots et le 15, un organise L 5"'0 brigade des pionniers, L0 17, le bourgmestre va à ChiÎtelet, peU' ordre de là CoU! (le Justice, pOUl' savoir si on sera remboursé des frais oc ousionnés pal' les pionniers. Le 18, on livre deux chariots, et les 19 et 23, on réuni les 6'''" et 7'"0 brigades de pionniers. Le 24, le bourgmestre va à Fosses, trouver l'avocat de Il commune, afin qu'il prépare une supplique à adresser al Conseil privé pour avoir l'autorisation de prendre cie l'argen à intérêt. L'avocat dit qu'on doit commencer par passel' unt constitution, dans la forme prescrite pal' la loi. Le 31, on fournit 2 chariots, on organise des pioumors e ou fournit le logement ft 4 recruteurs du Roi. Le 1cr d'avril des pionniers partent pour aller travailler Charleroi. Le 8, 011 fournit de nouveaux pionniers et 2 chariots. Le !J, on fait une démarche ;\ Châtelet pour avoir la copie de la constitution (Délégation donnée à quelqu'un ) pou prendre de l'm'gent à intèrêt ; le 10, on la porto à Fosses Le 11, ou va ft Pont-do-loup chez M, Delire, qui. demande que l'on revienne une autre fois. Les 12 et l ü, Oll fournit dos pionniers et dos chariots i Charleroi. Le 17, deux chariots partent pour Thuin. Le 21, des pionniers partent pour 8 jours et un fourni 2 chariots. Les 23 et 26, on loge des recruteurs. Le 25, on complète la brigade de 30 hommes qu'ou rloi fournir aux fortifications. Le 28, le bourgmestre cherche de l'argent pour payer ler pionniers volontaires pour 8 jours. Le ~9, le bourguicsu'e va dire LIll iuuïeur que si les chariot: ~O:\Ti\IU!\F. m: F ARc;mNNBS. 1!17 clemanrJ(~s ne partent pas tout (le suite, on sera puni par uno exécution militaire.

Le I'" mai, par ordre du commissaire Honay on fournit un chariot pour conduire des vivres ft N amur, Le tel' mai aussi, les Autrichiens "les Kaiserlich , comme on les dénommait, font sautel' le pont de Samhre ù Châtelet, pour empêcher les Français (10 passer la rivière. nt' nornhrousos troupes françaises sont il Pont-de-loup. Les Iurpériaux SOli t, h Farciennes, leur avant-garde est cachée dans les 11011 illes du rivage :\ la Sambre de la Société de Masse-Saint-François. Lr-s Français places derrière les haies Iles Navennes, de l'autre côté de la rivière, viennent tirailler contre l'ennemi en crinut "montre-toi donc charbonniers , lb: faisaient nllusion ;'\ ln, place oû se tenaient cachés les Kaiscrlicheu. Des habitants de Farciennes se trouvaient près (le la cha- pelle Sainte-Anne, clierchau t à voir cc (lui pourrait advenir, lorsque les Français de Pont-de-loup, leur envoyèrent un boulet qui passa prè s rl'cnx. On comprend (lue le grnupo se dispersa aussitôt.

Le général Charbonnier, le hrûleur d'abbayes, commandait iL Pont-de-loup et cherchait :'t passel' lit Sambre, mais no pouvant y réussir, il s'était logé an clrâteau do Messieurs Quil'ini. Dans ces moments d'émotion, on était en quôtc (le nouvelles. Charbonnier était inquiet (le savoir si Namur, alors assiégé, se rendrait ; son hôte M. Quirini avait envoyé eu cette vi Ile et pour la mettre en sûreté, sa (lame tout récemment accouchée, un domestique était chargé d'aller souvent prendre de ses nouvelles; un jour en dînant comme d'habitude avec le gén.éral, M. Quirini commit l'imprudence de dire, qu'il savait que Namur n'avait pas encore capitulé. Son interlocuteur en prit bonne note et le lendemain, le faisait arrêter comme ayant des intelligences avec l'ennemi. Ou allait vite en besogne il cette époque, M. Quirini comme HIS ANNAJ;F]S HISTORIQUES DE J,A d'antres accusés fut conduit à Nalinnes; le tribunal révolu- tionnaire siégeait dans la sacristie de l'église. Il comparut après d'autres, devant ses juges et dit que s'il savait que Namur n'était pas pris, ce n'était pas parce qu'il avait avec l'ennemi des intelligences contraires aux intérêts de la République, mais bien parce qu'il avait sa femme en couches, en cette ville, et qu'il était bien naturel, qu'il dé- sirât avoir souvent de ses nouvelles; il montra les lettres récentes de sa dame et fit comparaître le domestique qui les lui avait apportées. Pendant qu'on jugeait son maître, le do- mestique regardait par la fenètre de la sacristie, fusiller sur le cimetière les premiers condamnés! Aussitôt condamné, aussitôt exécuté. Le domestique portait le nom de Pierre Daive. M. Quirini eut le bonheur d'êire acquitté.

Le 25 mai, les Français commandés par le général Char- bonnier, viennent faire le siège de Charleroi. Le 3 juin arrive l'Empereur François II. Les Français sont refoulés en dé- sordre au delà de la Sambre. L'armée autrichienne marchant sur la Flandre, les Français repassent la Sambre, mais sont encore une fois refoulés par le prince de Reuss. .

Le général Jourdan vient prendre le commandement des troupes françaises; il place ses principales forces à Fleurus, pour couvrir le siège de Charleroi qu'il entreprend. Le bom- bardement de la ville commence le 18 et le 24, elle se rend.

Le jour de l'Ascension, les Français arrivent à Farciennes il l'improviste ; on n'avait pas de journaux pour être renseigné sur la marche des armées, à cette époque. En peu d'instants, la commune est remplie de troupes. Le lendemain matin, les habitants étaient pillés et on ne pouvait plus trouver une croûte de pain dans la commune. Il en résultat une grande disette. COMMUNE DE FAnClENNES. 1!l9

Le froment se vend alors un louis le setier ct le seiale 22 escalins ou 13 frs. et 86 centimes. " Avant l'arrivée des Français on avait caché les deux cloches de l'église, l'une d'elle n'a jamais été retrouvée. Elle avait été cachée au lieu dit l'Amion disait-ou. Elle est peut-être là encore sous terre.

Eu mai et en juin on pille chez le Bailli, et là où il y avait quelque chose à prendre dans la commune sans aucun Joute. On prend chez Mr Drion : 70 tonneaux de bière de 120 pots, à 13 livres la tonne, liv. 900. Une demi tonne d'huile de colza, contenant 80 pots, à une livre et 4 sols le pot, 96 livres. 4 pièces de vinaigre de 130 pots, à 12 sols chacun, 312 livres. 72 livres de porc à 10 sols la livre, 36 livres. 7 setiers de froment à 5 livres le setier, 35 livres. 8 " seigle à 3 id. 28 livres. 15" de pois blancs à 5 livres le setier, 75 livres. Un cuir noir pesant 40 livres iL 23 sols l'une, 46 livres. Un cuir blanc" 22" 12 id. 13.4 livres. On prend au bailli, lors du passage des armées, 7 chevaux de forte espèce à 500 livres l'un, 3500 livres. Au total on pille chez lui pour une somme de liv. 5570, G sols. 'A la v· fr. Lottin fermière à Tergnôe on prend pour liv. 1865, 6 sols. Le porc salé se vend 10 sols ·la livre. Le bœuf salé se vend G sols la livre. La viande fraîche, 5 1/2 sols la livre. Le beurre, 20 sols la livre de 6 quarterons. Un pain de 6 livres, 12 sols. L'épeautre, le setier 2 livres. L'avoine, le setier 2 livres. Le foin, les cent livres, 2 livres. 100 gerbes de paille, 9 livres. 200 ANNALES llISTORIQtŒ8 DE LA

Nous reprenons les notes du bourgmestre. Le 4 mai, le bourgmestre va ù Fosses pOUl" reprendre la sup- plique à adresser au conseil prive. On répond qu'on l'euven'a pal' la poste. Le 5, on livre deux chevaux pour aller iL Gosselies. Le 6, le bourgmestre va chez .Ml' D81ire :l Pont-de-Loup, pour savoir :\ quel taux on pourrait avoir (le l'argent :\ in- térèt, Ml' Delire est absent. Le 7, on expédie de nouveaux pionniers. Le 10, le bourgmestre demande au bailli de pouvoir ré- unir les habitants, et porte au curé l'annonce à faire au prône. Le 11, on va de nouveau chez Ml' Delire; sa nièce dit de revenir le lendemain. Le 12, nouvelle démarche au nième lieu, pour savoir si on viendrait compter l'argent ù Farciennes, ou s'il fallait le faire prendre à Pont-de- Loup. Nouvelle remise au lendemain. Le 13, nouveaux arrangements avec. les pionniers. Nouvelle démarche à Pont-de-Loup, mais on répond qu'il n'y a pas d'argent. Le 14, on va à Fosses, pour savoir si on pourrait avoir de l'argent. Le 15, on règle le compte des pionniers. Le ] 6, nouvelle démarche à Fosses, pour lever 1200 écus à frais, mais OIl n'en trouve que 1000. Le 21, la somme est complétée par le notaire. Le 16, le bourgmestre paie 16 flor. pour le timbre de l'obli- gation de 1000 écus. Le 21, le bourgmestre paie pour les 200 écus, 4 flor. Les ] 200 écus étaient prêtés par la fondation des bourses instituée pal' Paul Rouillon ancien curé de Landelies. L'inté- rèt annuel, 168 florins (3 1/2 p. cent) ne fut pas payé jus- qu'en 1825. Le ] 7, 1(> bourgmestre et son fils paient les pionniers. Le 22, on organise une nouvelle brigade. ~OMMUNE DE FARCIENNES.

Le 26 et le 28, le bourgmestre porte avec son fils Simon, du pain, de la viande et (le la bierre, à une compagnie de hussards hollandais, placée :'L Tergnéc et au Mongna. Le 29, on fournit SUl' la place,39 livres de veau aux hol- landais à 9 liards la livre, 6 fi. 8 s. 2 d.

On lit" Le premier juin par ordre du général François reçu aux neuf heures du matin pour contribution 800 pains ct une vache en deux fois 24 heures, dont nous avons roulé toute la nuit de village en village, mon fils Simon avec Pierre Lambillote qui ont été à Fontenelle et le 2 dito avoir trou- vé du grain en la ferme de Fontenelle, avoir soin de le faire moudre et parcourir de maison en maison pour le CUIre, mérité, 4 fi." Le 3, le bourgmestre fournit pour Il florins de farine pOUl'compléter la contribution; il se rend eusuite à Marci- nelle pour t'elire la livrance des 800 pains et de la vache demandée. Le 4, il fournit pour 1 fi. une livre de beurre de 6 quar- terons, à des hussards du roi qui se trouvaient à Saint- François. Le même jour il voyage pour leur fournir du pain, de la viande, "du caffet et lait" et du bois pour leur cuisine. Les 6, 7, 9, 10 et 17, il livre du pain et du beurre. Il écrit: "Depuis le 24 dito vaqué dix-huit jours, Simon mon fils, dix-neuf jours, tant pour les impériaux que pour les" citoiens " jusqu'au 30, 30 fior. Le 25, l'armée des Ardennes, commandée pal' Marceau, traverse Farciennes toute la journée et monte par le chemin du Petit-Try et le bois des pauvres. A Lambusart se trouve une forte redoute, élevée par les Autrichiens pour garantir leur aile gaucbe. Marceau l'emporte pendant que Jourdan, commandant en chef de l'armée française, force les lignes autrichiennes à Heppignies et à Fleurus. La conquête 202 ANNALES HISTORIQUES DE I.A de la Belgique en fut le prix, et nous fûmes français jus- qu'à la chûte de Napoléon 1er• C'est à cette bataille de Fleurus que nos pères virent s'éle- ver le premier ballon lancé dans notre pays. Le 29, on fournit une paire de draps de lit pour l'ambu- lance de Châtelet. Le 14 juillet, le bourgmestre recueille les bons délivrés aux habitants pour :fournitures de foin. Il dit: " Le 15, vaque pour faire mettre les foins en tas daus la cour du curé dont la commune avait fait faucher les prairies du seigneur, du curé et celle des émigrés. Mon fils Simon avoir assisté à faire les tas pendant un jour. Ensemble, 3 florins. " Les 16 et 21, ils s'occupent encore du foin. Les 23 et 24 on conduit du foin aux « citoiens ; à Char- le roi. Le 28, le bourgmestre marque les portions des regains dans les bans. Le 5 août, on fournit des pionniers aux travaux au pont de Tergnée. Les l , 2 et trois septembre, le bourgmestre reçoit au rivage de Sambre 130,000 livres de foin, que la communauté doit livrer "aux bons citoiens ». Ses fils y travaillent. " Pour avoir été à Bruxelles aux représentants du peuple par mon fils Simon en ma place, avec Louis Gilot pour avoir payement de nos foins livrés aux citoieus, parti le 6 septembre 1794 et revenu le 9 au soir, partant 4 jours en- semble 16 flor. " Les 13, 15 et 16 on travaille aux foins par ordre du com- missaire Niquet. Le 18, on fai t "le recencement des dîmes des foins". Les Français percevaient la dîme à leur profit. Le 19, le bourgmestre est présent à la reddition du compte de l'ancien bourgmestre Camus. Les 22, 26 et 27, "on bottele les foins, " COMMUNE DE FARCIENNES 203

Le lor octobre, on va à Fosses chercher 1.1 copie do l'acte de prêt de 1200 écus,

On li t encore: Le 16 juin, il y avait un camp à Fontenelle, et il cette oecasion « Payez ce 14 Juin ùito à Jacques Moustier quatre florins et 10 sols bb--Liége, pour avoir porté au camp de Fontenelle des ottieux (outils) 4 fi. 10 s. " « Ce 20 juillet, payé à tous ceux qui ont enterré les morts et chevaux SUl' la campagne de Fontenelle dix-huit fiorins bbt- Liége, c'est comme conste de leur quittance qui se reproduit 4 florins" Le 27 août, on paie des vivres et le logement il. des répu- blicains français. "Le 1er septembre, payé à Victorien Volelet récollet pour une messe basse 4 fi. " La première mention du calendrier républicain est ains; conçue: « Le 21 Termidor, 2me année républicaine paye à J. J, Holand pour deux affiches qu'il a apporté venant de la com- mune de Charleroi, trois plaquettes comme const de la quit- tance 15 s. ", Le 2 octobre on paie à Bertrand Pigeolet pour 6 messes basses, 6 fi.

1 Le 3, on paie au vicaire Lambillotte 24 florins pour son logement; il devait être maître d'école, car il reçoit la somme habituellement payée à l'instituteur pour son logement,

Le curé était caché sans doute puisqu'on paie d'autres prêtres; cependant il fait encore cette année la publication au prône annonçant la reddition des comptes communaux. En cette année le notaire géomètre Delhaye fait l'arpentage des sarts communaux, pour ses deux journées il reçoit 9 fi. La Cour de justice est encore en fonction, car on lui paie ainsi qu'au greffier, pour timbres et annonces, au sergent et 204 ANNAJ;ES ffiS'fORJQUES DE J.A autres personnes présentes au mesurage, ainsi que pour UI1 voyage à Châtelet pour faim marché avec l'arpenteur, 24 ft. Le bourgmestre Dandois reçoit les frais d'adjudication de 63 portions, Ù 3 plaquettes chacune, 47 ft. 5 s. On paie au curé pour publication au prône relative à la reddition du compte, 10 s. C'est le notaire Delhaye, l'arpenteur qui reçoit le compte, Cil présence de Pierre Lambillotte et de Nicolas Preumont. Les sarts communaux sout appelés Novaux (nouveaux terrains).

Après le compte des dépenses du bourgmestre, on trouve celles de l'adjoint Pierre Lambillotte. On y voit qu'une vache fournie aux troupes, coûte 52 ft. 15 s. Qu'une tonne de bière fournie à des anglais est payée 12 ft. Qu'un agneau livré au général Chatelain, au couvent des récollets, est payé 4 ft. On a donné aussi un veau à ce général les 25 ct 27 juin. Michel Lambillotte avait aussi enterré des morts à Fonte, nelle et avait reçu 2 ft.

Le 20 juillet, la Cour de justice ordonne de payer les pionniers qui avaient été travailler à Charleroi, mais on refuse de payer ceux qui s'y étaient rendus en place d'autres; les défaillants devant les satisfaire. Les pionniers fournis par la. commune et travaillant presque tous 8 journées consécutives, font du 20 février au 15 mai, 2360 journées environ, payées un H. chacune. En août et septembre, Joseph Dandoy et François Preumont veillent 40 nuits. On voit qu'il y avait un camp à Mont-sur-Marchiennes, et un hopital - une ambulance sans doute, - au Wainage. Nicolas Fontaine était facteur de la houillère de Masse S' François. COMMUNE ns FARcrnNNES. 205

Dû 17!.J4 il 17!.J7 la commune loue: les Hayettes situées près de Tcrgnée, le 'I'richon Gilot, le Trichon sous l'église _ en partie englobé dans le nouveau cimetière, - 12 portions au Tricu Dalau, (A l'eau) 12 au dessus

Les dames de Soleil mont donnent procuration à MilIOSciJO- lastique d'Aivier, leur abbesse et à darne Bernard Ducarrnc leur boursière, de vendre de leurs bien fonds pOUl' pouvoir payer la contribution de 30000 livresjmposée par les Français. Les SŒurs signataires sont au nombre de huit. La sous-prieure s'appelait Josephine de la Charlerie et les religieuses portaient les noms de: Ursule Monte, Iiose Longpré, Louise Pierct, Caroline Baal', Marie Pierart, Emmanuelle Laloyaux et Thérèse Beridez. En conséquence de cette procuration, les Dames prédites vendent à Jean-Joseph Fontaine, tant pour lui que pour ses six frères et sœurs, 28 bonniers dépendant de la ferme de Fontenelle, situ ès vers le Campinaire et la ferme de Martinroux , et ce pour la somme de 9,000 fi. brabant. D'acquéreur fait serment qu'il n'a pas acheté "eu faveur de main morte, ni directement, ni indirectement."

Louis Gilot est mambour des pauvres Son compte a été rendu par devant un commissaire nommé pal' le Directoire du Département. On voit encore Gilot mambour en 1795 et 1796.

1795. Le 31 août, un décret du Comité du Salut public divise la Belgique en neuf provinces. Le pays de Liége dont Farcieunes fait partie, a vécu. 206 ANNALES HISTORIQUES DE LA

Le 1er octobre, la Convention proclame la réunion de 1. Belgique à la France.

On trouve dans la commun J un enfant abandonné. La commune est frappée d'une imposition de 15 quintau: de froment et seigle. Quatre notables avancent chacun 18 fi pour la payer: le Bailly P. E. Drion, Walter Quarré, 1: V· Lottin, fermière à Tergnée et Agnès Robert. Le bourgmestre paie en assignats. Les Français lèvent la dîme. On conduit de la houille au pont de Tergnée et à Bruxelles selon la réquisition des commissaires Taffier et Martin. L. Gilot, qui devient la cheville administrative de 1: commune, dresse le compte communal et reçoit pour SOI travail 6 florins; il l'accepte ensuite comme agent-adjoint nommé par l'administration française. La vérification du compte a lieu le 27 germinal, an V, en présence du commissaire ré. publicain A. G. Duvivier et de quelques habitants. Après règlement du compte, il restait entre les mains dl bourgmestre 1089 livres 5 s. en assignats dépréciés. A cette époque les habitants de la commune locataires J( biens communaux et qui avaient des assignats en mains cherchaient à payer leurs fermages anticipativement, parce· qu'on devait recevoir les assignats au pair. Comme le papier-monnaie était déprécié, les marchandise: dans les boutiques se payaient à prix différents : tant er assignats, tant en argent. L'aïeul de l'auteur, achetant une casaque à Châtelet, avait le choix de la payer 6 couronnes en argent, ou 70 couronnes en assignats.

Le bourgmestre Lambillote va à Namur, présenter une pé- tition pour que la Répuhliquo adopte un enfant trouvé; au même voyage, il fait vérifier par un notaire, des assignat, destinés à un paiement; il paie en cette occasion au notaire 1 H., et au témoin, 10 s. COMMUNE DE FARCIENNES. 207

Le 18 nivose, an ILl, on fait sur Farciennes, une réqui- sition de 96 paires de souliers, répartie sur les communes par la municipalité de Châtelet, "Chef-lieu d'arrondissement" dit-on. Il s'agit sans doute du Conseil des agents communaux. Le 27 mai les assignats sont "mis au cours d'Amsterdam ,« par les représentants du peuple. La commune parvient a se débarrasser des siens et évite ainsi une forte perte.

Cette année est la dernière où l'on voit encore debout les institutions féodales; elles croûlent sous les coups des répu- blicains français. Charles des Fours, le seigneur, disparaît, il était de la Bohème. Le Bailli Ph. Et. Drion, continue à habiter le château, mnis il doit courber la tête sous l'orage. Thomas Lambillotte est le dernier bourgmestre, Jacques Devillers est le dernier maïeur et J. J. Lambillotte le dernier greffier de l'ancien régime. Les derniers échevins, membres de la cour de justice, sont Antoine Nicolas Lambillotte, Delbove, P. H. Delvau et L. Gilot. Ce dernier sera bientôt à la tête de la communauté. Le curé avait nom Ignace Herlinvaux, Le marguillier Joseph Lambillotte est remplacé pal' Henri Marc, prêtre.

On trouve une enfant près de la chapelle Sto Anne, .on lui donne le nom de Anne De-la-chapelle.

t 798. Le 17 floréal, L. Gilot, adjoint faisant fonction d'agent, convoque chez Hubert Delbôve " Les habitants intègres de la commune a effet d'asseoir uue taille reel et personnel" afin de pouvoir faire face aux réquisitions faites et les ré- partir avec équité. On convient d'imposer les deux tiers de 2100 fi. bb--Liége sur le réel - sur les biens-fonds - et l'autre tiers sur les chevaux et bestiaux. Seize habitants signent la décision prise et trois apposent. leurs croix. 208 ANNALES HISTORIQUES DE J,A

Plus tard, L. Gilot rend son compte communal. L'entête est ainsi conçu:

" Renseignemeut que fait Louis Gilot, en sa qualité de re ceveur d'une répartition faite par Philippe Etienne Driou agent de la commune de farcienne et Tergnée et du dit Gi10 son adjoint, en présence des députés dénommés par la corn mune susdite le 6 mai 1796, V. 1'. à effet de pourvoir au: sommes nécessaires pour paier les denrées fournies au non dicelle, à la réquisition du département de Jemappe, à 1; date du 30 germinal an 4me de la République ou le 19 avri 1796, consistant en grain, viande, avoine et foin, qui ont ét, versé dans les magasins de Charleroy, du courant de ma presente année et repartie comme sensuit: " " Savoir le Bonnior de prairie et bois un franq bb' Liège. - C'est l'ancien florin du pays, qu'on appelait franc, pour l, mettre à la mode française. " L'habitation un francq bb' ponr les plus grandes et le moindres à proportions " " Les manandises dix sols. " " Le cheval un francq. " " Les poulains, bœufs et vaches dix sols. " " Les génisses et les beutins cinq sols. " On voit dans ce compte que "le seigneur du lieu" paie pour 25G Lonnie!': Frère Herlinvaux curé paie pour ]5 L'abbaye de Soleilmont pOUl" ]U La ferme de Roselies aux religieux d'Oi- gnies pOU!" 73 ]/2 Le bénéfice de St-Jacques pour 7 3/4 " La fondation St-Jacques le pont de Tergnée pour 7 1/2 Les pauvres y compris leur bois pour 23 " L'église, y compris son bois pour 3 ];2 Les trépassés pour deux. journaux de prairie 2j3 " COMMUNE DE FARCŒNNES. 209

Le ténéfice Sainte Catherine 1 3/4 " Le total de la recette est de 1324 fi. 16 s. 19 Ù.

On voit au compte: Qu'il vient un officier avec 4 soldats, pour activer la four- niture des bestiaux réquisitionnés le 6 mars. On lui paie 71 fior. 5 s. On fournit à Charleroi une vache coûtant 124 fi. Du foin pour 178 fi. Une deuxième vache livrée ne coûte que 48 fi. 10 s. Un bœuf qu'on paie 105 fi. On donne à Grégoire "chef de la force armée pour garder les campagnes" 5 ft. 18 s. Les dépenses faites par sui te des réquisitions militaires montent à 1136 fi. 15 s. On travaille aux chemins pour la somme de 174 fi. 08 s. On plante des arbres dans certains chemins, l'ouvrier ga- gne par journée 1 fi.

Le compte est reçu, non à Farciennes mais à Châtelet par l'figent et le commissaire délégué par l'administration du Canton; il est signé par A. G. Duvivier Cr. (commissaire), J ean-C'

La clôture des comptes est comme suit: "VU par nous administrateurs du canton de Chastelet. Le présent compte nous acceptons le 2 pluviose, an VI. " " L. A. Lorent, Président par intérim. " Lebègue, agent. P. J. Bolle, agent. P, Clerx, agent. F. J. Tilmant, agent. P. Moffroid, agent. W. Boulvin, agent. Jeau-B" Dugnollc, agent. II. 210 ANNALES HISTORIQUES DE LA

L. Grosjean, agent. •

" W. J. Gilles, secrétaire."

Tous ces agents étaient les délégués des communes, qll réunis à Châtelet, formaient le couseil du canton. On ma chait il la centralisation.

L. Gilot dresse un second compte communal pour 1796-9i on voit que les bans produisent un revenu de 411 H. 15 Et les sarts communaux, 1410 H. 15 Les revenus en biens fonds de la commune sont ainsi de -1822 H:IO En 1797, ils sont de 1553 H. 15 On paie au citoyen Van Marck, commissaire spécial ( département de Jemappe "pour activer la confection des m triees du rôle foncier, 15 fi. 12 s. " La commune paie une petie somme pour traitement à Je: Mathieu, huissier du comité central de Châtelet. 011 paie encore des frais tL l'occasion du bottelage cl foins en 17U4.

C'est iL cette époque que les répu blicains français, meuta à leurs principes, cherchent à faire disparaître partout signe du culte chrétien. On lit: "Le ] cr germinal, payé Nicolas Delgouffre, pour avoir scié les branches de la cro et haulter (ôter) les autres croix qui se trouvaient s l'église de la commune, lui payé, dis-je, 35 livres quin sols et demi, argent de France, par quittance sous n° 1 fais-mt argent de Liège, 28 fi. ]2 s. 3 d. "

On lit encore: "Le 9 thermidor, un voyage à Charler relativement à la croix de l'église de St-François, 1 H." " Le 15 ventose, an VI, un demi jour pour faire marcl avec le citoyen Delgoufre ponr hanter les signes extériou du culte claus la cormuuuc 15 ~. " COJ\IMUNE DE FARCIENNES. 211

or " l germinal, pOUl" payer et lover quittance dit Cil Del- goufre, vaqué un quar t de jour, 5 s. " Gilot passe 52 journées ft Châtelet pendant l'année, pour assister aux assemblées des ~élégllés des cantons, etc. et 4 journées à Mons. Le compte communal est rempli de dépenses faites à l'oc- casion du passage des troupes. Pour la première fois on le voit écrit sur timbres. Les empreintes sont au nombre de trois: deux noires et une rouge.

La commune prend en location un local spécial lui servant de bureau. On avait rompu avec les coutumes du passé, la Cour de justice et les administrations anciennes n'existaient plus, le château, personnification civile du régime féodal, en perdant ses droits et ses privilèges, n'ôtait plus qu'une propriété particulière; il était donc naturel, que la commune qui se transformait eût un local indépendant pour y régler ses affaires. On lit: " Payé à Hubert Delhove pOUl· c1l;penses faites chez lui le jour de la fête du Fr Germinal. an YI (fête républicaine l, 2 florins et 3 florins 10 sous pour compléter le louage de la chambre commune par quittnnce sous n° 23, 5 fl. JO s. " La modeste chambre commune était au lieu dit Haut-bout, dans la maison cadastrée Sn A n° 5-16.

'L'allUliuistl'atit.Hl française prend les rouseigucmcnts lU~L:eS- saires pOllL" l'tablit· les paten tes. On paie à Henri Marc, ci-devant marguillcr, pour son ~age de l7!)G, 28 fi. G s. " Le 2,t brumaire, payé iL l'. J. Spineto, praticien, pour jOlll'll0es qu'il a employées ft (lc'~lllùlCl"les écrits du ferme de la communauté ll'avC'e ceux (le la seigneurie qu i avoit esté flr\v.lstés par les mili tairos un 17D4 et pO\ll' los remettre ft leur place, comme consto par la quittance sous nO 57, 7 fi. " " Le :2,) brumaire, payô à Joseph Lambillotte eu à compte 2]2 ANNAI.ES HISTORIQUES DE T.A d'une somme de trente livres douze sous et demi de France, qu'il a mérité pour avoir copié les registres de la commune contenant les naissances, mariages et décès depuis 1618 jus- qu'au 1cr vendémiaire, an V, par quittance sous n° 58, 9 fiorins 18 s. " Le jour du départ des conscrits de la commune, ceux-ci font une dépense de 31 fi. chez le citoyen Gilles, cabaretier il Châtelet.

Les 16 et 17 frimaire, ils font une dépense de 20 fi. 13 s. 6 d. chez Boens à Charleroi. On paie il, l'officier français qui les conduit à Mons, 2 fi 4 s. 9 d. Ces conscrits sont probablement les premiers soldats qUE les Français font partir. Dorénavant ces levées d hommes vom continuer jusqu'en 1815; on recrute à peu près tous le! hommes valides. Beaucoup de conscrits SI' cachent, ils porteni le nom Lle réfractaires.

" Le 5 nivose payé au citoyen Loraut, commissaire spécia du Département, venu dans notre canton à effet de formel le tableau ou l'étalon des poids et mesures, deux: livres cine sous et demi de France par qui ttanee sous nO 67, faisan! argent de Liége, 1 fi. 16 s. 6 d. " Un commissaire spécial du département vient activer "li confection des tableaux de recettes et dépenses communales" On lui paie 11 fi. 4 s.

Dans sa séance du 15 fructidor, an IV, (1 or septembre 17U6) le conseil des Cinq-cents vote la loi qui supprime en Belgique tous los établissements religieux, et confisque leurs biens. Gilot adjoint à l'agent, fait adjuger au rabais la recette (la répartion elit-on) des imposition 1 mises SUl' la commu n( Cil bestiaux, gt'aim, avoine ot foin, COMMUNE DE FARCIENNES. 213

En ces jours de fièvre révolutionnaire, les églises étaient ferm{~eset les prêtres non assermen tés proscrits; on les tra- quait comme des bêtes fames. tes religieux même qui, en dédommagement de leurs propriétés confisquées, avaient reçu des bons nationaux et accepté, comme fait accompli, les violences dont ils avaient été l'objet, étaient recherchés, tout comme les autres. A Farciennes, les trois fils de Paul Lambillotte, proprié- taire de la maison située au lieu dit Mongerée, et qui est cadastrée Sn D n° 61, étaient dans les Ordres; l'un s'était fait Trinitaire par chagrin d'amour, disait-on, et la mort l'avait emporté à la fleur de l'âge. Des deux frères survi- vants, le cadet desservait la cure de Rèves et l'aîné était prieur de l'abbaye de Leffe, près de Dinant. , Chassé par l'orage révolutionnaire, ce dernier revint il, Far- ciennes chez son père: il dut so cacher, et la cave d'un fournil fut son asile; pour en masquer l'entrée, on y plaçait le chaudron contenant les braises du four. Bientôt le danger s'accentua encore... Le prieur dut songer à fuir. Un jour il fit porter par une de ses jeunes parentes, une chaise à l'extrémité de son jardin, contre le mur (lu Grand Jardin, en friche, du château Il monta sm la chaise, enjamba le mur, et disant adieu ?t l'enfant il disparut dans le. fourré. La petite fille attendit longtemps, personne ne revint, et c'est en pleurant qu'elle emporta la cbnise.... Le prieur Lambilliotte émigra. Il alla au loin et reçut en Alle- magne l'hospitalité dans un Chapitre de Darnes nobles, jus- qu'au moment enfin où les prêtres purent rentrer dans leur patrie. L'enfant qui porta la chaise au prieur, était tante de celui qui écrit ces lignes; c'est d'elle-même qu'il tient ('.C8 détails. A Farciennes, les trois frères Larnbilliotte sont encore re- commandés au prône. 2U Ai\NALt:S HISTOltIQlJES DE T,A

Le prlf'uJ' Lamhilliotto mourut le 7 septembre ] 8] 8. U'p nu saint homme, disaient ses conteinporaius. Après Je Concordat SOli frère fut longtemps curé de Rè, Le curé Herlinvaux, ayant refusé de prêter serment a' dû fuir.

La COll1LUUllede Farciennes, comme presque toutes les c( ruunes, {tait sans prêtre. Le dimanche, les habitants se r nissuicnt dans l'c:glise oùlos chantres chuntaicnt l'office, com si le prêtre eût été présent. Mais I1n jour vint "l'ordre fermer le temple, et toutes les églises devinrent propri nationale; on dut se soumettre ft la force. Ccpeudau t les prêtres cachés n'oubliaient pas leurs ouailli :\ certains jours, ils se rendaient à la faveur des ténèbr daus une maison amie; et vers onze heures des homn sûrs sc gliss:üeJ1t derrière les habitations des fidèles, fr; paient discrètement aux fenêtres et disaient: il minuit, me: dans telle maison. On arrivait silencieusement, tout était prêt, parfois sur pauvre armoire d'un paysan, une nappe, souvent bien mi: rable était étendue, ct pendant que des hommes restaient faction ü l'extérieur, le sacrifice s'accomplissait, et puis tc rentrait dans le silence, A Farciennes, la messe de minuit fut souvent dite dans u maison en tordis, sur l'emplacement de laquelle on en a b: une autre, cadastrée Su B nO 704. Cette maison, située Bas-Bout, portait le nom de maison Pierre Albert. Le prêt qui y venait dire la messe était un religieux expulsé de s' couvent pal' les révolutionnaires ; il se tenait caché à Rou lez-Fosses, dans une maison isolée. Pour ne mettre personi au courant de ses visites, et ne pas compromettre le passel d'eau, il traversait là Sambre comme il pouvait; lE' plus sa veut en prenant un bain.

La mère de l'auteur de ce livre a été baptisée en secr. COMMUNE ns FARCIENNES. 215 en 1797, et comme bien d'autres de son époque, olle n'avait pas été enrégistrée. Et dire que toutes les violences, et tyrannies ges républi- cains français étaient faites au nom de la liberté!

Un tableau dressé en mars, pour répartir sur différentes communes la somme nécessaire pour acheter 3 bœufs, B vaches et 15 moutons exigés par les français; soit la valeur de 1290 fi. nous indique l'importance relative de communes des environs. Nous négligeons les sols. Chatelet paie 137 fior. Gilly 112 id. Chatelineau 64 id. Lodelinsart 72 id. Dampremi 51 id. Marcinelle 77 id. Couillet 55 id. Loverval 41 id. Montigny-sur-Sambre 101 id. Presle 58 id. Aiseau ü7 id. Pont-de-loup 51 id. Bouffioulx [13 id. Farciennes 65 id. 132 id. Joncret 43 id. Villes-Potterie 43 id: Acoz 43 id.

1797, 1798, 1799, 1800. Le 17 octobre 1798 le traité de Campo -Formio est signé, il donne la Belgique tL la France. Il y a confusion dans ces 4 années. Notre pays et ses administrations sont dans un gachis inextricable, il est impossible de se retrouver dans les pièces qui nous sont 21(; ANNALES HISTORIQUES DE LA restées, nos contrées sont gouvernées par des agents et des commissaires spéciaux, à peu-près omnipotents. Le pays se transforme, les républicaina français heurtant toutes les habitudes, toutes les sympathies populaires, établissent par la force de nouvelles institutions, que bien peu de personnes comprennent. Plus tard il en sortira un état normal qui se perpétuera jusqu'à nos jours. Si encore on n'avait innové que dans les faits d'ordre civil, les populations auraient. pris facilement patience devant les avantages qui pouvaient résulter du nouvel état de chose, mais on froissait le peuple dans tout ce qu'il avait de plus intime, on attaquait ouvertement la religion; le clergé était proscrit, les prêtres exportés, les biens des abbayes vendus à l'encan pour des prix dérisoires. De plus les privilèges de la noblesse étaient supprimés, on marchait vers l'inconnu, on bouleversait un état de chose établi depuis huit siècles. Les paysans n'y comprenaient rien. Ajoutez il col à les contributions exigées par les Fran- çais, les levées d'hommes, de soldats allant mourir pour défendre des idées qui n'étaient pas les leurs, le récit des fusillades, des noyades, de la mort pal' la guillotine du Roi et de la Reine de France et de tant de malheureux, alors qu'il n'y avait pas de journal dans le pays, et que l'exa- gératiou des récits venait encore ajouter à l'horreur de la situation, on comprendra l'état de terreur dans lequel devaient se trouver nos paisibles populations, habituées à vivre chez elles d'une vie simple et tranquille, à respecter leur seigneur et à aimer leur religion. C'était comme la fin du monde. Dans ces jours de trouble, une partie seule de la popula- tion, la partie infime, qui n'avait rien à perdre se réjouissait. Des orateurs de carrefours venant de Charleroi, haranguaient la foule sur les places publiques et promettaient à tous la liberté et la fortune, en faisant miroiter les grandes richesses des couvents. Un de ces orateurs, Ducoron, promit que les biens des religieux d'Oignies seraient partagés en lots entre les amateurs; après son départ, certains habitants se rendirent COMMUNE DE FARCIENNES. 217 au lieu dit Champ Froment, la meilleure partie du bien des moines et se partagèrent 1'3 terrain, en y plaçant des piquets j mais leur déception fut grande lorsqu'ils virent l'abbaye exposée en vente publique, comme les autres biens nationaux. On se rit longtemps d'eux.

L'agent L. Gilot, devient l'âme de la commune j menuisier de son état, très-intelligent et ayant reçu une certaine ins- truction, il était à la hauteur de la situation; intègre, en ces jours de désordres, alors que comme bien d'autres il aurait pu pêcher en eau trouble, on n'a jamais élevé contre lui la moindre accusation de népotisme, ou d'abus de pouvoir. PIns tard, alors que la tempête fut passée, on oublia les services rendus et l'intrigue aidant, les gouvernants ne lui renouvelèrent plus son mandat de mayeur. On le trouve maire de Farciennes sous la République et l'Empire et ensuite maïeur jusqu'en 1820. 11 mourut en 1838.

On lit dans les comptes de L. Gilet. "Payé à Pierre Bierlaire, pour avoir joué d'un instrument à la fête du 30 veutose an VIme par quitlance sous n? 4.6. n Bierlaire était un violoneux qui faisait danser les jeunes gens à la ducasse et dans les cabarets. Il donnait des leçons de danse chez lui: la gavotte et le menuet; on ne parlait alors ni de valse ni de contredanse. En 1797 des troupes sont cantonnées à Farciennes. Le 28 nivose de l'an VI, on paie au citoyen Alexandre Lorant, 4. livres 8 sols de France pour les registres de l'état civil. 3 fi. 10 s. 04 d. On paie à Jacques Ficheroulle, cabaretier, une somme de 40 fi. 7 s. 9 d. pour dépenses faites chez lui lors de la cé- lébration de la fête du 9 ventôse an VI. L'arpenteur Vicogne, de Jumet, vient arpenter les biens communaux. Des " patrouilles ambulantes n parcourent le pays. 218 ANNALES HISTORIQUES DE LA

On fait différentes dépenses à l'occasion de troupes et de conscrits. La chambre commune est installée chez L. Gilot; on lui el paie la location. Gilot habitait au lieu dit "La fontaine", sa demeure cadas trée plus tard Sn 13, n? 584, a été démolie et rebâtie pa son petit fils, M. Henri Gilot. En 1798, on voit que la chambre commune. - Il ni s'agissait pas alors de maison commune. - était chez Béatrir Lesire. On rapporte de Mons un grand registre destiné à l'inscrip- tion des naissances, des mariages et des décès; il coùu 3 fi. 05 s. 00. Gilot fait le recensement de la commune et reçoit !) fi. 00 s. 00 d. Il forme la matrice du rôle de la contribution personnelle et mobilière. On lui paie 22 fi. 00 s. 00 d. Pour les rôles provisoires des contributions personnelles des années Ville VIme et VIlme de l'ère républicaine, il porte dans ses notes. 24 fi. 00 s. 00 d. Il dresse de plus le tableau général des charges et rentes dues par la commune, tableau destiné à la municipalité de Châtelet, lorqu'elle était occupée à répartir la quote person- nelle du canton. Ce travail coûte 4 fi. 00 s. 00 d. Il fait le recensement des portes et fenêtres. Il reçoit 5 fi. 00 s. 00 d. On voit que Gilot applique les lois nouvelles. Il va à Mons avec les conscrits, on voyageait a pied à cette époque, et distribue de l'argent aux indigents pour leur frais de voyage. Pour ses déboursés et son temps il porte 67 fi. 00 s. 00 s. Pour les écritures de son compte il demande 6 fi. 00 s. 00 d. Pour la recette des sarts, on lui paie le 20me denier. 45 fi. 04 s. 04 d. On ne voit plus de traces de tailles. COMMUNE DE FARCIENNES. 2Hl

POUl"la recette de 1797 il cl 26 fi. ]!) s. 10 d. Les recettes totales d'un compte 1796-1797, sont de 3376 fi. 05 s. 00 d . .Et les dépenses de 1461 fi. ln s. 10 d. Le boni de son compte est de 1914 fi. 15 s. 02 d. Mais les arriérés, les reprises de 17~)6 sont de 557 fi. 15 s. 06 d. Et en 1787 de 1013 fi. 18 s. 03 d. Ce qui diminue d'autant le boni de son compte.

Parmi les innovations apportées par Gilot, dans la confec- tion de ses comptes, on voit qu'il a, le premier, numéroté ses quittances portées il, l'appui; cc (lui facilite les renvois. Le compte que nous analysons ici a été clos en présence c1es citoyens P. E. J. Drion , ancien bailli, resté l'homme le plus notable de la commune; François Fontaine, fermier ~l Fontenelle, François Camus et Simon Dejaife bons proprié- taires, désignés SUl" la réquisition du Directoire exécutif, pour l'administration municipale du canton de Châtelet. Cette dési- gnation avait eu lieu le 30 nivose an VII, conformément à l'arrêté de l'administration centrale du département de Jemappe du 1er ventose, désignant le citoyen Al. Antoine, comme commissaire spécial, pour l'audition des comptes du canton de Chatelet. Les comptes sont définitivement reçus en septembre et si- gnés par Antoine, Drion, Dejaife et Camus.

Au compte est joint un état de situation, comme on dit actuellement, détaillant les arriérés. On y voit que pOUl' trois années et demie de services rendus à la commune, celle-ci alloue à Gilot uue somme de 700 fi. L'élévation du salaire indiq ue assez quel travail Gilot a dû faire. Il est possible aussi qu'il avait été convenu que l'administrateur et délégué do la commune, serait payé de toutes ses démarches, car on voit que le 18 Brumaire an VI il donne sa démission d'agent 220 ANNALESHISTORIQUESDE LA de Farciennes, parce que ses fonctions lui faisaient perd beaucoup de temps. Le comité de Châtelet accepte la démi sion, ù condition que Gilot produira quelqu'un pour remplacer et qui acceptera son mandat. Il est possible ql Gilot sera l'esté en fonction moyennant salaire. On pOUV2 difficilement le rem placer. Nicolas Nolard et Antoine Somville rendent aussi t compte pour les années Y et YI de la République. Louis Hubert sonnait la cloche de midi et de retraite ' recevait 20 fl. On versait alors les contributions à Binche. En 1799 Nicolas Gilles est receveur des contributions Farciennes. Les contributions foncières produisent Francs 4865.6~ personnelles " " 777.5~ Et les portes et fenêtres " 442.0( Au total " 6085.2~

Pour asseoir la contribution foncière, on divise les corn munes en sections. Le procès-verbal qui détermine les limite de celles qui sont établies à Farciennes est comme suit:

" CONTRIBUTION FONCIllRE. " OÉPARTEAlENT DE JEMAPPE

" Procès-verbal de Ilitision du territeire de la commune de Farciennes. 1 MUNICIl'ATlTÉ de " Aujourdhui le dix sept du mois de Frimaire CHATELET. de l'an yOle de la République française une ej indivisible, Nous Agent municipal et adjoint ej COMMUNE Commissaires répartiteurs de la commune de

DI! Farçiennes. " FARCIENNE. " Après lecture qui nous a été faite par l'agent -0- municipal de l'article 1er du titre Il de la Loi COMMUNE DE FARCIENNES. 221 du 1er Décembre 1790, duquel il résulte que l'agent municipal, son adjoint et les commissaires répartiteurs formeront d'abord un Etat indicatif du nom des différentes divisions du territoire de la commune, s'il y en a déja d'existantes, ou de celles qu'ils détermineront, s'il n'en existait pas déja; et que ces divisions s'appelleront sections, soit dans les villes, soit dans les cam- pagnes. " "Pour nous conformer au susdit article, et d'après les connaissances que nous avons de la consistance du territoire de notre commune, avons divisé le territoire en sections, dont la première est connue sous le nom de la section de Tergnée.« "La deuxième, SOUi;! celui de la section de Grand-Champ. " «La troisième sous celui de la section de Fontenelle. " "La quatrième, sous celui de la section du Ruisseau de la Glassière. " " La cinquième, sous celui de la section de La machine à feu. " « La sixième, sous celui de la section du Grand Bali. " "La septième, sous celui de la section de Derrière haz, " "Et la huitième, sous celui de la section de La Grande Rue. " "Et pour que celte division ne puisse être exposée à des variations qui apporteront la con- fusion dans les opérations dont elle doit être la base. " u Nous déclarons par la présente délibération que la première section dite Tergnée est la portion du territoire de la commune qui est ANNALES HISTORIQUES DE LA limitée, savoir au Levant par la commune d'Aiseau, ail Nord par la Sambre, au Couchant par idem., et au Midi par la commune de Presle. " "La deuxième section dite Grand Champ est la portion du territoire de votre commune qui est limitée savoir, au Levant par la Sambre, au Nord par la commune de Lambusart, et le bois de la section de Fontenelle, au Couchant par le grand chemin du Monceau et au midi par la courte-taille et par la prairie dite L'Ile du château." "La troisième section dite Fontenelle est la portion du territoire de notre commune qui est limitée savoir, au Levant par la commune de Lambusart, au Nord par la commune de Fleurus, au Couchant par les communes de Chatelineau et Pont-do-loup, et au Midi par les terres des sections de Grand-Charnp , du ruisseau de la Glacière, de la Machine ft feux et du bois dit Les hamuges. " "La quatrième section dite le Ruisseau de la Glacière qui est la portion du territoire de notre commune qui est limitée, savoir au Levant par le grand chemin du Monceau, et par les jardins de la section de la Grand'Rue, jusqu'au grand chemin du Chat, au Nord par le bois de la section de Fontenelle, au Couchant par 10 grand chemin dit le Baty des Bans, allant au Winage, et an Midi pat· le Grand chemin du Chat, de la machine neuve, jusqu'au bat y des bous" (che- mins des bœufs.') "La cinquièmo section dite la Machiuc ft feux, est la portion du territoire de notre commune qui est limitée savoir, au Levant par le Grand chemin dit le baty des bous allant an 'Vinage, au Xonl par le bois du la sect.ion de FOllteuelle COl\IMUNE DE FARCIENNES 223 au Couchant par la commune de Pont-de-loup et au Midi par la Sambre." "La sixième section dite le Grand Ban est la portion du territoire de notre commune, qui est limitée savoir, au Lovant par le Lougwez, au Nord par le grand chemin de derrière haz et par les jardins du Crombillon, au Couchant pal' les jardins du Chat et par le chemin de la ma- chine neuve, et au Midi pal' le bat y des bous et la Sambre." "La septième portion dite derrière haz, est la portion du territoire de notre commune qui est limitée savoir, au Levant par la Sambre; au Nord par le grand chemin du Culot des Wez (chemin de Roselies) au Couchant par les Trieux d'Alaux et le Long wez (endroit où on a établi le nouveau déversoir) et au Midi pal' la Sambre. " "La huitième section dite la Grand'rue, est la portion du territoire de notre commune qui est limitée savoir, au Levant par la Sambre et Les Marais de la section de Grand Champ, au Nord pal' les jardins du Wairichat et la prairie de la section de Grand Champ, au Couchant par les terres de la section du Ruisseau de hi Glas- sière et au Midi par le chemin du Culot des Wez. " "Et sera la présente délihération adressée à l'Administration municipale et une copie rl'icelle restera pour être conuuuuiquée aux propriétaires et habitans de la commune; a ce qu'aucun ne puisse en prendre cause d'ignorance. "

" Fait ;\ Farciennes, le jour et an que dessus."

"L. GILO'l', agent. 224 ANNALESmSTORIQUESDE LA

Martin THOMAS Simon DE J AIFFE Jean-François LOTTIN Commissaires répartiteurs. Félix LE NAINT A. LAMBILLOTTE

Le Trieu d'Alau dont on parle à la septième section, de être le Trieu à l'haz ancien. On dit encore Dria, à cau de la courbe accentuée de la rivière. Lors de la confection du cadastre, la commune a été è visée en 4 sections seulement, marquées A, B, C et D j 3m• C, est la première des divisions de l'an V.

En 1797, on vend les biens de l'abbaye de Soleilmont les religieuses en sont expulsées. Elles avaient refusé la dotatii de 12000 livres pour chaque dame et 8000 livres pour chaq sœur, offerte par les républicains français. C'était un scrupul Les Dames étaient pauvres, sans asile, lorsque Philippo-Étiem Jos. Drion, l'ex-bailli de Farciennes, vint leur offrir l'hoq talité. Voici ce que dit à ce sujet Mr Van Spilbeck, da son intéressante "notice sur le tableau vénéré à l'abbaye Soleilmont s : "Dieu qui chatie ceux qu'il aime, mais qui les abandonne pas, voulut qu'un grand chrétien Mr Philip} Étienne Drion, remplit à leur égard le rôle de la Provideru en mettant à leur disposition l'ancien château de Farcienn où pendant cinq ans, elles purent continuer à mener le vie conventuelle. Le travail des mains, les aumônes des P sonnes charitables, les aidèrent à sc procurer les choses 1 cessa ires à la vie, ct ce fut avec résignation que rel igieuses de Soleilmont supportèrent la dure épreuve l'exil. " Nous ajouterons que la loi française ne permettant la union que d'un nombre déterminé de personnes, quelques-u: de ces Dames durent chercher Ull asile dans la maison sin

près de l'église, ct cadastrée actuellement SOli B, N° 6 COMMUNE DE FARCIENNES. 225 maison BoUe. Elles étaien t sous la direction de leur Chapelain, qui pour n'être pas reconnu, portait le costume de garçon meunier. - Après l'orage révolutionnaire, les Dames repri- rent le chemin de leur abbaye dévastée et vendue à un étranger. Elles purent toutefois obtenir en location une partie des bâtiments claustraux, moyennant un fermage annuel de 600 francs. Les mères des générations actuelles de Farciennes, se sont souvenues toute leur vie des bonnes religieuses de Soleilmont, entourées de l'auréole du malheur.

NOLIS transcrivons un extrait baptismal do l'époque, c'est un des rares buptômes enregistrés alors. "1797. Le 16 Mai a été baptisé à Lambusart par le R. P. J aCI}ues Piton de Fleurus, Philippe Joseph Gillain De Posson né la veille, fils légitime de Nicolas Guillaume Joseph Gillain De Possou et de dame Catherine Salle son épouse, do la ville de Liège, résidant en leur maison do campagne à Lambusart. Le parrain fut Philippe Étienne Joseph Drion, bailly de Farçiennes, et marraine Mario Thérése Joseph Françoise Quiriny de la paroisse de Pont-de-loup. " "In fidem quorum subsignari presentes. "

" GOSSLOT, curé (le Lambusart. "

En l'an VIII, c'est-à-dire en 1800, Pierre Paul Jouay receveur des contributions, ne reçoit plus SUl' les trois bases que 4508 frs 64. En 1886, 10 montant des rôles est pour la contribution foncière de Francs 18.062.52 Et pour la contribution personnelle, COI11- prenant les portes et fenêtres, de Francs 13.410.82 31.47l.35 Au total " On a de plus le droit de patente montant à " 5.992.16 En tout 37 A65.51 '1'. II. " 15 226 ANNALES HISTORIQUES DE LA

En l'an VII, le citoyen Antoine est nommé commissa spécial, pour recevoir les comptes des communes du cant de Châtelet. Le citoyen Coupey est receveur général des contributions Libre-sur-Sambre (Charleroi). Une décision, du comité de Châtelet, formé d'age] représentant les communes du canton, ordonne au citoyen Bruges, représentant la commune de Gerpinnes et au citoj Dominique Lorent pour Farciennes, de payer au si! Nalinnes, juge de raix de Châtelet, le premier 500 liv et le deuxième 200, en tout 700 livres à valoir sur ~ traitement.

En 1799, on trouve la municipalité orgamsee ou à 1 près. Jacques Devillers est maire, mais il ne reste guère fonction. Les membres du conseil municipal sont: Franç Moureaux, André Ficheroulle, François Camus, A. Larnbillo et Nicolas Marain secrétaire.

En 1797, André Ficheroulle est mambour des pauvres, 1798 et 1799, on trouve François Moureaux ainsi qu 1800. Les revenus des pauvres tombent à trois cents et quelqi florins. En 1798 on voit Louis Hubert marguillier ; il ét laïque. On paie un franc et 10 sous à Guillaume Delvau, p( avoir joué du violon, le jour de la souveraineté du peup en l'an VI.

Nous avons retrouvé la supplique suivante, adressée 1 l'ancien récollet Fronville aux administrateurs du canton Châtelet. " Aux citoyens président et administrateurs du canton Châtelet. " COMMUNE DE FARCIENNES. 227

" CITOYEN"

"Le citoyen Antoine Fronville ex-religieux du ci-devant couvent de St-François commune de Farciennes, canton de Châtelet vous expose par son fondé de pouvoir soussigné qu'il serait détenu à L'isle d'Oleron faute d'un certificat de l'administration municipale du canton de Châtelet; en conséquence il vous invite à vouloir pourvoir à sa liberté en lui acconhnt ledit certificat; il vous expose en outre que vous ne devez avoir aucune délicatesse do lui accorder l'effet de sa demande, d'autant plus que toutes les lois sont en sa faveur: Vous direz peut-être que vous ne pourez lui accorder un tel certificat, par la raison qu'il a été saisi en fonction; il répondra ft cela qu'il est très vrai; il vous observera cependant que la loi s'exprime clairement à cet égard, par laquelle entend par fonctions publiques les fonctions exercées dans les Eglises lieux destinés pour le culte, or son cas n'est pas et n'a jamais été tel, puisqu'il a oxercé ses fonctions dans sa chambre, lieu sans doute qui ne peut être regardé comme public; vous direz peut-être encore qu'il a été condamné par jugement du tribunal correctionnel de l'arrondissement do Thuin, à une amende de 600 livres et quatre mois de prison et qu'il n'a point satisfait au prédit .i ugement, en no payant point la dite amende; il vous observera à cet égard (lue l'article 30 titre six de la loi touchant le libre exercice du culte, ainsi conçu est encore en sa faveur "le condamné ne pourra être détenu par défaut de payement au delà de six mois" or il a satisfait à ladite loi, vu qu'il a subi cinq mois d'Emprisonnement ct quatorze mois d'Exportaton, par conséquent elle n'existe et ne peut plus avoir aucun effet sur lui; il invoque même à son secours et à sa liberté, l'arrêté que le consulat vient de porter en frimaire dernier, en faveur des prêtres déportés de la ci-devant Belgique, tant dans L'isle Llo Rhé qu'à L'isle d'Oléron, or il a cessé ces fonctions publiques avant la promulgation de la loij il ose esperer 228 ANNAT~Ji]S HISTORIQUES DE J,A quo vous acquiescerez à S11 dam mrlo, en aoior.Iaut le ( certificat on que vous lui donnerez nu refus motivé PO-I recourir de suite au ministère à Paris qUI ne tarlera à 1 rendre justice. "

"Salut respect"

Dans la séance du 12 germiual an sm,', le comité apostil la requète comme suit: "Nous agens municipaux du Ganton de Châtelet, vu présente pétition, déclarons et attestons, n'être pas parver à notre connaissance que le citoyen Antoine Fronvill ex-recolet actuellement de tenu à L'Ile d'Oleron ait exercé 1 fonctions de son ministère ailleurs que dans sa chambre Gougnie commune de ce canton postérieurement à la publicatii de la loi de 7 vendemiaire an IV, cause pour laquelle il été condamné à six cent livres d'amende et quatre mois prison. En foi de quoi, nous avons signé la présente. "

Antoine Frouville l'ancien Père récollet du COll vent de Sai François, n'avait P[l,S sans doute prêté le serment constit tionnel exigé' par les Français, ct, à ce qu'il parait, avait ( arrêté alors qu'il célébrait une des cérémonies du culte.

* '" * Avant de quitter le XVIII'"o siècle, nous croyons devr jeter un coup d'mil sur l'f~tat-civil de la commune dont no avons pris à tâche d'écrire les Annales, en examinant les 1 gistres que nous ont laissé les curés, et dans lesquels ils 0 inscrit les naissances, les mariages et les décès de lems l roissiens. Les registres des naissances commencent an 2 juin 1624, arrivent sans interruption jusqu'à nos jours, avec les regisn da l'État-civil moderne tenus depuis la Ilévolution françai: COMMITNR DF.FARCmNNES. 220

C'est h la fin (lu siècle dernier 'lue Farciennes ;t pris l'ini- tüüive dans ce pays de la tenue Lles registres de l'État-civil.

pour les mariages, nous avons les registres de 1G29 à 1638 et ensuite ceux de 1GGOjusqu'à nos JOUL's. Les registres des décès commencer t en 1630, mais il manque 19 années pour avoir la série complète jusqu'à 1700. Après cette date, les registres sont complets jusqu'à notre époque. On peut retirer beaucoup de l'enseignements des registres de l'État-civil. On peut y voir la durée moyenne de la vie à toutes les époques; la proportion relative des sexes; le nom- hre des naissances, mariages et décès, CH égard il la popu- lation; le nombre des enfants naturels, élément essentiel à cette époque pour apprécier la moralité de la population; l'âge moyen où l'on contractait mariage; le nombre Iles en- fants exposés... etc.

Nous n'avons pas extrait de l'ancien État-civii tons les renseignements qu'on peut en retirer; co travail est long ct fastidieux, nous avons seulement tenu Ilote do ce qui nous a semblé le plus essentiel.

Livre des Baptèmes. Du 2 juin 1624, au 31 décembre 1650, Ol1 compte 45fl naissances, soit près de 18 pal' année, De 1651 an 31 décembre 1700, on compte 754 naissances, soit pl us de 19 par année. De 1701 au 31 décembre 1750, on compte !)23 naissances, soit environ 18 1/2 par année. De 1751 au 31 décembre 1800, on compte 1179 naissances, soit environ 23 1/2 par année. Au total, 3515 naissances.

Il est ft remarquer- que le nombre des naissances diminue dans la première moitié du XVIIlmr Siècle. On se trouvait 230 ANNALES HISTORIQUES DE LA cependant en général, dans un temps meilleur qu'au si précédent, mais la population avait dimunué à la suite malheureuses guerres de Louis XIV. Dans la période de 1651 à 1700, les années qui ont naître le plus d'enfants sont: 1674 où l'on voit 37 enf inscrits et 1667 qui en a vu 32.

Pourquoi en ces années le nombre des naissances B doublé? Toute la mauvaise période de 1690 à 1700, moins année, temps affreux de guerre et de disette, est en des de la moyenne de 19 naissances. 1690 a vu naître 10 enfa 1691, 14; 1692, 15; 1693,6; 1694, 4; 1695, 11 ; 1696, 1697, 8; 1698, 21, 1699, 14; et 1700, 9; soit en tout enfants, ce qui donne une moyenne de 11 enfants chacune de ces Il années, ou 8 de moins que la moy de la seconde moitié du XVlIIme siècle. En a-t-il été de même dans les communes environnar Dans la période de 1701 à 1750, on voit que 17( produit 31 enfants et 1749, 29; tandis que 1722, n'en. naître que 9. En 1648 il y avait une population de 665 habitants env ce qui pour cette période, donne une naissance pour 3. habitants environ. En 1700, 500 habitants. En 1704, 463 " 1 naissance pour 25 habitan1 En 1778, 800 " 1 naissance pour 34 habitan1 Dans la seconde moitié du XVIllme siècle, 1781 a vu 1 37 enfants, 1786, 32 et 1800 34, 1795 donne naissan 14 enfants. Pourquoi ces différences? Il est à observer qu'on ne remarque pas une baisse prononcée dans les naissances, pour la période de 17 1800, comparée à celle de 1690 à 1700. Celà provient aucun doute, de ce que la fin du siècle dernier, au de vue de l'alimentation, de la tranquillité peut-être, meilleure que la période correspondante du siècle prée COMMtTNE DE FARCIRNNES 231

An commencflmenL du XVIIlmc siècle les naissances Nainnt de uno pOUl' 27 hahitnnts environ, vors 1778 ln nombre des naissances était rie U1W, environ aussi pour :14 habitants.

pour les mariages on peut résumer les registres comme suit: De 1629 à 1638 on compte 45 mariages, soit 4 1/2 en moyenne par année. De 1660 à 1700 on compte 181 mariages, soit 4 1/2 en moyenne par année. De 1701 à 1750 on compte 179 mariages, soit 3 1/2 en moyenne par année. De 1751 à 1800 on compte 278 manages, soit 5 1/2 en moyenne par année. Ou voit que dans la première moitié du XVI lIme siècle, le nombre de mariages a diminué, comme celui des naissances. Suite de l'abaissement de la population.

Pour le XVlIIme siècle il n'est porté aux registres que 1062 décès, tandis qu'on trouve 2102 baptêmes. La différence que l'on constate ne provient pas seulement du fait que le nombre des habitants a augmenté, mais aussi de ce que les curés, ne paraissent pas toujours avoir tenu note de la mort des enfants. On reconnait la vérité de ce fait, par la différence qu'cm constate entre le nombre des décès de 1774 et années pré- cédentes, qui saute subitement à 15 en 1775, pour se maintenir sur le même pied jusqu'à la fin du siècle.

De 1624 à 1800 inclus, on. trouve 35 enfants naturels, dont 13 garçons 22 filles. C'est un pour cent des naissances, et chose il remarquer, de 1801 à 1807, on compte 10 naissances illégitimes. C'est le résultat de l'état d'anarchie dans lequel on se trouvait. De 1624 à 1800 mISSI, on constate la naissances de 25 jumeaux des deux sexes. 2-32 ANNAIJES HISTORIQUES DE LA

On remarque certaines particularités aux registres des curt elles ne seraient plus de mode aujourd'hui; ainsi en 16~ on enregistre comme suit une enfant naturelle : "Le 26 juillet, fut baptisée une fille illégitime; le parrain fut gabr du mont et la marraine made de la tour. Son nom ( Maria. " On ne parle pas de la mère, on ne connait ainsi que prénom de l'enfant. Le 18 juin 1638 on baptise Estienne "sine patre n, (sa père) la mère était des environs Je St-Hubert. Le Gmars 1691 nait Florent, "filius fornicationis » de MI guerite Quinet et de Charles Lambillotte.

On porte le plus souvent le nom du père dans les acl de naissances illégitimes. On sait qu'anciennement, au morne suprème, pour une fille qui allait devenir mère, la Cour Justice l'interrogeait et lui faisait dire "qui elle avoit con. charnellement n. Les lois sont tombées maintenant dans l'ex contraire. Le séducteur n'est plus recherchable. Jadis crainte d'être connu officiellement et mis au ban. de 1'0] nion publique, maintenait les Jeunes gens dans le dl'I chemin. En 1702 on trouve un fils naturel, enfant de Barba Lambert, "quo adusque probetier legitimus. n

Plusieurs curés portent dans les actes de baptême, le ne de la sage-femme après ceux du parrain et de la marrait Les sages-femmes étaient alors en quelque sorte des fonctic naires publics, qui, avant d'entrer en fonction, prêtais serment à l'église; voici la traduction du procès-verbal d'u prestation de serment. "Année 1713 au mois de décembre le 4mo jour, en préseu de 1\'1.Joseph Briart et de M. Marchand, en qualité sage-femme (obstetrix) pour le village de Farciennes pn le serment selon le formulaire de l'église, dans l'église deva COMMUNE DE FARCIENNES. 233 le grand autel du côté de l'évangile, entre mes mains ct devant les Messieurs avant dits, Caroline Gofîaux. " C'est ainsi. " " F. T. Brabant curé de Farciennes qui l'atteste. " On voit dans une autre prestation de serment de 1701, que la formule usitée se trouvait dans le livre intitulé: " Pédagogie des familles chrétiennes. "

Lorsque, à la Révolution française, les prêtres étaient pourchassés pal' les républicains. il y eut naturellement un grand désordre dans le service dn culte. Les pères et mères à qui des enfants naissaient, les faisaient baptiser en cachette où ils pouvaient; souvent il Pont-de-loup par le curé de la paroisse, comme le l'apporta plus tard le curé Herlinvaux. La plupart des enfants étaient ondoyés pal' les chirurgiens qui assistaient aux accouchements: Spineto de Châtelet, Hanoteau de Gilly, Gonne de Fleurus et la sage-femme. Lorsque l'orage révolutionnaire parut s'appaiser, les prêtres s'enhardirent, ils ne se montraient pas, mais ils n'étaient pas loin. Lorsqu'un enfant était né, on en informait le clerc chantre, Louis Hubert, et le soir, une demoiselle dévouée, Jeanne Mascart, accompagnée du clerc venait pren- dre l'enfant et disparaissait pour quelques heures. Dans la nuit elle rapportait le nouveau né à sa mère, elle avait figuré comme marraine et le clerc comme parrain au lieu de ceux qui avaient été désignés par les parents. Pour les mariages on procédait de la même manière; le soir le clerc venait prendre les futurs et les conduisait dans une maison écartée, il était témoin au mariage, ainsi que Jeanne Mascart. L'évêque, "à cause des nécessités du temps" dispensait de la publication des bans, et les prêtres étaient antorisés à ne pas tenir compte, jusqu'à un certain point, des empê- chements existants entre parents. 234 ANNALES HISTORIQUES DE LA

On voit Louis Hubert et Jeanne Mascart, parrain et marraine jusqu'en 1802, jusqu'nu moment ou le Concordat ressortit ses effets. Avant 1793 il était de mode a ce qu'il parait, pour les gens comme il faut, d'aller se marier au couvent de St-François.

