u- I I ESPACE REPUBLICAIN POUR | LA DEFENSE DE LA DEMOCRAT1E ET DE L'UNITE NATIONALS ' (ERDDUN) I I I I I I MEMORANDUM DE L'ERDDUN (L'opposition Congolaise) I Sur LE DIALOGUE NATIONAL I AU CONGO- I

I Mars 2000 I I I I I \ I I I INTRODUCTION I I 1 Le 29 Decembre 1999, un Accord de cessez-le-feu et de cessation des hostilites a ete signe a Brazzaville entre le Haut Commandement de la Force Publique et le Haut Commandement I des Forces d'Autodefense de la Resistance d'une part, le representant du President El Hadj Omar Bongo et le representant I du President Denis Sassou - N'GUESSO d'autre part. 2 L'article 13 de cet accord est ainsi libelle : I « Les signataires du present accord conviennent de recommander a son Excellence El Hadj Omar Bongo en sa qualite I de mediateur international, de poursuivre ses efforts en faveur de la paix en Afrique et particulierement en Republique du Congo en organisant des que possible avec le concours de la communaute I internationale, le Dialogue National sans exclusive en vue d'une paix durable et du retour de la democratic en Republique du Congo- I Brazzaville ». II pose sans arnbiguite le probleme du reglement politique et global I de la crise Congolaise dont la cause profonde n'est pas militaire I mais politique. 3 Bien que n'ayant pas ete associee a la negociation et a la conclusion dudit Accord, 1'opposition y a souscrit par principe aux I termes de sa declaration rendue publique le 26 Decembre 1999 qui concluait: « ... Soutient la demarche en cours et souhaite qu'elle ne I debouche pas sur une impasse politique qui compliquerait davantage le retour a une paix durable, a la democratic et la I reconciliation nationale ». 4 Pourtant, des insuffisances notoires et flagrantes relevees I dans 1'accord auraient pu justifier une reserve de sa part, I notamment: I I I I I a)- la non prise en compte du reglement de la question du depart de I toutes les troupes etrangeres du Congo et de celle de I'omnipresence au sein de la force publique de la milice du pouvoir (les Cobras).

Ib)- 1'absence de garantie internationale a cet accord du fait de la non participation de 1'O.N.U., de 1'O.U.A. ou de 1'U.E. a ces I negociations, en tant que parties prenantes I c)- le doute sur la credibilite et I'efficacite du Cornite de suivi compose presque exclusivement des seuls combattants sur le I terrain qui, de ce fait, deviennent a la fois juges et parties. d)- le statut du President Omar Bongo, designe mediateur I international par le seul pouvoir de Brazzaville et agissant sous un mandat non defini et surtout non approuve par toutes les parties.

I 5 La paix, la reconciliation nationale et la restauration de la democratic etant au-dessus de ces preoccupations parfaitement I fondees, 1'opposition estime que toute initiative qui concourt a ces objectifs majeurs, rencontrera toujours son approbation.

I 6 Le present Memorandum a pour but d'informer 1'opinion internationale, le Peuple Congolais et les amis du Congo de notre I attachement a la paix et de notre volonte de privilegier, hier comme aujourdliui, une solution politique a la grave crise que connalt I notre pays et qui ne saurait etre reglee par un accord militaire. 7 II donne le contenu du dialogue national tel qu'il est compris I par 1'opposition et tel que le comprend le peuple Congolais dont la soif de liberte et de democratic ne peut etre etanchee par 1'illusion I de paix qu'offre 1'accord de Brazzaville. 8 Enfin, le Memorandum invite la Communaute internationale I a aider le Congo aim qu'il renoue avec les valeurs de paix, de liberte et de democratic qui fondent les societes modernes et assurent le I developpement economique. I I I I I I

I II- POURQUOI UNE AUTRE GUERRE APRES LE 15 QCTOBRE I 1997 9 Au lendemain du coup d'Etat du 15 Octobre 1997, le peuple Congolais avail cru que la guerre etait terminee. I A 1'evidence, elle ne 1'etait pas. La situation de non guerre qui avait succede a la guerre, n'etait pas la paix. Les populations s'en I convaincront tres rapidement dans un pays livre aux hordes de mercenaires et des arrnees etrangeres et ou le pillage des biens I publics et prives etait officiellement ordonne. 10 Deja, devant cette escalade de violence et d'insecurite, le I conseil de securite des Nations Unies exprimait sa vive preoccupation sur la situation au Congo - Brazzaville apres le Coup d'etat, au titre de sa resolution N° CS/867. I En Mars 1998, un rapport du Conseil des Eglises chretiennes parvenu au saint Siege rapportait ce qui suit : I « Malgre les multiples resolutions du Conseil de Securite de 1'ONU, du Conseil de 1'Europe et de son Parlement, le regime de Mr. Sassou N'Guesso persiste et signe dans sa furie et fureur I de tout regimenter au Congo, comrne dans le passe. Au jour d'aujourdTiui, les forces etrangeres, mercenaires I compris, sont toujours au Congo-Brazzaville, semant la terreur. Par ailleurs, il est a noter que des elections presidentielles ne I sont pas pour demain. Meme pas dans trois ans. Mr Sassou N'Guesso veut rester dix ans au pouvoir, sans elecions. Le I monopartisme a repris du poil de la bete ». 11 Comme il fallait s'y attendre, les populations des regions I favorables a I'Opposition et dont sont originaires le President et le Premier-Ministre , particulierement I visees par le pouvoir, subissaient les pires exactions. Pillages, viols, assassinats crapuleux, incestes forces, destructions des habitations, I tel est le sort reserve a ces populations dont 1'unique tort est d'avoir I soutenu le pouvoir democratiquement elu. I I I I I 12 Centre la repression, les populations des regions de la I Bouenza et du Pool notamment celles des localites de Mouyondzi, Kindamba - Ngouedi et Mindouli n'eurent d'autre choix que de prendre les armes pour defendre leur liberte, leur dignite et la I democratic.

I 13 Sous le pretexte d'une tentative de putsch, cette repression atteint son summum en Decembre 1998 dans les quartiers sud de I Brazzaville. Scientifiquement planifi.es et froidement executes, les massacres, perpetres centre des populations desarmees, apportent les elements I constitutifs d'un genocide. a) AujourdTiui, un comite des families des 400 enfants I disparus au debarcadere de BRAZZAVILLE, tres probablement enleves et massacres par la milice du pouvoir, s'est constitue et exige du pouvoir que la lumiere soit faite I sur ces disparitions. La materialite du genocide ou du crime contre Hiumanite se precise et se confirme. I b) Alors qu'on la croyait limitee a BRAZZAVILLE, la repression s'etendit dans toutes les Regions-sud. Les mercenaires Rwandais Hutus, les Armees Angolaise et Tchadienne se I livrerent, comme les HUNS du Chef ATTILA a des ravages, massacrant, pillant, brulant tout sur leur passage. I Des scenes insoutenables que la memoire collective ne pourra effacer si rapidement.

I 14 Comme 1'attestent les nombreux temoignages joints en annexe du present Memorandum, notamment : I les rapports d'Amnesty International, de 1'Observatoire Congolais des droits de ITiomme ; les messages du Reverend Pasteur NTOUMI, coordonnateur du Conseil National de la Resistance, des nombreux I temoignages des Homines d'Eglises et des personnalites independantes, la guerre de 1998 - 1999, la plus meurtriere et la I plus destructrice que le Congo ait jamais connue, repond a un plan d'extermination des populations proches de 1'opposition, mis a execution par un systeme politique qui a longtemps fait de la I violence, le seul moyen de parvenir et de se maintemr au pouvoir. I I I I I I 15 Les valeurs de paix, de liberte, et de democratic pour I lesquelles ces populations ont accepte de souffrir le martyre, sont celles auxquelles se refere FERDDUN et qui fondent son combat. Au nom de cette communaute d'ideal, 1'ERDDUN avait 1'obligafion I morale de soutenir politiquement le combat legitime de ces populations qui, en plus, payaient le prix fort de leur soutien a sa I cause. I I I I I I I I I I I I I I I I I I III- LA SOLUTION NEGOCIEE : une constante dans la position I de TERDDUN Avant comme apres le coup d'etat du 15 Octobre 1997, I 1'ERDDUN n'a jamais renonce a 1'option du dialogue, seule susceptible de resoudre durablement la crise. I Ainsi il rappelle :

16 Le 27 Septembre 1997 le President Pascal Lissouba I confirmait 1'engagement pris par le Premier Ministre Bernard Kolelas a la rencontre de Libreville du 14 Septembre sur la crise I Congolaise en signant 1'accord de cessez-le-feu defmitif propose par les Chefs d'Etat et de Gouvernement presents a cette table ronde. L'accord ne fut pas applique, le President Sassou N'Guesso ayant I refuse d'apposer sa signature, laissant envoler les dernieres chances I de paix. 17 le 25 Octobre 1997, le President Pascal Lissouba de son exil I lancait un appel au calme et a la cessation des hostilites tout en invitant le peuple a se liberer de la dictature par la non violence active, notamment par la desobeissance civile tel que prevu par le I preambule de la constitution de la Republique du Congo du 15 Mars 1992.

I 18 Le Premier Ministre Bernard Kolelas, dans sa premiere intervention a 1'exterieur au cours d'une conference de presse a I Abidjan suggerait une table ronde reunissant 1'opposition en exil et le pouvoir de Brazzaville en vue d'un dialogue devant deboucher sur I la reprise du processus democratique interrompu a la suite du coup d'etat.

I 19 Dans un appel aux democrates du monde entier lance le 14 Janvier 1998, Bernard Kolelas, President de 1'ERDDUN, Jacques I Joachim Yhomby-Opango, Premier vice-President de 1'ERDDUN, Christophe Moukoueke, deuxieme vice-President de 1'ERDDUN et Jean Michel Bokamba-Yangouma, membre de 1'ERDDUN et ancien I President du Conseil Economique et Social demandaient a 1'ONU et a 1'OUA de : « reprendre 1'initiative dans la recherche d'une solution I pacifique en vue d'une reconciliation nationale veritable, du I I I I I retablissement sans delai de la legalite republicaine et pour la I relance du processus democratique au Congo ».

