Farciennes. Tous Droits Réservés
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ANNALES HISTORIQUES DE LA COMMUNE DE FARCIENNES. TOUS DROITS RÉSERVÉS. Tamines. - Imprimerie Saint Joseph. ANNALES HISTORIQUES DE LA COMMUNE DE FARCIENNES PAR J. KAISIN, Vice-Président de la Société Arcboologique de Charleroi. TOME II. TAMINES. IMPRIMERIE C. DUCULOT-ROULIN, LIBRAIRE-ÉDITEUR. 1889. XVIIIme Siècle. Au commeucement de ce siècle la guerre continue, jusqu'à épuisement de la France. Louis XIV, le roi orgueilleux par excellence, croit étendre les limites de son 'royaume, en plaçant ~n petit-fils sur le trône de toutes les Espagnes: "Il n'y a plus de Pyrénées!" s'écrie-t-il; mais l'Autriche, reven- diquant l'empire de Charles- Quint, lui déclare la guerre. L'Europe se coalise contre le monarque français. Celui-ci meurt abaissé et le siècle ne passe pas, sans que ses cendres, arrachées de sa tombe royale de St-Denis, ne soient jetées aux quatre vents. Alors tombent sous les C(,UPS de la révolution, les institu- tions du passé. '" * * 1 701. François Lambillotte est bourgmestre. Le 6 février, le duc de Bavière, gouverneur des Pays-Bas espagnols, reconnait le duc d'Anjou roi d'Espagne, et livre toutes les forteresses de notre pays aux Français. Cette année on ne trouve guère de traces des dépenses occasionnées par le passage et le séjour des troupes; on voit que la commune doit fournir 2 pionniers, pour travailler aux 6 ANNAl,ES HISTORIQUES DE LA fortifications de la Chartreuse à Liége; pour les paYer, le bourgmestre Jean Rolly, collecte une taille imposée sur les chefs de famille et par tête de bête. Un homme paie un sou. Une veuve un demi-sou. Un cheval deux liards. Un poulain un liard. Une vache un liard. Une jeune bête à cornes un demi-liard. Dix bêtes à laine deux liards. Une truie trois deniers. Un porc la moitié de trois deniers. Par ordre d'un major, on place deux barrières: l'une au gué de Tergnée et l'autre au. gué de Farciennes "desoub le jardin. ft (C'est au chemin de Roselies.) On monte la garde sur la tour de l'église; cela indique qu'il y a des pillards dans les environs. •. Les barrières qu'on plaçait là où la Sambre avait peu de profondeur, ne pouvaient avoir d'autre destination que de protéger les habitants de ce côté, contre les déprédations commises par les batteurs d'estrade. Des défenses aUssi lé- gères, devaient être sans efficacité contre l'ennemi. On fait présent d'un mouton au gouverneur de Charleroi j on avait probablement besoin de lui. Le mouton coûte deux écus et demi d'Espagne, ce qui équivaut à dix florins, ou à 12 fr. 70. Ce haut prix pour l'époque, indique la gêne, sinon la disette. Un monsieur Petit, de Namur, commande les travaux qu'on devait faire à la Sambre. Les retardataires pour paiement des tailles sent assez nombreux; on en trouve 21 au compte du bourgmestre; sur ce nombre la cour de justice ordonne d'en poursuivre 14, y compris le curé, qui cependant ne devait pas être pauvre. COMMUNE DE FARCIENNES. 7 Peut-être avait-il des revendications à faire contre la com- munauté. Comme le foin et l'avoine se vendent à haut prix, le Prince-Evêque ordonne de ne vendre "le faz de foin", plus haut que ES à 9 fior. et le muid d'avoine, plus de 10 ft 12 fior. Cette ordonnance du souverain du Pays de Liège, ost tout simplement l'établissement du maximum, qui a fait tant de mal SOllS la première république. On lit" payé à Jean Maloun pour avoir fait un fossé pour escoler les eaux du gay (du Wez) dédan la grande rue par ordre clu mayeur quattre soh." Une aime de bière coûte 12 fi. Nous avIOns retrouvé l'ordre suivant, que nous citons comme un type dlll genre: "DE PAR LE Roy. " " Joseph de Ximenès, lieutenant général des armées du Ho)'; chevalier des ordres de St-Louis, gouverneur de Maubeuge, colonnel li eutenant du régiment royal Roussillon inf. corn- mandant les trouppes de sa Majesté en haynauIt, pays d'Entre-Sa:mbre-et-Meuse et comté de Namur. n "Il est ordonné au Régiment de l'Egalle cavallerie qui doit arriver à Charleroy le 17" de ce mois, d'en partir le 18 pour aller loger le même jour au Pont-de-loup et Farcienne pour y Tester jusqu'à nouvelle ordre, séparant les <Jeux escadrons qui composent le dit Régiment, comme il convien- dra le mieux pour la commodité des habitants ct des troupes. n "Il sera libre aux habitans des dits lieux de laisser pai- he les chevaux ou de leur fournir l'herbe, pour chacun che- val quatre vingt livres pesant d'herbe. " "Les cavaliers auront