Vers le Concordat, le curé Herlinvaux s'occupa de recueillir les notes des naissances, mariages et décès arrivés pendant la Révolution. Son registre est le quatrième que nous ayons j il y écrivit jusqu'au 23 janvier 1804. Le registre passa ensuite entre les mains du curé Romsée, qui. le continua. En tête de son registre, le curé Herlinvaux a écrit: " Nomina baptisatorum in hac parochiâ a tempore quo registra hujus parochiso tradere debui agenti hujus commu- nitatis Lud. Gilot. Nonnulli non ita solliciti inquirere de proprio pas tore , obierunt ad pastorem in Pont de Loup, qui eorum proles baptisavit quorum nomina non bic snnt scripta. "

" Noms des baptisés de cette paroisse au temps que j'ai dû remettre le registre de la paroisse a Louis Gilot agent de la commune. Quelques-uns n'étant guère soucieux de re- chercher qui était leur propre pasteur, s'adressèrent au pasteur de Pont-de-loup qui baptisa leurs enfants dont les noms ne sont pas ici écrits. "

La plupart des actes des curés sont écrits en latin. Ils ont été remis au net depuis 1718 jusqu'en l'an V par le prêtre Joseph Lambillotte. Les notes tenues par le curé Herlinvaux de 1797 à 1802, ne paraissent pas avoir été acceptées par l'autorité publique, comme ayant un caractère officiel, car lors que des enfants nés pendant les dernières années du XVIIIme siècle, étaient en âge de se marier et voulaient le faire, ils devraient cornille ce fut le cas de la mère COMMUNE DE FARCIENNES. 235 de celui qUl recueille ces souvenirs, obtenir un jugement du tribunal qui régularisât leur position. Il est vrai qu'on peut supposer aussi que le registre du curé Herlinvaux n'a été retrouvé que plus tard.

XIXme SIÈ CLE

Le XIXIIlCSiècle s'ouvre pour notre pays dans un grand trouble au point de Tue social; dans un gâchis complet au point de vue administratif, et dans la misère au point de vue économique. Voyer. les rares comptes communaux et les pièces administratives de l'époque et jugez. Aucune administration communale n'existe, les républicains détestés gouvernent nos contrées comme un pays conquis; leurs vexations, leurs vols, leurs réformes trop brutales que peu de personnes peuvent apprécier, bouleversent les habitudes, les idées reçues et froissent les intérêts d'un grand nombre. On aspirait après le retour des Impériaux, espérant qu'avec eux la tranquillité et la prospérité reviendraient, comme du temps ùe Marie-Thérèse, si chère 11 nos aïeux; et qu'on ne verrait plus les jeunes gens enlevés ponr soutenir au péril de leur vie, un système détesté. La République qui devait nous apporter la liberté, l'égalité et toutes les lumières, n'a laissé que de mauvais souvenirs; ses proconsuls, ses agents nationaux, ses commissaires étaient autant d'autocrates n'ayant d'autre règle que leur volonté et leurs intérêts. Beaucoup pêchaient en eau trouble: témoins l'US « commissaires aux scellés" comme on les appelait, qui, 238 ANNALES HISTORIQUES DE LA chargés d'inventorier les biens des cou vents, des émigrés, n'étaient le plus souvent que des pillards; comme celui qui arriva un jour dans les environs, trainant parmi ses bagages, trente-deux matelas et des draps de lit assez nombreux POUl couvrir SOIl jardin, et si fins qu'ils pouvaient passer dans uns bague, disaient les paysans.

On avait centralise l'administration des communes entre les mains de conseils cantonaux formés, non par les représen- tants librement élus des populations, mais par des "agents" désignés par les préfets et présidés encore par un commissaire nommé par l'administration du département. Les fêtes tradi- tionnelles étaient supprimées et remplacées par des fêtes commandées et soi-disant patriotiques. A la longue le calme se fit, un "modus vivendi" s'établit, parce que la France sut tenir tête il l'Europe coalisée; mais quelle réaction se serait produite si, moins énergique, moins heureuse, elle avait succombé sous le poids de la coalition organisée contre elle!

Le trouble était grand surtout, parce qu'il était Jans les consciences. Plus de culte; partout des églises fermées, le! croix abattues, les grandes chapelles vendues et les biens des fondations en grande partie confisqués. Quelques rare! prêtres assermentés, qui avaient donné des garanties de ci- visme aux Français, étaient tolérés. Les populations les fuyaieni comme la peste. Et partout des Religieux que la Révolutior avait expulsés de leur couvent, pauvres, reçus par charite dans quelques anciennes familles; bonnes gens au résumé que chacun plaignait et qui n'avaient d'autre tort, qne d'êtrE nés au moment J'une transformation sociale. Aussi quelles divisions, quels troubles dans la société. LE clergé propriétaire légal et séculaire de grands biens, protestai de toutes ses forces, con tre les spoliations dont il était vic time, et les acquéreurs des biens dits nationaux étaient ex COMMUNE DE FARCIENNES. 239 communiûs, comme receleurs de biens volés et complices de la République. En ces jours de désordre, comme cela arrive dans les troubles, la mauvaise partie de la population s'était lancée dans le mouvement, soutenait les Français et Mait protégée par eux, et profitant de la désorganisation de la société, des bandes de voleurs s'organisèrent. C'est alors qu'on vit les chanffeur:3, comme ceux (le la bande Meneuse qui effrayèrent tant certaines contrées.

Le Concordat, coup de maître de Napoléon 1er, signé le 15 juillet 1801, vint rendre quelque tranquillité au pays. Les prêtres purent sc montrer ct les églises se rouvrir; il y eut un grand apaisement dans les esprits, mais longtemps la so- ciété ne put reprendre son assiette. Les victoires des Français furent un grand dérivatif. L'attention de tous se tourna du côté ries opérations militaires, 'lue Napoléon 1er conduisait comme chacun sait. On ne pouvait s'empêcher de l'admirer, mais la sympathie no naquit pas; on le détestait, il prenait trop d'hommes. Ceux qui apprennent ft connaître l'histoire des peuples, dans les livres qui relatent les victoires des conquérants, ne la connaissent guère. Ils voient le côté brillant de .lasiruation mai" ne s'apperçoivent pas des larmes qu'elles coûtent, aux trières surtout. Il fut un temps où l'on prit ft peu près tous les jeunes gens valides. Voir nn jeune homme passer dans la rue était une chose remarquable. On ne voyait que des difformes et des refractaires, quand ceux-ci osaient se montrer. Ils étaient nombreux les réfractaires; souvent traqués comme des yoleurs,quand Napoléon avait, besoin de soldats; cachés la plupart du temps, touj ours en éveil, toujours trem- blants, ils fuyaient à la moindre alerte, se tenaient dans les bois, dans les maisons écartées, quand on voulait bien les recevoir; car les amendes à payer par ceux. qui lem donnaient 240 ANNALES mSTORIQUES DE LA l'hospitalité étaient élevées. Et pendant des années ils ru nèrent cette vie de proscrits.

Dans beaucoup de familles on raconte encore des inciden dramatiq ues de cette époq ue néfaste, incidents singuliers que quefois, mais toujours tristes. Le père de celui qui écrit ces lignes, fut réfractait pendant cinq années; pendant ce long espace de temps, dut trop souvent se cacher. Par bonheur, un gendarme d Charleroi, infidèle à sa consigne, mais cœur compatissani prévenait souvent les récalcitrants, quand on devait opère une rafle. Tous les habitants dans tons les cas, se donnaieu la main et à la moindre apparence du tricorne des gendarmes les réfractaires étaient prévenus. Les autorités locales aUSE étaient complices, ostensiblement elles faisaient du zèle, mai en réalité elles favorisaient les conscrits cachés. Cependant cl temps à autre on en arrêtait quelques-uns, et quelquefois Ol donnait un grand coup de filet, comme dans le cas suivant Pendant un moment d'accalmie et un jour de fête, O!

dansait dans la maison située sur la place, et cadastrée 80• B, N° 604. L'occasion était trop tentante ponr que le! réfractaires n'en profitassent. Aussi beaucoup commirent-il! l'imprudence de se trouver :'t la réunion; mais, pendant h fête. la maison fut cernée pHI' la gend:umerie. Ils étaient prit comme dans une souricière. La salle de danse était garnie de bancs placés contre les murs, les jeunes filles s'assirent sur ces bancs et cachèrent les réfractaires dessous, mais la ruse était trop grossière; on fit sortir tout le monde et on arrêta les conscrits au fur et à mesure que le maire présent les désignait. 'On les conduisait dans une place de derrière, dans laquelle se trouvait un lit, sur lequel la maîtresse de la maison était assise. C était Alexandrine Delire, femme de Jacques Camus. A la fenêtre de la place, deux gendarmes, sabres croisés, barraient le passage. (~l1e faire '2 Los jeunes gf'lHi, une douzaine COMMUNE DE FARCI"EN~ES. 241 n'étaient nullement disposés à aller portel' leurs 03 sur la terre étrangêre et à mou rit' pour l'ambition d'un homme, se concertèrent au plus vite. Parmi eux, se trouvait vis-à-vis de la fenêtre, un grand et fort gaillard; au même instant vingt bras le saisirent et lui faisant jouer le rôle de bélier, le jetèrent par la fenêtre. Ils forcèrent ainsi le passage. En un clin d'œil, tous suivirent le même chemin et se sauvèrent. Un seul fut pris; le malheureux qui avait servi de bélier, il avait fait une chute dans la cour et les gendarmes étaient tombés sur lui. Il alla mourir on ne sait où. C'était un Gonart, Mais tous les conscrits ne s'étaient pas sauvés par la fenêtre; un d'entre eux s'était caché sous le matelas du lit qui se trouvait dans la place. C'était pour le mieux cacher que la cabaretière s'y était assise. Il fut sauvé, mais non sans avoir couru lui aussi un autre danger; quand les gen- darmes partirent, il étouffait. C'était un Kairet. En cette occasion, le père de celui qui a recueilli ces souvenirs, réfractaire aussi, se sauva comme il put, passa la Sambre dans l'eau au château de Farciennes, et allant droit devant lui, arriva à Roux-lez-Fosses; à tout hasard il frappa à la première porte qu'il rencontra. La maison était hospita- lière, il y resta caché pendant quelque temps. Le lendemain un mendiant inconnu demandait l'aumône de porte en porte à Farciennes; c'était un émissaire envoyé pour informel' la mère du réfractaire que son fils se trouvait en lieu sûr; il lui fit EOn message. lorsqu'elle lui donna l'aumône et après avoir dit ses prières à quelques portes encore, il disparut au tournant {10 la rue. Voilà une scène de la vie réelle sons le premier empire.

Un autre jour, le même conscrit s'en allait à cheval, la- bourer les champs de la famille, lorsqu'arrivé vers l'extrémité de la Granrl'Rue , an lieu (lit Haut-Pout, (près du puits qui vient de disparaître pour faire place à une pompe publique, 'j il se trouva au milieu d'un groupe d'habitants (lui paraissaient

II. lü 242 ANNALES HISTORIQUES DE JJA très agités. Les femmes surtout étaient émues. On arrêtait UI réfractaire chez lui, le pauvre jeune homme pleurait en disan adieu. Un seul mot, un seul signe pouvait trahir le conscrit ré calcitrant qui passait. Il dut payer d'audace; traversa la fouli sans broncher, fit quelques pas encore ot abandonnant sc: chevaux, sauta la haie d'un verger et se sauva dans les bois Le réfractaire alors arrêté était un Lambillotte. Il avai raison de faire ses adieux en partant, car il TlO revint plus. 1 fut coupé en deux par un boulet, à côté d'un autre miliciei de Farciennes, qui eut la chance de rentrer dans ses foyers Celui-ci était un Vieslet. Mais Napoléon fit publier un décret, rendant responsable: les pères et les mères de la désertion de leur fils, ou, leur défaut, les parrains et les marraines. On les couduisaii en prison. La position des réfractaires devenait ainsi plu: dure. Plusieurs alors se dévouèrent pour libérer leurs parent: et se rendirent. La position des familles était critique, le: pères et les mères n'étaient jamais certains de ne pas aller passer la nuit en prison. Parmi les réfractaires se trouvai: un orphelin, qui avait pour parrain et marraine un oncle et une tante. Un beau jour arriva le fatal papier, aver- tissant ces derniers, que si le filleul ne se rendait dans la huitaine, ils seraient eux arrêtés. La femme déjà malade s'effraya et dut s'aliter, SOIl état s'aggrava et au bout de quelques jours devint désespéré. Une nuit le curé lui administra les derniers sacrements; il terminait la cérémonie lorsque le conscrit caché on ne savait où, arriva. "Mour€z tranquille tante, dit-il, je ne permettrai pas qu'on arrête parrain." Le lendemain en effet, il se présenta à Charleroi, fut in- corporé et lui aussi ne revint plus. C'était un Meurice. On dit alors que ce réfractaire avait été tué avant même de connaître l'exercice. Pressée de remplir les vides de l'armée, l'administration militaire y envoyait les nouvelles recrues, aussitôt qu'elles étaient habillées. Et voilà ce qu'un voyait souvent en cette époque de gluire. COMMUNE DE FARCIENNES. 243

Il y a loin de ces misères de la vie réelle, aux "Te Deum" de Notre-Dame.

L'aïeule de celui qui recueille ces souvenirs, fut arrêtée aussi et conduite à la prison de Uharleroi ; elle était veuve. Alors son fils se rendit et la mère fut mise en liberté. Quelques jours plus tard il fut conduit à Mons, pour y être incorporé. Il devait rejoindre le dépôt de son régiment à Lucerne. A Lucerne! en Suisse! POUl' beaucoup c'était le bout du monde, les chemins de fer n'étaient pas encore inventés. Le jeune homme jura de ne pas s'y rendre, et le soir, avant la fer- meture des portes, sortit de la ville. Il voyagea toute la nuit n'osant suivre la grand'route. Aune heure du matin, il ar- rivait chez un cousin du nom de wauthy, à Roux-sous-Heigne, il s'assit sur le seuil mais n'osa frapper à la porte. Il avait pensé aux quinze cents francs d'amende que devraient payer ses parents, s'ils étaient connus, pour avoir récelé un déser- teur; il se remit- donc en route et au matin arriva à Farciennes, en passant par les bois. Voilà ce qui se voyait, ce que l'on endurait sous le premier empire. Éblouis par les hauts faits qui illustrèrent le règne de Napoléon 1er, de loin on ne voit que son génie, sa gloire, le côté brillant de la situation, et l'on oublie comment il est arrivé, comment il s'est maintenu sur le trône de France. Cet homme était maudit des mères. Mais tout n'était pas fini pour celui qui s'était sauvé de Mons, deux jours après son arrivée, il était signalé à la gendarmerie qui se mit à le traquer de nouveau. Il fallut en finir, on rechercha un remplaçant; ils étaient très-rares à cette époque. On ne trouvait guère que de vieux soldats ayant accompli leur terme. A la fin on en trouva un, qu'on paya six cents couronnes de France, forte somme pour l'époque. C'était un Gilot de Montigny-sur-Sambre. Il revint celui-là. Certains conscrits se cachèrent pendant sept ans: comme le fit Guillaume Lenain. A certain moment lorsque son père fut 244 ANNALES HISTORIQUES DE LA menacé d'être arrêté, celui-ci réunit ses enfants et leur re- montra que lui était vieux, cassé, incapable de travailler; qu'il était plutôt une charge qu'un secours pour ses enfants, tandis que son fils, le réfractaire, était fort et vaillant et pouvait gagner sa vie, que dans ces conditions il valait mieux pour lui d'aller en prison, que là on le nourrirait gratuitement. Sa famille se rendit à ce raisonnement et le pauvre père prit le chemin de Charleroi. Il y resta jusqu'à ce que l'autorité militaire s'aperçut, que ce n'était pas en détenant le père, que le fils se présenterait pour être incorporé.

Les cultivateurs, et tous ceux qui tenaient des chevaux, se souvinrent toute leur vie des passages des troupes. On ne sait plus actuellement ce que signifie les mots: "Aller au convoi. " Beaucoup de nos devanciers l'apprirent à leurs dépens et, c'était avec une espèce de colère, qu'ils racontaient leurs ennuis et leurs aventures. Les troupes étant toujours suivies de bagages ct de munitions, un grand nombre de voitures étaient sans cesse requises pour les transporter. A n'importe quelle heure de la journée ou de la nuit, arrivait de Charleroi ou d'un commandant de troupes se trouvant dans le pays, un ordre d'avoir à fournir tel jour, à telle heure dans un endroit désigné, une ou plusieurs voitures attelées d'un nombre de chevaux déterminé, faute de quoi "on sera exécuté par la force armée". A l'arrivée du fatal papier, l'administration locale devait requérir un cultivateur et souvent plusieurs, qu'elle obligeait ft fournir le nombre de voitures et de chevaux requis, Les cultivateurs acceptaient rarement ces corvées de bon gré, prétextant souvent que ce n'était pas leur tour à aller "au convoi", ou qu'ils n'en avaient pas le temps etc. L'administration locale dans ce cas, devait les mena- cer d'employer la force. On comprend combien ces scènes devaient amener de tiraillements entre les habitants de la commune, souvent voisins, souvent parents. Les voitures partaient iL la fin, emportant quelques provisions pour' les chevaux. Presque COM.l\lUNE DE FARCIENNES. 245 tOUjOU1'S ces provisions n'allaient pas loin, il. la première rencontre d'un corps d'armée, les cavaliers les enlevaient et les voituriers devaient alors avoir recours à la maraude pour nourrir leurs attelages; à la guerre comme à la guerre. Une pareille situation produisait souvent des actes de violence. Les voituriers n'étaient pas seulement dans l'embarras pour pourvoir à la nourriture de leurs chevaux, mais eux-mêmes étaient exposés il, des actes de violence; cela n'arrivait que trop fréquemment. La plupart du temps, les voitures ne mar- chaient pas assez vite au gré des soldats, et chevaux et conducteurs recevaient des coups. Nos pères ne comprenant que le français, la différence de langage occasionnait des quiproquos qui. se terminaient toujours il, leur détriment. Té- moin ce fait. Lorsqu'en 1815, les cosaques arrivèrent à Fleurus, l'un d'eux vint à Farciennes ; il ne connaissait pas un mot de français. C'était un petit homme armé d'une perche, au bout de laquelle on avait planté un grand clou. C'était sa lance, mais il portait aussi un fouet garni de nœuds. Le premier paysan qu'il rencontra le conduisit chez le maire Gilot; comme il ne comprenait pas le soldat étranger, celui-ci employa son grand argument, il com- mença par cingler de coups de Knout le maire qui n'en pouvait mais...... A la fin on montra du foin au cosaque, pensant qu'il pouvait en avoir besoin. C'était ce qu'il demandait; on en donna à son cheval et dans la journée une voiture chargée partait pour Fleurus. Un grand'oncle de celui qui écrit ces pages, Jacques Wauthy, partant avec sa voiture pour conduire des bagages de troupes, reçut des coups de crosse de fusil dans la poitrine, près du Grand-Wez, de l'étang-abreuvoir qui se trouvait dans le centre de la commune. Il en mourut. Si encore on avait laissé retourner chez eux les voituriers lorsqu'ils étaient arrivés à destination, leur absence n'eu t pas été longue, mais il n'en était pas ainsi. Quand les voitures étaient déchargées, on les requisitionnait de nouveau 246 ANN ALES HISTORIQUES DE LA pour aller plus loin. Jacques Wauthy qui mourut si rnalheu. reusement, dut aller jusqu'à Rouen. Là, il eut le bonheur de rencontrer un major prussien, qui rayait vu dans les environs de Farciennes et qui lui demanda comment il se trouvait si loin. Wauthy lui conta sa mésaventure, le major eut pitié de lui et lui fit délivrer un sauf-conduit pour qu'il put retourner chez lui. Mais un sauf-conduit ne suffisait pas il Wauthy pour retrouver son chemin; en allant il avait suivi l'armée, mais au retour il devait se conduire lui-même. Que faire? Wauthy savait qu'il avait toujours marché ven le Midi, vers le soleil, disait-il. Pour revenir chez lui il marcha vers le Nord, il suivit toujours les grandes routes et un beau jour il arriva à Mons. II était sauvé. Tout le long de son chemin il avait maraudé la nourriture de ses chevaux, passant la nuit en pleine campagne et pour lui, il avait vécu comme il avait pu. Un jour en allant vers Paris, les troupes que Wauthy ac- compagnait, arrivèrent 1t une certaine ville et les voituriers convoyeurs reçurent l'ordre d'aller, avec les bagages, passer la nuit à l'arsenal. Wauthy savait par expérience que là ses chevaux ne trouveraient rien à manger, il préféra passer la nuit dans les champs et les y faire paître. Bien lui en pris, la nuit l'arsenal sauta et le lendemain lorsqu'il arriva pour reprendre sa place à la suite des troupes, il se trouva en présence de bâtiments ruinés et d'hommes et de chevaux tués ou blessés. Wauthy n'alla pas seul au loin; un certain jour le fermier Dejaive de Farciennes, fut requis d'avoir à fournir de suite une voiture à trois chevaux. Un domestique partit avec l'attelage et pendant de longues semaines on n'en reçut pas de nouvelles. On croyait le domestique, les chevaux et la voiture perdus pour toujours, lorsqu'ils arrivèrent au moment où on ne les attendait plus; mais au lieu de trois chevaux il. la voiture, il s'en trouvait quatre. Le domestique avait ren- contre un cheval abandonné et l'avait attelé avec les siens i COMMUNE DE FARCIENNES. 247 pOUl'rentrer dans la eommune il avait orné sa voiture de verdure et de fleurs des champs. Le domestique Dejaivo avait été aussi à Paris. Là, perdu, sans argent, ne sachant que faire, il avait eu la bonne chance de rencontrer un marchand de chevaux de Bouffioulx, Chauveau, qui, connaissant son maître, lui avait prèté l'argent nécessaire pour faire la route, et lui avait indiqué son chemin pOUL'rentrer chez lui. Voilà des scènes, des misères, que ne racontent pas les historiens. C'est cependant des faits de la vie réelle, Dans des pages pleines de brillants récits, enguirlandées de toutes les beautés du style, ils ne parlent que de la gloire acquise par les vainqueurs; ils enregistrent leurs succès, et en cons- tatent les conséquences; ils ne parlent pas des larmes qu'ils coûtent aux petits. L'humanité pour eux est bien peu de chose. Elle devrait être tout.

*** ISO'. Pierre Paul Jouay rend compte des contributions reçues par lui. Les contributions foncières, avec les centimes additionnels montent à Frs. 3554.56 Les contributions personnelles et mobiliaires à Frs. 507.07 . Les contributions des 'portes et fenêtres à Frs. 447.00 Au total il, Frs. 4508.63

Le 15 juilllet le pape Pie VII et le général Bonaparte, 1er consul, signent le Concordat qui rétablit en Belgique le libre exercice du culte catholique. Le 7 janvier la France avait fait la paix avec la Bavière et le 9 février suivant, elle avait signé le traité de Luneville avec l'Autriche. Le siècle commence sous les meilleurs auspices, la paix est rétablie dans les consciences et l'on espère qu'on ne verra plus les horreurs de la guerre. 248 ANNAL1:S HISTORIQO'ES DE LA

En l'an 9 les recettes de la commune sont: Le produit des sarts u ou sarti, " ou u novales, " Frs, 1305.50 Le produit des regains des bans. 273.70 Le produit des centimes additionnels aux contri- butions foncières et personnelles. 163.8[; Le produit du dixième des patentes. G.62 Le total des recettes est de 1749.67 Dans les dépenses on voit; La location de la mairie. 50.00 Les frais de bureau. 80.00 L'abonnement au bulletin des lois. 6.00 Le coût des registres de l'état civil. 26.00 Les feuilles pour les états de population et le traitement du commissaire. 15.00 Pour les ports de lettres, paquets et exprès. 50.00 Le traitement de u l'écrivain de la mairie. " 200.00 Les frais de bureau de police. 60.00 Le traitement du garde champêtre. 100.00 Les dépenses pour réparations aux chemins communaux. 225.00 Les frais de réparations du clocher de l'église, pour entretien de l'horloge et pour sonner la cloche de retraite. 150.00 On paie des rentes annuelles montant à 397.77 et des arriérés montant a 870.80 On voit qu'on doit à l'avocat Roly, de Liége, pour services rendus. 1500.00 On doit de plus à des cultivateurs pour four- nitures et voiturages faits pour la commune. 2450.75

1802. Dans)e compte du Bureau de Bienfaisance de 1801-1802. rendu parle mambour Nicolas Dupuis, on voit que cette administration a été mise en possession des biens des bénéfices anciens, par jugement du tribunal de Charleroi, du 5 frimaire an XI. (décembre.) COMMUNE DE FARCIENNES. 249

On paie a l'avoué Naliune de Charleroi, pour frais du tri- hunal civil et enrégistrement, pour la mise ou possession des Liens et l'entes des différen ts bénéfices. Frs. 22.63 A l'huissier Lemoine il Charleroi, pour salaire dans l'affaire de la mise en possession, au profit des pauvres, du 16 nivose an XI. 38.00 Au même pour commands faits pal' lui aux débiteurs des dits biens et l'entes. 24.63 Les recettes du Bureau sont cette année de 1485.18 Les dépenses de 1052.03

t~03. Le 27 messidor an XI, on fait à la requête du dernier père gardien, une vente publique de meubles et objets div-ers, provenant du couvent de St-François. Le procès-verbal de la vente commence comme suit: "Extrait du registre des déclarations prealables aux ventes de meubles du bureau de Charleroi. " "Du vingt sept messidor an onze est comparu le C". Chapet notaire public à Charleroy , lequel a déclaré qu'i l procédra ce jourd'hui à la requête du Cn de l'haye ci-devant gardien des ex récollets de Sain t-Frauçois, à la vente à l'enchère de meubles et effets mobiliers appt au dit requerant, ce dont il a requis acte signé."

"M. J. Chapel n"· public. "

" Pour extrait conforme. Pour le receveur de l'enregistre- ment signé. Delbruyère. " "Au nom de la République française. " " Ce jourd'hui vingt sept messidor an onze, le citoyen François Delahaye ci-devant gardien au couvent de Saint- François sous farcienne, arrondissement de Charleroy, dépar- tement de Jemmappes demeurant actuellement au château dudit Farcienne, expose en vente publique au plus offrant 250 ANNALES HISTORIQUES DE LA et dernier encherisseur par devant moi Michel Josepl Chapel, notaire public admis par le département de Jemmappe à la résidence de Charleroy, présens les temoins ci-apre: nommés, les meubles et effets ci-après désignés aux clause: et conditions suivantes. " Dans les conditions on lit, que les paiements doivent SE faire en main du citoyen Anselme Piton à Fleurus. Parmi les objets vendus on voit 10 tables, 3 fauteuils, 3'i chaises, un fer à hosties, 3 armoires, 2 grils, 3 chaudron, dont un en cuivre, 2 crémaillères, dont une est vendue 29 francs. C'est l'objet qui a été adjugé au prix le plus élevé. 5 marmites, 2 sonnettes, 3 couteaux, 2 fers à polir, 14 "formes à ochets s (?), 2 formes à pâtés, un matelas, 5 coquemars, 15 écuelles d'étain, 12 pièces, comme salières, poivriers aussi en étain, 8 chandeliers en cuivre, 2 tourtières et . un entonnoir en cui vre, une passoire en cuivre, 2 casseroles en cuivre, 2 chaudrons en cuivre, 2 lampes en cuivre. 2 taques en cuivre, une lampe d'église, une chocolatière, un mortier, 7 foudres, (gros tonneaux) 6 tonneaux. Un tableau est adjugé pour 1 fr. 08, un autre pour 5 frs 17; 5 tableaux, 5 chaises et 2 fauteuils sont adjugés 1 fr. 99; 2 " cartes figuratives" sont adj ugées pour 1 fr. 54, 3 autres cartes pour 1 fr. 36 et un christ pour 2 frs 90. Un tableau représentant le Christ et un plat à barbe sont vendues 0 fr, 81. On y vend aussi des matériaux, comme 27 portes, des chambranles, du bois, beaucoup de fers, des volets, une grande corniche etc. Les bâtiments de l'ancien couvent devaient être en mauvais état lorsque le sieur Josse de Charleroi les acheta, puisqu'on avait enlevé la plupart des lambris, corniche etc. Le tout est cédé à très bas prix et produit la somme de 954 frs, Il faut remarquer que le gros mobilier de l'église n'a pas été vendu alors. COMMUNE DE FARCIENNES 251

La commune de Farciennes achète l'horloge de l'église et son carillon, les stalles et les statues des 4 évangelistes qui ornent le chœur de son église. Un des témoins à l'acte de vente ct Jean Baptiste Sovaux garde champêtre. Les meubles vendus étaient déposés au château de Far- ciennes; Ml' Drion aura aidé sans doute le dernier prieur de St-François, comme il avait pre té secours aux religieuses de Soleilmont, auxquelles il avait donné l' hospitalité.

David Vieslet est mambour des pauvres. De 1803 à 1813 soit en 10 ans, on compte a Farciennes 3:l3 naissances, 209 décès et lOô mariages. Pendant cette année, la guerre sévit entre la France et l'Angleterre et les Français gagnent sans cesse du terrain en Allemagne.

Les diocèses se réorganisent ensuite du Concordat; ce fut une rude besogne pour les Évêques. Le clergé séculier et régulier avait été dispersé par la Révolution; beaucoup de prêtres étaient âgés, quelques uns par leur conduite avaient démérité. Le décret de réorganisation pour l'Évêché de Tournay, publié par l'évêque, François Joseph, le 16 octobre 1803, qui correspond au 23 vendémiaire de l'an XVI répu- bl-icain, porte pour Farciennes, qui fait dorénavant partie du département de J emappe, les indications suivantes: "La Sainte Vierge, à Farciennes. " "Recteur, Ignace Herlinvaux. " u Cette sucursale reste dans ses anciennes limites. Par le présent décret on accorde la permission aux habitants de la ferme de Fontenelle, dépendant de la commune et de la succursale de Farciennes, de fréquenter l'église succursale de Lambusart; et d'y recevoir les sacremens; iL l'exception du Sacrement de mariage et de la Communion paschale, 252 ANNALES HISTORIQUESDE LA

qu'ils sont tenus de recevoir à leur église succursale d Farciennes. " La ferme de Roselies et une maison voisine con tin ueut aUS8 il faire partie de la paroisse de Farciennes.

Le 23 pluviose de l'an 10, Louis Gilot est nommé maire Sa nomination est conçue comme suit:

" LIBER'rÉ. " "EGALITÉ. " "EXTRAIT. "

" Du registre aux arrêtés de la préfecture du départemeni de Jemappe. " "Du 23 pluviose an 10 de la République. " "Le préfet du département de Jemappes, vu la lettre du sous préfet de Charleroy en date du 19 do ce mois, annon- çant la démission donnée par le citoyen Devillez, maire de Farcienne, " "L'article 20 de la loi du 28 pluviose an 8. Nomme pour la remplacer le citoyen Gilot adjoint. " " Le sous préfet de Charleroy , à qui expédition du pré- sent arrêté sera adressée, est chargé de la notifier au dit cell et de veiller à ce qu'il entre de suite en fonction." "I,e procès verbal de son installation, sera transmis à la sous préfecture.

signé "GARNIER."

"Pour extrait conforme." "Pour le sr" gl de la préfecture absent, le chef du Sct gal signé Th. Donckeo. " "Pour extrait conforme. " "Le sous préfet de I'arrond' d Charleroy s " TROYE. " COMMUNE DY. FARCIENNES. 253

Le sceau de la commune est de forme ovale, haut de 41 millimètres et large de 29. Au centre on voit un fais- ceau d'armes, encadré de deux branches de laurier. Autour on lit, "Mairie de Farciennes." Des feuillages séparent les trois mots. On trouve comme administrateurs communaux; Fr. Lottin, Lamhillotte, N. Marain , André Ficheroulle, Fr. Moureau ct Jos. Camus.

PHIL1PPE-ÉTIENNE DRION, dernier bailly, meurt le 4 juin 1803 au château de Farciennes. Avant de parler de la branche à laquelle il appartient dans la :famille Drion, nous dirons que dès le commencement du XVlmo _siècle, nous trouvons plusieurs de ses membres formant souche dans le Cambrésis, dans la Principauté de Stavelot et dans le Comté de Namur. Quoique ces branches semblent sortir d'une commune origine. elles ont des armoiries distinctes. L'exiguïté de notre travail ne nous permet pas de donner cette généalogie en son en- tièreté, nous nous bornerons à indiquer les différentes armoi- ries, à citer quelques-uns des personnages les plus marquants, et à suivre ensuite le crayon généalogique auquel Philippe- Étienne se rattache.

* * * DRION DU CAMBRÉSIS portent; "d'argent à l'aigle de sable, accompagnée de 3 merlettes, 2 et 1." (Bibliothèque de Bourgogne, manuscrit N° 1375). DRION DE LA PRTNCIPAUT:f: DE STAVELOT; "d'azur à 3 têtes d'homme coupées d'argent" (Tableau ancien déposé au Palais, à Stavelot.) DRlON DE J,A PmNCIPAUTÉ DE LIÉGE: « Parti au leI' d'or à 3 coquilles de gueules. Au 2me d'argent au lion de gueules. Cimier; lion issant". (Rielstap; et Bnsmans armorial ancien.) 254 ANNALESHISTORIQUESDE LA

DRION AU COMTÉ DE NAMUR: "D'argent, à la Croix de moulin alésée de sable et cantonnée de quatre étoiles à 6 raies de même. Supports: deux lévriers tenant chacun une bannière à dextre et à senestre aux armes de l'écu. Casque de chevalier omo') de lambreqnins n. (Drion ancien, Archives de famille). DRION DE HAINAUT: "D'azur à la fasce d'or chargée de 3 étoiles de gueules, accompagnée de trois besants d'or, 2 en chef et 1 en pointe." (Bosmans, armorial).

Bornons-nous à citer parmi les hommes de celte maison: TOUSSAINT DRION, Écuyer, né en 1510, mort en 1571, officier de cavalerie al!, service de Sa Majesté l'Empereur Charles-Quint. Il portait: "D'argent à l'aigle de sable au vol éployé accompagnée de 3 merlettes 2 et 1. n Il épousa Josine 10 Franc, fille de Collard, Écuyer, issue d'une des plus anciennes familles patrices du Cambrésis, qui portait : "D'or au lion rampant de sable." Ces époux sont inhumés, avec armoiries et inscription dans la cathédrale Saint-Sauveur, à Bruges. (Bibl. de Bourgogne, manuscrit N° 1375). " Tous ceux des susdittes familles Drion, le Franc, Tolle- naere, de Meester && furent chrétiens d'ancienneté, non alliés avec des Juifs, des Maures, ou toute autre race impure, sont connus, estimés, réputés tout-à-fait 'notoirement pour de bonnes gens, et comme tels, ils ont porté, peint et gravé les écus de leurs armes dans leurs habitations, sur lems tombeaux et en d'autres endroits publics, par quoi on distingue dans le Comté de Flandres les nobles des roturiers." (Ibidem manuscrit 1375.) Gaspar Drion promu "in prima linea n le 16 mai 1557, à la philosophie, au Collège du Porc, à l'Université de Louvain, sous le Régent Rutgerus Prysers de Trajecto: (Analectes pour servir ft I'hist, écc\es. de la Belgique tome III, folio 4(;:1.) COMMUNE DE FARCIENNES. 255

DIEUDONNÉ DRION, Abbé de Stavelot et de Malmédy, Prince (111 Saint-Empire Romain, Comte de Logne et Co-Marquis de Franchimont, dont le mausolée avec armoiries et inscription, se trouve dans la Cathédrale de Malmédy. Il portait "Parti iL dextre, coupé en chef d'argent au loup passant de sable, qui est Stavelot. - A senestre, coupé eu chef d'or au dragon ailé de sable, qui est Malmédy. En pointe, la gorgone arra- chée d'argent, qui est Logne, et sur le tout. "D'azur. à trois têtes d'homme coupées d'argent, posées 2 et 1, et une étoile d'or en abîme, qui est Drion." Devise: "In medio lucet. ,,- Titre" Altesse Celcissime." En qualité de Prince Souverain, Dieudonné avait le droit de battre monnaie à son effigie. " Il reçut à Vienne, de l'Empereur Charles VI les inves- titures solennelles, Jouxtes la teneur de celles accordées le 20 juillet 1671 à François Egon de Furstenberg, et fut re- présenté en cette occasion par le Révérendissime Dom Robert, Abbé Je Ste Croix ct de St Gothard, et par le chevalier Hugo de Heinisch ses plénipotentiaires en cette qualité, et au nom de Son Altesse prêtèrent le serment de fidélité en mains de Sa Majesté Impériale. n (Histoire chronologique des Abbés Princes [de Stavelot par Aug.· Villers. ) ..... "Ce prince se distingua par sa sagesse, sa piété, ses vertus, mais surtout pal' son énergique fermeté et par une rare impartialité vis-à-vis des deux monastères qu'il habita tour-à-tonr. Il calma les esprits, régla la querelle des inves- titures, en couvrit lui-même les frais, consentit ft ce (lue le pays ne fut jamais imposé de ce chef, et que cette dépense fut considérée comme personnelle au Prince. Cet accord fut ratifié par Charles VI. " ( Études historiques sur l'ancien pays de Stavelot, par Ar- sène de Noue, page 415.) Dom Dieudonné Drion, gouverneur do l'Abbaye Impériale de Malmédy, émit profession bOUS sun onde le prince Dieudonné 256 ANNALES HISTORIQUESDE LA le (j octobre 1739, et mourut âgé de 98 ans. "Le 7 av ri 1 1789 est décédé Monseigneur le Gouverneur Dom Dieudonné Drion " (Registre aux décès de) Malmédy.)

GUII.LAUME-JOSEPH DRION, Agent général de l'Ordre de Malte aux Pays-Bas, Administrateur général de la Comman- derie de Vaillempont, Avocat au Conseil souverain de Hainaut, Commandeur de Chantraine, etc. (Inventaire analytique des archives des Commanderies belges par Léopold Devillers. Folios 149, 131 et 157. Il portait" d'azur au compas couronné d'or surmontant un navire antique de sable aux mats désarmés de même, flottant sur une mer d'argent" (Archives de la famille Drion)

JACQUES HUBERT JOSEPH DRION, frère cln précédent, "Ba- chelier formé en théologie, Chanoine et Doyen du chapitre de Saint Germain, et Recteur de la collégiale de Ste Waudru à Mons" (Rég. aux décès, à Mons,)

PIERRE DRION, "Prêtre de la Stc égl ise catholique dans l'ordre des Frères mineurs Récollets, sous le nom claustral de "François" né en 1672, Délégué par Sa Sainteté le Pape Clément XI poU\' l'Empire de la Chine, où ce Confesseur endura des tourments pour la Foi." (Archives de famille,) Son acte de décès se trouve au tome X des An. pour servit, à l'Rist. Ecclés., folio 90.

Citons quelques alliances des femmes de cette maison: ANNE DmON, morte le 21 octobre 1600, fut mariée a JEAN DE MEESTFR, écuyer, ingénieur au service de Son Altesse l'archiduc Albert, fils d'Etienne de Meester, écuyer, que portait: "de sinople au lambel d'or de quatre pendants avec un lys au pied nom-ri de même en pointe,,, et d'Isabelle de Tol leuaerc qui portait "(l'argent :'t :J chevrons échiquetés do gueules et de sinople." Jeun tit cie, prodiges do valeur COMMUNEDE FARCIENNES. 257 su siège d'Ostende, construisit les forts royaux devant la ville de l'Ecluse, où il trouva la mort le 13 janvier 1608. " (Bibl. royale, sect. des manuscrits N° 1365. ) Ces époux sont inhumés à l'Abbaye d'Eechout à Bruges, où se trouve leur tombeau avec armoiries et celles de leurs aieux, et épitaphe ainsi conçue: "SÉPULTURE DE JEAN, FILS d'ETIENNE DE MEESTER, ESCR, QUI TRESPASSA LE XIII DE JANVIER M. D. C. VIn et de DAMOISELLE ANNE DRION, FILLE DE TOUSSAIN, ESCR, ESPOUSEDE JEAN SUSDIT, QUI TRESPASSA LE XXI OCTOBRE M. D. C." (Ididem. )

CATHERINE DRION, morte en 1720, portait" parti au 1er' d'or à 3 coquilles de gueules, au 2me d'argent au lion de gueules,,, mariée en 1680 à honorable SIMON HODEIGE qui appartenait à une ancienne famille patrice de Liége, qui porte "écartelé au 1er et 4ma d'argent à l'aigle éployée de sable à 2 têtes; au 2me et 3me d'argent à 7 losanges d'azur, posées de fasce 3. 3. et 1. " (Rietstap armorial général [folio 564, et Bouhon et van den Bergh.)

FLORENCE-DIEUDONNÉE DRION, née le 10 Septembre 1674, mariée à Messire MELCHIOR DASTROZ, Écuyer, major de ca- valerie, mort le 17 Octobre 1699, au service de Sa Majesté Louis XIV. (Acte du 9 février 1701, greffe scab. de Gilliers, [et Rég. aux actes de décès de Gilliers )

MARlE DRION, mariée le 20 juin 1703 à ALPHONSE CONRAD do Huescas, :fils de Mathieu-Alphonse, Ecuyer, Seigneur de Brouckerkove, et de Barbe de Torres, issu d'une ancienne famille d'Espagne, qui porte «tiercé en pairle renversé au 1al' d'azur à l'étoile à 6 raies d'or, au '2me de gueules à la croisette d'or, au 3me de sinople à une aigle d'argent" ( A: Mergbelinck. Recueil de généalogies). T. U. 17 258 ANNALES mSTOBIQUES DE LA

Voici le crayon généalogique de quelques ascendants Bailly Philippe-Étienne Drion, crayon que nous conduire jusqu'à nos jours.

ARMES: D'argent à la croix de Moulin de sab cantonnée de quatre étoiles à six raies de même. SUPPORTS: Deux lévriers tenant chacun, à dexï et à senestre, une bannière aux armes de l'Ecu. Casque de chevalier.

1° FBANÇOISDRION, né vers 1598, mort à Gilliers, d: sa maison de Genson le 14 février 1686, inhumé dans l'égl de ce lieu. Le 25 mars 1624, Pierre Esclisset met par arrentem, à François Drion sa maison avec jardin. ( : Rég: aux transports à Gilliers 1623 - 1631 Le 16 août 1629, Antoine Martin, mayeur de Gillis met par arrentement à Fr. Drion une certaine pièce de JI moyennant 18 florins de rente. ( Ibidell Le 16 janvier 1652, engajure pour Fr. Drion: la ce munauté de Gilliers lui transporte une pièce d'héritaige, d il est advesty et adhérité in forma. (Rég: aux Embrefs 1647-1661 Le 16 février 1668, les héritiers de Théodart Frère tra portent à François Drion une pièce d'héritage. (Ibider

Il eut d'un mariage légitime trois enfants qui suivent, savo A. :FRANÇOIS,qui suit II. B. MATHIEU. Le 16 janvier 1651, les Dames religieu de l'abbaye de Soleilmont transportent à Mathieu Drion 1 pièce d'héritage, et ce au moyen et parmi païant annuellem par le dit acceptant dix Florins de rente, et pour renfoi ment du tiers denier François Drion, son père, oblige tJ Florins six patars seize deniers sur sa maison de Gen~ (Acte de Vincent de Ba~ay, notair COMMUNEDE FARCIENNES. 259

Le 5 décembre 1656, Mathieu Drion acquiert de Ghislain Frère, un jardin. ( : Rég: aux Embrefs 1647 -1666). Le 2 mars 1662, Jérôme de Vailly lui transporte une maison avec jardin et pourpris. ( Ibidem. ) Il épousa: 10 ANNE FRÈRE fille de Théodart et de Anne de Vailly, morte le 15 mai 1670 dont il eut 5 enfants; 2° ANNE HUBERT, dont il eut 2 enfants. Le 9 juillet 1703, comparut personnellement Mathieu Drion, lequel pour les amitiés et avantages qu'il a reçus des Dames de Soleilmont nous a déclaré avoir cédé ainsy qu'il fait par cette, de sa pure et franche volonté aux dittes dames. Abbesse, et Couvent de Soleilmont, acceptantes par Dame Isabelle WoIf, Abbesse, vingt-neuf pattars de rente assis et contrepannés sur la maison et jardin de Thomas Fontaine, qu'il a cédé aux dittes Darnes par act de transport que luy en at fait François Bastinier, sicque maris de Marie Jacquet, comme par lettres signées Bady, Greffier de Gilliers, en date du 6 octobre 1665. ( : de Bavay, notaire) Par son testament qu'il fait le 7 mars 1707 devant Maître Pierre Sohier révérend Pasteur de Gilliers, déposé au greffe scabinal de ce lieu, il avantage ses filles Jeanne, Françoise et Barbe, et il meurt, âgé d'environ 75 ans, le 9 mars 1707. C. JEAN, mort le 31 août 1690, Officier d'artillerie, Com- missaire aux fourrages de guerre pour le Roi d'Espagne. Le 11 mars 1666, Dame Eugène de la Halle Abbesse de Soleilmont, transporte à Jean Drion la maison, jardin et paturages, nommée l'Escaille, à Giltiers. (Vincent de Bavay, notaire.) Le 16 juillet 1673, Jean Drion donne on prêt à Jacques de Neufville cinq cents Florins. (Acte du greffe scabinal, à Gilliers. ) Le 9 juillet 1682, il entreprend le livrement des fourrages de guerre à la cavalerie, à la décharge de François Drion son frère, Contrôleur des droits d'entrées et de sorties de Sa Majesté. (N. de Bavay, not : ) Al'I.NALESHISTORIQUESDE LA

Il épousa MARIE DEL HAYE. De cette union sont issus dix enfants, parmi lesquels quatre qui suivent: a. JEAN-BAPTISTE, officier de cavalerie, Cornette au ment, van der Struche. Il était mort en 1702. b. BALDUIN-JOSEPH, lieutenant de la haute Cour et JI de Gi1liers, Tenu sur les fonts le 23 novembre 1670, pal' Maître Bai Boucha, Recteur de Gilliers et Célestine de Uamuselle ; en célibat le 1cr novembre 1700. Aujourd'huy 22me Avril 1698 par devant le notaire signé comparut en personne Marie Delhaye, veuve de Jean Drion en son vivant Entrepreneur et Commissaire fourrages il Charleroy pour Sa Majesté, laquelle pour les et agréables services qu'elle a reçus et qu'elle espère er recevoir de Bauduin Drion son fils, a cédé et donné à dit fils absolument et irrévocablement la somme de onze quarante cinq Florins dix sols monnaie de Flandre, qu'en: de l'ordonnance de Son Altesse Electorale et de Monseigi du Conseil des Finances de Sa Majesté, elle a à recevoir la recepte générale de Namur, surrogeant son dit fils en lieu, place et droits. (P. de Bavay, notaire adm c. FI-ORENCE-DIEUDONNÉE tenue sur les fonts le 10 tembre 1676 par Pierre- Joseph de Colnet et Florence Vern morte le 8 septembre 1720, inhumée dans l'église de Gill (Réf!:. de Gilliei Mariée le 17 février 1690 il, Messire MELCHIOR DASTll Ecuyer, Major de cavalerie au service de S. M. le Roi France, mort le 17 octobre 1699. La bénédiction nuptiale donnée à ces époux, en l'église Saint Remy, ù Gilliers, i le R. Père Gardien des Capucins du Couvent de Charleroi. résidaient dans, leur bien - I'Escaille ; à Gilliers, (Acte de mariage à Gillien d. FRANÇOIS-NICOLASbaptisé le 7 août 1678, épousa MARI JEANNE D'HoNS. De cette union est issu: COMMUNE DE FARCIENNES. 261

JEAN-NrcOI,AS, baptisé à Charleroi le 21 mars 1721, Grand-Bailly des bois de l'Abbaye de .

II. FRANÇOIS, Capitaine d'artillerie au service d'Espagne, Receveur de Sa Majesté Charles II, Administrateur des bâti- ments militaires, Contrôleur des droits d'entrées et de sorties, Bailly Royal de "la ville de Charleroi par lettres en date du 14 mai 1700 de Charles II; Mayeur de la haute Cour et Justice de Gilliers pendant 43 ans, né en 1637, mort en ]718. "Le 19 janvier 1718 est mort muni des saints sacrements François Drion octogénaire, notre excellent Mayeur, lequel .est inhumé dans l'église n (Rég. aux actes de décès, à Gilliers ). "Charles par la grâce de Dieu, Hoy de Castille, de Léon, d'Arragon, des deux Siciles, de Jérusalem && à tous ceux qui ces présentes verront, salut. Comme par le départ volon- taire de Nicolas dé Loo, pourvu de la charge de Bailly et Mayeur de notre ville de Charleroy, le dit Estat est venu à vacqucr et que partant il convient à notre service d'y pour- voir une personne idoine et capable, scavoir faisons que pour le bon rapport que fait nous at été fait de la personne de François Drion, Receveur des fortifications de notre ville de Charleroy et de ses sens, idoinèté et suffisance nous confians à plein de ses leautez, Preud'hommie et bonne diligence, nous auons Icelluy François Drion par advis de nos très chars et féaux le thrésorier général et commis de nos domaines et finances et par la délibération de notre très-cher et très- aimé bon frère cousin ct neveu MaximiIien-Emmanuël, par la grâce de Dieu duc de la haute et basse Bavière et du haut Palatinat, Comte Palatin du Rhin, Gouverneur de nos Pays- bas & commis et ordonné et étably, commettons, ordonnons et établissons par ces présentes à l'Etat et office de Bailly et Mayeur de notre ville de Charleroy en donnant au sieur François Drion, plein pouvoir autorité et mandement spécial au dit Bailly et Mayeur doresnavant tenir exercer et desservir, d'y garder nos droits hauteurs et seigneuries, semoncer les 262 ANNALES HISTORIQUES DE LA

Eschevins et aultres qu'il appartiendrat, de faire droit L( raison et Justice à lous ceux et celles qui l'en requerero et es cas qu'il appartiendra et au surplus faire bien et d vuement touttes et singulières les choses que bon et le: Bailly et Mayeur susdit peut et doit faire et qu'au dit ét compétent et appartiennent aux droits, honneurs, prérogative prééminences, liberlez, franchises, prouffits et émolumen accoustumés et y appartenant à charge de tenir résidem fixe en nostre dite ville de Charleroy et rendre compte notre prouffit des confiscations venantes de nos criminels , aussy de tout droit qui nous compèteront tant ès amendi qu'autres et ce par devant nos amez et feaux les présiden et gens de notre chambre des comptes et en oultre aux autn charges et conditions dépendantes du dit office et ce tai qu'il nous plaira; sur qlloy et de soy bien et devuemei acquitter en l'exercice du dit office, le dit François Dric sera tenu de faire le serment à ce deù et pertinent &~ Donné en notre ville de Bruxelles le 14 de may, L'an é grâce mille sept cent, et de notre règne le trente-cinquième: Le 26 mars 1681, François Drion vend à Guillaun Matagne et à Anne Quinet sa femme, des héritages à Gill: qu'il a achetés de Jacques de Minez, hors du fief du Lom bois. (Stan: Bormans. Fiefs de Namur XVIIIme siècl [Folio 207. 1685. Jacques Minet vend à François Drion et à Rern Richir une terre et un bois, à Gilliers. (Ibid, Le 11 avril 1685, Jacques de Minet Sr de Long boi transporte à François Drion, Mayeur de Gilliers, un bo rempli de " terils n à GiIliers. ( Ibidem Dans les archives que nous avons lues, nous avons trou' la quittance suivante: "Je soubsigné commis a la Recette des contributions fai pal' Monsieur Saultrier Intendant du Haynaut et du pa; d'Entre Sambre et Meuse au bureau de la ville de Philipp ville, confesse avoir reçu de la Communauté de Gilly pl COMMUNEDE FAROmNNEB. 263 les mains de Monsieur Brion, Mayeur du dit lieu la somme de mil Florins, à quoy h~ dte Communauté a esté taxée par la dte contribution par mandement du 26 Janvier dernier, fait au dt Philippeville le 28e Mars 1684." "Signé HARLET, p. Et en bas estoit controllé par moy soussigné commis pour le dt controlle par Monsieur l'Intendant "Signé BEAGNE, plus bas pour les..... et 25 Fi, pour le mandement 12 pattz. Concorde ) (Signé) "J. CHAPELLE, nre 1684."

François épousa: 10 MARIE, fille de JEAN YERNAUX,(1) laquelle mourut le 7 octobre 1689, dont il eut neuf enfants. 2" MARIE GEORGE, baptisée le 15 septembre 1674, fille de Pierre et de Marguerite del Port (2) (Rég. aux baptêmes, à Lodelinsart), mourut à l'âge de 87 ans le 10 juin 1761, dont il eut sept enfants. Le 14 octobre 1717, Marie George, femme de François Drion, transporte à Hubert Frère ct à Grégoire Watlet une partie du Longbois à Gilliers, ( Souv. Bailli: du Comté de Namur LXVIII. 43. VO 52. 57) Enfants du premier lit: A. JEAN, baptisé le 19 mars 1664, étudia la Philosophie au Collège du Porc à l'Université de Louvain. Donation que lui fait son père: "Le 22me de febvrier 1684, par devant moi soubsigné no- taire royal, présent les tesmoins soubsnommez comparut per- sonnellement François Drion, Mayeur de Gilliers, lequel désirant seconder le bon dessein de Jean Drion, son fils étu- diant à la Philosophie dans l'Université de Louvain au Collège du Porc lui a assigné cédé et transporté comme il fait par

(1) 11 ressort d'un acte en date du 29 décembre 1708 du notaire J. Delleur, que Vernaux s'ecrit aussi "de Yernaux .• (2) La famille DEL PORT, dite aussi "DELPORTE. est alliee aux Desan- .drouin, En effet, nous voyons au Registre de Lodelinsart que le 8 mars 1681, Laurent Delporte epousa Marie Desandrouin, sœur de Gèdéon Desandrouin. ANNALES HISTORIQUES bE LA cette une somme de six cent et cinquante Florins que lu devoit le sieur Gilbert Tenar, cy-devant Proviador dos annéei de Sa Majesté, et à présent commissaire dans la ditte vill, de Louvain, provenant des livraisons de fourrages par lu) faietes à la garnison de Charleroy en l'Ml 1682, de laquellE Somme restante le dit Jean pourra faire payer comme sier propre, soit par voie amiable ou autrement, comme il trou. verat convenir et devrat donner quittance» etc. (Le Barbisi nott. pubs. Vo 6207, année ] 684, aux archives à Bruxelles). B. MARIE, tenue sur les fonts en l'église St Remy, à Gilliers le 2 Avril Hi70 par Maître Bertinchamps et Marguerite Long. fils, femme de Jacques de Minet Ecuyer. Elle ne vivait plut en 1710. C. PIERRE, ondoyé le 24 Avril 1672 et cérémonies suppléée! le 28 du même mois, tenu sur les fonts par Pierre Bady grand-bailly d'Avesnes et Comte du palais de Latran. (Archives de famille." Il se fit d'église et entra dans l'ordre des frères mineurs où il porta le nom claustral de "François». Prêtre de h sainte Église catholique, Récollet au Couvent Saint-François È la Sambre à Farciennes, Missionnaire-Apostolique, délégué par Sa; Sainteté le Pape Clément XI pour l'Empire de ls Chine, où il souffrit des tortures pour la Foi, mort à l'âge de 42 ans (1). "Hac ipsa die millesimo septingentesimo decimo quarto, û) litteris Roma missis accepimus obitum V. P. F. Francise Drion, S. P. C. Hic oriendus erat Gily et in hoc conventt professus; sed zelo Dei et animarum ipsins sanguine redemp tarum incensus, obtenta prius a reverendissimo patre ministre generali facultate, a SS domino nostro Clemente papa Xl missiouarius apostolicus regni Sinarum instituitur; ubi pOSI annos circiter duodecim in functionibus apostolicis sedulo el feliciter transactos pie in Domino defunctus est». (: Nécrologe

(1) Le portrait authen tique de ce venerable personnage est conservé che: M. le Baron Dr ion. COMMUNE DE FARCIENNES. 265 du Couvent St François, aux Analectes pour servir à l'histoire [ ecclés : tome X folio 90. ) Traduction: Le 30 novembre 1714 nous avons reçu des lettres de Rome nous annonçant la mort du vénérable Père et Frère François Drion Prêtre, Prédicateur, Confesseur. "Il était originaire de Gily et profès dans ce couvent, mais enflammé du zèle de la gloire de Dieu et du salut des âmes rachetées par son sang, après avoir été autorisé par le Très- Révérend Ministre Général de s'adresser à Sa Sainteté, il fut nommé par le Pape Olérnent XI missionnaire Apostolique de l'Empire de la Chine où il passa environ douze ans et s'y endormit pieusement dans le Seigneur." (Analectes pour servir à l'hist. ecclés, tome X folio 90, au nécrologe du [Couvent St François. ) D. FRANÇOIS, frère jumeau du précédent, Officier de Cava- lerie au service d'Espagne, Commissaire Royal de l'Intérieur, Mayeur de la haute Cour et Justice St Feuillen à Fleurus, puis Mayeur de la haute Cour et Justice de Gilliers pal· lettres en date du 14 octobre 1710 de l'Abbé de Lobbes. "Nous Dom Ursmer Rancelot Abbé de l'Exemt Monastère Saint Pierre de Lobbes de l'ordre de St Benoit salut scavoir faisons que par la capacité diligence et fidélité que scavons estre en la personne de François Dryon de notre lieu du dit GiBiers, l'avons commis, constitué et estably, et par les' présentes les commettons, constituons et establissons Mayeur de notre terre et srie du dit Gilliers et appendices, pour le dit office de Mayeur bien exercer, nos droits conserver, et à un chacun Justice administrer, à quel effet, il devrat prester le serment et généralement sera tenu faire tout ce qu'a office de Mayeur doit compêter et appartenir, et ce aux honneurs droits et émoluments afférent au dit estat, comman- dant à nos Eschevins et tous nos sujets de la dte terre et srio qu'au dit Dryon ntre Mayeur ils entendent et obéissent et fassent pour luy comme à nous-mêmes si pas y estions, ayant tout ce que par luy serat fait son office de Mayeur 266 ANNALES HISTORIQUES DE LA deuement faisant pour aggréable ferme et stable, saufs nos droits et droitures en toutes choses qu'il ne pourrai fourfaire. Durant ce pouvoir jusque notre rappel, que nous pourrons faire à tout temps sans estre obligé d'en donner aucune raison. En confirmation du premis avons les présentes muny de nostre signature et cachet le 14 d'octobre 1710. " (S) "URSMER, Abbé de Lobbes."

Le 16 septembre 1694, Aujourd'huy comparut François Dryon junior, Mayeur de la Cour St Feuillen à Fleurus, lequel nous a déclaré d'avoir, tant en vertu du pouvoir qu'il a de François son père, Mayeur de la Cour de Gilliers, que aussy pour ce qui lui compète, mis et rendu en louage leur moulin à vent qu'ils ont au dit lieu de Gilliers, appendice, dépendance et appartenances. (Acte au greffe scabinal, à [ Gilliers. ) Le 10 février 1705. François Drion, Cornette au régiment de Haut-Sart, reconnaît être redevable envers Jean-Baptiste Philippart de 75 patards, restant de plus forte somme. Pour s'acquitter, il cède au dit Philipp art une rente de huit florins. ( : Rég. aux transports à Gilliers.) Le 6 août 1710, François Drion, cy-devant Officier de cavalerie au service de Sa Majesté Catholique, dont l'intention est d'aller dehors se fixer, convient de recevoir de son père une rente qui tiendra lieu de la part des biens réels délaissés par feue Marie Yernaux sa mére, situés tant à Gilliers qu'à Lodelinsart et à Charleroy, moyennant quoi il renonce aussi à telle part de biens cens, rentes, qui pourraient lui com- pêter tant du chef de son dit père que de feue Marie Drion sa sœur, et de Pierre Drion, son frère, religieux de l'Ordre de Saint François, biens qui peuvent estre, ont été, ou seront situés ès-dits lieux de Gilliers, Oharleroy, Lodelinsart, &. (Acte de P. de Bavay, not.) Il épousa JEANNE MASURE. De cette union sont issus plusieurs enfants, parmi lesquels une fille: COMMUNEDE FARCIENNES 267

" Le 15 Juin 1699, a été baptisée MARIE-BARBE, fille légitime de François Dryon de ce lieu, Commissaire de l'Intérieur, et de Jeanne Masure. Parrains : Messire Godefroy Rewers, inspecteur royal et Barbe Renard." (Hég. baptèmes, à Charleroy.) E. JACQUES-FRÉDÉRIC, baptisé en l'église St-Remy à Gilliers le 29 Avril 1684, mort à l'âge de quinze le 7 Septembre 1689. (Rég. aux déçès, à Gilliers). F. ENGELBERT, baptisé le 17 Avril 1676, mort à l'âge de treize ans le 8 octobre 1689. G. JOSEPH-FRANÇOIS, tenu sur les fonts le 18 Juin 1679 par Messire de Hubertame, mort à l'âge de dix ans le 18 JuIn 1689. (Rég. à Gilliers). H. FRANÇOIS-JOSEPH, officier de cavalerie au service de S. M. catholique, entra aux régiment des gardes de corps à l'âge de 16 ans, y resta jusqu'à la réforme de ce corps et fut nommé Lieutenant de cavalerie par patente royale du 14 mai 1716; Lieutenant-Mayeur de la Haute Cour et Justice de Gilliers; tenu sur les fonts le 23 Avril 1686, par don Francisco de Faludo , Gouverneur de Charleroi. (Rég. aux baptèmes à Gilliers). Par requète qu'il adresse au marquis de Saint Gilles ambassadeur du Roi d'Espagne et aux États Généraux de Hollande, il réclame une somme de 1868 florins 18 sols 5 deniers, due à feu son père par S. M. catholique, selon la clôture du compte passé à la Chambre des Comptes le 29' mars 1706. Le remontrant ajoute " qu'ayant suivi l'exem- ple des services rendus tant par feu son père que par ses ancêtres à Sa Majesté catholique, il espère obtenir sa juste prétention. " Par acte du 21 Août 1713 : François-Joseph Dryon, jeune homme âgé ce 27 ans environ, étant d'intention d'aller en Espagne, reçoit de François son père, mayeur de la haute Cour et Justice de Gilliers, une rente de quarante-six florins sur la généralité de ces biens présents et futurs, savoir prestement 21 florins prenant cours. ce jourd'huy pour écheoir à pareil jour que l'on comptera en l'an 1724, redimible à 268 ANNALES HISTORIQUESDE LA toujours en une seule fois, au taux du denier seize en argent fort &. &. (Acte au greffe scabinal, à Gilliers). I. DIEUDONNÉ, tenu sur le fonts le 25 mai 1684 par le Révérend Bauduin Boucha, Prieur de Saint-Barthelemy du Couvent de Heigne. (Régistre aux baptèmes, à Gilliers). Enfants du. deuxième lit : J. JACQUES-JOSEPH-BERNARD PLACIDE, qui suit III. K. MARIE-ANTOINETTE: «Le le" Août 1699 fut baptisée Marie-Anloinette, fille légitime de Messire François Dryon, Receveur du Roi et de Madame Marie George. Parrains : noble Jean Martini, de ce lieu, et Marie-Antoinette Robert. n (Registre aux baptèmes, à Charleroi). L. MARIE-IsABELLE, baptisée-au même lieu le 30 Août 1700 i mariee à Joseph Delporte le 29 Novembre 1721, avec dispense du 3e degré de consanguinité et des trois bans. (Registre de Gilly). M. PIERRE-FRANÇOIS, bailly de Farciennes, baptisé à Char- leroi le 14 Septembre 1702, mort en fonctions à Farciennes le 12 Janvier 1785, épousa Marie-Agnès Fasman, morte à Fleurus le 10 Septembre ] 787 et inhumée solennellement à Farciennes. à côté de son mari, dans la chapelle St-François au couvent St-François à la Sambre. De cette union sont issus six filles, et deux fils que voici, savoir : PHILIPPE-ÉTIENNE, bailly de Farciennes, tenu sur les fonts, en l'église de ce lieu le 19 mars 1741 par Philippe-François Dorlodot et Dorothée de Glymes. (Rég. aux actes de baptême). Il mourut en célibat, au château de Farciennes, le 4 Juin 1803, et fut inhumé dans l'église. On voit encore encastrée dans le mur une pierre sépulcrale sur laquelle est gravée cette ins- cription : CY-GIT PHILIPPE- ÉTIENNE-J OSEPH DRION BAILLI ADMINISTRATEUR ET ADMODIATEUR DE LA TERRE DE FARCIENNES COMMUNEDE FARCIENNES. 269

MORT LE 4 JUIN 1803. AMI DU RICHE, PLEURÉ DU PAUVRE, REGRETTÉ DE TOUS. AGÉ DE 63 ANS. PRIEZ POUR SON AME. R. 1. P.