20 Au sommet de la Francophonie reuni a HANOI, 1'ERDDUN I saisit 1'occasion pour exprimer sa disponibilite au dialogue politique I dans le reglement de la crise 21 Le 25 Avril 1998 dans une correspondance adressee au I Secretaire General de 1'OUA, Monsieur Salim Ahmed Salim, le Premier-Ministre Bernard Kolelas, sollicitait 1'inscription de la crise Congolaise a 1'ordre du jour du sommet de 1'OUA de Ouagadougou. I II concluait sa lettre en ces termes : « Je reste convaincu que seule une solution negociee sous 1'egide de la communaute internationale I pourrait aboutir a la restauration d'une paix durable et jeter les bases d'une reconciliation sincere entre les Congolais ». A 1'occasion de ce meme sommet, 1'ERDDUN proposait aux Chefs I d'Etat, le reglement du conflit Congolais par la negociation politique. Un dossier fut remis a son Excellence Le President OMAR BONGO I en sa qualite de doyen des Chefs d'Etat d'Afrique Centrale, contenant les propositions de reglement de la crise.

I 22 Dans son adresse du 15 Aout 1998 au Peuple Congolais a 1'occasion du 38e anniversaire de 1'independance, Pascal Lissouba I declarait: « J'ai propose et je propose toujours, conformement au cessez-le-feu definitif que j'ai signe le 15 Septembre 1997 et confirme le 28 Septembre 1997, qu'une force panafricaine de paix I veille au depart des troupes etrangeres d'occupation de notre territoire national, garantisse 1'ouverture dans la securite, des I negociations entre toutes les composantes politiques nationales, sous 1'egide de la mediation revigoree pour definir le contenu de la transition devant conduire a des elections libres, transparentes et I equitables, organisees sous controle international. C'est a ce prix que revivront la reconciliation nationale et la I democratie ». 23 Au sommet -AFRIQUE tenu a PARIS en Novembre I 1998 1'ERDDUN en saisit une fois de plus 1'occasion pour proposer I un reglement politique negocie de la crise Congolaise. I I I I I 24 Toutes ces initiatives, tous ces engagements des leaders de 1 1'opposition ne relevent ni d'une ruse politique ni d'une quelconque m faiblesse. I^B Us -demeurenA t une position constante et responsable maintes fois reaffirmee devant la communaute Internationale et aupres de • certains Chefs d'Etat africains restes sensibles et attentifs au drarne • Congolais.

I 25 Comrne en temoignent ces appels, ces declarations, ces correspondances, 1'ERDDUN n'a jarnais privilegie une option autre • que celle du dialogue. • C'est dans ce merne ordre d'idees que la cornmunaute internationale, interpellait les autorites Congolaises sur la necessite I d'engager ce dialogue. I I I I I I I I I I I I I I I I III/- LES APPELS DE LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE Au lendemain du coup d'etat du 15 Octobre 1997, des voix se I sont elevees de par le monde pour condamner ce putsch inutile, cet evenement d'un autre age. I La liste des reactions internationales est longue. Nous en publions quelques unes :

I 26 Le Conseil de Securite des Nations Unies reagit des le 16 Octobre 1997 par la resolution N° CS/867, suivie de la declaration I suivante de M. Juan Somavia (representant du Chili), son President : « Le Conseil reaffirrne la declaration faite par son President le I 16 Octobre 1997 (SIPRST/1997/47). II condamne toutes les ingerences exterieures en Republique du Congo, demande a toutes I les forces etrangeres, mercenaires cornpris, de se retirer immediatement de ce pays, et souligne Tirnportance d'un reglement politique, de la reconciliation nationale et d'arrangernents I transitoires aboutissant a la tenue aussi rapide que possible d'elections democratiques, libres et regulieres, avec la participation I de toutes les parties ». 27 Une serie de resolutions de llJnion Europeenne dont la I resolution ACP-UE N° 2452/98 adoptee a Port-Louis le 23 Avril 1998 demandant aux Nations Unies et a 1'OUA de relancer les I efforts de mediation visant a promouvoir un dialogue qui permette la restauration de la democratic ; et la resolution de 1'Assemblee paritaire ACP-UE reunie du 29 Mars au ler Avril 1998 a Strasbourg I demandant le retour des exiles politiques au Congo et le retrait de I toutes les forces etrangeres du territoire de ce pays. 28 La position des Institutions Financieres Internationales (FMI et Banque Mondiale) conditionnant tout programme I d'investissement au Congo a une reconciliation politique dans ce I pays (Washington le 16 Juin 1998). 29 La declaration du Premier Ministre francais en Fevrier 1999 I invitant les Congolais au dialogue et a la reconciliation nationale. I I I I I

I 30 L'appel du Reverend Desmond TuTu au General Sassou- N'Guesso du 16 Mars 1999 pour qu'il mette un terrne au massacre I des populations. 31 L'interview du Ministre francais de la Cooperation accordee I a ITiebdomadaire JEUNE AFRIQUE N° 2030 du 7 au 14 Decembre 1999 qui suggere un processus de reglement en trois phases :

I • Cessez-le-feu entre les differentes forces militaires • Dialogue national sans exclusive I • Elections libres et transparentes I Comme on le constate, la communaute Internationale dont 1'implication dans le conflit congolais est bien en deca de ses possibilites d'intervention, n'a pas cependant manque d'attirer I 1'attention des autorites du Congo sur le risque de destruction du tissu social et economique qu'elles faisaient courir inutilement au I pays. Ses prises de position en faveur d'une solution politique negociee, sans fermete, helas, mais sans ambigui'te, temoignent de sa volonte I d'aider au reglement definitif du conflit congolais, au regard des declarations, resolutions et appels ci-dessus rappeles. Le Congo I peut encore compter sur elle, sur son elan habituel de solidarite I comme elle 1'a deja prouve dans d'autres parties du Monde. I I I I I

I 10 I 1 I I I IV/ NOTRE CONTENU DU DIALOGUE Les guerres a repetition ont plonge le pays dans une crise I profonde qui a atteint son paroxysme avec la situation actuelle. La crise a revele des grands deficits : la paix , la securite, la stabilite, la I justice sociale. La paix est une ceuvre collective. Elle fait appel au sens de responsabilite, a 1'humilite et a 1'amour pour le pays. La paix I determine les conditions anterieures et simultanees de realisation de la democratic I La securite est d'abord un etat d'esprit.. Les Congolais ne se sentiront en securite que lorsque ceux qui sont enroles dans la Force publique comme Cobras, Cocoyes, Ninjas et autres, auront I conscience d'appartenir a un merne pays et se battront pour une meme cause. I La stabilite du pays passe par la perennisation du systeme democratique et des valeurs qui rincarnent. La justice sociale pose le probleme des rapports entre 1'Etat et I les citoyens d'une part et les citoyens eux-memes d'autre part. Ces relations sont tributaires des secousses politiques des trois I dernieres decennies dont la consequence en est 1'apparition des desequilibres qui freinent le progres social et accentuent la pauperisation. I La crise persistera tant qu'il y aura un deficit de democratic et de ses conditions permissives. I Tenant compte de ces deficits et de ces desequilibres, 1'ERDDUN propose un dialogue autour des points .suivants :

I 32 L'examen des causes profondes de la permanence de la I violence politique au Congo. II suggere une mise a plat du contentieux politique des quarante dernieres annees dont les guerres ne sont que la I consequence. C'est ici que la societe civile, les universitaires : sociologue, I historien, anthropologue, politologue et autres, apporteront une contribution de qualite dans la comprehension par exemple du I phenomene ethnique dans le jeu politique congolais.

I 11 I I I I

I 33 La reflexion sur un cadre institutionnel consensuel I celui-ci sera suffisamment adapte a la realite sociale et politique du pays, tout en demeurant conforme aux principes fondamentaux qui regissent le systeme dernocratique. I La constitution et 1'ensernble des institutions qui en decouleront I devront garantir la stabilite, la paix et 1'unite nationale. 34 La gestion de la periode interimaire

I cette gestion integre une donnee incontournable : la reconnaissance d'un pouvoir de fait, sans legitimite detenu par le I President Sassou N'Guesso et d'un pouvoir de jure, sans effectivite, reconnu au President Pascal Lissouba.

I a)- C'est ici que la classe politique Congolaise, dans un esprit de depassement et dans 1'interet superieur de la Nation, I demontrera a la face du monde sa capacite a trouver la voie idoine qui permettra de conduire, dans la paix et 1'unite nationale, les I destinees d'un Peuple qui n'a que trop souffert. b)- Tout conduit par consequent vers une gestion I consensuelle pendant cette periode dont la duree sera fonction des missions qui seront confiees a la transition. Quant au pouvoir, il sera necessairement partage pour en garantir I la legitimite d'autant que les conditions citoyennes de devolution du pouvoir ne s'appliquent aujourdtiui ni au cas du President Sassou I N'Guesso qui 1'a usurpe, ni au cas de Pascal Lissouba qui 1'a perdu. 35 La question de 1'impunite I 1'impunite est 1'une des causes de la recidive des actes criminels, attentatoires a la vie et a la liberte des citoyens. I Elle est aussi un frein au progres economique et social du pays. Aussi il sera suggere la mise en place d'une Commission Internationale chargee d'enqueter sur les crimes politiques, I economiques ou autres faits de guerre, ayant cause un lourd I prejudice au Peuple Congolais.

I 12 I I I I L'imprescriptibilite que la loi confere a ces crimes permet de I remonter le plus loin possible dans ITiistoire sanglante de notre I pays en vue de leur identification a)- Les auteurs des crimes de genocide, des crimes contre Itiumanite, s'ils sont qualifies, seront deferes devant le tribunal I penal international. II sera egalement demande la ratification du traite instituant la Cour I Penale Internationale aim d'integrer le Congo dans le dispositif judiciaire international. Les crimes que la legislation nationale permet de juger seront I presentes devant les tribunaux nationaux sous reserve que I 1'appareil judiciaire actuel, trop partisan, ait ete restructure. b)- 1'ERDDUN considere comme nulles et de nul effet, toutes les condemnations prononcees par les tribunaux Congolais I avant le dialogue national contre ses dirigeants en raison de leur caractere politique et dont le but bien compris est de les empecher I d'y prendre part. c)- 1'ERDDUN exprime solennellement son refus de I I'impunite et son attachement au principe de 1'egalite de tous les citoyens devant la loi. II condamne cependant toute forme I d'arbitraire entretenue par une parodie de justice, responsable de tant de condamnations de personnes innocentes au Congo. 36 Le dialogue maintenant: I la paix retrouvee, quoiqu'encore fragile, 1'etat de deliquescence du pays, sont autant de raisons qui militent pour la tenue du dialogue I dans les meilleurs delais. a)- Le ramassage des armes est une operation dont I personne n'a la maltfise du temps et que seule la confiance reciproque retrouvee, garantit a terme le succes. L'idee de I subordonner le dialogue au ramassage de toutes les armes n'est fondee sur aucun argument objectif.