le couvert place au feu et la lumière de l'hoste. Les chevaux auront pareillement lp couvert si se ANNAI,ES HISTORIQUES DE LA peut, 'pt les trouppos viveront au moyen de leur solde. " - Déûcnces sont faites il tous cavaliers et soldats de ne rien exiger Je leurs hostes, que ce qui est marqué Cl- dessus. " "Ledit régiment prendra du pain en partant de Uharleroy pOUl' quatre jours, et le sur plus qu'il y demeureront leur sera porté pal' Batteaux dudit Charleroy. Et ils viendront prendre l'argent il Namur. " "Le l!)me dudit mois ils envoyront un cavalier des trois régiments qui sont sur la Sambre à l'ordonnance scavoir Barentin l'Egalle mestre de camp général des dragons à Seron mon quartier ou il y aura un commis à la poste aux lettres pour les distribuer aux trouppes, qui sont le long de la Mehaigne de la Sambre et de la Meuse, et dans le comté de Namur et pOUl' les recevoir afin de les envoyer à leurs adresses. " " Chaque ration d'herbe sera payée aux habitans des dits lieux pal' les Trésors du Roy, à raison de deux patarts la ration suivants le reçu qui en sera fait par Mr. les com- missaires destinés pour la police des trouppes. Et ce qui se trouvera pris de plus il sera payé par Mr. les officiers. " "Messieurs les majors serons chargez de ce détail, et Mro les colonels ou commandant dudit Régiment en fera la distri- bution des quartiers ainsy qu'il le jugera à propos. Et le lendemain il nous en enverra un Estat pal' le cavalier de l'ordonnance qu'il doit envoyer à Seron de leur quartier. " "Fait à Namur ce 14me Juin 1701" ( signé). "DE XIMENEZ. n Daus un état on voit que la communauté a fourni le 13 juin, 190 rations détaillées comme suit: La colonelle 32 rations. .Lesquipage du colouuelle 12 Capitain refourmé 3 M~our 8 COMMUNE DE FARCIENNES. 9 Laide maiour 2 La lieutenance colonelle 49 Cartile 41 Jancour 29 Rodemark 8 L~e"~~ fi 190 La liste des fournitures va jusqu'au 25 inclus. Sur 95 familles, on en trouve 15 secourues pal' le Bureau de Bienfaisance. On était alors dans de très mauvaises années de guerre. Parmi ces 95 familles on compte: 8 fermiers ou petits cultivateurs. 4 bergers. 1 pâtre. 6 bûcherons et scieurs de long. 1 charpentier. 1 charron. 2 maçons. 3 plafonneurs. 2 cabaretiers. 2 tisserands. 1 maréchal ferrant. 5 cloutiers. 1 couvreur en paille. 3 jardiniers. 3 savetiers. 2 houille urs. 20 manouvriers. Ce qui fait 65 chefs de familles. Les trente autres, com- prenaient les veuves et des petits particuliers vivant de leur bien. 10 ANNALES HISTORIQUES DE J,A Le nombre des travailleurs était plus élevé qu'on ne le porte ici, car il y avait de grands jeunes gens, exerçant un métier, qui n'étaient pas repris parmi les pères de famiIJe. On ne voit que deux houilleurs; ce qui indique que le charbon n'était guère exploité. Le bois était commun alors, et les particuliers extrayaient du charbon, de la terre houille, sur les biens communaux, pour faire leur provision de boulets. M. Chavée dessert provisoirement la paroisse, en attendant l'arrivée de Théodore de Brabant, né à Huy, ordonné prêtre le 27 mai 1676, vicaire à Senenne et il Villers-en-Fagne, nommé curé à Farciennes le 19 décembre 1701, installé le 26 juin 1702 et parti le 21 mars 1718. Un bref du pape Innocent XI, en date du 7 avril 1679, avait autorisé Théodore de Brabant à recevoir les ordres, quoiqu'il n'eût pas l'âge requis. Il lui manquait trois mois pour avoir les 25 ans exigés par le droit canon. 1702. Gillain Duterme est bourgmestre et collecte les tailles. On voit Antoine Laloux, bailli admodiateur, receveur de la terre de Farciennes jusqu'en 1721; on le trouve on même temps greffier et échevin. On répare ·le chemin qui longeait la Sambre, parce qu'il étai t suivi par les escortes des bâteaux. Antoine Lambillotte et Thomas Wauthy, font un procès à Charles de Wyt, fermier du Seigneur, qui refusait de payer ses tailles pOLIr les biens féodaux qu'il cultivait. Une pièce du dossier est ainsi conçue: " Extrait du règlement provision al pour asseoir les tailles de farcienne fait au dit lieu le 16 février 1702, par la cour (de justice) écrit tout au long de la propre main du Sr Charles philippe laloux fils du Sr Anthoine Laloux amodiateur on receveur bailly greffier et eschevin du dit lieu et entre COMMUNE DE FARCIENNES. 11 la désignation des dits biens ou de ceux qui les possèdent se trouve qualifiez celui comme sen suit : » " Les terres que tient le fermier du dit seigneur sont au nombre de quinze bonniers et demi environ.