La persécution impie de la révolution satanique comme l'appelait de Maistre, chassa les Bernardines du couvent de Soleilmont de leur sainte demeure le 27 Janvier 1797. Un grand chrétien, Philippe-Étienne Drion, remplit à leur égard le rôle de la Providence en mettant à leur disposition l'an- cien château de Farciennes, où eUes purent continuer leur vie conventuelle. (Abbé Van Spilheck, notice sur le tableau [ vénéré à Soleilmont.) Le 4 Juin 1803, mourut pieusement, en célibat, à l'âge de 63 ans, au château de Farciennes, Philippe-Étienne Drion, bailly et admodiateur, lequel pendant sa vie fut de notre couvent l'insigne bienfaiteur et l'ami singulier, et 'lui dans la persécution que subirent les prêtres les accueillit tous avec bienveillance, ainsi que les religieux qui s'adressaient à lui. " (Analectes, nécrologe

Par leur testament conjonctif fait le 6 mai 1715 devant J. André Dubois, notaire, et déposé au greffe scabinal de Gilliers, François Drion Mayeur de la haute Cour et Justice et Marie George sa seconde femme "instituent leurs quatre enfants Jacques-Joseph, Pierre-François, Marie-Isabelle et Marie-Magdeleine, leurs héritiers immobiliaires universels, pour par iceux leurs enfants jouir de leurs biens réels également, tête par 'tête, et sans distinction de fils et de filles après les décès des testateurs seulement, par ce que le dernier vivant d'eux en sera usufructuair etc. etc. Après la mort de son mari, Marie George se remaria le 21 Juillet 1718, à Hubert de Plompteur, fils de Hubert, (1) Echevin de la haute Cour et Justice de Gilliers et de Marguerite le Prince. Fut témoin à ce mariage François-Joseph Drion, Mayeur de la haute Cour et Justice de Gilliers; (Registre aux actes de mariage de Gilliers). Il était fils du premier mariage de de son père avec Marguerite Yernaux ou de Yernaux.

III. JACQUES- JOSEPH - BERNARD- PLACIDE, bourgmestre de Lodelinsart, ondoyé à Charleroi le : 21 mars 1698 par le Révérend Henry de Rouillon, sous le nom de Dieudonné, cérémonies suppléées le 14 juillet suivant avec adjonction des noms de: JacquesBernard-Placide, par le général Don Diego de Vintemille y Pisa Rodrigue de St-Estève, Comte Delpenoir, marquis de Cropany, Gouverneur de Charleroi et Dona Placide de Bergues sa femme, parrain et marraine de cet enfant. (archives de M' le baron Drion). Voici ce même acte au régistro des baptèmes à Charleroi:

(1) Hubert de Prompteur, epoux de Marguerite le Prince, fit son testament le 21 janvier 1688 devant le Reverend B. Bouchat Pasteur de Gilly. Il avait epouse en premières noces Marie de Franchimont, qui mourut en 1672; elle avait ete mariée eu premieres noces a Michel de Lantin. Par acte du 8 avril 1703, Marguerite le Prince cree une rente de 3 lIorins pour • celuy qui prescherat la Passion en la sepmaine sainte en l'église de Gilliel's." (P. de Bavay, notaire.) COMMUNE DE FABCmNNEB. 271

"Le 21 mars 1698 fut baptisé Dieudonné, fils légitime de Messire François Dryon et de Marie George; l'a levé le Rèvérend Henry de Rouillon; et le 14 juillet de la dite année, lui furent imposés les noms de Jacques-Bernard- Placide par Messire jacques de Vingtemil gouverneur de ce lieu et Madame Placide de Bergues, femme de susdit gouverneur. " Jacques Drion habitait à Lodelinsart son bien dit "château des Etangs", que l'on appella plus tard, au XIXmc siècle "le Château Drion. " Il dût en 1753 faire appel à son Evêque Monseigneur de Berlo de Francdouaire pour qu'il lui maintînt son banc seigneurial dans cette église, qu'une cabale tentait de lui enlever. Il possédait, du chef de son père, le moulin de ce village, qu'il vendit à Jacques Desandrouin: " Le 11 octobre 1758 par devant Lambert Huart mayeur, Pierre Misonne, Charles Bastin et Echevins de Lodelinsart, Jacques Driou et ses fils Jacques et Adrien vendent au vicomte Jacques Desandrouin leur moulin à farine avec dépendances et denx étangs pouvant contenir 4 Bonniers pour 16249 florins." (Archives [de Lodelinsart). Il épousa le 18 avril 1720 Marguerite Berger ,(1) fille de Feuillen, Echevin de la haute Cour et Justice de Gilly et de Jeanne Léonard, qui mourut à Lodelinsart, à l'âge 55

(1) La famille à laquelle appartient Marguerite Berger est très-ancienne dans le Comté de Namur, où elle s'appelait anciennement. le Bergier •. Déjà en 1422, nous trouvons une Marg r i.te le Bergier, IUle de Willequin, relevant des terres à Eghezées. (stanis: Bormans fiefs du Comté de Namur Xyrne siolcle, folio 243.) De même, des personnes de cette maison le Bergier, ou Berger, relèvent des fiefs en 1495, 1545, 1573, 1597, 1598, 1756, 1757, 1758, 1761, 1778, 1779 et 1785. (Stania. Bormans fiefs du Comté de Namur.) Josèphe Berger, Abbesse de Soleilmont, morte en 1766, portait: d'azur à la fasce d'or accompagnée en chef d'une étoile à 6 raies et en pointe de 3 brebis passantes et con tournées, le tout du même posés 2 et 1. Devise: • Dieu les rassasiera." (Yan Spi lbeck : sceaux et armoiries de l'abbaye de Solellmou t, ) 272 ANNALES HISTORIQUES DE LA

ans. "Le 14 janvier 1755, mourut munie des Saints Sacrc~ ments Marguerite Berger, qui fut inhumée dans l'église. n (Rég: aux décès, à Lodelinsart). Jacques mourut à l'âge de 80 ans le 1er Xbre 1778, et fut inhumé à côté de sa femme. (Ibidem.) De cette union sont issus dix enfants qui suivent: A. J ACQUES-JOSEPH, baptisé à Lodelinsart le 9 novembre 1721, mort en célibat à Charleroi le 18 février 1789. R. ANDRÉ-JOSEPH, qui suit IV. C. FRANÇOIS. tenu sur les fonts le 27 septembre 1726 par Maître Toussaint Guyaux, recteur de Lodelinsart et Sébastienne la Lieu. (Rég. de Lodelinsart.) D. MARIE-JOSÈPHE, baptisée le 5 septembre 1729, habita son château de la Tourette à Gilly, où elle mourut sans alliance, après avoir testé de tous ses biens envers ses ser- viteurs. E. BARBE-JOSÈPHE baptisée le 7 septembre 1730. F. MARIE-ADRIENNE-JOSÈPHE baptisée à Charleroi le 13 novembre 1731, morte en bas âge. G. MARIE-FRANÇOISE-GABRIEI,LE-JOSÈPHE "Le 25 mai 1734 fut baptisée Marie-Françoise-Gabrielle-J osèphe, fille lé- gitime de Jacques Drion et de Marie-Marguerite Berger. n "L'ont levée Messire Eugène-Philippe de Rouet et Made- moiselle Marie-Josèphe de Condé. Le dit Eugène fut parrain par procuration, au nom du Seigneur Jacques du Hou." (1) ( Rég. de Lodelinsart.) H. PIERRE-DoMINIQUE. "Le 30 juin 1736 fut baptisé Pierre- Dominique, fils légitime de Jacques-Joseph Drion et de Marguerite Berger. Les parrains furent Messire Dominique Rassache et Mademoiselle Françoise de Bonnay n. (Ibidem). I. JACQUES-JULES. " Le 6 novembre 1738 fut baptisé Jacques Jules, fils légitime de Jacques-Joseph Drion et de

(1) Jacques de Houx, grand-coustre de Namur et tresorier de l'église collégiale de Walcourt. Son nom exact est : Jacques-François de Houx de Morat. Ll vavait épousé le 5 septembre 1720 Mariè-Josèphe Desandrouin, fille de Gédeon et de Marie de Condé. COMMUNEDE FARCIENNES. 273

Marie-Mal'gucrite Berger. Les parrains furent le vicomte Desandrouin, Seigneur d'Heppignies, et sa femme Madame Magdeleine-J ourdaine le Tyran " (Rég. aux baptêmes de Charleroi, déposés à Marcinelle. ) Magdeleine-Jourdaine le Tyran, la marraine, était fille du marquis de Villers sur Lesse, chevalier de Saint-Louis et de Marie-Anne Jouennes d'Esgrigny. J. MARIE ADRIENNE-ALEXANDRINE. " Le 4 Janvier 1742 fut baptisée Marie-Adrienne-Alexandrine, fille légitime de Jacques-Joseph Drion et de Marie-Marguerite .Berger. Les parrains furent Pierre (1) Vicomte Desandrouin de Noël et Marie-Adrienne Carondelet s. (2) ( Ibidem ).

IV. ANDRÉ-J OSEPII, baptisé sous ces noms à Lodelinsart le 6 novembre 1723, connu sous les noms de Adrien-Joseph et Adrien Drion, mort au château de Bonne-Espérance, à Montigny. sur-Sam bre. "Le 13 avril 1800 mourut André-Joseph Drion , qui en son vivant se nommait et signait ses écrits Adrien Drieu, veuf de Marie-Adrienne Thibaut, lequel faisait un très grand négoce et fut inhumé le 15 du mois d'avril de cette année dans le cimetière de ce lieu." (Rég. aux actes de décès à Montigny sis N° 3100). Signé, Debrucque, pasteur. Voici ce même acte au Registre de l'Etat-Civil; "Répu- blique française an VIII. N° 2. '\L'an mil huit cent, nous disons ce jourd'huy vingt quatre germinal an huit de la République française, comparut devant moi agent de la commune de Montigny-sur-Sambre et dernier élu pour recevoir les actes de décès Jean-Ignace Demoulin âgé de SOans, domicilié en la commune de Gilly,

(1) Pierre Vicomte Desandrouin de Noelles, fils du Vicomte Gédéon De- san dro uin, Seigneur d'Heppignies, de Lombois et haut-voue de Lodelinsart, et de Marte de Condé, fille de Jean de Condé et de Marie de Colnet. (2) Ma r ie-Adr-ie nne de Carondelet appartenait a une ancienne maison ano- blie en 1597 en la personne de Paul de Carondelet, Seigneur de Maulde, Gouverneur Ile llouchain. Les armes de cette maison sont: "d'azur a la hande d'or, accompagnée de 6 hesan s de mémé range~ en orle s. n. 274 ANNALES HISTORIQUES DE LA accompagné de Jean-Baptiste Tévenier âgé de 57 ans, domi- cilié au dit Montigny, non parent à Drion , qui se nommait et signait ordinairement Adrien-Joseph Drion domicilié en cette commune du dit Montigny décédé hier vers les six heures du soir dans sa résidence de Bonne-Espérance, dite commune; d'après la déclaration des dits comparants, je me suis transporté au lieu du domicile du dit Drion et je me suis assuré du décès d'icelui, et j'en ai dressé les présents actes que les susdits comparants et témoins ont signé avec moi. " ( Signé.) "Philippe Joseph, George Augustin, Jean-Ignace Demoulin, Jean-Baptiste Thevenier." Adrien Drion était un des grands industriels de son époque. C'est à lui que l'industrie cloutière doit la prospérité dont elle a joui dans le pays de Charleroi pendant la dernière moitié du XVIIIme siècle. Il occupait un grand nombre d'ouvriers qui travaillaient chacun eu leur domicile, dans les villages du pays de Namur et du pays de Liége pour l'ex- portation par terre et par mer. Il rédigea plusieurs mémoires qu'il adressa au Gouvernement pour demander qu'il fut inter- dit aux cloutiers de s'établir dans la ville même de Charleroi. Ces mémoires furent signés par Melchior-Joseph Dumont, autre grand industriel de ce temps. Pendant le siège de Charleroi, en 1794, on taxa Adrien-Joseph Drion, d'une contribution de dix mille livres. (1)

(1) • La 2me année rte la République une et indivisible fut inaugurée (à Charleroi) par un décret du 8 Messidor, du Commissaire ordinateur en chef des armées de la Meuse et des Ardennes réunies, Vaillant, enjoignant à la Municipalite de remettre entre les mains du Commissaire de guerre Prieur, chargé de l'exécution du décret, une somme de 80.000 Livres, dont les 314 devaient être payés par les six plus haut cotises de la Commune, qui d'après informations prises furent: Drion, père, - Clayes, greffier, - Navez, échevin, N. François, père, ~ Daniel Chapel, maitre de forges et le citoyen Henseval; le tout à titre de contributions, dont les 31! devaient être payées endéans le terme de a.ux heures pour tout délai, se réservant d'imposer les autres habi- tants pour l'autre part ou de leur faire grâce, d'après l'ordre du Repré- sentant

Il épousa le 14 juillet 1749 M\Hm-Anrnr.xNG TUIllAULT, fille de Messire Nicolas 'I'lu bnnlt, SOllVCI"lill-Bailly do Menti- guy-le-Tilloul et de Mario-Isabelle Maître-Pierre. "Le 14 juillet 1749, n.près dispense cles trois bans, furcn t unis JttUS le Christ Adrien-Joseph Drion ct Marie-Adrienne Thibault. Témoins .lacques-Joseph Drion , frère do l'époux: et .JO:1n-Baptiste P nissan t. " ( Si~J1ù: Clichet B., Pasteur.) Acle de décès: "L'an J7SG, 10 treizième jour du mois J'avril est morte vers les six hourcs du matin, munie des sacrements, Ma rie-Adrie.mc "Ttlibanlt, epouse rl'André-Adrien- Joseph Drion ; le lendemain a 6tù enterrée solennellement au cimetière. " (: Hé~: aux (l';c~~s, ?t Chnrleroi, pour 1786, nOS 96.) De ce mariage sont issus neuf enfants qui suivent, savoir: A. PmRRE-"\.nRIEN-.L\f'QllJ<:S, Directonr des Postes, né au château de Bonne-Espérance ?t Montigny-sur-Sambre. « Le Fr [cyril 17.10, fut baptisé Pierre-Jncqucs-A ..rlricu , fils de Messire Adrien-J oseph Drion et de Madame Marie-Adrienne Thibaut, conjoints. Parrains, Messire Jacques-Joseph Drion , do Oh ar-

patriotiques, qui animent la c\:1sse pen Iortu nce des (llt~ hibit an t s «. - Ces derniers mots indiquent, 'lue des ,,,'ntilliCilIS '''l'lilables ne pre>igïl;lt-:-:.. - Uu ordre e.nanunt du cito-yen Duq uesnois Couuulssai re-geuera! pO\lr ri~r'1l)pp' de la Moselle en date du dit prairial enjoiuun it au r""lmissaire du Directoire cxècut if Michel- Joseph Cklpel, dp, Cd!"!:.' al'l"der le:i Vllh cùli~~·s en eus de l'dl\::::' UO paiement

«t de les fnire ('()IH]l1it'C en Fr-nnce. sur-l::-l'hamp. p.iu r y ("tl'~ livres en ()LJg~. ,. ( : ('hal'lîo.\ !~t 1;llllL'r~ pal' .\dl)\plll' TIai);u't. Folio 103.) 276 ANNALESmSTORIQUESDE T,A

leroy, et Madame Marie-Isabelle Maître-Pierre de Montigny le Tigneux, femme du Bailly. ( : Rég: aux actes de baptême, à Montigny-sur-Sambre. ) "En l'an 1782, Pierre-Adrien devint acquéreur des étangs de la Porte de Mons, v Charleroi, de l'intérieur d'un demi bastion, et des Jardins du Gouverneur. " ( : Chamoy et Gilliers, pal' Habart. ) Il eut l'honneur d'être reçu par l'Empereur Napoléon LiT lors de son passage à Charleroy le 15 juin 1815. ( : Recherches [historiques sur Chamoy, par l'Abbé Piérard , folio 59.) Il épousa le 6 juin 1780, Françoise-Thérèse de Vernay, qui mourut à l'âge de 72 ans, le 7 juin 1825. De cette union sont issus huit enfants, parmi lesquels ceux qui suivent, savoir: a. FERDINAND-ADRIEN-JOSEPH, directeur des Postes, né le 4 septembre 1782, mort en célibat. b. MARIE-THli~RèsE-FRANÇOISE, mariée à LAMBFRT-JoSJ;;pn RUCLOUX, desquels: THÉRÈSE - CHARJ,OTTE RUCT,OUX, née le 14 août 1807, mariée le 21 novembre 1844 il ALFRF.D-JUJ,F.S HORION, qui portait : "d'argent à la bande de gueules, chargée en chef d'une étoile à cinq l'aies d'or." (Belgique héraldique pal' Poplimont. tome V, fulio 367. ) Ces époux sont morts sans postérité. B. FRANÇOIS-JOSEPH connu sous le nom de "DRION SENlOR " homme de loi, (ainsi qualifié dans un acte du 26 frimaire an 9, du notaire Gaûtot); Avocat au Conseil Souverain de Namur, (ainsi qualifié dans un acte du 3 juillet ]788 do la haute Cour de Foix ft Namur ) né au château de Bonne- Espérance, baptisé par' son oncle maternel: "Le 7 octobre 1751 fut baptisé François-Joseph, fils de Messire Adrien-Joseph Drion et de Marie-Adrienne Thibaut, conjoints; ondoyé par Maître Adrien-Pierre Thibaut. (H0gistre de Montigny-sur-Sambre.) COMMUNE DE FARCIENNES. 277

Il habitait le Château des Étangs (Château Drion) à Lodelinsart, qu'il tenait par héritage de son père. Il y mourut à l'âge de 87 ans, le 10 octobre 1838 (Uég: à Lodelinsart.) Il épousa J ulie-Polixône-Eulalie-Joseph, fille de François- Joseph Zoude et de Marie-Rose du Bois: "L'an du Seigneur, le 7 janvier 1788, se sont unis pal' le mariage, devant l'Eglise, après proclamation des bans, Messire François-Joseph Drion, licencié ès-droit, né à Montigny-sur-Sambre, et J ulie- Polixène-Eulalie-Joseph Zoude de Namur, tous deux majeurs. Témoins: Messire Philippe Mary, bailly de ce lieu; Messire Martin-François Bartholomé, licencié. " (Signé) S; F. Leurquin , pasteur. (Extrait du Registre aux mariages, à Jodoigne-St-Médard.)

Il fut promu au doctorat ès-arts à l'Université de Louvain le 13 août 1774; (diplôme sur parchemin à cette date, en langue latine, signé: P. van Billoen n. V dootor et legum antecessor primam St rich Collegü p. t. prior.) Profondément chrétien, il demanda, h Home, l'autorisation de lire certains livres défendus pal' l'Eglise. En réponse, il reçut la bulle qui suit: "Thomas Maria Ghilini, Dei et apos- tolicro sedis gratia Archiepiscopus Rhodiensis, Abbas S. Petri et S. Martiani Èques Jerosolimitanus nec non in llelgio ac Burgundiœ Oomitatu cnm Facultatibus Legati a latere Nuntius apostôlicus, etc. etc .. Nos de probitate, scientia et moribus Dni F. J. Drion J. U. (1) Alumni sufficienter instructi, Tibi l)no F. J. Drion facul- tatem concedimus legendi libros prohibitos, exceptis tameu iis, qui de obscœnis et astrologie j udiciaria et professe tractant prout Machiavello , Molinœo, historia Civili Regni Neapolitani Petri Giannoni, Istruzioni intorno la S. Sede tradotte dal Francese, Poëmate, cui titulus la Puccelle d'Orléans et Libro inscripto l'Esprit. - Valent hœc facultas ad tempus tantum Nostrœ Nuntiaturœ in hisce partibus. -

(1) Juris utriusque. 278 A1iNAL:ES IlIS'1'OHlQUES Dl~ LA

Datum Bruxolla die :JO Mnrtii , Anno Domini Millcsimo septirigcntesimo scptu aucsimo quarto. " (Signl':) "Th. Ma Archiepv RilOdiells Nan""S Apeue.

De Mandato Excellnli et Hf:H']'('IH11\Ii Di Dilo Nuntii. (8) De Casso Secret. "

Ce document est reyt,ln du 12"1';111(1 sceau du "Nonce Ghilini. Traduction .' " 'I'hom as-Murio Gliiliui par ];1 grâce de DIeu et du Siége apostolique, archevêque de Rhodes, Abbé de St-I'ierre et de St-}J arti n , Chevalier de J érusalem , Nonce apostolique avec ho pouvoirs do Légat a latere , non seule- ment en Belgique, mais h la Cour de Bourgogne. " " Nous étant instruits dr la probité, de la science et de la moralité de Messire F.-J. Drion, Étudiant, J m-is utriusque, nous vous donnons L1 permission, il, vous Messire F.-J, Drion do lire les livres prohibes, sauf toutefois ceux qui traitent de choses obscènes ou d'astrologie judiciaire, tels que les livres de Machiavellc, do Molinœ.rs, Phistoirc civile du royaume de Naples par Pierre Gianuoue , le livre intitulé : Istruzioni interno de let S. So.lo tradotte del dal Francesc, le poème " La Pucelle r!'Orlé,llls" ct le livre yui porte pour titre: " l'esprit" &., &,' &. " Cette pei mission sera valable pen- dant toute la durée de notre nonciature dans ce pays. " " Donné à Bruxelles le ~~O Mai s, l'an du 8eigneur 1774. (Signé) Th.-M' Arch. de Rhodes, Nonce apostolique. "

De cette union sont issus (Jeux enfants : a). EUGÉNrE-,loSElH-Al\L(:;LIF, moi te il Bruxelles il. l'âge cie 92 ans, 10 31 Octobro 1St-2, marree il Henry Fauconnier, sans postérité,

b). LÎmFuLD, IUU! t cu c(liLat cu son château Drion , vers 18!'if). 11 Iut '10 drmicr (l(~ W lace (llli hahita ce bien, qui ù cette date était la propriété de sa famille depuis cent- vingt-ci Ill} an s. COMMUNEDE FARCIENNES. 279

C. PHILIPPE-EMMANUEL,baptisé à Charleroi le 6 Avril 1753, épousa Rosalie Zoude, fille de François-Joseph et de Marie- Rose du Bois. Il mourut sans postérité à Bruxelles, le 12 Décembre 1811. D. FRANÇOIs-JosEPH,qui suit V. E. JACQUES-JOSEPH,baptisé le 28 Septembre 1758, mort subitement, en célibat, à Charleroi, le 24 Septembre 1806, dans l'antique résidence de son bisaïeul François Drion, Bailly Royal de Charleroy, "Le gouvernement hollandais en expro- pria les jardins en 1818, pour agrandir les fortifications de Oharleroy, et il paya de ce chef, aux héritiers de feu Jacques- Joseph Drion, la somme de vingt trois mille cinq cent quatre vingt dix-sept francs, quatre vingt-huit centimes. " (Journal de Ferdinand-Emmanuel-Joseph Drion). Oette demeure était située dans la rue dite aujourd'hui " de Montigny ". Elle fut vendue par les héritiers de Jacques, en 1820, par le ministère du notaire Delbruyère, et devint ensuite "l'Hôtel des Pays-Bas." Plus tard, elle fut acquise par le couvent du Carmel, qui y séjourna jusque vers 188ü, époque où elle fut démolie pour faire place à un groupe de maisons. F. LOUIS-JOSEPH,baptisé le 28 Octobre 1760, mort au berceau. G. ADRIENNE-AMELIE-JOSÈPHE, baptisée à Oharleroi le 20 Octobre 1762, fut mariée trois fois sans avoir postérité. 1° Le 14 Août 1792 à Alexandre-Joseph Wilmart de Daily, mort en 1806. 2° à Jean-Baptiste Broudehoux de Douzies, mort accidentellement d'une chute de cheval, à Mons, en 1814. 3° le 31 Mars 1818, à Raymond Narcisse de Robaulx, Elle mourut au château d'Hantes le 9 Février 1832, après avoir testé le 12 Juillet 1831, devant Maître Orame, notaire à Solre-sur-Sambre. H. FERDINAND-JOSEPH,baptisé à Charleroi le 8 Novembre 1764, mort en bas-âge. 280 ANNALES HISTORIQUESDE LA

1. FERDINAND-EMMANUEL-JOSEPH, baptisé au même lieu le 28 Février 1766, mort en son château de la Hoverio ù Suarlée, lez-Namur, le 27 Octobre 1829. Pendant une rude nuit d'hiver de l'an 1802, Ferdinand étant au château paternel des Étangs (Château Drion à Lodelinsart), fut assailli par la bande de brigands dits " les chauffeurs." Ils étaient, dit la tradition, au moins douze hommes, gantés, et ayant le visage barbouillé de noir, blasphémaient et s'éclairaient au moyen de petites chandelles de cire, appelées " coupons d'enterrement, " Les avenues de la grand'route qui longe la porte d'entrée étaient, dit-on, gardées des deux côtés par des brigands à cheval, le pistolet au poing, - L'attaque commença ... enfoncer la porte d'entrée au moyen d'un levier en chêne , se précipiter dans la tourelle où logeait Ferdinand, le garotter et le jeter en dessous des matelas fut l'affaire d'ua instant. Ils s'emparèrent des clefs ... et il fut dépouillé. Il épousa en 1806, après contrat de mariage passé le 19 Septembre 1806 devant 1\1e Sébille, notaire à Binche, MARIE-CATHERINE, fille de Nicolas-Guillaume Briou, Souver- rain-Bailly d'Obaix et de Marie-Anne Goffin. Elle mourut le 27 Mai 1815, à l'age de 31 ans et fut inhumée dans l'église de Gosselies, dans le caveau de sa grand'tante Marie-Françoise de Herbet (1). De ce mariage sont issus six enfants, savoir: a). AMÉLIE-FERDINAND-CATHERINE-JOSÈPHE, baptisée le 30 Juin 1807, morte à Châtelet le !) Novem bre 1860. Après contrat de mariage fait devant les notaires Ferd .-J os, Anciaux et Fr.-Jos. Tillieux à la date du 12 mai ]830, en sa demeure le château de la Boverie à Suarlée, elle fut mariée

(1) Marie-Erauco ise de Herbet, Mie de Messire Hen ry de Herhet et de hlisabeth dei Bat;che nee le 2 aout 1721, mourut à l'age de \ 0 ans le (; mars 1811. Elle était mariee a Frauçots-Joseph Carpeaux, Souverain - Bailly de Jumet et Bourgmestre de la };'j'anchise de Gosselies, mort le 2 mars 1776, sans posterite. Une rue de Gosselies porte le nom de "Rue Carpeaux", en souvenir de ce Bourgmestre. COMMUNEDE FARCIENNES. 2:-:\1

dans la chapelle de ce château le 1el' Juin 18ilO à Victor Pirmoz , gunle-ù'honneur de Sa Majeste Guillaume l, Iloi des Pays-RIs. b). FLORE-UATHERINF.-JOSÈPHE, baptisée le 6 Août 1808, morte à l'âge de 23 ans, en Avril 1831, mariée à JOSEl'H- GHIsr,AIN DE CARTIER de Marchienne. c). FERDINAND-FRANÇOIS-JOSEPH, tenu sur les fonts le ] 9 Novembre 1809, par Messire Pierre-Gabriel Brion (l'Obaix son grund'onclc et Marie-Françoise de Herbet son arrière- grand'tante; âgée alors de 88 ans. Il mourut au berceau. d). IRÉNÉE-FRANÇOIsE-JOSEl'H, baptisée le 1'1' Décembre 1811, mariée en 1832 à BENJAMTN PIRMEZ, frère de Victor, précité. La douairière Pirmez , dernière survivante de la génération à laquelle elle appartient, habite son château d'Acoz. On a de cette dame plusieurs ouvrages estimés : elle est la mère du célèbre auteur Octave Pirmez, dont le monde littéraire déplore la perte prématurée. e). ZOÉ-LOUISE-ADRIENKE-JOSF,PH, baptisée le 29 Juillet ]813,

morte au château de la Pasture, à Marbais La Tour, le 9 Février 1888, mariée à Louis Troye gouvcrnellrde la province de Hainaut, mort le 29 octobre 1875. f'). UÉLESTE-LoUISE-FLORE-.ToSEPH, née le jour de la mort de sa mère, et tenue sur les fonts le 27 mai 1815 par son gra?d'oncle M. le chanoine Goffin. Elle mourut à l'âge de deux ans. V. - FRANÇOIS-JOSEPH, né à Charleroi. " Le 11 Novem- bre 1756, fut baptisé François-Joseph, fils légitime d'Adrlcn- Joseph Drion , et de Marie - Adrienn.. Thibaut, conjoints. Parrains : Messire Nicolas Thibaut et Barbe Ilcnard. (Rég. aux actes de baptême). Le parrain Messire Nicolas Thibaut, aïeul du baptisé, était Sou verain-bailly de Montigny-le-Tilleul, et il avait épousé Marie-Isabelle Maître- Pierre. Afin qu'on le distinguât de son frère aîné, qui portait les 282 ANNALES HISTORIQUES DE LA mêmes prénoms, il signait ses écrits u François-Joseph Drion Junior. " Il mourut en son château du Chapois , à Jumet, le 17 Novembre 1816, et il fut inhumé dans l'église de Gosselies, sous une pierre tumulaire. A la reconstruction de l'église, il y quelques années, cette pierre fut encastrée dans le mur extérieur, où elle se trouve actuellement. Elle porte l'inscrip- tion suivante que le temps a presque effacée J.H.8. ICI REPOSE LE CORPS DE M~FRANçoIS-JOSEPH DRION JUNIOR NÉ A CHAllLEROY ET MORT SUBITEMENT EN SA MAISON DE GOSSELIES AGÉ DE 60 ANS. PRIEZ DIEU POUR LE REPOS DE SON AME

Il épousa MARIE-ÉLÉONORE, fille de François-Joseph Zoude et de Marie-Rose du Bois, laquelle mourut à l'âge de 79 ans, le 27 Août 1838, et fut inhumée ft côté de son mari. De ce mariage sont issus neuf enfants, desquels trois sont morts en bas-âge. Les six qui vécurent furent: A. AUGUSTE-DÉSIRÉ-FRANÇOIS-J OSEPH, baptisé à Jumet le 4 Novembre 1788, mort à l'âge de 81 ans, le 12 Novembre 1869, épousa le Juillet 1819, Marie-Joséphine-Ignace-8uzanne Dumont. Oette branche est alliée aux familles Ooupery de Saint- Georges; Barons de la Motte Barafle ; de Haan, Barons Coppens ; de Lalieux de la Rocque; Barons van Reynegom de Buzet &. &. B. ADRIEN-IsIDORE-JOSEPH, baptisé à Jumet le 24 février 1792, épousa Marie-Maximilienne-Josephe-Ghislaine Quéritté, fille de Jean-Joseph et de Oath. Jas. De Traux. Oette branche est alliée aux familles Ansiau; Oordier de Roucourt; Tarlier de Douai; Deslinsel d'Onnaing; van der Vinnen, &.. O. EUGÉNIE-ÉLÉONORE, baptisée à Oharleroy le 6 mai 1793, COMMUNEDE FARCIENNES. 28~ roanee ft François Piéton, membre du Sénat de Belgique. Cette branche est alliée aux barons Woot de Lamontzée; corn tes Darrignde ; Comtes de Meeus; Desmanet d'Erquenne, &. D. FRANÇOIS-JOSEPH, qui suit VI. K JOSÉPHlNE-FÉLICITÉ-PAULINE baptisée en 1799, morte au château de Bonnines, dans sa 83e année le 25 Juin 1880, mariée le 19 Juillet 1819 à Charles Barbaix de Bonnines. Cette branche est alliée aux familles de Zualart ; de Maere; barons Bonnaert, &.. F. ADELAID(';-JULIE-HENRIETTE, morte il l'âge de 16 ans, des suites d'une frayeur; inhumée sous une pierre tombale dans l'église de Gosselies, avec. cette inscription devenue presqu'illisible:

LE CORPS DE ... . . ADELAIDE DRION. . JUMET, AGÉE DF. .... ANS, DÉCÉDÉE LE . • . . 1811...... ISTRÉE DES SACREMENTS DE NOTRE MÈRE . . . . PRIEZ DIEU POUR LE . . . . .

VI. FRANÇOlS-JOSEPH, Conseiller Provincial pour le Hainaut né au château de Chapois, à Jumet. " L'an mil huit cent, le neuf du mois d'Octobre, est né à Jumet, François-Joseph Drion, fils de François-Joseph Drion et de Marie-Éléonore Zoude. (Reg. bapt. à Jumet). Quelques années après l'an 1800, il Y eut un remaniement de territoire entre les communes de Jumet et de Gosselies, et le château du Chapois fut alors incorporé dans cette dernière commune, comme il l'est encore aujourd'hui. 284 A~NAI~ESHISTORIQUESDE J,A

François-J oseph épousa dans l'église de Gosselies, après contrat de mariage fait le 26 Aoùt ] 826, devant Maître Lebloud notaire iL Gosselies, .MA}tJE-FnA~çOIsl·:-CAMILLE DUMONT. "L'an mil huit cent vingt-six, le vingt-huit du mois d'Août, ont été unis par le mariage it Gosselies, d'une part François- Joseph Drion , né à Jumet Je neuf octobre mil huit cent, fils de François-Joseph et de Marie-~~léonore Zande, et Marie- Françoise-Camille Dumont, fille de Melchior-Joseph et de Marie Augustine-Suzanne Monseu. " (Rég. aux actes de mariage, à Gosselies). Il mourut au châtea u riu Chapois, à l'âge de quarante-sept ans. "L'an mil huit cent quarante-sept, le vingt du mois de Juillet est décédé à Gosselies François-Joseph Drion, époux de Françoise-Camille Dumont, domicilié à Gosselies, né h Jumet le neuf Octobre 1800, du légitime mariage de François- Joseph Drion , et de Marie-Éléonore Zoude, " (Reg. décès à Gosselies). Du mariage de François-Joseph et de Marie-Françoise- Camille, sont issus trois enfants qui suivent, savoir : A. FRANÇOIS-ERNEST, baptisé le 10 Juillet 1827, mort accidentellement, à l'âge de cinq ans, le let' Octobre 1832. B. FRANÇOIS-AJ,EXANDHE-ANDR:f:-JOSBI>H,Conseiller provincial, Chevalier de l'Ordre de Léopold, né le 29 Janvier 1829, épousa en Janvier 1856, an château de Ciply-lez-Mons, Damide Thérèse-Julie-Joséphine, fille du Chevalier Van der Heyden h Hauzeur et de Julie-Cécile (1). Du mariage de François-Alexandre-Joseph et de DAlIHDE- THÉRÈsE-J L"LIE-JOSÉPHINF: VAN DER HEYDEN a Hauzeur sont issus quatre enfants, savoir : a. MARIE-DAMIDE-FRAJliçOISF.-TnÉRÈsE-J ULTE, née au château

(1) Julie-Cecile Roisin avait ete mariee en premieres noces a Jean- Bapüste-Mnrie de Zomber-g h, fils de Jacques-Joseph, Seigneur de Ciply et de Marie·Antoinette de Pestre , Lorsqu'il epousa Julie-Cecile Roisin, Jean- Baptiste Marie de Zombergh etait veuf de Marie-Josèphe-Amelie- Victoire du Sart de Molembaix, qu'il avait epousee a Sainte-Waudru, il Mons, le 17 juillet 1774. Lui-meme mourut en 1825. COMMUNE DE FARCLENNF.S 285

de Ciply le 25 Juin 1857, morte sans alliance a Paris le 4 Juin 1873, inhumée dans le caveau sépulcral du château de Montignies-Saint-Christophe. b. VAd~Itm-HLANCHE-D,\'MIDE, née au château de Ciply, le 5 Janvier ]850, religieuse dans 1'01'(11"edu Sacré-Cœur. c. GABRIEr,LE-EuGÉKm-MARŒ-ANGÈLE, née au même lieu le 31 Mai 1860. D. Dnum:-THÉRF;sE-MAuIE, liée au même lieu en 1872. C. ADOI,PHE-FHAN('OlS-C.\lIli r.r.is qui suit VII.

VII. - ADOLPHE-FItANÇOIS-UAMILLE, B.\RON IhwJN, avec titre transmissible par ordre de primogéniture de mâle en mâle, par lettres patentes de Sa Majcstli Léopold II, Hoi des neiges. ARMES : D'azur à la fasce cl'or chargée de trois étoiles à cinq raies de gueules accompagnée de trois besants d'or posés deux en chef et un en pointe. L'écu couvert d'une couronne de baron à sept perles surmontée d'un heaume d'argent, grillé, colleté et liseré d'or, doublé et attaché de gueules aux bourrelets et lambrequins d'or et d'azur. CIMIER : Un griffon d'or issant. SOPPORTS : Deux griffons (1'0\' armés et lanmassés de -gueules. (Acte royal (lu a Octobre 1880). Licencié en droit, Chevalier de 1'OI'(I1"e(le Léopold, membre de ln. Cham lire des H(~JlI'6sell tanis pou 1" l'A rroudisscmeut cie Charleroi, né au château du Chapti: : " Le 15 Mai ] 831 est né à Gosselies, Adolphe- François- Camille Drion, fils de François-Joseph et de Marie-Françoise- Camille Dumont, son épouse. (Reg. aux actes (le naissances, à Gosselies]. Après contrat de mariage passé le 31 Mars 1860 devant . Maître Piret, notaire ft Châtelet, il épousa dans l'église des ""uu ANNALESHISTORIQUESnE LA

Saints Pierre et Paul, sa cousine issue de germain, LAURE, fille de Victor Pirmez (1) et de Amélio-Ferdinaude-Oathorjj.g, Josèphe Drion, fille de Ferdinand-Emmanuel-Joseph et de Marie-Catherine BRION n'OIlAIx: " L'an mil huit-cent-soixante, le dix Avril, ont contracté mariage à Châtelet; Adolphe-François-Camille Drion, proprié- taire domicilié à Gosselies, y né le 15 mai 1831, fils majeur de François Joseph décédé audit Gosselies le 20 Juillet 1847, et de Marie-Françoise-Camille Dumont, aussi propriétaire domi- ciliée audit lieu, ici présente et consentante, avec Laure Pinnez, propriétaire, domiciliée à Châtelet, y née le onze août ]835, fille majeure de Victor Pirmez et de Amélie- Ferdinande-Catherine-J esèphe Drion, propriétaires, domiciliés en cette ville, ici présents et consentants. " (Registre de l'État-civil à Châtelet, pour l'année 1866). De ce mariage sont issus quatre enfants qui suivent, savoir: 1° Anor, PHE-MARIE- VICTOR-FRANÇOIS-JOSEPH-LOUIS-CAMILLE, BARON DRION, docteur en droit, né au château du Chapois le 21 Juin 1861. 2° ÉMÉLIE-MARIE- HÉLÈNE-J OSEPHE-THÉRÈSE-CAMILLE, née au même lieu le 18 août 1864. 3° ER.NEsT-J OSEPH-MARIE , Etudiant en droit, à l' Université de Louvain, en 1889, lié au château du Chapois le 2 Juillet 1869.

<1> Victor Pirrnez né le 5 Mars 1803, a Chatelineau, mort a Châtelet le 24 juillet IS66, fils de Franrois-Édouard-Joseph Pirmez, Mairede Chate- lineau en 1801. - Victor fut garde dhonneu r de S. M. Guillaume 1er Roi des Pays-Bas; Conseiller Provincial pour le Hainaut en 1842. - Sur l'appel du Gouvernement provisoire , en 1830, il organisa un corps franc à la tete duquel il marcha sur Bruxelles. "Bruxelles le 27 septembre 1830. Le Gouvernement Provisoire invite Monsieur Pirmez a organiser et diriger sur Bruxelles un corps de volontaires, le plus rôt possible. Il lui fOurnira des vivres pour trois jours et toutes les munitions de guerre qu'il pourra se procurer. M. le Bourgmestre est charge de donner aide et assis- tance à l'elfet que dessus." "A. Gendebien, Sylvain Yan de \reyer, J. Vanderlinden, P. de Coppin, Ch" Rogier, Jolly." <: Archives de Monsieur Hen ri Pirmez.) COMMUNEDE FARCIENNES.

4° FERDINAND-JEAN-MARIE, Étudiant en Philosophie, à l'Université de Louvain en 1889, né à Châtelet le 19. Juillet 1871·

* * *

1804. Jacques Ficheroulle est mambour des pauvres, il paie les honoraires des services religieux et les réparations aux autels pour deux ans. On tire au sort au conseil de préfecture, pour désigner les membres de la moitié du conseil communal, dont le mandat doit prendre fin. Le même conseil nomme ensuite les nouveaux membres. Sont nommés : André Ficheroule, Antoine Lambil- lotte, François Fontaine, Pierre Sandron, en remplacement d'eux-mêmes et r. P. Jouai désigné il, la place de Lottin, qui devient adjoint. Bernard Romsée est nommé desservant le 3 Janvier 1804, et curé le 20 Août suivant. En cette année le premier consul, monte sur le trône de France, sons le nom de Napoléon I. Le lor Septemhre, il fait son entrée solennelle à Bruxelles. L'élévation au trône du génél'al Bonaparte, avait été précédée dt la comédie qui a déjà été jouée maintes fois. Pour donner prétexte à escalader le pouvoir, on avait établi une sorte de plébiscite. Tous les citoyens avaient été invités à donner leur avis. A Farciennes, à certain jour fixé, le maire se tint sous la tour de l'église où un registre était déposé et chacun venait voter, soit pour ou soit contre l'établissement de l'Empire. Bien peu d'habitants se rendirent il, l'invitation. On ferma le r0gistre qui fut expédié au préfet. On déclara que la majorité avait demandé l'élévation du premier consul au trône. Ce qui fut fait par un sénatus consulte du 28 Floréal, an XII. On était d'ailleurs fatigué des troubles; on ne demandait que la tranquillité et on espérait que le bras. puissant de l'Empereur pourrait la donner. Elle ne fut pas de longue 288 ANNALES HISTORIQUES DE LA durée ; la troisième coalition ne tarda pas à se former contre la France. Napoleon promulgua bientôt le Code Civil; ce fut un grand bein. Le pays se réorganisa ; tout l'Empire eut la même loi, les mêmes règles. Sous la Républiq ue on se trouvait dans le ga-his, et avant elle les lois, les droits, les usages changeaint de pays à pays, quelquefois de village à village, et ceux-ci avaient leurs chartes communales spéciales. Malheureusement on recommença à fournir de nombreux conscrits. Les réquisitions d'hommes par trop fréquentes furent le point noir de l'Empire; n'avait été cette calamité, notre pays aurait été heureux ; la guerre sévissait au loin et tous nos produits se vendaient ù prix rénumérateur.

.805. En cette année eut lieu la bataille d'Austerlitz. On signa la Paix de Presbourg, mais 110US n'en fûmes guère plus heureux. Les demandes d'hommes continuaient. Il fallut remplir les vide, faits dans l'armée par l'ennemi; il fallut se préparer à de nouveaux combats.

Les religieux du couvent de St-François, après bien des démarches pour retrouver les objets qu'ils avaient cachés ou placés en dépôt chez certains particuliers, lors de l'arrivée des Français, pa L'viennent à en réunir bon nombre. dans la sacristie de l'église de Ohâtelet, et les 10 et Il septembre les partagent entre eux. Les religieux à cette date étaient au nombre de dix-neuf dont treize pères et six frères. Ils portaient les noms suivants : 1° Le Père De la haye, dernier père gardien, devenu curé de Villers-Potterie. 2° Le Père Fulgence Jalhay. 3° id. Bernardin Pigeolet, qui mourut h Farciennes chez le maire GiJot. 4° Le Père Désiré Mnrlior.

r)0 id. Bernard. COM\IUSE DE FARCIENXES. 289

6° Le Père Paschal Lejeune. 7° id. Mau ...... • '... 8° id. Aubain Chermanne. go id. Herman Thys. 10° id. Grégoire Palmart, 11° id. P. Dutreux, qui devint curé de Rouvrois-sur- Othain près Etain, département de la Meuse (France). 12° Le Père Dieudonné Delhiré. 13° id. Antoine Fronville, qui fut déporté à l'Ile d'Oléron. }40 IJe Frère Nicolas Colin. 15° id. Antoine Bnbusiau. 16° id. Bernard Moussiaux. 17° id. Roch. 18° id. Cornil Delarge. 19° id. Pacifique Goffart. 0:1 trouve aussi un religieux portant le nom de Jacques Dewoodt.

Louis Gilot, maire et homme de confiance des religieux, vend au bénéfice de ceux-ci, des objets qui leur étaient échus en partage et d'autres non partagés. On voit que les religieux avaient emporté tout ce qu'ils avaient pu avant de quitter leur monastère. Beaucoup d'objets furent perdus, entre autrês urie cloche, car nous voyons que Gilot dans une nole de dépenses dit: "Pour dépenses faites sous espoir de re- trouver la cloche du couvent, savoir chez Alexandrine Delire, \ Jacques Ficheroulle ct chez moi, fI. 4 - 4 - 2. Le 2l vendémiaire de l'an ]3 le notaire Uhapel , de Char- leroi, fait une vente publique de meubles et matériaux du couvent. Parmi les objets vendus, se trouvent: Une chasuble, une étole et un manipule adjugés a L. Gilot pon r ft. 17". Le Père Gardien achète diverses chasubles pour ft. 18 ". On vend li) aubes. jusqu'au prix Ile fI. a l'une ". T. U. 19 290 A~"'NALEB mBTORIQUEB DE LA

« Une chaire il prêcher avec son escalier, il François Del hay, pour un franc quatre-vingt dix centimes, frs 1.90 ". Deux tableaux vendus au même pour fr , ,,91. Un autre tableau pour frs. 2.90. Un autre au curé de Gougnies, fr. 1.63. Deux tableaux représentant St-Pierre et St-Paul, adjugé: à M. Bolle, maire de Villt~rs-Poterie, pOUl' frs G.44. Deux tableaux de fleurs à Jos. Robson de Châtelet pour frs 4.01 Quatre chandeliers de cuivre, au maire de Villers-Poterie pour frs. 10.43. Quaire chandeliers de cuivre, à J. Ficheroulle, pour frs 10.4: Quatre chandeliers de cuivre, au curé de Gougnies, pou frs 10.88. Une lampe en cuivre à Nic. Piérrard , pour frs 27.21. Quatre médaillons au maire de Villers-Poterie, pour frs 10.11 Deux id. id. Gilot, pour frs 2.54 Deux id. à Jacques Ficheroulle, pour frs 2.54. Ciuq id. à Nic. Pierrard , pour frs 6.35. Deux id. à M. R0lI!see, curé de Farciennes, pou frs 2.54. Quatorze stations à Louis Gilot, pour frs 25.46_ Trois estampes encadrées à L. Gilot pour ft'. 1.81. Une horloge d'église à L. Gilot, pour frs ]06.67. Un devant d'autel à L. Gilot, pour fr. 0,91. Dans une autre vente, Père Grégoire achète 6 chandelier en cuivre, pesant 39 livres, à frs 2.16 l'une. M. Cappe achète deux tableaux destinés iL l'rglise dl Montigny-le-Tigneux. L'ancien Père gardien De la haye, obtient une chasuble e deux dalmatiques pour frs 173.76. Les trois autels sont achetés pour l'église de Villers-Poterie pour 30 couronnes de France. On vend aussi à cette église l'ornement blanc avec dalmatique. Le père Gardien achète la remontrance pour 25 couronne: et un calice avec pied en cuivre, pour 8 couronnes. COMMUNE DE FARCIENNES. 291

Le cuivre d'une tombe pesant 34 livres, est vendu à Nicolas

Nalinne à 94 cent. la i livre. Un "bouloir" de cuivre, pesant 260 livres, est vendu à 63 cent. la livre. Deux petites cloches pesant 62 liv. sont vendues 94 cent. la livre. L'église d'Auvelais se rend acquéreuse de la statue ùe St-Roch, pour frs 5.90. On vend la livre de fer tendre 7 liards. Léonard Nalinne achète la statue de SI-François pour deux louis. Le père Dieudonné achète des argenteries de la sacristie pour 33 couronnes de France. M. Souris achète aussi des argenteries pour frs. 288.30. " La grille en fer" pesant 885 livres est achetée à 9 liards la livre, pal' le baron de Presles. Un psautier est évalué une couronne de France. Le missel couvert de velours cramoisi est vendu frs 10.85. L'église de Villers-Poterie achète 6 statues et un Christ. M. Quarré achète 210 livres de vieux livres, à 6 liards l'une, et 94 3/4 livres de vieux papiers au même prix. Wautelet, d'Aiseau, achète de vieux livres pour frs. 17.7n. Les quatre statues achetées par L. Gilot, sont celles qui ornent actuellement encore, le chœur de l'église de Farciennes, et l'horloge qui a coûté frs 106.67 est encore celle qui sonne les heures au clocher. A l'horloge était joint le mécanisme d'un carillon qui, pendant longtemps, joua ses airs sur los bords de la Sambre. On voit que les objets d'art se vendaient à bas prix au commencement du siècle. On pâtissait de la guerre, on souffrait de la misère du temps, et on ne pensait guère à s'occuper des beaux-arts. Dans les objets vendus il s'en trouvait qui avaient une valeur artistique réelle, comme les quatorze stations du chemin de la croix, œuvre de Deblocq de Charle- roi, qui ornent l'église de Farciennes, et qui ne coûtent 292 ANNAIJES ffiSTORIQUES DE LA que frs. 25.40, soit fr. 1.81 l'une. Les cadres valaient ce prix au moins. Les stalles et les boiseries du chœur de l'église de Far- ciennes proviennent aussi de St-François.

On voit plus haut qu'on vendit des livres au poids; ils ne constituaient pas seuls la bibliothèque, car nous avons eu en mains une lettre d'un religieux qui était en pays étranger auquel un confrère s'adressait pour savoir en quel endroit, on avait caché la bibliothèque. On m'a dit, répond le premier religieux, qu'elle est cachée chez Lorent à Châtelet. La fa- mille Lorent rendit le dépôt qui lui avait été confié, car, en 1814, ces livres furent transportés à Charleroi, ainsi que ceux d'Oignies, pour faire des cartouches pour les Français. La suppression du Couvent avait eu lieu en 1797.

1806. On achète un cachet pour la mairie, il coûte 8 francs 5 sols. Le receveur des contributions nommé tous les ans par la commune, rend ses comptes à l'administration. Les recettes de la commune sont faites par une autre personne.

1807. M. Dereine est receveur des contributions, pour ses 5 0/00 de droits de recette il reçoit 93 fr. 73 c.. On voit au compte qu'on paie 73 fr. 07 c. pour la fête du 15 août, la St Napoléon, dont 36 francs pour mettre des prix au jeu de balle, et 37 fr. 07 pour payer les musiciens. Le curé Romsée reçoit de la commune un traitement de 500 frs. Il ne recevait rien de l'Etat. On couvre une partie du presbytère en tuiles, au lieu de paille.

L'année 1807 est celle des batailles d'Eylau et de Friedland. On signe la paix de Tilsit. On espère qu'enfin Napoléon, arrivé au comble de la gloire, saura donner la paix il l'Empire, COMMtTNE DE FARCIENNES 293 mais bientôt on voit que ce n'est là qu'une illusion, Les ré- quisitions d'hommes continuent. On recherche les réfractaires à outrance, et quand on ne parvient pas à les prendre, on arrête les pères et les mères et à défaut de ceux-ci les parrains et marraines. Ceux qui donnent asile aux conscrits cachés sont condamnés à de fortes amendes.

1808. Dereine est receveur communal. Les timbres de l'état-civil coûtent 8 frs. On paie à Marie-Josèphe Delbove , pour location d'une année de la chambre communale, table, chaises, feu et lumière, 40 frs. Le maire Gilot avait fait nommer son fils Jacques, secrétaire communal; en réalité c'était lui qui faisait le service, léger alors. Le secrétaire a un traitement de 100 frs. Le garde-champêtre a un traitement de 150 frs. Les frais de bureau montent à 100 frs, Les contributions foncières de la commune à 30 frs. 25. On paie à la caisse d'amortissement le dixième du revenu: 457 francs 64 c .. Pour les fonds de la compagnie de réserve de 1808, 235 frs 53. Pour une rente à Madame veuve Wyart, 81 frs 26. A la dame Séverin, 6 frs 24. A M. Piton pour le comte des Fours, 41 frs 85 AM. Delbruyère pour M. Duchateler, 8 frs 51 Aux pauvres de Bouffioulx, 26 frs 01. AM. Delire, recteur à Pont-de-loup, 64 frs. A M. Wilmet, 190 frs. On paie à Nicolas Mahy, maçon, pour travail au Pont de Ter- gnée et à l'église, pour 14 journées à 1 fr. 59 l'une, 22 frs 23. Pour 16 journées de manœuvre à 1 fr. 13, 19 frs 26. 2000 briques avec le voiturage coûtent 16 frs 50. A dater du premier juillet, l'Etat paie directement le traitement au curé Romsée; la 'commune ne lui paie plus qu'un supplément de 100 francs. 294 ANNALES HISTORIQUES DE LA

En autorisant la commune à payer le supplément traitement au curé, le sous-préfet de l'arrondissement Charleroi écrit ce qui' suit: "Au maire de Farciennes. " "Monsieur le Maire, vous êtes autorisé à ordonner payement d'un supplément de traitement de Cent francs faveur de M. le recteur de votre succursale; en remettant mandat à 1\'1. le recteur vous le préviendrez que M. le pré attend de sa juste influence dans la commune, plus de sc mission de la part des conscrits en les instruisant de lE devoir envers l'Etat et de toute l'étendue du mal qu'ils fc comme réfractaires, en faisant peser sur d'autres les obli] tious qui leur sont imposées. " "J'ai l'honneur. de vous saluer." La commune paie aussi pour les places du Ban "OU action: comme avant la Révolution française. A Madame veuve Laurent, 8 frs 12. A la dame Pierre Charles, 8 frs 12. A Monsieur Piton, pour lui une place et pour le Comte d Fours 25, 105 frs 45.

1809. Le budget-compte de la commune ne formant qU'1 tableau, signale les dépenses suivantes qui ne sont pas porté plus haut qu'en 1808. Dans les dépenses: Abonnement au bulletin des lois frs. 6 Frais du culte 139. Messagers 18 Entretien de l'horloge, sonnage de la cloche de re~~~ 35 Entretien des pavés 35 " des fontaines, aqueducs et ponts 76. Dépenses faites en vertu d'autorisation particulière: Traitement du recteur 250 Supplément de traitement 100 • CO""IMUNE DE FARClE~NES. 295

Réparations à la maison de cure t'l's. 73" Enfant à la charge de la commune 12 " Au commissaire établi pour la surveillance des chemins 12 Il

Les recettes communales sont formulées comme suit: 1° Les fonds restés libres sur l'exercice précédent sont de frs. 565.94 2° Les biens ruraux pris à ferme 1361.17 3° Les terres labourables 129.30 4° Les prairies remises en location pour 1808 seulement 203.78 5° Le produit des rentes 43.08 6° Les centimes additionnels aux contributions 160.35 7° Le produit du 101110 des patentes de 1807 6.31 8° Les prairies affermées 99.71 9° La portion revenant à la commnne dans le produit de l'octroi rural 234 " 10° Le pâturage d'une partie des regains 543.99 Ilo La location du restant des regains 309.69 La recette s'élève à frs. 3657.39 La dépense à frs. 2044.17 Différence en excédant frs. 1613.15 On ne voit aucun poste dans les dépenses pour l'instruct.ton. L'écolage des enfants pauvres était payé par le Bureau de bienfaisance.

Le 28 mai, le Comte des Fours, dernier seigneur de Far- ciennes, vend sa propriété, contenant 111 1/4 bonniers de terres labourables et prés et environ 211 1/2 bonniers de bois à son receveur, M. Gabriel Scarsez, avocat à Mons. Les enfants de ce dernier portaient les noms de Charles-Auguste Libert, Benoit, Angélique. Le premier a survécu aux autres membres de sa famille et devint propriétaire de la terre de Farciennes. Il mourut en 1863 et fut déposé dans un caveau 296 ANNAl.ES llISTOllIQUES DE LA bâti sous l'église de Pironchamp, qu'il avait beaucoup aidÉ à construire.

1810. Le commissaire voyer Ladeuze fait une sévère visite des chemins communaux, il ordonne d'employer à leur ré- paration 219 journées d'ouvriers et 73 voitures de pierres. La pièce est signée par L. Gilot maire, P. p. Jouay adjoint, André Ficheroulle et J. Marin conseillers. Les contributions sont imposées par cinq répartiteurs nommés pat le sous-préfet, ils devaient accepter leurs fonctions. Les répartiteurs pouvaient habiter une commune étrangère; ainsi en 1814, André Fichcroulle, Simon Dejaiffe, Joseph Camus, Duvieusart et Vinouski sont nommés répartiteurs. Les deux derniers habitaient Presle et Pont-de-loup. Le conseil communal devait présenter une liste double de candidats. A cette époque, on commence le numérotage des maisons.

Napoléon répudiant sa femme légitime, Joséphine de Beau- harnais, épouse une fille de la maison d'Autriche, Marie- Louise. S'élevant au-dessus des lois, qui régissent tous les citoyens, l'Empereur n'a plus d'autre guide que sa volonté, il a le vertige; il tombera bientôt. Malheureusement comme les petits pâtissent toujours des folies des grands, il continue à faucher la jeunesse. On doit fournir des soldats.

1811. Cette année, de grs ndes chaleurs et de grandes sé- cheresses, a laissé deux souvenirs: celui de la grande comète, que les gens superstitieux de l'époque ont prise pour l'annonce de grands événements et celui du bon vin qu'elle a produit. Sous ce rapport cette année n'a pas été dépassée depuis lors. P.-J. Dandois est mumbour des pauvres. Dans son compte, on voit que ses recettes montent à 310 stirots (setiers de 20 litres) estimés 10 sols pièce, soit fi. 221 - 9 p. COMMUNE DE FARC1ENNES. 297

Les rentes en argent produisent 250 -14 Les locations des terres et prairies 9R5 - r, - Au total fi. 1457 - 8 Soit frs. 1850 -76 Le bois donne 408 - " ---- La recette totale des pauvres est aiusi de frs. 22.58 - 76

Le roi de Rome, fils de Napoléon 1er et de Marie-Louise naît cette année. Jamais enfant n'eut une plus heureuse entrée dans la vie. Tout courbait la. tête devant son père qui rêvait pour lui les plus brillantes destinées. Il mourut jeune étant colonel autrichien. On continue ft demander des - soldats; presque tous les jeunes gens doivent partir. Le collège de Charleroi, dirigé par les Pères de l'Oratoire, doit fermer faute d'élèves. La commune est pauvre et ne peut payer les impositions qui pèsent sur elle; on lui envoie des garnissaires qui y sé- journent pendant 7 jours. Pour 30 journées on leur paie 122 francs.

Du 1er septembre de cette année il la fin de juillet de l'année suivante, 31 enfants fréquentent l'école, au compte du Bureau de Bienfaisance. Il paie pour eux frs 86.84. Un seul élève fréquente l'école pendant 11 mois, presque tous ne la fréquentent que de deux à huit mois. L. Gilot fournit un autel pour la chapelle Ste-Anne, il coûte frs. 18.20. A l'almanach officiel de cette année, on voit que Farciennes a une population de 923 habitants. Châtelet en a une de 2080; Châtelineau 900; Couillet 349; Pont-de-loup 403; Gilly 3012, et Charleroi 4020. La commune qui 11 le moins de population des env irons est Loverval, qui ne compte que 185 habitants.

1812. Le maire de Charleroi au nom du préfet, demande 298 ANNALES HISTORIQUES DE LA des renseignements au maire de Farciennes sur les diverses catégories d'ouvriers habitant la commune. Le maire répond à la question: Combien d'ouvriers cloutiers? 102, la plupart professent l'état de plafonneurs ou de bri- quetiers. Les premiers ne fout des clous que cinq mois de l'année et les derniers sept mois. Combien d'armuriers '? Un, qui ne fait que réparer les armes. Combien de gens employés à la filature de lin? 65 femmes et filles, qui filent le lin, pour les manufactures de Liége, elles ne s'occupent que pendant 7 mois environ, par année. Combien de brasserie? Deux brasseries qui ne font qu'en- viron 40 brassins de bière par an. Combien de houillères? 6. On désigne sans doute les" cayats » sous le nom de houillères. Le maire de .Farciennes ne répond qu'à ces questions. Dans une autre lettre, le même demande combien "les machines à feu" brûlent de combustible dans la commune. Sur la lettre il est écrit 1823300 kilogrammes.

Napoléon est à l'apogée de sa gloire, il ne doute plus de rien; aveuglé par la fortune, imprudent, il s'en va, à la tête d'une innombrable armée, attaquer la Russie alors que l'hiver approchait. Il vint très rigoureux; les Russes en profitèrent pour écraser les envahisseurs. Qui n'a entendu parler de l'in- cendie de Moscou et du passage de la Bérésina ? Les Français battirent en retraite, laissant après eux un grand nombre des leurs, morts ou prisonniers, ceux-ci prirent le chemin de la Sibérie. Beaucoup étaien t partis, peu revinrent et les mères pleurèrent toutes leurs larmes.

A cette époque le florin vaut fr. 1.81. C'est un florin de Brabant. Les denrées se vendent cher, le seigle est payé 6 francs le setier et le froment frs 8.80. COMMUNEDE FARCIENNES. 299

Le Bureau de bienfaisance donne des secours à 8 conscrits qui partent pOUl' l'armée. La même administration achète un bœuf pour 58 frs : on vend le cuir frs 15.92 et on distribue la viande aux pauvres. Les membres du Bureau de bienfaisance portent le nom de membres du Bureau de distribution du Bureau de Farciennes. Jusqu'en cette année le bureau central des distributions pour un certain nombre de communes était à Charleroi; on en installe un dans la commune de Farciennes, qui au point de vue de la bienfaisance, devint un centre. Ansolmo-Jos, Piton, qui occupait le château depnis qu'il avait épousé Mademoiselle Marie-Catherine Drion, sœur du dernier Bailli, est désigné pour en faire partie, mais il meurt avant d'entrer en fonction. Sa tombe qui existe encore, est adossée au mur extérieur de l'église; elle porte l'inscription suivante: CI-euT LE CORPS DE MONSIEUR ANSELME Jos. PITON, ADMODIATEURDE l,A TERRE DE FARCIENNES NATU' DE FLEURUS, DÉCÉDÉ A FARCIENNES LE PREMIER SEPTEMBRE 1812 AGÉ DE 64 ANS. PRIEZ DIEU POUR SON AME. R. 1. P.

,Anselme-J OS. Piton eut pour fils Gaspar-Augustin-J oseph, qui le remplaça dans la Commission de bienfaisance. Né à Fleurus le 28 août 1786, il fut bourgmestre de Farciennes, Président du Conseil de Milice de 1832 à 1849, Colonel de la garde civique en 1835 - Commissaire du Roi de 1827 à 1830 et de ] 831 à 1835; Conseiller Provincial pour le Hainaut depuis sa création jusqu'en 1848, et Chevalier de l'Ordre de Léopold. Il mourut le 18 octobre 1855. Les communes dont les Bureaux de bienfaisance étaient cen- tralisés à Farciennes étaient Châtelineau, Aiseau, Lambusart, Pont-de-Loup, Presle lot Wanfercée-Baulet. 300 Al<:NAL1<.:SRIBTORIQtJEB DE LA

On réclame des secours parce que le pain est cher et que les ouvriers sont sans travail. On reçoit un subside de 500 frs. subside élevé pour l'époque, on fait 385 journées aux chemins pour donner du travail aux ouvriers. La journée est payée fr. 1.26. M. Ladeuze est commissaire-voyer.

Le 13 avril, on trouve le cadavre de la nommée Julie Duvivier, morte dans le bois du Wainage. La malheureuse venait de donner naissance à une fille et l'avait enveloppée dans sa jupe. Elle était femme d'un nommé Berger, condamné aux galères pour vol. L'enfant qui entra dans 1a vie sous J'aussi malheureux auspices, fut baptisée sous le prénom de Philippine. Elle fut élevée au corn pte de la commune par Philippe Gilot qui la considéra comme son enfant. On creuse le puits de St-François, placé à la route, près le territoire de Pironchamp, pour conduire à la Sambre, une galerie asséchant les travaux du charbonnage du Gouffre. En 1814, on fait emm urailler le puits, pour qu'il puisse servir il, l'usage des habitants de Farciennes et de Pironchamp qui manquaient d'eau dans le voisinage, par suite des travaux du Gouffre.