I b)- L'exemple du President Nelson Mandela mediateur, dans la crise Burundaise qui a entame le dialogue inter-Burundais I alors qu'aucune des fractions en guerre, n'a rendu une seule arme, I 13 I I I I devrait inspirer le President El Hadj Omar bongo et convaincre le I pouvoir de Brazzaville de cette possibilite. De meme^les negotiations inter-SIERRA-LEONAISES n'ont pas etc I conditionnees par le ramassage des armes et Le President GNASSINGBE EYADEMA, le Mediateur n'en a pas fait une exigence, c)- Le ramassage des armes dans un camp et pas dans I 1'autre, ou les Cobras - la milice du pouvoir - continuent de parader avec armes et munitions de guerre, traduit la malice du pouvoir I soutenue par le Mediateur, de desarmer les combattants des FADR et d'obtenir purement et simplement leur totale reddition, but reel I de 1'Accord de BRAZZAVILLE . 37 La force publique et la justice I Ces deux piliers de la democratic constituent des points particuliers de 1'ordre du jour du dialogue national. I La democratic Congolaise souffre, entre autres, de trois defauts ; - Une culture monopartiste dont peu d'acteurs politiques s'en sont I departis. - Une force publique partisane et tribalisee I - Une justice aux ordres a)- La reorganisation de la force publique qui est une I prerogative des politiques et non des militaires constitue avec la justice la pierre angulaire de la construction de I'Etat de droit de demain. Ainsi, la force publique, dans sa composition, son I commandement, ses missions devra refleter la necessaire neutralite I et affirmer son caractere republicain. b)- La justice, le troisieme pouvoir dans 1'edifice democratique, devra affirmer son independence au plan mental et I textuel. Le dialogue national devra repreciser les grands principes qui president a une bonne justice, libre et impartiale, tout en tenant I compte de 1'etat psychologique de nos magistrats encore soumis au pouvoir politique. Au-dela du dialogue, la force publique et la justice sont les deux I domaines de la vie publique Congolaise qui devront etre geres de maniere consensuelle par tous les pouvoirs. Les consequences de la I mauvaise gestion de ces deux domaines sur le pays en general, sont I 14 I I I I si dramatiques qu'on ne devrait plus permettre leur I instrumentalisation par une equipe au pouvoir, fut-elle democratiquement elue.

I 38 L'implication de la Communaute Internationale : Elle est essentielle dans 1'organisation de ce dialogue et dans I 1'application des decisions qui en resulteront. Absente tout au long du processus qui a conduit au cessez-le- I feu et a la cessation des hostilites, la communaute internationale ne peut etre absente au moment du reglement politique de cette crise qui, rappelons-le, a fait plus de morts qu'au KOSSOVO ou qu'au I TIMOR Oriental. LTiypothese de 1'abandon du Congo ou tout au moins du I manque d'interet a son egard se confirmerait. Le Congo risquerait alors d'etre livre a la dictature. Les consequences sont imprevisibles, dans un pays ou tous les enfants I de plus de quinze ans ont ete inities au maniement des armes. I I I I I I I I I

I 15 I I CONCLUSION

39 La ^situation au Congo-Brazzaville, note le quotidien francais LE MONDE du 26 Fevrier 2000 est desastreuse. II y est ecrit : « Des bandes armees ont pille, viole, detruit les infrastructures, massacre et au total, deplace pres d'un tiers de la population. La scolarite est arretee, la malnutrition omnipresente. Des centaines de milliers de Congolais vivent encore caches dans la foret dans des conditions de survie minimale... Le Congo est un fleuve de tristesse ».

40 Devant un tableau si sombre, decrit par un journal dont I'independance ne peut etre mise en doute, un accord militaire qui plus est, a deja montre ses limites dans 1'application de certaines dispositions potentiellement conflictuelles, ne saurait etre la solution a une crise politique de cette ampleur.

41 L'echec de la mission d'explication du comite de suivi de 1'Accord de BRAZZAVILLE, aupres de 1TJ.E, de 1TJ.N.E.S.C.O et de la FRANCE, a montre les limites de 1'approche militaire de reglement de la crise Congolaise.

42 L'ERDDUN qui a toujours privilegie 1'approche politique de reglement de cette crise au moyen d'un dialogue, s'en trouve conforte. C'est pourquoi il en appelle au rassemblement de toutes les forces democratiques du Congo, de Tinterieur et de 1'exterieur afln qu'elles conjuguent leurs efforts en vue d'un reglement politique, global et durable de la crise que connalt le Pays.

43 L'ERDDUN lance un appel a la Communaute internationale et aux amis du Congo, en particulier la France qui, par devoir de solidarite, ne peuvent laisser le Congo-Brazzaville sombrer dans le desespoir.

44 Depuis la signature de 1'accord de cessez-le-feu du 29 Decembre 1999, le pouvoir de Brazzaville, proclame sa volonte de dialogue et de paix. Nous en prenons acte.

16 I I I Puisse cette paix, correspondre a celle que prone 1' ERDDUN. Celle qui apporte au Peuple Congolais, la dignite, la justice, la I democratic et que seul un accord politique, resultant d'un dialogue I national garantit la durabilite. 45 Le dialogue national sans exclusive, maintenant pour reconcilier I les Congolais entre eux, afin de sortir le CONGO de F impasse politique et amorcer sa reconstruction par tous ses Fils, telle est en I effet la position de FERDDUN, face au drame Congolais.

I Fait a Abidjan, Iel7 Avril 2000 I I Pascal Lissouba President Constitutionnel I du CONGO-Brazzaville I Bernard Kolelas I Premier Ministre Constitutionnel I President de 1' ERDDUN I Jacque Joachim Yhomby-Opango AncienChefd'Etat I Premier Vice-President de I'ERDDUN I I I

I 17 I Annexes

1 : Rapport de Tobservatoire congolais des droits de Thomme (OCDH).

2 : Message du Reverend Pasteur N'TOUMI coordonnateur du Conseil national de la Resistance (CNR) au Peuple Congolais. I OCDH/RDU I linirc Arbiirairo el Impumte - Les Droits dcJ'Homme au Congo-Bra//avi!lc I 1 - INTRODUCTION

pres ou de loin ont contribue a I Ce rapport 1998 porte sur les atteintes I'aboutissement de leurs enquetes. aux droits bumains et aux libertes fondamentales que I'Observatoire L'Observatoire Congolais des Droits de Congolais des Droits de I'Homme I'Homme " remercie particulierement le II (OCDH), organisation membre de la National Endowment for Democracy, la Federation Internationale des Ligues des Fondation Suedoise pour les Droits de Droits de I'Homme {FIDH) a pu repertorier I'Homme et European Human Rights I 1 au Congo-Brazzaville du debut de Foundation pour leur soutien financier a I'annee 1997 jusqu'au mois de mars 1998. ses programmes, y compris la realisation des investigations ayant servi a la Par ce document, les deux organisations I redaction du present rapport. entendent rappeler aux autorites Congolaises leurs obligations en matiere I de droits humains en faveur des populations de leur pays, et devant la Communaute international, en vertu des II - BREVE PRESENTATION DE instruments juridiques internationaux LA SITUATION I ratifies par le Congo-Brazzaville. GEOGRAPHIQUE ET Ainsi, I'OCDH et la FIDH mettent-ils en exergue la responsabilite de ces autorites ADMINISTRATIVE DU CONGO- I sur la situation actuelle des droits de BRAZZAVILLE I'Homme et des libertes fondamentales I L'OCDH et la FIDH ne pretendent pas Le Congo-Brazzaville est situe en Afriqn-^ dresser une liste exhaustive des cas de Centrale dans la zone equatonule t.t violations des droits de I'Homme de couvre 342 000 km2 Le pays s'alionge Janvier 1997 a mars 1998 mais fournir sur la rive droite du fleuve Congo et I des elements suffisants d'analyse et Oubangui puis s'ouvre sur ('Ocean d'appreciation du niveau du respect de la Atlantique par une facade maritime valeur et de la dignite inherente a la I personne humaine au Congo-Brazzaville La Republique du Congo est limitee an nord par la Republique Centrafricaine ai. Le present rapport a ete elabore sur la • nord-ouest par la Republique tin base des temoignages des victimes ou de Cameroun, a I'ouest par la Republique I leurs parents, ou encore des personnes Gabonaise, au sud par I'enclave du ayant vecu les faits et que les enqueteurs Cabinda et la Republique Democratiqvie de I'OCDH ont rencontre dans plusieurs du Congo _(ex-Zaire). I localites du Congo, lorsque eux-memes n'ont pas ete directement temoins ou Le territoire du Congo est couvert aux victimes. trois cinquiemes par la foret et le reste pai I la savane, et est arrose par plusieurs L'OCDH et la FIDH expnment ici leur cours d'eau dont le fleuve Conge profonde gratitude a tous ceux qui, de deuxieme du monde par son debit apres I le fleuve Amazone en Amerique du Sud Avec une population de pres ae Les denominations Congo-Brax/jiviUc. 3.000.000 d'habitants composee de I Rcpubliquc du Congo ou encore Congo scrom plusieurs groupes ethniques. la indiffcrcmmcnt utilisccs dans Ic present rapport ct Republique du Congo est subdivisee en font ainsi distmguer cc pays dc son voisin aussi 11 regions administratives que sont la dcnommc. indiffcremcnt Congo-. BOUENZA, BRAZZAVILLE (la capitate I Repitbliquc dcmocrauque du Congo Congo- I dcinocratiqiie. c\-/.aire politique), la CUVETTE, ia CUVETTE I OCDH/FIDH — —1rniTC~ATbtrralTCT;r1]npiiiTfic^rLcs Droirs dc rHoiiimc au Congo-Dra/./aviilc