1813. On voit dans les pièces à l'appui du compte com- munal les dépenses et recettes suivantes: Les regains communaux produisent frs 602,28 Pour abonnement au Journal du département de Jemmappe, on paie 18,00 Pour abonnement au Bulletin de, lois 42,00 Pour les timbres de l'État-civil de 1812 156,76 On verse le 20me des revenus communaux 383,41 id. 100mB id. id. pour l'hôtel des invalides 127,40 COMMUNE DE FARCIENNES. 301

Le receveur particulier des contributions M. L. A. Coupy, habitait Binche. La confections des registres de l'Etat-civil venant de Mons est payée frs 8,01 Le "greffier" (Secrétaire communal) A. Gilot, fils du maire à un traitement de 130,00 Le garde-champêtre, Sevaux, a un traitement de 240,00 Les frais de bureau de la mairie montent à 150,00 Ou paie à Péronate, piéton du canton 20,00 La commune paie les contributions suivantes: Pour ses contributions foncières 3G.64 Pour les routes de Ira classe ",51 Pour le canal de St Quentin 1,11 Pour les routes départementales 1,46 Les centimes extraordinaires 7,80 En tout, frs 47,52. On paie à Marie-Josèphe Delbove pour location de la chambre communale 40,00 A Chêne, pour remonter l'horloge de l'église et sonner la cloche de retraite 46,00 A N. J. Dereine, receveur communal pour son denier 182,90 AN. Mahy, pour entretien des pavés pendant un an 180,00 Au commissaire des chemins vicinaux 32,00 Pour la visite des cheminées et fours 9,00 Pour une année de nourrice d'un enfant aban- donné Em,00 Le maître d'école, Louis Hubert, reçoit pour son logement 40,00 Le curé Romzée comme supplément de traitement reçoit 200,00 Pour les prix à la fête du 15 août (la -Saint- Napoléon), on paie 1CO,00 Un habillement do gnrdo-champôtre., coûte 75,00 302 ANNALES HISTORIQUES DE LA

L'entretien des bâtiments communaux, coûte 130,00

Les administrateurs qu'on trouve avec le maire Gilot sont: P. Lambillotte, André Ficheroulle, Jean Marain et Piton- Quarré, adjoint. Dereine est receveur du Bureau de bienfaisance, on le trouve en fonction jusqu'en 1820. Un décret ordonne au département de Jemmappe de fournir 300 chevaux de trait. L'arrondissement de Charleroi doit livrer 86 chevaux; Farciennes et Lambusart, Aiseau et "Presle doivent payer un cheval dont le prix ne devait pas dépasser 400 frs. Pour équiper des cavaliers montés, la com- mune paie encore 805 frs. M. Louis Fromont chirurgien à Charleroi est nommé vac- cinateur par le Bureau central des bureaux de bienfaisance de Farciennes. La première personne qui a été vaccinée à Farciennes est Mm,. ve P. Bolle née Françoise Ficheroulle. On ordonne de planter trois hectares de betteraves sur la commune; à livrer moyennant paiement, à la fabrique de sucre de Dupret et Huart à Marcinelle. Napoléon ne voulait plus être tributaire des colonies, pour pourvoir de sucre ses Etats.

La lettre du sous-préfet est ainsi conçue; nous croyons devoir la transcrire entièrement à cause de l'importance actuelle de l'industrie sucrière. "Monsieur le Maire. " " Deux fabriques de sucre de betteraves l'une appartenant au sieur Dupret et comp-. l'autre au sr Huart de Marcinelles sont en pleine activité, et vous connaissez l'intérèt qu'ins- pire ces sortes d'établissements . Il importe donc de leur assurer les matières premières dont ils ont besoin, c'est- à-dire les betteraves, il devra en être semé trois hec- tares pal' les cultivateurs de votre commune, veuillez les en prévenir sur-le-champ, en assignant iL chacun d'eux la COMMUNE DE FARCIENNES. 303 quantité de terrain qu'ils devront consacrer ~L cette culture, vous me soumettrez néanmoins votre répartition du nombre d'hectares ci-dessus indiquée et vous aurez soin de ne pas l'étendre au-delà des cultivateurs les plus notables et les plus instruits, vous les préviendrez qu'ils devront cultiver ces betteraves avec attention et les conserver à l'usage exclusif de nos fabriques de sucre, un prix avantageux et qui sera très incessamment réglé de concert avec VOlIS, M. le maire, leur sera assuré." "Les sieurs Dupret et Huart fourniront les graines les plus convenables :\ l'ensencement, sauf h en déduire la valeur, du prix des betteraves qui leur seront livrées. " " Ces MM. seront aussi chargés de ma part de se rendre, de tems en tems dans votre commune pour surveiller la culture de ces plantes, sur laquelle j'appelle Monsieur le Maire, votre sollicitude particuliêre. " "Je vous prie de ne pas perdre un instant pour faire préparer les terres qui devront cette année y être consacréos.; " J'ai l'honneur de vous saluer."

Le traitement du garde-cbampôtre est porté à frs 240. Les français pourchassés par leurs ennemis qui sc lèven t de toute part, battent en retraite dans toute l'Europe, ils sont écrasés à Leipzig. .On fait de nombreuses requisitions rie soldats. En décembre les Français refoulés de toutes parts arrivent en Belgique faisant ries réquisitions, spécialement de voitures pour transporter lems bagages. Désormais jusqu'en 1816 des troupes se trouveront dans le pays. En mai, Feuillen Grégoire ancien passeur d'eau, est nommé passeur de la, Sambre, près du château, à condition qu'il paiera à l'Etat :-14 frs annuellement et qu'il entretiendra la barque. C'était encore celle qui avait appartenu à l'ancien bailli, M. Drion. On place des garnissaires dans les maisons rles déserteurs ; 304 ANNALES HISTORIQUES DE LA la commune paie leurs journées à trois francs par Jour. Ils exigent sans droit d'être nourris.

J. Pierre, P. Jouay nommé adjoint en 1809 est remplacé par G. Piton. Le 9 mai, on informe la commune qu'elle doit fournir un homme pour la Garde nationale; elle s'entend à cet effet avec Jacques Guyau , d'Aiseau, pour qu'il se tienne prêt à partir à première réquisition; on convient avec lui qu'il re- cevra un franc par jour avant d'entrer au service, mais qu'aussitôt qu'il sera appelé, il recevra deux francs par jour et ce jusqu'à son retour. De plus, on stipule qu'il lui sera fourni un sarreau, une paire de souliers, deux paires de bas, une chemise, deux mouchoirs de poche et une paire de culottes. Il y avait à Farciennes 82 chevaux, à Aiseau 62, à Lam- busart 31 et à Presle 66. C'est sur ces nombres qu'on s'est fondé pour faire la répartition du prix d'un cheval à fournir. Une cloche étant cassée on la refond à Pont-de-loup.

181... La commune reçoit, du chef des amendes de la voirie, frs 143.21. Les dépenses de la commune pour 923 habitants sont de frs 2664.03, en 1815 elles sont de frs 2186.71. Les alliés arrivent à la suite des Français. Le corps de Bulow venant de Hollande est à Bruxelles le 7 février. Des cosaques et des troupes régulières inondent le pays. Les cosaques excitent surtout la curiosité; les jeunes gens de la commune vont jusqu'à Fleurus pour les voir. Le 30 mai, on signe le traité de Paris qui annexe la Bel- gique à la Hollande. Quand les Français quittèrent notre pays, succombant sous les coups de l'Europe coalisée, nos pères firent éclater leurs sentiments de joie. - On était fatigué de fournir de l'argent nt des hommes. - On s'eu prit surtout iL la personnification COMMUNE DE FARCIENNES. 305 du regime français, à ce souvenir vivant. des horreurs, des violences de la République et des tyranies de l'Empire: aux arbres de la liberté. On les abattit nuitamment, même avant le départ des fonctionnaires français; on voyait l'Empire crouler; Leipzig avait montré que Napoléon non encore vaincu n'était pas invincible. A Farciennes aussi, une nuit deux jeunes gens, Paul Lambillotte et Jacques Gilot, ce dernier fils du maire, cherchèrent à scier l'arbre de la liberté; mais leur scie faisait trop de bruit, lorsqu'arriva avec sa voilure, et ayant conduit du foin, le fermier Simon Dejaiffe, qui occupait l'ancienne ferme de Soleilmont sur la place; pendant qu'il l'entrait ses chevaux les jeunes gens enlevèrent la grosse corde qui avait servi à maintenir le foin sur la voiture et l'enroulèrent autour de l'arbre, ce qui amortit le bruit. Le fermier sortit un instant après, pour reprendre sa corde, mais elle avait disparu. Il rentra en se plaignant des voleurs. Le lendemain l'arbre de la liberté était couché par terre. On fit semblant de faire des recherches pour connaître les auteurs du méfait, mais on ne les connut que plus tard.

Le 21 mars, le comte H. de Glymes annonce aux communes qu'il est nommé sous-intendant de l'arrondissement de Char- leroi, par le roi des Pays-Bas.

Cette année fut mauvaise. Quand les Français quittèrent notre pays, ils furent remplacés par les armées alliées, qui arrivèrent comme une nuée de sauterelles. On voyait des Prussiens exigeants et méchants; des Allemands de tous les anciens États de la confédération germanique et des troupes à la solde de l'Angleterre. On voyait aussi des Russes, grands comme des géants, bons enfants et très disciplinés. Parmi eux, se trouvait des habi- tants du Nord, voraces, mangeant jusqu'à des chandelles de suif. On distinguait surtout les cosaques du Don, soldats

II. 20 306 ANNALES mSTORIQUES DE ùA indisciplinés, petits, nerveux, méchants, ne respectant rien. Leurs chevaux, petits et vigoureux, avaient fourni des traites énormes pour gagner la France; ils arrivaient fatigués, le dos couvert de plaies, blessés par 1e frottement de leurs selles grossières; Pour les soulager, les Cosaques coupaient des gazons sur un terrain argileux et les posaient en guise de cataplasme SUl' le dos de leurs montures et les arrosaient fréquemment de vinaigre.

Les réquisitions faites par les troupes sont nombreuses cette année. Du 5 au 20 février, on fournit à Aiseau pour les troupes, 800 livres de pain, 482 livres do viande et 174 mesures d'avoine. A Presle, on doit envoyer 9600 livres de foin, et à Fleurus 6000 livres. Du 6 au 7, on loge 1100 hommes et environ 300 chevaux et on nourrit les uns et les autres.

Le 16 avril, le maire Gilot écrit à son collègue de Char- leroi, que la commune a fourni divers objets coûtant 9722 frs, entr'autres 6 vaches ou bœufs coûtant 2400 frs. 210 pots de genièvre, environ 291)00 livres de foiu et 166 setiers d'avoine sans compter la paille. Le maire s'excuse de ne pouvoir fournir immédiatement la dernière réquisition, consistant en 7000 livres de foiu, un bœuf ou vache de 400 livres et 80 pots de genièvre. On fournit à Charleroi 20 chariots attelés de 4 chevaux, 14 chevaux de selle et autaut de guides. En mai, on doit livrer 170 setiers d'avoine aux cuirassiers logés à Châtelet.

On impose le paiement de 190 capotes aux communes suivantes: COKMUNE DE FARCIENNES. 307

Aiseau dont les revenus sont de frs 426.72 paie frs 4, " Chatelineau id. id. 1991.98 id. 19 " Farciennes id. id. 3105.97 id. 31 " Lambusart id. id. 116.41 id. l " Pont-de-loup id. id. 1725.39 id. 17 " Presle id. id. 914.95 id. 9 " Wanfercée-Baulet id. id. 1312.64 id. 13 " Les revenus des 7 communes sont de frs 9694.06, paient 94 "

Le 25 mars, le maire écrit que lui, l'adjoint et le percepteur (des contributions) de la section de Farciennes ont prêté le serment de fidélité et obéissance aux Hautes puissances alliées.

Le 24 avril, le garde-champêtre prête le serment libellé comme suit dans la correspondance communale: " Je soussigné Jean-Baptiste Sevau, garde champêtre de la commune de Farciennes, en présence de Mr le maire de ce lieu, promet fidélité et obéissance aux Hautes puissances alliées et de remplir avec justice et exactitude les devoirs attachés à mes fonctions. "

Le 19 mai, le maire écrit au sous-intendant qu'il a envoyé iL Charleroi les 12 chevaux de selle demandés la veille, et que s'il n'avait pas envoyé les 3 voitures réquisitionnées, c'est qu'elles étaient parties avec de la cavalerie, qui avait logé à Farciennes, Il dit aussi qu'il devra fournir 3 voitures pour le service de la cavalerie qui allait arriver. En considération de ces fournitures, le maire demande de ne pas être forcé à envoyer les bêtes à cornes qui étaient exigées.

Le 27 juin 1814, le sous-intendant impose une fourniture de vivres sur certaines communes du canton de Châtelet. Elle est réduite :cn rations, composées de 2 livres de pain, 3/4 de livre de viande fraîche et un décilitre d'eau-de-vie. 308 ANNALES JlISTORIQUES DE LA

Le tableau est comme suit:

Principal des contributions NOMIlRE~ '------'IP;;;E'LLES COMMUNES TOTAUX DES

fONCIÈRES MO~ILiÈRES RATIONS FRS. F RS. FRS.

Acoz. 1408 230 1638 76 Aiseau. 1700 320 2020 94 Bouffioulx. 1845 580 2425 113 Farciennes. 2725 600 3324 155 Gougnies. 967 210 1J78 55 Joncret. 815 150 965 45 Pont-de-loup. 2295 210 2505 117 Presles. 2151 320 2475 114 1--:: --: -C:-8::----=--2 1----76-9- 6 1 5

Ces chiffres indiquent l'importance relative des communes iL cette époque. Les 7 et 8 juillet, on fournit 348 livres de viande et 930 livres de pain. On fournit une vache à Mons, on la tue et on la sale avant de l'expédier. On achète 86 livres de sel, à G sous 2 liards la livre, et 70 livres de riz à 6 sous 2 liards. On fournit une autre vache à Charleroi.

L'avoine se vend 2 francs le setier et 100 bottes de paille frs. 11.83. 100 livres de fer destiné à ferrer les chevaux des soldats coûtent frs 23.06. Le 17 novembre, le maire écrit qu'il y a dans la commune 215 hommes de 18 à 60 ans, pouvant former des patrouilles. Il y avait dans la commune 74 chevaux appartenant à 17 particuliers, y compris le charbonnage .de Masse-Saint- François, dirigé par M. Cormont, propriétaire de 3 chevaux. COMMUNE DE FARCIENNES . 309 • Entr'autres contributions, on fait payer un jour 3 francs par tête de cheval. Le bureau de bienfaisance paie le chauffage des enfants pauvres; il paie aussi pour les obits qui sont à sa charge frs, 292.90 et ce pour une année.

Les Français en battant en retraite, ramenèrent avec eux bon nombre de soldats belges qui avaient servi dans leurs rangs. Le plus grand nombre ne revit plus le sol natal beaucoup de soldats étaient morts sur les champs de bataille, dans les hôpitaux, sur les pontons, ou encore avaient péri misérablement, assassinés par les populations hostiles, fait commun surtout en Espagne: "le tombeau des Français. n Les familles anxieuses attendaient le retonr des absents; dont beaucoup n'avaient pas donné de leurs nouvelles depuis longtemps. Leur arrivée était un évènement dans nos localités. La plupart de ceux qui revenaient se trouvaient dans l'état le plus misérable, ils étaient sales, déguenillés. "Ne m'ap- prochez pas, disait l'un d'eux aux membres de sa famille qui voulaient l'embrasser, car j'en porte plus de mille avec moi. » Le pauvre diable faisait allusion à la garnison qui l'occupait. On fit un paquet de ses vêtements et on alla les jeter dans la Sambre. Certains soldats n'avaient pas couché dans un lit depuis plusieurs années et ne savaient plus en reprendre l'habitude; ils préféraient aller dormir derrière la haie de leur jardin. Tous racontaient leurs aventures, qui pour la plupart n'étaient pas gaies; de la gloire, ils n'avaient connu que les misères. Les mères de ceux quine revinrent pas, pleurèrent toutes leurs larmes, elles regrettèrent leurs fils toute leur vie. Un soldat du train d'artillerie, revint, décoré de la Légion d'honneur, c'était Charles Delire.

Mais tous les soldats vivants ne revinrent pas de suite après les revers des Français i certains furent faits prison- 3\0 ANNALE8 BISTOBlQUES DE LA niers, comme Paul-Joseph Bodart, conscrit de 1812, qui fut pris le 29 avril 1813 à Lauwenberg et fut conduit à Tombof, dans la petite Tartarie. D'autres restèrent volontairement pendant un certain temps à l'étranger, comme un certain Paternotte qui, fait prisonnier en Prusse, parvint à se faire aimer de la fille d'un armateur de Hambourg, Henriette Bache, en lui faisant accroire que Son pore était propriétaire du château de Farciennes. On l'avait oublié depuis longtemps, lorsqu'un jour il arriva ainsi que sa compagne, montés sur une voiture, traînée par un cheval, Au Louat ils rencontrèrent des habitants de Farciennes qui racontèrent à Paternotte les nouvelles du pays. Que di sent- ils, dit l'étrangère qui ne comprenait que l'allemand. Ils disent, répondit Paternotte, que mon père n'habite plus son château. En effet, il la conduisit dans une petite maison en torchis qui se trouvait sur la place de l'église. La désillusion de la jeune allemande dut être grande. Elle était de famille riche car ses parents lui firent parvenir beaucoup d'argent en -diverses occasions. Plus tard Henriette Bache élevée dans le Luthéranisme, se convertit au catholicisme. On fit à l'occasion de son baptême de grandes cérémonies dont les contemporains gardèrent toujours le souvenir; on alla la chercher processionnellement chez elle, au Haut-Bout, pour la conduire à l'église. On avait à. eette occasion composé des cantiques que chantaient les jeunes filles de la commune. Celui qui écrit ces lignes a été bercé au chant de ces cantiques, composés par le curé de Pont-à-Celles.

Un conscrit de Farciennes, Léopold Ficheroulle, soldat en Espagne ne revint qu'après une absence de 14 ans. Dans ses vieux jours, il racontait ses aventures et faisait le tableau des horreurs auxquelles il avait été mêlé. Ses aventures touchent au roman. Son capitaine, méchant, était détesté, tandis que son lieutenant, meilleur pour ses soldats, en étaii COMMUNE DE FABCmNNES. 3n aimé. Un beau jour le lieutenant fut blessé dans une escarmouche, et Ficheroulle s'empressa de le conduire à l'ambulance; de là on les expédia avec d'autres blessés à un hôpital où, pendant un mois, il soigna les blessés et les malades. Le lieutenant était alors à toute extrémité, lorsque Ficheroulle reçut l'ordre de rejoindre son corps. Pendant longtemps il suivit son régiment et se trouva enfin prison- nier à Bordeaux, lorsqu'en 1814, l'Empire croula. Les prisonniers menaient une vie misérable. Pour en être délivré, Ficheroulle ne trouva rien de mieux que de s'engager dans les troupes anglaises qui occupaient la ville. Il vivait alors dans une abondance relative, mais sa quiétude était troublée par les reproches et les menaces des patriotes français, qui lui reprochaient de servir l'étranger après avoir servi l'Empereur; ils lui proposèrent de déserter ce que Ficheroulle, qui voulait retourner dans son pays, accepta. Un matin on l'habilla en garçon meunier et on le fit monter sur un bâteau chargé de grain qui remontait la Gironde. A une certaine distance de Bordeaux, le batelier demanda à son passager d'occasion sur quelle rive il voulait être déposé. Celui-ci choisit la rive nord, comptant revenir en Belgique, mais les évènements en disposèrent autrement. On était à l'arrière saison, les campagnes étaient veuves de leurs récoltes, Ficheroulle ne trouvait à manger dans les champs que des carottes et des navets. On le chassait lorsqu'il approchait des maisons; il était misérable, il avait faim lorsqu'un jour il alla frapper à la porte d'une maison de campagne; une servante vint lui ouvrir; le malheureux demanda du secours pour un pauvre soldat qui revenait d'Espagne; mais il fut mal reçu, les vagabonds étant nombreux dans le pays. Il allait se retirer lorsqu'une voix, la voix du maître de la maison, partant de l'intérieur, cria à la servante de laisser entrer le soldat s'il avait servi en Espagne. Ficheroulle entra, le propriétaire lui demanda les noms de son colonel, de son major, de son capitaine et enfin celui de son 312 ANNALES HISTORIQUES DE LA lieutenant. Ficheroulle répondit à ses questions et dit et que son capitaine était méchant, mais qu'il avait eu lieutenant que tout le monde aimait, que malheureusem celui-ci avait été blessé à telle époque et conduit ensuite lui à l'ambulance et à un hôpital qu'il désigna et qu'enfir avait dû quitter son chef mourant. Il vit encore, mon a exclama le châtelain, ton lieutenant c'est moi, je me f guéri, regarde voilà la. blessure dont j'ai failli mourir! femme et ma fille, s'écri a-t-i 1, venez embrasser celui qui sauvé la vie. Mais Ficheroulle n'était guère présentable, lui prépara un bain et lorsqu'il en sortit ou lui remit costume du maître. Ficheroulle resta sept ans chez son ancien officier. travaillait aux vignes; mais un beau jour, le mal du paYt prit; il voulut partir, promettant de revenir bientôt. : maître lui remit de l'argent et après un long voyage à pi après avoir passé la nuit à Charleroi, il arriva sur campagne, près de Farciennes,' vers huit heures du matin, moment où les cloches annonçaient la messe. Une vie femme passait. Pour qui dit-on la messe? lui dema Ficheroulle. C'est pOUl' Léopold Ficheroulle parti il ~ quatorze ans pour être soldat et qui n'est jamais l'cre répondit la femme. C'était sa messe d'année qu'on allait c brer. Ficheroulle arriva à la maison paternelle et s'assit I du feu. Quelque temps après arrivaient ses sœurs, ôi leurs pélisses, et revenant de la messe. Elles faillirent trouver mal en voyant leur frère assis au coin du feu; E avaient été prier Dieu pOUl' son âme et clles le retrouva vivant. Le père et la mère de Ficheroulle étaient morts dej pl usieurs années et ses sœurs avaient partagé entr'elles biens de la famille. On dut recommencer Je partage. Ficheroulle ne retourna plus chez son maître, il s'é bientôt d'une voisine et se maria. Il suivit en cela l'exen

des soldats rentrés avant lui dans leurs foyers 1 et COMMUNE DE FARCIEN NES 313

la plupart .lu moins, se marièrent peu de temps après leur nrri vée. On comprend qu'après les guerres qui enlevèrent longtemps les jeunes hommes, il devait se trouver un grand nombre de jeunes filles, qui lie demandaient qu'à trouver un man.

Les soldats l'entrant dans leurs foyers, n'attendaient même pas toujours leur arrivée, palU' se choisir une compagne. Louis Gilot, à son retour des pontons passa par Valenciennes, pour demander à Thomas Larubillotte, le dernier bourgmestre de Farciennes avant la Hévolntion et maître plafonneur, une de ses filles en mariage. Louis Gilot, fils du maire, conscrit de la classe de 1805, caporal le 1,r Août 1806, sergent le Hi Mai 1807 et sergent- major le 24 Avril 1811, au 82me r6gilllent de ligne, fut fait prisonnier de guerre le 27 Juin 1812, ayant fait les campa- gnes de 1800 ft 1808 en Portugal, et de 1809 à 1812 en Espagne. Gilot pris par les Anglais au siège d'une ville, fut conduit sur leurs pontons où il l'esta .i usqn'en 1814, souffrant de toutes les privations. Libéré le 2G :tIai 1814 ct débarqué au Havre le même jour, il fut décoré du Lys par le Duc d'Angoulême, lors de -sou passage ù la Rochelle, le 9 Juillet 1814; congédié le 20 du même mois il arriva à Farciennes le 10 Aoùt de la même année. Lors du transport de L. Gilot et d'autres prisonniers rl'Espagne en Angleterre, leur navire fut pris pal' un long calme plat en traversant le golfe de lliscaye, cc qui occasionna une famine. La faim des prisonniers était telle qu'ils essayèrent de faire bouillir lems sacs en peau, ponr les manger.

un:;. En avril , on ordonne de proclamer le roi des Pays-Bas à l'aide d'affiches ct d'envoyer un procès-verbal de la proclamation iL l'autorité militaire. i La liste des habitants qui peuvent loger des troupes com- i prend 207 familles.

~ 314 ANNALES IDBTORIQUEB DE LA

L'intendant du département, sur la présentation du intendant, nomme membres du conseil municipal: ~ Thomas, Simon Dejaifle, Emmanuel Delire, Joseph C Jacques Ficheroulle, Norbert Henricot et Jacques Duboi l'emplacement de François Fontaine, François Lottin Sandron et François Moureau démissonnaires, Antoine billette et François Camus, décédés. Sous le régime hollandais les membres du Conseil conn étaient nommés par les États provinciaux, sur une liste c de candidats, présentés par le Conseil communal. Un des membres étaient soumis à réélection tous les deux PP. J ouay est nommé adjoint.

Une maladie pernicieuse dite forte fièvre et fièvre pu enlève 80 victimes en un mois, surtout dans les enviror l'église. Peut-être n'enterrait-on pas les morts assez pl dement au cimetière. Cette contagion a été proportion ment plus grave pour la commune, que le choléra de Le 21 Mars on fournit 2000 bottes de foin de 12 livr 228 pots de genièvre. Le 16 Avril on loge 12 officiers et 1093 soldats prusi Du 2 au 29, on loge en plus un officier et 90 hommes. Du 27 Avril au 10 Mai on héberge deux compagnie régiment du Duché de Berg. Ce furent les meilleurs so qui vinrent dans la commune. Le 26 Mai, arrive à Tergnée et à Grand-Champ, la mière compagnie des chasseurs verts. Le 31 Mai, le maire écrit au sous-intendant de Char que depuis 8 semaines et plus, des militaires sont logés ju chez les ouvriers et qu'ils se croient plutôt à discrétion ( cantonnement, et que, s'ils restent encore huit jours deux tiers des habitants devront se retirer dans les bois leurs familles.

* * * COMMUNE DE FARCIENNES. 315

Le 18 juin a lieu la célèbre bataille de Waterloo. Napoléon y perdit définitivement son prestige et son trône. Le 14 juin l'Empereur français et les cent quinze mille hommes qu'il conduit arrivent à la frontière belge, et le 15, à trois heures du matin, son armée s'ébranle et se dirige sur Charleroi, lieu de concentration; mais la désertion de l'un de ses généraux, Bourmont, l'oblige à modifier son plan et le général Gérard reçoit l'ordre d'appuyer à droite, il passe la Sambre à Châtetet. Zeithen qui commande les Prussiens, est sur le qui vive il ne sait où déboucheront les troupes françaises, et son armée n'est pas concentrée. Le pays est dans une grande anxiété, chacun se demande où le choc aura lieu. Est-ce sur les bords de la Sambre? Sera-ce dans la plaine de Fleurus? Tout le pays est rempli de troupes et la terreur est grande. A Baulet, des jeunes filles se font descendre dans des fosses à charbon, et les habitants sauvent leurs bestiaux dans les bois. Vers huit heures du matin la situation se dessine, on entend des coups de fusils du côté de Nalinne. C'est l'avant garde francaise qui attaque les Prussiens. Deux heures plus tard les Français arrivent à Châtelet et passent la Sambre. Les Prussiens se retirent sur le haut de Chatelineau et Napoléon culbutant les troupes qu'il a devant lui, arrive à Il heures à Charleroi. Il donne aussitôt ordre au troisième corps, commandé par le général Vandame, de marcher en avant et il le fait appuyer par la cavalerie légère du géné- ral Pajol, par une partie de la grosse cavalerie de Grouchy et par la division Duchesne, de la jeune garde; mais les Français s'arrêtent à Gilly où l'Empereur arrive à cinq heures du soir; il ne peut croire qu'il a devant lui tout le corps du général Zeithen et veut se rendre compte lui même de la situation, à cet effet il se rend sur la campagne de Chatelineau, entre le bois du Fayt et le bois de Soleilmont et voit qu'un faible corps ennemi défend seul le passage. Il R16 A?\NALES HISTORIQUES DE J,A retourne à l'instant vers ses troupes et ordonne de marcher en avant. Une batterie d'artillerie est placée près de l'endroit où depuis on a établi le charbonnage de Sébastopol. Une autre batterie avait déjà été installée dans le cimetière de Gilly. L'infanterie française s'avance en faisant le coup de feu avec les troupes prussiennes, mais les lanciers français de la division Letort les dépassent bientôt. En même temps les troupes du général Gérard, montaient la pente en venant de Chatelineau, deux dragons entre autres éclairent. le chemin, et aperçoivent des Prussiens couchés derrière une haie, l'un l1'eux s'avance et tombe percé d'une balle. C'est 10 premier soldat tué nans l'affaire, mais les dragons arrivent en nombre et mettent en fuite les Prussiens qui se sauvent du côté de Pironchamp ; l'un d'eux, empêtré dans une baie qu'il ne peut traverser, a la tête fendue d'un coup de sabre. Les troupes prusiennes sont trop peu nombreuses pour résister à l'attaque de l'ennerni ; elles se concentrent tout au haut de Chatelineau, à gauche du chemin de Fleurus. Là se trouvent deux batteries d'artillerie, qui répor.dent à la bat- terie française placée dans le cimetière de Gilly; quelques escadrons de cavalerie et environ huit mille fantassins. Ces troupes cherchent à arrêter l'ennemi pOUl' permettre à l'armée prussienne de sc COll centrer en avant ùe Fleurus; assaillies de près, elles se forment plusieurs fois en carré, toujours attaqué, bouleversé, par la cavallerie de Letort. Obligés de céder, les Prussiens reculent jusqu'au bois des Masuirs SUI' lequel ils s'appuient et reforment encore une fois leur carré, mais, attaqués avec furie par les troupes françaises, malgré l'énergie qu'ils déploient, ils sont bientôt écrasées. Le général Letort ne jouit guère de son succès, atteint par une balle dans le ventre, il mourut deux jours après. Les Prussiens se -dispersent dans le bois des Masuirs, de Soleilmont et prennent le chemin de Fleurus. Ainsi finit cette journée. COMMm'E DE FARCIENNES. 3]7

Le soir les habitants sont requisisionnés pour portel' les blessés à une ambulance installée dans les bâtiments de la fosse Ste-Pauline, qui sc trouvait près du champ de ba- taille. On en porte à Pironchamp, à Chatelineau et à Châtelet. Les paysans qui, ce jour là, ont visité le champ de bataille, ont été singulièrement affectés en voyant la douleur d'un jeune soldat prussien qui, assis sur le terris d'une fosse à charbon, pleurait à chaudes larmes; son père major d'in- fanterie, pour mieux voir les Français venant de Chatelineau, était monté sur le tas de terris, et le malheureux avait été précipité dans la fosse par un mouvement de recul de son cheval. L'infanterie qui a été écrasée près du bois rie Masuirs était en grande partie formée de Bergs. Le lendemain les Français marchen t en avant et la ba- taille de Ligny a lieu; deux jours après, le 18, c'est la jour- née de Waterloo. On sait tous quelles furent les conséquences de cette journée.

Nos pères ont beaucoup souffert dans cette campagne. Les premiers soldats arrivés à Farciennes étaient des Bergs, vêtus de blanc et habitant la frontière prussienne; beaucoup parlaient le français, la pl upart étaient catholiques; faciles dans leurs relations, ils s'entendaient très bien avec les habitants du pays. Il furent écrasés à Chatelineau. Après leut' départ pour la frontière française arrivèrent des prussiens qui, pendant trois semaines, firent souffrir h commune. Ce sont les étrangers qui ont laissé les pires souvenirs. Ils pillaient tout ce qu'avaient les habitants. On ne savait ou sauver les jeunes filles. Quelques officiers prussiens s'ef- forçaient de maintenir 1a discipline parmi leurs soldats , mais d'autres au contrnre les soutenaient dans leurs exac- tions. Ainsi un jour, six prussiens devant partir, exigèrent du père de celui (lui écrit ces souvenirs, six bouteilles ,HU ANNALES ffiSTORIQUES DE LA de genièvre; elles furent fournies mais aussitôt brisées, on ne savait pourquoi, on dut en fournir d'autres qui furent également brisées. On ne pouvait s'entendre avec eux, ils parlaient l'allemand, mais on crut comprendre qu'ils exigeaient des bouteilles complètement pleines, celles fournies n'étant pas remplies jusqu'au bouchon. On leur fournit donc des bouteilles comme ils les désiraient et ils s'en allèrent. Dans la bagarre le maitre de la maison s'en alla au château trouver le commandant des troupes pour lui demander protection; mais il fut mal reçu; le général ordonna de le passer par les baguettes. Aussitôt les soldats présents se préparèrent à lui faire passer un mauvais quart d'heure lorsqu'intervint la fermière, habitant le château qui intercéda près du général et on le laissa partir.

Pendant ces mauvais jours, une indicible émotion domine le pays. On se souvenait de la République et même d'au delà. Il n'y avait plus de sécurité, tout était entre les mains de la soldatesque. L'armée régulière avait encore une certaine police, mais partout on voyait des bandes de soldats maraudeurs qui ne respectaient rien. Un jour une de ces bandes prit toutes les poules de la commune et leur lia les pattes; elles formaient un tas sur la place, pendant que les maraudeurs buvaient la bière du cabaret voisin. Survint une patrouille à l'improviste, ce fut un sauve qui peut pour les pillards, et chacun des habitants vint. reconnaître ses poules. Mais on n'en fut guère avancé, elles furent reprises le lendemain. Le 18 juin on reçoit l'ordre de conduire à Fleurus 4 bœufs on vaches d'cl 400 livres et 6000 livres de foin; on doit fournir aussi deux paniers de charpie. Les prussiens enlèvent tous les bestiaux qu'ils peuvent trouver. Les habitants croyaient être sauvés lorsqu'après la bataille de Ligny les Français marchèrent sur Bruxelles, mais la COMMUNE DE FARCIENNES. 319 bataille de Waterloo leur fit revoir les troupes dont ils espéraient être délivrés. Le soir du 18 l'anxiété était grande, on entendait le canon tonner au loin, mais nul ne connais- sait le résultat de la journée. On le devina d'une certaine façon; penchés sur leurs puits ouverts, les villageois y entendaient s'y répercuter les bruits causés par la déroute. Bientôt tout le pays fut rempli de fuyards; ils passèrent pendant plusieurs jours, maudissant l'Empereur qu'ils n'appe- laient plus "Père la violette," comme à leur passage, mais qu'ils qualifiaient de traitre etc. Le nombre des fuyards dut être grand car le maire de la commune, à la réquisition de l'autorité supérieure, fit cons- truire en hâte, une passerelle sur la Sambre, près du château, pour qu'ils pussent passer la Sambre sans s'arrêter; on en était ainsi délivré. La passerelle avait 64 pieds de longueur.

Mais tout ne fut pas perte pour les paysans. Lors de l'écrasement des Bergs, au Trieu Custot, il, Chatelineau le 15, après les chocs qui eurent lieu près de Fleurus et la bataille de Ligny du lendemain, ils ramassèrent beaucoup d'objets, et ils dépouillèrent bien des morts. On lava les uniformes souvent pleins de sang. Pen - dant des années les couturières de la commune en confection- nèrent des vêtements, et les petits garçons allèrent à l'école, un bennet de police sur la tête.

Les administrations communales firent alors le possible pour maintenir l'ordre. On lit que le 16 juin une foule d'étrangers traversèrent la commune chargés de butin, mais que le 17, comme le maire de Farciennes avait organisé une garde bourgeoise de 40 hommes, à l'effet d'arrêter les pillards chargés d'effets millitaires etc, ils prirent un autre chemin. Le ]8 le maire visite les maisons de la commune suspectes de renfermer des effets militaires ct ordonne de déposer ceux-ci 320 ANNALES HISTORIQUES DE LA

à la maison communale, ainsi que les effets civils enlevés par les Français dans la nuit du 15 au l 6 et jusqu'à 10 heures du matin, heure ou le pillage avait cessé. Ces derniers objets retrouvés au camp de Fontenelle, ont été remis à leurs propriétaires, autant qu'on a pu le faire. Le 26 juin on fait une nouvelle visite domiciliaire et le 27 on rapporte à la maison commune 24 fusils en mauvais état, 5 canons de fusils et 6 bayonnettes. C'étai t très peu de chose.

* * * En juillet on reçut l'ordre de l'intendant du département de J emappe de faire la patrouille le j our et la nuit, pour empêcher les pillages commis par les trainards des troupes alliées. Un état dressé par l'administration communale, le 14 juillet porte à la somme de 29980 frs, les dégats faits par les armées en cette année. Un autre état dressé en novembre montre que les 14, 15 et 16 juin, on pille ]23 maisons et que le total des pertes essuyées par les habitants monte à 32055 fr. 55. La population étant alors de 923 habitants, on perdit par tète d'habitant 34 fr. 70. C'est comme si la commune perdait ac- tuellement 203000 frs environ. Si on tient compte de ce que le numéraire est devenu plus commun ,cette somme représente environ 500.000 frs. Le fermier de Fontenelle pour sa part perd l?332 frs et M. Henricot, fermier à Tergnéo 2726 frs 25. Le 21 septembre, Guillaume ICI est inauguré à Bruxelles roi des Pays-Bas. Quinze ans plus tard le même jour, le peuple belge se lèvera pour le chasser.

Du 12 avril au 10 Juillet, la commune fait diverses four- ni tu l'es montant ft la somme de frs 1208], sans comprendre COMlIlUNE DE FAnCillNNES. 321 1

~s pertes essuyées par les particuliers; entre autres 71 bêtes cornes enlevées. Au 10 juillet, des 15 chariots attelés de 4 chevaux et une harrette partis du 10 au 16 juin, 4 chariots et 11 chevaux taient perdus.

Une liste indique que 60 familles de la commune ont fait .es pertes occasionnées par les troupes, on reçoit une somme e 2043 frs qui est distribuée au marc le franc du chiffre des lertes subies par chacune de ces familles. François Fontaine ermier à Fontenelle, reçoit pour lui seul frs 908,46 ; il avait ainsi ubi la moitié des pertes reconnues dans la commune. En octobre, on distribue de la farine envoyée par le roi iuil1:Lume; on décide qu'elle sera partagée aux habitants lui ont logé des soldats; pour sa répartition on suit les istes des logements militaires, sauf que les personnes qui mt été indemnisées pour leurs bestiaux enlevés ml participent ias à la distribution. Les signataires des listes sont MM, L. Gilo!, G. Piton-. ~uaITé, N. Henricot, J. Marrain , M. Thomas, P. Lambilliotte, L Fichcroul le , J. Ficheroulle, et E. Delire. Des propriétaires vont à Louvain reconnaître des bestiaux .nlevés pal' les troupes, on eu retrouve 46 sur les 190 enlevées.

On dresse' le 22 août une déclaration intitulée: "ITINÉ- UIRE GÉNÉRAL DE J,A COMMUNE DE FARCIENNES ~ elle sst ainsi conçue: Châteaux Couvents. 1 château, 1 couvent.

Eglises de différents cultes. 1 église, 1 chapelle: culte romain.

Fermes et habitations. 3 grandes fermes, 2 petites, 2Cl2 habitations d'ouvriers. T, u. 21 322 ANNAI,ES HISTORIQUES DE LA

Nombres et différentes espèces d'artisans. Menuisiers 6. Charrons 2. Maçons 2' Tailleurs 1. Cordonniers 6. Briquetiers 30. Plafonneurs 40. Houilleurs 12. Cloutiers 20.

Chariots à 2 colliers et charettesà un collier. 1 chariot, 5 charrettes. (Cet article et le suivant sont erronés. On aura voul démontrer à l'intendance militaire, que la commune avait p€ de voitures et de bestiaux il, fournir.) Bestiaux, production annuelle. Bœufs 24. Vaches 40. Moutons 50. Porcs 60.

Longueur et largeur moyennes de la commune. Longueur 3/4 de lieue, largeur demi lieue.

Rivières navigables et flottables. La Sambre coulant du Couchant au Levant de la commun

Largeur des rivières entre les bords et étendue ordinai de leur débordement. Entre les bords 60 à 70 pieds. Débordement 7 minut d'étendue.

Fabriq LIes et trafic. Néant. COMMUNE DE FARCIENNEi1. 323 1

Combien de temps pour le passage de la rivière au moyen d'une barque. Deux minutes.

La plus grande profondeur de la rivière à l'endroit du passage. 5 pieds de profondeur.

Combien de barques peut on rassembler en 24 heures. Une barque il. Farciennes, 28 pieds de longueur, 4 1/2 do large. Les barques de Pont-de-Loup et Châtelet, 2 lieues d'eau.

Les différentes espèces de terrains. Terres labourables 400 bonniers Pâturages 200 " Prés 30 Bruyères 7 " Le reste du terrain est occupé par des bois, habitations, jardins et les chemins qui traversent la commune. Le bonnier local contient 87" et 87c. (Erreur, c'est 87' 20c.)

Principales sortes de grains et autres produits pt leurs proportion s relatives. Froment 1f6. Seigle 1/8. Orge 1/29. Avoine 1/6. Feverolle 1/12. Pommes de terre 1/24. Trèfle 1/6. Vesees et pois 1/24.

Espèces principales de Pois, dans laquelle se fait le plus de commerce, soit pour la charpente etc. 324 ANNALES IDBTOBIQUES DE LA

Les perches en différentes espèces d'essences servant î houillères et à faire le charbon pour les forges et fonder de fer.

h, Produits particuliers des minerais. L'on n'extrait en cette commune que du charbon de troisième qualité, environ 5265 muids local. Le muids pèse environ 700 livres, (ce qui équivaudrai 1.900.000 kilog.)

Produit annuel des bleds et foin. 350 muids de bleds, le muid local contient 12 setis mesure ancienne de Charleroy. Foin 920.000 livres, po ancien de Charleroy.

Chemins conduisant aux plus prochains endroits environn: leur nature et état dans les différents tems de l'année. A Chatelineau, à Lambusart, Aiseau et Pont-de-Loup. l chemins sont. de, terres argilleuse; viables pendant l'été impraticables en hiver. , Largeur 26 à 32 pieds. Longueur des endroits ci-dessus. Une demi heure à de lieue.

Communication par eau, avec les plus prochains cndro environnants et, quelle est la plus grande espèce de bâte qu'on y peut employer. Pont-de-loup, Moignelée. La plus grande espèce de bâteaux navigant sur la Sambr est de ] 2 à 13. pieds de largeur. Lesquels de ces 'rivières où ruisseaux ont un chemin de halag La Sambre.

1 enfants pauvres que sur 3S enfants recevant l'instraction gratuite, aucun n'a fréquenté l'école plus de 6 mois. Beaucoup ne l'ont fréquentée quP. pendant 2 ou 3 mois. On paie par mois et par enfant 4 sous ou fr. 0,36 pour celui qui ne sait écrire et 5 sous pour celui qui écrit.

La liste des objets enlevés pendant les journées de juin, nous fournit les données suivantes: Un setier de pommes de terre se vend fr. 1.80. Un pain 0.73. Le genièvre. Le pot ancien. 1.70. La farine de froment. La livre 0.15. La farine de seigle " 009. Les pois " 0.09. Les haricots 0.18. Le gruau " 0.18. Le sel " 0.20. Un setier de fromen t 6.20. Une livre de viande salée 0.75. Une livre de beurre 1.20. Un setier d'avoine 2.10. 100 livres de foin 3.00. La livre de lin filé 1.50. Un quarteron d'œufs 1.90. Un pot d'hydromel 1.90. Une bouteille de vin de champagne 1.50. Une livre de sucre candi 1.60. Une livre de chandelles 1.63. Une paire de bas de laine 5.00. Une paire de bas de fil 2.00. Une paire de bas de coton 3.00. Un mouchoir de mousseline 4.00. Une livre d'étain "en meubles" 1.00. Une livre de cuir et peau 2.00. 3:26 ANNALES nIS'rOItIQUE1 DE J,A

Un mouchoir de coton 1.00. U ne livre de tabac 0.60.

Parmi les objets volés ct détériorés iL la. ferme de Fonte- nelle on trouve : 82 setiers d'escourgeon estimés frs. 196.80 20 " d'orge " 46.00 850 gerbes de paille estimées 85.00 8:) livres de tabac en feuille estimé 40.00 Un porc gras de 160 livres 60.00 60 poules 45.00 17 couples d) pigeons 12.75 25 livres de porc frais 12.50 40 pots d'huile à brûler 50.00 30 pots de vinaigre 12.00 2 pots d'eau-de-vie. 4.60 5 livres de café. 5.00 800 litres de vin de Roussillon 1200.00 80 bouteilles de champagne 160.00 4.5 brouettes de gros charbon 84.00

Pour déterminer le montant de3 pertes essuyées par les habitants, on estime : L'hectolitre de froment à frs. 19:46. " de seigle 12,58. " 5,41. " d'avoine " 100 livres de foin " 3,00. Ce qui revient : Pour un setier de froment à frs, 5,56. " " de seigle " 3,14. " " d'avoine " 1,60. 1816. Le jour des Rois, le 6 Janvier, il pleut pendant la journée; le soir il pleut encore quand les jeunes filles entrent au bal, et à leur sortie il gèle à " pierre fendre. " Le COMMUNE DE FARCIENNES. 327 lendemain la Sambre est"gelée, et la jeunesse va faire des gauffl'es sur la glace, pour fèter la singularité du fait.

De grandes calamités désolent le pays. Pendant la fe- naison, la Sambre déborde subitement et emporte les foins. La pluie empêche les moissons de mûrir. Déjà, on était awauvri par la guerre qui avait sévi l'année précédente, le grain était cher et l'argent l'are. On fait la récolte comme on peul, mais les grains non mûrs, humides, ne peuvent se détacher de l'épi sous le fléau. On doit les battre en les frappant contre les échelons des échelles; le pain qu'on en fait est humide, compacte, et la mie n'adhère pas à la croûte.

Dans une proclamation pathétique le chevalier de Bousies, intendant du Hainaut, prie ses administrés de se marier à l'état-civil, avant de se marier à l'Église.

Les revenus de la commune sont de 2881 florins de Hollande et celui des pauvres de 1400 fior. Le maire Gilot organise des patrouilles de nuit, formées des hommes de la commune de 18 à 60 ans, au nombre de 215. On impose les charbonnages. Farciennes est imposé à 4356 fr, comme contribution de guerre, mais 'reçoit une indemnité provenant d'une souscription volontaire et d'une somme donnée par le Roi. La somme ne nous est pas connue.

L'intendant de la province félicite les administrations communales, parce qu'on avait eu plus d'égards aux ordres donnés par rapport au mariage civil. Il se trouve dans la commune : 214 bêtes à cornes, au dessus de deux ans.

102 Il de moins de deux ans. L)'~O ANNALES mSTORIQUEB DE LA

69 chevaux de trois ans et plus. 24 " de moins de deux ans. 530 moutons. Le budget porte en recette 5665 frs. et en dépen 6241 frs. y compris 3176 frs dus à divers particuliers.

En 1815 il Y a 42 naissances et 25 décès. En 1816 " 27" 24" En 1817 " 31 " 21" Total 100 " 70 " En 1814 on célèbre 3 mariages; en 1815, 4; en 1816, en 1817,6; et en 1818, 7. On voit combien l'année 1816 a été mauvaise, puisqu'on trouve qu'un mariage. En carême le Bureau de bienfaisance distribue en pains l'église, 44 setiers de froment coûtant 7 francs le setier. C'e comme si on le vendait actuellement environ 80 frs. les ce kilos, en tenant compte de la rareté du numéraire en 181 De 1808 au mois de Novcmluc 1816, le curé reçoit pour hon raires des messes ct des enterrements des pauvres, fr. 33,2

1817. M. Lefèvre est vicaire de Farciennes, il reçoit ( la commune un traitement ùe 141 fior. 75 cens des Pays-Ba. Le curé Romzée reçoit 94, flor. 50 cents. On donne des prix aux élèves des écoles, ils coûtent 9 flo: 86/ cens. Les membres du conseil sont: le maire Gilot, Andr Ficheroulle, Jean Marrain, E. Delire, P. Lambillotte E J. Ficheroulle. Les contributions sont spécifiées en florins de Hollande, qu deviennent la monnaie légale. Ce florin a une valeur d frs. 2,11 de noire monnaie. Le Hainaut est divisé en 47 cantons. Farciennes qu comptait 1022 habitants est l'une des 14 communes du cantor de Fleurus. Le canton de Châtelet comprend 12 communes COMlImNE DE FARCIE!'lNES. 329

Deux brasseries sont exploitées dans lu commune. La cuve de l'une contient 37 hectolitres et celle de l'antro 30 hecto 00 litres. Les brasseurs out 2! heures pOUl' l'ébullition de leur bière; ils demandent un temps plus long, mais leur réclamation n'est pas admise.

Par suite du mauvais temps de 1816 sans doute, le nombre des bestiaux est diminué de Leaucoup; 120 habitants possè- dent 176 bêtes il, cornes âgées de plus de 2 ans et 85 qui n'ont pas cet âge. On ne trouve 'Iu= 38 chevaux de trois ans et 26 plus jeunes, C'est la conséquence des mauvaises années qui viennent de finir. Le conseil communal décide de faire conduire des pierres SUl' lcs chemins. On en met 110 voitures il 4 chevaux, valant chacune G fi. des Pays-Bas. On consacre ù ce travail :220 jour- nées, ~t Il sous des Pays-Bas. On paie chez M. Quarré, pour yin fourni aux pauvres, de 1811 il, Janvier 1817, la somme de frs, 67,00. Le setier de froment se vend 10 francs, soit environ 45 frs, le sac. Le setier de seigle se vend frs. 7.50

181S. Sept communes : Farciennes, Aiseau, Chatelineau, Lambusart, Pout-de-loup, Presle et Wanferc8e-Baulet forment la division dite de Lambusart. Dereine parait être le receveur pOUl' toute la division. On fait tous les ans, sur los 7 communes, une répartition d'une certaine somme ainsi libellée: " Sur les recettes do 1817, savoir " A fonds étrangers au trésor. " " Dépenses des enfants trouvés ct abandonnés répartition de 1817 fior. 444.63. " Cela paraît être un fonds commun pour les enfants trouvés, dans lequel Farciennes paIe Fior. 93.00 Aiseau " 40.30 330 ANNAJ,ES HISTORIQUES DE LA

Chatelineau Fior. 81.17 Lambusart " n " Pont-de-loup " 39.77 Presle " 56.06 Wanfercée-Baulet 134.32 " ------Total Fior. 444.63

Le curé Bernard Romzée meurt cette année. Martin Thomas et Thomas Lambillotte donnent leur démis- sion de conseiIlers. Par arrêté royal du 8 Avril, les sous-intendants sont remplacés par des commissaires de district. M. L. Gilot, ancien maire est nommé maieur. L'administration communale propose de bâtir une maison commune. On travaille au premier cadastre. On demande trois chevaux harnachés, pour 4 heures du soir, le roi devant passel'.

On procède aux élections provinciales et aux élections pour les États Généraux. Farciennes a 20 électeurs payant 15 florins de contributions directes, sans les patentes. Au vote, chaque électeur doit écrire 12 noms sur son bulletin, le signer et le cacheter. Le 14 Mai on ferme, avec trois serrures, la boîte du scrutin; le 15 le maire Gilot, précédé du garde-champêtre portant l'ume, va à domicile recueillir les suffrages. Le 16 on procède à son ouverture et on constate que : M. Scarsez Gabriel, de Mons a obtenu 19 suffrages. M. Hanolet Paul, de W.-Baulet n 19 " M. Fernemont, de Marbais n 19 " M. Quirini Joseph, de Pont-de-loup " 17 n M. Quirini Auguste, " " 17 " Huart Charles, M. de Lodelinsart " 15 " M. Dumont Auguste, de Dampremy n 18 n Cü:'iIMUNE DE l'AItCIF.NNES. 331

M. Drion Fordinaud, de Gosselies (1) a obtenu 17 suffrages. M. Mondez J.-B., de Boigué , 15 " M. Pirmez Jean, de Chatelineau (2) n 14 " M. Minet Grégoire, de Wangenies " 13 " M. le Marquis de Trazegnies " 9 " Les élus n'étaient q u 3 des g,'ands électeurs, On votait à deux degrés.

Le grain est cher, 4 setiers de fr.im eut achetés à Charleroi coûtent 12 escalins moins 2 sou'! l'un; soit 8 frs, 6 paires de souliers payés aux enfants pauvres pour faire leur première communion, coûtent f1'3. 15.4S. On paie " à l'épouse de Jean-Martin Lambillottc, pour instruire les jeunes enfants piunes de Terguce et de Grand Champ,,, pondant les quatre premiers mois de l'année frs. 6.30. On trouve cette dépense pendant plusieurs années.

Le creusement d'une fosse pour un adulte coûte fr. 0.90. La maison du curé est couverte en chaumc ; en partie du moins. On tient l'école du 15 Septembre jusqu'à la fin d'Août de l'année suivante.

(1) Ferdlnand-Emmanuel-J'os. Drion, ne il Ohm-lerot le 28 fevrier 1766, mort au château de la Bouverie il Suarlee, le 27 octobre 1829, epoux de Marie-Catherine Brion dObay. Il eSL le g rundoucle de .M. le oiron Drion, Membre de la Chambre des Re pr eson tan ts. (2) Jean Pirmez, Officier de l'Ord re de Leopo ld, decore de la Croix de fer etc., né il Châtelineau le 13 octobre 1795, fut elu maire de cette commune en 1818, :i. l'âge de 23 ans. Peu après, il fit, partie des ~I.ats proviuciaux, jusqu'en 1830, époque ou l'arrondissement de Charleroi l'envoya siéger au Congres n atioua l; Pendant un quart de siècle cc meme arrondissement, lui contia le mandat de Membre de la Chambre des Representants. C'était un homme intègre, doué ù'une grande intelligence. Il mourut en célibat, le 11 septembre 186!. Il etait l'oncle respectivement de M. Édouard Pirmez, de Marchiennes-au-Pont; Eudore Pu-mez, Ministre d'État; Henri Pirmez, com- mandeur de l'Ordre de Pie, hour.rmestre de Gougnies; Octave Pirrnez, le Iittérateur bien connu, et de son frère Emile Pirmez , 332 ANNALES HIBTOnIQUES DE LA

Le Bureau de Bienfaisance paie l'écolage de 40 enfants. Une petite fille Lecocq, seule, fréquente récole pendant 10 mois. Nous lui donnons ici un Plix d'assiduité. Ce n'est plus un prix d'encouragement. Le Bureau paie au total il l'instituteur, frs, 154.

Au registre des rentes de la Fabrique de Farciennes on lit ce qui suit : " REGISTRE" " des l'entes et biens fonds appartenant à la fabrique de l'eglise de Farcienes. " " Renouvelle le six février dix huit cent et dix huit d'après un compte corrigé avec exactitude rédigé et rendu par feu Monsieur Antoine de Lalou, licencié en droit et intendant des affaires de Monseigneur le comte de Buquoy, dans le temps, seigneur de la terre de Farciennes. Ce compte a été rendu devant la cour, le pasteur 1\1. feu Peronne, et approuvé pnr eux, le trente septembre seize cent quatre vingt sept, la recette échue à la St-André 1682. " "Il est à observer que les rentes qui estoien t de di verses natures et en mon noies inconnues à. présens, ont été réduites en argent de Liège, en 1681, telles quelles sont au dit compte de 1682, ainsi qu'au présent régistre. "

" L. Gilot, maire. Il

" RÉDUCTION " " des diverses natures et mon noies composant les l'entes, portées en florins, sons et deniers Brabant-Liège, savoir : 20 sous pour un florin et 24 deniers pour un sou. " 1° Le muid d'épeautre, ou douze stirots faisant huit setiers mesure de Chastelet, fractionné à quatre florins le muid flor. 4, 0, 0 2° Le setier de semaille fractionné ft " i, 0, 0 3° La livre de cire, " " l, 2,12 4° Le pot de vin, " " 0,14, 0 COMMlTNE DE FARCIENNES 333

5° Un chapon, fractionné à flor. 0, 5, 0

(0 Un vieux denier, valeur de n 0, 0, 6 7° Un esterlin, n" 0, 0,16 8° Un petit blan, n n 0, 0, 3 Pour payer les rentes dues il ln, Fabr ique, etc., on estime comme il vient d'être dit, les diverses redevances.

Du détail des rentes nous extrayons ce qui suit M. Ferdinand Drion de Suarlee, propriétaire de la ferme de Tergnée, représente les de Villegas: ceux-ci représen taient les seigneurs d'Acoz, et ces derniers Jean Onin. n paye annuellement ft la Fabrique : trois chapons, trois vieux deniers, quatre esterlins et demi, douze petits blans et demi et un setier et demi de semaille, La valeur du tout conformèment au tableau précédent, se totalise par flor. 3-5-7 1;2 ou 4 frs. 26. L'abbaye de Soleilmont représentant Sire Thomas Hublot paie flor. 1-8-14. 30 personnes doivent des rentes à la Fabrique.

1819. Poncelet est nommé curé ; il s'attira des désagré- ments, parce qu'il était chasseur. La commune prend une partie de ses imprimés chez Lelong il, Charleroi, ct le reste chez Monjot, à Mons, comme précédemment. , Les mandats communaux sont signés par le maieur, un échevin et le secrétaire. G. Piton-Quarré signe comme échevin; plus tard il sera maieur et bourgmestre. On paie 17 flor. 30 cens pour les frais de casernement de la gendarmerie. Le sous-intendant prend le titre de " Commissaire du Roi

pour le district de Charleroi. n Les livres donnés en pnx sont achetés chez Lalieu à Charleroi. La rente qui était payée au comte des Fours, est payée 334, ANNALES HISTORIQUES DE LA

à madame Ve Scarsez; on lui paie aussi la redevance pour les places du Ban, par arrêté de la Députation permanente. On lui solde neuf années arriérées. La commune paie les arriérés de rentes et on commence à les l'embourser.

Les 12 Juin les J<~tats députés (La Députation permanente), du Hainaut autorisent la commune à plaider contre Madame Drion, veuve d'Anselme Piton, qui faisait paître ses moutons dans les prés soumis ù la vaine pâture. Cette affaire était importante pour la population d'alors, population agricole. Le procès dura dix ans. Des troupes russes passent à Charleroi les 6 et 21 Décem- bre 1818 et le 4 Janvier 1819, elles quittaient la France'. Comme les comptes des communes étaient précédemment dans un grand désordre, le gouvernement français avait chargé les receveurs des contributions de faire les recettes communales, puisqu'il les avait sous sa dépendance; mais comme la situation s'est améliorée, les communes sont autorisées à choisir leur receveur. On trouve 25 votants dont 4 peuvent être électeurs et un seul élu, c'était M. Scarsez Gabriel, le grand propriétaire, qui remplaçait l'ancien seigneur.

Le prince de Gavre demande la concession d'une mine de charbon, sise sous les territoires des communes de Far- ciennes, de Pont-do-loup, d'Aiseau et de Presle. La Société de Masse St-François demande d'être maintenue en possession de la mine appartenant actuellement à la Société des Houillères-Unies. Paul Lambillotte est nommé Secrétaire communal et Louis Wilmet receveur par les États généraux, et sur la présen- tation du Conseil communal. Le conservateur de 1a navigation de la Sambre, Pierrard, COMMUNE DE FARCIENNES. 335 de Charleroi, dresse le devis pour la construction de l'ancienne maison commune. Cette année il nait 31 garçons et il meurt 9 personnes du sexe masculin. Cette année naissent 22 filles et 7 personnes du sexe fé- minin meurent. Totaux 53 naissances et 16 décès. On ne trouve jamais de divorce. On vend les débris du Couvent de St-François.

Mme V? G. Scarsez vend le bois des Amuges à la famille Belle, environ 13 hectares. C'est la même propriété qui a été vendue jadis au seigneur pal' la communauté, et qu'elle a voulu plusieurs fois reprendre en remboursant le prix d'achat. Le Bureau de Bienfaisance achète 36 setiers de froment à convertir en pains, pour les distributions du carême; on paie le setier frs. 5.88 Les ardoises coûtent 12 frs. le millier. On paie chez Lalieu à Charleroi, pour 6 prix destinés aux enfants de l'école, frs 14.93.

1820. Le maieur commence à recevoir un traitement de 70 fior. de Hollande, et les échevins chacun, 35 fior. Ce sont encore les traitements actuels. Gilot est maieur par continuation, Gaspard Piton et Joseph Camus sont échevins. Paul Lamhillotte est secrétaire communal, au traitement de GO florins. Le receveur Wilmet touche 111 fl. 20. Pour la première fois on paie au dépôt de mendicité, 130 ft. 20 cens. On paie pour les piétons du canton, 168 fi. Les contributions communales montent à 47 fi. 52 cens. 33G ANNALES IIISTORIQUEB DE 'LA

On travaille an pont de Tergnée au compte de la commune. Jsan-B'« Bawelot est garde champêtre; il fut révoqué parce qu'il ne savait écrire. On fait la patrouille l'hiver comme les années précédentes. On retrouve à Dinant d' anciens papiers utiles pour le procès des moutons. Entr'autres, le registre dit registre à poil, parce qu'il est couvert d'une peau de veau non tannée, dans lequel se trouve relutée la sentence rendue contre Coll art Thi rial en 1535. Il parait qu'un greffier de Farciennes avait été habiter Dinant, emportant des papiers de la Cour de justice. Jacques Ficheroul!e et François Moreau sont nommés membres du conseil communal, en remplacement de Martin Thomas et de Thomns Lambillotte. En Décembre 1819 et Janvier 1820, une grande inondation couvre la vallée de hl Sambre. On trouve 176 bêtes ft cornes âgées de plus de deux ans et 80 de moios que cet âge, et 58 chevaux de plus de 3 ans et 19 qui n'ont pas atteint cet âge. Le nombre des bêtes chevalines était ainsi au total de 77; et les bêtes à cornes au nombre de 256. Le recensement fait en 1887 donne les renseignements suivants. Il y avait alors ft Farciennes: Chevaux en dessous de 3 ans. Entiers 8 Juments 16 Hongres 12~ 36 Chevaux au dessus de 3 ans Entiers 1 Juments 37 Hongr~~~~ __ 129 Total des chevaux et poulains 165 appartenant à 47 propriétaires. Les charbonnages employaient 52 chevaux repris dans le total ci-dessus. COI\II\IUNE DE FARCIENNES .• 337

Bêtes à C01'lle3 en dessous de 3 ans Taurillons 4 Bouvillons 14 Genisses 92 110 Taureaux pour la remon te 9 Autres taureaux et bœufs 14 Vaches laitières 160 Autres 46 205 Total des bêtes à cornes 330 appartenant à 141 particuliers. Ou emploie six ânes pour le service des charbonnages.

Les bêtes à laine au nombre de lOG, appartiennent à 13 particuliers. Un troupeau compte 170 bêtes. Les porcs sont au nombre de 145. Parmi les chevaux, 10 environ sont employés pour le corn- merce, 110 chevaux à peu près, sont employés à la culture.

On voit par ce tableau que le nombre dos bêtes à cornes n'a augmenté depuis 1820, que de 74, cc qui fait environ 30 0/00, tandis que la population 'à plus que quadruplé. C'est une grande perte pour les habitants, car 10 grand nombre de bestiaux est un signe de richesse, et est nue grande ressource pour les travailleurs. Au 1er janvier 1887, la population de la commune était do [i622 habitants. En 1821, 152 particuliers paient la taxe des chemins. Al~x élections de cette année poal' les f~tat3, on voit 22 votants. M. 10 comte de Glimes do Charleroi obtient 22 voix. M. Charles de Brnges de Gerpinnes obtient 17 voix. M. Ferdinand Drion de Gosselies obtient 16 voix. M. Jean Pirmez de Ohntelineau obtient 16 voix.

li. ANN AriES HISTORIQUES DE "LA

Et M. Joseph Quirini de Pont-de-loup obtient 18 voix. On place au pont de Tergnée les tablettes qui recouvrent les mun. Les agraffes qui les relient sont forgées à Chatelineau. La rue de la station porte le nom de rue du Grand Coll art (du grand Nicolas). On a dit jusqu'à l'établissement da la station: "rue du Grand colau.»

1821. Lestienne est secrétaire communal, à partir du 20 mai. On paie fi ft. 67 cents au docteur Wilmet, pour avoir vacciné 12 enfants. On continue à payer à différents hal-itnnts, d'anciennes dettes de la commune. Le maieur pour ses frais personnels de bureau reçoit 40 fior.