3 Janvier 1997 a 6h15 par des policiers du V- LES VIOLATIONS DBS Commissariat de la Commune de DROITS DE L'HOMME AU TalangaT, il avail ete transfere a 6h52 au CONGO-BRAZZAVILLE Commissariat de Police de Talangai l (quartier Mikalou) avant d'etre place en garde a vue au Commissariat Central de I V - 1 : LES DROITS CIVILS ET Police. POLITIQUES Henri Mbongo et Jean-Claude Mbama, places en garde a vue respectivement au I Commissariat Central de Police et au LES EXECUTIONS SOMMAIRES ET Commissariat de TalangaT I (Mikalou) EXTRAJUDICIAIRES depuis novembre 1996, se trouvaient egalement parmi les personnes I executees apres avoir ete extraits des Des hommes armes, en uniforme ou en Commissariats de Police. tenue civile visiblcment assures de Le mardi 11 fpvrier 1997, des policiers de I I'impunit6 de leurs actes, se sont livres I'Unite Speciale d'lntervention (USD ont a de nombreuses, flagrantes et execute dans le stade de I'equipe UCO systematiques executions sommaires SPORT a Moungali (Brazzaville) trois I et extrajudiciaires. bandits presumes qui venaient de se rendre, apres avoir ete traques pendant Les bandits armes arretes et detenus une semaine. I dans les Commissariats de Police comptent parmi les victimes de ces Us ont ete alignes cote a cote avant d'etre exactions, mais depuis le 15 octobre fusille. I 1997, date de t'arrivee au pouvoir des Apres la prise de Brazzaville par les autorites actuelles, plusieurs partisans Forces Democratiques et Patriotiques reels ou supposes de I'ancien regime ont (FDP), le 14 octobre 1997, la ville de egalement ete tues. Us continuant ainsi Pointe-Noire est a son tour tombee sous I d'allonger la liste des victimes des leur controle aux premieres heures de la executions sommaires et extrajudiciaires, matinee du 15 octobre 1997. La reddition qui n'ont jamais ete suivies d'enquetes des forces gouvernementales a epargne I judiciaires pour etablir les responsabilites Pointe-Noire des combats. La chute de en vue d'engager des poursuites, comme Pointe-Noire sans resistance n'a pas moyen de prevenir d'autres exactions empeche que des executions sommaires I analogues. et extrajudiciaires se commettent.

Executions recencees depuis le 15 Executions recensees du 1er Janvier au octobre 1997 I 15 octobre 199710 Entre le 10 et le 14 Janvier 1997, des • A Pointe-Noire policiers ont sommairement execute sept I Entre le 15 octobre et le 15 novembre bandits presumes. Trois d'entre eux 1997, 100 personnes au moins ont ete etaient gardes a vue dans les executees a Pointe-Noire pour des Commissariats de Police. C'est le cas de raisons liees a leur obedience politique, I Didier Wilfrid Moundele, I'un des auteurs leur origine regionale et ethnique peu du hold-up de la MUCODEC (banque favorables aux autorites actuelles ou d'epargne populaire) de TalangaT a considerees comme telles. I Brazzaville, le 2 du meme mois. Arrete le Ainsi a titre illustratif, Fabrice Koubaka, eleve au College d'Enseignement General I '" Les exactions commiscs pendant la guerre civile, Jean Felix Tchicaya, a ete fusille a bout du 5 juin au 15 octobre 1997 font I'objet d'un portant devant son domicile au quartier traitcmcnt a part, dans la panic VI du present Saint Pierre par un militaire angolais le, 16 I rapport I I OCDH/FIDH Emrc Arbilrairc el Impunilc - Lcs Droits de 1'Homme au Congo-Brazzaville I octobre 1997: Ce soldat ang'otais I'avaiF' noirs pour les uns et rouges pour les pns pour un militaire car il portait une autres. culotte identique a celle des hommes de Ces cobras ont demande aux quatre I troupe. policiers en mission ..dans leur Le 16 octobre 1997 egalement, le circonscription de decliner leurs identites. Commandant Destin Ebaka, policier deja Ayant constate que les quatre poticiers j en service sous Lissouba au Groupement avaient ete recrutes et promus sergents d'lntervention de la Police Nationale et fils sous le precedent regime, les Cobras les du Colonel Jean Michel Ebaka, ancien ont traites de miliciens a la solde de I Prefet de la region de la Cuvette et Lissouba. Desarmes et deshabilles, ils ont proche de Yhombi-Opango, a ete ete embarques dans le vehicule des publiquement abattu par deux hommes en Cobras. uniforme devant son domicile au Camp I CORAF. a la cote mondaine de Pointe- Apres avoir ete promenes a Mbota (ouest Noire de Pointe-Noire), au centre ville (vers la discotheque 36-15) et a I'Etat Major I Le meme jour Paul Tsoumou, agent du militaire, les quatre policiers enleves ont Chemin de Per Congo-Ocean et originaire finalement ete conduits vers le cimetiere de la meme region que le President du quartier Siafoumou, au nord ouest de dechu, a ete exect'ts a-j quartier Km4 par I la ville, pour y etre executes. deux hommes en uniforme. Au cours de ce tour de la ville, les quatre Toujours le 16 octobre 1997, Boniface infortunes ont ete victimes de torture et de I Kissouiou. partisan de Pascal Lissouba, a mauvais traitement. ete fusille par des militaires angolais qui avaien' investi le quartier Mouyondzi, Au moment de la fusillade, les apres avoir refuse d'obtemperer a leur combattants Ngouala et Niangou ont I interpellation. Hospitalise, il a succombe a reussi a s'enfuir avec le sergent ses blessures quelques jours plus tard. Mitoumona qui avait recu deux balles au bras droit. Le sergent Kimbatsa a trouve I Dans la meme journee du 16 octobre la mort sur place. 1997, un certain Jean Jacques, membre de I'L ^ADS, parti de Pascal Lissouba Aucune poursuite judiciaire n'a ete I (oon identifie autrement) est abattu par engagee alors qu'il s'agissait de policiers des hommes armes et en uniforme au en fonction. quartier Tata Loboko (arrondissement 3 Le mercredi 26 novembre 1997, un Tie-Tie), alors qu'il regagnait son domicile I policier du Commissariat de Police voisin qu'il 'a\/ait quitte la veille, a cause de du marche Tie-Tie de Pointe-Noire a I'insecurite due a la chute de la ville. execute un jeune vendeur de produits I Dans la nuit du 24 au 25 novembre 1997, pharmaceutiques au motif que ce dernier le se.'gent de police Jacques Kimbatsa a avait pse refuser de repondre a son ete execute au quartier Siafoumou a appel. Pointe-Noire par des hommes armes et I Le 22 decembre 1997 a 17H30 a la Gare en uniforme. Ce 24 novembre a 24 Centrale de Pointe-Noire, un homme en heures, les sergents Kimbatsa et. uniforme qui s'appretait a prendre le train Mitoumona, auxquels s'etaient joints les I Express deja a quai en parlance pour combattants Ngouala et Niangou, montant Brazzaville a deshabille, roue de coups et . la garde au commissariat de police de fusille un jeune militaire qu'il a pris pour Tie-Tie II, decident de partir pour une I un mamba (milicien) de Pascal Lissouba. intervention dans les environs du Marche de la Liberte. Sur le parcours, ils -M. Gerry Dadou Mafoua, 26 ans, employe rencontrent un vehicule pick up de de I'hotel Pavi-Central de Pointe-fJoire est I marque Mitsubishi, grise, a double cabine, decede le 27 Janvier 1998 apres avoir transportant . environ 20 hommes abondamment saigne a la suite d'un coup (visiblement des cobras) coiffes de berets de feu tire par un policier en face du I Commissariat Central de Police de I I I OCDH/FIDH I Enlrc Arbtftrjiirc cl Impunite - Les Droits dc I'Homme au Congo-Bra/./iiyilfc" Pointe-Noire. Place en garde a vue la civil, se sont livres a des executions I veille. it avail tente d'echapper au controle sommaires et extrajudiciaires guides par des policiers qui I'escortaient pour une les memes motivations que leurs confrontation avec ses presumes semblables dans les autres localites

OCDH/FIDH I Em re Arbiiniirc el ImpuniuS - Les Droits dc I'Hominc au Congo-Brax/avillc I

Parrni ces personnes, il y a le lieutenant Cobras) qui I'accusaient d'etre "infiltre" I Mikabou, officier d'ordonnance de I'ancien. . puisqu'il n'avait pas combattg .avec eux Directeur General de la Police Nationale. pour le compte de Sassou Nguesso. Ses II a ete execute a Maya Maya dans la origines ethniques proches de Lissouba I periode du 25 novembre au 5 decembre etaient des circonstances aggravantes 1997. II s'y etait rendu pour obtenir son pour sa situation. ' attestation de presence au corps, piece Le 24 Janvier 1998, Marcel Makita, alias indispensable pour preiendre percevoir I Alakuenda, retraite de lia Societe son salaire. Nationale d'Electricite, a ete abattu par Aucune enquete n'a a ete ouverte. des hommes en uniforme au quartier I Diata. Deplace de Brazzaville en juin Dans la meme periode, le combattant 1997 du fait de la guerre, Makita y etait Jacques Moungala alias Bourreau, parti a reparti pour prendre sa pension de retraite Brazzaville pour toucher son salaire, a' ete a la Caisse Nationale de Securite Sociale. I enleve puis execute dans la caserne abntant le Regiment Blinde au quartier Le 26 fevrier 1998, en plein midi. une Mpila. personne non identifiee a ete I publiquement executee par des militaires Le sergent-chef Celestin Nziengui a en tenue, au camp d'Omano. C'est a egalement ete tue dans la meme periode I'aide de couteaux que ces militaires ont dans la caserne qui abrite les bureaux de assassine ce citoyen. Un vehicule civil, a I la Zone autonome de Brazzaville, a ramasse le cadavre et a disparu sans I'entree du quartier de Bacongo (sud de qu'aucune enquete n'ait ete menee. Brazzaville) I Le lieutenant colonel Francois Ngouba, en service au groupement operationnel n°1 • A Dolisie de Maya-Maya, a ete execute le 24 La troisieme ville du pays a egalement ete I decembre 1997 a la Base aerienne. le theatre d'executions sommaires En effet. depuis la fin de la guerre, le perpetrees par les troupes angolaises et lieutenant colonel Ngouba entreprenait les elements des Forces Democratiques I des demarches pour pouvoir reprendre du et Patriotiques (FDP) alors que la guerre service Mais il lui etait rapporte que avait pris fin. Un mois apres la prise de plusieurs de ses collegues ayant Dolisie, le nombre des victimes I combattu pour le compte de Sassou- d'executions pouvait etre estime a au Nguesso, I'accusaient d'avoir ete pilote moins trente. d'helicoptere pendant la guerre pour le Le 19 octobre 1997, Joseph Ngouma, I compte des forces gouvernementales. exploitant forestier, ami et partisan De ce fait, il devait etre tue, meme si de declare de Lissouba, a ete tue avec cinq part sa specialite (technicien moteur- autres personnes dont ses enfants et petits-enfants, a son domicile a Dolisie. I cellule sur Mig 21), il ne pouvait piloter ni un avion ni un helicoptere. Le 3 octobre 1997, un jeune nomme Le 24 decembre 1997 dans la matinee, il Jordan (non identifie autrement) a ete I s'est fait recenser a la Base Aerienne et y. execute par des soldats angolais devant a meme pris son solde. II avait informe la discotheque le Nikita-club, au motif qu'il ses a:.torites hierarchiques de toutes les portait des chaussures de securite I . rumeurs le concernant. Celles-ci I'avaient "ressemblant" a celles des militaires. II rassure. Mais son cadavre a ete retrouve etait soup^onne d'etre militaire, partisan le 5 decembre 1997 dans les environs de " de Lissouba. son lieu de travail. I Le sergent-chef Ngoma du Groupement • A Loudima Aeroporte (GAP) a subi le meme sort, le Le 17 mars 1998, un jeune homme non I 29 Janvier 1998. II a ete tue.dans cette identifie a ete execute par une nouvelle case-Tie par des nouvelles recrues (des recrue a la gare de Loudima. Ce jeune I I I OCDH/FIDH II Entrc Arbitrnirc ct Impunitc - l.cs Droils dc THorninc au Congo-Bra//a\ illc avail pris le train en provenance de L'INSECURITE LA TERREUR Brazzaville pour Pointe-Noire a partir de AU QUOTIDiEN II Nkayi. Sa destination etait Loudirna. Dans le train, il rencontre le controleur a qui il signifie n'avoir pas obtenu le billet en I! gare. Ce dernier lui demande alors L'insecurite demeure une preoccupation d'attendre un moment pour payer son pour les populations du Congo- ticket. C'est a ce moment la que la Brazzaville. Elle precede de la circulation II nouvelle recrue affectee au convoyage du des armes de guerre distributes sans , train I'interpelle et lui demande son titre de controle, particulierement aux jeunes. transport. II lui est intime I'ordre de payer Ceux-ci constituent ainsi des milices 450 FCFA (4.5 FF), la somme privees affiliees aux principaux partis II correspondant au trajet Nkayi-Loudima. politiques qui les entretiennent. Parmi les Le refus du jeune homme incite la membres de ces groupes armes se nouvelle recrue qui, le menacant avec son trouvent des jeunes desoeuvres, ainsi que II arme, reussit a lui ravir une somme de 80 des bandits de grands chemins, qui 000 FCFA (800 FF). A la descente du utilisent les armes en leur possession train, gare de Loudima, la nouvelle recrue pour commettre diverses exactions soit a interpelle de nouveau le jeune homme des fins personnelles, soit pour I'interet de H pour lui demander des explications sur sa leur parti politique. resistance dans le train. Apres quoi, il I'a L'insecurite au Congo se caracterise fusille a bout portant devant les par des enlevements, des perquisitions II voyageurs tous scandalises. intempestives, des assassinats souvent L'OCDH a pu repertorier 25 cas a la suite de fusillades parfois aveuglcs d'executions sommaires apres la prise du ou lors des diverses attaques des H pouvoir par les Forces Democratiques et bandits armes dans les domiciles Patriotiques. Ces violations flagrantes et prives pour cornmettre des H systematiques du droit a la vie sont le fait cambriolages, des pillages. des milices des FDP. aujourd'hui Les agents de la police nationale, en integrees officiellement a I'armee, la traquant des bandits armes ou en police et la gendarmerie. intervenant dans les quartiers populaires H Les personnes executees sont avant tout, ont participe au climat general d'insecurite soit des civils ou des militaires non armes qui regne au Congo. II originates des memes regions que les Ces agents de police ne repondent pa? anciens dignitaires. soit des partisans toujours promptement aux appels au virtuels ou reels du pouvoir destitue. secours des populations, victimes Le nombre important de ces cas d'exactions des bandits dans les II d'executions extra-judiciaires est un signe quartiers. alarmant du deni des droits fondamentaux Plusieurs semaines apres leur victoire H de la personne (humaine) par I'actuel militaire. Jes miliciens cobras et-les soldats pouvoir et de son manque angolais se sont livres a des patrouilies d'enthousiasme a les faire respecter. Au de jour et de nuit dans des quartiers ou contraire, I'impunite dont jouissent les residaient des combattants de Lissouba H auteurs de ces actes demontrent autant la Ces patrouilies etaient paralleles a celle s deliquescence de la justice au Congo, menees par les policiers officiels, moms que 1'organisatidn d'une "chasse aux equipes du reste. II sorcieres", avec I'objectif affiche de punir les victimes pour leur soutien reel ou Selon nos informations, les Cobras sont allegue au regime de Pascal Lissouba. en train d'etre recrutes officiellement dans -les Forces Armees Congolaises, l'armee II A'jcune de ces executions sommaires n'a reguliere, et dans la police nationale. A la fait I'objet d'enquete judiciaire. faveur de ce statut officiel qui va leur etie confere, ils sont ainsi predisposes pour 11 des Interventions "musclees" d'inspiration II I • 1 OCDH/FI Entre Arbitrage ct Impunitd - Lcs Droits

politique a la solde des autorites . actuelles. Si te statut social des Cobras change, puisqu'ils dependront desormais de la Force Publique reguliere, leurs attributions fondamentales demeurent les memes. Us passent simplement du statut de milice privee a celui de "milice officielle"-, comme I'etaient devenus les Cocoyes sous Pascal Lissouba. 1 1 1 1 1 1 1 1 1 * Le 18 octobre lyy/ a '22 heUles, le ' domicile de la famille Mabounda pres du marche central de Pointe-Noire a ete I'objet d'une perquisition par un groupe de six hommes armes. Us y etaient arrives a 1 bord d'un vehicule de guerre blinde. Sans mandat signe d'une autorite judiciaire, ils pretendaient y chercher des armes. 1 N'ayant rien trouve ils ont exige la somme de 50 000 FCFA (500 FF) avant de s'en aller. Le 24 octobre 1997, le domicile de la famille Kombo au quartier "Etoile" a Pointe-Noire a ete investi a deux heures 1 du matin par un groupe de 13 hommes armes, visiblement des Cobras venus £ bord. de deux vehicules Land Rover

i 1

\ OCDH/FIDH Enlrc Arbitraircci Impuniic - Lcs Droilsdc I'Hommeaii Congo-Bra/.x

Discovery de couleur blanche. Ils y ont en pendant la guerre, craint pour sa vie. Le I vain cherche des armes et ont exige, colonel Jean Robert Obargui, un des avant de partir. la somme de 50.000 responsables de la presse au sein des F.CFA (500 FF). Forces Democratiques et Patriotiques (FDP) I'a menace de mort en lui Le 30 octobre 1997 a 21 heures au I annoncant que "sa participation aux terminus des bus de Kinsoundi a emissions de Telecongo pendant la Brazzaville. M. Franck Bitemo a ete guerre lui coutera chere". victime d'un coup de feu tire par le chef du poste de controle que les Cobras Beaucoup d'autres journalistes ayarit avaient cree. En effet, apres I'avoir requis I'anonymat, qui ont travaille a la interpeiie, ies Cobras lui ont impose de se Radio et a la Television gouvernementale Jeter dans une mare boueuse ou se pendant la guerre, craignent egalement vautraient deja une dizaine d'autres pour leur vie. Ils se cachent dans leurs personnes apprehendees quelques villages respectifs, ne pouvant meme pas instants plus tot. Ayant refuse de subir aller percevoir leur salaire verse a "l cette humiliation, M. Bitemo a aussitot ete Brazzaville. fusille. Deux balles ont transperce sa I Dans la nuit du 1er au 2 decembre 1997, cuisse gauche. le sergent chef Mabiala a ete enleve en M. Mabiala, douanier habitant au quartier compagnie de son epouse et tous daux I tie-Tie a Pointe-Noire, a ete enleve par ont ete conduits au commissariat special des hommes armes et en uniforme le 3 de Police du Port de Pointe-Noire. Ils ont novembre 1997 a 3 heures du matin. ensuite ete entralnes a Siafoumou pour y Conduit au commissariat central de etre executes. En cours de route, les civils I police, il a ete relaxe le lendemain, sous armes qui les avaient arretes, ont aussitot le pretexte d'avoir ete arrete par erreur. decide de les liberer parce que I'epouse du sergent chef Mabiala, prise de peur, Depuis le debut du mois de novembre I monologuait en dialecte mbochi. 1997, le colonel Placide Oniangue des Sensibles a ce dialecte, qui est aussi celui Forces Armees Congolaises est porte de I'ethnie du Chef de I'Etat actuel, les disparu. II avait ete vu pour la derniere I hommes armes ont remis en cause leur fois dans la deuxieme quinzaine du mois plan d'execution des deux personnes d'octobre. Le 16 decembre 1997 de 2 heures a 3 Dans la nuit du 2 au 3 novembre 1997, I heures du matin, une fusillade intensive a des Cobras ont pille un entrepot de I'ONG I'arme automatique a ete organisee le humanitaire "Medecins sans Frontieres long de I'avenue a p 'rtir (MSF) a Loukolela. .Us ont emporte les du quartier OCH jusqu'au Fond Tie-Ti^ a I vivres. medicaments et vetements Pointe-Noire. Ces coups de feu ont destines aux refugies rwandais des plonge les habitants de ces quartiers dans camps de Loukolela, Liranga, et une grande insecurite, car les hommes I Ndjoundou au nord-est du Congo. armes tiraient en I'air, en sillonnant les Le 17 novembre 1997, M. Raphael rues. H'n'y a pas eu de victimes, mais les Maboundou, agent du Ministere des autorites administratives et policieres de I Affaires Etrangeres, a ete arrete par des Pointe-Noire n'ont donne aucune Cobras et conduit au ravin qui fait explication sur les causes et les auteurs frontiere entre la Presidence de la de cette fusillade. II est a noter que cette I Republique et le quartier La Glaciere partie de la ville est majoritairernent (OCH-BacongO). Les Cobras avaient habitee par des partisans de Pascal I'intention de le tuer, mais, constatant qu'il -Lissouba. n'etait pas de la meme ethnie que le I Le samedi 20 decembre 1997 vers 8 President dechu, ils I'ont libere. heures, le marche Total de Bacongo a Depuis la fin du mois de novembre 1997. Brazzaville a ete pris d'assaut par des I M. Benoit Bikindou, journaliste a Cobras recemment recrutes dans I'armee Telecongo ayant continue a y servir Par des coups de feu intensifs. ils ont I I f