Une vive agitation règne dans la commune, à cause du procès intenté à Mme Veuve Piton fermière au château, laquelle faisant paître sos moutons dans les prés de Saint-Jean. Les communes environnantes même s'y inté- ressent. On reçoit 420 frs 36 c. pour le logement des troupes prussiennes en 1815. La commune Il une population de 1035 habitants et fait encore partie du Canton de Fleurus. Des commissaires de milice passent en revue, au chef-lieu de canton, tous les trimestres, les miliciens rentrés dans leurs foyers, sans congé définitif. Un maçon gagne par jour frs. 2. Un manœuvre fr. 1.25. L'ancien maire Gilet remet à son successeur Henricot, bon nombre de pièces administratives, parmi lesquelles on voit: Deux registres de baptèmes mariages et décès couverts en parchemin, commençant en 1624 et finissant en 1670. Un registre in folio, couvert en parchemin contenant les COMMUNE DE FABCŒNNEB. 339 actes de baptêmes, mariages et décès de 1671 à 1797. Un petit registre, in octave, tenu par le curé, du 15 août 1797 au 25 juillet 1807. Les registres de l'Etat civil, naissances, mariages et décès de l'an 6 de la République, jusque et y compris 1821. Ces registres existent encore. "La charte de Farciennes sur parchemin de l'an 1520 et un autre titre pour droit de pâturage dans les bois de la terre du dit Farciennes, de 1668, et pour regain des quatre bonniers et pachis aux pruniers, appartenant à la dite commune échangé contre le dit pâturage des bois." La charte originale est perdue, nous en avons donné une copie plus haut.

1822. On installe comme membres du conseil: Jos. Camus, P. Ficheroulle et P. Bolle, celui-ci en remplacement de Dejaiffe. On vote ensuite pour désigner les candidats échevins j sont élus Jos. Camus et C. Devillers j le premier est nommé par la Députation permanente. Il donne sa démission, mais elle n'est pas acceptée. On paie 18 flor. à la Veuve Ghislain Devillers pour loyer de la salle communale, située dans la rue des Noëls. On continue à faire la patrouille. Le bourgmestre reçoit 10 flor. pour conduire les miliciens à Mons. Le traitement du curé payé par la commune est de 236 flor. ou 499,47 frs. Dans les comptes on trouve de temps à autre, de petites dépenses pour les bancs d'école. On paie d'anciennes dettes à 53 personnes, pour prestations militaires, et d'ancienues notes à plusieurs avocats. La Députalion permanente avait donné l'ordre de payer ces dettes, legs de la Révolution française pour la plupart. Le total de ces arriérés montait à flor. 4079,90. 340 ANNALES IDSTORIQUES DE LA.

On commence la construction de la première maison com- mune; elle était placée au milieu de la rue, vis-à.:-vis le jardin de la cure, sa façade était tournée vers le Bas- bout. Cette maison contenait outre les pièces à l'usage de l'administration communale, deux salles à usage d'école et le logement de l'instituteur communal, Allard, qui la vit bâtir, et qui l'occupa jusqu'à la construction du chemin de fer en 184l. Derrière la maison commune se trouvait une cour enmu- raillée et des remises. Plus haut se trouvait la chapelle du curé. La position de la maison commune était assez mal choisie; elle masquait une partie de la Grand'rue. Elle fut terminée en 1823, ainsi que le témoignait la date placée au dessus de la porte cintrée qui servait d'entrée. C'est dans ce bâtiment que fut installée vers 1838, la pre- mière boite aux lettres, établie dans la commune. Avant cette époque une jeune fille allait tous les jours prendre les lettres à Châtelet; elle était payée par les destinataires. Précédemment encore on allait soi-même à Châtelet prendre ses lettres à la diligence Thibaut. Très peu de lettres arrivaient alors à Farciennes ; les pièces administratives étaient apportées par les piétons du Canton. Après les évênements de 1830, un journal y arrive ; c'est " l'Emancipation". Le bourgmestre le reçoit, ainsi que le curé et l'instituteur, qui ont un abonnement en commun.

Nicolas Mahy construit la maison commune. Le 21 Mai on vend des biens communaux pour fi. 1688,20. La commune est autorisée à ne payer qu'un tiers du montant des rentes de 1811, 1812, 1813 et 1814. Dans les listes des fournitures faites par des habitants de la commune, on ne voit que trois setiers de pommes de terre. Ce qui montre qu'elles étaient rares. COMMUNE DE FARClENIŒS. 341

Le traitement du Commissaire et celui de l'Inspecteur-voyer cessent d'ôtre payés par la commune. On paie une contribution spéciale pour entretenir la " Maréchaussée. "

Sur 25 électeurs, 20 prennent part au vote pour choisir les membres votants pour les Etals provinciaux et leurs suppléants. Les fils de veuves votent en remplacement de leur mère. Farciennes, qui faisait partie du canton de Fleurus, appar- tenait au district de Gilly, pour les élections. Dans l'urne du scrutin de cette année, sur 20 bulletins déposés, 8 sont annulés. L'un est blanc, l'autre non signé et six ne sont pas fermés. La commune fournit ::l hommes pour la milice, et un homme pour les fractions, qU'OB tire au sort. Chaque canton devait fournir un certain nombre de miliciens, suivant sa population. Comme, dans la répartition SUl" les communes, on n'arrivait pas toujours à un nombre entier, on réunissait les fractions pour formel' une unité. Le sort désignait la commune qui devait fournir ce milicien. Plus tard on a changé de système: on réunissait pendant plusieurs années les fractions d'homme, incombant à chaque commune et celle-ci fournissait un milicien, quand ces di- verses fractions formaient une uni té. Ce dernier système était de beaucoup plus équitable que le premier, car dans la pratique de celui-là, une commune qui ne devait fournir qu'un dixième d'homme en plus que son contingent, était mise sur le même pied qu'une autre qui devait fournir trois quarts de milicien. L'administration du Bureau de Bienfaisance de St-Denis ( Huy) réclame une rente fondée au 16mo siècle, au capital de 374 fior. L'administration comm unalc répond qu'elle n'a d6jà que trop payé de ce chef. Le 30 octobre, le roi Guillaume lance, un décret qui ordonne 342 ANNALES HISTORIQUES DE LA l'emploi de la langue néerlandaise en Belgique. Ce fut une des causes de sa chûte.

1823. On voit au compte de cette année, le premier état de situation complet; il était dressé comme nos états de situation actuels. Wilmet de Châtelet, receveur des contri- butions, était en même temps receveur communal. Il faisait sa recette dans la maison cadastrée Sn B, nO 604". Un soir il avait déposé dans un sac, sur la fenêtre, du côté de la rue de l'église, la recette de la journée. En voleur cassa un carreau et s'en empara. La nuit, cruelle ironie, il alla déposer la bourse vide sur la porte du rece- veur, à Châtelet. A sa mort, le voleur fut pris ds remords et confessa son larcin. Le curé voulut l'obliger à res- tituer la somme volée, mais le moribond était pauvre et il ne pouvait le faire; avant de trépasser il demanda à ses enfants de rembourser la somme qui appartenait à Wilmet; ils le lui promirent, mais ne tinrent pas leur promesse. La commune a 158 locations qui donnent un revenu de flor. 1691. 28.

Joseph Camus, échevin, réclame le paiement des dépenses faites par lui, à l'occasion du procès intenté à la veuve Piton, pour le pâturage des moutons. Il porte dans son état 15 francs, pour la transcription du jugement par lequel Coll art Thirial avait été condamné en 1535. Les contributions foncières montent pour toute la com- mune à flor. 815.31 Les contributions personnelles à 109.80 Total 925.11

Pezin est nommé receveur des contributions à Farciennes; Matton est contrôlenr ; Malengrau est inspecteur d'arrrondis- sement et Coupy receveur particulier à Binche. La direction est à Mons. · COMMUNE DE FARCIENNES. 343

Nicolas Mahy, maçon, répare le pont de Terguée ; on le paie à fr, 1.58 par journée. Son manœuvre gagne fr. 1.08. Un ouvrier qui travaille aux chem ins est payé au même prix. On continue à monter la garde, on dépense pour la lumière nécessaire, 8 fior. Louis Hubert, instituteur, continue à jouir de son traite- tement de 88 flor. M. Fromont chirurgien continue il vacciner les enfants, on lui paie pour 7 enfants, 3 fi. Hl. On trouve dan, la commune 261 chefs de famille.

Un jugement du tribunal de Charleroi du 29 Mai, décide que 22 habitants de Farciennes, intéressés dans l'affaire du pâtu- rage des moutons, ne peuvent être entendus comme témoins. Ce jugement est cassé, pal' arrêt de la cour d'appel de Bruxelles. Le même tribunal de Charleroi, pal' jugement du 21 novembre, donne gain de cause à la. commune, dans son procès contre Mm; Veuve Piton.

Le garde-champêtre Bawelot, dit Gautot, est l'évoqué; il est remplacé par Jean-Baptiste Lambert. Suivant décret du 3 Janvier, le Ministre de l'Intérieur nomme les chirurgiens des charbonnages. Sont nommés: au Roton, M. Hanoteau ; à Masse Saint-François, M. Clercx, Et M. Despineto au Droit-Jet. Le docteur Despincto , d'une an- cienne famille de Chatelet, habitait Farciennes. Nous ne COll- naissons pas à Farciennes une veine ou société de Droit-jet. Ce charbonnage était situé sur Gilly. M. Fr. Lambillotte est nommé conseiller communal, à la place de Moureau décédé. M. Hermant, est nommé receveur du Bureau de Bienfaisance. En 1815, on avait formé un rôle pour la contribution A~:t\AL1::S 1l1STOl:lQlfLS DE LA foncière; des mutations successives l'avaient embrouillé. Les répartiteurs de Farciennes, sur la proposi tion de l'un d'eux, M. Duvieusnrt ete Roselies, demautlcut à avoir communication du cadastre, afin de pouvoir le prendre pour base de la ré- partition. C'est probablement la première application du cadastre dans la commune. Parmi les pensionnés de l'Etat, on trouve Hubert Joseph Poncelet, desservant et J eau Ignace Gendebieu. Cl! dernier devait-être le chanoine propriétaire de l'ancien Couvent de St-François ct dos mines de charbon du Gouffre, à Châtc- lineau. Louis Gilot I'ancieu maire est président du Bureau de Bienfaisance. André Ficheroulle, Walter Quarré et Simon Dejaiffe font partie du Conseil de Fabrique. Le Bureau de Bientaisnuco donne des SeCOLlf3à 59 familles, comprenant 273 pel"sonnes. On secourt ainsi environ un quart de la population; mais le plus grand membre des per- personnes secourues le sont, pour cause de vieillesse et d'infirmités.

Le Commissaire de district se plaint de ce qu'on néglige de faire vacciner les enfants. On donne l'instruction gratuite à 88 enfants: 45 garçons et 43 filles. On fait le recensement de la commune; parmi les 261 chefs de famille, on trouve : 50 cloutiers, 24 plnfonnenrs, 10 houilleurs, 7 cabaretiers, 3 maréchaux, 3 tonneliers, 3 briquetiers, 1 cordonnier et 1 marchand de vin. Il y avait alors un cabaret pal' 188 habitants; on en trouve actuellement un pour 28 habitants. Il est inutile d'insister sur-les conséquences de la multiplicité de ces maisons de dépenses. Le cabaret est certainement une des plaies de notre époque COMMUNE DE FARCIENNES. 345

Il Y a maintenant un cabaret pour moins de 6 maîsons, il y en avait alors un pour 37 environ.

Le conseil communal arrête un règlement de police; on y remarque les prescriptions suivantes: L'heure de la retraite est fixée ft neuf heures en hiver et à dix heures en été. Aucun bruit tumultueux ne peut se faire aux environs de l'église, pendant les offices religieux. Les cabarets seront fermés pendant ce temps. Aucun travail ne pourra avoir lieu le dimanche et les grandes fêtes, sauf le cas de nécessité absolue, et avec l'auto- risation de l'autorité locale, portée à la counaissanco du curé de la paroisse. Après le 25. mars, il n'y fi plus de vaine pâture. Tous les habitants mâles de 18 il GO ans, sont obligés de se rendre sur les lieux d'incendie, avec les outils qui pourraient être utiles. Celui qui le premier s'aperçoit d'un incendie, doit crier au feu et avertir les voisins. L'entretien des blessés et les frais de guérison, à la suite d'un incendie, sont à la charge de la commune. En cas de mort, la veuve et les orphelins sont entretenus par la commune, s'ils sont indigents ou voisins de l'indigence.

Le passeur d'eau, installé près du château, ne peut sous aucun prétexte quitter sa barque. Deux poteaux 'plantés des deux côtés de la rivière et reliés pal' une corde, doivent faciliter le passage d'une rive à l'autre. I.Je sieur Lestienne, secrétaire communal, donne sa démis- sion. Le 21 mai le conseil se réunit pour arrêter la liste de présentation de deux candidats. Louis Gilot, fils de l'ancien maire, et Félix Hermant de Châtelet, sont présentés par He nricot maire et Piton-Quarré échevin; mais les autres membres du Conseil refusent de signer le procès-verbal de la 346 ANNALES HISTORIQUES DE LA séance et rédigent une protestation, par laquelle ils disent qu'ils sont d'avis que Gilot soit appelé à la place de secrétaire communal, vu qu'il est de la commune et d'une conduite irré- prochable. Louis Gilot le candidat choisi par la majorité du conseil, avait été sous-officier de la Ligne en Espagne, sous le premier Em pire. Le 6 août, M. Hermant est nommé secrétaire communal et il est installé.

1824. Joseph Camus échevin, meurt en septembre. Il était maître plafonneur. On achète un sceau pour la commune; il coûte 5 florins. On imprime le règlement de police. Paradis est inspecteur des écoles; il délivre un certificat dans lequel il dit que l'instituteur communal remplit bien ses fonctions, et qu'on peut lui mandater son traitement. On achève la construction de la maison commune. On place des tuiles sur le toit de la cure, elles viennent de Bruxelles et elles ont été achetées ft Fleurus. On autorise le sieur Druetz ft bâtir le moulin à vent qui existe encore en haut du Louat. Le Bureau de Bienfaisance alloue une somme de 150 florins de Hollande, pour payer l'impôt mouture d'indigents; une somme de 240 florins pour meubler l'école et 80 florins pour l'instituteur communal. 4 particuliers tiennent des moutons au nombre de 321; 17, occupent 47 chevaux, âgés de plus de 3 ans et 38 en-dessous de cet âge. On établit un droit sur les chiens; un franc sur le premier et un florin sur chacun des autres. On trouve 61 chiens, sans compter ceux des bergers qui ne paient pas. Actuellement ce sont les chiens conduisant des aveugles qui sont exempts du droit. Le nombre des chiens pour lesquels la taxe communale est payée actuellement est de 123. Proportionnellement avec le CO:r.JMUNE DE FARCIENNES 347 nombre des habitants, il est diminué de moitié. C'est une véritable amélioration.

Le 19 janvier, le conseil communal nomme M. Xavier Allard de Chatelineau, instituteur communal, comme aide de Louis Hubert, instituteur en fonctions depuis plus de 40 ans. Hubert n'avait pas été admis par le Jury. M. Allard recevait: 9 sous bb' par mois et par élève fréquentant la 1re classe. 7 sous bb' par mois et par élève fréquentant la 2me classe. 5 id. id. id. 3me id. Il avait de plus les 2/3 de l'allocation du Bureau de Bienfaisance.

Allard était vivement recommandé par l'inspecteur des écoles, M. Paradis. La commune n'eut pas à se repentir de son choix, car il fut un excellent éducateur de la jeunesse. Son école était une des meilleures du pays; très avancée, non seulement pour son temps, mais aussi pour le temps actuel. De ses classes, sortirent bon nombre de jeunes gens qui, avec la seule instruction primaire qu'ils y reçurent, ont fait leur chemin. Son labeur était grand, il devait instruire les enfants des deux sexes, d'une population de 1200 habitants. Il donnait aussi des leçons de musique et organisa une des premières sociétés d'harmonie des environs.

M. Gendebien, membre du Conseil d'administration de la Société du Roton, demande l'autorisation d'établir un rivage à la Sambre vis-à-vis du Gué de Pont-de-loup, et de le placer en partie sur un terrain communal. 13 habitants demandent l'autorisation de bâtir au Louat ; plusieurs y avaient déjà construit leurs demeures. L'impôt mouture monte pour la commune à 1956 fior. 74 c. soit frs. 3.40 par tête d'habitant. C'est comme si la commll:ne payait actuellement 20.000 frs, en tenant compte de sa popu- 348 ANNAI,ES HISTORIQUES DE LA lation, OU 50.000 frs. si on tient compte da plus grand nu- méraire en circulation. MM. Walter Quarré et Simon Thomas sont nommés con- seillers, à la place de M. Joseph Camus décédé et de M. H. Faux, révoqué, parce qu'il avait l'habitude de raconter dans les cabarets ce qui se disait au Conseil, en cherchant à ridiculiser celui-ci, et parce qu'il refusait de signer la plupart des procès-verbaux des séances. MM. Henricot mayeur, Piton-Quarré échevin, Poncelet Hubert curé, Gilot Louis et Thomas Martin, sont nommés Membres du Bureau de Bienfaisance.

1825. M. G. Piton-Quarré est bourgmestre à dater d'oc- tobre, il signe "bourgmestre n et non " maieurv s Les échevins prennent le nom " d'assesseurs n. Les autres membres du conseil sont: W. Quarré, F. Lambillotte assesseurs, C. N. Henricot. D. Thomas, P. B11le, P. Ficheroulle, C. Devillez. L'impôt moûture payé par les habitants produit fi. 1973. Le rôle des chemins, en dehors du travail à corvée, se totalise par fi. 66,80. Le 10 septembre, Auguste Sion est nommé garde-champêtre. M. Fromont vaccine 66 enfants, on lui paie fi. 26.40. Le docteur Fromont, qui habitait Charleroi, fut un des propagateurs de la vaccine dans notre pays. Ses enfants conservent les nombreuses médailles qui lui ont été décer- nées, à l'occasion des services qu'il a rendus. Un ferblantier de Fleurus, Masseau , place les = coulières ; ( gouttières) à la maison commune. Le pied courant coûte 36 centimes.

Il intervient une convention, entre la commune et les administrateurs des bourses d'études, fondées par M. Rouillon prêtre, à Fosses, :'t. la suite de laquelle la. première paie un canon de rente annuelle de 100 fi. 80 cents, ou 42 écus ou COMMUNE DE FARClli~~J<;l:!.

168 fior. Brabant-Liégé. Suivant la convention, on paie à double canon Jusqu'en 1833. On ne paie ainsi que dix années d'arriérés.

Winson était bourgmestre et Challain curé primaire de Fosses. On achète 12 chaises pour la maison commune, elles coûtent fi. 13.80. La loi. autorisait les sociétés charbonnières à payer par abonnement, leur redevance sur les mines. Pour cette annnée la société du Roton paie 100 flor. et la société de Masse St-François 75 flor.

Cette année, les miliciens tirent au sort pour la der- nière fois à Fleurus. Le 28 juin, M. Charles A. Scarsez achète le bois des Aulniaux, 12 1/2 hectares. Ce bois vendu par les Domaines, avait été pris en 1796 par les républicains français, aux Dames de Soleilmont. Un ouvrier qui extrait des pierres pour la commune est payé à 12 sous par journée.

Le 2 juillet on procède à l'adjudication de la concession des travaux de la canalisation de la Sambre. Les conces- sionnaires sont les sieurs Remy De Puyd t, lieutenant-colonel du génie et François Barion-Delmotto, négociant à Mons. Ils sont déclarés adj udicataires, par arrêté royal du 6 Juillet 1829. Leur concession est pour 27 ans. Des difficultés s'élèvent à l'occasion des travaux, et un procès est introduit contre l'Etat en 1832. Une transaction arriva entre les parties ie 15 avril 1835 et le gouvernement prit possession du canal, le 20 novembre de la même année. La Sambre est divisée en 22 biefs. L'écluse de Farciennes forme l'extrémité du }4me bief qui en amont s'étend jusqu'à l'écluse de Châtelet, c'est-à-dire sur uno longueur de 4875D1• vOU ANNALES HISTORIQUES DE LA

De l'écluse de Farciennes jusqu'à celle de Moignelée, s'étend le 15mB bief sur une longueur de 5070m•

Avant la canalisation, la portion de la Sambre qui traverse notre commune, était comprise dans le 7mB bief, qui s'étendait sur 22568 m., de Couillet à Grognaux. Le barrage de Couillet formait une digue en maçonnerie oblique au courant, s'élevant à 1m47c au dessus du seuil du pertuis, (du passage laissé pour les bâteaux.) L'écluse de Couillet consistait en un pertuis de 3m85 de largeur, fermé par une vanne tournante; elle était appuyée d'une part au déversoir, de l'autre à la rive droite. La retenue de Grognaux était fermée par une digue de barrage en maçonnerie, oblique au courant, et soutenait le bief du moulin. La crête du barrage, s'élevait au dessus du seuil du pertuis de 2mlü et comme la pente, entre le seuil de Couillet et celui de Grognaux était de 6m93c, on conçoit qu'il n'y avait aucune correspondance entre les deux écluses. Le pertuis de Grognaux se composait d'un sas de nm fermé par deux vannes tournantes. II était appuyé à la rive droite d'une part, et à l'extrémité du déversoir d'autre part. Autrefois l'écluse de Grognaux appartenait à l'abbaye de Floreffe; on y payait les eaux de chasse, 80 centimes pour deux heures. On remarquait dans la rivière de nombreux atterrissements qui formaient des obstacles à la navigation; en temps ordi- naires ils n'étaient couverts que de quelques centimètres d'eau. Pour racheter la différence de niveau qui existait entre les ban ages de Grognaux et celui de Couillet, on procédait par Chasses, pour rames de plusieurs bâteaux ; sans cette manœuvre il aurait été impossible de franchir les bas fonds ou atterrissement. Intermittente à raison du plus ou moins d'eau disponible, COMMUNE DE FA.BCmNNEB. 351 rapide a la descente seulement, une pareille navigation deve- nuit extrêmement pénible à la remonte. Il n'était pas rare de voir employer 20 et jusque 25 chevaux, pour franchir les mêmes parties qu'on descendait avec la force seule du courant. (1) Le pont de Tamines surtout était difficile à passer .•

Le conseil de Fabrique réuni le 30 novembre, considérant que le sieur Louis Hubert, intituteur et clerc de la paroisse, a rempli ses fonctions avec zèle et assiduité, pendant l'espace de quarante ans; qu'il est incapable de continuer son service et qu'il mérite considération, nomme clerc de la paroisse Devillers Fidèle, charron, faisant le service gratuitement depuis plusieurs années, à condition que tous les émoluments de la place seront partagés entre les dits Devillers et Hubert. Le conseil de Fabrique était composé en mai, de Wautelet J .-B. président, H. Poncelet, curé, Quarré Walter, Dejaiffe Simon, Hubert Louis, Ficheroulle et André trésorier. En décembre Neute J.-B. né à Cuesmes, remplace H. Pon- celet comme Curé. Mr Hermant Félix receveur du Bureau de Bienfaisance est nommé trésorier de la Fabrique. Neute est le premier curé qui ait porté la soutane après la Révolution.

1828. Vanachter est receveur communal en Février. On voit plus tard Wilmet. On continue à faire la patrouille. La taxe sur les chiens est portée à un florin par tête. M" Moreau géomètre à Fleurus, reçoit 30 flor. pour avoir mesuré les chemins et les sentiers. La part de l'impôt moûture payée par le Bureau de Bien- faisance pour indigents, est de 300 tlor. Le Bureau prète à la commune 709 fior.

(1) Voir la Revue industrielle. IB7l, nos 12 el 17. Al'eNA .•.•.•••::! J:U::!TORIQUES DE LA

Ml" J.-B. Wautelet est nommé membre du conseil communal en remplacement de Ml" r. Bolle décédé. On conduit 50 voitures de pierres près du "Grand wez", au Bas bout. Le pr juillet, un ouragan cause de grands dommages; les pertes officiellement constatées, montent pour 6 propriétaires à fi. 2323. M. Neute, curé, est nommé membre du Bureau de Bien- faisance, en remplacement de M. Hubert Poncelet, nommé curé à Aiseau.

285 personnes paient l'impôt moûture , montant avec les additionnels à fi. 1515. Les habitants de Farciennes au nombre de 1225 sont divisés en 16 cl asses, pour la perception de l'impôt. On envoie à tous les propriétaires, pour la formation du cadastre, des bulletins relatifs à la classification de toutes les propriétés ct on dépose, à la maison commune, les pièces relatives aux poids et mesures, au tarif des denrées; afin que les intéressés puissent en prendre connaissance.

Les dépenses de cette année montent à 5106 fi. 68. C'est le plus fort chiffre qu'on ait jusqu'alors atteint en ce siècle. On avait bâti la maison commune. En 1825 on n'Hait dépensé que fi. 1824,42, en 1827 le total est de fi. 4058,Q6. En 1830, les dépenses sont de fi. 3757,75 et de fi. 2286,57 en 1831.

Les conseillers communaux avant d'entrer en charge, pro- noncent le serment suivant. "Qu'il promet de remplir avec zèle et fidélité les fonctions auxquelles il est appelé et ce conformement à la loi fonda- mentale, aux lois gpl:él"ules du Iioyaume et au règlement d'administration; qu'il assistera ponctuellement aux séances, et qu'il fera du reste tout ce qui dépendra de lui pour le bien COM}IU~E DE FARCIENNES. 353

être de la. commune; que pour être nommé, il n'a donne ni promis, ne donnera ni ne promettra, ni directement, ni pal' l'entremise d'autres, aucun don ou présent ft personne, et que pour faire ou ne p~tS faire une chose quelconque dms l'exercice de ses fonctions, il Il'a reçu et ne recevra non plus de personne, aucune promesse ou présent d'aucune manière.

On vote pour nommer les électeu rs (18s Etats provinciaux, 24 électeurs sont présents. Il y a 4 bulletins nuls, Mr Ilivort obtient 12 suffrages M. de Bruges Charles de Gerpinnes R " M. de Cartier de Gerpinnes 8 Le Comte de Glymcs ]J " M. Dumont à St-Aruand 8 M. Dumont X. ft Dampremy S " Genc1ebien M. J.-B. H " M. Pirrnez Jean de Chatelineau 7 M. Quirini J os. de Pont-ile-lou p S M. Scarsez N. de Mons !)

18'!7. Le secr.ituirc c nnmuml a L11 traitcmeut de 100 fi ir. Les frais de bureau montent ù :W tlor. Le gnrde champêtre A. Sion reçoit. un traitcmcut de 120 flor. annuel.emeut ct [) flot". potr sonuor Lt cloche de retrnitc.

Chêne reçoit 2J fl )1'. poir cutretcnir l'h-nlugc et SOlFlC'r la retraite. On achète ft ML' Gofl'au 300 mètre) who, do pierre', pOlll' réparer les chemins, on le s paie GO flor. C'est b première fois que se fait cette dépense. On pave dm s 1'1:ltÔi"ie:l1' rie LL r,')11lI1HlllC ot yen Gr<1u,1- Champ. Cette année ail f iit lIll paiement de ;) Il. 20 cents ù.

r. Il. 354 ANNALES HISTORIQUES DE LA

Mr J. -B. Gendebien pour deux actions de la société dE bienfaisance. (?)

Le curé reçoit de la commune un supplément de traitemen de 04 fior., et 142 fior. pour le binage. Il n'y avait plu! de vicaire. L'instituteur Louis Hubert continue à recevoir un traite- ment de 88 fior. Xavier Allard, instituteur adjoint, ne reçoii que 10 fior. pour le chauffage de l'école. La commune paie 190 fi. pour la seconde moitié du con tin gent de la commune, dans la dépense des cavaliers monté: de 1813. La commune est abonnée au Journal de Bruxelles, elh paie de ce chef 26 fi. 45. L'abonnement au journal officiel coûte 8 fi. 51. Et l'abonnement au journal du Hainaut 9 fi. 02. On reçoit 719 fL provenant de la liquidation avec Fosses. ('t Le Bureau de Bienfaisance paie à l'instituteur 150 flor. Et pour les prix distribués aux élèves 15 fior.

Depuis l'année 1700 jusqu'en 1827, il n'est décédé personm à Farciennes ayant plus de 100 ans. Il n'y avait qu'une machine à vapeur à Farciennes, celk de Masse St-François, C'était une des plus anciennes du pays M. Dominique Goblet, de Châtelet, est Commissaire Voyer Cinq habitants prennent un port d'armes. On trouve Ml' Pezin, receveur des contributions. A cettr époque les feuilles des contributions portaient non seulemen le total de celles-ci, mais aussi les chiffres du douzième, le contribuables n'étant forcés de payer qu'un douzième pa: mois.

1828. Henri Sion est garde champêtre. Les bâtiments communaux sont assurés contre l'incendie Le bourgmestre était l'agent d'assurance. COMMUNE DE FARCIENNES. 355

On vend des biens communaux. Le procès-verbal d'estimation dos biens à exposer en vente, dressé par Simon Dejaiffe fermier sur la place et Victor Piton fermier au château, nous donne la valeur des biens fonds à cette époque. 1° Un terrain situé au lieu dit Saint Jean-Baptiste, au dessus de la machine de Masse-St-Frauçois est estimé 700 fl, le bonnier. Pour 2 bonniers (hectares) 65 perches ( ares) et 77 aunes (centiares) on obtient fl. 1860, 39. 2° Un terrain situé vers la fosse du Roton, contenant 1 bon. 96 perches 'est estimé 400 fior. le bonnier, ce qui donne fi. 787,00. 3° Les trieux, placés en avant du nouveau déversoir, appelés anciennement Trieu-à-l'ha conte- nant 1 bon. 84 p. 88 a. sont estimés 700 fior. le bonnier, ce qui donne fi. 1994.16. 4° Un terrain inculte sous l'église, incorporé en partie dans l'agrandissement du cimetière, conte- nant 15 p. 25 a. est estimé 700 H. le bonnier, soit fi. 106,75 5° Un terrain dit le Trieu du Wairchat, situé à gauche de l'entrée de la prairie do Dessous la ville, contenant 5 p. 85 a. est estimé 60(, fior. le bonnier fl. 35,10 6° Le Wairchat de Tergnée, situé actuellement IIU midi des dommages du charbonnage d'Aiseau- Presle, à la Sambre, contenant 2 bon 15 p. est estimé 650 fi. 10 bonnier, soit pour la pièce fi. 1612,50. 7° Une parcelle de terrain située au Bathy-du- loup, contenant 19 p. 39 a. est estimée 550 fIor. le bonnier soit fi. 106,64. ---- On vend ainsi 10 h. 03 a. 06 c. estimés fi. 6406,54. Le prix moyen du bonnier est de 650 fl. ou 1378 frs.

Il est à observer, que les bonniers, perches et aunes portés amis l'estimation, suivant l'habitude de l'époque, étaient des 356 ANNAJ,ES HISTOlUQUES DE LA hectares, ares et centiares. On leur avait donné J'ancienne! dénominations, pour habituer le peuple aux mesures nouvelles Le premier terrain cadastré Sn D nOS 545, M6, 547, 548 e 549 a été adjugé à MM. Eolle, Genar t et Lenain , Le 3mo cadastré Son D na' 216, 217, et 219 ft été adJugl à la Veuve Jacques Camus, née Delire.

Le 4mo, cadastré S,lIl B n" 635, a été adj ugé à MI' P Bolle.

Le 5rue, cadastré SOli B partie du n° 462, a été adjugé à M J acq ues Lenaiu.

Le 6me, cadastré SOli C n" 387, a été adj ugé à M. Colinet

Un arrêt de la COUl' d'appel de Bruxelles, 3me chambre en date du 31 Décembre, réforme le jugement du tribunal d Charleroi du 29 Mai ] 823, qui avait déclaré qu'on ne pou vait tenir compte de la déposition de 22 témoins, ayan déposé dans une enquête relative au procès des moutons, Ml" Jean-Baptiste Challes est nommé chef de la gard, communale.

Par arrêté ministériel du 16 septembre 1827, MM. Piton Quarré et François Bolle, sont autorisés à établir un moulii à eau, près du déversoir. M. W. Quarré établit sa brasserie. C'était la troisième Une première existait sur la place et appartenait à M Isidore Ficheronlle, une deuxième au Bas-bout était la pro

prié té de Mille Veuve Jouay. Elles étaient cadastrées Sn B n 655bis et Sn A na 352. L'abonnement des sociétés du Roton et de Masse St-Fran çois pour les redevances sur les mines est de 100 fior. pou chacune. Sans abonnement, le droit était de 2 ] /2 0/00 .sur le: bénéfices. Les bénéfices pour ces sociétés étaient ainsi supposés êtn pour chacune, de fior. 4000. COMMUNE DE FAUCIENNES.

Par arrêté royal du 13 Févrior, on accorde au pnnce Charles Alexandre de Gavre, maréchal (ln Palais, et il, Emile, Comte d'Oultremont de Wégimont, héritier de M" de Lierneux de Presle, la concession de minos de houille situées sous les communes de Pont-de-loup, Aiseau, Presle et Farciennes et cc sur une étendue superficielle de 1i38 hectares. On voit à l'article 4 de l'arrêté de concession, que l'in- demnité due aux propriétaires de la surface est réglée conformémeut aux articles 6 ct 42 de la loi du 21 avril 1810, à la somme de cinq cents p::!!' bonnier ou hectare. Mr Dumont et Cie avaient fait une demande de concession, concurremment à MM. de Gavre ct de Lierneux. MM. Piton-Quarré, Dcspandt, Abrassart etc., demandent la maintenue de concession et la délimitation des charbon- na-ges du Petit- Try, Trois sillon" Sai rite-Mario et Défoncement réunis, sous Lambusart.

On paie la taxe pour 40 chiens. Leur nombre est diminué d'un tiers. La dette constituée de la commu ne monte à 8839 il. 80 c. on demande l'autorisation de vendre des biens pour la rembourser. Quatre jeunes gens, seulement de la commune, frequentent des écoles étrangères iL la localité. Le cadastre fonctionne.

1829. On continue ù, faire la patrouille. On travaille il la route de Farciennes il Chatelineau. M. Fromont vaccine G indigonts, On paie ô ft. 40 cents. Par acte de Me Jacques-Louis Pircard, notaire il, Fosses, en date du 29 Juin, la commune remboui se le capital de la rente payée il la fondation des bourses d'étuùe de Paul de Rouillon, ancien curé de Landelies; elle verse il CCL effet, 2180 flor. des Pays-Bas, capital de l'annuité de fi. 100.80. 358 ANNA T,ES mSTORIQUES DE LA

L'argent avait .JSté pris à l'intérêt de 3 1/2 01o, les 16 et 21 Mai 1794. On rembourse au bureau de Bienfaisance de Bouffioulx 246 flor, pour éteindre une rente de 12 fior. 30. Aux enfants de M. Paul Bolle : François, Antoine, Paul et Emmanuel, on rembourse 60 fior. en extinction d'une rente de 3 fior. provenant de la veuve Sevrin de Namur.

La commune paie à M. Bodart, receveur de l'Enregistre- ment à Charleroi : 1° 76 flor. 44 cents pour les droits de timbre, sur les mandats communaux écrits sur papier libre et annexés aux comptes de 1814 à 1825; 2° 59 flor, 55 c. pour droit principal de timbres de 387 quittances d'un import supérieur à 5 flor., délivré sur papier non timbré et jointes aux comptes communaux de 1814 à 1825, et 14,29 pour les additionnels. On paie à la V· Alexandre, messagère à Châtelet, 7 fl. 20 c. pour avoir porté de Charleroi à Châtelet pendant l'année 1829, la Gazette des Pays-Bas. Ce paiement se trouve déjà dans les comptes précédents. On achète la collection des poids et mesures pour l'école communale; elle coùte 24 fl. 50 c. Le 2 avril 1829, on adjuge à Jacques Wilmot de Mettet et à Hubert Leclercq bourgmestre à Roux lez Fosses, la cons- truction du pont établi sur les piles du déversoir. Les terrains empris pour la canalisation de la Sambre, sont payés aux pauvres 1095 fl. Philippe Quarré et Jean-Baptiste Challes sont nommés membres du Conseil, en remplacement de François Lambillotte et de S. Thomas. M. Challes est nommé assesseur.

Un arrêt de la cour d'appel, 3e Chambre, statue définitive- ment dans l'instance ouverte par la commune de Farciennes, contre Madame Catherine Drion, veuve de Monsieur Piton, COMMU~E DE FARCIENNES. 359 fermier au château, appelante du jugement du tribunal de Charleroi, défendant de laisser paître les moutons dans les prés de St-J ean. Me Barbenson plaidait pour la commune et Me Petit-Jean pour l'appelante. On extrait de l'arrêt de la Cour ce qui suit "Guillaume, par la grace de Dieu, Roi des Pays-Bas, Prince d'Orange Nassau, Grand-Duc de Luxembourg, etc., etc. " A tous ceux que ces présentes verront, Salut. La Cour supérieure de Justice à Bruxelles, troisième chambre a rendu l'arrêt suivant : " En cause de la Dame Catherine Drion, veuve du sieur Anselme Piton, domiciliée à Farciennes, appelante d'un jugement rendu par le tribunal de Charleroi en date du 22 Novembre 1823, dûement enregistré représentée par Me Nève, avoué, plaidant Me Petit-Jean, avocat. " " Contre" "Messieurs les Mayeur et échevins de la commune de Farciennes y domiciliés, agissant en leur dite qualité pour et au nom de la dite commune duement autorisée aux fins de la présente action pal' arrêté du collège des États députés de la province du Hainaut, en date du douze Juin 1819, intimés sur l'appel du susdit jugement représentés par Mc Orlof avoué, plaidant Me Barbenson, avoué. " " Faits. " " La commune intimée pal' exploit du 24 JUill 1819 a fait assigner la veuve Piton pardevant le tribunal de Char- leroi, pour y voir dire et déclarer pour droit, qu'il n'avait pas été permis à l'appelante de faire pâturer ses moutons comme elle l'a fait le 18 Février 1819 dans les prairies soumises au parcours et situées sur la juridiction de Farciennes. " " 2° Que défense lui serait faite de les faire pâturer à l'avenir et de se voir condamner aux dommages-intérêts et aux dépens. 3(10 ANNAT;ES mstOnIQUES DE LA

" Cette demande était fondée sur cc que personne ne pouvait et n'avait jamais pu fair," pâturer ries moutons sur les prairies soumises :1'1 pll'CJUl'S et situées en la dite commune d'3 Farciennes. L'appalaute , SUL' cette action, a conclu au rej et de la demande, se fondant SUI' ce qu'olle avait ou le droit de faire ce qu'elle avait fait, et olle a déclaré, sans entendre ni vouloir préjudiciel' à aucun do ses moyens, de nier purement et simplement les faits posés par la commune (le Fnrciennes et signifiés par exploit du 1G N ovcmbrc, " Pal' jugement du 21 Novembre 1820 le tribunal de Char- leroi, avant de faire droit, avait admis la commune à prouver " que l'usage de ce droit de parcours dans les prairies dont il s'agit, excluait les moutons, Partie adverse eu preuve contraire si bon semble, " Nomme J\1. le Juge Olivier, commissaire aux enquêtes, Les enquêtes étant faites l'appelante reproche 22 témoins, linbnant la commune. Ces reproches furent admis ]1nr jugement du 29 Mai 1823, mais ce jugement fut réformé par arrêt de la Cour d'Appel du 31 Décembre 1828, Par jugement définitif du 22 novembre 1823, le tribunal de Charleroi, cousidéran t qu ïl n'sulte des dépositions de témoins et d'une sentence du IG Septembre 1535, par la haute cour de Farciennes, jugeant ensuite de dèlégation des échevins de Liège, que l'usage excluait les moutons du parcours usité sur les prairies de la commune de Farciennes. Considérant que la défenderesse n'a pas fourni de témoins concluants, que l'usage dont clic se prévaut a été clandestin ct exercé, sculernen t depuis peu de temps, Ctlllsiùérant que l'usage est prouvé pal' le jngement d< 1535 qui contient un réglcment. pour l'avenir. Qu'il est également prouvé pour le pays de Liége par UI mandement du 18 Jnuvior 1535 et un édit du 20 Mars 173, portau t défense à tous fermiers et propriétaires de fair, CO:MM1.TNE DE :rARCIENNES 361 paître leurs porcs ou moutons dans les prairies depuis le lor Novembre jusqu'au 1"r Mars. Considérant que la loi du 28 Septembre 1791 n'a porté aucune atteinte aux usages locaux, réglant le droit de parcours, Considérant que l'effet de l'usage établi quant au parcours dans la commune de Farciennes, a été de former un contrat de société entre tous les' propriétaires et fermiers de cette commune, consistant à réserver pendant la saison du parcours à la nourriture des chevaux et vaches, à l'exclusion des moutons, que si la défenderesse (Appelante,) pouvait faire pâturer ses moutons sur ses propres prairies ou celles qu'elle tient en location et faire pâturer les prairies de ses co- sociétaires par ses vaches et chevaux elle rendrait nul le pâturage de ses prairies par les bestiaux des autres habitants et profiteraient de sa part dans la société de celles faites pal' ses co-sociétaires, ce qui violerait l'égalité qui doit exister dans toute société. n " POUl' ces motifs déclare qu'il n'a pas été permis à la défenderesse (Appelante), de faire pâturer ses moutons ainsi qu'elle l'a fait le 18 Février 18Hl dans les prairies soumises au parcours et à la vaine pâture, situées sur la juridiction de Farciennes; en conséquence, lui fait défense de les faire pâturer à l'avenir, à peine de tous dommages-intérêts. Déclare également la défenderesse (Appelante) non fondée à faire paître ses prairies ou celles qu'elle tient en location dans la même commune qui sont soumises à la vaine pâture." " Condamne la défenderesse aux dépens. n Par son arrêt du 4 mars 1829 la Cour met l'appel à néant, condamne ainsi définitivement la veuve Piton et lui fait payer les frais d'instance d'appel montant à 220 H. Il cents. L'arrêt a été enregistré à Bruxelles R. 192 - blad 69 v. 1. Cet arrêt eut un retentissement à Farciennes et dans les environs; il vidait une grosse question de principe. Mainte- nant que le pays est devenu industriel, la question paraît 362 avoir perdu de son importance; la masse ouvrière ne tient pas de bestiaux; mais notre pays paraît être atteint de .sénilité au point de vue industriel: les usines se ferment et les charbonnages s'épuisent; avant peu d'années la ques- tion peut devenir encore une question de premier ordre. Qu'on se souvienne de l'Entre-Sambre-et-Meuse qui a fabriqué le fer avant le pays de Charleroi. De même, Morialmé, si prospère lorsqu'on y extrayait le minerai de fer, n'est plus aujourd'hui qu'un village agricole.

145 personnes tenaient des vaches, au nombre de 254, y compris les genisses et des chevaux au nombre de 101, Y compris les poulains. Il n'y avait plus de moutons; le procès fait à leur occasion ayant mal tourné pour les proprié.- taires, ceux-ci amont jugé convenable de s'en défaire. Le 20 juillet la Sambre déborde et occasionne beaucoup de dégats, il en est de même du Piéton. et de tous les cours d'eau de l'Eau-d'Heure. La morve fuit des ravages. Il y avait à Farciennes un moulin à farine mû par le vent et bâti par M. Druetz. Trois brasseries produisaient 2700 barils de bière estimés fi. ]8900. Une distillerie de genièvre à Tergnée produisait pour une valeur de fi. 4.800.

Cette année ont lieu les élections pour les Conseils provin- ciaux. Sur 25 votants on trouve 4 bulletins blancs. Les suffrages se répartissent comme suit : M. Charles de Bruges de Gerpinnes Il. M. Auguste Dumont de St-Amand 11. M. Jean-Baptiste Gendebien 10. M. le Comte de Glimes. 13. M. Jean Pirmez de Châtelineau 16. M. Benoit Scarsez. 12. COMMUNE 1>1<: FAlI.ClENNES. :363

Les contributions foncières montent à fi. 1999.20. L'impôt mouture à fi. 1454.72. Les habitants et les étrangers peuvent comme dans les temps anciens, faire inscrire leurs bestiaux pour pâturer les bans. On payait : Pour un cheval, ou vache, en graisse H. 2.87. Pour une vache donnant lait fi. 2.57. Pour un bouvillon ou genisse de plus de deux ans, fi. 1.47. Un arrêté royal du 5 octobre, maintient le bureau de Bienfaisance en possession de certains biens de cure. Un débordement subit de la Sambre lors de la fenaison, enlève tous les foins et occasionne d'autres dégats, Les pertes sont estimées à 5907 fi. des Pays-Bas.

1830. Le 6 mars on mandate 22 fior. "pour la livrance du buste de sa Majesté notre Roi, y compris les frais." Il est fourni par Mr Cadet de Beaupré, de Mons. Si on a exposé le portrait du roi Guillaume dans la salle des séances du conseil communal, il n'est guère resté en place; avant la fin de l'année on l'aura remisé au grenier.

On fait le récensement de la commune. au premier jan- vier. Les ménages qui la composent sont distribués comme suit

A Tergnée 29. Report 162. A Grand-Champ 39. A Fontenelle 1. Au Wairchat 23. Dans la Grand'rue 55. Au Monceau 2. Au Marais 6. Dans la rue des Noëls 10. Dans la rue de l'église 16. A Saint-François 6. Dans la rue St-Jacques 12. Au Chat 13. A l'Amion 6. Au Crombion 17. Dans la rue du Château 21. Au Louat 22. Au Wainage 2. A Sainte-Anne 1. Total des ménages. 281. A reporter 162. 364 A};NAJ,ES HISTORIQUES nE LA

La population est de 1388 habitants.

On construit le pont fI ui existe encore sm le bief, près du déversoir sur la route de Roselies. ' Le moulin à eau venait d'être construit. La commune avait plis à intérêt au Bureau de Bien- faisance une somme de 709 fi. à 3 0/00 l'an. Elle possédait environ 40 hectares 50 ares. On achète une pompe à incendie à M. Huart-Chapelle à Charleroi, elle coûte 150 flor. Il y a dans la commune 52 chiens, pOUl' lesquels la com- mune reçoit 52 flor.

Nous sommes arrivés au moment où les Belges, mécontents du Gouvernement de Guillaume, roi de Hollande et leur Souverain, imposé par les puissances, se soulèvent pOUl' conquérir leur indépendance; catholiques et libéraux se donnent la main. Depuis longtemps une sourde agitation courait dans le pays; la révolte s'étend comme une trainée de poudre. Le 23 septembre, Frédéric, prince d'Orange, vien t occuper le parc de Bruxelles et les journées de septembre commencent.

A la suite des événements de septembre, et des modifica- tions qu'elles provoquèrent, Mr Simon Thomas et J .-B. Wautelet, LOUS deux fermiers sont nommés échevins. M. G. Piton-Quarré reste bourgmestre. La liste des notables, dressée en vertu de l'arrêté du Gouvernement provisoire du 8 octobre, pour l'élection du 20, d'un bourgmestre, de deux assesseurs et de quatre membres conseil, cuntient 56 noms, parmi lesquels on voit ,Mr Allard, instituteur communal, qui ne payait aucune contribution. Précédemment il n'y avait que 25 votants. La liste des habitants qui à raison de leurs contributions, peuvent prendre part à l'élection des membres du Congrès est de 7. Il fallait payer 50 flor. d'impôts pour être électeur. COMMUNE DE FARCIE!{NEB. 365

La Commune achète des piques pour faire la patroui.lle la nuit. Le 16 Octobre on donne l'ordre à 12 miliciens des classes de 1826 à 1830, de rejoindre leurs corps.

Le 20 Octobre ont lieu les élections. M. Piton-Quarré est nommé bourgmestre ; MM. Simon Thomas et Jean-Baptiste Wautelet assesseurs, et MM. Emmanuel Bolle, Jean-M. Frère, Julien Camus ct Paul Ficheroulle conseillers. L'assemblée des électeurs constitue elle-même son bureau; aucune influence étrangère ne vient ainsi peser sur l'élection. M. L. Gilot, l'ancien maire, l'ancien maïeur, préside le bureau provisoire comme doyen d'âge; il a pour assesseurs les quatre plus forts imposés: MM. Piton-Quarré, Adrien Quarré, J .-B. Wautelet et J.-B. Gendebien. On procède à la nomination du bureau définitif. M. J .-B. Gendebien est nommé président, par 22 voix sur 41. Un second vote nomme à la majorité M. Piton-Quarré scrutateur pal' 16 voix sur 41.

Un 3m• vote nomme à la majorité M. Fr. Bolle scrutateur par 10 voix sur 41. Un 4me vote nomme il la majorité M. J.-B. Wautelet, par 9 voix SUL' 41. Un 5me vote nomme à la majorité M. VII'. Quarré scrutateur par 10 voix sur 41. Un 61lle vote nomme ft la majorité M. Xavier Allard secré- taire par 22 voix sur 41. On procède ensuite à l'élection (les membres du Conseil. Au 1er vote, M. Piton-Quarré obtient 24 voix, sur 43 votants; il est bourgmestre. M. Simon Thomas obtient 14 suffrages.

Au 201., vote Simon Thomas obtient 29 voix sur 43 votants; il est Fr assesseurs. Au 3me, vote J.-B. Wautelet obtient 17 voix sur 43 votants; il est 211lC assesseur. 366 ANNAl.ES HISTORIQUES DE LA

Les conseillers sont nommés chacun par un scrutin spécial: Au 1"r vote, M. Em. Bolle est élu par 19 voix sur 43 votants. Au 2me vote, M. Martin Frère est élu par 19 voix sur 43 votants. Au gme vote, M. Julien Camus est élu par 14 voix sur 43 votants. Au 4me vote, M. P. Ficheroulle est élu par 17 voix sur 43 votants. On procède donc à 13 votes séparés pour cette élection générale. Les petites majorités obtenues indiquent qu'il y avait de nombreux candidats et des tiraillements dans la commune.

Le 28 octobre les Hollandais bombardent Anvers et incen- dient l'Entrepôt et les Docks. On fait une collecte, pour les blessés sans doute. Elle pro- duit 507 francs et un sac de linge. Des désordres ont lieu en octobre et pendant l'hiver, à cause de la cherté du grain. Le 3 novembre, ont lieu les élections générales, pour la nomination des membres du Congrès national. Le 18, le Congrès national proclame à l'unanimité l'in- dépendance du peuple belge.

En décembre, la commune qui compte 1398 habitants, fait 'partie du 1er canton de Charleroi. La garde civique est organisée, elle est composée de : 139 hommes mariés ayant enfants. 15 hommes mariés n'ayant pas d'enfants. 7 veufs avec enfants. 7 veufs sans enfants. 75 célibataires. 5 militaires à la disposition du Comité de la guerre. 241 membres au total. COMMUNE DE FARCIENNES. 367

Le 4 décembre, le major Degaillaix, commandant la place de Charleroi, réclame le dépôt des effets et chevaux militaires qui se trouvent entre les mains des habitants; il menace les bourgmestres qui n'exécuteraient pas ses ordres. Les objets réclamés devaient provenir des prises faites par les habitants du pays, sur la garnison de Charleroi. La morve sévit. Il y a cette année, 43 naissances, 25 décès et 4 mariages.

Le recensement des habitants de la commune, fait cette année, au 1er janvier porte les noms de familles ci-dessous. (Les chiffres placés après. chaque nom, indiquent le nombre de personnes portant le même nom. Nous ne tenons pas compte Ms variantes. ) Ficheroulle 49 Dejaiffe 4 Vigenon 10 Vieslet 20 Delvaux 24 Lambillotte 34 Mouton 1 Rautem 2 Somville 7 Denis 23 Danger 3 Demanet 6 Hiernaux 7 Dubuisson 18 Kairet 6 Grégoire 24 Cobut 8 Remy 8 Nolard 8 Gosseries 1 DOl'let 1 Baufayt 6 Delpire 1 Bayhiet 6 Derard 2 Mahaux 16 Scotet 12 Gillot 31 Couvreur 1 Goman 2 Sevaux 2 Jouay 9 Gaspard 1 Guyaux 7 Delisse 3 Franc 1 Masy 9 Douchant 2 Preumont 43 Zicot 5 Hanotiaux 4 Gilotteau 3 368 ANNALES HISTORIQUES DE LA

Nolard 5 Ambersin 6 Colinet 6 Benoit 1 Dupuis 5 Chaudron 2 Fanuel 17 Strulens 9 Henricot 1 Poncelet 1 Ermal 1 Lambot 9 Sandron 13 Mesure 2 Pierard 36 Moineau 8 Rittelet 6 Binon 3 Bourg 5 Maroquin 1 Antoine 7 Leprince 3 Lenain 42 Mahy 12 Sevaux 3 Orbant 11 Berger 5 Signet 7 Noël 4 Leblanc 3 Jouet 4 Hubert 4 Joachim 23 Evrard 4 Meurice 4 Lemal 2 Dehasse 9 Bodart 11 Dubois 12 Fourniez 6 Henraux 1 Cosse 8 Lecocq 2 Jounacolbara 1 Bawelot 1 Vanspauven 1 Ligot 1 Daubruge 4 Collart 1 Bierlaire 32 Moreaux 1 Fontaine 3 Delire 12 Lorent 5 Henrot 19 Colson ]9 Massart 1 Mathieu 45 Baudson 1 Lesire 2 Hubeau 1 Hal'sil 1 Taminiaux 1 Eugène Il Robert 1 Lefèvre 4 Cornil 2 Barbier 4 Gilbert 1 Thomas 0 COMMUNE DE FAB01ENNEB. 369

Camus 10 Procès 2 Decolmans 1 Lannoy 1 Dehoux 1 Léonard 1 Malle 1 Martin 2 Masson 7 Charles 39 Devillers 15 Crom 3 Jaumin 7 Moureau 2 Watiaux 1 Lechien 5 Colinet 5 Dermine 7 Bruaux 7 Delbauve 15 Roly 2 Baumalle 1 Bolle 16 Gilles 4 Quarré 6 Fouillon 1 Simon 11 Dor 4 Lagniaux 1 Brabant 1 Neute 1 Duvivier 1 Malhurny 7 Challes 7 Fousse 6 Quintart 1 Chène 5 Jassogne 3 Delvigne 2 Lemaigre 1 Paternotte 16 Durant 1 Rigaux 1 Paquet 1 Frère 22 Dehan 1 Cambier 1 Kaisin 7 Preumont 7 Leduc 4 Navarre 1 Alexandre 1 Tasson 6 Decondé 1 Delaloup 1 Michaux 2 Marlier 6 Dauveleuse 1 Dandois 8 Daive 3 Wairy 1 Crepin 1 Maacq 1 Ruchant 1 Dugniolle 2 Hermaune 1 Marcq 1 Toquin 1 Lemaire 1 Faux 4 11. 24 370 ANNALES HISTORIQUES DE LA

Pector l Genard 4 Godenne 3 Lecerf 5 Cunot 1 Baudoux 1 Piton 7 Duchène 1 Tregaly 1 Bailly 2 Falise 1 Daubresse 19 Pesin 1 Gobiert 1 Wautelet 4 Eloy 1 Frar.ey 1 Fortomme l Mousty 1 Moustier 7 Merveille 1 Gain 3 Boutefeu 1 Quinot 1 Bivort l Demars 1 Janot 1 Thibaut 2 Sion 3 Dauphin 2 Seohy 1 Watelet 1 Aubruge 1 Raneelot 1 Sevrain 4 Michel 1 Drion 10 Letempe 1 Quartiniez 1 Jaumotte 1 Coneelin 1 Marin 1 Gilson 6 Detry 1 Mansart 1" Stahèse 1 Pire 3 Ronflette 1 Leroy 1 Druetz 5 Dandal 1 Bultot l Coigneaux 3 Groult 4 Genor l Magotte 1 Sarteau l Jardinier l Denisti 1 André 1 Despineto 1 Druar 2 Dumonciaut 1 En tout 245 noms. COMMUNE DE FARCIENNES. 371

On trouve il, Farciennes: 167 journaliers ou journalières répartis en 115 familles. 52 cloutiers répartis en 35 familles.· 13 briquetiers id. 8 id. 82 plafonneurs id. 53 id. 18 cultivateurs id. ]4 id. 18 houilleurs id. 15 id. 17 propriétaires id. 13 id. 15 servantes réparties en 13 id. 9 domestiques répartis en 6 familles. 2 tailleurs de pierres. 1 batelier 3 fileuses (pendant toute l'année). 4 cordonniers. 6 couturières. 6 maréchaux-ferrauts. ] garde particulier. 1 garde-champêtre. 3 bergers. 2 rentiers. 1 boulanger. 1 tonnelier. 5 menuisiers. 1 colporteur. 2 tailleurs d'habits. 2 charrons. 1 couvreur en paille. 2 cabaretiers. 3 boutiquiers. 1 instituteur. 1 jardinier. 1 demoiselle de comptoir. 1 éclusier. 1 meunier. 2 charpentiers. 372 ANNALES HISTORIQUES DE LA

1 marchand de VIn. 2 tisserands. 1 recteur. 1 receveur des contributions. 1 officier pensionné. 1 brasseur.

Il existe dans la commune 54 veuves et 28 veufs. Tous les habitants professent la religion catholique romaine. Ce recensement est incomplet au point de vue des pro- fessions; en ce sens qu'une même personne exerçait quelque- fois deux professions différentes. Ainsi la propriétaire d'une brasserie est portée comme propriétaire, parcequ'elle pos- sédait quelques hectares de bien. On ne porte que 2 cabaretiers et 3 boutiquiers; ces professions ont pu être exercées en même temps que d'autres. On remarquera combien peu d'importance avait l'industrie charbonnière. On ne compte que 18 houilleurs , mais il est à noter que depuis longtemps, un grand nombre de ces travailleurs venaient de Baulet. Le recensement signale 453 personnes des deux sexes, exerçant une profession, ou jouissant d'une position; les pla- fonneurs étant au nombre de 82, forment les dix-huit cen- tièmes de cette population d'artisans. On ne voit plus de tisserands ni de couvreurs en paille dans la commune. Le règlement de police, qui ordonne de couvrir les bâtiments en dur, est cause sans doute, de la dis- parition de cette dernière profession.

* * * 1831. Le 21 juillet, a lieu la dernière séance du Congrès national. Léopomld Jer prête serment comme Roi des Be 1ges. Il avait été élu le 4 juin. COMMUNEDE :FARCIENNE!S. 373

Le 6 mars, on procède aux élections pour la garde civique. Sont élus: Fe COMPAGNIE: CAPITAINE, Quarré Anselme. LIEUTENANT, Lenain Xavier. SOUS-LIEUTENANTS, Delbove Joseph et Devillers Jacques.

2me COMPAGNIE: CAPITAINE, Challes Jean- Baptiste. LIEUTENANT, Piton Victor. SOUS-LIEUTENANTS, Lambillotte Paul et Camus Julien.

Le 15 mars, les membres du conseil communal prêtent serment au Gouvernement belge 1 ainsi que le secrétaire Hermant et le receveur Josse Vanachter, en même temps que trois membres du Bureau de Bienfaisance: L Gilot, N. Hen- ricot et Ant. Thomas. Le 20 juillet, M. X. Allard est nommé receveur communal.

En avril , le Gouveruement fait un emprunt forcé, égal au principal de la contribution foncière. Le Bureau de Bienfaisance demande l'autorisation de dé- fricher un petit bois de 28", situé Sous les bois. C'est le bois Ste Catherine, parcelle maintenant cadastrée Sn B, nO 71. H Y a à Farciennes 11 électeurs pour les Ohambres. Les élections ont lieu le 20 août, dans le temple protestant de la ville haute, à Charleroi.

Le 2 août, l'armée hollandaise envahit la Belgique, c'est la campagne de dix jours. Le 6, le général. Daine se fait battre à Halalen et le 8, le maréchal Gérard est autorisé à entrer en Belgique pour refouler l'armée hollandaise. Le 10 septembre, une compagnie de 120 hommes du bataillon liégeois loge daus la commune. Du 11 au 13, on loge 21 officiers et 596 soldats français. 374 AKNALES HISTORIQUES DE LA

En 1830 et 1831, l'aritniuistration communale a des démêlés avec l'Etat et la Société coucessionnaire de la Sambre, pour l'entretien du pont de 'I'erguée. La commune fait travailler aux chemins, pour occuper les ouvriers sans travail. L'hiver est mauvais, le pain est cher. Des bandes d'ouvriers parcourent le pay" la nuit, et se font donner du grain, qu'il; p iient cinq frs, le setier; bas prix pour le moment. Le plan primitif du cadastre contenant des erreurs, le géomêtre Talman est chargé de lever le plan de la commune. Comme le portait la loi du 20 juillet, tous les fonctionnaires publics prêtent serment de fidélité au Roi. Ce sont: M. G. Piton-Quarré bourgmestre; MM. S. Thomas et Jean-Baptiste Wautelet aSSelS8Ul'S; MM. P. Ficheroulle , M. Frère, J.-E. Bolle et J. Camus membres du conseil. Ce dernier prête aussi serment en qualité d'officier de la garde civique. M. Félix Hermant, secrétaire communal et receveur des pauvres. M. X. Allard, instituteur et receveur communal. MM. Jean-Baptiste Neute, curé; Gilet Louis père, Thomas Ant. et Henricot N., membres du Bureau de Bienfaisance. MM. Quarré W. et Dejaiffe S., membres du Conseil de Fabrique. M. Challes Jean-Baptiste et Quarré Ans. capitaines de la garde-civique. M. Piton Victor lieutenant. MM. Delbove Joseph et Faux Anselme sous-lieutenants. Les gardes champêtres du canton prêtent serment entre les mains de M. Duparque , juge de paix à Charleroi. En cette année, il y a 37 naissances, 32 décès, 11 mariages.

t8a~. La garde-civique est mobilisée. Les gardes de Far- ciennes, au nombre de 30 environ, font partie de la 4me compagnie, du 4me bataillon de la Légion du Hainaut. La corn- COMMUNE DJ: FA.RCIENNES 375 pagnie est commandée par le lieutenant Sinet de Gerpinnes. Le sous-lieutenant Joseph Delbove de Farciennes, (celui-là même qui, plus tard, fit les ornements qui surmontent le chœur de l'église de Farciennes), commande BOUS Bel ordres. M. Vandre che de Charleroi commande le bataillon. Des gardes-civiques de Farciennes qui séjournèrent à Anvers pendant environ un an, un seul, M. J.-B. Druetz, existe encore aujourd'hui. Le 15 novembre, l'armée française entre en Belgique pOUl" faire le siège d'Anvers. Il commença le 4 décembre et finit le 23, jour de Sainte Victoire.

105 garçons et 85 filles fréquentent l'école communale, la moitié paie 70 centimes par tête et par mois. Les médecins des pauvres, MM. Clercx et Lorent de Châte- let, vaccinent gratuitement 7 enfants, et 15 moyennant salaire. Au total 22. La société de Masse-Saint-François est exemptée de payer la redevance sur les mines, par la Députation des Etats pro- vinciaux. Elle est autorisée à placer une machine à vapeur de la force de 20 chevaux pour l'extraction du charbon. Le 30 septembre, on affiche l'annonce de l'enquête à. ouvrir pour l'établissement de la route de Châtelet au Cam- pinaire.

M. Louis Hubert, instituteur pendant plus de 40 aRS, meurt cette année. Hubert, le magister, comme on l'appelait, était le type de l'ancien maître d'école. Sa classe n'était guère fréquentée pendant, l'été. Dans cette saison, les enfants surveillaient les vaches en pâture, glanaient et aidaient leurs parents dans les travaux des champs. Il n'y avait alors, qu'un livre de classe appelé l'alphabet ou la Croisette, parce que le grand A de la première page, était précédé d'une croix. Quand les enfants connaissaient les éléments de la 376 ANNALES HISTORIQUES DE LA lecture, ils allaient en classe avec un livre quelconque: la vie des saints, l'Ancien Testament ou tout autre livre, et ils apprenaient ainsi à lire. Le système décimal n'était guère connu du peuple alors; on comptait par couronnes, florins, escalins. plaquettes, sous et liards. Les deniers et les patards étaient oubliés. On connaissait cependant parfaitement la valeur des pièces de cinq francs. Le petit nombre des matières enseignées dans les· écoles avait cet avantage, qu'elles concentraient toute l'attention et l'intelligence des enfants. Aussi le plus grand nombre, en ne fréquentant l'école que six ou sept mois de l'année, savait-il lire et écrire passablement. Louis Hubert tenait son école dans une maison qu'il louait au lieu dit "La Porte ; , c'était une des maisons données par un seigneur de Farciennes, à son bailli Lalou, - Hubert avait une écriture superbe. Allard, l'aide et le successeur d'Hubert, se met à suivre pas à pas les progrès de la Pédagogie. A l'époque où nous sommes arrivés, le système mutuel était en honneur. Pour apprendre à connaître leurs lettres aux commençants, une douzaine de ceux-ci formaient un demi cercle, devant un grand tableau sur lequel on voyait les lettres de l'alphabet. Tout à côté était imprimé un objet connu des enfants, et dont le nom commençait par la lettre voisine. Ainsi à côté du C, on avait dessiné une cage, à côté d'un F, une façade de maison; à côté d'un R une rose, et ainsi de suite. Un grand élève, dit moniteur, faisait dire tour-à-tour les lettres, aux enfants rangés en demi cercle. f:i un enfant se trompait, les autres le reprenaient et souvent se moquaient de lui. C'était un stimulant. Pour enseigner aux enfants plus avancés à composer des mots, il y avait dans la classe, une boîte carrée de la grandeur et de la forme,· à peu près, du meuble dans lequel sont placés les tickets des voyageurs aux guichets du chemin de COMMUNE n1

On voit en certaines pièces que les terrains renfermant des gisements de charbon, sont estimés au fort prix de 10.000 frs. l'hectare. Soit un million pour cent hectares. En cette année, le choléra sévit en différents pays et répand la terreur partout. Plusieurs communes établissent des 378 ANNALES HISTORIQUES DE LA

Commissions «de salubrité s ; il Farciennes, elle est com- posée de: M. Neute Jean-Baptiste, curé. M. Piton-Quarré, bourgmestre. Mo Thomas Simon, assesseur. M. Bivort Ildepont, officier pensionné. M. AHard Xavier, instituteur communal. Les pouvoirs de ce comité sont étendus; il peut faire des visites domiciliaires, prescrire toute mesure d'hygiène et au besoin, faire fermer les maisons insalubres.