OCDH/FIDH Entrc Arbitrairc ct Impunile - Les Droits de I'Homme au Congo-Brazzaville I disperse les vendeurs du marche avant Le 22 decembre 1997 a 22 heures, M. de se livrer a un pillage systematique des Mafouta, habitant rue Mbochi a Ouenze a I magasins. L'equipe d'lntervention Rapide Brazzaville, a ete tue par les recrues de la de la Police Nationale n'est arrives sur les Police Nationale a pres de 70 metres de lieux qu'une heure apres le. depart des son domicile situe a quelques encablures I pillards. dg poste de police de Ouenze II. Ces jeunes armes n'ont pas apprecie le bruit Dans la nuit du 24 au 25 decembre 1997, semblable a I'explosion de petards que deux soldats angolais armes de PMAK et I faisait le vehicule de M. Mafouta. Its ont en uniforme ont agresse M. Christian Mounzeo, Secretaire General de alors ouvert le feu "pour faire taire le vehicule qui derangeait". Son conducteur, I'Observatoire Congolais des Droits de M. Mafouta a ete mortellemeht atteint. I I'Homme, au quarter Saint-Pierre. Us lui ont pris sa chemise, sa montre et.une Le 22 Janvier a 23 heures, des hommes somme de 20.000 F.CFA (200 FF) apres armes et en uniforme se sont introduits au I I'avoir menace de mort. La confusion 104, rue Mossendjo au quartier Mboukou- consecutive a I'interpellation d'autres Dolisie. II y ont pris des equipements personnes par les memes soldats electro-menagers apres avoir bu et angolais a permis a M. Mounzeo de mange tout ce qu'ils o.nt tro-jve. Le I s'enfuir. Le sort reserve a ces personnes proprietaire de la maison, qui a requis restees aux mains de ces soldats I'anonymat, a meme ete force sous la visiblement surexcites n'est pas connu menace de mort, d'aider ces hommes a I malheureusement. transporter le poste televiseur. Parti a Brazzaville pour percevoir son Le 27 Janvier 1998, a 22 heures au Bar- salaire, M. Mouloungui Eugene, Dancing SA'l-SAf a Makelekele non loin I journaliste, a ete interpelle le 18 du poste de police de cet arrondissement novembre 1997 par un Cobra. Ce dernier de Brazzaville, une dizaine de policiers I'a conduit derriere le batiment abritarit le ont debarque et ont passe a tabac tous I Ministere des Transports et de I'Aviation ceux qui s'y trouvaient. Les voisins et les civile pour I'y executer. Ce Cobra passants n'ont pas ete epargnes. reprochait a M. Mouloungui d'avoir Le vendredi 13 fevrier 1998 a 22h30, I travaille a la Radio gouvernementale Mme Romaine Pembe, pasteur de I'Eglise pendant la guerre. M. Mouloungui a ete Evangelique, et sa fille ont ete victimes sauve de justesse par une femme qui d'une attaque a main armee par deux I travaille dans un bureau voisin et qui hommes dont i'un portait une tenue suivait tout le spectacle. Par son militaire et I'autre etait en tenue civile. Les intervention, M. Mouloungui a ete sauve. assaillants qui menacaient de les tuer, se I Le 2 decembre 1997, le meme M. disaient a la recherche de Madame Ngo, Mouloungui. alors membre d'une epouse de I'ancien Directeur commercial delegation de religieux en parlance pour de la Societe Nationale d'electricite, I Kinshasa a ete interpelle au Beach de agence de Pointe-Noire, qu'ils devaient Brazzaville (port fluvial) par des nouvelles abattre. recrueii, de faction a cet endroit. II avait Pour calmer les deux hommes, le Pasteur attire leur attention parce que ses pieces I Pembe et sa fille leur ont remis la somme d'identite indiquaient sa profession de d'un million de francs CFA (10.000 FF). Us journaliste Aussitot, il a ete traite de • ont ensuite pris les equipements "journahste genocidaire", "d'espion a la informatiques et electromenagers qui se I solde de Lissouba", d'autant que son nom trouvaient dans la residence du Pasteur rovele qu'il est originaire de la meme 4 -sise paroisse evangelique du quartier km region que Pascal Lissouba. Entralne a Pointe-Noire. I . vers le poste de police du Beach, M. Eygone Mouloungui a vite ete retire des Le 5 fevrier 1998, un sergent de Police . mams des Cobras par un capitaine de la ayant requis I'anonymat a failli etre enleve I Police Nationale qui, I'ayant r'econnu, a a 11 heures alors qu'il circulait dans le intercede en sa faveur. commissariat central de police. II a ete I I I OCDH/FIDH I Entrc Arbiirairc el linpunitc - Lcs Droits dc 1'Homine-au Congo-Bra//.avillc interpelle par des civils armes, et deux Le samedi 1et fevrier 1997, des Cocoyes12 d'entre eux, notamment. I'ont vise ; les en formation au Centre destruction i' autres etaient soucieux de le capturer et Militaire de Loudima s'etaient mutines en de le coincer dans un bureau. Le conflit erigeant des barricades sur la voie ferree qui s'en est suivi lui a permis de s'enfuir. reliant Brazzaville a Pointe-Noire. Us ont \ Le 12 novembre 1997 deja. il etait bloque la circulation des trains et ces interpelle par le commandant Michel personnes pendant cinq jours. Ossala qui I'avait entendu sur proces- L'absence de mesures disciplinaires a verbal alors • qu'il devait diriger une ll i'encontre de ces hommes armes a patrouille en tant que chef de Brigade consacre leur impunite et I'incapacite du adjoint. Le principal reproche qu'on lui a Gouvemement a proteger et faire fait, est celui d'etre originate de la region respecter la liberte de circulation. de la Bouenza et d'avoir travaille pour le Gouvemement pendant la guerre. Si la guerre civile que le Congo vient de traverser a ete I'occasion d'atteintes au Face aux exactions creant I'insecunte, les droit a la liberte de circulation, notamment populations optent pour la resignation. par le biais des barrages routiers tenus L'operation "Colombe" consistant a 13 par des combattants , la fin des hostilites ramasser les armes de guerre detenues n'a malheureusement pas entraine illegalement par des citoyens, ne rassure d'amelioration dans ce domaine, bien au pas les populations qui voient ieurs biens contraire. Les entraves a la liberte de pilles par les "agents de la Force circulation sont generalement !e tail Publique" dont beaucoup sont de d'hommes armes, particulierement c->s nouvelles recrues. Cette operation cobras avant et apres leur recrutemeit apparait plus comme un paravent, un officiel dans la Force Publique. pretexte en vue de commettre des exactions organisees sur les populations. Le barrage routier installe au croisement de la route de Kinkala et de celle de De ce fait, de nombreuses armes sont Linzolo au sud de Brazzaville constitue'un encore detenues par des citoyens. obstacle pour la libre circulation des personnes. Les commercants LES ENTRAVES A LA LIBERTE DE transporteurs et Ieurs passagers y sont CIRCULATION quotidiennement victimes de racket, de ranconnernent sous la menace des armes II va de soi que la detention des armes de de la part des cobras recemment recrutes guerre par des personnes non habilitees dans I'armee. constitue une source permanente Des agents de police et des militaires se d'insecurite au Congo. Cette insecurite sont aussi rendus responsables qui se manifesto, entre autres, sous forme d'entraves a la liberte de circulation aux d'actes de banditisme, de coups de feu frontieres notamment aux aeroports frequents, entrave I'exercice de la liberte internationaux et sur les principales routes de circulation dans certaines localites du pays. • Lcs cooncs sont des ancicns iniliairn* /onions A Brazzaville, particulierement il n'est pas recrutes ofTicicllcincnt dans la Force Publique cu I] prudent de circuler I'apres-midi au centre vcrtu du Pactc pour la pai.v Mais coinptc tciui (k ville et surtout le soir dans tous les Ieurs origincs rcgionalcs idcnlk|ues a cellos de quartiers. I'ancien President Pascal Lissouba et des nus-sio.is cxclusivcnicnl d'intcrvcntioii rapide en ;vis En outre, au cours de I'annee 1997, d^emeutes. ils etaient toujours consideres dans plusieurs actes de violation de la liberte fopinion publiqui nationalc couuue une <»iuilite de circulation ont ete commis. ofTicicllc » cssciuiclleniciit a la soldo de Lissoubii 11 Ces altcintcs a la liberte dc circulation pendant la guerre sont nipportces en detail dans le chapiuc consiicrd au Droil lulcruatioual Huii\;mil;\n<: ct Ivs droits de rHommc pendant la guerre (du 5 juiii ;HJ 15octobrc i I