18&3. M. Al. Lorent médecin à Ohâtelet, vaccine 69 enfants, au compte du Bureau de Bienfaisance. La commune eompte 10 électeurs pour les chambres. Le 11 mars, les gardes-civiques mobilisés sont renvoyés dans leurs foyers. Mr Brancart, architecte à Charleroi, est chargé de dresser un plan pour une nouvelle église. 190 enfants fréquentent l'école. L'instituteur reçoit de la Commune et du Bureau de Bien- faisance 503 frs. La moitié des enfants, à peu près payait fr, 0.70 par mois et par tête.

lsa4. Le L'" mai, on promulgue la loi qui établit la première ligne de chemins de fer en Belgique. On démolit l'ancienne église et on commence la construction de celle qui existe actuellement. Dans le dossier relatif à la reconstruction, on voit le plan de l'ancienne église. Elle avait trois fenêtres de chaque côté, aux basses nefs, et quatre fenêtres éclairaient le chœur. La voûte était en ogive. La tour carrée de 17 mètres de hauteur, était surmontée d'un clocher de 12 mètres. A (lm20 de hauteur, une retraite de maçonnerie coupait ses quatre faces; plus haut à 6ro2O, COMMUNE DE FARCIENNES. 379 c'est-à-dire à la hauteur du toit de la grande nef, on avait ménagé une seconde retraite. Au dessus des trois fenêtres existant de chaque côté de l'église, s'élevaient trois petits pignons en pointe, qui rom- paient la monotornie des toits. Le chœur était plus élevé que la grande nef de 1m40. Il avait 8m30 de profondeur intérieure et 5"'70 de largeur De chaque côté on voyait une sacristie, celle de droite plus grande, celle de gauche s'appelait «Trou-madame- ; parce que c'était là que la dame du château entendait la messe. Le vaisseau de l'église avait 130\60 de longueur et 14m60 de largeur intérieure. La tour avançait de 8m40 jusqu'au niveau du grand toit; elle avait 7m60 de largeur. Au plan adopté primitivement et dressé par l'architecte Branquart le 17 Janvier, à Charleroi, ou maintenait l'ancien chœur, Plus tard on décida de Ie démolir, tout en allon- geant l'église nouvelle qui doit avoir 22m de longueur jusqu'à la tour. L'allongement de l'édifice a donc été pris sur le devant. La tour actuelle est avancée de 5 mètres sur l'ancienne. Le "conseil municipal" accepte le plan le 27 Février; il est signé par G. Piton-Quarré, bourgmestre, S. Thomas et J.-B. Wautelet, échevins; J. E. BoHe, J. M. Frère, J. A. J. Camus, P. Ficheroulle conseillers, et Hermant secrétaire. L'arrêté royal du 26 avril 1833, approuvant le plan et autorisant la construction, est contresigné par le ministre de l'intérieur, M. Rogier. La lettre d'envoi accompagnant l'arrêté royal est du 6 mai et signée par M. Brixhe, commissaire du Roi à Charleroi. Le devis estimatif de l'église était primitivement de 22549 frs 24, don t on devait déduire 4000 fJ"., prix d'estima- tion des anciens matériaux, iL reprendre par l'entrepreneur. Le plafonnage n'était pas compris dans le devis.

Le 10 juin, le bourgmestre Piton-Quarré, envoie au gou- R80 A~NALES HISTORIQUES DE T,A

verneur une plainte déposée par les habitants de Tet'gnée, protestant contre la reconstruction de l'église. Les plaignants désiraient avoir un prêtre pour desservir leur chapelle. Précé- demment ils s'étaient adressés il, l'évêché de Tournay dans le même but, mais il leur avait ét8 répondu qu'il n'y avait pas lieu d'accueillir leur demande, le nombre des familles de Tergnée n'étant que de 28 et non de 60, comme l'avaient dit les pétitionnaires, qui y joignaient les 32 familles de Grand-Champ. Le bourgmestre écrit que si on construit une église à Farciennes, c'est à cause de l'état de vétusté dans lequel se trouve l'ancienne. Que les 72 messes qu'on devait dire il Tergnée selon les fondations du bénéfice St Jacques, étaient dites à l'église de Farciennes, que l'administration commu- nale n'était pas hostile à ce que les 72 messes soient dites à Terguée , mais qu'il faudrait en ce cas, un deuxième prêtre dans la commune. Le 19 juillet, on pose en grande cérémonie la première pierre de l'église, avec le concours de la société philharmonique de la commune.

Le même jour on dresse le procès-verbal de la pose de la première pierre, il est ainsi conçu: "L'an 1834, le dix neuf juillet, nous Gaspard. Augustin Joseph Piton-Quarré, bourgmestre de la commune de Farciennes district de Char/eroy, province du Hainaut; Simon Thomas 1er assesseur, J.-B. Wautele\. s= assesseur, Emmanuel Bolle, Martin Frère, Paul Ficheroulle et Julien Camus, membres du Conseil Communal, nous sommes transportés de la maison Commune à trois heures de relevée précédés de la Musique de la Société Philharmonique du lieu, suivi d'une jeunesse nom- breuse, à l'endroit où devait se poser la Fe pierre du Nouveau Temple dédié a l'Assomption de la Vierge Marie, où étant, M. le Bourgmestre procéda à la pose de cette pierre au Nom et comme fondé de pouvoir de Madame Marie COMMUNE DE FARCIENNES. 381

Angélique: Scarsez, sur le sol, à rase de terre, -d~rrjère l'en- droit ou doit reposer le tabernacle et avant de la:-maçonnerie ;VI. le Bourgmestre déposa dans un creux qui y avait été pratiqué, toutes les pièces battues, à l'effigie de Sa M. Léopold

101', roi des Belges, à la date de cette cérémonie, et deux plaques en plomb portant les inscriptions suivantes. "

"pe Plaque Anno M-D-CCCXXXIV" "Decima Nona Die Jullii, po suit Gaspard Augustinus Jos. Piton, loci magistratus. et dominii Farcianre procurator, in Nomine Maria Angelina Scarsez Montensie cujus Castellani ditio ac prœdium Farcianre et Tergnoo suum, prima fondamina hujus 'l'empli, Teœdificati paganise vectiligabus, piorumque munificentia. " " 2me Plaque. " "Léopold 1"r roi des Belges, Jean-Baptiste Neute desservant Gaspard Augustin Jos. Piton, Bourgmestre, Simon Thomas 1er assesseur, Jean-Baptiste Wautelet 2mo assesseur, Emmanuel Bolle, Julien Camus, Martin Frère et Paul Ficheroulle Membres du Conseil." " Branquart, architecte à Charleroya qui on doit 10 plan du nouveau Temple. " "Le creux de la dite pierre fut recouvert d'une autre pierre qui avait été préparée à cot effet et est ensuite scellée en plomb. M. Branquart architecte remet il M. Thomas 1er assesseur une truelle en acier, couverte de ciment, que celui-ci présenta à M. Pi ton, représentant la Dam e Marie Angé- lique Scarsez , pour poser la p'C pierre et après la pose, l'ar- chitecte ordonna au maitro maçon d'achever le maçonnage, ce qui fut exécuté au même moment. L:t.:_Cérémonie terminée la Musique exécuta plusieurs morceaux d'harmonie, l'air

retentit des cris, Vive Léopold 1Cl' roi des Belges, Vive Madame Scarsez, Vive M. Le Bourgmestre et les membres de l'administration. Ensuite M. le Bourgmestre prononça ce qui suit: " 382 ANNALES HISTORIQUES DE LA

u Quelle est· grande, Messieurs, la Cérémonie qui nous rassemble en ce jour, Cette pierre sur laquelle sera. bâti ce Temple divin à l'honneur de Dieu, sera pour les générations futures un sûr garant de notre zèle pour la religion et de notre attachement à l'Eglise Catholique, apostolique et romaine; :M:ais, habitants de Farciennes a qui serez vous redevable de ce beau Monument qui fera la gloire de cette Commune. C'est à S. M. Léopold 1"r qui a bien voulu donner son approbation, aux soins et sollicitations de Messieurs les Membres de l'administration locale, qui, tout en surveillant nos intérêts temporels emploient encore tous les moyens qui sont en leur pouvoir, pour conserver dans vos Cœurs l'an- tique foi de nos Pères. Je m'estime heureux, Messieurs, de représenter dans cette auguste Cérémonie, La Dame Marie Angélique Scarsez de Mons et de me trouver parmi vous; quelle satisfaction pour des administrateurs de pouvoir par leurs efforts remplir le Vœu des habitants d'une Commune entière, que la paix, l'union et la Concorde règnent parmi nous, Vive le Roi, Vive Madame Angélique Scarsez , etc. n u Mr. les Bourgmestre, assesseurs et. membres du Conseil Communal, furent ensuite reconduits avec la même Cérémonie à la Maison Commune." u Le présent procès verbal a été clos et arrêté en double expédition, le dix neuf Juillet dix huit cent trente quatre, à six heures après-midi et a été revêtu des signatures des Bourgmestre, assesseurs et membres du Conseil Communal, une expédition sera transmise à Madame Marie Angélique Scarsez à Mons et l'autre restera déposée dans les archives de la Commune, dont acte. "

(Signé) "G. PITON-QUARRÉ."

Le 27 Juillet, le bourgmestre avertit le conseil qu 'il résulte d'un rapport de l'architecte, que le chœur n'est pas assez solide pour COMMUNE DE FARCIENNES. 383

être laissé debout. Le conseil se rend sur les lieux et décide qu'il sera reconstruit. On convient aussi de faire des voûtes au-dessus des colonnes de la grande nef, de faire des fenêtres ovales et de construire des colonnes à l'entrée du chœur élargi. au lieu de pilastres. Le 27 Août le conseil adresse une pétition au roi, on y trouve les détails suivants sur les ventes des terrains communaux etc,. On voit que: Par arrêté du 23 octobre 1828 de l'ancien Gouvernement, la commune avait été autorisée à vendre 10h 03a 06C de terrain pour rembourser les rentes de la commune. Que le 19 Mars 1829, on avait vendu par devant Maître Wautiez 5b 40a 28c, dont le produit frs. 13312, 17, avait été em- ployé en partie au remboursement de 6 rentes; les propriétaires

consentant à être remboursés sur le pied de 5%, Que pour les autres rentes, les crédits-rentiers demandant leur remboursement sur le pied de 2 1/2 à 3°!0, il n'y avait pas lieu de s'en occuper. Que le prix d'adjudication de l'église montait à frs, 18545, mais. comme on s'était aperçu qu'on devait démolir le chœur, on devait prévoir une dépense de 5500 frs. ; qu'il restait en dehors de ces sommes le plafonnage estimé 1500 frs .. Que pour payer les dépenses occasionnées par la reconstruction de l'église, on avait vendu le 19 Juin 1834, les biens restés inven- dus en 1828, ce qui avait produit 14130 frs. qui, joints aux 3257 frs. 80 provenant d'une vente précédente, formaient une somme de frs. 17 387. 80. Le conseil demande au Roi de pouvoir employer cette somme à la reconstruction de l'église. Le 14 Novembre, l'administration communale demande un subside au gouvernement; elle dit pour motiver sa demande, que les habitants de Farciennes, ont souscrit pour 151)0 frs. (Ils devaient faire le plafonnage gratuitement) et que la commune a fait travailler aux chemins, publics pour 10000 frs. depuis 6 ans. 384 ANNALES mSTORIQUES DE LA

Le 21 Octobre, un arrêté royal, contresigné u de Theux, " autorise la commune à disposer de l'argent provenant de la vente des biens communaux, pour payer les travaux de l'é- glise. Le 10 Mars 1835, le bourgmestre Piton-Quarré, qui l'em- plissait par interim les fonctions de commissaire de district, écrit que l'Etat est disposé à donner un subside de 2000 frs. pour l'église, et qu'on pourra obtenir un autre subside de la Province. Pendant ce temps l'église s'élevait. La messe était dite dans la chapelle du curé, construite derrière la maison com- mune, vis-à-vis de la cure. Les entrepreneurs de l'église étaient M. M. Pierre Hans et Nicolas Berger. M. M. Em. Bolle, Martin Frère et Julien Camus étaient chargés de la surveillance des travaux.

On voit dans le devis estimatif, que les principaux matériaux étaient estimés comme suit: La maçonnerie en moellons bruts pour fondation au mètre cube, à frs. 6.00 La maçonnerie en briques pour élévation, au métre cube, à 7.29 Les pierres de taille de Ligny, au ru. cube à 75.00 La charpente en bois de chêne, au métre cube 85.00 id. id. id. pour la tour, au mètre cube, à 110.00 Le plâtrage des murs au mètre carré. à 0.35 Le plafonnage sur lattes id. 0.75 La couverture en ardoises id. 3.58 Le kilogramme de fer 0.69 id. plonIb laminé, 0.80 Les carreaux de vitre, au métre carré, à 4,00 Pour déplacement et replacement des cloches, autels, hurloge, on porte 150.00 COMMUNE DE FARCIENNES. 385

La dorure du coq à placer sur le chœur est estimée frs. 10.00 Sur un état fourni pour qu'on mandate les subsides, on dit que la dépense totale occasionnée par la construction de l'église, montera à 30057.46 Que les habitants souscrivent pour 1553. " Que sur ses revenus ordinaires la commune paie ] 500. " Que l'État et la Province ont promis des sub- sides montant à 4000. " Que sur le produit des ventes de biens on pourra payer 16509.07 Qu'on se trouvait ainsi en présence d'un déficit de 6504.39 Dépense totale. frs. 30057.46

Le 31 Octobre ]835, le conseil vote un emprunt rembour- sable en 10 années, les subsides ne pouvant être liquidés que plus tard. Faisant droit à cotte demande, un arrêté royal du 4 Octobre 1836, autorise la commune à emprunter la somme de frs. 6504. 39 qui lui manque pour parachever le paiement de l'église et, à cet effet, d'hypothéquer les biens communaux. L'église achevée, les entrepreneurs réclament une somme de frs, 11040 pour travaux supplémentaires, le conseil offre de payerfrs. 7581.99. Au commencement de li336, les entrepreneurs assignent la commune pal' devant le tribunal de Charleroi et un procès commence. Le tribunal nomme des experts, pour avoir leur avis dans le différend qui divise la commune de Farciennes et les en· trepreneurs de son église. 11 résulte des débats, que la commune voulait payer aux entrepreneurs leurs travaux supplémentaires, sur le pied du devis, mais ils font observer que par l'adjudication des tra- vaux, ils devenuir nt prcpriètairr-s des démolitions, ce qui T. !J. 25 386 ANNAl,ES HISTORIQUES DE LA majorait leurs prix de 20 0/0' Que pour les travaux supplé- mentaires, ils ne jouissaient plus de cet avantage, de sorte qu'on devait les payer à un prix plus élevé. Le tribunal admit à peu près un moyen terme, mais fit payer par la commune les frais du procès qui montèrent à frs. 926.35

L'église fut consacrée en avril 1836 par Monseigneur Labis, évêque de Tournay. Le curé Neute qui avait vu démolir l'église, ne la vit pas reconstruire; il mourut le 29 Décembre 18.14 et fut remplacé par M. Élie Dujardin , né à Leuze. A l'occasion de la construction de l'église, les plafonneurs de Farciennes montrèrent un grand dévouement; ils firent presque gratuitement tous les plâtrages, les plafonnages, et les ornements qu'on y remarque. On leur fournit les maté- riaux. Nous avons eu la bonne chance de retrouver la liste de tous ceux qui ont travaillé gratuitement, sous la surveillance d'un plafonneur, Charles Delire, le chevalier de la légion d'honneur dont nous avons parlé plus haut. On remarquera que sur la liste on a porté les noms d'un certain nombre d'habitants, qui payèrent des ouvriers. La liste est incomplète; ainsi on n'a pas porté le temps employé plus tard, par Paul Lambillotte, pour faire le bas-relief qui se trouve à droite de l'église et qui forme le devant d'autel représentant le Christ mis au tombeau. La statue de l'Assomption et les ornements qui l'accom- pagnent, se trouvant au-dessus du maître autel, sont l'œuvre de M. Joseph Delbove: son nom y est gravé. Il est également l'auteur du bas-relief de l'autel de la Vierge, représentant l'adoration des bergers.

La famille Belle, qui n'est pas portée au tableau qm va suivre, a construit le maître autel. La liste incomplète des plafonneurs qui travaillèrent COMMUNE DE FARCIENNES. 387

~ratuitement à l'église et des personnes qui payèrent des iuvriers est de 49. Nous nous faisons un devoir et un plaisir le la publier.

~UMÉROS NOMBRE NOMS ET PRÉNOMS D'ORDRE DES JOURNF.ES 1 M. Piton, bourgmestre 10 2 Gilot, père 13 3 Delire Charles 18 4 Lambillotte Béatrix 12 5 Strulens Jacques 6 6 Mabi Martin 6 7 Emmanuel Mathieu 7 8 Albert Mathieu G 9 Veuve Lambot 4 10 Delbove Joseph 58 11 Delbove Adolphe 40 12 Delbove Prudent 30 13 Eugène Julien 6 14 Hiernaux J.-Pierre 4 15 Lambillottc Mn 4 1/2 16 Piorard Jos-Louis 4 1/2 17 Camus Julien 8 ]/2 18 Challe Auguste 7 Hl Meurisse François 7 ~O Mathieu Alphonse rl 21 Colinet 1sidere fi 22 Mally Nicolas 5 23 Lenain J .-Louis 5 24 Lenain Xavier 4 25 Dandois Pierre ,1 26 Lerrain François 4 27 Del ire François Il 28 Mahy Victor 4 2U Mahy Nicolas 5 388 ANNALES HISTORIQUES DE LA

30 Lenaiu Jacques 12 31 Eugêne Auguste 12 32 Vigenon Simon 8 1/2 33 Mahy François 4 34 Faux Aselme 5 3/4 35 Vigenon Stanislas 6 3/4 36 Lambillotte Stanislas 8 37 Bruaux François 5 38 Bierlaire Charles 8 39 Marlier Nicolas 11 40 Marlier Henry 14 1/2 41 Frère Martin 16 42 Mathieu Jacques 43 Bierlaire Antoine 2 44 Jouay P.-Paul 5 45 Lambillotle Dominique 8 46 Scotet Jacques 8 47 Delire Clément 3 48 Colson Jacques 5 49 Colson Pierre 5 50 Colson Jacques-Ambroise 2 l;'i 51 Colson Auguste 5 52 Ficheroulle Hubert 4 53 Delire Pierre 5 54 Denis Clément 4 55 Daudois Antoine 4 56 Delvaux Constant 3 1/2 57 Delvaux Jean 3 1/2 58 Hambursin André 3 1/2 59 Delire Albert 3 1/4 60 Leblanc Jacques 2 61 l,emal Isidore 3 1/2 62 Druard Jean-Baptiste 5 63 Henricot Norbert 5 Total 505 CO:\DlUNE DE FARCIF.X~ES, 389

" Certifiez le présent Etat portant Cinq Cent ct Cinq ,; journé fait par Corvés n " Farciennes, le 29 Mai 1835. "

(signé) " DELIRE, "

On concède la route de Farciennes à Chatelineau, se ratta- chant à celle de Châtelet au Campinaire, selon le projet présenté par Mr Gendebien, Un recensement fait cette année, dit que la commune se divise en : Bois 174h 48a 30C Prairies naturelles 174 27 50 trèfle & " artificielles, 25 n " Jardins potagers W 37 70 Froment 90 n " Seigle 80 n " Orge 20 " " Avoine 110 " " Epeautro 30 " " Sarrazin, colza, chanvre, garance " " r. Lin 10 " " Fèves 20 n " Pommes de terre 30 " " Produits divers 20 n " Autres propriétés 58 n " Jachères 37 " n Total 930h 57" 80c

Ces contenances sont erronées, la commune n'a qu'une contenance superficielle de 91I", Cependant le recensement nous donne d'excellentes indications; ainsi 30 hectares seule- ment étaient emblavés en épeautre, Celle-ci anciennement remplaçait presque entièrement le froment; 30 hectares étaient plantés en pommes de terre, mais la compensation était fai- 390 ANNALES HISTORIQUES DE LA te par 20 hectares de fèves, (haricots) produit de grande consommation, ainsi que les pois, avant l'introduction de la pomme de terre, On ne sème pas de chanvre, mais 10 hectares de lin. On ne le cultive plus actuellement. 37h 63a 50c sont en jachères, rares aujourd'hui, La surface de la Sambre et des chemins, est comprise sans aucun d'Jute, dans les 58h 80' 80c, portés sous la rubrique : "autres propriétés, »

Le tableau statistique manufacturier dit qu'il y avait dans la commune: Trois brasseries occupant 6 hommes, ga- gnant frs. 2.75 par journée et fabriquant 1148 barils, vendus frs. 10.50 l'un .. Une distillerie, à la ferme de Tergnée, occupant 6 hom- mes, gagnant frs. 2.50 par journée, fabriquant 237 barils à frs. 40, Cette année ct la précédente, aucune famille étrangère ne vient habiter la commune, aucune n'en sort. La SIe de Masse Saint François ne paie pas de redevance. Mr François Ficheroulle, volontaire de 1830, réclame la Croix de fer, sans pouvoir l'obtenir. Il 1.1. réclama à peu près jusqu'à sa mort. Il parait cependant qu'il y avait droit, car il partit lors de la Révolution avec un nommé Mathieu, ancien gendarme, qui fut lui, décoré.

1835, En Mai, on remplit les formalités nécessaires pour l'établissement de la route du Campinaire à Châtelet, reliant la grand'route payée de Charleroi à Namur, avec le faubourg de Châtelet. Le projet est dressé pal' Monsieur Xavier Tarte, ingénieur à Moustier. On travaille aussi à la route de Far- ciennes à Chatelineau. On commit alors une grande faute; l'administration commu- nale ne parait pas avoir fait le nécessaire, pour que la nou- velle voie de communication, passe par le centre de la com- mune. Néanmoins il en résulta une très grande amélioration, la route remplaça le mauvais chemin qui, partant de Pont- de-Loup, arrivait à la plaine do Fleurus, et qui fut la grand route souvent suivie par les troupes, qui, venant de France, prenaient la direction du Brabant, L'utilité de la nouvelle voie ùe communication fut en partie paralysée par le péage qu'on y établit, et qui a aé supprimé seulement dans ces dernières années.

La Députation permanente approuve la présentation faite par le Bureau de Bienfaisance, de 1\1" Elie Dujardin, curé depuis le 1"1" Janvier, pour faire partie de cette administra- tion, à la place du curé Neute décédé. Il serait été à désirer qu'on eût continué iL nommer les curés membres du Bureau de Bienfaisance. Par leur position, ils sont le plus souvent los mieux au courant des besoins des pauvres, et leur mission de charité ne pas doit Âtre un motif d'ostracisme. Le Bureau de bienfaisance secourt: Pendant l'année entière 51 hommes et G9 femmes. Pendant l'hiver seulement 92 " 78 " Pour cause de maladie on secourt : 17 hommes et 21 femmes. De ces pauvres, 97 hommes et 108 femmes ne possèdent aucune propriété.

M' Poreau est receveur des contributions. Les dépenses portées au compte communal sont de f:';lUGS 28127,98 à cause de b construction de l'égltso. Elles ne descendront VIus en dessous lie 5000 francs,

1838, Les chambres votent la loi communale qui régit encore nos communes. Une société industrielle qui avait pour directeur gérant le bourgmestre, Piton Quarré, établit une fabrique de sucre dans AllNAI,ES ItISTORIQUES DE LA les bâtiments de l'ancien château. Au point lb vue économi- que, elle rendit grnnd service aux travailleurs de la commune, mais elle ne fut pas profitable à ses actionnaires. Au point de vue historique et artistique, la création de l'usine fut un malheur, car pour l'installer, on détruisit les beaux appartements et les boudoirs richement ornés, amé- nagés pal' les comtes Je Bucquoi. Alors, disparurent non seulement les tableaux, les armures, tous les souvenirs an- ciens qui ornaient le château, mais aussi la plupart des archives seigneuriales et publiques laissées il l'abandon. Les ou- vriers qui travaillaient à l'usine nouvelle, puisèrent il, pleine main dans les tas d'anciens parchemins, qui servirent longtemps ù recouvrir les cahiers des écoliers. Tout fut à peu près perdu, et quand plus tard, vint celui qui écrit ces lignes, il ne put, avec l'aide de la famille Gilot, que gla- ner quelques rares papiers et quelques parchemins échappés au naufrage. Ceux qui ont laissé commettre pareil gaspillage, s'en sont repenti, lorsque plus tard le goût des sciences historiques se fut répandu. Il était trop tard. Le château ne vit ja- mais réparer les dégats occasionnés ; les grands appartements tombèrent en ruines il la longue. Ils furent démolis vers 1880. Mr Morimont-Lenain est devenu propriétaire du château de Farciennes en 1886, il l'habite aujourd'hui, après avoir fait restaurer la partie qui reste debout. La sucrerie avait une machine à vapeur de 12 chevaux. On construisit aussi une fabrique de Noir animal, utile à la fabrication du sucre; elle était installée SUl' la parcelle cadastrée Sn D N° 234.

Conformément à la nouvelle loi communale, 78 électeurs payant 15 francs d'impôts directs, peuvent prendre part aux élections communales. 81 personnes paient plus de 15 francs d'impôts directs. COMMUNE DE FARCIENNES. 393

Le 14 Juillet ont lieu les élections générales réglées par la loi communale. Le conseil est installé le 3 Novembre. Il est composé de: Mr Piton-Quarré bourgmestre. MM. Thomas Sim. et Quarré Wal, échevins et de MM. Challe J_Bte, Gilot Louis père, Lemal Isidore, Gendebien J_Bte. Wau- telet J_Bte et Lambillotte Fr. Les deux derniers donnent leur démission pour ne pas avoir été nommés échevins. Le 22 Décembre, ils sont remplacés par MM. Henricot Norbert et Frère Jean Martin. La contribution foncière produit, pour la commune frs, 5604. 54 La contribution personnelle. 2091. 62 Les patentes. 928. 30 Au total. frs. 8624. 46

Le 25 Mai, le roi Léopold lor et la reine Louise Marie viennent à Charleroi par Fleurus et se dirigent vers Mons. On organise une garde d'honneur.

En Mars, on affiche dans les communes, que l'avant-projet pour la construction d'un chemin de fer de Louvain à Châ- telineau, est déposé pal' les sieurs Bernard et Lamillard-Fal- lot de Bruxelles, dans les bureaux provinciaux de Namur, Mous et Bruxelles, pour être examiné par les intéressés. Le projet était dressé pour construire la ligne il, simple voie, avec des gares d'évitement, espacées rie 500 mêtres de milieu à milieu. La largeur de chemin de fer était de 3m40, sans les talus et contre-fossés, là où il était à simple voie. Les rails devaient être distants de 1m40. La limite inférieure des courbes était de 5eO mètres. Un embranchement devait se diriger sur Namur.

On termine la route de Châtelineau à Farciennes. 394 ANNA l,ES IIlBTORIQUES DF. LA

Le Louat compte 1:\2 habitants. Tergnée 175" SI François n 40 " Le Wainage" 22 " Au 31 Décembre, 182 élèves fréquentent l'école communale. La population est de 1498 âmes et est divisée en 281 ménages, habitant 270 maisons, dont 109 sont considérées comme pou- vant loger des soldats, 14 électeurs pour les Chambres habitent la commune.

Les salaires journaliers des ouvriers sont: Pour les ouvriers agricoles frs, l.80 Pour les maçons frs. 2.20 Pour les ouvriers des usines et fabriques frs, l.90 " des carrières et des mines frs. 2 " 1.50 " tailleurs, cordonniers. frs. Le salaire d'un domestique masculin pour l'année est de frs. 225 Le salaire d'un domestique féminin ponr l'année est de frs, 110 avec la nourriture.

1837. On constate qu'il y a dans la commune 311 contri- buables et 1554 habitants. 7 personnes font parties du jury. Trois machines à vapeur sont installées dans la localité, dont une à basse pression, avait été construite par Dorzée en

1778, pour l'épuisement des eaux de la fosse de Masse-81- Fr ançois ; une seconde machine de la force de 20 chevaux et à haute pression, extrayait le charbon. Elle avait été construite par Braconnier, avait coûté environ 30.000 frs. et avait été installée sans autorisation. La 3mo machine à vapeur faisait mouvoir l'outillage de la fabrique de sucre. 127 chiens paient par tête un flor. frs, -2.11 25 cabarets sont ouverts, soit un cabaret pour 60 habi- tants. L'industrie prend de l'extensiou. Les Français corn- COM~roNE DE FARCIENNES. 3D5

mencent à acheter des concessions de- Ch'll'bon et enrichissent lion nombre de familles. La plupart des sociétés fondées par eux se ruinent. Ml' Jean Bte Gendebien, ancien membre du Congrès national, chevalier de l'Ordre de Léopold, est dé- coré de la Croix de fer; il étai t fils de J. F. Gendebien né à Mons en 17D1 et membre dl! Uougrès pour et frère d'Alexandre Gendebien, élu aussi membre dl! Congrès par les électeurs de Mons et de Bruxelles. Les Gendebien étaient des patriotes très-connus. Jean-B'" a bâti le château de Saint-François, tel qu'il existe encore actuellement. Mr Gérard Dauphin est nommé garde-champêtre. Mr le comte d'Oultremont, Madame la Comtesse d'Egger, et MM. Xavier Dumont, Joseph Quirini et J ._Bte Guyaux les deux derniers de Pont-de-Loup, demandent la concession de mines de houille, gisantes som une partie des territoires de Pont-de-Loup et de Châtelet. Les sociétés de Masse-St-François et du Iloton demandent le maintien de leurs concessions. Le conseil communal dresse un réglement pour le Bureau de bienfaisance.

1838. A cette époque et pendant longtemps, l'instituteur Allard tenait nne école du soir bien fréquentée, et donnait des leçons de musique, après la sortie de la classe de l'après-midi. Le 29 Novembre, on procède au remplacement de Louis Œlot, décédé, Jean Baptiste Gendebien et Ch. N. Henricot qui ont quitté la commune; Ghislain Ficheroulle, par 14 voix, J eau Baptiste Wautelet par 15 voix et François Lambillotte par 14 sont nommés membres du Conseil commu- nal; 23 votants prennent part à l'élection, sur 72 électeurs. Les membres du bureau électoral sont M. M. Piton-Quarré, S. Thomas, Jean-Baptiste Challes, Jean M. Frêre et W. Quarré. 396 ANNAI,ES HISTORIQUES DE LA

Le petit nombre de votants qui prennent part à l'élection, indique assez combien les places de membre du Conseil communal étaient peu recherchées. L3S élections étaient paci- fiques et il n'en résultait pas les gros inconvénients qui entachent actuellement notre système électoral. En J nillet, le conseil communal pétitionne pour que le chemin de fer en projet, se dirige de Namur sur Tubise et non de Namur sur Tirlemont. On publie un réglement de police mis en rapport avec les lois nouvelles.

1839. En vertu d'un arrêté royal du 30 Septembre, on procède à l'aliénation des regains des bans qui sont cédés aux propriétaires de la première herbe, au prix de 500 frs. l'hectare pour la première classe et de 450 frs, pour la se- conde. Le grand ban était formé de 90 parcelles; il avait une surface de 33h 73' 60e, son revenu moyen pour la commune était de 540 frs. On doit retirer de la vente du regain la somme de 16.328 frs, Les regains ne sont pas tous vendus cette année; les ayant droit les rachètent successivement, suivant leurs moyens et leurs convenances. Actuellement (1889), le droit aux re- gains a été racheté par tous les propriétaires, sauf pour une parcelle du Petit ban. Ainsi disparaissent les principaux et les uniques revenus anciens de la commune en dehors des tailles. Le produit des ventes ou locations des regains des bans, rendit les plus grands services à la commune; quant à celle-ci, ruinée par les guerres, ne savait de quel bois faire flèche, elle aliénait ses regains pour quelques années.

Le 29 Octobre on procède au renouvellement d'une partie du Conseil communal, désignée par le sort. Mr W. Quarré est élu par Il voix en remplacement de lui-même. COMMUNE DE FARCIENNES 397 ~ M. J.-Ble Wautelet est élu par 11 VOIX en remplacement de lui-même. M. Fr. Lambillotte est élu par 13 voix en remplacement de lui-même. M. Em. Bolle est élu par 12 voix en remplacement de M. Ficheroulle, 15 électeurs sont présents sur 72 inscrits. Preuve encore de l'indifférence publique, iL l'égard des places honorifiques. Après cette élection, le conseil communal est composé de .MM. Piton-Quarré, Lemal, Lambillotte, Quarré, Thomas, Wautelet, Frère et Bolle. La commune compte 18 électeurs pour les Charnhres et 21 pour les Etats provinciaux. Les communes de Farciennes et Lambusart, réunies pour fournit- le contingent de la milice, sont séparées par arrêté de la Députation permanente du 14 Septembre.

La commune contracte un emprunt de 4000 frs. pour sol- del' les entrepreneurs de l'église. Le 26 Juin, un incendie éclate au château, dans la fabri- que de sucre et sévit particulièrement dans la tour de l'Est; l'élévation de celle-ci, fit apercevoir le feu jusque sur les remparts de Charleroi. C'est alors qu'on établi le toit il quatre pans, qu'on voit encore aujourd'hui sur la tour. Un ordre du gouverneur de la province interdit la conti- nuation des travaux du Nord, dans la fosse de Masse-St-Fran- çois, à cause du défaut d'aérage. Le traitement du secrétaire communal ost porté à frs. 315 La taxe sur les chiens est supprimée, par la raison que la Province en a établi une semblable. On vend des excédants de chemins.

1839. On fonde une école à Grand-Champ, pOUl' ce ha- mcau ct celui de Tcrguéo ; elle Ile devait être ou verte q uo 398 ANNALES HISTORIQUES DE LA l'hiver. Pierre-Paul Jouny, cultivateur âgé, est nommé insti- tuteur ; en le désignant on avait eu en vue les services qu'il avait rendus à la commune, pendant les mauvaises années du commencement du siècle, et lors du procès des moutons. SOIl modeste traitement est porté 1\ 200 Irs, pour SOIl se- mestre d'hiver et Oll lui paie 15 frs. pOUl' le chauffage. L'école est établie à l'extrémité du hameau, dans une place de la maison Bayet, louée 30 frs. par an. Il existe dans la commune: 2 sourds-muets et 2 aveugles. Les 3 brasseries signalées plue haut: Jouay, Ficheroulle et Quarré. Un moulin il vent, bâti sur le Louat , par M" Druetz, en vertu d'un arrêté ministériel du 16 Septembre 1828. Un moulin il eau, établi par MM. Piton et Belle, en vertu d'un arrêté ministériel du 16 Septembre 1828. Une fabrique de noir animal, construite par Daugnaux et Brichard , par autorisation de la Députation permanente du 24 Août 1836. Une fabrique de sucre avec machine ft vapeur de 12 chevaux de force, à haute pression et 4 générateurs de la force de 100 chevaux, le tout installé en vertu d'un arrêté de la Députation permanente, en date du 29 Octobre 1836. Une machine il vapeur installée au charbonnage de Masse- St-François, établie sans autorisation, mais dont la mise en usage a été permise le 31 j anvier 1832. La population est de 1540 habitants. 204 enfants fréquen- tent l'école, La grosse cloche de l'église qui était cassée, est refondue par Lainville frères, fondeurs, habitant Porte de Sambre à Namur. La cloche pesait précédemment 741 livres, la refonte coûte frs 0,30 la livre, ce qui fait frs. 222.30 Le fondeur fournit 30!) livres de métal il frs 1.75 l'une frs, 540.75 La cloche coûte ainsi frs. 763.0;') COMMUNE DE FARCIENNES. 39!) , Ses parrain et marraine sont M. Piton-Quarré, bourgmestre et M'IlOVu Antoine Bolle, née Élisabeth Quarré,

18 .•0. On compte 390 hecto 08 a. cultivés sur la commune, sans les prames, 97 chevaux de 3 ans et 13 n'ayant pas atteint cet âge. 220 bêtes à cornes et 125 n'ayant pas deux ans. 255 moutons et IGI porcs. Parmi les chevaux on en compte 8, qui sont employés par le charbonnage de Ma-sc-St-François et 2, par la société du Roton. Cette dernière société demande maintenue de concession, portant rectification aux limites telles quelles avaient été fixées par décret impérial du 29 Brumaire, an X. La concession devait avoir ainsi 3G5 hect. 50 ares 42 centiares. Depuis lors, la Société du Roton a obtenu une petite augmentation de concession sur Fleurus, au lieu dit la Tail- lette, près de la ferme de Fontenelle. La Société de Masse-St-François doit jouir d'une concession de 297 hectares et la Société d'Aiseau-Presle avait le droit d'exploiter le charbon sur 410 hecto répartis sur plusieurs communes. Elle a, depuis quelques années, obtenu une extension de concession au midi. Le 17 Août, M. Bruno de Namur, se trouve à la maison commune, pour acheter les terrains nécessaires à la construc- tion du chemin de fer de Braine-le-Comte à Namur. Un arrêté ministériel du l " mars avait réglé los détails du tracé, de la section de Mornimont à Chatelineau. Les entrepreneurs sont MM .. Burléon et Belot.

1841. Le secrétaire communal, M. Hermant, a un trai- tement de frs 300. Sur les recettes ordinaires du compte communal, de francs 4185.38, le receveur Allard touche 5 °;0, frs, 209.29 400 ANNALES HISTORIQUES DE LA

Le clerc-chantre reçoit de la commune, 50 francs comme traitement. Le garde-champêtre G. Dauphin, reçoit un traitement de frs. 350. L'instituteur X. Allard reçoit un traitement de frs. 186. En cette année, les contributions foncières pour la commune sont de frs 5291. Et les contributions personnelles de 1639 frs. 99. Sur lesquelles la commune impose 7 °/0 d'additionnels. Le Gouvernement othe aux communes le portrait du dur de Brabant. M. J .-B. Challes est nommé échevin le 21 avril, en rem- placement de M. Simon Thomas, décédé. Par arrêté du If> décembre, un subside de 100 frs est accordé à M. Allard, à cause des succès obtenus pflr ses élèves dans les concours provinciaux. Les plans du chemin de fer sont déposés ft la maison com- munale, à l'examen du public. La Société du Roton demande de pouvoir installer une machine à vapeur de la force de 30 chevaux, à son nouveau puits du Brisé. Les prix de location des biens montent. Le sieur Jean Delvaux, sourd et muet, est placé dans un établissemeut -spécial, aux frais de la commune. C'est le premier fait de ce genre, que nous avons à signaler. Le conseil communal nomme une commission chargée de donner les indications nécessaires, pour dresser l'Atlas de la voirie vicinale.

1842. Le Gouvernement achète poUl' 15000 frs, la maisou commune, à cause de l'établissement du chemin de fer de Charleroi à Namur. La commune retient les matériaux. Le Jer avril, on procède à l'adjudication de la démolition, ainsi que de celle de la chapelle du curé située plus haut. P.-A. Larnbillotto ct G. Dauphin, garde-chumpëtro sont COMMUNE DE FARCIENNES. 401 déclarés adjudicataires, moyennant une somme de ]350 frs. à payer à la commune. On tient l'école dans une place louée par l'instituteur Allard, cadastrée, Son B, n° 716. On rembourse à M. Wilmet la rente jadis payée à M. Delire; on paie 4571 frs, X. Allard et P. Ficheroulle vendent à la commune, le terrain sur lequel est établi le chemin qui sert d'entrée aux prairies de Drin. Une école particulière pOUl' les filles existe dans la commune. La première institutrice est Melle Rufine Docqnier. M. Legrain est curé de Farciennes à partir de Juin. Les fêtes publiques coûtent 45 frs.

Un ouvrier, qui travaille aux chemins, gagne par jour de frs 1.30 à 1.50. Un maçon est payé frs, 2 par journée. Un plafonneur est payé 1 frs, 50. 35 personnes viennent s'établir dans la commune, 7 la quittent. On constate 30 décès, 17 mariages et 77 naissances, dont 2 illégitimes. La population est de 859 personnes genre masculin et 877 genre féminin, au total 1736 habitan ts.

Le traitement du secrétaire communal est porté à frs. 4] 5. Les salaires des instituteurs sont estimés comme suit : M. Al1ard M. Jouay M. Laudes Payé pal' la commune frs. 503,50 200 " Payu par les élèves _2_5~-,,-_ ~100 __ _3~0 _ Totaux frs. 753,50 300 350

M. Landes était instituteur libre ; il habitait près de l'église. l t était propriétaire d'un brevet d'invention, consis- tant à apprendre à écrire, en prenant pour base la lettre O.

II. 26 402 ANNALES HISTORIQUES DE LA

Il commençait ainsi par faire écrire par ses élèves une quantité d'O, qu'il transformait ensuite en toutes les lettres de l'alphabet.

A l'élection du 22 octobre, sur 83 électeurs inscrits, 37 prennent part au vote. M. Piton-Quarré obtient 34 voix. M. M. Frère " 30 " 28 M. Is. Lemal " " M. J.-B. Challes n 30 n et M. Antoine Thomas " 15 " Le dernier est ensuite élu à un scrutin de ballottage, en remplacement de son frère Simon, décédé. Il est aussi réélu membre du Bureau de bienfaisance. Un arrêté royal du 24 Octobre, porte maintenue de con- cession à la société de Masse-St-François,

18<13. On inaugure, en Juillet, le chemin de fer de Charle- roi à Namur. On paie à cette occasion pour nourriture et boisson des gendarmes et musiciens frs. 48.01

On paie de plus pour les dîners des musiciens de Fleurus frs. 15.00 Et pOUl' les dîners des musiciens de Châtelet frs. 11.50 Et 28 doubles litres de bière pour les deux sociétés 12.50 On voit que les musiciens de Farciennes reçurent du ren- fort il. cette occasion, mais la Brabançonne qu'ils jouèrent ne fut guère entendue par le Hoi. Le train ne s'arrêta pas. On travaille à l'Atlas de la voirie. Le géomètre du ca- dastre, M. Mazy, d'Aiseau, est chargé de constater les ré- sultats de la reconnaissance des limites des chemins vicinaux. La dépense totale pour J'instruction publique est de 1068 francs. Sur cette somme, le Bureau de Bienfaisance paie frs, 642, pour l'instruction de 107 enfants pauvres. COMMUNE DE FARCIENNES. 403

1 On ne voit plus de trace de l'école de Grand-Champ. Des religieuses s'établissent comme institutrices des filles, elles reçoivent 300 frs. pour l'instruction des enfants pauvres. On paie de plus 500 frs. pour leur logement et le loyer du bâtiment d'école. Il y a 97 chevaux dans la commune; ils appartiennent à .27 personnes.

On pétitionne pour que la route qui, de Châtelet, doit se diriger sur Aiseau, passe par Farciennes et Roselies. M. X. Allard est réélu membre du Bureau de bienfai- sance. On constate en cette année, la première visite connue de la caisse communale.

1844. On répare les murs du cimetière. M. Stanislas Dejean, de Châtelet, est nommé curé en Août, il resta en fonctions jusqu'en 1884. Il existe à Farciennes deux voitures suspendues, à un cheval. Le budget des écoles, y compris la location des bâtiments d'écoles et les logements des instituteurs, est pour les garçons de 1051 frs. et pour les filles de 863 frs. Au total 1914 frs. On dépense tous les ans pour la voirie, environ 1500 frs. I! n'est sorti de la commune, pout prendre domicile dans une autre localité aucun habitant, de 1830 à 1836 inclusivement. En 1837, 2 personnes quittent la commune; en 1839, 8; en 1840, 7; en 1841, 7 ; en 1842, 3; en 1843, 3 et en 1844, 15.

M . Guillerme , agent-comptable de la sucrerie établie au château, et excelle ut musicien, organise une société d'harmonie, qui porte le nom de Société Philharmonique de Farciennes. Le concert d'inauguration de la nouvelle société, a lieu le 22 Septembre de cette année, dans le sa- 404 ANNALES HISTORIQUES DE LA

Ion de M. Pierre Daive, rue Saint-Jacques. Cette société, qui n'eut que quelques années d'existence, avait été précé- dée par une société de chœurs, qui, en son temps, avait une certaine réputation. A cette époque les sociétés de musique étaient assez rares. Des membres de la société de chœurs et particulièrement la famille Gilot, chantèrent après 1838, et pendant de nom- breuses années, des cantiques et des chœurs au jubé de Far- ciennes, pendant les saluts du mois de Mai. Ces chants eurent longtemps la' vogue; la foule accourait pour les entendre.

18.&5 Un ouvrier qui travaille aux chemins en juillet est payé par journée frs. 1.25 Une femme gagne n 0.75 Un plafonneur " 1.56 Un maçon n 2.00 Pour 43 vaccinations on paie à M. Clercx n 43.00 M. X. Allard, instituteur communal, reçoit: traitement fixe n 200.00 Pour l'instruction des enfants pauvres 310.00 Pour son logement 100.30 Pour feu et lumière 30.00 Pour fournitures classiques aux enfants pauvres " 25.00

Les religieuses institutrices habitent près de l'église, la maison cadastrée Sen B nv 640, là où avaient habité une partie des religieuses de Soleilmont, pendant la Révolution française. La commune paie de ce chef un loyer de frs. 245.00 Elles reçoivent la même somme que l'instituteur, pour feu et lumière et fournitures aux enfants pauvres. Le 6 Mars leur école est adoptée. Le curé reçoit pour le binage frs. 406.0~ Le garde-champêtre a un traitement de frs. 400.00 Le secrétaire communal de frs. 415.00 COMMUNE DE FARCIENNES. 405

Les recettes ordinaires de la commune montent à frs. 5383.87 Les contributions foncières, pour toute la commune, mon- tent à frs. 7088.72, dont frs.o 5352 en principal, sur les- quels la commune perçoit 7 °/0 d'additionnels soit frs. 374.64 Les contributions personnelles donnent un total de frs. 2176.64, dont frs. 1755.37 en principal, sur lesquels la commune perçoit également 7°10 soit frs. 122.87 Il n'y a pas d'additionnels aux patentes. Il revient à la commune une somme de frs. 15.09, sur les frais occasionnés par les cavaliers montés de 1813. Le reliquat pour l'arrondissement est de frs. 452.91 M. U. Devillers est réélu membre du Bureau de bienfai- sance.

'Vers le 25 Juillet, on remarque que les fanes des pom- mes de terre sont mac ulées de taches noires qui couvrent bientôt les feuilles; les tiges tombent flétries. C'est la maladie des pommes de terre qui commence et qui éclate surtout du 15 au 20 Août; maladie inconnue, mais dont les consé- quences furent graves, la disette s'ensuivit. Les pommes de terre rouges, surtout, disparurent presqu'entièrement. Au to- tal la récolte des différentes espèces se réduisit à environ un sixième de la récolte ordinaire, On avait planté environ 150 hectares- de pommes de terre cette année. Dans l'alimen- tation elles furent remplacées par le riz et les haricots. La maladie occasionna des troubles, on avait répandu le bruit qu'elle était produite par les établissements de produits chimiques, et la foule ignorante voulait les saccager. L'éta- blissement d'Oignies étant gardé par la troupe, un malheu- reux voulut forcer un factionnaire; il fut tué d'un coup de fusil. La sucrerie établie au château ne marchant plus, on fait travailler aux chemins pour donner de l'ouvrage aux ou- vriers. 40G ANNALES mS'rORIQUES DE LA

1848. M. J.-B. Devillers est nommé secrétaire communal, en remplacement de M. Hermant, démissionnaire. Il existe à Farciennes 413 maisons. Sur les 22 miliciens de l'année, 13 ne savent ni lire TIl écrire, un seul sait lire et 8 savent lire et écrire.

La Société du Roton est autorisée à établir une machine à vapeur, de la force de 12 chevaux. La Société de Masse-St-François demande l'autorisation nécessaire, pour pouvoir installer une machine d'épuisement à son puits nv 1. Le 24 Août, MeUo Pauline Docquier est nommée institutrice communale, au traitement de 200 frs. et avec indemnité de logement. Précédemment l'école des filles n'était qu'adoptée. Une maladie sévit parmi les bêtes à laine. 18 maisons sont inhabitées dans la commune.

En Décembre ont lieu des patrouilles de nuit. Les hommes de 20 à 60 ans y sont astreints, sauf les ministres du culte et les comptables de l'État. Le total des dépenses pour l'instruction publique est de 1580 frs. Les élèves solvables paient une rétribution aux instituteurs.

1847. Le garde-champêtre surveille les réparations faites aux chemins et son traitement est porté il. frs. 500.00 L'instituteur Allard reçoit un traitement de" 200.00 Pour l'instruction de 73 enfants pauvres » 292.00 Pour indemnité de logement "150.00 L'institutrice Docquier a un traitement de » 200.00 Pour l'instruction gratuite de 57 filles pauvres» 228,00 Et pour son logement " 100.00 Les fournitures classiques pour filles et garçons montent à 80.00 On supprime des sentiers. COlllMUNE Di: FARCIENNES 4D7

Des habitants réclament parce que la pompe d'exhaure de la Société de Masse St-François a asséché leurs puits.

En Juin, un point d'arrêt du chemin de fer est établi au milieu de la Grand'rue, grâce à l'intervention de MT Deschamps, ministre d'État. Pour obtenir le point d'arrêt, l'Administration du chemin de fer exige une garantie de recette de 1800 frs, On fait en conséquence circuler une liste de souscription, pour ga- rantir la recette exigée. Les principaux souscripteur" sont M. Piton-Quarré pour frs. 250 M. Quarré Ad. " 200 M.. Ficheroulle Hubert " 30 M. Marlier Nicolas " 30 M. Paternotte Franc. " 15 M. Fanuel Pierre " 15 M. Bolle Paul J. " 50 M. Lambillotte J. " 15 M. Delbove Adrien 10 M. Ficheroulle F. " 15 M. J aumin J -B. " 5 M. Challes J-B. 10 M. Gilot Thomas. 5 M. Ficheroulle J. " Hi M. Quarré Walter " 25 M. Allard Xavier 10 etc.

Les souscripteurs n'ont jamais dû payer, les recettes étant montées à frs. 3200 la première année de l'établissement du point d'arrêt. Le premier bureau de recette était établi dans l'aubette du garde-barrière Willem et tenu par lui. Tout son mobilier consistait en une petite armoire. Plus tard on réclama près du ministre, parce que la sta- 408 ANNALES HISTORIQUES DE LA

tion n'était pas tarifée. Pour la direction de Charleroi, on payait comme si le départ avait eu lieu de Tamines, ct, pour cette commune, comme si le départ avait eu lieu à Châtelineau. De plus, IOl·SqU3 les marchandises arrivaient par un che- min de fer concédé, on les déposait à Châtelineau ou à Tamines, ct on devait p!tyer de nouveau, pour les faire réexpédier à Farciennes.

Dans une pétition adressée pour qu'il fut obvié il, ces in- convénients, on dit que l'industrie de la commune est im- portante; qu'on y voit: Une fabrique de fécule et de glu- cose, (au vieux château); une distillerie (au même lieu) ; trois brasseries (Quarré, Lambillotte et Ficberoulle ) ; un moulin à eau, un moulin à vent, une fabrique de laine ar- tificielle, une fabrique de pointes de Paris, une fabrique de produits chimiques et de noir animal, (Ces 4 dernières fabri- ques appartenaient à M. W. Piton); un atelier de construc- tion, deux société" charbonnières, (Masse St-François et le Roton); une maison de gros pour les vins (Quarré), et 4 marchands de farine.

Nous devons à l'obligeance de M. Goffart, chef de station actuel, la liste suivante des chefs de station qui ont géré le bureau mixte de Farciennes. COMMUNE DE FARCŒNSES. 409

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    L'administration communale prend ses dispositions pour construire la maison communale actuelle, SUl' un excédant de la ferme Thomas, achetée par l'f:tat lors de la construc- tion du chemin de fer. Là se trouvaient la grange et des écuries. Un certain nombre d'habitants pétitionnent contre la construction projetée en cet endroit; ils se fondent sur 6 motifs principaux: 1° La maison commune il construire, se trouvera trop près du point d'arrêt récemment établi; ce qui amènera peut-être sa suppression. 2° La construction projetée empêchera l'établissement d'une voie d'évitement pour les marchandises. 3° Le passage trop l'approché des trains, nuira à l'étude des enfants réunis dans les salles d'écoles, à établir dans le bâtiment projeté. 4° L'emplacement n'est pas suffisant pour pouvoir établir les locaux nécessaires: la maison communale, les écoles et les logements des instituteurs. 5° La contiguité des écoles des filles et des garçons, sera un danger pour les mœurs. 6° On craint que les religieuses institutrices ne donnent leur démission, si on les force à habiter leur logement mé- nagé dans le sous-sol.

    L'administration communale répond aux pétitionnaires: Que le 15 juillet 1847, le Conseil communal avait approuvé la convention passée avec l'État, et que par suite, la com- mune était devenue propriétaire du terrain sur lequel on devait bâtir. Que cette délibération avait été approuvée par la Députation permanente. Que le lieu choisi était le seul convenable pour bâtir une maison commune. Que les plans et devis dressés par M.. BoUe architecte, avaient été approuvés. COMMUNE DE FARCIENNES. 411

    Que le Gouvernement avait examiné le point de savoir , si le bâtiment à élever, ne serait pas placé trop près du chemin de fer. Que cet inconvénient n'avait pas été reconnu. Que le Gouvernement, qui avait' établi le point d'arrêt en juin 1847, avait autorisé le 29 août de la même année, l'échange donuant à la commune, le terrain SUL' lequel on devait bâtir. Que le Ministre connaissait ces faits et n'aurait pas accordé l'échange, s'il avait prévu qu'il en résulterait des inconvénients pour le point d'arrêt. Que le Gouvernement s'était réservé un terrain suffisant pour établir une voie d'évitement . . Que les pétitionnaires auraient raison s'ils pouvaient espérer pour une commune de 2000 habitants, l'établissement d'une véritable station. Que la voie d'évitement ne doit avoir que quelques mètres de longueur, que le terrain a 18 mètres de largeur, et 100 mètres environ de longueur, et que celle-ci n'est obtenue que par l'échange intervenu entre l'État et la commune. Qu'on n'avait garanti à l'État, pour avoir le point d'arrêt, qu'une recette de 181)0 frs. annuellement, et que la première année, il avait perçu 3200 frs.; qu'en pareille situation, on ne pouvait craindre de voir le point d'arrêt supprimé. Que trois trains seulement passaient pendant les heures des classes, que cela ne pouvait distraire les enfants que pendant trois secondes. Que les plans de la maison commune, avaient été établis en vue d'un accroissement considérable de la population. Que le danger pour les bonnes mœurs était sérieux, mais que les écoles seraient complètement séparées. Que les insti- tuteurs veilleraient sur les élèves et, qu'au-dessus d'eux, se trouvaient les inspecteurs. Qu'on ne se charge pas de loger les religieuses, mais seu- lement l'instituteur et l'institutrice. La réponse de l'administration communale, à la pétition de quelques habitants, est du 28 août 1848, et elle est signéo par 412 ANNALES HISTORIQU ES DE LA

    MM. Piton-Quarré, bourgmestre, Challes et Quarré échevins, Bolle, Frère et Lam billotte conseillers. On voit dans cette pièce qu'il passe huit trains pal' jour. Le Bureau de Bienfaisance vote une dépense extraordinaire de mille francs pour les pauvres. On décide de porter 15 010 d'additionnels aux contributions, et de supprimer le rôle de la voirie; les cotisations atteignant surtout les petits. De 1840 à 1847, 35 familles en moyenne par an reçoivent des secours médicaux du Bureau de Bienfaisance. Les trois médecins ct chirurgien reçoivent ensemble 200 frs. par an. Deux pharmaciens font des fournitures pour 225 frs. en moyenne, par année. Les revenus du Bureau de Bienfaisance, qui étaient de 4251 frs. en 1840, sont de 5035 frs en 1847.

    1848. Cette année a laissé un grand souvenir dans l'esprit des contemporains ; elle a vu la chûte de Louis Philippe 1er, roi des Français. Louis-Philippe régnait paisiblement. La France était pros- père, respectée de toutes les nations, et les fils de son roi étaient très-populaires. Aussi la stupéfaction a-t-elle été grande lorsque, sans grande agitation, à l'occasion d'un simple banquet - le banquet de la Réforme - une Révo- lution éclata en février. Louis-Philippe alla mourir dans l'exil, sans qu'une province et une ville se levât pour protester m pour le défendre. Triste, triste chose que l'esprit public en notre temps. La République est proclamée à Paris et la France l'acclame. La veille, il n'y avait presque pas de républicains dans le pays. La versatilité française éclata alors dans tout son jour. La Bruyère l'avait dit il Y a deux siècles: "A certain jour vous pouvez faire tout de la France, mais le lendemain ne cherchez pas seulement à réformer ses enseignes. " C'est-à dire à la contrarier dans la moindre des choses. COMMUNE DE FARC1ENNES. 413

    , C'est alors qu'à la nouvelle de la proclamation de la République à Paris, Léopold 1er se rendit à la Chambre des Représentants, s'offrant à quitter le trône, si le peuple belge le désirait. On l'acclama. Les événements eurent un contre coup en Belgique. Des Belges habitant Paris s'organisèrent et arrivérent à la frontière pour révolutionne l' notre pays, espérant pêcher quelques bonnes places dans la bagarre, mais ils furent trompés dans leur attente, L'armée les reçus à coups de fusils, à Risquons-tout. A l'intérieur, quelques individus cherchent à organiser la Révolution; mais ils ne trouvent guère d'écho. Quelques têtes chaudes, quelques ambitieux seuls s'agitent à leur suite. Dans nos environs, Fleurus est un des centres; le lieu n'était pas mal choisi, car en cette ville, dit-on, les têtes s'échauffent vite. Pour attirer des adhérents à leurs meetings, les chefs du mouvement organisent un JOUI' un banquet à vingt-cinq cen- times par tête. Toute l'Europe s'émut de la révolution de février, des troubles agitèrent plusieurs pays, partout régnait l'inquiétude. Le mot de république effrayait. On se souvenait de 1793. En Belgique, le calme se rétablit de lui-même. Une loi du 1er mai ordonne le renouvellement intégral des conseils communaux. Ce fut un coup de maître, aussitôt les petites ambitions s'éveillèrent, les divisions de clocher. écla- tèrent, et toute l'activité des esprits se concentrant sur les élections, on ne pensa plus aux innovations françaises et à la République que quelques-uns auraient voulu fonder en Belgique. Le 28 août, on procède aux élections. MM. Piton-Quarré, Quarré W., Challes J.-B., Lambillotte Fr., Lemal Isidore, Thomas J.-B., Marlier N., Bollc f~m. et Frère Jean 1\1. sont élus. Ils sont installés le 8 décembre. C'est à partir de cette élection, très chaude, très mouve- mentée, que les électeurs mirent plus d'empressement à assister aux élections. Sous l'influence de la révolution de février, on avait organisé des réunions dans lesquelles on discu tait les 414 ANNAIJES HISTORIQUES DE LA

    intérêts communaux. Précédemment les élections étaient si peu suivies, qu'on dut aller plusieurs fois sur les campagne.s, chercher des cultivateurs, pour les prier de se rendre à la maison commune, pour qu'on put organiser le bureau électoral. Le cens électoral , pour les chambres, est baissé à 20 florins de Hollande, ou t'l's. 42.32. Une longue sécheresse sévit cette année.

    Le budget de l'instruction publique est établi comme suit: Recettes. Allocation du Bureau de Bienfaisance frs. 700. n Allocation communale 536.58 Sommes non employées sur les allocations des années précédentes 23.42 Subside de l'Etat et ùe la Province 200. " Total des recettes frs. 1460.00

    Les dépenses sont comme suit : M. Allard Mlle P. Docquier Indemnités pour l'ins- truction gratuite. frs. 300 frs. 250, " Traitement, 200 " 200 n Indemnités de logement " 100 " 100 " Loyers des écoles " 75 " 75 " Entretien des écoles et du mobilier. " 20 " 20 n Fournitures classiques. " 40 " 29,99 Chauffage. 25 25 " ---- " ---- " TOTAUX 760 " 699,99 760,00 Total des dépenses pour une année " 1459,99

    Les enfants qui ne jouissent pas de l'instruction gratuite païen t un écolage montant au maximun à 1 franc par mois. La commune donne un subside (le" 100 francs à la société de musique. COMMUNE DE FaRCIENNES.

    On construit la maison communale actuelle. L'architecte est M. Damase Bolle et le surveillant des travaux M. Thomas Gilot, tous deux nés à Farciennes. Les entrepreneurs sont M. Carlier de Nivelles et M. C. Delire de Farciennes. L'adjudication a lieu pour 15500 francs. Un arrèté royal du 17 Mars autorise l'aliénation de chemins et de sentiers. Le lor Mars, l'Atlas de la voirie est arrêté définitivement par la Députation permanente. Il a été dressé par M. Mazy, géomètre du cadastre à Aiseau, en conformité de la loi du 10 Avril 1841. Selon l'Atlas, il y avait dans la commune. 24213 mètres de chemins pour voitures, de 3 à 8 mètres de largeur légale, et 20087 mètres de sentiers de un mètre de largeur, soit 44300 mètres de voies de communication, soit près de 9 lieues, Beaucoup de sentiers ont été supprimés. Ils étaient au nombre de 53 et les chemins au nombre de 50. Il est à regretter, 1° que lors de la formation de l'Atlas de voirie, on n'ait pas aborné les chemins, et 2°, qu'on n'ait pas fait au dit Atlas les mutations utiles. La commune demande que le chemin de Farciennes il, Menonry (Aiseau), soit déclaré de grande communication. La commune de Presle s'y oppose.

    18"9. M. Jean-Baptiste Thomas, quittant la commune, donne sa démission de membre du conseil communal et du Bureau de bienfaisance; il est remplacé au conseil par M. Isidore Ficheroulle, et au Bureau de bienfaisance par M. Thomas Gilot. Les héritiers de M.• Jean-Bk. Gendebien vendent le château de St-François, à M. Auguste Scarsez. Sa famille en fut propriétaire jusqu'en 1887. Il fut ensuite vendu il, MM. Van Crombrugghe et ÜO qui y établirent un moulin il vapeur. L'antique couvent démoli fut remplacé d'abord par un château: et celui-ci devint en 1888 une propriété industrielle. 416 ANN ALES HISTORIQUES DE LA

    On ordonne de badigeonner, à l'extérieur, tous les bâtiments de la commune, comme mesure préservatrice contre la fièvre typhoïde qui sévit. Le traitement du secrétaire communal est porté à 550 frs. On décide que le pâturage des prairies finira le 31 Décembre. On vend des sentiers et des excédants de chemins. Une longue sécheresse désole la saison d'été.

    1850. Cette année est remarquable par la grande inondation qui eut lieu au mois d'août. A la suite de fortes pluies, les eaux de la ~ambre, sortant de leur lit, montent à une hauteur incon- nue jusqu'à ce jour, enlevant les récoltes des terrains bas, les charbons, les bois déposés sur les rivages établis le long de la Sambre. Beaucoup de maisons sont submergées, des murs sont renversés et six ponts en pierre, construits sur la Sambre, depuis Farciennes jusqu'à Namur, sont emportés par le courant. Les radiers qui soutenaient leurs bases n'avaient pas été assez solidement établis. Les pertes occasionnées par l'inondation sont grandes. Pour Farciennes elles sont estimées à 14.000 frs. Le passage des trains est interrompu de Farciennes à Namur, et sur la route de Fleurus, on rétablit les anciennes voi tures dites diligences. . Les ponts emportés furent reconstruits en bois; des pou- trelles en sapin appuyées sur un cintre, pour leur faire prendre la courbe voulue, et clouées les unes sur les autres, formèrent de longues arcades partant des anciennes culées des ponts; on y établit des tabliers sur lesquels passèrent les trains. Ces ponts en bois ne furent pas de longue durée, quelques années après on les remplaça par les ponts en fer: actuels. On peut voir à quelle élénltior s'élevèrent les eaux de la Sambre, pendant la kermesse communale. M. Coppenhol1e tailleur de pierres, a tracé un trait sur la face au midi de la culée de gauche du pont situé au lieu dit "SOUS la ville, COMMUNE DE FARCIENNES. 417

    il marque le niveau atteint à la date du 17 Août 1850 j et indique le jour où les eaux sont arrivées à leur point culminant.

    Pour actes de courage pendant l'inondation, les nommés Dubois-Poulain et Poulain François, bateliers étrangers et un nommé Laurent de Farciennes, reçoivent la médaille de sauvetage.