OCDH/FIDH Enlre Arbitrairc ct Impunitd - Les Droits de I'Homme au Congo-Brazzaville I du pays. Officiellement its y spnt formellement signifiee par les policiers de I mandates pour empecher la circulation I'aeroport de Pointe-Noire. Les jours des armes de guerre, mais. par -les suivants, il craignait de plus en plus pour exactions qu'ils commettent, leur mission sa vie et a pu sortir du Congo par la est visiblement et de fait devoyee : ils frontiere avec un pays voisin qu'il avait I ranconnent des passants sous la menace atteinte par la voie terrestre. Le 24 des armes, et extorquent leur decembre 1997, Ange Edouard Poungui, marchandises aux commercants sous Directeur National de la Banque des Etats I pretexts de leur faire payer « I'effort de de I'Afrique Centrale (BEAC) et proche de guerre ». Lissouba, s'est vu confisquer son passeport a I'aeroport par fes autorites En outre, depuis I'arrivee des autorites I policieres de la ville de Pointe-Noire. II actuelles a la tete de I'Etat, des rentrait d'une mission de la BEAC. Le 30 coltaborateurs du regime Lissouba ou decembre, ces autorites I'ont interdit de ceux qui sont consideres comme tete ou I se rendre au siege de la Banque encore leurs parents, sont victimes Centrale. alors meme qu'il n'a pas encore d'exactions consistent a les empecher de ete demis de ses fonctions. sortir du territoire national. I Le 4 mars 1998, Michel Mboungou- L aeroport international de Pointe-Noire, Kiongo, ancien Directeur de la Television le seul du pays a avoir fonctionne Congolaise a ete interdit de voyage. II normalement sans interruption, a etait en effet programme dans le vol Air I plusieurs fois ete le theatre de France de ce jour pour la France. II a ete tracasseries. Ainsi, le 16 novembre 1997, reconnu comme presentateur de journaux les deux epouses de I'ancien Directeur de par un officier de Police, present au I I'Hopital A. Sice de Pointe-noire, M. moment des formalites. Get officier lui a Mboungou Kimpolo en exil, ont ete "reproche" le fait d'avoir "incite au debarquees de I'avion par les agents de genocide". Ses effets et documents ont la Police de I'Air et des Frontieres qui I ete confisques. avaient fini par les reconnaitre apres les avoir laissees passer. LES LIBERTES D'EXPRESSION ET I Du meme avion en partance pour Abidjan DE LA PRESSE BAILLONNEES. a egalement ete debarque M. Mabiala, un des neveux de M. Tamba-Tamba, ancien Mimstre des Transports du Gouvernement La presse congolaise est regie par une I de Kolelas legislation repressive. En effet, la loi du 2 juillet 1996 sur la liberte de la presse Courant novernbre 1997, Mademoiselle prevoit des peines tres lourdes centre les I Ganao, une des filles de I'ancien Premier delits de presse : a titre d'exemple, il est Ministre de Pascal Lissouba, Charles prevu des amendes allant de 15.000 David Ganao, a ete interdite de voyage a F.CFA a 2,4 millions de F.CFA assorties I'aeroport de Pointe-Noire. Bien que son I de peines d'emprisonnement de 6 mois a billet et son passeport aient ete encore 5 ans centre les coupables de valables, il lui a ete indique de ne pas diffamation; une interdiction est aussi faite remplir les formalites de voyage car les aux joumalistes de couvrir les proces en I agents de police de I'aeroport n'avaient diffamation sous peine d'amende allant pas recu «d'autorisation prealable la de 300.000 a un million de F.CFA. peine concernant ». C'est quelques jours plus dont peuvent aussi etre passibles les I 'tard qu'elle a firialement quitte le Congo. imprimeurs, et les distributeurs de joumaux. Le 3 decembre 1997 a 15 heures M. t Kombo-Kintombo, ancien Depute de Cette loi autorise egalement la Force I I'UPADS et ancien President de la Publique a confisquer ou detruire le commission Finance de I'Assemblee materiel de presse taxe «d'atteinte a . Nationale, a ete empeche de prendre I'ordre public ». I I'avron en partance pour Paris. L'inlerdiction de sortir du pays lui a ete I I I

OCDH/FIDH I Entre Arbitrairc ct Impunitc - Les Droits de 1'Hommc au Congo-Brazzaville

Cette expression est assez ambigue et LES DETENTIONS ARBITRAGES, I elle est facilement assimilable aux LA TORTURE, LES MAUVAIS interets particuliers des gouvemants. TRAITEMENTS DES DETENUS ET Ainsi par crainte des sanctions en cas de LES CONDITIONS DE DETENTION I delit de presse, les journalistes DANS LES COMMISSARIATS DE s'abstiennent de publier des informations POLICE ET MAISONS D'ARRET dites «sensibles» ou susceptibles I «d'egratigner» des autorites sur des Le Pacte International relatif aux droits sujets d'interet general ou national. civils et politiques auquel le Congo est Cette situation explique I'absence de partie prevoit que nul ne peut faire I'otjet I journalisme d'investigation sur des sujets d'arrestation ou de detention arbitrages. II lies a la mauvaise gouvemance, par prevoit en outre que nul ne sera soumis a example. la torture ni a des peines ou traitements cruels, inhumains ou degradants. I En outre, depuis la fin de la guerre civile en octobre 1997, la presse privee n'est Conformement aux instruments plus representee que par des titres intemationaux de defense des droits de proches des autorites actuelles et qui I'Homme, I'Acte Fondamental de la fustigent I'ancien regime dont les leaders Transition dispose en son article 8 que sont en exil. « la liberte de la personne humaine est II inviolable. Tout acte de torture, tout Parmi ces journaux on peut citer Le Choc. traitement inhumain et degradant sont Le Rayon. Le Flambeau, L'Esperance. La interdits. Nul ne peut etre arbitrairement II Reference. Liberte, La Rue Meurt. La arrete ou detenu. Tout prevenu es,. Semaine Africaine. presume innocent jusqu'a ce que sa L'hebdomadaire La Rue Meurt, culpabilite ait ete etablie a la suite d'une politiquement proche de Bernard Kolelas, procedure lui offrant les garanties de la n a ouvertement et radicalement renie ce defense ». dernier pour desormais soutenir Denis Cependant, au mepris de ces n Sassou Nguesso. dispositions internationales et Quant au journal de I'Eglise Catholique La constitutionnelles, les forces dc Semaine Africaine, elle negocie sa securite, agissant manifestement a neutralite relative a travers des critiques ('initiative de leurs autorites u acerbes a regard des dignitaires du hieiarchiques, se livrent regime dechu en exil et des denonciations particulierement depuis I'arrivee au mesurees des errements du pouvoir des autorites actuelles, a dc ii gouvernement actuel, dont elle soutient nombreuses arrestations arbitraires visiblement I'action sans etre laudative suivies de detentions de durees plus ou comme les autres periodiques. moins longues sans procedure legate n Les joumaux Le Temps, La Come Des infractions de droit cpmmun sonl Enchantee. L'Alternative, etc... qui etaient aussi utilisees comme pretexte pour proches de Pascal Lissouba ne organiser des reglements de compte ii paraissent plus du fait de la persecution centre des adversaires politiques, en les dont sont victimes les dignitaires ou privant de liberte. proches du regime dechu. ii Des partisans supposes ou reels de Les editeurs de ces publications craignent Lissouba, ses anciens collaborateurs ou en effet pour leur securite faute de meme leurs parents comptent garanties precises et formelles de la part essentiellemenJ parmi les victimes de ces ii des autorites actuelles quant a supporter arrestations et detentions arbitraires. I'existence de journaux a la ligne redactionnelle opposee a leur obedience Ainsi, Madame Solange Moukoundzi- politique. Bakala a ete arretee le 5 novembre 1997. Detenue au Commissariat Central de 1

OCDH/FIDH 1'iilic Arhiiniirc el Impimitc - Lcs Droits dc I'Honimc an Congo-Bra/./;ivillc I

Police elle a ete liberee le 12 novembre I'arreter. II a ete place en garde a vue au Commissariat Central de Pointe-Noire et I 1^9,7 sans que ie motif de son arrestation lui soil indique. Elle n'a pas ete. entendue libere 15 jours plus tard pour des raisons par les autontes judicaires competentes. II de sante, le delai legal de garde a vue est probable qu'elle ait ete arretee parce ayant largement ete depasse 4. I qu elle est 1'epouse du Colonel Pendant cinq mois, Jacques Mouanda- Moukoundzi-Bakala, ancien Commandant Mpassi et Albert Moungondo ont ete en exil de I'Armee de Terre sous Pascal detenus au Commissariat de Police du I Lissouba Port de Pointe-Noire. Aucune procedure Le 11 novembre 1997 le Commandant judiciaire n'a ete engagee. Les trois Philippe Ndombo (pilote) et le Capitaine avocats qu'ils ont successivement pris, les I Alexis Mbenguele ont ete arretes et ont vite abandonnes apres avoir ete detenus d'abord a la Base Aerienne de I'objet de pression et d'intimidation. PoT.te-Noire puis dans les locaux de la Le 18 novembre 1997, Pierre Kibamba et I Gendarmerie Nationale sans que les Emmanuel Ngono, respectivement ancien motifs de leur arrestation ne leur soient Directeur General des Douanes et ancien officiellement annonces, et sans etre Directeur de la Caisse Congolaise I entendus par les autorites. d'Amortissement (CCA) ont ete arretes Ils ont ate iiberes le 23 fevrier 1998. sans mandat dument signe d'une autorite judiciaire et places en garde a vue au Lo 17 novembre 1997 a 4 heures du I Commissariat Central de Pointe-Noire. matin. Jacques Mouanda-Mpessi, ancien Aucune procedure judiciaire n'ayant ete Ministre de la lutte centre le sida et la engagee, ils avaient demande leur mise drogue chez les jeunes dans le I en liberte afin de passer les fetes de fin Gouvernement dechu, a ete arrete a d^annee dans leurs families respectives, I'aeroport international de Pointe-Noire. II apres avoir donne des garanties fermes est officiellement accuse de «faux et de leur disponibilite pour les besoins de I usage de faux ». En effet, se sentant en I'enquete. insecnrite a Pointe-Noire compte-tenu de la persecution des dignitaires et Liberes le 27 decembre 1997, ils n'ont ete I collaborateurs du regime Lissouba, entendus sur proces verbal que le 30 Monsieur Mouanda-Mpassi souhaitait Janvier 1998 pour Kibamba, et le 31 quitter le Congo pour se rendre en Afrique Janvier 1998 pour Ngono, a la demande du Sud. II a ete aide dans ses formalites du Commissaire Central de Police qui, par I de voyage par un Capitaine de Police. hasard, avait rencontre quelques jours Pour eviter de decliner sa veritable plus tot M. Kibamba dans une rue de identite il a utilise le passeport Pointe-Noire. I authentique de son frere aine Evariste A Tissue de I'interrogatoire, ils ont appris Mpassi a qui il ressemble parfaitement. qu'il leur etait reproche, en raison des Pendant I'accomplissement des dernieres I fonctions qu'ils occupaient, ce que les formalites de voyage, if a ete reconnu par policiers ont qualifie de « participation a le Commissaire de Police de I'Aeroport. I'effort de guerre» et de «mise des Celui-ci lui a signifie oralement moyens de I'Etat a la disposition du I I'interdiction pour lui de sortir du Congo, Gouvernement pendant la guerre ». Leur puis I'a transfere au Commissariat de mise en liberte totale a ete confirmee Police du Port de Pointe-Noire. sans autre forme de proces apres ces I "Dans la meme journee du 17 novembre interrogatoires. 1997, Albert Moungondo, qui avaft " Depuis courant novembre 1997, le heberge Mouanda-Mpassi, a ete arrete General Claude Emmanuel Eta Onka, I sans mandat par une trentatne d'hommes ancien chef d'Etat Major et ancien armes et en uniforme.