    Un procès est pendant entre la communo ·et Monsieur Schwan, Directeur-Gérant de la Société de Masse-St-Frnnçois, pour suppression du chemin publie qui traversait son char- bonnage. Ce procès et ses incidents ont longtemps ému la commune. M. Schwan fut condamné par les tribunaux, et en suite d'une transaction avec l'Aclministration communale, il remplaça le chemin qu'il avait supprimé, par celui qui existe actuel- lement. Ce directeur-gérant, fort de sa position industrielle et de l'influence qu'elle lui donnait sur beaucoup d'habitants, voulut régenter la commune, mais à la fin, le bon sens et l'indépendance du public prirent le-dessus, et M. Schwan qui était allemand, ne fut plus d'aucun poids dans les affaires communales.

    Des habitants demandent de pouvoir maintenir leurs fosses à fumier en les entourant d'un mur. Plusieurs de ces fosses avaient déjà été comblées. Le 29 octobre, l'administration communale fait célébrer un service funèbre pour la reine Louise-Marie récemment décédée et l'on vote une adresse de condoléance au Roi. Le Conseil prend le deuil. On demande qu'un bureau de poste soit établi à la station du Centre, Le 11 Juillet, douze ouvriers sont tués li la fosse de Saint François, pur le bris d'une corde. On fonde à leur intention, un obit annuel.

    JI. 27 418 ANNALES HISTORIQUES DE LA

    Le 19 Septembre, le couseil ordonne la démolition de la chapelle St-Jacques à Tergnér.. Le chœur méritait d'être conservé. La Société du Roton demande à établir une machine d'épuisement. Les habitants craignant de voir tarir les puits et les fontaines, pétitionnent contre l'autorisation demandée Le conseil communal les appuie. Le renouvellement du Conseil Communal fait en 1848, ayant été Intégral, on tire au sort les noms des membres qui doivent former les deux séries. Sont désignés pour ter- miner leur mandat au 31 Décembre 1852: M. Quarré éche- vin et MM. Ficheroulle, Marlier et Lemal, conseillers. La seconde série est ainsi composée de M. Challes échevin, MM. Bolle, Frère, Lambillotte, conseillers et M. Piton-Quarré, bourgmestre.

    18&1. Le subside de l'État pour l'instruction publique est de 160 frs, La Province donne pour le mobilier, 30 frs. Les centimes additionnels montent à frs. 523.44. Le revenu des biens communaux est de frs. 3752. Les rentes produi- sent frs. 97.84. La chasse est louée frs, 106. La vente du regain des bans produit frs. 465.06 et les amendes de police frs, 13('.62, Le secrétaire communal jouit d'un traitement de frs. 550. Les frais de bureau montent à frs. 100; le garde-champêtre a un traitement de frs. 500; on donne 40 frs, aux pom- piers. L'entretien des pavés coûte frs, 160 et celui des chemins frs. 2479. Le curé pour binage a un supplément de frs. 406. L'instituteur et l'institutrice reçoivent au total frs. 1125; l'entretien du mobilier des écoles coûte frs, 40; l'entretien des bâtiments d'école frs. 120; les fournitures classiques frs. 96.83 et le chauffage, pour les deux écoles, frs, 50. Les fêtes publiques occasionnent une dépense de frs. 50 COMMUNE DE FARCIENNES. 419 et on donne 25 frs. d'encouragement à la société de musi- que. Les recettes totales montent à frs. 10.166 et les dépenses frs. 11348.41. Il Y a ainsi un déficit de frs. 1181.53. La construction du clocheton, qui se trouve placé à la maison commune, coûte frs, 177 .40. Il a été dessiné par Ml'. T. Gilot de Farciennes. On construit les murs de la cour de la maison commune.

    On procède au renouvellement de la moitié du conseil .communal. M.M. Quarré, échevin, Lemal, Marlier et Fiche- roulle sont réélus. M. Marlier demande, sans résultat, l'annulation des élec- tions, parce que le président avait ouvert lui-même les bul- letins, sans les passer aux scrutateurs.

    On installe une machine à vapeur, au puits Mazarin de la société de Masse-St-François. Les habitants font opposi- tion. On pétitionne pour obtenir un bureau de marchandise à la halte du chemin de fer. Les sociétés de Masse-St-François et du Roton, sont auto- risées à ue pas se servir de la lampe de sûreté contre le grisou. Des habitants sont condamnés à l'amende, parce qu'ils n'enlèvent pas leurs fumiers placés, non seulement dans les rues, mais aussi SUl' leur terrain, à une certaine distance de celles-ci. Les deux ponts-levis du pont de Tergnée, sont remplacés par un tablier unique. Au 31 Décembre la commune compte 22fî7 habitants. On pétitionne pOUl' avoir le déplacement du déversoir ancien, qui nuisait à la prairie de Dria, en maiutenan t les eaux à un niveau élevé. 420 ANNALES III8TORIQU1i:S DE LA

    1852. On ne reçoit pas de subside pour l'instruction pu- blique. On porte au budget un traitement de 500 frs. pour le vicaire. Melle Pauline Docquier, en religion sœur Marie-Ange, donne sa démission d'institutrice, elle est remplacée par Molle Rufine Docquier en religion sœur Mectilde, fondatrice du couvent de Farciennes et encore en vie actuellement.

    La Société du Roton relie par un chemin de fer, sa fosse du brisé à la Sambre. Un arrêté royal du 18 Juillet, autorise l'établissement d'une gare pour les charbonnages du Roton et de Masse-St- François. Ce fut l'origine de la station du Cam pinaire. Une machine à vapeur est installée dans la fabrique do clous, établie par M. Daugniaux, dans les bâtiments cadas- trés S D nO 46f. Un arrêté royal du 21 Décembre, porte maintenue et réu- nion (lu charbonnage du Roton-Sainte Catherine.

    Mello Angélique et M. Benoit Scarsez étant décédés, l'an- cienne seigneurie appartient à M. Charles A. Scarsez. Les habitants du Centre revendiquent la propriété de lours fosses à fumier, qu'on veut faire disparaître; ils font ,à cette occasion un procès à la commune. 193 enfants reçoivent l'instruction gratuite. On compte dans la commune, 6859 mètres de chemins empierrés.

    1853. On place un ventilateur à la fosse de Masse-St- François; il est mû par une machine à vapeur de la force de 18 chevaux. La même société est autorisée à mettre en exploitation son puits Mazarin, à condition qu'elle ne pourra extraire COMMUNE DE FARCIENNES. 421 du charbon à moins de 90 mètres, en-dessous de sa gale- rie d'écoulement. On y installe une machine à vapeur de la force de 25 chevaux, provenant du puits nO 1. Celle-ci est remplacée par une machine de 80 chevaux.

    M. Allard, receveur communal, permute avec M. J.-D. Devillers, secrétaire. La Société du Roton est autorisée à exploiter la veine du Greffier, à sa fosse n° 2, qui était creusée à quelques cen- taines de mètres, au nod de la fosse actuelle, dite du Brisé.

    On agite la question du déplacement de la station du Centre, pour ne laisser subsister que la station du Campi- naire, On fait des démarches pour son maintien. Un arrêté du 23 septembre autorise le défrichement du bois des pauvres. Ce fut une erreur, ce terrain ne trouva bientôt plus de locataire, si ce n'est à vil prix. On pave la rue de l'église.

    Le 22 août a lieu le mariage du Roi Léopold II, alors duc de Brabant, avec S. A. 1. et R, Marie Henriette d'Au- triche. On fait il, cette occasion des fêtes qui coûtent 300 frs. Une société dramatique ct philanthropique qui existait à Farciennes depuis deux ans, liquide cette année en laissant un boni de frs, 563 qui sont distribués aux pauvres.

    Le conseil de Fabrique est composé de MM. Camus J ulieu président, Dejean curé, Challes Jean-Baptiste, Lam- billotte Paul et Devillers Constan t. Le Bureau de Bienfaisance est autorisé à dépasser de 400 frs les crédits de son budget, pour venir en aide aux nécessiteux, à cause de la cherté du pain. La moyenne des recettes ordinaires de la commune, de- puis cinq ans, est de 4978 frs. 422 ANNALES HISTORIQUES DB LA

    185.... On vend des matériaux de la chapelle Saint- Jacques pour 355 frs. On décide de paver la Grand'rue, sur une longueur de 250 mètres.

    Des industriels font des démarches pour arriver à la sup- pression de la station du Centre, afin de tout concentrer à l a Imite du Campinaire, récemment créée. Le3 habitants font il ce projet une forte opposition. Ce fut une grave affaire pour la commune. Le Centre, Tergnée et Grand-Champ y auraient beaucoup perdu. Le ministre des Travaux publics, Mr Vnnhoorebek , à la suite de démarches, écrit il l'adminis- tration communale, que statuant sur diverses requêtes à lui présentées, au sujet du déplacement Ol! du maintien de la halte de Farciennes, il a décidé qu'elle serait " provisoire- ment" maintenue, mais que, pour donner des facilités au commerce et à l'industrie, le service des marchandises serait étendu, autant que possible, à la halte récemment créée à la traverse dl! Campinaire, et qu'un bureau serait établi en cet endroit. Le 5 avril, à la suite d'une réclamation, le ministre écrit que le mot " provisoirement,,, employé dans sa dépêche du 18 Mars, n'implique pas une idée de transition à la halte actuelle de Farciennes, que cette suppression ne pourra avoir lieu qu'à la suite d'une nouvelle instruction. Cette question de la suppression de la station du Centre a longtemps inquiète les habitants et a occasionné beaucoup de démarches. La commune a été soutenue alors par Mr Spitaels, sénateur, et Mr Deschamps, représentant. L'affaire devint surtout brûlante lorsqu'un jour, on transporta au Campinaire le bureau de poste et du télégrapho ; c'était un pas fait vers la suppression. Pour motiver le transfert du hureau de poste au Campi- nnire, des d irccteurs industriels avaient avancé que la plupart des lettres reçues dans la commune, étaient en destination de COMMU1Œ). DE FABCmNNEB. 423 ce quartier. Pour s'assurer du fait, l'administration des postes fit compter, pendant un mois, les lettres arrivant dans les diverses parties de la commune. Un directeur-gérant prévenu sous main, fit jeter pendant ce mois, de nombreuses lettres à la poste, dans diverses lo- calités, toutes à son adresse. On comprend qu'une statistique faite dans de pareilles conditions, devait produire des résul- tats erronés. La. construction des bâtiments de la station du Campinai- 1'0 a coûté 27.000 frs., taudis que ceux de la station de Far- ciennes n'ont été payés que 18.000 frs, On voit que tout en maintenant la station de Farciennes, on donnait plus d'importance à celle du Campinaire. Le nom de Campinaire ne provient pas, de ce que l'en- droit où la station est bâtie portait ce nom, mais de ce que, en cet endroit passe la route du Campinaire à Châtelet. La station se trouve au lieu dit: g Fond du Ban."

    En cette année aussi, une autre question intéressant beau- coup de propriétaires, vient agiter la commune et occasionner des troubles parmi les habitants, par suite des manœuvres de certaines personnes. Lorsqu'on avait créé le cadastre, comme lorsqu'on avait levé l'Atlas de la voirie, vers 1842, on avait porté comme faisant partie des chemins publics, tout le terrain compris entre les deux rangées de maisons formant la Grand'rue. On avait ainsi englobé daus les terrains publics, l'emplacement des nombreuses fosses à fumier qui longeaient la Grand'rue des deux côtés. On avait de plus porté comme faisant partie de la voirie, l'emplacement des fosses à fumier, installées le long des voies secondaires. Les habitants, à cette époque, ne songèrent pas à réclamer contre les plans déposés, et ceux-ci, après le délai légal, furent considérés comme admis définitivement. Cette négligence des intéressés leur fut fatale. 424 ANNALES HISTORIQUES DE LA

    Le commissaire - voyer Gonthier , après div en avertis- aements, déclara des contraventions aux propriétaires des fosses à fumier, et ua jugement du juge de paix, après plaidoiries de Ml', G. Bolle avocat, les condamna à les rem- plir et à payer trois francs d'amende chacun. L'affaire se compliqua, par suite de 1:1 division des ha- bitants. L'administration communale, pOèlr arriver au main- tien des fosses à fumier, avait demandé à l'autorité supé- rieure, de distraire des attributions du commissaire-voyer, les deux bandes de terrain situées entre la rue centrale et les trottoirs établis le long des maisons, elle aurait eu ainsi la police des emplacements des fumiers, et aurait toléré leur maintien, en le réglant, mais quelques brouillons, qui fai- saient de l'opposition personnelle au bourgmestre, répan- dirent le bruit, que la commune faisait cette demande, pour pouvoir vendre des emplacements à bâtir, le long de la Grand'rue, qu'on y établirait deux rangées de maisons. C'est alors que des habitant, pétitionnèrent contre le projet de l'autorité communale. D3 li des divisions et des récrimina- tions. Plus tard les pétitionnaires mieux instruits, déclarèrent que c'était abusivement qu'ils avaient signé et qu'ils appuy- aient, au contraire, la demande de l'administration locale; mais le projet de celle-ci n'aboutit pas et les fumiers dispa- rurent. Ce fut une grande amélioration, mais le moyen employé pour y parvenir, s'il était légal, n'en était pas moins injuste. On devait indemniser les propriétaires dont on prenait les terrains. On pouvait voir, d'une manière bien simple, si l'emplace- ment des fumiers, situés au couchant de la rue, apparte- nait aux habitants; on n'avait qu'à mesurer tous les ter- rains vendus par le seigneur au 17me siècle et précédemment comme nous l'avons dit plus haut, et voir si pour retrouver la contenance totale vendue, on devait englober la longue et COMMUNE DE FARCIENNES. 425 large bande sur laquelle les fumiers étaient établis. Le motif légal invoqué pour supprimer les fosses à fumier était celui-ci: une loi de 1791 avait remis aux communes la propriété d3S chemins, qui, avant la Révolution, apparte- naient aux seigneurs. Le point litigieux n'était pas là, le nœud de l'affaire était de préciser la limite de l'ancien che- min ayant appartenu au seigneur de la commune. Il est peu probable qu'il ait été établi dans sa largeur actuelle, qui est excessive. La société du Roton est autorisée à établir une machine à vapeur de 12 chevaux sur son puits d'aérage, et la société de Masse-SI-François une machine d'épuisement de 250 che- vaux-vapeur. Cette dernière est construite par M. Petrz-Dria- me à Grivegnée. Mr. Challes J-Ble est président de la Fabrique. M. Thomas A. lègue à cette administration, une somme de 250 frs. à charge de faire décharger 50 obits, et 200 frs. aux pauvres. C'est un des très-rares legs faits aux pauvres en ce eiè- cle. Nous n'en connaissons pas d'autre. Les legs faits à la Fabrique sont très-rares aussi, deux seuls sont venus à no- tre connaissance.

    Des élections communales ont lieu le 31 Octobre. Les membres sortants sont M. M. Piton-Quarré, bourgmestre. Challes J-B. échevin, Frère J. BoUe E. et Lambillotte Fr. conseillers, 96 électeurs sont inscrits; 85 sont présents. Sont -élus les 4 premiers cités plus haut et celui qui écrit ces li- gnes, entré jeune dans les affaires publiques; il n'avait que les 25 ans d'âge exigés pal' la loi. Chacun des élus obtient 69 voix, sauf M. Frère, qui n'en obtient que 68. Les élections sont très-chaudes, aucune question de prin- cipe n'est en jeu. Il ne s'agissait que de questions person- nelles. La politique n'était pas encore venue apporter la di- vision dans la commune. 426 ANNALES HISTORIQUES DE "LA

    La prestation de serment des nouveaux conseillers ft lieu le 5 Janvier 1855. On donne 75 frs. comme indemnité de logement au sieur Ed. Cortembos, qui devait s'établir à Tergnée, comme insti- tuteur.

    1815. On établit le chargement de la Société de Pont-de- Loup, à la station dn Campinaire, et on restaure le déversoir avec un subside de 1500 frs. de l'État. L'été est. très-humide, les récoltes se gâtent et les froments germent. La moisson finit en septembre. A cette époque, la société du Roton avait l'habitude de faire des présents à l'église à l'occasion de la Sainte Barbe, patronne des houille urs (4 décembre). Les sociétés de Masse- Saint-François et d'Aiseau-Presles en firent aussi quelques- uns. On donne l'instruction gratuite à 105 garçons et 85 filles. La commune paie 4 frs. pour chacun d'eux. M. Paul Lambillotte est nommé membre du Bureau de bienfaisance en remplacement de M. Piton-Quarré, décédé. M. A. Eugène est nommé garde-champêtre, en remplace- ment de M. G. Dauphin aussi décédé.

    IfilH. On élève des réclamations à cause de l'assèchement des puits par les travaux charbonniers; cette question agite la commune. M. Anselme Quarré est à la tête du mouve- ment. M. Piton-Quarré, bourgmestre étant décédé le 18 Dé- cembre 1855, M. W. Quarré échevin, donne sa démission, pour permettre à M. Walter Piton, son parent, de remplacer le bourgmestre, son père. M. Walter Piton est ainsi nommé conseiller commnnal le 14 janvier 1856, par 44 suffrages sur 70 votants. M. Anselme Quarré est ensuite élu conseiller en remplace- ment de M. W. Quarré. Un arrêté royal du 20 septembre, COMMUNE DE FARCIENNES 427 lui confère le mandat de bourgmestre. Il est installé le 10 novembre. M. Jean-Martin Frère est nommé échevin en remplacement dl:'. M. Quarré. M. Piton-Quarré, pendant longtemps bourgmestre de Far- ciennes, était à la hauteur de sa tâche; il fut longtemps conseiller provincial et occupa un grand nombre de fonctions administratives. L'opposition dans la commune lui reprocha beaucoup ses procédés autoritaires, mais en admettant encore que ce reproche fût fondé, on ne peut méconnaître qu'il rendit de grands services à la commune. Instruit, intelligent, il fut toujours mêlé au mouvement des affaires de son temps; c'était ce qu'on a appelé depuis un homme du progrès, il en eut les qualités et les défauts. A' la fin de sa vie, lorsqu'il ne fut plus à même de rendre les services qu'il rendait autrefois, il trouva dos ingrats.

    Molle Rufino Docquier, en religion Sœur Mectilde, est nom- mée institutrice communale le 22 juin; elle n'avait pas été régulièrement nommée en 1852. M. Colin est nommé receveur des contributions à Farciennes. Des jeunes gens créent une société de fanfares. Son premier président est M. Alexandre Challes, fils de l'échevin; son premier secrétaire-trésorier M. Jos. Kaisin , et son premier chef <1e musique M. Hubert AHard, fils du secrétaire com- munal. H. AHard quitta bientôt la commune, pour se rendre à Port-Louis (île Maurice) en qualité de maître de chapelle de la cathédrale. Il y mourut.

    Le 28 Septembre, M. Émilien Allard est nommé instituteur communal en remplacement de son père, qui occupe à sa demande, la place de sous-instituteur, sans traitement. M. E. Allard partit pour le Mexique, en qualité de sous-chef de musique de la Légion étrangère, créée en Belgique, pour 428 ANNALES HISTORIQUES DE LA soutenir le trône de l'empereur Maximilien. Il mourut de la fiàvre jaune, en débarquant, à La Vera-Crux. Par arrêté royal du 12 décembre, la Société de Pont-de- loup Nord, maintenant d'Aiseau-Presle, est autorisée à établir à Tergnée un puits d'extraction sur sa concession à peu près vierge. La concession d'Aiseau-Presle appartenait à Madame la comtesse d'Egger, veuve du prince de Gavre et aux familles d'Oultremont de Presle et Gendebien.

    La contribution foncière pour la commune, produit frs. 5692. " id. personnelle id. id. 2283.72 Les patentes donnent 985.46 La commune perçoit sur ces sommes 12 2/3 0/", pour amé- liorer ses chemins. Une commission composée de 4 conseillers: MM. Bolle Em., Marlier N., Kaisin Jos. et Lemal Isid. est instituée pour inspecter les écoles. M. Berger Lambert est nommé membre du Bureau de bienfaisance en remplacement de M. C. Devillers.

    1857. Le 27 octobre, on procède au renouvellement du mandat de quatre conseillers communaux. Sont élus: MM. Quarré Anselme, Lemal Isid. et Marlier Nicolas. Sur 108 votants, M. Daive Ans. obtient ensnite 54 suffrages. M. Dés. Devillers 51 et M. Isid. Ficheroulle 44. Une nouvelle élection a lieu le 28 novembre. M. Daive habitant Chatelineau ne peut plus faire partie du conseil. M. Devillers Désiré est nommé conseiller, par 50 voix. M. Ficheroulle obtient 47 suffrages. Environ 300 enfants fréquentent les écoles; l'école gardienne non comprise. 192 reçoivent l'instruction gratuite. L'État reconstruit en partie le pont de Tergnée, mais à condition que la commune en prendra l'entretien à sa charge, moins l'arche marine - celle du pont-levis. COJlfMUNE DE FARCIENNES. 420

    L'Etat exigeait que la reconstruction du pont, fût faite par la commune, mais on produisit un rôle de tailles imposées vers 1770, pour la reconstruction du pont, ce qui prouva que les frais à faire à celui-ci n'incombaient pas aux biens de l'ancienne fondation SI-Jacques-et-le-pont; biens qui sont devenus la propriété du Bureau de bienfaisance et de la Commune. Ce fait prouve l'utilité des archives.

    On accorde seize autorisations de bâtir. La population aug- mentait. A la fin de cette année et au commencement de la sui- vante, 70 personnes sont atteintes du typhus. 103 garçons et 91 filles reçoivent l'instruction gratuite. M. Lambillotte François est nommé membre du Bureau de bienfaisance, en remplacement de M. Frère Jean, nommé échevin. Les Sociétés de Masse-Saint-François et du Roton, ayant augmenté J'exhaure de leurs eaux, les puits s'assèchent, ce qui provoque des réclamations de la part des habitants, Le Corps des mines intervient et la Députation permanente prescrit des mesures de prudence aux Sociétés en cause. Non seulement les puits du Centre de la commune s'assè- chent, mais des fontaines tarissent: entre autres celle qui anciennement, portait le nom de "Fontaine de Marie-Jeanne" et qui est maintenant connue sous le nom de " Fontaine, Jeanne-Nanette. " Cette fontaine située au lieu dit " La Courtaille, " c'est-à dire près d'un terrain des premiers cultivés, a toujours joui d'une grande réputation, qu'elle devait à la légèreté de son eau; celle-ci pesait, disait-on, une once à la livre de moins que les eaux des autres fontaines. On venait de loin, prendre de l'eau à cette source pour les malades. La tradition raconte qu'on vint en prendre pour la reine Marie de Hongrie. Le fait est possible, cal' la sœur de Charles-Quint a habité le château de Binche, où 430 ANNALES ffiSTORIQUES DE LA elle donna des fêtes brillantes, et le château de Mariemont qu'elle bâtit. Pour transporter l'eau destinée à la Reine, on l'avait mise dit-on, dans un baril placé dans un tonneau plein d'eau. La fontaine Jeanne-N anette qui, avant 1857, avait sa SOur- ce presqu'au niveau du sol, est actuellement un puits, pour faire monter les eaux, il faut l'aspiration d'une pompe.

    1858. M. Walter Piton est nommé bourgmestre en février et installé le 20 mars; le conseil communal est ainsi composé de M. Piton bourgmestre, MM. Challes et Frère échevins et de MM. Lemal, Marlier, Belle, Quarré, Kaisin et Devillers conseillers. Le secrétaire jouit d'un traitement de frs 650; le garcle- champêtre de frs 600. La société de musique reçoit un subside de frs 100. La chasse c1es biens communaux est louée frs 22. Les dépenses communales montent à frs 7305.84 et les recettes à frs 10070.94.

    Le tableau des anciens militaires ayant servi dans les armées françaises de 1792 à 1815, tableau dressé en vertu de l'arrêté impérial français, du 25 août 1857, pour la dis- tribution de la médaille dite de Sainte-Hélène, porte les noms et détails suivants. 1° M. Delire Charles-François, chevalier de la Légion d'honneur, a fait les campagnes d'Espagne et de Portugal, de Russie, de Prusse, de Leipzick et de France, en qualité de sous-officier au 3me régiment d'artillerie à cheval. 2° Delvaux Guillaume a fait les campagnes d'Espagne, de Portugal et de France et a servi dans le 4mo bataillon du génie. 30 Vieslet Pierre-Paul, a fait les campagnes d'Espagne et de Portugal, au 44me régiment de Ligne. 4° Vieslet Edouard, a fait les campagnes d'Espagne, de Portugal et de Prusse, au 7rue hussard. COMMUNE DE FARCIENNES. 431

    5° Simon Jean-Joseph, a fait les campagnes d'Espagne, de Portugal et se trouvait à Wagram, au 8me de Ligne. 6° Fousse Jean, a fait les campagnes de Wagram, d-e Russie et de Waterloo, au 33me de Ligne. 7° Mahaut Charles, a fait les campagnes de Russie, de Leipzick et rie France, au 14mo dragon. 8° Challes J .-B., échevin, a fait la campagne de France, en qualité de canonnier. 9° Lenain Nicolas, a fait les campagnes d'Espagne, de Portugal, de Russie, de Leipzick et de France, au lor régiment des chasseurs de la Garde. 10° Charles Jacques, a fait les campagnes d'Espagne et de Portugal, au 12me de Ligne. 11° Ficheroulle Léopold, a fait les campagnes d'Espagne et de Portugal, au 82me de Ligne. 12° Kinon Mathieu, a fait les campagnes d'Espagne, de Portugal et de France, au so= de Ligne. 13° Bodart Paul, a fait la campagne de Russie, au Ume de Ligne. 14° Laviolette François, a fait la campagne de Russie, au so= de Ligne. Les 14 médailles ont été remises aux ayant droit en séance publique du conseil communal.

    Nous croyons qu'il est intéressant pour nos lecteurs, de savoir en quelle occasion Delire, né à Farciennes et y décé- dé le 2 Juin 1871, a été nommé chevalier de la Légion d'honneur. Delire, brigadier dans l'artillerie de campagne, se trouvait en Espagne, lorsque son régiment reçut l'ordre de partir pour la campagne de Russie, campagne qui fut si funeste aux français. Il traversa ainsi une partie Ile l'Espagne, la France, l'Allemagne et la Pologne avant d'arriver à desti- nation. L'hiver qui survint était rude, mauvais même pour les 432 ANNALES HISTORIQUES DE LA

    Russes habitués cependant aux rigueurs de leur climat. Un jour, Delire se trouvait avec deux pièces de canon en pleine campagne. Il faisait froid et les soldats avaient faim. L'offi- cier qui commandait les deux pièces, poussé par la famine avait quitté ses hommes et était parti pour aller au loin chercher quelque chose pour se restaurer, lorsqu'arriva un groupe de cavaliers enveloppés dans leurs manteaux. « Qui commande ici, dit l'un deux? n - « En l'absence du lieute- nant, c'est moi, Sire, répondit Delire qui avait reconnu l'Empereur. n ~ " Délogez-moi ces cavaliers, dit Napoléon, en montrant un groupe de Russes dont les têtes et les plu- mets se montraient derrière une colline. Delire pointa ses pièces avec soin ; les deux boulets partirent et allèrent tom- ber au milieu des cavaliers qui se dispersèrent aussitôt. " Prenez le nom du brigadier, dit l'Empereur il un de ses officiers, il est chevalier de la Légion d'honneur. " Pendant la retraite, Delire fut fait prisonnier et dépouillé par les Russes, il parvint à se sauver avec d'autres ct eut la bonne fortune de rencontrer un polonais, (Les Polonais aimaient les Français,) qui le vêtit, lui donna à manger et le conduisit par des chemins détournés dans la direction de la Pologne. Là, il était en pays ami, il était sauvé. Il tra- versa ensuite l'Allemegne en émoi, et, après différentes a- ventures, il arriva enfin à Farciennes. Quelque temps après son arrivée, il se maria avec une fille du maire, GiIot. Delire mourut sans enfants.

    1110 Des quatorze anciens soldats cités plus haut, les 5 , 6lUe,

    8100, 12me et 14m., ne sont pas nés à Farciennes.

    Il arrive dans la commune, en moyenne, 60 journaux par jour, et il en part environ 50 lettres. 55 voyageurs, en moyenne, prennent le train. Une grande sécheresse sévit, des puits et des fontaines tarissent, les habitants en attribuent la cause aux travaux charbonniers. De là des réclamations. COMMUNE DE FARCIENNES 433

    On discute avec la famille Lambillotte la propriété du puits du Haut-bout. On agrandit la station du Campinaire. On reconstruit les murs du Wez existant au Bas-bout. Le mètre cube de maçonnerie est payé frs. 14.50.

    Le conseil de Fabrique est composé de MM. Dejean cu- ré, Challes J.-B., Camus J., Dandois M., Devillers C., et Lambillotte P. Il se trouve dans la commune 110 chevaux et 380 vaches et génisses. Environ 109 garçons et 96 filles reçoivent l'instruction gratuite. Le traitement du secrétaire communal est augmenté de 200 frs. et celui du garde-champêtre de 100 frs. On agite la question de l'agrandissement de la station et de l'établissement d'une école à Tergnée. Le fermier Delalou offre un local pour cette école. On s'entend avec M. le curé Dejean pour installer la station dans son jardin.

    1859. Par arrêté royal du 6 Janvier, la société d'Aiseau- Presles est autorisée à placer une machine à vapeur de la force de 120 chevaux, pour son puits d'extraction et d'aérage. On établit une machine à vapeur de 25 chevaux, pour l'exhaure de la fosse Mazarin, de la Société de Masse- St-François, Il y a abondance de foin.

    La société de fanfares donne un festival dans le Grand- Jardin. Onze sociétés de musique étrangères y prennent part. La commune intente un procès aux enfants de F. Lambillotte pour la possession du puits du Haut-bout, dit le puits du Major,

    109 garçons et 105 filles reçoivent l'instruction gratuite. On fait des démarches pour maintenir la station du Cen- tre, dont l'existence est de nouveau menacée. Le ministre proposait de la supprimer et de faire communiquer la pla- ce communale à la station du Campinaire, par un chemin direct. On propose d'établir un chemin de grande communication d'Aiseau au pont de Terguée, et de Roselies à Farciennes par le pont du déversoir. Le subside annuel donné par le Bureau de bienfaisance pour l'instruction primaire est porté à 800 frs. Cette som- me est encore payée actuellement. On institue une commission d'inspection pour les éeoles j elle est composée de MM. Marlier, Kaisin et Devillers, con- seillers communaux. On reconnaît la. nécessité de bâtir une école à Tergnée.

    1860. L'instruction publique coûte frs. 2619, et le chapi- tre de la Bienfaisance publique se solde par une somme de frs. 652,G5. L'instituteur communal M. E. Allard, jouit d'un traite- ment de frs. 800. Mollo Ruffine Docquier, institutrice, reçoit frs, 750 et M. AUard père, ancien instituteur. faisant les fonctions de sous-instituteur reçoit frs. 500.

    La population de la commune est de 3169 habitants, par- mi lesquels on compte 51 électeurs généraux et 136 élec- teurs communaux.

    L'année est très pluvieuse, mais les récoltes sont belles en grains. Les expéditions, à la station de Farçiennes, montent à 82.000.000 de kilog. de marchandises. Le 13 Janvier meurt Victoire Delbove, veuve Pierard, à l'âge de 100 ans. COMMUNE DE FAllCIENNE8. 435

    On bâtit une école il Tergnée. Le 23 Juillet une députation composée de MM. Piton bourgmestre, Devillers et Kaisin conseillers, sc rend à Cha- telineau, pour présenter au Roi une adresse de félicitations, à l'occasion de son 29me anniversaire. 129 garçons et 112 filles sont portés sur les listes des enfants qui reçoivent l'instruction gratuite.

    Par un vote du Il Septembre, le Conseil nomme Melle Carry, en religion Sœur Marie-Louise, sous-institutrice au Centre. Son traitement est fixé à 500 frs. mais avec la faculté de percevoir des élèves solvables un franc pal' mois. Les habitants de Tergnée et de Grand-Champ pétitionnent, pour que ces deux hameaux soient représentés a u con- seil communal. La demande n'est pas admise pal' le conseil. .Le nombre des membres du Conseil communal est porté à. onze, en vertu de la loi du 31) Octobre 1860. Aux élections d'Octobre sont élus; au premier scrutin. MM. Piton-Quarré, Challes, Frère, Bolle Adrien en rempla- cement de son oncle M. Belle Em. et M. Delbove Adrien il. la place de M. J. Kaisin. Au 2me scrutin sont élus MM. Henin François, Ficheroulle Hubert et Francou Isidore. Le- 27 Décembre, le traitement du secrétaire communal est porté à 900 frs. pal' an.

    1861. Le Bureau de Bienfaisance prête à la commune la somme de frs. 7530, pour travailler aux chemins. La plus grande partie de cette somme est remboursée. La commune est autorisée à mettre 60/00 d'additionnels aux contributions foncières, personnelles et aux patentes. Les récoltes sont très-belles cette année.

    On construit le bâtiment de la station, dans l'excédent du jar- din de la cure et le bâtiment de recettes de la station du Cam- 436 ANNALES HISTORIQUES DE LA pinaire. Celle-ci est érigée en gare indépendante de celle de Farciennes. Son premier chef, M. Fleury, arrive le 18 Mai, et reste en fonctions jusqu'au 12 Décembre 1873. Il passe ensuite à la station de Manage. M. Verlaine Jules Jh succède à M. Fleury et quitte la station du Campinaire le 25 Juillet 1878, pour passer à celle de Waremme. Il est remplacé par M. Masure Aug. Jos. qui le 9 Juin 1886, prend possession de la station de Piéton. Ce dernier est mort à Piéton. Le chef actuel de la station du Campinaire est M. Wins Ch.-J.

    On construit le déversoir de la Sambre, en haut de la prairie de Dria. 27.863 voyageurs quittent la commune cette année par le chemin de fer, ce qui produit une somme de 14.881 frs. Les marchandises expédiées par la voie ferrée pèsent 102.632 tonneaux. La recette totale non comprise celle provenant des voyageurs est de frs, 271.936,79. On est loin de la garantie de 1800 frs, par an exigée par l'État, pour l'établissement du point d'arrêt primitif. On loue une salle d'école à Targuée. La sous-institutrice y est installée le 1er novembre. On décide la suppression de certains sentiers et d'excé- dents de chemins. M. Jacques Colinet remplace au Bureau de Bienfaisance M. T. Gilot, démissionnaire.

    186~. On impose les r.hiens ordinaires à deux francs par tête. Les chiens sont au nombre de 161. On établit une salle d'école, dans la grande pièce de l'étage de la maison commune. M. Bellière demande l'autorisation de construire une raffine- rie de sel, près de la station du Campinaire. On organise, à la kermesse, une marche militaire de Hiû hommes. COMMUNE DE FARCIENNES. 487

    MM. StrannarL et Cie construisent une fonderie de fer au Wairchat. L'hiver de 1861 à 1862 est très doux. Le Conseil de Fabrique est composé de MM. Challes J.-n.~ Camus Julien, Dandois Michel, Gilot François et Kaisin Joseph. On inaugure les bâtiments de la station du Centre.

    On décide le redressement du chemin reliant la Granrl'rue à la rue du Crombion. On fait à cet effet une emprise dans la parcelle cadastrée Son D, n° 45. On continue le pavage des rues. On établit la route reliant la rue du Chat à la route du Campinaire. Le devis estimatif est de 16.000 frs. La commune y intervient pour 1740 frs. M. 'Paul Gilot est nommé membre du Bureau de bienfai- sance, en remplacement de M. P. Lambillotto décédé. On dresse un réglement pour les écoles.

    1883; L'emplacement des fumiers de la Graud'rue est dé- claré terrain communal, par le tribunal de Charleroi. On nomme nn deuxième garde-champôtre , M. Prosper Ledoux. M. Émilien Allard donne sa démission d'instituteur commu- nal, et est remplacé par sou frère M. Félix Allard. Cette nomination divise la commune. Les élections d'octobre sont très agitées; sont élus: MM. Quarré Adrien en remplacement de son frère, Lemal Isidore, Henin François, Devillers Désiré et Marlier Nicolas. Il arrive en moyenne par jour 115 lettres et 98 journaux. La récolte est très belle.

    Les membres du Bureau de bienfaisance sont: MM. Allard Xavier, Gilot Paul, Colinet Jacques, Lenain Joseph et Kaisin 438 ANNALES HISTORIQUES DE LA

    Joseph. Ces deux derniers nommés cette année, le premier en remplacement de M. L. Berger et le second an lieu de M. F. Lambillotte, décédé. Le Conseil de Fabrique est composé de: MM. Challes J.-B., Bolle Joseph, Dandois Michel, Camus Julien et Kaisin Joseph. En janvier, M. Carbon, premier vicaire de Farciennes, quitte la commune j il est remplacé par M. Lacroix, lié à Soignies. Le 5 juin meurt à Mons, M. Charles-Auguste Libert- Scarsez, propriétaire de l'ancienne seigneurie de Farciennes, qui habitait en été son château à Soiut-François. Il repo..O sous le chœur de l'église de Pironchamp, il, la construction de laquelle il avait puissamment aidé. De sa femme Olympe Marie-Françoise, baronne de Loen d'Enschede, M. Scarsez eut deux fils et cinq filles. Madame Scarsez, née baronne de Loen, d'Enschede et de Roos- beek, est fille de François-Joseph' et de Théodore-Marie-Jeanne baronne de HOVE'II de Westerfiier. Elle est née à Liège le 1er juin 1819. (1)

    Un projet d'emprunt, à faire pour paver les rues de la commune, dressé par M. H. Ficheroulle, conseiller communal, est rejeté. Par 6 voix contre une, on décide que les pavages continueront au fur et à mesure que les ressources le per- mettront. Le conseil a égard à ce fait quo les revenus pro- venant de la suppression des octrois ont amélioré les finances communales. M. P. Bolle demande la cession d'une partie de chemin communal, pour établir le nouveau bief alimentant son moulin. Ce qui est accordé moyennant paiement.

    1884. M. Allard père âgé de 64 ans, donne sa démission de sous-instituteur; il est remplacé par M. Delcamp, de Dury. En septembre, M. Delcamp quitte la commune et est

    (11 Poplimont. Belgique heraldique. T. VI. COMMUNE DE FARCIENNES. 439 remplacé par M. Célestin Duculot, de Vitrival. Ce dernier ha- bite aujourd'hui Tamines, où il imprime le présent travail. M. Aimé Wassenhove est nommé sous-instituteur à Tergnée, en l'emplacement d'une sous-institutrice religieuse. Melle Virginie Lebon, en religion sœur Jean-Baptiste, est nommée sous-institutrice. L'existence de la station du Centre est encore remise en question, au profit de la station du Campinaire. On fait des démarches à Bruxelles pour son maintien. Pendant des années on n'a pas été l'assuré sous ce rapport.

    Le 1er février, meurt M. Remy chef de station, il est remplacé par M. le comte Gaston de Dudzeele, M. Is. Lemal, directeur de la société du Roton et conseiller communal meurt. M. J .-B. Delalou, fermier à Tergnée, est élu à sa place. Le fr septembre meurt aussi M. Félicien Lacroix vicaire, il est remplacé par M. Sautois, qui fit preuve d'un grand dévoue- ment lors du choléra de 1866. On pave la rue qui conduit au Wairchat. La garde-civique est divisée en deux compagnies. Le 16 octobre on procède à l'élection des officiers. Sont nommés: capitaine de la po compagnie, M. Désiré Devillers ; lieutenant, M. Auguste Lsmbillotte j sous-lieutenants MM. Joseph Tricot et François Piérart. 2me compagnie. Capitaine, M. Olivier Mathieu, lieutenant M. Edmond Bernard. On décide l'aliénation de certaines parties de chemins. Une médaille de sauvetage est décernée à M. J.-B. Druetz.

    En extrayant de la terre à briques, au rivage de Masse- Saint-François, on découvre à lm 50c de profondeur, une mé- daille en bronze de Faustine, femme d'Antonin-le-Pieux. (1) Au

    (1) Annia Galeria Faustina, nee l'an 104. L'envie de plaire et le gout des plaiairs, ln rendit la fable de Rome. lme mourut l'nn 141. 44,0 ANNALES HIS'!'ORIQt:J1:S DE LA revers on lit "Augusta S. C." Cette pièce est déposée au Musée de la Société d'Archéologie de Charleroi. La découverte de cette pièce il une assez grande profon- ùeur, indique que le lit do la Sambre, large anciennement,. a été beaucoup rechargé par les alluvions depuis l'époque belgo-romaine. On a fait de pareilles découvertes, lorsqu'à une époque récente, on a construit l'usine des Agglomérés de Châteli- neau, assise aussi sur le lit de l'ancienne Sambre. On peut voir à ce sujet le rapport publié dans les Documents et Rapports de la société d'Archéologie dont nous venons de parler.

    1885. Le 17 Décembre, Léopold II prête serment et est inauguré Roi des Belges. On commence à agiter la question de l'agrandissement du cimetière. On continue à paver au Wairchat. On place quatre pompes sur des fontaines publiques. On décide la vente des regains du Petit-ban et de 67a 60c de pré à Grand-CHamp. Ces derniers soumis à la vaine pâ- ture. M.. Vanwynsberghen est nommé sous-instituteur à Tergnée, en remplacement de M. Wassenhove non diplômé.

    1888. Le choléra sévit cette année, du 22 Juin au 15 Octobre. Farciennes est une des premières communes de la province où le fléau se déclare. 183 personnes sont atteintes et 92 en meurent. La première victime fut Moisse, Marie Florence, agee de '43 ans, atteinte le 22 juin à 11 heures du soir et décédée le 23, à 2 heures du matin. La dernière victime fut Michon Alzère, âgée de 3 mois, atteinte le 15 Octobre et décédée le même jour. COMMUNE DE FARCIENNES. 441

    Parmi les personnes atteintes par "le choléra, on compte 82 hommes et 101 femmes. Le' fléau sévit particulièrement an Louat et à St-François; il fit aussi quelques victimes à Grand-champ et au Uentre. Dans ces derniers endroits des personnes de faible constitu- tion, ou adonnées aux liqueurs fortes, furent surtout atteintes. A cette époque une grande panique régnait dans le pays, car la maladie pestilentielle frappait beaucoup de communes. Les écoles étaient fermées et les cloches n'annonçaient plus les décès. Le Bureau de Bienfaisance de Farciennes fut à la hau- teur de sa mission j ses membres se déclarèrent en perma- nence. On organisa une souscription publique pour portel' secours aux cholériques, nombreux surtout dans les quartiers pauvres de la commune. Des distributions de bouillon et de vi-inde se faisaient tous les jours au Louat et au Centre par des membres du Bureau; ils furent aidés dans leur œuvre charitable par MM. Quarré Adrien fils, Allard Félix et l)a- ternotte Léandre. La population se montra d'ailleurs gé- néreuse. En ces jours de malheur, le vicaire de la commune, M. Sautois, une sœur de charité venant de Marchiennes-au- Pont et une jeune fille de la commune, Léonie Denis, se distinguèrent particulièrement par leur dévouement. L'épidémie coûta environ 4000 frs, au Bureau de Bienfai- sance, et la souscription publique produisit à peu près la même somme en argent et secours divers. M. Louis Gallez , docteur en médecine et membre de l'Aca- mie royale de médecine de Belgique, a publié un ouvrage intitulé " Des Affections Miasmatiques,,, (1) on y lit par rapport au choléra les renseignements suivants : Par~1i les 92 victimes de Farciennes, on compte [il hom- mes et 41 femmes,

    ------(1) Bruxelles; librairie de Henri Manceaux, 1869. 442 ANNALES HISTORIQUES DE LA

    L'épidémie était à son maximum d'intensité à la fin de Juillet ; du 24 au 31 il mourut 27 personnes. Farciennes qui comptait 3644 habitants perdit 2,52 °/0" de sa population. Les hameaux du l.ouat et de St~François perdirent, le premier 40 habitants, soit 13,33 °/00 et le Be- cond compta 27 victimes pour sa population de 100 habi- tants. Grand-Champ compta 4 décès et le Wairchat 13; le Centre 7, le Monceau et le Nouveau-Monde, chacun 2. Ter- gnée resta indemne. Le hameau du Vieux-Sart n'existait pas; on défrichait alors le bois. Dans le même temps, Châtelet -perdit 1,25 0/00 de sa population, Pont-de-Loup, 2.10 "/00; Pironchamp 6,10 0/00; Châtelineau 2,84 0/00; Montigny-sur-Sambre 1 0/00; Aiseau, 0,49 0/00, ainsi que Presles, et Bouffioulx 1.95 0/00' Après le choléra arriva une autre maladie : la Suette.

    La Société d'Aiseau-Presles fonde une société d'harmonie j son premier directeur fut M. Dagnelies. On achète 20 ares de terrain pour bâtir l'école des garçons du Centre. Aux élections communales du 30 Octobre, sont élus MM. Piton W. bourgmestre; Challes J.-B. et Frère Martin éche- vins; Gilot Paul, Kaisin Joseph et Francou Isidore. La prestation de serment a lieu le 7 février suivant.

    En cette année, un nouveau fermier, M. Delalou-Vray, vient succéder il M. Henquinbraut, dans la culture de la. ferme du château et de la vieille ferme du Wainage, dite ferme Lesire, du nom de l'un de ses anciens occupateurs. M. Delalou-Vray est petit-fils à la 51lle génération, d'An- toine de Lalou, anobli en 1671, bailli de Farciennes en 1701 et décédé le 13 Avril 1716 ; il descend aussi de Philippe de Lalou, écuyer, nommé bailli en 1711, mais qui n'est entré en fonction qu'après la mort de son père. Nous avons déjà parlé de ces deux personnages. COlLMUNE DE FARCIENNES. 443

    Nous publions un crayon géuéalogique de la famille Delalou ou mieux de Lalou. (1)

    1. Tuo:\IAS LALOU, décédé le 26 Octobre 1623, laissa [j en- fants, dont l'aîné suit, II.

    II. ANTOINE l LALOU, mort le 9 Novembre 1680, laissa eutre autres les fils suivants: A. A:-ITOlNE II DE LALOU qui suit III. B. JEAN LALOU, né le 12 mar" 1644. Il épousa le 27 Avril ]670, MARIE PATOU, et fut de son vivant, Eschevin- Massart et Mayeur de la Cour de Justice de la ville du Quesnoy près d'Avesnes. Il eut six enfants qui suivent: a) ANTOINE, chanoine et vicaire-général de la métropole de Cambray, mort le 5 Août 1753. b) MARIE-FRANÇOISE, qui épousa le 8 M,Li 1696, FRANÇOIS AUGUSTIN VERMEILLE, conseiller du Roy, lieutenant-général civil et criminel au baillage et siége Royal du Quesnoy. Elle décéda le 18 Janvier 1752, laissa quatre enfants: 10 CH~RL"ES-HuMBERT VER~IEILLE, Conseiller du Hoy, lieutenant-général civil et criminel au baillage et siège du Quesnoy. Il épousa Melle DESPINOY. 28 AUGUBTDm-HuMBERTINE VERMEILIJE, épouse de LE Fc- BURE DE BELLE-PERCHE, officier de cavalerie, en France. 3° ANNE FRANÇOISE VERMEILIJE, épouse de N. CANONNE, Conseiller du Roy, Mayeur de la ville du Quesnoy, et garde- marteau de la Maiteise des Eaux et Forêts du Hainaut et Cambrésis, établi en la ville du Quesnoy, dont un fils qui hérita des charges de son père. 4° HOSE-ÉLIBl.BETH- DOROTHÉE VERMEILLE, épouse de N.

    (1) Nous devons remercier M. E. Boulanger, echevin à Chatelet, pour l'ai- de qu'il Il bien voulu nous prete!' en dressant la généalogie de la famille de Lalou, 444 ANNALESHISTORIQUESDE LA

    CANQUELIN, Conseiller du Roy au Baillage et Siège-Royal du Quesnoy, dont 5 enfants. Le 3me fils, nommé JEAN-FRAN- ÇOIS C.\NQUELIN DE LENGLET fu] officier dans les Grenadiers Royaux et mourut âgé de 23 ans, il Cassel en Allemagne, de blessures reçues à la bataille de Minden. c) JEAN-FRANÇOIS LALOU qui épousa: 1° Mc'Ie DE MONTEVJLLE. 2° "ODELANT. Il laissa 3 fils, dont l'un fut Conseiller du Roy et son procureur au Quesnoy et un autre, appelé BENOIT-JOSEPH, qui fut officier dans le régiment de Bourgogne, au service du Roy des deux Sicile, mourut le 25 Octobre 1760, au cou- vent des Augustim de ValleverJe, étant en détachement pour le port de Catane. cl) ANTOINE-HuMBERT LALOU, mort en bas-âge. e) SIGISMONDLALOU, mort en bas-âge. f) JEAN-BAPTISTE LALOU, Chanoine et Doyen de la Collé- giale de St-Géry à Valenciennes, mort le 31 Octobre 1762, auteur de la généalogie qui précède.

    III. ANTOINE II DE LALOU, né en 1638, mort il, l'âge de 78 ans le 13 Avril 1716. Après avoir reçu sa licence doctorale dans les deux droits, dans la célèbre université de Douay, ANTOINE LALOU quitta le Quesnoy, lorsque cette ville fut incorporée définitivement à la France par le traité de 1659, dit des Pyrénées .: Par contrat du 25 Novembre 1661, passé par devant Es- tienne de Brabant, notaire iL Mons, il épousa MARIE-BARTHE- LEMY DE GOZÉE, fille de Bartholomé IV de Gozée, né à Donstienne et de Charlotte fille d'Antoine de Compère, Bailli de la Terre d'Ayseau, qui avait épousé par contrat du 6 mai 1623, Marguerite le Sire, fille de François, seigneur de Gougnies. Marie-Barthelemy de Gozée, femme d'Antoine était nièce de : 1° Marie-Emmanuel de Compère, bailli d'Aiseau, niort en 1700. COMMUNE DE FARCIENNES. 4J5

    2° Charles de Compère, dit de Prelle , seigneur de La Nieppe, capitaine de 100 cuirassiers au service de S. M. Catholique. 3° François-Louis de Compère, bailli de Farciennes vers 1668 (successeur de Grégoire Steinier 1643-1652) et Grand- Bailli de Châtelet.

    Ce fut probablement par l'entremise de ce dernier, qU'AN- TOINE entra au service de la puissante maison de Longueval comme intendant de Farciennes, dont le château fut recons- truit, et terminé vers 1676. Par lettres patentes dépeschées en la ville de Vienne, le 29 Octobre 1671, Léopold, empereur des Romains, accorda à ANTOINE DE LALOU et ft tous ses enfants, héritiers, suc- cesseurs, descendants nés et à naître de mariage légitime ù, l'infini, mâles comme femelles, la faveur d'être reçus et agrégés au nomlJre,. assemblées, compagnies, estats, degrez et dignités de ses nobles et du St-Empire et de ses autres royaumes, el approuva et ratifia pOUl' ANTOINE et tous ses enfants, héritiers, successeurs et descendants légitimes de l'un et de l'autre sexe, les anciennes armoiries de la famille, pour autant que de besoin. Les armoiries sont; De Gueules à une face d'or supportant deux testes de lion, se tournant le dos l'un ft l'autre de façon qu'ils semblent par leur gueule entr'ouverte et leur langue d'or, sortant de- hors, et le crin découlant sur le col, ne respirer que l'en- vahissement ou le combat. Heaume ouvert, ou fermé de treilles, appelé vulgairement Tournoir, posé sur l'écu, avec Ianibrequms, rouge et or. Cimier: la tête de lion, décrite ci-dessus, et tournée à droite. En 1672, Noble Seigneur ANTOINE DE LALou reçoit des seigneurs Ferdinand de Longueval et de Marie-Célestine, com- tesse de Mérode, l'usufruit d'une rente annuelle de 200 fio- 446 A~NALESHISTORIQUESDE LA rins, due par les héritiers Laventurier et hypothéquée Sur le moulin et forge de Bouffioulx. En 1702 A~TOI:\E est nommé Bailli-administrateur et rece- veut de la Terre de Farciennes, en remplacement de Fran- çois-Louis de Compère, oncle de Mello de Gozée. En 1703. Il fait le relief de Farciennes, au nom du com- te de Waldstein. En 1711 son fils Charles-Philippe est nommé greffier et bailli, mais il ne doit entrer en fonction qu'à la mort de son père. Le 26 Octobre 1712, ANTOINE teste devant le notaire P. de Bavay, de Châtelet. Le 13 Avril 1716 il meurt à Far- ciennes à l'âge de 78 ans et est inhumé en l'église du vil- lage, au pied de l'autel de Sainte Catherine, sous une pier- re tumulaire portant l'inscription suivante:

    D. O. M. MONUMENTUM SEPUI,CHRUM FAMILLA LALOU REQUlESCAT IN PACE MDCLXXI

    Le 9 Octobre 1717, le partage des biens des enfants DE LALOU a lieu par devant Lambert Spineto, notaire à Châte- let. Il est réalisé aux échevins de Liége, le 15 Novembre 1717.

    ANTOINE DE LALOU eut 10 enfants qui suivent: A. EMMANUEL, mort à marier. B. CHARLES-PHILIPPE DE LALOU, écuyer, bailli de Far- ciennes qui suit, IV. C. FRANÇOISE, alliée à CHARLES-LoUIS DE BWLET, capi- taine au service du Prince-Évêque de Liégé, q ni en 1730, COMMUNE DE FARCIENNES. 447 requiert le Seigneur de Chateletineau de le recevoir au nom- bre de ses manants. (1). Il habita Farciennes en 1737. D. MADELEINE née le 4 Mai 1673, alliée le 15 Octobre 1694, à Donstienne, à MICHEL DE REBOIS, fils de J. Rebois et de Françoise de Gozée, baptisé à Chimay le 3 Janvier 1652 ; Lieutenant-colonel du Régiment du Prince de Chimay en 1706. Il mourut le 8 Janvier 1732 et sa femme le 29 Novembre 1737. Ils furent enterrés à Sainte- W audru à Mons et laissèrent deux enfants, qui suivent: a. CHARLES-JOSEPH DE HEBOIS, écuyer, né à Bruxelles en 1698, licencié en droit, avocat au Conseil de Brabant, Direc- teur-général des Postes du Pays et Comté de Hainaut. Il épousa en 1736 ANNE-JOS. CUVELIER, fille de Léopold-Jérô- me et d'Anne-Marie de Gozée. Il mourut à Donstienne le 3 Septembre 1748. Sa tombe, ornée de ses armoiries qui sont: De .... , à 3 canettes de .... posées 2 et 1, se trouve placée dans la nef gauche de l'église du village et porte l'inscrip- tion suivante: OHABLES-JOSEPH DE REBOIS, écuyer, licencié ès droits, avocat au Conseil de Brabant, Directeur-général des Postes da Pays et Comté de Hainaut, mort à Donstienne en 1748. b. CHARLES-JOSEPH DE REBOIS, né à Bruxelles en 1700. Capitaine du Régiment de cavalerie de Grenade, au service d'Espagne, marié en 1747 à Barcelone à JOSÈPHE CAILLAUX. E. MARIE-ANNE DE LALOU, alliée en 1703 à PIEBRE- LOUIS HENRY, seigneur de Winenne et Grand-Bailly d'En- Ire-Sambre-et-Meuse. F. ANTOINE DE LALou, mort lieutenant de cavalerie. G. ISABELLE, morte à Fontaine-l'Evêque, à marier. H. MARIE-ANTOINE, récollectine à Namur. 1. N. à Fontaine-I'Evêque.

    IV. CHARLES-PHILIPPE DE LALOU, écuyer, docteur en

    (1). Voir Annales historiques de Ohùtelineau. Kai~in. p. au, 448 ANNAI,ES HISTORIQUES DE LA

    droit, nommé en 1711, Greffier de la cour de justice de Farciennes et Bailli, mais il ne doit entrer en fonction qu'à la mort de son père. En 1720 il prit, comme Bailli, possession de la Seigneurie, à l'église, au nom du Comte Stubick, second mari de Marie- Philippine de Longueval. En 1718, à la demande du bourgmestre J. Scotet, le ser- gent Jean Marin convoque 'tous les habitants et en délivre attestation. Le bourgmestre dit que comme le sieur CHARLES PHILIPPE et demoiselle ISABEJ,LE DE LAJ,ou sont obligés de donner en caution, leurs biens, cense, maison, terres et prai- ries, situés à Lambusart, comté de Namur, dans certains procès intentés contre Mme l'abbesse «t les Darnes de Soleil- mont, à Namur, au nom des bourgmestres et communauté de Farciennes, il est convenable de leur donner des garanties. Les habitants, en conséquence, déclarent -se porter caution pour les frais faits et à faire par la famille DE LALOU. En 1722 le Bailli DE LALOU ayant eu des difficultés avec le comteùe Stubick, se sauve avec les papiers et l'argent de la communauté de Farciennes, au village de Lambusart, où il possédait une ferme. En 1723 Michel Destrée est nommé bailli par le comte et reste en fonctions jusqu'en 1728. Pendant ce temps DE LALOU fait valoir sa propriété, après quoi il reprend son ancien ne charge qu'il occupe de 1729 à 1731. En 1730, Marie-Philippine de Longueval fit don de la sei- gneurie à son mari et le 12 février 1739, par un codicile à son testament, elle lui laissa tous ses biens. Cette dor.ation donna lieu à un procès qu'intentèrent au comte de Stubick les comtes de Balthyani et des Fours. En 1740 le comte de Bathyani fut reconnu comme seigneur pal" les tribunaux de Liége. Malgré ce jugement Stubick conserva son usufruit et ce ne fut qu'en 1755 qu'il fit avec le comte des Fours une transaction qui termina le procès relatif à la terre do Farciennes. COMMUNEDE FARCIENNES. 449

    En 1741, François d'Andriessens est nommé bailli et il occupe encore ses fonctions en 1742, mais en 1743, Pierre François Drion , fils ùe François Drion , bailli de Charleroi, le remplace en cette qualité, quoique dans les quelques an- nées qui suivent, EMMANUEL DE LALOU figure également comme bailli, En 1742 DE LALou figure comme receveur d'Eugène de Barthyani. Nous ignorons l'époque de décès de CHARLES-PHILIPPE; sa ferme de Lambusart fut louée à son fils aîné PHII.IPPE- VINCENT, en 1769. En 1772 Guillaume-Jos. Goreux, second mari de MARIE-JOS. GENOT, veuve de (HARLES-PHIJ,IPPE DE LALou, transporte à Philippe Vincent, leur maison de Fleurus, achetée par eux en 1770.

    CHARLES-PHILIPPE DE LALOU, écuyer, bailli de Farciennes épousa. IoN" .. Lam billotte, de Farciennes, fille du fermier de Tergnée, dit le Capitaine. De ce mariage sont issus: A. MARIE-CATHERINE DE LALOU, mariée à IGNACE-STA- NISLAS HENRY, son cousin, fils de Marie-Anne de Lalou, fille d'ANTOINE II) alliée cn 1793 à Pierre-Louis Henry. B. N" .. DE LALOU, fille morte à marier. 2° MARIE-JOS};PHE GKNOT, dont le père tenait ft Fleurus, le cabaret portau t l'enseigne de la Clef, (et qui épouse, après la mort do Charles-Philippe, Guillaume-Joseph Goreux) dont: C. PHILIPPE-VINCE~T D.E LALOU, auteur de la branche de Fleurus, qui suit: D. CHARI,ES-ANTOINE DE LALOU, simple d'esprit. E. AI,EXIS-THOl\IAS DE LALou, auteur de la branche d'A i- seau, qui acheta la ferme, dite de la Grande-Hayette, SUl' les Tiennes d'Aiseau. 1". BONNE DE LALOU. G. ANNE JlSÈlHF, (~éc{dle a Dinant le 29 mai 1813.

    Il. 450 ANNALES HISTORIQUESDE LA

    H. IGNACE DE LALOU, au service d'Espagne, mort en IS04 à 61 ans. 1. PHILIPPE-JOSEPH DE LALOU au service d'Espagne, vi- vait encore en 1811. J. CHARLES-EUGi:NE DE LALOU, dit l'Appel-général, qui est resté 5 à 6 ans sans être baptisé, parce que le comte de Stu bick devait être son parrain. Il était aussi au service d'Espagne, il mourut à Bayonne, en Décembre 1800, ville où il s'était rendu pour rétablir sa santé, qui se trouvait compromise par une chute qu'il fit en accompagnant le Roi d'Espagne, comme garde-du-corps.

    Le 1er Février 1769.

    BONNE et ANNE-JOSÈPHE DE LALOU et leurs frères 10 ALEXIS-THOMAS, 20 PHILIPPE-JOSEPH, 3° CHARLES-EuGÈNE, tous les trois au service d'Espagne, dans les Royales gardes du corps, tous enfants de MARIE-JOSEPH GENOT veuve de feu CHARLES-PHILIPPE DE LALOU, donnent en location ft VINCENT-PHILIPPE DE LAJ.OU, lenr frère, résidant à Lambu- sart et à CHARLES-ANTOINE, également leur frère, leur cense de Lambusart, à la réserve des bois, à charge de payer 3 rentes, s'devant à 321 florins dont la cense est chargée, plus une location annuelle de 280 florins. Le dit CHARLES-ANTOlNE étant simple d'esprit, VINCENT- PHILIPPE devait le nourrir ou bien lui payer 35 {eus pal' an, pour sa pension, au choix de sa dite mère ou autre curateur.

    Branche de Fleurus.

    V. PHILIPPE-VINCENT DE LALOU. Il épousa: MARIE-PHILIPPINE DIVERS, dont: A. BENOIT-JOSEPH DE LALOU, propriétaire, domicilié en 1812 à Moustiers-les-Dames. COMMUNE DE FARCIENNES. 451

    B. JEANNE-JOSÈPHE DE LALOU, mariée à FRt:D"ÉRIC DI': ZUALLART de Fleurus, desquels postérité. Le 20 Novembre 1772 Guillaume-Joseph GOl'OUX, bnurgeois de Fleurus et Marie-Joseph Genot, son épouse, veuve de CHARLES-PHILIPPE DE LALOU, en son vivant propriétaire à Lambusart, transportent au profit de PHILIPPE-VINCENT DE LALOU, leur fils et beau-fils respectif, leur maison de rési- denee, séante en la rue de Châstelet, à Fleurus, qlli avait été acquise par eux, le 5 février 1770.

    Branche d'Aiseau.

    Vbi• ALEXIS-THOMAS DE LAI.OU et DEI,ALOU depuis 1789, propriétaire de la ferme de la Grande-Hayette, SUl' les Tien- nes d'Ayseau. Époux de MARIE-CATHrRINE DUPIRE, fille de N .... DUPIRE ou DELPIRE, censier à Tongrinne près Sombreffe dont: 1° LOUISE DELAJ.OU, décédée à Mont-sur-Marchiennes, le 28 Octobre 1844, âg/e de G8 ans, mariée en premières no- ces à Servais, meunier à Oignies et eu secondes noces ft Ponsart, meunier il. Châtelincau. 2° MARlE-JOSÈPHE DELAJ,OU, mariée à Jean-Joseph Dupire, son oncle, fc l'miel' il Tilly. 3° PIERRE-J OSEI'H DELAJ,OU, allié il Rose ltichir, clon t un fils FRANÇOIS, mort célibataire. 4° THÉUl:SS DEJ,AI,OU mariée à Pierre-Joseph-Ghislain Gil- lion, orfèvre à Châtelet, dont un fils Pierre-J oseph Gillion, né le 16 Septembre 1821, avocat à -Charleroi, décédé en 187~. P. J. G. Gillion épousa en secondes noces, le 25 Août 1827, Marie-Joseph Lejeune et mourut le 14 Mai 1854 laissant entre autres enfants M. Louis Gillion, conseiller communal :\ Châtelet. 5° Fn.ANÇOIB DELALOU auteur do la Branche de Presles. 6° JEAN-JOSEPH DELALOl-, auteur de la Branche de Châtelet. 452 ANNALESHISTORIQUESDE LA

    7° PIERRE DELAI.OU, mort à la ferme de la Grande Hayet- te, à Aisenu , âgé de 81 ans, époux de Marie-Joseph Wache, décédée aussi à Aiseau le 28 Janvier 1845, âgée de 73 ans, laissant les enfants qui suivent: a. JEAN-FRANÇOIS DELALOU, mort célibataire à Aiseau, le 12 mai 1864 âgé de 66 ans. b. J EAN-JOSEPH DELALOU, décédé célibataire, a Bezu-Sr- Germain (France), le 12 Septembre 1869, âgé de 70 ans; inhumé à Aiseau. c. ALEXIS DELALOU, célibataire décédé à Aiseau, âgé de 74 ans, le 13 Novembre 1877. d. MARIE-THÉnÈsE DELALOU, célibataire décédée à Aiseau, le 31 Décembre 1881, âgée de GJ an s. e. JEAN-BAPTISTE DEJ,ALOU, mort â Bruxelles, à l'âge de 65 ans, marié à MARlE JAUMAIN. f, MARlE-JOSÈPHE DEI,ALOU, décédée à Aiseau, à l'âge de 49 ans, mariée à FRANÇOIS DEHOUT, mort en 1886 à l'âge de 87 ans. g. MAR~E-ADRIENNE-PÉLAGIE DEJ~ALOU, décédée à Gilly, en 1845, mariée à N. PROGNEAUX.