Evanste Mpassi a egalement re^.u la visite u Scion les dispositions du Code de procedure I de ces hommec armes, qui ont pe'nale en vigucur au Congo, la durec de la Garde a perquisitionne sa maison avant de vue nc doil pas de'passcr 12 hcurcs. I I OCDH/FIDH Entrc Arbitrairc el Impunilc - Lcs Droits dc 1'Hominc an C9ngo-Bra/y^vi|lc_

Ministre des Sports, etait prive de liberte que le motif d'e leur arrestation ne leur soit et detenu a Brazzaville dans un endroit revele. tenu secret. II a ete libere courant mars Dans la meme journee du 19 fevrier 1993 1998 sans etre juge a 10 heures 30, M. Patrick Mounanga, Le 6 fevrier 1998. Mouassa Kitsoukou, homme d'affaires, a ete arrete a son membre du Bureau de I'UPADS, a Pointe- domicile au quartier KM 4 a Pointe-No.re Noire. a ete arrete a son domicile au par une cinquantaine d'hommes arm;'?s quartier chic Tie-Tie, par une vingtaine dont certains etaient en uniforme Comu.e d'hommes armes et en uniforme, sans les precedents, il a aussitot ete conduit lu mandat d'arret . Place en garde a vue au camp de la Gendarmerie. Arrive a bord ce motif qu'il est tres engage pour I'UPADS, vehicules militaires blindes, ce groupe 11 a ete remis en liberte le 17 fevrier, apres d'hommes etait conduit par un 12 jours de detention, sans avoir ete commandant de la Police qui n'etait pas entendu officiellement. muni de mandat d'arret. II pretendait etre a la recherche des armes de guerre, Le 14 fevrier 1998 a 4 heures. Nestor rnalgre les fouilles deja eftectuees en vain Dimina. Comptable au Chemin de Fer a deux reprises dans la matinee (vl. Congo-Ocean (CFCO) a ete arrete a son Mounanga a ete libere le 25 fevrier 1998. domicile par des hommes armes et en sans meme avoir ete entendu au cours • uniforme Ces hommes se disaient d'un interrogatoire. II lui etait repioche charges de rechercher les armes de d'etre proprietaire de deux va.'ses guerre Bien qu'ils n'aient rien trouve M satellitaires et d'etre originate de la 'r-i-rv Dimina a quand meme ete conduit au region que Pascal Lissouba. Commissariat Central de Police ou il a ete mis au cachot. II a ete libere le 16 fevrier Le 25 fevrier 1998, M Massala Direr.tei," apres un interrogatoire mene par un General de Cofibois et neveu de I ar.cien Commandant qui I'a accuse de "tenir des Ministre de la Securite. Yves Marcel Ibaia reunions politiques subversives a des a ete arrete a la Direction ;k I:-; heures tardives. de preparer le retour de Surveillance du Territoire II lu; :; etc Pascal Lissou'oa. et de mobiliser les reproche ses multiples voyay^? a jeunes du quartier a cet effet" Una pas I'etranger qui representaient .^i-'vv. signe de proces verbal d'occasions de rencontrer les exik.-s \> , aussi ete accuse d'etre la courroie de Le 19 fevrier 1998 entre 4 heures 30 et 5 transmission entre ces exiles el ses heures du matin, une centaine d'hommes dignitaires de I'ancien regime restes au armes. dont certains etaient en uniforme Congo. I! a ensuite ete libere sans autre militaire. ont arrete au quartier Km 4 a forme de proces. Pointe-Noire. M. Destin Arsene Tsaty- Boungou. ancien Ministre des Affaires Le 25 fevrier 1998. Henri Marcelhn Etrangeres du Gouvernement dechu et M. Dzouma-Nguelet, proche de Lissouba 3 Patrice Nzamba-lpala. qui I'hebergeait ete lui aussi arrete, et demeure toujoirs depuis octobre 1997. Conduit par un detenu a la-Direction de la Surveillance du commandant de la Police, le groupe Territoire, bureau de Pointe-Noire d'hommes armes n'etait pas muni de 1 Le 4 mars 1998, M. Lucien Kende a ete mandat d'arret dument signe d'une arrete a Tchimbamba, Pointe-Noire. par autorite judiciaire. Officiellement a la des militaires venus rechercher des armes recherche des armes de guerre, ces de guerre. Ces militaires se sont livres au hommes ont pris tous les documents, les pillage de sa maison Us ont battu M appareils de telecommunication, les biens Ken'le avant de le conduire au camp de meubles et I'argent trouve sur les lieux la Gendarmerie ou il a ete detenu Destin Arsene Tsaty-Boungou et Patrice jusqu'au 5 mars 1998 a 11 heures. Les Nzamba-lpala ont aussitot ete conduits au motifs de son arrestation n'ont pas ete camp de la Gendarmerie. Us ont ete remis reveles. II n'a jamais ete entendu par les en liberte le 20 fevrier a 11 heures sans autorites judiciaires competentes. I 22/01 '18 02:3* 1324242 WO GILBERT MATONCO DU KONGO I Unit* « Trwill •

I FOttCE Q'AUT«DEFEM*£ NINJA8 HAUT-COMMANDEMfcNT I •••lit! I

I MESSAGE A LA NATION DU REVIRENB PASTEUR I TATA NTUMI I Connotate, I Ch*n Contpatrfotes, Nous remercions 1« Seigneur qd est le Per* de toutej eternite pour 3«s mervcilles ct scs haute fait*, qui «st un Dieu redoutable «t mervcillcux, quij a (Stabli toute chos« depuis Jes temps et qui les Dianifcstc

I Coagclafe, Jc ne mis pas ua r^volutionnaire politique. Je n'ai jawws etc soumis aux obligations militainrs. Adept? dc la nonviolence, j« a'av&ia aucune ami^tioa politiquc, mais j« ne suis I

Ce totalhaiisrac est la cause m&ne dc la de5oWjsswiec civile. C'cst ainsi, les I populations opprimies des region^ du sud oot exerc£ leur dibit constitutioimel, 4 sxvoir: la civiie. ' Certains citoyeus seronc sans doute surpris d'entendrc parler de la ddsobiissaace I civile. j Force c?t dc signaler quc 1'Acte fondamcotal de Denis SASSOU-NGUESSO, txprassion du Parti Congotais du Travail, c'est i dirs d'un* p<»ign4* d'indivldus assoiffes du pouvoir, ne pouvait en aucun caa abroger la Constitution du 15 Mar* 1992 qui *si 1'expression I dc la volonte poputaire, Peuplt Coitgolais, c'est Jo moment de la Ifbiratioa, nous 6fl appeJona a la tsanoe civile. I Les oppriirui§ de toutcs les tribus ayant soufiert de i 'operation ethnique. Ics cadres exclus de la gestion des affaires de I'EteH, les ffcnunff? vrolces, ions asmt qui ont vu Icurs biens mcbiliers et iramobilicrs d4truiis ou inccfidies par les ni^L&h^urs penaiemcnt impunis , tous I ceux qui out perdu d»s parents et tous les cltoyeiw mus par les idoaux dcrnoctatiquas, & s« mobiliser deniire les principcs de la R^publique pour cnfrn barrer la vo'« au poutvoir totalttaire ethnocentriste de Denis SASSOU-NGUESSO. .Nous profitous d« «t instant pour lancer «n appst a fo'js les choyeas que le pouvoir I dc Denis SASSOU-NOUESSO & ^Herein? ^ 1'exil, de soutsi*ir 1« Nfouvement dB Isberatioo qui Itur ouvre les portes du njtour su bwcail. Car In action d* nSconciUatioii, te] quo la dlffusait IB |PCT, est inconcUiabl* avec les I pQwsuitn ju4ici*irc5. DCS lors, t? est constant quc Tauteur du genocide Congojais est Jc President du PCT Oenis SASSOtJ-NOUESSO, son gouven erocat a son wince, Ls livre bl«n« du Pool qui art en preparation en fera foi, puisqu'fin efTet de« firtgins conventionntls sort parsemes dans toutc ts regioo du Pool. I En inttoduisaat au Congo plusieurs etrangtre > dans !e desse'm de persecutor to populations des regions du Sud, SASSQU-NGUESSO t fait perdre I'Etat congolaia sa 5ouvcrainet^ oarionalc en raison de son intelligence avcc ccs ar new. I Le crime de genocide, le crime coatre rhufiumh^ «t c crime centre les conventions d« guore privucs par Its convs par Jc Congo, soct oonstitucs a sott cacootr«. Des poursuites evanttieiles saront diligent^us i cet tsffet par toules les victimea de sa I polirique monstoweu5<:. Pcuple Congolais, oublioos DOS igoTsmes , cnscroblt ocuvrons pour le retour i la I Democratic. I I

I\ I I