    Le 14 Avril 1812, eut lieu à Fleurus, en vue de terminer un procès, un arrangement entre : 1° MARIE-PHIUPPINE D[VlmS, veuve de PHILIPPE VINCENT DELALOU, rentière à Fleurus, BENOIT-Jos. DELALOU, pro- priétaire à Moustier et J EANNE-J os. DELALOU, épouse de FnÉDÉRIc DE ZUALI.ART, la première comme usufruitière, et les deux autres· comme uniques héritiers de VINCENT- PHILIPPE, leur père d'une part, et 2° CATHERINE DUPIRE, veuve d'ALEXIS-THOMAS DEI,A- LOU et ses sept enfants, arrangement par lequel la branche de Fleurus fut reconnue propriétaire de la maison sise, en la rue de Chastelet, qui se trouvait chargée d'une rente de 32 frs, 05 au capital de 725 frs 02 et la branche d'Aiseau, comme propriétaire de la Grande Hayette, contenant environ COl\IMUNE DE FARCIENNES. 453

    30 hectares, tant en terres qu'en prairies. Les seconds comparants devaient à l'avenir payer la rente de 32 francs duc sur la miison de Fleurus. Ils paient im- médiatement aux premiers nommés, une somme de 1160 frs. et s'engagent envers ces derniers à leur payer en quatre termes égaux, d'année en année une somme de 3190 frs, soit 455 francs 70 pour chacun des 7 enfants. Au moyen do quoi tous les différents seront à jamais anéantis.

    Branches de Presle.

    VI. FRANÇOIS DELAU)U, qui habitr.it la ferme du parc do Presles, (actuellement démolie). Il épousa: MAltlE-CLAIRE HUBLET, rlont : 1° JOSEPH DELALOU, mort célibataire, à Waret-l'Évêque. 2° JEAN-JOSEPH DELALOU, épousa N.... HENIN du moulin de Presles, 3° FRANÇOIS DEI,ALOU, mort à Aiseau, épousa AUGUSTINE VRAY, morte à Farciennes, desquels 4 garçons et 2 filles. 4° MÉLANIE DELALOU, mariée à PIERRE LORENT, décédée à Presles. 5° THÉRÈSE DELALOU, mariée à FRANÇOIS GROSJEAN. C'est M. DELALOU-VRAY qui occupa la 'fel·me du château de Farciennes et celle du Wainage.

    Branche de Châtelet.

    Vpi. JEAN-JOSEPH DELALOU, fermier de la cense du mar- quis d'Aoûst à Châtelet, décédé dam cette ville de 26 Jan- vier 1865 âgé de 83 ans. Il avait épousé: ROSALIE-MÉLANIE FONTAINE, de Chatelineau, morte à Châtelet, le 22 Mai 1855, âgée de 65 ans, desquels 9 enfants qui suivent: 454 ANNALESHISTORIQUESDE LA

    1° CATHERINE, née en 1812, morte à Farciennes le 9 Août 1882 âgée de 70 ans, mariée il, Ad. STASSART, mort le 28 Janvier 1886 à l'âge de 77 ans. 2° FRANÇOIS, lié à Presles le 4 avril 1815, habite la fer- me de l'Argilière à Châtelet, époux d'Eut. CHAUVAUX. 3° J03EPH, qui habite Walcourt, marié à LAMBERTINE ROMAN. 4° THÉRÈSE, décédée il, Châtelet le 7 Juin 1883, dans sa 66mo année, mariée à Ad. TRICOT, mort en 1860, à l'âge de 48 ans. 5c ROSALIE, décédée à Châtelet le 19 Novembre 1863, il, l'âge de 44 ans, mariée à J-B. BERTRAND, mort il Châtelet, le 9 Février 1887 à l'âge de 68 ans. 6e PHILIBERT, fié il, Presles le 5 Août 1822, marié à Unsur.s BERGER. 7° JEAN-BAPTISTE, né à Châtelet le 1·1' Septembre 1826, marié 1° à LOUISE POULEUR décédée à Farciennes le 12 Juillet 1859. - 2° à MARIE-JOSÈPHE WAUTELET. 8° ALPROXSI':, né à CHATEr,ET le 15 Avril 1829, marié à P ALi\IYRE STAINIER. go LOUIS, né à Châtelet le 9 Août 1831, conseiller provin- cial, mort accidentellement à Châtelet le 3 Février 1882, dans sa 51Dle année, marié à ROSALIE BAILY.

    * * * 1861. M. Berger Lambert est nommé membre du bu- reau de Bienfaisance. Une indemuité de logement de 250 frs. est accordée à M. Sautois, vicaire. Le nombre des enfants qui fréquentent l'école de Tergnée est de 40. On vote 2COIrs. par an pour le sous-instituteur Vanwynsberg, pour les leçons de dessin et 100 frs. l'our organiser un COMMUNE DE FARCIENNES. 455 cours d'adultes, Le 9 Novembre, il est nommé instituteur, son traitement est fixé à 700 frs, non compris ce qu'il reçoit des élèves solvables. Le conseil décide de donner l'instruction gratuite aux enfants dont les parents en feront la demande. La commune compte 3739 habitants. Les naissances en 18G6 sont au nombre de 147; il Y a 138 décès. 32 mariages sont célébrés ; 159 étrangers vieu nent s'établir dans la com- mune et 83 prennent leur changement de domicile. On compte dans ia commune: 151 chevaux, 272 vaches, 174 moutons, 287 porcs, 89 chè- vres et 1709 poules. Le budget des écoles monte au total de G709 frs. dont ]010 sont payés pm' les élèves solvables, Les recettes du budget montent il. 20350 frs. et les dépen- ses à 20154 frs. On accorde 100 frs. d'indemnité aux gardes-champêtres, et 50 frs. au cantonnier, à l'occasion de la cherté des vivres. M. Scotet Louis est nommé membre du bureau de Bien- faisance.

    1888. On organise les écoles d'adultes. Vers 1838 M. Allard tenait déjà une classe le soir. On termine la construction de l'école des garçons du Centre. M. Bocquet est sous-instituteur à l'école du Centre. Le 21 Juin, la société de Fanfares de la commune, donne un concert, au profit des pauvres, dans une immense salle, construite sur la place, vis-à-vis de la maison Quarré. La recette est fructueuse. M. le comte de Dudzeele, chef de station et organisateur en pareilles occasions est promoteur de cette fête. On revise le réglement de police. Le conseil adopte l'école gardienne dirigée par Mademoi- selle Caroline Descamps, en religion sœur Marie-Rose. Elle 456 ANNALES HISTORIQUES DE LA

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    rn o -<:.) fi:I cmDIUNE DE FAnClENN ES 4f>7 donne sa classe dans Jet grande salle de la maison commune. M. Pnternotte François est nommé membre du bureau de Bienfaisance, en remplacement de M. Kaisin qui fait partie du Conseil, ct ce, pour éviter le cumul.

    1889. Le 9 Octobre ont lieu les élections en remplace- ment de MM. Marlier Nicolas, Devillers Désiré, Henin Fr. Quarré Adrien et Delalon J -B. Sont élus MM. Marlier N. Thomas Charles, Piorurd Désire (Régisstlul" de la société de Masse-St-François), Henin F. et Dolalou J-B. Le traitement du sous-instituteur Bocquet est augmenté de 160 frs. Il reçoit au total 840 frs. Par arrêté royal, l'instituteur de Tergnée, Vanwynsberghen a une augmentation de traitement. Le traitement du garde-champêtre Ledoux est porté à 700 frs.

    1870. Le conseil communal est composé de MM. Piton, bourgmestre, Challes J-B. et Frère J .-M. échevins; Henin F. Kaisin J. Marlier N. Gilot P. Delalou J.-D. Francon Is. Thomas Ch. et Pierrard Désiré. Ce dernier décédé en 1872, est remplacé par M. Jos. Balle, le 13 Juin de la dite année. 229 garçons ct 199 filles fréquentent gratuitement les écoles. Mademoiselle Marie-J canne Collard , en religion sœur An- toine, est nommée sous-institutrice ft l'école des filles et, à la tin de l'année, institutrice en chef, en remplacement de Mademoiselle Rufine Docquier. Le conseil décide qu'on donnera congé aux enfants, dans la matinée du 8 Décembre, jour (le l'Adoration. On agite la question des eaux nécessaires au Louat de- puis plusieurs années. Les habitants de ce hameau se plaignent de ce qu'on ne prend pas les dispositions convenables pour leur en donn er. On "ôte 50 frs. pour chacun des instituteurs, afin qu'ils 458 ANNALES HISTORIQUES DE LA donnent deux fois par semaine le cours d'adultes. Les sœurs institutrices reçoivent globalement 75 Irs. Elles donnent aux jeunes filles depuis plusieurs années, des leçons d'ouvrages des mams.

    Nous sommes arrivés à la fin de la tâche que nous nous sommes imposée. Grâces à de laborieuses recherches, nous avons pJ. initier nos lecteurs i~ bon nombre de documents qui concernent le passé, et nous leur avons fidèlement trans- mis ce que la tradition nous a fait connaître concernant nos aïeux. Ceux: qui ont bien voulu suivre ces pages, se feront une idée de ce qu'était la vie simple et sans faste de nos pères. Les aisances et jouissances de ce qui s'appelle "la vie moderne" leur étaient inconnues, et cependant, ils étaient plus heureux que nous, parce. qu'ils avaient moins de besoins à satisfaire. Nos Annales s'arrêtent à l'année 1870. Les évènements qui se sont succédés depuis cette époque sont bien connus de nos lecteurs. L'histoire moderne, d'ailleurs, ne jouit pas du charme et du prestige qui environnent les faits anciens. Il serait bien à désirer, qu'un homme épris de l'amour des sciences, se dévouât pour recueillir les documents qui se rapportent à l'histoire de chacune de nos communes. Outre l'intérêt provoqué par la diversité des coutumes locales, l'histoire du Pays y gagnerait beaucoup. Les familles soucieuses de connaître leur origine, pourraient reconstituer leur crayon généalogique, et puiser dans la vie de leurs ancêtres, des exemples pour beaucoup de circonstances de la vie, car pour les particuliers,comme pour les nations, l'histoire est l'emplie d'utiles leçons. TABLE des noms d'hommes et de lieux

    repris dans le présent volume.

    a l ':MIe , D

    Les chiffres qui suivent les noms, indiquent le, pages du volume auxquelles ils l'envoient.

    A Amion, 87, 199, 363. Amsterdam, 207. Achet-le-Petit, fol. 15. Amuges, us, 119, 335. Acoz, Acos, 69, 120, 133, 134, Anciaux, 280, 282. 137, 214, 281, 308, 333. Andernach, 19. Adam, 409. André, 118, 121, 126, 167, Aiseau, 215, 222, 291, 299, 194, 351, 370. 302, 304, 306, 307, 308, Andriessens (de) 87, 93, 449. 324, 329, 334, 352, 357, Androllin (des), 113. 402, 403, 409, 415, 434, Angleterre, 53, 251, 305, 442, 444, 449, 451. 313. Aiseau-Presle, 355, 399, 426. Anglour, 113. 428, 433, 442. Angoulème, 313. Aivier (de), 205. Anjou, 5. Aix, 42. Anserenne, 92. Aix-la-Chapelle, 103. Anthienville, 96, 158, 175. Albert (l'archiduc), '256. Antoine, 108, 123, 167, 194, Alexandre, 19, 26, 141, 144, 219, 226, 368. 167, 194, 358, 369. Autonin-le- Pieux, 439. Allard , 340, 347, 354, 364, Anvers, 81, 161, 190, 366, 365, 373, 374, 377, 378, 375. 395, 399, 400, 401, 403, Arcos (d'), 20, 33, 3.5, 40. 404, 406, 407, 414, 421, Ardennes, 201, 274, 427, 434, 437, 438, 441, Argilière, 453. 456. Arragon, 261. Allemagne, 53, 55, 89, 167, Arras, 113. 176, 213, 251, 431, 432, Artois, 99. 444. Aublin, 71, 134, 147. Alniaux, 349. Aubrebis, 12l. Ambersin etc., 145, 167, 194, Aubruge, 370. 368. Aulne, 106. 460 ANNALES HISTORIQUES DE l,A

    Austerlitz, 288. Bayonne, 450. Autriche, 5, 5:3, 103, 247, Beagne , 263. 296. Bcaumnl , ctc., 146, 1!)4, 36D. Auvelais etc. , 71, 13o, :191, Beaumon t, 59, 71, 106. 409. Hpgat, 141. Avesnes, 26, 2G4, 443. Belfroid , 138. Belgique, 202, 205, 206, 212, B 215, 227, 247, 254, 276, 303, ,1I1, 342, 373, 378, Baar, 205. 413, 427, 438, 441. Babusiau, 289. Bellière, 436. Bache, 310. Bellone, 15. Bady, 259, 264. Belot, 399. Baharre, 24. Ber oit, 141, ] 67, 194, 368. Baille, 93. Berceau (le), 112. Bailli, 370. Berc1en, 74. Baily, 455. Bérésina, 298. Ban, 14, 51, G2, 69, 70, 76, Berger, etc., 271, 272, 273, 86, 120, 294, 334. 300, 368, 384, 428, 438, Harbaix ùe Bonnines, 283. 453, 455. Barbancon, 61. Bergues (de), 270, 271, 314. Barbenson , 359. Berirlez, 205. Barbier, 368. BerIo (de), 271. Barentin l'égalle, 8. Bernalmont, 113. Barion-Delrnotte, 349. Bernard, 30, 288, 43!)' Bartholomé, 277. Bernier, 59, 88. Bas-bout, 55, ]24, 214, 340, Bcrtiuchamp , 144, 167, 194, 352, 356, 4::l3. 264. Bastin, 271. Berto, 119. Bastinier, 259. Bertrand, 86, 453. Bathiany (ùe), 75, 92, 93, Besson, 25. 96, 418, 449. Bezu-Saint-Germain. 452. Bati-des-bous, 222, 223. Bierlaire EtC., 141, '167, 178, Bati-du-loup, 182, 355. 194, 217, 368, 388. Baudoux, 108, 370. Binche, 17, 20, 280, 342, Baudson, 368. 346, 429, 441. Baufayt, 367. Binon, 368. Bauharnais (de), 29C. Bioley, Riolet, 83, 98, 110, Baulet, 21, 315, 372. ]44, 446. Bavay, 20. Biscaye, 3]3. Bavay (de) 258, 25D, 260, Hivort, 35:3, 370, 378. 266, 270, 446. Bocquet, 456, 458. Bavière, 5, 18, 107,247, 26l. D(Jdart, 31.0, 358, 368, 431. Bawelot, 336, 3G8. Boens, 212. Bayet, etc., 367, 397. Bogart, 142. COMMUNE DE FARCIENNES. 461

    Bois de misere, 112. Boutefeu, szo. Bohême, 11, 44, 140, 1:'iJ, Bouverie (la), 331. 174, 207. Bouvigne, 187. Boignpe, 331. Boverie (la), 27f), 280. Bois-des-Pauvres, 421. Brabant, 72, 1:'\G, 1:17, 23;), Bois-Sainte-Catherine, 373. 2!)8, .'132, 391, 400. 447. Bolle, 18, 75, 96, 143, 1GO, Brabant (de), 10, ',44. 171 , 194, 209, 290, 302. Braban t (famille), 54, G7, 339, 348, 352, 356, 3~8, 369. 3G5, 366, 369, 374, 379, Braconnier, 394. 380, 381, 384, 386, 3D7, Hradrach , 107. 398, 3D!), 407, 410, 412, Braine-le-Comte, 399. 413, 414, 418, 424, 425, Br.mcart, etc., 378, :i7!L 381 42~ 430, 435, 438, 458. Hriart, Hrius, 51, ;)5, 2!2. Bonaparte, 247, 287. Brichard , 308. Bondon, 24. Briolée, 64. Bonnaert, 283. Brion , 280, 281, 285, 331. Bonne-Espérance, 274, 275, Brisé (le), 421. 276. Brixhr, 37D. Bonhomme. 334. Broudehoux , 279. Bonhomme (de), 177. Broukerkovo, 257. Bonnines, 283. Bruau , etc., 86, 90, 143, Bordeaux, 311. }GO, 163, 167, 194, 369, Borgnet, 88. 388. Bormans, 2(j2, 271. Ilrugcs , 254. Bosmans, 253, 254. Bruges do Gerpinnes (de), 89, Bossevoy, 97. ~24, 3';7, 0:)3, 362. Bothez , 51, 110. Brulotte, fi l. Boucha, 260, 268, 270. Hruuo, 309. Bouchain, 273. Bruxelles, 17, (il, 8i, 88, Bouhon, 257. _ 1-10, 170, 187, 202, 206, Bouffioulx, 57, 108, 113, 2Ii4-, 278, 27D, 2t;G, 287, 172, 191, 215, 2D3, 308, 304, .ns, 320, 34:5, 356, 358, 442, 446. ::\59, 261, 3G4, 393, 395, Bouillon, 107, 11a, 124, 19J. 4:'19, 447, 452. Boulanger, 443. HUC(lUOY (du), 11, 15. 36, 61, Boulvin, 209. i5, 76, ~)8, fl6, 104, 113, Bourgogne, 253, 2[jJ, 277, 12G, 133, 134, 332. 278. Bulard, 30i. Bourmont, 315. Bultot, 370. Bourque, 144, 167, 1!J4, 368. Burleou, 399. Boussie, 409. Burnenvillc, 2D. Bousies (de), 327. Bury, 438. Boussu-cu-fagne, 40, 6f), lM, Ilustanzi , 130, 134, 13G, 178. HiO, 178, ltJ.1. 462 ANNAIŒS HISTORIQ1JI·:S DE LA

    Chaduar, 133. c Challes, 356, 3iJ8, 369, 373, 374, 388, 393, 3n5, 400, Cadet de Beaupré, 363. 402, 407, 412, 413, 418, Caillaux, 447. 421, 424, 425, 427, 430 Cal, 78, 79. 431, 433, 435, 437, 43H: Calenelle, 178. 442, 458. Calicls, 93, 119. Chaltain, ::149. Cambier, 369. Chambre (la), 286. Cambray, 443. Champ-froment, 21:5. Cambresis, 253, 254, 443. Chantraine, 256. Camiselle, 260. Chapel, 249, 260, 274, 275, Campinaire, 205, 375, 389, 289. 390, 420, 421, 422, 423, Chapelle, 263. 426, 433, 434, 435, 436, Chapois, 282, 283, 285, 286. 439. Charbonnier, 197, 198. Campo-Formio, 215. Charlemagne, 181, 186. Camus, 100, 104, 127, ]42, Charlcrie (de la), 20iJ. 145, 155, 156, 167, 190, Charleroi, 6, 7, H, 17, Hl, 19~ 202, 219, 226, 240, 2iJ, 27, 53, !if>, 72, !16, 99, ~53, 296, 314, 335, 338, 102, 103, 117, 132, 138, 346, 348, 356, 365, 366, 140, 165, 170, 187, 190, 369, 373, 374, 379, 380, 192, 19.), 195, 196, 198, 381, 384, 388, 421, 433, 202, 203, 204, 208, 209, 437, 438. 210, 212, 216, 226, 240, Canonne, 443. 242, 244, 248, 249, 250, Canquelin, 444. 252, 260, 261, 262, 264, Cappe, 290. 266, 267, 268, 269, 270, Carbon, 438. 272, 273, 274, 275, 276, Caré, 194. 279, 282, 285, 286, 289, Carion, 30. 291, 292, 294, 296, 297, Carlier, 414. 299, 302, 305, 30G, 307, Caroly, 76. 308, 314, 315, 324, 331, Carondelet, 273. 333, 334, 335, 337, 343, Carpeaux, 280. 348, 35G, 357, 359, 360, Carrière, 409. 362, 364, 367, 373, 374, Carry, 435. 378, 379, 380, 381, 385, Cartier (de), 281, 353. 390, 393, 397, 400, 402, Cartite, 9. 408, 440, 449. Casier, 170. Charles, 142, 144, 167, 194, Cassel, 444. 294, 3G9, 431. Castille, 261. Charles II, 96, 261. Catane, 444. Charles-Quint, 5, 254, 429. Cavenelle, b9. Charles VI, 53, 89, 255. Chabannes (de), 26. Oharley.: 102. COMMUNE DE FARCIENNES. 463

    Charlier, 94. Chestret (de) 105,154, 155, Chartreuse, 6. 177. Chasselet, 134, 147, 149, 154, Chimay, 134, 147, 447. 162, 171, 184. Cbine,256, 264, 265. Chat (Rue du) 195,222, 223, Ciplet, lm. 363, 437. Giply-lez-Mons, 284, 285. Château (Rue du) 3G3. Clayes, 274. Château-des-étangs 277, 280. Clément Xl, 256, 264, 265. Chatelain, 204. Clercx , etc., 116, 209, 343, Châtelet, etc., 17, 19, 33, 375, 404. 50, 51, 52, 53, 57, 60, Clichet, 275. 61, 62, 64, 67, 72, 77, Cobut, 367. 78, 85, 87, 94, 100, 10'2,

    Crepin, 369. Dehassc, 36S. Cromliion , etc., lm, 167, Dehoux , etc., 369, 452. 195, 223, 437. Dejaiffe, ctc., 165, 167, 192, Cron, etc., 14ij, 167", 3G9. 194, 219, 224, 246, 247, Cropany, :nO. 2!)G, i105, 339, 344, 351, Cuesmes, 3ü 1. 35:), 367, 374. Culot des Wez. 223. Ilejean , 403, 421, 433. Cunot, 158, 370. De-la-chapelle, 173, 207. Cuvelier, 447. DG-la-Croix, 21. Delahayc, etc., 76, 81, 82, o 203, 204, 249, 260, 288, 290. Dagnolies, 442. Delalou, Laleu (de) 443, 439, Dahy, etc., 117, 14;), 167, 442, 458. (voir Lalou) 194. Delaloup, 369. Dailly, 279. Delarge, 289. Daine, 373. Del Bauche, 280. Daive, 198, 3G9, 403, 404, Delbove, etc., 141, 1M3, 152, 428. 153, 160, 1G7, 207, 211, Dampremy, 215, 330, :151. 293, 301, 369, 373, 374, Dandal, 370. 375. 386, 387, 407, 434, Dandois, etc., li2, 167, 193, 435. 194, 204, 296, 369, 387, Delbruyère , 249, 279, 293. 388, 433, 437, 438. Delcamp, 438. Dandriessens, 92. Delforche , 167, 194. Danger, etc., 142, 167, 194, Delgouffre , 210, 211. 367. Delhiré, 289. Darrigade, 283. Delinsel, 232. Dartevelte, 91î. Delire, 61, 75, 76, 109, 122, Dastroz, 257, 260. 123, 124, 160, 167, 172, Daubresso, 194,,370. 194, mo, 20Q, 240, 289, Daubruge, S68. 293, 309, 814, 321, 328, Daugnaux, 398, 420. 3u6, 368, 386, 387 388, Dauphin, 395, 400, 426. 389, 401, 414, 430; 431, Dauveleuse, 369. 482. Dayid, 104, 137. Delisse, 367. Debecleux , 140. Delizc, 149. Debrucque, 273. Delmiche, 145, 167, 185. De Calandes, 19. Delpcnoir , 270. Decolmans, 369. Delpire, 367. Decondé, 369. Del port, ctc., 263, 268. Defleur, 263. Delréc, 2U. Defoncemen t, 357. Delvaux, etc., 102, lO3, 131, Deaaillaix, ;]67. 144, 145, 158, 160, 161, Dehan, 369. 1G4, 165, 167, 177, 181, COMMUNE DE FARCIENNES. 465

    185, 207, 226, 367} 388, Dispy, Despy, 145, 164, 194. 400, 430. Divers, 450, 452. Delvigne, 369. Docquier, 401, 406,414,420, Demars, 370. 427, 434, 458. Demartin, etc., 17, 19,57,60. Don, 305. Demoulin, 135, 146, 273. Donckeo, 252. Denis, 145, 367, 388, 441, Donie, 194. Denisti, 370. Donstienne, 444, 447. Denyquet, 131. Doprimont, 93. Depret, 409. Dor, 369. Deprit, 194. Dorcet, 142. De Puydt, 349. Dorlet, 367. Derard, etc., 167, 194, 367. Dorlodot, 268. Deratte, 144. Dorzée, 394. Dereine, ?92, 293, 301, 302. Douai, 282, 441. Dermine, 167, 194, 369. Douchant, 367. Deromanet, 192. Douzies, 279. Desandrouin, etc., 263, 269, Drapier, 67. 270, 271, 273. Driat, Derrière haz, etc., 221, Descamps, 456. 223, 224, 401, 419, 437. Deschamp, 81, 407, 422. Drion, 76, 83, 86, 92, 96, Demanet, etc., 28 l, 367. 106, 109, 110, 111, 112, Despandt, 357. 113, 116, 119, 123, 124, Despinoy, 443. 126, 128, 129, 132, 137, DessoiIes, 128. 141, 146, 149, 150, 152, Destrée, 64, 67, 71, 182, 153, Hi8, 159, 161, 164, 448, 165, 168, 169, 171, 173, Dethier, 71,79,120,121, 174, 175, 176, 177, 178, 134. 181, 183, 185, 186, 188, Detry, 370. 189, 199, 206, 207, 208, Deux-Siciles, 444. 219, 224, 225, 251, la. Devillers, etc., 19, 58, 64, généalogie 253, 299, 303, 66, 68, 80, 83, 93, 97, 331, 333, 334, 337, 358, 112, 117, 141, 143, 146, 359, 370, 449. 157, 161, 167, 181, 188, Droit jet, 343. 194, 20~ 226, 252, 256, Druard, etc., 370, 388. 339, 348, 350, 36n, 373, Druetz, 346, 362, 370, 375, 404, 406, 421, 428, 430, 398, 439. 433, 134, 435, 437, 439, Dubois, 167, 194, 270. 277, 458. 279, 282, 314, 368, 416, Devillers de Piteit, 124, 126. 417. Dewite, de Witte, 10, 35, 36. Dubuisson , etc., 167, 104, Dewoot, 28n. 367. Differy (de) 113. Ducarme, 205. Dinant, 28, 62, 213, 336,449. Duchateler, 293.

    II. so ANNAI,ES HISTORIQUES DE LA

    Duchêne, 370: Embersin, 194. Duchesne, 315. Endré, 141, 143. Duchicn , 194. Entoine, 144. Du Collet, 17. Entre - Sam hre - et -Meuse , 7, Ducoron, 21 G. 17, 21, 27, 30,47, 51, 59, Duculot, 439. 14, 100, 105, 127, 262, DudzeeIe, (de) 409, 43D,46G. 362, 447. Dufie (de), 131. Epigny, 75. Dufossé, 176. El'mal, 368. Dugnolle, 20D. :j6!). Erquenne, 283. Duhou , etc., 272. r Escaillps, 2fl9, 260. Dnjardin, 386, 3D1. Esclisset, 258. Du Kaisne, 131. Esgl'igny (de), 273. Dulieux, 194. Espagne, 5, 6,21, 27, 51, Dumonciaut, 370. . M, 67, 87, 95, 97, 123, Dumont, 167, 274, 282, 284, 257, 259, 2G1, 265, 267, 285, 330, 36~ 357, 3G2, :10G, 310, 311, 313, .346, 395. 430, 431, 447, 449. Dumouriez, 190. Etain, 28!1. Duparquc, 374. Etienne, 409. Dupire, etc., 450, 452. Eugène, 368, 370, 387, 388, Dupret, 3.02, 303. 426. Dupuis, etc., 167, 188, 104, Europe, fi, 22, 238, 303, 248, 368 .. 30-1, 4l.'1. Duquesnoy, 275. Evrard, 368. Durant, 369. Eylau, 292. Du Spinois, 167. Duterne. Du Terme, etc., 10, F Hl, 46, 52, 55, 57, 59, 60, 63, 9.2, 109, 110. Fabry, 140. Dutreux, 289. FaIise, 370. Duvaux, 145. Falisolles, 86. Duvieusart, 296, 344. Faludo (de), 2G7. Duvivier, 206, 20G, 305, 369. Fanuel, etc, 18, 76, 77, 80, 81, 82, 83, 84, 92,. 110, E 122, 123, 141, 150, 194, 368, 407. Eau-d'Heure, 362. Fasmnn , 174, 268. Ecaussines, 409. Fauconnier, 122, 136, 137. Ecluse. (1'), 257. 144, 148, 150, 155, 156, Eeckhout, 257. 162, 163, 278. Egalle (l'), 7, 8. Faustine, 439. Egger (d'), 395, 428. Famille, 167, 194. Eglise (rue de), 363. Faux, 348, 374, 383. Eloy, 370. Fayt (bois du), 31;). COllHIUNE DE FARCIENNES 467

    Fernemont, 330. 67,72, 73, 83, 143, 147, Fichère, 98. 168, 171, 1f12, 201, ~03, Ficheroulle, 59, 61, 69, 72, 204, 205, 219, 222, '251, 106, 12!), 137, 141, 141, 320, 32~ 324, 363, 399. 143, 145, 146, 1GO, 153, Fontenoy, 99. 154, 167, 181, 185, 187, Forest, 167, 409. ] 90, 194, 217, 226, 253, Fortomme, 370. 287, 289, 290, 296, 302, Fosses 79, 86, 88, 130, 180, 310, 311, 312, 314, 321, 184, 196, 200, 203, 348, 323, 336, 339, 344, D48, 3:)7. 351, 35G, 365, 366, 367, Fouillon, 369, 37~, 379, 380, 38t, 388, Fournicz , 368, 390, 395, 397, 398, 401 Fours (rles ), etc, 65. 96, 407, 408, 415, 418, 419 101, 102, 10,l, lOG, 107, 428, 431, 435, 438. 110, 11il, 117, 125, 140, Flandre, 97, 99, 198, 254 150, 158, 159, 160, 173, 260. 174, 175, 176, 177, 186, Flawinne, 192. 188, 201, 29B, 294, 295, Fléron , 43.. 333, 448. Fleurus, ete, 21, 53, GO, 61, Fousse, 369, 431. 62, 72, 87, 88, 102, 103, Franc, 191, 367. 124-, 127, 131, loG, 138, Francaux, 409, 140, 148, 169, 170, 178, France, 5, 18, 21, 22, 27, 180, 183, El1, El8, 201, 29, 42, 43, 46, 51, 52, 202, 222, 233, 245, 250, ÔS, 53, 55, 72, 97 •. 1CO, 265, 268, 299, 304, 306, 159, 18?!, 186, 1\.)2, 20G, 315, 316, 318, 319, 328, 212, 21f), 21G, 217, 238, 338, 341, 346, 34S, 349, 2GO, 287, 289, 290, 291, .351, 391, 393, 399, 402, 306, 334, 412, 43~ 431, 413, 416, 449, 451, 452, 443, 444, 452. 453. Franchimout, 107, 113, 124. Fleury, 436. Franchimont (de), 270. Floreffe, 20, 27, 59, 85, 92, François, 274. 96, 104, 118, 184, 192, François. II, 198. 204, 350. François-Joseph, 251. Florennes, 59. Francou , 435, 442, 458. Fond-du-Ban, 423. Francq , 370. Fontaiue, 142, 192, 194, 204, Frand, 142. 205, 219, 259, 287, 321, Frédéric. 137. 368, 453. Frère, 142, 159, 167, 194, Fon taine - Jeanne - N ant tte, 258, 259, 26a, 365, 3G6, . 429, 430. 369, 374, 379, 380, 381, Fontaiue-I'Evêque, 447. 384, 388, 393, 395, 402, Fontaine-Marie-Jeanne, 429. 412, 413, 418, 425, 427, Fontenelle, 19, 24, 41, 57, 429, 430, 435, 442, 4~8. 468 ANNAL1!1S HISTORIQUES DE LA

    Freysing, 10r. 272, 273, 276, 296, 315, Freyval, 99. 316, 341. Friedland, 292. Gilot, etc, Il, 16, 19, 23, Fromont, 302, 343, 348, 357. 32, 33, 44, 45, 46, 48, Fronville, 226, 227, 228, 57, 58, 61, G2, 64, 74, 289. 80, 81, 82, 83, 87, 92, Fürstenberg (de), 255. 121, 145, 1,Q4, 192, 194, 202, 205, 206, 207, 208, 210, 211, 212, 217, 218, G 219, 220, 223, 234, 243, 245, 252, 289, 290, 291, Gain, 370. 293, 296, .297, 300, 301, Gaillez, 441. 302, 305, 306, 313, 321, Garcès, 194. 327, 328, 330, 332, 335, Garcisse, 167. 338, 344, 345, 346, 348, Garnier, 252. 365, 367, 373, 374, 387, Gaspard, 144, 194, 367. 392, 393, 395, 403, 407, Gaudcnr e, 167, 194. 414, 415, 419, 432, 436, Gavre (de), 138, 139, 334, 437, 442, 458. 356, 428. Gilotteau, 367. Gelaffe, 74. Gilowe, 125. Gembloux, 20. Gilson, 62, 143, 167, 194, Genart, 241, 356, 370, 409. 370. Gendebien, 286, 344, 347, Gironde, 311. 353, 354, 362, 365, 428. Givet, 192. Genekau, 74. Glassière (la), 221, 222, 223. Genior, 371). Glymes (de), 268, 305, 337, Genot, 449, 451. 353, 362. Genson, 258. Gobiert, 370. George, 266, 269, 270, 271, Goblet, 80, 81, 151, 159, 274. 162, 354. Gerard, 59, 64, 65, 67, 71, Goffart, 289, 408, 409. 86, 194, 315, 316, 373. Goffaux, 17, 61, 167, 233, Gerpinnes, 215, 226, 337. 353. Ghilini, 277, 278. Goman, 367. Gianonne, 277. 278. Gonne, 233. Gilbert, 368. Gonthier, 424. Gilles, 21, 78, 122, 142, Gonze. 409. 167, 194, 209, 210, 212, Goreux, 144, 167, 194, 449, 215, 220, 369. 451. Gillion, 451. Gosselies, 20, 193, 200, 280, Gilly, etc, 21, 102, 185, 281, 282, 283, 284, 331, 233, 257, 258, 259, 260, 337. 261, 262, 263, 264, 265, Gosserie, 367. 266, 267, 268, 270, 271, Gosslot, 178, 225. COMMUNE DE FARCIENNES. 489

    Gouffre (le), 300, 344. Halle (de la), 259. Gougnies, 228, 290, 308, Hambourg, 310. 331, 444. Hambursin , 388. Gozée (de), 444, 446, 447." Hamende, 409. Grand-bau, 221, 223. Hamuges, 222. Grand-champ, 83, 168, 195, Hancc, 167, 182, 19], 194. 22), 222, 223, 314, 331, Hanolet, 330. 353, 363, 380, 397, 403, Hanoteau, 233, 343. 422, 435, 439, 441, 442. Hanotiaux, 368. Grand-Colau, 338. Hans, 384. Grande - Hayette , 449, 451, Hansinelle (de), 15. 452. Hantes, 279. Grand-Jardin, 120, 213,- 433. Harlet, 263. Grand'Rue, 7, 221, 222, 223, Harsil, 368. 241, 340, 407, 422, 423, Haut-bout, 211, 241, 310, 424, 437. 433. Grands-trieux, 135. Hautem, 368. Grand-Wez, 245, 352. Haut-Sart, 266. Gratzen, 15. Havre, 313. Grégoire, 145, 167, 194, 209, Hnvrec (de), 131. 303, 367. Hayetles, 205. Grenade, 447. Heigne, 268. Grivegnée, 425. Heinisch (de), 255. Groesueek , 27, 51. Henin, 435, 437, 455, 458. Grognaux, 350. Hcnquinbrant, 442. Grosjean, 210. Henricot , 314, 320, 338, 345, Grouchy, 315. 348, 368, 373, 374, 388, GrouIt, 370. 393, 395. Guenehon, 19. Henriet, 185. Guillerrne, 403. Heurion, Hérion, etc., 38, Guillaume I, 281, 286, 320, 39, 40, 44, 46, 48, 49, 321,341,359,363,364. 51, 53, 57, 62, 67, 69, Guyaux, 272, 304, 367, 395. 70, 75. Gyllovoy, 158. Henrot, 194, 363. Henry, etc., 30, 33, 59, 131, H 447, 449. Henseval, 274. Haan (de), 282. Heppignies, 8], 102, 201, Habart, 275, 276. 273. Hainaut, 7, 59, 95, 100, 113, Herbet (de), 280, 28l. 155, 254, 256, 262, ~81, Herc (de), 132. 286, 299, 327, 328, 334, Herlinvaux, 184, ]90, 192, '-l59, 374-, 380, 443, 447. 194, 207, 208, 214, 233, Haine-Saint-Pierre, ti09. 234, 235, 251. Halalen, 373. Hermanue, 369. 470 ANNALES HISTORIQUES DE J,A

    Hermant, 343, 345, 346, 351, ,lanot,.370. 373, 374, 379, 3DD. 40G. Jardinier, 371. Herstal, etc, 43,. 107, 124. Jassogne, 369. Hiernaux, 368, 387. Jaumin, 3Ga, 407, 45:2. Hodeige, 257. Jaumotte, 370. Hoens, 130, 136. J emappe'i, 190, 208, 210, Hollande, 53,267, 304, 327, 21!), 220, 2-19, ~51, 252, 328, 335, 346, 364. 300, 302, 3:20. Honay, 197. Jérusalem, 261, 277, 278. Hongrie, 140. Joachim, etc. 144, 167, ]94, Horion, 113, 276. 3G8. Horne, 107, 113, 124. Jodoignc-St-Médart , 277. Hous (cl'), 260. Jolly, 286. Howel de W cstertlier, 438. Joncret, 215, 30S. Huart, 271, 302, 303, 330. Jonot , 368. Huart-Chapdle, 364. Joseph II, 144,168,169, l7a, Hubau, 368. 185, - ]86. Hubens, 175. Jooet, Jozet., 77, 78, 79, 80, Hubert, 173, 2:20, 226, 23:;, 81,82,83, 8,1, 85, 97. 234, 2[j', ~O], 3:24, 043, Josse, 250. 347, 351, 354, :J68, 370, Jouai, Jowai , etc. 144, 167, 376. 1!)4, 225, 247, 287, 296, H ubertnine, 267. 304, il14, 356, 367, 388, Hublet, 03:~, 455. ilfl7, 401. Huet, Huez, 53, 56, 57. Jourdan, 198, 201. Huy, 10, 17, 34]. Journacolbal~, 368. Hyspone, 95, 113. Jllliers, 121. Jumet, 217, 280, 282, 28J, 284. Jupille, 43. Ile, etc. 15, ] 20, 12ii, ] 27. Juvigny (de), Da. Ile Maurice, ,!~7. K J Kainbrant., 167. Jacobi, 55. Kairet, 143, 167, 171, ]94, Jacquemin , 63. 241, 367. Jacques, 106, 143. Kaisin, 194, 369,427, 428, Jacquet, 53, 95, 10~ 259. 430, 434, 430, 437, 438, Jacquot, ]90. 44.0, 447, 458. Jalhay, 288. Kaisnes (du), 131. Jamar, 15, 58, 83, 145, ]67 IClisse, 14f. 194. KaTée, 143. Jambl inc (de), 87. Kievrain (de), 68, 130, 134. Jancour, 8. Kinon , 431. COMMUNE DE FARCIENNES. 471

    Kleisten, 52. Lambot, 368, 387. Konigstein, 61, 74. Lambusart, 21, 29, 58, 64, 66, 178, 201, 222, 225, L 251, 299, 301, 304, 30~ 324, 329, 330, 357, 397, Labis, 386. 448, 449, 450, 451. J,a Bruyère, 412. Lamillard-Fallot, 393. Lacroix, 438, 439. Lamontzée, 283. Ladeuze, 296, 300. J~a Motte Baraffe (de), 282. La Fontuine , 218. Landelies, 62, 138, 139, 200, Lagniaux, 369. 357. Lagfiy, 317, 318, 319, 384. Laneffe, 5a. Lainville, 398. La Nieppe, 445. Lalieu, 272, 282, 333, 335. Lannoy, 369. Lalou (de), etc. Il, 12, Lantin (de), 270. 18, 23, 30, 35, 3G, 37, L·t Porte, 376. ,18, 39, 41, 45, 46, 48, La Rochelle, 313. 49, 50, 57, 58, 59, Gl, La Tour, 76. G4, 66, 80, 81, 92, 96, Latran, 264. 97, 98, 1.02, 332,376. La Laudes, 401. généalogie 443, voir Delalou. Lauwenberg, 310. La loyaux, 205. Laventurier, etc. 133, 134, Lambert, 1!=l4, 23:2, 843. 445. Lambillotte, etc, 5, 10, 16, Laviolette , 431. 17, 21, 24,26,29,32, Le Barbier, 264. 35, 44, 46, 48, 49, 53, Leblanc, 368. 57, 59, GO, 68, 74, 76, Leblond, 283. 79, 83, 86,103,108,109, Lebon, 438. 112, 113, 116, 121, 127, Lecerf', :l70. 137, 142, 143, 144, 146, Le Charlier , 80. 148, 149, 150, 1!J:2, If,!), Lcchien, 145, 167, 194, 3G9. 160, 161, 167, 171, 172, Leclercq, 258. 173, 179, 180, 185, ]fl3, Lecluse, 144, 194. ]!)4, 195, 200, 203, ~04, L'écluse (de), 122. 205, 20G, 207, 210, 211, Lecocq, 332, 368. 21.3, 214, 224, 226, 232, Ledoux, 407, 458. 234, 244, 253, 287, 802, Le Doy de Louvie!', 100. 305, 313, 314, 321, :128, Leduc, 369. 330, 33], 334, 335, 336, Le Durcq, 34. 343, 348, 358, 367, 370, Le FeLure de Belle Perche, 373, 386, 3S7, 393, 395, 443. 397, 400, 407, 408,412, Lefèvre, D7, 123, 141, 143, 413, 418, 42J, 425, 426, ]67, 184, ]88, 189, 194, 429, 433, 437, 438, 43!), 328, 368. 449. Leffe, 213. 472 ANNAI,ES HISTORIQUES DE LA

    Le Flamand, 145. Liége, 6, 11. 12, 15, 19, Le Franc, 254. 23, 30, 32, 33, 39, 40, Legrain, 79, 401. 44, 45, 46, 47, 48, 49, Leipzick, 430, 431. 61, 64, 65, 67, 69, 75, Lejeune, 143, 167, 194, 280, 77, 78, 82, 83, 84, 90, 45l. 92, 93, 95, D6, 07, 98, Lelièvrc, 68. 100, 101, 102, 104, 106, Lelong, 333. 107, 110, 111, 113, 115, Leloup, 59, 90, 194. 120, 121, 123, 124, 125, Lemaigre, 185, 369. 147, 148, 149, 155, 162, Lemaire, Lemer, 143, 194, 170, 172, 175, 177, 178, 369. 183, 185, 190, 225, 248, Lemoine, 249. 253, 257, 274, 298, 332, Lenain, etc. 17, 20, 84, 360, 438, 446. 94, 97, 109, 141, 142, Ligot 368. 143, 162, 167, 168, 188, Limousin, 26, 29. 1D4, 224, 243, 356, 368, Lobbes, 193, ~61, 265, 266. 373, 383, 431, 437". Lodelinsart, 215, 263, 266, Leon, 261. 270, 271, 272, 273, 277, Leonard, 12, 15, 271, 369. 279, 330. Léopold Il, 285, 421, 440. Loen dEnschede, 438. Léopold le r, 299, 331, 372, Longbois, Lombois, 2GJ, 2G3, 381, 382, 393, 413. 273. Le Prince, etc. 270, 368. Longfils, 264. Lescuier, 19. Longpré. 205. Le Sire, 194, 218, 368, 442, Longueval (de), Il, 12, ct, 444. 75, 92, 126, 445, 448. Lestienne, 338, 345. Long-wez, 223. Les Tiennes, 451. Loo (de), 261. Le Tempe, 370. Looz, 47, 105, 107, 113, 124 Letort, 316. Lorent, etc., 108, 118, 167, Le Tynan, 273. 194, 200, 212, 217, 226, Leuchtenb~rg, 107. 292, 294, 375, 378, 417. Leurquin, 277. Lottin, 1.37, 160, ID2, 194, Leuse, 386. 198, 206, 224, 253, 287, Leuze, 409. 314. Levaux, 167. LO:.J.at, Luat, etc., 86, 135, Lhois, 97. 205, 310, 346, 347, 363, Libouton, etc. 73, 76, 80, 304, 398. 441, 442, 458. 83, 134, 135. Louise-Marie, 393, 417. Librecht, 15. Louis-Philippe, 412. Libre-sur-Samhrn, 226. Louis XIV, 5, 22, 51. 55, Liepzig, 303, 305. 56, 191, 230, 257, 417. Lierneux (de), 357. Louis XV, 97. COMMUNE DE FARCIENNES. 473

    Louvain, 254, 263, 264, 277, Marchand, 232. 286, 287, 321, 3a3. Marchiennes-au-Pont, 33, a8, Louvrox , 116. 138, ]39, 162, 33], 441. Louys, 86, 113. Marcinelle, 21, 23, 26, LJU, Loverval, 9, ao, 215, 2a7. 62, 74, 138, 13a, 201, LUCE;' 1CO. 215, 27.3, 302. Lucerne, 243. Marcq, 369. Luneville, 247. Marie de Hongrie, 42!l. Luxembourg, 30a. Marie-Henriette, 421. Luxemhourg (Je), 21, 23, Marie-Louise, 296. . 25, 29, 49. Mariomont, 430 . Mnrie-Thérèse, 58, 89, 97. M 10.3, 16l), 237. Marin, ete. 58, 226, 2G3, Mancq , 36a. 296, 302, 321, 328, 370, Machiavelle, 277, 278. 448. Machine it feu, 221, 222. Marlier, 141, 167, 194, 288, Machine neuve, 222, 223. 3G9, 407, 413, 419, 428, Maere (de) , 283. 430, 434, 437, 458. J\llagotte, 370. Maroquin, 368. Mahaux , 140, 167, 19,1,367, Marotte (de), etc. 130, 133. 43l. Martin, 206, 258. Mahy, !'l5, ] 30, 1.15, 142, Martini, 268. 14t" 147, ]61, 1G7, ] 77, Martinroux 205. 181, 194, 368, 387, 388. Mary, 27D. Maillet, 100. Mascart , 2.33, 234. Maistre (de), 177. Mnsquelier, 167. Maitre-Picrro, 276, 281. Masquelin , ID4. l\Ialbol'Ough, 18, Hl, 20, f,2. Massarrl , ]4,1, 167, HJ4, 36S. Mnlburny, 3Ga. Masscau, 348. Malchnire, 71. Masse-St-François, :22, 1(i?i, Malengrau , iH2. 182, ]97, 204, 343, 34D, Malle, 36a. .354, 355, 356, 3aO, 394, Malmedy, 2[)5, 25G. 3aG, 397, 398, 399, 402, Malonne, 192. 406, 407, 408, 417, 419, Maloun , 7. 4~0, 425, 426, 429, 439. Manage', 43G. Masson, 86, 141, 143, 153, Manceaux, Hl. 184, 368. Manet, iuo. Masure, 267, 436. Mansart, 370. Masy, etc. ]44; 1a4, 367, Marais (les), 223, 3G3. 402, 409, 415. Marbais, 51, 330. Mntclart , ] [,] . Marbais-la-Tour, 281. Mathieu, !j.j, 87, 1O~, 117, Marc, ~07, 211. 119, 142, 143, 145, 146, Marceau, 201. 148, ] :,0, ] ;-d, J D2, 1:-,:l,

    Il. 474 ANNALES HISTORIQUES DE LA

    161,162, 163, 167,177, Molinœus, 277, 278. 181, 194, 210, 368, 387, Monaux, etc. 145, 194, 3G8. 388, 300, 430. Monceau-sur-Sambre, etc, Mattagne , etc. 59, 2G2. 12ÇJ, 138, 13!), 17!), 222, Matton, 342. 363, 442. Maubeuge, 7, 52, 100, 190, Mouliez, 331. 193.. Monegonde, 134. Maulde, 273. Moneuse, 23!J. Mausseur, 171. Monfort (de), 15. Maximilien, 428. Morigerée, 168, 213. Maximilien-Emmanuel, 26]. Mongnia, 201. Mazarin, 410, 420, 433. Monjot, 333. Means (de), 113. Mons, 17, 20, 1ÇJ3, 211, Mectilde, 420, 427. 212, 218, 243, 246, 256, Meester, 2ü4, 256. 276, 279, 284, 294, 301, Mcestcr (de), 257. 308, 330, 333, 339, 34:2, Mceus (de), 283. 349, 353, 363, 381, 382, Mehaigne, 8. 393, 395, 444, 447. Menonry, 415. Monseu, 284. Merbes-le-Château, 5!). Mont, 96, 158, ] 75. Merghelinck, 257. Monte, 205. Mérode (de) , 4!), 44G. Monte-Fanario (de), 106. Merveille, 370. Monteville, 444. Mesure, 368. MOllliguy-le-Tigneulx, etc. Mettet 2], 30, 3:3, 358. 138, 139, 275, 276, 281, Meuricc, ctc., 64,71, nu. 290. 143. 145, 167, ]94, 242, Montigny-St-Christophe, 285. 368, 387. Montignv-sur-Snmbm, 64,95, Meuse (la), 8, 187, 274, 28!). !)O, 138, 13!), 215, 243, Mexique, 427. 273, 274, 275, 276, 277, Michaux, 54, 5f, 63,71, 3G!). 442. Michel, 167, 370. Mont-passant, !)9. Michion, 440. Mont-sur-Marchiennes, 25, MibJgc, 140, 170. B8, 139, 204, 451. Minden, 444. Moreau, etc. 74, 144, 167, Minet, 331. 194, 226, 253, 314, 335, Mineur, 150) 1G8. 343, 351, 368, 369. Minez (de), ete. 262, 264. Moreau (de), 9!J. Miranda, 191). Morialmé, 362. Misonne, 271. Morimond-Lenain, 392. Modène, 68. Mornimont, 3!)!l. Moffrou, 209. Moscou, 298. Moha, 124. Motquin 189. Moignelée, 20, 21, 324,350. Monssiaux, 289. Moisse, 440. Moustier, etc. 51, 107, 1:28, COMMUNE DE FARCIENNES. 475

    ]42, ]67, 168, 194, 203, Nyquet (de), 13]. 370, 390. Moustiers-les-dames, 450, 452. o Mouton, 367. Obaix, 280, 281, 331. Mouvet, 24, 26. Odelant, 444. Museur, 409. Oderberg, 74. Oignies, 18, 24, 30,31, 33, N 35, 40,49, 50, 53,64, 7:3, 15, 90,131, 138,147,208, Nagl, 75, 86, 87. 2!.l2, 404, 451. Nalinnes, 226, 249, 291 Oleron, 227, 228, 289. '315. Olivier, 360. Namur, 7, 8, 25, R2, 33, Onin, etc. 282, R33. 35, 36, 39, 44, 47, 50, Orange-Nassau (d') ,359, 364. 5S, 62, 88, 97, 100, 108, Orban, 94, 95, 145, 368. 170, 187, ] 90, 192, 1ss, Orlof, 359. 197, 198, 206, 260, 262, Ostende, 257. 263, 271, 272, 274, 276, Oudart, 64, 134. 277, 390, 391, 396, 398, Oultremont (de), ]24, 357, 399, 400, 402, 416, 417, 395, 428. 448. Nantua, 377. p Naples, 277, 278. Napoléon le", 202, 239, 242, Pachis-à-la-mai , m. 243, 276, 287, 288, 292, Pachis-aux-prunicrs, 338. 2!.l6, 298, 305, 314, 315, Pailhe, 113. 432. Pajol, 315. Navarre, 97, 369. Palatinat, 107, 261. Navenes, 106, 197. Palier, 17. Nessonveaux, 409. Palmart, 289. Neute, 351, 352, 369, 374, Paquet, 369. 378, 386, 391. Paradis, 346, R47. Neuville (de), 2:i9. Parchonniers (des), 178. Nevé, 359. Parent, 129. Niquet, 202. Paris, 130, 185, 228, 246, Nivelles, 4]4. 247, 285, 304, 408, 412, Noel, 368. 413. Noels, (Rue des) 339, 363. Pasture (la), 281. Nolard , 117, 144, 167, ]94, Paternotte , 310, 369, 407, 220, 367, 368. 441, 458. Nonard, 167. Patou, 443. Notre-Dame, 242. Paul, 27, 28. Noue (de), 255. Pays-Bas, 5,256, 26], 281, Nouveau-Monde, 442. 47fi ANK ALES HISTORIQUES DE LA

    286, 305, 313, 320, 328, 381, 382, 38~ 387, 391, 32!:}, 3m, 350. 393, 3aD, 397, 398, 399, Pays de Liège, 7, 105, 129, 407, 408, 410, 413, 418, 175, 205. 425, 426, 427, 430, 435, Pnys-du-Hoi, ] 24. 442, 450. Pector, 370. Plompteur (de), 270 . .PMûm1te, 301. Poictiers, 35, 37, 39, 47. Peronne, 33~. Pollard (de), 177. Perron, 101. Pologne, 431, 432. Pesin, 354, 360. Poncelet, 28, 333, 344, 348, Pestre (de), 284. ---Bil;_ 352: 368. Petit, 6. Ponsart, ci5]. Petit-ban, 396, 440. Pont-à-Celles, 310. Petit-Jean, 359. Pont-de-loup, 7, 12, 13, 27, Petit-Try, 201, 357. 28, 2!:}, 57, 63, 72, 78, Pêtre-Driunne, 425. 82, 86, ~J9, 100, 1106, 123, I'hilippart, 2GG. 152, 162, 168, 180, 1a6, Philippe, 8], 274. 200, 2]5, 222, 223, 225, Philippe-ville, 26, 28, 262, 233, 234, 293, 297, 299, 263. 304, 307, 308, 323, 324, Pio VII, 247. 329, 330, 334, 338, 347, Picdsente des naiveux, 135. 353, 357, 391, 395, 426, Pierard etc., 78, 103, 144, 448. 145, 146, 164, 167, 177, Pont-de-loup-Nord, 428. 104, 205, 276, 290, 324, Poplimont, 276, 438. 368, 387, 434, 439, 458. Porc (Collège du), 254, 263. Pieret, 205. Port-Louis, 427. Pierre-Albert. 214. Posson (de), 178 225. Pierson , 20. Poulain, 416, 417. Piéton, 282, 362, 436. Pouleur, 455. Pigeolet, 203, 288. Prague, J 58, 174, 176. Pineaux, 100. Prelle (ùe), 79, 445. Pircard, 357. Presbourg, 288. Pire, azo. Presle etc., 57, 131, 171, Piret, 141, 142, 194, 285. 215, 222, 291, 296, 299, Pirmez, 281, 285, 286, 331, 302, 304, 306, 307, 308, 337, 353, 362. 329, 330, 334, 357, 415, Pironchamp, 55, 180, 296, 442, 451, 453, 455. 300, 316, 317, 438, 442. Preuc1homme, 64. Piton, 178, 225, 2:)0, 2gS, Preumont etc., 83, 142, 143, 29,1, 299, 302, 321, .'133, 167, 16R, 172, 173, 188. 334, 335, 318, M2, 345, Prieur, 274, 275. 348, 35\ 3~6, 357, 358, Procès, 360. 359, 360, 364, 365, 370, Prognaux, 452. 373, 374, 378, 379, 380, Prusse, 310, 430. COMMUNE DE FARCIENNES. 477

    Prysers de Trajecto, 254. Rhodes, 277, 278. Puissant, 27f). Ilichir , 4D, 85, 262, 451. Puits-elu-major, 43;1- Hietstap, 253, 257. Pyrénées, 5. Rigaux, 369. Iiisquons-tout, 413. Q Robaulx (de), 279. Robert, 120, 121, 129, 133, Quarré, 148, 184, 187, 192, 141, 143, 206, 268, 368. 194, 206, 291, 329, 344, Robson, 141, 167, 194, 290. 348, 351, 356, 358, 365, Rodemark, 9. 369, 372, 374, 393, 395, Rogier, 286, 379. 396, 397, 398, 399, 402, Rohosetz, 125, 158. 407, 408, 412, 413, 418, Roisin , 209, 284. 419, 426, 427, 428, 430, Roland, 141, 182, 183, 184, 437, 441, 456, 458. 190, 194, 203. Quartiniez, 370. Rolly, 24, 25, 29, 39, 40, Quéritté, 282. 50,61, 81, 97, 103, 107, Quesnoy, 193. 108, 109, 122, 135, 141, Quesnoy (du) 443, 444. 142, 143, 147, 162, 167, Quinaut, 183. 171,194,248,369. Quinet, 158, 232, 262. Holly (de), 80. Quinot, 370. Rome, 264, 265, 277, 297, Quintart, 369. 439. (.,luirini etc., 178, 197, 198, Romsee, 287, 290, 292, 293, 225, 330, 338, 353, 396. 301, 328, 330. Ronnay etc. (de), 272. R Roosbeek, 438. Roselies, 6, Hl, 24, 57, 203, Rabelais, 162. 223, 252. 344, 364, 403, Ramillies, 19. 434. Rancelot, 265, 370. Rosen, 40. Rassache, 272. Rosenberg, 15. Rastadt, 55. Roton, 343, 347, 349, R55, Ratisbonne, 106. 356, 395, 399, 400, 406, Rebois (de), 447. 408, 418, 419, 420, 421, Remy, 367, 409, 439. 425, 426, 429, 439. Renaix, 409. Roucourt, 282. Renard, 267, 281. Rouen, 246. Renesse (de), 13. Rouflete, 370. Heulens, 170. Rougravo, 105, 167. Reuss (de), 198. Rouillon, 200, 357. Iièves, 214. Rouillon (de), 270, 271, 348. Rhé (îles de), 227. Houssillon , 7. Rewcrs, 267. Rouvrois-sur-Othain, 289. Rhin (le), 107, 192, 261. Roux-lez-Fosses, 244, 358. 478 ANNAI,ES HISTORIQUES DE T,A

    Roux-sous-Heigne, 243. 322, 324, 327, 347, 349, Rovine, 117. 350, 355, 358, 362, 363, Ruchant, 369. 374, 390, 398, 416, 436, Rucloux, 276. 439. Ruescas (de), 257. Sart-de-Molembais (du), 284. Russie (la), 298, 430, 431. Sarteau , 370. Sart-en-fagne, 62. s Sai-t-Saiut-Eustache, 18. Saultrier, 262. Saint-Amand, 102, 353, 3fî2. Saumery, 90. Sainte-Anne, 50, ss, 64, 86, Sautoir, 71. 108, 171, 173, 195, 197, Sautois, 439, 441, 455. 205, 207, 363. Saxe (dè), 9D. Saint-Denis, 5, 341. Scalande, 269. Sainte-Hélène, 430. Scarsez, 295, 330, 334, 335, Sainte-Marie, 357. 349, 353, 362, 38i, 382, Sainte-Pauline, 316. 415, 420, 438. Sainte-Waudru , 256, 447. Schwan, 417. Saint-François, 20, 73, 83, t3cohiel', 76. 87,98,102, 117, 130, 146, Scohy, 370. 152, 153, 168, 171, 174, Scolas, 170. 175, 182, 185, 195, 201, Scotet etc., 58, 123, 145, 210, 226, 228, 234, 249, 167, 194, 368, 388, 448, 251, 264, 266, 268, 2fî9, 456. 288, 291, 300, 335, 344, Sébastopol, 316. 363, 394, 395, 415, 417, Sébille, 280. 438, 441, 442. Sechelles, D9. Saint-Germain, 256. Ségur (de), 97, 99. Saint-Gothard, 255. Senenne, 10, 192. Saint-Hubert, 232. Seraing-sur-Meuse, 116. Saint-J acques (rue), 363, 404. Seron, 8. Saint-J eau-Baptiste, 355. Servaia, 451. Sainl-Maurice (de), 20. Sevaux, 194, 251, 301, 307, Saint-Phalle, 26. 368. Saint-Quentin, 301. Severin etc., 72, 75, 145, Saint-Sauveur, 254. 167, 293, 357, 370. Saint-Sernin, 25. Sibérie, 298. Saint-Trond, 43. Siciles, 261. Sale etc., 178, 225. Sicot, 194. Sambre (la), 6, 8, 10, 11, Signet, 368. 12,13, 17, 23, 26, 71, 73, Simon, 198, 369, 377, 431. 90, 92, 99, 106, 111, 190, Sinet, 375. 197, 198, 202, 214, 222, Sion, 348, 353, 354, 357, 223, 241, 261, 268, 291, 370. 300, 303, 309, 315, 319, COl\tMUNE DE FARCIENNES 479

    Siplet etc., 157, 167, 194. Sohier, 259. T Soignies, 395, 4il8. Tailier, 206. Scleilmont, 17, 18, 19, 24, Taillette Ua), 399. 41, 58, 60, 72, 76, 138, Taisse, 141. 147, 148, 172, 177, 183, Talman, 374. 184, 208, 224, 225, 251, Tamines, GO, 67, 138, 139, 258, 259, 268, 271, 305, 170, 351, 408, 439. 316, 404, 418. Tarniniaux, 368. Solre-Saint-Gél'Y, 134, 136, Tarlier, 282. 147. Tartarie, 310. Sombreffe, 20, 130, 451. Tarte, 290. Somville etc., 144, 167, 168, Tusson, 145, 146, 167, 104, 182, 194, 220. 369. Soudron, Sandron, 141, 167, Tenar, 264. 182, 194, 287, 314, 368. Terguée, tr è s nombreuses Souris, 291. citations. Sous-la-ville, 416. Terre aux galettes, 119. SpeiJeux etc., 27, 62. Tevenier, 274. Spina, 17 Theux (de), 38'/-. Spiueto, De Spincto, 59, 72, Thibaut, 67, 84, 101, 273, 77, 78, 79, 81, 82, 149, 275, 276, 281, 340, 370. 177, 211, 233, 24B, 370, Thier (de), voir Dethier. 446. Thirial, 336, il42. Spitaels, 422. Thomas, 110, 113, 142, 1(;7, Spy (de), 11. 168, 171, 173, 180, 181, Stainier ctc., 76, 100, 106, 224, 314, 321, 330, 3:36, 110, 152, 153, 445, 4["'). 358, 364, 865, .168, 373, Stassart, 453. 374, 378, 379, 380, 381, Stayes etc., 118, 167, 1D4, 393. 395, 397, 400, 402, 370. 410, 413. Strannart , 437. Thuin, 21, ss, 100, 1::;2, Strasbourg, 97. 188, 227, ~69. Strulens, 368, 387. Thys, 289. Stubich (de) etc., 62, 67, 'l'ignée de Bonneville, 41,44. 74, 75, 76, 78, 80, 84, Tilleux, 280. 87, 92, 94, 96, 98, 100, Ti;ly, 451. 101, 102, 103, 117, 123, Tilmant, 209. 448, 450. Tilsit, 292. Suarlée, 132, 280, 331, 333. Tinaut, 67. Sucot, 145, Tirlemont, 396. Suisse, 243. To11el1aers, 254, 256. Tombof', 310. Tongrinne, 451. TO(luin, 369. 480 ANNAJ,ES HISTORIQUES DE LA

    Torri, 105, 107. Van Hoorebek, 422. Touret: e, 272. Vanhoue, 36, 37, 39, 47. Tournay, 251, 380, 386. Van Marck, 210. Toussaint, 132, 148. Van Iieyuegon , 282. Torres (de), 257. Vanspanwen , 368. 'l'raux (de), n~3, 282. Van Spilbeeck , ]77, 224, 269. Trégaly, azo. Vanwynsberghen, 440, 45G, Tricbon Gilot, 205. 458. Tricot, 439, 4G3. Varo (de), 19. Trieu-à-l'ba, 355. Vaux, ]5. Trieu-Custot, 86, 3] 9. Vendôme (ùe), 19, 20. Trieu d'Alau, 205, 223,224. Vera-Crux, 428. l'rieu du Wairchat, 35G. Verlaine, 436. Trieux (les), 355. Vermeille, 443. Trois-sillons, 357. Vernay (de), 276. Troye, 252. 281. Vernenburck (de), ]30. T'Serstevens-Troye, ]32. Vernier, 260. Tubise, 396. Verviers, 59, Vicogne, 217: u Vienne, 255, 445. Vieslet etc., 81, 82, 86, Ursmer, 266. 173, 194, 242, 251, 367, utrecht, 53. 4RO. Viesville, 185. v Vienx-Campinaire, 72, 409. Vieux-Sart, 23, 68, 442. Vaillant, 274, 275. Vienxterrips, 409. Vaillempont, 256. Vigenon etc., ] 2;-;, 167, 194, Vailly (de) , 259. 3fi7, 388. Valence, ] 90, ] 92. Vigneron, ] 36, 143, 144. Valenciennes, 2], 33, ] 23, Vilcrs (de), Villers, ]7, 27, 313, 444. 53, 255. Valleverde, 444. Villagas (de), 130, 136, Vanachter, 351, 373. 17R, 3R3.. Van Billoen, 277. Villeroy (de), 18, Hl. Van Crombruge, 4]5. Villers-en-Fagne, !O. Vandarne , 315. Villers-Perwin, 88. Van de Casteel , 12. Villcrs-l'ottorie, 1.34, 288, Van den Rergh, 257. 290, 201. Van den Heyden à Hauseur , Villers-sur-Lesse, 273. 284. Vincent, 79, 82, 8R, 84. Vanderlindeu, 286. Vinousky , 2%. Van der Vinneu, 282. Vintcmille (de) ~ Pisa Ho- Van de Weyer, 286. drigue, 270, '271. Vandrcche, :175. Vitrival, 4:l!). ('O;\DTrKE nr: F,\n('T r.NNFi', 4S1

    ViyiCl'-